Opex 360
Qui mettra sur orbite les deux nano-satellites patrouilleurs français YODA?
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
Étant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.
En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
France24 - Monde
Jour du dépassement en France : "Ce quinquennat commence dans le rouge"
Publié le : 05/05/2022 - 14:20
Grégoire SAUVAGE
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Si tous les habitants de la Terre vivaient comme les Français, la planète aurait déjà épuisé, ce jeudi, tout ce que la nature est en mesure de régénérer. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie chez WWF France, appelle donc à revoir à la hausse les engagements du prochain gouvernement pour réduire une "dette écologique" qui ne cesse de s'alourdir chaque année.
Quatre mois. Il n'aura fallu que quatre mois à la France pour commencer à vivre au dessus de ses moyens écologiques : le pays a consommé au jeudi 5 mai, "jour du dépassement", toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an, a annoncé l'organisation de défense de l'environnement, WWF (Fonds mondial pour la nature).
Ce jour du dépassement, arrêté au 29 juillet en 2021 pour la planète entière, croise l'empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la "biocapacité" de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l'Homme, notamment la séquestration du CO2).
Cet indice, qui ne cesse de se dégrader depuis des décennies (à l'exception de l'année 2020 marquée par la crise du Covid-19), vise à illustrer la consommation d'une population humaine en expansion sur une planète limitée. Et il se décline également par pays.
Pour 2022, le jour du dépassement pour la France tombe le 5 mai, environ 5 mois plus tôt qu'en 1961. Si le monde entier consommait aujourd'hui comme les Français, il faudrait 2,9 planètes Terre pour subvenir aux besoins des habitants.
Un constat alarmant, mais qui doit permettre de faire bouger les lignes lors du prochain quinquennat, espère le WWF. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie de l'organisation, assure qu'il est possible de faire reculer ce "jour du dépassement" de 25 jours d'ici 2027. Entretien.
France 24 : Comment est calculé "le jour du dépassement", cet indice devenu un marqueur fort de l'épuisement des ressources naturelles ?
Arnaud Gilles : On calcule cet indice avec les experts de l'ONG américaine Global Footprint Network, qui relève chaque année les données nécessaires pour évaluer notre empreinte sur les ressources naturelles. La plus importante est notre empreinte carbone, soit toutes les émissions générées par les produits consommés en France, fabriqués sur place ou importés. Cela représente 57 % du total de notre empreinte écologique.
On mesure également l'impact de l'agriculture et de l'élevage grâce aux bases de données de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cela nous permet d'évaluer l'évolution du gaspillage alimentaire ou de la consommation de protéines animales (lait, œufs, viandes). Ensuite, on regarde ce que l'on fait des océans, notamment combien de poissons sont pêchés par espèce.
Une autre donnée importante du calcul concerne l'artificialisation des sols [aménagement d'un sol naturel]. Sur ces 10 dernières années, 25 000 hectares ont été artificialisés en France. C'est extrêmement préoccupant car cela grignote des terres, des paysages et des écosystèmes précieux pour l'humanité. Enfin, on évalue notre consommation de bois utilisé pour construire des bâtiments, des meubles, du papier ou brûlé pour créer de l'énergie.
Comment "le jour du dépassement" a t-il évolué ces dernières années et quelles sont les activités humaines qui pèsent le plus en France sur notre "dette écologique" ?
La performance écologique des précédents mandats a été plutôt négative puisque tous les présidents de la Ve République ont participé à creuser notre empreinte et à faire avancer dans l'année "le jour du dépassement". En moyenne, entre 1981 et 2007, le "jour du dépassement" a avancé de 10 jours à l'issue de chaque mandat présidentiel.
>> Climat : "63 milliardaires en France émettent autant de CO2 que 50 % de la population"
L'empreinte carbone est vraiment structurante. Pour la France, cela va concerner le parc automobile qui représente 7 % des émissions territoriales en 2019. En tout, les transports représentent près d'un tiers des émissions françaises. La consommation énergétique de nos bâtiments joue également un grand rôle, tout comme la consommation de viande.
Le WWF explique qu'il est possible de faire reculer le jour du dépassement de 25 jours en un mandat. Comment ?
La mauvaise nouvelle c'est que nous avons consommé en quatre mois l'ensemble de notre "budget nature" dont nous disposions pour l'année. Mais la bonne nouvelle, c'est que l'on peut faire beaucoup mieux en cinq ans. Concrètement, cela signifie agir pour la rénovation thermique des bâtiments. Il faudrait aller dix fois plus vite. Aujourd'hui, on compte quelques dizaines de milliers de rénovations globales, il en faudrait 700 000 à la fin du quinquennat.
Il faut agir dans tous les domaines : dans les transports, nous recommandons d'arriver en 2027 à 20 % de véhicules électriques, contre 2 % aujourd'hui. Il faut également sortir du "tout-voiture" et développer considérablement l'usage du vélo. On propose également de réduire de 20 % notre consommation de protéines animales et de diviser par deux le gaspillage alimentaire. Il faut aussi réduire le rythme de l'artificialisation des sols. Il y a un bon objectif inscrit dans la loi Climat et résilience, maintenant il faut la mettre en œuvre et atteindre l'objectif de 15 000 hectares consommés chaque année, contre 25 000 actuellement.
Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été critiqué pour son manque d'engagement écologique par les associations de défense de l'environnement. Pensez-vous que le prochain mandat sera différent ?
Emmanuel Macron affiche son ambition de faire de la France une grande nation écologique et de déployer "une planification écologique". Nous avons remis, mercredi, nos travaux au président de la République, qui a marqué un intérêt pour ces résultats. Nous voulons montrer qu'il est possible de faire beaucoup mieux qu'au cours du précédent quinquennat.
>> Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français
C'est une opportunité d'entrer dans l'histoire pour Emmanuel Macron en devenant le premier président à mettre la France sur la voie de la réduction de son empreinte écologique. Ce quinquennat commence dans le rouge et on aimerait le terminer dans le vert, ou tout du moins d'en prendre le chemin.
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ENVIRONNEMENTJour du dépassement : "Il faudra du temps avant d'espérer voir la date reculer"
Avec la pandémie, le "jour du dépassement" des ressources naturelles a reculé en 2020
"Jour du dépassement" : l’humanité a déjà épuisé ses ressources biologiques annuelles
Opex 360
La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.
En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.
Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.
Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.
Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].
Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.
À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.
France24 - Monde
Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers
Publié le : 06/05/2022 - 18:21
Guillaume GRALLET
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En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.
"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.
Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.
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Émeute dans une prison en Équateur : 200 détenus évadés ont été "recapturés"
Publié le : 11/05/2022 - 01:46
FRANCE 24
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Des détenus de la prison Bellavista, en Équateur, s'étaient évadés lundi après des affrontements entre bandes armées. Le lendemain, deux cents prisonniers ont été "recapturés" par les forces de sécurité.
Au lendemain d'une évasion massive de la prison surpeuplée de Bellavista en Équateur à la faveur d'une émeute meurtrière qui a fait au moins 44 morts, deux cents détenus évadés ont été "recapturés" par les forces de sécurité, mardi 10 mai.
Ils ont été retrouvés grâce aux patrouilles et aux points de contrôle de la police et de l'armée, a précisé le chef des opérations de la police, le général Geovany Ponce.
Au total, 220 prisonniers se sont évadés à la faveur de ces affrontements entre deux bandes rivales dans la prison de Bellavista, dans la province de Santo Domingo de los Tsachilas. La police avait fait état, lundi soir, de 112 détenus "recapturés" et de 108 autres toujours dans la nature.
Les autorités offrent jusqu'à 3 000 dollars de récompense à ceux qui aideraient à capturer la vingtaine de prisonniers toujours manquants.
Une "boucherie", selon les proches éplorés des victimes
Mardi, désespérés et en pleurs, des dizaines de parents et proches des prisonniers patientaient toujours devant la prison de Bellavista dans l'attente de nouvelles des leurs, a constaté l'AFP.
"Ils ne nous donnent aucune information. Ils disent que des jeunes hommes se sont échappés pour sauver leur vie, que d'autres vont être transférés", a déclaré Leisi Zambrano, sans nouvelle de son frère.
"Il y a beaucoup de mères qui, à ce jour, n'ont pas reçu de nouvelles de leurs proches, qui ne savent même pas s'ils sont vivants", a ajouté cette femme au foyer de 48 ans.
Dès qu'elle a entendu parler des affrontements, Leisi explique avoir accouru aux premières heures du matin à la prison, avec d'autres membres de sa famille. "Nous avons entendu les prisonniers appeler à l'aide, qu'on ne les laisse pas mourir", raconte-t-elle, en commentant : "C'est une boucherie à l'intérieur."
Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant un amas de corps ensanglantés, dénudés et mutilés, sur le sol couvert d'hémoglobine d'une salle commune. Ou encore des cadavres jonchant les couloirs de la prison, à côté de matelas que les assaillants ont vraisemblablement tenté d'incendier.
Une enquête et une réforme réclamées
Selon le ministre de l'Intérieur, Patricio Carrillo, des membres du gang "Los Lobos" ("Les Loups") ont "attaqué" à l'arme blanche les membres de la faction rivale des "R7".
Pour tenter d'endiguer la violence, six leaders de ces gangs ont depuis été transférés par hélicoptère de Bellavista vers deux prisons de haute sécurité ailleurs dans le pays.
"Ces incidents inquiétants soulignent une fois de plus la nécessité urgente d'une réforme complète du système de justice pénale", a commenté la porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme. La Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) a, quant à elle, condamné les violences et demandé une enquête "rapide, sérieuse et impartiale".
Ce qui s'est passé dans la prison de Bellavista "va se refléter dans les quartiers (des villes) où opèrent les gangs qui se sont affrontés", a déclaré à l'AFP Luis Saavedra, militant des droits de l'Homme. "Plus il y a de violence dans les prisons, plus il y aura des meurtres dans ces quartiers."
Les affrontements, souvent d'une extrême violence, sont récurrents dans les prisons équatoriennes, où près de 400 détenus ont trouvé la mort depuis février 2021, en incluant ces derniers affrontements.
Avec AFP
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En Équateur, l'état d'exception décrété dans les prisons après la mort de 116 détenus
Équateur : des affrontements entre détenus font plusieurs dizaines de morts dans une prison
Une émeute dans une prison en Équateur fait des dizaines de morts, des détenus en fuite
Opex 360
Le chef d’état-major des armées insiste sur l’importance des « forces morales »
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
Le chef d’état-major des armées insiste sur l’importance des « forces morales »
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
ordre du jour n°13Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
France24 - Monde
Sri Lanka : les manifestants mobilisés malgré l’ordre de tirer sur les émeutiers
Publié le : 10/05/2022 - 22:28
FRANCE 24
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Alice BROGAT
Plusieurs centaines de personnes ont défilé dans la capitale du Sri Lanka, mardi, malgré l’ordre donner aux forces de sécurité de "tirer à vue" sur les pillards. Alors que le Premier ministre a été forcé à la démission, les manifestants continuent d'exiger le départ de son frère, le président Gotabaya Rajapaksa, qu'ils jugent responsable de la grave crise économique qui frappe le pays.
La colère gronde toujours au Sri Lanka, au lendemain de violents affrontements, qui ont précipité la démission du Premier ministre. Plusieurs centaines de manifestants ont défilé, mardi 10 mai, défiant le couvre-feu à Colombo, malgré l’ordre du gouvernement de "tirer à vue" sur les pillards et les personnes impliquées dans les violences.
L'ONU a dénoncé "l'escalade de la violence" et demandé aux autorités d'entamer le dialogue avec la population, excédée par des mois de graves pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, et qui demande le départ de la famille Rajapaksa du pouvoir. L'UE a exhorté toutes les parties à éviter la violence.
Le ministère de la Défense a annoncé que "les forces de sécurité ont reçu l'ordre de tirer à vue sur quiconque pillera des biens publics ou attentera à la vie" d'autrui. Des dizaines de milliers de militaires ont été déployés dans les rues du pays.
En réponse, des manifestants ont incendié des dizaines de maisons d'hommes politiques appartenant au parti au pouvoir et ont tenté de prendre d'assaut la résidence officielle du Premier ministre située dans la capitale.
Un hôtel de luxe qui appartiendrait à un proche de la famille Rajapaksa a également été incendié, mardi soir, près de la forêt tropicale de Sinharaja (sud).
Plus tôt dans la journée, le numéro deux de la police nationale a été légèrement blessé par la foule et son véhicule incendié près de la résidence du Premier ministre à Colombo, selon les autorités.
Affrontements meurtriers entre manifestants et policiers
La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, s'est dite "profondément troublée" après que des partisans du Premier ministre Mahinda Rajapaksa "ont attaqué des manifestants pacifiques à Colombo" lundi, ainsi que par "les attaques de foules contre les membres du parti au pouvoir qui ont suivi".
"Les gens sont en colère après les attaques lancées contre nous hier. Et malgré le couvre-feu, nous avons beaucoup de volontaires qui viennent nous apporter de la nourriture et de l'eau", a déclaré un manifestant, Chamal Polwattage, ajoutant : "Nous ne partirons pas tant que le président (Gotabaya Rajapaksa) ne s'en ira pas".
Les affrontements de lundi ont fait huit morts, dont deux policiers, et plus de 200 blessés, selon la police - la journée la plus meurtrière depuis le 19 avril, lorsque la répression d'une manifestation antigouvernementale avait fait un mort et plus de 24 blessés dans le centre du pays. Des dizaines de bâtiments et des centaines de véhicules ont été incendiés.
Lundi, à Nittambuwa, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale, un député du parti au pouvoir, Amarakeerthi Athukorala, s'est suicidé après avoir tiré sur deux manifestants anti-gouvernementaux qui bloquaient sa voiture. Deux autres personnes ont été tuées dans la journée, à Weeraketiya (sud), où un membre du parti au pouvoir a tiré sur des manifestants.
"Mauvaise passe" pour les Rajapaksa
Le pays est secoué depuis plusieurs semaines par des manifestations quotidiennes contre le gouvernement des Rajapaksa, après des mois de pénuries marquant la plus grave crise économique depuis l'indépendance en 1948.
Les autorités ont annoncé que le couvre-feu serait prolongé jusqu'à jeudi matin. Bureaux, magasins et écoles sont restés fermés mardi.
L'armée a exfiltré dans la matinée Mahinda Rajapaksa de sa résidence officielle, après que des milliers de manifestants en ont forcé un des portails et tenté de prendre d'assaut le bâtiment où le frère du président Gotabaya Rajapaksa s'était retranché avec sa famille.
"Mon père est en sécurité, il se trouve dans un endroit sûr", a déclaré à l'AFP son fils aîné, Namal Rajapaksa, 35 ans, avocat de formation. Il a ajouté que son père resterait député et entendait jouer un rôle actif dans le choix de son successeur.
"Nous ne quitterons pas le pays", a-t-il insisté, qualifiant la colère nationale contre sa famille de "mauvaise passe".
Les manifestants et chefs religieux sri-lankais ont reproché au Premier ministre, qui a démissionné, d'avoir incité ses partisans à la violence.
"Arrêtez les responsables de l'instigation de la violence, indépendamment de leur position politique", a ordonné à ses troupes Chandana Wickramaratne, le chef de la police. Cette dernière a, comme la commission locale des droits humains, annoncé l'ouverture d'une enquête.
Un pays qui s'enfonce dans la crise économique
Le président est toujours en fonction, avec des pouvoirs étendus et le commandement des forces de sécurité. Même avec un gouvernement de coalition, il pourra nommer et destituer les ministres ainsi que les juges, et bénéficiera de l'immunité.
Les partis d'opposition ont déclaré, mardi, avoir annulé les pourparlers en vue d'une coalition avec le gouvernement après l'explosion de violence.
Mais selon des sources politiques, des tentatives étaient toujours en cours pour organiser une réunion en ligne entre le président et tous les partis politiques.
Pour Akhil Bery, de l'Asia Society Policy Institute, quoi qu'il arrive, le prochain gouvernement devra prendre des "décisions impopulaires" pour redresser l'économie en ruines.
Tout renflouement par le Fonds monétaire international (FMI), actuellement en négociation, signifierait "une augmentation des impôts et une diminution des dépenses publiques, ce qui est une combinaison politiquement toxique".
Avec AFP
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Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans
Le Sri Lanka paralysé par une grève nationale, le président déclare l'état d'urgence
Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée
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Ouverture du rail à la concurrence : Le ministère des Armées s’emploie à maintenir le « quart de place » des militaires
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le domaine militaire, le règne de Louis-Philippe, roi des Français entre 1830 et 1848, fut marqué par au moins deux mesures qui sont encore en vigueur de nos jours : la création de la Légion étrangère et la réduction de 75% dont bénéficient les soldats pour leurs déplacements en train.
Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
Ouverture du rail à la concurrence : Le ministère des Armées s’emploie à maintenir le « quart de place » des militaires
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le domaine militaire, le règne de Louis-Philippe, roi des Français entre 1830 et 1848, fut marqué par au moins deux mesures qui sont encore en vigueur de nos jours : la création de la Légion étrangère et la réduction de 75% dont bénéficient les soldats pour leurs déplacements en train.
Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
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Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
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Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
France24 - World
Can Europe afford to wean itself off Russian gas?
Issued on: 29/04/2022 - 16:41
Valérie DEKIMPE
Europe is at a crossroads. Amid the war in Ukraine, can the continent wean itself off Russian gas? An energy transition is underway, but the alternatives could lock countries into dirty fossil fuels for years to come. We take a closer look in this edition of Down to Earth.
The world economy has been rocked by the current energy crisis, but one industry in particular has been hit the hardest. Yara is a Norwegian fertiliser company and industry leader, with production sites around the world. Since the start of the war in Ukraine, which has seen gas prices skyrocket, the firm's production costs have also gone through the roof.
Ammonia is the main ingredient required to make fertilisers for the farming industry. To make ammonia, the company heavily relies on gas. At Yara, 80 percent of the manufacturing costs are determined by the price of natural gas.
"We are not in a position of economic equilibrium. We have had no other choice but to shut down some of our factories, in the city of Le Havre but also in Italy,” says Daniel Ménard, the director of a Yara production site in the French region of Brittany.
Yara has been on the hunt for alternatives that could replace gas for a long time now, long before the conflict began. But time is running out.
"Clearly, if you come back in a month, I can’t guarantee that this plant will be operating and will continue to produce fertilisers," Ménard concludes.
Stocking up ahead of winter
Gas companies are required by law in France to store 85 percent of the country's total consumption, starting in the spring until the reservoirs are full in November ahead of the winter season.
The massive reservoirs lie 500 metres below the surface, usually inside a natural geological structure, where the gas gets injected through pipelines.
A quarter of French gas supplies are stored in a rural area of southwestern France.
"It's a strategic tool," explains Michel Boche, an engineer at Teréga, a leader in the field. "It allows us to secure gas supplies; it also allows us to meet seasonal demand and to cushion the effects of winter price hikes."
Despite the crisis in Ukraine, the company’s storage campaign will go ahead as normal. For Boche, the continent is not yet facing an emergency.
"We can't hurry the process and fill up our storage facilities too quickly," he says, adding that France’s minimum storage requirement means that, compared to its neighbours, it is well prepared in the event that Russian suppliers decide to turn the taps off. The EU is even considering imposing similar restrictions on all member states.
Liquefied natural gas: Bad news for climate change
Stocking up will only avert a crisis. To wean itself off Russian gas, Europe will also need to diversify supply, starting out with liquefied natural gas, also known as LNG. It consists of 90 percent methane, cooled to a liquid state at -161 degrees Celsius. The fuel takes up about 600 times less volume, allowing it to be shipped from the US, Qatar, Australia, Algeria or Nigeria, but at a steep price. In its liquid form, the gas is four to five times more expensive.
But with a gas shortage looming, Europe plans to import 50 billion cubic metres of LNG every year – a solution that could backfire, according Maxence Cordiez, an energy analyst.
"There’s not enough liquefied natural gas in the world to replace the Russian gas that the European Union buys," he says, since Asia and China in particular are draining the LNG market.
In the long term, it also means massive investments in yet more fossil fuels.
"LNG emits more greenhouse gases than gas pipelines, mainly CO2 and methane," Cordiez explains.
Biogas, a greener alternative?
What if plans to ditch Russian gas were in fact an opportunity to embrace a greener alternative? Biogas, a byproduct of agricultural waste, tops the list.
Not far from the French city of Angers, thousands of tonnes of waste macerate inside massive blue tanks. The company Evergaz owns several such biomethane production plants.
Evergaz collects all kinds of waste: manure, as well as agricultural waste like onion peels or discarded food. They mix it all together, heat it and let it ferment for 60 days along with bacteria, which break down the organic matter. The result is biogas.
The European Commission plans to double the production of biomethane before the end of the year. But things won't change overnight. This green gas accounts for just 1 percent of gas consumption in France.
Frédéric Flipo, CEO and founder of Evergaz, is optimistic nonetheless: "We represent an alternative to Russian gas. By 2030 we will be able to replace 17 percent of French gas supplies imported from Russia."
Until now, the price of biogas was a major obstacle: it's four to times times higher than natural gas. The crisis has come to shake things up, even though Flipo acknowledges that scaling up production will require massive investments.
"It's not a short-term solution on a national scale. But on a local level, near our production sites, it's an immediate solution."
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Business Daily
Some European energy firms consider paying for gas in roubles
The Debate
Putin shuts the tap: How will Europe respond to Russian gas cut?
AS IT HAPPENED
EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’
France24 - Monde
Discours du 9 mai : Vladimir Poutine, la stratégie du flou
Publié le : 09/05/2022 - 15:07
Sébastian SEIBT
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Le président russe Vladimir Poutine a prononcé, lundi, un discours très attendu à l’occasion de la cérémonie commémorant le 77e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jugée "décevante" par ceux qui s'attendaient à des annonces majeures, cette allocution a essentiellement cherché à démontrer que tout se déroule comme prévu en Ukraine.
Onze minutes en tout et pour tout. Le président russe Vladimir Poutine a limité la durée de son très attendu discours prononcé avant le début du défilé militaire du 9 mai et célébrant le 77e anniversaire de la défaite des nazis en 1945.
Surtout, ces onze minutes n'ont pas servi à dire grand-chose. "C’était un discours décevant, du moins du point de vue de l’observateur occidental", résume Allyson Edwards, spécialiste de la politique et du militarisme russes à l’université de Warwick.
Rester volontairement vague
Vladimir Poutine était pourtant attendu au tournant. Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’occasion de ce défilé à haute valeur symbolique semblait trop belle pour ne pas être saisie par le président russe. "Il y a eu beaucoup de spéculation en amont de cet événement autour d’une possible annonce d’une mobilisation générale ou d’une déclaration permettant de clarifier les conditions d’une victoire aux yeux de Vladimir Poutine", résume Joanna Szostek, spécialiste la communication politique en Russie à l’université de Glasgow.
>> À lire aussi : Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
Au final, Vladimir Poutine a profité de ce discours prononcé sur la place Rouge pour louer les "forces armées [russes] qui se battent pour la mère patrie afin que personne n’oublie les leçons de la Seconde Guerre mondiale". Il a également rejeté la faute de l’escalade militaire et de la guerre - sans la nommer ainsi - sur l’Otan et les États-Unis. Ce sont eux qui auraient aggravé les tensions en envoyant "des centaines de conseillers militaires" en Ukraine et qui auraient "amélioré les infrastructures militaires" de Kiev, obligeant Moscou de réagir à cette "agression".
Rien de neuf sous le soleil, a priori. "C’est un discours servant, avant tout, à justifier ‘l’opération spéciale’ [terme utilisé par Moscou pour qualifier l’invasion en Ukraine, NDLR]", constate Allyson Edwards.
Dix semaines après l’entrée des chars russes sur le sol ukrainien, le Kremlin en est donc encore à se justifier. Il faut dire qu’il reste "beaucoup de monde à convaincre en Russie, entre ceux qui ont les moyens d’accéder aux médias occidentaux - donc essentiellement les plus aisés -, et les plus jeunes, qui sont la cible principale de la communication actuelle du pouvoir russe", résume cette spécialiste de l’université de Warwick.
Mais même dans ses justifications, Vladimir Poutine est "resté flou, voire s’est contredit, comme lorsqu’il cite à la fois le besoin de lutter contre la menace nazie en Ukraine, puis assure que Moscou n’a fait que réagir à une agression des États-Unis et de l’Otan", note Joanna Szostek.
Un discours qui dénotait, dans l’ensemble, d’un art consommé de l'imprécision. "Il veut que les observateurs, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, se perdent en conjectures quant à ses réelles ambitions en Ukraine. Ce qui lui permet de garder toutes les options ouvertes pour la suite des opérations", analyse Allyson Edwards.
Faire taire les rumeurs sur des problèmes de santé
Vladimir Poutine s’est aussi complu dans le flou "pour donner l’impression que tout était sous contrôle et que l’opération se passait comme prévu", estime Luke March, spécialiste de la politique russe à l’université d'Édimbourg. En évitant d’être trop concret, le président russe a ôté le pain de la bouche des "fact-checkers". Une manière de dire "circulez, il n’y a rien à contester", résume Luke March.
Vladimir Poutine n’a même pas évoqué les combats à Marioupol, ni prononcé le nom de l’Ukraine. Là encore, le but consiste à "maintenir l’illusion que les affrontements sont limités à la région du Donbass, comme cela a été annoncé au début de ‘l’opération spéciale’, et qu’il n’y a eu aucun changement de stratégie depuis", analyse l’expert de l’université d’Édimbourg.
Un autre point attendu par les Occidentaux et que Vladimir Poutine n’a pas évoqué concerne une potentielle mobilisation pour soutenir l’effort de guerre. Pour nombre d’observateurs, Moscou ne pourra pas faire l’économie d’appeler des renforts sur le front si la Russie veut s’assurer la victoire militaire, et le discours du 9 mai aurait pu "être l’occasion de préparer la population à cette éventualité", assurait, par exemple, le site The Atlantic la semaine dernière.
Mais cet appel à des nouvelles levées de troupes "aurait donné l’impression à la population qu’il faut intensifier l’effort parce que l’armée russe a échoué jusqu’à présent", estime Allyson Edwards. Impossible pour le pouvoir de prendre ce risque. D’autant plus que la Russie n’a pas organisé de mobilisation générale ou partielle de ses réserves depuis la chute du régime soviétique. Une décision qui "ne cadrerait pas du tout avec le message que Vladimir Poutine tente de faire passer, qui consiste à suggérer que cette opération militaire n’est en rien extraordinaire et représente un nouvel épisode de l’affrontement entre la Russie et l’Occident", résume Luke March. Pour lui, une mobilisation prochaine n’est pas à exclure, mais elle sera décidée loin des projecteurs médiatiques.
Si la teneur du discours a pu décevoir ceux qui s’attendaient à des annonces majeures, "il ne faut pas oublier que cette prestation du président était aussi importante d’un point de vue de l’image", assure Joanna Szostek. Des rumeurs autour d’une dégradation de l’état de santé de Vladimir Poutine n’en finissent pas de circuler, et "il est apparu bien mieux portant ce matin que lors de ces dernières apparitions médiatiques", souligne cette spécialiste.
Certes, le discours "n’a pas duré très longtemps, mais le propos était bien articulé", reconnaît Luke March. C’était peut-être là le principal objectif de cette cérémonie du 9 mai : faire taire les rumeurs autour de la capacité de Vladimir Poutine à gouverner. Et montrer un président prêt à continuer à se battre encore longtemps
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ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
PROPAGANDEGuerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe
LE FIL DU 6 MAI
Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et radars
Opex 360
L’armée de l’Air & de l’Espace va encore revoir son organisation avec le plan Altaïr
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
L’armée de l’Air & de l’Espace va encore revoir son organisation avec le plan Altaïr
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
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Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
dernier numéro du mensuel RaidLa Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
L'Humanité
L’exigence du peuple de gauche
ÉditorialSébastien CrépelL’accord conclu entre formations de gauche pour les législatives ne tombe pas du ciel. Ni même des états-majors des partis politiques qui ont négocié chaque formule du programme et la répartition minutieuse des circonscriptions au long de nuits sans sommeil. Il est d’abord le fruit de l’exigence du peuple de gauche, qui s’est puissamment exprimé en faveur de l’union, à l’occasion du 1er Mai notamment. Sans cette amicale pression, sans cette aspiration massive, l’alliance n’aurait probablement pas vu le jour. Les obstacles à un tel rassemblement étaient nombreux, et les revendications des uns opposables aux autres sur telle mesure ou telle carence du programme, tel ancrage local, ou encore sur le risque de sous-représentation, jamais nul quand on accepte de partager les candidatures.
Le compromis auquel les formations de gauche ont abouti n’est pas parfait. Il ne pouvait pas l’être par définition, puisqu’il inclut le renoncement mutuel à des ambitions légitimes, passage obligé pour présenter des candidats d’union partout en France. C’est le prix à payer pour concourir à la direction du pays.
Qui eût cru que la gauche remonterait si vite sur le ring après son élimination brutale de la course à l’Élysée ? Au point d’inquiéter le président réélu. Il a pour cela fallu mettre de côté les rancunes qui duraient depuis près de quinze ans entre anciens frères ennemis socialistes, surmonter les divergences qui séparent Verts, insoumis et communistes, dépasser l’héritage en demi-teinte du Front de gauche, aplanir les oppositions supposées « irréconciliables » il y a encore deux semaines par les commentateurs. Et cela sans perdre de vue la demande de changement profond exprimé par les 32 % d’électeurs de gauche à la présidentielle. Ce pas de géant a été accompli en quelques jours grâce à l’élan populaire. Si cette force grandit encore, la gauche peut en franchir un autre en juin en réalisant l’impensable : gagner les législatives. Comme ses prédécesseurs du Front populaire y sont parvenus, dans un tout autre contexte, il y a exactement quatre-vingt-six ans, le 3 mai 1936.
Législatives 2022gauchepcffrance insoumise France24 - World
Bolivia: Read a book, get out of jail
Issued on: 04/05/2022 - 17:41Modified: 04/05/2022 - 17:42
Sam BALL
Prisoners in Bolivia now have a chance to get out of jail early by reading books. Called 'Books Behind Bars', the new state programme allows inmates to wipe days or weeks off their sentences while also promoting reading and literacy.
L'Humanité
La gauche renoue avec ses fondamentaux
Premier planLégislatives Le PS a rejoint, mercredi, l’union entre la FI, le PCF et EELV pour des candidatures et une base programmatique communes aux élections de juin. Une coalition qui crée l’espoir et acte un tournant pour la gauche, dont le centre de gravité ne tend plus vers le centre.
Florent LE DULa gauche a-t-elle retrouvé ses marqueurs ? Le social-libéralisme enterré, elle redevient profondément et clairement sociale et antilibérale. C’est l’un des principaux enseignements du rassemblement des partis de gauche autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives des 12 et 19 juin. Mercredi, ce rassemblement historique s’est finalisé, avec la signature de la direction du Parti socialiste qui a fini par tomber d’accord avec la France insoumise après d’âpres discussions sur les circonscriptions comme sur le programme. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes mèneront donc pour la première fois campagne commune aux législatives, avec un objectif clair : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.
Une base de programme qui tranche avec la ligne du PS depuis les années 1980
Un tournant majeur dans l’histoire récente du PS, qui doit encore entériner l’accord ce jeudi par le vote de son conseil national. Un virage qui tient à la fois au fait que, pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’union ne se fait pas autour de lui, mais aussi parce qu’il adopte une base programmatique plus à gauche que la ligne qu’il représente depuis les années 1980. « Nous avons toute notre place dans cet accord, avec notre histoire, notre singularité, nos marqueurs, notre volontarisme social, se félicite le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Les propositions issues de cette alliance ne remettent pas en cause cette histoire et ces valeurs. » Elles entrent toutefois en contradiction avec l’histoire récente du PS.
Preuve que la gauche met derrière elle le social-libéralisme, ses principaux partis proposent ensemble, en 2022, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, des nationalisations dans l’énergie, les transports et le secteur bancaire, des droits nouveaux pour les salariés, l’impôt sur la fortune… Une base programmatique qui s’est encore élargie, mercredi, avec la volonté actée d’abroger la loi El Khomri, d’imposer l’égalité salariale et « l’égalité réelle dans les territoires ultramarins », ou encore « l’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale ». Dans le communiqué commun de la FI et du PS, il est aussi inscrit la volonté de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».
« Cette base programmatique se fait sur des propositions résolument à gauche, qui tournent le dos au mandat Hollande, remarque le communiste et historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et ce qui est inédit, c’est que l’union ne se fait pas entre des partis historiques et autour du Parti socialiste. » Le pivot de la gauche a indubitablement basculé. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, surtout au PS, désormais à fronde renversée.
Le parti redore un blason piétiné par les éléphants
Des éléphants résistent à ce déplacement du centre de gravité de la gauche et des socialistes. François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis ont dénoncé cet accord autour d’un Jean-Luc Mélenchon et d’une ligne politique qu’ils rejettent. Bernard Cazeneuve a lui claqué la porte du parti. « Cet accord est une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », a même osé l’ancien chef de l’État. Pourtant, en signant pour un programme social ambitieux, le PS redore un blason piétiné par ces mêmes figures et retrouve le sens du mot « socialiste ». « Nous ne sommes pas centristes, mais de gauche. Beaucoup parlent d’une clarification nécessaire au parti, c’est le cas avec cet accord », soutient Stéphane Troussel.
« La présidentielle et cet accord entérinent le fait que l’ensemble de la gauche est désormais incarné par son aile la plus à gauche, avec des idées proches du communisme. Ce n’était pas arrivé depuis 1969, année où les socialistes s’écroulent à la présidentielle, ce qui engage leur refonte jusqu’à aboutir au programme commun de 1972 », raconte l’historien Roger Martelli, pointant des similitudes avec l’actualité. Depuis les années 1980 et jusqu’en 2017, le PS a dominé pratiquement sans partage la gauche, amenuisant petit à petit les autres partis, radicaux et communistes. Une période d’hégémonie marquée par le virage de la rigueur décidé par François Mitterrand en 1983. « Il y a alors un alignement avec les choix économiques dominants en Occident, qui va durer jusqu’en 2017, explique l’historien, spécialiste de la gauche et du communisme . S’entame à partir de là un lent processus de glissement vers la droite. Y compris sous Jospin, malgré de premières années avec de fortes mesures sociales. De 1983 à 2017, la gauche est devenue centre gauche et le mandat de François Hollande a parachevé cette évolution en assumant totalement le libéralisme. »
En parallèle à cette droitisation d’une gauche dominée par le PS, va se renforcer au début des années 2000 un courant antilibéral qui trouvera une concrétisation politique en 2005, avec la défense du « non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. Jean-Luc Mélenchon, alors au PS, fait déjà partie des principales figures de ce mouvement, avec les communistes. La victoire du « non » ne se concrétisera pas par une victoire à la présidentielle de 2007, loin de là, mais une gauche plus radicale, de rupture avec le libéralisme, commence à réellement s’affirmer en rassemblant au-delà des seuls communistes. Une nouvelle étape, déterminante, intervient en 2009 avec la création du Front de gauche. Celui-ci réussit à franchir les 10 % en 2012 malgré un PS au plus haut et, malgré sa dissolution, verra le courant qu’il représente progresser avec Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la présidentielle de 2022, où il obtient plus de deux tiers des voix de gauche. « Le rassemblement de toute la gauche aujourd’hui et son programme s’inscrivent totalement dans cette continuité. Cette affirmation d’une gauche bien à gauche qui n’accepte pas que ses valeurs soient contredites par un alignement sur des positions libérales et sécuritaires. L’union sur une base qui s’inscrit dans cette volonté de rupture constitue un tournant majeur dans l’histoire de la gauche, d e façon très positive », se réjouit Roger Martelli. Un changement profond pour l’ensemble de la gauche. Reste à savoir s’il se concrétisera par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, et s’il se pérennisera dans le temps.
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Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche
ActuLes près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.
Aurélien SoucheyreC’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.
Rien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.
« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.
De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.
Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.
Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.
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Vous prenez l'avion ? Voici comment alléger votre empreinte carbone
Pierre MorelDÉCRYPTAGE - Voler sans polluer n'est pas encore possible. Mais il existe plusieurs alternatives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'un trajet aérien.
Prendre l’avion sans aggraver le réchauffement climatique ? L'idée est encore utopique. L'industrie aéronautique a jusqu'à 2050 pour atteindre la neutralité carbone, conformément à l'Accord de Paris de 2015. D'ici là, plusieurs options existent pour réduire les émissions de Co2 liées à son trajet.
Une solution est évidemment d'éviter de prendre l'avion. Mais pour ceux dont le rêve le plus fou est de découvrir le Brésil ou la Thaïlande, les alternatives sont limitées. À moins d'envisager la traversée de l'océan sur un voilier, le transport aérien reste incontournable pour les destinations long courrier. On peut donc essayer d’adopter une série de comportements pour tenter d’alléger l’empreinte carbone liée à son trajet.
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« Il n'y a pas une solution magique, prévient Didier Bréchemier, senior partner au cabinet de conseil Roland Berger, spécialiste du transport aérien. Plutôt une somme de leviers qui peuvent réduire significativement les émissions ». Le plus souvent, ces alternatives entraînent un surcoût pour les voyageurs. Seulement 8% des Français seraient prêts à payer plus cher leur billet pour voler dans des avions moins polluant selon un rapport de la Chaire Pégase. Pour les jeunes de 15 à 24 ans, ce chiffre monte à 14%.
Heureusement, certains des comportements à adopter ne nécessitent pas de mettre la main au porte-monnaie. Voici quatre conseils pour alléger son empreinte carbone lors d'un voyage aérien.
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N°1 : voler avec des avions récents
Les constructeurs travaillent depuis plusieurs années à élaborer des avions moins gourmands en kérosène. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre bien sûr, mais également afin de réduire les coûts engagés par les compagnies aériennes. Chez Airbus, les modèles A320neo et A350, A220 modèrent leur empreinte carbone grâce à un moteur dernière génération ou un fuselage plus léger. Chez Boeing, c’est le cas du B737 max.
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« Ces modèles ne consomment que deux à trois litres de carburant aux 100 kilomètres par passager. C’est moins qu’avec une voiture, même hybride, si l’on part du principe que le conducteur est seul dans son véhicule. Les voyageurs n’y pensent pas souvent, mais au moment de réserver, on peut souvent connaître le modèle de l'appareil utilisé pour le vol envisagé », affirme Paul Chiambaretto, professeur à Montpellier Business School et fondateur de la Chaire Pégase. En France, les compagnies comme Air France ou Air Caraïbes ont investi dans des appareils récents. C'est, également, souvent le cas des compagnies low-cost. D’autres compagnies sont en revanche moins bien loties. « Les compagnies charters, celles qu’on a plus souvent quand on réserve un package, auront tendance à avoir des appareils plus vieillissants, et donc plus gourmands en carburant », ajoute Paul Chiambaretto.
Autre moyen de réduire son empreinte individuelle, privilégier les avions avec une grosse capacité, à condition qu’ils soient pleins. Les compagnies à bas coût, par souci de rentabilité, sont souvent bonnes élèves pour ce qui est du taux de remplissage. Mais celui-ci reste un secret bien gardé par les compagnies.
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N°2 : compenser son empreinte carbone
Aussi léger et performant soit-il, un appareil dernier cri alimenté au kérosène jette plusieurs tonnes de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. La compensation carbone est un moyen de rétablir la balance en finançant des projets dits «verts» : plantation d'arbres ou construction de centrales à énergie verte. Plusieurs compagnies proposent des systèmes de compensation carbone à l’achat du billet, comme Finnair ou Lufthansa. Certaines le font elles-mêmes systématiquement : Air France sur les vols domestiques, Easyjet dans toute l'Europe.
Mais tous les projets de compensation ne se valent pas. «Lorsqu'on finance la plantation d'une forêt, il faut être certain que les arbres ne seront pas abattus deux ans plus tard et qu'ils n'auraient pas été plantés sans notre aide, alerte Jean François Rial, directeur de Voyageurs du monde. Pour cela, nous travaillons avec A tree for you ». L'association, également partenaire d'Air France, offre à toute personne qui le souhaite la possibilité de financer des plantations d'arbres. Les associations Pure Project ou Good Planet proposent des programmes similaires.
Calculer son empreinte carbone
un outil permettant de calculer les émissions de CO2celui de la Direction générale de l'aviation civileGood PlanetN°3 : privilégier les vols directs
Une recherche sur un comparateur de vol permet de se faire une idée de la complexité des itinéraires proposés. Une voire deux escales sont parfois proposés pour rejoindre une destination long courrier. Faire un arrêt à Helsinki pour rejoindre Los Angeles ou passer par Amsterdam en allant à Bangkok est parfois plus avantageux en raison des dates ou des tarifs proposés.
Le phénomène est contre-intuitif : comment deux vols, couvrant le plus souvent une plus grande distance et impliquant deux décollages, deux appareils et deux fois plus de personnel, peuvent être plus coûteux qu’un seul ? « Ces vols avec escale sont opérés par des compagnies spécialisées dans certaines liaisons, qui ont une organisation différente et jouent sur la quantité. Par exemple, certaines compagnies du golfe sont très compétitives sur Dubaï, ce qui va inciter à faire une escale dans cette ville avant de rejoindre l’Asie », affirme Paul Chiambaretto. Là encore, réduire son impact écologique nécessite de mettre la main au porte-monnaie. Ce n’est pas le cas du prochain conseil.
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N°4 : voyager léger
Faire une croix sur cette chemise qui nous va si bien mais qu'on n'est vraiment pas sûr d'utiliser n'est pas qu'une manière de s'éviter un mal de dos. « Si on allège un avion d’un kilo sur l’ensemble de ses vols opérés sur un an, on économise 69 tonnes de CO2 sur l’année », calcule Paul Chiambaretto. À titre de comparaison, l’empreinte carbone moyenne des Français s’élevait à 9 tonnes d’équivalent CO2 par personne en 2019 selon le ministère de la transition écologique. « Si les 250 passagers réduisent chacun de 1 kg leur valise, l’impact est significatif. » En prime, voilà une excuse imparable pour éviter de rapporter des souvenirs inutiles à vos proches au retour des vacances.
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El País (ESP)
SANS TITRE
Quizá seas de esas personas que consumen verduras de temporada, van a los mercados de productores a por frutas de proximidad y miran que los entrecots sean de ganadería extensiva porque te preocupa el planeta que vas a dejar a tus herederos. Pero si luego llegas a la cocina, te secas las manos con papel de usar y tirar y usas estropajos de poliuretano -un material plástico no reciclable que va directito al cubo de la basura-, aún te queda margen para mejorar. Aquí van un puñado de ideas para hacer de la cocina un lugar con menos residuos.
Estropajo de coco
El estropajo verde de toda la vida suelta micro y nanoplásticos: la apuesta sostenible son los estropajos de coco, reciclables y biodegradables, que puedes emplear a fondo en esas cacerolas con manchas recalcitrantes sin miedo a que se rayen. Estos de Safix, a la venta en Cero Residuo por 3,36 euros en tamaño grande -10x15 cm, se pueden cortar fácilmente para hacer dos de tamaño normal- están elaborados por mujeres de la India rural en una empresa responsable con sus derechos laborales.
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O de luffa
La luffa son esos filamentos vegetales con los que también se hacen las esponjas exfoliantes para el baño. Es basta y todoterreno; algo así como el estropajo de níquel, pero en vegetal, concretamente de la familia de las calabazas y el calabacín. Estas de Mimook cuestan 3,80 euros y están producidas de forma sostenible, artesanal, sin pesticidas y procesadas con agua termal en Galicia.
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Bayetas suecas
Lo de echar mano del rollo de cocina para secar, limpiar o lo que sea en la cocina es un lujo que no hay arboleda amazónica que resista: las bayetas de celulosa y algodón reciclado llegan para dar un respiro a los bosques. Por ponerlo en cifras, una sola bayeta cunde igual que 25 rollos de papel y aguanta unos 50 ciclos de lavado en lavadora. Absorben hasta 15 veces su peso y, aunque suene a frivolidad, algunas son una cucada. Estas tienen buenísimas valoraciones y cuestan 14,39 el pack de 10 unidades.
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Taza reutilizable
Los cafés en vasos de usar y tirar de tu cafetería favorita pueden ser muy molones, pero son cero sostenibles. Da igual que sean de papel o de plástico reciclado, lo de un solo uso es un concepto que hay que ir enterrando. Le harás un favor al planeta si te pasas a las tazas reutilizables. Esta se llama Save The Planet y está hecha de PLA o ácido poliláctico, un ecoplástico procedente del almidón de maíz. Es 100% biodegradable y, por si fuera poco, apta para microondas y lavavajillas. En El Corte Inglés.
Malla para cocer garbanzos
Ya la usaba tu abuela, tampoco es novedad. O sí, porque un buen día llegaron las de nylon y los ganchillos perdieron la partida. Lo malo es que los plásticos minúsculos que sueltan al cocer son ahora un problemón para la vida oceánica, así que si no quieres que acaben en la barriga de tu próxima merluza, puedes tejerte una malla garbancera a ganchillo o comprarte una ya hecha en algodón 100%. Se lava en la lavadora con el resto de la colada.
Guarda cebollas
Asumámoslo: por mucho que te guste la cebolla, no usas siempre una entera cada vez que cocinas. Así que tiras de film de plástico o papel de aluminio y a la nevera. Al cabo de tu vida esos son un montón de metros desperdiciados. ¿La alternativa? Un guardacebollas como este de Worten: adiós a los malos olores en el refrigerador y frescura asegurada para tu media cebolla. Extra bonus: es apto para lavavajillas.
Exprimidor de limones manual
Seguimos con las mitades. Pongamos que quieres que añadir un par de gotas de limón al té. ¿Lo exprimes a mano alzada? ¿Tiras ese medio limón, que está casi entero, o lo guardas algo espachurrado en la nevera, con su consabido trocito de film? Este exprimidor de limones de Lékue (13,90 euros en su propia tienda) ha ganado el Premio al Diseño y la Innovación Tecnológica en Madrid Fusión y el Good Design Award. Sirve para exprimir, sin tocar y sin que caigan pepitas. Si sobra, se tapa y se guarda lo que queda en la nevera. Estilo y lucha contra el desperdicio alimentario en un mismo producto.
Bolsa zip de silicona
Las bolsas zip escaparon por los pelos de la Directiva Europea que prohibió los plásticos de un solo uso, la misma que se llevó por delante las pajitas o los cubiertos de usar y tirar. El caso es que se pueden reutilizar, pero es complicado lavarlas y se rompen a los pocos usos. La alternativa amable con el medio ambiente son estas bolsas con autocierre hermético fabricadas en silicona reutilizable. Aptas para guardar alimentos, congelar y hasta cocinar sous vide. Estas son de la marca australiana Ladelle y las venden en Claudia & Julia por 12,95 euros.
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Embudo para reciclar aceite
¿Sabías que un litro de aceite puede llegar a contaminar hasta 1.000 litros de agua? Queda claro que tirar el aceite de freír las croquetas por el sumidero es una gorrinada incívica y nada sostenible. Lo correcto es meterlo en una botella de plástico que vayas a tirar y llevarlo al punto limpio o verde. Pero verter el aceite de una sartén en una botella vacía y de poco peso requiere pulso. Este colador se encaja a la perfección en el cuello de la botella para atinar sin derrames. Un detalle de diseñador es que cuenta con un espacio para que el tapón de la botella no se pierda y la puedas cerrar nada más acabar. Es de Ibili y lo tienes en Hiperchef por 4,02 euros.
Bayetas de bambú
Artesanal, sin plásticos y de cercanía. Ya podemos tener la encimera reluciente como los chorros del oro sin arrasar el planeta. Esta bayeta lleva 60% bambú, un 40% de algodón orgánico GOTS y 0% plásticos y cuesta 4,50 euros. Es de Midonnita, reutilizable y biodegradable; apta para muchos fregados, se lava en frío en la lavadora y al llegar su hora, solo tendrás que cortarla en trocitos y echarlos al cubo de los residuos orgánicos.
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Sartenes hecha con latas recicladas
Fabricadas con un cuerpo de aluminio 100% reciclado, de gran resistencia y ligereza, y con un revestimiento premium antiadherente te permitirá cocinar con menos aceite sin miedo a que tus alimentos se adhieran a la sartén, porque lo ecológico no está reñido con lo saludable. Aprobada para todo tipo de fogones, incluidos los de inducción, a la venta en Alcampo y con precios muy razonables: 16,99 euros la de 24 cm y 19,99 la de 28.
Estropajos de cáscaras de nuez
Para ser más ecológico hay que eliminar aquello que es lesivo para el medio ambiente y reutilizar todo lo que pueda tener utilidad. Estos estropajos reciclan el plástico de su parte verde y reaprovechan las cáscaras de frutos secos, como nueces o avellanas (el salvauñas es de celulosa). Lo encuentras en Biomeco por 3,50 euros.
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Rollo de cocina reciclado
A medio camino entre el rollo de papel de cocina y el trapo de toda la vida, este rollo de paños lavables, reutilizables y biodegradables es de algodón orgánico sin tintes. Cada paño mide aproximadamente 30 x 25 centímetros, milímetro arriba, milímetro abajo, porque están hechos de forma artesanal. Cuando están sucios, se lavan con jabón neutro y se enrollan de nuevo para volver a usar. En Midonnita los venden por 27 euros el pack de 10.
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Bolsas de basura de plástico reciclado
Si nos vamos a poner sostenibles en la cocina, no tiene mucho sentido que las bolsas de basura sean de plástico virgen. “Nuestras bolsas son de plástico 100% reciclado, procedente del que tiramos al contendor amarillo, de plásticos de invernaderos y de restos de origen industrial, sobre todo, del sector de la automoción”, explica Álvaro Salmerón, uno de los padres de Relevo, una joven empresa valenciana con ganas de darle nueva vida al plástico. Son antigoteo, con capacidad para 30 litros y hasta un 20% más resistentes que las bolsas normales de basura, y tienen presencia en la mayoría de grandes cadenas de hipermercados (consultar PVP según establecimiento).
Tapas de silicona
Ahorran tiempo y plástico, ¿qué más se puede pedir? Las tapas de silicona extensible Bright Berry de Food Huggers hacen honor a su nombre (achuchadoras de comida). Se aprietan contra el alimento hasta hacer el vacío y te permiten tapar ese calabacín que se ha quedado abierto o ese medio tomate tristón que no usaste en la ensalada. Lo de ahorrar tiempo es porque el film transparente, candidato a cumplir esa función, se suele atascar y lo normal es tardar un rato en encontrar el principio, y lo sabes. Las tienes en Planeta Huerto por 16,95 euros el juego de seis (de diferentes colores y tamaños).
Filtro de café de algodón
¿Tienes cafetera de goteo y aún sigues con los filtros de papel de un solo uso como a principios del siglo XX? Pásate al siglo XXI, aplícale un poco de sostenibilidad y prueba los filtros de algodón reciclado y cáñamo. Estos los fabrica en España Minimall, una marca nacida dentro del Proyecto Sinplástico.com, y los de tamaño pequeño cuestan 2,40 euros. Después de cada uso, basta con enjuagarlos bajo el grifo de agua fría, secar y listos para la próxima taza.
Bolsas reutilizables para fruta y verdura
Aunque en algunos supermercados haya bolsas compostables o de papel, siempre es más sostenible usar algo que no genere ningún residuo ni coste energético. Las bolsas de algodón son un buenísimo recurso, ya que ocupan poco espacio y son muy ligeras y duraderas. Estas de Carrefour miden 33x48 cm y cuestan 3,99 euros el pack de tres.
L'Humanité
Quelles réalités politiques derrière la tripolarisation ?
Le débatTrois blocs électoraux sont apparus au premier tour de la présidentielle. Conséquence du mode de scrutin, cette situation est aussi le fruit du rejet des partis traditionnels.
Pierre-Henri LabLa tripolarisation est une construction artificielle. Chaque pôle est en fait un conglomérat regroupant différents électorats.
Patrick Lehingue, professeur de sciences politiques à l’université de Picardie
La tripolarisation est une construction artificielle et paresseuse, largement induite par un mode de scrutin qui ne laisse en lice au second tour que deux concurrents et oblige chacun à se plier à ce classement imposé. Le premier tour étant moins contraint, on peut lui préférer un classement en quatre « blocs » qui, le 10 avril révélait une quasi-équivalence numérique : 11,2 millions de voix pour les candidats de gauche, 11,5 pour Macron et Pécresse, 11,3 millions de voix pour les trois candidats d’extrême droite, à quoi il faut toujours ajouter abstentionnistes et bulletins blancs ou nuls, les plus nombreux (13,6 millions).
Moins artificiel, un peu plus fondé politiquement, ce type de présentation n’en reste pas moins critiquable, agrégeant des bulletins, des électorats, des situations et des histoires de vie très disparates. D’un certain point de vue, la distribution des voix entre les douze candidats n’est pas sociologiquement arbitraire ou erratique. Les électeurs de Marine Le Pen sont moins diplômés, beaucoup plus modestes, plus jeunes, davantage concentrés dans les petites bourgades que ceux d’Éric Zemmour, qui relèvent davantage d’une bourgeoisie aisée, littéralement réactionnaire, qui jusqu’alors ne se reconnaissait pas dans les entreprises partisanes des Le Pen, jugées trop vulgaires ou opportunistes.
« Seul le bloc de droite est sociologiquement assez homogène. »
Si sociologiquement l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est partiellement structuré par des critères d’âge, de revenus, de confession, de perception de leur position sociale par les enquêtés s’en réclamant, on ne trouve pas de telles prédéterminations sociales du vote chez les électeurs de Yannick Jadot, d’Anne Hidalgo ou de Fabien Roussel. De ce point de vue, seul « le bloc de droite » est sociologiquement assez homogène, ce qui est à la fois la cause et l’effet du siphonnage de l’électorat LR par Emmanuel Macron. En fait, c’est la notion même de « bloc », souvent employée ces derniers temps, qu’il faudrait réfuter, tant il connote l’idée de rassemblements homogènes, et « obéissants » « comme un seul homme » à tel ou tel leader ou mot d’ordre.
Les électorats sont davantage, et de plus en plus, des conglomérats. Ordinairement, un conglomérat désigne une roche formée par des « fragments agglomérés » (des segments sociaux plus ou moins disparates, l’alliance improbable de l’atelier et de la boutique, disait-on auparavant du FN). Un assemblage informe de choses. C’est précisément le rôle du parti ou de ses porte-parole que de donner forme et de prêter vie et sens à l’agrégation de « ses » électeurs. Comme l’indique le sociohistorien Michel Offerlé quand il travaille sur les premiers groupes socialistes à la fin du XIX e siècle, un électorat désigne « tout à la fois » – on serait ici tenté d’ajouter : « et en même temps » mais dans des proportions variables – « une collection d’individus, un artefact statistique », les quatre blocs évoqués ci-dessus , « et un rassemblement de groupes mobilisés ».
Le rejet des partis tels que le PS et LR est à l’origine de la tripolarisation. La nouveauté lors des législatives est constituée par l’union de la gauche.
Philippe Marlière, professeur de sciences politiques, University College London
Qu’il est loin le temps de la « quadrille bipolaire » ! Dans les années 1970, le champ politique était facile à déchiffrer : il y avait une gauche et une droite de force à peu près égale (bipolarisme) et, à l’intérieur de chaque camp, deux partis aux scores électoraux similaires : PS et PCF à gauche, et UDF et RPR à droite. La récente élection présidentielle a consacré la tripolarisation de la scène électorale. En 2017, celle-ci couvait, et elle n’apparaît nettement qu’en 2022, avec la chute vertigineuse de la candidate conservatrice (Valérie Pécresse n’a recueilli que 4,7 %). Le paysage électoral se trouve bouleversé avec l’émergence de trois blocs de taille comparable : un bloc libéral-conservateur sous la direction d’Emmanuel Macron, un bloc d’extrême droite et un bloc des gauches.
Le réalignement en profondeur du champ politique français est essentiellement la conséquence du recoupement de deux facteurs : la candidature Macron à la suite du forfait de François Hollande, et le rejet latent, puis manifeste du PS et de LR qui ont, tour à tour, gouverné la France ces quarante dernières années. Macron a, dans un premier temps, fatalement affaibli le PS en attirant à lui une part significative de l’électorat socialiste, qui lui est resté fidèle en 2022. Avec un total de 32 % (contre 27 % en 2017), la gauche demeure dans ses basses eaux historiques. Dans un deuxième temps, il a asséché l’électorat conservateur. Une partie de celui-ci, radicalisé, s’est déportée vers Éric Zemmour ou d’autres candidats de droite.
« Cette période de réalignement est volatile, et une surprise est donc possible. »
Le « en même temps » a vécu : le macronisme n’est ni de centre gauche, ni même centriste. Il penche à droite et forme une nébuleuse libérale-conservatrice regroupant les catégories économiquement aisées et âgées. Que Renaissance (ex-LaREM) fasse cohabiter en son sein des électeurs qui voteraient dans tout autre pays européen pour des partis sociaux-démocrates, libéraux, chrétiens-démocrates ou conservateurs est unique. Cette situation exceptionnelle est avant tout le reflet d’une époque (le dégagisme anti-PS et anti-LR), la conséquence d’un système électoral majoritaire qui impose des regroupements parfois contre nature, et de la centralité de l’élection présidentielle dans le système politique.
Le macronisme est le point central de cette recomposition politique, puisqu’il rassemble des électeurs de centre gauche, de centre droit et de droite. Les blocs des gauches et a fortiori de l’extrême droite auront fort à faire pour remporter l’élection législative. Il ne s’agit pas d’exprimer un jugement de valeur, mais de constater qu’en l’absence d’une gauche et d’une droite fortes la nébuleuse macroniste devrait attirer l’électeur médian et décrocher la majorité. Cette période de réalignement est volatile, et une surprise sous la forme de la victoire de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) est donc possible. Ce n’est cependant pas l’hypothèse la plus probable. La tripolarisation en trois blocs égaux et minoritaires en voix devrait favoriser le bloc macroniste, certes de droite, mais central.
À lire. Le vote. Approche sociologique de l’institution et des comportements électoraux, de Patrick Lehingue, Paris, la Découverte, coll. « Grands repères », 2011, 287 pages.
On peut suivre Philippe Marlière sur Twitter : @PhMarliere
Présidentielle 2022Législatives 2022 Le Figaro
Le rapport choc sur la gestion kafkaïenne de l’immigration en France
Jean-Marc LeclercEXCLUSIF - La commission des lois du Sénat décrit des préfectures asphyxiées, des tribunaux débordés, un droit «illisible».
«Un droit des étrangers devenu illisible et incompréhensible» ; «source de difficultés quotidiennes pour les agents de l’État chargés de le faire appliquer»; «véritable fonds de commerce pour certains cabinets d’avocats ou de juristes qui n’hésitent pas à en exploiter les failles à des fins lucratives»… Le dernier bilan de la commission des lois du Sénat sur la gestion de l’immigration, que Le Figaro livre en exclusivité, ne fait pas dans la litote.
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Ce rapport, intitulé «Services de l’État et immigration: retrouver sens et efficacité» et adopté mardi soir, décrit l’envers du décor dans les préfectures et les tribunaux qui vivent les contrecoups de la crise migratoire. La mission d’information du Sénat était conduite par le président de la commission des lois en personne, le sénateur LR du Rhône, François-Noël Buffet. Elle a pu «prendre la mesure du profond désarroi auquel sont confrontés nos agents publics, de leur épuisement et du sentiment d’une perte de sens de leur métier, certaines des personnes entendues allant même jusqu’à comparer leur quotidien à celui des Shadoks, notamment lorsqu’un étranger, éloigné du territoire national au terme d’une procédure lourde et longue de plusieurs semaines, y revient quelques jours à peine après son départ…»
Pour en arriver à ce constat alarmant, concentré en 120 pages, il aura fallu auditionner plus de 40 hauts responsables de l’administration et magistrats, et se rendre sur le terrain, de la préfecture d’Angers au tribunal administratif de Montreuil, en passant par Varsovie, siège de l’agence européenne de protection des frontières, Frontex.
● La demande de titre de séjour à saturation
Selon la mission Buffet, «les services de l’État sont confrontés à un nombre toujours plus élevé de demandes d’admission au séjour» (271.675 premiers titres délivrés en 2021). Cette spécialité occupe plus de la moitié des quelque 4000 agents des services des étrangers des préfectures. La «tension» y est telle que le rapport propose de mutualiser d’urgence ces services entre les départements (et encore le rapport fait-il l’impasse sur la situation en outre-mer, mais aussi sur le regain d’activité occasionné par l’accueil des Ukrainiens).
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C’est qu’en métropole, la dématérialisation des procédures pour les étrangers est loin d’avoir produit les gains escomptés. Le rapport pointe «la transformation des files d’attente physiques en files d’attente virtuelles», la prise de rendez-vous en ligne se heurtant à l’«insuffisance des créneaux offerts». En clair: l’administration est à la peine. Elle ne compte même plus les demandes, se contentant de livrer les chiffres des seuls dossiers traités. La machine est noyée.
● Un trafic massif de rendez-vous administratifs
Phénomène en cascade: «La rareté des créneaux offerts a suscité l’apparition d’un phénomène inédit et massif de revente sur internet des rendez-vous en préfectures, constitutif d’un véritable trafic.» Ainsi, «des individus peu scrupuleux captent les rendez-vous disponibles (le plus souvent grâce à des logiciels de piratage des modules électroniques des préfectures) afin de les revendre ensuite de façon parfaitement illégale aux étrangers, à des tarifs allant de 20 à 600 euros par rendez-vous».
Beauvau a bien tenté de déjouer ces manœuvres par un dispositif anti-robot et la mise en ligne de créneaux à des heures aléatoires, mais «ces efforts sont insuffisants face aux logiciels avancés de piratage utilisés. Bien plus, ils contribuent à renforcer la désorganisation de l’ensemble, en provoquant de la part des étrangers des tentatives de connexion intempestives, à toute heure du jour ou de la nuit».
Selon le rapport, «en plus de l’émergence d’un marché parallèle de revente de créneaux, se sont développées des sociétés proposant un accompagnement à la prise de rendez-vous. Sous des apparences faussement légales de prestation de services, ces sociétés procèdent à la marchandisation des failles du service public».
● Des usagers fantômes au guichet des préfectures
La préfecture du Maine-et-Loire a regretté, lors de la visite de la mission sénatoriale, «l’absentéisme» chez les usagers, «certains n’honorant pas le rendez-vous pris (soit qu’ils ont pris par précaution plusieurs rendez-vous, soit qu’ils oublient de se présenter)». Des pratiques préjudiciables largement répandues. «Ainsi, la préfecture des Bouches-du-Rhône souligne que la moitié des rendez-vous est indue, c’est-à-dire pris par des étrangers qui ne se trouvent pas dans la situation du dépôt d’une première demande de séjour.»
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Le sénateur Buffet et ses collègues reconnaissent que l’administration n’est pas exempte de reproches, déplorant les «dysfonctionnements liés, notamment, à une saturation des systèmes d’information des préfectures». Ils s’inquiètent aussi de l’évolution vers le tout-numérique, constatant que le «public hétérogène des demandeurs de titres ne bénéficie pas systématiquement d’outils informatiques personnels connectés au réseau internet, voire est peu à l’aise avec les nouvelles technologies». Et de souligner «l’incongruité d’une situation où un service d’accompagnement aux démarches numériques n’est lui-même accessible que par l’intermédiaire d’internet».
● De lourdes répercussions contentieuses
Tant d’incurie a ouvert un boulevard aux experts en procédure. Leur objectif: contraindre l’administration à accorder un rendez-vous aux étrangers qui le réclament. Leur arme: le «référé conservatoire», pour que le juge enjoigne aux préfets de prendre toute «mesure utile». «La preuve de tentative de rendez-vous pourra être apportée par la production d’une capture d’écran anonyme.»
Il est rare que les étrangers saisissent eux-mêmes la justice administrative, mais les associations de défense des droits des étrangers, certains cabinets et syndicats d’avocats, ainsi que le Défenseur des droits sont «à l’origine d’un volume considérable de recours devant les tribunaux administratifs», constate la mission Buffet. Selon elle, «ce contentieux de masse inédit se caractérise (…) par un taux de succès élevé, les tribunaux administratifs faisant droit à la grande majorité de ces référés». À Paris, 90% de ces procédures ont abouti en 2021, pour 2838 actions intentées. Les sénateurs s’inquiètent des «conséquences néfastes» d’un tel système.
● Un engorgement auto-entretenu des tribunaux
Selon eux, le recours à ces procédures est «désormais quasi systématique», ce qui «tend à faire basculer le rôle du juge administratif vers un rôle de secrétariat de préfecture, chargé de gérer les plannings de rendez-vous et les files d’attente, et alimente ainsi un fort sentiment de perte de sens chez les magistrats administratifs». Et d’ajouter, navrés: «Se voyant transférer des charges qui devraient pourtant incomber aux préfectures, les tribunaux administratifs deviennent assimilables à des préguichets.» Ainsi, «contentieux et difficultés d’accès au guichet s’auto-entretiennent en un cercle sans fin».
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Cette dérive kafkaïenne désorganise l’ensemble de la chaîne administrative. Au-delà même des services de préfecture au bord de la crise de nerfs, «en 2021, les tribunaux administratifs ont été saisis de 100.332 requêtes relatives au droit des étrangers (dont environ 80.000 portaient sur les titres et les visas de séjour) sur un total de 240.384 affaires enregistrées, ce qui représente 41,6% de leur activité». En appel, c’est plus de 50% des affaires! Sans même parler des demandes d’asile, traitées à part. Le seul coût annuel de la défense des étrangers au titre de l’aide juridictionnelle dépasse désormais les 60 millions d’euros par an. Réponse publique perfectible, donc. Le rapport Buffet contient 32 mesures pour tenter d’enrayer un naufrage annoncé.
Le faible taux d’expulsion des clandestins grève le système
La mission d’information sur l’immigration de la commission des lois du Sénat, présidée par le sénateur LR du Rhône, François-Noël Buffet, a le sens de la formule pour décrire le contentieux des étrangers en France. Selon son dernier rapport, adopté ce mardi, le «byzantinisme procédural» a «atteint ses limites» et «cet état du droit est avant tout une source d’insécurité juridique». «Au regard du faible taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF), il interroge également sur le sens de l’action du juge, sommé bien souvent de se prononcer dans des délais brefs alors que les perspectives d’un éloignement effectif de l’étranger du territoire national sont faibles.»
Le rapport contient cette confidence: «Les magistrats administratifs rencontrés par la mission d’information ont ainsi fait part de leur perplexité, et parfois même d’un certain découragement face à la complexité de ces règles procédurales, dont le caractère nécessaire ne s’impose pas toujours avec évidence.» Pour le sénateur Buffet et ses collègues, il faut «tout remettre à plat». Un objectif qui mobilise Emmanuel Macron depuis plusieurs mois.
Contexte international défavorable
Placé à la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin, le chef de l’État tente de relancer d’importantes réformes, comme celles de Schengen et de Dublin, pour mieux coordonner l’action de pays membres. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est battu également pour améliorer l’efficacité de son administration, mais les marges de manœuvre restent faibles, vu le contexte international. Sur les 100.000 demandeurs d’asile qui arrivent chaque année en France, un tiers relève de la procédure Dublin. En clair: un autre pays membre de l’UE devait en principe s’en occuper. Mais le rapport Buffet révèle que «moins de 3000 demandeurs d’asile sont effectivement transférés chaque année vers l’État membre responsable de l’examen de leur demande d’asile» en 2021.
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Pour les éloignements d’illégaux, la délivrance d’un laissez-passer consulaire reste la pierre d’achoppement de toute politique de fermeté. Il faut que l’État d’origine du clandestin accepte de le reprendre. Le taux de délivrance varie selon les États. Parmi les plus coopératifs: la Géorgie (100% en 2021), l’Arménie (98%) et la Moldavie (94%). Parmi les plus rétifs: outre les États du Maghreb (Algérie, Maroc et, dans une moindre mesure, la Tunisie), la police aux frontières française a désigné à la mission Buffet la Bosnie-Herzégovine (30%), la Mauritanie (11%) et Haïti (0%).
Les centres de rétention administratifs (CRA) sont «des éléments pivots», selon le rapporteur : 40% d’éloignements effectifs pour leurs pensionnaires contre moins de 10% pour les illégaux laissés libres. Mais les places manquent en CRA, regrette la mission Buffet. Selon elle, la première cause d’échec de l’éloignement aujourd’hui en France est le refus par le clandestin de se plier au test PCR que réclame son pays d’origine pour le reprendre et le refus d’embarquer dans l’avion, la seconde.
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REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
El País (ESP)
SANS TITRE
Tan clásico como la vajilla Duralex, la bolsa de las bolsas y el delantal de propaganda; las fresas con nata son una constante común en todas las casas. Un recurso muy socorrido para las comidas con parientes despreocupados sin ninguna intención de levantarse para recoger un plato. Después de horas de horno, bandejas que vienen y van, aperitivos y canapés, plantas una fuente de fresas, otra de nata y algo de azúcar en la mesa y te quedas tan ancha.
También presentes en tantas tardes de verano, en forma de meriendas improvisadas que salvaban a tu madre del follón en el que la habías metido invitando a tus amigos a casa. Sobre el mantel el bote de nata de tapa azul que es ya parte del imaginario colectivo de varias generaciones. Si alguien no se ha llenado los carrillos con esa edulcorada crema hasta rebosar, no sabe lo que es la vida.
Esta receta para nada plantea sustituirlas: ha quedado claro que las considero una institución en sí mismas. Se trata más bien de un homenaje. Un postre muy fácil de hacer que queda espectacular cuando dices: “Y para terminar, fresas con nata”, y pones sobre el mantel los cuencos rebosantes de crema especiada y fruta compotada. El vinagre de módena potencia el sabor de las fresas que, una vez asadas, quedan superjugosas y casi glaseadas.
La nata montada a mano me parece maravillosa; me gusta dejarla algo fluida, sin llegar a montarla del todo, y añadirle apenas una cucharada de azúcar. Sabe mucho más a lácteo y con la acidez de las fresas se combina a la perfección. El crumble es el elemento crujiente que necesita el plato. Y de toque final un chorro de aceite de oliva virgen extra, ingrediente con el que recomiendo acabar casi todos los postres con fruta o helado.
Dificultad
Solo un poco más que preparar las fresas con nata clásicas
Ingredientes
Para 4 personas
- 1 kg de fresas
- 15 ml de vinagre de módena
- 20 g de azúcar moreno
- Pimienta negra
- 250 g de nata para montar fría
- 30 g de azúcar blanco
- ½ cucharadita de cardamomo en polvo
- 50 g de avena
- 30 g de pipas de calabaza
- 30 g de mantequilla
- 20 g de miel
- Sal
Preparación
-
Cortar la parte verde de las fresas, lavarlas y colocarlas en un recipiente para horno. Añadir el vinagre, el azúcar moreno, un poco de sal y pimienta. Mezclar bien y hornear durante 30 minutos a 200ºC.
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En una sartén colocar la avena, las pipas de calabaza, la mantequilla, la miel y una pizca de sal. A fuego medio alto remover sin parar hasta que la avena coja un color tostado.
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En un bol batir la nata junto con los 30 g de azúcar blanco y el cardamomo. Montar y reservar en la nevera.
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Dejar enfriar las fresas unos minutos y servir junto a un par de cucharadas de nata montada y una porción de crumble.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
L'Humanité
La plateforme à l’écoute des discriminations
Un jour avecDepuis février 2021, sept juristes du site Antidiscriminations, placé sous la houlette de la Défenseure des droits, recueillent les douloureux témoignages de victimes de discriminations et leur proposent leur aide.
Mélanie Mermoz« Cela fait des mois que les agences d’intérim ne me donnent pas de missions. Pourtant, je suis cariste et c’est une profession qui est recherchée. Mes amis aux noms européens ont des missions, mais, moi, on ne me propose jamais rien ! » s’indigne l’interlocuteur de Julia, écoutante juriste à la plateforme Antidiscriminations. Du lundi au vendredi, de 9 heures à 18 heures, avec ses six collègues, tous également juristes, elle répond au téléphone (39 28) ou par chat (www.antidiscriminations.fr). En un an, la plateforme Antidiscriminations.fr, lancée en février par le gouvernement et placée sous la houlette de la Défenseure des droits, a été contactée par 14 000 personnes (11 000 par téléphone et 3 000 par chat). Si ce mercredi, entre le beau temps et les vacances scolaires, l’activité est exceptionnellement calme, d’habitude, chaque écoutant traite une dizaine d’appels dans la journée.
Refus d’embauche basé sur l’origine
Ici, les appels ne sont pas minutés, certaines communications téléphoniques peuvent dépasser les quarante-cinq minutes. « Les personnes en ligne sont révoltées, en colère, parfois en pleurs. Notre but est d’abord de les calmer pour recueillir les éléments qui permettent de prouver l’existence d’une discrimination », explique Julia. À chaque appel, elle reprend avec son interlocuteur la définition de la discrimination : un traitement différencié dans l’accès aux biens et aux services, le logement, l’emploi ou l’éducation et basé sur l’un des 25 critères reconnus (l’origine, le handicap, l’état de santé, etc.). La froideur du vocabulaire juridique tranche avec la rage de la personne qui subit une situation injuste, mais il est nécessaire de s’assurer que ce qu’elle évoque relève bien du champ de la discrimination. Dans près de la moitié des sollicitations (49 %), ce n’est d’ailleurs pas le cas. Il peut s’agir de harcèlement, d’un dysfonctionnement de service public…
L’écoutant prend alors le temps d’orienter vers la structure la plus adaptée. Ici, le comportement décrit par l’intérimaire entre bien évidemment dans le cadre de la discrimination puisqu’il s’agit d’un refus d’embauche basé sur l’origine. Pour confirmer son ressenti, l’homme a renvoyé aux agences d’intérim son CV, mais en remplaçant son nom à consonance maghrébine par un patronyme plus « français », et il a alors reçu des réponses positives. Ce testing improvisé est reconnu par la justice comme un élément de preuve et va pouvoir appuyer sa saisine. Tous les interlocuteurs de Julia et de ses collègues ne sont toutefois pas aussi autonomes. Certains ont besoin d’être davantage accompagnés dans leurs démarches. Les écoutants de la plateforme leur envoient alors par e-mail une présaisine, un récapitulatif de la situation avec la liste des pièces nécessaires pour appuyer leur dossier.
Des situations très variées
Le combiné raccroché, Julia répond sur le chat au directeur d’une association dont le service civique, une jeune femme russe, a vu sa mission interrompue quand elle est passée du statut d’étudiante à celui de détentrice d’une autorisation de travail. Une décision qui ne s’appuie sur aucun texte réglementaire. Dans ces situations, où une action rapide est nécessaire, les personnes sont invitées à contacter le délégué du Défenseur des droits le plus proche (il en existe 92 sur toute la France). Si la nationalité de la jeune femme dont le service civique a été interrompu n’est peut-être pas en cause, la plateforme a reçu dans les dernières semaines de nombreux appels de personnes d’origine russe. « Leurs comptes bancaires ont été bloqués après l’annonce des sanctions économiques visant la Russie. Il ne s’agissait pourtant pas d’oligarques, mais de personnes vivant en France et dont le seul tort était d’être de nationalité russe, voire de simplement porter un nom à consonance “de l’Est” », dénonce Nouara, une autre juriste écoutante.
Les situations racontées au 39 28 sont très variées : des parents d’un enfant autiste qui ne parviennent pas à obtenir sa scolarisation, un jeune homme d’origine africaine qui voit annuler sa réservation de voiture de location quand l’agence reçoit son permis de conduire, ou encore la situation dans une entreprise où sept licenciés économiques sur huit ont plus de 50 ans et six sur huit sont des femmes, laissant suspecter une discrimination basée sur l’âge et sur le sexe… Si les motifs de discrimination sont multiples, la création de cette plateforme aisément accessible a toutefois mis en exergue l’ampleur de celles en fonction de l’origine. « Elles sont devenues le premier motif d’appel alors qu’auparavant, c’était le handicap qui était la première cause de saisine du Défenseur des droits, observe Loïc, un autre écoutant. Les gens qui subissent des discriminations ont non seulement de plus en plus conscience qu’elles sont inacceptables, mais aussi qu’il est possible d’agir. »
discriminationsdiscrimination au travaildiscrimination à l'embaucheprotection juridique L'Humanité
Violences sexuelles. Des militants de la France insoumise demandent une enquête interne.
À l’origine, notamment, du courrier, un article de Causette de novembre dernier, qui fait état de plusieurs témoignages mettant en cause « un responsable, aujourd’hui député LFI ».
Des militants de la France insoumise ont adressé une « lettre ouverte contre les violences sexistes et sexuelles » à l’ensemble de leur mouvement, publiée mercredi par le Media Presse. À l’origine, notamment, du courrier, un article de Causette de novembre dernier, qui fait état de plusieurs témoignages mettant en cause « un responsable, aujourd’hui député LFI ». « Il nous semble indispensable que la France insoumise réagisse sans plus attendre », estiment ces militants. Un pôle d’écoute et de prévention des violences sexistes et sexuelles a été mis en place par FI lors de sa convention à Bordeaux en décembre dernier, mais les signataires demandent également « l’ouverture, au plus vite, d’une enquête interne par les membres de la cellule d’aide. Les député·e·s, leurs collaborateurs et collaboratrices doivent être entendu·e·s, ajoutent-ils, les conclusions de cette enquête communiquées aux militant·e·s ». J. H.
Violences sexuellesfrance insoumise L'Humanité
Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre
Premier planAlors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, victimes et syndicats n’attendent rien de moins que la confirmation du premier jugement exemplaire.
Cécile RousseauDes photos du moment judiciaire historique de 2019 défilent sur le mur. À la veille de l’ouverture du procès en appel des dirigeants de France Télécom, à Paris, l’heure était à la mobilisation, hier, lors d’une conférence de presse organisée par les syndicats.
