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In pictures: Harry and Meghan join royals for National Service of Thanksgiving

The Royal Family and guests have attended a service of thanksgiving for the Queen at St Paul's Cathedral - but without the monarch herself. She is resting at Windsor Castle and is believed to have watched the service on television.

Many politicians were among the guests, including Prime Minister Boris Johnson and his wife Carrie.

Among the first members of the Royal Family to arrive were Zara Tindall, the daughter of Princess Anne, and her husband Mike Tindall.

Prince Andrew was not at the service because he has Covid, but both his daughters were there. Princess Beatrice arrived with her husband Edoardo Mapelli Mozzi.

Princess Eugenie arrived with her husband, Jack Brooksbank.

Soon after, Prince Harry and Meghan, Duchess of Sussex, arrived at the service. It was the first time they have been seen in public since coming to the UK from their home in California to attend the Platinum Jubilee celebrations.

They were followed by Princess Anne and her husband Tim Laurence, and Prince Edward and his wife Sophie, Countess of Wessex and their children.

Prince William and his wife Catherine, Duchess of Cambridge, came without their children.

The last guests to arrive were the Prince of Wales and his wife Camilla, Duchess of Cornwall.

Once the service started, Mr Johnson gave a reading.

The most senior members of the Royal Family sat together at the front.

The Wessex family, Princess Eugenie and Princess Beatrice and Prince Harry, sat across the aisle.

After the service, the family left in a procession.

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Opex 360

Pour ses 30 ans, le Commandement des opérations spéciales lance « Opération Kernel 3.0 »

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

Pour ses 30 ans, le Commandement des opérations spéciales lance « Opération Kernel 3.0 »

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

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Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

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Opération Kernel 3.0

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

précise

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

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BBC

Thailand legalises cannabis trade but still bans recreational use

By Frances MaoBBC News

People in Thailand can now grow cannabis plants at home and sell the crop after the nation removed marijuana from its banned narcotics list.

The nation is the first to advance such a move in South-East Asia, a region known for its stringent drug laws.

But recreational use is still banned, even though advocates say the easing effectively decriminalises marijuana.

The government is hoping that developing a local cannabis trade will boost agriculture and tourism.

It's even giving away one million cannabis seedlings to citizens to encourage pick-up.

"It is an opportunity for people and the state to earn income from marijuana and hemp," said Anutin Charnvirakul, deputy prime minister and health minister, on his social media accounts last month.

He shared a photo on Facebook of a chicken dish cooked with cannabis, adding that anyone could sell the dish if they followed the rules - the main one being that products must contain less than 0.2% of tetrahydrocannabinol (THC), the compound that gives users that "high" feeling.

From Thursday, households will be able to cultivate up to six cannabis pot plants at home if they register with authorities, and companies can also farm the plant with a permit.

Diners will also be able to order cannabis-infused dishes and drinks at restaurants.

Clinics across the country can also more freely offer cannabis as a treatment. Thailand was the first in Asia to legalise medicinal cannabis use in 2018.

However, using the drug for personal use is still illegal. Officials have warned people against smoking in public, saying it's considered a public nuisance and offenders risked arrest.

Under the plan the government says it also aims to release about 4,000 prisoners convicted of cannabis-related offences.

Thailand, with its year-round tropical climate, has long had a history with cannabis which many locals commonly used in traditional medicines.

A wider draft law on cannabis control is currently being considered in Thai parliament. Advocates believe that coming years could see a gradual relaxing on the rules governing use.

So is it legal or isn't it? As Thailand's tourist economy recovers from its long Covid slumber, many visitors will be wondering whether the new liberal regime governing cannabis means they can light up a joint wherever and whenever they please.

The answer from the government is no, you cannot smoke marijuana in public, and it is still illegal to sell or supply any products containing more than 0.2% of the main hallucinogenic compound THC.

The official goal is for Thailand to get a head start on its neighbours in winning a large slice of the lucrative market for health treatments using cannabis derivatives, in particular the milder compound CBD. But there is another motive; to reducing overcrowding in some of the world's most overcrowded jails.

Which means, in theory, with cultivation of the plant in any quantities now completely legalised, that the police are now unlikely to arrest people just for possession of marijuana.

Already there are hundreds of businesses in Thailand, operating even before the new law, offering a whole range of marijuana products, like restaurants putting the leaves in Thai curries. It is hard to see how the authorities can regulate how much THC they contain.

The government insists they are permitting production and consumption solely for medical, not recreational purposes, but in practice that line is already blurred.

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Why are so many countries now saying cannabis is OK?

Thailand approves medicinal cannabis

‘It’s either cannabis or die’

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

Read More on the World Cup

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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Opex 360

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

le quotidien El Pais

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

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Issued on: 10/06/2022 - 03:45

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The House panel investigating the January 6 insurrection at the US Capitol laid the blame firmly on Donald Trump Thursday night, saying the assault was hardly spontaneous but an “attempted coup” and a direct result of the defeated president’s effort to overturn the 2020 election.

With a never-before-seen 12-minute video of the deadly violence and startling testimony from Trump’s inner circle, the special committee sought to persuade a divided country that Trump’s repeated lies about election fraud and his public effort to stop Joe Biden’s victory led to the attack and imperilled American democracy.

Rep. Bennie Thompson, Democrat of Mississippi and chair of the panel, laid out the committee’s initial findings that Trump led a “sprawling, multi-step conspiracy aimed at overturning the presidential election”. The panel’s vice chair, Wyoming Rep. Liz Cheney, called it a “sophisticated seven-part plan”.

The events of January 6 was the "culmination of an attempted coup, a brazen attempt" to overthrow the government,” Thompson said. “The violence was no accident.”

“Democracy remains in danger,” he told the hearing, timed for prime time to reach as many Americans as possible.

In a previously unseen video clip, the panel played a quip from former Attorney General Bill Barr who testified that he told Trump the claims of a rigged election were “bull——”.

In another, the former president’s daughter, Ivanka Trump, testified to the committee that she respected Barr’s view that there was no election fraud, admitting, “I accepted what he said.”

Others showed leaders of the extremist Oath Keepers and Proud Boys preparing to storm the Capitol to stand up for Trump. Testifying in person was Caroline Edwards, a Capitol police officer who suffered serious injuries as she battled the mob pushing into the building. 

Officer Caroline Edwards: "I was slipping in people's blood. ... It was carnage. It was chaos. I can't even describe what I saw."

She said never in her wildest dreams did she think "I would find myself in the middle of a battle."

She said Capitol became an "absolute war zone."

June 10, 2022

 

“President Trump summoned a violent mob,” said Cheney, who took the lead for much of the hearing. “When a president fails to take the steps necessary to preserve our union — or worse, causes a constitutional crisis — we’re in a moment of maximum danger for our republic.”

There was an audible gasp in the hearing room, when Cheney read an account that said when Trump was told the Capitol mob was chanting for then vice president Mike Pence to be hanged, Trump responded that maybe they were right, that he “deserves it”.

Trump was angry that Pence, presiding in the House chamber, refused his order to reject the certification of Biden’s victory.

A public record for history

Police officers who had fought off the mob consoled one another as they sat in the committee room reliving the violence they faced on January 6. Officer Harry Dunn teared up as bodycam footage showed rioters bludgeoning his colleagues with flagpoles and baseball bats.

Biden, in Los Angeles for the Summit of the Americas, said many viewers were “going to be seeing for the first time a lot of the detail that occurred”.

Trump, unapologetic, dismissed the investigation anew — and even declared on social media that January 6 “represented the greatest movement in the history of our country”.

Republicans on the House Judiciary Committee tweeted: “All. Old. News.”

All. Old. News.

June 10, 2022

The result of the coming weeks of public hearings may not change hearts or minds in politically polarised America. But the committee’s investigation with 1,000 interviews is intended to stand as a public record for history. A final report aims to provide an accounting of the most violent attack on the Capitol since the British set fire to it in 1814, and to ensure such an attack never happens again.

The riot left more than 100 police officers injured, many beaten and bloodied, as the crowd of pro-Trump rioters, some armed with pipes, bats and bear spray, charged into the Capitol. At least nine people who were there died during and after the rioting, including a woman who was shot and killed by police.

'We were there'

Emotions are still raw at the Capitol, and security will be tight for the hearings. Law enforcement officials are reporting a spike in violent threats against members of Congress.

The hearings come months before the 2022 midterm elections, when voters decide which party controls Congress. Most TV networks carried the hearing live, but Fox News Channel did not.

Among those in the audience were several lawmakers who were trapped together in the House gallery during the attack.

“We want to remind people, we were there, we saw what happened,” said Rep. Dean Phillips, Democrat of Minnesota. “We know how close we came to the first non-peaceful transition of power in this country.”

The committee chairman, civil rights leader Thompson, opened the hearing with sweep of US history, saying he heard in those denying the stark reality of January 6 his own experience growing up in a time and place “where people justified the action of slavery, the Ku Klux Klan and lynching”.

Republican Rep. Cheney, the daughter of former US vice president Dick Cheney, outlined what the committee has learned about the events leading up to that terrifying January day when Trump sent his supporters to Congress to “fight like hell” for his presidency as lawmakers undertook the typically routine job of certifying the previous November’s results.

Among those testifying was documentary maker Nick Quested, who filmed the Proud Boys storming the Capitol — along with a pivotal meeting between the group’s then-chairman Henry “Enrique” Tarrio and another extremist group, the Oath Keepers, the night before in nearby parking garage.

Court documents show that members of the Proud Boys and Oath Keepers were discussing as early as November a need to fight to keep Trump in office. Leaders of both groups and some members have since been indicted on rare sedition charges over the military-style attack.

Panel faced obstacles from the start

In the weeks ahead, the panel is expected to detail Trump’s public campaign to “Stop the Steal” and the private pressure he put on the Justice Department to reverse his election loss — despite dozens of failed court cases and his own attorney general attesting there was no fraud on a scale that could have tipped the results in his favour.

The panel faced obstacles from the start. Republicans blocked the formation of an independent body that could have investigated the January 6 assault the way the 9/11 Commission probed the 2001 terror attack.

Instead, House Speaker Nancy Pelosi ushered the creation of the 1/6 panel through Congress over the objections of Senate Republican leader Mitch McConnell. Pelosi rejected Republican-appointed lawmakers who had voted on January 6 against certifying the election results, eventually naming seven Democrats and two Republicans.

House GOP Leader Kevin McCarthy, who has been caught up in the probe and has defied the committee’s subpoena for an interview, echoed Trump on Thursday. He called the panel a “scam” and labelled the investigation a political “smokescreen” for Democrats’ priorities.

The hearings are expected to introduce Americans to a cast of characters, some well known, others elusive, and to what they said and did as Trump and his allies tried to reverse the election outcome.

The public will learn about the actions of Mark Meadows, the president’s chief of staff, whose 2,000-plus text messages provided the committee with a snapshot of the real-time scramble to keep Trump in office. Of John Eastman, the conservative law professor who was the architect of the unsuccessful scheme to persuade Vice President Pence to halt the certification on Jan. 6. Of the Justice Department officials who threatened to resign rather than go along with Trump’s proposals.

The Justice Department has arrested and charged more than 800 people for the violence that day, the biggest dragnet in its history.

(FRANCE 24 with AP)

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Proud Boys charged with seditious conspiracy for US Capitol attack

Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

Pence dismisses Trump claim that he could have overturned 2020 election

L'Humanité

Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine

Actu

Asie Washington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.

Lina Sankari

La guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.

La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque. Des discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan. Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.

Taipei reprend la dialectique de washington

Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.

Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.

taïwanChineÉtats-UnisGuerre en Ukraine
Opex 360

Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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France24 - World

French legislative elections: The first round, by the numbers

Issued on: 09/06/2022 - 19:44

Tracy MCNICOLL Follow

Hot on the heels of April's presidential election, voters in France are heading back to the polls to fill the lower-house National Assembly's 577 seats. Some 48.7 million voters are registered to cast a ballot in the legislative elections' first round, which concludes Sunday at 8pm Paris time. The second round follows a week later on June 19. FRANCE 24 lays out the key numbers to watch for on Sunday.

51.3% abstention in 2017

On the opening Sunday of France's last legislative elections in 2017, the abstention rate hit 51.3 percent, a record for the first round of a French parliamentary poll. Observers say that record could well be broken this time around. Few of France's European Union brethren have sunk to such low turnout levels in parliamentary elections – only Croatia, Lithuania, Poland, Portugal and Romania, according to figures from the Stockholm-based International Institute for Democracy and Electoral Assistance.

Voter turnout is poised to play a significant role in France's first round on Sunday, as pollsters flag particularly low interest in a legislative campaign short on televised debates and star candidates anaesthetising voter enthusiasm. Indeed, the political scientist Vincent Tiberj has called the run-up a "chloroform campaign", telling Agence France-Presse that "this low-intensity campaign can only produce weak turnout in the end".

Significantly, abstention doesn't cut into the votes for each party in the same way. On paper, the demographics of voter turnout tend to work in favour of Emmanuel Macron, who is eyeing an absolute majority for his centre-right Ensemble! ("Together!") coalition to help push through the platform that won him re-election with 58.5 percent of the presidential vote in April. Ensemble's older electorate tends to turn up at the ballot box more than the younger, working-class voters that Jean-Luc Mélenchon's vast left-wing coalition is counting on this Sunday. Whether Mélenchon's New Ecological and Social Popular Union ("Nouvelle Union populaire écologique et sociale", or NUPES) has made up that ground with a comparatively higher octane campaign than its rivals put forward will be a key factor to watch when polls close at 8pm.

6,293 candidates on the trail

In this first round, a total of 6,293 candidates are standing for election in the 577 individual races in as many districts across the country.

While stories of candidates waging their first-ever electoral battles abound – from Prime Minister Elisabeth Borne to the left-wing baker Stéphane Ravacley – many are tried and tested political veterans. According to a Le Monde count, 1,734 of those running already hold another elected office at the local, national or European level. Indeed, some 680 of those candidates will have a decision to make on Election Night should they win a National Assembly seat. French law prohibits lower-house lawmakers from holding onto certain kinds of other elected offices, like mayorships, senate seats or mandates in the European Parliament.

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

A candidate can win an election outright in the first round of a French legislative election, but it is no easy feat, requiring more than 50 percent of the vote and support from a minimum 25 percent of the voters registered. Only four candidates won election in a single round in 2017. Otherwise, any candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the runoff, meaning the second round can see two, three or more hopefuls squaring off for the job.

289 seats for an absolute majority

The figure that rules in these elections, somewhat literally, is 289 – the number of seats needed to win an absolute majority in the 577-seat National Assembly.

Keen to dent Macron's designs on scoring an absolute majority to push through his policy agenda, the leftist Mélenchon, after narrowly missing out on a place in the presidential final in April, has spent two months lobbying voters to give his NUPES coalition the majority instead and, at least indirectly, elect him prime minister. While 289 seats for the left remains a long shot, whether Macron's Ensemble coalition can eke out a new absolute majority is a bigger question mark.

Macron's Republic on the Move ("La République en Marche" or LREM) party won 306 seats on its own steam back in 2017, with its centrist ally Modem padding out that count with 42 more seats. A repeat of that glittering performance is a bigger ask this time around. If Ensemble falls short of 289, Les Républicains could stand to benefit, elevating the beleaguered conservative party to a kingmaker role through the next legislature.

15 ministers in the hot seat

Fifteen cabinet ministers, more than half of the 28 named just last month after Macron's re-election, are laying their jobs in the government on the line in these parliamentary polls. Convention has it that a sitting minister who runs for an elected office and loses must step down from his or her role in government. Most of the ministers standing in this election – with Prime Minister Borne chief among them running in the Calvados – are campaigning in safe pro-Macron constituencies. But a few have their work cut out.

State Secretary for Overseas Territories Justine Benin is the centrist Modem incumbent in her Guadeloupe district. But her constituency heavily rejected Macron in April, putting Mélenchon on top in the first presidential round and choosing far-right candidate Marine Le Pen in the run-off.

Standing in his first election, Junior Minister for Europe Clément Beaune has a tight race to win in Paris's 2nd District. Solidarities Minister Damien Abad, meanwhile, is running for re-election in his eastern France district, but he last won office there for the rival Les Républicains before joining forces with Macron last month. More to the point, Abad has drawn unwanted attention in the wake of rape allegations recently revealed by the investigative news site Mediapart that he denies.

Running in northern France, Interior Minister Gérald Darmanin has drawn the spotlight over the course of this legislative campaign over heavy-handed law enforcement at the Champions League final and recent police shootings. The highest-ranking minister after Borne to put his government place on the line, Darmanin is not considered especially at risk in a district he won once before (as a conservative in 2012) and where he has served as mayor of Tourcoing. But the far-right National Rally and left-wing NUPES (not to mention Liverpool football fans) would certainly take a Darmanin slip-up there as a feather in their cap.

Achievements unlocked: 15, 58, 60, 185...

Short of winning the coveted 289 seats needed for an absolute majority, a series of seat targets gradually open up new realms of privilege for the National Assembly factions that win them.

Winning 15 seats qualifies a party (or any band of like-minded lawmakers) to form a parliamentary group, which is the basic prerequisite to bringing any real influence to the chamber. Parliamentary groups are allotted more speaking time to question government ministers on the house floor. The status also unlocks access to National Assembly funding to cover expenses and hire staff as well as to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Beyond those basics, higher seat counts sweeten the privileges available. A minimum of 58 deputies is required to issue a no-confidence motion, which spurs a debate on the floor and entails a vote. The threshold for challenging a law by referring it to the Constitutional Council is 60 deputies. Lastly, no fewer than 185 deputies are required to request that an issue be put to a shared-initiative referendum nationwide.

1 name for 2 candidates

Green Party heavyweight Sandrine Rousseau made headlines last September when she fell short of winning the Europe Écologie-Les Verts presidential primary by a one-point margin. Now running to win a National Assembly seat for the first time on her third try, Rousseau is representing the pan-leftist NUPES in Paris's 9th District, where Mélenchon topped April's presidential first round. Silliest among her challenges in trying to defeat a Macronist incumbent? A little homonym hijinks. The marginal Rurality Movement (LMR) is running a political newcomer in the district who is also named Sandrine Rousseau. How many voters will two Sandrine Rousseaus confuse at the ballot box? Yet another number to watch on Sunday night.

French legislative elections © FRANCE 24

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Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'

French Legislative Elections

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Explainer: How do France's legislative elections work?

L'Humanité

La bonne nouvelle. Les « profonds regrets » du roi des Belges en RDC

Actu

Marc de Miramon

Il les avait déjà formulés par écrit, dans une lettre adressée il y a deux ans au président de la République démocratique du Congo (RDC), Étienne Tshisekedi : le roi Philippe de Belgique, à l’occasion cette fois d’une visite officielle, a réitéré mercredi à Kinshasa ses « profonds regrets pour les blessures » infligées à l’ex-Congo belge durant la période coloniale, un acte de contrition attendu par la société civile, même si le mot « excuse » n’a pas encore été prononcé. Car la Belgique a joué un rôle particulièrement sinistre dans cet immense pays aux fabuleuses richesses. Le roi Léopold II, ancêtre de l’actuel souverain belge, en avait fait sa propriété personnelle à partir de 1885, pillant son ivoire ou son caoutchouc grâce à une main-d’œuvre locale réduite à l’esclavage. Quant aux récalcitrants, ils étaient soumis à d’indicibles tortures et châtiments, en particulier l’amputation des mains. Entre 10 et 15 millions de Congolais auraient péri sous son règne, de quoi susciter davantage que de « profonds regrets »…

Opex 360

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

France24 - World

Live: Ukrainian forces ‘holding on’ in key Donbas battles, Zelensky says

Issued on: 10/06/2022 - 06:48Modified: 10/06/2022 - 09:25

FRANCE 24 Follow Catherine NORRIS TRENT

President Volodymyr Zelensky said Ukrainian forces were “holding on” in the flashpoint eastern city Severodonetsk where intense street battles with Russian troops could determine the fate of the Donbas region. Follow FRANCE 24's live coverage of the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+2). 

9:23am: Sweden seeks 'constructive' talks with Turkey over NATO bid

Swedish Foreign Minister Ann Linde has said Sweden aims to make constructive progress in talks with Turkey over the Nordic country's application to join NATO.

"Our application has received broad support among NATO members," she said in a foreign policy declaration after Sweden, alongside Finland, applied last month to join the military alliance as a result of Russia's invasion of Ukraine.

"Our ambition is to, in a constructive spirit, make progress on the questions that Turkey has raised," she told parliament.

8:30am: Hungary price caps could stay in place if war is entrenched, Orban says

Hungary's price caps on fuel, some basic foods and energy could stay in place for a longer period if the war in Ukraine is entrenched, Prime Minister Viktor Orban said on Friday. Orban told public radio that he would like to see the measures extended, adding however that more talks were needed before a final decision is made.

7:41am: Russian gas embargo would destroy European economy, Orban says

An EU embargo on Russian gas imports would destroy the European economy, already grappling with surging inflation due to higher energy prices, Hungarian Prime Minister Viktor Orban said on Friday.

Orban also told public radio that without price caps in place on fuels, some basic foods and retail energy, Hungarian inflation, which accelerated to 10.7 percent in May, would be running at 15 to 16 percent.

7:28am: UK says Mariupol at risk of Cholera outbreak

Ukraine's southern city of Mariupol is at risk of a major cholera outbreak as medical services are likely already near collapse, Britain's defence ministry has warned in its daily briefing. 

There is likely also a critical shortage of medicines in Kherson, Britain's Ministry of Defence said in a Twitter update.

Russia is struggling to provide basic public services to the population in Russian-occupied territories, it added.

(1/5) Fighting continues around Sieverodonetsk. Russia is again in control of most of the city, but its forces have made little progress in attempts to encircle the wider area from the north and south.

June 10, 2022

Russia is struggling to provide basic public services to the population in Russian-occupied territories, it added. Last month, WHO's Ukraine Incident Manager, Dorit Nitzan, said Mariupol, which is now controlled by Russian forces after weeks of siege and heavy bombardment, was among occupied areas where there was a risk of cholera.

6:21am: Ukrainian forces ‘holding on’ in key Donbas battles, Zelensky says

President Volodymyr Zelensky said Ukrainian forces were “holding on” in the flashpoint eastern city Severodonetsk where intense street battles with Russian troops could determine the fate of the Donbas region.

Moscow has concentrated its firepower on the industrial city, which it now mostly controls, with the area’s governor saying on Friday that Russian forces had destroyed a major sports arena. 

Pro-Russian rebels sentenced one Moroccan and two British fighters to death on Thursday after they were captured while fighting for Ukraine and accused of acting as mercenaries for Kyiv.

Zelensky said in his evening address on Thursday night that several “cities in Donbas, which the occupiers now consider key targets, are holding on”.

He added that Ukrainian forces have made positive strides in the Zaporizhzhia and Kharkiv regions, and are in the process of “liberating our land”. 

With the fiercest fighting now concentrated in Severodonetsk, governor Sergiy Gaiday – who earlier called for Western artillery to quickly help secure a Ukrainian victory – said “one of the symbols of Severodonetsk was destroyed. The Ice Palace burned down”.

Western countries have provided weapons and aid for Ukraine since the February 24 invasion, while several people from abroad have joined the fight against Russian forces.

Up to 100 Ukrainian soldiers were being killed every day in frontline fighting and as many as 500 wounded, Defence Minister Oleksiy Reznikov said.

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

‘Macron is right’ to want to avoid humiliating Russia, Le Pen and Mélenchon say

As it happened

Ukraine’s Interior Minister says Kyiv is in ‘no danger’ but prepared

L'Humanité

Salah Hamouri : Paris se couche devant Tel-Aviv

Actu

Le Quai d’Orsay attend des explications sur les raisons de la détention de l’avocat franco-palestinien et n’envisage aucune action pour le faire libérer.

Pierre Barbancey

La présidente de la commission d’enquête du comité des droits de l’Homme de l’ONU, Navi Pillay, a dénoncé la non-application des résolutions internationales au Proche-Orient à l’occasion de la présentation de son rapport. C’est en effet un point essentiel. Existe-t-il une volonté pour forcer Israël à respecter les droits juridiques et humains des Palestiniens ?

Palestine. L’impunité d’Israël pointée du doigt par l’ONU

Pour l’heure, la réponse est clairement non. La situation de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri en est l’exemple type. Âgé de 37 ans, né à Jérusalem d’une mère française et d’un père palestinien, il n’a cessé d’être harcelé par les autorités occupantes israéliennes depuis son adolescence. Il a régulièrement été arrêté et placé en détention administrative. La dernière fois, c’était le 7 mars. Il devait être libéré ce 6 juin.

Il restera en prison jusqu’au 6 septembre, en vertu du pouvoir d’un juge militaire et d’un « dossier secret ». Une mascarade de justice. Une atteinte aux droits humains. Aucune charge n’est révélée mais la détention peut être prolongée indéfiniment. L’occupant britannique s’en était servi. L’occupant israélien s’en sert.

Maigres déclarations

Que fait la France pour obtenir la libération de Salah Hamouri ? Rien ! Régulièrement interrogé par l’Humanité – sans quoi le nom de Salah Hamouri n’apparaîtrait même plus dans le domaine public –, le ministère français des Affaires étrangères se contente de maigres déclarations qu’il faut lui arracher. Rebelote le 7 juin. Nous avons demandé au Quai d’Orsay et à la nouvelle ministre, Catherine Colonna, s’ils entendent « engager de véritables actions, concrètes et publiques, de coercition, afin qu’Israël cesse le harcèlement de Salah Hamouri (…) et le libère sans condition ». Que répond le ministère ? Qu’il a pris note « avec préoccupation du prolongement de la détention administrative de M. Salah Hamouri ».

Israël. Les autorités prolongent la détention administrative de Salah Hamouri

Pire : « Nous restons pleinement mobilisés pour obtenir des explications sur les raisons de sa détention (…) et à ce qu’il puisse bénéficier de toutes les voies de recours. » De deux choses l’une. Soit le ministère français des Affaires étrangères ne sait pas ce qu’est une détention administrative. Soit il noie le poisson pour ne pas avoir à intervenir. C’est sans équivoque la seconde hypothèse qu’il faut retenir.

Si la France, grande puissance mondiale, n’est pas capable d’ « obtenir des explications » de la part d’Israël, il y a lieu de s’inquiéter. « Nous ne voulons pas d’explications qui ne retardent que les actes, dénonce le comité de soutien à Salah Hamouri. Nous voulons une position ferme de la France et des actes pour obtenir sa libération. » P. B.

Salah HamouriIsraël-Palestine
Opex 360

L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

a dénoncé

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

BBC

Five key takeaways from the Capitol riot hearing

Anthony ZurcherNorth America reporter@awzurcheron Twitter

After 11 months of work, the congressional committee investigating the 6 January 2021 attack on the US Capitol - and the events leading up to it - held its first public hearing to announce their findings.

It was an unprecedented evening affair. Even Watergate, which may have set the benchmark for modern high-profile and politically potent congressional hearings, conducted all their work during the day.

Democrats - and the two Republicans - on the committee insisted that it was important to present their work before a large American audience, both for history's sake and to set up legislative action to protect US democracy from future attacks.

The rest of the Republican Party, on the other hand, viewed the proceedings as a partisan show trial, one-sided and illegitimate.

With the three major networks, as well as every major cable news channel except Fox News, broadcasting the Thursday hearing in its entirety, the American public will have ample opportunity to make their own judgement.

A case against Donald Trump

If there were a question as to whether committee chairman Bennie Thompson holds Donald Trump personally responsible for the attack on the US Capitol, he put that to rest early in his opening statement. The then-president, he said, "was trying to stop the peaceful transfer of power".

"Donald Trump was at the centre of this conspiracy," he added.

Those are strong words. Now the committee has to present evidence to back that up.

It raises the question of whether, if this is what Mr Thompson and others truly believe, the committee will recommend that the former president himself be charged with a crime.

Within minutes of Thursday night's opening hearing, the chairman essentially accused Mr Trump of committing one.

Baseless election allegations

Before the 6 January committee can prove that Mr Trump intentionally subverted the peaceful and proper transfer of power to Joe Biden, it had to prove that the then-president was knowingly spreading false information.

To do so, committee vice-chair Liz Cheney didn't try to refute all the specific claims the president and his supporters have advanced. Instead she simply recounted and played video testimony of the president's own advisors confirming that the election results were valid.

In one key clip, Bill Barr - the president's attorney general - recounted how he used a dismissive expletive to tell the president that his claims of widespread election fraud were baseless.

She was, in effect, damning the former president with his own team's words.

The power of video

The primetime hearing was billed as something other than an ordinary congressional event. Instead of members of Congress hogging the microphone, it would be a slickly produced undertaking that would use video clips and documentary evidence to tell a powerful story.

It didn't exactly begin that way. Although Mr Thompson kept his remarks fairly brief, Ms Cheney - the apostate Republican who has gone to war with her own party - spoke in a monotone for nearly half an hour.

While the allegations she made were serious, the words bogged down in lengthy paragraphs, numbered lists and "we will show you" expository statements.

It wasn't until the committee ran an extended video of the attack - comprised largely of security and police body camera footage, interspersed with Trump's speech excerpts and tweets - that the drama of the day's events became visceral, not cerebral.

As the video ended, the hearing room fell into silence - with many members of Congress watching as guests in the back of the room sat in stunned quiet and family of police officers who died after the attacks choking back tears.

Ivanka and Jared speak

The panel has conducted more than 1,000 interviews as part of its investigation so far, but three of those interviews - with Donald Trump's daughter Ivanka Trump, son Donald Trump Jr and son-in-law Jared Kushner - have been of particular interest. On Thursday night, the public got its first look, albeit a brief one, at what two of them had to say.

Ms Trump spoke about how she had no reason to doubt then-Attorney General Bill Barr when he said her father had lost the election. Kushner dismissed the threats of members of Trump's legal team quitting in protest against what they viewed as his illegal and unfounded election challenges as "whining".

The elder Trump son, on the other hand, was entirely absent.

There may be more video presented in future hearings, but if viewers were hoping for juicy familial conflict, the hearings didn't deliver.

This video can not be played

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First-person emotion

The committee only had two individuals appear for in-person testimony during the evening's hearing - documentary filmmaker Nick Quested and Capitol Police officer Caroline Edwards.

While the former offered some insight into the preparations the far-right group the Proud Boys made before the Capitol attack, it was Officer Edwards whose personal account lent the second half of the proceedings its power.

She spoke about the crowd turning on the police officers at the Capitol and how she saw leaders of the Proud Boys seemingly conferring before they launched their assault.

She recounted losing consciousness as she was knocked over, hitting her head on a concrete step. After she recovered, she continued to try to defend the Capitol, before she and Officer Brian Sicknick - who later died - were assaulted with chemical spray.

"What I saw was a war scene, like something I had seen out of the movies," she said. "I couldn't believe my eyes. Officers on the ground bleeding and throwing up... It was carnage. It was chaos."

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What are the 6 January hearings?

Proud Boys face sedition case over US Capitol riot

Ex-Trump aide charged with contempt of Congress

Capitol riots loom large in Republican primaries

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L'Humanité

Lundi

Billet

Maurice Ulrich

C’est l’embouteillage aux frontières pourtant accueillantes de la Suisse la Belgique, l’Allemagne et même l’Italie et l’Espagne. Les Bentley et les Rolls ont du mal à se frayer un chemin. Plus nerveuses, les Ferrari s’en sortent mieux. L’exode a commencé la veille. Faites les valises, chère amie, on part. C’est un miracle si l’informatique a tenu malgré les fleuves de transferts d’une banque à l’autre vers le Luxembourg, les Maldives, qui peinent à suivre. À la Défense, les employés des grands groupes découvrent dans un silence angoissant les bureaux vides des directions. Dans les ministères, on hésite. Faire les cartons maintenant ou plus tard, trop tard peut-être. Mais ceux-là vont s’en sortir. L’exil des riches sera douloureux, un crève-cœur, mais doré. C’est pour les plus modestes qu’une grande partie de la presse, les membres de ce qui était encore la majorité, les éditorialistes s’inquiètent. Le Figaro, toujours attentif à leur sort, a prévenu : « Les mesures de la Nupes vont conduire à un ralentissement économique qui va affecter les Français les plus fragiles. » C’est bouleversant.

Législatives 2022Nupesle figarole billet de Maurice Ulrich
Opex 360

La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

accessibles

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Opex 360

La Royal Navy va investir 300 millions d’euros pour accroître les capacités de ses missiles de croisières Tomahawk

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

La Royal Navy va investir 300 millions d’euros pour accroître les capacités de ses missiles de croisières Tomahawk

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

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Recettes. Le fenouil, mille qualités et zéro déchet

Actu

Pas toujours apprécié à sa juste saveur, le fenouil recèle pourtant de nombreux bienfaits, médicinaux comme nutritionnels. Cousin de l’anis vert, il se cuisine sous toutes ses formes et se prête à des cuissons et des préparations variées.

Lea Desportes

Le fenouil se plaît en Méditerranée, où il s’épanouit à l’état sauvage depuis fort longtemps. Pour preuve : Marathon, ancienne circonscription de l’Athènes antique, théâtre d’une des plus célèbres batailles de l’Antiquité, lui doit son nom. Le fenouil – marathon, en grec ancien, donc – poussait en abondance dans cette plaine de l’Attique. Les Grecs et les Romains - qui l’appelaient eux foeniculum, ou « foin de petite taille » - en raffolent. La culture de la plante commence vers la fin du Moyen Âge en Toscane. La variété au renflement bulbeux et charnu dont on consomme les feuilles est d’ailleurs baptisée fenouil de Florence. Popularisé par Catherine de Médicis, « il finocchio » devient et reste l’un des légumes préférés des Italiens. Devenue reine de France, la femme d’Henri II l’introduit à la cour royale, comme tant d’autres mets et arts de la table.

Le fenouil est aujourd’hui essentiellement planté en Provence et, dans une moindre mesure, dans la Drôme, en Ardèche ainsi qu’en Bretagne. Véritable défi pour le maraîcher, il ne supporte pas le moindre stress. Il est également possible d’apercevoir ses tiges surmontées d’ombelles garnies de petites fleurs jaunes dans la nature, sur les coteaux arides du Midi, au bord des chemins ou au milieu de la garrigue.

Présent une grande partie de l’année sur les étals des primeurs – sa récolte s’étend de mai à décembre –, le fenouil ne rencontre pas dans l’Hexagone le même succès que chez nos voisins transalpins. Son goût sucré et anisé déplaît à certains palais. Il le doit à l’anéthol, un composé naturel qu’il partage avec son cousin l’anis vert et qui est utilisé dans la fabrication du pastis ou de l’ouzo.

Un allié des femmes

Son huile essentielle, issue de la distillation des graines, en est riche. Elle est recommandée en cas de troubles digestifs et de perte d’appétit. Alliée des femmes tout au long de leur vie, elle soulage les douleurs menstruelles, les problèmes liés à la ménopause et stimule l’allaitement. Cru, le fenouil possède aussi de nombreuses vertus, dont celle de faciliter la digestion. Excellente source de potassium, il contient de la vitamine C, de l’acide folique, du magnésium, du calcium et du phosphore.

Autre raison d’adopter le fenouil : légume zéro déchet, chez lui, rien ne se perd, tout se consomme. Les tiges peuvent enrichir un bouillon ou se transformer en sirop. Les pluches, bien hachées, deviennent une herbe aromatique. Séchées au four à 80 °C pendant 15 minutes, elles peuvent par exemple servir à parfumer du sel. Les feuilles du bulbe, elles, sont souvent braisées – saisies avant d’être lentement mijotées, à feu doux et à couvert, pour accompagner du poisson. Le fenouil est également délicieux en salade et même en sucré. Dans les desserts, bien confit, son arôme anisé se marie parfaitement avec les agrumes, la pomme et la poire. Il y en a pour tous les goûts et toutes ses déclinaisons méritent bien une réhabilitation.

Polpette de ricotta, pain et fenouil sauvage, d’Alessandra Pierini

Préparation : 5 minutesDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes : 30 g de pluches de fenouil sauvage avant floraison, sans les tiges (ou, à défaut, ceux de fenouils bulbes achetés dans le commerce), 350 g de ricotta de vache ou de brebis, 150 g de chapelure de pain, éventuellement aromatisé avec des graines de fenouil, 3 œufs bio, 100 g de parmesan râpé, 50 g de farine, 25 cl d’huile pour frire, sel, poivre du moulin

  1. Dans un saladier, bien mélanger la ricotta avec la chapelure, les œufs entiers battus à la fourchette, le parmesan, le fenouil émincé, du sel et du poivre.
  2. Mettre la farine dans une assiette. Former avec les mains douze petites boules, les passer dans la farine et les frire 7 à 8 min dans l’huile chaude, à la poêle, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées et croustillantes.
  3. Les déposer sur du papier absorbant et les servir tièdes à l’apéritif ou en entrée.
  4. Accompagner les polpette d’une salade de fenouil à l’orange et aux olives.
  5. Peler quatre oranges à vif et récupérer les suprêmes au-dessus d’un saladier pour conserver le jus.
  6. Retirer les premières feuilles des bulbes puis les couper en tranches très fines. Les ajouter dans le saladier, ainsi que deux poignées d’olives noires.
  7. Assaisonner d’huile, de sel et de poivre. Servir très frais.
  8. Recette extraite du livre « le Fenouil, dix façons de le préparer », d’Alessandra Pierini, paru aux Éditions de l’Épure en 2021.

Note anisée. Un muscadet loin des clichés

Voici une cuvée qui devrait s’accorder avec les polpette (ou, plus classiquement, avec un poisson servi avec du fenouil). Et balayer au passage tous les clichés sur le muscadet. Ici, le melon de Bourgogne affiche un profil gourmand, tout en gardant beaucoup de fraîcheur. Des notes anisées de fenouil font un joli clin de nez au mets. Un très long élevage sur lies en cuve apporte suffisamment de matière pour faire le poids face au plat. L’acidité du vin et une finale saline permettent de contrebalancer le gras du fromage. Un grand vin de garde à prix très raisonnable. Muscadet-sèvre-et-maine Gorges, les Vigneaux 2015, 17 euros

Minéral. Accord local

Pour un accord local, misons sur un vin provençal. Le nom de cette micro-cuvée (seules 2 000 bouteilles sont produites) reflète le terroir. Originaire d’Italie, le vermentino porte en Provence le nom de rolle. Si le cépage est peu acide, l’altitude de la parcelle, une vinification et un élevage sur lies en cuve béton ovoïde contribuent à des sensations de fraîcheur et de minéralité aptes à accompagner les saveurs anisées du fenouil. Vermentitude 2021, 22 euros

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Bon et sainrecettes
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Enfants. Comment garder un bon rythme pendant les vacances scolaires

L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?

Noé Blouin

L’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances !

Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…

Gare aux petits écarts !

Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes.

  • Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper.
  • Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.

Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.

Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien.

La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ?

C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.

Les cahiers de vacances ne sont pas indispensables

Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables.

D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.

Trois questions à  Elena Goutard, coach parental

« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »

Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?

Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.

Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…

On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.

Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.

Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?

Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…

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Famillevacances
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Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie

Actu

Quand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.

Marcel Guedj

Le bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.

Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.

Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !

Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !

MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel

Les étapes

  1. Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
  2. Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
  3. Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
  4. Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
  5. Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
  6. Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
  7. Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
  8. Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
  9. Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
  10. Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.

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Bricolage
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En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Actu

Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

Bruno Odent

Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

Le climat social pourrait se tendre encore davantage

Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

AllemagneinflationIG Mettallmobilisations
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Madame Tout le Monde, anthologie de toutes pour tous

Nos recommandations culturelles

Poésie La réinvention contemporaine des formes et des outils poétiques est en grande partie le fait des femmes. Marie de Quatrebarbes a demandé à 18 d’entre elles de contribuer à son ouvrage et d’en présenter 20 autres. Convaincant et passionnant.

Alain Nicolas

Une « pince temporelle » de douze ans, de 2008 à 2020. Tel est l’outil que se donne Marie de Quatrebarbes pour le « geste anthologique » qu’elle propose. Geste toujours périlleux : composer une anthologie est par définition faire des choix, laisser de côté tel ou tel texte, et devoir forcément en assumer les critères. Ce qu’elle fait clairement. L’ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité, ni même à la représentativité. Il n’est pas un utilitaire, moins encore un palmarès.

Madame Tout le Monde est aussi une autre formulation de Tout le monde se ressemble, titre d’une anthologie publiée par Emmanuel Hocquard en 1995, qui faisait litière de l’hypertrophie du moi poétique tout en mettant au premier plan la singularité du langage de chacun. Mise au féminin ironique, Madame Tout le Monde insiste tout autant sur le refus de la survalorisation de la figure du poète, risque qui ne guette guère, il faut le reconnaître, les femmes qui écrivent de la poésie. Le livre se présente comme la trace d’une « trajectoire personnelle » qui a mené l’initiatrice vers d’autres femmes, à qui l’ont liée des rencontres, des collaborations, des lectures, et qui ont publié leur première œuvre entre 2008 et 2020. Elle leur a demandé de produire deux textes, un inédit d’elles, et un second né de leurs pratiques de créatrices de revues, de traductrices, de leurs rencontres avec des domaines différents, arts visuels, musique, spectacle vivant. Madame Tout le Monde est donc une anthologie à deux degrés, les autrices choisies en composant, en fin de compte, la moitié du texte.

Madame Tout le Monde se construit ainsi sur le compagnonnage, la confiance, l’inattendu. Dans cette pincée temporelle saisie par Marie de Quatrebarbes se lit une « archive récente » du champ poétique contemporain. Elle est marquée par deux traits majeurs. L’un est la réinvention permanente des formes, le réinvestissement des terrains nouveaux par la poésie. Christophe Tarkos rappelait qu’il avait « cherché des emmerdes en employant le mot poésie ». Emmanuel Hocquard, plus sobrement, insiste sur le «  malentendu sur le mot poésie ». Malentendu qui vient, poursuit Marie de Quatrebarbes, du fait que l’on attend d’elle des «  formes identifiables (…) codifiées et convoyées par la tradition », alors que la poésie, au contraire, n’est qu’invention de formes.

L’autre est que cette réinvention est, depuis ces dernières années, massivement le fait de femmes. Madame Tout-le-Monde, puisque c’est le nom de la poète contemporaine, crée ses propres outils, sans l’ « emporte-pièce verbal » ni les « moules en silicone » de la panoplie pâtissière poétique, «  faits pour supporter la cuisson et faciliter le démoulage ». Madame sort de sa cuisine, fabrique ses instruments, quitte à les détruire et à travailler à moule perdu. L’anthologie, loin de s’enliser dans les pièges de l’« écriture féminine », montre que cette liberté nouvelle est donnée à la poésie tout entière. Son caractère collectif en est à la fois la manifestation et le gage.

C’est ce travail de passeuses qui rend passionnant ce livre. On trouvera ainsi de petites anthologies d’Amandine André de la revue la Vie manifeste, Laura Vazquez de Muscle, A.C. Hello de Frappa, Cléa Chopard de l’Ours Blanc, qu’elles animent. Le choix est éclectique, Laura Vazquez proposant d’émouvants extraits de Voyage au centre d’un cerveau d’autiste, de Babouillec, et une magnifique traduction personnelle d’ Éliduc, de Marie de France. Muriel Pic dialogue avec le philosophe Maurice Merleau-Ponty. Carla Demierre propose Pauline Allié et Julie Sas ; Laure Gauthier, Rim Battal et Katia Bouchoueva ; Anne Kawala, Angéline Neveu ; Emmanuèle Jawad s’entretient avec Michèle Métail ; Marina Skalova traduit Galina Rymbu ; et Lucie Taïeb, Konrad Bayer.

On n’en finirait pas, entre retrouvailles et découvertes, de décliner le sommaire de ce passionnant ouvrage qui, même s’il ne se veut pas exhaustif, donne de belles vues sur ce nouveau paysage. Le lecteur curieux ne sortira de ce livre que pour se lancer sur l’une des nombreuses pistes qu’il ouvre. Au moment où la poésie s’expose en son marché, pourquoi ne pas faire le vôtre en prenant pour guide Madame Tout le Monde ?

www.marche-poesie.compoésieMarie de QuatrebarbesLittératureFéminisme
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
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Après le tumulte, l’apaisement

Chronique

Jean-Claude Lebrun

En 1988 paraissait Montée en première ligne (Julliard), un saisissant premier roman de plus de 500 pages, qui mettait en scène dans toute l’Europe une pléthore de personnages, célèbres ou anonymes, entre le 25 juin et le 27 juillet 1914. Le dimanche 28 juin, date pivot du récit, le Serbe Gavrilo Princip avait assassiné l’archiduc François-Ferdinand et la duchesse de Hohenberg. Le prélude à un tumulte majeur dont le livre revisitait les prodromes. Riyad nous parvient aujourd’hui après un blanc de douze ans depuis la dernière publication de l’auteur. De dimension bien plus modeste, il resserre sa focale sur un jardin clos de la médina de Marrakech, où un personnage évoqué à la troisième personne, manifestement son double littéraire, redécouvre la vie et sa beauté après avoir vu sa mort venir. À trente-deux ans de distance, la perspective s’est inversée.

Mais la griffe du styliste Jean Guerreschi n’a rien perdu de sa virtuosité. Cette fois, tout commence à bord d’un avion qui s’apprête à décoller de Bordeaux-Mérignac pour le Maroc. De sa place côté hublot, le protagoniste au centre du récit note un petit débordement de kérosène sur l’aile qu’il a dans son champ de vision. Après avoir envisagé de laisser faire la fatalité, il alerte le personnel de bord, empêchant la catastrophe qui se serait immanquablement produite. Arrivé dans le riad, où il bénéficie d’une résidence d’écrivain, il ressent très vite le double bienfait de la spiritualité du lieu – Denise Masson y traduisit le Coran en français – et de la présence d’une femme berbère en laquelle les beautés de la vie paraissent s’être donné rendez-vous. Des pages superbes, d’une sensibilité quasi proustienne, font venir au jour ce qui ressemble chez lui à une véritable métamorphose : une volonté de vivre qui l’avait abandonné.

Le spirituel et le charnel se trouvent réunis dans le riad, agencé pour libérer pleinement le jeu des ombres et de la lumière. Une vision du paradis pour celui qui avait frôlé la mort. Et une autre façon de concevoir la vie dans sa globalité. Jean Guerreschi inscrit son récit dans une évidente proximité avec la grande culture arabe. Il évoque les « ghazals », ces longs poèmes qui entrelacent le thème de l’amour d’une femme avec celui de l’amour divin. Et en une manière de saut dialectique, place en superposition le tableau de Gustave Courbet l’Origine du monde, qui, par un autre chemin, suggère le divin. Quelques scènes érotiques, d’une tranquille crudité, en apportent la preuve. Voici bien une lecture qui captive et élève. Jean Guerreschi est de retour.

LittératureChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun
L'Humanité

Un homme est mort au travail, au fond d’une tranchée

Actu

Intérim Le 23 mai, à Paris, un travailleur sans papiers, recruté comme salarié temporaire par l’agence d’intérim Crit Lafayette-Paris, est décédé sur un chantier GRDF sous-traité à la société Spac, une filiale du groupe Colas-Bouygues.

Rosa Moussaoui

Il a rendu son dernier souffle au fond d’une tranchée, le 23 mai, alors qu’il rénovait, dans le 6e arrondissement de Paris, les conduites de gaz du quartier de l’Odéon. L’un de ses collègues l’a retrouvé inerte ; appelés, les pompiers lui ont prodigué des soins d’urgence sur place, mais il n’a pas pu être réanimé. Il a probablement succombé à un arrêt cardiaque. M. Konate avait été recruté comme salarié temporaire par l’agence d’intérim Crit Lafayette-Paris : il était en mission sur un chantier GRDF sous-traité à la société Spac, une filiale du groupe Colas-Bouygues.

Comme des dizaines de milliers de migrants, il travaillait sans titre de séjour, sous alias, c’est-à-dire sous une identité d’emprunt. « L’histoire de M. Konate est celle de dizaines d’ouvriers du bâtiment et des travaux publics victimes d’accidents du travail, car soumis à la pénibilité des travaux qu’ils réalisent, à l’intensification des rythmes de travail et à la pression qu’exercent les entreprises afin que le chantier dure le moins longtemps possible », résume la CGT intérim, qui a rendu publique la nouvelle de cette mort au travail – on en recense 147, depuis le début de l’année 2022.

Du côté de l’entreprise de travail temporaire qui l’a recruté, on assure avoir respecté toutes les procédures légales et on se pose en victime d’une manipulation d’identité. Premier réflexe : le dépôt d’une plainte contre le détenteur du titre de séjour emprunté par l’ouvrier décédé. « On porte toujours plainte contre la personne qui prête ses papiers ! » tranche Jean Pierre Lemonnier, le directeur des ressources humaines de Crit.

Un recrutement sous alias

« La personne que nous avons recrutée n’est pas celle qui travaillait sur le chantier, poursuit-il. On est certains que le candidat reçu à l’agence Lafayette-Paris, le 6 janvier, était le détenteur du titre de séjour, que nous avons ensuite fait contrôler par la préfecture. La procédure pratiquée par tout le travail temporaire, c’est un contrôle strict des papiers. On ne prend pas d’inscription d’étrangers au téléphone. On n’est pas une entreprise digitale ; on garantit à nos clients qu’on voit physiquement les personnes recrutées. » Crit assure avoir découvert cette situation par les policiers qui ont retrouvé sur l’ouvrier décédé d’autres papiers et, parmi eux, sans doute, une carte de BTP, obligatoire sur les chantiers.

Cette version ne convainc guère Laëtitia Gomez, secrétaire de la CGT intérim, pour qui le recrutement de travailleurs sans papiers sous alias est « un secret de Polichinelle dans l’intérim ». « Cette société a bien d’autres salariés temporaires qui travaillent sous alias, accuse-t-elle. Comme il est décédé, M. Konate est à découvert, l’entreprise s’offusque du travail illégal, quitte, pour se protéger, à ne pas le reconnaître comme un salarié de cette entreprise. Et le scandale est là : voilà une entreprise qui sait qu’elle emploie des travailleurs sans papiers, mais qui s’en lave les mains dès qu’il arrive quelque chose. Son premier réflexe est de tirer argument de l’infarctus p our écarter la thèse de l’accident du travail, de laisser entendre qu’il était déjà malade, et de porter plainte contre l’alias. Il faut remettre les choses en ordre : un travailleur est mort. Dans quelles conditions est-il décédé ? Où est sa famille ? »

Une enquête de police est en cours

Au lendemain du décès, comme la loi l’y oblige, Crit a bien déclaré l’accident du travail à l’assurance-maladie… au nom du détenteur du titre de séjour, toujours vivant. Avant de signaler par une lettre à la Cpam que la personne décédée n’était pas celle dont l’identité lui avait d’abord été communiquée. « Ils cachent la poussière sous le tapis ! » s’indigne Laëtitia Gomez. Preuve du « manque d’humanité » que dénonce cette syndicaliste ? Alors que l’entreprise utilisatrice s’est immédiatement dite prête à partager les frais, Crit a d’abord refusé de prendre en charge le rapatriement du corps dans le pays d’origine du salarié décédé. Avant de se raviser mercredi, une fois l’affaire rendue publique, officiellement « après des vérifications comptables ».

Une enquête de police est en cours, et le responsable de l’agence Crit Lafayette-Paris qui a recruté ce travailleur sans papiers devait être entendu, jeudi, par l’inspection du travail. Ce vendredi, à 10 heures, la CGT appelle à un rassemblement devant l’hôtel Mercure, 115, avenue Gabriel-Péri à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où doit avoir lieu l’assemblée générale des actionnaires de Crit. Objectif : « Rappeler que la santé et la vie des travailleuses et des travailleurs valent mieux que les dividendes des actionnaires. » Les salariés intérimaires encourent deux fois plus de risques d’être victimes d’un accident du travail, et le secteur du bâtiment et des travaux publics concentre la moitié des salariés intérimaires qui décèdent au travail.

intérimsouffrances au travail
L'Humanité

Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES)

Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.

Mode d'emploi

Dans le moteur de recherche, vous pouvez :

  • taper le nom de votre département pour retrouver les circonscriptions près de chez vous,
  • mettre le nom d'un parti membre de la Nupes ou cliquer sur "Filtrer" pour trouver tous les candidats présentés par l'Union sous cette étiquette.

Vous pouvez aussi vous géolocaliser pour trouver le candidat de votre circonscription.

Le parti politique qui présente chaque candidat est indiqué.

Dans certaines circonscriptions, vous pouvez aussi retrouver les articles de l'Humanité qui y sont liés.

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TOUTE L'ACTUALITÉ DE LA NUPES

Pour aller plus loin

François Ruffin : « Nous avons un bloc populaire à reconstruire »

Fabien Roussel : « La majorité est plus qu’accessible »

Jean-Luc Mélenchon : « On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement »

Olivier Faure : « Plaider l’union n’est pas une nouveauté pour moi »

Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Mathilde Panot : « Nous avons besoin de majorités populaires »

Roger Martelli : « La gauche commence à reprendre les couleurs de 1789 »

La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe

Reportage. Dans le bassin minier, la gauche fait front face à l’extrême droite

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Notre chronique vidéo :

Portraits de candidats

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »

Bourouaha et Buffet, la révolte comme boussole

Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée

Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée

Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée

Marie Pochon : « L’écologie s’invente sur ce territoire »

Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet

Louis Boyard à l’épreuve des législatives

L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Tous nos articles sur les législatives sont à retrouver ici.

La liste de tous les candidats de la Nupes

CirconscriptionCandidatParti d'origineLégislatives 2022NupesÉlections 2022
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La bonne nouvelle. Fin du calvaire pour les demandeurs de titre de séjour ?

Actu

Eugénie Barbezat

Saisi par plusieurs associations et syndicats, dont la Cimade, la Ligue des droits de l’homme et le Syndicat des avocats de France, le Conseil d’État vient d’enjoindre au gouvernement de prévoir un accès physique aux préfectures pour les étrangers qui souhaitent demander ou renouveler un titre de séjour. Il retoque ainsi le décret du 24 mars 2021 et l’arrêté du 27 avril 2021, imposant que les démarches se fassent uniquement en ligne, « eu égard aux caractéristiques du public concerné, à la diversité et à la complexité des situations des demandeurs et aux conséquences sur la situation d’un étranger, notamment sur son droit à se maintenir en France et, dans certains cas, à y travailler », et a demandé à l’État de mettre en place une « solution de substitution » à cette dématérialisation du service public. Reste à savoir si les préfectures, qui manquent de personnel dédié et qui ont injonction « d’invisibiliser » les files d’attente, vont réellement donner une suite favorable à cette demande.

titre de séjourpréfecturedématerialisation
L'Humanité

Législatives. Voter Nupes pour gagner plus ?

Emission

Bon, puisque la Macronie a bien rodé ses éléments de langage, et nous parle de l’URSS ou de « guillotine fiscale », ou tout simplement de la ruine promise à la France si jamais la gauche gagnait, on s’est dit que pour cette dernière chronique avant le premier tour, dimanche, on allait comparer les programmes, notamment sur le sujet qui intéresse tout particulièrement les Français : le pouvoir d’achat. Nupes contre Macronie, Macronie contre Nupes, le choc des projets c’est maintenant.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Hôpital. Les soignants dégustent, les patients trinquent

Reportage

Lors de cette nouvelle journée d’action de la santé, les paramédicaux et médicaux ont rappelé les conséquences concrètes du manque de moyens généralisé sur les malades.

« Macron et McKinsey, coupables de mise en danger des patients et des soignants. » Transformé en homme-sandwich, Michael Fonseca, représentant de la CGT à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), avait de multiples messages à faire passer au gouvernement sur ses panneaux. En cette nouvelle journée d’action de la santé un peu partout en France, les centaines de soignants rassemblés devant le ministère, à Paris, avaient à cœur de défendre une qualité des soins en pleine déliquescence. Aide-soignant en service de soins de suite et de réadaptation, Michael Fonseca fait l’inventaire des dysfonctionnements dans sa structure : « Les urgences de nuit sont menacées de fermeture. Il y a treize postes de cadres vacants sur l’hôpital : la plupart sont partis à cause de la charge de travail. Il y a aussi une pénurie de médecins. Avant, ils alternaient entre les consultations dans le privé et l’hôpital. Désormais, une dizaine d’entre eux ont basculé uniquement sur leur cabinet. »

Les patients trinquent

Dans cette improvisation quotidienne, les patients trinquent. Aide-soignante dans un établissement gériatrique des Vosges et élue CGT, Stéphanie Andrique, qui vient pour la première fois manifester à Paris sur son jour de congé, ne supporte plus de voir les personnes âgées maltraitées. « Je ne bosse pas dans une usine ! tranche-t-elle. On nous rappelle constamment sur nos jours de congés en nous disant que, sinon, le service va fermer. Mais ce sont les patients qui en pâtiraient. Déjà qu’on les fait attendre pour aller aux toilettes et pour se laver, ils n’ont jamais aussi bien porté ce nom ! Aujourd’hui, je pense avant tout à ces gens dans leur lit. »

En ce moment, à l’hôpital Tenon (20e arrondissement de Paris), les urgences psychiatriques sont débordées, notamment parce que celles de l’Hôpital intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont fermé leurs portes. Nicolas, aide-soignant et membre du collectif Inter Urgences, ne supporte plus de travailler dans ces conditions. « Faute de places en service de psychiatrie, nous avons gardé cinq jours une personne de 21 ans contentionnée. Elle nous suppliait de la détacher, mais nous ne pouvions pas… c’était horrible. » Du côté des urgences « généralistes », la situation n’est pas meilleure. « Nous allons partir en grève dans pas longtemps, confie-t-il. Les brancards sont cassés. On n’a plus de fauteuils roulants. Je me retrouve à envoyer des patients passer des radios à cloche-pied. L’été dernier, dans une zone où normalement il doit y avoir quatre infirmiers, il n’y en avait plus qu’un. Du coup, il ne se rappelait plus du prénom des personnes, c’était n’importe quoi. On veut donc des garanties pour lex mois de juillet et d’août. »

Les moyens humains

Même si les salaires sont un des nerfs de la guerre, Blandine Depta, infirmière au Smur de l’hôpital de Péronne (Somme), veut mettre l’accent sur « les moyens humains. Notre zone géographique, située entre Amiens et Saint-Quentin, se désertifie de plus en plus. Le champ d’intervention du Smur a été élargi de 30 à 45 kilomètres. À l’hôpital, un cardiologue est sur le départ, si personne ne le remplace, les malades devront parcourir jusqu’à 80 kilomètres pour consulter. » 

Cécile Rousseau

L'Humanité

VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa

Reportage

Les salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.

Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.

Climat de tensions

Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.

Le fonctionnement des Ehpad

Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.

La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ». 

Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros

Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an

« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».

L'Humanité

Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?

Emission

Depuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Résister en donnant une vraie chance à tous les films

cinéma

L'ACID a 30 ans. Retour sur un engagement continu pour la diffusion du cinéma indépendant dans nos salles. Rencontre avec Pauline Ginot, déléguée générale de l'ACID, et Frédéric Ramade, réalisateur et programmateur de la sélection Acid Cannes 2022.

L'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) est née en 1991 d'un manifeste signé par 180 cinéastes français intitulé « Résister » : « Il s’agit donc pour les cinéastes de résister, de ne pas se laisser imposer une morale qui n’est pas la leur : une morale qui ne pense qu’en termes de classement, de hiérarchie, d’exclusion, d’argent. Depuis toujours dans le cinéma français la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre. Henri Langlois avait fondé sa morale sur l’idée que "tous les films sont égaux". Il n’en est pas d’autre qui vaille. Il s’agit donc pour les cinéastes de résister. Résister en donnant une vraie chance à tous les films d’être vus. »

L'ACID soutient donc depuis 30 ans la diffusion en salles de films indépendants et œuvre à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.

Plus d'infos sur le site de l'Acid.

L'Humanité

La Nupes joue sa victoire sur un sursaut de mobilisation

Premier plan

Législatives En tête dans les dernières enquêtes d’opinion, la coalition qui réunit des candidats FI, PCF, PS et EELV peut s’imposer dans de nombreuses circonscriptions et disputer le pouvoir à LaREM et ses alliés. Mais le succès est à une condition : une participation massive.

Julia Hamlaoui

C e qui, au soir de sa disqualification de la présidentielle le 10 avril, apparaissait comme un pari un peu fou, se révèle à l’approche du scrutin comme une possibilité bien réelle. La victoire d’une gauche rassemblée au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux élections législatives s’est éloignée de la chimère au point de donner des sueurs froides à la Macronie. « Si vous votez massivement, vous renversez la table », a martelé, mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon, lors d’un meeting à Caen, à quelques kilomètres de la circonscription d’Élisabeth Borne, dont il espère ravir le poste à Matignon.

Le vent de panique qui souffle sur les ministres et prétendants de la majorité sortante s’est transformé au fil des jours en une diabolisation tous azimuts. Quand le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, évoque un « Chavez gaulois », le chef de file des députés LaREM, Christophe Castaner, renvoie le programme commun de la Nupes à « tous les clichés du monde soviétique ». Quand la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, dénonce une volonté de « bloquer le pays », son prédécesseur, Gabriel Attal, agite la menace de la « guillotine fiscale », tandis que son nouveau collègue et délégué général de LaREM, Stanislas Guerini, s’offusque «qu’on ne pourra plus manger trop gras ou trop sucré ». Le président de la République a lui-même pris la peine de monter à son tour au créneau : « Leur projet explique aux gens qu’on va leur interdire de couper les arbres chez eux. Il y a 20 taxations nouvelles. Ce n’est pas un bon projet pour le pays », a lancé Emmanuel Macron, en Seine-Saint-Denis, déroulant les éléments de langage servis depuis des jours.

une dynamique de campagne du côté du rassemblement de la gauche

« Quelque chose se passe. Ça n’a pas échappé à nos adversaires, alors ils ont choisi de faire campagne contre nous. Rien n’est trop gros », résume le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Un « There is no alternative » à la Margaret Thatcher derrière lequel se réfugie en catastrophe un camp présidentiel bousculé. Il faut dire que leurs habitudes sont bouleversées car, depuis le début des années 2000, le quinquennat combiné à l’inversion du calendrier électoral avait renvoyé les législatives au rang de confirmation presque automatique du vote de la présidentielle. Pas l’ombre d’une cohabitation depuis lors. « Le différentiel de mobilisation entre les deux scrutins profitait depuis 2002 au parti présidentiel du fait de l’effet de souffle de la présidentielle, qui remobilise cet électorat et démobilise les autres », explique le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi.

Mais, cette fois, « rien n’est moins sûr », note le politologue. Le scénario est bien différent avec trois blocs (LaREM et ses alliés, extrême droite, et gauche) dans le même étiage à l’issue du premier tour du 10 avril, un président élu par défaut face au RN le 24 avril, et, depuis, une dynamique de campagne du côté du rassemblement de la gauche. La Nupes fait même la course en tête selon un sondage Ipsos réalisé cette semaine, avec 28 % des intentions de vote contre 27 % pour Ensemble (la coalition autour de LaREM) et 19,5 % pour le Rassemblement national. De même, selon la dernière enquête Ifop, avec respectivement 26 %, 25 % et 21 %. Le parti présidentiel et ses alliés voient aussi leur espoir – fondé sur un mode de scrutin sans proportionnelle – de maintenir, malgré tout, leur majorité absolue (289 sièges) s’amenuiser. Tandis que les projections de l’Ifop leur pronostiquaient, fin mai, de 275 à 310 sièges, elles en envisagent désormais de 250 à 290.

Reste un facteur clé : la mobilisation. « L’abstention est notre principale adversaire », résume le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui appelle les « 32 % d’électeurs qui ont choisi l’un des candidats de gauche à la présidentielle » à se rendre sans faute aux urnes. Un enjeu de taille quand, selon Ipsos, 51 % des sympathisants de gauche sont sûrs de voter dimanche contre 60 % de ceux de LaREM. En 2017, déjà, la participation était passée de 77,8 % à la présidentielle à 48,7 % quelques semaines plus tard, s’effondrant notamment parmi les jeunes et les classes populaires. Les enquêtes des instituts de sondage ne démentent pas, pour l’heure, le phénomène : entre 44 % et 48 % des sondés ont fermement l’intention d’aller voter. Parmi les moins de 35 ans, la proportion s’élève à 37 %, et elle est de 36 % parmi les ouvriers et 35 % chez les employés, selon l’Ipsos. Or, 51 % des 18-24 ans auraient l’intention de choisir un bulletin Nupes. La coalition « est sous la menace d’une abstention plus sociologique, liée à la jeunesse de son électorat potentiel. On sait, en effet, que lors des deux dernières élections législatives (2012 et 2017), les écarts de participation entre jeunes et seniors ont approché les 40 points », mesure l’institut Cluster17. Des différences qui laissent une place disproportionnée, au regard de ce qu’il pèse dans la société, à un électorat plus favorable à la droite. En particulier les plus âgés (65 % des plus de 70 ans entendent se rendre aux urnes), qui se sont massivement prononcés pour Emmanuel Macron à la présidentielle.

« le chef de l’état a prévu de nous imposer la pire des crises d’austérité »

Ce sont également eux qui sont le moins hostiles, par exemple, à la retraite à 65 ans – et pour cause, ils ne sont pas concernés. Alors que 57 % des retraités y sont favorables, selon un sondage Elabe de fin avril, 64 % des Français s’y opposent (79 % parmi les catégories populaires). Or, derrière la mise en avant de vagues mesures pour le pouvoir d’achat promises pour juillet, tel est bien le projet du chef de l’État : retraite à 65 ans, RSA conditionné à des heures de travail, nouveau durcissement de l’assurance-chômage… « Et Emmanuel Macron s’est engagé auprès de la Commission européenne à ramener le déficit du budget de l’État à 3 %. À budget constant, il faut enlever 80 milliards d’euros, c’est l’équivalent du budget actuel du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Santé. Il a prévu la pire crise d’austérité dont on n’a jamais entendu parler », a rappelé le chef de file de la Nupes, à Caen. Soit le strict négatif du projet de la gauche unie, qui vise la relance par l’augmentation des salaires, à commencer par le Smic à 1 500 euros, le partage du travail avec la retraite à 60 ans, une répartition des richesses plus juste avec une vaste réforme fiscale, la relocalisation de la production combinée à la planification écologique, ou encore le réarmement des services publics… De nombreuses mesures largement approuvées, selon notre sondage Ifop (lire page 5).

S’il est encore temps de faire échec à la politique Macron pour les cinq années à venir et d’ouvrir la voie à des réformes de justice sociale et climatique, un seul moyen est à disposition : voter dimanche.

NupesLaREMLégislatives 2022abstention
L'Humanité

À Marseille, la Nupes tente le Petit Chelem

Reportage

Dans la deuxième ville de France, le vote des cités populaires et des jeunes sera déterminant pour l’alliance de la gauche qui veut décrocher quatre des sept circonscriptions en jeu.

Christophe Deroubaix

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

Un porte-à-porte dans les cités des quartiers Nord de Marseille, c’est la dynamique exactement inverse de celle d’une campagne électorale idéale : on commence tout en haut et on descend. En l’occurrence, ce vendredi, en fin d’après-midi, au 20e étage de la tour F de la cité Frais-Vallon. Cette initiative de campagne, prévue au calendrier, tient à un ascenseur, le seul des trois en fonctionnement, mal récurrent des logements HLM dans cette partie de la ville. Les candidats sont ceux qui portent les couleurs de la Nupes : Mohamed Bensaada, technicien radio et militant de longue date des quartiers populaires, et Bénédicte Gomis, technicienne de laboratoire spécialisée dans la PMA et militante associative au long cours. Les deux sont en congés ce soir : deux semaines posées pour la dernière ligne droite. Et des congés qui commencent donc au 20e étage d’une tour. C’est parti.

Au 17e étage, après plusieurs étages de toc-toc-toc restés sans réponse, une dame ouvre, prend le tract, écoute le candidat résumer l’enjeu du 12 juin. « Ah, oui, si Mélenchon passe… », souffle-t-elle. « Mélenchon passe si vous allez voter. » « Oui, mais la dernière fois, il n’est pas passé. » Un fumet épicé se dégage de l’appartement. Mohamed en plaisante : « L’une des choses les plus difficiles dans le porte-à-porte, ce sont les odeurs qui vous donnent de l’appétit. Souvent, les gens nous proposent de rentrer, de prendre un thé, voire de manger quelque chose. »

Entre les 16e et 14e étages, Médina, une jeune étudiante en deuxième année de droit, explique son engagement dans la campagne : « J’ai regardé le programme de Jean-Luc Mélenchon, il y a des mesures qui me convenaient comme l’allocation jeunesse. Je n’ai pas fait la campagne pour la présidentielle, mais après, je suis allé sur le site de la Nupes, j’ai envoyé un mail. » Et la voilà embarquée dans l’équipe de campagne. Aujourd’hui, elle fait binôme avec Christine, militante aguerrie, qui nous rejoint dans l’escalier : « J’ai discuté pendant quinze minutes avec un communiste mélenchoniste, si, ça existe. »

Au 11e étage, un habitant prend le tract et lâche juste un « bon courage ». Au 10e étage, sa voisine du dessous avoue : « Je ne vote pas. » « Par choix ? » lui demande le candidat. Elle hésite : « On ne vous embête pas plus. » Au 5e étage, le candidat croise dans le hall un senior, lunettes de soleil et masque de protection, ancien salarié dans une usine de confitures. « J’ai voté Macron en 2017 et je ne veux plus, c’est clair », engage-t-il avant de faire l’éloge des années où les communistes étaient dominants dans les quartiers Nord. Mohamed : « On doit beaucoup aux communistes, c’est une évidence, les acquis et les conquis sociaux. On est tous rassemblés là, toute la gauche. »

« il faut aller chercher les voix une à une »

Au 2e étage, une femme trentenaire prend le tract, écoute les explications et dit « ça va », formule générique marseillaise suffisamment vague pour que l’on ne sache pas vraiment de quoi il s’agit. Elle ferme la porte. La rouvre trente secondes plus tard et tend trois petites bouteilles d’eau : « Vous devez avoir soif avec cette chaleur. » Au 1er étage, la porte s’ouvre doucement et pas complètement. Le visage de l’homme est craintif. « Bonjour Monsieur, c’est pour l’élection législative. Je suis le candidat, Mohamed Bensaada. Nous sommes avec Jean-Luc Mélenchon. » La porte s’ouvre, le visage aussi : « J’ai cru que vous étiez des témoins de Jéhovah. » Éclats de rire. « Mais j’ai déjà voté pour Mélenchon. » Nouvelle explication de texte des candidats. Retour dans le hall. Six personnes attendent l’ascenseur. Six tracts donnés. Et une question qui surgit : « Vous allez faire quelque chose si vous êtes élus ? »

Bilan ? « Beaucoup de portes fermées. Un bon accueil. De la reconnaissance du nom de Mélenchon. On en rigole parfois entre nous, mais c’est un peu le mot magique. De toute façon, on sait en tout cas qu’il faut aller chercher les voix une à une », débriefe Mohamed Bensaada. Le 12 juin, il arrivera sans aucun doute en tête dans cette circonscription où le total des voix de gauche à l’élection présidentielle a atteint 35 %. La députée LaREM peut compter sur son statut de sortante afin d’améliorer le score d’Emmanuel Macron (17 %). Enfin, l’extrême droite puissante (26 % à la présidentielle), grâce à l’électorat des classes moyennes des secteurs résidentiels, est divisée dans cette partie de la ville où le RN et néo-zemmouriste Stéphane Ravier avait remporté la mairie de secteur en 2014. Toutes les projections classent cette 3e circonscription comme « indécise ».

« c’est vraiment maintenant ou rien pendant cinq ans »

La 5e, en revanche, est donnée en bascule : de LaREM vers Nupes. On redescend vers le centre-ville de Marseille, juste à côté de celle où Jean-Luc Mélenchon a cédé sa place à Manuel Bompard. En 2017, Hendrik Davi (FI) avait échoué d’un cheveu au second tour (48,5 %). Pour Myriam, 20 ans, c’est même « gagné à coup sûr ». La fougue de l’affirmation n’exclut pas l’engagement pour assurer le coup. Elle en est à sa deuxième campagne de suite, après celle de la présidentielle. « Je voulais montrer qu’en venant des classes populaires (mère, gouvernante dans un hôtel, et père, conseiller d’orientation), on pouvait aussi s’intégrer à la politique », explique-t-elle. À la fac de droit, où elle est en deuxième année, cela ressemble à une terre de mission « avec des jeunes qui se droitisent ». Avec les moins droitiers ? « Je suis clairement une forceuse », sourit-elle.

Dans le « groupe d’action » du centre-ville, elle retrouve deux jeunes femmes novices. Milena, 28 ans, libraire, dont la famille illustre l’explosion du PS ( « J’ai quatre grands-parents plutôt de gauche catho PS : deux sont mélenchonistes, deux sont macronistes »), a décidé de se lancer dans la campagne législative « par un sentiment d’urgence ». « Je me suis dit : c’est vraiment maintenant ou rien pendant cinq ans », glisse-t-elle avant d’aller rejoindre, en ce mardi soir, la réunion du noyau mili­tant de la campagne. Mathilde, 21 ans, arrive. Venue à Marseille depuis Montpellier pour suivre des études d’assistante sociale, elle aussi est passée du partage sur les ­réseaux sociaux lors de la présidentielle au triptyque militant réunion-collage-­tractage pour cette législative. « C’est tellement passé près qu’en fait, plutôt que d’être abattus, on est restés mobilisés après cette défaite de peu. » Du partage de ce sentiment par les jeunes électeurs dépend une partie de l’enjeu pour la gauche rassemblée de réaliser un « Petit Chelem » à Marseille.

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Les mesures phares de l’union de la gauche plébiscitées par les Français

Actu

Notre sondage Ifop pour l’Humanité Magazine indique que les citoyens soutiennent largement la hausse du Smic, la retraite à 60 ans, le blocage des prix, la taxation du capital et les objectifs climatiques ambitieux proposés par la Nupes. En particulier les jeunes et les milieux modestes.

Aurélien Soucheyre

Les Français voteront-ils­ selon leurs idées lors des ­législatives ? Ils soutiennent en tout cas très largement le programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), selon un sondage Ifop pour l’Humanité Magazine. Porter le Smic à 1 500 euros net mensuels ? 76 % des Français sont pour (le score monte à 80 % chez les moins de 35 ans, et même 85 % chez les ouvriers), preuve que nos concitoyens veulent des salaires dignes et un autre partage des richesses produites. Restaurer le droit à la retraite à 60 ans ? 77 % des Français s’y disent favorables (dont 80 % chez les actifs, et même 84 % chez les moins de 35 ans). Comme quoi les arguments de la Macronie visant à repousser à 65 ans l’âge de départ à la retraite ne les convainquent pas. Bloquer immédiatement les prix de l’essence et encadrer durablement les prix des produits alimentaires de première nécessité ? 89 % des Français l’approuvent (dont 90 % chez les classes populaires et 95 % chez les plus modestes). Ce qui indique que les citoyens attendent bien plus que les quelques mesurettes concédées par le gouvernement.

Les Français veulent également abolir deux des réformes fiscales les plus importantes du quinquennat Macron. Ils sont ainsi, comme le propose la Nupes, 79 % à vouloir rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Une mesure qui rencontre un écho très favorable dans plusieurs milieux puisque 63 % des catégories aisées sont pour, tout comme 74 % des dirigeants d’entreprise et 87 % des ouvriers. Toujours sur les questions fiscales, nos concitoyens sont également 63 % à attendre la suppression de la flat tax qui limite l’imposition du capital. C’est le cas de 58 % des sympathisants RN, de 66 % des retraités et de 75 % des sondés de gauche, preuve que, pour les Français, le capital doit lui aussi être taxé (en l’occurrence bien au-delà du plafond de 30 % fixé par Macron).

Les citoyens ont aussi un avis sur la question de la propriété des grandes infrastructures du pays. Ils sont 78 % à vouloir renationaliser les aéroports stratégiques et les autoroutes. Une mesure de la Nupes soutenue par 68 % des électeurs de Macron, 85 % des ouvriers et même 87 % des dirigeants d’entreprise. Enfin, les ambitions de la coalition de gauche concernant la question climatique, l’une des principales préoccupations des Français, sont également plébiscitées. 81 % des sondés sont ainsi favorables à ­relever les ambitions climatiques de la France avec, pour objectif, une baisse de 65 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030. À droite, 65% des électeurs de Valérie Pécresse soutiennent cette volonté. C’est également le cas pour 81 % des ouvriers et 82 % des 18-24 ans.

Il ressort, au final, que ces mesures phares de la Nupes rencontrent une très large adhésion dans le pays. Reste à savoir si les Français feront le lien entre cette offre politique et leur demande, notamment chez les ouvriers et les jeunes, qui soutiennent tout particulièrement les objectifs de la Nupes.

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Soumya Bourouaha, candidate féministe

Un jour avec

Jusque-là suppléante de Marie-George Buffet, la communiste prend le relais pour être à son tour élue députée. Elle est en campagne dans la 4 e circonscription de Seine-Saint-Denis, avec l’investiture de la Nupes.

Diego Chauvet

« Être suppléante, ça veut dire qu’on continuera à travailler ensemble. » Ce 8 juin, Marie-George Buffet rassure les mères de famille venues la rencontrer avec Soumya Bourouaha dans un square de la cité-jardin de Stains (Seine-Saint-Denis). La députée sortante de la circonscription, élue depuis 1997, passe la main à celle qui est actuellement sa suppléante. « Si je suis élue le 19 juin, on va juste inverser », confirme Soumya Bourouaha. « Imaginons que la Nupes soit majoritaire, et que Jean-Luc Mélenchon soit premier ministre, ajoute Marie-George Buffet.  S’il a besoin d’une secrétaire d’État à l’Enseignement professionnel, Soumya est quelqu’un de très qualifié ! » Et c’est une ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports qui le dit.

Un vrai concert à deux voix

Les femmes venues à la rencontre des deux candidates ont beaucoup de questions à leur poser. « Que comptez-vous défendre si vous êtes à l’Assemblée ? » demande l’une d’elles. « Et vis-à-vis des expulsions locatives ? Sur cette rue, la moitié des logements sont vides ! » fait remarquer une autre, avant qu’une troisième n’enchaîne sur le droit de vote des étrangers… À chaque fois, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet apportent des réponses. Un vrai concert à deux voix. « Les étrangers travaillent et paient des impôts, il faudrait qu’ils puissent voter au moins pour les élections municipales », assure la candidate titulaire. « Quand on organise une réunion de parents d’élèves, on ne leur demande pas leur nationalité », abonde sa suppléante. Quant aux expulsions locatives, Soumya Bourouaha rappelle aux mères de famille qu’elles ont toujours « fait en sorte d’y aller pour les empêcher », tandis que Marie-George Buffet explique que son groupe a déposé à l’Assemblée une propositon de loi pour les interdire. « Parce qu’elles ne règlent rien », en plus d’être inhumaines pour les familles concernées. Un combat à poursuivre et qui en appelle d’autres, comme sur les frais bancaires, qui frappent, eux aussi, particulièrement les familles en difficulté financière et qu’il s’agit de « plafonner davantage », martèle la candidate.

Les droits des femmes

Mais, ce jour-là, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet insistent sur ce qui sera leur cheval de bataille à l’Assemblée : les droits des femmes. Le matin même, après une distribution de tracts sur le marché Danielle-Casanova, au Blanc-Mesnil, une conférence de presse est organisée pour le faire savoir. Et le duo monte au créneau. « Je passe la main à quelqu’un qui partage mes valeurs, affirme la députée sortante. La résistance aux conquêtes des femmes est encore présente. » Soumya Bourouaha s’engage, elle, à soutenir à l’Assemblée nationale « 10 mesures à mettre en place dans les cent premiers jours du quinquennat ». Elles vont des « un milliard d’euros par an pour mettre fin aux violences conjugales », à la constitutionnalisation du droit à l’IVG, en passant par l’allongement du congé paternité obligatoire ou l’adoption d’une « réelle diplomatie féministe » en augmentant les financements de la solidarité internationale vers les droits des femmes.

« Une majorité Nupes est possible »

Pour toutes ces luttes et bien d’autres, l’alliance des forces de gauche au sein de la Nupes, affirme Soumya Bourouaha, « donne un véritable espoir, une bouffée d’air pur à tous les habitants ici ». Surtout lorsqu’il s’agit de faire face au violent mépris du gouvernement. À l’instar des propos de la première ministre en réponse à une femme handicapée. « Macron a fait une promesse sur la déconjugalisation de l’AAH, et aussitôt, Élisabeth Borne la balaie d’un revers de main », dénonce l’ancienne ministre communiste, rappelant au passage le « vote bloqué » par le gouvernement pour empêcher son adoption lors du précédent mandat. Face à de telles attitudes, toutes deux en sont certaines : « Une majorité Nupes est possible. » Mais même dans l’opposition, la candidate est prête au combat. « Si l’on est en mesure de déposer 1 000 ou 2 000 amendements sur certains projets de loi, il y aura de belles batailles parlementaires. »

L’éducation un autre de ses combats

Des batailles que Marie-George Buffet a toujours pris soin de « nourrir de situations réelles et par du vécu ». « Issue de la Seine-Saint-Denis », c’est aussi là que Soumya Bourouaha entend puiser sa force. « Et les violences faites aux femmes, je connais », confie-t-elle dans l’après-midi à la cité-jardin. Elle déplore « l’invisibilité des femmes dans les manuels scolaires », elle qui fera de l’éducation un autre de ses combats d’élue. Elle a été enseignante en Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté), travaille toujours dans un lycée d’enseignement général et technologique. Le réel, elle connaît, surtout lorsqu’il vient la rattraper cruellement : « J’entends être très vigilante et faire des propositions de loi sur la question de la dépendance, du grand âge et de l’isolement des personnes âgées. Mon père est mort tout seul pendant le Covid, sans que nous puissions aller le voir. Pour les familles, c’est insupportable. »

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Législatives 2022. Les résultats du 1er tour dans votre circonscription et votre département

  • Découvrez dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.
  • Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ? Retrouvez ici, en attendant les résultats, notre carte des candidats de l'Union populaire.

  • Avant même le 1er tour, le programme de la Nupes a déjà conquis la majorité de l’opinion. La preuve avec notre sondage exclusif !

  • Suivez l'actu de ces législatives dans notre direct.

Découvrez sur cette carte dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région.

Ces élections législatives permettront d'élire les 577 députés de la XVIe législature, à l'issue du second tour qui aura lieu le 19 juin 2022.

Pour ces élections, les principaux partis de gauche se sont unis dans le cadre de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

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Législatives. Marylène Faure : « Avec la Nupes, quelque chose de nouveau émerge »

Actu

Militante communiste depuis ses plus jeunes années, Marylène Faure représentera la Nupes dans la 8 e circonscription de Gironde. Salariée d’EDF depuis 1998 et syndicaliste, elle entend faire valoir son expérience dans le secteur énergétique face à la flambée des prix et aux politiques menées ces dernières années. Entretien.

Titouan Thonier

Seule candidate communiste investie dans le département, Marylène Faure entend disputer son siège à la députée sortante, Sophie Panonacle (LaREM), dans une circonscription plutôt à droite. Elle propose une refonte de notre modèle énergétique, depuis trop longtemps éloigné des besoins de la population.

En 2017, LaREM l’a emporté dans 9 des 12 circonscriptions de votre département autrefois dominé par le PS. La Nupes peut-elle permettre à la gauche de reconquérir ce territoire ?

L’union était une volonté du peuple de gauche dans son ensemble. Même si elle a été actée tardivement, tout le monde se mobilise pour remporter un maximum de circonscriptions, et l’on sent dans cette campagne quelque chose de nouveau qui émerge. J’espère que la Nupes va redonner espoir au peuple de gauche et le ramener aux urnes, pour qu’enfin ce monde change.

Vous héritez d’une circonscription difficile pour la gauche. Comment espérez-vous renverser la situation ?

J’ai toujours été positive. Il est vrai qu’avant 2017, cette « circo » était la seule du département aux mains de la droite. Beaucoup m’ont dit que ce serait difficile d’inverser la tendance. En réalité, selon l’INSEE, nous comptons 40 % de gens riches ou très riches. Cela veut dire qu’il y a 60 % de classes moyennes ou populaires. Notre bastion, il existe, mais ce sont principalement des abstentionnistes. Il faut leur montrer que la Nupes peut réellement changer leur quotidien.

Vous êtes syndicaliste à la CGT depuis plus de 30 ans. Que représente pour vous cette candidature aux élections législatives ?

Je suis la seule communiste à être investie dans ce département. Mon père était syndicaliste et militant au PCF. J’ai été éduquée dans des valeurs de solidarité et de fraternité. En rentrant dans la vie professionnelle, je me suis naturellement engagée dans le syndicalisme. J’ai débuté dans la grande distribution, un secteur où les femmes sont fortement représentées. Nous nous sommes battus pour l’égalité salariale et des conditions de travail. J’ai ensuite eu la chance d’entrer chez EDF à Arcachon, en 1998, où j’ai peut-être eu tous les mandats possibles ! Je suis également investie dans l’association Drop de Béton, qui, à travers le rugby, œuvre pour l’insertion sociale, notamment des jeunes filles et des personnes en situation de handicap. Ce sont autant d’engagements qui me permettent de faire vivre mes valeurs.

Que reprochez-vous à LaREM en matière d’énergie ?

Le problème remonte à la privatisation en 2004 et précède donc la Macronie. Mais avec celle-ci, nous sommes dans la continuité de politiques publiques qui privilégient une logique de marché en délaissant le bien public. Le projet Hercule illustre parfaitement cette volonté politique. On détricote les conditions de travail des salariés, certaines activités sont externalisées, nous manquons de matériel et faisons face à un cruel manque de reconnaissance… C’était le cas avec la SNCF, c’est pareil avec l’hôpital en ce moment. L’humain n’est pas pris en compte dans ces réorganisations et les salariés en ressentent un profond mal-être.

Que proposerez-vous à ce sujet si vous êtes élue à l’Assemblée ?

Une stratégie qui repose sur un mix nucléaire/renouvelable est nécessaire. La seule ressource aujourd’hui capable de répondre à nos besoins, c’est le nucléaire. Mais il faut prendre en compte le débat sur le traitement des déchets radioactifs. En ce sens, il faut investir dans la recherche et développer les énergies renouvelables, pour pouvoir, à terme, définir une nouvelle politique énergétique sur les prochaines décennies, ce qui n’a pas été fait depuis 1946.

Le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure des Français. Quelles mesures défendriez-vous dans l’hémicycle pour faire baisser la facture énergétique ?

Nous proposons une diminution de la TVA à 5,5 % sur le gaz et l’électricité, cela devrait permettre de diminuer la facture des ménages d’environ 30 %. Et cette mesure sera combinée à la revalorisation du SMIC à 1 500 euros et des minima sociaux. Nous défendrons ensuite la renationalisation d’EDF et d’Engie, qui permettra de pérenniser notre modèle. Nous souhaitons également porter la question de la souveraineté énergétique sur la scène européenne. L’augmentation des prix n’est pas uniquement liée à l’invasion russe en Ukraine. La demande mondiale s’accentue, ce qui favorise l’explosion des prix.

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Comment la Nupes peut-elle réussir face au pouvoir de l’argent ?

Agoras

Législatives En cas de victoire, la coalition de gauche mise sur la mobilisation populaire pour mettre en œuvre son programme et vaincre les résistances de la finance et du patronat.

Pierre-Henri Lab

Impôts à la source pour les entreprises, rétablissement de l’ISF, retraite à 60 ans, Smic à 1 500 euros, le programme de la Nupes est fortement décrié à droite et dans les rangs macronistes. Accusé d’« irréalisme » ou d’être trop coûteux, il fait l’objet d’une vive opposition, en particulier du patronat, qui laisse entrevoir de forts blocages en cas de majorité de gauche. Nous avons rencontré les responsables de trois des formations engagées dans la nouvelle alliance.

Comment surmonter les résistances en cas de victoire aux législatives ?

Éric Bocquet Le programme de la Nupes est ambitieux et à la hauteur des défis de notre temps, tous les libéraux s’époumonent et s’agitent pour le déclarer irréaliste et utopique. Il nécessitera la mobilisation de capitaux nouveaux. La doxa relayée de manière incessante depuis plusieurs décennies a toujours eu comme objectif suprême de convaincre l’opinion qu’il n’y a plus d’argent dans notre pays, qu’il n’y a pas d’alternative à la réduction de la dépense publique et, enfin, que, quoi qu’il arrive, la France ne pourrait seule mener une politique à contre-courant des dogmes de l’Union européenne (UE). Même la pandémie que nous avons traversée a démontré que l’argent d’une autre politique existe ; malgré une économie au ralenti, les bénéfices et les profits ont continué d’exploser – ce sont ainsi, en 2021, plus de 80 milliards d’euros qui ont été distribués aux actionnaires. Appuyons-nous sur ces constats pour faire sauter le verrou de la résignation.

Corinne Narassiguin Si nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale, ce sera parce que les Françaises et Français nous aurons donné mandat pour appliquer notre programme. Nous ferons voter les réformes par le Parlement, tout simplement. Le patronat ne veut pas augmenter le Smic ? Ni rétablir l’ISF ? Par contre, il veut reculer l’âge de la retraite ? Comme toujours ! Mais c’est le peuple qui donne mandat à ses représentants pour mettre en œuvre un programme, pas le conseil exécutif du Medef. Pour réussir les réformes, nous devrons faire un travail en amont avec tous les syndicats, patronaux et de salariés. En effet, nous redonnerons toute sa place à la démocratie sociale. Le pouvoir de lobbying du patronat sera bien plus réduit avec notre majorité qu’avec la Macronie. Les syndicats patronaux devront de nouveau s’habituer à négocier avec les syndicats de salariés.

Comment construire un rapport de forces pour imposer ces mesures ?

Alain Coulombel La question centrale est de nature politique. Nous défendons une option volontariste de l’action politique capable de remettre en question l’ordre social existant, qui n’a fait qu’approfondir les crises de toute nature. Mais, si nous voulons réussir, le gouvernement issu de la nouvelle majorité de gauche et écologiste devra s’appuyer sur les mobilisations sociales et citoyennes.

Éric Bocquet La victoire de la Nupes aux élections législatives serait la première étape d’une nouvelle période politique. Ne nous leurrons pas et soyons très lucides, c’est un bras de fer terrible qui s’engagerait pour notre pays. Dès le lendemain du 19 juin, les marchés financiers et tous leurs fondés de pouvoir politiques se mobiliseraient pour empêcher la mise en œuvre des mesures portées par cette nouvelle majorité. Ils actionneraient l’arme de la dette, qu’ils détiennent, et n’auraient aucun état d’âme à s’opposer à l’expression démocratique du peuple de France. Ils joueraient également des blocages institutionnels à leur disposition. C’est un combat rude qui s’engagerait. La première étape, c’est le vote de nos concitoyens et concitoyennes, et ensuite viendrait le temps de l’indispensable mobilisation de tout le monde, dans les entreprises, les assemblées élues, les localités… Dès lors qu’aurait sauté le verrou psychologique, le champ des possibles s’ouvrirait, rien ne se fera sans l’engagement de la population – 1936 et 1968, deux grandes dates de notre histoire qui nous ont instruits.

Corinne Narassiguin Le programme partagé de la Nupes s’appuie sur de nombreuses revendications des mouvements syndicaux, des ONG, des mouvements associatifs et citoyens. La gauche et l’écologie, ce ne sont pas que les partis politiques. Nous nous appuierons sur toute la diversité des forces de la gauche et de l’écologie. Et nous leur demanderons d’être exigeants avec nous, pour aller au bout des réformes nécessaires. Nous savons que nous rencontrerons des ­résistances. Comme toujours, la droite nous contestera notre légitimité à exercer le pouvoir. Ils nous font le coup à chaque fois. Nous y sommes prêts. Des congés payés aux 35 heures, en passant par la création de l’ISF, la gauche a su mettre en œuvre des réformes sociales et fiscales radicales en alliant volonté politique et mouvement populaire. Il n’y a aucune raison qu’on ne sache pas le faire aujourd’hui. Quoi qu’en diront certains, nous aurons la légitimité démocratique pour le faire.

Le gouvernement peut imposer une hausse du Smic mais pas des autres salaires. Comment faire pour qu’ils augmentent également ?

Corinne Narassiguin En effet, la hausse du Smic sera décidée par le gouvernement Nupes. La hausse des salaires doit également intervenir le plus rapidement possible pour toutes les catégories populaires et les classes moyennes, toutes celles et tous ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois dès le 10. Pour cela, nous tiendrons une grande conférence sociale avec tous les corps intermédiaires concernés, dont l’objectif principal sera la revalorisation salariale. Le gouvernement fixera des objectifs chiffrés clairs, la méthode sera celle de la négociation sociale. Le Parti socialiste a été vigilant sur ces points lors de l’élaboration du programme partagé Nupes. La revalorisation des salaires ne peut pas s’arrêter à l’augmentation du Smic. Les syndicats doivent retrouver toute leur place pour négocier des augmentations salariales sur le principe de la juste rémunération et de la reconnaissance de l’utilité sociale des métiers.

Dans ce cadre, la question de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes sera primordiale.

Alain Coulombel Le nombre de Français vivant en dessous du seuil de pauvreté est estimé en 2022 à près de 12 millions, soit plus de 18 % de la population. Ce nombre n’a cessé d’augmenter, touchant en particulier les jeunes, les familles monoparentales, les retraités ou encore les travailleurs précaires. C’est pourquoi la question du pouvoir d’achat (ou du pouvoir de vivre) est une question vitale pour bon nombre de nos concitoyens. Nous savons que, depuis le début des années 1980 et le tournant néolibéral, la répartition de la richesse créée s’est faite en faveur de la distribution des dividendes, au détriment des salaires. Il est temps d’inverser la tendance et de faire en sorte que les revenus du travail permettent à chacun et chacune de vivre dignement. Et comment vivre dignement, avoir une alimentation saine, un logement décent, le droit de se chauffer, avec un salaire médian en 2019 de 1 837 euros par mois ? D’autant qu’avec une inflation galopante, dépassant la barre des 5 % pour la première fois depuis septembre 1985, la pression sur le pouvoir d’achat des ménages se fait encore plus forte. À cela s’ajoutent les faiblesses récurrentes en matière de rémunération dans bon nombre de secteurs : hôtellerie, restauration, aide à domicile, santé, éducation… Alors, oui, pour les bas et moyens revenus, la hausse des salaires est une nécessité, mais qui doit tenir compte de la diversité du tissu économique. L’impact d’une augmentation des salaires n’est pas le même dans la petite entreprise artisanale ou de services que dans la grande entreprise. C’est pourquoi la mise en place d’une politique ambitieuse des revenus passe par la revalorisation des accords de branche comme du rôle des partenaires sociaux, qui ont été très largement ignorés, voire méprisés, durant la mandature précédente. Pour autant, face au défi climatique, nous ne pouvons nous contenter d’une politique économique reposant sur une logique « post-keynésienne » de relance de la demande et de la croissance. Si l’augmentation des bas revenus est nécessaire, elle doit se faire en tenant compte de l’impact de nos activités sur la planète. En ce sens, la question de la décroissance ou de la post-croissance, de la sobriété dans nos modes de production et de consommation, ne peut être évacuée.

Éric Bocquet Nous vivons une période très difficile. Pour des millions de familles, la question du pouvoir d’achat est devenue la première préoccupation. Du côté des gouvernants successifs, on nous explique qu’une hausse des salaires est absolument inenvisageable. La question fondamentale que ce sujet pose est bien celle du partage de la valeur ajoutée. En effet, la part de la valeur ajoutée consacrée aux dividendes a presque triplé en vingt ans. À l’inverse, celle qui était destinée à la rémunération du travail a diminué. Concrètement, les salaires et les cotisations qui y sont rattachées n’ont pas suivi la courbe des profits. La France est devenue la championne du monde du versement de dividendes. Si la part des dividendes versés aux actionnaires du CAC 40, ces dernières années, avait été maintenue au taux de 2009, les entreprises auraient pu accorder plus de 2 000 euros à chaque salarié et salariée. Il y a donc urgence à augmenter le Smic pour lancer une grande conférence interprofessionnelle sur les salaires mettant au cœur des débats la question de la répartition de la valeur ajoutée.

Énergie, transports, « discipline budgétaire ». Certaines politiques sont, en grande partie, du ressort de l’Union européenne. Comment la Nupes entend-elle désobéir ?

Éric Bocquet On ne peut en effet faire l’économie d’un débat de fond sur le fonctionnement de l’UE. Ce projet politique né en 1957 fut d’abord et avant tout conçu comme un « marché commun ». Le marché au cœur, sans objectif d’harmonisation sociale par le haut, ni d’harmonisation fiscale. Cette union est un espace libéral de « concurrence libre et non faussée » selon les termes des traités européens. Il est incontestable que les critères européens constituent un carcan pour la souveraineté économique des États. Or, la pandémie a fait exploser les règles budgétaires en vigueur, les 3 % de déficit et les 60 % d’endettement, c’est de fait fini ! L’interdiction faite à la Banque centrale européenne (BCE) de financer directement les États (article 123 du traité de fonctionnement de l’UE), voilà un principe qui a été sérieusement ébranlé. En effet, la BCE, au sortir de cette crise, se trouve détenir 3 000 milliards d’euros de dette publique des États membres par sa politique de rachat sur le marché secondaire. Alors, oui, le moment est venu de remettre à plat les règles budgétaires et financières de l’UE.

Corinne Narassiguin Ce ne sera pas la première fois que la France dérogera transitoirement à certains traités ou règlements européens. D’autres pays le font également. Nous nous en expliquerons auprès de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe, après avoir recherché des soutiens dans d’autres gouvernements européens, qui eux aussi défendent une évolution de l’Europe vers le mieux-disant social et écologique. Rappelons que le Parti socialiste européen a salué l’accord Nupes. Nous ne dérogerons jamais aux principes fondamentaux qui garantissent l’État de droit et le respect des droits humains. Mais, en matière économique, sociale et écologique, le fonctionnement de l’UE a trop souvent été un frein à l’ambition de gouvernements de la gauche et de l’écologie en Europe. Si nous voulons que nos concitoyennes et concitoyens voient de nouveau l’Europe comme un espoir, un cadre politique qui améliore aussi leur quotidien et garantit l’avenir de leurs enfants, il faut faire évoluer l’UE.

Alain Coulombel Le programme est clair : constituer des alliances pour obtenir des majorités sur des textes favorisant le progrès social et écologique, opposer notre droit de veto aux accords de libre-échange, avancer à quelques-uns s’il y a un blocage à 27, s’appuyer sur les forces citoyennes ou syndicales qui partagent nos objectifs, et enfin opérer un choc de démocratie en convoquant une Convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens. Si, comme écologistes, nous considérons qu’aucun gouvernement n’est en capacité de faire face seul aux défis du présent (défis sociaux, climatiques, démocratiques), reste que nous avons besoin d’une autre Europe, une Europe insensible au poids des lobbies financiers ou de l’agro-industrie. Quand l’UE ouvre la voie à une nouvelle législation sur les nouveaux OGM ou sur le glyphosate, nous devons être capables de dire non. Quand l’UE nous empêche de constituer un pôle public de l’énergie, nous devons résister. Quand l’UE cherche à imposer son modèle de « concurrence pure et parfaite », nous devons nous mobiliser contre l’ouverture indifférenciée à la concurrence. Par ailleurs, le débat sur la désobéissance a quelque chose de purement factice, dans la mesure où les institutions et les gouvernements européens sont les premiers à ne pas respecter leurs propres règles. L’Europe est avant tout un projet politique en construction qui doit évoluer pour être à la hauteur de l’urgence écologique et sociale.

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L'Humanité

Législatives. La Nupes a déjà la majorité de l’opinion

Actu

Vilipendées par les libéraux, plébiscitées par les Français ! Les mesures de justice sociale, climatique et fiscale de la Nupes, qui réunit FI, PCF, PS et EELV aux législatives des 12 et 19 juin, remportent une nette et large adhésion, indique notre sondage Ifop. Enquête

Julia Hamlaoui

Plus la date du scrutin se rapproche, plus se multiplient les cris d’orfraie des libéraux et conservateurs sur les conséquences d’une victoire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). « Un désastre prévisible », pour le think tank Terra Nova. Une gauche qui « propose n’importe quoi » et veut « bloquer le pays », accuse la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. Un Jean-Luc Mélenchon « prêt à mener la France dans le chaos », selon le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. En cause ? Le programme de la coalition de gauche, dont le moteur est la « justice sociale, climatique et fiscale ».

Législative. Après la présidentielle, un « troisième tour » qui peut tout changer

Pourtant, ses mesures phares ne soulèvent pas le même effroi parmi les Français. Loin s’en faut. De la hausse du Smic au retour de l’ISF ou de la retraite à 60 ans, notre sondage Ifop que nous publions montre au contraire une large adhésion. « Quand la proposition concerne tout le monde, le soutien est très massif – c’est le cas de l’ambition climatique ou du blocage immédiat des prix, voire de l’attente de redistribution. Quand la mesure est plus idéologique ou catégorielle – comme les renationalisations ou l’augmentation du Smic –, il l’est moins », résume le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi. C’est ainsi celle qui porte sur le pouvoir d’achat – devenu « une sorte d’obsession pour beaucoup de Français », selon le politologue – qui arrive en tête de classement.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

« Le sujet, c’est l’urgence »

Face à l’inflation qui grignote le budget des ménages, le gouvernement tergiverse depuis des semaines et promet une loi pour après les législatives, dont un chèque alimentaire au montant inconnu. La Nupes, elle, propose de bloquer immédiatement les prix de l’essence et d’encadrer durablement les tarifs des produits alimentaires de première nécessité.

Des propositions approuvées par 89 % des sondés de notre enquête Ifop. Une majorité de 55 % y est même « tout à fait favorable ». « C’est le reflet du fait que son inaction est reprochée au gouvernement », commente le politologue de l’Ifop. Avec 95 %, ce sont les catégories modestes (900 à 1 300 euros de revenus) qui s’y montrent le plus favorables. « Le sujet aujourd’hui, c’est l’urgence : il faut que les gens mangent », a insisté durant la campagne Jean-Luc Mélenchon. Il faut aussi qu’ils puissent se déplacer.

Résultats du 1er tour Dès ce dimanche 12 juin dans la soirée, découvrez les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.

L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS DE LA NUPESQuestion : Pour chacune des propositions suivantes, y êtes-vous favorable ou pas favorable ?

Source : Enquête Ifop pour « L’Humanité Magazine » menée auprès d’un échantillonde 1 008 personnes, du 31 mai au 1er juin 2022, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus  

Davantage impactés par le niveau des factures d’essence, qui en 2018 avait déjà été le déclic du mouvement des gilets jaunes, les sondés résidant en province plébiscitent davantage le blocage des prix (91 %) qu’en Île-de-France (82 %). Quant aux autoroutes, détenues par de grands groupes qui ont cumulé 2,5 milliards d’euros de dividendes en 2020 selon le Sénat, 78 % des interrogés se disent favorables à leur renationalisation.

L’UN DES LEVIERS DU SUCCÈS DE LA NUPES, C’EST SON OFFRE PROGRAMMATIQUE, QUI RESTE LA PLUS VISIBLE. FRÉDÉRIC DABI, IFOP

L’augmentation du Smic à 1 500 euros reçoit, pour sa part, le soutien de 76 % des Français. « Ni Macron ni Le Pen ne le proposent, c’est pourtant la seule loi efficace contre la vie chère », remarque le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. En la matière, l’approbation la plus forte se retrouve parmi les classes populaires (85 % des employés et ouvriers sont pour), les moins diplômés (84 % des détenteurs de CAP et BEP et 82 % de non-diplômés) et les plus pauvres (89 % parmi ceux qui gagnent moins de 900 euros par mois). Seuls les sympathisants LR sont une courte majorité de 52 % à ne pas vouloir en entendre parler. Car même les sympathisants de la Macronie sont 67 % à se dire que ce ne serait pas une mauvaise idée… Et 60 % des dirigeants d’entreprise y sont favorables. Dont acte.

L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS PAR CATÉGORIES

L’inaction de la majorité sortante sur la question du pouvoir d’achat se retrouve au plan environnemental. « Élisabeth Borne, c’est la continuité d’un quinquennat d’inaction climatique », pour laquelle l’État a été condamné par deux fois, résume le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou. Et ce, à rebours d’objectifs largement partagés par les Français : 81 % sont favorables à une baisse de 65 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, que prévoit la gauche. C’est l’électorat de Yannick Jadot à la présidentielle qui s’y montre le plus sensible, avec 94 % d’opinions favorables, contre 65 % parmi les électeurs de Valérie Pécresse (LR) où elle est au plus bas.

77 % DES FRANÇAIS SOUTIENNENT LE RETOUR DE LA RETRAITE À 60 ANS. IL N’Y A QUE L’ÉLECTORAT MACRONIEN POUR S’Y OPPOSER, À SEULEMENT 51 % !

Jeunes et retraite à 60 ans

Sur l’âge de départ à la retraite, le président, Emmanuel Macron, est loin d’être inactif : il a fait de son report à 65 ans l’une des réformes phares de sa campagne. On savait la mesure rejetée par une majorité de Français, à 69 % selon un sondage Elabe de mars. Mais, loin de se contenter du statu quo, 77 % d’entre eux soutiennent le retour à un âge légal de 60 ans, à taux plein, après 40 annuités de cotisation. « Revenir à 60 ans, à commencer par les carrières longues et les métiers pénibles, c’est la justice sociale », juge le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Dans le détail, seuls les électeurs du chef de l’État ne sont pas d’accord, s’y opposant à seulement… 51 %. « Cela en dit long sur les marges de manœuvre compliquées du gouvernement », note Frédéric Dabi.

LE BLOCAGE DES PRIX, QUE LA NUPES EST SEULE À PROPOSER, REÇOIT L’ADHÉSION DE TOUS, MÊME DES SYMPATHISANTS DE MACRON !

En revanche, 84 % des sympathisants de gauche (jusqu’à 95 % parmi ceux qui ont voté Fabien Roussel) sont pour. Le clivage est aussi générationnel. Les plus âgés, non concernés, sont ceux qui soutiennent le moins la disposition (65 % chez les 65 ans et plus). À l’inverse, les plus jeunes l’approuvent à 84 %. De même, « seuls » 54 % des plus aisés (plus de 2 500 euros par mois) regardent avec bienveillance la mesure, contre 90 % des catégories modestes. Cette préoccupation est aussi partagée par 88 % des électeurs de Marine Le Pen, qui a abandonné l’idée en rase campagne.

QUI SOUTIENT QUELLE MESURE ?

* De 900 à 1 300 euros de revenu mensuel par personne au foyer ** Ouvriers et employés *** Plus de 2 500 euros de revenu mensuel par personne au foyer

79 % pour le retour de l’ISF

N’en déplaise aux libéraux de tout poil, même sur la fiscalité, la Nupes ne tombe pas dans des abysses de désapprobation. Après cinq ans, le mythe du ruissellement, selon lequel les cadeaux aux plus riches et aux grands groupes finissent par atterrir dans la poche des plus modestes, a fait long feu. 79 % des sondés se prononcent pour le rétablissement de l’ISF. C’est parmi les catégories populaires que ce retour est le plus attendu, avec 84 % d’opinions favorables (jusqu’à 87 % parmi les ouvriers, contre 75 % pour les catégories supérieures). L’idée fait même son chemin chez les électeurs de Macron, avec 68 % de soutiens.

L’injuste répartition de la richesse produite entre capital et travail ne laisse pas non plus de marbre dans un contexte d’explosion des profits. « Au cours des dix dernières années, les versements de dividendes ont augmenté de 70 % et les investissements ont baissé de 5 % », a rappelé Jean-Luc Mélenchon au meeting parisien de la Nupes. La suppression de la flat tax que propose la coalition est ainsi approuvée par 63 % des Français.

« C’est l’un des leviers du succès de la Nupes : pour l’instant, son offre électorale et programmatique est la plus visible », assure Frédéric Dabi. Reste à transformer l’essai dans les urnes…

 

NupesLégislatives 2022sondage ifop
Le Figaro

Assaut du Capitole: une enquête parlementaire place Trump «au centre» d'une «tentative de coup d'État»

Valérie Samson

Un an et demi après cette journée qui a marqué l'Histoire, une commission d'enquête parlementaire a commencé jeudi à dévoiler la responsabilité exacte de l'ancien président américain dans l'attaque du 6 janvier 2021 contre le Congrès.

Un homme aux cornes de bison déambulant dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... Un an et demi après cette journée qui a marqué l'Histoire, une commission d'enquête parlementaire a commencé jeudi 9 juin à dévoiler la responsabilité exacte de l'ancien président Donald Trump dans l'attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole, lors d'auditions très attendues.

À lire aussiL'inlassable retour du Congrès sur l'assaut du Capitole

Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Congrès après «les encouragements» de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission dite du «6 janvier» en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne coordonnée pour renverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020. «Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'État», a affirmé Bennie Thompson. «Donald Trump était au centre de ce complot». «Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque», a assené Liz Cheney, une des rares élues républicaines ayant accepté de siéger dans cette commission.

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus - sept démocrates et deux républicains - a entendu plus de 1.000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, et épluché 140.000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait vaciller la démocratie américaine. SMS, vidéos et tweets de l'ancien président à l'appui, des élus ont commencé à présenter les différents scénarios envisagés par l'ancien président et son entourage pour changer le cours de l'élection présidentielle de 2020, jusqu'à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé. »

Lors de cette froide journée d'hiver, des milliers de ses partisans s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020 qui avait vu perdre l'ancien magnat de l'immobilier, le jour même où les parlementaires américains étaient réunis à l'intérieur du Capitole pour en certifier les résultats. Une foule avait pris d'assaut le bâtiment abritant les élus, provoquant une onde de choc mondiale. Des vidés inédites ont été diffusées jeudi soir. Elles montrent une foule attaquant le siège du Congrès américain, appelant à «pendre» le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone. Les images ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d'information en continu. «Ce n'était en rien une visite touristique au Capitole», a lancé Bennie Thompson en allusion à ceux chez les républicains qui ont brandi cet argument. Superposées à certaines de ces images, un montage de Donald Trump qualifiant ses manifestants de «pacifiques» et assurant qu'il y a «de l'amour dans l'air».

À lire aussiLe silence vengeur de Trump

La commission a reçu le témoignage d'une policière, Caroline Edwards, la première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers le 6 janvier, comparant les abords du Capitole à «une zone de guerre». «Je glissais sur le sang des gens», «c'était un carnage, c'était le chaos», a confié la policière. L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des «Proud Boys» pendant l'assaut, a lui confié avoir été choqué par la «colère» qu'il a vue parmi les membres du groupe. De nombreux Américains vont découvrir «pour la première fois» ce qu'il s'est réellement passé le 6 janvier, avait affirmé le président Joe Biden jeudi. L'audition était retransmise en direct sur de nombreuses chaînes d'information en continu mais boudée par les médias les plus conservateurs, nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique qui divise les États-Unis.

Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera. »

Ont également été projetés jeudi soir des extraits d'entretiens enregistrés avec des responsables de l'administration Trump et de son équipe de campagne, qui ont dit aux membres du cercle restreint de l'ex-président que rien ne justifiait de renverser les résultats de l'élection. Le ministre de la Justice sous Trump, Bill Barr, est ainsi montré disant aux enquêteurs que les allégations de fraude du président défait, impliquant de supposées machines à voter manipulées, étaient «absolument n'importe quoi», et qu'il ne voulait pas y être associé.

Car un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes. Et ce malgré les innombrables preuves du contraire. Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait l'éloge de cette journée jeudi, assurant que l'assaut du Capitole était le «plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique sa grandeur». La commission parlementaire juge son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles. «Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé», a alerté Bennie Thompson.

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L'enquête parlementaire fait donc face à un défi de taille, celui de présenter un récit, des preuves, capables de capter l'attention du grand public et de le convaincre de l'importance de ses révélations. En l'absence de pouvoirs de poursuite réels - le ministère de la Justice mène une enquête criminelle parallèle - la commission considère que son travail consiste à condamner Donald Trump devant le tribunal de l'opinion publique. Mais la majorité des républicains rejettent ses travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission «la plus politique et la moins légitime de l'histoire des États-Unis». Son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

L'élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l'ancien président pour avoir été une des rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement le critiquer, a pris directement ses collègues républicains à partie: «Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera».

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Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

L'Humanité

Songerie(s)

Chronique

Une véritable révolution citoyenne démocratique ?

Jean-Emmanuel Ducoin

Lignée La politique, en République, vomit les tièdes et les demi-mesures. Ceux qui vécurent de près la dissolution de 1997, l’accord de gouvernement à gauche scellé en quelques jours, puis la victoire surprise face à la droite chiraquienne, en savent quelque chose. Jadis, nos prophètes de légende, sans prise sur l’événement, sublimaient le malheur passé ou à venir par le merveilleux et l’étalement du mystère dans le temps – souvent le temps-long. Là, nous avons prise sur l’événement ! Ce dimanche 12 juin, nous y serons donc, à ce premier tour tant attendu des législatives qui, en quelque sorte, ne ressemble à aucun autre.

Oublions un instant la disparition des arrière-mondes (encore que) et de la perception des longues durées (à voir), sans perdre de vue néanmoins que l’aventure de la Nupes ne vient pas de nulle part. Le bloc- noteur le rappelle souvent : nous avons de qui tenir et de quoi nous réjouir, puisque qu’une belle lignée nous pousse dans le dos ! Pour le dire autrement, et aussi incroyable que cela puisse paraître : une majorité de gauche est bel et bien à portée de vote, accessible. Et nous ne rêvons pas…

Caricature Dans nos songeries référencées et par mégarde altruistes – les flâneries des expérimentés sont parfois à contresens –, nous imaginons encore et encore : que celles et ceux qui décident dans les urnes soient saisis d’un retour sur image digne de l’Histoire et se mettent à reconsidérer le pouvoir qu’ils possèdent en vérité. Celui de renverser la table, ni plus ni moins. Et c’est le moment. Chacun est fils de son temps ; contemporains nous sommes.

Et ce que réclame l’ici-et-maintenant nous dépasse. Parvenu à ce point de crise démocratique et institutionnelle, le peuple français doit regarder la vérité en face. Notre régime du monarque-élu se trouve à bout de souffle et, depuis l’arrivée par effraction de Mac Macron, puis l’élection de Mac Macron II, du haut de sa verticalité jupitérienne poussée jusqu’à la caricature, le sentiment de grave fracture entre le chef de l’État et les citoyens connaît une aggravation si inquiétante que tout retour en arrière semble impossible.

La défiance croissante n’atteint plus seulement la posture de l’Élu, mais bel et bien « la » politique en général. D’où la question lancinante : la Ve République a-t-elle vécu ? Nous connaissons la réponse. Dès lors, s’il ne fallait retenir qu’un seul argument pour élire un Parlement de gauche, imaginons un peu le scénario improbable. Le 19 juin au soir, Mac Macron II ne possède pas de majorité. De quoi s’agirait-il, sinon du coup de grâce précipité du cadre institutionnel actuel ? Nous aurions à l’Élysée un roi sans tête. Et à l’Assemblée nationale un pouvoir capable de changer profondément la République… et la vie des gens. Le début d’une véritable révolution citoyenne démocratique.

Chimères En sortant du chapeau son soi-disant « Conseil national de la refondation » (honte à la référence au CNR), censé revivifier la démocratie, Mac Macron II est comme passé aux aveux. Il reconnaît explicitement l’ampleur du problème. Car les Français veulent s’en mêler, participer, être des acteurs. Et, sans forcément en avoir pleine conscience, ils aspirent même à une nouvelle République sans laquelle rien – ou pas grand-chose – ne se réorganisera de fond en comble. Une victoire de la gauche et tout bascule.

Primo : retour à la primauté du Parlement. Secundo : fin progressive du présidentialisme, au processus inévitable désormais. Deux tours de scrutin et tout devient possible. Espérer n’est pas toujours délirer. Quant aux chimères éventuelles, elles émergent et se concrétisent dans grandes heures à la Jean-Jacques Rousseau où « on laisse sa tête entièrement libre, et ses idées suivre leur pente sans résistance et sans gêne ».

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinLégislatives 2022NupesÉlections 2022
L'Humanité

Dimanche, le choix. Le capital ou nos vies

Chronique

Patrick Le Hyaric

Les vieux réflexes de la bourgeoisie capitaliste ont repris le dessus. De l’extrême droite à toutes les variantes du macronisme, du grand patronat à la droite, aux médias propriétés de milliardaires, ce n’est que déchaînements, vociférations, contre vérités à l’encontre du programme de la coalition des gauches et des écologistes. Ce sera le « chaos » répètent – ils en cœur.

Comme en 1981, ils ne veulent absolument pas que les salaires et les prestations sociales augmentent ; que le Smic soit porté à 1 500 € ; que le point d’indice des fonctionnaires soit rehaussé d’au moins 10 %. Ils ne veulent pas entendre parler d’un retour de l’âge de la retraite à 60 ans ou d’investissements massifs pour une transition sociale et écologique permettant de vivre mieux, et d’une création massive d’emplois stables, sécurisés et ouverts aux formations modernes tout au long de la vie.

Si le programme de la Nupes manquait tant de sérieux, pourquoi la première ministre et les membres du gouvernement n’acceptent pas des débats contradictoires à la télévision. Ce serait un gage de clarté.

Un acte de démocratie permettant aux électrices et électeurs de faire un choix en connaissance de cause dimanche prochain.

En vérité, la macronie et les forces du capital redoutent ce scrutin qui, pour la première fois depuis de longues années, va permettre à celles et ceux qui le souhaitent d’exprimer par leur vote, avec cette fois une chance réelle de se faire entendre, leurs attentes de changements profonds.

Ils préfèrent miser sur une abstention massive des milieux populaires et de la jeunesse, c’est-à-dire chez ceux qui ont le plus à gagner d’un succès de la Nupes.

Car, les éléments du « chaos » sont bien là. L’hôpital ou encore l’éducation nationale sont affaiblis, rongés, minés par des décennies d’austérité. La crise écologique est d’une ampleur sans précédent. L’inflation galope, les chaînes logistiques d’approvisionnement et de production se disloquent et se bloquent maintenant dans certains secteurs.

Le fameux thème de la ré industrialisation rabâché à satiété par ceux-là mêmes qui ont délocalisé nos usines, n’est, en réalité, que le paravent pour faire passer de nouvelles diminutions des impôts sur les entreprises sans contrepartie.

La nouvelle contre-réforme des retraites n’est que le faux nez d’une exploitation renforcée du travail et de la mise en tension d’une société dans laquelle la route vers le travail pour les jeunes est parsemée d’embûches, de discriminations, d’inégalités, de salaires au rabais pendant que de plus en plus de seniors de moins de 60 ans se retrouvent sans emploi.

On ne compte plus les contrats à durée déterminée de courtes durées et le nombre de femmes à temps partiel imposé, rétribuées sous le Smic !

Les gardiens du temple de l’ordo libéralisme, qui courent les plateaux de télévision, veulent faire peur au quidam en chiffrant le coût du retour à la retraite à 60 ans à 100 milliards d’euros. Ce montant mériterait d’être discuté. Mais, ces mêmes donneurs de leçons en bonne gestion ne disent jamais un mot sur l’efficacité réelle des 130 milliards que l’État verse chaque année au secteur privé.

Quant au vocable « pouvoir d’achat », il n’est qu’un gargarisme pour la majorité macroniste et les droites qui refusent toute augmentation des salaires et tout blocage des prix tandis que les profits flambent et que la rémunération des propriétaires-actionnaires est au zénith.

Rien n’est envisagé pour l’indexation des salaires sur les prix. Et les minimes chèques alimentation et énergie, dont la durée de vie ne dépassera pas le temps des élections, ne suffiront pas à éviter une nouvelle récession.

Voilà le chaos ! Voilà ce qui est tu !

Ce sont ces politiques successives dites de l’offre qui coûtent cher au budget de la nation comme l’a confirmé le comité d’évaluation du CICE et de la réforme du capital.

Le programme de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) répond aux besoins humains et propose d’investir dans une nouvelle politique de progrès social par un nouveau type de relance, grâce à l’augmentation des salaires et des retraites, à la progressivité de l’impôt, à l’allocation autonomie pour les jeunes, à la garantie du droit au logement et au blocage des loyers, au développement des services publics, à une sécurité de l’emploi combinée aux formations indispensables pour réussir la transition écologique.

C’est cette cohérence qui fait peur aux puissances d’argent. C’est pourquoi les milieux dirigeants font planer la menace d’une réaction négative des marchés financiers. Dans ces conditions, où est la démocratie ? Où est le respect du vote des électrices et des électeurs ?

Oui, soyons clairs, cette alternative progressiste vise à inverser les priorités. Le travail au lieu du service au capital. Les services publics au lieu de la finance. L’agriculture paysanne au lieu des fermes usines et les traités de libre-échange pour assurer la qualité alimentaire. La démocratie participative au lieu de la présidentialisation du pouvoir et la monarchie à l’entreprise.

Un gouvernement des gauches et des écologistes peut se donner les moyens de défendre les travailleurs et les citoyens par l’appropriation publique de grandes banques, pour un nouveau crédit public dans le cadre d’un pôle public financier et bancaire démocratique. Ni la Banque centrale européenne, ni l’Allemagne n’auraient intérêt à s’opposer à cette politique de relance durable. Elle serait plutôt un facteur de stabilité en Europe pour faire face aux nuées orageuses qui s’amoncellent à l’horizon.

Au-delà des questions de faisabilité économique, l’enjeu est d’abord politique.

Doit-on accepter l’ordre social du monde tel qu’il est ? Doit-on conférer comme seul rôle au gouvernement de gérer les choses comme elles sont, au service des forces dominantes ? Ou, au contraire, ne doit-on pas redonner à la politique son rôle plein et entier pour engager une nouvelle construction démocratique, humaine, sociale, culturelle, environnementale ?

N’est-il pas temps de s’engager collectivement dans un nouveau projet associant le peuple - les travailleuses, les travailleurs, les citoyennes, les citoyens, les jeunes et les enfants- qui change l’ordre des priorités et conteste en tout point l’ordre a-social et anti-environnemental capitaliste.

Une modification des rapports de force permettrait une nouvelle cohérence progressiste et écologique. La régénération de la démocratie est au cœur des grands projets novateurs de planification écologique, d’un nouveau progrès social, de la refondation de la construction européenne et du retour d’une France actrice d’un monde solidaire, de paix et de coopération.

La démocratisation doit être au cœur des processus de productions, d’échanges et de distributions Cela passe par de nouvelles législations conférant de réels pouvoirs nouveaux des salariés dans l’entreprise.

Pour cela, il faut forcément revenir sur les contre-réformes du droit du travail et notamment de donner aux comités d’entreprise la possibilité d’un véto suspensif en cas de licenciement boursier.

Il est temps de permettre et d’assurer une participation effective des salariés et des usagers à la gestion des entreprises nationalisées et des services publics. Il est temps d’engager la dé-financiarisation de l’économie ; la mise en place d’un impôt sur les transactions financières ; et de viser l’éradication de l’évasion fiscale.

Il s’agit d’enfoncer des coins, dans le modèle de production capitaliste, avec des projets échappant à la logique marchande comme l’ont été en leur temps la création de la sécurité sociale par Ambroise Croizat ou le statut de la fonction publique par Maurice Thorez.

Voilà ce qui fait peur aux possédants et à leurs valets politiques.

En vérité, deux conceptions s’opposent : Celle du conservatisme et de la réaction qui veut faire croire aux lois immuables du marché et veut maintenir un système qui appauvrit les plus modestes et les classes moyennes pour enrichir les détenteurs de capitaux.

L’autre conception, celle d’un nouveau progressisme à la française, tirant les leçons du patent échec de ce qui s’est fait jusque-là. Celle-ci considère que le chômage, la misère, les inégalités, l’épuisement de la nature, le surarmement ne sont pas des fatalités. Ce projet fait de la dépense sociale, du développement et de la démocratisation des services publics pour une transition écologique, des leviers pour tout à la fois répondre aux aspirations populaires, aux défis de notre temps et pour une nouvelle efficacité sociale et économique.

Dimanche prochain, voter et faire voter pour les candidats de la Nupes, c’est créer les conditions pour que la vie de millions de nos concitoyens change dès le mois de juillet parce que les choix sociaux, politiques, économiques, éducatifs et culturels d’un véritable nouveau gouvernement partiraient des besoins populaires et non ceux des puissances financières. S’abstenir revient à voter contre soi-même et laisser le pouvoir aux dominants de décider de nos vies. C’est ce que recherche le pouvoir macronien. Bousculons ses plans. Changeons de cap ! Choisissons une majorité parlementaire et un gouvernement de la gauche de transformation !

Législatives 2022
Le Figaro

Législatives 2022: un premier tour incertain sous la menace d’une abstention massive

Dinah Cohen

À gauche comme au Rassemblement national, le risque de la démobilisation est au cœur des inquiétudes.

Dans leurs déambulations, c’est sans cesse la même histoire. Lorsqu’ils ont de la chance, les candidats parlent de leurs idées et défendent leurs couleurs. Mais dans la plupart des cas, ils doivent, avec pédagogie, expliquer aux passants la raison de leur présence. La réalité les y oblige, puisqu’ils sont nombreux à ne pas avoir l’intention de voter, méconnaître le rôle du député, ou même ignorer que se tiennent, dimanche, des élections. C’est là l’éternelle menace qui plane sur les prétendants, celle d’une faible participation qui viendrait déjouer tous leurs plans.

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Scrutin après scrutin, force est de constater que l’abstention continue de jouer les trouble-fêtes. Elle était déjà redoutée lors de la présidentielle, quand bien même il s’agissait de l’élection la plus mobilisatrice de toutes. Elle l’est d’autant plus pour ces échéances législatives, qui ont la réputation de ne pas passionner les foules et sont soumises à une règle des plus particulières. Celle de devoir récolter les voix d’au moins 12,5 % des électeurs inscrits pour accéder au second tour. Avec une conséquence: moins il y a de votants, plus le score doit être élevé pour espérer se qualifier, et plus la probabilité de triangulaires est faible. Les instituts de sondages n’aident pas non plus à calmer les inquiétudes, en prévoyant déjà des records par rapport à 2017. Alors, pour y faire face, les partis adoptent des stratégies différentes. Poser des enjeux forts, tout miser sur le local, jouer la carte du réalisme… le tout en espérant, jusqu’au bout, ne pas être la force qui pâtira de ce phénomène grandissant.

Le danger, pour nous, c’est moins nos concurrents que la résignation

C’est, sans surprise, du côté de Jean-Luc Mélenchon que se trouve l’exemple le plus probant. Fort de ses 21,95 % des suffrages recueillis le 10 avril dernier, le leader de La France insoumise a fait le choix inverse de Marine Le Pen, en imposant ces législatives comme le troisième tour de l’élection présidentielle. Conscient de reposer en partie sur un électorat populaire, traditionnellement plus enclin à l’abstention, le candidat a profité de l’atonie d’Emmanuel Macron, tout juste réélu, pour faire aux Français une proposition audacieuse: l’«élire» premier ministre. Une incitation inexacte sur le plan constitutionnel et susceptible de brouiller les pistes, mais ayant le mérite de fixer un objectif clair, voire motivant. «Nous le savons, c’est toujours le même problème pour nous. Les électeurs proches de nos idées sont potentiellement les plus abstentionnistes», regrette Manuel Bompard, eurodéputé LFI, investi par la Nupes à Marseille. «Le danger, pour nous, c’est moins nos concurrents que la résignation», reconnaît-il.

La crainte d’une dispersion

Ce pari sera-t-il suffisant? Dans les métropoles, où le candidat a explosé ses scores, peut-être. Mais dans les territoires plus reculés, rien n’est moins sûr. «Je ne vois jamais de jeunes dans mes réunions publiques. Or, ce sont eux qui votent le plus pour la Nupes, et le discours de Mélenchon ne semble pas être suffisant», déplore un candidat socialiste en campagne dans une circonscription rurale. Un constat dont se réjouissent les forces concurrentes, qui craignent de voir la gauche devenir la première force d’opposition au Palais Bourbon.

C’est d’ailleurs pour cela que Les Républicains ne cherchent pas tant à mobiliser les réfractaires au vote qu’à convaincre les électeurs partis chez Emmanuel Macron de revenir. «Quand on voit les scores qu’ont faits les candidats LR aux dernières régionales, on voit que des gens ont voté pour nous il y a onze mois. Ces électeurs, ils sont toujours là, ils ont voté Macron parce que rien ne leur plaisait, mais il faut les ramener à nous», observe ainsi Hervé Morin, président centriste de la région Normandie. L’élu mise pour cela sur des campagnes très actives, mettant toujours plus en avant l’ancrage local des prétendants, censé trancher avec le style plus «techno» des macronistes.

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Une stratégie suivie par le jeune candidat d’Eure-et-Loir Ladislas Vergne, pour qui le vote «par défaut» de la présidentielle ne doit pas se reproduire. Dans sa circonscription, qu’il tente de refaire basculer à droite après la victoire d’En marche! cinq ans plus tôt, le candidat compte également sur une démobilisation des électeurs de la Nupes et du Rassemblement national. «C’est une sociologie électorale qui, structurellement, ne va pas voter. Et les électeurs RN ont du mal à croire qu’ils auront des députés après la débâcle de 2017», estime-t-il.

De son côté, la majorité présidentielle regarde ses concurrents s’activer avec attention, et même prudence. Car, depuis des semaines, c’est plutôt à travers une campagne jugée molle que les macronistes font parler d’eux. «Jean-Luc Mélenchon a commencé très tôt, il a eu au moins deux semaines d’avance», constate un ministre-candidat, qui lui reconnaît même «le mérite de la clarté», quand son camp mène une campagne «moins politique», avec «moins d’emballement». «On a plutôt un électorat qui va voter, mais il faut qu’il vote bien et ne se disperse pas. Une partie peut aller à gauche ou à droite», prévient-il également. Pour limiter toute dispersion, il recommande de rattraper le temps perdu en insistant sur le risque que représenterait, selon lui, une large victoire de la Nupes. Un message qu’a fait passer ce jeudi le président lui-même, lors de son déplacement dans le Tarn, à seulement trois jours du scrutin.

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Législatives: Manuel Valls éliminé dès le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger

L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

ANALYSE - Le chef de l’État dénonce le programme de Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, pour mobiliser son camp aux élections législatives.

Législatives : la majorité en tête chez les Français de l'étranger, la Nupes progresse

Les candidats macronistes sont devant dans neuf des onze circonscriptions concernées.

Le Figaro

Refus d'obtempérer lors d'un contrôle à Paris : le conducteur mis en examen

Samedi en fin de matinée, des policiers ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait d'obtempérer, tuant l'une des passagères.

Le conducteur du véhicule soupçonné d'un refus d'obtempérer lors d'un contrôle samedi à Paris au cours duquel des policiers ont tiré, tuant une de ses passagères, a été mis en examen jeudi 9 juin notamment pour «tentative d'homicide volontaire» et placé en détention provisoire, selon une source judiciaire.

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L'homme, blessé par un tir des policiers au thorax, est mis en examen pour «tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, récidive de refus d'obtempérer aggravés, récidive de conduite d'un véhicule malgré injonction de restituer son permis de conduire et récidive de conduite sous l'empire d'un état alcoolique». Il a été «placé en détention provisoire sur le lieu de son hospitalisation», selon la même source.

Gravement blessé

Gravement blessé par un tir des policiers au thorax, le conducteur a été entendu par le juge d'instruction à l'hôpital où il a été admis après les faits, selon le parquet. L'homme âgé de 38 ans avait été placé mardi en garde en vue pour avoir refusé d'obtempérer par deux fois lors d'un contrôle de son véhicule dans le XVIIIe arrondissement par des fonctionnaires à VTT. Ces derniers ont fait feu à neuf reprises, selon le parquet, l'ont blessé ainsi que sa passagère assise à l'avant, qu'ils ont touchée à la tête. La jeune femme, née en 2001, a succombé le lendemain.

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L'avocat du suspect, Me Ibrahim Shalabi, avait souligné plus tôt dans la matinée lors d'une conférence de presse que les occupants de la voiture n'étaient pas recherchés et que le véhicule était bloqué par un bus lorsque la police a ouvert le feu. «La voiture ne pouvait pas circuler», a-t-il assuré. «Il a refusé d'obtempérer par peur d'aller en prison (...) par peur que la police l'arrête car il n'avait pas son permis», a expliqué de son côté Sonia (prénom changé), la sœur du mis en cause, lors de la même conférence de presse.

La garde à vue des trois policiers ayant fait usage de leur arme a été levée mardi au bout de quarante-huit heures pour «poursuite des investigations» dans le cadre de l'information judiciaire ouverte mardi. Ils ne sont pas mis en examen à ce stade. Plusieurs associations ont appelé à un rassemblement samedi à Paris pour demander l'abrogation de l'article L435-1 du code de la sécurité intérieure qui règlemente l'usage des armes à feu par les forces de l'ordre.

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«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

Ligue des Champions : les images de la police conservées, pas celles du Stade de France

Le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), a indiqué que les images filmées autour du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.

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Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Le Figaro

Macron reçoit les syndicats à l'Élysée, la CGT a décliné l'invitation

Cette rencontre doit permettre d'échanger sur les grands enjeux du pays, la situation économique et les chantiers à venir, selon l'Élysée.

C'est la première rencontre d'Emmanuel Macron avec les dirigeants syndicaux depuis sa réélection. Le président les reçoit ce vendredi pour un déjeuner de travail au Palais de l'Élysée. Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a décliné l'invitation, «cela ressemble à un déjeuner de campagne à deux jours du premier tour des élections législatives», a-t-il expliqué aux Échos. Seront donc présents, selon l'Élysée, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, Frédéric Souillot, tout nouveau secrétaire général de FO, François Hommeril, président de CFE-CGC et Cyril Chabanier, président de la CFTC.

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Le «Conseil national de la refondation» au menu

Cette rencontre permettra de discuter des grands enjeux du pays, de la situation économique et des chantiers à venir, notamment sur le pouvoir d'achat, selon l'Élysée. Au menu des discussions également : le «Conseil national de la refondation» dont le président de la République Emmanuel Macron a annoncé le lancement après les législatives des 12 et 19 juin, en droite ligne du «changement de méthode» qu'il avait promis pendant la présidentielle.

Interrogé par Le Figaro, Cyril Chabanier de la CFTC sera présent mais reconnaît que «cela aurait été mieux de l'organiser plus loin des élections législatives». À propos du Conseil national de la refondation, le syndicaliste met en garde : «Il faut que cela serve concrètement à quelque chose, que ce ne soit pas seulement des débats».

De son côté, François Hommeril (CFE-CGC), également interrogé par Le Figaro, s'est montré «dubitatif», quant à cette invitation à déjeuner. Le président du syndicat s'est quant à lui montré ouvertement critique sur le Conseil national de la refondation : «Cela sonne comme un nom creux. J'ai des réserves sur cette création d'une instance supplémentaire».

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Réunissant forces politiques, économiques, sociales, associatives ainsi que des élus des territoires et des citoyens tirés au sort, ce Conseil devra se pencher sur les cinq objectifs portés par Emmanuel Macron pendant sa campagne: «l'indépendance (industrielle, militaire, alimentaire...), le plein-emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l'égalité des chances et la renaissance démocratique avec la réforme institutionnelle», avait-il expliqué dans un entretien à la presse quotidienne régionale. Les organisations patronales doivent également être reçues, mardi.

Hôpital: faible mobilisation en attendant la «mission flash»

Essorés par le Covid, déçus par le «Ségur», inquiets pour l'été : neuf syndicats et collectifs tentaient aujourd'hui de relancer le mouvement social à l'hôpital.

Grève du personnel : des retards mais pas de perturbation majeure à Paris-Charles de Gaulle

Un quart des vols ont été annulés jeudi matin. Les grévistes demandent des hausses de salaire. ADP signale que des perturbations sont également à prévoir à l'aéroport d'Orly.

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Crise aux urgences : Brigitte Bourguignon annonce une série de «premières mesures»

La ministre, qui s'est exprimée ce mercredi au Congrès Urgences, veut permettre de surmonter un «été difficile» à l'hôpital, «sans attendre» les conclusions de la mission flash.

Le Figaro

François Lenglet: «L’inflation, au-delà des causes structurelles, c’est la facture du “quoi qu’il en coûte”»

ENTRETIEN - La guerre en Ukraine et la reprise concomitante sur tous les continents ont contribué à la hausse des prix, mais celle-ci a aussi des causes de fond, explique le journaliste économique et essayiste*.

LE FIGARO. - La hausse des prix va durer en France, la sortie du pic d’inflation n’est pas attendue avant fin 2023. Est-ce plausible?

François LENGLET. - Il est probable que l’inflation soit avec nous pour longtemps. Elle a bien sûr des causes conjoncturelles, qui vont s’effacer. Comme la forte demande mondiale causée par une reprise synchrone sur tous les continents, en 2021. Ou la guerre d’Ukraine et la flambée des prix de l’énergie. Ces causes apparentes donneraient à penser que la poussée inflationniste est un phénomène transitoire, qui disparaîtra avec elles. Du coup, les observateurs se focalisent sur ces événements et leur dynamique, qui dissimulent pourtant les vraies causes, durables. L’inflexion dans la mondialisation, tout d’abord, avec le retour du risque géopolitique. Le terrain de jeu des entreprises est en train de se rétrécir, il exclut désormais la Russie, peut-être demain la Chine et la Turquie.

Or, c’est la mondialisation des années 1990 qui avait été la cause principale de la désinflation des trois dernières décennies. La chute du Mur a fait bien plus pour tuer l’inflation que Paul Volcker, le patron de la Réserve fédérale au tournant des années 1970-1980, et que l’action des banques centrales. Parce qu’elle a mis les producteurs sous la pression d’une concurrence planétaire. À l’inverse, un monde cloisonné par les frontières et fragmenté par la réapparition de «camps» antagonistes est structurellement inflationniste, parce que la concurrence y est moins forte.

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À cela s’ajoute la démographie, comme l’a montré Charles Goodhart. Dans ces années où la Chine s’est ouverte et où les marchés émergents ont adopté les règles du capitalisme, la population active mondiale a bondi de centaines de millions de personnes. D’où la pression à la baisse sur le coût du travail non qualifié, qui a tiré salaires et prix vers le bas. Pression d’autant plus forte que le capital était libre de circuler sans entraves, pour s’investir dans les régions avec les coûts les plus faibles. C’est fini. La Chine vieillissante a passé ce qu’on appelle le tournant de Lewis, le point à partir duquel sa population active se contracte. Chaque année, désormais, celle-ci se réduit de 7 millions de personnes. Cette violente rétraction, associée au vieillissement des pays occidentaux, va rendre le travail plus rare, donc plus cher. Nous en voyons les prémices avec la pénurie mondiale de main-d’œuvre.

Quel rôle joue l’énergie dans ces tendances?

La hausse des prix de l’énergie s’ajoute à ces forces puissantes. Là encore, oublions la guerre d’Ukraine un instant, pour observer les déterminants profonds. Pendant longtemps, le prix de l’énergie a été artificiellement bas, parce qu’il ne tenait pas compte des dégradations du climat et de l’environnement. Et ça n’était pas seulement le fait des compagnies pétrolières, mais d’un très large consensus qui nous faisait tenir le prix de l’environnement pour nul, parce qu’on imaginait qu’il était inépuisable. C’est fini. La hausse actuelle des prix de l’énergie n’est pas autre chose que l’intégration de ce que les économistes appellent les «externalités négatives», c’est-à-dire les coûts indirects, la pollution, la nécessité de réduire les émissions de carbone, etc. C’est un mouvement erratique dans son rythme, avec des phases d’accélération brutale comme en ce moment. Mais la tendance de long terme est là: la «transition énergétique» est un puissant facteur inflationniste, qui est en train de changer nos habitudes en matière de mobilité, parce que le système de prix se déforme violemment.

Selon l’Insee, les boucliers tarifaires ont réduit la hausse des prix de deux points. Mais ces deux points d’inflation ont été transférés sur le contribuable, c’est-à-dire sur notre dette publique.

La France souffre moins de l’inflation que ses voisins dans la zone euro. Comment expliquer une telle différence?

Ce sont les boucliers tarifaires pour le gaz, l’électricité, la baisse des taxes sur le carburant, qui ont limité l’inflation chez nous. L’Insee estime que ces dispositifs ont réduit la hausse des prix de deux points. Deux points d’inflation qui n’ont d’ailleurs pas disparu. Ils sont restés en France sous une autre forme, ayant été transférés sur le contribuable, c’est-à-dire sur notre dette publique. Comme toujours, le «blocage» des prix ne bloque rien, il ne fait que déporter la charge sur une autre victime. L’État devenu assureur de tous les risques a endossé un nouveau rôle - ou plutôt retrouvé un rôle ancien, celui de faire les prix de biens essentiels, les produits énergétiques. Au moins pour les ménages, car ces boucliers ne protègent pas les entreprises jusqu’ici.

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Les ménages payent donc quand même le vrai prix de l’énergie dans les biens et les services qu’ils consomment. La différence avec les autres pays va sans doute s’atténuer car tous, Royaume-Uni compris, mettent en place des aides comparables, parfois financées grâce à des taxes exceptionnelles sur les entreprises énergéticiennes, chez les Anglais, les Espagnols, les Italiens. En France, seule EDF finance le bouclier tarifaire sous la forme d’une baisse de tarifs pour l’électricité qu’elle cède aux autres fournisseurs. C’est le paradoxe: en France, la seule qui paye - cher - est en difficulté, avec ses centrales nucléaires en panne, ses retards sur les nouveaux EPR, sa perte de compétence sur la filière nucléaire et les atermoiements de sa tutelle, sous présidence Hollande et au début de Macron 1.

Ces interventions de l’État peuvent-elles durer indéfiniment?

Oui, je pense qu’elles vont même s’intensifier. Le secteur de l’énergie cristallise l’esprit des temps. À l’époque libérale, il a été déréglementé. Avec des légions de fonctionnaires bruxellois missionnés pour libéraliser les marchés de l’énergie, les ouvrir à la concurrence au bénéfice du consommateur. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Parce qu’en situation de pénurie ou de crise, la seule réponse que peut formuler un marché est l’inflation, et c’est désagréable. Ensuite, parce que l’humeur est souverainiste, elle va faire de l’énergie le laboratoire de la planification. L’État va intervenir sur les infrastructures de production et de transport, sur les prix. Et même sur le rationnement si nous manquons un jour de gaz ou d’électricité, ce qui est une hypothèse désormais plausible.

La question politique centrale est celle des modalités d’indexation des revenus en période d’inflation

L’intervention de l’État est-elle une garantie d’efficacité?

Malheureusement, non. La bonne méthode associe évidemment l’État et le privé, le premier définissant des normes, orientant les financements publics, organisant la recherche fondamentale, le second s’attelant à la production et à l’innovation. Cette interaction s’appelle la politique industrielle. La politique industrielle est la meilleure réponse de long terme à l’inflation. Mais il faut se souvenir qu’on ne gagne pas à tous les coups. Dans l’histoire de la politique industrielle française, on retient toujours le nucléaire, les centraux téléphoniques ou le TGV. Mais il y a eu aussi l’aérotrain d’Orléans et le minitel, nos éléphants blancs. L’État, pas plus que le privé, ne détient le monopole de la raison ou celui de l’efficacité. Contrairement à une idée qui revient en force, il n’est pas plus capable de penser le long terme. Les décideurs politiques ont un horizon temporel souvent plus court que celui des fonds de pension.

Les banques centrales semblent prises de court par l’ampleur de l’inflation. Quid de leur responsabilité? Que peut faire la Banque centrale européenne (BCE)?

Les banques centrales ont perdu la main. Elles sont en partie responsables de l’inflation actuelle, avec leur politique de création d’argent massive. L’inflation, au-delà des causes structurelles mentionnées plus haut, c’est la facture du «quoi qu’il en coûte». On redécouvre brutalement la pertinence du monétarisme, après l’avoir balayé avec des billevesées comme la «théorie monétaire moderne» de Stéphanie Kelton, qui prétendait qu’on pouvait faire chauffer à blanc la planche à billets sans risque. La BCE et les autres ont réédité une expérience maintes fois faite, celle des assignats. Quand on crée plus de monnaie que de richesse produite, la valeur de l’une chute par rapport à la seconde, donc les prix montent. Elles tentent aujourd’hui de passer la serpillière, mais n’y parviennent pas. Car elles se trouvent entravées. Soit elles remontent leurs taux d’intérêt pour contrer les pressions inflationnistes, et elles prennent alors le risque de déclencher une nouvelle crise financière.

Les banques centrales ont perdu la main. Elles sont en partie responsables de l’inflation actuelle, avec leur politique de création d’argent massive

Le niveau d’endettement des entreprises et des États est en effet tel qu’un alourdissement de la charge d’intérêt mettra en faillite les plus fragiles. Et c’est alors la menace d’un effet domino qui pointe, comme après Lehman Brothers en septembre 2008. Soit elles diffèrent la punition, et les prix et les marchés s’emballent, rendant le krach à venir encore plus violent. Pile, je perds, face, tu gagnes, c’est le dilemme des banques centrales d’aujourd’hui. À force de soutenir l’économie, elles se sont laissé déposséder de leur levier. La situation est encore plus délicate en zone euro, parce que s’y ajoutent les différences entre les économies. L’Allemagne et les Pays-Bas peuvent supporter une hausse des taux d’intérêt, mais pas la France, et encore moins l’Italie, qui se trouve dans une fragilité très inquiétante.

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Y a-t-il des gagnants et des perdants du retour de l’inflation dans notre pays?

La question centrale est celle des modalités d’indexation des revenus en période d’inflation. C’est la question politique des temps qui s’ouvrent. Aujourd’hui, l’indexation n’est que très partielle. Le coût du choc inflationniste est donc pour l’essentiel porté par les ménages, en particulier les plus modestes, et par l’État, à cause des boucliers tarifaires. Ce sont les entreprises qui s’en sortent le mieux. Ce n’est pas soutenable. Il faut augmenter les salaires, et en particulier celui des non-qualifiés. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans les économies les plus libérales, aux États-Unis notamment. Il faut répartir équitablement la facture. Faute de quoi le payeur se vengera. Si c’est l’entreprise, ce sera le chômage et la récession. Si c’est le salarié, ce sera la révolution. S’attaquer à la réforme des retraites dans un tel contexte, c’est comme changer les essuie-glaces d’une voiture dont le moteur est en panne. Sauf à associer les deux sujets, avec une négociation qui échangerait allongement de la durée du travail sur la vie et protection des revenus. Mais ce gouvernement en est-il capable? La France en est-elle capable?

Y a-t-il là les prémices d’un nouveau régime économique?

C’est tout à fait possible. L’inflation est une gigantesque machine de transfert de revenus, bien plus puissante que la fiscalité et l’État-providence. Elle n’est, en elle-même, ni bonne ni mauvaise. La question cruciale, répétons-le, c’est le régime d’indexation. On voit déjà poindre, avec le retour de l’inflation, l’inversion de rapports de force qu’on croyait établis. Voilà trente ans que le consommateur imposait sa loi au producteur, le pouvoir est en train de changer de main. Il suffit de commander une voiture neuve pour s’en rendre compte, avec l’incroyable allongement des délais de livraison et la hausse continue des tarifs. Inversion aussi au sein du couple employeur-employé, où le second est en train de reprendre la main, sous l’effet des pénuries de main-d’œuvre dans les transports, la santé, l’éducation, l’aide à domicile… Inversion toujours chez les frères ennemis de la lutte des classes, le capital et le travail. Les grands gagnants de la période libérale qui se termine, ouverte par la chute du Mur en 1989, étaient le capital et l’épargnant. L’inflation, la démondialisation, la guerre et le risque géopolitique, le retour des États, l’augmentation des salaires, autant de facteurs qui a coûté cher au capital dans l’histoire.

* François Lenglet a notamment publié «Tout va basculer!» (Albin Michel, 2019) et «Quoi qu’il en coûte!» (Albin Michel, 2020).

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«Aujourd'hui, l'impôt n'est plus vraiment consenti, et cela explique la crise politique que nous traversons»

ENTRETIEN - Dans son essai Le Cens de l'État, Hubert Etienne analyse les mutations de l'impôt et ce qu'elles révèlent de l'évolution du lien entre l'État et le citoyen. Le prélèvement à la source illustre par exemple l'érosion du consentement, explique-t-il.

Programme économique de Mélenchon: «Droit dans le mur»

L’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.

Le Figaro

Ligue des Champions : les images de la police conservées, pas celles du Stade de France

Le Figaro

Le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), a indiqué que les images filmées autour du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.

Les images des caméras de vidéosurveillance gérées par le Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions n'ont pas été conservées, mais la préfecture de police a indiqué avoir toujours les siennes, a appris l'AFP jeudi 9 juin lors des auditions par le Sénat et auprès de la PP.

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«Les images en possession de la @prefpolice sont évidemment toujours à la disposition de la justice, dans le cadre de réquisitions dressées dans une enquête pénale. Ne confondons pas images de la police et images d'un opérateur privé», a tweeté jeudi soir la préfecture de police. Ces images sont conservées pendant trente jours. Plus tôt dans l'après-midi, Erwan Le Prévost, le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), dont une délégation était entendue au Sénat, avait indiqué que les images filmées autour du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.

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Sa déclaration a suscité la surprise et l'incompréhension de plusieurs sénateurs. «C'est la loi», avait précisé à l'AFP le président de la commission sénatoriale de la culture, Laurent Lafon. «Nous sommes surpris, le préfet a saisi la justice très rapidement, il y a eu largement le temps de saisir (ces images), il faut qu'on comprenne ce qui s'est passé.» «L'information que nous avons obtenue (pendant l'audition, NDLR) sur les images vidéos nous interpelle», a ajouté le président de la commission des lois, François-Noël Buffet, qui coprésidait l'audition. «S'il advenait qu'elles n'ont pas été conservées, cela poserait un grave problème.»

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Pour le sénateur David Assouline, «des images très violentes existaient et elles ont été effacées sept jours après les faits. Pourquoi n'ont-elles pas été réquisitionnées?», a-t-il demandé. Le maire de la métropole de Liverpool, Steve Rotheram, auditionné après la délégation de la FFF, a dit qu'«(il) ne parven(ait) pas à comprendre pourquoi les vidéos ont été détruites». Pour le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, «tout porte à croire qu'on a sciemment laissé détruire des pièces à conviction compromettantes».

Le sénateur LR Michel Savin, président du groupe d'études consacré aux grands événements sportifs, s'est dit dans un communiqué «extrêmement choqué» que les images de vidéoprotection n'aient pas été réquisitionnées «alors que le ministre Darmanin s'était pourtant engagé à nous les fournir» lors de son audition la semaine dernière.

Spectateurs sans billets qui escaladent les grilles, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes, d'autres victimes de vols ou d'agressions: le dispositif de maintien de l'ordre lors du match le plus important de la saison en Europe fait depuis l'objet d'une vive polémique en France et en Angleterre.

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«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Le Figaro

Notre palmarès 2022 des pays où partir vivre à l'heure de la retraite

Marti Blancho

EXCLUSIF - Santé, climat, fiscalité, sécurité, cadre de vie… Le Figaro a comparé les données de nombreux pays étrangers pour déterminer ceux qui sont les plus adaptés aux retraités français.

Une fois passées les dures années de labeur vient le repos dûment mérité. Toutes ces années passées en France font parfois naître l'envie de changer de cadre et de profiter de ses beaux jours à l'étranger. Mais l'expatriation à l'heure de la retraite a ses pièges. Alors pour vous aider à choisir la destination idoine, nous avons sélectionné 25 pays prisés des retraités français et compilé des dizaines de données sur neuf thématiques que nous jugeons être essentielles : cadre de vie, culture, divertissement et gastronomie, santé, sécurité, faible coût de la vie, fiscalité, transports, présence française. De quoi avoir toutes les informations nécessaires pour prendre la grande décision de s'expatrier et ainsi réussir son installation à l'étranger.

L'Espagne se maintient en tête

En fin de compte, l'Espagne se maintient en tête de classement ; une première place qu'elle occupait déjà lors de l'édition précédente. Voisin de la France et membre de l'Union européenne avec un coût de la vie moindre, le royaume coche toutes les cases pour séduire les retraités. À tel point que Christian, 75 ans, n'a «plus du tout envie de rentrer en France, même pour les vacances». Le retraité, installé aux îles Canaries avec sa femme depuis huit ans, vante la douceur de vivre et «une mentalité plus ouverte et festive» que dans l'Hexagone.

À l’instar de Christian, quelque 160.000 retraités français sont domiciliés en Espagne. Sa météo clémente et sa longue côte méditerranéenne y sont pour beaucoup. Deux atouts de taille auxquels il faut ajouter une offre culturelle et gastronomique fournie et dynamique. Le pays de Cervantes compte ainsi plus de 250 restaurants étoilés au guide Michelin et 63 recensés par La Liste.

Quant au système de santé, la qualité et l'accès aux soins figurent parmi les meilleurs de notre palmarès. «Il est semblable au français et il y a une bonne densité médicale», assure Philippe Sanchez, fondateur d'une entreprise aidant, entre autres, les retraités français à s'installer et s'intégrer en Espagne. Christian confirme : «C'est un peu plus long qu'en France mais une fois la machine lancée, tout se passe à merveille». Hospitalisé en Andalousie pour une importante opération du dos, il a même trouvé le personnel hospitalier «plus attentionné» qu'en France.

Le Portugal remonte

Derrière l'Espagne, le Portugal décroche la deuxième place et fait encore mieux que l'année dernière. Le pays des œillets fait presque aussi bien que l'Espagne, bénéficiant du climat doux de la péninsule ibérique et d'un coût de la vie encore plus avantageux. Il s'agit aussi de la nation réunissant le plus de retraités français parmi les 25 du palmarès.

Autre avantage du Portugal : une fiscalité plus avantageuse qu'en France, mais moins qu'avant avril 2021, qui a sonné la fin de la fameuse exonération fiscale décennale pour les pensions de retraite étrangères. Le pays n'en reste pas moins très attractif, surtout au niveau de l'immobilier. «Au Portugal vous pouvez acquérir une maison de ville neuve et tout confort à 150.000 euros. C'est impensable en France», affirme Corinne Pfleger, qui prépare sa retraite dans le pays au côté de son mari.

Se préparer bien à l'avance

Viennent ensuite l'Italie et la Grèce puis le Maroc et la Tunisie, laissant ainsi entrevoir l'attractivité du sud de l'Europe et du pourtour méditerranéen pour les séniors français. Il reste à choisir l'expatriation au sein ou en dehors de l'Union européenne, la seconde option requérant plus de démarches administratives.

Dans tous les cas, «vous devrez justifier auprès de vos caisses de retraite un certificat de vie chaque année», pointe Ludovic Herschlikovitz, fondateur du site retraite.com. Ce justificatif crucial permet à un retraité expatrié «de prouver à sa caisse de retraite, de base ou complémentaire, qu'il est en vie et qu'il aspire toujours à toucher sa pension».

Une fois prise la décision de s'installer à l'étranger, il est nécessaire de prendre le temps de bien préparer son expatriation. Philippe Sanchez recommande de se préparer deux ans à l'avance afin d'analyser le marché immobilier, se familiariser avec la langue. L'idéal étant de prévoir quelques voyages, en vue de repérer le lieu où poser ses valises.

Méthodologie détaillée

Parmi l'ensemble des pays du globe, nous avons effectué un premier tri en sélectionnant ceux qui remplissaient les critères suivants :

  • Au moins 1000 retraités français vivant déjà sur place, selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
  • Au moins 1 million d'habitants.
  • Au moins une zone verte dans le pays (vigilance normale) sur la carte de sécurité du ministère des Affaires étrangères.
  • Aucune guerre, situation fortement conflictuelle ou risque terroriste fort sur son sol dans les 20 dernières années.

Ce premier tri fait ressortir 25 États que nous avons ensuite notés dans sept catégories rassemblant plusieurs critères. Chaque pays est noté sur les critères de:

Coût de la vie

Santé

Sécurité

Transports

  • La distance de la France (capitale à capitale, à vol d'oiseau) compte pour 60% de la note.
  • Le coût des transportscompte pour 40 %.

Culture, divertissement et autres

Cadre de vie

La note finale s'obtient à partir d'une moyenne pondérée des notes de catégories, calculée de la façon suivante :

  • Le cadre de vie a un coefficient cinq.
  • Le coût de la vie a un coefficient trois.
  • La culture, divertissement, gastronomie a un coefficient cinq.
  • Le nombre de retraités français a un coefficient deux.
  • La santé a un coefficient quatre.
  • La sécurité a un coefficient trois.
  • Les transports ont un coefficient deux.
  • S'ajoute enfin un bonus pour les pays proposant des avantages fiscaux aux retraités.
El País (ESP)

SANS TITRE

A la repostería estadounidense se le podrá echar en cara su falta de sutileza, pero es difícil negarle valores como la contundencia, la vistosidad y la capacidad de crear sabores y texturas que apelan directamente a nuestro yo más goloso. Buen ejemplo de ello son las cookies al estilo de Nueva York, esas irresistibles galletas gordotas con pepitas de chocolate cuya invención se atribuye a la pastelería Levain Bakery de Manhattan.

Estas cookies tienen una gran ventaja: son facilísimas de preparar en casa, y el resultado que obtendrás será siempre bueno si sigues unas sencillas normas. Para conocerlas fuimos a la tienda especializada Sil’s Cakes, en Barcelona, regentada por Silvia González. La autora del libro Pastelería americana nos enseñó a hacer las cookies clásicas, y de regalo, otras rellenas de crema de cacao. Ambas están en el vídeo de arriba.

COOKIES AL ESTILO DE NUEVA YORK DE SIL’S CAKES

Ingredientes

Para 1,2 kilos de cookies aproximadamente

  • 400 g harina de media fuerza
  • 250 g de mantequilla
  • De 100 a 150 g de azúcar blanco (dependiendo de lo dulces que gusten)
  • De 100 a 125 g de azúcar moreno (ídem)
  • 240 g de chips de chocolate
  • 2 huevos
  • 5 g de impulsor químico (levadura tipo Royal)
  • 1 cucharadita de sal en escamas
  • Crema de cacao y avellanas (opcional)

Preparación

  1. Mezclar la mantequilla con los azúcares hasta integrarlos bien.
  2. Añadir los huevos uno a uno y mezclar.
  3. Incorporar la harina, el impulsor y la sal. Mezclar sin amasar en exceso.
  4. Sumar las pepitas de chocolate y repartirlas bien por la masa con las manos.
  5. Cubrir con film de cocina y refrigerar durante dos horas para que la masa se asiente.
  6. Si se van a hacer rellenas de crema de cacao, formar bolas de 45 gramos. Aplanar una, poner una cucharadita de crema encima, y tapar con otra también aplanada (ver técnica en el vídeo). Si no se van a rellenar, formar bolas de unos 140 gramos.
  7. Colocar las bolas de masa en una bandeja o recipiente que quepa en el congelador y congelar.
  8. Calentar el horno a 205 grados. Repartir las cookies en una bandeja de horno dejando espacio entre ellas, y hornear de 8 a 10 minutos o hasta que estén doradas. Enfriar sobre una rejilla.
Le Figaro

«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis

Madeleine Meteyer

ILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.

Pour y comprendre quelque chose, il faut tracer une droite. Puis y placer quatre points. Celui de l’extrême gauche représente Samantha. Le point à côté du sien, Sylvain. À droite de Sylvain se trouve Laurianne*. Et enfin, à l’autre bout, il faut placer «Nounours».

Face à une part de tarte kiwi framboises, on passe stérilement le doigt sur la ligne en faisant mine d’être frappé par l’évidence. «Ceux qui sont reliés par la droite sortent ensemble», explique gentiment Laurianne, 35 ans, visage large et pâle, cheveux noirs, directrice d'école. Samantha, 28 ans, ébéniste, est donc la compagne de Sylvain, un échalas aux longues boucles, vendeur dans un magasin de jeux de rôle… lui-même est le fiancé depuis 15 ans de Laurianne… qui est aussi la compagne de Nounours, fonctionnaire de son état. En revanche Samantha et Nounours, situés aux deux extrémités, sont seulement amis. Tout comme Samantha et Laurianne. Et Sylvain et Nounours. Vous suivez ?

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La drôle de bouillabaisse qu’ils forment s’appelle «polycule», un mot-valise composé du néologisme américain «polyamory» , lui-même issu du grec et du latin. Être membre d’une polycule signifie, selon la définition de la réalisatrice Isabelle Broué, à l'origine du terme : «vivre des relations plurielles éthiques dans lesquelles l’amour (...) est libre de se développer».

Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances.

Depuis trois ans Samantha, Sylvain, Laurianne et Nounours vivent ensemble à Brignais, une commune de la couronne lyonnaise, dans la jolie maison aux volets gris où, cet après-midi de juin, ils dégustent donc cette tarte kiwi-framboises. Avec eux habitent aussi les filles de Sylvain et Laurianne : Élodie, 11 ans et Maylis, 9 ans.

En 2014, Sylvain et Laurianne formaient un couple monogame classique. Ils étaient parents, ensemble depuis 7 ans. «Et puis j’ai fait une sortie de route», raconte la jeune femme. Elle s’est mise à aimer passer du temps avec un autre homme, «je n’ai pas trompé Sylvain mais j’ai eu... un crush.» S'ensuivit une culpabilité terrible. Que devait-elle faire vis-à-vis du père de ses filles ? (Sylvain donc).

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Sylvain et Laurianne ne sont pas abonnés à Elle mais ils ont pleinement intégré la valeur des valeurs conjugales contemporaines : la communication. «Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances et à les remettre en question, continue Laurianne de sa voix grave. On a parlé de ce que je ressentais pour l'autre homme, de cette croyance qu'on avait que si on allait voir ailleurs, ça voulait dire qu’on ne se respectait pas.» Et ils l'ont «revisitée». Jusqu’à décider d’ouvrir leur couple selon un contrat - écrit même au départ. Lequel stipulait «on ne pioche pas parmi les amis, on en parle à l’autre».

Huit ans après, ils vivent avec Samantha et Nounours. Et s’en trouvent heureux. Quand Sylvain est entré dans la pièce, il a embrassé Samantha puis Laurianne sur les lèvres. Aucune n’a cillé lors du tour de l’autre. Pour ce qui est des nuits, habituellement les couples alternent d’une semaine à l’autre. «Mais on peut se montrer souple si l'un d'entre nous a absolument besoin de ne pas dormir seul un soir», détaille Laurianne. Ils déménageront bientôt dans une maison d'un village voisin où chacun disposera de sa chambre. Pour la louer, ils ont dû cesser de se présenter comme «deux couples avec deux enfants qui cherchent un logement». «Les propriétaires refusaient. L'un d'eux a même dit “je ne veux pas de ça chez moi”», raconte Nounours.

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Comment les membres de notre polycule font-ils pour ne pas avoir de temps en temps envie de coller leur poing dans le nez de celui ou de celle avec qui ils partagent leur conjoint, conjointe ? Ont-ils grandi parmi des hippies ? Sont-ils immunisés contre la jalousie, partisans de l'infidélité ? Les questions se bousculent ; les cuillères raclent les bouts de tarte ; Laurianne se penche vers la table.

«Mais c’est quoi la fidélité ? C’est une question qu’on se pose constamment dans un couple. Est-ce que penser à quelqu’un, c’est tromper son conjoint ? Est-ce qu’être amoureux, c’est de l’infidélité ?» La Princesse de Clèves, qui reste chaste pour son mari mais ne pense qu’au duc de Nemours était-elle infidèle ? Pour les polyamoureux, ou les «polyacceptants» comme Nounours - il ne fréquente que Laurianne -, avoir plusieurs conjoints revient à avoir plusieurs amis. «On partage notre temps».

Tout le monde sait

Reste la question des enfants. Alors que la conversation court sur la différence entre le polyamour et le libertinage («uniquement du sexe»), entre le polyamour et la polygamie («le couple n’est ouvert que pour l’un des deux : le mec») une gamine auburn, Maylis, vient se couler dans les bras de Sylvain. Sa sœur Élodie la suit. Et la conversation continue de rouler. Laurianne et Sylvain ne sont pas gênés d’évoquer leur vie sentimentale devant leurs enfants.

Tout le monde est au courant à l'école.

«Elles sont au courant. Elles avaient quoi, 4 et 6 ans quand on leur a dit ?» Quand ils leur ont expliqué que «papa et maman étaient amoureux. Et que papa était aussi amoureux de Samantha et que maman était aussi amoureuse de Nounours.» Élodie s’est largement épanchée en répondant «ok». Maylis, elle, a posé deux questions. «La première était : “c’est quoi la finalité de tout ça ? rit Laurianne. On lui a dit que c’était d’être honnête envers nous-mêmes. Et la deuxième “quand est-ce que vous m'achèterez des figurines ?”» Bref, pas de vague.

Scolarisées dans l’établissement que dirige Laurianne, les petites ne cachent pas leur mode de vie à leurs camarades. Et elles ne sont jamais revenues à la maison blessées par une remarque. «Tout le monde est au courant à l’école, même les parents d’élèves alors qu’il y a des musulmans, des chrétiens. Les filles n’ont jamais été embêtées. Finalement, on a eu très peu de jugement, réfléchit Sylvain. Même nos amis cathos, quand on leur explique que tout le monde est au courant, ils répondent “ah, ok, très bien”.»

À ne pas forcément reproduire chez soi

En écoutant ces gens sympathiques louer l'honnêteté, le respect, on se demande si une partie des couples ne fait pas fausse route à se cramponner aux valeurs judéo-chrétiennes en se battant la coulpe lorsqu’il y a incartade avant de recommencer… Sylvain parle alors : «Attention, on ne défend pas le polyamour. Ce n’est pas fait pour tout le monde et c’est un coup à se perdre.»

«Et surtout, ça ne s’impose pas, précise Samantha, si ça blesse le conjoint, c'est de l'infidélité. Y’a d'ailleurs des gens qui s’en servent comme d’une excuse pour baiser à droite, à gauche. Y’a un ami de Nounours qui l’a plus ou moins imposé à sa compagne après qu’elle avait été infidèle sous l’emprise de l’alcool. Un jour, il nous a raconté toutes ses conquêtes et la damoiselle s'est décomposée. Il utilisait le polyamour comme un masque pour dire “je suis tellement woke” et tromper sa compagne.» s’indigne la jeune femme.

Tous les quatre ne trouvent-ils pas les monogames rigides, hypocrites avec leurs restrictions, leur frustration, leur jalousie et leur routine ? «Pas du tout, répond Sylvain, de sa voix très calme. On a des tas d’amis très heureux en couple. Tout ça, c’est un chemin. On a trouvé le nôtre…» Il n’est pas sans ornière.

Il arrive fréquemment à Nounours d’être jaloux. À Samantha d’être impatiente quand elle doit s’occuper d’enfants dont elle n'a pas choisi l'éducation - positive, bien sûr. Il faut vivre avec, posé sur soi, le regard éventuellement curieux, voire désapprobateur des voisins. Et se justifier auprès des lecteurs d'un journal conservateur.

*Laurianne est directrice d'école, elle préfère être très discrète. Son prénom n'est donc pas vraiment Laurianne.

À VOIR AUSSI - Amour: comment être heureux en couple?

Blanquer aspergé de chantilly : les deux professeurs assument et revendiquent leur geste

Les deux enseignants, qui seront jugés le 4 juillet, ont expliqué pourquoi ils s'en sont pris à l'ancien ministre de l'Éducation nationale. Ils dénoncent entre autres la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire.

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Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb

RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.

L'Humanité

Éducation. Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture

Actu

De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.

Olivier Chartrain

C’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-­disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de ­colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.

Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »

Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.

Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que ­réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.

Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…

Une fin de non-recevoir pour les réformes du bac

« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».

Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.

Éducation nationalePap NdiayeEmmanuel Macronmarseille
El País (ESP)

SANS TITRE

A la repostería estadounidense se le podrá echar en cara su falta de sutileza, pero es difícil negarle valores como la contundencia, la vistosidad y la capacidad de crear sabores y texturas que apelan directamente a nuestro yo más goloso. Buen ejemplo de ello son las cookies al estilo de Nueva York, esas irresistibles galletas gordotas con pepitas de chocolate cuya invención se atribuye a la pastelería Levain Bakery de Manhattan.

Estas cookies tienen una gran ventaja: son facilísimas de preparar en casa, y el resultado que obtendrás será siempre bueno si sigues unas sencillas normas. Para conocerlas fuimos a la tienda especializada Sil’s Cakes, en Barcelona, regentada por Silvia González. La autora del libro Pastelería americana nos enseñó a hacer las cookies clásicas, y de regalo, otras rellenas de crema de cacao. Ambas están en el vídeo de arriba.

COOKIES AL ESTILO DE NUEVA YORK DE SIL’S CAKES

Ingredientes

Para 1,2 kilos de cookies aproximadamente

  • 400 g harina de media fuerza
  • 250 g de mantequilla
  • De 100 a 150 g de azúcar blanco (dependiendo de lo dulces que gusten)
  • De 100 a 125 g de azúcar moreno (ídem)
  • 240 g de chips de chocolate
  • 2 huevos
  • 5 g de impulsor químico (levadura tipo Royal)
  • 1 cucharadita de sal en escamas
  • Crema de cacao y avellanas (opcional)

Preparación

  1. Mezclar la mantequilla con los azúcares hasta integrarlos bien.
  2. Añadir los huevos uno a uno y mezclar.
  3. Incorporar la harina, el impulsor y la sal. Mezclar sin amasar en exceso.
  4. Sumar las pepitas de chocolate y repartirlas bien por la masa con las manos.
  5. Cubrir con film de cocina y refrigerar durante dos horas para que la masa se asiente.
  6. Si se van a hacer rellenas de crema de cacao, formar bolas de 45 gramos. Aplanar una, poner una cucharadita de crema encima, y tapar con otra también aplanada (ver técnica en el vídeo). Si no se van a rellenar, formar bolas de unos 140 gramos.
  7. Colocar las bolas de masa en una bandeja o recipiente que quepa en el congelador y congelar.
  8. Calentar el horno a 205 grados. Repartir las cookies en una bandeja de horno dejando espacio entre ellas, y hornear de 8 a 10 minutos o hasta que estén doradas. Enfriar sobre una rejilla.
L'Humanité

«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»

Entretien

Les associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.

Stéphane Guérard

Baisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.

En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?

Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.

Comment les associations s’adaptent-elles ?

On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.

Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?

Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.

Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?

Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…

Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?

Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.

Associationséconomie sociale et solidaireservice civiqueGouvernement Borne
Le Figaro

«Nous avons épuisé presque toutes nos munitions», alerte le renseignement ukrainien

EN COURS : Mis à jour le 10 juin 2022 à 09:21

Le chef adjoint du renseignement ukrainien Vadym Skibitsky a prévenu, dans un article du Guardian, que l’Ukraine commençait à être à court de munitions. «Nous avons épuisé presque toutes nos munitions [d'artillerie] et utilisons maintenant des obus standard de calibre 155 de l'Otan», a-t-il déclaré.

» LIRE AUSSI - Ukraine : le manque de munitions, enjeu décisif de la guerre d'usure

«Tout dépend maintenant de ce que [l’Occident] nous donne», a aussi alerté Vadym Skibitsky. «L'Ukraine a une pièce d'artillerie contre 10 à 15 pièces d'artillerie russes. Nos partenaires occidentaux nous ont donné environ 10% de ce qu'ils avaient». L’Ukraine utiliserait 5000 à 6000 obus d’artillerie par jour, toujours selon le renseignement ukrainien.

Un embargo sur le gaz russe détruirait l’économie européenne, affirme Viktor Orban

Un embargo de l'Union européenne sur les importations de gaz russe détruirait l'économie européenne, déjà en difficulté avec l'inflation galopante due à la hausse des prix de l'énergie, a déclaré vendredi le premier ministre hongrois Viktor Orban.

» LIRE AUSSI - Un embargo sur le pétrole russe augmenterait les prix du gaz de 55% en Hongrie

Orban a également déclaré à la radio publique que sans plafonnement des prix des carburants, de certains aliments de base et de l'énergie, l'inflation hongroise, qui était de 10,7% en mai, pourrait atteindre entre 15% et 16%.

À VOIR AUSSI - «Pas de compromis» acceptable pour l’instant sur l’embargo de l’UE sur le pétrole russe, selon Viktor Orban

En Ukraine, la guerre de l’ancien et du moderne

Dans les territoires qu’elle a conquis, dans le sud de l’Ukraine, l’armée russe a déployé quelques vieux chars T-62. Ces engins ont été conçus au début des années 1960. Mais pour assurer une présence armée loin des combats les plus intenses, ils seront peut-être suffisants. Dans le Donbass, l’armée russe a au contraire exhibé quelques blindés d’appui BMPT Terminator, une dizaine selon le ministère de la Défense britannique. En Ukraine, la haute technologie et le plus démodé se côtoient sur le champ de bataille.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - En Ukraine, la guerre de l’ancien et du moderne

L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours»

D'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes. Le Palais des Glaces, un des symboles de la ville, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi sur Telegram Sergueiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. Prendre Sieverodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

» LIRE AUSSI - Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours», dès qu'elle disposera d'artillerie occidentale «de longue portée», avait assuré auparavant Sergueiï Gaïdaï.

» À VOIR AUSSI - «Ce serait moralement répugnant»: Boris Johnson appelle à ne pas pousser l'Ukraine à un mauvais compromis

Volodymyr Zelensky: «Sieverodonetsk tient bon»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats «résistaient» à Sieverodonetsk, où d'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes, ville stratégique dont dépend le contrôle de l'entière région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. «Sieverodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», a déclaré Zelensky dans son allocution quotidienne jeudi soir.

Zelensky a parlé «armes lourdes» et entrée de l'UE avec Macron

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué jeudi avec Emmanuel Macron l'aide militaire de la France à l'Ukraine, y compris en «armes lourdes», a précisé le président français, ainsi que la candidature de Kiev à l'entrée dans l'Union européenne. Dans un tweet, Volodymyr Zelensky a assuré avoir informé Emmanuel Macron de «la situation sur le front» face aux forces russes. «Nous avons discuté d'autres aides militaires pour l'Ukraine», a-t-il ajouté dit avant de conclure: «une attention particulière a été consacrée aux moyens de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE».

» À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Londres en appelle au «courage» pour fournir des armes lourdes à l'Ukraine

Paris a confirmé dans un communiqué l'appel téléphonique entre les deux présidents. Emmanuel Macron «a interrogé le président Zelensky sur les derniers développements sur le terrain, ainsi que sur ses besoins en termes d'équipements militaires, d'appui politique, de soutien financier et d'aide humanitaire». Le président français a assuré à son homologue ukrainien que «la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes». Enfin, les deux chefs d'Etat «sont convenus de rester en contact, notamment dans la perspective de l'avis que la Commission européenne rendra sur la candidature de l'Ukraine à adhérer à l'Union européenne, et la discussion qui s'en suivra au Conseil européen des 23 et 24 juin».

» LIRE AUSSI - Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

Retrouvez toutes les informations relatives à la journée d’hier ici.

«Nous avons épuisé presque toutes nos munitions», alerte le renseignement ukrainien

Le chef adjoint du renseignement ukrainien Vadym Skibitsky a prévenu, dans un article du Guardian, que l’Ukraine commençait à être à court de munitions. «Nous avons épuisé presque toutes nos munitions [d'artillerie] et utilisons maintenant des obus standard de calibre 155 de l'Otan», a-t-il déclaré.

» LIRE AUSSI - Ukraine : le manque de munitions, enjeu décisif de la guerre d'usure

«Tout dépend maintenant de ce que [l’Occident] nous donne», a aussi alerté Vadym Skibitsky. «L'Ukraine a une pièce d'artillerie contre 10 à 15 pièces d'artillerie russes. Nos partenaires occidentaux nous ont donné environ 10% de ce qu'ils avaient». L’Ukraine utiliserait 5000 à 6000 obus d’artillerie par jour, toujours selon le renseignement ukrainien.

Un embargo sur le gaz russe détruirait l’économie européenne, affirme Viktor Orban

Un embargo de l'Union européenne sur les importations de gaz russe détruirait l'économie européenne, déjà en difficulté avec l'inflation galopante due à la hausse des prix de l'énergie, a déclaré vendredi le premier ministre hongrois Viktor Orban.

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Orban a également déclaré à la radio publique que sans plafonnement des prix des carburants, de certains aliments de base et de l'énergie, l'inflation hongroise, qui était de 10,7% en mai, pourrait atteindre entre 15% et 16%.

À VOIR AUSSI - «Pas de compromis» acceptable pour l’instant sur l’embargo de l’UE sur le pétrole russe, selon Viktor Orban

En Ukraine, la guerre de l’ancien et du moderne

Dans les territoires qu’elle a conquis, dans le sud de l’Ukraine, l’armée russe a déployé quelques vieux chars T-62. Ces engins ont été conçus au début des années 1960. Mais pour assurer une présence armée loin des combats les plus intenses, ils seront peut-être suffisants. Dans le Donbass, l’armée russe a au contraire exhibé quelques blindés d’appui BMPT Terminator, une dizaine selon le ministère de la Défense britannique. En Ukraine, la haute technologie et le plus démodé se côtoient sur le champ de bataille.

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L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours»

D'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes. Le Palais des Glaces, un des symboles de la ville, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi sur Telegram Sergueiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. Prendre Sieverodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

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L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours», dès qu'elle disposera d'artillerie occidentale «de longue portée», avait assuré auparavant Sergueiï Gaïdaï.

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Volodymyr Zelensky: «Sieverodonetsk tient bon»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats «résistaient» à Sieverodonetsk, où d'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes, ville stratégique dont dépend le contrôle de l'entière région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. «Sieverodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», a déclaré Zelensky dans son allocution quotidienne jeudi soir.

Zelensky a parlé «armes lourdes» et entrée de l'UE avec Macron

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué jeudi avec Emmanuel Macron l'aide militaire de la France à l'Ukraine, y compris en «armes lourdes», a précisé le président français, ainsi que la candidature de Kiev à l'entrée dans l'Union européenne. Dans un tweet, Volodymyr Zelensky a assuré avoir informé Emmanuel Macron de «la situation sur le front» face aux forces russes. «Nous avons discuté d'autres aides militaires pour l'Ukraine», a-t-il ajouté dit avant de conclure: «une attention particulière a été consacrée aux moyens de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE».

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Paris a confirmé dans un communiqué l'appel téléphonique entre les deux présidents. Emmanuel Macron «a interrogé le président Zelensky sur les derniers développements sur le terrain, ainsi que sur ses besoins en termes d'équipements militaires, d'appui politique, de soutien financier et d'aide humanitaire». Le président français a assuré à son homologue ukrainien que «la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes». Enfin, les deux chefs d'Etat «sont convenus de rester en contact, notamment dans la perspective de l'avis que la Commission européenne rendra sur la candidature de l'Ukraine à adhérer à l'Union européenne, et la discussion qui s'en suivra au Conseil européen des 23 et 24 juin».

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Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

Retrouvez toutes les informations relatives à la journée d’hier ici.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

L'Humanité

Ce que redoute Emmanuel Macron

Éditorial

Sébastien Crépel

Quelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.

Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.

Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.

Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.

Éditorial

Gouvernement BorneEmmanuel MacronLégislatives 2022Nupes
Le Figaro

Communautarisme, insécurité, immigration: mais où va Macron?

Judith Waintraub

DÉCRYPTAGE - Sur au moins trois sujets majeurs, le chef de l’État et ses ministres font preuve d’un refus de regarder la réalité en face. Exemples.

Avant sa réélection, Emmanuel Macron a choyé le Printemps républicain, ce mouvement qui milite pour la renaissance d’une gauche laïque. Il a eu des mots d’hommage chaleureux pour Laurent Bouvet, l’un de ses fondateurs, quand l’auteur du concept d’«insécurité culturelle» a été emporté par la maladie de Charcot, en décembre 2021. Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à la Jeunesse Sarah El Haïry partageaient les combats du Printemps républicain.

Aucun des trois n’a été reconduit. Pire: Pap Ndiaye, le successeur de Jean-Michel Blanquer, estime qu’un «racisme structurel» existe en France et dit «partager la plupart des causes» des tenants du wokisme, même s’il «n’approuve pas les discours moralisateurs ou sectaires de certains d’entre eux». Le nouveau ministre de l’Éducation revendique en outre son «compagnonnage» avec le Conseil représentatif des associations noires (Cran), qui pratique le racialisme. Il trouve «rassembleur» le discours d’Assa Traoré, la pasionaria de la lutte contre les «violences policières».

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Le Printemps républicain espérait une vingtaine de circonscriptions. Il n’en a obtenu qu’une en Meurthe-et-Moselle pour Marika Bret, responsable des ressources humaines à Charlie Hebdo. Les contacts entre les dirigeants macronistes et Zineb El Rhazoui, l’ex-journaliste de Charlie, ou encore Rachel Khan, l’auteur de Racée *, n’ont débouché sur aucune proposition. Elles n’appartiennent pas au Printemps républicain, mais elles en sont proches. De son côté, Jean-Pierre Chevènement, autre figure du combat laïque, avait proposé des candidats dans une douzaine de circonscriptions. Seuls quatre d’entre eux ont été retenus et, sauf miracle, ils ne seront pas élus le 19 juin. En revanche, les responsables de la majorité sortante ont investi Lova Rinel, ex-présidente du Cran, en Seine-Saint-Denis.

Avec son discours aux Mureaux contre le séparatisme, Emmanuel Macron nous avait donné raison contre les tenants d’une laïcité “accommodante”. Tout se passe aujourd’hui comme s’il leur offrait leur revanche

«Je comprends que l’étiquette du Printemps soit jugée trop sulfureuse, mais pourquoi ne pas avoir promu des personnalités comme Rachel Khan? s’interroge un membre fondateur du mouvement. Avec son discours aux Mureaux contre le séparatisme, Emmanuel Macron nous avait donné raison contre les tenants d’une laïcité “accommodante”. Tout se passe aujourd’hui comme s’il leur offrait leur revanche.»

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Plusieurs membres du Printemps républicain se disent «humainement blessés» par ce qu’ils ont ressenti comme une «volonté d’humiliation» du président à leur encontre. Surtout, ils craignent que son énième revirement sur la laïcité n’obéisse pas seulement à des impératifs clientélistes: «Certes, il veut récupérer une partie des 69 % d’électeurs musulmans de Jean-Luc Mélenchon, soupire l’un d’entre eux. Mais au fond, il ne semble pas considérer le communautarisme comme un danger réel pour la France.» Même si Emmanuel Macron, interrogé la semaine dernière sur la multiplication des voiles pour les filles et des qamis pour les garçons à l’école, a assuré vouloir que «la loi de la République s’applique», contre le port de «tenues islamiques».

La sécurité au second plan

Entre 2017 et 2021, les coups et blessures volontaires, hors violences intrafamiliales, ont augmenté de 12 %, selon le ministère de l’Intérieur. En 2020, pour ne prendre que les derniers chiffres disponibles, l’Insee a recensé 710.000 victimes de violences physiques «gratuites», c’est-à-dire non motivées par un vol et hors cadre familial. Soit «une agression toutes les 44 secondes», comme Marine Le Pen ne s’est pas privée de le répéter en avril, quand la lutte contre la délinquance semblait devoir s’imposer comme l’un des sujets déterminants de la présidentielle.

Un an auparavant, Emmanuel Macron définissait la sécurité comme «un enjeu majeur pour le pays» et affirmait se battre pour «le droit à une vie paisible» (interview du 18 avril 2021 au Figaro, NDLR). Il vantait son bilan, en particulier la création de 10.000 postes de policiers et de gendarmes. Les moyens dévolus à la lutte contre la délinquance faisaient un bond sans précédent dans le budget 2022 et le président, pas encore candidat, promettait de les augmenter encore de 25 % sur la durée de son éventuel second quinquennat.

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Puis l’inflation est arrivée et le pouvoir d’achat est devenu la préoccupation essentielle des Français. Réélu, Emmanuel Macron a confirmé à la Justice Éric Dupond-Moretti, qui reprochait à Gérald Darmanin, également reconduit à l’Intérieur, de «développer le sentiment d’insécurité» en parlant de l’«ensauvagement» d’«une partie de la société». Du «en même temps» que le président se réserve sans doute d’arbitrer au coup par coup, en fonction des circonstances.

Le 23 mai, à l’occasion du premier Conseil des ministres de ce second quinquennat, il a défini ses quatre priorités: l’école, la santé, la transition écologique et la lutte contre l’inflation. Aucun sujet régalien. Des 15.000, puis seulement 7000 places de prison dont il avait promis la création d’ici à la fin de son mandat précédent, un peu plus de 2000 seulement ont été livrées. Toutes avaient été mises en chantier sous la présidence de François Hollande.

L’immigration en roue libre

L’incidence d’une immigration incontrôlée sur l’insécurité est toujours un tabou en Macronie. En témoigne la réaction de Gérald Darmanin après que la finale de la Ligue des champions a tourné à la déroute des autorités françaises, au Stade de France. Son audition au Sénat, où il avait été convoqué avec la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour s’expliquer, restera comme un exemple chimiquement pur de déni. Non content de se défausser de la responsabilité du chaos sur les supporters britanniques détenteurs de faux billets, le ministre de l’Intérieur a rangé les vols et les agressions de Saint-Denis au rayon des incidents habituels d’après-match. Malgré les images, les témoignages et les enquêtes, tous convergents, il a accusé les sénateurs Les Républicains de se livrer à une «essentialisation de la délinquance» en jetant «en pâture des liens très nauséabonds». «Quand vous dites que depuis 1998 (date d’ouverture du Stade de France, NDLR) la France n’est plus la même et que la Seine-Saint-Denis a changé, vous faites le jeu de partis assez extrêmes», a-t-il même lancé à Jacqueline Eustache-Brinio, qui l’interrogeait.