Ce 11 mai, et jusqu’au 1er juillet, comparaissent à nouveau Didier Lombard, PDG du groupe jusqu’en 2010, et son bras droit, Louis-Pierre Wenès, pour des faits de harcèlement moral institutionnel. En décembre 2019, ils avaient été condamnés à des peines d’un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 euros d’amende pour la période de 2007 à 2008. Du jamais-vu, en la matière, pour des patrons du CAC 40.
De hauts cadres qui espèrent voir lever leur sanction
Les hauts cadres Jacques Moulin, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Cherouvrier et Nathalie Boulanger espèrent aussi voir lever leur sanction de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité. De son côté, Orange, condamnée comme personne morale à 75 000 euros d’amende – le maximum –, n’a pas inter–jeté appel. Quant à l’ex-DRH du groupe, Olivier Barberot, il y a finalement renoncé.
Pour Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, les arguments de la défense promettent d’être douteux. « J’attends avec impatience l’ouverture des débats. L’entreprise a accepté le jugement. Cela voudrait dire que France Télécom est coupable mais pas sa direction ? Ils seraient donc les seuls innocents dans cette affaire ? » glisse-t-il.
Supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte »
Au terme de 300 heures de débats et de dizaines de témoignages glaçants, le procès ouvert en mai 2019 avait démontré de manière implacable « leur rôle prééminent » dans la violence du plan Next, mis en place pour supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte », selon les paroles de Didier Lombard. Une « politique à marche forcée », a constaté la juge, à l’aide de moyens « interdits » : des mobilités forcées, des sanctions, des placardisations et des vexations en tous genres. Sans jamais recourir à un plan social.
En interne, la spirale du malaise emporte tout sur son passage. Les fonctionnaires, encore majoritaires parmi les 120 000 salariés du groupe (l’État est passé sous les 50 % du capital en 2004), sont les premières victimes. Dans l’ordonnance de renvoi, 39 cas ont été retenus entre 2007 et 2010, dont 19 suicides, symptômes dramatiques de l’une des plus violentes crises sociales connues par une entreprise.
La lettre laissée par Michel Deparis, architecte réseau à Marseille, qui s’est donné la mort le 14 juillet 2009, est sans équivoque : « Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause. » Entre 2006 et 2011, le service public est piétiné. 21 milliards de dividendes sont distribués aux actionnaires (dont l’État). Face à cette réalité, Jean-Pierre Sébille, représentant de la CGT au CSE central d’Orange, déplore que « les accusés aient tenté de se présenter comme les sauveurs de la patrie. Ils ont sauvé un malade qui était en excellente santé, avec un résultat net de 5,7 milliards d’euros en 2005, le meilleur que l’ex-PTT n’ait jamais connu ! » De son côté, Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, enfonce le clou : « Toute la stratégie était structurée par le capital financier. Nous étions déjà dans l’entreprise quand les collègues ont mis fin à leurs jours. Depuis, il s’est écoulé un temps judiciaire épouvantablement long et douloureux pour tout le monde. »
Une indemnisation minimale de 10 000 euros
Les syndicats, tous partie civile (environ 120), espèrent que les peines seront confirmées en appel. Me Teissonnière, qui a suivi des affaires de ce type, notamment les cas de suicide chez Renault Guyancourt, précise que dans ce dossier « les dirigeants ont voulu jeter intentionnellement des gens dans le désespoir pour qu’ils quittent la société. C’est pour cela que les actes de harcèlement moral institutionnel collent davantage à cette intentionnalité que la caractérisation en homicide involontaire. Les victimes sont l’ensemble des 120 000 salariés de France Télécom ».
Pour Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT, qui a déposé la première plainte en 2009, pas de doute : « Les responsables se sont sentis protégés dans l’exercice de leur terreur. En 2008, le suicide d’un technicien n’avait pas été reconnu en accident du travail. Les gendarmes avaient été voir la famille. L’entreprise, elle, ne l’a jamais fait. »
Si les coupables ont été condamnés à verser 5,7 millions d’euros de dommages et intérêts, 1 800 personnes ont également pu demander une indemnisation minimale de 10 000 euros via une commission de réparation créée par Orange. 21 millions d’euros ont été versés. 20 % des dossiers ont été rejetés mais des recours sont en cours.
Se replonger dans un calvaire
Car, au-delà des compensations financières, les victimes et leurs familles déplorent de devoir se replonger dans ce calvaire qui a brisé leurs vies. Béatrice Pannier, 59 ans, a fait le déplacement depuis Caen (Calvados) pour cette conférence de presse. Cette salariée et ex-déléguée du personnel ne compte pas s’investir autant dans ce deuxième round devant les tribunaux. « C’est un procès au rabais. Je ne reviendrai que pour suivre la fin. Mais je fais confiance à la justice », explique celle qui tenta de mettre fin à ses jours le 26 avril 2011 sur son plateau téléphonique, broyée par des conditions de travail effroyables.
Après une période d’accalmie, le ciel tend à s’assombrir chez France Télécom, devenu Orange en 2013. L’étude triennale présentée en février dernier fait état d’un stress important, notamment lié à la charge de travail. Une situation qui ne devrait pas s’arranger : entre 2022 et 2025, au moins 10 000 départs sont attendus via des temps partiels seniors (TPS). « Après la crise, la société a continué à supprimer 4 000 à 5 000 postes par an et empilé les plans d’économies, détaille Jean-Pierre Sébille. La direction a réussi à éviter un black-out social jusqu’à maintenant. Mais nous n’avons aucune remontée sur les burn-out et les tentatives de suicide. Nous sommes sur le fil du rasoir. »
Pour Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, un jugement exemplaire en appel est plus que jamais fondamental pour adresser ce message à l’ensemble du monde du travail : « Il n’y a pas d’impunité pour les dirigeants. »
france télécomprocès France Télécom L'Humanité
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?
VidéoInsoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris
VidéoÀ l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse.
Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain.
Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange.
En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite.
L'Humanité
Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
VidéoFace à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme
VidéoUn rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.
Franck CarteletLe sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ».
A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»
Cordistes en colère
Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».
2.000 inspecteurs du travail
Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.
Conscients des risques liés à la sécurité au travail
Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».
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La Nupes suscite l’espoir en Europe
ActuParlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.
Jean-Jacques RégibierStrasboug (Bas-Rhin), correspondance.
« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».
Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.
« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.
l’UE elle-même déroge à ses propres règles
C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’eurodéputée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.
Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.
Législatives 2022NupesgaucheUnion européenne L'Humanité
Ce qui est nouveau
ÉditorialMaurice UlrichOn ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.
« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.
La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !
Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.
EditorialLégislatives 2022gaucheNupes L'Humanité
Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes
Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.
L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures
Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord
La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.
Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces.
Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon.
Le boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique
Stéphane Ravacley Artisan
Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.
À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».
Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.
Un médecin communiste à élire de toute urgence
Loïc Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)
Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.
Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».
Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. « Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.
La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme
Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac
Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.
La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».
Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.
Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.
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Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire
ActuLa nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.
Benjamin KönigAurélien SoucheyreUne foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.
Le V de la victoire
« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».
Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il. « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »
«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»
Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.
De ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »
La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».
Urgences sociales, démocratiques, écologiques
La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »
Les orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».
Une nouvelle page
Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.
VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
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Une clarification des idées
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinParfois, l’accélération de l’Histoire a quelque chose de fascinant et de vertigineux. Qui aurait cru cela possible, il y a encore si peu de temps ? Oui, qui pouvait imaginer qu’une alliance historique à gauche se scellerait en quelques jours, sur des bases claires et solides du côté du programme partagé ? Après EELV et le PCF, la FI et le PS ont annoncé avoir trouvé un accord total, ce mercredi. Cette union parachève la construction d’une nouvelle union populaire de la gauche pour les législatives. Une séquence politique inédite s’ouvre. Elle suscite un tel espoir que la prochaine bataille électorale, les 12 et 19 juin, ne ressemblera à aucune autre.
Si beaucoup considèrent, à juste titre, que cet accord signifie que la gauche dans son ensemble « redevient » la vraie gauche, oublions néanmoins quelques instants les schémas anciens. En vérité, et ce n’est pas moins enthousiasmant, les premières pages d’un nouveau livre viennent de s’écrire – un livre qui peut s’avérer dense et prometteur. Une sorte de chapitre I qui ne présage pas un futur déjà rédigé. Tout reste à construire dans la durée, avec exigence et ambition, dans le respect des forces en présence, des différences et des divergences sur certains sujets, reléguées à l’arrière-plan par intérêt général.
Autant le dire. Si le conseil national des socialistes confirme que le PS entre dans l’alliance, il s’agira d’une étape décisive dans la clarification de la bataille idéologique et des idées à gauche. Le centre de gravité n’est plus le libéralisme ou le « social-libéralisme », mais bien la rupture profonde avec le système. Un événement majeur. D’abord et avant tout pour le peuple, qui attend une gauche ferme sur ses principes.
Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires et enclencher une dynamique, s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle et aux 12 millions d’abstentionnistes afin d’élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représentée par Emmanuel Macron. Petit rappel : 63 % des Français espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » et 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Législatives 2022Nupes L'Humanité
Législatives. Une union pour gagner l’Assemblée
Premier planAprès EELV et avant le PS, le PCF s’est entendu avec la FI pour les élections de juin. Sous l’influence des communistes, la base programmatique de cet accord a été étoffée de nombreuses propositions sociales, antilibérales et écologiques.
Florent LE DULa gauche peut conquérir le pouvoir. Avec un rassemblement inédit, sur un programme de rupture, ambitieux et émancipateur, elle se donne en tout cas toutes les raisons d’y croire. Ce fol espoir, impensable il y a peu, a encore grandi mardi 3 mai, jour anniversaire de la victoire du Front populaire en 1936.
Le PCF a ainsi rejoint l’accord déjà acté entre Europe Écologie-les Verts et la France insoumise, dimanche soir. « Nous sommes heureux de voir ce rassemblement se renforcer et la perspective d’une majorité en juin se dessiner, a salué la députée FI Clémentine Autain. Nous vivons un tournant historique et il était impensable que les communistes n’aient pas leur pleine place dans cette Nouvelle Union populaire. » « C’est une excellente nouvelle qui peut aboutir à un événement historique et essentiel pour les Français, se réjouit son homologue communiste Stéphane Peu. Je vois aussi cet accord comme la création d’une union durable, au moins pour les cinq ans qui viennent, afin de construire ensemble une véritable alternance de gauche. »
Il était impensable que les communistes n’aient pas leur pleine place dans cette union. » CLÉMENTINE AUTAIN, DÉPUTÉE FI
Smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans...
En attendant le PS, voire le NPA (avec qui les négociations sont toujours en cours à l’heure où nous bouclions ces pages), cette alliance entre PCF, FI et EELV constitue une avancée décisive pour cette coalition en cours de construction. Le conseil national du PCF, après consultation des fédérations départementales, a validé cet accord dans l’après-midi du mardi 3 mai, avec 120 votes pour, 25 contre et 13 abstentions. Selon nos informations, celui-ci prévoit que des candidats communistes, représentants de cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (Nupes) soient investis dans 54 circonscriptions (les écologistes ont signé dimanche soir pour 100 candidatures). Ce qui devrait garantir au PCF le droit au remboursement et au financement prévus dans le cadre de ces élections, ainsi que la création d’un groupe parlementaire. Surtout, communistes, insoumis et écologistes se sont accordés sur la base d’un projet de gouvernement, déjà avancé avec l’entente FI-EELV.
La hausse « immédiate » du Smic à 1 400 euros, la retraite à 60 ans, la garantie d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, la planification écologique et « l’éradication de la pauvreté », objectifs déjà fixés avec les écologistes, restent d’actualité. « C’est un programme pour améliorer immédiatement la vie des gens, se félicite Stéphane Peu. Très concrètement, le pouvoir d’achat va augmenter très rapidement avec le blocage des prix notamment, les salaires vont augmenter, les services publics seront redynamisés… »
« Renationalisation d’EDF, d’Engie »
À l’issue de deux semaines de négociations, les communistes ont obtenu de la FI et d’EELV une série de nouvelles propositions que portera cette Nupes. L’accord comprend ainsi « la reconquête des services publics et de nouvelles créations d’emplois publics », dans la santé, l’éducation, le transport et le fret ferroviaire. La construction de logements publics, l’encadrement des loyers à la baisse sont aussi avancés. De nombreuses mesures portées par le PCF depuis plusieurs années pourraient aboutir grâce à ce rassemblement, comme la « renationalisation d’EDF, d’Engie, des autoroutes, des aéroports », et de banques généralistes ; des « nouveaux droits d’intervention et de décision des salariés dans les entreprises », ou encore la lutte contre l’évasion fiscale, la « taxation du capital au même niveau que le travail » et le rétablissement de l’ISF. La VIe République est aussi au programme.
Point de discorde entre les formations, la question du nucléaire n’a visiblement pas été tranchée, elle pourrait l’être au sein même du Parlement. « L’Assemblée nationale est faite pour cela, il faut que nos différentes visions vivent au sein d’une même majorité », estime l’écologiste Sandra Regol, qui se réjouit de l’arrivée des communistes dans l’accord.
L’accord avec les communistes prévoit une majorité pluraliste afi n que le PCF puisse former un groupe d’au moins 15 élus.
Avec un rassemblement basé sur ces mesures et non un simple découpage électoral, « nous nous sommes donné les moyens d’être crédibles aux yeux des Français, et c’est ce qui affole le pouvoir en place », estime Clémentine Autain. Car l’objectif est clair : obtenir une majorité à l’Assemblée nationale pour gouverner le pays. La gueule de bois de la présidentielle a vite laissé place à l’ivresse du rassemblement, qui crée une dynamique inédite pour une force qui apparaissait vaincue quelques jours plus tôt.
Cinq circonscriptions, territoires de conquête
« La victoire est possible. Macron a été mal élu, beaucoup ne voulaient pas de ce second tour et l’aspiration à l’unité est très grande. Il y a tout pour créer une dynamique qui renforce notre bloc par rapport à la présidentielle. Ce rassemblement peut générer beaucoup d’espérance et une grande mobilisation des électeurs de gauche qui sera, j’en suis sûr, sans commune mesure avec celle des précéde ntes législatives », s’enthousiasme Stéphane Peu . « Nous avons pour nous la dynamique, grâce à cette coalition, au fait que nous imposons un 3e tour de la présidentielle, avec Jean-Luc Mélenchon qui se propose d’être premier ministre et surtout un programme dans lequel les gens fondent beaucoup d’espoir », ajoute le député FI Éric Coquerel.
Côté écologiste, Sandra Regol, numéro 2 d’EELV, considère que « la force de cette coalition est d’avoir à la fois un socle de propositions communes très fortes et nombreuses tout en gardant nos spécificités, en ayant chacun nos propositions propres ».
L’accord avec les communistes prévoit lui aussi une « majorité pluraliste » et l’objectif que le PCF puisse former un groupe parlementaire d’au moins 15 élus. Raisonnablement, les communistes peuvent espérer conserver leurs onze sièges sortants, même si les batailles ne sont pas gagnées d’avance. Pour se renforcer, le PCF et ses militants viseront la victoire dans les 43 autres circonscriptions. Selon nos informations, cinq d’entre elles seraient particulièrement désignées comme des territoires de conquête. Celle de Dax et Tarnos (Landes), ville dirigée par Jean-Marc Lespade.
À Bourges Ouest-Vierzon (Cher), chez le maire communiste Nicolas Sansu. Dans la circonscription menée par le RN Sébastien Chenu, Denain-Trith-Saint-Léger (Nord), où Patrick Soloch est parti pour représenter la gauche. À Creil-Nogent-Clermont (Oise), où le médecin Loïc Pen pourrait être candidat, comme en 2012. Et Lens-Avion (Pas-de-Calais), qui devrait voir le maire avionnais Jean-Marc Tellier être investi. Les candidatures pressenties de ces cinq responsables communistes devraient être confirmées dans les prochains jours.
Cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale espère présenter ses 577 candidats le 7 mai, après la signature possible et espérée du PS, pour un lancement de campagne commun. Une étape supplémentaire dans « cette union qui répond aux grands enjeux d’aujourd’hui, estime Stéphane Peu. Cet espoir, à un moment où l’histoire s’accélère, peut créer un mouvement de grande puissance, y compris dans la rue ». Car la victoire aux législatives qui semble aujourd’hui possible ne sera pas une fin en soi. « Même si nous avons la majorité, ce sera difficile, avoue Clémentine Autain. La clé, c’est la mobilisation populaire, qui doit accompagner et rendre possibles les transformations profondes que nous proposons. » Comme il y a quatre-vingt-six ans, du temps du Front populaire…
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« Born in the USA »
ChroniqueViolaine de Filippis AbateLe média politique américain Politico a récemment divulgué un projet de décision de la Cour suprême qui reviendrait sur le droit à l’interruption volontaire de grossesse aux États-Unis, établi en 1973 par l’arrêt Roe vs Wade. Cela signifie que chaque État serait libre d’interdire l’avortement. La juridiction rendra au plus tard sa décision le 30 juin et pourrait, le cas échéant, revenir sur son projet. Si toutefois il était maintenu comme tel, on estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.
La volonté du président conservateur de la Cour suprême, John Roberts, de revenir sur l’arrêt Roe vs Wade n’est ni nouvelle ni dissimulée. En 2020, il avait voté contre une loi de Louisiane qui tendait déjà à supprimer l’IVG dans cet État, en expliquant que l’arrêt Roe vs Wade l’en empêchait. Dès lors, pour que la juridiction qu’il préside puisse valider des lois abolissant l’avortement, il fallait revenir sur cet arrêt : et c’est précisément ce qui est en train de se passer. Le président de la Cour suprême a ainsi confirmé les fuites du site Politico quant au projet de revenir sur cet arrêt, afin de permettre aux États d’interdire l’IVG en toute légalité.
Cette annonce a déjà fait naître des propositions de loi, puisqu’en Louisiane, les républicains se sont empressés de déposer un projet visant à qualifier l’avortement d’homicide et à donner des droits à l’embryon dès la fécondation. Ainsi, il ne serait plus non plus possible de prendre la pilule du lendemain dans cet État.
Ce climat réactionnaire démontre la fragilité de nos droits. Comme le rappelait Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » Le droit à l’avortement est déjà fortement restreint dans de nombreux États fédérés. Au Texas, par exemple, il est interdit d’avorter dès que les battements du cœur sont audibles, soit à partir de six semaines environ, même en cas d’inceste ou de viol.
Restreindre les droits des femmes n’est pas qu’une manie américaine. Dans l’Union européenne, en effet, des lois très restrictives persistent dans certains États, comme en Pologne. Par ailleurs, depuis janvier 2022, le Parlement européen est présidé par Roberta Metsola, elle aussi anti-IVG. Avant son élection, elle s’était déjà positionnée plusieurs fois contre l’avortement, et avait notamment voté contre un rapport incitant les États membres à garantir l’accès à l’IVG, ce qui n’a pas empêché son élection.
Alors que la France vient, a contrario, d’adopter l’allongement du délai d’IVG à quatorze semaines grâce à la députée Albane Gaillot, il convient donc de rester vigilant, face aux menaces réactionnaires pesant sur nos droits si difficilement acquis.
On estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.
droit à l'avortementÉtats-Unisivgavortement L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Soulever le capot des gestions d’entreprise
ChroniquePierre IvorraLes géants du CAC 4O, l’indice de la Bourse de Paris qui regroupe les valeurs des plus grands groupes à base française, ont établi un nouveau record d’activité et de bénéfices en 2021. Ils ont même dépassé leur pic de 2017. De leur côté, les banques européennes sont en superforme, tandis que les constructeurs automobiles ont battu l’année passée tous leurs records de rentabilité. Vivendi, leader mondial de la culture, du divertissement, des médias et de la communication, a affiché un résultat net de près de 25 milliards d’euros, Total Energies de 14,2 milliards, Stellantis, le groupe de Peugeot, Fiat et Chrysler, de 13,4 milliards, LVMH, le géant du luxe, de 12 milliards, BNP Paribas de 9,5 milliards. Même un groupe plutôt habitué aux déficits comme ArcelorMittal a réussi à dégager un bénéfice de 13,2 milliards d’euros. Bref, ça baigne pour les profits !
Cette situation incite évidemment les adversaires du capitalisme ou, plus simplement, les gens soucieux de justice sociale à réclamer un partage de ces richesses produites par les salariés. Celles-ci sont trop souvent distribuées pour leur plus grande part aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’actions, opération qui permet de réduire le nombre de titres et par là même d’augmenter la part reçue par chacun d’entre eux. Au total, ce sont 80 milliards d’euros qui ont ainsi été versés en 2021. Comme souvent, L’Oréal, Total Energies et Sanofi ont été les groupes les plus généreux, avec le versement respectivement de 12,3 milliards, 8,6 milliards et 4,4 milliards d’euros, soit un peu plus du tiers du total.
On ne peut cependant pas en rester là. En effet, les bénéfices déclarés par les groupes ne constituent qu’une partie des profits qu’ils réalisent. En amont, on peut évaluer la valeur ajoutée créée, ou les revenus que génère l’activité d’une entreprise avant les intérêts versés, les impôts et taxes acquittés, avant les provisions constituées et les dotations aux amortissements réalisées. En entrant dans le détail de ces données, on peut évaluer la politique d’investissement mise en œuvre, mesurer les priorités assignées. Ainsi, une entreprise qui investit bien peu et consacre une part essentielle de ses ressources au versement de dividendes risque d’avoir de sérieux problèmes. En même temps, la nature des investissements réalisés est souvent très éclairante. L’accumulation de moyens matériels au détriment de l’emploi et de la formation peut alerter. Bref, il faut soulever le capot de la gestion des entreprises pour faire prévaloir d’autres critères que ceux visant à gonfler et accaparer les profits.
L'Humanité
Arrêt de travail : un scandale de plus
ChroniqueChristophe PrudhommeDans la précipitation et sans concertation avec les prescripteurs (médecins, sages-femmes, dentistes), le gouvernement met en place une nouvelle procédure visant à fusionner les certificats d’arrêt de travail et d’accident de travail. L’objectif annoncé est une simplification, avec notamment la mise en place d’un téléservice. Mais, selon des syndicats de médecins, il s’agit d’une nouvelle usine à gaz qui, loin de rendre les choses plus faciles, les complique. En effet, auparavant, le formulaire de déclaration d’accident de travail comprenait l’arrêt de travail éventuel, mais ce n’est plus le cas. Maintenant, en plus de la déclaration d’accident de travail, il faut aussi un arrêt de travail.
Par ailleurs, certains cas de figure ont été oubliés. C’est le cas des prolongations après un arrêt de travail, qui sont très fréquentes. Des patients restent en accident de travail, mais peuvent mettre un terme à leur arrêt de travail alors que les soins se prolongent. Un exemple : les soins de kinésithérapie après un lumbago. Il est alors possible de prolonger l’accident de travail en soins sans arrêt. Dans le nouveau formulaire, ce cas n’est pas prévu, ce qui constitue une perte de droits pour la personne concernée, car les soins liés à un accident du travail sont pris en charge à 100 %.
Il existe par ailleurs un risque de violation du secret professionnel, car un des volets sur lequel figure le motif médical est susceptible d’être transmis en ligne à l’employeur si ce dernier est l’État ou un hôpital, ces administrations gérant elles-mêmes tout le dossier ! Sollicitée, l’assurance-maladie répond que, « dans le cadre de ce nouveau dispositif, les professionnels de santé ont été informés et seront accompagnés par les conseillers informatiques de ses services ».
Bref, une nouvelle fois, l’informatisation de certaines tâches crée de la complexité et une surcharge de travail administratif, alors que les professionnels de santé se plaignent justement du temps perdu dans ces tâches au détriment de celui qu’ils doivent consacrer aux patients. C’est désolant, car l’outil numérique devrait justement avoir pour mission de faire gagner du temps et de la performance. Mais, dans les mains de technocrates qui ne prennent pas en compte les besoins et les demandes des utilisateurs, c’est un désastre humain et financier.
Visiblement, l’échec du dossier médical partagé, pour lequel près d’un milliard d’euros a été dépensé en pure perte, ne sert pas de leçon. Peut-être que la cause est en rapport avec le choix fait par le gouvernement de ne plus travailler avec ses administrations et ses services publics mais de faire appel à des cabinets d’audit type McKinsey, qui produisent de coûteux rapports élaborés en vase clos sans prendre en compte les avis ni des acteurs ni des usagers, comme cela a été le cas au début de la crise du Covid.
Le Figaro
Covid-19 : le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun dès le 16 mai, annonce Olivier Véran
marius bocquetLe ministre de la Santé a indiqué que le port du masque restait simplement «recommandé» dans les transports en commun à partir de lundi prochain.
Plus besoin de se couvrir le nez et la bouche pour emprunter le bus ou le métro. Dès le lundi 16 mai prochain, «le port du masque ne sera plus obligatoire dans l'ensemble transports en commun», a annoncé ce mercredi Olivier Véran, à l'issue du dernier Conseil des ministres du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Sont aussi concernés le train, l'avion et les taxis. Le ministre de la Santé estime que cette contrainte n'est «plus adaptée» alors que la situation sanitaire s'améliore dans le pays. Les contaminations et les hospitalisations sont en forte baisse, même si les scientifiques préviennent que l'épidémie n'est pas terminée. Olivier Véran précise d'ailleurs que le port du masque reste «recommandé» dans les transports collectifs.
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C'était l'une des dernières mesures encore en vigueur en France face à l'épidémie de Covid 19, depuis la fin du passe vaccinal et du masque en intérieur en mars dernier. Certaines mesures sont cependant toujours maintenues. Le passe sanitaire - attestation de vaccination ou test négatif - reste obligatoire pour accéder aux établissements de santé, de même que l'isolement d'une semaine demeure imposé après un test positif. Dans les hôpitaux, il n'est toujours pas prévu que les soignants non vaccinés soient réintégrés à leur service. Le ministre de la Santé a toutefois indiqué que la Haute autorité de Santé serait bientôt consultée sur ce sujet. Il a aussi a évoqué la possibilité d'une nouvelle campagne de rappel vaccinal à l'automne, face à la menace de nouveaux variants.
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Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre
Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Emmanuel Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»
Lors de son premier déplacement à Cergy depuis sa réélection, Emmanuel Macron a assuré qu'il nommerait à Matignon «quelqu'un attaché à la question sociale, écologique et productive».
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
L'Humanité
VIDÉO. Solitude. Paris inaugure la statue d'une figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage
VidéoLa maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude et exécutée il y a 220 ans.
De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on ne connaît en effet que le nom et les circonstances de son décès: son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.
Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.
La lutte contre l'esclavage
La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".
Légende aux Antilles
Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.
"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.
Une rebelle et une citoyenne
"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.
Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".
L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.
L'Humanité
États-Unis. Le recul des droits
ChroniqueCharlotte RecoquillonEst-ce une surprise ? En réalité, pas vraiment. Depuis que trois des neuf juges de la Cour suprême aux États-Unis ont été nommés par Donald Trump, nous savions que l’équilibre politique de cette institution avait basculé. Et nous savions que la majorité conservatrice constituerait une menace bien réelle pour un certain nombre de droits, à commencer par celui d’avorter. Depuis plusieurs mois déjà, alors que nous attendions que la Cour suprême rende son avis sur la constitutionnalité du droit à l’avortement au niveau fédéral, de nombreux États à majorité républicaine votaient des lois extrêmement restrictives.
Je ne rentrerai pas ici dans un argumentaire juridique sur le bien-fondé de l’argumentation du juge Alito, auteur du prérapport éventé par Politico et qui a embrasé la société américaine depuis une semaine. Il y a toutefois quelque chose d’absurde et de dangereux dans le fait de justifier que le droit à l’avortement ne serait pas garanti aujourd’hui car la Constitution n’y fait pas référence explicitement. Ce document fondateur de la nation américaine, rédigé intégralement par des hommes, n’accordait même pas la citoyenneté politique aux femmes, et encore moins la citoyenneté économique. Il a fallu attendre 1920 pour que les femmes blanches puissent voter, et plusieurs décennies supplémentaires pour que les femmes noires, amérindiennes et asiatiques obtiennent le même droit. Oserait-on revenir sur ces droits aussi ?
À vrai dire, c’est possible. Et d’ailleurs, la lutte pour le droit à l’avortement est étroitement liée à la question du droit de vote. En effet, si la nomination de trois juges conservateurs par Donald Trump nous enseigne une chose, c’est bien que les élections comptent, et ont des conséquences. Concrètes. Rapides. Profondes. Par ailleurs, le juge Alito justifie d’interdire l’avortement dans la loi fédérale en prétextant rendre aux femmes le pouvoir politique au niveau des États. Mais non seulement une grande partie des États sont gouvernés par des majorités républicaines elles-mêmes opposées au droit à l’avortement – de nombreuses lois ont été votées ces derniers mois et d’autres sont prêtes à l’être –, mais, pire, dans ces mêmes États, de nombreuses lois ont été votées pour restreindre l’accès au droit de vote. Ces offensives contre le droit de vote affectent essentiellement les mêmes personnes : les pauvres et les minorités raciales. En 2021, 19 États ont ainsi adopté des lois rendant plus difficile d’exercer son droit de vote. C’est une accélération jamais vue auparavant, selon le Brennan Center, qui documente ce sujet depuis 2011.
Les élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre s’annoncent compliquées pour les démocrates. Joe Biden n’est pas très populaire, l’économie est source d’inquiétude et il a, pour le moment, déçu les progressistes qui ont joué un rôle déterminant dans son élection. Le droit de vote et l’accès aux urnes, fortement fragilisés par les républicains, sont donc des enjeux majeurs pour les mois et années à venir.
États-Unisdroit à l'avortement Le Figaro
Soupçons de tricherie au concours de commissaire : le président du jury dans la tourmente
Christophe CornevinINFO LE FIGARO - L'inspecteur général Frédéric Dupuch a été suspendu de ses fonctions, tout comme une commandante affectée à la direction générale, à qui il est soupçonné d'avoir transmis des informations sur les épreuves pour favoriser sa candidature.
L'affaire résonne comme un petit coup de tonnerre et provoque une vive colère, voire une pointe de dégoût, au sommet de la police nationale. Pour le moins fâcheuse, elle éclabousse les épreuves du concours de commissaire de police par la voie d'accès professionnelle (VAP), que la direction générale de la police nationale (DGPN) a officiellement suspendu ce mardi pour des soupçons de tricherie. Nourrie, selon une source informée au Figaro, par des «éléments très précis et très circonstanciés», la fraude met directement en cause le président du jury, l'inspecteur général Frédéric Dupuch et une candidate. Les faits sont assez graves pour que le parquet ait déclenché, le 6 mai dernier, une enquête préliminaire pour « fraude à un examen ou un concours et complicité de cette infraction ».
Au dernier stade des investigations, confiées à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), Frédéric Dupuch, jusqu'ici affecté au poste de conseiller « stratégie et prospective » au cabinet du DGPN, se voit reprocher d'avoir transmis des « informations sur les épreuves » favorisant la candidature d'une femme commandant qui est aussi en poste au cabinet du DG, où elle occupe une fonction au « pôle juridique ».
Selon nos informations, Frédéric Dupuch et la femme officier ont été suspendus de leurs fonctions. L'IGPN a découvert la fraude grâce à des écoutes effectuées, dans le cadre d'une tout autre affaire judiciaire, notamment sur la commandante.
Sans attendre, la « police des polices » est allée mardi au ministère de l'Intérieur, par la rue des Saussaies, pour procéder à la perquisition de leur bureau ainsi qu'à leur domicile respectif. Des documents, des téléphones ainsi que des ordinateurs ont été emportés pour en examiner le contenu. Le haut fonctionnaire et la commandante, qui n'ont pas été placés en garde à vue, devraient vite être entendus par les « bœufs carottes » pour fournir leur version des faits.
«Déterminer l'ampleur de la fraude»
Si, pour l'heure, l'hypothèse d'une « dérive individuelle » est privilégiée, l'IGPN devrait passer au crible l'ensemble des candidats pour « déterminer l'ampleur de la fraude ».
Organisé au sein de la prestigieuse École nationale supérieure de la police (ENSP) de Saint-Cyr au Mont d'Or, le concours d'accès par la voie professionnelle offre dix-neuf de places d'élèves commissaires à des officiers de plus de 50 ans, ayant au moins sept ans d'ancienneté au grade de capitaine.
Dans un communiqué diffusé mardi soir, le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a précisé que sa décision de « suspension des épreuves », qui en étaient au stade de l'oral devant le jury présidé par l'inspecteur général Dupuch, a été prise de manière provisoire. Elles « reprendront dans les meilleurs délais, dès que les conditions seront réunies », précise-t-on de même source. L'hypothèse de recommencer le concours à zéro, en reconvoquant la centaine d'officiers candidats qui s'étaient présentés à l'écrit et en donnant de nouveaux sujets, n'est pas exclue afin d'éviter tout recours portant sur une éventuelle rupture d'égalité lors des épreuves.
Frédéric Dupuch a notamment été directeur de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) à la préfecture de police. Il avait été limogé après les violences survenues lors des manifestations «gilets jaunes» en 2019. Considéré par ses pairs comme un brillant haut fonctionnaire, il s'est vu confier en novembre dernier la très stratégique mission de chef de projet « direction départementale de la police nationale ». En clair, l'une plus importantes réformes territoriales jamais engagées au sein de l'institution.
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La cour a sensiblement diminué la sentence prononcée en première instance.
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Le Figaro
À Matignon, clap de fin de l’ère Castex
Tristan Quinault-MaupoilANALYSE - À l’aube du second quinquennat, le premier ministre se fait discret. Mais il ne disparaîtra pas de la scène politique du jour au lendemain.
Pour Jean Castex, l’heure de la libération approche. Non pas qu’il quitte Matignon affaibli, mais le premier ministre n’a jamais eu l’intention de se maintenir au-delà du CDD confié par le président il y a vingt-deux mois. Devenir premier ministre, il ne l’avait jamais imaginé. Pas plus que de s’appuyer sur la fonction pour rêver d’un destin encore plus grand.
«Je n’ai jamais vu quelqu’un autant habité par l’intérêt général et aussi peu par son intérêt personnel», s’empresse de commenter son entourage. «Il n’a pas un ego qui gêne le collectif», souligne une ministre. Il en a pourtant rudoyé plus d’un, avec un autoritarisme qu’on ne lui connaît pas publiquement. Mais sans jamais le faire savoir à la presse, ce dont ses victimes lui savent gré.
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«Restez ce travailleur acharné. Restez cet homme indifférent aux commentaires et aux sondages. Restez ce maire qui se demande toujours ce que la personne croisée sur un marché, en porte à porte ou au stade de rugby le dimanche, dirait de la décision qu’il doit prendre», lui a demandé Emmanuel Macron en janvier 2021 lors de sa remise de la grand-croix de l’ordre national du Mérite. Force est de constater que Jean Castex a suivi la commande. Celui qui fêtera ses 57 ans le mois prochain n’est pas scotché aux chaînes d’information. Il met un point d’honneur à ne pas consulter les réseaux sociaux. Seules ses filles adolescentes se chargent parfois de lui montrer les montages qui fleurissent sur TikTok. Raconter son passage à Matignon dans un livre? «Jamais de la vie! Jamais il ne ferait un truc pareil», jure sa plus proche conseillère.
Jean Castex vit très sereinement d’être à la fin de sa mission. Chez lui, pas de nostalgie, pas de caprice ni d’états d’âme
À l’aube du second quinquennat, le premier ministre «se fait hyper discret», constate un ministre qui a traversé tout le quinquennat. «Jean Castex vit très sereinement d’être à la fin de sa mission. Chez lui, pas de nostalgie, pas de caprice ni d’états d’âme», glisse le même. La tête dans les affaires courantes - et un peu dans les cartons -, il ne s’est pas impliqué dans la restructuration de la majorité ni dans les investitures des candidats aux prochaines élections législatives. Si ce n’est dans son département des Pyrénées-Orientales, où la députée sortante, Laurence Gayte, a été éjectée au profit de Pierre Bataille, un maire qui a le soutien de Jean Castex.
Le chef du gouvernement était très allant pour présenter sa démission dès le lendemain du second tour de la présidentielle. Le président lui a demandé de patienter. Il s’est exécuté. Parce qu’il a réussi à construire un lien privilégié avec les Français, que c’est un bon soldat, qu’il est docile, certains s’imaginent qu’il conservera une fonction dans la prochaine équipe gouvernementale. Un jour, il est attendu à la Justice, le lendemain aux Affaires sociales, le surlendemain on le voit reprendre le dossier des Jeux olympiques de 2024, dont il a un temps été chargé avant d’atterrir à la tête de l’État. «Je ne le sens dans aucune de ces perspectives», glisse-t-on à Matignon.
«Être utile autrement»
En privé, Jean Castex estime qu’il y a «une vie après la politique nationale» et qu’il «peut être utile autrement». On l’imagine assez logiquement retrouver son fauteuil de maire à Prades. Mais, là encore, ceux qui le connaissent répondent par une moue dubitative…
Il ne disparaîtra pas non plus de la scène politique du jour au lendemain. Pour preuve: il a d’ores et déjà prévu d’aller soutenir quelques candidats aux législatives. Les demandes affluent déjà. «Pour la majorité, je pense que c’est un grand actif, au sens économique du terme. Il comptera assurément, s’il le désire», insiste Philippe Grangeon, l’ancien conseiller élyséen. Il ne se fait pas prier pour dire du bien de Jean Castex: «Lors de la crise sanitaire, quand vous prenez autant de décisions qui touchent à la vie intime et quotidienne des gens, aux libertés, il faut impérativement une pâte humaine. Ce monsieur a incontestablement un humanisme tranquille.»
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Les apparitions hebdomadaires de Jean Castex à la télévision, de restrictions en restrictions, auraient pu le transformer ad vitam aeternam en père fouettard du quinquennat. Et pourtant, «les Français lui sont reconnaissants d’avoir tenu la barque et d’avoir construit un rapport affectueux avec eux», affirme-t-on à Matignon. Son style de «Tonton Castex» (dixit un de ses soutiens) y est pour beaucoup. «Le mépris sociologique» auquel il a été confronté - au sein même de la majorité - a renforcé ce lien. «Il s’y attendait, s’y était préparé et avait conscience que ceux qui le moquaient ne représentaient pas la France», lâche-t-on dans son sillage. Tout en étant d’une loyauté absolue au président, il sait ce qu’il lui a apporté. «L’apaisement du pays» bousculé par les «gilets jaunes» et la réforme des retraites. À la start-up nation, il n’a aucun mal à préférer les PME. Mais n’a pas prévu de monter la sienne…
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Le Figaro
En direct, le président Zelensky s’adresse aux étudiants français
Par
Victor Merat •
Publié le 09/05/2022 à 12:26
• Mis à jour le 11/05/2022 à 15:11
VIDÉO - Ce mercredi 11 mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky échange avec des étudiants français en visio conférence depuis Kiev. L’événement est retransmis à Sciences po Paris.
Les étudiants de la Sorbonne, de l’Inalco, de l’École polytechnique, l’INSP ont défilé à la tribune de l’amphi Boutmy de Sciences Po, rue Saint-Guillaume pour poser leurs questions au président Volodymyr Zelensky, en viso conférence depuis Kiev. Un lien YouTube permettait de suivre l’événement en direct. L’Otan, l’accueil des réfugiés, l’Europe, les crimes de guerre: le président a abordé tous les sujets.
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Le président est apparu vêtu de manière décontractée, comme à son habitude, en tee-shirt vert kaki. Assis devant son bureau, le drapeau ukrainien derrière lui, il a longuement parlé des crimes de guerre commmis en Ukraine par l’armée russe, dénonçant «les 10 000 crimes de guerre, les viols d’une fille de neuf ans, et d’un garçon de 11 ans devant ses parents, le viol d’un bébé filmé par un soldat et montré à tous». «Pourquoi les militaires russes ont maltraité les Ukrainiens avec autant de plaisir, commis des viols, coupé des têtes, des doigts, brisé les jambes, comment l’expliquer?». Et de poursuivre: «Durant la seconde guerre mondiale, les Nazis ont fait des crimes abominables, les soldats russes ont fait la même chose en Ukraine». Il a demandé «une accélération de la justice internationale» en demandant: «Quelle peine est suffisante pour le viol d’un enfant ou pour des soldats qui tirent dans les voitures des réfugiés?» .
Des étudiants sont passés à la tribune afin de poser leurs questions sur l’Europe, l’Otan, les réfugiés et l’issue de la guerre. Le président a assuré: «Nous sommes prêts à négocier, mais peut-être est-il trop tard». À propos des réfugiés, il a dit: «Nous avons 5 millions d’Ukrainiens qui ont quitté le pays, mais 95 % ont vocation à rentrer. Ce ne sont pas des personnes réfugiées, mais des personnes déplacées». Il a encouragé une étudiante ukrainienne venue lui poser une question à «devenir la meilleure élève possible car c’est important pour notre État aussi». Et il a remercié pour l’accueil de ses compatriotes. À propos de l’Europe il a martelé: «L’Ukraine est un pays de plein droit de l’Europe, qui mérite le même respect, pas plus, pas moins». Concernant l’Otan, il a assuré «qu’il n’y aurait pas eu la guerre, si l’Ukraine avait fait partie de l’Otan».
Une rencontre centralisée par Sciences Po
L’Ukraine fait face à l’offensive russe déclenchée le 24 février par Vladimir Poutine. Depuis, Volodymyr Zelensky tente de mobiliser la communauté internationale à soutenir son pays en usant d’une communication massive. La rencontre, a été annoncée par le directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, vendredi dernier sur Twitter. Selon les informations du Figaro Étudiant, c’est l’ambassade d’Ukraine en France qui a contacté, jeudi dernier, plusieurs institutions françaises. Parmi elles: l’École polytechnique, la Sorbonne, l’Inalco et Sciences Po. C’est cette dernière, où deux amphithéâtres seront mis à disposition des étudiants, qui centralise le dispositif. «Depuis longtemps, le président Zelensky veut s’adresser à un maximum de gens. Et cela passe par les étudiants et les grandes écoles. C’est une nécessité», a expliqué au Figaro Étudiant l’ambassade d’Ukraine en France.
Quinze minutes de discours, une demi-heure d’échange
L’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadym Omelchenko était présent.
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Le Figaro
Législatives 2022 : Taha Bouhafs visé par une enquête interne des Insoumis pour des faits de violences sexuelles
Sophie de RavinelLe militant avait renoncé mardi à se présenter dans le Rhône, en arguant des pressions à son encontre. La direction de LFI l'avait prévenu plus tôt qu'elle pourrait lui retirer son investiture.
La France Insoumise vient de confirmer l'ouverture d'une enquête interne visant Taha Bouhafs. Le «comité contre les violences sexistes et sexuelles» du mouvement a été saisi le samedi 7 mai «pour des faits supposés de violences sexuelles» commis par le jeune militant des quartiers populaires, qui vient de renoncer à se présenter dans la 14e circonscription du Rhône, à Vénissieux.
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«Vu l'urgence de la situation, communique LFI, une procédure a été enclenchée immédiatement (...). Dans ce cadre Taha Bouhafs a été confronté aux accusations dont il faisait l'objet lundi 9 mai». Et vu «la gravité des faits supposés», il lui a été dit que «la France Insoumise pouvait être amenée à ne pas l'investir». Ce communiqué du parti est venu confirmer une information révélée par BFMTV quelques minutes plus tôt.
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Mélenchon a regretté lundi de ne pas avoir su le réconforter
Dans la nuit de lundi à mardi, Taha Bouhafs a de lui-même annoncé son renoncement à être candidat, arguant avoir été broyé par «le système». «Continuez à vous battre, avait-il lancé dans son communiqué. Pour ma part, j'ai essayé mais je n'y arrive plus.» Jean-Luc Mélenchon, l'ex-candidat Insoumis arrivé troisième à la présidentielle (21,95%), avait très vite dénoncé « une meute qui s'est acharnée» contre Taha Bouhafs, avec des « menaces de mort et mises en cause publiques quotidiennes». Il regrettait, sans faire état des accusations portées contre Taha Bouhafs, «de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire». Plusieurs médias sont en cours d'enquête sur ces faits.
Au cœur des critiques contre Taha Bouhafs jusqu'ici, sa condamnation fin 2021 à 1500 euros d'amende pour injure publique en raison de l'origine, après avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebbab d'«Arabe de service» - Taha Bouhafs a fait appel. S'il a été, le 1er mai 2018, le seul à filmer Alexandre Benalla violenter un couple de manifestants à Paris, il a aussi suscité beaucoup de critiques, y compris à gauche pour ses prises de position communautaristes très controversées.
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, sur la ligne républicaine de sa campagne présidentielle, a donné le coup de grâce en début de semaine. «Je ne comprends pas que LFI puisse présenter quelqu'un qui a été condamné pour injure raciale», avait-il déclaré lundi matin sur France 2, demandant aux Insoumis «de revoir cette candidature et de créer les conditions de gagner là-bas face à En marche et au Front national».
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L'Humanité
Des nouvelles de la Cartoucherie
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniJacques Martial se met en scène dans le poème Cahier d’un retour au pays natal, d’Aimé Césaire (1). Depuis quelque vingt ans, l’acteur tourne ce spectacle dans le monde avec, pour bannière de sa compagnie, la Comédie noire, ce sublime concentré de langue française en fusion, qu’André Breton, le lisant, vit comme « le plus grand monument lyrique de ce temps ». Césaire a 25 ans quand il compose, à Normale sup, en 1938-1939, ce chant profond dédié à l’être noir assujetti en tous ses avatars historiques, dans un grand souffle vibrant de liberté, proprement volcanique, hanté par la hardiesse de métaphores tropicales issues de la Martinique, où il est né. Jacques Martial surgit dans la brèche d’un vaste rideau de plastique semé de taches de couleur, sa grande taille revêtue des hardes de l’errance, avec trois énormes sacs qu’il trimballe. S’ensuit une sorte de juste miracle permanent dans la profération, semée de silences et d’élans vocaux, où rien ne se perd de la véhémence d’un verbe haut jusqu’au vertige. Il jette au sol des chiffons, comme autant d’îles tirées des sacs.
C’est tout un monde qui se crée, là, sous nos yeux et par l’ouïe, dans ce grand corps mobile et ces mains qui sculptent l’espace, au service exclusif d’une pensée humaniste au plus grand sens, qui plaide encore pour tous les humiliés et damnés de la terre, quels qu’ils soient.
Alexandra Tobelaim met en scène Face à la mère, un texte de Jean-René Lemoine (2). C’est un récit, écrit à la première personne du singulier. L’auteur, naguère, a interprété lui-même ce qui semble un témoignage autobiographique saignant. Cette fois, celui qui dit initialement « je » est réparti en trois acteurs (Stéphane Brouleaux, Geoffrey Mandon, Olivier Veillon), tandis que s’impose, un peu trop, une création musicale d’Olivier Mellano, servie à vue par Yoann Buffeteau (batterie), Vincent Ferrand (contrebasse) et Lionel Laquerrière (guitare et voix). Cela donne une sorte d’oratorio, avec reprises de phrases en canon par le trio qui parle et va et vient. Le texte, d’une belle tenue littéraire, met en jeu les reproches violents, fruits de l’amour blessé, qu’adresse le fils à sa mère, qui fut un jour assassinée en Haïti. C’est bien, comme il est dit, « entre l’étreinte et l’étau » que se joue ce qui devient, dès lors, à l’adresse de la disparue, un requiem, criblé de souvenirs d’enfance en Afrique.
Une pensée humaniste qui plaide pour tous les humiliés et damnés de la terre, quels qu’ils soient.
www.epeedebois.comwww.la-tempete.frThéâtrela cartoucheriecartoucherie de vincennesthéâtre de la tempête Le Figaro
EN DIRECT - Bac 2022: suivez la première journée d’épreuves de spécialité
Par
Emma Ferrand •
Publié le 11/05/2022 à 12:24
• Mis à jour le 11/05/2022 à 12:56
Ce mercredi 11 mai se déroulent les premières épreuves de spécialité. Un rendez-vous inédit de la réforme du bac, puisqu’en 2020 et 2021, elles avaient été remplacées par le contrôle continu en raison de la situation sanitaire.
A VENIR : Début du direct : 11/05/2022 à 12:30
EN COURS : Mis à jour à 15:55
TERMINE : Fin du direct :
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Le Figaro
Le Robert fait disparaître «ielle» pour garder «iel»
Après avoir été intégré à la version en ligne du dictionnaire, le pronom personnel «iel» fait son entrée dans l'édition 2023 du Petit Robert.
Le dictionnaire Le Robert, qui avait fait entrer dans sa version en ligne le pronom «iel» et sa variante «ielle», a annoncé mercredi 11 mai qu'il avait fait disparaître cette graphie féminisée pour sa version imprimée.
«Iel», pronom personnel à mi-chemin du masculin «il» et du féminin «elle», est défini dans Le Robert en ligne depuis novembre. L'éditeur a annoncé l'avoir fait entrer dans son édition 2023 du Petit Robert.
À lire aussiL'idéologie woke à l'assaut du dictionnaire Le Robert
Au départ, Le Robert précisait sur son site internet «On écrit aussi ielle, ielles». Mais ces variantes ne sont plus données. La définition de ce mot «rare» est: «Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier (iel) et du pluriel (iels), employé pour évoquer une personne quel que soit son genre».
À VOIR AUSSI - Charlotte Gaccio: «Je suis contente que le mot grossophobie soit entré dans le dictionnaire»
Ce nouveau pronom personnel divise ceux qui le rejettent en bloc, et ceux qui l'estiment indispensable pour atténuer la prédominance du masculin dans la langue française. «Je pense que ça a été un coup de pub du Robert, (...) une bonne occasion pour attirer l'attention», disait en février la secrétaire perpétuelle de l'Académie française, Hélène Carrère d'Encausse.
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait dit en novembre soutenir «évidemment» l'initiative d'un député de la majorité présidentielle, qui demandait à l'Académie française de se prononcer officiellement.
À lire aussi«C'est un progrès» : Élisabeth Moreno estime qu'il n'est pas «choquant» d'utiliser le pronom neutre «iel»
«Woke», «chiller» et «écoanxiété» font leur entrée dans le Petit Robert
Généralement plus prudent dans son intégration de mots nouveaux, le dictionnaire concurrent du Robert en France, le Larousse, qui a dévoilé cette semaine la liste des mots qui intègrent son édition 2023, n'a pas sauté le pas.
Parmi les termes qui font leur entrée dans le Petit Robert, on trouve «NFT» (jeton non fongible en français) ou «woke» comme dans le Larousse, mais aussi «chiller», «dégenrer», «écoanxiété», «gênance» ou «performer». George Floyd, tué par la police américaine en mai 2020, le mouvement Black Lives Matter, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, l'entrepreneur Elon Musk ou encore l'actrice Valérie Lemercier sont parmi les nouveaux venus dans les pages des noms propres.
À VOIR AUSSI – Polémique: le «pronom iel» est-il français ?
Il y a 25 ans un ordinateur battait Kasparov, le XIIIe champion du monde d'échecs
En 1997 Deeper Blue, la deuxième version d'un programme d'IBM, gagnait un match en 6 parties (3,5 à 2,5) contre le champion russe. Depuis l'intelligence artificielle a fait de tels progrès que les complexités du shogi japonais et du jeu de go ont fini par être largement maîtrisées en 2017.
Le peuple cherokee fait appel au Puy du Fou pour raconter son histoire
Après l'ouverture d'un site en Espagne, le parc vendéen, qui fête ses 45 ans cette année, présentera dans le Tennessee une représentation immersive sur le périple d'un homme cherokee.
Notre-Dame de Paris : Roland Petit mal compris, sur France 5
CRITIQUE - Le ballet repris par l’opéra de Paris l’an passé déçoit, même si Mathias Heymann dans le rôle de Frollo est convaincant. A regarder ce vendredi 6 mai à 21 heures sur France 5, et en replay.
L'Humanité
Plus que jamais gagner la paix
ÉditorialStéphane Sahuc« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…
D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.
Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.
Guerre en Ukraine Le Figaro
Notre sélection de chambres d'hôtes 2022 dans le Sud-Est et la Corse
EXCLUSIF - Découvrez nos adresses coups de cœur en Auvergne-Rhône-Alpes et jusqu'en Corse, sans oublier bien sûr la Côte d'Azur. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.
1. Château d'Origny : miroir du terroir
Château d'Origny (Allier)3 chambres et 2 suites, de 154 à 226 €. 2, chemin du Château, 03000 Neuvy, Allier (06.70.88.14.26 ; Chateauorigny.fr ).
Depuis un an, Françoise et Éric, Belges de naissance et Bourbonnais d'adoption, subliment leur château du XIXe siècle, pour lequel ils ont eu un vrai coup de cœur. À l'intérieur, ils ont sauvé les cheminées, parquets et boiseries, marié l'ancien et le contemporain, imaginé un espace bien-être (piscine naturelle, douche sensorielle, sauna, hammam, jacuzzi, soins Thémaé) et confié le restaurant bistronomique à un chef des produits du terroir et de la cuisine française. À l'extérieur, le parc de 11 hectares, le jardin de style français et l'étang leur inspirent mille et un projets. En leur présence ou celle de Clémence, gardienne des lieux, chacun savoure des instants de ressourcement, de convivialité et de fameuses gourmandises. Menu (39 €).
2. La Maison Normande : so british
La Maison Normande (Cantal)3 chambres, de 86 à 96 €. 2, rue de la Cure, 15590 Saint-Cirgues-de-Jordanne, Cantal (06.49.35.97.90 ; La-maison-normande.fr ).
Dans le village, vous ne voyez qu'elle. Monumentale maison de style normand du début du XXe siècle construite en ardoises et pierres volcaniques. Douce folie d'un Cantalien pour sa femme, en souvenir de leurs jours heureux en Normandie. Anglais d'origine, Sarah et Tim partagent ici, dans cette sublime vallée de la Jordanne, leur amour de la montagne, de la campagne et de la France. Après 2 ans de travaux réalisés à quatre mains et une déco, photos et meubles personnalisés, ils suggèrent d'emprunter des chemins de traverse vers le puy Mary, le puy de Peyre Arse ou Salers. Et convient à des dîners et petits déjeuners à l'anglaise avec œufs bacon croustillants et scones fondants. So good ! Table d'hôtes (18 €).
3. Château de Charmeil : havre de paix
Château de Charmeil (Allier)1 chambre et 4 suites, de 120 à 220 €. 12, rue du Château, 03110 Charmeil, Allier (07.88.51.18.42 ; Chateaudecharmeil.com ).
Au bout d'une allée d'arbres centenaires, il apparaît tout d'ardoises et de chaux vêtu. Majestueux château de 1729 transformé de la fin du XIXe siècle à 1960 « en hôtel de premier ordre, restaurant et salon de thé ». Amoureux des belles demeures, Jérôme et Hervé le font renaître. Au rez-de-chaussée, les salons avec parquet, trumeaux et lustres offrent des espaces petit déjeuner, bibliothèque et coin cheminée. À l'étage, les suites avec antichambre s'ouvrent sur un parc vallonné, une fontaine ruisselante, le cheval ou l'ânesse de compagnie. Intérieure avec vue, la piscine ambiance seventies incite aux longueurs ou au farniente, au déjeuner plateau traiteur ou au dîner bocaux de saison livrés sans bouger. Que dire des soins relaxants ou beauté ? Instants plaisir. À deux pas de Vichy, des thermes, des golfs et de l'hippodrome.
4. La Péniche Bed and Bicycle : voyage immobile
La Péniche Bed and Bicycle (Ardèche)5 cabines à 181 ou 251 €. 2 bis, promenade Léon-Perrier, 07300 Tournon-sur-Rhône, Ardèche (04.69.11.00.67 ; Lapeniche.eu ).
Rive gauche, les vignobles de Tain-l'Hermitage dégringolent en terrasses. Rive droite, le château de Tournon se dresse, majestueux. Au milieu, la passerelle Marc-Seguin, premier pont suspendu sur le Rhône, enjambe le fleuve calme ou impétueux. Fan de bateaux, David a amarré une péniche de type Freycinet (1964) dans ce décor unique pour offrir aux cyclistes et autres hédonistes, un havre de confort et de domotique, en totale autonomie et liberté. Sur le pont terrasse, dans le jardin d'hiver, les cabines ou l'espace bien-être (soins Cinq Mondes, sauna et bain nordique), au ras de l'eau où miroitent tantôt la lune tantôt le soleil, une inoubliable escale. Dîner livré (35 €).
5. La Framboisine : mémoire paysanne
La Framboisine (Haute-Loire)2 chambres, de 118 à 133 €. 6, rue de la Gazelle, 43260 Saint-Étienne-Lardeyrol, Haute-Loire (06.11.45.32.33 ; Laframboisine.com ).
Pour Jean, cette ferme de 1896 aux toits de lauze et aux murs de pierre représente bien plus qu'un patrimoine rural. Son père la lui a transmise voilà 40 ans. Il l'a patiemment et amoureusement restaurée. Par goût des belles choses et en souvenir de ses 4 grands-parents nés dans les 7 km à la ronde. Une chambre rappelle cet ancien temps. L'autre en verrière joue la transparence et la lumière. Aux fourneaux, le maître des lieux cultive une passion : la cuisine jardin-rivière-forêt. Il est bon de séjourner dans cette campagne gourmande et discrète, avec terrasse et piscine ouvrant l'horizon vers les sucs (volcans endormis) du Velay. À 15 km du Puy-en-Velay. Table d'hôtes (30 ou 70 €).
6. La Maison Vigneronne : divine adresse
La Maison Vigneronne (Savoie)2 chambres, à partir de 125 €. 7, chemin de Saint-Simond, 73100 Aix-les-Bains, Savoie (06.76.94.30.60 ; Xavierjacqueline.com ).
En créant, en 1985, un vignoble confidentiel avec vue sur le lac du Bourget, Xavier Jacqueline n'imaginait pas que Mathilde et Justine, ses filles, partageraient sa passion des vins de terroir et des cépages rares. Dans le domaine cultivé à la main et certifié bio comme dans leur demeure de 1895 restaurée en maison d'hôtes, tous ont uni leur amour du bon et du beau. Les volumes des pièces se montrent généreux, les matériaux – chêne, pierre, bambou – nobles, les meubles et objets d'art populaire de Savoie précieux. Le tout teinté de bleu, blanc, vert et baigné de lumière, invite au repos et à la découverte d'accords mets-vins. Dans le magnifique cellier ou entre les nouveaux rangs de vignes. À mi-chemin entre le lac et le centre historique d'Aix-les-Bains. Dégustation vins et fromages (25 €).
7. Le Chalet du Blanc : sport et nature
Le Chalet du Blanc (Savoie)2 chambres, 1 cabane et 2 lodges, à partir de 115 €. 8, route de Motzon, 73340 Aillon-le-Jeune, Savoie (06.22.11.90.89 ; Lechaletdublanc.com ).
Dans ce chalet décliné en plusieurs espaces, Karine, diététicienne, professeur de yoga et de Pilates, et Patrick, menuisier et pro du trail, s'offrent une nouvelle vie en pleine nature. À 1 000 m d'altitude dans le massif des Bauges. Avec le désir de procurer des instants bien-être et ressourcement. Autour d'une cuisine locale, bio et végétarienne, dans 2 chambres, 1 cabane ou 2 lodges en bois naturel, lin et coton bio, exposés plein sud. La piscine intérieure à l'eau salée, le sauna au feu de bois et le bain froid extérieur invitent à prendre soin de soi. Cures (détox, dos…) et stages (yoga, Pilates, randonnée…). Table d'hôtes (34 €).
8. Mas de l'Ange du Vaccarès : une Camargue à soi
Mas de l'Ange du Vaccarès (Bouches-du-Rhône)5 chambres, de 140 à 240 €. 8121, route du Vaccarès, 13123 Arles, Bouches-du-Rhône (06.08.88.76.15 ; Masdelangeduvaccares.com ).
Une escadrille d'ibis noirs se pose sur les branches d'un saule bordant le grand étang où barbotent des dizaines de canards. Le ton est donné : au Mas de l'Ange du Vaccarès, le visiteur est noyé dans la nature, 120 hectares de marais et de roselières, enlacés par des canaux. Photographes et ornithologues viennent ici s'adonner à l'observation depuis l'une des cabanes élevées par Jean-Yves, passionné par les oiseaux. Ici, le spectacle est à l'extérieur : dans le mas, les chambres ultraconfortables restent épurées, adoptant un style rustique chic et des tons clairs. Sandrine bichonne ses hôtes au petit déjeuner ainsi qu'au dîner les week-ends de haute saison.
9. Mas des Prêcheurs : divine retraite
Mas des Prêcheurs (Bouches-du-Rhône)5 chambres, de 120 à 330 €. 1136, chemin de la Chapelle-Saint-Victor, 13150 Tarascon, Bouches-du-Rhône (06.72.70.80.80 ; Masdesprecheurs.com ).
Entre Avignon et Arles, adossé à un petit massif bordé de garrigue, un ancien mas agricole de Dominicains est devenu une superbe maison d'hôtes. Le luxe ici ? La nature, avec un domaine de 18 hectares piqué de cyprès et de pins parasols ; la sérénité de la pierre, des salles voûtées avec cheminées et des chambres sobrement décorées ; la qualité de la table, à dominante végétarienne, orchestrée par Aline, cuisinière hors pair. Les hôtes sont Émilie, logothérapeute qui anime des séjours sur la quête de sens, et Guillaume, hôtelier chevronné qui cultive ici des légumes en permaculture à déguster prochainement.
10. Le Clos des Merveilles : havre de paix
Le Clos des Merveilles (Bouches-du-Rhône)3 chambres, de 135 à 170 €. 21, avenue de Lambesc, 13840 Rognes, Bouches-du-Rhône (06.20.24.04.66 ; Leclosdesmerveilles.com ).
À 20 km au nord-ouest d'Aix-en-Provence, le village de Rognes compte désormais une belle maison d'hôtes dans un bâtiment qui abritait une école religieuse au XIXe siècle. Insoupçonnable depuis la rue, un jardin en 9 restanques, classé « remarquable », se cache derrière la maison. Entre oliviers, cyprès et rosiers, le niveau supérieur recèle une piscine avec vue sur le mont Ventoux. De son ancienne vie dans l'univers du luxe, Sophie Clot a gardé une exigence pour les objets et décors raffinés. Ainsi, ses chambres offrent un inspirant voyage sensoriel.
11. Casa Youm : esprit d'ailleurs
Casa Youm (Bouches-du-Rhône)3 chambres, de 160 à 320 €. 12, plateau du Peintre, 13016 Marseille, Bouches-du-Rhône (06.51.39.55.93 ; Casayoum.com ).
La rade de Marseille, les îles… La vue est étourdissante depuis la terrasse avec piscine de la Casa Youm, perchée sur les collines de l'Estaque et léchée par la garrigue. La Méditerranée a naturellement inspiré Amira et Édouard. Dans les chambres dépouillées de leur grande maison blanche ourlée de glycine, un tapis graphique tunisien ou des luminaires rapportés du Maroc distillent juste une subtile touche orientale. Amira, ancienne responsable du « sur-mesure » dans le secteur du luxe, veille à offrir un confort hôtelier : produits d'accueil personnalisés, séances de massage de dernière minute… Table d'hôtes de qualité midi et soir.
12. La Maison Fragonard : accent méridional
La Maison Fragonard (Bouches-du-Rhône)6 chambres, de 90 à 280 €. 7-9, rue du Palais, 13200 Arles, Bouches-du-Rhône (06.74.82.65.27 ; Fragonard.com ).
Françoise et Agnès Costa, à la tête du parfumeur grassois, vibrent pour les univers raffinés inspirés de la Provence ou teintés d'exotisme. C'est à Arles, phare de l'identité provençale où elles créent un musée du costume traditionnel international, qu'elles ont aussi choisi d'ouvrir une maison qui leur ressemble. Dans une ruelle du centre historique, les 3 petites chambres et 3 suites (dont une avec terrasse) déploient une décoration solaire, généreuse et nourrie d'histoire avec du mobilier chiné, des tommettes provençales, des cheminées d'origine… et quelques pièces Fragonard aux couleurs joyeuses. Camille, une Arlésienne de naissance, accueille les hôtes avec grand soin.
13. Une Histoire De Famille : cœur de village
Une Histoire De Famille (Var)5 chambres, de 115 à 150 €. 10, boulevard Lazare-Carnot, 83610 Collobrières, Var (04.94.48.07.10 ; Unehistoiredefamille83.com ).
À Collobrières, tout le monde le connaît. Sébastien Borello, jeune quadragénaire, est issu d'une famille d'aubergistes de ce village des Maures, haut lieu de la castanéiculture. En face de son petit hôtel-restaurant, il vient d'ouvrir des chambres d'hôtes dans une maison noble, dont il occupe le dernier étage. Invités à intervenir dans la décoration intérieure, les artisans locaux ont signé des tables et des vases en châtaignier, des luminaires en vannerie ou des affiches stylisées, toujours avec une griffe contemporaine. La pierre, le bois et les verrières de style industriel cohabitent à merveille dans cette maison de village dotée d'une terrasse avec piscine.
14. Le Barretian : grands espaces
Le Barretian (Var)5 chambres, de 170 à 250 €. 1357, chemin de la Colle, 83690 Villecroze, Var (06.23.72.35.43 ; Lebarretian.com ).
Le Barretian est un domaine oléicole et viticole de 70 hectares, caché dans les houles forestières du haut Var, là où les pins, les chênes verts et la garrigue déroulent à perte de vue un décor sauvage. L'environnement constitue le point fort de cette adresse, ancien hameau de pierre converti en maison d'hôtes. Parmi les chambres sobres et élégantes décorées par Fabienne et Bruno, on aime le cabanon pour son atmosphère pagnolesque, égaré sous les frondaisons loin du mas principal. Ici, l'espace est un luxe : on flâne parmi les oliviers et les sentiers festonnés de thym, avant de lézarder au bord de la piscine ou de s'assoupir dans un hamac, bercé par le chant des cigales.
15. Maison Mastrorelli : chic méditerranéen
Maison Mastrorelli (Alpes-Maritimes)3 chambres, de 150 à 200 €. 11, chemin du Château, 06330 Roquefort-les-Pins, Alpes-Maritimes (06.98.19.79.16 ; Maisonmastrorelli.com ).
Céline aime recevoir. Son divin poulet aux épices longuement mijoté et sa glace parfaite au caramel en disent long sur son goût des choses bien faites. Chez elle, on choisit même à l'avance les textures de ses draps et oreillers. Céline a décoré sa maison comme elle cuisine : avec talent. Avec des matières naturelles (lin, osier, terre cuite), elle souligne l'esprit méditerranéen de cette ancienne auberge aux murs blancs, truffée de niches et de courbes délicates, entre Grasse et Cagnes-sur-Mer. Dans le jardin, avec bassin de nage et vieux oliviers, on s'attarde sur la terrasse où s'estompe le bruit de la route. Table inoubliable.
16. Bastide Nomade : wabi-sabi
Bastide Nomade (Alpes-Maritimes)4 chambres, de 140 à 240 €. 529, chemin de Versailles, 06570 Saint-Paul-de-Vence, Alpes-Maritimes (06.52.59.46.59 ; Bastidenomade.fr ).
Lætitia et Christophe ont longtemps tenu une maison d'hôtes sur la Côte d'Opale et savent prendre soin des voyageurs, avec un petit déjeuner bio et un accueil parfait. De leur formation respective dans la décoration et le graphisme, ils ont acquis l'art de scénariser les espaces. Leur style ? Le wabi-sabi qui célèbre la beauté des objets ayant vécu. Lampes industrielles, meubles retapés, mélange de matières bois et métal… Au pied du village de Saint-Paul-de-Vence, avec vue inédite sur la colline et ses remparts, on apprécie l'esprit décontracté des lieux. Petit jardin et piscine.
17. Maison Léonard Du Ventoux : maison de famille
Maison Léonard Du Ventoux (Vaucluse)5 chambres, de 90 à 125 €. 1, Grande-Rue, 84390 Sault, Vaucluse (06.61.94.75.20 ; Maisonleonardduventoux.com ).
Des bouquets de fleurs des champs soigneusement confectionnés aux luminaires contemporains faits maison, en passant par le choix d'un mobilier provençal épuré, Valérie Lebert possède un goût sûr. Pour déployer son univers campagne chic, dans lequel elle aime mélanger histoire et modernité, elle a trouvé un écrin dans le village de Sault, au pied du mont Ventoux : une maison de notable sur 3 niveaux, avec de hauts plafonds, des tommettes anciennes et de belles portes en bois. Une adresse où l'on se sent comme à la maison, avec un accueil aux petits soins et un agréable jardin de village. Idéal pour les familles.
18. La Perroya : belle âme
La Perroya (Vaucluse)4 chambres, de 90 à 150 €. 47, rue de l'Église, 84820 Visan, Vaucluse (06.16.89.69.96 ; Laperroya.com ).
Architecte d'intérieur, Agathe Perroy rêvait d'ouvrir une maison d'hôtes dans le Sud où les objets qu'elle chine depuis longtemps trouveraient leur place. C'est chose faite à Visan, délicieux village dans l'enclave des Papes. À l'image de la grande table de ferme flanquée de chaises de Jean Prouvé, elle twiste un mobilier et un décor rustiques de touches design. Une nuée de tableaux et miroirs anciens impriment une âme aux murs blancs éclairés par des luminaires contemporains. Petit patio avec bassin enguirlandé de lampions. Terrasse avec vue sur les vignes… Une adresse d'esthète.
19. Les Mille.s Roches : archi-chic
Les Mille.s Roches (Vaucluse)2 chambres, de 130 à 200 €. 45, chemin de Saint-Eyriès, 84220 Gordes, Vaucluse (06.41.21.43.84 ; Lesmillesroches.com ).
Une architecture moderne en pierre sèche ? À Gordes, parmi des restanques garnies d'oliviers, le peintre flamand Pol Mara fait bâtir en 1969, en respectant les codes de la région, 3 constructions aux formes géométriques : sa maison, son atelier et un pavillon pour les amis. Ce dernier, 2 grands cubes percés de fenêtres longilignes, offre désormais volume et lumière ainsi qu'un ameublement moderne aux hôtes. Tombés sous le charme de cette architecture et de la vue sur la vallée du Calavon, Nathalie et Michel sont à l'origine de la renaissance de ce site très séduisant, où ils ont aussi appris à cultiver l'olive.
20. Le Mas De Béthel : bijou de pierre
Le Mas De Béthel (Vaucluse)4 chambres, de 250 à 270 €. 151, chemin de Gaumaud, 84220 Gordes, Vaucluse (06.20.93.74.21 ; Lemasdebethel.com ).
On retrouve le côté chic et précieux de Gordes dans cette adresse au jardin et à la décoration sophistiqués. Dès l'arrivée chez Stéphania et Franck, on est frappé par une vannerie très présente (cache-pots, ombrières, luminaires) qui donne aux extérieurs une vraie personnalité. Dans les chambres, spacieuses, le décor affiche aussi du caractère et de l'élégance, avec des ornements en matériaux bruts, bois, laine ou terre cuite, et des aplats de couleurs sombres. Trois chambres disposent d'une terrasse. Le grand jardin sculpté de restanques et planté d'oliviers ou de lavandins, invite au farniente et abrite une ravissante piscine bordée de pierres.
21. Anand Bhawan Casa Luisi : un secret bien gardé
Anand Bhawan Casa Luisi (Corse-du-Sud)1 suite, à partir de 250 €. 23, cours Napoléon, 20000 Ajaccio, Corse-du-Sud (06.23.46.45.71 ; Casaluisi.com ).
Les fidèles adorent cette élégante suite premier Empire. Ils y apprécient l'atmosphère calme d'un hôtel particulier en plein cœur de ville, le salon-bibliothèque peuplé d'objets et de portraits de famille, la terrasse parfaite pour les petits déjeuners et goûters, et le merveilleux jardin en terrasse où se déroulèrent maintes fêtes. À la fois profondément corse et ouverte à toutes les cultures, cette demeure est le port d'attache d'une famille de grands voyageurs, ce qui explique son nom hindi signifiant « maison de la joie ». De prestigieux hôtes y ont séjourné, tels les princes du Luxembourg et d'Égypte et la famille princière Napoléon…
22. Les Petites Maisons : naturellement bien
Les Petites Maisons (Corse-du-Sud)4 chambres, de 140 à 280 €. Raghino, 20146 Sotta, Corse-du-Sud (06.25.39.39.75 ; Lespetitesmaisons-corse.com ).
Une alternative parfaite pour échapper au tourbillon de la vie urbaine. À seulement 15 minutes de Porto-Vecchio, dans une végétation endémique (myrte, lavande, immortelle, figuiers, oliviers, etc.), face au massif de Cagna, on goûte à une qualité de silence incroyable, et on paresse volontiers au bord de la piscine, sur les terrasses ombragées de canisses ou dans les chambres contemporaines, spacieuses, lumineuses et judicieusement décorées. Petit déjeuner locavore à partir de beaux produits locaux. À noter aussi, les petites attentions : bougie « figue blanche » faite maison, carnet, petit bouquet d'immortelles et huiles essentielles présents dans les chambres.
23. Cocoon Village : grandeur nature
Cocoon Village (Corse-du-Sud)3 bulles et 2 dômes panoramiques, de 250 à 380 €. L'Ospédale, 20137 Porto-Vecchio, Corse-du-Sud (06.19.81.06.19 ; Glampingcorsica.com ).
Une expérience quand on veut échapper au quotidien. Près du lac et dans la forêt de L'Ospédale, à 1 000 m au-dessus de Porto-Vecchio, ce lieu recherché pour son originalité propose 3 sphères à flanc de falaise et 2 dômes panoramiques transparents disséminés sur un site naturel d'exception : vue renversante assurée. Ici, plus besoin d'artifices, on coupe le téléphone pour vivre l'instant présent. Panier-repas (charcuteries, fromages, vin, dessert : 40 €), et petit déjeuner (spécialités corses) livrés. Déco chaleureuse (coussins, plaids, lampions solaires, matières naturelles, etc.). Terrasse, salle d'eau (douche solaire) et toilettes (sèches) privées.
Et aussi...
Domaine for Rest : jeu d'ombre et de lumière
Domaine for Rest (Loire)3 chambres, de 140 à 190 €. 111, route de Régny, Lieu-dit La Forest, 42470 Lay, Loire (06.17.62.72.92 ; Domaine-for-rest.com ).
Entre des murs fortifiés et des platanes, séquoias ou autres cèdres centenaires, dans une cabane-serre à l'esprit bohème suspendue au-dessus d'un bassin, dans une tour ex-chapelle du XVIIIe siècle en pierre, chêne, fonte et vitraux ou dans une maisonnette de plage avec sable, coquillages, fleurs séchées et jacuzzi, Iulia a imaginé trois petits cadres de vie insolites. Avec des meubles et objets agricoles ou industriels détournés, des créations locales, des touches japonisantes, rustiques, hawaïennes et une piscine commune. Le temps de se retrouver à deux dans l'intimité. Au pied du village médiéval de Lay. À proximité de Roanne et de ses tables gourmandes.
Maison Tara Verte : campagne camarguaise
Maison Tara Verte (Bouches-du-Rhône)5 chambres, de 137 à 187 €. Chemin de Montredon, 13200 Arles, Bouches-du-Rhône (06.31.92.28.31 ; Maison-taraverte-arles.com ).
Après une carrière dans l'immobilier et l'expérience d'une maison d'hôtes sur la Côte d’Azur, Anne-Sophie a posé ses valises dans un mas camarguais au milieu des rizières, avec cheminée, plafond en bois et parquet qui craque. Chineuse invétérée, elle a imaginé avec talent des ambiances différentes dans sa maison : esprit Art déco dans la cuisine, style rustique mais coquet pour les chambres meublées avec parcimonie… Dans le salon vintage (avec un canapé collector de 1968), de vieux vinyles distillent une musique caressante. Le jardin dispose d'un petit bassin où se rafraichir et d'un spa de nage sous le figuier.
La Chiffonnière : esprit brocante
La Chiffonnière (Vaucluse)2 chambres, de 125 à 195 €. 290, chemin des Croix Rouges, 84300 Les Taillades, Vaucluse (06.07.96.59.33 ; www.maslachiffonniere.fr).
Ici c'est un peu la maison du bonheur à l'image de ces rubans colorés qui flottent gaiement depuis les branches d'un platane. En 2021, en ouvrant sa maison d'hôtes avec son mari, Catherine a réalisé un rêve de 30 ans et trouvé un écrin pour accueillir tous les meubles et objets qu'elle chine et qu'elle customise avec soin, des persiennes en bois aux commodes ventrues en passant par les cadres anciens. Autant dire que l'on est reçu avec beaucoup de bonté dans cette ancienne ferme du XIXe siècle, au pied du Luberon, où la grande table sous la tonnelle invite aux moments de partage. Piscine extérieure et jacuzzi dans un espace brocante. Chambre additionnelle en 2023.
La Possibilité d'une île : écolo et contemporain
La Possibilité d'une île (Vaucluse)3 chambres, de 145 à 185 €. 509, rue d'Olivet, 84400 Apt, Vaucluse (06.60.13.26.55 ; Lapossibiliteduneile.fr ).
Sur les hauteurs d'Apt, au cœur du Luberon, Sarah a fait bâtir une maison bioclimatique et passive aux lignes ultra-modernes, avec une dominante de bois, qui la distingue des habitations alentour. Son souci de l'environnement se retrouve dans l'assiette alors qu'elle privilégie les produits bio et les circuits courts pour le petit-déjeuner ou les planches dinatoires. Fromages de la chèvrerie voisine, jus de raisin de marché d'Apt, confitures maison… Meublées de manière contemporaine, les grandes chambres, avec sols en parquet et pans de murs tapissés de papier peint, ouvrent avec une grande baie vitrée sur une terrasse privative près de la piscine.
A Casa Bianca : graphique
À Casa Bianca (Alpes-Maritimes)4 chambres, de 160 à 320 €. 944, chemin des Collines, 06570 Saint-Paul-de-Vence, Alpes-Maritimes (06.33.67.99.22 ; Acasabianca.fr ).
Dans le village de Saint-Paul-de-Vence, Michel possède un magasin de décoration spécialisé dans le linge. C'est donc avec un regard aiguisé qu'il a soigné l'intérieur de sa maison d'hôtes, dans un quartier résidentiel, à 5 minutes en voiture du village perché. Ainsi, les belles matières des tissus contrebalancent le côté graphique et parfois masculin des chambres aux lignes épurées. Un cocktail réussi que l'on retrouve dans le salon du pool house, au bord d'un bel espace piscine lové dans une restanque avec vue sur le village de La-Colle-sur-Loup. Une adresse très confortable avec grande salle de bains et terrasse privative pour chaque chambre.
Les Hauts de Riviera : à l'ombre des grands pins
Les Hauts de Riviera (Alpes-Maritimes)4 chambres, de 120 à 185€. 1017, chemin de Stramousse, 06530 Cabris, Alpes-Maritimes (09.75.56.02.67 ; Leshautsdelariviera.com ).
Dans le jardin, des agrumes, des pins parasols, des restanques en pierre sèche, une piscine inondée de soleil et la vue sur la baie de Cannes et l'Estérel. Bienvenue sur la Côte d'Azur. Florence et Emmanuel ont longuement mûri leur projet de maison d'hôtes et leur demeure du pays de Grasse, avec plusieurs ailes, offre des espaces intimistes à chacune des chambres spacieuses et confortables. Le couple bichonne ses visiteurs avec des plats maison (muffin, pain perdu…) au petit-déjeuner ou des attentions comme le prêt d'un sac de golf ou d'un équipement de randonnée pour expérimenter des activités de la région.
Le Mas des Romarins : champêtre
Le Mas des Romarins (Var)4 chambres, 150 €. 372D chemin du Puits de la Grette, 83440 Fayence, Var (06.27.16.97.12 ; Le-mas-des-romarins.com ).
Les vignes et les champs de roses de Mai, cette délicate fleur qui entre dans la composition des parfums de Grasse, entourent la maison de Christophe et de Rupert. Un terroir agricole près du lac de Saint-Cassien qui a inspiré ce couple franco-anglais qui cultive l'esprit champêtre. Ainsi, quelques moutons pâturent sur le terrain d'un hectare, la table du petit déjeuner met à l'honneur l'huile d'olive et le miel du domaine ainsi que les œufs du poulailler, et les chambres mixent avec goût du mobilier rustique ou ancien avec des pièces contemporaines. Grande piscine avec vue sur le joli village de Fayence, les massifs du Tanneron et l'Esterel. Une adresse avec du caractère.
La Bastide du Beausset-Vieux : parfum des collines
La Bastide du Beausset-Vieux (Var)5 chambres, de 120 à 230 €. 1803, chemin de Cambeiron, 83330 Le Beausset, Var (06.76.44.10.10 ; Bastide-beausset.com ).
Pendant 14 ans, Céline et Julien Bazzano ont rodé leur tandem (lui en cuisine, elle en salle) dans un restaurant bistronomique de Toulon. Désormais, ils cultivent leur sens de l'hospitalité dans une maison d'hôtes perdue dans la pinède, sur les collines du Beausset, dominant au loin la rade de la Ciotat. Bien sûr, la table d'hôtes est divine, bouillabaisse et tarte au citron lors de notre passage, et tout est fait maison au petit-déjeuner, jusqu'aux viennoiseries. Dans la bâtisse en pierre ou dans son annexe, les chambres très confortables disposent d'une petite terrasse privative. Leur décoration cisèle des ambiances différentes, avec un accent provençal ou de bord de mer.
Hôtel de l'Anglais : hôtel particulier
Hôtel de l'Anglais (Bouches-du-Rhône)5 chambres, de 150 à 235 €. 7, avenue Victor Hugo, 13200 Arles, Bouches-du-Rhône (07.87.37.89.47 ; Hoteldelanglais.fr ).
Rompu aux métiers de l'hôtellerie haut de gamme après diverses expériences à Monaco, Filipe de Azevedo est un hôte professionnel et prévenant. Avec Pierrick Messonnet, il reçoit dans un magnifique hôtel particulier d'un boulevard arlésien, avec grand escalier coiffé d'une verrière colorée, plafonds à caissons dorés à la feuille d'or…et très agréable piscine extérieure. De grands aplats de couleurs au mur, un ameublement sobre dans les chambres aux beaux volumes (contrastant avec quelques objets anciens et baroques dans le salon) et une ambiance musicale ciselée donnent une âme et une atmosphère feutrée à cette demeure.
L'Albitru : à l'ombre des oliviers
L'Albitru (Corse-du-Sud)3 chambres, de 90 à 170€. Capo del Figo, route départementale 60, 20169 Bonifacio, Corse-du-Sud (06.20.71.62.10 ; Lalbitru.com ).
La vue sur une oliveraie sertie de murets de pierres, la quiétude des lieux et une grande piscine extérieure (chauffée) justifient de s'éloigner de Bonifacio pour profiter de cette adresse qui se targue d'avoir reproduit fidèlement « u baraccun », bâti ancien et rustique bonifacien sur son emplacement initial. Ses autres atouts ? Des chambres actuelles, toutes différentes, avec terrasse privative, le petit déjeuner changeant quotidiennement, la proximité de superbes plages et de sentiers des douaniers... Accès aux personnes à mobilité réduite. Possibilité de louer des appartements sur le même domaine.
Les Suites d'Agosta : sea, sun & sand
Les Suites d'Agosta (Corse-du-Sud)4 suites de 150 à 220 €. Lot. de la Pinède, route de Molini 20128 Albitreccia, Corse-du-Sud (06.19.91.11.50 ; Lessuitesdagosta.com ).
4 suites indépendantes avec terrasse privative (de 38 m2 à 53 m2) articulées autour d'une piscine (chauffée) entourée de grands pins parasols à seulement 200 mètres de la plage d'Agosta. Les petits déjeuners (confitures corses, jus d'orange pressé, fruits et fromages corses, œufs fermiers, etc.) sont servis autour de la piscine, tandis qu'en fin d'après-midi on profite d'un service bar et tapas autour de la cuisine d'été (mise à disposition) de 17h à 21h. Possibilité de : massages (60€/1h), location de vélo à la demi-journée, service baby-sittings, balade en mer. Table d'hôtes sur demande (50€) à partir de produits locaux et légumes et fruits du potager.
Dililodge : archi bien !
Dililodge (Corse-du-Sud)4 chambres de 158 à 333 €. Allée des Platanes, Verghia, 20138 Coti-Chiavari, Corse-du-Sud (06.13.69.61.32 ; Dililodge.com ).
Exactement l'idée que l'on se fait d'une maison d'architecte, avec piscine extérieure et vue exceptionnelle sur la baie d'Ajaccio (à 30 km) à seulement 21 km de l'aéroport. Cet archétype du genre, conçu comme un loft (pour les vastes espaces communs) attire également les louanges pour les chambres toutes tournées vers la mer, disposant de leur propre terrasse et l'accueil discret et disponible des propriétaires, qui vous reçoivent comme des amis. Possibilité d'utiliser la cuisine, la salle à manger, le salon mais aussi le barbecue. Plages et restaurants accessibles à pied très facilement. Lieu privatisable (idéal pour une famille).
Castellu d'Orezza : au vert
Castellu d'Orezza (Haute-Corse)5 chambres dont 1 familiale 120 €. 20229 Carcheto-Brustico, Haute-Corse (06.07.47.65.08 ; Castelludorezza.com ).
Une robuste maison (XVIe s.) surplombant la Castagniccia (plus grande châtaigneraie d'Europe) terre d'histoire et de culture, ponctuée d'authentiques villages, enroulés autour de leur église baroque. On s'y rend pour la quiétude absolue, la nature intacte, les chambres spacieuses peuplées de mobilier d'antiquaire, la vue sur les crêtes boisées. Un lieu parfait pour rayonner sur les sentiers longeant torrents et cascades ou pour découvrir des produits locaux de caractère, comme la charcuterie artisanale réputée ou bien l'eau minérale pétillante de la source d'Orezza (une institution). Table d'hôtes (37 €) hissant haut les recettes identitaires corses. Piscine avec vue spectaculaire.
Se renseigner
Sur les régions : Auvergne-Rhône-Alpes (Auvergnerhonealpes-tourisme.com ) ; Région Sud (Provence-alpes-cotedazur.com )
Sur les départements et provinces: Ain (Ain-tourisme.com ) ; Allier (Allier-tourisme.com ) ; Alpes-de-Haute-Provence (Alpes-haute-provence.com ) ; Alpes-Maritimes (Cotedazurfrance.fr ) ; Bouches-du-Rhône (Myprovence.fr ) ; Cantal (Auvergne-destination.com ) ; Loire (Loiretourisme.com ) ; Haute-Loire (Auvergne-experience.fr ) ; Puy-de-Dôme (Puy-de-dome.fr ) ; Lyon (Lyon-france.com ) ; Beaujolais(Destination-beaujolais.com ) ; Savoie Mont Blanc (Savoie-mont-blanc.com ) ; Var (Visitvar.fr ) ; Vaucluse (Provenceguide.com )
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L'Humanité
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités
ActuLors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.
Gaël De SantisL’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».
C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.
Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».
« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.
Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.
La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».
Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue
Premier planAprès soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».
Vadim KamenkaSur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.
Un défilé qui a réuni 11 000 soldats
Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».
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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.
Des sacrifices à venir
Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.
Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.
Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.
La France veut éviter toute escalade
À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.
Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.
Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.
Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »
Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.
Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis L'Humanité
Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.
ActuNous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.
Gérard Le PuillEn présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.
Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.
Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».
Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…
Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.
Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25 milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.
Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.
…Et accroître la déforestation en Amazonie
À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.
Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.
prix du gazGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !
ChroniqueFrancis Wurtz« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».
Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.
Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?
« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine L'Humanité
Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité
ActuTandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.
Nadjib TouaibiaLa guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.
L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.
L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.
Dans un entretien publié dans le Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »
Une neutralité lourde de ressentiment
Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».
Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.
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Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.
L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les alliances traditionnelles.
Guerre en UkraineLula L'Humanité
Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix
ActuRéunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.
Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.
Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.
Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.
Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.
Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.
Antoine Poncet
Guerre en Ukraineinflationpétroleopep L'Humanité
Il y croit ?
BilletMaurice UlrichFrançois l’a dit dans une interview exclusive publiée mardi dans le Corriere della Sera, il veut aller à Moscou pour demander à Vladimir Poutine d’arrêter la guerre. C’était sans doute plus facile pour Moïse d’engloutir dans la mer Rouge les chars du pharaon. « Le pape, combien de divisions ? » aurait dit Staline en son temps. Poutine doit s’en souvenir. Dans ce même entretien, François, qui ne se prononce pas sur les livraisons d’armes à l’Ukraine, n’en dénonce pas moins et une nouvelle fois leur commerce, « un scandale ». Le voilà encore qui fait son gauchiste. Les vendeurs ne sont pas les utilisateurs. La France, troisième pays exportateur au monde, équipe aussi bien l’Inde que le Pakistan, en conflit permanent. Son canon Caesar, réputé le meilleur du monde et qui permet à l’Arabie saoudite de bombarder à longue portée des villages du Yémen, va aussi bien être livré à l’Ukraine, où les chars russes sont équipés de matériel français. Il est sympathique, François, avec de bonnes intentions, mais parfois on a l’impression qu’il croit au bon Dieu.
pape françoisGuerre en UkraineVladimir Poutinearmement Le Figaro
Guerre en Ukraine : les sanctions européennes sont-elles «en train d'enrichir la Russie» ?
Julien Da SoisLA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, «en matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec». Est-ce vrai ?
LA QUESTION. La Russie profiterait-elle finalement des sanctions européennes ? Invité sur Franceinfo vendredi, le président par intérim du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella s'est attaqué aux mesures économiques prises par l'UE en réaction à la guerre lancée par Moscou en Ukraine, pointant leur manque d'efficacité voire leur côté contreproductif. «En matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec», a jugé le lieutenant de Marine Le Pen.
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Alors qu'un embargo sur le charbon russe doit entrer en vigueur en août et qu'un autre sur le pétrole devrait bientôt suivre, «ces sanctions économiques sont en train d'enrichir massivement la Russie, parce que la Russie profite de cette guerre, elle fait des hyperprofits. Elle profite du fait que l'embargo a amené une explosion des prix», a expliqué Jordan Bardella. Autres preuves de la bonne santé de l'économie russe selon lui, le «niveau historique» du rouble et l'abaissement récent du taux directeur de la banque centrale de Russie - après une hausse drastique. Alors, Moscou sort-il vraiment gagnant, sur le plan économique, des sanctions internationales ? Quid de leur impact à plus long terme ?
VÉRIFIONS. Si l'on examine les grands indicateurs économiques, difficile de dire que la Russie s'enrichit. Son produit intérieur brut (PIB) devrait s'effondrer cette année, les projections fluctuant entre -8%, selon la Banque centrale russe, et -10%, selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). L'inflation suit le mouvement inverse : elle devrait bondir de plus de 20% sur l'année 2022, anticipent le FMI comme la Banque centrale russe. «La guerre et les sanctions ont contribué à créer une situation où l'économie russe connaît des déséquilibres inflationnistes, qui vont peser sur le pouvoir d'achat de la population», analyse Julien Vercueil, professeur d'économie à l'Inalco et spécialiste de la Russie.
La situation est plus contrastée sur le plan énergétique. Premier exportateur mondial de gaz naturel et deuxième plus grand exportateur de pétrole brut, Moscou profite pleinement de l'explosion des prix des énergies fossiles sur les marchés. Le baril de Brent (brut de mer du Nord) s'affiche ainsi en moyenne à 100 dollars depuis le début de l'année, contre environ 70 dollars en 2021. Pour le gaz, sur le marché européen, les prix sont passés de 40 euros le mégawattheure (MWh) à l'été 2021 à environ 100 euros aujourd'hui. Quant au charbon, la tonne à Rotterdam a passé la barre des 300 dollars.
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Mais «l'augmentation des prix des hydrocarbures ne date pas des sanctions, ou même de la guerre», rappelle Julien Vercueil. Dès fin 2021, les cours se sont envolés - et même dès l'été 2021 pour le charbon -, sous l'effet de la reprise post-Covid. Pour le gaz, qui a atteint des sommets historiques à l'automne, la hausse a été alimentée par la Russie elle-même, juge par ailleurs Marc-Antoine Eyl-Mazzega. «Depuis l'automne 2021, les Russes sous-approvisionnent l'Europe et entretiennent les tensions maximales sur le marché», explique le directeur du Centre Énergie & Climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri). La guerre en Ukraine et les sanctions internationales ont évidemment aggravé ces tensions sur les prix, mais sans en être la cause initiale.
Des prix bradés sur les marchés
L'affirmation de Jordan Bardella sur les «hyperprofits» de la Russie peut s'appuyer sur une étude du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un centre de réflexion basé en Finlande. Daté de fin avril, le document indique que la Russie a empoché 63 milliards d'euros de la vente de pétrole, gaz et charbon durant les deux premiers mois du conflit ukrainien, dont 71% (44 milliards) proviennent de l'UE. «Soit près du double de ce que le bloc européen a dépensé l'an dernier à la même époque», soulignait auprès de France 24 Lauri Myllyvirta, analyste en chef du CREA. Et ce, alors que les livraisons de pétrole à l'UE ont chuté de 20% et de charbon de 40%.
D'après le patron du RN, la Russie se tourne également «vers de nouveaux partenaires économiques», comme l'Égypte ou l'Inde. «L'Inde a acheté deux fois plus de pétrole à la Russie depuis le début de la guerre que sur toute l'année 2021», a affirmé l'eurodéputé sur Franceinfo. Mais celui-ci omet de préciser que la situation géopolitique tendue «oblige les producteurs russes à offrir des réductions sur le prix de vente de leurs hydrocarbures, parfois très importantes», souligne Marc-Antoine Eyl-Mazzega. «Les Chinois demandent 25 à 30% de ristourne, les Indiens aussi, car ils se trouvent en position de force», complète Thierry Bros, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste des énergies. Les Russes sont en effet sous pression pour trouver rapidement de nouveaux débouchés à leur abondante production de pétrole, de charbon et de gaz, dont les pays de l'UE étaient jusqu'au début de la guerre les principaux destinataires.
D'importants défis pour la Russie sur le long terme
Pour l'heure, malgré les ristournes accordées, la balance économique semble être favorable à la Russie, grâce aux prix de marchés élevés. En revanche, à plus long terme, l'économie russe, très dépendante de ses exportations d'énergies fossiles, pourrait souffrir. Selon le FMI, les sanctions internationales et la volonté européenne de se sevrer des hydrocarbures russes d'ici 2027 pourraient faire disparaître 60 à 70% de la demande actuelle de pétrole et de gaz naturel russe dans les prochaines années. De quoi forcer le pays à «diversifier ses exportations vers d'autres régions».
Rien ne dit non plus que les nouveaux partenaires vers lesquels se tourne Moscou, comme Pékin et New Delhi, pourront absorber les volumes écoulés jusque-là en Europe. En outre, des difficultés logistiques vont rapidement émerger. Pour le pétrole, «la phase de transition sera difficile à gérer», estime Julien Vercueil : convoyer par navire l'or noir vers la Chine ou l'Inde «met deux mois aller-retour, contre 4-5 jours vers l'Europe», note Marc-Antoine Eyl-Mazzega. Des obstacles que l'on retrouve aussi pour le charbon.
Pour le gaz, «la substitution sera plus difficile, car elle nécessite des infrastructures», explique Maria-Eugenia Sanin, maîtresse de conférences en économie à l'Université Paris-Saclay. La grande majorité des exportations de gaz de la Russie passe par des pipelines. Problème pour Moscou, ils sont quasiment tous orientés vers l'Europe - excepté le gazoduc «Force de Sibérie», reliant la Russie à la Chine, inauguré en 2019. Si l'UE se décide à réduire voire stopper ses importations, «la Russie n'a aucune solution de rechange à court terme», glisse Julien Vercueil. L'impact pour son économie pourrait alors être extrêmement dommageable. D'autant plus si, en parallèle, les prix du pétrole venaient à faiblir. Une hypothèse plausible, selon l'économiste spécialiste de la Russie, par exemple «si l'Arabie saoudite décidait d'augmenter sa production». «Côté demande, il est possible que le ralentissement économique en Chine ou l'inflation mondiale, qui va inciter les banques centrales à augmenter leurs taux d'intérêt, entraînent un ralentissement économique et donc une baisse du prix de l'or noir».
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En résumé, il est réducteur d'affirmer, comme le fait Jordan Bardella, que la Russie «profite» des sanctions européennes. Il est vrai que le pays bénéficie actuellement de la hausse des cours sur les marchés. Mais, d'une part, la flambée des prix ne date pas de la guerre ni des sanctions, bien que ces dernières l'aient aggravée. D'autre part, si l'Europe venait à s'affranchir durablement du pétrole, du charbon, et surtout du gaz de la Russie, les conséquences pour l'économie russe pourraient être extrêmement préjudiciables.
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La création d'un «Conseil de la gouvernance de la désinformation» par Joe Biden suscite la polémique
Claudia CohenDECRYPTAGE- Qualifiée de «Ministère de la Vérité» par les Républicains, cette entité rattachée au département de la Sécurité intérieure entend lutter contre les ingérences étrangères, à l'approche des élections de midterms. Mais des zones d'ombre subsistent.
Début mai, alors que les Américains avaient les yeux rivés sur le rachat de Twitter par Elon Musk, le président Joe Biden annonçait discrètement la création du «Disinformation Governance Board» (DGB): un Conseil de la gouvernance de la désinformation, rattaché au département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Sans en dévoiler les contours, la Maison Blanche expliquait alors vouloir renforcer sa lutte contre les fake news en ligne, à quelques mois des élections législatives de mi-mandat (midterms).
Quelques heures après l'annonce, l'opposition républicaine se bousculait sur les plateaux de télévision pour dénoncer une menace contre la liberté d'expression. Certains sénateurs du Congrès américain assimilant le DGB au «Ministère de la Vérité», décrit par George Orwell dans son roman dystopique 1984. «C'est une arme pour lutter contre les idées que les démocrates répugnent. Elle remet en question les garanties de liberté d'expression du premier amendement pour les citoyens américains», s'insurgeait le sénateur républicain de l'État du Missouri, Josh Hawley.
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Sur les réseaux sociaux, la création du DGB se transformait en une lutte partisane autour de la définition de la désinformation, et le rôle que doit jouer ou non le gouvernement dans la surveillance des contenus en ligne jugés «problématiques». Fort de ses 91 millions d'abonnés sur Twitter, le nouveau propriétaire de la plateforme, Elon Musk, qualifiait d'ubuesque l'initiative de Joe Biden. En parallèle, plusieurs médias américains comme le Wall Street Journal ou le Washington Post exprimaient également, de façon plus modérée, leurs réticences.
Ingérences numériques russes
Si la nouvelle entité se définit comme non-partisane et apolitique, la nomination à sa tête de l'activiste démocrate Nina Jankowicz, fut interprétée par le camp républicain comme le symbole d'une politisation du département de la Sécurité intérieure. Par le passé, cette trentenaire, auteure du livre «How to Lose the Information War: Russia, Fake News and the Future of Conflict», figure féministe et attachée aux droits des immigrés, ne s'est jamais cachée pour exprimer ses opinions. En 2016, elle accusait le Kremlin d'être, en partie, à l'origine de la victoire de Donald Trump. Plus récemment, elle avait qualifié l'affaire de l'ordinateur portable de Hunter Biden, le fils aîné de Joe Biden, de «produit de désinformation fabriqué par Trump».
Pour calmer les ardeurs d'une partie de l'opinion publique, la Maison Blanche n'a pas tardé à se défendre, en précisant quelques jours plus tard que le Conseil lancé par Joe Biden incarnera la «continuité du travail de l'ancien président Trump». En 2018, le président républicain avait en effet créé une entité semblable au DGB: la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency, visant à lutter contre les ingérences numériques étrangères pendant les périodes électorales et la désinformation autour du Covid-19.
«Ce que le DGB fera, c'est rassembler les meilleures pratiques pour faire face à la menace de désinformation des adversaires d'États étrangers, des cartels, et diffuser ces meilleures pratiques aux opérateurs pour faire face à cette menace pendant des années», a expliqué dans une interview sur CNN Alejandro Mayorkas, secrétaire à la Sécurité intérieure. Dans un contexte de guerre en Ukraine où la Maison-Blanche affronte le Kremlin sur le front de la bataille informationnelle, il entend renforcer la lutte contre la désinformation russe sur le sol américain. La Chine et l'Iran sont également visés. En France, Emmanuel Macron avait lancé une initiative comparable à quelques mois de l'élection présidentielle de 2022, en créant l'agence d'État Viginum.
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Plusieurs zones d'ombre
Si le DGB a commencé ses travaux dans le plus grand des secrets depuis deux mois, plusieurs zones d'ombre subsistent. Car au-delà des ingérences numériques étrangères, le Conseil explique vouloir également s'attaquer aux contenus pouvant inciter à des «attaques extrêmes» ou «convaincre des migrants de franchir la frontière mexicaine». Pourtant, Alejandro Mayorkas insiste sur le fait qu'il n'espionnerait pas les Américains et qu'il ne disposerait d'«aucune autorité» ou «capacité opérationnelle» pour réguler les contenus en ligne...
Le département de la Sécurité intérieure n'a pas précisé comment il comptait définir un contenu de «désinformation» ou «extrémiste». Malgré les sollicitations, il n'a pas encore dévoilé les liens qu'il entretiendrait avec les plateformes comme Twitter ou Facebook.
Devant un parterre de journalistes mardi, un porte-parole de l'administration Biden a reconnu que le DHS aurait pu faire «un meilleur travail de communication pour ne pas inquiéter les Américains». Le choix des mots ayant un sens, l'emploi du terme «gouvernance» a été jugé maladroit, voire autoritaire, au sein même du parti démocrate. Désormais, les Américains espèrent que ce nouveau Conseil de la gouvernance de la désinformation clarifiera sa mission dans les prochains jours.
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DÉCRYPTAGE - Entre Banijay, Mediawan, Newen et Federation, quatre groupes tricolores se placent dans le Top 15 des plus gros producteurs de programmes TV à l’échelle mondiale.
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ANALYSE - La filiale de Vivendi pourrait accélérer son expansion à l’international et s’assurer un accès direct aux contenus.
Facebook accusé d'avoir sciemment bloqué des pages du gouvernement australien
Le Wall Street Journal publie des documents suggérant que le réseau social a eu recours à cette méthode pour s'opposer à un projet de Canberra sur la rémunération des médias.
Le Figaro
Marseille : un homme armé d'un couteau abattu par la police
Luc LenoirL'homme d'une cinquantaine d'années se montrait «menaçant». Il n'y a pas eu d'autre blessé, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Un homme armé d'un couteau a été abattu par la police mercredi 11 mai en début d'après-midi, en raison d'une attitude «menaçante». Selon une source policière auprès du Figaro, les faits ont eu lieu près du centre commercial de La Valentine, dans le 11e arrondissement de la ville. L'homme âgé d'environ cinquante ans serait entré dans un magasin culturel, armé d'un couteau, après s'être montré menaçant avec des passants sur le parking. L'agent de sécurité aurait réussi à le contenir, avant l'arrivée de policiers. Les voyant, l'homme se serait lancé vers eux, les contraignant à le neutraliser. Malgré une prise en charge médicale, l'homme est décédé. Il n'y a pas eu d'autre blessé.
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Selon BFM Marseille, les employés du magasin ont été retenus pour les besoins d'une enquête, confiée à la police judiciaire mais aussi à l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), comme c'est l'usage lorsqu'un policier fait usage de son arme. «Merci aux policiers courageux qui ont neutralisé un individu menaçant, muni d'un couteau, dans une zone commerciale à Marseille. L'assaillant est décédé. Aucun autre blessé», a twitté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. À ce stade, la piste terroriste n'est pas évoquée.
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Strasbourg : une parachutiste décède après une chute de 1000 mètres
La femme de 24 ans pratiquait le parachutisme. La raison de l'accident reste pour l'instant inexpliquée.
Une mère et son fils américains jugés à Paris pour de rocambolesques tentatives d'assassinat du père français
June Hopkins et son fils Brendan Walsh sont aussi soupçonnés d'avoir espionné pendant des mois le père de ce dernier, sur fond d'affaires d'héritage et d'argent de famille.
Braquage à main armée dans une bijouterie Chanel, rue de la Paix à Paris
INFO LE FIGARO - Le préjudice s'élèverait à un peu plus de deux millions d'euros, selon nos informations.
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Hausse des taux d’intérêt: la Banque de France sonne l’alarme
Anne de GuignéDÉCRYPTAGE - Selon l’institution, une hausse de 1% des taux d’intérêt coûte, à long terme, 40 milliards par an au budget.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, n’a pas hésité, mardi soir, à évoquer les sujets qui fâchent. Invité à s’exprimer devant le Haut Conseil des finances publiques, organisme indépendant chargé de veiller à la cohérence des prévisions macroéconomiques du gouvernement, il a insisté sur la nécessité pour le futur exécutif d’adapter le train de dépenses du pays afin de se préparer à des hausses de taux d’intérêt, potentiellement très coûteuses.
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Les investisseurs anticipent déjà cette remontée. Sur les marchés secondaires de la dette, les obligations souveraines hexagonales à dix ans s’échangent à environ 1,6%, alors qu’elles étaient à 0% au début de l’année, renchérissant d’autant le prix auquel l’État français s’endette.
Un poids budgétaire lourd
Les observateurs tablent sur une décision de la Banque centrale européenne (BCE) de rehausser ses taux directeurs afin de lutter contre l’inflation, dès cet été, dans le sillage de la Réserve fédérale. Une échéance clairement assumée par François Villeroy de Galhau. Assurant que le «Conseil des gouverneurs (de la BCE) agira autant que nécessaire pour remplir (son) mandat prioritaire de stabilité des prix», il a ainsi rappelé la nécessité pour «les autorités budgétaires d’assurer la soutenabilité de la dette en contexte de hausse de taux».
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Les hausses de taux pèsent lourd d’un point de vue budgétaire, car elles se transmettent progressivement à la dette émise ou réémise par le pays, à raison de 15% par an environ pour la France. «Selon nos estimations, chaque hausse de 1% des taux entraînera au bout de dix ans une augmentation de la charge d’intérêt de 1 point de PIB par an, et une augmentation de la dette de 5,5 points de PIB, par rapport à une situation sans hausse de taux», a insisté le gouverneur. Suivant ces calculs, chaque 1% de hausse des taux d’intérêt représente donc, à terme, un coût supplémentaire de près de 40 milliards d’euros chaque année, soit presque le montant actuel du budget de la Défense.
Des finances dégradées
Un avertissement sérieux qui prend pour la France une saveur particulièrement amère, en raison d’abord de l’absence de débat public sérieux sur ce thème des finances publiques, notamment pendant la campagne. «Beaucoup de nos concitoyens, de bonne foi, ne comprennent pas pourquoi Bercy refuserait des dépenses de 1 milliard, alors qu’on a su facilement en trouver soudain des centaines», pendant la pandémie, regrette ainsi François Villeroy de Galhau.
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Paris se distingue encore de ses pairs du fait du poids de son endettement. Avec une dette à 113% du PIB, la France figure parmi les États européens aux finances les plus dégradées. Avant même de prendre en compte les risques liés aux tensions géopolitiques et les besoins financiers liés aux transitions numériques et écologiques, «la dette publique française resterait quasi stable à 110% du PIB d’ici à 2032 à politique budgétaire inchangée», a martelé le patron de la banque centrale.
Ralentir les dépenses
Alors que faire? La recette proposée par la Banque de France est bien connue, mais exige un volontarisme politique à toute épreuve si on se fie aux difficultés des précédents gouvernements pour la mettre en place. L’idée n’est pas de baisser les dépenses, mais d’en ralentir le rythme d’augmentation. «Il faudrait se fixer un objectif plus ambitieux: un retour d’ici à dix ans, nettement, sous les 100% du PIB, et sous le niveau pré-Covid, a avancé le gouverneur. Ceci devrait notamment passer par une augmentation des dépenses en volume ramenée chaque année à 0,5%, contre plus de 1% sur la décennie précédente ; ceci permettrait une réduction du ratio d’endettement d’une quinzaine de points sur dix ans.» À bon entendeur…
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La moitié des seniors ne sont-ils plus «en emploi» lorsqu'ils arrivent à la retraite ?
LA VÉRIFICATION - «Aujourd'hui [...], c'est la moitié des Français qui, à 60 ans, ne sont plus en emploi. Hommes et femmes», a affirmé François Ruffin, mardi. À raison ?
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Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLe profil du prochain premier ministre, l'avenir politique d'Éric Zemmour et la future réforme des retraites étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Jean-Yves Dormagen, président-fondateur de Cluster17. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Bertille Bayart, rédactrice en chef au service économie du Figaro, d'Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint des pages Débats du Figaro, et de François-Xavier Bourmaud, grand reporter au service politique du Figaro.
À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?», «Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?», et «Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?»
Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?
Réélu il y a plus de deux semaines, Emmanuel Macron n'a toujours pas révélé le nom de son prochain premier ministre. Si le président de la République a indiqué en début de semaine depuis Berlin qu'il l'avait déjà choisi, le chef de l'État a bien l'intention de prendre son temps jusqu'à la fin officielle de son premier mandat, le 13 mai, pour précéder à sa nomination. D'autant que le président en a dressé un portrait-robot : quelqu'un attaché à la «question productive, environnementale et sociale».
Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?
Encore sonné par leur score à la présidentielle, le parti nationaliste mise sur les futures législatives pour tenter de s'implanter localement sur l'ensemble du territoire. Si Reconquête! présentera 550 candidats, quid de l'avenir politique et électoral d'Éric Zemmour ? Si sa candidature n'est pas encore tranchée, elle devrait l'être dans les prochains jours. Quoi qu'il en soit, celui qui a récolté 7,07% à la présidentielle entend bien rester dans le jeu.
Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?
C'est la promesse de la campagne présidentielle qui a fait couler le plus d'encre : le relèvement du seuil de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, voulu par Emmanuel Macron. Si celui-ci espère mener des consultations pendant plusieurs mois pour faire adopter la réforme début 2023, le président de la République sait qu'il est attendu au tournant. Et que la mise en œuvre de cette promesse, qui fait déjà face à une forte opposition, sera un des marqueurs de son mandat.
» Voir l'émission du mardi 10 mai :
Emmanuel Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»
Lors de son premier déplacement à Cergy depuis sa réélection, Emmanuel Macron a assuré qu'il nommerait à Matignon «quelqu'un attaché à la question sociale, écologique et productive».
Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre
Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Départ de Castex: la nomination du nouveau gouvernement attendue prochainement
En attendant, l’identité du prochain locataire de Matignon alimente les discussions.
L'Humanité
Irlande du Nord. « La démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat »
ActuDéputé chevronné du Sinn Féin, Gerry Kelly met en garde les unionistes tentés, après leur déroute, de se tourner vers Boris Johnson pour entretenir la paralysie à Belfast. Entretien
Thomas LemahieuNi une offense ni une médaille. Alors qu’une nouvelle génération a, avec succès, pris la tête du Sinn Féin, Gerry Kelly est ce qu’on peut appeler un vieux routier du républicanisme : ancien volontaire dans l’Armée républicaine irlandaise (IRA), emprisonné à plusieurs reprises, gréviste de la faim à la fin des années 1970 puis en cavale après la spectaculaire évasion collective de la prison de Maze, en 1983, membre de la délégation qui a négocié les accords de paix à la fin des années 1990, etc. Réélu dans la circonscription de Belfast-Nord, il livre son analyse, au présent et pour l’avenir.
Que ressentez-vous devant ce résultat véritablement historique pour le Sinn Féin ?
Nous étions assez confiants parce que nous sommes rentrés dans cette élection avec un message clair et positif ! On peut changer les choses, il est temps. Les citoyens l’attendent, ils nous l’ont répété depuis des mois au porte-à-porte. Cela vaut pour le pouvoir d’achat, pour le coût de la vie. Cela vaut pour la santé. Le système public est complètement cassé. Il est temps d’injecter de l’argent, de sortir des années d’austérité imposées par les tories. Les gens ont été sensibles à ce programme. Ils savent qu’on fera ce qu’on a dit, parce qu’on a commencé à le faire depuis des années aussi. Donc nous sommes très heureux…
Nous avons besoin d’un gouvernement, et il doit être mis en place ce lundi, c’est indispensable.
Il y a une dimension symbolique forte pour l’Irlande dans votre victoire aussi…
Évidemment, le moment est historique. Dans ce vote, il y a cette revendication d’égalité pour tous les citoyens. Nous allons avoir une première ministre, Michelle O’Neill (vice-présidente du Sinn Féin – NDLR), extrêmement compétente. Car, à la fin, ce qui compte, ce n’est pas de faire des promesses, c’est de passer à l’action. Nous avons besoin d’un gouvernement, et il doit être mis en place ce lundi, c’est indispensable. Malheureusement, le Democratic Unionist Party (DUP) entend manifestement prendre en otage les électeurs au sujet du protocole nord-irlandais (1) : ils comptent demander à Boris Johnson de le démanteler. C’est un prétexte grossier, de leur part, pour continuer de paralyser la situation…
Il n’y a aucun problème sur cette question, selon vous ?
Non, seul l’unionisme politique voit dans le protocole nord-irlandais un problème. Les gens ordinaires ne perçoivent pas du tout les choses comme ça. Les unionistes avaient fait de cette question leur priorité et, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a pas été plébiscité ! Maintenant, ils tentent de prendre en otage le résultat démocratique pour faire obstruction. Quelle erreur ! Comment peuvent-ils envisager de miser plus sur Boris Johnson, qui est de notoriété publique un personnage parfaitement malhonnête, que sur les électeurs qui viennent de s’exprimer ici ? En réalité, le DUP utilise ce prétexte pour tenter d’empêcher l’installation du nouveau gouvernement, pour nous interdire d’agir sur le coût de la vie, sur la santé…
Nous voulons gouverner sur toute l’île, mais d’abord pour sortir les gens ordinaires de la crise.
Mais n’allez-vous pas devoir, également, vous tourner vers Londres pour obtenir l’organisation d’un référendum sur la réunification de l’Irlande ?
Cela ne va pas se passer du jour au lendemain. Comme l’a dit notre présidente, Mary Lou McDonald, la discussion doit commencer maintenant sur le référendum. Nous voulons avoir ce débat avec tout le monde sur cette île. Ce n’est pas une question de papiers, d’identités, d’appartenances religieuses ou sociales : tous ceux qui vivent ici doivent avoir droit à la parole. En réalité, les républicains le savent bien, c’est une affaire de long cours. On ne va pas demander aux gens de mettre un mouchoir sur leurs exigences en matière de pouvoir d’achat, dans l’espoir d’obtenir une unification de l’Irlande. Nous en parlons parce que nous sommes un parti qui est constitué sur toute l’île, nous en parlons parce que nous n’avons jamais été aussi forts qu’aujourd’hui, au Nord comme au Sud. Nous voulons gouverner sur toute l’île, mais d’abord pour sortir les gens ordinaires de la crise. Je ne suis pas un républicain romantique qui voudrait une unification à tout prix, sans aucun sens derrière. Je veux une Irlande unie pour changer les choses réellement pour le peuple.
Est-ce qu’il faut, devant l’obstruction du DUP, sortir de l’obligation, établie dans les accords de paix, de gouverner avec les deux camps rassemblés dans une coalition obligatoire ?
Notre histoire est faite de conflits. J’ai été impliqué dans les négociations pour les différents accords de paix. Cela a été très, très dur, comme chacun sait. Et ç’a été le compromis, une manière d’avancer politiquement. La question du référendum est dedans, on dit qu’on veut en parler, il n’y a rien d’extraordinaire. Mais pour répondre plus directement, le DUP et l’unionisme politique peuvent dire ce qu’ils veulent, nous, on ne veut pas toucher à ces compromis : ni au protocole ni aux accords de paix. Le DUP devrait se rappeler que, dans son nom même, il y a l’adjectif « démocratique ». Pour nous, cela a un sens : la démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat. Nous venons du peuple, nous en faisons partie, nous connaissons ses difficultés, ses souffrances. C’est pour ça qu’on a besoin d’un gouvernement dès ce lundi.
irlandeIrlande du nordsinn feinboris johnson L'Humanité
Irlande du Nord. La victoire du Sinn Féin ouvre une « nouvelle ère »
ActuL’enclave britannique sur l’île d’Émeraude avait été modelée pour que ça n’arrive jamais. Et pourtant, après les élections pour l’assemblée locale, les républicains sont désormais la première force politique devant les unionistes. Présidente du Sinn Féin, Mary Lou McDonald appelle à « préparer » le référendum d’autodétermination sur la réunification.
Thomas LemahieuDe rouille et d’os, l’endroit est idéal pour un naufrage. Dans la capitale de ce qui reste, jusqu’à nouvel ordre, une province du Royaume-Uni, le quartier des docks a été rebaptisé « Titanic » il y a une dizaine d’années. Avec ses quatre proues à l’échelle réelle, un musée a été bâti à la gloire du paquebot construit par 15 000 ouvriers sur les chantiers navals de Belfast.
Sans s’étendre sur sa mise à l’eau fatale, l’ambition était, à l’évidence, de tenter de rattraper Dublin, qui, sur les ruines industrielles de son port, a attiré tous les géants mondiaux du numérique grâce à son dumping fiscal, mais aussi de proposer aux touristes un autre programme que le tour spécial « Troubles », en bus à impériale et avec commentaire machinal, le long des « murs de la paix » suturant toujours les quartiers catholiques et protestants de la ville…
Dans le coin, en dehors des terrains vagues et des friches, tout est siglé Titanic : hôtels, restaurants, bars, parkings… Et même des studios de cinéma, où, autre tentative de faire son trou dans la concurrence planétaire, ont été tournées de nombreuses scènes de la série à succès Game of Thrones. Puis Titanic encore et toujours, le vaste centre d’expositions, qui, vendredi et samedi, pendant les deux jours de dépouillement centralisé pour les six circonscriptions de Belfast – le système de votes « à préférences », avec transfert des voix à chaque décompte, rend les opérations extrêmement longues en Irlande –, au lendemain des élections pour le Parlement nord-irlandais.
C’est un grand moment pour l’égalité. » Mary Lou McDonald, présidente du Sinn Féin
Entre marteau et enclume, l’endroit est idéal aussi pour une revanche. Voire pour une révolution. Car, après le Titanic et surtout après la partition de l’Irlande dans les années 1920, les chantiers navals de Belfast sont devenus un bastion du pouvoir colonial : pendant des décennies, les Britanniques y ont réservé les emplois aux protestants unionistes pour mieux discriminer les catholiques républicains.
Les Irlandais, qui aiment emprunter à Mark Twain, dont un ancêtre fut, paraît-il, chasseur de sorcières en chef à Belfast, une de ses citations – « Si vous n’aimez pas le temps qu’il fait, attendez quelques minutes » –, pourraient en choisir une autre, ces jours-ci : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Un score net, sans appel ni bavure
Naufrage pour les unionistes, revanche et même révolution pour les républicains. Les sondages l’annonçaient et les chercheurs spécialisés dans le conflit nord-irlandais le voyaient venir, et cette fois, c’est arrivé, ce n’est pas rien : sur l’île, le monde a changé de base.
Le Sinn Féin, partisan de la réunification et donc de la sortie de l’Irlande du Nord du Royaume-Uni, est, pour la première fois depuis la création de toutes pièces par les forces impériales de leur enclave majoritairement protestante sur l’île d’Émeraude, arrivé en tête, devançant ses adversaires ultraconservateurs, qui entendent rester à l’ombre de la couronne de la monarchie britannique.
Le Sinn Fein est devenu le premier parti nord-irlandais décrochant 27 sièges sur 90 à l’Assemblée, contre 25 pour le Democratic Unionist Party (DUP).
Le score est net, sans appel ni bavure : le parti républicain pan-irlandais, présidé de l’autre côté de la frontière, à Dublin, par Mary Lou McDonald, a recueilli 29 % des « premières préférences », contre 21,3 % pour le Democratic Unionist Party (DUP) de Jeffrey Donaldson, qui, après avoir pris l’ascendant dans le camp loyaliste sur fond de colère contre les accords de paix de 1998, était systématiquement le premier parti en Irlande du Nord.
Jusqu’ici vice-première ministre d’Irlande du Nord – un poste dévolu au second parti –, en coalition forcée avec les unionistes hégémoniques, Michelle O’Neill, qui est également vice-présidente du Sinn Féin, devrait changer de casquette et, solidement appuyée par son avance en voix mais également en sièges dans la prochaine assemblée, devenir la première ministre nord-irlandaise (lire encadré ci-dessous).
Un changement, à la portée limitée sur le papier, des accords de paix qui contraignent à une forme de cohabitation entre les deux camps issus du passé, avec des pouvoirs équivalents entre les deux têtes de l’exécutif. Mais tout de même, le symbole demeure proprement inouï et il ne peut que changer la donne dans les prochaines années.
Nous devons nous mettre au travail tout de suite pour régler la crise du pouvoir d’achat et investir dans l’hôpital public » Sinead Ennis, députée du Sinn Féin
Sur place, sous les feux des caméras, Mary Lou McDonald savoure résolument : « Souvenez-vous bien que ce territoire a été imaginé il y a un siècle juste pour s’assurer qu’aucune Michelle O’Neill n’occupe jamais la fonction de première ministre, lance-t-elle. C’est un grand moment pour l’égalité. »
Après une campagne sérieuse et fédératrice, menée sur les grandes urgences sociales – coût de la vie, logement, système de santé, etc. –, qui a ringardisé les unionistes, plus repliés que jamais et vent debout contre le protocole nord-irlandais instaurant une barrière douanière en mer, entre leur territoire et la Grande-Bretagne, la présidente du Sinn Féin, qui fait un tabac en République d’Irlande et est plus que jamais en lice pour en devenir la prochaine première ministre à son tour lors des législatives de 2025, pousse résolument son avantage. « Je crois qu’il est possible de tenir un référendum (sur la réunification de l’Irlande – NDLR) dans les cinq prochaines années, encourage Mary Lou McDonald. Sa préparation doit être ordonnée, pacifique et démocratique, et, le plus important, c’est de la commencer dès maintenant. »
Le « franchissement d’un Rubicon historique »
Dans tous leurs discours de victoire au Titanic Exhibition Center, les futurs députés Sinn Féin mettent un grand soin à sortir des assignations identitaires et à rassembler, loin des débordements de certains élus DUP, qui, en grande pompe, clament leur fidélité à « Sa Majesté la reine » et lancent des « God Save the Queen », aussi rageurs que dépités… « Nous devons nous mettre au travail tout de suite pour régler la crise du pouvoir d’achat et investir dans l’hôpital public », avertit, par exemple, Sinéad Ennis.
D’une certaine manière, face à la fuite en avant du DUP, qui compte continuer de paralyser l’exécutif nord-irlandais tant que le gouvernement de Boris Johnson ne reniera pas sa signature du protocole nord-irlandais, les républicains pourraient avoir des convergences avec l’Alliance, une formation centriste qui se positionne comme « non alignée » entre les deux camps traditionnels et qui a, elle, réussi à s’imposer comme troisième force (13,9 %) en doublant son nombre d’élus grâce à de bons transferts des voix de préférence en sa faveur.
Sa dirigeante, Naomi Long, appelle à revenir sur la clause des accords de paix qui contraint unionistes et républicains à gouverner ensemble. Mais à l’instar de Gerry Kelly, l’un des hommes clés du Sinn Féin lors des négociations des accords du Vendredi saint ratifiés en 1998 (lire notre entretien page 13), les républicains n’ont a priori aucune intention de s’engager sur ce terrain glissant…
Ce lundi, le gouvernement britannique va entrer dans la danse : Brandon Lewis, le secrétaire d’État britannique à l’Irlande du Nord, qui avait, à la veille de l’élection, écarté tout changement sur le protocole nord-irlandais, une manière de renvoyer par avance les unionistes dans les cordes, promet de demander au DUP de désigner son vice-premier ministre.
Mais évidemment, c’est plutôt la méfiance qui règne en Irlande, côté républicain, mais aussi chez les loyalistes, qui, malgré les trahisons depuis des décennies, retentent leur chance avec les conservateurs. Entre ses dirigeants de premier plan, comme Michelle O’Neill, qui parle d’une « nouvelle ère », ou Declan Kearney, qui évoque le « franchissement d’un Rubicon historique », et des militants qui veillent à ne pas surenchérir dans le symbolique renvoyant à un passé dont chacun voit bien qu’il n’est pas complètement passé, le Sinn Féin attend la suite avec détermination, mais aussi avec gravité et prudence. « Tiocfaidh Ar La », ont toujours dit en gaélique les ancêtres des vainqueurs de ces jours à Belfast. Cela signifie : « Notre jour viendra. » La promesse avait des accents messianiques, elle parait plus vraie que jamais.
Bio express Michelle O’Neill, future première ministre du Sinn Féin
Tout comme Gerry Adams, le leader emblématique du Sinn Féin pendant des décennies, qui a passé la main à la tête du parti à Mary Lou McDonald, Martin McGuinness, l’ex-commandant de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) décédé depuis lors, a, au nord de l’île, organisé une transition réussie avec Michelle O’Neill. À chaque élection en Irlande du Nord, cette quadragénaire qui s’apprête à devenir la première républicaine désignée première ministre d’Irlande du Nord a réussi à faire monter le score du Sinn Féin
Pour ses adversaires, difficile de la renvoyer personnellement à la période de la guerre civile et des « Troubles ». Certes, elle compte, comme il se doit, dans sa famille des anciens membres de l’IRA. Mais elle avait une petite vingtaine d’années en 1998, lors de la signature des accords de paix… Déjà mère de sa première fille, elle s’engage alors dans le parti au sein duquel elle grimpe tous les échelons jusqu’à devenir sa vice-présidente depuis 2017.
irlandeIrlande du nordsinn feinMary Lou McDonald Le Figaro
Comment se défaire d'un pervers narcissique ?
NOS CONSEILS - Se séparer d'une personne perverse narcissique demande de s'armer de patience, mais aussi et surtout de suivre certaines étapes, détaillées par la psychothérapeute Anne Clotilde Ziégler.
«Quitte-le, va-t’en, sauve-toi». Quand on cherche à rompre avec un partenaire pervers narcissique, on s'entend souvent conseiller ces courtes phrases, comme si la solution résidait dans une simple action : partir. Mais si avec chaque rupture vient son lot de tourments, quand la perversion s'est installée dans le lit conjugal, quitter l'autre n'est ni rapide, ni facile. Tout simplement parce que la personne en face de soi fait preuve «d'un narcissisme grandiose, de machiavélisme, de sadisme et qu'elle agit impulsivement», rappelle la psychothérapeute Anne Clotilde Ziégler, auteure d'ouvrages (1) sur le sujet.
Le mécanisme du pervers est puissant. «S'il faut fuir le plus vite possible, on le fait surtout quand on le peut, insiste la professionnelle. Cela ne fonctionne d'ailleurs pas toujours du premier coup». Comment se défaire de l'emprise et vers qui se tourner ? La thérapeute détaille chaque étape.
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Je prends conscience que le problème vient de lui
La première étape pour se défaire d'un pervers narcissique, est d'ouvrir les yeux sur le problème : «il est essentiel de pointer le dysfonctionnement et d'être en mesure de voir que c'est la personne en face qui ne se comporte pas normalement», explique Anne Clotilde Ziégler. La psychothérapeute remarque que lorsque ces victimes arrivent dans son cabinet, elles sont «gaslightées». «Le gaslighting résume les efforts de l'un pour rendre l'autre fou», illustre-t-elle. Autrement dit, les patients arrivent avec l'impression d'avoir perdu la raison, et le travail du psy est alors de leur faire comprendre que non, et que cette impression découle de la manipulation de l'autre.
L'autre partie du travail consistera à comprendre «par quel bout la victime a pu être attrapée. On cherche à mettre le doigt sur sa propre vulnérabilité», souligne la psychothérapeute. Cela peut se faire via une thérapie, mais aussi grâce à des discussions avec l'entourage, ou en se rapprochant d'associations spécialisées.
En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent
Je me défais de l'influence, je m'informe
La deuxième étape est de «récupérer sa pensée», de sortir de l'influence. C'est ce qui permet de voir clair dans le jeu de l'autre, d'être capable d'anticiper son prochain «coup». «À partir de là, on voit l'autre agir en temps réel, on détecte la part de machiavélisme et de sadisme dans ses actions», analyse la psychothérapeute.
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La spécialiste conseille de lire, de regarder des vidéos et des films sur les pervers narcissiques, pour être en mesure de reconnaître les traits de la personne en face de soi et d'avoir des clefs pour récupérer un regard critique sur la situation. «En général, à ce moment-là, on ne se dit plus “Génial, on part à la mer ce week-end !” mais "Il va me pourrir la vie au bout de 5 minutes, c'est sur”. Et la plupart du temps, ça ne loupe pas», observe-t-elle. Ce travail d'information permet de détecter le mécanisme malsain avant qu'il ne nous prenne dans son engrenage.
J'accepte que je ne le guérirai pas
Pour être en mesure de quitter un pervers narcissique, il est primordial d'accepter qu'on ne le guérira pas et ainsi de rompre avec le syndrome de l'infirmière qui est l'un des ciments de l'emprise. «Même avec tout notre amour, on ne le changera pas. Le mythe de la belle et la bête ne marche pas dans la réalité, l'amour ne soigne pas les gens», tranche Anne Clotilde Ziegler. Cette dernière souligne d'ailleurs que cet espoir de sauvetage motive souvent les victimes de pervers narcissiques à rester dans la relation.
Même avec tout notre amour, on ne le changera pas. L'amour ne soigne pas les gens
J'accepte d'y laisser des plumes
L'autre frein à la rupture est souvent matériel. On a peur de perdre son appartement, un cercle amical parfois, un statut social… tout ce qu'on a acquis pendant la relation. «Il faut se dire qu'on n'en sortira pas de façon juste, et que plus on accepte de lâcher, plus vite on sera libéré. Mieux vaut y laisser quelques plumes qu'y laisser sa peau», commente la psychothérapeute.
Elle illustre sa pensée : «Imaginons que j'ai un manteau que j'aime beaucoup, et que la personne perverse me retient par le col de ce manteau. La manière la plus facile de me dégager n'est-elle pas de le retirer et de le lui laisser ?». Évidemment, la tâche est plus rude quand le couple a des enfants. La spécialiste insiste d'ailleurs ici sur l'importance d'être accompagné pour s'en sortir.
Je sors de l'isolement
L'un des traits qui revient systématiquement dans l'emprise du pervers narcissique est l'isolement. La raison est simple : le partenaire divise pour mieux régner, au point que les victimes deviennent dépendantes de sa présence. Alors, avant de prendre l'initiative de s'en aller, «on essaye de reprendre contact avec soi, de se souvenir de ce qu'on aime, de renouer des relations avec des gens, parce qu'on est plus fort en groupe que seul», précise la psychothérapeute.
La professionnelle conseille aussi de se rapprocher de gens avec qui l'on parle de tout autre chose, mais aussi d'amis qui connaissent la situation et nous accompagnent ; si toutefois on en a. Recréer une vie en dehors du couple, sortir, voire même «aller promener son cœur ailleurs, et utiliser la rencontre amoureuse comme porte de sortie», sont des options efficaces pour s'aider dans le processus de rupture.
J'annonce mon départ le plus tard possible
Une fois que toutes ces conditions sont réunies et que l'idée de partir se concrétise, on peut mettre en place le départ. «Attention à l'annoncer le plus tard possible, pour ne pas laisser à l'autre l'opportunité d'organiser de quoi nous bloquer», insiste-t-elle. Dans le cas où le couple vit ensemble, mieux vaut préparer ses affaires en l'absence du partenaire, et prévoir de partir en étant accompagné d'une tierce personne, qui pourrait s'interposer s'il tentait d'intervenir. Anne Clotilde Ziégler avertit : «la violence physique est fréquente à ce moment-là, et elle reste possible jusqu'au dernier instant».
(1) Anne Clotilde Ziégler est auteure de Pervers narcissiques - 50 scènes du quotidien pas si anodines pour les démasquer et leur faire face, 19,50 euros et de Pervers narcissiques, Bas les masques !, 16,50 euros, tous deux publiés aux éditions Solar.
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L'Humanité
Irlande du Nord. Le Sinn Féin à l'aube d'une victoire historique
ActuLes républicains pourraient devenir la première force politique des deux côtés d’une île toujours divisée, à l'issue des élections locales qui ont eu lieu jeudi. Éclairage de l’universitaire Agnès Maillot. Entretien
Thomas LemahieuL’histoire s’accélère-t-elle en Irlande ? Dans le Sud, après une percée spectaculaire lors des législatives, en 2020, le Sinn Féin caracole plus que jamais en tête des intentions de vote, avec 34 % des voix, sur une ligne résolument à gauche, payante face au vieil attelage des faux frères de droite (Fine Gael et Fianna Fáil). Dans le Nord, dans ce qui reste une province du Royaume-Uni, les mêmes, défenseurs depuis toujours d’une réunification de l’île, pourraient, ce jeudi 5 mai, à l’occasion des élections régionales, devenir la première force politique, devant les loyalistes et les unionistes britanniques. Une rupture dans l’histoire politique de l’Irlande du Nord, près de 25 ans après la signature des accords du Vendredi saint. Maîtresse de conférences à la Dublin City University et spécialiste du conflit nord-irlandais (1), Agnès Maillot met en lumière les dynamiques politiques à l’œuvre d’un côté comme de l’autre de la frontière.
En Irlande du Nord, les derniers sondages s’accordent : le Sinn Féin pourrait, pour la première fois, dépasser les unionistes du Democratic Unionist Party (DUP). Comment ce parti réussit-il à s’imposer d’un côté comme de l’autre de cette île qu’il rêve de réunifier ?
Déjà, c’est effectivement le seul parti qui est à la fois dans le Nord et le Sud. Au fil des ans, le Sinn Féin s’est non seulement professionnalisé, mais il a aussi développé des axes programmatiques très forts sur les grandes questions sociales et sociétales qui touchent directement l’électorat. C’est un parti très marqué à gauche, mais qui est aussi crédible et désormais prêt à gouverner aux yeux de beaucoup de gens. En février 2020, aux dernières élections législatives en République d’Irlande, il est arrivé en tête des « premières préférences » dans un système électoral qui organise les transferts de voix selon un ordre donné par les électeurs.
Dans un contexte de crise chronique, avec des tas de citoyens mal logés, des sans-abri, des loyers de plus en plus exorbitants, le Sinn Féin a fait du logement une priorité absolue. Alors que l’État s’est désinvesti du secteur, cela a permis de mobiliser les plus modestes, mais également les jeunes. Listes d’attente interminables pour des soins de base, délais de prise en charge aux urgences qui peuvent aller jusqu’à 36 ou 48 heures, coûts prohibitifs et assurances privées… Le Sinn Féin a également placé au centre de son programme la politique publique de santé. Et c’est là aussi une attente très forte de la population. Alors, au lieu de tout braquer sur ce qui reste historiquement sa priorité, la réunification de l’Irlande, le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, sur le système public de santé, sur l’inflation aggravée encore par la guerre en Ukraine. Cela leur a réussi dans la république du Sud, cela peut leur réussir dans le Nord aussi.
Le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, le système public de santé et l'inflation. Agnés Maillot, Universitaire
Comment caractériser le vote pour le Sinn Féin aujourd’hui ? De moins en moins communautaire ou protestataire, de plus en plus de gouvernement ?
C’est un vote pour un parti qui est perçu comme capable de gouverner. Après, évidemment, les dimensions s’entremêlent, et ce n’est pas tout à fait la même situation d’un côté et de l’autre de la frontière. En Irlande du Nord, qui demeure sous l’autorité du Royaume-Uni, on a quand même trente ans d’un conflit qui – même s’il a été plus ou moins réglé avec les accords de paix en 1998 – reste très présent dans la vie quotidienne et dans la mémoire collective. Dès lors, l’histoire du Sinn Féin lui colle encore à la peau. Cela vaut notamment pour les liens avec l’Armée républicaine irlandaise (IRA), qu’il n’a jamais désavouée : les actions étaient, selon lui, nécessaires au moment où elles se sont produites. Les conditions ne sont pas les mêmes aujourd’hui que dans les années 1970 ou 1980, et le Sinn Féin n’est plus du tout dans une logique paramilitaire… Mais tous ses adversaires mettent systématiquement en avant ce pedigree sulfureux.
Avec Mary Lou McDonald à Dublin et Michelle O’Neill à Belfast, une nouvelle génération a pris la tête du parti. Est-ce que ça ne change pas la donne, tout de même ?
Il y a une nouvelle génération, ça ne fait aucun doute. Mais, en Irlande du Nord, les dirigeants du Sinn Féin demeurent malgré tout – de par leurs attaches familiales, leur histoire, leur éducation – renvoyés à ce passé. Michelle O’Neill est beaucoup trop jeune pour avoir été mêlée à des violences, mais tous les dirigeants du parti ont été affectés de près ou de loin : leurs parents ou leurs proches ont pu être impliqués dans des opérations paramilitaires, victimes d’attentats ou de violences policières. Qu’on le veuille ou non, ce passé reste très présent dans le Nord car tout n’a pas été résolu… C’est différent pour les dirigeants du Sinn Féin en République d’Irlande.
À propos de la réunification qu’ils défendent depuis des décennies, les républicains évoquent une « fenêtre d’opportunités ». L’élection peut-elle faire basculer l’Irlande ?
La réunification, ça fait partie de l’ADN du Sinn Féin. C’est l’objectif, et ça le restera, c’est clair. Ensuite, dans leur stratégie, les nationalistes ont intégré une part de pragmatisme. Comme cela est consigné dans les accords de paix de 1998, tout référendum sur le sujet doit passer par l’entremise du ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord. Les conditions nécessaires à la tenue d’un référendum ne sont pas clairement détaillées, mais on imagine qu’il faudrait une opinion majoritaire en sa faveur. Comment on le détermine ? Par des sondages d’opinion ? Par une élection qui serait massivement remportée par des partis qui soutiennent l’idéal de la réunification ?
Difficile à trancher, mais pour l’instant, ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas du tout dans les intentions du gouvernement britannique. Et ça, le Sinn Féin en est parfaitement conscient. Donc, sans camoufler leur vision en faveur de la réunification, ses dirigeants cherchent, je pense, à augmenter leur assise électorale par le biais d’un programme de justice social inclusif et des mesures plus sociétales susceptibles de convaincre les jeunes, nationalistes ou unionistes, en faveur des droits des personnes LGBT, des droits des femmes, de l’avortement, de la défense de l’environnement et du climat. Des questions qui les mobilisent bien davantage que la réunification.
En réalité, avec un Sinn Féin qui est au plus haut en République d’Irlande, le scénario est déjà assez effrayant pour les unionistes : si l’organisation qui se définit par son objectif de réunification devient le premier parti des deux côtés de l’île, ça ne veut pas dire qu’il va pouvoir du jour au lendemain décider d’une réunification, loin de là… Mais cela signifie que l’opinion est en train de bouger.
Les unionistes vivent en vase clos. Ils ont très peu de contacts avec le reste du monde.
Hégémonique si longtemps en Irlande du Nord, l’unionisme est-il désormais condamné aux seconds rôles ?
À la fin des années 1960, la démographie en Irlande du Nord était très simple : il y avait deux tiers d’unionistes protestants et un tiers de catholiques nationalistes. On ne connaît pas encore les résultats du dernier recensement, mais ça devrait donner à peu près une égalité entre les deux camps. Par ailleurs, de plus en plus de citoyens ne se reconnaissent ni d’un côté ni de l’autre. Les unionistes ont perdu le contrôle d’un État qui avait été façonné il y a cent ans en fonction de leurs intérêts. Donc, évidemment, on revient à ce symbole : ce jeudi, en devenant le premier parti d’Irlande du Nord, les républicains pourraient renverser la table. Même si, à en croire les sondages, le Sinn Féin devra plus son succès à la chute spectaculaire du DUP qu’à sa propre progression…
Sur le fond, le camp unioniste et loyaliste est en train de se fragmenter : auparavant, il y avait deux partis ; à présent, il y en a trois. Le DUP demeure le principal, mais il est concurrencé par les plus modérés du Ulster Unionist Party (UUP) et par une frange plus extrême encore, les ultraconservateurs de la Traditional Ulster Voice (TUV). Dans les faits, ces formations ne se disputent plus que 40 % de l’électorat, voire moins encore… Un parti non aligné comme l’Alliance leur fait perdre du terrain car il représente mieux les vues des classes moyennes unionistes, ou des jeunes qui s’identifient de moins en moins aux positions extrêmement conservatrices et franchement d’arrière-garde du DUP ou du TUV sur l’avortement, sur les droits des personnes LGBT, etc.
La grande affaire de la plupart des unionistes, c’est le protocole nord-irlandais imposé dans le cadre de la sortie de l’Union européenne car, à leurs yeux, il sépare l’Irlande du Nord du reste du royaume. Mais on peut tourner la question dans tous les sens, on l’a fait depuis le jour de la victoire du Brexit au référendum en juin 2016 : personne n’a d’autres solutions que ce statut hybride pour l’Irlande du Nord, avec un pied dans le Royaume-Uni et un pied dans l’Union européenne. En fait, beaucoup considèrent qu’on peut parfaitement s’en accommoder, et même que les Nord-Irlandais bénéficient du meilleur des deux mondes, tout en ayant sauvé l’essentiel, les flux commerciaux et la circulation des personnes entre les deux parties de l’île…
Sur les droits des femmes ou des personnes LGBT, les républicains paraissent avoir pris un tournant progressiste que les unionistes, repliés sur leur idéologie ultraconservatrice, n’ont pas emprunté… Comment expliquer ce fossé grandissant ?
Les unionistes vivent en vase clos. C’est la grande différence avec le Sinn Féin. Le DUP, par exemple, n’existe qu’en Irlande du Nord et est très peu en contact avec le reste du Royaume-Uni, sauf à travers ses quelques députés qui siègent à Westminster. Le Sinn Féin, c’est un parti de toute l’Irlande qui est, par ailleurs, en lien avec le reste du monde. Or, depuis le début du XXIe siècle, l’Irlande a fait des progrès énormes sur les questions sociétales. Et le Sinn Féin est ancré dans la république, donc, au fond, il a bougé lui-même avec le reste de la société. Par ailleurs, il a toujours été assez progressiste, même par rapport à ses rivaux au sud de l’île. Certes, il y a quelques contradictions internes car le catholicisme occupe toujours une place dans le parti. Mais celui-ci a bougé aussi en Irlande du Nord, tandis que les unionistes sont, eux, restés englués dans les positions les plus rétrogrades… À tel point qu’ils sont maintenant en décalage avec leur propre électorat, qui, quand on regarde les enquêtes d’opinion, est en réalité bien plus progressiste que ses représentants politiques…
Rebels in Government. Is Sinn Féin ready for power ?,l’IRA et le conflit nord-irlandaissinn feinirlandeIrlande du nordRoyaume-uni L'Humanité
Irlande du Nord. 30 janvier 1972 : le Bloody Sunday, des plaies toujours à vif
Il était une foisLe 30 janvier 1972, à Derry, l’armée britannique tire sur ses citoyens, en ouvrant le feu sur une marche pacifique. Bilan : 14 morts, froidement exécutés. Ce massacre va raviver le conflit nord-irlandais pour trente ans. Il hante les familles dont la soif de justice est sous la menace d’une amnistie voulue par Boris Johnson. Toute la vérité n’a pas encore été faite sur le «Dimanche sanglant».
Bernard DuraudC'est une page des plus sombres du conflit nord-irlandais. Il y a cinquante ans, treize catholiques de Derry (Londonderry pour les protestants) étaient tués par les soldats britanniques. Un quatorzième succombera de ses blessures par balles quelques semaines plus tard. Pendant des années, ce massacre du 30 janvier 1972, qui prit le nom de « Bloody Sunday » (le « Dimanche sanglant »), est resté une plaie à vif, et une preuve brutale de la domination britannique en Irlande du Nord.
À Derry, ville pauvre coupée en deux par la rivière Foyle
Les quatorze victimes, dont sept jeunes de 17 ans, faisaient partie d’une foule de plus de 10 000 manifestants. Tous répondaient à l’appel d’une marche pour l’égalité de l’Association nord-irlandaise pour les droits civiques (Nicra), créée en 1968, à l’image du mouvement de Martin Luther King et des pacifistes noirs américains.
À Derry, ville pauvre coupée en deux par la rivière Foyle, la ségrégation sociale et politique est bien réelle. La division confessionnelle multiséculaire entre catholiques et protestants recoupe d’autres croyances selon que vous soyez républicain et nationaliste (partisan d’une Irlande unie) pour les premiers, ou unioniste et loyaliste (fidèle à la couronne d’Angleterre) pour les seconds.
Un désir de droits égaux dans les urnes
La Nicra demandait ainsi qu’un catholique nord-irlandais ait la même possibilité d’accès au logement, à l’emploi, qu’un protestant. Elle voulait des droits égaux dans les urnes dans cette entité (l’Ulster) taillée sur mesure et contrôlée par les protestants. Elle réclamait enfin que soit mis un terme à la loi sur l’internement qui, depuis 1971, permettait alors d’arrêter sans raison, de détenir sans preuve et d’incarcérer sans jugement. Ce sera, en 1981, le cadre du calvaire infligé par Margaret Thatcher à Bobby Sands et neuf de ses compagnons emprisonnés à Long Kesh, tous morts après une grève de la faim de plusieurs semaines.
La marche de protestation de Derry devait être pacifique. L’IRA (l’Armée républicaine irlandaise) restait hors du cortège, l’arme au pied : elle avait donné sa parole aux organisateurs. C’est dans le calme que la population nationaliste de Derry devait descendre du quartier du Bogside vers l’hôtel de ville. Déclarée illégale par le gouvernement britannique, la manifestation était donc sous haute surveillance.
Une émeute éclate dans la banlieue catholique en 1969
Belfast, Derry : les tensions allaient croissant en Irlande du Nord et, à chaque fois, les civils catholiques se heurtaient à la police royale d’Ulster (RUC, majoritairement protestante) et aux groupes paramilitaires loyalistes. En 1969, une émeute éclate dans le Bogside. Incapable de rétablir l’ordre, le gouvernement unioniste de Belfast demande à Londres le déploiement de l’armée.
Confrontés aux combattants de l’IRA, les Britanniques veulent lui porter un coup fatal, par civils interposés, restaurer la loi et l’ordre. Ils expédient leurs troupes. C’est ainsi que le premier régiment de parachutistes est spécialement dépêché en Irlande du Nord, et prend position dans Derry.
À 14 heures, ce dimanche 30 janvier 1972, tout un peuple – jeunes, femmes, enfants, personnes âgées – est rassemblé pour marcher vers le Guildhall. En tête figurent Ivan Cooper, député protestant, figure respectée des droits civiques à Derry, ainsi que Bernadette Devlin, membre du Parti socialiste républicain irlandais, jeune députée élue au Parlement de Westminster. Avant le départ, elle affirme : « Le seul accord que nous voulons, c’est celui qui fera de nous des gens libres. » Les barricades érigées par l’armée sont conçues pour modifier le parcours, les manifestants sont orientés vers le Free Derry Corner. Aux jets de pierres et aux quolibets, les soldats ripostsent à ce stade par gaz lacrymogènes, canon à eau et balles en caoutchouc.
L’ordre de tirer à balles réelles est donné
À 16 h 7, les paras sont autorisés à entrer dans le Bogside ; l’ordre de tirer à balles réelles est donné et un jeune, John Duddy, est abattu d’une balle dans le dos alors qu’il tentait de fuir. Il courait aux côtés d’un prêtre, le futur évêque Edward Daly. La panique est à son comble. Plus d’une centaine de cartouches sont tirées directement dans la foule par une vingtaine de soldats sous le commandement du major Ted Loden. Parmi les personnes tuées, certaines tentaient de porter secours. On relèvera quatorze blessés, douze par des tirs de soldats et deux renversés par des véhicules blindés.
La réponse brutale des paras a transformé le conflit nord-irlandais. Beaucoup de catholiques croyaient qu’il était possible de réformer l’Irlande du Nord, mais l’espoir de plus d’égalité se trouve anéanti. Un grand nombre de nationalistes ont rejoint les rangs de l’IRA, estimant que la liberté authentique ne sera obtenue qu’avec l’expulsion des troupes britanniques d’Irlande du Nord. Gerry Adams, qui fut pendant longtemps le leader du Sinn Féin, expression politique de l’IRA, et l’un des acteurs clés du processus de paix, nous expliquait en 1998 lors d’un entretien : « L’instauration de l’internement, le 9 août 1971, eut un effet décisif, celui de faire de gens ordinaires des combattants résolus, et vint crûment leur rappeler que l’évolution menant aux réformes était bloquée. L’assassinat des manifestants désarmés à Derry vint en apporter la confirmation brutale. Oglaigh na héireann (l’IRA – NDLR) connut un afflux de nouvelles recrues. »
Dès lors, les répercussions s’enchaînent. L’assemblée législative de Stormont à Belfast, en place depuis 1920, est suspendue. Londres prend le contrôle direct de l’Irlande du Nord, et le conflit – « les troubles » selon la terminologie officielle – connaît sa période la plus meurtrière. Pour la seule année 1972, près de 500 personnes trouvent la mort. Les fusillades ont provoqué la colère à Derry et bien au-delà. L’ambassade britannique à Dublin, capitale de la République irlandaise, est réduite en cendres par une foule en colère.
« Sunday Bloody Sunday » de U2 deviendra un tube planétaire
Deux jours après le drame, Paul McCartney et son nouveau groupe, les Wings enregistrent « Give Ireland Back to the Irish » (« Rendez l’Irlande aux Irlandais ») : ce morceau sera interdit en Grande-Bretagne. Quelques mois plus tard, le Bloody Sunday inspire une chanson à John Lennon, descendant d’Irlandais : « Les cris des treize martyrs emplissaient l’air de Derry. » En 1982, « Sunday Bloody Sunday », premier titre de l’album « War » de U2, deviendra un tube planétaire, un hymne pour la paix afin que « les larmes cessent de couler ». La martyrologie du Bloody Sunday est également portée à l’écran. Le cinéaste britannique Paul Greengrass s’en empare à son tour en 2002, quatre ans après les accords de paix, en retraçant le fil des événements avec force et minutie, les gens de Derry jouant leur propre rôle.
La mémoire officielle, elle, s’est très vite organisée après la tragédie. Les représentants de l’armée firent des déclarations aux médias disculpant leurs soldats. Ces derniers n’avaient fait que répondre à des tirs et n’avaient tiré que sur des personnes hostiles et clairement identifiées (tireurs embusqués ou porteurs de bombes, sous-entendu de l’IRA). Cependant, aucune arme n’a été retrouvée sur les lieux, pas plus que de traces d’explosifs sur les victimes.
La gifle de Bernadette Devlin au ministre de l'Intérieur
La version de l’armée fut reprise par le gouvernement britannique, alors que le premier ministre conservateur Edward Heath annonçait la mise en place d’une enquête publique confiée à lord Widgery. Des débats houleux eurent lieu à la Chambre des communes marqués par les protestations de Bernadette Devlin, présente à la manifestation, et la célèbre gifle qu’elle administra au ministre de l’Intérieur Reginald Maudling. Son intervention fut vaine car le rapport Widgery, publié le 18 avril 1972, après seulement un mois d’enquête, imputait la responsabilité de la tragédie aux organisateurs de la marche. Il estimait aussi timidement que l’attitude des soldats avait « frôlé l’imprudence ».
Les conclusions du rapport furent rejetées en bloc par les familles des victimes et quelques journalistes témoins des faits. Mais le long combat pour la vérité et la justice fut entravé par le cours du conflit. En 1992, quelques membres des familles et militants de Derry créèrent la Bloody Sunday Justice Campaign, collectant les témoignages, publiant des ouvrages et honorant chaque année la mémoire des victimes. Il faudra encore plusieurs années de campagne et la perspective d’un accord de paix (il sera signé le vendredi saint, en 1998) pour obtenir du gouvernement de Londres un véritable changement.
Le 29 janvier 1998, à la veille de la commémoration du Bloody Sunday, Tony Blair fait ouvrir une nouvelle enquête, confiée au juge Saville. Douze années seront nécessaires pour mener à bien ces investigations, aux moyens financiers considérables (195 millions de livres), et venir à bout d’un rapport en dix volumes comprenant des milliers de témoignages. Plusieurs soldats avoueront avoir menti lors de leurs dépositions précédentes et reconnaîtront que les victimes étaient désarmées.
Le rapport final est publié le 15 juin 2010. À la Chambre des communes, le premier ministre conservateur David Cameron reconnaît la responsabilité des parachutistes et présente ses excuses : « Ce qui s’est passé lors du Bloody Sunday était à la fois injustifié et injustifiable. Ce fut une faute (…). Quelques-uns au sein de nos forces ont mal agi. Le gouvernement est le responsable ultime de la conduite des forces armées et, à ce titre, au nom du gouvernement, et même du pays entier, je suis profondément désolé. »
Mais la « vérité » livrée par le rapport n’a pas suffi à étancher la soif de justice des familles des victimes et n’a pas permis, jusqu’à présent, l’ouverture d’une procédure visant à obtenir des poursuites judiciaires. Bien au contraire. L’inculpation pour meurtre et le procès engagé contre un seul militaire, le soldat F. (dont le nom est resté anonyme), ont été abandonnés en juillet 2021, peu avant que Boris Johnson n’avalise les recommandations de la commission parlementaire sur la Défense d’accorder l’amnistie aux anciens soldats.
Un projet de loi pourrait être discuté courant 2022, prévoyant d’annuler toutes les poursuites, donc les enquêtes, sur tous les crimes commis durant la période du conflit de 1968 à 1998, ravivant sur fond de Brexit les tensions entre communautés. Les enquêtes encore ouvertes (1 200 dossiers) accusent principalement l’armée, mais aussi l’IRA et les paramilitaires loyalistes. L’héritage des « Troubles », qui ont fait plus de 3 500 morts et 45 000 blessés, risque d’être, pour longtemps, très lourd à porter.
Il était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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Opposition des Irlandais du nord à l’amnistie, par Londres, des crimes de la guerre civile
ActuEn violation totale des accords avec la République d’Irlande, le premier ministre britannique tente d’imposer un projet de loi de prescription des crimes commis pendant le conflit nord-irlandais. 1200 enquêtes sont toujours en cours. Une décision qui entrave le processus de justice et de réconciliaton.
Lina SankariC’est une petite bombe lâchée par Boris Johnson. Une de plus. Le 14 juillet, le premier ministre britannique a confirmé sa volonté de présenter, dès l’automne, un projet de loi d’amnistie visant à prescrire les crimes commis durant la guerre civile en Irlande du Nord (1969-1998). L’annonce a provoqué un front uni des loyalistes, des républicains et des associations de victimes. Jusqu’aux accords de paix de 1998, plus de 3 000 personnes sont mortes et 45 000 ont été blessées dans ce conflit qui puise ses origines dans la lutte contre la domination britannique. Or, selon Boris Johnson, les enquêtes encore en cours - qui portent principalement sur des forfaits commis par l’armée d’occupation - pourraient être classées. Interrogé par le Guardian, Mark Thompson, dont le frère, Peter, a été abattu par des soldats britanniques à Belfast en 1990, regrette cette «impunité de facto» et «un gouvernement qui ne se soucie pas du tout des droits de l’homme et de la primauté du droit.» Le projet est également une violation directe de l’accord de 2014 qui prévoyait d’instaurer d’une unité d’enquête pour régler les meurtres non résolus.