À lire aussiGérald Darmanin et le Stade de France: «Faux tickets, vraie défausse»

La sénatrice LR du Val-d’Oise, dont le rapport sur la commission d’enquête sur la radicalisation islamiste avait été adopté à l’unanimité en juin 2020, ne s’est pas laissée faire. «Dès qu’on dénonce la réalité, on est traité de “facho”, s’indigne-t-elle. C’est tellement plus simple que de régler les problèmes! Je lui ai dit que je ne l’autorisais pas à m’insulter et il a prétendu que ce n’était pas ce qu’il avait fait. Quant à la ministre des Sports, c’était Oui-Oui qui découvre la Lune!»

Pendant la campagne, Emmanuel Macron a promis de «poursuivre» la refonte du droit d’asile pour «expulser plus efficacement» les déboutés. Il a parlé des «droits et devoirs» du citoyen quand il a annoncé sa candidature dans sa Lettre aux Français et a annoncé par ailleurs que les titres de long séjour seraient réservés à «ceux qui réussissent un examen de français et s’insèrent professionnellement». Et, bien sûr, il s’est engagé à «expulser les étrangers qui troublent l’ordre public». Il a également assuré que «le refus d’asile vaudra obligation de quitter le territoire français (OQTF)». Une mesure qui risque de rallonger encore le traitement administratif des dossiers et, surtout, qui ne résoudra rien tant que les demandeurs d’asile ne seront pas assignés à résidence jusqu’à ce que leur dossier soit traité.

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En 2019, déjà, Emmanuel Macron s’était fixé l’objectif de faire exécuter «100 % des OQTF» d’ici à la fin de son mandat. En 2021, selon un rapport sénatorial qui vient de paraître, 5,7 % seulement des OQTF avaient été exécutées. En 2012, le taux d’exécution était de 22,3 %! La crise sanitaire n’excuse pas tout: il n’était que de 12,2 % en 2019. Le président a mis son échec sur le dos des pays d’origine qui refusent de reprendre leurs ressortissants. C’est en partie vrai, mais c’est surtout une façon de nier la responsabilité des autorités françaises. Le déni, encore et toujours.

* Éditions de l’Observatoire, 160 p., 16 €.

«La police tue» : Mélenchon s'attaque aux forces de l'ordre, Darmanin lui répond

Le chef de l'alliance de gauche, coutumier du fait, a multiplié les déclarations contre les forces de l'ordre ces derniers jours. «Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner», a réagi le ministre de l'Intérieur.

Législatives : Emmanuel Macron peut-il refuser de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?

LA VÉRIFICATION - «Si bonhomme tu vas le nommer !», a lâché l'insoumis Manuel Bompard en réponse à Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président».

«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»

Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».

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L'Humanité

Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

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Le Figaro

Nicolas Sarkozy: «Je suis libre comme quelqu’un qui s’est fait seul»

Charles Jaigu

EXCLUSIF - Il n’a pas soutenu Valérie Pécresse, et il a défendu une alliance de désistement avec LREM. Ceux qui se battent encore sous les couleurs de LR lui reprochent de les passer par pertes et profits. En exclusivité, l’ancien président a répondu au Figaro Magazine.

A-t-il perdu la main? En s’abstenant de soutenir Valérie Pécresse, puis en défendant l’idée d’une alliance entre LR et LREM, Nicolas Sarkozy a ulcéré ce qu’il reste des électeurs du parti qu’il a dirigé à deux reprises, entre 2004 et 2007 et entre 2014 et 2016. Dans les réunions publiques, les militants déçus ou en colère rappellent qu’ils contribuèrent au remboursement du «Sarkothon» après le dépassement des comptes de la présidentielle de 2012 - soit 11 millions d’euros. Ils ne lui pardonnent pas le rapprochement avec ce président à l’ubiquité idéologique suspecte, dont le slogan «et de droite et de gauche» est aujourd’hui augmenté d’une deuxième tentative de synthèse entre la verticale du pouvoir jupitérien et la consultation permanente, au détriment de l’Assemblée nationale, fort mal traitée pendant ce quinquennat.

Nicolas Sarkozy entend ces critiques. Il a connu, déjà, la haine des militants, et les accusations de traîtrise. C’était après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995. Sa traversée du désert d’alors dura jusqu’en 2002 et son arrivée au ministère de l’Intérieur n’advint qu’après la réélection de Jacques Chirac. À l’époque, il avait écrit un livre qui devait préparer son retour: Libre. Aujourd’hui, l’ancien président a retrouvé l’état d’esprit du non conformiste qu’il a toujours été.

«Pas de calculs d’apothicaire»

La teneur de la conversation que nous avons eue avec lui confirme qu’il ne regrette rien. Il était pourtant facile de maintenir une loyauté à l’égard de sa famille politique. Il pouvait le faire juste après la victoire de Valérie Pécresse, en décembre, et ensuite, quand il est devenu clair qu’elle ne pourrait pas se qualifier au second tour. Ses plus proches le pensent encore.

Mais il ne l’a pas fait. Et il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a aussi œuvré, en vain, pour que LR s’associe à LREM. Il a plaidé pour une alliance de gouvernement qui apporterait à LR des places dans le futur gouvernement. Il rappelle que le parti de Christian Jacob a finalement voté, entre 2017 et 2022, 70 % des textes présentés par LREM. Ces arguments n’ont pas convaincu, hormis quelques défections. Emmanuel Macron n’a pas droitisé son gouvernement, et LR a choisi de continuer sa route, en rappelant que rien ne l’empêche de soutenir, en temps utile, une éventuelle majorité macronienne.

À ces reproches fondés, il répond en avançant plusieurs arguments: «Je ne suis plus dans la politique. Je fais ce en quoi je crois. Je ne fais pas de calculs d’apothicaire. Il a été réélu, moi je n’y suis pas arrivé, même si c’était de peu. Il convient de mettre cela à son crédit.» Il y a bien sûr, dans tout cela, une part d’agacement à l’égard de Valérie Pécresse. Indéniablement, la dégradation de ses relations avec la candidate LR lui a ôté toute envie de la soutenir. Car dans les histoires politiques, se mêlent autant les considérations stratégiques que les relations humaines. Or, la brouille entre «Valérie et Nicolas» s’est transformée, à la surprise de tous, en la renaissance de la très ancienne querelle entre chiraquiens et sarkozystes. La maladresse de Valérie Pécresse décidée à ne se revendiquer que de Jacques Chirac s’est ajoutée à la susceptibilité de Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’a pas digéré que la gagnante de la primaire, qui lui devait beaucoup, ait dit à plusieurs députés qu’il vaut mieux que «Sarkozy ne se montre pas trop à cause des affaires». «Les affaires? Et Chirac, dont elle se réclame à tout propos, n’a-t-il pas été condamné?» ont fait observer ses proches.

À rebours, une entente s’est nouée entre les deux présidents. Ont-ils signé un pacte faustien, comme en étaient persuadés Valérie Pécresse, de nombreux dirigeants de LR ou Olivier Beaumont et Nathalie Schuk, auteurs du livre Chérie, j’ai rétréci la droite! (Ed. Robert Laffont), paru cet automne?

«J’ai voté pour vous!»

Nicolas Sarkozy lève les yeux au ciel. «Donnez-moi une raison pour ne pas lui parler. Je ne fais plus de politique, je n’ai plus d’obligation vis-à-vis de mon parti, mais j’ai une obligation vis-à-vis du pays. Si le président élu me demande de l’aider, je le fais. Je l’aurais même fait avec Hollande s’il n’avait pas voulu me détruire.» Lors d’un rendez-vous avec Christian Jacob, dont le bilan discutable à la présidence de LR comporte l’organisation tardive des primaires, Nicolas Sarkozy s’est moqué de ceux qui, comme Jacob, reprochent à Emmanuel Macron d’être trop à gauche: «Ah, parce que Chirac était de droite?», a-t-il lancé à ce chiraquien de toujours.

À ceux qui pensent que Nicolas Sarkozy a besoin d’une aide élyséenne pour adoucir les peines encourues dans ses divers procès, ses proches rappellent que la séparation des pouvoirs n’est plus une blague, et ils pointent le maigre résultat ; les sentences des juges, il est vrai, ont surpris par leur dureté. D’autres, y compris chez les amis de longue date, soupçonnent que la complicité élyséenne facilite la multiplication des contacts internationaux. L’ancien président juge la remarque dérisoire, lui qui vivait autant de ses voyages à l’étranger pendant le quinquennat Hollande.

En revanche, il admet ne pas être insensible à la manière dont Emmanuel Macron se réclame de lui depuis le début du premier quinquennat - par exemple sur la valeur travail. Lors de leur premier déjeuner avec Brigitte Macron, en juillet 2017, la nouvelle première dame ouvrit ainsi la conversation: «Que ce soit clair: j’ai voté pour vous en 2007 et en 2012, et j’en suis fière!» Il apprécie.

Toute cette complicité lui a-t-elle permis de tirer Emmanuel Macron vers la droite? Par intermittence, oui. Mais ces derniers temps, le président en exercice n’en fait qu’à sa tête. Qu’il s’agisse de la réforme promise des retraites, de la récente composition du gouvernement, ou de la décision de créer «un conseil national de la refondation», lequel ne servira qu’à introduire plus de confusion «participative» dans une démocratie représentative fragile.

Au gouvernement, Emmanuel Macron a nommé une première ministre marquée à gauche, un nouveau ministre de l’Éducation qui pratique le «wokisme de salon»,comme l’a dit la semaine dernière dans Le Figaro Magazine Pierre-André Taguieff, une ministre de la Culture qui jure par le rapport Sarr-Savoye sur la restitution des œuvres africaines installées dans nos musées au temps des colonies. Nicolas Sarkozy, pourtant, n’a cessé de pourfendre la «déconstruction» de l’histoire de France. De tout cela, il ne s’alarme pas.

LR n’est plus «la droite populaire»

Car il y a aussi la stratégie. Et sur ce point, l’ancien avocat d’affaires et l’ancien banquier d’affaires sont comme des frères jumeaux. Ce sont des pragmatiques, qui déplacent les lignes partisanes en fonction des objectifs à atteindre. Pour l’un comme pour l’autre, la «triangulation» est le b.a.-ba de la politique. Aller chercher les électeurs du camp d’en face a été l’un des axes de conquête mais aussi d’exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy, qui a toujours revendiqué de «marcher sur les deux jambes».

Seule différence, mais de taille: Nicolas Sarkozy triangulait depuis la droite ; Emmanuel Macron triangule au carré, depuis le centre. De son côté, la droite s’est repliée. Nicolas Sarkozy pense que cette gymnastique de «l’élongation du muscle politique» lui manque. Il regrette le rétrécissement idéologique, qui ne peut mener, selon lui, qu’à l’échec électoral. «Il n’y a qu’une seule chose qui peut marcher: la droite populaire», nous dit-il. «Quand j’étais à la tête de l’UMP, puis de LR, tout le monde se côtoyait, nous prenions en permanence le risque du rassemblement, de Jean-Pierre Raffarin à Christine Boutin, de Nathalie Kosciusko-Morizet à Laurent Wauquiez.»

Ce dernier n’en a pas fait autant quand il a pris la tête de LR. Il a nommé François-Xavier Bellamy en tête de liste des européennes, un choix trop «sectaire» selon Nicolas Sarkozy. De même, il avait suggéré à Valérie Pécresse d’annoncer que Xavier Bertrand serait son premier ministre, et de prendre Guillaume Peltier en porte-parole. Elle ne l’a pas écouté.

La rupture, toujours

Enfin, l’ancien président prend sur la vie des partis une vue distante. Ils sont pour lui des nuages changeants sous le ciel hexagonal. Il rappelle que le chef de gouvernement n’est pas désigné par les partis. «Dans notre tradition politique, ce qui compte, c’est l’incarnation», conclut-il.

Or, il n’a été convaincu par aucune des tentatives de faire émerger un nouveau chef de LR. «J’ai toujours pensé que Laurent Wauquiez était celui qui avait le plus de talent. C’est à lui de savoir le concrétiser au service du collectif», nous dit-il. Il s’étonne que celui-ci n’ait pas pris son risque dans la bataille des législatives. Nicolas Sarkozy se souvient de l’avoir fait en 1999, lors d’un scrutin européen qui fut catastrophique pour la droite.

Ainsi en va-t-il de la vie des mouvements politiques: on s’essuie dessus ou on les porte au pinacle, en fonction des besoins. N’en a-t-il pas eu besoin pour gagner en 2007? Bien sûr. Il estime néanmoins que ce n’est pas le parti qui fait le destin présidentiel, mais l’expérience ministérielle. Que Giscard est devenu président par son appartenance au gouvernement, et non parce qu’il dirigeait les Républicains indépendants.

«Nous sommes un parti d’alternance, nous avons vocation à gouverner, et non à nous installer dans l’opposition stérile, et encore moins dans la démolition», prévient-il. Cet effort en vue de bâtir des passerelles n’est pas toujours récompensé. Son ancienne porte-parole, Catherine Vautrin, n’est pas devenue première ministre. Il avait aussi suggéré le nom de Christine Lagarde. Nicolas Sarkozy ne dit pas qu’il a eu raison à chaque fois. En 1994, son choix pour Édouard Balladur a été démenti par les électeurs.

«Je n’aime pas être enfermé»

Mais il tient avant tout à affirmer sa différence avec son camp, avec les siens, si telle est sa conviction. «J’aime les liens et la liberté, j’ai cette tension. Je n’aime pas être enfermé. Tout ça ne peut fonctionner que si c’est authentique. On m’a pardonné mon divorce, mon mariage, parce qu’à chaque fois, c’était sincère», nous dit-il, avant de nous rappeler, en reprenant les accents du tribun, tous les choix qu’il fit depuis qu’il est entré en politique: «Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait quand la majorité de mes amis pensaient le contraire. Quand je me suis présenté à la mairie de Neuilly, tout le monde était contre ; quand je me suis présenté au conseil général, tout le monde était contre ; quand j’ai accepté le ministère de l’Intérieur en 2002, tout le monde était contre ; quand je suis parti pour Bercy, tout le monde était contre ; quand j’ai quitté Bercy pour prendre l’UMP, tout le monde était contre ; quand j’ai voulu revenir au gouvernement, tout le monde était contre ; quand j’ai dit je ne serai candidat qu’au dernier moment, tout le monde était contre!»

Enfin, il ajoute: «Quand je suis revenu en politique en 2014, mes proches étaient d’accord, et ce n’est pas la meilleure décision que j’ai prise. Je ne suis pas plus intelligent que les autres, mais je ne raisonne pas comme les autres, vous savez pourquoi? Parce que je suis libre comme quelqu’un qui s’est fait seul. Quand je pense que Macron c’est la meilleure solution du moment, je le dis.»

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L'Humanité

Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

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Le Figaro

Pour avoir un cerveau en bonne santé, voici le régime alimentaire à suivre

NOS CONSEILS - Une des clefs pour protéger notre cerveau réside dans nos assiettes. Une neuroscientifique nous indique comment composer nos menus.

Avoir un cerveau en bonne santé, ça se travaille. Pour ce faire, les terrains à occuper sont nombreux : une bonne gestion du stress, une hygiène de sommeil irréprochable... et une alimentation quotidienne saine. Cette dernière est essentielle pour protéger notre santé mentale et optimiser nos fonctions cognitives, et «est à adopter dès le plus jeune âge et jusqu'à la fin de sa vie», annonce d'emblée la neuroscientifique Emilie Steinbach.

Sous le pseudonyme feedingmybrain, la doctorante en nutrition livre sur Instagram des conseils à appliquer au quotidien pour se maintenir en bonne santé, le tout étayé d'études scientifiques. Elle indique la marche à suivre pour soigner le cerveau comme il se doit.

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En vidéo, les aliments à privilégier pour mieux dormir

La neuroscientifique recommande d'opter, globalement, pour le régime méditerranéen. «De très nombreuses études ont montré l'influence positive de ce régime traditionnel sur divers aspects de la santé, dont celle mentale et cognitive», commente-t-elle. Selon Emilie Steinbach, ce mode d'alimentation est varié, diversifié, avec des produits frais et locaux, et qui change donc au fil des saisons.

Dans le détail des menus, force est de constater que le régime méditerranéen coche de nombreuses cases. Il est composé de beaucoup de légumes, de fruits, de légumineuses, de céréales complètes, d'huile d'olive et de poisson en quantité modérée. «Il contient aussi une quantité plus modérée de produits laitiers, occasionnellement des produits dits «carnés» et pas d'aliments ultra-transformés, poursuit la neuroscientifique. Il est source de nombreuses vitamines, minéraux, et acides gras insaturés et polyinsaturés, essentiels pour le cerveau. Enfin, il apporte des fibres, indispensables au bon fonctionnement de l'intestin, que certains appellent 'deuxième cerveau'».

Les glucides pour avoir de l'énergie

Trois nutriments sont à intégrer quotidiennement dans ses assiettes pour donner au cerveau ce dont il a besoin ; à commencer par les glucides. Le cerveau est un organe dit «énergivore», autrement dit, il a besoin de beaucoup de «carburant» pour pouvoir fonctionner correctement. «Il ne pèse que 2% de notre masse corporelle mais consomme jusqu'à 25% de l'énergie qu'on apporte à notre organisme», commente la spécialiste.

Son carburant de prédilection est le glucose, soit le sucre. Mais pas sous n'importe quelle forme. Le cerveau apprécie les sucres lents. «Ils permettent d'apporter de l'énergie plus lentement et donc, de faire carburer le cerveau plus longtemps et de manière plus stable, précise Emilie Steinbach. Cela bénéficie au sentiment d'énergie et à notre humeur, contrairement aux sources de glucides simples, qui peuvent entraîner ces fameux pics et rechutes brutales d'énergie.»

En pratique, on se tourne vers des aliments peu transformés. On consomme des céréales, complètes de préférence, comme le riz ou le sarrasin, ainsi que des légumes secs, comme les lentilles, les pois cassés ou encore les haricots. On ralentit la consommation d'aliments qui contiennent des sucres ajoutés. On évite aussi les boissons sucrées tels que les jus de fruits ou les sodas.

Les protéines pour une bonne communication neuronale

La consommation de protéines est également indispensable. Elles influencent notre comportement et notre façon de penser. «Elles sont composées entre autres, d'acides aminés, aux fonctions essentielles. Ces derniers sont précurseurs de certains neurotransmetteurs, qui permettent à deux neurones de communiquer entre eux, et peuvent être à l'origine des sensations de bien-être, de plaisir, d'énergie...», explique la neuroscientifique.

Dans l'assiette, on consomme des protéines animales mais avec modération : «La viande est source d'acides gras saturés, dont l'apport doit être modéré ; il semblerait qu'une consommation excessive ait des conséquences néfastes sur la santé cardiovasculaire et donc indirectement sur celle du cerveau», précise Emilie Steinbach. La spécialiste recommande ainsi de se tourner principalement vers une alimentation végétale, et de varier et combiner les différentes sources de protéines. On peut ainsi opter pour du couscous mélangé à des pois chiches, ou encore du riz complet avec des haricots rouges.

Les lipides pour la santé mentale

«Le mieux est de consommer ceux dits mono-insaturés ou polyinsaturés, nommés "bons gras" par certains», conseille la neuroscientifique. L'huile d'olive, les huiles de colza, cameline ou de lin, peuvent ainsi être utilisées en assaisonnement, et on peut glisser quelques noix dans nos menus. «Les deux types d'acides gras polyinsaturés dits 'essentiels' se retrouvent principalement dans le poisson, complète la spécialiste. Il est donc conseillé de consommer des petits poissons gras, une à deux fois par semaine, comme des sardines, du hareng ou du maquereau.

«Il a été observé dans certaines études que la consommation d'acides gras oméga 3 permet de réduire le risque de développer certaines maladies psychiatriques, comme la dépression», commente Emilie Steinbach.

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En parallèle du contenu de nos assiettes, une bonne hydratation est aussi essentielle pour que le cerveau fonctionne correctement. «Une déshydratation peut être la cause de maux de tête, de fatigue ou d'une chute de performance intellectuelle, mentionne Emilie Steinbach. Les vitamines et les minéraux permettent aussi à toutes les cellules de fonctionner correctement.»

Enfin, il convient de se rappeler que le mode de vie en général influence la santé du cerveau, et qu'il est donc à soigner. À commencer par la qualité de notre sommeil, «tout premier pilier de notre santé», selon la neuroscientifique.

La température de l'eau et la durée d'infusion idéales pour bénéficier des bienfaits du thé

Pour bénéficier des atouts santé du thé, la température de l'eau et le temps d'infusion sont essentiels. Deux spécialistes livrent la marche à suivre pour chaque variété.

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Si les aliments sucrés sont réconfortants, ils peuvent devenir de véritables drogues au quotidien. Deux experts expliquent comment déceler une dépendance et comment s'en débarrasser.

Le Figaro

Dinosaure : le plus grand prédateur d'Europe découvert sur l'île de Wight

Le Britannique Nick Chase, un collectionneur, a déniché quelques os sur l'île de Wight. Des chercheurs ont réussi à identifier la bête, un spinosaure bipède, qualifié de «super prédateur».

Plus de dix mètres de long et une tête de crocodile : les fossiles d'un dinosaure carnivore vieux de 125 millions d'années, probablement le plus grand prédateur ayant vécu en Europe, ont été découverts sur l'île britannique de Wight, selon une étude publiée jeudi 9 juin.

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C'est à un collectionneur local que la paléontologie doit la précieuse trouvaille, le Britannique Nick Chase, qui passa sa vie à fouiller les plages de cette île du Sud de l'Angleterre, parmi les sites plus riches d'Europe en fossiles de dinosaures. À partir des quelques os qu'il avait dénichés (vertèbres cervicales, caudales et sacrales notamment), des chercheurs de l'Université de Southampton ont réussi à identifier la bête, un spinosaure bipède, ce super-prédateur qui vivait au Crétacé inférieur (entre 145 millions et 100 millions d'années).

«C'était un animal gigantesque, dépassant les 10 mètres en longueur. Au vu de certaines de ses dimensions, il représente probablement le plus grand prédateur jamais découvert en Europe», selon Chris Barker, chercheur en paléontologie qui a dirigé l'étude parue dans la revue Peer J.

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Certes peu d'os de l'individu ont été jusqu'ici déterrés, mais «les chiffres ne mentent pas: il est plus gros que le plus gros des spécimens jamais trouvé en Europe», souligne-t-il auprès de l'AFP. Le puissant carnivore paraît en effet «encore plus grand» qu'un autre dinosaure prédateur découvert au Portugal en 2017, confirme Thomas Richard Holtz, un paléontologue de l'Université américaine du Maryland non impliqué dans l'étude.

«Comme des hérons»

L'exercice de comparaison des tailles reste cependant difficile au sein de ce monde disparu, rappelle Matt Lamanna, spécialiste des dinosaures du musée Carnegie d'Histoire naturelle (Pennsylvanie). Et le plus grand des spinosauridés n'était «probablement pas aussi massif» que le célèbre Tyrannosaurus-rex ou le Giganotosaurus. Le «spinosaure de White Rock» («pierre blanche», là où ses os furent trouvés), nom que les scientifiques espèrent pouvoir donner à une nouvelle espèce, arpentait les lieux il y a environ 125 millions d'années.

Il serait le plus «jeune» spécimen de la famille des spinosaures découvert en Grande-Bretagne, dont le fameux Baryonyx, l'un des protagonistes de la série de films «Jurassic Park». Cette famille est reconnaissable à sa tête allongée, comme celle des crocodiles, par opposition aux crânes carrés des T-rex. Certaines théories lient cette morphologie à leur mode de chasse, sur terre comme dans l'eau. «Ils étaient un peu comme des cigognes et des hérons, pataugeant et attrapant des poissons à la surface», explique Chris Barker.

Les fossiles du géant ont été découverts sur la côte sud-ouest de l'île, dans une formation géologique lagunaire qui a révélé une strate historique encore méconnue. «Elle nous aide à dépeindre les conditions de vie de ces animaux à cette époque», ajoute le chercheur.

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Sur cette île aux trésors, son équipe a déjà déniché deux nouvelles espèces de spinosauridés, dont le Ceratosuchops inferodios - baptisé «héron de l'enfer». La découverte du super-prédateur vient «renforcer nos arguments selon lesquels cette famille de dinosaures serait originaire d'Europe occidentale et s'y serait diversifiée, avant de se répandre ailleurs» à travers la planète, a ajouté Darren Naish, co-auteur de l'étude. «La plupart de ces fossiles extraordinaires ont été trouvés par Nick Chase, l'un des chasseurs de dinosaures les plus compétents, qui est mort juste avant l'épidémie de Covid», a commenté Jeremy Lockwood, de l'Université de Porthmouth, également co-auteur. Le collectionneur a toujours fait don de ses trouvailles aux musées, soulignent les paléontologues.

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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme
Le Figaro

Israël-Iran: la guerre secrète bat son plein

DÉCRYPTAGE - Cinq officiels iraniens ont disparu ces deux derniers mois dans des opérations attribuées au Mossad.

Tel-Aviv

Israël assène des coups tous azimuts à l’Iran en vertu d’une «nouvelle stratégie» annoncée par Naftali Bennett, le premier ministre. En moins de deux mois, cinq responsables iraniens ont été tués dans des conditions mystérieuses. Sur le front diplomatique, Naftali Bennett s’est précipité jeudi à Abu Dhabi, un nouvel allié de l’État hébreu lui aussi inquiet de la menace iranienne. Cette visite a eu lieu quelques heures après l’adoption d’une résolution de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne critiquant le «manque de coopération» de l’Iran en ce qui concerne le contrôle de ses installations nucléaires.

Dans ce climat de tension extrême, les autorités israéliennes ont pressé leurs ressortissants de faire preuve de la plus grande vigilance et d’éviter de se rendre en Turquie ou en Thaïlande, par crainte d’attentats iraniens en représailles à des assassinats attribués à Israël. Cet appel n’a pas été vraiment entendu par les touristes, qui passent outre bien que le bureau du premier ministre insiste sur l’existence d’un danger réel et immédiat. Les Iraniens ont effectivement des raisons de vouloir se venger à la suite d’une véritable série noire.

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En avril, un responsable des gardiens de la révolution, Mansour Rasouli, a été enlevé, selon les médias israéliens, à Téhéran et interrogé par des agents du Mossad avant d’être libéré. Il aurait notamment révélé des projets d’assassinats d’un diplomate israélien en Turquie, d’un général allemand en Allemagne et d’un journaliste français, dont le nom n’a pas été divulgué. Un communiqué du premier ministre israélien, sans entrer dans les détails ni revendiquer directement l’opération, a confirmé la mise en échec de ces trois projets.

Drone suicide

Peu après, le 22 mai, Hassan Sayad Khodayari, présenté comme un des cadres de l’unité 840 des gardiens de la révolution, chargée des «opérations à l’étranger», notamment des attentats contre des objectifs israéliens, juifs, occidentaux ou des opposants au régime - a été abattu à bord de sa voiture par deux hommes à moto à Téhéran. Peu après, un autre membre de cette même unité Ali Esmaelzadeh, un colonel s’est «suicidé», selon la version officielle iranienne, en se jetant d’un balcon. Mais selon des services de renseignements cités par des médias du Golfe, il aurait été éliminé par d’anciens collègues qui l’accusaient d’être une taupe israélienne.

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Un ingénieur a, pour sa part trouvé la mort lors de l’explosion d’un drone suicide dans un site militaire près de Téhéran. Enfin, un expert en matière de drones et de missiles, Ayoob Entezari, est mort empoisonné le 31 mai tandis que l’hôte qui l’avait invité prenait la fuite.

Les tentacules du terrorisme

Dans le passé, Israël a déjà eu recours à plusieurs reprises à des «éliminations ciblées» notamment contre Mohsen Fakhrizadeh, considéré comme le «père» du programme nucléaire, abattu dans sa voiture. L’opération a été attribuée au Mossad, qui ne revendique jamais ses actions.

Parallèlement, l’armée israélienne a accéléré ses préparatifs et multiplié les exercices d’entraînement y compris à Chypre. Objectif: se préparer ou, du moins, donner l’impression d’être fin prête à lancer des attaques contre des cibles nucléaires iraniennes. L’aviation a ainsi fait savoir qu’elle dispose désormais d’une nouvelle bombe plus compacte installée à bord des avions furtifs F-35 et non plus à l’extérieur, ce qui rendait ces appareils plus repérables par les radars. Cette innovation permet également de réduire le poids des bombes et de ne plus avoir à procéder à un ravitaillement en vol pour atteindre le territoire iranien.

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«Israël opère désormais contre les nombreux tentacules du terrorisme iranien, et plus seulement comme nous le faisions ces dernières décennies. Nous agissons partout, à tout moment et nous continuerons à le faire» a prévenu Naftali Bennett.

Le premier ministre a adopté un ton d’autant plus martial que son maintien au pouvoir est sérieusement menacé avec une coalition gouvernementale au bord de l’effondrement. Empêcher par tous les moyens l’Iran de se doter de l’arme nucléaire constitue un des rares objectifs de consensus pour la classe politique israélienne. Seules quelques voix, notamment dans le Haaretz, un quotidien d’opposition de gauche, mettent en garde contre toute illusion concernant les capacités d’Israël, quels que soient les moyens employés, de contraindre l’Iran à renoncer à ses ambitions nucléaires.

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Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

Le Figaro

Retraites, transition écologique, dividende salarié : les réformes seront lancées «dès cet été», annonce Macron

Le dividende salarié doit faire partie de la loi «pouvoir d'achat» promise pour l'été. La CFDT a prévenu qu'elle ne serait «pas disponible» pour discuter des retraites avant la rentrée.

Emmanuel Macron a précisé jeudi lors d'un déplacement dans le Tarn que les réformes promises durant sa campagne de réélection des retraites, du dividende salarié et de la transition écologique seraient lancées «dès cet été». «Dès cet été, il faut pouvoir enclencher quelques chantiers d'envergure» : «la réforme du dividende salarié», «le chantier de la retraite», «les grands projets de planification écologique», a énuméré le chef de l'État. «Dès cet été, je veux pouvoir faire voter une réforme sur laquelle je me suis engagé, celle du dividende salarié», a-t-il commencé.

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Le dividende salarié est une mesure avancée par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle pour permettre un meilleur partage des profits des entreprises en direction des salariés. Il fera partie du projet de loi «pouvoir d'achat», qui sera présenté en conseil des ministres après les législatives des 12 et 19 juin. Ce projet comprendra aussi des mesures comme «le bouclier tarifaire, continuer à bloquer les prix, le triplement de la prime Macron», avait détaillé la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire le 24 mai.

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La réforme des retraites en chantier

«Dès cet été aussi, il nous faudra lancer le chantier de la retraite», a martelé le chef de l'État, «de manière juste, progressive et concertée». Une réforme explosive qui doit porter à 65 ans l'âge de départ et entrer en vigueur à l'été 2023. Le ministre en charge du dossier, Olivier Dussopt, avait précédemment semblé écarter des discussions dès cet été. «Je pense que nous pouvons commencer cela au mois de septembre, au mois d'octobre», avait-il dit sur RTL le 24 mai. La CFDT a déjà prévenu : elle ne sera «pas disponible pour discuter des retraites pendant la période estivale».

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Enfin, le président de la République a déclaré vouloir «dès l'été», amorcer les «grands projets de planification écologiques» qui doivent mener la France à une neutralité carbone en 2050. Cette planification reposera sur «le renouvelable et le nucléaire et la sobriété énergétique» et «nos territoires auront un rôle clé». «Il nous faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort», a enfin affirmé Emmanuel Macron, dans un discours aux airs de bataille politique, à trois jours des législatives.

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Réforme des retraites : le nouveau leader de FO promet «la mère des batailles»

Frédéric Souillot défend un retour à la retraite à 60 ans, contre 62 aujourd'hui.

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Hôpital: faible mobilisation en attendant la «mission flash»

Essorés par le Covid, déçus par le «Ségur», inquiets pour l'été : neuf syndicats et collectifs tentaient aujourd'hui de relancer le mouvement social à l'hôpital.

Crise aux urgences : Brigitte Bourguignon annonce une série de «premières mesures»

La ministre, qui s'est exprimée ce mercredi au Congrès Urgences, veut permettre de surmonter un «été difficile» à l'hôpital, «sans attendre» les conclusions de la mission flash.

L'Humanité

Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
Le Figaro

La météo du vendredi 10 juin : du soleil et quelques averses

Le Figaro

À l’exception du Nord-Ouest, le soleil brille sur les trois quarts du pays, accompagné de températures estivales sur la moitié sud.

C'est un temps estival qui s'annonce pour ce vendredi 10 juin. Après la journée mitigée de jeudi, un grand soleil est attendu dès le matin sur toute la moitié sud du pays, selon La Chaîne Météo *. Le ciel est néanmoins davantage couvert sur les côtes de la Manche, avec quelques averses à prévoir dans les Hauts-de-France.

À lire aussiParlez-vous météo?

Le soleil gagne du terrain l'après-midi, tandis que de belles éclaircies se forment sur la moitié nord. Il continue néanmoins de pleuvoir en Normandie et sur la pointe bretonne. À noter également d'importantes rafales de mistral et de tramontane sur la Côte d'Azur. Les températures, quant à elles, sont en hausse par rapport à la veille.

La météo dans votre région

Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, de la grisaille est à prévoir dès le matin, en Bretagne et sur les plages normandes. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. Le temps reste mitigé l'après-midi, avec l'arrivée de quelques averses. Si les températures sont de saison, le ressenti reste néanmoins automnal. Il fera notamment 18°C à Brest et 22°C à Rennes.

Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le ciel est couvert le matin sur les Hauts-de-France, avec quelques averses à prévoir. Le soleil brille néanmoins en région parisienne, accompagné d'un léger voile nuageux. Les éclaircies gagnent du terrain l'après-midi, même s'il continue de pleuvoir en Seine-Maritime. Les températures, quant à elles, sont en hausse par rapport à la veille.

Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, de belles éclaircies se forment dès le matin, avec néanmoins quelques nuages gris à prévoir dans les Ardennes. Grand soleil et beau ciel bleu sont au programme dans la métropole lyonnaise. L'après-midi, le soleil gagne du terrain et brille dans tout l'est du pays, accompagné de températures estivales. Il fera notamment 24°C à Strasbourg et 25°C à Lyon.

Dans le Sud-Ouest, le soleil brille dès le matin sur le littoral atlantique, accompagné de quelques nuages dans les environs de Biarritz et de La Rochelle. Les éclaircies se dissipent l'après-midi pour laisser la place à un soleil particulièrement généreux. Les températures, comprises entre 24°C et 30°C, sont dignes d'un mois de juillet.

Dans le Sud-Est, la journée s'annonce ensoleillée. À l’exception des Alpes-Maritimes où quelques bancs de nuage peuvent se former, le soleil brille dès le matin sur la Côte d'Azur. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 80 km/h. Le beau temps se maintient l'après-midi, accompagné de températures estivales. Il fera notamment 30°C à Bastia et 32°C à Montpellier.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du jeudi 9 juin : grand soleil et belles éclaircies

De belles éclaircies se forment sur une majeure partie du territoire, accompagnées de températures plus ou moins de saison.

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La météo du mardi 7 juin : nuages au nord de la Loire, soleil dans le Sud-Est

Mistral et tramontane se lèvent ce mardi et vont souffler jusqu'à vendredi. Avec le soleil et la chaleur, cela va accentuer la sécheresse et le risque d'incendies de forêt.

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La météo du mercredi 8 juin : orages et pluies copieuses

À l’exception des régions méditerranéennes, d'importantes pluies tombent sur une majeure partie du territoire, accompagnées de quelques orages dans l'après-midi.

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Le Figaro

Cancer: succès prometteur d’une immunothérapie à un stade précoce

Pauline Fréour

DÉCRYPTAGE - Six mois après le traitement, plus aucune tumeur n’était détectable par IRM, tomographie, endoscopie et biopsie pour les 14 patients atteints d’une forme spéciale de cancers du rectum.

Une aussi bonne nouvelle en oncologie relève a priori du jamais-vu. Un traitement d’immunothérapie a, à lui seul, permis de guérir les quatorze patients d’un essai clinique conduit par le Memorial Sloan Kettering Cancer Center à New York. Les résultats, publiés dans le New England journal of Medicine (NEJM) et présentés au congrès américain d’oncologie à Chicago il y a quelques jours, sont aussi spectaculaires que réjouissants: six à vingt-cinq mois après l’arrêt de leur thérapie, les malades, atteints d’une forme spéciale de cancers du rectum, ne présentent plus aucune trace de tumeur.

«C’est un grand pas en avant pour les patients», s’est réjoui le Dr Luis Diaz, coauteur de l’étude. Actuellement, le traitement standard des cancers du rectum sans métastases se compose d’une chimiothérapie et de radiothérapie pour réduire la taille de la tumeur, puis de chirurgie. Les séquelles de l’opération peuvent s’avérer difficiles à vivre pour les malades, avec des répercussions sur le fonctionnement digestif, la sexualité, la fertilité, la douleur… Parfois, ce traitement préliminaire est si efficace que la tumeur n’est plus décelable et le patient reste sous surveillance, pour ne pas passer à côté d’une réémergence possible du cancer. Dans un essai présenté en 2020, un patient sur deux échappait encore à l’ablation du rectum trois ans après le traitement.

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Mais 5 à 10 % des patients, dont le cancer est dit MMRD, répondent mal à la chimiothérapie et à la radiothérapie. En revanche, leur tumeur, qui a la particularité de présenter de très nombreuses mutations génétiques parce qu’elle ne «répare» pas les erreurs de copie de l’ADN, est sensible à l’immunothérapie. Ce sont ces patients qui étaient visés dans l’essai new-yorkais. L’un des médecins de l’étude avait déjà prouvé que l’immunothérapie était bénéfique pour des patients porteurs de cette anomalie génétique et souffrant de cancers métastasés. L’objectif, cette fois, était de mesurer son impact à un stade plus précoce, sur des tumeurs non métastasées, contre lesquelles le patient n’avait encore reçu aucun traitement.

Parvenir à un tel résultat, avec 100% des patients qui n’ont plus besoin de chirurgie, c’est inimaginable

Le plan initial consistait à faire suivre aux patients une cure d’anticorps monoclonaux (dostarlimab) par intraveineuse, toutes les trois semaines pendant six mois, avant d’enchaîner si nécessaire sur le traitement de référence (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie). Mais six mois après le traitement, le cancer était indétectable par IRM, tomographie, endoscopie et biopsie pour les 14 patients, et continue de l’être avec parfois vingt-cinq mois de recul.

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La clé du succès de l’immunothérapie: permettre au système immunitaire du patient de se «retourner» contre son cancer. Les cellules tumorales ont ceci de particulier qu’elles réussissent à se masquer face à nos défenses en bloquant le mécanisme de reconnaissance des lymphocytes T. Pour ce faire, certaines tumeurs produisent des protéines PD-L1, qui se fixent sur les protéines PD1 à la surface des lymphocytes et les rendent inactifs. L’anticorps monoclonal employé dans cet essai, dit anti-PD1, lève ce frein, permettant de nouveau aux lymphocytes T de jouer leur rôle de «soldat» assurant la défense de l’organisme contre les intrus. «Et comme les tumeurs MMRD sont porteuses de nombreuses mutations génétiques, elles produisent en parallèle des néoantigènes qui tendent à faire réagir puissamment notre système immunitaire», détaille Patricia Kannouche, directrice de l’unité Intégrité du génome et cancers CNRS/Gustave-Roussy. «Parvenir à un tel résultat, avec 100 % des patients qui n’ont plus besoin de chirurgie, c’est inimaginable», poursuit la biologiste. Même enthousiasme chez le Pr Michel Ducreux, chef du service d’oncologie digestive à l’Institut Gustave-Roussy, qui juge ces résultats «extrêmement prometteurs».

Prix élevé

Autre atout de l’immunothérapie: elle est mieux tolérée que la chimiothérapie. Elle présente, en revanche, un obstacle non négligeable à sa généralisation: son prix élevé. Pour l’instant, le dostarlimab, autorisé en France sous le nom Jemperli, a reçu un avis défavorable à son remboursement en cas de cancer de l’endomètre par la Haute Autorité de santé. Mais un autre anticorps monoclonal anti-PD1, le pembrolizumab, est pris en charge dans plusieurs cancers, à raison de 2647 euros l’injection.

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Dans un éditorial accompagnant l’étude dans le NEJM, la Dr Hanna Sanoff, du Centre de cancérologie de Caroline du Nord, salue des résultats «sources d’un grand optimisme». Elle rappelle toutefois que les patients répondant très bien à l’alliance de la chimiothérapie et de la radiothérapie sont malgré tout 20 % à 30 % à voir leur tumeur réapparaître au bout d’un certain temps. «On ignore encore combien de temps il faut pour pouvoir conclure qu’une excellente réponse au dostarlimab équivaut à une guérison», résume-t-elle.

Les chercheurs du Sloan Kettering Memorial Cancer Center, qui poursuivent l’essai avec d’autres patients atteints de tumeurs rectales, se préparent également à tester le traitement sur d’autres tumeurs MMRD affectant le pancréas, l’estomac et la prostate.

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Peut-on vraiment rater sa vie?

PSYCHOLOGIE - S’ils dépendent des objectifs de chacun, les regrets exprimés au soir de sa vie seraient toujours un peu les mêmes.

Mal de dos: les anti-inflammatoires en question

DÉCRYPTAGE - Une étude soulève la question de leur responsabilité dans la chronicisation du mal de dos.

Covid-19: pourquoi il reste intéressant de vacciner les enfants

DÉCRYPTAGE - La vaccination contre le Covid-19 est recommandée pour les enfants de 5 à 11 ans à risque de formes graves. Mais pour les autres, la formulation est moins claire.

Le Figaro

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Margaux Benn

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Envoyée spéciale à Bakhmout et Kryvyï Rih

Il y a un peu plus de trois mois maintenant, Vadym - dont le nom a été modifié - résidait et travaillait en France en tant qu’ouvrier. «Je vivais tranquillement avec ma famille, je gagnais correctement ma vie… J’étais un gars ordinaire», relate-t-il au coin d’une échoppe dans le marché ouvert de Bakhmout, une ville proche du front dans la région de Donetsk, dans le Donbass. Puis, la Russie a envahi son pays.

Alors, il a tout quitté pour se rendre utile en Ukraine. «J’ai choisi de m’engager comme volontaire dans l’armée, car pour moi, ça tombait sous le sens: il y avait la guerre, alors il fallait se battre», explique le père de famille qui, à l’époque, n’avait jamais manié une arme de sa vie. Son récit est entrecoupé par le vacarme des bombardements qui résonne tout autour.

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«C’était l’horreur»

Il est rentré en Ukraine quelques jours après le début de l’invasion russe, «pour aider comme je le pouvais». Pas au sein d’une unité d’aide logistique: «je voulais me battre. J’avais tant de colère contre les envahisseurs qu’elle a surpassé la peur», témoigne cet ouvrier qui, avant la guerre, n’avait aucune expérience de combat. Sachant qu’il ne pourrait pas acquérir les compétences nécessaires pour être utile sur un front trop dangereux, il a choisi, tout comme de nombreux autres volontaires ukrainiens, de s’engager au sein d’une unité avec laquelle il garderait les checkpoints, dans sa région natale de l’ouest du pays.

On nous a accusés d’avoir quitté nos positions sans en avoir reçu l’autorisation. Impossible de prouver que notre chef était partant

Puis, sa section d’une trentaine de personnes a été envoyée près de Sieverodonetsk, au Donbass, où Moscou concentre son offensive après avoir subi de lourds revers dans les régions de Kiev et Kharkiv. «C’était l’horreur», lâche Vadym. «Nous n’avions suivi qu’un jour et demi d’entraînement, et n’étions munis que d’une Kalachnikov chacun. En face, il y avait les chars et l’artillerie russes, sans parler de leur aviation, qui nous bombardait en permanence.» Le regard de ce père de famille au visage rond se perd. Son téléphone sonne: son épouse, Valentina, apparaît par vidéomessagerie. Elle dit qu’elle s’inquiète. Quand pourra-t-il rentrer à la maison? Il n’en sait rien, élude la question. S’éloigne un peu pour discuter plus longuement.

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Son ami Hleb - qui n’a pas non plus souhaité que son vrai nom soit divulgué - reprend: «Nous avons fini par persuader le commandant de notre unité qu’il fallait se retirer: plusieurs hommes étaient morts, et nous allions nous faire décimer. Il a fini par acquiescer. Quand nous avons commencé à nous retirer, nous étions une trentaine, à bord de plusieurs véhicules. Mais à mesure qu’ils étaient détruits ou que les roues crevaient, on a dû s’entasser dans les véhicules qui restaient. On s’est littéralement superposés les uns sur les autres». Peu après leur départ de la tranchée, leur commandant est tué. «À l’arrivée, on nous a accusés d’avoir quitté nos positions sans en avoir reçu l’autorisation. Impossible de prouver que notre chef était partant. On nous a ordonné de retourner immédiatement combattre, sans quoi nous serions formellement mis en cause pour refus d’obtempérer», raconte Hleb.

Ce sont des civils, sans expérience ni quasiment aucune formation qui ont été envoyés au carnage par leurs supérieurs

Sur la trentaine d’hommes, 23 refusent. Depuis le 31 mai, ils doivent rester à Bakhmout, où Le Figaro les a rencontrés. Leur cas est examiné par la Cour régionale de la région de Donetsk, qui avait fermé ses portes au début du conflit mais vient de recommencer à fonctionner partiellement. «Nous faisons tout par vidéoconférence», précise Volodymyr Skorobohadko, l’un des deux avocats du cabinet qui représente les accusés. Depuis leurs bureaux dans la ville de Kryvyï Rih, au centre du pays, ils travaillent à distance: dans le Donbass, les bombardements s’accentuent. Ils n’ont jamais rencontré leurs clients en personne: si ces derniers quittent Bakhmout, ils seront accusés de désertion, passible d’une peine de prison. Pour l’instant, ils n’encourent qu’une amende. Le juge, lui aussi, travaille depuis un endroit sécurisé. «C’est compliqué de suivre l’affaire. Sur place, nos clients n’ont pas un bon réseau téléphonique ou internet et doivent souvent s’aventurer dans des zones dangereuses, à portée d’artillerie, pour nous appeler», explique Me Skorobohadko. Les familles, quant à elles, sont si inquiètes qu’elles ne cessent d’appeler le cabinet: «Rien que ce matin, j’ai manqué 35 appels. J’ai demandé à ma secrétaire de prendre les messages, car sinon, je ne ferais que cela de mes journées», ajoute l’avocat.

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La défense repose sur une considération principale: «La décision de se retirer du front était justifiée, car c’était une question de vie ou de mort. Même si leur commandant leur avait ordonné de rester, ce qu’ils réfutent, cela aurait été criminel», explique M Skorobohadko. Le cabinet a déjà travaillé sur plusieurs affaires impliquant l’armée. «On ne remet pas en cause la politique du gouvernement, qui fait ce qu’il peut pour contrer, avec les moyens du bord, une invasion de la part d’une des plus grandes armées du monde. L’idée d’ouvrir à tous la possibilité de s’engager était, à mon sens, nécessaire», souligne son collègue Me Dmytro Serheïenko.

Sans expérience ni formation

Il estime que la nécessité d’envoyer les combattants les moins entraînés au front est liée au fait que l’armée ukrainienne n’a pas assez d’effectifs et d’armes lourdes pour contrer l’ennemi dans la durée. «Avec l’équipement nécessaire, il serait plus facile de n’envoyer au front que les meilleurs soldats.» En revanche, poursuit-il, «le problème est que non seulement une grande partie des recrues ayant rejoint l’armée depuis le début de la guerre est sous-entraînée, mais aussi que certains officiers sur le terrain ne sont pas aptes à commander, reflétant des dysfonctionnements antérieurs au début de la guerre», explique Me Serheïenko.

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D’autant qu’à l’origine, les volontaires engagés dans l’armée régulière et la Défense territoriale (une organisation de volontaires civils armés, créée après le début du conflit et qui a été intégrée à l’armée régulière) étaient censés être affectés à leur région d’origine. Or, le 3 mai, une nouvelle loi a été adoptée qui permet à la hiérarchie militaire d’envoyer des unités de l’armée et de la Défense territoriale dans des régions autres que les leurs. Y compris sur le front. «À cause de cette loi, de nombreux combattants volontaires engagés au sein de l’armée ou de la Défense territoriale, à peine formés au maniement des armes, ont été envoyés contre leur gré dans des situations où ils n’auraient jamais dû se trouver. Nos clients, par exemple, sont victimes de traumatismes physiques et psychologiques. Ce sont des civils, sans expérience ni quasiment aucune formation qui ont été envoyés au carnage par leurs supérieurs», poursuit-il.

«Cette nouvelle loi, et les situations qu’elle a engendrées, vont probablement avoir un impact négatif à moyen et long terme: la confiance en l’État et en l’armée risque de s’éroder, de nombreuses personnes risquent de regretter de s’être engagées et d’entretenir un ressentiment envers l’institution militaire», avance Me Dmytro Serheïenko. Les avocats échangent avec des confrères dans d’autres régions, qui disent avoir eu vent de plusieurs autres cas similaires à celui de leurs 23 clients. «Il existe déjà une certaine méfiance de la part de ces nouveaux soldats pour les institutions: tous me disent, par exemple, que s’ils vont voir un médecin militaire ou un supérieur, il leur dira: tu as deux bras deux jambes, tu peux donc aller au front.»

Il s’interrompt: la mère de l’un des soldats vient d’appeler, en panique. Le groupe aurait été amené de force au front. Mercredi, deux jours après cet entretien, Vadym confirmait au Figaro que le groupe a été envoyé dans une ville sur le front soumise à des bombardements particulièrement intenses, et où les rares habitants qui n’ont pas fui se cachent dans des abris. Il précise qu’ils ont été amenés pour être déployés dans une autre section de leur choix. Ou bien pour être traités dans une clinique militaire s’ils le veulent. «Leur hiérarchie tente sans doute de régler ce litige à l’amiable, sans avoir à laver son linge sale en public», avance Me Skorobohadko. Au sein du groupe, trois sont blessés: ils auraient, selon Vadym, été tabassés par l’un de leurs supérieurs. L’un des hommes aurait le nez cassé.

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«Selon la loi, les gens qui ont rejoint les forces armées ou la Défense territoriale, qui est intégrée à l’armée, font partie de celle-ci. Ils doivent obéir aux ordres tout comme n’importe quel militaire de carrière», justifie Mykola Bielieskov, spécialiste des questions militaires auprès de l’Institut national pour les études stratégiques, un organisme gouvernemental. «En rejoignant les forces armées, certains s’imaginaient peut-être rester à l’arrière… Mais c’est une logique étrange. Il est normal qu’en temps de guerre, les forces armées défendent les endroits qui sont attaqués: en l’occurrence, le Donbass ou encore la région de Kharkiv. La loi du 3 mai a simplement donné un cadre juridique à un processus normal, et même nécessaire.»

Au même titre que les avocats, Mes Skorobohadko et Serheïenko, le chercheur convient toutefois, que «de mauvaises décisions ont peut-être pu être prises, ponctuellement, par des commandants de section: par exemple, envoyer des personnes inaptes ou sous-entraînées au combat. Mais en temps de guerre, il est normal que des choses comme celles-ci se déroulent.»

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Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.

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Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.

Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.

La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.

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Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.

Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.

Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...

Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.

Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.

Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.

... et dans le Sud, à Kherson

Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.

Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.

Le contrôle russe du sud de l'Ukraine

Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.

L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.

La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.

De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.

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Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.

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Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.

Échec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.

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Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.

Un recours croissant à l'artillerie

Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.

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Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.

À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.

Une forte résistance ukrainienne

Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.

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Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.

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REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Le Figaro

Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?

Le Figaro

Certains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.

Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.

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Comment donner sa procuration ?

Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.

Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.

L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.

Comment choisir son mandataire ?

Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.

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Où trouver votre numéro d'électeur ?

Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.

Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?

Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.

Comment faire si vous êtes à l'étranger ?

Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.

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Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

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Le Figaro

«Législatives 2022: un silence assourdissant»

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Dans le brouillard électoral, il est une certitude: les abstentionnistes formeront dimanche le premier parti de France. Faut-il s’en étonner? Nullement. Faut-il s’en inquiéter? Absolument. Entre les déçus et les mécontents, les indifférents et les incompétents - certains estiment n’être pas qualifiés pour s’exprimer! -, les profils des pêcheurs à la ligne sont certes variés. N’empêche, l’abstention, qui touche à présent tous les scrutins, est devenue la plus sonore des opinions. Elle est un silence assourdissant, qui traduit moins une désinvolture qu’un cri, moins un empêchement qu’une volonté de dire son fait au personnel politique. Signe de défiance et de colère, ce refus de vote est le résultat de décennies de promesses non tenues de la part des représentants élus. Mais pas seulement!

Avec l’instauration du quinquennat et l’organisation des législatives dans la foulée de la présidentielle, l’élection des députés a perdu de sa singularité, voire de son intérêt. Mais, cette année, hors le battage médiatique de Jean-Luc Mélenchon, la campagne a surtout brillé par son atonie. Les appels à la mobilisation des uns et des autres, ces derniers jours, sont pathétiques. Le président de la République a tout fait pour enterrer le rendez-vous des deux prochains dimanches: l’abstention, particulièrement forte chez les jeunes et dans les catégories populaires, l’avantage plutôt. S’il obtient une majorité absolue, sa victoire sera plus tactique que politique, ce qui manque pour le moins de panache. Quant à Marine Le Pen, elle est partie au combat avec un esprit défaitiste incompréhensible après son score à la présidentielle.

On entend que la démocratie représentative serait épuisée, car elle ne correspondrait plus à l’époque, celle des réseaux sociaux. Peut-être, mais on ne peut pas dire que la démocratie participative, sur le mode des conventions citoyennes, ait fait ses preuves sous le précédent quinquennat. Et le futur Conseil national de la refondation imaginé par Emmanuel Macron ne laisse rien présager de bon. Confier l’avenir de la France à des citoyens tirés au sort est une drôle de façon d’encourager les Français à aller voter aux législatives.

Benjamin Morel: «La défaite de Manuel Valls est le résultat d'un parachutage raté»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Investi par la majorité présidentielle dans la 5ème circonscription des Français de l'étranger, Manuel Valls a annoncé sa défaite dès le premier tour. L'échec tient davantage à la mauvaise implantation locale du candidat qu'à la personnalité de l'ex-socialiste, analyse Benjamin Morel.

«Les principes du Conseil national de la résistance étaient à l'opposé de l'idéologie dominante actuelle»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, auteur d'un ouvrage lumineux sur Georges Bidault, une figure de la résistance, le CNR créé en 1943 était motivé par le seul patriotisme. Il se caractérisait par son héroïsme et son désintérêt partisan, écrit l'historien.

«Il est urgent de réinvestir dans notre Défense face à l'ampleur de la menace»

FIGAROVOX/TRIBUNE - La Défense a été la grande absente de l'élection présidentielle, déplore le député LR Jean-Louis Thiériot. Pour lui, la capacité à «gagner la guerre avant la guerre», c'est-à-dire à l'éviter, mérite de relever d'un «quoiqu'il en coûte» de la sécurité.

Le Figaro

La France métropolitaine gagne 3000 km de côtes

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INFOGRAPHIE - La limite entre la terre et la mer vient d’être recalculée. Des mesures plus précises allongent le littoral de plus de 3000 km.

Charles LescurierService Infographie

Des côtes infinies. Quelle est la longueur de la côte française ? Si l’on en croit le mathématicien Benoît Mandelbrot, elle est infinie, comme les contours des nuages, les villosités intestinales ou le périmètre d’une feuille de fougère. Car ces structures sont fractales, elles se répètent quelle que soit l’échelle. Le chaos des baies, des criques, des pointes se redessine de la même façon, si l’on s'en approche ou si l'on s'en éloigne, si l'on zoome ou dézoome. Ainsi, plus l'unité minimale de mesure est petite, plus la longueur mesurée est grande.

Une limite dictée par la marée

C’est avec une précision de l’ordre de 5 m que la limite terre-mer vient d’être recalculée par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) et le Shom (Service hydrographique et océanographique de la marine). Elle se définit par la hauteur du niveau de la mer lors des grandes marées de coefficient 120, dans des conditions météorologiques normales, sans vent ni dépression. C’est la limite haute du rivage. Elle remplace l’ancien référentiel Histolitt devenu obsolète. Cette avancée s'est faite grâce aux développements des levés laser topographiques et bathymétriques et aux progrès dans l’analyse des données géographiques.

Un gain de 3 000 km

Ce détourage rigoureux jusqu’au fond des baies, des estuaires et des lagunes fait gagner 3 083 km aux côtes métropolitaines qui passent de 14 576 km à 17 659 km. Le pourtour Manche-Atlantique s’étend maintenant sur plus 11 000 km et le bord méditerranéen sur plus de 6 000 km. Le Finistère, avec son littoral très découpé, reste le département dont le linéaire côtier est le plus long, augmentant de 319 km. Dans le même temps, environ 33 000 îles ou îlots de plus de 10 m2 ont été comptabilisés.

La longueur côtière gagnée par les départements

Des impacts réglementaires

Ce relevé de meilleure résolution redessine les contours administratifs du bord de mer puisqu’il sert de référentiel à l’État pour la prise d’arrêtés, la matérialisation du domaine public maritime ou l’établissement de règles de navigation, avec des conséquences en matière de normes de sécurité, de qualification et de régime social des personnels… La limite terre-mer est aussi utile pour délimiter les aires marines protégées.

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Le Figaro

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Le Figaro

«Méditerranée, le parfum des jours heureux» : le nouveau numéro du magazine Figaro Voyage

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Redécouvrir Cythère ou l'archipel des Élaphites, s'offrir des escapades en van, mais aussi une sélection pointue de nouveautés hôtelières, d'expériences et d'itinéraires pour l'été... 148 pages de rêves et d'évasion à travers le monde, à retrouver en kiosque et en ligne dès aujourd'hui.

Bénédicte Menu

L'âme de fond … L'édito de Bénédicte Menu, rédactrice en chef.

Un vif débat a animé notre rédaction au moment de choisir la couverture de ce numéro du Figaro Voyage. Pour certains, il fallait à tout prix qu'elle soit bleue… « Des flots bleus, un ciel infini, c'est ça, la Méditerranée. C'est ce que tout le monde veut voir, et revoir encore. » Sommes-nous comme Mallarmé (« Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! »), sous l'emprise du sortilège céruléen ? C'est qu'ils ont quelque chose d'absolu, ce firmament du Sud et son Grand Bleu liquide. Ensemble, se confondant à l'horizon, ils sont notre éternel été…

Peut-on résumer cet enchantement en un seul cliché bleu ? Voire en un seul paysage ? Savant biographe de la Méditerranée, l'historien et académicien Fernand Braudel ne nous le pardonnerait pas qui, à la question « Qu'est-ce que la Méditerranée », répondait « Mille choses à la fois ». Tantôt cruelle, tantôt calme, tantôt agitée, tantôt bienveillante… Cette mer étymologiquement « entre les terres » est tout à la fois plurielle et unique. Ce bassin merveilleux porte tant d'histoires, tant de rêves… Et nos souvenirs, aussi. Gorgés de rires d'enfants, de découvertes, d'insouciance et de douceur de vivre. Aussi avons-nous finalement choisi pour cette couverture les tons chauds de l'émotion. Le parfum des jours heureux dans l'or d'une fin d'après-midi d'été…

Où vous emmener ensuite ? Là encore, nous avons osé le pas de côté. Plutôt que les Cyclades, voici Cythère, berceau d'Aphrodite et pourtant si discrète. Plutôt que la Costa Brava ou Ibiza, voici Formentera. En Croatie, nous nous sommes laissé envoûter par les îles Élaphites. L'Italie des Marches, c'est Emanuele Scorcelletti, le photographe, qui vous la contera. Et notre Sud ? Nous le situerons, cette fois, en Narbonnaise.

Quant à la Grande Bleue du large, qui mieux que l'apnéiste Guillaume Néry et le photographe Greg Lecoeur, tous deux Niçois et profondément épris d'elle, pour nous en dévoiler les trésors ? Et les fragilités dont il faut se soucier… « On laisse sur le rivage la gravité qui arrime au sol et l'orgueil qui fait perdre pied », écrit Néry évoquant le bain de mer. « On nage […], le cœur est heureux, l'âme renaît. » En Méditerranée, Mallarmé aussi avait ressuscité.

Au sommaire de ce spécial Méditerranée

  • Grèce : Cythère, une beauté céleste
  • Croatie : îles Élaphites, l'archipel inattendu
  • France : Narbonnaise, nature occitane
  • Espagne : Formentera, un rêve éveillé
  • Hôtellerie : d'Ibiza à Mykonos, où poser vos valises
  • City guide : Balades gourmandes à Nice, Barcelone et Venise
  • Portfolio : Guillaume Néry et Greg Lecoeur, une ode à la Grande Bleue
  • To do list : 12 expériences pour redécouvrir le Sud
  • Flâneries : Italie, les Marches d'Emanuele Scorcelletti

ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO :

  • Tendances, hôtels, rencontres... Nos coups de cœur à travers le monde
  • Portraits : six créateurs nomades à suivre
  • Expo-philo : faut-il voyager pour être heureux ?
  • Inédit : toutes voiles dehors avec Jean-Louis Étienne
  • S'évader pour créer : les stages en France et en Europe
  • Circuits initiatiques : à la rencontre des artisans d'Asie
  • Balnéaire, bien-être, famille : nos bonnes pioches
  • Enquête : tout ce qu'il faut savoir sur le yachting

Le Figaro Voyage printemps-été 2022, 8,50 €.

En vente en kiosque et en ligne sur boutique.lefigaro.fr
L'Humanité

Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine

Reportage

Dans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage

Vadim Kamenka

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »

Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».

Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».

Le retour du concept de guerre préventive

Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.

Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète

Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).

Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.

Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.

Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).

Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre

Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.

Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).

Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue

Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.

Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.

Guerre en UkraineRussiesanctions économiquesmoscou
L'Humanité

Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »

Entretien

Pour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.

Vadim Kamenka

Peut-on encore espérer un cessez-le-feu ?

Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.

Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.

Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?

Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.

Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?

La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.

Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?

Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.

Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.

Russiepaixmouvement de la paixGuerre en Ukraine
Le Figaro

Fête des pères : 10 idées cadeaux jardin

Jardinier, bricoleur, astronome : selon son profil et ses passions, voici une série d'idées pour le combler le dimanche 19 juin 2022.

Fête des pères: un homme, un parfum

Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.

Fête des pères 2022: quelle est l’origine de cette tradition?

Ce dimanche 19 juin 2022, les papas seront à l'honneur. Mais qui a inventé la Fête des pères? Cette fête remonte aux années 50 et nous vient d'une opération commerciale.

Ces écrivains qui ont fêté leur père par leurs mots

QUIZ - QUIZ - Le Figaro redécouvre les citations littéraires qui glorifient la figure paternelle.

En images : Gigi Hadid, Diane Kruger, Guillaume Canet... Ils célèbrent la Fête des pères sur Instagram

Des hommages pleins d'amour et d'humour

Un cadeau de fête des pères original en quelques clics !

À seulement un jour de la fête des pères, vous n’avez toujours pas trouvé le cadeau idéal pour votre papa ? Pas de panique, MyVitibox vous propose un cadeau vin original, durable et responsable de dernière minute grâce à un abonnement vin.

Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute

Il n'est pas encore trop tard ! Envie d'un cadeau horloger de dernière minute ? Voici quelques idées à tous les prix à offrir ou s'offrir sans attendre.

Notre sélection de cadeaux très gourmands pour la Fête des pères

Chocolat, déco, tireuse à bière, four à pizzas...

La fête des pères s’annonce sous un arc-en-ciel de couleurs radieuses

EN IMAGES - À rebours d’une période monochrome, de l’orange au rose, une palette d’artistes a inspiré cette sélection de cadeaux à tous les prix.

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Fête des pères : nos idées de cadeaux pour un voyageur esthète

SHOPPING - Pièces nomades made in France pour un week-end au vert ou objets vagabonds inspirés du Japon, voici la sélection 2021 du Figaro Voyage pour des papas globe-trotteurs exigeants.

Fête des pères : six échappées de dernière minute sur le bassin méditerranéen

Le 20 juin, les pères seront à l’honneur dans tout l’Hexagone. Pour leur faire plaisir, on leur offre un peu de sérénité, loin des foules et du bruit du monde… Pour un week-end les pieds dans le sable.

L'Humanité

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

Histoire de la semaine

Plus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.

Vadim Kamenka

Volnovakha, envoyé spécial.

Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.

« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.

 Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »

Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité

L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.

À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk

L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.

Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.

Tenir jusqu’au dernier patient soigné

Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.

Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »

Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR

L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.

En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.

Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.

Les ombres de 2014

Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).

Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.

« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »

Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.

Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.

À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.

Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».

« On craint une crise sanitaire »

En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.

Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.

Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk
Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Le rapport de Jean-Luc Mélenchon aux forces de l'ordre, la campagne législative de Marine Le Pen, et les mauvaises prévisions pour la majorité étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Emilie Zapalski, communicante politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Guillaume Tabard, rédacteur en chef et éditorialiste politique au Figaro, de Marie-Cécile Renault, journaliste au service Économie du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

À lire aussiGuillaume Tabard: «De l’élan de la Nupes à l’échec de Valls, le regrettable croisement des gauches»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?», «Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?» et «Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?»

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?

Les mots marquent la première polémique de la campagne côté Nupes. Dans un tweet ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que «la police tue» après la mort d'une jeune femme samedi à Paris. Mardi matin, sur France Inter, le leader Insoumis, malgré les critiques de l'opposition, s'est défendu d'avoir «monté le ton» pour fustiger «l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande». À cinq jours du premier tour des législatives, cette phrase a-t-elle été utilisée d'une manière inopinée ou relève-t-elle de la stratégie électorale?

Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?

Alors que Jean-Luc Mélenchon mène une campagne tambour battant, l'autre pôle de radicalité de l'échiquier politique, lui, livre une bataille atone et sans fracas. Depuis plusieurs semaines, le parti à la flamme l'a indiqué : il n'aura pas la majorité absolue et Emmanuel Macron disposera très probablement d'une assise parlementaire. Comment peut-on expliquer cette stratégie alors que Marine Le Pen a rassemblé 41,45% des voix au second tour ? A-t-elle laissé involontairement le monopole de l'opposition à Jean-Luc Mélenchon ?

Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?

C'est la grande question qui agite l'Élysée depuis quelques jours : et si le président de la République n'avait pas de majorité sur laquelle il s'appuierait pour faire appliquer son programme ? Dans les dernières études d'opinion, la coalition «Ensemble» ne pourrait obtenir qu'une majorité relative face à la poussée électorale de la Nupes, promise à environ 200 députés. Voire plus. Un scénario pas impossible et qui ferait prendre au deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron un tournant inédit.

» Voir l'émission du mardi 7 juin :

«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»

Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».

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Nicolas Bouzou: «M. Mélenchon ne comprend pas l’économie»

ENTRETIEN - L’économiste estime que la vision de départ de la Nupes «est tout simplement fausse».

Législatives : Emmanuel Macron peut-il refuser de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?

LA VÉRIFICATION - «Si bonhomme tu vas le nommer !», a lâché l'insoumis Manuel Bompard en réponse à Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président».

L'Humanité

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Décryptage

Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

Vadim Kamenka

Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

Les objectifs ont-ils évolué ?

Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

Guerre en UkraineUkraineRussieÉtats-Unis
Le Figaro

Jesper Petersen, résistant linguistique

PORTRAIT - Ministre social-démocrate de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au Danemark, il a renforcé l’apprentissage du français et de l’allemand dans un pays pourtant très anglophone.

Il est danois, a la quarantaine, un visage jovial et, sous ses allures sages, il bouscule des années de tradition, œuvrant ainsi à sa manière contre la suprématie de l’anglais en Europe. Jesper Petersen, ministre social-démocrate de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement de Mette Frederiksen, a en effet osé s’attaquer à la domination de la langue de Shakespeare au Danemark, pays dans lequel 85 % de la population parle l’anglais. Une manière non pas d’améliorer les relations franco-danoises, anciennes et traditionnellement bonnes (deux pays qui ne se sont jamais fait la guerre) mais plutôt - à son échelle - de faire de la résistance linguistique.

Dès sa nomination, en août 2021 par la première ministre danoise sociale-démocrate, ce diplômé en sciences politiques s’est fixé un objectif: ne pas laisser l’anglais détenir le monopole de la langue étrangère parlée au Danemark. Il s’est ainsi employé ardemment à persuader les partis du Folketing (le Parlement monocaméral danois) de la nécessité de renforcer l’apprentissage du français mais aussi de l’allemand et à lui en donner les moyens. «Encore plus de Français, encore plus d’allemand car nous en avons besoin», a-t-il plaidé, avec succès. Quelques mois plus tard, le Parlement unanime lui a ainsi donné le feu vert en octroyant une enveloppe supplémentaire de 5,4 millions d’euros pour l’enseignement de ces deux langues en net recul ces dernières décennies. La preuve? Seuls 249 établissements sur 1082 écoles publiques (primaire et collège) dispensaient, en 2021, des cours de français par manque d’enseignants et de moyens.

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En visite le 2 juin à Paris, pour inaugurer un nouvel espace écolo et antigaspi situé au sein de la Fondation danoise de la cité universitaire, le jeune ministre a enfoncé le clou devant un parterre d’étudiants francophiles. «C’est un malentendu de croire qu’un petit pays comme le nôtre (5,8 millions d’habitants) puisse s’en sortir ou se contenter de l’anglais seulement.» Certes, il est «difficile de s’en passer», a-t-il admis, en français d’abord puis… en anglais en raison de ses «lacunes» dans la langue de Molière qu’il «affectionne» et qu’il trouve «si belle». Mais «l’anglais ne peut pas rester seule en tant que langue européenne» a-t-il martelé, car le Danemark a «besoin de compétences en français et en allemand pour pouvoir commercer et négocier dans ces pays essentiels en Europe». Et de défendre bec et ongles l’apprentissage de ces langues «clés du commerce international, de la coopération et de la compréhension de la vie et de la culture de chacun» d’autant que l’Allemagne est la première économie européenne et la France, la troisième.

Alors qu’une récente enquête du Centre national des langues étrangères montre que le royaume danois «pourrait manquer de professeurs de langues en allemand et en français tant au primaire qu’au collège et au lycée (…) en raison du départ à la retraite d’un quart des enseignants dans les treize ans à venir», Jesper Petersen a insisté sur le «besoin d’enseignants et d’éducateurs» dès l’école primaire et également décidé de «lancer un certain nombre d’initiatives pour attirer davantage d’étudiants (pas seulement en langues mais aussi en sciences politiques et physique-chimie,) vers les programmes d’études français et allemands dans les universités danoises».

Dans une tribune publiée le 4 décembre dernier dans la presse, conjointement avec Lars Sandahl Sørensen, directeur de la Fédération des industries danoises, le ministre a encore justifié son action en indiquant qu’il «existe une forte demande non satisfaite de la part du monde des affaires pour des employés qui parlent allemand et français». «Une demande qui ne fera qu’augmenter à l’avenir, en particulier après le Brexit».

Favorable à la défense de la langue française

Le ministre serait-il francophile? «Oui, car je suis favorable à la défense de cette langue. Mais je dirais plutôt que je suis germanophile» reconnaît-il, car né à Haderslev, au sud du Danemark, région germanophone qui faisait partie de l’Allemagne jusqu’en 1920. Fils d’un enseignant et d’une psychologue maîtrisant l’allemand, l’anglais et le français, Jesper Petersen le revendique: il a été «influencé par cette richesse linguistique» inculquée par ses parents. «Elle m’a ouvert bien des portes lors de leurs voyages en Europe,notamment en Bretagne chez des amis français.»

C’est encore l’influence de ses parents qui le pousse, dès l’âge de 15 ans, dans l’arène politique, au sein de la jeunesse socialiste dont il prendra la tête. «Ils étaient très engagés dans la vie politique et sportive locale et dans la protection de la nature. Et on parlait beaucoup politique à la maison», se souvient-il. Grand espoir du parti socialiste, le jeune Jesper entre ainsi en 2007 au Parlement, avant de rejoindre en 2013 les sociaux-démocrates, se sentant plus proche de leur politique.

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Ce père de deux garçons est un grand sportif, pratiquant notamment le badminton et le football. Mais son violon d’Ingres demeure le cyclisme. «C’est ma passion», avoue-t-il. Spectateur assidu du Tour de France et du Paris-Roubaix, «qui ont contribué à me faire aimer la France, sa langue et sa culture», il sillonne ainsi l’été la Provence, à vélo et a grimpé deux fois le célèbre Mont Ventoux sur la trace des coureurs de la Grande Boucle. Il piaffe donc d’impatience en attendant le départ de l’édition 2022 du Tour, le 1er juillet à Copenhague, capitale de la petite reine en Europe. «Un événement inoubliable»

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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L'Humanité

Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne

Actu

Copenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.

Gaël De Santis

Les Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.

Les dépenses d’armements, un argument pour le non

On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».

UE-Russie. La grande déconnexion

La politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.

Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

De plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.

Principale voie d’accès russe à la mer du Nord

La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...

Guerre en Ukrainedanemarkfinlandesuède
Le Figaro

François de Closets : «Les baby-boomers se sont accordé une période heureuse sur le dos de leurs enfants»

Elisabeth Crépin-Leblond

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour l'auteur de La parenthèse boomers, les politiques ont été menées au détriment de la jeunesse. À la logique individualiste de cette génération doit se substituer une nouvelle cohésion sociale qui permettra de répondre au défi du vieillissement.

François de Closets est journaliste et essayiste. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, parmi lesquels Toujours plus !, Ed. Grasset, 1982, La France à quitte ou double, Ed. Fayard, 2015, et La parenthèse boomers, Ed. Fayard, 2022.

FIGAROVOX.- Dans votre livre, vous critiquez la politique menée par les enfants du baby-boom entre la fin des années 1970 et 2020, qui selon vous a mené la France au déclin. Pourquoi avoir voulu formuler cette critique ?

François DE CLOSETS.- La France a traversé une période que j'appelle «la parenthèse boomers» pendant laquelle elle n'a connu ni guerre, ni famine, ni épidémie, ni catastrophe ou crise économique majeure. Cette parenthèse pendant laquelle les boomers ont dirigé la France est unique dans l'Histoire de France. L'Histoire d'ordinaire est tragique, court d'une catastrophe à une autre et la paix n'est jamais qu'un entre-deux-guerres. Pendant «la parenthèse boomers», les Français ont cru avoir un droit acquis à vivre dans cette Histoire qui hiberne et dans cette actualité aux hasards de petites fluctuations. Ils ont cru avoir un droit acquis à la croissance, un droit acquis à la paix. Cependant, que s'est-il passé pendant cette période si heureuse ? La France a accumulé près de trois mille milliards de dette. Ces dettes sur le dos de nos enfants ne correspondent pas à des investissements, car le taux d'investissement public a diminué depuis que la France est en déficit, mais sont uniquement des dépenses de confort et de consommation. J'ai dénoncé ce scandale dans mes livres au cours des décennies, et je le dis encore aujourd'hui. La France ne s'était jamais surendettée dans son Histoire qu'en période de guerre. Que cet endettement se soit constitué en l'absence de toute contrainte particulière est abominable, et le silence sur ce sujet est insupportable.

Alors qu'il suffisait de maintenir cette situation, les boomers ont cédé à la commodité du crédit et du déficit.

Comment expliquez-vous ce revirement historique après les années de reconstruction d'après-guerre et les années gaulliennes ?

Il y a des revirements provoqués par des catastrophes. Ce revirement historique a été provoqué par l'absence de catastrophe. Cette génération des enfants gâtés s'est laissé prendre au piège de cette période extrêmement favorable. Tout semblait acquis, tout semblait dû. En 1970, la France était le pays le plus dynamique et le plus prestigieux d'Europe. Alors qu'il suffisait de maintenir cette situation, les boomers ont cédé à la commodité du crédit et du déficit. La France gaulliste avait les finances les plus solides du monde, ce qui poussait les banquiers à proposer des crédits. Dans ces conditions, les Français ont vécu à crédit, ne voulant pas faire les simples efforts minimums pour perpétuer ce qui leur avait été donné.

Vous critiquez l'idéologie des boomers fondée sur l'individualisme et l'égoïsme. Pour mener une politique en faveur du pays faut-il retrouver la notion de bien commun ?

Le général de Gaulle avait imposé une liberté civique au service de la collectivité. Il avait ainsi mis les Français au service de la France. Le pays passait avant la satisfaction individuelle et immédiate. Les Français renâclaient mais suivaient la politique gaullienne. En 1968, les jeunes qui considéraient la croissance perpétuelle comme acquise se sont révoltés et ont fait exploser ce système. La société a alors eu pour objectif suprême de respecter la liberté individuelle et la satisfaction instantanée, non plus d'assurer la continuité. Il faut revenir à la notion de liberté civique et en finir avec cette suprématie de la liberté individuelle. Le seul absolu doit être le bien commun.

Notre société est bouleversée par un changement majeur que nous n'avons pas voulu voir, qui est le vieillissement. Jamais une société dans l'Histoire n'a connu ce phénomène. Auparavant, l'existence s'étalait sur trois générations: les enfants, les adultes et les vieux qui existaient à peine. En 1945, l'espérance de vie des Français était légèrement supérieure à 60 ans. Tout à coup, il faut insérer dans notre société 25 années supplémentaires. Les boomers ont décidé de faire de ces années, la plus belle période de leurs vies où ils se font entretenir dans l'oisiveté par leurs enfants. Si la retraite à 60 ans pour les ouvriers était nécessaire, la retraite à 60 ans pour tous est un scandale. À 60 ans, une personne a en moyenne quinze ans de vie en bonne santé devant elle et n'a aucune bonne raison de se mettre totalement à charge de la génération suivante. Il est choquant de voir qu'aujourd'hui, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon proposent de revenir à la retraite à 60 ans, c'est-à-dire d'ajouter à la charge des actifs, deux années de pension à payer. Cela représente des dizaines de milliards à leur charge, alors que notre pays est le seul où les seniors à la retraite vivent mieux que les actifs qui paient les retraites. C'est la première fois que le fait de prendre à ceux qui ont le moins, pour donner à ceux qui ont le plus, est présenté comme un progrès social.

Le problème qui se pose est d'organiser les vingt années de vie supplémentaires, qui vont se traduire dans les années qui viennent par une augmentation prodigieuse des personnes en état de dépendance.

Vous évoquez justement dans votre livre la question du vieillissement qui entraîne celle de la dépendance. Pour répondre à ce défi de plus en plus présent, faut-il redéfinir les liens de la solidarité ?

Il faut repenser l'équilibre des générations en pensant que toute génération a le devoir de préparer la suivante. Dans le monde familial, tout est fait pour que les jeunes puissent prendre leur place dans la société. Les parents considèrent qu'ils ont un devoir d'aider leurs enfants à s'intégrer dans la société. De la même façon, les générations ont un devoir vis-à-vis de celles qui les suivent de les aider à progresser et à trouver leur place.

Le problème qui se pose est d'organiser les vingt années de vie supplémentaires, qui vont se traduire dans les années qui viennent par une augmentation prodigieuse des personnes de plus de 80 ans, et d'une augmentation très importante des personnes en état de dépendance. Les boomers se sont accordé une période heureuse sur le dos de leurs enfants, la période des seniors entre 60 et 75 ans, mais n'ont rien prévu pour la suite et sont incapables d'y faire face. Il faut donc tout repenser.

La cohésion est l'entraide des générations, chacune dans son rôle. Il y a aujourd'hui cinq âges dans la vie: les enfants, les adolescents, les adultes, les seniors et les vieux. Les seniors et les vieux ne sont pas dans la même catégorie ni dans le même état. Les premiers ont besoin d'argent pour vivre, les seconds d'assistance. Cette assistance ne peut pas venir uniquement de salariés car on ne trouvera ni le personnel, ni les ressources suffisantes. Il faut que ce soient les seniors qui aient l'obligation de remplir cette activité sociale en complément de leurs retraites.

Chaque Français et chaque Française à partir de 50 ans doit préparer sa vieillesse, comme un enfant prépare son âge adulte.

Vous proposez à la fin de votre ouvrage un Conseil de prévision. Comment fonctionnerait-il ?

Dans ce livre, je propose des choses concrètes. Il existe aujourd'hui des études scientifiques sur le vieillissement, et nous avons l'exemple de sociétés qui ont fait face à ce problème. À partir de cela, nous savons ce que nous devons faire. La Parenthèse boomers est un livre de propositions pour réconcilier les générations, et non un livre de dénonciation pour aboutir à la guerre des générations.

Je propose un système où, chaque Français et chaque Française à partir de 50 ans doit préparer sa vieillesse, comme un enfant prépare son âge adulte. Il doit être informé, avoir un diagnostic personnel selon son hérédité et sa façon de vivre. À partir de 60 ans, il doit choisir entre continuer à travailler ou mener une activité sociale, pour obtenir une retraite complète. Les personnes qui veulent arrêter de travailler à la soixantaine devront avoir une activité encadrée avec des responsabilités et des services à rendre. Cette activité doit être supérieure à du bénévolat et permettre de prendre en charge la génération vieillissante qui a besoin d'assistance. Ce ne sont pas aux actifs qui paient déjà les pensions de faire ce travail au-delà du cadre familial. C'est aux séniors qui sont entre 60 et 80 ans d'aller auprès des 80-100 ans pour ne pas les laisser dans la solitude. Un tel système fonctionne dans les pays scandinaves et au Danemark.

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L'Humanité

UE-Russie. La grande déconnexion

Actu

Le Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.

Gaël De Santis

Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.

La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs. 

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Le Figaro

L'Ukraine renforce sa défense côtière avec des missiles Harpoon

Hugues Maillot

Cette arme ultra-efficace, de fabrication américaine, permet d'atteindre un navire ennemi jusqu'à plus de 300 kilomètres. Elle pourrait desserrer l'étau russe autour des ports ukrainiens de la Mer Noire.

Une arme de dissuasion redoutable. Menacée en mer Noire par la puissante flotte russe, l'Ukraine a annoncé, par la voix de son ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov, avoir reçu des missiles anti-navires Harpoon. S'il n'a pas précisé de quel pays provenaient ces armes de fabrication américaine, le Danemark avait fait part de ses intentions d'en livrer à l'Ukraine en mai. Mais le ministre a plutôt tenu à remercier tout particulièrement, dans un long message publié sur Facebook, «les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne et nos amis baltes» pour leurs dernières livraisons d'armes.

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Ces missiles ultra-efficaces jouent déjà un rôle important, selon OleksiI Reznikov. «En plus de nos missiles Neptune, les Harpoon forcent la flotte ennemie à garder ses distances, pour éviter le sort du vaisseau amiral russe de la flotte de la mer Noire, le Moskva », s'est-il félicité dans son message. En repoussant la marine russe loin des côtes, l'Ukraine pourrait ainsi exporter sereinement son blé, desserrant l'étau des navires ennemis autour des ports de la mer Noire, notamment celui d'Odessa.

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Capables de repousser la marine russe à plus de 300 km

D'autant que le missile Harpoon est aujourd'hui l'un des systèmes les plus sophistiqués équipant les marines occidentales. D'une portée habituelle de 140 à 280 kilomètres, il peut, dans sa meilleure version, toucher une cible dans un rayon d'action de plus de 300 kilomètres. De quoi atteindre le port de Sébastopol, en Crimée occupée... Missiles polyvalents, les Harpoon peuvent être lancés d'un avion, d'un navire de surface, d'un sous-marin, ou même montés sur un camion. Seul le Danemark à acquis cette dernière version modifiée, qui se transforme ainsi en batterie côtière.

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Ces missiles peuvent mesurer plus de quatre mètres, peser près de 700 kg, et sont capables d'embarquer une charge utile de 221 kg. Équipés d'un radar autonome et d'un système de navigation sophistiqué, ils volent à basse altitude pour éviter les radars ennemis, à une vitesse subsonique de 850 km/h. Une menace de tous les instants, dont les Russes vont devoir se méfier.

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Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

L'Humanité

Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

Actu

Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.

Bruno Odent

L’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.

Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».

Un risque accru de black-out

Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.

Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.

Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement «à l’horizon 2030».

La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.

Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.  

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Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk

Actu

Engagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.

Vadim Kamenka

Dans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.

Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.

Des défaites successives

Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.

L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».

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L'Humanité

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Décryptage

Depuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage

Gaël De Santis

Les guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.

8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP

1 Une accélération de l’Europe de la défense

L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.

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Par ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.

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2  L'affirmation du rôle des États-Unis

Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.

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Ce sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.

9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP

3 Une politique de souveraineté énergétique

Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.

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Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.

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4 Un groupe de Visegrad désormais divisé

La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.

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5 Un renouveau de la politique d’asile

Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.

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Le Figaro

Camp militaire de Sissonne: à l'école du combat urbain

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REPORTAGE - Dans l'Aisne, le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine permet aux forces armées françaises et étrangères de se préparer au combat de haute intensité en ville. Un type d'affrontement que la guerre en Ukraine a fait brutalement passer de la théorie à la pratique.

Cyril Hofstein

Dans le halo de lumière rouge qui éclaire l'intérieur du véhicule blindé multirôle (VBMR) Griffon, un engin ultramoderne intégré au nouveau programme d'armement Scorpion de l'armée de terre, les visages sont fermés. Les hommes du groupe de combat du sergent Florian ont les traits tirés. La nuit passée sous la tente a été courte et, dans quelques instants, ils savent qu'ils seront engagés sous le feu. Avec l'ensemble de leur section, ils ont pour mission d'appuyer l'assaut d'une barre d'immeuble où, malgré les mines qui ceinturent la ville, des membres des unités de reconnaissance infiltrés la veille ont identifié un possible point de passage.

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Sur le papier, la manœuvre semble aisée et leurs officiers, pour la plupart de jeunes lieutenants d'infanterie fraîchement émoulus de l'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, ont écouté attentivement le dernier briefing du capitaine Nicolas du 2e régiment d'infanterie de marine (2e RIMa) chargé de coordonner le S-GTIA (sous-groupement tactique interarmes).

Une unité mixte d'environ 150 militaires composée de soldats du 1er régiment d'infanterie de marine (1er RIMa), de sapeurs du 6e régiment du génie (6e RG), de spécialistes du 132e régiment d'infanterie cynotechnique (132e RIC), d'éléments blindés du 126e régiment d'infanterie (126e RI), de chars Leclerc rénovés du 1er régiment de chasseurs (1er RCh), d'observateurs du 11e régiment d'artillerie de marine (11e RAMa) et d'hélicoptères Gazelle Viviane du 3e régiment d'hélicoptère de combat (3e RHC).

L'assaut est lancé

Le Griffon du sergent Florian vient de s'arrêter. Haut dans le ciel, une détonation claque. Puis une autre, plus sourde et beaucoup plus proche. Malgré eux, les fantassins serrent les dents. Dans la tourelle, le tireur de la mitrailleuse 12,7 mm s'agite sur son siège, prêt à faire feu. Le blindé repart, fait une embardée, puis avance en direction de ce qui ressemble à un talus empierré. Pour atteindre la zone où les soldats espèrent percer, le pilote doit encore contourner un fossé défendu par un faisceau serré de concertina, le redoutable fil de fer barbelé hérissé de lames rasoirs qui s'est peu à peu imposé sur tous les théâtres d'opérations.

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« C'est maintenant ! Go ! Go ! Go ! » La porte arrière automatique du Griffon vient de s'abaisser et l'ensemble du groupe de combat s'élance vers la première construction dont on aperçoit l'entrée à travers un épais rideau de fumée jaunâtre. L'écœurante odeur chlorée des fumigènes lancés par la première colonne d'assaut s'infiltre partout. Le sergent déploie ses hommes. Quelque part sur la gauche, une mitrailleuse légère FN Minimi crépite. Un feu nourri lui répond. Un jeune caporal dérape et s'effondre sur le sol. Relevé par ses camarades, il reprend sa course. Le tireur de précision du groupe s'est embusqué derrière un renfoncement non loin du VBMR. Dans sa lunette, il distingue parfaitement le casque noir du servant ennemi de la Minimi. Encore une fraction de seconde et il l'aura neutralisé.

Se préparer à «la guerre de haute intensité»

Mais brusquement tout s'arrête. Plus loin, la guerre fait rage, mais ici le temps est suspendu. Stoppés net dans leur élan, les hommes se regardent, à la fois déçus et surpris, un peu perdus au milieu de la rue scintillante d'étuis de munitions à blanc de 5,56 mm crachés par leurs HK-416, le nouveau fusil d'assaut réglementaire de l'armée française. Puis ils entendent le son aigu, produit par le système de simulation de tir qu'ils portent par-dessus leurs treillis, signifiant qu'ils ont tous été touchés et que la partie est perdue.

« Vous n'avez pas compris la manœuvre, lance en avançant calmement au milieu des soldats un officier vêtu d'une curieuse tenue camouflée bleue et accompagné par un vidéaste qui a filmé l'ensemble de l'action. Il faut recommencer. Le point d'engagement a mal été identifié et vous avez traversé un champ de mines. Dans la vraie vie, votre blindé n'aurait même pas pu atteindre votre objectif. »

Ils ont fait une erreur tactique, mais ils sont avant tout là pour apprendre et se perfectionner

Le sergent rassemble son groupe et rejoint au pas de course le VBRM resté moteur tournant à l'arrière. « Ils ont fait une erreur tactique, mais ils sont avant tout là pour apprendre et se perfectionner. À des fins pédago­giques, je les laisse reprendre leur mouvement. Les arrêter maintenant serait contre-productif », précise le ­capitaine Guillaume, l'un des instructeurs du centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub), devenu un passage obligatoire pour tous les régiments de l'armée de terre qui, comme l'ensemble des forces armées françaises, se préparent à ce que l'on appelle désormais « la guerre de haute intensité ».

Un concept de moins en moins abstrait qui signifie être prêt à affronter un adversaire « symétrique », susceptible d'utiliser des moyens humains et matériels équivalents à ceux d'une armée moderne. Une guerre violente et meurtrière où les combats se déroulent autant en terrain dégagé que dans des villes et de vastes zones industrielles.

L'école du combat urbain

Un environnement ultraréaliste

Au Cenzub, personne n'en parle vraiment directement, mais la guerre en Ukraine est omniprésente, et chacun s'efforce d'en tirer des enseignements.

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À commencer par le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, qui déclarait, quelques semaines à peine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dans un ordre du jour daté du 22 avril : « Soixante-dix-sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, deux armées s'affrontent avec toute la puissance de leurs capacités : avions, chars, navires, missiles, artillerie, cyber… Vous qui servez la France, vous avez déjà été confrontés, parfois de très près, à la violence de la guerre et des combats. La nouveauté de la situation tient à la proximité géographique : des missiles russes frappent régulièrement l'ouest de l'Ukraine, à moins de 1500 kilomètres de Paris. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d'un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte. Notre préparation et la crédibilité qui en découle doivent nous permettre de gagner la guerre avant la guerre et, si les circonstances l'exigent, d'être prêts à nous engager dans un affrontement de haute intensité, plus proche que nous ne l'avons jamais connu. »

Ici, au cœur d'un environnement ultraréaliste, on se prépare à comprendre, à anticiper et à pratiquer le combat urbain dans le cadre de la préparation opérationnelle des unités

Au Cenzub, justement, la crédibilité est une seconde nature. « Ici, au cœur d'un environnement ultraréaliste, on se prépare à comprendre, à anticiper et à pratiquer le combat urbain dans le cadre de la préparation opérationnelle des unités », assure le colonel Édouard Le Jariel des Chatelets, le chef de corps du centre.

Un terrain de 6000 hectares

« Chaque année, près de 22.000 militaires, dont 10% d'étrangers, Belges, Anglais, Allemands, etc. s'y succèdent. Sans filtre ni facilité. Pour y parvenir, poursuit l'officier, nous disposons d'infrastructures uniques en Europe. Tous les scénarios sont possibles, de jour comme de nuit : prise à l'arme lourde de bâtiments, protection d'un hôpital, simple manifestation devant être contenue… Avec 75% de la population mondiale désormais installée en ville, la guerre se mènera de plus en plus en zone urbaine. Dans cet environnement, les combattants ont un champ d'observation limité, chaque bâtiment offre un point de résistance et peut être aménagé en fortification où l'ennemi peut surgir de partout, frapper vite et se replier. Autant de conditions auxquelles les armées ­doivent et peuvent s'adapter. »

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Ouvert en 2006 sur les 6000 hectares du camp de Sissonne, à l'emplacement de l'ancien hameau de Jeoffrécourt, dans l'Aisne, le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine est le creuset de toutes les expériences des conflits où les forces françaises ont été déployées depuis une trentaine d'années (Balkans, Somalie, Tchétchénie, Irak, Côte d'Ivoire…). Pour « coller » au plus près de la réalité du terrain, plusieurs structures ont été édifiées. À Beauséjour, des archi­tectes ont bâti un village constitué de 63 maisons, toutes construites sur des plans différents. Dans ses rues, larges, étroites, en S ou dégagées, de nombreux obstacles, barrières, barricades ou gravats compliquent la progression des assaillants et facilitent la défense des assiégés. En plus du village lui-même, à investir ou à défendre en fonction des scénarios choisis, ont été ajoutés une zone de bidonville dans laquelle il est impossible d'entrer avec des véhicules, un camping formé de caravanes, une rue créée à partir de conteneurs et un ­hameau défensif destiné à présenter les différentes façons de « durcir » un bâtiment (installation de sacs de sable dans les étages, piégeage, etc.).

Jeoffrécourt forme un environnement particulièrement complexe. Sa configuration permet d'engager simultanément des moyens humains, de la cavalerie, de l'artillerie, des savoir-faire du génie et des moyens aériens

Un peu plus loin dans le camp, à Jeoffrécourt, c'est une petite ville de 5000 habitants, avec des bâtiments hauts, deux quartiers pavillonnaires, un petit centre-ville, des commerces et un centre religieux, qui est sortie de terre. « Jeoffrécourt forme un environnement particulièrement complexe, reconnaît un officier supérieur du 126e régiment d'infanterie venu ici avec plusieurs Griffon. Sa configuration permet d'engager simultanément des moyens humains, de la cavalerie, de l'artillerie, des savoir-faire du génie et des moyens aériens. Ce qui se passe ici est vraiment un concentré du combat urbain de haute intensité. »

Un champ de tir à balles réelles

À ces installations vient encore s'ajouter le complexe de tir en zone urbaine (CT ZUB), un champ de tir à balles réelles dans un environnement urbain d'une très grande diversité où peuvent s'entraîner des groupes comme des tireurs isolés.

Pour faire vivre cette ville et ces villages qui n'existent sur aucune carte de France, plus de 400 personnes, civils et militaires du 94e régiment d'infanterie, travaillent quotidiennement. Les membres de la 1ère compagnie Forad (force adverse) sont les plus redoutés par les nouveaux arrivants. « Rompue à l'exercice, très aguerrie, cette unité interarmes en treillis noir recrée les différents types d'adver­saires auxquels les unités sont susceptibles d'être opposées en mission ­extérieure, explique en souriant ­colonel Le Jariel des Chatelets. Elle est complétée sur le terrain par la deuxième compagnie, composée du groupe entraînement, des instructeurs et de la cellule tir, et par la compagnie chargée du soutien. »

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Jusqu'ici unique en son genre sur le Vieux Continent, par ses dimensions et la diversité des scénarios pos­sibles, le Cenzub a fait des émules. À Schnöggersburg, en Allemagne, l'armée allemande met la dernière main à un vaste théâtre urbain composé de plus de 500 bâtiments. Un nouveau ­laboratoire grandeur nature, qui vient à la fois renforcer la coopération opérationnelle des forces armées européennes et rappeler que, désormais dans le monde militaire, tout a changé, tant en termes d'époque, que d'échelle ou d'enjeux.

Par nos envoyés spéciaux Cyril Hofstein (texte) et Guillaume Herbaut/Vu (photos) pour «Le Figaro Magazine» - Édition web par Marie Boetti

Le Figaro

Covid-19 : la thèse d'une fuite de labo mérite des études plus approfondies, selon l'OMS

Pour l'heure, l'OMS rappelle l'absence de preuves définitives sur l'origine de la pandémie.

La thèse du virus du Covid-19 échappé d'un laboratoire en Chine mérite de «plus amples recherches», estiment jeudi 9 juin des experts nommés par l'OMS, qui insistent sur l'absence pour l'heure de preuves définitives sur l'origine de la pandémie, quel que soit le scénario considéré.

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Ces 27 experts couvrant une large palette de disciplines ont également dressé une liste d'études supplémentaires à mener sur la théorie d'un passage du virus du Covid-19 de la chauve-souris à l'homme par le biais d'un animal intermédiaire, non identifié. «Ce rapport préliminaire n'est pas destiné – et il ne le fait d'ailleurs pas - à apporter des conclusions définitives sur les origines du Sars-Cov2 parce qu'il faut plus d'informations grâce aux études que le rapport recommande», préviennent les experts du Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO).

La mission de SAGO dépasse largement le cadre de la seule enquête sur les origines du Covid-19 et il doit surtout établir un catalogue de meilleures pratiques pour permettre de mieux détecter et plus rapidement le vecteur de la prochaine pandémie. Mais l'attention se porte naturellement sur l'origine du Sars-Cov2, un virus qui a fait une quinzaine de millions de morts selon l'OMS, depuis les premiers cas identifiés dans la ville chinoise de Wuhan fin 2019. Le débat sur les origines est virulent dans la communauté scientifique mais il a surtout pris une dimension politique qui complique l'enquête.

Un manque de données

Un premier groupe mixte de scientifiques internationaux et chinois, qui avait enquêté en Chine au début de 2021 après de longues tractations avec les autorités, avait privilégié la thèse de l'animal intermédiaire et le départ sur un marché de Wuhan. Il avait provoqué un tollé en écartant quasiment la thèse de la fuite d'un laboratoire de cette ville – malgré un manque de données au point d'obliger le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus à la remettre sur la table. Trois experts de SAGO de Chine, du Brésil et de Russie ont estimé qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre cette piste. «Ce n'est pas parce que nous en parlons que nous pensons que c'est l'explication», a souligné la présidente de SAGO, Marietjie Venter, qui estime que pour l'heure «les indices les plus solides pointent vers une zoonose». Mais «nous devons avoir l'esprit ouvert et couvrir toutes les hypothèses», y compris celle de la fuite d'un laboratoire, a renchéri le co-président, Jean-Claude Manuguerra, lors d'un point de presse.

Et plus de deux ans et demi après le début de la crise, le SAGO reconnaît «qu'il manque encore des données clés pour comprendre comment la pandémie de Covid-19 a commencé» même si des progrès ont été réalisés par exemple sur l'identification des animaux susceptibles de jouer le rôle d'intermédiaire. Des vérifications sont aussi en cours sur d'éventuels cas en dehors de Chine avant ceux détectés à Wuhan, notamment en Italie mais aussi en France et aux États-Unis. Le groupe a souligné qu'il «n'a eu accès qu'à des informations mises à sa disposition dans des documents publiés ou des présentations» de scientifiques invités, notamment chinois, et pas à des données brutes. Il dresse donc une longue liste de vœux de plusieurs pages détaillant les études supplémentaires nécessaires à ses yeux pour tenter d'avancer dans l'enquête. La collaboration active des autorités chinoises sera nécessaire pour un bon nombre de ces requêtes, y compris sur le volet laboratoire, un sujet ultra-sensible.

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«Nous n'avons pas le mandat pour entrer dans un pays, nulle part dans le monde, et nous avons besoin de la collaboration et de la coopération des pays» pour mener ces enquêtes, a rappelé Maria van Kerkhove, qui supervise la lutte contre le Covid-19 à l'OMS. «Nous allons continuer à travailler avec nos collègues en Chine pour voir comment nous pouvons avancer sur chacune des études qui ont été recommandées» dans le rapport, a-t-elle assuré. Le Dr Tedros pour sa part a insisté qu'il était crucial que le travail des scientifiques pour déterminer les origines de Covid «soit complètement séparé de la politique».

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Le Figaro

Saône-et-Loire : une adolescente retrouvée morte poignardée, son petit ami de 14 ans a avoué les faits

La dépouille de la jeune fille a été retrouvée jeudi matin derrière l'école de Clessé. Une information judiciaire a été ouverte.

Le corps ensanglanté d'une collégienne de 14 ans a été retrouvé jeudi 9 juin dans la matinée, derrière l'école de Clessé, en Saône-et-Loire près de Mâcon, a appris l'AFP de source proche de l'enquête. Un garçon, son petit ami, a été placé en garde à vue pour «assassinat» et a rapidement avoué l'avoir poignardée à mort, a annoncé le procureur de la République de Mâcon Eric Jallet ce jeudi soir en conférence de presse. Une information judiciaire a été ouverte.

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Les habitants de Clessé, un petit village viticole d'environ 900 âmes, étaient sous le choc jeudi après la découverte de la dépouille de l'adolescente, vers 6h40 du matin. La jeune fille a été retrouvée sur la voie publique, près de la mairie et de son ancienne école primaire.

Habillée, elle présentait les traces de plusieurs dizaines de coups de couteau au niveau du torse, des épaules, du visage et du cou, ainsi que plusieurs «lésions de défense» sur les avants bras, a indiqué le procureur, expliquant que son nez avait été «brisé». Le couteau a, lui, été retrouvé encore planté dans la gorge de la victime.

«Une relation sentimentale»

L'enquête menée par la section de recherches de la gendarmerie de Dijon s'est rapidement orientée vers son petit ami, qui a été interpellé jeudi dans la matinée au collège de Lugny, ville proche de Clessé, où la victime était également scolarisée. Les premières auditions des amis de la jeune fille ont établi qu'elle entretenait «une relation sentimentale» avec le principal suspect.

L'adolescent a reconnu «avoir convenu d'un rendez-vous avec cette jeune fille, s'être muni d'un couteau qu'il avait placé dans sa manche, et lui avoir porté trois coups de couteau au niveau du cou». La victime a ensuite «tenté de fuir, mais le suspect a tenté de l'étrangler puis a encore porté des coups de couteau», a ajouté le procureur, précisant que tous deux avaient pris l'habitude, depuis quelques jours, de se retrouver entre minuit et 4 heures du matin à Clessé.

Des traces de sang ont été relevées sur un muret, puis sur «un chemin de progression» menant au corps, le long duquel des bijoux puis une veste ont été retrouvés. Les parents de la jeune fille n'avaient découvert sa disparition qu'au petit matin.

Pour l'instant, le procureur n'a pas évoqué de mobile, mais les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs indiquent que le suspect a déjà eu par le passé «des paroles inquiétantes», évoquant sa volonté de «tuer quelqu'un et notamment sa petite copine», avec laquelle il entretenait une relation émaillée de ruptures et de réconciliations, a ajouté le magistrat.

Aucun signalement de harcèlement

Après son interpellation «à l'école», les enquêteurs ont constaté des «lésions au niveau des mains» du suspect, «compatibles avec des griffures». Entendu par les autorités jeudi après-midi, il a reconnu avoir porté «trois coups de couteau». Il a aussi expliqué «avoir été victime de violences de son père». Dépourvu d'antécédents judiciaires, celui-ci risque en tant que mineur une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour «assassinat», selon le procureur.

La jeune fille était en classe de quatrième au collège de Lugny, ville proche de son village de Clessé, où elle avait effectué toute sa scolarité primaire, a révélé le recteur de l'Académie de Dijon Pierre N'Gahane. «Ce qui est arrivé est totalement incompréhensible», a-t-il indiqué à BFMTV, ajoutant qu'«aucun signalement de harcèlement» n'avait été enregistré dans le collège de l'adolescente. «C'était une enfant sans problème qui travaillait bien», a-t-il insisté. Interrogé sur des informations selon lesquelles elle venait de vivre une rupture amoureuse douloureuse, le recteur a dit que c'était «possible». «C'est un jour horrible», a déclaré de son côté à la presse le maire de Clessé, Jean-Pierre Chervier. La famille de la victime est «appréciée sur Clessé», a-t-il ajouté, disant connaître la victime, une «fille unique très gentille, comme ses parents».

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Le recteur ainsi que la secrétaire générale des services de l'Éducation nationale de Saône-et-Loire Mayalen Laxague se sont rendus jeudi au collège Victor Hugo de Lugny, où une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves et les enseignants, a précisé le rectorat.

À Clessé, l'école primaire qu'avait fréquentée l'adolescente était en revanche fermée ce jeudi. Devant l'établissement, un bouquet de roses blanches et roses a été fixé à la hâte sur une rambarde délimitant le trottoir, a constaté un journaliste de l'AFP. Non loin, une tache de sang pouvait encore être aperçue, et quatre cercles jaunes avaient été tracés à même le sol par les enquêteurs sur la route menant à l'école.

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«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

«Piqûres sauvages» : plusieurs plaintes en France ce week-end, une mise en examen

FOCUS - Trois phénomènes de «piqûres sauvages» ont été rapportés au cours de festivals à Toulon, à Belfort et dans le Gers.

Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Le Figaro

La double vie du «violeur de la Sambre», ce «bon père de famille» aux 56 victimes

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RÉCIT - Dino Scala, surnommé le violeur de la Sambre, est jugé à Douai pour l'agression sexuelle et le viol de 56 femmes. Durant 30 ans, ses proches, qui le présentaient comme un «être exceptionnel», ne se sont doutés de rien.

Esther Paolini

Un matin brumeux de novembre 1996, Danielle* quitte son domicile de Maubeuge pour rejoindre l'école où elle est employée communale. Dans l'épais brouillard qui l'entoure, elle sent une présence derrière son dos. Soudain, un homme surgit de la pénombre, l'étrangle à l'aide d'un foulard puis l'entraîne dans le fossé, proférant des menaces : «Laisse-toi faire, je ne te ferai aucun mal si tu fais ce que je te dis.» Il la dirige dans un bois, où, après avoir dégrafé son soutien-gorge, lui impose une fellation, puis prend la fuite. Sous le choc, Danielle franchit la porte du commissariat et brosse le portrait de «Monsieur tout-le-monde». Son agresseur est de type européen, de petite taille, la trentaine, légèrement dégarni, sans barbe ni lunettes, vêtu d'un jean et d'une chemise.

Son récit est très vite rapproché d'autres faits enregistrés sur la même période dans des communes voisines, avec un modus operandi similaire. Durant trente ans, une série de viols et d'agressions sexuelles ont été commis de part et d’autre de la Sambre, la rivière qui relie le nord de la France à la Belgique. En 2018, Dino Scala, un père de famille apprécié de tous, a été arrêté au terme d'une interminable traque. Celui qu'on surnomme le violeur de la Sambre comparaît à partir de vendredi 10 juin aux assises de Douai. Face à lui se présenteront 56 femmes. Elles ne se connaissaient pas et n'ont rien d'autre en commun que l'infortune d'avoir croisé sur leur route ce «Docteur Jekyll et Mister Hyde.»

«Omerta»

À l’époque, la plainte de Danielle déclenche aussitôt l'ouverture d'une enquête, confiée à la police judiciaire de Lille. Mais le prédateur garde constamment une longueur d'avance sur les enquêteurs, avec pas moins de dix victimes recensées l'année suivante, puis seulement deux en 1998 et 1999, aucune en 2000. Cette irrégularité interroge la police, d'autant qu'elle n'a pas connaissance immédiatement de toutes les agressions, certaines victimes n'allant pas déposer plainte. «C'était encore une période où l'on pensait que la femme agressée avait une responsabilité», se souvient auprès du Figaro Me Emmanuel Riglaire, représentant de deux parties civiles.

«Certaines familles s'opposaient à parler à la police», confirme Annick Mattighello, ancienne édile communiste de Louvroil, où un viol et deux agressions sexuelles ont lieu en 2002. «C'était un secret de famille autour duquel il ne fallait pas faire de bruit.» L'une de ses employées a été violée alors qu'elle faisait le ménage tôt le matin dans la salle de sport de la commune. «Il connaissait les lieux, c'est une certitude», présume-t-elle. Dès lors, elle exige qu'aucun agent ne soit laissé seul au travail et veut médiatiser l'affaire. Mais la maire doit affronter ce qu'elle qualifie de véritable «omerta». Les autorités redoutaient qu'une grande communication fasse fuir l'agresseur. Un ancien sous-préfet ira jusqu'à la pousser au silence car «il n'y avait pas mort d'homme» : «Ça restera gravé dans ma mémoire.»

Un «puzzle» insoluble

Six enquêteurs travaillent bien en continu sur le dossier, classé en fil rouge, mais se heurtent à un «puzzle» insoluble. «Nous récupérions toujours la même pièce du puzzle, un signalement aussi banal que le précédent», se souvient pour Le Figaro Romuald Muller, chef de la PJ lilloise. Entre 2005 et 2007, il sévit en Belgique, mais la police locale est confrontée à la même énigme. À l'inverse de la France, elle diffuse un portrait-robot grâce au témoignage d'une des victimes. Sans succès. Jusqu'à ce matin de février 2018, où l'affaire connaît enfin un tournant décisif. À Erquelinnes, une adolescente de 17 ans est agressée près de la gare peu avant 7 heures du matin sur le chemin de l'école. L'homme l'a menacée à l'aide d'un couteau avant de prendre la fuite. Mais l'intéressé commet une erreur fatale : son véhicule stationné à proximité des faits a été filmé par les caméras de vidéosurveillance. Le violeur de la Sambre est démasqué. Au terme de deux semaines de traque, Dino Scala, 57 ans, est interpellé à proximité de son pavillon familial de Pont-sur-Sambre. Confondu par des prélèvements ADN effectués sur plusieurs scènes de crime, il passe aux aveux. Devant les enquêteurs, il admet éprouver une certaine excitation en espionnant ses victimes avant le passage à l'acte. «J'aime l'armée, être furtif, me dissimuler, compare-t-il. J'ai une nature de chasseur, vous pouvez me lâcher dans la forêt, je vais m'adapter, me cacher

«L'image même de la banalité»

Dans son entourage, c'est la stupéfaction. Ce mécanicien monteur et père de cinq enfants issus de deux unions, est parfaitement inséré socialement, président du club de football de sa commune. Durant trente ans, il n'a jamais éveillé le moindre soupçon chez ses proches, qui ne tarissent pas d'éloge au sujet de cet «homme gentil, serviable, courageux», selon sa seconde épouse, «un être exceptionnel, une personne respectueuse et de confiance», loue sa belle-sœur, «convivial et prêt à rendre service», abonde un ami. Le suspect a cloisonné les deux facettes de sa personnalité pour qu'elles ne se croisent jamais. «Dino Scala est l'image même de la normalité, pour ne pas dire de la banalité», conclura l'un des experts psychiatres, évoquant «un fonctionnement à la Docteur Jekyll et Mister Hyde».

L'instruction va cependant fragiliser ce portrait idyllique de façade. Sa première fille affirme être «en proie à des souvenirs» d'attouchements sexuels de celui qu'elle préfère désormais appeler «l'autre». Dino Scala aurait également tenté de s'introduire dans le lit de son ancienne belle-sœur alors que sa femme se trouvait à la maternité. «Arrêtons de le présenter comme un bon père de famille, il est très manipulateur», prévient Me Caty Richard, avocate de trois parties civiles.

L'accusé dit avoir vécu son interpellation comme une libération. «Il cherche sincèrement à comprendre. Dino Scala veut assumer les faits, sa volonté n'est bien sûr pas d'être acquitté», relève son avocate Me Margaux Mathieu. Durant trois semaines de procès, où il encourt vingt ans de prison, il sera confronté à la douleur singulière de 56 femmes, qui n'ont longtemps été pour lui qu'une masse de proies interchangeables. «La victime importe peu pour lui, note la juge d'instruction. Il ne la personnalise pas, ne la regarde pas, elle n'est qu'une ombre abstraite.» Une observation confirmée par l'expertise psychiatrique : «S'il éprouve des remords après ses passages à l'acte, ils se dissipent en quelques jours.»

Pour certaines, l'arrestation a constitué un second traumatisme, rouvrant une plaie qui n'avait, dans le fond, jamais cicatrisé. «Elles s'étaient habituées à vivre avec ça, l'ont mis à distance, plus ou moins sous le tapis», constate Me Rivière. Toutes avaient intériorisé une angoisse que leur agresseur surgisse à nouveau, le quotidien happé par un sentiment d'insécurité constant : «Pendant des années, j'ai fait des cauchemars sans tête, a confié l'une d'elles, dans des propos rapportés par Me Richard. Maintenant il y a un visage, mais le cauchemar est toujours là.»

*Le prénom des victimes a été modifié.

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L'Humanité

Un bouquet d’herbes séchées et de fleurs sauvages

Nos recommandations culturelles

Recueil Jean-Michel Maulpoix vient d’être couronné par le Goncourt de la poésie. Il cultive avec art, dans Rue des fleurs, un rapport dynamique à la réalité concrète du monde, usant avec le même bonheur de la prose et du vers.

Muriel Steinmetz

Jean-Michel Maulpoix (né en 1952) vient de recevoir le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre. Il publie Rue des fleurs, un recueil de textes, dont certains relus, voire réécrits, bref, remis sur le métier. Les voilà autrement cousus, pièce à pièce, depuis jadis, où certains ont leur origine ; brassées d’ « images précoces » accointées à l’aujourd’hui. Sur cette « relecture-réécriture », dans un récent entretien, l’auteur parle de « yoga affectif ».

jardins ouvriers le long de l’autoroute

Ici, il a prélevé un titre, là un peu moins d’un texte, arrachant les mots à leur contexte initial pour mieux les rebouter ailleurs, comme on compose un bouquet à l’aide d’herbes séchées, de feuilles et de fleurs cueillies sur la route, puis redistribuées pour l’œil dans le vase. Il dit écrire avec « la mémoire de ses lectures » qui, tels des « poteaux d’angle » – la formule vient de Michaux –, lui servent de « repères ». Jean-Michel Maulpoix s’accorde ainsi une « pause lyrique », doublée d’un exercice de mémoire. L’ensemble tourne autour du texte Cimetière – initialement intitulé Toussaint – « Où n’entre plus le songe ni la rumeur/Ni le rayon de l’aube ni le murmure des voix d’amour (…) Où l’on ne vieillit plus, quittant d’un coup son âge et ses pensées ».

Il use avec le même bonheur de la prose et du vers, qui hante son écriture sur le ton de la basse continue. Le vers, en effet, donne le rythme et balaie d’un revers de main tout type de discours, de ceux qui finissent par faire la bouche sèche à ceux qui les profèrent. Maulpoix, lui, laisse entendre son propre souffle, défait la routine et tout prêt-à-porter du sens. Il avoue beaucoup « écrire à l’oreille ».

À la tête de la revue numérique de littérature et de critique le Nouveau Recueil, l’essayiste qu’il est aussi, qui fut d’abord édité chez Maurice Nadeau, se réclame volontiers d’un « lyrisme critique » ; sujet de sa thèse de doctorat, soutenue en 1987 à Nanterre. Il y prônait « l’implication subjective » et « le rapport dynamique avec la réalité concrète du monde ». Cette réalité est plus que jamais présente dans Rue des fleurs, qui s’ouvre sur une « banlieue pauvre », avec ses jardins ouvriers où « l’on voit le long de l’autoroute des carrés frisés de laitues », binés par « les petits vieux ».

« les émigrés qui marchent ne disent rien »

Au petit jour, apparaissent les travailleurs, « tous ensemble ils arrivent par le tram de 7 heures. Le bleu sent la Javel, la terre sent le goudron ». Le soir, «  on entend des musiques aux portes », là « où les fenêtres sont bleues à partir de huit heures ». Et « les émigrés qui marchent ne disent rien, ne vont nulle part ». La phrase chez Maulpoix respire sans sinuer. La virgule est rare. Le poète cultive l’accident favorable à la combinaison phonique, si contraire au tout-venant de la signification. Selon son propre aveu, il y a chez lui « un chef d’orchestre invisible qui se cache dans la page ».

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Le Figaro

Guerre en Ukraine: la France est-elle en train de rater un tournant historique sur la scène européenne?

Laure Mandeville

ANALYSE - La France ne cesse de vanter sa pensée stratégique et son imagination géopolitique. Mais son «dialogue» russe à contretemps et sa lenteur à accompagner la révolution stratégique qui traverse l’Europe avec l’émergence de l’Ukraine et le renforcement de la Pologne, pourraient la laisser durablement affaiblie.

C’est bien connu. La France est persuadée de «penser stratégique». D’être leader en Europe sur la vision d’ensemble, celle du long terme, de «l’imagination» géopolitique. Mais pourquoi, alors, s’acharne-t-elle à louper régulièrement tous les coches stratégiques et diplomatiques historiques? Tous les tournants majeurs, qui exigent, précisément, de l’imagination, de l’audace et du courage? On se souvient de l’ardeur sidérante avec laquelle Mitterrand s’employa en 1989, à empêcher la réunification de l’Allemagne, dont le compte à rebours nous crevait pourtant les yeux. De son soutien à peine caché aux putschistes conservateurs communistes de Moscou, en 1991. Et de ses hésitations à lâcher la Serbie de Milosevic, quand celle-ci se lança dans une guerre de reconquête sanglante en Croatie, cette même année.

Trente ans plus tard, l’obstination étrange et carrément embarrassante, avec laquelle le président Macron entend protéger la Russie de Poutine d’une supposée «humiliation», alors que cette dernière sème la terreur, la mort et la destruction à travers l’Ukraine, est tout aussi incompréhensible. À total contretemps. «Je suis sans voix ; je ne comprends pas», confie Sergueï Pougatchev, milliardaire russe installé en France, qui a pratiqué Poutine au quotidien pendant des années avant de tomber en disgrâce, et qui affirme que le président russe méprise profondément la faiblesse des Occidentaux tout en l’instrumentalisant. «Macron a appelé très souvent, et heureusement Poutine n’a pas beaucoup répondu. Il y a un terme maintenant, le “macroning”, qui signifie appeler sans beaucoup de raison», a même ironisé un porte-voix du Kremlin à la télévision russe.

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Le chef de l’État français, qui a pourtant apporté son soutien politique et militaire à Kiev et contribué à la mise en place de sanctions européennes d’une sévérité sans précédent, n’a cessé de revenir, dans plusieurs interviews, sur son idée de tendre la main aux Russes. Il a évoqué les nombreuses heures passées - sans résultat aucun - au téléphone avec Poutine, pour le convaincre de «l’erreur fondamentale» qu’il avait commise en envahissant l’Ukraine. Sans sembler comprendre qu’il ne s’agit nullement d’une «erreur», mais d’une stratégie délibérée et assumée, dont Poutine espère encore tirer profit, malgré les lourds ratés de son aventure, en surfant sur les divisions de l’Europe.

Avec sa position d’« équilibre », Emmanuel Macron s’imagine qu’il prend date pour l’avenir, et qu’il se positionne en médiateur idéal d’une future négociation, capable de parler aux deux parties, ukrainienne et russe. Il ne comprend pas que sa position le « grille » en réalité des deux côtés

Avec sa position d’«équilibre», Emmanuel Macron s’imagine qu’il prend ainsi date pour l’avenir, et qu’il se positionne en médiateur idéal d’une future négociation, capable de parler aux deux parties, ukrainienne et russe. Il ne comprend pas que sa position le «grille» en réalité des deux côtés. Auprès d’un Vladimir Poutine qui, formé par son expérience du KGB et son enfance passée dans la rue brutale de Leningrad, se rallie à la raison des plus forts, jamais à celle des «compréhensifs». Et auprès des Ukrainiens, qui sont ulcérés d’entendre Emmanuel Macron affirmer qu’«il ne faut pas humilier» le voisin russe qui les massacre. «Les appels à éviter d’humilier la Russie ne peuvent qu’humilier la France ou tout autre pays. Car c’est la Russie qui s’humilie. Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies», a riposté sèchement le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, dans un tweet.

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La petite musique française sur la Russie a aussi suscité une vague de critiques à travers l’Europe centrale et orientale, où l’on juge avec sévérité la politique menée par Paris et Berlin vis-à-vis de la Russie depuis 2000. Obsédés par leur relation avec Moscou et le retour en force de l’Amérique dans les affaires européennes, les Français semblent peiner à réaliser que le fait géopolitique majeur des derniers mois est l’émergence de l’Ukraine. Sa résistance à l’envahisseur annonce une révolution stratégique en Europe et la montée en influence des pays qui la soutiennent, en premier lieu la Pologne. Bref, un renforcement de l’Europe orientale se dessine. À elles deux, l’Ukraine et la Pologne pèsent 88 millions d’habitants. Plus que l’Allemagne.

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Alexander Stubb: «Nous devons aller vers une grande Europe géostratégique»

ENTRETIEN - L’ancien premier ministre finlandais revient sur «le changement radical», que crée l’attaque de Poutine contre l’Ukraine, et sur la décision historique de la Finlande de rejoindre l’Otan. Pour lui, l’élargissement redevient un vrai sujet et les Européens doivent réinventer le concept d’Europe.

Vote de défiance: la vraie fausse victoire de Boris Johnson

ANALYSE - Le premier ministre britannique, qui sort affaibli d’un vote de défiance, veut croire à la fin de son calvaire.

Thierry Wolton: «La France ne doit pas oublier les crimes de l’armée russe au nom de la realpolitik»

TRIBUNE - Sur un plan strictement géopolitique, la volonté répétée d’Emmanuel Macron de ne pas «humilier la Russie» est compréhensible. Mais cette position est intenable, car elle revient - au nom de la realpolitik - à donner un blanc-seing aux exactions passées et à venir de l’armée russe, argumente l’essayiste et historien.

Le Figaro

Législatives 2022 : Zemmour au coude-à-coude avec la majorité dans le Var, selon un sondage

John Timsit

Dans un département où il a réalisé des scores au-dessus de sa moyenne nationale à la présidentielle, le patron du parti Reconquête! dépasserait son adversaire du RN au premier tour.

Verra-t-il le verre à moitié plein? Si Éric Zemmour avait raté son pari présidentiel avec 7,07% des voix au premier tour, le leader nationaliste pourrait bien être en passe de s'implanter dans la quatrième circonscription du Var, terre où il est candidat à la députation. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI publié jeudi, le patron de Reconquête! se placerait en deuxième position dimanche prochain avec 24% des suffrages. Derrière la prétendante de la majorité présidentielle Sereine Mauborgne, jaugée à 31% des voix. Mais devant son concurrent RN Philippe Lottiaux, qui totaliserait 22% des votes. Une performance pour celui qui se fait le chantre de l'«union des droites». Y compris aux législatives.

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Derrière ce trio, se situent la prétendante de la Nupes, Sabine Cristofani-Viglione, qui rassemblerait 16% des voix, et celle de la droite et du centre Marie-Christine Hamel qui n'aurait que 4% des voix. Au deuxième tour, Éric Zemmour ferait face à un match très serré. Face à la candidate du camp présidentiel - hypothèse la plus probable selon l'Ifop -, l'ancien prétendant élyséen serait battu, mais de peu, avec 49% des suffrages. D'autant qu'Éric Zemmour a réalisé dans les villes de cette circonscription des scores bien au-dessus de sa moyenne nationale : 22,42% à Saint-Tropez, ou encore 21,4% à Grimaud. Dans l'ensemble du département, il avait récolté 13,25% des suffrages. Si le postulant du RN se hissait, à l'inverse, au second tour, celui-ci serait aussi perdant. Mais avec un écart un peu plus grand : 47% contre 53% en faveur de Sereine Mauborgne.

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Pour l'instant, l'ensemble des études d'opinion réalisées ces derniers jours montraient une érosion de l'étiage présidentiel, qui pourrait ne pas avoir de majorité absolue. Et une nette percée de la Nupes, bannière derrière laquelle se sont rangées les principales formations de gauche. Si le RN parvenait à constituer un groupe parlementaire, Reconquête! n'est pas promis à la même fin électorale. Ce dernier ne devrait avoir, au mieux, qu'une toute petite poignée d'élus au Palais Bourbon.

Législatives: Manuel Valls éliminé dès le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger

L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

ANALYSE - Le chef de l’État dénonce le programme de Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, pour mobiliser son camp aux élections législatives.

Législatives : la majorité en tête chez les Français de l'étranger, la Nupes progresse

Les candidats macronistes sont devant dans neuf des onze circonscriptions concernées.

Le Figaro

«Bébé Holly» retrouvée vivante 41 ans après sa disparition aux États-Unis

Les corps de ses parents avaient été découverts en 1981 au Texas, apparemment victimes d'un homicide. Ils étaient restés sans identité pendant tout ce temps.

Les autorités du Texas ont annoncé jeudi 9 juin avoir retrouvé vivante une Américaine portée disparue en 1981 lorsqu'elle était nourrisson, et ont appelé à l'aide pour percer le mystère qui entoure toujours le meurtre de ses parents.

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«Bébé Holly a été localisée, elle est vivante, a 42 ans et va bien», a déclaré l'adjoint du procureur général du Texas, Brent Webster, lors d'une conférence de presse. «Nous nous en réjouissons», a-t-il poursuivi, «mais il nous reste un crime à résoudre». Celui-ci remonte à janvier 1981, quand les corps d'un homme et d'une femme, apparemment victimes d'un homicide, ont été retrouvés dans une zone boisée de Houston, au Texas. Pendant quarante ans, ils sont restés sans identité.

Les avancées de la généalogie génétique ont permis, en 2021, de mettre un nom sur ces victimes: il s'agit de Tina et Harold Clouse, un couple originaire de Floride qui avait une petite fille, Holly. C'est cette dernière qui vient juste d'être retrouvée. Elle «a été informée de l'identité de ses parents biologiques et a rencontré virtuellement des membres de sa famille biologique pour la première fois mardi», a précisé Brent Webster. Selon lui, elle avait été abandonnée dans une église d'Arizona et élevée dans une famille qui n'est «pas soupçonnée dans l'enquête».

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En revanche, la police recherche «deux femmes s'identifiant comme membres d'un groupe religieux nomade» qui l'ont déposée dans cette église. «Elles portaient de longues robes blanches, marchaient pieds nus et ont dit que leurs croyances impliquaient de séparer les hommes et les femmes, d'être végétarien et de ne pas utiliser d'objet en cuir», a décrit le procureur. Or, la famille des Clouse avait été contactée, en décembre 1980 ou janvier 1981, par une femme se présentant comme «sœur Susan». Elle avait assuré que le couple avait rejoint sa secte, voulait couper les ponts avec l'extérieur et se débarrasser de ses possessions matérielles. Elle avait offert aux parents de Harold Clouse de leur ramener leur voiture, moyennant finance.

Ces derniers avaient contacté la police. Quand deux ou trois femmes en robe blanches étaient arrivées avec le véhicule, les agents les avaient arrêtées, mais aucun procès-verbal n'a pu être retrouvé, selon Brent Webster, appelant le public «à l'aide» pour remonter le cours de l'histoire. En attendant, la famille Clause s'est réjouie d'avoir retrouvé Holly. «C'est un réel soulagement de savoir qu'elle va bien et a une bonne vie», a commenté sa tante Cheryl Clouse citée dans un communiqué.

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Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

Le Figaro

Comment gérer une personnalité paranoïaque au bureau ?

Laetitia Lienhard

NOS CONSEILS - Très délétère pour le fonctionnement d'une équipe, ce type de comportement, une fois identifié, peut-être canalisé.

Votre collègue est toujours sur la défensive, se montre d'une vigilance extrême et fait preuve de rigidité... vous avez peut-être affaire à une personnalité paranoïaque. Selon les estimations, 0,5 à 2,5 % de la population serait atteinte de ce trouble, qui peut-être difficile à gérer au quotidien, notamment dans le cadre professionnel. Comment l'identifier ? Quels comportements éviter ? Le Figaro vous donne cinq conseils pour vous adapter au mieux à cette situation, en tant que manager, subordonné ou simple voisin de bureau.

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#1. L'identifier

La première étape consiste d'ores et déjà à identifier une personne qui a une tendance paranoïaque au sein de l'entreprise. «Cela se remarque par un comportement de vigilance extrême et même de méfiance lorsque la tendance paranoïaque de l'individu qui s'installe de plus en plus», explique Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Cela se traduit par une personne qui pose beaucoup de questions, qui a l'impression que les autres lui veulent du mal et qui, par conséquent, est toujours sur la défensive, avec parfois des réactions très fortes et disproportionnées, notamment lors de réunions.

«Une personne à tendance paranoïaque a le sentiment de subir un préjudice et cherche ainsi à obtenir réparation. Pour cela, elle va en permanence rechercher des traces et des preuves pour monter des dossiers qui la confortent dans son délire paranoïaque», affirme le psychologue du travail. La dernière étape intervient lorsque l'individu concerné lance une action en justice, à l'encontre de l'entreprise notamment.

#2. Éviter tout comportement pathogène

Certaines attitudes au bureau peuvent renforcer les tendances paranoïaques de la personne concernée. Il est important de les éviter le plus possible. «Il faut faire attention à ne pas avoir un comportement dénigrant envers cette personne, tel que lui couper la parole en réunion, ne pas le saluer ou encore changer de comportement envers elle selon les jours», explique Marc Durin-Valois. Il est également nécessaire de ne pas l'isoler ou la stigmatiser pour ne pas le conforter dans son délire paranoïaque, en ne lui donnant pas les informations sur une réunion avec son équipe par exemple.

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#3. Rester factuel

Que la personne à tendance paranoïaque soit votre manager, collègue ou collaborateur, la meilleure option est de rester le plus factuel possible dans l'ensemble de vos échanges. « Lors des discussions, il faut mettre en avant des faits, sans passion, sans affect. Il est essentiel de ne pas entrer dans un débat basé sur les émotions car elle ne ressentira pas les choses de la même manière que vous. L'important est de s'en tenir aux faits », insiste Roland Guinchard, psychologue clinicien et auteur de «Psychanalyse du lien au travail». Par exemple, si votre collaborateur est persuadé qu'on veut démanteler son service, il faut lui montrer les montants qui ont été investis dans cette équipe et les recrutements qui ont été effectués récemment. «Il est important de ne pas être dans l'émotionnel mais plutôt apporter des réponses claires, précises et basées sur des données chiffrées sans jamais laisser la place à l'incertitude sinon on laisse le délire interprétatif se mettre en place », confirme Marc Durin-Valois.

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#4. Rester attentif à son comportement

Une tendance à la paranoïa peut s'aggraver pour laisser place à une vraie maladie psychiatrique. « Lorsque la personne bascule dans une profonde paranoïa, cela se traduit souvent par des excès de violence », déplore le psychologue du travail. Dans ces cas-là, l'entreprise est en capacité de se séparer du salarié concerné et peut tenter de l'accompagner dans sa prise en charge par des instituts psychiatriques spécialisés. Un suivi psychothérapeutique, lorsqu'il est instauré suffisamment tôt, peut permettre d'éviter l'évolution d'une personnalité paranoïaque vers une psychose paranoïaque.

#5. Garder une certaine distance

Quels que soient votre proximité ou votre rapport hiérarchique avec cette personne, il est essentiel de ne pas vivre dans la terreur et dans la crainte constante de ses réactions. « Il faut savoir prendre soi-même une distance avec cette personnalité pour ne pas s'abîmer », met en garde Marc Durin-Valois.

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Crise aux urgences : Brigitte Bourguignon annonce une série de «premières mesures»

La ministre, qui s'est exprimée ce mercredi au Congrès Urgences, veut permettre de surmonter un «été difficile» à l'hôpital, «sans attendre» les conclusions de la mission flash.

Grève du personnel : des retards mais pas de perturbation majeure à Paris-Charles de Gaulle

Un quart des vols ont été annulés jeudi matin. Les grévistes demandent des hausses de salaire. ADP signale que des perturbations sont également à prévoir à l'aéroport d'Orly.

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Réforme des retraites : le nouveau leader de FO promet «la mère des batailles»

Frédéric Souillot défend un retour à la retraite à 60 ans, contre 62 aujourd'hui.

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Le Figaro

Sarah Knafo, «l’intrigante» conseillère d’Éric Zemmour... Les indiscrétions du Figaro Magazine

Carl Meeus

CHRONIQUE - Petites phrases et coulisses de la semaine politique, par Carl Meeus.

Faire l’objet d’un livre à 28 ans n’est pas donné à tout le monde! Être au centre d’un récit politique, qui s’achève par l’évocation d’une ambition présidentielle, n’est pas banal non plus. C’est ce qui arrive à Sarah Knafo, jeune conseillère, confidente et bras droit d’Éric Zemmour, héroïne d’une enquête de deux journalistes, Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage pour leur livre intitulé L’Intrigante (Robert Laffont).

Sarah Knafo était inconnue du grand public il y a à peine un an! Même le petit milieu politique connaissait peu cette jeune énarque ambitieuse. Les Français l’ont découverte quand elle a fait, à son corps défendant, la une de la presse people aux côtés d’Éric Zemmour. Son rôle ne s’est évidemment pas résumé à être la compagne du candidat à l’élection présidentielle. Les auteurs montrent à quel point elle en a été au centre,voire l’inspiratrice. Une amie de la jeune femme témoigne: «C’est une histoire d’amour qui aurait pu changer l’histoire de France. Elle l’aime au point de lui faire croire qu’il peut être président. Peut-être même qu’elle y croit un peu.»

En tout cas, elle réussit l’exploit de le faire croire à des politiques aussi madrés que Philippe de Villiers ou Gilbert Collard. L’ancien candidat à la présidentielle et l’avocat qui a quitté le Rassemblement national pour rejoindre l’aventure présidentielle semblent accepter la prédominance de la jeune femme. Ils voient bien Éric Zemmour chercher son regard, attendre son avis, guetter son approbation. «Il faut demander à Sarah» est un refrain qui revient souvent. Comme l’écrivent les journalistes qui ont suivi la campagne, pour leurs rédactions, (Elle et TF1), «une forme d’osmose intellectuelle explique sans doute pourquoi cet homme sans expérience électorale a confié à une énarque de 28 ans la gestion de sa campagne. Logistique, déplacements, parrainages, financement… Tout passe par elle.»

«Où est Sarah?» Combien de gens ont posé cette question, montrant à quel point Sarah Knafo avait su se rendre indispensable? Pas seulement dans cette campagne. L’enquête des deux auteurs montre que dans son parcours, elle a toujours su se rendre indispensable. Notamment lors de son stage de l’ENA à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, à Pau,en 2018. Le préfet lui aurait mis l’évaluation maximale «pour récompenser son brio». Fait rarissime, elle aurait eu droit à une cérémonie de départ avec une centaine de convives, là où généralement les fins de stage se font de manière plus sobre.

Comme dans toute ascension fulgurante, il y a ceux qui voient les aspects positifs et ceux qui retiennent les côtés négatifs. «C’est la bonne vivante avec qui c’est sympa de passer du temps. Cela explique en partie l’importance de sa surface sociale. Elle est extrêmement agréable», loue un proche qui ne partage pas ses idées. Mais «il y a une part d’ombre chez elle, écrivent les auteurs. Est-ce que tout n’est pas calculé? Une forme de froideur par rapport à son ambition, un aspect glaçant. Toute personne est un moyen. Tout sert une cause.»

D’autant que la défaite d’Éric Zemmour n’est pas vue par elle comme un échec stratégique, mais une défaite sociologique. La guerre en Ukraine a modifié les équilibres. Les catégories socioprofessionnelles supérieures qui avaient apprécié le discours du candidat ont placé «les enjeux diplomatiques et militaires avant les considérations internes». Autrement dit, une partie de son électorat n’a pas voulu d’un changement de capitaine en pleine guerre en Europe. De quoi relativiser la défaite du 10 avril et espérer pour les années à venir.

De là à lui prêter à elle une ambition présidentielle? «Elle n’écarte aucune piste», assurent les auteurs. Et quand une femme, une semaine après le premier tour, lui lance «Sarah présidente», elle ne dénie pas et son visage s’éclaire. Celle qui a toujours été fascinée par le rôle joué par Marie-France Garaud auprès, notamment, de Jacques Chirac, n’a peut-être plus envie de rester «cantonnée dans l’ombre, sans jamais parvenir à happer la lumière».

«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»

Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».

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Nicolas Bouzou: «M. Mélenchon ne comprend pas l’économie»

ENTRETIEN - L’économiste estime que la vision de départ de la Nupes «est tout simplement fausse».

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LA VÉRIFICATION - «Si bonhomme tu vas le nommer !», a lâché l'insoumis Manuel Bompard en réponse à Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président».

Le Figaro

Le chèque alimentation, casse-tête du gouvernement

Paul Marion

Un chèque ciblé sur les produits bio et locaux s'avère complexe à mettre en place. Le gouvernement temporise et lui préfère une nouvelle indemnité inflation versée à la rentrée aux ménages modestes.

À quoi servira le chèque alimentation ? S'agira-t-il d'une allocation régulière pour acheter des produits bio ou d'une aide ponctuelle pour protéger le pouvoir d'achat des Français modestes ? Élisabeth Borne semble favoriser la seconde option à court terme. «Dans l'urgence, avec l'inflation, ce sera une aide versée directement sur le compte en banque, en une fois, tenant compte naturellement du nombre d'enfants dans la famille», a déclaré la première ministre sur France bleu mardi sans préciser davantage les contours de cette première mesure.

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L'aide ressemble à une réédition de l'indemnité inflation distribuée par le gouvernement Castex en octobre 2021 à 38 millions de personnes. Elle ne sera pas fléchée sur les achats alimentaires comme on aurait pu l'attendre d'un «chèque alimentation» et pourrait aussi bien servir à régler d'autres dépenses. Le nombre de bénéficiaires n'est pas encore connu mais devrait être revu à la baisse par rapport à l'indemnité inflation dont 38 millions de personnes avaient profité. «Il serait juste que ce soit concentré sur les ménages les plus modestes qui ont réellement des difficultés à s'alimenter correctement», a expliqué le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire sur BFMTV mercredi qui a précisé que son montant sera également «moins large» que la précédente indemnité inflation. Le chiffre de 100 à 150 euros circule.

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La difficulté du fléchage

Le projet initial d'un chèque alimentation pour les produits bio et locaux, suggéré en 2020 par la convention citoyenne pour le climat et repris par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, est à ce stade repoussé. Le dispositif «ciblé pour permettre à tous les Français d'accéder à des produits de qualité, des produits bio» fait l'objet d'une «réflexion» a reconnu mardi Élisabeth Borne.

Sa mise en place, notamment son fléchage pour l'achat exclusif de certaines catégories d'aliments, paraît complexe et suscite des réserves à l'intérieur même du gouvernement, particulièrement à Bercy. «Le dispositif qui permet d'aller dans votre magasin prendre des produits bio ou des produits sourcés français qui vont bénéficier aux producteurs français: je ne sais pas faire», a déploré Bruno Le Maire sur BFMTV, qui reconnaît que distribuer immédiatement une telle aide est impossible.

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Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) remis au gouvernement vient nourrir les doutes autour de la faisabilité et de la pertinence d'un tel chèque. «Le format fléché (…) restreint le choix des produits, ce qui grève l'acceptabilité de l'aide, les capacités de contrôle effectives sont limitées», pointe le document diffusé par le média Contexte. Le coût du dispositif est estimé par l'IGAS et l'Inspection générale des finances (IGF) entre 1,5 milliard et 3,5 milliards d'euros chaque année pour un chèque alimentaire de 20 à 30 euros par mois et par personne.

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Retraites : l'emploi des seniors suffirait à régler le déficit, selon une étude

Une hausse de dix points du taux d'emploi des 55-64 ans permettrait «d'équilibrer les comptes» du système de retraites d'ici 2032, sans toucher à l'âge légal ni à la durée de cotisation.

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Billet congés annuels : comment bénéficier d'une réduction de 25 à 50% sur un billet de train

Ce dispositif avantageux est pourtant méconnu. On vous explique la marche à suivre pour en bénéficier.

L'Humanité

Prose. Dans le brasier du siècle

Nos recommandations culturelles

Dans Séculaires, Olivier Barbarant mêle souvenirs, douleurs intimes et violences de l’Histoire. Un recueil de chair et de larmes.

Sophie Joubert

Séculaires, d’Olivier Barbarant, éditions Gallimard, 136 pages, 16,50 euros

«Q ue vaut un siècle dont les fils souffrent tant qu’ils se font bûcher ? » C’est sur ces mots incandescents, hommage aux immolés sur l’autel de l’Histoire, que s’achève (presque) Séculaires, recueil discrètement autobiographique où se nouent l’intime et le collectif. Entre vers libre et prose, Olivier Barbarant se retourne sur une vie commencée au milieu des années 1960 à Bar-sur-Aube, déployant d’abord son intériorité avant d’explorer le versant extime en inscrivant ses souvenirs dans une époque, une génération.

Construit en deux parties, le recueil s’ouvre sur l’image, entre rêve et éveil, d’un homme qui, par un matin d’été, aiguillonne le désir du poète en traversant un jardin. Qu’il soit souffrant ou désirant, le corps des hommes est l’un des motifs récurrents de la poésie charnelle et limpide d’Olivier Barbarant. Comme dans la Clé de chair, souvenirs de vibrantes sensations au contact d’une « forêt d’arbres humains » ou dans Adorations, où bras, torses, jambes et sexes d’hommes se font cartes, presqu’îles ou péninsules. Les attaches, qui ne se laissent pas saisir, nourrissent même le regret d’un poème jamais écrit intitulé l’Ode aux poignets d’hommes. Dans Amour, peut-être l’un des plus beaux et déchirants poèmes du recueil, c’est le corps gracile d’une femme, mère ou compagne, affaibli par la maladie et prêt à se casser, que tente de retenir le poète. Tout aussi précis quand il s’approche de la « chair des choses », comme dans le Goût de la craie, où il déjoue la nostalgie pour épuiser tous les sens du mot et de la chose dans un geste poétique qui fait écho à Ponge.

À la source du classicisme

Rétif à l’usage de la photographie et à ce qu’il nomme « l’appareil de mort », Olivier Barbarant préfère les souvenirs aux archives, au point de laisser l’oubli faire son travail de tri et d’« épure », cédant aux proches le soin de documenter sa vie. Si elle n’est pas photographique, sa mémoire convoque des images familières quand elle croise, dans Complainte à la charnière des temps, les grands événements de l’Histoire depuis 1981, l’élection de l’homme à la rose et le concert de Barbara, la chute du mur de Berlin et celle des tours jumelles, jusqu’à l’incendie de Notre-Dame brisant la flèche « comme un fétu ». Par sa densité et sa remarquable économie de moyens, ce poème semble contenir le projet d’ensemble d’un recueil qui puise à la source du classicisme : saisir l’inexorable course du temps et les assauts livrés contre le corps, retenir les morts qui jalonnent une vie trop brève.

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Le Figaro

Macky Sall: «L’Afrique est une victime de la guerre et le risque de famine est là»

Tanguy BerthemetYves Thréard

ENTRETIEN - De retour de Russie, où il s’est entretenu avec son homologue, le président du Sénégal revient sur les conséquences de la guerre pour l’Afrique.

LE FIGARO.- Vous êtes le dernier chef d’État à avoir rencontré Vladimir Poutine, comment l’avez-vous trouvé?

Macky SALL. - Nous avons été bien reçus, moi et le président de la commission de l’Union africaine qui m’accompagnait. Avec le président Poutine nous avons passé plus de trois heures. Il a écouté notre message. Je parlais au nom de l’Afrique, de 1,4 milliard d’Africains et je voulais qu’il prenne conscience que cette guerre en Ukraine a des conséquences désastreuses sur l’alimentation et les risques de famine. Il faut combiner les conséquences de ce conflit avec celles des sanctions prises contre la Russie qui ont aggravé la situation des approvisionnements en Afrique. Car pour l’essentiel, le blé et les fertilisants venaient d’Ukraine et de Russie. Je lui ai dit que, pour nous, il était nécessaire de permettre à l’Ukraine d’exporter ces graines afin de réguler le marché, mais je lui ai aussi dit que nous discuterions avec nos partenaires qui ont pris les sanctions pour que l’on puisse, sur le volet céréales et fertilisants, lever ces sanctions.

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Vous avez donc demandé au président russe la levée du blocus sur Odessa pour permettre les exportations. Êtes-vous satisfait des réponses reçues?

Oui j’ai été satisfait, et d’autant plus que le ministre Lavrov l’a répété mercredi. Vladimir Poutine m’a dit qu’il était favorable à ce que l’Ukraine puisse exporter son blé par Odessa si l’Ukraine relevait ses mines en mer. Je lui ai répondu que dans ce cas, l’Ukraine craignait d’être attaquée par la Russie. Il s’est engagé sur ce point à ne pas attaquer. Il a également proposé d’autres schémas qui n’intéressent peut-être pas l’Ukraine, comme le passage par le Danube ou la Biélorussie et même par Marioupol, où Poutine s’est là aussi engagé à mettre en place des corridors sécurisés. Il nous a aussi répété qu’il était prêt à vendre les céréales russes et des engrais à l’Afrique, mais que le problème ne se posait pas à son niveau.

Vous avez le sentiment que l’Europe a, indirectement, imposé des sanctions sur les ventes de céréales et d’engrais russes dont l’Afrique a besoin, mais pas sur le gaz et le pétrole qu’elle continue à recevoir. Estimez-vous ces mesures égoïstes?

Je ne veux pas verser dans les qualificatifs. Je veux chercher une solution. Je l’ai dit au Conseil européen. La guerre est à l’origine des problèmes, mais les sanctions les ont aggravés. On nous dira qu’il n’y a pas de sanctions sur le blé, mais ce sont, en réalité les sanctions sur les modes de paiements qui bloquent le commerce des pays comme les nôtres pendant que la Chine par exemple peut continuer. Nous, nous sommes liés par le système Swift car nos banques sont trop fragiles pour le contourner. Or, effectivement, le gaz continue d’être vendu à l’Europe par la Russie. Le gaz n’a pas fait l’objet d’un embargo. Donc nous demandons que les céréales et les fertilisants ne soient pas non plus touchés par les sanctions, du moins que les systèmes de paiements permettent de les acheter. Nous ne demandons pas d’aide car nous payons. Ce que nous demandons, c’est un mécanisme, comme pour le gaz et le pétrole, pour que nous puissions recevoir les produits dont nous avons besoin. Le prix des engrais a déjà triplé, car peu de pays produisent la potasse nécessaire à leur fabrication. Ce sont la Russie, la Biélorussie et le Canada.

La guerre est à l’origine des problèmes, mais les sanctions les ont aggravés

Le déficit en grains et en engrais provoqué par la guerre a généré une hausse des cours. L’Afrique en souffre…

Quand l’ONU parle d’un ouragan de famines, ce n’est pas une vue de l’esprit. Tant qu’on ne lève pas le blocage sur l’accès aux engrais mais aussi sur le blé russe, car le blé ukrainien ne suffira pas, le risque sera là. Et c’est une question extrêmement urgente, vitale. C’est presque déjà trop tard car l’hivernage a déjà commencé. Il faut agir maintenant sinon la conséquence sera la famine. Si on ne produit pas de céréales locales… Il n’y a pas de blé déjà. Que va-t-on faire?

Avez-vous eu l’impression que Vladimir Poutine était prêt à un cessez-le-feu?

Le président Poutine m’a indiqué qu’il était en discussion avec l’Ukraine et qu’il avait fait, il y a un mois et demi, une dernière proposition de sortie de crise. Ils étaient presque arrivés à une solution quand, selon lui au moins, les discussions se sont arrêtées. Je lui ai dit que nous voulions la fin de cette guerre car l’Afrique est une victime de cette guerre.

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Pourquoi avoir annulé votre visite à Volodymyr Zelensky?

En réalité, je ne devais pas y aller immédiatement. Mais, comme j’allais en Russie, beaucoup ont estimé que je devais aller à Kiev. J’ai eu le président Zelensky, qui avait demandé à s’adresser aux chefs d’État africains. J’ai transmis cette demande et le bureau de l’Union africaine l’a acceptée. Ce n’est plus qu’une question de calendrier. Maintenant, je peux aussi aller à Kiev s’il y a une nécessité et si l’on m’y invite bien sûr.

Je comprends la mobilisation très forte de ressources pour l’Ukraine, un pays en danger, mais demander à l’Afrique de s’y associer tout en oubliant les autres problèmes, cela a aussi créé un blocage

N’est-ce pas aussi lié à la division qu’affiche l’Afrique face à ce conflit? Beaucoup de pays se sont abstenus de condamner la Russie, dont le Sénégal…

Les pays africains considèrent, du moins certains d’entre eux, que ce conflit n’est pas le leur même s’ils ont condamné l’invasion. Mais quand il s’est agi de condamner la Russie, du fait des opinions africaines dont on ne tient pas souvent compte, beaucoup de pays ont évité de le faire. C’est pour cela que le Sénégal n’a pas condamné. Nous avons aussi essayé d’éviter que ce sujet divise davantage l’Afrique. Par ailleurs, les promesses d’aides économiques après l’épidémie, notamment les droits de tirages spéciaux, n’ont pas encore été suivies d’effets. Je comprends la mobilisation très forte de ressources pour l’Ukraine, un pays en danger, mais demander à l’Afrique de s’y associer tout en oubliant les autres problèmes, cela a aussi créé un blocage.

La junte au pouvoir au Mali, sous sanction de la Cédéao, l’organisation régionale, vient de fixer à deux ans de plus la transition. Est-ce satisfaisant?

Nous avons tenu, samedi dernier, un sommet de la Cédéao où le médiateur de la crise malienne nous a présenté un plan de sortie de crise. Il nous a proposé un projet où la transition malienne ne durerait pas plus de deux ans. Je rappelle que le Mali avait proposé d’abord une transition de cinq ans, puis de quatre et maintenant de deux ans, en fait vingt et un mois. Cela se rapproche de nos demandes. Nous avons eu une discussion assez franche entre nous autour du protocole du médiateur mais aussi des conséquences des sanctions pour les populations du Mali. De la même façon que l’on parle des conséquences des sanctions sur la Russie, je suis sensible à celles de l’embargo que nous imposons au Mali. Il faut moduler ces sanctions. Le médiateur va retourner à Bamako pour trouver une feuille de route précise. Si cela est fait, alors à l’occasion du sommet de juillet, on trouvera des solutions pour le Mali.

Pour moi la France et l’Europe doivent rester au Mali pour combattre le terrorisme, car c’est l’épicentre de la crise

La France et l’Europe se détournent aussi du Mali car elles l’accusent d’accueillir des mercenaires russes de Wagner. Que pensez-vous de cette alliance?

Sur la présence de milices russes au Mali, la Cédéao avait interpellé le gouvernement. Il nous avait dit qu’il n’était pas en discussion avec des mercenaires. Maintenant, la réalité est devant nous. Nous tentons de faciliter les relations entre la France et le Mali. Ce sont des relations anciennes même si aujourd’hui la conjoncture est difficile. Je comprends le retrait français dans ce contexte mais pour moi la France et l’Europe doivent rester au Mali pour combattre le terrorisme, car c’est l’épicentre de la crise.

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Le fort sentiment antifrançais au Mali rend ce maintien hypothétique…

Il y a un sentiment anti-occidental grandissant en Afrique qui est dû, en partie, au développement fulgurant des réseaux sociaux et est entretenu par des activistes. C’est pourquoi, je crois qu’il faut un nouveau discours entre l’Occident et l’Afrique. L’Occident n’est plus seul sur le théâtre africain. Il doit en prendre conscience sinon il sera dépassé. L’Europe, la France en particulier, a des relations historiques avec l’Afrique. Mais la population est très jeune. Au Sénégal par exemple l’âge moyen est de 19 ans. Cette population n’a pas connu la colonisation et les rapports ont changé.

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REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

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Le Figaro

Polémique sur la police : Macron dit «ne pas accepter» qu'on «insulte» les forces de l'ordre

En déplacement dans le Tarn, le chef d'Etat réagissait aux propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon sur «la police qui tue».

Emmanuel Macron a déclaré jeudi 9 juin qu'il ne pouvait pas «accepter» qu'«on insulte» les gendarmes et policiers, après la polémique provoquée par les propos de Jean-Luc Mélenchon sur «la police qui tue».

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«Il y a des choses que de là où je suis, je ne peux pas accepter, c'est qu'on insulte celles et ceux qui risquent leur vie pour protéger la nôtre», a affirmé le chef de l'État dans un discours lors d'une visite dans le Tarn sur la sécurité.

Impôts, dépenses... Le projet inquiétant de Mélenchon

DÉCRYPTAGE - Explosion des impôts, retraite à 60 ans, blocage des prix… S’il arrive à Matignon, le patron de la Nupes mettra le pays à genoux.

Législatives : Emmanuel Macron peut-il refuser de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?

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François Hollande et Julie Gayet se sont dit «oui» à Tulle

C'est le premier mariage de François Hollande, déjà père de 4 enfants qu'il a eus avec son ancienne compagne, Ségolène Royal.

Le Figaro

Xavier Bertrand: «Aux législatives, le vrai vote utile, c’est le vote LR»

Emmanuel Galiero

ENTRETIEN - Pour le président des Hauts-de-France, les Français ne veulent pas d’un quinquennat «à gauche toute».

Xavier Bertrand est le président des Hauts-de-France.

LE FIGARO.- Comment expliquez-vous l’atonie de cette campagne?

Xavier BERTRAND.- Le premier responsable, c’est Emmanuel Macron. Il a fait l’impasse sur la campagne présidentielle comme sur celle des législatives avec un gouvernement quasi muet et une absence délibérée de projet. À peine commencé, ce quinquennat ne suscite aucun enthousiasme, alors que toute présidentielle devrait porter un espoir. Le comble, il annonce un Conseil national de la refondation qui vide l’Assemblée de sa substance, avant même l’élection. Mais les Français n’ont pas envie de donner un blanc-seing au président.

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Pourquoi un électeur de droite, effrayé par la Nupes mélenchoniste, devrait-il choisir un député LR dimanche après avoir voté Macron à la présidentielle?

Les électeurs de droite savent que notre pays ne pourra pas se moderniser sans réformes courageuses et justes. Jean-Luc Mélenchon veut bloquer les réformes. Emmanuel Macron n’a pas envie de les faire. La seule façon de faire avancer la France, c’est de voter Les Républicains. Beaucoup de nos électeurs ont voté Macron pour éviter un duel Mélenchon/Le Pen, mais aux législatives, ce risque n’existe pas. Les Français ne veulent certainement pas Jean-Luc Mélenchon premier ministre. Nos députés sortants ont été élus en 2017 après une victoire beaucoup plus large d’Emmanuel Macron qu’en 2022. Ils ont fait la preuve de leur solidité et sont les meilleurs remparts face aux extrêmes. Quant aux sondages, qui peut se dire expert en science électorale aujourd’hui sachant que toutes nos références ont volé en éclats lors des deux dernières présidentielles? Nombre de Français se décident désormais dans les dernières 48 heures.

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Pourquoi insistez-vous sur les électeurs de droite «trahis»?

Depuis la présidentielle, nous assistons, de la part d’Emmanuel Macron, à un festival de signaux envoyés à la gauche, voire à l’extrême gauche. Beaucoup d’électeurs de droite qui ont voté pour lui se sentent en effet trompés et trahis. Recul sur l’âge de la retraite à 65 ans, nomination de Mme Borne sous pression de l’aile gauche de LREM, M. Ndiaye à la place de Jean-Michel Blanquer à l’Éducation nationale, silence assourdissant sur la sécurité après l’humiliation du Stade de France, refus de publier le programme de stabilité budgétaire… Si les électeurs veulent rééquilibrer la politique du pays en matière de sécurité, d’autorité, de politique migratoire, de reconnaissance de la valeur travail, de pouvoir d’achat des salariés comme des retraités et de réduction de la dette, le vrai vote utile dimanche, c’est le vote LR. Avec un groupe fort et indépendant, nous pourrons imposer ces débats à l’Assemblée. Les Français savent qu’Emmanuel Macron ne changera pas s’il obtient une majorité absolue.

Quand Bruno Retailleau invite à ne donner aucune consigne de vote entre les deux tours, que lui répondez-vous?

Il refuse de tomber dans le piège tendu. Ne faisons pas le 2e tour avant le 1er! D’autant que je suis convaincu, en étant en permanence sur le terrain, que les candidats de la droite et du centre seront très souvent présents au second tour et en position de l’emporter. Par ailleurs, pourquoi les résultats des Français de l’étranger et de la Polynésie ont-ils été diffusés une semaine avant le 1er tour?

Quelles conditions devront être réunies pour que l’unité de votre famille politique n’explose pas?

Je ne crois pas à la disparition des LR. Plus nous saurons nous montrer unis, plus nous serons une force d’avenir. C’est la clef. Mais pour cela, il y a deux conditions: nous devons être forts à l’Assemblée et conserver cet esprit d’unité et d’indépendance. Emmanuel Macron sera alors obligé de nous entendre et cela changera totalement la donne politique.

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Vous semblez tous d’accord à droite sur la nécessité de clarifier la ligne politique après ces élections, mais les visions de cette clarification divergent. Comment la droite et le centre pourront-ils continuer à cheminer ensemble?

On nous prédisait un éclatement. Tout le monde en a été pour ses frais. Notre réponse a été l’unité. Des personnalités comme Christian Jacob, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez, David Lisnard, Rachida Dati et moi-même, nous nous sommes engagés pleinement. Mais au-delà des personnalités, l’enjeu est bel et bien l’avenir d’une droite républicaine et populaire. La ligne politique et la stratégie devront être tranchées dans les mois et les années qui viennent, c’est une certitude. Tout le monde en est d’accord. La jeune génération aura aussi son mot à dire. Le renouvellement ne pourra pas se faire sans que nous permettions à ces jeunes élus de prendre des responsabilités accrues. Nous ne réussirons pas la reconstruction sans leur permettre de jouer un rôle majeur.

Coincée entre Macron et Mélenchon, comment la droite règlera-t-elle son problème d’incarnation?

Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ont des intérêts liés. Pour faire oublier que son programme nous conduirait au drame, que ses déclarations sur les forces de l’ordre sont une honte, Jean-Luc Mélenchon a réussi à créer un match illusoire qui ne repose sur rien de réel. C’est un hold-up médiatique. La meilleure réponse, c’est de voter utile. C’est donc de voter Les Républicains. Quant à la question de l’incarnation, chaque chose en son temps. Aujourd’hui, il n’y a qu’une priorité: les législatives. Car rien ne réussira sans un groupe fort de la droite républicaine à l’Assemblée nationale.

Législatives: Manuel Valls éliminé dès le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger

L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

ANALYSE - Le chef de l’État dénonce le programme de Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, pour mobiliser son camp aux élections législatives.

Législatives : la majorité en tête chez les Français de l'étranger, la Nupes progresse

Les candidats macronistes sont devant dans neuf des onze circonscriptions concernées.

L'Humanité

Le racisme s’entremêle à la lutte des classes

Nos recommandations culturelles

Essai Dans son ouvrage, le philosophe Florian Gulli revient sur l’importante étude de l’historien marxiste C.L.R. James concernant la révolution de Saint-Domingue.

Florian Gulli propose dans ce livre très accessible une lecture de l’ouvrage majeur de Cyril Lionel Robert James, les Jacobins noirs. Né en 1901 dans les Petites Antilles, C.L.R. James publie en 1938 cette histoire de la révolution menée par Toussaint Louverture dans la colonie française de Saint-Domingue. Pour lui, l’événement « ouvre une gigantesque période d’émancipation au terme de laquelle l’esclavage va disparaître du continent américain ». Ce qui intéresse aujourd’hui le philosophe, c’est la manière dont James, en intellectuel marxiste, récuse l’analyse « raciale » en mettant en lumière les dynamiques de classes.

La lecture « raciale » – « esclaves noirs » contre « maîtres blancs » – était alors dominante dans le monde anglo-saxon. Ainsi, l’historien Lothrop Stoddard y voit le soulèvement des « sous-hommes » de couleur contre la « suprématie blanche »… Toute l’originalité de James réside dans la remise en cause de cette lecture « raciale » en montrant que « la question des races est subordonnée à celle des classes ». Florian Gulli suit alors les analyses minutieuses de C.L.R. James concernant Saint-Domingue pour souligner qu’il s’agit avant tout d’une société de « classes ». Les esclaves de la colonie n’ont pas toujours été des « Noirs » et la catégorie des « hommes libres » comprenait non seulement des « grands Blancs » mais aussi des « libres de couleur » et un ensemble hétéroclite de « petits Blancs » allant de la petite bourgeoisie à un véritable « lumpenprolétariat ». L’étude témoigne de la même exigence : ne pas traiter de façon abstraite la question du racisme et des classes.

Abolir le régime de propriété esclavagiste

Le cours des événements montre leur entrelacement. Si les « libres de couleur » se battent contre les discriminations raciales, ils refuseront de s’allier aux esclaves dont ils sont souvent propriétaires. Si la résistance des « Blancs » à la revendication égalitaire des mulâtres se comprend relativement au préjugé racial, elle a aussi à voir avec la question des classes car elle conduit à l’abolition de l’esclavage. Même lorsque la lutte des classes à Saint-Domingue dégénère en guerre des « races » avec le massacre des « Blancs », James montre que la haine raciale contre les Français se comprend sur fond de concurrence internationale et qu’elle a été attisée par la bourgeoisie britannique et américaine, se réjouissant de voir la France chassée de la « Perle des Antilles ». Le facteur racial n’est pas à négliger. Mais, en suivant attentivement la logique des moments révolutionnaires, ce seul facteur se révèle insuffisant, le facteur de classes s’avérant prépondérant. La révolution de Saint-Domingue apparaît donc comme le soulèvement des classes laborieuses noires pour abolir le régime de propriété esclavagiste.

Parce qu’il révèle à quel point le racisme s’entremêle aux luttes de classes, ce petit livre passionnant ouvre des pistes de réflexion salutaires à l’heure où la question divise les sciences sociales, ainsi que celles et ceux que la lutte contre le racisme devrait rassembler.

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Le Figaro

Le respect de l’encadrement des loyers progresse à Paris et Plaine Commune

Actualité

Selon l’étude annuelle de l’association CLCV, les deux tiers des loyers analysés sont conformes. Un record qui pourrait tenir à la crise sanitaire plus qu’à un changement d’attitude.

Par Jean-Bernard Litzler

Mis à jour le 10/06/22, 04:00

Publié le 10/06/22, 04:00

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L’encadrement des loyers serait-il en passe de rentrer dans les mœurs? Toujours est-il que selon l’enquête annuelle menée par l’association de consommateurs CLCV, c’est en 2021 que le dispositif a été le mieux respecté depuis qu’elle l’évalue, en 2015. Après avoir épluché 1560 annonces immobilières de locations concernant Paris et Plaine Commune (regroupement de neuf communes de Seine-Saint-Denis, à savoir Aubervilliers, Épinay-sur-Seine, L’Île-Saint-Denis, La Courneuve, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine, Stains et Villetaneuse), l’association a déterminé que 66% des loyers affichés étaient conformes à l’encadrement. C’est mieux dans la capitale où ce chiffre monte à 69%. L’an passé, la conformité globale des annonces n’était que de 60%.

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La CLCV note que son étude confirme que les professionnels de l’immobilier sont plus respectueux de l’encadrement des loyers que les propriétaires bailleurs particuliers (79% contre 55%) et que cela continue à mieux se passer pour les locations nues que meublées (69% de conformité contre 58%). Malgré ces résultats encourageants, l’association est loin de s’en satisfaire. Elle estime que le résultat tient plus à la crise sanitaire qu’à un changement de mentalité des propriétaires.

La CLCV en veut notamment pour preuve le fait que les locations meublées se sont montrées beaucoup plus raisonnables dans la capitale. Une évolution qui tient au fait qu’avec la pandémie de nombreux meublés sont sortis du marché de la location touristique pour devenir des meublés «classiques». Un afflux d’offres qui a obligé les propriétaires à se montrer moins gourmands pour louer leur bien.

Des loyers qui dépassent de plus 500 euros

La CLCV ne manque pas de dénoncer des abus persistants. Pour les loyers en infraction, le supplément indu reste élevé, s’affichant à 119 euros par mois en moyenne, soit 1428 euros par an. Quant aux champions de l’infraction, ils n’hésitent pas à réclamer 550 euros de trop pour un 4-pièces parisien (proposé à 2400 euros au lieu de 1849,20 euros) ou près de 450 euros pour un 3-pièces à Saint-Ouen (affiché à 1700 euros alors qu’il ne devrait pas dépasser 1261 euros).

Autre cheval de bataille de la CLCV: interdire à certains types de logement de pouvoir prétendre à un «complément de loyer», ce montant au-delà de l’encadrement qui se justifie par des prestations et des qualités exceptionnelles. «Nous ne demandons pas la suppression de ces compléments de loyer, explique David Rodrigues, juriste à la CLCV, ils ont leur utilité. Mais il serait cohérent pour moraliser les loyers d’en exclure les logements dépourvus de sanitaires ou encore ceux d’une superficie inférieure ou égale à 14 m². C’était le seuil retenu par la taxe Apparu sur les micro-logements.» Et la liste des exclusions pourrait s’allonger, notamment pour les logements non desservis par un ascenseur au-delà du 5e étage.

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Par ailleurs, l’association déplore la faiblesse des contrôles et des sanctions réellement infligées aux contrevenants. Si la violation de l’encadrement des loyers est passible d’une amende de 5000 euros voire de 15.000 euros pour une personne morale, dans les faits, à peine une dizaine de sanctions ont été prononcées à l’encontre de bailleurs récalcitrants. La satisfaction quant à elle vient du fait que dès le 1er juillet, les bailleurs particuliers seront soumis aux mêmes obligations que les professionnels pour leurs petites annonces, à savoir mentionner les principales informations de la location (loyer, montant des charges et du complément, superficie…), mais aussi le montant du loyer maximum. Une mesure qui devrait faciliter la vie des locataires et des plateformes d’annonce pour repérer les offres illégales.

Le Figaro

Voici l’immeuble que la France refuse de restituer à la Guinée équatoriale

Actualité

Dans l’affaire des «biens mal acquis», l’État de Guinée équatoriale tente de récupérer ce somptueux immeuble parisien de l’avenue Foch confisqué à son vice-président Teodorin Obiang.

Par Le Figaro Immobilier , AFP agence

Mis à jour le 10/06/22, 04:00

Publié le 10/06/22, 04:00

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La justice française a refusé de restituer à l’État de Guinée équatoriale un hôtel particulier situé avenue Foch à Paris, confisqué après la condamnation de son vice-président Teodorin Obiang, a-t-on appris de source proche du dossier. La cour d’appel de Paris «a déclaré irrecevable la demande de restitution», a confirmé une source judiciaire à l’AFP. Teodorin Obiang, le vice-président équato-guinéen, a été définitivement condamné à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et des confiscations de biens, après le rejet de son pourvoi en juillet 2021.

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Prenant acte de cette condamnation, la Guinée équatoriale avait adressé à la cour d’appel en septembre 2021 une requête en restitution de l’immeuble de l’avenue Foch, affirmant en être le propriétaire «de bonne foi». Cinéma, hammam, marbre et robinets en or: cet immeuble luxueux de près de 3000 m², estimé à environ 107 millions d’euros par la justice, est situé dans l’un des quartiers les plus chics de Paris, et a été au cœur d’un bras de fer entre Paris et Malabo.

Déni de justice

«C’est un déni de justice» pour la Guinée équatoriale, a réagi l’avocat de l’État, Kévin Grossmann, en annonçant son intention de se pourvoir en cassation. «Comme l’ont jugé les différentes juridictions pénales successives, la population guinéenne, et donc l’État lui-même, est également victime» dans ce dossier, estime-t-il. Selon lui, l’immeuble en question avait été vendu en septembre 2011 par Teodorin Obiang à l’État de Guinée équatoriale (donc avant sa saisie intervenue en 2012), qui en est donc le propriétaire «de bonne foi» et «victime».

«Le droit pénal prévoit la restitution des sommes spoliés aux victimes. L’État (équato-guinéen) n’aura de cesse de faire des recours pour faire valoir son droit à la propriété», a-t-il assuré mercredi, en soulignant que Teodorin Obiang avait été condamné à titre personnel. «L’ultime et pathétique tentative de la Guinée équatoriale de récupérer l’immeuble de l’avenue Foch contre toutes les évidences juridiques a évidemment échoué», se sont félicités les avocats de l’ONG anticorruption Transparency International (TIF), Mes Apolline Cagnat et William Bourdon. «L’enjeu maintenant est d’organiser, dans le respect de la récente loi du 4 août 2021 organisant la restitution des biens mal acquis, sa restitution effective au seul bénéfice du peuple équato-guinéen», d’après eux.

Le Figaro

Comment les blessures de l'enfance abîment notre capacité à nouer des liens

PSYCHOLOGIE - Fusionnel, dépendant ou foncièrement solitaire... Le type d'attachement noué dès la naissance avec ceux chargés de prendre soin de nous colore notre capacité à entrer en relations avec l'autre à l'âge adulte.

«J'ai du mal à faire confiance aux autres, déplore Rodolphe, 43 ans, chef de cuisine. Au restaurant, j'ai toujours l'œil sur tout. Dans ma vie personnelle, c'est pareil. Je suis fusionnel avec mes enfants mais pour le reste… J'ai toujours peur de me faire avoir. Je n'arrive pas à m'attacher.» Sans le savoir, Rodolphe utilise le bon mot pour parler d'un concept clé en psychologie, celui de l'attachement. C'est à John Bowlby que l'on doit la théorie du même nom. Dans les années 1950, ce psychiatre britannique s'inspire des observations faites en éthologie : quand ils naissent, les animaux s'attachent instinctivement à leur mère. Les oisillons, par exemple, à peine sortis de l'œuf, l'identifient comme celle qui leur assurera protection, avant de les laisser voler de leurs propres ailes, en temps voulu.

Lire le dossierNos conseils psychologie au quotidien

Ce lien, essentiel à la survie puis au développement de l'espèce, est également présent chez le nourrisson, affirme Bowlby, se distinguant alors des théories psychanalytiques. «La figure d'attachement n'est pas nécessairement la génitrice dont le rôle peut être investi par tout adulte, tout parent, réel ou faisant office de, précise Blaise Pierrehumbert, psychologue et auteur de L'Attachement en questions (Odile Jacob). C'est la personne qui prend soin physiquement, psychiquement, et émotionnellement du bébé.» Celle qui, en cas de stress, qu'il soit interne (douleur, faim, fatigue) ou externe (un événement perçu comme dangereux, un environnement inconnu) va recevoir et accueillir les signaux de détresse de l'enfant (pleurs, vocalises, gesticulations), puis le rassurer en répondant à ses besoins. Alors le petit d'homme pourra activer un autre système, celui de l'exploration : son élan vital, un temps suspendu, va reprendre. Ce processus, maintes fois répété dans les jeunes années de l'enfant, aboutit à un lien d'attachement dit « sécure ».

Quand l'attachement se trouble

À la suite de Bowlby, l'une de ses élèves, la psychologue américaine Mary Ainsworth, précise quels sont les différents types d'attachement grâce à l'expérience dite de la « situation étrange ». En 1969, elle observe les réactions d'enfants, âgés de 12 à 18 mois, qu'elle soumet à de courts épisodes (3 minutes) de séparation puis de retrouvailles. En règle générale, l'enfant pleure quand la figure d'attachement s'éloigne, puis est heureux de la retrouver, et, en sa présence, retourne rapidement à l'exploration des jouets dans la pièce. C'est la preuve d'un attachement « sécure ».

Mais parfois le mécanisme se trouble. Certains enfants, gardant pour eux leur détresse, ne bronchent pas quand la figure d'attachement quitte la pièce, et l'évitent lorsqu'ils la retrouvent ; Ainsworth parle d'attachement « évitant ». Pour d'autres, il semble insupportable de se séparer mais lorsque sonne l'heure des retrouvailles, ils refusent le contact ou hurlent de plus belle ; c'est l'attachement « anxieux ou ambivalent ». Plus tard, un quatrième type d'attachement sera mis en évidence et nommé « désorganisé ou désorienté » : toute stratégie ayant échoué pour se rassurer, l'enfant ne sait pas quoi faire, avance vers celui ou celle à laquelle il est attaché en détournant les yeux, par exemple.

L'insécurité première « peut colorer nos relations affectives, bien sûr, mais s'étendre aussi aux rapports que nous entretenons avec nos amis, nos parents, nos collègues, nos voisins. Voilà pourquoi nous pouvons manquer d'autonomie et chercher sans cesse une réassurance de la part de nos proches. »

Or cette insécurité première peut avoir des conséquences dans nos vies d'adulte. «Elle peut colorer nos relations affectives, bien sûr, mais s'étendre aussi aux rapports que nous entretenons avec nos amis, nos parents, nos collègues, nos voisins, explique Monique de Kermadec, psychologue et autrice de Un sentiment de solitude (Albin Michel). Voilà pourquoi nous pouvons manquer d'autonomie et chercher sans cesse une réassurance de la part de nos proches.» Ou, au contraire, nous n'avons « besoin de personne », comme le dit Rodolphe, car de toute façon « on ne peut jamais compter sur les autres ! » ; alors nous fuyons, consciemment ou non, toute effusion. À moins que tout cela soit un peu chaotique et que nous oscillions entre dépendance affective et liberté chérie : nous ne savons pas bien comment nous y prendre, et avançons à reculons.

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Nos problèmes actuels viendraient-ils d'une figure du passé dysfonctionnelle ? «Parfois oui, mais très souvent les parents font ce qu'ils peuvent et sont eux aussi victimes de schémas plus ou moins douloureux, plus ou moins conscients, tempère Blaise Pierrehumbert. Le contexte social, économique et affectif joue également en leur défaveur : on peut craindre, par exemple, que la guerre actuelle empêche dans certaines familles ukrainiennes la construction d'un attachement sécure malgré des parents qui veulent bien faire. » Mais surtout nos difficultés ne sont pas seulement imputables à nos jeunes années. «L'attachement doit être considéré comme un facteur qui, avec d'autres aspects, comme le tempérament, les conditions de vie, les expériences vécues, renforce notre capacité à être en lien ou la fragilise», poursuit le psychologue.

Et même quand celle-ci est fragilisée, rien n'est fichu. «Chacun peut d'abord apprendre à reconnaître son style d'attachement, conseille Monique de Kermadec, pour repérer ses vulnérabilités, ses tendances à refuser l'engagement, à chercher sans cesse des preuves d'amour ou à faire volte-face. De nouvelles rencontres peuvent aussi guérir la blessure : il ne faut pas hésiter à en parler à son partenaire ou à ses proches. Et puis, la relation thérapeutique est un lieu sécurisant qui permettra de recréer du lien.» Et qui ainsi en favorisera d'autres.

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L'Humanité

fiction La nuit où Éric Chevillard a dormi avec les dodos

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Alain Nicolas

Au milieu des squelettes et des spécimens naturalisés, entre les vitrines et les socles, un « vrai lit de camp de broussard ». Sur le lit, un homme, qui va passer la nuit en compagnie d’espèces disparues et menacées. Menacées, pour la plupart d’entre elles, par l’homme : « Monstre glabre et technophile aux desseins obscurs, assoiffé de conquête, il capture, il asservit, il exploite. » Ce soir, le représentant de cette espèce est à titre personnel tout à fait innocent. Il est écrivain, s’appelle Éric Chevillard, et a été invité à passer une nuit au Muséum national d’histoire naturelle, dans la Grande Galerie de l’évolution.

Seul parmi les couaggas et les dodos, il patrouille, moderne Noé en mission de sauvegarde dans cette arche-­galerie. Une préservation déjà effective par les « lugubres reconstitutions » de la taxidermie, que, seul être vivant, il considère à la lumière de la torche que lui a confiée le gardien. Et c’est à une réflexion sur cette étrange pratique qu’il se livre, passant en revue ces « revenants revenus de tout ». Du Norman Bates de Psychose, le film d’Hitchcock, jusqu’aux écorchés animaliers de Jean-Honoré Fragonard et aux macabres « plastinations » de Gunther von Hagens, en passant par la plus étrange des propositions, celle de Mathias Mayor. Selon ce chirurgien suisse, l’« anthropo-­taxidermie » permettrait à chaque famille de garder le contact avec ses chers disparus (en les entreposant dans les placards) et à l’État d’honorer ses grands hommes (quelques-uns ont eu ce privilège) en les empaillant.

Placée sous le signe de la fin annoncée, l’arche de Noé ne serait-elle pas plutôt le Titanic ? Et qu’en est-il de l’écrivain, que son œuvre, croit-il, immortalise ? Ses feuillets impérissables ne seraient-ils pas mieux utilisés comme rembourrage ? « S’il y a des animaux dans les livres, pourquoi n’y aurait-il pas des livres dans les animaux ? » On ne s’embarque pas impunément dans un voyage au bout de la nuit zoologique.

Littératureeric chevillardmuséeespèces menacées
Le Figaro

Périscope N° 77 : Le continent des oubliés

Philippe Gélie

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

Chers abonnés,

Chaque année, le Conseil norvégien aux réfugiés (NRC) publie un état des dix crises les plus négligées dans le monde. Il me semble que cette année, plus que toute autre, il s'impose d'en faire état.

Le continent des oubliés

Obsession. Le rapport du NRC s'ouvre sur cette phrase : « La guerre en Ukraine a mis en lumière l'immense écart entre ce qui est possible quand la communauté internationale se mobilise sur une crise et la réalité quotidienne des millions de gens qui souffrent loin des projecteurs. » La situation ukrainienne est certes « tragique », mais elle n'est pas unique. Ce qui l'est en revanche, c'est l'ampleur de la solidarité, de l'aide humanitaire, économique et militaire, du soutien politique et de la couverture médiatique qu'elle a reçue. Cet engagement, qu'on le juge indispensable ou disproportionné, a encore plus rejeté dans l'ombre le reste du malheur humain. Les organisations humanitaires sonnent l'alarme dans le désert, souligne le rapport norvégien : d'importants donateurs ont redirigé leurs fonds vers l'Ukraine ou l'accueil des réfugiés ukrainiens à travers l'Europe.

Méthode. Le NRC a étudié 41 crises dans lesquelles au moins 200.000 personnes ont dû quitter leur foyer. Le degré de « négligence » a été mesuré en s'appuyant sur trois critères : le manque d'intérêt au niveau politique, se traduisant par l'absence de résolutions de l'ONU, d'émissaires internationaux, de médiations ou de négociations ; le manque d'attention médiatique ; l'absence d'aide extérieure – levées de fonds, assistance humanitaire ou opérations de maintien de la paix.

Continent. En 2021 pour la première fois, note le NRC, les dix crises les plus ignorées sont toutes situées en Afrique. Vient en tête, pour la deuxième année d'affilée, la République démocratique du Congo (RDC), où la faim touche 27 millions de personnes, un tiers de la population, et bien sûr en priorité les femmes et les enfants. Suivent le Burkina Faso, avec 2 millions de déplacés, 3,4 millions de personnes menacées de famine et à peine 10% de ses besoins éducatifs satisfaits ; puis le Cameroun, où près de 4,5 millions de civils dépendent de l'aide humanitaire. Le « palmarès » aligne ensuite : 4/ le Soudan du Sud, 5/ le Tchad, 6/ le Mali, 7/ le Soudan, 8/ le Nigeria, 9/ le Burundi et 10/ l'Éthiopie. Selon le NRC, à peine 35% des besoins humanitaires du Tchad sont financés, 37% de ceux du Soudan. Et la RDC Congo détient la palme du désintérêt médiatique « rapporté au nombre de personnes déplacées ».

Dans les pays de cette liste, une combinaison désastreuse de conflits, de déplacements de populations et de désastres climatiques récurrents rend les besoins humanitaires encore plus aigus

Péremptoire. L'inconvénient, avec ce genre de rapports, c'est qu'il faut les prendre pour argent comptant, sans vraiment être en mesure d'évaluer leur pertinence. On pourrait par exemple s'étonner que le Yémen, ravagé par la guerre depuis près de 8 ans, ou même la Birmanie, martyrisée par sa junte, n'aient pas leur place dans ce classement. Comment mesurer objectivement l'intérêt des médias ou la négligence politique ? Prudent jusqu'à la pudeur, le NRC se garde de pointer les responsables des drames qu'il dénonce. Les victimes fuient « des violences », « une insécurité » dont les causes ou les auteurs – gouvernements corrompus, groupes armés, rébellions, djihadistes – ne sont jamais nommément identifiés. C'est le syndrome des humanitaires qui refusent de prendre parti... sauf lorsqu'il s'agit de dénoncer l'inertie de la communauté internationale.

Lire aussi : L'UE renforce son soutien opérationnel aux organisations humanitaires

Leçons. Le lanceur d'alerte norvégien n'en tire pas moins quelques conclusions à méditer :

  • Une fois qu'un pays apparaît sur la liste des crises négligées, il lui est difficile d'en sortir : sept des dix n'y figurent pas pour la première fois cette année.
  • Résoudre ces crises nécessitera de surmonter « la lassitude des donateurs », de rechercher des solutions politiques et de « réévaluer l'efficacitéde plusieurs années de réponse humanitaire ».
  • Le risque de famine est encore exacerbé par la hausse des prix du blé et de l'essence provoquée par la crise en Ukraine.
  • « La vitesse à laquelle l'ONU, l'UE et les autres partenaires internationaux ont agi en réaction à la guerre en Ukraine devrait inspirer la même urgence pour trouver des solutions aux crises les plus négligées de notre époque. »

Nota bene. Chacun devant balayer devant sa porte, j'ai recherché dans la documentation électronique du Figaro le nombre d'articles consacrés à la situation politique, sécuritaire ou humanitaire dans ces pays durant l'année 2021 : le Mali sort en tête, sans surprise en raison du rôle de la France dans l'opération Barkhane, avec 235 titres. Suivent le Nigeria (130), l'Éthiopie (110), le Soudan (90), le Tchad (52), le Burkina Faso (22), la RD Congo (20), le Cameroun (12), le Soudan du Sud (11) et le Burundi (4). Ces chiffres tendraient à démentir l'allégation générale de désintérêt, mais ils confirment en même temps que le critère de la souffrance humaine n'est pas prépondérant dans les choix médiatiques, la RDC et le Cameroun occupant des places inverses à leur classement par le NRC. Difficile de résister à la pression des événements et au poids des enjeux géopolitiques.

À lire

Parlons-en :

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Le Figaro

Britney Spears veut se marier, son ex s'invite à la cérémonie

La chanteuse et son fiancé Sam Asghari étaient en pleins préparatifs lorsque l'intrus, Jason Alexander, s'est présenté dans leur luxueuse villa de Los Angeles. Il a été interpellé par la police

La superstar pop Britney Spears avait prévu de se marier jeudi 9 juin près de Los Angeles, un heureux événement quelque peu gâché par l'irruption de son ex-époux qui s'est invité à la cérémonie, rapportent des médias américains.

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La chanteuse de 40 ans et son fiancé Sam Asghari, 28 ans, étaient en pleins préparatifs lorsque l'intrus s'est présenté dans leur luxueuse villa, précisent des publications spécialisées dans le divertissement et les célébrités, comme Variety ou TMZ. Jason Alexander, ami d'enfance de Britney Spears à laquelle la star a été très brièvement mariée en 2004 (pendant 55 heures seulement), a fait irruption dans la propriété, où il a été interpellé par la police.

Jason Alexander s'est apparemment filmé en direct sur son compte Instagram, où on peut le voir en train d'affirmer à un vigile qu'il a été invité. «Où est Britney ?», dit-il, avant de traverser le jardin et d'entrer sous une tente rose décorée de fleurs, où il se présente sous son nom à des gens qui semblent être en train de terminer les préparatifs du mariage. Selon TMZ, une altercation a ensuite éclaté et la police a été appelée. Les services du shérif du comté de Ventura indiquent que des agents se sont rendus sur place et ont découvert que l'intrus était recherché pour des faits commis dans une autre juridiction et ont donc procédé à son arrestation, précise Variety.

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Britney Spears et Sam Asghari étaient restés très discrets sur leur mariage, dont la nouvelle n'avait filtré que très récemment dans les médias spécialisés. Le couple avait annoncé le mois dernier que la chanteuse avait fait une fausse couche. Quelques semaines plus tôt, Britney Spears avait écrit sur son compte Instagram qu'elle attendait un bébé.

La nouvelle était tombée cinq mois après que la justice américaine à Los Angeles lui avait rendu le contrôle sur sa vie personnelle en mettant fin à la tutelle exercée principalement par son père Jamie Spears. La mesure avait été décidée en 2008 en raison de troubles psychologiques de la star, qui l'a qualifiée d'«abusive» et qui, selon elle, l'empêchait de retirer son stérilet contraceptif malgré son désir d'avoir d'autres enfants. La chanteuse, révélée adolescente par plusieurs tubes planétaires dont Baby One More Time, a déjà deux garçons, Sean and Jayden, avec son ex-mari Kevin Federline.

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Le Figaro

Que faire si un logement vendu, a priori vide, est squatté ?

Guillaume Errard

NOS CONSEILS - Dans une récente affaire de squat, un couple d'acquéreurs découvre son bien habité par une famille au moment de la prise de possession des lieux. Deux documents officiels seraient en contradiction, dans ce dossier. De quoi jeter le trouble sur la suite de la transaction. Le Figaro fait le point.

Les squatteurs ont-ils tous les droits?Malgré la nouvelle loi, les squats de logement se multiplient et diffèrent souvent les uns des autres, bien que le traumatisme reste le même pour les «vrais» propriétaires. La dernière affaire en date ? Elle met aux prises un couple originaire du Val-de-Marne (94) et une famille tunisienne. La particularité du bras de fer ? L'affaire qui a lieu à Ollainville, dans l'Essonne (91), se déroule quelques semaines - et non pas plusieurs mois ou années, comme d'ordinaire - après la signature de l'acte de vente.

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Les deux parties affirment avoir acquis la même maison. Pour prouver sa bonne foi, le couple a présenté, dans une vidéo publiée sur Twitter (voir ci-dessous), une attestation prouvant, selon eux, qu'ils sont les propriétaires de la demeure et dénonce le fait d'être empêchés d'emménager dans leur nouvelle demeure. «Dans l'attestation de propriété, signée le même jour que l'acte de vente, figure, en général, le minimum syndical : la description du bien, la désignation au cadastre, le nom de l'acheteur et du vendeur et éventuellement le montant du prix de la vente. L'acte de vente, est quant à lui, plus volumineux que l'attestation (état civil du propriétaire, désignation détaillée du terrain, prix d'achat, références cadastrales, historique des précédents propriétaires, coordonnées du notaire et date de rédaction de l'acte...)», précise Me Romain Rossi-Landi, avocat à la Cour de Paris, spécialiste en droit immobilier.

À la fin de ce document daté du 19 mai dernier, on peut lire une discrète petite phrase qui attire notre attention : «L'acquéreur est propriétaire du bien à compter du jour de la signature. Il en a la jouissance à compter du même jour par la prise de possession réelle, les parties déclarant que le bien est entièrement libre de location ou d'occupation». Dit autrement, les acheteurs acquièrent ce logement sachant qu'il est vide de tout occupant, comme des squatteurs. Sur la base de cette attestation, les acheteurs semblent donc être dans leur bon droit. Mais, selon Le Parisien qui a révélé l'affaire, l'acte de propriété (qui est signé en même temps que l'attestation mais qui est remis aux acheteurs plusieurs mois après la signature, NDLR) fait référence «à une occupation sans droit ni titre de la maison». Il s'agit du terme juridique pour désigner un occupant illégal, comme un squatteur.

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L'acte de propriété serait donc en contradiction avec l'attestation. Reste à savoir si le notaire qui a rédigé ces documents, a informé ou pas les acheteurs. Contacté, l'officier public a refusé de répondre à nos questions. «C'est un secret professionnel, nous n'avons pas à vous donner des données confidentielles», répond la notaire. Est-elle fautive ? Les acheteurs ont-ils fait preuve de négligence ? «Si l'attestation et l'acte sont contradictoires, la responsabilité de la notaire est engagée, même si les acheteurs étaient au courant que le logement qu'ils achètent est occupé, affirme Me Romain Rossi-Landi. Le notaire est le premier responsable du fait qu'il est le rédacteur de l'acte et qu'il a un devoir d'information et de conseil.»

Autre interrogation que soulève cette affaire : si les acheteurs ont eu connaissance de la présence d'occupants, peuvent-ils tout de même réclamer leur expulsion ? «La réponse est oui, affirme Me Rossi-Landi. Cette connaissance ne les empêche toutefois pas de faire valoir vos droits.» Confirmation avec la réaction de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur qui a annoncé qu'il allait demander au préfet de lancer une procédure accélérée d'expulsion, comme le prévoit la nouvelle loi «anti-squats», entrée en vigueur le 1er janvier dernier (voir ci-dessous).

Pensez à revisiter le logement juste avant la signature

Car contrairement à ce que les gendarmes semblent avoir dit aux acheteurs, les acheteurs de la maison ne disposaient pas de 48 heures pour réagir. Ce délai, qui n'a jamais eu la moindre existence légale, a été supprimé par la nouvelle loi «anti-squats». Désormais, un propriétaire qui se dit victime de squatteurs, peut demander son expulsion sans délai. Pour ce faire, il doit déposer plainte au commissariat de police, prouver qu'il est bien le propriétaire du logement squatté (grâce à l'acte de propriété que vous pouvez réclamer à votre notaire s'il se trouve dans le bien squatté, NDLR) et faire constater l'occupation illicite par un officier de police judiciaire. Ceci fait, le propriétaire lésé doit adresser une demande d'expulsion au préfet qui dispose d'un délai de 48 heures pour vous répondre. Ce que les acheteurs d'Ollainville ne semblent pas encore avoir fait.

Si la réponse du préfet est négative, il doit motiver son refus. Si elle est positive, il doit adresser une mise en demeure au squatteur qui a 24 heures pour partir. Passé ce délai, si l'occupant illégal ne s'est pas exécuté, les forces de l'ordre peuvent l'expulser. «Au vu des éléments qui sont relayés par la presse (les squatteurs auraient payé 120.000 euros en liquide pour acheter la maison, NDLR), la décision du préfet sera difficile, juge Me Romain Rossi-Landi. Il se pourrait qu'il refuse estimant que la situation n'est pas claire». Les acheteurs devraient, dans ce cas, lancer une procédure judiciaire, plus longue (1 à 2 ans) et très coûteuse (plusieurs milliers d'euros).

Pour les propriétaires à qui ce genre d'affaire pourrait arriver, l'avocat en droit immobilier glisse un conseil : «Pensez à revisiter le logement que vous allez acquérir la veille ou l'avant-veille de la signature de l'acte de vente. Même une semaine, c'est trop tôt». Et si votre futur logement est occupé ? «C'est un motif légitime pour demander le report voire l'annulation de la vente et même renégocier le prix d'achat puisqu'il change les conditions de la transaction».

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Le Figaro

Scorpios, Kalesma, Coya... Nos adresses fétiches pour un long week-end à Mykonos

Ségolène Wacrenier

Vue de rêve sur la mer Égée, menu de chefs… L'île n'est pas qu'une immense fête à ciel ouvert, elle abrite certains des meilleurs spots des Cyclades.

Avec plus de deux millions de visiteurs durant juillet et août 2021, plus que tout autre pays européen, la Grèce est l'une des destinations championnes du tourisme estival. Pour profiter des Cyclades et découvrir que Mykonos est plus qu'un rendez-vous de fête, suivez le guide !

Coucher de soleil en musique

À l'écart de Tropicana, Paradise ou Cavo Paradiso - spots de fête sur le sable, irradie Scorpios, restaurant et club au bord de l'eau sur la pointe sud de l'île. Imaginé comme une agora antique, ce refuge nature vit au rythme du soleil, de son lever jusqu'à son coucher sur l'île de Delos.

L'une des deux plages est d'ailleurs spécifiquement dédiée au coucher de soleil en musique, avec événements et DJ. Depuis un partenariat en 2019, les membres de Soho House et les hôtes du Soho Roc House, situé à proximité, ont un accès exclusif.

Scorpios Mykonos

Refuge avec vue

Inauguré l'été dernier dans la baie d'Ornos, Kalesma est un boutique-hôtel imaginé comme un village typique, constitué uniquement de 2 villas et 25 suites avec vue sur la mer et piscine privée : des petites maisons particulières de 63 m² aux murs blanchis à la chaux imaginées par les architectes grecs de K-Studio. La décoration, de la grande terrasse à la chambre, cultive matériaux bruts et tonalités sourdes pour mettre en valeur le bleu du ciel et de la mer Égée.

En bonus : des soins et massages réalisés en chambre (avant l'ouverture du spa cette année), un bar en bord de piscine et un restaurant de cuisine grecque Père Ubu.

Kalesma Mykonos

Dîner au Pérou

Coya invite le Pérou en Grèce dans un jardin en ville au parfum et à l'atmosphère festive et exotique. Sous l'ombrage de bougainvilliers lourds de fleurs, on y vient pour un verre au Pisco Bar ou pour découvrir des saveurs péruviennes aux accents méditerranéens : ceviche de loup ou d'oursins, tempuras de poulpe et poissons du jour grillé à la tapenade péruvienne.

Coya Mykonos

Dormir au plus près de la plage

Le groupe familial Myconian Collection inaugure cet été son onzième établissement à Mykonos. Situé dans la crique d'Ornos, à seulement 3,6 kilomètres au sud du centre-ville, le O Hotel est un bijou cinq étoiles à l'architecture minimaliste réunissant 65 chambres et suites entre 33 et 135 m², certaines avec jacuzzi sur la terrasse ou piscine privée. Vues sur mer, esthétique design et conscience écologique mêlant le bois, la pierre et le marbre : le spot au charme explosif invite au lâcher-prise, aux vacances pieds nus au son du clapotis de la mer cristalline.

Avant une visite au DTox spa ou un cours de yoga, on profite d'assiettes gourmandes, colorées et saines réalisées à partir de produits locaux.

O Hotel by Myconian 

Chiller dans le sable

Rendez-vous au Beef Bar, au cœur du Bill & Coo Hotel, membre des Leading Hotels of the World. Situé sur la plage d'Agios Ioannis, le restaurant propose poissons grillés et mets méditerranéens mais aussi (et surtout) les viandes qui ont fait sa réputation à travers le monde.

À goûter ? Le Kobe Gyros (un sandwich grec au bœuf de Kobe), le filet de Black Angus ou la pièce de bœuf Wagyu.

Beefbar Bill & Coo

Dîner les pieds dans l'eau

L'emplacement est incroyable, la vue tout autant : bienvenue au Kastro's bar restaurant, l'un des spots les plus instagrammables de Mykonos.

Dans cette ancienne maison de pêcheurs, l'ambiance est authentique, les prix raisonnables (pour l'île) et les tables donnent l'impression de dîner comme sur un bateau : littéralement au-dessus de l'eau, si vous êtes sur un balcon de la maison, ou en terrasse extérieure, au bout de la rue qui donne sur la plage.

Kastros

Le Figaro

Britney Spears s'est mariée avec Sam Asghari en toute intimité

Six mois après l'annonce de leurs fiançailles, la chanteuse et le coach sportif ont célébré leur union le jeudi 9 juin.

«Just married». Après des fiançailles en septembre 2021, Britney Spears et Sam Asghari se sont mariés à Los Angeles, ce jeudi 9 juin en petit comité, selon TMZ, People et USA Today. Soixante invités étaient présents, parmi lesquels, selon la presse américaine, Paris Hilton, Drew Barrymore, Selena Gomez ou encore Madonna et Donatella Versace. Les deux fils de l'interprète de Toxic, Sean, 16 ans et Jayden, 15 ans, issus de son mariage avec le danseur Kevin Federline dans les années 2000, étaient également là. À l'exception de ses enfants et de son frère aîné, Bryan Spears, aucun autre membre de sa famille n'a été convié pour ce jour spécial.

Retour en images sur la romance de Britney Spears et Sam Asghari

Il subsiste bien des tensions entre Britney Spears et son clan. Bien que sa mise sous tutelle ait été levée en novembre 2021, l'artiste accuse toujours son père de l'avoir emprisonnée pendant plus de dix ans. Quant à sa mère Lynn et sa sœur Jamie Spears, elle les considère comme complices de ce dernier.

Selon les sources, Britney Spears portait une robe longue signée Versace et a rejoint l'autel sur un morceau d'Elvis Presley, Can't Help Falling Love.

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Pour le meilleur et pour le pire

Britney Spears et Sam Asghari se sont rencontrés sur le tournage du clip de la pop star, Slumber Party, en 2016. Depuis cette date, ils ont traversé de nombreuses épreuves. En plus de la bataille judiciaire de la chanteuse de 40 ans, ils ont dû surmonter une fausse couche au mois de mai. Britney Spears a néanmoins affirmé : «Notre amour l'un pour l'autre est notre force. Nous allons continuer d'essayer d'agrandir notre magnifique famille.»

En vidéo, les fans de Britney à la levée de sa tutelle

Alors que le jeune homme de 28 ans se marie pour la première fois, Britney Spears s'est avancée devant l'autel pour la troisième fois, puisqu'elle a déjà été mariée avec Jason Alexander pendant deux jours en 2004, puis avec Kevin Federline de 2004 à 2007.

En robe verte, Pippa Middleton affiche pleinement sa troisième grossesse lors du jubilé

Présente pour rendre hommage à Elizabeth II lors de son jubilé de platine, la sœur de Kate Middleton a fait une apparition très remarquée, samedi 4 juin.

En vidéo, Elizabeth II s'offre une tasse de thé avec l'ours Paddington, dans un sketch savoureux et décalé

Alors que les Anglais ont profité d'un concert géant organisé sur le parvis de Buckingham Palace, la reine s'est offert un tea time avec un ami un peu particulier.

Comme une ado, Kate Moss se déhanche pour la «Big Parade» du jubilé de la reine, des fleurs plein les cheveux

Le mannequin de 48 ans a été aperçu, dimanche 5 juin, faisant la fête sur le toit d'un bus à impériale, dans le cadre du jubilé de platine d'Elizabeth II.

Le Figaro

Le tueur schizophrène de deux soignantes à Pau autorisé à quitter une unité pour malades difficiles

Romain Dupuy avait été reconnu pénalement non responsable de ses actes et placé en hospitalisation complète sans consentement à l'UMD de Cadillac, en Gironde.

La justice a accepté, jeudi 9 juin à Bordeaux, la demande de Romain Dupuy, auteur des meurtres de deux soignantes à Pau en 2004, d'être transféré d'une Unité pour malades difficiles (UMD) vers un hôpital psychiatrique classique, a-t-on appris auprès de ses avocats.

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Fin 2007, Romain Dupuy, souffrant de schizophrénie, avait été reconnu pénalement non responsable de ses actes et n'avait pas été jugé pour les meurtres à l'arme blanche au centre hospitalier psychiatrique de Pau, d'une aide-soignante et d'une infirmière qu'il avait décapitée. Il est placé depuis 2005 en hospitalisation complète sans consentement à l'UMD de Cadillac, en Gironde, malgré les demandes régulières de transfert vers un hôpital psychiatrique classique de la part de ses avocats ces dernières années, contre l'avis des autorités.

«Romain Dupuy ne relève plus actuellement d'une hospitalisation en UMD»

Dans son ordonnance consultée par l'AFP jeudi, la juge des libertés et de la détention (JLD), qui vérifie tous les six mois que le régime d'internement des hospitalisés psychiatriques sans consentement est en adéquation avec leur état mental, a considéré que «le placement de M. Romain Dupuy en Unité pour malades difficiles est devenu irrégulier» et ordonné sa levée. «Il est constant et médicalement constaté que Romain Dupuy ne relève plus actuellement d'une hospitalisation en UMD», a également estimé la juge, qui a demandé un maintien de «l'intéressé en hospitalisation complète» hors UMD. L'an dernier, la juge des libertés et de la détention s'était déclarée incompétente sur la question du transfert de Romain Dupuy.

«Cette ordonnance constitue un revirement de jurisprudence capital. Elle instaure enfin un contrôle réel du juge judiciaire, en l'espèce le JLD, sur les mesures de soins sans consentement dans les UMD», ont réagi Me Hélène Lecat et Serge Portelli, les avocats de Romain Dupuy. Selon eux, cette décision «s'inscrit dans l'évolution constante du droit en la matière après la reconnaissance de la nécessité d'une intervention du juge judiciaire pour contrôler désormais l'isolement et la contention des patients placés en psychiatrie». La préfecture de Gironde, favorable au maintien en UMD, ou le parquet, peuvent faire appel de cette décision dans un délai de 10 jours.

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«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

Ligue des Champions : les images de la police conservées, pas celles du Stade de France

Le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), a indiqué que les images filmées autour du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.

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Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Le Figaro

Nicolas Bouzou: «M. Mélenchon ne comprend pas l’économie»

Marie Visot

ENTRETIEN - L’économiste estime que la vision de départ de la Nupes «est tout simplement fausse».

L’économiste Nicolas Bouzou est fondateur du cabinet Asterès et président des Rencontres de l’avenir de Saint-Raphaël.

LE FIGARO - Quel est le danger principal du programme de Jean-Luc Mélenchon?

Nicolas BOUZOU. - Il se trompe à la fois dans son analyse et dans ses raisonnements. À l’écouter, nous serions dans un pays ultralibéral. Il semble oublier que la dépense publique n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. Pendant la crise, la France a mis ménages et entreprises sous assistance publique. En 1960, les dépenses publiques représentaient 35 % du PIB. À partir de la décennie 1980, elles ont passé le cap des 50 %. Le «quoi qu’il en coûte» leur a fait franchir la barre des 60%. La vision de départ du programme de la Nupes est donc tout simplement fausse.

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Il y a, en plus, un contresens énorme dans le projet de politique économique de M. Mélenchon. Il propose un programme de relance de la demande. Il ne réalise pas que la demande dans le pays est largement supérieure à l’offre. Il ne comprend pas que les difficultés d’approvisionnement et de main-d’œuvre brident la production des entreprises. Et que c’est tout cela qui génère de l’inflation! Si on appliquait son programme, on ne ferait en réalité qu’augmenter les difficultés de l’économie française. Et cela finirait par se répercuter sur le pouvoir d’achat de ceux qui ont des difficultés. Bref, ça aurait l’effet inverse de ce qu’il escompte ; son programme n’est tout simplement pas adapté à la situation française puisqu’il renforcerait les déséquilibres. Je crains que M. Mélenchon ne comprenne pas l’économie.

Il prétend pouvoir freiner l’inflation par un blocage des prix…

Bloquer les prix ne résout rien à une inflation qui est en grande partie le résultat de restrictions d’offre liées à la pandémie et à la guerre, en particulier dans le domaine alimentaire. Au contraire, ça va l’aggraver. Pourquoi? Parce que les industriels vont produire moins pour éviter les pertes. On manquera de tout, il y aura des files d’attente devant les magasins. Aller jusqu’au bout de leur proposition, ce serait définir des tickets de rationnement!

Faites-vous partie de ceux qui estiment que le projet de la Nupes est non financé et insoutenable pour les finances publiques?

La Nupes table sur le fait qu’en relançant la «consommation populaire», cela va faire rentrer des recettes fiscales. Le problème, c’est que les Français vont aller dépenser leur agent dans des produits importés, que la croissance va bénéficier aux pays qui nous entourent, et que cela va encore aggraver notre déficit commercial. Nous estimons que leur projet creuserait le déficit du commerce extérieur français d’environ 53 milliards d’euros, du fait d’une très forte hausse de la dépense publique, soit plus qu’un doublement du déficit actuel. Cela signifie que la relance Nupes ne s’autofinance pas. Elle se heurte sur une contrainte d’offre et fait exploser la dette publique au moment même où les taux d’intérêt remontent.

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Le mot d’ordre de Jean-Luc Mélenchon «travailler moins pour travailler tous» est-il crédible?

Il est illusoire! La première difficulté des entreprises, je le redis, c’est de recruter. Malheureusement, l’idée selon laquelle les entreprises recruteraient davantage si les Français travaillaient moins est fausse, parce que les gens ne sont pas formés ou n’ont pas le niveau de qualification. Il faut que tout le monde en ait bien conscience: réduire le temps de travail se traduirait inévitablement par une récession. La vraie bonne justification d’un projet qui fixe la retraite à 65 ans, c’est moins l’équilibre financier que la hausse du taux d’emploi.

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Quid de la fuite des capitaux?

S’il y a un sujet de politique économique qui a bien fonctionné ces dernières années, c’est l’attractivité industrielle et financière de la France. Le pays s’est clairement amélioré sur ce point. Ce serait dommage de casser la trajectoire. Pour mémoire, le programme de Tsipras, en Grèce, en 2015 - qui présente des similitudes avec le programme de M. Mélenchon - s’était traduit par une forte hausse des déficits publics et par des fuites de capitaux énormes. Il avait été obligé de faire machine arrière au bout de quelques mois pour éviter le désastre. L’idée de la Nupes de tout nationaliser, des autoroutes en passant par l’énergie et La Française des jeux, n’a également aucun sens. On pouvait ne pas être d’accord avec les nationalisations des banques des années 1980, mais au moins il y avait une logique.

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François Hollande et Julie Gayet se sont dit «oui» à Tulle

C'est le premier mariage de François Hollande, déjà père de 4 enfants qu'il a eus avec son ancienne compagne, Ségolène Royal.

«La police tue» : Mélenchon s'attaque aux forces de l'ordre, Darmanin lui répond

Le chef de l'alliance de gauche, coutumier du fait, a multiplié les déclarations contre les forces de l'ordre ces derniers jours. «Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner», a réagi le ministre de l'Intérieur.

Impôts, dépenses... Le projet inquiétant de Mélenchon

DÉCRYPTAGE - Explosion des impôts, retraite à 60 ans, blocage des prix… S’il arrive à Matignon, le patron de la Nupes mettra le pays à genoux.

L'Humanité

poésie Réédition de textes de référence sur la Résistance

Nos recommandations culturelles

Muriel Steinmetz

« Jeunes gens qui me lirez peut-être, tout peut commencer. N’acceptez jamais de devenir les égarés d’une génération perdue/Ce livre n’est pas un livre d’historien/Mais un témoignage vivant/Le romancero des temps les plus sombres/où vous pouvez être à nouveau jetés/Écoutez et souvenez-vous. »

Poète, résistant et éditeur, Pierre Seghers, qui créa la célèbre collection « Poètes d’aujourd’hui » en 1944, retraçait en 1974, dans la Résistance et ses poètes, le destin de ceux qui s’engagèrent, au péril de leur vie, dans la lutte contre l’occupant nazi. Cette aventure a rassemblé les grands noms de la poésie, au nom desquels comptèrent Louis Aragon, René Char, Robert Desnos, Paul Éluard, Jules Supervielle, Jean Tardieu, Vercors et d’autres belles voix sans lendemain. Cet ouvrage de référence est réédité.­ Il comprend un récit historique (de la « drôle de guerre » à la Libération, des débuts de la Résistance à la guérilla ­organisée) et une anthologie. Pascal Ory, de l’Académie française, en signe la préface.

poésie
Le Figaro

Hôpital: le temps de travail excessif des médecins pointé au Conseil d'État

Le temps de travail des médecins à l'hôpital dépasserait largement les limites réglementaires, ce que le gouvernement sait déjà.

Les hôpitaux sont tenus d'effectuer un décompte fiable et objectif du temps de travail de leurs médecins et internes, qui dépassent souvent le maximum légal de 48 heures par semaine, a estimé le rapporteur public du Conseil d'État lors d'une audience. Le temps est compté pour les hôpitaux. Saisi par trois syndicats de médecins et d'internes, le Conseil d'État doit se prononcer sur une éventuelle mise en demeure du gouvernement, afin de faire appliquer le droit existant.

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Lors de l'audience, mercredi, le rapporteur public a conclu au rejet des recours déposés, tout en donnant gain de cause sur le fond aux requérants, ont indiqué jeudi à l'AFP deux participants présents à l'audience. En substance, les règles en vigueur n'ont pas besoin d'être renforcées par une obligation supplémentaire ou une sanction en cas d'infraction, comme le demandaient les syndicats, mais chaque hôpital doit être considéré comme responsable de la bonne application des décrets encadrant le temps de travail des praticiens.

Contacté, le Conseil d'État confirme que le rapporteur a proposé aux juges de retenir que les établissements de santé soient tenus de mettre en place un dispositif fiable et objectif de décompte du temps de travail. Si les magistrats suivent cet avis, le contentieux pourrait rapidement se déplacer devant des tribunaux administratifs, partout où des litiges seront soulevés. La décision est attendue d'ici deux à trois semaines, donc avant fin juin.

Une situation inquiétante selon les syndicats

Malgré le probable rejet de ses demandes, le président de l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), Gaëtan Casanova, considère que cet avis «sonne comme un avertissement réel et sérieux adressé au gouvernement», qui «devra nécessairement mettre en place un décompte fiable du temps de travail». Son syndicat a plusieurs fois alerté sur le rythme excessif imposé aux internes, qui dépassait 58 heures hebdomadaires en moyenne avant le Covid selon sa dernière enquête.

La situation était connue du ministère de la Santé, dont une étude menée l'an dernier montrait que sept internes sur dix dépassaient la limite de 48 heures.

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Crise aux urgences : Brigitte Bourguignon annonce une série de «premières mesures»

La ministre, qui s'est exprimée ce mercredi au Congrès Urgences, veut permettre de surmonter un «été difficile» à l'hôpital, «sans attendre» les conclusions de la mission flash.

Grève du personnel : des retards mais pas de perturbation majeure à Paris-Charles de Gaulle

Un quart des vols ont été annulés jeudi matin. Les grévistes demandent des hausses de salaire. ADP signale que des perturbations sont également à prévoir à l'aéroport d'Orly.

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Réforme des retraites : le nouveau leader de FO promet «la mère des batailles»

Frédéric Souillot défend un retour à la retraite à 60 ans, contre 62 aujourd'hui.

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Le Figaro

«J’ai parfois été surpris du résultat final»: Cyril Abiteboul révèle l’envers du décor de Formula 1: Drive to Survive sur Netflix

ENTRETIEN - Cet ingénieur de 44 ans est apparu dans les trois premières saisons de la série phénomène alors qu’il était le «team principal» de l’écurie Renault. Aujourd’hui retiré du monde de la Formule 1, il évoque auprès du Figaro ses souvenirs du tournage.

Ingénieur de formation, Cyril Abiteboul est devenu en 2016 directeur de l’écurie Renault. Pendant six ans, il a redoublé d’efforts pour porter la grande maison française automobile vers la tête des tableaux en Formule 1. Les trois dernières années, c’était devant les caméras de Netflix pour la série documentaire phénomène Formula 1: Drive To Survive. Un projet pour lequel le patron s’est particulièrement investi en coordonnant les négociations entre les différentes écuries et la production afin que le film voie le jour. Plus d’un an après avoir quitté le monde de la Formule 1, et par conséquent la série de la plateforme, Cyril Abiteboul se confie au Figaro et revient sur cette aventure.

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LE FIGARO. - Comment vous a été présenté le projet Netflix?Cyril ABITEBOUL. - En 2016, Liberty Media, qui a racheté la Formule 1, a pris un ensemble de mesures, de la plus anecdotique (le changement de logo) à la plus emblématique, la stratégie marketing. Cette société américaine, professionnelle du divertissement, sentait un potentiel médiatique énorme et inexploité en Formule 1. À l’époque, il fallait trouver une autre façon de monétiser le sport et faire ainsi grimper les droits sportifs qui auraient atteint un plafond. Netflix était l’un de ses leviers pour y parvenir.

Avez-vous été immédiatement emballé par l’idée?Quand Liberty a proposé ce programme, les avis étaient mitigés avec des écuries très opposées et d’autres favorables. J’étais très clairement dans la seconde catégorie. C’était une aubaine pour les écuries moins médiatisées. Dans le milieu, la médiatisation étant proportionnelle aux résultats. C’est Renault qui a coordonné l’ensemble de la négociation avec Netflix pour toutes les écuries. Ce n’était absolument pas gagné. Deux éléments inquiétaient les écuries: la peur de se fâcher avec plusieurs médias et la problématique de gestion de l’image et de la réputation. Tout d’un coup, vous devez donner un accès très privilégié. Finalement, Red Bull, très frileux au départ, a compris qu’il y avait quelque chose à y gagner. Mercedes et Ferrari l’ont réalisé un peu plus tard. J’avais par ailleurs négocié un temps de parole à parts égales entre chaque maison, ce qui équivalait à un épisode par écurie. Ça s’est finalement passé un peu différemment mais la promesse du projet initial a été globalement respectée.

« Chaque écurie concernée avait un droit de visionnage avant la diffusion »

Cyril Abiteboul

Sur le tournage, à quel point les caméras sont-elles présentes à vos côtés? L’équipe est petite, composée d’un cadreur et un preneur de son. Ils sont totalement intégrés dans nos équipes. La confiance nous a incités à leur donner un accès extraordinaire, inimaginable initialement. Quand on leur disait «on coupe», il n’y avait pas la moindre négociation. C’est une relation agréable et très différente de celle avec les médias audiovisuels traditionnels. Rien n’a été fait à notre insu. En plus de cela, chaque écurie dispose d’un droit de visionnage avant la diffusion, à actionner seulement pour des bonnes raisons: secrets techniques, propos diffamatoires... J’ai utilisé ce droit une fois pour faire retirer une séquence avec Daniel Ricciardo (pilote de Renault en 2019 et 2020, NDLR.) et protéger son image. Précision: nous n’avons accès qu’aux images qui nous concernent. On ne voit pas le fameux final cut et donc la série dans sa totalité. On l’a découverte en même temps que tout le monde. J’admets que j’ai parfois été surpris du résultat final.

Qu’est-ce qui vous a surpris?Il ne faut pas se leurrer, Drive to Survive reprend les codes de la téléréalité. La dimension télé compte énormément et ce n’est pas 100% de réalité. La série dépeint une bonne représentation générale du contexte et des personnages mais les faits racontés sont parfois exagérés et caricaturaux. Des pilotes et des directeurs d’écurie ont vu leurs relations se dégrader très fortement après la diffusion.

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La guerre que vous entretenez avec Christian Horner dépeinte était-elle réelle?Non, cette histoire est typiquement exagérée. Même s’il y avait un antagonisme entre nous, bien sûr. Le montage intègre les images d’un Grand Prix pour les réattribuer à un autre et ainsi créer un effet dramatique. Mais, je comprends la logique. C’est un produit de divertissement qui coûte d’ailleurs très cher à Netflix. À la fin, la Formule 1 y a gagné quelque chose. Quand auparavant, il y avait difficilement 30.000 spectateurs au Grand Prix de Barcelone ou Monaco, et qu’aujourd’hui on en compte 120.000, il n’y a pas de débat.

Quand se déroulaient les interviews individuelles face caméra?Les interviews étaient un rituel extrêmement cadré. Elles étaient planifiées dans le week-end, dans des chambres d’hôtel reconverties en studio photo pour l’occasion. Souvent, le matin de bonne heure, à peine un café avalé. C’est toujours un exercice un peu dur. Les journalistes posent les questions plusieurs fois pour obtenir leurs réponses qu’ils ont déjà en tête. Moi je n’étais pas très à l’aise, j’étais même le pire client. L’anglais, comme tout le monde l’a remarqué, n’est pas ma langue natale! (Rires.) Christian Horner est le meilleur pour sortir des punchlines de manière industrielle.

« Des pilotes ont essayé d’obtenir une rémunération pour participer à la série »

Cyril Abiteboul

Aviez-vous signé un contrat qui engendrait une rémunération?Non, nous signions simplement une décharge pour l’utilisation de notre image. Aucune rémunération. Dans le grand système économique de la F1, le détenteur des droits commerciaux collecte tous les revenus liés à l’exploitation de l’image et les redistribue aux écuries. La série avait un impact indirect au niveau des écuries mais pas de façon individuelle. Je sais que des pilotes ont essayé d’obtenir une rémunération mais sans, me semble-t-il, y arriver.

Christian Horner se montre en famille dans son ranch. Pas vous. Est-ce un choix?Oui. J’ai eu les mêmes propositions mais je ne voulais pas du tout exposer ma famille. Quand on représente Renault, une marque populaire marquée par des évolutions sociales fortes, il est hors de question de se starifier à titre individuel. La narration devait passer par les pilotes et non par moi-même.

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Comment la série est-elle vue de l’intérieur du monde de la F1?D’année en année, l’impact a progressivement été mesurable. La première saison est passée relativement inaperçue. C’est surtout à partir de la troisième saison qu’on a connu un phénomène d’amplification, d’attente. Alors que j’étais totalement incognito, je suis devenu un acteur de Netflix. Les gens oubliant que j’avais un vrai métier par ailleurs. Encore aujourd’hui, alors que je n’apparais plus, il n’y a pas une journée où l’on ne m’arrête pas pour me demander la date de mon retour ou un selfie.

Vous n’apparaissez effectivement plus dans la série depuis la fin de la saison 3 et votre départ de Renault début 2021. Cet événement n’a été que brièvement évoqué en saison 4. Que s’est-il passé pour ceux qui n’ont pas suivi le mercato?Il y avait des très fortes divergences d’opinions et de valeurs avec Renault. Je suis quelqu’un de convictions et je n’avais pas envie de revenir sur certaines d’entre elles. Le groupe avait un projet en tête et c’était le bon moment pour une nouvelle incarnation. Netflix m’a proposé que je raconte mon départ, dans une mise en scène au jardin du Luxembourg. J‘ai réfléchi mais, connaissant bien l’exercice, je me suis dit qu‘il n’y avait pas de bonnes façons de traiter ce sujet qui ne regarde que moi et l’entreprise. Il valait mieux en rester là.

« Le milieu du sport automobile est toxique »

Cyril Abiteboul

Que faites-vous aujourd’hui?Plusieurs choses. J’ai encore quelques liens avec le sport auto: j’aide une entreprise qui produit les moteurs de F2 et F3. Je travaille un peu dans l’investissement et le capital-risque et mon activité opérationnelle principale réside dans un chantier nautique qui construit des bateaux de courses au large, du Vendée Globe à la route du Rhum. Les bateaux qui gagnent sortent de ce chantier. La voile me rappelle un peu là la Formule 1 il y a une trentaine d’années. Il ne faut pas chercher à lui donner le même destin mais il y a de plus en plus d’audiences et de sponsors. CDK Technologies (la société dont il est directeur général) est parfaitement armée pour affronter le développement de ce sport.

Pourriez-vous participer à une adaptation de Drive to Survive pour la voile?Figurez-vous qu’il y en a une, sur le Pro Sailing Tour, signée Canal+. La semaine dernière, j’ai rencontré les producteurs qui ont monté ce championnat de voile pour servir un projet de documentaire. L’inverse de Drive to Survive: désormais, le sport s’ajuste au média. Du sur-mesure, en somme. Il y a un effet de mode indéniable. Tous les sports sont en train de s’y mettre, le Tour de France de cyclisme, la moto... Néanmoins, la Formule 1 reste le meilleur produit possible pour ce type de narration. La barre a été mise tellement haute. Il y aura sûrement d’autres choses à inventer.

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Gardez-vous toujours un œil sur la Formule 1?Bien sûr. J’ai passé 15 ans à ne regarder que ça. Il me faudrait une longue cure de désintoxication pour m’arrêter.

Comment décrirez-vous le monde du sport auto?Je ne viens pas d’une culture automobile mais une fois qu’on est au contact de cet univers de passion et de performance, on plonge la tête la première. Mes quinze années d’exercice sont passées en un clin d’œil. C’est du plaisir mais aussi beaucoup de rugosité. Je dirais que c’est un milieu toxique qui abîme. On prend des coups et pour exister, il faut en donner. Tout le monde n’est pas préparé à ça. En externe comme en interne. Chez Renault, j’avais l’impression de passer mon temps à expliquer pourquoi la marque était présente en Formule 1. Ce ne sera jamais une préoccupation de Ferrari. On voyage aussi beaucoup et, chez Renault, il faut également gérer les usines. Sans oublier les événements de ces dernières années: la crise financière de 2008, l’électrification, le départ de Carlos Ghosn...

Êtes-vous toujours en contact avec votre ancien pilote Daniel Ricciardo?On s’est vus pour mon tatouage (un pari perdu: Cyril Abiteboul avait promis de se faire tatouer si Daniel Ricciardo atteignait un podium) qui s’est improvisé en cinq minutes. J’avais beaucoup procrastiné là-dessus. Finalement, j’ai choisi de croiser une partie du logo Renault qui me tenait à cœur et l’animal surnom de Daniel Ricciardo, le «Honey Badger» (blaireau à miel, en français). Plus ça va et moins je suis fier de l’afficher, enfin bon... (Rires.)

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L'Humanité

LIttérature Un homme sans nom dans un monde sans personne

Nos recommandations culturelles

Nicolas Mathey

Personne. Plus personne. Cet homme qui retrouve sa vallée et sa ville de Chrysopolis, la ville d’or, « chef-lieu de sa détestation du monde », découvre un monde sans personne quand lui-même n’a plus de nom. Son auteur ne s’en fera un qu’après sa mort : Guido Morselli (1912-1973) ne connut la reconnaissance que post mortem, après avoir essuyé un énième refus de publication, précisément pour ce Dissipatio H.G. Drôle de titre pour une drôle d’œuvre : ce personnage sans nom fait face à la disparition de ses congénères. Toutes et tous sont partis, disparus, évanouis, prélevés, sans traces, ni messages. Dissipatio humani generis, dissipation du genre humain. Errant de place en place, entre soupçon de rêve et réalité non partagée, cette fable métaphysique et drolatique a des résonances singulières avec nos récentes expériences de confinement. Que sommes-nous sans les autres ? Le jour d’avant ce 2 juin d’on ne sait quelle année, dans son refuge de montagne, il avait, dégoûté du monde, décidé de se suicider. Manqué. «  J’ai appelé le 333, Un ami qui vous écoute. Dérision ? Je ne crois pas. Les philanthropies hypocrites de notre société, qui tend une main à ceux qu’elle a elle-même poussés dans le fossé, sont des lieux communs. » L’histoire intime de cet « ex-homme » se raconte comme celle de l’humanité, qui fait de chaque personne un anonyme, dissipe les liens sociaux et rend les solitudes authentiques. « Enlaidissement du monde », humanité malheureuse, civilisation périmée, « votre esclavage, vous l’avez voulu, vous en étiez les auteurs. Il ne pouvait disparaître qu’avec votre disparition ». Seul moyen de rompre le désenchantement du survivant, double halluciné de l’auteur, de sortir de ce monde sans personne et de cette œuvre sans lecteurs.

Littérature
L'Humanité

Anatolia, un huis clos glaçant

Nos recommandations culturelles

Cinéma Pour son second long métrage, Ferit Karahan plonge dans l’atmosphère fantomatique d’un pensionnat kurde, perdu au cœur des montagnes enneigées de l’Anatolie.

Malou Lebellour-Chatelier

Au cœur de l’hiver, le froid glace les élèves d’un pensionnat d’Anatolie dont le chauffage est tombé en panne. Lorsque le petit Mémo tombe malade, son ami Yusuf cherche de l’aide auprès des adultes. Errant de couloirs labyrinthiques en bureaux vides, l’enfant est confronté à des murs, réels et ­figurés. Le ­regard déjà accablé, sans personne pour l’écouter, il devient peu à peu fantomatique (comme le souligne subtilement une référence au dessin animé Casper). Quand les adultes prennent enfin la mesure de la situation, il est déjà trop tard. L’école est coupée du monde par une tempête de neige. Cette dernière, qui tombe à pierre fendre, figure un personnage à part entière du récit. C’est elle qui, encerclant l’école, empêche les secours d’arriver, faisant du film un huis clos doublé d’un compte à rebours : Mémo va-t-il mourir avant qu’une ambulance parvienne jusqu’à l’école ?

Tandis qu’il gît, inconscient, sur le lit de l’infirmerie, les adultes impuissants se renvoient la balle. Est-ce la faute du surveillant qui a infligé une douche froide à l’enfant ? Celle de l’enseignant qui a été aperçu le raccompagnant à son dortoir en pleine nuit ou celle du directeur, qui, préférant financer ses plaisirs personnels, n’a pas racheté des pneus neige ? La caméra à l’épaule rend l’atmosphère pesante. On frissonne face aux images des monts enneigés et des visages rougis. Le froid semble s’infiltrer dans la salle de cinéma. On rit aussi, presque nerveusement, face aux chutes répétées des instituteurs sur la glace, ou lorsque, le bras en l’air, ils cherchent du réseau pour appeler les secours. Au milieu de toutes ces grandes personnes qui s’accusent mutuellement, se tient Yusuf, enfant silencieux, dont les yeux noirs n’expriment rien d’autre que la détresse. Un sentiment de terreur émane de lui, celui de perdre son ami, d’être puni, d’être coupable.

inspiré d’Une enfance marquée par les privations

Samet Yildiz, acteur non professionnel, est bouleversant de ­justesse dans ce rôle où il nous rappelle les jeunes héros du cinéma d’Abbas Kiarostami. Ferit Karahan, né en 1983, s’inspire de sa propre enfance passée dans un pensionnat kurde. Marqué par les privations et les sévices, il dénonce un système éducatif régi par la menace, dans lequel les enseignants usent de la peur comme d’un outil pédagogique. Plus généralement, il condamne le cercle vicieux de l’oppression et la boucle de la violence masculine. « Je me rends compte aujourd’hui que contrôler les enfants, c’est essentiellement contrôler l’avenir », dit-il. Anatolia, sélectionné cette année à la Berlinale, est à l’image de son premier long métrage, The Fall from Heaven, un drame moral kafkaïen et engagé, qui pointe du doigt les maux de la société turque.

cinéma
Le Figaro

Jarry lance «Le Big Show», un vaccin contre la morosité sur France 2

L’humoriste prend les rênes du nouveau divertissement qui renouvelle l’offre populaire de France 2, samedi 11 juin, à 21h10. C’est le début d’une collaboration avec France Télévisions après son départ de TF1 où il officiait il y a peu comme enquêteur de «Mask Singers».

La performance est énorme! Depuis le Théâtre Marigny, Jarry place le public au centre d’un nouveau divertissement rempli de bonne humeur et d’amour: «“Le Big Show” est un vrai vaccin contre la morosité avec du rire, de l’émotion et des surprises», lance l’acteur, metteur en scène et humoriste. Avec la complicité d’amis et de membres de leur famille, Jarry entraîne les spectateurs au cœur de blagues potaches, de gags, de caméras cachées, de happenings et de grands moments de partage.

Tout peut arriver

Doté d’une énergie positive, Jarry fait sien «Le Big Show», format britannique (BBC), produit en France par Anthony Meunier du groupe Hervé Hubert à qui l’on doit «Mask Singer» sur TF1 et «Les Reines du shopping» sur M6. Propulsé par une fusée dans le public, il lance: «Bienvenue sur l’émission la plus folle du service public, celle dont vous êtes les héros et où tout peut arriver!» À la fois témoin et victime consentante, Laëtitia Milot accompagnée de sa maman est la marraine de ce premier show signature qui renouvelle l’offre populaire de France 2, samedi 11 juin à 21h10.

On est fait pour rire ensemble

Jarry, qui multiplie les participations télévisées («Good Singers», «Mask Singer», «Qui veut gagner des millions à la télévision?»), prévient d’entrée: «Je ne suis pas le nouveau Patrick Sébastien, je suis Jarry! Je n’essaie pas d’être animateur, je veux rester comme dans la vie de tous les jours, spontané et authentique. J’ai envie de rire avec les gens mais pas à leurs dépens. Je ne suis ni pédant, ni putassier. Je cherche à mettre en avant ce qui unit, rassemble et nous rend plus fort. On est fait pour rire ensemble et je suis là pour faire du bien.»

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Formé au stand-up et à l’improvisation, acclamé pour son dernier spectacle Titre (parce qu’il en faut un!), Jarry manie le curseur émotionnel avec délicatesse, un exercice d’équilibriste subtil entre rires et larmes. Avec une équipe d’une soixantaine de personnes, la mécanique est énorme mais Jarry met beaucoup de lui-même dans «Le Big Show».«J’interviens sur le casting, le montage, la bande-annonce. J’aime avoir cette liberté des directions artistiques. Avec France 2, je n’ai pas eu à me battre pour faire accepter mes idées. Je suis un humoriste, l’idée de présenter un jeu avec des gens qui perdent m’affecte. Je suis diagnostiqué hypersensible. J’ai appris à dédramatiser par le rire, un des derniers remparts contre toute forme d’extrémisme. Je n’ai jamais été agressé par rapport à mon orientation sexuelle par le public. Certains me disent, “D’habitude, on n’aime pas trop, mais vous, vous êtes gentil”.» Depuis l’enregistrement du premier «Big Show», la production est assaillie de demandes de participation.

Amir face à ses chansons

«Le Big Show» met au défi quiconque de ne pas rire. Il faut voir Jarry fouiller dans le portable personnel de Laëtitia Milot ou entrer par effraction dans la cuisine d’une spectatrice ou parfois même dans la chambre à coucher! Artisan d’émouvantes retrouvailles familiales, il réalise à l’occasion le rêve d’un enfant ou d’une personne âgée. La séquence «star inconnue» donne sa chance à un talent. Justine se retrouve ainsi à interpréter du Whitney Houston devant une salle comble. Amir assiste au massacre de ses chansons lors de karaokés déjantés. Anne Roumanoff et Pascal Obispo seront aussi de la partie.

Un voyage au Groenland

Tel un super-héros filant comme l’éclair, Jarry n’est jamais là où on le pense. Encore enquêteur dans «Mask Singer»sur TF1, il présentait déjà son arrivée sur France Télévisions à la presse. Alors que France 2 diffuse son premier «Big Show», le voilà parti trois semaines au Groenland à la rencontre des Inughuits en compagnie de Raphaël de Casabianca pour un «Rendez-vous en terre inconnue».

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Son transfert est un retour aux sources, il jouait déjà les exubérantes sur France 2 dans «Comment ça va bien?» de Stéphane Bern. «TF1 c’est comme mon père, France 2, comme ma mère. Je n’ai pas envie de choisir entre mes parents. J’ai quitté mon père pour passer un peu de temps avec ma mère mais vous n’êtes pas à l’abri de me revoir dans une fiction sur TF1 ou M6», confie ce père de jumeaux surnommés Vic et Tim. Mais si Jarry met désormais ses bonnes ondes au service de France TV, il vient de jouer le roi de l’exfiltration dans la saison 2 de «Celebrity Hunted - Chasse à l’homme», pour Amazon Prime Vidéo, en équipe avec Jenifer.

«Arthur est superdur»

Heureux de voler de ses propres ailes, Jarry a bien connu Arthur: «Arthur n’est pas dur, il est superdur. Mais maintenant que je crée mes propres émissions, j’ai gardé cette même exigence et je lui dis merci. «“Vendredi tout est permis” a lancé de nombreux artistes», explique celui qui s’est vu confié un «Vendredi tout est Jarry».«On me parle d’un milieu de requins mais j’ai surtout rencontré des gens qui avaient peur que demain tout s’arrête, que le public ne soit plus au rendez-vous. Cela rend un peu fou…»

Jacques Martin pour idole

Jarry, qui ne renie ni l’influence de Jacques Martin dans «L’École des fans», ni celle de Jean-Pierre Foucault dans «Sacrée soirée» qu’il regardait en cachette chez sa nounou, reprend bon nombre de séquences vintage de l’histoire de la télévision, mais il les habille d’un ton résolument moderne, drôle et fédérateur. «Mon métier c’est de créer de l’émotion. Et mon rêve, c’est de redonner ses lettres de noblesse au divertissement populaire, d’essayer de faire monter les gens dans le train du bonheur», conclut-il, enthousiaste.

Jarry, acteur pour France Télévisions

En 2009 sur le tournage du film Bambou, Didier Bourdon oriente la carrière de Jarry vers le stand-up. Après Entre fous émois, l’humoriste rencontre le succès avec les spectacles Atypique et Titre.

À la télévision, il a joué dans Les Bracelets rouges et À tes côtés, fiction inspirée de ses relations avec son père malade du cancer, incarné par Didier Bourdon. Aujourd’hui, France Télévisions confirme des projets de fictions avec Jarry. Lassé de jouer les homosexuels, il espère surprendre: «Je rêve d’incarner un méchant, un être en colère, un mec violent ou un psychopathe. Bref quelque chose où les gens ne m’imaginent pas du tout.»

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Le Figaro

Pourquoi tout le monde nous dit : «Prends soin de toi !» ?

Rencontres philosophiques de Monaco 2/5.- Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Robert Maggiori, on se demande pourquoi dès qu'on boucle sa valise, il y a toujours quelqu'un pour nous dire : «prends soin de toi!». Le philosophe, traducteur, critique littéraire et philosophique répond.

Je me souviens lorsque, enfants, nous jouions au foot toute la journée, et même après dîner, dans les rues et les piazzette d'Italie. Dès que la fraîcheur du soir tombait, apparaissaient aux fenêtres les patrouilles de mères, tantes, grandes sœurs, grands-mères, qui en chœur lançaient à la cantonade : «Mets ton maillot de corps!». Eh oui, «prendre soin de soi» était simple : pour éviter de transpirer et d'attraper la mort, il fallait, sous sa chemisette ou son polo, porter la canottiera, le petit marcel, le tricot de peau qui prévenait toutes les maladies aussi sûrement que la tisane de camomille les guérissait. À vrai dire, nul ne le faisait de bonne grâce : on laissait aux mamans, en rechignant, le soin de prendre soin de nous, car, encore sans jugeote, nous pensions que c'était plutôt bien de jouer jusqu'à tard dans la nuit humide et rentrer tout sales, essoufflés, en nage. Autrement dit, pour prendre soin de soi il faut qu'il y ait un soi, une conscience de soi - mais expliquer leur genèse exigerait de longs détours.

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L'héritage des mots

On remarque d'ailleurs que lorsque l'enfant sort de l'enfance, il n'invente guère une nouvelle manière de prendre soin de lui-même : il reproduit les gestes par lesquels ses parents le soignaient et le protégeaient - qu'à son tour il prodiguera à ceux qui les lui ont prodigués lorsque, affaiblis par l'âge, ils ne pourront plus le faire eux-mêmes. En ce sens, «prendre soin» ne relève pas d'une «initiative», ou d'un service, mais apparaît comme inhérent à la condition humaine : l'enfant qui vient au monde est un être «inachevé», qui ne peut survivre seul ni subsister si une aide, une curatelle, des soins en tous genres ne lui sont pas apportés. Que constate-t-on dès lors?

Ce qui fait « pousser », les plantes comme les êtres humains, c'est la culture

D'abord que ce qui est premier, ontologiquement, ce n'est pas prendre soin de soi-même mais recevoir les soins de «l'Autre». Ensuite que cette «cure», dont dépend la chaîne des générations, ne peut guère se réduire à des gestes hygiéniques, diététiques, cosmétiques, sanitaires, ni à des comportements régis par la vigilance, la prudence ou la modération. Car «vivre», pour un être humain, ne signifie pas seulement maintenir son corps et son esprit dans un état de santé et d'équilibre, mais également donner un sens à cette vie. Autrement dit exister - si on entend par là un «retour sur soi» - une réflexion donc, visant à savoir non pas tant comment le corps et l'esprit maintiennent leur vitalité, mais pourquoi on existe, pour qui on existe, ce qu'est et qui est ce sujet qui n'existe qu'en se demandant ce qu'exister signifie.

Incitations à ...

Voir(Re)lire

Aussi prendre soin de soi ne peut-il revenir qu'à ceci : porter la responsabilité de veiller à l'héritage de mots, d'idées, de symboles, de valeurs, de savoirs, de croyances, de formes artistiques, de rites, de lois, etc. - autrement dit participer à la tutelle de la culture, conçue à l'image de ces mains jointes qui protègent du vent la flamme de la bougie. Prendre soin de soi, c'est se cultiver - non pas amasser les connaissances pour devenir un érudit, parfois un âne chargé de livres, comme disait Kierkegaard, mais faire en sorte que ne pousse en soi que ce qu'on peut donner de meilleur aux autres : or ce qui fait pousser, les plantes comme les êtres humains, c'est la culture - dont la première pierre est la connaissance.

Un regard intérieur

Disons-le autrement, en reprenant ce que les Grecs disaient déjà. Chez Platon, on lit que, poussé par Socrate, Alcibiade comprend ce qu'il gagnerait s'il se souciait un peu plus de lui-même. Mais, pour Socrate, ce n'est pas assez: «Il faut bien connaître ce soi-même dont il faut s'occuper». Voilà qui est clair : la «cure de soi-même», ou le «souci de soi» (epimèleia heautou), n'est pas séparable du célèbre «connais-toi toi-même» (gnôthi seauton), gravé à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes.

Prendre soin de soi tient en effet à une certaine façon de se considérer, à une forme d'attention à soi, un «regard intérieur» inspectant nos façons d'agir, d'être au monde, de se transformer, de se rendre même capables, comme l'écrivait Foucault dans l'Herméneutique du sujet, d'expurger quelque chose comme le mal qui est à l'intérieur de chacun de nous. Or cela ne peut se faire que par la connaissance, et donc par la rencontre avec la parole d'Autrui, la parole pédagogique du maître, qui corrige et élève, la parole autre de l'Autre, qui oblige à l'ouverture, à l'écoute, à l'intégration des différences.

Prendre soin de soi, c'est aussi panser ses blessures, ses désillusions, ses déconvenues

On peut bien penser que prendre soin de soi consiste à fréquenter les spas, compter les pas que l'on fait chaque jour et les calories qu'on ingère à chaque repas. Mais cela paraît court - et à chercher son bien-être, on peut préférer vouloir être quelqu'un de bien. Ce n'est pas chose facile, et sans doute rares sont ceux et celles qui y parviennent. Mais on peut le vouloir - et affronter les échecs. Car prendre soin de soi, c'est aussi panser ses blessures, ses désillusions, ses déconvenues — apprendre à le faire pour pouvoir panser celles des autres qui à leur tour s'occuperont des nôtres. Qu'on ne s'y trompe pas, en effet : «prendre soin de soi» ne fait pas grossir le soi, mais rend plus fort le soin - qui dès lors devient souci des autres, du monde commun, de la vie sociale, de la vie tout court, végétale, animale, humaine.

Organisée jusqu'au dimanche 12 juin par les Rencontres philosophiques de Monaco, sous la présidence de Charlotte Casiraghi, cofondatrice. Gratuite et ouverte à tous. Au programme, l'écologie, l'éducation, le soin, les femmes, et le plaisir de philosopher.

Faire le vide, pourquoi cela ferait-il tant de bien ?

Rencontres philosophiques de Monaco 3/5. - Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Elsa Godart on caresse une très haute ambition : faire le vide ! Est-ce qu'on risque l'ennui, ou un possible nirvana ? La philosophe et directrice de recherche à l'Université Gustave Eiffel nous répond.

Comment l'envie de changer d'air influence-t-elle nos émotions ?

Rencontres philosophiques de Monaco 4/5.- Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Emanuele Coccia, on rêve de changer d'air. Pour respirer quoi, découvrir qui ? Le philosophe et maître de conférences à l'EHESS nous répond.

Le Figaro

Julia Roberts, Virginie Efira, Tom Hanks... Notre portfolio exclusif du 75e Festival de Cannes

Actrices divines, acteurs sublimes, réalisateurs encensés… tous étaient portés par cette 75e édition du Festival de Cannes. Ils ont électrisé la Croisette et se sont prêtés pour nous à une séance de pose exceptionnelle. Retour en images.

Pour célébrer le 75e Festival de Cannes, acteurs, actrices, réalisateurs ou réalisatrices ont défilé sur le tapis de la Croisette. En hommage au cinéma ils nous ont offert leurs plus belles poses, le temps d'une séance photo exclusive. Devant l'objectif des photographes, une myriade de stars. À commencer par Julia Roberts, la superstar hollywoodienne qui a remis le Trophée Chopard à deux jeunes talents émergents, Sheila Atim et Jack Lowden. À ses côtés, Xavier Dolan, habitué du Festival de Cannes, l'accompagnait à la remise du Trophée Chopard. Léa Seydoux, l'actrice qui a reçu la Palme d'or 2013 avec Adèle Exarchopoulos et Abdellatif Kechiche, est venue présenter Crimes of the Future, signé David Cronenberg en compétition officielle, et Un beau matin, de Mia Hansen-Løve à la Quinzaine des réalisateurs.

Stars & Styles à Cannes

Jean Dujardin, tête d'affiche du film Novembre, de Cédric Jimenez, est venu accompagné d'Anaïs Demoustier qui présentait deux films à Cannes, Fumer fait tousser et Novembre. Louis Garrel et Noémie Merlant font un tandem dans L'Innocent, truculente comédie policière signée Louis Garrel. Virginie Efira, l'actrice, maîtresse de cérémonie du festival, présentait également Don Juan, avec Tahar Rahim, dans une comédie musicale de Serge Bozon, et Revoir Paris, d'Alice Winocour, à la Quinzaine. Diane Kruger était l'invitée spéciale de la soirée du 75e festival et de la cérémonie de clôture. Tom Hanks et Austin Butler, nouvelle sensation du cinéma américain, défendaient Elvis, le biopic du King signé Baz Luhrmann, et qui sort le 22 juin. Marine Vacth et Pierre Niney se donnent la réplique dans Mascarade, le nouveau film de Nicolas Bedos, présenté hors compétition.

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Marion Cotillard a défendu Frère et Sœur, d'Arnaud Desplechin, avec Melvil Poupaud. Gilles Lellouche et Vincent Lacoste se donnent la réplique dans Fumer fait tousser, de Quentin Dupieux. À leur côté, Adèle Exarchopoulos, Palme d'or à Cannes en 2013, a défendu le Quentin Dupieux, et Les Cinq Diables, de Léa Mysius. Sandrine Kiberlain avait trois films à Cannes : Novembre, de Cédric Jimenez, Parfum vert, de Nicolas Pariser, et Chronique d'une liaison passagère, d'Emmanuel Mouret.

En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du Festival de Cannes 2022, épisode 4

Sensation sur les marches

Julianne Moore, la star américaine a présenté When You Finish Saving the World, signé de l'acteur Jesse Eisenberg. Lukas Dhont, le réalisateur belge et nouveau prodige, a reçu le Grand Prix du Jury pour son film Close. Lyna Khoudri, la jeune actrice a présenté deux films à Cannes : Nos frangins, de Rachid Bouchareb, et Novembre. Isabelle Huppert, qui fut présidente du jury en 2009, a présenté EO, de Jerzy Skolimowski. Et, icône de mode absolue, a fait sensation sur les marches.

Margaret Qualley, la fille d'Andie MacDowell, joue dans Des étoiles à midi, de Claire Denis, Grand Prix au Festival de Cannes. Michelle Williams, enceinte, a monté les marches pour Showing up. Marina Foïs et Chiara Mastroianni, amies dans la vie, ont assisté ensemble à la soirée du 75e Festival de Cannes. Marina Foïs y présentait As Bestas et Riposte féministe. Nadia Tereszkiewicz, l'actrice française est l'une des révélations du film choral Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi, qui sort le 9 novembre. Viola Davis, la star et militante américaine a reçu le Prix Women in Motion, une initiative lancée par Kering en l'honneur des femmes du cinéma.

En simple culotte sous un trench, Katie Holmes pleine d'aplomb lors d'une avant-première new-yorkaise

L'actrice, héroïne de la série Dawson, a arboré une tenue de tous les contrastes pour assister à une avant-première au Festival de cinéma de Tribeca .

Ces sandales dont Anna Wintour ne se sépare jamais (depuis 30 ans)

La papesse de la mode ne quitte pas d'une semelle ces chaussures uniques, signées Manolo Blahnik.

Xisca, l'épouse discrète et assurée de Rafael Nadal

Mariée depuis le 19 octobre 2019 à Rafael Nadal, Mery Perelló, aka Xisca, était au côté de son époux pour célébrer sa 14e victoire à Roland-Garros. Ils se sont montrés complices lors du traditionnel shooting photo d'après-match à Paris, le lundi 6 juin.

Le Figaro

Julia Roberts : «En juillet, je vais fêter mes vingt ans de mariage avec mon mari, je n'ai pas vu le temps passer !»

Richard Gianorio

La superstar hollywoodienne a remis le Trophée Chopard à deux jeunes talents émergents, Sheila Atim et Jack Lowden, lors du 75e Festival de Cannes. Rencontre à l'ombre de la Croisette.

En remettant à Cannes le Trophée Chopard, vous avez souligné à quel point vous aimiez les acteurs… Je suis heureuse d'avoir passé du temps avec Sheila Atim et Jack Lowden, les primés de cette édition. Ce sont de grands acteurs. Je le savais déjà, mais en les rencontrant, j'ai constaté qu'ils étaient aussi de belles personnes : tout concordait. Je suis flattée d'être leur marraine, même si je n'ai aucun conseil à leur donner. Les acteurs ont leur territoire spécifique et doivent croire en leur expérience unique et en leur destin. Il ne faut pas avoir en tête les carrières de Robert de Niro ou de Frances McDormand…

À lire aussiEt soudain, Julia Roberts et son sourire éclipsent tout, sur les marches de Cannes

En vidéo, Cannes 2022 : le Trophée Chopard

En tant qu'ambassadrice Chopard, aimez-vous être regardée ? C'est une question intéressante, car j'entretiens une relation amour/haine avec l'attention que l'on me porte. Je peux devenir extrêmement nerveuse face à une foule, me vider de mon énergie comme une enfant. Vous savez, au point où j'en suis dans ma vie, tout doit avoir un sens, et je dois être convaincue avant d'entreprendre quoi que ce soit. Je ne me sens jamais autant à ma place qu'avec des gens que j'aime, des gens que j'ai choisis. Je suis à un stade où je me montre très sélective : mon entourage, mes films, les lieux où je me rends, les vêtements que je porte, tout est authentiquement réfléchi. Si je ne crois pas aux choses, je ne les fais pas.

Vous semblez en paix… Ma famille va bien, je vais bien… Il est d'ailleurs triste de penser que le monde est devenu tellement dur que nos premières pensées du matin sont la gratitude de savoir que ceux qu'on aime vont bien. Donc oui, tout va bien pour moi : en juillet, je vais d'ailleurs fêter mes vingt ans de mariage avec mon mari, je n'ai pas vu le temps passer ! Et mon expérience cannoise a été magnifique. J'ai monté les marches avec Caroline Scheufele (directrice artistique et coprésidente de Chopard, NDLR), il y avait une effervescence et même un certain chaos, mais c'était magnifique. En haut, Thierry Frémaux et Pierre Lescure m'ont pris la main et m'ont dit : «Voilà, vous y êtes arrivée en gardant vos chaussures…» (Lors de sa précédente visite à Cannes, en 2016, Julia Roberts avait fait sensation pieds nus sur le tapis rouge, NDLR).

Frissons sur la saga Scream : Neve Campbell refuse de tourner dans le sixième volet

Pionnière de la franchise horrifique, l'actrice canadienne, interprète de la coriace Sidney Prescott, a annoncé lundi 6 juin qu'elle ne ferait pas partie du sixième film prévu pour 2023.

Austin Butler : «Je n'ai pas fait grand-chose d'autre que vivre avec Elvis pendant deux ans»

L'acteur américain relève haut la main le défi d'interpréter Elvis Presley dans le biopic de Baz Luhrmann. Rencontre au Festival de Cannes.

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L'Humanité

La vie mouvementée d’une bonne vivante nippone

Nos recommandations culturelles

Cinéma Les vicissitudes et les frasques d’une mère fofolle et boulimique, dont la fille découvre la complexité du destin. Un anime attachant, fondé sur la rupture de ton et les ellipses, avec une apparence pop masquant un sous-texte mélancolique.

Vincent Ostria

Pur produit des studios d’animation nippons, où il a gravi lentement les échelons, Ayumu Watanabe s’est brusquement affirmé en 2019 avec les Enfants de la mer, qui lui a permis de prendre ses distances avec les franchises plutôt enfantines auxquelles il avait œuvré jusque-là. Après cette splendeur panthéiste évoquant l’élément marin avec des accents cosmiques, qui avait scotché les aficionados, le cinéaste revient avec ce qui ressemble a priori à une pochade bariolée, avec un rythme et un ton ludiques au diapason du personnage en titre, Nikuko, fofolle obèse qui se trimbale de ville en ville avec son enfant et cultive sa boulimie avec entrain. Ce n’est qu’une apparence.

En fait, La chance sourit à madame Nikuko est un (poignant) mélodrame, mais il faut une certaine patience pour le découvrir. D’autre part, malgré le titre, Nikuko, mère immature et je-m’en-foutiste, n’est pas réellement au cœur du récit. Il est avant tout question de sa fille, Kikurin, et de ses relations scolaires mi-figue mi-raisin. Cela n’empêche pas le film d’offrir une vision joyeusement épicurienne de l’existence, notamment la partie alimentaire qui, comme chez Miyazaki et dans d’autres animes, propose d’alléchantes visions. En parlant de Miyazaki, signalons au passage quelques clins d’œil de Watanabe à son célèbre aîné. Notamment, la reproduction d’un plan iconique de Mon voisin Totoro, où l’animal doudou attend le bus en compagnie d’une petite fille. Cette fois, Nikuko remplace Totoro – ressemblance que Kikurin lui fait remarquer. Mais, malgré une apparence un peu régressive et ludique, on n’est pas certain, en raison de la crudité de certaines situations et réflexions, que le film soit vraiment destiné aux enfants (disons plutôt aux adolescents et plus).

une brusque bifurcation du récit dans la troisième partie

C’est un des paradoxes de cette œuvre déroutante, malgré ses apparences avenantes et son style pop, qui se caractérise par son changement de registre et de régime, et ses ellipses abruptes. Voir le début au pas de course, sorte de résumé filmé des vicissitudes et des frasques de la mère bibendum qui la mèneront à s’installer in fine avec sa fille dans un vieux rafiot amarré dans un petit port, où elle démarrera une énième nouvelle vie. Mais cela n’est rien à côté d’une brusque bifurcation du récit dans la troisième partie – un grand saut dans l’espace-temps, que l’on prend d’abord pour un flash-forward situé environ dix ans plus tard, où Kikurin serait devenue adulte et vivrait dans une grande ville. Mais en fait, c’est un long flash-back qui éclaire le présent et la situation de Nikuko et Kikurin sous un jour complètement différent. On est donc déçu en bien que ce film ne soit pas la farce éclaboussante qu’il paraît être de prime abord, et comblé par sa complexité. De plus, au-delà de ses entrelacs psychologiques et humains, Watanabe, en continuateur de Miyazaki, ne néglige jamais la dimension contemplative, émaillant son récit de plans d’animaux et y insérant la nature, le paysage, les éléments – lien évident avec son envoûtant les Enfants de la mer.

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Le Figaro

Les produits de seconde main s’invitent dans la grande distribution

Marie BartnikCécile Crouzel

ENQUÊTE - Inflation et pénuries stimulent un marché en pleine croissance. Les enseignes dotées de magasins s’y mettent avec volontarisme.

La vente de produits d’occasion n’est plus l’apanage du Boncoin, de Vinted ou de Back Market. Les bonnes vieilles enseignes dotées de magasins, auparavant dédiées entièrement à la vente de produits neufs, ouvrent peu à peu leurs rayons aux produits de seconde main. La téléphonie, puis l’habillement ont été les premiers secteurs à prendre la mesure de cette onde de choc qu’est l’essor de la seconde main, et à réagir. Désormais, tous les secteurs ou presque s’y attellent. «Nous avons l’intuition que la seconde main a le même potentiel que l’e-commerce il y a vingt ans», explique Daniel Broche, le directeur RSE de United.b, la maison-mère de Boulanger et d’Electro Dépôt, récemment entrée au capital du reconditionneur Recommerce. «À l’époque, certains distributeurs ont laissé se développer des pure players sans réagir, estimant que l’e-commerce n’était pas leur métier, et qu’ils ne s’adressaient pas aux mêmes clients. C’était une lourde erreur. Si nous voulons garder notre leadership, il nous faut réagir dès maintenant.»

Le marché de la seconde main pèse déjà 7,4 milliards d’euros en France, selon le cabinet Xerfi, et ne cesse de croître. L’institut GFK estime entre 3 et 3,3 millions le nombre de smartphones reconditionnés vendus dans l’Hexagone en 2021. Cela représente près d’un téléphone sur cinq, et 400.000 téléphones de plus que l’an passé. Dans la mode, l’occasion pèse aussi près d’un achat sur cinq lorsqu’il est réalisé en ligne, selon le bureau d’études Foxintelligence. C’était 13 % en 2019 et 3 % en 2017. «Les achats de seconde main grignotent forcément une partie du marché du neuf, même si c’est difficile à quantifier, constate Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, une fédération d’enseignes. Toutes réfléchissent à ce sujet.»

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Les distributeurs font avant tout preuve de pragmatisme. «En 2020, avant que nous lancions notre premier corner dédié à la seconde main, il y avait déjà 11 millions de pièces Kiabi sur Vinted!, constate François Hild, leader seconde main chez Kiabi. Nous avons vu que nos clients étaient friands de seconde main, nous nous sommes lancés.» Fin avril, Kiabi avait 58 corners de seconde main dans 5 pays. Son objectif est d’en avoir 130 fin 2022. Et d’avoir ces corners à terme dans tous les magasins français.

Ikea a fait le même constat. «Le marché du meuble d’occasion pèse 2 milliards d’euros. Un meuble Ikea est en moyenne revendu cinq fois: pourquoi ne le ferais-je pas moi-même?», interroge Walter Kadnar, le PDG d’Ikea en France. Le Suédois s’apprête à ouvrir à Paris sa première boutique française dédiée aux produits d’occasion de la marque.

Pour les distributeurs, la seconde main coche beaucoup de cases. Certaines enseignes s’y sont d’abord mises pour des raisons environnementales. Fnac Darty s’est doté d’un département seconde vie en 2020, dans la foulée de son plan stratégique axé sur la durabilité des produits. C’est aussi le cas d’Electro Dépôt, qui s’est fixé pour objectif de vendre 30 % de produits d’occasion d’ici à 2030 à l’issue d’un bilan carbone. «Pour réduire de 50 % nos émissions carbone, il fallait s’attaquer au cœur de notre business», explique Stéphane Belot, directeur de la transition écologique au sein de l’enseigne. Electro Dépôt vend actuellement un peu moins de 5 % de produits d’occasion, essentiellement des smartphones. Mais il s’attaque au gros électroménager.

Même constat chez King Jouets, qui a ouvert le mois dernier son premier magasin King’Okaz, où les jouets d’occasion représentent un tiers de l’assortiment. «Nos clients sont demandeurs d’une offre de jouets plus vertueuse, constate Philippe Gueydon, PDG de l’enseigne. 70 % des jouets viennent d’Asie. Le plastique est massivement utilisé et les emballages sont volumineux. Nous jouons sur les leviers à notre disposition.»

Dans la mode, le développement de l’occasion va souvent de pair avec des réflexions sur le recyclage et la location, comme chez SMCP (Sandro fait de la seconde main, Maje de la location) ou Petit Bateau. «La seconde main fait partie d’un mouvement de transformation de notre modèle d’affaires», explique Delphine Lebas, responsable du département RSE de Petit Bateau, un pionnier de l’occasion en France.

Les pénuries et l’inflation donnent un coup de pouce supplémentaire à ce marché. «Ces deux dernières années, nous avons enregistré 100 % de croissance sur les produits d’occasion, constate Anthony Le Mens, leader seconde vie chez Decathlon. Nous accélérons parce que cela correspond à un changement radical de consommation. Mais c’est aussi une alternative en cas de pénuries. Nos vendeurs proposent aujourd’hui indifféremment des vélos neufs et des vélos d’occasion. Et, en période d’inflation, la seconde main nous permet de proposer des produits 25 % à 40 % moins chers.» La caution de l’enseigne est un gage de confiance pour le client, parfois déçu des achats réalisés entre particuliers.

La clé, c’est de déterminer les bons prix d’achat et de revente

En pratique, les stratégies divergent et les enseignes tâtonnent. «Nous sommes dans une phase d’expérimentation intense, constate Xavier Brischoux, consultant chez Accenture. Chacun cherche le bon modèle.» Il diffère selon la valeur et la taille des produits revendus. Les enseignes d’habillement premium, comme Petit Bateau, Sandro, Maje, Balzac ou Aigle, collectent et revendent uniquement les vêtements de leur marque. Elles conservent ainsi la maîtrise de leur offre, tandis que les volumes à traiter restent faibles.

Dans d’autres secteurs, la gestion de l’occasion s’avère plus complexe. «Si le smartphone reconditionné s’est autant développé, c’est qu’il n’est pas cher à transporter, remarque Stéphane Belot. Il faut procéder autrement pour les produits volumineux.» Electro Dépôt mise sur un réseau de réparateurs locaux, qui permet d’éviter les transports longue distance.

Pour l’instant, Castorama, Leroy Merlin ou Fnac Darty, proposent surtout des produits rapportés peu après leur achat, ou légèrement abîmés au cours de leur transport. Toutes trois commencent à élargir leur offre, grâce à la reprise des produits des clients, qui en échange perçoivent un bon d’achat. De quoi les fidéliser. Mais ce procédé, déjà utilisé dans la mode, suppose une autre logistique, d’autres contraintes: dans le bricolage, l’électroménager, les volumes recueillis ne sont pas encore suffisants pour industrialiser le processus. «Nous sommes en avance de phase», constate Leroy Merlin.

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La plupart des enseignes voient toutefois la rentabilité au bout du chemin. «C’est une activité qui est déjà rentable, qui peut être maîtrisée», estime Martin Aunos, directeur seconde vie de Fnac Darty. Petit Bateau fait le même constat. «Nous ne perdons pas d’argent sur la seconde main, que nous développons étape par étape. La clé, c’est de déterminer les bons prix d’achat et de revente», explique Delphine Lebas, de Petit Bateau. Une recette plus facile à énoncer qu’à appliquer.

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Les opérateurs de VTC veulent désormais prendre le taxi

FreeNow propose de réserver des taxis à Paris depuis quelques jours. Uber va le faire d’ici à fin juin à New York.

Le producteur déchu Harvey Weinstein porte plainte contre Stellantis

Il estime que sa Jeep de la marque FCA US (groupe Stellantis) a mal freiné lors d’un accident.

Europorte, un cas rare de rentabilité dans le fret ferroviaire

La filiale de Getlink est régulièrement dans le vert grâce à la disponibilité de son personnel.

Le Figaro

L'État ne gagne-t-il vraiment «pas d'argent» avec la hausse des prix des carburants ?

Julien Da SoisOcéane Herrero

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme la première ministre Élisabeth Borne. À raison ?

LA QUESTION. L'État s'enrichit-il grâce à la flambée des prix des carburants ? Élisabeth Borne est montée au front mercredi soir pour démentir ces allégations. Questionnée sur ce sujet lors d'une réunion publique dans le Calvados - où elle est candidate aux législatives dans la 6e circonscription -, la première ministre a déclaré : «Je peux vous assurer qu'aujourd'hui l'État ne gagne pas d'argent sur les taxes sur les carburants».

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La semaine dernière, l'ensemble des carburants routiers ont continuer de voir leur prix grimper, toujours tirés vers le haut par la guerre en Ukraine. L'essence est même repassée au-dessus de la barre des 2 euros le litre. Et ce, malgré la remise à la pompe de 15 à 18 centimes par litre d'essence annoncée mi-mars par le gouvernement. Face à la hausse des prix persistante, ce coup de pouce a même été prolongé jusqu'en août, alors qu'il devait initialement s'arrêter fin juillet. Alors, Élisabeth Borne a-t-elle raison d'affirmer que les caisses de l'État ne profitent pas de l'envolée des prix à la pompe ?

VÉRIFIONS. Contacté, Matignon confirme les propos tenus par la cheffe de l'exécutif. Et y apporte des explications. Selon les services de la première ministre, la hausse des prix des carburants n'enrichit pas l'État. C'est même l'inverse. Si cette augmentation a effectivement augmenté les recettes de TVA, celles-ci restent largement inférieures à la réduction à la pompe octroyée depuis le 1er avril. «Sur un gazole à 1,90 euro le litre, il y a 30 centimes de TVA. Quand le gazole était à 1,40 centime il y a un an, il y avait 24 centimes de TVA. On est à 6 centimes de hausse pour la TVA, contre 15 centimes de remise hors taxes (18 centimes TTC)», explique-t-on à Matignon. Si le gouvernement avait fait une croix sur une baisse en tant que telle des taxes sur le carburant, un message difficile à porter dans un contexte de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la réduction appliquée à la pompe a donc un effet similaire - en tout cas jusqu'au mois d'août, échéance fixée par l'exécutif.

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Les chiffres officiels de l'Ufip (Union française des industries pétrolières) disent à peu près la même chose. La semaine dernière, le gazole s'affichait à 1,96 euro le litre. La TVA représentait 33 centimes de ce total. À titre de comparaison, début juillet 2021, le gazole était à 1,44 euro le litre, dont 24 centimes de TVA. Soit une augmentation de la part de TVA de 9 centimes, mais qui demeure inférieure à la ristourne gouvernementale. «Le gain de TVA est compensé par la réduction», résume Mireille Chiroleu Assouline, professeure à PSE-Ecole d'économie de Paris. On retrouve les mêmes ordres de grandeur sur l'essence. Sur un litre de sans plomb-95 (SP-95), on est passé en un an d'une part de TVA de 26 centimes à 35 centimes (+9 centimes).

Si l'on parle seulement de la TVA, c'est que l'autre taxe sur les carburants, la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), «ne dépend pas des prix, mais est calculée en fonction du nombre de litres consommés», poursuit cette spécialiste de l'économie de l'environnement, qui enseigne également à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Contrairement à la TVA, elle n'augmente donc pas avec le prix du baril de pétrole. À noter que la TICPE est gelée depuis fin 2018. Une décision prise à l'époque par l'exécutif pour calmer la colère des «gilets jaunes», alors que cette taxe aurait initialement dû augmenter progressivement jusqu'en 2022. Depuis trois ans et demi, la TICPE s'affiche donc à 61 centimes par litre pour le gazole, et 69 centimes pour l'essence SP-95. Soit, aujourd'hui, 31% du prix à la pompe du gazole et 33% pour l'essence. Au total, l'ensemble des taxes représentent à l'heure actuelle près de la moitié du prix payé par les automobilistes.

L'équilibrage entre la remise carburant et la hausse des recettes de TVA n'est pas garanti à l'avenir. «Tout va dépendre des futures évolutions du prix de baril de pétrole et des adaptations du dispositif de ristourne», indique Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP) de l'université Paris-Dauphine. Il n'est pas exclu que le manque à gagner de l'État se creuse «si le prix du baril baisse et que le dispositif est maintenu», ou qu'au contraire l'État s'enrichisse si les prix à la pompe s'envolent encore plus haut. Il faudrait dans ce cas que, pour le gazole, les prix atteignent au moins 2,30 euros le litre.

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«Cela veut dire qu'il faut comprendre l'intention de l'État - reverser le surplus de TVA lié à l'augmentation du prix du baril - sans s'imaginer que tout cela sera équilibré au centime près, explique le professeur d'économie Patrice Geoffron. Et surtout, le gel des tarifs du gaz et de l'électricité coûte lui 25 milliards. Bref, l'État ne s'enrichit pas dans cette période.»

Selon François Ecalle, fondateur du site spécialisé sur les finances publiques, Fipeco, ce dispositif envoie en tout cas un signal aux pays exportateurs de pétrole - et notamment la Russie. «La France a choisi une aide non ciblée, qui bénéficie même aux personnes qui n'en ont pas vraiment besoin. Elle fait aussi savoir que quelle que soit l'augmentation des prix du pétrole, elle l'amortira, et donc finalement laisse la voie libre à des hausses des prix de la part des producteurs», estime-t-il. «Heureusement, nous sommes le seul pays à faire ce choix». D'autres, comme l'Italie, ont décidé de taxer davantage les entreprises pétrolières, qui pour leur part bénéficient véritablement des hausses des cours. Une décision qui a été approuvée par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), et qui a également été suggérée par la Commission européenne à titre temporaire.

En résumé, l'État ne profite pas de la flambée des prix des carburants pour se faire de l'argent, car il rend aux consommateurs ce qu'il gagne en TVA sous forme de ristourne à la pompe. Si l'on observe les chiffres, on se rend même compte que le coup de pouce gouvernemental est aujourd'hui supérieur à l'augmentation des recettes de TVA. Il faudra refaire les calculs une fois que cette aide prendra fin, pour laisser place à un dispositif «plus ciblé», concernant notamment «les gros rouleurs dès cet automne», a déclaré Emmanuel Macron à la presse régionale la semaine dernière.

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El País (ESP)

13 consejos para acampar y 13 elementos imprescindibles para hacerlo bien

CAMPING

Documentarse con antelación sobre el destino y llegar a él de día son dos recomendaciones básicas para una experiencia al aire libre que puede mejorar si por ejemplo nos llevamos unos altavoces flotantes, una lámpara-linterna o una parrilla portátil

Hay pocas actividades al aire libre tan placenteras y relajantes como acampar en plena naturaleza. Pasar varios días sumergido en un prístino bosque y dormir bajo las estrellas le mantiene a uno en forma, suprime el estrés, equilibra la salud mental y los desajustes emocionales, reconecta a las personas con la naturaleza, una necesidad comprobada, y, sobre todo, desconecta del móvil. Además, acampar es barato. Si este verano quiere darse un baño vivificante de naturaleza, aquí proponemos 13 consejos para que la experiencia sea la mejor posible y 13 elementos que mejoran cualquier acampada. 

Documéntese sobre el sitio de acampada con antelación. Es importante conocer el destino antes de ponerse en ruta: la climatología, la vida salvaje que alberga, los servicios de los que dispone, cuán cerca podrá dejar su vehículo del punto de acampada y las regulaciones y restricciones que gestionan la actividad. Por ejemplo, en los parques nacionales de España no se permite acampar, excepto en alta montaña, pero sí el vivac (pernoctar en saco de dormir); aunque con restricciones según qué parques. 

No cargue con exceso de equipación. Si es novel en esto de disfrutar de acampar lo mejor es no liarse con la intendencia. Planee primero un viaje de una o dos noches y lleve lo imprescindible. Utilice bolsas grandes para distribuir la equipación según usos: comida en una, acampada en otra, senderismo en otra, etcétera.

Llévese algo de ropa de abrigo. Da igual si va a acampar en el Sáhara. Lléve siempre un forro polar y un cortavientos, independientemente del pronóstico del tiempo. Probablemente no lo utilizará casi nunca, pero cuando lo tenga que hacer, la alegría de disponer de esa protección le compensará la carga.

Adquiera el calzado adecuado. Si va a la montaña utilice el calzado correcto que le proporcionará protección, estabilidad y el agarre necesario para deambular por la naturaleza. Las zapatillas deportivas no valen y le pueden meter en un problema.  

Cargue todos los instrumentos en casa. Lleve lámparas, GPS, móviles y otros dispositivos electrónicos cargados y asegúrese de incluir una batería portátil para recargar en el campamento.

Elija una tienda lo suficientemente grande. Por lo general, las fabricantes marcan sus tiendas para una, dos o cuatro personas. Pero en realidad lo más normal es que en una tienda para cuatro quepan bien solo dos o tres que se lleven bien. Cuatro ya van a dormir muy justos y no van a poder meter sus mochilas dentro.

Llegue de día a la zona de acampada. Es importante llegar al destino con luz y suficiente tiempo para plantar la tienda y explorar los alrededores. De noche, incluso con lámparas, es casi imposible hacerse una idea del terreno, sobre todo si es desconocido.

Arme la tienda en un sitio plano. Cuando llegue elija la zona más plana, límpiela de raíces y piedras y plante allí la tienda. Si no es posible encontrar un suelo equilibrado, lo mejor es montarla de modo perpendicular a una pendiente.

Duerma al aire libre. Si el tiempo lo permite, extienda su saco bajo las estrellas y duerma al raso. No tendrá mejor experiencia en la naturaleza. Llévese una almohada de verdad para que la experiencia sea suprema.

No se olvide del repelente de insectos. Uno de los peligros de la naturaleza son los insectos. Sobre todo las garrapatas, que pueden transmitir enfermedades graves. Lo mejor es incorporar un repelente en su botiquín y administrarlo en tobillos y muñecas.

Conozca la vida salvaje de la zona. Sepa qué fauna habita en su destino de acampada. Saber si es zona de osos, lobos o jabalíes, cómo comportarse si uno se cruza con ellos, o mantener la comida guardada para que no desprenda olores, le evitará encuentros no deseados.

Cocine siempre de día. Con la noche la naturaleza se convierte en una especie de océano donde las cosas desaparecen sumergidas en la oscuridad. Cocine siempre de día y tenga todo recogido antes de que llegue la noche. Asegúrese de que el fuego esté perfectamente apagado antes de irse a dormir.

Lleve bolsas de basura. Compruebe que todos sus desperdicios acaban en una bolsa de basura, incluida las toallitas utilizadas cuando vaya al baño (por cierto, es buena idea excavar un agujero para tal fin). Puede parecer que un simple papel no representa mucho pero, por poner un ejemplo, en una sola mañana de limpieza de una ladera del Mont Blanc en los Alpes se retiraron 1,5 toneladas de basura.

13 elementos imprescindibles en su equipación de ‘camping’

Altavoces outdoor Soundlink Flex de Bose. Nada mejor que acampar después de una jornada por la montaña y relajarse escuchando música sentado junto al fuego mientras cae la noche. Los altavoces Soundlink Flex (169 euros) están construidos para resistir al polvo, a la luz ultravioleta, a la corrosión y al agua y flotan para que no se pierdan. Se pueden llevar también durante la marcha porque gracias a su tecnología PositionIQ proporcionan un sonido nítido, sin distorsiones y, además, pueden conectarse con otro altavoz para escuchar música en modo estéreo. 

Tienda de campaña Airseconds 4.1 de Decathlon. Una joyita de poco peso (14 kilos) y fácil montaje, con una simple bomba de aire. Está construida con tecnología Black que impide el paso de la luz, y tejido Fresh que mantiene la tienda fresca incluso a pleno sol. Aguanta chaparrones de columna de agua de 2.000 milímetros y para proteger el medio ambiente no incorpora colorantes, por eso es blanca. El habitáculo aventurero fantástico para tres personas (349,99 euros).

Parilla Grill Original de Knister. Parrilla modulable para 2 o 6 comensales y que ocupa poquísimo espacio. Dispone de dos niveles para cocinar, con una superficie de un folio A3. Se enfría en cinco minutos y el exterior permanece limpio, por lo que se puede utilizar como cubo para llevarse la basura de vuelta. Cuando no se cocina se puede usar como fuego de campamento, emite 20 veces menos de CO2 que las parrillas convencionales y se puede limpiar en el lavavajillas. No en balde ha recibido el Green Product Award 2021 (129 euros).

Linterna Moji R+ de Black Diamond. Es algo más grande que una pelota de golf y proporciona una luz de 200 lúmenes. Una lámpara-linterna que se puede usar de forma personal, colgar en la tienda con sus ganchos incorporados o adherir a la camper con los cuatro imanes de su base. Además, se puede elegir el color de la luz para dar ambiente en el campamento o para no molestar en mitad de la noche. Y su calificación IPX4 garantiza resistencia a las inclemencias del clima (40 euros).

Saco de dormir Lynx Eco de The North Face. Una pieza fundamental para descansar en mitad de la montaña. Muy ligero, este saco ocupa muy poco espacio debido a su diseño y a las cámaras térmicas con las que está construido. Uno de los más confortables del mercado, incorpora capucha por si refresca (aguanta hasta los 2 ºC) y dispone de trabillas elásticas que se pueden enganchar a la esterilla para no acabar fuera del aislante. Y si cae un pequeño chaparrón, el saco es hidrófugo (160 euros).

Multiherramienta Swiss Tool MXBS de VictorinoxA la montaña hay que ir siempre con una multiherramienta o una navaja por la cantidad de problemas que puede solucionar. Este modelo de la célebre marca suiza que provee al Ejército helvético está fabricado en acero inoxidable y dispone de 26 prestaciones, 22 herramientas bloqueables, que sacarán al aventurero de casi cualquier apuro (189 euros).

Forro polar Maxtrail II de Columbia. Una de las primeras cosas que aprende todo aventurero es que no importa el destino, siempre hay que llevarse un jersey. El forro Maxtrail II (89,99 euros) está confeccionado con poliéster reciclado e incorpora una tecnología que expulsa el exceso de humedad para mantener el cuerpo caliente, seco y confortable. Prenda perfecta por si bajan las temperaturas o para pasar la noche alrededor del fuego de campamento. 

Hamaca Lightest Hammock de Tickettothemoon. El mejor invento para echarse una siesta en el campamento o dormir al raso sin estar en contacto con el suelo húmedo ni al alcance de los bichitos que reptan por la noche en el bosque. Probablemente la hamaca más pequeña del mercado, pues cabe en un bolsillo y pesa 228 gramos. Está construida con seda de paracaídas ultraresistente, muy confortable y segura (79,95 euros).

Botiquín de senderismo Vaude. Especialmente diseñado para senderistas y ciclistas, este botiquín incluye todo lo necesario para las pequeñas lesiones que pueden ocurrir en las excursiones al aire libre. Compresas para quemaduras, ampollas de yeso para dedos heridos o puntos americanos para cortes. Incluye además instrucciones de uso, protocolo en caso de accidentes y espacio para los medicamentos propios del campista (37 euros).

Botellín TKWIDE de Klean Kanteen. Construido en acero inoxidable incorpora la tecnología Vacuum Insulated, el sistema de rosca interna TK Clourse y el doble aislamiento Climate Lock, lo que mantiene el líquido caliente durante 38 horas y 135 horas el frío (en recipientes de 1.900 mililitros). Perfecto para tomar el café de la mañana en el campamento o llevar agua fría a la ruta por la montaña (64,65 euros).

Dispositivo contra las picaduras Heat it. Premiado en la feria de deportes outdoor Ispo, este pequeño dispositivo, del tamaño de una llave, alivia las picaduras de mosquitos, avispas y tábanos mediante la hipertermia local. Su uso es sencillo: se conecta al móvil, se controla con su aplicación y se aplica unos segundos sobre la zona afectada. Se puede usar con niños y con adultos (29,95 euros).

Comunicador inReach Mini 2 de Garmin. La seguridad es prioritaria en cualquier aventura, sobre todo si se planea acampar en un sitio aislado. El inReach Mini ha conseguido ser la clave en 8.000 rescates. El nuevo modelo incorpora la función de navegación TracBack, que lleva al usuario perdido a su camino inicial, botón SOS que envía mensaje de petición de auxilio al centro de emergencia y posibilidad de enviar SMS. Tiene conexión por satélite en zonas sin cobertura y su batería dura hasta 30 días (399,99 euros).

Camiseta The Blackcomb Light de Odlo. Una buena capa base es fundamental para tener confort térmico y una buena regulación de la transpiración, sobre todo en entornos donde las condiciones pueden cambiar. Esta camiseta está confeccionada con tecnología Ceramic Cool, que mantiene la piel a tres grados menos que la ambiental, y Zeroscent, que impide el crecimiento bacteriano y por lo tanto los olores (60 euros).

Mochila M100 18 L de Millet. No siempre se va a poder acampar justo al lado del vehículo. La mochila M100 es perfecta para caminatas de un día por su ligereza. Dispone de un gran espacio frontal, bolsillo de hidratación, correas ergonómicas para hombros y cincha ajustable del pecho. Está construida, además, con tejidos muy resistentes y es impermeable. Es la mochila icono lanzada por la marca francesa por su centenario (69,99 euros).

  • Van Life, guía para viajar por libre (geoPlaneta). Esta pequeña joya tiene un sin fin de consejos para vivir y disfrutar de una camper tanto en viaje como en acampada. El gran peligro son los reportajes que incluye sobre nómadas campers reales, completamente inspiradores y que provocan la tentación de hacerse con una furgoneta y vivir la aventura. Y si esto cristaliza, el libro sugiere grandes rutas alrededor del mundo, desde Nueva Zelanda hasta la Costa Oeste de Estados Unidos.
  • Rutas de autocaravanas por España (Anaya Touring). Si prefiere vehículos más grandes para acampar y viajar, y destinos más cercanos, esta guía incluye todos los consejos prácticos para echarse a la carretera con una autocaravana y las 21 mejores rutas de España, de la Costa Brava a los pueblos blancos de Cádiz.

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L'Humanité

Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron

Actu

Le gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.

Lola Ruscio

Depuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.

Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.

En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.

déprime, rien que des primes...

Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.

Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.

Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.

Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt
L'Humanité

« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »

Reportage

pouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.

Benjamin König

Villers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.

Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.

Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth ­Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».

« Des gens de plus en plus pauvres »

Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »

« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »

À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».

Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »

Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados
Le Figaro

Comment le Patriarcat de Moscou tente de garder la mainmise sur l'Église orthodoxe ukrainienne

Bénédicte Lutaud

ANALYSE - Le patriarche Kirill, réputé proche de Poutine, a annoncé mardi avoir annexé trois diocèses en Crimée, et se séparer de son «numéro 2» pour le nommer en Hongrie. Deux décisions très politiques, dans le cadre de la guerre en Ukraine.

C'est le dernier épisode en date de la guerre d'influence qui se joue entre le Patriarcat de Moscou et les Églises orthodoxes d'Ukraine depuis le début du conflit russo-ukrainien. Ce mardi 7 juin, le patriarche de Moscou Kirill, très proche de Vladimir Poutine, a démis de ses fonctions son «ministre des affaires étrangères», le métropolite Hilarion de Volokolamsk, pour le nommer métropolite en Hongrie. Le même jour, le Patriarcat moscovite annonçait la création de la «métropole de Crimée», en annexant trois diocèses de Crimée - péninsule du sud de l'Ukraine annexée par la Russie en 2014. Deux décisions éminemment politiques, alors que l'offensive militaire russe commencée en février dernier en Ukraine s'intensifie dans le Donbass (sud-est du pays).

À lire aussi«Guerre en Ukraine: tous les orthodoxes doivent fustiger le patriarche de Moscou»

Pour comprendre la portée de ces deux annonces, il convient de revenir sur la situation très troublée des Églises orthodoxes d'Ukraine, et leur lien avec Moscou, notamment depuis l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine en 2014 et le début de la guerre du Donbass.

Le schisme de 2018

Dès l'indépendance de l'Ukraine en 1991, ressurgissent des velléités d'indépendance dans le clergé orthodoxe ukrainien, qui souhaite s'émanciper de la tutelle russe. Le clergé se scinde alors en trois Églises différentes. La première reste fidèle au patriarcat de Moscou. Toutefois, devant la poussée du nationalisme ukrainien, le patriarche de Moscou de l'époque, Alexis II - prédécesseur de Kirill - lui accorde tout de même une «autonomie».

Les deux autres sont «schismatiques» : l'Église autocéphale (indépendante) séparée de l'Église russe après la révolution de 1917 et l'Église du patriarcat de Kiev, qui se sépare de Moscou en 1991, ne sont donc plus sous l'autorité du Patriarcat de Moscou. «Une des raisons de leur schisme était la volonté de s'émanciper du patriarcat de Moscou - d'un point de vue linguistique, national et politique. Ce n'était pas des différences dogmatiques, mais plutôt des aspirations nationales», nous détaillait en mars dernier Pavlo Smytsnyuk, directeur de l'Institut d'études œcuméniques de Lviv (ouest de l'Ukraine).

Quatre ans après le début du conflit dans le Donbass, ces velléités d'indépendance s'accélèrent : le 15 décembre 2018, une Église orthodoxe ukrainienne autocéphale (indépendante) voit le jour, issue de l'union des deux Églises orthodoxes ukrainiennes schismatiques.

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«En 2014, avec l’intrusion russe dans l’est du pays, il est devenu de plus en plus difficile pour les Ukrainiens orthodoxes d’avoir leur primat spirituel à Moscou - le patriarche Kirill, NDLR - lequel est en plein accord avec la politique de Poutine», souligne l’historien Jean-François Colosimo, spécialiste de l’orthodoxie et éditeur.

Le 5 janvier 2019, le Patriarcat de Constantinople - qui a le primat d'honneur dans le monde orthodoxe - octroie l'autocéphalie à cette nouvelle Église orthodoxe, ce qui provoque un schisme historique entre le Patriarcat de Moscou et celui Constantinople.Subsistent alors en Ukraine deux Églises : celle proclamée autocéphale, et l'Église orthodoxe ukrainienne restant rattachée au Patriarcat de Moscou - mais dite «autonome».

L'autonomie permet à une Église orthodoxe d'organiser sa vie intérieure comme elle l'entend, mais la nomination de ses évêques et de son primat dépend de l'Église mère (ici, Moscou). L'autocéphalie, en revanche, signifie une indépendance totale.

Mai 2022 : l'Eglise orthodoxe d'Ukraine autonome rompt avec Moscou

Si en 2014, l'Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou tâche de garder une position neutre dans la guerre du Donbass, sa position change radicalement fin février dernier, avec l'invasion militaire russe de l'Ukraine.

Dès le 24 février, son chef, le métropolite Onuphre, qualifie l'invasion russe de «péché de Caïn qui a tué son propre frère» tandis que le patriarche de Moscou Kirill, lui, bénissait les forces armées russes avant de prononcer une homélie pour justifier cette guerre, sur la droite ligne du Kremlin. Le 28 février, l'assemblée de l'Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou s'adresse directement à Kirill pour lui demander d'intervenir auprès du Kremlin afin de faire «cesser immédiatement les hostilités». Le même jour, 25 membres de l'Église dénoncent les positions de Kirill et affirment ne plus vouloir commémorer son nom pendant les offices. En vain. Le 6 mars, un sermon très commenté du patriarche de Moscou justifiant la guerre dans le Donbass montre combien Kirill reste un allié indéfectible de Poutine.

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Après trois mois de guerre, le divorce entre l'Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou... et son propre patriarche, est acté. Poussé par sa base, le métropolite Onuphre convoque un conseil synodal en urgence à Kiev. Le 27 mai, le synode publie un document soulignant son «désaccord avec la position du patriarche Kirill de Moscou et de toute la Russie sur les actions de l'armée russe en Ukraine». Mais ce n'est pas tout. Le texte réaffirme, dans une formule volontairement ambiguë, «l'autonomie et l'indépendance totale» de cette Église orthodoxe ukrainienne vis-à-vis du patriarcat de Moscou.

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Une décision également prise à la suite des menaces dirigées contre le clergé orthodoxe rattaché à Moscou, qui a dénoncé de multiples attaques contre ses églises, détruites par «des nationalistes ukrainiens». « Depuis des années, on subit des pressions de l'État ukrainien pour se séparer du patriarcat de Moscou mais aujourd'hui il y a un besoin, une demande dans la société de l'Église », expliquait alors à l'AFP Kliment, le porte-parole de l'Église orthodoxe ukrainienne autonome. Tout en écartant un rapprochement avec l'Église orthodoxe ukrainienne autocéphale.

Une «métropole de Crimée» pour solidifier l’annexion de 2014… et menacer le Donbass ?

Alors, comment interpréter la décision du patriarche Kirill de Moscou, ce mardi, de créer une «Métropole de Crimée», en annexant trois diocèses de l'Église orthodoxe ukrainienne - Dzhankoy, Simferopol et Feodosiya - pour les unir à celui de Sébastopol ? Jusqu'alors, ces diocèses étaient placés sous la responsabilité de l'Église orthodoxe ukrainienne rattachée au Patriarcat de Moscou. En créant cette «Métropole de Crimée», Kirill entérine le transfert à l'Église russe de ces trois diocèses de Crimée.

Dans son communiqué de presse, le patriarcat de Moscou dit répondre à un appel de trois évêques locaux. Et justifie sa décision par «l’impossibilité pratique d’une communication régulière entre ces diocèses et la Métropole de Kiev” liée au Patriarcat de Moscou, depuis la guerre.

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L'objectif de Kirill serait de «montrer à Poutine la pleine syntonie de l'Église orthodoxe russe avec l'État russe, et aussi de 'punir' l'Église orthodoxe ukrainienne d'avoir proclamé son 'indépendance'», analyse dans un premier temps Pavlo Smytsnyuk.

Par ailleurs, ces diocèses font tous partie de la péninsule de Crimée, annexée par la Russie depuis 2014. Faire coïncider ces territoires épiscopaux avec les territoires d’occupation russe «est important pour Moscou, car toute la guerre d’Ukraine est aussi une manière de solidifier l’appartenance de la Crimée à la Russie», relève Jean-François Colosimo.

Mais pas seulement. «D’une certaine manière l’Église russe avait déjà le contrôle de ces diocèses. Il s’agit davantage d’une décision symbolique et politique. S'il n’y aura pas de conséquences concrètes pour la Crimée… il pourrait y en avoir pour l’Ukraine, et notamment le Donbass», anticipe Pavlo Smytsnyuk. En effet, le Patriarcat de Moscou pourrait viser, à terme, «d'autres diocèses dans le Donbass et le sud de l’Ukraine actuellement contrôlés par les Russes». Une annexion religieuse, d'un territoire épiscopal, permettant de consolider dans un cas (la Crimée), ou de menacer dans un autre (le Donbass ou le sud de l'Ukraine), l'annexion militaire et politique, de territoires occupés.

Hilarion éloigné… pour mieux influencer la Hongrie ?

Reste à interpréter l'éloignement du métropolite Hilarion, démis de sa fonction de «ministre des Affaires étrangères» du Patriarcat de Moscou, poste qu’il occupait depuis 2009.

Faut-il y voir une mésentente avec le patriarche Kirill sur son positionnement dans le conflit avec l’Ukraine ? Le directeur de la revue jésuite Civiltà Cattolica note que, le 29 janvier dernier, Hilarion s’était en effet exprimé contre la guerre.

Les choses ne sont pas si simples. Certes démis de son poste de «numéro 2» du Patriarcat de Moscou, Hilarion est dans le même temps nommé métropolite de Hongrie. On peut certes y voir une rétrogradation, la Hongrie ne comprenant que 1% de fidèles orthodoxes. Mais ce serait oublier que la Hongrie est un pays stratégique pour l'Église orthodoxe de Russie comme pour le Kremlin.

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«En Hongrie, il y a Viktor Orban, le meilleur ami de Poutine au sein des dirigeants européens. Parce que l’économie hongroise est conditionnée par le pétrole russe ; et parce qu’Orban a posé son véto au sein de la Commission européenne pour que Kirill ne soit pas mis sur la liste noire des oligarques russes de l’Union européenne», souligne Jean-François Colosimo.

Certes, Hilarion, qui représentait l’aile œcuménique (et notamment le dialogue avec l’Église catholique) était «détesté par l’aile dure du Synode» de l’Église orthodoxe russe. Mais il s’agit moins d’un limogeage que «d’un arrangement mafieux», ose Jean-François Colosimo. « Kirill avait besoin d'un porte-parole plus tranchant que ne le sera jamais Hilarion pour remonter dans l'estime de Poutine. Mais Hilarion n’est pas une victime, il n’avait plus intérêt à rester dans le périmètre de Kirill», poursuit-il.

«Hilarion sera soulagé, car il était devenu difficile pour lui de tenir cet équilibre entre la position de l’Église russe qui justifie la guerre en Ukraine d’une part, et la nécessité de collaborer avec les autres Églises et partenaires œcuméniques en Europe qui demandaient la condamnation de la guerre», renchérit Pavlo Smytsnyuk. Autrement dit, chacun y trouverait plus ou moins son compte.

Reste que la situation de l'Église orthodoxe d'Ukraine demeure bien incertaine, comme l'issue du conflit russo-ukrainien.

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Le Figaro

Formule 1 : Ferrari déjà sous pression pour le titre

Avec l'enchaînement de deux Grand Prix (Azerbaïdjan et Canada), la Scuderia Ferrari doit se rattraper après ses mésaventures en Espagne et à Monaco.

Après presque un tiers des Grand Prix disputés, avantage Red-Bull dans la course au titre de champion du monde. Ferrari avait pourtant parfaitement lancé sa saison avec une victoire de Charles Leclerc et la deuxième place de son coéquipier Carlos Sainz à Bahreïn. La course parfaite pour démarrer sur les chapeaux de roues, avant de laisser des points à la concurrence ici et là… L'inconstance de l'écurie italienne et de ses deux pilotes coûte cher. Trop cher. Les Grand Prix d'Azerbaïdjan et du Canada doivent être un moyen de pointer à nouveau son nez en tête de classements (pilotes et constructeurs). Il s'agira alors de ne pas reproduire les mêmes erreurs que les semaines passées (cf Monaco et l'incompréhensible arrêt au stand de Leclerc).

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Leclerc, un sentiment de travail gâché

Depuis le début de la saison à Bahreïn, Charles Leclerc a l'étoffe d'un leader, d'un futur champion du monde. Malheureusement pour le Monégasque, la malchance d'abord et la mauvaise stratégie Ferrari ensuite l'ont empêché de briller sur les deux derniers Grand Prix. Quel gâchis. Car, sauf à Imola (sortie de route alors qu'il était troisième), Leclerc n'a absolument rien à se reprocher. C'est un problème mécanique (puissance moteur) qui l'a contraint à abandonner en Catalogne, et un arrêt au stand incompréhensible chez lui à Monaco qui l'a privé de victoire. La saison est encore loin d'être terminée, mais les points laissés en cours de route peuvent faire mal. Charles Leclerc en est conscient. « On avait tout pour gagner et on l'a foutu carrément à la poubelle donc ça fait mal. C'est encore long. On a la performance pour récupérer, mais on ne peut pas se permettre de faire des courses comme ça », déclarait le pilote Ferrari après Monaco.

Leclerc a progressé, ça se voit. Mais après avoir franchi un cap, il faut confirmer. Et il manque encore ce petit truc qui fera de lui un champion du monde indiscutable, héros des tifosi qui attendent ça depuis 2007 et le dernier titre de l'écurie rouge (Kimi Räikkönen, dit « Iceman », à l'époque).

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La lutte pour le classement constructeurs

Au-delà du travail effectué pour faire monter Charles Leclerc sur la plus haute marche du podium à la fin de la saison, Ferrari se préoccupe aussi du classement constructeurs. Et à ce petit jeu-là, encore avantage Red Bull pour le moment (1er avec 36 points d'avance sur Ferrari). L'écurie autrichienne a su marquer de nombreux points avec le champion du monde sortant Max Verstappen, ainsi qu'avec sa carte joker, Sergio Perez, qui a remporté le Grand Prix de Monaco. À l’inverse, Ferrari a perdu des points bêtes avec Leclerc, et a été victime du trou d'air de son deuxième pilote, l'Espagnol Carlos Sainz. Ce dernier a abandonné deux fois de suite, en Australie, puis quelques jours plus tard à Imola… Sur les deux prochaines courses, pas d'erreurs permises pour lui et la Scuderia Ferrari s'ils ne veulent pas se faire décrocher par Red Bull et rattraper par une écurie Mercedes qui retrouve des couleurs. Le calcul est simple, marquer des points cette saison c'est placer son premier coureur dans le top 2, et son second dans le top 5 au minimum.

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Le classement pilotes complet

Le classement des constructeurs complet

Plus que jamais, Carlos Sainz et Charles Leclerc doivent s'allier et ne faire qu'un sur les deux prochains week-ends, pour faire passer le cheval cabré Ferrari devant des deux taureaux Red Bull.

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LE SCAN SPORT - Le quadruple champion du monde de Formule 1, qui fait la Une du magazine gay Attitude, est convaincu que sa discipline est aujourd'hui prête à accueillir dans ses rangs un pilote homosexuel.

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Le groupe Canal + l'a annoncé ce mardi, le Grand Prix d'Azerbaïdjan sera diffusé en clair ce week-end.

L'Humanité

Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis

Actu

Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.

Gérard Le Puill

Joyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.

Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.

«Nous avons besoin de vous»

Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.

Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.

Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021

En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.

98,5 % du lait liquide est d’origine française

Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.

En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».

Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.

Gérard Le Puill

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L'Humanité

Mobilisations pour éviter un été meurtrier

Actu

Hôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.

Cécile Rousseau

La saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »

Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »

« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er  janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible

Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »

Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale :  « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »

Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »

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L'Humanité

Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir

Reportage

Éducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.

Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.

La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : «  J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»

Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.

Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.

De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »

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Le Figaro

La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb

Stéphane KovacsAgnès Leclair

RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.

De la petite maison néobretonne, il ne reste que quelques poutres calcinées et une façade noircie par les flammes. On y distingue des inscriptions au pochoir: «FLB». Dans la nuit du 17 au 18 mai, cette résidence secondaire de Caurel, au cœur de la Bretagne, a été ravagée par un incendie volontaire. En janvier, une autre habitation était dégradée dans le même village, qui compte 60 % de résidences secondaires. Avec la même signature. Un retour du Front de libération de la Bretagne, cette organisation active dans les années 1960 et 1970, responsable de plusieurs dizaines d’attentats?

Reste que dans la plupart des communes touristiques du littoral français, le fort taux de résidences secondaires, la surenchère des mises à prix, la pénurie de locations à l’année, le manque de logements accessibles aux saisonniers entraînent d’inextricables casse-tête pour les élus… et une vraie galère pour les habitants. D’après l’Insee, entre 1968 et 2018, le nombre de résidences secondaires a été multiplié par 3,6 sur le littoral breton. En parallèle, le nombre d’annonces de locations saisonnières a explosé, créant des tensions immobilières inédites.

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Depuis les confinements et l’essor du télétravail, l’offre de locations à l’année s’est encore restreinte dans les stations balnéaires. À La Couarde-sur-Mer, sur l’île de Ré, le maire, Patrick Rayton, vient d’adresser une lettre ouverte à ses administrés pour trouver des logements. En urgence: l’école de la petite commune de 1200 habitants, qui, en une vingtaine d’années, a perdu la moitié de son effectif, est menacée de fermeture. «Le phénomène est semblable partout sur l’île, confirme-t-on à l’agence immobilière Agim. Nous avons actuellement plus d’une centaine de familles en attente d’une location à l’année!»

Marché immobilier saturé

Quinquagénaire à la tête d’une petite entreprise de consulting, Louis n’a pas vraiment le profil du locataire insolvable. Pourtant, il vit actuellement dans un «appart hôtel» avec des étudiants, dans l’attente d’une location plus stable. Dans le marché immobilier saturé de la Côte d’Emeraude, trouver un logement entre Saint-Malo ou Dinard est devenu un parcours du combattant. «J’ai beau avoir fait la tournée de tous les agents immobiliers et avoir un bon revenu, cela devient impossible de trouver une location sans être fonctionnaire ou en CDI», déplore-t-il.

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Locataire d’un appartement en Airbnb entre septembre et avril, il a dû quitter les lieux à l’approche de la saison haute: le bien passait en location saisonnière… à prix quadruplé. «Je payais 850 euros par mois. À partir des vacances de Pâques, l’appartement est loué 900 euros la semaine, détaille Louis. Pour les propriétaires, le profil idéal, ce sont des étudiants qui rentrent chez leurs parents l’été. La plupart des gens qui travaillent à Saint-Malo vivent à 25 ou 30 kilomètres.» La ville est pourtant pionnière dans l’encadrement des locations touristiques de courte durée. À l’été 2021, elle a instauré la réglementation «la plus stricte» de France avec un quota maximal de logements de type Airbnb. Intra-muros, seulement 12,5 % des biens peuvent être loués en meublés touristiques. Un pourcentage encore plus restreint dans le secteur littoral alentour.

Cette tension constitue un frein au maintien de jeunes actifs et à l’installation à l’année de foyers aux revenus modestes

Frein à la liberté d’entreprendre dans la cité corsaire ou indispensable restriction? Un an après, bien que son impact reste inconnu, l’initiative séduit de plus en plus de communes. De Nice à Colmar, plusieurs dizaines de villes en France imaginent des contraintes. Non sans faire de vagues… La réglementation malouine fait ainsi l’objet de deux recours pour excès de pouvoir devant le tribunal administratif de Rennes. Le règlement «anti-Airbnb» de la ville «limite l’autorisation de ces locations aux seules personnes physiques, note Me Simon Guirriec, avocat d’une dizaine de propriétaires. Cela exclut les SCI (société civile immobilière, NDLR), notamment familiales, et apparaît constituer une inégalité». La réglementation est aussi accusée de ne pas correspondre complètement aux objectifs de la loi - protéger les logements afin d’éviter qu’une ville ne devienne un musée et que ses habitants ne puissent plus y vivre. «La réglementation malouine est notamment motivée par la lutte contre la concurrence faite au secteur hôtelier», relève Me Guirriec avant d’évoquer le «manque de transparence» du calcul des quotas.

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En février, le procès de Pascal, un travailleur saisonnier itinérant, avait marqué la Bretagne. Ayant squatté une maison à Belle-Île, qu’il pensait à l’abandon, il n’a été condamné par le tribunal de Lorient qu’à «une peine d’avertissement». Il avait reçu le soutien de quelques militants, venus interpeller les élus. «Chaque année le déséquilibre augmente avec la multiplication de programmes immobiliers en faveur de résidences secondaires, la spéculation liée au tourisme… avec pour conséquence une flambée des prix de l’immobilier impactant le parc locatif privé ainsi que l’accès à la propriété, s’indigne la coordination Un logement pour tou.te.s en Bretagne. Cette tension constitue un frein au maintien de jeunes actifs et à l’installation à l’année de foyers aux revenus modestes».

Pour limiter le nombre de résidences secondaires, le collectif propose de «placer toute la Bretagne en zone tendue, ce qui permettrait une surtaxation des résidences secondaires». Et de créer un statut de résident en Bretagne qui n’autoriserait, dans certaines communes, à acquérir un bien qu’après y avoir habité un an. «Il y a 330.000 logements vides neuf mois sur douze en Bretagne, déplore Olivier Ferrando, membre de la coordination. Il existe un arsenal de lois à disposition des élus locaux, mais ils ne sont pas toujours connus ni appliqués. À la suite de notre mobilisation, certains maires commencent à se bouger pour réglementer les séjours courts.»

Aujourd’hui, on parle de résidences semi-principales ou quasi permanentes. Tout l’enjeu pour les élus est d’inciter ces habitants à temps partiel à rester plus longtemps

Malgré l’envolée des prix de l’immobilier, l’Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett) souligne que les résidences secondaires sont aussi «un gisement pour les collectivités». D’autant que celles d’aujourd’hui «ne sont plus celles des années 1960, où les propriétaires ne venaient que l’été», relève Géraldine Leduc, directrice Générale de l’Anett. «Aujourd’hui, on parle de résidences semi-principales ou quasi permanentes. Tout l’enjeu pour les élus est d’inciter ces habitants à temps partiel à rester plus longtemps, analyse-t-elle. Surtout à l’heure où les campagnes se dépeuplent et où un cycle en spirale est enclenché au niveau des dépenses publiques locales». Et de rappeler que les résidences secondaires supportent «des taux de taxe foncière et de taxe d’habitation plus élevés que les résidences principales» et que leurs habitants «consomment très peu de services publics locaux comme les crèches ou les aides sociales». Leur présence permet donc «de maintenir une activité et des emplois dans les territoires pour un coût dérisoire».

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Il y a une vingtaine d’années, Saint-Lunaire était «une ville fantôme l’hiver». Aujourd’hui, se réjouit Michel Penhouët, le maire de cette commune de «2500 habitants à l’année», «on vit avec nos résidents secondaires: ils viennent été comme hiver, participent à la vie de la cité, et pour une partie votent ici.». Conséquences moins enviables: «On atteint des prix parisiens!, constate l’édile. Le prix d’une maison a doublé, celui de certains terrains a triplé…». Autre problème, «le parc privé de location se réduit comme peau de chagrin». Sur les 1720 résidences secondaires de la commune, 191 sont déclarées en location saisonnière. «Dont 122 l’ont été ces quatre dernières années!, s’exclame Michel Penhouët. Et ça continue à augmenter, de manière exponentielle. Des restaurants sont déjà obligés de fermer deux jours par semaine, car ils ne trouvent pas d’employés. Bref on est sur une poudrière…»

Bail réel solidaire

En 2019, la mairie avait été taguée avec le chiffre «59,5 %». «J’ai cru que c’était mon futur score aux municipales, plaisante le maire. Mais c’était juste le taux de résidences secondaires! Le problème, c’est qu’il faut bien loger les gens à l’année, et surtout les jeunes! Nous les maires, on n’est pas trop fans de la réglementation, mais on en est à un stade où ça va virer à la confrontation…» Sans compter «la loi climat et résilience, qui a pour but de nous inciter à arrêter l’artificialisation des terrains à 2050, poursuit-il. Concrètement, on est en train d’organiser la rareté des terrains. Donc l’augmentation des prix. Il y a des villes que l’on peut densifier, et d’autres moins. Il est hors de question de détruire nos villas classées!» La municipalité va expérimenter un nouveau concept, le bail réel solidaire: «La personne est propriétaire de sa maison, mais le terrain reste à la commune, explique Michel Penhouët. Donc elle ne peut revendre qu’à quelqu’un de classe sociale moyenne, sans plus-value. Quatre logements de ce type vont être livrés en 2023.»

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Blanquer aspergé de chantilly : les deux professeurs assument et revendiquent leur geste

Les deux enseignants, qui seront jugés le 4 juillet, ont expliqué pourquoi ils s'en sont pris à l'ancien ministre de l'Éducation nationale. Ils dénoncent entre autres la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire.

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Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires

Actu

Commerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.

Marie Toulgoat

« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi,­ l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.

La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.

Charge de travail décuplée et harcèlement

D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »

Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.

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Le Figaro

En Isère, la dégradation volontaire d’un pont embouteille toute une vallée

RÉCIT - Deux mois après un incendie contre des lignes à haute tension, l’accès y est toujours interdit. Les habitants sont contraints à d’importants détours.

Grenoble

Le long de la D523, qui relie Grenoble à Chambéry, les feux de signalisation sont passés à l’orange clignotant, pour tenter de fluidifier la circulation. Ce jeudi matin, comme tous les jours depuis un peu plus de deux mois, le trafic est dense sur cet axe routier qui traverse le centre de plusieurs petites communes et voit désormais passer un ballet incessant de véhicules, poids lourds et engins de chantier. Une situation tendue, qui fait suite à l’incendie volontaire de lignes à haute tension situées sous le pont de Brignoud, une commune de la vallée du Grésivaudan, survenu le 5 avril dernier. Non revendiqué, l’incendie pourrait être le fait de l’ultragauche, historiquement active dans la région de Grenoble. Les premiers éléments de l’enquête n’ont toutefois, pour le moment, débouché sur aucun résultat.

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Deux mois après, les conséquences de cet acte de malveillance restent bien réelles dans la vallée du Grésivaudan, l’incendie ayant conduit à la fermeture de ce pont qui permettait chaque jour à 27.000 automobilistes d’enjamber l’Isère. «Avec la fermeture du pont, je suis obligé de faire un détour de 40 kilomètres par jour pour aller au travail, c’est la galère», explique un habitant de Brignoud qui travaille au péage de Crolles, de l’autre côté de la vallée. Une professeur des écoles qui doit également rejoindre l’autre rive pour travailler assure que ses temps de trajet ont doublé. «Je suis passée de 10 à 25 minutes le matin, et c’est pire le soir», grogne-t-elle.

Conséquences économiques

Pour le territoire du Grésivaudan, qui compte de nombreux commerces et entreprises et plusieurs groupes internationaux spécialisés dans les hautes technologies, les conséquences de la fermeture de cet axe, rouvert aux piétons début mai, sont aussi économiques. Selon l’union des commerçants de la vallée, présidée par Alain Jolly, certains commerces affichent déjà une perte de près de 30 % de leur chiffre d’affaires: «La situation est purement catastrophique, certains commerces ont perdu une grande partie de la clientèle qui venait de la rive opposée, sans parler de ceux qui ne s’arrêtent plus dans les boutiques, à cause des bouchons.»

Face à cette situation, les élus du territoire tentent de se mobiliser. Le 13 mai, 43 maires de la vallée, réunis aux côtés de Jean-Pierre Barbier, président du département de l’Isère, en appelaient à l’État pour obtenir la gratuité d’un tronçon de l’A41 voisine qui permettrait de désengorger les routes départementales de la vallée et de faciliter le quotidien des habitants. «L’Area (la société d’autoroutes, NLDR) a concédé un rabais de 50 % pour les nouveaux abonnés, qui effectuent plus de 10 trajets dans le mois, ce que nous jugeons insuffisant», déplore Henri Baile, président de la communauté de communes du Grésivaudan. Il regrette le «silence assourdissant» de l’État sur ce dossier, malgré les courriers envoyés, au lendemain de l’incident, aux ministères de l’Économie et des Transports. Il espère, comme l’ensemble des acteurs du territoire, la réouverture du pont aux véhicules légers au mois de novembre. Une décision qui devrait être prise début juillet, suite aux expertises menées actuellement sur le site.

La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb

RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »

Reportage

Mobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.

Clotilde Mathieu

Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.

Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.

Or, sans eux, « personne n’a d’électri­cité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui ­assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.

Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, ­niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.

661 millions d’euros de bénéfices en 2021

Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.

Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ­ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.

Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »

Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ «il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.

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Le Figaro

Frédéric Beigbeder: «Delly au Palais Bourbon»

CHRONIQUE - Surprise: une députée féministe de la France insoumise publie un roman Harlequin.

Clémentine Autain ferraille souvent sur les plateaux de télévision. Altermondialiste, néoféministe, écolo radicale: elle a toutes les qualités. Impossible de lire son premier roman sans se souvenir aussi qu’elle a été violée à 23 ans. Il est compliqué d’écrire un roman quand on a des vues aussi arrêtées sur la société. Comment ses personnages pourraient-ils se déplacer librement dans une histoire aussi balisée par les engagements de son auteur? En 2019, elle a pourtant publié une lettre émouvante à sa mère, la comédienne Dominique Laffin, décédée quand elle avait 12 ans: Dites-lui que je l’aime n’était pas manichéen. Dans cette déclaration d’amour, Mme Autain ne passait pas sous silence la douleur d’une enfant des années 1970-1980, face à l’égoïsme d’une mère volage, alcoolique, qui la laissait seule à 8 ans dans leur appartement pour sortir en boîte.

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Rien de tel dans Assemblées, marivaudage de politique-fiction censé nous indiquer la voie à suivre pour déconstruire les relations amoureuses au XXIe siècle. On y suit trois bobos amoureuses du même salaud: Lila est une féministe de 37 ans qui se liquéfie au passage d’Antoine, le beau député du camp adverse: «elle sut immédiatement qu’il y aurait un avant et un après cette seconde qui la bouleversa» ; Estelle, son épouse, la mère de ses deux filles, qui évidemment «en a marre» d’être cocue ; et Jeanne, 26 ans, son assistante, qui fantasme à mort sur son patron et couche avec lui dans son petit studio. Le projet de cette histoire était probablement de disséquer la contradiction du désir féminin, d’en analyser la soumission patriarcale, l’attirance masochiste pour le mâle dominant, sur fond de lutte contre les agressions sexuelles et les violences conjugales. En gros: la vie privée des féministes contredit leur engagement. Le vilain monsieur polygame sera puni, les esclaves de son harem vaincront grâce à la sororité. Vivement l’adaptation primée aux César!

Le problème est qu’on ne peut pas briser les stéréotypes en alignant des clichés. L’intrigue de Clémentine Autain est rendue prévisible par l’empilement de truismes: «les lustres» sont forcément «rutilants», la politique est «un bocal à requins», le sexe pas épilé de Lila est une «forêt vierge». Cette vision puérile de la politique trahit un inconscient terriblement midinette chez la députée de Seine-Saint-Denis. Le romantisme est sûrement indispensable pour changer le monde. Cependant, formellement, Clémentine Autain vient d’écrire le roman le plus réactionnaire de l’année.

Assemblées de Clémentine Autain, Grasset, 229 p., 20 €.

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Le prix du livre Inter 2022 attribué au Belge Antoine Wauters

L'écrivain de 41 ans a été primé pour son roman en vers libres Mahmoud ou la montée des eaux. Il a été choisi parmi dix ouvrages en compétition, par un jury composé de 24 auditrices et auditeurs de la station, présidé par la romancière Delphine de Vigan.

Découvrez Le président et le jardinier, la nouvelle inédite de Patricia Bouchenot-Déchin

EXCLUSIF - Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inédite d’un écrivain. C’est au tour de Patricia Bouchenot-Déchin.

Retour en Bretagne, de Guillaume de Dieuleveult: les rêveries d’un promeneur en Bretagne

CRITIQUE - Le journaliste du Figaro part sur les traces de sa famille bretonne, à travers des souvenirs, des légendes et la description des lieux traversés.

L'Humanité

Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat
Valeurs Actuelles

[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

À Sète, le renouveau de l’étang de Thau, fragilisé par le climat

Vincent Bordenave

RÉCIT - La lagune au sud-ouest de Montpellier, autrefois menacée, est aujourd’hui un refuge de biodiversité, où ostréiculture et villégiature se côtoient.

Envoyé spécial à Sète

C’est l’histoire d’une résurrection. Il y a cinquante ans, l’étang de Thau était au bord du précipice. Cette lagune au sud-ouest de Montpellier est désormais un refuge pour la biodiversité marine, et cette résurrection s’accompagne d’un succès économique. L’étang de Thau est en effet un haut lieu de l’ostréiculture et de villégiature. Preuve en est, les barques de pêcheurs sillonnent la lagune et quelques baigneurs s’aventurent dans l’eau qui est déjà à 24 °C alors que le mois de mai n’est pas terminé. En l’espace de quarante ans, l’activité de conchyliculture a été multipliée par cinq.

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Coincée entre la plage de la corniche, les collines de la Mourre et le massif de Gardiole, la lagune est alimentée par une dizaine de cours d’eau, dont seulement deux coulent tout au long de l’année. Mais «depuis les années 1970, la population a doublé sur la région de Sète, explique Valérie Derolez, chercheuse au laboratoire environnement et ressources de l’Ifremer, à Sète. On a constaté une augmentation des rejets de nitrate et de phosphate dans l’eau.» Une pollution qui a nourri le phytoplancton, qui s’est multiplié, provoquant une disparition des herbiers au fond de l’étang. Dans un premier temps, les activités conchylicoles ont profité de cette surabondance de nutriments et de phytoplanctons qui permet aux coquillages de grossir plus vite. Mais ce déséquilibre a favorisé la prolifération de macro-algues au détriment de la flore locale. Un bouleversement qui a amené la multiplication des épisodes de «malaïgues», une asphyxie de l’étang qui conduit à une mortalité massive de coquillages, jusqu’à 100 % des stocks en élevage. «En été, les macro-algues dépérissent, et cette décomposition est très consommatrice en oxygène, explique Thierry Laugier, chercheur à l’Ifremer. Petit à petit, la lagune va s’asphyxier dans un phénomène comparable au feu. La diminution en oxygène va générer une augmentation de mortalités. La faune et la flore vont se décomposer, ce qui va consommer de l’oxygène… La malaïgue s’auto-alimente.»Par ailleurs, continue Valérie Derolez, «dans les années 1970 et 1990,les rejets d’eau usées engendraient contaminations microbiologiques qui provoquaient des fermetures administratives, ce qui a eu un impact économique important.»

On constate désormais que l’écosystème résiste six fois mieux aux vagues de chaleur qu’avant les années 1990. De 2006 à 2018, on n’a eu aucun épisode de malaïgue ! Les efforts pour restaurer la qualité des eaux portent donc leurs fruits, mais il faut savoir prendre le temps pour les mesurer

En 1995, les autorités locales, les riverains et l’État se sont mis d’accord pour signer un schéma de mise en valeur de la mer, faisant de la pêche et de la conchyliculture la priorité de la lagune. «C’est un texte opposable qui oblige à prendre soin de la lagune», précise Thierry Laugier. Une première station d’épuration installée à Sète en 1971 avait déjà permis quelques améliorations. Dans les années 1990, la multiplication des systèmes de lagunage, des bassins «tampons» dans lesquels les eaux usées ou polluées transitent avant d’être rejetées dans le milieu naturel, a permis une restauration de l’écosystème. En dix ans, les teneurs en phosphates et en azote ont chuté. La qualité de la colonne d’eau est jugée bonne depuis 2006 et les herbiers sont revenus en 2008. On trouve même dans les fonds de l’étang des nacres, ces gros coquillages en voie de disparition dans les eaux méditerranéennes.

Outils de prévention

«On constate désormais que l’écosystème résiste six fois mieux aux vagues de chaleur qu’avant les années 1990, explique Valérie Derolez. De 2006 à 2018, on n’a eu aucun épisode de malaïgue! Les efforts pour restaurer la qualité des eaux portent donc leurs fruits, mais il faut savoir prendre le temps pour les mesurer.» Et l’étang reste fragile: en 2018, il est redevenu vert, comme dans les années 1970. Un épisode de grosse chaleur accompagné d’une absence de vent a provoqué une nouvelle malaïgue, dont l’étang a mis un an à se remettre, et les récoltes d’huître ont été très affectées. «Deux épisodes de pluie ont encadré cette forte chaleur, précise la scientifique. Ce qui a provoqué la prolifération d’une microalgue, le picochlorum, normalement absente. Malheureusement, ces épisodes risquent de se répéter, et les malaïgues pourraient devenir plus fréquentes. Face à l’augmentation des températures, il n’y a pas grand-chose à faire… Il faut donc trouver des solutions pour s’adapter.»

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Les scientifiques et ostréiculteurs développent des outils de prévention, en mesurant le taux d’oxygène dans l’eau pour déplacer les huîtres en cas d’asphyxie, ou travaillent à implanter de nouvelles espèces résistant mieux aux vagues de chaleur. Un enjeu d’autant plus important qu’on compte une vingtaine de lagunes comparable bordant les côtes méditerranéennes de l’Occitanie, et les deux tiers sont en mauvais état. «L’étang de Bages-Sigean est aussi en phase d’amélioration, juge Valerie Derolez. Mais les étangs palavasiens, en contrebas de l’agglomération de Montpellier, sont dans un état de dégradation plus avancé que ne l’était l’étang de Thau. La restauration prendra donc beaucoup plus de temps.»

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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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New York Times - World

What Happened on Day 106 of the War in Ukraine

Amid relentless Russian attacks, Ukraine is holding on and waiting for Western weapons.

Andrew E. Kramer

Photographs by Ivor Prickett

Here’s the latest on the war in Ukraine.

LYSYCHANSK, Ukraine — Just to move about town, Ukrainian soldiers accelerate to breakneck speeds in their SUVs, screech around corners, zip into courtyards, then pile out and run for cover.

“They see us and they open fire,” Colonel Yuriy Vashchuk said of the need to move quickly or become a vulnerable target for Russian artillery. “There’s no place in this town that is safe.”

He was careering around on the high ground of Lysychansk, across the river from Sievierodonetsk, the site of the fiercest fighting in Ukraine’s East. To be prepared, he placed a hand grenade in the cup holder between the front seats of his vehicle. A box of pistol ammunition slid back and forth on the dashboard as he drove.

Signs of Ukraine’s tenuous military positions are everywhere: On the hills overlooking Sievierodonetsk, smoke from a dozen or so fires testify to weeks of seesaw urban combat. The single supply route to the west is littered with burned vehicles, hit by Russian artillery.

The clanging, metallic explosions of incoming shells ring out every few minutes.

These two cities, separated by the Seversky Donets River, have become the focal point of the battle in the East, though weeks of bombardment have driven away most civilians, and President Volodymyr Zelensky of Ukraine recently referred to them as “dead cities.’’

Russia’s goal is clear: It aims to capture the cities, even if that means flattening them, and continue its march westward.

Yet Ukraine’s strategy there remains unclear. Analysts say Sievierodonetsk, with its empty streets and hollowed-out buildings, is of limited military significance, and in recent days, Mr. Zelensky has spoken both of the merits of pulling back and the longer-term risks of doing so.

On Wednesday night, he swung back toward emphasizing its importance, framing the fighting here as pivotal to the broader battle for the region. “In many ways, the fate of our Donbas is being decided there,” he said in his nightly speech to the nation.

“We defend our positions, inflict significant losses on the enemy,” Mr. Zelensky said. “This is a very fierce battle, very difficult. Probably one of the most difficult throughout this war.”

Still, the government’s mixed signals emerged again on Thursday when Oleksiy Reznikov, Ukraine’s defense minister, made a desperate plea for more powerful weapons. “We have proved that, unlike many others, we do not fear the Kremlin,’’ he said. “But as a country we cannot afford to be losing our best sons and daughters.”

He warned that as many as 100 Ukrainian soldiers were being killed every day.

Indeed, the fighting on the plains in eastern Ukraine has become a race between Russia’s tactic of making slow, methodical advances that gain ground even as they reduce towns to rubble and kill untold numbers, and the delivery — far too slow, Ukrainians say — of powerful Western weapons needed to halt the invaders.

The Ukrainian military and government are now making no secret of the challenges they face in the East, three and a half months after Russia invaded. Their daily updates that highlight real setbacks are atypically honest by the standards of military press offices, a tactic perhaps intended to add a sense of urgency to their daily calls for heavy Western weaponry

Russia has also been moving swiftly to punish Ukrainian soldiers captured on the battlefield.

On Thursday, two Britons and a Moroccan who fought for the Ukrainian military were sentenced to death by a court in a Russian-occupied region of eastern Ukraine, after they were accused of being mercenaries, Russia’s Interfax news agency reported.

The death sentences for the men — Aiden Aslin, 28, and Shaun Pinner, 48, of Britain and Brahim Saadoun of Morocco — alarmed human rights advocates and raised questions about the protections for thousands of foreign-born fighters serving in Ukraine, some of whom have been taken prisoner.

In Russia, investigators said on Thursday that they had opened 1,100 cases of potential “crimes against peace” committed by captured Ukrainian service members, possibly paving the way for a mass show trial.

The fighting in Sievierodonetsk has come down to bloody, block-by-block combat, though a senior Ukrainian official, Oleksiy Arestovych, an adviser to Mr. Zelensky, suggested Thursday that Russia may have partially withdrawn to clear the battlefield for further artillery bombardments.

Sievierodonetsk lies on the mostly flat, eastern bank of the river and the Ukrainian forces’ sole supply line is a partially obstructed bridge. Two other bridges were blown up earlier in the fighting. On the river floodplain below one of the ruined bridges lies the upside-down wreck of a truck that plunged when the span was destroyed.

BELARUS

RUSSIA

Seversky

Donets R.

Kyiv

Lviv

UKRAINE

Sievierodonetsk

Lysychansk

DONBAS

MOLDOVA

ROMANIA

Sea of

Azov

CRIMEA

100 mileS

By The New York Times

On the high, western bank is the city of Lysychansk. The two cities form a single metropolitan area, separated only by the river. Lysychansk, on the high bank, is seen as a more defensible fallback position for the Ukrainians fighting in this area.

In Lysychansk, asphalt chunks, sheared-off tree branches and other debris from shelling litter the city’s streets, which were otherwise mostly empty on a visit this week. Broken power lines droop from poles. At one spot, an unexploded Russian rocket juts out of a sidewalk.

Across the river, the streets in Sievierodonetsk were at moments eerily quiet, at other times a cacophony of gunshots and explosions.

Rapid fire from the large-caliber guns on armored personnel carriers, sounding like a jackhammer at work, echoed around the area.

A few miles to the west, another battle is raging across a pastoral landscape of rolling steppe and small villages, as Russian forces try to cut supply lines, surround the two cities and trap the Ukrainian fighters there. The two armies continually fire artillery at each other, with the Russians getting the upper hand for now.

A maze of rural back roads is now the only route in for the Ukrainians, and it is vulnerable to Russian artillery. In a field a few hundred yards off a road on Wednesday, a Ukrainian military vehicle burned and sent up a plume of black smoke.

“They are trying to make a circle, to trap all soldiers inside and destroy them,” said Mariana Bezugla, the deputy head of the Security, Defense and Intelligence Committee in Ukraine’s Parliament.

The military does not disclose troop numbers, but Ms. Bezugla said several thousand Ukrainian soldiers are now deployed in the area at risk of being surrounded.

Ms. Bezugla wears a military uniform and gold-tinted aviator glasses while driving about in a van once used as an armored vehicle for a bank. She has been living in the potential encirclement zone for the past two weeks, she said, working to ensure that military aid to Ukraine is not misused. That issue is likely to rise in importance as billions of dollars in Western aid arrives.

That weaponry is flowing in, but not reaching the front quickly. Poland has promised tanks and armored vehicles, according to the Polish government. Norway has sent self-propelled howitzers, along with spare parts and ammunition. The United States and allies sent towed howitzers. And earlier this month, the United States and Britain promised advanced, mobile, multi-rocket launchers, what the Ukrainian military has said it needs to hit Russian targets far from the front.

But it’s unclear how much of it has arrived in the places it is most needed, and whether it will be enough.

“I cannot say that I am satisfied with the tempo and quantity of weapon supplies. Absolutely not,” said Mr. Reznikov, the minister of defense. “But at the same time, I am extremely ​grateful to the countries that support us.”

Ms. Bezugla said she was also thankful. “But for me, it’s hard to understand why help is given in doses, just enough to survive but not enough to win,” she said. “It worries me. Our people are dying every day here.”

Out in a field of green wheat shoots, one sign of the need for additional American military aid was the blown-up debris of earlier assistance. An American M777 howitzer had lost an artillery duel; it was blasted into several blackened, charred pieces amid craters from Russian artillery.

Reporting was contributed by Oleksandr Chubko from Kramatorsk, Ukraine, Marc Santora from Warsaw, Michael Levenson from New York, Dan Bilefsky from Montreal, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia and Valerie Hopkins from Chernihiv, Ukraine.

Ivan Nechepurenko

Yandex, often described as Russia’s Google, said it had de-emphasized national borders in its maps, one of its most popular products. The move prompted many observers to speculate online that the company wanted to avoid being pressured to redraw borders as Russia captures more of Ukraine. As of Thursday night, lines designating many countries were barely visible on Yandex maps. The border between Ukraine and Russia, for instance, was denoted with the same line as the borders between different regions in Ukraine. In a statement, the company explained the move by saying that it wants its maps to be oriented around local use. “Yandex Maps is a universal service that helps people find organizations and places nearby, choose public transport and plan comfortable routes,” the company said.

Jesus Jimenez

In his nightly speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he and other officials had held a meeting about Ukraine's current and postwar economic policy. They discussed a grant program for small and medium-sized businesses, he said, as well as developing the country’s security sector, industrial recovery and attracting investment.

Jesus Jimenez

Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, said in an interview with the BBC on Thursday that Ukrainian military casualties are now between 100 and 200 per day. Zelensky said last week that the Ukrainian army was losing 60 to 100 soldiers a day.

Dan Bilefsky and Valerie Hopkins

Three foreign fighters in Ukraine’s army are sentenced to death in Russia-occupied territory.

Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces were sentenced to death Thursday by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries, Russia’s Interfax news agency reported.

The death sentences were the latest ominous step in a trial that has alarmed human rights advocates and Western governments, raising questions about the protections afforded to thousands of foreign-born fighters serving in Ukraine, some of whom have been taken prisoner on the battlefield.

Britain’s foreign secretary, Liz Truss, wrote on Twitter that the court verdict was a “sham judgment with absolutely no legitimacy.” One British member of Parliament called the proceedings a “Soviet-era-style show trial.”

Prosecutors had accused the three men — Aiden Aslin, 28, Shaun Pinner, 48, and Brahim Saadoun — of being mercenaries and terrorists who were seeking to violently overthrow the government of the Donetsk People’s Republic, one of two breakaway regions in eastern Ukraine that Russia has recognized.

But defenders of the three men said all three had immigrated to Ukraine, had made homes there and were fighting for their adopted country’s army before they were ensnared in what appeared to be a trial in which the verdict was predetermined.

The harsh sentences received a swift and angry rebuke from the British government. A spokesman for Prime Minister Boris Johnson of Britain said that “prisoners of war shouldn’t be exploited for political purposes,” according to the BBC.

Legal experts said the trial appeared calculated to discourage foreign volunteers, including Americans, from joining Ukraine’s military by warning them that they could be denied the protections granted to prisoners of war under the Geneva Conventions.

But on Thursday, judicial officials in the Donetsk People’s Republic, where Russian-allied forces have been fighting Ukrainian troops since 2014, doubled down on their contention that the men were violent mercenaries deserving of death.

Prosecutors claimed that the three men were guilty of “training for the purpose of carrying out terrorist activities” and that they undertook their activities “for a fee.”

Alexander Nikulin, the chairman of the board of the Appellate Chamber of the Supreme Court of the Donetsk People’s Republic, said the men had intended to overthrow the region’s de facto government, which is allied with Moscow and which Ukraine, along with much of the rest of the world, does not regard as legitimate.

Mr. Nikulin said that the court had convicted the men and sentenced them to death after they had pleaded guilty to the charges of being mercenaries.

“When handing down the sentence, the court used not only written regulations and rules, but also the main, unshakable principle of justice,” he told reporters, according to Interfax. The men have one month to appeal.

At a hearing on Wednesday, the three men stood in a glass cage in a courtroom in Donetsk, the capital of the region, according to video released by the Russian government. All three were asked if they would plead guilty to the charges, and each said yes.

Interfax said that Mr. Pinner and Mr. Aslin had surrendered in the southern port city of Mariupol in April, while Mr. Brahim had surrendered in the eastern town of Volnovakha in March.

The British prime minister’s office stressed that, under the Geneva Conventions, “prisoners of war are entitled to combatant immunity and they should not be prosecuted for participation in hostilities.”

Robert Jenrick, a Conservative member of Parliament in Newark, Mr. Aslin’s hometown in central England, wrote on Twitter that Mr. Aslin was not a mercenary, but had been living in Ukraine and had served in its armed forces before Russia’s invasion. Mr. Aslin is entitled to protection under the Geneva Conventions, Mr. Jenrick said.

“This disgusting Soviet-era-style show trial is the latest reminder of the depravity of Putin’s regime,” he wrote, adding: “They cannot treat British citizens like this and get away with it.”

Under the Geneva Conventions, prisoners of war must be treated humanely and be protected from violence, intimidation, insults and public curiosity, as well as sheltered and provided with food, clothing and medical care.

Denis Krivosheev, an official with Amnesty International, said that the sentences were a “blatant violation of international humanitarian law.”

“The three were members of the Ukrainian regular forces,” he said, “and under the Geneva Conventions, as prisoners of war, they are protected from prosecution for taking part in hostilities.” The only exception, he said, is prosecutions on war crimes charges.

According to the BBC, Mr. Aslin moved to Ukraine in 2018 and joined its military. He is engaged to a Ukrainian woman, the broadcaster said. Mr. Pinner comes from Bedfordshire, had served in the British Army and married a Ukrainian, the BBC reported.

Mr. Saadoun arrived in Ukraine in 2019, learned Russian, and signed up for the Ukrainian army a year ago, a friend, Ilya Zub, said.

“Brahim is not a mercenary,” Mr. Zub said, adding that he had known Mr. Saadoun for more than a year. “He came to Ukraine in 2019 and decided he wanted to start a new life.”

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Anushka Patil

At least 4.8 million refugees from Ukraine have been recorded across Europe, the U.N.’s refugee agency reported on Thursday, citing new data from national authorities. The war has resulted in “one of the largest human displacement crises in the world today,” the agency said.

Anton Troianovski

Putin the Great? The Russian president likens himself to a famous czar.

Among President Vladimir V. Putin’s motives for invading Ukraine, his view of himself as being on a historic mission to rebuild the Russian Empire has always loomed large. On Thursday, Mr. Putin went further, comparing himself directly to Peter the Great.

It was a new, if carefully staged, glimpse into Mr. Putin’s sense of his own grandeur.

Mr. Putin on Thursday marked the 350th anniversary of Peter’s birth by visiting a new multimedia exhibit about the czar in Moscow. He then held a town-hall-style meeting with young Russian entrepreneurs and opened it by reflecting on Peter’s conquest of the Baltic coast during his 18th-century war with Sweden.

Mr. Putin described the land Peter conquered as rightfully Russian.

“He was returning it and strengthening it,” Mr. Putin said, leaning back in his armchair, before hinting with a smile that he was now doing the same thing in his war in Ukraine. “Well, apparently, it has also fallen to us to return and to strengthen.”

Mr. Putin said that when Peter founded the city of St. Petersburg on the captured land, “none of the countries of Europe recognized it as Russian.” That remark seemed to be a clear reference to the present day, when no Western country has recognized Moscow’s claim to Crimea, much less to the parts of eastern and southern Ukraine Russia has seized in the last three months.

Mr. Putin seemed to suggest that the West, as it did centuries ago, would eventually come around and recognize those regions as Russian.

Peter, Russia’s first emperor, has always been an object of fascination for Mr. Putin, who himself comes from St. Petersburg. The Russian president keeps a bronze statue of the czar by his ceremonial desk.

But in recent days, Russian officials have been promoting the comparison between Mr. Putin and Peter with special energy; the governor of St. Petersburg on Thursday said that he felt the same pride for today’s Russian soldiers in Ukraine “as we take pride in the memory of Peter’s warriors.”

There is at least one historical problem with the official Putin-Peter comparisons.

The czar is known for opening Russia’s “window to Europe,” building St. Petersburg in a European mold and bringing Western technology and culture to Russia. Mr. Putin’s Ukraine invasion, many Russians fear, has slammed that window shut.

Last week a Russian journalist asked the Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, whether the window to Europe was closing. He responded: “No one is planning to close anything.”

On Thursday, Mr. Putin repeated that message in his meeting with entrepreneurs, insisting that Russia would not close itself off from the rest of the world as the Soviet Union did. Even if the United States and the European Union do not want to do business with Russia, he said, countries in Asia, Latin America and Africa will.

“Our economy will be open — whoever isn’t interested will be robbing themselves,” Mr. Putin said. “It’s impossible to fence off a country like Russia, and we are not planning to put up a fence like that around us ourselves.”

Ivan Nechepurenko

Russia opens 1,100 cases against Ukrainian soldiers, raising fears of show trials.

Russian investigators on Thursday said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members.

From the start, Russia has justified its invasion of Ukraine with a false claim that the government in Kyiv is controlled by far-right, pro-Nazi groups that have perpetrated “humiliation and genocide” against the Ukrainian people.

Announcing the invasion in February, President Vladimir V. Putin claimed the purpose of the offensive was to “demilitarize and denazify Ukraine, as well as bring to trial those who perpetrated numerous bloody crimes against civilians.”

Russian investigators are now moving forward with cases against Ukrainian soldiers, fulfilling Mr. Putin’s promise. The servicemen include members of the Azov regiment, whose roots in far-right movements have offered a veneer of credibility for Mr. Putin’s tenuous claims that Ukraine has been infected with Nazism.

Beyond holding trials to support its narrative of the war, the Kremlin might also turn the fate of these prisoners into a powerful bargaining chip in any future talks with Kyiv.

The Investigative Committee, the country’s top investigative body, said in a statement that hundreds of Ukrainian service members, including more than 200 officers, had already been interrogated. Among them were those captured at the sprawling Azovstal steel plant in the southern Ukrainian city of Mariupol.

On Tuesday, Sergei K. Shoigu, the country’s defense minister, said Russia currently is holding 6,489 Ukrainian prisoners of war. Around 2,500 servicemen were captured at the Azovstal plant, President Volodymyr Zelensky said Monday.

The investigators have interviewed more than 75,000 people described as victims. On Thursday, they reported about their progress to Aleksandr Bastrykin, the agency’s head, who came to Mariupol to preside over a meeting with them. Mr. Bastrykin ordered his subordinates to speed up the process.

“These are not simple street sweepers, drivers and cooks,” Mr. Bastrykin told those at the meeting, referring to the prisoners. “These are commanders.”

Together with forensic experts, investigators have formed 30 mobile groups that began to scour through the city of Mariupol “block by block” looking for evidence, the investigators said.

On its website, the Investigative Committee opened a special section, listing dozens of Ukrainian servicemen and government officials that it had accused of committing crimes.

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Anton Troianovski

President Vladimir V. Putin offered a glimpse into his sense of himself as carrying on the legacy of the Russian czars. Leaning back in an armchair, Mr. Putin started a televised meeting with young entrepreneurs in Moscow on Thursday by reflecting on Peter the Great’s 18th-century conquest of the Baltic coast, describing that land as rightfully Russian.

Anton Troianovski

“He wasn’t taking anything away — he was returning it,” Mr. Putin said of that territory, before hinting that he was doing the same thing in his war in Ukraine. “He was returning it and strengthening it. Well, apparently, it has also fallen to us to return and to strengthen.”

Marc Santora

Reporting from Warsaw

Ukraine’s defense chief says his nation ‘desperately needs heavy weapons.’

With Ukrainian forces outgunned in battles across the east, the nation’s defense chief said on Thursday that he was not satisfied with the speed or the quantity of weapons coming into Ukraine, even as he praised the generosity of Western allies.

“We have already received, bought on the market, manufactured and handed over to the Armed Forces of Ukraine a significant number of weapons,” said Oleksiy Reznikov, the defense minister. “These numbers would have been enough for a victorious defense operation against any army in Europe,” he added. “But not against Russia.”

Russia has shown that it is willing to take heavy casualties and commit a large amount of its arsenal to the war, he said, adding that the sheer size of its destructive force was taking a toll on the Ukrainian Army.

“Ukraine desperately needs heavy weapons, and very fast,” he said. “We have proved that, unlike many others, we do not fear the Kremlin. But as a country we cannot afford to be losing our best sons and daughters.”

The fighting is now mostly taking place at a distance, with the armies lobbing artillery at each other from miles apart, a hail of metal and shrapnel raining down over soldiers hunkering in trenches. The Russians have far more weapons that can reach longer distances than the Ukrainians do.

“The situation at the front lines is difficult,” Mr. Reznikov said. “Every day, we have up to 100 of our soldiers killed and up to 500 wounded.”

Although the Ukrainian military has “a clear artillery supply plan until the end of July,” he said, the call from soldiers on the front lines for more powerful weapons has been growing as the fight has become more grueling.

“I cannot say that I am satisfied with the tempo and quantity of weapon supplies,” he said. “Absolutely not.”

In early March, the defense chief said, it was clear that the war could become a grinding conflict, and a decision was made to shift the country’s arsenal away from Soviet legacy weapons to the systems used by NATO member states.

Although he said that was the right decision, it created challenges, because soldiers needed to be trained on the new equipment. He said that training on some weapons systems began in March, even before foreign governments said they would provide them, although he did not offer details.

“More than 1,500 of our servicemen are currently undergoing training or will begin their training shortly,” Mr. Reznikov said.

He defended the Ukrainian military’s handling of weapons supplies, saying that the Defense Ministry had rushed to scale up its import capacity. And in an apparent reference to concerns about the speed with which Ukrainian soldiers could be trained on advanced weapons, he said: “We receive all kinds of signals, including criticism. We know our flaws and work hard to correct them.”

Since the start of the war, he said, Ukraine’s military has put into use 150 155-millimeter artillery platforms, including American-supplied howitzers. Poland on Thursday joined the United States, Britain and France in providing these types of heavy artillery systems, which are considered increasingly crucial in the long-distance war in Ukraine’s east.

Ukraine’s coastal defense is being strengthened by the Harpoon anti-ship missiles, he said, some of which have been supplied by Denmark. Along with Ukrainian-produced Neptune rockets, he said, the deployment of Harpoons has prompted Russian naval forces to pull farther back from Ukraine’s southern Black Sea coastline “to avoid the fate of the Russian Black Sea Fleet flagship Moskva.”

Ukraine sank the Moskva in April.

Andrew E. Kramer and Marc Santora

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

With smoke rising from Sievierodonetsk and the rattle of gunfire echoing from vicious street-by-street combat, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has described the battle for the eastern city as a crucial moment in the war as his outgunned forces struggle to deny Russian forces another city in the Donbas region.

Mr. Zelensky said late Wednesday that his troops were continuing to inflict losses on Russian forces. But from across a river in the Ukrainian-held city of Lyschansk, the perils facing the Ukrainian side were clear as barrages of artillery from the better-armed Russian forces sent soldiers scrambling for cover.

The fighting in Sievierodonetsk has become a focal point in what is increasingly a war of attrition in Donbas.

Both sides are struggling for control of what Mr. Zelensky has called “dead cities” — once-vibrant metropolises that are now devastated and mostly empty of people after weeks of Russian bombardment.

The Russian goal now seems fairly clear: to establish unshakable control over a vast and resource-rich swath of eastern Ukraine that Moscow has long coveted.

Ukraine’s objectives seem less certain.

In recent days, Mr. Zelensky has spoken both of the merits of pulling back from some cities to prevent losing more troops and of the longer-term risks of doing so. On the ground, the signals have also been mixed. Last week, for example, Ukrainian forces appeared to withdraw from Sievierodonetsk, only to mount a counterattack that has drawn Russian forces into brutal, close-quarters urban combat.

Ukraine seems to be staking its hopes of turning back the Russian offensive on the arrival of more sophisticated, longer-range weapons from Western countries. Its officials have pleaded with the United States and its allies to send still more arms, and more quickly, to help dent Russia’s advantage in firepower.

“The fate of our Donbas is being decided,” Mr. Zelensky said.

In other developments:

President Vladimir V. Putin reflected on Peter the Great’s 18th-century conquest of the Baltic coast, describing that land as rightfully Russian. “He wasn’t taking anything away — he was returning it,” Mr. Putin said, hinting that he was doing the same thing in this war.

Russia opened prosecutions against more than a thousand captured Ukrainian fighters.

In Ukrainian areas under Russian control, guerrilla-style attacks on Kremlin loyalists and proxies hint at continuing challenges from Ukrainians against Russia’s rule.

Radiation detectors at the defunct Chernobyl nuclear plant in Ukraine are back online for the first time since the Russian invasion and are showing readings of normal radiation levels, according to the International Atomic Energy Agency.

The European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union, according to Ukraine’s prime minister. The E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy is expected in late June.

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Andrew E. Kramer and Marc Santora

Street fighting and fires: The scene as fighting pummels Sievierodonetsk.

LYSYCHANSK, Ukraine — From the high ground across the river from the contested city of Sievierodonetsk, the precariousness of the Ukrainian position is clear.

The city is burning. As smoke rises, the boom of artillery thunders unceasingly. The clatter of small-arms fire from urban street battles echoes in the distance. Ukrainian soldiers still in control of Lysychansk, the twin city of Sievierodonetsk, scramble from bunkers to basements, seeking cover as mortars, artillery and rockets pound their position.

This is what a war of attrition looks like — both sides inflicting as much pain as they can while trying to hold their resolve. And in recent days Ukrainian officials have said that while there may be a need to withdraw from certain positions, the battle over the twin cities could prove pivotal in the war for the eastern region known as Donbas.

“In many ways, the fate of our Donbas is being decided there,” President Volodymyr Zelensky told Ukraine in his overnight address on Wednesday.

While fierce fighting has raged along basically the same front lines in eastern Ukraine for months — with Russia slowly making limited gains — both the Ukrainians and Russians in recent days have been placing an ever greater symbolic importance on a battle being waged for control over what Mr. Zelensky called “dead cities” that are mostly empty of people and ravaged by weeks of Russian bombardment.

In the current stage of the war, Russia has directed the bulk of its combat forces in Ukraine to the fight in the east, using its advantage in heavy artillery to obliterate towns and villages and drive out Ukrainians there before moving into the wreckage.

BELARUS

RUSSIA

Kyiv

Lviv

UKRAINE

Sievierodonetsk

Lysychansk

Dnipro

MOLDOVA

ROMANIA

Sea of

Azov

CRIMEA

100 mileS

By The New York Times

From Mr. Zelensky to the soldiers crouching in trenches and huddled in basements, the refrain is the same: Long-range Western artillery is not arriving fast enough.

“There is no problem here that we have bad positions or we maneuver badly or choose a good position,” Petro Kuzyk, the commander of a Ukrainian battalion fighting in the east, said on national Ukrainian television. “The problem is that we are catastrophically short of artillery.”

In the fight for Sievierodonetsk, the Ukrainians threw a wrinkle into the plans by appearing to withdraw from the city last week, only to then launch a counterattack. In close urban combat, Ukrainian soldiers feel that they have the advantage and can inflict heavy losses on the Russians.

Fighting continued to rage in Sievierodonetsk on Thursday even as the Ukrainian military said Russia was looking for weaknesses in its defense.

While Russian forces have struggled to cross the river separating Lysychansk from Sievierodonetsk, they are sending in what the Ukrainians call “diversionary sabotage groups” of commandos to target Ukrainian supply lines. Russian forces are also looking for ways to flank the forces.

A highway leading to Lysychansk from the south — which until recently was a key lifeline for getting humanitarian aid into the two cities — is the scene of fierce fighting. The Ukrainians moving in and out of the area now use back roads.

Shashank Bengali

The British Defense Ministry said on Thursday in its latest intelligence assessment that fighting continued around the eastern city of Sievierodonetsk, whose capture could move Russian forces closer to seizing all of the Donbas region. It also said Moscow’s troops were trying to renew a push into Donbas from the occupied city of Izium to the west to “put further pressure on Sievierodonetsk.”

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 9 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/og2mqOHzJQ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/XGp8Uc97x9

Carlotta Gall

For Ukraine’s frontline soldiers, frayed nerves and blank stares.

The number of Ukrainian casualties remains a closely guarded secret.

The media-conscious government of President Volodymyr Zelensky has carefully controlled the flow of information in an apparent attempt to keep public morale high. Hospitals and military officials are forbidden from disclosing casualty numbers. Reporters are generally not permitted to visit the front line in Ukraine and photographs and videos showing wounded and dead soldiers are rare.

Yet with Russian artillery pounding its forces in the east, Ukraine is seeing casualties mount at such a rate that last week Mr. Zelensky said the army was losing 60 to 100 soldiers a day, and for the first time visited troops on the front lines.

For the men at the front, the strain is visible: in the dead-tired eyes of a police chief after another day leading his men in a bombarded city; in the blank stare of a commander who had just lost one of his best soldiers; and in the tense look of a group of soldiers heading for the first time to ground zero, as they call the frontline trenches.

Those soldiers are facing perhaps the most grueling weeks and months of the war as they try to stem, and survive, the Russian onslaught.

Here is our report from the front line.

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Valerie Hopkins

Reporting from Rusaniv, Ukraine

At 82, a Ukrainian artist with memories of World War II tries to capture the current disaster on canvas.

Volodymyr Titulenko has long been haunted by his early childhood memories of World War II. Now, at 82 years old, the artist is expressing his pain about the current war through his painting.

Mr. Titulenko’s home in the village of Rusaniv, an hour east of Kyiv, was on the front line between the Ukrainian military and the forces invading from Russia. With his wife and granddaughter in Kyiv making sure his work in a gallery there was safe, he spent two weeks sheltering in his village home alone.

Mr. Titulenko, who can see well out of only one eye, has been glued to television reports about the war, and that is reflected in his art.

After he returned to his studio in his flower-filled backyard, one of his first paintings was “Spring in Rusaniv,” which shows blossoming wildflowers in the foreground and flaming Russian tanks in the background. On the road near the tanks, the bodies of two Russian soldiers are splayed.

During a visit on Tuesday, Mr. Titulenko was painting fine brushstrokes on his latest work: “Mariupol ’22,” a large canvas depicting the destruction of the city and a Madonna-like figure cradling a child. He said he decided to paint it when he couldn’t get an image out of his head from the steel plant in the city where Ukrainian fighters held out for weeks. It was an image of Anna Zaitseva, who had been sheltering in the bowels of the steel plant since Feb. 25 with her infant son, Svyatoslav.

“I saw an image of a woman emerging from the Azovstal steel plant holding a child,” he said.

The mother figure had a halo around her head, a nod to another of his passions: icon painting.

Behind him, his granddaughter Eva was painting at a small easel. One of her paintings was going to be auctioned off to raise money for the Ukrainian army. Her mother was in Ukraine’s east volunteering to help the military.

Mr. Titulenko, who also carves wooden sculptures, has long painted political work along with his icons and bucolic landscapes. Some paintings hanging in his studio gallery satirize leaders like former President Viktor Yanukovych, who used his political position to become the richest man in Ukraine, and another businessman who became president, Petro Poroshenko. The two men are shown in one work roping off the country’s natural resources with a sign saying “New Tariffs.”

Nearby hung a painting of two small children standing before a heap of destroyed military hardware. The work was finished several years ago and was inspired by Mr. Titulenko’s childhood in postwar Berlin, where his father, a Soviet soldier, was stationed. During the war, he was with his grandparents in Ukraine, separated for several years from his mother, who was studying art in Moscow and had been evacuated to the Ural Mountains, and from his father, who had also been an art student in Moscow before being deployed to the front.

His mother eventually left Russia, posing as a nurse to pick up Mr. Titulenko in Ukraine before going to Berlin to reunite with his father, and he spent several years after the war in Germany. He did not expect to see childhood memories repeated in his old age, and he especially did not expect Russians to invade his home.

“My mother was from Russia,” Mr. Titulenko, who himself was born in the Russian capital while his parents were studying, said. “Who could expect someone would come from Russia to kill us?”

His wife, Ludmila, said she had a hard time understanding why Russia would invade.

“We always lived here peacefully, calmly,” she said. “No one had any problems with language or nationality; no one ever talked about it.”

Mr. Titulenko has one final major project in mind. “I will paint a mural to celebrate the Ukrainian victory,” he said.

Victoria Kim

Zelensky cites a ‘very fierce battle’ over the city of Sievierodonetsk.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine says his troops are continuing to inflict losses on Russian forces in a “very fierce battle” over the city of Sievierodonetsk, a center of the fight for the country’s eastern Donbas region and a sign of what has turned into a war of attrition as both sides mete out as much pain as they can.

“In many ways, the fate of our Donbas is being decided there,” the Ukrainian leader said in his nightly address on Wednesday.

The remarks underscored in perhaps his starkest terms the importance of what had been one of his military’s last major eastern strongholds, where the two sides have been locked in vicious street battles for days.

“We defend our positions, inflict significant losses on the enemy,” Mr. Zelensky said, calling the battle for the city “one of the most difficult throughout this war. I am grateful to everyone who defends this direction.”

The British Defense Ministry said on Thursday in its latest intelligence assessment that fighting continued around Sievierodonetsk, whose capture could move Russian forces closer to their objective of seizing all of Donbas. But the assessment also said that Moscow’s troops were trying to renew a push into Donbas from the occupied city of Izium to the west, and warned that progress there could “put further pressure on Sievierodonetsk.”

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Alex Traub

The Treasury Department bars Americans from buying Russian stocks.

American citizens, permanent residents and companies are prohibited from buying Russian stocks and bonds, the Treasury Department said in guidance published on Monday.

New investments are forbidden, but Americans are not required to divest from Russian debt or securities, and they can sell their holdings to foreigners, according to the guidance, which is the latest addition to a raft of financial sanctions that the U.S. government has placed on Russia since its invasion of Ukraine.

On Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, Russia’s main stock index lost a third of its value, a trend celebrated by the Biden administration, which has sought to impose what it described at the time as “severe and immediate economic costs on Russia” in response to the war. Russia closed its stock market on Feb. 28 and reopened it under limited circumstances almost a month later.

The Treasury Department guidance suggests that some Americans have been betting that the market has overreacted to the war in Ukraine, said Paolo Pasquariello, a professor of finance at the University of Michigan’s Ross School of Business, who is studying the economic fallout of the war. He pointed out that the Russian ruble collapsed soon after the onset of the war but has since rebounded, meaning some investors could have earned a significant return by betting on the ruble.

He described these investors as likely subscribers to the Latin expression of amoral financial motivation, “pecunia non olet” — money does not stink.

The measure is likely to affect only the wealthiest Russians, Professor Pasquariello said. The stock market in Russia is underdeveloped, and is most relevant to members of the elite who invest in a small number of companies, many of them in oil and gas, he said. Average Russians tend not to invest their savings there, he added.

Some U.S. sanctions, like banning the importation of Russian oil, coal and natural gas, are aimed at hurting Russia’s ability to fund its war, he said, while others, like seizing the yachts of oligarchs and making it harder for them to sell stocks and bonds, are intended to punish and put pressure on the country’s elite.

Russian oligarchs know that their assets are losing value and would like to sell them, but sanctions are limiting their options, Professor Pasquariello said. “Yachts are becoming very illiquid, because they cannot retrieve them and sell them.”

“Something similar is happening with Russian stocks and bonds,” he added. “They will not find buyers.”

Alex Traub

Shelling in Ukraine’s Sumy region destroyed an office of the Ukrainian border guard on Wednesday, Dmytro Zhyvytsky, the regional governor, said on Facebook.

Alex Traub

Russian shelling killed five people and injured 12 in the Ukrainian region of Kharkiv over a 24-hour period, with one dead and six injured in the city of Kharkiv, Oleg Synegubov, the state administrator for the region, said in a message on Telegram posted Wednesday. The city of Kharkiv had been relatively quiet in recent weeks.

Sophie Downes

President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed American executives via video link at Yale’s C.E.O. Summit on Wednesday, urging them not to do business with Russia. “It is very important for me to see that such an audience — and these, I emphasize again, are representatives of the most influential part of American business — believes that sanctions against Russia should be strengthened,” Zelensky said in his nightly address to Ukrainians.

Sophie Downes

The European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union, Ukraine’s prime minister, Denys Shmyhal, said on Twitter. The symbolic vote comes ahead of the E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy, which is expected in late June.

The European Parliament recommended granting #EU candidate status for 🇺🇦! Deputies approved the resolution also calling for providing weapons to #Ukraine to fight the aggressor. Grateful to @EP_President & @Europarl_EN for solidarity with Ukrainian people. We will win together!

Anton Troianovski and Malachy Browne

As water starts flowing again to Crimea, Russia nears a major objective.

Russian forces have restored a piece of Ukrainian infrastructure vital to the “land bridge” that Moscow seeks to establish linking Russian territory to the Crimean Peninsula: a canal that supplies water from southern Ukraine to the peninsula, according to satellite images and a statement on Tuesday by the Kremlin’s defense minister, Sergei K. Shoigu.

For years, the 250-mile-long Northern Crimean Canal had channeled water from Ukraine’s Dnipro River to the arid peninsula of Crimea. Built by thousands of construction workers from across the Soviet Union, it was a marvel of engineering, dropping about an inch for every mile for the first half of its length to keep the water flowing.

All that changed after Russia, under President Vladimir V. Putin, annexed the peninsula in 2014.

Ukraine responded by damming the canal with bags of sand and clay to prevent the now Russian-occupied peninsula from benefiting from the valuable freshwater. Instead of flowing to Crimea, the water in the canal was used to irrigate the melon fields and peach orchards of Ukraine’s Kherson region, to Crimea’s north.

Ukrainian officials said that cutting off the water was one of the few levers at their disposal to inflict pain on Moscow after the annexation without using military force.

For the Kremlin, the blockage of the canal was a vexing and expensive challenge. Crimea’s residents began to suffer chronic water shortages and occasional shut-offs at the tap.

In early 2021, as Mr. Putin massed troops on the Ukrainian border in preparation for the invasion, some analysts speculated that restoring the flow of water in the canal might have been a major objective for Moscow.Russian engineers blew open the dam in late February, days after Russian forces invaded Ukraine and took control of the area around Kherson.

Satellite imagery reviewed by The New York Times shows that water is now flowing through parts of the canal that had been dry since 2014.

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The New York Times

Ukrainian soldiers settle into trenches near the eastern front lines.

In Ukraine’s eastern Donetsk region, Ukrainian soldiers on Wednesday prepared defensive trenches, caching ammunition in the walls and decorating a sleeping area with children’s drawings.

L'Humanité

Cet été, laissez-vous tenter par la thalasso

Actu

En couple, en famille ou même seul, la thalassothérapie est un bon moyen de débrancher et de se ressourcer en vue de l’été ou avant la rentrée.

Théo Gobbi

Après une année de labeur qui aura été, souhaitons-le, celle de la sortie de la pandémie, l’occasion est belle de se ressourcer en se laissant bichonner pendant quelques jours au bord de la mer en thalassothérapie !

Avant de choisir sa destination, il est nécessaire de se renseigner sur le large panel de services proposés par les centres, en fonction de ses envies et de ses besoins. Certains opteront pour une formule bien-être, à base de massages relaxants, de spa, de bains de boue et d’algues. D’autres pour une remise en forme un peu plus énergétique, avec séances de gymnastique, programme diététique et hydrothérapie. Mais les instituts proposent également des soins spécifiques, contre l’arthrose et les douleurs musculaires, les jambes lourdes ou encore contre les douleurs dorsales. Les futures mamans peuvent aussi profiter de cures prénatales en milieu de grossesse, tout comme les jeunes mères, pour récupérer et retonifier leur corps.

Pour toutes les bourses

Un séjour vacancier en thalassothérapie est aussi l’occasion, entre deux sessions de Jacuzzi, de découvrir les alentours et les activités culturelles à proximité du centre. Comme un tour des remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), si vous résidez dans la cité corsaire. Ou bien une visite en famille du Biodiversarium, si vous avez choisi de faire une cure à Banyuls-sur-Mer (Pyrenées-orientales). Si, à l’inverse des cures thermales, les thalassothérapies ne sont plus prises en charge par l’assurance-maladie (depuis 1998), elles ne sont pas pour autant réservées aux plus gros porte-monnaie. Tout dépend du lieu, des prestations désirées, du choix de la pension et de la durée du séjour. Pour ceux qui voudraient se laisser porter tout en détente, il existe des formules tout compris. Mais les centres proposent aussi des soins à la carte. Si, pendant les vacances, il vous arrive de passer près de l’un d’eux,il est possible de vous relaxer quelques heures pour un coût global moins élevé, donc. Par leur prix relativement bon marché, les box sont également une option avantageuse.

Le site Internet France Thalasso, du syndicat professionnel de la Thalasso, est un précieux allié pour faire son choix, se renseigner sur les différents programmes et même pour en apprendre plus sur l’histoire de la thalassothérapie, de l’Antiquité à nos jours. Il recense par ailleurs tous les centres, répartis entre la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée. 

Bien-être
Le Figaro

Mercato : «Si le PSG veut Galtier, il ne faut pas trop qu'il tarde», glisse Fournier, directeur du football de Nice

Christophe Remise

Interrogé par nos confrères de L'Équipe, Julien Fournier met les points sur les i concernant un potentiel départ de son entraîneur dans la capitale.

Zinédine Zidane, José Mourinho, Antonio Conte… Si Mauricio Pochettino se voit continuer sur le banc du PSG la saison prochaine, les rumeurs ne manquent pas au sujet de sa succession. Sauf surprise de dernière minute, le coach argentin de 50 ans, sous contrat jusqu'en 2023, devrait prochainement être débarqué. Charge à Luis Campos, nouveau conseiller du président parisien, Nasser Al-Khelaïfi, de désigner son successeur. Et selon de multiples sources, le Portugais a notamment glissé le nom d'un technicien qu'il connaît bien pour l'avoir côtoyé à Lille : Christophe Galtier. Problème ? Le Marseillais de 55 ans est sous contrat jusqu'en 2024 à Nice, où il a pris ses fonctions l'année passée après avoir guidé le Losc jusqu'au titre de champion de France devant… le PSG. Sauf qu'à la tête des Aiglons, Galtier a été «moins performant» que dans le Nord.

À lire aussiMercato : après le bling-bling de l'été dernier, le PSG veut solidifier, alléger et renouveler

Une évaluation qui n'est pas la nôtre mais celle de Julien Fournier. Interrogé par nos camarades de L'Équipe , le directeur du football au Gym ne se montre en effet pas très élogieux envers Christophe Galtier. «Je suis persuadé qu'on aurait pu, qu'on aurait dû, faire une meilleure saison», tonne Fournier, relevant que les Niçois ont souvent péché par excès de frilosité. «Je pense que si Christophe avait donné sa pleine mesure dans les qualités qu'il a, aujourd'hui on serait ravis», assène-t-il encore, assurant attendre de l'ex-coach des Verts «qu'il soit plus performant la saison prochaine, et notamment sur les aspects offensifs». Tout sauf une déclaration d'amour !

Chaque jour qui passe rend la tâche du Paris-Saint-Germain plus difficile

D'ailleurs, Julien Fournier n'a visiblement pas eu de mal à évoquer l'hypothèse d'un départ de Galtier et l'intérêt supposé du club aux dix titres de champion de France. En fait, il semble même ouvrir la porte en grand au natif de la Cité phocéenne… «Quand vous avez ce type de club qui vient chercher l'un de vos joueurs ou votre entraîneur, c'est compliqué de dire "non"», glisse-t-il d'abord. Et de poursuivre, en guise d'appel du pied aux dirigeants parisiens : «Chaque jour qui passe rend la tâche du Paris-Saint-Germain plus difficile, parce que nous, il faut qu'on avance pour la saison prochaine. S'ils le veulent, il ne faut pas qu'ils tardent.» Au cas où, le bras droit du président Rivère avoue rester «en alerte» afin de trouver un nouvel entraîneur. Les noms de Lucien Favre, Vincent Kompany et Marco Rose ont été cités. «Si le PSG veut Christophe Galtier, il ne faut pas trop qu'il tarde, sinon ce sera plus compliqué pour lui», a répété Julien Fournier.

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La balle est donc désormais dans le camp de Luis Campos, Nasser Al-Khelaïfi et des décideurs parisiens. Reste à savoir s'ils ont réellement érigé Christophe Galtier au rang de priorité pour la succession de Mauricio Pochettino… En tout cas, le temps presse déjà dans la capitale : le mercato ouvre ses portes ce vendredi et la reprise de l'entraînement des Parisiens est fixée au 4 juillet, avec le Trophée des champions dès le 29 juillet contre Nantes, à Tel Aviv (Israël), et la reprise du championnat de France le week-end suivant.

Le journal du mercato : Galtier ferait tout pour entraîner le PSG, Di Maria finalement au Barça ?

Galtier qui se rapproche du PSG, Lopes vers une prolongation à Lyon ou Costil qui part de Bordeaux : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 7 juin 2022.

Le journal du mercato : le PSG pense fort à Galtier, Ekitike à un pas de Newcastle

Galtier évoqué au PSG, Lenglet poussé loin du Barça ou Manchester United sur Eriksen : toutes les infos du mercato foot de ce dimanche 5 juin 2022.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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L'Humanité

En période de canicule, comment lutter contre les coups de chaud ?

Actu

Très désagréables, voire dangereux, les coups de chaleur dus à une insolation ou à une trop grande température extérieure sont l’un des facteurs importants de décès durant les périodes estivales.

André Goulven

L’été n’est pas encore arrivé que le mercure grimpe déjà au-dessus des 30 °C. Après un hiver relativement doux sur l’ensemble du pays, la France connaît ses premières vagues de fortes chaleurs. Réchauffement climatique oblige, ce type d’épisode sera amené à se répéter très certainement durant une saison estivale que Météo France prévoit déjà « plus chaude que la normale », avec tous les risques pour la santé que cela comporte.

Lorsqu’il est exposé trop longtemps à une forte chaleur, le corps tente de s’adapter pour réguler sa température interne à 37 °C. Mais il arrive que ce mécanisme d’autodéfense cesse de fonctionner, et la température du corps peut alors dépasser les 40 °C, c’est ce que l’on appelle un coup de chaleur. Les symptômes se manifestent par l’apparition de rougeurs, une forte déshydratation, un assèchement de la peau, des étourdissements, dans certains cas des nausées et des malaises. L’insolation est une forme de coup de chaleur qui s’attrape lorsqu’on reste trop longtemps sous un soleil de plomb. Pour les plus fragiles (personnes âgées, enfants en bas âge, personnes dépendantes, femmes enceintes), cela peut même entraîner un décès. Lors de la canicule de 2020, on a estimé à près de 2 000 le nombre de morts imputables aux fortes chaleurs. Un chiffre loin des 70 000 morts de l’été 2003, mais qui reste inquiétant. Certains accidents pourraient être évités grâce à quelques gestes simples.

Fuir les « îlots de chaleurs urbains »

Pour prévenir des insolations, il est important de minimiser le nombre de sorties durant les heures les plus chaudes de la journée, entre 11 heures et 17 heures. Si l’on y est contraint, il est recommandé de bien couvrir sa tête et sa nuque, les deux zones les plus sensibles. Quoi qu’il arrive, il est également conseillé de bien s’hydrater pour aider le corps à réguler sa température interne. Attention, cependant, aux personnes âgées susceptibles de faire de l’hyponatrémie, soit une baisse du taux de sodium dans le sang à cause d’une trop forte hydratation. Aider son organisme à lutter contre la chaleur passe aussi par l’alimentation, en privilégiant des produits frais et gorgés d’eau. Les mets trop gras ou les assiettes trop copieuses ont plutôt tendance à réchauffer le corps. À noter que l’alcool est un facteur de risque, à consommer plus que jamais avec modération.

En cas d’épisode de canicule, il ne faut pas hésiter, si on en a la possibilité, à fuir les grandes villes. Dans ces environnements où priment la densité démographique et architecturale, ainsi que les matériaux artificiels comme le béton et le bitume, se forment des « îlots de chaleurs urbains » aux températures bien plus élevées qu’en périphérie. Le manque de végétation, qui peut jouer habituellement un rôle de régulateur, n’aide en rien. La plateforme gratuite d’écoute et de conseils Canicule info service (0800 06 66 66) est mise en place par l’état durant les périodes de fortes chaleurs. Enfin, dès l’apparition de symptômes d’insolation, une consultation en urgence s’impose pour les plus fragiles. 

Santé
France24 - Monde

Enquête sur l'assaut du Capitole : Donald Trump "au centre" d'une "tentative de coup d’État"

Publié le : 10/06/2022 - 04:01Modifié le : 10/06/2022 - 07:27

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La commission parlementaire en charge de l'enquête sur l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, le 6 janvier 2021, a commencé à exposer ses conclusions jeudi soir. À l'aide de plusieurs témoignages et d'images inédites des violences de cette journée, les élus ont tenté de prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020.

L'assaut du Capitole a été la "culmination d'une tentative de coup d'État": un an et demi après cette journée qui a marqué l'Histoire, une commission d'enquête parlementaire a placé, jeudi 9 juin, Donald Trump au centre d'un "complot" visant à le maintenir au pouvoir.

Une foule déchaînée dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Parlement après "les encouragements" de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission dite du "6 janvier", en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden.

"Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'État", a affirmé Bennie Thompson. "Donald Trump était au centre de ce complot."

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus – sept démocrates et deux républicains – a entendu plus de 1 000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

"Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque", a soutenu Liz Cheney, rare élue républicaine ayant accepté de siéger dans cette commission.

Vidéos inédites

Pour appuyer ses conclusions, la commission du "6 janvier" a diffusé des images inédites des violences de cette froide journée d'hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020, qui avait vu perdre l'ex-magnat de l'immobilier.

Thread le @January6thCmte vient de montrer une longue vidéo choc et chrono de l'assaut du Capitole avec bcp d'images inédites, et 300 Proud Boys qui se positionnent plusieurs heures avant l'appel de Trump. La voici découpée en 5 tweets: #January6thCommitteeHearings pic.twitter.com/kiE1DrhtXo

June 10, 2022

Ces vidéos montrent des foules attaquant le siège du Congrès, appelant à "pendre" le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone. "Ce n'était en rien une visite touristique au Capitole", a lancé Bennie Thompson, en allusion à ceux qui, chez les Républicains, ont brandi cet argument.

Superposées à certaines de ces images, un montage de Donald Trump qualifiant ces manifestants de "pacifiques" et assurant qu'il y a "de l'amour dans l'air".

>> À voir : Procès en destitution : l'accusation dévoile une vidéo choc des violences au Capitole

La commission a aussi reçu le témoignage d'une policière, Caroline Edwards, premier membre des forces de l'ordre à avoir été blessé par les émeutiers, comparant les abords du Capitole à "une zone de guerre".

"Je glissais sur le sang des gens", "c'était un carnage, c'était le chaos", a témoigné la policière.

L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des "Proud Boys" pendant l'assaut, a confié avoir été choqué par la "colère" qu'il a vue parmi les membres du groupe.

Les images ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d'information en continu mais délaissées par les médias les plus conservateurs, nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique divisant les États-Unis.

Une "chasse aux sorcières", selon Trump

Un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes, en dépit de nombreuses preuves attestant le contraire.

Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait l'éloge de cette journée jeudi, assurant que l'assaut du Capitole était le "plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique sa grandeur".

À l'issue de l'audience de jeudi, celui qui qualifie cette enquête de "chasse aux sorcières" a accusé sur son réseau social Truth Social la commission parlementaire d'être biaisée et a réitéré ses allégations de fraude électorale.

Selon lui, la commission "refuse de présenter certains des très nombreux témoins et déclarations positifs".

La commission parlementaire juge son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'Histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles. "Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé", a alerté Bennie Thompson.

"Votre déshonneur restera"

L'enquête parlementaire fait donc face à un défi de taille, celui de présenter un récit et des preuves capables de capter l'attention du grand public et de le convaincre de l'importance de ses révélations.

>> À voir : Un an après l'assaut du Capitole, le ressentiment persiste chez les partisans de Trump

Mais la majorité des Républicains rejettent ses travaux. Le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, désigne cette commission comme "la plus politique et la moins légitime de l'histoire des États-Unis". Son parti a promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

L'élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l'ancien président pour avoir été une des rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement le critiquer, a lancé un message à ses collègues républicains : "Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera."

Avec AFP

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États-Unis : cinq membres des Proud Boys inculpés pour "sédition" dans l'assaut du Capitole

Assaut du Capitole : selon la commission parlementaire Donald Trump a violé la loi

Assaut du Capitole : une commission parlementaire présente ses premières conclusions

Le Figaro

Covid-19: assiste-t-on au début d’une nouvelle vague épidémique?

Vincent Bordenave

LA VÉRIFICATION - Avec l’émergence de nouveaux variants en France, le nombre de cas repart à la hausse. Mais peut-on vraiment parler de «vague» dès cet été? Le Covid est-il en passe de devenir un virus saisonnier?

LA QUESTION. Le passe vaccinal semble déjà un lointain souvenir, tout comme le masque qui depuis plus de deux semaines n’est même plus obligatoire dans les transports publics. L’été arrive et jamais la possibilité de ranger l’épidémie de Covid dans les archives de l’histoire n’avait paru aussi réaliste. Pour autant, le virus circule toujours dans le pays. On note même une légère reprise épidémique ces derniers jours, puisque plus de 22.000 cas sont détectés quotidiennement - valeurs lissées sur une semaine - alors que nous étions retombés à moins de 18.000 fin mai.

À lire aussiCovid-19: deux variants plus contagieux s’imposent

Alors que la situation épidémique s’emballe aussi dans plusieurs pays, comme le Portugal, certains épidémiologistes utilisent même de nouveau le mot de «vague». «Il semble que l’on reparte sur une nouvelle vague», affirmait par exemple le Pr Antoine Flahaut en début de semaine au micro de France Info. Qu’en est-il? Est-il pertinent de parler d’ores et déjà de «vague»? Le Covid-19 n’est-il pas en passe de devenir un virus saisonnier?

VÉRIFIONS.«Il faut sans doute y voir l’impact des sous-variants omicron BA.4 et BA.5, tout comme un recul des gestes barrières sur les derniers jours», analyse-t-on chez Santé publique France. Cependant, ces données sont bruitées par les nombreux jours fériés. «Quand on se concentre sur les indicateurs hospitaliers, la dynamique est toujours à la baisse , remarque Mircea Sofonea, épidémiologiste et maître de conférences à l’université de Montpellier. «Même si celle-ci ralentit ces derniers jours, il n’y a pas d’inquiétude particulière à court terme.» Moins d’une cinquantaine de personnes sont ainsi prises en charge chaque jour dans un service de soins critiques, quand ils étaient plus du double il y a trois semaines.

«Une phase de transition»

«Nous sommes dans une phase de transition, analyse Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique. On ne peut encore considérer que l’épidémie est derrière nous, car la possibilité de voir une vague liée aux nouveaux sous-variants à la rentrée ou même cet été reste très forte. Mais nous n’abordons plus ce risque de la même manière qu’il y a un an. Nous avons accumulé les injections et les infections ces derniers mois. Ce qui devrait nous protéger au moins contre une hausse des formes graves.»

À lire aussiCovid-19: les variants BA.4 et BA.5 progressent sans inquiéter outre mesure

Les sous-variants Omicron BA.4 et BA.5 ont provoqué une hausse du nombre de cas dans plusieurs pays ces dernières semaines, notamment en Afrique du Sud et au Portugal. Selon les données de criblage, ils prennent de plus en plus de place en France, et devraient devenir majoritaires prochainement. Élément rassurant, les hausses constatées ailleurs dans le monde n’ont pas été accompagnées par une vague hospitalière. «De plus, une partie des pays concernés par ces sous-variants n’ont pas été frappés par une vague BA.2, contrairement à nous, juge Vittoria Colizza, épidémiologiste à l’Inserm. On peut donc considérer que nous sommes un peu mieux armés.»

L’épidémie pourrait connaître un léger rebond, mais la plupart des spécialistes sont assez optimistes. «Avec une nuance de taille, note Mircea Sofonea. Dans de nombreux centres hospitaliers, le personnel des services d’urgence est à bout.» Une vague estivale, même bien moins forte que celle de l’an passé, pourrait donc avoir des conséquences plus importantes que prévu. «D’autant que les deux derniers étés ont été très chargés, et que les soignants espéraient enfin l’accalmie avant une rentrée plus compliquée», ajoute l’épidémiologiste montpelliérain.

Une nouvelle campagne de rappel

Les beaux jours devraient limiter la hausse des cas liés aux nouveaux variants, et il serait surprenant de subir une nouvelle vague incontrôlée. Mais une fois l’été terminé, le contexte redeviendra favorable au virus et les experts estiment que l’on devrait assister à une nouvelle augmentation des contaminations. «Nous avons du mal à nous projeter sur le long terme à cause de nombreuses interrogations sur l’immunité, précise Vittoria Colizza. On commence à avoir de bonnes estimations sur la durée de la protection, mais à chaque fois les différents variants brouillent les pistes. Une nouvelle campagne de rappel sera nécessaire avant l’automne. Nous travaillons actuellement sur des modèles pour savoir quel doit être le public visé et quel serait le meilleur timing.»

À lire aussiCovid-19: vers une nouvelle campagne de rappel vaccinal à la rentrée pour les plus de 65 ans

L’équipe de Mircea Sofonea a publié de son côté de premières projections selon plusieurs scénarios de vaccination. Selon ces travaux, une réduction du taux de transmission de 20% permettrait, quelle que soit la stratégie vaccinale, de diviser par deux le nombre annuel d’hospitalisations. «La vaccination seule n’empêchera, a priori, pas une surcharge de l’activité hospitalière à l’automne et hiver prochain, explique Mircea Sofonea. Mais cette réduction des contacts infectieux ne passe pas forcément par des restrictions. Tout ce qui concerne la qualité de l’air, par exemple en installant des capteurs de CO2, peut être très utile, tout comme agir sur les comportements.»

Comme la grippe?

Le Covid-19 semble bel et bien en voie de normalisation, et pourrait prochainement se comporter comme la grippe, mais son impact sur le système de soins demeure encore bien réel. «La mortalité et la morbidité du Covid restent supérieures à la grippe, note Arnaud Fontanet. Il faut donc garder un certain nombre de réflexes, comme le port du masque quand on est à risque de forme grave, ou quand on visite des personnes à risque. Tout comme il est encore nécessaire de maintenir le contact tracing. Celui-ci est petit à petit amené à disparaître, tout comme les autres restrictions que nous avons connues, mais il s’agit de ne pas brûler les étapes avant une rentrée qui recèle encore de nombreuses inconnues. Si aucun variant disruptif n’est pour le moment détecté, cela reste encore une possibilité.»