Vérité et réconciliation?
La décision intervient alors que 1200 affaires restent en cours d’examen. «En venir à bout prendrait au moins vingt ans», juge Brandon Lewis, le ministre chargé de l’Irlande du Nord, à la Chambre des communes. En clair, si le projet de loi était adopté, il serait impossible d’engager des poursuites pour des crimes commis par les paramilitaires et les soldats britanniques. « Beaucoup de familles ont passé des décennies à essayer d’obtenir la vérité sur les meurtres de leurs proches face à la dissimulation, à la destruction délibérée de preuves et à l’échec des enquêtes sur les crimes, y compris le meurtre. C’est une tentative de mettre les soldats britanniques au-dessus de la loi et d’empêcher les enquêtes sur les meurtres, la torture, les tirs pour tuer et la collusion impliquant les forces britanniques en Irlande», estime la présidente du Sinn Fein, Mary Lou McDonald. Le gouvernement tue ainsi le processus de réconciliation et de justice pourtant loin d’avoir abouti. En Irlande du Nord, l’opposition au projet juge par ailleurs insuffisante la promesse de l’exécutif d’ « établir une histoire orale » des « Troubles » et « une commission indépendante » pour aider les familles à obtenir des informations sur les circonstances de la disparition de leurs proches. « Les propositions britanniques ne peuvent pas être la base d’une solution pour surmonter le passé et ne seront pas soutenues par les partis d’Irlande du Nord », a prévenu Simon Coveney, ministre des affaires étrangères de la République d’Irlande.
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Le billet de Maurice Ulrich. Saucisses
ChroniqueMaurice UlrichC’est un conflit dont on ne saurait encore mesurer les conséquences. L’Irlande du Nord se trouve en effet depuis le Brexit au centre d’un affrontement entre Londres et l’Union européenne déjà appelé la « guerre de la saucisse ». Les nouvelles règles sanitaires en vigueur interdisent en effet à la Grande-Bretagne d’exporter de la viande qui ne serait pas congelée à moins 18 degrés. L’Irlande du Nord, de par son statut particulier qui la maintient dans le marché unique et l’union douanière des 27, se trouve donc privée de ses approvisionnements en saucisses fraîches anglaises. On ignore les qualités qui les font visiblement apprécier du peuple mais outre que la situation jette un froid entre la capitale britannique et Bruxelles en quête d’une solution de compromis, c’est aussi le cas en Irlande même, où les esprits s’échauffent entre les unionistes et les républicains, favorables à une réunification de l’Irlande. En attendant, on prête aux services secrets de Sa Majesté l’intention de préparer des parachutages clandestins et massifs de saucisses sur Belfast et Londonderry.
le billet de Maurice UlrichbrexitIrlande du nordRoyaume-uni L'Humanité
Royaume-Uni. Glaciation entre Bruxelles et Londres après le Brexit
ActuAvant le G7 organisé par Boris Johnson, la Commission reproche aux Britanniques de ne pas respecter leurs obligations en Irlande du Nord.
Thomas LemahieuQuelques mois après leur accord au forceps sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le torchon brûle de nouveau entre Bruxelles et Londres. En réalité, alors que de nombreuses pommes de discorde étaient restées camouflées dans le paquet global, il n’a sans doute jamais cessé de se consumer. Depuis janvier, les passes d’armes se sont multipliées sur la pêche, par exemple, avec l’envoi de patrouilleurs britanniques, prêts à intervenir militairement, début mai contre des bateaux français au large de Jersey.
Ces derniers jours, ce qui a le plus ému sur le continent, c’est le sort de plusieurs dizaines de citoyens des pays de l’UE qui, arrivant sur le sol britannique sans pouvoir présenter le visa de travail désormais indispensable avant leur installation, ont été arrêtés à la douane et placés ensuite en centre de rétention. Selon les statistiques officielles britanniques, 3 294 Européens au total ont été refoulés aux frontières britanniques au premier trimestre. Un chiffre qui paraît assez considérable, alors que les mesures de confinement limitaient drastiquement la circulation des personnes.
La question de la frontière en mer d’Irlande
En Irlande du Nord, la situation est extrêmement tendue, notamment depuis que, sous prétexte de dénoncer un régime de faveur pour les dirigeants du parti républicain Sinn Féin pendant les restrictions sanitaires, de jeunes unionistes ont provoqué des émeutes pour dénoncer, en vérité, la mise en place d’une frontière en mer d’Irlande entre leur « province » et le reste du Royaume-Uni. Or, ce point constitue l’une des pierres angulaires dans les textes sur le Brexit : il s’agit de ne pas instaurer une frontière physique au milieu de l’île, ce qui pourrait faire voler en éclats les accords du Vendredi saint, qui ont permis à l’Irlande de tourner la page de la guerre civile à la fin des années 1990. Concrètement, le protocole nord-irlandais, effectif depuis le 1er janvier, maintient Belfast et l’Ulster dans le marché unique et l’union douanière européens pour les marchandises, en prévoyant des contrôles douaniers sur les biens arrivant en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne.
Le premier ministre déclare la « guerre de la saucisse »
Mais, à ce stade, le Royaume-Uni rechigne à appliquer ce protocole nord-irlandais et, comme il l’a déjà fait pour certaines autres marchandises agroalimentaires, s’apprêterait à étendre la période de grâce pour la viande réfrigérée, censée s’achever le 30 juin. Faute de quoi, dramatise le gouvernement de Boris Johnson, les Nord-Irlandais pourraient être rapidement privés de saucisses ou de bâtonnets de poulet pané. La Commission dénonce la manipulation autour de ce que les tabloïds raillent déjà comme une « guerre de la saucisse ». Pour Bruxelles, Londres doit tenir parole après avoir signé le protocole en connaissance de cause.
À deux jours d’un sommet du G7 en Cornouailles pendant lequel Joe Biden, fier de ses origines irlandaises, a promis de mettre son grain de sel, l’Union européenne et le Royaume-Uni ne trouvent pas de terrain d’entente. À l’issue d’une rencontre, mercredi matin, avec Maros Sefcovic, le vice-président de la Commission européenne, David Frost, le ministre britannique chargé du Brexit, promet de « continuer de discuter ». Mais son interlocuteur pour l’UE se montre plus cinglant : « Nous sommes à la croisée des chemins dans notre relation avec le Royaume-Uni, indique le commissaire européen . La confiance qui devrait être au cœur de tout partenariat doit être restaurée. »
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Irlande du Nord. Bobby Sands, l’alouette, à la vie à la mort
ActuLe 5 mai 1981, le révolutionnaire républicain et socialiste, 27 ans à peine, pousse son dernier soupir après une grève de la faim de 66 jours. Suivie en direct dans le monde, son agonie provoque la colère contre le joug colonial.
Thomas LemahieuQuelques repères.
- 9 mars 1954 Naissance de Robert Gerard Sands.
- 1972 Entrée dans l’IRA.
- 1973 Condamnation à cinq ans de prison.
- 1er mars 1976 Abrogation du statut spécial des combattants prisonniers de l’IRA.
- 1977 Condamnation à quatorze ans de prison.
- 1er mars 1981 Début de la grève de la faim.
- 9 avril 1981 Victoire, à 51,2 %, dans une législative partielle contre un candidat loyaliste.
Bobby Sands serait l’alouette. Il l’a promis, en février 1979, sous la forme d’une parabole. Un texte écrit depuis les blocs H de la prison de Long Kesh, à une dizaine de kilomètres de Belfast (Irlande du Nord). Là-bas, dans ce repli de l’enfer sur terre, les membres de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) continuent la lutte. Quelques mois plus tard, Margaret Thatcher prendra le pouvoir au Royaume-Uni, mais les travaillistes ont tracé la route de la répression en leur retirant le statut de prisonniers politiques.
Une lumière crue sur le joug colonial britannique
Pétris de catholicisme, mais aspirant aussi à la réunification de leur île sous l’étendard d’une « République indépendante et socialiste », les révolutionnaires nord-irlandais multiplient les grèves, nus comme des vers dans les courants d’air glacés – grève de la couverture (la Blanket Protest) –, avec, ensuite, leurs excréments tapissés sur les murs des cellules – grève de l’hygiène (la Dirty Protest)-, jetant ainsi une lumière crue sur l’inhumanité du joug colonial britannique.
Ils portent cinq revendications immédiates : pas d’uniforme carcéral ; pas de travail obligatoire ; libre association ; une visite, un colis, une lettre par semaine ; rétablissement de la remise normale des peines. C’est simple, très basique, mais c’est trop. Pour Londres, ils peuvent toujours courir… Comprendre : ils peuvent crever.
Fable prémonitoire
Bobby Sands serait l’alouette jusqu’au bout, à la vie, à la mort. Son grand-père, raconte-t-il dans son courrier qui sera publié sous pseudonyme par les feuilles républicaines, connaissait un homme qui avait commis l’un des crimes les plus cruels. Il avait capturé une alouette et l’avait mise en cage. Constatant qu’elle ne chantait plus à tue-tête pour lui, le gars s’était braqué, privant le volatile de nourriture et de lumière. La bête, elle, n’avait jamais cédé. « L’alouette désirait ardemment sa liberté, relève Bobby Sands, mais elle mourut, plutôt que de se conformer aux souhaits du tyran, qui l’emprisonna et la tortura. J’ai l’impression d’avoir quelque chose en commun avec cet oiseau, sa torture, son emprisonnement et, à la fin, son meurtre. Elle avait un esprit qu’on ne trouve pas souvent, même parmi nous, les êtres humains, prétendument supérieurs. »
Le 7 mai 1981, au cimetière de Milltown à Belfast, Gerry Adams se tenait devant le cercueil de son ami Bobby Sands. © AP Photo
Un aller simple vers Long Kesh
Quand il narre cette fable, Bobby Sands, pas encore 25 ans, n’est déjà plus le tranquille gamin catholique grandi dans un faubourg protestant de Belfast, avant que sa famille en soit chassée, en 1972, sous les lazzis et les menaces de mort de ses voisins. À peine majeur, rattrapé par les « troubles », il rejoint l’IRA, et est très vite arrêté dans une planque. Condamné à cinq ans de prison, Bobby Sands en profite pour apprendre le gaélique et rédiger des poèmes politiques. Il finit par être libéré, mais il a juste le temps de se marier et d’avoir un enfant. En 1977, il est renvoyé à l’ombre pour détention d’un revolver. Une condamnation de plus, cette fois pour quatorze années, qui vaut un aller simple vers les supplices dans les sinistres geôles de Long Kesh.
Les combattants de l’IRA embastillés en détenus de droit commun
Au fil du temps, dans les blocs H de la prison transformés en quartier général de l’IRA, Bobby Sands tire, avec ses camarades, les leçons de l’échec de leurs protestations et de l’intransigeance unioniste, encore renforcée, par la nouvelle majorité conservatrice en Angleterre. À la fin de l’année 1980, devenu « officier commandant » (OC) des prisonniers politiques de l’IRA, Sands planifie une grève de la faim, un mode d’action radical qui s’inscrit dans la tradition des républicains irlandais : en 1920, en pleine guerre d’indépendance, Terence MacSwiney, maire de Cork, était décédé dans la prison de Brixton (Angleterre) après avoir jeûné pendant 74 jours. Bobby Sands recueille les noms de 70 volontaires et organise un tour afin de s’installer dans la durée. C’est lui qui commence, le 1er mars 1981, cinq ans jour pour jour après que le gouvernement britannique a transformé les combattants de l’IRA embastillés en détenus de droit commun.
Notre revanche sera le rire de nos enfants.
BobBy Sands
Entre effroi et colère
Sa grève de la faim durera 66 jours. Début avril, déjà, Thatcher subit un cuisant camouflet, quand les républicains irlandais réussissent à faire élire Bobby Sands aux Communes, lors d’une législative partielle avec pour slogan : « Sa vie est entre vos mains ». Mais la Dame de fer ne moufte pas, sur le moment. « Il a choisi de s’ôter la vie, c’est un choix que son organisation ne laisse pas à beaucoup de ses victimes », dira-t-elle plus tard, avec un cynisme consommé. Entre effroi et colère, toute la planète suit en direct l’agonie du jeune homme. « S’il meurt, la Grande-Bretagne apparaîtra devant le monde civilisé comme une lépreuse », prophétise Bernadette Devlin McAliskey, ex-députée du Parti socialiste républicain irlandais. Le 5 mai 1981, Bobby Sands pousse son dernier soupir, après quelques jours de coma. Neuf autres prisonniers politiques connaîtront la même fin tragique, jusqu’à la fin août de la même année.
Sur les peintures murales, à Belfast, loin du visage hideux de l’impérialisme britannique, Bobby Sands continue, quarante ans plus tard, de sourire dans l’éclat de sa jeunesse volée. « Notre revanche sera le rire de nos enfants », promet-il. Dans un coin du paysage, toujours, une alouette s’échappe.
Un tournant pour les républicains. Présidente du Sinn Féin, longtemps cantonné à rester la branche politique de l’IRA, Mary Lou McDonald avait 12 ans en mai 1981, quand Gerry Adams, son illustre prédécesseur, portait, à l’avant d’une foule de 100 000 sympathisants, le cercueil de son ami Bobby Sands. Aujourd’hui, elle voit l’élection du gréviste de la faim comme « un tournant dans la lutte républicaine », avec le « développement de la politique électorale » qui « a planté les graines de la paix », ayant abouti en 1998 aux accords du Vendredi saint.
bobby sandsIrlande du nordbelfastRoyaume-uni Le Figaro
Notre classement 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France
Marti BlanchoPALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons classé les maternités de la région parisienne, publiques et privées, selon une batterie de critères.
Difficile de choisir la bonne maternité. Mis à part le bouche-à-oreille, quelques brochures non exhaustives et des conseils très généraux sur Internet, jeter son dévolu sur un établissement pour mettre un enfant au monde revient souvent à avancer dans le noir. Quel est le niveau de la structure ? Quelle disponibilité du personnel ? Où trouver les taux de césarienne et d'épisiotomie, et quelle importance leur accorder ? Quels ateliers et cours prénataux sont proposés ? Autant de questions auxquelles répond notre palmarès 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France. Pour noter les établissements de façon objective, nous avons récolté et compilé des données sur huit critères de qualité des soins et d'accompagnement de la femme enceinte. Des informations parfois inédites que même les propres sites web des établissements n'affichent pas de façon exhaustive.
La sélection, mode d'emploi. Nous avons contacté l'ensemble des 69 maternités franciliennes. 49 d'entre elles ont répondu positivement à nos sollicitations : ce sont elles qui composent ce classement. Deux ont refusé de nous transmettre des informations précises sur les éléments demandés : l'hôpital Jean Verdier à Bondy et la maternité Sainte Félicité à Paris. 18 n'ont jamais répondu.
Les Bluets, première maternité d'Île-de-France
Au vu de nos critères, l'hôpital Pierre Rouquès prend la première place. Aussi connu sous le nom de maternité des Bluets, l'établissement de santé figure parmi les pionniers de l'accouchement physiologique ou naturel en France. Le docteur Fernand Lamaze, résistant et obstétricien, a dirigé la maternité à sa création en 1947 et y a instauré sa méthode d'« accouchement sans douleur ». Cet éventail de techniques en provenance du Royaume-Uni et de l'URSS avait pour objectif un enfantement moins traumatique et angoissant pour la femme.
Une histoire que l'hôpital privé à but non lucratif continue de perpétuer aujourd'hui. « On tend vers le moins de médicalisation possible », assure Brice Martin, directeur de l'établissement qui a vu son fils y naître il y a cinq mois. La maternité des Bluets se démarque en effet par des taux de césarienne et d'épisiotomie bien en dessous de la moyenne régionale.
40 sages-femmes et une dizaine de gynécologues-obstétriciens s'activent dans cette maternité du 12e arrondissement de Paris, qui constitue presque l'essentiel de l'activité de l'hôpital dont elle fait partie. Il s'agit aussi d'une des rares en Île-de-France à proposer l'accouchement dans l'eau. « On cherche le plus possible à se baser sur le projet de naissance des futurs parents, les écouter et les accompagner au mieux tout en restant dans la limite de la sécurité maternelle », développe Brice Martin.
« Tout s'est très bien passé aux Bluets. Malgré un accouchement très long, plus de 12 heures de travail, les sages-femmes sont restées adorables », confie Marine L., une jeune maman. Avant de mettre au monde son premier enfant en février 2020, elle a choisi l'établissement grâce au bouche-à-oreille. « On m'en avait parlé comme une maternité donnant beaucoup de place au coparent et privilégiant l'accouchement physiologique ».
Qu'est-ce qu'une bonne maternité ?
Pour choisir une maternité, se renseigner sur les taux de césarienne et d'épisiotomie est une première étape essentielle. Même s'ils ne constituent pas la seule et unique mesure de la qualité d'un établissement, « ces indicateurs de pratique traduisent vraiment la façon dont les femmes accouchent», rappelle Anne Evrard, présidente du Collectif interassociatif autour de la naissance. Ainsi, elle tient à saluer l'effort de transparence de l'ARS Île-de-France, qui met en ligne une carte recensant l'ensemble des maternités de la région et leurs différents indicateurs.
Le respect du projet de naissance et des choix du ou des futurs parents est tout aussi primordial explique Anne Evrard : « Dans le suivi de grossesse, est-ce que les parents sont bien accueillis quand ils parlent de ce qui leur importe ? C'est fondamental. Il faut que ça soit pris en compte. Si ça botte en touche, il faut se poser des questions. »
« Des établissements qui font un véritable effort »
Viennent ensuite les différents ateliers de préparation à la naissance et consultations spécialisées proposées. Mais là encore, il faut bien faire la différence entre les établissements qui les réalisent sur site et ceux qui les externalisent, par manque de sages-femmes en général.
Les maternités des hôpitaux de Versailles, d'Argenteuil, du Raincy-Montfermeil et de Mantes-la-Jolie sont celles qui en proposent le plus en interne au-delà du périphérique. Intra-muros, l'Institut mutualiste Montsouris et la maternité de Port-Royal sont les mieux dotés. Cette dernière fait d'ailleurs partie « des établissements qui font un véritable effort et essaient de maîtriser au mieux la pratique médicale », opine Anne Evrard.
Pénurie de sages-femmes
De l'autre côté du spectre, les hôpitaux qui pêchent en termes d'ateliers de préparation à la naissance accusent le plus souvent un manque crucial de sages-femmes. À l’instar de ce grand hôpital de la Seine-Saint-Denis, où un quart de l'effectif manque à l'appel : « J'ai dû enlever toutes les consultations spécialisées. Il y a tellement d'accouchements pour le peu de sages-femmes qu'elles ne peuvent faire que ça, toujours en urgence », explique la cheffe du service maternité, qui tient à rester anonyme de par son devoir de réserve.
« La situation des maternités en Seine-Saint-Denis est critique : il manque 30% des sages-femmes sur l'ensemble des centres périnatal», alerte le docteur Patrick Daoud, coordonnateur du département femmes/enfants des hôpitaux d'Aulnay-sous-Bois, Montreuil et Montfermeil ainsi que président du réseau périnatal de l'Est francilien. Cette « hémorragie des sages-femmes dans le 93 », la gynécologue l'explique par un salaire insuffisant et des conditions de travail fortement dégradées qui les poussent hors des hôpitaux vers l'exercice libéral.
Une problématique exacerbée en Seine-Saint-Denis mais qui touche aussi les autres départements. Même la maternité des Bluets, première de notre classement, évoque des difficultés pour le recrutement. Et son directeur de s'inquiéter des problèmes de la périnatalité, exacerbés par la crise du Covid-19 et des hôpitaux : « Qu'est-ce qu'on attend pour réagir ? »
Méthodologie détaillée
Pour élaborer ce classement, nous avons d'abord utilisé les données provenant du dernier fichier HospiDiag, compilé pour l'année 2020 par l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH). Nous en avons extrait les indicateurs suivants et calculé une note sur 20 avec 10 comme minimum pour chaque établissement en prenant en compte les écarts :
- Nombre d'accouchements par gynécologue et sage-femme. Plus il est élevé, plus le gynécologue ou sage-femme est entraîné et familiarisé avec d'éventuelles complications lors de la naissance.
- Nombre de sages-femmes par gynécologue. Plus le nombre est élevé, plus les gynécologues sont assistés et peuvent donc se concentrer sur les accouchements plus sensibles.
- Dans un second temps nous avons récupéré les taux de césarienne et d'épisiotomie fournis par l'ARS Île-de-France pour 2020, dernière année renseignée :
- Taux de césarienne. Les maternités dont le taux dépasse la moyenne des établissements de même niveau plus l'écart-type se voient attribuer un malus de 0,5 point. Celles pour qui ce taux est inférieur à la moyenne moins l'écart-type bénéficient d'un bonus de 0,5 point. Toutes les autres maternités ne sont ni avantagées ni pénalisées.
- Taux d'épisiotomie. Même calcul que pour le taux de césarienne.
Ensuite, nous avons pris en compte le score de satisfaction générale, que l'on peut retrouver dans le fichier Scope Santé mis à disposition par la Haute autorité de santé. Cette note est calculée à partir des réponses de patients à des questionnaires qui leur sont remis après leur passage par l'établissement.
Enfin, nous avons contacté l'ensemble des maternités franciliennes pour les sonder sur les ateliers, cours de préparation à la naissance, consultations spécialisées proposées en interne ainsi que les différentes positions d'accouchement.
- Nous avons calculé une note sur 20 avec un minimum de 10 en comptant la présence ou non de préparation à la naissance, haptonomie, yoga ou sport, préparation à l'allaitement, psychologue, kinésithérapeute ou ostéopathe, hypnose, acupuncture, sexologue, diététicien ou nutritionniste, tabacologue ou addictologue.
- Un bonus de 0,1 point est attribué aux maternités proposant d'accoucher dans l'eau.
Finalement, nous calculons une note finale sur 20 de la façon qui suit :
- La note du nombre d'accouchements par gynécologue/sage-femme et celle du nombre d'ateliers et consultations spécialisées comptent chacune pour 30% de la note finale.
- La note du nombre de sages-femmes par gynécologue et celle de satisfaction représentent chacune 20% de la note finale.
- Il faut enfin ajouter les différents bonus et malus pour la possibilité d'accouchements dans l'eau, le niveau de la maternité ainsi que pour les taux de césarienne et épisiotomie
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L'Humanité
Entretien avec Mary Lou McDonald (Sinn Féin), qui réclame un référendum sur l’unité de l’Irlande
EntretienDepuis la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne en janvier et le retour des contrôles douaniers, le fragile équilibre qui prévalait en Irlande du Nord ne cesse de s'effriter. Les nouvelles violences dans la nuit du jeudi 8 avril à Belfatst dévoilent les réelles menaces qui planent sur l'accord de paix de 1998. La question de l'unité des deux Irlandes n'a jamais été aussi forte comme le défend la présidente du Sinn Féin, seule force politique présente sur l'ensemble de l'île.
L’ancienne députée européenne, présidente du Sinn Féin, est à la tête d’une formation qui avait remporté les législatives, en février 2020, avec 24,5 % des voix. Deuxième force politique au sein du Parlement irlandais, le parti, qui a toujours défendu l’unité de l’Irlande, réclame un référendum sur le sujet. Entretien.
Vadim KamenkaFinalement, un compromis entre l’Union européenne et le gouvernement britannique a été trouvé pour éviter une sortie du Royaume-Uni sans accord. Quelle est votre analyse de ce texte ?
Mary Lou McDonald Le sentiment général après l’accord est celui d’un soulagement, car un no deal pouvait être désastreux. Depuis le début, notre analyse consistait à dire qu’il ne pouvait pas y avoir de bon Brexit. Car cette décision de quitter l’Union européenne ne pouvait avoir que des conséquences négatives pour l’Irlande, le continent et plus largement pour la politique internationale. Nous savions qu’une sortie concoctée par le Parti conservateur n’était pas la réponse à la situation que nous affrontons et que nous devons résoudre ensemble. Nous sommes déterminés, à partir du moment où le texte sera ratifié par le Parlement européen, à ce que les clauses protectrices pour l’Irlande soient respectées, que les décisions prises soient effectives. En résumé, le soulagement d’une sortie avec un deal entre Londres et Bruxelles ne doit pas nous empêcher de combattre l’orientation de ce texte et ses dangers.
Retrouvez ici tous nos articles sur les conséquences du Brexit pour les Britanniques et les Européens.
Notre île doit faire face à un immense défi économique. Le Brexit et la situation géographique de l’Irlande font du territoire un pont reliant les îles britanniques à l’Europe. Cette conjoncture engendre forcément des problèmes comme celui des contrôles douaniers (1). Par ailleurs, il faut mesurer son impact social avec de nombreux secteurs qui vont être touchés et contraints de se réorganiser. Parmi eux, on peut noter que l’Irlande importe et exporte de nombreux biens et services avec le marché britannique.
L’autre question essentielle pour les Irlandais porte sur l’avenir du processus de paix. Le danger est réel pour l’accord du Vendredi saint (2), son application institutionnelle et l’harmonie politique pour le maintien de ce texte. Je rappelle que celui-ci doit conduire aux changements constitutionnels et à la réunification de l’île.
Au final, je suis consciente que, pour l’opinion européenne, le Brexit est une mauvaise nouvelle. Nous ne pensons évidemment pas que seule l’Irlande va en souffrir. Seulement, notre proximité géographique, le fait que nous soyons une île et que notre pays demeure divisé rendent cette situation encore plus complexe. Surtout, elle comporte bien plus de dangers potentiels pour notre société.
L’accord trouvé par le gouvernement britannique encourage la dégradation sociale, fiscale et environnementale au nom de la concurrence. Est-ce inquiétant ?
Mary Lou McDonald Évidemment, il n’y a pas de bon Brexit et encore moins quand il est négocié par un gouvernement conservateur. Mais, soyons honnêtes, les tories n’ont pas soutenu une sortie de l’Union européenne pour défendre les droits de l’homme, l’égalité des salaires ou la lutte contre la pauvreté. Nous savons bien ce qu’ils recherchaient : la dérégulation, se débarrasser de ce qu’ils voient comme une bureaucratie inutile. À propos du temps de travail, les tories considèrent que des mesures de protection de la santé et de la vie des travailleurs sont une grossière intrusion. Car, vos doutes sur cet accord, nous les partageons depuis bien longtemps. Nous sommes tout à fait conscients que l’accord sur le Brexit initié par les conservateurs comporte des clauses de dumping social, de dérégulation, des clauses contraires à la protection sociale et à la protection environnementale.
Le seul point positif est que l’accord reconnaît la possibilité d’un certain ajustement entre le Royaume-Uni et l’Europe concernant ces sujets, mais je ne serais pas surprise que, dans les années à venir, les tories atteignent leur but en imposant le démantèlement de la protection sociale au Royaume-Uni. Cela aura des conséquences négatives pour les salariés britanniques et pour nous tous. Malgré tous les défauts et les erreurs de l’UE, nous devons reconnaître les avantages qu’elle a apportés aux travailleurs, comme la liberté de mouvement, la protection au travail, la parité hommes-femmes… des progrès qui ne sont pas intangibles et que nous devons défendre. D’où nos propositions avec d’autres forces de gauche en Europe sur la nécessité d’une réorientation rapide de la politique européenne.
Les risques de relancer des tensions sur l’île et de remettre en cause la paix obtenue en 1998 sont-ils réels ?
Mary Lou McDonald Après la signature de l’accord en 1998, le fait que les deux parties de l’Irlande (la République d’Irlande et l’Irlande du Nord) soient membres de l’UE avait mis de l’huile dans les rouages et entraîné une liberté de mouvement. Cela avait favorisé des échanges économiques et de services, notamment publics, comme sur la santé. Les frontières dans ce pays partitionné étaient devenues virtuelles. Les Irlandais pouvaient aller et venir librement de Belfast à Dublin, et oublier qu’il existait deux systèmes juridictionnels différents. De même pour les populations qui vivaient dans la zone frontalière : vous pouviez, par exemple, être fermier, habiter l’Eire et avoir des terres sans difficulté dans l’Ulster en étant membre de l’UE. Mais le Brexit risque de mettre en danger ces avancées. Dans le cadre de l’UE, nous avions obtenu la garantie d’un certain nombre de droits grâce aux institutions européennes (la Cour de justice, la Convention européenne des droits de l’homme, le Parlement…).
Ces droits sont essentiels du fait de l’histoire de l’Irlande. En tant qu’ancienne colonie britannique, notre histoire reste marquée par de très graves abus commis par le passé dans le nord de l’Irlande contre les libertés démocratiques et les droits humains. Cela explique notre attachement à des organisations qui assurent et renforcent les droits des citoyens. Une lutte essentielle à nos yeux. Et je peux vous assurer que, dans le nord, de nombreux habitants sont anxieux. Car certains citoyens vont être privés de leur passeport britannique. En revanche, ceux qui possèdent un passeport irlandais resteront citoyens européens.
Ces différences provoquent-elles de fortes irritations ?
Mary Lou McDonald Elles participent à cette instabilité. Vous vivez dans un pays européen, vous êtes citoyen européen, mais, désormais, certains de vos droits vont vous être retirés, dont par exemple celui de la représentativité au sein des institutions européennes et en particulier au Parlement. Nous essayons de compenser ces difficultés au maximum comme pour les étudiants en Irlande du Nord. Nous les aidons à pouvoir bénéficier du statut d’Erasmus afin qu’ils puissent voyager et se familiariser avec d’autres cultures au sein de la famille européenne. Mais il ne s’agit que de compensations. On ne répond qu’en partie à la colère de nombreux citoyens qui ont perdu ces droits. Car il ne faut pas oublier qu’une majorité des habitants de l’Irlande du Nord ont voté pour rester au sein de l’UE. Le vote du Brexit n’a pas fonctionné démocratiquement pour ces gens. Ces citoyens qui se tournent désormais vers les conservateurs britanniques pour obtenir des réponses se montrent de plus en plus inquiets devant les critiques de Londres à l’égard des institutions européennes comme la Cour de justice. Mais ils ont obtenu le protocole irlandais qui protège l’accord du Vendredi saint et permet aux entreprises du Nord d’exporter en toute transparence vers le Royaume-Uni et l’UE. C’est extrêmement avantageux pour l’Irlande du Nord et essentiel au progrès économique de l’île. Les positions adoptées par le Parti unioniste démocrate (DUP) sont incompréhensibles et imprudentes (3). Un choix qui n’est pas motivé par les meilleurs intérêts des habitants du Nord. Ce protocole est essentiel pour le fonctionnement de l’Irlande comme un seul territoire.
À propos de cette colère, peut-elle avoir un impact sur le processus de réunification ?
Mary Lou McDonald En ce qui concerne la réunification, mon parti et moi-même nous nous y consacrons corps et âme. C’est le meilleur choix qu’on puisse faire pour l’avenir de notre pays et pour notre peuple. Pour l’Europe, ce projet, qui pourrait aboutir à une paix durable, fait sens après avoir porté la réunification de l’Allemagne. Ce formidable combat qui m’occupe au quotidien passe par le processus démocratique. L’accord de 1998 prévoit un référendum pour mettre fin à la partition de l’île. Une partition qui a été réalisée par les Britanniques de la manière la plus antidémocratique qui soit. Mais la démographie de ce pays a changé : les Anglais avaient partitionné l’Irlande pour favoriser un bastion unioniste (4) au nord. Aujourd’hui, ils ne sont plus majoritaires.
À mes yeux, en tant que militante d’un parti de gauche progressiste, la transformation politique du Nord apparaît comme le tournant majeur qui aurait été inimaginable il y a encore dix ans. Nous sommes très fiers d’avoir été le premier pays au monde à voter en faveur du mariage pour tous. Ces changements étaient impossibles, il y a une décennie. Nous avons réussi à obtenir des droits très larges et très significatifs pour les femmes. L’autre évolution porte sur un nouvel intérêt pour la politique, notamment chez les jeunes et les 15-17 ans. Ils y voient l’occasion de reconstruire le pays, de mettre fin aux problèmes sociaux et aux inégalités qui nous accablent en tant que société postcoloniale. Ce défi est à la fois très excitant, car il s’inscrit dans une démarche progressiste, mais aussi très exigeant. Car nous devons accomplir ces changements de manière pacifique et démocratique. C’est pourquoi l’accord de 1998 et ses applications pour mener à bien le processus de paix doivent être protégés. À ce propos, je suis particulièrement reconnaissante de la solidarité de nos voisins et amis européens, et de la France. Nous avons fortement apprécié, en Irlande, l’action de Michel Barnier, avec qui j’ai eu de nombreux différends politiques, mais dont on peut saluer l’honnêteté avec laquelle il a conduit ces négociations.
Que propose le Sinn Féin en cette année compliquée pour l’Irlande, avec le Brexit et la situation sanitaire et économique ?
Mary Lou McDonald Nous menons l’opposition à Dublin, pour la première fois. Notre programme est évidemment de travailler sur les mesures sanitaires face à la pandémie de Covid. Nous devons aussi nous pencher sur le dossier du Brexit et ses conséquences économiques comme la question de la pêche. Nos marins pêcheurs sont inquiets comme les vôtres en France. Nous devons continuer à bâtir notre parti et à nous préparer pour les élections. Et surtout, à préparer le processus de réunification. Car, comme je l’ai dit au gouvernement de Dublin, personne ne peut nier les changements sociaux et politiques, et la volonté de réunification du peuple irlandais. Nous allons aussi accueillir de plus en plus d’adhérents dans notre parti, qui est en pleine expansion, nous sommes présents dans toutes les couches de la société, nous avons une représentation nationale et, sans minimiser les défis, nous sommes plutôt optimistes pour le chemin qui nous reste à parcourir.
Une future première ministre
En succédant, en 2018, à la figure historique du Sinn Féin, Gerry Adams, la dirigeante a accéléré la mutation du parti. À 50 ans, cette Dublinoise est devenue une personnalité politique de premier plan en Irlande et pourrait devenir la première taoiseach (première ministre) de l’histoire de la République. Née dans un quartier plutôt aisé de la capitale, Mary Lou McDonald est une formidable oratrice. Son discours progressiste sur l’avortement, le mariage gay, les inégalités, le chômage des jeunes, le manque de logements sociaux et un système de santé défaillant a permis ce bouleversement politique. Le Sinn Féin est devenu la première force du pays et prône « une révolution par les urnes ».
Mary Lou McDonaldirlandeRoyaume-unigrands entretiens L'Humanité
Le Brexit version Johnson menace la paix en Irlande
ActuLe premier ministre britannique pourrait revenir sur les dispositions de l’accord de retrait qui concernent l’Irlande du Nord.
Gaël De SantisLe premier ministre britannique, Boris Johnson, met la pression sur les Européens. Si un accord sur les nouvelles relations de son pays avec l’Union européenne (UE) n’est pas trouvé d’ici le Conseil européen du 15 octobre, les négociations s’arrêteront, a-t-il rappelé ce lundi. En d’autres mots, la sortie de son pays de l’UE ne s’accompagnerait pas d’un accord de libre-échange. Et ce serait les règles de l’Organisation mondiale du commerce, avec des tarifs de douane plus élevés, qui s’appliqueraient.
Michael Russell, secrétaire à la Constitution du gouvernement écossais, hostile à la sortie de l’UE, a critiqué la position du gouvernement britannique, qui mène vers un « désastreux résultat de Brexit en plein milieu d’une profonde récession et d’une pandémie globale ».
Pis, selon des informations du Financial Times, le quotidien phare des traders de la City, l’artisan du Brexit pourrait revenir sur les dispositions prises dans l’accord de retrait du 17 octobre 2019 qui organisait la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le 31 janvier dernier. Son annexe prévoyait l’absence de frontière physique entre l’Irlande du Nord, sous souveraineté britannique, et la République d’Irlande, membre de l’UE.
Londres ne respecterait pas ses engagements
Les documents sur lesquels travaillent maintenant les services gouvernementaux de Boris Johnson prévoient, selon un porte-parole, de « protéger la place de l’Irlande du Nord dans (notre) Royaume-Uni ». Voilà qui pourrait fragiliser l’édifice de paix prévu dans les Accords du vendredi saint, qui permirent la fin de la lutte armée.
« Nous appelons la communauté internationale, ensemble avec les forces progressistes et démocratiques en Grande-Bretagne, à sauver les Accords du vendredi saint et à insister pour que le gouvernement britannique respecte ses engagements », a interpellé, lundi, Martin Schirdewan, coprésident du groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE) au Parlement européen.
L’UE est au pied du mur. L’accord de sortie stipulait l’inclusion dans le traité des dispositions pour l’Irlande du Nord qui permettaient à cette province britannique de rester dans le marché unique de l’UE. Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, s’inquiétait, lundi, outre des conséquences pour la paix de la décision de Boris Johnson, du danger pour une « économie unie et cohérente pour l’île tout entière ».
Les négociations, qui doivent rouvrir ce mardi, butent également sur la question de la pêche et des règles de concurrence.
Irlande du nordirlandebrexitboris johnson Le Figaro
Les dix métiers de la finance, très recherchés, où les jeunes diplômés sont embauchés à prix d'or
NOS CONSEILS - Pour les salariés qui évoluent en finance d'entreprise ou banque d'affaires, voici 10 métiers qui promettent un salaire annuel de 60.000 à 70.000 euros par an, avant cinq ans d'expérience.
Ils sont prisés des diplômés des plus prestigieuses écoles de commerce ou d'ingénieurs. Parmi les plus connus, banquiers d'affaires ou traders, permettent de décrocher en début de carrière des salaires qui font parfois tourner la tête. D'autres métiers sont moins connus mais promettent à la fois des salaires de plus de 60.000 euros à 70.000 euros par an avec moins de cinq ans d'expérience et un tremplin pour une carrière prometteuse. Revue de ces 10 Graal de la finance.
1. Banquier d'affaires
C'est de loin le métier le plus prestigieux et le plus feutré avec des horaires mais aussi des salaires démesurés. Les banques d'affaires puisent dans le vivier des plus grandes écoles de commerce ou d'ingénieur. Le banquier d'affaires réalise du conseil stratégique et financier pour les entreprises. Il gère aussi leurs investissements, les cessions, les levées de fonds, les prises de participations, les fusions-acquisitions, voire les restructurations financières. Une expertise pointue récompensée par des salaires élevés en début de carrière, entre 65.000 et 70.000 euros hors bonus, selon le cabinet Michael Page.
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2. Trader
Son objectif est de générer du profit pour ses clients, d'acheter et de vendre différents produits financiers. Afin d'y parvenir, l'opérateur de marché s'informe régulièrement sur les fluctuations du marché, et conseille ses clients sur les achats et les ventes à réaliser. Les banques et institutions financières recherchent des profils matheux, souvent passés par des écoles de commerce ou d'ingénieur. «Les postes de traders pour des juniors dotés de très bons parcours académiques sont assez rares. Ce qui explique les salaires hors normes, qui avoisinent les 70.000 à 80.000 euros annuels hors bonus », confie Mikael Deiller.
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3. Asset manager
L'asset manager gère un portefeuille d'actifs immobiliers pour le compte de personnes physiques ou morales. En clair, des caisses de retraite, des institutions bancaires ou encore des entreprises souhaitant placer leurs excédents de trésorerie, confient leur argent à l'asset manager, pour qu'il soit géré au travers de fonds. «Les institutions financières bancaires ou d'assurance possèdent la plupart du temps une filiale d'asset management. Il y a souvent peu d'élus sur ces profils de moins de trois ans d'expérience», constate Mikael Deiller, directeur sénior des divisions finance et comptabilité, banque et services financiers au sein du cabinet Michael Page. Diplômé d'école de commerce ou un master dans le domaine de la finance, un asset manager affiche un salaire annuel de 60.000 euros en début de carrière.
4. Consultant en actuariat
Recruté par des banques ou des compagnies d'assurances, le consultant en actuariat intervient dans la phase préparatoire de la conception des contrats d'assurance. Mathématicien de haut vol doté d'un Bac+5 spécialisé en finance, actuariat ou mathématiques appliquées (école d'ingénieur ou de commerce), cet expert du traitement et de l'analyse des répercussions financières du risque réalise notamment des études économiques, financières et statistiques pour définir les règles, les barèmes de tarification et autres clauses des contrats d'assurance. Selon le cabinet Michael Page, un consultant en actuariat gagne 60.000 euros en début de carrière.
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5. Responsable conformité
Le responsable conformité ou «Compliance Officer» est essentiellement employé par les banques ou les assurances afin de s'assurer que les pratiques correspondent aux intérêts des clients. De formation de niveau Bac+5 dans une école de commerce ou une école spécialisée dans la finance, il a pour mission principale de détecter les transactions suspectes dans les établissements bancaires en vérifiant l'origine des fonds, l'identité des personnes et la cause du transfert. Il a également un rôle de consultant au sein de la banque qui l'emploie puisqu'il conseille la direction sur les mesures à prendre pour être en conformité avec les diverses réglementations nationales et européennes. «Ce sont des candidats qui ont besoin d'une double formation, de connaissance juridique et financière. Des profils assez rares et recherchés. Dans un grand groupe, les responsables conformité débutent avec un salaire compris entre 55.000 et 65.000 euros. Pour la perle rare, les entreprises sont prêtes à mettre un peu plus», estime Aurélien Boucly, directeur au sein du cabinet Robert Half.
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6. Contrôleur de gestion
C'est un des métiers les plus recherchés de la finance d'entreprise. Ouvert aux jeunes diplômés détenteurs d'un DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) ou d'un Bac+5 spécialisé dans la finance, le contrôle de gestion et l'audit d'une école de commerce, le poste de contrôleur de gestion a pour objectif d'assister la direction générale et opérationnelle dans le pilotage de l'entreprise, de faire parler les chiffres de façon très concrète. «Les postes et périmètres d'attribution du contrôleur de gestion évoluent vers la data et le traitement des données, les informations devenant plus massives et moins structurées. Ces profils de contrôleur de gestion-data scientist sont récents et particulièrement demandés des grandes entreprises et des groupes», rapporte James Marking, head research au sein du cabinet de recrutement Hays. En utilisant des outils de business intelligence, ce professionnel est en mesure de connecter toutes les sources de données de l'entreprise et d'affiner leurs analyses. Une valeur ajoutée qui a un effet sur le salaire. Selon l'étude de rémunération nationale publiée par le cabinet Hays début 2022, un responsable du contrôle de gestion peut prétendre en début de carrière à un salaire compris entre 60.000 et 70.000 euros
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7. Conseiller en fusion acquisition
Ce spécialiste des opérations financières qui évolue en cabinet de conseil ou en banque conseille les entreprises sur les opportunités de fusion et acquisition qui peuvent se présenter, mais aussi sur leur introduction en bourse. «Une entreprise en recherche de croissance externe peut avoir un département stratégie M&A, rattachée à la direction générale et une équipe de profils de salariés juniors spécialisés dans les fusions et les acquisitions. Si on raisonne sur la finance de marché, les salaires décollent beaucoup plus vite qu'en entreprise», rapporte Mikael Deiller. La rémunération de profils diplômés d'une grande école de commerce ou d'ingénieur comme Polytechnique s'élève entre 70.000 et 75.000 euros hors variable. «Il faut en contrepartie accepter de travailler sur des amplitudes horaires assez larges», ajoute l'expert.
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8. Consolideur
Autre fonction accessible aux profils débutants : celle de consolideur. Ce poste spécifique, qui évolue plus particulièrement dans des groupes possédant différentes filiales, a pour mission de vérifier les données comptables et financières d'un groupe, d'analyser les différents états et de créer des comptes consolidés. Détenteurs d'un diplôme supérieur de comptabilité et gestion (DSCG) de niveau master (bac+5), ces profils bénéficient d'une expertise niche, très recherchée. «Ces salariés ont dès le début de responsabilités. Produire des rapports annuels est très important pour une entreprise. C'est pour cela que les rémunérations sont élevées», explique James Marking. Selon le cabinet Hays, un consolideur doté de trois ans d'expérience et d'un bon niveau d'anglais gagne un salaire moyen de 70.000 euros.
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9. Contrôleur financier
Le contrôleur financier a plusieurs casquettes. Il supervise tout l'aspect comptable d'une entreprise, de ses filiales et s'assure du suivi financier de la société, de l'analyse prévisionnelle de l'activité. Il a également pour mission de développer des projets à l'international, de réaliser des études de cibles potentielles. C'est précisément pour ce double challenge que David, 30 ans, a rejoint en 2021 un groupe pionnier dans le travail temporaire. Diplômé de la Toulouse Business School, il a évolué au sein d'un cabinet en tant qu'auditeur financier pendant 5 ans avant de devenir le contrôleur financier international du groupe. Son salaire annuel : 73.000 euros. «Une première expérience dans un grand cabinet de conseil a sans doute boosté ma carrière», déclare le contrôleur financier. Selon Aurélien Boucly du cabinet Robert Half, «les candidats qui ont accompagné les entreprises lors d'une acquisition ou la vente d'une structure d'activité, dans un département d'audit externe, peuvent espérer décrocher une rémunération annuelle de 70.000 euros après 4 ans d'expérience».
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10. Directeur administratif et financier
Véritable chef d'orchestre de la gestion financière, le DAF est le maillon fort du top management. En tant que «business partner» de la direction générale, il conseille le chef d'entreprise sur le développement stratégique de l'entreprise. Il se charge du pilotage des différents indicateurs de rentabilité et de solvabilité de la société, définit les combinaisons financières les plus avantageuses pour financer sa croissance. L'accès au poste de Directeur Administratif et Financier est souvent l'aboutissement d'une belle carrière dans la finance d'entreprise. Certains postes deviennent toutefois de plus en plus accessibles à des jeunes fraîchement diplômés passés par une école de commerce, un IEP (Institut d'Études Politiques) ou une école d'ingénieurs. «Certaines start-up en forte croissance acceptent de recruter des jeunes candidats qui ont enregistré une première expérience dans un cabinet de conseil du Big 4 autour de 65.000 à 70.000 euros. Ça vient casser le modèle français, où l'on privilégie l'expérience», explique Mikael Deiller.
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Selon les chiffres communiqués par le cabinet Hays, le salaire des directeurs administratifs et financiers caracole en tête des grilles de rémunération de la finance d'entreprise. Un jeune DAF, doté d'un à trois ans d'expérience, peut prétendre dans un groupe à un salaire annuel de 80.000 à 90.000 euros. Ce salaire augmente au bout de trois ans d'expérience pour s'établir entre 100.000 et 110.000 euros.
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Le Figaro
La météo du mercredi 11 mai : la journée la plus chaude de la semaine
Le FigaroSi quelques nuages et brouillards matinaux se forment sur le littoral atlantique, le soleil brille sur l'ensemble du territoire, accompagné de températures particulièrement élevées pour la saison.
Ce mercredi sera la journée la plus chaude de la semaine, avec des températures atteignant localement les 30°C l'après-midi dans l'Est. À Toulouse, le record de température, de 33°C, relevé le 30 mai 2021, est presque atteint. Depuis le début de l'année, le déficit pluviométrique a atteint 40% en moyenne. Cette semaine la situation s'aggrave et peu, voire pas de précipitations ne sont attendues mercredi.
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À l'exception du littoral atlantique, où quelques bancs de brouillards peuvent se former dans la matinée, le soleil brille sur tout le territoire, selon La Chaîne Météo *. Il est néanmoins accompagné de quelques nuages bas et de rafales de vent dans le nord de la France. Les températures enregistrent une légère baisse sur la façade atlantique en raison de nuages bas.
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est couvert le matin, avec quelques nuages gris empêchant les Bretons de profiter pleinement du soleil. Le vent souffle sur les côtes, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. Le ciel est davantage dégagé l'après-midi, avec la formation de belles éclaircies. À noter quelques petites averses sur la Bretagne en fin de journée. Les températures, quant à elles, sont estivales
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce dès le matin, avec un grand soleil et un beau ciel bleu attendus en région parisienne. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 45 km/h. Le soleil continue de briller l'après-midi, accompagné d'un léger voile nuageux, tandis que les températures sont élevées. Il fera notamment 21°C à Lille et 25°C à Paris.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, grand soleil et beau ciel bleu sont au programme dès le matin, de l'Alsace à la métropole lyonnaise. Quelques nuages bas peuvent néanmoins se former en Moselle. Le beau temps se maintient l'après-midi, tandis que les températures sont particulièrement élevées pour la saison, notamment à Colmar, Lyon et Grenoble où elles flirtent avec la barre des 30°C.
Dans le Sud-Ouest, le ciel est brumeux dès le matin, avec la formation de bancs de nuages gris et de brouillards matinaux sur le littoral atlantique. La grisaille se dissipe l'après-midi pour laisser la place à de belles éclaircies. Les températures, quant à elles, enregistrent une importante baisse du fait de la présence de ces nuages. L'après-midi, il fera notamment 18°C à La Rochelle et 19°C à Biarritz.
Dans le Sud Est, le soleil brille dès le matin, aussi bien dans les terres qu'en bord de mer. Il est néanmoins accompagné de quelques nuages bas sur la Corse. Les nuages se dissipent l'après-midi pour laisser la place à un grand soleil, de Perpignan à Nice. Les températures, quant à elles, sont dignes d'un mois de juillet.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du lundi 9 mai : grand soleil et premières chaleurs sur la quasi-totalité du pays
Avec des températures proches de 25°C dans l'après-midi, de nombreuses régions vont connaître leurs premières chaleurs dans l'après-midi. Le soleil brillera malgré quelques nuages orageux en montagne.
Regarder la vidéoLa météo du dimanche 8 mai : soleil parfois contesté, quelques orages dans le Sud-Est
Ce dimanche 8 mai s'annonce ensoleillé, malgré la présence de passages nuageux et d'averses en plus des quelques orages dans le Sud-Est.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 10 mai : soleil et forte chaleur
À l’exception du Nord où quelques nuages gris se forment dans la journée, le temps est ensoleillé sur une majeure partie de la France, accompagné de températures estivales.
Regarder la vidéo Le Figaro
«La boussole de Matignon»
Yves ThréardL’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
La nomination du futur premier ministre est attendue. L’impatience est d’autant plus grande que nul ne sait précisément quelle politique veut appliquer le président réélu. Le profil du prochain locataire de Matignon devrait donc servir de boussole et donner de précieuses indications sur la tournure qu’entend donner Emmanuel Macron à son second mandat.
De quel côté penchera la balance qui soupèse le «en même temps», et de droite et de gauche? La promesse d’une planification écologique sera-t-elle vraiment incarnée au plus haut niveau gouvernemental? Quels équilibres ministériels accompagneront l’impétrant? À partir des choix présidentiels, l’horizon se dégagera. Commencera alors vraiment la campagne pour les élections législatives. Les oppositions ajusteront leurs discours et leurs attaques.
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Rassembleur, à l’écoute, pas trop techno, politiquement habile, mais sans excès… On connaît la musique: le premier ministre doit être paré de toutes les qualités ; de celles également qui peuvent compenser les défauts de son supérieur hiérarchique. Et si, cette fois, c’était une femme, ce serait beaucoup mieux.
Comme d’habitude, les commentaires vont bon train. Mais, comme d’habitude, ce n’est qu’à l’expérience que l’on jugera. Personne ne connaissait Georges Pompidou lorsque le général de Gaulle l’a nommé en 1962, ni Raymond Barre quand Valéry Giscard d’Estaing l’a choisi en 1976. Pendant cinq ans, et l’un et l’autre ont pourtant marqué de leur empreinte et de leur autorité leur passage à Matignon.
Quoi qu’il en soit, c’est au président de la République qu’il revient de donner le tempo de son mandat. Si, comme l’a annoncé Emmanuel Macron avant le premier tour, la réforme des retraites reste d’actualité dans les prochains mois, il aura besoin d’un premier ministre qui sache tenir la barre par gros temps. Alors que le climat dans la prochaine Assemblée nationale s’annonce volcanique, on sera vite fixé sur les capacités de ce dernier à occuper la fonction.
Boris Faure, agressé à coups de casque en 2017: «Cette violence aurait dû conduire à la mise au ban immédiate du député M'jid El Guerrab»
ENTRETIEN - Siégeant toujours au parlement après avoir violemment agressé un cadre du Parti socialiste, le député M'jid El Guerrab pourrait se présenter à sa propre succession sans se voir opposer de candidat «Renaissance». Boris Faure déplore l'attitude trouble de la majorité à son égard.
Alerte enlèvement: mais où sont passés Les Républicains ?
FIGAROVOX/TRIBUNE - Après l'échec de Valérie Pécresse à l'élection présidentielle, le parti Les Républicains se fait discret à l'approche des législatives. Maxime Tandonnet y voit l'aveu d'échec d'une droite de gouvernement qui peine à convaincre de son rôle, pourtant essentiel.
Gilles-William Goldnadel: «Les raisons de l'indulgence médiatique pour l'extrême gauche»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, l'extrême droite contre laquelle s'érige «le front républicain» n'existe pas. En revanche, l'extrême gauche politique infuse la société contemporaine et aucun barrage n'a été imaginé contre elle, ajoute-t-il.
Le Figaro
Notre sélection de chambres d'hôtes 2022 en Normandie, Bretagne et Centre
Clara GéliotMarine SanclementeEXCLUSIF - Découvrez nos chambres d'hôtes coups de cœur de l'année 2022 dans le Nord-Ouest et le Centre. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.
La Clef des Champs 61 : le goût de l'essentiel
La Clef des Champs 61 (Orne)3 chambres, de 120 à 200 €. Hautes Fusardières, 61130 La Chapelle-Souëf, Orne (07.83.16.72.23 ; Laclefdeschamps61.com ).
Cette longère percheronne du XVIIe siècle est la maison idéale en toute saison. Aux beaux jours, le Parc naturel régional du Perche et les cités de caractère voisines sont un appel à l'exploration, avant de se rassembler autour de la grande table d'hôtes orchestrée par Ruddy pour un dîner en regardant le soleil se coucher. Une petite fraîcheur ? On se réfugie dans l'espace bien-être avec jacuzzi, sauna et vue imprenable sur la campagne percheronne. Un endroit propice au ressourcement et à la décoration raffinée, avec du mobilier de fabrication française dans les trois chambres de la maison. Et des propriétaires enthousiastes à l'idée de transmettre leur amour de la région.
2. La Bérouldine : en selle
La Bérouldine (Orne)3 chambres et 1 loft, de 80 à 182 €. 88, lieu-dit La Butte, 61250 Le Ménil-Broût, Orne (06.49.10.80.29 ; Laberouldine.fr ). Sur l'itinéraire de la Véloscénie, reliant Paris au Mont-Saint-Michel, cette ancienne auberge des années 1750, devenue gendarmerie un siècle plus tard, est une halte de choix pour les randonneurs, les cavaliers et les adeptes de mobilités douces. Un dernier effort après une journée sportive pour gravir les marches d'un escalier monumental menant aux 3 chambres (dont 2 modulables en suite familiale) et au loft indépendant pouvant accueillir 4 personnes. Tous les soirs, la lumineuse propriétaire Monika cuisine un menu de saison aux accents de Pologne, où elle est née, et de Maroc, où elle a vécu (25 €). Des contrastes réussis à l'image de cette adresse, à la fois chaleureuse et élégante.
3. Maison Monteloup : pépite antique
Maison Monteloup (Orne)3 chambres, de 140 à 160 €. 17, Grande-Place, 61360 La Perrière, Belforêt-en-Perche, Orne (02.33.25.42.85 ; Monteloup.fr).
L'un est historien de l'art et antiquaire, l'autre fleuriste. Cette maison dans le bourg de La Perrière, petite cité de caractère construite sur un éperon en lisière de la forêt de Bellême, est l'union de leurs deux mondes. Au-dessus d'une boutique dédiée à la décoration d'intérieur et au « bien vivre », Jérôme et Gil ont imaginé 3 univers : le grenier, esprit cocon avec jolie vue sur le village ; le fumoir, salon masculin qui invite au voyage ; et le boudoir, avec sa décoration Napoléon III et ses grands volumes. Un parfum enveloppant de miel et d'épices embaume cette ancienne épicerie où chaque détail a été pensé avec le plus grand soin et beaucoup de goût.
4. Château du Gué aux Biches : esprit belle époque
Château du Gué aux Biches (Orne)5 chambres, de 150 à 200 €. Le Gué aux Biches, Tessé, 61140 Bagnoles-de-l'Orne, Orne (06.47.40.16.47 ; Chateaudugueauxbiches.fr).
Il n'y a pas de fantôme entre les murs, mais les cerfs et les sangliers font du bruit la nuit, préviennent d'emblée Søren et Klaus. Ces polyglottes originaires du Danemark ont quitté la finance et la politique pour se lancer dans la restauration de cette demeure rappelant les fastes de la Belle Époque, quand Bagnoles-de-l'Orne accueillait les têtes couronnées. Les chambres portent le nom d'illustres hôtes des lieux (Paul Féval, Alexandre Dumas, Albert Christophle…), offrent une vue sur les 13 hectares de parc et sur le trou numéro 9 du golf voisin. Vélos à disposition pour gagner le centre-ville, son casino et ses thermes.
5. Demeure de Manneville : comme à la maison
Demeure de Manneville (Calvados)6 chambres, de 119 à 149 € pour 4 personnes. 6, rue Gaston-Manneville, 14160 Dives-sur-Mer, Calvados (06.62.38.87.66 ; Demeuredemanneville.fr ).
Elle incarne la maison secondaire fantasmée, en plein centre de Dives-sur-Mer, à 1 km des plages de Cabourg. Après avoir eu un coup de cœur pour cette demeure, Stéphanie et Thomas ont quitté la région parisienne pour s'y installer. Scandinave, californienne ou romantique, chacune des 6 chambres a son ambiance propre, avec des clins d'œil à la Corse, d'où est originaire la propriétaire, et une identité olfactive à base de châtaigne. Côté équipements, la maison n'en manque pas : jacuzzi extérieur et spa de nage cachés derrière une élégante allée de cyprès, espace jeux et télé, salle de sport et hammam-jacuzzi intérieur… Un paradis pour les enfants et les plus grands.
6. Château de Saint-Maclou : une heureuse alchimie
Château de Saint-Maclou (Eure)5 chambres, de 200 à 240 €. 352, rue Émile-Desson, 27210 Saint-Maclou, Eure (06.80.11.78.66 ; Chateau-saint-maclou.com ).
En brique de Saint-Jean et pierre de Vernon, ce château Louis XIII, bâti en 1606, appartenait jadis à Louis-Nicolas Vauquelin, chimiste à l'origine de la découverte du chrome et de la nicotine. Puis laissé à l'abandon. Arnaud et Géraldine en ont fait une maison lumineuse, conjuguant le cachet de l'ancien avec de larges poutres et un parquet Versailles et tout le confort moderne dans de vastes chambres (45 m2 pour la plus grande), à 15 km de Honfleur. Piscine extérieure, boulodrome, billard et home cinéma. Bon point écolo : grâce à un système géothermique niché sous le terrain entouré de haras, 72 % du château est chauffé avec l'énergie de la terre.
7. La Villa des Sources : dans la «cité des Abbesses»
La Villa des Sources (Seine-Maritime)2 chambres, de 145 à 155 €. 28, rue André-Messager, 76290 Montivilliers, Seine-Maritime (06.43.78.52.79 ; Lavilladessources.fr ). Il se dit que la dernière reine de Madagascar aurait séjourné à la Villa des Sources lors de son exil en France, au début du XXe siècle. Était-elle séduite par la « cité des Abbesses » et son abbaye de femmes ? Elle aurait en tout cas apprécié la décoration soignée de cette propriété nichée dans la verdure. Une grande galerie vitrée, ouverte sur le jardin et la piscine, distribue les différents espaces : un salon avec ses fenêtres arquées, son piano et des œuvres du Havrais Christian Dalibert, ainsi que 2 chambres à l'étage avec des vitraux d'origine. Mention spéciale pour le dîner (30 €) et les viennoiseries faites par Bertrand, le propriétaire.
8. La Maison du Corsaire : repaire d'esthètes
La Maison du Corsaire (Calvados)3 chambres, de 139 à 180 €. 31, rue des Capucins, 14600 Honfleur, Calvados (09.85.60.23.09 ; Maison-corsaire.com ).
Bâtisse de caractère érigée en 1627 dans le centre historique de Honfleur, la maison tient son nom de son célèbre habitant, Jean Doublet, corsaire sous le règne de Louis XIV. Au fond du jardin de Nicole, 2 chambres en rez-de-chaussée avec terrasse, une chambre mansardée à l'étage et un jacuzzi prennent place sous un magnolia flamboyant. Sa fille, Alexandra, propriétaire des Jardins de Coppélia, propose des navettes jusqu'à l'hôtel pour faire bénéficier aux hôtes des services du spa Garancia et de la cuisine légère et responsable de Damien Frémont au restaurant Le Capucine. Ici, pas de Wi-Fi, on vient pour déconnecter avec pour seul bruit les cloches de l'église Sainte-Catherine voisine.
9. L'Accrochecœur : chambre avec rue
L'Accrochecœur (Ille-et-Vilaine)5 chambres, de 89 à 349 €. 9, rue Thévenard, 35400 Saint-Malo, Ille-et-Vilaine (06.37.78.20.72 ; Gites-de-france.com ). L'ancienne maison de courtisanes qui accueillit, au XVIIe siècle, les plus célèbres corsaires, est devenue un lieu hautement fréquentable que les amoureux plébiscitent. Idéalement situé en plein cœur de Saint-Malo intra-muros, ce logis est, depuis 2021, le port d'attache d'un ancien consultant-voyageur qui a choisi de partager avec ses hôtes son amour de l'esprit malouin, sa curiosité des producteurs du coin, ses convictions écoresponsables, son goût d'un art de vivre cosy et sans chichi où le tutoiement s'impose spontanément. De quoi accrocher immédiatement le cœur des gens.
10. Le Moulin de Kervégan : les lits de la rivière
Le Moulin de Kervégan (Côtes-d'Armor)3 chambres, de 75 à 85 €. Kervégan Le Moulin, 22420 Plouzélambre, Côtes-d'Armor (06.68.16.70.09 ; Moulin-de-kervegan.fr ).
Niché dans la vallée sauvage du Roscoat, à seulement 4 km de la mer, cet ancien moulin reste isolé du tumulte de la côte bretonne. Avec un parc fleuri d'un hectare, 2 étangs et une rivière qui coule au milieu du jardin, cette ancienne dépendance d'une seigneurie des XVIIe et XVIIIe siècles comptant 3 chambres contemporaines, confortables et fonctionnelles, vit au rythme du chant des oiseaux et du bruit de l'eau et constitue pour ceux qui s'y installent un véritable havre de paix. La gentillesse, la discrétion et les bons gâteaux de la maîtresse de maison ne font que renforcer le plaisir de s'offrir ici quelques jours de repos.
11. Ô Plum'art : étape gourmande
Ô Plum'art (Eure)6 chambres, de 140 à 340 €. 12, rue Claude-Monet, 27620 Giverny, Eure (02.32.54.26.35 ; Jardindesplumes.fr ).
À quelques encablures de la Fondation Claude-Monet, c'est sur l'ancienne maison du laitier de Giverny que David Gallienne, Top Chef 2020, a jeté son dévolu. Coquette et enveloppante, cette bâtisse en pierre est l'une des premières à avoir été construite dans la ville. Dans les 6 chambres immaculées, où le béton ciré est omniprésent, des éléments en bois et des outils de la ferme savamment chinés font écho à la première vie du lieu. Au rez-de-chaussée, les hôtes se réunissent dans le salon de thé ou dans le paisible jardin arboré, autour d'une sélection de pâtisseries et boissons réconfortantes, avant de poursuivre la soirée au Jardin des Plumes, la table étoilée du chef, située à 10 minutes à pied.
12. Le Henri IV : 24 heures au Mans
Le Henri IV (Sarthe)4 chambres, 1 suite, de 110 à 240 €. 24, place de l'Éperon, 72000 Le Mans, Sarthe (06.48.89.80.78 ; Lehenri4.fr ). C'est au pied de la Cité Plantagenêt, dans le vieux Mans, là même où Henri IV fit le siège des huguenots, que Laurence et Frantz Jallu ont établi un bastion confortable et élégant dédié aux voyageurs de passage. Ancienne propriété du marquis de Broc (1694), cet hôtel particulier offre des volumes XXL aux grandes hauteurs sous plafond (4,30 m). L'histoire du lieu se lit à travers les éléments décoratifs hérités au fil du temps. Les styles s'y juxtaposent tout naturellement, le mobilier osant aussi l'alliance de pièces contemporaines et vintage. Literie de (beau) rêve.
13. Les Îles Vagabondes : palmes d'or
Les Îles Vagabondes (Saint-Malo)5 chambres, de 117 à 190 €. 19, rue Pierre-Legavre, 35400 Saint-Malo, Ille-et-Vilaine (06.68.05.23.49 ; Gitesdefrance35.com ). De leur vie antérieure à La Réunion, leurs vacances à Tahiti ou leurs expéditions humanitaires à Madagascar, Céline Carayol et son mari ont rapporté tissus, perles et souvenirs dont ils ont orné 5 chambres qui s'imposent comme des invitations au voyage. Qu'ils s'installent à Moorea (dotée d'un accès PMR), à Nosy Be ou à Bourbon, couples et familles bénéficient d'une décoration inspirée, d'un confort irréprochable mais aussi d'un spa flambant neuf et de l'enivrant jardin qui borde la maison. Entre les palmiers et les lambrequins des toits, quelques battements d'ailes suffisent à partir loin.
14. Le Château de Lannouan : la vie de château
Le Château de Lannouan (Morbihan)5 chambres, de 90 à 250 €. Lieu-dit Lannouan, 56690 Landévant, Morbihan (06.15.70.63.87 ; Chateaudelannouan.fr ). Ne vous avisez pas de passer ici en coup de vent. À peine aurez-vous franchi le portail de ce domaine de 82 hectares que vous chercherez à y séjourner un moment. Dans ce château de style classique qui appartint, jadis, à la famille de Beaumont, les chambres, spacieuses et élégantes, sont de vrais lieux de vie, les salons, cosy et lumineux, invitent à la rêverie, la piscine et le jacuzzi assurent des moments de détente et le parc est un terrain de jeu merveilleux. Après avoir accueilli des courses hippiques que Léon Zitrone venait commenter dans les années 1970, il a pris des allures de golf sur lequel on déambule ou l'on boit des bulles.
15. L'Esperluète : valeur ajoutée
L'Esperluète (Côtes-d'Armor)2 chambres, de 75 à 110 €. 1, lieu-dit Keriel, 22260 Ploëzal, Côtes-d'Armor (06.75.26.88.15 ; Lesperluete-ploezal.com ).
Après avoir découvert le château de la Roche-Jagu et son parc magnifique, Pontrieux et ses 50 lavoirs, mais aussi Paimpol, Bréhat, le Sillon de Talbert ou la Côte de Granit rose, il faudra s'arrêter dans cet ancien corps de ferme du XVIIIe siècle, entièrement rénové et habilement décoré dans des couleurs et des matières recherchées. Pour profiter de la quiétude des lieux, de la chaleur d'un sauna infrarouge et de l'accueil enthousiaste de la propriétaire, une Alsacienne adoptée par les Bretons qui aime faire découvrir à ses hôtes les beautés et les gourmandises de la région, qu'elle cuisine d'ailleurs même le soir (menu à 28 € ou planche à 15 €).
16. Le Roscanvec : destination Seychelles
Le Roscanvec (Morbihan)4 chambres, de 230 à 380 €. 19, rue des Halles, 56000 Vannes, Morbihan (02.97.47.15.96 ; Roscanvec.com ). Soucieux d'offrir à ses clients une expérience toujours inoubliable, le chef Thierry Seychelles a fait entièrement restaurer l'ancienne école qui jouxtait son restaurant gastronomique de Vannes intra-muros pour leur permettre de prolonger le plaisir d'un bon repas dans un lieu d'exception. Derrière les murs de ce magnifique bâtiment du XIVe qui voisine avec la cathédrale et le Château-Gaillard, se cachent donc désormais 4 chambres design où un mobilier sur mesure épouse parfaitement la pierre et où les couleurs et les matières jouent le jeu d'une élégante (et luxueuse) sobriété. À 2 h 30 de Paris, il n'en fallait pas plus pour un week-end en amoureux.
17. Manoir de Trégaray : selle de mer
Manoir de Trégaray (Ille-et-Vilaine)5 chambres, de 145 à 345 €. Manoir de Trégaray, 35550 Sixt-sur-Aff, Ille-et-Vilaine (06.30.74.25.52 ; Manoirdetregaray.com ). Investir le Manoir de Trégaray, c'est se donner la chance de vivre une aventure trépidante dans un décor de conte de fées. Car au-delà de bénéficier d'une situation idéale à moins de 2 km du pittoresque village de La Gacilly, cette bâtisse du XVIe, tenue de main de maître par sa dynamique propriétaire, compte 5 « chambres » romantiques et spacieuses aux airs de petits appartements, un salon de musique, une salle de jeux et s'entoure d'un parc de 15 hectares qui abrite une somptueuse piscine couverte, un court de tennis, un arbre remarquable et des chevaux grâce auxquels on peut découvrir les beautés de l'art équestre. Magique.
18. La Belle Époque : hôtel précision
La Belle Époque (Finistère)4 chambres, de 95 à 160 €. 8, rue de la Fontaine-Saint-Germain, 29100 Kerlaz, Finistère (06.17.71.80.48 ; Labelleepoque.bzh/fr ).
Ils en rêvaient, ils l'ont fait. Après de longues années de travaux, Lydia et Ludovic ont inauguré leur maison d'hôtes idéale, où chaque matériau et équipement ont été pensés pour durer et chaque élément de décoration a été choisi avec soin. Que l'on préfère la vue sur le clocher qu'offre L'Élégante, la baignoire balnéo du Grenier, le style industriel de L'Atelier ou les tons poudrés de La Séduisante, on ne pourra résister aux saveurs locales qui composent le petit déjeuner, aux massages proposés sur demande, au plaisir d'échanger avec les jeunes propriétaires ni à celui de s'échapper pour découvrir, notamment, la baie de Douarnenez.
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19. Manoir de Jouralem : rustique chic
Manoir de Jouralem (Maine-et-Loire)4 chambres, de 135 à 155 €. 1, rue de Jouralem, 49320 Blaison-Saint-Sulpice, Maine-et-Loire (06.59.49.33.93 ; Manoirdejouralem.com ).
Les vignobles d'Anjou, Layon et Aubance pour écrin, le manoir de Melanie et Hywel est un petit joyau rustique daté de 1535. Ses grandes cheminées en tuffeau, ses tommettes anciennes, ses murs de 80 cm d'épaisseur, son escalier en colimaçon (aux marches en ardoise brute) lové dans sa tour, sont là pour en témoigner. Tout cela a séduit ces deux ex-colonels de l'armée britannique venus se perdre, il y a peu, dans ce coin de France très bucolique. La décoration marie l'ancien et l'actuel. Mention spéciale pour les luxueuses salles de bains. L'art de vivre français est honoré jusqu'à la table d'hôtes (de 34 à 42 €) qu'il faut absolument tester.
20. Les Corderies : bienvenue chez vous
Les Corderies (Vendée)5 chambres, de 90 à 180 €. 7, rue Jean-Yole, 85100 Les Sables-d'Olonne, Vendée (06.72.77.77.83 ; Lescorderies.fr ).
À 100 m de la promenade du Remblai et de la Grande Plage, et à 5 minutes du port, cette maison du patrimoine sablais (1860) aux volets verts, est entièrement dédiée à ses hôtes. Libre à soi de prendre un café ou un thé (Mariage Frères) en revenant d'une balade, la cuisine est grande ouverte. Une envie de se relaxer au salon ? Canapé et fauteuils n'attendent que vous ! Florence et Paul ont mis tout leur cœur et leurs idées créatives dans ce projet né au moment du premier confinement. Une somme de travaux plus tard – en prenant soin de préserver et restaurer moulures et rosaces, carreaux de ciment et planchers –, la maisonnée n'aura jamais été aussi stylée, cosy et chaleureuse.
21. L'Envie : contemporaine
L'Envie (Vendée)4 chambres, de 115 à 200 €. 93 bis, rue du Calvaire, 85800 Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée (06.80.68.55.84 ; Maisondhotes-lenvie.fr ).
L'envie de créer des chambres d'hôtes (pour les rencontres enrichissantes) a fait place à l'action... En ville, sur un court de tennis délaissé, cerné d'un superbe mur de schiste, Laurence et Jean-Philippe ont érigé une bâtisse moderne, imaginant 4 chambres d'hôtes bardées de bois grisé, complètement indépendantes dans l'esprit des maisons rétaises. Basses et de plain-pied. Toutes ouvertes sur la grande terrasse en bois et la piscine (chauffée). Très contemporaines et design, rien ici n'est laissé au hasard, au vintage ou à la brocante ! Place au confort hôtelier haut de gamme. Produits d'accueil Muzzü, naturels et locaux. Petits déjeuners réconfortants, salés/sucrés.
22. Demeure des Cordeliers : dans un écrin
Demeure des Cordeliers (Loir-et-Cher)3 chambres, de 115 à 160 €. 1, place Guerry, 41000 Blois, Loir-et-Cher (02.54.79.00.75 ; Demeuredescordeliers.fr ).
Au cœur de la cité royale de Blois, entre des remparts, un jardin de curé et une pelouse-terrasse ensoleillée, Stéphane a trouvé son bonheur. Et réalisé, en pleine pandémie, un rêve presque oublié : créer des chambres d'hôtes dans une belle demeure. En l'occurrence, une maison bourgeoise du début du XVIIIe siècle construite sur l'ancien couvent des Cordeliers. Au rez-de-chaussée, les boiseries et la cheminée du salon transportent dans le temps comme le petit déjeuner à la française servi dans l'assiette. À l'étage, les chambres lumineuses distillent l'esprit des lieux : l'une dans une ambiance monacale, l'autre avec vue imprenable sur la tour Beauvoir (XIe siècle), la troisième avec la tour de guet aménagée en salle de bains. À deux pas du château royal et de la cathédrale Saint-Louis.
23. Bulles de Loire : charme angevin
Bulles de Loire (Maine-et-Loire)4 chambres, 1 suite, de 100 à 140 €. 9, rue Cendrière, 49400 Saumur, Maine-et-Loire (07.81.41.71.81 ; Bullesdeloire.com ).
Adorable, élégante, accueillante… Située au cœur de l'ancienne ville étape de l'Empire angevin, sur la route historique de la vallée des Rois, la maison de Florence et Christian mérite ces qualificatifs ! Comment ne pas être séduit par cette demeure de maître du XVIIIe, en tuffeau et aux toits d'ardoise, dont le ravissant jardinet paysager invite immédiatement au repos ? Une terrasse sur les toits et un patio complètent les extérieurs. Le charme opère jusqu'aux étages où les chambres, tels de précieux cocons, déploient confort et raffinement. De sa carrière hôtelière, la maîtresse de maison a gardé le goût de recevoir, pour le plus grand plaisir de ses hôtes.
24. La Barboire Campagne : retraite secrète
La Barboire Campagne (Loir-et-Cher).3 chambres, de 168 à 185 €. 10, allée de La Barboire, 41220 Saint-Laurent-Nouan, Loir-et-Cher (07.66.43.64.83 ; Labarboirecampagne.fr ).
Dans cet ancien corps de ferme de la fin du XIXe, niché entre jardins, vergers, prairies, étang et forêt, Karine, naturopathe, et Laurent, peintre décorateur, ont condensé leurs folies. Et laissé à Brice, leur fils, le soin de l'accueil. Des couleurs terracotta, safran, vert sapin, bleu outremer, du bois, du cuivre, du baroque, des œuvres d'art, des pépites chinées, des brassées de fleurs et de plantes. Dans la piscine intérieure, au hammam, au sauna, dans les espaces bain, massage, yoga, chacun (re) trouve son bien-être. Dans la véranda, face aux oiseaux en liberté ou aux moutons, chèvres et chevaux recueillis, chacun savoure le petit déjeuner. Et peut commander des Bocaux du Bistrot pour le dîner. La journée file ainsi entre chambres sous les toits et domaine immense. Hors du monde.
25. Moulin Saint-Julien : à fleur d'eau
Moulin Saint-Julien (Loiret)4 chambres, de 110 à 160 €. 1303, rue de la Reine-Blanche, 45160 Olivet, Loiret (06.18.09.35.70 ; Moulinstjulien.com ).
Il est là, planté sur les rives du Loiret. Entre un parc d'arbres centenaires, une piscine presque suspendue et une île aux oiseaux accessible par un ponton. Voyageuse, décoratrice et amoureuse des lieux, Lili a sauvé l'âme de ce moulin du XVe siècle en conservant ses vieilles pierres, ses poutres en chêne, ses baies immenses et ses œils-de-bœuf. Avec des camaïeux gris, vert et bleu, elle a fondu les couleurs de l'extérieur vers l'intérieur. Ses associations de meubles et d'objets de styles ou d'horizons divers, ses collections d'appareils photo, de clichés noir et blanc, de bois tournés ou de céramiques décoratives créent des ambiances cabane de pêcheur, chaumière douillette, maison scandinave ou résidence d'artistes. Aux portes d'Orléans. Sous le vol d'aigrettes, de foulques…
26. La Vie Voyage : sucré-salé
La Vie Voyage (Indre-et-Loire)2 chambres et 2 suites, de 120 à 190 €. 96, rue Anne-de-Bretagne, 37130 Langeais, Indre-et-Loire (07.72.32.95.24 ; Lavievoyage.com ). À 42 ans, Marie-Ange a vécu plusieurs vies : jeune fille au pair à Boston et à New York, sage-femme à Tours et maman de 3 enfants. Excellente cuisinière et gourmande, elle a préparé le CAP pâtisserie pour régaler ses hôtes, des mises en bouche aux mignardises. Résultat ? Ils et elles la plébiscitent pour ses mets raffinés et la situation exceptionnelle de son hôtel particulier de 1750 : au pied du château de Langeais. Construit en tuffeau et en escalier, entre la roche et une petite cour intérieure, garni de meubles ou d'objets de marques françaises et en matières naturelles, il rappelle ses voyages en Touraine, aux États-Unis, en Martinique… Autres souvenirs heureux. Table d'hôtes (35 €) et panier pique-nique (15 €).