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Mal de dos: les anti-inflammatoires en question

DÉCRYPTAGE - Une étude soulève la question de leur responsabilité dans la chronicisation du mal de dos.

Covid-19: pourquoi il reste intéressant de vacciner les enfants

DÉCRYPTAGE - La vaccination contre le Covid-19 est recommandée pour les enfants de 5 à 11 ans à risque de formes graves. Mais pour les autres, la formulation est moins claire.

Covid-19: vers une nouvelle campagne de rappel vaccinal à la rentrée pour les plus de 65 ans

La campagne de rappel pour le vaccin anti-Covid concerne aussi les personnes immunodéprimées et les personnes souffrant d’une pathologie connue pour augmenter le risque de formes graves du coronavirus.

France24 - Monde

En direct : combats de rue et bombardements russes à Severodonetsk

Publié le : 10/06/2022 - 07:16Modifié le : 10/06/2022 - 09:42

FRANCE 24 Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats "résistaient" à l'avancée de l'armée russe à Severodonetsk, ville-clé du Donbass, tandis que la ville voisine de Lyssytchansk, reste sous contrôle ukrainien mais subit des bombardements "puissants", selon Kiev. Les Russes bombardent aussi la région voisine de Donetsk "sur tout le long de la ligne de front", avec notamment des attaques sur Sloviansk et Bakhmout. Suivez notre direct. 

  • 9 h 32 : "la situation évolue d'heure en heure", sur le front de l'est

Alors que Kiev déplore chaque jour "jusqu'à 100 soldats" tués et "500 blessés" dans les combats, la bataille de Severodonetsk fait rage entre forces russes et armée ukrainienne. "La situation évolue d'heure en heure", explique Pauline Godart, envoyée spéciale de France 24 à Kiev.

  • 5 h 01 : les soldats ukrainiens "résistent" à  Severodonetsk, selon Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats "résistaient" à Severodonetsk, où d'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes, ville stratégique dont dépend le contrôle de l'entière région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

"Severodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon", a déclaré le dirigeant ukrainien dans une allocution jeudi soir.

Le Palais des Glaces, un des symboles de la ville, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi sur Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk.

Prendre Severodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément

Le fil du 9 juin

Guerre en Ukraine : Kiev n'est "pas en danger", mais prête en cas d'attaque

LE FIL DU 8 JUIN

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

Le Figaro

«J'espère que ça n'arrivera plus jamais»: le trou sur la pelouse à Vienne pour Autriche-France fait jaser

Baptiste Desprez

Après le trou béant sur le terrain qui s'apprête à accueillir les Bleus, les Autrichiens n'ont pas caché leur agacement.

Envoyé spécial à Vienne

Le sujet qui fait jaser. Et causer depuis près de soixante-douze heures. La blessure d'un joueur ? Un mauvais résultat ? La météo à Vienne ? Rien de tout cela. L'apparition d'un trou béant dans la pelouse du stade Ernst-Happel de Vienne a fait polémique ces derniers jours, au point d'être évoqué avec insistance ce jeudi lors des traditionnelles conférences de presse d'avant-match. Mais que les Bleus de Didier Deschamps, qui n'étaient pas inquiets mercredi soir, se rassurent, l'UEFA a donné son accord pour le maintien de la rencontre, comptant pour la troisième journée de Ligue des Nations.

«C'était assez difficile à croire. On avait même l'impression d'un montage sur cette photo», s'amuse le capitaine de l'équipe de France, Hugo Lloris. Et d'ajouter, plus sérieusement : «A priori tout a été checké et vérifié par l'UEFA. Il y aura un peu d'appréhension mais l'entrainement de veille de match nous permettra de la tester et de choisir les bons crampons.» Didier Deschamps a aussi pris le parti de faire confiance aux instances. «L'UEFA a fait ce qu'il fallait pour faire intervenir les experts et maintenir le match demain (vendredi). Je n'ai pas encore vu la pelouse, on s'adaptera, mais si c'est validé, c'est qu'il n'y a pas de risque», affirme le sélectionneur de l'équipe de France.

Des Bleus circonspects ce jeudi à l'entraînement

Ses joueurs ont toutefois découvert ce fameux trou avec étonnement ce jeudi, lors de l'entraînement. On a par exemple vu Antoine Griezmann, Jonathan Clauss ou encore Matéo Guendouzi regarder l'endroit en question avec insistance. Idem pour Kylian Mbappé, toujours incertain pour cette rencontre de vendredi et qui s'est contenter de faire des tours de terrain ce jeudi, sous la pluie.

À lire aussiLigue des nations : Ambition des Bleus, polémique du trou, Griezmann dans le dur… Les mots de Deschamps avant Autriche-France

«J'espère que ça n'arrivera plus jamais», a soufflé le sélectionneur de l'Autriche, ex-coach de Manchester United cette saison, Ralf Rangnick jeudi devant les médias. De son côté, David Alaba, partenaire de Karim Benzema au Real Madrid et capitaine de la sélection autrichienne, estime avoir «un peu moins d'inquiétudes» après la validation de l'UEFA, suite notamment à une réunion qui s'est déroulée mercredi soir. «La pelouse a été analysée, et l'UEFA a donné son approbation donc nous avons un peu moins d'inquiétudes, voire aucune», a confié le défenseur autrichien.

Lors de l'entrainement de la sélection autrichienne à 16h, certains joueurs et membres du staff ont tout de même pris le temps d'inspecter cette partie du terrain, entre sourire et incrédulité. Signe que ce sujet fait aussi parler du côté des principaux intéressés.

Une polémique qui fait tache en Autriche

Pour rappel, l'apparition d'un trou béant d'au moins 30 centimètres de profondeur au milieu du terrain à la fin de la rencontre opposant l'Autriche au Danemark lundi soir en Ligue des Nations a contraint l'organisation à se pencher sérieusement sur ce sujet. Difficile d'en faire autrement au regard de l'état du gazon et face à une polémique grandissante avec des vidéos qui ont rapidement fait le tour des médias européens. Une séquence qui fait mauvais genre au moment de recevoir les champions du monde en titre...

«Le jour du match contre le Danemark, ça a été, je dirais que le terrain était en ordre. Il n'y avait pas de problème», a encore expliqué le Madrilène Alaba face à la presse. Le sélectionneur allemand de l'Autriche Ralf Rangnick est aussi revenu sur la polémique de lundi soir, une soirée également marquée par une gigantesque panne de courant ayant retardé le coup d'envoi d'une heure et demie.

Aucune nouvelle cavité identifiée

«Il s'est passé deux choses qui d'habitude ne se passent pas dans la même soirée. J'espère que ca ne se passera plus jamais dans les 30 prochaines années», a-t-il lancé. «Tous les éléments extérieurs sur le stade, on ne peut plus les influencer, donc on va se concentrer sur ce qu'on peut influencer», a-t-il repris.

Enceinte de la finale de l'Euro 2008, le stade Ernst-Happel sera à guichets fermés pour l'accueil de la France, avec jusqu'à 44.800 spectateurs attendus. En espérant cette fois-ci aucune fausse note.

(Avec AFP)

Foot : les joueurs anglais hués par 30.000 enfants hongrois pour s'être agenouillés avant un match

L'Angleterre, qui continue de mettre un genou à terre pour protester contre le racisme, ne digère pas les huées de jeunes supporters hongrois. Le gouvernement local a répondu.

Tops/Flops Croatie-France : le pari presque gagnant de Deschamps, des entrants pas dans le ton

Le match quasiment parfait des remplaçants habituels français, l'activité de Tchouaméni, mais également des jokers décevants côté Bleu : retrouvez les Tops et les Flops de ce match entre la Croatie et la France (1-1).

«Ce serait con de leur faire mal» : Lucas Hernandez raconte comment il défend sur Mbappé et Benzema à l'entraînement

Dans un entretien au Journal du Dimanche , Lucas Hernandez évoque l'intensité des séances d'entraînement…

New York Times - World

Summit Attendees Plan to Commit to Take in More Migrants

A joint declaration from the U.S. and Latin American countries is expected to be issued Friday to address surging migration rates that have affected the region.

Here’s what you need to know:

The U.S. and Latin American countries will commit to receive more migrants.

Biden and Bolsonaro of Brazil meet for the first time.

Biden calls for unity at the Summit of the Americas, but many countries want to see him deliver on promises.

Mexico, Central American leaders rejected repeated efforts by the U.S. to convince them to attend summit.

Crossings at the southwestern U.S. border have hit record levels.

Despite snubs, Harris works on rounding up investment for Latin America.

Los Angeles County, where the summit is being held, is home to the nation’s largest Latino community.

The U.S. is accelerating the expulsions of Haitian migrants.

The U.S. and Latin American countries will commit to receive more migrants.

LOS ANGELES — The United States and Latin American countries on Friday plan to issue a joint declaration at the Americas summit, committing nations across the region to receive migrants and provide avenues for them to secure humanitarian protection and earn a living, according to U.S. officials who publicly spoke of the plans Thursday.

The American public and politicians have for decades focused on the large influx of migrants crossing the southern border into the United States, but ever-growing numbers of migrants have been pouring into countries across the Western Hemisphere.

“What we are seeing now is categorically distinct; from the southern tip of Chile to Canada, countries are affected by migration,” Clayton Alderman, director for regional migration and protection with the National Security Council, said in an interview after a panel in Los Angeles held alongside the official summit. He added that “everyone is feeling this in a way we have not before.”

Mr. Alderman and others described the planned directive as the “Los Angeles Declaration on Migration and Protection,” and it is expected to include Spain and Canada, in addition to the Latin American countries.

Even though Mexican President Andrés Manuel López Obrador did not attend the summit, U.S. officials expressed confidence that Mexico — a key migrant transit country — would be a signatory.

It will contain four pillars: stabilization and assistance to countries hosting migrants; new legal pathways for foreign workers; a joint approach to border protection, including tackling smuggling networks; and a coordinated response to historic flows across the border.

Anne Knapke, a senior official with the U.S. Department of Agriculture, said that the declaration would expand labor programs to bring Central Americans to the United States as guest workers. Other countries, including Spain, are expected to make similar commitments.

About six million displaced Venezuelans have fled the economic and political turmoil of their home country in the last five years, to Colombia, Peru and Ecuador, among other countries. Central Americans facing gang violence and climate change have sought fresh starts in Mexico as well as the United States. Hundreds of thousands of Nicaraguans targeted by a crackdown on dissent have moved to Costa Rica, where about 10 percent of the population consists of refugees.

“It looks very different if you look at migration across the hemisphere rather than standing on the U.S.-Mexico border, which is what the United States has tried to do for the last 30 years,” said Dan Restrepo, a senior fellow at the Center for American Progress who served as adviser to President Barack Obama on Latin America.

“One of the important things at the Summit of the Americas this week is that it goes from looking at migration as something to control at the borders to something to manage throughout the hemisphere,” he said.

President Biden on Wednesday announced U.S. measures designed to help other nations. They include training medical professionals to improve health care in the Western Hemisphere, increasing food exports and attracting more private investment.

“These challenges affect all of us,” Mr. Biden said in his opening remarks. “All of our nations have a responsibility to step up and ease the pressure people are feeling today.”

Some 7,000 to 8,000 people each day are being encountered by U.S. Border Patrol agents after crossing the southern border into the United States. They include record numbers of Cubans, where economic hardship has caused food shortages. Haitians fleeing lawlessness and lack of opportunity in their home country have also been arriving by land and sea.

But other countries in Latin America have also been experiencing a new wave of migration, and seeking answers.

Colombia is offering protected status and work permits to nearly two million Venezuelans. Lucas Gomez, the presidential envoy on migration in Colombia, said that it is time to discuss policies designed to absorb migrants in host countries.

President Guillermo Lasso of Ecuador said at a summit migration event that there needs to be a “recognition of a reality” that people are on the move and that “inclusive policies” must be promoted to ensure they find safe haven and can thrive outside their homelands.

“As a poor country, we are opening our doors,” he said, referring to more than 500,000 Venezuelans living in Ecuador, a country of 18.1 million people.

Miriam Jordan

Biden and Bolsonaro of Brazil meet for the first time.

President Biden met for the first time on Thursday with President Jair Bolsonaro of Brazil, the leader of the second-largest country in the Western Hemisphere, in a face-to-face discussion that was one of the most anticipated of the ninth Summit of the Americas.

The two leaders were gracious to each other in a photo op before the closed-door session.

“Brazil is a wonderful place with magnificent people,” Mr. Biden said, noting that he had been lucky to visit the “magnificent country” three times in the past. He praised Brazil for making real sacrifices in an effort to protect the Amazon rainforest.

“I think the rest of the world should be able to help you preserve as much as you can,” Mr. Biden told Mr. Bolsonaro.

The meeting had the potential to be one of the most tense of the week.

Mr. Bolsonaro is a close ally of former President Donald J. Trump and a supporter of many of the policies that Mr. Biden has tried to combat. He has opened the Amazon to more logging and mining, made it easier to buy guns in Brazil, denigrated the idea of transgender rights and moved Brazil closer to President Vladimir V. Putin of Russia.

But what is most concerning to U.S. officials is Mr. Bolsonaro’s efforts to question the reliability of Brazil’s voting systems ahead of October’s presidential election, a contest in which polls show him trailing. Mr. Bolsonaro has even questioned the legitimacy of Mr. Biden’s electoral victory, mimicking Mr. Trump’s rhetoric, including as recently as this week.

“I will not discuss the sovereignty of another country. But Trump was doing really well,” he said in a local media interview on Tuesday when asked about allegations of voter fraud in the 2020 U.S. elections, which have been repeatedly debunked. “We don’t want that to happen in Brazil.”

Jake Sullivan, Mr. Biden’s national security adviser, told reporters ahead of the meeting between the two leaders that no topic was off limits. “I do anticipate that the president will discuss open, free, fair and transparent democratic elections,” he said.

Sitting next to Mr. Biden on Thursday and speaking in Portuguese, Mr. Bolsonaro addressed the concerns about his country’s democratic traditions.

“I came to office through democracy, and I’m quite certain when I leave office it will also be through democratic means,” he said, according to an unofficial translation of his comments.

Several members of Congress had publicly urged Mr. Biden to press Mr. Bolsonaro to increase efforts to find Dom Phillips, a British journalist, and Bruno Pereira, a Brazilian Indigenous expert, who went missing in the Amazon on Sunday after facing threats from illegal fishermen. The Brazilian government’s response has been widely criticized as slow and ineffective.

On Thursday, editors of many of the world’s largest news organizations, including The New York Times, sent a letter to Mr. Bolsonaro, asking him to “urgently step up and fully resource the effort to locate Dom and Bruno.”

Jack Nicas and Michael D. Shear

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Biden calls for unity at the Summit of the Americas, but many countries want to see him deliver on promises.

LOS ANGELES — President Biden’s promise on Thursday of leadership in confronting economic despair and mass migration in Latin America was met with skepticism from the leaders of countries in the region who said the United States was doing too little to meet the moment.

In a speech to open the working sessions of the ninth Summit of the Americas, Mr. Biden urged the leaders in attendance to join together behind concrete commitments and said his administration was ready “to demonstrate our enduring investment in our shared future.”

Mr. Biden said he would announce on Friday “specific concrete actions to secure our borders and resolve the shared challenges.”

“There is no reason why the Western Hemisphere can’t be the most forward-looking, most democratic, most prosperous, most peaceful, secure region in the world,” the president told the gathering.

But what Mr. Biden called “strong and constructive diplomacy” was viewed with less optimism by some of his counterparts from other countries. Several representatives of Latin American nations said that they appreciated the president’s ambitions but feared they fell short of the grim reality in the region.

Leaders from Colombia and Ecuador, who have recently announced separate programs to provide temporary legal status to up to three million Venezuelan migrants, said that they needed more American investment and better trade terms to help their economies absorb the newcomers.

Mr. Biden spoke after welcoming leaders from Latin America to the three-day regional summit, pressing ahead with the gathering despite being snubbed by the heads of Mexico, Honduras, Guatemala and El Salvador.

Mr. Biden had hoped to assemble the leaders of the hemisphere as a show of American strength in confronting corruption, poverty, health concerns, climate change and migration. Instead, his refusal to invite leaders from Cuba, Venezuela and Nicaragua prompted a boycott by several key nations.

Prime Minister Johnny Briceño of Belize chastised Mr. Biden in a speech on Thursday afternoon, calling it “inexcusable” that the United States had blocked Cuba and Venezuela from attending the summit.

“At this most critical juncture, when the future of our hemisphere is at stake, we stand divided,” he said. “And that is why the Summit of the Americas should have been inclusive.”

As the meeting convened on Thursday with those who agreed to attend, the diplomatic failure loomed large, raising questions about the role of the United States in helping a region wracked by political instability, natural disasters and the aftermath of the pandemic.

“To state the obvious, our region is large and diverse,” Mr. Biden told the leaders on Wednesday evening. “We don’t always agree on everything, but because we’re democracies, we work through our disagreements with mutual respect and dialogue.”

President Donald J. Trump deepened the mistrust in Latin America during his four years in office. Mr. Biden was elected in part on the promise of a new kind of leadership toward the countries and the people of Latin America. But while his words are vastly different than those of Mr. Trump, he has struggled to make good on his immigration and border agenda.

Some of Mr. Trump’s most high-profile efforts to block migrants from entering the United States remain in place. Mr. Biden’s administration is still turning people away at the border using the Title 42 health regulations that his predecessor put in place during the pandemic. And despite trying to end it, Mr. Biden continues to implement a policy that forces some asylum applicants to wait in unsafe camps in Mexico.

The complete overhaul of the nation’s immigration laws, which Mr. Biden promised, remains stuck in Congress, with no prospect of progress.

Michael D. Shear

Biden and Trudeau meet to emphasize the importance of strengthening democracy in the Americas.

LOS ANGELES — Most of the talk at the Summit of the Americas has been about confronting the issues of economic distress and migration in Latin America. But President Biden took a few minutes on Thursday to sit down with the leader of the northernmost country in the Americas: Canada.

“We have no better friend in the whole world,” Mr. Biden told Prime Minister Justin Trudeau before a closed-door discussion on the sidelines of the summit. “And you’re a good personal friend as well.”

The president has said he is hosting the summit in Los Angeles to underscore the commitment by the United States and other countries to embrace democracy in the region, reject corruption and pursue economic prosperity.

Before starting the meeting with Mr. Trudeau, Mr. Biden called the region “the most democratic hemisphere in the world,” and said there is “no reason why it can’t become more democratic and prosperous.”

White House officials said the two leaders discussed the development of critical minerals in both countries and agreed to work together on making supply chains more robust even as they partner on confronting climate change. Officials said Mr. Biden also discussed with Mr. Trudeau the ongoing war in Ukraine, and said the two men reiterated their commitment to holding Russia accountable for the invasion.

In brief remarks to reporters, Mr. Trudeau echoed Mr. Biden’s remarks about democracy. Speaking occasionally in French, he said both countries are trying to “make the case that democracy is not just fairer, but it’s also better for citizens for putting food on the table and putting futures in front of them.”

Michael D. Shear

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Mexico, Central American leaders rejected repeated efforts by the U.S. to convince them to attend summit.

LOS ANGELES — In the lead up to the Summit of the Americas, the Biden administration scrambled to avoid the embarrassment of a boycott by key leaders — only to find its overtures rejected.

American officials spent weeks negotiating with the Mexican government, trying to find a way to entice President Andrés Manuel López Obrador to the meeting in Los Angeles. Vice President Kamala Harris called the leader of Honduras to persuade her to come. Top aides were dispatched to try to convince the leaders of El Salvador and Guatemala.

Nothing worked. The heads of state in all four countries have refused to attend the meeting, a blow to Mr. Biden at a moment when he sought to project unity and common purpose across the Western Hemisphere.

The Salvadoran president, Nayib Bukele, would not even get on the phone with Secretary of State Antony J. Blinken, according to four people familiar with the outreach who were not authorized to speak publicly.

The absences have cast doubt on the relevance of a summit that was meant to demonstrate cooperation among neighbors, but has instead loudly broadcast rifts in a region that is increasingly willing to defy American leadership.

“It shows the deep divisions in the continent,” said Martha Bárcena, the former Mexican ambassador to the United States. The leaders who decided against attending, Ms. Bárcena said, are “challenging U.S. influence, because U.S. influence has been diminishing in the continent.”

The Biden administration has said that much can be achieved without presidents at the table, as foreign ministers sent in their stead are just as capable of signing agreements.

“The U.S. remains the most powerful force in driving hemispheric actions to address core challenges facing the people of the Americas,” Karine Jean-Pierre, the White House press secretary, said on Monday.

Still, while the region’s no-shows are boycotting for different reasons, they all seem to be airing their displeasure with the way the administration wields power.

Mr. López Obrador has telegraphed for weeks that he would not attend unless the administration invited Cuba, Venezuela and Nicaragua. The leftist Honduran president, Xiomara Castro, joined his bandwagon and said she, too, would bow out unless the meeting included those countries.

Leaving them out of the summit, Mr. López Obrador said, “means continuing with the politics of old, of interventionism, of a lack of respect for the nations and their people.”

The leaders of Guatemala and El Salvador appeared more concerned about their own rapport with the United States than the guest list.

Upon taking office, the Biden administration went on the offensive on corruption in both countries, sanctioning high-ranking officials and calling out perceived efforts to weaken democratic institutions by the two Central American governments.

Guatemala’s president, Alejandro Giammattei, said he wasn’t going to the summit a day after Mr. Blinken said that his government’s choice of attorney general was involved in “significant corruption.”

“I sent word that I’m not going,” Mr. Giammattei said, adding: “As long as I am president, this country will be respected and its sovereignty will be respected.”

Mr. Bukele has not made his reasoning public, but people familiar with the Salvadoran president’s thinking say he didn’t see the point of handshakes and photo-ops when the dialogue between the two countries was so fundamentally broken.

Natalie Kitroeff

Protesters take on climate change, immigration at summit in L.A.

A group protested Wednesday in front of the L.A. Convention Center, where leaders are gathered for the ninth Summit of the Americas.

At one point, a woman ran toward a motorcade on its way to the convention center, prompting a police officer to wrestle her to the ground. A young girl held up signs that read, “Cuba, Venezuela, Nicaragua are here!” The sign was a reference to the three nations that were not invited to the summit.

Climate change was also a topic of protests, with banners decrying the use of fossil fuels. And during President Biden’s evening speech Wednesday night to kick off the summit, a woman in the audience began heckling him and was taken away.

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Crossings at the southwestern U.S. border have hit record levels.

WASHINGTON — Since President Biden took office, migration at the southwestern border of the United States has spiked to record levels, with more than 2.7 million encounters through the end of April.

In the 2021 fiscal year, there were 1.7 million encounters, and in the first six months of the 2022 fiscal year, there have been nearly 1.3 million. Previously, 1986 and 2000 broke records with more than 1.6 million crossings both years.

In recent months, about 84 percent of the people who have been crossing the southwestern border without documentation come from countries that were either not invited to the Summit of the Americas: Cuba, Nicaragua and Venezuela; or those that did not send heads of state in protest to Mr. Biden’s exclusive invite list: El Salvador, Guatemala, Honduras and Mexico. Those four countries opted to send their foreign ministers to the summit instead.

The absences have raised questions about whether there can be productive conversations about the spike in migration at the southwestern border.

That border of the United States has been largely closed to asylum seekers since the beginning of the pandemic because of a public health rule put in place to prevent the spread of the coronavirus. But people have been coming anyway, prompted by hardship at home and Mr. Biden’s pledge for a more welcoming America during the 2020 campaign.

While people from Central American countries have continued to come to the United States to seek asylum, recently there have been more migrants from Brazil, Colombia, Cuba, Haiti, Nicaragua, Peru and Venezuela crossing the southwestern border in search of refuge. People have also come to the United States after arriving in Mexico from Romania, Russia, Turkey, Ukraine and countries in Africa.

Thousands of migrants, including many Haitians, are waiting in Mexican border towns, hoping that U.S. immigration policy will change and they will be able to safely cross into the country.

Even as the Biden administration has publicly said that the southwestern border is closed and has warned migrants not to make the dangerous trek north, it has allowed more than 700,000 people into the country to face removal proceedings. Some were humanitarian exceptions to the public health rule, while others were let in because the United States did not have enough detention space to hold them or they could not be sent back on expulsion flights to certain countries, including Cuba and Nicaragua, because of a lack of diplomatic relations.

The Summit of the Americas is the latest platform where the United States will make a case for a regional approach to migration that includes other countries hosting more refugees fleeing poverty, systemic violence and humanitarian crises and taking steps to secure borders so that it is harder for migrants to reach Mexico’s northern border.

Already, Colombia has offered temporary status to Venezuelans. And the Biden administration leaned on Mexico last year to start requiring visas from Venezuelans in an effort to slow their migration toward the United States.

Eileen Sullivan

Despite snubs, Harris works on rounding up investment for Latin America.

LOS ANGELES — Vice President Kamala Harris, assigned by President Biden to work with Latin American leaders to confront the root causes of migration, engaged in a flurry of activity before the start of the summit.

On Tuesday morning, Ms. Harris unveiled the central piece of her effort: a commitment of nearly $2 billion from a variety of companies that have pledged to invest in Latin America in the coming years, bringing jobs and the promise of economic prosperity.

History is not kind to such efforts in the region. Previous pledges of economic revitalization have failed to do much to counter the poverty and corruption that plague many of the countries in Central and South America.

But Ms. Harris has said she believes the pledges by the companies — including Gap, Visa and several others — will provide opportunities for migrants and make it less likely that they will seek to cross into the United States illegally.

“Governments alone cannot address this issue,” Ms. Harris said on Wednesday at a gathering of chief executives at the InterContinental hotel in Los Angeles. “We must partner with the private sector if we are to have lasting impact and if we are to maximize our capacity.”

“To attract meaningful investment,” she added, “part of our agenda and strategy must include a priority that is to combat corruption, promote the rule of law, reduce violence and empower women.”

On Thursday, Ms. Harris announced a new partnership to address the climate crisis with Caribbean nations. A news release from the White House said that the partnership, to be known as PACC 2030, “establishes a framework to elevate U.S. cooperation with Caribbean countries to support climate adaptation and strengthen energy security, while building the resilience of critical infrastructure and local economies to the climate crisis.”

The White House called the effort a “comprehensive, adaptive and goal-oriented approach” to working with Caribbean nations to confront climate challenges.

For Ms. Harris, the stakes for the summit are high. She was widely criticized for her initial handling of migration issues during the first few months of the administration, when a surge of families and unaccompanied children crossed into the United States, overwhelming Border Patrol stations.

The vice president and her team have repeatedly insisted that Mr. Biden did not ask her to handle the situation at the U.S.-Mexico border because that is the job of officials who run the Department of Homeland Security. Instead, she has said she is working to develop relationships with Latin American leaders who can address the long-term problems that cause migrants to flee their own countries.

That is why the boycott of the summit by President Andrés Manuel López Obrador of Mexico and several Central American leaders is so striking, coming after Ms. Harris made trips to the region and highlighted her relationships with the top officials in those countries.

Michael D. Shear

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Amid an autocratic slide in Latin America, observers ponder future summits.

LOS ANGELES — When the first Summit of the Americas kicked off in 1994 after the fall of the Soviet Union, Latin America was united in common cause: Democracy was the future.

The divisions among the United States and Latin American nations during this week’s summit could not be more stark, with several of Washington’s key allies openly challenging its leadership and even boycotting the event amid an autocratic slide across the region. Many countries in the region are turning to China as an ally in trade and politics, as a way to attract investments without the preconditions on human rights and democracy that Washington usually demands.

During the first summit in Miami, several Latin American countries were at the forefront on insisting nations commit to democracy, a product of the dictatorships they had fought at home. But that enthusiasm has waned, leaving the region more divided than ever and searching for common ground other than geographic proximity.

The shifting regional landscape has left many wondering about the summit’s worth.

Eric Farnsworth, a former official in the Clinton administration who helped organize the first summit in Miami, said it needed to change from an event held every three years to an “as-needed or as-desirable” basis.

“Our mistake coming out of the first summit in Miami was assuming that countries would remain democratic and increasingly seek to pursue a common agenda,” said Mr. Farnsworth, now the vice president at the Council of the Americas, an organization promoting free trade. “Just because they happen to reside in the Western Hemisphere is no longer enough. Attendance should be based on democratic values and mutual interest.”

Mr. Farnsworth added that Washington’s own democratic backslide under the Trump administration, including a leaked audio call after his 2020 election loss in which the former president pressured election officials in Georgia to “find” him votes, has “tarnished the U.S. brand.”

The summit has been marred by the absence of several heads of state, including Mexico and Honduras, over demands that the autocratic governments of Cuba, Nicaragua and Venezuela be invited. The Biden administration wavered on who would be invited only to resolutely snub the three countries just days before the summit and failed to issue an agenda early, leaving participants confused about the event’s objective. Past summits have had clear themes.

Jorge Castañeda, Mexico’s former foreign minister, said that the Biden administration should have pivoted as the divisions mounted and either postponed or turned the event into a debate, forcing countries to lay out their political positions and defend them.

“This is more like the funeral of the Americas,” Mr. Castañeda said jokingly, adding of the Biden administration: “They missed an opportunity though. They could have forced countries to come out and explain: Do they support democracy and human rights? If not, why?”

Maria Abi-Habib

Los Angeles County, where the summit is being held, is home to the nation’s largest Latino community.

LOS ANGELES — The nation’s second largest city has transformed into a major geopolitical stage this week as President Biden and other world leaders convene for the ninth Summit of the Americas.

The summit takes place roughly every three years and brings together representatives from countries in the Western Hemisphere to tackle issues such as immigration, trade and poverty.

The United States has not hosted the event since the first one in 1994, which President Bill Clinton oversaw in Miami. The most recent summit occurred in Lima, Peru, in 2018.

Los Angeles has “deep and robust ties throughout our hemisphere,” according to the Biden administration, and its population speaks more than 224 languages, hails from 140 countries and “shows our hemisphere and the world the best of American society,” the administration said.

Los Angeles County, which has nearly 10 million residents, is home to the largest Latino community in the nation.

Speaking on Wednesday evening at the summit’s opening ceremony, Gov. Gavin Newsom of California told the audience that 27 percent of Californians were foreign-born and that half of the state’s children had at least one parent who was foreign-born.

“You are in one of the most diverse cities — L.A. — in the most diverse region in the most diverse state — California — in the world’s most diverse democracy,” he said. “I couldn’t imagine a better place for all of you to be.”

California is also a major player in policy related to climate change, immigration and Covid-19, topics that leaders are expected to discuss this week. The official theme of this year’s summit, which will largely be held at the Los Angeles Convention Center, is “Building a Sustainable, Resilient and Equitable Future.”

“California is a place where ambitions and dreams become reality, and so we all gather in L.A. this week for the Summit of the Americas with big ambitions,” Vice President Kamala Harris said at the opening ceremony, after calling herself “a proud daughter of California.”

Soumya Karlamangla

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South American countries ask for more migration aid, as Biden seeks a regional response.

LOS ANGELES — The United States is trying to marshal a regional response to migration at the Summit of the Americas in Los Angeles this week to help stem the nearly unprecedented influx of people to its southern border.

But the countries most affected by the Venezuelan refugees crisis have said the United States needs to provide far more economic assistance if it wants to prevent South Americans from heading to the United States.

Leaders of Colombia and Ecuador, who have recently announced separate programs to provide temporary legal status to up to three million Venezuelan migrants, said at the summit that they need more American investment and better trade terms to help their economies absorb the newcomers after the pandemic.

“The United States is worried about migration, but we hope that this migration can be stopped through investment that generates employment in each country,” the Colombian vice president and foreign minister, Marta Lucía Ramírez, told The New York Times in Los Angeles on Wednesday.

She said the United States must use its leadership at development banks such as the Inter-American Development Bank and the World Bank to provide more loans to Colombian businesses.

President Iván Duque of Colombia said separately on Tuesday that less than 30 percent of the money that the international community pledged last year to help his government integrate Venezuelan migrants has been delivered.

“We need to match pledges with disbursements,” he said.

Similarly, Ecuador’s president, Guillermo Lasso, said in a speech in Los Angeles on Tuesday that his country needs a free-trade agreement with the United States to help his government create jobs for the nearly 600,000 Venezuelan migrants in the country.

These requests for trade and multibillion dollar investment are unlikely to bear fruit, said Benjamin Gedan, the head of the Latin America program at the Wilson Center, a Washington research group.

The Biden administration has avoided any discussion of trade deals in Los Angeles for fear of provoking political backlash ahead of midterms. And the Inter-American Development Bank, the largest lender in the region, is not expected to announce any major new migration-related financing at the summit, reflecting, in part, the Biden administration’s tense relations with the Trump-appointed president of the bank, Mauricio Claver-Carone.

“Biden is right about the scale of this crisis, but U.S. support doesn’t match the challenge,” Mr. Gedan said.

Anatoly Kurmanaev

The U.S. is accelerating the expulsions of Haitian migrants.

WASHINGTON — The Biden administration expelled nearly 4,000 Haitians on 36 deportation flights in May — a significant increase over the previous three months — after renegotiating agreements with the island nation, which has been crippled by gang violence and an expanding humanitarian crisis.

Over the past year, a growing number of Haitians have been making the journey through the jungles of South America to dangerous stretches of northern Mexico, then crossing into the United States. Recently, many have also been trying to reach Florida by boat. They have been part of a record wave of migration at the border with Mexico.

While the number of Haitians crossing into the United States has increased recently, it is far from the biggest migration challenge facing the country. It just happens to be one of the easiest for the administration to manage.

An emergency public health rule has allowed border officials to quickly expel migrants during the coronavirus pandemic, but the Biden administration is limited in terms of where it can send flights. For the most part, Mexico will accept migrants turned back from the United States only if they are from El Salvador, Guatemala, Honduras, Mexico and, in limited cases, Cuba and Nicaragua.

Others must be flown back to their countries, but U.S. border officials have to allow most Cubans, Nicaraguans and Venezuelans — who make up a significant portion of those recently crossing the border — to stay and eventually face removal proceedings. A lack of diplomatic relations with those countries prevents the United States from sending flights there.

Eileen Sullivan

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Summit participants will dine at the Getty Villa in Pacific Palisades.

LOS ANGELES — President Biden may not have gotten the guest list he wanted. But Latin American leaders who showed up for the president’s summit are reportedly going to be treated to a swanky dinner Thursday night, L.A.-style.

Mr. Biden is scheduled to host the leaders at the scenic Getty Villa, one of the museums established by oil tycoon J. Paul Getty at the eastern end of the Malibu coast, in the Pacific Palisades neighborhood.

Reportedly inspired by Villa of the Papyri at Herculaneum in Italy, the museum sits in the hills above Los Angeles, providing spectacular views. The 48,000-square-foot building is arranged around an open-air courtyard and was renovated in 2006.

The White House did not provide details about the location — or the dinner menu. The official schedule for the president said only that: “the president and the first lady will welcome heads of state and government and their spouses for a dinner as part of the Ninth Summit of the Americas.”

Glamorous dinners are traditionally a part of the choreography of global summits. As president, Barack Obama was served ice cream in the image of Mt. Fuji at a gala dinner in Japan and spiced, seared ahi tuna with wasabi cream in Malaysia.

Michael D. Shear

L'Humanité

Savoir négocier son salaire lors de l’entretien d’embauche

Actu

Pour les candidats, aborder la question de la rémunération durant cette étape clé s’avère souvent délicat. Comment en effet vendre ses compétences au prix fort sans apparaître comme uniquement intéressé par le gain ? Nos conseils pour s’y préparer au mieux.

Mélanie Mermoz

Avec l’inflation en plein boom, le salaire est plus que jamais une préoccupation essentielle des candidats. Encore aujourd’hui, trop d’entreprises ne précisent pas le salaire dans les offres d’emploi, particulièrement pour des postes de cadre, mais se contentent des classiques « salaire à définir » ou « selon expérience ». Pour les candidats, c’est alors le casse-tête. À quel moment faut-il aborder la question de la rémunération ? Trop tôt, ce serait risquer d’apparaître comme uniquement motivé par l’aspect financier et non par le contenu du travail. Ne pas le faire, c’est peut-être vendre ses compétences au rabais. La situation idéale est que ce soit le recruteur qui aborde le sujet à la fin de l’entretien. La formulation la plus fréquente est : « Quelles sont vos prétentions ? » « C’est plus intéressant pour le candidat que : “Quelle est votre rémunération actuelle ?”, car le changement d’entreprise est souvent l’occasion d’augmenter son salaire », souligne Alexandre Martins, consultant développement professionnel à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

Mieux vaut avoir anticipé la question en vous renseignant sur les rémunérations proposées dans le secteur pour un poste équivalent, salaire brut annuel mais aussi éventuels avantages en nature, part variable… Attention, mesdames, à ne pas vous sous-évaluer. « Les comparateurs salariaux sont alors un outil intéressant, notamment, bien sûr, celui de l’Apec. Le site glassdoor.fr est une autre ressource, il recense les avis de salariés et d’ex-salariés sur les entreprises et ceux-ci sont invités à préciser leur rémunération », ajoute-t-il. Mieux vaut alors ne pas donner un chiffre, mais plutôt une fourchette : en bas, votre minimum acceptable, en haut votre salaire annuel idéal, l’écart est souvent de 5 000 euros.

Retour à l’employeur

Autre stratégie, n’hésitez pas à renvoyer la question à votre recruteur. En cas de bonne surprise, si les chiffres énoncés sont plus hauts que ce que vous pensiez, cela vous évite de partir sur une base plus basse que ce que vous auriez pu obtenir. « Cette stratégie, inspirée des méthodes commerciales, est plutôt efficace, mais tous les candidats et toutes les candidates ne se sentent pas capables de l’utiliser », observe Alexandre Martins. Mieux vaut alors s’y préparer et, pourquoi pas, la répéter avec un proche.

Il arrive qu’à l’issue du premier entretien, la question de la rémunération n’ait pas été abordée. Deux possibilités s’offrent alors au candidat. Il peut se dire que cela sera abordé lors du second entretien. Le premier est parfois réalisé par un opérationnel pour évaluer les compétences, et la question est renvoyée au second, où les RH seront présents. Le candidat peut aussi l’aborder même si le terrain est un peu glissant. Attention toutefois à la manière de le faire. « Mieux vaut privilégier une formulation du type “nous n’avons pas parlé de rémunération, c’est peut-être volontaire...” », propose Alexis Martins. Une manière de respecter la convention un peu hypocrite qui voudrait qu’on ne travaille pas pour de l’argent.

droit du travail
Le Figaro

Un ballet de festivals pour l'été

Ariane BavelierThierry HillériteauNathalie SimonFrançoise DargentAnthony PalouOlivier Nuc

LA SÉLECTION DU FIGARO - De Sarlat à Vaison-la-Romaine en passant par Valloire ou Marvao, Le Figaro vous propose une sélection de rendez-vous conviviaux aux affiches alléchantes. Laissez-vous tenter.

Ciné et musique à La Baule et à Rochefort

La France, pays des fromages et des festivals de cinéma. Pour sa 8e édition, le Festival de cinéma et de musique de film, à La Baule, invite Alexandre Desplat, le plus hollywoodien des compositeurs français (Audiard, Malick, Anderson, Fincher, del Toro). Alexandre Astier, lui, présidera le jury des films en compétition.

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Les cinéphiles mélomanes trouveront une mise en bouche idéale à Rochefort où se déroule la seconde édition du festival Sœurs jumelles. Un clin d'œil aux héroïnes de Jacques Demy et un coup de projecteur sur la relation entre la musique et l'image à travers des projections et des spectacles. La cérémonie d'ouverture rend hommage à Agnès Varda avec Rosemary Standley, Marie Oppert, Anne Gravoin et Jeanne Cherhal. Le groupe IAM, Arnaud Rebotini, Stephan Eicher ou Alex Beaupain pour Le Cinéma de Serge Gainsbourg feront vibrer les murs de la Corderie royale.

Sœurs jumelles , à Rochefort, du 22 au 25 juin.

Festival de cinéma et de musique de film, à La Baule , du 29 juin au 3 juillet.

Valloire : le baroque au sommet

Pour les festivaliers, musique classique au sommet rime souvent avec Académie-Festival des Arcs, Rencontres musicales d'Évian ou Verbier Festival… Mais nos montagnes regorgent de pépites estivales méconnues, qui valent le détour pour peu que l'on ose le hors-piste. C'est le cas de Valloire baroque. Créée en 2010 par deux passionnés de musiques anciennes, l'ingénieur électronicien Dominique Longchamp et le contre-ténor Gaël de Kerret (qui en assure la direction artistique), la manifestation tient grâce à leur enthousiasme. Mais aussi à la cinquantaine de bénévoles qui se donnent corps et âme chaque été pour faire venir dans cette station proche du col du Galibier le gratin de la musique baroque. Aidés, il est vrai, par le cadre enchanteur de ses montagnes et de son église baroque, dont le retable et la voûte en gypserie sont à tomber.

Chaque année, la thématique est différente. Cet été, le festival plonge dans la Florence de la Renaissance et du tout premier baroque, l'occasion de flirter avec le proto-opéra et de faire revivre la célèbre Camerata de Baldi avec des ensembles incontournables, tels Pulcinella, le Poème harmonique ou La Fenice.

Du 23 au 29 juillet. festivalvalloirebaroque.com

Sarlat : 70 ans de théâtre

« Ce rendez-vous est le plus ancien après celui d'Avignon », rappelle Jean-Paul Tribout, le directeur artistique du Festival des jeux du théâtre de Sarlat (Dordogne) depuis 1996. La 70e édition mêle répertoire et contemporain, reprises et créations variées, interprétées par des comédiens connus ou pas. Les spectacles sont donnés dans la cité médiévale, en plein air. La manifestation a été créée par le regretté Jacques Boissarie, qui rêvait de théâtre en se promenant dans les rues de Sarlat. Cet amoureux des planches et du patrimoine souhaitait faire revivre les vieilles pierres en se servant des lieux comme décor.

La programmation est éclectique. Un texte contemporain, La Honte, de François Hien, soutenu par l'Adami et mis en scène par Jean-Christophe Blondel, ouvrira ce rendez-vous anniversaire le 18 juillet. Certains spectacles sont passés par Paris ou Avignon. Les festivaliers pourront ainsi découvrir Amour amère, de Neil Labute, Camus-Casarès, de Teresa Ovidio, ou Un soir chez Renoir, de Cliff Paillé.

Du 18 juillet au 3 août, festival@festival-theatre-sarlat.com

Pauillac : cinéma, littérature et vin

La 7e édition des Vendanges du septième art, à Pauillac au cœur des vignobles de la Gironde, marie cinéma et littérature entre deux dégustations de crus médocains. Les amateurs découvriront une vingtaine de films en avant-première, dont La Dégustation en ouverture, le film qu'Ivan Calbérac a adapté de sa propre pièce (sortie le 31 août). Ainsi que des projections en plein air et des rencontres littéraires proposées sous le titre « Quais des Plumes ».

À lire aussiNotre critique de Notre-Dame brûle: Jean-Jacques Annaud joue avec le feu

Le maire de Pauillac, Florent Fatin, qui fut un temps le plus jeune élu de France attend des personnalités diverses. Cette année, l'humoriste Franck Dubosc est l'invité d'honneur. De son côté, le réalisateur Jean-Jacques Annaud présentera le carnet de bord de son long-métrage Notre-Dame brûle. Isabelle Carré parlera de son dernier livre, Le Jeu des si (Grasset). Seront aussi présents Bernard Campan, Mounir Amamra ou le guitariste Thibault Cauvin. Anne Parillaud présidera le jury de la Compétition internationale et Damien Jouillerot celui du Jeune public. Échaudée par le Covid, Jocelyne Aymé, la déléguée générale du festival, espère que les jurés viendront en personne remettre les prix.

Du 12 au 17 juillet. www.vendangesdu7emeart.fr

Musiques urbaines pour nuits secrètes

Vingt ans déjà pour Les Nuits secrètes, à Aulnoye-Aymeries, à une heure de Lille, qui est désormais le deuxième événement culturel le plus important de la saison d'été dans la région des Hauts-de-France. Et un succès jamais démenti d'édition en édition, chaque dernier week-end du mois de juillet. Trois jours, autant de nuits, un site de 7 hectares, 4 scènes afin d'accueillir une programmation qui fait la part belle aux musiques urbaines. Avec, en têtes d'affiche, PNL, Damso et Orelsan, grandes stars d'un genre qui attire massivement la jeunesse. Mais aussi Juliette Armanet, Izïa, Dropkick Murphys et bien d'autres.

Avec, en point d'orgue, la signature de la manifestation, les parcours secrets. Une invitation à la découverte et à la surprise orchestrée par une équipe qui mise sur la curiosité sans faille d'un public à la recherche de sensations nouvelles. En embarquant dans un bus, les spectateurs sont acheminés dans des lieux insolites du territoire de la Sambre-Avesnois, spécialement aménagés pour l'occasion (église, champs, grange, château, etc.).

Du 22 au 24 juillet. lesnuitssecretes.com

La Vézère, du classique comme à la maison

En 1981, Valéry Giscard d'Estaing est battu par François Mitterrand. Cette même année, sa sœur, Isabelle de Lasteyrie du Saillant, se lance avec son mari dans une aventure qui va devenir l'une des manifestations les plus attachantes du classique : le Festival de la Vézère. Qui a démarré dans une grange, sur le domaine du Saillant, propriété du couple. Organisé avec des amis musiciens, dont Roland Pidoux, le festival accueille dès la fin des années 1980 des pianistes et chanteurs majeurs de la scène internationale (Aldo Ciccolini, Barbara Hendricks, Teresa Berganza), mais aussi de l'orchestre et de l'opéra. Et sort du Saillant pour se déployer en Corrèze.

La disparition de la « dame du Saillant », en décembre 2021, n'a pas empêché la manifestation de conserver son air de famille. Sa fille, Diane, en a repris le flambeau. La liste des talents cette année donne le tournis : Manon Galy, Marie Perbost, les pianistes Christian Zacharias et Benjamin Grosvenor. Et des formats inhabituels, tels l'étrange concert de Pascal Amoyel ou le week-end d'opéra pour les familles, centré cet été sur Tosca et Cosi.

Du 5 juillet au 16 août. festival-vezere.com

Alloue : un été avec Maria Casarès

Cet été, deux amoureux de Maria Casarès, les acteurs et metteurs en scène Johanna Silberstein et Matthieu Roy, ouvrent au public sa maison à Alloue, près de Poitiers (Vienne). La tragédienne avait acheté le domaine de la Vergne avec son mari, le comédien André Schlesser, en 1961.

Pour la sixième année consécutive, près de son « petit mur d'Avignon », des troupes de théâtre font vivre l'illustre lieu. Le menu concocté par les codirecteurs de la maison comprend un dîner-spectacle : Le Tartuffe ou l'Hypocrite de Molière « restitué » par le professeur de littérature Georges Forestier avec Sylvain Levey, François Marthouret et Johanna Silberstein. En guise d'apéritif, Yannick Jaulin dira son conte qui revisite la Bible : Comme vider la mer avec une cuiller. Omniprésente, Maria Casarès se voit consacrer une exposition sur sa relation au Théâtre national populaire dirigé par Jean Vilar. « Dans cette patrie qu'est pour nous le monde de la fiction (…), le dernier des crimes est de s'assoupir », estimait la diva. Ici, aucun risque.

Du 25 juillet au 19 août. www.mariacasares.fr

Nava : du renouveau dans l'Aude

Depuis 2000, la Vallée de l'Aude et son Festival des nouveaux auteurs met en valeur les auteurs dramatiques contemporains en présentant des pièces souvent inédites et des films en avant-première. Un bon laboratoire.

Pour sa 23e édition des Nava, la présentation de textes sous forme de lectures-spectacles proposées cet été n'est pas sans saveur : Le Docteur et la fièvre, de Jean-Marie Besset - le directeur artistique du Badock Théâtre de Limoux -, Misia Sert, reine de Paris avec Julie Depardieu, Les Métamorphoses des cigognes, de et avec Marc Arnaud, etc. Mais le cru 2022 a évolué. Ainsi verrons-nous cette année des spectacles déjà montés et réputés tels Une vie allemande, de Christopher Hampton avec Judith Magre, ou Élysée, d'Hervé Bentégeat avec Christophe Barbier et Adrien Melin. Le festival a multiplié les lieux des événements à Limoux et Alet : Institut des arts du masque, cinéma Élysée, Château de Flandry, ancienne cathédrale… Les agents locaux dont le Théâtre dans Vignes ne sont pas en reste. Du vin à la vie, il n'y a qu'une lettre qui change. Molière, quadricentenaire oblige, sera au rendez-vous : lecture d'extraits du Roman de monsieur de Molière, de Mikhaïl Boulgakov ou Le Banquet d'Auteuil, de Jean-Marie Besset par Claude Aufaure. Et on en passe.

Du 21 au 30 juillet. www.festival-nava.com

Du Cirque au vert à Nexon

35 étés que tout ce cirque dure ! C'est en 1987 qu'Annie Fratellini, grande dame de la piste, créé une école de cirque estivale dans ce village du Limousin. Elle l'a découvert l'hiver précédent, sous la neige, et est tombée amoureuse du bourg blotti autour de son château et surtout d'un grand parc. Ici on peaufine ses acrobaties et on respire. Aujourd'hui, l'école n'existe plus, remplacée par des initiations pour les enfants, le chapiteau d'origine a troqué sa place contre un cirque en dur, le Vaisseau, mais le Festival Multi-Pistes existe toujours aux beaux jours.

Au programme : musique, arts visuels et bien sûr des acrobaties. De ce côté, la programmation joue sur tous les tableaux, de l'expérimental au plus familial. Cet été, on suivra avec intérêt le ballet de fil-de-féristes de la Sociale K (In Bilico), le collectif Petit Travers qui jongle sur un répertoire musical pour piano (Pan-Pot ou modérément chantant), les acrobaties virtuoses de jumeaux antipodistes (Carré de je) et Vladimir Couprie qui joue au diabolo avec sa chienne, revisitant d'une bienveillante manière les règles du dressage.

Du 10 au 14 août, et aussi le 30 juin et les 29 et 30 juillet. www.lesirque.com

Vaison Danses : des pas de joie

Gloria, Folia, Pietragalla… La note est donnée. Des mots, des noms qui donnent envie de se réjouir. D'une édition à l'autre, Pierre-François Heuclin, directeur de Vaison Danses, apprivoise la magie de la danse. Il la conjugue cette année sur le mode de la joie. Dans le théâtre antique, la danse peut sonder le mystère. Et défier l'épaisseur de nos temps sombres. Ainsi soit-il du 13 au 26 juillet, dans les arènes antiques.

En ouverture, José Montalvo donne sa dernière création, Gloria, mosaïque de danses qui tissent entre ceux qui les pratiquent un lien d'humanité. Mourad Merzouki enchaîne avec Folia, où la danse hip-hop rencontre la musique baroque. En final, la belle Pastorale, de Thierry Malandain, vertige de sérénité qui devrait apaiser les cœurs. Entre-temps, on aura assisté au sacre de Carolyn Carlson, interprétée par elle-même, sa compagnie et le Cannes Jeune Ballet Rosella Hightower. Et de Marie-Claude Pietragalla qui redonnera La femme qui danse. Elle y dessine son magistral autoportrait : étoile qui a construit un parcours unique. Un parcours étincelant, réfléchi et d'une singulière générosité.

Du 13 au 26 juillet. vaison-danses.com

Marvao encore plus haut

Pour bien des Français, séjour au Portugal rime avec littoral. Mais pour peu que l'on ose s'aventurer en dehors des sentiers rebattus qui relient Porto et Lisbonne, l'intérieur des terres offre des paysages à couper le souffle. Comme ceux de la Serra de Sapoio, coiffée par le nid d'aigle de Marvao. Culminant à 860 mètres, ce village fortifié dont les remparts de granit dominent tout le Haut Alentejo a tapé dans l'œil du chef et violoniste allemand Christoph Poppen et de son épouse (la soprano Juliane Banse) qui y ont installé en 2014 un festival international de musique, en s'appuyant sur leurs réseaux respectifs - Poppen fut le chef de l'Orchestre de chambre de Munich et le directeur du prestigieux concours ARD de Munich.

Un pari réussi : sept ans plus tard et malgré deux ans de pandémie, la manifestation est toujours au rendez-vous et n'a rien perdu de son ambition, puisqu'elle proposera cette année rien moins que l'intégrale de la musique de chambre de Brahms. Et accueillera en plus de l'Orchestre de chambre de Cologne dirigé par Poppen la crème des solistes actuels : du pianiste phénomène Sunwook Kim à la garde montante européenne des Michael Barenboim, Thomas Leleu ou Adrien La Marca.

Du 22 au 31 juillet. marvaomusic.com

Top Gun: Maverick, Les Crimes du Futur... Les films à voir ou à éviter cette semaine

Tom Cruise de retour derrière les lunettes d'aviateur de «Maverick», une dystopie horrifique signée Cronenberg... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

À Delphes, l'intrigante transformation du sanctuaire d'Apollon en cité chrétienne

ARCHÉOLOGIE - L'École française d'Athènes a mis en évidence un développement du site au tournant des Ve et VIe siècles.

Top Gun: la Paramount poursuivie pour violation du droit d'auteur

Un article publié en 1983 par le journaliste Ehud Yonay, décédé depuis, aurait inspiré au studio le scenario du film original. Sa famille porte plainte.

France24 - Monde

Berlin, Londres et Paris exhortent l'Iran à "mettre fin à l'escalade nucléaire"

Publié le : 10/06/2022 - 00:26

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L'Allemagne, le Royaume-Uni et la France ont réclamé jeudi à l'Iran d'accepter l'accord sur le nucléaire, sur la table depuis mars. Téhéran a informé un peu plus tôt l'Agence internationale de l'énergie atomique du "retrait de 27 caméras" de surveillance de ses activités nucléaires.

Berlin, Londres et Paris ont appelé jeudi 9 juin l'Iran à "mettre fin à l'escalade nucléaire" et à "accepter maintenant, de toute urgence, l'accord sur la table" depuis mars pour ressusciter le pacte de 2015, censé empêcher l'Iran de fabriquer la bombe atomique, selon une déclaration commune.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dénoncé un peu plus tôt la décision de l'Iran de retirer 27 caméras de surveillance de ses activités nucléaires, craignant que ces mesures portent un "coup fatal" aux pourparlers sur le nucléaire iranien à Vienne.

Concernant cet accord, "nous regrettons que l'Iran n'ait pas encore saisi cette opportunité diplomatique", ont indiqué les trois pays dans cette déclaration transmise par le ministère allemand des Affaires étrangères. "Nous demandons à l'Iran de le faire immédiatement."

L'Iran a informé l'AIEA du "retrait de 27 caméras" de surveillance des activités nucléaires, a annoncé jeudi l'agence onusienne, en riposte à l'adoption d'une résolution critiquant Téhéran.

"Nous condamnons" la décision de Téhéran, affirment Berlin, Londres et Paris. "Cela aggrave la situation et complique nos efforts pour rétablir pleinement" l'accord de 2015 prévoyant la limitation des activités nucléaires iraniennes en échange d'un allégement des sanctions internationales.

"Un scepticisme supplémentaire"

Ce pacte est moribond depuis le retrait en 2018 des États-Unis qui ont réimposé des mesures punitives à Téhéran.

La décision iranienne "alimente également un scepticisme supplémentaire quant à l'intérêt de l'Iran à voir l'accord aboutir", selon le texte de la déclaration.

L'AIEA vérifie et contrôle la mise en œuvre des engagements pris par l'Iran dans le cadre de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 à Vienne avec les grandes puissances.

Des pourparlers ont été lancés il y a un an dans la capitale autrichienne pour tenter de réintégrer les États-Unis à ce pacte, dénoncé en 2018 par l'ex-président américain Donald Trump, et ramener l'Iran au respect intégral de ses engagements internationaux.

Avec AFP

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Entre un point intempéries, le suivi des débats à l'Assemblée du projet de loi séparatisme et le continuum du Beauvau de la sécurité, Gérald Darmanin nous a reçus longuement le lundi 8 février. Entre interview et débat, convergences et esquives.

France24 - Monde

Auxin Solar, le petit poucet du photovoltaïque américain qui a mis tout un secteur à genou

Publié le : 09/06/2022 - 17:46

Sébastian SEIBT Suivre

Une plainte contre la Chine déposée en février par un Auxin Solar, un petit acteur du secteur américain du photovoltaïque, n’en finit pas de faire des vagues aux États-Unis. Elle a déstabilisé tout le secteur de l'énergie solaire aux États-Unis et a poussé le président Joe Biden à invoquer, lundi, des pouvoirs exceptionnels pour promouvoir les panneaux solaires "made in USA".  

Joe Biden a des panneaux solaires plein les yeux. Un décret présidentiel américain, adopté lundi 6 juin, multiplie les initiatives pour augmenter la production américaine et les importations de panneaux solaires. 

Le président américain a invoqué, à cette occasion, une loi d'exception datant de la guerre de Corée qui permet d'imposer aux producteurs américains de se concentrer sur certains produits. En 1950, c'était de l'armement, cette fois-ci, ce sont des panneaux solaires, censés aider les États-Unis à réduire leur dépendance aux sources d'énergie fossiles et polluantes.

Et en attendant que l'appareil productif américain se mette en ordre de marche, ce décret prévoit également la levée pendant deux ans des tarifs douaniers sur les importations de panneaux solaires vendus par le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam.

Le Don Quichotte des panneaux solaires ?

Ce décret a été chaleureusement accueilli par les militants de la cause climatique, qui se sont relayés ces derniers jours pour féliciter le locataire de la Maison Blanche. "C'est un grand pas dans la bonne direction de la part du gouvernement, qui reconnaît ainsi que nous sommes face à une urgence climatique nécessitant une mobilisation générale digne de la Seconde Guerre mondiale pour assurer au plus vite la transition vers les énergies renouvelables", a souligné Varshini Prakash, directeur adjoint du Sunrise Movement, un regroupement de jeunes qui se positionne à gauche du parti démocrate. "Nous espérons que ce décret marque un tournant dans la politique de l'administration en faveur des mesures pour mieux lutter contre le réchauffement climatique", a ajouté Jean Su, responsable des questions d'énergie au Center for biological diversity, une ONG œuvrant pour la protection des espèces menacées.

Les professionnels du secteur de l'énergie solaire ont aussi applaudi des deux mains l'initiative présidentielle, souligne The Guardian. Tous ? Non, car une voix s'est élevée pour dénoncer la levée temporaire des tarifs douaniers. "En adoptant cette mesure sans précédent, le président vient d'ouvrir la porte à des intérêts pro-chinois qui s'activent pour contourner l'application des lois américaines sur le commerce", a réagi Mamun Rashid, PDG d'Auxin Solar, une modeste société américaine de fabrication de panneaux solaires, interrogé par le Financial Times mardi 7 juin.

Jusqu'à récemment, les prises de position de cet entrepreneur comptaient peu dans le milieu du solaire et du photovoltaïque (transformation des rayons du soleil en électricité), et encore moins dans le débat national. Sa société ne produit, en effet, pas plus de 2 % des panneaux solaires vendus aux États-Unis.

Mais tout a changé fin février 2022 lorsque Mamun Rashid a décidé de devenir une sorte de Don Quichotte des panneaux solaires américains en guerre contre les moulins photovoltaïques chinois. Il avait alors déposé une plainte auprès du secrétariat au Commerce, accusant la Chine de contourner illégalement des tarifs douaniers sur les exportations de panneaux solaires.

 Ce sont, paradoxalement, les faits et gestes de ce détracteur du décret présidentiel qui ont en partie motivé Joe Biden à venir au secours du secteur des panneaux solaires américains, souligne le Financial Times.

Car derrière les grands titres dans les médias sur ce décret présidentiel, il y a la petite histoire d'une société californienne d'à peine 50 employés qui est devenue en quelques mois "l'entreprise la plus détestée du milieu de l'énergie solaire", selon le Wall Street Journal.

Une enquête lourde de conséquences

Cette descente aux enfers réputationnels remonte au début de l'année. Une poignée de constructeurs américains de panneaux photovoltaïques se désolent alors de l'échec des tarifs sur les panneaux solaires chinois introduits en 2012 par Barack Obama, alors président des États-Unis, raconte le Washington Post

La mesure était censée donner un coup de fouet à la production américaine, qui n'arrivait pas à faire face à la concurrence d'entreprises chinoises fortement subventionnées par Pékin et disposant d'une main-d'œuvre beaucoup moins chère.

Mais après la Chine, les États-Unis sont tombés dans le panneau solaire thaïlandais, cambodgien, vietnamien et malais. Les malheureux concurrents américains ont rapidement soupçonné Pékin d'utiliser des sociétés-écrans de ces quatre pays asiatiques pour échapper aux droits de douanes. Certains d'entre eux ont décidé de déposer – anonymement – une plainte contre la Chine au secrétariat du Commerce.

Ce dernier n'a pas voulu engager d'enquête tant que les auteurs de la plainte avanceront masqués. C'est alors qu'Auxin Solar va reprendre la plainte à son nom.

Une enquête est alors officiellement lancée en mars par l'administration Biden pour déterminer le bien-fondé de cette plainte. Et c'est cette procédure qui "a mis tout le secteur américain du photovoltaïque à genoux", affirme le Washington Post.

En effet, si les autorités décident qu'Auxin Solar a raison, toutes les importations de panneaux solaires ou de composants venus d'Asie seront frappées de droits de douane pouvant aller jusqu'à 50 % du montant des panneaux vendus. Y compris de manière rétroactive.

Et c'est là que le bât blesse. Plus personne n'a envie d'acheter du matériel venu d'Asie, de peur de devoir payer rétroactivement des taxes. Comme plus de 85 % des panneaux vendus aux États-Unis sont fabriqués ou contiennent des matériaux produits dans l'un des quatre pays visés par la plainte d'Auxin Solar, c'est tout le marché américain du solaire qui a été mis à l'arrêt.

"Près de trois quarts de tous les projets du secteur pour cette année ont dû être interrompus à cause de cette enquête", a conclu Rystad Energy, un cabinet américain de conseil, interrogé par le Financial Times. 

Auxin Solar a été pris pour cible par les professionnels du secteur très en colère. "Mes employés sont harcelés en ligne et nous recevons des courriers de plaintes", a raconté Mamun Rashid au Wall Street Journal.

Les contradictions de la politique américaine

Une lettre a été envoyée à Joe Biden par 22 sénateurs le 2 mai, pour avertir le président sur les conséquences en termes d'emploi si cette enquête n'était pas rapidement bouclée.

Et ce ne serait pas qu'une question économique. Auxin Solar a été accusée de mettre en péril les engagements de Joe Biden en matière de lutte contre le réchauffement climatique. NISource, un acteur du secteur de l'énergie, a ainsi affirmé mi-mai avoir décidé de repousser la fermeture de ses usines à charbon en raison de la paralysie du secteur des panneaux solaires. Certains médias ont même suggéré à mots à peine couverts que Mamun Rashid devait être financé par le lobby des énergies fossiles pour mener sa bataille judiciaire.

Ce dernier s'est défendu, assurant à plusieurs reprises qu'il n'a engagé que ses fonds propres dans cette affaire. 

Les rares voix qui soutiennent Auxin Solar dans sa démarche soulignent que toute cette affaire met surtout en lumière les contradictions de la politique américaine, note le Washington Post. D'un côté, les États-Unis veulent se montrer durs envers Pékin, mais de l'autre, leur volonté de passer à une économie plus "verte" dépend encore beaucoup de matériels chinois. "Cette enquête est nécessaire car elle nous montre à quel point les États-Unis doivent être indépendants dans le domaine des énergies renouvelables, car sinon nous sommes à la merci d'un régime qui bafoue les droits humains pour vendre ses produits moins chers", souligne au Wall Street Journal Lori Wallach, une spécialiste du commerce internationale pour l'American Economic Liberties Project, un centre de réflexion proche du parti démocrate.

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Solaire : à la conquête de terres

Focus

Espagne : ces particuliers ruinés par l'énergie photovoltaïque

REPORTAGE

Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

Le Figaro

Père Augustine Ikwu : «Depuis l'attaque contre une église, tous les Nigérians vivent dans la terreur»

Paul Sugy

EXCLUSIF - Porte-parole de l'Église nigériane, le prêtre catholique retrace le déroulé de l'attentat terroriste qui a fait des dizaines de morts dimanche, en pleine messe de la Pentecôte, et estime que le gouvernement doit à présent prendre ses responsabilités.

Le Père Augustine Ikwu est le directeur des communications sociales pour le diocèse catholique d'Ondo, au Nigeria.

LE FIGARO.- Dimanche de Pentecôte, des dizaines de fidèles sont morts sous les balles des terroristes , en pleine messe. Vous avez rencontré depuis des familles de victimes, des témoins... En savez-vous plus sur ce qui s'est passé ?

Père Augustine IKWU.- Je n'étais pas présent au moment de l'attaque, mais en effet j'ai pu recueillir de nombreux témoignages, à commencer par celui du prêtre qui célébrait la messe dans l'église Saint François-Xavier, à Owo, ce jour-là. J'ai pu lui parler presque immédiatement après la tuerie. Il m'a raconté, donc, qu'il venait de conclure la célébration de la liturgie et que la plupart des paroissiens se trouvaient encore dans l'église, dont ils allaient sortir, lorsqu'une fusillade a éclaté, d'abord sur le parvis à l'extérieur de l'édifice. Puis les assaillants ont commencé à tirer par les fenêtres en direction des personnes présentes à l'intérieur. Certaines ont pu trouver refuge dans la sacristie, ou s'enfuir, mais les autres étaient prises au piège. Il semble que les terroristes aient également fait usage d'explosifs. Ils ont pris la fuite, et la police est arrivée juste après.

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Nous n'avons pas encore de bilan définitif du nombre de victimes car nous continuons de recenser tous les blessés qui ont été conduits dans les hôpitaux des environs après le massacre. À cette heure, nous déplorons déjà 38 morts, dont cinq enfants. Nous poursuivons nos efforts pour tenter de prendre contact avec les familles de tous ceux qui se trouvaient dans l'église ce jour-là.

Depuis dimanche, les médias et l'opinion nigériane agitent de nombreuses rumeurs sur l'identité exacte des assaillants, mais la vérité est que nous n'avons pour le moment aucune certitude à ce sujet. Se hasarder à faire des spéculations ne serait pas constructif : celles-ci peuvent s'avérer vraies ou fausses. Mais plaise à Dieu que nous sachions au plus vite avec certitude qui étaient ces criminels, et ce qui a pu motiver leur acte. Pendant l'attaque, tous étaient masqués et ils n'ont pas adressé un seul mot à quiconque au cours de la tuerie.

Est-ce la première fois qu'un attentat de cette ampleur se produit à l'encontre des catholiques nigérians ?

Dans cette partie du pays (la région d'Ondo se situe au sud du Nigeria, le long du golfe de Guinée, ndlr), une attaque de cette nature est inédite pour nous. Tandis qu'au nord du Nigeria, les attentats sont malheureusement une réalité quotidienne. Mais la région d'Ondo est d'ordinaire plus pacifique : nous ne sommes pas habitués à cela, et nous espérons que ça ne se reproduira plus jamais. L'attentat a énormément choqué la population autour. Il a été condamné par les musulmans de la région, et il est difficile d'envisager que les terroristes soient issus de leur communauté.

Au Nigeria, l'islam radical se concentre davantage au nord, il y a des disparités importantes entre les modes de vie musulmans selon les régions du pays. Quoi qu'il en soit, il est indispensable que les différentes communautés religieuses puissent vivre en paix les unes avec les autres : sans cela, le pays ne pourra que sombrer davantage dans la violence. Il est d'autant plus important que les coupables soient identifiés et punis : ils ne doivent surtout pas jouir d'une impunité qui serait très dangereuse.

Aux volontaires de l'Aide à l'Église en Détresse , vous avez déclaré que «l'insécurité a pris le contrôle» au Nigeria...

Oui, l'insécurité augmente très dangereusement à travers tout le pays, et plus aucune région n'est épargnée. Plus un seul endroit n'est sûr. Depuis cette attaque, tous les Nigérians vivent dans la terreur. Tous les jours. La situation semble désespérée.

Les autorités politiques, selon vous, sont responsables de la détérioration de cette situation ?

Lorsque la situation échappe à ceux qui sont au pouvoir, alors il faut prendre ses responsabilités. Le gouvernement actuel a perdu le contrôle des événements, et il n'est plus d'aucun secours pour les Nigérians. Que peut-il encore faire pour aider les citoyens ? S'ils ne savent pas répondre à cette question cruciale, alors peut-être que nos dirigeants n'ont plus d'autre choix que de démissionner. Mais le plus important, c'est de garantir la sécurité des populations. Cette situation est intenable, nous n'en pouvons plus. Des élections présidentielle et législatives auront lieu en février prochain : leur issue sera cruciale pour le Nigeria.

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Avez-vous dû prendre des mesures de protection autour des églises pour garantir davantage de sécurité aux fidèles ?

L'église paroissiale qui a été attaquée dimanche n'était pas assez protégée, et cet attentat nous alerte donc sur la nécessité de prendre en effet plus de dispositions. Nous comptons notamment multiplier l'installation de sentinelles aux abords des lieux de culte, qui pourraient donner l'alerte au cas où des personnes mal intentionnées tentent de rentrer dans l'église. Nous devons être plus vigilants, de façon générale.

Attendez-vous davantage d'aide des Européens ?

Notre pays traverse une crise profonde, et nous avons besoin de l'aide internationale pour venir à bout du terrorisme, et garantir la sécurité du pays. Il ne s'agit pas seulement d'aide économique ou humanitaire, mais bien de traiter le mal à la racine en triomphant des forces terroristes qui répandent la terreur sur notre sol.

Comme prêtre catholique, quelle est votre place et quelle est la place de l'Église au milieu de cette actualité inquiétante ?

L'Église n'a jamais accepté cette situation, et continue de dénoncer jour après jour la violence et l'insécurité. Nous autres, prêtres, continuerons inlassablement de prendre la parole pour dire que cela n'est pas acceptable, et nous le rappelons déjà aux autorités chaque fois que nous en avons l'opportunité.

Enfin, avec les yeux de la foi, tous ces événements sont une invitation à nous rapprocher du Christ, qui a subi le martyre avant nous et qui nous rappelle que la persécution n'est pas anormale pour un chrétien : elle est même le lot commun de nombreuses communautés chrétiennes à travers l'histoire. Nous ne céderons pas à ce chantage, et ces drames nous rendront plus forts.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

Le Figaro

Séisme démographique: la population de Chine entame son déclin

VU D'AILLEURS - C'est un tournant: la République populaire comptera cette année moins d'habitants que l'an passé. Puis le recul ne pourra que s'accélérer. Le géant mondial y résistera-t-il?

Par Andrés Allemand Smaller (La Tribune de Genève)

«La plus grande nation du monde est sur le point de rétrécir», assène Xiujian Peng. Chercheuse à la Victoria University de Melbourne, elle n'en démord pas: la Chine entamera cette année sa transition démographique, la population va baisser pour la première fois depuis la grande famine de 1959-1961.

Même les projections de l'Académie des sciences sociales de Shanghaï le prédisent: ce tournant périlleux surviendra bel et bien en 2022, presque dix ans plus tôt que prévu. Et le déclin va ensuite s'accélérer. Déjà, des commentateurs annoncent la fin du «miracle» économique chinois, terrassé par l'inévitable pénurie de main-d'œuvre et le boom des soins aux personnes âgées. C'est une bombe à retardement. Un tel séisme fera-t-il vaciller le géant d'Asie?

Les coûts en Chine sont déjà deux fois plus élevés qu'au Vietnam.

Les indices sont là, bien visibles. Sept provinces ont déjà confirmé le recul de leur population, parmi les seize qui ont communiqué leurs données, annonçait récemment la chaîne chinoise Yicai, relayée par l'agence Bloomberg. Parallèlement, Cai Fang, l'un des conseillers de la banque centrale de Chine, a déclaré au quotidien «21st Century Business Herald» de Guangdong qu'il estime «entièrement possible» que le pic démographique survienne cette année.

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Voilà une perspective que les autorités prennent très au sérieux. Déjà, la population en âge de travailler a commencé à décliner en 2014. Du coup, la politique de l'enfant unique a été définitivement abandonnée en 2016, puis remplacée l'été dernier par une «politique des trois enfants», multipliant les incitations financières pour les mères potentielles.

Avec assez peu de succès à ce jour. Le taux de natalité en 2021 était tombé à 1,15 enfant par femme et semble baisser encore cette année pour se rapprocher du taux le plus bas de la planète: 1,1 en Corée du Sud. En comparaison, le taux en Suisse était de 1,48 en 2019. Quant au seuil de renouvellement des générations, il se situe autour de 2,1 enfants par femme dans les pays développés.

Exit le «siècle chinois»?

Pourquoi est-ce un problème? Parce que la formidable croissance chinoise s'est construite en grande partie sur sa main-d'œuvre surabondante, donc très bon marché. Entre 1980 et 2015, la population en âge de travailler est passée de 594 millions à plus d'un milliard. Autant dire que «le déclin rapide aura un impact profond sur l'économie chinoise», explique Xiujian Peng.

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«La diminution rapide du nombre de travailleurs disponibles débouchera sur une hausse des coûts de la main-d'œuvre. Par conséquent, la production à faible marge bénéficiaire et à forte intensité de main-d'œuvre quittera la Chine pour des pays comme le Vietnam, le Bangladesh et l'Inde (ndlr: où les travailleurs sont présents en abondance). Les coûts en Chine sont déjà deux fois plus élevés qu'au Vietnam», analyse-t-elle dans la revue universitaire «The Conversation».

La Chine a choisi un moment particulièrement propice pour se mettre à vieillir.

Et ce n'est pas tout. «Parallèlement, la Chine devra consacrer une plus grande partie de ses ressources productives à la prestation de services de santé et de soins aux personnes âgées afin de répondre aux besoins d'une population rapidement vieillissante.» Sans même parler de l'explosion du système des pensions de retraite, puisqu'il y a de moins en moins d'actifs pour les financer. Ce sont donc les mêmes défis auxquels fait face l'Europe, mais dans une version très accélérée.

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Conclusion de la chercheuse: «Malgré les prévisions selon lesquelles ce siècle sera «le siècle chinois», ces projections démographiques laissent entrevoir que l'influence pourrait se déplacer ailleurs, notamment vers l'Inde voisine, dont la population devrait dépasser celle de la Chine au cours de la prochaine décennie.»

Robots à la rescousse

Dan Ciuriak n'en est pas si sûr. Pour cet expert de la Fondation Asie Pacifique du Canada, «la Chine a choisi un moment particulièrement propice pour se mettre à vieillir, car nous entrons dans l'âge de l'intelligence artificielle et de la robotique – et la Chine est justement à la pointe dans les deux domaines». En clair, ces technologies vont remplacer bien des travailleurs et donc il faudra de moins en moins de main-d'œuvre et de plus en plus de compétences.

«Les pressions exercées sur l'économie par la transition démographique» sont donc bénéfiques pour la Chine, car elles l'obligent à faire rapidement sa révolution technologique et ainsi poursuivre sa croissance, estime le consultant basé à Ottawa.

Les capacités militaires de la Chine sont plus intimidantes que jamais, au moment même où son dynamisme économique ralentit.

Plus pessimiste est l'analyse de Hal Brands, professeur à l'École des hautes études internationales de l'Université Johns-Hopkins, à Baltimore: «La Chine pourrait certes devenir la première superpuissance de l'intelligence artificielle», mais en réalité son avance technologique est souvent limitée à des domaines précis – notamment la surveillance – tandis que le pays reste très en retard, par exemple, dans la production des fameux semi-conducteurs indispensables au nouveau boom informatique. Dans ces conditions, le «désastre démographique» risque bel et bien de déboucher sur «la fin de la croissance économique fulgurante». Le charme est rompu: «La magie qui a produit le miracle chinois s'estompe.»

La force du condamné

Cette perspective donne des sueurs froides au professeur de Baltimore. À ses yeux, rien n'est plus dangereux qu'une puissance en déclin. «Les capacités militaires de la Chine sont plus intimidantes que jamais, au moment même où son dynamisme économique ralentit», prévient Hal Brands dans les colonnes de «Foreign Policy».

«Ce n'est pas inhabituel. L'Union soviétique a atteint le sommet de sa puissance militaire dans les années 80, alors que son économie était dans une spirale fatale. Au début du XXe siècle, la Grande-Bretagne a gouverné un empire mondial à une époque où sa suprématie économique avait déjà disparu. Aujourd'hui, la Chine stagne économiquement, mais son élan pour la puissance mondiale s'accélère.»

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Disparitions en Amazonie : des traces de sang retrouvées sur le bateau d'un suspect

Publié le : 10/06/2022 - 02:49

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Des traces de sang ont été relevées sur le bateau d'un suspect dans la disparition en Amazonie d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien, a annoncé jeudi la police brésilienne. Des témoins avaient dit avoir vu passer le suspect à toute vitesse dans un bateau allant dans la même direction que Dom Phillips et Bruno Pereira lorsqu'ils ont été vus pour la dernière fois.

Des traces de sang ont été découvertes sur le bateau d'un suspect arrêté dans le cadre de la disparition depuis dimanche en Amazonie d'un journaliste britannique et d'un anthropologue brésilien, dont les soutiens ont demandé à Londres et à Brasilia "l'intensification des recherches".

"Des traces de sang ont été trouvées sur le bateau d'Amarildo da Costa de Oliveira, 41 ans, connu sous le nom de 'Pelado', qui a été arrêté mardi", qualifié de "suspect", a indiqué jeudi 9 juin la police fédérale du Brésil, alors que les recherches pour retrouver les deux hommes se poursuivaient.

"Le matériel collecté est en route pour Manaus", chef-lieu de la région de l'État d'Amazonas, "pour être soumis à une expertise", est-il précisé dans le communiqué, accompagné d'images d'enquêteurs prenant des photos de ce qui semble être une petite tache de sang sur une bâche bleue à l'intérieur d'un bateau à moteur.

Dom Phillips, 57 ans, collaborateur régulier du quotidien The Guardian, et Bruno Pereira, 41 ans, spécialiste reconnu des peuples indigènes, sont portés disparus dans la région de la vallée de Javari, une région "dangereuse" selon la police. Ils y menaient des entretiens pour les besoins d'un livre portant sur la préservation de l'environnement.

Des témoins ont dit avoir vu passer le suspect à toute vitesse dans un bateau allant dans la même direction que Dom Phillips et Bruno Pereira lorsqu'ils ont été vus pour la dernière fois. Selon la police, l'homme avait été arrêté parce qu'il transportait des munitions d'un calibre non autorisé et de la drogue.

"Où est Dom ?"

Cette disparition a déclenché la mobilisation de personnalités et de groupes de défense de l'environnement et des droits humains. Des manifestations ont été organisées jeudi à Londres et à Brasilia.

La famille du journaliste a appelé jeudi les autorités britanniques et brésiliennes à intensifier leurs efforts pour localiser les deux hommes qu'elle a toujours espoir de retrouver.

"Où est Dom Phillips ? Où est Bruno Pereira ?", s'est interrogée la sœur du journaliste, Sian Phillips, dans une déclaration à la presse faite lors d'un rassemblement organisé devant l'ambassade du Brésil à Londres. "Nous voulons que les autorités britanniques fassent pression sur le gouvernement brésilien", "nous voulons que les recherches se poursuivent", "nous voulons savoir ce qui leur est arrivé", a-t-elle lancé, reprochant aux autorités brésiliennes d'avoir tardé à déclencher les recherches.

La police fédérale a dit jeudi qu'elle poursuivrait les recherches avec les forces armées "afin que Pereira et Phillips retournent le plus rapidement possible auprès de leurs proches".

Avec AFP

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En Amazonie, disparition d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien

New York Times - World

Russia-Ukraine War

ukraine dispatch

From the Graveside to the Front, Ukrainians Tell of Grim Endurance

Ukraine’s casualties in the war against Russia are a closely guarded secret. But those who have been in the trenches along the front line know how relentless the fight has become.

Open graves at a military cemetery outside the city of Dnipro in eastern Ukraine.Credit...

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By Carlotta Gall

Photographs by Finbarr O’Reilly

DNIPRO, Ukraine — Nearly 600 graves stretch to the edges of the military cemetery outside the city of Dnipro, marked by ranks of yellow and blue Ukrainian flags snapping in the wind.

The graves represent just a small percentage of the thousands of Ukrainian soldiers who have died in eight years of war since Russia first began to annex parts of their country in 2014, but the rapid expansion of this graveyard in eastern Ukraine is telling.

Almost half the graves are fresh. Draped in wreaths of artificial flowers or marked with a wooden cross stuck in the bare mud, they belong to soldiers killed in the last three months, since Russia began its large-scale invasion of Ukraine.

“There would not be anything here at all, if they had not come,” Viktoria Martynova said of the Russians. “We did not attack anyone. We were living in our own country, in our homes, on our own land.”

Her husband, Oleksiy Martynov, an electrician, lay in one of the new graves. He enlisted on the first day of the war and was killed in a mine explosion near the Russian border in April, barely six weeks later.

The number of Ukrainian casualties remains a closely guarded secret. The media-conscious government of President Volodymyr Zelensky has carefully controlled the flow of information in an apparent attempt to keep public morale high. Hospitals and military officials are forbidden from disclosing casualty numbers. Reporters are generally not permitted to visit the front line in Ukraine and photographs and videos showing wounded and dead soldiers are rare.

Yet with Russian artillery pounding its forces in the east, Ukraine is seeing casualties mount at such a rate that last week Mr. Zelensky said the army was losing 60 to 100 soldiers a day, and for the first time visited troops on the front lines.

For the men at the front, the strain is visible: in the dead-tired eyes of a police chief after another day leading his men in a bombarded city; in the blank stare of a commander who had just lost one of his best soldiers; and in the tense look of a group of soldiers heading for the first time to ground zero, as they call the frontline trenches.

Those soldiers are facing perhaps the most grueling weeks and months of the war as they try to stem, and survive, the Russian onslaught.

The nature of the fight has changed for the Ukrainians from up-close urban fighting and hit-and-run attacks on Russian armored columns around Kyiv, at which they excelled, to long-distance artillery battles and airstrikes on the eastern front, where Russia’s superior firepower gives it the upper hand.

Soldiers who served in the trenches last week near the village of Dovhenke near the contested region of Donetsk described hiking to positions and digging in as tank shells, mortars and cluster bombs landed around them.

“We were digging in on our knees and in the mud because it was raining,” said Samara, 48, the deputy leader of a unit who has completed five rotations on the front line. Like most soldiers he asked to be identified by his code name for security reasons.

“The last 48 hours we did not have moment of silence,” he said.

A tank blasted at their positions for five hours, then Russian infantry began an assault on foot, he said. Ukrainian snipers stalled the infantry advance and soldiers managed to lay a mine in the tank’s path, but the men in the trenches could do little but wait it out, he said.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“When a tank is firing you have to hide,” he said. “It’s a difficult situation.” His tin cup was punctured with several shrapnel holes. “I left it outside the trench,” he said, laughing. “I did not lift my head to see how it happened.”

No one sleeps during the 72-hour stint at “zero,” he said. The army had tried different lengths of rotations and determined that three days was the limit men should do before swapping out, he said.

Several soldiers said one of the hardest parts was digging in.

“We only had one spade and it was not very good,” said a 19-year-old soldier who uses the code name Air. At first things were quiet, so the men sat around joking and smoking as if on a camping excursion, he said.

They had dug a shallow trench, enough to lie in, but when the shelling started it proved barely enough. “The only thing you think about is why we dug so little,” he said. “We did not panic but my heart was beating so fast.”

Mortars and cluster bombs landed as close as 10 or 15 meters away, he said. “When you lift your head, you understand you are in a fog and you smell the gunpowder.”

One soldier, Vadym Melnyk, 40, who holds a doctorate in economics and teaches at Kyiv University, said he was disappointed not to see any evidence of Western-supplied weapons during his first rotation at the front last week.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The battle for Sievierodonetsk. As vicious street-by-street combat continues in the eastern city, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has described the battle for its control as a crucial moment in the war. Last week, Ukrainian forces appeared to withdraw from Sievierodonetsk, only to later mount a counterattack.

Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

E.U. membership for Ukraine. Ukraine’s prime minister said that the European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union. The E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy, which is expected in late June, will put to the test the bloc as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.

“Unfortunately I didn’t see any,” he said after his return. “And that place now is one of the most difficult on the front.”

Tasked with holding positions against a Russian attack, the unit was armed only with Soviet-made assault rifles and anti-tank weapons, he said. They did not even have American-made Javelin missiles, which have been sent in large numbers to Ukraine, he said.

The Russians, he said, had much greater firepower, including multiple rocket launcher systems, tanks and big caliber guns. “They used everything they had,” he said. “They were firing at us without any problems.”

He said he was troubled that for two days their unit was under fire from the same Russian mortar position but Ukrainian artillery forces did not seem to do anything to knock it out.

Planes dropped cluster bombs overhead but luckily for the unit the canister opened at some distance away and the bomblets did not reach their positions, Mr. Melnyk said. He also said he saw white phosphorus dropped in the woods near their positions. It looked like a firework salute, he said, adding that a soldier in a friend’s unit had lost his sight from horrific burns.

The fighting at Dovhenke, which lies south of the town of Izium, has been particularly intense in recent weeks as Russian forces punched their way south in a move to seize the last part of the Luhansk region. Russian forces captured the village at the end of May and have continued pushing toward the town of Sloviansk.

Airstrikes remain persistently devastating, and Ukraine seems to have little defense against them, commanders and soldiers said. One soldier said his regiment lost 28 men in one night of bombardment by Russian jets last week.

Yet those who survive a close call said it inspired a greater determination. No one was ready to quit in his unit, Mr. Melnyk said.

“Everyone stayed until the end of the rotation,” he said. The group included 19- and 20-year-olds, and men in their 50s, including a former convict and men with doctorates. “It’s such a crazy mix but everyone feels the same — we must be there, we must fight and we must win.”

He was aware of the mounting casualties, he said, but the Russians lost men, too.

“If you want to win you should fight,” he said. “We don’t have another way.”

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Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

Actu

Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

Anna Musso

Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

Revoir la théorie d’Einstein

Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

cernboson de higgssciences
France24 - Monde

Colombie: découverte d'un requin à dents plates de 135 millions d'années

Publié le : 10/06/2022 - 09:34Modifié le : 10/06/2022 - 09:32

Bogota (AFP) – Une espèce de requin à dents plates, vivant il y a des millions d'années, a été identifiée pour la première fois dans le nord-est de la Colombie grâce à l'analyse de nombreux fossiles, a indiqué à l'AFP l'un des chercheurs chargé de cette découverte.

Ces fossiles de l'espèce baptisée "Strophodus rebecae" ont été découverts à Zapatoca, à environ 250 km au nord de Bogota.

Les études révèlent qu'il vivait il y a 135 millions d'années dans cette partie alors immergée du continent sud-américain.

Il mesurait entre quatre et cinq mètres de long et avait des dents semblables à des dominos, qui servaient à écraser la nourriture plutôt qu'à couper et à déchirer comme pour les requins actuels aux dents acérées, selon les paléontologues.

Edwin Cadena, de l'université de Rosario à Bogota, et Jorge Carrillo, de l'université de Zurich en Suisse, ont travaillé pendant près de dix ans dans la région sur cette découverte.

"Il existe de nombreux individus, des fossiles trouvés à différents endroits de la région de Zapatoca, dont nous sommes sûrs qu'ils appartiennent à la même espèce", a expliqué M. Cadena.

Il s'agit également de la première trace d'un poisson de la famille des Strophodus dans l'hémisphère sud de la planète, appelée Gondwana, qui était alors composée de l'Amérique du Sud, de l'Afrique, de l'Australie, de l'Inde et de l'Antarctique.

"Il existe des traces du même genre en Amérique du Nord et en Europe, en particulier en Allemagne et en Suisse (...) mais ce sont les premières de tout ce groupe de requins pour la partie sud de la planète à cette époque", a détaillé M. Cadena.

Dans la mer de l'époque, "ces requins avaient très probablement un rôle écologique important car, avec leurs dents, ils pouvaient écraser des proies telles que des poissons, mais aussi des invertébrés et, en même temps, servir de proie aux grands reptiles qui se trouvaient dans cet environnement, générant ainsi un contrôle écologique de l'écosystème", toujours selon M. Cadena.

Les fossiles appartiennent à la collection paléontologique de l'université de Rosario. Un musée pour leur exposition est en cours de construction à Zapatoca.

La revue scientifique PeerJ a publié l'étude colombienne.

M. Cadena a découvert en 2020 les premiers fossiles d'un ptérosaure dans le pays, des reptiles volants de l'ère Mésozoïque (entre 251 millions et 65,5 millions d'années avant JC) rendus célèbres par le film Jurassic Park.

© 2022 AFP

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France24 - Monde

Un premier cas de variole du singe détecté au Brésil

Publié le : 10/06/2022 - 09:24Modifié le : 10/06/2022 - 09:22

Brasilia (AFP) – Un premier cas de variole du singe a été détecté au Brésil sur un homme de 41 ans ayant voyagé en Europe, a annoncé jeudi le ministère de la Santé dans un communiqué.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déjà enregistré près de 1.000 cas confirmés dans 29 pays où la maladie n'est pas endémique, les plus nombreux se trouvant au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal, au Canada et en Allemagne.

La première personne infectée signalée au Brésil a des "antécédents de voyage au Portugal et en Espagne", a souligné le ministère de la Santé.

Le patient est hospitalisé à Sao Paulo dans un "bon état clinique", tandis que ses tout récents contacts sont sous surveillance.

Le Brésil est le troisième pays d'Amérique latine à signaler la détection d'un cas de variole du singe chez ses ressortissants, après l'Argentine et le Mexique.

Selon l'OMS, aucun décès n'a été signalé dans les pays non endémiques, contrairement aux endémiques tous situés en Afrique.

Les premiers symptômes comprennent une forte fièvre, des ganglions lymphatiques enflés et une éruption cutanée semblable à la varicelle.

© 2022 AFP

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Vers davantage de zoonoses, avec le risque de nouvelles pandémies

Publié le : 10/06/2022 - 09:20Modifié le : 10/06/2022 - 09:18

Paris (AFP) – Sras, Mers, Ebola, grippe aviaire, zika, Covid-19, VIH, variole du singe... Favorisées par nos modes de vie, les zoonoses, maladies transmises à l'homme par des animaux, se sont multipliées ces dernières années, laissant craindre l'émergence de nouvelles pandémies.

"L'interface entre l'homme et l'animal est devenue assez instable", s'est alarmé il y a quelques jours le Dr Mike Ryan, responsable des situations d'urgence à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Les facteurs d'émergence et d'amplification de maladies ont augmenté", selon lui.

On vient de le voir avec la variole du singe, mais pas seulement, a-t-il mis en garde.

Cette variole du singe -"monkeypox" en anglais - causée par un virus transmis à l'homme par des animaux infectés - le plus souvent des rongeurs - est le dernier exemple en date de la multiplication de ces zoonoses.

Il s'agit de maladies infectieuses que les animaux vertébrés peuvent transmettre aux humains. Certaines finissent même par devenir spécifiquement humaines, à l'instar du Covid-19.

D'après l'Organisation mondiale de la santé animale, environ 60% des maladies émergentes sont d'origine zoonotique.

Apparues il y a des milliers d'années, depuis que l'homme a intensifié ses interactions avec les animaux en les domestiquant, elles ont vu leur fréquence beaucoup augmenter ces vingt ou trente dernières années.

Déforestation

En cause, "l'intensification des voyages, qui leur permet de se diffuser plus rapidement et de manière incontrôlée", a souligné auprès de l'AFP Marc Eloit, responsable du laboratoire Découverte de pathogènes à l'Institut Pasteur.

En occupant des zones du globe de plus en plus larges, l'homme contribue aussi à perturber l'écosystème et à favoriser la transmission des virus.

L'intensification des élevages industriels accroît ainsi le risque de propagation de pathogènes entre les animaux. Le commerce d'animaux sauvages augmente aussi l'exposition humaine aux microbes qu'ils sont susceptibles de porter. La déforestation renforce, elle, le risque de contacts entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les populations humaines.

"Quand on déforeste, on diminue la biodiversité; on perd des animaux qui régulent naturellement les virus, ce qui leur permet de se diffuser plus facilement", a expliqué à l'AFP Benjamin Roche, biologiste à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), spécialiste des zoonoses.

Le dérèglement climatique va par ailleurs pousser nombre d'animaux à fuir leurs écosystèmes pour des contrées plus vivables, a alerté fin avril une étude parue dans Nature. Or, en se mélangeant plus, les espèces se transmettront davantage leurs virus, ce qui favorisera l'émergence de nouvelles maladies potentiellement transmissibles à l'homme.

"Nous avons besoin d'une surveillance améliorée à la fois chez les animaux urbains et sauvages, afin de pouvoir identifier quand un agent pathogène est passé d'une espèce à une autre", a déclaré Gregory Albery, spécialiste de santé environnementale à l'université de Georgetown aux Etats-Unis et co-auteur de l'étude. "Et si l'hôte récepteur est urbain ou à proximité des humains, nous devrions nous inquiéter particulièrement".

"Etre prêt"

L'étude dessine un futur "réseau" de virus sautant d'espèce en espèce, et grossissant à mesure que la planète se réchauffe.

"On dispose aujourd'hui de moyens d'investigation faciles et rapides qui permettent de réagir vite en cas d'apparition de nouveaux virus", a rassuré Marc Eloit, de l'institut Pasteur. "On est aussi capable de développer très rapidement des vaccins", comme on l'a vu avec le Covid-19.

Mais "toute une lignée de nouvelles maladies risquent d'émerger, potentiellement dangereuses. Il faudra être prêt", a prévenu Eric Fèvre, professeur spécialiste des maladies infectieuses vétérinaires à l'université de Liverpool (Royaume-Uni) et à l'International Livestock Research Institute (Kenya).

Cela signifie, selon lui, "mettre l'accent sur la santé publique des populations" dans les environnements les plus reculés et "mieux étudier l'écologie de ces zones naturelles pour comprendre comment les différentes espèces interagissent".

Depuis le début des années 2000, le concept "One Health" ("une seule santé") est mis en avant: il promeut une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires avec des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l'état écologique global.

La France a aussi lancé en 2021 l'initiative internationale "Prezode", qui vise à prévenir les risques d'émergences zoonotiques et de pandémies en renforçant les coopérations avec les régions du monde les plus concernées.

© 2022 AFP

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Chinese Pilots Sent a Message. American Allies Said They Went Too Far.

Australia and Canada said Chinese jets harassed their military planes, though Beijing says it was defending its security. A mishap over Pacific waters could have ominous repercussions.

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By Austin Ramzy

HONG KONG — Chinese jets repeatedly buzzed a Canadian plane monitoring North Korea, sometimes coming so close that the pilots could see each other. Hundreds of miles to the south, a Chinese fighter plane sprayed metallic chaff in the path of an Australian surveillance craft, a maneuver that Australia called “very dangerous.”

To Chinese officials, these were reasonable responses to foreign military patrols that threatened China’s security. To the American allies, the Chinese pilots’ actions in recent weeks were worrying escalations, risking a midair collision or crash.

Such a mishap could trigger a broader conflict. “There are split-second differences between this being a passing headline and this being a major incident with enduring international ramifications,” said John Blaxland, a professor of security and intelligence studies at the Australian National University in Canberra.

The provocations in the Asia Pacific, and the rhetoric surrounding them, add to the growing tensions as China faces off against the United States and its allies.

In recent years, China has been increasingly assertive in the region, from building military infrastructure in the disputed South China Sea to sending ships and aircraft near islands claimed by both Japan and China. Last month, Secretary of State Antony J. Blinken called China the biggest challenger to the international order and said the United States would work with allies to curb its aggressive actions.

Beijing has denounced such efforts as attempts to thwart China’s rightful rise, saying it wouldn’t be constrained by American bullying. Last month, as President Biden visited the region, China and Russia sent bombers over the seas of northeast Asia in their first coordinated exercise since Moscow’s invasion of Ukraine. Chinese military aircraft regularly hold drills near Taiwan, the self-governing democracy that Beijing claims as its own.

The Russian attack on Ukraine has heightened concerns that China could similarly try to take Taiwan, potentially drawing the United States into a direct conflict over the island, which Mr. Biden last month promised to defend.

But the recent aerial encounters are a reminder of a more immediate potential flash point: a pilot’s misjudgment of a close encounter, which could trigger a deadly crash and an international incident.

It has happened before, as when a Chinese fighter jet collided with a U.S. Navy surveillance plane over the South China Sea in 2001. The Chinese pilot was killed, and the American EP-3E Aries II was forced to make an emergency landing on Hainan Island.

China held the American crew for 11 days. It allowed their release only after extensive negotiations and the release of a letter saying the United States was “very sorry” for the pilot’s death.

The incident has become a rallying point in China. The pilot, Wang Wei, was posthumously given the title “Guardian of Territorial Airspace and Waters,” and the date of his death, April 1, is still commemorated in extensive official propaganda.

Last year, the Communist Party tabloid Global Times interviewed an employee of the cemetery where Mr. Wang is buried, who said his grave was often covered with flowers and model aircraft left by mourners. She described reading the letter of one visitor who said he had joined China’s navy because of Mr. Wang.

“He wants to protect the country like Wang Wei,” said the worker, Shen Lu. “I think it is because the spirit of our heroes has been influencing our next generation.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

But such commemorations mean that a confrontational model of flying is held up for new Chinese pilots to emulate, said Collin Koh, a research fellow at the Institute of Defense and Strategic Studies in Singapore.

“These incidents amply showed there has been no attempt to try to rein in the pilots,” he said, referring to the recent aerial encounters. “I think they encourage it, and one way is through Wang Wei.”

In confronting aircraft from Australia and Canada, China is challenging two close American allies. Each has its own difficult relationship with Beijing, and both are among the countries that the White House hopes will join a coordinated effort to constrain China.

Beijing appears intent on challenging those ties, pressing Washington’s allies to consider how closely they intend to follow its lead.

“Australia’s military planes have traveled thousands of miles to China’s door to conduct close reconnaissance in coordination with the United States’ Asia-Pacific strategy to threaten and deter China,” Song Zhongping, a Chinese commentator on current affairs, said in an interview.

“Australia must realize that it is not the U.S. military, and it cannot afford the cost of a military conflict with China or a mishap,” he added. “Australia must deeply realize that on this issue it is only a chess piece of the United States, a pawn.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

The battle for Sievierodonetsk. As vicious street-by-street combat continues in the eastern city, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has described the battle for its control as a crucial moment in the war. Last week, Ukrainian forces appeared to withdraw from Sievierodonetsk, only to later mount a counterattack.

Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

E.U. membership for Ukraine. Ukraine’s prime minister said that the European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union. The E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy, which is expected in late June, will put to the test the bloc as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.

Encounters between rival militaries in international waters and airspace are relatively common, as countries send ships and aircraft on training missions and to monitor other nations’ responses. Close shadowing and radioed warnings are part of the standard response.

But Australian and Canadian officials said the Chinese pilots’ actions last month went well beyond the norm.

The Australian military said one of its P-8 aircraft was carrying out routine maritime surveillance in the South China Sea when a Chinese J-16 fighter intercepted it and carried out a “maneuver which posed a safety threat.”

Richard Marles, Australia’s defense minister, told reporters that the Chinese plane fired flares, then cut in front of the aircraft. It released chaff, which contains metal used to throw off missiles, some of which was caught in the engine.

“Quite obviously, this is very dangerous,” Mr. Marles said.

China said the Australian plane had approached the Paracel Islands and ignored warnings to leave. The Paracels, which China calls the Xisha Islands, are a Chinese-held archipelago in the South China Sea that is also claimed by Vietnam and Taiwan.

“It is the Australia side that confuses black and white, repeatedly disseminates false information and instigates the hostility and confrontation,” said Senior Col. Tan Kefei, a spokesman for the Chinese defense ministry.

Canada said its CP-140 Aurora patrol craft had several troubling encounters with Chinese jets in international airspace while supporting the enforcement of United Nations sanctions imposed on North Korea. The Canadian crew was based in Kadena, Japan, during the monthlong mission, which ended on May 26.

Such work typically involves long, monotonous flights to monitor illicit trade, like clandestine fuel transfers at sea to circumvent U.N. restrictions on selling oil to North Korea.

China, as a member of the United Nations Security Council, supported the sanctions that the Canadians were helping to enforce, Professor Blaxland noted. He called China’s harassment of the surveillance flights “the application of a finely tuned set of double standards to threaten, cajole and punish Canada for complying with directives that it signed up to.”

The Chinese defense ministry accused Canada of using the U.N. mandate as an opportunity to monitor China, the North’s neighbor. Canada “stepped up close-up reconnaissance and provocations against China under the pretext of implementing the United Nations Security Council resolutions,” said Senior Col. Wu Qian, a ministry spokesman.

Joy Dong contributed reporting.

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L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
France24 - Monde

La Rolex de la "Grande Evasion" de 1944 vendue pour 189.000 dollars à New York

Publié le : 10/06/2022 - 09:12

New York (AFP) – Une montre Rolex portée par un prisonnier britannique lors de la véritable "Grande évasion" du camp de concentration nazi Stalag Luft III a été vendue aux enchères 189.000 dollars (178.000 euros) jeudi à New York.

La somme finale pour la pièce d'horlogerie, vendue à un acheteur anonyme, a été inférieure aux 200.000 à 400.000 dollars attendus par la maison Christie's.

La Rolex 3525 "Monoblocco" appartenait au lieutenant de la Royal Air Force Gerald Imeson lorsqu'il était détenu dans le camp allemand de la Luftwaffe, le Stalag Luft III à Zagan en Silésie, en Pologne.

Il la portait la nuit du 24 mars 1944 lorsqu'un groupe de soldats alliés a entrepris l'audacieuse évasion qui a inspiré le célébrissime film américain de 1963 "La Grande Evasion" de John Sturges avec Steve McQueen.

Gerald Imeson avait commandé la montre auprès de Rolex en Suisse, qui l'a expédiée via la Croix-Rouge au camp de prisonniers situé près de l'actuelle ville polonaise de Zagan, selon Christie's.

La montre en acier, dotée d'un cadran et d'aiguilles luminescents noirs, a été "déterminante dans la planification et l'exécution" de leur tentative de libération, a ajouté la maison de vente aux enchères.

Christie's pense que la montre d'Imeson a permis de calculer le temps nécessaire aux prisonniers pour se faufiler dans les tunnels utilisés pour l'évasion et de chronométrer les patrouilles des gardes du camp.

Selon Christie's, Imeson portait la montre Oyster Chronograph alors qu'il était le 172e dans la file d'attente pour s'évader.

Sur les 200 prisonniers qui ont participé au plan, 76 se sont brièvement échappés. Imeson n'était pas parmi eux. Tous les hommes sauf trois ont été capturés et 50 ont été exécutés.

Imeson a été libéré d'un autre camp de prisonniers de guerre à la fin du conflit en 1945. Il a porté la montre jusqu'à sa mort en 2003, à 85 ans.

Elle a été vendue aux enchères pour la première fois au Royaume-Uni en 2013.

La montre a été vendue avec plusieurs autres objets, dont un sifflet de la Royal Air Force.

© 2022 AFP

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
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Des éléments essentiels à la vie trouvés sur un astéroïde, selon une étude japonaise

Publié le : 10/06/2022 - 09:02Modifié le : 10/06/2022 - 09:01

Tokyo (AFP) – Des acides aminés, éléments de base de la vie sur Terre, ont été découverts dans des échantillons de matière prélevés sur un astéroïde par une sonde spatiale japonaise en 2019, selon une étude scientifique nippone publiée vendredi.

Ces acides aminés et autres matières organiques provenant de l'astéroïde Ryugu "pourraient donner des indices sur l'origine de la vie sur Terre", indique cette étude de chercheurs dirigée par l'université d'Okayama (ouest du Japon).

"La découverte d'acides aminés capables de former des protéines est importante, parce que Ryugu n'a pas été exposé à la biosphère de la Terre, contrairement à des météorites", selon cette étude.

Par conséquent, "leur détection prouve qu'au moins certaines de ces briques élémentaires de la vie sur Terre pourraient avoir été formés dans des environnements spatiaux", ajoute la même source.

Les chercheurs ont précisé avoir identifié 23 types différents d'acides aminés dans 5,4 grammes d'échantillons de roche et de poussière noires collectés sur Ryugu par la sonde japonaise Hayabusa-2, dont la capsule était revenue sur Terre fin 2020 avec sa précieuse cargaison après une mission de six ans.

Découvert en 1999, l'astéroïde Ryugu ("Palais du dragon" en japonais) est situé à plus de 300 millions de kilomètres de notre planète et il fait moins de 900 mètres de diamètre.

Les scientifiques pensent qu'une partie de la matière de l'astéroïde a été créée environ cinq millions d'années après la naissance de notre système solaire et n'a pas été chauffée au-delà de 100 degrés Celsius.

Selon une autre étude publiée jeudi dans la revue américaine Science, la matière prélevée sur Ryugu a "une composition chimique qui ressemble davantage à celle de la photosphère du Soleil" qu'à celle de météorites.

Les échantillons de Ryugu "donnent une raison de penser que les acides aminés ont été amenés sur Terre depuis l'espace", confirme Kensei Kobayashi, un astrobiologiste et professeur émérite de l'Université nationale de Yokohama interrogé par l'AFP.

Selon une autre théorie, les acides aminés auraient été créés dans l'atmosphère primitive de la Terre via la foudre.

© 2022 AFP

L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
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France24 - Monde

Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives

Publié le : 09/06/2022 - 16:33

Romain HOUEIX Suivre

Réélu le 24 avril, Emmanuel Macron doit désormais obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale. Dimanche, les électeurs retournent aux urnes pour le premier tour des élections législatives dans 577 circonscriptions. Certaines seront suivies avec attention : ministres en campagne ou en danger, figures des partis, dissidences, nouvelles dynamiques politiques… France 24 vous propose une sélection de circonscriptions à suivre.

Le dimanche 12 juin prochain, plus de 6 000 candidats s'affrontent lors du premier tour des élections législatives pour choisir les 577 députés qui constitueront la nouvelle Assemblée Nationale.

Parmi ces 577 combats électoraux, plusieurs revêtent d'un intérêt particulier : ministres en danger, présence de figures des grands partis ou dissidences face à l'union historique de la gauche au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et sociale (Nupes)… Liste non exhaustive des points à surveiller.

La carte des circonscriptions à surveiller

Des ministres en campagne…

Emmanuel Macron a prévenu son équipe gouvernementale : les ministres battus lors des législatives devront démissionner. Une tradition républicaine qui s'appliquera également à la Première ministre Élisabeth Borne, candidate pour la première fois à une élection. Toutefois, elle devrait avoir la partie facile : la 6e circonscription du Calvados est donnée comme favorable à la majorité présidentielle.

>> Relisez notre série : Les débutants de 2017 (1/2) : révélations, déçus du macronisme et erreurs de casting

Quatorze autres ministres joueront donc leur place. Parmi eux, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire (12ᵉ circonscription de Paris), le ministre chargé des Comptes publics, Gabriel Attal (10ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine), et la ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet (5ᵉ circonscription des Yvelines), devraient également s'en tirer facilement : leur territoire a été largement plébiscité Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle.

Certains de leurs collègues ont une avance plus étroite, notamment en raison de l'union des gauches au sein de la Nupes qui changent la donne par rapport au 1er tour de la présidentielle. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, pourrait ainsi être menacé dans sa 2e circonscription de l'Ardèche, tout comme le patron de LREM, Stanislas Guerini, dans sa 3e circonscription de Paris. Sont dans le même cas : le ministre délégué chargé de l'Europe, Clément Beaune, (7e circonscription de Paris), le Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique Olivier Veran (1ʳᵉ de l'Isère), et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau (1ʳᵉ circonscription du Loir-et-Cher).

… Et ministres en danger

D'autres sont même carrément en danger, à l'image des deux transfuges Les Républicains. Dans la 10e circonscription du Nord, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, est menacé par les scores du Rassemblement national (RN) et de la gauche. Une triangulaire pourrait lui être fatale. Scénario similaire dans la 5ᵉ circonscription de l'Ain pour Damien Abad, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, accusé de viols, qui fait face à des scores inquiétants du RN.

La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, et le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, Frank Riester, sont aussi sous la menace du RN respectivement dans la 6ᵉ circonscription du Pas-de-Calais et la 5ᵉ de Seine-et-Marne.

En revanche, pour Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, la menace s'appelle Nupes dans la 6ᵉ circonscription de l'Essonne. Le 10 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon y avait fini devant Emmanuel Macron d'une courte tête (30,7 % contre 29,9%) au premier tour. Cependant, la ministre la plus menacée est celle de la Mer, Justine Benin, candidate dans la 2ᵉ circonscription de Guadeloupe. Elle devra inverser une lourde tendance puisque Jean-Luc Mélenchon y avait fini largement en tête (avec 52,6 %), tandis qu'Emmanuel Macron terminait à la troisième place loin derrière (avec 14,6 %).

Dirigeants de parti en campagne

Être député à l'Assemblée nationale offre une belle tribune nationale. Plusieurs chefs de parti jouent leur élection ou leur réélection dans ces législatives. Si elle a de manière intérimaire laissé les rênes du RN à Jordan Bardella, Marine Le Pen est candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais où elle devrait être réélue sans problème. En revanche, cela s'annonce beaucoup plus compliqué pour son concurrent à l'extrême droite, Éric Zemmour (Reconquête!). Il est candidat dans la 4e circonscription du Var face à la majorité présidentielle, la Nupes mais aussi un candidat du RN.

De l'autre côté de l'échiquier politique, le secrétaire national du parti Europe Écologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, s'est vue attribuer la 5e circonscription de la capitale. Son homologue chez les communistes, Fabien Roussel, brigue lui la réélection chez lui dans la 20e circonscription du Nord. Le chef du file du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, tente d'obtenir la sienne dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne. La députée de la France insoumise (LFI), Clémentine Autain tentera de conserver son siège dans la 11e circonscription de Saint-Saint-Denis.

Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, n'est pas candidat à la députation, ce qui ne l'empêche pas de clamer haut et fort qu'il veut être nommé Premier ministre, il avait même appelé les électeur à "l'élire" à ce poste. Il a "offert" son ex-circonscription à son fidèle lieutenant Manuel Bompard qui a mené les négociations ayant abouti à la Nupes. Une 4e circonscription des Bouches-du-Rhône réputée imperdable à Marseille.

L'union de la gauche à l'épreuve du vote

À gauche, l'union reste cependant un combat. L'accord historique entre LFI, le PS, EELV et le PCF n'a pas fait que des heureux et des candidatures dissidentes ont fleuri. La plus médiatique d'entre elle est celle de la socialiste Lamia El Aaraje face à l'insoumise Danielle Simonnet dans la 15e circonscription de Paris. Lamia El Aaraje avait été élue dans cette circonscription en 2021, face à Danielle Simonnet, avant de voir son élection annulée en raison d'un logo LREM indûment accolé aux affiches d'un autre concurrent.

Dans le sud-ouest du pays, les candidats socialistes peuvent compter sur la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, la plus virulente des opposantes à l'accord Nupes, qui multiplie les déplacements pour soutenir les dissidents à la Nupes. Si ces dissidences venaient à multiplier les échecs, il s'agirait d'un énorme revers pour celle qui ambitionne de reprendre la main au Parti socialiste.

Des nouveaux visages à l'Assemblée

Toute campagne législative contribue à faire émerger quelques personnalités. Cette année, le boulanger Stéphane Ravacley est de celles-ci. Il s'était mobilisé pour empêcher l'expulsion de son apprenti et qui a été investi par EELV (sous la bannière Nupes) dans la 2e circonscription du Doubs. Rachel Kéké, la femme de chambre qui a mené l'une des plus longues grèves de l'histoire de l'hôtellerie, a été quant à elle investie par LFI dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Bientôt un boulanger et une femme de chambre à l'Assemblée ?

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

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Législatives : Quitterie de Villepin, une candidature pour redonner goût à la politique

Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État

Mardi politique

Clémence Guetté : "Il y a un problème de formation des policiers"

New York Times - World

Iran Begins to Dismantle Nuclear Program Cameras After Western Criticism

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At a moment when experts say Iran is, again, on the verge of possessing enough fuel for a bomb, the dismantling of U.N. cameras was a sign of worsening prospects for the 2015 deal.

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By Isabella Kwai

Iran began dismantling the U.N. monitoring system of its nuclear program this week, partly blinding nuclear inspectors in apparent retaliation for a resolution condemning its lack of cooperation with international inspectors, just at a moment when Tehran is again on the verge of possessing enough fuel for a bomb.

The decision by Iran’s leadership — along with a threat to install new equipment that would dramatically increase its ability to produce nuclear fuel — marks the most vivid confrontation between Iran and the West since President Donald J. Trump pulled out of the 2015 Iran nuclear agreement. Administration officials believe the chances now that the deal will be revived — a major foreign policy initiative for President Biden — are extremely small.

The Biden administration condemned the Iranian move, as did the governments of France, Germany and the United Kingdom, which said in a statement that “there has been a viable deal on the table since March, 2022” that Iran has rejected.

The escalation of tensions was worrisome, several experts said, and marked a hardening of the position of Iran’s government. It appeared to be reacting to a warning on Wednesday by the U.N. nuclear watchdog, the International Atomic Energy Agency, that Iran was only weeks away from producing enough enriched uranium to make a nuclear weapon. While some analysts believe Iran has already reached that milestone, it would take a year or two, most experts agree, for Iran to fashion that fuel into a weapon that could fit into a missile warhead.

The action on Thursday marked a significant, and perhaps final, unraveling of the agreement that the Obama administration reached with Iran seven years ago. That deal required Iran to ship out of the country 97 percent of its nuclear fuel and to dismantle most of its nuclear centrifuges, the machines that spin at supersonic speeds to enrich uranium for nuclear power plants — and, at higher levels of purity, for nuclear weapons.

Even after Mr. Trump abandoned the deal unilaterally, Iran remained in compliance for more than a year. But it refused to allow inspectors to visit some areas where there were suspicions of past nuclear activity. Slowly Iran has suspended the inspectors’ access to some monitoring equipment, and today it deactivated and removed surveillance cameras.

It is not the “final death knell” on reaching a deal, said Trita Parsi, an analyst and former president of the National Iranian American Council.

“But we’re extremely close,” he said. “The negotiations have been in a state of coma for the last few months, with no real progress and any movement.”

On Wednesday, Iranian state media announced that the government had shut off two cameras monitoring “an online enrichment monitor” at an unidentified site, hours before the United States, Britain, Germany and France submitted a resolution criticizing Iran to the International Atomic Energy Agency. Iran, the nations said, had failed to explain nuclear material detected at three undeclared sites. Although opposed by Russia and China, the resolution passed on Wednesday.

On Thursday, Iran told the I.A.E.A. it would begin removing 27 surveillance cameras and other monitoring equipment at several sites.

“We are in a very tense situation,” Rafael Mariano Grossi, the director general of the I.A.E.A, told reporters in Vienna on Thursday. He said that the sites included those in Tehran and the cities of Natanz and Isfahan, and that if an agreement were not reached within the next month, the latest update could be “a fatal blow” to the negotiations.

Although some 40 surveillance cameras remain active in Iran under other safeguard agreements, he said, the agency will lose important details within weeks about Iran’s nuclear activities on the ground.

The dismantlement of cameras and sensors at the Natanz site, a major enrichment center, would make it impossible for the I.A.E.A. to know how much uranium Iran is enriching, and how fast. It would also mean losing chain-of-custody information about the produced material, which is the assurance it doesn’t get diverted to a bomb project.

Iran had already been withholding access to data from some surveillance cameras at nuclear sites. It was unclear what would now happen to the data from the sites being cut off, Mr. Grossi said. Inspectors from the U.N. watchdog would be accompanying Iran’s teams as they removed monitoring equipment.

Losing the day-to-day data “is a blow,” said David Albright, a longtime expert on Iran’s nuclear program. He added that Iran was already close to achieving breakout capability — the ability to make a quick leap toward manufacturing a nuclear weapon before being detected. “They’re trying to rock the boat but not capsize it.”

The monitoring cameras were critical from a Western perspective because they were able to give inspectors an understanding of Iran’s fuel production rates, even if no inspectors were present.

“These are the eyes and ears,” Mr. Parsi said, adding that the instruments were able to send information to the I.A.E.A in real time. “We’ve lost a tremendous amount of insight into what is happening.”

The resolution that criticized Iran fell short on Thursday of a referral to the United Nations Security Council.

Iran has long maintained that its nuclear program is for peaceful purposes only. An assessment by American intelligence agencies in 2007 concluded that the country once had a nuclear weapons program but halted it in 2003.

Israeli officials have long opposed the 2015 nuclear deal, saying Iran was working toward building weapons, and Israel has repeatedly carried out attacks on the program, according to intelligence officials.

As negotiations were stalling last year, and after an Israeli attack on the plant at Natanz, Tehran said that it had begun enriching uranium to 60 percent at the site. Iran is also enriching uranium at Fordow, a facility embedded inside a mountain.

David E. Sanger contributed reporting.

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France24 - Monde

Législatives : Quitterie de Villepin, une candidature pour redonner goût à la politique

Publié le : 08/06/2022 - 16:24

Romain BRUNET Suivre

Candidate sans étiquette aux élections législatives dans la très chic deuxième circonscription de Paris, Quitterie de Villepin propose à ses électeurs d’être élue pour un mandat qui reposera sur l’intelligence collective des citoyens en instaurant un "mandat délibératif".

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

"Nous avons mené la plus longue et la plus belle campagne des législatives de France." L’autosatisfecit de Quitterie de Villepin, candidate sans étiquette aux élections législatives (12 et 19 juin) à Paris pourrait prêter à sourire à première vue. Mais force est de constater qu’il est rare de voir une campagne indépendante de tout parti politique susciter autant d’enthousiasme.

Partie en campagne dès le 10 octobre, Quitterie de Villepin laboure depuis huit mois le terrain de la deuxième circonscription de Paris, qui regroupe le 5e arrondissement, une partie du 6e et la majeure partie du 7e, avec une idée en tête : redonner le goût de la politique aux citoyens avec la promesse d’instaurer le premier "mandat délibératif" à l’Assemblée nationale.

>> Législatives : Muriel Fusi et le Parti animaliste veulent "imposer la cause animale aux gros partis"

Le principe repose sur une nouvelle méthode : associer les citoyens au travail législatif en créant une assemblée locale délibérative rassemblant 100 personnes tirées au sort parmi les 100 000 habitants de sa circonscription. Ceux-ci se réuniraient tous les mois pour élaborer, avec leur députée, des propositions de loi et des amendements aux textes étudiés à l’Assemblée nationale. Le tout avec une "boussole" devant guider l’action politique de Quitterie de Villepin : faire en sorte que la France respecte l’accord de Paris sur le climat et les 17 objectifs de développement durable signés avec l’ONU.

Voici "Imaginons" notre proposition pour la 2ème circo de Paris. 7 mois à la rencontre des habitantes et habitants pour réparer la démocratie. Oui, les personnes sont prêtes.Oui, les conditions sont réunies ici et maintenant.Donnez à notre message de la force. Partagez le. pic.twitter.com/7T9fsNrYIo

May 20, 2022

"Je suis partie du constat que les Français affirment n’avoir aucun lien avec leur député, qu’il existe aujourd’hui une perte de repères et que le rôle joué par l’Assemblée nationale inquiète", explique la candidate de 44 ans, mère de quatre enfants et parente éloignée de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, engagée depuis 20 ans pour faire entendre la voix des citoyens.

"Autant il y a eu une forte aspiration à faire entrer la société civile en politique en 2017, autant la pratique qui a été celle du pouvoir ces cinq dernières années a accentué une forme de crise de la Ve République et de la représentation nationale, poursuit-elle. Aujourd’hui, les gens sont en perte de repères alors qu’il est possible d’avoir une démocratie plus aboutie."

Ancienne proche de François Bayrou

Engagée au début des années 2000 dans des associations comme Max Havelaar, Greenpeace ou Les Amis de la Terre, Quitterie de Villepin adhère à l’UDF en 2003. Elle se fait connaître lors de la campagne présidentielle de 2007 en étant la porte-parole des jeunes UDF et la responsable de la communication digitale de François Bayrou. Connue alors sous le patronyme Quitterie Delmas, la jeune femme prend de plus en plus de place au sein du parti centriste, devenu après la présidentielle le Mouvement démocrate (MoDem), jusqu’à se voir offrir une tête de liste aux élections européennes de 2009. Mais plutôt que d’accepter un mandat européen qui lui tendait les bras, elle claque la porte du MoDem.

"J’ai adoré les six années que j’ai passées à l’UDF et au MoDem, mais, d’une part j’étais en désaccord avec François Bayrou sur la structuration du parti, et surtout, j’ai vécu comme une fracture profonde la ratification du traité de Lisbonne. Même si j’avais voté 'oui' au référendum constitutionnel de 2005, que des gouvernements passent outre la volonté des citoyens m’a choquée. À ce moment-là, j’interroge pour la première fois le mot démocratie", se souvient Quitterie de Villepin, qui a depuis repris son nom de naissance à la suite de son divorce.

Salle comble dans la jolie école maternelle de la rue Mouffetard pour le réunion de @Quitt3rie de Villepin, un dimanche de week-end prolongé et de finale de Roland Garros. Il se passe vraiment quelque chose dans la deuxième circonscription de Paris ! #legislatives2022 #Circo7502 pic.twitter.com/SglogQmRzI

June 5, 2022

Après avoir tenté de faire vivre la démocratie participative au sein du MoDem, elle fait alors le choix de renouveler les pratiques démocratiques à l’extérieur des partis politiques. Elle contribue à la création d’initiatives citoyennes et de nouvelles approches au sein d’associations de parents d’élèves notamment. Elle s’implique dans le mouvement #MaVoix qui tente de faire élire des citoyens lors des élections législatives de 2017. Puis lance en 2020 le collectif Les Investies, qui vise à favoriser l’émergence de nouvelles candidates citoyennes.

"La démocratie pour moi, ce n’est pas une question de confiance, mais d’efforts. Il faut lui dédier du temps. Et mon combat, c’est de retisser les liens entre les gens et la politique en faisant le pari de l’intelligence collective. Il n’y a qu’à voir les travaux des 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat. C’est canon ce qu’ils ont fait !", lance-t-elle, convaincue que des gens de gauche et de droite peuvent travailler ensemble pour faire émerger des propositions.

"Est-ce que le travail de terrain compte encore ?"

Ses huit mois de campagne semblent lui donner raison. Après des dizaines de réunions publiques, d’opérations de tractage sur les marchés et de rencontres avec les habitants, Quitterie de Villepin a provoqué suffisamment d’enthousiasme pour récolter 35 000 euros de dons issus de 165 donateurs – soit un don moyen de 212 euros par personne. De quoi faire pâlir n’importe quel candidat étiqueté par un grand parti.

"On a pu avoir les mêmes moyens que les gros candidats pour faire campagne. Cet argent nous a permis d’avoir une permanence, de faire trois envois de tracts dans les boîtes aux lettres, d’être présents sur les réseaux sociaux et de créer une dynamique autour de mon projet que les autres n’ont pas", assure la candidate.

On continue nos réunions dans les écoles #circo7502 Chaque jour qui passe, chaque question qui nous est posée renforce nos idées, notre vision.Oui, la #politique appartient à toutes et tous et elle peut changer la vie. #PrendreSoinDeLaDémocratie #legislatives2022📍#Paris6 pic.twitter.com/ruE7Fx4WcD

June 7, 2022

Parvenir au second tour serait toutefois un exploit, d’autant que se présentent face à elle le patron du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, mais aussi le maire Les Républicains du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, sans oublier Marine Rosset, candidate socialiste de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

"En se basant sur les résultats de 2017, nous avons estimé qu’il fallait 8 500 voix pour accéder au deuxième tour, explique Quitterie de Villepin. C’est l’objectif et c’est possible. Il y a un truc qui s’est créé sur le terrain avec les gens. Et d’ailleurs, ce que nous faisons interpelle bien au-delà de notre circonscription. On a déjà démontré qu’on pouvait faire une campagne hyper professionnelle et hyper bien financée, axée sur les rencontres avec les citoyens et leur implication. C’est pour cela que j’aime beaucoup cette campagne. Elle va apporter une réponse à une question essentielle : est-ce que le travail de terrain compte encore ?"

Le contexte actuel, avec un président de la République qui ne bénéficiera pas lors des législatives de la même vague électorale qu'en 2017 et une gauche unie autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon, pourrait lui être favorable, veut croire Quitterie de Villepin. Réponse dimanche 12 juin.

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Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État

PORTRAIT DE CANDIDATE

Législatives : Muriel Fusi et le Parti animaliste veulent "imposer la cause animale aux gros partis"

Législatives 2022

Législatives : la majorité présidentielle et la Nupes en tête chez les Français de l'étranger

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
New York Times - World

Buffalo Shooting

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A Racist Researcher, Exposed by a Mass Shooting

The work of Michael Woodley, a Briton who was cited by the teenager who killed 10 Black people at a supermarket in Buffalo, included pseudoscientific theories that have been used to justify racism.

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By Monika Pronczuk and Koba Ryckewaert

BRUSSELS — The researcher claims there has been an I.Q. decline in France linked to large-scale migration from North Africa. He has co-written a book about the global decline of intelligence, stating a relationship between ethnicity and cognitive abilities. And he argues that humans can be divided into subspecies, a cornerstone of white supremacist ideology.

He was also cited, among other academic references, in a manifesto written by the teenager motivated by racist views who killed 10 Black people at a supermarket in Buffalo last month.

Despite his own extreme views, the researcher, Michael Woodley — a 38-year-old British man — has been affiliated with Vrije Universiteit Brussel, one of Belgium’s leading universities, and his controversial work was originally undertaken as he studied at some of the world’s most prestigious academic institutions.

The discovery that the gunman had cited Mr. Woodley’s work shocked many academics, who said they hoped it might now force institutions to confront questions about their responsibility toward society, academic rigor and the space they give to extremist ideas.

Alex Mas Sandoval, a Spanish researcher in population genetics at the University of Bologna, said he was “appalled” when he heard that the Buffalo gunman had tried to use science to justify his actions.

Scientists involved in the field of population genetics and other related areas were “concerned about the misinterpretation of our findings,” he said, adding that he had scrutinized the manifesto for all references to his field.

“In most cases, the killer decontextualized scientific conclusions,” he said. But, he added, one person cited by the gunman stood out for his extreme views: Mr. Woodley, whose expertise is in plant ecology, but whose work also includes research in human genetics and intelligence.

“Woodley has been explicitly racist,” said Mr. Sandoval, who started an online petition to get the British researcher suspended and his Ph.D. revoked. Mr. Woodley has received degrees from Columbia University and from Royal Holloway, University of London. “He has a history of spreading racist, white supremacist theories,” Mr. Sandoval said, adding, “He is questioning a consensus based on decades of research.”

Vrije Universiteit Brussel last week suspended its relationship with Mr. Woodley after Mr. Sandoval started his petition and a Belgian newspaper published a story about the researcher. In a statement, the university said it was “shocked” that an “element from a paper” by Mr. Woodley had appeared in the manifesto of the Buffalo gunman. A scientific committee from the university will now investigate Mr. Woodley’s work to decide on further steps, it said.

Mr. Woodley declined to comment, but Francis Heylighen, the director of the Leo Apostel Center, an interdisciplinary research institute at the university with which the British academic has been affiliated, described him as “absolutely devastated by the turn of events.”

Mr. Heylighen said the center did not have a position on Mr. Woodley’s theories, as “he has published dozens of highly technical articles in a variety of respected, peer-reviewed scientific journals, which people who lack the specific scientific expertise would find very hard to evaluate.”

At the core of Mr. Woodley’s article cited by the gunman is an argument that human beings can be scientifically divided into subspecies. One table in which he compared humans with a number of animal species, including jaguars and leopards, was used in the Buffalo gunman’s manifesto.

Theories like the one Mr. Woodley asserted have long been a mainstay of pseudoscientific attempts to justify slavery, colonialism and Nazism that have been widely rejected by contemporary mainstream academics.

Mr. Woodley’s academic interests over the course of his career have been eclectic, including papers on ways to communicate with the dead and intelligence in parrots, in addition to human genetics and intelligence.

A spokeswoman for Royal Holloway said that Mr. Woodley completed a doctorate in plant ecology there from 2007 to 2011, and that his 2010 article referenced by the Buffalo gunman was “written and published in a personal capacity.” The article described the author’s affiliation as “School of Biological Sciences, Royal Holloway, University of London.” Elsevier, a major, mainstream academic publisher that produced the journal that printed Mr. Woodley’s article, declined to comment.

Angela Saini, a British journalist who wrote a book called “Superior: The Return of Race Science,” said Mr. Woodley was a fixture in a group of far-right academics she researched, centered around an academic journal called The Mankind Quarterly, which has been accused of promoting scientific racism and in which the researcher has been published.

“I do think things have changed in recent years, partly because of political discourse,” Ms. Saini said. “And with the rise of ethnic nationalism and the far right, we have become more aware of just how risky, how dangerous these people are,” she said, adding, “They gained a huge following over the years.”

Vrije Universiteit Brussel declined to answer questions about who began the relationship with Mr. Woodley in 2013 and for what purpose. According to the university’s records, Mr. Woodley was a speaker at a seminar in April, but the video of his appearance is missing from the official website, which features the recordings of the three other speakers.

And on Mr. Woodley’s personal website, sections about his research and media appearances were removed over the past week.

Mr. Woodley’s status as an affiliated researcher meant that he was not paid by the Belgian university, and it remains unclear how he financed his work.

One of his papers mentions that funding was provided by the Unz Foundation, a nonprofit organization run by Ron Unz, a software entrepreneur. Mr. Unz is the founder of The Unz Review, a far-right website criticized by the Anti-Defamation League as hosting racist and antisemitic content. Mr. Woodley refers to himself as an “Unz Foundation Junior Fellow” in several other publications.

“I’m independently funded, and the person who independently funds me is not going to withdraw my funding because I’m involved in political research,” Mr. Woodley told Stefan Molyneux, a white-supremacist blogger with whom he appeared in a video in 2019. “As a matter of fact, he’s more likely to give me more funding because of that, so I’m very lucky.”

Multiple Vrije Universiteit Brussel employees expressed outrage over the fact that no one at the university had raised the alarm over Mr. Woodley’s views.

Karen Celis, a political scientist at the university, said she was shocked when she read Mr. Sandoval’s petition. “It is the actual opposite of what we stand for,” she said. “It made me wonder: How come, if it was known in certain circles, the alarm bells did not go off?”

She added: “Our university stands for humanistic values: freedom, solidarity, justice, inclusion. We also stand for free research, but sometimes there is tension between the two, and to me, it is clear which side we have to stand on.”

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France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre Charlotte URIEN-TOMAKA

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
New York Times - World

Israeli Prime Minister Visits an Arab Ally Amid Tensions With Iran

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The trip by Naftali Bennett, the Israeli leader, burnishes his foreign policy credentials and provides some distraction from his domestic political troubles.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — Prime Minister Naftali Bennett of Israel made a snap trip to the United Arab Emirates on Thursday, the latest display of the strengthening alliance between the two countries and their united front against Iran amid rising tensions over Tehran’s nuclear ambitions.

The visit, during which Mr. Bennett met with the U.A.E.’s president, Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, came just over a week after Israel and the Emirates signed a wide-ranging free-trade agreement, another sign of the deepening ties between Israel and some Arab governments after decades of being isolated in the region.

Israel and the Emirates established full diplomatic relations less than two years ago. Brokered by the Trump administration, that breakthrough led to a broader regional alignment, resulting in diplomatic agreements with Bahrain and Morocco.

Israel signed peace treaties with Egypt and Jordan decades ago, but while the security relationships have endured, the lack of progress in resolving the Israeli-Palestinian conflict has long stymied the normalization of ties between Israel and those Arab countries.

By contrast, Israel’s relationship with the United Arab Emirates has been markedly warmer and more friendly. After years of quiet and informal ties, business deals are out into the open, multiple direct flights cross daily between Tel Aviv and cities in the U.A.E. and hundreds of thousands of Israelis have taken vacations in Dubai.

As he left Israel on Thursday morning, Mr. Bennett said he was going to Abu Dhabi, the Emirati capital, to express his condolences, and those of the Israeli people, on the death last month of Sheikh Khalifa bin Zayed, the country’s president and the older half brother of Mohammed bin Zayed.

Mr. Bennett described Sheikh Mohammed, the former crown prince of Abu Dhabi and Sheikh Khalifa’s successor, as “a man of vision and a brave leader,” and said: “Today, together, we will take the special bond that has been woven between our countries to the next level — for the growth and security of both our peoples.”

Mr. Bennett also referred to the Iranian nuclear issue, one of the main factors underpinning the Israeli-Emirati alliance, commending an International Atomic Energy Agency resolution on Wednesday criticizing Iran for a lack of transparency in its nuclear program.

“We see in this decision the lies and the hypocrisy of Iran on the nuclear issue and in general,” Mr. Bennett said. “On the other hand, we see here a firm stance by the countries of the world regarding the distinction between good and evil, as they clearly state that Iran is concealing things. We will not let up on this issue.”

Iran insists that its nuclear program is meant for peaceful purposes. During a visit to Israel last week, the director general of the International Atomic Energy Agency, Rafael M. Grossi, met with Mr. Bennett. The Israeli prime minister expressed “deep concern regarding Iran’s continued progress toward achieving nuclear weapons while deceiving the international community by using false information and lies,” his office said in a statement.

Talks to renew an international deal to curb Iran’s nuclear activities in exchange for an easing of sanctions are stalled, and the International Atomic Energy Agency says Iran plans to ramp up its uranium enrichment.

The recent deaths in Iran of several military officers have added to the tensions between Iran and Israel, which for years has conducted a clandestine war of sabotage and targeted killings against its regional rival.

Mr. Bennett’s office said that his trip to Abu Dhabi came at the invitation of the Emirati president and that the leaders discussed various economic and regional issues. It was their third meeting in recent months, and the first since Sheikh Mohammed became president.

On Thursday, they met privately for about two hours at the president’s palace, then held a working lunch with members of their delegations, according to Mr. Bennett’s office.

The visit burnishes Mr. Bennett’s foreign policy credentials and his international stature a year after he took office. It is also likely to have come as a welcome distraction from his domestic political troubles. His diverse coalition of eight political parties, with clashing ideologies and agendas, is on the verge of collapse. It currently controls only about half the seats in Parliament, and is finding it increasingly difficult to pass legislation and govern.

The diplomatic agreement between Israel and the United Arab Emirates, the first element of what became known as the Abraham Accords, was signed during the tenure of Mr. Bennett’s predecessor, Benjamin Netanyahu, who is now the leader of the opposition.

But Mr. Netanyahu’s efforts to capitalize on his partnership with the Emirates shortly before a close-fought election in March 2021 injected a sour note into the budding relationship between the two countries as Emirati officials sent clear signals that the Persian Gulf country would not be drawn into a campaign for Mr. Netanyahu’s re-election.

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L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
France24 - Monde

Législatives : les clips de campagne du 1er tour

Publié le : 09/06/2022 - 17:08

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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.

Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.

Les élections législatives auront lieu comme suit :

  • en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
  • en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
  • en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022

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Législatives : la campagne officielle débute, les oppositions entrent dans la bataille

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Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans

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L'actu en dessin : le blé ukrainien utilisé comme une arme de guerre par Moscou

Publié le : 10/06/2022 - 08:15

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Le blocus russe de la mer Noire empêche Kiev d’exporter des millions de tonnes de céréales, privant ainsi de nombreux pays du pourtour méditerranéen et de l’Afrique d'importations essentielles et participant à l'explosion des cours mondiaux. Une situation qui inspire au duo de dessinateurs français Plop et KanKr ce dessin à la fois glaçant et poétique.  

La guerre en Ukraine a provoqué le blocage de l'essentiel des exportations de Kiev via la mer Noire, une situation qui entraîne une flambée des prix et fait peser un grave risque de famine dans les pays qui en dépendent, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient.

Pour permettre une reprise des exportations, le chef de l'État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, a appelé au déminage du port d'Odessa.

L'Afrique est très dépendante des importations de céréales ukrainiennes et russes, mais aussi de fertilisants essentiels pour son agriculture peu productive. Sans la reprise de ces exportations, elle se trouvera "dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent", a-t-il dit dans une entretien accordé à France 24 et RFI.

Selon l'Union européenne, Vladimir Poutine utilise la crise alimentaire mondiale qui se profile comme moyen de pression sur les Occidentaux – ensemble, la Russie et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé. 

Cet enjeu géopolitique majeur a inspiré le duo français Plop & KanKr, auteur de ce dessin aux couleurs de l'Ukraine – un champ de blé tâché de sang, avec dans le ciel l'ombre de nuages menaçants. Julie Besombes, alias Plop, et Simon Baert, KanKr, ont contribué à différentes publications (Siné Mensuel, La Galipote, L’Anjou Laïque, Le Sans-Culotte 85, Le Nouveau Jour J, l’Analphabète, Même Pas Peur...) et publié plusieurs recueils.

Avec AFP

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Photos satellites et géolocalisation : le vol des céréales ukrainiennes documenté

L'Entretien de France 24

Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

LE FIL DU 8 JUIN

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

France24 - Monde

Mort d'une femme lors d'un contrôle de police à Paris : le conducteur mis en examen

Publié le : 09/06/2022 - 22:49

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Le conducteur du véhicule soupçonné de refus d'obtempérer lors d'un contrôle samedi à Paris, au cours duquel des policiers ont tiré sur un véhicule et tué une de ses passagères, a été mis en examen jeudi. Encore hospitalisé, il a été placé en détention provisoire sur le lieu où il est soigné.

Toujours hospitalisé mais désormais sous le régime de la détention provisoire. Le conducteur du véhicule sur lequel trois policiers ont tiré – tuant une passagère – pour un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier samedi à Paris, a été mis en examen jeudi 9 juin.

L'homme est mis en examen pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, récidive de refus d'obtempérer aggravés, récidive de conduite d'un véhicule malgré injonction de restituer son permis de conduire et récidive de conduite sous l'empire d'un état alcoolique", a-t-on appris de source judiciaire. Il a été "placé en détention provisoire sur le lieu de son hospitalisation."

Gravement blessé par un tir des policiers au thorax, le conducteur a été entendu par le juge d'instruction à l'hôpital où il a été admis après les faits, selon le parquet.

L'homme âgé de 38 ans avait été placé mardi en garde en vue pour avoir refusé d'obtempérer par deux fois lors d'un contrôle de son véhicule dans le 18e arrondissement par des fonctionnaires de police à VTT. Ces derniers ont fait feu à neuf reprises, selon le parquet, l'ont blessé ainsi que sa passagère assise à l'avant, touchée à la tête. La jeune femme de 21 ans a succombé le lendemain.

L'avocat du suspect, Me Ibrahim Shalabi, a souligné jeudi lors d'une conférence de presse que les occupants de la voiture n'étaient pas recherchés et que le véhicule était bloqué par un bus lorsque la police a ouvert le feu. "La voiture ne pouvait pas circuler", a-t-il assuré. "Il a refusé d'obtempérer par peur d'aller en prison (...) par peur que la police l'arrête car il n'avait pas son permis", a expliqué de son côté Sonia (le prénom a été modifié), la sœur du mis en cause, lors de la même conférence de presse.

>> À voir : Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police jugés indignes par la classe politique

"Son passé judiciaire ne légitime pas les neuf balles tirées"

"C'est vrai que mon frère a eu des problèmes avec la justice mais ça ne permet pas de justifier les violences qui ont été faites", selon elle. "Son passé judiciaire ne légitime pas les neuf balles tirées."

La garde à vue des trois policiers ayant fait usage de leur arme a été levée mardi au bout de 48 heures pour "poursuite des investigations" dans le cadre de l'information judiciaire ouverte mardi. Ils ne sont pas mis en examen à ce stade.

Mercredi, la famille de Rayana, la passagère tuée par les tirs des policiers, avait indiqué son intention de porter plainte contre le conducteur et les policiers. Selon Me Sylvie Noachovitch, l'avocate de la famille, la jeune femme, "sans casier judiciaire, ne connaissait pas le conducteur", l'ayant rencontré le soir-même en boîte de nuit.

Plusieurs associations ont appelé à un rassemblement samedi à Paris pour demander l'abrogation de l'article L435-1 du code de la sécurité intérieure qui règlemente l'usage des armes à feu par les forces de l'ordre.

En vertu de cet article, les policiers sont autorisés à tirer en cas de refus d'obtempérer s'ils ne peuvent stopper la voiture autrement que par l'usage des armes et si, dans sa fuite, le conducteur est "susceptible de perpétrer (...) des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui".

Cette affaire a ravivé la question de l'usage de la force par les policiers et gendarmes et nourri, à la veille du premier tour des élections législatives, une vive polémique entre le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et ses adversaires politiques.

"Je ne peux pas accepter (...) qu'on insulte celles et ceux qui risquent leur vie pour protéger la nôtre", a lancé jeudi Emmanuel Macron à Jean-Luc Mélenchon, qui avait dénoncé une "police qui tue". 

Avec AFP

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Mort d'une femme lors d'un contrôle à Paris : les policiers ressortent libres de leur garde à vue

Mardi politique

Clémence Guetté : "Il y a un problème de formation des policiers"

FACE À FACE

Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police jugés indignes par la classe politique

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Kiev n'est "pas en danger", mais prête en cas d'attaque

Publié le : 09/06/2022 - 06:45

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Les soldats ukrainiens livrent à Severodonetsk "l'une des batailles les plus difficiles" depuis le début de la guerre, selon le président Volodymyr Zelensky. Dans le Donbass, deux Britanniques et un Marocain qui combattaient pour Kiev ont été condamnés à mort pour mercenariat par la justice des autorités prorusses de la ville. Retrouvez le fil des événements de la journée du 9 juin.

  • 22 h 45 : Volodymyr Zelensky parle "armes lourdes" et entrée de l'UE avec Emmanuel Macron

Dans un Tweet, le président ukrainien a assuré avoir informé son homologue français de "la situation sur le front" face aux forces russes. "Nous avons discuté d'autres aides militaires pour l'Ukraine", a-t-il ajouté dit avant de conclure : "une attention particulière a été consacrée aux moyens de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE".

Paris a confirmé dans un communiqué l'appel téléphonique entre les deux présidents. Emmanuel Macron "a interrogé le président Zelensky sur les derniers développements sur le terrain, ainsi que sur ses besoins en termes d'équipements militaires, d'appui politique, de soutien financier et d'aide humanitaire". Le président français a assuré à son homologue ukrainien que "la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes".

Enfin, les deux chefs d'État "sont convenus de rester en contact, notamment dans la perspective de l'avis que la Commission européenne rendra sur la candidature de l'Ukraine à adhérer à l'Union européenne, et la discussion qui s'en suivra au Conseil européen des 23 et 24 juin".

  • 22 h 40 : Macky Sall, président de l'Union africaine, appelle sur France 24 au déminage rapide du port d'Odessa

Le chef de l'État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, a appelé au déminage du port ukrainien d'Odessa pour permettre les exportations de céréales et a dit avoir reçu l'assurance du président Vladimir Poutine que la Russie n'attaquerait pas.

Sans la reprise des exportations, l'Afrique, très dépendante des importations de céréales ukrainiennes et russes mais aussi de fertilisants essentiels pour son agriculture peu productive, "sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent", a-t-il dit dans une entretien accordé à France 24 et RFI.

"Si les engrais n'arrivent pas alors que c'est l'hivernage (la saison des pluies) dans la plupart des pays africains, ça veut dire qu'il n'y aura pas de récolte", a-t-il dit.

>> À voir, notre entretien - Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

Macky Sall affirme que "jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas d'élément me permettant de contredire" les assurances de Moscou selon lesquelles la Russie ne s'opposerait pas à la sortie du blé ukrainien par Odessa si les eaux étaient déminées. "Je lui ai même dit : 'les Ukrainiens disent que s'ils déminent, vous rentrez dans le port'. Il dit (que), non, il ne va pas rentrer, et ça, c'est un engagement qu'il a pris", a-t-il déclaré en parlant du président Poutine.

   "Il faut maintenant travailler à ce que le déminage soit fait, que l'ONU s'implique – et toutes les parties prenantes – pour qu'on démarre à sortir le blé ukrainien", a-t-il dit.

  • 21 h 13 : Kiev n'est "pas en danger" mais prête en cas d'attaque, dit le ministre ukrainien de l'Intérieur

"Il n'y a aucun risque d'attaque sur Kiev aujourd'hui", a déclaré Denys Monastyrsky. "Il n'y a pas de concentration de troupes près de la frontière biélorusse, mais nous comprenons que tous les scénarios sont possibles demain", a dit le ministre ukrainien de l'Intérieur à l'AFP, vêtu d'un pull militaire noir, un drapeau ukrainien sur la manche droite.

"Par conséquent, un entraînement sérieux est en cours – préparation de la ligne de défense, entraînement des troupes qui resteront" à Kiev et autour de la ville. Le ministre a également déclaré que des frappes aériennes russes pouvaient survenir à tout moment :  "Tout endroit en Ukraine peut être la cible de tirs de roquettes, y compris Kiev".

  • 19 h 42 : selon Poutine, le "made in Russia" n'est pas un remède aux sanctions

Vladimir Poutine a déclaré que la production locale de biens n'était pas un remède pour contourner les sanctions occidentales – notamment des restrictions à l'importation et à l'exportation, qui ont paralysé les chaînes d'approvisionnement – et que la Russie cherchait de nouveaux partenaires commerciaux.

"La substitution des importations n'est pas une panacée", a déclaré le président russe à un groupe de jeunes entrepreneurs qui se plaignaient d'un manque de produits jusqu'alors importés dans leur quête pour développer des vaccins. "Nous n'essayons pas de remplacer complètement les importations", a-t-il déclaré. 

La Russie "doit collaborer avec ceux avec lesquels il est possible de collaborer". "Mais pour les technologies d'importance critique, nous devons disposer de notre propre savoir-faire", a-t-il ajouté. "Nous sommes en train de les développer".

En avril, les autorités russes ont déclaré avoir construit trois usines à Moscou pour produire des médicaments afin de pallier l'interdiction d'importation. L'industrie pharmaceutique russe est fortement dépendante des importations.

  • 19 h 14 : l'économie ukrainienne s'est contractée de 15,1 % sur les trois premiers mois de l'année

La guerre avec la Russie a entraîné une contraction de 15,1 % de l'économie ukrainienne au cours des trois premiers mois de l'année, a calculé l'agence nationale des statistiques.

L'invasion russe, le 24 février, a dévasté de larges pans de l'économie ukrainienne, et un grand nombre d'entreprises ont été contraintes de fermer ou de revoir radicalement leur production.

>> À voir aussi - Une économie ukrainienne ébranlée, des entreprises coupées du monde

Le Fonds monétaire international prévoit une contraction du PIB de l'Ukraine de 35 % sur l'ensemble de l'année 2022, et le ministre ukrainien des Finances, Sergiy Marchenko, a déclaré à la mi-mai qu'il s'attendait à une baisse allant jusqu'à 45-50 %.

L'inflation en Ukraine s'est accélérée pour atteindre 18 % sur douze mois en mai, contre 16,4 % en avril, selon l'agence de statistiques, les prix des denrées alimentaires continuant à s'envoler. 

La Banque centrale ukrainienne (NBU) a prévenu que l'inflation globale pourrait atteindre 20 % d'ici à la fin de l'année. Le 2 juin, la NBU a fortement augmenté son taux d'intérêt directeur, qui est passé de 10 % à 25 %, dans le but de juguler l'inflation et de protéger la monnaie nationale, la hryvnia. 

  • 17 h 57 : les revenus énergétiques de la Russie pourraient être plus élevés maintenant qu'avant la guerre en Ukraine 

La Russie pourrait tirer davantage de revenus de ses ventes de combustibles fossiles aujourd'hui qu'avant son invasion de l'Ukraine, le 24 février, la hausse des prix mondiaux compensant l'impact des interdictions d'importation, a déclaré lors d'une audition Amos Hochstein, l'émissaire américain pour la sécurité énergétique.

Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les entreprises russes ne bloqueront pas leurs puits de pétrole malgré les efforts déployés par les pays occidentaux pour réduire leur dépendance à l'égard des approvisionnements énergétiques en provenance de Moscou.

  • 16 h 12 : deux combattants britanniques et un Marocain condamnés à mort par la justice de Donetsk

Deux Britanniques et un Marocain faits prisonniers dans l'est de l'Ukraine, où ils combattaient pour Kiev, ont été condamnés à mort pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk, ont annoncé les agences de presse russes.

"La cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d'avoir participé aux combats comme mercenaires", a indiqué l'agence de presse officielle russe Tass.

"Nous sommes évidement gravement préoccupés. Nous répétons que les prisonniers de guerre ne devraient pas être exploités pour des raisons politiques", a affirmé un porte-parole du Premier ministre britannique, Boris Johnson, tandis que la cheffe de la diplomatie, Liz Truss, a dénoncé un "simulacre de jugement sans aucune légitimité".

  • 15 h 01 : la Finlande veut fortifier sa frontière avec la Russie 

Le gouvernement finlandais envisage de modifier la législation frontalière pour permettre la construction de barrières sa frontière avec la Russie.

Candidate à l'adhésion à l'Otan, la Finlande redoute notamment l'envoi de demandeurs d'asile à sa frontière comme l'avait fait la Biélorussie avec plusieurs pays de l'Union européenne l'an dernier. Des centaines de migrants du Moyen-Orient et d'Afghanistan s'étaient ainsi retrouvés bloqués à la frontière polonaise.

  • 14 h 49 : pousser l'Ukraine à un "mauvais" compromis avec la Russie serait "répugnant", avertit Boris Johnson

Le Premier ministre britannique a mis en garde contre toute volonté de la part des Occidentaux d'encourager l'Ukraine à accepter un "mauvais" compromis avec la Russie, jugeant que cela serait "moralement répugnant".

"Encourager une mauvaise paix en Ukraine, c'est encourager Poutine et encourager tous ceux dans le monde qui pensent que l'agression paie", a estimé Boris Johnson. "Cela serait une erreur et ouvrirait la porte à plus de conflits, plus d'instabilité, plus d'incertitude dans le monde et donc plus de difficultés économiques".

Boris Johnson a aussi dit "savoir que certains, pas dans ce pays mais ailleurs, estiment que le prix du soutien aux Ukrainiens est désormais trop élevé et qu'il faudrait les encourager à accepter ce que Poutine demande". "Abandonner les Ukrainiens serait moralement répugnant", a-t-il poursuivi.

Vladimir Poutine "ne vas jamais réussir à assujettir l'Ukraine et plus tôt il le comprendra, mieux ce sera, et il ne faut pas le laisser arriver à un succès partiel en avalant une partie du pays comme il l'a fait auparavant et déclarer un cessez-le-feu", a-t-il insisté.

  • 13 h 27 : Volodymyr Zelensky demande l'exclusion de la Russie de la FAO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky demande l'exclusion de la Russie de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), sur fond d'accusations de Kiev de blocage et de vol des céréales ukrainiennes par Moscou.

"Il ne peut pas y avoir de discussion pour prolonger l'adhésion de la Russie à la FAO. Quelle y serait la place de la Russie si elle provoque la famine pour au moins 400 millions de personnes, voire plus d'un milliard ?", a lancé le président Zelensky dans un discours en visioconférence lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE.

Le blocage des ports ukrainiens par la flotte russe de la mer Noire, à commencer par celui d'Odessa, principal port du pays, paralyse les exportations de céréales, notamment de blé, dont l'Ukraine était avant la guerre en passe de devenir le troisième exportateur mondial. Des pays africains et moyen-orientaux sont les premiers touchés et craignent de graves crises alimentaires.

  • 11 h 41 : à Kiev, "un certain calme" dans les rues malgré la guerre

  • 9 h 32 : l'Ukraine pourrait reprendre Severodonetsk "en deux, trois jours" avec des armes occidentales de longue portée

L'Ukraine pourrait reprendre la ville clé de Severodonetsk "en deux, trois jours", dès qu'elle disposera d'armes d'artillerie occidentales "de longue portée", estime Sergueiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine.

L'armée russe tente depuis des semaines de s'emparer de cette ville industrielle, importante pour le contrôle de l'ensemble du bassin minier du Donbass. Elle y a repris du terrain ces derniers jours.

  • 6 h 18 : Washington veut s'assurer que ses systèmes d'artillerie Himars sont bien utilisés

Les États-Unis, qui ont annoncé l'envoi de quatre systèmes d'artillerie de précision Himars à l'Ukraine, veulent s'assurer que les soldats ukrainiens maîtrisent bien leurs systèmes avant de leur en envoyer davantage, a indiqué mercredi le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

Le Himars est un système "sophistiqué", et "il faut certifier ces garçons, s'assurer qu'ils savent comment utiliser ces systèmes correctement", a déclaré le plus haut gradé américain dans l'avion le ramenant à Washington après une tournée en Europe. Il faut former les opérateurs, mais aussi les soldats chargés de la maintenance, ainsi que les officiers et sous-officiers, a-t-il expliqué aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée.

  • 4 h 52 : la "bataille" de Severodonetsk est "l'une des plus difficiles", selon Volodymyr Zelensky

"Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre", a affirmé le président ukrainien au sujet de la ville de Severodonetsk dans une vidéo diffusée mercredi soir.

Pour la Russie, mettre la main sur cette ville serait déterminant en vue d'une conquête de l'intégralité du vaste bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014. "À bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là", a estimé Volodymyr Zelensky.

Avec AFP

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Reportage : l'armée ukrainienne manque toujours d'armement

Info ou intox

Photos satellites et géolocalisation : le vol des céréales ukrainiennes documenté

LE FIL DU 8 JUIN

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

Valeurs Actuelles

Nicolas Sarkozy : « Si le président élu me demande de l’aider, je le fais »

Entre la droite et Nicolas Sarkozy, le divorce est-il définitivement consommé ? En refusant de soutenir Valérie Pécresse tout au long de l’élection présidentielle, puis en s’affichant plus proche que jamais d’Emmanuel Macron, l’ancien président de la République semble avoir beaucoup perdu de son influence sur la droite française. Dans les colonnes du Figaro Magazine, vendredi 10 juin, il s’est confié sur le nouveau chemin qu’il semble avoir choisi d’emprunter, assumant une liberté retrouvée.

« Je ne suis plus dans la politique, je fais ce en quoi je crois, je ne fais pas de calculs d’apothicaire », explique Nicolas Sarkozy, qui assume être prêt à aider Emmanuel Macron. « J’ai une obligation vis-à-vis du pays. Si le président élu me demande de l’aider, je le fais. Je l’aurais même fait avec Hollande s’il n’avait pas voulu me détruire », confie l’ancien chef de l’Etat, qui souligne la performance réalisée par son successeur : « Il a été réélu, moi je n’y suis pas arrivé, même si c’était de peu. Il convient de mettre cela à son crédit. »

Un homme libre

Surtout, Nicolas Sarkozy se fait limpide : « Je n’ai plus d’obligation vis-à-vis de mon parti », lâche-t-il. « Quand j’étais à la tête de l’UMP, puis de LR, tout le monde se côtoyait, nous prenions en permanence le risque du rassemblement, de Jean-Pierre Raffarin à Christine Boutin, de Nathalie Kosciusko-Morizet à Laurent Wauquiez », se souvient-t-il, estimant que cette capacité revendiquée à « marcher sur deux jambes » a disparu. A titre d’exemple, glisse Le Figaro, Nicolas Sarkozy aurait apprécié que Valérie Pécresse fasse de Xavier Bertrand son Premier ministre putatif, tout en confiant le porte-parolat à Guillaume Peltier – depuis rallié à Éric Zemmour.

Les divergences politiques qui l’opposent à Valérie Pécresse ne sont pas le seul problème. L’ancien président pointe également un manque de charisme certain : « Dans notre tradition politique, ce qui compte, c’est l’incarnation ». Autant d’éléments qui ont facilité son rapprochement avec l’Elysée. « Nous sommes un parti d’alternance, nous avons vocation à gouverner, et non à nous installer dans l’opposition stérile, et encore moins dans la démolition », développe Nicolas Sarkozy. Moralité de l’histoire ? « Je ne raisonne pas comme les autres, (…) parce que je suis libre. Quand je pense que Macron c’est la meilleure solution du moment, je le dis. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Threats, Then Guns: A Journalist and an Expert Vanish in the Amazon

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Dom Phillips, a British journalist, and Bruno Pereira, a Brazilian expert on Indigenous groups, have not been seen since Sunday. They faced threats before they disappeared.

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By Jack Nicas, Ana Ionova and André Spigariol

RIO DE JANEIRO — The Javari Valley in the Amazon rainforest is one of the most isolated places on the planet. It is a densely forested Indigenous reserve the size of Maine where there are virtually no roads, trips can take a week by boat and at least 19 Indigenous groups are believed to still live without outside contact.

The reserve is also plagued by illegal fishing, hunting and mining, a problem exacerbated by government budget cuts under President Jair Bolsonaro. Now local Indigenous people have started formally patrolling the forest and rivers themselves, and the men who exploit the land for a living have responded with increasingly dire threats.

That tension was the kind of story that has long attracted Dom Phillips, a British journalist in Brazil for the past 15 years, most recently as a regular contributor to The Guardian. Last week, Mr. Phillips arrived in the Javari Valley to interview the Indigenous patrols for a book. He was accompanied by Bruno Araújo Pereira, an expert on Indigenous groups who had recently taken leave from the Brazilian government in order to aid the patrols.

About 6 a.m. Saturday, the two men were with a patrol, stopped along a snaking river, when another boat approached, according to officials at Univaja, a Javari Valley Indigenous association that helps organize the patrols. The approaching vessel carried three men known to be illegal fishermen, Univaja said, and as it passed, the men showed the patrol boat their guns. It was the kind of threat that Univaja had been recently reporting to authorities.

The following morning, Mr. Phillips, 57, and Mr. Pereira, 41, began their journey home, traveling on the Itaquí River in a new boat with a 40-horsepower engine and enough fuel for the trip. They were scheduled to arrive in Atalaia do Norte, a small city on the border with Peru, at about 8 a.m. Sunday.

The men and their boat have not been seen since.

Over the past three days, various search crews, from Indigenous groups to the Brazilian Navy, have scoured the area; Brazilian politicians and celebrities have called for more action to find the men; and their disappearance has led the morning newspapers and nightly news across the country.

On Wednesday, state police officials said they were questioning a suspect and had seized a boat and illegal ammunition from him. Officials said the suspect’s green speedboat with a visible Nike symbol was seen traveling behind Mr. Phillips and Mr. Pereira’s boat Sunday morning.The suspect was one of the fishermen who showed the patrol their guns on Saturday, according to Soraya Zaiden, an activist who helps lead Univaja, and Elieseo Marubo, Univaja’s legal director. They said the man had shot at a Univaja patrol boat months earlier.

“We will continue the search,” Ms. Zaiden said. “But we also know that something serious, very serious, may have happened.”

Mr. Phillips, who also wrote regularly for The New York Times in 2017, has dedicated much of his career to documenting the struggle between the people who want to protect the Amazon and those who want to exploit it. Mr. Pereira has spent years defending Indigenous groups under the resulting threat. Now fears are growing that their latest journey deep into the rainforest could end up as one of the grimmest illustrations of that conflict.

Univaja said that Mr. Pereira “has profound knowledge of the region,” and local officials said that if the men had gotten lost or faced mechanical issues, they likely would have already been found by search crews. Univaja said Mr. Pereira had faced threats in the region for years.

Violence has long been common in the Amazon, but it has largely been between locals. From 2009 through 2020, there were 139 killings of environmental activists and defenders in the Amazon, according to data compiled by a journalism project called Tierra de Resistentes. But hardly any of those attacks were against Brazilian government officials or journalists who were outsiders in the region.

In 2019, a Brazilian government worker was shot and killed in apparent retaliation for his work combating illegal activity in the Javari Valley.

The 1988 murder of Chico Mendes, Brazil’s most famous conservationist at the time, helped spark an environmental movement in the country to protect the Amazon. That movement has faced significant headwinds lately, particularly under Mr. Bolsonaro, who has vowed to open the Amazon to mining, logging and other industry.

Deforestation has increased during his presidency, as his government has weakened many of the institutions designed to protect the forest.

On Tuesday, Mr. Bolsonaro said he prayed that Mr. Phillips and Mr. Pereira would be found. He also questioned their journey. “Two people in a boat, in a completely wild region like this, is an adventure that isn’t recommendable,” he said. “An accident could happen, they could have been executed, anything.”

Politics also cast a shadow over the government’s response, which many politicians, journalists and other public figures widely criticized as inadequate and slow.

Ms. Zaiden said that Univaja alerted federal authorities to the men’s disappearance midday Sunday. It then took a full day for Brazil’s Navy to send a search team, which consisted of a single boat, when an aircraft would have been far more effective and efficient for searching such a vast, remote area.

By Monday evening, the army said it was still awaiting authorization from the “upper echelons” of the Brazilian government to join the search, before eventually saying it was sending a team.

Alessandra Sampaio, Mr. Phillips’s wife, pleaded with authorities to intensify the search in a video posted online Tuesday morning.

“We still have some hope,” she said. “Even if we don’t find the love of my life alive, they have to be found, please. Intensify these searches.”

On Tuesday, the navy and army said they had deployed aircraft, as well as additional boats in the search. The Ministry of Defense said that the armed forces started assisting the search “as soon as the first information about the disappearance was released.” On Wednesday, a Brazilian judge ruled that the government had failed to protect the reserve and must use aircraft and boats to search for the missing men.

Mr. Phillips and Mr. Pereira knew each other well. In 2018, Mr. Phillips joined a 17-day journey led by Mr. Pereira deep into the Javari Valley — 590 miles by boat and 45 miles on foot — for a story about the Brazilian government’s search for signs of isolated Indigenous groups. “Wearing just shorts and flip-flop as he squats in the mud by a fire,” Mr. Phillips wrote in The Guardian, Mr. Pereira “cracks open the boiled skull of a monkey with a spoon and eats its brains for breakfast as he discusses policy.”

At the time, Mr. Pereira helped lead the government’s efforts to identify and protect such groups. After Mr. Bolsonaro became president in 2019, Mr. Pereira’s department faced cuts and shifting orders from the top, said Antenor Vaz, a former official in the department, stopping them from carrying out the expeditions once critical to protecting the reserve.

“It is a region that is extremely dangerous, especially since 2019 when the illegal actions of loggers, prospectors, fishermen and hunters surged,” Mr. Vaz said.

Mr. Pereira eventually took a leave from his post to help Indigenous groups in the Javari Valley fill the vacuum of enforcement. Those patrols have focused in part on documenting and reporting fishermen who illegally catch pirarucu, a freshwater fish that can weigh as much as 440 pounds and is considered endangered in Brazil.

As the Indigenous patrols organized by Univaja became a front line of enforcement in the Javari Valley, they began to face threats. In April, one man accosted several Univaja workers, telling one that if he didn’t stop reporting illegal activity, “he’d put a bullet in his face,” according to a police report that Univaja filed with local authorities.

Ms. Zaiden shared a letter Univaja received that threatened Mr. Pereira by name, accusing him of sending Indigenous people to “seize our engines and take our fish.” The letter added, “I’m just going to warn you once that if it continues like this, it will get worse for you.”

She said the organization had reported many of the threats to local authorities, asking for help. Marcelo Ramos, a congressman from the region, said that he had confirmed with federal authorities that the group had reported threats within the past week.

“We’ve been demanding action, but unfortunately there’s been no reaction,” Ms. Zaiden said. “Now our greatest fear is that this is the reason for Bruno and Dom’s disappearance.”

Leonardo Coelho contributed reporting from Rio de Janeiro.

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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France24 - Monde

À son tour, la Nasa va lancer une enquête pour expliquer les ovnis

Publié le : 09/06/2022 - 23:36

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Après les tentatives du renseignement américain, puis du Pentagone, la Nasa lance à son tour une enquête pour comprendre les phénomènes aériens non identifiés. L'étude, qui doit démarrer à l'automne et durer neuf mois, sera menée par d'éminents scientifiques et experts en aéronautique.

La possibilité de visites extraterrestres sur Terre est décidément prise de plus en plus au sérieux aux États-Unis : la Nasa a annoncé jeudi 9 juin le lancement à l'automne d'une enquête de plusieurs mois portant sur les phénomènes aériens non identifiés – les fameux ovnis.

Après les tentatives du renseignement américain, puis du Pentagone, c'est ainsi au tour de la Nasa de se pencher sur la présence de ces objets, se mouvant par exemple de façon anormale ou très rapide dans notre atmosphère, et ne pouvant être expliqués en l'état actuel de nos connaissances.

Il n'existe aucune preuve que ces phénomènes aient une origine extraterrestre, a souligné d'emblée l'agence spatiale. Mais "si quelqu'un me demandait si je pense qu'il existe une preuve irréfutable de vie intelligente dans l'un de ces phénomènes, je donnerais une réponse tout à fait acceptable pour un scientifique, qui est que je ne sais pas", a déclaré lors d'une conférence de presse Thomas Zurbuchen, administrateur associé à la Nasa.

Or, le sujet est particulièrement important, car il concerne à la fois la sécurité nationale et celle du trafic aérien, a fait valoir l'agence américaine.

Trois objectifs

L'étude sera menée par d'éminents scientifiques et experts en aéronautique. Elle doit débuter à l'automne, durer neuf mois et aboutir à un rapport rendu public.

Trois objectifs sont annoncés : rassembler les données déjà existantes, déterminer celles qui manquent et comment les collecter, et décider avec quels outils les analyser à l'avenir.

"Nous avons aujourd'hui une compilation très limitée de ces observations", a déclaré durant la même conférence de presse David Spergel, astrophysicien placé à la tête de ces travaux. "Cela rend difficile de tirer des conclusions."

Or, des montagnes de données existent en réalité, selon les experts de la Nasa, qui souhaitent ainsi les rassembler auprès des gouvernements, entreprises privées, associations ou encore particuliers. Le budget accordé ne devrait pas dépasser les 100 000 dollars.

L'idée est aussi de dé-stigmatiser le sujet. "L'un des résultats de cette étude pour moi serait de faire comprendre à tout le monde (...) que le processus scientifique est valable pour traiter toutes les questions, y compris celle-ci", a lancé Thomas Zurbuchen, à l'initiative de cette enquête.

Spéculations

En juin 2021, dans un rapport très attendu, le renseignement américain avait affirmé qu'il n'existait pas de preuves d'existence d'extraterrestres, tout en concédant que des dizaines de phénomènes constatés par des pilotes militaires ne pouvaient être expliqués. Et le mois dernier, pour la première fois en plus de 50 ans, le Congrès américain a consacré une audition publique à ce sujet.

Selon le Pentagone, un nombre croissant d'objets non identifiés sont signalés dans le ciel depuis 20 ans. Et ils suscitent inévitablement les spéculations les plus folles.

"Je pense que des nouveaux mécanismes scientifiques vont être découverts", a avancé Thomas Zurbuchen. "Il y a eu de nombreux cas où quelque chose apparaissant comme presque magique s'est révélé être un nouvel effet scientifique." "Ne sous-estimez jamais ce dont la nature est capable", a-t-il ajouté.

Les experts ont assuré se lancer dans ce projet sans idées préconçues. Mais pour David Spergel, les ovnis regroupent probablement différents phénomènes, ne pouvant être placés sous une explication unique. L'étude ne permettra peut-être pas d'éclaircir immédiatement de nombreux aspects, a-t-il concédé, mais doit plutôt fournir une feuille de route pour tendre vers cet objectif.

Avec AFP

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Pourquoi les ovnis reviennent à la mode aux États-Unis

L'enquête du renseignement américain sur les extraterrestres sans résultat concluant

TECH 24

Vie extra-terrestre : la vérité scientifique est ailleurs

France24 - Monde

Mali : la junte "coupe l'herbe sous le pied" de la Cédéao en annonçant une transition de deux ans

Publié le : 09/06/2022 - 16:56

Jean-Luc MOUNIER Suivre

C'est en 2024 que la junte malienne a décidé, lundi, de rendre le pouvoir aux civils en s'engageant par décret à une transition. Une décision qui a surpris à la Cédéao, alors que les discussions pour parvenir à un accord ont toujours lieu. L’organisation semble avoir été "prise de court" par le choix du gouvernement de transition. Explications.

Le face-à-face entre le Mali et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui se poursuit depuis des mois, a connu une nouvelle évolution lundi 6 juin. Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret lu à la télévision d'État et stipulant que "la durée de la transition (serait) fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022".

Un choix d'autant plus surprenant que la junte malienne envisageait encore, en février dernier, de rendre le pouvoir aux civils, mais après une transition de cinq ans – ce que la Cédéao avait alors qualifié de délai "totalement inacceptable". Les discussions s'étaient depuis poursuivies entre le gouvernement de transition malien et l'organisation ouest-africaine, sans pour autant parvenir à un consensus sur une date. 

Une annonce qui a surpris autant au sein même du gouvernement de transition que dans les rangs de la Cédéao. "Des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision", a pu savoir RFI, qui a aussi eu la réaction d'un diplomate d'un pays membre de la Cédéao, pour qui le Mali "met la charrue avant les bœufs".

Le décret de lundi "est une façon pour la junte d'accélérer la fin des discussions et d'entériner sa volonté de prolonger de deux ans la transition de manière officielle aux yeux de la population malienne et de la communauté internationale", explique à France 24 Jérôme Pigné, cofondateur du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel et chercheur associé à l'Institut Thomas More. 

"La Cédéao prise de court" par l'annonce de la junte malienne

Le "timing" choisi par la junte malienne ne doit rien au hasard : la signature du décret a eu lieu deux jours après que la Cédéao s'est réunie au Ghana, le 4 juin, pour un sommet extraordinaire consacré à l'examen de l'évolution de la situation politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Cela n'a permis aucune avancée sur les processus de transition en cours dans les trois pays, et l'organisation ouest-africaine a reporté ses prises de décision à son prochain sommet, le 3 juillet.

La junte malienne peut alors avoir été guidée par une double motivation en fixant pour horizon mars 2024, analyse Jérôme Pigné : "La position du gouvernement de transition est de couper l'herbe sous le pied de la Cédéao en montrant que le Mali reste souverain et qu'il lui tient tête, ainsi qu'à la communauté internationale. D'un autre côté, c'est aussi peut-être une manière d'aller vers une forme de surenchère en disant que si l'organisation ouest-africaine ne révise pas sa position – considérée par certains comme dogmatique –, le Mali décidera, lui, de son propre sort."

Communiqué de presse de la CEDEAO sur le Mali pic.twitter.com/Txt3f41MER

June 8, 2022

La Cédéao n'a pas tardé à réagir : dès le lendemain de l'annonce du colonel Goïta, l'organisation a publié un communiqué dans lequel elle a dit "prendre acte de la signature" du décret prolongeant la période de transition au Mali. "La Cédéao regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus", précise aussi le communiqué, qui ajoute que les échanges vont se poursuivre avec les autorités maliennes. 

"La Cédéao est peut-être prise de court par cette annonce, puisque l'objectif (du 4 juin) était de se donner quelques semaines de plus pour que les différentes parties à la négociation s'entendent sur un délai, mais surtout sur un chronogramme et une feuille de route. Il ne suffit pas de donner une date, mais de créer les conditions d'un retour à l'ordre constitutionnel", explique le chercheur.

Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, avait assuré lundi qu'il ne craignait "absolument pas" d'accès de tension avec la Cédéao. Au contraire, le décret "est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue", en le justifiant par la volonté de trouver un "compromis" entre les "exigences" de la Cédéao et les "aspirations" des Maliens à des réformes avant la tenue d'élections à la fin de la transition.

"Le climat est en train de changer tout doucement"

Le choix assumé de la junte est aussi à envisager dans le cadre d'un "bras de fer" qui dure depuis plusieurs mois entre la Cédéao et Bamako. L'organisation ouest-africaine, en réaction au projet du gouvernement malien de rester au pouvoir jusqu'à cinq ans de plus, avait adopté en janvier 2022 de "très lourdes" sanctions économiques et financières.

>> À lire aussi - Les sanctions de la Cédéao constituent "une impasse pour le Mali comme pour ses voisins"

La Cédéao a notamment décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité. Elle a aussi coupé ses aides financières et gelé les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest.

"Cinq mois de sanctions sont passés, qui pèsent énormément sur la junte, mais surtout sur la vie quotidienne des Maliens", explique Virginie Herz, chroniqueuse internationale à France 24. "Jusque-là, ces sanctions étaient perçues par la population et la junte comme une sorte d'injustice, d'acharnement des pays de la région soi-disant 'instrumentalisés' par la France. Là, le climat est en train de changer tout doucement."

Ce changement d'ambiance se constate notamment dans les quelques critiques qui émergent à l'encontre de la junte. Celle de l'imam Mahmoud Dicko retient l'attention : cette figure emblématique du mouvement de contestation contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, soutien de la junte depuis sa prise de pouvoir en août 2020, a critiqué fin mai "l'arrogance" du gouvernement de transition au pouvoir, sans épargner la communauté internationale et "son orgueil".

L'émergence de voix dissonantes et le poids d'un embargo économique de plusieurs mois peuvent aussi finalement expliquer l'initiative de la junte de fixer une date de transition… afin d'obtenir un allègement ou une levée des sanctions de la Cédéao ? "Nous le saurons très rapidement avec le sommet ouest-africain du 3 juillet, et d'ici là, il y aura certainement une nouvelle visite de Goodluck Jonathan [l'envoyé spécial de la Cédéao pour les négociations avec le Mali, NDLR] aux autorités maliennes”, répond Jérôme Pigné.

Et le chercheur de conclure : "Il ne faudrait pas que cette séquence diplomatique et politique prenne le pas sur les réalités sécuritaires et militaires du quotidien, avec une insécurité grandissante dans la zone dite des trois frontières [un territoire sans délimitation physique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger]."

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La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest

DÉCRYPTAGE

Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali

Mali : la junte se donne deux ans pour rendre le pouvoir aux civils

L'Humanité

Une brèche dans les prisons

Il était une fois

Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

« L’une des régions cachées de notre système social »

Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

Faire entendre la voix des prisonniers

Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

À VOIR

Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

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L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
France24 - Monde

Les chars de la discorde : bientôt des Leopard 2 en Ukraine ?

Publié le : 07/06/2022 - 16:55Modifié le : 07/06/2022 - 16:58

Sébastian SEIBT Suivre

L’Espagne souhaiterait faire parvenir à l’Ukraine des chars Leopard 2 de fabrication allemande, selon le quotidien espagnol El Pais. Ce serait une première pour un pays de l’Otan : fournir des tanks modernes à Kiev. Des chars qui pourraient avoir une influence sur l’issue des combats dans le Donbass, mais dont l’exportation vers le front ukrainien dépend de Berlin.  

“Notre solidarité [avec l’Ukraine] est totale”. C’est le seul commentaire que Margarita Robles, ministre espagnole de la Défense, a bien voulu fournir, lundi 7 juin, au sujet de l’envoi possible de chars Leopard 2 à l’Ukraine.

Difficile d’y voir un démenti ou une confirmation de l’information parue deux jours plus tôt dans le quotidien espagnol El Pais. “Le gouvernement espagnol est prêt à livrer à l'Ukraine les chars de combat Leopard 2 qui hibernent depuis une décennie dans la base logistique de l’armée espagnole à Saragosse”, a affirmé l’influent journal madrilène. 

Des chars de troisième génération

L’Espagne avait en effet acheté 108 de ces chars de fabrication allemande à Berlin en 1995 et aurait décidé d’en faire parvenir prochainement une quarantaine aux Ukrainiens pour les aider à se défendre dans la guerre qui les oppose à la Russie depuis le 24 février.

Les réticences des autorités espagnoles à confirmer cet envoi peuvent se comprendre. L’acheminement de chars Leopard 2 à Kiev représenterait un grand bond en avant dans le soutien militaire de l’Occident à l’effort de guerre ukrainien. “Ce serait la première fois qu’un pays de l’Otan fournirait des chars de combat modernes occidentaux”, souligne à l’unisson la quasi-totalité de la presse allemande. Une fourniture de matériel militaire “moderne” qui serait probablement aussi perçue par Moscou comme une escalade des tensions avec l’Occident. La Russie pourrait même s'en servir comme prétexte pour considérer l'Otan comme un "cobelligérant" dans le conflit. 

Jusqu’à présent, l’Ukraine se défend contre la Russie essentiellement avec des tanks de l’ère soviétique de la fin des années 1970. Du matériel qui présente deux inconvénients. Tout d’abord, “ce type de véhicules de l’époque de l’URSS commence à manquer et nous ne contrôlons pas toute la chaîne de valeur, ce qui fait que certains composants ne sont disponibles que via la Russie. C’est loin d’être idéal dans le contexte actuel. Il existe des solutions pour contourner ce problème, mais il serait temps que l’Ukraine passe à des équipements occidentaux”, souligne Gustav Gressel, spécialiste des questions militaires russes au Conseil européen des relations internationales basé à Berlin.

Les tanks T-64 et T-72 qui constituent l’essentiel de l’arsenal ukrainien sont, en outre, loin de l'équipement dernier cri. “Ce sont ce qu’on appelle des chars de deuxième génération, fabriqués jusque dans les années 1970, alors que les Leopard 2 sont de troisième génération”, souligne Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la Revue militaire suisse (RMS). 

Ce tank appartient donc à la même famille que ceux encore utilisés par les armées occidentales…. même s’il a environ dix ans de plus que le char Leclerc français.

Capables de faire la différence dans le Donbass

Ce passage à du matériel de troisième génération aurait des implications très concrètes pour l’armée ukrainienne. 

“Le blindage de tanks de troisième génération - surtout à l’avant - est deux fois plus efficace que sur les véhicules de précédentes générations”, note Alexandre Vautravers. 

La puissance de feu de ces tanks est aussi largement supérieure. La cadence est plus rapide et les munitions utilisées sont bien plus perforantes que sur les chars de seconde génération, précise l’expert suisse.

Ce sont également des chars beaucoup plus mobiles. La différence ne se fait pas tant sur la pointe de vitesse - 70 km/h contre 60 km/h - que sur l’accélération. “Ce sont des véhicules qui peuvent accélérer plus facilement et rapidement en terrain difficile”, résume Alexandre Vautravers. 

Il ajoute que “l’électronique embarquée a fait des progrès considérables”. Il y a dorénavant des systèmes avancés de stabilisation de visée et de prévision dynamique de mouvement de la cible. Des caractéristiques qui permettent “à un char en mouvement de tirer avec presque autant de précision que s’il était à l’arrêt”, conclut Alexandre Vautravers.

Et c’est probablement cette combinaison entre mobilité améliorée et électronique avancée qui pourrait faire la différence dans le Donbass si les Leopard 2 venaient à être envoyés à l’Ukraine. D’autant plus que les chars utilisés par les Russes sont également, dans leur grande majorité, des véhicules de deuxième génération, améliorés pour avoir des performances dignes des tanks plus modernes. Les Leopard 2 “seraient les seuls capables de combattre efficacement en mouvement et ils sont aussi beaucoup plus rapides à lâcher le premier coup, ce qui est souvent décisif dans un affrontement char contre char”, résume Alexandre Vautravers.

Mais encore faut-il que les Ukrainiens puissent utiliser ces chars. L’Espagne aurait proposé d’envoyer des formateurs, assure El Pais. Et ce n’est pas seulement une question de maîtrise au volant. Un char de troisième génération ne s’utilise pas comme un char de deuxième génération. “Si c’est pour s’en servir de la même manière - c’est-à-dire essentiellement pour se défendre - on ne verra pas une grande différence”, assure Alexandre Vautravers. Pour lui, il faudrait adapter la doctrine ukrainienne afin de tirer profit au maximum des capacités offensives de ces véhicules.

Berlin dans l’embarras

La formation n’est pas le seul obstacle à l’utilisation éventuelle de ces chars par les Ukrainiens. L’autre s’appelle Berlin. Comme le Leopard 2 est de fabrication allemande, l’exportation vers l’Ukraine nécessiterait un feu vert des autorités allemandes, rappelle la Süddeutsche Zeitung

C’est loin d’être acquis. Pour l’instant Berlin balaie la question en assurant que Madrid n’avait rien confirmé. Mais, le débat autour de l’envoi de chars de combat à Kiev fait de toute façon rage depuis des semaines parmi les responsables allemands. “Le chancelier Olaf Scholz a très peur pour des raisons historiques de l’effet politique d’images de chars allemands qui tirent sur des Russes”, souligne Gustav Gressel.

Le gouvernement a, certes, suggéré que l’armée allemande pourrait envoyer des chars de combat. Mais pour l’heure, il n’est question que de vieux chars de deuxième génération, et les autorités traînent des pieds pour mettre la machine à exporter en branle, rappelle l’expert allemand Gustav Gressel.

La possibilité que des chars allemands se retrouvent dans les rangs de l’armée ukrainienne grâce à la “solidarité” militaire espagnole ajoute une épine dans le pied allemand. Jusqu’à présent, Berlin pouvait prétendre que même si l’Allemagne hésitait à envoyer des chars, d’autres pays européens pouvaient le faire. Sauf que l’exemple espagnol rappelle “que l’Allemagne construit et fournit des chars à près de la moitié des pays européens”, souligne Gustav Gressel. Le potentiel soutien européen à Kiev avec des équipements militaires “modernes” dépend plus de l’Allemagne que de n’importe quel autre État.

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Sanctions : l’UE s’en prend finalement à Sberbank, le mastodonte bancaire russe

Reportage

Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : des Congolais dans les rangs de la milice prorusse de Louhansk

Publié le : 09/06/2022 - 19:26

Poline Tchoubar Suivre

Dès le début de l’invasion russe, de nombreux volontaires étrangers sont partis se battre en Ukraine aux côtés de l’armée de Kiev, répondant à un appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais des combattants étrangers se battent aussi aux côtés de l’armée russe, même si peu d’informations filtrent à leur sujet. La rédaction des Observateurs est entrée en contact avec deux Congolais enrôlés dans la milice prorusse de Louhansk. L’un d’eux a accepté de témoigner.

Sur son compte Instagram, on peut voir Jean-Claude Sangwa poser en treillis militaire aux côtés de ses amis dans cette publication du 21 octobre 2021. Sur une autre photo datant d'août 2021, il indique être à Louhansk.

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"J'ai étudié le russe, puis l'économie, avant d'intégrer une école militaire"

Originaire de la RD Congo, Jean-Claude Sangwa est parti étudier en Russie "il y a deux ans et demi". Après le déclenchement de la guerre, il a rejoint la milice de la République populaire autoproclamée de Louhansk (prorusse), comme en témoigne son passeport militaire. Lui estime cependant faire partie intégrante de l'armée russe. Nous avons pu le joindre le 10 mai via WhatsApp.  

J'ai choisi la Russie parce que c'était mon pays de rêve. Et celui de mon père aussi. J'ai fait l'armée avec la bénédiction de mon père, c'est lui qui m'avait envoyé en Russie avant de mourir.

En RD Congo, j'ai fait des études secondaires en latin et en philosophie. Quand je suis parti en Russie, j'ai d'abord vécu à Rostov [dans le sud-ouest de la Russie, à 90 kilomètres de la frontière ukrainienne, NDLR], où j'ai étudié la langue russe pendant une année. Ensuite, j'ai rejoint un frère congolais à Louhansk [région séparatiste prorusse dans l'est de l'Ukraine, NDLR]. J'y ai étudié la langue russe, puis l'économie, puis j'ai intégré une école militaire [avant le début de la guerre, NDLR].

Après le début de la guerre, j'ai rejoint les combats. Ce n'était pas obligatoire, c'était ma volonté. 

Si, dans l'endroit où tu vis, il n'y a pas la paix, qu'est-ce que tu vas faire ? Aller dormir et attendre que ça se termine ? Ça, ce n'est pas un homme.

Nous sommes trois Congolais [dans la république autoproclamée de Louhansk, NDLR]. Il y a des combattants venus des pays arabes, de Biélorussie, de Californie. Il y avait aussi une Française, elle travaille à l'hôpital.

Jean-Claude Sangwa a également été interviewé par le blogueur de guerre russe War Gonzo le 31 mai à Louhansk :

Une agence de voyage envoie des étudiants congolais à Louhansk

Jean-Gustave Mukadi Musasa dirige la représentation de l'autoproclamée République de Louhansk (LNR) en RD Congo, qui a ouvert à Kolwezi le 19 février 2019. La LNR qui n'est pourtant pas reconnue par la grand majorité de la communauté internationale, y compris par la RD Congo. 

Contacté par la rédaction des Observateurs, il affirme bien connaître les deux ressortissants congolais. C'est même lui qui les a aidés à partir en Russie.

C'est moi qui les ai fait voyager. Ils sont allés il y a deux ans et demi en Russie pour étudier, mais ils ont choisi d'intégrer une école militaire, donc ils se sont retrouvés là-bas [à Louhansk, NDRL].

Jean-Gustave Mukadi Musasa dirige aussi l'agence de voyage Hope Travel SARL. Sur sa page Facebook, on peut lire qu'elle facilite les démarches aux Congolais pour obtenir des visas touristiques ou étudiants pour la Russie, la Biélorussie et la Pologne. Elle publie régulièrement des photos des jeunes qu'elle accompagne, dont une où l'on peut reconnaître Jean-Claude Sangwa au milieu :

Deux combattants congolais faussement annoncés morts

Fin mars, Jean-Claude Sangwa et un compagnon congolais avaient fait l'objet d'une intox pro-ukrainienne faisant croire qu'ils étaient morts au combat. L'image, publiée à l'origine sur Telegram le 27 mars 2022, montre deux passeports militaires, tamponnés par le commissariat militaire de la LNR. Ils comportent les photos d'identité de Jean-Claude Sangwa et de l'autre homme d'origine congolaise. Sur la légende de la publication, on peut lire, en russe : "Décédés, des mercenaires".

Rapidement, les images des deux passeports militaires ont été reprises sur Twitter, où certains ont supposé que ces deux combattants pourraient être des mercenaires centrafricains formés par la société militaire privée russe Wagner. Cette société russe forme des soldats en Centrafrique depuis 2018 et est accusée depuis quelques mois de former des militaires maliens.

 

2 (PMC Wagner?) mercenaries from the Central African Republic fighting for #Russia killed in #Donbas south eastern #Ukraine pic.twitter.com/2ZCppzHg1b

March 27, 2022

Selon Jean-Claude Sangwa, la fausse information diffusée à son propos fait partie de la guerre médiatique entre l'Ukraine et la Russie.

Mes documents ont été pris dans une embuscade avec les Ukrainiens. Ils ont pris tous nos documents et ensuite, quand ils ont vu ma carte de soldat, ils l'ont publiée sur Internet pour dire que j'étais mort. Ils avaient beaucoup de documents, ce n'était pas juste moi.

Plus de 100 jours après le début de la guerre en Ukraine, le décompte des victimes militaires reste difficile. Moscou n'a pas récemment communiqué de chiffres précis sur les pertes au sein de son armée. 

Il n'existe aucune donnée fiable quant au nombre de combattants étrangers prorusses se battant actuellement en Ukraine, ni s'il y a des blessés ou des morts parmi eux.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : Nicolas Sarkozy tourne en dérision le score de Valérie Pécresse, qu’il qualifie de “minable”

Entre Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse, le torchon brûle. Mercredi 11 mai, Le Canard enchaîné a rapporté des propos très durs que l’ex-président de la République aurait tenus auprès de son entourage. Dans le détail, l’ancien chef de l’Etat aurait étrillé l’ex-candidate de son parti, évoquant son score « minable » qui témoignerait selon lui de l’échec d’une « campagne nulle qui n’a jamais pris et d’une équipe pas au niveau ». Non sans ironie, il aurait ensuite lancé en ces termes, acerbe : « Pécresse disait souvent que Macron avait cramé la caisse de l’Etat, mais, en réalité, c’est elle qui a cramé la caisse de son parti. »

Un appel au don  

Par ailleurs, début mai, Le Point nous apprenait que Valérie Pécresse, qui avait lancé un appel aux dons pour éponger sa dette personnelle de cinq millions d’euros causée par sa défaite à l’élection présidentielle, avait, d’après son entourage, refusé l’argent de Nicolas Sarkozy, qui ne lui avait apporté aucun soutien tout au long de sa campagne. En effet, l’ex-président de la République avait effectué, une dizaine de jours plus tôt, un virement bancaire à hauteur de 2 000 euros en faveur de la présidente de la région Île-de-France.

D’après son entourage, Valérie Pécresse avait fait recréditer le compte de l’ancien locataire de l’Élysée le même jour. Mais dans son numéro du 11 mai, Le Canard enchaîné nous apprend que Nicolas Sarkozy aurait confié à ses proches, en fin de semaine dernière, n’avoir « toujours rien reçu » de ce prétendu retour de virement. Contacté par nos confrères, l’entourage de l’ex-candidate a confirmé que le virement avait bien été effectué le 25 avril.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète

Publié le : 08/06/2022 - 10:33

Cyrielle CABOT

Nourrir les humains et les animaux, remplacer le plastique, servir de médicament tout en limitant le réchauffement climatique… Les algues marines offriraient un champ d'innovation immense pour aider la planète. Décryptage.

Cet article avait été initialement publié le 8 février 2022 à l'occasion du One Ocean Summit, à Brest. France 24 le republie mercredi 8 juin à l'occasion de la journée mondiale de l'océan.

"Il faut miser sur les algues marines !", s'exclament Philippe Potin, biologiste marin et directeur de recherche au CNRS, et Vincent Doumeizel, conseiller océan au Pacte mondial des Nations unies. "Souvent, quand on parle d'algues, on a cette image négative d'amas verts ou marrons échoués sur les plages en Bretagne ou dans les Antilles. C'est très dommage", déplore Philippe Potin. "Lorsqu'on les retrouve sur les plages, c'est parce qu'elles ont été arrachées à leur socle à cause de la pollution ou des activités industrielles. Elles ne sont pas le problème, elles en sont une conséquence."

"La réalité, c'est que ces végétaux jouent un rôle primordial pour notre planète", insiste le chercheur. Les algues sont aux espaces maritimes ce que les forêts sont aux surfaces terrestres. "Elles aussi sont des poumons de la planète. Grâce à leur photosynthèse, elles absorbent le CO2 et dégagent de l'oxygène", explique le scientifique, spécialisé sur la question au sein de la station biologique de Roscoff, en Bretagne. "À elles seules, elles sont responsables de la moitié du renouvellement en oxygène sur Terre. Elles rendent un grand service au climat."

"Elles sont aussi indispensables à la vie dans l'océan car elles permettent de créer des habitats particuliers pour des milliers d'espèces de poissons ou de coquillages", insiste le scientifique. "Par effet ricochet, c'est en partie grâce à elles que l'on peut avoir une grande diversité de pêche sur les côtes."

Au total, quelque 10 000 espèces d'algues visibles à l'œil nu sont dispersées sur l'ensemble de la planète – des laminaires sur les littoraux bretons aux kelps de Tasmanie, en passant par les wakamés au Japon.

"La ressource la moins bien exploitée au monde"

Outre leur rôle pour le climat et la biodiversité, ces végétaux pourraient être utilisés dans un grand nombre de secteurs allant de l'alimentaire à l'industrie, en passant par le médical. "Aujourd'hui, c'est l'une des ressources les moins bien exploitées de la planète", insiste Vincent Doumeizel, auteur de l'ouvrage "La Révolution des algues" (éd. des Équateurs).

"Notre planète est composée à 70 % d'eau et pourtant nos mers et océans ne servent qu'à 3 % de notre alimentation. C'est absurde", poursuit-il. C'est d'ailleurs ce constat qui a poussé cet ancien employé du secteur agroalimentaire à s'intéresser aux végétaux aquatiques. "Nous savons que l'un des grands défis de ce siècle, c'est que nous avons atteint nos limites terrestres en ce qui concerne nos systèmes alimentaires. Nous manquons de terres, notre agriculture intensive est particulièrement nocive pour la planète… Il est clairement temps de réfléchir à de nouveaux usages."

Or, les algues semblent avoir tout d'un ingrédient magique. Déjà consommées quotidiennement en Asie, elles sont plébiscitées par les diététiciens : bourrées de protéines, de vitamines et de fibres, elles ne concentrent que peu de lipides. Selon une étude menée par l'université de Wageningen, aux Pays-Bas, dédier 2 % des océans à la culture, avec les écosystèmes qui y sont liés – leurs poissons et coquillages –, pourrait ainsi permettre de couvrir les besoins en protéines de toute la planète.

Sans compter qu'il n'y a pas que les humains qu'elles peuvent nourrir. "On peut s'en servir comme alimentation pour les animaux, notamment les bovins. Cela permettrait d'améliorer leur système immunitaire", assure Vincent Doumeizel. Dans l'agriculture, la France compte déjà par ailleurs plusieurs villages, majoritairement en Bretagne, les utilisant comme engrais pour leurs plantations.

Dans le domaine médical aussi, les algues commencent à faire leur apparition, notamment dans des crèmes antifongiques ou anti-inflammatoires. La fucale est ainsi connue pour soulager les brûlures d’estomac. Autre exemple : récemment, un brevet a été déposé pour une crème et un gel à base de Skeletonema marinoi pour lutter contre l'acné.

En ce qui concerne les usages industriels, l'Europe compte une dizaine d'entreprises qui se sont lancées dans la production d'emballages biodégradables à partir d'algues, pour remplacer le plastique. "D'autres réfléchissent à les utiliser pour confectionner des vêtements. Aux Pays-Bas, une start-up s'est quant à elle penchée sur des protections hygiéniques provenant d'algues", liste le spécialiste.

"C'est finalement dans le domaine de l'énergie qu'elles se révèlent difficiles à exploiter", nuance Philippe Potin. "On avait envisagé pendant un temps d'en faire un agrocarburant mais les quantités nécessaires sont bien trop importantes."

L'Asie pionnière, le reste du monde à la traîne

"En réalité, tout cela n'a rien de nouveau. Les algues sont consommées depuis des centaines d'années. Les hommes préhistoriques en mangeaient, ainsi que des populations autochtones partout dans le monde", explique Vincent Doumeizel. "La pratique a simplement disparu quasiment partout à l'époque gréco-romaine, sauf en Asie."

Aujourd'hui, l'Asie, pionnière dans l'algoculture, c'est-à-dire la culture d'algues dans des bassins artificiels, concentre 99 % de la production mondiale. En 2015, la Chine caracolait loin en tête, avec 13 millions de tonnes collectées, suivie par l’Indonésie avec 9 millions de tonnes.

En Europe, ce sont la France et la Norvège qui dominent une production encore très limitée. Contrairement à l'Asie, l'algoculture y est encore balbutiante. Selon le rapport pour une économie bleue 2021 de la Commission européenne, seulement 32  % des algues en sont issues en Europe. Les 68 % restants viennent d'une récolte dite sauvage, c'est-à-dire de l'arrachage de ces végétaux directement dans leur milieu naturel. "On est vraiment au stade du chasseur-cueilleur !", ironise Vincent Doumeizel.

Le marché mondial est cependant en pleine expansion. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production a triplé entre 2000 et 2018. C’est "le secteur de production alimentaire qui progresse le plus rapidement au niveau mondial", note l’institution.

Trouver un équilibre entre exploitation et protection

Aujourd'hui, Philippe Potin et Vincent Doumeizel appellent à accélérer l'algoculture. "Outre le potentiel économique, c'est d'autant plus crucial que beaucoup d'algues disparaissent aujourd'hui massivement à cause du réchauffement des océans lié au dérèglement climatique", explique Philippe Potin, citant l'exemple du large de la Californie où une forêt d'algues a régressé de 80 % ces dernières années. "Développer l'algoculture permettra de restaurer des écosystèmes."

"Mais évidemment, cela doit se faire de façon très raisonnée et prudente", poursuit-il. "Il n'est pas question d'abîmer encore plus nos océans en faisant n'importe quoi pour faire pousser des algues à tout prix." En Asie, l'algoculture montre en effet certaines limites. Comme l'agriculture intensive classique, elle est régulièrement pointée du doigt car elle prend souvent le pas sur d'autres activités liées à la mer. L'usage d'engrais pour accélérer la production est par ailleurs fréquent. "Et il s'agit souvent de monocultures qui écrasent, de fait, d'autres espèces", déplore Philippe Potin.

En Europe, il existe par ailleurs une difficulté majeure : "Sur les milliers d'espèces d'algues existantes, nous ne sommes capables aujourd'hui de n'en cultiver qu'une dizaine, et surtout des espèces asiatiques", explique le biologiste. "Il faut donc qu'on accentue les travaux de recherche sur nos espèces européennes. On veut éviter d'importer des algues exotiques qui perturberaient les écosystèmes."

Philippe Potin et Vincent Doumeizel ont ainsi pris la tête de la Safe Seaweed Coalition. Cette nouvelle organisation est gérée par les Nations unies, le CNRS et la Fondation Lloyd's Register. Leur ambition : rassembler les industriels, les scientifiques et les producteurs pour structurer cette exploitation et mettre en place une législation à l'échelle internationale.

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New York Times - World

‘This Is Uncomfortable’: Saudi Arabia Upends Genteel World of Pro Golf

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By promising top players multimillion-dollar paydays, the kingdom moved beyond investing in a sport and made a play to control one. Then the PGA Tour struck back.

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By Tariq Panja

ST. ALBANS, England — First, the Saudis signed up a handful of the best-known names in golf to headline their new global tour, tempting players like Phil Mickelson and a few other past champions with staggering paychecks. Then they lured even bigger stars, the kind whose talents could make the series a credible rival to pro golf’s existing gold standard, the PGA Tour.

On Thursday, the PGA Tour struck back. In a sudden escalation of an increasingly bitter fight for control of elite professional golf, the tour suspended 17 players who are participating in the first event of the new tour, the LIV Golf International Series, not long after they had hit their first tee shots. In a statement, the PGA Tour’s commissioner declared that the rebel pros — and any other player who joined them — were “no longer eligible to participate” in the events that for decades have been the highest level of pro golf in the world.

The tour’s action, which seemed designed to ward off one of the biggest threats the nearly century-old tour has faced, significantly raised the stakes in a fight that has consumed professional golf in recent months. The feud features star players, Saudi billions and manicured courses — all in the genteel world of elite golf, an unlikely, and perhaps uneasy, forum for a public spat over money.

“These players have made their choice for their own financial-based reasons,” the PGA Tour commissioner, Jay Monahan, wrote. He then warned other players tempted by Saudi offers that they would endure the same punishments, and lamented “all this talk of money, money and more money.”

That money, though, is the point: The LIV Golf Invitational Series represents not just another Gulf investment in a popular sport but a brazen and calculated attempt to supplant the elite level of that sport while casting some of golf’s best players as the prize in a billion-dollar tug of war.

“If Saudi Arabia want to use the game of golf as a way for them to get to where they want to be, and they have the resources to accelerate that experience,” one of the LIV Golf signings, the former U.S. Open champion Graeme McDowell said this week, “I think we’re proud to help them on that journey.”

Unlike the vanity purchase of a European soccer team or the hosting of a major global sporting event, Saudi Arabia’s foray into golf is no mere branding exercise, not just another example of what critics say is a reputation-cleansing process that some deride as the “sportswashing” of its global image.

Instead, Saudi Arabia’s sudden entry into golf is part of a layered approach by the kingdom — not just through investments in sports but also in spheres like business, entertainment and the arts — to alter perceptions of itself, both externally and internally, as just a wealthy, conservative Muslim monarchy.

Those investments have accelerated rapidly since 2015, when Crown Prince Mohammed bin Salman began his ascent to become the de facto ruler and spearheaded a massive overhaul aimed at opening up the kingdom’s economy and culture. He started putting Saudi Arabia’s name in the news in ways not connected to its dismal human rights record, its stalemated military intervention in Yemen or the murder by Saudi agents of the Saudi dissident Jamal Khashoggi in 2018.

“It is consistent with the way the Saudis have been using sport over the past five years, to try to project an image of the new Saudi Arabia, to change the narrative away from Khashoggi and Yemen and to talk about Saudi Arabia in a more positive light,” said Kristian Coates Ulrichsen, who studies Gulf politics at the Baker Institute for Public Policy at Rice University.

But in staging the most lucrative tournament in golf history — this week’s total purse is $25 million, the winner’s share is $4 million, and the last-place finisher is guaranteed $120,000 — Saudi Arabia is also relying on a proven strategy of using its wealth to open doors and to enlist, or in a cynic’s view, buy, some of the world’s best players as its partners.

Some of the touches at its debut on Thursday might have felt kitschy — red phone boxes and a double-decker bus, sentries dressed like British palace guards and a fleet of black cabs to deliver the players to their opening holes — but there was no hiding what was at play: In its huge payouts and significant investment, the series’ Saudi backers have taken direct aim at the structures and organizations that have governed professional golf for nearly a century, and the PGA Tour specifically.

“It’s a shame that it’s going to fracture the game,” the four-time major champion Rory McIlroy said this week, adding, “If the general public are confused about who is playing where and what tournament’s on this week and, ‘Oh, he plays there and he doesn’t get into these events,’ it just becomes so confusing.”

The Saudi plan’s potential for success is far from clear. Despite the high-profile golfers and its big-money backing, the LIV Golf series was not able to secure a media agreement in the United States and will, for now, be broadcast on lesser-watched streaming services in much of the world. Nor was it able to attract major sponsors or tempt broadcast partners like ESPN, CBS, NBC and Amazon, who are in the first year of a nine-year agreement that has them collectively paying hundreds of millions of dollars annually to the PGA Tour.

But its direct appeal to players and its seemingly bottomless financial resources could eventually have repercussions for the 93-year-old PGA Tour, as well as the corporations and broadcasters who have built professional golf into a multibillion-dollar business.

The pros who committed to play in the first LIV Series event tried to frame their decisions as principled ones solely about golf. Yet in accepting Saudi riches in exchange for adding their personal sheen to the project, they have placed themselves at the center of a storm in which fans and human rights groups have questioned their motives; the PGA Tour has barred them from returning; and sponsors and organizations are cutting ties or distancing themselves.

All of it has opened rifts in a sport already grappling with its own longstanding image problems related to opportunity, exclusivity and race, but one that reveres decorum, and professes to be so wedded to values like honor that players are expected to assess penalties on themselves when they violate its rules.

Saudi Arabia is, of course, not the first country to use sports as a platform to burnish its global image. Its wealthy Gulf neighbors, Bahrain, the United Arab Emirates and most notably Qatar, which will host soccer’s World Cup this year, all have invested heavily in international sports over the past two decades.

But Saudi Arabia’s venture into golf may be the most ambitious effort yet by a Gulf country to undermine the existing structures of a sport. In effect, it is trying to use its wealth to lure players away from the most prominent tournaments and the most well-established circuit in golf, the PGA Tour, by creating what is an entirely new tour. Not that many of the players taking part this week were eager to talk about those motives.

McDowell admitted as much in his meandering answer to a question this week. “We’re just here,” he said, “to focus on the golf.”

It has been a rocky start. Even before its first tee shot was struck, the LIV Series — financed by Saudi Arabia’s sovereign wealth fund — had become a lightning rod for controversy. One of its biggest signings, Mickelson, provoked outrage in February when he praised the series as a “once-in-a-lifetime opportunity” even as he called Saudi Arabia’s record on human rights “horrible” and used an expletive to describe the country’s leaders as “scary.”

The project’s main architect, the former player Greg Norman, made things worse a few weeks later when he dismissed Saudi Arabia’s murder and dismemberment of Khashoggi by saying, “Look, we’ve all made mistakes.”

Most, but notably not all, of the world’s top players have rejected the new series out of hand: McIlroy, for example, derided the project as a money grab in February, and on Wednesday he made clear he would not take part. “If it’s purely for money,” he said, “it never seems to go the way you want it to.”

Even the rare chances for LIV Series players to defend their decisions to reporters directly this week have often been tense. At a news conference on Wednesday, a group of players were asked if they would take part in a tournament in Vladimir V. Putin’s Russia or apartheid South Africa “if the money was right.” A day earlier, the Korean American player Kevin Na was caught on a live microphone saying, “This is uncomfortable,” as his news conference ended with a British reporter shouting over the moderator.

Most of the players, though, seem to have concluded that the money is just too good to pass up. The reported $150 million inducement to Dustin Johnson, the highest-ranked player to join the new series so far, would be more than double the total prize money he has earned on tour in his career.

The money, in fact, may be LIV Golf’s biggest lure at the moment: Two more major champions, Bryson DeChambeau and Patrick Reed, were said to be close to accepting similarly large paydays to join the series when it shifts to the United States this summer, though it was unclear if the PGA Tour’s new threat on Thursday might change their minds.

Others, though, have eagerly embraced the project. Mickelson, arguably the most high-profile and perhaps the most controversial figure to join the series, has made no secret of the fact that his interest was tied to his contempt for the PGA Tour, which he accused of “obnoxious greed.”

Chastened by loud criticism of his headline-making remarks about Saudi Arabia earlier this year, and the decisions of several of his sponsors to sever ties with him, Mickelson on Wednesday re-emerged on the public stage but declined to provide details of his relationship with LIV or discuss the PGA.

“I feel that contract agreements should be private,” said Mickelson, who reportedly is receiving $200 million to participate.

After he completed his round on Thursday, Mickelson said he would participate in all eight LIV events this year and all 10 next year. He declined to confirm he had signed up for four years. In 2024, which would be the tour’s third year, LIV plans to host 14 events.

Any hopes that Mickelson, his new colleagues or their new Saudi financiers may have had of the narrative shifting quickly to action on the course, though, are unlikely to be realized anytime soon. In his final pretournament news conference this week, Mickelson felt the need to declare in one more uncomfortable moment in a week full of them that “I don’t condone human rights violations at all.”

Soon afterward, dressed in shorts and a windbreaker, he was off to the first tee, where he and a board member of the Public Investment Fund, Yasir al-Rumayyan, headlined the opening group in the first LIV Series pro-am.

Ben Hubbard and Kevin Draper contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Zemmour, le livre de ses secrets

C’est à de simples détails qu’on comprend d’un homme que sa vie vient de changer. Les amoureux se parfument, les malheureux se négligent. Éric Zemmour, lui, vient d’échouer au premier tour de l’élection présidentielle avec un score, 7 %, que même les pires sondages ne lui prédisaient pas. Il vient de prendre quelques jours de vacances et son signe distinctif, celui qui semble dire “c’est fi ni, j’ai donné, jouez sans moi”, c’est une courte barbe poivre et sel qu’il a laissé pousser dix jours durant, quand il digérait l’affront.

L’ex-candidat a reconnu sa défaite, participé sans trop y croire à quelques réunions stratégiques au siège de son jeune mouvement, Reconquête !, puis il est parti dans le sud de la France se reposer. Sans rasoir donc, mais pas sans télévision. Dix jours ont passé et il s’est infligé le débat d’entre-deux tours opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Avant même la campagne présidentielle, il s’imaginait face au président sortant dans un exercice taillé pour lui, forgé par quinze années d’entraînement intensif. Il s’était imaginé des répliques, en répétait certaines chaque matin à la piscine, en avalant son couloir de nage. Ce devait être le grand affrontement entre le candidat obsédé par la fi n de la France et le président du “en même temps”. Zemmour l’aurait coincé, mordu au mollet, disséqué, croit-il, pour mieux rendre justice aux millions de Français dont l’angoisse existentielle est invisibilisée par Macron.

« Il y a le livre de Torres qui va m’aider »

Au lieu de cela, il a regardé depuis son fauteuil, chez des amis, le match retour, frustrant à souhait. Il a sans doute grommelé un peu sur l’air de “je l’avais bien dit”. Il a trouvé que Marine Le Pen, comme prévu, jouait le jeu de Macron en acceptant de livrer le match sur son terrain, parlant d’économie et d’international ; qu’elle s’est laissée manoeuvrer ; qu’elle n’a pas lâché ses coups. Qu’elle n’a pas fait le job.

Il disserte sur tout cela devant quelques amis et chacun se demande : et après ? Il n’a pas encore décidé d’être candidat aux élections législatives dans le Var, il ne sait pas encore s’il va continuer la politique de manière active, s’il sera un chef de parti à l’ancienne, il ne sait encore rien en réalité. Même Sarah Knafo, présente à ses côtés, semble s’interroger sur les suites à donner à leur épopée, après la défaite. L’un comme l’autre n’ont qu’une certitude : bientôt, très bientôt, Éric Zemmour s’attellera à la rédaction de son prochain livre. Un bloc-notes, ou un carnet de campagne, à la fois personnel et politique, nourri par son expérience de candidat. Zemmour lâche : « Il y a le livre de Torres qui va m’aider. »

“Torres”, c’est Jules Torres, journaliste politique à Valeurs actuelles. Le jour même, Éric Zemmour a pris un des rares verres qu’il a accordés à la presse après sa défaite avec cet énergumène qui le suit à la trace depuis plus d’un an. Un mot au sujet de notre Rouletabille. Il est jeune : pensez, 22 ans ! Sa famille n’a rien à voir avec le journalisme ou la politique ; on peut même dire qu’il est d’extraction plutôt modeste. Il a fait une école de journalisme qui n’appartient pas à la liste des établissements prestigieux. Et si vous le croisiez dans la rue, vous ne vous diriez pas spontanément qu’il a le look d’un jeune de droite réactionnaire. Dans une autre vie, ce Vendéen aurait pu être policier, militaire, ou… handballeur.

La vraie vie se joue des prévisions

Jules est un affamé. Après un entretien concluant, en octobre 2019, il est censé commencer son stage à VA au mois de juin de l’année suivante. Las : le jeune homme trépigne. Dès le mois de novembre 2019, il propose un article pour le Web. Jules vient d’assister inopinément à une réunion de La France insoumise, où a été révélé que l’ancien joueur de football Vikash Dhorasoo pourrait conduire la liste LFI lors des élections municipales à Paris, au côté de l’élue Danielle Simonnet. L’article ne fera pas office de modèle stylistique pour cours d’écriture, mais le garçon tient son premier scoop.

Puisque la vraie vie se joue des prévisions, un impondérable va venir accélérer de nouveau les choses. Au mois d’avril 2020, la pandémie empêche Jules Torres de rejoindre le Point pour un autre stage, comme il était convenu qu’il le fasse, avant d’atterrir au siège de Valeurs actuelles. Il s’en ouvre auprès de nous. Qu’à cela ne tienne : une petite équipe comme la nôtre a toujours besoin de bras. Il embarquera plus tôt que prévu, fût-ce en télétravail pour raison sanitaire.

Les stagiaires de Valeurs remplissent tous initialement la même fonction, celle de couteau suisse. Rodéos urbains en banlieue, hidjab de running en vente chez Decathlon, portrait de Michel Onfray ou du chauffeur de bus martyr de Bayonne, Philippe Monguillot : ainsi vont et viennent les sujets de nos jeunes ou moins jeunes journalistes. Ainsi s’écrivit le quotidien de Jules avant que, subrepticement, il ne bascule dans le journalisme politique.

Suivre Zemmour pour Valeurs actuelles ? Tu parles d’un cadeau.

Avec son air de ne pas y toucher, Jules multiplie la publication d’informations au sujet d’une possible et surprenante candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022. Et ce, dès le mois de janvier 2021. Une brève par ci, un papier “Club” réservé aux abonnés numériques par là. Au printemps de cette année-là, dans la relative confidentialité de cafés parisiens et de longues conversations téléphoniques passées dans les recoins du journal, l’aspirant journaliste politique gonfle méthodiquement son carnet d’adresses estampillé “entourage Zemmour”. Tant et si bien que sa signature s’impose lorsqu’il faut rédiger à l’été l’essentiel d’un dossier consacré au futur ex journaliste du Figaro. Jules tient sa première “couve” : « Les secrets d’un candidat ». À laquelle nous adjoindrons le sous-titre suivant : « Ambition, équipe et programme : comment “le Z” enfl amme 2022 ».

Suivre Zemmour pour Valeurs actuelles ? Tu parles d’un cadeau. Nos ennemis comme nos amis attendent le moment où nous en ferons trop. Devenu candidat et donc homme politique, Éric Zemmour devient de facto plus compliqué à traiter que lorsqu’il n’agissait que comme agent d’un plus diffus combat culturel commun. Les enjeux changent de nature, les problèmes qui vont avec également. Plus prosaïquement, un jeune journaliste se retrouve confronté au défi de surprendre ses collègues et ses chefs, qui disposent sur le sujet de leurs propres canaux d’information. Il y eut aussi des attaques extérieures. Parce que Jules était jour et nuit auprès de son sujet, des adversaires politiques le prirent pour cible. À commencer par certains cadres du Rassemblement national, qui virent en lui une taupe de Zemmour venant contrecarrer leur propre agenda. Dans ces cas-là : laisser dire, respirer et boire frais.

Ce fut donc une campagne initiatique. Appréhender la politique, puis trouver le ton, être capable de sortir des informations, savoir se fâcher, se réconcilier et, tel un géomètre, trouver la bonne distance. La concurrence ne manquait pas. Le Parisien, l’Express, Paris Match ou Europe 1 : tous avaient dépêché leurs meilleurs reporters pour cerner l’une des aventures politiques les plus virevoltantes et parfois déconcertantes de 2022. Pour Jules, ce furent notamment « Les 12 travaux de Zemmour », où il tenta de lister les défi s d’un candidat qui ne manquait pas d’angles morts. Et nombre d’articles en coulisses, pour un journaliste jamais rassasié de voyages en TGV, de dimanches qui n’en étaient pas et de RTT qui attendront patiemment leur heure, quand ce n’est pas leur péremption.

Le livre de Jules Torres se lit comme on regarderait une série Netflix

Et c’est ainsi qu’advint ce livre… Éric Zemmour ne s’y trompe pas, lorsqu’il dit que Dans le secret de sa campagne, paru le 2 juin aux éditions Plon, va l’aider « à [s]e rappeler de tout » dans sa grande entreprise d’auto-analyse de la campagne. Tout, en eff et, tout y est consigné, des prémices de cette candidature à son épilogue. Si vous regardez des vidéos de déplacement d’Éric Zemmour entre septembre et mai, vous y verrez un petit brun à moustache glissé jamais loin du candidat : c’est ainsi que Jules a mis ses pas dans ceux de Zemmour et qu’il l’a suivi, s’invitant souvent là où on ne veut pas voir de journalistes, à table, en voiture, partout…

On suit donc dans ce livre un entourage peu connu du grand public mais très influent en coulisses. On y découvre des personnages hauts en couleur, tel Olivier Ubéda, le chef d’orchestre des grands meetings zemmouriens, dont chacune des saillies est hilarante. On y croise les regards et analyses des piliers de cette campagne, Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Marion Maréchal, Philippe de Villiers, qui égaie de ses fulgurances le récit. On s’y remémore, parfois côté coulisses, les grands épisodes de l’aventure. L’enfer à Marseille, le paradis à Villepinte, la joie du ralliement de Villiers en Arménie, le fiasco du débat avec Pécresse, le dernier feu du Trocadéro. On y voit Zemmour comprendre, le 24 février, alors qu’il est virtuellement qualifié pour le second tour et qu’il engrange le parrainage de FrançoisXavier Bellamy, que l’invasion de l’Ukraine par la Russie va lui couper les ailes. Zemmour se tourne alors vers son équipe et, dépité à l’idée que son thème, le grand remplacement, s’apprête à être évincé par l’évènement international, lâche : « Je déteste Poutine. »

Le livre de Jules Torres se lit comme on regarderait une série Netflix sur un épisode historique bien connu. Les témoins parlent, on y apprend des à-côtés, on lit mieux le sous-texte, on découvre un envers du décor, on y voit ce qu’un candidat essaie habituellement de cacher : la fatigue, la colère, le désespoir. On y comprend également que l’histoire n’est pas terminée. Tous les acteurs de cette campagne se projettent et veulent poursuivre dans le temps leur entreprise d’union des droites. Aucun n’a abandonné cette idée simple mais si inaccessible de victoire. Éric Zemmour s’est engagé, contre toute attente, dans son élection législative dans le Var. Guillaume Peltier brigue sa propre succession dans le Loir-et-Cher. Marion Maréchal, enceinte de huit mois et demi, est suppléante de Stanislas Rigault dans le Vaucluse. Ils sont remontés à cheval. Ils ont commencé à écrire, croient-ils, une nouvelle page de notre histoire politique nationale.

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France24 - Monde

Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"

Publié le : 09/06/2022 - 14:48Modifié le : 09/06/2022 - 15:26

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Dans la dernière ligne droite d'une drôle de campagne, Emmanuel Macron a poursuivi jeudi la bataille des législatives en demandant une "majorité forte et claire" et en accusant les "extrêmes" alors qu'à trois jours du premier tour, les sondages donnent le camp présidentiel et la Nupes au coude-à-coude. Le chef de l'État s'est déplacé dans le Tarn sur le thème de la sécurité, espérant marquer encore sa différence face à une gauche en pleine dynamique.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Face à la baisse des intentions de vote en faveur du camp présidentiel dans les sondages, Emmanuel Macron s'est rendu, jeudi 9 juin, dans le Tarn. Il a fustigé les "extrêmes" qui "proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation", demandant aux Français de lui accorder "une majorité forte et claire" aux législatives.

Face à la percée dans les sondages de l'alliance de gauche Nupes autour de Jean-Luc Mélenchon, le chef de l'État a attaqué sans les nommer cette coalition et le RN de Marine Le Pen qui veulent, selon lui, "revenir sur les alliances qui, comme l'Otan, assurent la sécurité collective et protègent les peuples" au moment "où je parle avec la Russie qui massacre les civils en Ukraine".

Le président a fait un déplacement à la brigade de gendarmerie de Gaillac, dans le Tarn. Il y a rencontré des membres des groupes intervenant contre les violences intrafamiliales, les stupéfiants, et dans le secteur de la viticulture, qui lui ont présenté leurs moyens d'intervention.

Gaillac accueillera une des 200 nouvelles brigades de gendarmerie (trois dans le Tarn) promises lors de la campagne présidentielle. Ces nouvelles brigades "proposeront aux habitants des services publics tels que le dépôt de plainte ou l'accueil des victimes et renforceront la présence des forces de l'ordre en zone péri-urbaine et rurale", explique l'Élysée.

Une dernière semaine de campagne axée sur la sécurité

Après une visite mercredi à Clichy-sous-Bois sur le thème du sport, le chef de l'État "veut montrer qu'il ne lâche rien, ni à l'extrême droite, ni à l'extrême gauche, que ce soit sur le plan de la jeunesse ou celui de la sécurité", fait valoir un conseiller. Mercredi, Jean-Luc Mélenchon a ironisé sur la "panique à bord" de la "macronie". "Ayez peur, Mélenchon est agressif, il va manger vos enfants", a-t-il lancé.

Depuis plusieurs jours, le camp présidentiel concentre ses attaques sur le leader de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). "Est-ce que vous voulez de l'ordre dans la rue, ou est-ce que vous voulez (...) un responsable politique qui se veut demain Premier ministre et mettrait en accusation (la police ?)", a demandé aux électeurs Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, jeudi sur Cnews.

Avant de se rendre sur un marché d'Agde (Hérault) jeudi, Marine Le Pen, candidate Rassemblement national (RN) dans le Pas-de-Calais, a ironisé de son côté sur la visite d'Emmanuel Macron dans le Tarn. "Il peut faire les pieds au mur avant les élections" mais il a "zéro crédibilité" sur la sécurité, a-t-elle fait valoir.

"Tout dépend des reports" de voix

Depuis dimanche, le camp présidentiel observe avec attention la percée de la gauche unie sous la bannière de la Nupes – La France insoumise (LFI), Parti socialiste (PS), Europe Écologie-Les Verts (EELV), Parti communiste français (PCF) – lors du premier tour des élections pour les Français de l'étranger dimanche dernier. À l'"encéphalogramme totalement plat" jusque-là des rapports de force succède en effet "un début de dynamique plutôt en faveur de la Nupes et une érosion d'Ensemble! (LREM, Modem, Horizons et Agir)", souligne Brice Teinturier, directeur délégué d'Ipsos.

Un sondage Ipsos-Sopra Steria publié jeudi montre que la Nupes, en légère hausse à 28 %, devancerait le camp présidentiel (27 %) en intentions de vote. Crédité de 260 à 300 sièges, Ensemble! n'a aucune certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 sièges, tandis que la Nupes pourrait rafler 175 à 215 sièges.

Brice Teinturier souligne toutefois la "fragilité" de ces projections. "Tout dépend des reports" de voix entre les deux tours, avec "40 à 50 sièges (qui) peuvent riper d'un bloc à l'autre", met-il en garde.

Avec AFP

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L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
New York Times - World

Fire Kills at Least 7 in South Korea; Arson Is Suspected

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A man in his 50s was suspected of setting off the explosion that started the blaze at a law firm’s office in the city of Daegu, the police said. He is believed to have died in the fire.

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By Jin Yu YoungJohn Yoon and Tiffany May

SEOUL — At least seven people were killed and dozens of others injured after an explosion ignited a fire on Thursday at the office of a law firm in the southern city of Daegu, South Korea, according to the police.

The police said the blaze was being investigated as arson, and after a review of security camera footage, a man in his 50s was identified as a suspect. The man is believed to have died at the site, the police said. He was not immediately identified.

Local news outlets reported that the police were investigating whether the fire had been started by a client disgruntled over a case, but no more information about a potential motive was officially released.

The fire broke out at about 10:55 a.m. on the second floor of a seven-story office building next to Daegu District Court, according to an officer with the police department in Daegu, a city of 2.4 million. The authorities said they had received reports of a loud explosion and black smoke coming from the law firm’s offices, Yonhap News Agency reported.

Nearly 60 fire trucks and about 150 firefighters rushed to the site, and they extinguished the fire in about 20 minutes. Firefighters rescued about 40 people from the building, officials said. All seven bodies were found on the same floor, according to the Daegu Fire Department.

At a news briefing Thursday afternoon, the police said that the five men and two women who had died were identified, but no names were released. The building had sprinklers only in the basement and not on the other floors, Fire Department officials said at the same news conference.

South Korea has had a number of high-profile fires in recent years, some of which have been linked to lax safety standards.

In April 2020, a fire at a warehouse in Icheon, southeast of Seoul, killed 38 workers. In 2018, a blaze at a hospital that also served as a nursing home in the southern city of Miryang killed 37. A fire tore through an eight-story building in the city of Jecheon in 2017, leaving at least 29 people dead. Most of those killed had been trapped in a public sauna on the second floor of the building, the authorities said.

In 1995, gas leaks at Daegu construction sites set off explosions and flames that killed at least 100 people, many of them teenagers.

Jin Yu Young and John Yoon reported from Seoul, and Tiffany May from Hong Kong.

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France24 - Monde

Face à l'inflation, la BCE va relever ses taux pour la première fois en onze ans

Publié le : 09/06/2022 - 15:58Modifié le : 09/06/2022 - 16:36

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La Banque centrale européenne (BCE), qui a annoncé pour juillet sa première hausse des taux depuis plus de dix ans, devrait procéder à "une série" de relèvement des taux aux cours des prochains mois pour tenter de limiter la hausse des prix, a indiqué jeudi sa présidente, Christine Lagarde.

Face à une inflation record, la Banque centrale européenne (BCE) a acté, jeudi 9 juin, l'arrêt de son soutien monétaire à l'économie, mettant fin à des années d'achats nets d'actifs et planifiant pour fin juillet la première hausse, en plus de dix ans, de ses taux directeurs.

Annoncées à l'issue d'une réunion du conseil des gouverneurs, délocalisée à Amsterdam, ces décisions, largement attendues, marquent un tournant historique après des années de politique d'argent pas cher et abondant.

Derniers à agir parmi les grandes banques centrales, les gardiens de l'euro prévoient de "relever les taux directeurs de 25 points de base" lors de leur prochaine réunion le 21 juillet, avant "une autre hausse en septembre". Suivra "une série" de hausses des taux "au cours des prochains mois en fonction des perspectives d'inflation à moyen terme", a expliqué la présidente Christine Lagarde. La dernière fois que la BCE a relevé ses taux remonte à mai 2011.

Depuis décembre, l'institution de Francfort a été surprise par la dynamique de l'inflation, qui s'est encore accélérée avec la guerre en Ukraine. Elle a atteint 8,1 % sur un an en mai, avec 14 pays sur 19 de la zone euro se situant au-dessus de cette moyenne. Du jamais-vu depuis l'instauration de la monnaie unique et un niveau quatre fois supérieur à l'objectif de la BCE, fixé à 2 %.

>> À voir aussi, la semaine de l'éco - Inflation : les banques centrales ont-elles les moyens d'agir ?

"L'inflation est indésirable" et la BCE "va s'assurer qu'elle revienne à l'objectif", a promis Christine Lagarde.

Ramener à terme l'inflation sous contrôle

Le reflux espéré de la hausse des prix va encore se faire attendre : la BCE a nettement relevé jeudi ses prévisions d'inflation jusqu'en 2024. Celle-ci devrait monter à 6,8 % en 2022, avant de ralentir à 3,5 % en 2023 et à 2,1 % en 2024.

L'institution observe, par ailleurs, un début de hausse des salaires sur fond de "forte demande de main-d'œuvre", mais ne voit pas de risque de "spirale" qui alimenterait encore la hausse des prix.

En septembre, la hausse des taux pourrait toutefois être supérieure à 25 points "si les perspectives d'inflation à moyen terme persistent ou se détériorent", prévient la BCE.

En rehaussant leurs taux directeurs, le but des banques centrales est de ramener l'inflation sous contrôle et de comprimer la demande. Mais l'effet de son changement de cap ne sera pas immédiat et se verra "dans la durée", a déjà prévenu Christine Lagarde, alors que l'institution est accusée d'avoir pris du retard face aux prix galopants.

La Fed américaine et la Banque d'Angleterre ont notamment déjà engagé un cycle de relèvement des taux. La BCE souhaite, elle, respecter un calendrier de resserrement monétaire très progressif. Ainsi, l'institution a confirmé jeudi qu'elle allait d'abord mettre fin "le 1er juillet" à ses rachats nets d'actifs, un préalable avant de commencer à relever ses taux.

Fer de lance, avec les taux directeurs négatifs, de son action contre la déflation, ces programmes ont permis à la BCE d'acheter à tour de bras des obligations sur le marché pour faire baisser les coûts de financement et faire repartir l'économie. Le montant colossal de quelque 5 000 milliards d'euros d'obligations a été racheté par la BCE depuis 2015 – un soutien devenu obsolète face à une inflation galopante.

"Limiter la fragmentation" de la dette souveraine en zone euro

La sortie de la politique des taux négatifs entamée en 2014, qui a suscité des flots de critiques en Allemagne notamment, est délicate. Cette politique fait que les banques sont taxées – de -0,5 % à ce jour – sur leurs dépôts confiés aux banques centrales, faute de les distribuer via des crédits.

La BCE doit veiller à ne pas casser une croissance européenne déjà sérieusement ébranlée par les conséquences de la guerre en Ukraine. L'institution a d'ailleurs abaissé ses prévisions pour la zone euro : la hausse du PIB devrait se limiter à 2,8 % en 2022, avant 2,1 % en 2023, contre respectivement 3,7 % et 2,8 % prévues en mars.

La BCE doit aussi être attentive à ce qu'un relèvement de taux ne débouche pas sur une fragmentation sur le marché de la dette souveraine en zone euro, autrement dit à ce que les États européens n'empruntent pas à des niveaux trop différents. Le risque est de voir en chemin les pays les plus endettés souffrir de la remontée de leurs coûts d'emprunt, le taux italien se détachant jeudi encore plus du taux allemand de référence.

Face à cela, la BCE pourrait "déployer de nouveaux instruments" et "nous sommes engagés à limiter la fragmentation", a assuré Christine Lagarde.

Avec AFP

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Inflation : la BCE s'apprête à tourner la page des taux d'intérêt négatifs

La semaine de l'éco

Inflation : les banques centrales ont-elles les moyens d'agir ?

Invité de l'Économie

Banque centrale européenne : "Il y a une volonté politique de sortir des taux négatifs"

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Satellite Imagery Shows Ukrainian Water Flowing Again to Crimea, as Russia Nears Big Objective

Anton Troianovski and Malachy Browne

Russian forces have restored a piece of Ukrainian infrastructure vital to the “land bridge” that Moscow seeks to establish linking Russian territory to the Crimean Peninsula: a canal that supplies water from southern Ukraine to the peninsula, according to satellite images and a statement on Tuesday by the Kremlin’s defense minister, Sergei K. Shoigu.

For years, the 250-mile-long Northern Crimean Canal had channeled water from Ukraine’s Dnipro River to the arid peninsula of Crimea. Built by thousands of construction workers from across the Soviet Union, it was a marvel of engineering, dropping about an inch for every mile for the first half of its length to keep the water flowing.

All that changed after Russia, under President Vladimir V. Putin, annexed the peninsula in 2014.

Ukraine responded by damming the canal with bags of sand and clay to prevent the now Russian-occupied peninsula from benefiting from the valuable freshwater. Instead of flowing to Crimea, the water in the canal was used to irrigate the melon fields and peach orchards of Ukraine’s Kherson region, to Crimea’s north.

Ukrainian officials said that cutting off the water was one of the few levers at their disposal to inflict pain on Moscow after the annexation without using military force.

For the Kremlin, the blockage of the canal was a vexing and expensive challenge. Crimea’s residents began to suffer chronic water shortages and occasional shut-offs at the tap.

In early 2021, as Mr. Putin massed troops on the Ukrainian border in preparation for the invasion, some analysts speculated that restoring the flow of water in the canal might have been a major objective for Moscow.Russian engineers blew open the dam in late February, days after Russian forces invaded Ukraine and took control of the area around Kherson.

Satellite imagery reviewed by The New York Times shows that water is now flowing through parts of the canal that had been dry since 2014.

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L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

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France24 - Monde

États-Unis : les réfugiés afghans accueillis à bras ouverts au Texas

Publié le : 09/06/2022 - 15:56

Valérie DEFERT

Il y a bientôt 10 mois, Kaboul tombait aux mains des Taliban. Leur retour au pouvoir a entraîné l'exil de plusieurs centaines de milliers de personnes. Les autorités américaines ont accepté d'accueillir 78 000 réfugiés afghans. La Californie en a reçu le plus grand nombre, suivie du Texas, fier d'avoir déjà accueilli 10 500 Afghans à bras ouverts.

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L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Valeurs Actuelles

Les bonnes feuilles de “Zemmour, dans le secret de sa campagne”, récit exclusif d’une aventure explosive

Appelez-le Arthur

“Au mois de mars [2021], les discussions s’intensifient. Sarah Knafo redoute les journalistes et les bruits de couloir. Lors d’une réunion en petit comité, la conseillère propose de trouver un surnom à Éric Zemmour s’il est éventuellement candidat. Autour de la table, certains proposent Napoléon ou Bonaparte. « Non, c’est cramé, tout le monde va comprendre », rétorque Sarah Knafo. La jeune femme se souvient alors de ses longues discussions avec le journaliste du Figaro. Ses anecdotes avec Séguin, Pasqua, Chevènement, mais aussi Giscard. Lorsqu’Éric Zemmour déjeunait avec le directeur de cabinet de l’ancien président de la République, VGE devenait soudain « Arthur », afin d’éviter les voisins de table mal intentionnés. « Sinon il y a Arthur », propose alors l’énarque. L’idée fait sourire Éric Zemmour. Ce surnom sera utilisé jusqu’en octobre 2021. Une précaution qui rappelle furieusement celle de Jean-Pierre Chevènement [et Philippe de Villiers en 2002].”

Du diagnostic aux solutions

“Sa mue commence réellement en 2014, pendant la campagne de promotion de son Suicide français (Albin Michel). Au contact de ses lecteurs à travers la France, lors de conférences qui ont tout du meeting politique, il éprouve sa popularité et mesure que les attentes qu’il suscite dépassent celles d’un simple essayiste. Il entre alors dans une autre dimension. Depuis, il réunit 800 000 personnes chaque soir dans Face à l’info. Et son attitude change. Sur les plateaux télé, il glisse de plus en plus souvent du diagnostic aux solutions. En 2019, le Rassemblement national va même jusqu’à lui proposer la troisième place sur sa liste aux élections européennes. Il décline. Mais la tentation est bien plus forte à ce moment-là qu’en 2004, année où Georges Frêche lui propose d’être sur sa liste aux régionales en Languedoc-Roussillon. Bien plus encore 1993, quand Philippe Séguin, président de l’Assemblée nationale, lui demande de rejoindre son cabinet à l’hôtel de Lassay.”

24 novembre 2021, les premiers obstacles

“Sa vidéo de candidature a été tournée voilà quinze jours, mais il hésite. Un instant, il pense même renoncer. « Je crois que je ne vais pas y aller, la politique ce n’est pas fait pour moi », confie-t-il à des proches. La violence des attaques l’affecte. En réalité, c’est moins pour lui que pour ses proches qu’il tergiverse. Sa femme, ses fi ls, sa fille, Sarah… Tous pâtissent de son projet présidentiel. À croire que tous les coups sont permis pour l’empêcher de faire campagne. Mais derrière chaque homme se cache une femme. Sarah Knafo est confiante. Hors de question d’abdiquer après tous ces efforts consentis depuis des mois. La jeune femme le ramène à la raison. Elle appelle ses plus proches amis et leur enjoint de le remotiver. Éric Zemmour va se coucher, épuisé. Le lendemain, il se réveille plus motivé que jamais. La nuit porte conseil. Il est prêt pour sa grande rencontre avec la nation.”

29 novembre, le jour le plus long

“19 heures, Éric Zemmour arrive avec deux heures de retard. Il a tenu à écrire entièrement son discours, de la première lettre jusqu’à la dernière. Il s’assied sur la chaise pendant que Sarah Knafo ajuste sa cravate. Après avoir modifié son texte trois fois, il se lance. Une prise. Deux prises. Il faudra attendre la quatrième pour qu’il commence à s’agacer. Une heure trente plus tard, l’exercice est terminé. Il est candidat. Pour coller le discours au rythme du 2e mouvement de la 7e Symphonie de Beethoven, il porte un écouteur sans fi l à l’oreille gauche durant les deux premières prises. En regardant la vidéo de plus près, on peut discerner une partie de l’écouteur sur le premier plan.”

“Maxime et Louis-Évrard [les vidéastes] ne veulent surtout pas rater leur moment. Les livres de la bibliothèque boisée, qui ressemble étrangement à celle du palais de l’Élysée, sont scrutés à la loupe pour éviter une polémique. Le billard et les fauteuils sont remplacés par un bureau d’occasion, copie imparfaite de celui du général de Gaulle lors de son discours du 18 juin. Ils l’achètent sur Leboncoin pour 250 euros. Au moment de payer, la vendeuse leur demande si c’est pour une chambre d’enfant. Maxime répond, solennel : « C’est pour le prochain président de la République, Madame. »

5 décembre, le serment de Villepinte

“À la veille du meeting, Éric Zemmour se plie à l’exercice du prompteur. Il y a un problème. Myope, il ne parvient pas à lire correctement l’écran, plissant les yeux comme s’il regardait une échelle Monoyer chez l’ophtalmo. Olivier Ubéda tente de rapprocher les écrans mais cela risque de nuire à la scénographie. Il va jusqu’à mettre à 74 la police de caractères, mais impossible ensuite de dérouler le texte. Puis se souvenant qu’il en possède, Éric Zemmour sort ses lunettes de sa poche. Habituellement, il les utilise pour travailler. Il les met sur le bout de son nez. « Ça le fait non ? », lance Olivier Ubéda à Sarah Knafo. La jeune conseillère acquiesce. Les lunettes lui donnent un air rassurant. Le lendemain, Patrick Buisson l’appelle : « C’est bien joué les lunettes, ça te crédibilise. »

12 décembre, Zemmour recadre

[Après plusieurs visites en Arménie] nous touchons au but de cette journée bien remplie. Éric Zemmour se rend au monument Musaler, mais il apprend dans la voiture que le patriarche n’a pas pu se déplacer et que le prochain rendez-vous calé dans l’agenda dans la ville d’Etchmiadzin est annulé. Le lieu qu’il devait visiter est en travaux. Comme rarement, le candidat pousse une gueulante sur ses équipes. « On est en train de basculer dans l’amateurisme, vous refaites les mêmes erreurs qu’à Londres et Marseille, lance-t-il à Garen Shnorhokian et Antoine Diers, chargés de l’organisation. Les journalistes vont s’en rendre compte. Réglez-moi ça. » Direction Erevan pour tout le monde. Journée terminée. Sarah Knafo ne l’entend pas de cette oreille. La jeune femme est inquiète.”

8 janvier, reconstitution de ligues dissoutes

“Sept ans après, l’alchimie ne tarde pas à revenir. Villiers se moque du bonapartisme de Zemmour quand Buisson l’appelle « couillon de gaulliste ». Le candidat leur rend bien en moquant leur attachement à la monarchie. Ils parlent le même langage, ont la même conception de la politique. Seul point noir : ils se coupent la parole toutes les deux secondes. « Nous sommes un vieux couple », sourit le Vendéen. Zemmour, Villiers, Buisson, trois hommes dans un resto. Ils s’étaient déjà réunis. Ils continueront. Les vieilles rancunes s’effacent. L’amitié demeure. Le ‘miracle vendéen’ se produit sous leurs yeux. En attendant, espèrent-ils, le ‘miracle français’. Quelques semaines plus tard, Philippe de Villiers revient sur ce déjeuner auprès de Patrick Buisson : « C’est dommage, la campagne a été confisquée par un duopole : Éric et Sarah. » Autrement dit : ils décident tout à deux. Et le Vendéen ajoute : « Finalement, la seule réunion stratégique de cette campagne, c’était ce déjeuner aux Sables-d’Olonne. » Le pouvoir ne se partage pas.”

22 janvier, à la rencontre des Français

“En off , les journalistes sont unanimes : « C’est la meilleure journée de sa campagne. » Mais, hormis quelques-uns, la plupart ne le diront pas — par idéologie ou manque de courage. À Cannes, dans les Alpes-Maritimes, terre historique de la droite, Éric Zemmour surmonte l’épreuve du bain de foule. […] C’est une démonstration de force. Le prétendant à l’Élysée démontre qu’il affectionne les Français, qu’il leur parle, qu’il les embrasse. Il déjeune ensuite avec la presse, dans une pizzeria proche du marché de Forville. Éric Zemmour se confie sur cette première vraie expérience. Il a adoré. La chaleur des gens le réconforte. […] Il entend impulser une nouvelle dynamique grâce aux ralliements de membres des partis concurrents. À ses amis, Sarah Knafo envoie le message suivant : « Ouvrez les vannes à toutes vos connaissances chez LR et au RN. » Zemmour peut désormais se targuer de faire la passerelle entre les deux électorats. Guillaume Peltier il y a deux semaines. Jérôme Rivière et Gilbert Collard cette semaine. […] « Et c’est pas fi ni », promet un proche du candidat.”

27 janvier, la rumeur Marion

“Le lendemain, en déplacement à Chaumont-sur-Tharonne, dans le Loiret- Cher, Éric Zemmour fait part de son mécontentement à ses proches. Il réunit quelques instants Sarah Knafo, Philippe de Villiers et Guillaume Peltier pour faire un point sur la stratégie. En révélant le soutien futur de Marion Maréchal, Marine Le Pen a gâché l’effet d’annonce d’un potentiel ralliement. […] « Ça me fait chier cette histoire », peste Éric Zemmour, agacé. « Oui, ça nous pénalise », déplore Peltier, tout de suite interrompu par son candidat : « Elle aurait dû se taire. » En politique, on ne peut pas toujours faire confiance à ses amis.”

14 février, le chouchou des trumpistes

“Trente-deux minutes et une poignée de secondes. Éric Zemmour est aux anges. Il frappe un grand coup. En fi n d’après-midi, à 17 h 57, l’ancienne star de CNews a pu échanger au téléphone avec Donald Trump. L’appel s’est terminé à 18 h 29, heure de Paris. Il veut en faire un symbole.”

24 février, « Je déteste Poutine »

“Il fait beau. L’hiver se termine. La bonnette bleue d’Europe 1 brille. Sonia Mabrouk se réjouit. Elle est certaine que son interview du matin va avoir l’effet d’une bombe. François-Xavier Bellamy arrive dans le studio, situé dans le XVe arrondissement de Paris. Le député européen doit annoncer une prise de position forte. […] « J’ai décidé d’accorder mon parrainage à Éric Zemmour, annonce ce cadre des Républicains, membre de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse […]. »” “Mais patatras… Dans la nuit, la Russie a décidé d’envahir l’Ukraine. […] En fi n de matinée, alors qu’il travaille à son bureau, Éric Zemmour se rend compte que la campagne s’arrête. Il se tourne vers plusieurs membres de son équipe et lance : « Je déteste Poutine. »

25 février, l’Ukraine rebat les cartes

“Le samedi, vers midi, Éric Zemmour se rend sur le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il rencontre Francis, gérant de l’Auberge des Glières, qui off re une vue imprenable sur toute la vallée. Zemmour déjeune avec des élus locaux et des acteurs économiques de la région. Il confie : « Parfois, le matin, je sors de la piscine et je pense à une formule que je pourrais utiliser lors de mon débat face à Macron. » Il se voit déjà au second tour. Il se voit déjà débattre avec Emmanuel Macron. Mais il craint plus que jamais que la guerre en Ukraine monopolise le reste de la campagne. « On va encore priver d’élection les Français », glisse-t-il. Il ne croit pas si bien dire…”

12 mars, « Moi je suis antisémite ? »

“Si la journée avait mal commencé par un oeuf reçu sur la tête à l’entrée de la mairie de Moissac, le candidat a terminé sur une belle image. L’individu, arrêté dans la foulée, s’entretient avec Éric Zemmour à l’issue de son meeting. Le sexagénaire, père d’un enfant handicapé, s’était dit « choqué » par les propos d’Éric Zemmour sur « l’obsession de l’inclusion des handicapés ». Face à Zemmour, il s’excuse et affirme « regretter » son geste mais ne tombe pas d’accord avec lui. […] La discussion ne se termine pas bien. « Vous êtes antisémite », lui lance-t-il. « Moi je suis antisémite ? Je suis juif. Je me déteste ? répond-il. Moi je ne veux qu’une chose : sauver la France et qu’on continue à s’engueuler tous les deux. Car quand la France sera islamisée, on pourra plus se parler. » Éric Zemmour parvient à rattraper la mauvaise image de l’oeuf en refusant de porter plainte et en accueillant son agresseur après son meeting. « Il fallait qu’on fasse comme Jean-Paul II qui était allé à la rencontre, en prison, de celui qui avait tenté de l’assassiner », confie Sarah Knafo. Opération réussie.”

27 mars, la reconquête du Trocadéro

“Comme rarement, le visage d’Éric Zemmour est marqué par la fatigue. Mais il pétille encore. Quelques heures après un épuisant meeting, il se permet d’enfiler un petit pull gris sous sa veste de costume. Quelle folle journée. Quel roman que cette campagne. Éric Zemmour refait le monde. Autour de lui, Sarah Knafo, Guillaume Peltier et Nicolas Bay, Philippe de Villiers et Julien Madar se sont retrouvés pour un dernier verre au Shangri-La, un palace situé à quelques encablures de la place du Trocadéro. Il a pris ses quartiers ici depuis le matin pour préparer au calme le plus grand meeting de sa campagne. […] Il est presque minuit. Sarah Knafo, toujours alerte, un oeil sur Twitter, met fi n à cette parenthèse. La première, elle envoie un message sur la boucle Telegram du comité stratégique — composé d’une trentaine de cadres — de la campagne de Zemmour : « ‘Macron assassin’ est en TT… » Traduction : le slogan scandé par la foule du Trocadéro pendant dix secondes est en top tendance des sujets les plus discutés sur les réseaux.”

28 mars, « Tu ne sais plus quoi faire »

“Éric Zemmour s’apprête à passer sous la barre des 10 %. Sarah Knafo, qui a compris depuis longtemps les dangers du vote utile, perçoit l’urgence. Le candidat annonce [sa volonté de créer un ministère de la Remigration] le 21 mars sur M6, six jours avant le Trocadéro et sept jours avant de voir son idée adoubée par une majorité de Français. Patrick Buisson appelle et prévient Éric Zemmour : « Tu fais une erreur en annonçant une telle mesure car tu n’es pas en dynamique. Ça donne le signal que tu ne sais plus quoi faire. » On a parfois tort d’avoir raison.”

7 avril, « On aura tout essayé »

“Un baisemain et des larmes. Quelques instants avant qu’Éric Zemmour fasse son entrée au Palais des Sports de Paris, où il tient son dernier meeting avant le premier tour de l’élection présidentielle, Olivier Ubéda salue Sarah Knafo, émue aux larmes. La secrétaire d’Éric Zemmour, Sophie Calvel, ancienne secrétaire de Philippe Séguin, lui tend un mouchoir pour sécher ses pleurs. La conseillère du candidat craque. […] Le visage [d’Éric Zemmour] est aussi marqué. Mais chez lui, il s’agit plutôt de tristesse. De l’incompréhension aussi. À quelques minutes de pénétrer dans une salle où 5 000 jeunes survoltés l’attendent, il m’aperçoit et s’approche. Je lui lance un amical : « Comment allez-vous ? » Je comprends alors qu’il n’y croit plus, pour la première fois. Tout est dans son regard. « On aura tout essayé », me confie-t-il en me tapant sur l’épaule gauche, ému. « Je ne comprends pas, poursuit-il. Je ne comprends pas la différence entre ce que je vois au quotidien et les chiffres que me donnent les sondages. » Je lui réponds que l’engouement est bien réel, comme sa campagne l’a montré à de nombreuses reprises, mais que le vote utile ne joue pas en sa faveur et qu’il ne peut rien y faire. Il le sait.”

10 avril, « Marine est plus à gauche que Mélenchon »

“En fi n d’après-midi, Guillaume Peltier communique à Sarah Knafo et Éric Zemmour les premiers sondages sortis des urnes qui lui reviennent. Les scores ne sont pas bons, en dessous des 10 %. Macron 27,8 % ; Le Pen 23,1 % ; Mélenchon 22 % ; Zemmour 7,1 % ; Pécresse 4,8 %. Le candidat de Reconquête ! n’a pas réussi à lutter face au vote utile. […] Je réussis à me faufiler entre ses officiers de sécurité pour lui soutirer quelques mots. « Alors la gauche n’est pas au second tour », lui dis-je en parlant de Jean-Luc Mélenchon. « Mais Marine est plus à gauche que lui, me répond-il. Tu vas voir qu’elle va faire une campagne très rouge. Elle ne va parler que d’écologie et de droits des femmes. Elle va se renier sur tout. Elle va nous dire que le voile ne la dérange pas. »

L’homme derrière les caricatures

“Durant plusieurs mois, Éric Zemmour a été présenté comme un fasciste, un raciste. Comme le danger absolu. Comme un « candidat pétainiste » pour Libération — quand bien même son oncle Jacques est un rescapé d’Auschwitz. Les journalistes et observateurs parisiens l’ont caricaturé, insulté. Accéder aux coulisses de sa campagne m’a permis de voir un homme bien différent de la description faite par les médias. J’ai découvert un personnage sympathique, drôle, mais profond, qui a tout simplement la France chevillée au corps. Non, quand il se lève le matin, sa première idée n’est pas de jeter « les Arabes à la mer », comme l’a affirmé Yannick Jadot. Dans ce Journal, l’être l’a emporté sur l’image, le lecteur l’aura compris. Au cours de cette campagne, Éric Zemmour, soi-disant obsédé par les musulmans et la place des femmes dans la société, m’a davantage parlé de Johan Cruyff et de Michel Platini que d’immigration et du grand remplacement. Parfois, à mon grand regret. Difficile de nourrir un livre avec seulement des anecdotes sur le football…”

« Je serai le remords de cette présidentielle »

“Éric Zemmour a remisé son costume-cravate pour une chemise rose légèrement froissée. Depuis sa défaite lors du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat malheureux a pris du champ. Il s’est laissé pousser la barbe lors de son dernier week-end dans le Sud, où il a pris un coup de soleil. De retour à Paris, il marche, beaucoup. Fidèle à la phrase de Rousseau — « J’écris mes livres en marchant » —, il réfléchit à son prochain ouvrage, consacré à sa campagne. Lorsqu’il me rejoint pour un ultime entretien au Bonaparte, un café de Saint-Germain-des-Prés, il vient de se promener une bonne heure. […] Il me parle du débat de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. […] Il se voyait déjà face à Emmanuel Macron. « D’ailleurs il aurait voulu débattre avec moi », pense-t-il. Marine Le Pen ? « Elle est l’anti-Midas. Tout l’or qu’elle touche se transforme en plomb. J’avais dit qu’elle ferait campagne à gauche et qu’elle la perdrait à droite. J’avais raison. Mes électeurs ont voté pour elle par peur de Mélenchon. Elle m’a tué avec son vote utile. Et quand je vois sa prestation pathétique, je me dis vraiment que je serai le remords de cette présidentielle. »

“Zemmour, dans le secret de sa campagne”, par Jules Torres. Plon, 224 pages, 19,90 €.

 

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France24 - Monde

Exposition : Picasso à l'heure de #MeToo

Publié le : 09/06/2022 - 16:09

Louise DUPONT Suivre

Alors que le mouvement féministe #metoo est toujours au cœur des débats de société, le rapport que Picasso entretenait avec les femmes est de plus en plus questionné. Quitte à parfois écorner le mythe ! Comme en ce moment au Musée Picasso avec une exposition signée de la très provocatrice Orlan, qui revisite à sa manière l’univers du peintre, dessinateur et sculpteur. Dans ce nouveau numéro de "À l'Affiche !", Louise Dupont reçoit Sophie Chauveau, autrice notamment de "Picasso, le Minotaure".

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France24 - Monde

Caravane de migrants : un sujet de tensions entre le Mexique et les États-Unis

Publié le : 09/06/2022 - 08:23

Elisabeth ALLAIN Claire HOPES Agnès LE COSSEC

Ils ont quitté à pied le Venezuela, le Salvador ou encore le Guatemala. Plusieurs milliers de personnes - hommes, femmes, et enfants - font actuellement route vers les États-Unis, en quête d'un avenir meilleur. Cette nouvelle caravane de migrants s'est élancée du Mexique en début de semaine, avec pour objectif de réussir à franchir la frontière américaine. 

Cette nouvelle caravane a trouvé un fort écho médiatique car le président américain Joe Biden espère conclure un accord de coopération régionale sur l'immigration lors du Sommet des Amériques qui se déroule à Los Angeles du 6 au 10 juin. Un rendez-vous international terni par l'absence du président mexicain Andrés Manuel López Obrador.  Il a choisi de le bouder pour protester contre le fait que ni Cuba, ni le Venezuela, ni le Nicaragua n'ont été conviés par la Maison Blanche, en raison de "réserves" sur la démocratie dans ces trois pays.

Aux États-Unis, à l'issue de près d'un an d'enquête, une commission parlementaire présente ce jeudi 9 juin ses premières conclusions à l'occasion d'auditions publiques. Un groupe d'élus du Congrès a longuement travaillé sur la responsabilité de Donald Trump dans l'assaut du Capitole qui s'est produit le 6 janvier 2021. Par la suite, 810 personnes ont été arrêtées et de nombreuses poursuivies, à l'instar de cinq militants d'extrême droite de la milice des Proud Boys inculpés cette semaine pour "sédition".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Assaut du Capitole : une commission parlementaire présente ses premières conclusions

Sommet des Amériques : en ouverture, Joe Biden défend la démocratie sur le continent

Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique

L'Humanité

Le RN tente de remobiliser ses électeurs

Actu

Après son score inédit au second tour de la présidentielle (41,5 %), Marine Le Pen est davantage en difficulté. Mais son parti pourrait obtenir un groupe.

Benjamin König

Un temps en retrait après l’élection présidentielle, Marine Le Pen a dû retourner au travail en urgence. Après un début de campagne surréaliste, où l’état-major du parti appelait publiquement à ce que le chef de l’État réélu obtienne une majorité – pas le meilleur moyen de parler aux électeurs –, la cheffe du RN est repartie sur le terrain, multipliant les petits déplacements et réunions publiques. « La logique des institutions veut que le président de la République ait une majorité », lâchait-elle le 10 mai. Un contraste saisissant avec sa déclaration, mardi 7 juin, lors de son déplacement dans la circonscription du Loiret où s’affrontent Jean-Michel Blanquer et le candidat communiste Bruno Nottin. « Je viens dire aux Français que nous avons besoin d’eux, car le match n’est pas terminé », a-t-elle déclaré, suppliant les électeurs : « Aidez-moi à vous aider. »

objectif moins avouable : renflouer un parti exsangue

Dans le fond, le parti d’extrême droite, qui demeure profondément antiparlementariste, n’a ni programme ni stratégie aux élections législatives. Pire : avec la Nupes, Marine Le Pen voit son rôle préféré de première opposante préempté par la gauche. Ce qui explique ses attaques récentes et particulièrement outrancières, qualifiant Jean-Luc Mélenchon de « porteur de désordre et de chaos », et dépeignant la Nupes en « ZAD politique », un mot répété à l’envi par tout le RN et donc censé faire figure de repoussoir pour les Français.

En 2017, le RN avait obtenu huit élus, dont la moitié issus du Pas-de-Calais, à commencer par Marine Le Pen, qui semble être en bonne voie pour être reconduite. Mais si elle claironne que le RN « a été en tête dans 150 circonscriptions, donc il peut avoir 150 députés », l’objectif réel est d’abord de pouvoir constituer un groupe parlementaire avec 15 députés. Ce qui constituerait déjà un événement politique : jamais, sous la Ve République, un parti d’extrême droite n’a obtenu un groupe, sauf en 1986 avec un scrutin à la proportionnelle. Mais les deux autres objectifs, moins avouables ceux-là, sont d’abord de renflouer un parti exsangue (22 millions d’euros de dettes) en obtenant un maximum de voix et, surtout, d’écraser la concurrence naissante d’Éric Zemmour. Dans la pure tradition historique de l’extrême droite française, le clan Le Pen – qui représente ce camp depuis… 1974 – veut étouffer le rival. Ce dernier a pour seul objectif d’être élu dans le Var, sur la circonscription de Saint-Tropez. Une élection qui lui permettrait de poursuivre son battage médiatique nauséabond.

Législatives 2022Rassemblement nationalMarine Le PenExtrême droite
Valeurs Actuelles

Vardon vs Kandel : quand l’opposition entre Reconquête et le Rassemblement national vire au pugilat

Un même camp national pour deux candidats qui ne pourraient être plus facilement différentiables. D’un côté Benoît Kandel, ancien officier de gendarmerie et premier adjoint de Christian Estrosi à la mairie de Nice, qui inaugure sa carrière sous le giron du Rassemblement national après un bref passage chez Reconquête en début d’année. De l’autre Philippe Vardon, conseiller azuréen et directeur de campagne de Jordan Bardella lors des élections européennes de 2019, désormais soutenu par le parti d’Eric Zemmour après avoir été écarté manu militari par la Commission Nationale d’Investiture (CNI) du RN début mai. L’un joue sur une droiture héritée d’une vie passée auprès des forces de l’ordre et son expérience politique locale. L’autre est un adepte du “parler-vrai” sur les questions d’immigrations, d’insécurité ou d’Islam, une personnalité entière dont la popularité dépasse les frontières provençales.

« Vardon est un identitaire racialiste proche des milieux néonazis. » Benoît Kandel n’est pas fan de Philippe Vardon. La seule présence de ce dernier est à l’origine de son départ de Reconquête. Fin mars, des bruits de couloirs persistants font état d’une arrivée prochaine de l’élu niçois dans les rangs du parti fondé par Eric Zemmour. Pour Benoît Kandel, qui coordonne alors le bureau de Reconquête dans les Alpes-Maritimes, il est impensable de travailler main dans la main avec Philippe Vardon, qu’il juge « sectaire et obsédé par la couleur de peau ». Il claque la porte du parti, emportant avec lui plusieurs militants zemmouriens eux aussi réticents à l’idée d’une collaboration avec la figure niçoise.

Le passé estrosiste de Kandel pointé du doigt 

L’idéologie n’est pas le seul point de désaccord entre les deux hommes. L’ancien premier adjoint de Christian Estrosi — entre 2008 et 2013 — n’a jamais pardonné au conseiller municipal azuréen ses nombreuses attaques visant la responsabilité de la mairie dans le développement du communautarisme et de l’islam radical à Nice. « Il me reproche d’être un identitaire ? Eh bien moi, je l’accuse de compromission avec l’islamisme », tance Philippe Vardon.  En 2014, il avait résumé ses griefs contre l’édile niçois et ses équipes dans un livre aux accents pamphlétaires, sobrement intitulé L’imam Estrosi : demain à Nice, 20 mosquées ?.

Début avril, la présidentielle bat encore son plein, mais le futur dispositif pour les législatives est déjà dans toutes les têtes. L’absence de Philippe Vardon dans la liste des investitures du Rassemblement national n’est pas encore annoncée, mais c’est tout comme. Celui qui a conseillé Nicolas Bay au Parlement européen ne se fait guère d’illusions : sa ligne “pro-union” avec Eric Zemmour n’a plus sa place chez Marine Le Pen. Les dirigeants du parti savent d’expérience que le conseiller régional n’est pas du genre à se ranger calmement. En Kandel, le RN trouve un élu local animé par la même animosité à l’endroit de Vardon. 

C’est un choix politique suicidaire. Ils ont créé une division insensée à Nice, qui était pourtant un porte-étendard pour le RN pendant des années

Le rapprochement se fait par l’intermédiaire d’Alexandra Masson, tête de liste du parti lors des régionales en 2021, que Benoît Kandel connaît personnellement depuis plusieurs années. Cette même Alexandra Masson qui s’est retrouvée impliquée indirectement dans “l’affaire Vardon” de mai dernier. Pour justifier la mise à l’écart de l’élu azuréen, le RN avance, dans un premier temps, une violente altercation qui aurait opposé un assistant de Philippe Vardon à l’équipe d’Alexandre Masson au sein du conseil régional de PACA. 

Une version “officielle”, perçue comme un prétexte par le principal intéressé, que les cadres du parti-bleu marine ne semblent plus assumer aujourd’hui. « Il a été en retrait pendant toute la campagne de Marine. Personne n’est propriétaire de sa circonscription. Pour les législatives, on se doit de désigner des candidats qui ont une loyauté absolue au parti », souffle Philippe Olivier, le proche conseiller de Marine Le Pen. Benoit Kandel, adhérent au RN depuis un mois à peine, n’a pourtant pas voté pour Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle. « C’est un choix politique suicidaire. Ils ont créé une division insensée à Nice, qui était pourtant un porte-étendard pour le RN pendant des années », fustige pour sa part Philippe Vardon. En 2020, il était devenu le premier opposant à Christian Estrosi au Conseil municipal niçois.

Toujours est-il que les cadres marinistes ne s’étaient pas fourvoyés : Philippe Vardon n’a pas baissé les armes. Désormais soutenu par la reconquête zemourienne, l’élu a repris de plus belle ses attaques à l’encontre de Benoit Kandel. Dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux la semaine dernière, l’ancien proche de Jordan Bardella dénonce une nouvelle fois le bilan de ce dernier lors de son passage aux côtés de Christian Estrosi. Le candidat assure, notamment, que son adversaire mariniste a soutenu, en 2012, l’installation d’une mosquée tenue par l’association Musulmans de France (ex-UOIF) dans le quartier de Roquebillière. En 2020, un internaute avait diffusé une vidéo de ce quartier, alors confiné à cause du COVID, où l’appel à la prière islamique était imposé à tous via plusieurs haut-parleurs. 

Rejetant fermement ces accusations, Benoit Kandel a porté plainte pour diffamation ce mercredi. Depuis plusieurs jours, un tract reprenant les accusations portées par Philippe Vardon circule dans la circonscription visées par les deux candidats. On y voit Benoit Kandel, lunettes aviateurs noirs sur le nez tel un Joe Biden niçois, et le slogan très “vardonien” : “Pas une voix pour l’imposteur Kandel ! Ancien bras droit d’Estrosi, complice des islamistes.”

Pour se défendre, Benoit Kandel, passé par Saint-Cyr, met en avant son expérience au sein des forces de l’ordre. En 2005, alors qu’il est à la tête de la gendarmerie des Alpes-Maritimes, Kandel est à l’origine de la première cellule spécialisée dans la lutte contre l’islam radical. Cinq ans plus tard, il lance un plan de formation au sein de la police municipale niçoise pour permettre une meilleure détection des premiers signes de radicalisation. « Vardon est un petit professionnel de la politique qui n’a jamais lutté contre l’islamisme autrement qu’en faisant des tweets et des publications Facebook, lance Benoit Kandel. Et pour cause, il n’a jamais exercé aucune responsabilité. »

Plainte contre plainte

Rien n’agace plus Philippe Vardon qu’une posture “haut-dessus de la mêlée” jugée imméritée. Dans cette guerre fratricide où personne ne ressort vraiment grandi, pour le plus grand bonheur de leurs adversaires communs, il a lui-aussi déposé une plainte à l’encontre de son concurrent. La sienne, c’est pour “divulgation d’une correspondance personnelle” et “mise en danger de la vie d’autrui”. Fin mai, Benoit Kandel diffuse sur ses réseaux sociaux une capture d’écran du courrier d’exclusion du RN reçu par Vardon. Problème, l’adresse personnelle de l’élu et de ses 3 enfants y figure, sans être flouée ou effacée. La publication reste en ligne pendant quatre heures. Ulcéré, le conseiller niçois envoie une lettre à Jordan Bardella, lui demandant de retirer l’investiture du parti à Benoit Kandel. 

Une demande restée sans réponse. Au siège parisien du Rassemblement national, on ne cache pourtant pas une certaine lassitude face aux incessantes passes d’armes entre les deux candidats niçois. La publication de Benoit Kandel ? « Une bourde incroyable à ce niveau-là, soufflait un cadre du parti. Mais qu’est-ce que le parti pouvait faire ? On ne débranche pas un candidat à la dernière minute… » Résultat : les espoirs d’une percée du camp national dans les Alpes-Maritimes sont minces, très minces. Benoît Kandel, lui, croit en la puissance de l’étiquette RN dans un département où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour le 12 avril dernier (26,65 %) : « Vardon fait un péché d’orgueil en passant pouvoir fédérer autour de sa seule personne. Ce n’est pas Ciotti ou Estrosi. » Jusqu’au bout, ils ne s’épargneront rien. Le dernier round, ce sera dimanche. Dans les urnes, pour une fois.

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New York Times - World

Belgian King Returns Mask to Congo in Landmark Visit

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But so far, the monarch has not apologized for decades of brutal Belgian rule during which up to 10 million Congolese people died.

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By Ruth Maclean and Elian Peltier

DAKAR, Senegal — The king of Belgium on Wednesday handed over a large wooden mask to the president of the Democratic Republic of Congo, one of thousands of objects taken long ago to the European country from its former colony.

King Philippe, on his first visit to the country since assuming the throne in 2013, said that handing over the mask to the Congolese president, Felix Tshisekedi, was an important symbolic step.

But for many Congolese, speaking out on social media, it was not nearly enough. They asked for an apology for the notorious crimes committed against their ancestors in order to enrich the king’s forebear, Leopold II, who claimed the territory as his personal fiefdom in 1885 and plundered it for more than two decades.

The return of the Kakungu mask, used by the Suku people in the country’s southwest during ceremonies and bought by a Belgian scientist in 1954, was not a full restitution. It is on “indefinite loan,” the king said.

“I am here to return to you this exceptional work in order to allow Congolese to discover and admire it,” he said.

It was a small, symbolic moment in Belgium’s increasing acknowledgment of its exploitation of Congo, which today is plagued by violence and poverty despite its wealth of natural resources.

The restitution of looted works is high on the agenda for the king’s six-day visit, which coincides with ongoing parliamentary debates in Belgium about legislation that would pave the way for some objects to be returned.

Belgium gave the Congolese authorities an inventory in February of more than 84,000 works taken to Belgium before Congo’s independence in 1960. These objects make up 70 percent of the collection in the Royal Museum for Central Africa, just outside Brussels. Belgium’s Parliament is set to approve a law by the end of the month that will pave the way for restitution of the works on a case-by-case basis.

According to the Belgian plan, which has yet to be approved by the Congolese authorities, the Congolese government would make individual requests for each work it wished to be returned. A joint commission of Congolese and Belgian experts would then examine each request.

“Belgium no longer looks at Africa in the same way,” Thomas Dermine, the Belgian official who is overseeing the restitution of objects to Congo, told the Africa Report last week.

But some Congolese citizens took to Twitter to say that the king did not go far enough. “The Belgian king is not welcome in the DRC,” said one, Roger Kakul. “He just needs to apologize to the Congolese people.”

King Leopold II turned his private fortunes around on the backs of the Congolese people, forcing them to hand over quotas of rubber and ivory using torture and murder in what the Congolese professor Georges Nzongola-Ntalaja called “the Congo holocaust.” While funding antislavery conferences in Europe, he encouraged slave raids in central Africa.

He was forced to relinquish Congo as his personal possession in 1908, and it became a colony of Belgium, under which the brutality subsided but oppression and the system of economic exploitation remained.

King Philippe expressed regret for Belgium’s crimes in a letter to President Tshisekedi in 2020, on the 60th anniversary of Congo’s independence, but stopped short of apologizing. He echoed that sentiment in an address to the Congolese parliament on Wednesday afternoon.

“The colonial regime was based on exploitation and domination,” the king said in his speech. “This regime was that of an unequal relationship, in itself unjustifiable, marked by paternalism, discrimination and racism,” he added. “On the occasion of my first trip to Congo, here, in front of the Congolese people, and those who still suffer from it today, I wish to reaffirm my deepest regrets for these wounds of the past,” he said.

Later this month, Belgium is also scheduled to return the remains of Patrice Lumumba, Congo’s first prime minister, who was assassinated in 1960 following a coup supported by the Belgian authorities. All that will be returned is a gold-capped tooth pulled from his mouth by Belgian police before his body was dissolved in acid.

Monika Pronczuk contributed reporting from Brussels.

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France24 - Monde

En RD Congo, le roi Philippe renouvelle ses "regrets" mais ne présente pas d'excuses

Publié le : 08/06/2022 - 23:23

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Lors d'un discours prononcé mercredi à Kinshasa, le roi Philippe a renouvelé ses profonds "regrets" pour l'exploitation, le racisme et les violences infligés lors de la domination coloniale belge en République démocratique du Congo, tout en s'abstenant une nouvelle fois de présenter des excuses officielles.

Au Sénégal, de nombreux manifestants ont répondu, mercredi 8 juin, à l'appel de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi. Ils ont dénoncé à Dakar l'inflation des prix des denrées de premières nécessités, la mauvaise qualité du système sanitaire et éducatif. Ils réclament également la réhabilitation de la liste nationale de Yewwi Askan Wi rejetée par le Conseil Constitutionnel à quelques semaines des élections législatives. Nos correspondants Sarah Sakho et Elimane Ndao étaient sur place.

La mobilisation des magistrats se poursuit en Tunisie après le limogeage de 57 d'entre eux pour corruption et autres délits par le président Kaïs Saïed. Alors que les tribunaux sont pratiquement à l'arrêt depuis le début de la semaine, une centaine de juges, avocats et associations, ont manifesté, mercredi 8 juin, pour dénoncer le traitement de certains juges limogés. Le reportage de Lilia Blaise et Hamdi Tlili.

Mamadou Touré, ministre ivoirien de la Promotion de la Jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique, est l'invité du "Journal de l'Afrique". Il évoque un programme de service civique pour les jeunes à la frontière avec le Burkina Faso, une initiative lancée par son ministère pour éviter que des jeunes désœuvrés ne rejoignent les rangs des jihadistes.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Evacuating the Vulnerable Amid the Terror of War

As Russian forces bear down on eastern Ukraine, a small army of volunteers is racing to bring to safety those unable to care for themselves.

Volunteers from Britain and Ukraine working with the aid organization Vostok-SOS carried Zinaida Riabtseva, who is 77, blind and struggled to walk down five flights of stairs, during a recent evacuation mission in Bakhmut, Ukraine. Credit...

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Photographs by Ivor Prickett

Text by Maria Varenikova

Reporting from Bakhmut, Pokrovsk and Sloviansk, Ukraine

The sounds of war echo throughout Bakhmut, a largely deserted city in eastern Ukraine, just 10 miles from the front. Even with a trained ear, it is hard to tell what artillery fire is outgoing or incoming.

The terror can be all the more acute for the vulnerable and those unable to care for themselves, among them Zinaida Riabtseva, 77, who is blind and cannot leave her fifth-floor apartment on her own.

As Russian forces bear down with intensifying ferocity in an effort to control the Donbas region, which borders Russia, aid workers are scrambling to evacuate the old, the infirm and the disabled. Those who leave their homes do not know if they will ever be able to return, joining the more than 12 million Ukrainians who have been displaced by Russia’s invasion.

Last week, British and Ukrainian volunteers with the aid group Vostok-SOS were called in to evacuate Ms. Riabtseva, along with her husband, Yuriy Riabtsev. After carefully placing her on a stretcher, volunteers carried her down five flights of stairs, while her husband followed behind with a few pieces of luggage.

Since the invasion began in February, Vostok-SOS has evacuated 15,000 people from eastern Ukraine. On one such evacuation mission, Vostok staff recently drove through back lanes to reach the home of their latest evacuee, Mykhaylo Silichkin. When they arrived in front of his tidy house, he hopped out through the front gate on his crutches, a cigarette perched in his mouth. One volunteer picked up his prosthetic leg. Others carried his luggage. Mr. Silichkin locked the gate as he left, not knowing if he would ever return.

The conflict in Ukraine has also upended the lives of many young people caught in the line of fire. Maria Alefirenko, 31, was paralyzed in a mortar attack during the fighting against Russia-backed separatists in eastern Ukraine eight years ago. On a recent day in Mykolaivka, an aid worker lifted her into a car. Her father, who had cared for her for years, stayed behind. He cried as she left.

Ukrainian officials say that about 80 percent of the civilian population of the Donetsk region, one of the two provinces that make up the Donbas, have already fled. Cities like Bakhmut have become ghost towns, their shops boarded up, their streets deserted but for military vehicles and ambulances zipping through. Some residents who remained behind cook food on campfires in their yards because there is no gas in the city.

But vulnerable people remain, and evacuations continue daily even in frontline towns that face regular shelling.

As towns and cities in eastern Ukraine empty out in the face of the Russian offensive, volunteers drive around in minivans, working off lists of addresses of older or disabled people who have remained behind, well past the time when it was safe to flee.

In Sloviansk, residents who have not left are now at risk from daily artillery and cruise missile strikes, which blow out windows in apartment buildings.

Maksym Sutkovy, a deputy mayor of Bakhmut, said Russian forces were advancing on an arc to the south and east. About 65,000 people had already fled, he said, from a prewar population of about 100,000, and heavy fighting persisted every day.

“We cannot climb into the heads of people,” said Mr. Sutkovy, adding that some residents had stayed behind because they were too poor to move or desensitized to danger after weeks of being bombarded. “People get used to living with explosions,” he said. “What in peaceful times is inconceivable becomes ordinary, everyday.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

So the effort to evacuate the old and vulnerable goes on, even amid the thud of explosions. The departures and displacement provoke strong emotions, as people who have lived their whole lives in one place are finally, sometimes grudgingly, persuaded to leave.

“Now I’m going to a safe place to get better,” said Anatoliy Shevchenko, 73, who was injured in early May.

Valentyna Evtushenko cried as she waved goodbye to her brother Oleksandr Evtushenko, 68, who was being evacuated from a hospital in Sloviansk and transferred to one in Chernihiv, where his nephew lives, in northern Ukraine. Oleksandr, his sister said, “has only me,” adding that they live together in a private house on the outskirts of Sloviansk.

Amid painful goodbyes, there are small gestures of comfort.

In Bakhmut, Pavlo Boreyko leaned in close to his 90-year-old father, Petro Boreyko, gently explaining that it was time to go. His father sat on a sofa in front of a woven red carpet hanging on the wall before volunteers carefully slipped a stretcher under him. Incapacitated and no longer able to speak, the elder Mr. Boreyko was carried down the stairs of his apartment building. Once he was inside the minivan waiting below, his son made sure his father was comfortable. Then one of the volunteers placed his cat, in a travel box, beside him.

It was the start of a long journey, including several hours by minivan to the city of Pokrovsk, where Mr. Boreyko was then transferred to an evacuation train that took him to the relative safety of western Ukraine. It was also a journey fraught with danger. Russian missiles have been continuously targeting critical infrastructure across Ukraine and just four days before his evacuation, the depot at the train station in Pokrovsk was hit by a missile strike.

“It is important to show calmness to people even when the shelling starts, otherwise it will be hard to deal with their panic,” said Vladyslav Arseniy, a former construction worker who volunteered to evacuate residents from frontline towns.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The battle for Sievierodonetsk. As vicious street-by-street combat continues in the eastern city, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has described the battle for its control as a crucial moment in the war. Last week, Ukrainian forces appeared to withdraw from Sievierodonetsk, only to later mount a counterattack.

Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

E.U. membership for Ukraine. Ukraine’s prime minister said that the European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union. The E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy, which is expected in late June, will put to the test the bloc as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.

Mr. Arseniy said he has been driving on daily evacuation missions and has helped about 700 people leave their homes and find refuge elsewhere.

Mr. Arseniy said he had met many people who refused to leave. Every evening, his group studies a list of people willing to evacuate, dividing them up among evacuation teams. The teams then drive from house to house in the frontline towns and villages, picking up people and bringing them to train stations, where they then head west.

In Bakhmut, there is a particular urgency to work fast as the area is under attack.

Medical evacuation trains are not scheduled every day. On days when there are none, volunteers transport people to a hospital in Sloviansk and evacuate them the next day.

While helping her bedridden mother into an evacuation minivan, Oksana Zakharenko appeared distressed. She didn’t want to leave, having become accustomed to the continuous explosions. But aid workers with Mr. Arseniy’s group persuaded her the time had come to go.

“Why did we have to get used to it?” she asked.

Andrew Kramer and Ivor Prickett contributed reporting.

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France24 - Monde

Frontière maritime contestée : tensions entre le Liban et Israël autour du gaz offshore

Publié le : 08/06/2022 - 15:26

Meriem AMELLAL

Le torchon brûle de nouveau entre le Liban et Israël. Au cœur de ces tensions, le champ gazier de Karish, située à la frontière maritime entre les deux pays. Une plateforme flottante s'est postée dans cette zone contestée, avec pour objectif de commencer à exploiter du gaz pour l'État hébreu. Les deux pays voisins avaient entamé en octobre 2020 des négociations inédites sous l'égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime dans cette zone maritime riche en hydrocarbures.

En Irak, un tribunal de Bagdad a condamné un Britannique de 66 ans à 15 ans de prison pour avoir tenté de dérober des antiquités d'Irak. Son co-accusé, un Allemand de 60 ans, a été acquitté. Les deux hommes avaient été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leurs bagages des morceaux de pierre, des fragments de poteries brisées et de céramiques antiques.

En Arabie Saoudite, les femmes ont obtenu le droit de conduire en 2017. Aucune loi ne leur interdit de réparer des voitures, mais la société saoudienne, très conservatrice, ne voit pas forcement cela d'un bon œil. Pourtant, à Djeddah, des femmes ont décidé d'exercer le métier de mécano.

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Gaz offshore : la frontière maritime entre le Liban et Israël au cœur de nouvelles tensions

DÉCRYPTAGE

Gaz offshore : le Liban dos au mur avant des discussions avec Israël sur la frontière maritime

Irak : un Britannique écope de 15 ans de prison pour trafic d’antiquités

France24 - Monde

La Transnistrie dans l'ombre de la guerre en Ukraine

Publié le : 03/06/2022 - 11:44Modifié le : 03/06/2022 - 11:49

Les Occidentaux suspectent la Transnistrie, une enclave séparatiste coincée entre la Moldavie et l'Ukraine, de servir de base arrière aux forces russes. Ce territoire prorusse, qui réclame son indépendance depuis la dislocation de l'URSS, est d'autant plus stratégique aujourd'hui du fait de sa proximité avec Odessa, la grande ville portuaire ukrainienne de la mer Noire. Lauriane Dherbecourt a pu se rendre dans ce territoire qui refuse, pour l'instant, de prendre part à ce conflit. Elle raconte un pays tiraillé entre l'Est et l'Ouest, entre l'attachement à Moscou et l'ancrage géographique européen.

La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie

BILLET RETOUR

Vidéo : la Transnistrie, république fantoche du bout de l'Europe

TOUR D'EUROPE

Ligue des champions : le modeste Sheriff Tiraspol surprend le Real Madrid

L'Humanité

Éditorial. Au coude-à-coude

Éditorial

Maud Vergnol

Par Maud Vergnol

Le camp présidentiel et la Nupes au coude-à-coude dans les sondages. Le scénario était encore impensable il y a quelques mois. Au lendemain de la réélection de Macron, ses lieutenants imaginaient leur victoire aux législatives comme une formalité. Sept semaines plus tard, l’Élysée convient qu’une défaite n’est « pas impossible ». Non seulement le président ne bénéficie d’aucun état de grâce, mais il n’a plus le vent dans le dos. La dynamique est ailleurs, et il le sait, concentrant désormais ses coups contre la Nupes, qui s’est imposée en quelques semaines comme son principal adversaire. Sur la défensive, la majorité sortante dégaine l’artillerie lourde et prédit le « chaos » si la gauche rassemblée sous la bannière de la Nupes accède au pouvoir. À l’unisson avec l’extrême droite, à l’affût d’une bonne boule puante à glisser dans les pattes de la coalition de gauche, elle nous rejoue le refrain des chars soviétiques sous l’Arc de triomphe pour affoler la bourgeoisie et le troisième âge, cœur de son électorat.

Caricaturale et violente sur les plateaux télé, la cavalerie macroniste se montre pourtant moins courageuse quand il s’agit de débattre projet contre projet, préférant une campagne aseptisée par des bavardages creux. Les sujets qui fâchent, comme la retraite à 65 ans, sont mis sous le boisseau. Seule boussole de la majorité en campagne : le chiffon rouge de la « faillite » et la « ruine » en cas de victoire de la gauche. Un classique, somme toute. Sauf que la cabale a du mal à prendre. Après cinq ans de macronisme, l’État social et ses services publics se sont effondrés. L’hôpital est en ruines. L’éducation nationale, à genoux. La fameuse « égalité des chances » chère à la Macronie, en panne sèche.

Le néolibéralisme a prouvé sa dangerosité face aux crises climatiques et sanitaires, incapable de répondre aux besoins humains et aux défis à venir. La jeunesse l’a bien compris, qui retrouve de l’espoir face à cette dynamique politique inédite. Dimanche, pour la première fois, elle peut voter pour gagner.

NupesEmmanuel MacronLégislatives 2022
L'Humanité

Aurélie Trouvé : « Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société »

Entretien

Ancienne d’Attac et candidate de la Nupes aux législatives, Aurélie Trouvé souhaite que la gauche puisse représenter un débouché pour les mouvements sociaux.

Emilio Meslet

Économiste, agronome, figure du mouvement altermondialiste, présidente du parlement de la Nupes… Aurélie Trouvé a bien des casquettes et pourrait bientôt être élue députée en Seine-Saint-Denis. Un territoire où vivent les premières victimes des crises sociale, climatique et démocratique. Celles qu’il faut convaincre de voter les 12 et 19 juin.

Le gouvernement promet un chèque alimentaire à la rentrée pour faire face à l’inflation. Quelle alternative offrez-vous ?

Ce que propose la Macronie est purement conjoncturel. La priorité est de garantir un revenu correct avec l’augmentation du Smic à 1 500 euros. Les gens ne doivent pas choisir entre se chauffer, s’alimenter ou payer les études des enfants. La deuxième mesure concerne le blocage des prix des produits de première nécessité, qui va de pair avec la régulation des prix agricoles. C’est-à-dire que nous contrôlerons le prix du blé dur et celui des pâtes. Le marché, c’est le chaos : nous voulons stabiliser les prix. Enfin, nous proposons les cantines 100 % bio, locales et remunicipalisées.

Les adversaires de la Nupes disent que votre projet n’est pas finançable…

Notre programme est inspiré du projet présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, que nous avions intégralement chiffré. Nous finançons nos mesures par une large transformation de la fiscalité, qui remet en cause les cadeaux faits aux ultra-riches, comme la flat tax. C’est le retour de l’ISF. Mais le plus gros viendra de la lutte contre l’évasion fiscale, avec une taxation unitaire sur les multinationales et une taxe plus robuste sur les transactions financières. Deuxièmement, notre projet va créer plus d’emplois et il y aura donc moins de dépenses de chômage. De même, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes va générer des cotisations sociales.

Comment expliquer le procès permanent en incompétence intenté à la gauche ?

Pour les libéraux, c’est une façon de cacher leur conservatisme exacerbé et leur échec en matière économique. Depuis trente ans, ils nous ressortent les mêmes recettes. À nous de prouver qu’ils sont mauvais, de ramener de l’ordre dans l’économie au service des besoins et de montrer que nous sommes prêts à gouverner. On combat des dizaines d’années de libéralisme, des forces incroyablement puissantes. Il y a un récit à imposer, une bataille culturelle à mener. D’où la création du parlement de la Nupes, composé d’artistes, d’intellectuels, d’universitaires, de syndicalistes qui irriguent la société d’idées.

Le mouvement social, dont vous venez, est aujourd’hui plutôt atone. Mais qu’elle soit au pouvoir ou non, la gauche aura besoin qu’il soit fort pour tenir face aux puissances de l’argent. Comment lui redonner du souffle ?

Le mouvement social est toujours atone lors d’une année présidentielle. Sous Macron, il ne l’a pas été pendant cinq ans : il y a eu les gilets jaunes, le mouvement contre les retraites, les mobilisations contre les violences policières, la lutte contre la loi « sécurité globale »… Mais le Covid lui a fait mal. Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société. LaREM a le Medef en appui, nous devrons avoir les syndicats et les couches populaires pour nous rappeler à l’ordre. Si nous ne sommes pas majoritaires, la violence du projet de Macron provoquera le chaos social : il y a aura des mouvements sociaux. Quand les gens ne peuvent plus nourrir leurs enfants, ça finit par exploser. Il faudra alors que nous puissions représenter une alternative tout en faisant attention à laisser au mouvement social son autonomie.

Le vote des jeunes sera l’une des clés. Comment faire pour les mobiliser ?

Cela fait partie de la bataille culturelle : nous devons faire passer le message que nous pouvons gouverner dans dix jours. Récemment, lors d’un porte-à-porte dans un quartier populaire, j’ai croisé un groupe d’une dizaine de jeunes qui ont voté Mélenchon à la présidentielle. Mais ils ne savaient pas qu’on vote les 12 et 19 juin. Nous avons prévu de cibler davantage les jeunes dans la dernière ligne droite en allant aux matchs de foot, de faire du tractage de rue, d’augmenter notre présence sur les réseaux sociaux.

Que mettez-vous en avant pour faire campagne dans votre circonscription ?

Le Smic à 1 500 euros et la garantie de l’emploi. Quand on dit aux jeunes qu’ils ne seront pas obligés d’aller travailler chez McDo parce que l’État devra leur fournir un emploi digne, ça leur parle. De même que l’on veut mettre les moyens dans l’enseignement supérieur. La plupart des jeunes de ces quartiers ont besoin de bosser tout de suite et ils pourront vivre dignement de leurs études avec la garantie jeunes, sans avoir à ponctionner leur famille précarisée. Ils vivent dans des logements sociaux délabrés, les transports en commun ne sont pas assez fréquents, la spéculation immobilière fait flamber les prix et saccage les derniers espaces verts… On leur parle de leurs problèmes quotidiens.

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Valeurs Actuelles

Avec Gérald Darmanin, l’insécurité en roues libres

Il semblait inutile de traiter le sujet de l’insécurité pendant la campagne présidentielle, il se trouvait toujours quelqu’un pour rétorquer que le pouvoir d’achat inquiétait davantage les Français.

Personne ne contestera sérieusement l’inquiétude des Français pour leur pouvoir d’achat. Mais personne de sérieux ne peut regarder l’insécurité grandissante comme un sujet annexe, tant elle menace l’avenir d’une civilisation, la préservation du bien commun et l’existence même d’un peuple. Évidemment, la finalité de cette diversion était ailleurs : personne n’avait trop envie d’insister sur ces sujets qui sont l’apanage de “ceux qui font le jeu de l’extrême droite” depuis de trop longues années.

en quarante ans, le nombre d’agressions a été multiplié par sept.

À commencer par le président réélu, qui ne cesse de lister les “priorités” de son nouveau quinquennat sans évoquer la sécurité. Et pourtant, dès le lendemain de la campagne présidentielle, la réalité a repris ses droits. Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle horreur ne fasse la une, plus ou moins longtemps. Antoine Alléno tué par un multirécidiviste en cavale ; le père de famille Alban Gervaise assassiné devant ses enfants ; des enfants hospitalisés après avoir été percutés lors de rodéos sauvages ; des agressions en masse au Stade de France… Impossible d’énumérer correctement ces actes de sauvagerie qui inquiètent, blessent ou endeuillent des familles françaises .

On peut cependant remarquer plusieurs choses : au début de la campagne présidentielle, Gérald Darmanin a défendu le bilan sécuritaire du gouvernement en insistant sur la baisse du nombre d’atteintes aux biens. Rien, évidemment, sur l’augmentation des atteintes aux personnes. Les chiffres sont pourtant ahurissants : non seulement elles sont en constante augmentation depuis des années, mais l’intensité de ces violences ne semble pas trouver de limite. C’est d’ailleurs ce qui a conduit l’Institut pour la justice à annoncer une plainte contre l’État pour “inaction sécuritaire” : en quarante ans, le nombre d’agressions a été multiplié par sept.

Circulez, il n’y a rien à voir du côté du gouvernement

Le comportement du ministre de l’Intérieur après l’invraisemblable finale de la Ligue des champions est un cas d’école de déni de réalité : problème de billetterie, goulot d’étranglement à la sortie du RER, dysfonctionnement des scanners de billets, nombre de faux billets… Tout y est passé, sauf le sujet qui concerne directement le premier flic de France et que les témoignages de supporters et de policiers dessinent très clairement : une soirée marquée par une délinquance ultraviolente de jeunes habitants de Seine- Saint-Denis, notamment clandestins selon les premiers éléments récoltés pendant les gardes à vue.

Interrogé à ce sujet par la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio lors de son audition devant les commissions des lois et de la culture du Sénat, le ministre a une fois encore éludé le sujet en diabolisant la question, dénonçant « une essentialisation de la délinquance en évoquant des nationalités, en mettant en pâture un certain nombre de liens très nauséabonds qui font malheureusement l’écho d’une campagne présidentielle que pourtant les extrémistes ont perdu ». Circulez, il n’y a rien à voir du côté du gouvernement. On se retrouve avec un ministre de l’Intérieur qui peine à évoquer la délinquance et un président de la République qui accepte de constater l’augmentation de la violence dans la société, dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens régionaux, en pointant… les réseaux sociaux !

l’immense majorité continue à faire son devoir le mieux possible, sans soutien, en première ligne face à cette insécurité grandissante.

La réalité impose pourtant une prise de conscience. Peu de gens osent lire l’accumulation de faits divers comme une transformation de la société elle-même, entraînant forcément une mutation du travail des forces de l’ordre.

Comment s’étonner du désarroi de cette profession particulièrement malmenée (lire notre article page 34) ? Il est vrai que la formation est faible, que les vocations sont rares, que certains policiers sont mal préparés. Il est vrai aussi que leur métier a perdu beaucoup de sens au gré de sa bureaucratisation. Mais l’immense majorité continue à faire son devoir le mieux possible, sans soutien, en première ligne face à cette insécurité grandissante.

Ceux qui tentent de lever le voile sur cette ultraviolence sont diabolisés. Pendant ce temps-là, le chef de La France insoumise — placée en tête dans les sondages d’intentions de vote aux législatives — assume une lecture politique des évènements. Non pour pointer la délinquance, mais pour attaquer la police, justement !

Haro sur la police

C’est ce qu’il a fait au moment de la mise en examen des policiers du Pont- Neuf, poursuivis pour avoir tiré sur une voiture après un refus d’obtempérer. C’est ce qu’il a encore fait lors du placement en garde à vue de trois policiers après le tir de l’un d’entre eux, lors d’un autre refus d’obtempérer, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

Il y a en France, en plus du reste, un refus d’obtempérer signalé toutes les vingt minutes. Pour Jean-Luc Mélenchon, ce n’est pas dans cette défiance à l’égard des forces de l’ordre que se dessine une transformation de la société, ni dans les casiers judiciaires souvent chargés des personnes impliquées, ni même dans une réponse pénale totalement dépassée, mais bien dans le comportement des policiers eux-mêmes.

Ce jour-là, une voiture fonce sur des policiers, qui sortent leur arme mais ne tirent pas

Cette vision du chef de La France insoumise a été douloureusement démentie par un récent refus d’obtempérer qui n’a pas fait la une de l’actualité. Il a eu lieu le 29 mai dernier, sur les Champs-Élysées. Ce jour-là, une voiture fonce sur des policiers, qui sortent leur arme mais ne tirent pas, préférant sans doute se jeter sur le côté que de risquer des poursuites judiciaires systématiques. Mais dans sa course ininterrompue, le conducteur a percuté une jeune femme de 23 ans morte sur le coup. Quel aurait été le discours médiatique si les policiers avaient tiré avant que cette jeune innocente ne meure ? Qu’aurait dit Jean-Luc Mélenchon ?

C’est peut-être une lecture plus globale de la délinquance en France qui permettrait de réformer correctement la police, la justice, et de sauver la France de l’ensauvagement.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément

Publié le : 08/06/2022 - 18:34

Sébastian SEIBT Suivre

Après plus de cent jours de combats en Ukraine, l’un des principaux problèmes de l’état-major russe est une pénurie de soldats de plus en plus criante. Mais la guerre n’a, en réalité, fait qu’amplifier une faiblesse plus profonde de l’armée russe.

À Severodonetsk, l'armée russe gagne du terrain… mais lentement ce mercredi 8 juin. Le siège de cette ville-clé pour le contrôle d'une partie du Donbass est à l'image de la tournure prise par les combats depuis quelques semaines. Le conflit s'est transformé en "guerre d'attrition", selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan. Chaque bataille pour un pâté de maison ou un pont fluvial s'éternise.

Et cette guerre de position ou de tranchées ne fait pas les affaires de la Russie. Pour une raison simple : elle risque rapidement de manquer d'hommes sur le front. Aussi étrange que cela puisse paraître pour une nation qui, historiquement, est souvent apparue comme une machine à envoyer des hommes se battre, vague après vague, jusqu'à épuisement d'adversaires technologiquement supérieurs, tels que l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.

Des promesses de salaires mirobolants

Pourtant, l'armée russe en est là. Elle a envoyé des camions de recrutement sillonner le pays jusqu'en Sibérie pour enrôler des nouvelles recrues pour le front ukrainien, a constaté le Moscow Times. Autre exemple : des bureaux de recrutement éphémères ont été installés aux abords de concerts de groupes de rock populaires, souligne le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.  

Le président russe, Vladimir Poutine, a également approuvé une loi, le 25 mai, qui permet à tous les Russes entre 18 et 65 ans de rejoindre l'armée, alors que jusqu'à présent seuls les Russes âgés de moins de 40 ans pouvaient s'engager.

Moscou est prêt à dépenser beaucoup pour attirer ces nouveaux soldats. "L'armée propose actuellement de payer les nouvelles recrues qui signeraient un contrat de trois mois, l'équivalent ou presque d'un an de salaire d'un habitant de certaines régions pauvres", note Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

La seule limite que les autorités semblent se fixer, c'est celle "de ne pas envoyer des conscrits [jeunes hommes sur le point d'être incorporés dans l'armée, NDLR] sur le front car c'est illégal en Russie", souligne Rod Thornton, spécialiste des forces armées russes au King's College de Londres. Mais même à ce sujet, l'armée semble prendre quelques libertés avec la loi. Ainsi douze officiers ont été mis en examen, lundi 7 juin, pour avoir envoyé plus de 600 jeunes conscrits se battre en Ukraine, souligne le Moscow Times. 

Comment en est-on arrivé à cette quête effrénée pour trouver des volontaires ? En réalité, le ver était déjà largement dans le fruit de cette armée qui, avant le conflit en Ukraine, était décrite comme la deuxième plus importante au monde après celle des États-Unis. "Sur le papier, elle a un grand nombre de divisions d'infanteries, mais ce qu'il faut savoir c'est que la plupart des brigades qui les composent sont en sous-effectif depuis la fin de la Guerre froide", note Rod Thornton.

De l'artillerie plutôt que des hommes

Ce manque chronique d'hommes "est le résultat d'une évolution sur plusieurs générations pour une population qui a subi d'énormes pertes durant les deux guerres mondiales, qui a fait les frais des purges staliniennes et a souffert de l'industrialisation forcée durant l'époque soviétique", résume Jeff Hawn. Autrement dit, la population mobilisable avait considérablement fondu lors de la chute de l'URSS.

Le traumatisme de cette période a, ensuite, poussé "Moscou à réviser sa doctrine pour mettre davantage l'accent sur l'artillerie et les blindés que sur les simples soldats", explique Nicolo Fasola, spécialiste des questions de sécurité dans l'espace de l'ex-Union soviétique à l'université de Birmingham. Une volonté qui s'explique aussi par la crise démographique que traverse la Russie. Moscou ne veut pas sacrifier des hommes alors que les autorités font tout pour enrayer un sérieux déclin démographique.

>> Déclin démographique en Russie : "Poutine n'a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine

Une approche parfaitement adaptée aux conflits éclairs, comme en Crimée en 2014, et aux batailles où il convient d'écraser l'ennemi sous un déluge de feu, comme en Syrie. Mais pour le scénario de la guerre en Ukraine "où les forces d'invasion cherchent à prendre des territoires, il faut surtout des hommes capables ensuite de les occuper, ce qui est le talon d'Achille de l'armée russe", affirme Nicolo Fasola. 

Les succès des Ukrainiens à Kiev et à Kharkiv, où les forces d'occupation ont été repoussées, illustrent cette faiblesse russe. "La manière dont le conflit se déroule était ainsi plus ou moins écrit d'avance à cause de ce problème d'effectif et de doctrine mal adaptée aux objectifs de la guerre", résume le chercheur de l'université de Birmingham. 

Mais cette pénurie de soldats "est devenue un problème critique pour Moscou après 100 jours de combats", assure Jeff Hawn. Les Russes ont, en effet, perdu beaucoup d'hommes depuis le début du conflit. Il est, certes, difficile d'avoir un chiffre exact, mais l'estimation des services britanniques de renseignement qui font état d'un tiers des forces d'invasion détruit est celle qui est le plus souvent reprise.

Conséquence : "Les Russes ont aujourd'hui beaucoup d'artillerie et de véhicules blindés sur le front, mais peu d'hommes pour les utiliser", affirme Rod Thornton. On est très loin de la célèbre règle d'or de tout conflit armé où le rapport de forces doit être de trois contre un en faveur de l'agresseur si ce dernier veut l'emporter. "Actuellement, ce serait plutôt du deux contre un et même du un contre un à certains endroits", estime Jeff Hawn.

Tant que les remplaçants n'arrivent pas sur le front, cette "pénurie de soldats est vraiment devenue l'une des principales raisons du ralentissement de la progression russe dans le Donbass", estime Jeff Hawn.

C'est d'autant plus vrai que les Ukrainiens ont, quant à eux, "beaucoup moins de mal que les Russes à motiver des volontaires à rejoindre l'armée pour défendre le pays" note cet expert. 

Mobiliser ou ne pas mobiliser, telle est la question

Toutes les initiatives mises en place par Moscou - ces campagnes de recrutement et la promesse de salaires mirobolants pour le commun des Russes - ne semblent pas avoir eu de franc succès, raconte le Moscow Times. Il faut dire que l'armée russe souffre d'un sérieux déficit d'image. "Elle a la réputation d'être très dure, et de n'offrir que très peu d'avantages sociaux", assure Nicolo Fasola.

La promesse de salaire élevé "va surtout attirer des personnes appâtées par l'argent, ce qui n'en fera pas forcément les recrues les plus motivées face à des soldats ukrainiens qui se battent pour défendre leur pays", analyse Jeff Hawn.

C'est pourquoi Moscou a fait venir, ces dernières semaines, des soldats des régions géorgiennes pro-Russes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, de Syrie ou de Tchétchénie. "C'est un pansement temporaire qui ne va pas suffire à régler les problèmes d'effectif à plus long terme", assure Nicolo Fasola. "C'est loin d'être suffisant pour combler les besoins, et ce sont des troupes qui vont devoir apprendre à s'intégrer à la chaîne de commandement mise en place en Ukraine", ajoute Rod Thornton. 

Il reste à Vladimir Poutine une dernière solution : la mobilisation générale. Tous les experts interrogés estiment que le président russe ne s'y résoudra qu'en dernier recours. Il faudrait, en effet, qu'il reconnaisse que "l'opération spéciale" menée en Ukraine est une guerre "car sinon, la mobilisation générale serait illégale", souligne Rod Thornton. Un pas que Vladimir Poutine ne veut pas franchir car "ce serait politiquement très coûteux pour lui", assure Nicolo Fasola.

Le temps joue donc en faveur des Ukrainiens puisque l'avantage quantitatif russe va continuer à s'atténuer tant que Moscou ne trouvera pas un moyen de renforcer son front sans décréter une mobilisation générale. Mais ce n'est pas forcément un avantage qui mènera Kiev à la victoire finale. Le scénario le plus probable, d'après Rod Thornton, est "que les forces russes décident de passer en mode défensif pour camper sur leurs positions".

Le Donbass se transformerait alors en une sorte de zone de conflit sans fin à l'horizon car "les Ukrainiens n'ont pas les moyens offensifs de déloger les Russes sauf à recevoir des armes plus puissantes de pays occidentaux", affirme le chercheur du King's College de Londres.  Et c'est une option qui n'enchante guère l'Otan, soucieux de ne pas apparaître comme un cobelligérant de ce qui aurait alors de plus en plus une allure de troisième guerre mondiale.

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Stade de France : les images de vidéosurveillance “automatiquement détruites“, la justice ne les a pas réclamées à temps

Des preuves perdues

« Un scandale inouï », « l’incompétence jusqu’au bout »

Les images de vidéosurveillance du Stade de France ont été supprimées, faute d’avoir été réclamées par la justice. Je n’ose pas croire que ceux qui nous dirigent soient à ce point incompétents. Toute la lumière doit être faite sur cette affaire.

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 9, 2022

Même son de cloche pour le président du RN, Jordan Bardella : « Des preuves de dizaines de vols, de violences et d’agressions sexuelles et la possibilité d’en identifier les auteurs ont donc été détruites. Le mensonge, la dissimulation et l’incompétence jusqu’au bout ! »

La vidéosurveillance du #StadeDeFrance n’a pas été réquisitionnée à temps. Des preuves de dizaines de vols, de violences et d’agressions sexuelles et la possibilité d’en identifier les auteurs ont donc été détruites. Le mensonge, la dissimulation et l’incompétence jusqu’au bout !

— Jordan Bardella (@J_Bardella) June 9, 2022

Extrêmement choquant et préoccupant, les images des violences au Stade de France ont été supprimées !https://t.co/Rj6FmxzZC7

— Eric Ciotti (@ECiotti) June 9, 2022

Pourquoi la Justice n’a pas demandé les vidéos alors que de nombreux délits ont été recensés et les émeutes au #StadeDeFrance ont fait le tour du monde ? Fallait-il à ce point cacher la vérité ? https://t.co/P4xVs0tywm

— Marion Maréchal (@MarionMarechal) June 9, 2022

Scandale inouï ! La FFF révèle devant le Sénat que « les images de vidéosurveillance du stade de France ont été automatiquement détruites » car la justice n’a pas fait de réquisition ! Ou comment détruire des preuves du mensonge d’État : insupportable !

— Florian Philippot (@f_philippot) June 9, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Vendée Arctique : une course bien agitée, servie avec de la glace

Actu

Voile Vingt-cinq navigateurs s’élancent ce dimanche des Sables-d’Olonne pour un périple de 3 500 milles nautiques autour de l’Islande, avant de revenir au port vendéen. Un parcours atypique et inédit.

Nicolas Guillermin

Ce n’est que la deuxième édition mais elle s’est déjà installée durablement dans le calendrier comme une course de référence. Née de la crise sanitaire et de l’annulation de deux épreuves prévues au printemps 2020, la Vendée Arctique–Les Sables-d’Olonne revient avec un plateau de skippeurs encore plus fourni qu’il y a deux ans. Cette fois, ce ne sont pas 20 mais 25 solitaires de 10 nationalités qui s’élancent, ce dimanche 12 juin, à 17 heures, du port vendéen à bord de leur Imoca (18,28 m) sur une route atypique et surtout inédite.

Parmi les nombreuses raisons qui séduisent les skippeurs, il y a le fait que cette course est qualificative au Vendée Globe, mais aussi son parcours : 3 500 milles théoriques (6 482 km) en direction du nord, soit 700 milles de plus qu’en 2020, avec cette fois le contournement de l’Islande avant de revenir aux Sables-d’Olonne. « 3 500 milles, c’est un peu plus long que la Route du rhum, nous explique Francis Le Goff, directeur de la course et aux commandes de la fameuse transatlantique qui s’élancera de Saint-Malo au mois de novembre. La Vendée Arctique, c’est l’équivalent d’une transat mais avec des systèmes météo bien différents de ceux que les marins ont l’habitude de côtoyer. Quand ils partent du Havre ou de Saint-Malo, une fois passé la Manche et le golfe de Gascogne, c’est l’autoroute des alizés avec des conditions plus établies, mis à part le Pot-au-Noir. Là, il y a une partie découverte, car les skippeurs n’avaient jus qu’à présent aucune raison de s’entraîner dans ces parages, et les conditions météo sont beaucoup plus aléatoires. »

« À cette latitude, les vents sont beaucoup plus lourds »

Tellement aléatoires que le tour de l’Islande se fera soit par l’est soit par l’ouest. «  Le sens sera annoncé officiellement samedi 11 juin, mais je le dirai aux skippeurs la veille au soir, précise celui qui a également supervisé la dernière Transat Jacques-Vabre en novembre 2021. En compilant les fichiers de vents, on a fait tourner les logiciels de routage et on s’est rendu compte que, si l’on passait d’un côté ou de l’autre de l’Islande, on avait la possibilité de diminuer le facteur risques, en termes de vent fort, au-delà de 35 nœuds. À cette latitude, les vents sont beaucoup plus lourds, leur structure est plus puissante en raison de la forte humidité. En temps normal , on dit toujours d’un fichier de vents qu’il est “hors taxe”, c’est-à-dire qu’il y en a toujours un peu plus, de l’ordre de 7-8 nœuds, que ce qui est prévu. Mais là, c’est encore plus vrai… »

En s’aventurant dans le nord de l’Islande, les 25 solitaires entreront dans une région inconnue et franchiront pour la première fois le cercle polaire arctique. Pour leur sécurité, une zone d’exclusion arctique, à ne pas franchir, a été délimitée à la latitude 69°45,00 Nord, le point le plus septentrional de l’Islande se situant à 66°46 Nord. «  Les glaces dérivent vers le sud, le long du Groenland. La zone est suffisamment large pour que les skippeurs ne les rencontrent pas, souligne Francis Le Goff . Le seul risque, ce sont des vents de sud-ouest forts qui ramèneraient des petits growlers (morceaux d’icebergs) vers l’Islande, c’est ça qu’il faut surveiller, sinon c’est la bonne période pour contourner l’île, l’eau doit être à 8 degrés, la glace qui se détache fond assez vite.  »

« Le contournement de l’Islande va durer plus d’une journée »

Au cours de leur périple, les navigateurs ne connaîtront pas le repos avec des systèmes météo multiples et changeants qui vont limiter leurs options stratégiques. «  Contrairement à une transat classique, où une fois qu’on est au milieu de l’Atlantique, il n’y a plus de terre, le contournement de l’Islande, au bout de 3,5  jours de course environ, va durer plus d’une journée et leur demander beaucoup d’attention pour ne pas heurter de cailloux, mais aussi en raison des nombreux bateaux de pêche et de la zone de glaces. Ils ne vont pas beaucoup dormir au départ et devront ensuite se reposer avant le contournement pour être le plus lucides possible. »

Les premiers skippeurs sont attendus aux Sables-d’Olonne après dix jours de mer. Les bateaux à foils sont favoris, à l’image de celui de Jérémie Beyou (Charal), vainqueur en 2020, qui remet son titre en jeu et aura fort à faire avec notamment Charlie Dalin (Apivia) ou encore Thomas Ruyant (LinkedOut).

voilevendéearctiqueislande
New York Times - World

The Country Has Moved On, but Their Grief Has No End

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Eight years after the Sewol ferry disaster took the lives of 250 South Korean students, parents say they are still struggling to come to terms with the lessons the tragedy brought to bear.

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By Choe Sang-Hun

ANSAN, South Korea — His room remains as it was the day he left on a school trip in 2014, his bed still neatly arranged with the same pillow and blanket. The trophy he won in a piano competition stands proudly on a bookshelf. On his desk are his computer and cellphone, untouched next to some of his favorite snacks.

Lee Ho-jin died eight years ago at the age of 16, one of 250 sophomore students whose lives were taken when the Sewol ferry sank off the southwestern coast of South Korea on April 16, 2014. More than 300 people died that day, with all the students coming from Danwon High School in Ansan, a city just south of Seoul.

South Koreans quickly rallied around the victims’ families in the aftermath, united in their outrage. But South Korea’s most traumatic peacetime disaster soon divided the country as critics vilified the families’ quest for accountability and proper compensation as an antigovernment campaign. Eight years later — pressured by time and daily life — much of the country has moved on while Ansan seems frozen in grief.

To outsiders, the city may appear like any other in South Korea, with its quiet neighborhoods and tall apartment buildings. In cafes, young couples discuss housing prices and the cost of raising children. But a closer look reveals the ways in which Ansan is serving as a memorial to the victims and still struggling to come to terms with the lessons the disaster brought to bear on the entire nation.

Families in Ansan said that at least three parents have killed themselves after losing their children to the sinking. Some families have disintegrated in divorce. Others have moved away to grieve alone. Still others have banded together to console each other, keep their children's memories alive and help the nation understand the depths of their sacrifice.

A memorial in the shape of a yellow whale now overlooks the playground of Danwon High School. At the 4.16 Memorial Classroom, a museum dedicated to the students, the victims’ classrooms are recreated with desks, blackboards and other furniture from the school. Visitors realize the enormity of the loss when the names of all 250 students and 11 teachers who drowned are recited at the end of a video presentation.

“I go to my son’s classroom​ here​ to see his name, picture and desk and regain power​,” ​said Jeon In-suk, 51, who lost her only son, Im Kyong-bin​, and began working as a ​volunteer ​guide at the museum ​last year. Before that, she had camped out in front of the presidential office in Seoul for three long winter months, demanding an answer to whether official negligence during the rescue operation contributed to the death of her son.

Families talked about the visceral pain that follows them and how cities that undergo tragedies, like Uvalde, Texas, carry the weight of a loss that only victims and relatives can truly understand. But parents also said they have learned there was no way to deal with calamity other than to live through the grief.

Coping With Grief and Loss

Living through the loss of a loved one is a universal experience. But the ways in which we experience and deal with the pain can largely differ.

“You just have to cry when it’s hard; there is no way around it,” said Kim Mi-ok, Ho-jin’s mother. “No one, nothing, can console you.” She has refused to report her son’s death to the government and continues to pay his monthly cellphone bill as if one day she might hear his voice on the other side.

“When I miss him, I lie on his bed, hug his pillow, smell his smell and cry,” said Ms. Kim, 53.

On the day the Sewol ferry sank, live footage of the capsized boat slowly disappearing under the water was broadcast across South Korea. Fishermen and poorly equipped rescuers tried desperately to break windows and save passengers trapped inside. Cellphones salvaged from the wreckage showed videos of children frantically saying goodbye to their parents as the cold waves filled their cabins.

The disaster had been born of greed and negligence. The owner of the Sewol had added extra berths, making the ferry top-heavy. On its final voyage, it was carrying twice the legal limit of cargo, having dumped most of the ballast water that would have helped stabilize it. Regulators​ ruled the ship seaworthy. But when it made a sharp turn while fighting a strong current, it lost its balance.

As it keeled over, its crew kept urging the passengers through the intercom to wait in their cabins. The first coast guard boat that arrived at the scene did little more than pick up the fleeing crew members, including the captain​​, Lee Joon-seok, while passengers trapped inside banged on the windows and the ship slowly descended beneath the waves. The government initially told the nation that all the passengers had been rescued. Of the 476 people on board the Sewol, only 172 were rescued.

More than 150 regulators, crew members, ship inspectors and officials from ferry and loading companies have been indicted for their roles in the disaster. South Korea tightened safety rules and made laws to crack down on corruption and companies that put profit ahead of safety.​

Ansan families called multiple rounds of government investigations a whitewash because they never properly investigated the role of official incompetence and none of the top officials they held responsible have​ gone to prison. Angry parents camped out in central Seoul, some on weekslong hunger strikes, demanding a more thorough investigation. A new investigative panel​ is set to wrap up its work this month.

But as the ​mourning and ​investigations have carried on, helping to precipitate the ouster of then-President Park Geun-hye in 2017, many South Koreans, especially conservatives, have said they have had enough, accusing victims’ families of holding the country hostage and angling for bigger compensation packages from the government.

“People think it’s over and they wonder why we continue to protest,” said Kim Byong-kwon, 57, who left Ansan and moved to a new city and didn’t tell his new neighbors that he had lost his daughter, Kim Bitnara​, in the Sewol disaster. “But they don’t understand that our pain is not healed, and that nothing has changed.”

Kang Soon-joong, who also lost his daughter, joined an early morning soccer club to keep himself distracted from an onslaught of grief and anger. “Without soccer, I would be dead by now,” said Mr. Kang, 63. He abandoned friends of 50 years after they called the victims’ families “dealers of corpses.”

The most crushing thing of all has been the sense of guilt among parents who feel they failed to protect their children and are haunted by the memories of how they died.

When she first heard the news of the Sewol, Ms. Kim, Ho-jin’s mother, immediately called her son on the ferry. “Mom, don’t worry. I see the coast guard out the window,” Ms. Kim remembered ​him saying. “I will see you when I get back home.”

When ​she called him again, he didn’t ​answer.​ ​Ho-jin’s body was recovered 16 days later, and according to Korean funeral custom, he was buried three days afterward. It was May 5, Children’s Day in South Korea.

His father, Lee Yong-ki, took to drinking​, weeping alone while driving and listening to music. “Walking on and on along a stream near my home like a woman who lost her mind was all I could do,” Ms. Kim said. “Ho-jin was the first person on earth to call me mom.”

Ho-jeong, one of Ho-jin’s two younger sisters, said she hated spring and the April blossoms because they offer painful reminders every year of her brother’s death. Ho-yoon, the youngest child in the family, began hurting herself after her brother died.

But the family has also started to rebuild.

“My husband constantly had nightmares, kicking his legs and even grabbing me by the collar,” Ms. Kim said. “One night, when I hugged him after he let out a scream, he crouched like a baby. ​He looked so lonely when I looked at his back.”

This year, Mr. Lee agreed to take medication for anger management and panic disorder. Every Sunday, the family visits a memorial park where Ho-jin is buried.​ ​This year, on her birthday on April 19, Ho-jeong for the first time since the sinking asked her family to eat out together.​

She sends ​Ho-jin a Facebook message at midnight every day​ for fear she might forget him as much of the society has. ​Mr. Lee said it was important to keep the memories of Sewol victims alive: “We want a safer world where children no longer have to die like ours.”

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France24 - Monde

Grève des magistrats en Tunisie : "Exposer la vie privée des femmes, est-ce digne du président ?"

Publié le : 09/06/2022 - 10:00

FRANCE 24 Suivre Lilia BLAISE Hamdi TLILI

Une manifestation pour dénoncer le traitement dont ont été victimes deux magistrates récemment limogées par le président tunisien a eu lieu mercredi à Tunis. Reportage de Lilia Blaise et Hamdi Tlili.

Une centaine de juges, avocats et membres d'associations ont manifesté mercredi 8 juin devant le tribunal de Tunis pour dénoncer le traitement infligé à deux magistrates limogées par le président Kaïs Saïed et accusées d’outrage aux mœurs.

Ce dernier a révoqué 57 juges en les accusant de corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire, entraînant une grève d'une semaine des magistrats qui a démarré lundi 6 juin.

"Nous sommes là pour protester contre l’instrumentalisation des femmes, de leur vie privée et de leur corps dans des histoires politiques", explique l'une des manifestantes au micro de France24.

La grève doit se poursuivre jusqu'à vendredi, mais le bras de fer avec le président risque de durer.

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Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed

Tunisie : heurts lors d'une manifestation contre le référendum à Tunis

En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption

Valeurs Actuelles

Stade de France : Didier Lallement reconnaît « l’échec » de sa stratégie et « assume tout »

Didier Lallement, préfet de police de Paris, est auditionné par la commission Culture du Sénat depuis ce matin, jeudi 9 juin. Revenant en longueur sur le fiasco qui a entouré l’organisation de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, samedi 28 mai, le préfet a commencé par déclarer qu’il « assume en totalité la responsabilité de la gestion policière », insistant pour être tenu comme « le seul comptable opérationnel » de la journée. Une position qu’il avait déjà campée lors d’une entrevue avec des policiers mobilisés le jour du match, comme le révélait Valeurs actuelles dès le 3 juin dernier.

La soirée au Stade de France « est à l’évidence un échec », a reconnu Didier Lallement, évoquant notamment la présence de « 300 à 400 individus [qui] se sont livrés à des vols et à des dégradations ». Précisément, relate Le Parisien, il a expliqué que ces personnes ont pu accéder aux abords immédiats du stade parce que les barrages de police ont été levés au cours de la soirée, à sa demande. Une décision prise pour éviter la création d’un goulot d’étranglement, à cause d’un dispositif sous-évalué qui aurait pu entraîner un mouvement de foule. Selon Didier Lallement, le dispositif policier n’était pas suffisant car la présence de « 30 000 à 40 000 personnes » sans billet ou munies de faux billets n’a pas été anticipée.

« Ce qui manquait comme information assez stratégique, c’était l’utilisation massive de faux billets (…). Je ne m’attendais pas à un volume aussi important de faux billets », Didier Lallement, préfet de police de Paris #Sénat #StadedeFrance pic.twitter.com/GhZQVJIQ9i

— Public Sénat (@publicsenat) June 9, 2022

Faux billets, gaz lacrymogène et démission sur la table

« Le chiffre n’avait pas une vertu scientifique », a-t-il ensuite avancé, revenant sur la polémique suscité par cette estimation. « Peut-être me suis-je trompé sur le chiffre de 30 à 40 000, mais jamais je n’ai prétendu que le chiffre était à quelques milliers parfaitement juste », s’est défendu Didier Lallement. Le préfet de police a également expliqué que ces 30 à 40 000 fraudeurs n’étaient pas rassemblés autour du stade, mais surtout positionnés « au-delà des barrages ». Une façon, pour lui, d’expliquer pourquoi les images filmées aux abords du stade semblent très clairement battre en brèche cette estimation.

Plusieurs fois questionné sur l’usage, jugé excessif, de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, Didier Lallement a estimé que c’était le seul moyen de disperser la foule nombreuse tentant d’approcher le stade. « Je ne connais pas d’autres moyens que le gaz ou la charge », a-t-il déclaré, semblant se refuser à remettre en question le protocole des forces de l’ordre. En revanche, il a reconnu deux cas de comportement déplacé de la part de policiers, qui ont été transmis à l’IGPN. Enfin, interrogé sur sa situation personnelle et les sous-entendus de sénateurs sur son éventuelle démission, Didier Lallement a refusé de répondre et, semblant quelque peu agacé, a rétorqué que son cas personnel n’était pas la question.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Football. Pourquoi la Ligue des nations fait hurler dans les vestiaires

Actu

Lucrative pour les fédérations, la compétition censée remplacer les matchs amicaux est loin de faire l’unanimité auprès des acteurs du jeu.

Éric Serres

Sans Raphaël Varane ni Kylian Mbappé, blessés tous les deux à l’issue de la première rencontre de la Ligue des nations contre le Danemark, l’équipe de France qui se déplaçait en Croatie a obtenu un match nul (1-1), lundi soir, avec un effectif totalement remodelé. Au-delà de ce match, cette Ligue des nations, instaurée en 2018 et organisée par l’UEFA sur une idée de son ancien président Michel Platini –, qui voulait redonner de la saveur aux rencontres amicales –, pose aujourd’hui problème.

Un calendrier surchargé et ingérable

Joueurs et entraîneurs se plaignent d’un calendrier surchargé et ingérable pour les organismes. Bernardo Silva, le milieu de terrain portugais de Manchester City, résume ainsi la situation : « C’est très dur pour les joueurs, lors d’une saison où nous avons joué 60 matchs, de venir ici et en jouer quatre de plus. Beaucoup de gens parlent de ça, trop de matchs avec, au final, plusieurs blessures. Nous allons commencer la nouvelle saison dans un mois et c’est sûr que nous ne serons pas à 100 % préparés. »

« L’une des idées les plus ridicules »

Mais il est loin d’être le seul à se plaindre de ces quatre matchs en à peine dix jours pour sa sélection. Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, ne dit rien d’autre : « La Ligue des nations est l’une des idées les plus ridicules du monde du football. Les joueurs ont joué plus de 70 matchs. Quatre, cinq, six matchs avec les équipes nationales, c’est n’importe quoi. Je préférerais que l’UEFA prenne plus d’argent sur les finales de la Ligue des champions et se débarrasse de la Ligue des nations. C’est n’importe quoi ! » Propos soutenus par le sélectionneur des Pays-Bas, Louis Van Gaal : « C’était une saison très difficile avec beaucoup de matchs, sans oublier le stress lié aux infections au coronavirus. Jouer quatre autres matchs en onze jours, c’est fou. »

Une réforme urgente réclamée

N’importe quoi, donc, et ce d’autant plus que cette compétition, installée après les championnats domestiques et les coupes d’Europe, va obliger les footballeurs à jouer un match tous les trois jours dès le début de la saison pour être dans les temps de préparation de la Coupe du monde 2022, organisée au Qatar en novembre et décembre. La publication d’une enquête réalisée par le syndicat international des footballeurs (Fifpro) tire depuis des années la sonnette d’alarme au sujet de cette surcharge de travail et réclame une réforme urgente : « Les footballeurs professionnels dans leur grande majorité sont en faveur d’une nouvelle réglementation pour faire face à la congestion croissante des matchs et à la charge des déplacements qui viennent écraser leur sport. » Ainsi Mohamed Salah, l’attaquant vedette de Liverpool, aura effectué cette saison 70 matchs – finale de la Ligue des champions comprise –, pour 86,5 minutes en moyenne par match et près de 86 000 kilomètres dans les transports aériens.

L’argent fausse toute logique

Outre l’impact sur le physique, celui sur la santé mentale des footballeurs. Les données compilées à partir d’un logiciel de surveillance ( Player Workload Monitoring) de la charge de travail des joueurs font peur. Pas moins de 82 % des experts interrogés expliquent « avoir été témoins d’une surcharge causant aux joueurs des problèmes de santé mentale ». En conclusion, le rapporte insiste sur le fait que, au-delà de 55 matchs par saison, les conséquences physiques et mentales deviennent considérables.

Temps trop courts de récupération entre deux matchs, coupure estivale beaucoup trop petite, le constat est cinglant. Mais les retombées financières sonnantes et trébuchantes pour les fédérations européennes faussent toute logique. Ainsi, les douze équipes de la Ligue A recevront une même « prime de solidarité » de 1,5 million d’euros (1 million pour celles de la B, 0,75 million pour la C et 0,5 million pour la D). Chaque vainqueur de groupe percevra, ensuite, 1,5 million d’euros et le vainqueur final du tournoi, 4,5 millions d’euros. Au cumul, une équipe de la Ligue A pourra gagner jusqu’à 7,5 millions d’euros. Un pactole difficile à refuser pour les fédérations nationales qui ont pris de plein fouet la crise du Covid et s’accrochent, aujourd’hui, à toutes les branches qui peuvent faire tomber du « cash » dans leur escarcelle. On achève bien les chevaux alors pourquoi pas les footballeurs.

footballKylian Mbappé
Valeurs Actuelles

Jean Messiha bientôt jugé pour “provocation à la haine”

« Axelle, massacrée et démembrée par la racaille »

Une « pensée » pour Axelle Dorier

Je tiens à avoir une pensée pour cette jeune aide-soignante lyonnaise dont la mort d’une violence extrême a suscité une vive émotion. Je remercie les forces de police et de secours pour leur intervention rapide. Ces actes odieux ne doivent pas rester impunis. pic.twitter.com/NL9dtK62px

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 21, 2020

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Tuerie d'Uvalde : une fillette rescapée livre un témoignage glaçant au Congrès américain

Publié le : 09/06/2022 - 03:21

FRANCE 24 Suivre

Une fillette de 11 ans a décrit mercredi aux élus américains l'horreur qu'elle a vécue lorsqu'un lycéen armé d'un fusil d'assaut a massacré, le 24 mai, 19 de ses camarades et deux enseignantes dans son école d'Uvalde, au Texas. Son témoignage survient alors que le Congrès débat d'un encadrement limité des armes à feu après des décennies d'inaction.

"Je ne veux pas que ça se reproduise" : Miah Cerrillo, une fillette qui s'est recouverte du sang de son ami pour échapper à l'auteur d'une tuerie dans son école d'Uvalde, au Texas, a témoigné mercredi 8 juin devant le Congrès américain, plus que jamais sous pression pour adopter des mesures d'encadrement des armes à feu.

Le 24 mai, un lycéen de 18 ans porteur d'un fusil d'assaut a tué 19 écoliers et deux enseignantes dans un établissement scolaire d'Uvalde, une ville à l'ouest de San Antonio.

Le tireur "a dit 'bonne nuit' à mon institutrice et il lui a tiré dans la tête. Ensuite, il a tiré sur certains de mes camarades et sur le tableau", a témoigné la fille de 11 ans lors d'une audition au Capitole sur l'"épidémie de violence par arme à feu".

"Les écoles ne sont plus sûres"

"Quand je me suis rapprochée des sacs à dos, il a tiré sur mon ami qui était juste à côté de moi et j'ai pensé qu'il allait revenir dans la pièce", a raconté la petite fille à lunettes dans des propos retransmis par vidéo. "Donc j'ai pris un peu de sang et je me le suis étalé partout... Je suis restée silencieuse, puis j'ai attrapé le téléphone de mon institutrice et j'ai appelé (le numéro d'urgence) 911."

Miah Cerrillo a assuré qu'elle ne se sentait plus en sécurité à l'école. "Je ne veux pas que ça se reproduise", a-t-elle imploré.

Présent lors de l'audition, son père Miguel a affirmé en larmes que Miah n'était "plus la même petite fille avec qui il avait l'habitude de jouer". "Les écoles ne sont plus sûres, quelque chose doit vraiment changer", a-t-il supplié.

"Entêtement" ou "passivité" des politiciens ?

Le Congrès américain, qui débat en ce moment d'un encadrement limité des armes à feu après des décennies d'inaction, a aussi été confronté au témoignage de Roy Guerrero, pédiatre d'Uvalde, qui a décrit des corps d'enfants "pulvérisés", "décapités", "déchiquetés" par les balles. "Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est si nos politiciens nous laissent tomber par entêtement, par passivité, ou les deux", a-t-il fustigé.

Zeneta Everhart, dont le garçon de 21 ans a survécu à la tuerie raciste d'un supermarché de Buffalo le mois dernier, a aussi interpellé les élus. "Mon fils Zaire a un trou sur le côté droit de son cou, deux sur son dos, et un autre sur sa jambe gauche, causés par l'impact d'une balle de (fusil d'assaut) AR-15. En nettoyant ses blessures, je peux encore sentir des morceaux de balle dans son dos", a-t-elle assuré. "Maintenant, je veux que vous imaginiez ce scénario exact pour un de vos enfants."

Le président américain Joe Biden a maintes fois promis d'agir contre cet effroyable fléau que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été incapables d'endiguer. Mais dans un pays où près d'un adulte sur trois possède au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits "des citoyens respectueux de la loi".

Négociations au Sénat

L'étroite majorité du parti de Joe Biden au Congrès ne lui permettant pas d'adopter seul une loi sur les armes, tout le défi est donc de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de républicains.

Des discussions au Sénat tournent pour le moment autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents judiciaires ou psychologiques des acheteurs d'armes individuelles, ce que des associations réclament depuis des années.

En parallèle, la Chambre des représentants a voté mercredi soir en faveur d'un autre grand projet de loi qui interdirait entre autres la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité. Ces mesures sont vivement critiquées par l'opposition républicaine. Il paraît donc impossible qu'elles puissent passer l'étape du Sénat, où le soutien de dix conservateurs est nécessaire en raison des règles de majorité qualifiée.

Avec AFP

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Uvalde commence à enterrer ses morts, une semaine après la tuerie dans une école

Joe Biden demande au Congrès américain de limiter la vente de fusils d'assaut

États-Unis : deux fusillades distinctes font 6 morts en Pennsylvanie et dans le Tennessee

France24 - Monde

Assaut du Capitole : une commission parlementaire présente ses premières conclusions

Publié le : 09/06/2022 - 05:05

FRANCE 24 Suivre Alice BROGAT

La commission parlementaire en charge de l'enquête sur l'attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021 présente jeudi soir ses premières conclusions. Voici un point sur son enquête, en six questions.

Depuis près d'un an, un groupe d'élus du Congrès américain mène une enquête sur la responsabilité de Donald Trump dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Jeudi 9 juin, cette commission parlementaire présentera ses premières conclusions lors d'auditions publiques.

  • Qu'a fait la commission jusqu'ici ?

Lors de ses audiences, la commission a promis de "fournir au peuple américain un résumé de ses conclusions sur la campagne coordonnée destinée à renverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020 et à empêcher le transfert du pouvoir".

Depuis le début de son enquête, la commission dite du "6-Janvier", composée de sept démocrates et deux républicains, a entendu près de 1 000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump après l'élection de 2020.

Elle assure avoir épluché plus de 100 000 documents, dont des courriels, SMS et photos officielles de la Maison Blanche, et a envoyé une centaine d'assignations à témoigner.

Quatre des plus proches collaborateurs de Donald Trump et cinq élus républicains, dont le chef des conservateurs à la Chambre Kevin McCarthy, ont refusé de se plier à ces assignations.

  • Qu'attendre des audiences ?

SMS, documents officiels et vidéos à l'appui, une série d'avocats et de témoins clés présenteront les différents scénarios envisagés par Donald Trump et son entourage pour renverser le cours de l'élection présidentielle de 2020, jusqu'à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Parmi ces différents scénarios, celui d'un projet de décret de la Maison Blanche qui ordonnait au plus haut responsable militaire du pays de saisir des machines électorales à travers le pays.

Les membres de la commission veulent aussi comprendre pourquoi Donald Trump a pris 187 minutes avant d'appeler la foule qui attaquait le Congrès américain à rentrer chez elle.

  • Qu'avons-nous appris jusqu'ici ?

Certaines des preuves obtenues par l'enquête parlementaire ont déjà fuité ces derniers mois. Parmi les documents les plus explosifs, une pluie de SMS entre Mark Meadows, le chef de cabinet de Donald Trump, et des célébrités conservatrices l'implorant de pousser le président à calmer la foule au Capitole.

Des SMS fantasques envoyés par la femme du juge le plus conservateur de la Cour suprême à Mark Meadows, le suppliant de se battre contre les résultats de la présidentielle de 2020, ont aussi fuité : "Aidez ce grand président à tenir bon, Mark !!! (...) La majorité des gens savent que Biden et la gauche tentent le plus grand hold-up de l'Histoire", écrit Ginni Thomas dans un message.

  • Comment suivre les audiences ?

Signe de l'importance que ces élus veulent apporter à leurs révélations, la première audience a été organisée à une heure de grande écoute : 20 h locales jeudi (0 h GMT vendredi).

Pour cette première, la commission a convié à témoigner une agente de la police du Capitole, Caroline Edwards, "la première membre des forces de l'ordre à être blessée par les émeutiers" le 6 janvier, ainsi qu'un auteur de documentaire, Nick Quested, dont l'équipe a documenté l'assaut du Capitole.

Cet exposé initial sera complété jusqu'au 23 juin par cinq autres audiences dont la liste des invités n'a pas encore été rendue publique.

  • Y aura-t-il des inculpations ?

La commission dite du "6-Janvier" n'a pas le pouvoir de procéder elle-même à des inculpations. Mais elle devrait toutefois remettre ses preuves à des procureurs fédéraux et peut recommander des poursuites.

En parallèle, une foule d'agents fédéraux s'attèle à une énorme enquête pour retrouver les manifestants ayant directement participé à l'assaut du Capitole. À ce jour, plus de 800 personnes ont été arrêtées et la majorité ont été inculpées, selon des données du ministère américain de la Justice.

  • Cette enquête va-t-elle marquer les esprits ?

Les partisans de cette commission parlementaire jugent son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais. Mais la majorité des républicains dénoncent les travaux de ce groupe d'élus, le principal intéressé Donald Trump fustigeant une "chasse aux sorcières".

La commission fait donc face à un défi de taille, celui de construire un récit capable de capter l'attention du grand public et de le convaincre.

Avec AFP

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Assaut du Capitole : selon la commission parlementaire Donald Trump a violé la loi

Assaut du Capitole : Mike Pence prend le contre-pied de Donald Trump et du Parti républicain

États-Unis : cinq membres des Proud Boys inculpés pour "sédition" dans l'assaut du Capitole

France24 - Monde

Dans le nord de la Colombie, des postes de police pleins à craquer et insalubres

Publié le : 08/06/2022 - 18:58Modifié le : 08/06/2022 - 19:06

Chloé Lauvergnier Suivre

Des hommes entassés les uns sur les autres, parfois en très mauvaise santé : c’est ce que montrent des images prises dans les cellules de trois postes de police du nord de la Colombie, à la mi-mai. La délégation du Défenseur du Peuple qui a pris ces images dénonce les mauvaises conditions de détention de ces personnes, enfermées parfois depuis plusieurs années. 

“Soixante personnes dans une pièce de 4m2, nous ne pouvons pas vivre”, dénonce un homme dans une vidéo, tournée dans une cellule du principal poste de police de Riohacha, le chef-lieu du département de La Guajira, dans le nord de la Colombie. Une vingtaine d'hommes y sont visibles, par terre et dans des hamacs.

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Cette vidéo a été tournée par une délégation du Défenseur du Peuple, une institution de l’État colombien veillant à la protection des droits de l’Homme, dans le cadre d’une mission réalisée à La Guajira, à la mi-mai. À cette occasion, elle a également visité deux autres postes de police, dans les villes de Maicao et San Juan del Cesar.

“Les postes de police ne sont pas conçus pour accueillir des détenus dans la durée, donc pour eux, c’est pire que la prison”

La délégation du Défenseur du Peuple dénonce les conditions de détention dans ces trois postes de police :

Lors de notre visite au principal poste de police de Riohacha, 356 personnes étaient détenues dans deux cellules de 5m2 environ et dans un couloir de 2m2 environ, alors que sa capacité d’accueil est de 80 places. Elles étaient accusées de vol, d’extorsion, d’arnaque, d’homicide, de délit sexuel…

“Le problème de la surpopulation carcérale s’est transféré aux postes de police”

Ce problème de surpopulation date surtout de la pandémie de Covid-19. Avant, si une personne était arrêtée et envoyée au poste de police, une audience devait avoir lieu dans les 36 heures pour déterminer si elle était placée en détention provisoire en prison, ou non. Or, durant la pandémie, les prisons du pays ont cessé d’accueillir de nouveaux détenus, pour limiter les risques de contagion à l’intérieur, et même actuellement, elles reçoivent très peu de nouvelles personnes. Du coup, le problème de la surpopulation carcérale s’est transféré aux postes de police. De plus, il y a très peu de juges à Riohacha pour traiter les cas des personnes arrêtées.

Théoriquement, les personnes arrêtées ne devraient donc pas rester plus de 36 heures au poste de police. Mais à Riohacha, presque tous les détenus étaient là depuis plus longtemps. L’un d’eux était même là depuis cinq ans.

“Aucun médecin ne vient jamais les voir”

Les postes de police ne sont pas conçus pour accueillir des détenus dans la durée, donc pour eux, c’est pire que la prison. Par exemple, sur le plan de la santé, rien n’est prévu, aucun médecin ne vient jamais les voir. La police appelle l’ambulance uniquement en cas d’urgence vitale. Du coup, les détenus sont en mauvaise santé. On en a vu un, enfermé depuis trois ans, qui avait un problème rénal, de la fièvre, et apparemment, il y avait du sang dans son urine : nous avons exigé qu’il voie un médecin à l’extérieur. Mais il a ensuite dû revenir au poste de police.

“Ce n’est pas une façon de traiter un être humain, je ressens une forte douleur depuis deux jours, et ils ne m’ont pas encore fait sortir, ils attendent que je meure”, dit ce détenu, dans une cellule du principal poste de police de Riohacha, à la mi-mai. Il a ensuite pu voir un médecin, avant de revenir au poste de police. © Défenseur du Peuple (vidéo floutée par France 24).

De plus, les détenus ne se lavent presque jamais, même si des bassines leur sont parfois fournies pour cela. Donc beaucoup ont des problèmes de peau, et cela sent mauvais dans les cellules.

En outre, la mairie de Riohacha fournit la nourriture aux détenus, car c’est son devoir, mais en quantité insuffisante, ce qui ne les aide pas à rester en bonne santé. 

“Les détenus sont enfermés tout le temps”

L’autre problème des postes de police, par rapport aux prisons, c’est l’absence de cour où les détenus peuvent sortir : ils sont donc enfermés tout le temps. De plus, la police n’est pas en capacité de gérer les visites des familles des détenus. Certains reçoivent donc des visites, mais une fois tous les six mois. Par conséquent, il y a des problèmes de santé mentale chez les détenus.

Dans l’une des cellules du poste de police de Riohacha, il y a un WC, mais dans l’autre, il n’y en a pas : les détenus font donc leurs besoins dans des sachets.

Unique WC dans cette cellule du principal poste de police de Riohacha, à la mi-mai. © Défenseur du Peuple (vidéo floutée par France 24).

“Ils faisaient leurs besoins dans les petites boîtes où ils recevaient la nourriture”

Cela dit, concernant l’insalubrité, le poste de police de Maicao est encore pire. Lors de notre visite, il y avait 170 détenus, pour une capacité d’accueil de 60 places. La plupart étaient dans deux cellules, sans WC, donc ils faisaient leurs besoins dans les petites boîtes où ils recevaient la nourriture. Ils les jetaient ensuite dans un patio, où il y avait de fortes odeurs et des mouches. Certains détenus étaient également dans un hangar - avec WC - et dans un couloir.

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Concernant le poste de police de San Juan del Cesar, il y avait 25 détenus dans deux cellules, pour une capacité d’accueil de cinq places. La mairie ne leur donnait pas à manger, alors que c’est son devoir. C’était donc les familles de quelques détenus qui apportaient la nourriture, qu’ils se partageaient.

Selon le Défenseur du Peuple, près de 21 000 personnes étaient détenues dans les postes de police du pays en mai, pour une capacité d’accueil de 6 983 places. Les endroits les plus critiques se trouvaient sur la côte caribéenne et dans les départements d’Antioquia et Valle del Cauca.

Télécharger l'application

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France24 - Monde

Au Mozambique, une brigade de police locale 100 % féminine contre les violences sur les femmes

Publié le : 09/06/2022 - 16:44Modifié le : 09/06/2022 - 17:27

Laura MOUSSET Suivre

Dans le village mozambicain de Manhene, près de la frontière du Zimbabwe, une brigade de police locale exclusivement féminine, créée à l'origine pour pouvoir fouiller et interpeller des femmes, a été reconvertie en unité de lutte contre les violences basées sur le genre. Elles interpellent les maris violents et mettent les femmes à l’abri grâce à l’association Lemusica, qui tente de faire évoluer les mentalités.

Valeurs Actuelles

Mort d’une orque et folie animaliste

Rare incursion en eau douce d’un grand delphinidé noir et blanc, la remontée de la Seine par cette orque mâle méritait l’intérêt naturaliste. En principe, ce type de cétacé évolue en groupe. Pourquoi un spécimen d’Orcinus orca, la plus grosse espèce de dauphin, réputée pour son intelligence — et sa voracité —, a-t-il pu “choisir” de parcourir seul plus de 100 kilomètres en eau de plus en plus douce ? Et de quoi l’animal, avec son aileron plié, était-il malade ?

Il avait été filmé le 16 mai, près de Honfleur, par des marins pêcheurs. Son équipée fluviale a été suivie avec fièvre. L’État s’est mobilisé pour reconduire “gentiment” l’égaré à la mer : cellule de crise, réunions d’experts, conférences de presse, affrètement de bateaux. Une tentative de réorientation, à l’aide de sons d’orque diff usés sous l’eau, échoua.

À entendre le ton des commentateurs déplorant l’état de santé de l’animal, on eût cru qu’il s’agissait d’une personnalité. « Le pronostic vital est engagé. On est vraiment très très inquiets », s’alarmait un spécialiste, fondateur d’une association de protection des cétacés. Arguant sa maladie et ses « cris de détresse », on annonça finalement une « euthanasie ». Mais il ne fut pas nécessaire d’abattre l’orque. Elle fut retrouvée sur le flanc le 30 mai. De multiples articles déplorent son « décès ».

Accusé par un “spécialiste des dauphins” de ne pas l’avoir assez aidée, le préfet a dû se fendre d’un long communiqué justifiant les efforts de son administration. On avait décidé de cacher l’endroit où errait le cétacé, afin d’éviter de le déranger. Occasion perdue de montrer aux enfants sa rare présence dans les boucles de la Seine ? Voir mourir un animal peut enseigner la réalité de notre condition mortelle.

Le vocabulaire est gangréné par l’animalisme. Peta France a inclus des orques captives parmi les « 9 mamans animaux qui ont besoin de vous pour la fête des mères »

« On parlait plutôt d’un fantôme d’orque, tellement sa peau était ulcérée ; elle devait souffrir le martyre », a gémi le spécialiste. Le vocabulaire est gangrené par l’animalisme. Peta France a inclus des orques captives parmi les « 9 mamans animaux qui ont besoin de vous pour la fête des Mères » 2022.

Pour ramener à la raison, rien de tel que des vidéos de prédation : le tueur des mers raffole des fameux “bébés phoques” ; il faut le voir s’échouer sur un rivage où barbotent les petits pour les croquer vivants. Chassant en meute, les orques savent encercler un phoque crabier tapi sur un bout de banquise et créer des remous pour le précipiter à l’eau aussitôt rougie de son sang. Elles peuvent même occire une baleine bleue !

L’autopsie, après remorquage du cadavre, a surpris les naturalistes : ce n’est pas la pollution du fleuve qui a tué notre orque ; atteinte depuis longtemps d’une mycose généralisée, elle venait de loin, car son estomac contenait des griffes et des moustaches de phoques. Dévorés vivants ! Si l’orque est “décédée”, ses “pauvres” victimes auraient-elles été “assassinées” ?

La nature est tout simplement violente. Grâce au Ciel, les animaux sauvages se cachent souvent pour mourir. Sinon, on nous imposerait chaque jour des émois et des deuils imbéciles, quand tant d’êtres humains finissent leur vie sans qu’on s’en soucie.

* Tugdual Derville est porte-parole d’Alliance Vita et du collectif Soulager mais pas tuer, et auteur de “la Bataille de l’euthanasie, enquête sur les 7 affaires qui ont bouleversé la France” (Salvator).

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New York Times - World

Amenazas y luego armas: un periodista y un experto desaparecen en la Amazonía

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La reserva en la que desaparecieron está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes del gobierno de Jair Bolsonaro. Los indígenas locales comenzaron a patrullar la selva y los ríos y han recibido amenazas cada vez más serias.

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Por Jack Nicas, Ana Ionova y André Spigariol

RÍO DE JANEIRO — El Valle del Yavarí, en la selva amazónica, es uno de los lugares más aislados del planeta. Se trata de una reserva indígena densamente boscosa del tamaño de Maine, donde prácticamente no hay carreteras, los viajes pueden durar una semana en barco y se cree que al menos 19 grupos indígenas siguen viviendo sin contacto con el exterior.

La reserva también está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes presupuestarios del gobierno del presidente de Brasil, Jair Bolsonaro. Ahora los indígenas locales han comenzado a patrullar formalmente el bosque y los ríos por sí mismos, y los hombres que se dedican a explotar la tierra han respondido con amenazas cada vez más serias.

Esa tensión es el tipo de historia que por mucho tiempo le ha interesado a Dom Phillips, periodista británico en Brasil durante los últimos 15 años, más recientemente como colaborador habitual de The Guardian. La semana pasada, Phillips llegó al Valle del Yavarí para entrevistar a las patrullas indígenas para un libro. Lo acompañaba Bruno Araújo Pereira, un experto en grupos indígenas que había pedido recientemente una licencia al gobierno brasileño para ayudar a las patrullas.

Hacia las 6 a. m. del sábado, los dos hombres estaban con una patrulla, detenidos en un río serpenteante, cuando se acercó otra embarcación, según funcionarios de Univaja, una asociación indígena del Valle del Yavarí que ayuda a organizar las patrullas. En la embarcación que se acercaba estaban tres hombres conocidos como pescadores ilegales, dijo Univaja, y al pasar, los hombres mostraron a la patrulla sus armas. Era el tipo de amenaza que Univaja había denunciado recientemente a las autoridades.

A la mañana siguiente, Phillips, de 57 años, y Pereira, de 41, iniciaron su viaje de regreso a casa, viajando por el río Itaquí en una embarcación nueva con un motor de 40 caballos de fuerza y suficiente combustible para el viaje. Estaba previsto que llegaran a Atalaia do Norte, una pequeña ciudad en la frontera con Perú, a eso de las 8 a. m. del domingo.

Los hombres y su barco no han sido vistos desde entonces.

En los últimos tres días, varios equipos de búsqueda, desde grupos indígenas hasta la Marina brasileña, han rastreado la zona; políticos y personalidades brasileñas han pedido más medidas para encontrar a los hombres; y su desaparición ha sido noticia en los periódicos matutinos y en los noticieros nocturnos de todo el país.

El martes por la noche, la policía estatal dijo que estaba interrogando a un sospechoso e inspeccionando su barco. El sospechoso era uno de los pescadores que mostraron sus armas a la patrulla el sábado, según Soraya Zaiden, activista que ayuda a dirigir Univaja, y Elieseo Marubo, director jurídico de Univaja. Dijeron que el hombre había disparado a una lancha patrullera de Univaja meses antes. Las autoridades estatales declinaron hacer comentarios sobre el sospechoso.

“Continuaremos la búsqueda”, dijo Zaiden. “Pero también sabemos que puede haber ocurrido algo grave, muy grave”.

Phillips, quien también escribió regularmente para The New York Times en 2017, ha dedicado gran parte de su carrera a documentar la lucha entre las personas que quieren proteger la Amazonía y las que quieren explotarla. Pereira ha pasado años defendiendo a grupos indígenas bajo la amenaza derivada de esta. Ahora crece el temor de que su último viaje a las profundidades de la selva tropical pueda acabar siendo uno de los retratos más sombríos de ese conflicto.

Univaja dijo que Pereira “tiene un profundo conocimiento de la región”, y los funcionarios locales dijeron que si los hombres se hubieran perdido o hubieran tenido problemas mecánicos, probablemente ya habrían sido encontrados por los equipos de búsqueda. Univaja dijo que Pereira llevaba tiempo sufriendo amenazas en la región.

Por mucho tiempo, la violencia ha sido común en el Amazonas, pero ha sido en gran parte entre los lugareños. Desde 2009 hasta 2020, hubo 139 asesinatos de activistas y defensores del medioambiente en la Amazonía, según datos recopilados por un proyecto periodístico llamado Tierra de Resistentes. Pero casi ninguno de esos ataques fue contra funcionarios del gobierno brasileño o periodistas que eran forasteros en la región.

En 2019, un trabajador del gobierno brasileño fue asesinado a tiros en aparente represalia por su trabajo de lucha contra la actividad ilegal en el Valle del Yavarí.

El asesinato en 1988 de Chico Mendes, el conservacionista más famoso de Brasil en ese momento, ayudó a desencadenar un movimiento ambiental en el país para proteger la Amazonía. Ese movimiento se ha enfrentado a importantes vientos en contra últimamente, especialmente bajo el mandato de Bolsonaro, quien ha prometido abrir la Amazonía a la minería, la tala y otras industrias.

La deforestación ha aumentado durante su presidencia, ya que su gobierno ha debilitado muchas de las instituciones diseñadas para proteger los bosques.

El martes, Bolsonaro dijo que rezaba para que Phillips y Pereira fueran encontrados. También cuestionó su viaje. “Dos personas en un bote, en una región completamente salvaje como esta, es una aventura que no es recomendable”, dijo. “Podría ocurrir un accidente, podrían haber sido ejecutados, cualquier cosa”.

La política también ensombrece la respuesta del gobierno, que muchos políticos, periodistas y otras figuras públicas criticaron ampliamente como inadecuada y lenta.

Zaiden dijo que Univaja alertó a las autoridades federales de la desaparición de los hombres el domingo a mediodía. La Armada brasileña tardó un día entero en enviar un equipo de búsqueda, que consistía en una sola embarcación, cuando un avión habría sido mucho más eficaz y eficiente para buscar en una zona tan vasta y remota.

El lunes por la tarde, el ejército dijo que seguía esperando la autorización de las “altas esferas” del gobierno brasileño para unirse a la búsqueda, antes de decir finalmente que iba a enviar un equipo.

Alessandra Sampaio, la esposa de Phillips, suplicó a las autoridades que intensificaran la búsqueda en un video publicado en internet el martes por la mañana.

“Todavía tenemos alguna esperanza”, dijo. “Aunque no encontremos vivo al amor de mi vida, hay que encontrarlo, por favor. Intensifiquen las búsquedas”.

El martes, la Marina y el ejército dijeron que habían desplegado aviones, así como barcos adicionales en la búsqueda. El Ministerio de Defensa aseguró que las fuerzas armadas empezaron a ayudar en la búsqueda “tan pronto como se dieron las primeras informaciones sobre la desaparición”. El miércoles, un juez brasileño dictaminó que el gobierno no había logrado proteger la reserva y que debía utilizar aviones y barcos para buscar a los desaparecidos.

Phillips y Pereira se conocían bien. En 2018, Phillips se unió a un viaje de 17 días liderado por Pereira en las profundidades del Valle del Yavarí —950 kilómetros en barco y 72 kilómetros a pie— para una historia sobre la búsqueda del gobierno brasileño de señales de grupos indígenas aislados. “Llevando solo unos pantalones cortos y unas chancletas mientras se acuclilla en el barro junto a una hoguera”, escribió Phillips en The Guardian, Pereira “abre el cráneo hervido de un mono con una cuchara y se come sus sesos para desayunar mientras discute políticas”.

En ese entonces, Pereira ayudaba a liderar los esfuerzos del gobierno para identificar y proteger a estos grupos. Después de que Bolsonaro se convirtiera en presidente en 2019, el departamento de Pereira enfrentó recortes y órdenes cambiantes desde arriba, dijo Antenor Vaz, un exfuncionario del departamento, lo que les impidió llevar a cabo las expediciones que alguna vez fueron críticas para proteger la reserva.

“Es una región extremadamente peligrosa, especialmente desde 2019, cuando aumentaron las acciones ilegales de madereros, mineros, pescadores y cazadores”, dijo Vaz.

Pereira acabó pidiendo una licencia en su puesto para ayudar a los grupos indígenas del Valle del Yavarí a llenar el vacío en la vigilancia. Esas patrullas se han centrado en parte en documentar y denunciar a los pescadores que capturan ilegalmente el pirarucú, un pez de agua dulce que puede pesar hasta 200 kilos y que está considerado en peligro de extinción en Brasil.

A medida que las patrullas indígenas organizadas por Univaja se convirtieron en la primera línea de aplicación de la ley en el Valle del Yavarí, empezaron a recibir amenazas. En abril, un hombre abordó a varios trabajadores de Univaja y le dijo a uno de ellos que si no dejaba de denunciar actividades ilegales, “le pondría una bala en la cara”, según un informe policial que Univaja presentó a las autoridades locales.

Zaiden compartió una carta que recibió Univaja en la que se amenazaba a Pereira por su nombre, acusándolo de enviar a los indígenas a “confiscar nuestros motores y llevarse nuestro pescado”. La carta añadía: “Solo voy a advertirle una vez que si sigue así, será peor para usted”.

Zaiden señaló que la organización había denunciado muchas de las amenazas a las autoridades locales, pidiendo ayuda. Marcelo Ramos, diputado de la región, dijo que había confirmado con las autoridades federales que el grupo había denunciado amenazas en la última semana.

“Hemos exigido que se actúe, pero desgraciadamente no ha habido ninguna reacción”, dijo Zaiden. “Ahora nuestro mayor temor es que este sea el motivo de la desaparición de Bruno y Dom”.

Leonardo Coelho colaboró con reportería desde Río de Janeiro.

Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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France24 - Monde

En Thaïlande, l'incroyable marché de la voie ferrée de Maeklong retrouve ses touristes

Publié le : 08/06/2022 - 17:50

Samia METHENI Suivre

La sirène du train retentit, et instantanément les toiles de ce marché près de Bangkok se replient les unes après les autres pour laisser passer le convoi qui frôle passants et étalages de fruits et légumes.

L'Humanité

Roland-Garros. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, invitées gagnantes

La femme du jour

Emilio Meslet

Qui a dit que les Français ne gagnaient jamais à Roland-Garros ? Dimanche, juste avant le quatorzième titre de Rafael Nadal porte d’Auteuil, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic sont venues à bout de la doublette américaine Gauff-Pegula (2-6, 6-3, 6-2), lors de la finale du double féminin.

Elles ont ainsi décroché leur deuxième titre commun sur la terre battue parisienne, après celui de 2016. « Il n’y a pas de meilleur titre pour nous », a lâché Caroline Garcia après leur triomphe. Surtout qu’en raison de leur classement, celles qui ont gagné une Fed Cup en 2019 n’auraient jamais dû jouer la compétition : c’est la Fédération française qui leur a accordé une invitation. À signaler également : le Français Gabriel Debru, 16 ans, s’est lui imposé dans le tournoi juniors.

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Valeurs Actuelles

Rhône : le Conseil des mosquées dénonce un “apartheid bancaire” envers ses “bienfaiteurs”

Le Conseil des mosquées du Rhône a affirmé, lundi 6 juin dans un communiqué repéré par France 3 Régions subir des « pratiques discriminatoires » de la part de plusieurs banques. En cause la fermeture de nombreux comptes « de particuliers ayant participé à la construction de mosquées », ainsi que de mosquées en pleins travaux « sans justification aucune ». Des mesures qui constituent selon lui un « apartheid bancaire ». Selon Kamel Kabtane, président du CMR, ces fermetures pourraient être le résultat d’une intervention de l’agence gouvernementale Tracfin, l’organisme de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ou du banditisme, précise France 3 régions.

Soutenu par le ministère de l’Intérieur

Tracfin aurait pu être alerté par les importantes sommes en liquide déposées chaque mois sur ces comptes bancaires. « Ces mesures ne sont pas prises à la demande des pouvoirs publics », mais « à l’initiative des banques dans le cadre de leur vigilance en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme », a réagi le ministère des Finances. Selon les informations de France 3 Régions. Le ministère de l’Intérieur se serait également rangé du côté du CMR dans cette affaire.

Kabel Kbtane en appelle désormais au Président de la République « pour que cesse cette ignominie ». « On ne peut pas continuer à mettre les Français musulmans au ban de la société et en même temps les taxer de séparatisme », s’insurge le communiqué.

Rhône : les dernières actualités

Les écologistes lyonnais veulent créer des pistes cyclables « non-genrées »

Législatives : l’ex-policier Bruno Attal, candidat de Reconquête, sensibilise la presse à la légitime défense avec des pistolets à billes

Rhône : une octogénaire met en fuite un clandestin algérien qui tentait de la cambrioler

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Exposition "Dicokam" : la nouvelle génération d’artistes camerounais à l’honneur

Publié le : 07/06/2022 - 18:24

Laura MOUSSET Suivre

Peu représentée et étudiée dans le monde de l’art, la scène contemporaine camerounaise est mise à l’honneur dans l’exposition "Dicokam" à la 193 Gallery à Paris, jusqu’au 31 juillet. Huit artistes engagés exposent leurs œuvres, qui évoquent des problèmes politiques, écologiques ou sociétaux. 

L'Humanité

Tennis. Nadal, l'extra terrestre !

L’Espagnol a soulevé, ce dimanche à Paris, pour la 14e fois de sa carrière la Coupe des Mousquetaires de Roland-Garros. Le Majorquin, malgré une blessure qui ne le lâche plus, a balayé le jeune Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). Un exploit unique, mais peut-être le dernier ?

Éric Serres

La joie illuminait son visage, la Coupe des Mousquetaires était sienne encore et encore et encore une fois. La quatorzième fois. Rien que cela ! Certes les années passent, les blessures se multiplient, les douleurs s'amplifient, mais à Roland-Garros « Rafa » est le roi, avec un règne en années tennis aussi long que celui de la Reine d’Angleterre qui a fêté ses 70 années de couronne. Rafael Nadal depuis ses 19 ans a empoché 22 titres du Grand Chelem. Deux jours après avoir fêté ses 36 ans, l'Espagnol n’a fait qu’une bouchée d’un jeune prince encore trop inexpérimenté et trop tendre à ce niveau de la compétition. Il a battu en trois sets secs le Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). « Je n'ai pas les mots pour dire ce que je ressens. Je n'aurais jamais pensé être compétitif à 36 ans, ni même (il y a quelques mois) être en mesure de jouer ici une fois de plus », a déclaré Nadal.

Tennis. Rafael Nadal, sa 15e demi-finale à Roland-Garros

L'Espagnol voulait ce trophée, et il l’a eu. Dès le premier set, il a mis la main sur le match en attrapant son adversaire par le col de la chemise pour lui expliquer que la jeunesse de suffisait pas à s’imposer (6-3). Dans le deuxième, il a encore une fois secouer le jeune prunier qui ne déméritait pourtant pas, mais voilà. Et puis dans le 3e set Nadal quelqu’un de reconnu pour son empathie, n’en n’a guère eu cette fois-ci (6-0).

Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible » Rafael Nadal

Une roue de bicyclette qui sonnait l’envie du majorquin de ne pas s’éterniser trop sur un court qui l’a fait tant de fois roi, mais qui aujourd’hui le fait souffrir plus que tout autre. Le syndrome de Muller-Weiss , le hante à chaque minute. Cette nécrose de l’os scaphoïde du pied gauche, une pathologie rare, est le prix qu’il doit payer aujourd’hui à chaque match. Plus les années passent et plus la douleur se fait forte, mais Rafael ne veut pas encore abdiquer : « Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible », a-t-il promis à la foule qui dès l’échauffement avait les yeux de Chimène pour son sublime torero. « C'est fou ce qui m'arrive cette année. Sans ma famille et mes proches, j'aurais déjà pris ma retraite », a-t-il expliqué à la fin du match pour nous narrer une saison décidément pas comme les autres. Après l'inimaginable titre en Australie où il s'était imposé en janvier après six mois d'arrêt pour soigner son pied puis un covid, Nadal a donc réalisé l'improbable à Roland-Garros en s'imposant malgré une préparation réduite et une première partie de saison sur terre battue assez quelconque. Mais tout le monde ne s’appelle Nadal.

En totale reconquête

Le n°5 mondial a traversé ces deux semaines en totale reconquête après une demi-finale perdue l’an dernier. Un parcours exténuant avec un 8e de finale de cinq sets et 4h21 contre Félix Auger-Aliassime, puis un quart de quatre sets et 4h12 contre Novak Djokovic et enfin une demi-finale de 3h13 pour... même pas deux sets contre Alexander Zverev qui a dû abandonner, mais un parcours digne d’un Richard Cœur de Lion revenant des croisades. Mais voilà, il y a les espoirs d’un homme qui ne connaît pas la renonciation et un corps qui semble définitivement lui dire stop. La pression retombée, Rafa du haut des 14 titres a fini par souffler en conférence de presse que : « Dans les circonstances actuelles, je ne peux pas et je ne veux pas continuer de jouer. » Qui aura raison de l’autre ? Personne ne peut le dire à ce jour.

tennisrafael nadal
Valeurs Actuelles

En Alsace-Moselle, le Vendredi Saint et le 26 décembre menacés, selon les syndicats

C’est l’une des particularités du droit local en Alsace et en Moselle. Le Vendredi Saint ainsi que le 26 décembre sont des jours fériés. Mais les organisations syndicales locales craignent que ces deux journées fassent les frais de la réforme des 35 heures dans la fonction publique. L’intersyndicale CFTC, FSU, Solidaires, FO et la CGT a donc envoyé, mercredi 8 juin, aux candidats dans les différentes circonscriptions concernées, une lettre, relayée par France 3 régions. Elle leur demande de préciser leur position sur ce point.

« Attaque inadmissible contre le droit local »

La loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019 impose en effet aux fonctionnaires territoriaux de travailler effectivement 1.607 heures par an, contre 1.593 heures actuellement dans ces deux régions. Les syndicats redoutent qu’une « application rigoureuse » de cette règle conduise à ce que ces jours restent « fériés », mais ne soient plus « chômés ». En d’autres termes, les heures de travail perdues devraient être rattrapées sur le reste de l’année.

« Pour nous c’est une nouvelle attaque inadmissible contre le droit local », dénonce l’intersyndicale. Si ce rattrapage ne représenterait que trois minutes de travail supplémentaire par jour, « c’est le début de l’ouverture de la boîte de Pandore », explique-t-elle à France 3 Régions. Et d’interroger : « Pourquoi ne pas les supprimer par la suite aux autres fonctionnaires d’Etat, des hôpitaux, aux profs ? Au final, dans un souci d’égalité, ce sera pour tous les fonctionnaires et pourquoi pas aussi dans le privé ? ». Elle pointe également la quantité totale d’heures de travail que cela représente dans une communauté de plusieurs milliers d’agents, redoutant que cela se traduise par des suppressions de poste.

Grand Est : les dernières actualités

Une septuagénaire égorgée à Mulhouse, trois clandestins algériens écroués

Législatives : candidate LR à 18 ans, Raphaëlle Rosa veut porter la voix des jeunes

Colmar : excédé par le bruit, un homme ouvre le feu sur un groupe de jeunes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Inde : quand les violences conjugales poussent au suicide

Publié le : 07/06/2022 - 17:32

Samia METHENI Suivre

Sardar Meena cherchait en vain trois de ses filles et deux de ses petits-enfants disparus depuis plusieurs jours du domicile conjugal à Dudu, village du Rajasthan en Inde, quand leurs corps ont été découverts dans un vieux puits perdu dans la campagne aride.

L'Humanité

« France Télécom, c’était une grande famille »

Actu

Justice Lors du procès, les victimes ont souligné leur attachement au groupe. Mais la reconnaissance a fait place aux coups de pression et aux placardisations.

Cécile Rousseau

«J e suis un rescapé. » Au procès en appel des ex-dirigeants de France Télécom, ce mercredi, Jean-Pascal Aveline a traduit d’emblée le sentiment de nombreux agents ayant survécu à la crise sociale. Mais, vite, c’est la nostalgie qui affleure dans son témoignage. En arrivant aux PTT en 1978, ce fils unique a eu l’impression de trouver « une grande famille. Cette administration, c’était un peu une grand-mère acariâtre qui savait gratifier ses enfants ». En 2003, le plan d’économies Top est mis en place par l’ex-PDG, Thierry Breton. « L’incendie commence. Certains salariés tombent en disgrâce », soupire l’ex-chef de site.

Alors que le plan Next est en cours de déploiement, fin 2006-début 2007 (avec 20 000 suppressions d’emplois en trois ans), le manager, à qui il est reproché de ne plus être raccord avec la nouvelle culture d’entreprise, doit à tout prix bouger. Une fois élu représentant du personnel, il est muté d’office de Chartres (Eure-et-Loir) à Orléans (Loiret). Sur place, il n’a pas de téléphone, ni d’ordinateur. Après avoir saisi la justice, il retrouve son lieu de travail initial, mais il est « seul dans les combles. Je ne figurais plus dans l’annuaire interne. De temps en temps, j’avais des missions. On m’avait demandé d’enfiler des perles en caoutchouc. J’en ai enfilé 19 643 », dit-il en brandissant un sac de perles sous le nez de la présidente du tribunal. Jamais ce fonctionnaire n’aurait imaginé être traité ainsi par ce qu’il considérait comme sa deuxième maison.

« Agresser son personnel au point de le rendre fou »

Ce sentiment filial envers France Télécom, Vincent Talaouit l’éprouvait aussi. Architecte réseaux ­figurant dans le « top 4 000 » sur 120 000 employés, donnant des conférences dans le monde entier, il voit sa vie s’écrouler à partir de 2004. À la barre, le quadragénaire montre une photo de son anniversaire avec ses collègues. « On n’avait pas l’impression de venir travailler. On était super soudés », se remémore-t-il. Dans son récit émaillé de silences, le débit s’accélère quand il évoque à voix basse sa placardisation. « Oublié comme une plante verte », lors du déménagement du service innovation à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) en 2007, il vient chercher son courrier sans pouvoir y travailler pendant quatre mois. À la même époque, il participe à une formation de l’école de management : « J’ai vu la façon dont les cadres devaient mettre les salariés en mouvement et les rendre responsables de leurs échecs. (…) C’était à vomir. »

Comme Jean-Pascal Aveline, il avait adressé des lettres à l’ex-PDG, Didier Lombard, et au numéro 2, Louis-Pierre Wenès, assis sur le banc des prévenus, pour les alerter. Si ce dernier assure qu’un autre poste lui a été proposé, la présidente du tribunal, Pascaline Chamboncel-Saligue, rappelle que cette offre était vécue comme une rétrogradation par Vincent Talaouit. En invalidité depuis 2010, il cherche toujours à comprendre comment on peut « agresser son personnel au point de le rendre fou ». Face à l’impossibilité de tourner cette page traumatique, l’avocat général, Yves Micolet, interroge : « Vous espérez quelque chose pour l’avenir ? » « Je ne sais pas, je n’ai pas de boule de cristal », répond-il.

Procès France Télécom
France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Chasse au kebab sur la Canebière

À Marseille, il y a la Bonne Mère, le Vieux-Port, le Vélodrome et la non moins iconique Canebière. L’équivalent des ChampsÉlysées à Paris ou des Ramblas à Barcelone. Enfin presque… L’avenue marseillaise n’a pas exactement le même prestige que ses homologues. Il faut dire qu’au fil des années, elle a beaucoup perdu de sa superbe. Il fut un temps où celle qui s’étend aujourd’hui du Vieux-Port à l’église Saint-Vincentde- Paul, dite des Réformés, sur une largeur de 30 mètres, était une promenade agréable. L’aristocratie et la bourgeoisie marseillaises s’y côtoyaient. De belles échoppes et de grands hôtels, où séjournaient des célébrités comme Charles Trenet, Richard Wagner, Guy de Maupassant ou encore Gandhi, la bordaient. Aujourd’hui, le paysage de la Canebière est un peu différent. Les opérateurs téléphoniques y ont pris leurs quartiers tout comme les enseignes de restauration rapide, les banques et autres boutiques de vêtements, d’alimentation et d’optique. Des magasins aux devantures disparates, peu soignées, souvent mal entretenues, qui offrent une image peu flatteuse de celle qui est censée être la plus belle avenue de la deuxième ville de France. Elle semble bien loin, la belle Canebière.

À la recherche de la Canebière d’antan

Heureusement, cela pourrait bientôt changer et l’artère devrait prochainement sortir de la mauvaise spirale dans laquelle elle est entrée depuis plusieurs dizaines d’années. C’est en tout cas la volonté affichée par la Mairie sur son site : « La Ville de Marseille s’engage pour le renouveau de la Canebière. » Pour la municipalité, la redynamisation de la Canebière, qui accueille chaque année plus de 8 millions de visiteurs, est une priorité. Elle doit retrouver « peu à peu son lustre d’antan ».

Dans un entretien accordé à 20 Minutes, Rebecca Bernardi, l’adjointe au maire déléguée au commerce, précise que la municipalité s’est donné pour objectif de faire renaître la « Canebière qui a toujours existé, populaire et accueillante, une Canebière où avant il y avait des grands cafés, des bazars, il y avait beaucoup de commerces et de gens en terrasse ». Elle va plus loin : « Il y a des endroits qui doivent revenir aux Marseillais. On doit pouvoir manger en terrasse sur la Canebière, acheter des produits chouettes, vivre le soir… »

Parvenir à « implanter, sur cet axe emblématique de Marseille, une activité commerciale attractive et qualitative »

Des paroles accompagnées d’actes, puisque les équipes de Benoît Payan ont récemment évincé le repreneur de la bijouterie Piéry, au 50, Canebière, pour y installer un commerce qui va dans le sens de cette redynamisation : « Le propriétaire avait signé un bail avec Burger et Tacos. On l’a rencontré, il a rompu la promesse de bail et nous, on a pris le bail pendant six mois, le temps de lancer un appel à projets qu’on va lancer mercredi [le 25 mai 2022, NDLR]. On aimerait bien un commerce de bouche, idéalement un avec une terrasse des deux côtés », confie l’adjointe au commerce.

Si cette intervention, à cette adresse historique de la ville, est tout un symbole, la Mairie n’entend pas limiter son action à ce type d’opérations. Pour mener à bien son projet et parvenir à « implanter, sur cet axe emblématique de Marseille, une activité commerciale attractive et qualitative », elle mise également sur la préemption commerciale. « Actuellement, la préemption couvre une zone qui va de la Canebière à Breteuil, soit 1 000 commerces sur les 14 000 que compte la ville. Sur le haut de Canebière, on commence à avoir une action qui se voit », explique Rebecca Bernardi.

En effet, depuis l’élection de Benoît Payan, la Mairie a déjà préempté neuf locaux commerciaux sur la Canebière. Des préemptions qui ont permis l’installation de la fromagerie Froumaï au numéro 150 de la rue, en lieu et place d’un döner kebab, mais également d’une sandwicherie artisanale nommée Lemon au 132, en remplacement d’une agence immobilière. D’ici à la fin de l’année 2022, un restaurant solidaire antigaspi ouvrira également ses portes au 117. Quant au numéro 75, où se trouvait le bazar Fantasia & Original, préempté par la ville en 2021, l’appel à projets est lancé. Le but est de favoriser l’implantation de « 10 à 12 nouveaux commerces d’ici à 2024 sur la Canebière, qui en compte 83 aujourd’hui ».

Et la Mairie régnera en maître

Mais, pas n’importe quels commerces. La Mairie a un cahier des charges très strict et les candidatures de certains commerçants ne seront même pas étudiées. Exeunt les banques, les magasins de téléphonie et de photocopies, les agences immobilières, les coiff eurs, les crêperies, les snacks, les supermarchés de déstockage, les magasins de vente de cigarettes électroniques, les bureaux de tabac, les pharmacies, les cabinets médicaux et dentaires, les magasins de vente de CBD… Pour redorer le blason de la Canebière, ce sont « les commerces de proximité (librairie-papeterie, fl euriste, poissonnier…), commerces de bouche (brasserie, restaurant…), commerces liés à l’équipement de la maison et de la personne, activités artisanales et métiers d’arts… » qui sont privilégiés.

Un choix apprécié par les riverains. « Quand de jolis magasins ouvrent à la place de sandwicheries ou de boutiques de vêtements bas de gamme, c’est vraiment une bonne chose. Cela participe à l’amélioration de l’image de la ville tout entière, qui en a bien besoin », confie une habitante du Ier arrondissement. Comme elle, beaucoup désirent que la Canebière, surnommée « Kebab avenue » par Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône et ancien maire des XIIIe et XIVe arrondissements de Marseille, retrouve de sa splendeur.

« La Canebière, c’est du grand n’importe quoi. C’est un bazar innommable », s’exclame un habitué du quartier, à la sortie du métro Noailles. Il ajoute : « Cette zone, au croisement du boulevard Garibaldi, c’est la pire. Entre les voitures, les tramways, le commissariat de police et les fastfoods, il n’y a rien d’agréable. Il faudrait tout revoir comme dans beaucoup d’autres endroits de la ville. »

Un message d’ores et déjà entendu par la municipalité, qui ne compte pas arrêter son action à la Canebière mais l’élargir à l’ensemble de la deuxième ville de France. Pour cela, la zone soumise à préemption pourrait être très rapidement développée. Un cabinet d’expertise a été mandaté pour aider la Mairie à étendre le périmètre de privilège de la ville de manière cohérente. Dans un premier temps, après un vote le 24 juin en conseil municipal, ce sont les Ier, IIIe, XIe et XVe arrondissements qui devraient être soumis à préférence. « Et, au fur et à mesure de l’année rentreront les autres arrondissements et quasiment toute la ville sera sous zone à préemption », précise Rebecca Bernardi avec beaucoup de détermination.

D’ici peu, la Mairie pourrait donc avoir la possibilité de choisir quels seront les commerces qui auront le droit ou non de s’installer, non seulement sur la Canebière mais sur l’ensemble du territoire marseillais. Avec cette modifi cation du droit de préemption, la municipalité de Benoît Payan s’accorde donc les pleins pouvoirs. Une façon de mettre la main sur la ville qui soulève un certain nombre de questions.

Si aujourd’hui, les intentions des élus en place semblent louables, comment savoir si cela sera toujours le cas ? Comment être sûr qu’un jour, une personne X ou Y n’essayera pas de tirer la couverture à elle pour des raisons financières ou politiques ? Dans une ville façonnée par le clientélisme, la démarche a de quoi inquiéter. Comme dirait Marlène Schiappa citant Spiderman : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités» Reste à savoir si la municipalité sera à la hauteur de ses ambitions et des responsabilités qu’elle s’est elle-même imposées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Adiós, Chaikovski; adiós, Tolstói: los ucranianos buscan ‘descolonizar’ sus calles

Por todo el país, los funcionarios evalúan y rebautizan calles, parques y otros espacios públicos que llevan nombres rusos.

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Por Erika Solomon

Lejos del frente este de Ucrania, que se encuentra sumergido en la guerra, se libra otra lucha. No se pelea en las trincheras, sino en calles arboladas y en amplias avenidas. Ahí, el enemigo se llama Pavlov. O Chaikovski. O Catalina la Grande.