27. Clos Baudoin : au fond de la vigne
Clos Baudoin (Indre-et-Loire)2 chambres, à 45 ou 55 €. 2, rue de la Vallée-de-Nouy, 37210 Vouvray, Indre-et-Loire (06.22.75.72.09 ; Closbaudoin.com ).
Vivre sous terre, dans une maison troglodyte où de précieux millésimes dont ceux du Prince Poniatowski ont été stockés et étiquetés, une expérience unique ! Dans ce monde minéral aux dimensions de cathédrale, Julie a incrusté 2 chambres tout confort (petite salle à manger, poêle à bois, climatisation réversible), nature (pierres de pays, chêne massif, acier brut, lin froissé) et cocons (lit alcôve, mezzanine, meubles anciens ou contemporains). Cette subtile alchimie des éléments donne l'impression de voir, d'entendre, de toucher, de sentir, de goûter le fruit de la vigne et du travail des hommes. À flanc de coteau. Sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et de Saint-Martin. Panier apéritif (à partir de 40 €).
Et aussi...
Château du Landin : secrète chapelle
Château du Landin (Eure)5 chambres, de 174 à 245 €. Château du Landin, 27350 Le Landin, Eure (06.80.58.38.71 ; chateau-du-landin.com ).
Sa seule vue invite à la visite. Ce château de 2 000 m2, édifié en 1756 et classé aux Monuments historiques, domine les boucles de la Seine et l'abbaye de Jumièges, au cœur de la forêt domaniale de Brotonne. Pour profiter pleinement du panorama, on réserve la chambre ronde aux trois grandes fenêtres, lovée en dessous de la chapelle historique avec ses vitraux d'époque et son confessionnal parfaitement conservé. Déconnexion assurée dans le parc où l'on visite les écuries avec le fils cavalier des propriétaires, avant d'être surpris par un paon qui fait la roue ou un cochon en balade dans les allées. Pour clôturer sa journée de châtelain, direction le jacuzzi, en intérieur ou en extérieur selon la météo.
Château de la Bribourdière : héritage historique
Château de la Bribourdière (Calvados)5 chambres, de 160 à 200 €. La Bribourdière, 14430 Putot-en-Auge, Calvados (06.29.95.12.21 ; chateaucabourg.com ).
«Nous les avons chassés d'ici ce matin». La phrase, écrite en anglais par un parachutiste lors de la libération, marque les murs de ce château idéalement situé entre Cabourg et Beuvron-en-Auge. Difficile d'ignorer qu'il fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, le siège du commandement militaire allemand avant d'être partiellement incendié. Après 3 ans de travaux titanesques, Eva et Jérôme en ont fait un lieu accueillant, où le contemporain s'invite parmi les éléments d'origine. Cinq suites ont été aménagées dans les anciennes écuries, dont une avec une grande terrasse avec vue sur le parc, espace boisé classé pour sa diversité et ses arbres de plus de 300 ans.
Domaine de Coat Rogan : relais gagnant
Domaine de Coat Rogan (Côtes d'Armor)4 chambres, de 95 à 150 €. Lieu-dit Coat Rogan, 22450 Pommerit-Jaudy, Côtes d'Armor (06.71.06.00.78 ; ledomainedecoatrogan.com ).
À 20 minutes de Paimpol et de Perros-Guirec, cet ancien relais de Poste du XVIe siècle fleure bon les rires d'enfants, le gazon frais et la cuisine bretonne. Acquis, l'année dernière, par un couple de trentenaires, il a été pensé pour assurer aux familles des séjours aussi dépaysants que relaxants. Entre les 2 hectares de terrain accueillant poulailler, potager, terrain de foot et de badminton, les grandes suites ou l'espace familial et le jacuzzi, tout le monde y trouve son compte. Cerise sur le gâteau : une excellente table d'hôtes que ces chef et pâtissière de formation proposent tous les soirs sur réservation (menu à 27 €).
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Le Moulin à Papier : l'orée du bois
Le Moulin à Papier (Côtes d'Armor)3 chambres, de 95 à 105 €. 23, rue du Moulin à papier, 22000 Saint-Brieuc, Côtes d'Armor (06.60.12.26.72 ; baiedesaintbrieuc.com ).
À l'orée d'une forêt, au cœur de la baie de Saint-Brieuc, l'ancien séchoir d'une teinturerie disparue est devenu une maison bourgeoise où l'on s'installe autant pour se détendre que pour rayonner. De retour d'un sentier du GR34 ou d'une plage des Côtes d'Armor, d'une cité de caractère comme Quintin ou d'un restaurant étoilé (deux à proximité), on peut ainsi trouver ici une vraie tranquillité. Le confort des trois chambres aux teintes pastel et au parquet ancien s'y prête volontiers, tout comme l'atmosphère paisible qui règne dans le jardin et le salon, où sont mis à disposition livres et jeux de société.
Côté Jardin : monts et merveilles
Côté Jardin (Ille-et-Vilaine)1 chambre, 100 €. La Moigneraie, 35270 Combourg, Ille-et-Vilaine (06.14.28.73.97 ; saint-malo-tourisme.com ).
Agnès Pelletier, ancienne photographe de presse, étant aussi curieuse du monde que de ceux qui le peuplent, elle explore les beautés de sa région d'adoption avec le même enthousiasme que lorsqu'elle accueille ses hôtes. Après avoir profité de la quiétude de la grande chambre colorée et mansardée puis savouré un petit-déjeuner gourmand composé de caramel au beurre salé ou de far breton, on peut donc s'offrir le plaisir d'une discussion spontanée avec cette femme passionnante et suivre ses conseils pour découvrir d'un œil averti le panorama du Mont Doll, les tourelles XIIIe du Château de Combourg ou les traces des légendes qui entourent le Mont Saint-Michel.
M la Madeleine : plus belle la ville
M la Madeleine (Ille-et-Vilaine)4 chambres, de 75 à 95 €. 8, rue du Châtelet, 35000 Redon, Ille-et-Vilaine (06.42.88. 36.76 ; www.mlamadeleine.com ).
Devenue, en quelques mois, une adresse prisée par les professionnels en déplacement, cette maison d'hôtes située à 7 minutes à pied de la gare de Redon et dotée, chose rare, d'une piscine et d'un jardin arboré, s'impose comme une alternative idéale aux hôtels de la région. Les chambres, associant sous les combles, décoration contemporaine, literie de choix et douches modernes, forment des nids douillets qu'on aime retrouver autant que l'ambiance chaleureuse distillée par la propriétaire. Après avoir fait ses classes dans la restauration, cette quadra dynamique met son expérience au profit de ses clients, qu'ils soient pressés ou qu'ils souhaitent profiter.
La Villa du 5 : l'annexe
La Villa du 5 (Vendée)1 suite, de 80 à 129 €. 5, sentier des Parées, 85270, Saint Hilaire de Riez. Vendée (06.33.13.54.34 ; pas encore de site web).
À 200 m des plages et de la corniche, une maison sans prétention à l'abri de sa palissade, une piscine très actuelle couleur de torrent, un deck en bois grisé, une terrasse juchée dans les arbres pour prendre un verre à l'abri du houppier avec vue sur les flots. Le tout serti d'une pelouse vert vif. Voici le nouveau royaume de Sophie. Ancienne chef de cabine chez Air France, la grande voyageuse n'a pas attendu la retraite et à (enfin) posé ses valises dans sa région natale qu'elle aime tant! D'ailleurs, des valises anciennes celles-ci, ornent l'annexe dédiée aux voyageurs, dans laquelle est aménagée une suite de 30 m2 dans un esprit nomade, cela s'entend !
Maison l'Or du Temps : comme chez mamie
Maison l'Or du Temps (Vendée) - 1 suite familiale de 80 à 130 €. 13, le pont léger, 85600 la Boissière de Montaigu, Vendée (06.67.00.49.87; Maisonlordutemps.com )
Dans un hameau à 25 mn du Puy-du-Fou et à proximité du Château de Tiffauges (celui de Barbe Bleue), voici une étape hors du temps dans le monde gentiment désuet d'Eve et de Ghislain, revendiqué haut et fort, par ce couple de trentenaires : « Nos meubles ici, ont tous une histoire ! ». Ainsi, dans la chambre principale de l'unique suite familiale, sur fond d'un papier panoramique monochrome des Minotiers, un lit de style Louis XV vieux rose (de mamie?) s'accompagne d'un fauteuil bridge des années 40 (d'une tante d'amie), de chevets années 30… Côté jardin (vallonné et boisé), un poulailler pour le doux caquètement des gallinacés et pour les œufs du petit-déjeuner. Comme au bon vieux temps !
La Ferme de Bouchemont : campagne oubliée
La Ferme de Bouchemont (Eure-et-Loir)4 chambres, de 120 à 145 €. 11, rue de la Remarde, 28700 Bleury-Saint-Symphorien, Eure-et-Loir (02.37.90.97.18 ; la-ferme-de-bouchemont.com ).
De cette ferme du XVIIIe siècle, ancienne dépendance du château d'Esclimont, Soizic et Stéphane ont gardé le cachet : pièce d'eau, jardin clos, tuiles plates, pierres meulières et briquettes rouges. Avec des meubles et objets de famille ou chinés, du bleu, vert, gris, marron, noir ou or, ils ont créé une ambiance printanière, bord de mer, lointain voyage et lune de miel. Accueillir des hôtes dont les jeunes mariés et tout organiser pour eux les ravit. À la demande, ils réservent des instants bien-être (massages) et des vols en montgolfière. Entre Chartres et Rambouillet. Table d'hôtes (29 €).
Se renseigner
Sur les régions :
Bretagne (Tourismebretagne.com) ; Normandie (Normandie-tourisme.fr) ; Pays de la Loire (Enpaysdelaloire.com) ; Centre-Val de Loire (Valdeloire-france.com).
Sur les départements et provinces :
Calvados (Calvados-tourisme.com) ; Eure (Eure-tourisme.fr) ; Loir-et-Cher (Val-de-loire-41.com) ; Loire-Atlantique (Tourisme-loireatlantique.com) ; Loiret (Tourismeloiret.com) ; Maine-et-Loire (Anjou-tourisme.com) ; Manche (Manchetourisme.com) ; Orne (Ornetourisme.com) ; Sarthe (Sarthetourisme.com) ; Seine-Maritime (Seine-maritime-tourisme.com) ; Touraine (Touraineloirevalley.com) ; Vendée (Vendee-tourisme.com).
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L'hôtel citizenM à Genève, l'avis d'expert du Figaro
Ce quatre-étoiles au design moderne joue la carte du «luxe abordable». Une adresse idéalement située en centre-ville qui satisfera les voyageurs en quête de simplicité. On a testé.
El País (ESP)
SANS TITRE
Tras viajar —es un decir— por China y Marruecos, continuamos la serie Perdidos en el supermercado visitando una tienda de productos italianos. "¿Italianos?", os veo diciendo. "¡Pero si la gastronomía italiana es muy parecida a la española, y además la conocemos casi tanto como la nuestra!". Pues no, por mucho salami y muchos espaguetis que hayas comido, si miras el vídeo de arriba te darás cuenta de que tienes muchas italodelicias por descubrir.
Nuestra guía en esta aventura es Anna Mayer, autora de Panepanna, que ya nos ayudó con la guía de las mejores pizzerías de Madrid. Visitamos con ella la tienda Mangitalia, en Madrid, y allí nos habló de salsas de tomate, quesos poco conocidos en España, galletas, alcaparras en sal, polentas y hasta cubitos de caldo (pero no de los de siempre, sino de funghi). Lo que puedes ver ahora es solo la primera parte, y en la segunda llegarán las pastas, los embutidos o los vinagres. Dale al play, aprende y disfruta.
Le Figaro
Nos dix plus beaux villages de Normandie
LA SÉLECTION DU FIGARO. - Ils sont au bord de la Manche ou dans le pays d'Auge, au pied de la côte d'Albâtre ou dans les Alpes Mancelles. Ces villages vous plongent dans la Normandie des ports et des vallées.
On la dit douce et fleurie. Maritime et balnéaire. Venteuse et sauvage. La Normandie, c'est un peu ça : des kilomètres de sable, des casinos, des bunkers sur la plage. On y vient pour flamber, lézarder ou réviser son Histoire. Mais pas que. La Normandie, c'est aussi des chaumières à colombage, ses chemins creux, son bocage... Bref, ses villages.
Certains sont célèbres pour leur port, leur falaise ou leur abbaye. D'autres cachent des maisons en granit, des ruelles tordues, des côtes décharnées ou des pommiers à fleurs. Tous sont différents mais incontournables. Voyager, c'est aussi comprendre. Ces dix villages, classés d'après leur distance de Paris (du plus proche au plus éloigné), vous permettront de mieux cerner cette terre de touristes et de taiseux.
Giverny, village idyllique de Monet
Il se levait avant le jour et allait vite étudier la lumière. Monet a vécu plus de 40 ans à Giverny et conçu ses jardins comme des œuvres : partout, des explosions de couleurs. Aujourd'hui, on vient les admirer. Au Clos Normand, cerisiers à fleurs, roses, capucines, pavots et iris. Au Jardin d'eau, saules pleureurs au bord de l'étang et nymphéas au fond du bassin. Giverny, c'est plus de 600.000 visiteurs chaque année pour 500 habitants en bord de Seine, dans l'Eure. Mais tout a gardé son aspect d'origine, y compris les reflets dans l'eau. Où est Monet ? On s'attend à ce qu'il surgisse. Il n'est pas si loin, derrière l'église, en retrait du cimetière communal. Sa tombe est recouverte de fleurs.
Comment y aller ? Comptez une heure de train depuis Paris Saint-Lazare jusqu'à Vernon-Giverny puis 15 minutes de navette.
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Lyons-la-Forêt, un savoir-hêtre
Il y a eu ici un château fort. C'était il y a longtemps, au XIIe siècle. Il a été démantelé par les Anglais. La guerre ici ? Difficile à imaginer. Lyons-la-Forêt est un village de l'Eure coquet et fleuri, quoique avec du caractère. Les habitants se comparent aux irréductibles Gaulois : les maisons à colombage vous plongent des siècles en arrière. On se croirait dans un album d'Astérix et Obélix. Surtout un jour de marché, quand on se retrouve sous la vieille halle à pans de bois. Lyons-la-Forêt, c'est l'authentique à deux heures de Paris. Et l'une des plus belles hêtraies d'Europe. Les troncs centenaires laissent passer les rayons du soleil. Ici, promis, il fait beau plusieurs fois par jour.
Comment y aller ? Comptez 1 h 20 de train depuis Paris jusqu'à Rouen puis 45 minutes de voiture par la N31 puis la D6 ou une heure par autocar (ligne 500).
Honfleur, nul port ailleurs
Honfleur, comment dire, chacun sait : des maisons colorées, des barques de pêcheurs, des reflets dans l'eau et des greniers à sel. Le plus beau port du Calvados et peut-être de Normandie. Une toile de maître. Le terrain de jeu des impressionnistes, Boudin, Courbet, Jongkind. Tous ont peint son ciel et les battements de son cœur. La semaine, les pêcheurs ouvrent les filets de sole sur les quais. Le week-end, les visiteurs investissent le Vieux Bassin, les galeries d'art, la Lieutenance, le quai Sainte-Catherine et les ruelles tordues. Si vous avez le temps, grimpez sur les hauteurs, vers la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, on y voit le Pont de Normandie et l'estuaire de la Seine. Comment dire ? Superbe.
Comment y aller ? Comptez 2 h 10 de train depuis Paris jusqu'à Trouville-Deauville puis 25 minutes de voiture par la D62 ou 40 minutes en autocar (Bus Verts du Calvados, ligne 20).
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Veules-les-Roses, la mer à la campagne
Veules-les-Roses, c'est la Veule, plus petit fleuve de France, 1149 mètres de long et 11 moulins, qui tournent parfois encore. Pour les voir, il faut suivre le circuit le long du cours d'eau, à l'abri des saules pleureurs. On y voit des chaumières fleuries, des cressonnières, peu d'agitation. Les touristes ont l'habitude de dire qu'ils sont réveillés par le silence. Victor Hugo y venait puiser l'inspiration. Son bureau donnait sur la mer, quel spectacle ! Ici, on vient aussi pour la plage, c'est une station balnéaire et l'un des plus beaux villages de France. On le comprend en haut, sur les falaises blanches de la côte d'Albâtre, accessible depuis le bourg par un chemin creux.
Comment y aller ? Comptez 2 heures de train depuis Paris Saint-Lazare jusqu'à Dieppe puis 30 minutes de voiture par la D925.
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Beuvron-en-Auge, fleurie et authentique
Beuvron-en-Auge est un village grotesque. Pas ridicule, mais grotesque, du nom de ces ornements fantaisistes sur les façades de certains manoirs. Ils n'ont pas pris une ride depuis le XVIe siècle. Et à vrai dire, tout semble figé dans ce village du Calvados. Les maisons à pan de bois sont serrées les unes aux autres. On se croirait dans un décor de cinéma, surtout devant le Vieux-Manoir, le plus fier de tous. Beuvron, c'est un condensé de Normandie, 200 habitants, un cafetier qui fait coiffeur et des pommiers le long des haras. Même le nom du village respire le terroir : « en-Auge », le pays du cidre et du Camembert. Quand on vient ici, il y a des obligations, comme goûter à la Teurgoule, dessert à base de riz, de lait et de cannelle - rien à voir avec le riz au lait. Pour digérer, marchez vers la chapelle de Clermont-en-Auge, le coin offre de superbes balades.
Comment y aller ? Comptez 1 h 50 en train depuis Paris jusqu'à Lisieux puis 30 minutes de voiture par la D50.
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Étretat, mystérieuse et romantique
Étretat, c'est d'abord un dilemme : on se demande par où commencer, la falaise d'Amont ou d'Aval ? Elles sont là, toutes les deux, blanches et lumineuses, comme des couronnes posées sur la mer. Au nord, la falaise d'Amont et son arche comme une trompe d'éléphant. Côté sud, la falaise d'Aval, son aiguille, son arche et sa grotte. Au XVIIIe siècle, Étretat n'était qu'un village de pêcheurs. Puis des Parisiens ont débarqué et le petit port de Seine-Maritime est devenu un lieu de villégiature, une inspiration d'artistes, forcément avec ces couleurs, ces lumières. Aujourd'hui, Étretat n'est plus vraiment un village. C'est une légende.
Comment y aller ? Comptez 2 heures de train depuis Paris jusqu'à Bréauté-Beuzeville puis 25 minutes de voiture par la D72 puis la D940 ou 30 minutes en autocar (ligne 17).
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Saint-Cénéri-le-Gérei, là-haut sur la colline
Un pont romain. Des volets bleus. Des portails ouverts. Du silence. C'est Saint Cénéri-le-Gérei, 120 habitants au cœur des Alpes Mancelles, dans l'Orne. Ici, on se balade entre les maisons de pierre, on s'allonge dans l'herbe, on chemine le long la Sarthe. C'est vert, vallonné, romantique. Au XIXe siècle, des peintres se rassemblaient ici, à l'auberge des sœurs Moisy. Un soir, l'un d'eux dessine son profil sur le mur de la salle à manger. D'autres l'imitent. Une coutume était lancée. Depuis, 60 autres ont été peints. On vient à Saint-Cénéri-le-Gérei pour ça, l'histoire et les légendes. En contrebas de l'église, il y a une chapelle posée sur une prairie. Des jeunes filles viennent planter une aiguille dans la robe de Saint-Cénéri pour trouver l'âme sœur. Hors du temps, c'est ça qu'on dit ?
Comment y aller ? Comptez 2 h 30 de train depuis Paris jusqu'à Alençon (correspondance au Mans) puis 20 minutes de voiture par la D112 puis la D101.
Barfleur, la perle des marées
À Barfleur, on respire un air neuf -c'est que disent les habitants- près du port. Ils inspirent face à la mer, se retournent et expirent vers le reste du territoire. Barfleur est sur une pointe, à l'extrémité nord-est du Cotentin, dans la Manche. C'est d'ici que partaient les chevaliers français pour mettre une rouste aux Anglais. C'était à l'époque de Guillaume-le-Conquérant. Depuis, les navires de pêche ont remplacé les navires de guerre, mais le port reste la place forte du village. À marée haute, il faut voir la mer ramener les marins sur les quais. À marée basse, les embarcations échouées sur le sable. Un spectacle doux ou grave, on ne sait plus, la faute à l'austérité des maisons en granit, rue Saint-Nicolas ou Saint-Thomas-Beckett. À proximité, ne pas manquer la vue depuis le phare de Gatteville, 74,85 mètres, deuxième plus haut de France. Au sommet, on inspire, on se retourne, on expire.
Comment y aller ? Comptez 3 heures de train depuis Paris jusqu'à Valognes puis 25 minutes de voiture par la D902.
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Le Mont-Saint-Michel, merveille normande
On le voit de loin, des prairies, des plages, de la pointe du Grouin. Le Mont-Saint-Michel est une île, un mirage, une folie. On ne le visite pas, on y part à l'assaut, par son artère principale ou ses ruelles, ses jardins cachés, ses échoppes. En haut, c'est l'abbaye, perchée à 80 mètres, merveille architecturale et militaire. Le Mont est un site touristique de la Manche et surtout spirituel : on y vient demander l'éternité auprès de l'archange Saint-Michel. Selon la légende, c'est lui, en apparition, qui a ordonné à l'évêque d'Avranches l'édification d'un sanctuaire. C'était en 708 et le site est depuis devenu l'un des plus visités de France : 2,5 millions de touristes chaque année.
Comment y aller ? Comptez 1 h 50 de train depuis Paris jusqu'à Rennes puis 1 h 10 de voiture par la D175 ou par autocar (Keolis Armor). Sur place, garez-vous sur les grands parkings à 2,7 km du Mont puis prenez une navette gratuite.
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Goury, le vrai bout du monde
Ici, pas de mairie, pas de poste, pas de réseau téléphonique, pas de maison à colombage. Juste des gens en anorak. Et la mer. La mer brute et déchaînée. Les houles s'écrasent ici, à l'extrémité nord-ouest du Cotentin, dans la Manche. Goury n'est pas un village, c'est un port, un phare, une station de sauvetage, les courants du Raz Blanchard sont considérés comme les plus puissants d'Europe. Ils soulèvent des barrières d'écume, rendent la navigation difficile voire impossible. Goury, c'est la rudesse du Cotentin, le cap de la Hague, une terre décharnée, le bout du monde, mais aussi la douceur de la Manche, un petit morceau d'Irlande. Les prairies plongent dans l'océan. Des murets de pierre sèche séparent les pâturages. Goury n'a rien à voir avec l'Homme. Goury est l'œuvre de la mer.
Comment y aller ? Comptez 3 h 20 de train depuis Paris jusqu’à Cherbourg puis 30 minutes de voiture par la D901.
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Publié en mai 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour
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Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.
Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.
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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.
Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
La timidité est-elle une vertu ?
PSYCHOLOGIE - Maladroits, gênés, craintifs... mais aussi (surtout?) réfléchis, sensibles, modestes, plein de tact. Et si être timide était une qualité ?
À l'heure où il est de bon ton de parler haut et fort, dans une société où l'assurance semble déterminer la prestance, la timidité n'a pas la cote et ses victimes s'en passeraient bien. Les timides aimeraient tant donner leur avis ou la réplique, faire des rencontres ou des sorties, prendre une décision ou un risque. Mais ils n'y parviennent pas. «Manquant d'audace mais pas d'envie, au contraire des introvertis qui apprécient souvent la solitude, ils se tiennent en retrait des interactions sociales, malgré leur désir d'aller vers l'autre», confirme Gérard Macqueron, psychiatre et auteur de La Timidité ; Comment la surmonter (Odile Jacob). L'étymologie même du mot, un dérivé du latin «timere» qui signifie «craindre», parle de cette peur paralysante qui les retient. «Ils craignent de ne pas être à la hauteur, de dire une bêtise, d'être jugés, de déranger, de donner une mauvaise image. Et se réfugient dans la réserve.» D'autant que, lorsque par hasard ils en sortent, de mal à l'aise ils deviennent maladroits. Ils rougissent, tremblent, bégayent et sont encore plus honteux de ne pouvoir cacher leur gêne.
Lire le dossierNos conseils psychologie au quotidien
Dans leur coin, les timides se sentent bien seuls. Et pourtant, ils sont légion. «La timidité est une réalité extrêmement répandue, explique Christophe André, psychiatre et auteur d'un «Que sais-je?» sur la question (PUF). La plupart des sondages effectués en population générale rapportent que deux tiers des sujets se déclarent plus ou moins timides et que les peurs sociales sont parmi les plus fréquentes. «C'est que la timidité est multiforme dans ses expressions, précise le psychiatre. Elle peut désigner une façon d'être stable, un style personnel marqué par la réserve et l'inhibition ; mais elle peut aussi se manifester uniquement à certains moments. Elle peut être visible et observable par l'entourage, plongeant celui qui en est victime dans l'embarras ; mais elle peut aussi passer inaperçue, tout en faisant souffrir intérieurement. Elle peut s'étendre à presque toutes les situations du quotidien, ou ne concerner qu'un ou deux aspects très spécifiques de notre vie.»
La timidité peut être innée, « induite par l'éducation (...), liée à la culture (...), et des événements de vie douloureux, comme des moqueries ou des échecs, peuvent avoir coupé l'élan vital et fragilisé la confiance. »
Une tendance à la timidité se cache donc chez la plupart d'entre nous. Sans doute parce qu'elle peut venir de toute part, ainsi que l'indique Gérard Macqueron : «Elle peut être issue d'une prédisposition génétique: la réactivité de certains est plus importante. Elle est parfois induite par l'éducation quand des parents très sévères, exigeants, ont eu le jugement et la condamnation faciles. Elle est aussi liée à la culture : la modestie et la retenue sont par exemple des valeurs sacrées au Japon, un pays où les timides sont nombreux. Et enfin, les événements de vie douloureux, comme des moqueries ou des échecs, peuvent avoir coupé l'élan vital et fragilisé la confiance.»
À lire aussiFaire face à l’angoisse de parler en public
Pénible, la timidité n'est pourtant pas une maladie. Loin d'être pathologique, quand évidemment elle ne vire pas à la phobie sociale, la timidité recèlerait même quelques atouts. D'abord, les timides ont une grande capacité de réflexion et d'analyse: ils s'offrent le temps de bien cerner les autres et la situation, ce qui leur garantit d'être efficaces et pertinents. Ils ne prennent pas de risques inutiles et leurs actions comme leurs paroles sont motivées et non impulsives. «Parce qu'ils ont l'habitude de l'introspection, ils savent aussi se remettre en question lorsqu'une critique leur est adressée, dans la mesure où celle-ci est énoncée avec bienveillance, observe Gérard Macqueron. Ils ont enfin une capacité d'écoute développée: réservés et très observateurs, souvent empathiques, ils font d'excellents amis, collègues de travail et partenaires de vie.»
« À la différence de certains autres comportements, la timidité ne dérange jamais l'entourage, qui s'en accommode la plupart du temps, quand il n'en tire pas carrément profit. »
Alors qu'ils maudissent ce trait de caractère qui les emprisonne régulièrement, les timides auraient-ils finalement la cote ? «A la différence de certains autres comportements, la timidité ne dérange jamais l'entourage, qui s'en accommode la plupart du temps, quand il n'en tire pas carrément profit», note Christophe André. Sensibilité, tact, discrétion, modestie, pudeur, respect, humilité, gentillesse, empathie, n'en jetez plus: les timides ont du talent ! Alors, puisqu'ils sont si plaisants, autant qu'ils le reconnaissent. C'est d'ailleurs la première piste proposée par Gérard Macqueron pour vaincre sa timidité : «En apprenant à accepter cette particularité, au même titre qu'ils pourraient être bruns ou grands, ils arrêteraient de se dévaloriser et de lutter contre leur nature.»
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Néanmoins, l'acceptation de sa sensibilité n'empêche pas un petit travail sur soi en tâchant de prendre du recul. «Les pensées sont corrélées à l'anxiété et non en lien avec la situation. Ainsi, quand les timides ont peur, ils projettent sur les autres leurs propres angoisses en imaginant que ceux-ci vont les juger.» Ils doivent aussi réaliser que les moyens mis en place pour combattre la timidité, c'est-à-dire l'évitement des situations inconfortables et le contrôle des émotions, ou du moins la tentative de contrôle, ne sont pas efficaces. «Au contraire, ces mécanismes de défense entretiennent l'anxiété sociale. Sans doute faut-il renoncer à être à l'aise en toutes circonstances, et se confronter progressivement à ce qui est redouté.» Ils rougiront, certes. Et c'est là tout leur charme.
À VOIR AUSSI - J'ai vaincu ma timidité grâce aux concours d'éloquence
Covid-19 : 122 morts en 24 heures, 20.498 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Notre classement 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France
PALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons classé les maternités de la région parisienne, publiques et privées, selon une batterie de critères.
Puberté précoce : quand faut-il s'inquiéter ?
NOS CONSEILS - Plus fréquent chez les filles que chez les garçons, ce phénomène n'est pas à prendre à la légère car il peut masquer une maladie sous-jacente.
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Marion Barbeau, en tête et en corps
Ariane BavelierPORTRAIT - Issue de l’Opéra de Paris, elle explose comme danseuse et comédienne dans «En corps», le dernier film de Cédric Klapisch, qui a dépassé le million d’entrées.
Un petit menton pointu, des yeux de chat, un joli visage en triangle, un sourire qui emporte tout, et puis cet air mutin qui égaie son élégance naturelle… Marion Barbeau a quelque chose d’Audrey Hepburn. Toute la France le sait maintenant, et le monde ne va pas tarder à la découvrir. En corps, le dernier film de Cédric Klapisch, dont Marion est l’héroïne, a franchi le week-end du 1er mai le cap du millionième spectateur. Jusqu’ici, seul le public du Ballet de l’Opéra de Paris était sous le charme. La jeune femme, de 31 ans, est première danseuse depuis 2018.
À lire aussiNotre critique d’En corps de Cédric Klapisch: chacun cherche son entrechat
«En corps a mis une sacrée tempête dans ma vie, dit-elle. Une tempête joyeuse mais tout de même! Les gens m’arrêtent dans la rue. Ils ont l’air si heureux de me voir. Ça me fait plaisir. Je suis aussi si contente que les spectateurs puissent enfin voir au cinéma de la danse très bien filmée avec une vraie danseuse à l’écran. D’habitude l’actrice est doublée par une danseuse.» Ici, Marion joue et danse. Avec cette éloquence silencieuse, si particulière à certains danseurs, qui lui permet d’habiter des situations avec beaucoup plus de sensibilité que les dialogues n’en laissent paraître. Marion pourrait bien connaître une carrière au cinéma. «Je n’ai jamais fait de casting. Mais le cinéma m’a regardée. Cédric Klapisch, qui vient souvent voir danser le ballet, m’a proposé le rôle , dit-elle. L’expérience lui a plu. À l’école de danse, deux fois par semaine, elle allait se faire une toile. «J’aime les films de Jacques Audiard, son cinéma au plus près des peaux. J’aime aussi l’absurde: Buñuel, Fellini, ou Quentin Dupieux.»
«Ça n’est pas du tout la même vie»
Elle n’ira pas à Cannes, mais le succès bouscule. Pas simple lorsqu’on rêve depuis l’enfance de danser parce qu’on a vu sa sœur dans une école de banlieue parisienne s’éclater avec ça, qu’on lui a emboîté le pas, qu’un prof génial a poussé. Au mieux, on se voit soliste au Palais Garnier, et puis voilà qu’on se retrouve, d’un coup, en haut de l’affiche au cinéma. Quel vertige! Le septième art a des facilités à mille lieues des maillots qu’on trempe et des chaussons qu’on use, quotidiennement accroché à la barre. Marion ne s’éblouit pas de ces sirènes-là. Elle ne compare pas les deux métiers: «Ça n’est pas du tout la même vie. Mais j’ai appris en Bretagne à voir travailler côte à côte les danseurs d’Hofesh Shechter et les comédiens ; les danseurs sont agréables à faire travailler car ils ont ce goût du travail et de la discipline auquel les oblige le soin qu’ils portent à leur corps.» Elle a aussi compris «grâce à ce film» qu’elle ne voudrait jamais «s’éloigner trop longtemps de la danse». «Danser, bouger, j’en ai besoin, c’est vital pour moi de me relier à cette force secrète qu’ont les danseurs et de titiller les limites de mon corps. Je serai malheureuse de tenir cela trop loin de moi.»
Danser, bouger, j’en ai besoin, c’est vital pour moi de me relier à cette force secrète qu’ont les danseurs et de titiller les limites de mon corps. Je serai malheureuse de tenir cela trop loin de moi
Et l’Opéra de Paris? C’est la question. «Les dernières productions que j’y ai dansées m’ont beaucoup plu, Faunes de Sharon Eyal et In your rooms d’Hofesh Shechter. Mais aujourd’hui il peut me sembler plus difficile de ne pas choisir les productions dans lesquelles je suis. Je commence un parcours free lance.» Marion vient de demander deux congés sans solde. Le premier de quatre mois, jusqu’au 15 juin, pour réaliser une création avec Laura Bachman. Cette danseuse formée à l’Opéra de Paris a suivi Benjamin Millepied à Los Angeles avant de revenir en Europe chez Anne Teresa de Keersmaeker. Elle va créer en janvier 2023 sa première pièce de chorégraphe. Sur Marion Barbeau. L’autre congé sans solde sera à la suite, «d’un an au moins pour continuer et faire aboutir ce projet avec Laura. Je dois aussi travailler avec la chorégraphe Sharon Eyal. On cherche une date. En attendant, je tourne un autre film, complètement sans danse celui-ci», dit-elle. Baptiste Debraux lui a donné le rôle d’une jeune femme qui se bat pour garder une usine ouverte. Et qui tient une grève. «C’est un énorme travail. Je m’y consacre entièrement, mais je garde le corps comme discipline», dit-elle.
Immense plaisir
La voilà qui change de pied, de route et se cherche. Le monde s’ouvre bien plus large qu’elle ne l’avait prévu. Elle s’amuse, mais reste attentive aux leçons du moment. «Je m’étais détachée d’ En corps après le tournage. C’était un film comme on envoie une bouteille à la mer. Lorsqu’il est sorti, j’étais enfermée en studio, à travailler avec Laura, sans téléphone et sans maquillage, vêtue d’un vieux jogging crevé.» Elle ne s’attendait pas à pareil succès. «Comme chaque fois que je me sens perdue, je me réfugie dans le travail, c’est mon arme», dit-elle. Elle a aimé le tournage. Apprendre une chose nouvelle. Denis Podalydès qui lui parlait de tout et de rien jusqu’à ce qu’on crie «Action!». «Et aussi être tous tendus vers le même but, raconter ensemble la même histoire.» Dans son cheminement, Marion Barbeau s’interroge sur la danse classique. Continuera-t-elle à monter sur pointes?
À lire aussiMarion Barbeau: «Sur une île déserte, j’emporterais un diadème, un tutu et des pointes»
Elle se souvient de l’immense plaisir qu’elle a eu à tourner les scènes de la Bayadère après avoir passé des jours à tourner les scènes dans la cuisine du manoir tenu par Muriel Robin dans En corps. Elle se souvient aussi d’une chorégraphie que Florence Clerc, merveilleuse professeur qui coache les grandes compagnies du monde dans Noureev, lui avait troussée pour le film. «La pièce a été coupée au montage mais je travaille encore avec Florence à la transformer en un duo que nous danserions avec Antoine Kircher.» Ses journées débordent. Elle a mille envies mais garde la main, sans se presser. «Il m’importe de faire les bons choix, et de ne pas me précipiter ni dans la danse, ni dans le cinéma», dit-elle. En corps lui a donné une certitude: «Celle de mon corps justement auquel je peux faire confiance. J’ai compris à quel point il est malléable et solide, capable de passer de la Bayadère à Hofesh Shechter et à la corvée de pluches. Il y a de la ressource». Elle y enracinera tous ses choix.
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REVUE DE PRESSE -«Tellement jubilatoire», «complètement fou», «la nausée commence dès le titre»... Le blockbuster de Sam Raimi ne fait pas l'unanimité, loin de là.
The Northman, Nitram, The Duke... Les films à voir ou à éviter cette semaine
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Le Figaro
La lettre du Figaro du 11 mai 2022
Louise DarbonLe casse-tête de l'après Castex, la gestion difficile de l'immigration en France et la menace des débris spatiaux en orbite autour de la Terre.
Chers abonnés,
Jean Castex, c'était peut-être bien mais ça ne pouvait pas durer éternellement. Ce mercredi sera le dernier Conseil des ministres de l'ancien maire de Prades. Emmanuel Macron est donc très occupé en ce moment: il faut qu'il lui trouve un successeur. Plus occupé d'ailleurs par la restructuration de sa majorité que par le lancement de son nouveau quinquennat.
On vous parle aussi d'immigration aujourd'hui. Et on vous annonce une mauvaise nouvelle: en France, on gère très mal les choses.
Nous fêtons aujourd'hui les Estelle et les Mamert, si vous en connaissez, ne les oubliez pas. Passez une très bonne journée!
Louise Darbon
• À la une
Macron face au casse-tête de l'après-Castex
Le lancement du second quinquennat passe un peu à la trappe en ce moment: Emmanuel Macron semble en effet plus occupé à restructurer sa majorité, à trouver un remplaçant à Jean Castex et à organiser sa nouvelle équipe gouvernementale. Et ça n'est pas une sinécure, croyez-nous. La refondation de LREM en «Renaissance», l'accord Ferrand-Bayrou-Philippe pour la naissance d'«Ensemble»: il était derrière, personnellement. Comme il était présent à Aubervilliers hier soir pour la formation des candidats de sa majorité aux législatives. Les gens qui l'entourent l'assurent pourtant: s'il était le président jusqu'au dernier quart d'heure, il est aussi celui du premier quart d'heure.
Mais il y a quand même ce matin le dernier Conseil des ministres. Après, Emmanuel Macron devra bien nous dire qui il a décidé de mettre à la place de Jean Castex. Et ça s'impatiente dans les rangs de la majorité: on espère que les nominations tant attendues viendront soutenir la campagne, «donner une impulsion nouvelle». Le mystère reste néanmoins entier, le chef de l'Etat ayant mis un point d'honneur à rester flou sur la question.
Après vingt-deux mois de bons et loyaux services, Jean Castex va laisser sa place. «Je n'ai jamais vu quelqu'un d'autant habité par l'intérêt général et aussi peu par son intérêt personnel» dit son entourage. Alors que s'ouvre un nouveau quinquennat, celui qui est toujours premier ministre a choisi l'effacement. «Chez lui, pas de nostalgie, pas de caprice ni d'état d'âme» nous confie un ministre. Occupé par les affaires courantes et ses cartons, la restructuration de la majorité l'intéresse peu. Quant à ceux qui l'imaginent accepter un nouveau portefeuille ministériel dans le prochain gouvernement, rien n'est moins sûr. Les Français eux, ne paraissent pas lui tenir rigueur d'avoir été le «monsieur confinements-déconfinements».
Chez lui par exemple, on l'aime toujours beaucoup. À Prades, dont il a été maire, les habitants espèrent le retour de leur «Jeannot», se rappelant un édile proche de ses administrés, «quelqu'un de bien», qui a redonné un souffle à une commune qui n'était plus qu'une «ville morte». Une ville qui a voté à 51,33 % pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Car si on aime Jean Castex à Prades, cela n'empêche pas un ras-le-bol dans un département miné par les problèmes d'emploi.
Par un mélange de vrai savoir-faire et de fausse candeur, Jean Castex a sauvé le job. En 679 jours, il est en quelque sorte passé de premier ministre par défaut à premier ministre modèle.
Guillaume Tabard souligne la rareté de «la constance des relations [entre le chef de l'État et le chef du gouvernement] d'un bout à l'autre du bail». Dans notre régime, si les duos commençaient bien, ils finissaient mal - comme les histoires d'amour de la fameuse chanson. Pas cette fois-ci, avec un premier ministre jamais plus populaire que son président et jamais trop détesté pour l'entraîner dans sa chute. D'où ce «fonctionnement politique harmonieux» peu commun.
• L'éditorial
«La boussole de Matignon »
La nomination du futur premier ministre est attendue. L'impatience est d'autant plus grande que nul ne sait précisément quelle politique veut appliquer le président réélu. Le profil du prochain locataire de Matignon devrait donc servir de boussole et donner de précieuses indications sur la tournure qu'entend donner Emmanuel Macron à son second mandat.
De quel côté penchera la balance qui soupèse le « en même temps », et de droite et de gauche ? La promesse d'une planification écologique sera-t-elle vraiment incarnée au plus haut niveau gouvernemental ? Quels équilibres ministériels accompagneront l'impétrant ? À partir des choix présidentiels, l'horizon se dégagera. Commencera alors vraiment la campagne pour les élections législatives. Les oppositions ajusteront leurs discours et leurs attaques.
Rassembleur, à l'écoute, pas trop techno, politiquement habile, mais sans excès… On connaît la musique: le premier ministre doit être paré de toutes les qualités ; de celles également qui peuvent compenser les défauts de son supérieur hiérarchique. Et si, cette fois, c'était une femme, ce serait beaucoup mieux.
Comme d'habitude, les commentaires vont bon train. Mais, comme d'habitude, ce n'est qu'à l'expérience que l'on jugera. Personne ne connaissait Georges Pompidou lorsque le général de Gaulle l'a nommé en 1962, ni Raymond Barre quand Valéry Giscard d'Estaing l'a choisi en 1976. Pendant cinq ans, et l'un et l'autre ont pourtant marqué de leur empreinte et de leur autorité leur passage à Matignon.
Quoi qu'il en soit, c'est au président de la République qu'il revient de donner le tempo de son mandat. Si, comme l'a annoncé Emmanuel Macron avant le premier tour, la réforme des retraites reste d'actualité dans les prochains mois, il aura besoin d'un premier ministre qui sache tenir la barre par gros temps. Alors que le climat dans la prochaine Assemblée nationale s'annonce volcanique, on sera vite fixé sur les capacités de ce dernier à occuper la fonction.
• L'autre événement du jour
Le rapport choc sur la gestion kafkaïenne de l'immigration en France
Vous faites bien de lire Le Figaro, chers abonnés, vous le savez. Aujourd'hui encore, votre quotidien vous livre une exclusivité: le bilan de la Commission des lois du Sénat sur la gestion de l'immigration. Et ça n'est pas glorieux. Les sénateurs ont relevé le «grand désarroi» des agents publics face au nombre croissant de demandes d'admission au séjour, noyant la machine.
Prendre un rendez-vous en préfecture est devenu si dur que - profitant de la rareté -, certains en ont fait un trafic (comptez entre 20 et 600€ le créneau). Mais en même temps, l'absentéisme des usagers grippe un peu plus le système, bon nombre d'usagers ne daignant pas se présenter à leur précieux rendez-vous. Tout cela a ouvert la voie à un recours croissant aux contentieux pour forcer l'administration à accorder des créneaux à ceux qui les demandent, ce qui engorge un peu plus des tribunaux devenus des «pré-guichets». La mission d'information sénatoriale n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer un «byzantinisme procédural» qui aurait atteint ses limites, notamment quand on voit le trop faible taux d'exécution des OQTF, qui plombe le sens même de l'action du juge.
• Les informations à connaître en vous levant
Washington table sur un conflit prolongé en Ukraine, avec un risque d'escalade - «Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass», a déclaré mardi la cheffe du renseignement américain. [En savoir plus]
Elon Musk souhaite lever le bannissement de Trump de Twitter - L'ancien président américain avait été banni de la plateforme en janvier 2021, dix jours avant la fin de son mandat. [En savoir plus]
Apple enterre son emblématique iPod - Le célèbre baladeur numérique, qui a révolutionné l'industrie musicale au début des années 2000, restera disponible dans les points de vente de la marque jusqu'à épuisement des stocks. [En savoir plus]
• Ce qui s'est dit dans «Le Club Le Figaro Politique»
La politique ne prend pas de vacances, chers abonnés. Il s'en passe des choses en ce moment. Comme chaque mardi, Yves Thréard a réuni d'excellents commentateurs pour analyser tout cela: Jean-Yves Dormagen, président fondateur de Cluster 17, François-Xavier Bourmaud, grand reporter au service politique, Bertille Bayart, rédactrice en chef au service économie et Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint des pages Débats du Figaro. Ils se sont interrogés sur le profil idéal du prochain premier ministre, se sont demandé si Reconquête! et son fondateur ont un avenir électoral et si Macron peut se permettre de ne pas réformer les retraites. Une discussion passionnante que vous pouvez regarder ici.
• Les articles à ne pas manquer
La grande menace des débris en orbite autour de la Terre
Pourquoi se contenter de polluer seulement notre planète quand on peut polluer l'espace aussi? L'humanité ne peut décidément pas s'empêcher de salir les endroits dans lesquels elle évolue. D'abord la Terre. Désormais l'espace. 9000 tonnes de débris spatiaux se promènent en effet au-dessus de nos têtes. Alors qu'on prévoit la mise en orbite de 17.000 satellites d'ici 2030, les choses ne devraient pas s'arranger, les incidents et collisions se multipliant, surtout en orbite basse. Sans parler de la création volontaire de débris par des tirs de missiles antisatellites. Washington propose donc une «norme internationale pour un comportement responsable dans l'espace», sachant que ledit espace appartient à tous.
Robert Ménard: «Une majorité pour Macron, moindre mal face au danger que représente Mélenchon »
On a tendance à classer Robert Ménard dans la catégorie «droite hors les murs». Il l'est tellement que - bien que longtemps proche du camp nationaliste -, il appelle de ses vœux la victoire de la majorité présidentielle. Le maire de Béziers est affolé à l'idée de voir la gauche «s'unir sous l'égide d'un parti clairement antieuropéen et ouvertement communautariste. Anachronique, dramatique, suicidaire». Face à LFI et ses amis, il faut faire bloc avec la majorité: sociaux-démocrates, centristes mais aussi toutes les droites. Il y va de l'avenir de la France qui mérite mieux que les Insoumis. À la «république de chaos proposée par Monsieur Mélenchon», lui, préfère un «gouvernement des forces de raison».
Notre adversaire principal, c'est le déclinisme et la démagogie. Notre force, c'est la passion de la France et de l'Europe. La raison et le bon sens.
Les dix métiers de la finance, très recherchés, où les jeunes diplômés sont embauchés à prix d'or
Dans ces métiers-là, pas besoin de vingt ans d'expérience pour espérer enfin une fiche de paie décente. Si vous cherchez à gagner de l'argent rapidement à la sortie des études, la finance est un choix plutôt indiqué. En moins de cinq ans d'expérience, banquiers d'affaires, traders, contrôleurs de gestion, conseillers en fusion acquisition et autres contrôleurs financiers peuvent prétendre à de coquets salaires dépassant les 60 000 à 70 000 euros par an. Nous vous avons dressé la liste de ces dix métiers qui rapportent le plus le plus rapidement.
Charles dans le rôle de la reine Elizabeth: le discours d'un prince
À Westminster hier, il y avait sa couronne mais pas la reine Elizabeth. Contrainte par un «problème de mobilité», elle a laissé les rênes à son fils Charles: pour la première fois, c'est lui qui a lu le programme législatif du gouvernement, accompagné de sa femme et de William, son fils aîné. Tout cela s'est fait à la dernière minute, sur les conseils du médecin de la souveraine. N'allons donc pas trop vite en besogne et n'y voyons pas une annonce d'abdication en faveur de l'héritier direct. Concernant le contenu du discours, rien de grandiose: aucune des 38 annonces du gouvernement de Johnson n'apparaît susceptible d'aider les Britanniques à supporter l'inflation qui déferle.
• La peinture du jour
Jean-Léon Gérôme est né le 11 mai 1824. Grand représentant de l'académisme du Second Empire, il ne s'est pas franchement montré favorable à ses collègues peintre tentés par l'avant-garde et tout particulièrement par l'impressionnisme. Une hostilité non cachée qui lui vaudra d'être un peu oublié après sa mort en 1904. Heureusement, on redécouvre les belles scènes orientalistes, mythologiques, historiques et religieuses de cet artiste brillant à la fin du XXe siècle. Il aurait été dommage qu'il tombe définitivement dans l'oubli. Jugez-en par vous-mêmes.
L'Ukraine affirme avoir détruit un nouveau bateau de guerre russe
Un drone de combat Bayraktar aurait permis de couler un navire de débarquement au large de l'île aux Serpents, en mer Noire.
Emmanuel Macron a choisi son prochain premier ministre
Le président de la République a annoncé à Berlin, lundi, lors d'une conférence de presse, qu'il connaissait l'identité du prochain chef du gouvernement sans en dévoiler le nom.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : la Chine suit «attentivement» l'invasion russe pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA
L'affrontement entre l'Occident et le Kremlin prend les allures d'une répétition générale aux yeux de Pékin, selon le directeur de la CIA.
L'Humanité
Rome dans tous ses arts et tous ses états
Nos recommandations culturellesExposition Pour son 10e anniversaire, le Louvre-Lens propose un voyage érudit, passionnant et d’une grande beauté dans l’histoire de l’Empire romain.
Maurice Ulrich« R ome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis », fait dire Corneille au général et homme politique Sertorius (121-72 av. J.-C.) dans sa pièce du même nom. Depuis l’Espagne, il avait combattu le pouvoir en place. Mais, c’est très pacifiquement que Rome est au Louvre-Lens depuis début avril. Enfin une image multiple et érudite de la Rome impériale, avec au total près de 400 pièces et œuvres, sculptures, objets d’art, dont 300 venant du Louvre parisien dont les salles concernées sont fermées pour travaux. S’ajoute à cet ensemble une centaine de pièces venant des musées du Nord et du Forum antique de Bavay, entre Valenciennes et Maubeuge, dans le parc de l’Avesnois, témoignant de la forte présence de l’Empire jusqu’en Belgique. Pour son 10e anniversaire, Le Louvre-Lens, avec cette exposition intitulée « Rome, la cité et l’Empire », propose donc un parcours ouvrant, selon les mots de sa directrice, Marie Lavandier, à « une compréhension enrichie et sensible, politique, artistique, religieuse, urbanistique, géographique et sociale de cette civilisation qui nous a tant fondés ». Vaste ambition avec en plus « la redécouverte, dit-elle, d’un art exceptionnel, irréductible à l’art grec, avec lequel il reste trop souvent confondu ».
C’est d’abord cela que l’on retient, car l’entrée dans les grandes salles claires des expositions provisoires est d’abord un choc esthétique. Sans doute dans la vastitude du Louvre, le regard se fatigue-t-il au vu de tant de chefs-d’œuvre. C’est ici une véritable (re)découverte, où les statues semblent se mettent à vivre, appelant des images modernes. La grande statue de Rome à l’entrée, datée entre le Ier et le IIe siècle après J.-C., représentant une femme aux formes puissantes, comme une Amazone, appelle cette image du film de Fellini, Roma, d’une prostituée se dressant, dans la nuit des faubourgs, sur une des sept collines de la Ville éternelle. Bien sûr, puisque Rome, c’est aussi le cinéma. C’est un bonheur, dans une des premières salles, de s’asseoir un moment devant un écran et des séquences mythiques d’une dizaine de films, de Fellini, bien sûr, aussi bien qu’une course de chars d’un Ben Hur de 1925 qui ne le cède en rien à celle de la version de William Wyler en 1959.
un parcours à haute valeur historique
D’autres associations se font. Ainsi, devant un portrait de Livie – l’épouse d’Auguste, devenu empereur en 27 av. J.-C. – sculpté dans une roche d’un vert profond appelée lapis basanite, on hésite : Matisse ou la période dite ingresque de Picasso, dans les années 1920. C’est que l’œuvre est remarquable de hiératisme, par ses lignes épurées, ce qui semble la modernité de sa coiffure… On est tout autant saisi, un peu plus loin, par un autre portrait sculpté, en bronze cette fois, d’Auguste lui-même. On pense alors à Rodin. Mais on pense à l’envers. Matisse, Picasso furent des visiteurs assidus du Louvre, Rodin connaissait bien la grande sculpture. Et comme il est de notre temps, ce jeune homme aux longues mèches de marbre, daté du IIIe siècle et retrouvé dans une villa de la périphérie de Reims ! Comment ne pas évoquer, encore, au chapitre de l’esthétique, les décors muraux qui étaient ceux des plus belles demeures, venant pour beaucoup des cités détruites par l’éruption du Vésuve en 79 après J.-C. ? C’est là aussi que fut redécouvert, pour le bonheur des plus jeunes visiteurs, ce casque en bronze de gladiateur thrace, décoré d’une tête de méduse et surmonté d’un griffon, dont on nous précise qu’il était associé à Némésis, la déesse de la Vengeance et du Châtiment, honorée par les gladiateurs dont les Thraces, prisonniers de guerre condamnés à combattre dans l’arène avec leurs propres armes…
Mais on ne saurait en rester là. Les commissaires de l’exposition, Cécile Giroire, directrice du département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, et Martin Szewczyk, conservateur en charge de la sculpture romaine dans ce même département, ont en même temps construit un parcours à haute valeur historique – prolongé par un cycle de conférences et des projections de films, des lectures comme celle de Mémoires d’Hadrien, de Marguerite Yourcenar –, comme une représentation, dès les premiers jours de l’exposition, de la pièce de Racine Britannicus, autour de la naissance de Néron, incarnation même, comme Caligula, de la Rome décadente et corrompue, dans une mise en scène de Robin Renucci avec la compagnie les Tréteaux de France. Néron enfant, dont la statue en marbre nous accueille dès les premiers pas. Il est vêtu d’une toge, il est âgé, pense-t-on, de 13 ans, alors qu’il venait d’être adopté par l’empereur Claude, époux de sa mère, Agrippine, en quatrièmes noces après la disgrâce et l’assassinat de sa précédente épouse, Messaline… Il est mignon et a l’air gentil. C’était aussi Rome, dans Rome.
Expositionsromelouvre-lensantiquité L'Humanité
La révélation Judith Joy Ross
Nos recommandations culturellesPhotographie Le BAL expose à Paris l’œuvre méconnue de cette septuagénaire américaine qui voit dans l’autre, ordinaire, populaire, ouvrier, un miroir pour ausculter la société.
Magali JauffretQu’est-ce qu’elle est originale, Judith Joy Ross, cette Américaine de 76 ans dont le BAL (espace d’exposition) expose la rétrospective photographique ! Ses quelque 130 portraits en noir et blanc tranchent avec ce que l’on nous montre d’ordinaire des États-Unis. Et son collègue Paul Graham a bien raison lorsqu’il déclare que la septuagénaire est « le secret le mieux gardé de l’histoire de la photographie contemporaine américaine ».
Car, avant cette exposition d’envergure, Judith Joy Ross était inconnue en Europe et bien souvent en son propre pays. Très discrète, et bien qu’ayant fréquenté le College of Art and Design de Philadelphie, elle n’a vécu ni des revenus tirés de commandes de presse, ni de la vente de ses tirages, ni de l’exercice du métier de professeur ou d’historienne… Non, Judith Joy Ross, issue de la petite classe moyenne (père gérant de supérette, mère professeur de piano) et vivant en une cité minière de Pennsylvanie dont elle dit qu’on n’y voyait pas beaucoup d’avenir, a juste utilisé la photographie pour enquêter sur ses semblables, pour en sonder l’âme, elle qui se posait plein de questions…
Car, à chaque fois qu’elle s’est projetée dans une série, elle s’est rapprochée de gens ordinaires, de son milieu, en commençant par engager la conversation, par leur poser une question candide. « Moi, j’aime l’ordinaire, dit-elle. Il s’agit de la plus magique, de la plus surprenante et de la plus durable des beautés. »
une artiste pacifiste
Chaque fois, un lien, ainsi, se crée. Là-dessus, elle sort sa chambre 20 x 25 en acajou, son trépied et face au surgissement de cet appareil ancien, qui produira le contraire de l’instantané volé, la photographe et son sujet, se sentant gratifié, considéré, se retrouvent sur un pied d’égalité. Il en surgit une œuvre collaborative, un portrait profond, intérieur, qui va bien au-delà des apparences.
Car Judith Joy Ross va d’abord chercher, dans ses portraits, elle qui est avant tout pacifiste, ce qui peut bien motiver ceux qui s’engagent pour la guerre : des familles qui viennent se recueillir au mémorial des anciens combattants du Vietnam à Washington, aux sénateurs qui ont voté la guerre du Golfe, aux manifestants qui la soutiennent, aux réservistes inquiets qui viennent d’apprendre qu’ils vont devoir la mener…
Lorsque son père meurt, terrassée par la douleur, elle retourne dans le parc où il l’emmenait jouer petite. Là, elle se détourne du monde des adultes qui n’est que douleur et se ressource en filmant la légèreté des jeux d’enfants et d’adolescents. Et ses vintages uniques qu’elle tire elle-même par contacts des heures durant se parent alors de teintes brunes, plus chaudes que d’ordinaire. Lorsqu’elle s’intéresse aux professeurs des écoles de sa ville, il s’agit, là encore, de « reconnecter le spectateur à l’enfant qu’il a été ».
Elle dit : « Je voulais changer les choses avec mes photos, arrêter les guerres, aider les professeurs. Je n’ai jamais réussi. Mais cette illusion est utile. C’est elle qui nous fait avancer. »
photographieLe BalExpositions Le Figaro
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Envoyée spéciale à Kharkiv
Dans sa petite voiture à la carlingue rouillée, Boris Redin fonce dans les rues vides de Kharkiv, slalomant entre les blocs de béton antitanks. Depuis des années, ce vétéran pro-ukrainien tente de préserver l’héritage de la révolution de Maïdan dans la deuxième ville d’Ukraine. Un combat pas si évident dans une ville située à 30 kilomètres de la Russie, première capitale de l’Ukraine soviétique, russifiée depuis des décennies à coups de purges et de famines, parallèlement à l’arrivée de travailleurs venus de toute l’URSS.
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Ici, un habitant sur cinq possède de la famille «de l’autre côté»… de là où partent les bombes et les avions qui réduisent peu à peu à un tas de ruines cette métropole de 1,5 million d’habitants. Plus de 2000 bâtiments ont déjà été détruits, selon la mairie. Les services de sécurité, la mairie, la police: dans le centre, les Russes ont bombardé tous les bâtiments administratifs, parfois des bâtisses historiques datant de l’Empire russe.
Mais la destruction la plus symbolique reste celle de l’administration régionale, sur la place de la Liberté, celle où les manifestants prodémocratie et favorables à un rapprochement avec l’Europe de Maïdan ont fait tomber en 2014 un Lénine de 20 mètres de haut, le deuxième plus imposant d’Ukraine. On devine les trois frappes qui ont touché le bâtiment début mars et ont laissé un trou béant dans la cour et sur le côté de l’immeuble.
Les Russes ont échoué à s’emparer de la ville
Sur la grande place, Boris Redin s’arrête pour vérifier l’état de la tente qu’il avait montée il y a huit ans avec d’autres activistes de Maïdan, gardée sur la place pour rappeler les autorités à leurs promesses. «Tous pour la victoire», peut-on lire en bleu et jaune sur son fronton, aussitôt remis debout après la frappe. Devant, l’exposition racontant les horreurs de l’armée russe dans le Donbass a été détruite, mais déjà une nouvelle commence à être installée. «Il n’y a pas eu de changement d’identité à Kharkiv», estime l’activiste de 53 ans, des petites lunettes sur le nez, «seulement un renforcement: l’Ukraine, c’est l’Ukraine, et la Russie, c’est la Russie.»
Des explosions se font entendre au loin. Malgré des semaines de pilonnage, les Russes ont échoué à s’emparer de la ville. La semaine dernière, l’armée ukrainienne a même réussi à libérer plusieurs villages du nord et de l’est de Kharkiv, mettant une partie de la ville hors de portée de l’artillerie russe.
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Près de l’administration régionale, une jeune militaire garde les décombres. Originaire de Lviv, Ioulia, 22 ans, a rejoint les rangs du bataillon Azov dès ses 18 ans. Le 24 février, elle a sauté dans le premier train pour Kharkiv à la demande de ses amis et rejoint ses positions. Avec elle, surtout des militaires originaires de Kharkiv, qui parlent tous «la langue de l’occupant». «Je vois qu’ils ont dû mal mais ils essayent de faire des efforts et de parler en ukrainien avec moi», explique Ioulia, qui n’a pas voulu donner son nom de famille. «Ce n’est pas le moment de changer de langue maintenant, mais il y aura un travail de long terme à faire. Ce qui compte, c’est que les Kharkiviens se lèvent et défendent leur ville.»
Depuis huit ans et le début de la guerre dans le Donbass, la ville du nord-ouest du pays vit avec la menace russe. Après l’annexion de la Crimée en mars 2014, un groupe d’aspirants séparatistes a tenté en vain d’établir une «République populaire de Kharkiv» avant d’être arrêté. Entre 2014 et 2015, la ville a connu des violences, des tirs et des explosions, qui ont fait des victimes des deux côtés de l’échiquier politique, poussant les habitants à délaisser le politique, à se dire «pro-Kharkiv» plus que «pro-russe» ou «pro-ukrainien».
En 2014, la Russie a tenté de séduire les élites locales et même parfois réussi. Mais cette fois, huit ans après, très peu de magnats ont décidé collaborer, en voyant les exemples de Louhansk et Donetsk
Les puissantes élites locales faisaient de même, rapporte la politologue Ioulia Bidenko. Mais au début de la guerre, à quelques exceptions près, les politiques locaux se sont rangés du côté de Kiev. «La radicalisation (contre la Russie) qui a lieu dans l’est de l’Ukraine n’est en aucun cas plus faible que dans l’ouest du pays», a récemment déclaré le maire, Ihor Terekhov, à des médias ukrainiens, depuis son bunker, caché dans l’une des stations de métro de la ville. «Je ne cacherai pas qu’avant la guerre, Kharkiv était fidèle à la Fédération de Russie (…) Mais aujourd’hui, les habitants de Kharkiv ont pris un virage à 180 degrés.»
«En 2014, la Russie a tenté de séduire les élites locales et même parfois réussi. Mais cette fois, huit ans après, très peu de magnats ont décidé collaborer, en voyant les exemples de Louhansk et Donetsk», explique Ioulia Bidenko, professeur associée à l’Université nationale de Kharkiv. «Au-delà de la question de la moralité, même s’ils sont pro-russes, ces politiques savent qu’ils n’auraient pas d’autonomie, pas de moyens de s’enrichir sous les Russes.»
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Ils suivent également l’opinion de la population, déboussolée depuis le 24 février, et parfois sortie de la torpeur apolitique qui régnait dans la ville. Les sirènes - et les explosions - retentissent plusieurs fois par jour. La quasi-totalité des commerces restent fermés et des milliers de personnes continuent à vivre dans le métro, soit pour se cacher des bombardements, soit car ils ont déjà perdu leur logement.
«Je n’arrive pas à me faire à l’idée», «ça n’a aucun sens», répètent les habitants de Kharkiv interrogés par Le Figaro. Beaucoup ont de la famille en Russie avec qui ils ont coupé les ponts depuis le début de l’invasion. Pour Iryna Reshetik, c’est un monde qui s’effondre. Cette architecte d’intérieur «pétersbourgeoise depuis cinq générations» habite dans le métro de Kharkiv depuis le début de la guerre. Trop dangereux pour elle de retourner vivre dans son appartement, situé ironiquement dans le «quartier de Moscou». Iryna a déménagé à 27 ans à Kharkiv. Aujourd’hui, la quarantenaire peine à dire à voix haute sans que des larmes embuent son regard que ce sont les bombes de son pays d’origine qui lui tombent dessus. Alors, elle fait tout ce qu’elle peut pour aider ses proches et ses voisins de plateforme, en apportant des médicaments et de l’aide humanitaire.
Il y a deux catégories de gens qui restent à Kharkiv : ceux qui n’ont nulle part où aller, qui ont peur de partir ou n’ont pas de contact et ceux qui aident l’armée et les civils.
«Il y a deux catégories de gens qui restent à Kharkiv: ceux qui n’ont nulle part où aller, qui ont peur de partir ou n’ont pas de contact et ceux qui aident l’armée et les civils. C’est eux, les volontaires, qui tiennent la ville», estime Serhiy Jadan, poète, écrivain et chanteur apprécié des Ukrainiens. Ce Kharkivien d’adoption fait partie de la deuxième catégorie, qui organise des concerts dans le métro et dans les hôpitaux. Aujourd’hui, c’est un concert «entre amis» improvisés dans une petite salle cachée à l’adresse secrète, aux fenêtres obstruées par des matelas. Quelques bancs, une acoustique faite maison et des chansons en russe et en ukrainien pour couvrir les bombardements et la misère permanente.
Dans l’audience, des artistes, des volontaires et des militaires: parfois les trois à la fois. Beaucoup travaillent depuis des années dans le Donbass. «À Kharkiv, beaucoup ont rejoint en 2014 le mouvement des volontaires», estime Serhiy Jadan. «Mais ce n’est pas comparable à ce qui se passe aujourd’hui. Ceux qui étaient loin de la politique, des élections, des idéologies et du patriotisme, sont restés et font quelque chose.»
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Guerre en Ukraine : un avion russe avec des centaines de soldats à son bord abattu au début de l'invasion grâce au renseignement américain
La CIA a eu un rôle déterminant dans les premiers succès défensifs ukrainiens, et notamment dans le ciblage d'un avion militaire russe transportant «des centaines de soldats», rapporte NBC News.
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Guerre en Ukraine : «Comme en 1945, la victoire sera à nous», déclare Vladimir Poutine
Le président russe a multiplié les références au «nazisme» dans ses vœux adressés le 8 mai aux pays de l'ancien bloc soviétique et de l'Asie centrale, ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.
Le Figaro
Dans l'enfer d'une expatriée confinée à Shanghai : «J'ai vu des cas positifs se faire emmener de force, enveloppés de scotch»
Léa MabilonINTERVIEW - Depuis le 30 mars, la ville chinoise est soumise à un confinement strict dans le cadre d'une stratégie «Zéro Covid». Une situation mettant à bout de nerfs les expatriés, qui ont interdiction de quitter le pays.
Sur son compte Instagram, des vidéos postapocalyptiques jurent avec des images de plats colorés et savoureux. Entre une tarte à la myrtille et un kimchi, apparaissent des photos de policiers aux visages impénétrables, cachés sous de larges masques et combinaisons de protection. Cela fait près de 40 jours que Géraldine Bordère, une expatriée française vivant à Shanghai avec sa fille et son mari depuis deux ans, est enfermée à l'intérieur de son bâtiment. Et pour cause. Depuis le 30 mars, Shanghai subit un confinement strict pour endiguer le variant Omicron, placé sous le joug d'une stratégie «Zéro Covid» : isolement, tests de dépistage journaliers, appel à la dénonciation et «camp de quarantaine». Une politique extrême mise en place par le président de la Chine Xi Jinping qui, selon les chiffres officiels, aurait permis au pays de réduire son nombre de décès à seulement 5.000 depuis le début de l'épidémie — alors même qu'il recensait le 24 avril dernier près de 22.000 nouveaux cas positifs. Une stratégie rassurante donc, sur le papier, mais qui serait, selon ses habitants, en train de tuer à petit feu le reste de la population.
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Madame Figaro. - Après plus d'un mois de confinement, dans quel état d'esprit êtes-vous ? Géraldine Bordère. Je suis évidemment révoltée, angoissée, stressée, mais je dirais que depuis une dizaine de jours, je suis dans une phase d'acceptation. Je me suis fait à l'idée que je ne sortirais pas de ma résidence jusqu'à ce que je prenne mon vol pour la France, qui sera, je l'espère, dans un mois. J'essaye de prendre mon mal en patience.
« D'un coup, nos regards se sont croisés, notre rive a commencé à se disperser, ça a été la ruée vers les supermarchés »
Depuis deux ans, vous regardez de loin la France se débattre avec le Covid. La Chine avait quant à elle plutôt bien réussi à maîtriser l'épidémie. Vous attendiez-vous à un tel retournement de situation ? Nous n'avons rien vu venir... Ici, le système de QR code a été mis en place depuis deux ans déjà, nous sommes tracés en temps réel, nos téléphones sont sur écoute, mais nous avions jusqu'ici toutes nos libertés. Vers mi-janvier, nous avons commencé à entendre aux informations qu'il y avait de nouveau eu un cas positif au Covid, puis c'est monté crescendo. Il faut savoir que la ville de Shanghai est divisée par un fleuve, comme Paris. Il y a Puxi d'un côté, et Pudong de l'autre. Un jour, nous avons reçu le même message sur notre téléphone, au même moment. Il disait : «Pudong sera en lockdown strict dans trois heures». Le texto le plus anxiogène de ma vie. J'habite à Puxi, et d'un coup, tous nos regards se sont croisés, notre rive a commencé à se disperser, ça a été la ruée vers les supermarchés, nous voulions tous acheter de la nourriture, des ravitaillements. On savait que trois jours plus tard, c'était notre tour. Je me souviens avoir ensuite passé ces trois dernières journées dehors, à faire du vélo, à capturer mes derniers instants de vie.
À quoi ressemblent vos journées ? À peu près à celles du film Un jour sans fin. La première chose que je fais tous les matins est de vérifier que je n'ai pas été testée positive la veille, car tous les soirs nous devons nous faire tester en bas de la résidence. Alors, si mon QR code est encore vert, je fais un peu de sport, je regarde les informations, je joue avec ma fille et je cuisine. Cette activité est devenue ma seule échappatoire.
Quelles sont vos principales préoccupations ? Les premières semaines, c'était de savoir comment nous allions nous nourrir. Tous les magasins étaient fermés, ce qui est toujours le cas, et ceux online avaient été dévalisés. Depuis, le gouvernement chinois nous envoie tous les trois jours des rations de nourriture. Parfois, nous avons droit à des fruits et légumes, à des saucisses et de la farine, et parfois même à des produits d'entretien. Aujourd'hui, ma seule préoccupation est de faire en sorte que ma fille ne stresse pas autant que moi, qu'elle ressente le moins possible le climat de terreur dans lequel nous vivons.
Voilà où nous en sommes à Shanghai. À crever dans l'indifférence
Que pensez-vous de cette stratégie «Zéro Covid» mise en place par le président Xi Jinping ?En septembre dernier, il fêtait en grande pompe la victoire de la Chine sur le virus... Cette stratégie n'est qu'une manière pour lui de ne pas perdre la face vis-à-vis de son peuple et du monde entier. Il s'entête dans cette politique à n'importe quel prix, alors que nous voyons bien qu'elle ne marche pas contre Omicron, qui est un variant impossible à maîtriser. Ici, à Shanghai, les gens ne meurent pas du Covid, ils meurent à cause de ce lockdown ultra-strict, violent et barbare. Des gens se suicident, d’autres n’ont plus accès normalement aux hôpitaux et aux médicaments... Une amie m’a raconté qu’elle avait dû accueillir une mère chez elle pour accoucher. Une autre a perdu son père, à cause d'une attaque cardiaque, et n'a pas pu aller lui rendre visite à l'hôpital. Voilà où nous en sommes à Shanghai : à crever dans l'indifférence.
Les restrictions semblent d'ailleurs empirer. Dimanche, certains Shanghaïens vivant dans des «zones de prévention et de contrôles » ont reçu des notifications leur interdisant de recevoir de la nourriture... Chaque jour, on franchit une étape de plus. C'est une escalade de la violence. Maintenant, les autorités installent des barbelés à l'intérieur des bâtiments où il y a un cas positif, des cadenas sur les portes des résidences. Elles entrent de force chez les gens pour les arracher à leur famille et les emmener en «camp de quarantaine», l'angoisse de tous les Chinois. J’ai vu des hommes se faire emmener de force, enveloppés entièrement de scotch... C'est quoi la prochaine étape, sortir les armes ?
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent une ville en proie à la révolte et à la colère des habitants. L'avez-vous observé ? Parfois, dans ma résidence, les gens se mettent à la fenêtre ; nous crions, nous hurlons, nous tapons sur des casseroles. Mais ça défoule plus que ce n'est utile. Je vois aussi les vidéos de rébellion sur les réseaux sociaux (WeChat et Douyin, NDLR), mais je pense que c'est une infime minorité. Je ne crois pas qu'il y ait réellement des émeutes, car la majorité des Chinois sont soumis au gouvernement, qui mate les rebelles. Ils n'ont aucun choix. Il n’y aura pas de mouvement d'ampleur.
En vidéo, une scène de révolte à Shanghai entre des policiers et des civils
S'est-il développé un sentiment de solidarité entre voisins ? Évidemment, et ce sont les bons aspects de cette crise. Mais il ne faut pas oublier que la dénonciation est un «sport national» en Chine. Cela alimente le côté anxiogène de la situation. Des publications gouvernementales appellent, pour 100 kuai (monnaie chinoise équivalente à 120 euros, NDLR), à dénoncer des voisins testés positifs. Dans la résidence où je vis, nous sommes pris en photos si on a le masque mal mis, par exemple…
Après deux ans et demi à vivre à Shanghai, vous avez décidé de rentrer définitivement en France. Que ressentez-vous à l'aube de votre départ ? Un expatrié doit rentrer dans son pays après trois ans, même si nous étions très bien ici, nous savions que nous allions partir, la situation a juste précipité les choses. Quand le lockdown a été mis en place, j'avais un sentiment d'abandon et de désarroi. J'allais laisser derrière moi mes amis, des gens encore coincés dans cette crise horrible. Mais, maintenant je n'ai qu’une envie, c’est de pouvoir rentrer en France. Car je n'ai pas vu ma famille depuis deux ans. C'est aussi pour ça que je documente autant mon quotidien sur Instagram, je veux me souvenir de ce que l'on a vécu, une fois que je serai loin.
Pilule du lendemain, accès à l'IVG : les ONG viennent en aide aux Ukrainiennes victimes d'agressions sexuelles
Les organisations internationales se mobilisent depuis le début de la guerre en Ukraine pour venir en aide aux réfugiées victimes de violences sexuelles n'ayant pas accès à l'IVG dans leurs pays d'accueil. La Pologne est en première ligne.
«On ne savait rien» : Nonce Paolini l'ancien PDG de TF1, évoque l'affaire PPDA
Alors qu'une nouvelle plainte pour viol a été déposée à l'encontre de l'ancien présentateur du JT, le 27 avril, vingt victimes présumées de l'auteur ont témoigné devant les caméras de Mediapart. Nonce Paolini, l'ancien PDG de TF1, s'est également exprimé.
Le Figaro
Près d'un tiers des emplois perdus en Ukraine à cause de la guerre
Si l'escalade militaire se poursuivait, le nombre de pertes d'emplois pourrait s'accroître encore, pour atteindre 7 millions, contre 4,8 aujourd'hui, prévient l'Organisation internationale du travail..
Quelque 30% des emplois en Ukraine - soit 4,8 millions - ont été perdus depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie et l'évolution dépend entièrement de la situation militaire, a prévenu mercredi l'Organisation internationale du travail.
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«Les bouleversements économiques, couplés à des déplacements internes de grande ampleur et à des flux massifs de réfugiés, engendrent des pertes colossales en termes d'emploi et de revenu», souligne l'organisation dans ce premier rapport sur les conséquences de l'invasion sur le pays et le reste du monde, y compris la Russie et les États d'Asie centrale. L'OIT échafaude plusieurs scénarios en fonction de l'évolution des opérations militaires en Ukraine. «Dans l'hypothèse où les hostilités cesseraient immédiatement, il pourrait y avoir une reprise rapide de l'emploi (en Ukraine), avec le rétablissement de 3,4 millions d'emplois, ce qui ramènerait le taux de pertes d'emploi à 8,9%».
A contrario, si l'escalade militaire se poursuivait, le nombre de pertes d'emplois pourrait s'accroître encore, pour atteindre 7 millions, ou 43,5%», écrivent les experts de l'organisation basée à Genève. Ils saluent «les efforts considérables» du gouvernement ukrainien pour continuer de faire fonctionner les systèmes de protection sociale. «Je voudrais souligner que le gouvernement ukrainien est totalement opérationnel tout comme les organisations patronales et syndicales», a déclaré Heinz Koller, le directeur régional Europe, Asie centrale lors d'un point de presse, rappelant la ferme condamnation de l'invasion exprimée par l'OIT. «Nous continuons à les soutenir pour être prêts à les aider dans la situation actuelle mais aussi, je l'espère, dans la phase de reconstruction après que le conflit soit fini», a-t-il insisté.
La Pologne face à un «immense défi»
L'invasion par la Russie a aussi engendré le plus rapide flux de réfugiés qu'a connu l'Europe depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. Ils étaient près de six millions le 11 mai, selon le décompte du HCR. Selon les calculs de l'OIT, 2,75 millions de ces réfugiés sont en âge de travailler et «voudront peut-être chercher un emploi dans ces pays» si les circonstances les obligent à rester longtemps dans leur pays d'accueil. Deux tiers d'entre eux ont un niveau d'études élevé et près de la moitié (49%) occupait un emploi hautement qualifié. Seuls 15% avaient un emploi peu qualifié, selon les statistiques compilées par l'OIT.