En toda Ucrania, las autoridades están iniciando proyectos para, como dicen, “descolonizar” sus ciudades. Las calles y paradas de metro cuyos nombres evocan la historia del Imperio ruso o la Unión Soviética se encuentran bajo el escrutinio de una población ansiosa por deshacerse de los vestigios de la nación que los invadió a finales de febrero.

“Estamos defendiendo nuestro país también en el frente cultural”, comentó Andriy Moskalenko, vicealcalde de Leópolis y jefe de un comité que ha revisado los nombres de cada una de las más de mil calles de la ciudad. “Y no queremos tener nada en común con los asesinos”.

Por supuesto, Ucrania no es el primer país que emprende una rendición de cuentas histórica de este tipo; por ejemplo, Estados Unidos ha batallado desde hace décadas por cambiarles el nombre a monumentos en honor de personajes de la Guerra de Secesión. Tampoco es la primera vez que Ucrania acomete este esfuerzo: tras la caída de la Unión Soviética, fue uno de los muchos países de Europa del Este que renombró calles y quitó estatuas que conmemoraban una era de gobierno comunista, el cual se había vuelto sinónimo de totalitarismo.

En esta ocasión, la decisión de borrar nombres rusos no solo es un símbolo de desafío ante la invasión y la historia soviética, afirmó Vasyl Kmet, historiador en la Universidad Nacional Ivan Franko de Leópolis. Su objetivo también es reafirmar una identidad ucraniana que muchos sienten ha sido reprimida por siglos de dominación a manos de su vecino más poderoso.

“El concepto de descolonización es un poco más amplio”, explicó Kmet. “La política rusa de hoy está construida con base en la propaganda de la llamada Russkiy mir, el mundo rusoparlante. Esto que estamos haciendo es para crear una alternativa poderosa, un discurso nacional ucraniano”.

La ciudad occidental de Leópolis es una de muchas áreas que están llevando a cabo campañas de “descolonización”, al igual que la ciudad de Lutsk en el noroeste del país, la cual planea rebautizar más de 100 vías públicas. En la ciudad portuaria de Odesa, al sur, cuyos habitantes son en su mayoría rusohablantes, los políticos están debatiendo si retiran un monumento a Catalina la Grande, la emperatriz rusa que fundó la ciudad en 1794.

En Kiev, la capital, el ayuntamiento está estudiando cambiar el nombre de la parada de metro León Tolstoi por el de Vasyl Stus, poeta y disidente ucraniano. La estación denominada Minsk —en honor a la capital de Bielorrusia, que ha estado al lado de Moscú durante la invasión — podría rebautizarse pronto como Varsovia, con el fin de honrar el apoyo que Polonia ha prestado a Ucrania.

Además, no son solo los nombres rusos los que están bajo escrutinio. El comité de Leópolis también tiene planeado eliminar los nombres de calles que rinden homenaje a algunos ucranianos. Una lleva el nombre del escritor Petro Kozlaniuk, quien colaboró con agencias soviéticas de seguridad, como la KGB, entre otras.

Retirar el nombre de algunos iconos culturales —lo cual el comité de Leópolis dijo que había hecho solo luego de consultar con académicos de las áreas pertinentes— ha resultado ser más polarizador. La historia de personalidades como Piotr Chaikovski a veces es más espinosa: las raíces de la familia del compositor se remontan a la actual Ucrania y algunos musicólogos sostienen que sus obras estuvieron inspiradas en la música folclórica ucraniana.

A unos cuantos kilómetros de Leópolis, Viktor Melnychuk tiene una fábrica de señalética que se está preparando para hacer nuevos postes y placas destinados a las vías rebautizadas. Si bien reconoce que tiene un interés comercial en cada cambio, se muestra ambivalente sobre algunos de los nombres nuevos.

“Tal vez deberíamos mantener algunos escritores o poetas clásicos si son de otra época. No estoy seguro”, expresó. “No podemos rechazar todo totalmente. Había algunas cosas buenas”.

Pero se atendrá a las opiniones del comité y su decisión había sido unánime: Chaikovski tenía que irse.

“Cuando renombramos una calle, no significa que decimos: ‘Esta persona no hizo esta invención o no fue importante’”, dijo Moskalenko, el vicealcalde de Leópolis. “Lo que decimos es que la obra de esta persona ha sido usada como una herramienta de colonización”.

Kmet, el historiador, vio la oportunidad de honrar a algunos ucranianos cuyas aportaciones se han perdido en la historia. Espera dar a una calle de Leópolis el nombre de un bibliotecario poco conocido, Fedir Maksymenko, quien, según él, salvaguardó en secreto la cultura y los libros ucranianos durante la época soviética.

“Yo y toda la cultura ucraniana le debemos mucho. Debemos esforzarnos mucho hoy para mantener lo que él salvó”.

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L'Humanité

À Roissy, alerte contre un crash social

Reportage

Mobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.

Marie ToulgoatLuis Reygada

Le terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.

Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit

Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.

Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.

Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme ­aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO.  C’est devenu le Moyen Âge. »

en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés

En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.

« Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »

La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.

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BBC

January 6 hearing: Trump accused of attempted coup

By Jude SheerinBBC, Washington

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Former US President Donald Trump orchestrated last year's Capitol riot in an "attempted coup", a congressional inquiry has heard as a hearing opened into the raid.

Liz Cheney, the Republican vice-chair of the committee, said Mr Trump had "lit the flame of this attack".

Bennie Thompson, a Democrat, said the riot endangered American democracy.

Trump supporters stormed Congress on 6 January 2021 as lawmakers met to certify Joe Biden's election victory.

After almost a year of investigation, the Democratic-led US House of Representatives select committee opened on Thursday evening by showing clips from interviews it conducted with members of Mr Trump's inner circle.

The timing was geared to reach huge evening TV audiences across the US.

Footage was aired of testimony by former US Attorney General Bill Barr saying he had repeatedly told the former president that he had lost the election and his claims of fraud were wrong.

"We can't live in a world where the incumbent administration stays in power based on its view, unsupported by specific evidence, that there was fraud in the election," said the former attorney general.

The hearing also featured a recording of testimony by Ivanka Trump, the ex-president's daughter, saying she "accepted" Mr Barr's rejection of her father's conspiracy theory.

And there was an audible gasp in the committee room as Ms Cheney read an account that claimed Mr Trump, when told the rioters were chanting for Vice President Mike Pence to be hanged for refusing to block the election results, suggested that he "deserves it".

Before the House inquiry opened on Thursday evening - the first of six hearings expected this month - Mr Trump dismissed it as a "political HOAX".

The former president has been publicly hinting about another White House run in 2024. He continues to peddle unsubstantiated claims that the last election was rigged by mass voter fraud.

The congressional committee is led by Democrats, who formed the panel after Republicans blocked attempts to set up a full independent inquiry. Just two Republicans - the staunchly anti-Trump Reps Adam Kinzinger and Liz Cheney - are taking part.

The goal of the committee is to provide a comprehensive account of not only the 6 January riot but the "coordinated, multi-step effort" to "overturn" the results of the 2020 presidential election.

Members plan to produce a report and possibly hold another hearing in September to outline their findings and offer suggestions for reforms to the US electoral process.

Mr Thompson, the committee's chairman and a Mississippi lawmaker, told the hearing: "Jan 6 was the culmination of an attempted coup, a brazen attempt, as one writer put it shortly after Jan 6, to overthrow the government.

"The violence was no accident. It was Trump's last stand."

Ms Cheney, the vice-chair of the committee and a Wyoming congresswoman, said: "Those who invaded our Capitol and battled law enforcement for hours were motivated by what President Trump had told them: that the election was stolen and that he was the rightful president.

"President Trump summoned the mob, assembled the mob and lit the flame of this attack."

Running just over two hours, the unprecedented prime-time congressional hearing on the Capitol attack was a decidedly mixed bag.

The video evidence of the 6 January events, and the dramatic personal testimony of officer Caroline Edwards, were powerful reminders of the pain and suffering that day.

The extended statement by Liz Cheney - who has put her career in jeopardy with her criticism of the former president - was full of allegations and accusations but overly dense.

An American sitting down to watch the proceedings instead of their regular Thursday night entertainment may have not received the slickly packaged production that was promised.

But if they had forgotten what it was like on 6 January - the desperation and the drama - there was plenty to remind them.

What they do with that reminder, however, remains to be seen.

Caroline Edwards, the first police officer injured in the attack, testified that she was called a "traitor" and a "dog" by the rioters before she was knocked unconscious.

She described later encountering amid the melee a "ghostly pale" Officer Brian Sicknick, who died a day following the attack after suffering two strokes.

"I was slipping in people's blood," Officer Edwards told lawmakers. "It was carnage. It was chaos."

"Never in my wildest dreams did I think that as a police officer, as a law enforcement officer, I would find myself in the middle of a battle," she added.

A British documentary filmmaker, Nick Quested, who was tracking the Proud Boys, a far-right group, on the day of the attack, also gave evidence.

He described his surprise at the anger and violence of the rampaging "insurrectionists".

Four people died on the day of the US Capitol riot: an unarmed woman shot by police and the others of natural causes.

More than 100 police officers were injured. Four other officers later died by suicide.

Republicans have dismissed the televised inquiry as a ploy to distract Americans from the political headwinds Democrats face with five months to go until the US mid-term elections.

Opinion polls suggest Democrats may lose control of the House and even potentially the Senate when the nation votes in November.

As Americans grapple with galloping inflation, soaring petrol prices and a baby-formula crisis, US President Joe Biden, a Democrat, has seen his popularity with voters dip below Mr Trump's approval rating at the same point in his tenure.

House Republican leader Kevin McCarthy - who was initially critical of Mr Trump in the aftermath of the Capitol riot, but has since shifted his tone - called the committee a "smokescreen" for Democrats to overhaul voting laws.

House Democrats impeached Mr Trump following the riot, with barely a week left in his presidency. They accused him of inciting insurrection, but he was acquitted in the Senate.

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Five key takeaways from the Capitol riot hearing

The rioters pictured in five defining images

What are the 6 January hearings?

Did Trump's words at rally incite the riot?

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Alexandra Masson, la bonne élève de Marine Le Pen

C’est une rentrée dans l’atmosphère plutôt fracassante pour un caractère si délicat. Un scintillement soudain pour une personnalité si anciennement ancrée. Avocate de métier, bénévole associative de vocation, artiste d’affection, Alexandra Masson est apparue, au cours des derniers mois, comme une élue sans affect et sans limites. La faute à Philippe Vardon, l’inébranlable identitaire niçois, qui partage avec la conseillère régionale l’ambition de diriger la droite nationale à Nice.

C’est au cours des élections régionales de 2021 qu’Alexandra Masson rempile en politique, une passion militante restée en sommeil depuis 2013, année de sa dernière cotisation à l’UMP. Tête de liste de Thierry Mariani dans les Alpes-Maritimes, l’élue parcourt les routes et les plateaux avec Philippe Vardon, alors codirecteur de campagne. Le candidat défait face à Renaud Muselier se souvient d’un « duo tout à fait complémentaire, paradoxalement. Eux deux, c’est l’alliance de l’eau et du feu. Ça peut faire des ravages, mais ça ne dure pas longtemps. »

Un an plus tard, la bonne élève de Marine Le Pen est investie par le Rassemblement national (RN) dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, son vilain petit canard, lui, est lâché par le parti qu’il avait rejoint grâce à l’entremise de Bruno Bilde, au profit de Benoît Kandel, ancien estrosiste passé par Reconquête !…

Alexandre Masson défend une image de droiture, dans les idées et les parcours professionnel et politique

Si la salade niçoise à un goût amer de tambouille politique, ce n’est que méprise pour Alexandra Masson, qui a la victoire modeste : « Je ne suis pas fâchée avec lui, je ne l’ai jamais attaqué. Philippe est quelqu’un de bien, il a d’ailleurs beaucoup aidé Jordan Bardella. Je pense qu’il est meilleur pour les autres que pour lui-même… » Exeunt les procès en manipulations et en pusillanimité intentés par Vardon. L’avocate, en instance de divorce avec Olivier Bettati, nouvel ami de Christian Estrosi après avoir été son ennemi juré, défend une image de droiture, dans les idées et les parcours professionnel et politique.

Plus de femmes et de gens de la vraie vie

Fille de l’ancienne sénatrice et universitaire Hélène Masson-Maret, petite-fille du maire de Vence (Alpes-Maritimes), Alexandra Masson a milité au RPR, fait campagne pour l’ancien maire de Nice et compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, Jacques Peyrat, tracté auprès de Richard Giamarchi, son meilleur ami, conseiller général et “bébé Pasqua”, décédé brutalement il y a quelques années.

En compagnonnage distant avec le « Front », elle rencontre véritablement Marine Le Pen au cours d’un dîner, en 2019. « Elle était déjà absorbée par sa campagne présidentielle », se remémore celle qui entretient une réelle affinité avec la candidate. Même génération, mêmes parcours d’études, même métier, même passion pour les chats du Bengale, que le frère d’Alexandra partage avec Marine. « Et puis on est de bonnes vivantes », s’amuse l’intéressée.

Pour la présidentielle, elle sera nommée porte-parole, fonction qui attire les projecteurs comme les embûches, qui, c’est bien connu en campagne, volent en escadrilles… « Marine voulait faire monter plus de femmes et de gens de la vraie vie », argumente Alexandra Masson. La vraie vie…

Argument candide s’il en est, qui prend tout son sens à l’écoute de la déclinaison d’un curriculum vitae chargé. L’avocate, qui a créé le Léo Club — formation “jeune” du Lions Club — de Nice en 1993, enchaîne depuis les actions associatives. Durant dix ans, elle dirige L’OEuvre de la Fourmi, qui prodigue de l’aide sociale : ateliers de réinsertion pour jeunes handicapés, ateliers de couture, distribution de colis alimentaires… « C’est vital pour ne pas planer », s’explique- t-elle.

En parallèle, cette amatrice d’art contemporain crée trois associations culturelles, parfois mises en régie par Christian Estrosi — « preuve qu’il voulait [ma] peau et que ça marchait bien » —, anime la Nuit des galeries pendant dix ans, est l’exécutrice testamentaire de l’artiste Sacha Sosno, partenaire de Matisse, Klein et Arman, connu pour son originale Tête carrée qui abrite la bibliothèque de Nice.

Une circonscription bien à droite, mais une rude concurrence

Outre une ascension à confirmer, pour une élue rompue à la politique mais neuve sur le plan médiatique, ses défis restent très terre à terre. Si elle est bien à droite, la 4e circonscription qu’elle convoite, qui s’étend de Villefranche- sur-Mer à la frontière italienne, est composite. Limitrophe de la 1re, où est élu Éric Ciotti, et de la 3e, disputée par Philippe Vardon et Benoît Kandel, la protégée de Marine Le Pen a une place à se faire sur ce terrain décidément poreux, face à Damien Rieu, l’activiste ex-RN devenu Reconquête !.

Une ascension à confirmer, pour une élue rompue à la politique mais neuve sur le plan médiatique

Côté ouest, la circonscription n’échappe pas à l’aire d’influence de Christian Estrosi, qui rêve de voir disparaître le département au profit de la métropole qu’il préside, avec la bénédiction d’Emmanuel Macron. Côté est, l’autonomie des collectivités, sous l’emprise de la communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf), est farouchement défendue. Au nord, deux grandes vallées, celle de la Roya, qui se relève encore de la tempête Alex, et celle des Paillons, qui présente ses problèmes urbanistiques propres, pimentent le tableau.

La députée LREM sortante, Alexandra Valetta-Ardisson, est la cible d’Alexandra Masson, dans une circonscription aux enjeux techniques et politiques conséquents. À quelques jours du premier tour, la candidate ne sait trop quoi penser : « Je suis en position de gagner, mais attention à l’abstention. De toute façon, on gagne une élection sur beaucoup de choses. » Alea jacta est.

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New York Times - World

‘Necesitamos más resguardo’: la violencia en las zonas rurales de México atrapa a los médicos

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Mientras las bandas criminales ganan terreno en las regiones menos pobladas, los profesionales de la salud se muestran renuentes a trabajar en esos lugares. El gobierno anunció que invitaría médicos cubanos para suplir la escasez.

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Por Steve Fisher

CIUDAD DE MÉXICO — El doctor Espinoza, médico general de una zona rural del estado de Chihuahua, en el norte de México, estaba en su casa hace poco cuando un hombre armado se presentó en su puerta. El pistolero le dijo que un miembro de una banda había sido gravemente herido en un tiroteo y que necesitaba ayuda de inmediato.

No era la primera vez que el doctor Espinoza recibía la orden, a punta de pistola, de prestar atención médica. No hay opción. Así que fue a la casa del herido.

“Te levantan y tienes que ir”, dijo Espinoza, quien pidió que se reservara su nombre completo por temor a represalias. “Ya que llega un grupo armado por ti, sabes que no es para cosa buena.”

Cada vez más, los médicos y otros trabajadores de la salud están siendo atrapados en la violencia a medida que las organizaciones criminales en todo México se apoderan de más territorio, creando una escasez de médicos en las zonas donde los riesgos son más pronunciados.

En el estado fronterizo de Tamaulipas, al norte del país, los médicos son secuestrados para que atiendan a los miembros de las bandas heridos en combate. En el estado de Guerrero, los grupos criminales cobran a las clínicas una cuota mensual de extorsión. Y en el estado de Zacatecas, personal médico fue asesinado por trasladar a miembros de bandas enemigas a un hospital, según los trabajadores de la salud.

La situación se ha vuelto tan grave y la falta de trabajadores de la salud es tan significativa en algunas partes del país, que el gobierno federal ha anunciado que va a reclutar 500 médicos cubanos para ayudar a suplir los vacíos en las comunidades más pobres.

“El médico que egresa le da miedo, le da temor ir a ejercer en áreas rurales”, dijo José Luis Pérez Ávalos, director de estudios médicos de la Universidad Autónoma Metropolitana, con sede en Ciudad de México, en Xochimilco, “porque la delincuencia ha permeado en todos lados.”

El doctor Espinoza dijo que cuando llegó a la casa del miembro del cártel herido, encontró al hombre sangrando abundantemente por una herida de bala en el brazo. Después de que logró detener la hemorragia, el médico pudo regresar a su casa.

Todos los días, para poder visitar a los pacientes, debe pasar por un puesto de revisión en su ciudad que controlan los narcotraficantes.

“Donde nos topan nos bajan y nos pegan unos balazos si quieren”, dijo, refiriéndose a sí mismo y a sus colegas médicos. “Necesitamos más resguardo, más seguridad, pero no lo tenemos.”

El aumento de las vacantes de médicos y enfermeros en las zonas rurales a causa de la creciente violencia ha provocado una falta de acceso a la atención a la salud en algunas de las zonas más pobres del país.

Hay unas 50.000 vacantes para personal médico en México, muchas de ellas en regiones empobrecidas, dijo recientemente el presidente Andrés Manuel López Obrador, aunque los expertos dicen que el número real podría ser mucho mayor.

La creciente inseguridad, junto con los bajos salarios, ha hecho que médicos y otros trabajadores de la salud abandonen sus puestos de trabajo, dejando vacantes en clínicas desde los estados norteños de Tamaulipas y Chihuahua hasta los estados sureños de Chiapas y Oaxaca, según los expertos en salud.

Los funcionarios del gobierno también cuestionaron el sentido de responsabilidad profesional de los médicos que no están dispuestos a trabajar en las clínicas rurales.

“Se les olvida lo que es el principal sentimiento y derecho que tienen los pacientes de ser atendidos estén donde estén y esto es lo que nos señala por qué se tiene que recurrir a otras modalidades como es la contratación del extranjero”, dijo Jorge Alcocer Varela, secretario de Salud de México, a los periodistas en una reciente conferencia de prensa.

El anuncio sobre los doctores cubanos provocó la indignación de muchos médicos mexicanos, que afirmaron que el problema no era la falta de profesionales o la falta de voluntad para trabajar en las comunidades rurales, sino las condiciones de riesgo para la vida en las que deben trabajar.

“Es una cuestión ideológica y política”, dijo Germán Fajardo Dolci, director de la facultad de Medicina de la Universidad Nacional Autónoma de México, sobre la medida de reclutar médicos cubanos. “No es una cuestión técnica, ni científica, ni racional, digamos del punto de vista de operación de un sistema de salud.”

Fajardo Dolci dijo que la seguridad personal es la principal preocupación de muchos médicos. “Es una gran preocupación de todo el gremio”, aseguró.

En julio del año pasado, un médico fue asesinado a machetazos frente a su casa en el estado de Puebla, según las noticias locales. En enero, otro fue asesinado a tiros en el estado de Chiapas, durante un robo a mano armada. Y en abril, unos pistoleros mataron a tiros a un médico en el estado de Coahuila mientras operaba a un paciente, según informes locales.

La escalada de violencia también ha dificultado la vida de los residentes, según los expertos en cuidado a la salud.

En la comunidad de Guajes de Ayala, en las montañas del estado de Guerrero, en el oeste de México, la violencia expulsó a una persona que trabajaba como enfermera, dejando a la clínica de salud sin personal médico para atender a casi 1600 residentes de la región.

Una vecina, Andrea Arrollo Pérez, de 34 años, estaba embarazada de tres meses a finales del año pasado, cuando empezó a sangrar, tuvo fiebre y sintió un terrible dolor en el útero. Una banda criminal había bloqueado la carretera a la siguiente clínica más cercana, a seis horas de distancia, por lo que Arrollo Pérez recurrió a remedios caseros.

Después de una semana de graves pérdidas de sangre, Arrollo Pérez tomó la única opción que le quedaba: un día de viaje a caballo, a través de las montañas, hasta otra clínica.

Cuando llegó allí, el médico le dijo que no habría vivido si hubiera esperado mucho más tiempo. Pero había perdido el embarazo, como temía.

“Se siente una impotencia al saber que lo perdí por tanta delincuencia y con el gobierno que no nos apoya”, dijo.

En general, el país no tiene escasez de médicos. Hay 2,4 médicos por cada 1000 habitantes en México, según el Instituto Nacional de Estadística y Geografía. Esta cifra es superior a la de la mayoría de los países de América Latina, y apenas inferior a la de Estados Unidos, que tiene 2,6 médicos por cada 1000 habitantes.

Aun así, el gobierno mexicano ha lanzado recientemente un sitio web en el que se enumeran más de 13.000 puestos médicos vacantes en todo el país, muchos de ellos en zonas que sufren violencia significativa.

Además de hacer frente a la violencia en las zonas rurales, los expertos en atención a la salud afirman que el gobierno debe aumentar los salarios y garantizar que los hospitales y las clínicas dispongan de los suministros básicos. Fajardo Dolci dijo que los puestos en las zonas rurales suelen ser contratos temporales mal pagados.

El salario promedio de los médicos generales en México equivale a unos 15.000 dólares al año, y muchos médicos de las grandes áreas metropolitanas ven pocos incentivos para arriesgar sus vidas al ejercer en regiones azotadas por la violencia.

A pesar de los peligros, algunos médicos, como el doctor Espinoza, que creció en las montañas de Chihuahua, están decididos a quedarse. “Es mucho el riesgo”, dijo, pero “amo a mi profesión.”

Adonai Esparza, de 28 años, ayudante de cirujano en una clínica del estado de Michoacán, en el oeste de México, estaba trabajando el año pasado cuando un jefe de la banda local llegó una noche, rodeado de guardias armados.

El hombre había recibido cuatro disparos en el estómago y se encontraba en estado grave.

Sus guardaespaldas hicieron una dura advertencia al cirujano y a Esparza: sálvenlo o morirán.

El jefe del grupo criminal fue trasladado finalmente a un hospital situado a varias horas de distancia, donde murió.

“Te sientes vulnerable, con miedo, frágil”, dijo Esparza. “Los médicos están acostumbrados. Pero no es algo a lo que debería de estar acostumbrado nadie”.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
  • Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
  • Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
L'Humanité

Retraites, ce que cache la stratégie gouvernementale

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

Le système de retraite est-il en déficit ? Et si c’est le cas de combien ? Il faudra attendre le mois de septembre pour avoir en main le nouveau rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). La copie était attendue pour juin. Le Conseil qui réunit partenaires sociaux, administrations et élus s’appuie, pour établir ses conclusions, sur les prévisions macroéconomiques actualisées du gouvernement. Mais l’exercice traditionnel qui consiste à intégrer les données officielles sur la croissance attendue, l’évolution de la masse salariale, le montant de l’inflation a pris du retard en raison des échéances électorales.

Pas moyen de faire tourner les modèles de prévision du COR sans ce cadrage économique. Ces prévisions servent à établir les projections financières du COR pour les années les plus proches, le Conseil s’appuyant ensuite sur des hypothèses à long terme comme la démographie, le chômage, la productivité pour éclairer l’horizon 2040 et au-delà. Quand les données gouvernementales de référence auront été transmises, les différents régimes de retraites établiront leurs prévisions avant que le COR ne les centralise. Ce qui renvoie les résultats à septembre. Ce n’est qu’ensuite que le Comité de suivi des retraites (CSR) cette autre instance chargée d’indiquer si elle considère que le système de retraite s’éloigne de façon significative ou non de l’équilibre rendra son avis. Situation qui ne peut qu’enchanter le Gouvernement qui n’imagine pas sa campagne des législatives parasitée par une réouverture trop précoce du dossier de la réforme des retraites. Et délai supplémentaire qui va être mis à profit par Bercy pour noircir le tableau, juste ce qu’il faut pour inquiéter les assurés.

Le rapport 2022 du COR est d’autant plus attendu que l’ensemble des syndicats au vu des besoins de financement des régimes, estime qu’il n’y a pas d’urgence à mener une réforme des retraites qui retarderait une fois de plus l’âge légal de départ. Certes le rapport du Conseil de juin 2017 avait quelque peu noirci le tableau, mais à ce stade rien n’indique que le système de retraite soit au bord de la faillite. Au contraire ! Les besoins de financement des régimes semblent contenus malgré la pandémie et l’équilibre financier serait assuré dès la prochaine décennie.

Force est de constater une nouvelle fois que les tenants de la retraite à 65 ans utilisent de faux arguments. La France n’a pas le système de retraite le plus favorable. La mise en avant des comparaisons de l’âge légal servent à dissimuler le fait que notre pays a l’une des durées de cotisation les plus longues d’Europe. Bientôt 43 ans pour obtenir une retraite à taux plein chez nous. Certes 45 ans en Allemagne, mais 35 ans en Espagne, 40 ans au Portugal, moins de 40 ans en Italie ou en Grèce. Contrairement à ce qui est généralement mis en avant la France n’a pas un niveau de pension extraordinaire. L’OCDE qui classe les systèmes de retraite en fonction du taux de remplacement du salaire par la retraite, situe notre pays dans la moyenne des pays européens mais plus bas que le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie… Ce qui semble guetter nos retraités c’est une chute de leur niveau de vie. Certaines analyses évoquant une « paupérisation relative » de cette catégorie [1].

La stratégie du gouvernement qui subordonne tous ses choix à sa vision de la compétitivité apparaît clairement. Il lui faut trouver de nouvelles marges de manœuvre pour octroyer de nouveaux cadeaux aux entreprises notamment en allant plus loin dans le désengagement de celles-ci du financement de la protection sociale [2]. Dans cette optique le financement de la retraite apparaît comme le dernier réservoir d’allègement du « coût du travail ». Les dépenses de retraites passeraient d’un peu plus de 14,8 % du PIB à 12 ou 13 %, une marge de jeu de plus de 60 milliards d’euros. Tel est l’enjeu de la bataille qui va reprendre.

« 60 ou 65 ans : le débat tronqué sur les retraitesréforme des retraitesGouvernement Borne
France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

L'Humanité

Manifeste européen

Chronique

Cynthia Fleury

Les derniers événements de la pandémie et de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la première attaquant la seconde, auront redonné – c’est le versant vertueux mais dangereux des grandes crises – quelques couleurs lumineuses à l’idéal et à l’espérance européens.

Certes, l’Europe sortait d’un Brexit sonnant le désamour ­anglais, mais aussi populaire, de l’Union européenne… Mais chacun craignait que s’enchaîne une escalade d’exit (Grexit, Frexit, Polexit, Italexit, etc.), et tel ne fut pas le cas. « Kairos » dès lors à saisir pour publier un manifeste à l’attention de la Fierté européenne (éditions Télémaque) et permettre à son auteur, Guillaume Klossa, de redire à quel point les succès de l’Europe existent et représentent des modèles pour l’avenir. Face aux « quatre grands récits civilisationnels en concurrence », tels le récit américain se définissant comme le camp du bien, l’offensive chinoise des nouvelles routes de la soie, le récit générationnel de l’effondrement, les nostalgie et vigueur autocratiques (Russie, Turquie, etc.), l’Europe est de loin la plus inspirante fiction, et la moins impérialiste. Dans le sillage du New Bauhaus pour l’Europe, défendu par l’actuelle présidente de la Commission ­européenne, Klossa en appelle non pas à l’inénarrable « refondation » européenne, illusoire et pleine d’ingratitude pour la réalité factuelle européenne, mais à la consolidation d’un plan de relance européen, déjà bien commencé avec cette prise de conscience collective lors de la crise du Covid. Dès lors, les lignes du grand projet sont simples et à investir sans réserve : la mise en place d’un « moment conventionnel continental pour faire de l’Union européenne la première puissance citoyenne multinationale et multilingue moderne ». Autrement dit, faire de l’Union un coproducteur, avec les États, de nouveaux biens communs (défense, santé, protection de l’environnement, politique fiscale, etc.). Renforcer deux ­volets de stabilisation européenne, le premier concernant la cohésion interne (éducation et culture), l’autre à destination du voisinage européen (défense, régulation de l’immigration, aide au développement). Si la fierté européenne est à investir à nouveau, c’est parce qu’il est nécessaire, dans les temps incertains qui sont les nôtres, que les 450 millions de citoyens soient solidaires pour précisément faire face aux menaces toujours plus chaotiques que charrient le réchauffement climatique ou la géopolitique de l’anthropocène.

Dans le repli, les nations ne pourront pas résister à la ­compétition pour la survie. Klossa, en amoureux non candide de l’Europe, défend ce programme régénérant et pragmatique, seul susceptible de poursuivre la mise en place d’un contrat social digne de ce nom.

europeLa chronique de Cynthia Fleury
France24 - World

Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

Issued on: 09/06/2022 - 16:24Modified: 09/06/2022 - 16:25

Louise NORDSTROM Follow

Shortly after Russia launched its invasion of Ukraine on February 24, reports of so-called 'filtration' camps in the country’s east began to emerge. Since then, thousands of Ukrainian civilians have passed through the centres, where Russian forces hunt for Ukrainian “nationalists”. This means that many of those being processed are subject to interrogations, strip-searches or worse. 

In early April, Vitaly and his wife and one-year-old daughter were offered a safe passage out of Mariupol. The Russians were going to evacuate them and other civilians by bus to Nikolske, a small industrial town controlled by pro-Russian forces around 20 kilometres northwest of the besieged city.

Once they arrived, the men were separated from the women, and sent toward a trailer where they were told they would be searched. Or “filtered”, as the troops guarding them put it.

“We took turns going into the trailer, where two soldiers checked everything: phones, tattoos, personal belongings,” he told the independent Russian-language news website Meduza in a May 12 interview. When Vitaly entered the trailer, he saw two men stripped to their underwear – one of them with his hands behind his head facing the wall, and the other sitting in a corner on the floor.

“As I understood it, they recognised [them as] participants of some anti-Russian rallies.”

Vitaly, who was also strip-searched, was luckier, but only after successfully managing to explain why he had an American eagle tattooed on his body, and why his mobile phone was so clean of any messenger apps. “I had to prove I had nothing to do with the [Ukrainian military],” he said. “In the end they let me go.”

‘Men are rounded up and sent for filtration’

Vitaly’s story is one of the many such testimonies surfacing from filtration camps that are mainly located in Ukraine's eastern Donbas region, where Russian and local pro-Russian separatist forces often work in tandem.

While some Ukrainians are forcibly brought to the camps, others have no other choice but to come on their own, since they are often part of the Russian evacuation process in besieged areas.  

According to Human Rights Watch, there are at least 13 of these centres now in operation. “Males, especially in places like Mariupol, are literally rounded up and sent for filtration,” Tanya Lokshina, Europe and Central Asia associate director for Humans Rights Watch, told FRANCE 24. “It’s organised by the DPR [the self-proclaimed “Donetsk People’s Republic”] with assistance from Russia,” she said, listing some of the best-known locations as Novoszovsk, Dokuchaevo, Staribesheve, Bezymenne and Kazatske.

But the intense filtration tactics are not just reserved for men. Anna Zaytseva, a French teacher from Mariupol whose husband was taken prisoner of war while fighting with the Azov regiment – a Ukrainian far-right volunteer battalion - told FRANCE 24 how she was interrogated and strip-searched during her evacuation.

“They told us to strip. I have a tattoo that says ‘life is beautiful’ in French. They [the soldiers] thought it wasn’t French, that maybe it was German, and they thought that it might be evidence that I somehow have Nazi connections,“ she said.

‘Villages turn into internment camps’

Lokshina described the filtration camp stays as “very intrusive and painful“, noting that sometimes, the process can last for several days, or even weeks.

She recounted a testimony she received from a man who was “rounded up” along with around 200 males in Mariupol in late April and sent to a filtration camp in Kazatske. “They had their passports taken and were told the process would only take a few days.”

Although the screening itself only took a few days, the men never had their passports handed back to them, meaning they were unable to leave. “The entire area was literally crawling with military, and trying to leave those villages without a passport would be completely suicidal. Although they’re not kept under lock and key as such, the villages basically turn into internment camps.”

‘He came back totally numb’

In the meantime, the men were put up in a local school in almost prison-like conditions, given only food like rice, bread and pasta to eat. “They basically slept on desks and in the hallways. Many of them got sick, sick with respiratory diseases, likely covid, flu and all sorts of stomach bugs, because the quality of the water was not fit for drinking. People were vomiting, and had diarrhoea. It was horrendous.” 

During their stay, which would last a total of 40 days, one man got particularly frustrated and kept on questioning the pro-Russian forces about why they were being held.

”Then at some point, my interlocutor told me that the DPR forces just came for him and said: ‘So, you have some questions why you’re being kept here? We’re going to answer those questions.’ And then they took him away. Four days later, they brought him back. When he came back, he was totally numb. He wouldn’t say a word about what happened to him. Although there were no visible signs of torture, I think it’s safe to assume that he had an intense and painful experience.”

All of a sudden the men in Kazatske were handed back their passports and let go. But no reason or explanation was ever given for their lengthy stay.

Those who make it though filtration, those who don’t

Lokshina explained that those who pass the filtration tests are handed a document with the letters FP – Filtration Point – written on it, meaning they can move “freely” within and around the DPR.

Then there are those who don’t make it through the filtration, but little is known about their actual fate.

Lokshina pointed to a case in Bezymenne, where a group of Ukrainian males filmed the living conditions of the filtration camp they had been confined to, and uploaded it to the internet.

Once the video hit social media, their captors rounded them up and took them away. ”According to trustworthy information, but it’s not official, it appears they are in DPR-controlled territory, in jail. They are being accused of filming in a place where filming is supposedly forbidden, and for spreading fake news.”

The Kremlin has denied any involvement in the filtration camps, dubbing them as “lies”, while the self-declared DPR has rejected all Ukrainian accusations of unlawfully detaining, filtrating and maltreating Ukrainian civilians in what it itself officially refers to as “reception centres”.

Internationally, however, the camps have received harsh criticism, and even been compared to Nazi Germany’s concentration camps.

“Reports indicate that Russian Federal Security agents are confiscating passports and IDs, taking away cellphones, and separating families from one another,” she said. “I do not need to spell out what these so-called filtration camps are reminiscent of. It’s chilling, and we cannot look away,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador to the United Nations, said in an April 5 briefing to the UN Security Council.

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‘We’re trying to go on with our lives’: Lysychansk residents endure Russian bombardment

Dozens of civilians evacuated from besieged Ukrainian city of Mariupol

ON THE GROUND

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

L'Humanité

« Le zouk incarne un melting-pot porteur de tolérance »

Entretien

Musique Dans son autobiographie, Jocelyne Béroard, figure de la culture créole, revient sur le phénomène Kassav’. Une voix singulière pour dire les réalités communes aux Antilles et à l’Afrique.

Fara C.

Sous-titré Comment Kassav’ créa le zouk, le livre Loin de l’amer , signé de l’inspirée parolière et interprète de Kassav’, narre plus de quatre décennies d’un parcours unique. Dans un style conjuguant clarté et sensibilité, Jocelyne Béroard nous emporte, au-delà de son autobiographie, sur les pistes ­ardentes du phénomène Kassav’. Le groupe antillais a battu le record du nombre de concerts à guichets fermés au Zénith de Paris – plus de 70, en incluant ceux du Grand Méchant Zouk, événement initié par Jacob Desvarieux. Et cela, en dépit de la frilosité, voire de la mauvaise foi, d’une certaine presse paternaliste. Chaque décennie, l’anniversaire est fêté avec tambours et trompettes au mois de mai, en référence à la commémoration des abolitions de l’esclavage : notamment trois soirs à Paris Bercy en 1999, au Stade de France en 2009 et à la Défense Arena en 2019. Le coffret Kassav’, 40e  anniversaire, dont les deux CD et les deux DVD ont été captés en tournée en 2019, constitue un ultime témoignage discographique. Quand ­résonnent la voix rocailleuse et la galvanisante guitare de Jacob Desvarieux, décédé en 2021, la précieuse anthologie nous serre le cœur autant qu’elle embrase nos pieds.

Est-ce pendant la pause du confinement que vous vous êtes attelée à l’écriture de ce livre ?

Je l’avais commencé avant la crise sanitaire. À la suite de la disparition de Jacob, j’ai bien sûr modifié certains passages. Mais j’ai surtout été motivée par le désir de raconter moi-même mon parcours et celui de Kassav’ à partir de mon propre regard et avec mes mots. Parmi les réalités communes aux Antilles et à l’Afrique, il y a le fait que, depuis des décennies, ce sont les autres qui écrivent notre histoire. Ils le font donc de leur point de vue.

Kassav’ a obtenu un énorme succès, sans céder sur l’emploi du créole.

Quand, en 1979, le fameux producteur Pierre-Édouard Decimus, bassiste des Vikings de la Guadeloupe, a fondé Kassav’ avec son confrère Freddy Marshall, c’était, au ­départ, pour répondre à une frustration artistique : pourquoi les musiques antillaises ne font-elles pas l’objet d’un ­travail sur le son, les arrangements et les productions aussi fouillé, aussi soigné que d’autres grands courants contemporains comme, par exemple, le funk ? La même année, son frère Georges, bassiste aussi, et Jacob Desvarieux l’ont rejoint. Dès le départ, les deux têtes pensantes du groupe, Pierre-Édouard et Jacob, ont ­revendiqué et mis en lumière nos racines culturelles, sans jamais s’enfermer dans quelque exotisme que ce soit. Le zouk incarne un melting-pot éminemment moderne, ouvert, porteur de tolérance. Il combine des éléments traditionnels issus du carnaval, du tambour gwoka guadeloupéen, du genre martiniquais bèlè, des rythmes liés au tibwa, etc., avec la puissance du rock, un groove charnu comme le funk et la sensualité de la salsa.

La révolution Kassav’ a, en outre, consisté à mettre à l’honneur la langue créole.

Exactement. Aussi loin que je me souvienne, la langue créole était dépréciée, écrasée. Au départ, elle a été créée pour que les maîtres soient compris par les esclaves. Au fil des ans, elle est devenue la nôtre, en intégrant de plus en plus d’apports afro-descendants, ainsi que des proverbes et d’autres choses héritées de l’imaginaire africain. En parallèle, elle était dévalorisée par les ­colons, qui considéraient le français d’une supériorité absolue. Parmi les desseins de Kassav’, il y a eu, dès le début, l’idée de réparer les manques et, en particulier, de braquer les projecteurs sur la richesse et la poésie du créole. Pierre-Édouard a ainsi appelé le groupe Kassav’, du nom de la galette en farine de manioc.

Vous-même avez mené des investigations sur le créole…

J’ai acheté des dictionnaires de haïtien, guadeloupéen, etc. Et j’ai fait pas mal de recherches. J’en suis venue à fabriquer mon propre dictionnaire de rimes créoles. Ma rencontre avec Raphaël Confiant a été déterminante. Dès la fin des années 1970, il a publié des ouvrages en créole. Patrick Chamoiseau m’a également beaucoup marquée, lorsque j’ai découvert qu’il écrivait dans un français fort d’un imaginaire qui avait préservé son cordon ombilical avec la langue créole. Ces auteurs, à l’instar d’Édouard Glissant et d’autres, ont contribué à m’encourager à utiliser le créole et à partager sa beauté avec le plus grand nombre.

www.facebook.com/kassavofficielMusiquekassav
France24 - World

Blood found in suspect’s boat as Brazilian police probe Amazon disappearances

Issued on: 10/06/2022 - 04:05

NEWS WIRES

Traces of blood have been found on the boat of a suspect arrested in connection with the disappearance of a British journalist and a Brazilian indigenous expert in the Amazon, authorities said Thursday, as calls grew for officials to intensify the search.

Dom Phillips, 57, a regular contributor to The Guardian newspaper, and Bruno Pereira, 41, a specialist in indigenous peoples, were reported missing on Sunday after they ventured into the middle of the Amazon rainforest.

“Traces of blood were found on the boat of Amarildo da Costa de Oliveira, 41,” Brazil police said in a statement, saying that the suspect known as “Pelado” was arrested on Tuesday.

“The material collected is on its way to Manaus,” the capital of the Amazonas state region, for expert analysis, the statement added.

It was accompanied by images of investigators taking photos of what appeared to be a small bloodstain on a blue tarp inside a motorboat with peeling paint.

The statement is a grim twist in the ongoing search for the two men, whose fate remains unknown.

The Brazilian authorities said they are hopeful of finding the pair alive but do not exclude any outcome, including that of homicide, in a region where trafficking is rife.

High-profile personalities and environmental and human rights groups have rallied to the cause, urging President Jair Bolsonaro to step up the search.

“Where is Dom Phillips? Where is Bruno Pereira?” asked the journalist’s sister, Sian Phillips, in a statement to the media during a gathering of around 30 people in front of Brazil’s embassy in London.

“We want the UK authorities to put pressure on the Brazilian government,” she added, before she and other family members were received by the ambassador.

“We want to carry on with the search. We want to find out what is happening to them and we want anyone responsible for any criminal act to be brought to justice. We want a persistent deep and open investigation,” she added.

She blamed the Brazilian authorities for delaying the search but said they “all have hope” that the pair will be found.

“He is a great writer and journalist. He is a caring man. He cares about the environment. He loves Brazil,” Phillips said of her brother.

“He’s a great guy and we love him with all our heart.”

“We’ve been assured that everything has been done that can be done,” Paul Sherwood, Phillips’ brother-in-law, told AFP.

Phillips and Pereira went missing in the Javari Valley in Amazonas state, located in the west of the Amazon basin, near Peru.

Witnesses said they saw the suspect speeding by in a boat going in the same direction as Phillips and Pereira when they were last seen. Police said the man had been arrested for carrying unlicensed caliber ammunition and drugs.

The remote region is experiencing an escalation in armed violence due to the presence of miners, gold diggers, poachers and drug traffickers.

(AFP)

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Fears rise as UK journalist goes missing in Amazon

British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats

Brazil storm death toll rises to at least 100

L'Humanité

Disney prive les salles de film de Noël

Actu

En refusant de diffuser son prochain film dans les salles de cinéma françaises , Disney ouvre une nouvelle étape du bras de fer qui oppose les plateformes aux professionnels du cinéma.

Clément Garcia

La mesure a tout du chantage. Le groupe Disney a annoncé, mercredi dernier, refuser de diffuser, dans les seules salles françaises, sa superproduction « Strange World ». La sortie du film d’animation était prévue pour Noël, un moment traditionnellement propice pour attirer les jeunes publics et gonfler la fréquentation des salles de cinéma.

«  C’est la conséquence de la chronologie des médias telle que pratiquée en France que nous jugeons inéquitable, contraignante et inadaptée aux attentes de nos audiences » expose sans fard Hélène Etzi, présidente de Disney France. Des audiences qui ont bon dos. Il s’agit surtout, pour Disney, de maitriser totalement l’agenda de diffusion de ses productions et d’avancer ses pions à un moment d’extrême fragilité pour les exploitants.

En 2019, avant la pandémie, Disney avait généré 57 millions d’entrées dans les cinémas français, soit plus de 25% du total. Une force de frappe qui le rend incontournable. Le manque à gagner consécutif à cette décision pour des salles déjà fragilisées sera, à n’en pas douter, colossal. Le pari est toutefois risqué pour la firme qui se prive du public d’un des principaux marchés mondiaux de la diffusion sur grand écran.

Disney avait refusé, en janvier dernier, de signer l’accord sur la chronologie des médias, une spécificité française qui fixe un calendrier de diffusion des films par les différents canaux (Salles, puis VOD, chaines productrices, payantes et enfin gratuites). L’accord, régulièrement révisé, permet de préserver le maillage territorial des salles de cinéma et de financer le septième art. Un système vertueux qui protège, au nom de la souveraineté culturelle, une industrie cinématographique qui fait figure d’exception en Europe. La plupart des autres pays n’impose qu’un délai d’un mois et demi entre la diffusion sur grand et petit écran.

Le dernier accord, négocié en janvier dernier, a fait l’objet de débats houleux, alors que les plateformes de diffusion ont gagné, pendant la pandémie, une place centrale dans l’offre pour écran. Disney en dépend malgré tout aux conditions les plus défavorables. Sa plateforme Disney+ doit respecter un délai d’attente de dix-sept mois pour pouvoir diffuser les films après leur distribution en salle, et une fenêtre d’exclusivité de cinq mois seulement pour les diffuser avant qu’ils puissent l’être par les chaines gratuites.

Le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, Marc-Olivier Sebbag, dénonce, selon l’AFP, une «  décision totalement inacceptable », «  terriblement injuste ». Il appelle les pouvoirs publics à permettre «  une résolution rapide de ce problème majeur pour (le) secteur ». Pour l’heure, seul « Strange World » est concerné par cette décision. Le long métrage d‘animation « Buzz l’éclair » sortira bien en salle avant l’été. Mais la menace rode sur les prochaines productions du mastodonte états-unien. «  Nous continuons d’évaluer la situation film par film et pays par pays », précise la représentante en France de Disney qui, décidemment, se réserve le droit d’outrepasser les décisions souveraines des Etats et d’écorner l’exception culturelle qui fait encore, dans l’hexagone, l’objet d’un relatif consensus.

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France24 - Monde

Protéger les vagues, une première en France dans un village breton

Publié le : 08/06/2022 - 17:35

Bahar MAKOOI Suivre

Sources de biodiversité marine, les vagues sont de plus en plus menacées par la construction d’ouvrages visant à freiner la montée du niveau de la mer. Pour la première fois en France, ce patrimoine océanique fait l’objet d’une mesure de protection grâce à une "réserve de vagues" créée par la commune de Saint-Pierre-Quiberon en Bretagne. 

Depuis quatre mois, les vagues de la commune de Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, sont protégées. Une première en France. La municipalité a adopté en février 2022 un arrêté définissant une "réserve de vagues" de 30 hectares le long de sa côte sauvage pour "préserver et promouvoir leur richesse et leur qualité". Cette mesure permet l’interdiction de toute construction humaine, telle que des digues, des travaux d’ensablement ou le drainage de sable, pouvant modifier la forme des vagues, voire induire leur disparition à terme. 

"Les vagues sont vulnérables", alerte Erwan Simon, à l’origine de cette initiative sur la presqu’île de Quiberon. Ce surfeur breton est un "chercheur de vagues". Il parcourt le monde pour les recenser et milite pour qu’elles soient reconnues d’utilité publique. 

Seules quelques réserves locales de vagues existent déjà dans de rares pays comme l’Australie et les États-Unis. Le Pérou, quant à lui, compte une trentaine de sites protégés. "Quand Erwan Simon est venu nous parler de ce projet, on a naturellement été d’accord. On est déjà en zone Natura 2000 [site classé par l’Union européenne] mais protéger les vagues c’est du jamais vu", raconte Stéphanie Doyen, la maire de Saint-Pierre-Quiberon.

"La France, explique Erwan Simon, possède la 2e plus grande aire maritime au monde et elle est championne de l’hydrodiversité, grâce à sa présence dans des zones tropicales, arctiques, tempérées. Les vagues en font partie. Notre pays compte énormément de spécimens remarquables, dans le Sud-Ouest comme à Hossegor [Landes], ou à Tahiti [Polynésie française] et nous nous devons de les protéger". 

Certaines vagues ont déjà disparu en France à cause de l’intervention de l’homme. "Dans la commune d’Anglet [Pyrénées-Atlantiques], la ‘barre’ était une vague réputée mondialement, parmi les plus belles du monde. Le spot n’a pas survécu à la construction de deux grandes digues d’agrandissement du port de Bayonne, dont le but était de faciliter l’accès des cargos dans une zone où ces vagues les empêchaient de passer", raconte Erwan Simon, qui a fini par fonder l’association France Hydrodiversité pour protéger ce patrimoine marin. 

Source de richesses sous-marines 

À Saint-Pierre-Quiberon, la fameuse vague, qui vient se fracasser contre les falaises déchiquetées, attire de nombreux touristes. "Puissante", "changeante", "rarement freinée par la houle", elle forme le deuxième spot de surf le plus connu de Bretagne. "Elle revêt un aspect patrimonial, avec des gens qui viennent séjourner ici pour la surfer, d’autres pour humer ses embruns", poursuit la maire de la commune. 

Outre l’aspect culturel et économique, l’existence des vagues favorise les ressources naturelles. "Il y a de la vie dessus et dessous. Elles viennent oxygéner l’environnement marin. Elles retournent le sable, font remonter des coquillages, qui servent de nourriture aux poissons, eux-mêmes chassés par les oiseaux marins", détaille Erwan Simon.  

Un avenir de plus en plus sombre pour les vagues 

Le fondateur de France Hydrodiversité prédit un avenir de plus en plus sombre pour les vagues dans les années à venir avec le réchauffement climatique et la montée des eaux face à laquelle "les hommes ont tendance à se lancer la tête baissée dans la construction de digues et par des travaux d’enrochement". 

C’est pourquoi la maire Stéphanie Doyen tient à l’aspect symbolique de leur initiative et aimerait faire du lieu une réserve pilote. "C’est important d’un point de vue philosophique pour moi. L’homme est aujourd’hui tellement puissant qu’il peut dans l’absolu tout détruire, même les vagues. On les voit dérouler à l’infini mais elles ne sont pas éternelles, donc c’est à nous de mettre en place des outils de protection". Depuis plusieurs semaines l'élue reçoit des coups de fils du monde entier pour saluer la démarche.

"Les mairies ont un droit de regard jusqu’à 300 mètres de leurs côtes, mais cette action reste encore trop faible d’un point de vue juridique", relève Erwan Simon, qui ambitionne d’aller plus loin en allant taper à la porte du ministre de la Transition écologique. "Il faut inscrire l’hydrodiversité dans la loi française, au même titre que la biodiversité".

Jusqu’ici, le Pérou est le seul pays au monde à avoir légiféré sur les vagues. Grâce à une loi adoptée en 2013 et surnommée "la déferlante", il y est interdit d'édifier toute construction pouvant altérer les fonds et les courants marins jusqu’à un kilomètre en amont de la formation des vagues. 

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L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

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France24 - Monde

Nucléaire iranien : l'Agence de l'énergie atomique rappelle à l'ordre Téhéran

Publié le : 08/06/2022 - 21:19Modifié le : 08/06/2022 - 22:44

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Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique a adopté, mercredi soir, à Vienne, à une large majorité, une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération, sur fond d'escalade du programme nucléaire iranien et d'impasse des négociations pour ressusciter l'accord de 2015. Une résolution saluée par la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.

La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont salué, mercredi 8 juin, dans un communiqué conjoint l'adoption par le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution critiquant la coopération insuffisante de l'Iran avec l'AIEA.

Les 35 membres du conseil des gouverneurs de l'AIEA ont adopté par 30 voix pour, deux contre (Russie et Chine) et trois abstentions la résolution qui critique Téhéran pour ne pas avoir fourni d'explications sur la présence de traces d'uranium sur trois sites non déclarés.

Le conseil des gouverneurs dit sa "profonde préoccupation" face au manque de bonne volonté de l'Iran et l'invite à coopérer sans délai avec l'AIEA.

Dans leur communiqué conjoint, Paris, Berlin, Londres et Washington rappellent que l'attitude de Téhéran contrevient à l'accord de garanties conclu au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

"Le vote de cette résolution à une très large majorité par le conseil des gouverneurs de l'AIEA aujourd'hui envoie un message clair à l'Iran sur la nécessité qu'il respecte ses obligations en matière de garanties, et qu'il apporte des clarifications techniquement crédibles aux questions pendantes liées à l'application des garanties", disent les quatre pays occidentaux qui avaient signé l'Accord sur le nucléaire iranien en 2015.

Caméras débranchées

Téhéran a d'ores et déjà riposté en débranchant, mercredi, des caméras installées par l'AIEA pour surveiller ses activités.

Washington a aussitôt prévenu que cette décision risquait de "compliquer encore davantage" les pourparlers de Vienne, déjà suspendus depuis mars.

Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, qui s'est rendu sur un site pour constater l'arrêt des appareils, a averti que "d'autres mesures étaient envisagées".

"L'Iran n'a pas d'activités nucléaires cachées ni de sites non signalés. Il s'agit (de la part des Occidentaux) de maintenir une pression maximale" sur la République islamique, a affirmé Mohammad Eslami, chef de l'OIEA, cité par l'agence officielle Irna.

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'est félicité d'une "décision majeure qui expose le véritable visage de l'Iran", voyant là un "signal d'avertissement".

Avec AFP et Reuters

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Nucléaire iranien : les négociations marquent une "pause" après les demandes russes

Nucléaire : Washington entrevoit une entente sous peu si l'Iran est "sérieux"

Nucléaire iranien : l'AIEA tente une "approche pragmatique" avec Téhéran pour un accord

Valeurs Actuelles

Paris : une prostituée entre la vie et la mort après avoir été égorgée au bois de Vincennes

Un terrible drame s’est déroulé dans le bois de Vincennes, dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 juin. Une prostituée de 29 ans a été découverte égorgée dans sa camionnette. Selon Le Parisien, ce sont ces amies qui l’ont découverte vers 4h30 du matin à l’angle de l’avenue des Minimes et du cours des Maréchaux. Les secours ne sont cependant pas intervenus tout de suite : c’est d’abord un automobiliste qui l’a conduite au commissariat, avant que les policiers n’appellent les pompiers. Elle a finalement été hospitalisée au Kremlin-Bicêtre, où elle se trouve entre la vie et la mort.

Les premiers éléments recueillis par les policiers semblent indiquer que la jeune femme a été attaquée par un client régulier, qui s’était déjà montré violent avec elle. Pour l’instant, précise le quotidien francilien, son identité n’est pas connue. Jeudi dans la matinée, les policiers avaient mis en place un périmètre de sécurité autour de la camionnette, afin de prélever d’éventuelles traces. L’enquête a été confiée au deuxième district de la police judiciaire.

Les prostituées très vulnérables en Île-de-France

D’après les informations du Parisien, les policiers ont constaté que les agressions de prostituées se sont multipliées depuis le début de l’année. Un phénomène particulièrement important en Île-de-France, où plus d’une centaine de prostituées exercent tous les jours. « On relève des faits de violence sexuelle, physique et psychologique qui sont commis par des proxénètes, d’autres prostituées ou des clients », explique un policier.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Sahara occidental : l'Algérie suspend le traité de coopération avec l'Espagne

Publié le : 08/06/2022 - 18:05Modifié le : 08/06/2022 - 18:10

FRANCE 24 Suivre

L'Algérie a suspendu, mercredi, un "traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération" conclu en 2002 avec l'Espagne. Cette mesure est une réponse au revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental pour s'aligner sur la position du Maroc, a annoncé la présidence. L'Espagne a dit "regretter" cette décision.

Le torchon brûlait depuis plusieurs mois. L'Algérie a annoncé, mercredi 8 juin, qu'elle suspendait son traité de coopération avec l'Espagne après que le royaume a annoncé soutenir le plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Une annonce en rupture avec la position traditionnelle de neutralité de l'ancienne puissance colonisatrice espagnole. 

Estimant que la nouvelle position des autorités espagnoles était en "violation de leurs obligations juridique, morale et politique", l'Algérie "a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d'Espagne et qui encadrait le développement des relations entre les deux pays", a indiqué la présidence de la République.

"Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d'un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l'autonomie interne préconisée par la puissance occupante, s'emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d'arguments fallacieux", précise un communiqué de l'agence de presse APS.

L' #Algérie 🇩🇿 suspend le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération avec l' #Espagne🔗https://t.co/jsXCnzMDa7 pic.twitter.com/GWGEDrSd2y

June 8, 2022

Le traité hispano-algérien prévoyait le renforcement du dialogue politique entre les deux pays à tous les niveaux, et le développement de la coopération dans les domaines économique, financier, éducatif et de la défense.

L'Espagne a dit regretter "l'annonce de la présidence" algérienne, ajoutant considérer "l'Algérie comme un pays voisin et ami et réitère sa disponibilité entière pour continuer à maintenir et à développer les relations spéciales de coopération entre les deux pays".

Un organisme bancaire clé en Algérie a d’ores et déjà annoncé des restrictions sur les transactions commerciales avec l’Espagne, après la suspension de ce traité, selon un document publié par des médias locaux. Aucune annonce officielle n’a été faite pour l’heure concernant cette décision prévoyant le gel des domiciliations bancaires de commerce extérieur de et vers l’Espagne.

L'Espagne aux côtés de la France, de l’Allemagne et des États-Unis

Ce épisode vient conclure des mois de tensions entre Alger et Madrid. Le 18 mars, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a effectué un revirement de taille en déclarant que le plan "d'autonomie" pour le Sahara occidental proposé en 2007 par Rabat était "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend". Le socialiste avait ainsi placé l’Espagne aux côtés de la France, de l’Allemagne et des États-Unis.

Un revirement de taille car l'Espagne avait toujours prôné la neutralité entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Polisario. Cette décision a aussi permis à l'Espagne de mettre fin à une grave crise diplomatique avec Rabat depuis près d'un an. En avril 2021, le chef du Polisario, Brahim Ghali, avait été accueilli par l'Espagne pour y être soigné du Covid-19. Une hospitalité qui n'avait pas été du goût du royaume chérifien. Et, mi-mai 2021, plus de 10 000 migrants étaient arrivés en 48 h dans l'enclave espagnole de Ceuta, à la faveur d'un relâchement des contrôles par les autorités marocaines.

Dans un rapport confidentiel révélé par El Pais et consulté par l'AFP, les services de renseignement espagnols ont affirmé que l'accueil de Brahim Ghali avait été utilisé par Rabat "comme une magnifique opportunité pour obtenir de plus grandes concessions" de l'Espagne.

Ces concessions avaient alors provoqué l'ire d'Alger. Dès le 18 mars, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait immédiatement déclaré qu'avec ces annonces le "chef du gouvernement (Pedro Sanchez, NDLR) avait tout cassé".  Alger avait ensuite rappelé son ambassadeur en Espagne et  réclamé des "clarifications" avant tout éventuel retour de son représentant à Madrid. La compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach avait aussi évoqué une hausse des prix du gaz algérien livré à l'Espagne.

Le conflit, dans cette vaste zone désertique, bordée d'eaux poissonneuses et au riche sous-sol minier, oppose depuis 1975 le royaume chérifien aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par le pouvoir algérien. Pour l’ONU, le Sahara occidental, contrôlé à 80 % par le Maroc, est un territoire non autonome. 

Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.

Avec AFP et Reuters

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Sahara occidental : l'Espagne ne veut pas "alimenter des polémiques stériles" avec l'Algérie

L'Algérie menace de rompre son contrat de fourniture de gaz à l'Espagne

Réconciliés, le Maroc et l'Espagne rouvrent leurs frontières terrestres

Valeurs Actuelles

Nîmes : plusieurs mois après sa fugue, une adolescente de 12 ans retrouvée séquestrée et prostituée

C’est une affaire sordide qui vient d’être mise en lumière à Nîmes dans le Gard. Comme l’a fait savoir Actu17 le 9 mars, une jeune fille de 12 ans a été retrouvée le visage tuméfié mardi 8 mars dans le sud de la ville. Après avoir été transportée à l’hôpital par les secours, l’adolescente a été entendue par la police. Elle a confié aux forces de l’ordre qu’elle était en fugue depuis le mois d’octobre dernier après s’être enfuie du foyer où elle vivait. Elle a aussi expliqué avoir depuis été séquestrée durant ces longs mois et avoir été contrainte de se prostituer. Enfin, la jeune fille a assuré avoir été violée et frappée de manière régulière par ses ravisseurs et clients.

Rixe et arrestations

L’adolescente a été retrouvée alors que la police était initialement intervenue pour une rixe entre plusieurs personnes dans la rue Claude-Nicolas-Ledoux. Durant l’opération, quatre mineurs, dont deux jeunes filles de 14 ans connues des services de police, ont été interpellés et placés en garde à vue pour avoir participé à la bagarre. D’autres individus ont aussi été arrêtés plus tard dans la journée. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de la ville.

Nîmes : les dernières actualités

Nîmes : un homme toujours recherché à proximité d’une école

Affaire de la supérette de Nîmes : le voile qui a brisé une vie

Pécresse, future ministre de Macron ? « Ce n’est même pas un piège, il y a un fossé qui nous sépare ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

France, Germany, UK urge Iran to ‘cease its nuclear escalation’, finalise deal

Issued on: 10/06/2022 - 00:50

NEWS WIRES

Germany, the United Kingdom and France on Thursday urged Iran to “cease its nuclear escalation” and “urgently conclude the deal currently on the table” to revive the 2015 nuclear agreement.

“There has been a viable deal on the table since March,” they said in a joint statement.

“We regret that Iran has not seized the diplomatic opportunity to conclude the deal. We urge it to do so now.”

Formally known as the Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), the 2015 deal gave Iran relief from crippling economic sanctions in exchange for curbs on its nuclear activities.

But in 2018 then US president Donald Trump unilaterally pulled out of the pact and reimposed sanctions, prompting Iran to begin rolling back on its own commitments.

Talks to revive the deal began in April last year, but have stalled since March.

The UN atomic energy watchdog earlier Thursday said Iran was removing 27 surveillance cameras at its nuclear facilities, warning this could be a “fatal blow” to the negotiations.

“These actions only aggravate the situation and complicate our efforts to restore full implementation of the JCPOA,” the joint statement said.

“We urge Iran to... cease its nuclear escalation, and urgently conclude the deal currently on the table to restore the JCPOA, while this is still possible.”

(AFP)

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Iran disconnects nuclear site cameras as IAEA raises concern over uranium traces

Iran arrests dozens protesting sudden price hike in food staples

Iran says two French nationals held for trying to 'foment unrest'

New York Times - World

Un historiador descubre en los archivos del Vaticano secretos ‘asombrosos’

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El perfil del sábado

David Kertzer ha pasado décadas escudriñando la historia oculta del Vaticano. Su trabajo ha ganado un Pulitzer y captado la atención de Hollywood. Su nuevo libro examina el papel del papa Pío XII en el Holocausto.

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Por Jason Horowitz

CIUDAD DEL VATICANO — David Kertzer dejó su capuchino, se echó la mochila al hombro y fue en busca de más secretos del Vaticano.

“Hay una parte que es como estar buscando un tesoro”, comentó Kertzer, un historiador de 74 años.

Unos momentos después, atravesó una multitud que estaba formada para ver al papa Francisco, le mostró su permiso a la Guardia Suiza y entró al archivo de la antigua sede de la Santa Inquisición.

En las últimas décadas, Kertzer ha invertido los papeles inquisidores con la Iglesia. Gracias a los propios archivos del Vaticano, este profesor de voz suave, investigador de la Universidad Brown y síndico de la Academia Estadounidense en Roma se ha convertido, sin duda, en el excavador más eficiente de los pecados ocultos del Vaticano, sobre todo de los que se cometieron justo antes y durante la Segunda Guerra Mundial.

Kertzer es hijo de un rabino que participó como capellán del ejército en la liberación de Roma y creció en un hogar que había adoptado a una chica cuya familia había sido asesinada en Auschwitz. Dichos antecedentes familiares y su activismo contra la guerra de Vietnam cuando estaba en la universidad le proporcionaron una conciencia de indignación moral que fue moderada por la prudencia del intelectual.

Como resultado, su obra incluye trabajos con los que ha ganado el Premio Pulitzer, captado la imaginación de Steven Spielberg y puesto al descubierto, en ocasiones de manera muy cruda, a una de las instituciones más sombrías de la tierra.

El libro más reciente de Kertzer, The Pope at War, analiza la participación de la Iglesia en la Segunda Guerra Mundial y el Holocausto, lo que él considera el acontecimiento formativo de su propia vida. El libro documenta el proceso personal de toma de decisiones que llevó al papa Pío XII a no pronunciarse prácticamente para nada sobre el genocidio de Hitler y sostiene que se subestima la influencia del pontífice en la guerra. Y no de forma positiva.

“Algo de lo que quiero hacer es demostrar la importancia del papel de Pío XII”, señaló.

En 2019, Francisco, el actual papa, dijo: “La Iglesia no le teme a la historia”, cuando ordenó que se abrieran los archivos de Pío XII. Pero mientras Francisco resuelve con cuánta firmeza repudiar a un dictador, esta vez al de Rusia, Vladimir Putin, Kertzer ha descubierto algunas pruebas alarmantes sobre el costo que tiene guardar silencio acerca de asesinatos masivos.

Kertzer argumentó que el enorme pavor al comunismo que tenía Pío XII, su creencia de que las potencias del Eje ganarían la guerra y su deseo de proteger los intereses de la Iglesia lo motivaron a no contrariar ni a Adolfo Hitler ni a Benito Mussolini, cuyos embajadores habían colaborado para ponerlo en el trono. Según el libro, al papa también le preocupaba que ponerse contra el Führer alejara a millones de católicos alemanes.

El libro también revela que un príncipe alemán y nazi acérrimo fungió como canal extraoficial secreto entre Pío XII y Hitler y que el asesor principal del Vaticano en asuntos judíos lo exhortó en una carta a no manifestarse en contra de la orden del régimen fascista de arrestar y enviar a los campos de concentración a la mayor parte de los judíos italianos.

“Eso me dejó pasmado”, comentó Kertzer sobre esa carta.

Los defensores de Pío XII, cuyos argumentos a favor de su canonización siguen evaluándose, han alegado durante mucho tiempo que trabajó tras bambalinas para ayudar a los judíos y que enemigos anticatólicos han tratado de manchar a la institución mancillando al pontífice.

“Una impugnación más abierta no habría salvado a ningún judío, sino que habría hecho que murieran todavía más”, escribió Michael Hesemann, quien considera a Pío XII defensor de los judíos, en respuesta a las pruebas divulgadas por Kertzer, a quien calificó como alguien “muy sesgado”.

Hesemann, quien también es autor de un libro reciente sobre el papa de los tiempos de la guerra que se basa en los archivos del Vaticano, sostuvo que este, aunque mantuvo su posición neutral, ocultaba judíos en los conventos y distribuía fes de bautismo falsas.

Kertzer alega que los documentos descubiertos dan una imagen más matizada de Pío XII y no lo muestran ni como el monstruo antisemita a quien con frecuencia denominaban “el papa de Hitler” ni como un héroe. Pero, según Kertzer, la insistencia en proteger la reputación de Pío es reflejo de una resistencia más amplia en Italia —y entre los defensores del Vaticano— a aceptar su complicidad en la Segunda Guerra Mundial, el Holocausto y el asesinato de los judíos de Roma.

El 16 de octubre de 1943, los nazis capturaron a más de mil judíos en toda la ciudad, incluyendo a cientos en el gueto judío, mismo que ahora es una atracción turística frecuentada por multitudes que se agasajan con las alcachofas al estilo judío cerca de la iglesia donde obligaban a los judíos a asistir a los sermones de conversión.

Los alemanes mantuvieron a los judíos durante dos días en un colegio militar cerca del Vaticano mientras revisaban quién estaba bautizado o tenía un cónyuge católico.

“No querían ofender al papa”, señaló Kertzer. En su libro demuestra que los altos asesores de Pío XII solo intercedieron ante el embajador alemán para liberar a los “católicos no arios”. Fueron liberados cerca de 250 y más de mil fueron asesinados en Auschwitz.

En una calle cercana, Kertzer se agachó junto a uno de los adoquines de latón que recuerdan a las víctimas. Sobre él se alzaba el Tempio Maggiore, la Gran Sinagoga de Roma.

“No puedo pensar en esa sinagoga”, dijo Kertzer, “sin pensar en mi padre”.

Cuando el 5º Ejército de Estados Unidos llegó a Roma, el padre de Kertzer, el teniente Morris Kertzer, un rabino nacido en Canadá, estaba con ellos y ofició en la sinagoga.

Un soldado estadounidense, un judío de Roma que había emigrado a Estados Unidos cuando Mussolini introdujo las leyes raciales en Italia, le pidió a Morris Kertzer que hiciera un anuncio para ver si su madre había sobrevivido a la guerra. El rabino colocó al soldado a su lado; cuando comenzó el servicio, se escuchó un grito y la madre del soldado corrió para abrazar a su hijo.

“Es el que más recuerdo de los relatos que contaba mi padre”, afirmó David Kertzer.

Un año antes del nacimiento de Kertzer en 1948, sus padres adoptaron a una adolescente sobreviviente de Auschwitz. Cada vez que aparecían en la televisión imágenes de soldados nazis, David y Ruth, su hermana mayor, corrían a apagar el aparato para proteger a Eva, su hermana adoptiva.

Para ese momento, su padre había llegado a ser director de asuntos interreligiosos en el Comité Judío Estadounidense principalmente para tratar de eliminar el antisemitismo de las iglesias cristianas. Como parte del trabajo de normalización, el joven David Kertzer apareció en el programa Tonight Show de Jack Paar cantando plegarias en el séder de Pésaj de la familia.

Su activismo contra la guerra de Vietnam en la Universidad Brown estuvo a punto de hacer que lo expulsaran e hizo que lo encarcelaran junto con Norman Mailer. Siguió estudiando y se enamoró tanto de la antropología como de Susan Dana, una estudiante de Religión de Maine.

Con el fin de estar cerca de ella, en 1969 se inscribió en la escuela de posgrado de la Universidad Brandeis, donde un profesor de antropología le planteó que su interés por la política y la religión encontraría tierra fértil de estudio en Italia.

Los resultados fueron un año de investigación en Bolonia, Italia, con Susan, para entonces su esposa, y su primer libro, Comrades and Christians. Después de obtener su doctorado, consiguió empleo en la Universidad Brown y en Bowdoin College, tuvo dos hijos, entabló una relación de por vida con Italia y una familiaridad cada vez mayor con los archivos italianos y luego, por casualidad, con los del Vaticano.

A principios de la década de 1990, un profesor de historia italiano le contó sobre Edgardo Mortara, un niño de 6 años de Bolonia hijo de padres judíos. En 1858, el inquisidor de la Iglesia ordenó que detuvieran al chico porque tal vez una sirvienta cristiana lo había llevado a bautizar en secreto, por lo que no podía permanecer dentro de una familia judía.

Esta historia lo condujo a lo que Kertzer llamó “un doble cambio de trayectoria”: a escribir para un público general y acerca de temas judíos.

El producto de esto fue su libro de 1998, El secuestro de Edgardo Mortara, finalista en la categoría de no ficción para el Premio Nacional del Libro. El trabajo llamó la atención de su amigo, el dramaturgo Tony Kushner, quien después se lo dio a Steven Spielberg, mismo que, a su vez, le dijo a Kertzer que quería llevarlo a la pantalla. Mark Rylance se integró al equipo para representar el papel de Pío XII y Kushner escribió el guion; ahora, todo lo que necesitaban era a un niño que hiciera el papel de Edgardo.

“Le hicieron pruebas a 4000 —no a 3900— niños de 6 a 8 años de cuatro continentes”, aseguró Kertzer. “Spielberg nos dice que no está conforme con ninguno de los chicos”.

El proyecto se detuvo, pero Kertzer no. Salió de los archivos para publicar Los papas contra los judíos, acerca del papel de la Iglesia en la aparición del antisemitismo moderno. En 2014, publicó The Pope and Mussolini, en el que analiza la participación de Pío XII en el surgimiento del fascismo y las leyes raciales antisemitas de 1938. Este libro se hizo acreedor al Premio Pulitzer.

Desde entonces, los archivistas del Vaticano lo reconocen y, en ocasiones, lo alientan.

“Tal vez hasta se alegran de que alguien de fuera puede sacar esto a la luz, porque es incómodo tal vez que algunos de ellos lo hagan”, dijo.

Luego de pasar una mañana reciente en los archivos, Kertzer salió de ahí con una sonrisa infantil. Acababa de descubrir que incluso durante la ocupación alemana de Roma, el papa Pío XII seguía concentrado principalmente en los peligros del comunismo. Los más altos cardenales del papa le aconsejaron “crear un partido católico. Son los orígenes del partido Demócratas Cristianos”, dijo Kertzer, refiriéndose a una fuerza que dominaría a Italia durante décadas.

“Dudo que alguien lo haya visto antes”, dijo. “Bueno, fuera del Santo Oficio”.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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Valeurs Actuelles

Refus d’obtempérer à Paris : le conducteur mis en examen pour “tentative d’homicide”

L’étau se resserre autour du conducteur. Ce jeudi 9 juin, il a été mis en examen pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique », relaie Le Parisien. Mohamed M., âgé de 38 ans, a également été mis en examen pour « refus d’obtempérer aggravé, conduite d’un véhicule malgré l’injonction de restituer son permis de conduire, récidive de conduite en ayant fait usage de stupéfiants et sous l’empire d’un état alcoolique ». Dans la journée, il a été entendu par un juge d’instruction alors qu’il est toujours hospitalisé à l’hôpital Georges Pompidou, dans le XVe arrondissement de Paris. Plus tard dans la soirée, il a été décidé de le placer en détention provisoire sur le lieu de son hospitalisation.

80 mentions sur son casier judiciaire

Au moment des faits survenussamedi 4 juin dernier, cet automobiliste avait plus d’un gramme d’alcool dans le sang lorsque la police a voulu l’interpeller. Il bénéficiait d’un aménagement de peine en semi-liberté. Mohamed M. est défavorablement connu de la police, avec 80 mentions sur son casier judiciaire. Son permis de conduire avait d’ailleurs été annulé.

Mardi 7 juin, Mohamed M. avait été placé en garde à vue pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Cette enquête a également été ouverte pour « refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger d’autrui, conduite malgré l’annulation du permis de conduire et conduite sous l’empire d’un état alcoolique et après avoir fait usage de substances classées comme stupéfiants ».

Les policiers libérés

Le même jour, une information judiciaire avait été ouverte pour « violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner » contre les trois policiers. Ils avaient d’ailleurs été libérés de leur garde à vue mardi 7 juin. Et ce, sans poursuites judiciaires à ce stade de l’enquête. L’avocat des trois fonctionnaires de police, Me Laurent-Franck Liénard, avait confirmé leur libération sans poursuites pour le moment, comme le relate franceinfo : « Après deux jours de garde à vue au cours desquels mes clients ont pleinement coopéré avec les enquêteurs, ils sortent libres de toute charge. » Il avait également prévenu : « L’enquête va se poursuivre sous une autre forme et ils donneront tous les éléments de réponse afin que la vérité se manifeste pleinement. » Selon l’avocat, ses clients « n’ont rien à cacher » et « démontreront leur respect des règles et la légitimité de leur action ». 

Le contrôle de police tourne au drame

Samedi 4 juin, dans le 18e arrondissement de Paris, trois policiers ont ouvert le feu sur un véhicule, rue Ordener, à la suite d’un refus d’obtempérer. Une source policière a expliqué à Valeurs actuelles que le conducteur avait fait mine de s’arrêter, avant d’engager une marche arrière brutale au cours de laquelle il aurait fauché l’un des policiers. Les agents ont alors fait usage de leur arme. Neuf cartouches ont été tirées par deux fonctionnaires, plus une autre par une policière arrivée en renfort. Deux personnes présentes dans le véhicule ont été gravement blessées. La passagère est décédée dimanche 5 juin. Les policiers ont été placés en garde à vue, jusqu’à leur libération mardi 7 juin.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

As we've been reporting, two Britons - Aiden Aslin and Shaun Pinner - were both convicted in a Russian proxy court and given death sentences. The court is not internationally recognised.

Who are the captured Britons?

Aiden Aslin

Aiden Aslin, 28, is a former care worker from Nottinghamshire, England. He previously fought with Kurdish armed units in Syria against the so-called Islamic State.

Aslin has a Ukrainian fiancée and he has dual citizenship, after moving to Ukraine in 2018.

He passed out as a marine with the Ukrainian military in 2018. His family understand his unit is the 36th Marine Brigade.

In April this year, Aslin appeared with Shaun Pinner on Russian television, which was criticised by the UK's Prime Minister as a "flagrant breach of the Geneva Convention"

At the time, Aslin's family released a statement through their MP Robert Jenrick onTwitter.

He is not, contrary to the Kremlin’s propaganda, a volunteer, a mercenary, or a spy. Aiden was making plans for his future outside the military, but like all Ukrainians, his life was turned upside down by Putin’s barbarous invasion."

Shaun Pinner

Shaun Pinner, 48, originally from Bedfordshire in England, was a soldier in the British Army before he moved to Ukraine.

Pinner has lived in the country since 2018 and his wife is Ukrainian.

According to his family, Pinner's three-year contract with the Ukrainian Marines was due to expire at the end of this year and he was planning to enter a humanitarian role in the country.

At the time of his capture, and appearance on Russian television, his family released a statement.

Shaun enjoyed the Ukrainian way of life and considered Ukraine as his adopted country over the last four years. During this time, he met his Ukrainian wife who is very focused on the humanitarian needs of the country."

The death sentences given to Aiden Aslin, Shaun Pinner and Brahim Saaudun are "grotesque", says Nina Navid, of human rights organisation Amnesty International.

"What's really important is that what's happened is a breach of the Geneva Convention, which Russia is a signatory to," Navid tells BBC Radio 5 Live.

"Now we've had this death sentence - which should be completely off the table.

"The Geneva Conventions and their original protocols are at the core of international humanitarian law which is fundamental to protecting people around the world by limiting suffering caused by war.

"We're really going into dangerous territory when states are starting to go renegade on these.

"It seems that because Aidan and Shaun are British nationals and because of the UK's support to Ukraine in this conflict, perhaps this is being utilised as a kind of cruel diplomatic tool."

Russia should let international observers into the war zones so they can monitor processes taking place, she says.

The men must be treated humanely and have access to food, water shelter and fair and humane conditions of detention, she says.

The Ukrainian President Volodymyr Zelensky says his forces have made some gains in fighting in the southeastern Zaporizhzhia region, and further north around the country's second city, Kharkiv.

"We have some positive news in the Zaporizhzhia region where it is possible to thwart the plans of the occupiers", says Zelensky. "We are gradually advancing in the Kharkiv region. We are holding defence in the Mykolaiv axis."

Zelensky says Ukrainian troops have again come under sustained attack in Severodonetsk, which he says is developing into the most difficult battle of the campaign so far.

"Severodonetsk, Lysychansk and other cities of Donbas, which the occupiers now consider to be the primary targets, still stand", says the president.

The deputy mayor of Mariupol says health conditions in the occupied Ukrainian city are deteriorating.

Serhiy Orlov, who's no longer in Mariupol, tells the BBC the 100,000 residents still in the city were at a growing risk of diseases including cholera.

"We think that it's absolutely possible with all these conditions, a non-working centralised water sanitary system, a lot of corpses unfortunately in the ruins and a lack of medical help in the city at the moment," he says.

"Russia still blocks everything, any efforts from Ukrainian administration to reach somehow with humanitarian help.

"Any humanitarian organisation does not work there, Red Cross or World Health Organisation or United Nations.

"So, our citizens receive a little humanitarian help from Russian occupiers but it's too little in our estimation, it's one tenth of necessary amount of food and water.

"Together with finishing their stocks of food, their stocks of money without work, it's a humanitarian crisis at the moment."

Russia is struggling to provide basic public services to the population in the territories it occupies, according to the UK's Ministry of Defence (MoD).

In its daily intelligence update, the MoD says access to safe drinking water has been inconsistent, while major disruption to telephone and internet services continues.

There's a critical shortage of medicines in Kherson, it says, while Mariupol is at risk of a major cholera outbreak, with isolated cases already reported since last month. "Medical services in Mariupol are likely already near collapse: a major cholera outbreak in Mariupol will exacerbate this further," the MoD says.

The MoD also looks at the situation in Severodonetsk, saying Russia is in control of most of the city, but its forces have made little progress in attempts to encircle the wider area from the north and south.

Good morning. We're resuming our live coverage of the war in Ukraine. Here's a look at some of the latest developments:

On the ground: Ukrainian President Volodymyr Zelensky says in his nightly address that his forces have made some gains in fighting in the southeastern Zaporizhzhia region, and further north around the country's second city, Kharkiv. But Ukrainian troops have again come under sustained attack in Severodonetsk

Death sentences: UK Foreign Secretary Liz Truss will speak with her Ukrainian counterpart about two Britons handed death sentences by a Russian proxy court in eastern Ukraine. Aiden Aslin, 28, and Shaun Pinner, 48, were convicted and sentenced yesterday along with Brahim Saaudun from Morocco, in a court in the self-declared Donetsk People's Republic after being captured while fighting for Ukraine. The court is not internationally recognised

Death toll: Between 100 and 200 Ukrainian soldiers are dying each day, Mykhaylo Podolyak, a senior adviser to Zelensky, says. Meanwhile, a senior Western official has told BBC Defence Correspondent Jonathan Beale he believes 20,000 Russian soldiers have probably been killed since the invasion began in February

We're pausing our live coverage now until tomorrow.

Today's updates were brought to you by Jeremy Gahagan, Heather Sharp, Nathan Williams, Claire Heald, Malu Cursino, Sam Hancock, Alexandra Fouché, James Clarke, Jo Couzens, Charley Adams and Francesca Gillett.

You can read more about the main developments in Ukraine today here, or for the full details on the three captured men sentenced to death by a pro-Russian court, read here.

Join us again tomorrow morning for more live updates.

Here are the main developments in the war in Ukraine today:

We've been closely following the situation in Severodonetsk - a city in the east of Ukraine that has seen intense battles in recent days.

Capture of the city and neighbouring Lysychansk would put all of Luhansk region under Russia's control.

Information about the picture on the ground has not been very clear, but what we've heard today suggests much of the city is now under Russian control.

This morning regional governor Serhiy Haidai said Ukrainian troops had been pushed back to the outskirts of the city. This evening he said on Telegram that fierce fighting was continuing inside the city, and that some Russian forces had retreated, but gave no details.

Earlier today, the head of Severodonetsk's military administration said the industrial zone of the city was still held by Ukrainian troops.

One Ukrainian commander said that yesterday defending forces had managed to push the Russians back by "one or two blocks" in some areas, and "literally by one or two houses" in others.

Meanwhile a Western official said Severodonetsk was "now likely" under Russia control.

Lysychansk - which is across the river from Severodonetsk - remains out of Moscow's hands. In the last few hours, however, Haidai has said on Telegram that the Russians are powerfully shelling Lysychansk.

The BBC hasn't been able to independently verify these claims.

It's been 106 days since Russia's February invasion began. Intense fighting continues in the east of the country, as Russian forces try to expand their control in the regions of Luhansk and Donetsk.

Meanwhile, concerns continue over global food security, with Russia accused of creating a crisis by blocking Black Sea ports from exporting grain and sunflower oil from Ukraine.Here are some images from around Ukraine today.

The "phony sentencing" of the three men who were fighting with the Ukrainian military is "a violation and mockery" of international humanitarian and human rights law, Ukraine's prosecutor general has said.

Irina Venediktova said that, as prisoners of war, the men sentenced to death in a court in Donetsk "enjoy combatant immunity" and cannot be prosecuted for taking a direct part in hostilities.

"Russia once again displays its alienation from the rules-based system and a blatant disregard of the very core of the rule of law," she said in a statement to the BBC.

In Europe today, the death penalty is regarded as an unacceptable form of punishment which is incompatible with fundamental rights such as the right to life, she added.

Venediktova said Ukraine had launched an investigation and would take steps to ensure those involved in "this illegal action" were held responsible.

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

In handing down the harshest possible sentence to the two Britons and a Moroccan captured while fighting for Ukraine, the judge of the unrecognised court of the “Donetsk People’s Republic” (DNR) was unequivocal. He saying it was the “principle of justice” which allowed him to make the “complex and difficult decision to apply an exceptional measure of punishment in the form of the death penalty".

But, things may not be as final as they initially appear.

For a start, there is the possibility of an appeal, according to the Russian state outlet RIA Novosti, which reported that they have a month to challenge the sentence and ask for clemency. If the head of the DNR shows leniency, “the death penalty can be changed to life imprisonment or 25 years in prison”.

How that appeal would work is very much an unknown at this point. This is an unrecognised court in a state with which the British government has no formal links.

It is possible, however, that there is something else taking place here.

Speaking on the BBC’s PM programme, the chair of the UK Parliament’s Foreign Affairs Select Committee, Tom Tugendhat, called it “a form of hostage-taking, a form of revenge...".

"The idea that this is being done by a separate breakaway republic is rubbish, this is being done by Vladimir Putin.”

The idea is that, whatever the DNR judge says, these three men are being used as pawns in a much bigger game, and that by threatening their lives their value as bargaining chips is significantly increased.

Before the trial, there had been talk of a prisoner swap, including for the detained pro-Kremlin politician Viktor Medvedchuk, a close friend of President Putin.

That thought may offer some crumb of comfort for the men and their families, but it is far from certain.

James Landale

Diplomatic correspondent

The UK government has condemned the sentencing to death of two Britons, saying they have "absolutely no legitimacy".

Both the Foreign Office and Downing Street said they would do what they could to support the two Britons’ release.

Foreign Secretary Liz Truss is expected to discuss the situation with her Ukrainian counterpart on the telephone tomorrow.

But it is difficult to see what diplomatic pressure could meaningfully be brought to bear.

Some officials fear that if London were to escalate this into a bilateral dispute with Moscow - rather than leave it to Kyiv - that could fuel the false Russian claims that the two Britons were mercenaries.

It is possible the two men could be released as part of a prisoner swap.

But previous discussions about that did not make any progress.

The secret to the superpower of the Ukrainian women lies in their resilience, says Olena Zelenska, the wife of President Volodymyr Zelensky.

Speaking via videolink to the European Council's Women in Conflicts conference earlier, the Ukrainian first lady says: "Every life in our country is broken, every life is divided into before and after."

"Of course our war has got a woman's face because there are two million more women than men in Ukraine. But I am absolutely sure Ukrainian women cannot be called victims, we all have our own stories of resistance," she says.

"Most of our doctors and nurses are women, they are fighting, they are treating those who are wounded, they are looking after women in labour, they are teachers, delivering lessons from shelters or sometimes from abroad."

The majority of social workers and civil servants are women and are continuing to work, she says, while female volunteers are still working on the front line. Half of the country's entrepreneurs are women, keeping the economy afloat, Zelenska says, and "our Ukrainian mothers managed to cross thousands of kilometres to save their children".

Jonathan Beale

BBC defence correspondent

Russia is "now likely in control" of the city of Severodonetsk and will eventually surround Ukrainian forces in the area, a senior Western official says.

The official, who does not want to be named, denies that heavy weaponry being provided by the West (such as UK and US rocket launchers) will arrive too late and in too few numbers to influence the outcome of the war.

He says there are plenty more fights to come in the Donbas.

Russia, he says, is still not making the rate of advances Moscow hoped for.

We've been bringing you the news this afternoon that three men who had been fighting in Ukraine's military - two Britons and one Moroccan - have been sentenced to death by a Russian proxy court in eastern Ukraine.

Ukraine's foreign ministry has said all the men were "servicemen" of the armed forces of Ukraine and should have the rights of prisoners of war.

"Under international humanitarian law, they are subject to the legal status of combatants", said Oleh Nikolenko, a foreign ministry spokesperson.

"The enemy is forbidden to abuse, intimidate them or behave inhumanely with them.

"The so-called 'trial' of Ukrainian servicemen on occupied Ukrainian territories is worthless."

Nikolenko said the trial places "the interests of propaganda above law and morality", Nikolenko said.

"The Ukrainian government will continue to make every effort to release all defenders of Ukraine."

The Russian state news agency, RIA Novosti, has reported that none of the death sentences issued in the Donetsk People's Republic have so far been carried out, quoting the Donetsk "supreme court".

The UK government is pressuring Moscow over the death sentences handed to two Britons captured by Russian forces, a minister says.

"I know we are making the strongest representations possible to the Russian government," Therese Coffey, the work and pensions secretary, tells BBC Radio 4's PM programme.

Earlier, Foreign Secretary Liz Truss branded the sentences given to Aiden Aslin, 28, and Shaun Pinner, 48, along with Brahim Saaudun from Morocco, as a "sham judgement with absolutely no legitimacy", adding the government was doing everything it could to support the two British men's families.

Jonathan Beale

BBC defence correspondent

The number of Russian soldiers killed in Ukraine could now be as high as 20,000 - according to the latest assessment by a senior Western official.

Previous estimates, given several weeks ago, were about 15,000. That official estimate has increased to “between 15,000 and 20,000”.

The Western official, who does not want to be named, does not speculate on the numbers of Ukrainians killed. However, he acknowledges Ukrainian forces are “facing morale issues” after more than 100 days of fighting.

But while Ukrainian armed forces are “taking very heavy casualties”, he says the Russian offensive continues “to be deeply troubled on many levels”.

He claims Russian forces are running short of some ammunition – specifically precision weapons such as cruise missiles. But he adds Russia still has large stocks of “dumb bombs”.

If you need a reminder of what's been happening in Ukraine today, or if you're just joining us, here are some of the key Thursday headlines:

The battle for Severodonetsk is being waged house to house, says a Ukrainian commander.

Petro Kuzyk, commander of the Svoboda [Freedom] National Guard battalion said soldiers are hoping for a delivery of heavy weapons that might "turn the tide".

He added that street fighting in the small industrial eastern city was at times raging under heavy Russian artillery barrages, endangered troops on both sides, Reuters reported.

Kuzyk said: "We fight for every house and every street.

"Yesterday was successful for us. We went on a counterattack and in some areas we managed to push them [Russian soldiers] back by one or two blocks. In others we pushed them back literally by one or two houses."

The commander said Ukraine's forces had a "catastrophic" lack of systems to counter Russian artillery and needed "serious technology", or heavy weapons, to strike back.

France24 - World

Paris police chief admits ‘failure’ after Champions League fiasco

Issued on: 09/06/2022 - 11:48Modified: 09/06/2022 - 12:04

NEWS WIRES

The head of Paris police acknowledged on Thursday the "failure" of security operations for the Champions League final last month and apologised for tear-gassing supporters as they tried to enter the stadium.

The football showpiece hosted by Paris on May 28 was marred by scenes of mayhem as Liverpool fans struggled to enter the stadium for the match against Real Madrid, raising questions over the capacity of the French capital to host the 2024 Olympics.

"It is obviously a failure," Didier Lallement told a commission investigating the fiasco at the French Senate. "It was a failure because people were pushed around and attacked. It's a failure because the image of the country was undermined."

He said he was "sorry" for authorising the use of tear gas to move supporters away from the stadium before the match, but added that there was "no other means" of relieving the growing pressure at the gates. "We needed to get people to move back," Lallement explained. "We asked people to move back, then we used tear-gas... it's the only way to our knowledge of moving a crowd back, except for a baton charge."

He encouraged supporters from Liverpool and Real Madrid to file complaints if they were victims of counterfeited tickets or street crime outside the stadium "so that we can find the guilty parties and prosecute them." Lallement was also pressed on controversial figures given by Interior Minister Gerald Darmanin who blamed the presence of 30-40,000 supporters without tickets or with fake tickets for the disorder at the stadium and delays to the game.

The police chief said he was responsible for the figure and he based it on numbers given by Paris transport operators and "feedback" from officers on the ground. "Perhaps I made a mistake with the figure I gave to the minister," he said. "I never claimed that it was absolutely accurate."

He acknowledged that there were not 30-40,000 "at the gates of the stadium" but maintained that many thousands were in the vicinity. These claims have infuriated Liverpool supporters, as well as senior British politicians, who have accused France of unfairly trying to deflect the blame away from the police.

Mayor of the Liverpool city region Steve Rotheram is due to testify to the Senate commission later on Thursday.

(AFP)

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Liverpool demands apology from French sports minister for Champions League chaos

UEFA apologises to fans over Champions League final chaos in France

Champions League final 'could have been better organised', French interior minister tells Senate

BBC

Ukraine war: Britons Aiden Aslin and Shaun Pinner sentenced to death

Two Britons and a Moroccan who were captured while fighting for Ukraine have been sentenced to death by a Russian proxy court in eastern Ukraine.

Britons Aiden Aslin and Shaun Pinner, and Brahim Saaudun are accused of being mercenaries, Russian state media says.

The court, which is not internationally recognised, is in the pro-Russian so-called Donetsk People's Republic.

The UK and Ukraine have condemned the sentences for violating international laws protecting prisoners of war.

The Britons' families have insisted they are long-serving members of the Ukrainian military and not mercenaries.

The men's lawyer said they all wished to appeal against the sentence, Russia's Tass news agency reports.

All three men were charged with being mercenaries, the violent seizure of power and undergoing training to carry out terrorist activities, RIA Novosti said.

The UK government is "deeply concerned" over the death sentences given to Mr Aslin and Mr Pinner and was continuing to work with Ukraine to secure both men's release, Downing Street has said.

A spokesman added that prisoners of war "shouldn't be exploited for political purposes" and pointed to the laws of war laid out in the Geneva Conventions - which confers "combatant immunity" on prisoners of war.

Foreign Secretary Liz Truss condemned the sentencing and described it as a "sham judgement with absolutely no legitimacy".

"My thoughts are with the families. We continue to do everything we can to support them."

Both the Foreign Office and Downing Street said they would do what they could to support the two Britons' release.

Liz Truss is expected to discuss the situation with her Ukrainian counterpart on the telephone tomorrow.

But it is difficult to see what diplomatic pressure could meaningfully be brought to bear.

Some officials fear that if London were to escalate this into a bilateral dispute with Moscow - rather than leave it to Kyiv - that could fuel the false Russian claims that the two Britons were mercenaries.

It is possible the two men could be released as part of a prisoner swap.

But previous discussions about that did not make any progress.

BBC Ukraine correspondent Joe Inwood, who is monitoring events from the Ukrainian capital, Kyiv, said the men, all dressed in black, had stood in a cage in the separatist courtroom listening intently as their sentences were read out.

Mr Aslin and Mr Pinner had stood motionless with their heads bowed. In between them, Mr Brahim rocked nervously from side to side.

Chair of the panel of judges Alexander Nikulin is quoted by the Russian-state Interfax agency as saying: "In passing the verdict the court was guided by not only the prescribed norms and rules, but the main, inviolable principle of justice."

Mr Aslin, 28, from Newark, in Nottinghamshire, and Mr Pinner, 48, from Bedfordshire, were captured by Russian forces in April. Their families say they were fighting in the Ukrainian military.

The younger man has a Ukrainian fiancee and both men are said to have lived in Ukraine since 2018.

'Propaganda above law'

Mr Aslin's MP, Robert Jenrick, called for the Russian Ambassador to the UK to be summoned to the Foreign Office to "account for this egregious breach" of international law.

Ukraine's Foreign Ministry told the BBC that all foreign nationals fighting for Ukraine's military who are captured have rights as prisoners of war under international humanitarian law, and Russia was "forbidden to abuse, intimidate them or behave inhumanely with them".

A spokesman described the "so-called trial" of all three men as "miserable", adding the government would "continue to make every effort to release all defenders of Ukraine".

"Such public trails place the interests of propaganda above law and morality, and undermine the exchange mechanisms of war prisoners," he said.

Chairman of the foreign affairs committee Tom Tugendhat accused Russian President Vladimir Putin of carrying out "a form of hostage taking, a form of revenge".

The Conservative MP told BBC Radio 4's PM programme: "It's not a state, it's not a court and the judges are merely people dressing up and pretending.

"The reality is this is an absolutely brutal thing to do to three completely innocent people."

The self-proclaimed Donetsk People's Republic, or DNR, was set up by pro-Russian separatists in 2014.

It is not clear whether any executions have taken place in the breakaway republic - or if there will actually be any attempt to execute the men, the BBC's international correspondent Orla Guerin said.

She explained there was little doubt DNR officials take their orders directly from Mr Putin and that the sentences appeared to be a tactic by the Kremlin to pressure and embarrass the British government over its military support for Ukraine.

Prior to Russia's invasion of Ukraine on 24 February, Mr Putin announced that he was recognising the independence of Donetsk and Luhansk, two breakaway regions of eastern Ukraine, in a move condemned by Nato and Western countries.

A month into its invasion, Russia scaled back its ambitions to capture Kyiv, and instead moved its focus to Donbas.

In Severodonetsk, a focal point of the war in in recent weeks, Ukrainian troops are engaged in intense street fighting with Russia in the battle for control of the city.

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France24 - World

Arnold ready to 'lock horns' with fellow Wallaby Skelton in Top 14 play-offs

Issued on: 10/06/2022 - 08:34

Paris (AFP) – Toulouse's Australia second-row Rory Arnold said he is looking forward to hosting a fellow Wallaby Test lock in La Rochelle's Will Skelton when they meet in the French Top 14's play-offs on Saturday.

Arnold, 31, was replaced by 30-year-old Skelton in all three of the Wallabies' November internationals last year after first being involved together in the Green and Gold in 2016.

"I've known Will for a number of years now. Off the field he's a really nice guy but on the field he's a big lump and likes to play on the edge," Arnold told AFP on Thursday.

"He's a physical sort of player. Two different contrasts on and off the field. We'll see what happens when we lock horns this weekend."

Arnold's side are unbeaten against this weekend's visitors to Stade Ernest-Wallon since September 2019, a run which included last term's Top 14 and European Champions Cup finals.

This season champions Toulouse were knocked out of Europe by Leinster in the last four, but La Rochelle won the tournament by beating the Irish province late last month.

"The way they play their rugby is with their forwards, that big power rugby, they like to play on the front foot with them. They did that in the final of the European Cup, and it worked well for them," Arnold said.

"If we can shut their big ball carriers down that goes a long way to getting the result but we know we have to play well to go one step closer."

On Sunday, Australia head coach Dave Rennie names his squad for July's three home Tests against England, but Arnold is unlikely to feature with the Top 14 season stretching onto late June.

Additionally, Rennie announced this week that Quade Cooper, Marika Korobeite and Samu Kerevi would be his Giteau Law picks, as they play abroad, for the series.

'Out on a high'

Arnold, who plays alongside twin brother Richie in the south of France, said he still hopes to feature for his country, especially with the 2023 Rugby World Cup on the horizon.

"I'd love to be in that environment and that group," Arnold said.

"I'm only getting older but I'm still keen to play international rugby and if called upon I'll definitely put my hand up."

Arnold, who stands 2.08m (6ft 8in) tall, is set to leave the record 21-time French champions for an unnamed Japanese franchise at the end of the campaign.

"You want to go out on a high wherever you play," he said.

"It's been an up and down season. It was disappointing not to go a little closer in the European Cup, but the Top 14 hasn't been too bad.

"We're in the final six now, we're only a couple of wins away now, it's all about playing our best rugby this weekend and see how we go," he added.

In the weekend's other play-off, Bordeaux-Begles welcome Racing 92 after missing out on a direct place in the semi-finals after failing to beat lowly Perpignan last weekend.

Fixtures (times GMT)

Saturday

Toulouse v La Rochelle

Sunday

Bordeaux-Begles v Racing 92 (both 1905)

© 2022 AFP

BBC

Britney Spears marries fiancé Sam Asghari

Britney Spears has married fiancé Sam Asghari, seven months after being freed from a conservatorship that she said had prevented her from getting wed.

The couple tied the knot in an intimate ceremony in Los Angeles on Thursday.

Last year, the pop star, 40, told a court the controversial 13-year legal guardianship had meant she was "not able to get married and have a baby".

The arrangement ended in November and she later got pregnant, but announced in May she had suffered a miscarriage.

Shortly before the wedding, a former husband of the star was restrained outside her home after trying to gatecrash the event. Jason Alexander, who was married to Spears for just under 55 hours in 2004, managed to enter the property briefly, live-streaming himself as he passed a security guard and other people. There was no sign of the couple themselves.

Mr Alexander was arrested by Ventura County police on a warrant from a different county for an undisclosed offence, and officers had still to decide whether trespassing charges would be pressed.

Spears met 28-year-old personal trainer Asghari in 2016 on the set of her music video for the song Slumber Party.

In an interview with BBC Persian, conducted the month before her pregnancy announcement, Asghari said that marriage and plans to have children "should have happened three years ago".

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The couple got engaged last September, two months before the end of the conservatorship, which had seen her father Jamie control many aspects of her life.

Her dad, mother and sister were reportedly not expected to be at the wedding ceremony. Among the guests seen arriving were socialite Paris Hilton and actress Drew Barrymore.

Jamie Spears previously said the arrangement had been "necessary" for his daughter's mental health, but agreed it was time for her "to re-take control of her life".

Mr Asghari is the star's third husband. After Mr Alexander, she was married to Kevin Federline from 2004 to 2007.

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Une septuagénaire égorgée à Mulhouse, trois clandestins algériens écroués

Le corps d’une septuagénaire a été découvert, lundi 6 juin à Mulhouse, révèle L’Alsace. Elle a été égorgée. Trois hommes de nationalité algérienne ont été interpellés et mis en examen pour vol avec violence ayant entraîné la mort. Les premiers éléments laissent en effet envisager un crime crapuleux. La macabre découverte a été faite par une amie de la victime qui s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles. Selon L’Alsace, elle a découvert le corps qui présentait une importante plaie au cou, ainsi que des blessures, probablement défensives, aux bras.

Deux prétendent être des mineurs isolés

Un premier suspect a rapidement été identifié. Et pour cause, il avait été interpellé un peu plus tôt dans la journée à la suite d’une tentative de vol avec effraction. Les policiers ont retrouvé sur lui les papiers de la septuagénaire. Le suspect est un SDF de 35 ans de nationalité algérienne. Les enquêteurs ont également fait le lien avec deux autres « marginaux » algériens. Ceux-ci avaient été contrôlés la veille en compagnie du premier suspect et en possession d’une carte de transports seniors. Ils ont été interpellés dans la foulée. Selon Actu 17, tous les trois sont en situation irrégulière.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Dramatic footage of Hong Kong machete gang attack emerges

Issued on: 10/06/2022 - 08:30Modified: 10/06/2022 - 08:29

Hong Kong (AFP) – Dramatic footage of an attack by a group of machete-wielding assailants in one of Hong Kong's busiest nightlife districts emerged Friday, as local media reported a clash that left one man with a gunshot wound and two others injured.

Asked about the incident, reported to have taken place in the early hours of Friday morning, Hong Kong police confirmed to AFP that three men were hospitalised and another three men were arrested.

Friday daytime, a section of the road near the popular Lan Kwai Fong area was cordoned off by armed officers, as they searched a Lexus with its side and front crumpled in for evidence.

A dashcam video, whose location, timestamp and events matched media descriptions of the clash, emerged Friday, though AFP was unable to trace the footage's exact origin.

The video shows a line of vehicles stopping at a traffic junction, when four assailants holding machete-like knives spring out of a car that appears to be the Lexus left at the scene on Friday.

They begin to attack an adjacent white car that had stopped by the traffic light.

As the men begin the assault, a black van positioned behind the white car rams into the attackers' car, hitting at least two of the assailants before speeding away from the scene.

Several other knife-wielding men run into frame, but after pressing on with the attack for a few seconds, most of the perpetrators abruptly turn around and flee the scene.

A police source told the South China Morning Post that one of the men targeted in the attack had pulled out a handgun and opened fire.

There were a total of eight knife-wielding men who arrived in two vehicles, and two shots were fired during the clash, the SCMP reported, citing police.

One man was shot in the back, another suffered knife wounds to his head, and both men were unconscious when hospitalised, local media reported.

Another man was hospitalised for leg injuries after being hit by a car, the reports said.

Local news outlet HK01 said the clash originated from a dispute between two groups at a nearby bar, and the attack happened at around 2 am local time (1800 GMT).

Violent crime is very rare in Hong Kong, though organised crime gangs are known to operate in the city.

© 2022 AFP

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
BBC

Dom Phillips: Blood found in search for pair missing in Brazil

By Patrick JacksonBBC News

Police in Brazil are examining blood found in the search for British journalist Dom Phillips and local indigenous expert Bruno Pereira.

Traces of blood found on a boat belonging to a fisherman, who has been arrested, will be tested to see whether it is human or animal.

The pair went missing while travelling by boat on a reporting trip in the Amazon rainforest on Sunday.

Mr Pereira recently received threats over his work against illegal fishing.

The authorities said they were hopeful of finding the two men alive, but did not exclude any outcome, including that of murder in a region where drug-trafficking and poaching are rife, AFP news agency reports.

Both Mr Pereira, 41, and Mr Phillips, 57, who has written about threats to the Amazon for publications such as the Guardian and the Washington Post, are hugely experienced and planned their journeys thoroughly. They reportedly had a new boat and plenty of fuel.

In London, the journalist's sister, Sian Phillips, called on the UK authorities to put pressure on the Brazilian government to find the two men.

"We want to carry on with the search," she said in a statement to the media during a gathering of about 30 people in front of the Brazilian embassy.

"We want to find out what is happening to them and we want anyone responsible for any criminal act to be brought to justice. We want a persistent deep and open investigation."

Brazilian President Jair Bolsonaro, who was in Los Angeles for a summit, said: "Let's pray to God that they are still alive," but added, "With each day that passes, those chances fade."

The blood traces were found on the boat of fisherman Amarildo da Costa, known locally as "Pelado", who was questioned in the town of Atalaia do Norte. He has been charged with illegal possession of restricted ammunition.

Police say he was one of the last people to see Mr Pereira and Mr Phillips.

Mr da Costa is also suspected of involvement in illegal fishing for a buyer in Peru, police sources told Reuters news agency.

A lawyer for the fisherman, Davi Oliveira, told Reuters his client was not involved in the disappearance of the two men and was engaged in legal fishing. The same lawyer has since stepped away from the case, the news agency adds.

Six other people have been questioned in connection with the men's disappearance.

Some 250 members of the security forces have been taking part in the search, up from just about a dozen in the first days. They include divers and experts in jungle terrain. Two helicopters are also being used, as well as more than a dozen boats and drones.

Lead investigator Alexandre Fontes described the area as a "very complicated region" which he said could only be reached by helicopter, small plane or boat.

Indigenous rights groups which Mr Pereira worked with were the first to raise the alarm about the disappearance of the expert on isolated indigenous groups and the journalist.

The area where they disappeared is home to some 6,300 indigenous people from more than 20 groups.

As well as clashes with fishermen catching protected stock, it has also seen incursions by illegal gold miners, loggers and drug-traffickers who smuggle cocaine from Peru.

Both Mr Pereira, who has worked for the government's indigenous affairs agency Funai, and Mr Phillips, who was carrying out research for a book on the Amazon, documented these threats as part of their work.

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France24 - World

Turkish hilltop where civilisation began

Issued on: 10/06/2022 - 07:42

Gobekli Tepe (Turkey) (AFP) – On a sun-blasted hillside in southeast Turkey, the world's oldest known religious sanctuary is slowly giving up its secrets.

"When we open a new trench, we never know what to expect," said Lee Clare of the German Archaeology Institute, who has been excavating there since 2013.

"It is always a big surprise."

Gobekli Tepe, which means "Potbelly Hill" in Turkish, is arguably the most important archaeological site on Earth.

Thousands of our prehistoric ancestors gathered around its highly-decorated T-shaped megalith pillars to worship more 7,000 years before Stonehenge or the earliest Egyptian pyramids.

"Its significance is hard to overstate," Sean Lawrence, assistant professor of history at West Virginia University, told AFP.

Academics believe the history of human settlement began in these hills close to the Syrian border some 12,000 years ago when groups of Stone Age hunter gatherers came together to construct these sites.

Gobekli Tepe -- which some experts believe was never actually inhabited -- may be part of a vast sacred landscape that encompasses other nearby hilltop sites that archaeologists believe may be even older.

Endless mystery

None of which anyone would have guessed before the German archeologist and pre-historian Klaus Schmidt began to bring the first discoveries to the surface in 1995.

German and Turkish archaeologists have been labouring in the sun there since, with lengthening queues of tourists now joining them to ponder its many mysteries.

When exactly it all began is even unclear.

"Exact years are nearly impossible to verify," Lawrence said.

"However, the oldest Egyptian monument, the Pyramid of Djoser at Saqqara, was built around 2700 BCE," more than seven millennia after Gobekli Tepe.

"This was the end of what is often thought of as Stone Age hunter gatherer societies and the beginning of settled societies," Lawrence added.

"There remain endless mysteries surrounding the site, including how labour was organised and how the sites were used," he said.

Gobekli Tepe has even inspired the Netflix sci-fi psychological thriller series "The Gift", which turns on one of the ancient inscriptions on its pillars.

Schmidt -- who often wore a white traditional turban on the dig -- puzzled over the megaliths carved with the images of foxes, boars, ducks, lizards and a leopard for over two decades until his early death at the age of 61 in 2014.

'Zero point in time'

The site was initially believed to be purely ritual in nature. But according to Clare, there is now "good evidence" for the beginning of settled life with some buildings similar to those of the same age found in northern Syria.

Turkey -- which in the past has not been renowned for making the best of its vast archaeological heritage -- has wholeheartedly embraced the discoveries.

The items excavated from Gobekli Tepe are shown in the impressive archaeological museum in the nearest city, Sanliurfa, which is itself so ancient that Abraham is believed to have been born there.

Indeed its new museum built in 2015 boasts "the most extensive collection of the neolithic era in the world," according to its director Celal Uludag. "All of the portable artifacts from Gobekli Tepe are exhibited here."

"This is a journey to civilisation, (to the) zero point in time," said Aydin Aslan, head of Sanliurfa Culture and Tourism Directorate.

"Gobekli Tepe sheds light on pre-history, that's why it's a common heritage of humanity," he said proudly.

'Go deeper'

Last year Turkey's culture ministry boosted funding for furher excavations in the region as a part of its "Stone Hills" project, including cash for the Karahan Tepe hilltop site -- around 35 kilometres from Gobekli Tepe -- which some suspect is even older.

"We will now go deeper because Gobekli Tepe is not the one and only," Culture Minister Nuri Ersoy said last year.

The extra funding "gives us a fantastic opportunity to compare our results from Gobekli Tepe with new sites in the Sanliurfa region of the same age," Clare said.

Gobekli Tepe has also breathed life back into a poor and long neglected region, which has been further hit by the civil war just across the border. Syrian refugees now make up a quarter of Sanliurfa's population.

Over one million tourists visited Sanliurfa in 2019 and the city expects to reach pre-pandemic levels this year.

"Today Gobekli Tepe has started directly touching the economy of the city," Aslan said, who hopes that its glorious past could be a key part of the city's future.

© 2022 AFP

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
France24 - World

Spain seaside staff shortages spell trouble for tourism

Issued on: 10/06/2022 - 07:42Modified: 10/06/2022 - 07:41

Benidorm (Spain) (AFP) – In normal times, Pablo Gonzalez would never have considered closing his restaurant at the height of summer. But this year, he's been forced to do just that for one day a week for lack of staff.

"I advertised online... and asked everywhere" looking for staff, says Gonzalez, who runs the "Taberna Andaluza" in Benidorm, a hub for mass tourism on Spain's southeastern coast.

"But until now, I haven't managed."

At full capacity, his restaurant can seat 120 people, but he is currently two waiters short among a staff of 16, making it "impossible" to open seven days a week.

"My staff need to rest," he says with a shrug.

Whether it's chefs, bar staff or dishwashers, many bars, restaurants and cafes across Benidorm are struggling to recruit workers, generating a new source of tension after two years of pandemic.

"It looks like it's going to be a great summer," says Alex Fratini, watching tourists sit down on the terrace of his cafe, one of eight establishments he runs in Benidorm.

"But the lack of staff is really problematic."

"We've always had problems finding people, but we've never seen it this bad," he told AFP.

"Two weeks ago, we'd lined up 10 people for interview, but none of them showed up!"

A job with little appeal

Diego Salinas, head of Benidorm's Abreca association that represents bars, restaurants and cafes, believes there are some 1,200 vacancies in the sector, saying "various factors" were to blame.

Among them were the seasonal nature of employment, the lack of training and the after-effects of the Covid crisis.

"With the pandemic, many staff left and haven't come back because they found work in other sectors," he told AFP.

And the situation has been exacerbated by Benidorm's lack of housing, with many empty flats "turned into tourist apartments with very high rental costs", Salinas explained.

"So it is very difficult for workers to find housing."

For Francisco Giner, a union representative who works at a hotel in the town, Covid merely served to put a spotlight on problems that already existed, such as "low salaries" and "somewhat awful working conditions".

During the lockdown, "many people realised they didn't want to work in this sector," where the work is "intense" and "difficult to balance with family life".

Former waitress Lucia Camilia, who lives in Barcelona, agrees, pointing to the "job insecurity" in the sector.

"You have to work at weekends, you miss birthdays... and you just don't feel valued."

A widespread problem

Before the pandemic, Spain was the world's second most popular tourist destination after France, with the sector accounting for 12.4 percent of its economy.

But the decreasing interest in jobs in the sector has affected the entire industry, from the Balearic Islands to the Costa Brava.

Employers' organisations say there are some 50,000 job positions unfilled, in what is a paradox given Spain's 13.65 percent unemployment rate -- one of the highest levels in the OECD.

The problem is "widespread" and can only be solved through "major reforms", says Emilio Gallego, secretary-general of the employers' organisation Hosteleria de Espana, calling for "emergency measures" to be put in place.

Aware of the problem, Spain's left-wing government announced an easing of the rules for foreign workers at the start of June.

Labour Minister Yolanda Diaz has also encouraged the sector to raise salaries.

But it's a message which has angered some restaurant owners in Benidorm, where after talks with unions they have just agreed to implement a 4.5-percent salary hike.

"If the problem was down to salaries, the market would adapt, because those who pay more would have more workers," which is not the case, says a clearly frustrated Fratini.

"When there are no workers, there are just no workers," says Angela Cabanas, who told AFP she was now offering "up to 2,000 euros ($2,139) a month" to find seasonal kitchen staff for her restaurant.

But even that hasn't worked, and this summer, she will only open the bar.

"It's a drastic decision, but I've no other option," Cabanas said, admitting the situation has left her feeling very "discouraged".

© 2022 AFP

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
France24 - Monde

Sommet des Amériques : en ouverture, Joe Biden défend la démocratie sur le continent

Publié le : 09/06/2022 - 04:49

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Le président américain Joe Biden s'est exprimé mercredi lors de la cérémonie d'ouverture à Los Angeles du Sommet des Amériques. Il a insisté sur la nécessité de défendre la démocratie sur le continent et a vanté le lancement d'un "Partenariat des Amériques pour la prospérité économique".

Joe Biden a insisté mercredi 8 juin sur la nécessité de défendre la démocratie et de coopérer pour plus de prospérité économique, lors d'un Sommet des Amériques assombri par des différends diplomatiques.

Le président américain a estimé que la démocratie était un "élément essentiel pour l'avenir des Amériques", lors d'une cérémonie d'ouverture à Los Angeles ponctuée de chansons et de messages d'enfants vantant les merveilles naturelles des pays d'Amérique latine.

"Notre région est grande et diverse. Nous ne sommes pas toujours d'accord sur tout. Mais parce que nous sommes des démocraties, nous abordons nos différends dans le respect mutuel et le dialogue", a-t-il dit.

Le sommet régional est marqué par l'absence de certains chefs d'État, notamment du Mexique, du Guatemala, de Bolivie et du Honduras. Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador en particulier reproche à la Maison Blanche d'avoir exclu Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. L'exécutif américain a justifié ce choix par des "réserves" face "au manque d'espace démocratique et au respect des droits humains".

"L'économie du ruissellement, cela ne fonctionne pas"

Joe Biden a aussi vanté mercredi le lancement d'un "Partenariat des Amériques pour la prospérité économique" afin d'encourager une croissance plus inclusive en Amérique latine.

"Ce qui est vrai aux États-Unis est vrai dans chaque pays. L'économie du ruissellement, cela ne fonctionne pas", a dit le démocrate, qui a déjà plusieurs fois critiqué cette idée selon laquelle l'enrichissement des plus fortunés entraînerait automatiquement celui de tous les acteurs économiques.

Le Sommet des Amériques est censé illustrer la volonté de l'administration Biden de relancer et rénover la relation avec les pays d'Amérique latine, au moment où la Chine investit massivement dans la région.

Montée en puissance de Pékin

Le Council of Foreign Relations a compté que le président chinois Xi Jinping s'était rendu onze fois dans la région depuis son arrivée au pouvoir en 2013. Joe Biden n'a pas visité l'Amérique latine depuis son investiture en janvier 2021.

Mais Washington n'entend pas répliquer à la Chine avec des annonces financières agressives. "Les États-Unis n'ont jamais considéré que leur avantage dans le monde consistait seulement à lever d'immenses sommes d'argent public", a déclaré le principal conseiller diplomatique de la Maison Blanche, Jake Sullivan. L'objectif américain serait plutôt de "débloquer des montants importants de financements privés", a-t-il dit.

"Déclaration de Los Angeles" sur l'immigration

Joe Biden a aussi évoqué la signature, prévue vendredi, d'une "Déclaration de Los Angeles" sur l'immigration, un enjeu majeur de politique intérieure pour le président américain. Il a évoqué une "approche intégrée" visant à "partager la responsabilité", alors que de nombreux migrants arrivent à la frontière sud des États-Unis.

Les participants au sommet vont selon lui prendre un "engagement commun" pour à la fois créer des "possibilités de migration sûre et ordonnée" et "réprimer le trafic d'êtres humains".

Mardi, la vice-présidente américaine Kamala Harris avait annoncé des engagements du secteur privé totalisant 1,9 milliard de dollars pour soutenir la création d'emplois en Amérique centrale et décourager les départs vers les États-Unis.

Le sommet sera aussi pour Joe Biden l'occasion d'avoir des entretiens bilatéraux. L'un des plus suivis aura lieu jeudi avec le président brésilien d'extrême droite, Jair Bolsonaro, avec qui il aura son premier tête-à-tête.

Avec AFP

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Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique

Valeurs Actuelles

Rennes : un homme mortellement percuté par une moto lors d’un rodéo urbain

Il avait été hospitalisé dimanche 5 juin dans un état grave. Un jeune homme de 19 ans est décédé mercredi 8 juin à Rennes, des suites de ses blessures, rapporte Ouest France. Il avait été percuté par un deux-roues lors d’un rodéo urbain. Un phénomène que les autorités locales jugeaient pourtant « marginal » dans la ville il y a encore quelques semaines. Les faits s’étaient produits dans le quartier Beaulieu. Selon les premiers éléments rapportés, le conducteur était en train de faire une roue avant avec un enfant de six ans assis sur le guidon lorsqu’il a renversé le jeune homme. A l’arrivée des secours sur les lieux, le véhicule avait disparu, emmené par « des amis du mis en cause », selon le parquet.

La garde à vue du conducteur levée

Le procureur a confirmé mercredi 8 le décès du piéton renversé. L’enfant avait été transféré aux urgences pédiatriques, mais avait pu en sortir dans la soirée. Le conducteur, âgé de 18 ans, a également été hospitalisé et placé en garde à vue. Mais celle-ci a été levée, « son état de santé n’étant plus compatible avec cette mesure », a fait savoir le procureur de la République, cité par Ouest France. L’enquête ouverte après les faits se poursuit, mais désormais sous la qualification d’homicide involontaire.

Début mai, la ville avait mis en place des patrouilles de police pour faire face au retour des rodéos urbains avec les beaux jours. « C’est relativement marginal, mais il y en a, on en constate depuis une semaine ou deux », avait alors affirmé à France Bleu le commandant Moal, chef de l’unité d’ordre public. Face à ce phénomène, la ville a misé sur l’observation et l’identification des délinquants plutôt que sur les poursuites, craignant les accidents que cela peut entraîner.

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Trois blessés, dont un grave, à la suite d’un rodéo urbain à Rennes

Un détenu de la prison de Rennes accuse des surveillants de violences et dépose plainte

Ille-et-Vilaine : trois rave-party en un mois, les habitants de Laillé exaspérés

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Maison squattée en Essonne : Gérald Darmanin exige l’expulsion de la famille de Tunisiens

Cette situation est inacceptable. Avec @AdeMontchalin, nous demandons immédiatement au @Prefet91 d’engager la procédure de l’article 38 de la loi DALO pour une évacuation rapide des occupants illégaux. https://t.co/kDereCdug9

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 9, 2022

Une promesse de vente payée en liquide

Des mois d’attentes

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France24 - Monde

Vice-ministre ukrainien de la transformation digitale : l'Ukraine est "en guerre numérique depuis 2014"

Publié le : 08/06/2022 - 16:49

Marc PERELMAN

Depuis le 24 février, l'Ukraine s'emploie à contenir l'invasion russe également dans la sphère numérique. France 24 s’est entretenu avec George Dubinskiy, vice-ministre ukrainien de la Transformation numérique. Il explique depuis Kiev que l’Ukraine, qui a subi plusieurs cyberattaques de grande ampleur bien avant le 24 février, est en "guerre informatique" contre Moscou depuis 2014. Elle défend "non seulement ses frontières terrestres, mais aussi numériques".

George Dubinskiy s’est réjoui sur France 24 de la "réactivité" du mécène et milliardaire Elon Musk, qui a envoyé en Ukraine plus de 10 000 kits de connexion à internet via le système satellite Starlink, à la demande de Kiev, en février. Disponible à un moment "critique", cette technologie se révèle, selon le vice-ministre, un "moyen très efficace" de contrer les cyberattaques russes.

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L'Otan soutient l'Ukraine contre les cyberattaques après un piratage informatique massif

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Armement numérique : "Le cyber est un terrain d'épanouissement pour Vladimir Poutine"

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Stéphane Duguin : "Il y a énormément de campagnes de cyberattaques" depuis l’invasion de l'Ukraine

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

Publié le : 08/06/2022 - 06:39Modifié le : 08/06/2022 - 18:37

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Les combats intenses se sont poursuivis mercredi pour le contrôle de Severodonetsk, dont Moscou affirme avoir "libéré" les zones résidentielles, tandis que Kiev a annoncé un nouvel échange de corps de soldats russes et ukrainiens, parmi lesquels ceux de certains défenseurs de l'aciérie Azovstal à Marioupol. Voici le fil du 8 juin.

  •  4 h 52 : la "bataille" de Severodonetsk est "l'une des plus difficiles", selon Volodymyr Zelensky

Les soldats ukrainiens livrent à Severodonetsk l'une des "batailles les plus difficiles" depuis le début de la guerre pour résister aux forces russes, qui contrôlent désormais une grande partie de cette ville stratégique de l'Est où, selon le président Volodymyr Zelensky, se joue "le sort" de la région du Donbass.

"Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre", a affirmé le président ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir.

  • 22 h 59 : les sanctions anéantissent 15 ans de gains économiques en Russie

Les sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine sont en train d'effacer une quinzaine d'années de progrès économique de la Russie et trois décennies d'intégration avec l'Occident, selon un rapport de l'Institut de la finance internationale (IFF) publié mercredi.

L'impact de ces mesures reste toutefois difficile à prévoir tant elles sont mouvantes avec, d'un côté, de potentielles nouvelles sanctions et, de l'autre côté, une possible riposte de la Russie, notamment dans le secteur de l'énergie.

La guerre risque d'être plus coûteuse pour le président russe Vladimir Poutine, mais les sanctions ne fonctionnent pas comme "appuyer sur un interrupteur", a déclaré l'économiste de l'IIF Elina Ribakova lors d'un point-presse. Dans sa dernière analyse, l'IIF prévoit que l'économie russe se contractera de 15 % cette année et de 3 % supplémentaires en 2023.

  • 19 h 15 : Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe

"La zone industrielle est encore à nous, il n'y a pas de Russes là-bas. Les combats se déroulent uniquement dans les rues à l'intérieur de la ville", a précisé sur la messagerie Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Louhansk, tout en soulignant que Lyssytchansk connaissait "d'énormes destructions".

 "Les Russes tirent sur tout, ils détruisent toutes les maisons de Severodonetsk, avec des tanks, de l'artillerie. Ils tirent sur la zone industrielle aussi, mais les combats sont en cours, nos gars résistent dans les rues", a-t-il poursuivi.

La ville voisine de Lyssytchansk est, elle, entièrement contrôlée par l'armée ukrainienne mais subit des bombardements "puissants et chaotiques", a encore indiqué Serguiï Gaïdaï, accusant les forces russes de viser "délibérément" hôpitaux et centres de distribution d'aide humanitaire.

  • 18 h 20 : les conséquences dans le monde de la guerre en Ukraine s'aggravent, selon l'ONU

Les conséquences négatives dans le monde de l'invasion russe en Ukraine s'aggravent, touchant 1,6 milliard de personnes, a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en présentant un 2e rapport de l'Organisation sur ses répercussions internationales.

"L'impact de la guerre sur la sécurité alimentaire, l'énergie et les finances est systémique, grave et s'accélère", a-t-il dit. "Pour les populations du monde entier, la guerre menace de déclencher une vague sans précédent de faim et de misère, laissant dans son sillage le chaos social et économique", a averti le chef de l'ONU.

  • 15 h 24 : nouvel échange de corps de soldats russes et ukrainiens, annonce Kiev

Kiev a annoncé un nouvel échange de corps de soldats russes et ukrainiens, parmi lesquels ceux de certains défenseurs de l'aciérie Azovstal à Marioupol, tandis que des corps restitués à l'Ukraine lors du précédent échange étaient arrivés à Kiev.

"Un nouvel échange de corps de militaires tués a eu lieu. Cinquante héros tués ont été rendus", a annoncé le ministère ukrainien de la Réintégration. "Sur nos 50 défenseurs, 37 sont des héros d'Azovstal", a-t-il précisé.

L'échange a eu lieu sur la ligne de front dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine "selon la formule 50 contre 50", selon la même source qui avait annoncé la semaine dernière le premier échange de 160 corps de soldats contre 160 qui s'est déroulé le 2 juin.

  • 13 h 15 : exportations de céréales : pas d'avancée à Ankara, malgré les risques de famine 

À la suite de la rencontre entre Serguei Lavrov, ministre des Affaires étrangère russe et son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, Moscou s'est dit "prêt" à sécuriser les exportations de céréales ukrainiennes à Ankara.  

Aucun mécanisme concret n’a toutefois été annoncé, malgré les alertes des pays méditerranéens sur le risque de famine pour des "millions" de personnes. 

  • 13 h 13 : Moscou promet de répondre aux sanctions françaises contre les chaînes RT et Spoutnik 

Moscou réagira à la décision de la France de suspendre la diffusion de certaines chaînes de télévision russes, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Cette déclaration survient à la suite de la décision, de la France, de suspendre la diffusion de certaines chaînes de télévision russes tel que RT et Spoutnik.

La Russie avait averti les médias américains qu'ils risquaient de se voir retirer leur accréditation si le traitement des journalistes russes aux États-Unis ne s'améliorait pas, selon des sources au fait du dossier. 

  • 12 h 46 : l'Ukraine porte huit autres affaires de crimes de guerre devant la justice

L’Ukraine va juger huit nouvelles affaires de crimes de guerre, en plus des trois condamnations déjà prononcées à l’encontre de soldats russes, a déclaré mercredi la procureure générale d’Ukraine, Irina Venediktova. L’Ukraine a ouvert plus de 16 000 enquêtes sur d’éventuels crimes de guerre commis lors de l’invasion russe, qui a débuté le 24 février, a-t-elle déclaré à la télévision. Moscou nie les allégations selon lesquelles ses troupes ont commis des crimes de guerre au cours de ce qu’elle décrit comme une "opération spéciale" visant à démilitariser l’Ukraine.

"Chaque jour, nous constatons une augmentation [des enquêtes]", a déclaré Irina Venediktova. "Nous parlons de personnes qui ne sont pas seulement venues en tant que combattants militaires (…) mais qui sont aussi venues pour violer, tuer des civils, piller, humilier et ainsi de suite", a-t-elle ajouté.

>> Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

  • 11 h 30 : Moscou se dit "prêt" à garantir la sécurité des navires quittant les ports ukrainiens 

"Nous sommes prêts à garantir la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens (...) en coopération avec nos collègues turcs", a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Ankara, où il est venu discuter de l'instauration de couloirs maritimes pour faciliter l'exportation de céréales.

  • 11 h 05 : la Turquie juge "légitime" de lever les sanctions sur les exportations agricoles russes

La Turquie juge "légitime" la demande de la Russie de lever les sanctions appliquées aux exportations agricoles russes pour faciliter les exportations ukrainiennes, a indiqué mercredi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

"Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime", a déclaré Melvut Cavusoglu qui recevait à Ankara son homologue russe Serguei Lavrov pour trouver un accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire.

>>> Retrouvez la conférence de presse de Melvut Cavusoglu et Serguei Lavrov

  • 11 h : l'Ukraine ne déminera pas le port d'Odessa de peur d'une attaque russe

L'Ukraine refuse de déminer le port d'Odessa pour permettre la reprise de ses exportations de céréales, car elle craint que les forces russes n'en profitent pour attaquer la ville, selon le porte-parole de l'administration de la région d'Odessa Serguiï Bratchouk. 

Si l'Ukraine démine le principal port du pays, la Russie "voudra attaquer, elle rêve de parachuter des troupes", a-t-il déclaré dans un message vidéo sur Telegram. "La flotte russe de la mer Noire fera semblant de se retirer vers la Crimée annexée. Mais dès qu'on déminera les accès au port d'Odessa, la flotte russe sera là", affirme-t-il. 

Le responsable a fait ces commentaires peu avant que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov discute mercredi à Ankara avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu de l'instauration de couloirs maritimes afin de faciliter les exportations de céréales en mer Noire.

  • 10 h 35 : le Programme alimentaire mondial (PAM) s'allie à Uber pour distribuer de la nourriture

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mercredi s'être allié à Uber, dont il utilise des véhicules plus petits que les siens, pour distribuer une aide d'urgence en Ukraine.

"Les gros véhicules ayant du mal à atteindre les personnes dans le besoin dans les agglomérations, la collaboration avec Uber permet au PAM de mieux coordonner, répartir et suivre une flotte de petits véhicules qui livrent des produits de secours depuis les entrepôts jusqu'aux personnes dans le besoin dans les zones densément peuplées d'Ukraine", indique un communiqué de l'agence onusienne spécialisée dans l'aide alimentaire d'urgence. Cette collaboration a déjà été mise en œuvre à Dnipro, Lviv ou Kiev, selon la même source.

  • 9 h 08 : "il faudra peut-être se retirer" de Severodonetsk, évoque le gouverneur de la région

Les forces ukrainiennes devront peut-être se retirer de Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine "bombardée 24 heures pour 24" vers des positions mieux fortifiées, a déclaré mercredi le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, sur la chaîne 1+1, alors que la ville est partiellement contrôlée par les Russes depuis des jours.

  • 8 h 25 : Sergueï Lavrov en Turquie pour la création de corridors maritimes

La création de couloirs maritimes sécurisés pour l'exportation de céréales par la mer Noire sera au cœur des discussions mercredi à Ankara entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu.

Sergueï Lavrov est arrivé mardi en Turquie et évoquera la possibilité pour l'Ukraine d'exporter ses récoltes bloquées dans ses ports. Un blocage qui fait flamber les prix et fait peser la menace d'une famine dans certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient.

À la demande de l'ONU, la Turquie a proposé son aide pour escorter les convois maritimes depuis les ports ukrainiens, malgré la présence de mines dont certaines ont été détectées à proximité des côtes turques.

  • 1 h 18 : le président Zelensky évoque une "défense absolument héroïque" dans le Donbass

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré dans son adresse vidéo quotidienne mardi soir que "la situation sur le front n’a pas changé significativement ces 24 dernières heures". Les forces russes n’ont fait aucune avancée significative dans la région orientale du Donbass au cours de la journée et selon lui, "la défense absolument héroïque du Donbass continue".

  • 1 h 01 : plus de 1 000 prisonniers ukrainiens ont été envoyés en Russie et font l'objet d'une enquête, selon TASS

Plus de 1 000 soldats ukrainiens, détenus après leur reddition, lorsque les forces russes ont pris le contrôle de la ville de Marioupol, ont été transférés en Russie et font l'objet d'une enquête, a rapporté mardi l'agence de presse TASS, citant une source au sein des forces de l'ordre russes.

Si cette information est confirmée, elle pourrait compromettre les pourparlers de paix déjà difficiles entre les deux parties. Kiev espère obtenir la libération des quelque 2 000 combattants de l'usine Azovstal dans le cadre d'un échange de prisonniers, mais les parlementaires russes ont exigé que certains d'entre eux soient traduits en justice.

Avec AFP et Reuters

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New York Times - World

La reina Isabel celebra el Jubileo de Platino: su reinado en fotos

Las imágenes muestran que la celebración es sobre todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Credit...Chris Jackson/Getty Images

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Por Mark Landler

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El Jubileo de Platino de la reina Isabel II, que celebra sus 70 años en el trono británico, es ante todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Su reinado ha abarcado prácticamente toda la era posterior a la Segunda Guerra Mundial, convirtiéndola en testigo de turbulencias culturales desde los Beatles hasta el brexit; de avances tecnológicos desde la radio inalámbrica hasta Zoom, y de líderes políticos desde Winston Churchill hasta Boris Johnson.

Desde las imágenes sepia de su coronación en 1953 hasta su emotivo discurso por televisión a una nación sumida en la pandemia en 2020, la reina ha sido una presencia permanente en la vida británica durante casi todo el tiempo que la mayoría de los británicos han estado vivos.

Sus triunfos —las visitas históricas a Sudáfrica e Irlanda— han emocionado al país. Sus penas —los días tensos tras la muerte de Diana, princesa de Gales, en un accidente automovilístico en París, o el aislamiento forzado por la covid durante su duelo por la muerte de su esposo, el príncipe Felipe— se han convertido en las penas de la nación.

Quizá ninguna persona viva haya conocido a tantos personajes famosos, una galería de héroes y villanos que van desde Nelson Mandela hasta Vladimir Putin. Pero son sus innumerables encuentros con la gente común y corriente los que han dejado quizá la huella más duradera de la monarca británica que más tiempo ha estado en funciones.

Las fotografías que siguen son una pequeña representación de su reinado:

La reina en el Castillo de Balmoral, Escocia, con uno de sus corgis en septiembre de 1952.

La coronación de Isabel en junio de 1953, tras la muerte de su padre, el rey Jorge VI, en febrero de 1952.

Tenía 25 años cuando subió al trono en 1952.

Cabalgando delante del príncipe Felipe, el duque de Edimburgo, de camino al Horse Guards Parade de Londres para la ceremonia de desfile del estandarte en mayo de 1956.

Asistiendo a una cena con Winston Churchill y su esposa, Clementine, en la residencia oficial del primer ministro en el número 10 de Downing Street, en Londres, en abril de 1955.

La reina en una gira real por Nigeria en 1956.

Una caravana acompañó a la reina Isabel por la avenida Pennsylvania hasta la Casa Blanca en Washington en 1957, durante su primer viaje a Estados Unidos como monarca británica.

Isabel y Felipe con sus tres hijos —el príncipe Carlos, a la derecha, la princesa Ana, a la izquierda, y el príncipe Andrés— en Balmoral en septiembre de 1960.

Pasando revista a las tropas con el presidente Heinrich Lubke de Alemania Occidental en mayo de 1965.

Montando en un elefante después de una cacería de tigres, durante una gira real por Nepal en febrero de 1961.

La reina Isabel y el príncipe Felipe en el Muro de Berlín durante una visita a Alemania Occidental en mayo de 1965.

Con el emperador Haile Selassie de Etiopía en las cataratas Tis Isat o del Nilo Azul en febrero de 1965.

En el vuelo de regreso después de una visita a Yorkshire en una fotografía tomada durante el rodaje del documental Royal Family en 1969.

Isabel y Felipe al salir de Fort Qu’Appelle, Saskatchewan, durante una visita a Canadá en 1978.

En la embajada británica de Kuwait en febrero de 1979.

Visitando el Fuerte de Nizwa en Omán en febrero de 1979.

La reina Isabel con el primer ministro británico Edward Heath, a la izquierda, y el presidente Richard Nixon y la primera dama, Patricia Nixon, en Chequers, la casa de campo oficial del primer ministro, en 1970.

En Mount Hagen, Papúa Nueva Guinea, en octubre de 1982.

Cabalgando por los terrenos del Castillo de Windsor con el presidente Ronald Reagan, durante su visita de Estado a Inglaterra en 1982.

La reina Isabel con el Canciller de Alemania Occidental Helmut Kohl, a la izquierda, el presidente Ronald Reagan y la primera ministra británica Margaret Thatcher en el Palacio de Buckingham en 1984.

En el mausoleo del primer emperador Qin, en Xi’an, China, en 1986.

Con los príncipes Guillermo y Enrique en el Guards Polo Club de Windsor en 1987.

Visitando a la paciente de maternidad Molly Mavunda y a su bebé de 4 días, Caswell, en el Hospital Baragwanath de Johannesburgo, Sudáfrica, en 1995.

Con el presidente Nelson Mandela de Sudáfrica en el Palacio de Buckingham en julio de 1996.

Estrechando la mano de mujeres innu durante su visita a la aldea de Sheshatshiu en el centro de Labrador, Canadá, en junio de 1997.

Viendo las ofrendas florales y otros recuerdos a la difunta Diana, princesa de Gales, en el Palacio de Buckingham en septiembre de 1997.

Con la banda de pop Spice Girls en el Teatro Victoria Palace de Londres en 1997.

La reina Isabel con el presidente ruso Vladimir Putin de camino al Palacio de Buckingham en 2003.

Visitando el Royal Albert Hall de Londres con motivo del final de las obras de restauración en 2004.

En 2006, la reina recibió un pergamino de Bruce Two Dogs Bozsum en la catedral de Southwark, Londres, donde asistió a la bendición fúnebre para Mahomet Weyonomon, un jefe nativo estadounidense de la tribu mohegan que murió en 1736 y fue enterrado en una tumba sin nombre en el recinto.

El presidente Barack Obama y Michelle Obama, la primera dama, con la reina Isabel y el príncipe Felipe en Winfield House, la residencia del embajador de Estados Unidos en Londres, en 2011

Plantando un árbol en Dublín en 2011, ante la mirada de la presidenta de Irlanda, Mary McAleese, durante la primera visita de un monarca británico desde 1911.

Junto a Anna Wintour, la editora jefa de Vogue; Angela Kelly, modista de la realeza; y Caroline Rush, la directora ejecutiva del British Fashion Council, en el desfile de Richard Quinn en Londres en 2018.

La reina Isabel con Carlos, el príncipe de Gales, en el centro a la derecha, y Camila, la duquesa de Cornualles, en segundo lugar a la derecha, en la ceremonia de apertura del Parlamento en la Cámara de los Lores en Westminster en 2019

En un acto conmemorativo del Día D en Portsmouth, Inglaterra, con el presidente Donald Trump y la primera dama, Melania Trump, en junio de 2019.

La familia real en el balcón del Palacio de Buckingham en junio de 2019 durante el desfile anual por el cumpleaños de la reina.

Recibiendo al presidente Joe Biden y a la primera dama, Jill Biden, en el castillo de Windsor en 2021.

En el funeral del príncipe Felipe, fallecido a los 99 años, en la capilla de San Jorge del Castillo de Windsor en 2021.

Conduciendo su Range Rover durante el Festival Ecuestre Royal Windsor en el Castillo de Windsor en 2021.

La reina reunida con el personal del proyecto de transporte Crossrail de Londres en la estación de Paddington en mayo.

La reina con uno de sus perros, un corgi llamado Candy, en el castillo de Windsor en febrero.

Mark Landler es el jefe del buró de Londres. En sus 27 años en el Times, ha sido jefe del buró en Hong Kong y Fráncfort, corresponsal en la Casa Blanca, corresponsal diplomático, corresponsal económico europeo y reportero de negocios en Nueva York. @MarkLandler

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Guerre en Ukraine : malgré des tensions, Emmanuel Macron assure Volodymyr Zelensky de son soutien

Macron assure Zelensky de son soutien

Lors d’un entretien téléphonique qui s’est tenu jeudi, Emmanuel Macron a rappelé à Volodymyr Zelensky qu’il avait tout son soutien, alors que de fréquentes tensions apparaissent entre les deux chefs d’Etat. Le président ukrainien a notamment souvent accusé la France de se montrer trop bienveillante avec la Russie.

Kiev n’est pas actuellement menacée

Selon le ministre de l’Intérieur ukrainien, la ville de Kiev n’est pas menacée à l’heure actuelle. « Il n’y a aucun risque d’attaque sur Kiev à l’heure actuelle », a-t-il déclaré, soulignant qu’il « n’y a pas de concentration de soldats russes et bélarusses près de la frontière du Bélarus (à plus de 150 km au nord, ndlr) ».

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France24 - Monde

Covid-19 : à Shanghai, retour à une vie pas si normale après deux mois de confinement

Publié le : 08/06/2022 - 14:11

Bahar MAKOOI Suivre

La plus grande ville de Chine, Shanghai, a levé ses restrictions anti-Covid le 1er juin après deux mois d’un des confinements les plus drastiques au monde. Mais sur place, la situation reste fragile, comme en témoignent plusieurs Français expatriés. Tests PCR tous les deux jours, reconfinement de quartiers entiers derrière des grilles… la métropole est loin d’avoir tourné la page. 

Vidéos festives, gratte-ciel éclairés de mille feux et retour du trafic dans les rues de la ville. Shanghai a levé le confinement dans la plupart de ses quartiers depuis le 1er juin.

With the lifting of a crippling 2-month lockdown, the streets of Shanghai looked (and sounded) like this. Video shows traffic and people along the Bund which has been all but deserted for weeks. #China https://t.co/nV1HWpCM9u

June 1, 2022

Mais l’euphorie des premiers jours a laissé place à la frustration de devoir faire la queue pendant des heures pour se faire tester au Covid-19 sur l’un de 15 000 sites de dépistage installés par les autorités. 

Car la menace du virus est toujours là, tout comme celle des restrictions. Des habitants sont reconfinés à la hâte, contraints de s'enfermer après la découverte de nouvelles contaminations. En vertu de la stratégie sanitaire nationale zéro Covid, les cas positifs sont toujours placés en quarantaine. 

Empêchés de quitter leur résidence, dans le centre de Shanghai, plusieurs dizaines d'habitants ont même protesté, lundi 7 juin, contre des fonctionnaires vêtus de combinaisons intégrales, en manifestant derrière le grillage qui entoure leurs bâtiments. 

Pour France 24, plusieurs Français, contactés une première fois par notre rédaction en avril, ont accepté de raconter leur quotidien à peine sortis du confinement. 

  • Géraldine, 40 ans, community manager 

Je ne dirais pas que la vie à Shanghai est revenue à la normale. On est en sursis. J’habite dans le centre historique et de plus en plus de quartiers autour du nôtre sont reconfinés. 

J’ai peur comme jamais. Je reste sur le qui-vive car nous devons quitter le pays dans sept jours si tout va bien, mon mari, ma fille de 4 ans et moi. C’était prévu de longue date et c’est ce qui m’avait aidé à tenir durant les deux mois de confinement. 

Dans mon district, il y a eu un cas positif et le comité de quartier [autorité locale] a demandé à faire tester tous les immeubles de notre résidence de plusieurs centaines d’habitants. On nous a fait descendre à minuit pour se faire tester en pleine nuit par ces fameux volontaires avec leurs tenues de protection de la tête au pied. Si jamais un cas positif au Covid-19 est détecté, on nous renferme immédiatement. Je vois bien en me baladant que certains immeubles d'habitation du voisinage sont encore confinés, il y a beaucoup de barrières autour de chez nous pour bloquer l’accès à des quartiers entiers, des policiers dans les rues et des kiosques de tests PCR. On doit se faire tester toutes les 48 heures pour accéder aux commerces ou même pour prendre un taxi. L’ambiance n’est pas à la fête. 

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Moi je suis un peu insouciante et tellement contente qu’on soit libérés que je voudrais profiter des derniers instants à Shanghai avant de quitter le pays. Après deux mois enfermés, j’ai passé très peu de temps dans l’appartement depuis le premier jour de déconfinement [le 1er juin]. Je vois beaucoup de copains, je pique-nique, je me balade. 

Les magasins et les commerces ont rouvert pour booster l’économie, mais malheureusement la plupart des restaurants sont restés fermés et peu de gens les fréquentent par crainte d’être testés positifs et de devoir s’isoler de nouveau. Je ne restreins pas mes déplacements mais je garde mon masque, je me désinfecte soigneusement les mains et je garde les distances. 

Nous allons devoir nous reconfiner quelques jours avant le départ, éviter les lieux clos pour ne pas avoir de mauvaises surprises avec le QR code qui passe au rouge. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Mais on est aussi surveillés. Et les autorités peuvent nous retrouver facilement si on a croisé une personne positive dans un centre commercial ou un autre lieu public, même si on ne la connait pas. 

Et puis la crainte d’aller en centre de quarantaine est toujours là. Cette histoire de camps d’isolement, ça continue. 

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Je suis contente de partir car Shanghai, la ville que j’ai adorée, est devenue triste. Ce n’est plus possible de vivre comme ça et la vie ne redeviendra pas comme avant. La première chose que je ferai en rentrant en France, c’est d’ôter mon masque. J’ai oublié la sensation que ça fait. Et de s’agglutiner dans un restaurant. 

  • Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture  

Je n’avais pas mis les pieds sur notre site de fabrication depuis deux mois. C’est un soulagement. Ce matin, j’ai revu les ouvriers qui dorment sur place depuis fin mars. Mes équipes étaient presque toutes là. Certains dorment encore à l’usine, parce qu’ils habitent une province voisine de Shanghai et qui n’est pas encore déconfinée. S’ils retournent chez eux, ils doivent effectuer sept jours de quarantaine dans un centre, à leur frais, où ils dorment dans des box sans fenêtres. À l’usine, on leur a installé des lits, ils ont aussi un cuisinier qui leur prépare les repas. 

Je ne sais pas comment nos clients vont réagir et j’espère qu’ils ne vont pas décider de relocaliser à un moment ou à un autre. On ne peut pas continuer à faire du "on" / "off" en confinant, il va falloir apprendre à vivre autrement. C'est long et on ne parle pas du déconfinement en soi.

La vie d’aujourd’hui est différente. Pour se rendre au travail, je dois présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures. On a les résultats avec plus de dix heures de retard, étant donné les millions de personnes qui se testent en ville, alors on est obligé de se faire tester tous les deux jours dans les faits. A partir de demain nous avons décidé de payer une société pour venir faire les tests à l’usine afin d’éviter à nos employés d’avoir à faire la queue dans la rue. 

Partout en ville, il y a des stands et des gens qui attendent des heures. Les personnes qui effectuent les tests ne sortent pas de leur cabine, des trous ont été prévus pour passer les bras hors du kiosque et effectuer les tests avec des gants en plastique.  

Je ne suis jamais sereine quand je passe le test. Jusqu’ici, j’ai réussi à éviter le Covid-19 et les centres de quarantaine. Mais le stress est toujours là. Ce déconfinement est assez particulier. 

Chaque fois que j’entre dans un centre commercial, je dois scanner mon QR code et je suis tracée, donc j’évite d’y aller. Dehors, tout n’a pas repris comme avant, les écoles sont encore fermées et de nombreuses personnes sont restées en télétravail. 

Mais sur le Bund de Shanghai [les berges aménagées de la rivière Huangpu], il y a beaucoup de monde, les gens pique-niquent, font du vélo. J’entends des flots de bruits, de rires, c’est la vie qui reprend. Ils profitent avant la saison des pluies qui ne va pas tarder.  

Ça fait du bien de revoir les amis après avoir passé deux mois, seule, entre quatre murs, même si je suis restée positive et bien occupée par les défis à relever au travail. 

  • Thibaut, 29 ans, informaticien 

J’ai réussi à rentrer en France dans la nuit du 27 au 28 mai. On était cinquante Français dans un Airbus et juste un Chinois qui a réussi à obtenir un rare visa de sortie. 

Mon permis de résidence chinois ayant expiré, j’ai bien failli ne pas partir. Je n’avais pas pu le faire renouveler durant le confinement parce que les services administratifs étaient fermés. J’ai dû corrompre un agent chargé des visas à quelques jours de mon départ. J’ai payé 2 500 euros. En plus de mon billet retour à 4 000 euros, cela fait cher. Mais je ne me voyais pas rester dans ces conditions à Shanghai. Quand je suis parti, je n’avais pas de visibilité sur la fin du confinement qui a finalement eu lieu les jours suivant. Il me fallait cette bouffée d’air frais. 

L’expérience a quand même été dure. En avril, quand je suis passé au QR code rouge [positif au test du Covid-19], la moitié des habitants de mon bâtiment a réclamé mon transfert immédiat en centre de quarantaine. J’ai réussi à y échapper mais le comité de quartier a placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle. 

Le mois suivant, j’ai eu le temps d’échanger avec les autres résidents de mon bâtiment. J’étais le seul étranger, mais je parle couramment le chinois. J’ai compris qu’ils avaient vraiment eu peur de mourir du Covid-19. Ils ont encore en tête les images de Wuhan et la propagande d’État est très forte. À partir du moment où je leur ai présenté un certificat de rémission, ils ont été rassurés. 

Ce retour en France me permet de prendre du recul pour ne pas atteindre une limite qui m’aurait dégouté de la Chine. Quand j’ai quitté l’appartement il y a deux semaines, le capteur était encore sur ma porte. Rester plus longtemps m’aurait mis dans une position mentale compliquée. 

Je pense quand même revenir à Shanghai en septembre pour finir mon projet. Je présume que ça ira mieux car ce qu'il se passe est politique. J’ai l’impression que le gouvernement central souhaite punir Shanghai pour ne pas que la direction de la province de Shanghai prenne trop de poids au sein du Parti communiste chinois [dont le 20e congrès a lieu cet automne]

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Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle

REPORTAGE

Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes

Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement

Opex 360

L’Otan et le Japon vont intensifier leur coopération politique et militaire

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

Avant de faire une escale à Toulon [ce qui ne s’était plus vu depuis 1983], deux bâtiments japonais, dont le navire-école JS Kashima et le « destroyer » JS Shimakaze ont participé à un exercice avec les frégates ITS Margottini [Italie] et TCG Salihreis [Turquie], actuellement engagées dans le Groupe maritime permanent 2 de l’Otan [SNMG2].

Ce type d’interaction est « une excellente occasion de renforcer notre coopération et notre partenariat. […] Nous partageons bon nombre des valeurs fondamentales de votre marine, c’est pourquoi notre coopération est mutuellement bénéfique. Le Japon est l’un des nombreux pays au-delà de la zone euro-atlantique avec lesquels l’Otan développe des relations », a déclaré le contre-amiral italien Mauro Panebianco, actuellement à la tête du SNMG2, à l’adresse du contre-amiral Shukaku Komuta, le commandant de la formation japonaise.

Et cette coopération est appelée à s’accroître. En effet, dans le même temps, l’amiral néerlandais Rob Bauer, le chef du comité militaire de l’Otan, dont le rôle est de définir les orientations militaires de l’Aliance et de conseiller le Conseil de l’Atlantique nord, s’est rendu à Tokyo, où il a notamment rencontré le général Kôji Yamazaki, chef d’état-major interarmées des Forces japonaises d’autodéfense ainsi que Nobuo Kishi, le ministre nippon de la Défense.

À l’issue de son entretien avec l’amiral Bauer, au cours duquel l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’intensification des activités navales chinoises dans la région Indo-Pacifique ont été largement évoquées, le général Yamazaki a déclaré à la presse que Tokyo « renforcerait sa coopération avec l’Otan », après avoir assuré que les « tentatives unilatérales de changer le statu quo par la force ne devaient être tolérées dans aucune partie du monde » et que le Japon restait « déterminé à maintenir un ordre international ouvert et libre fondé sur le droit ».

Today I spoke with 🇯🇵 Chief of Staff General Yamazaki & 🇯🇵 Defence Minister Kishi during my visit to #Japan. #NATO’s Asia-Pacific Partners play a decisive & strategic role in regional security & stability. pic.twitter.com/NTND1F1lGq

— Admiral Rob Bauer (@CMC_NATO) June 7, 2022

Quant à M. Kishi, il a déclaré que le Japon espérait « renforcer ses liens avec les pays européens », avant de se féliciter de « l’implication plus large de l’Otan dans la région Indo-Pacifique. La « sécurité de l’Europe et de l’Asie sont étroitement liées, surtout maintenant, avec les sérieux défis auxquels est confrontée la communauté internationale », a-t-il dit.

Pour rappel, l’an passé, l’Otan avait estimé que les « ambitions » de la Chine « présentaient des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance ». Un constat partagé à Tokyo, en raison de ses conflits territoriaux avec Pékin [comme celui des îles Senkaku], de la question de Taïwan et des revendications chinoises en mer de Chine méridionale, dont l’accès est crucial pour les échanges commerciaux japonais.

Quoi qu’il en soit, ce renforcement de la coopération entre l’Otan et le Japon pourrait se traduire par davantage d’exercices militaires conjoints. En attendant, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a été convié au prochain sommet de l’Alliance, qui se tiendra à Madrid, les 28, 29 et 30 juin prochains.

New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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Valeurs Actuelles

Assaut du Capitole : la commission d’enquête accuse Trump d’être au centre d’une tentative de coup d’État

Les premières conclusions de la Commission d’enquête qui se penche, depuis de longs mois, sur l’émeute du 6 janvier 2021, ont été rendues publiques, jeudi 9 juin. Et ce, au cours d’une séance historique diffusée à la télévision. Tout au long de la journée, relate Le Monde, les sénateurs démocrates et quelques rares élus républicains ont remonté le fil des événements, diffusant notamment un montage vidéo retraçant les différentes interventions des partisans de Donald Trump.

Leur conclusion est sans appel : la prise du Capitole fut « le point culminant d’une tentative de coup d’Etat » dont Donald Trump serait le centre – même si l’implication directe de l’ancien président ou de ses proches conseillers n’a pas été prouvée. « Le 6 janvier et les mensonges ayant conduit à l’insurrection ont mis en danger deux siècles et demi de démocratie constitutionnelle », a détaillé le sénateur démocrate Bennie Thompson. « Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque », a ajouté la sénatrice Liz Cheney – l’une des deux seuls élus républicains membres de la commission.

Le Complot contre l’Amérique

Dans le détail, les sénateurs reprochent à Donald Trump d’avoir mis en doute la sincérité du scrutin bien avant que ne se tienne l’élection, puis d’avoir appelé ses partisans à manifester devant le Capitole. Par la suite, il avait également refusé de reconnaître sa défaite. « La violence n’était pas un accident, c’était le seul moyen pour Donald Trump et ses partisans de garder le pouvoir », a encore déclaré Bennie Thompson, pour qui « le complot visant à contrer la volonté du peuple n’est pas terminé ».

Aux Etats-Unis, les opposants de Donald Trump espèrent que ces conclusions permettront une accélération de la procédure judiciaire, qui se déroule en parallèle. Mais Le Monde est forcé de constater que le sujet passionne de moins en moins : selon une enquête du Pew Center, 43% des Américains pensent que Donald Trump a une large responsabilité – ils étaient 52% aux lendemains de l’émeute. De la même manière, la part des Américains qui dédouanent entièrement l’ancien président est passée de 24 à 32%. De leur côté, les démocrates espèrent frapper un grand coup et obtenir un second souffle, alors que les élections de mi-mandat qui se profilent s’annoncent très compliquées.

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Opex 360

AUKUS : L’ex-gouvernement australien avait envisagé l’achat de deux sous-marins nucléaires américains

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

En mai, Jean-Yves Le Drian, désormais ancien ministre des Affaires étrangères, s’était réjoui de la défaite du Premier ministre libéral-conservateur Scott Morrison lors des dernières élections législatices australiennes, remportées par le Parti travailliste local. Et cela en raison du rôle joué par celui-ci dans la rupture du contrat qui avait été attribué par Canberra au français Naval Group pour la livraison de douze sous-marins Shortfin Barracuda [ou classe Attack].

« Ses actes posés à l’égard de la France […] étaient d’une brutalité, d’un cynisme et, je serais quand même tenté de dire, d’une forme d’incompétence notoires, et ça me fait plaisir de vous le dire ce soir », avait en effet affirmé M. Le Drian, le 21 mai, au moment de céder ses fonctions à Catherine Colonna. Et d’ajouter : « J’espère que nous pourrons renouer avec l’Australie un dialogue franc et constructif dans l’avenir ».

Cependant, les chances pour que le nouveau gouvernement australien, emmené par Anthony Albanese, revienne sur la décision de son prédécesseur sont infimes. Car, a priori, il n’est pas dans ses intentions de remettre en cause l’alliance AUKUS que son prédécesseur avait nouée avec les États-Unis et le Royaume-Uni. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette dernière qu’il avait décidé de dénoncer le contrat notifié à Naval Group pour acquérir des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

Ce 9 juin, l’ex-ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait quelques révélations au sujet des intentions du gouvernement dont il a été membre. Ainsi, dans les colonnes du journal The Australian, il a affirmé que plans consistaient acquérir deux SNA de type Virginia aux États-Unis d’ici 2030 et d’en construire huit autres en Australie. Jusqu’à présent, aucun détail sur le modèle envisagé n’avait été officiellement dévoilé. Qui plus est, une étude lancée dans le cadre de l’alliance AUKUS pour préciser les besoins australiens est toujours en cours…

Pour M. Dutton, un tel choix était une « évidence » au regard de la conception « éprouvée » des SNA américains, contrairement à leurs homologues britanniques de la classe Astute, dont la « conception est plus récente », avec des « coûts et des défauts inévitables ». BAE Systems Submarines appréciera… alors que la Royal Navy a admis au service le HMS Astute en 2010. Cela étant, et à titre de compensation il était prévu d’acquérir plus de frégates de Type 26 [ou classe Hunter] auprès du Royaume-Uni. Actuellement, neuf ont été commandées pour 35 milliards de dollars australiens.

Les propos de M. Dutton, qui est désormais le chef de l’opposition, ont déclenché une polémique en Australie. « De toute évidence, il a fait état de discussions confidentielles avec les Américains qu’il n’était pas prêt à divulguer pendant qu’il était en fonction. Et pourtant il vient de le faire. C’est très inhabituel », a commenté Sam Roggeveen, directeur du programme « Sécurité internationale » au Lowy Institute, auprès de l’AFP.

Le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a fustigé les propos de son prédécesseur. Ses « commentaires sapent l’accord AUKUS » et « portent atteinte à l’intérêt national de l’Australie », a-t-il fustigé. « Le gouvernement n’a pris aucune décision sur le choix du sous-marin. Toutes les options sont sur la table », a-t-il ajouté, dans un communiqué.

En attendant, la décision prise par le gouvernement de Scott Morrison fait craindre un déficit capacitaire qu’il sera difficile de combler entre la fin de vie des six sous-marins de type Collins [à propulsion diésel-électrique] et l’arrivée des SNA. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que M. Dutton avait l’intention d’en acquérir deux auprès des États-Unis avant 2030.

Considérant que le sous-marin est « la forme la plus importante dont nous disposons pour façonner notre espace stratégique », M. Marles en a fait sa première priorité. Dans une tribune qu’ils ont récemment publiée dans la presse, d’anciens sous-mariniers de la Royal Australian Navy [RAN] ont estimé qu’il n’y avait que deux possibilités pour éviter une rupture capacitaire : maintenir les actuels sous-marins en service ou en acquérir de nouveaux, à propulsion diesel-électrique à titre provisoire. Le suédois Kockums, le constructeur des Collins, a d’ailleurs fait savoir qu’il était prêt à répondre aux besoins australiens, estimant que son nouveau sous-marins A-26 pourrait convenir.

Cependant, le chef d’état-major de la RAN, l’amiral Mike Noonan, a catégoriquement exclu une « flotte intérimaire », qui « apporterait plus de défis que de capacités ». « Je reste très confiant sur le fait que les sous-marins de la classe Collins resteront très performants jusqu’à l’arrivée des SNA », a-t-il fait valoir.

BBC

YouTube accused of failing to tackle fake Elon Musk livestream scams

By Joe TidyCyber reporter

YouTube is being criticised for failing to tackle a network of cyber-criminals streaming fake Elon Musk videos to scam viewers.

The criminals are hijacking YouTube accounts and using the videos to promote bogus cryptocurrency giveaways.

BBC News found dozens of these streams being watched by tens of thousands of people over four days this month.

On Tuesday, Elon Musk said YouTube was not tackling "scam ads". YouTube says it removes channels that are reported.

For many months, the streams have been fooling thousands of people into sending cryptocurrency to criminals, thinking they will receive a prize from Mr Musk.

One of the most common links to website https://elon-x2.live/, which invites people to double their money by sending Bitcoin or Ethereum to the digital-wallet addresses advertised.

Wallet transaction history shows the scammers made $243,000 (£194,000) in just over a week:

Analysts at Whale Alert say giveaway scammer wallets they track show profits of:

Every few days, the hackers change the name and picture of dozens of YouTube channels to make them look like official Tesla channels, the electric-car manufacturer of which Mr Musk is chief executive.

They are thought to buy email-and-password pairs from previous data breaches online - or simply try common passwords with known email addresses.

Chilean urban-music artist Aisack had YouTube channel hacked and hijacked two weeks ago.

"My followers on other social networks started asking me what is going on with the name of my channel and were very confused about why I was streaming Tesla content," he said.

"It is very frustrating that your YouTube channel is hacked after dedicating so many years of work to it.

"I feel completely violated and insecure.

"The hacking of my channel has hurt me a lot, since I am a few days away from releasing a new music video and now I am creating a second channel as a back-up and re-uploading more than 10 years of work on YouTube.

"YouTube is not doing enough on security issues to prevent hacker attacks, since many users are in the same situation as me."

YouTube said it had removed one of the channels BBC News had alerted it to, adding: "We have strict Community Guidelines prohibiting scams, including Impersonation and hacking."

Last year, one man hoping to double his money sent scammers $400,000 worth of bitcoins, after seeing a fake advert on Twitter.

So far this year, scammers are having less success, Whale Alert founder Frank van Weert said, but still making millions and set for a boost if the price of Bitcoin rises.

"The numbers are going down compared to 2021 - but there are still plenty of victims falling for it, as they evolve their tactics," Mr Van Weert said.

"Right now, they have been overfishing the sea a bit, especially with Bitcoin prices going down, but that will change as not enough is being done to stop them."

The scammers could be stopped if cryptocurrency exchanges blocked their wallets to prevent them cashing out their stolen coins, he added.

The vast majority of the fake livestreams show financial firm ARK Invest's July panel with Musk and then Twitter chief executive Jack Dorsey

An spokeswoman told BBC News ARK "is aware of hacked third-party YouTube channels fraudulently posing as ARK".

"These accounts are impersonators and not affiliated with ARK Invest in any way," she said.

"ARK Invest will never use YouTube or other social media to solicit money, including cryptocurrency."

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New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

France24 - Monde

Cameroun : cinq gendarmes tués par des rebelles séparatistes dans l'ouest du pays

Publié le : 09/06/2022 - 23:03

Fatimata WANE Suivre Célia CARACENA Suivre

Une attaque de séparatistes anglophones perpétrée dans le département du Noun, situé dans l'ouest du Cameroun, a causé la mort de cinq gendarmes et fait deux blessés graves. Elle a été revendiquée par un chef milicien chef sécessionniste qui se fait appeler "General No Pity" ("Général sans pitié"). Marcel Amoko, correspondant de France 24, donne plus de précisions sur cette attaque qui a eu lieu dans la ville de Kouoptamo, à la bordure entre le Nord-Ouest anglophone et l'Ouest francophone.

La zone du lac Tchad est devenue un sanctuaire des jihadistes de Boko Haram et d'autres groupes terroristes. Ils sont désormais sous pression de la force conjointe entre le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et Le Niger. Plusieurs centaines de terroristes ont été tués dans des opérations lancées fin mars. S'il s'agit d'une victoire sur le plan militaire, quel est le coût pour la population civile ? Les habitants qui ont fui la région attendent toujours de pouvoir rentrer chez eux. La correspondance à Niamey d'Harold Girard.

La grève des enseignants au Togo prend une tournure inquiétante. Après le mouvement de contestation de mars dernier, une centaine d'enseignants a été licenciée ou révoquée. Ils sont 8 en prison. Les autorités leur reproche "des actes d'incitation à la violence, à la désobéissance et la révolte". Reportage d'Emmanuelle Sodji.

Au Sénégal, une clinique psychiatrique encourage ses patients à prendre part à des sessions d'art-thérapie. Elle organise une exposition pour la Biennale de Dakar afin de briser les tabous autour de la santé mentale. 

Cheffe d'édition : Célia Caracena 

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Opex 360

Les forces russes et l’Otan ont lancé des manoeuvres navales dans la région de la Baltique

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

Le 5 juin, et comme tous les ans depuis 1972, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’exercice Baltic Operations [BALTOPS] qui, en raison des tensions provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, prendra une dimension particulière. Organisées en Suède, qui, comme la Finlande, a décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, ces manoeuvres navales vont mobiliser 45 navires, 75 aéronefs et 7500 militaires durant près de deux semaines.

« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».

En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.

Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].

Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.

Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.

D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.

« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.

Au total, la mer Baltique [dont la superficie est de 365’000 km²] sera donc sillonnée par environ une centaine de navires et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours. Ce qui peut donner lieu à quelques frictions entre l’Otan et la Russie.

BBC

Baby Holly: Child of murdered parents found safe after 42 years

The child of two parents who were found murdered in Texas more than 40 years ago has been located alive and well, the state attorney general has said.

"Baby Holly" Crouse, now 42 years old, was not found with her parents at the 1981 murder scene. The couple was not identified until 2021 using DNA tests.

At a news conference, Texas officials said they "rejoice" that she is safe, but the two murder cases remain open.

Officials say a mysterious religious cult may be responsible for the deaths.

Tina Gail Linn Clouse and Harold Dean Clouse Jr had moved from Florida to Texas shortly before they were found apparently murdered in the woods in Houston.

It was not until last year that they were positively identified with the help of Identifiers International, the National Center for Missing and Exploited Children and police in Texas, Florida and Arizona.

In a statement on Wednesday, the Texas attorney general's newly formed Cold Case and Missing Persons Unit announced that Holly had been found after 42 years.

She now lives in Oklahoma, and is the mother of five children. Further details are not being released, in order to protect her privacy.

Ms Crouse first learned of her identity when she was visited at her workplace by police on Tuesday - on what would have been her father's 63rd birthday.

Her grandmother called the news a "birthday present from heaven", in a statement released by officials.

Speaking to reporters on Thursday, Texas First Assistant Attorney General Brent Webster said the girl was brought to a church in Arizona by two women.

He said that the foster parents who raised Holly are not suspected of playing any role in the murders.

"Two women who identified themselves as members of a nomadic religious group brought Holly to the church," he said.

"They were wearing white robes and they were barefoot."

The members of the religious group said they believed in the separation of men and women, vegetarianism and avoidance of leather goods, Mr Webster added.

They also said they had previously left another baby at a laundrette.

Mr Webster added that one woman calling herself "sister Susan" contacted the families of both victims in 1980 or 1981, saying the couple had joined the group and gave up all of their possessions. They offered to sell them the couple's car.

The family met members of the group at the Daytona racetrack in Florida, where they confirmed that the car had belonged to Harold Dean Crouse's mother.

Three members of the group were taken into police custody, Mr Webster said, but so far investigators have not managed to find any arrest report.

Members of the group are thought to have travelled throughout the south-western United States during the 1980s. Several women fitting the description of the group's members have been seen begging for food in Yuma, Arizona, Mr Webster said.

Anyone with information related to the couple's disappearance or murders are asked to contact cold case officers in the Texas attorney general's office.

Ms Crouse is expected to travel to Florida in the coming days to be reunited with extended family members.

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The 52-year search for a missing girl

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France24 - World

'No choice': The young UK climate activist pushing protest boundaries

Issued on: 10/06/2022 - 07:40

London (AFP) – At the age of just 21, former engineering student Louis McKechnie has already been arrested 20 times and spent six weeks in prison.

It's made him one of the most recognisable faces among Britain's climate change activists.

In the last two years, he's been part of a number of groups using increasingly radical, hard-hitting stunts to raise awareness of the issue.

After Extinction Rebellion, Animal Rebellion and Insulate Britain, McKechnie is now a full-time member of Just Stop Oil, which wants a halt to all new fossil fuel projects.

In March, he risked the wrath of football fans when he tied himself to a goalpost in the middle of a match between Newcastle and Everton.

"I was seriously terrified," he told AFP. "It was 40,000 people screaming 'wanker, wanker, wanker'."

Despite feeling a "wave of guilt" at intruding on the fans' sporting passion, he managed to halt the Premier League fixture for seven minutes.

McKechnie, who used a zip tie around his neck, said he felt vindicated.

"I was doing it for them (the fans) at the same time. Their government is lying to them and they deserve the right to know that," he said.

One angry fan kicked him in the head but McKechnie said he didn't feel it. Hundreds of death threats afterward though forced him off social media.

- Selfish minority -

"I was expecting to be public enemy number one... but it's a sacrifice I'm perfectly willing to make. We knew we wouldn't be popular," said McKechnie.

But he believes it was worth it, if even just a fraction of the crowd looked up Just Stop Oil online afterward to see what it is about.

"I don't need them to agree with the tactics, just agree with the message," he said.

Since his first direct action protest -- a solo roadblock -- McKechnie has disrupted the red carpet at the BAFTA awards.

He spent 53 hours 50 feet (15 metres) off the ground on the pipes of an oil terminal in Scotland and damaged pumps at a petrol station.

It was a protest blockading the London orbital motorway the M25 that landed him behind bars, along with eight other members of Insulate Britain, which campaigns for better home insulation.

He was jailed on his 21st birthday on November 17.

The judge accused the protesters of breaking "the social contract under which, in a democratic society, the public can properly be expected to tolerate peaceful protest".

Behind bars, though, he said two inmates approached him shortly after his arrival to say thank you.

The right-wing tabloid press has been particularly critical of the protesters, calling them "eco-anarchists" and accusing them of "sabotage".

The Daily Mail branded McKechnie an "eco-zealot" and took aim at his long hair and aviator-style glasses, calling him a "John Lennon lookalike".

The government now wants to bolster its legislative arsenal against the "guerrilla" techniques of what it calls a "selfish minority of protesters" for disrupting the lives of ordinary Britons.

But McKechnie said: "We're not going to stop, because we can't afford to. We're more scared of the climate crisis."

- 'More radical, more outrageous' -

McKechnie added he sees no end to the protests, as long as they remain non-violent and do not endanger lives.

"We're not doing this because it's fun. We're doing this because we're desperate," he said.

Three decades of demonstrations and petitions have not worked, he noted.

"If things keep not working, we're going to have to keep escalating. We're going to have to keep getting more radical, more outrageous.

"Not because we want to, but because we have no choice."

McKechnie is originally from Weymouth, a small coastal town in southern England that is threatened by rising sea levels.

He was still a child when his mother, a local environmentalist, studied sustainable development in lower income countries.

"A big part of her life was trying to get change through the political system and I saw her try and fail for so many years," he said.

His father Alex, a teacher, describes his son as a "studious, thoughtful, quiet young man".

"He's not a hooligan," he told AFP.

"He's not afraid of confrontation. He's in the right place at the right time, and that's very gratifying as a parent to see," he added.

For McKechnie, the road might be long but he's not giving up.

"We're trying to educate people," he said. "It's working slower than we'd like but it is working."

© 2022 AFP

Opex 360

L’US Air Force lance le développement d’un nouveau missile pour le F-35 afin de contrer les capacités de déni d’accès

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

En janvier 2020, le Pentagone publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de lancer le développement du « Stand In Attack Weapon » [SiAW], un nouveau missile destiné à permettre au chasseur-bombardier de 5e génération F-35A de contrer les capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD] en ciblant non seulement les défenses aériennes mais aussi les lanceurs de missiles balistique de théâtre, les batteries de défense côtière, les système anti-satellite et les brouilleurs de signaux GPS. L’objectif était alors d’en doter l’US Air Force à partir de l’exercice 2025/26.

A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.

Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.

Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.

D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.

Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : trois combattants étrangers condamnés à mort par les séparatistes de Donetsk, selon Moscou

Deux combattants britanniques et un marocain prisonniers des séparatistes

La presse russe a informé ce jeudi 9 juin que deux combattants britanniques et un troisième, marocain, ont été faits prisonniers des séparatistes pro-russes. Les trois soldats qui combattaient pour Kiev ont été condamnés à mort, relaie BFM TV. « La cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d’avoir participé aux combats comme mercenaires », a indiqué la presse russe. 

31 700 soldats russes morts selon Kiev

Tous les jours, les autorités ukrainiennes diffusent le bilan des pertes humaines et matérielles russes. Au jeudi 9 juin, selon les données officielles de Kiev, 31 700 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit. Une estimation difficile à confirmer, puisque Kiev a tout intérêt à gonfler ces statistiques et se garde bien, d’ailleurs, de fournir une estimation de ses propres pertes. Selon plusieurs spécialistes occidentaux, ces dernières seraient cependant à peu près équivalentes aux pertes russes, et tourneraient entre 15 et 25 000 tués.

Cinq millions de réfugiés ukrainiens enregistrés par l’ONU

Selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, près de cinq millions d’Ukrainiens se sont enregistrés comme réfugiés dans toute l’Europe. « La guerre en Ukraine a provoqué l’une des plus grandes crises de déplacements de population humaine observées dans le monde », a souligné le HCR. Dans le détail, précise BFMTV, ce sont 4.816.923 Ukrainiens qui sont enregistrés comme réfugiés.

Pour gagner à Severodonetsk, Kiev réclame plus d’armes

Jeudi 9 juin, Kiev a réclamé à l’Occident des armes d’artillerie de longue portée afin de se battre plus efficacement à Severodonetsk, centre névralgique du conflit depuis quelques jours. Selon Volodymyr Zelensky, la bataille de Severodonetsk est l’une des « batailles les plus difficiles » qu’a mené l’armée ukrainienne depuis le début du conflit. « Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l’ennemi. C’est une bataille très dure », a affirmé le chef de l’Etat ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir, en jugeant que « le sort » du vaste bassin houiller du Donbass « se joue » à Severodonetsk.

Selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région du Lougansk, l’envoi d’armes de longue portée permettrait effectivement à l’Ukraine de reprendre la ville « en deux ou trois jours ».

Les sanctions vont avoir de lourdes conséquences pour la Russie

Selon un rapport de l’Institut de la Finance internationale, les sanctions économiques imposées par les Occidentaux à la Russie vont avoir des conséquences désastreuses pour Moscou. Elles devraient même anéantir quinze ans de croissance économique continue, et trente ans d’efforts visant à s’intégrer à l’Occident. Selon ce même rapport, l’économie russe devrait chuter de 15% en 2022, et de 3% en 2023.

Pour Zelensky, le « sort du Donbass » se joue à Severodonetsk

Alors que les forces russes se concentrent sur la ville de Severodonetsk, où les troupes ukrainiennes sont en sérieuse difficulté, le président Zelensky affirme que le sort du Donbass se joue dans cette immense ville, désormais en ruines. La bataille qui s’y déroule est « très féroce », a-t-il également affirmé.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

PGA Tour suspension dampens LIV Golf's big day

Last updated on 9 June 20229 June 2022.From the section Golf

The world of golf is changing. And quickly.

Evidence of that came 30 minutes after the most lucrative event in the sport's history began at Centurion Club, near London.

An already tumultuous week, which has seen players resigning from the PGA Tour while being asked if they are "Saudi stooges" in uncomfortable news conferences, took a significant turn at 14:45 BST.

The PGA Tour announced it was suspending 17 rebel members who have chosen to play in this inaugural $25m Saudi Arabian-funded LIV Golf Invitational event.

Within seconds LIV, which is fronted by former world number one Greg Norman, hit back, calling the PGA Tour "vindictive".

All the while, the golf tournament that is shaking the game to its core was under way.

A fleet of London black cabs had ferried the 48 players to their respective holes as they all teed off simultaneously across the course at 14:15, 17 of them oblivious to the PGA Tour's decision that would be waiting in their email inbox.

Six-time major champion Phil Mickelson and former world number one Dustin Johnson are among the biggest names in the sport to have been seduced by the Saudi millions - with rumours circulating that Bryson DeChambeau is to play in the second event in Portland, Oregon at the end of June.

Mickelson has not denied speculation he is picking up $200m (£160m), with Johnson getting a reported $150m in appearance fees for joining the series which is being bankrolled to the tune of £1.6bn by Saudi Arabia's Public Investment Fund (PIF).

The Americans were paired together on Thursday, with Mickelson, who is ending a four-month self-imposed exile from the game after calling the Saudis "scary", flashing his trademark cheesy smile as he received a rapturous reception on the first tee.

A fly-by of vintage aeroplanes and buglers dressed as Beefeaters heralded the start of the tournament, with Johnson hitting the first shot in front of hundreds of fans lining the fairway to watch the marquee pairing, who signed for one-under-par 69s.

Ticket sales have undeniably been slow though.

The tournament has a cap of 8,000 fans per day but players such as Lee Westwood have been advertising promo codes for free tickets on their social media channels.

And the majority of fans I spoke to had taken advantage, eager to see the likes of Westwood and his European Ryder Cup team-mates Ian Poulter, Sergio Garcia and Graeme McDowell, while also trying to get their heads round the team element that organisers are so keen to push.

As well as an individual competition, there are 12 teams of four players, with names like Majesticks, Fireballs and Iron Heads. LIV Golf want fans to pick teams that they can root for throughout the entire series of eight events - although that may prove tricky in this first year with players likely to change from event to event.

By having shotgun starts, where players all tee off simultaneously, they hope to provide a television-friendly product but no broadcasters have signed up.

Instead, LIV are streaming coverage via their own website and on YouTube, which attracted a concurrent audience of around 100,000 towards the end of the day's play.

And despite promising innovation, LIV have been unable to do anything about the scourge of modern golf, slow play. The 48 players went out in 16 groups of three and took around four hours and 45 minutes to get round.

South Africa's Charl Schwartzel leads the way on five under and his Stinger Golf Club is top of the team standings.

Once play was over, the focus switched back to music in the fanzone with James Morrison the headline act. "Wow, there's a crowd, I was getting a bit worried before," he said in front of an audience of a couple of hundred people.

However, there was a buzzy atmosphere in the hours leading up to the 'shotgun' start. Gates opened three hours before play got under way, with a fanzone offering plenty of golfing distractions, to the backdrop of thumping music from a DJ.

The fans also seemed unperturbed by the vast sums of money on offer this week, or the origin of that cash.

But the origin of the money is contentious, with the Saudis being accused of 'sportswashing' - using the PIF's deep pockets to sponsor sporting events and deflect attention from their questionable human rights record.

The subject dominated the the player news conferences on Tuesday and Wednesday. No doubt expecting the barrage of questions, LIV Golf drafted in former White House press secretary Ari Fleischer - who worked with President George W. Bush from 2001-03 - to brief the players.

To a man they all said they "didn't condone human rights violations", with Northern Ireland's Graeme McDowell calling the 2018 murder of Washington Post journalist Jamal Khashoggi in the Saudi embassy in Istanbul "reprehensible".

Perhaps Fleischer was brought in on the back of Norman's "we all make mistakes" comment when fielding similar questions on the Saudi regime and Khashoggi at last month's event to promote this tournament. Norman is being kept away from the press this week.

But the 67-year-old has repeatedly said that he doesn't want to compete with the established PGA Tour, or the European-based DP World Tour and sees a world in which players are free to choose which tournaments they want to play in.

As the players came off the course, they were not surprised to learn of the PGA Tour suspension issued by an American-based circuit fighting to keep its dominant position in the game.

McDowell said he resigned from the PGA Tour 30 minutes before teeing off to put himself in "a less litigious situation".

He added: "I didn't want to resign, the PGA Tour has been great. I hope Keith [Pelley, DP World Tour chief] doesn't follow suit but they have a strategic alliance with PGA Tour and may have to follow suit."

Meanwhile, Rory McIlroy, who is defending the Canadian Open on the PGA Tour this week and has made a moral decision to turn down Saudi money, has backed the PGA Tour's decision to suspend the rebels, but is intrigued enough to watch the LIV Golf event.

"I'll see what all the fuss is about," he said, although quipped he's "not going out to buy any team merchandise any time soon".

France24 - World

Ex-janitor accused of serial rapes goes on trial in France

Issued on: 10/06/2022 - 07:40Modified: 10/06/2022 - 07:39

Lille (France) (AFP) – A former janitor accused of dozens of rapes and sexual assaults in France and Belgium over several decades will go on trial in France on Friday, after admitting to a spate of assaults.

Dino Scala, known as the "Rapist of the Sambre" -- after the river near several towns along the France-Belgium border where he operated -- was arrested in 2018 in northern France.

He confessed to around 40 rapes and assaults he attributed to uncontrollable "compulsions".

The youngest victim was 13, the oldest 48, and most were attacked the same way -- surprised on deserted streets in the early hours of winter, strangled and dragged into nearby bushes or trees.

Scala, now 61, is a former janitor at an industrial site who was also head of a local football club, and was described as well-integrated and sociable by locals in his town of Pont-sur-Sambre after his arrest.

"He has confessed freely since the beginning" and wants "to explain himself and answer the questions," his lawyer Margaux Mathieu said.

He is charged with 17 accounts of rape, 12 attempted rapes and 27 sexual assaults or attempts -- for 56 victims in total, though investigators suspect there were other victims who did not come forward to police.

"They hope to finally put what happened to them behind them, have the beginning of an explanation, and be heard and understood," a lawyer for three of his accusers, Caty Richard, said.

Police sought the suspect in November 1996, when a 28-year-old woman said she was raped alongside a motorway near Maubeuge. Investigators found the attacker's DNA at the scene but found no matches in police databases.

Other similar attacks followed, with more than 15 alleged victims over two years.

Despite increased patrols, the assailant was never found and the case was closed in 2003.

But three years later a new series of assaults in Belgium relaunched the inquiry, and police began to suspect that other earlier cases in the area might be linked to the same man.

It was only in February 2018, when a teenager was assault in Erquelinnes, Belgium, that video surveillance cameras spotted a Peugeot car at the scene, and Scala was arrested a few weeks later.

A knife, gloves and cords that could serve as garrottes were found during searches, and DNA matches were made at several of the crime scenes.

After his arrest he told investigators how he carried out his attacks.

"I hung around... I watched where women would pass by," he said.

"I like to be secretive and hide... I have the nature of a hunter."

© 2022 AFP

BBC

England v New Zealand: Kane Williamson to miss second Test after positive Covid-19 test

Last updated on 1 minute ago1 minute ago.From the section Cricket

New Zealand captain Kane Williamson will miss the second Test against England after testing positive for Covid-19 the night before the match.

Williamson, 31, took a rapid antigen test after experiencing minor symptoms on Thursday and will be in isolation for five days.

The rest of the touring party tested negative before the second Test starts at Nottingham's Trent Bridge on Friday.

Hamish Rutherford comes into the squad, with Tom Latham filling in as skipper.

New Zealand must win at Trent Bridge to keep alive their hopes of winning the three-Test series after losing by five wickets at Lord's.

"It's such a shame for Kane to be forced to withdraw on the eve of such an important match," said coach Gary Stead.

"We're all feeling for him at this time and know how disappointed he will be.

"Hamish was with the Test squad earlier in the tour and has been playing for the Leicestershire Foxes in the Vitality T20 Blast."

France24 - World

‘Macron is right’ to want to avoid humiliating Russia, Le Pen and Mélenchon say

Issued on: 09/06/2022 - 18:44

FRANCE 24 Follow

French President Emmanuel Macron last week sparked a tsunami of criticism after reiterating his call on the international community to “avoid humiliating Russia” over Ukraine. But three days ahead of the first round of the French legislative elections, the French leader has won the unlikely backing of two of his fiercest political foes: far right leader Marine Le Pen and leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon.

In an interview with French broadcaster FranceInfo on Tuesday, Le Pen spoke a phrase rarely heard from her mouth: “The French president is right”. She was referring to Macron’s renewed call on the West to avoid humiliating Russia and its leader Vladimir Putin in a bid to offer Moscow a diplomatic way out of the war in Ukraine.

“The French president is right to try to find the means to stop this war through discussion, so that Ukraine regains its sovereignty, Russian troops leave Ukraine,” Le Pen said, who last month lost to Macron in the second round of the French presidential election. In a televised debate between the two final candidates, Macron shamed Le Pen over Russia, accusing her of being “dependent on Putin” due to loans granted to her party by a Russian bank. During her 2017 presidential run, Le Pen also accepted an invitation to meet Putin in Moscow.

During her time on air with FranceInfo, Le Pen also suggested that Ukraine’s criticism over Macron’s comment was off the mark. “I don’t understand why President [Volodomyr] Zelensky accuses him because he even says himself that the only way out of this is diplomacy”, she said, adding that “when you’re looking for a diplomatic exit, you try to avoid cutting off the communication channels”.

Le Pen then went on to criticise Macron over the French government’s embargo on Russian oil and gas imports. It’s “a stupid and harmful sanction for the French people", she said, noting that “the Russian oil we don’t buy will be sold to others“ anyway, and French energy prices will increase.

'One day Russia will come back to the table'

Mélenchon, who hopes to score the prime minister post via the upcoming legislative elections, also lauded Macron’s stance on how to handle Putin.

“If, three weeks from now, I’m put in charge of taking care of this country together with him, it might be better if I don’t immediately provoke any incidents.“ He added that he didn’t think “the Ukrainians should talk to us like that“, since France "supports" Ukraine and is "providing it with arms".

"If President Macron is talking with Mr. Putin, I think he’s right to do so," he said, "because we must not let this man lock himself into a corner. But it would be naive to believe that by talking to him, we will make him leave Ukraine“.

Mélenchon said dialogue should be conditioned on the withdrawal of Russian forces, however.

"One day or another, Russia will come back to the table, but it will take 10 or 15 years", he said, "because having broken everything, massacred people and committed war crimes, (...) is something irreversible in the minds" of Europeans.

"Ukraine must regain its sovereignty and Russian soldiers must leave Ukraine," he said.

Last Friday, Macron again took a swipe at Le Pen and Mélenchon for what he referred to as their “projects of disorder” and "submission" to Russia.

(FRANCE 24 with AFP)

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Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'

French Legislative Elections

Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly

French Legislative Elections

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

L'Humanité

Inflation. Loyers, l’autre bombe à retardement pour les familles

Actu

Les prix des locations pourraient augmenter de 5 % cette année. Une hausse à laquelle le gouvernement refuse de répondre par le gel des loyers, alors que les charges de logement représentent déjà plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.

Camille Bauer

C’est une hausse dramatique pour le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres. Avec le retour de l’inflation, l’indice de référence des loyers (IRL), qui sert de base à leur révision annuelle, s’échauffe. Calculé sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac et loyers), il a bondi de 2,48 % au premier trimestre 2022, une première depuis 2008.

Dopé par la hausse des prix de l’énergie, il devrait continuer d’augmenter en 2022 de plus de 5 %. Ajouté à la hausse du prix du gaz et de l’électricité, cela va faire grimper les charges de logement, qui représentent déjà 32 % des dépenses contraintes des locataires, et même plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.

Douche froide

Que faire pour éviter cette catastrophe ? Les organisations de locataires, comme la Confédération nationale du logement (CNL), réclament un gel des loyers. Le 17 mai, à la suite d’une rencontre avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’association de consommateurs CLCV pensait avoir été entendue sur ce point.

Logement. Quinze ans après, pourquoi le Dalo toujours à la peine

Mais, dès le 22, c’était la douche froide. Dans le Journal du dimanche, la première ministre, Élisabeth Borne, estimait qu’il fallait « se méfier des fausses bonnes idées ». Les représentants des bailleurs, publics comme privés, ainsi que des promoteurs et administrateurs de biens, reçus le 1er juin, semblent, eux, avoir été entendus. Matignon s’est montré plus sensible à leurs arguments sur les risques de perte de revenus pour les petits propriétaires et de chute de la construction qu’au sort des locataires.

Malgré l’arrangement proposé par les associations d’une compensation par l’État des pertes pour le secteur HLM, l’option du gel, qui sera défendue aujourd’hui dans une proposition de loi du groupe des sénateurs communistes, a été enterrée.

L’excès d’attention accordé aux bailleurs

Des différents scénarios sur la table, le ministre de l’Économie semble désormais pencher en faveur de celui qui propose de retirer les prix de l’énergie du calcul de l’IRL. On aboutirait ainsi à une hausse de 3,2 %. Un chiffre jugé inacceptable par les associations, qui dénoncent l’excès d’attention accordé aux bailleurs.

À Reims, on imprime désormais les logements sociaux en 3D !

Autre piste qui semble avoir été négligée par le gouvernement, celle d’une hausse des APL, demandée par la Fondation Abbé-Pierre. Elle aurait pourtant l’avantage de cibler les ménages les plus fragiles, après un quinquennat marqué par des baisses multiples de cette aide. Les sénateurs PCF l’intègrent d’ailleurs dans leur proposition de loi, qui demande aussi de généraliser et de durcir l’application des règles sur l’encadrement des loyers.

VIDÉO. Le forum de l'Humanité relance le débat sur le logement

Pour remettre le sujet du logement au cœur des débats poitiques, l'Humanité a organisé un colloque au pavillon de l'Arsenal début 2022. Un forum auquel plus de 200 personnes ont participé et qui a été l'occasion de faire dialoguer les acteurs du secteur : constructeurs, bailleurs, salariés et décideurs politiques.

Les échanges ont été organisés autour de trois thèmes :

  1. Crise du logement : peut-on encore construire ?
  2. Bâtiment : le mur des conditions de travail
  3. Comment développer l'écoconstruction à grande échelle ?

Vous pouvez accéder ici aux vidéos de ces trois tables rondes.

loyersinflationsénateurs communistesGouvernement Borne
France24 - World

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

Issued on: 08/06/2022 - 14:54

Benjamin DODMAN Follow

Coming on the heels of the Élysée Palace race, France’s legislative elections are often seen as an appendix to the presidential contest, a sideshow designed to hand the freshly elected president a working majority. It’s an assumption veteran leftist Jean-Luc Mélenchon plans to shatter as he leads a rejuvenated left-wing coalition into battle, aiming to force President Emmanuel Macron into an uncomfortable “cohabitation”.

Just weeks after re-electing Macron as their president, French voters return to the polls over the next two Sundays to renew the country’s National Assembly – the epilogue to a protracted election cycle made suspenseful by one man’s dogged refusal to yield.  

At the end of the April 10 presidential first round, Mélenchon – a fiery leftist who narrowly missed making it to the run-off – appeared to be bowing out as he concluded an emotional concession speech with a call on youngsters to take up the baton. His last words – “faites mieux” (“do better”, or “succeed where I failed”) – fuelled speculation that the hard left’s tireless campaigner might finally throw in the towel. 

In the end, talk of Mélenchon’s “retirement” lasted just nine days. 

By the time Macron crushed Marine Le Pen – for the second time – in a lopsided April 24 presidential run-off, Mélenchon had already barged his way back into the ring, defying custom and protocol to claim the prime minister’s job for himself. To that end, he urged voters to give his party a majority in parliamentary polls, often dubbed the “third round” of France’s two-round presidential election. 

Never mind the fact that presidents alone appoint prime ministers under France’s constitution – not parliament, nor the people, let alone oneself. Mélenchon’s brash call on voters to “elect (him) prime minister” thrust the 70-year-old back at the heart of the political debate, effectively sidelining the looming Macron-Le Pen rematch. It also guaranteed he would dominate the run-up to legislative elections just as he bossed the final stretch of the presidential campaign. 

French legislative elections © FRANCE 24

“Jean-Luc Mélenchon pulled off an extraordinary PR coup,” said Pascal Perrineau, a professor of political science at Sciences-Po Paris. “Asking the French to elect him prime minister might sound absurd, but it was an extremely shrewd strategy. It allowed him to both supplant Le Pen as Macron’s chief opponent and cast himself as the pillar of a revamped left.” 

The PR stunt was soon followed by another tour de force, which even critics have hailed as a masterstroke. In the days following Macron’s re-election, Mélenchon and his team engineered what many had come to see as an impossible feat: a broad alliance of France’s deeply fractured left, united around a common policy platform and fielding a single candidate in each of France’s 577 constituencies.  

With just days to go before the first round of parliamentary elections on June 12, that coalition is polling neck-and-neck with Macron’s bloc, raising fears for the ruling party that it may fail to secure the absolute majority it looked guaranteed to win only weeks ago. 

A resurgent left 

Just as it helped Macron in the presidential contest, France’s two-round system of voting is likely to favour the ruling party’s candidates in parliamentary run-offs on June 19, their centrist pitch being ideally positioned to draw support from left or right, depending on the adversary. Still, Mélenchon’s gamble has helped redraw the political map and alter the balance of power. 

The recent presidential election signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent president, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a 2017 Macron v. Le Pen rematch. Paradoxically, it is the latter bloc that has bounced back in recent weeks, tossing aside the common assumption that the winner of the presidential contest necessarily has the momentum.  

“The far right is divided, Le Pen has shown little appetite for legislative elections, the mainstream right is virtually inaudible, and Macron’s camp has precious little to say aside from attacking Mélenchon – which is a bit thin for a political platform,” said Michel Wieviorka, a sociologist and professor at the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). 

“Mélenchon is the only one who has energised this campaign and his left-wing bloc is currently the force with momentum on its side,” Wieviorka added. 

Known by the somewhat awkward acronym “Nupes” (for Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale), the coalition of the left is unprecedented in its breadth, encompassing Mélenchon’s La France insoumise (France Unbowed, or LFI) as well as the Greens, Communists, Socialists and other smaller groups. It is also the first such alliance to gravitate around the hard left, rather than the more moderate Socialists, leading critics to lament the centre-left’s “submission” to Mélenchon’s Insoumis

Astonishingly, the Nupes coalition includes bitter foes who spent much of the presidential campaign lambasting the veteran leftist rather than Macron. Personal and policy differences have nurtured suspicions that the bloc is little more than an alliance of convenience. Either way, the ability to bind them together marks a spectacular turnaround for Mélenchon, who has previously taken much of the blame for the left’s crippling divisions. 

“The Nupes is perhaps a motley crew but it has given visibility and momentum to a moribund left,” wrote the left-leaning daily Libération in an editorial on Tuesday. “Jean-Luc Mélenchon may well fail to fulfil his dream of becoming prime minister, but he has succeeded in building an opposition that quashes all others.”  

Talking up the left’s chances 

Mélenchon has repeatedly stressed that his prime ministerial ambition is not a “dream” – but a credible prospect. He has opted not to seek re-election to the National Assembly, surrendering his seat in Marseille. Instead, he has chosen to be everywhere at once, holding campaign rallies and press conferences up and down the country to drum up support for Nupes candidates. 

At each stop, Mélenchon has talked up the coalition’s prospects, no doubt mindful that a lack of belief in his own presidential hopes – coupled with the fact that pollsters underestimated his final score by a massive 5 points – may well have cost him a place in the April 24 run-off. 

“If people think we can win, they'll go out to vote in droves,” he told a crowd of several hundred at a campaign stop in Paris last week. Victory for Nupes is “highly likely”, he said days later in a suburb of Lyon. At every opportunity, he has detailed the coalition’s policy proposals, which include restoring a wealth tax scrapped by Macron, lowering the retirement age to 60, and hiking the minimum wage by 15 percent. 

Meanwhile, his aides have defended Mélenchon’s unorthodox decision to claim the PM’s job, stressing the need to give the election visibility at a time of growing abstention and voter disaffection. As his campaign director Manuel Bompard put it, the idea is to “give voters a clear and readable objective to make this election relevant”. 

An electoral ‘accident’ 

The LFI leader’s ubiquity on the campaign trail has contrasted sharply with Macron’s discretion and that of his entourage, including his newly appointed prime minister, Elisabeth Borne

While Mélenchon swiftly cobbled together a broad coalition and an ambitious platform for the legislative elections, Macron dithered at length over the composition of his reshuffled cabinet. When he finally made up his mind, he promptly instructed his new ministers to keep a low profile and steer clear of campaign mishaps.  

“This low-profile strategy has backfired,” wrote the Journal du dimanche, France's leading Sunday paper, adding that “the government’s deafening silence has turned into an echo chamber” for damaging incidents: first the accusations of sexual assault levelled at one minister, then the chaos that marred the Champions League football final near Paris in late May, tarnishing France’s image across the globe.  

Recent polls have served as a wake-up call for the ruling party, spurring calls to take the parliamentary vote seriously. On Tuesday, a survey by the Ifop group suggested Macron's Ensemble (Together) coalition would win between 250 and 290 seats, likely below the 289 needed for a majority. The Nupes coalition was seen making major gains with 170-205 seats, the poll suggested. Another poll by Ipsos on Wednesday put the ruling camp at between 275 and 315 seats. 

The Élysée Palace is also alarmed by results from early elections in overseas constituencies that are normally considered safe seats for Macron’s candidates. After the first round of voting, the ruling party led in most areas but faced a much stronger challenge from the left compared with five years ago, pointing to uncomfortably close run-offs next week. 

“We're taking [the threat] seriously because in the media and in the polls the only person who exists, apart from the presidential majority, is Jean-Luc Mélenchon,” Aurore Bergé, a senior ruling party MP, told France 2 television, describing the left-wing alliance as the only “strong and credible” alternative to the government. Her colleague Patrick Mignola, from the Macron-allied MoDem party, expressed fears of an “electoral accident” in the two-round parliamentary elections. 

Counter-balancing the president’s powers 

Talk of a possible “accident” reflects the ingrained tendency to view legislative elections as an appendix to the presidential contest – an almost procedural ritual designed to hand the president a workable majority. In the words of Olivier Véran, the minister for parliamentary affairs, failure to give Macron a majority in the National Assembly would represent a “major destabilisation of politics in our country for years to come”.  

That is precisely the scenario Mélenchon and his allies are aiming for, hoping to clinch a majority of seats and force Macron into appointing a left-wing government. No poll has yet predicted such an outcome. Analysts say it is highly unlikely, though not impossible. Pollsters are urging caution, stressing that even small differences in turnout could swing results one way or the other.

France has not had a president and a parliamentary majority from different parties since 1997-2002, when right-wing president Jacques Chirac ended up having to work with Socialist premier Lionel Jospin after calling an ill-judged snap election. A constitutional change in 2000 was meant to prevent such “cohabitations” by moving the parliamentary elections to immediately after the presidential ones. 

Since then, French voters have invariably given their presidents a parliamentary majority, reinforcing the notion that parliamentary votes are supposed to uphold the presidential verdict. Such precedents mean a majority for Macron is “likely but not automatic”, Wieviorka cautioned, adding that voters had also expressed a desire “not to give the president free rein in parliament”.     

While Macron ultimately trounced Le Pen in the presidential run-off, his victory was tarnished by the lowest turnout in half a century. Only one in five registered voters backed the incumbent in the first round on April 10 – a more accurate indicator of his support across the country. A poll by the BVA group last week found that only 35 percent of voters wanted Macron to have a parliamentary majority, reflecting the sharply fractured nature of the electorate. 

“Macron’s camp is still the likeliest to win the legislative elections,” Wieviorka added. “But polls also suggest that French voters are not inherently opposed to a ‘cohabitation’ and a parliament that counter-balances the president’s powers.” 

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Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?

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‘Out of sight, out of mind’: Candidates vie to serve French expats in legislative districts abroad

BBC

Portugal 2-0 Czech Republic: Joao Cancelo scores in Nations League win

Last updated on 9 June 20229 June 2022.From the section European Football

Joao Cancelo scored as Portugal beat the Czech Republic to maintain their good start to the Nations League.

The 2019 champions led in Lisbon when Bernardo Silva picked out Manchester City team-mate Cancelo, who rifled home from a tight angle.

Silva then played a good through ball to Goncalo Guedes, who found the bottom corner for Portugal's second goal.

Captain Cristiano Ronaldo failed to add to the two goals he scored in their 4-0 win over Switzerland last time out.

Portugal - who have only lost one game in the tournament's history - lead Group A2 on seven points, two points above Spain, who beat Switzerland 1-0.

Line-ups

Formation 4-1-4-1

Formation 3-4-3

Match Stats

Live Text

Match ends, Portugal 2, Czech Republic 0.

Second Half ends, Portugal 2, Czech Republic 0.

Foul by João Moutinho (Portugal).

Adam Vlkanova (Czech Republic) wins a free kick on the left wing.

João Cancelo (Portugal) is shown the yellow card for a bad foul.

Foul by João Cancelo (Portugal).

Adam Vlkanova (Czech Republic) wins a free kick in the attacking half.

Substitution, Portugal. João Moutinho replaces Rúben Neves.

Substitution, Portugal. João Palhinha replaces Gonçalo Guedes.

Rafael Leão (Portugal) is shown the yellow card for a bad foul.

Foul by Rafael Leão (Portugal).

Vladimír Coufal (Czech Republic) wins a free kick in the defensive half.

Attempt missed. Adam Vlkanova (Czech Republic) left footed shot from the left side of the box is close, but misses to the left.

Raphaël Guerreiro (Portugal) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Alex Král (Czech Republic).

Corner, Czech Republic. Conceded by Raphaël Guerreiro.

Corner, Portugal. Conceded by Jakub Brabec.

Corner, Portugal. Conceded by Jakub Brabec.

Substitution, Czech Republic. Alex Král replaces Ales Mateju.

Substitution, Portugal. Rafael Leão replaces Diogo Jota.

L'Humanité

Epicerie sociale, colis alimentaires... Dans le quartier de l’Ariane à Nice, la débrouille au quotidien face à la hausse des prix

Actu

Face à l’inflation galopante, à l’Ariane, l’un des quartiers les plus précarisés de Nice (Alpes-maritimes), les habitants sont dans l’impasse. Reportage.

Émilien Urbach

« Heureusement qu’il nous reste ça. On n’a plus rien. » Lilly, 76 ans, pleine d’énergie, traverse le groupe d’une trentaine de personnes amassées ce mardi 7 juin, à Nice, devant les locaux de France Services dans le quartier de l’Ariane.

À l’est de la ville, c’est l’un des plus défavorisés de la capitale azuréenne. « Je suis venue pour faire renouveler les papiers de mon logement social, reprend la retraitée. Ici, on nous aide dans nos démarches. Il n’y a rien d’autre, à part l’épicerie sociale sur la place du marché. »

La vieille dame n’a comme seuls revenus que le reversement d’une partie de la pension de son mari, décédé en 2018 : 900 euros par mois. « Mon loyer est de 600 euros. Avec l’augmentation des prix, je suis obligée de faire attention à tout. Heureusement qu’il y a les paniers alimentaires. » Elle subit, comme tous ceux qui attendent leur tour devant cette sorte de résidu de service public, la violence de l’inflation et la perte tous azimuts de pouvoir d’achat.

« En deux heures, nous avons déjà accueilli trente personnes »

« Je travaillais dans le bâtiment, explique Nasser, 70 ans. Je touche une retraite de 770 euros et ma femme handicapée touche une allocation. Avec la hausse des prix, on n’y arrive plus. » Et d’ajouter avec un regard chargé de gêne : « On reçoit un peu d’argent de nos enfants. On survit. »

Devant les trois barrières blanches, à l’entrée, chacun est venu régler une question administrative : un récépissé de renouvellement de carte de séjour, une demande de CMU, une réponse à un courrier de Pôle emploi…

Alexandra, employée de l’association Pimms Médiation, chargée de la gestion de ce pôle de France Services, sort pour faire le point des différentes demandes. « Je me perds un peu, confie-t-elle. Nous sommes quatre à tenir la permanence ce matin et, en deux heures, nous avons déjà accueilli trente personnes. »

Un de ses collègues, Olivier, sort faire une pause-cigarette. « Je suis détaché des finances publiques pour intervenir ici, explique-t-il. Les gens n’en peuvent plus. Ils viennent pour faire valoir leur droit au chèque énergie, par exemple, et se demandent déjà s’ils auront droit aux prochaines oboles annoncées ce matin par l’État. J’interviens aussi dans le village de Saint-André, auprès de populations plus aisées. Là-bas aussi, on se demande comment boucler la fin du mois. »

« Les aides de l’État, c’est comme un prêt à la consommation »

Élisa, 46 ans, au milieu du petit groupe agacé par l’attente prolongée pour accéder aux services de l’association, a été obligée d’abandonner son travail d’assistante maternelle dans le Nord pour suivre son compagnon qui a trouvé un emploi dans l’hôtellerie dans les Alpes-Maritimes. Elle compte à l’euro près. « On n’achète plus de vêtements aux enfants et on évite les petits plaisirs, confie-t-elle. Rien que pour manger, c’est compliqué. L’État donne un petit coup de pouce, un mois, puis le mois suivant, les prix augmentent de plus belle. Finalement, ses aides, c’est comme un prêt à la consommation avec des intérêts exorbitants. »

Devant elle, accoudé aux barrières, Paul acquiesce en levant les sourcils. À 38 ans, il vient de revenir vivre chez ses parents. « Je travaillais dans la verrerie mais j’ai été licencié, dit-il les lèvres pincées. Je n’y arrive plus. Avec mes vieux, retraités, on s’entraide. » ​​​​​​​À côté de lui, Kartouf, pressée de pouvoir entrer avant d’aller récupérer ses enfants à l’école, d’abonder : « Les prix augmentent partout. Même l’huile. À 5 euros le litre, c’est de la folie ! On galère, c’est vraiment dur et pourtant mon mari travaille beaucoup. »

« Je croyais qu’on la fabriquait à Dijon, la moutarde de Dijon ! »​​​​​​​

Quelques rues plus loin, derrière quelques pâtés d’immeubles, aux abords des étals du marché, un autre attroupement s’est constitué. Une cinquantaine de personnes, des femmes en très grande majorité, attendent de pouvoir entrer dans l’épicerie solidaire tenue par l’association Mir. Sur les portes, une pancarte indique que la distribution des colis alimentaires d’urgence ne sera plus assurée à partir du 15 juin.

« Personnellement, je n’y ai pas droit, explique Halima (le prénom a été modifié – NDLR) dans un haussement d’épaules. Je viens ici régulièrement parce qu’ils proposent, à petits prix, des produits qui viennent juste d’atteindre leur date de péremption et que les grandes surfaces leur donnent. Je suis fonctionnaire territoriale à 25 kilomètres d’ici. Je ne peux pas faire d’économies de carburant. Je dois aller travailler. Pareil pour l’eau et l’électricité. Alors j’essaie d’avoir moins de frais alimentaires. » Et d’ironiser dans un large sourire : « Même la moutarde, on nous dit que son prix augmente à cause de la guerre en Ukraine. Moi, je croyais qu’on la fabriquait à Dijon, la moutarde de Dijon ! »​​​​​​​

pouvoir d'achatnice
France24 - Monde

Belgique et République démocratique du Congo : la réconciliation ?

Publié le : 09/06/2022 - 20:04

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

Le roi des Belges Philippe réalise actuellement une en visite de 6 jours en République démocratique du Congo. Elle est déjà qualifiée d'historique en raison notamment de son discours prononcé à Kinshasa, mercredi 8 juin, dans lequel il a renouvelé ses profonds regrets pour l'exploitation, le racisme et les violences infligés lors de la colonisation. Le roi Philippe n'a pas néanmoins présenté d'excuses officielles.

Émission préparée par Melissa Kalaydjian, Marjorie Pejac et Didier Mesgard

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  • Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Historienne spécialiste de l’Afrique
  • Alfred Tumba SHANGO LOKOHO, Professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
  • Bob KABAMBA, Professeur en sciences politiques, Université de Liège
  • Kris BERWOUTS, Chercheur belge, spécialiste de l’Afrique centrale

RD Congo : le roi de Belgique exprime ses "profonds regrets" pour la période coloniale

RD Congo : à Kinshasa, le roi des Belges entame une visite très symbolique

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

En RD Congo, le roi Philippe renouvelle ses "regrets" mais ne présente pas d'excuses

BBC

E.T. bears an unmistakably large footprint over the subsequent film landscape, spawning a reinvention of youth cinema as being led by youth themselves

Much of Steven Spielberg's filmography is associated with youth. Early on in his career, his own youth was a talking point: his debut feature film Duel (1971), originally shown on US TV when he was just 24, saw him hailed as a new wunderkind. Since then, much of his work has been aimed at youth culture, from the Boys' Own adventure heroics of the Indiana Jones franchise to Hook (1991), his revisionist take on Peter Pan, the boy who never grows up. The adventure-land screams of the Jurassic Park films also belong in this vein of work in his cinema – as do later works like The BFG (2016) and Tintin (2011). Even Empire of the Sun (1987), a more plainly dramatic film, views the horrors of World War Two through the eyes of a child. But before all these came ET the Extraterrestrial, which was released in US cinemas 40 years ago this week. It was his first film to examine childhood directly, and its influence is still felt today in a film culture that tilts evermore towards youth in its focus.

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In fact, ET the Extraterrestrial premiered at Cannes Film Festival a couple of weeks earlier, on 26 May 1982, having been selected to close the 35th edition of the prestigious event: Spielberg was not – is not – an arthouse director, and so a premiere there was far from a given. Yet the movie met with rapturous acclaim from the get-go, causing an enormous standing ovation (back in the day when they were not granted so easily) that entered straight into the film's legend. The buzz swiftly translated into enormous box office receipts, as the film racked up nearly $360 million from its original US release; to this day, it has earned almost $800 million worldwide (a figure that incorporates the film's many re-releases, including a controversial re-release in 2002 when Spielberg had the film’s guns digitally changed into walkie-talkies). ET ended the 1980s as the US's highest-grossing film of the decade. In 1982 itself, it came in at number one for the year at the US box office ahead of, at number 12, John Huston's Annie, a film adaptation of the 1977 Broadway musical, which was also released in May, and also centred on a spunky but melancholy child – of which more later.

ET's story draws on Spielberg's own upbringing, and in particular his experiences as a child of divorce (Credit: Alamy)

Film directors had always looked to their childhoods for material, but in the cases of, say, Ingmar Bergman with Fanny and Alexander (1982), or Federico Fellini with Amarcord (1973), those films came much later in the creator’s work, functioning as a sort of wistful return to youth such as comes when considering one's life to the full. ET is not autobiographical in the way of those films (not least because it prominently features a small, adorable alien crashing to Earth) but it clearly draws prominently on Spielberg’s youth, as he has mentioned on several occasions, particularly in the way that the film – as written by the screenwriter Melissa Mathison from an idea by Spielberg himself – reconfigures Spielberg’s childhood. The main aspect of that upbringing that has crossed over into the film is the divorce of Spielberg's parents: in the film, protagonist Elliott (Henry Thomas) and his siblings, younger sister Gertie (Drew Barrymore) and older brother Michael (Robert MacNaughton), live with their single mother (Dee Wallace), and the absence of a father is keenly felt, especially in a painful dinner scene early on. Spielberg, the person, is sort of duplicated into the two boy characters of Elliott and Michael, being at once the lost child who yearns for friendship (which in the film's case takes the form of a bond with the alien), and also the protective older sibling (Spielberg had two younger sisters).

A child's-eye view

Spielberg, being in his mid-30s at the time of the film, was still relatively close to his subjects in age, which enables him to invest psychologically – that shows in the film's keen emotional impact, as well as in Spielberg's fresh cinematics, particularly the way his camera works at roughly children’s head height, investing physically in a child’s universe, and his no-nonsense, puckish attitude towards children's banter, games and worldview. A comparison with the film's contemporary Annie is informative, because that film has a much more top-down quality; it feels like the work of older people setting out to manufacture a children’s entertainment, with a cute story, a charming young actress, good songs, and the sense of everybody putting on a rollicking good show. All of this being the case, the film nevertheless has an artificial, slightly hokey feel to it nowadays, from its set decoration to the stiff performance of Albert Finney in the role of Daddy Warbucks. In this respect, Annie feels like the death rattle of young people's entertainment of yore, and ET like the birth of a young people’s entertainment of the future, that really understands its key audience. The film director Joe Stephenson, currently working on an adaptation of Doctor Jekyll and Mr Hyde starring Eddie Izzard, and who named his production company Be Good productions after a famous line in ET, concurs: "The film feels like the OG of almost a genre of filmmaking," he tells me. "I suspect that if you show a 6-year-old it today, they will feel just as spoken to, and just as moved."    

Rewatching the film in 2022, it's certainly the case that the film has kept a fresh and original feel, even as it is clear to see its influence on the contemporary landscape. ET stands out most clearly for the wallop of its sentimental arc, which Spielberg brilliantly contrives from the heartfelt performances he obtains from his child actors, the unashamedly big and heartstring-tugging score by John Williams, as well as his facility for ramping up the tension so that the downbeats register all the more intensely. The film's lone aspect that has aged somewhat iffily is its somewhat dubious politics of gender and sexuality: the script's bizarre insistence that ET is male (to the extent that a scene of the alien "dragging up" is played for comedy), and a weird scene in which Spielberg, filming things from the alien's perspective, appears to suggest that the alien has a thing for the children's mother, play as old-fashioned curiosities in a film that is otherwise very straightforward.

Mostly, the film scores because, as well as daring to literally place itself at its protagonist's height, it doesn’t talk down to the child characters: these are children who rebel, who respond to their environment, who have agency in their own world, and whose pain is accorded as much importance as they give it themselves. Molly Haskell, author of Spielberg: A Life in Films, concurs: "I think ET has been hugely influential in prioritising (even consecrating) the child's point of view over that of that of grown-ups, whether authorities in uniform or distracted mothers", she tells BBC Culture via email. Returning to the comparison with Annie, it's clear that grown-ups are the agents in that film, and Annie herself is bounced back and forth between them: in ET, instead, Elliott and his siblings are the ones who carve out their own world, nursing the wounded alien, dressing it up, and returning it to its people by defying lawmakers.

ET arguably has more in common with an arthouse film like Céline Sciamma’s Petite Maman than today's blockbusters (Credit: Alamy)

Its influence resounds today, and not only in the film's most obvious descendants, such as Netflix series Stranger Things, with its self-conscious nostalgia for 1980s family filmmaking. It's not too much of a stretch to see its legacy in the way Pixar has cornered the market for children's entertainment, from Toy Story (where the toys can be seen as stand-ins of sorts for children) to Turning Red. However while Stephenson agrees that the film has been extremely influential, he thinks that few who have tried to make films "specifically in the ET mould have quite reached the harmony of ET".

Indeed, if Spielberg’s fantastical, child-focused storytelling feels influential in the world of film and TV, ET's more heartfelt elements and the time it accords to everyday life – as well as the way it doesn’t shirk pain and sorrow – feel strangely old-fashioned now and perhaps more aligned with arthouse cinema than with the frantic landscape of blockbusters. A likely cousin of ET, in this respect, is Céline Sciamma’s recent Petite Maman, which also has a supernatural dimension, and a resolutely child-centric, deeply emotional narrative. Here, as in ET, a lonely child, whose parents appear to be separating, encounters a fantastical playmate, a kindred spirit (in this case, by time-travelling to meet her own mother as a child); again, as in ET, the child is filmed sympathetically and with the sense that she is her own free agent, exerting an influence on the world around her. Another film clearly indebted to Spielberg, but which feels hampered by Spielberg’s trademark sentimentality, is Todd Haynes's Wonderstruck (2017), which also premiered in Cannes: also set in a world of children, and again attempting to conjure a sense of wonder from the adventures of children, the film features a somewhat sorrowful child of divorce in the main role. The clear suggestion of Spielberg is there in the script, but it sits slightly uncomfortably with the more eccentric and twisty directorial vision of Haynes.

If ET has an unmistakably large footprint over the subsequent film landscape, spawning a reinvention of youth cinema as being led by youth themselves, from The Goonies to The Hunger Games, it has also dated, in the sense that we are no longer used to the care of its writing, its sheer cinematic craft (visible, for instance, in Spielberg’s delicious nods to trademark shots of confrontation in traditional westerns, when the children are escaping the adults, filmed marching ominously down a road in a row). Does the film hold up? Haskell, somewhat cryptically, tells me: "I think it stands up for the most part, but also might be retitled The Long Goodbye." Perhaps in this sense, ET signalled the start of a new type of cinema, but also rang out a protracted cry of farewell to its own type of cinema, one which is governed foremost by emotions, and where action, fantasy and the otherworldly are only considered in terms of what they bring to bear on authentic human lives.

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L'Humanité

À Barbès, un mort et des tirs policiers en question

Actu

Police Un refus d’obtempérer supposé, des tirs de fonctionnaires : une jeune femme est décédée, samedi 4 juin, à Paris. Un scénario déjà vu, qui pose à nouveau la question du comportement des agents et de leur formation.

Olivier Chartrain

Trois affaires, quatre morts. À Sevran (Seine-Saint-Denis), le 26 mars ; sur le Pont-Neuf, à Paris, le 24 avril, et samedi 4 juin, à nouveau à Paris : c’est le bilan, en moins de trois mois, de tirs policiers sur des véhicules dont les conducteurs sont accusés d’avoir refusé d’obtempérer. La dernière s’est déroulée samedi, en fin de matinée, dans le 18e arrondissement. Selon les sources policières, elle suit le même schéma que les précédentes – et pose les mêmes questions sur le comportement des policiers, leur formation, leurs conditions d’exercice.

Boulevard Barbès, la voiture aurait tenté d’échapper à un contrôle. Les fonctionnaires tirent à neuf reprises. Le chauffeur est grièvement blessé. Sa passagère décède le lendemain. Deux enquêtes ont été ouvertes à la suite de ce drame. La première, confiée à l’IGPN, vise les trois policiers pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique ». Elle devra établir s’ils ont agi en situation de légitime défense. L’autre vise le conducteur et les occupants de la voiture pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

L’affaire a rapidement déclenché une polémique : le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé sur Twitter « la peine de mort pour un refus d’obtempérer ». Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, lui a reproché d’utiliser les policiers « comme des otages d’une campagne électorale ». De son côté, Me Liénard, l’avocat des trois fonctionnaires, s’est fait entendre dans divers médias, mettant en avant le jeune âge de ses clients (entre 25 et 30 ans). « C’est la première fois qu’ils utilisent leurs armes », a-t-il fait valoir.

UNE formation déficiente

Ce dernier point pose la question de la formation et de l’encadrement de ces policiers. « À 10 mètres du véhicule, si on a la possibilité de sauver sa peau, on doit éviter de tirer », recadre Anthony Caillé, de la CGT police. Selon lui, il y a bien un problème de gestion de ces situations extrêmes : « La formation initiale a été ramenée d’un an, ce qui est déjà insuffisant, à huit mois. Suivis de douze mois de stage. Avant, on se retrouvait n° 4 ou 5 dans un équipage, aujourd’hui on arrive directement adjoint du chef. On envoie ces gamins au casse-pipe ! »

En parallèle, la formation au maniement des armes est dramatiquement déficiente : « En Île-de-France, il manque entre 120 et 130 instructeurs de tir, rappelle Anthony Caillé, soit presque la moitié de l’effectif. Et on peine à accéder aux stands de tir. » Résultat : le minimum d’entraînement prévu, soit trois tirs de deux fois quinze cartouches par an, est rarement effectué. En outre, « il y a de plus en plus de policiers contractuels. C’est le même problème que dans les autres services publics. C’est comme les professeurs, sauf que nous manipulons des armes ».

Le syndicaliste pointe aussi les discours martiaux de certains politiques et médias : « Depuis dix ou quinze ans, on assiste à une surenchère pour libérer les conditions de tir des policiers. Chez les jeunes collègues, le message passe. » La loi de 2017 a modifié les conditions de tir des forces de police en cas de refus d’obtempérer. Depuis, selon l’IGPN elle-même, le nombre de tirs a augmenté de 50 %.

policelégitime défensebavures policières
France24 - Monde

Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

Publié le : 09/06/2022 - 20:02Modifié le : 09/06/2022 - 20:30

Christophe BOISBOUVIER Marc PERELMAN Christophe BOISBOUVIER Marc PERELMAN

Macky Sall, président du Sénégal et de l'Union africaine, est l'invité de France 24 et  RFI. Depuis Paris, il revient sur sa récente visite à Sotchi, en Russie, au cours de laquelle il a demandé à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que l'Afrique était victime du conflit en Ukraine, du fait du danger d'une crise alimentaire mondiale. Il commente également la situation politique du Sénégal, où la principale formation d'opposition dénonce sa mise à l'écart en vue des prochaines législatives.

Le président du Sénégal et de l'Union africaine (UA), Macky Sall, a répondu aux questions de France 24 et RFI. Interrogé sur son déplacement à Sotchi, en Russie, pour rencontrer Vladimir Poutine en tant que président de l'UA, Macky Sall explique qu'il s'est rendu sur place "parce que nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain".

Il a indiqué avoir adressé trois messages au président russe. "Tout faire pour aider à libérer les céréales d'Ukraine par le port d'Odessa", "accéder aux céréales et aux engrais", et "la fin de la guerre, une désescalade". "Nous demandons d'engager des discussions avec l'Ukraine et les autres parties", a ajouté Macky Sall.

"Si les céréales ne sont pas produites, on sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent africain", prévient le président de l'UA.

Concernant la manifestation de l'opposition du 8 juin contre le rejet de la liste nationale de l'opposition des élections législatives du 30 juillet, le président Sall a rappelé l'esprit des institutions. "Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois. Le pays va faire ses élections."

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Sénégal : le président reconnaît "l'obsolescence" du système de santé

Sécurité alimentaire : Macky Sall "rassuré" après sa rencontre avec Vladimir Poutine

Sénégal : une marée humaine dans les rues de Dakar pour accueillir les héros de la CAN-2022

BBC

What punishment does, at best, is immediately suppress the behaviour. The trouble is, the research is unequivocal: what happens is the behaviour returns at the same rate – Alan Kazdin

Your toddler smacks another child at play group, upset that she won't share her toy. Your pre-schooler needles you at the store, whining that he really wants that sweet. Your 12-year-old refuses to set the table, storming off to her room and slamming the door.

Ask any parent, and they’ll tell you that dealing with situations like these can be among the most challenging – and common – parts of parenting. If the frustration of the moment itself weren’t enough, there’s the difficulty of how to respond. Do you give a time out? Threaten to take away privileges? Negotiate? Or do you follow the approach being promulgated by an increasing number of advocates, which holds that connecting with a child in their moment of distress, not punishing them, leads to calmer, better-behaved, and emotionally more in-tune kids?

"The word 'discipline' has been misconstrued as 'punishment', meaning inflicting pain as a consequence of doing something," says Dan Siegel, clinical professor of psychiatry at the UCLA School of Medicine and the author of six books on parenting, including No-Drama Discipline. He points out that the word "discipline" comes from the Latin word disciplina which means instruction or teaching.

"Parents say, 'Parents should be good disciplinarians.' We go, 'Yes – and a disciplinarian is a teacher.'"

Like any parenting decision – from whether to sleep train to the dilemma of screen time – how we discipline (or "teach") our children is deeply personal. Our beliefs around discipline have been shaped by our culture, the attitudes of those around us, how we were raised, even our current stress levels. Whether we think discipline is needed at all is also situational, depending even on which rules we set: a three-year-old told not to leave the playroom is more likely to "disobey", for example, than a three-year-old who is allowed to come in and out as she pleases.

Even beliefs that are a no-brainer in some societies are unusual in others. "The Anbarra child hears of no rules and receives no punishment," one anthropologist noted of the Aboriginal tribe. Other Aboriginal approaches to discipline include the idea that "the child has the ultimate choice to obey or not and adults are not overly upset if the command is not complied with". Rather than with rewards or punishments, children learn how to behave "through trial and error over a period of years". The Sámi, an indigenous group spread across the Arctic, espouse a similar parenting philosophy, letting children make their own decisions about even when to eat and sleep. Instead of punishments, there are intricate, unspoken rules and communal activities that nudge children towards desired behaviour, such as going hunting or fishing together.

In other societies, parents take a harsher approach. One Unicef report found that more than 90% of children in countries including Ghana and Egypt have experienced either physical or psychological aggression as forms of discipline in the last month.

One thing we know is that every caregiver will, at some stage, find themselves dealing with a child not doing as they're told. Anywhere from 25% to 65% of parents say that their children are at least sometimes noncompliant, with 1% to 9% saying this is a frequent or severe problem. This peaks in toddlerhood, after which children start to use tactics like negotiation to get what they want – underscoring the idea that in younger children, at least, disobedience and pushing limits is a part of normal development.

But what does the science say about how to respond? And is there really a way to guide children towards kind, thoughtful, cooperative behaviour that doesn't involve punishment at all, as some experts argue?

Some forms of punishment have been shown to worsen, not improve, behavioural problems (Credit: Getty Images)

Angry parent, angry child?

What the vast majority of scientists, paediatricians and psychologists now agree on is that harsh parenting tactics and corporal punishment, including spanking or "smacking", are unhelpful – and can cause harm to the child even when parents think the spanking is mild and justified.

The American Academy of Pediatrics changed their policy statement in 2018 to warn parents against spanking, and its use at home is now banned by 63 countries and territories ranging from Wales to Colombia. (Spanking at home remains legal in the US, Canada and Australia while in the US, 19 states also allow its use in schools, something banned in nearly every other nation.)

But despite signs that such bans, along with broader social changes, have helped reduce spanking, many parents do it. In the UK, 42% of parents said they've smacked their child over the course of the previous year. In the US, almost one-third of parents reported spanking their one-year-olds over a given month, while 70% of the mothers of two-year-olds – and 5% of the mothers of three-month-olds – admitted to doing so in the previous year. One 2013 poll found that 78% of US parents thought spanking could be appropriate – though only 22% of US paediatricians do.

Yet research suggests that physical punishment only makes the problem wor12%se.

"It turns out the kids who are spanked get more aggressive over time. If it was working, that would go down. But it doesn't," says Elizabeth Gershoff, a professor of human development and family sciences at the University of Texas at Austin, who studies the effects of corporal punishment on children. "It actually is doing the opposite of what parents want.

"We've shown that over and over by now."

One robust review of high-quality research co-authored by Gershoff found spanking in childhood was associated with the child being more aggressive, antisocial, and having poorer mental health, with a worse parent-child relationship and a higher likelihood of mental health problems or antisocial behaviour as adults. It also found children were more likely to have lower cognitive abilities and lower self-esteem – and that spanking was not associated with any improvement in child behaviour.

"No study has found physical punishment to have a long-term positive effect, and the vast majority have found negative effects," concluded another review of 25 years of physical punishment research.

It's not just physical punishment that can backfire, but also "psychological aggression" like  shouting and name-calling. Such verbal harshness towards a child at age 13 predicted more child behaviour problems and depressive symptoms over the next year, for example, even if parents were warm the rest of the time. Harsh parenting tactics including spanking, raising one's voice, or getting angry may even change children's brains, activating a pattern of heightened fear and vigilance even when there is no actual threat.

Still, as with spanking, such tactics are common. In the US, one survey found 98% of parents of five-year-olds report having engaged in some form of psychological aggression in the last year. Unicef has found that nearly seven in 10 children aged two to 14 worldwide were "shouted, yelled or screamed at" in the last month. Four in 10 were called "dumb or lazy".

If attacking the child physically or verbally doesn't improve their behaviour and can have such negative consequences, why do parents do it?

Some may be re-enacting the way they themselves were brought up. Others may be reacting out of anger or helplessness, unable to control their own emotions. And some may simply think it's the only or best way to deal with a misbehaving child.

As science has shown these tactics to be less than ideal, other forms of punishment have come to the fore – such as "time out" (withdrawing attention from a child for a certain amount of time) or "taking away a privilege" (such as not letting the child watch their favourite TV programme).

Some parents may react harshly out of anger or helplessness (Credit: Getty Images)

The time out controversy

According to some experts, there are other, more effective ways to encourage good behaviour than any punishment at all (more on that later). But even if parents are told this – and believe it – it doesn't always change their response. Punishment isn't always about changing a child's behaviour, but stems from a parent's desire to express disapproval, satisfy their sense of justice, or even just vent their feelings.

As a result, it's unlikely we'll ever get to the point where most families practise "punishment-free parenting", no matter the potential benefits to the child, says Alan Kazdin, professor of psychology and child psychiatry at Yale University and director of the Yale Parenting Center in New Haven, Connecticut.

"You could build the behaviours you want without punishment. But at the same time, one has to be realistic. Parents are not going to abandon punishment," he says.

"So as professionals we say to ourselves, what, within the research, is the most mild punishment that is as effective, gives parents a tool, and avoids all the negative effects of hitting, shouting, screaming? A brief time out is one. And taking away a privilege is another."

But researchers define time out fairly narrowly, and not in the way that many parents practise it.

For time out, "the child is simply told that their behaviour is inappropriate, and that the consequence is time out", says one review. While most parents think of it as happening on a "naughty step" or in a child's room, researchers define time out not as where it takes place, but as a stint of time where the child is not given attention. Time out doesn't even have to be away from the caregiver, experts say; it can be quiet time in the same room.

Importantly, the parent doesn't add other, more aggressive punishments – so no yelling, calling the child "naughty", or even telling them to use the time to think about what they've done.

"We want time out not to be shaming, but just boring. We want it to be so much more boring than whatever else is going on in the environment," says Corey Lieneman, a postdoctoral fellow in child and adolescent psychology at the University of Nebraska Medical Center and co-author, with West Virginia University child psychology professor Cheryl McNeil, of the forthcoming book Time Out for Child Behavior Management.

"If you add things on top, like yelling, or allowing your child to escape the time out chair repeatedly, then it becomes exciting for the kid… And I think it's a common misconception to think that children have to sit in time out and think about what they've done, or they have to feel badly about what they've done. It's more about just seeing a difference: it's fun when I listen, it's boring when I don't."

In terms of length, a time out should last for one to five minutes – there's no evidence that a longer stint has more of an effect.

Time out also should be used sparingly, researchers say. It should be used for clear disciplinary situations, not ones that are "emotionally upsetting" for the child, or where their attachment system, and need to be close to a caregiver, are activated. And it should be in the context of an otherwise positive parenting relationship.

If parents are trained to use time out in this expert-approved way, does it actually work?

There is relatively little research on time outs and similar punishments, says Gershoff. This makes it a more complex question than, say, spanking. In particular, there are few robust RCTs – randomised controlled trials, the gold standard of scientific research. In the first known review of time out's effectiveness, published in 2020, for example, the authors found just six relevant randomised controlled trials done between 1978 and 2018. All had small sample sizes – a maximum of 43 participants.

From the available data, they concluded that time out improves children's behaviour in the short term. One meta-analysis of programmes that help teach parenting skills, for example, found that if parents participated in a programme that included time out, there was a greater average improvement in children's behaviour than programmes that did not include time out. 

The evidence for any long-term benefit, however, is thinner.

"What punishment does, at best, is immediately suppress the behaviour. It stops it – much of it by a startle reaction, but it stops it," says Kazdin. "The trouble is, the research is unequivocal: what happens is the behaviour returns at the same rate."

One of the few long-term studies done on time out followed children from ages three to 10. Once everything was taken into account – such as whether a parent used other forms of physical punishment – there were no differences in behaviour between the children who received time out and those who did not. The researchers interpreted this to mean there was no evidence that time out harmed children. But it did not seem to help them long-term, either.

Other studies suggest that time outs may help when used as part of broader programmes that support parents and teach them non-violent, gentle ways to encourage good behaviour. But it's not always clear if the time outs themselves were beneficial, or the gentler approach as a whole, which also included techniques like praising the child more, and listening to them.

"It is really hard to isolate any one strategy," says Lieneman. "It'd be like isolating one vitamin: is one vitamin helpful or not helpful? We have a lot of evidence that [time out] is helpful, but it's mixed in with all of the other health behaviours, so all of the other positive relationship aspects."

The child's personality may also play a role. Robert Larzelere, professor of human development and family science at Oklahoma State University and one of the co-authors of the 2020 review of time out's effectiveness, looked at both the short and longer-term effects of various disciplinary responses including time out, privilege removal, and reasoning.

He found that, for the 12% most defiant toddlers he studied, punishments and warnings improved behaviour over a two-month period, but only if mothers used this tactic relatively rarely – in up to 16% of their total disciplinary responses. "The most effective parents prefer to use other tactics, such as mutually acceptable compromises and age-appropriate reasoning, but will back those methods up with a single warning followed by a timeout if toddlers persist in being defiant," he says. "Then these defiant toddlers learn to pay more attention to the reasoning that they usually ignore and to the single warnings."

For less challenging toddlers, who made up 35% of the children he saw, punishments and warnings backfired: they worked immediately, but at the two-month check-in, they had increased the child's behaviour problems. And on average, for the remaining majority of children in the middle – 53% of the total – infrequent timeouts had no effect on later behaviour, positive or negative.

Adding to the complexity, it can, of course, be difficult for a parent to know which of these camps their child falls into.

Some experts don't recommend using time out at all, unless it is as a punishment-free way, such as separating two fighting children so they can take a break, calm down, and then regroup.

One criticism is that in practice, parents don't use time out in the way it is recommended. One study of the parents of 400 US children found that while more than 75% of parents reported using time out, 85% of them were using it in a way that ran counter to the evidence.

"Yes, the research way of using time outs can teach a child skills of self-regulation – but the common use of time out is, in our experience anyway, not done the way the researchers say it should be done. And instead the word is used – 'Take a time out!' – in fury and exasperation," says Siegel. "It's used as a way of punishing a child, meaning to inflict emotional pain on them."

Some also have concerns over the potential risks of using a punishment like time out.

"Although we have, to a large extent, moved on from hitting – thank goodness – we've in many cases replaced it with other things that hurt the child psychologically, affect that parent-child relationship, erode trust and contribute to the child feeling completely powerless and helpless," says Joan Durrant, child-clinical psychologist and professor of community health sciences at Canada's University of Manitoba, as well as the creator of the programme Positive Discipline in Everyday Parenting.

"If I slept in or something, and my husband's reaction was to say, 'You can't drive your car for a week', or 'Go sit in the bathroom for an hour' – it's ridiculous, when you think of applying that to ourselves. But that's what we do to children all the time."

One concern, she says, is the lesson we do teach children by punishing them: that they must do what an authority figure tells them, "or else". "It sets children up to learn to be submissive, which is extremely dangerous. To do what adults tell them to do right now – the first time ('I don't want any back talk!')," she says. "So when my coach, or my priest, or my teacher wants to coerce me into something, it's a whole lot easier. I've learned that I have to submit."

Indeed, a child's overcompliance – if inspired by fear of an authority figure, such as a fear of punishment – is itself considered a mental health problem.

But for non-physical punishments, if given rarely and in the context of otherwise warm, responsive (not authoritarian or overcontrolling) parenting, those risks remain theoretical.

The 2020 study that followed toddlers until they were 10 didn't just find that being given time out made no difference to their behaviour in the long term; on its own, time out also had no impact on their risk of having a poor relationship with their parents, behaving poorly or being anxious or depressed. That did not hold true for physical punishment like spanking, which was associated with increased rule-breaking and aggression as the children got older.

While this study was widely reported to prove that time out doesn't cause any harm, however, it had flaws. In particular, almost half of the families dropped out of the trial over time, which could skew results: if the families whose children really struggled with their behaviour long-term were those who found it hardest to make it to the study's follow-up assessments, for example.

Ultimately, it's not so much that a punishment like time out is risky as that it's a missed opportunity, says Siegel, who – with his co-author Tina Payne Bryson – earned so much notoriety in 2014 for a story on time out, he wrote a follow-up to clarify his position.

"Rather than focusing on a worry about what time outs do, I would say, 'What do I want to teach? What's the benefit?'" says Siegel. "Children learn from what we do. They learn from how we are."

"So the question then is, what do you want your kid to learn? You want your kid to learn that you don't have skills that allow you to stay calm and clear, and instead, that you're exploding out of frustration, and feeling incompetent? Or do you want them to see that you have skills that, whatever happens, allow you to stay present?” says Siegel.

Harsh parenting tactics can cause harm to the child even when parents think they are mild and justified (Credit: Getty Images)

Emotion coaching

Even if we don't want children to obey every single command, and while there's a plethora of research indicating that overcontrolling parenting can be harmful for children, consistent misbehaviour comes with its own long-term risks, at least in older age groups (not, for example, toddlers). One study found that 13-year-old children whose teachers and peers said they misbehaved were more likely to commit criminal offences by age 27, for example.

But there are punishment-free ways to encourage good behaviour, some experts say.

One pillar is to have a little more empathy. Children are told what to do an awful lot – one small study found mothers gave their children an average of 41 instructions per hour (the researchers were looking at children who were referred to a family therapy programme for not complying with their parents' instructions, so this might not represent every family). But they aren't as developed as adults in terms of processing that information (it takes around 5.5 seconds from hearing a parent's instruction to a child's complying). Nor do they always know how to do what they're told – which may be why talking a child through a task leads to their complying more than simply telling them what to do.

Think of how we would feel in some similar situations to those in which we often punish children, suggests Durrant.

"Let's say that I really want to build a cupboard, so I go to somebody who knows how to do this,” says Durrant. “He hands me a power saw and says, 'The first thing you do is saw this wood. Here's the line – cut along that line.' I've never held this thing before. I flick the switch and it goes all over the place. And I damage the wood," she says. "And then they come back and say, 'I told you what to do. How could you create all this damage? Look what you've done. Go to your room for an hour.' I go to my room. I come out. They hand me the saw and say, 'Cut along that line.’ But I've learned nothing. All I've learned is that I should be ashamed. I should have known better. It's all my fault."

One alternative that has arisen is emotion coaching, or helping children understand and express their emotions. This approach hinges on the idea that whining, a tantrum or even hitting isn't merely misbehaviour to be "corrected", but a sign that a child is emotionally dysregulated. Since children (like adults) cannot learn when they're distressed, its advocates say, they need to be brought back to a state of calm before being taught a lesson will have any effect. (Read more from BBC Future about the healing power of emotion coaching.)

Children behave in socially appropriate ways, when they feel connected. When they feel loved, respected, supported - Sophie Havighurst

"Children can't work through solving problems and even hear you giving them guidance about what else might help if they're still really emotional. And yet that's when we often try and give instruction and guidance about behaviour. So our whole approach is that you've got to wait till your child settles and calms, and you're connected," says Sophie Havighurst, professor of child clinical psychology at the University of Melbourne.

"Children behave in desirable ways, or socially appropriate ways, when they feel connected. When they feel loved, respected, supported and validated in their emotional world."

Research also shows that the more emotionally in-tune with their children parents are, and the less disapproving and critical of their child's feelings, the better children are able to regulate their emotions and behaviour. Children who receive "emotion coaching" are less physiologically aroused (an indication that they are better able to regulate their nervous systems), and even are less likely to get sick, than those who do not.

One study of 94 children showed that there may also be a self-reinforcing cycle between the way parents perceive their children, and how they respond to them: if parents said that they were likely to minimise their child's emotional reactions, the children were more likely to exhibit problem behaviour later – and if young children were perceived by their parents to have poorer emotional regulation, they were more likely to be punished by their parents as they got older.

While there have been a number of RCTs on the impact of emotion coaching, or of similar techniques that replace punishments with more of a problem-solving approach, they have been based on relatively few datasets. But the available evidence shows that the "positive parenting" approaches worked better than nothing when used with children who had behavioural problems.

There also were signs that how effective they were depended on the individual child. For children who had depression or anxiety in addition to misbehaviour, for example, one study found that collaborative problem solving was more effective than conventional methods that included time out. Another study, co-authored by Havighurst, found that emotion coaching worked better than behavioural parent training for eight- to nine-year-olds and for children whose parents reported having poorer psychological wellbeing. Meanwhile, behavioural parent training worked better than emotion coaching for younger children and for parents who had better psychological wellbeing.

In general, however, the "alternative" approaches – which eschewed not only spanking but disciplinary actions like time out – were just as effective as those who used time out.

One such example is the emotion coaching programme called Tuning into Kids, designed by Havighurst and her co-author Ann Harley. It encourages parents to respond to the emotion underlying a behaviour – including by connecting with the child, communicating empathy, helping the child understand their emotions, problem solving, and setting limits ("I know you're frustrated, it's really hard when you don't want to put your things away. Let's see if you can stomp your feet really hard to let out that steam." Later, after the child has calmed: "It's not easy when you don't want to stop playing. I know it is hard for you. I wonder what you can do next time instead of hitting Daddy?".)

If the child's anger or misbehaviour escalates, parents are discouraged from using a punishment like time out. Instead, they are told to use a "time in": staying with a child who is angry or distressed and providing a quiet, calm presence with minimal talk, and a rub of the back, if desired.

"We need to teach kids to learn that their emotional needs lead to connection – not disconnection, or punishment," says Havighurst. "One of the things that we support is this idea that when kids are very angry, they often fear rejection. They fear abandonment. And the activation of attachment is that they still need to be attached, even though they're very dysregulated," says Havighurst. (This only works, she adds, if the parent isn't very angry or distressed themselves – if so, they may need to step out of the room to avoid verbally or physically harming their child.)

At a follow-up 10 months later, the parents who learned about emotion coaching were less likely to dismiss their child's emotions and had greater empathy for their children. They also reported fewer "negative expressiveness" (like fighting) in their families. Meanwhile, parents and teachers reported "significant" changes in how the children behaved, as well as in their understanding of emotions. Of the children who had clinical behaviour problems such as hyperactivity or oppositional defiant disorder at the start, 27% no longer had these problems at follow-up with a clinician, compared to 18% of those in the control group.

There are caveats. As is common with studies like this, there was a high drop-out rate – follow-up data wasn't available for 31% of parents, 22% of teachers and 20% of direct child assessments – which could, again, make results seem either better, or worse, than they were. (Havighurst points out that in other studies she's done of Tuning into Kids, which had similar results, the retention rate was much higher.)

And, like behavioural parent training, emotion coaching is a suite of interventions, not simply "time out versus no time out". Any positive results might not have had anything to do with dropping time out. They could have been, for example, from simply teaching the parents about their own emotions, helping them to become more regulated and calmer.

This may be why the research shakes out the way it does, says Larzelere. "Those programmes emphasise different aspects of positive parenting. So the better, more skilled way that parents can use those kind of skills the better for the child," he says. "But the evidence isn't against time out."

Researchers who advocate for punishments like time out as part of a positive parenting relationship also add that it's not an either/or proposition. There isn't any reason that parents can't problem solve, express empathy or talk through emotions with their children as well as issuing a punishment, they say – which some approaches explicitly advocate.

The idea, ultimately, is to provide the parents with a way to respond that is safe for the child. Telling them not to punish the child at all, Kazdin says, risks leaving them at the mercy of their impulses.

"We want parents to have tools in their pockets. Because once they're impulsive, it's a smack. It's a shouting, it's a shake, it's a scream, it's something," says Kazdin. "You don't want that kind of stuff."

Durrant, who believes punishment is never productive, also has concerns about escalation, but from the other side. Take time out. "It often gets very, very ugly, where parents are holding the doorknob, the child's pulling on the other side, there's all kinds of screaming," she says.

"What we're doing is giving parents a recipe for violence. There's going to be yelling, there's going to be hitting, there's going to be grabbing that child and forcing them down on that chair. Why are we give a prescription for coercion, when we know that every human being resists coercion? And then the more they push back, the more it escalates."

Punishment-free parenting advocates also point out that when we talk about a behaviour intervention's "effectiveness", we normally mean, "Did it make children behave better?" That's what research studies usually look at, too. That may make sense – but it isn't the whole story.

"You get rough measures, like, Is the child behaving better?" says Havighurst. "But what happens inside if a child has a parent being much more emotionally responsive to them? What does that build internally in a child? And that's the part I think it's really hard to measure."

Siegel agrees. You can change a child's behaviour by focusing just on the behaviour, he says. But if you look at what's underlying it, helping your child to hone skills of insight and empathy, you can go beyond that.  

"That, yes, allows a kid to guide their behaviour, but it's much, much more than that. It allows them to know themselves and others in a way that allows them to thrive, not just survive by regulating their behaviour," he says.

"I'm interested in something much deeper than the behavioural outcomes. I'm interested in the mind of the child."

Warm, positive parenting can encourage children to express their emotions and regulate them, experts say (Credit: Getty Images)

This article is part of Family Tree, a series of features that explore the issues and opportunities that families face all over the world. You might also be interested in other stories about children's behaviour and development:

You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife – and check out this playlist on changing families by BBC Reel

Common ground

They may come at discipline in different ways. But experts on both sides of the equation overlap in many of their findings about what works best for children.

For one, they agree that not only is harsh or authoritarian parenting not optimal – permissive or "indulgent" parenting isn't, either. Permissive parenting, which is normally defined as being supportive but with low levels of control or expectations, tends to be a mixed bag. Studies have found that it's associated with high levels of self-confidence in children, but also with more substance abuse and behaviour problems, for example.

The style of parenting that consistently comes out on top is "authoritative", where parents have high levels of responsiveness, but also high levels of demandingness.

Indeed, despite the stereotypes around "gentle parenting", a punishment-free approach doesn't mean doing away with boundaries, Havighurst says. It should be authoritative, not permissive.

"But there's a way you can do that without using dominance, or withholding or punishing," she says. "It's not about the child doing everything the child's way. It's about coming to some balance. Children learn best when you respond to them with empathy before guiding them in their behaviour."

On the other hand, researchers who are in favour of consequences like time out, like Larzelere, say these consequences need to be used rarely and in the context of otherwise warm, positive parenting.

"It'd be the goal to be as positive as possible," he says. "Parents shouldn't do those things as much as possible and should emphasise the positive relationship with their children." Negative consequences, he says, should be a "backup" to teach a child to cooperate after other attempts have failed, rather than a go-to response to misbehaviour.

Most researchers also agree that not only should punishments not be the crux of any parenting strategy – but they're not the best way to teach a child a lesson, either.

"Spanking and things like are very attractive for many parents because they often get a quick reaction. You feel like you've dealt with it, and then you can move on. Versus taking time to really talk with children and explain things to them," says Gershoff. "Time out and spanking are these kind of quick fixes that don't really deal with the underlying issue, and they don't help children learn."

Reasoning, rather than simply commanding, is something you can do with children from a young age, Gershoff says – it's something they really start to understand when they're two or three.

In fact, Larzelere's comparison of disciplinary tactics found that for the majority of toddlers, the best way to get a toddler to comply in the short term is to offer alternatives – reasoning works best for children who are whining or negotiating.

Again, however, it depends on the child. In the longer term, offering alternatives decreases misbehaviour for the 7% least challenging toddlers. For the 20% most defiant toddlers, offering alternatives too often increases misbehaviour – although frequent reasoning, two months later, had helped them behave better. And for the remaining majority of children, offering alternatives had no clear effect either way on behaviour two months later, on average.

"We use mild punishment, because parents are going to punish. And mild punishment is only better than regular other punishment, because the side effects are so few. But it's still not going to teach the child what to do," says Kazdin.

Among other elements, his approach includes a specific sequence of practise and praise. Say a child is throwing tantrums while hitting you. You should tell your child to "practise" having a tantrum, without the hitting. Then give effusive, specific praise ("That was such a great tantrum! I bet you can't do that again!"), along with some physical affection. Practise over and over.

Another relatively practical strategy is to look at when and how parents issue commands. Just as adults don't like being pulled out of something they're working on, neither do children. When mothers were told to direct their toddlers to play with certain toys, for example, it worked best if the child was already turning towards that toy or if the mother was able to attract them to that toy herself, rather than simply making a command. "A request for action coming out of the blue has little chance of succeeding," the researchers write. If you do have to give an instruction, make it direct and clear.

Both sides also emphasise the importance of emotional regulation – in the parent. And they underscore the importance of something often completely overlooked: how caregivers act themselves.

"Parents leave the most important tool off the table, which is systematic modelling," says Kazdin. That means showing the behaviour that you want to see in your child, and pointing it out in others. "The old thing of my generation was, 'Do what I say, not what I do.'" If that’s a parent’s approach, he says, "The research shows – good luck."

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France24 - Monde

E-sport : les clichés passés au crible

Publié le : 03/06/2022 - 19:44Modifié le : 03/06/2022 - 19:48

Guillaume GRALLET Suivre

En dépit d'une reconnaissance au plus haut niveau de l'État, les idées reçues sur le sport persistent. Ils rendraient obèse, violent, addict, macho et moins intelligent. Contre-exemples dans Tech 24, et entretien avec Kayane, joueuse professionnelle de e-sport.

En 2021, une étude révèle que 9,4 millions d'internautes français de 15 ans et plus s'intéressent au e-sport, soit une hausse de 1,6 million par rapport à 2020. 

Au-delà des jeux de course, de combat et autres jeux à succès, comme Fortnite et Rocket League, le e-sport réserve de nombreuses surprises. Comme le récent engouement qu'il a suscité dans le monde des échecs. La Fédération française d'échecs (FFE) songe d'ores et déjà à muscler sa section e-sport… 

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France24 - Monde

Rachat de Twitter : Elon Musk et la Chine, des liaisons dangereuses pour la sécurité américaine ?

Publié le : 03/06/2022 - 19:20

Sébastian SEIBT Suivre

L’offre d’Elon Musk pour racheter Twitter agite les spécialistes américains des questions de sécurité nationale, observe le Washington Post. En cause : les liens entre le groupe Tesla, qui appartient au multimillionnaire, et la Chine. Selon eux, cette opération risquerait de transformer Twitter en mégaphone pour la propagande antiaméricaine de Pékin.

Lorsqu’Elon Musk avait assuré, mi-avril, vouloir acquérir Twitter au nom de la "liberté d’expression", d’aucuns voyaient déjà le spectre de Donald Trump revenir hanter le célèbre réseau social. D’autres redoutent une autre ombre… celle de la Chine, qui profiterait de l’accession du patron de Tesla et de SpaceX à la tête de Twitter. Cette acquisition pourrait constituer une "menace pour la sécurité nationale américaine", ont ainsi assuré une douzaine d’anciens et d’actuels membres de l’administration, chargés de contrôler les investissements étrangers aux États-Unis, interrogés par le Washington Post, jeudi 2 juin.

"Étant donné le volume d’informations, le nombre d’utilisateurs influents et la quantité de données personnelles sensibles dont dispose Twitter, toute possible influence étrangère dans cette opération sera regardée de très près", assure au Washington Post, Richard Sofield, qui a travaillé au Comité pour l'investissement étranger (CFIUS) durant les présidences de Barack Obama et de Donald Trump. Le CFIUS a d’ailleurs commencé à s’intéresser aux ramifications de cette transaction à l’étranger et plus spécifiquement en Chine, souligne le quotidien de la côte Est. 

La giga-usine en Chine, talon d’Achille de Tesla ?

L’inquiétude porte essentiellement sur les liens entre Tesla et la Chine. Le Comité pour l’investissement étranger n’est pas le premier à tirer la sonnette d’alarme : Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, s’est déjà demandé le 26 avril si "Pékin ne venait pas de gagner un peu de moyen de pression sur notre place du village [Twitter] grâce à cette offre". Mais, à l’époque, les observateurs y avaient surtout vu un coup bas porté par l’un de ses principaux concurrents dans la course à l’espace. Jeff Bezos, patron de Blue Origin, aurait sciemment agité le chiffon rouge chinois, conscient que l’administration américaine est très chatouilleuse sur la question.

Interesting question. Did the Chinese government just gain a bit of leverage over the town square? https://t.co/jTiEnabP6T

April 25, 2022

Il n’empêche qu’il est difficile de minimiser la dépendance de Tesla à l’égard de la Chine. "En 2019, Tesla est devenue la première entreprise non chinoise à être propriétaire à 100 % de son usine en Chine et Elon Musk en a profité pour construire une giga-usine qui marche très bien", rappelle Jean-François Dufour, directeur du cabinet de conseil DCA Chine-Analyse.

Pékin avait par ailleurs déroulé le tapis rouge à l’entrepreneur nord-américain en lui faisant bénéficier "d’aides à l’implantation valant plusieurs milliards de dollars à travers des terrains accordés à bas prix, des prêts à faibles taux d’intérêt et des réductions d’impôts", rappelle le New York Times

En contrepartie, Elon Musk a fait de cette usine la base arrière de son expansion, non seulement en Chine, mais dans toute l’Asie. Preuve de l’importance de ce site pour le numéro 1 mondial des voitures électriques : en 2021, plus de la moitié des automobiles fabriquées par Tesla dans le monde ont été assemblées précisément dans cette usine. À lui seul, le marché chinois a rapporté plus de 13 milliards de dollars à la marque américaine, soit plus d’un quart de ses revenus, détaille le Wall Street Journal.

Des profits qui pourraient rapidement devenir le talon d’Achille de Tesla si Pékin décidait de s’en servir comme moyen de pression. "Les autorités peuvent très bien restreindre l’accès des voitures Tesla au marché chinois si Elon Musk vient à les décevoir d’une manière ou d’une autre", affirme Jean-François Dufour.

Un précédent en 2019

Un tel scénario n’est pas si abracadabrantesque : en 2019, Pékin avait demandé à Tesla de ne pas envoyer aux États-Unis les données que ses voitures connectées collectaient sur les utilisateurs chinois. Sous pression, le groupe d’Elon Musk avait donc ouvert un centre de données à Shanghai deux ans plus tard. Cette bataille pour le contrôle des données personnelles traduit, selon Jean-François Dufour, "la volonté de Pékin de marquer son territoire et de réaffirmer son autorité sur les acteurs étrangers présents sur son territoire". 

Et Elon Musk avait alors pu voir à quel point Pékin pouvait se montrer vindicatif à l’égard des entreprises ne caressant pas le régime dans le sens du poil. Ainsi, la marque H&M s’est, elle, retrouvée bannie d’Internet en Chine [et des tout-puissants sites d’e-commerce comme Alibaba] pour avoir décidé, en 2021, de ne plus utiliser de coton provenant de la région du Xinjiang, où Pékin est accusé d’avoir recours au travail forcé dans les champs de coton.

La "giga-usine" de Tesla à Shanghai n’est, en outre, pas sa seule source de dépendance économique à la Chine. Il en va de même pour la fabrication des moteurs électriques dont sont équipées les voitures du groupe américain. Dans un rapport de mai 2022 sur les composants utilisés pour la fabrication de ses véhicules, Tesla note que la plupart viennent de fournisseurs chinois et dépendent de matières premières extraites principalement en Chine ou par des groupes chinois.

"Tesla n’est pas plus dépendant de ces fournisseurs chinois que n’importe quel autre constructeur de voitures électriques, mais vu l’influence d’Elon Musk, Pékin peut davantage être tenté d’utiliser cette arme contre Tesla que contre General Motors ou Volkswagen", résume Jean-François Dufour.

Conscient des implications de cette dépendance, Tesla a évoqué la possibilité de se lancer dans l’industrie minière, mais "cela prendrait plus de sept ans pour y parvenir", a estimé Gavin Montgomery, spécialiste des matières premières pour la cabinet américain, Wood Mackenzie, interrogé par le Washington Post. 

Un cheval de Troie de la Chine pour quoi faire ?

Les craintes des autorités américaines de voir Elon Musk se transformer en cheval de Troie de la Chine, s’il rachetait Twitter, viennent aussi du fait que "l’entrepreneur a toujours eu un discours très positif à l’égard de la Chine et de ses intérêts", note Jean-François Dufour. Il a ainsi accepté sans broncher que Pékin ferme son usine à Shanghai au moment du confinement de la capitale économique chinoise en mars. Elon Musk avait pourtant crié au scandale lorsque les autorités californiennes avaient pris une décision similaire avec son usine de Fremont au début de la pandémie, en avril 2020. Il avait même alors menacé de délocaliser toute sa production au Texas.

>> À lire aussi sur France 24 :  Covid-19 : Elon Musk rouvre son usine Tesla et met au défi les autorités américaines de l'arrêter

La Chine a donc les moyens d’obtenir d’Elon Musk un traitement de faveur. Mais en quoi cela constitue-t-il un risque pour la sécurité nationale américaine ? D’abord, "un problème évident est l’accès aux données personnelles des utilisateurs de Twitter", affirme au Washington Post un ancien conseiller de Barack Obama, qui a préféré garder l’anonymat.

"La Chine va clairement profiter de cette situation pour demander des informations sur tous ceux qui critiquent Pékin sur Twitter", abonde dans le New York Times, Murong Xuecun, un écrivain chinois qui avait été interrogé par les autorités chinoises en 2019 après deux tweets critiques à l’égard du président chinois Xi Jinping. 

"Si Twitter est interdit en Chine, c’est bien parce que Pékin reconnaît que cela peut être un formidable outil d’influence", résume observe Jean-François Dufour. Et selon l’expert, le régime chinois compte bien s’en servir beaucoup plus librement si Elon Musk prend effectivement les rênes du réseau social : "la crainte est que Twitter deviennent un mégaphone mondial pour la propagande chinoise", note cet expert.  

Les Chinois sont déjà passés maîtres dans l’art de diffuser leur propagande sur les réseaux sociaux, souvent pour critiquer les États-Unis. Mais Twitter tentait jusqu’à présent de réduire cette désinformation en fermant des faux comptes utilisés uniquement pour amplifier le discours officiel chinois, rappelle le Wall Street Journal. Et la vision d’une "liberté d’expression absolue", défendue si ouvertement avec ardeur par Elon Musk, se marierait très bien avec les ambitions chinoises de porter haut et loin leur message sur la scène internationale.

Les autorités manquent de moyens pour empêcher ce rachat au nom de la sécurité nationale. Le Comité pour l'investissement étranger n'a pas vocation à bloquer une opération entre deux Américaines, ce qui est le cas avec Twitter et Elon Musk. Leur seul espoir est que le patron de Tesla décide finalement qu'être à la tête de l'empire des gazouillis ne l'intéresse plus. 

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Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter

Valeurs Actuelles

Catherine Colonna, carte maîtresse de la diplomatie française

À la question posée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, « Quand le président Macron viendra-t-il à Kiev ? », la nouvelle patronne de la diplomatie française a une réponse toute byzantine : « La visite est à l’étude et aura lieu si elle est utile à la recherche d’une solution de paix. » C’est elle, en tout cas, qui est la première ministre française à avoir fait le déplacement dans la capitale ukrainienne depuis le début du conflit. Mission : prendre la température dans cette crise à très haut risque.

Catherine Colonna est ainsi arrivée pour une visite surprise, par un train de nuit en provenance de Pologne. À Kiev, la ministre s’est rendue au mur des photos des victimes de la guerre du Donbass en compagnie de son homologue, Dmytro Kuleba, à qui elle a confirmé le soutien de la France à la défense ukrainienne. Le total de l’aide de Paris, humanitaire compris, se chiffre selon la nouvelle ministre à 1,8 milliard d’euros. Il s’agit « de rendre insoutenable le prix de la poursuite de cette agression pour la Russie ». Mais la visite, également marquée par la livraison de matériels de sécurité civile, a été rapidement endeuillée par l’annonce de la mort d’un reporter de BFM TV, Frédéric Leclerc-Imhoff , touché par un éclat d’obus dans le Donbass où l’offensive russe prend une nouvelle dynamique. Un événement qui a rappelé à Catherine Colonna, visiblement émue par la nouvelle, sa carrière aux côtés des journalistes, à qui elle a adressé ce message : « S’il vous plaît, faites attention, nous sommes dans une zone de guerre. »

Un poste aussi délicat qu’exposé et épuisant, notamment pendant la guerre d’Irak, les crises du Kosovo et de l’Intifada

Après un bref passage au Centre d’analyse et de prévision (CAP) du Quai d’Orsay où elle s’occupait déjà des questions européennes, Catherine Colonna monte au front médiatique comme sous-directrice de la presse de 1989 à 1990, avant d’être directrice adjointe de la presse et porte-parole adjointe de 1990 à 1993. En 1995, elle est appelée à l’Élysée. Présentée au président Chirac par Dominique de Villepin, qui la connaît depuis leurs années en poste à l’ambassade de France à Washington, où elle est deuxième puis première secrétaire entre 1983 et 1986, la diplomate sera porte-parole de l’Élysée jusqu’en 2004. Un poste aussi délicat qu’exposé et épuisant, notamment pendant la guerre d’Irak, les crises du Kosovo et de l’Intifada.

Catherine Colonna connaît donc parfaitement les mécanismes de la presse et, si elle sait communiquer sur la forme, elle ne perd jamais de vue le fond, ce qui n’est pas toujours la règle en Macronie. « C’est une femme qui connaît par cœur la portée du verbe dans la presse », nous confie un ancien ambassadeur, et qui « ne commet jamais d’erreur ». Dès cette époque, Catherine Colonna a eu une réputation de sérieux et de fidélité. Une qualité qu’elle tient peut-être de son père corse, Joseph Colonna, qui, avocat, a quitté l’île dans les années 1950 pour s’installer en Touraine où il a repris l’exploitation agricole de la famille de sa femme.

“La relation franco-allemande est plus que jamais nécessaire”

L’ancienne porte-parole est le témoin privilégié de tous les déplacements de Jacques Chirac. Mais pas question d’écrire ses Mémoires comme tant d’autres intimes des présidents. Toutes ses notes seront méticuleusement passées à la broyeuse. La petite fille de Touraine qui aimait bricoler et jardiner avec son père, chasser le petit gibier avec sa sœur aînée, a toujours su conserver une part de mystère.

Contre l’avis de Jacques Chirac, elle décide cependant de quitter le Château, où elle laisse un excellent souvenir. Vladimir Poutine lui envoie un mot de félicitations et une fête est organisée en son honneur, à laquelle participent Bernadette et Claude Chirac, marques éminentes de proximité. En bref, une vie au service de l’État pour cette énarque qui ne fera qu’un court passage dans le privé auprès du cabinet international de communication fi nancière Brunswick, de 2010 à 2014.

Tous ces souvenirs n’arrêtent pas la nouvelle ministre. À peine installée au Quai d’Orsay, le 21 mai, elle fait sa première visite, le 24 mai, à Berlin, pour rencontrer son homologue Annalena Baerbock. « Une évidence », selon elle, tant « la relation franco-allemande est plus que jamais nécessaire » et surtout une première dans le “couple” européen, où deux femmes dirigent les diplomaties de Paris et Berlin. Catherine Colonna y a évoqué notamment l’idée du président de la République de la création d’une « communauté politique européenne », qui pourrait permettre de resserrer les liens avec Londres ou encore d’accueillir l’Ukraine sans passer par un parcours d’adhésion loin d’être gagné.

De fait, l’Europe est l’autre fil rouge de la carrière de la diplomate. Après avoir été ministre déléguée aux Aff aires européennes, de 2005 à 2007, puis représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, les deux grands postes à l’étranger qu’elle a obtenus sont Rome et Londres, où elle a toujours défendu ses convictions européennes.

Une Colonna dans la Ville éternelle, c’est tout un symbole. Le palais Farnèse, qui sera sa maison de 2014 à 2017, est bien sûr l’un des postes les plus prestigieux de la diplomatie française. C’est aussi un clin d’oeil, puisque les Colonna sont, avec les Orsini et les Santa Croce, l’une des principales familles princières de la capitale italienne. Les ancêtres de Catherine Colonna seraient arrivés en Corse au IXe siècle avant de faire souche à Urtaca, entre L’Île-Rousse et Bastia, aux portes de la Balagne. On compte aussi parmi eux un certain Achille Archambault, cocher de Napoléon à Sainte-Hélène.

Les “irritants” avec Londres sont légion

Mais revenons à Rome. L’ambassadrice y a laissé le souvenir d’une femme cultivée, curieuse de ses interlocuteurs. L’ancienne directrice générale du Centre national de la cinématographie ne peut rester insensible au 7e art italien. Edoardo Secchi, président du Club Italie- France, se souvient de quelques échanges à l’ambassade de France. « C’était une femme ouverte, avec une vision très positive de la relation bilatérale, très axée sur la Méditerranée. » C’était aussi les années d’avant les grandes crispations franco-italiennes de l’ère Salvini.

Il reste que la vie de l’ambassade n’a pas toujours été simple et que la gestion du personnel, confie-t-on au Quai d’Orsay, s’est révélée conflictuelle. Ainsi, en 2014, la diplomate rentre à Paris pour être représentante permanente de la France à l’Organisation de coopération et de développement économiques, un poste plus restreint, peuplé de fonctionnaires de Bercy. Elle y reste jusqu’en 2017, où elle obtient un autre poste prestigieux et très exposé en pleines négociations du Brexit, celui de Londres.

Si Catherine Colonna a appris l’italien en cours accélérés, l’anglais lui est plus familier, sa mère ayant enseigné cette langue, sans oublier ses trois ans aux États-Unis. C’est dans un climat hostile que celle qui détient la dignité d’ambassadrice de France depuis 2020 — ils ne sont qu’une dizaine, dont trois femmes — arrive à Londres. Elle vient aussi prendre la relève d’un Jean-Pierre Jouyet très affecté sur le plan personnel. Fidèle à sa réputation, elle ne se ménage pas dans ses nouvelles fonctions. Certains diplomates interrogés lui reprochent une ligne trop dure lors de ce séjour, quitte à se couper d’une partie des décideurs britanniques brexiters alors qu’elle bénéficie de bons réseaux chez les remainers. « Elle a complètement politisé la fonction, cela a donné un climat de confrontation permanent », explique l’un d’eux.

Elle multiplie les déplacements au pays de Galles et en Écosse, sans doute plus qu’aucun de ses prédécesseurs, au point d’agacer au plus haut point le Foreign Office. Les Britanniques la soupçonnent d’encourager les velléités indépendantistes de la First minister d’Écosse, Nicola Sturgeon.

Ses classes dans la Chiraquie lui ont fait le cuir épais, à une époque où être une femme n’était pas une évidence dans ce genre de poste

Les “irritants” avec Londres sont légion : la pêche, les migrants, la manque de soutien face à la crise franco-turque au sein de l’Otan, le contrat des sous-marins australiens torpillé par l’alliance Aukus. Mais ses classes dans la Chiraquie lui ont fait le cuir épais, à une époque où être une femme n’était pas une évidence dans ce genre de poste. Colonna reste de marbre face aux rodomontades du gouvernement Johnson, y compris quand elle a été convoquée, en octobre de l’année dernière, au Foreign Office, un événement rarissime dans les relations bilatérales récentes. « Des crises sur lesquelles elle communique parfaitement », nous explique le journaliste britannique Alexander Seale, « c’est l’une des rares personnes de cette importance qui tweete elle-même ».

À 66 ans, Catherine Colonna devient donc la deuxième femme ministre des Affaires étrangères de la Ve République, après Michèle Alliot-Marie. Lors de la passation de pouvoirs avec Jean-Yves Le Drian, la nouvelle patronne du Quai a envoyé un message clair à ses troupes : « Vous me connaissez depuis quelques années. Vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier ni qui je suis ni d’où je viens, et je viens de cette maison. » Sera-t-elle entendue ?

Pas de réseau politique puissant

De tendance centre gauche, découverte par le radical Maurice Faure, la diplomate n’a pourtant jamais vraiment touché à la politique politicienne. Juste un projet, en 2006, pour les législatives dans le XIIe arrondissement de Paris sous les couleurs de l’UMP. Une idée tuée dans l’œuf par Nicolas Sarkozy. À la différence donc de son prédécesseur breton, elle n’a pas de réseau politique puissant. Un point faible si, à la suite d’élections législatives un peu justes, Emmanuel Macron était obligé d’ouvrir son gouvernement aux Républicains, qui pourraient tenter de s’emparer de quelques ministères. Autre défi pour cette spécialiste de l’Europe, l’espace qu’il faudra trouver avec un autre “Bruxellois”, Clément Beaune. Si les défis extérieurs sont immenses du Sahel à l’Ukraine, dossiers qu’elle va découvrir, c’est parfois de l’intérieur même que viennent les plus grands dangers.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : une “grande partie” de Severodonetsk contrôlée par la Russie

Une « grande partie » de Severodonetsk aux mains des Russes

Le gouverneur de la région de Louhansk a informé que la ville de Severodonetsk est « en grande partie » sous le contrôle de Moscou ce mercredi 8 juin, relaie BFM TV. Toutefois, « la zone industrielle est encore à nous, il n’y a pas de Russes là-bas. Les combats se déroulent uniquement dans les rues à l’intérieur de la ville », a-t-il ajouté sur Telegram.

La flambée du prix des céréales causée par « l’agression russe », selon Kiev

D’après le chef de la diplomatie ukrainienne, la flambée du prix des céréales est causée par « l’agression russe », relate BFM TV. Une crise alimentaire mondiale est crainte, alors que certaines exportations de céréales sont bloquées en raison de la guerre. « La véritable cause de cette crise : il s’agit de l’agression russe, pas des sanctions », a repris le ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui contredit la thèse de Moscou, assurant que le blocage des exportations est dû aux sanctions à son encontre.

Kiev agacé par Angela Merkel

L’ex-chancelière allemande Angela Merkel s’est expliquée, après avoir défendu une politique de rapprochement avec la Russie. Celle qui a dirigé l’Allemagne durant 16 ans n’a pas souhaité « s’excuser » d’avoir tenté d’éviter une guerre en Ukraine par la voie de la diplomatie et du commerce avec la Russie, relate BFM TV. Ses justifications n’ont en tout cas pas convenu à Kiev. Le conseiller de la présidence ukrainienne lui reproche notamment d’avoir soutenu le projet de gazoduc Nord Stream 2, devant acheminer le gaz russe en Europe à travers l’Allemagne.

Huit nouveaux procès pour crimes de guerre

Huit nouvelles affaires de crimes de guerre visant des soldats russes vont être jugées dans les prochains jours, a annoncé mercredi Irina Venediktova, procureure générale d’Ukraine. Depuis le début du conflit, 16 000 enquêtes sur de possibles crimes de guerre ont été ouvertes par Kiev, a-t-elle ajouté, alors que Moscou nie toujours formellement la moindre implication. Fin mai, rappelle BFMTV, un premier soldat russe avait été fait prisonnier, jugé puis condamné à la prison à vie.

Ankara juge « légitime » de lever certaines sanctions

 Dans le but de palier la crise alimentaire qui vient, la Turquie estime « légitime » la demande de la Russie de lever les sanctions appliquées aux exportations agricoles russes. Une opération qui permettrait de faciliter les exportations ukrainiennes, selon Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères.

« Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime », a-t-il déclaré alors qu’il recevait Serguei Lavrov.

Cinq morts dans des bombardements à Kharkiv

Le gouverneur de l’oblast de Kharkiv Oleg Synegubov annonce ce mercredi sur Telegram que les bombardements russes ont tué cinq civils et en ont blessé 12 autres au cours des dernières 24 heures, notamment à Kharkiv, Cherkaska Lozova, Korobochkyne et Pechenegs.

La Banque mondiale accorde un nouveau prêt à l’Ukraine

« Le maintien des services de base et la capacité du gouvernement à les fournir sont essentiels pour prévenir une nouvelle détérioration des conditions de vie et de la pauvreté en Ukraine », a expliqué le directeur de la Banque mondiale, alors que l’institution vient d’accorder un prêt de 1,49 milliard de dollars à Kiev. Depuis le début du conflit, note BFMTV, l’Ukraine a bénéficié de plus de 4 milliards de dollars de prêts.

« Défense héroïque » dans le Donbass

Dans sa prise de parole quotidienne, Volodymyr Zelensky a assuré « la situation sur le front n’a pas changé significativement ces 24 dernières heures » et que « la défense absolument héroïque du Donbass se poursuit ». Selon le chef d’Etat, « plus de 31.000 soldats russes sont morts en Ukraine ». « Depuis le 24 février, la Russie paie pour cette guerre complètement insensée près de 300 vies de ses soldats chaque jour. Mais il y aura un jour où, même pour la Russie, le nombre de pertes deviendra inacceptable. »

 

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France24 - Monde

L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer

Publié le : 27/05/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre

Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.

Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.

L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.

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Valeurs Actuelles

Pour rajeunir sa population, l’Allemagne va naturaliser des dizaines de milliers de clandestins

L’Allemagne veut ouvrir grandses bras. Dans le but de pallier au vieillissement de sa population, le pays germanique compte assouplir ses lois sur l’immigration. C’est ce que prépare la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser. Elle élabore un nouveau texte de loi qui permettra à des dizaines de milliers de clandestins de se voir accorder un titre de séjour en Allemagne, rapporte le média suisse RTS Info.

Des individus bien intégrés

Les personnes concernées sont des ressortissants étrangers non-expulsables à cause de la situation politique de leur pays d’origine. Cela n’empêcherait pas ces clandestins d’être bien intégrés en Allemagne et de cumuler des titres de séjour provisoire pour vivre sur le territoire de façon permanente. Environ 100 000 personnes se verraient reconduire leur titre de séjour régulièrement. Une situation déplorable pour les députés du Parti libéral-démocrate FDP. Comme le relate RTS Info, ce sujet serait régulièrement au centre des débats. Le député FDP, Stephan Thomae, a déjà pointé que « de nombreux maires, de nombreux artisans se plaignent que nous expulsons les mauvaises personnes ». Il s’est agacé au micro de la radio Deutschlandfunk : « Les familles bien intégrées, les jeunes qui ont trouvé un emploi, qui parlent allemand et sont culturellement bien intégrés, ceux-là, on veut les expulser », a-t-il ironisé.

Les « criminels » étrangers difficiles à expulser

Malgré cette fermeté, la question de la criminalité de certains ressortissants étrangers n’arriverait pas à être résolue : « Dans la plupart des cas, on n’arrive pas à se débarrasser des criminels et des personnes dangereuses », a ajouté Stephan Thomae. En 2020, l’Office fédéral de police criminelle allemand (BKA) avait par exemple dénombré pas moins de 890 immigrés arrêtés car suspectés d’être impliqués dans des affaires de crime organisé. Ce chiffre traduisait une augmentation de 76 % en seulement un an.

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France24 - World

France votes again: What's at stake in the legislative elections?

Issued on: 08/06/2022 - 17:28Modified: 08/06/2022 - 17:29

Florence VILLEMINOT Follow

This week, we explore the upcoming French legislative elections, the so-called "third round" of the presidential race. This time, French voters are electing 577 MPs to the Assemblée nationale, the lower house of parliament. Though arguably just as important as the race for the Élysée Palace, turnout tends to be lower. So do these elections work? We tell you more in this edition of French Connections.

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As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

French Legislative Elections

Macron leads in overseas legislative vote, ex-PM Valls eliminated

French Legislative Elections

Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon

New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?

Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.

Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !

La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.

Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.

Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.

Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.

Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.

Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.

Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.

Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».

Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.

Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.

Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.

Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.

Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.

“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”

Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.

Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »

Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.

De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies

Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».

Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

Tesla et Elon Musk investissent 1,5 milliard de dollars en bitcoin, le cours bat son niveau record

Après cette annonce, le prix du bitcoin a bondi. Vers 14 heures, le 8 février, il a atteint plus de 43 000 dollars en bourse. 

Le prix du bitcoin connaissait déjà une hausse phénoménale depuis le début de l’année. Mais l’annonce de Tesla l’a encore accentué. Le groupe a fait savoir, lundi 8 février, qu’il avait investi pas moins de 1,5 milliard d’euros en Bitcoin, relaie le Figaro. Déjà, il y a quelques jours, le comportement sur les réseaux sociaux du patron du constructeur de véhicules électriques, Elon Musk, avait mis la puce à l’oreille de certains. Il avait changé temporairement sa description sur son compte Twitter en marquant #bitcoin. 

Les clients de Tesla pourront payer en bitcoin

Dans un document transmis lundi à la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine, Tesla a donc déclaré avoir acheté 1,5 milliard de bitcoin, durant le mois de janvier, dans le cadre d’une « mise à jour de la politique d’investissement du groupe ». Il s’agirait de donner « plus de souplesse pour diversifier davantage et maximiser les rendements de nos liquidités qui ne sont pas nécessaires pour maintenir une liquidité d’exploitation adéquate », cite BFM Bourse. Tesla a aussi précisé que les clients pourront se servir du bitcoin pour acheter certains produits de la marque dans un avenir proche. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Известия (RUS)

В ВОЗ рекомендовали продолжить расследование теории «утечки» COVID-19

Теория о лабораторном происхождении коронавирусной инфекции требует дополнительных расследований. Об этом в четверг, 9 июня, заявила сформированная Всемирной организацией здравоохранения (ВОЗ) Научно-консультативная группа по новым опасным патогенам (SAGO) в предварительном отчете.

Финишная кривая: почему не стоит забывать про COVID-19 Вирус может стать сезонным заболеванием или мутировать

«SAGO отмечает, что новых данных для оценки лабораторной утечки в качестве пути передачи SARS-CoV-2 в человеческую популяцию не появилось, и рекомендует провести дальнейшее расследование этого и всех других возможных вариантов», — говорится в публикации.

Сотрудники группы подчеркнули, что на сегодняшний день неизвестно, как именно штамм вируса первоначально оказался в очаге заболевания — на рынке морепродуктов в китайском Ухане.

Предположение об искусственной природе COVID-19 возникло после того, как были установлены ближайшие генетически родственные вирусы. Данные штаммы были выявлены у летучих мышей-подковоносов, однако ученые не смогли обнаружить ни источник, ни естественных/промежуточных хозяев, ни случаи перехода вируса на человека.

В августе 2021 года Китай заявил, что расследования происхождения коронавируса, проведенного в январе 2021 года совместно со Всемирной организацией здравоохранения (ВОЗ), достаточно, и отказал организации в его возобновлении.

В конце марта ВОЗ опубликовала доклад по итогам поездки в Китай для изучения COVID-19. Отмечалось, что специалисты не смогли прийти к однозначному выводу. Согласно итоговому документу, наиболее вероятной считается передача вируса между животными, а потом человеку, наименее вероятным — возникновение SARS-CoV-2 в лабораторных условиях.

Версию об искусственном происхождении коронавируса неоднократно продвигали в США. 20 мая в комитете палаты представителей США по разведке сообщили о «косвенных доказательствах» сведений о том, что утечка нового типа коронавируса SARS-CoV-2 произошла из Уханьского института вирусологии.

23 мая газета The Wall Street Journal отмечала, что болезнь сотрудников Уханьского института вирусологии в ноябре 2019 года может говорить о верности теории искусственного происхождения коронавируса.

Пекин подобные обвинения неоднократно опровергал, называв такую теорию клеветой и заговором. Китайские ученые подчеркивали, что лаборатория в Ухане обладает серьезной системой безопасности, а болезнь ученых никак не была связана с коронавирусом.

Вспышка заболевания COVID-19, вызываемого вирусом SARS-CoV-2, произошла в китайском городе Ухань в декабре 2019 года, затем вирус стал распространяться в других странах. 11 марта 2020 года Всемирная организация здравоохранения (ВОЗ) охарактеризовала распространение коронавируса в мире как пандемию.

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France24 - World

Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'

Issued on: 09/06/2022 - 16:08

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron said it was imperative that this month's parliamentary election result in a "strong and clear" majority for his political bloc to be able to implement pro-business reforms and avoid a "French disorder." 

Macron said any breakthrough for far-left and far-right parties in the elections on June 12 and June 19 would add further uncertainty to a political backdrop marked by Russia's invasion of Ukraine and concerns over rising inflation.

"Nothing would be more dangerous than adding a French disorder on top of a world disorder, as proposed by extremists," said Macron on Thursday, during a visit to the southern French region of Tarn.

Macron used his trip to Tarn to warn against the challenges faced to his 'Ensemble' centrist bloc from both the far-left party, which has allied with the traditional left-wing Socialist Party, and from far-right parties such as Marine Le Pen's Rassemblement National and Eric Zemmour's 'Reconquest' group.

Two polls showed earlier this week that Macron's centrist camp was not guaranteed to win an absolute majority in the parliamentary elections.

The left-wing 'Nupes' coalition led by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon is seen second in polls, but the conservative Les Republicains could end up being kingmakers, if Macron's Ensemble alliance falls short of an absolute majority.

Failure to get an absolute majority would mark a major setback for Macron. It would force him to broaden his alliance, which in turn could complicate policy decisions.

Macron was re-elected as French President in April but he also needs a majority in the lower house of parliament to implement reforms aimed at strengthening the economy, such as proposed changes to pensions and cutting taxes.

A minority cabinet or coalition government would be an unusual scenario for modern-day France. The Fifth Republic was designed to avoid unwieldy coalitions.

(Reuters)

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Paris shooting thrusts police violence into the spotlight as French legislative elections loom

French Legislative Elections

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

French Legislative Elections

Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon

New York Times - World

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”

Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ? Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !

Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue

Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ? Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.

La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ? Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.

Propos recueillis par Frédéric Paya

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Paris shooting thrusts police violence into the spotlight as French legislative elections loom

Issued on: 07/06/2022 - 15:33

FRANCE 24 Follow

A fatal police shooting in Paris has thrust the issue of violence by security forces to the heart of an increasingly close French parliamentary election battle between a new left-wing coalition and allies of centrist President Emmanuel Macron.

Police killed a passenger in a car in northern Paris on Saturday after the vehicle failed to stop when summoned by officers and then allegedly drove towards them at speed.

“If you vote for me, I’ll change the doctrine governing the use of force by the police in our country,” Jean-Luc Mélenchon, leader of the Nupes left-wing alliance, told France Inter radio on Tuesday.

“It’s not normal that we kill someone for failing to stop,” he added, saying that four people had died in such circumstances in four months.

“The police kill,” he tweeted on Saturday, sparking condemnation from rival politicians and Interior Minister Gérald Darmanin ahead of the two-stage vote on June 12 and 19.

La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?

June 5, 2022

Saturday’s shooting came just a week after police were widely condemned over their conduct at the Champions League final in Paris, where security forces teargassed fans and failed to stop street crime by local youths.

Images of frustrated passengers being teargassed outside a Paris train station over the weekend after rail services were cancelled also fed questions about their methods.

Self-defence?

The three officers involved in Saturday’s shooting say they opened fire on the car in self-defence and their lawyer claims there is video evidence to back them up.

The 38-year-old driver, who has been hospitalised with a throat injury, has a long criminal record and no driving licence, Le Parisien newspaper reported.

A woman in the front seat was hit in the head by one of the “eight or nine shots” fired in the capital’s 18th arrondissement (district).

The use of force by French police is a divisive political issue in France, with Mélenchon and other left-wingers frequently criticising security forces.

Darmanin said Monday that police “deserve respect” and that “insulting them dishonours those that want to govern”.

Far-right leader Marine Le Pen said Tuesday that Mélenchon “is always on the side of thugs, of criminals. He’s never on the side of the security forces.” 

“It’s not because someone has died that the police have done something that is open to criticism,” she told Franceinfo, adding that police had the right to defend themselves.

Prime Minister Elisabeth Borne bristled at Mélenchon’s comment in a Tuesday radio interview. “I find very shocking the way Jean-Luc Mélenchon systematically lashes out at the police with totally outrageous remarks,” Borne told France Bleu. “The police exercise a difficult mission at the service of the French,” she said.

“Beyond that, what happened this weekend, with a death, is obviously tragic,” Borne added, noting that investigations into the incident are under way.

Mélenchon hit back at the prime minister with a reaction tweet on Tuesday afternoon. “Four deaths in four months. The death of a young woman 21 years of age killed with a shot to the head: no big deal to Borne,” he tweeted. “For her, I’m the only one who is a problem. Borne, technocratic prime minister without a heart, without human compassion, without republican principles on law enforcement.”

The killing of police by jihadists as well as suspected drug dealers in recent years has led to public sympathy for their plight.

A policewoman was killed in southwest France in July 2020 when a car refused to stop and drove through a checkpoint, prompting an outcry at the time.

Police unions also complain about poor pay for officers and difficult working conditions, particularly in low-income suburbs where hostility to them is deeply rooted.

Macron majority?

Campaigning ahead of Sunday’s vote is set to intensify this week, with Macron making several trips around the country to lend support to his centrist “Ensemble” (“Together”) coalition.

Surveys suggest “Together” is on course for a narrow majority, but the results are viewed as hard to forecast because abstention is predicted to reach record levels of around 50 percent.

Mélenchon and the Nupes alliance – which groups his France Unbowed party, the Socialists, Greens and Communists – are hoping to block newly re-elected Macron by winning a majority.

The first results – for 11 constituencies representing French people living overseas – were published on Monday.

After a first round of voting at the weekend, they showed Macron’s candidates finishing top in eight out of the 11 as expected, but Nupes candidates making major gains compared with the last polls in 2017.

Macron’s Republic on the Move (LREM) party and allies have upped their attacks on Mélenchon in recent days, which analysts see as a sign of nervousness.

Senior MP Christophe Castaner said the former Trotskyist promised a “Soviet revolution”, while Economy Minister Bruno Le Maire called him a “French Chavez” in reference to late Venezuelan leader Hugo Chavez.

Mélenchon is promising to lower the retirement age to 60, introduce wealth taxes on companies and high-earners, and hike the minimum wage by around 15 percent.

Macron needs a parliamentary majority in order to push through his domestic agenda of tax cuts, welfare reform and raising the retirement age.

The 44-year-old defeated Le Pen in the second round of the presidential election on April 24, winning a second five-year term.

(FRANCE 24 with AFP)

 

French legislative elections © FRANCE 24

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Macron to increase oversight of police after brutality and racism claims

French police protest in Paris to demand a government crackdown on attacks

Champions League

French minister blames 'ticket fraud’ for stadium violence in Champions League final

Opex 360

La Pologne va vendre à l’Ukraine des obusiers ASH Krab pour 650 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Il y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.

« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».

Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.

Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.

En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.

« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.

Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.

En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.

En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.

Известия (RUS)

Финляндия решила построить заграждение на границе с Россией

Власти Финляндии захотели соорудить заграждение на границе с Россией, чтобы «обезопасить страну». Об этом 10 июня сообщило министерство внутренних дел (МВД) республики.

Балтийский гамбит: чем решила пожертвовать Финляндия ради членства в НАТО За выбор властей граждане этой страны могут заплатить дважды

«Правительство Финляндии планирует установить заграждения в критических районах на восточной границе [с Россией]», — говорится в заявлении МВД Финляндии.

Таким образом, по данным МВД, власти планируют бороться с «угрозами гибридного характера» и «использованием миграционного вопроса в целях оказания политического давления».

Для строительства погранслужба республики получит дополнительное финансирование, отмечается в документе.

Кроме того, для обеспечения процесса строительства заграждения будут внесены поправки в закон о пограничной охране, говорится в материале ведомства.

В мае Финляндия и Швеция подали заявки на вступление в НАТО.

5 июня глава полиции государственной безопасности Финляндии Антти Пелттари заявил об отсутствии давления России на Финляндию из-за вступления в альянс. Он отметил, что Хельсинки ожидали от Москвы кибератак и гибридных выпадов во время обсуждения заявки Финляндии на вступление в НАТО, однако этого не произошло.

Пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков, комментируя слова Пелттари, сказал, что Россия никогда не представляла никакой угрозы как для Финляндии, так и для Швеции.

При этом по словам сенатора Алексея Пушкова, ситуация в районе Балтики будет зависеть от того, какие формы примет членство Финляндии в Североатлантическом альянсе, в частности появятся ли военные базы и объекты НАТО на финской территории.

МИД России критически отреагировал на заявление властей скандинавских стран о планах по присоединению к альянсу, отметив, что таким образом безопасность этих стран обеспечена не будет.

16 президент РФ Владимир Путин заявил, что расширение НАТО носит искусственный характер. По его словам, делается это в интересах внешнеполитических интересов США.

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Opex 360

À cause de malfaçons, la modernisation du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov » va prendre encore du retard

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.

Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.

Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.

Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].

Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…

« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.

En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.

Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.

France24 - World

NASA launches UFO study as mainstream interest grows

Issued on: 10/06/2022 - 02:34

NEWS WIRES

NASA is officially joining the hunt for UFOs. The space agency on Thursday announced a new study that will recruit leading scientists to examine unidentified aerial phenomena—a subject that has long fascinated the public and recently gained high-level attention from Congress.

The project will begin early this fall and last around nine months, focusing on identifying available data, how to gather more data in future, and how NASA can analyze the findings to try to move the needle on scientific understanding.

“Over the decades, NASA has answered the call to tackle some of the most perplexing mysteries we know of, and this is no different,” Daniel Evans, the NASA scientist responsible for coordinating the study, told reporters on a call.

While NASA probes and rovers scour the solar system for the fossils of ancient microbes, and its astronomers look for so-called “technosignatures” on distant planets for signs of intelligent civilizations, this is the first time the agency will investigate unexplained phenomena in Earth’s skies.

With its access to a broad range of scientific tools, NASA is well placed not just to demystify UFOs and deepen scientific understanding, but also to find ways to mitigate the phenomena, a key part of its mission to ensure the safety of aircraft, said the agency’s chief scientist, Thomas Zurbuchen.

Zurbuchen acknowledged the traditional scientific community may see NASA as “kind of selling out” by venturing into the controversial topic, but he strongly disagrees.

“We are not shying away from reputational risk,” Zurbuchen said during a National Academy of Sciences webcast. “Our strong belief is that the biggest challenge of these phenomena is that it’s a data-poor field.”

The announcement comes as the field of UFO study, once a poorly-regarded research backwater, is gaining more mainstream traction.

Last month, Congress held a public hearing into UFOs, while a US intelligence report last year cataloged 144 sightings that it said could not be explained. It did not rule out alien origin.

NASA’s study will be independent of the Pentagon’s Airborne Object Identification and Management Synchronization Group, but the space agency “has coordinated widely across the government regarding how to apply the tools of science,” it said in a statement.

A paucity in the number of UFO observations make it difficult at present for the scientific community to draw conclusions.

Therefore, said astrophysicist David Spergel, who will lead the research, the first task of the group would be identifying the extent of data out there from sources including civilians, government, nonprofits and companies.

Another overarching goal of NASA is to deepen credibility in this field of study.

“There is a great deal of stigma associated with UAP among our naval aviators and aviation community,” said Evans.

“One of the things we tangentially hope to do as part of this study, simply by talking about it in the open, is to help to remove some of the stigma associated with it, and that will yield obviously, increased access to data, more reports, more sightings.”

(AFP)

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Chinese astronauts arrive at space station to complete its construction

Scientists unveil image of black hole at Milky Way's centre

German prosecutors charge Russian spy with sharing details of European space rocket programme

BBC

Covid spurred this on – we found ourselves highlighting the ridiculousness of corporate culture – Amanda Wood

This article contains strong language some readers may find offensive

A couple of years ago, happy hour at the pub was workers' go-to destination for whinging about work. But after two years of social distancing during the pandemic, that's changed. Now, workers across the world have instead picked up their smartphones to vent about the 9-to-5 on TikTok, the social media app with a billion monthly users.

The app, in which users dive down an infinite scroll of short videos filmed by other users, attracts thousands of workers complaining about and making fun of work and their day jobs, mostly in the form of short comedy sketches filmed on their phones, often set to music and sometimes peppered with explicit language. The videos are filed under the popular hashtag of #worktok (as well as #careertok and simply #work) and are watched by millions.

Whether it's the annoyance of turning cameras on for Zoom calls or the whiplash of sudden check-ins with your boss, no work-related quirk is safe from ridicule.

But these videos aren't just bellyaching – they tap into the many ways work has completely transformed over the past two years. Through these videos, workers are collectively re-evaluating long-standing norms, all in a global dialogue that's fiery, fun and also shines a spotlight on the most problematic parts of work.

Work gets skewered

#worktok videos most often take the shape of short, funny videos less than a minute long, often set to music or some sort of trending audio. Some are made by content creators and comedians with hundreds of thousands of followers, but many are made by workers with full-time day jobs, from fast food to finance. The result is a collective conversation that's racked up over a billion views on the app.

US-based tech account manager Chase Coleman, whose videos have reeled in nearly three million views, tackles topics like the inability to truly disconnect when taking time off and drowning in never-ending emails. UK-based solicitor Henry Nelson-Case pokes fun at micromanaging bosses, and reminds fellow workers that companies view them all as expendable, so they should prioritise their wellbeing above all else.

Many workers, like US-based account manager Chase Coleman, found themselves joining TikTok during lockdowns to make jokes about how work had changed (Credit: Chase Coleman)

Another viral video shows a Gen Z user asking: "What the fuck do you do at an office job? Can someone explain that to me? I have no idea what goes on."

US-based recruiter Samy Jones responded directly to this video with her own, which has attracted nearly two million views. In it, she parodies a jargon-spouting corporate worker: "I'm so glad you asked: I'll give you some key takeaways" she says, explaining the need to "maximise our bandwidth" to "move the needle", "circle back" and "table the conversation" so that they're not "constantly re-inventing the wheel" to "reach Q4 initiatives".

Many users on #worktok – a tag that has more than a half-billion views – found themselves ending up on TikTok out of lockdown malaise, when their companies implemented remote-work policies more than two years ago.

"I was bored on my couch, to be honest with you," says account-manger Coleman.

He joined TikTok after lockdowns began in early 2020, when his company began remote work. He’d found himself engaging in new rituals like "taking a midday shower, taking a midday nap or doing laundry" during the workday – and when he started scrolling through TikTok, to his surprise, he found he "wasn't the only person" sneaking in dog walks. Many of his videos focus on those work-from-home behaviours that nearly all remote workers now partake in, like puttering around the house doing chores in between tasks, or "wiggling your mouse to stay online" to "show that your status is green".

Recruiter Jones, who also joined TikTok during the pandemic because she “was missing that camaraderie you get from sitting around the office and sharing stories”, says the app provided her a way to “join the conversation” around the ways work was changing.

"I didn't start this channel on Instagram, because then it's really just my friends and my family that follow me," says Jones. "On TikTok, the way the algorithm works, you're pushed out to a lot of different kind of people, and that's really fun."

Relatable and real

For solicitor Nelson-Case, #worktok shows how "so many of us go through the same experiences, regardless of what our jobs are".

"The experiences and nuances of corporate life and working in an office are relatable and almost universal," he says, adding that his intent isn't to complain about his job or colleagues, whom he calls "supportive and great". For him, #worktok is more about "the nuances and the challenges of the corporate environment itself." He thinks by watching these videos, workers – especially during the pandemic – "feel less alone".

UK-based solicitor Henry Nelson-Case started posting TikToks during the pandemic, hoping other workers could relate to his content (Credit: Henry Nelson-Case)

Nelson-Case recalls one video he posted about crying before a work call one time, only to have many commenters respond that something similar has happened to them.

"As a junior lawyer, I have previously been called stupid, asked if I 'had a brain' and was regularly made to feel small, making me stressed, anxious, calling in sick and on occasion, throwing up in the office bathroom through anxiety," he says. "Unfortunately, this is not unique to me, and is something that so many junior lawyers and young professionals experience on a day-to-day basis."

Indeed, the popularity of these videos isn’t surprising, say experts. "[Work] is a topic everyone can relate to," agrees Amanda Wood, senior social marketing manager at social-analytics firm Hootsuite. And it’s an open playing field for those who want to join the conversation, too, with a low barrier to entry. “There are many different subcultures on TikTok, so there are opportunities for many people to get involved.”

These videos provide light-hearted viral distractions that let people bond over what they dislike about work – but they also reflect how, as the pandemic has dragged on, many of the problematic elements of work have come under increased scrutiny.

A broader referendum

While many of these videos are satirical, the grousing that appears on #worktok often doubles as sincere dialogue that can offer other users support or career advice.

For example, in one of Jones' viral videos, she leans on her years of experience as a recruiter to offer 'red flags' in job interviews so that her viewers can avoid a toxic work environment: "700 interview steps?" she says in one video. "Red flag." Not only can she vent about the problematic aspects of her own industry, but she also uses that opportunity to offer tangible advice to others.

Recruiter Samy Jones missed the in-person camaraderie of the office, so she turned to TikTok to connect with other workers during lockdowns (Credit: Samy Jones)

Coleman believes the rise of #worktok is part of a broader referendum on the current state of work.

For instance, there’s the realisation workers "don't necessarily need to be in the office every single day". Or instead of wasting time in an unnecessary Zoom meeting, remote workers could "take a nap, because 'I didn't get enough sleep the night before because my puppy was up all night', or 'maybe I was sick'". He says these TikTok videos are emblematic of the recent push for more worker flexibility, better work-life balance and greater mental-health awareness. "Covid spurred this on – we found ourselves highlighting the ridiculousness of corporate culture," adds Hootsuite's Wood.

Coleman believes #worktok is the "collective realisation" of what workers are going through right now – and that workers complain about toxic things, like bosses' expectation of 24/7 digital availability, for a reason. "I don't always need to be available for other people. I have a life to live, and I need to take care of myself," he says.

For now, #worktok could just be that happy hour of the past: a place for workers to gather, laugh, share experiences and blow off steam. "You are talking to people you don't know and probably will never meet in your life, but you are building connections and building relationships and learning from them – and that is essential in the way our culture has adapted in the last two years," says Jones. "It's very much a people-ran movement."

Valeurs Actuelles

Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre

Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.

Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.

Un dernier obstacle d’importance

« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.

La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

My soul died a little bit every time I'd go into what was considered a fancy restaurant in Freetown

Cooking, as well as intergenerational storytelling, is a deeply rooted part of Sierra Leone's rich heritage. Preparing food and sharing family recipes forges a connection to ancestors, friends and community. But it's something that's usually only celebrated at home, with loved ones. If you don't have a generous auntie to cook you a spicy krain-krain (leaf stew) with smoked fish or foofoo (sticky dough made from fermented, pounded cassava), then good luck trying to get a taste of this intriguing cuisine.

Local favourites include jollof rice with tender beef stew, sweet plantain and binch (black-eyed beans), and groundnut soup, but as younger generations leave the rural provinces for city life and fast food, many of the punchy and complex flavours of the country's traditional dishes have quietly faded from public view or been forgotten entirely – until now.

Since November 2021, a new restaurant, The Cole Street Guest House, has put Sierra Leone's ancestral flavours front and centre, creating a buzzing oasis where history and culture meet haute cuisine. It's the country's first gourmet restaurant to be dedicated entirely to the nation's traditional dishes, celebrating the legacy of the country's 16 ethnic groups (or tribes). But there's also a special sort of magic at the Cole Street Guest House, where intricate family recipes passed down through generations of mothers and grandmothers are taking the spotlight.

In a small, tiled courtyard in the capital city of Freetown, Chef Miatta Marke skilfully gathers chillies, patmingi (a Sierra Leonean basil) and collard greens for her chopping board from a colourful kitchen garden. She opened Cole Street determined to capture the spirit of her childhood community of Murray Town, which had been led and fed by powerful women who had endured wars, raised families and made history.

Chef Miatta Marke's culinary mission is to serve Sierra Leone its own food (Credit: Amelia Martyn-Hemphill)

The women in Marke's family are part of this legacy. Cole Street's mid-20th-Century building, with its outdoor courtyard and kitchen garden, originally belonged to Marke's grandmother, Lati Hyde-Forster MBE, who was the first woman in Sierra Leone to graduate from university. She was hazed for being the only woman there, but went on to become the first female African school principal in the country. Marke and her cousins were born and raised in their grandmother's house, planting the sprawling java apple tree that now shades restaurant diners.

Sierra Leone gained independence from the UK in 1961, but when civil war broke out in 1991, Marke, then a young teenager, moved to England and settled in rainy Brighton with her mother, who was a paediatric doctor. Marke became a human rights lawyer, working for the UN and later specialising in women's rights cases. But over the years, her daydreams of Sierra Leonean sunshine mingled with thoughts of the spiced red snapper and tangy ogiri (fermented oil seed) soup her grandmother used to make, leaving her pining for home. Despite her high-powered legal career in the UK, she decided to return in 2021 to her late grandmother's home.

Marke started cooking at age eight, learning from her grandmother and later developing her skills further on her own. Travelling extensively with her mother through Sierra Leone's rural provinces, she would note down unique ingredients and cooking techniques, garnering knowledge from everyone she could. She would then spend hours testing recipes, recreating local specialities and adding her own flair. Marke's mission was a simple one: to serve Sierra Leone its own food, something that was missing from Freetown's restaurants.

The Cole Street Guest House is the first gourmet restaurant to be dedicated entirely to Sierra Leone traditional dishes (Credit: Amelia Martyn-Hemphill)

Before Cole Street, the city offered only a range of higher-end eateries, but the overwhelming majority were foreign-owned or attached to international hotels, serving intercontinental dishes. While some local favourites like cassava bread or plasas (green leaf stews) could be found at informal street stalls known as kukry, you'd be lucky to find one traditional dish on most restaurant menus.

"My soul died a little bit every time I'd go into what was considered a fancy restaurant in Freetown, and there would be little or no Sierra Leonean food on the menu," Marke said. "I think on a subliminal level, that messaging really destroys the self-esteem of Sierra Leoneans around their food culture."

In contrast, ancestral stories infuse Cole Street's walls and recipes. A regal portrait of Marke's great-great-grandmother, Aminata Bah, watches over the guesthouse diners. As a young girl from the Fulani tribe, Bah escaped from a slave ship and settled in Ghana, before uprooting her life and moving to Sierra Leone when she met her husband. The restaurant's huntu recipe (see below) was passed down from her: the steamed cornmeal dumplings made of spring onions – with a parsley-chilli, prawn-and-lobster stuffing – are a warming mouthful that tastes both decadent and fresh.

A portrait of Marke's great-great-grandmother, Aminata Bah, is displayed at Cole Street (Credit: Amelia Martyn-Hemphill)

According to Marke, eating at Cole Street should feel like coming home to your mother's kitchen. "The ethos is about just being really generous – generosity in terms of portions, generosity in terms of that feeling that you want the guests to leave the restaurant with," she said.

The powerful influence of her ancestors is interwoven with playful modern flavour pairings. Foorah is a sweet treat traditionally prepared at ceremonies to honour the dead 40 days after their passing. Cole Street's version of the delicate, steamed rice-flour dumplings, akin to the Japanese mochi, are laid around a small ceramic bowl of tamarind-caramel dipping sauce and sprinkled with an ethereal sugar dusting. The sweet sharpness of the sauce cuts through the soft texture of the dessert, which has amassed a loyal following.

Then there's the acheke, a hearty main course with a base of garri (a coarse granular flour) that's topped with red snapper, tempura oysters, grilled tiger prawns, fried plantains and scotch bonnet chillies. Cole Street's intricate soups – a blending of steamed leaves, herbs, spices and smoked creatures of the sky, land and sea – are boiled for days to reach the richest texture possible.

"I describe [Sierra Leonean food] as having complex layers of flavour," Marke said. "It surprises you in the same mouthful several times. It's pungent, it's strong, it's punchy, but it also can evoke memories, I think. It always says something."

Foorah: steamed rice-flour dumplings with a tamarind-caramel dipping sauce (Credit: Amelia Martyn-Hemphill)

An old provincial ritual of toasting slices of smoky cassava over an open fire before slathering them with melted butter and wild honey most recently captured Marke's imagination. Her tribute was a crumbly, sweet cassava drop scone adorned with malted-milk ice cream. The humble cassava gets a starring role on the menu elsewhere too, elevated from a simple starch to Cole Street's now locally famous "cassava bread" tortillas, filled with grilled mackerel, crispy minnows, mango and ground chilli.

Marke is one of several trailblazing female chefs from Sierra Leone grabbing attention for their bold flavours. Fatmata Binta's Fulani Kitchen "dine on a mat" experience started off in Accra, Ghana, and has now been recreated in top restaurants around the world. Her creations pay tribute to West Africa's most well-known and financially prosperous nomadic herdsmen, the Fulani people, and won her the prestigious Rising Star accolade at the 2021 Global Best Chef Awards.

Maria Bradford is enchanting the UK market with her high-end, fine dining experience Shwen Shwen, which means "fancy" or "gourmet" in the Krio language. "My mission was to connect people through food and construct a platform on which others can build," explained Bradford. "It's great to see others rising up, following their dreams and amplifying our culture with their passion." Bradford's debut cookbook Sweet Salone will be launched in September 2022. 

Honouring the country's 16 tribes is an important part of Cole Street's mission. Like the majority of Sierra Leoneans, Marke herself hails from a mixture of tribes. Her great-great-grandmother was Fulani, her parents are Krio and she was named after her mother's Mende best friend.

Cassava bread tortillas with grilled mackerel and crispy minnows, mango and ground chilli (Credit: Amelia Martyn-Hemphill)

"I find it remarkable that for a country with so many tribes – each with their distinct languages and practices – not only has Sierra Leone never had any tribal-related conflicts, but we also intermarry and get along very well. Our food also celebrates that," Marke said.

Cole Street's most popular dish is the jerk goat, a 35-year-old family recipe preserved as it was originally written. The lightly spiced meat is impossibly tender, served with a generous portion of rice and black-eyed peas. It has the feel of a joyful wedding feast, dressed up with sweet plantain and a pawpaw-and-cucumber salsa.

"My dad's family are the Contons [a historical Sierra Leonean family] who hail from the West Indies," Marke explained. "It seems like an anomaly in the menu, but it's also part of our Creole food story." These are recipes of resilience – each one acknowledging a complex history of mixing, adapting and surviving that has passed down through generations.

I really want to bring a sense of pride to the neighbourhood, and to bring a sense of pride to our Sierra Leonean cuisine

Now a mother to her own daughter, who is studying at university, Marke is determined to continue the history of female empowerment and voracious learning that her great-grandmother began. The restaurant is closed on Mondays and Tuesdays for the all-female staff to attend further education and vocational training.

Marke employs local women who either face challenges or have overcome adversity (Credit: Amelia Martyn-Hemphill)

"I wanted to employ women who are local, and who either face challenges or have managed to overcome adversity," she explained. "This is the Sierra Leonean family way that is not just in our menu but our ethos too."

Cole Street is also committed to local food sovereignty, despite the logistical challenges of Sierra Leone's patchy infrastructure, water shortages and frequent power outages. Marke bought and donated 27 acres of farmland upcountry to an association of women and children at risk, who now sell their farming produce to the restaurant. For Marke, success is about staying connected to community and honouring the sustainable food practices of the generations that came before. 

"I really want to bring a sense of pride to the neighbourhood," she concluded, "and to bring a sense of pride to our Sierra Leonean cuisine."

Cole Street has been fully booked since its opening, drawing in crowds of young professionals, families, tourists, expats and older couples hungry for Sierra Leonean nostalgia.

Huntu: steamed cornmeal dumplings, with a parsley-chilli, prawn-and-lobster stuffing (Credit: Amelia Martyn-Hemphill)

Huntu recipe (serves 4-6)By Chef Miatta Marke (adapted for BBC's World's Table)

Prawn stock

Ingredients:

Discarded prawn heads (from dumpling prep below)3 tbsp vegetable oil1 medium white onion, roughly chopped2 garlic cloves2 bay leaves1 tsp peppercorns2 tsp salt4 cups water

Instructions:

Peel and de-vein prawns (set aside for dumplings). Sauté prawn heads and chopped white onion in vegetable oil over high heat, crushing and breaking apart the prawn heads, until the onion starts to caramelise. 

Add garlic cloves, bay leaves, peppercorns, salt and water. Lower to medium heat and simmer for 20 minutes. Sieve and set aside the resulting stock.

Dumplings

Ingredients:

2 cups medium cornmeal2 medium white onions, either minced or finely chopped2 red habanero chillies, deseeded and either minced or finely chopped½ cup of vegetable oil1 kg peeled and de-veined prawns1 cup sliced spring onions1 lobster tail, medium dicedPrawn stock (reserved from above)Salt and pepper

Instructions: 

Toast cornmeal on medium heat, stirring briskly, until warmed through and giving off a slightly toasted aroma. The colour of the cornmeal should not darken beyond one shade, if at all.

Sauté chopped white onions and chillies in vegetable oil over medium heat until onions are translucent, starting to caramelise and have lost their "raw" smell. Set aside.

Finely chop prawns until they start to stick together but are not completely smooth. Combine cooked onions and chillies with chopped spring onions, chopped prawns, cornmeal and stock, and mix thoroughly. Season with salt and pepper to taste.

Take a tablespoon of the mixture and slightly flatten into an oval in the palm of your hand. Place a dice of lobster in the centre then form the mixture into a circle, ensuring the lobster is in the middle.

When all the dumplings are formed, chill for up to 12 hours until ready to steam.

Dipping sauce

Ingredients:

1 large bunch of parsley½ cup water2-3 garlic cloves4 green chillies¼ cup vegetable oil½ cup lime juiceSalt

Instructions:

Place parsley, water, garlic cloves and chillies in a saucepan. Cover over medium heat and simmer for 15 mins. Remove from heat, add oil, and blend at high speed for 1 minute until smooth and glossy. You may want to add a little more water to loosen up the sauce as you blend. Add lime juice and season with salt to taste.

To assemble:

Bring water to a boil and steam dumplings for 8-10 minutes until cornmeal is cooked throughout and the lobster is opaque but tender. Serve dumplings with dipping sauce.

BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.

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France24 - World

ECB to introduce a series of rate hikes aimed at fighting inflation

Issued on: 09/06/2022 - 15:45Modified: 09/06/2022 - 15:48

NEWS WIRES

The European Central Bank on Thursday ended its bond-buying stimulus and unveiled plans for a series of interest rate hikes from July, the first in more than a decade, to combat soaring inflation.

The keenly-awaited announcements bring down the curtain on the ECB's cheap money era, after policymakers faced growing pressure to catch up with other major central banks that have already moved to rein in prices.

ECB governors, exceptionally meeting in Amsterdam instead of Frankfurt, agreed as a first step to halt their multi-billion-euro bond-buying stimulus as of July 1.

The bank's governing council then plans "to raise the key ECB interest rates by 25 basis points" at its next meeting on July 21, the ECB said in a statement.

It will raise rates again in September, with the size dependent on the economic outlook. 

ECB president Christine Lagarde, who said Thursday's decisions were unanimous, said the bank was embarking on "a journey" that would include "a series of moves over the course of the next months".

The last time the ECB hiked rates was in 2011.

Inflation in the 19-nation euro area rose to a record 8.1 percent in May, well above the ECB's two-percent target.

The surge has largely been driven by Russia's war against Ukraine, which has pushed up the cost of energy, food and raw materials around the globe.

The ECB on Thursday made "a correct move, but one that comes too late", said Clemens Fuest, president of the Ifo think tank in Munich. "Price increases are spreading beyond energy and food to impact other areas."

Several ECB governors had on Thursday argued for a 50 basis point hike in July already, a central banking source told AFP -- a more aggressive move already undertaken by the US Federal Reserve.

Wages rising 

In updated forecasts, the ECB said it expected eurozone consumer prices to soar to 6.8 percent in 2022, up from 5.1 percent previously.

Inflation is seen easing to 3.5 percent in 2023 before falling back to 2.1 percent in 2024.

The ECB also slashed its economic growth forecast for the 19-nation club to 2.8 percent in 2022 and 2.1 percent in 2023, from 3.7 and 2.8 percent previously.

The weaker outlook underscores the difficult task ahead for Lagarde in finding the right balance between raising borrowing costs enough to cool inflation, without jeopardising the eurozone's already stuttering economy.

The war in Ukraine "is disrupting trade, is leading to shortages of materials, and is contributing to high energy and commodity prices," the ECB said, while renewed coronavirus restrictions in China were worsening supply chain bottlenecks.

But the ECB still saw reason for optimism.

"Once current headwinds abate, economic activity is expected to pick up again," it said.

"The conditions are in place for the economy to continue to grow on account of the ongoing reopening of the economy, a strong labour market, fiscal support and savings built up during the pandemic."

Policymakers are, however, keeping a close eye on eurozone wages, Lagarde said, in a nod to fears of a "wage-price spiral" where higher prices push workers to demand salary increases, in turn pushing prices up further.

'Lift off' 

The July 1 end to the ECB's bond-buying scheme will draw a line under the last in a series of debt-purchasing measures worth a total of around five trillion euros ($5.4 trillion) since 2014.

Scrapping the scheme paves the way for what Lagarde has called a "lift off" in rates.

The ECB has three key rates: a main refinancing operations rate that currently stands at zero, a marginal lending facility at 0.25 percent and a bank deposit rate of minus 0.5 percent -- meaning lenders pay to park their excess cash at the ECB. 

The roadmap laid out by Lagarde sees the central bank exiting eight years of negative rates by the end of September.

The former French finance minister kept the door open to a September hike higher than 25 basis points.

Quizzed on how the bank would respond if borrowing costs started to diverge across the eurozone, Lagarde said the ECB "will not tolerate fragmentation".

She declined to spell out what action the bank might take, saying only that "we know how to deploy new instruments if and when necessary".

The spread between Italian and benchmark German 10-year bonds is currently at its widest since the early stages of the pandemic.

(AFP)

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Former ECB chief Mario Draghi to form new Italian government

European Central Bank agrees to accept ‘junk’ bonds to keep economies afloat

Paris, Frankfurt stocks plunge further, European Central Bank avoids rate cuts

Opex 360

Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann s’associent pour assurer le soutien des blindés de l’Otan dans les pays baltes

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.

Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.

Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.

#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI

— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022

« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.

Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…

BBC

Top Gun: Maverick betrays Hollywood's weakness in China

Some are cheering the release of Top Gun: Maverick - an action thriller - for supposedly "standing up to China". That misses the point, writes Isaac Stone Fish.

Thirty-six years after flying high in the 1980s original, Top Gun: Maverick, a sequel to the adventure-thriller film in which Tom Cruise and Val Kilmer fight baddies for the US Navy, is breaking box office records in America.

Besides spectacular dogfights with fighter jets, it is getting praise for another reason. When a trailer for the film was released in 2019, Taiwanese and Japanese flags were removed from Cruise's bomber jacket - appeasing Beijing (which claims Taiwan and disapproves of Japan) but upsetting Americans.

But when Paramount released the film late last month, it had reinstated the flags. Americans and Taiwanese cheered. Some critics claimed this was evidence Hollywood was finally standing up to China.

Not so fast.

For a film that is supposed to be about US military might, it neither mentions nor even implies the presence of China in the film - a notable omission given what US military brass routinely describe as America's top security challenge.

There are routine public warnings of the threat Beijing poses to national security. "China is the strategic threat to this country," US Chief of Naval Operations Admiral Michael Gilday has said.

"China increasingly is... challenging the United States in multiple arenas - especially economically, militarily and technologically - and is pushing to change global norms," said last year's annual US government threat report.

That, in the world of Top Gun, China doesn't even exist is an example of how subtly Beijing exercises influence in Hollywood.

The film is not playing in China - but that's not really what it's about.

There's no need to ban a film when, as Top Gun: Maverick shows, a studio will censor itself when it comes to how it portrays - or won't portray - Beijing.

Yet surprisingly, there are no clear rules over how, why, and when Beijing responds.

Take, for example, the 2011 comedy, Johnny English Reborn, distributed by United Pictures.

In the film the actor Rowan Atkinson played one of his famous characters, the eponymous bumbling British spy.

It opens in a monastery in Tibet - sensitive to Beijing, because it wants only carefully controlled portrayals of that Himalayan region - and only gets more controversial from there. English must prevent international criminals from murdering the Chinese premier, who is portrayed as cowardly and foolish.

Admittedly, such a film is less likely to pass muster in the age of Xi Jinping. But what happened to Atkinson and the studio for the film?

Apparently very little: I've seen no indication that Beijing punished Universal for the portrayal, and Atkinson remains incredibly popular in China: On dozens of flights I've taken in China, both before and after 2011, the most common face I remember seeing on Chinese airline televisions - even more than Chinese Chairmen Xi, Hu Jintao, or Mao Zedong - is Mr Bean's.

The lesson from this, and from hundreds of other films that address (or don't address) China is that sometimes Beijing metes out its tolerance or punishment of a studio or actor with no apparent logic - and that is part of the strategy to keep Hollywood on its toes. The capriciousness gives China power.

Sometimes films that contain elements critical of China screen throughout the country, and other times, they don't.

Sometimes those who criticise Beijing, like actors Sharon Stone and Richard Gere, who offended the party through their activism on Tibet, find their careers damaged. While some, like actor Christian Bale - who backed a Chinese activist - or director Judd Apatow - who made comments about Uighurs - have faced no apparent reprisal.

Consistent with Chinese Communist Party techniques for exercising power, this is a feature, not a bug. It means studios are always left wondering.

Filmgoers have become inured to Chinese censorship - which is perhaps why a flag patch is misread as being "tough to China".

But if American admirals can speak directly about China, Hollywood's reliance on mumbled and muted flag symbols for its most patriotic of pictures looks strikingly weak by comparison.

Isaac Stone Fish is the author of America Second: How America's Elites Are Making China Stronger, from Penguin Random House

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France24 - World

Ukraine’s Interior Minister says Kyiv is in ‘no danger’ but prepared

Issued on: 09/06/2022 - 07:21Modified: 09/06/2022 - 12:48

FRANCE 24 Follow

Ukraine’s Interior Minister Denys Monastyrsky has said that even though there is no imminent risk of Russians marching on Kyiv, the capital would not let its guard down. Earlier, the supreme court of the Russian-backed Donetsk People's Republic (DPR) sentenced to death two British and one Moroccan captured while fighting for Ukraine. Read about the day's events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2). 

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

11:19pm: Ukraine's Zelensky cites 'positive' military news in Zaporizhzhia region

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday reported “positive” news from the southeastern Zaporizhzhia region, where he said Ukraine’s forces were managing to thwart Russian troops.

In a video address, Zelensky also said Ukrainian forces were gradually advancing in the Kharkiv region, east of Kyiv, “liberating our land.”

10:10pm: Ukraine’s Interior Minister says Kyiv is in ‘no danger’ but prepared

Ukraine’s interior minister has said that even though there is no imminent risk of Russians marching on Kyiv, more than 100 days after Russia invaded, the capital would not let its guard down.

"There is no danger of an attack on Kyiv today," Interior Minister Denys Monastyrsky said.

"There is no concentration of troops near the Belarusian border, but we understand that any scenarios are possible tomorrow," he told AFP.

"Therefore, serious training is under way -- preparation of the line of defence, training of troops who will remain" in Kyiv and around the city.

9:17pm: Moscow-backed Luhansk region in Ukraine to send 'liberated' grain to Russia

One of two breakaway eastern Ukrainian regions backed by Moscow has said it will soon start sending rail shipments to Russia of grain that its troops had "liberated", Tass news agency reported.

Yuri Pronko, agricultural minister of the self-declared Luhansk People's Republic, said that until now, the grain had been sent by truck in relatively small amounts.

"Tomorrow is a historical moment - the first wagons of grain will go to Russia, 50 wagons, more than 3,000 tonnes," Tass cited him as saying.

8:28pm: Putin says ‘Made in Russia’ is not a remedy for sanctions

Russian President Vladimir Putin has said that producing goods locally to circumvent Western sanctions imposed on Moscow was not a cure-all and that Russia is looking for new trading partners.

8:15pm: Zelensky imposes sanctions on Putin and his allies

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has signed a decree imposing sanctions, including asset freezes and travel bans, on Russian President Vladimir Putin and dozens of other top Russian officials.

The sanctioned officials included Putin's spokesman Dmitry Peskov, Prime Minister Mikhail Mishustin, Foreign Minister Sergei Lavrov and Defence Minister Sergei Shoigu.

The sanctions, which were imposed in the fourth month of Russia's February 24 invasion, appeared unlikely to have much practical impact beyond the symbolic.

5:43pm: Putin says Russia will not block off its oil wells amid row with the West

Russian President Vladimir Putin has said that Russian companies will not block off their oil wells despite the West's efforts to lessen its dependence on energy supplies from Moscow.

4:13pm: Donbas region issues death sentences to captured British & Moroccan fighters

The supreme court of the Russian-backed Donetsk People's Republic (DPR) has issued death sentences to two British men and one Moroccan who were captured while fighting for Ukraine, Russia's RIA Novosti news agency reported.

The three men have said they will appeal the decision, Tass reported.

British Prime Minister Boris Johnson’s spokesman says the UK will work with the Ukrainian authorities to try to secure the release of the two British citizens. The spokesman added that the UK has continually said prisoners of war should not be exploited for political purposes.

1:28pm: Zelensky calls for Russia to be expelled from the UN’s FAO 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has called for Russia to be expelled from the UN’s Food and Agriculture Organisation, as he says Moscow is to blame for the global grain crisis.

"There can't be any discussion on prolonging Russia's membership in the FAO," Zelensky told delegates at a Paris meeting of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) by video link.

Active in 130 countries worldwide, the FAO's mission is to "achieve food security for all".

12:18pm: Kremlin says no more gas cuts to European customers expected

The Kremlin said on Thursday it does not expect Gazprom to cut gas supplies to any more European customers, adding that its scheme to make buyers pay for their gas in roubles was functioning as intended.

Gazprom has cut supplies to some European countries for refusing to make payments for Russian gas in roubles under a new scheme the Kremlin set up in response to Western sanctions.

12:10pm: Russia adds 9.5 billion dollars to emergency reserve fund

The Russian government added 551.4 billion roubles (9.5 billion dollars) to its emergency reserve fund on Thursday as the Kremlin steps up its stimulus package in a bid to protect the economy from the impact of Western sanctions and its actions in Ukraine.

"The funds will be used in part to implement measures aimed at ensuring the stability of economic development in the conditions of external constraints," the government said in a statement announcing the cash injection. The reserves boost came from extra profits generated by Russia's vital oil and gas exports, which are bringing in hundreds of millions of dollars a day to the budget despite Western sanctions.

12:05pm: Russian navy starts Baltic Sea drills amid Ukraine tensions

Dozens of Russian ships on Thursday took part in military exercises in the strategic Baltic Sea, after Sweden and Finland recently announced bids to join NATO.  

Russia's defence ministry said in a statement that ships of its Baltic fleet, will "perform training tasks for the defence of sea lanes and fleet bases". It said that 60 ships and 40 aircraft were taking part in the manoeuvres which will also take place on land at training grounds in the Russian enclave of Kaliningrad. 

The navy drills come amid heightened tensions between Moscow and NATO after Sweden and Finland submitted their bids to join the US-led alliance after the start of Russia's military campaign in Ukraine. If their membership, currently blocked by Turkey, is approved, Russia would become the only non-NATO country on the Baltic Sea. 

10:58am: Ukraine sees threat of pollution to water basins after Russian invasion

Russia's invasion has posed a huge threat of pollution to Ukraine's water basins, including the Sea of Azov, said.Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

In an address to a ministerial  meeting of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD), Zelensky also underlined the need for green energy to replace Russian natural gas supplies following Russia's invasion.

10:36am: Ukraine regains some territory in counter-offensive in Kherson area

Ukrainian troops have won back some territory from Russian forces in a counter-offensive in the Kherson area of southern Ukraine, according to the Ukrainian defence ministry.

It gave no details but said the Russian forces had "suffered losses in manpower and equipment", mined territory as they were pushed back and erected barricades for the Ukrainian troops.

9:53am: Severodonetsk evacuation impossible, 10,000 civilians remain: mayor

Ukrainian forces still hold the industrial zone and adjacent areas in the city of Severodonetsk , and the situation is "difficult but manageable", said Mayor Oleksandr Stryuk.

He said defence lines were holding despite intense Russian artillery fire but that it was now impossible to evacuate people from Severodonetsk. About 10,000 civilians remained in the city, which is now the main focus of Russia's offensive in Ukraine.

9:30am: Western arms would end Severodonetsk fight in '2-3 days' 

Long-range artillery supplied by the West would give Ukraine the firepower it needs to beat back Russian forces and capture Severodonetsk within days, a regional Ukrainian official said Thursday.

"As soon as we have long-range artillery to be able to conduct duels with Russian artillery, our special forces can clean up the city in two to three days," Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said in an interview distributed on his official social media channels.

9:02am: Russian forces shell Ukraine's Severodonetsk, street fighting rages

Fighting raged on the streets of Severodonetsk in eastern Ukraine on Thursday and Russian forces were destroying "everything that can be used for defence", the regional governor said.

Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said Russia was shelling areas of the city that are still controlled by Ukraine but that Ukrainian forces would be able to "clean up" in the city once they received long-range artillery.

8:43am: Ukraine's president says millions could starve because Russia is blockading ports

Millions of people could starve because of Russia's blockade of Ukraine's Black Sea ports, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Thursday. Warning that the world was on the brink of a "terrible food crisis", he said in a televised statement that Ukraine was unable to export wheat, corn, oil and other products and added: "Millions of people may starve if the Russian blockade of the Black Sea continues."

8:13am: Russian forces targeting south of Izium: UK

Russian forces have increased their efforts to advance to the south of the town of Izium in eastern Ukraine, likely wanting to secure further options in the region, according to the latest British military update.

"Russia's progress on the Izium axis had remained stalled since April, after Ukrainian forces made good use of the terrain to slow Russia's advance," Britain's Ministry of Defence said.

"Russia likely seeks to regain momentum in this area in order to put further pressure on Severodonetsk, and to give it the option of advancing deeper into the Donetsk Oblast."

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 9 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/og2mqOHzJQ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/XGp8Uc97x9

June 9, 2022

6:18am: Ukrainian farmers fear grain could go to waste as exports blocked

If the war in Ukraine threatens a global food crisis, it is not so much for a lack of grain as an inability to export it. In the Dnipro region, the silos are full, the cubic meter price for agricultural warehouse storage has reached exorbitant rates and farmers no longer know where to store the harvest they were about to sell abroad when the war broke out. FRANCE 24’s Jean-Emile Jammine reports:

3:55am: ‘Fate of Donbas’ being decided in Severodonetsk, Zelensky says

Ukrainian President Volodymyr Zelensky called Severodonetsk the “epicenter” of the battle for the Donbas.

“This is a very fierce battle, very hard, perhaps one of the most difficult of the entire war,” he said in his nightly video address, which was recorded in the street outside his office in Kyiv.

He said the Ukrainian army is defending its positions and inflicting real losses on the Russian forces.

“In many ways, it is there that the fate of our Donbas is being decided,” Zelensky said.

Luhansk Gov. Serhiy Haidai acknowledged the difficulties of battling Russian forces, saying, “Maybe we will have to retreat, but right now battles are ongoing in the city.”

“Everything the Russian army has — artillery, mortars, tanks, aviation — all of that, they’re using in Severodonetsk in order to wipe the city off the face of the Earth and capture it completely,” he said.

2:40am: Millions hurt as Ukraine war hikes prices, UN says

A UN report says the war in Ukraine is increasing the suffering of millions of people by escalating food and energy prices, coming on top of ills from a growing financial crisis, the impact of the Covid-19 pandemic and climate change.

The report by the UN Global Crisis Response Group released Wednesday says the war “has exacerbated a global cost-of-living crisis unseen in at least a generation” and is undermining the UN goal of ending extreme poverty around the world by 2030.

The group was appointed by Secretary-General Antonio Guterres to assess the impact of Russia’s invasion of Ukraine on Feb. 24.

Guterres says the report makes clear that “the war’s impact on food security, energy and finance is systemic, severe and speeding up.”

12:29am: Sanctions wiping out 15 years of economic gains in Russia, report finds

Sanctions imposed on Moscow over the invasion of Ukraine are rolling back more than a decade of economic progress and three decades of integration with the West, according to an analysis Wednesday.

But economists at the Institute for International Finance caution that the impact is a “moving target” since more sanctions are being added, and Russia could retaliate, notably on energy.

The damage will make it more costly for Russian president Vladimir Putin to continue the war, but sanctions do not work like “flipping a switch,” IIF economist Elina Ribakova told reporters.

In its latest analysis, IIF forecasts Russia’s economy will contract by 15 percent this year and another three percent in 2023.

The “economic warfare” is “unraveling its economy,” and the report authors note that “some of the most meaningful consequences have yet to be felt.”

IIF Executive Vice President Clay Lowery said gauging whether the penalties imposed on Russia are effective depends on what governments are trying to achieve.

“If success is damaging the economy... then it’s definitely some impact,” and that is likely to increase, he told reporters.

But sanctions do not have “a great track record” of driving big policy shifts, he said.

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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OECD details 'hefty price' of Ukraine war on global economy

As it happened

Russian forces control most of eastern Ukraine's Severodonetsk, governor says

AS IT HAPPENED

UN nuclear watchdog says Chernobyl radiation detectors back online, levels normal

L'Humanité

Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs

Actu

Sous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .

Marie-Noëlle Bertrand

Un coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.

Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.

Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.

Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

L’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72  % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.

Des manœuvres jusqu’à la dernière minute

Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.

La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.

Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environ­nementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.

Climatparlement européen
BBC

Prince William spotted selling Big Issue in central London

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The Duke of Cambridge has been spotted in central London quietly helping to sell Big Issue magazines.

Retired Met Police Ch Supt Matthew Gardner shared photos of Prince William on Rochester Row, in Westminster, on his social media account.

He said his brother-in-law, Richard Hannant, had seen what he thought was a celebrity and took a distanced photo.

Prince William then crossed the road and spoke to Mr Hannant while wearing the iconic Big Issue uniform.

The magazine is sold by homeless people, long-term unemployed people, and those who need money to avoid getting into debt, the Big Issue says.

Vendors are given five free magazines, which are then sold to the public for £3, with additional copies bought for £1.50.

Mr Hannant, a property manager, has since said he was on his way back to the office when he spotted the royal among a small group of people in the street.

The 47-year-old, who lives in Bath but works in London, said: "He was amazing, he was so friendly."

He added: "I think what struck me is we've just got past a massive Jubilee event and days later he's out there supporting a charity like Big Issue.

"I think it's that that I thought was most amazing because one is a worldwide event, this is just a low-key [event], literally standing on the side of the road with a homeless person.

"I was quite amazed that he could go from one massive event to such a low-key thing."

In his social media post, Mr Gardner wrote alongside the photo of his brother-in-law and the prince: "What an honour to have a private moment with our future king who was humble and working quietly in the background, helping the most needy.

"These 'silent gestures' often go unrecognised.

"The finale to this unique occasion was when Prince William asked my brother-in-law If he wanted to buy the Big Issue, to which he replied 'I have no change'.

"At this point William produced a mobile card machine… you cannot teach that!

"Priceless, or should I say, 'princely'."

Lithuanian tourists Vitalijus and Laura Zuikauskas also met the prince on their visit to London to celebrate the Queen's Platinum Jubilee.

"We bought the magazine and had a warm chat," said Mr Zuikauskas. "We wished him good luck and shook hands, and were excited that the Royal Family take big care of ordinary people."

He added the future king had a "warm personality" and they were "excited and really happy" to meet him.

Another social media post by black cab driver Neil Kramer also showed Prince William in the uniform posing for a photo with another Big Issue vendor.

A post shared by Neil Kramer (@cabbie_london)

He said: "I was charging up my taxi on Rochester Row in Westminster when I was approached by a vendor who introduced himself as William and asked would I like to buy a copy of the Big Issue.

"When I realised who it was, I was a bit shocked but of course said yes.

"He then introduced the other gentlemen with him and we had a lovely chat for 15 minutes about the charity and its work."

Mr Kramer said the prince asked him if he was a regular reader, to which he replied there was always an opportunity to buy the magazine when on a rank or charging up.

He added Prince William was engaging and polite, and that he never forgot his name.

The Duke and Duchess of Cambridge have previously spoken of their involvement with charities close to their heart, often inspired by his mother, the late Princess Diana.

In 2014, he visited homeless charity Centrepoint, while in 2018 the couple went to The Passage homeless centre in Westminster.

The Big Issue has been approached for a comment.

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Fifa : au procès pour escroquerie de Michel Platini et Sepp Blatter, le choc des cultures

Publié le : 09/06/2022 - 15:17

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Le procès de Michel Platini et de l'ex-président de la Fifa Sepp Blatter pour escroquerie a tourné, jeudi, au choc des cultures, entre les coulisses informelles du football mondial décrites par les accusés et l'étonnement palpable de la justice suisse.

Pour une poignée de francs suisses. Le procès pour escroquerie de l'ex-président de l'UEFA, Michel Platini, et de l'ex-président de la Fifa, Sepp Blatter, a tourné jeudi 9 juin au choc des cultures entre les coulisses du football mondial et la justice suisse.

"Quand Sepp Blatter m'a demandé d'être son conseiller, il m'a demandé quel salaire je voulais. J'ai été surpris qu'il me pose cette question et je lui ai dit : 'Je veux un million'", raconte le triple Ballon d'Or, 66 ans, au deuxième jour du procès devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone.

"Sepp m'a dit 'un million de quoi ?'. Et moi, pour rigoler, j'ai dit 'des pesetas, des lires, des roubles, des marks, c'est toi qui décides'. Il m'a dit : 'Ok, un million de francs suisses'", poursuit l'ex-capitaine des Bleus, ton espiègle en se remémorant avoir "succombé au charisme" du Suisse pour le porter à la présidence de la Fifa, en 1998.

Silencieuse quelques secondes, la présidente Joséphine Contu Albrizio hésite, puis s'assure que l'ancien patron de l'UEFA (2007-2015), qui paraissait destiné à prendre à son tour la tête de la Fifa jusqu'à ce que ses mésaventures judiciaires ne l'en écartent en 2015, a bien compris "les différences de valeurs" entre devises.

Un paiement "sans fondement", selon le parquet

"Je n'avais jamais été dans une administration comme la Fifa, je ne sais pas comment ça fonctionne […]. J'ai répondu comme ça, un million", balaie l'ex-enfant chéri du football mondial, le premier à combiner à ce degré, jusqu'à sa chute, gloire sportive et responsabilités politiques.

Or, la crédibilité de son récit – conforté par celui de Sepp Blatter – est au cœur du procès des deux hommes pour un paiement suspect de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros) accordé au Français par la Fifa en 2011.

Pour les accusés, il s'agit du "solde", certes tardif, de la rémunération convenue entre eux pour le travail de conseiller effectué par Platini entre 1998 et 2002, consistant à assister Blatter dans ses déplacements politiques, aider financièrement les fédérations et réformer le calendrier international.

Mais le parquet y voit un paiement "sans fondement", obtenu en induisant "astucieusement en erreur" les contrôles internes de la Fifa par des affirmations mensongères des deux alliés, soit une escroquerie passible de cinq ans de prison.

L'accusation relève en particulier la contradiction avec l'unique contrat signé entre les deux hommes, en août 1999, prévoyant une rémunération de 300 000 francs suisses [environ 285 000 euros] par an qui avait été réglée par l'instance de Zurich.

Michel Platini "valait son million"

Mais Blatter comme Platini donnent une autre lecture de ce document, arrangement temporaire face aux finances alors fragiles de la Fifa. "[Platini] m'a dit : 'Ce n'est pas tout' et je lui ai répondu 'Le reste viendra plus tard'", a raconté au tribunal le Suisse de 86 ans.

"J'avais simplement cet homme chez moi et il valait son million", a poursuivi le roi déchu du football mondial, fatigué en fin d'audience mercredi, mais très alerte jeudi matin, confirmant un "accord de gentlemen" conclu oralement, sans témoins, et jamais provisionné dans les comptes de la Fifa.

Autre motif de perplexité pour les magistrats, l'erreur de calcul de Michel Platini, qui a fini par réclamer à la Fifa 500 000 francs suisses [480 000 euros environ] de solde par an et en a donc oublié 200 000, faute d'avoir vérifié combien il avait déjà touché. "C'est moi, je me suis trompé", reconnaît le Français pendant que des rires traversent la salle d'audience. "Je m'en suis rendu compte quand le procureur m'a montré le contrat de 1999 pendant l'interrogatoire".

La présidente insiste néanmoins : pourquoi n'avoir jamais pris la peine de mentionner le solde restant à régler ? "J'avais confiance en la personne. Et vous comprendrez que, dans nos discussions, je ne me sentais pas concerné par l'argent, parce que depuis l'âge de 17 ans, je gagne très bien ma vie".

L'audience doit se poursuivre jusqu'au 22 juin, pour une décision attendue le 8 juillet.

Avec AFP

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Fifa : Michel Platini et Sepp Blatter comparaissent en Suisse pour escroquerie

Fifa : la justice suisse ouvre la voie au procès de Michel Platini et Sepp Blatter

L'Humanité

Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…

Actu

 À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.

Emilio Meslet

C’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.

Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».

Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »

« Catastrophe naturelle »

Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».

Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.

intempériesagricultureClimat
Valeurs Actuelles

Immobilier : l’heure des arbitrages

La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.

Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes

Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.

Le marche du luxe se porte bien

« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »

On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part

L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.

« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.

Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote

« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.

De nouvelles envies

Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.

En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.

Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.

L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.

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BBC

Pembrokeshire: Seal seen 'chilling out' on dinghy

This super-relaxed seal does not have a care in the world as it appeared to have taken a dinghy for a leisurely cruise - complete with a pair of oars.

Karis Hedges was returning from Skomer Island, Pembrokeshire, when she saw the seal "chilling out".

The 26-year-old started snapping away and captured some "lucky shots" of the mammal in the inflatable boat.

Ms Hedges, from Llandeilo in Carmarthenshire, said she was really surprised to see the seal.

The large animal, blatantly unbothered by its audience appeared completely relaxed.

Photos taken by Ms Hedges, who is a full-time photographer, show the brazen seal peering up towards its onlookers on 19 May.

Ms Hedges added that the boat was coming into shore and was moving quite quickly, so she only had a few seconds to capture the image.

"I thought it was really cute that he was totally unfazed by anyone and just chilling out without a care in the world.

"His expression is like 'and? Do you have a problem?' Like it was the most normal thing," she said.

Ms Hedges said she believed the seal had climbed into a boat's rescue dingy, adding the crew would probably have to kick out the surprise guest at the end of the day.

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Énergie. Tout savoir sur le nucléaire

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Le secrétaire général de la fédération mines-énergie de la CGT, Sébastien Menesplier, et l’un de ses prédécesseurs, François Duteil, cosignent un ouvrage présentant leur parti pris en faveur du recours au nucléaire afin de réussir la transition énergétique. Ils pointent le fait que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles, en particulier de charbon, mais aussi de gaz, pour produire de l’électricité. Chiffres et statistiques à l’appui, ils s’attachent à démontrer les avantages de l’atome : faiblesse des émissions de CO2, disponibilité et pilotabilité des moyens de production, coût inférieur aux autres sources, même renouvelables. Les deux auteurs abordent la question du traitement des déchets – en particulier de ceux dits à vie longue, qui resteront radioactifs durant plusieurs milliers d’années –, mais aussi celle de la sûreté des centrales, tordant le cou au passage à des idées fausses comme celle qu’une centrale peut exploser comme une bombe... L’originalité de l’ouvrage est de montrer que le nucléaire en France constitue une véritable filière, qui s’appuie sur le savoir-faire de salariés à qui les deux auteurs donnent la parole tout au long du livre.

cgt mines-énergienucléairecentrales nucléairesÉnergie nucléaire
France24 - Monde

Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît un "échec"

Publié le : 09/06/2022 - 11:02Modifié le : 09/06/2022 - 11:47

FRANCE 24 Suivre

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a reconnu jeudi matin un "échec" de la gestion policière de la finale de Ligue des champions organisée le 28 mai au Stade de France et a admis que le chiffre "de 30 000 à 40 000 personnes" sans billet valide "n'avait pas une vertu scientifique".

Le préfet de police de Paris a reconnu, jeudi 9 juin, devant le Sénat, que la gestion policière autour de la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool le 28 mai était "à l'évidence un échec".

"C'est à l'évidence un échec", a déclaré Didier Lallement, mentionnant les personnes "bousculées ou agressées" et "l'image ébranlée" de la France. "C'est une blessure pour moi", a-t-il ajouté.

« N’éludant pas mes responsabilités, je regarde avec la plus grande lucidité ce qu’il s’est passé. C’est à l’évidence un échec. Des personnes ont été bousculées ou agressées alors que nous leur devions la sécurité. L’image du pays a été ébranlée. », Didier Lallement #Sénat pic.twitter.com/YGsydGGkHu

June 9, 2022

Revenant sur le chiffre, évoqué par les autorités françaises, de 30 000 à 40 000 personnes sans billet valide pour le match, Didier Lallement a admis qu'il "n'avait pas une vertu scientifique".

Il s'agissait simplement de "la remontée d'une information qui, elle, était absolument capitale : c'est qu'il y avait largement plus de personnes que la contenance du stade et que si ces personnes avaient fait pression sur les barrages et ensuite sur les portes, nous allions à d'extrêmes difficultés".

>> À lire aussi : "Chaos au Stade de France : 'Les choses auraient pu être mieux organisées', reconnaît Darmanin"

"Peut-être me suis-je trompé (...), mais jamais je n'ai prétendu que ce chiffre était à quelques milliers parfaitement juste."

« Le chiffre n’avait pas une vertu scientifique mais simplement la remontée d’une information. (…) Peut-être je me suis trompé dans le chiffre donné au ministre, mais jamais je n’ai prétendu que ce chiffre était parfaitement juste », Didier Lallement, préfet de police #Sénat pic.twitter.com/YIhwkv6pyU

June 9, 2022

Cette estimation, reprise par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est contesté par de nombreux observateurs, ainsi que par les Britanniques.

Didier Lallement s'est néanmoins satisfait que "le match se tienne et surtout qu'il n'y ait aucun blessé grave et aucun mort".

"La doctrine du maintien de l'ordre" n'est pas en cause

Le préfet a dit ses "regrets sincères" aux supporters britanniques et espagnols et les a encouragés à porter plainte, ce qui est possible depuis lundi en téléchargeant un formulaire sur le site de l'ambassade de France au Royaume-Uni.

"Les forces de sécurité intérieure n'étaient pas chargées du contrôle des billets" au niveau du préfiltrage à la sortie des transports en commun, a-t-il relevé, soulignant "la responsabilité de l'organisateur".

"Avec l'arrivée tardive et massive, ce contrôle s'est embolisé" à la sortie du RER D, a-t-il poursuivi, alors qu'il y avait une grève sur le RER B. Il a regretté que la préfecture de police n'ait pas disposé d'"informations précises" concernant les supporters de Liverpool.

Concernant l'usage de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre sur le parvis du stade, le préfet a répété à deux reprises qu'il s'agissait du "seul moyen policier pour faire reculer une foule sauf à la charger", ce qui aurait été une "erreur grave". Il s'est dit "désolé" pour les "gens de bonne foi, il en existe", qui ont respiré ces gaz, mais selon lui "la doctrine du maintien de l'ordre" n'est pas en cause. Il a concédé un "problème de manœuvres".

« Pour diminuer la pression de la foule sur les grilles et les tourniquets, (…) nous avons utilisé du gaz lacrymogène, seul moyen pour faire reculer une foule, sauf à la charger. Je l’assume totalement. » Didier Lallement, préfet de police de Paris #Sénat #StadedeFrance pic.twitter.com/rUn4k85fEE

June 9, 2022

Le préfet de police était auditionné devant la commission de la culture et des lois du Sénat. Suivront, à partir de 14 h 30, plusieurs responsables de la Fédération française de football (FFF) : Philippe Diallo, vice-président, Florence Hardouin, directrice générale, Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles, et Didier Pinteaux, responsable sécurité.

Le maire de Liverpool, Steve Rotheram, sera également auditionné à 16 h. Il était lui-même présent au Stade de France et a été victime de pickpockets.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Vivre l’Harmonie à l’île Maurice

Lîle Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.

Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).

Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.

Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.

Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.

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Ligue 1 : Alexandre Lacazette de retour à Lyon

Publié le : 09/06/2022 - 10:14

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L'attaquant Alexandre Lacazette revient à l'Olympique lyonnais. Le club a officialisé jeudi le retour au bercail de l'ancien pensionnaire de son centre de formation.

Un retour aux sources pour Alexandre Lacazette. L'attaquant français a signé pour trois saisons avec son club formateur, l'Olympique lyonnais (OL), cinq ans après avoir été transféré en Angleterre. Le club a officialisé le transfert jeudi 9 juin.

En fin de contrat outre-Manche, l'international français s'est engagé avec l'OL jusqu'au 30 juin 2025, selon un communiqué du club lyonnais. Le joueur a passé mercredi sa visite médicale et une conférence de presse de présentation a lieu en sa présence jeudi matin.

Le retour de Lacazette était "une priorité depuis plusieurs mois" pour l'OL qui, 8e de la dernière saison de Ligue 1, ambitionne "d'insuffler une nouvelle dynamique", indique le communiqué de presse.

Âgé de 31 ans, Lacazette, transféré à Arsenal en juillet 2017 pour 60 millions d'euros (bonus compris), y a disputé 206 matches et marqué 71 buts. Cette saison, il a joué 36 rencontres, pour six buts et huit passes décisives.

🔥 For the 206 games and 71 goals💪 For your dedication to The Arsenal Thank you for 𝗲𝘃𝗲𝗿𝘆𝘁𝗵𝗶𝗻𝗴, @LacazetteAlex ❤️

June 3, 2022

L'attaquant compte 16 sélections en équipe de France (trois buts) entre 2013 et 2017. Natif de Lyon, il a été formé à l'OL, où il est arrivé en 2003 et a débuté comme professionnel à partir de 2010 sous l'ère Claude Puel, inscrivant un total de 129 buts en 275 matches.

Alexandre Lacazette a été le premier buteur en janvier 2016 au Groupama Stadium de Décines-Charpieu et détient le record de buts marqués à l'OL en une saison de L1 (28 buts en 2016/17).

"Thank you, Laca" : Arsenal avait ainsi salué vendredi dernier le départ de Lacazette qui, sous le maillot du club londonien, aura remporté une Coupe d'Angleterre en 2020, un Community Shield en 2017, et perdu une finale de Ligue Europa en 2019, sans parvenir à disputer la Ligue des champions avec les Gunners.

Avec AFP

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From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

She poked a finger through a hole in it.

“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

“They hate me,” she said, chuckling.

Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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Valeurs Actuelles

Cap sur la “porte des Amériques”

Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.

A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%

« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».

Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).

Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.

L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.

Une rentabilité proche de 10 %

Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.

Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Fin des voitures thermiques en 2035 : "une bonne nouvelle" même si "le véhicule propre n'existe pas"

Publié le : 10/06/2022 - 07:09

Sophian AUBIN

Le Parlement européen s'est prononcé mercredi en faveur de l'interdiction de la vente devoitures particulières et camionnettes neuves à moteur thermique à compter de 2035 dans l'UE. Faisabilité technologique, répercussions économiques et écologiques : ce virage annoncé s'accompagne d'autant de doutes qu'il suscite d'espoirs. Éclairage avec Pierre Leflaive, spécialiste des transports au sein de l'association Réseau action climat (RAC).

"Historique (...) Une nouvelle ère." C'est en ces termes que Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen, saluait la décision votée à Strasbourg mercredi 8 juin : les députés européens s'y sont prononcés en faveur de l'interdiction de la vente de voitures particulières et camionnettes neuves à moteur thermique au sein de l'Union européenne. Nécessitant encore l'approbation des 27 pour se concrétiser, la décision devrait prendre effet en 2035.

Avec le vote mettant fin à la vente de voitures non zero emissions en 2035 nous prenons une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère celle de la neutralite climat. C’est une victoire majeure ! @Renaissance_UE

June 8, 2022

Bruxelles prévoit ainsi une réduction de 55 % des émissions de CO2 sur le continent d'ici 2030. Un vœu que devrait exaucer la fée électricité : la Commission européenne entend accélérer la transition vers la neutralité carbone (envisagée pour 2050) en incitant les constructeurs à investir massivement dans l'électrification du nouveau parc automobile. 

Mais du fait, justement, de l'impact environnemental des batteries alimentant ces véhicules, ce coup de tonnerre européen ravive un orageux débat : et si la voiture électrique était une "fausse bonne nouvelle" écologique ? 

Éléments de réponse avec Pierre Leflaive, responsable Transports au Réseau action climat (RAC), une association représentant en France un réseau international d'ONG œuvrant pour la transition écologique. 

France 24 : "Les lobbies qui voulaient affaiblir le texte en réduisant l'objectif sont (pour une fois) mis en échec", a commenté la présidente du groupe de la gauche au Parlement, Manon Aubry. Comment analyser cet enthousiasme ?

Pierre Leflaive : On peut y déceler l'expression d'un soulagement : un bloc progressiste au Parlement européen à réussi à faire fixer une limite à la vente des véhicules les plus polluants, sans cette limite, tous les objectifs climatiques du secteur des transports étaient condamnés. 

Victoire pour le climat au Parlement 🇪🇺: la production de voitures thermiques sera interdite en 2035 !Les lobbies qui voulaient affaiblir le texte en réduisant l'objectif sont (pour une fois) mis en échec malgré le soutien de la droite et l'extrême-droite.On avance ! (un peu) pic.twitter.com/Tz1oNi1sm1

June 8, 2022

Ce vote met ainsi en lumière deux faits assez inédits : une coalition de députés européens est prête à se battre pour inscrire des ambitions écologiques dans le marbre des réglementations communautaires. Et ces représentants des citoyens ont la capacité de résister aux groupes de pression liés aux constructeurs automobiles. Ce sont là de très bonnes nouvelles pour le climat. 

Fabrication, obsolescence des batteries, qui sont pour moitié fabriquées hors UE… Les détracteurs de la voiture électrique arguent qu'elle ne fait que transformer la nature de la pollution.

Le véhicule propre n'existe pas : produire une voiture, c'est immanquablement émettre des gaz à effet de serre. Avec l'électrique, on cesse d'émettre via un pot d'échappement, mais on continue certes de polluer sur d'autres phases.

Le véhicule électrique induit néanmoins un progrès réel : il émet selon des études jusqu'à cinq fois moins de CO2 que les véhicules thermiques. Et ce, en considérant l'ensemble des pollutions de son cycle de vie, de la construction du véhicule jusqu'au recyclage des batteries, en passant par la production d'électricité.

Nous sommes, en outre, à même d'amoindrir ces émissions : via le progrès technologique, mais aussi tout simplement en relocalisant la production des batteries là où seront vendus ces véhicules, à l'intérieur de l'UE. 

Mais puisqu'il est impossible d'éradiquer toute forme de pollution liée à l'automobile, et parce que la fabrication de batteries nécessite l'exploitation de métaux rares dont les stocks ne sont pas infinis, d'autres leviers doivent être actionnés : la sobriété, et la réduction du parc automobile européen, via les transports en commun, le vélo, le covoiturage, atout ce qui nous permet de réduire notre dépendance à la voiture. 

Les opposants au vote au sein du Parlement européen contestent la faisabilité technique et la viabilité économique d'une transition aussi importante. 

La filière est-elle prête à se convertir assez vite, sur le plan technique ? La réponse est oui. Le véhicule électrique est une technologie aujourd'hui maîtrisée. En termes de parts de marché, ses ventes sont en train d'augmenter. Stellantis et Renault ont d'ailleurs – face à leurs actionnaires – affiché d'ambitieux objectifs, dont il faudra certes surveiller la mise en actes, d'ici 2030.

Et plus des investissements seront opérés dans le véhicule électrique, plus les coûts de fabrication, et donc les prix de vente, baisseront sous l'impulsion d'économies d'échelle. Davantage de citoyennes et citoyens européens, parmi celles et ceux qui demeurent dépendants de la voiture, auront ainsi accès à l'électricité. 

Les constructeurs européens font face à une concurrence accrue des industries chinoise ou américaine, qui, elles, investissent massivement dans l'électrique. Or, le secteur automobile est le premier employeur en Europe. Loin de se cantonner à l'environnement, l'enjeu est donc aussi sociétal : il était opportun que l'UE mette un pied dans l'industrie automobile électrique, afin de ne pas se laisser distancer.

Ce projet n'empêchera-t-il pas les constructeurs de continuer à exporter des véhicules thermiques sur le marché mondial, pérennisant ainsi la pollution sous d'autres cieux ?

Tous les continents sont-ils dans la capacité d'électrifier leur parc automobile ? Déjà important pour les plus défavorisés en Europe, le défi de l'accès des ménages modestes à un véhicule électrique concerne des populations très nombreuses dans les pays en voie de développement. C'est là qu'intervient la responsabilité de l'Union européenne : les Européens ont la chance, et donc le devoir, de pouvoir faire montre d'ambition sur ce terrain. Nous sommes non seulement historiquement responsables d'une grande part des émissions de gaz à effet de serre, et avons de plus la capacité économique et industrielle d'accélérer cette transition. 

La flambée du prix des cours du pétrole provoquée par la guerre en Ukraine pourrait-elle renforcer les appels à la sobriété énergétique que vous évoquiez ?

Cette hausse induit déjà une dépense qui avoisine 100 euros par mois et par ménage. À cette perte de pouvoir d'achat, sobriété ou voiture électrique apportent certes une réponse. Mais cette guerre pourrait aboutir à plusieurs scénarios. 

Des régressions pourraient se concrétiser. L'usage de technologies alternatives telles que les agrocarburants ont un bilan d'émission de CO2 élevé. Comme elle reposent sur l'exploitation de cultures, comme le bioéthanol, elles augmenteraient la pression sur les terres arables, et conséquemment le prix des denrées alimentaires, sur toute la planète. 

Mais nous pourrions aussi tirer les leçons de cette crise. L'explosion du prix de l'énergie, et de facto des denrées alimentaires importées, nous rappelle que si nos économies avaient commencé à réduire leur dépendance aux énergies fossiles, le contrecoup de la guerre en Ukraine serait moins violent.

Ce que scientifiques et ONG prédisaient quant au coût de l'inaction environnementale est devenu plus tangible. Plutôt que d'alerter sur les dangers qui arrivent, nous évoquons désormais ce qui est en train de se passer sous nos yeux. L'acceptabilité de la transition écologique s'est ainsi accrue.

Mais allons-nous sortir de cette séquence ukrainienne en accélérant notre transition, pour devenir plus résilients face à ce type de choc ? Ou est-ce que reculs et immobilismes vont nous exposer, non seulement au changement climatique, mais à de nouveaux périls économiques ? Nous sommes à la croisée des chemins.

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Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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Известия (RUS)

Первый автомобильный мост между РФ и Китаем открыли в Благовещенске

Первый автомобильный мост между Россией и Китаем открыли 10 июня в Благовещенске.

Мост обеспечит грузовое движение по маршруту Благовещенск (Россия) – Хэйхэ (Китай) через реку Амур.

Церемония прошла с помощью телемоста из студий в Москве, Владивостоке, Пекине, площадок Благовещенска и Хэйхэ. В ней удаленно приняли участие вице-премьер, полпред президента России на Дальнем Востоке Юрий Трутнев, заместитель премьера Государственного совета КНР Ху Чуньхуа, министр транспорта РФ Виталий Савельев и министр по развитию Дальнего Востока и Арктики Алексей Чекунков.

Горючие новости: жителям Дальнего Востока и Сибири не хватает топлива Какие меры предлагает ФАС для решения проблем рынка

«В сегодняшнем разобщенном мире мост Благовещенск–Хэйхэ между Россией и Китаем имеет особое, символическое значение. Он станет еще одной нитью дружбы, которая связывает народы России и Китая», — сказал на торжественной церемонии Трутнев.

Через мост пошли первые восемь российских тягачей, они направились в КНР. С китайской стороны также въехали восемь грузовиков, которые везут в Россию автомобильные шины и комплектующие для электрооборудования.

Как сообщил глава Минвостокразвития Алексей Чекунков, власти РФ рассматривают возможность открытия дополнительных пунктов пропуска с КНР на Дальнем Востоке.

«Мы рассматриваем возможность открытия дополнительных пунктов пропуска», — сообщил глава Минвостокразвития.

По словам Чекункова, необходимость вызвана повышенным спросом на это направление.

«Мы уже сегодня видим дефицит провозных мощностей в части железных дорог, погранпереходов, портов, превышающий 70 млн тонн в год. И при текущей динамике роста товарооборота, грузопотока в Восточном направлении, он может удвоиться», — пояснил Чекунков.

Он также рассказал о планах развивать промышленные площадки для совместных производств у мостовых переходов с КНР на Дальнем Востоке.

«Будем развивать предмостовые территории, промышленные площадки, как при открытом сегодня автомобильном мосту Благовещенск–Хэйхэ, так и при железнодорожном мосту Нижнеленинское–Тунцзян для организации совместных производств, промышленных производств для насыщения российского рынка всеми товарами и технологиями, которые будут гораздо дешевле и выгоднее производить благодаря наличию таких погранпереходов», — сказал глава Минвостокразвития.

В апреле в районе села Нижнеленинское в Еврейской автономной области (ЕАО) строители завершили возведение российской части железнодорожного моста через Амур в Китай. На торжественную церемонию завершения строительства прибыл вице-премьер — полномочный представитель президента РФ в Дальневосточном федеральном округе Юрий Трутнев. Он поблагодарил строителей за работу и вручил им госнаграды.

Москва и Пекин договорились построить мост через Амур в 2013 году, спустя год началось его строительство. Его длина составляет более 2,2 км, 309 м из них приходится на российскую сторону. Протяженность подхода от станции Ленинск-2 до моста — 4,96 км. Изначально запуск движения по мосту планировался в августе прошлого года, но из-за несвоевременной реконструкции инфраструктуры станций Ленинск и Ленинск-2 неоднократно переносился.

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Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Le 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.

Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.

Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.

« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».

Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.

« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.

Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »

Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.

Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.

Valeurs Actuelles

Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles

Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.

Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution

Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.

La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.

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France24 - Monde

Pour sauver la planète "il faut rester actif, pas optimiste"

Publié le : 09/06/2022 - 14:28Modifié le : 09/06/2022 - 19:06

Achren VERDIAN

Pour la Journée mondiale de l'océan, FRANCE 24 reçoit Gianni Valenti, Fondateur & Président de l’ONG Gaia First, une ONG environnementale internationale accréditée par l'ONU et par la Commission européenne. Selon lui, l'océan est primordial et représente deux-tiers de la planète. "Tout passe par l'océan : les contrôles de climat, la température, la biodiversité et la santé générale. Donc, c'est très important de se concentrer sur l'océan". Il estime que la dégradation des océans, en termes de pollution et de biodiversité, s'est accélérée énormément ces dernières années : notamment à cause de la surpêche et la pollution. Gaia First est en train de développer des technologies afin de "collecter les déchets de l'océan et les convertir en énergie hydrogène via un système de gazéification". M. Valenti explique que cette opération "nettoie la surface des océans, et donne la possibilité aux phytoplanctons de se repeupler". Il nous rappelle que "le phytoplancton est responsable de la production d'oxygène. Donc l'absorption du CO2 est quatre fois plus importante que la même surface des forêts amazoniennes".

BBC

India's loan scams leave victims scared for their lives

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

When Raj took out a loan for $110 (£87) in March, he thought it would swiftly solve his financial problems, instead it has made his life much, much worse.

The Pune-based man had been lured into one of India's many digital loan scams.

Like many, Raj (not his real name), was attracted by the quick and easy loan approval process. All he had to do was download an app to his phone and supply a copy of his identity card to qualify.

He quickly received some money - but only half of the amount he requested. Just three days later the company started demanding he pay back three times the amount they loaned him.

His debts spiralled as he took loans out from other finance apps to pay off the first. Eventually, Raj owed more than $6,000 (£4083), spread across 33 different apps.

Many of the people running those apps began threatening him over repayments but he was too scared to go to the police.

The people running the apps gained access to all the contacts on his phone and his pictures, and have threated to send nude pictures of his wife to everyone on his phone.

To pay off the scammers he has sold all of his wife's jewellery, but says he is still frightened.

"I don't think they will let me go. I am scared for my life. I get threating calls and messages everyday," Raj says.

In India, this type of mobile phone scamming has become all too common. Between 1 January 2020 and 31 March, 2021, a study by the Reserve Bank of India (RBI) identified 600 illegal lending apps.

During that period, Maharashtra state recorded the highest number of complaints relating to lending apps, with 572 reported to the RBI.

"These apps promise hassle-free loans, quick money, and people are lured into them, not realising that their phones get hacked, their data gets stolen and their privacy is comprised," says Mr Yashasvi Yadav, special inspector general of police, Maharashtra Cyber Department.

"I would say it's a scam which is spreading because so many people in India are not eligible for [legitimate bank] loans," he adds.

Often the apps are run via servers in China, but the scammers themselves are usually located in India, says Inspector Yadav.

He says many scammers have been caught by tracking their bank accounts and phone numbers.

But one scammer the BBC spoke to said it was relatively simple to evade detection by the Indian authorities.

"The founders of apps, or people like us who work for them, are very difficult to trace as we use all fake papers to get a mobile number.

"We operate from all across India. Most of us don't have a fixed location to work from. All I need is laptop and a phone connection. One operator like me has more then 10 numbers to use for threatening the customer."

This particular scammer told us that they are trained to find "gullible and needy" people, who are then loaned just half of what they ask for. Then, as in the case of Raj, the scammer will demand that three times that amount is paid back.

If the victim fails to pay, more pressure is quickly applied.

"The first step is to harass. Then threaten. Then the actual game starts of blackmailing the person, as we have loanees' phone details," the scammer told us.

"Many don't go to authorities out of shame and fear."

The BBC has seen messages sent to victims - they include threats to tell family and work colleagues about the victim's debts. But some are more brutal, with threats to make and distribute porn videos using the victim's image.

The government has made some efforts to stamp out loan scam operators. In May last year, it urged Google to review the apps available from its Play app store.

Google is a key component, as almost all Indians with a smartphone will have its operating software, called Android, and use its app service, Play.

But when shut out from such services. the scammers move elsewhere, and use simple text messages to advertise.

Following its study of digital lending the RBI has asked the government to come up with new legislation to help curb illegal lending. It includes a central agency at the RBI which could verify apps.

The government is expected to respond within the coming weeks.

But any new rules will come in much too late for some.

According to his family, Sandeep Korgaonkar committed suicide on 4 May, due to the threats and harassment he was receiving from loan scammers.

According to his brother Dattatreya, Sandeep had not even taken out a loan, he had just downloaded the app.

Soon after that agents began calling Sandeep's work colleagues telling them he had bad debts. They also manipulated his images to make nude photographs and forwarded them to 50 of his colleagues.

"The harassment did not stop, even after he filed a police complaint," says Dattatreya.

"His life had become a living hell, he could not sleep or eat," he adds.

The police are now investigating the case.

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Opex 360

Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

Nation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…

En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».

Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.

Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.

Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.

Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke

Известия (RUS)

Военные РФ доставили 100 т гумпомощи жителям Харьковской области

Служащие Вооруженных сил России доставили гуманитарный груз объемом 100 т в населенные пункты освобожденной от нацформирований Харьковской области. Об этом в пятницу, 10 июня, сообщило Министерство обороны РФ.

В связи с высоким риском обстрелов на всем протяжении маршрута пути грузовики с гумпомощью сопровождали сотрудники военной полиции ВС РФ.

Военнослужащие и волонтеры раздали харьковчанам продовольствие и предметы первой необходимости: консервы, муку, макароны, соль, бытовую химию, медикаменты. Прежде всего обеспечили семьи с детьми, а также пожилых люди и инвалидов.

Конец страданиям: как Россия помогает жителям освобожденных регионов Украины Украинцы были вынуждены сдавать в ломбарды золото, чтобы купить еду

Отмечается, что многие, несмотря на тяжелые обстоятельства, отдают полученную гумпомощь тем, кому она нужнее — например, жителям окрестных поселков.

Обстановка в Харьковской области постепенно налаживается, однако прежняя жизнь вернется еще нескоро. В регионе до сих нет электричества, и-за чего многие заведения, включая магазины, не работают. Многие необходимые товары можно найти на местном рынке, однако денег не хватает и приходится рассчитывать на гуманитарную помощь.

Ранее, 7 июня, администрация Ростовской области совместно с Народной милицией ЛНР организовала доставку гумпомощи в Первомайск. На фоне регулярных артиллерийских обстрелов город оказался отрезан от линий снабжения.

5 июня солдаты ВС РФ передали гуманитарную помощь жителям Харьковской области, а также вручили подарки ветеранам Великой Отечественной войны.

В этот же день российские военнослужащие Центрального военного округа организовали раздачу гуманитарной помощи жителям освобожденного Красного Лимана в Донецкой Народной Республике. Солдаты доставили несколько тонн продовольствия. В продуктовые наборы вошли крупы, консервы, макароны, масло и сладости. Это продовольствие поможет жителям пережить непростой период возвращения к мирной жизни.

24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в Донбассе. Власти ДНР и Луганской Народной Республики (ЛНР) сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующие указы.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

Le 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.

En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].

Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.

Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022

Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.

En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.

#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA

— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022

Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.

D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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France24 - World

South Korean nightclubs accused of denying entry to foreigners

Issued on: 06/06/2022 - 20:19Modified: 07/06/2022 - 12:25

Thaïs Chaigne

Expatriates and immigrants in South Korea have taken to TikTok to share videos they say reveal xenophobia and discrimination at nightclubs around the country. Our Observers told us that some clubs and venues systematically ban foreigners from entering, a policy which particularly impacts people of colour. 

Many expats in South Korea looking for a night out know that there are some places they just can't enter. On social media, an increasing number of people have been documenting discrimination at the entrances to some nightclubs, bars and even restaurants. 

A video posted on TikTok on May 15 received nearly 400,000 views, reigniting the debate about the treatment of non-Koreans in South Korea. 

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#xenophobia♬ original sound - The Expat Pat

The video was posted by Patrick Ramos, who goes by "TheExpatPat" on social media. In the video, we see him with a bouncer, who tells him to stop filming before grabbing him by the wrist and pinning him against the wall. One of his friends who saw the incident told the FRANCE 24 Observers team that the bouncer continued to harass Ramos after the video ended. 

According to the Korea Herald, Ramos was live streaming as he passed in front of a nightclub called the Owl Lounge, which is known to prohibit non-Koreans from entering. The venue is located in Itaewon, an area of Seoul known as the international district. 

A sign on the entrance to the establishment, published by the Korea Herald, indicates that the only people allowed to enter are those with Korean national identity cards and foreigners with an F-4 visa, issued to members of the Korean diaspora. 

@beyonceibnidas♬ original sound - Krys Tha Sis

The FRANCE 24 Observers team spoke to several expatriates in South Korea who said they had also been refused entry to Korean nightlife hotspots on the pretext that they were not Korean.

Some of these establishments have offered various explanations to justify turning away foreigners. They blame their staff's lack of English-language skills, bad behaviour of foreigners in the past or, most recently, the Covid-19 pandemic.

In South Korea: "Apologies! Because of the coronavirus, foreigners are not allowed to enter for the time being." #Xenophobia #CoronavirusOutbreak h/t @jmoore2001 pic.twitter.com/N2EyQgem2H

February 3, 2020

These establishments have also pointed to serious abuses committed at nightclubs in the past by US soldiers based in South Korea, such as cases of rape or sexual assault. This is evoked in particular in Daegu, which is close to a major US military base.

The Owl Lounge, which has not responded to FRANCE 24's request for comment, told the Korea Herald that it excludes foreigners because they can flee the country with impunity in case of this kind of criminal wrongdoing. 

@denoz.yt#korea#korean#daegu#racism♬ original sound - DENOZ

Quentin F., a French exchange student who goes by Denoz on social media, filmed the video above. In an interview with the FRANCE 24 Observers team, he recounted the only way foreigners can enter some Korean clubs.

I live in Daegu, where there are very few foreigners and several nightclubs don't let us enter. Some foreigners can go into the clubs reservers for Koreans if they have someone who is South Korean who can vouch for them, preferably a celebrity who can promise they will behave appropriately.

People of colour especially targeted by discrimination

Our Observers in South Korea told us that the discrimination in nightclubs and bars particularly impacts people of colour, especially Black people and those of South Asian or North African descent.

@nya_0152#racistclubinkorea#expatinkorea#southkorea#daegu♬ original sound - nya_0152

Kirsten Keels is a Black American student living in Seoul and friend of Patrick Ramos. Like him, she has tried to raise attention about the discrimination that foreigners, particularly coloured people, face in South Korean nightclubs.  

I went to a pretty popular club in Gangnam two years ago. The bouncer, who looked at my friend, said, "Oh, there's people in your group that can't come in." And the bouncer leans forward and he meets eyes with me and he looks me up and down and he says, "Dress code." And I looked down and thought, "This isn't right, we checked the dress code." But it was the fact that he had made eyes at me that I thought this is not just about the dress code. It seems very obvious that he doesn't want us here. Or we're not welcome here. I'm not welcome here. It's pretty common to say, "There are too many foreigners" or "You can't come in." But then we see white individuals in the club who are being let in or let out.

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#lifeinkorea#movingtokorea♬ original sound - The Expat Pat

There are also clubs where you present your passport to them in order to check your drinking age or things like that. And if they see that you are from, say, a North African country like Morocco, they won't let you in. 

>> Read more on The Observers: Surveillance footage reveals shocking treatment of migrant in South Korean detention

Playing hiphop music but not allowing black ppl enter the club!? pic.twitter.com/EuBkvjyQRi

April 29, 2022

Michelle is a biracial woman from the US currently teaching English in Daegu. She told us that she was denied entry into a nightclub because she was a foreigner, before witnessing two white foreigners enter the club. Michelle explained that this kind of discrimination goes far beyond nightclubs and bars.

It's mostly stares in the streets. People touch my hair without asking, old women ask me if it's a perm. 

@chelle_mybelle_#southkorea#korea#lifeinsouthkorea#didyouknow#curlyhair#expatinkorea♬ original sound - Lorena Pages

Daegu is pretty conservative. I've had children who call me 'monkey teacher'. They must have learned it somewhere. Between foreigners, we have learned that the more Korean you learn, the worse time you have because you understand what people say about you. 

Keels, who grew up in the south of the United States, says she is used to hearing racist remarks, and sees it as a sign of ignorance and curiosity – particularly in South Korea, a country where immigration has been on the rise in recent years.

Sometimes people don't want to sit next to me or they tell their kids not to talk to me. But I'd say it's mostly just everyday racism, or sometimes just ignorance or curiousity because some people have never talked to foreigners. So I try to give them the benefit of the doubt. 

In order to help others who want to access nightlife in South Korea, Keels has created a list of venues that are safe spaces for foreigners – especially people of colour. 

A lot of times it's on Black and brown foreigners to have this 'sixth sense' to know that they're going to be discriminated against.

We created this list just to make it a bit easier for everyone involved. And also because we're tired of seeing our communities and multiple other communities harmed.  We're just recognising that we're here, we're not going anywhere. Our culture is valued here. We're valued here. And discrimination and racism are not okay. 

According to our Observers, the places that refuse entry to foreigners are in the minority, but it's hard to speak up against them on social media. Laws punishing defamation in South Korea are strict and can even lead to prison sentences. That means that people are hesitant to share the names of clubs that turned them away. 

There is no law to punish discriminatory practices in South Korea, be it on the basis of nationality, ethnicity, gender or sexual orientation.

Download the app

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France24 - Monde

Automobile : le Parlement européen vote la fin des moteurs thermiques en 2035

Publié le : 09/06/2022 - 04:20

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Les eurodéputés ont validé, mercredi, un texte visant à réduire à zéro les émissions de CO2 des automobiles neuves. Ce vote serré détermine la position des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres pour finaliser un compromis.

Le Parlement européen a approuvé, mercredi 8 juin, malgré une farouche opposition de la droite, la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035, n'autorisant de facto que la vente de véhicules électriques.