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La Pologne, qui accueille de très loin le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens, va devoir faire face à «un immense défi». «On estime le nombre de réfugiés employés en Ukraine avant le conflit et vivant actuellement en Pologne à 410.000, dont la moitié est hautement qualifiée, 146.000 sont moyennement qualifiés et 64.000 peu qualifiés», note l'OIT. Plus indirectement, les experts de l'organisation prédisent «des répercussions considérables en Asie centrale», parce que des pays de cette région sont très dépendants des envois de fonds des travailleurs migrants depuis la Russie, dont l'économie devrait accuser le coup des lourdes sanctions imposées par les alliés de l'Ukraine. «En 2020, les migrants originaires du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Kirghizistan et du Tadjikistan représentaient respectivement 22%, 10%, 5% et 4% des 11,6 millions de migrants internationaux (tous âges confondus) vivant en Fédération de Russie».
Nombre de ces migrants rapatrient une grosse partie de leur salaire dans leur pays d'origine. L'OIT cite en exemple le Kirghizistan et le Tadjikistan : les envois de fonds représentaient respectivement 31,3% et 26,7% du PIB. La Banque mondiale estime qu'en raison du conflit en Ukraine, les envois risquent d'accuser une forte chute - entre un tiers et un cinquième - en 2022. Malgré l'absence de données fiables sur la Russie, «à chaque fois qu'il y a une pression sur le marché du travail russe, la première chose c'est qu'on demande aux travailleurs immigrés de rentrer dans leur pays», a souligné Heinz Koller. Dans ce cas de figure, ces travailleurs «risquent de peser sur un marché du travail déjà tendu» caractérisé notamment par de forts taux de chômage et de faibles salaires.
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Le Figaro
Impôts 2022 : la date limite pour déclarer ses revenus sur papier repoussée au 31 mai
Paul MarionAprès des retards dans l'envoi des déclarations papier aux contribuables, le fisc leur accorde un délai supplémentaire.
Le fisc accorde un petit délai aux contribuables. La Direction générale des finances publiques (DGFiP) a prévenu ce mercredi que les Français qui déclarent encore leurs revenus au format papier auront jusqu'au 31 mai pour s'acquitter de leurs obligations fiscales. Initialement, ils avaient jusqu'au 19 mai pour le faire.
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L'administration justifie ce délai supplémentaire par ses propres retards dans l'envoi des documents nécessaires aux foyers fiscaux concernés. «Certains usagers ont reçu leur déclaration de revenus 2021 préremplie au format papier sensiblement plus tard que les années précédentes», explique la DGFiP dans un communiqué. Une minorité de Français ont encore recours aux déclarations de revenus sur papier. «Un peu moins de 5 % des usagers destinataires de ces déclarations» sont concernés précise la DGFiP.
En revanche, «le calendrier de dépôt des déclarations en ligne n'est pas modifié», rappelle la DGFiP. Selon les départements, les dates butoir pour déclarer ses revenus en ligne sont fixées au 24 mai, au 31 mai ou au 8 juin notamment pour l'Île-de-France.
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Ce n'est pas la première difficulté rencontrée par le fisc lors de cette campagne déclarative 2022. Dès son lancement le 8 avril, la déclaration en ligne était restée inaccessible pendant trois jours. En effet, la DGFiP avait dû suspendre temporairement ce service à cause «d'erreurs de préremplissage» des déclarations.
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L'Humanité
A Cahors, Henri Martin dans la lumière
Nos recommandations culturellesAprès de longs travaux le musée Henri-Martin de Cahors montre sous un nouveau jour les œuvres du peintre postimpressionniste. Le lieu expose aussi des objets rares du Néolithique ou de l’époque gallo-romaine.
Bruno VincensCahors (Lot), envoyé spécial.
Si le musée Henri-Martin de Cahors fait la part belle au peintre postimpressionniste qui lui a donné son nom, il propose aussi, dans un éclectisme total, des objets du Néolithique ou des chapiteaux du Moyen-Âge. Le fil conducteur de ce lieu : être « la porte d’entrée culturelle dans le territoire du Quercy », selon la définition de sa directrice, Rachel Amalric.
Après six ans et demi de travaux, le musée débute ce 6 mai une nouvelle existence. Les architectes ont poussé les murs pour présenter les œuvres dans une scénographie plus aérée. De grandes baies vitrées offrent une ouverture vers le parc Tassart pour que ce jardin public et le musée forment un ensemble.
Henri Martin (1860-1943) est né à Toulouse mais a atteint sa plénitude dans la campagne quercynoise qui, après une formation très académique aux Beaux-Arts, a fortement inspiré son œuvre pointilliste. « Il possède une technique fractionnelle, une touche divisionniste », explique Rachel Amalric. Une pixellisation avant l’heure. A condition de prendre un peu de recul, le tableau acquiert toute sa cohérence. D’inspiration mythologique, les Champs Elysée, transposés dans un paysage quercynois, mettent en scène des femmes, des muses, grâce auxquelles règnent la musique et la poésie. Le monde idéal.
Les femmes apparaissent régulièrement sur les toiles d’Henri Martin. Elles sont souvent rêveuses, évanescentes, mais représentées dans un paysage bien réel. Beaucoup sont mélancoliques, les yeux perdus dans le vague. La lumière semble sortir du tableau. Le célèbre village de Saint-Cirq-Lapopie, perché au-dessus du Lot, s’offre lui aussi sous plusieurs angles.
L’extension du musée permet d’exposer des grands formats. Ainsi un décor commandé à Henri Martin en hommage aux victimes de la guerre 1914-1918, le Monument aux morts, devant lequel se rassemble une foule recueillie. Surtout, la Fenaison, œuvre lumineuse, célèbre le travail des paysans, faux à la main, alors que le soleil décline et les ombres s’allongent. Au pied d’un arbre, un panier et une bouteille témoignent d’un repas, parenthèse paisible dans leur dur labeur.
Différentes périodes historiques et préhistoriques cohabitent dans le musée Henri-Martin. Sans respecter la chronologie, citons la salle consacrée à Léon Gambetta, enfant de Cahors et père de la IIIe République. La période néolithique est représentée par une sculpture anthropomorphe, dite Déesse de Capdenac. L’œuvre, découverte en 1973 par le célèbre préhistorien Jean Clottes, exalte la fertilité féminine.
Les salles consacrées à l’archéologie médiévale exposent des chapiteaux très ouvragés, issus de l’église Saint-Géry de Cahors et du cloître de Catus, deux édifices disparus. Tandis que la partie gallo-romaine du musée rappelle le sort des Cadourques, peuple gaulois, ancêtre des Cadurciens d’aujourd’hui, et obligés de se soumettre à la Rome victorieuse. « C’est par l’urbanisation que la civilisation romaine s’imposait aux peuples vaincus », ajoute Rachel Amalric. Des mosaïques, sarcophages, linteaux témoignent de cette période.
L’une des pièces les plus rares du musée Henri-Martin provient des îles Gambier, dans l’océan Pacifique. Il s’agit du dieu Rongo, sculpté dans du bois, vêtu d’un pagne et dont il n’existe que sept représentations au monde. Rongo est tout à la fois le dieu de la pluie, de l’agriculture et du curcuma.
henri martin Le Figaro
Airbnb : que valent vraiment les nouvelles fonctionnalités de la plateforme de location ?
Pierre MorelClaire RodineauPlus de flexibilité, de sécurité, de logements insolites... La plateforme fait sa mue ce jeudi. À la clé, de nouvelles options de réservation, de nature, selon elle, à «réinventer» notre façon de voyager. Vraiment ?
«Le changement de la décennie», «le voyage réinventé», «une refonte complète»... Depuis quinze jours, Airbnb rivalisait de superlatifs pour décrire sa nouvelle interface. Présentée très officiellement ce mercredi par le cofondateur de la plateforme, Brian Chesky, qui prendra la parole en direct sur le site web, elle sera mise en ligne, en France, à partir du jeudi 12 mai. Airbnb explique avoir revu sa copie pour mieux coller à nos nouvelles habitudes de voyage, nées pendant la pandémie. Nathan Blecharczyk, le deuxième PDG d'Airbnb, l'expliquait au Figaro à la veille de ce lancement en grande pompe : «Les voyageurs sont désormais plus flexibles, à la fois sur leur date et leur lieu de destination. Ils vont avoir tendance à rester plus longtemps sur place, en mêlant vacances et travail, à privilégier le tourisme domestique et les logements insolites.»
Selon lui, le Covid a aussi provoqué une décentralisation du tourisme. Les dix plus grosses destinations du site ne représentent désormais plus que 8% des réservations, contre 12% prépandémie. Forte de ce constat, la plateforme innove donc avec de nouvelles catégories de recherche et de nouvelles garanties pour le voyageur. Alors, la révolution est-elle vraiment au rendez-vous ?
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Encore plus de catégories de recherche
La nouveauté
Dômes, tiny houses, maisons troglodytes... L'an dernier, Airbnb a inauguré de nombreuses catégories de recherche, permettant à l'utilisateur de trouver son bonheur en sélectionnant un type d'hébergement plutôt qu'en cherchant de façon traditionnelle par date ou par lieu. La plateforme continue sur cette lancée en inaugurant de nouvelles catégories correspondant à la fois à des types de logements et à des emplacements : campagne, design, camping, patrimoine (en France uniquement) et «OMG». «OMG (acronyme de Oh My God, NDLR) regroupe des maisons totalement uniques, qui en mettent plein les yeux», précise Nathan Blecharczyk.
On en pense quoi ?
Des filtres, encore des filtres, toujours des filtres ! Le site propose désormais 56 catégories de recherche différentes. À trop vouloir sectionner, Airbnb ne risque-t-il pas de perdre l'utilisateur ? Cette mise à jour permet au moins d'introduire la catégorie «campagne» qui manquait jusqu'ici (alors que «bord de mer» ou «montagne» existaient déjà). À l'inverse, certains filtres bien utiles sont toujours aux abonnés absents : maison avec jardin, par exemple, ou accueil en personne. Ils auraient sûrement été plus utiles que «maison cycladique» !
La fonction «Séjour en deux temps»
La nouveauté
Pour les séjours d'une semaine et plus, Airbnb va systématiquement proposer aux voyageurs d'occuper deux hébergements successifs, aux services similaires, dans une même destination.
On en pense quoi ?
Cette option assurera aux voyageurs qui partent longtemps davantage de choix, rares étant les maisons disponibles plusieurs semaines de suite a fortiori à la haute saison. Nathan Blecharczyk estime que les voyageurs auront en moyenne 40% d'options en plus à date égale. Difficile de s'en plaindre mais peut-on pour autant parler de révolution ?
La garantie AirCover pour les voyageurs
La nouveauté
Déjà disponible pour les hébergeurs, la garantie AirCover est désormais offerte à tous les voyageurs à la réservation. Elle assure :
- La proposition de logements de remplacement similaires si l'hôte annule dans les 30 jours précédant le séjour,
- La garantie d'exactitude de l'annonce et la garantie à l'arrivée, toutes deux disponibles pendant 72 heures (contre 24 heures auparavant)
- Une assistance 24 heures sur 24
On en pense quoi ?
Ces avancées garantissent bien sûr plus de sécurité pour le locataire dans un contexte international toujours fluctuant. Mais Airbnb ce faisant s'aligne sur ce que proposent la majorité des acteurs du tourisme, qui ont revu leurs politiques de vente depuis la pandémie.
En conclusion ?
La «mise à jour de la décennie» poursuit en fait surtout les avancées amorcées en novembre 2021, au moment de la dernière évolution. Airbnb choisit de cibler encore davantage une clientèle qui télétravaille et donc peut se permettre de partir sur de longues plages de temps - une nuitée réservée sur cinq l'est pour un séjour de plus d'une semaine, selon la plateforme. Au risque de se couper des autres ? L'avenir le dira...
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Quand partir dans les Cyclades ? Météo, température, plages… La meilleure période, île par île
De Santorin à Naxos, en passant par Mykonos, Paros ou Ios, les Cyclades sont des véritables joyaux naturels de la Grèce. Nos conseils pour bien choisir vos dates de voyage et votre destination, pour découvrir les plus belles îles des Cyclades dans les meilleures conditions.
Jours fériés 2022 : Ascension, Pentecôte... Dates des prochains en mai et juin et calendrier en France
Pont de l'Ascension, lundi de Pentecôte... Le Figaro vous dévoile la date des prochains jours fériés en mai et juin, le calendrier officiel 2022-2023 ainsi que les jours à poser pour avoir plus de vacances cette année.
«Pourquoi ma carte de réduction SNCF ne fonctionne-t-elle pas dans les TER ?»
LE FIGARO VOUS RÉPOND - Certaines régions n'acceptent plus les cartes Avantage nationales. Heureusement, il existe des solutions pour continuer à voyager moins cher dans les trains régionaux.
L'Humanité
Bande dessinée. Koko, super-héros anticapitaliste
Nos recommandations culturellesPremier album signé Tienstiens, Koko n’aime pas le capitalisme (et autres histoires) croque notre monde d’aujourd’hui avec un humour décalé et une lucidité salutaire.
Marie-José SirachComment va le monde ? Il va comme il va, dit la chanson. Avec ses histoires à dormir debout, ses héros aux allures défraîchies, et ses jeunes gens, filles ou gars, qui n’en peuvent mais. Alors va pour les questions existentielles, celles sans réponses et celles qui tentent de démêler un peu de vrai dans un océan de bling-bling, celles qui s’amusent des contradictions inhérentes à la situation (politique, sociétale, environnementale), sans oublier celles qui, d’apparence naïves, soulèvent des montagnes et sèment des graines de bonne humeur.
Koko, c’est un drôle de singe philosophe que l’on croise à l’occasion d’apparitions sporadiques entre deux planches. Des planches qui se lisent comme autant de chroniques sur le vif de notre quotidien. On connaissait Nénette, doyenne du jardin des Plantes et des primates. Désormais, il faudra compter sur Koko, dont la parenté est évidente. Koko n’aime vraiment pas le capitalisme, qui met la planète à sac et laisse les hommes en vrac. Alors il se moque, à coups de crayon ravageurs, de la morgue de Macron, du cynisme du patron de LVMH, de Benalla la p’tite frappe, des influenceuses de « faux cils et marteau », des concepts et de leurs concepteurs, des plans marketing et des brainstormings. Dans le capitalisme, tout se vend et tout s’achète, le vide et le creux, le vent et le rien. Les super-héros roulent pour les riches, les nouveaux précaires tentent de survivre dans un monde ultra-ubérisé.
Strips irrévérencieux
Tienstiens appartient à une génération qui s’inscrit dans la lignée des dessinateurs de presse, toujours à l’affût d’une actualité bonne à croquer grâce à un humour à la fois décalé et corrosif qui ne rate jamais sa cible. Ses personnages sont un peu nos semblables, ils nous ressemblent un peu, dans nos hésitations, nos interrogations et nos pirouettes quand on se débine. Et l’univers dans lequel ils vivent ne nous est pas inconnu.
Tienstiens ne se contente pas de pasticher les émissions de cuisine ou les talk-shows politiques, les interventions du président de la République ou les matchs de catch : il les détourne avec pertinence, s’amuse à prendre le contre-pied et à surprendre le lecteur, qui se demande parfois où il veut nous amener, jusqu’à ce que soudain tout s’éclaire, tout fasse sens. Alors on rit, mais pas de ce rire gras et graveleux qui est légion. Le rire ici est subtil, à la fois vif et grave, faisant écho aux sujets traités.
Tienstiens ne se contente pas de pasticher, il détourne avec pertinence.
Strips irrévérencieux, trait maîtrisé, léger, mise en page aérée et aérienne qui joue sur des aplats qui ne craignent pas la couleur et quelques nuances de gris et noir… Koko n’aime pas le capitalisme a vu le jour par l’entremise d’un crowdfounding, un financement participatif. L’ouvrage est superbement édité par Bandes détournées, éditeur de « bédés situationnistes de bon goût », et sa présentation a été l’occasion d’une grande kermesse « autogérée », avec des blind-tests politiques, des karaokés Powerpoint, des chamboule-tout anticapitalistes… « Koko aime la forêt, Koko aime manger les riches, Koko aime saisir les moyens de production, Koko aime la perspective d’une rupture révolutionnaire… » est-il écrit en quatrième de couverture… Tout un programme !
bande dessinée Le Figaro
De la tradition familiale à la grande débrouille : les mille et une solutions pour financer son mariage
Julien Da SoisTÉMOIGNAGES - Pour les jeunes couples, «le plus beau jour de leur vie» est aussi bien souvent le plus cher. Pour limiter les frais tout en (se) faisant plaisir, les stratégies sont variées.
Pour financer «le plus beau jour de leur vie», Sophie et son futur mari n'ont pas hésité à donner de leur personne. «À côté de nos CDI respectifs à 35-40 heures par semaine, on avait une activité de freelance. Au final, on a travaillé sept jours sur sept pendant un an pour pouvoir nous payer le mariage que nous voulions», raconte l'assistante commerciale de 26 ans, qui a dit «oui» en septembre dernier en Bretagne. Pour les jeunes couples, le mariage représente autant la preuve d'amour ultime qu'un lourd investissement financier. Selon un sondage OpinionWay pour Sofinco paru lundi 9 mai, le budget moyen d'un mariage estimé par les Français s'élève à près de 9000 euros. Une autre étude, réalisée par CSA Research pour Cofidis et parue en février, montrait elle qu'en moyenne, les Français dépensent ou pensent dépenser environ 11.000 euros pour l'événement.
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Location d'un lieu, traiteur, DJ, fleurs, photographe, vidéaste, tenues, alliances... «Les dépenses s'accumulent vite», souffle Alexandre, 28 ans, dont le mariage est planifié en août prochain à Roquebrune-sur-Argens (Var). Celui-ci peut en témoigner : d'un budget prévisionnel «entre 15 et 20.000 euros», son mariage coûtera au final «autour de 25.000 euros». «Au départ, on voulait faire un tout petit truc, on était parti sur pas plus de 5000 euros», raconte de son côté Hajar, 27 ans, mariée depuis trois mois. «Mais on s'est vite rendu compte que ce n'était pas possible, et finalement on était plutôt autour des 13-14.000 euros.»
«On a vite abandonné l'idée de loger tout le monde car c'était trop cher, ça ajoutait 4000 euros à notre budget.»
Un sacré budget qu'il faut pouvoir assumer. Les solutions de financement classiques semblent toujours avoir la cote. Selon le sondage OpinionWay pour Sofinco, l'épargne reste - de loin - la piste privilégiée par les Français (76%), devant l'aide des parents ou des proches (47%). «J'ai retiré toute mon épargne salariale accumulée jusqu'à présent, je le pouvais parce que le mariage est un cas de déblocage anticipé», explique par exemple Clémence, 27 ans. Pour Hajar, le timing était idéal, puisqu'elle a changé de travail juste après la demande de son fiancé. «Mon solde de tout compte m'a permis de payer mon mariage», indique l'ingénieure de 27 ans. Aucune envie chez elle de contracter un crédit pour le financer. C'était même un de ses «critères». Cette option est pourtant envisagée par 29% des Français, selon le sondage OpinionWay pour Sofinco de mai 2022.
Les parents en soutien
Le traditionnel soutien des parents semble également toujours d'actualité chez une bonne partie des mariés. «Nos parents avaient mis de côté pour notre mariage. Ils nous ont donné un budget, autour de 10.000 euros pour mes parents et pareil pour ceux de mon futur mari. Et on a payé le reste», raconte Léa*, 30 ans. Une aide même essentielle pour Alexandre, «sinon on aurait peut-être dû faire des concessions». À l’inverse, Clémence a cherché à ne pas dépendre de sa famille. «On ne voulait pas que nos parents paient tout, c'était un moyen pour nous de garder la main sur nos invités, notre projet. On ne voulait pas que l'on nous impose des choses», explique celle dont le mariage est prévu fin mai à Minorque, dans les îles Baléares (Espagne). Dans la même lignée, Yasmina, 31 ans, a construit son budget (45.000 euros) sans compter sur l'aide des parents, puis leur a demandé s'ils souhaitaient participer. «Pour éviter de se retrouver dans une situation où il y a une sorte de forcing», justifie-t-elle.
Quant aux types de financement plus innovants, comme le sponsoring par des prestataires ou le financement participatif (auprès des invités), ils semblent encore très peu utilisés. Les cagnottes, physiques ou en ligne étant «majoritairement utilisées pour remplacer la traditionnelle liste de mariage, pour financer un voyage de noces ou d'autres cadeaux», explique-t-on par exemple chez Leetchi, et non pour payer les frais du mariage. «On avait ouvert une cagnotte sur Lydia et posé une urne pendant le mariage, pour financer notre voyage de noces, que l'on aimerait faire en Polynésie française», témoigne Hajar, qui a dit «oui» en janvier dernier dans un château près d'Angers (Maine-et-Loire).
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Si demander une participation financière aux invités n'est pas dans les mœurs, leur laisser la charge de l'hébergement sur place paraît au contraire répandu. «On a vite abandonné l'idée de loger tout le monde car c'était trop cher, ça ajoutait 4000 euros à notre budget», concède Hajar. «J'étais gênée de faire payer les chambres mais ça faisait trop», soupire elle aussi Léa. Laurie, 35 ans, a demandé à ses invités de ne pas venir avec leurs enfants. «Car à nos âges (35 et 38 ans, NDLR), tout le monde a des enfants. On aurait donc été 50 de plus sinon.» Pour Clémence, qui se marie sur une île espagnole, les invités paient leurs billets d'avion, ainsi que l'hôtel. «Comme ça leur coûte de venir, on veut proposer une expérience suffisamment “waouh” pour qu'ils soient contents d'être venus.» Sur le lieu comme sur les différents prestataires, elle n'a effectivement pas lésiné sur les moyens et l'organisation, calée avec une wedding planner. Au point que son mariage va coûter la somme rondelette de 50.000 euros.
Playlist Spotify et contribution des amis
Mais tout le monde ne dispose pas d'un budget aussi imposant. Il faut dans ce cas trouver des astuces pour faire dégonfler la note. Ce qui n'est pas une sinécure, confie Laurie. «Il faut y passer du temps, ça se compte en heures de recherche.» Par exemple, pour la robe de mariée, qu'elle a fait faire par une couturière - après avoir exploré la piste de la location -, ou pour trouver un photographe, une coiffeuse-maquilleuse ou un groupe de musique à moindres coûts. «J'ai cherché au niveau local pour faire baisser les frais de déplacement», relate celle dont le mariage, estimé à 20.000 euros, aura lieu en octobre dans la région toulousaine. Alexandre rapporte de son côté «avoir tenté de négocier un peu avec les prestataires», notamment le traiteur, pour obtenir de petites ristournes.
Plutôt que de faire appel à des professionnels pour organiser le mariage de A à Z, certains optent pour la stratégie du «do it yourself». «Pour le brunch du lendemain, on a décidé de faire ça à la bonne franquette, en faisant des cakes et en achetant de la charcuterie», indique Léa. Sophie, elle, a fait une croix sur le DJ, «une playlist Spotify fonctionnant parfaitement bien», et a fabriqué «quelques décorations de table et les cadeaux aux invités». Car pas question pour elle de faire des économies sur le nombre d'invités. «On a convié toutes les personnes que l'on voulait, soit 150. On souhaitait organiser la fête de l'année, surtout en sortie de confinement», raconte celle qui s'est mariée en septembre dernier. La famille ou les amis sont également souvent mis à contribution. Pas toujours à bon escient, témoigne Adèle*, 34 ans. «Des potes nous ont fait des photos, mais c'était une erreur je pense. Car c'est vrai que c'est cool d'avoir des photos un peu sympas.»
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Même une fois le mariage passé, il est encore possible de faire des économies. Par exemple sur la robe de mariée. Yasmina envisage de «mettre en dépôt location, pour l'amortir», quand Hajar «pense la revendre». Et ainsi pourquoi pas se servir de cet argent pour financer un autre projet, lui aussi onéreux : le voyage de noces.
*Le prénom a été modifié.
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L'Humanité
« Les salaires, premier levier pour le pouvoir d’achat »
EntretienL’économiste Anne Eydoux détaille la politique fiscale et sociale du quinquennat Macron qui, en favorisant les plus aisés, a rendu particulièrement sensible la question du reste à vivre des plus pauvres.
Eugénie BarbezatAnne Eydoux Maîtresse de conférences en économie au Cnam.
Membre des Économistes atterrés, Anne Eydoux analyse les mécanismes qui ont conduit à aggraver les difficultés de ceux qui en avaient déjà pour boucler les fins de mois.
Le pouvoir d’achat des Français a-t-il réellement baissé durant le quinquennat Macron ?
Il y a une divergence entre les statistiques et les perceptions. À l’approche de l’élection présidentielle, les statistiques de l’Insee, du Trésor ou de l’OFCE indiquaient une hausse moyenne du pouvoir d’achat par unité de consommation de l’ordre de 1 % par an, sur les cinq dernières années. Pourtant, les sondages révélaient que plus de la moitié de la population pensait que son pouvoir d’achat avait baissé durant le quinquennat, et que seuls les plus aisés avaient tiré leur épingle du jeu. Les mouvements sociaux, qu’il s’agisse des gilets jaunes ou des mobilisations contre la réforme des retraites, se sont fait l’écho de cette perception, sans réellement être entendus. Pour rappel, en décembre 2018, le président de la République annonçait une hausse du Smic de 100 euros par mois. Mais c’est la prime d’activité, une aide sociale, qui a augmenté, sans bénéficier à tous les salariés au Smic, notamment celles et ceux à temps partiel.
Comment expliquer ce paradoxe ?
En observant les effets redistributifs des mesures sociofiscales adoptées ces cinq dernières années, on constate que les réformes comme le prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) et la suppression de l’impôt sur la fortune ont bénéficié aux plus riches. Quelques mesures comme les baisses d’impôt sur le revenu ou la défiscalisation des heures supplémentaires ont amélioré le pouvoir d’achat de la classe moyenne. Mais le revenu disponible des 5 % les plus aisés a bien plus augmenté que celui des ménages médians. Quant aux plus modestes, ils ont bien moins profité des mesures sociofiscales du quinquennat. La hausse de la prime d’activité et de certains minima sociaux, ou encore de la prime énergie et du reste à charge zéro en santé, ne compense pas la perte de pouvoir d’achat qu’ils ont subie.
Quels ont été les facteurs de cette perte de pouvoir d’achat chez les plus pauvres ?
Les ménages en bas de l’échelle des revenus ont été affectés d’abord par le changement du mode de calcul des aides au logement qui a pesé surtout sur les jeunes actifs et sur les familles monoparentales. La hausse des taxes sur l’énergie et le tabac a touché les ménages ayant les budgets les plus contraints, notamment ceux qui doivent utiliser leur véhicule en zone rurale ou qui vivent dans un logement mal isolé. Enfin, et surtout, la réforme de l’assurance-chômage a entamé les revenus des chômeurs et des précaires. Une fois payés le loyer, les factures, etc., leur budget réellement disponible est souvent insuffisant pour boucler les fins de mois. L’effet de calendrier a été un facteur aggravant : des mesures en faveur des plus aisés ont été prises dès le début du quinquennat, tandis que les mesures pour le pouvoir d’achat des plus modestes ont été différées. La hausse des taxes sur le carburant et le tabac, ainsi que celle de la CSG ont précédé la suppression de la taxe d’habitation et des cotisations salariales d’assurance-chômage. Cette dernière mesure, présentée comme favorable au pouvoir d’achat, s’est finalement retournée contre les chômeurs : en fragilisant le système d’indemnisation, elle a permis au gouvernement d’imposer des mesures d’économie aux partenaires sociaux.
Quels seraient les leviers d’action les plus efficaces pour que les citoyens les plus modestes puissent vivre dignement ?
Le premier levier, ce sont les salaires. C’était une revendication des gilets jaunes, et la crise sanitaire a révélé que, parmi les travailleurs (et singulièrement les travailleuses) essentiels, beaucoup sont mal payés. Or, cela fait dix ans que le Smic n’a pas été revalorisé autrement que par son indexation automatique sur l’inflation. Le salaire minimum est maintenant plus élevé au Royaume-Uni qu’en France et il le sera bientôt en Allemagne. La revalorisation des minima sociaux est un deuxième levier : elle améliore directement le niveau de vie des plus pauvres. Depuis plus de trente ans, les minima sociaux ont très peu augmenté. Depuis 2017, ils se sont même dévalorisés par rapport au salaire minimum. Résultat : les ménages modestes n’ont plus de quoi finir le mois. Il est aujourd’hui essentiel de revaloriser ces aides au lieu de stigmatiser leurs bénéficiaires. Le blocage des prix est un troisième levier. Celui des loyers aurait un effet redistributif. Dans l’urgence, celui des prix de l’énergie ou des biens de première nécessité permettrait de protéger le pouvoir d’achat des plus précaires. Mais des mesures de plus long terme sont nécessaires pour assurer une transition écologique et sociale qui réduise la dépendance aux importations et permette le développement des énergies renouvelables à un prix abordable.
inflationSalaires et pouvoir d'achatpouvoir d'achatminima sociaux Le Figaro
L'UE veut imposer la détection des contenus pédopornographiques en ligne
En 2021, 85 millions de vidéos et photos à caractère sexuel mettant en scène des mineurs avaient été signalées, selon des données du Centre américain pour les enfants disparus et exploités.
La Commission européenne a présenté mercredi 11 mai un projet de règlement imposant des obligations aux fournisseurs de services en ligne pour détecter, signaler et retirer les images pédopornographiques, s'inquiétant de leur diffusion en hausse.
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Bruxelles propose aussi la mise en place d'un centre européen de lutte contre les abus sexuels commis sur des enfants, une agence indépendante qui sera basée à La Haye et partagera des ressources avec Europol. Elle sera notamment chargée de recueillir les signalements des plateformes.
«Notre société échoue aujourd'hui à protéger les enfants», a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. La pandémie de Covid-19 avec ses confinements a aggravé le problème, avec une hausse de 64% des signalements entre 2020 et 2021, selon l'observatoire britannique Internet Watch Foundation (IWF). Elle a souligné qu'en 2021, 85 millions de vidéos et photos à caractère sexuel mettant en scène des mineurs avaient été signalées, selon des données du Centre américain pour les enfants disparus et exploités, NCMEC. «Et c'est juste la partie émergée de l'iceberg», a déclaré la responsable suédoise. Jusqu'à 95% des signalements de ces contenus illégaux en 2020 provenaient de Facebook, alors que «le problème ne se réduit pas à une seule plateforme», note la Commission.
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La désignation d'une autorité indépendante
Jusqu'à présent, les fournisseurs de services et messageries sur internet procèdent de façon volontaire à la détection de ces contenus illégaux. Bruxelles veut désormais les contraindre à être proactifs, sous peine de sanctions. Cette législation, qui fait partie d'une stratégie annoncée en 2020, s'inscrit dans le cadre plus général du règlement de l'UE sur les services numériques («Digital Services Act», DSA) visant à encadrer les plateformes numériques, qui prévoit des amendes pouvant atteindre jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel en cas d'infraction. Le nouveau règlement prévoit l'obligation pour les plateformes d'évaluer les risques que leurs services soient utilisés pour diffuser des images pédopornographiques, ou pour la sollicitation d'enfants par des pédophiles, et de mettre en place des mesures préventives.
Les États membres doivent désigner une autorité indépendante chargée de surveiller que la plateforme remplit ces obligations, habilitée à demander le cas échéant à un tribunal ou à une autorité administrative d'émettre un ordre de détection, ciblé et limité dans le temps. La Commission prévoit que les fournisseurs devront «utiliser des technologies de détection qui sont le moins intrusives possibles pour la vie privée».
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REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
GPA : cinq plaintes déposées après l'accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France
L'association Juristes pour l'enfance s'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».
Le Figaro
Législatives: les trente circonscriptions «prioritaires» du Rassemblement national
Charles SapinDÉCRYPTAGE - Le parti de Marine Le Pen espère décrocher un groupe à l'Assemblée nationale lors du scrutin de juin.
C'est un scrutin capital. Tant sur le plan politique que financier. Où le Rassemblement national n'a pas le droit d'échouer. Fort de sa progression sur une large part du territoire lors des deux tours de la présidentielle par rapport à 2017, Marine Le Pen nourrit de bons espoirs de remporter une victoire importante aux législatives de juin. Avec, à la clé, la constitution d'un groupe à l'Assemblée nationale d'au moins quinze députés. Une première pour le parti à la flamme depuis les élections législatives de 1986, alors organisées à la proportionnelle intégrale. Sur les sept circonscriptions remportées par le Front devenu Rassemblement National il y a cinq ans, aucune n'est véritablement en danger. Marine Le Pen repart en situation de force dans la 11e du Pas-de-Calais où elle a obtenu 45% des suffrages dès le premier tour de la présidentielle. Même chose pour Bruno Bilde, dans la circonscription voisine de Liévin (12e du Pas-de-Calais), ou pour Sébastien Chenu à Denain, dans la 19e du Nord.
Le député RN sortant, Nicolas Meizonnet, a pu craindre un temps de lui voir échapper la 2e du Gard, celle de Saint-Gilles, en raison de la notoriété et de l'ancrage de son prédécesseur Gilbert Collard, aujourd'hui parti chez Reconquête !. L'eurodéputé zemmouriste a cependant renoncé récemment à se présenter comme suppléant dans la circonscription et devrait ainsi laisser le champ libre au RN. Dans la 2e des Pyrénées-Orientales, dans la 3e du Pas-de-Calais comme dans la 10e du Pas-de-Calais - réputée meilleure circonscription de France pour le RN – le mouvement a décidé de présenter de nouveaux candidats. Anaïs Sabatini portera les couleurs du RN à Perpignan, Bruno Clavet à Lens et enfin le maire délégué Thierry Frappé à Bruay-la-Buissière. Sauf surprise, tous devraient rejoindre l'hémicycle. Comme la députée sortante Marie-France Lorho d'Orange, dans la 4e du Vaucluse, cette fois investie par le RN plutôt que par la Ligue du Sud de Jacques Bompard.
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Fief de Marine Le Pen et zone de force historique pour son mouvement, c'est logiquement dans les Hauts-de-France que se concentrent le plus d'ambitions. Le RN vise une cinquième circonscription dans le Pas-de-Calais. La 1ère, recouvrant notamment la commune de Bertincourt, est jugée très favorable. Après six mois de mandat à l'Assemblée nationale, le député sortant d'une autre circonscription, Emmanuel Blairy, doit y être parachuté. Dans le Nord, la 3e, la 13e et la 17e recouvrant respectivement les villes de Maubeuge, Dunkerque et Douai, sont considérées comme prenables. Comme la 1ère de l'Aisne, celle de Laon, et surtout la très rurale 3e de l'Aisne où l'ancien patron de fédération de chasse, Paul Henry Hansen-Catta, portera les couleurs du RN. Marine Le Pen y a recueilli 65% des voix au second tour de la présidentielle. Dans la Somme, deux circonscriptions sont particulièrement dans le viseur. La 4e, celle de Montdidier, où se présente l'ancien directeur adjoint de campagne de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy. Et la 5e, celle de Roye, où se présente Yaël Ménache.
Dans le Grand Est, le combat s'annonce difficile, mais pas impossible, pour le trésorier du mouvement, Kevin Pfeiffer, dans la 6e de Moselle à Forbach. L'ancienne tête de liste régionale, Laurent Jacobelli, a quant à lui de bons espoirs de l'emporter dans la 8e de Moselle qui regroupe notamment la ville RN d'Hayange. Le parti fonde également de bons espoirs sur la 5e de Meurthe-et-Moselle. Dans cette ancienne circonscription de l'eurodéputée LR Nadine Morano, le RN a investi celui qui était alors son suppléant, Philippe Morenvillier. Il a d'ailleurs pu siéger à ce titre dans l'hémicycle entre 2008 et 2012. Autre terre de prédilection du Rassemblement national, le Sud-Est en général et la région PACA en particulier. S'y situent nombre de circonscriptions jugées prioritaires. Et ce, malgré la concurrence que promet de lui disputer le parti d'Éric Zemmour et qui fragilise ses ambitions. La favorable 4e des Alpes-Maritimes, celle de Menton, en est une illustration. Seule, la RN Alexandra Masson-Bettati aurait de solides chances de l'emporter. Mais elle devra compter avec la candidature rivale de l'identitaire Damien Rieu investi par Reconquête !.
Même chose dans la 4e du Var, celle de Saint-Tropez. Les près de 60% recueillis par Marine Le Pen au second tour devaient assurer à l'avignonnais Philippe Lottiaux une campagne sous d'excellents auspices. Avant qu'Éric Zemmour ne se décide vraisemblablement de s'y porter lui-même candidat.
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Dans ce même département du Var, la meilleure circonscription pour le RN reste de loin celle de Brignoles, la 6e, où se porte candidat Franck Giletti. La députée LR sortante ne s'y représente pas. Marine Le Pen a dépassé les 30% au premier tour et tutoyé les 60 au second. Des scores plus importants que ceux enregistrés à Toulon, dans la 2e, ou à Fréjus, dans la 5e, bien que le mouvement juge ces deux dernières gagnables. Dans les Bouches-du-Rhône, c'est le conseiller de Marine Le Pen, Franck Allisio, qui mènera la bataille dans la circonscription réputée aussi favorable que « maudite » de Marignane : la 12e. En 1988, Jean-Pierre Stirbois manque de la remporter avec 48% des suffrages au second tour. Même chose pour Bruno Mégret, battu avec 49% des voix tant en 1993 qu'en 1997. Il y a cinq ans, c'était au tour de Jean-Lin Lacapelle d'y être terrassé dès le premier tour en raison de la candidature dissidente de Jacques Clostermann...
L'ancien suppléant de Marion Maréchal, Hervé de Lépinau, resté au RN et très implanté à Carpentras, est lui en bonne voie pour reconquérir la 3e circonscription du Vaucluse. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, ne nourrit pas moins d'espoir de remporter sa 6e circonscription du Gard. Quand l'ancien soutien d'Éric Zemmour, Pierre Meurin, investi par le RN, pourrait ravir la 4e, celle d'Alès. Parmi les circonscriptions étroitement surveillées par Marine Le Pen et Jordan Bardella - qui dirigera la campagne mais ne se portera pas candidat - comptent aussi quelques circonscriptions hors des habituelles zones de force historiques du parti à la flamme. Tel est le cas de la 11e de Gironde, qui recouvre les communes de Blaye et de Coutras, que la conseillère régionale Edwige Diaz laboure depuis maintenant plus de cinq ans. Celle qui avait manqué de l'emporter de sept points au second tour il y a cinq ans voit, cette fois, toutes les conditions rassemblées pour l'emporter.
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Même chose dans la 3e de l'Yonne, à Sens, où le conseiller régional de Bourgogne, Julien Odoul, a de solides chances de l'emporter. Dans l'Oise, une circonscription se détache où Marine Le Pen a enregistré un score historique à la présidentielle : la 2e, à Beauvais, où Philippe Ballard affrontera la députée sortante UDI Agnès Thill ainsi qu'une candidate macroniste. Sur le papier, la 2e de Haute-Marne et la 2e de Haute-Saône sont favorables. Si le combat s'annonce rude, il promet cependant d'être pimenté dans la 4e du Loiret, à Montargis, où l'ancien Debout la France, Thomas Ménagé, affrontera le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. De toutes, la circonscription qui promet le plus de rebondissements est peut-être la 2e des Vosges. Une « Terra incognita » pour le RN, mais dans laquelle le candidat Gaëtan Dussausaye pourrait trouver une ligne de crête grâce à une bataille des droites. Le député LR sortant ne se représente pas, mais a déclaré la guerre à son ancien suppléant qui se présente sous les couleurs du parti d'Édouard Philippe, Horizons. Au point de faire élire un RN ?
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Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.
L'Humanité
Mobilisations. Un troisième tour revendicatif contre Macron
ActuPartout, les manifestants ont exigé plus de justice sociale lors de ce 1er Mai marqué par une opposition frontale au président réélu et émaillé d’incidents.
Cécile RousseauClotilde MathieuLudovic Finez« Emmanuel Macron, suppôt des patrons ! » En ce 1er Mai post-réélection, les slogans scandés depuis cinq ans sont toujours d’actualité. Quelque 50 000 personnes ont défilé à l’appel de la CGT, de l’Unsa, de la FSU et de Solidaires, mais aussi des organisations de jeunesse, dans les rues de Paris. À Lyon, ce sont entre 4 000 et 6 000 manifestants qui ont battu le pavé, plus que l’an dernier selon la CGT, qui comptabilisait 255 rassemblements en France. Dans la capitale, des incidents ont émaillé les début et fin de parcours de cette journée où se mêlaient revendications sociales et politiques. De son côté, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a adressé un message clair au locataire de l’Élysée : « Nos exigences sont toujours là sur l’augmentation du Smic et le refus de la retraite à 65 ans ! » Sur ce projet de réforme, il estime qu’une journée d’action « est possible avant la rentrée ».
Paris : le pouvoir d’achat dans toutes les têtes
En tête de cortège, un gilet jaune tentait de résumer le sentiment général sur une peluche géante : « Emmanuel Macron, je te déteste de tout mon cœur. » Sous les blouses blanches, la colère gronde aussi depuis un bon moment. Christine Huet, infirmière de bloc à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) et élue CGT, ne supporte plus ce système en bout de course : « Nous n’avons pas les budgets pour notre projet d’ouvrir 120 lits d’Ehpad et un centre de soins de suite et de réadaptation. Il reste difficile de recruter. Avec la renégociation des grilles salariales, certains collègues n’ont touché que 4,60 euros en plus par mois ! » Des services publics aux usines, le pouvoir d’achat est dans toutes les têtes. « Il y a un problème avec les salaires dans ce pays ! tacle Marc Darcy, élu CGT chez Stellantis à Poissy (Yvelines). Il faut reprendre le chemin des luttes pour obtenir des résultats ! Nous avions demandé 400 euros d’augmentation annuelle il y a deux ans, sans tenir compte de l’inflation. Au final, nous avons dû nous contenter de 40 euros brut. »
Choqué par le salaire astronomique du PDG Carlos Tavares (19 millions d’euros), il dénonce les milliards versés aux actionnaires « grâce aux cadences soutenues que nous avons fournies et au chômage partiel financé par l’État. Les élections ne sont pas finies mais nous devons aller chercher l’argent là où il est tout de suite ! » Du côté des métiers du soin, la solidarité intergénérationnelle joue à plein. Aide médico-psychologique retraitée, Anise le répète plusieurs fois : elle est venue en soutien à ses ex-collègues. « Je refuse de rester sur mon canapé tant que nos métiers ne sont pas reconnus et revalorisés ! » lance-t-elle. Sylvie, aide à domicile de 58 ans, chasuble FO sur le dos, réalise au quotidien des toilettes, pourtant non incluses dans son contrat, en plus de ses tâches de ménage et de courses. « Je ne suis pas payée pour ça. Je cours partout dans Paris, je monte les escaliers et je soulève des gens. Je ne me vois pas faire ça jusqu’à 65 ans. Si nous ne sommes plus là, qui va s’occuper des personnes âgées et des personnes en situation de handicap ? »
Derrière la bannière de l’union syndicale Solidaires, des dizaines de sans-papiers employés par Chronopost à Alforville (Val-de-Marne) exigent toujours leur régularisation. Au bout de six mois de lutte, l’attente devient insoutenable pour Djibrirou : « Macron n’a jamais rien fait pour nous ! Il est temps de nous donner des papiers et de nous rendre notre dignité. »
Lille : à la recherche d’un relais politique pour les luttes
« Nous demandons l’annulation de la réforme de l’assurance-chômage et le retour à la retraite à 60 ans. » Parmi les 2 000 manifestants à Lille, Nathalie Renard, danseuse et comédienne, est venue avec des camarades du SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes). Elle évoque les réalités du spectacle vivant : « Nos cachets sont bloqués. Dans la plupart des compagnies, on gagne la même chose qu’il y a quinze ans. » « Cela en décevra beaucoup si l’union ne se fait pas à gauche », conclut-elle, évoquant les législatives. « On espère une nouvelle majorité », confirme Corinne Veegaete, drapeau SUS santé sociaux à la main. Agent dans un établissement pour personnes handicapées, elle pointe la chute du pouvoir d’achat. Pour ses collègues, dont les salaires sont au ras des pâquerettes, mais aussi pour les usagers, dont l’allocation aux adultes handicapés (AAH) « n’est pas revalorisée ».
Même « espoir d’une majorité à gauche » chez Marie Bernyn et Sandrine Desmettre, chasubles de la CGT sur le dos, qui travaillent respectivement à la Carsat (Caisse d’assurance-retraite et de santé au travail) et dans le groupe de protection sociale Malakoff Humanis. « Il faut augmenter les salaires, les minima sociaux, les pensions et préserver les cotisations sociales, qui permettent de financer l’assurance-chômage, les retraites, la Sécurité sociale… Les services publics sont également au cœur des débats : hôpitaux, pompiers, écoles… » résument-elles.
Au démarrage du cortège, c’est d’ailleurs aux « camarades députés ou futurs députés » que s’est notamment adressé Stéphane Vonthron, de l’union locale CGT de Lille, face à un groupe fourni aux couleurs de l’Union populaire. « Nous avons besoin que nos revendications soient portées par la lutte mais aussi dans l’Hémicycle. Sans luttes syndicales, il n’y aurait pas eu les congés payés, la Sécurité sociale… » rappelle-t-il, insistant particulièrement sur la précarité des livreurs à vélo. « Le blocage des prix, l’augmentation du Smic, la baisse du temps de travail, oui, c’est toujours possible ! » embraye le député lillois FI Adrien Quatennens, quand le micro lui est passé, appelant à une « revanche dans les urnes en juin ».
« Aucune élection n’ira dans le sens du peuple. On veut une vraie révolution, obtenir par la rue le RIC (référendum d’initiative citoyenne), la justice fiscale, sociale et écologique ! » tranche de son côté Sylvain « Robespierre », à la tête d’un petit groupe de gilets jaunes. Il le reconnaît : les règlements de comptes internes sont sévères depuis l’élection de Macron face à Le Pen.
Saint-Nazaire : de nombreux combats dans les usines
L’horizon était toujours nuageux, ce dimanche, place de l’Amérique-latine à Saint-Nazaire, où 700 personnes se sont rassemblées face aux imposants blocs de béton de la base sous-marine. L’appel à la mobilisation lancé par les syndicats n’a guère fait mouche auprès des salariés. Seuls les plus militants étaient présents, déçus du niveau de mobilisation. « Les salariés sont désabusés », « dépités », « repliés sur eux-mêmes », même « s’il y a une prise de conscience des dangers que comporte la réélection d’Emmanuel Macron », en pointant notamment le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, estiment Fabien Pouessel et Christophe Grigard, CGT territoriaux. En 2010, pointe un autre syndicaliste, « la place était noire de monde ». La séquence électorale n’a pas aidé, estiment-ils.
Dans les terres périphériques, où les usines s’étendent, comme à Donges, Montoir-de-Bretagne, le Rassemblement national est arrivé en tête aux premier et deuxième tours de l’élection présidentielle. Ceux qui votent « Marine » en parlent désormais « ouvertement », sans d’ailleurs penser « extrême droite », raconte Benoît. Face à sa montée, les responsables de l’union locale CGT souhaitent aller dans les entreprises, dans la perspective des élections législatives, faire campagne « sur les dangers du programme de Marine Le Pen », même si la tâche est « très compliquée ».
Cette place clairsemée où les interrogations sont nombreuses fait toutefois contraste avec ce que vit Karl, ouvrier chez Airbus. Dans son usine, les mouvements sur les salaires, mais aussi et surtout sur les conditions de travail se sont multipliés. Depuis le début de l’année, ce sont treize débrayages sur le site, avec à chaque fois 260 à 300 ouvriers « qui sortent », sur les 840 à statut, poursuit le délégué syndical.
Tout comme à la raffinerie Total de Donges, où les « cols bleus » ont tenu trois semaines en grève pour exiger l’embauche des intérimaires en production. Les luttes ruissellent. Dans de toutes petites entreprises sous-traitantes, « des salariés nous appellent pour savoir comment s’y prendre pour faire grève sur les salaires », affirme Sabine Bernard, cosecrétaire générale de la CGT locale. Autant de forces qui manquent ce dimanche. Sabine, Karl et tant d’autres restent optimistes et motivés. Les militants savent que pour « faire bouger », il faudra « énormément de travail de terrain ».
manifestations1er maisyndicatsréforme des retraites Le Figaro
Carburants, énergie, alimentation… Ce que pourrait contenir la loi «pouvoir d'achat»
Paul MarionFace à la persistance de l'inflation, le gouvernement prépare une loi de finances rectificative qui inclut de nouvelles mesures de soutien au pouvoir d'achat. Le sujet a été abordé en Conseil des ministres ce mercredi.
«Dès cet été, une loi exceptionnelle pour le pouvoir d'achat». L'engagement avait été pris par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux tours de la campagne présidentielle dominée par la question du pouvoir d'achat. Le chantier semble plus prioritaire que jamais pour l'exécutif alors que l'inflation a continué de grimper en avril à +4,8% sur un an. Un niveau inédit depuis les années 1980, qui touche des postes de dépenses essentiels comme l'énergie ou l'alimentation.
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Face à cette urgence, le gouvernement Castex planche sur un projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui devrait d'abord reprendre des éléments du programme présidentiel d'Emmanuel Macron pour protéger le budget des Français. Le sujet a d'ailleurs été abordé en Conseil des ministres ce mercredi. Le texte, déjà travaillé et préparé, sera «présenté dans la foulée des élections législatives pour pouvoir être adopté rapidement», a rapporté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Ce dernier a également ajouté que le prolongement de certains dispositifs déjà existants serait proposé dans le texte, comme celui du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité jusqu'à fin 2022. Sur les carburants, le gouvernement prévoit de mettre en place un dispositif «pérenne et mieux ciblé que la remise de 18 centimes». Cependant, il reste encore à définir les modalités de ces dispositifs ainsi que le montant de la nouvelle enveloppe dédiée.
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De nouvelles mesures encore dans les cartons
Autres mesures prévues dans ce PLFR, l'indexation des pensions de retraite mais également de plusieurs minima sociaux sur l'inflation, dont le RSA (revenu de solidarité active), l'AAS (allocation spécifique de solidarité), l'AAH (allocation adulte handicapé) et la prime d'activité. Dans le contexte de hausse des prix alimentaires, un chèque alimentaire doit également être mis en place. Pour autant, son montant, sa fréquence de versement et les catégories de produits concernés ne sont pas encore connus. Le ministère de l'Agriculture définit encore les futures modalités de ce chèque inflation.
Bercy s'attend à ce que l'inflation persiste dans les prochains mois et n'exclut pas de déployer d'autres aides au pouvoir d'achat. Le dossier est directement piloté par Bruno Le Maire. Le ministre de l'Économie et des Finances a reçu la semaine dernière les organisations patronales (MEDEF, CPME, U2P), des économistes. Cette semaine, les dirigeants d'EDF, Engie, de la grande distribution et des associations de consommateurs doivent être consultés. «L'inflation est le sujet majeur auquel on doit s'attaquer. De nouvelles mesures innovantes pourraient venir», envisage-t-on du côté de Bercy.
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Leurs contours restent encore flous, tout comme le calendrier d'entrée en vigueur de cette loi «pouvoir d'achat», même si Gabriel Attal évoquait ce mercredi une présentation du texte dans la foulée des élections législatives du 12 et 19 juin. Le texte devra être validé par le futur gouvernement dont la composition se fait encore attendre. Son vote au Parlement ne pourra lui se faire qu'après l'élection de la nouvelle Assemblée nationale, au plus tôt fin juin ou début juillet.
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L'Humanité
Mobilisation. 1er Mai, première réponse sociale à Macron
ÉvénementUne semaine après la réélection du président, le 1er Mai va prendre une coloration particulière. Les syndicats veulent lancer le début de la riposte dans la rue, face à un locataire de l’Élysée qui promet des lendemains très libéraux. Décryptage
Cyprien BogandaClotilde MathieuUn peu désuète, l’expression n’a jamais semblé aussi anachronique. « L’état de grâce », sorte de lune de miel supposée unir le dirigeant fraîchement intronisé avec les citoyens, n’aura même pas duré le temps d’une soirée. Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d’unité syndicale, en accumulant des réformes très décriées : le recul de l’âge de départ à la retraite est ainsi dénoncé aussi bien par la CGT que par la CFDT, dont le dirigeant, Laurent Berger, évoque une mesure « injuste » et « brutale ». Ce dimanche 1er mai, les syndicats veulent sonner le début de la riposte, autour de mots d’ordre sociaux et politiques (lire aussi l’encadré page 4). « La meilleure réponse à apporter (à Emmanuel Macron) se trouve dans la rue, en intensifiant les mobilisations sur les questions sociales qui se sont imposées malgré tout dans cette présidentielle », prévient Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
1. Retraites, une réforme rejetée en bloc
Le président-candidat a cherché à rassurer sur sa gauche, en promettant qu’il réformerait dans la « concertation ». Las ! Le lendemain de sa réélection, son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ne fermait pas la porte à l’utilisation du 49-3 pour entériner l’une des réformes les plus explosives de son nouveau quinquennat, celle des retraites. De 62 ans aujourd’hui, l’âge de départ passerait à 64 ans vers 2027 (donc à la fin du quinquennat), avant d’être porté ensuite à 65 ans après une mystérieuse étape de « revoyure ». Pour les syndicats, c’est niet. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable », nous confiait Yves Veyrier, secrétaire général de FO, en début de semaine.
Pour Régis Mezzasalma, conseiller confédéral sur les retraites à la CGT, les deux mesures censées atténuer le choc – le maintien du dispositif « carrières longues », permettant à certains assurés de partir plus tôt, et la prise en compte de la pénibilité – ne constituent pas des contreparties acceptables. « Aujourd’hui, le dispositif “carrières longues” relève de plus en plus de la chimère : ses critères sont très restrictifs et les avantages peu généreux. Cela ne concerne que des gens justifiant d’une année de cotisation complète avant 20 ans, qui ont donc commencé à travailler extrêmement tôt. En comptant 43 annuités (désormais nécessaires pour partir à taux plein – NDLR), cela fait partir à 62 ans… »
Quant à la prise en compte de la pénibilité promise par Emmanuel Macron, le syndicaliste demande à voir, mais critique la philosophie de la mesure : « Au lieu d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail en amont, on persiste dans une logique de réparation des dégâts en fin de carrière. » Reste à savoir si les syndicats, aujourd’hui opposés au principe même de la réforme, sauront faire front le cas échéant… Ils pourront en tout cas s’appuyer sur une opinion publique opposée, à 69 %, au recul de l’âge de départ, selon un sondage d’Elabe de mars 2022.
2. Les plus précaires pris pour cibles
Emmanuel Macron s’acharne à stigmatiser les chômeurs et les plus précaires, au nom d’une relecture punitive du contrat social selon laquelle les « devoirs » passeraient « avant les droits ». Sa proposition de conditionner le RSA à des heures de travail hebdomadaire plaît à la droite mais hérisse les syndicats. Même chose pour sa volonté d’accentuer la pression sur les chômeurs. « D’ici à la fin de l’année, nous allons devoir renégocier une convention d’assurance-chômage, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO. Mais, depuis 2018, la loi prévoit que les syndicats doivent s’inscrire dans une lettre de cadrage du premier ministre : nous aurons très peu de latitude pour revenir, par exemple, sur la réforme restreignant l’accès aux indemnités chômage (entrée en vigueur fin 2021 – NDLR). On risque d’avoir droit à un nouveau tour de vis sur les chômeurs, pour les contraindre à accepter n’importe quel boulot… »
Le nouveau président a également l’intention de transformer Pôle emploi en un organisme nommé France Travail, avec la création d’un guichet unique réunissant les compétences de Pôle emploi, des communes et autres missions locales. « On se demande quelle forme cette fusion prendrait, s’inquiète Francine Royon, de la CGT Pôle emploi. Une chose est sûre : cette transformation est guidée par une volonté de réaliser des économies à tout prix, ce qui n’est jamais une bonne chose. La fusion de l’ANPE et des Assedic, décidée par Nicolas Sarkozy dans un souci de “simplification” (en 2008 – NDLR), a abouti à une dégradation de la qualité du service et des conditions de travail… »
Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d'unité syndicale, par des réformes très décriées.
3. Les salaires dans toutes les têtes
Chez les salariés, la colère suit la courbe des prix. Les annonces d’Emmanuel Macron au fil de sa campagne ont attisé la contestation sociale. Le chèque alimentaire n’a toujours pas de montant et la prime inflation s’est évaporée aussi vite qu’un plein d’essence. Les Français attendent toujours la réindexation des pensions de retraite à l’inflation ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. D’autant qu’aucun coup de pouce au Smic n’est envisagé.
Sur le terrain, la colère gronde toujours. Dans l’agroalimentaire, la CGT engrange les victoires sur les salaires, où les augmentations arrachées se situent en moyenne autour de 5 %. En ce moment, les actions se multiplient chez Danone, Évian, Badoit ou Volvic. Pour tenter d’apaiser ce climat social tendu, les patrons prennent exemple sur le gouvernement et multiplient les primes. À l’image du groupe Nestlé, qui a proposé aux syndicats une hausse de 2,3 % à laquelle s’ajoute un « abondement » de 850 euros à l’intéressement, permettant de faire gonfler l’enveloppe jusqu’à 2 000 euros.
D’autres préfèrent jouer la montre, en envoyant les CRS sur les piquets de grève. Chez RTE, dans les établissements de maintenance, les salariés débrayent depuis dix semaines. « À Lyon, l’arrêt de travail est de deux heures par jour », raconte le délégué syndical CGT Francis Casanova. Avec un salaire minimum de branche à seulement 30 euros au-dessus du Smic pour ces métiers très techniques, la proposition d’une revalorisation salariale de « 0,3 % » pour 2022 a fait descendre les techniciens de leurs poteaux. D’autant que le résultat net de l’entreprise, de 661 millions d’euros, est « pompé à 60 % par les actionnaires », lance le syndicaliste.
4. Un big bang pour les fonctionnaires
La poursuite de la réforme de la fonction publique inquiète les fonctionnaires. Le dégel du point d’indice ne va pas refroidir le climat. Attendu « avant l’été », celui-ci devrait être loin des attentes syndicales, qui prônent une hausse de 10 %. « Depuis 2011, la hausse des prix est supérieure à 13 %. Depuis le début du quinquennat actuel, elle est de l’ordre de 7,5 %. En juin 2022, les prévisions évoquent une inflation proche de 6 % sur un an. Il s’agit donc, à la fois, de rattraper, mais aussi d’anticiper », rappelle l’Unsa dans son communiqué.
Durant l’entre-deux-tours, le président de la République a annoncé vouloir « faire une réforme complète des grilles et de l’organisation » de la fonction publique, en indiquant qu’une partie de la rémunération se ferait au « mérite ». Car, a-t-il argumenté, « le système en catégories C, B et A a beaucoup de rigidités ». Une réforme dangereuse pour la représentante de la CGT, Céline Verzeletti, qui n’est toutefois pas opposée à « revoir la grille » sur la « question de l’égalité femme-homme » avec des « métiers fortement féminisés » du social, de la santé, de l’éducation, où les femmes se retrouvent dans les mêmes catégories, mais avec des grilles de rémunération différentes. En revanche, poursuit-elle, « les différentes catégories correspondent à la reconnaissance de nos qualifications ». Le risque pour les fonctionnaires est de se retrouver dans la même situation que les salariés du privé, où « les blocs de compétences n’ont rien à voir avec les diplômes », et d’exacerber encore plus les inégalités.
1er maisyndicatsmobilisationsréforme des retraites L'Humanité
Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale
ReportageLes personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.
Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.
« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».
Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».
Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».
conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique Le Figaro
L’encadrement des loyers maintenu à Paris après un recours rejeté
Actualité
L’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) et la Chambre nationale des propriétaires avaient demandé au Conseil d’État d’annuler le dispositif d’encadrement des loyers.
Par Le Figaro Immobilier , AFP agence
Mis à jour le 11/05/22, 13:46
Publié le 11/05/22, 09:11
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Voir l'annonceL’encadrement des loyers sera donc maintenu à Paris, le Conseil d’État ayant rejeté un recours visant à faire annuler l’encadrement des loyers appliqué depuis juillet 2019 à Paris, déposé par l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) et la Chambre nationale des propriétaires contestaient. «La requête de l’UNPI et de la Chambre nationale des propriétaires est rejetée», a conclu la plus haute juridiction administrative, dans une décision rendue mardi, que l’AFP a pu consulter mercredi.
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L’adjoint à la maire de Paris, chargé du logement, Ian Brossat, s’est félicité sur Twitter de cette décision, qu’il a saluée comme une «victoire»: «Une bonne nouvelle pour les locataires qui en ont assez des loyers trop chers. Nous allons nous atteler à mieux le faire respecter».
Victoire ! Le Conseil d'État vient de rejeter le recours de l'UNPI visant à faire annuler l'encadrement des loyers à Paris. Une bonne nouvelle pour les locataires qui en ont assez des loyers trop chers. Nous allons nous atteler à mieux le faire respecter.
May 10, 2022L’encadrement des loyers interdit aux propriétaires de demander aux locataires un montant supérieur à une somme donnée, celle-ci variant selon les quartiers en fonction de l’état du marché. Il s’applique dans des zones de plus de 50.000 habitants où il existe un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements. L’objectif du dispositif est de freiner l’envolée des loyers. Selon une enquête publiée en janvier par l’association de consommateurs CLCV, 40% des annonces pour des logements à Paris étaient ainsi non conformes.
Excès de pouvoir
Dans les territoires où l’encadrement des loyers s’applique, les professionnels de l’immobilier doivent mentionner dans leurs annonces le loyer maximum autorisé pour chaque bien. L’UNPI et la Chambre nationale des propriétaires avaient demandé au Conseil d’État d’annuler, pour excès de pouvoir, le décret du 12 avril 2019 fixant le périmètre du territoire de la ville de Paris sur lequel est mis en place le dispositif d’encadrement des loyers prévu à l’article 140 de la loi du 23 novembre 2018.
L’encadrement des loyers a d’abord concerné uniquement Paris et Lille, avant d’être étendu à 18 villes de Seine-Saint-Denis en banlieue parisienne et aux métropoles de Bordeaux, Montpellier et Lyon notamment. Plus d’un quart des loyers parisiens étaient restés en dépassement en 2020 malgré la réintroduction de leur encadrement en 2019, avait indiqué fin décembre l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne.
Trois autres requêtes examinées par le Conseil d’Etat, également rejetées, visaient l’encadrement des loyers à Lille et la définition de deux périmètres où s’applique l’encadrement des loyers en région parisienne.
Le Figaro
Budget défense : la France va devoir «faire des choix», prévient la Cour des comptes
Le budget du ministère des Armées va de nouveau croître en 2022 à 40,9 milliards d'euros, afin d'atteindre l'objectif de 50 milliards en 2025.
La montée des menaces, illustrée par la guerre en Ukraine, justifie la poursuite des efforts budgétaires français en matière de défense mais «des arbitrages devront être réalisés» au vu de la dégradation des finances publiques, prévient la Cour des comptes dans un rapport publié mercredi.
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«La poursuite des efforts budgétaire est nécessaire au vu de la montée et de la diversification des menaces, mais la soutenabilité des finances publiques doit être préservée», alors que les comptes publics sont sous forte tension depuis la crise sanitaire et avec le conflit en Ukraine, a commenté le président de la Cour, Pierre Moscovici, lors de la présentation du rapport sur «la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 et les capacités des armées». Aussi, «des arbitrages devront être réalisés et des marges de manœuvre devront être trouvées», suggère-t-il. Dans ce rapport, rédigé avant le début du conflit en Ukraine fin février, la Cour des comptes salue une exécution budgétaire des premières années (2019-2021) de la LPM «conforme à la programmation, pour la première fois depuis deux décennies».
Respecter les objectifs fixés
Emmanuel Macron a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget du ministère des Armées va de nouveau croître en 2022, à 40,9 milliards d'euros, conformément à la LPM 2019-2025 qui prévoit d'atteindre 50 milliards d'euros en 2025. Or «le contexte stratégique exige que nous respections les objectifs fixés», estime la Cour en excluant une réduction des capacités des armées. Deux scénarios sont sur la table, selon le rapport: «confirmer les ambitions de la LPM», ce qui «nécessitera des arbitrages difficiles avec d'autres dépenses publiques» pour que la France parvienne à tenir son engagement de réduire son déficit à 3% du PIB d'ici 2027. Ou «faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021», au détriment de ses forces terrestres notamment.
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«La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l'ambition d'autonomie stratégique pour elle et l'Europe la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable», souligne Pierre Moscovici. La Cour des comptes suggère notamment de «développer les coopérations opérationnelles» avec les partenaires européens, ou encore «envisager de se désengager de certaines missions» comme Sentinelle, sur le territoire national, qui pourrait être transférée vers les forces de sécurité intérieure. Outre son coût (140 millions d'euros en 2020, qui s'ajoutent à 200 millions d'euros de dépenses de personnel), cette mission «présente l'inconvénient majeur de perturber le cycle d'entraînement des militaires et de réduire l'attractivité du métier pour les militaires du rang».
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Grand Paris: les prix immobiliers s’envolent près des futures gares
DÉCRYPTAGE - Une nouvelle gare est un facteur d’accélération de la hausse des prix de immobilier. Mais faute de projet de renouvellement urbain, certaines communes peuvent stagner.
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BCE : Christine Lagarde exclut une stagflation en zone euro
La présidente de la BCE estime que la situation actuelle ne peut être comparée à celle du choc pétrolier au début des années 70.
L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique Le Figaro
Elon Musk souhaite lever le bannissement de Trump de Twitter
L'ancien président américain avait été banni de la plateforme en janvier 2021, dix jours avant la fin de son mandat.
Elon Musk a indiqué mardi que s'il prenait le contrôle de Twitter, il lèverait la suspension définitive du compte de Donald Trump décidée après l'attaque du Capitole, estimant qu'il s'agissait d'une décision «moralement mauvaise» et «insensée». «Je pense que c'était une erreur car cela a aliéné une grande partie du pays et n'a finalement pas empêché Donald Trump de se faire entendre» puisqu'il est maintenant sur son propre réseau social, a-t-il souligné lors d'une conférence organisée par le Financial Times.
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Le multimilliardaire a récemment passé un accord pour racheter le réseau social pour 44 milliards de dollars. L'ancien président américain a été banni de Twitter le 8 janvier 2021 en raison du risque d'incitation à la violence après l'attaque violente du Capitole. Donald Trump a lui-même exclu de revenir sur le réseau social. «Ce que je veux essayer de dire (...) est que bannir Trump de Twitter ne l'empêche pas de parler», a ajouté Elon Musk en estimant que cela allait même «amplifier (sa parole) à droite».
Des suspensions temporaires envisagées
Les interdictions définitives devraient être «extrêmement rares» et réservées par exemple aux faux comptes, a estimé l'entrepreneur. , a ajouté Elon Musk. Mais il faut alors envisager des suspensions temporaires ou des tweets «qui soient rendus invisibles» ou «avec une portée très limitée». «Mais je pense que les bannissements permanents sapent fondamentalement la confiance dans Twitter en tant que place publique où tout le monde peut exprimer son opinion», a-t-il relevé.
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Corée du Nord: Washington sanctionne pour la première fois un «mélangeur» de cryptomonnaie
L'outil aurait servi au vol de 620 millions de dollars imputé par les autorités à un groupe de hackeurs liés à Pyongyang.
Adieu «Fifa» : les célèbres jeux vidéo de football s'appelleront désormais «EA Sports FC»
L'éditeur américain EA et la fédération internationale de football ont mis fin à un partenariat vieux de 30 ans.
L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public Le Figaro
Jean-Michel Blanquer : «Le plus probable, c'est que je ne repique pas» en tant que ministre de l'Éducation
Claire ConruytOfficiellement investi par La République en marche, le toujours ministre se lance désormais dans la campagne des législatives.
«Vous ne repiquez pas ?» À la question de savoir s'il poursuivra sa mission de ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a été clair. «Ce n'est jamais défini à l'avance mais c'est le plus probable que je ne repique pas», a-t-il déclaré au micro de RTL, mercredi 11 mai.
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Officiellement investi candidat par La République en marche dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer se lance désormais dans la campagne des législatives.
Est-il par ailleurs toujours en lice pour le poste de premier ministre ? «Je ne crois pas», a-t-il balayé. «Je ne l'ai pas entendu... Je ne commente pas ces sujets. On a dit qu'il fallait que ce soit une femme donc ça part mal pour moi.» Et d'ajouter : «Quand bien même aurais-je été approché, je ne vous le dirais point.»
Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre
Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Emmanuel Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»
Lors de son premier déplacement à Cergy depuis sa réélection, Emmanuel Macron a assuré qu'il nommerait à Matignon «quelqu'un attaché à la question sociale, écologique et productive».
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture Le Figaro
«Une double peine» : face aux discriminations au travail, les femmes lesbiennes contraintes à la loi du silence
Si le sexisme au bureau est loin d'être éradiqué, l'orientation sexuelle constitue également une discrimination supplémentaire. Au point que les femmes lesbiennes gardent souvent le silence sur leur vie de couple.
Elles évoquent «une double peine» : au travail, les femmes lesbiennes hésitent à faire leur coming out. Quel que soit le secteur professionnel dans lequel elles évoluent, ou leur position dans la hiérarchie, elles craignent les remarques déplacées, l'incompréhension ou tout simplement les discriminations. «Ça passe par une petite remarque ou un regard. Ça semble peu, mais c'est une petite pierre qui s'ajoute dans mon “sac à dos”», confie à l'AFP Aurore Foursy, 39 ans, cadre dans une entreprise agroalimentaire. «C'est un peu la double peine. Si en plus du sexisme, on vit avec une femme, on est davantage marginalisées».
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Si 80 % des lesbiennes disent avoir confié être homosexuelles à une poignée de collègues, elles sont moins d'un tiers à l'avoir évoqué devant leurs supérieurs hiérarchiques, selon les résultats d'une enquête Ifop réalisée auprès de 1400 personnes pour l'association L'Autre cercle, qui lutte contre les discriminations au travail des personnes LGBT. Parmi celles qui n'ont jamais parlé, au bureau, de leur vie de couple avec une femme, quatre sur dix disent avoir «inventé» une vie hétérosexuelle pour les conversations entre collègues, en changeant par exemple le prénom de leur compagne par un prénom masculin.
Aurore Foursy, elle, «essaie d'en parler dès le début» d'un nouveau poste. Afin de «ne pas être coincée» car «c'est dur de s'en sortir ensuite». Plus de la moitié des lesbiennes qui n'ont pas caché leur homosexualité déclarent, selon l'enquête pour L'Autre cercle, avoir été victime d'au moins une forme de discrimination ou d'agression en raison de leur orientation sexuelle. Une proportion plus élevée dans des secteurs traditionnellement masculins, comme les transports ou l'industrie. L'autocensure, les efforts pour se cacher et/ou la crainte des discriminations pèsent sur le moral et la santé des lesbiennes, qu'elles aient ou pas fait leur coming out dans leur vie professionnelle, relève l'association.
«Sauter le pas»
Et cela n'aide pas les lesbiennes «invisibles» à évoquer leur vie de couple ou de famille au bureau, comme c'est souvent l'usage pour leurs collègues hétéros. Beaucoup aimeraient pourtant en parler, mais n'osent pas par peur des conséquences. «La hiérarchie et les différenciations de genre restent fortes. Ce n'est pas facile de dire tout haut qu'on est lesbienne dans un environnement professionnel» déclare Anaïs, 26 ans, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. «On reproduit les schémas, les clichés autour de la norme hétéro, sans se remettre en question», regrette cette salariée d'une grosse entreprise publique.
La hiérarchie et les différenciations de genre restent fortes
Relativement nouvelle au sein de sa société, elle n'a pas encore évoqué sa vie amoureuse avec ses jeunes collègues. Mais elle pose sa gourde aux couleurs du drapeau LGBT sur son bureau. «La visibilité des LGBT est importante pour faire bouger les choses», dit-elle, espérant avoir bientôt le courage de sauter le pas auprès des collègues qu'elle apprécie le plus. La solution pour aider les lesbiennes à être elles-mêmes au travail ? «La visibilité de collègues LGBT et l'exemplarité de l'entreprise, qui garantit un environnement de travail favorable», selon Sylvie Meisel, 63 ans. Jusqu'à ses 45 ans, elle n'a jamais osé rien dire de sa vie affective et familiale au travail. «C'était une vraie autocensure. Tout le monde racontait son week-end, et moi je partais ou j'esquivais toute question», se souvient celle qui occupait alors un poste de direction dans une entreprise privée.
Au travail, les femmes dirigeantes sont déjà confrontées au sexisme, relève-t-elle. Si on ajoute le fait d'être lesbienne, «c'est la double discrimination». Lorsqu'elle a changé d'employeur à 45 ans, elle a eu pour collègues des femmes qui ne cherchaient pas à cacher leur homosexualité. «C'est devenu facile d'en parler». Elle s'est alors rendu compte «du poids psychologique» qu'avait causé le silence qu'elle s'était imposé pendant plus de 20 ans.
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Le Figaro
En finir avec l’unanimité au sein de l’UE: le songe fédéral d’Emmanuel Macron
Alexis FeertchakANALYSE - Emmanuel Macron veut généraliser le vote à la majorité qualifiée au sein des institutions européennes, en l’étendant aux sujets les plus cruciaux, directement liés à la souveraineté des États. Aura-t-il les moyens de mener à bien un tel projet?
Prononcé le 9 mai, le nouveau discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe avait au moins le mérite de la clarté. Si ses incantations en faveur d’une «souveraineté européenne» qui ne viendrait pas rogner la souveraineté nationale ont manqué de traduction concrète depuis 2017, sa proposition de généraliser le vote à la majorité qualifiée au sein de l’UE - et donc d’abandonner le recours à l’unanimité pour les sujets les plus cruciaux - tranche dans le vif l’«en même temps» macronien. Lui-même n’a-t-il pas salué l’«audace» d’une telle réforme à venir? De l’audace, il en faudra assurément, car il ne s’agit pas là d’une guerre picrocholine d’experts, mais d’un débat politique fondamental sur la nature et l’étendue de la souveraineté.
À ce jour, 80 % des directives et règlements se prennent déjà à la majorité qualifiée dans le cadre de la «procédure législative ordinaire», nouvelle norme depuis le traité de Lisbonne de 2007. L’unanimité n’est que l’exception permise dans le cadre de la «procédure législative spéciale». Mais la majorité et l’unanimité de qui ou de quoi?
En Europe, une «loi» - terme certes abusif mais pas forcément inadéquat sur le fond - est votée à la fois par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, lequel regroupe les ministres nationaux selon la thématique concernée. C’est dans le cadre de celui que l’on surnomme simplement «Conseil» que les textes peuvent être votés tantôt à l’unanimité, tantôt à la majorité qualifiée des 55 % (soit 17 voix sur 27, sachant que l’ensemble doit représenter par ailleurs 65% de la population européenne). Cela dépend de la matière concernée: la majorité qualifiée couvre 85 domaines, qui ont traditionnellement trait à la régulation du marché intérieur et qui s’étend aussi bien à l’agriculture, aux transports qu’à l’environnement ou au numérique.
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L’unanimité demeure la règle pour les sujets les plus directement liés à la souveraineté des États: politique étrangère, défense, justice, intérieur, fiscalité, budget, politique sociale, citoyenneté ou adhésion à l’UE d’un nouvel État. Leur caractère éminemment régalien exclut au passage de considérer la généralisation de la majorité qualifiée comme anecdotique au prétexte que les textes votés à l’unanimité ne représenteraient déjà plus que 20 % du total.
D’autant plus que cette «procédure législative» ne couvre pas toutes les décisions de l’UE. Au-dessus de l’édifice, trône le Conseil européen, réunion des chefs d’État et de gouvernement des pays membres et lieu des grandes décisions stratégiques. Pour le coup, sauf exception, l’unanimité y est la règle, à l’image des sanctions contre Moscou, ce qui explique que la Hongrie puisse mettre son veto à un embargo européen sur le pétrole russe.
On est là au cœur de l’ambiguïté du projet européen. Le droit international repose traditionnellement sur l’unanimité car la souveraineté des États étant première, il n’est pas question, sauf exception, qu’un pays se voit imposer une décision à laquelle il n’a pas consenti. Dès le départ, l’UE s’est bâtie à rebours de cette coutume, le traité de Rome de 1957 prévoyant des règles édictées à la majorité qualifiée. Cette intention originelle a longtemps été bloquée par la «politique de la chaise vide» du général de Gaulle, inquiet pour la souveraineté de la France. C’est avec l’Acte unique européen de 1986 que la majorité qualifiée a été consacrée puis renforcée par les traités européens, notamment Maastricht (1992) et Lisbonne (2007).
Si la règle de la majorité qualifiée était entièrement généralisée, l’UE changerait de nature. «On passerait à une Europe fédérale car que resterait-il aux États? Il faut une incroyable légèreté pour croire que l’on pourrait ainsi contraindre des pays à appliquer la loi des autres dans des domaines aussi vitaux», dénonce le conseiller d’État honoraire Jean-Éric Schoettl, qui remarque que, du côté de la France, une telle révolution nécessiterait une révision constitutionnelle. «Nous avions accepté les transferts précédents car il y avait des garde-fous. Mais, là, les sujets demeurant à l’unanimité sont tellement délicats que leur passage à la majorité qualifiée remettrait en cause les conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale», analyse l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel.
Et qu’en serait du côté de l’UE elle-même? C’est justement-là que le bât blesse pour Emmanuel Macron, car son songe fédéral dessine un inextricable ouroboros: l’abandon total de l’unanimité doit se décider… à l’unanimité. «C’est une certitude, que ce changement passe par une lourde révision des traités européens ou par l’activation d’une clause passerelle, procédure plus légère», explique Olivier Costa, directeur de recherche au Cevipof et spécialiste de l’UE.