Les eurodéputés, réunis en séance plénière à Strasbourg, ont validé le texte sur la régulation des émissions de CO2 des voitures et camionnettes, qui s'inscrit dans l'ambitieux plan climat de l'Union européenne, par 339 voix pour (249 voix contre, 24 abstentions).

Avec le vote mettant fin à la vente de voitures non zero emissions en 2035 nous prenons une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère celle de la neutralite climat. C’est une victoire majeure ! @Renaissance_UE

June 8, 2022

Ce vote serré détermine la position des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres pour finaliser un compromis. Les voitures représentent au moins 12 % des émissions de CO2 dans l'UE.

Le texte adopté reprend les objectifs intermédiaires proposés par Bruxelles : réduction de 15 % des émissions automobiles d'ici 2025 et de 55 % en 2030.

Alors que le Parlement n'avait pas réussi, plus tôt mercredi, à s'entendre sur une réforme du marché carbone, il a approuvé plusieurs autres textes du paquet climat, dont le relèvement des objectifs contraignants de capture de CO2 par les "puits de carbone" naturels (forêts, usage des terres...).

Âpre bataille

L'objectif du "zéro émission" automobile a donné lieu, lui, à une âpre bataille, avec un amendement du PPE (droite proeuropéenne et première force au Parlement) proposant de viser plutôt une réduction de 90 % des émissions automobiles en 2035.

Cela aurait permis de poursuivre la vente de voitures hybrides et, selon le PPE, d'encourager des technologies alternatives. L'amendement a finalement été rejeté de justesse. Pour leur part, les Verts, qui voulaient avancer l'interdiction des moteurs thermiques à 2030, n'ont pas non plus convaincu.

La droite, qui appelait aussi à prendre en compte le carbone émis pour la production d'une voiture, n'a pas fait passer un amendement promouvant l'usage de "carburants synthétiques" et autres biocarburants jugés moins carbonés que les fossiles.

Victoire pour le climat au Parlement 🇪🇺: la production de voitures thermiques sera interdite en 2035 !Les lobbies qui voulaient affaiblir le texte en réduisant l'objectif sont (pour une fois) mis en échec malgré le soutien de la droite et l'extrême-droite.On avance ! (un peu) pic.twitter.com/Tz1oNi1sm1

June 8, 2022

"Nous fixons un cap clair à l'industrie en soutenant la fin des moteurs thermiques en 2035, une victoire importante et cohérente avec l'objectif de neutralité carbone pour 2050", puisqu'une voiture roule en moyenne 15 ans, s'est félicité Pascal Canfin (Renew, libéraux).

Avec treize ans pour changer l'industrie la plus pourvoyeuse d'emplois en Europe, entrer dans l'ère électrique est "une façon de protéger à la fois le climat et les emplois du secteur dans le temps", a relevé Michael Bloss (Verts).

La droite s'alarme des conséquences industrielles

L'ONG Transport & Environment a vu dans la suppression progressive des moteurs à combustion "une opportunité historique de mettre fin à notre dépendance au pétrole". Et la production accrue de véhicules électriques aidera à faire baisser les prix, selon un de ses responsables, Alex Keynes.

La droite, qui a logiquement voté contre l'ensemble du texte, s'est alarmée des conséquences industrielles. "Imposer le 'zéro émission' reviendrait à condamner tout un pan de l'activité industrielle et pénaliserait fortement les consommateurs", a estimé Agnès Evren (PPE). Elle a fustigé un texte qui "empêchera de commercialiser des véhicules hybrides performants ou des véhicules utilisant des biocarburants", dont la production pourrait s'avérer moins chère que les véhicules électriques.

✌️💪🇪🇺La droite s’y opposait mais nous avons gagné! Le Parlement européen interdit la production de voitures thermiques en 2035.

June 8, 2022

"C'est une décision contre le marché, contre l'innovation et les technologies modernes, sans admettre qu'il n'y a pas suffisamment d'infrastructures de recharge dans une grande partie de l'Europe" pour les voitures électriques, a fustigé Hildegard Müller, présidente de la puissante fédération des constructeurs allemands VDA.

Par ailleurs, le texte prévoit que les véhicules de luxe (entre 1 000 et 10 000 voitures particulières immatriculées par an) bénéficient d'une dérogation leur permettant d'être équipés d'un moteur thermique jusqu'en 2036.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”

Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?

François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.

Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?

Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.

Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…

La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.

À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?

Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?

En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?

En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?

Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?

Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.

À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.

Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?

Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?

Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?

Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…

Comment expliquez-vous que ce système perdure ?

Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.

Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?

Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.

Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.

Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…

Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.

Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.

Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?

Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.

Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?

Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.

Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?

En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.

Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.

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France24 - World

Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions

Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16

FRANCE 24 Follow

In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain. 

The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.

Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world. 

The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.

According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey". 

"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."

According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.

Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow. 

Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.

After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.

"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.

Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."

"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."

The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.

Maritime corridors

From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.

Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.

"We can see from end to end," he said.

Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.

These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.

Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".

He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".

Geopolitical fallout

Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.

Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.

"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.

EU considering tighter sanctions

"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara. 

The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.

"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."

But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.

"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."

Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports. 

(FRANCE 24 with AFP) 

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Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

AS IT HAPPENED

Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk

People & Profit

Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

L'Humanité

Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous

Actu

Dans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.

Christophe Deroubaix

Nul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).

Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubli

Empruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.

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Trois ans et 23 millions d’euros plus tard

« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.

Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.

Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans

Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.

Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.

Une opération de « sauvetage virtuel »

Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».

Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.

À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 :  de Marie Thiry.

Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade

En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.

préhistoiremarseillesciences
France24 - World

Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian

Issued on: 30/05/2022 - 19:39

David GORMEZANO

One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills. 

In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.

All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.” 

Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector. 

‘I started taking classes after the invasion’ 

Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.  

Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian. 

Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.

Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.” 

‘It’s not just about learning grammar’ 

Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades. 

Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”  

The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s. 

The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”

‘The Russian language is not guilty’ 

The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.

“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.” 

For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.” 

This article was translated from the original in French.

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War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

AS IT HAPPENED

Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas

AS IT HAPPENED

French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine

L'Humanité

Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur

Actu

Les personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.

Jérémie Bazart

En 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.

En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…

En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.

Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste

Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.

Manque de confiance pour gérer la maladie

Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »

Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.

« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive,  explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. » 

Adapter la posologie au degré de célibat

Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?

En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !

Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde

Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).

Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.

En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.

sciencesSantémédecine
L'Humanité

Vitamine D, tomate, génétique

Chronique

Sylvestre Huet

Soyons taquin. J’ai une bonne nouvelle pour les végans… s’ils acceptent des tomates dont le génome a été, très légèrement, modifié en laboratoire : l’information provient de la revue Nature Plants, où une équipe (1) explique comment faire de la tomate une source de vitamine D 3. Cette vitamine est nécessaire à la santé. Sa carence provoque des troubles musculaires et osseux, voire pire si elle est profonde. Sa fabrication par le corps humain semble aisée, l’exposition au Soleil le permet. Pourtant, «environ un milliard de personnes dans le monde sont carencées », affirme Nature Plants (2). Souvent des nourrissons, des femmes enceintes, des personnes âgées. Nos aliments les plus favorables à la vitamine D 3 ? L’huile de foie de morue, les poissons gras, les huîtres. Pas très végan.

Les tomates vertes contiennent bien la pro-vitamine D 3, mais pas la tomate mûre. Cela pourrait changer grâce à ces chercheurs qui ont « édité » son génome. Une manipulation opérée avec la technique Crispr-cas9, nobélisée en 2020. Elle n’introduit aucun gène étranger dans la tomate. Les généticiens ont simplement mis à profit le double gène qui la protège contre des agresseurs. Or, ont-ils découvert, il suffit d’éteindre un des deux gènes pour que la tomate mûre soit bien gorgée du précurseur de la D 3, le second suffisant à maintenir la protection et la croissance de la plante. En outre, manger la tomate ainsi modifiée n’est pas le seul moyen d’en bénéficier. Ses feuilles peuvent fournir une supplémentation «  utilisable pour les végans », souligne le commentaire de la revue (2) lui aussi très taquin.

Utiliserons-nous cette découverte ? Boris Johnson, profitant du brexit, vient de proposer une loi autorisant les plantes au génome édité. L’Union européenne y demeure hostile, les enfermant avec les technologies de modification génétique permettant l’ajout de gènes étrangers. Lesquelles ont été interdites pour l’agriculture de manière générale, sans étude des avantages et inconvénients des différentes plantes et modifications possibles. Un très mauvais exemple de débat sociétal sur le contrôle démocratique des technologies, mené à coups d’anathèmes, de slogans et d’objectifs politiciens, au détriment de la nuance et de la précision nécessaires à des décisions instruites et efficaces pour la santé humaine et l’environnement.

(1) Li, J.  et al. Biofortified tomatoes provide a new route to vitamin D sufficiency.  Nat. Plants (2022). L’équipe comprend des chercheurs de Grande-Bretagne, Italie, Chili et Cuba.

(2) Van Der Straeten, D., Strobbe, S. Tomatoes supply the sunshine vitamin.  Nat. Plants (2022).

la chronique scientifique de sylvestre huet
France24 - World

Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

Issued on: 24/05/2022 - 20:02

Cyrielle CABOT

With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

Childbirth policies and migration

But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

‘Putin is obsessed’

“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

Consequences of the war in Ukraine

But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

No trust, no babies

Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

This article has been translated from the original in French.

© France Médias Monde graphic studio

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The lessons learned after three months of war in Ukraine

Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

Perspective

Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

France24 - World

After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?

Issued on: 04/06/2022 - 11:58

Diana LIU Follow

As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold? 

With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.

Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.

These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.

“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.

“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.

Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.

“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.

“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."

“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.

A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?

Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.

Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.

Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.

“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.

“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.

“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”

What future for the Commonwealth?

As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.

“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.

“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.

“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”

For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.

“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”

For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.

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Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee

PLATINUM JUBILEE

Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

The Debate

The longest reign: What next for the British monarchy?

BBC

Life at 50C: Qatar accused of under-reporting deaths in Gulf's killer heat

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Across the Gulf, extreme heat is affecting ever more people, especially millions of migrant workers who go there to support their families back home.

Temperatures that go above 50C, thanks to climate change, can leave workers with life-altering illnesses including heart failure.

A BBC Arabic investigation has uncovered allegations that Qatar is under-reporting the number of migrant workers who have died of heat stroke.

Migrant workers who have complained about labour laws being broken have been jailed.

UK viewers can watch the full Life at 50C documentary on BBC iPlayer. The Gulf: Killer Heat

Valeurs Actuelles

“Apocalypse Never” : un ultra-écologiste repenti déconstruit le catastrophisme climatique

Dans son dernier livre, Michael Shellenberger, icône de l’écologisme américain, dénonce l’imposture de l’alarmisme vert. Un “debunkage” incisif de la nouvelle religion climatique, qui pourrait bien défroquer plus d’un zélote de l’Apocalypse.

« Un changement climatique se produit. Ce n’est pas la fin du monde. Ce n’est même pas notre plus sérieux problème environnemental. » De quoi couper les vivres des rentiers de l’Apocalypse. Sous les feux croisés des militants ultra et des “négationnistes” climatiques, Michael Shellenberger milite pour un écologisme du juste milieu. Dans son dernier ouvrage, Apocalypse Never : pourquoi l’alarmisme écologique nous nuit à tous (Harper), l’essayiste s’en prend aux grands mythes de l’environnementalisme moderne, au risque de faire mentir les plus ardents Jérémies de l’époque.

Amazonie, nucléaire : affabulations militantes et controverses scientifiques

Cinglant, l’éco-moderniste débute son ouvrage par une énumération des contrevérités sur les enjeux écologiques majeurs du XXIe siècle. Déforestation, énergie nucléaire, consommation de viande… Sans prendre de gants, l’auteur brocarde les théories fumeuses qui ont marqué l’actualité de la dernière décennie. Sa première cible : la totémique forêt amazonienne, dont Shellenberger affirme qu’elle n’abriterait pas les “poumons de la Terre”. En 2019, le monde entier s’est ému devant le spectacle des vastes incendies ravageant l’antique demeure d’Amérique latine. Dès les premiers clichés du brasier, le président Macron s’est empressé de réagir : « Notre maison brûle. Littéralement, s’est étranglé Jupiter, flattant ainsi son image de chef d’Etat “eco-friendly”.  L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20 % de notre oxygène, est en feu. »

Menu problème… D’après Shellenberger, l’affirmation du locataire de l’Elysée ne serait qu’une vulgate culpabilisatrice, dénuée de fondements scientifiques. Soucieux de rétablir les faits face aux emportements émotionnels des politiques, l’essayiste explique, non sans ironie, qu’une forêt ne fonctionne pas comme un poumon. « La végétation amazonienne consomme environ 60% de l’oxygène qu’elle produit en respiration, écrit-il. Les microbes, qui fractionnent la biomasse, consomment les 40% restant. » Ingénu, l’Américain fait donc l’addition : « Ainsi, concrètement, la contribution nette au taux d’oxygène mondial de l’ECOSYSTEME amazonien, (pas seulement les plantes), est de zéro. » Loin de s’arrêter à cette simple démonstration, il rappelle que la France et l’Allemagne, si promptes à donner des leçons, ont partiellement bâti leurs richesses sur la déforestation. A en croire les chiffres du livre, 70% de la Germanie était recouverte de forêts en l’an 900, contre 25% en 1900. De l’autre côté du Rhin, l’Hexagone est passée de 30 à 13 millions d’hectares de bois entre 800 et 1300. Le Jugement dernier n’a pourtant pas eu lieu.

En 2015, malgré de colossales subventions gouvernementales, les énergies renouvelables ne représentaient que 1,8 % de l’énergie globale.

En bon “rassuriste climatique”, Shellenberger peaufine son raisonnement, ajoutant que 80% de l’Amazonie reste encore épargnée par le défrichement et les incendies. Un chiffre qui fait tâche, dans le narratif diluvien des militants de l’Apocalypse. Mesquin, l’ancien membre de l’ONG Global Exchange glisse également que la déforestation serait une demande économique émanant de la paysannerie brésilienne : pour sortir de la misère, les agriculteurs chercheraient à étendre leurs terres arables. L’élection de Jair Bolsonaro, actuel président du Brésil, serait notamment due au soutien des fermiers, ayant massivement adhéré à son programme agricole. Un savoureux pied de nez à l’extrême-gauche, prétendument attachée à la défense des pauvres “de tous les pays”…

Tel Moïse brisant le veau d’or, Shellenberger s’attaque ensuite au suprême fétiche de l’écologisme soixante-huitard : le nucléaire. Ancien ayatollah des énergies renouvelables, le lauréat du Green Book Award a finalement revu sa copie en 2016, après que son héros d’enfance, Stewart Brand, a admis publiquement que l’uranium pouvait être une alternative viable. Une volte-face surprenante de la part de ce pionnier du mouvement hippy américain, qui a eu l’effet d’une bombe dans l’esprit de bien des militants.

L’émotion d’abord, la science ensuite.

A compter de cette année charnière, le « héros de l’environnement », autrefois célébré par le Time, est devenu l’avocat consciencieux du tout nucléaire. Admiratif du modèle français, Shellenberger balaye les faciles reductio ad Tchernobyl de ses camarades et démontre que l’énergie tant décriée affiche en réalité un faible taux de mortalité. Contrairement à la pollution de l’air, qui aurait provoqué la mort d’environ 4,2 millions de personnes en 2018, le nucléaire, depuis son implantation, n’aurait occasionné que plus de 100 000 décès. A toutes fins utiles, l’auteur ajoute également que l’énergie atomique permet de combattre les émissions de gaz carbonique… Mais au-delà de la qualité de l’air, une autre problématique, bien plus urgente, semble le préoccuper davantage : la montée des énergies renouvelables et le déclin du nucléaire.

Cédant cette fois-ci à une forme d’alarmisme face au « Grand Remplacement » énergétique, le fondateur du think tank Breakthrough Institue n’hésite à faire planer le spectre d’une menace pour la civilisation. « Les villes requièrent des énergies concentrées. A l’heure actuelle, l’humanité fait appel à des combustibles qui sont 1000 fois plus concentrés en énergies que les bâtiments, usines ou villes qu’ils alimentent, détaille l’essayiste. La faible concentration énergétique des énergies renouvelables ne pose donc pas seulement un problème environnemental, mais également celui du maintien de la civilisation. » Si les sociétés humaines venaient à adopter les énergies renouvelables comme seules sources énergétiques, Michael Shellenberger affirme que « la civilisation devrait occuper 100 à 1000 fois plus d’espace », afin de continuer à fonctionner selon les critères de la modernité. Voilà qui ressemble davantage à un scénario de fin du monde.

“Arrêtons avec les pailles en plastique”

Parmi les nombreuses démystifications opérées dans l’ouvrage, un thème en particulier sort du lot : la réhabilitation du plastique, qui s’est imposé comme un des principaux chevaux de batailles du « fanatisme » honni par Shellenberger. Le symbole de cette lutte : la paille, prétendument responsable de la mort de milliers de mammifères marins chaque année. Une idole de plus à pourfendre. Non sans humour, l’éco-rationaliste reprend d’abord la fable selon laquelle des milliers d’innocentes tortues périraient tous les jours sous des montagnes de plastique infestant les océans.

Agacé par cette vision simpliste du problème, Shellenberger évoque notamment une vidéo larmoyante d’étudiants en science retirant une paille du nez d’une tortue souffrante sur la côte. Hautement symptomatique du traitement biaisé de la question du plastique, le petit film, devenu viral en 2015, résume bien la manière dont l’écologisme majoritaire fonctionne : l’émotion d’abord, la science ensuite. Fidèle à sa méthode rigoureuse, l’activiste déconstruit le mythe, chiffres à l’appui. Reprenant les résultats d’une étude menée par neuf scientifiques entre 2007 et 2013, l’auteur rappelle que « le poids global de la pollution plastique sur la surface des mers, (…), ne représente que 0,01% de la production annuelle ». Plus détonnant encore, les chercheurs auraient trouvé « 100 fois moins de microplastique » dans les océans que prévu…

L’écologie sert bien souvent de prétexte au Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres.

« Mais où est donc passé tout ce plastique ? », s’interroge alors l’ancien militant d’Amnesty International. Si la réponse à cette question reste un mystère, une piste, concernant le polystyrène, est évoquée dans l’ouvrage. « La lumière du soleil décompose le polystyrène en carbone organique et en dioxyde de carbone. Le carbone organique se dissout dans l’eau de mer, et le dioxyde de carbone pénètre dans l’atmosphère. » Une fois n’est pas coutume, Shellenberger ne limite pas son analyse à de vulgaires données statistiques. Adepte du progrès à long-terme, il rappelle que l’usage du plastique a paradoxalement permis de sauver la vie de milliers de tortues et d’éléphants. Autrefois fort convoitées pour leurs écailles et leurs défenses, ces deux espèces ont longtemps été les cibles privilégiées de l’homme. Avec l’arrivée du celluloïd et du plastique, elles ont toutes les deux connu une période de répit sans précédent, ces matières remplaçant aisément leurs attributs sur des objets du quotidien.

Alexandria Ocasio-Cortez, Extinction Rebellion, Greta Thunberg… Les nouveaux cavaliers de l’Apocalypse

« La publication d’Apocalypse Never changera-t-elle vraiment quelque chose ? Il y a de fortes raisons d’en douter » : c’est ce qu’affirme son auteur, dans un article paru dans le célèbre magazine Forbes, intitulé “Au nom des écologistes, je tiens à m’excuser pour avoir répandu la peur climatique”. Censuré par le journal américain après avoir suscité un tollé, le court texte se distingue par une tonalité profondément pessimiste. « Les médias d’information ont fait des déclarations apocalyptiques sur le changement climatique depuis la fin des années 1980, et ne semblent pas disposés à s’arrêter, se désole-t-il. L’idéologie qui est derrière l’alarmisme environnemental, à savoir le malthusianisme, bien que maintes fois dénoncée pendant ces 200 dernières années, est plus puissante que jamais. »

Comment expliquer une telle hégémonie culturelle des alarmistes, alors que leurs théories sont bien souvent irrationnelles ? Pour l’ancien adepte de “l’urgence climatique”, la réponse est très simple. « Chassez le christianisme, vous aurez l’islam », disait Chateaubriand. De la même manière, chassez la religion, vous aurez l’écologie, pourrait dire Shellenberger. « Au début du XXe siècle, William James, universitaire américain, définissait la religion en ces termes : “la croyance en un ordre invisible, auquel il faudrait s’adapter pour notre bien-être”, rappelle-t-il dans son brûlot. Pour les environnementalistes, cet ordre invisible est la nature. » La “science”, sa théologie.

Comme toutes les religions, le “culte vert” possède son clergé. Greta Thunberg, Alexandria Ocasio-Cortez… Durant la dernière décennie, les deux jeunes femmes sont devenues les porte-étendards de l’écologisme à la sauce “millénial”. La première est suédoise et seulement âgée de 17 ans. En 2018, elle est apparue sous le feu des projecteurs en lançant une grève scolaire pour le climat, suivie par des étudiants du monde entier. Un an plus tard, la militante nordique a une nouvelle ébranlé fois l’opinion avec son discours prononcé à l’ONU, dans lequel elle a fustigé les politiques du monde entier. « How dare you ? », “comment osez-vous ? ”, s’est-elle exclamée alors, provoquant l’hilarité des internautes sur les réseaux sociaux. La seconde, plus conventionnelle, est une femme politique américaine. Elue du Parti démocrate, la native du Bronx s’est faite connaître pour ses sorties fracassantes sur le réchauffement climatique et le féminisme. Espoir montant de la gauche radicale outre-Atlantique pour draguer un jeune électorat, elle est une des initiatrices du “Green New Deal”.

Extinction Rébellion est un mouvement tordu et pathologique, et le monde se porterait bien mieux sans eux !

Révérées à l’unisson par la presse progressiste, les drôles de dames de l’écologie n’ont pourtant pas su convaincre Michael Shellenberger. Bien qu’assez prudent, voire timoré dans son ouvrage, ce dernier n’hésite pas à affronter les clercs verts de front dans la presse américaine. « Il y a trois semaines, la représentante Ocasio-Cortez disait que “le monde toucherait à sa fin dans 12 ans si l’on ne luttait pas efficacement contre le réchauffement climatique”, peut-on lire dans un éditorial de Forbes, signé de sa plume en 2019. Puis, la semaine dernière, la même élue a proposé un programme de transition pour sortir du nucléaire. Comment fait-elle pour ne pas remarquer que ses idées sont contradictoires ? », conclut-il enfin, n’hésitant pas à souligner que les partisans du “Green New Deal”, ce projet environnemental délirant, n’ont « rien appris de l’Histoire ».

Un ton de pamphlétaire insoupçonné que le « technolâtre », dénoncé comme tel par Libération, n’hésite pas à employer à l’endroit du « discours horrible de Greta Thunberg devant les Nations unies ». Loin d’être un des nombreux disciples de “Sainte Greta”, le polémiste lui reproche son indécrottable défaitisme : « Beaucoup sont incapables d’imaginer que l’optimisme ne soit pas du déni. Pour un catastrophiste, être optimiste à l’égard du futur veut dire nier le changement climatique, ce qui est faux », a-t-il dénoncé, lors d’un débat avec le philosophe Pascal Bruckner, dans Le Point. Ne focalisant pas sa colère sur les seules égéries féminines de la théorie de l’effondrement, le sniper centriste n’épargne pas non plus le mouvement radical Extinction Rebellion. « C’est un mouvement tordu et pathologique, et le monde se porterait bien mieux sans eux ! », a-t-il fustigé dans le même journal.

Le chemin de Damas de Michael Shellenberger

Saisissant, le parcours de l’auteur se distingue de celui de bien des écologistes modernes, vivant le plus souvent dans le confort de leurs appartements métropolitains. Né aux Etats-Unis dans une famille de hippies mennonites, courant religieux chrétien pacifiste, Shellenberger baigne dès sa plus tendre enfance dans un univers politique très marqué à gauche. A peine âgé de 15 ans, il participe à la fondation d’une branche d’Amnesty International dans son lycée. Un baptême politique qui ne manque pas d’irriter son administration scolaire, manifestement peu acquise à la cause. « A l’époque, un de mes professeurs avait demandé au conseiller scolaire si j’étais communiste, raconte l’auteur au début de l’ouvrage. Deux ans plus tard, je confirmais ses soupçons, en persuadant le directeur de l’établissement de me laisser passer mon premier semestre de terminale au Nicaragua, pour y apprendre l’espagnol et assister à la Révolution socialiste sandiniste. »

Idéaliste, le jeune lycéen parvient finalement à s’envoler pour l’Amérique latine, où il travaille main dans la main avec des fermiers amazoniens, au sein de ce qu’il nomme des « coopératives socialistes ». Non sans nostalgie, l’auteur semble encore chérir le souvenir de ses jeunes années, dignes des “voyages à motocyclette” du jeune Ernesto “Che” Guevara. Mais depuis ses premières escapades dans l’hémisphère sud, l’adolescent révolté a abandonné les vieilles lunes marxistes du philosophe Noam Chomsky. Au contact des paysans nicaraguayens, l’apprenti-révolutionnaire s’est confronté aux dures réalités du tiers-monde qu’il romançait tant.

L’écologie sert bien souvent de prétexte au Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres.

Loin d’être pleinement acquis à la cause du collectivisme, les fermiers sud-américains ne rêvaient que d’une seule chose : posséder leur propre lopin de terre. Ainsi, ils n’auraient plus à subir l’oisiveté de certains de leurs “camarades” et pourraient enfin tenter de sortir de l’extrême pauvreté. De ce premier désenchantement politique, l’éco-moderniste a retenu une leçon majeure : l’écologie sert bien souvent de prétexte aux Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres. Résolu à ne plus céder au « colonialisme environnemental », Shellenberger s’efforce depuis lors d’articuler la croissance économique et le respect de l’environnement dans ses analyses. Malgré cette première désillusion, le jeune militant continue ensuite son périple, multipliant les actions dans le monde entier. A 23 ans, il recueille des fonds pour financer des fermes guatémaltèques et se rend au Brésil pour soutenir de petits agriculteurs contre l’invasion de leurs terres. Passé la trentaine, le stakhanoviste vert participe à une campagne pro-énergie renouvelable, qui débouche sur un financement à hauteur de 90 millions de dollars par l’administration Obama. Un parcours du combattant qui ferait saliver toute ONG en quête de piétaille militante.

Le retour à la raison

C’est seulement sur le tard, après une lutte de longue-haleine aux côtés des militants écologistes les plus extrémistes, que le patron d’Environmental Progress finit par se retourner contre une partie de ses anciens camarades. En publiant Apocalypse Never en juin 2020, le prophète déchu s’est irrémédiablement coupé des Cassandres du réchauffement climatique. Une décision courageuse dans un milieu politique où les progressistes les plus fanatiques règnent en maîtres, n’hésitant pas à mettre au ban tout intellectuel portant une voix dissidente.

Dans son article paru dans Forbes, Michael Shellenberger s’est expliqué sur les craintes qui l’ont poussé à publier cet ouvrage si tardivement. « Je n’ai pas réagi aux campagnes de désinformation climatiques parce que j’avais peur de perdre des amis et que l’on me discrédite, écrit-il. Les rares fois où j’ai eu le courage de défendre la science du climat contre ceux qui la dénaturaient, j’en ai subi les terribles conséquences. Je suis donc resté sans rien faire alors que mes collègues écologistes terrifiaient le grand public. » Un témoignage poignant sur les nombreux dangers que la pensée unique fait peser sur le monde de la recherche, ainsi que sur la liberté d’expression.

Nous devons observer une distinction entre la science et la religion, tout comme les scientifiques doivent distinguer leurs valeurs personnelles des faits qu’ils étudient.

Plus significatif encore qu’un simple ouvrage sur les réalités du réchauffement climatique, le succès d’Apocalypse Never est révélateur d’un mouvement de libération de la parole au sein d‘une intelligentsia de gauche de plus en plus sclérosée. Prometteur, le livre-événement pourrait bien être symptomatique d’une volonté de retour à la rigueur scientifique, contre l’omnipotence du délire idéologique. « Nous devons observer une distinction entre la science et la religion, tout comme les scientifiques doivent distinguer leurs valeurs personnelles des faits qu’ils étudient », insiste Michael Shellenberger. Puisse cet appel à la raison parvenir aux oreilles des élites scientifiques françaises et nous sauvegarder d’une deuxième année de psychose coronavirale. Amen.

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L'Humanité

Télévision. Pour le réalisateur Rodolphe Tissot, « régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade »

Entretien

Elle s’appelle Solange, a 15 ans et explore sa sexualité. L’héroïne de  Clèves, roman de Marie Darrieussecq, prend vie à l’écran grâce à Rodolphe Tissot. Entretien

Caroline Constant

Clèves, vendredi, Arte, 20 h 55

Clèves, village imaginaire du roman de Marie Darrieussecq (2011), fait évidemment référence à la princesse du même nom de madame de La Fayette. Mais, quand l’héroïne de cette dernière dit non tout le temps à celui qu’elle aime, Solange se précipite dans les bras de ses amants. Avec curiosité, et gourmandise, elle commence à explorer le champ de la sexualité, à 15 ans tout juste. Quitte à s’y brûler les ailes, et à éprouver à ses dépens quelques violences et la notion de consentement. Solange (lumineuse Louisiane Gouverneur) grandit, aussi, au fil de ses expériences. Le roman de Marie Darrieussecq est merveilleusement transposé à l’écran par Rodolphe Tissot, auteur déjà des séries  Ainsi soient-ils, sur Arte, et Ce que Pauline ne vous dit pas, sur France 2.

D’où vous est venue l’envie d’adapter ce roman de Marie Darrieussecq ?

Ce roman a été un vrai choc. L’adolescence est pour moi une période de la vie importante, fondatrice. Tous mes courts métrages en parlent. Dans le livre de Marie, toute l’adolescence est là et même encore plus. Et d’une manière un peu étrange, je me suis vraiment reconnu dans Solange. Je n’ai évidemment pas vécu son expérience de la toxicité masculine. Mais j’y ai retrouvé des sentiments douloureux et violents que j’ai alors éprouvés. Et puis, au-delà de la sexualité, le roman explore la vie en province, dont on veut partir tant on s’y sent étriqué. J’aime aussi le fait que le coup de fil d’Arnaud, son petit ami (Aymeric Fougeron), est mille fois plus important que la santé de sa mère. Parce que c’est ainsi qu’on vit à cet âge-là. Et il y a une manière très crue, sans tabou, d’aborder la sexualité, sans être jamais glauque ni sombre. Je voulais que ce film soit solaire, et qu’il ressemble à la pulsation de vie de l’adolescence et de Solange.

Vous transposez le roman aujourd’hui, alors qu’il se déroule dans les années 1980, et à la montagne plutôt que dans les Landes…

Je trouvais que la montagne raconte quelque chose de visuellement très fort, à la foi cocon et prison. Et puis, c’était chez moi : j’habitais à la campagne, adolescent, près d’Annecy. Sans mobylette, tu étais mort. Je n’ai pas voulu non plus situer l’action du film dans les années 1980, parce que je n’avais pas envie de réaliser un film nostalgique. Et que, pour une jeune fille de 15 ans, la question du consentement a un peu changé depuis. Mon empathie va aussi à Arnaud. Même si c’est un abruti, il change un peu pendant le film, ce qui le rattrape un peu. Et ce n’est pas évident de se construire quand on a 17-18 ans et que les seules images à disposition, c’est le porno, qui ne renvoie pas forcément à la réalité.

Vous avez engagé une coordinatrice d’intimité ?

Ça m’a paru indispensable et nécessaire. Parce que, jouer la comédie, ce n’est pas se faire du mal. J’en avais l’envie et le besoin. Je voulais que les comédiens, et la comédienne en particulier, n’aient pas de problème de communication. En cas de situation de malaise, sur le tournage, ils avaient une interlocutrice. Et inversement : pour moi, il n’était pas toujours évident de parler fellation ou sodomie à de si jeunes gens. Maryam Muradian, la coach, est très décomplexée vis-à-vis de la sexualité. Elle arrivait à aborder de façon joyeuse même les scènes les plus difficiles. Elle a réalisé un travail basé sur la danse, et des exercices pour appréhender le corps de l’autre, comme d’aller à la piscine avec les trois interprètes principaux (dont Vincent Deniard). Pour le reste, tout était chorégraphié au millimètre, pour que les comédiens soient en accord avec chaque geste, et que ça corresponde au scénario. Régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade, sur le fond.

Solange subit une forme de violence très masculine, mais elle ne se voit jamais comme une victime. Elle est même actrice de tout ce qu’elle entreprend. Ce qui fait de Clèves presque un récit d’apprentissage…

C’est ce que j’aimais beaucoup dans le roman. Le livre s’est fait pas mal attaquer sur le sujet, d’abord. Car Solange accepte certaines pratiques sans le vouloir. Elle a soif d’apprendre et elle aime les sensations que la sexualité lui apporte. À notre époque, raconter l’histoire de Solange peut s’avérer périlleux. D’autant que, dans la seconde partie du film, elle prend aussi conscience que son corps peut représenter une forme de pouvoir. La sexualité fait partie de son apprentissage et de son émancipation. Elle comprend qu’elle ne peut pas vraiment compter sur les adultes. Elle grandit.

TélévisionArtetéléfilmsexualité
El País (ESP)

24 horas en Brihuega, la tierra de la lavanda (incluso en tartas y helados)

24 HORAS

En julio florecen los cultivos en esta localidad alcarreña, que se empapa de su olor y color. Pero más allá de sus campos y tiendas dedicadas a esta plata aromática, las Cuevas Árabes, un museo de miniaturas o su castillo son vistas imprescindibles

A Brihuega la llaman el Jardín de la Alcarria. Y le dicen bien. Porque la comarca de la Alcarria es un páramo pelado. Y Brihuega, para llevar la contraria, está rodeada de huertos y arboledas (los del río Tajuña), de fuentes (las 14 que hay en la villa) y de parques sombríos: el de María Cristina, el del Molinillo, el Prado de Santa María… Para llevar también la contraria, esta localidad en la provincia de Guadalajara es un jardín que, cuando más florido está, es en verano. En julio revientan de color los campos de lavanda briocenses: más de mil hectáreas de florecillas violáceas que atraen a enjambres de turistas. Los visitan por libre o en grupos guiados, en coche, a pie, en bici, en moto… hasta volando en globo. En agosto se siegan las flores, pero su aroma, lejos de atenuarse, se multiplica: las destilerías producen entonces cantidades industriales de aceite esencial y las tiendas locales reponen sus existencias de jabones, cremas, velas, mieles, mikados, bolsitas perfumadas…

Pero aunque la lavanda siempre es la protagonista, Brihuega es mucho más. Y esta ruta lo demuestra.

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09.30 Setecientos metros de galerías subterráneas

En la plaza del Coso, la mayor de la población, está la oficina de turismo, donde informan de cómo llegar por nuestra cuenta a los cultivos de lavanda y nos reservarán plaza en las visitas guiadas que se efectúan todos los días a los mismos. Ocupa la que fue Real Cárcel de Carlos III. Muy altos no eran en el siglo XVIII, a juzgar por la puerta del baño. En la esquina contraria de la plaza, bajo la carnicería Gutiérrez, se esconden las Cuevas Árabes (1): 700 metros de galerías subterráneas, construidas en los siglos X y XI, donde en su día se conservaba fresquito el vino, a una temperatura constante de 11 grados. Conviene bajar con jersey incluso en verano. ¡Jersey en verano en Guadalajara! Quién lo diría.

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11.00 Un castillo sobre la roca

En la Edad Media, Brihuega no era un jardín florido, sino una fortaleza sobre la roca: Castrum Brioca. De aquellos días, la villa conserva buena parte de su muralla kilométrica y sus puertas principales: la de la Cadena y la del Cozagón. Y conserva su castillo de la Peña Bermeja (2). En el patio de armas hay uno de los cementerios más bellos y románticos de España, lleno de lápidas quebradas y tiernos epitafios. Y en la torre más elevada, un mirador para verlo como lo ven los que van al cielo. También se otean divinamente la vega del Tajuña y la población entera, con sus tres templos (de los cinco que llegó a haber) y, en lo más alto, la Real Fábrica de Paños (3), del siglo XVIII.

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Pegada al castillo está la iglesia de Santa María de la Peña (4), la principal de Brihuega, de inicios del siglo XIII. Destacan su preciosa puerta, de estilo de transición del románico al gótico, y su espacioso interior, perfecto ejemplo de arquitectura cisterciense. Dentro aguarda la patrona de Brihuega, la chica y morena virgen de la Peña, la cual, cuentan, se apareció milagrosamente a la princesa mora Elima en una gruta cercana, que también visitaremos. Gigantescos plátanos asombran y refrescan a los paseantes en el vecino Prado de Santa María, el jardín más deleitoso de esta villa.

12.30 Museos de historia y de miniaturas

Poco más allá, en la plaza de Manu Leguineche (el vecino más ilustre que ha tenido esta localidad alcarreña), se alza el antiguo convento de San José, del siglo XVI, ahora sede del museo de Historia de Brihuega (5). Tiene una interesante sección dedicada a la batalla de Guadalajara, que se libró en estos campos en 1937, durante la Guerra Civil. El convento también alberga el museo de Miniaturas Profesor Max (6), el cual atesora y exhibe (con ayuda de lupas) las más de 30.000 minúsculas piezas que reunió durante su agitada y artística vida el briocense Juan Elegido Millán (1913-1975), alias Max, de profesión hipnotizador. Hipnotizado se queda uno viendo dos pulgas disecadas y vestidas como una pareja de novios o La última cena de Leonardo da Vinci reproducida con todo detalle sobre un grano de arroz. Reservando, el sobrino de Max, Javier Sánchez Elegido, nos hipnotizará de verdad.

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14.30 Recuerdos de Camilo José Cela

Un buen lugar para comer, con vistas al castillo, es el restaurante La Peña Bermeja (7). Tampoco se come mal en Villa de Brihuega (8), junto a la puerta de la Cadena. Es la misma fonda en la que pernoctó Camilo José Cela durante su Viaje a la Alcarria, en 1946. Al lado, como advirtió él, hay “una alameda umbría, acogedora”; es el parque de María Cristina, ideal para echarse la siesta. Pero, antes, un postre: la tarta de lavanda de la cafetería-boutique La Celestina (9). El helado de lavanda del Asador El Tolmo (10) es otro acierto.

16.30 La fuente Blanquina

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Buena hora esta, en que el sol cae como una piedra, para refrescarse en las 14 fuentes que hay en la villa, fuentes de chorros gruesos y aguas tan frías que, aun en el rigor del estío, anestesian. En la oficina de turismo entregan un folleto donde vienen señalizadas la mayoría. Entre todas ellas, destaca la llamada Blanquina (11), que tiene 12 hermosísimos caños, sin incluir los que, por la parte de atrás, dan al viejo lavadero. Antiguamente los vecinos decían: “Si en vez de agua fuese quina, a Brihuega haría rica la Blanquina”.

18.00 ‘Souvenirs’ aromáticos

Vamos de compras. En Alquitara (paseo de la Fábrica, 2) (12), adquiriremos un kit de plantación de lavanda. En El Rincón de la Lavanda (Mayor, 8) (13), un licor de eso mismo. Y en Aromas de la Alcarria (Barrionuevo Alto, 30) (14), mascarillas decoradas con flores de la consabida aromática. Esencias, ambientadores, cosméticos y productos de baño elaborados con lavanda los hallaremos en los tres comercios. Y en Apícola Moreno (San Miguel, s/n) (15), miel de romero, del bosque, milflores, de brezo, de eucalipto, de azahar y, por supuesto, de lavanda. Esta última es clara, ligera, suavísima. Cero empalagosa.

21.00 Concierto en el campo

Anoten esta hora y esta fecha: las nueve de la noche del el 16 de julio. Justo entonces se celebrará en los campos de Brihuega el Festival de la Lavanda 2022. Con el último sol acentuando el colorido de los cultivos, actuarán Sole Giménez y Revólver. El público vestirá de blanco, como todos los años. Luego (o en vez de eso), se puede ir a cenar y dormir a Princesa Elima (16), una hospedería de decoración mudéjar, con un óptimo restaurante cuya especialidad es el cabrito asado. Niwa (17), hotel-spa de ambiente zen, es una tentadora alternativa: puro relax.

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France24 - World

Blatter tells Swiss court he struck 'gentlemen's agreement' with Platini

Issued on: 09/06/2022 - 14:33

NEWS WIRES

Sepp Blatter struck a "gentleman's agreement" with Michel Platini to pay him a million Swiss francs ($1.02 million) a year as an adviser, the former world football chief told their trial on Thursday.

The French football legend had jokingly asked Blatter for a million, without specifying the currency, and the then-FIFA president agreed, with part of the money -- outside of the contract they signed -- to be paid "later", Switzerland's Federal Criminal Court heard.

Blatter and Platini are being tried over a two-million-Swiss-franc payment in 2011 to the former France captain, who by that time was in charge of European football's governing body UEFA.

The trial in the southern city of Bellinzona -- following an investigation that began in 2015 and lasted six years -- opened on Wednesday.

Thursday's first day of evidence saw the trial hear directly from Blatter and Platini -- at points, to the court's astonishment -- about the casual nature behind the scenes at the pinnacle of world football.

Platini was employed as an adviser to Blatter between 1998 and 2002. They signed a contract in 1999 for an annual remuneration of 300,000 Swiss francs, which was paid in full by FIFA.

Platini, 66, is regarded among world football's greatest-ever players. He won the Ballon d'Or, considered the most prestigious individual award, three times in the mid-1980s.

Blatter, now 86, joined FIFA in 1975 and became the president of world football's governing body in 1998.

Blatter told the court he turned to Platini for advice, which involved political trips, reforming the international calendar and helping the national federations financially.

'I want a million' 

"When I was elected as president of FIFA, we had a bad record. But I thought that a man who had been in football could help us -- FIFA and myself," Blatter told the court.

Platini said: "When Mr. Blatter asked me to be his adviser, he asked me what salary I wanted. I was surprised that he asked me this question and I said to him: 'I want a million'.

"Sepp told me: 'a million what?'. And jokingly, I said, 'pesetas, liras, rubles, marks; you decide'.

"He said to me: 'OK, a million Swiss francs' recalled Platini, adding that he had "succumbed to the charisma" of the Swiss former football administrator.

Josephine Contu Albrizio, heading the three judges hearing the trial, hesitated, then sought to make sure that Platini understood "the differences in values" between the currencies.

"I had never been in an administration like FIFA, I don't know how it works," said Platini. "I answered like that: a million".

Blatter recalled that Platini "told me: 'I'm worth a million'. I told him: 'So you'll be with me for a million'," he said, adding that the Frenchman was "worth" the money.

The prosecution accuses Blatter of having signed off an invoice for two million Swiss francs presented to FIFA by Platini in 2011, almost nine years after the end of his work as Blatter's adviser.

'Rest will come later' 

Blatter said the annual contract for 300,000 Swiss francs was a temporary arrangement.

Platini "told me 'That's not everything', and I answered: 'The rest will come later'," the former FIFA chief said.

Blatter insisted that he had agreed with Platini a remainder to be settled when FIFA's fragile finances would allow it, in a "gentlemen's agreement" concluded orally and without witnesses.

"It's a salary that was due," he insisted.

"I don't know why we are in a criminal hearing for an administrative procedure," he said in a strained voice, repeating that since the investigation started in 2015 he had been through "seven years of punishment -- an eternity".

The judges were mystified as to why Platini had only invoiced FIFA in 2011 for two million francs, rather than the 2.8 million he would have been owed under the oral contract.

"It's my fault. I got it wrong," Platini said -- to laughter in the courtroom -- saying he had not checked how much he had already been paid.

"I realised this when the prosecutor showed me the 1999 contract during questioning," he said.

Judge Contu Albrizio asked Platini why he never bothered to mention the outstanding balance.

Platini said: "I never felt worried about the money, because since the age of 17, I have earned a good living."

Blatter and Platini are accused of fraud and forgery of a document. Blatter is accused of misappropriation and criminal mismanagement, while Platini is accused of participating in those offences.

The trial will conclude on June 22, with the three judges expected to deliver their verdict on July 8.

If convicted, the pair could face up to five years in jail or a fine.

 (AFP)

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Disgraced FIFA chiefs Sepp Blatter and Michel Platini go on trial for fraud

Swiss prosecutors charge former FIFA officials Blatter and Platini with fraud

UEFA apologises to fans over Champions League final chaos in France

Valeurs Actuelles

Catastrophisme climatique : y a-t-il un adulte à l’ONU ?

L’approche de la COP25 donne lieu à une surenchère de communication à la tonalité catastrophiste comme si, incapables de constater l’inefficacité pourtant flagrante de leur politique, les instances onusiennes étaient pilotées par des robots, regrette le mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes Benoît Rittaud.

On sait que la saison du barnum climatique approche lorsque les rapports terrifiants sur l’avenir de la planète se mettent à pousser comme des champignons après la pluie. La COP25 qui se déroulera à Madrid début décembre offre une nouvelle occasion de vérifier cette observation. Le champignon du jour est signé du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Il s’agit de l’édition 2019 du rapport sur les « écarts d’émissions », qui étudie la différence entre les émissions réelles de gaz sataniques (le CO2 et quelques autres) et celles qui avaient été espérées à l’issue de l’un ou l’autre des barnums précédents, sans oublier de comparer avec la trajectoire dite vertueuse qu’il nous faudrait suivre pour « rester sous la barre des +2 °C ».

Ce nouveau rapport a le grand mérite de démontrer de façon définitive que les transitions énergétiques, taxes carbone, quotas d’émissions et autres dispositifs contraignants aujourd’hui à la mode n’ont servi rigoureusement à rien : les émissions globales sont toujours résolument orientées à la hausse. Elles ont augmenté de 1,5 % par an en moyenne sur la dernière décennie, et ne montrent pas le moindre signe d’infléchissement. Il est bien loin, le triomphalisme cocardier de Laurent Fabius au soir de la glorieuse COP21 de 2015 qui, à Paris, devait enfin mettre l’humanité sur le chemin de la rédemption.

Rien n’inversera la tendance à moyen terme, même si vous tenez votre bonne résolution de fermer le robinet pendant que vous vous brossez les dents

Les faits sont donc têtus. On peut s’en désoler, organiser des manifs pleurnichardes, renoncer à sa voiture, se convertir au véganisme, rien n’y fera : les pays en développement veulent disposer d’un niveau de vie comparable au nôtre, figurez-vous. Voilà pourquoi ils augmentent leur consommation énergétique (notamment la Chine) et, donc, leurs émissions de CO2. Le rythme est si rapide que rien n’inversera la tendance à moyen terme, même si vous tenez votre bonne résolution de fermer le robinet pendant que vous vous brossez les dents.

Dans un monde gouverné par des adultes, des faits aussi clairs conduiraient aussitôt à la conclusion qui s’impose : puisque, malgré force processions onusiennes, nous ne sommes pas en mesure de réduire les émissions globales, nous devons aborder la question d’une autre manière. Évidemment, l’idéal serait de prendre acte que le climat que nous connaissons n’est pas plus mauvais que celui des siècles passés ; que le réchauffement est d’un ordre de grandeur assez faible et présente au moins autant d’avantages que d’inconvénients ; que rien n’indique que les événements extrêmes seraient plus violents ou plus nombreux que par le passé (contrairement aux smartphones dont nous disposons qui permettent d’en diffuser en temps réel toujours plus de vidéos sur les réseaux sociaux) ; ou encore que le gaz carbonique est l’aliment premier des plantes et qu’à ce titre l’augmentation de sa teneur atmosphérique est un bienfait pour la biosphère. (Les satellites de la NASA lui attribuent la plus grosse part de responsabilité dans le verdissement de 18 millions de km2 observé sur la planète ces 35 dernières années.)

Prendre le parti d’ouvrir notre parapluie plutôt que de danser pour arrêter la pluie

Sans aller jusqu’à accepter ces réalités aussi évidentes que politiquement incorrectes, une personne sensée pourra néanmoins se dire que si l’on ne peut agir sur une cause, alors nous devons agir sur ce qui risquerait d’en être les conséquences. Prendre le parti d’ouvrir notre parapluie plutôt que de danser pour arrêter la pluie, en somme.

Ce n’est pas là, on s’en doute, ce que propose le rapport 2019 sur les écarts d’émissions. Comme si de rien n’était, celui-ci égrène les recommandations les plus irréalistes pour inverser la tendance. Dans ses rêveries carbocentrées, la hausse des émissions cesse soudain l’année prochaine, avant que le monde s’engage vers une baisse résolue. Le scénario implique en gros qu’une voiture lancée à pleine vitesse sur autoroute peut, « si son conducteur s’en donne les moyens », prendre sans trop de dommages un virage à angle droit.

Il y a de quoi se demander si les auteurs croient vraiment ce qu’ils écrivent, ou si le rapport n’aurait pas plutôt été rédigé par un robot qui, inconscient des aberrations qui découlent de la vision bornée à laquelle le soumettent ses algorithmes constitutifs, continue imperturbablement de mener sa tâche absurde et inutile.

Quoi qu’il en soit, on peut compter sur nos nombreuses voix bien-pensantes pour tirer de ce rapport de quoi exiger de nous davantage d’autoflagellation, sous peine de nous voir punis par le croquemitaine climatique. Que les quelques adultes qui passeront par là n’hésitent pas à rassurer tout ce gentil petit monde. D’autant qu’au vu des coûts pharaoniques des mesures suggérées, il serait grand temps de songer à siffler la fin de la récréation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Известия (RUS)

Диетолог назвала ягоды и овощи для профилактики онкологии

Врач-диетолог Елена Соломатина перечислила ягоды и овощи, которые помогают при профилактике онкологических заболеваний.

«Умное лекарство»: российские ученые разработали новый препарат против рака Он будет уничтожать только пораженные клетки, не разрушая здоровые

Как рассказала специалист «Москве 24» в четверг, 9 июня, в составе темных ягод — например, голубики, ежевики и черники — содержится рекордное количество антиоксидантов, которые помогают в профилактике онкологических заболеваний.

Помимо этого, по словам диетолога, полезно есть овощи и фрукты, в которых содержится ликопин и бета-каротин. К ним относятся морковь, тыква, абрикосы. Соломатина пояснила, что ликопин предотвращает рак простаты, а бета-каротин — рак слизистых оболочек и молочной железы, пишет НСН.

Врач отметила, что также полезны крестоцветные овощи, в частности, капуста, особенно брокколи. В ней содержится сульфорафан, который «показал себя очень активно как противораковое средство». Также там содержится клетчатка, которая предотвращает рак толстого кишечника, пишет RT.

Помимо этого, врач указала на пользу зеленого чая, в составе которого есть катехины, снижающие возможность образования патологических клеток и, как следствие, препятствуют возникновению рака.

Также предотвращению онкологии способствуют продукты с содержанием витамина С — например, квашеная капуста, болгарский перец, черная смородина. Микровоспаления, которые являются не только провокаторами сердечно-сосудистых заболеваний, но и онкологии, подавляют такие специи, как куркума, шалфей, базилик.

В феврале главный внештатный специалист по медицинской профилактике министерства здравоохранения России Любовь Дроздова рекомендовала употреблять 3 кг овощей в неделю для профилактики онкологии. Также она призвала добавить в распорядок дня ежедневные физические нагрузки.

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L'Humanité

La vérité plus forte que les fantômes du IIIe Reich

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Télévision En exhumant cette histoire vraie des faux carnets du Führer, la minisérie Faking Hitler interroge sur la fascination pour les artefacts nazis et la recherche du scoop à tout prix.

Grégory Marin

Gert Heidemann (Lars Eidinger) est le « plus grand journaliste » du pays, selon le rédacteur en chef du Stern, qui l’emploie depuis vingt-cinq ans. Ce fin « Limier » (son surnom dans la profession) est pourtant controversé, y compris parmi ses collègues : collectionneur d’objets ayant appartenu aux cadres du régime nazi, il passe son temps sur l’ancien yacht de Hermann Göring et couche même avec sa fille, Edda. Autant dire que, lorsqu’il apprend l’existence de carnets intimes rédigés par Adolf Hitler, il imagine tenir le scoop du siècle ! Ce sera plutôt une énorme déception : les écrits sont des faux. On les doit à Konrad Kujau (impeccable Moritz Bleibtreu), antiquaire faussaire qui va berner tout le monde, experts compris, en les revendant au Stern.

Les réseaux d’admirateurs

L’histoire est vraie et a provoqué l’un des plus gros scandales médiatiques des années 1980 en Allemagne. Parce qu’elle touche un magazine à gros tirage, mais surtout parce que, en pleine traque d’anciens SS, elle interroge sur la fascination d’une partie de la population allemande pour le IIIe Reich et ses fantômes. Le pays cherche alors à se purger de ses démons. C’est le rôle attribué au personnage inventé d’Elisabeth Stöckel (Sinje Irslinger), jeune rédactrice au Stern qui mène une enquête qui lui dessillera les yeux au contact de Léo, un jeune juif : « Quand ton voisin éradique toute ta famille, t’as pas envie de lire qu’il était gentil avec ses chats ou qu’il faisait une collection de timbres. Tu as envie de lire que c’était un monstre. »

La série montre bien les réseaux souterrains d’admirateurs du Führer qui perduraient, collectant les artefacts pour mieux honorer sa mémoire. Pour Konrad Kujau, établissant ici un faux certificat d’authenticité pour un casque soi-disant porté par Hitler à la bataille d’Ypres ; là, un faux tableau représentant sa nièce, ce n’était qu’une manière facile de gagner de l’argent grâce à son talent.

Un culte tourné en ridicule

Pour ces nostalgiques, il s’agissait d’un culte, tourné en ridicule par les auteurs, Tobi Baumann et Wolfgang Groos. Car, dans la réalité, la « patte » de Kujau, examinée a posteriori par des experts, est assez grossière. On se demande comment il a pu flouer son monde. À commencer par le journal.

Le Stern avait déjà fait face à des scandales, mais jamais d’une telle ampleur : le 25 avril 1983, lors de l’annonce de la publication des fameux carnets, l’expert qui les avait authentifiés se dédit. Et la police fédérale confirme la supercherie. Dans la scène d’ouverture de la série, Heidemann, qui entend la nouvelle à la radio, en perd le contrôle de sa voiture ! Il faut dire qu’il a fait payer ces écrits 9,3 millions de Deutsche Marks par le propriétaire du journal, contre l’avis de la rédaction… L’affaire a provoqué la démission des rédacteurs en chef, et une grève du personnel contre « le contournement par la direction des canaux éditoriaux traditionnels et des garanties ». Le Stern, « autrefois reconnu pour ses reportages d’investigation », était devenu pour longtemps le symbole du « journalisme de chéquier à la recherche de sensations ».

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Valeurs Actuelles

Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?

En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.

D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.

En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.

La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.

Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas

En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.

Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).

Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.

Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.

* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.

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France24 - World

Disney snubs French cinemas in streaming row

Issued on: 09/06/2022 - 13:24

FRANCE 24 Follow Catherine VIETTE Follow

Disney will not release "Strange World" in French cinemas and will instead send its upcoming animated adventure film straight to the company's streaming platform, Disney+. The entertainment giant is protesting against the country's strict rules that require theatrically-released films to wait 17 months before going to streaming platforms.

The movie was set to hit theatres on November 23, 2022. However, due to the disagreement between the French government and the studio, the latter decided to directly publish it on its streaming platform Disney+.

"The new, cumbersome media chronology is anti-consumer, ignoring how behaviour has evolved over the last several years... We will continue to make decisions on a film-by film basis and according to each market's unique conditions," the company said in a statement.

The move has angered the National Federation of French Cinemas, which has called it a "losing choice for everyone".

For the full FRANCE 24 report, click on the player above.

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The film that changed cinema: Basic Instinct turns 30

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Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

Lors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…

En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.

« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.

Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.

À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].

La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.

La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.

Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.

France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

* Thierry Mariani est député européen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Télévision. « Mon métier, c’est de raconter l’Afrique autrement »

Actu

L’autrice Marguerite Abouet s’est beaucoup investie dans l’adaptation animée de la série de BD « Akissi », créée avec Mathieu Sapin et Clément Oubrerie. Une vision de l’Afrique joyeuse et décomplexée, racontée à hauteur d’enfant, dans laquelle la scénariste d’« Aya de Yopougon » a glissé des souvenirs et des personnages issus de ses jeunes années.

Grégory Marin

En quoi Akissi vous ressemble-t-elle ?

Elle a beaucoup de moi, sa joie de vivre, ses histoires d’enfance, ses bêtises – j’en ai fait beaucoup ! J’ai grandi jusqu’à l’âge de 12 ans en Côte d’Ivoire, à Abidjan, dans le quartier de Yopougon. Ma maison, mon quartier étaient un monde propice au jeu, entre le marché, les ruelles, les terrains vagues, et avec mes amis en plus. On s’amusait énormément, on ne s’occupait pas des problèmes des adultes, on avait notre vie à nous, assez joyeuse.

Quel type de quartier était Yopougon ?

C’était un quartier en pleine construction. On y trouvait des jeunes cadres qui venaient s’y installer après leurs études, qui commençaient à travailler en ville. Mes parents en faisaient partie : tous les deux travaillaient, on allait à l’école, on allait en vacances… On avait la vie dont tout le monde rêve là-bas. Et puis, toute l’Afrique était là : il y avait du travail pour tous dans cette ville en plein essor. À l’époque, on parlait du « miracle ivoirien » et Abidjan, c’était un point de rencontre. J’ai grandi avec ces familles qui venaient d’ailleurs, dans la culture africaine. Quand on vit dans ce « bouillon », on en sort plus que grandi, ça nous aide à se sentir bien partout. D’ailleurs, quand je suis arrivée en France à 12 ans, je n’ai pas eu de problème d’intégration parce que je venais déjà du multiculturalisme.

La galerie de personnages, copains, tontons, tatas, présents dans « Akissi » sont des personnes réelles ?

Oui. Ma bande de copains, ce sont mes vrais amis : Edmond, Ba, Papou… Pour mes parents, mon grand frère et ma grande sœur, j’ai juste changé les prénoms, tout le reste est vrai, les voisins, le poissonnier, le marchand de charbon…

Vous avez dirigé le casting, puis l’enregistrement des voix. Vous vouliez rendre cette ambiance le plus fidèlement possible ?

C’était très important pour moi. Mon métier, c’est de raconter une Afrique autrement qu’à travers les fantasmes occidentaux, à hauteur d’homme. D’enfant en l’occurrence. Je voulais des personnages qui aient des voix d’enfants africains, alors on a fait le casting sur place, à Abidjan. J’ai énormément de tendresse pour mes personnages, je voudrais que les spectateurs en aient aussi. Je voulais qu’on sente l’Afrique, qu’on y croit et qu’on s’y croit. Voilà pourquoi j’ai été très présente durant l’enregistrement et durant toute la réalisation, pour m’assurer que les dessinateurs, les animateurs ne s’éloignaient pas de l’univers que nous avions créé avec Mathieu Sapin et Clément Oubrerie.

Vous dites « raconter l’Afrique autrement ». D’un point de vue africain vous voulez dire ?

Je trouve qu’il n’y a pas énormément de BD qui sortent du continent. Mais ça commence… « Aya » a fait école auprès de la jeune génération. Il y avait déjà beaucoup d’auteurs africains qui écrivaient des romans, dont certains mondialement connus, mais, dans la bande dessinée, c’est timide. Je rencontre de jeunes auteurs et autrices qui veulent se lancer dans ce médium, mais, sur place il n’y a pas toutes les structures. La plupart des premières BD qui sont éditées en Afrique sont des fascicules pédagogiques sur le sida, la guerre, etc. Ce que je conseille aux jeunes auteurs, c’est de se lâcher, de raconter leurs propres aventures, avec leurs propres codes et leur langage, d’être les Tarantino, les George Lucas africains. L’Afrique est vaste, il y a tant de choses à raconter…

Comment analysez-vous ce manque ? Par un imaginaire bridé ?

Petite, j’ai grandi avec les BD qui venaient d’ailleurs. On a eu la chance d’avoir des parents cultivés, qui offraient à mon grand frère des BD étrangères. On a lu « Rahan », « Zembla »… Forcément, c’est un peu dérangeant : même quand l’histoire se passe dans la savane ou dans la jungle, le héros est blanc, jamais noir. Même dans nos livres d’histoire à l’école, on étudiait les héros français. Est-ce que ça peut provoquer un sentiment d’infériorité ? Peut-être… Mais mon imaginaire est nourri à la fois de ça, de la télé qu’on avait à la maison, mais aussi de l’oralité : tous les étés, nos parents nous emmenaient au village. Il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau courante… La télé, c’était mon grand-père, qui nous racontait des histoires incroyables, des légendes remplies de guerriers africains, de héros et héroïnes comme la reine Pokou. Aujourd’hui, on se réapproprie notre histoire, il y a même des séries télé sur nos héros africains, produites en Afrique. Mais pour lui, à l’époque, c’était important qu’on sache d’où venait notre peuple, notre culture. Je crois que c’est lui qui m’a donné cette envie de raconter des histoires.

L’imaginaire africain infuse-t-il assez dans le monde ?

Il y a pas mal de littérature, de cinéma… Dans les arts, il y a un engouement en ce moment, les grands festivals s’arrachent les artistes africains. Tant mieux !

Vous-même, avec un prix à Angoulême (en 2005) pour une première BD, « Aya de Yopougon », vous avez planté un jalon…

J’aurais écrit un roman, ce serait passé complètement inaperçu ! Le fait de raconter une Afrique moderne, urbaine aussi, a joué. Être primés à Angoulême, oui c’est une belle reconnaissance, qui nous a permis d’être traduits en 20 langues. Akissi en est déjà à 11 ou 12… C’est important pour moi que « Aya », « Akissi », « Commissaire Kouamé » (une autre de ses séries – NDLR) soient lus en Afrique. Que des jeunes Africains – et leurs parents ! – puissent se dire que c’est un vrai métier de raconter des histoires, de dessiner. Mais c’est vrai même ici en France : des libraires nous disent que grâce à « Aya », à des héros qui leur ressemblent, ils ont vu arriver de nouveaux lecteurs. Des petits d’origine africaine s’identifient à ces personnages. Et puis « Aya » fait partie des livres recommandés par l’éducation nationale. Pour moi, c’est une belle récompense, ça me touche beaucoup.

Voir Yopougon et fous rires

Akissi est une petite fille espiègle, sans doute un peu trop pour ses parents, son frère Fofana et sa sœur Victorine, qui aspirent à un peu de tranquillité. Seulement voilà : la petite ne tient pas en place et entraîne ses amis Edmond, Ba et Papou dans ses rocambolesques aventures… au bout de la rue. Car si Akissi, ses copains, sa famille et même les « tontons » et « tatas » (terme générique pour les voisins et connaissances adultes qui « méritent le respect ») forment une galerie de portraits vivants, le quartier de Yopougon, à Abidjan (Côte d’Ivoire), est tout autant un personnage qu’eux. Déjà, dans la série « Aya », Marguerite Abouet l’avait caractérisé comme un protagoniste à part entière. C’est une Afrique sinon enchantée, du moins très colorée et vivante qui se dévoile aux yeux des spectateurs, avec la petite fille comme guide : on croisera des chats roublards, un braconnier tenace (mais moins que la mère d’Akissi), un phacochère énervé, et même un super-héros japonais. On partagera des tranches de vie de cette famille soudée malgré tout, de ces enfants heureux de vivre, et on fondra devant la petite bouille de Boubou, le nouveau « petit frère » que notre héroïne s’est choisi. Un moment à vivre en famille.

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Valeurs Actuelles

Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Uvalde survivor tells Congress she covered herself in blood to save her life

Issued on: 09/06/2022 - 03:25

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An 11-year-old girl who survived the mass shooting at an elementary school in Uvalde, Texas, recounted in video testimony to Congress on Wednesday how she covered herself with a dead classmate’s blood to avoid being shot and “just stayed quiet.”

Miah Cerrillo, a fourth-grader at Robb Elementary School, told lawmakers in a prerecorded video that she watched a teacher get shot in the head before looking for a place to hide.

“I thought he would come back so I covered myself with blood,” Miah told the House panel. “I put it all over me and I just stayed quiet.” She called 911 using the deceased teacher’s phone and pleaded for help.

Nineteen children and two teachers died when an 18-year-old gunman opened fire with an AR-15-style rifle inside Robb Elementary School on May 24.

It was the second day lawmakers heard wrenching testimony on the nation’s gun violence. On Tuesday, a Senate panel heard from the son of an 86-year-old woman killed when a gunman opened fire in a racist attack on Black shoppers in Buffalo, New York, on May 14. Ten people died.

In the video Wednesday, Miah’s father, Miguel Cerrillo, asked his daughter if she feels safe at school anymore. She shook her head no.

“Why?” he asks. “I don’t want it to happen again,” she responds.

The testimony at the House Oversight Committee came as lawmakers work to strike a bipartisan agreement on gun safety measures in the aftermath of back-to-back mass shootings.

Rep. Carolyn Maloney, D-N.Y., the panel’s chairwoman, called the hearing to focus on the human impact of gun violence and the urgency for gun control legislation.

“I am asking every member of this committee to listen with an open heart to the brave witnesses who have come forward to tell their stories about how gun violence has impacted their lives,” Maloney said. “Our witnesses today have endured pain and loss. Yet they are displaying incredible courage by coming here to ask us to do our jobs.”

But even as some lawmakers shed tears alongside the witnesses, the hearing displayed the contentious debate over gun control Congress has faced repeatedly after mass shootings. Several Republicans turned the conversation to the individuals who abuse guns and how “hardening schools” could help protect students.

Rep. Andrew Clyde, R-Ga., who owns a gun store, said that one of the things he learned in his military service was that “the harder the target you are, the less likely you will be engaged by the enemy.” He called on schools to keep doors locked, provide a single point of entry and “a volunteer force of well-trained and armed staff, in addition to a school resource officer.”

The parents of victims and survivors implored lawmakers not to let their children’s deaths and pain be in vain. After Miah spoke, her father told lawmakers that he testified because “I could have lost my baby girl.”

“But she is not the same little girl that I use to play with,” Cerrillo said. “Schools are not safe anymore. Something needs to really change.”

Also testifying was Zeneta Everhart, whose 20-year-old son Zaire was wounded in the Buffalo mass shooting.

Everhart told lawmakers it was their duty to draft legislation that protects Zaire and other Americans. She said that if they did not find the testimony moving enough to act on gun laws, they had an invitation to go to her home to help her clean her son’s wounds.

“My son Zaire has a hole in the right side of his neck, two on his back, and another on his left leg,” she said, then paused to compose herself. “As I clean his wounds, I can feel pieces of that bullet in his back. Shrapnel will be left inside of his body for the rest of his life. Now I want you to picture that exact scenario for one of your children.”

The parents of Lexi Rubio, who died in her classroom in Uvalde, also testified. Felix and Kimberly Rubio recounted finding out about their daughter’s death hours after leaving Lexi’s school awards ceremony where she had been recognized as an A-student. To celebrate, they had promised to get her ice cream.

To get to the elementary school after the shooting, Kimberly Rubio said she ran barefoot for a mile with her sandals in her hand and with her husband by her side. A firefighter eventually gave them a ride back to the civic center.

“Soon after we received the news that our daughter was among the 19 students and two teachers that died as a result of gun violence,” she said, fighting through tears.

She said that Lexi would have made a positive change in the world if she had been given the chance.

“Somewhere out there, there’s a mom listening to our testimony, thinking I can’t even imagine their pain, not knowing that our reality will one day be hers unless we act now,” Kimberly Rubio said.

Dr. Roy Guerrero described in stark terms the carnage he witnessed at the local hospital as he tried to treat the injured. He went to the area of the hospital where two dead children had been taken. The bodies were so pulverized, he said, “that the only clue to their identities was the blood-splattered cartoon clothes still clinging to them, clinging for life and finding none.”

After the hearing was over, the Democratic-led House passed legislation that would raise the age limit for purchasing a semi-automatic rifle and prohibit the sale of ammunition magazines with a capacity of more than 10 rounds.

But the legislation has almost no chance of becoming law as the Senate pursues negotiations focused on improving mental health programs, bolstering school security and enhancing background checks. The House bill does allow Democratic lawmakers a chance to frame for voters in November where they stand on policies that polls show appeal to a majority.

Majorities of U.S. adults think mass shootings would occur less often if guns were harder to get, and that schools and other public places have become less safe than they were two decades ago.

Chairwoman Maloney ended the lengthy hearing Wednesday telling the loved ones of the victims and survivors that the committee’s work on this topic will continue. Days after the Uvalde shooting the committee launched an investigation into five leading manufacturers of the semi-automatic weapons used in both the recent shootings.

“Over the last few days, the committee has received information from these companies that is very troubling,” Maloney said. “I also intend to hold a second hearing to hear directly from the gun industry, so they can explain to the American people why they continue to sell the weapons of choice for mass murderers.”

(AP)

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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre

Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade

Perspective

Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control

L'Humanité

Portrait. Antoine Kombouaré, droit dans ses buts

Nos recommandations culturelles

Gérald Rossi

Quand il fait ses premières passes, dans son club de jeunesse, Antoine Kombouaré n’imagine pas qu’un jour il sera un grand footballeur. Et pas davantage qu’il deviendra l’entraîneur d’un club mythique, le FC Nantes. Ce documentaire, que signe Lionel Boisseau, retrace le parcours de cet homme né en 1963 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.

Il a à peine 18 ans quand, « repéré », il est invité « pour un essai de trois mois » par le club nantais. Dès son arrivée, on le remarque pour… un excès de poids. Douze kilos en trop. « Il vient pour le rugby ou pour le foot ? » ironise pas très finement un dirigeant d’alors. Mais il en faut davantage pour déstabiliser le garçon qui, avec un entraînement acharné, entre peu à peu dans sa peau de futur joueur des Canaris.

Après Nantes, le voilà à Toulon, puis au PSG. Kombouaré remporte alors, avec les Parisiens, la Coupe de France en 1993, le championnat en 1994 et encore la coupe en 1995. Il quitte le PSG et y revient quelques années plus tard, pour étrenner sa nouvelle fonction d’entraîneur avec l’équipe de réserve. Puis on le retrouve à Lens, Guingamp, Dijon, Toulouse... Mais, en 2020, le voilà de retour à Nantes, où il prend la suite de Raymond Domenech. Et le 7 mai dernier, au Stade de France, il offre la coupe aux Canaris, face à Nice. N’oubliant jamais ses racines calédoniennes, ni qu’il a été considéré souvent comme celui capable de redresser les clubs « en perdition », pour faire baisser la pression, Antoine Kombouaré s’est découvert une autre passion, le golf.

Écrans
France24 - World

Biden lays out Latin America economic plan at summit marred by no-shows

Issued on: 09/06/2022 - 04:56

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

President Joe Biden announced on Wednesday a proposed new U.S. economic partnership with Latin America aimed at countering China’s growing clout as he kicked off a regional summit marred by discord and snubs over the guest list.

Hosting the Summit of the Americas in Los Angeles, Biden sought to assure the assembled leaders about his administration’s commitment to the region despite nagging concerns that Washington, at times, is still trying to dictate to its poorer southern neighbors.

The line-up of visiting heads of state and government in attendance was thinned down to 21 after Biden excluded Cuba, Venezuela and Nicaragua, prompting Mexican President Andres Manuel Lopez Obrador and several other leaders to stay away in protest.

“We have to invest in making sure our trade is sustainable and responsible in creating supply chains that are more resilient, more secure and more sustainable,” Biden told a gala opening ceremony.

Biden is seeking to present Latin American countries with an alternative to China that calls for increased U.S. economic engagement, including more investment and building on existing trade deals.

However, his “Americas Partnership for Economic Prosperity,” which still appears to be a work in progress, stops short of offering tariff relief and, according to a senior administration official, will initially focus on “like-minded partners” that already have U.S. trade accords. Negotiations are expected to begin in early fall, the official added.

Biden outlined his plan as he launched the summit, which was conceived as a platform to showcase U.S. leadership in reviving Latin American economies and tackling record levels of irregular migration at the U.S.-Mexico border.

But his agenda has been undermined by the partial boycott by leaders upset at Washington’s decision to cut out its main leftist antagonists in the region.

As a result, Biden found himself welcoming a larger-than-normal contingent of foreign ministers sitting in for their national leaders as the arriving dignitaries walked one-by-one up a red carpet flanked by a military honor guard.

U.S. officials hope the summit and a parallel gathering of business executives can pave the way for greater cooperation as governments grappling with higher inflation work to bring supply chains stretched by the COVID-19 pandemic closer to home.

Biden also used his speech to preview a summit declaration on migration to be rolled out on Friday, calling it “a ground-breaking, integrated new approach” with shared responsibility across the hemisphere. But he provided few specifics.

Even as Biden deals with priorities such as mass shootings, high inflation and the Ukraine war, the U.S. official said the president is seeking to press the administration’s competitive goals against China with the launch of the new partnership for the region.

The U.S. plan also proposes to revitalize the Inter-American Development Bank and create clean energy jobs.

Still, the administration appeared to be moving cautiously, mindful that an initiative that promotes jobs abroad could face U.S. protectionist pushback.

China’s challenge

The challenge from China is clearly a major consideration.

China has widened the gap on the United States in trade terms in large parts of Latin America since Biden came into office in January 2021, data show.

An exclusive Reuters analysis of U.N. trade data from 2015-2021 shows that outside of Mexico, the top U.S. trade partner, China has overtaken the United States in Latin America and increased its advantage last year.

“The best antidote to China’s inroads in the region is to ensure that we are forwarding our own affirmative vision for the region economically,” the administration official said.

Biden’s aides have framed the summit as an opportunity for the United States to reassert its leadership in Latin America after years of comparative neglect under his predecessor Donald Trump.

But diplomatic tensions broke into the open this week when Washington opted not to invite the three countries it says violate human rights and democratic values.

Rebuffed in his demand that all countries must be invited, Lopez Obrador said he would stay away, deflecting attention from the U.S. administration’s goals and toward regional divisions.

Biden’s national security adviser Jake Sullivan told reporters the choice by some leaders not to attend reflected their own “idiosyncratic decisions” and that substantive work would still be accomplished.

Cuban President Miguel Diaz-Canel said the United States lacked “moral authority” to lecture on democracy and thanked Lopez Obrador for his “solidarity.”

The leaders of Guatemala and Honduras, two of the countries that send most migrants to the United States, also stayed home, raising questions about the significance of the coming joint migration declaration.

Still, leaders from more than 20 countries, including Canada, Brazil and Argentina, are attending the summit, hosted by the United States for the first time since its inaugural session in 1994.

Biden will use a meeting on Thursday with Brazilian President Jair Bolsonaro to talk about climate change and will also discuss the topic of “open, transparent and democratic elections” in Brazil.

Bolsonaro, a populist admirer of Trump who has had chilly relations with Biden, has raised doubts about Brazil’s voting system, without providing evidence, ahead of October elections that opinion polls show him losing to leftist rival Luiz Inacio Lula da Silva.

(REUTERS)

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British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats

Mexico's Lopez Obrador to skip Biden's Summit of the Americas over 'exclusion' of some countries

Colombia presidential election: Leftist Petro and populist Hernandez headed for run-off

Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Afghan refugees welcomed with open arms in US state of Texas

Issued on: 09/06/2022 - 17:39Modified: 09/06/2022 - 17:44

Pierrick LEURENT Valérie DEFERT

Almost 10 months ago, Afghanistan fell into the hands of the Taliban. The hardline Islamists' return to power led to a mass exodus of the Afghan population, with the US taking in some 78,000 refugees. California received the largest number, followed by Texas, where some 10,500 Afghans are already calling the Lone Star State home. Texans are proud to welcome them, as our correspondents report.

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Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

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France24 - World

War in Ukraine: 'No immediate or imminent threat' to Moldova, FM says

Issued on: 09/06/2022 - 15:31Modified: 09/06/2022 - 15:34

Catherine NICHOLSON Follow

In an interview with FRANCE 24, Moldovan Foreign Minister Nicu Popescu reacted to the ongoing war in neighbouring Ukraine and the impact on his country. While admitting that "the degree of insecurity in the region is high", Popescu said he saw "no immediate or imminent threat of hostile military action directed against Moldova". He also weighed in on Moldova's EU ambitions, saying "we want to see Moldova in the European Union as a neutral state".

With a population of just over 2 million people, Moldova is Ukraine's smallest neighbour, but it has taken in around 100,000 Ukrainian refugees since the Russian invasion on February 24. While admitting that this been "quite difficult" for Moldova, the foreign minister thanked the EU, UK, US, Canada and Japan for their "amazing" support.

Since 1992, a mainly Russian-speaking region of Moldova called Transnistria has declared itself an independent state, although this is unrecognised even by Russia. It's believed that some 1,500 Russian troops are currently stationed there.

Reacting to recent unclaimed explosions in Transnistria, the Moldovan foreign minister said "we're doing our best to keep the situation calm".

"In our assessment, it's not Ukraine that is behind these bombings. It's interests and people inside Transnistria who are trying to destabilise the situation. They are a minority", he explained.

US intelligence recently claimed that Moscow is planning to create a so-called land bridge of occupied land from eastern Ukraine to Transnistria.

While admitting that "the degree of insecurity in the region is high", Popescu said that "in our assessment (...) there is no immediate or imminent threat of hostile military action directed against Moldova".

Moldova is not a member of the European Union and therefore not part of EU sanctions on Russia. But like in Ukraine, the current government is keen to join the bloc. "Our vision is that we want to see Moldova in the European Union as a neutral state," Popescu told FRANCE 24.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine

Talking Europe

EU enlargement: What are the limits?

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Actress Jessie Buckley on punk, provocative horror flick 'Men'

Issued on: 09/06/2022 - 16:40

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Eve JACKSON Follow

Director Alex Garland’s latest film burrows into the dark heart of toxic masculinity, with female protagonist Harper leading the way. Jessie Buckley plays the leading role. She sat down with Eve Jackson to talk about using the challenging roles she is offered to rethink the societal paradigms that we're encouraged to accept.

We also check out another neo-horror from Argentinian director Agustina San Martin. "To Kill the Beast" takes viewers on a dark and disquieting journey into the jungle as a young woman is haunted by a mysterious presence in the shadows.

And a photography exhibition in Brittany offers many different "Visions of the East", as female photographers in Afghanistan, Pakistan and Iran bring us their unique perspectives on those landscapes.

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The price of war: OECD warns of slowing growth, high inflation

Issued on: 09/06/2022 - 17:18

Kate MOODY Follow

Russia's invasion of Ukraine is derailing the global economy's recovery from the Covid-19 pandemic. The Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD) is the latest to slash its global GDP growth forecast for 2022, from 4.5 percent projected in December to just 3 percent in its latest outlook. Driving that slowdown is the cost of living crisis that's impacting households and businesses around the world. For more, Kate Moody speaks to the OECD's deputy secretary-general and chief economist, Laurence Boone.

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  • Laurence BOONE, Deputy Secretary-General and Chief Economist, OECD
Business Daily

War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns

Business Daily

Davos 2022: Will war in Ukraine derail international investment?

Business Daily

IMF warns of 'disrupted global recovery'

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Disney pulls 'Strange World' from French cinemas over media timeline row

Issued on: 09/06/2022 - 11:26

Disney's upcoming animated adventure film "Strange World" will go straight to Disney+ in France, while it will debut on the big screen elsewhere. The entertainment giant is protesting against the country's strict rules that require theatrically-released films to wait 17 months before going to streaming platforms. But first, European lawmakers take a step closer to meeting the bloc's target of making all new cars emissions-free by 2035, by endorsing a proposed ban on new fuel-powered cars. 

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Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine

Issued on: 03/06/2022 - 12:02

With the war in Ukraine now in its 100th day, we focus on the situation in Transnistria, a small breakaway region of Moldova on Ukraine’s south-western border. Western countries suspect the region of acting as a rear base for the Russian military. The separatist enclave, which has claimed its independence since the fall of the Soviet Union, is located near the strategic Ukrainian port city of Odesa on the Black Sea. Our reporter Lauriane Dherbecourt gained rare access to Transnistria, which for now refuses to take part in the conflict in Ukraine. She discovered a land whose people are torn between East and West.

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Analysis

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L'Humanité

La mort et le vieux fond identitaire de l’extrême droite

Tribune

Jean Jacob Enseignant-chercheur en science politique à l’université de Perpignan

Face à Éric Zemmour, c’est finalement Marine Le Pen qui a réussi à rallier une grande partie de l’électorat d’extrême droite, tout en tenant un discours faussement compassionnel.

La portée de l’entretien que Marine Le Pen avait accordé à la revue Éléments (février-mars 2021) a été mésestimée par les spécialistes de l’extrême droite. Jusqu’alors, c’est en effet avec circonspection et un zeste d’indifférence hautaine que cette revue élitiste traitait le FN. Dans le giron de la fameuse Nouvelle Droite d’Alain de Benoist, cette publication campe de longue date sur une position europhile affirmée, souvent nappée de nostalgies indo-européennes et d’équivoques brumes germaniques. On y vomit à foison le nivellement des sociétés contemporaines, déplore la bassesse des revendications consuméristes, et cultive un élitisme guerrier, conquérant.

Peu à voir, donc, avec le national-populisme de Jean-Marie Le Pen, qui mariait son vieux fond d’extrême droite avec un culte aveugle d’une France rance, familialiste, un zeste de catholicisme intégriste, des breloques d’antiquaires et quelques saillies médiatiques inopportunes et scandaleuses, parfois condamnées par les tribunaux. Il en reste toutefois quelque chose chez sa fille. Dans son discours de Perpignan du 7 avril 2022, Marine Le Pen estimait, par exemple, que la nation constitue une «  communauté naturelle », alors que tout républicain conséquent la définirait comme une « volonté de vivre ensemble » ou, pour reprendre ErnestRenan, un « plébiscite de tous les jours ». Mais, aujourd’hui, Marine Le Pen maquille adroitement son vieux fond identitaire en le parant d’atours républicains et sociaux. Elle s’est également assagie. Dans le numéro 188 d’ Éléments, elle s’est même livrée à des considérations philosophiques sur le statut des animaux et la singularité de l’espèce humaine. Non, elle n’assimile pas l’homme à l’animal et se tient prudente à l’écart de la sociobiologie. Que s’est-il passé ?

En mal de conseiller écologiste et d’experts auto­proclamés, Marine Le Pen s’est, il y a quelques années, entouré d’Hervé Juvin, entrepreneur cravaté, expert en réseautage, et surtout en esbroufe théorique (dénonciation du terrorisme du développement…) pour lieux mondains. Dans un entretien accordé au Figaro du 6 avril 2022, Marine Le Pen annonçait même vouloir « très certainement » en faire un ministre de son éventuel futur gouvernement. Publié avec mansuétude, Juvin n’a pourtant pas été avare de propos frontaux. Chroniqueur régulier à Éléments, il figure donc aussi, par la force des choses, dans le même numéro de la revue qui avait ouvert ses colonnes à Marine Le Pen. Mais la présence de cette dernière a malheureusement évincé les propos du premier. Ils méritent d’être relus. Brassant comme à l’accoutumée beaucoup d’air, « Le carnet géopolitique » d’Hervé Juvin portait alors sur « ces menaces qui servent si bien nos ennemis ». Le député européen partisan du localisme y paraissait affligé par les ravages du capitalisme.

C’est pourquoi il plaidait pour un nouveau mot d’ordre, « conserver et demeurer ». Mais Juvin s’y montrait tout autant consterné par l’anomie contemporaine, le repli sur le bonheur individuel aux dépens de tout esprit de défense, de tout sacrifice collectif. Ainsi, pour lui, « reste la pire menace. Celle de sociétés où la préférence pour la vie, la longue vie, la vie sans accident, sans souffrance et sans risque, emporte tout ». Puis, concluant sa tribune exaltée, Hervé Juvin avait laissé éclater sa colère. Pour lui nous serions en fait dans des « sociétés où la mort ne fait plus son travail ».

Si une telle assertion a sans doute fait fureur à l’extrême droite, on souhaiterait pour notre part qu’Hervé Juvin nous éclaire désormais sur les modalités pratiques qui permettraient à la « mort » de refaire son travail. Par exemple en Ukraine, sur la réforme des retraites, dans les Ehpad, les cliniques, les hôpitaux, le marché du travail, sur les chantiers…

Extrême droiteMarine Le Pen
L'Humanité

Lettre à Victor Hugo

Tribune

Collectif

Texte collectif

Cher Victor, pardon de te ­déranger, après tout ce temps, mais j’ai (nous avons) besoin d’un coup de main. Et il y a urgence : car il s’agit de sauver un petit « village » en cubes de béton, le foyer Maurice-Ravel construit dans les années 1970 au pied de deux immeubles HLM à Nanterre, actuellement en danger.

Dès qu’il sortit de terre, son architecture fut saluée par la presse quotidienne comme le Figaro et le Monde. Il fut rapidement habité par des étudiantes et étudiants venu·e·s de tous les pays de la Terre suivre en Île-de-France des cours de musique, heureux·euses d’y trouver des logements individuels comportant un espace pour pratiquer leur instrument, mais aussi des espaces collectifs : des jardins, une bibliothèque, des salle de réunion et même une salle de concerts de 150 places. Cette salle a accueilli chaque printemps, de 1979 à 1989, des festivals de musique classique portés par l’Adiam 92 et l’Ehpad – voire la mairie de Nanterre, la Drac Île-de-France, la Sacem. Certains concerts ont été retransmis sur France Musique ou France Culture.

Quand Olivier Messiaen y a joué, il laissa ces mots dans le livre blanc : «  Le foyer Maurice-Ravel, quelle merveille ! L’architecture, qui rappelle le Portugal, les jolis appartements réservés aux étudiants, et cette salle de concerts dont l’acoustique parfaite met en valeur les récitals de piano et la musique de chambre : tout cela est si réussi qu’on croit rêver. Bravo à ceux qui ont conçu ce temple de la musique ! » Mais voilà : depuis un bon moment, le foyer commençait à tomber en ruines, faute d’entretien, alors la salle de concerts a été fermée et les locations n’ont pas été renouvelées. Jean-Michel Ferran, chef d’orchestre, pianiste, musicologue, s’en est inquiété récemment : «  Ce foyer est un lieu unique en France (à part la Cité des arts et la Villette) qui permet à une centaine d’étudiants musiciens, pour lesquels le logement est souvent si difficile, de poursuivre leurs études en travaillant leur instrument dans des conditions optimales. De nombreux grands artistes y ont vécu, parmi lesquels on peut citer Roger Muraro, Hae-Sun Kang, Pierre-Alain Volondat, Philippe Ca ssard, Diana Ligeti et tant d’autres ! Enfin, il faudrait parler au passé car il est aujourd’hui si mal entretenu qu’il est même menacé de destruction…  »

La Drac Île-de-France a souhaité inscrire le foyer au titre des Monuments historiques ou, au moins, le protéger sous le label « Architecture contemporaine remarquable ». Mais le voilà maintenant visé par un projet de transformation radicale, porté par un promoteur.

Alors, comme le pire est à craindre, cher Victor, nous avons besoin de toi pour empêcher ce projet de dénaturer ce témoin de notre patrimoine dont la beauté «  appartient (…) à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc, le détruire, c’est dépasser son droit », comme tu l’as écrit en 1832 dans Guerre aux démolisseurs.

victor hugonanterre
France24 - World

‘This is not a game’: US girds for primetime hearings on January 6 attack

Issued on: 08/06/2022 - 23:47

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

The Jan. 6, 2021, insurrection at the U.S. Capitol played out for the world to see, but the House committee investigating the attack believes a more chilling story has yet to be told — about the president and the people whose actions put American democracy at risk.

With personal accounts and gruesome videos the 1/6 committee expects Thursday’s prime-time hearing to begin to show that America’s tradition of a peaceful transfer of presidential power came close to slipping away. It will reconstruct how the president, Donald Trump, refused to concede the 2020 election, spread false claims of voter fraud and orchestrated an unprecedented public and private campaign to overturn Joe Biden’s victory.

The result of the coming weeks of public hearings may not change hearts or minds in politically polarized America. But the committee’s year-long investigation with 1,000 interviews is intended to stand as a public record for history. A final report aims to provide an accounting of the most violent attack on the Capitol since the British set fire in 1814, and ensure it never happens again.

“This is not a game,” said Steven Levitsky, a Harvard professor and co-author of “How Democracies Die,” who has written extensively on the world’s democratic governments.

“We suffered an assault on our democracy the likes of which none of us have seen in our lifetime.”

Emotions are still raw at the Capitol 17 months after Trump sent his supporters to Congress to “fight like hell” for his presidency. That was on a Wednesday, two months after the election, a traditionally celebratory if ho-hum day when Congress is tasked with certifying the November results.

Security will be tight for the hearings. Law enforcement officials are reporting a spike in violent threats against members of Congress.

Against this backdrop, the committee will try to speak to a divided America, ahead of the fall midterm elections when voters will decide which party controls the Congress. Most TV networks will carry the hearings live, Fox News will not.

“We’re going to tell the story of a conspiracy to overturn the 2020 presidential election,” says Rep. Jamie Raskin, D-Md., a member of the committee.

“You really have to go back to the Civil War to understand anything like it.”

First up will be wrenching accounts from police who engaged in hand-to-hand combat with the mob, with testimony from U.S. Capitol Police officer Caroline Edwards, who was seriously injured in the melee. Also appearing Thursday will be documentary maker Nick Quested who filmed the extremist Proud Boys storming the Capitol. Some of that group’s members have since been indicted as have some from the Oath Keepers on rare sedition charges over the military-style attack.

In the weeks ahead, the panel is expected to detail Trump’s public campaign to “Stop the Steal” and the private pressure he put on the Department of Justice to reverse his election loss — despite dozens of failed court cases and his own attorney general attesting there was no fraud on a scale that that could have tipped the results in his favor.

“It’s going to be there for the permanent record, and I think that’s important for history,” said Barbara Comstock, a former Republican congresswoman from Virginia.

The panel, made up of nine lawmakers, faced obstacles from its start. Republicans blocked the formation of an independent body that could have investigated the Jan. 6 assault the way the 9/11 Commission probed the 2001 terror attack.

Instead, House Speaker Nancy Pelosi ushered the creation of the 1/6 panel through Congress over the objections of Senate Republican Leader Mitch McConnell. She rejected Republican-appointed lawmakers who had voted Jan. 6 against certifying the election results, choosing her own preferred members to serve and naming civil rights advocate Rep. Bennie Thompson, D-Miss., as chairman.

The Jan. 6 committee’s lopsided composition includes seven Democrats and two Republicans, Liz Cheney of Wyoming and Adam Kinzinger of Illinois, both outspoken Trump critics now risking their political futures on this work.

After a year-long investigation, the story the committee aims to tell is still unfolding.

By many measures, the attack was set in motion months earlier, soon after Election Day, when Trump falsely claimed the voting was rigged and refused to concede once Biden was declared the winner.

The proceedings are expected to introduce Americans to a cast of characters, some well known, others elusive, and to what they said and did as Trump and his allies tried to reverse the election outcome.

The public will learn about the actions of Mark Meadows, the president’s chief of staff, whose 2,000-plus text messages provided the committee with a snapshot of the real-time scramble to keep Trump in office. Of John Eastman, the conservative law professor, who was the architect of the unsuccessful scheme to convince Vice President Mike Pence to halt the certification on Jan. 6. Of the Justice Department officials who threatened to resign rather than go along with Trump’s startling proposals.

Lawmakers have also been caught up in the probe, including House GOP Leader Kevin McCarthy, who defied the committee’s subpoena requests for testimony. Trump’s daughter Ivanka Trump, who urged her father to call off the rioters, appeared privately before the committee.

The Justice Department has arrested and charged more than 800 people for the violence that day, the biggest dragnet in its history.

Trump has dismissed the entire investigation as illegitimate. The committee cannot charge him or anyone else. Its jurisdiction allows it only to refer its findings to the department, which is investigating.

Many Republicans are poised to defend Trump. Rep. Elise Stefanik of N.Y. said at a GOP leadership press conference Wednesday the committee’s “shameless prime-time show” is nothing but a smear campaign against the former president, his party and his supporters.

As Trump weighs another run for the White House, other Republicans wonder quietly if the committee hearings will have an impact on the public — or if Jan. 6 will simply be forgotten.

Levitsky, the professor, said Americans have not had much experience watching their democracy at risk.

“One weakness that Americans have in in defending our democracy, is that we take it for granted,” he said. “We’re not aware of the warning signs,” he said.

He said the committee’s report should be taught in U.S. civics and history textbooks for years to come to inform Americans and bring them together. “That’s how democracy gets saved,” he said.

(AP)

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Proud Boys charged with seditious conspiracy for US Capitol attack

Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

Pence dismisses Trump claim that he could have overturned 2020 election

France24 - World

Iran disconnects nuclear site cameras as IAEA raises concern over uranium traces

Issued on: 08/06/2022 - 21:22

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

Iran said it disconnected some International Atomic Energy Agency cameras monitoring its nuclear sites Wednesday, hours before the UN nuclear watchdog adopted a resolution criticising the Islamic republic for failing to cooperate.

The move by Iran’s atomic agency came in anticipation of ratification of the censure, drafted after the Vienna-based IAEA raised concerns about traces of enriched uranium previously found at three sites Tehran had not declared as having hosted nuclear activities.

The UN nuclear watchdog formally adopted the censure, diplomatic sources told AFP, after it was submitted by Britain, France, Germany and the United States.

The censure – the first to criticise Iran since June 2020 – was approved by 30 members of the IAEA board of governors, with only Russia and China voting against it, according to two diplomats.

The move was welcomed by Israel, which said it was a “first and necessary step towards the goal of restoring Iran’s compliance with its safeguards obligations”.

After the adoption of the resolution, the US, Britain, France and Germany urged Iran “to fulfil its legal obligations, and cooperate with the IAEA”.

The foreign ministries of the four Western nations issued a joint statement welcoming the IAEA’s resolution “responding to Iran’s insufficient cooperation with the IAEA on serious and outstanding safeguards issues”, surrounding its nuclear activities.

“The overwhelming majority vote at the IAEA Board of Governors today sends an unambiguous message to Iran that it must meet its safeguards obligations and provide technically credible clarifications on outstanding safeguards issues,” the statement added.

“We urge Iran to heed the call of the international community to fulfil its legal obligations, and cooperate with the IAEA to fully clarify and resolve issues without further delay.”

‘Goodwill gesture’ ends

Iran earlier said the cameras it had disconnected had been operating as a “goodwill gesture”, outside its safeguard agreement with the IAEA.

“As of today, the relevant authorities have been instructed to cut off the On-Line Enrichment Monitor and the flow meter cameras of the agency,” said the Atomic Energy Organization of Iran.

The AEOI added that Iran’s agreement to allow the cameras to run was not “appreciated” by the UN agency but considered an “obligation”.

Its statement did not specify how many cameras had been turned off, but said “more than 80 percent of the agency’s existing cameras are operating according to the safeguard agreement and will continue to operate just as before”.

Behrouz Kamalvandi, spokesman for the Iranian agency, had “monitored the shutdown of two IAEA cameras at a nuclear facility,” the statement added.

“Other measures are being considered and we hope that they will come to their senses and respond to Iran’s cooperation with cooperation,” he told state TV.

‘Counterproductive’

The US State Department said that Iran’s reported move, if confirmed, was “extremely regrettable” and “counterproductive” to attempts to revive the 2015 nuclear deal.

Iran reached the deal limiting its nuclear programme in return for sanctions relief – but the agreement has been on life support since then president Donald Trump unilaterally withdrew the United States from it in 2018.

Tehran, which denies seeking to build a nuclear bomb, has backed away from some of its own commitments since 2019.

European capitals have expressed mounting concern over how far Iran has gone in resuming nuclear activities since the US began reimposing sanctions in 2018.

Iran has built up large stockpiles of enriched uranium, some of it enriched to levels far higher than those needed for nuclear power generation.

‘No hidden activities’

Iran’s nuclear organisation chief Mohammad Eslami had said earlier Wednesday that “Iran has no hidden or undocumented nuclear activities or undisclosed sites,” state news agency IRNA reported.

“These fake documents seek to maintain maximum pressure” on Iran, he added, referring respectively to the three sites that the IAEA is concerned about and the crippling economic sanctions reimposed by Washington under Trump.

“This recent move by three European countries and the US by presenting a draft resolution against Iran is a political one,” Eslami said, adding Iran had maintained “maximum cooperation” with the IAEA.

The UN watchdog has said its questions about the three sites were “not clarified” in its meetings with Iranian authorities.

The talks to revive the 2015 nuclear accord started in April 2021 with the aim of bringing the United States back in, lifting sanctions and getting Iran to return to the limits it agreed to on its nuclear activities.

But negotiations have stalled in recent months and the European Union’s top diplomat Josep Borrell warned last weekend that the possibility of returning to the accord was “shrinking”.

IAEA head Rafael Grossi said Monday that it would be “a matter of just a few weeks” before Iran could get sufficient material needed for a nuclear weapon if it continues to develop its programme.

(AFP)

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Iran arrests dozens protesting sudden price hike in food staples

Iran says two French nationals held for trying to 'foment unrest'

Greece accuses Iran of 'piracy' following seizure of two oil tankers in Gulf

France24 - World

Donald Trump, adult children to testify in New York fraud probe in July

Issued on: 09/06/2022 - 00:57

NEWS WIRES

Donald Trump and two of his adult children, Donald Trump Jr. and Ivanka Trump, have agreed to testify starting July 15 in a New York state civil investigation into the former U.S. president’s business practices.

The Trumps’ testimony could last through the following week, according to an agreement with state Attorney General Letitia James made public on Wednesday. James is investigating whether the Trump Organization misled lenders and tax authorities.

The deal for the Trumps to testify came more than six months after James first issued subpoenas for their testimony, which the Trumps fought bitterly in court. Last month, an intermediate state appeals court denied the Trumps’ bid to avoid testimony in James’ probe.

Trump, 75, and his son and daughter, both in their 40s, had argued that testifying in the civil probe would violate their constitutional rights because their words could be used in a related criminal investigation led by Manhattan District Attorney Alvin Bragg.

Separately, a New York state judge ruled in a virtual hearing on Wednesday that Trump must send James affidavits from several Trump Organization executives about their policies for retaining or destroying records.

But the judge, Arthur Engoron, said he would not yet fully purge a contempt order he issued against Trump in April for failing to comply with a subpoena from the state attorney general. Trump had said he had no documents that were relevant to the probe, a claim Engoron said he found “surprising.”

Engoron rejected a suggestion by Trump lawyer Alina Habba that he might have ruled differently had someone other than Trump been involved. “I try to take myself out of the equation,” the judge said.

The former president last month paid a $110,000 fine – one of the conditions needed to lift the contempt order – a sum being held in escrow pending Trump’s appeal of Engoron’s order.

James says her more-than-three-year investigation has found evidence that the Trump Organization – which manages hotels, golf courses and other real estate throughout the world – overstated asset values to obtain benefits such as favorable loans and understated the values to get tax breaks.

Trump, a Republican, has denied wrongdoing, and called the investigation politically motivated. James is a Democrat.

The Trumps have until June 13 to ask New York state’s highest court, the Court of Appeals, to further delay any testimony in James’ probe. The testimony would be postponed if that court issued a stay.

(REUTERS)

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US judge holds Donald Trump in contempt in New York fraud probe

‘This is not a game’: US girds for primetime hearings on January 6 attack

Trump 'guilty' of numerous felonies, says resigning New York prosecutor

Valeurs Actuelles

Un tableau de Léonard de Vinci exposé au Clos-Lucé

Perdu pendant trois siècles

« Nous sommes le musée du pape. Voir ce tableau, c’est aussi faire connaissance avec un grand savant de notre église, puisque Saint-Jérôme a traduit la Bible de l’hébreu et du grec en latin », a déclaré au parisien Barbara Jatta, directrice des musées du Vatican. Il n’existe pas de trace d’une commande d’une telle œuvre, précise-t-elle. Il est donc envisageable que le peintre l’ait réalisée pour « sa dévotion personnelle ». Léonard de Vinci avait été invité au Clos-Lucé par François Ier, grand admirateur qui entretenait pour lui une affection quasi-filiale. Le lieu est notamment connu pour son sous-terrain qui ralliait la demeure au château d’Ambroise, permettant ainsi au roi de venir retrouver l’artiste.

Indre-et-Loire : les dernières actualités

Un boulanger retranché avec une arme près de Tours, le Raid sur place

Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

Chinon : les fermetures d’hôpitaux inquiètent les habitants

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ukraine has been in a digital war 'since 2014', deputy minister says

Issued on: 08/06/2022 - 17:07

Marc Perelman Follow

Since February 24, Ukraine has been putting up fierce resistance against Russia: on the ground, but also in the digital sphere. FRANCE 24 spoke with Ukraine's Deputy Minister of Digital Transformation, George Dubinskiy. He explained that Ukraine, which suffered several large-scale cyberattacks long before February 24, has been in a digital war against Moscow "since 2014" and is defending not only its land borders, but also digital ones.

Speaking to FRANCE 24 from Kyiv, Dubinskiy hailed the response of billionaire Elon Musk, who sent more than 10,000 internet connection kits to Ukraine via the Starlink satellite system, at Kyiv's request, in February.

The Starlink antennae have enabled Ukraine to secure its "critical infrastructure", the deputy minister added.

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All quiet on the cyber front: Ukraine's internet infrastructure remains resilient

The Debate

Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level

UKRAINE CRISIS

US, allies say they're ready to retaliate for Russian cyberattacks on Ukraine

BBC

Anna Chonjnicka: Bruising bananas to create elaborate works of art

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Artist Anna Chonjnicka has shied away from traditional canvas in favour of... bananas. The north London artist bruises the skin to create elaborate drawings that she shares daily on her social media.

Her artwork ranges from landscapes and portraits to social justice messages and even the TV cartoon character Homer Simpson.

But the bananas she uses don’t go to waste. After she has documented her pieces, she then eats the banana to complete the creative process.

Video by Rob Taylor

Valeurs Actuelles

Jack Lang soutient la candidature de Saint-Denis pour devenir “capitale européenne de la culture” en 2028

Si à l’international, Saint-Denis est perçue depuis plusieurs jours comme le théâtre du fiasco du Stade de France, pour 2028, la ville voit les choses en grand. Mercredi 1er juin, une assemblée générale s’est tenue dans le but de préparer la candidature de la ville du « 93 » pour devenir « capitale européenne de la culture », rapporte Le Parisien. Parmi les défenseurs du projet présents à la réunion organisée à Épinay-sur-Seine, Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand, lui-même créateur de ce label européen, représente un soutien de poids.

« Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen », a assuré l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA). Avant d’énumérer : « C’est-à-dire une histoire, une culture, une jeunesse, des talents… Et aussi des réponses à des questions que se posent beaucoup de villes : comment redonner à cette jeunesse un espoir, une confiance ? Et c’est bien que ce soit une ville comme celle-là qui soit candidate. » 

Mettre fin à « toute une série de clichés »

Selon l’instigateur de la « fête de la musique », cette labélisation pourrait permettre de « vaincre toute une série de clichés » sur la Seine-Saint-Denis. « Par exemple, excusez-moi, toutes les conneries qu’on a pu entendre ces jours derniers », a-t-il lâché, faisant allusion aux nombreux débordements constatés en marge de la finale de la Ligue des Champions au stade de France, ce samedi 28 mai. « Les médias aiment à dire qu’on est les plus violents, que c’est ici qu’il y a le plus de problèmes, comme on l’a encore entendu ce week-end. Il ne s’agit pas de nier les réalités, mais c’est important de donner tous les éléments : on est aussi les plus jeunes, les plus créatifs, les plus ambitieux… », a sobrement ajouté dans le quotidien Leyla Temel, élue de la ville.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

Bangladesh students rescuing snakes and keeping people safe

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A group of students from Jahangirnagar University in Bangladesh have formed an organisation to rescue snakes around the country.

The Deep Ecology and Snake Rescue Foundation has 500 members and has rescued more than 1,500 snakes since 2018.

The group also hopes to dispel the many misconceptions about the reptile. All members of the foundation receive thorough training before handling any snakes.

BBC

Is it the end for the lush lawns of Los Angeles?

By Christine RoBusiness Reporter, Los Angeles

"The era of the lush lawn is over," declares Lynne Toby, a pensioner who has lived in Los Angeles for 40 years.

Ms Toby's attitude toward grass lawns has changed over the years. She wanted a lawn when her son was young and playing sport. But once he stopped, she let it die.

This was partly for practical reasons - as a lawn requires a great deal of maintenance. But the decision was also related to her interest in conserving water, amidst the persistent drought conditions in Los Angeles, California.

Her husband still likes the idea of a traditional lawn and picket fence, but Ms Toby is considering replacing the lawn altogether.

As a volunteer at the Theodore Payne Foundation for Wild Flowers & Native Plants, she is surrounded by alternative ideas.

Milkweed remains a popular plant with customers, she says, due to being both heat-tolerant and butterfly-friendly.

Many conservation-minded homeowners in Los Angeles are in a similar position. Every year, there are more rock gardens, shrubs, cacti, wood chips, wildflowers, and other landscape types appearing in front of Southern California homes.

Water agencies in Southern California have been encouraging these lawn replacements for years. But landscapers and horticulture organisations have seen an uptick in interest since April, when the Metropolitan Water District announced unprecedented new restrictions on outdoor watering, which in the UK would be described as hosepipe bans.

Under the new rules, which came into effect in June, millions of residents are limited to one day of outdoor watering per week. In Los Angeles, two days of outdoor irrigation are allowed, but only outside the hours of 9.00 to 16.00, and on certain days of the week.

Kristen Torres Pawling, who directs sustainability programmes for Los Angeles County, calls this "the dawn of a new era".

New measures are badly needed, given the recurrent dry periods, and uninspiring record of water conservation, in Southern California.

Water agencies offer rebates to encourage lawn replacement, but these incentive programmes are inconsistent, complicated to navigate, and insufficient to cover the full cost of overhauling a lawn.

The cost of lawn replacement might be $10-15/square foot (£8-£12), estimates Pamela Berstler, co-founder of the Green Gardens Group, a consultancy on regenerative land management.

Meanwhile, the rebates for lawn-to-garden transformation are in the range of $2-3/square foot.

According to the Metropolitan Water District, only 2,411 people applied for turf replacement rebates between July 2020 and June 2021. This is a small number for a network of water agencies covering 19 million people in Southern California.

Lawn replacement often comes down to what people can afford: lower-income residents, who have outdoor space, may not have the time, or money to devote to landscape restoration.

Higher-income people can afford to keep up their verdant lawns, simply paying any fines for violating water restrictions.

Ms Berstler calls for a more nuanced approach to landscape restoration than simply seeing all lawns as bad. "These agencies and municipalities have been so focused on removing turf, that...they miss the fact that people actually want grass."

Some types of groundcover are drought-tolerant and have essentially the same functions as lawns. These include patented plants like Kurapia and native, warm-season grasses.

"The type of lawn that is installed most often is a cool-season grass," explains Ms Berstler, which needs twice as much water as warm-season grass. She says that children could continue playing on warm-season grass in winter.

But embracing this more locally appropriate grass would require a change in mentality. Residents would have to be ok with seasonal change, such as seeing their grass go dormant and brown in the winter.

"We have to shift the aesthetics from monoculture lawn to something else," Ms Berstler argues. "The monoculture is not going to stay green on one day [of watering] a week."

A new reality for Southern California's yards doesn't have to be bleak.

Stephanie Pincetl, an expert on sustainability and the environment at the University of California, Los Angeles, offers one vision of how the landscape would change if more people embraced the area's Mediterranean climate.

This would take the place of an unrealistic, aspirational lushness that dates back to white settlers in previous centuries who came from places with more water and thirstier plants.

A more locally appropriate landscape would have more birds and insects, Dr Pincetl says. There would also be more flowering plants. Even the aromas would be different, with "kind of fragrant, pungent, sage-type smells". Overall, "I think you would have a more diverse and interesting outdoor landscape."

Short of this kind of sea change, Ms Berstler believes that for residents who aren't ready for full lawn replacement, even incremental changes would improve soil health and sponginess, which she calls "the most important thing you can do for water conservation".

Mowing the lawn less, using fewer herbicides, and planting a variety of plants wherever possible would help a bit.

So would using soil probes to assess how much moisture is already in the soil, to avoid overwatering. Along similar lines, the Metropolitan Water District has provided a grant to Responsive Drip Irrigation (RDI), which has developed tubing with micropores that analyse and respond to signals from plants' root zones.

The more sophisticated tools may only be accessible to landscaping professionals, however.

An overall issue with the current approach to lawn replacement is that it's very individualised, says Dr Pincetl. There is an element of personal responsibility when it comes to lawns and water use, according to Dr Pincetl, where "the water you use on your lawn is the water I'm not going to be drinking next week".

At the same time, more sweeping community-level changes are needed.

Dr Pincetl calls for "a more robust infrastructure of transformation to really help people who want to make that transformation and don't have that kind of capacity". For instance, youth training organisations could work neighbourhood by neighbourhood to support residents in reimagining their lawns.

At the moment, given the challenges, many people opt for artificial turf. While it's an understandable choice, artificial turf has limited ecological benefits.

Ramin Javahery, a businessperson who has lived in Los Angeles for nearly 30 years, likes artificial grass because it "looks nice" and is "easy to maintain". One month ago, he replaced a lawn with an artificial substitute.

Some people don't even believe that drought exists in Southern California, given the wider problem of politicised distrust in authorities, according to David Bernstein.

Mr Bernstein runs the business, California Nursery Specialties, also known as Cactus Ranch, whose plants are all grown at nurseries in Southern California.

Clearly, one of the challenges around the lawn revolution relates to messaging. But these challenges can be overcome.

As Mr Bernstein says of people who have been holding onto an increasingly antiquated style of lawn, "they can have a beautiful place to live and they don't have to waste water".

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France24 - World

'A little bit of panic': Thai railway market makes post-pandemic comeback

Issued on: 08/06/2022 - 17:47

Sam BALL

Along a 500-metre stretch of railway track near Bangkok, Thailand, lies one of the world's most unique – and hair-raising – markets. Stalls at the Mae Klong Railway Market are set up so close to the tracks that vendors and shoppers must scramble out of the way each time a train passes. After two hard years due to the Covid-19 pandemic the market is now starting to recover.

Valeurs Actuelles

Dans « Comedian Rhapsodie », Thomas VDB nous fait revivre ses années rock

À quoi reconnaît-on un dingue de musique ? À cette obsession de réécouter non pas une chanson mais quelques secondes qu’il trouve parfaites : « Quand on arrive aux alentours de 2′ 04 ” du titre ( I Just Threw Out The Love Of My Dreams , de Weezer), on se disait que quelque chose n’allait pas, tellement c’était trop bien », explique Thomas VDB (Vandenberghe) dans son livre Comedian Rhapsodie. À la lecture de ce titre qui renvoie au Bohemian Rhapsody de Queen, et parce que quinze cassettes audio figurent sur la jaquette, le lecteur devinera que la musique est le thème central du premier livre de ce chroniqueur de France Inter, que l’auteur de ces lignes n’écoute pas, ou peu, et seulement sous la contrainte.

C’est peut-être un tort ; s’il officie sur cette radio prompte à dénoncer, œillères à l’appui, les travers de la droite, Thomas VDB est ou a été aussi journaliste, comédien, directeur de publication, monteur de spectacles… Un esprit libre dont le premier choc musical fut West Side Story : « Inlassablement, je me demandais si je préférerais être membre des Jets ou des Sharks », se souvient l’auteur qui débute son apprentissage musical avec la très consensuelle écoute des Beatles, mais aussi du tout-venant : « Aussi loin que je me remémore mes passions musicales, je ne suis pas capable de déceler la moindre trace de cohérence dans mes goûts. » À la lecture de Hard Rock Magazine et Hard Force Magazine, ses goûts musicaux prennent progressivement une teneur métal. À la fin des années 1990, Thomas VDB, dont les parents habitaient près de Chinon, lance un fan-club et un fanzine, Divine, du nom d’un titre du groupe Korn. Un succès d’estime – « Dans le Landernau des magazines de rocket métal, la création d’un fan-club jeta une lumière nouvelle et inattendue sur Beaumont-en-Véron », se souvient-il -qui lui permet de rentrer dans l’industrie musicale. Mais il lui faut aussi vivre : Thomas VDB, également comédien intermittent du spectacle, se glisse un temps dans la peau du professeur Brocolino au Carrefour d’Angers.

Bienvenue dans la vie réelle

En 1998, il rencontre Yves Bongarçon, rédacteur en chef de Rock Sound : « J’avais passé les trois quarts de ma vie à écouter de la musique, je voulais que la situation se prolonge, quitte à en faire un métier. » Il signe son premier contrat le 6 avril 1999. Une vie de rêve où il croise les groupes Oasis, Weezer, Deftones, Rammstein, etc., « se sentant comme un reporter de presse, dans le feu de l’action, dans le flux de l’actu ». Il redescend sur terre : « Parfois, je suis transpercé par ce frisson de honte au seul souvenir d’un moment où j’ai dit n’importe quoi », reconnaît-il. Comme ce moment passé avec le chanteur Moby, qui lui jeta : « Si je devais interviewer un artiste qui écrit des essais dans ses disques, je les lirais ! »

À 24 ans, Thomas VDB est nommé rédacteur en chef de la version française de Rolling Stone et découvre qu’il est « devenu le rouage d’un système destiné à aider les majors à vendre des disques ». Bienvenue dans la vie réelle où il doit se confronter aux syndicats, au grammage du papier, aux questions financières, aux rachats. « À partir de ce moment, les choses commencèrent à prendre une tournure encore plus sombre dans ma tête, explique-t-il. J’avais rêvé de devenir [journaliste] et je l’étais devenu. Mais je venais curieusement d ‘en arriver à un point où il fallait que ça cesse. Ma décision était prise. » Thomas VDB est redevenu comédien.

“Comedian Rhapsodie”, de Thomas VDB, Flammarion, 384 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

A country 'worth defending': Finnish women learn defence skills amid Russia fears

Issued on: 07/06/2022 - 18:15

Sam BALL

Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, there has been a surge in the number of women in Finland signing up for defence and survival training, according to the organisation that runs the courses, amid fears in the country that they could be the Kremlin's next target.

El País (ESP)

SANS TITRE

–"¡Camarero, un verdejito!".

Dentro de nada, a la que el mercurio arranque su escalada, escucharemos esta cantinela en multitud de terrazas del interior y del litoral español. El trabajo de branding que hay detrás de esta variedad es prodigioso: no imagino a nadie pidiendo una trepat, una tintilla de rota o una hondarribi zerratia. Esto de pedir los vinos por su variedad principal, bastante común en el Nuevo Mundo, en España no pasa. La verdejo es una de las pocas uvas -junto a la albariño y tal vez la tempranillo o la garnacha- que conocemos por su nombre. Y sin embargo no la conocemos nada.

Cuando pedimos un verdejo esperamos que nos sirvan un vino blanco con aromas que recuerdan a frutas tropicales maduras como el mango, el maracuyá o el plátano. Pero es que la verdejo no es así. “La verdejo es una uva bastante parca a nivel aromático”, explica Esmeralda García, una viticultora artesana que trabaja solo con esta variedad en Santiuste de San Juan Bautista (Segovia), “puedes hacerle lo que quieras”. Las cepas que cultiva Esmeralda, cuya producción no llega a las 20.000 botellas, sobrevivieron a la filoxera. Son plantas más que centenarias, algunas superan los doscientos años y dan vinos que nada tienen que ver con el “verdejito” de terraceo.

¿Y por qué dista tanto un verdejito de lo que es el verdejo en realidad? Pues hay varios motivos. Uno de ellos es que la Denominación de Origen Rueda, cuyo alcance geográfico abarca el sur de Valladolid, el oeste de Segovia y el norte de Ávila, permite que los vinos etiquetados como ‘Rueda Verdejo’ lleven hasta un 15% de otras variedades y los etiquetados como ‘Rueda’, sinónimo de verdejo para mucha gente, hasta un 50%. Mientras que la verdejo es, de lejos, la vitis más plantada en la DO -un 87% de la uva cosechada en 2020-, la sauvignon blanc está en segundo lugar (7,56% de la uva cosechada en 2020). Esta última, conocida por su avasalladora expresividad aromática, es parcialmente responsable de los aromas tropicales que atribuímos al verdejito.

Pero la mayor parte de responsabilidad recae en unos seres diminutos, responsables de transformar el mosto en vino: las levaduras. No unas levaduras cualquiera ni las naturalmente presentes en la uva, sino las levaduras industriales que las bodegas de volumen compran y emplean en la elaboración de sus caldos (aquí aplica, ya que son líquidos elaborados con varios ingredientes). Estas levaduras que, podríamos decir, ha fabricado la industria química, han sido diseñadas para desencadenar determinados aromas durante la fermentación del mosto, esos aromas a frutas asiáticas y caribeñas, tan propias del altiplano castellanoleonés.

Pero, bueno, no me enrollo más, que tú has venido a que te recomiende botellas para darle al pirraque: los que siguen son verdejos que saben a verdejo; quizá no sean lo que te esperas pero, seguramente, son mejor.

Bardos Verdejo 2019

La mayoría de los vinos que recomiendo en este artículo son de pequeños productores y están fuera de DO (da que pensar) pero este no es el caso. Bodegas Bardos pertenece a un grupo bodeguero, Vintae, que trabaja 300 hectáreas repartidas entre 14 denominaciones de origen; como La Rioja, Ribera del Duero, Toro, Navarra o Rueda: el caso es que trabajan mucho volumen pero lo trabajan muy bien. Este Verdejo elaborado con uvas de Rueda y La Seca (Valladolid) tiene su punto cítrico, mineral, afrutado… Es un vino perfecto para empezar a cambiar el chip.

Precio: 6,80 euros

Cucú

Estamos en La Seca, localidad de Valladolid considerada una de las cunas de la Verdejo. Clima con grandes variaciones térmicas y pocas precipitaciones, suelos avaros, un secarral como su nombre indica. Aquí trabaja sus vides Barco del Corneta, una bodega que presenta Cucú cantaba la rana (es el nombre completo) como su vino más asequible (los más caros no exceden los 30 euros). Pero, al tema: es expresivo, frutal y floral, muy fresquito. Tiene un ligerísimo paso por barrica sobre sus lías que le da cierta untuosidad y, bueno, ese poquito de todo que tiene lo hace una gran opción teniendo en cuenta la relación calidad precio.

Precio: 9,75 euros.

Cantayano

No salimos de La Seca. Ahí también trabajan Isaac Cantalapiedra y su hijo Manuel. Con respecto a Cucú, Cantayano es aromáticamente más discreto. Y, sin embargo, la primera vez que lo bebí sentí, literalmente, fuegos artificiales en el paladar. Tiene una acidez que es fantasía y que fa expresándose en estalliditos; como un peta-zeta, algo así. Es un vino muy divertido. En cuanto al aroma, pues aquí si que no vas a encontrar macedonia. A mí me huele a pasto seco y a hinojo, es decir, a lo que hay en los campos de La Seca. Riquísimo.

Precio: 10,45 euros.

Arenas de Santyuste

Nos movemos a Santiuste de San Juan Bautista (Segovia), donde trabaja Esmeralda García. Las zonas más altas siguen siendo un secarral pero en las bajas hay arroyuelos y pinares. Alrededor de Santiuste hay parajes muy diversos y Esmeralda trabaja viñedos en varios de ellos que embotella por separado o, como en este caso, mezclándolos. Arenas de Santyuste es el vino en el que Esmeralda combina uvas de distintas alturas y suelos para expresar su entorno en su totalidad. Vuelve a recordarme al hinojo y a las hierbas secas pero tiene una acidez más redondeada que Cantayano, quizá porque se cría con el 100% de sus lías y eso genera cierta untuosidad. Un vinazo.

Precio: 13,90 euros.

Evolución

Seguimos en Segovia pero nos vamos a Nieva. Ahí hace sus cosas Ismael Gozalo, uno de los elaboradores más polifacéticos de la zona y fundador de Microbio Wines. Espumosos, vinos tranquilos de todos los colores y, también, vinos de crianza biológica (ajerezados) como este. Y es que la verdejo, por su acidez y timidez aromática, es tan polifacética como Ismael y también da vinos biológicos y oxidativos (en varias zonas de Rueda son tradicionales los vinos dorados, oxidativos). A diferencia de la inmensa mayoría de los vinos de Jerez, este no viene encabezado -con alcohol añadido- y resulta fluido y refrescante. Apto, incluso, para non sherry lovers.

Precio: 20 euros.

Baron de Chirel Viñas Centenarias

Soy consciente de que el precio de este vino es algo prohibitivo pero no quería despedirme sin dejar de recomendar una botella de corte clásico, con su madera, con su elaboración de toda la vida. Esto sale de Aldeanueva del Codonal y Aldehuela (Segovia) y, de nuevo, con cepas prefiloxéricas. Resulta que los suelos arenosos de la zona impidieron que los gusanos de la filoxera prosperasen y ahí tienen un patrimonio vegetal de la parra (nunca mejor dicho). La pena es que mucho fue arrancado en pos de la remolacha azucarera financiada por Europa (muy mal, Europa). En fin, este es un verdejo muy señor que pasa por fudres y mantiene una acidez fantástica. Demostración de que lo clásico no está reñido con lo bueno y de que hacer un verdejo fuera del mainstream no es cosa de hipsters.

Precio: 42,50 euros

Valeurs Actuelles

Citroën C5 X, reine de l’asphalte

PHILOSOPHIE

Disons-le d’emblée : cette lointaine héritière de l’inoubliable reine du confort et de l’innovation que fut la DS Citroën est fabriquée en Chine. C’est une bien belle voiture, singulière dans ses lignes, sérieusement équipée et située dans la fourchette basse des prix des berlines de bon standing. Sur la version essence 1.6 ici à l’honneur, on est frappé par le faible poids de la caisse (moins de 1,5 tonne) comparé à son gabarit (plus de 4,80 mètres de long). C’est un gage d’agilité sur route et d’économie à la pompe. Et si l’on ajoute que cette C5 X accède à la suspension à butées hydrauliques progressives et à des sièges au compromis moelleuxfermeté incomparable, il y a de quoi se féliciter de voir une française entrer fi èrement dans le club des grandes routières. Elle se montre, qui plus est, très logeable, avec un coffre généreux.

PRESTATIONS

À bord, ambiance un peu sombre, décor des plus classiques. Avec le toit ouvrant panoramique optionnel, tout s’illumine ! Finition et matériaux de bonne facture, même si ce n’est pas du premium à l’allemande. L’écran tactile 12 pouces reste l’interface privilégiée pour le conducteur. Le combiné d’instruments derrière le volant est un peu rudimentaire. L’affichage “tête haute” le complète utilement et livre maintes informations en temps réel par réfl exion. Vous aurez droit bien sûr aux incontournables systèmes Apple CarPlay et Android Auto sans fi l, pour la connexion à vos appareils mobiles. La C5 X de base (Shine) comprend déjà pléthore d’aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, alerte franchissement de ligne, etc.). La radio et la climatisation peuvent se piloter directement par des molettes. Un vitrage acoustique feuilleté est fourni de série sur le second niveau de fi nition (Shine Pack), en plus des sièges avant chauff ants à réglages électriques, du hayon motorisé et des surtapis.

TECHNIQUE

La chasse aux rejets polluants a conduit le constructeur à renoncer à toute version Diesel, à réduire la cylindrée des moteurs essence retenus (3-cylindres 1.2 de 130 chevaux et 4-cylindres 1.6 de 181 chevaux). Citroën propose aussi une version hybride rechargeable de 225 chevaux pour coller à l’air du temps. Les sociétés y trouveront leur compte en termes d’avantages fi scaux. Le petit bloc 1.2 paraîtra un peu léger. Le moteur 1.6 se montre plus homogène. Il ne manque pas de punch. La C5 X fend l’air en silence ou presque sur les grands rubans d’asphalte et se conduit en souplesse. Cette reine des longs trajets consomme modérément. Une élégante dévoreuse de kilomètres, comme on les aime.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

If I go back to Iran, my husband will kill me

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Parisa fled Iran to Turkey to escape her abusive husband. He has threatened to kill her for leaving. Now she risks being deported back to Iran, where he could find her.

Human rights activists say the number of reported so-called honour killings in Iran is rising.

An ‘honour killing’ is simply a murder, most often of a woman by male family members. The victim is killed by a family member or a partner because they are accused of bringing ‘shame’ to the family with their behaviour. The term is highly controversial, as it brings the idea of 'honour' into what is a brutal crime.

Warning: this report contains some upsetting images. If you need support with any issues related to this report please go to the BBC Action Line

Reporter: Sara Monetta

Camera and editing: Neyran Elden, Olivia Le Poidevin

L'Humanité

Céline Marty

Entretien

Dans Travailler moins pour vivre mieux, la philosophe invite à repenser le concept de travail en mettant en cause l’idéologie du productivisme afin de rendre temps libre et temps de vie au plus grand nombre. Elle lance également un véritable plaidoyer en faveur de l’emploi public.

Nicolas Mathey

Lors de chaque campagne électorale revient la ritournelle de la « valeur travail », présentée comme apologie de l’effort, en opposition aux « assistés » et autres « fainéants » supposés. À l’inverse, la philosophe Céline Marty soutient, dans Travailler moins pour vivre mieux. Guide pour une philosophie antiproductiviste  (1), qu’un autre rapport au travail est possible, hors d’une productivité purement court-termiste qui menace les environnements et maltraite les personnes, pour une décroissance heureuse.

Votre essai critique l’idéologie dominante de « la valeur travail », selon vous liée à ce productivisme qui toucherait jusqu’à nos loisirs et nos amitiés. Par quoi cette idéologie se caractérise-t-elle ?

L’idéologie de la valeur travail valorise le travail comme activité productrice de valeur économique, de lien social et d’expériences personnelles formatrices. Dans notre société salariale où l’emploi est source de revenus et de droits sociaux, le chômage est perçu comme le pire fléau. Cette idéologie pousse à créer des emplois à tout prix, quelles que soient leur nature ou leurs conditions d’exercice : toute occupation rémunérée vaut mieux que l’inactivité. On accepte la précarité des contrats courts ou à temps partiel comme un moindre mal, voire un moyen de relancer l’économie.

Trois mythes s’attachent, selon vous, au concept de travail : utilité et valeur, garantie de droits sociaux, source d’épanouissement personnel…

L’idéologie du travail se maintient par un flou entretenu sur sa définition, qui renvoie en effet à trois mythes : le travail comme production d’utilité sociale pour satisfaire des besoins, le travail comme emploi garantissant une sécurité économique et sociale, et le travail comme activité d’épanouissement personnel ou d’identification personnelle. Le concept de travail est ensuite étendu à des activités très variées pour les revaloriser, comme le travail domestique ou le travail passion. Toute notre vie semble du travail, et chacun projette ses propres aspirations dans sa conception du travail. Or, notre Sécurité sociale n’est pas aussi pluraliste. Il faut avoir un emploi à temps plein et à vie pour obtenir des droits complets pour la retraite, l’assurance-chômage ou la maladie, et tout écart se paie d’une réduction de ces droits. Ce faisant, on évite toute discussion collective et politique sur la place à accorder au travail pour en laisser aux autres activités de la vie. Je pense qu’on a besoin d’une définition précise du travail dans une perspective sociologique et anarchiste. Je propose celle d’activité qui répond à la commande d’un tiers, qui se dispense alors de la faire.

« Le royaume de la liberté commence seulement là où on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l’extérieur », affirme Marx dans le Capital… Qu’en pensez-vous ?

Cette citation très commentée suggère que les activités libres ne sont possibles qu’une fois réalisée la production nécessaire à la satisfaction de nos besoins. Il faut limiter cette production « essentielle » pour laisser de la place à d’autres activités décorrélées de nos besoins vitaux, plutôt que d’accepter l’extension infinie du marché capitaliste qui crée sans cesse de nouveaux services et produits.

Selon vous, en quoi l’idéologie productiviste fragilise-t-elle la démocratie, fait souffrir les personnes et les environnements ?

La quête d’une augmentation de la production – matérialisée par la hausse du PIB – est infinie. Elle fait croire qu’il faudrait toujours produire plus, à l’échelle collective, et travailler plus, en faisant plus d’efforts à l’échelle individuelle. Cette quête infinie est incompatible avec la finitude des ressources productives, que ce soit la force de travail humaine ou les ressources environnementales.

Qu’est-ce que la vertu disciplinaire du travail ? Nietzsche affirme qu’il est « la meilleure des polices ». Pour la sociologue Danièle Linhart, l’histoire du travail est celle des techniques de subordination des travailleurs…

Les relations de travail sont des relations de subordination où le travailleur – qu’il soit salarié au service d’un employeur, fonctionnaire au service d’un usager ou indépendant au service d’un client – satisfait la demande d’un tiers, selon des normes et des conditions qu’il n’a pas déterminées. Dans les organisations du travail actuelles, très hiérarchiques, le travailleur apprend à obéir et à plaire à sa direction, sinon il le paie en rapports de forces potentiellement violents. L’attitude de subordination qu’implique le travail, notamment le salariat, est incompatible avec l’exercice démocratique d’une citoyenneté supposée libre.

Comment sortir de la vision punitive du travail, en partie héritée de la religion chrétienne, qui le ramène à une succession de contraintes et de souffrances ?

Je développe une critique anarchiste du travail qui dénonce les rapports de forces qui s’y jouent et qui analyse son but disciplinaire : nous faire obéir sans poser de questions. C’est ainsi que l’anthropologue David Graeber, dans la continuité de Nietzsche et d’Orwell, interprète les « bull­shit jobs » : on préfère occuper les travailleurs avec des tâches inutiles plutôt que de leur laisser du temps libre pour se reposer et réfléchir. Cette perspective critique sur le travail existe peu en philosophie. Nous avons surtout hérité de la vision kantienne protestante qui croit que l’éducation et le travail disciplinent nos pulsions animales et forment nos facultés humaines, et qui n’accepte comme repos légitime que celui vécu après l’effort. Tous les discours réformistes qui appellent à « libérer le travail » ou lui redonner de la valeur et du sens restent superficiels parce qu’ils ne s’engagent jamais à changer concrètement les conditions de travail ou à supprimer les activités de production qui n’auraient pas de sens. C’est pourquoi ils sont à la mode, aussi bien dans l’économie sociale et solidaire, les start-up, qu’au Medef.

Comment alors « repenser » le travail ?

Il faut repenser la distribution des ressources économiques et sociales. Dans la société salariale, l’emploi est censé distribuer ces ressources, ce pour quoi la lutte pour le partage des richesses passait par une revendication d’augmentation des salaires. Mais il ne parvient pas à le faire, comme en témoignent les travailleurs pauvres et tous les inactifs qu’il laisse sur le côté. Le revenu universel vise à décorréler la distribution des ressources de l’emploi déclaré et rémunéré pour permettre à tout individu de satisfaire ses besoins et de vivre dignement, quelle que soit sa capacité à se vendre sur le marché de l’emploi.

Dans quelle mesure la lutte pour la réduction du temps de travail est-elle toujours d’actualité ?

Pour la gauche ouvrière, il s’agit de montrer que les travailleurs sont la source de la richesse économique, qu’ils peuvent alors se réapproprier, et qu’ils ont des savoirs et compétences qui leur confèrent une identité collective. Historiquement, c’est la gauche qui s’est battue pour la réduction du temps de travail et le droit au temps libre et à des activités non économiques. Mais il est aujourd’hui parfois tabou de revendiquer autre chose qu’une amélioration des conditions de travail, comme si le temps libre n’était qu’un temps passif de jouissance des loisirs capitalistes qui pourrait détourner les travailleurs des luttes concrètes de travail. Je pense que ce temps de vie est crucial dans l’autonomie de chacun parce que c’est un temps où on n’est plus soumis aux ordres d’une hiérarchie. De plus, un temps de travail élevé augmente notre consommation parce qu’on achète des produits prêts à consommer plutôt que de réaliser certaines tâches de satisfaction de nos besoins nous-mêmes, ou parce qu’on consomme certains loisirs pour décompresser ou compenser le rythme de travail. Réduire le temps de travail nous rendrait plus autonomes : le temps, ce n’est pas seulement de l’argent, c’est du pouvoir.

Vous vous inscrivez dans le sillage d’André Gorz (1923-2007), l’auteur de Métamorphoses du travail, qui propose de produire moins et consommer moins pour vivre mieux.

André Gorz est l’un des fondateurs en France de l’écologie politique et de la décroissance. Dès les années 1950, il critique la façon dont la production capitaliste prétend satisfaire nos besoins, avec une production dont elle dégrade la qualité – obsolescence programmée – pour nous faire consommer plus, en privilégiant des secteurs perçus comme potentiellement lucratifs – les télécommunications ou les autoroutes –, plutôt que des besoins essentiels comme des logements de qualité. Nous pouvons produire moins, en volume, pour mieux satisfaire nos besoins, si nous ôtons la production sociale des mains du marché capitaliste : pourquoi acceptons-nous de laisser l’alimentation et la médecine à l’agro-industrie et à l’industrie pharmaceutique ? Cela implique d’arrêter d’espérer que le marché s’autorégule, pour reprendre le contrôle sur la production sociale et supprimer toutes les fonctions de production qui ne servent que le capitalisme – comme la publicité et les fonctions commerciales : c’est un projet politique qui ne peut se contenter de subventionner quelques grandes entreprises. Cela implique un dirigisme fort, un Plan national (qui existe toujours !), des nationalisations et une relocalisation de la production, mais aussi une implication des citoyens dans les processus de décision des besoins à satisfaire en priorité.

Quels seraient les avantages du projet décroissant d’André Gorz, qui plaide pour la mesure et la frugalité ?

Dans la perspective de décroissance, nous pourrions tous travailler moins pour produire moins, tout en satisfaisant mieux nos besoins. Ce projet décroissant permettrait aussi de regagner du temps de vie et de l’énergie pour d’autres activités que la production sociale. C’est le seul projet qui est compatible avec la sauvegarde de nos conditions de vie dans notre écosystème. C’est un projet collectif parce que seul le niveau collectif peut agir sur le contenu du travail et sur la préservation de nos ressources humaines et environnementales. J’aimerais une convention citoyenne pour le travail où on déterminerait collectivement les besoins sociaux à satisfaire en priorité, ainsi que les productions adéquates, pour supprimer toutes les fonctions de production qui ne servent que le capitalisme ou qui sont nuisibles socialement et qui gaspillent donc des ressources.

« L’emploi public peut-il sauver le travail ? » demandez-vous en conclusion de votre ouvrage…

Je suis fonctionnaire et je crois dans les avantages des services publics par rapport à l’offre privée. Ils coûtent moins cher parce qu’ils n’ont pas à rémunérer des actionnaires ou à faire de la publicité pour démarcher des clients et piquer des parts de marché aux voisins. Je trouve cela aberrant que l’État finance la concurrence privée de ses services publics. Nos impôts financent ainsi l’école privée sous contrat et créent des ghettos scolaires dans certains endroits. J’aimerais qu’on imagine de nouveaux services publics pour concurrencer – voire faire disparaître – certains secteurs privés, notamment une restauration collective publique accessible sans condition, comme les restaurants universitaires du Crous, ou des supermarchés d’État qui vendraient des produits de base à prix coûtant. Bien sûr, il faudrait laisser plus d’autonomie aux administrations et aux agents pour déterminer leurs conditions de travail selon leur situation réelle, sans que cela se traduise par une baisse des moyens attribués, comme cela a été imposé aux universités. Seuls les services publics peuvent satisfaire les besoins essentiels de façon optimale, en termes d’utilisation des ressources et de coût optimal. L’offre privée a toujours besoin, en priorité, de faire du profit, ce pour quoi elle peut dégrader l’offre proposée, ou lui adjoindre un surcoût, pour s’assurer d’être rentable. Seuls les services publics peuvent proposer une offre peu rentable – desservir des gares peu fréquentées ou accueillir peu d’effectifs dans une école isolée. Il faut les émanciper du new public management, dont l’injonction à optimiser les coûts, dans les hôpitaux ou les écoles, a fait énormément de dégâts.

temps de travailproductivismedécroissance
El País (ESP)

SANS TITRE

La ensaladilla rusa es una cumbre del ingenio humano difícil de superar. ¿Eso la convierte en la única ensalada de patata merecedora de un hueco en nuestros corazones? No debería. Las papas cocidas son tan amables que, en frío, pueden acoger en su seno múltiples ingredientes y aliños, y solucionarnos un aperitivo o una guarnición para unas verduras, un pescado o una carne.

Las tres ensaladas de hoy parten de las mismas patatas, cocidas con piel al vapor en el microondas. ¿Que no te gustan con piel? Las pelas. ¿Que eres magufo y piensas que el microondas da cáncer? Las cueces en agua hirviendo a la manera tradicional. Lo importante es que las juntes con ingredientes jugosos, ácidos y aromáticos, para que el resultado sea ligero.

ENSALADA DE PATATA, APIO Y PEPINILLOS

Ingredientes

Para 4 personas

  • 400 g de patatas monalisa, red pontiac o kennebec
  • 4 de pepinillos
  • 1/2 rama de apio
  • 2 cucharadas de mayonesa
  • 1 cucharadita de mostaza de Dijon
  • 1 cucharada de zumo de limón
  • 2 cucharadas de perejil picado
  • 2 cucharadas de eneldo picado
  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Cortar las patatas en trozos de bocado. Ponerlas en un estuche de silicona o en un plato hondo. Salpimentar ligeramente, mojarlas con un chorrito de agua, y cerrar el estuche o tapar el plato con otro llano. Cocer unos ocho o nueve minutos a potencia máxima. Dejar que se enfríen a temperatura ambiente.
  2. Picar el pepinillo y el apio.
  3. Mezclar la mayonesa con la mostaza, el zumo de limón y un poco de pimienta.
  4. Juntar todo con las patatas, remover con suavidad y corregir de sal.
  5. Rematar con perejil y eneldo picados y alguna rodajita extra de pepinillo, y servir inmediatamente.

ENSALADA DE PATATA, ROMESCO Y NARANJA

Ingredientes

Para 4 personas

  • 400 g de patatas monalisa, red pontiac o kennebec
  • 250 g de tomates cherry
  • 2 cucharadas de romesco
  • 40 g de almendras saladas
  • 1 cucharada de aceite de oliva
  • 1/2 cucharadita de comino en polvo
  • 1 cucharadita de miel
  • 1/2 naranja
  • 1/2 cebolla tierna
  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Cortar las patatas en trozos de bocado. Ponerlas en un estuche de silicona o en un plato hondo. Salpimentar ligeramente, mojarlas con un chorrito de agua, y cerrar el estuche o tapar el plato con otro llano. Cocer unos ocho o nueve minutos a potencia máxima. Dejar que se enfríen a temperatura ambiente.
  2. Cortar la cebolla en juliana y ponerla en un bol. Añadir la ralladura de naranja y su zumo, y dejarla macerando unos 10 minutos.
  3. Mezclar las almendras picadas, el comino, la miel y el aceite de oliva. Rebajar con una cucharadita de agua.
  4. En un bol grande, mezcla con suavidad las patatas y el romesco. Si se ve muy espeso, rebajar con un poco de zumo de naranja de la cebolla.
  5. Juntar los tomatitos cortados por la mitad con la cebolla, y salarlos ligeramente.
  6. Servir la ensalada poniendo primero las patatas, luego los tomatitos con cebolla y finalmente las almendras. Rematar si se quiere con un poco más de ralladura de naranja.

ENSALADA DE PATATA, ACEITUNAS Y HUEVO COCIDO

Ingredientes

Para 4 personas

  • 400 g de patatas monalisa, red pontiac o kennebec
  • 1/2 cebolla roja
  • 1 huevo grande
  • 2 cucharadas de aceitunas negras (de las blandas morunas que se deshuesan fácil)
  • 2 cucharadas de aceitunas verdes rellenas de anchoa
  • 2 cucharadas de perejil picado
  • 3 cucharadas de aceite
  • 2 cucharadas de vinagre de Jerez
  • Sal

Preparación

  1. Picar la cebolla en juliana y aliñarla con sal, vinagre y aceite. Dejarla marinando 15 minutos como mínimo,
  2. Mezclar las patatas, las aceitunas rellenas, las aceitunas negras deshuesadas y la cebolla marinada con su aliño.
  3. Remover bien, corregir de sal y terminar con el huevo cocido rallado y el perejil picado por encima.

Si haces estas recetas, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te salen mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com

Valeurs Actuelles

À Londres pour le jubilé de platine

Le 6 février 1952, la jeune Elizabeth, âgée de 25 ans, accédait au trône du Royaume-Uni à la suite du décès de son père, le roi George VI. En 2022, soixante-dix ans plus tard, elle est la première monarque britannique à fêter son jubilé de platine, une longévité exceptionnelle que le royaume célèbre avec quatre jours fériés, du 2 au 5 juin, mais aussi de nombreux événements et expositions durant l’été. Avant le lancement des festivités, la reine a même inauguré une nouvelle ligne de métro à son nom : la Elizabeth Line relie les périphéries est et ouest de la ville et sera achevée en 2023.

Hotel Café Royal

À un jet de pierre de Regent Street, à deux pas du célèbre magasin de jouets Hamleys et des théâtres de Piccadilly, cet hôtel ouvert en 1863 a été brillamment rénové par l’architecte David Chipperfield en 2012 puis par Piero Lissoni en 2020. Luxueuses et minimalistes, chambres et suites sont désormais totalement au calme et le Spa Akasha est une véritable oasis urbaine avec piscine. Pour le jubilé, le salon Oscar Wilde propose un teatime composé notamment de minisandwichs inspirés par les résidences royales et des gâteaux aux formes des accessoires de mode de la reine. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent même prendre un cours sur l’étiquette du teatime avec William Hanson, directeur de The English Manner.

“Teatime” : 80 £ (94 €) par personne avec une coupe de champagne.

Cours d’étiquette : 105 £ (123 €) par personne, www.hotelcaferoyal.com.

Hôtel The Goring

Les plus informés vous diront qu’il s’agit de l’annexe de Buckingham Palace… Sa majesté y possède en effet sa porte d’accès privée. Ouvert en 1910, il fut le premier hôtel au monde où les chambres possédaient leur propre salle de bains avec de l’eau chaude et depuis 2013 le premier à recevoir le brevet royal d’Elizabeth II “pour ses services d’hospitalité”. Repris en 2005 par Jeremy Goring, arrière-petit-fils du fondateur, celui-ci maintient le raffinement des lieux. On vient y déguster le Jubilee Fizz, cocktail de Beirão, liqueur de pêche et Ysabel Regina infusé de banane, surmonté de champagne Bollinger et d’une touche royale de feuilles d’or.

28 £ (33 €), www.thegoring.com.

Hôtel Berkeley

Palace de légende du quartier de Knightsbridge, ce vaste bâtiment est un incontournable de la vie londonienne. Au Berkeley Bar & Terrace, habillé de panneaux de noyer et de colonnes de porcelaine par le décorateur Bryan O’Sullivan, on s’offre un single malt ou un champagne millésimé. À savourer jusqu’au 12 juin, les gâteaux du pâtissier Mourad Khiat, à accompagner d’un cocktail ou d’un thé Earl Grey.

79 £ (92 €) par personne, www.the-berkeley.co.uk.

Hôtel Mandarin Oriental

Trônant sur Knightsbridge, l’hôtel possède une vue magique sur Hyde Park et les toits de Londres. Entièrement rénové en 2017 par Joyce Wang, il est doté de lumineuses suites Art déco et d’un Spa avec piscine. Point d’orgue du lieu, The Rosebery, où se déroule un fabuleux afternoon tea, où sandwichs et douceurs s’arrosent d’une sélection de thés du monde entier.

À partir de 90 £ (105 €) par personne, www.mandarinoriental.com.

Hôtel Great Scotland Yard

Pour les amoureux des chiens. Cet hôtel situé près de Trafalgar dans un bel immeuble victorien est une escale parfaite pour ceux qui voyagent avec leur compagnon à quatre pattes. Parce qu’un peu d’humour anglais ne fait pas de mal, le classique afternoon tea a été décliné en version animale : le Dog Teatime permet aux toutous de découvrir aussi les créations de la pâtissière Verónica Garrido Martinez.

Jusqu’au 21 août, 49 £ (57 €) par personne et 25 £ (29 €) par chien, www.hyatt.com.

Mary Gillick au British Museum

En 1952, la sculptrice Mary Gillick a été invitée à modeler le profil de la reine qui est reproduit sur les pièces de monnaie. Pour ce faire, la reine a pris longuement la pose sous la surveillance du duc d’Édimbourg. Ce profil est également celui que l’on retrouve sur tous les timbres commémoratifs depuis 1966. L’exposition est également consacrée à la carrière de cette artiste, avec notamment les nombreuses médailles réalisées et les portraits en plâtre d’Elizabeth II.

Jusqu’au 31 juillet, www.britishmuseum.org

Royal Collection Trust au château de Windsor

Accessible en seulement cinquante minutes de train depuis la gare de Paddington, la résidence royale est ouverte au public. En plus des appartements, le château présente une exposition spéciale commémorant le couronnement d’Elizabeth II à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953. On y admire l’imposante robe conçue pour l’événement par le couturier Sir Norman Hartnell, en satin blanc incrusté de perles de rocaille, paillettes et cristaux. La robe de succession, en velours de soie violet, aura nécessité plus de 3 500 heures de travail de douze brodeuses.

Du 7 juillet au 26 septembre, 26,50 £ (31 €) l’entrée, www.rct.uk.

Le shopping spécial jubilé

Buckingham Palace Road Shop, 7 Buckingham Palace Road, Fortnum & Mason, 181 Piccadilly.

Pour tout savoir

www.platinumjubilee.co.uk

www.visitbritain.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ministry of Defence acquires government's first quantum computer

By Liv McMahonTechnology team

The Ministry of Defence (MoD) has acquired the government's first quantum computer.

Quantum computers can make very complex calculations extremely quickly and their creators say they can solve the problems regular computers cannot.

The MoD will work with British company Orca Computing to explore applications for quantum technology in defence.

Stephen Till, of the MoD's Defence Science and Technology Laboratory (DSTL), called it a "milestone moment".

The computers found in most of our homes and workplaces process data in bits, which have a binary value of either zero or one.

Quantum computers instead use a two-state unit for data processing called a qubit.

This can represent digits like one or zero simultaneously through a quantum mechanical process called superposition, letting quantum computers bridge binary digits and cope with uncertainty where regular computers cannot.

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Quantum computing experts and physicists say this means that the problems combed over by average computers for years could be solved in a matter of minutes.

Promise v reality

Prof Winfried Hensinger, head of the Sussex Centre for Quantum Technologies at University of Sussex, says the true potential of quantum computers will take time to fully materialise.

"They can't actually solve any practical problems yet. They're enabling you to maybe gauge the possibilities of what working on a quantum computer would have if you can scale this machine to really large system sizes."

But he adds the promise of quantum computing, and the MoD's exploration of it, is still significant.

"Quantum computing can be disruptive in nearly any industry sector," Prof Hensinger adds.

"You can imagine that within defence, there's a lot of problems where optimisation can play a huge and very important role."

Try explaining the ins and outs of quantum computing at a party and you may not hold your friends' attention for very long.

It is a very complex concept, and works in a completely different way to your laptop, or the phone in your pocket - or even the giant supercomputers that can process mind-boggling amounts of data in a nanosecond.

The promise of quantum computing is that it will help to solve problems that standard computers can't handle.

The idea is that it will be used in the fight against climate change, in the development of new drugs and improved artificial intelligence - and in this case, potentially to support the military.

Just like the early days of standard computers though, we are at the stage where these machines are very few and very cumbersome, not least because their building blocks, qubits, have to be kept frozen.

But Orca's machine does not require this, meaning the device can be a lot smaller, and a little bit more practical.

A vote of confidence

Richard Murray, chief executive of Orca Computing, says despite debate over the realities and capabilities of quantum computing, the company's work with the MoD is a "significant vote of confidence".

"Our partnership with MoD gives us the type of hands-on close interaction, working with real hardware which will help us to jointly discover new applications of this revolutionary new technology."

The MoD will work with Orca's small PT-1 quantum computer, which the company says is the first of its kind to be able to operate at room temperature, rather than require sub-zero surroundings to keep heat-sensitive qubits cool.

Orca's system uses photons, or single units of light, to optimise machine learning tasks like image analysis and decision-making.

Mr Till says having access to Orca's quantum computer will accelerate the MoD's understanding of the technology.

"We expect the Orca system to provide significantly improved latency - the speed at which we can read and write to the quantum computer," he says.

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Valeurs Actuelles

Un écrin de gourmandise aux Baux-de-Provence

Baumanière, un nom magique. Le propriétaire en est Jean-André Charial. Juché au cœur des Baux-de-Provence, dans l’ombre des rudes et impressionnants rochers, entre la nature minérale et la douceur de vivre de la région, Baumanière est un domaine unique qui se divise en cinq lieux de vie et de gourmandise. Il ne manquait plus que la chocolaterie, imaginée par Jean-André Charial. Valeurs actuelles était l’un des premiers à pousser sa porte et à visiter le superbe atelier artisanal.

Dans cet écrin de gourmandise, Brandon Dehan, le chef pâtissier de l’ Oustau de Baumanière – trois étoiles au guide Michelin – , qui officie au côté de Glen Viel, relève le défi de proposer sa vision du chocolat au travers de ses créations, où le praliné a la primeur. Tablettes gourmandes et tablettes pure origine de Cuba, de Sao Tomé, d’Équateur, du Viêtnam, coffrets de bonbons et diverses confiseries réjouiront les papilles de tous. Située à l’ Oustau et communiquant avec la boutique, sur ce que l’on appelle la “place des artisans”, la chocolaterie, dans le style “échoppe d’antan revisitée”, est agencée avec élégance ; le bois, le verre et le métal y ont été privilégiés. Elle est la dernière nouveauté voulue par le propriétaire gastronome, fou de chocolat depuis son enfance, évidemment. On adore l’air bougon légendaire de Jean-André Charial, qui s’éclaire à l’instant où il goûte ces grands crus aux saveurs exotiques ou épicées. Ses yeux brillants prouvent son amour pour le chocolat. Avec Brandon Dehan, ils en ont la même vision.

« J’affectionne tellement ce produit aux possibilités infinies ! Le chocolat est le péché mignon de Jean-André Charial. Cela me tenait à cœur de réaliser avec lui ce projet, c’est un nouveau challenge très excitant que nous abordons avec une passion commune », nous dit le chef pâtissier.

Oustau de Baumanière, Mas de Baumanière, Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Tél. : 04.90.54.33.07.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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BBC

My Name Is Leon: Sir Lenny Henry brings moving adoption story to screen

By Ian YoungsEntertainment & arts reporter

When Sir Lenny Henry was narrating the audiobook version of Kit de Waal's novel My Name Is Leon, he had decided by lunchtime on the first day of recording that he wanted to make a TV version happen.

Six years later, the result is a 90-minute one-off drama that is broadcast on BBC Two on Friday. It's a heart-tugging story of a nine-year-old boy who's at the mercy of the foster care and adoption system along with his beloved baby brother.

"Often when you do an audiobook, it's like a deep dive because you're playing all the characters and you're doing the narration too," Sir Lenny says before a preview screening in Birmingham, where the story is set.

"I just found myself swept up in this kid's world. And I found myself really moved by his predicament, being a mixed race kid who's got a younger brother who's white with blue eyes, and the threat of being separated from his brother causing him to take certain actions."

Before she became an author, de Waal had worked in family law, served on adoption panels and was a magistrate. The character of Leon was "a sort of amalgam of lots of boys that I worked with in the care system", she says.

She went to meet Sir Lenny that lunchtime on that first day of the audiobook recording, and they got on famously.

The pair both grew up in the West Midlands - Sir Lenny in Dudley and de Waal in Moseley. "She was a judge, I was on New Faces," the actor and comedian jokes, referring to the talent show that gave him his big break in 1975.

She gave her approval for his production company to make the TV adaptation, and he was determined that it should be shot in Birmingham.

In the past, shows set in the Midlands have often been filmed elsewhere, Sir Lenny says. But "this needed to happen and be filmed" in the city where it is set.

Both the book and the film are set in the early 1980s, and the drama has an impressive cast including Monica Dolan, Olivia Williams, Christopher Eccleston, Malachi Kirby and Sir Lenny himself. At its heart is the young Cole Martin, playing Leon.

The title character befriends some men from the Caribbean community on an allotment and they take him under their wing. But he also learns harsh lessons about racial prejudice and police brutality.

Sir Lenny grew up 15 years before the fictional Leon but could relate to some parts of his story. He often faced daily racism at school, but says he wishes he had found similar strong male mentors.

"Yeah, I was moved by it," he says of Leon's story. "And I did find that there were things that chimed with me."

The young Lenny also went through family upheaval of a different kind when he discovered at 11 that his dad was not his birth father.

Leon's birth dad is in prison, but the boy eventually finds a father figure in Tufty, played by Kirby, who won a Bafta in 2021 for Sir Steve McQueen's Small Axe.

"What's great about Leon is that he does eventually find people who are his people," Sir Lenny continues.

"Being of Caribbean heritage, I grew up in a house with reggae music and soul music and stuff, whereas Leon has been brought up in a predominantly white house. So when he hears reggae music for the first time, it blows his mind.

"And I love that in this story, you see a boy becoming culturally aware, and you see him eventually standing up for himself."

Reviews of the drama so far have been mixed, with The Financial Times calling it "an uplifting tale of foster care", but with political and domestic strands that occasionally "feel awkwardly stitched together".

The New Statesman said it is full of "ostentatiously heart-warming" performances, and that it "cannot bear, somehow, to deal with the consequences of the issues it is determined to raise".

De Waal says she didn't set out for the first book to have an explicit message. "But if people take anything away from it, it's that there are a lot of children in the care system that don't get adopted, and whenever possible, siblings should be kept together," she says.

"I worked on the adoption panel and, of necessity, siblings are split up all the time. It still happens today. It's a phenomenon of children going into the care system.

"It's not always the wrong thing. But sometimes it's the wrong thing. And it's certainly an important facet of adoption, that siblings that are split up lose each other and feel that loss, as Leon does."

The suggestion in the story is that Leon does not find an adoptive family because he is not white like his brother.

Does de Waal still think about Leon and what he would be doing now? "All the time," she replies. "He's a real character to me."

In fact, she first wrote Leon as an adult character, then filled in his backstory. That backstory eventually took over and her novel became just about his childhood - making it a sort of prequel to the novel she had originally intended.

It worked, being nominated for the Desmond Elliott Prize, the Costa First Book Award and the British Books Awards after it was published in 2016.

She is now planning to publish the story of the adult Leon in a new book, set when he is 43, she reveals.

In the mean time, Sir Lenny hopes the TV drama will have the same effect on viewers as narrating the audiobook had on him. "I want it to be something that people will be moved by," he says.

"And if you can put yourself in Leon's shoes, you'll be thinking, that shouldn't have happened, that's still happening now, what can we do about it?"

My Name Is Leon is on BBC Two at 21:00 on Friday, and on BBC iPlayer.

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Valeurs Actuelles

Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.

La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux

Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.

Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur

La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or

Chantier mené en un temps record

A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.

Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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  • Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
  • Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

BBC

Elephant tusk ivory sold on eBay a decade after self-imposed ban

By Victoria GillScience correspondent, BBC News

Sellers are flouting eBay's self-imposed ban on the sale of elephant ivory by listing it under pseudonyms.

An investigation by the BBC and legal experts found ivory objects were often listed as "bovine bone".

We bought three such items on eBay UK and tested them in an independent lab. Two were confirmed to be made of ivory.

An analysis by ivory trade experts also indicated that thousands of elephant ivory objects have been sold on the site since the company banned its sale.

The investigation was started by Dr Caroline Cox at the University of Portsmouth. She and other ivory trade experts are concerned that online trade could continue, potentially undermining a new UK-wide ban on the sale of ivory, which came into force on 6 June.

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It is more than 10 years since eBay announced its own complete, worldwide ban on ivory sales. An online post stated that the global ban would "protect buyers and sellers, as well as animals in danger of extinction".

In 2018 Dr Cox and her team carried out a three month online study, tracking "bovine bone" as a sale category on eBay's UK site. The team tracked 632 pieces of bovine bone that were sold on eBay UK; more than 500 of those were determined to be ivory.

For this online forensic study, Dr Cox explained, she was able to use pictures and information in listings that provide buyers - and investigators - with clear evidence of what the objects are actually made of.

"Ivory has a distinct, creamy colour," she explained. "And a listing will often mention the weight of the item being sold - very accurately and specifically - because that's the measure of ivory's value."

The key piece of evidence is in the image of an object. Carved ivory has distinct and visible growth lines called Schreger lines, which you can think of as tree rings, but for teeth and tusks. "These are unique to ivory," said Dr Cox.

Investigators and law enforcement officers have long employed these visual techniques to identify illegal ivory, both in seizures of the material and when they are investigating the online trade.

The ivory act

BBC News bought three objects listed on eBay as bovine bone to have tested in an independent lab in 2019.

Of three items we bought, a small, carved African head ornament, a bracelet and a set of figurines, two were chemically confirmed by scientists in the Oxford University School of Archaeology to be made of elephant tusk.

In a statement responding to the BBC's findings, eBay said that it had been working to tackle the illegal trade in elephant ivory for nearly a decade.

"We blocked or removed over 265,000 listings prohibited under our animal products policy in a recent two-year period," a spokesperson told BBC News in an email.

"Our proactive approach means that illicit ivory sellers are forced to use obscure 'code words' [for items] which very rarely - if at all - get sold, because buyers can't find them."

The ivory trade experts who started this investigation pointed out that they tracked 500 eBay sales of ivory to completion over just three months in 2018. And the same code words or pseudonyms, primarily "bovine bone" were used repeatedly.

Laws on the ivory trade differ from country to country. On Monday, the UK brought into force what it called "one the toughest bans on elephant ivory sales in the world". From 6 June, trade in elephant teeth and tusks is illegal in the UK, punishable by fines of up to £250,000 or up to five years in prison.

Scrolling for wildlife

EBay is not the only online platform that wildlife traders have exploited. During our investigation of the pet trade in endangered apes back in 2017, we found animals being advertised on Instagram, in posts that the company subsequently removed.

And in April of this year, researchers from a conservation campaign group called Avaaz published a report citing "129 pieces of potentially harmful wildlife trafficking content" posted on Facebook," including posts selling or seeking cheetahs, monkeys, pangolins and pangolin scales, lion cubs, elephant tusks, and rhino horn.

In response to the report, Facebook's parent company Meta said: "We prohibit the trading of endangered wildlife or their parts. Meta is a dedicated member of the Coalition to End Wildlife Trafficking Online."

John Scanlon, CEO of the Elephant Protection Initiative Foundation said that these online platforms had "enormous reach and impact".

"If they are not carefully policed, they are an efficient vehicle for criminals to sell illicit goods in any country," he said. "So it's deeply troubling when an online platform makes big commitments about policing trade, but then fails to deliver."

"The international community has made great progress at closing down legal ivory markets in recent years, of which the new UK legislation is just the latest example. But this progress risks being seriously undermined by leakages online."

Conservationists point out though that threats to Africa's elephants are changing.

"Organised ivory poaching remains a threat in some regions, especially in central Africa, but has been much reduced in parts of eastern and southern Africa," said Mr Scanlon. "We believe that the biggest emerging threat comes from the increasing competition between growing human populations and elephants for land and resources, especially as the impact of climate change is beginning to be felt."

Dr Cox and other wildlife trade experts are concerned though that, as national legislation is tightened, more products like ivory could move online, especially if platforms are not policed.

"Sites like eBay operate by allowing millions of sellers all around the world to advertise across international borders," Dr Cox pointed out.

She added that the company's failure to enforce its ban on the trade in ivory provided a safe space for a trade that threatened wildlife.

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Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

Valeurs Actuelles

Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »

Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ? Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.

Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine … Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.

Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée. Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.

Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ? Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».

En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.

Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».

Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ? Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.

Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ? Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.

La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ? Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.

Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation

Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.

En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ? Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.

La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit

La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ? Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.

Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ? Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.

Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.

Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation

Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ? La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…

Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ? Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.

Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier

Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ? Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.

Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou

Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ? Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.

Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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BBC

Love Island: Second hand clothes and the trouble with fast fashion

By Esme StallardBBC News

Love Island contestants are dressing in second-hand clothes, to make the new series "more eco-friendly".

But what are the environmental issues around fashion, and how much difference do pre-worn clothes make?

What is fast fashion?

Announcing the second-hand policy, Love Island producers said that UK shoppers were increasingly concerned about fast fashion.

The term describes the quick turnover of fashion trends and the move towards cheap, mass-produced clothing - with new lines constantly released.

This has resulted in wardrobes which are "overflowing with clothes", argues fast fashion campaigner Elizabeth Cline. Oxfam research suggests the average Briton has 57 unworn items.

Who buys fast fashion?

UK shoppers buy more clothes per person than those in any other country in Europe, according to MPs.

A recent survey by environmental charity Hubbub found that more than two-fifths of 16 to 24-year-olds buy clothes online at least once a week, compared to 13% on average for other age groups.

Research by Barclays bank in 2017 found that the men it surveyed spent nearly 25% more a month than women on clothes, although it looked at shopping in general, not just fast fashion.

What's the environmental impact of fast fashion?

Producing clothes uses a lot of natural resources and creates a significant amount of greenhouse gas emissions which are responsible for climate change.

Overall, the fashion industry is responsible for 8-10% of global emissions, according to the UN - more than the aviation and shipping sectors combined.

And global clothes sales could increase by up to 65% by 2030, the World Bank suggests, partly because of the continuing growth in online shopping.

Most of fashion's environmental impact comes from the raw materials used to make clothes:

The industry also uses a lot of water.

How can you reduce your fashion footprint?

The UN has launched the #ActNow Fashion Challenge to highlight how industry and individuals can help improve fashion's environmental impact.

It says that reducing the fashion industry's carbon footprint "is key to limiting [global] warming".

Make clothes more sustainably

Several firms have launched "eco" collections which use organic and recycled materials, including H&M Conscious, Adidas x Parley and Zara Join Life.

But critics argue such collections don't solve the main problem of fast fashion: the promotion of overconsumption.

"Until brands tackle this issue first and foremost, 'conscious collections' by fast fashion brands can only ever be considered greenwashing," argues Flora Beverley, co-founder of sustainable brand Leo's Box.

Zara rejected the accusation, telling the BBC that it "does not use advertising to push demand or promote overconsumption". Adidas said that by 2025, "9 out of ten Adidas articles will be sustainable". H&M declined to comment.

Many "slow fashion" companies are emerging - offering fewer new pieces a year, all of which have a lower environmental impact.

But not everybody is prepared to pay for them.

A third of young people surveyed by the London Fashion Retail Academy said they wouldn't pay more than £5 extra for sustainable garments.

Buy second-hand

Charity shops and jumble sales have long offered a reliable way to extend the life of clothes. Online sites like eBay and Facebook Marketplace also make it easier to buy and sell pre-loved items.

But this doesn't necessarily mean that shoppers buy fewer items overall.

The waste charity Wrap argues that second-hand purchases are unlikely to replace more than 10% of new sales. It recommends other approaches, such as encouraging people to repair and revamp existing pieces.

Rent your clothes

Hiring clothes is another way to access new pieces.

Market research company Imarc suggests the rental market could increase by 65% to about £1.6bn worldwide by 2025.

Wrap argues that if renting replaced 10% of new purchases every year, it would save 160,000 tonnes of carbon dioxide in the UK alone.

Buy less

The simplest solution could also be the most most effective.

Buying a maximum of eight new items a year could reduce fashion's emissions by 37% in the world's major cities, according to research by Leeds University and Arup.

But this would obviously have significant financial implications for manufacturers and retailers, a tension which is not unique to the fashion industry.

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Love Island could change second-hand buying habits

The real price of buying cheap clothes

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Valeurs Actuelles

Lilibet s’en va-t-en guerre

Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.

Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.

Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.

Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »

À Buckingham, c’est spartiate

C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »

À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.

C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu

À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».

Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »

Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.

En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.

Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue

« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.

Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »

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L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

BBC

Ms Marvel: Critics praise Disney's 'joyful' first Muslim superhero story

Critics have hailed the release of Ms Marvel, Disney's first on-screen Muslim superhero story, as a "joyful" slice of "pop culture history".

The show centres around geeky teenager and Avengers comic book fangirl Kamala Khan, played by Pakistani-Canadian newcomer Iman Vellani.

She struggles to fit in until she gains superpowers, becoming Ms Marvel.

In a five-star review, The Guardian said: "She's funny, charming and effortlessly bats off preconceptions."

The paper's TV critic Lucy Mangan wrote: "Normally, you would fear for a young actor, but Vellani seems so born to the purple [the colour of her powers] that you almost have to shrug and say, as an elder might to a nascent superhero in - oh, I don't know, the MCU [Marvel Cinematic Universe] perhaps - that it is her destiny."

Mangan said the two available episodes of the six-part Disney+ series were "full of charm, wit, warmth, brio and truth".

Marvel superheroes have been leaping off the pages of comic books and onto TV and film screens since the 1970s, but more recently there have been attempts made to diversify its characters.

Early in the new series, Khan notes the lack of superheroes that look like her. "It's not the brown girls from Jersey City who save the world," she sighs, focusing her attentions on being an artist, vlogger and Avengers superfan instead.

However, that that soon changes when she happens upon an old bracelet that belonged to her reputedly mystical great-grandmother.

"The bangle allows her powers to be tied to Kamala's Pakistani heritage and the trauma of Partition in particular," Mangan continued.

In a four-star review, the Financial Times said Vellani's on-screen debut "charms" in "an adventure story as much about heritage as battling evil".

Journalist Dan Einav described the series, which depicts the Khans as an ordinary family, as "a small yet significant piece of pop culture history".

He wrote: "That Kamala is a practising Muslim of Pakistani origin isn't treated as incidental.

"Like the recent Pixar film Turning Red (and everything from Bend It Like Beckham to The Big Sick), the series humorously and sensitively reflects on the cultural gulf between parents rooted to tradition and children caught between their sense of identity and the desire to assimilate."

Khan first appeared in a solo comic book series in 2014, and Rolling Stone magazine described the character as "a genuinely great addition to the Marvel superhero ranks in print".

Alan Sepinwall's review of the streaming adaptation said that, in the first two episodes, she is still a "fascinating" character in the context of an on-screen teen drama, but cast doubt on her "uninspired" superhero credentials.

"The best and worst thing I can say about Ms Marvel is that there are long stretches where it's easy to forget it's a Marvel show," he wrote.

He added: "The show's first two instalments do such a strong job of establishing Kamala, her family, her friends... and the local Muslim community, that the MCU tie-ins can feel almost beside the point."

Her newfound superpowers, he underlined, serve as "a metaphor for Kamala trying to expand what she can be beyond familial and societal expectations".

The actress, who secured the role at an open casting call on her last day of school, seems to agree with his assertion, telling The Express Tribune: "I think that's the main theme of our show - to subvert expectations and throw away all the labels and become your own person."

She noted how her Pakistani heritage was something she had been "very dismissive about" and "disconnected from" before making the show.

While noting the efforts of the producers to improve representation, The Independent judged Ms Marvel to be "brash, tolerable and very much made for kids".

Critic Nick Hilton wrote: "I'm not here to review good intentions - indeed, Marvel is such a rampantly commercial enterprise that there are doubtless cynical motives at play here - but it's refreshing to see such commitment to creatives of South Asian origin leading a high-profile project."

He noted that the series was written by British-Pakistani comedian Bisha K Ali and directed by Belgian duo Adil & Bilall. "The creative influences are far more Michel Gondry and Edgar Wright than anything from South Asian film, but the whole thing is infused with a deep love of South Asian culture all the same," he said.

"But I suppose the only real question is whether this works as a superhero property."

For Empire magazine, the answer to that question was yes. In a four-star review, Destiny Jackson wrote: "Frothy and fun, Ms Marvel's opening act is relatively lightweight, but for both adults and its teen target audience, it's a compelling and unique addition to the MCU.

"For those who can roll with the punches of the awkward-but-relatable approach, there is much promise here."

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La Suisse refuse de vendre à la Pologne ses chars Leopard 2A4 mis en réserve

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

La Suisse refuse de vendre à la Pologne ses chars Leopard 2A4 mis en réserve

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

France24 - World

Lagos ex-governor wins Nigeria ruling party's nomination

Issued on: 08/06/2022 - 23:03

Georja Calvin-Smith Follow

Nigerian President Muhammadu Buhari's ruling APC party has picked former Lagos State governor Bola Tinubu as its candidate for the 2023 presidential elections. Buhari cannot run again, as he will already have served two presidential terms. Also, Belgium's King Philippe expresses his "deepest regrets" to DR Congo during a landmark trip, telling the country that Belgian colonial rule was unjustifiable and racist. And to mark World Oceans Day, we head to Kenya, where conservationists are replanting coral reefs. 

BBC

The people making money from just surfing the internet

By Kathryn KyteBusiness reporter

The details of what each of us look at online are an incredibly valuable resource.

This tracked data helps the likes of Google and Facebook earn billions and billions of dollars a year in advertising revenue, as they use the information to target adverts at us.

For example, if you are browsing online fashion retailers to potentially buy a new pair of jeans, you should very soon see adverts for the denim trousers appearing elsewhere on your computer screen. We have all seen this happen regarding whatever we were thinking of purchasing.

The level to which we are being tracked online in this way is somewhat unnerving. The average European has data about his or her internet usage shared 376 times a day, according to one recent study. For US surfers this almost doubles to 747.

But what if you could not only have more control over how much of your data is shared, but actually make money from it?

That is the promise is of a Canadian tech firm called Surf, which last year launched a browser extension of the same name. It rewards people for surfing the internet.

Still in its beta or limited release stage in the US and Canada, it works by bypassing the likes of Google, and instead sells your data directly to retail brands. In return Surf gives you points that can be saved up and then redeemed for shop gift cards and discounts.

Firms signed up so far include Foot Locker, The Body Shop, Crocs, and Dyson.

Surf points out that all the data is anonymous - your email addresses and telephone numbers are not shared, and you don't have to give your name when you sign up. It does however ask for your age, gender and approximate address, but these are not compulsory.

The idea is that brands can use the data that Surf provides to, for example, see what are the most popular websites among 18 to 24-year-old men in Los Angeles. Then can then target their adverts accordingly.

Surf hasn't released details of how much people can earn, but so far it says it has enabled users to collectively earn more than $1.2m (£960,000).

People can also use Surf to limit what data they share, such as blocking information about certain websites they visit.

One Surf user is Aminah Al-Noor, a student at York University in Toronto, Canada, who says she feels that the extension has given her "the control back" over her online data.

"You can pick what you want to give Surf," adds the 21-year-old. "And other times I forget that I have it on, and a week later I will check, and my points just keep going up.

"All tech companies are going to collect our information, but the point is to make our experiences using the technology better, right," adds the 21-year-old.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Surf's co-founder and chief executive Swish Goswami says the firm wants to be "the frequent flyer rewards of internet browsing".

He adds: "From day one we have been clear with users on what we share and don't share, and we give them the ability to control their data as well.

"I think if you are upfront with people, and letting them know you are sharing data with brands, and you are doing it in an anonymised way - i.e. it cannot come back to them because we don't have their first or last name, then people are more comfortable to say 'yes' and share more with us."

Surf is part of a growing movement that some commentators have dubbed "responsible technology", part of which is to give people more control over their data.

Another tech firm in this space is fellow Canadian start-up Waverly, which allows people to compile their own news feeds rather than rely on Google News and Apple News' tracker and advertising-based algorithms.

With Waverly, you fill out the topics you are interested in, and its AI software finds articles it thinks you'd like to read. The Montreal-based firm is the brainchild of founder Philippe Beaudoin who was formerly a Google engineer.

Users of the app can change their preferences regularly and send feedback on what articles are being recommended to them.

Mr Beaudoin says that users have to make a bit of effort, in that they have to tell the app the stuff they are interested in, but that in return they are freed from being "being trapped by advertisements".

"Responsible tech should empower users, but it also shouldn't shy from asking them to do some work on their behalf," he says.

"[In return] our AI reads thousands of articles a day, and places them in an index [for users]."

Rob Shavell's US firm Abine, makes two apps that enable the user to increase his or her privacy - Blur and Delete Me. The former ensures that your passwords and payment details cannot be tracked, while the later removes your personal information from search engines.

Mr Shavell says his view is that the surfing the internet should come with "privacy by design".

Carissa Veliz, an associate professor at Oxford University's Institute for Ethics in AI, says that tech firms need to be "incentivised to develop business models that do not depend on the exploitation of personal data".

"It is worrisome that most of the algorithms that are ruling our lives are being produced by private companies without any kind of supervisions or guidance to make sure those algorithms are supportive of our public goods and values," she adds.

"I don't think transparency is a panacea, or even half of the solution, but policymakers in particular should have access to the algorithms."

Google points to its new "Privacy Sandbox" initiative, which has "the goal of introducing new, more private advertising solutions".

A Google spokesperson says: "That's why we're collaborating with regulators and the web community to create technologies, through the Privacy Sandbox, that will protect people's privacy online while helping keep online content and services free for all.

"Later this year, we'll launch My Ad Center, which expands our privacy controls to give people more direct control over the information used to show them ads."

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France24 - World

Belgian king reiterates regrets for colonial past in DR Congo, stops short of apology

Issued on: 08/06/2022 - 18:12

NEWS WIRES

King Philippe of Belgium, in a historic visit to DR Congo, said on Wednesday that his country's rule over the vast central African country had inflicted pain and humiliation through a mixture of "paternalism, discrimination and racism."

In a speech outside the Democratic Republic of Congo's parliament, Philippe amplified remorse he first voiced two years ago over Belgium's brutal colonial rule -- an era that historians say saw millions die.

"This regime was one of an unequal relationship, in itself unjustifiable, marked by paternalism, discriminations and racism," Philippe said, speaking in French. 

"It led to abuse and humiliation," he said.

The king noted that many Belgians had been sincerely committed to the Congo and its people, however.

Philippe landed in Kinshasa on Tuesday afternoon for a six-day visit, billed as a chance for reconciliation between the DRC and its former colonial master.

Belgium's colonisation of the Congo was one of the harshest imposed by the European powers that ruled most of Africa in the late 19th and 20th centuries.

King Leopold II, the brother of Philippe's great great grandfather, governed what is now the DRC as his personal property between 1885 and 1908, before it became a Belgian colony. 

Historians say that millions of people were killed, mutilated or died of disease as they were forced to collect rubber under his rule. The land was also pillaged for its mineral wealth, timber and ivory. 

As the DRC headed to its 60th anniversary of independence, Philippe wrote a letter to Congolese President Felix Tshisekedi in 2020 to express his "deepest regrets" for the "wounds of the past."

The king's speech Wednesday went further in expressing regret, but it fell short of an apology for colonial-era crimes. 

Looted art

Earlier Wednesday, Philippe visited DRC's national museum in Kinshasa, where he handed over a mask the ethnic Suku group use in initiation rites. 

The ceremonial mask is on "unlimited" loan from Belgium's Royal Museum for Central Africa, he announced. 

The Belgian government last year set out a roadmap for returning art works looted during the colonial era, a sensitive topic in the DRC.  

"The coloniser hauled away our artworks, it's right that they should be returned to us," said Louis Karhebwa, a 63-year-old businessman.

Prince Pungi, a young civil servant, agreed. "Congo is changing, moving forward," he said. "It's time to take back what belongs to us". 

Philippe is due to address university students in the southern city of Lubumbashi on Friday. 

On Sunday, he will also visit the clinic of gynaecologist Denis Mukwege, co-winner of the 2018 Nobel Peace Prize for his fight against sexual violence, in the eastern city of Bukavu.

His trip comes as Belgium is preparing to return to Kinshasa a tooth -- the last remains of Patrice Lumumba, a hero of the anti-colonial struggle and short-lived first prime minister of the independent Congo. 

Lumumba was murdered by Congolese separatists and Belgian mercenaries in 1961 and his body dissolved in acid, but the tooth was kept as a trophy by one of his killers, a Belgian police officer.

Eastern violence 

The Belgian sovereign's trip also comes at a time of heightened tension between Kinshasa and neighbouring Rwanda over rebel activity in the conflict-torn eastern DRC. 

DRC's government has accused Rwanda of backing the resurgent M23 militia, an accusation which Rwanda has denied.

At a news conference in Kinshasa on Wednesday, President Tshisekedi told reporters that he saw security support as a priority in DRC's relationship with Belgium. 

"There is no development without security," the president said. 

The DRC, a nation of about 90 million people, is one of the poorest countries in the world.

Over 120 groups roam the country's volatile east, many of which are a consequence of regional wars more than two decades ago, and civilian massacres remain common.

King Philippe, in his speech Wednesday, also said the situation in eastern DRC "cannot continue". 

"It is the responsibility of all of us to do something about it," he added.

(AFP)

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Belgium's King Philippe begins historic six-day visit to DR Congo

EYE ON AFRICA

Anti-Rwanda protests hit cities in DR Congo as tensions rise

The Debate

Confronting colonial past: What's at stake in Belgian king's visit to DR Congo?

France24 - World

Algeria suspends Spain co-operation treaty over Western Sahara dispute

Issued on: 08/06/2022 - 18:03

FRANCE 24 Follow

Algeria said Wednesday it was suspending a decades-old co-operation treaty with Spain, after Madrid backed the position of the North African country's arch-rival Morocco on the disputed Western Sahara.

"Algeria has decided to immediately suspend the treaty of friendship, good neighbourliness and co-operation," the Algerian presidency said in a statement.

Madrid and Algiers had signed the deal in 2002 to promote dialogue and cooperation on political, economic, financial, education and defence issues.

A Spanish diplomatic source told AFP that the government of Pedro Sanchez "regrets the Algerian decision".

Separately, Algeria's banking association issued a statement telling banks that imports of goods and services from Spain were stopping because the treaty was suspended.

Algeria's move came in retaliation after Spain in March publicly recognised Morocco's autonomy plan for the disputed territory, helping end a year-long diplomatic spat between the two kingdoms.

But Algeria said Wednesday that Spain's move had been "in violation of its legal, moral and political obligations" towards the territory, a former Spanish colony.

That reflects the complex challenge Madrid faces in balancing its ties with both states, bitter rivals.

Algeria, which backs the Polisario movement seeking independence in the Western Sahara, had in August last year broke off diplomatic ties with Rabat over "hostile acts".

Morocco controls 80 percent of the Western Sahara.

The rest is held by the Polisario, which fought a 15-year war with Morocco after Spanish forces withdrew in 1975 and demands a referendum on independence.

'Illegitimate formula'

Morocco has offered limited autonomy but insists the phosphate and fisheries-rich enclave must remain under its sovereignty. 

Spain officially endorsed that position in March to help resolve a year-long diplomatic dispute sparked by a visit by Polisario leader Brahim Ghali to Spain for treatment for Covid-19.

Weeks after his hospitalisation, Moroccan border forces looked the other way as more than 10,000 migrants surged into Spain's tiny North African enclave of Ceuta, an incident seen as meant to pressure Madrid.

In April Sanchez made an official visit to Morocco to patch up ties after his government backed Rabat's 2007 autonomy plan.

Algiers said Wednesday that Madrid had thereby "given its full support to an illegal and illegitimate formula... advocated by the occupying power".

Spain's position is complicated because while it shares borders and strong economic ties with Morocco, it also depends partly on Algeria for natural gas.

That dependence has become more acute as energy prices exploded following Russia's invasion of Ukraine, but also because Algeria in October last year stopped pumping gas to Spain through a pipeline traversing Morocco.

Algeria and Morocco have seen months of tensions since Morocco re-established ties with Israel in December 2020 in exchange for Washington also recognising Rabat's sovereignty over the Western Sahara.

That came just weeks after the Polisario had declared a 1991 ceasefire null and void, stepping up attacks on Moroccan forces.

(FRANCE 24 with AFP)

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Polisario Front breaks off contact with Spain over U-turn on Western Sahara

Spain’s Sanchez visits Morocco, marking ‘new phase’ after Western Sahara reversal

Dozens of migrants drown off Western Sahara, aid agency says

BBC

In pictures: Platinum Jubilee pageant

A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.

More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.

The pageant started with a military parade.

There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.

The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.

A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.

A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.

The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.

On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.

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On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.

There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.

Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.

The final part of the pageant featured carnival floats.

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France24 - World

'Filled with garbage': Kathmandu chokes as trash piles up

Issued on: 09/06/2022 - 17:34

Sam BALL

For weeks, rubbish has been left to rot in the streets of Nepal's capital Kathmandu and now the stench of garbage is getting too much to bear for some locals and tourists. The problem comes after protests by villagers living next to a nearby landfill, who have barricaded roads to prevent garbage trucks getting through.

BBC

In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee

Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.

The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.

The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.

Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.

Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.

Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.

The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.

George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.

Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.

Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.

As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.

Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.

Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.

Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".

Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.

Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.

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Is it too late to avoid the worst of the climate crisis?

Issued on: 09/06/2022 - 12:18

Erin Ogunkeye

In what was largely seen as a final warning, the latest Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) climate report cautioned that it's "now or never" if the world wants to prevent an irreversible climate disaster. As global leaders struggle to make meaningful changes, some of the world's most vulnerable nations are already facing the consequences of inaction. Roxy Koll, climate scientist at the Indian Institute of Tropical Meteorology and a lead author of the IPCC reports, joined us on Perspective to tell us more.

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UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021

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In pictures: Platinum Jubilee street parties and celebrations

Street parties and celebrations have been taking place across the country, as thousands of people turn out to mark the Queen's Platinum Jubilee.

The monarch's 70-year reign is being marked with four days of celebrations over the extended bank holiday weekend.

Here is a selection of images, as communities gather together to enjoy the occasion.

Some people in Cardiff had a chance to enjoy a cake baked by a royal - Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte rolled their sleeves up to produce a batch of fairy cakes.

All pictures are subject to copyright.

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France24 - World

EU Parliament approves ban on new fossil-fuel cars from 2035

Issued on: 09/06/2022 - 03:53

FRANCE 24 Follow Camille NEDELEC

European Parliament lawmakers on Wednesday voted to support an effective EU ban on the sale of new petrol and diesel cars from 2035, rejecting attempts to weaken the proposal to speed Europe's shift to electric vehicles.

The EU assembly voted in Strasbourg, France to require automakers to cut carbon-dioxide emissions by 100 percent by the middle of the next decade. The mandate would amount to a prohibition on the sale in the 27-nation bloc of new cars powered by gasoline or diesel.

EU lawmakers also endorsed a 55 percent reduction in CO2 from automobiles in 2030 compared with 2021. The move deepens an existing obligation on the car industry to lower CO2 discharges by 37.5 percent on average at the end of the decade compared to last year.

The measure passed by 339 votes to 249 with 24 abstentions at a session in Strasbourg – in practice limiting future sales to emissions-free all-electric models.

Cars currently account for 12 percent of all CO2 emissions in the 27-member EU bloc, while transportation overall accounts for around a quarter.

The conservative European People’s Party (EPP), the parliament’s biggest group of lawmakers, had sought to push a compromise that would have diluted the proposals and allowed sales of hybrid vehicles to continue.

Their amendment was narrowly defeated while an ambitious attempt by the Greens to bring the measure deadline forward to 2030 also failed.

Conservatives were also unable to push through amendments on having a car’s production-related carbon footprint taken into consideration as well – potentially allowing carmakers credits for synthetic, so-called e-fuels, made with captured carbon dioxide and hydrogen produced from renewable sources.

After the vote, EU environmental committee chair Pascal Canfin triumphantly tweeted: “100 percent zero emission cars in 2035! I strongly welcome the vote on CO2 standards in the @Europarl_EN. This position of the European Parliament is an important victory and consistent with our objective of climate neutrality.”

 

100% zero emission cars in 2035 ! I strongly welcome the vote on CO2 standards in the @Europarl_EN. This position of the European Parliament is an important victory and consistent with our objective of climate neutrality. #GreenDeal

June 8, 2022

 

German Green EU legislator Michael Bloss also hailed the vote as a move that would simultaneously protect the climate and jobs in the sector.

French EPP lawmaker Agnes Evren was less impressed, however, with a decision she said would “condemn industrial activity and strongly penalise consumers”.

She said the legislation would prevent the commercialisation of high-performance hybrid vehicles or vehicles using biofuels, whose production she said could potentially prove less expensive and less polluting than electric vehicles.

Blow to carbon market reform

Earlier Wednesday, EU lawmakers rejected a proposal to upgrade the bloc’s carbon market, an unexpected move that exposed divisions over the bloc’s core climate policy and could delay negotiations to finish the measure.

A committee of lawmakers must now try to forge a new compromise after chaotic scenes and a blame game erupted in Parliament.

Green and Socialist lawmakers rejected the proposal because of conservative groups’ amendments they said weakened it too much, while right-wing groups considered it too ambitious, especially in the light of inflationary pressures.

Parliament’s rejection meant votes on two related climate policies were postponed. They are the EU’s world-first plan to place a CO2 levy on imports of goods such as steel and cement, and a fund that would use emissions trading revenues to support low-income citizens.

The rare rejection could set back the timeframe for finishing the law – which the EU is racing to do this year, so it can apply in 2023.

The proposal was meant to confirm parliament’s position for negotiations on a new proposed law to reform the Emissions Trading System (ETS).

The EU’s main policy tool for cutting emissions, the ETS requires power plants and industry to buy CO2 permits when they pollute.

Along with other new climate policies, the ETS upgrade would put the EU, the world’s third biggest polluter, on track to cut net planet-warming emissions by 55% by 2030, from 1990 levels.

Canfin, whose committee will redraft the proposal, said negotiators will attempt to reach a new deal by June 23.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Hybrid cars outsell diesel in Europe for the first time

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Summer of 2021 was Europe’s hottest on record

Nearly 60 million people displaced in 2021 by conflict and natural disaster

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