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Chacun des Vingt-Sept sera-t-il d’accord pour généraliser l’abandon de leur précieux droit de veto? On peut en douter en songeant à la Hongrie, précisément visée par une nouvelle procédure de sanctions par laquelle le Conseil européen peut, simplement à la majorité qualifiée, bloquer les fonds européens d’un État membre qui ne respecterait pas l’État de droit tel que défini par l’UE elle-même. «Il y a un peu de naïveté de la part des fédéralistes qui croient que l’on peut faire disparaître les logiques nationales par des artifices institutionnels. Il y a le droit, et puis il y a la politique. Le vote à l’unanimité a un grand avantage: il aboutit à une décision forte car indiscutable et encourage la négociation. Le risque en passant entièrement à la majorité qualifiée est d’aboutir à une Europe plus conflictuelle. Les pays qui se seront vu imposer une décision trouveront des voies détournées pour exercer leur droit de veto», prédit Olivier Costa. Et Jean-Éric Schoettl de conclure dans le même sens: «Si par extraordinaire cela voyait le jour, tout serait bloqué.» Il faudra donc beaucoup d’audace, voire un brin de témérité pour mener une telle révolution.
États-Unis: les républicains contre la bonne conscience woke du «big business»
ANALYSE - Les élus déplorent l’engagement des entreprises américaines en faveur de points de vue d’activistes à leurs yeux trop marqués à gauche.
«L'autonomie stratégique européenne est-elle illusoire ?»
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - La Fondation Res Publica a récemment publié une note sur l'Europe de l'armement. Selon Joachim Sarfati, auteur de l'étude, et Joachim Le Floch-Imad, directeur de la fondation, les rapports de force intra-européens rendent caduque toute réelle tentative de coopération.
Campagne vaccinale: «Une fois de plus, l’Union européenne est l’autre nom de notre désarmement collectif»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon Joachim Le Floch-Imad, directeur de la Fondation Res Publica, l’incapacité de l’Union européenne à mener une campagne de vaccination efficace illustre, une fois de plus, l’impuissance généralisée de l’institution dans plusieurs domaines, loin de sa devise initiale: «l’union fait la force».
Le Figaro
«C'est comme si nous étions déjà mortes» : les Afghanes dans la rue pour protester contre l'obligation de porter la burqa
Désormais contraintes de se couvrir le visage en public, en raison de nouvelles restrictions imposées par les talibans, une dizaine de femmes ont manifesté dans les rues de Kaboul, le mardi 10 mai.
Depuis fin mars, les Afghanes ne peuvent plus prendre l'avion sans être accompagnées d'un homme de leur famille. Deux mois après avoir instauré cette règle, les talibans ont mis en place de nouvelles restrictions, le dimanche 8 mai. Elles imposent aux femmes de se couvrir le visage en public, en portant la burqa en dehors de chez elles. Lassées de voir leurs droits reniés, de jeunes Afghanes sont descendues dans la rue, à Kaboul, le mardi 10 mai, pour protester contre cette décision. Une manifestation qui a rassemblé une dizaine d'entre elles, visages apparents et cheveux couverts par un voile. Certaines étaient munies de pancartes. Les manifestantes scandaient par ailleurs : «La burqa n'est pas notre hijab ! Nous sommes des femmes !», comme l'a indiqué France Inter.
«C'est comme si nous étions déjà mortes»
«Tout le monde souhaite rester en vie, mais les restrictions et les pressions qu'ils nous imposent rendent notre vie trop difficile, a confié l'une d'entre elles à la radio française. C'est comme si nous étions déjà mortes. Respirer, c'est tout ce qu'il nous reste. Nous continuerons à nous opposer, rien ne peut nous arrêter, pas même les intimidations des talibans car notre situation est inacceptable.» Le 23 mars, les talibans avaient notamment ordonné la fermeture des écoles et collèges pour les filles en Afghanistan. Ils ont également banni les femmes de la politique et de certaines professions. Des restrictions que les talibans ont peu à peu mises en place, après leur arrivée au pouvoir, le 15 août 2021.
Dans l'enfer d'une expatriée confinée à Shanghai : «J'ai vu des cas positifs se faire emmener de force, enveloppés de scotch»
INTERVIEW - Depuis le 30 mars, la ville chinoise est soumise à un confinement strict dans le cadre d'une stratégie «Zéro Covid». Une situation mettant à bout de nerfs les expatriés, qui ont interdiction de quitter le pays.
Pilule du lendemain, accès à l'IVG : les ONG viennent en aide aux Ukrainiennes victimes d'agressions sexuelles
Les organisations internationales se mobilisent depuis le début de la guerre en Ukraine pour venir en aide aux réfugiées victimes de violences sexuelles n'ayant pas accès à l'IVG dans leurs pays d'accueil. La Pologne est en première ligne.
Le Figaro
Orléans : trois mineurs mis en examen pour des guets-apens via les réseaux sociaux
Trois jeunes de 16 ans se faisaient passer pour des femmes sur les réseaux sociaux pour agresser et voler des victimes.
Trois jeunes de 16 ans ont été mis en examen à Orléans (Loiret) pour avoir agressé et dépouillé des hommes après leur avoir donné rendez-vous sur les réseaux sociaux, rapporte le parquet local à France Bleu mardi 10 mai. Sur internet, les mis en cause se faisaient passer pour des femmes.
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Les faits se sont produits sur la commune de Saint-Jean-le-Blanc, dans la banlieue d'Orléans, les 2 et 4 mai derniers. Les trois mineurs donnaient rendez-vous à des hommes rencontrés virtuellement plus tôt sur internet. Dans le premier cas, la victime a été rouée de coups puis blessée à la main au couteau avant de parvenir à s'enfuir puis à prévenir la police et les pompiers. Ses agresseurs, eux, détruisent les vitres de sa voiture puis prennent la fuite.
Le scénario se reproduit deux jours plus tard avec un homme de 36 ans, qui se fait gazer à son arrivée au lieu de rendez-vous par trois individus masqués. Il se fait également agresser au couteau, puis voler la somme de 80 euros. La victime réussit à prévenir la police, qui va rapidement procéder à l'interpellation des trois mineurs. Placés en garde à vue, ils ont ensuite été mis en examen pour «vol avec usage ou menace d'une arme». Dans l'attente de leurs procès devant un tribunal pour mineurs, ils ont tous été placés en détention provisoire. Ils encourent jusqu'à 20 ans de prison.
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L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 L'Humanité
Pour arrêter de fumer, mieux vaut privilégier la vapote à l’Iqos
ActuVéritable phénomène depuis son arrivée en 2017, l’Iqos, cette alternative à la cigarette qui chauffe le tabac sans le brûler, n’est pas exempte de danger pour la santé, bien au contraire. S’il va être toujours préférable d’arrêter complètement l’herbe à Nicot, la cigarette électronique reste moins nocive à court terme.
Théo GobbiÀ chacun sa technique pour décrocher de la cigarette : patchs nicotinés, chewing-gums, hypnose…. Si certains parviennent à couper net, sans avoir besoin de substituts, la tâche est plus ardue pour d’autres.
C’est là que peuvent intervenir la cigarette électronique, dite « vapoteuse », mais également un appareil plus récent et très à la mode, l’Iqos. La première, désormais bien ancrée dans les habitudes des fumeurs, a déjà fait ses preuves. La seconde, qui se traduit par un appareil d’une dizaine de centimètres dans lequel on insère des cigarettes créées spécialement à cet effet, chauffe le tabac, sans le brûler.
Vapeur d’eau, nicotine et arômes
C’est là son principal argument de vente. « Avec ce tabac chauffé, il y a des shoots de nicotine plus importants qu’avec une vapote. Cela entretient la dépendance et envoie des substances toxiques au même titre que la cigarette classique, même sans combustion. L’Iqos est vraiment à éviter », nous explique une tabacologue de Tabac Info Service (1).
Mais si l’Iqos n’est pas recommandable, qu’en est-il de la vapoteuse, qui se résume, elle, à de la vapeur d’eau contenant de la nicotine et des arômes ? Eh bien, selon l’experte, c’est « déjà mieux », même s’il n’y a pas encore le recul suffisant pour estimer les risques à moyen et long terme. « Il faut l’utiliser comme un outil d’aide à l’arrêt du tabac sur le court terme et non pas comme un produit de remplacement sur le long terme », poursuit-elle.
Avec parcimonie et à bon escient
Néanmoins, il faut s’en servir correctement dès l’achat pour ne pas tomber dans la dépendance. « Comme ce n’est pas du tabac et qu’il n’y a pas de combustion, on s’autorise à vapoter partout. Il faut dès le départ s’en servir de la bonne manière, pour pouvoir s’en détacher progressivement », indique-t-elle.
Suivre, donc, les mêmes contraintes qu’avec une cigarette, à savoir, par exemple, ne pas l’utiliser dans les lieux d’où l’on sortait pour fumer auparavant, chez soi ou dans sa voiture… Il est aussi nécessaire de réguler, en ne s’en servant que pendant une courte durée, pour ne pas l’avoir à la bouche sans arrêt.
Le plus important, selon la tabacologue, est de ne surtout pas cumuler tabac et vapoteuse : « La cigarette électronique doit servir à arrêter le tabac. Si l’on veut diminuer, il faut passer par des substituts nicotiniques tels que des gommes à mâcher, des patchs ou des sprays, en fonction de sa consommation. »
Pour franchir le pas et s’adonner à la vapote, il est important de faire attention à quelques détails. L’appareil ne doit pas être acheté dans un bureau de tabac, mais dans un magasin spécialisé et doit répondre aux normes « CE », « NE » ou « NF ».
Les e-liquides, même s’il est indiqué « bio » ou « fabriqué en France » sur l’étiquette, doivent obligatoirement indiquer le label Afnor, preuve que le fabricant a fait contrôler sa production par un laboratoire indépendant. Enfin, le vendeur saura vous conseiller sur le modèle d’e-cigarette à acheter, ainsi que sur le taux de nicotine et de wattage nécessaire à chacun.
Tabac-info-service.frSantéindustrie du tabac Le Figaro
Faim de séries n°67 : The Baby, la maternité dans tous ses états et sans tabou sur OCS
Constance JametLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un bébé démoniaque, Glenn Close et Elisabeth Moss sublimées par Apple TV+ et une série qui fait aimer et comprendre les institutions européennes.
Chers abonnés,
Je n'ai aucune parole et je vous ai abandonnés plus longtemps que prévu tant j'étais transfixée et happée par le retour de ma série britannique préférée sur grand écran, avec la sortie tant attendue de Downton Abbey : une nouvelle ère. Pour moi la conclusion la plus aboutie, la plus réaliste et la plus cohérente des péripéties des aristocratiques Crawley et de leurs domestiques.
Le temps de redescendre de cette merveilleuse machine à remonter le temps jusqu’aux années Folles et de digérer la moitié de mes vacances, me voilà donc ensevelie sous un amas de nouveautés passionnantes et ambitieuses où s'entrechoque une palanquée de grands noms : Glenn Close (Téhéran), Elisabeth Moss (Shining Girls), Julia Roberts et Sean Penn (Gaslit), Hugh Laurie (Pourquoi pas Evans ?), David Simon (We Own This City).
Voici mon podium très personnel de cette avalanche de récits dans une newsletter plus en différé que jamais. Je m'en excuse auprès de ceux qui ont du mal à se faire à ce traitement à postériori. Quitte à me faire lyncher définitivement, j'avoue encore une fois mon incapacité totale à entrer dans une œuvre de David Simon. Rigoureuse et civique, We Own This City sur les bavures des forces spéciales de Baltimore ne m'a pas vraiment émue, hélas.
Sorties et critiques de la quinzaine écoulée
Lundi 25 avril
The Baby, OCS
Pourquoi pas Evans, Canal +
Raised By Wolves, saison 2, Warner TV
Mardi 26 avril
We Own This City , OCS
Mercredi 27 avril
Gentleman Jack, OCS
Jeudi 28 avril
Les sept vies de Léa , Netflix
Halo, Canal +
Une mère parfaite , TF1
Bang Bang Baby, Amazon Prime Vidéo
Vendredi 29 avril
Shining Girls , Apple TV+
Dimanche 1er mai
Gaslit, Starzplay
Jeudi 5 mai
Platonique, OCS
Jeudi 5 mai
Platonique, OCS
Vendredi 6 mai
Téhéran , saison 2, Apple TV+
State Of Happiness, Arte.tv
Le baby blues sanglant de The Baby sur OCS
Cette comédie grinçante, inclassable et fantastique fut mon coup de foudre surprise de Séries Mania, en mars dernier. Vous êtes encore traumatisé par le bambin d'Annette de Leos Carax ? Préparez-vous à frémir davantage avec celui de cette série horrifique anglaise. Les ex-plumes de Sex Education et de Fleabag, Siân Robins-Grace et Lucy Gaymer, interrogent la pression sociale autour de la maternité, l'épanouissement garanti et la charge mentale. À 38 ans, Natacha voit avec dégoût certaines de ses amies tomber enceintes. Le rôle de mère, cette Londonienne dilettante a l'intention de le laisser à d'autres.
Jusqu'au jour où un charmant nourrisson joufflu tombe littéralement d'une falaise dans ses bras. Elle n'en veut pas. Lui l'a choisie pour maman. Et pour rester auprès d'elle, ce bébé aux pouvoirs maléfiques et qui ne grandit jamais ni ne vieillit, autour duquel s'amoncellent catastrophes et cadavres, est prêt à tout. Les circonstances douloureuses de sa naissance fruit d'un viol conjugal n'y sont pas pour rien.
Ce conte sanglant et complètement barré dresse une allégorie de la dépression post-partum et des ambivalences maternelles. Se revendique des classiques comme La Malédiction et Rosemary's Baby. Dans les retrouvailles à la campagne dans une retraite hippie entre Natacha, sa sœur qui, elle, désespère d'enfanter et leur génitrice se niche une atmosphère païenne faussement libératrice et surtout oppressante et inquiétante à la Midsommar d'Ari Aster.
L'honnêteté brutale de la comédie
Prêtant ses traits à Natacha, Michelle de Swarte, est repartie de Séries Mania avec le prix d'interprétation. «J'ai aimé ce personnage immunisé à la mignonnerie d'un bébé. La série est un contrepoint à la croyance populaire, véhiculée par la littérature et le cinéma, que la connexion entre une mère et son rejeton est instantanée. Il faut déromantiser l'entrée dans la maternité. Être un aidant, un parent n'est pas toujours amusant, c'est aussi beaucoup de stress », confiait la comédienne au Figaro. Et d'observer : «Il est temps que la parentalité sorte du secret. Toutes celles qui deviennent mère pour la première fois sont prises dans ce vortex chamboulant de responsabilités et de trouver leurs marques. C'est toute l'utilité de la comédie, qui permet cette honnêteté brutale et fait ressortir ses traits sans se mentir ou les atténuer».
Ayant passé d'une comédie sur une mère de famille nombreuse (The Duchess) à une femme qui n'en désire aucun (The Baby), Michelle de Swarte se félicite de l'ouverture d'esprit des scénaristes qui reflètent les débats actuels. L'actrice de 41 ans a pu, comme dans Servant et Annette, alterner entre vrai partenaire - un nourrisson en chair et en os fort sage - et des mannequins en silicone plus vrai et inquiétant que nature.
Les performances de la semaine : Glenn Close et Elisabeth Moss chez Apple TV +
Téhéran, saison 2 : Nommée huit fois aux Oscars, Glenn Close n'était plus apparue dans un rôle récurent sur le petit écran depuis la fin de la série Damages. Pour son retour, elle s'offre le défi de la série d'espionnage israélienne Téhéran. La comédienne phare des Liaisons dangereuses et de Liaison fatale campe Marjan, une psychiatre anglaise, tombée amoureuse de la culture persane. Désillusionnée par le régime des Mollah et la corruption rampante, la praticienne est désormais une alliée du Mossad et va prendre sous son ail l'héroïne Tamar, perdue dans son désir de revanche et de plus en plus isolée dans la capitale iranienne.
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Pour camper Marjan, Glenn Close a dû prendre des leçons intensives de farsi et maîtriser assez vite la prononciation. Inspiré par «les rares expatriés occidentaux qui ont fait le choix après la révolution de s'installer en Iran», son personnage doit beaucoup à la fascination puis le désenchantement qu'a éprouvé le philosophe Jacques Derrida à l'égard de l'Iran. Tout le sel de sa performance se trouve dans la contradiction inhérente entre la mission de soignante de Marjan et le cynisme de l'univers du renseignement qu'elle maîtrise jusqu'au bout des doigts, déjouant la surveillance dont elle est l'objet.
Shining Girls : Thriller en huit épisodes, cette adaptation du roman Les Lumineuses est indissociable de sa star Elisabeth Moss qui poursuit via le personnage de Kirby les questionnements sur le trauma, la résilience et la vengeance au cœur de The Handmaid's Tale. Les regards tantôt perçants tantôt absents n'ont plus de secrets pour la comédienne qui, de surcroît, réalise deux volets. En faisant de Kirby son unique narratrice fragile et peu fiable, la scénariste Silka Luisa fractionne davantage le puzzle. Il y a l'énigme criminelle et le mystère Kirby. Portrait d'une âme «à la parole mise en doute, esseulée et isolée» qui tente de se reconstruire alors qu'elle est en proie au flux et du reflux de la souffrance. Avec délicatesse, Silka Luisa ne cherche pas non plus à lier son héroïne et son confrère dans une relation amoureuse.
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Documentaliste archiviste dans le journal local Chicago Sun-Times dans les années 1980, Kirby a survécu à une terrible attaque. Son agresseur l'a laissée à l'agonie après l'avoir éventrée. Lorsque d'autres jeunes femmes sont assassinées avec le même mode opératoire, elle s'associe avec un reporter de terrain, mis sur la touche pour cause d'alcoolisme. Avec Dan, le journaliste, elle comprend que les victimes couvrent plusieurs décennies. Comment expliquer cette longévité exceptionnelle d'un psychopathe qui a les traits timides de Jamie Bell (aussi sidérant que dans Skin, plongée chez les suprémacistes blancs)? La mémoire défaillante de Kirby, mécanisme d'autodéfense pour survivre à son agression complique la tâche de ce tandem d'enquêteurs. La jeune femme hallucine fréquemment, multiplie les blancs. Oublie même qu'elle est mariée.
À fuir : Halo sur Canal +
La série nanar de l'année. Le jeu aux 82 millions d'exemplaires est culte. La série, bien qu'adaptée et produite pour la plateforme Paramount+ par la société de productions de Steven Spielberg, Amblin, ne le sera pas. Tout n'y est que violence, laideur, indigence. Un sous sous Dune, The Mandalorian et Starship Troopers réunis. Projeté hors compétition, Halo s'ouvre sur l'attaque d'une enclave résistante au pouvoir en place par des aliens ultra-armés et ultra-violents et leur extermination par une escouade de supersoldats améliorés. Décombres fumants et corps en charpie… Si le postulat de cette salve insupportable est celui de la place de l'humain dans un monde déshumanisé, il donne bien peu le change. Une saison 2 est pourtant dans les tuyaux.
«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer
La comédie Sex Education aura été un merveilleux tremplin pour ses jeunes acteurs. Après Emma Mackey propulsée au cinéma dans Eiffel et Mort sur le Nil et Simone Ashley parachutée vicomtesse dans La chronique des Bridgerton, l'heure de gloire est venu pour Ncuti Gatwa. L'interprète de l'extraverti et festif Eric vient d'être adoubé le nouveau seigneur du temps de Doctor Who, la saga culte britannique vieille de plus d'un demi-siècle. Le programme de science-fiction a lancé la carrière de Matt Smith et David Tennant. L'acteur anglo-rwandais devient le premier ennemi juré des Daleks à être issu de la diversité. Il succède à la première femme ayant tenu ce poste Jodie Whittaker.
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Cette semaine ont aussi été mises en ligne les bandes-annonces de deux gros blockbusters Obi-Wan Kenobi sur Disney + et House of The Dragon sur OCS qui joue beaucoup avec les visuels et les imaginaires de la saga mère Game Of Thrones à en juger par le gros plan de dos de son héroïne Rhaenyra Targaryen, dont la posture et la chevelure rappellent intensément celle de sa descendante Daenerys. La première arrive sur vos écrans dès le 27 mai et nous, journalistes, serons logés à la même enseigne que les spectateurs. Pas de lien de prévisionnage ! Le retour à Westeros se fera le 22 août.
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Il est encore temps de rattraper Parlement
Pour célébrer la journée de l'Europe, France Télévisions a la bonne idée d'offrir une diffusion hertzienne sur France 5 à la première saison de sa comédie jubilatoire sur les aléas et le fonctionnement du parlement européen. Pour ceux qui voudraient approfondir leur maîtrise des institutions des 27, la saison 2 est d'ores et déjà disponible sur la plateforme FranceTV slash.
Avec une année au Parlement en pleine tempête du Brexit derrière lui, l'assistant parlementaire Samy (Xavier Lacaille, qui cultive à merveille son look de premier de la classe) n'est plus le jeune novice d'antan, mais il n'en a pas fini avec les arcanes des institutions européennes. Devant se chercher un député, Samy jette son dévolu sur l'ambitieuse et fraîchement élue Valentine Cantel (Georgia Scalliet de la comédie française). Concevoir un amendement sur le fishing ne va pas suffire cette fois pour se distinguer, il va falloir viser beaucoup plus haut. Impossible de compter sur son collègue Torsten, pro des dominos en pleine dépression ou sur son ex-béguin anglais, Rose, qui s'est reconvertie en lobbyiste calamiteuse !Il faut aussi se méfier du billard à trois bandes des technocrates allemands bien décidés à garder le pouvoir. Sous la plume toujours enlevée et fine de Noé Debré et de ses coscénaristes ex-eurocrates, cette saison 2 réussit le prodige de décortiquer le travail parlementaire de manière ludique et compréhensible et d'interroger la frontière entre compromis et compromission avec une fantaisie irrésistible. De nouveaux stagiaires et de nouveaux pays font leur apparition : Roumanie, Suède ou Espagne. Beau joueur, les responsables du Parlement européen ont donné l'autorisation à la série de filmer dans l'hémicycle à Strasbourg !
Work in Progress
De la série courte Vestiaires au téléfilm Handigang, le handicap ne se cache plus à la télévision. Maillon faible des débats sur la diversité, le sujet commence enfin à mobiliser chaînes et plateformes sous la pression de quelques pionniers et des avancées hollywoodiennes. Reste désormais à améliorer les discours et fonds d'intrigue pour viser plutôt une qualité programmatique à la Sex Education ou CODA plutôt qu'Intouchables et Tout le monde debout. Il faut adapter les formations et encourager les vocations de talents handicapés (comédiens, scénaristes, réalisateurs) mieux à même de décrire ce qu'ils vivent et d'éviter les écueils du pathos, de la leçon de vie et de l'appel irréaliste au dépassement de soi.
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La citation
L'histoire n'est pas écrite par les faibles, les femmes ou les homosexuels mais par les soldats qui portent les bannières d'un roi. C'est cela être américain et soutenir Nixon
À lire ailleurs
Pour fêter la fin de This Is Us, The Hollywood Reporter a compilé mille et uns secrets de casting et de scénario qui a fait de ce mélodrame familial une des dernières séries de network à devenir un phénomène. Préparez vos mouchoirs avant lecture et visionnage sur Canal +.
Parlons-en !
Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Au prochain envoi moins décalé, j'essaierai d'avoir les idées et les papilles en ordre après avoir savouré du Responder, HPI et Oussekine.
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Après l'ouverture d'un site en Espagne, le parc vendéen, qui fête ses 45 ans cette année, présentera dans le Tennessee une représentation immersive sur le périple d'un homme cherokee.
Les archéologues normands à la recherche des Calètes de Juliobona
Un programme de fouilles entend révéler et, à terme, valoriser, le passé gallo-romain méconnu de Lillebonne.
Frédéric Beigbeder: «Saint-Tropez, c’est fini»
CHRONIQUE - L’itinéraire d’une enfant gâtée qui déménage de Saint-Tropez, par une journaliste de «La Foire aux Vanités France».
Le Figaro
Brouillard cérébral, fatigue… Près de 45% des femmes souffrent au travail des premiers effets de la ménopause
Tiphaine HonnetUn rapport publié début mai par l'association de lutte contre les inégalités de genre Fawcett Society, confirme la souffrance des femmes ménopausées au travail.
La parole se libère autour de la ménopause mais il reste du chemin à parcourir. Au travail, par exemple, cette période de vie semble être un poison silencieux, alors qu'elle peut pourtant impacter les femmes au quotidien. Au Royaume-Uni, selon un rapport de l'association de lutte contre les inégalités de genre Fawcett Society, relayé par le Guardian le 5 mai, 44% des femmes confirment avoir été affectées au travail par les troubles liés à la ménopause ; et ce, sans avoir été soutenue ni accompagnée par leur hiérarchie, pour une grande partie d'entre elles (78%).
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Brouillard cérébral au travail
Les conclusions de ce rapport ont été publiées au début du mois de mai, en marge de la diffusion d'un documentaire Sex, Mind and the Menopause, sur la chaîne britannique Channel 4. Les travaux se basent sur une enquête menée auprès de 4 014 femmes anglaises âgées de 45 à 55 ans, vivant une périménopause ou une ménopause.
Sans surprise, les symptômes associés à la cessation de l'activité ovarienne, ne restent pas sur le pas de la porte, lorsqu'une femme part travailler. Parmi les répondantes au sondage, 84% présentent des troubles du sommeil et 73% disent souffrir d'un «brouillard cérébral» sur leur lieu de travail, à cause des bouffées de chaleur ou des sueurs nocturnes. À cela s'ajoute des manifestations d'anxiété ou de dépression pour 69% d'entre elles, des douleurs articulaires pour 67%, et d'autres symptômes moins connus comme des palpitations cardiaques (41%) et des infections urinaires (39%).
De quoi pousser certaines salariées à prendre un arrêt maladie, sans forcément en révéler le motif. Et quand elles passent à l'acte (26% seulement), 4 femmes sur 10 invoquent des troubles liés à l'anxiété ou la dépression pour justifier leur absence.
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Un levier d'inégalité professionnelle
D'après les principales concernées, ce phénomène physiologique naturel a même clairement mis un coup d'arrêt à leur carrière. 14% des employées ménopausées disent avoir opté pour un temps partiel et 8% n'ont pas demandé de promotion. Pire encore, une salariée sur dix aurait mis un terme à son contrat de travail en raison des symptômes de la ménopause.
L'impact sur le physique n'est pas le seul responsable. Le rapport révèle aussi le mauvais traitement réservé aux femmes qui ne cachent pas les manifestations du bouleversement hormonal. 41% des femmes interrogées disent avoir été victimes de blague à ce sujet. In fine, plus de la moitié disent avoir perdu confiance en elles via ce phénomène physiologique.
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Agir et prévenir
Face à ces données, l'association de lutte contre les inégalités de genre tire la sonnette d'alarme et appelle le gouvernement britannique à mettre en place un plan d'action concret. L'organisme demande notamment de créer une structure de santé dédiée au soin de la ménopause et de mettre en place en parallèle une prévention pour les femmes de 40 à 50 ans avec, par exemple, l'envoi d'une liste des symptômes. Le rapport suggère également que les femmes soient invitées à parler de la ménopause avec leur médecin généraliste, et que le personnel de santé reçoive en conséquence une formation obligatoire afin de faciliter un diagnostic plus précoce.
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Le Figaro
L'affaire de la jupe à Strasbourg en 2020 a été «classée»
Une étudiante strasbourgeoise de 22 ans avait assuré avoir été copieusement insultée puis frappée par trois individus, alors qu'elle rentrait chez elle. L'enquête n'a permis d'identifier aucun auteur des faits.
L'affaire avait suscité un tollé en septembre 2020. Ouverte après la plainte d'une étudiante qui disait avoir été agressée par trois hommes à Strasbourg car elle portait une jupe, l'enquête a finalement été «classée», a-t-on appris mardi 10 mai auprès du parquet.
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Elle a été «classée sans suite» pour le motif «auteur inconnu», a indiqué à l'AFP une porte-parole du parquet de Strasbourg, confirmant une information de Rue89 Strasbourg. La date du classement n'a pas été précisée, la procureure de la République, Yolande Renzi, ne souhaitant pas communiquer «d'autres éléments sur ce dossier», a-t-on ajouté. Œil droit tuméfié, cette étudiante de 22 ans, prénommée Élisabeth, avait détaillé en septembre 2020 son agression sur les réseaux sociaux et dans les médias.
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Alors qu'elle rentrait chez elle à pied, elle disait avoir croisé trois jeunes hommes qui l'auraient copieusement insultée, l'un d'eux lui disant: «Regardez cette pute en jupe». Selon son témoignage, deux de ses agresseurs l'auraient ensuite immobilisée, le troisième lui assénant un coup de poing en plein visage, avant que le trio prenne la fuite. L'affaire avait aussitôt suscité une large indignation, jusque dans les rangs du gouvernement.
Des doutes sur la réalité de l'agression
«Les faits déclarés sont très graves. En France on doit pouvoir sortir habillé dans la rue comme on veut», avait notamment déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Et la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, était venue à Strasbourg pour annoncer le recrutement de 80 «intervenants sociaux» supplémentaires pour «renforcer l'accompagnement» des femmes victimes de «violences sexistes et sexuelles».
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Pourtant, rapidement, l'enquête avait piétiné, les enquêteurs peinant à corroborer les affirmations de la jeune femme. Des difficultés qui ont vite semé le doute sur la réalité de l'agression de cette jeune étudiante, alors proche, selon Libération, de «Stras Défense», un groupuscule strasbourgeois de lutte contre le harcèlement et les violences de rue «aux inclinations droitistes», selon le quotidien. L'étudiante avait alors subi une vague de cyberharcèlement, avait dénoncé en octobre 2020 son avocate, Me Pascale Millet, la jeune femme se disant «abasourdie» que «l'on puisse dire qu'elle a menti». L'avocate, désormais à la retraite, a indiqué à l'AFP qu'Elisabeth lui avait fait savoir qu'elle ne voulait plus s'exprimer. Elle «ne répondra pas à quoi que ce soit ni à qui que ce soit», a souligné Pascale Millet.
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L'affaire «Wagatha Christie» : le drôle de procès entre femmes de footballeurs qui passionne l'Angleterre
Guillaume LoisyRECIT - La presse populaire d'outre Manche fait ses choux gras du litige rocambolesque opposant Coleen Rooney à Rebekah Vardy, épouses des stars du football Wayne Rooney et Jamie Vardy.
Bisbilles au royaume des «Wags». Depuis vingt ans et l'apparition du fameux acronyme des «Wives And Girlfriends» désignant les épouses et petites amies de footballeurs, les lecteurs des tabloïds britanniques raffolent des «gossips» («potins») qui narrent le quotidien de ces jeunes femmes riches et célèbres. Mais depuis mardi, les futilités habituelles sont éclipsées par le feuilleton judiciaire qui oppose deux des «Wags» les plus populaires outre-Manche, Coleen Rooney et Rebekah Vardy. Ces anciennes amies proches devenues ennemies se retrouvent devant un tribunal de Londres pour régler leurs différends sur fond de fausses stories sur Instagram, d'accusations de fuites dans la presse et de trahison.
Concurrentes du Prince Charles
Aussi anodin ou creux que cela puisse paraître de ce côté de la Manche, l'affaire passionne en Angleterre. Ce mercredi, la prestation du prince Charles lors de la cérémonie d'ouverture du Parlement, partage la Une de la presse populaire avec l'affaire «Wagatha Christie», pourtant tout sauf digne d'un roman policier. Le Daily Mail attire le chaland en vendant «tous les détails délicieusement affreux d'un procès pas comme les autres». Sur son site internet, le quotidien abreuve en direct ses lecteurs d'éléments et de déclarations croustillantes dans un «live» écrit. Sur place, des dizaines de photographes mitraillent les deux jeunes femmes à leur arrivée comme à leur sortie de la Haute Cour de Londres. À l’intérieur, la salle d'audience a été prise d'assaut par les médias, au point que le tribunal a dû mettre en place une retransmission vidéo au sous-sol pour les journalistes n'ayant pas de siège pour suivre les débats.
Épouse de Wayne Rooney, ancien attaquant star de Manchester United et de l'équipe d'Angleterre, Coleen Rooney est poursuivie en diffamation par Rebekah Vardy qu'elle avait accusée d'avoir fait fuiter des informations sur sa vie privée aux tabloïds anglais. En octobre 2019, Rooney avait publiquement mis en cause la femme du joueur de Leicester Jamie Vardy dans une publication sur Instagram et Twitter. Selon elle, cette dernière avait, à plusieurs reprises, transmis au Sun de «fausses histoires» pour alimenter les colonnes de la rubrique du journal consacrée aux «Wags».
Voyage bidon et fausse inondation
À l'époque, Rooney expliquait s'être rendu compte de cette «trahison» en bloquant ses stories Instagram à tous ses suiveurs sauf un compte, celui de Rebekah Vardy. Malgré ces restrictions, les détails de son quotidien mis en scène dans ces séquences se retrouvaient quand même dans la presse, tout comme de fausses rumeurs lancées par Coleen Rooney en personne, notamment celle d'un supposé voyage au Mexique pour choisir le sexe de son enfant. Rooney avait révélé le résultat de ses investigations à ses 2 millions de suiveurs sur les réseaux : «durant les cinq derniers mois, j'ai publié de fausses histoires pour voir si elles finiraient dans le Sun. Et vous savez quoi ? C'est arrivé ! L'histoire sur le voyage au Mexique, celle de mon retour à la télé ou celle de l'inondation dans ma cave (…) Maintenant, je sais de qui cela vient. J'ai sauvegardé toutes les stories qu'une seule personne a pu voir. Et c'est le compte de Rebekah Vardy.»
Vent debout contre ce qu'elle considère être de la calomnie, cette dernière poursuit donc Coleen Rooney en diffamation. «Ces accusations étaient et restent fausses. Mme Vardy n'a pas fait fuiter d'informations concernant Mme Rooney ou ses amis ou sa famille au journal The Sun», a indiqué mardi son avocat Hugh Tomlinson. Le premier jour du procès, sa cliente s'est tout de même retrouvée en difficulté devant une coupure de journal déterrée par la défense. Dans un article de l'ancien tabloïd News of the World publié en 2004, Rebekah Vardy évoquait dans des termes déplacés l'anatomie du chanteur Peter Andre avec qui elle avait eu une relation. De quoi alimenter les soupçons sur sa supposée propension à nourrir la bête médiatique en potins. «On m'a forcé de le faire», s'est mollement défendue l'intéressée. Le grand déballage ne fait sans doute que commencer. Pour le plus grand plaisir des lecteurs de tabloïds.
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Le Figaro
«Personne ne partageait sa vie au moment du drame» : Gaëlle Pietri évoque Gaspard Ulliel dans un post Instagram
Le mannequin a rendu hommage à l'acteur sur le réseau social, ce mardi 10 mai. Un message dans lequel elle évoque le dernier film du comédien, Plus que jamais, mais aussi son entourage.
«Merci d'avoir respecté notre silence et ces valeurs qui l'ont toujours caractérisé : la discrétion et l'humilité», écrivait-elle dans un post Instagram, un mois après le décès de Gaspard Ulliel. Ce mardi 10 mai, Gaëlle Pietri a rendu un nouvel hommage au père de son fils Orso, 6 ans, sur le réseau social. Un post dans lequel elle a fait part de son aspiration à trouver «une harmonie sachant tenir à l'écart le conflit et ses sources». «C'est ainsi que Gaspard et moi avons mené nos existences», a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs évoqué brièvement les proches du comédien, mort à 37 ans des suites d'un accident de ski.
De «pénibles moments»
«Personne ne partageait la vie de Gaspard au moment du drame, a-t-elle expliqué dans la publication. Il nous incombe donc avec les parents de Gaspard de protéger sa mémoire ainsi que l'avenir d'Orso. Je respecte la dignité des êtres qui de près ou de loin ont croisé et accompagné Gaspard au cours de sa vie.» Avant d'ajouter : «L'événement de son départ nous a touchés de manière directe et individuelle sans que nous ayons pu avoir le temps d'une préparation ou même d'une organisation. Au cours de ces pénibles moments nous avons toutes et tous fait de notre mieux pour honorer la présence de chacune et de chacun autour de sa dépouille.»
Un soutien mutuel
Celle qui a été la compagne de Gaspard Ulliel entre 2013 et 2020 a par ailleurs évoqué Vicky Krieps, la partenaire de tournage de l'acteur dans son dernier long-métrage. «Je suis heureuse que le film Plus que Jamais soit en sélection au Festival de Cannes, a souligné Gaëlle Pietri. Je suis également heureuse que Gaspard et Vicky Krieps se soient soutenus sur ce tournage.» Et de conclure : «Je remercie Gaspard pour l'intelligence qu'il a su donner à ses actes et à sa carrière. C'est tout cela que je soutiens et que nous avons à préserver dans une dignité commune.»
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L'acteur, en pleine bataille judiciaire avec Amber Heard, a été accueilli avec enthousiasme par ses admirateurs, le 28 avril, à la sortie du tribunal de Fairfax.
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Samedi 7 mai, l'époux de Brigitte Macron devenait à nouveau président de la République française lors de la traditionnelle cérémonie d'investiture. L'occasion de célébrer l'événement en famille avec ses petits-enfants.
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Le couple a dévoilé l'information sur Instagram, le lundi 9 mai.
Le Figaro
«Face à l'ensauvagement de la société, Emmanuel Macron ne doit pas oublier d'être le président des victimes»
Judikael HirelFIGAROVOX/TRIBUNE - Ce 11 mai, une fusillade à Lyon a fait un mort et trois blessés. Pour Judikael Hirel, journaliste au Figaro, ce nouveau fait divers illustre la nécessité de lutter contre l'insécurité grandissante en France.
Judikael Hirel est journaliste au Figaro.
Et vous, préférez-vous pouvoir remplir votre caddie ou rester en vie ? Le choix peut sembler absurde, mais c'est pourtant ce qui semble se profiler à l'orée de ce nouveau quinquennat. Le «quoi qu'il en coûte» est sans aucun doute plus simple à gérer que l'ensauvagement d'un pays… Entre guerre en Ukraine et retour de l'inflation, le pouvoir d'achat est d'ores et déjà présenté comme la priorité absolue de ce second mandat. C'est «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», a notamment déclaré Gabriel Attal.
Cinq minutes tous les cinq ans. C'est ce dont des centaines de milliers de victimes de coups et blessures volontaires en France l'an passé devront donc se contenter en termes d'intérêt et de visibilité. Elle était bien courte, pourtant, cette séquence consacrée à la question de l'insécurité lors du débat de l'entre-deux tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le seul moment de la campagne, au fond, où il aurait été possible de dresser le bilan du quinquennat écoulé. Les souffrances, les blessures, parfois la mort d'un proche, ne méritaient donc que 300 secondes par quinquennat ?
Entre 2017 à 2021, ce quinquennat aura vu 1,337 million de nos concitoyens rejoindre les rangs de l'armée invisible des victimes de coups et blessures volontaires, selon les chiffres même du ministère de l'Intérieur.
L'insécurité n'est pas un simple sentiment… Elle ressort d'ailleurs invariablement parmi les principales préoccupations des Français au quotidien. Le mot «ensauvagement» tend désormais à la banalité, tant certaines agressions stupéfient par leur degré de violence et leur gratuité totale. À quel moment le sens moral s'est-il soudain évaporé chez une partie de nos concitoyens ? Il n'est pas une journée sans agression violente, sans démonstration de haine gratuite, sans femmes agressées, violées, blessées, dans les rues comme dans les transports en commun. Entre 2017 à 2021, ce quinquennat aura vu 1,337 million de nos concitoyens rejoindre les rangs de l'armée invisible des victimes de coups et blessures volontaires, selon les chiffres même du ministère de l'Intérieur. C'est énorme, dirait Fabrice Luchini. Parmi elles, 573 400 l'ont été hors du champ des violences intrafamiliales, elles aussi en forte augmentation ces dernières années. Selon les chiffres du service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI), le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est passé de 233.600 en 2017 à 306.700 en 2021, soit une hausse de 31,29%.
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Globalement, les agressions volontaires ont bel et bien augmenté d'un tiers depuis 2017. Et encore, ces statistiques ne reflètent que les faits connus de la police et de la justice: combien de Français renoncent tout simplement à porter plainte, estimant que cela ne servirait à rien ? Quel est le chiffre noir de l'insécurité en France ? Il est sans aucun doute bien plus élevé.
Si l'on remonte encore dans le temps, les coups et blessures volontaires en France ont augmenté de 142% depuis l'an 2000. Dit autrement, un Français a plus de deux fois plus de risque de se faire agresser en 2022 qu'en 2000. Mais parle-t-on là de simples vols, plus traumatisants que violents ? Au-delà du fait que cela n'excuse rien, et que le traumatisme demeure tout autant, les faits sont aussi de plus en plus graves, et nombreux. Selon le rapport sur la délinquance en France en 2021, rendu fin janvier 2022 par le ministère de l'Intérieur, on recensait 4386 homicides et tentatives d'homicides en France en 2021, contre 4472 en 2020 et 4209 en 2019. Soit un homicide ou une tentative toutes les deux heures en France. Dans notre pays, le taux d'homicidité (indicateur mesurant le nombre de personnes tuées et le nombre de personnes passées à un cheveu d'être tuées) a plus que doublé entre 2008 et 2020. La comparaison avec nos voisins européens n'est pas plus rassurante: en 2020, on a recensé 863 homicides dans l'Hexagone. Un chiffre assez proche de l'Allemagne (782), mais trois fois plus élevé qu'en Espagne (298) ou en Italie (285). Comment expliquer de tels écarts pour une population quasiment comparable ? Briser le thermomètre ne règle rien, le Ministère de l'Intérieur ayant au passage supprimé il y a peu l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, l'ONDRP.
67% des Français disent « ne plus se reconnaître dans les valeurs de la société française », selon les résultats du dernier baromètre de la confiance politique.
Face à un ensauvagement de la société impossible à masquer, à une perte de valeurs et de sens moral, il n'est peut-être par encore trop tard pour réagir. Il n'est peut-être par encore trop tard pour rassurer et protéger les Français. Aujourd'hui 67% d'entre eux disent «ne plus se reconnaître dans les valeurs de la société française», selon les résultats du dernier baromètre de la confiance politique. Les trois quarts d'entre eux estiment que «notre pays a perdu sa boussole morale». Ils sont 68% à estimer que, «plutôt que d'accorder de nouveaux droits, ce dont notre pays a besoin, c'est d'une bonne dose d'autorité et d'ordre». Seront-ils entendus ?
C'est un fait: au sein des familles comme dans les rues ou les transports, la violence semble aujourd'hui omniprésente en France. Si l'on se contente des chiffres de 2018, on y recensait bel et bien une agression toutes les 44 secondes, nuit et jour, et une agression physique ou sexuelle toutes les 29 secondes. Quid de ces victimes, chaque année plus nombreuses. Elles demeurent invisibles, car solitaires, chacune emprisonnée dans sa propre histoire. Des victimes qui, bien souvent, faute de moyens pour la justice, doivent patienter des années avant de bénéficier d'une expertise judiciaire, d'un procès ou d'une indemnisation. Emmanuel Macron a déclaré, au soir de sa réélection vouloir être le président de tous. Fasse que, durant les cinq années qui viennent, il n'oublie pas d'être, aussi, celui des victimes.
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GRAND ENTRETIEN - Dans son nouvel essai, Les Révoltés d’Occident, Laure Mandeville, grand reporter au Figaro, dissèque le «phénomène» Zemmour. Malgré un score de 7%, elle reste persuadée que le mouvement qu’a fait naître Éric Zemmour n’a rien d’une bulle car il s’inscrit, selon elle, dans un contexte plus large: celui du réveil des nations occidentales.
L'Humanité
Recettes. La fermentation, le sel de la vie !
ActuMéthode de conservation, millénaire, la fermentation semble revenir au goût du jour. Relativement simple à mettre en œuvre, elle permet de révéler de nouvelles saveurs et améliore la qualité des aliments.
Marie MersierLa fermentation est « une transformation que subissent certaines matières organiques sous l’action d’enzymes sécrétées par des micro-organismes (1) ». Sans que l’on puisse dater précisément l’apparition de cette dernière, elle existerait depuis l’utilisation des premiers récipients (jarres, vases…), soit environ 6 000 ans avant J.-C.
Kombucha asiatique, kvas slave, kimchi coréen, ou encore le chou fermenté qui aurait servi de base alimentaire pour les bâtisseurs de la muraille de Chine, la fermentation d’aliments ou de boissons est une technique ancestrale commune à de nombreuses cultures. Et si cette méthode est pratiquée depuis des siècles et partout sur le globe, c’est parce qu’elle présente de nombreux atouts que nous apprivoisons de nouveau aujourd’hui. Ainsi, comme l’explique Rachel de Thample (2) : « La fermentation décrit la transformation chimique du sucre en alcool ou en acides par l’action des bactéries et/ou des levures (…). Aucun matériel sophistiqué n’est nécessaire – juste quelques connaissances de base sur les quantités et les durées. En fait, l’une des choses que j’aime le plus dans la fermentation est son côté minimaliste. Son principe même consiste à utiliser ce qui nous entoure, que ce soient les levures naturelles et les bactéries présentes dans l’air ou les ingrédients de base à portée de main… »
En plus de permettre la conservation des aliments, qui autrefois était une nécessité l’hiver, lorsque les légumes frais se faisaient plus rares, la fermentation développe des saveurs inédites pour nos papilles et enrichit les vertus nutritives des aliments.
Aucun contact avec l’air
En effet, les aliments fermentés sont « probiotiques » et nourrissent ainsi les bactéries présentes dans la flore intestinale. Par ailleurs, la lactofermentation (celle qui est la plus répandue dans l’alimentation avec les légumes au sel, en saumure ou les kimchis) va accroître la concentration des nutriments et de la vitamine C dans les aliments. En revanche, si l’on n’a pas encore l’habitude de consommer des produits fermentés, il est conseillé d’y aller petit à petit pour ne pas trop perturber le microbiote et voir comment l’organisme réagit. Certaines personnes digéreront très bien les choucroutes, pickles et autres délicieux kéfirs ou kombuchas. Pour d’autres cela sera plus compliqué. Il faut donc s’écouter.
On peut désormais trouver dans le commerce des produits fermentés de très bonne qualité, mais, la magie de la fermentation, c’est de s’y mettre à la maison en essayant par exemple la lactofermentation. Bocaux en verre pour contenir les ingrédients, un poids pour les maintenir immergés dans l’eau sans contact avec l’air (afin que les bactéries bénéfiques amorcent le boulot de transformation et empêchent les mauvaises bactéries de se développer), du sel (ingrédient essentiel de nombreuses fermentations), de l’eau filtrée, le temps que le processus se fasse de lui-même, et hop, le tour sera joué. Notre palais et notre odorat jouant également un rôle clé : si après quelques jours l’aspect n’est pas engageant, on n’y va pas, le goût quant à lui doit être un peu acidulé.
(1) Définition extraite du « Larousse ».(2) « Fermentations », aux éditions Ulmer.
Oignons rouges lacto fermentés
Ingrédients pour 1 bocal : 500 g d’oignons rouges épluchés 20 cl d’eau de source (de préférence), 10 g de sel fin, 1 c. à c. de graines de coriandre, 1 c. à c. de graines de cumin et/ou de graines de moutarde, 10 grains de poivre, 2 ou 3 tiges d’aneth frais, 1 bocal en verre de 500 ml (type le Parfait), 1 pierre plate propre et non calcaire ou des poids de fermentation en verre ou céramique disponibles sur www.etsy.comPréparation : 30 minutes + 15 jours de fermentationDifficulté : facile
- Laver le pot à l’eau chaude avec du produit vaisselle et le faire sécher dans un four à 100 °C pendant 10 minutes, puis le laisser refroidir.
- Éplucher les oignons et les couper en rondelles d’environ 3 mm, puis disposer celles-ci en couches dans le bocal.
- Entre chaque couche, intercaler un peu de sel, d’aromates et d’aneth. Tasser bien au fur et à mesure. Puis couvrir avec l’eau.
- Poser une pierre ou un poids sur le dessus. Les oignons et la pierre doivent être entièrement immergés au bout de 24 heures. Les oignons ne doivent pas être en contact avec l’air, sinon ils vont moisir. Si ce n’est pas le cas, il convient de rajouter de l’eau salée en respectant la proportion de 1,5 g de sel pour 10 cl d’eau.
- Fermer le bocal mais sans le joint en caoutchouc, car les gaz de fermentation doivent s’échapper.
- Laisser durant 48 heures à température pour amorcer la fermentation, puis stocker au frais et à l’abri de la lumière. Dans une cave c’est l’idéal, sinon au réfrigérateur, mais le processus de lactofermentation sera plus long.
- Commencer à consommer au bout de 15 jours, les oignons doivent avoir un goût acide.
Pot de coco. Yaourt vegan
Issu d’une fermentation naturelle, sans gluten, ni lactose ni soja, ce dessert végétal et non sucré offre tous les avantages digestifs d’un yaourt traditionnel. Fabriqué en France et composé à 98 % de lait de coco extrait de noix cultivées au sein d’une filière équitable et entièrement bio, le YA « coco nature gourmande » sera délicieux avec des fruits et du muesli. Il se prête à l’élaboration de gâteaux et pâtisseries, et remplace la crème fraîche dans des recettes salées comme le curry. Une alternative aux produits laitiers à la fois saine, douce et délicieuse.Yaourt végétal « coco nature gourmande », YA, environ 3,90 eurosBoisson vivante. Kéfir de fruits
Un kéfir de fruits et issu de la fermentation entre de l’eau, des fruits et des grains de kéfir. Grâce aux levures et bonnes bactéries qu’elle contient, cette boisson originaire des steppes d’Asie centrale a de multiples actions positives sur la flore, le transit et le système immunitaire. Il est possible de la préparer à la maison mais, si l’on est à la recherche du juste équilibre et d’arômes subtils, on vous conseille de déguster ce kéfir aux fleurs de sureau, ultrarafraîchissant et légèrement pétillant.
Karma Kefruit « fleurs de sureau », environ 3,35 euros
Initiation. Avant de vous lancer dans la fermentation, il est recommandé de consulter plusieurs ouvrages (par exemple, « À la découverte de la fermentation » aux Éditions Marie-Claire) afin de ne pas avoir trop de déconvenues. Vous pourrez ainsi mieux choisir la méthode (saumure, salaison… ) qui vous convient.
Bon et sain Le Figaro
L'Ukraine a cherché à désorganiser la vente d'alcool en Russie
Cette action fait partie des mesures de cyberguerre lancées par l'Ukraine contre la Russie, affirme le vice-Premier ministre ukrainien Mykhaïlo Fedorov.
Kiev a cherché à désorganiser la vente d'alcool en Russie, parmi les actions de cyberguerre lancées par l'Ukraine contre la Russie, a indiqué mercredi le vice-Premier ministre Mykhaïlo Fedorov, chargé du numérique dans son gouvernement.
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«Parmi les choses notables qui sont connues aujourd'hui, il y a l'attaque contre le système (russe) d'accise (taxation, NDLR) qui a permis de désorganiser la vente d'alcool en Russie», a déclaré MykhaÏlo Fedorov, lors d'une conférence de presse virtuelle organisée dans le cadre d'une convention sur la cybersécurité à Paris.
«Nous avons décidé que les gens avaient besoin d'être sobres pour pouvoir» faire face à «la propagande» auquel les soumet le gouvernement russe, a ironisé Mykhaïlo Fedorov, qui s'exprimait en ukrainien et dont les propos étaient traduits en français. Le vice-Premier ministre n'a pas donné d'autres détails sur cette opération, et est resté relativement discret sur les autres actions cyber offensives menées par les Ukrainiens contre la Russie.
«Plus de 80 systèmes russes ont été endommagés», a-t-il indiqué, en citant l'équivalent russe de YouTube, RuTube, paralysé par une cyber-attaque en début de semaine. «Les sites du FSB, du Kremlin ont été mis à terre», a-t-il ajouté. «Mais nous pourrons parler des véritables résultats, des véritables succès» des actions cyber-offensives contre la Russie «seulement après la guerre». «Ce serait contreproductif de les dévoiler maintenant», a-t-il dit. D'une manière générale, la puissance russe a été «surévaluée» dans le domaine cyber, a-t-il estimé.
Un appel lancé aux entreprises françaises pour qu'elles quittent la Russie
Le vice-Premier ministre a par ailleurs profité de l'occasion pour lancer un appel aux sociétés françaises encore actives en Russie pour qu'elles quittent le pays et «cessent leur coopération» avec ce pays.
Interrogé sur les noms des entreprises françaises concernées, il n'a pas voulu les donner, expliquant que le gouvernement «était en contact» avec elles, et qu'elles avaient «promis de réagir et de quitter le marché» russe.
Mykhaïlo Fedorov s'exprimait lors d'une conférence de presse virtuelle organisée à l'occasion du Paris Cyber Summit, une convention d'experts en cybersécurité, qui se tient jusqu'à jeudi.
Embargo sur le pétrole russe : un accord est possible dans la semaine, estime Clément Beaune
Une conversation entre leaders européens, notamment avec le premier ministre hongrois Viktor Orban qui bloque le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe, aura lieu mardi.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : les Européens prêts à un embargo sur le pétrole russe
Si les discussions se poursuivent, tous les Etats membres ont donné leur accord de principe, y compris la Hongrie et la Slovaquie.
Claire Despagne, la fondatrice de D+ For Care, au cœur d'une polémique sur le temps de travail
Dans un podcast, l'entrepreneuse s'est emportée contre le temps de travail des stagiaires, à savoir 35 heures. Une prise de parole qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes.
L'Humanité
Balade à Langres, sous les lumières de Diderot
ActuC’est dans cette ville de Haute-Marne que l’encyclopédiste a vu le jour en 1713. Parcourons la citadelle dans les pas du bouillonnant Denis, qui sut interpeller ses contemporains sur leurs pratiques morales, sociales et religieuses.
Sabine JeanninPour rendre visite à Diderot, l’écrivain-penseur au génie multiple, dans la ville où il a passé son enfance, il faut prendre de la hauteur, au propre comme au figuré ! La citadelle perchée sur un éperon calcaire domine à plus de 450 mètres d’altitude le plateau de Langres où la Seine, la Marne, l’Aube et la Meuse prennent leur source. Un fameux quarté… La situation exceptionnelle de la ville l’ouvre aux quatre vents et vous incitera à emporter une écharpe dans vos promenades. L’une des places ne se nomme pas en vain Bel-Air !
Langres a de la séduction à revendre, de quoi amadouer le touriste le plus rétif. Cette ville antique possède la plus grande enceinte fortifiée complète d’Europe, longue de 3,6 kilomètres, ponctuée de neuf portes et de douze tours. Dans le tissu urbain qui reste médiéval, malgré les façades des maisons Renaissance ou d’époque classique, les rues serpentent, se resserrent, débouchent sur des places aux formes très variées. C’est sur l’une d’elles que Denis Diderot voit le jour en 1713, au 9 de la place qui porte aujourd’hui son nom.
Quelques mois après sa naissance, son père, maître coutelier réputé, achète une maison en face, au n° 6 de cette même place (attention, la plaque qui mentionne le lieu de sa naissance est erronée). La maison familiale, haute de deux étages, est étroite. Au rez-de-chaussée où se trouvait l’atelier de son père, un marchand de journaux est aujourd’hui installé. Cela, Diderot l’aurait apprécié ! Mais, à cette époque, le gamin Denis, turbulent et bagarreur, ne rêvait que de faire les quatre cents coups dans le labyrinthe des rues (dont on peut avoir un aperçu, passage des Hallebardiers ou ruelle de la Trésorerie), dans les faubourgs en contrebas, ou sur la promenade des remparts (voir encadré). Cette dernière offre des vues superbes sur un paysage embrassant d’un côté le Morvan, de l’autre le Jura.
Formé par les jésuites
Brillant élève, il fréquente le collège des Jésuites tout à côté de la maison familiale, sur la rue principale (aujourd’hui rue Diderot). Le collège a brûlé en 1746 et a été reconstruit, mais l’ancienne chapelle des Jésuites, dans l’aile sud, est restée intacte.
Langres est l’un des plus anciens évêchés de France et sa tradition chrétienne (neuf ordres religieux sont présents dans la cité au XVIIIe siècle) est perceptible à travers sa cathédrale Saint-Mammès, son quartier canonial, fréquenté par le jeune Denis que son père destinait à une carrière religieuse. L’une de ses sœurs, religieuse, mourra folle, à 28 ans, au couvent des Ursulines de Langres, dont on peut voir encore le portail depuis le chemin de ronde.
Après son départ en 1728 pour la capitale, Diderot revient plusieurs fois à Langres, notamment pour obtenir l’approbation paternelle à son mariage. Afin d’empêcher ce qu’il considère comme une mésalliance, son père, homme rigoureux et pieux, le fait enfermer dare-dare au cachot, d’où le remuant Denis s’échappe pour aller épouser clandestinement sa Toinette. Il reviendra également à la mort de son père (1759), puis, onze ans plus tard, pour arranger le mariage de sa fille unique avec le fils d’une famille langroise.
Conseiller de la tsarine Catherine II
La Maison des Lumières-Denis Diderot (1, place Pierre-Burelle) présente sur trois niveaux le mouvement des Lumières - étape cruciale dans l’histoire des idées -, ainsi que la vie et l’œuvre de Diderot. L’infatigable artisan de « l’Encyclopédie », critique d’art, passionné de techniques et de sciences, à la plume incisive et drôle, était classé par Victor Hugo parmi les « puissants balayeurs d’étable », avec Voltaire, Rabelais ou Beaumarchais. La salle 5 rappelle son rôle auprès de la tsarine Catherine II, qui se voulait « despote éclairé ». Celle-ci a dit de lui après son séjour en Russie : « Si je l’avais cru, tout aurait été bouleversé dans mon empire ! » Une statue en bronze de Bartholdi, dressée en 1884 sur la place (et tournant le dos à la cathédrale…) où Diderot a vécu les quinze premières années de sa vie, rend hommage à l’enfant du pays, mais elle a fait couler beaucoup d’encre : l’athéisme de Diderot l’a rendu infréquentable pendant des lustres.
Avant de quitter Langres, on ne peut manquer de se rendre, au-delà de la porte des Moulins, à la fontaine de la Grenouille par l’allée de Blanchefontaine, que Diderot aimait tant. Entre ombre et lumière, la longue promenade conduit à une grotte abritant une source dont l’eau se déverse dans plusieurs bassins étagés. Dans ce lieu romantique par excellence, un peu à l’abandon, on retrouve l’âme du Diderot, bouillonnant et tendre, qui écrivait à son amante Sophie Volland : « Mes yeux errent sur le plus beau paysage du monde (…) Je passe dans cet endroit des heures à lire, à méditer, à contempler la nature et à rêver à mon amie. »
En flânant, un tour de la ville par le chemin de ronde
- La porte des Moulins, ouverte dans un pavillon du XVIIe siècle, fait communiquer la ville avec le plateau.
- Point de vue avec table d’orientation : vue sur la vallée de la Marne, les Vosges, le Jura.
- Ancien chemin de fer à crémaillère, le premier de France, inauguré en 1887, qui reliait la gare à la ville haute.
- La tour du Petit-Sault (1517) contrôlait l’angle N.-0. de l’enceinte et la route de Paris.
- L’arc gallo-romain, datant du Ier siècle avant J.-C., marquait l’entrée principale de la ville. Il est encastré dans les remparts à la fin du IIIe siècle.
- La tour de Navarre (1512) est la tour d’artillerie la plus monumentale (28 m de diamètre, murs de 7 m d’épaisseur). Elle se visite tous les jours, d’avril à septembre.
Découverte Le Figaro
SFR, lanterne rouge de la satisfaction clients dans les télécoms
Elsa BembaronOrange et Free sont les mieux notés, mais les consommateurs restent très critiques à l'égard de la qualité de certains services, notamment le raccordement à la fibre.
Pour la première fois, le régulateur des télécoms (Arcep) publie dans un même temps les conclusions tirées de deux indicateurs : l'observatoire de la satisfaction client et le bilan annuel de « J'alerte l'Arcep ». Le premier reflète le ressenti des utilisateurs, la typologie des problèmes rencontrés… et les conclusions sont peu flatteuses pour les opérateurs.
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Les moyennes sont trompeuses. Dans l'ensemble, les clients sont davantage satisfaits des services rendus par les opérateurs. Orange et Free devancent largement SFR et Bouygues Telecom, que ce soit dans le fixe ou le mobile. SFR est d'ailleurs le seul des quatre opérateurs nationaux dont la note de satisfaction globale ne progresse pas dans le mobile, sur un an. «Certains réseaux sont fortement plus accidentogènes que d'autres», s'emporte Laure de la Raudière, présidente de l'Arcep. L'autorité a ouvert une enquête visant SFR et XPFibre, qui déploie la fibre pour le compte de l'opérateur.
Difficultés dans la facturation
Dans le détail, les conclusions sont peu flatteuses. Pour l'internet fixe, une personne sur deux a rencontré des problèmes avec son opérateur au cours des douze derniers mois, notamment à cause d'une qualité de service peu satisfaisante ou de difficultés liée au raccordement à la fibre. «La pression que nous mettons sur les opérateurs ne faiblira pas temps que nous n'aurons pas vu d'amélioration», insiste Laure de la Raudière. Elle met en avant des problèmes d'architecture de réseau, avec des zones où le réseau installé serait déjà saturé, insuffisant pour faire face à la demande des habitants.
Dans le mobile, 30% des clients ont rencontré des difficultés, notamment liées à la facturation. Mais les consommateurs saisissent peu les services clients des opérateurs, alors que ces derniers sont plutôt aptes à résoudre les difficultés des abonnés.
Avec ces indicateurs, issus des observations et critiques adressés par les consommateurs, le régulateur espère aider les clients à choisir l'opérateur télécoms qui correspond le mieux à leurs attentes et offre la meilleure qualité de service, dans sa région. L'idée étant de mettre à disposition un autre critère de choix que le prix : la qualité des services fixe, mobile et de la relation client avec le ressenti des utilisateurs.
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Free, champion des alertes sur le raccordement fibre
Le service «J'alerte l'Arcep» a reçu 38.000 sollicitations, en hausse de 14% sur un an. Le premier souci est lié à l'accessibilité du SAV – ce qui expliquerait que les clients les utilisent peu (41%). Arrive ensuite les signalements liés à l'évolution des réseaux (23%) : la fibre, l'arrêt de l'ADSL… sont autant de sujets irritants pour les abonnés. Les signalements relatifs à l'internet fixe sont presque huit fois plus nombreux que pour le mobile, portés par une insatisfaction liée aux difficultés de raccordement à la fibre. Tous les opérateurs sont concernés, Free étant l'opérateur qui a suscité le plus d'alertes, devant SFR. La persistance des problèmes dans la durée vient encore aggraver la situation des abonnés les plus touchés par ces difficultés.
L'Arcep veut utiliser ces indicateurs pour adapter sa régulation. Cinq thématiques sont retenues, à commencer par la qualité du réseau fibre jusqu'à l'abonné. Le cas des clients existants débranchés pour qu'un nouveau puisse accéder au réseau est connu. En Île-de-France et dans le Rhône se posent plus particulièrement la question de la qualité des infrastructures, avec des fibres mal posées, cassées… autant de malfaçons très préoccupantes pour des câbles censés avoir une durée de vie de plusieurs décennies.
L'Arcep rappelle néanmoins que tous les opérateurs ne proposent pas leurs services partout et qu'ils sont en droit de le faire. Ainsi, avant de choisir un opérateur, il faut bien vérifier qu'il soit présent à son adresse, ce qui peut être fait via le site de l'Arcep.
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L'Humanité
Horaires de travail atypiques, des inégalités aussi entre les femmes
ActuUne enquête de l’Institut national d’études démographiques met en lumière que les moins diplômées sont davantage exposées aux horaires et aux temps de travail inhabituels.
Mélanie MermozEn France, un peu plus d’un tiers des salariés (36 %) travaillent en horaires atypiques (tôt le matin, le soir ou la nuit, le samedi ou le dimanche). Une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques), parue le 27 avril (1), met en lumière combien les femmes, particulièrement les moins qualifiées, sont davantage exposées au travail en dehors des « horaires de bureaux ». Elles sont notamment plus concernées par le travail du samedi, mais surtout par celui du dimanche (en 2019, 15 % des femmes travaillaient le dimanche, contre 11 % des hommes, et ce chiffre a augmenté depuis 2013, alors qu’il diminuait pour les hommes).
Toutes les femmes ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. L’enquête de l’Ined met en évidence un accroissement des inégalités entre les cadres et les salariées les moins qualifiées. La part des femmes cadres exposées aux horaires atypiques diminue de 23 %, tandis que celle des ouvrières non qualifiées (la catégorie la plus touchée) augmente de 11 %. Les politiques de conciliation des vies professionnelle et personnelle et les accords collectifs concernant l’égalité professionnelle ont davantage bénéficié aux cadres, tandis que les femmes les moins qualifiées ont été davantage impactées par les politiques de modulation du temps et l’assouplissement des règles du travail dominical (loi Mallie en 2009 et loi Macron en 2015). S’il est présenté par ses promoteurs comme une modernisation de la société, le travail dominical affecte fortement la vie de celles et ceux qui le subissent. Pour de nombreuses mères solo, contraintes de travailler le dimanche, la garde des enfants est un véritable casse-tête. Une étude de l’Insee, parue en juillet 2016 (2), montre par ailleurs la diminution de la sociabilité tant familiale qu’amicale qu’il provoque. Cette diminution ne parvient pas à être compensée par l’attribution d’un jour de repos compensateur, un autre jour de la semaine.
De premières expériences réussies
Pour les femmes les moins qualifiées, c’est la double, voire la triple peine. Elles ne sont pas seulement exposées aux horaires atypiques, mais aussi à d’autres contraintes temporelles. Les femmes qui travaillent en horaires atypiques sont ainsi plus exposées aux emplois du temps irréguliers, imprévisibles, aux journées discontinues. Le temps partiel est aussi très fréquent. Les femmes les moins qualifiées sont, par exemple, très présentes dans les métiers de l’aide à la personne qui cumulent temps partiel, journées discontinues… Le vieillissement de la population va augmenter les besoins pour ce type de postes, il est donc urgent de réfléchir à des solutions pour améliorer les conditions de travail, en particulier temporelles, de ces professions. Autre secteur où les femmes sont très présentes, celui du nettoyage : des entreprises expérimentent avec succès le travail en journée, les bureaux ne sont plus nettoyés le matin ou le soir quand les salariés sont absents mais quand ils sont présents. Pour les agents et agentes d’entretien, c’est la fin des horaires atypiques et une amélioration certaine de leurs conditions de travail.
temps de travailÉgalité hommes femmes Le Figaro
Sarah Abitbol dévoile son histoire sur France 2: «Je suis passée de la culpabilité à la fierté»
ENTRETIEN - Après s’être confiée dans un livre, la championne de patinage artistique, abusée sexuellement par son entraîneur durant son adolescence, revient sur son parcours dans un documentaire.
Pendant trente ans, Sarah Abitbol s’est tue. Derrière son sourire éclatant, l’ancienne championne de patinage artistique cachait un drame intime. En 2020, elle a eu le courage de raconter sa terrible histoire dans le livre Un si long silence (HarperCollins). Celle d’une adolescente qui, de 15 à 17 ans, a été agressée sexuellement par son entraîneur. L’ouvrage, rédigé avec la journaliste Emmanuelle Anizon, l’a aidée à commencer sa reconstruction. Il a aussi permis la libération de la parole dans le sport et la mise en cause de près de 700 personnes dans 54 fédérations. Depuis, l’athlète, qui vient de créer son association baptisée La voix de Sarah, a fait des violences sexuelles le combat de sa vie. Une lutte qu’elle poursuit en racontant son parcours dans un documentaire intitulé comme son livre, coréalisé par Emmanuelle Anizon et Rémy Burkel, diffusé sur France 2 et suivi d’un débat. Elle y délivre un témoignage bouleversant nourri par de très nombreuses images d’archives et par les interviews de ses proches.
TV MAGAZINE. - Que représente ce documentaire dans votre parcours?Sarah ABITBOL. - Dénoncer c’est bien mais continuer le combat c’est mieux. Ce film est important pour moi parce que c’est la prolongation de ma prise de parole. Je suis sûre que cette visibilité en prime time va aider d’autres victimes à briser le silence et à parler. Ça me permet aussi d’avancer. Au début de l’écriture du livre, je n’arrivais pas poser les mots, je ne pouvais pas prononcer le mot viol. J’étais dans la honte, la culpabilité, je cachais mon ouvrage, je ne voulais pas qu’il sorte. C’est une thérapie parce que le cheminement est long. Maintenant, je vis une forme de renaissance. J’arrive à me dire que je suis un exemple et je suis passée de la culpabilité à la fierté.
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Comment s’est déroulé le tournage du film?Dans le documentaire, je lis des passages du livre et ces moments ont été très difficiles pour moi. J’ai beaucoup pleuré et j’ai de nouveau ressenti un mal-être. Nous avons même dû lever le pied sur les interviews. Mais, je pense que c’était un passage obligé pour la réussite de ce documentaire pour aider les autres et pour moi-même aussi. Cela me permettait de poursuivre ma thérapie en rentrant de nouveau dans mon histoire mais de manière différente.
Votre maman témoigne dans le documentaire. Cela a-t-il été difficile de la convaincre?Ma mère n’avait jusque-là parlé qu’une fois lors d’un «Vivement dimanche» consacré au patinage. Quand elle a vu le tsunami provoqué par la sortie du livre, elle s’est dit: «Bravo ma fille, heureusement de ce que tu l’as fait». Mais je crois qu’elle était encore dans la culpabilité de n’avoir rien vu. Pourtant, mes parents ont toujours été auprès de moi. Ils ont déménagé à Paris, ils m’accompagnaient lors des compétitions. Franchement, ils ne pouvaient pas faire plus. Au départ, elle a refusé de s’exprimer dans le documentaire. Parler à la télévision de tout ça, ce n’est pas facile. Finalement, elle a accepté.
Le film est nourri par de très nombreuses images d’archives, où êtes-vous allée les chercher?C’est un travail énorme mais c’est ce qui donne aussi la réussite de ce film. Mon père avait tout filmé. J’avais mis les images sur un disque dur il y a une dizaine d’années et je regardais de temps en temps des passages avec lui avant qu’il ne meure. J’ai tout visionné. Ce n’était pas facile de revoir ces images de l’enfance, ça m’a beaucoup remuée. J’ai orienté les réalisateurs sur certains passages qui me semblaient être les meilleurs pour le film. Après, c’était à eux de décider de ce qu’ils voulaient mettre.
«J’ai revu mon agresseur en images dans le documentaire et ça a été très dur. J’avais peur de refaire des cauchemars...»
Sarah Abitbol
Comment avez-vous réagi lorsque vous avez vu le documentaire?C’était difficile pour moi de le regarder d’abord parce qu’il y avait mon père. J’ai aussi revu mon agresseur en images et ça a été très dur. J’avais peur de refaire des cauchemars...
Qu’est-ce que la sortie du livre a changé dans votre vie? C’est une renaissance. Je sens que je reprends confiance en moi, je refais des choses que je n’arrivais pas à faire. Cela a aussi libéré la parole des autres et déclenché un tsunami dans le sport puisque 50 fédérations ont été touchées. Beaucoup de victimes dans tous les sports ont appelé le ministère en disant qu’ils parlaient grâce à mon témoignage. Il fallait avoir le courage de le faire et je l’ai eu.
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Êtes-vous en contact avec d’autres victimes? Oui, elles ont envie de me parler et je sens que mon écoute est importante pour elles. Elles ne viennent pas que de l’univers du sport. Une femme de 70 ans m’a écrit pour me dire: «Grâce à vous j’ai enfin réussi à parler à mon mari et à mes petits enfants. C’était enfoui en moi. J’ai lu votre livre et je vous remercie». Lorsqu’on m’adresse des mots comme ça, j’ai gagné ma journée. Je ne regrette pas d’avoir parlé et, si c’était à refaire, je le ferais plus tôt. Bientôt, les victimes pourront s’adresser à mon association dans laquelle il y a un psychologue et un avocat.
On découvre dans le film que vous êtes entraîneur...J’entraîne en France ou aux États-Unis par le biais de leçons privées. Je propose à la fois une expertise technique et une prévention pour les enfants en parlant de mon histoire positivement, pour ne plus que cela arrive. L’idée est d’expliquer jusqu’où un entraîneur a le droit d’aller.
Quels sont vos projets?J’ai monté un spectacle avec mon metteur en scène, produit par Holiday on Ice. Cela a malheureusement été repoussé à cause du Covid mais, l’année prochaine, je réaliserai une tournée dans 90 villes. Je voulais raconter mon histoire sur la glace de façon subjective. C’est un message d’espoir pour toutes les victimes de violences. Cela va être un moment super fort et, je pense, la plus belle tournée de ma carrière.
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Le Figaro
Audiences: «Koh-Lanta» se stabilise, France 2 frôle les 3 millions avec «Joyeux anniversaire Renaud»
- Par
Emilie Paul
- Mis à jour
le 11/05/2022 à 09:50
- Publié
le 11/05/2022 à 09:50
Les audiences du mardi 10 mai 2022 pour les programmes diffusés en première partie de soirée.
Mardi soir, TF1 est arrivée en tête des audiences avec «Koh-Lanta». La suite du «Totem maudit» a attiré 3,4 millions de téléspectateurs, soit 18,1 % de part d’audience. Non loin derrière, France 3 rediffusait un épisode de Crimes parfaits . La série policière portée par Isabel Otero a réuni 3,2 millions de personnes, soit 15,4 % de PDA.
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France 2 suit avec «Joyeux anniversaire Renaud». Le divertissement consacré au chanteur à l’occasion de son 70e anniversaire et de la sortie de son nouvel album, Métèque, a rassemblé 2,9 millions de téléspectateurs, soit 15 % du public. Au pied du podium, M6 proposait deux épisodes de la saison 19 de NCIS . La série américaine avec Mark Harmon a réuni 1,9 million de fidèles, soit 9,1 % de part d’audience.
Du côté des autres chaînes, Arte a fédéré 1 million de personnes, soit 4,9 % de PDA, avec le documentaire Le monde selon Xi Jinping .
Koh-Lanta, le totem maudit
Crimes parfaits
Joyeux anniversaire Renaud
NCIS
Le monde selon Xi Jinping
The Ryan Initiative
3 Days to Kill
90' enquêtes
Bébé, mode d'emploi
Consommateurs, vous avez le pouvoir !
Camping Paradis
Génie français : les forteresses de Vauban
Enquêtes criminelles
Le meilleur forgeron
Merveilleuse Angélique
Plume, la basse-cour a un incroyable talent
Enquêtes mystérieuses
Snapped : les femmes tueuses Le Figaro
«Le protocole a plutôt bien marché»: Florent Pagny donne de bonnes nouvelles de son état de santé
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 11/05/2022 à 15:02
- Publié
le 11/05/2022 à 09:14
Dans une vidéo publiée sur Instagram ce mardi, le chanteur et coach de «The Voice» a souhaité rassurer ses fans, qu’il a l’espoir de retrouver l’année prochaine au cours d’une tournée.
Sa dernière vidéo remontait au 15 janvier dernier. Florent Pagny confiait à ses fans être atteint d’une tumeur cancéreuse au poumon. Samedi dernier, les téléspectateurs de «The Voice» ont vu évoluer l’état de santé du chanteur, en décalé puisque les enregistrements datent d’il y a plusieurs mois. L’interprète, sur Instagram, a pris la parole pour rassurer sur son état de santé, à quatre jours de la première demi-finale en direct de «The Voice», le 14 mai prochain, où il est attendu.
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«Je ne vous ai pas imposé une série Netflix sur mon traitement et mon histoire, mais maintenant que c’est derrière moi, puisqu’il me reste une chimio, je peux vous dire que je vais très bien», explique avec une certaine sérénité Florent Pagny, montrant un visage différent mais souriant. «J’ai un peu changé de look, mais c’est le traitement qui veut ça. Je vais m’y faire et ça va passer», insiste-t-il.
«Le protocole a plutôt bien marché: dès les deux premières chimios, ma tumeur qui était grosse comme un kiwi s’est transformée en une noisette. J’ai été très bien accompagné médicalement, par ma moitié, mes enfants», ajoute le coach de «The Voice», avant de remercier ses admirateurs pour tous leurs messages de sympathie. Il précise avoir l’espoir de les retrouver l’année prochaine en reprenant la tournée qu’il avait dû annuler cette année.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Florent Pagny (@pagny_officiel)
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Le Figaro
Joaillerie historique: la glyptique, c’est chic
Pauline CastellaniLa sublime collection particulière d’intailles et de camées, exposée à l’École des arts joailliers à Paris, offre un panorama fascinant de l’histoire de la gravure sur pierre (glyptique, donc), de l’Antiquité au XIXe siècle.
C’est une pièce extrêmement rare. Historique même. Sur ce rubis translucide, aussi rose qu’un bonbon, figure le profil de l’empereur Auguste gravé au Ier siècle de notre ère. Cheveux légèrement bouclés et nez aquilin comme décrit par Suétone, le dessin est net et précis, la couleur rouge de la pierre appuyant la victoire, la force et l’énergie du fondateur de l’Empire romain qui utilisait probablement ce sceau pour signer ses courriers privés et dépêches.
Un peu plus loin, c’est un autre portrait extraordinaire, en relief cette fois, qui attire l’œil. Un Hercule tout en barbe et couronne de lierre dans les cheveux, réalisé au XVI siècle dans une sardonyx de douze centimètres, comme une véritable petite sculpture. Ces deux pierres très différentes - par le sujet, la technique, la pierre elle-même, la période de réalisation - suffisent à démontrer le caractère exceptionnel de l’exposition «Pierres gravées», inaugurée aujourd’hui à l’École des arts joailliers avec le soutien de Van Cleef & Arpels.
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Du sceau de l’empereur romain aux amulettes des guerriers antiques, de la prière gravée au doigt du croyant du Moyen Âge à la bague de mariage, ces pierres sont à la fois publiques et intimes, objets de parure et de collection. Majestueuses, les deux cents pièces présentées ici témoignent surtout de l’histoire encore méconnue de la glyptique. Cet art de graver les pierres en relief (les camées) ou en creux (les intailles, dérivé de l’italien «intaglio») fait jaillir derrière les vitrines d’étranges mondes miniatures dont les portraits impériaux, les scènes mythologiques, les figures de dieux et de déesses, les animaux fantastiques n’ont cessé de séduire monarques, esthètes et collectionneurs. Le visiteur sera forcément impressionné par cette double ligne de grosses bagues somptueuses et magnifiquement mises en scène. «Au croisement de l’art du bijou, du monde des pierres et des savoir-faire, la glyptique est pourtant restée un peu élitiste, curieusement oubliée par l’histoire de l’art et le grand public, regrette Philippe Malgouyres, conservateur en chef du patrimoine au Musée du Louvre et commissaire de cette exposition. La technique n’a pas tellement changé depuis la Haute Antiquité et, constamment, des œuvres ont été créées “à la manière de”, ce qui en fait un cas assez unique dans l’histoire de l’art.»
Des chefs-d’œuvre historiques
Au fil chronologique de l’exposition, on découvre une autre particularité de cet art si ancien: l’œuvre définitive n’est pas l’intaille elle-même mais le dessin qu’elle laisse dans la cire ou l’argile. Car ces pierres ont d’abord été gravées pour servir de sceau, laisser une empreinte administrative. «La précision du graveur (dont plusieurs outils sont également exposés, NDLR) est rendue d’autant plus difficile que tout doit être exécuté à l’envers pour être déchiffré. Ce n’est que plus tard, dans le monde romain, que les intailles deviendront ornementales et enrichiront les bijoux mais aussi les vases précieux, les meubles, les instruments de musique.» Ce sont ces pierres innombrables qui sont collectionnées dès le Moyen Âge et avec toujours plus d’avidité jusqu’au XIXe siècle, faisant revivre ce goût de l’Antique.
Louis XIV collectionna avec passion ces modèles qui sont aujourd’hui exposés au Musée du Louvre
Ainsi, au XVIIe siècle, plus que l’intaille intime, c’est le camée solennel et sa riche polychromie qui fascinent. «On le collectionne, on l’étudie et on le fabrique. Employé à profusion pour orner les montures des vases de pierres dures au milieu du XVIIe siècle. Louis XIV collectionna avec passion ces modèles qui sont aujourd’hui exposés au Musée du Louvre», continue le spécialiste. L’institution vient d’ailleurs d’acquérir le camée de Vénus et l’Amour, chef-d’œuvre de la glyptique du XVIe siècle ayant appartenu à Mazarin puis à Louis XIV. C’est le plus grand camée connu créé par les Miseroni, dynastie de graveurs œuvrant entre Milan et Prague. Cette récente acquisition, pour plus de 2,6 millions d’euros, a été rendue possible grâce à la campagne Tous mécènes, réunissant plus de 5600 donateurs et entreprises, dont la maison Cartier (le seul joaillier de la place Vendôme à intégrer un graveur sur pierre parmi ses artisans). Taillé en forme de coquillage dans une agate des Grisons, ce camée historique est cerclé d’une monture en argent doré ornée d’un cygne et porte en son centre Vénus et son fils, l’Amour, comme endormis l’un contre l’autre.
«En plus d’être en relief, le camée joue avec la structure naturelle des agates, particulièrement de la sardonyx, qui alterne couches claires et sombres, permettant ainsi de créer, grâce à la polychromie, une image en trois dimensions. Tout le talent du graveur consiste alors à se laisser inspirer par la structure même de la pierre et des dessins déjà produits par la nature.» Voir l’étonnant portrait de François Ier exposé, où barbe et cheveux roux contrastent avec le visage pâle. Ou encore le somptueux Alexandre en Minerve datant du XVIIe siècle qui mêle, à la manière d’une peinture, les tonalités de l’agate, de la sardonyx, de la calcédoine et de la cornaline. Sans oublier le camée en agate des Grisons à l’effigie d’Élisabeth Ire, dont le buste diaphane tranche avec l’aspect encore sanglant de la peau du lion dont elle s’est revêtue.
L’empreinte du temps
«Toutes ces pièces restent très émouvantes car elles portent l’empreinte du temps», acquiesce Marc Auclert. Depuis plus de dix ans, le créateur parisien met en scène camées et autres fragments antiques sur des bagues et des pendentifs aux contours contemporains, allant jusqu’à imprimer sur des boucles d’oreilles en or la gravure d’une intaille pour en dévoiler la finesse des traits. Pourtant, les pierres anciennes qu’il choisit pour fabriquer ses bijoux ne sont pas les mêmes que celles qui électrisent musées et collectionneurs. «Au-delà du dessin et de son sujet, la pierre doit aussi être belle en tant que bijou, avoir une jolie couleur et un joli lustre, un orangé lumineux ou un marron chaud. Surtout, elle ne doit pas être fragile pour être portée au quotidien. Je n’achète jamais d’ivoire ni d’ambre par exemple. Ce que mes clients apprécient le plus, c’est le côté un peu élitiste des pierres gravées justement. À l’heure où les grands groupes ne parlent que “d’expérience”, l’intaille offre un luxe subtil, beaucoup plus discret que les gros cailloux!»
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Un luxe chargé d’histoire dont s’est emparé récemment Pomellato (Kering) en présentant son camée de Vénus lors de la deuxième édition de l’événement culturel Homo Faber, organisé à Venise autour de l’artisanat. Cet imposant portrait en relief malencontreusement brisé en plusieurs morceaux et ébréché sur un côté a été restauré selon la technique japonaise du kintsugi. L’or colmatant les fissures à la manière d’un précieux pansement.
«Pierres gravées, camées, intailles et bagues de la collection Guy Ladrière», jusqu’au 1er octobre 2022 à l’École des arts joailliers, au 31, rue Danielle-Casanova, Paris 1er. Entrée gratuite sur réservation sur www.lecolevancleefarpels.com
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Le Figaro
Une journaliste d'al-Jazeera tuée lors d'affrontements en Cisjordanie
Paris a «exigé» une enquête sur la mort «profondément choquante» de Shireen Abu Akleh, qui couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine en Cisjordanie occupée.
La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée par balle mercredi 11 mai au matin alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne dans un secteur tendu de la Cisjordanie occupée.
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Un photographe de l'AFP sur place a fait état des tirs de l'armée israélienne et a vu le corps de la reporter qui portait un gilet pare-balles sur lequel était inscrit le mot «presse». Il a indiqué ne pas avoir vu de miliciens palestiniens à proximité de la scène où la journaliste a été tuée.
Plusieurs journalistes touchés
Un autre journaliste, Ali al-Samoudi, blessé lors de ces affrontements, a accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur les journalistes. «Nous étions en chemin pour couvrir l'opération de l'armée lorsqu'ils ont ouvert le feu sur nous (...) Une balle m'a atteint. La seconde balle a touché Shireen», a-t-il déclaré.
L'armée israélienne a indiqué avoir mené au cours des dernières heures, des opérations dans le camp palestinien de Jénine, et d'autres secteurs de Cisjordanie, afin «d'appréhender des personnes soupçonnées de terrorisme». «Durant ces activités de contreterrorisme dans le camp palestinien de Jénine, des dizaines d'hommes armés palestiniens ont ouvert le feu et lancé des objets explosifs en direction des forces israéliennes, menaçant leur vie. Les soldats ont répliqué. Des personnes ont été atteintes», a indiqué l'armée israélienne.
Reportages sur le conflit israélo-palestinien
«L'armée mène une enquête sur ces événements et envisage la possibilité que les journalistes ont été atteints par des hommes armés palestiniens», ont ajouté les militaires. «Selon les informations que nous avons réunies, il semble probable que des Palestiniens armés, qui ont ouvert le feu sans discernement à ce moment, sont responsables de la mort malheureuse de la journaliste», a plus tard renchéri le premier ministre israélien Naftali Bennett.
Palestinienne, chrétienne, âgée d'une cinquantaine d'années et ayant aussi la nationalité américaine, Shireen Abu Akleh avait travaillé à «La Voix de la Palestine», Radio Monte-Carlo, avant de rejoindre la chaîne al-Jazeera, où elle s'est fait connaître à travers le Moyen-Orient pour ses reportages sur le conflit israélo-palestinien. En milieu de journée, des Palestiniens déposaient des fleurs aux abords de la route au passage de la voiture transportant sa dépouille dans le nord de la Cisjordanie occupée, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une balle «au visage»
Dans un communiqué, la chaîne al-Jazeera a affirmé que Shireen Abu Akleh a été tuée «de sang-froid» par les forces israéliennes. «Al-Jazeera condamne ce crime odieux, qui a pour objectif d'empêcher les médias de faire leur travail», a indiqué la chaîne qatarie, appelant la communauté internationale à «tenir pour responsables les forces d'occupation israéliennes pour avoir intentionnellement ciblé et tué Shireen», qui a reçu une balle «au visage» selon les autorités qataries.
Israël a offert aux Palestiniens une «enquête conjointe» sur la mort de la journaliste, a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid. Le gouvernement palestinien a appelé à une «enquête internationale» sur la mort de la journaliste, a indiqué à l'AFP son porte-parole, Ibrahim Melhem, alors que le président Mahmoud Abbas avait de son côté accusé le «gouvernement israélien d'être entièrement responsable» du décès de Shireen Abu Akleh.
L'ambassadeur américain en Israël Tom Nides a quant à lui appelé à une «enquête approfondie» sur la mort de la journaliste «américano-palestinienne», aussi condamnée par l'émissaire de l'ONU au Proche-Orient, Tor Wennesland. La France a quant à elle «exigé» dans la journée «qu'une enquête transparente s'engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame», selon les mots de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un point de presse électronique.
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Un an après Gaza
Le décès de Shireen Abu Akleh intervient près d'un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d'une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et l'État hébreu.
Cette guerre de 11 jours avait fait 260 morts côté palestinien parmi lesquels de nombreux combattants et des enfants, et 14 décès en Israël, incluant un soldat et deux mineurs. Un an après la guerre à Gaza, la tension demeure entre l'État hébreu et le Hamas. Mercredi, un cadre du Hamas, Ghazi Hamad, a accusé les forces israéliennes d'avoir «intentionnellement tué» la journaliste d'al-Jazeera, ce que l'armée a nié.
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Depuis le 22 mars dernier, Israël a été la cible d'une série d'attaques ayant fait au moins 18 morts. Deux de ses attaques ont été perpétrées par des Arabes israéliens, et quatre d'entre elles par des Palestiniens, dont trois jeunes originaires de Jénine, où l'armée israélienne a multiplié les opérations ces dernières semaines. Dans la foulée de ces attaques anti-israéliennes, 31 Palestiniens incluant des assaillants et un jeune de 18 ans mercredi près de Ramallah, ont été tués dans des incidents avec l'armée israélienne.
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Guerre en Ukraine : un avion russe avec des centaines de soldats à son bord abattu au début de l'invasion grâce au renseignement américain
La CIA a eu un rôle déterminant dans les premiers succès défensifs ukrainiens, et notamment dans le ciblage d'un avion militaire russe transportant «des centaines de soldats», rapporte NBC News.
L'Ukraine affirme avoir détruit un nouveau bateau de guerre russe
Un drone de combat Bayraktar aurait permis de couler un navire de débarquement au large de l'île aux Serpents, en mer Noire.
Guerre en Ukraine : «Comme en 1945, la victoire sera à nous», déclare Vladimir Poutine
Le président russe a multiplié les références au «nazisme» dans ses vœux adressés le 8 mai aux pays de l'ancien bloc soviétique et de l'Asie centrale, ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.
L'Humanité
Mieux comprendre la ménopause
ActuPassage essentiel dans la vie des femmes, la ménopause n’est plus aussi taboue mais fait encore l’objet d’idées reçues. Les femmes ont tout à gagner à parler de leurs troubles afin de dédramatiser cette période charnière.
Marie MersierLa ménopause, ou plus précisément périménopause (tout ce qui la précède et la suit), n’a pas bonne presse. On l’aborde souvent par le prisme des symptômes, donc on la stigmatise, alimentant ainsi la peur et les tabous. En effet, le yoyo des hormones qui entoure cette période a des conséquences plus ou moins notables sur le bien-être de la femme. Prise de poids, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur, tout un ensemble de manifestations pas toujours simples à vivre et à accepter.
D’abord, et c’est important de le souligner : temporalité, ressenti… à chaque femme son cycle menstruel, mais aussi sa ménopause. Ensuite, peut-être faut-il changer notre regard sur cette étape : ne plus la considérer comme une fin en soi (même si cela marque la fin des menstruations donc de la vie reproductive), mais comme le début d’un nouveau cheminement, riche et épanouissant, « une autre manière d’être soi ». C’est ce que propose Sophie Kune grâce à son compte Instagram @menopause.stories et son livre « Ménopausée et libre ! » (1) qui annonce la couleur : « La ménopause n’est pas qu’un symptôme, c’est une nouvelle féminité ! »
Début d’un nouveau cycle
Apprivoisant la ménopause d’un point de vue décomplexé et holistique, c’est-à-dire en mettant en résonance ses aspects physiologiques, psychiques et émotionnels, l’autrice offre des clés pour se réapproprier le vécu de la ménopause. « Lorsqu’elle s’installe, on a l’impression que tout notre corps prend le dessus. En observant ce processus et en se reconnectant à soi-même, on peut essayer de poser des mots sur ce que l’on expérimente et ressent. Le fait de délivrer cette parole, d’être écoutée, là où l’on se sent le plus à l’aise – avec son médecin, son gynécologue, une amie – désamorce pas mal de choses. » Il sera d’ailleurs intéressant de voir si la proposition d’Emmanuel Macron de créer une consultation gratuite pour la ménopause sera suivie d’effets (2).
Même si chaque femme abordera et vivra de façon unique cette période, il existe des ressources afin de l’accompagner plus sereinement. La nutrithérapeute Marion Baudier-Melon conseille : « Le stress et le manque de sommeil ayant un fort impact sur les désagréments liés à la ménopause, pratiquer une activité sportive et prendre du temps pour soi, calme et régénérateur, seront une priorité. Dans la mesure du possible, adapter son assiette en mettant le focus sur la variété et en favorisant les aliments à index glycémique bas : fibres, légumineuses, protéines, bons acides gras comme les oméga 3. Du côté des plantes, trèfle rouge, maca, ginkgo, gattilier peuvent être des pistes, mais toujours sur les conseils d’un ou d’une naturopathe, car il existe des contre-indications surtout en cas de cancer hormonodépendant. » Enfin, déployant une « nouvelle écologie du corps féminin », Miyé (3) est une gamme de soins vers laquelle on peut s’orienter, avec, par exemple, le « Gel intime hydratant et rééquilibrant » ou le complément alimentaire « Équilibre hormonal féminin ». Certes, cela représente un investissement, mais ces produits se distinguent par leur formulation bio et vegan à l’efficacité avérée.
www.miye.careSanté Le Figaro
Les Français, champions mondiaux de la production audiovisuelle
Caroline SalléDÉCRYPTAGE - Entre Banijay, Mediawan, Newen et Federation, quatre groupes tricolores se placent dans le Top 15 des plus gros producteurs de programmes TV à l’échelle mondiale.
Les Anglo-Saxons ont longtemps été les rois de la production audiovisuelle. Disney, Netflix ou Amazon, qui produisent des contenus pour leurs propres plateformes, à coups de dizaines de milliards de dollars, restent évidemment des mastodontes. Mais, du côté des acteurs indépendants, qui vendent leurs programmes à des télés ou des plateformes, le Français Banijay s’est imposé comme le numéro un mondial. Avec un chiffre d’affaires attendu de 3 milliards d’euros en 2022, doublé d’un catalogue dépassant les 120.000 heures de programmes, il domine le marché de la production de programmes TV. Devant Lionsgate, ITV Studios, Freemantle et BBC Studios.
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Banijay, qui détient des franchises telles que Peaky Blinders, Koh-Lanta, The Voice ou N’oubliez pas les paroles, n’est pas une exception culturelle. Présidé par Pierre-Antoine Capton, Mediawan, dont le chiffre d’affaires s’élève à 1 milliard d’euros, est l’autre grand champion tricolore du secteur. Deux Français figurent à présent dans le Top 6 mondial des plus gros producteurs.
De son côté, Newen, la filiale de TF1, affiche un revenu de 400 millions d’euros en 2021, en croissance de 20% au premier trimestre 2022. Federation, présidé par Pascal Breton, mise, selon Challenges, sur des revenus de l’ordre de 300 millions d’euros en 2022 et 500 millions d’euros à l’horizon 2025. Au total, cela fait quatre groupes tricolores dans le Top 15 des plus gros producteurs de programmes TV à l’échelle mondiale. Pas si mal…
«Un changement de prisme»
Les producteurs français ne sont «ni meilleurs, ni moins bons» que les autres, assure Stéphane Courbit, le chairman de FL Entertainment (maison mère de Banijay). «Il y a d’ailleurs des pays, à l’image des Pays-Bas ou de la Grande-Bretagne, qui sont bien plus créatifs que nous.» Simplement, «un changement de prisme s’est opéré depuis quelques années, estime l’entrepreneur. Les producteurs français ont longtemps été complexés vis-à-vis des mastodontes étrangers. Avec Banijay mais aussi Mediawan ou encore Newen, le marché s’est rendu compte que les groupes tricolores pouvaient être également des acteurs de la consolidation. C’est plutôt une bonne nouvelle».
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Banijay agrège actuellement plus de 120 sociétés de production dans 22 pays. Mediawan totalise 50 labels de production dans une dizaine de pays. Newen a intégré une quarantaine de producteurs.
Des perspectives de croissance alléchantes
Les perspectives de croissance sont plutôt alléchantes. L’investissement dans les contenus représente une manne annuelle estimée à environ 200 milliards de dollars au niveau mondial. Et le ralentissement de la croissance des grandes plateformes qui achètent énormément de programmes ne suscite pour l’heure aucune inquiétude. «Lorsque l’un de nos clients va moins bien, il faut toujours faire attention. Une grande partie de la croissance organique provient actuellement des géants du streaming», explique Stéphane Courbit. Pour Banijay, ils représentent 13% du chiffre d’affaires.
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À l’inverse, Federation, à l’origine de succès comme En Thérapie, Le Bureau des légendes, Marseille, réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires grâce aux plateformes. La concurrence féroce entre ces dernières a en tout cas «redonné aux producteurs des marges de manœuvre dans les négociations», constate-t-il. L’opportunité de grandir davantage? En janvier, auditionné par le Sénat, Pierre-Antoine Capton se disait «intimement persuadé que la France peut devenir un véritable leader mondial de l’audiovisuel. En tant que producteurs indépendants, nous avons les moyens d’être des acteurs de premier plan pour assurer notre souveraineté économique et culturelle».
Canal+ lorgne Starz et voudrait mettre un pied à Hollywood
ANALYSE - La filiale de Vivendi pourrait accélérer son expansion à l’international et s’assurer un accès direct aux contenus.
Le déclin de l’empire télévisuel français
DÉCRYPTAGE - La baisse du temps passé devant le petit écran s’accélère, menaçant le modèle économique des chaînes.
La Provence: le bras de fer continue entre Rodolphe Saadé et Xavier Niel
Lundi, le conseil d'administration de La Provence (La Provence, Corse-Presse) a agréé le rachat des 89% de parts que détenait Bernard Tapie dans le groupe de presse par l'armateur CMA-CGM. Mais pour ce faire, le conseil a invalidé les votes de trois des cinq administrateurs. Les représentants de Xavier Niel vont déposer des recours.
L'Humanité
Que faire lorsque son enfant rechigne à découvrir de nouveaux aliments ?
ActuEntre 2 et 10 ans, les enfants ont tendance à se braquer dès qu’il s’agit de manger des légumes et autres denrées, faisant du repas un casse-tête pour les parents.
Noé BlouinLa question est récurrente dans la bouche des jeunes parents : « Comment faire pour que mon enfant mange de tout ? » Vers 2 ou 3 ans, les petits commencent souvent à faire preuve de réticences à l’arrivée d’un nouveau plat dans leur assiette, et les repas peuvent vite se transformer en véritable séance de négociations. Ce rejet, qui apparaît aux alentours de 2 ans, s’appelle la néophobie alimentaire et a déjà fait l’objet d’études scientifiques. En 1994, on estimait ainsi que 77 % des petits Français entre 2 et 10 ans étaient touchés, 50 % des enfants de 24 mois, selon une autre étude datant de 2010. Si le phénomène est relativement normal, il n’en reste pas moins un temps anxiogène pour les parents, partagés entre l’envie d’éviter les carences, l’éveil à la nourriture et la peur de dégoûter son enfant de certains aliments.
Patience et persévérance
Une bonne alimentation est plus que nécessaire pour le développement de l’enfant. D’abord, du point de vue de la croissance, car, entre 4 et 11 ans, le petit grandit en moyenne de 6 centimètres et prend environ 2 kilos chaque année. Il s’agit aussi d’éduquer aux habitudes alimentaires saines. Plus qu’un dégoût de la nourriture, la néophobie alimentaire prend source à l’âge de l’opposition, lorsque l’enfant commence à s’affirmer comme individu. Instinctivement, il sera plus prompt à dire non que oui. Difficile donc de lui faire avaler quelque chose dont il n’a pas envie. Avec toute l’énergie que son âge demande, le corps penche plutôt vers les produits riches en calories. Pour aider l’enfant à évoluer, la clé réside dans la patience et dans la persévérance. Il ne veut pas finir ses légumes ? Tant pis, le forcer est contre-productif et pourrait bien l’en dégoûter pendant de longues années. Sans le saturer, il faut lui représenter les mêmes mets problématiques de manière régulière. Il peut y être exposé jusqu’à quinze fois avant de l’accepter. Mais la redondance des plats (une fois par mois) n’est pas la seule piste.
Faire aimer des produits qui rebutent un enfant n’est pas aisé. Cependant, avec quelques stratégies bien pensées, rien n’est impossible. La première consiste à cuisiner avec lui. Lorsque le temps le permet, préparer le repas avec son enfant l’aide à appréhender de manière ludique les aliments et lui donne envie de goûter à ce qu’il a préparé. Puisque l’on mange aussi avec les yeux, des présentations amusantes peuvent également diminuer l’appréhension des plus jeunes. Les grandes marques l’ont d’ailleurs bien compris : les sourires des BN et autres glaces en forme de clown en témoignent. Dans un esprit plus sain, pourquoi ne pas essayer une purée bicolore pommes de terre-carottes ou un arc-en-ciel de crudités ? Lorsque l’on évoque les légumes honnis par les enfants, les épinards et les choux de Bruxelles viennent spontanément à l’esprit. Outre la texture et le goût de ces derniers, de nombreux petits écoliers les ont en effet découverts dans l’antre anti-gastronomique que peut parfois être la cantine (même s’il y a du mieux dans certains établissements). Aux parents de leur faire découvrir un univers parallèle où les épinards ne sont pas qu’une bouillie fade et où les choux de Bruxelles sont correctement assaisonnés, adoucis avec du lard et une pointe de muscade.
Puisque « l’âge du non » n’empêche pas non plus l’enfant de développer un certain mimétisme vis-à-vis des adultes, avoir soi-même une bonne alimentation est un facteur important. La qualité du temps passé à table en est un également. Du stress et de l’anxiété des repas peuvent naître d’autres troubles alimentaires bien plus sérieux, comme l’anorexie ou l’obésité. Intimement lié à l’alimentation, le moment de partage qu’est le dîner doit aussi être synonyme de plaisir, celui de se retrouver en famille pour manger et échanger. L’amour de l’assiette suivra.
3 questions à Émilie Morvan, diététicienne pédiatrique
« Il ne faut pas forcer l’enfant, il doit expérimenter »
Doit-on s’inquiéter qu’un enfant refuse d’essayer de nouveaux aliments ?
La néophobie alimentaire est une période normale du développement de l’enfant. Elle est différente des troubles de l’oralité, qui sont plus de l’ordre du dysfonctionnement. Cela peut en revanche être plus poussé chez certains enfants. Généralement, cela se développe entre 2 et 6 ans, mais, dans des cas plus rares, cela peut survenir dès 6 mois. Les troubles peuvent persister jusqu’à l’âge adulte lorsque le problème n’a pas été pris en charge. La néophobie alimentaire était moins connue avant, mais nous avons heureusement progressé dans le domaine. Pour la majorité des enfants, cela reste une période qui passe relativement rapidement et qui n’est pas dangereuse, sauf elle se met à persister plusieurs années. On peut en revanche toujours consulter un spécialiste pour avoir des pistes et diminuer ce traumatisme vis-à-vis des aliments. En tant que diététicien, on peut informer et conseiller les parents et aussi aider l’enfant via des jeux et des exercices afin d’assouplir leur jugement sur les nouveaux aliments.
Quel rôle peuvent jouer les parents pour aider les enfants à franchir ce cap ?
Pour éviter tous ces troubles, j’incite beaucoup les parents à faire participer les enfants à tout ce qui tourne autour du repas en lui-même, ne serait-ce que faire les courses, cuisiner ou débarrasser la table, etc. J’ai aussi remarqué que certains parents baissaient un peu les bras lorsqu’ils avaient fait goûter deux ou trois fois le même aliment refusé par leurs enfants. Il faut en réalité une moyenne de dix fois pour que l’enfant puisse accepter un aliment, ou du moins qu’il arrive à le reconnaître sous différentes formes. Il faut, dans tous les cas, éviter de cacher l’aliment, toujours leur dire qu’il s’agit du même, mais cuisiné dans une forme différente. L’enfant a le droit de savoir ce qu’il mange. Aussi, il ne faut pas le forcer. J’incite également les parents à laisser les petits explorer la nourriture, jouer avec, sentir, toucher, recracher… Ils ont besoin de sentir les textures différentes et de ne pas obligatoirement aimer du premier coup. C’est donc bien de les laisser expérimenter à ce niveau-là.
Y a-t-il un vrai risque de carences pour les enfants atteints de néophobie alimentaire ?
Un enfant sait exactement, même encore mieux que l’adulte, ce dont il a besoin. S’il mange, c’est qu’il a faim, s’il dit non, c’est qu’il n’a plus faim. À ce niveau-là, il est donc bien de ne jamais forcer l’enfant, car il ne se laissera jamais mourir de faim, si je puis dire. Mais c’est vrai que, si le trouble persiste, il ne faut pas non plus hésiter à aller voir un spécialiste, que ce soit un diététicien, un psychologue, un médecin ou un ergothérapeute, car il peut aussi y avoir des blocages qui peuvent effectivement engendrer des carences, des retards staturo-pondéraux, voire des troubles du comportement alimentaire.
Famillealimentation Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Pierre Servent: «La Russie brandit la menace du nucléaire pour faire craquer l'Occident»
Ronan PlanchonENTRETIEN - Lors du défilé commémoratif du «jour de la Victoire», ce 9 mai, Vladimir Poutine a fait étalage des forces armées russes, notamment nucléaires. Le spécialiste des questions de défense y voit une stratégie qui vise à effrayer l'opinion publique occidentale, et montre les difficultés rencontrées par la Russie.
Pierre Servent est spécialiste des questions de défense et de stratégie, il publie 50 nuances de guerre, réédité dans la collection Tempus (2021).
LE FIGARO. - Chars d'assaut, avions de chasse et militaires déployés en Ukraine... le président Vladimir Poutine fait du jour de la Victoire un moment d'étalage des forces armées russes. Comment analysez-vous cette démonstration de force ?
Pierre SERVENT. - Ironie de l'Histoire, le ciel s'est refusé à la stratégie poutinienne qui consiste à tenter d'impressionner la terre entière. Une partie du défilé aérien a été annulée à cause des conditions météorologiques. L'avion IL-80, prévu en cas de guerre conventionnelle de très haute intensité et notamment nucléaire (c'est lui qui transporterait Vladimir Poutine et permettrait au président de commander, à partir du ciel, une riposte nucléaire) n'a pas pu voler.
Je tire deux enseignements de cette cérémonie du 9-Mai: la volonté de falsification de l'Histoire russe soviétique. Certes, les soldats russes ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre le nazisme à partir de juin 1941 mais cette mémoire combattante a été totalement instrumentalisée, dans l'unique but de souder le peuple russe autour de la figure de Poutine. Le second enseignement, c'est l'étalage des forces nucléaires russes, avec notamment l'exhibition sur la place Rouge du fameux Missile Satan II.
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En creux, dans le discours de Poutine, il y avait aussi une forme d'aveu. Dorénavant, les objectifs ne sont plus aussi ambitieux que que ceux annoncés le 24 février: la «démilitarisation et la dénazification» de l'Ukraine. Très clairement, le président russe a revu ses ambitions, réduites à la conquête du Donbass.
Comment interpréter le fait que la Russie ne cesse de brandir la menace nucléaire ?
C'est à mon sens, un grand aveu de faiblesse et en même temps une vieille martingale. Poutine agite depuis longtemps la menace nucléaire pour qu'on ne s'oppose pas à lui. En 2014, quand il a envahi l'Ukraine et annexé la Crimée au mépris de toutes les règles de droit international, il avait déjà employé cette menace.
Poutine espère qu'en multipliant les menaces de recours à l'arme nucléaire et de troisième guerre mondiale, il finira par terroriser les opinions publiques occidentales, qui feront pression sur leurs gouvernements.
Poutine a un profond mépris pour les Européens et, à l'époque, pour Barack Obama qu'il considérait comme incapable de tenir ses promesses, notamment par rapport à la Syrie de Bachar al-Assad. Cette menace était destinée à terroriser les Occidentaux, appuyés sur le droit, la civilisation, l'altérité. Ils sont supposés courber la tête et être saisis de frayeur. C'est encore le cas aujourd'hui, car on menace de l'apocalypse nucléaire, ce qui terrorise tout le monde depuis Nagasaki. Depuis le 24 février, peut-être à six ou huit reprises, la menace nucléaire a été brandie ou suggérée. Tout cela est un aveu d'extraordinaire faiblesse de l'armée russe sur le terrain ukrainien puisque ce petit pays avec cette petite armée, certes maintenant aidé par les pays européens et les Américains, résiste à l'hégémonie russe. C'est une humiliation de tous les jours pour Poutine. Il espère qu'en multipliant les menaces de recours à l'arme nucléaire et de troisième guerre mondiale, il finira par terroriser les opinions publiques occidentales, qui feront pression sur leurs gouvernements.
Plus Poutine brandit la menace nucléaire, plus cela signifie qu'il est en position de faiblesse sur le terrain.
Plus l'emploi de l'arme nucléaire est crédible et perçu comme tel, plus l'arme nucléaire devient une arme de non-emploi. Poutine a-t-il besoin que l'utilisation de l'arme nucléaire paraisse crédible aux yeux de l'occident ?
Oui, il a besoin de cette menace pour faire craquer l'Occident qui aide l'Ukraine. Les Ukrainiens, outre leur formidable combativité, reçoivent depuis plusieurs mois des armements. L'armée russe a la capacité de broyer l'Ukraine, et d'ailleurs elle ne s'en prive pas, mais sans parvenir à gagner. En même temps, plus Poutine brandit la menace du nucléaire, plus cette hypothèse paraît difficile, pour ne pas dire impossible.
Je suis d'une extrême prudence et je prends Poutine au sérieux. Néanmoins l'emploi du nucléaire briserait tellement de tabous et est tellement compliqué que je doute qu'il puisse véritablement s'en servir. J'attire votre attention sur un fait que crois intéressant. Alexandre Loukachenko, le dictateur biélorusse qui a vendu son pays pour un plat de lentilles russes, a fait des déclarations ces derniers jours pour dire ouvertement deux choses. D'abord, il affiche sa surprise devant les difficultés de son ami Poutine, censé avoir la deuxième armée du monde, à venir à bout de l'Ukraine. La Biélorussie était à la première loge pour voir comment la Russie s'est cassé les dents sur Kiev et sa région. Il a également dit qu'il n'était pas envisageable que l'arme nucléaire soit employée dans cette guerre. Il dit ce que beaucoup de pays, même amis de Poutine, pensent, y compris à mon sens la Chine. C'est une interprétation parce qu'il n'y a pas eu de déclaration chinoise, mais je doute que les chinois puissent apprécier un emploi de l'arme nucléaire.
Pourquoi Loukachenko dit cela ? Parce ce qu'après l'explosion de Tchernobyl, dû à des défaillances soviétiques, la Biélorussie a été en partie touchée par le nuage radioactif. Il y a eu des centaines de Biélorusses morts ou dont la santé a été gravement affectée. C'est un pays qui sait ce qu'est une explosion nucléaire civile, et a donc une toute petite idée de ce que pourrait donner une explosion nucléaire militaire.
Un tir de missile nucléaire ferait perdre à Poutine tous ses alliés dans le monde, notamment la Chine et l'Inde, qui sont tous les deux des puissances nucléaires dans des postures de dissuasion.
Je crois que dans ce petit événement, il y a toute l'impuissance de Poutine à utiliser l'arme nucléaire. Néanmoins, si cela continue de tourner mal pour l'armée russe, il pourrait par exemple y avoir un tir de missile nucléaire tactique en mer noire ou en mer baltique, pour ne pas tuer des populations mais comme un ultime avertissement. C'est un scénario avec ses variantes qui reste envisagé. Mais je reste convaincu qu'un tel geste ferait perdre à Poutine tous ses alliés dans le monde, notamment la Chine et l'Inde, qui sont tous les deux des puissances nucléaires dans des postures de dissuasion, c'est-à-dire avec l'idée que cette arme ne peut pas être employée, sauf si votre pays est sur le point d'être entièrement détruit. Évidemment ces pays-là, même alliés de Poutine, n'achètent pas le discours russe consistant à dire «je n'agresse pas l'Ukraine, je suis victime et menacé de destruction».
En Occident, l'installation de la confiance dans le non-emploi de cette arme ne risque-t-il pas d'entraîner l'érosion de l'effet dissuasif, et motiver encore plus Poutine à brandir cette menace ?
Je crois le contraire. Jean-Yves le Drian rappelait il y a quelques semaines, notamment quand Poutine avait annoncé une mise en alerte supplémentaire des forces nucléaires russes parce qu'il considérait le langage des Européens vindicatif, qu'il y a trois puissances nucléaires au sein de l'Otan: les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Même si la France est totalement autonome au regard sa force de dissuasion nucléaire, c'est un message, que même quelqu'un comme Poutine peut comprendre, qui signifie «ne cherchez pas à toucher les intérêts vitaux de mon pays». La France pour la seconde fois en 40 ans aurait mis à la mer trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, qui font partie du fer de lance de la dissuasion nucléaire française: la FOST (force océanique stratégique).
L'information est passée de façon calme, mesurée, sans tambour, ni trompettes. Mais je suis convaincu que le message a été parfaitement reçu par les Russes. De la même façon, dans les unités qui ont rendu les honneurs le 7 mai dans le jardin de l'Élysée, il y avait l'équipage de Monge, un bâtiment de la marine qui joue un rôle très important dans le maintien de la crédibilité des acteurs nucléaires, les forces aériennes stratégiques qui sont la composante aérienne nucléaire, et un commandement spatial. Poutine avait aussi menacé implicitement de faire monter la conflictualité dans le domaine spatial. Avant l'invasion, il avait détruit par un tir de missile sol-espace un de ses vieux satellites. Le message était alors: «si vous me contrariez, j'ai la capacité de frapper dans l'espace». Je suis convaincu que tous les militaires russes et Poutine lui-même, ont très bien compris ces messages.
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Célébration du 9 mai 1945 par Poutine: «Cartes sur table»
L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.
«L'autonomie stratégique européenne est-elle illusoire ?»
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - La Fondation Res Publica a récemment publié une note sur l'Europe de l'armement. Selon Joachim Sarfati, auteur de l'étude, et Joachim Le Floch-Imad, directeur de la fondation, les rapports de force intra-européens rendent caduque toute réelle tentative de coopération.
Le Figaro
Face à l'inflation, les offres promotionnelles sont davantage sollicitées par les consommateurs
Baptiste RENAUTUne personne interrogée sur trois déclare que les promotions influencent largement ses décisions d'achat, indique une étude.
Alors que l'Insee anticipe une inflation à 5,4% pour fin juin, les Français se tournent volontiers vers les promotions, allant même jusqu'à modifier leurs comportements pour en profiter, indique une étude de NielsenIQ commandée par la plateforme Tiendeo, qui agglomère en ligne les offres promotionnelles pour les consommateurs. Pour cette étude, un échantillon de 1200 Français responsables des achats pour leur foyer a été interrogé en mars 2022.
À lire aussiSelon l’Insee, l’inflation s’envolera à 5,4 % sur un an fin juin
Une personne interrogée sur trois déclare que les promotions influencent largement ses décisions d'achat. Une personne sur cinq avance qu'elle adapte ses achats aux promotions en cours. Dans les rayons, «on rencontre une consommation plus erratique, les caddies sont plus petits et les visites sont plus fréquentes. On regarde la promo du jour», observait Michel-Edouard Leclerc, président de Leclerc ce mercredi sur Radio Classique. «Les prix ont tellement flambé que les consommateurs passent par les promotions pour réduire la note des courses», détaille Henri-Noël Bouvet, directeur commercial chez Tiendeo.
«Et ils sont prêts à changer de magasin pour trouver de meilleures promotions», ajoute Delphine Tobias, responsable de la communication de la plateforme. L'étude montre en effet que 60% des Français choisissent leur lieu de courses en fonction des offres de promotions, et particulièrement les consommateurs de 25 à 35 ans. La recherche d'offres de remise fait donc partie du quotidien. «Ça passe par la promotion dans la boîte aux lettres, par les promotions sur les points de vente, mais aussi sur les sites internet et les applications», indique Delphine Tobias.
Un lien «flagrant» avec l'inflation
L'étude démontre que les promotions les plus sollicitées concernent les produits d'hygiène et de soins ainsi que les produits alimentaires emballés, comme le riz, les pâtes ou les boîtes de conserve. Tiendeo, qui propose un service de recherche d'offres promotionnelles, est aux premières loges pour observer le rapport des consommateurs aux promotions. Cette année, Delphine Tobias indique observer un lien clair en inflation et recherche d'offres. «Il y a une explosion des recherches pour l'huile de tournesol, mais aussi pour le riz et les pâtes, qui sont des produits qui connaissent des hausses de prix. Le lien avec l'inflation est assez flagrant», explique-t-elle. Entre mai 2021 et avril 2022, le nombre de recherches sur la plateforme d'offres sur le riz a augmenté de 85%. Les recherches on bondit de 80% pour le lait et de 47% pour l'huile d'olive.
Glyphosate: report d'une étude clé attendue par l'UE pour prolonger ou non son usage
L'Union européenne tente de s'emparer du scandale autour du glyphosate, désherbant décrié, malgré le report d'une étude essentielle.
7,2% des courses alimentaires dans le monde se font en ligne
Selon une étude du panéliste Kantar, le marché asiatique représente 45% du total des ventes en ligne de produits de grande consommation.
Buitoni : contaminations, plaintes, pizzas concernées ... Le point sur le scandale sanitaire
56 personnes ont été contaminées par la bactérie E.coli après avoir consommé des pizzas «Fraîch'Up», selon Santé Publique France. Deux nouvelles gammes sont désormais mises en causes.
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique Le Figaro
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Cyrille LouisREPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Envoyé spécial à Sloviansk et Kramatorsk
Un voile opaque enveloppe la route qui conduit à Lyman. Depuis plusieurs jours, les feux de forêt déclenchés par les intenses bombardements russes génèrent une fumée âcre que la brise du matin peine à dissiper. «Leur tactique favorite, c’est de viser nos positions tout au long de la nuit pour épuiser nos hommes, puis de tenter des attaques au sol quand le jour se lève en profitant de cet épais brouillard», explique le lieutenant Vitaly, porte-parole de la brigade ukrainienne en charge de ce secteur. À l’entendre, l’armée russe «mène ces assauts avec de pauvres types recrutés dans les “républiques” séparatistes (de Donetsk et Louhansk, NDLR) comme chair à canon». Mais, assure-t-il, «malgré leurs efforts pour enfoncer nos lignes, nous n’avons pas cédé un pouce de notre patrie».
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Dernier verrou protégeant les villes industrielles de Sloviansk et Kramatorsk contre un assaut venu du nord, Lyman comptait environ 40.000 habitants au début de la guerre. Selon le maire, Aleksander Jouravlov, la moitié a fui au cours des dix derniers jours. L’ennemi, auquel on prêtait le projet de refermer sa puissante mâchoire sur les contingents ukrainiens déployés dans le Donbass, sur une ligne de front longue d’environ 900 kilomètres, afin de l’isoler du reste du pays avant la date symbolique du 9 mai, n’a pas atteint cet objectif. Mais le feu massif de son artillerie éprouve les défenses et vide lentement de leur population les villes attaquées. Ce week-end, l’armée ukrainienne a dû se résoudre à évacuer Popasna, pour se replier plus à l’ouest, tandis que l’étau se resserrait sur Severodonetsk. Au total, depuis le début de l’offensive russe, les autorités du Donbass indiquent que 334 civils ont été tués dans l’oblast de Donetsk et 259 dans celui de Louhansk.
La vie à Lyman ? J’ai l’impression que les Russes ont installé un canon face à notre abri et qu’ils tirent à longueur de journée. Il n’y a plus d’eau, plus d’électricité. Et puis l’air devient irrespirable à cause de ces foutus incendies
Un minibus jaune émerge à travers la brume. Depuis une semaine, les autorités limitent les accès à Lyman, mais laissent sortir des véhicules évacuant des civils. «Nous en sommes à 89 personnes, dont 23 enfants, depuis le début de la matinée», explique un policier, tandis que des réfugiés chargés de sacs quittent le bus avec un soupir de soulagement. Une babouchka dévoile une rangée de dents en or et fait de grands gestes avec des bras. «La vie à Lyman? J’ai l’impression que les Russes ont installé un canon face à notre abri et qu’ils tirent à longueur de journée. Il n’y a plus d’eau, plus d’électricité. Et puis l’air devient irrespirable à cause de ces foutus incendies…» Non loin, Vladimir Voletchov et son épouse Svetlana s’étreignent. Après des jours passés à le supplier, elle a fini par convaincre son mari de quitter la ville. «Nous avons dû nous résoudre à laisser la datcha que j’ai fabriquée de mes propres mains, et puis aussi notre chienne Nioucha», sourit tristement le sexagénaire aux allures de cow-boy. «Dans notre abri, plaide Svetlana, nous n’avions même plus de bougies ni de bois pour faire chauffer nos repas.»
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Au loin, le grondement sourd de la canonnade résonne sans interruption. «Les Russes sont en train de mélanger la terre et le ciel», se désole Aleksander Jouravlov, en montrant sur son téléphone une photo de sa maison endommagée par un obus. Au total, les autorités indiquent que 31 civils ont été tués dans la ville et 46 autres blessés depuis dix jours. Et puis il y a les militaires. «Rien qu’à Lyman, j’estime que nous avons récupéré une quarantaine de cadavres», dit Olexei Youkov, un entraîneur de boxe thaïlandaise qui, depuis le début de la guerre, sillonne la ligne de front avec deux de ses élèves pour collecter les dépouilles et les transférer à la morgue de Sloviansk. Son camion ambulance, mis à disposition par l’ONG Tulipes noires, peut transporter jusqu’à une trentaine de dépouilles à la fois. Une mission périlleuse, éprouvante, mais «indispensable». «Si on n’était pas là, qui s’occuperait de rendre ces corps à leurs proches?», interroge le gaillard au regard perçant, le sourire orné d’un collier de barbe rousse.
Rester par crainte des voleurs
Les blessés, eux, sont transférés à Kramatorsk. Tamara Olinik, touchée par un éclat d’obus au sein droit, y partage une chambre d’hôpital avec trois autres patients. «C’était il y a une dizaine de joursvers quatre heures du matin, raconte cette femme de 62 ans.J’avais trouvé refuge dans notre cellier sous-terrain avec une voisine, à l’endroit où on range normalement les patates, lorsque quelque chose a transpercé la porte de l’abri.» Célibataire, retraitée, Tamara n’a jamais pensé à quitter Lyman. Elle assure d’ailleurs qu’elle y retournera sitôt tirée d’affaire. «Je n’ai nulle part ailleurs où aller. Et puis, ici aussi, il y a des bombardements…»
Si Lyman tombe, il est malheureusement écrit que nous nous retrouverons à distance d’artillerie de l’armée russe
Car la guerre, inexorablement, se rapproche. À Kramatorsk, longtemps considérée comme une zone sûre, une frappe russe a fait une cinquantaine de morts, le 7 avril, aux abords de la gare. La semaine dernière, une trentaine d’immeubles ont été endommagés par des projectiles qui ont fait 25 blessés. À Sloviansk, une frappe ennemie a atteint lundi le centre-ville, sans faire de victimes. «Si Lyman tombe, il est malheureusement écrit que nous nous retrouverons à distance d’artillerie de l’armée russe», s’inquiète le maire, Vadym Liakh. Sa ville, qui compte en temps normal 100.000 habitants, n’en recense plus que 30.000. «Nous avons évacué beaucoup de gens pendant les premières semaines de guerre. Puis, le rythme s’est ralenti. Mais l’exode va sans doute reprendre de plus belle le jour où nous ne serons plus en mesure de garantir à nos habitants des services de base comme l’approvisionnement en électricité ou en eau…»
Déjà, Sloviansk a des airs de cité fantôme. Rues désertes, stores baissés, vitrines de magasins calfeutrées avec des panneaux en liège… Seul le spectacle incongru de retraités à vélo qui traversent la ville sans prêter attention à la plainte des sirènes atténue cette impression. «D’après une étude conduite avant la guerre, 80% des habitants de l’oblast de Donetsk n’en sont jamais sortis, explique encore le maire. Alors, certaines personnes hésitent à laisser derrière eux leurs parents âgés, malades ou leurs animaux de compagnie…»
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Youri Bogdanov, lui, dit avoir choisi de rester par crainte des voleurs. «Ma femme et mes deux enfants sont partis il y a deux mois pour la Pologne, mais je ne peux tout de même pas laisser notre maison sans protection», explique ce vieillard édenté, barbe blanche et casquette de marin, qui habite en lisière de forêt, loin du centre-ville. Faute de pouvoir se ravitailler, il fréquente ces jours-ci une soupe populaire organisée pour ceux que la guerre a laissés isolés. «Nous ne sommes plus que deux ou trois dans ma rue, dit-il. Les autres sont partis parce qu’ils avaient peur des bombardements. Depuis, je m’occupe en prenant soin des animaux qu’ils ont laissés derrière eux.»
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Le Figaro
À Genève, le plus gros diamant blanc jamais mis aux enchères
Estimée entre 20 et 30 millions de francs suisses, «The Rock», la pierre précieuse de 228,31 carats, sera mise aux enchères mercredi 11 mai. Une partie des bénéfices sera distribuée à la Croix-Rouge.
Le plus gros diamant blanc jamais mis aux enchères sera proposé mercredi prochain à Genève, aux côtés d'un diamant historique jaune canari dont une partie du produit de la vente ira à la Croix-Rouge. Avec 228,31 carats «The Rock est le plus gros diamant blanc jamais proposé aux enchères. Il s'agit d'un diamant taillé en forme de poire vraiment exceptionnel», a déclaré à l'AFP Max Fawcett, chef du département bijouterie de Christie's à Genève.
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Le prix de la pierre précieuse, dont le propriétaire est originaire d'Amérique du Nord mais qui reste anonyme, pourrait atteindre des records. «Il est parfaitement symétrique. Il est estimé entre 20 et 30 millions de dollars, et je m'attends à une explosion d'enchères», a indiqué M. Fawcett. Selon l'expert, il n'existe qu'une «poignée» de diamant de cet acabit. Le dernier record obtenu par Christie's pour un diamant blanc similaire (163,41 carats) avait porté la pierre à 33,7 millions de dollars lors d'une vente en novembre 2017 à Genève. «The Rock», dont la hauteur dépasse celle d'une balle de golf, a été extrait d'une mine d'Afrique du Sud au début des années 2000. Il fut ensuite vendu par Christie's dans le cadre d'une vente de gré à gré à un collectionneur privé.
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Le diamant de la Croix-Rouge
Les enchérisseurs pourront également tenter d'acquérir mercredi «The Red Cross Diamond», un diamant jaune canari de forme coussin de 205,07 carats. «Il est estimé entre 7 et 10 millions de francs suisses. Je m'attends à ce qu'il atteigne des résultats fantastiques lors de la vente. Une grande partie du produit de sa vente sera reversée au Comité international de la Croix-Rouge», a indiqué M. Fawcett.
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La gemme originale a été extraite en 1901 dans une mine sud-africaine de la société De Beers et aurait pesé environ 375 carats, selon Christie's. En plus de se classer parmi les plus gros diamants du monde, une caractéristique frappante de la pierre est son pavillon, qui est facetté de façon naturelle en forme de croix de Malte. Le 10 avril 1918, la pierre avait été mise en vente pour la première fois chez Christie's à Londres par le Diamond Syndicate, au profit de la British Red Cross Society et de l'Ordre de Saint-Jean (connu sous le nom d'Ordre de Malte).
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À l'époque, le diamant avait été adjugé 10.000 livres (environ 600.000 livres d'aujourd'hui, soit plus 700.000 euros). Il avait été acheté par la célèbre joaillerie londonienne SJ Phillips. Le 21 novembre 1973, il fut à nouveau mis en vente chez Christie's à Genève, pour 1,8 million de francs. Il est maintenant proposé pour la troisième fois par Christie's. Le vendeur a souhaité conserver l'anonymat mais a publié cette déclaration: «Depuis près d'un demi-siècle, notre famille a eu le privilège de conserver le Red Cross Diamond. (...) En ce moment propice de l'histoire, nous honorons l'appel que d'autres ont lancé avant nous».
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Plusieurs autres diamants seront proposés mercredi, ainsi qu'un diadème ayant appartenu à la Princesse de Fürstenberg (1867-1948), membre de l'une des plus importantes familles aristocratiques de l'Empire des Habsbourg. Son prix est estimé entre 400.000 et 600.000 francs. «Le marché du diamant est incroyablement robuste cette année. La situation géopolitique a été difficile, il y a des pressions inflationnistes et les prix des diamants n'ont jamais été aussi élevés depuis sept ou huit ans», a expliqué Max Fawcett.
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L'invasion russe en Ukraine a un impact majeur sur ce marché. Plus de 40% des diamants sont extraits en Russie, avec notamment la mine Alrosa, mais les marchés internationaux n'ont plus accès aux gemmes russes, a-t-il dit. Le conflit a «des répercussions significatives en raison de cette forte restriction de l'offre sur le marché actuel, en créant de fortes hausses de prix», a indiqué l'expert. Et il s'attend à ce que le maintien des sanctions internationales contre la Russie «continue de faire augmenter les prix».
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Un programme de fouilles entend révéler et, à terme, valoriser, le passé gallo-romain méconnu de Lillebonne.
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Notre-Dame de Paris : Roland Petit mal compris, sur France 5
CRITIQUE - Le ballet repris par l’opéra de Paris l’an passé déçoit, même si Mathias Heymann dans le rôle de Frollo est convaincant. A regarder ce vendredi 6 mai à 21 heures sur France 5, et en replay.
L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
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L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Le Figaro
«On a grandi avec Claude Lelouch comme avec Platini ou Zidane!»
Olivier DelcroixENTRETIEN - Dans Tourner pour vivre, le réalisateur Philippe Azoulay a suivi pendant sept ans la cavalcade créative du réalisateur. Un portrait sensible qui capture le processus créatif d'un artiste qui croit en l'incroyable fertilité du chaos.
Le journaliste-documentariste Philippe Azoulay est un enfant de la balle. Il a grandi au sein de la grande famille du cinéma. Sa famille a produit les premiers films de Lelouch. C'est pour cela qu'il a pu suivre durant sept ans le réalisateur d'Itinéraire d'un enfant gâté au moment où, à 77 ans, cet éternel Tintin reporter du septième art, remettait son titre en jeux en se lançant un défi insensé : faire trois films en trois ans. Le documentaire sort mercredi 11 mai dans les salles.
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LE FIGARO. - Comment vous est venue l'idée d'un tel film?
Philippe AZOULAY. - J'ai voulu percer le mystère Lelouch. Tout cela vient de mon enfance cinéphile. Pour moi Claude Lelouch est un cinéaste populaire. Nous avons tous grandi avec lui, comme avec Platini ou Zidane! Il fait partie du patrimoine culturel français. Un jour, peu après la mort de mon grand-père, je suis allé le voir chez lui au Club Treize. Il m'a confié qu'il traversait une période difficile, faite de hauts et de bas. «J'ai 77 ans, m'a-t-il dit, je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre, mais je voudrais au moins faire encore trois films en trois ans. Et qui seraient même meilleurs que ceux que j'ai déjà faits.» Je suis rentré chez moi, et le lendemain j'ai pris conscience d'une chose. Lelouch s'était confié à moi. Son projet fou était celui d'un vieux cinéaste revenu de tout et qui repart au combat pour un baroud d'honneur.
Qu'avez-vous fait?
Je suis retourné le voir et je lui ai dit :«Ce que vous m'avez dit, ça vaut un film!» Je suis prêt à vous suivre dans cette aventure qui raconte à la fois le défi artistique, physique et créatif d'un doux dingue. Comme cela, je pourrais explorer la face cachée d'un réalisateur au travail.
Comment s'est organisé votre film?
Cela devait durer trois ans. Finalement, j'ai accompagné Lelouch plus de sept ans. Le premier tour de manivelle a eu lieu chez lui, en octobre 2012, pour les essais caméra de Salop on t'aime. J'ai accumulé plus de 350 heures de rushes. J'ai décidé de tout montrer, les moments de génie comme les moments de doutes. Lelouch a une capacité d'émerveillement sans pareille. Il n'a pas peur de montrer ses échecs, les prises de becs durant les tournages, les conflits...
Qu'est-ce qui vous a le plus marqué?
Je me souviens de l'épisode de l'aigle apprivoisé qui s'envole vers les montagnes... interrompt le tournage du film avec Johnny Hallyday, et qui revient le surlendemain, exactement à l'heure de sa prestation inscrite sur la feuille de route!
Comment sort-on d'un tel film?
Fier mais épuisé. Au début, on est comme un marin qui prend la mer mais qui ne sait pas où il va. Le tournage a laissé chez moi la place à de grands moments de déprime, suivi de moments de joie. Je crois que concernant Johnny Hallyday, on ne l'a jamais vu aussi spontané, aussi simple que dans ce film. Il fait même la révélation qu'étant enfant, il a été l'objet de gestes inappropriés de la part d'un curé. Cela n'est écrit dans aucune biographie ! C'est la première fois sans doute que l'on montre Johnny tel qu'il était dans l'intimité et pas à l'écran, sur scène ou à la télévision. Ce n'est pas du tout l'image que l'on garde de lui. Je me souviens pourtant qu'à l'époque, il était déjà malade et luttait de toutes ses forces...
Qu'apprend-on du cinéma de Claude Lelouch?
Je voulais montrer qu'un film de Lelouch n'est pas un long fleuve tranquille. L'élan du film provient de Lelouch lui-même. Il se montre au travail, s'épanouit dans l'improvisation. Parfois l'instinct ou l'instant ont des vertus que le travail acharné ne pourra jamais fournir. Sa philosophie créative est fascinante. Il croit en l'incroyable fertilité du chaos. Quelque chose de négatif peut engendrer quelque chose de positif. Le film avec Jean Dujardin et Elsa Zylberstein Un+ une -qui fut un énorme succès- en est l'illustration. Mon film est une chronique de la création en marche, qui veut capturer l'époque. En cela, Tourner pour vivre rend ses lettres de noblesse au cinéma de Lelouch. On découvre un cinéaste populaire en action, on y découvre sa finesse, sa profondeur, sa méthode de travail et sa philosophie. C'est beaucoup plus qu'un exercice d'admiration... C'est un documentaire qui célèbre un auteur à part entière!
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Valeurs Actuelles
1er Mai, l’ultragauche fait sa fête
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Le Figaro
Boris Faure, agressé à coups de casque en 2017: «Cette violence aurait dû conduire à la mise au ban immédiate du député M'jid El Guerrab»
Alexandre DevecchioENTRETIEN - Siégeant toujours au parlement après avoir violemment agressé un cadre du Parti socialiste, le député M'jid El Guerrab pourrait se présenter à sa propre succession sans se voir opposer de candidat «Renaissance». Boris Faure déplore l'attitude trouble de la majorité à son égard.
Boris Faure est l'ancien premier secrétaire de la fédération PS des Français de l'étranger. Agressé par M'jid El Guerrab en août 2017, il a récemment publié Coups de casque. Essai sur la violence en politique (VA Editions, 2022).
FIGAROVOX. - Les tractations vont bon train autour de la 9ème circonscription des Français de l'étranger. Jugée trop controversée, la journaliste Zineb El Rhazoui, ancienne membre de la rédaction de Charlie Hebdo et militante laïque, est écartée. Pour la remplacer, le nom du sortant circule: M'jid El Guerrab. Ce dernier vous avait agressé, le 30 août 2017, à coups de casque de moto… Atteint d'un traumatisme crânien et d'une hémorragie cérébrale, vous aviez passé plusieurs jours dans le coma. Il est actuellement jugé pour «violences avec arme par destination». Que cela vous inspire-t-il ?
Boris FAURE. - L'extrême violence de mon agression aurait dû conduire mon agresseur à la mise au ban immédiate et définitive du champ politique. Ce jour-là il a failli tuer un opposant politique. Il a failli tuer aussi un de ses anciens copains. C'est Abel et Caïn réinventé ou David assommé par Goliath à coups de casque. C'est surtout une première dans l'histoire de la République française qu'un député se comporte en butor puis en menteur méthodique pour régler un différend politique assez banal puis refuser catégoriquement d'assumer ses responsabilités en démissionnant de l'Assemblée, ce qui aurait été la seule voie digne possible. Il faut dire que depuis 5 ans mon agresseur bénéficie d'une complaisance avérée de certains membres haut placés de la majorité. Pas tous. Mais beaucoup trop. Quand j'ai demandé à être reçu par les proches du Président, notamment par Stéphane Séjourné que je connaissais, je n'ai eu droit qu'à un silence poli.
Le paria de l'Élysée, c'est moi finalement. Cocasse, n'est-ce pas ? Je compte donc essentiellement sur la justice pour écarter mon agresseur du champ politique où il n'a plus rien à faire. Cette agression est devenue un symbole fort et tragique, par temps de populisme on ne devrait pas donner le sentiment que mon agresseur est protégé, même si ce n'est pas entièrement le cas car nombreux sont ceux qui avec le temps ont réalisé toute l'abjection de cette agression. Mon livre, d'ailleurs, s'inscrit dans ce souhait de partager publiquement ma vérité, de prendre aussi de la hauteur en écrivant un texte implacable mais distancié. La justice judiciaire et politique je ne suis pas le seul à la réclamer. Des milliers de citoyens ont été profondément choqués par ses deux coups de casque sanglants et ne comprennent pas pourquoi il siège encore à l'Assemblée et est en campagne de réélection. «Quand il n'y a plus de borne il n'y a plus de limite» raillait Coluche. J'ai dépassé les limites de l'indignation. Je suis dans le stoïcisme contraint. Car le verdict d'inéligibilité n'est pas acquis, même s'il est requis par le parquet et que le jugement arrive ce jeudi 12 mai sans que je sache si le verdict sera exemplaire et retentissant. Avec le jeu des appels suspensifs mon agresseur pourrait sans doute affronter les urnes en juin. Pour l'instant il n'a donc toujours pas été «débranché» politiquement par l'Élysée. Or c'est la seule manière de le sanctionner sans compter seulement sur la justice qui est lente. Que le Président et son entourage lui disent stop. Dire que ça n'a que trop duré. Sinon l'élection de 2017 se répétera. M'jid El Guerrab a gagné la dernière législative sans être jamais investi officiellement. Il reproduit donc la même recette gagnante: il affirme crânement depuis des mois qu'il est le candidat d'Emmanuel Macron, son représentant au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, sans jamais être démenti par la majorité LREM.
À Paris on spécule, on ergote, on hésite autour de l'opportunité d'investir quelqu'un ? Lui mène sa campagne dans ses réseaux marocains qui ont fait l'élection passée et pèseront en juin du fait de la participation extrêmement faible qui renforce les logiques communautaires. Que l'Élysée se décide enfin à investir une personne valeureuse face à lui et fasse de la «Renaissance» autre chose qu'un slogan creux, en restaurant un peu de morale politique élémentaire. Dans cette situation marécageuse, je pense néanmoins que Karim Ben Cheikh, le candidat d'union de la gauche, pourrait être la solution démocratique, celui qui redonnerait à cette circonscription un parlementaire digne et respecté. C'est aujourd'hui le principal challenger du député au casque sanglant. Ahmed Eddaraz aurait, lui aussi, une carte à jouer pour la majorité, si Emmanuel Macron parie sur cet entrepreneur chaleureux plutôt que sur un futur condamné.
Zineb El Rhazoui aurait été une candidate flamboyante pour la 9ème circonscription. Mais on l'a clouée au sol, par manque d'audace et de courage politique.
Avez-vous été surpris de voir M'jid El Guerrab continuer à siéger au parlement après votre agression ? Quel message politique cela envoie-t-il ?
La pression politique pour le faire démissionner du parlement a été mollassonne. Il y a eu, bien sûr, l'émotion incontestable liée à l'agression. Elle a duré le temps qu'il quitte le groupe En Marche, le 5 septembre 2017. On lui a d'ailleurs laissé l'opportunité de la démission plutôt que de l'exclure formellement car ses allégations éhontées de racisme avaient mis le doute à certains. Le député agresseur a retrouvé en une année un 1er groupe d'accueil de la majorité, une rapidité incroyable, puis un second, le groupe Agir, un cocon douillet pour l'ex-socialiste frondeur inscrit désormais dans un groupe de la droite libérale. Cette faculté à se faire héberger rapidement, c'est du couchsurfing politique, je suis impressionné ! Sa réhabilitation expresse après une traversée du désert minimaliste aura donc ressemblé au passage de la mer de sable, ce parc à thème du nord de Paris: c'est-à-dire un jeu d'enfant. La politique est violente et souvent aussi corporatiste. Entre fauves on ne se dévore pas. Certains cultivent la fraternité de banc et de buvette et l'on cherche avant tout à éviter de dire des choses désagréables au voisin et surtout à éviter les coups politiques liés aux dossiers chauds. Et sur la IXe circonscription qui comprend 15 pays, du Sénégal jusqu'au Maroc, il y a beaucoup de coups à prendre, maintenant tout le monde le sait, des coups au propre comme au figuré. Personne ne veut froisser l'allié marocain qui est un rempart contre le terrorisme.
Et le député El Guerrab est le premier ambassadeur du Maroc, que ce soit pour revendiquer le Sahara occidental ou une politique de visa plus accommodante. Et puis son récit mensonger visant à me disqualifier a laissé des traces auprès des crédules et des couillons : rappelez-vous que pendant que j'étais dans le coma il racontait publiquement que je l'avais molesté et insulté de façon raciste. Il a renversé les responsabilités pour me présenter comme son agresseur qui l'attendait en bas de chez lui là où résidaient sa femme et ses enfants. Bien sûr, ce sont des billevesées abjectes, une défense digne d'un voleur de scooter alors que je suis tombé sur lui par hasard, ce qui a été prouvé par l'instruction et parce qu'aucun des quatre témoins présents à quelques mètres de l'agression n'a entendu d'insulte ou même n'a relevé de comportement agressif de ma part. Il y avait même deux caméras de surveillance qui l'ont surtout vu me frapper brutalement et ne pas se calmer après les coups. Un Ajax furieux qui a heureusement été éloigné de moi par des témoins aidants. M'jid El Guerrab n'habite même pas rue Broca et comment imaginer que je lui aurais tendu un traquenard ? Avec lui on est dans la politique thriller entre Scorsese et Gomorra, entre James Ellroy et Maxime Chattam, par sa capacité à romancer ou baratiner. Mais la narration est moins divertissante qu'au cinéma et le livre noir de l'agression restait à écrire. C'est ce que j'ai fait en m'appuyant sur le travail de l'instruction judiciaire qui a été remarquable. C'est pour cela que je suis également reconnaissant à la justice de l'avoir placé sous contrôle judiciaire en lui interdisant de m'approcher. C'est un homme que je trouve inquiétant. Et je ne souhaite plus jamais de ma vie avoir à le croiser.
Pendant qu'il mentait publiquement, portait plainte contre moi une heure à peine après l'agression, les chirurgiens s'affairaient pour me sauver de l'hémorragie cérébrale qui était en train de me tuer. Cette deuxième agression de la diffamation a été le rideau de fumée préparant sa réhabilitation. Au procès le 6 avril il s'est excusé cent fois mais c'est plus de l'auto-apitoiement que des regrets que les juges auront perçu, j'en suis certain. J'ai reçu depuis cinq ans des soutiens très nombreux de membres de la majorité qui ont été sincèrement choqués et qui ont su me témoigner de leur amitié. Ma famille politique socialiste a été derrière moi jusqu'au procès où ces camarades étaient présents au côté des membres de ma famille qui désormais voudraient comme moi classer le dossier de l'agression. Et puis des centaines de citoyens sur les réseaux ont été derrière moi. Pourtant, aucun mot de soutien ou de réconfort n'est venu de l'Élysée en 5 ans. Il reste un quinquennat encore ceci dit. Peut-être ont-ils perdu mon adresse ? Vous voyez j'essaie de plaisanter, la politesse du désespoir sans doute.
Malgré le flagrant délit, malgré mon coma et une balafre de quinze centimètres sur le crâne, malgré la perte de mes mandats politiques que je ne pouvais plus assumer après l'agression, je suis vivant. Ma plume reste alerte et ma voix continue à porter. Je dois m'estimer heureux après avoir traversé la vallée de la mort de ne pas y avoir fait une halte définitive.
Zineb El Rhazoui, militante engagée contre le communautarisme et l'islamisme, a été écartée sans ménagement. Est-ce révélateur des positions d'En Marche sur le sujet ?
Emmanuel Macron est capable de porter haut les valeurs de la laïcité. Mais il a parfois tendance à la glissade. À son meilleur il tonne contre les séparatismes à la tribune des Mureaux, il fait adopter une loi utile contre les séparatistes politiques et je ne peux qu'applaudir franchement cette action déterminée. Et puis il y a le Macron qui voit dans le voile un signe d'émancipation féministe, qui félicite mon agresseur communautariste quand il sort un livre «pour en finir avec la haine» en se posant en archange de la non-violence seulement deux ans après mon agression.
Un président républicain et laïc «ne devrait pas dire ça», ne devrait pas glisser ainsi sur la pente de la complaisance et de la facilité. La laïcité réclame de la fermeté. La violence politique doit être condamnée sans ambiguïté.
La force du communautarisme, c'est de ne pas avoir de couleur politique identifiée. Il concerne tous les partis potentiellement, tous ceux qui oublient leurs principes républicains
Zineb a du courage sur le fond. Un courage physique réel aussi. Elle aurait été une candidate flamboyante pour la 9ème circonscription. Mais on l'a clouée au sol, par manque d'audace et de courage politique. Parce que l'on a cédé aux langues vipérines qui l'ont démolie en coulisse ? Sans la connaître personnellement, je reconnais en elle une camarade de combat. Et je la salue fraternellement.
Vous avez vous-même été engagé au PS. Celui-ci n'a-t-il pas une responsabilité dans ces dérives communautaristes ? Que pensez-vous du récent accord passé par la direction du PS avec Jean-Luc Mélenchon ?
S'il y a des communautaristes, c'est d'abord parce que des individus font de l'appartenance à leur communauté d'origine et religieuse le principal fondement de leur identité politique. Au fond ils bâtissent des murs autour d'eux en jouant du syndrome de l'assiégé et se condamnent à ne jamais dépasser leur passé. Ils prétendent que la France est islamophobe, qu'elle n'a pas guéri de son passé colonial et qu'il y a un racisme d'État. Cela justifierait donc qu'ils se replient et défendent une identité supposément menacée. Rien ne justifie pourtant de fragmenter la société par des logiques identitaires basées sur des fantasmes auto-entretenus. J'ai lu le dernier livre de Charb. Ces personnes stigmatisées par le rédacteur en chef de Charlie Hebdo mélangent sciemment les atteintes racistes et les attaques contre l'islam. Ils organisent cette confusion.
Le programme de la Nupes est porteur de crise institutionnelle et européenne.
C'est une attitude dangereuse répondant à un projet politique, celui des frères musulmans ou de leurs appendices islamistes. Ne laissons pas les musulmans de France être pris en otage politique et être présentés comme des persécutés en puissance. En France, on peut vivre sa foi dans la liberté car la laïcité reconnaît la liberté de culte et la liberté religieuse. Mais nous sommes un pays où ne pas avoir la foi, être libre dans sa conscience, est aussi un droit inaliénable garanti par un État neutre. C'est mon cas. Je n'ai pas de dieu et j'en suis heureux. L'instrumentalisation de la foi, ça suffit. Des élus PS ont pu être complaisants face à des islamistes politiques défendant une approche culturelle et acceptable de l'islam en façade ? Certainement. Il n'est pas honteux de se tromper une fois. Mais il devient problématique de ne pas réajuster le tir ensuite. La force du communautarisme, c'est de ne pas avoir de couleur politique identifiée. Il concerne tous les partis potentiellement, tous ceux qui oublient leurs principes républicains, qui faiblissent, transigent ou pactisent avec les identitaires. L'accord avec Mélenchon, je le rejette nettement. Au nom justement de mes principes républicains et européens. Je respecte pourtant les militants de gauche qui y croient. J'ai toujours prêché l'union moi-même mais dans le respect de nos valeurs.
Et à mes yeux, le programme de la Nupes est porteur de crise institutionnelle et européenne. La désobéissance aux règles instituées ça s'appelle la pagaille instituée en politique. L'union de la gauche ne peut être un totem devant lequel on se prosterne servilement en oubliant notre histoire et nos idées. Dommage que le PS d'Olivier Faure ait été obsédé du sauvetage de quelques sièges au détriment de notre projet social-démocrate. Je ne me reconnais aucun cousinage avec ce Faure-là ! L'homme a mon respect mais je combats l'orientation politique qu'il a choisie. Heureusement le salut pour le socialisme viendra du Sud. Carole Delga, Michaël Delafosse, ils seront utiles pour reconstruire une gauche républicaine et un projet politique enthousiasmant.
Le cas M'jid El Guerrab est-il comparable au cas Taha Bouhafs ?
M. Bouhafs a été condamné rapidement pour ses mots haineux. Mon agresseur n'a pas encore été condamné pour les coups qui ont failli me tuer il y a 5 ans. Donc non. Ce n'est pas pareil au plan judiciaire. Même si ce sont deux personnes qui ont certainement un problème, avec la violence verbale dans un cas, avec la violence physique dans l'autre. Mais je ne suis ni curé, ni psychiatre, je ne peux pas répondre de leur psychisme tourmenté. C'est à eux de retrouver de la sérénité en quittant le champ politique.
Votre nouveau livre, Coups de casque , dans lequel vous racontez cette affaire, est suivi par un essai sur la violence en politique. Si les politiques sont de plus en plus victimes de violence, la politique, elle-même, est-elle violente ? Comment l'expliquez-vous ?
La politique est belliqueuse par essence. Mais, dans une démocratie, les désaccords, même virulents, se règlent habituellement par le débat et par le vote. Notre démocratie est assiégée par les radicalités, les élus sont désacralisés, les violences envers eux explosent. Gilets jaunes, antivax, on a vu des débordements violents et il est encore heureux que le sang n'ait pas coulé davantage. Je crains des drames à venir car les politiques sont placés, symboliquement, dans de fragiles globes de cristal : ils sont sommés d'être transparents, vertueux, exemplaires. Coralie Dubost quitte la vie politique pour quelques milliers d'euros de dépenses inopportunes et les jugements sur sa vie privée font d'elle une dévergondée, une femme légère, exécutée prestement sur les réseaux sociaux. On a plus de complaisance pour les turpitudes avérées de certains hommes qui ont volé des milliards. Carlos Ghosn doit bien se marrer depuis le Liban où il ne sera pas extradé.
Médiapart est un rempart pour protéger la liberté de la presse face aux puissants, il enquête efficacement mais choisit ses cibles et nous transforme en petits procureurs prêts à dézinguer et équarrir les élus par des effets de meutes numériques. Les affaires sortent en farandole et nous flinguons, parfois hâtivement, souvent sans mesure. Chacun se repaît. Le sang ne coule pas sur les réseaux, mais les réputations sont vite coulées. Le jugement numérique est rapide et implacable. Pendant ce temps, les élus dans leur globe de cristal sont soumis à la loi de la communication en continu sur leurs résultats ou précisément sur leur absence de résultats et de marge de manœuvre. Dans une monarchie présidentielle, tout le monde a compris que c'est l'Élysée qui décide de l'essentiel. Si les citoyens sont amers envers leurs parlementaires, c'est qu'ils ne se sont pas résolus à cette impuissance. La violence populaire, si elle est condamnable, est aussi un appel à plus de démocratie et à un rôle renforcé du parlement.
N'est-ce pas réducteur d'expliquer le phénomène uniquement par la montée des extrêmes ?
La violence 2.0 est née de notre usage immodéré des réseaux sociaux et de la faiblesse des régulations des GAFA et de la justice numérique. Aujourd'hui, on peut menacer de mort un élu sous anonymat, lancer des cabales contre les politiques et faire régner les fake news pour leur nuire en risquant assez peu. Un bannissement de deux jours sur Facebook ? La belle affaire… La justice numérique n'est pas encore suffisamment robuste. La violence politique naît aussi, bien sûr, des clivages sociaux qui demeurent dans une France inégalitaire, et des promesses républicaines non tenues. Elle s'appuie aussi sur les nouveaux tribuns de la haine. Vous voulez faire reculer les violences politiques ? Redonnez du sens au projet d'émancipation de l'école publique, formez les citoyens éclairés par une instruction civique qui deviendra une matière enseignée de façon autonome, enseignez aux enfants les techniques de manipulations des géants du net qui visent à modifier leur comportement en les rivant à leurs écrans. Faites en sorte que la jeunesse retrouve confiance dans la politique et que cela suscite de nombreuses vocations.
Le temps des nouveaux hussards est venu, pour inventer une République plus unie. Il y a urgence car la violence politique progresse. Sans action déterminée des républicains que nous sommes, nous filerons droit vers le chaos.
À VOIR AUSSI - Boris Faure va porter plainte contre M'jid El Guerrab
Alerte enlèvement: mais où sont passés Les Républicains ?
FIGAROVOX/TRIBUNE - Après l'échec de Valérie Pécresse à l'élection présidentielle, le parti Les Républicains se fait discret à l'approche des législatives. Maxime Tandonnet y voit l'aveu d'échec d'une droite de gouvernement qui peine à convaincre de son rôle, pourtant essentiel.
Fatiha Boudjahlat: «LREM préfère des députés godillots à une combattante comme Zineb El Rhazoui»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Christophe Castaner a annoncé que Zineb El Rhazoui ne serait pas investie aux élections législatives par Renaissance. En se privant de cette militante courageuse, la majorité montre le peu de considération qu'elle a pour la fonction de député, estime Fatiha Boudjahlat.
Gilles-William Goldnadel: «Les raisons de l'indulgence médiatique pour l'extrême gauche»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, l'extrême droite contre laquelle s'érige «le front républicain» n'existe pas. En revanche, l'extrême gauche politique infuse la société contemporaine et aucun barrage n'a été imaginé contre elle, ajoute-t-il.
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Le Figaro
Ligue 1 : trois responsables du FC Nantes placés en garde à vue
Trois responsables du club nantais sont suspectés d'avoir touché des pots-de-vin lors de plusieurs transferts au cours des dernières années.
Trois responsables du FC Nantes ont été placés en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête sur des transferts de joueurs, a-t-on appris mercredi de source proche du club, qui confirme une information du quotidien Presse Océan.
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À peine plus de 48 heures après la Coupe de France décrochée samedi dans l'euphorie, les trois collaborateurs du président Waldemar Kita et de son fils Franck, ont passé plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire de Nantes, avant d'être remis en liberté en début de soirée.
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L'enquête, sur laquelle très peu d'informations ont filtré, porte sur des commissions versées lors du transfert de plusieurs joueurs. Des perquisitions avaient déjà été menées en décembre 2020 dans le cadre de cette enquête au siège du club, au sein du centre d'entraînement de la Jonelière.
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Contacté par l'AFP, le parquet de Nantes n'a pas répondu dans l'immédiat. M. Kita est très proche de Mogi Bayat, omniprésent dans les transferts nantais. En Belgique, cet agent controversé est l'une des figures centrales du «footballgate», soupçonné d'avoir manipulé des transferts pour augmenter ses commissions. Parallèlement à cette enquête nantaise, M. Kita est visé depuis 2017 par une autre enquête, menée par le parquet national financier et portant sur des soupçons de fraude fiscale.
OGC Nice: Christophe Galtier s'estime floué et remet en question son avenir
L'entraîneur, champion de France sortant avec Lille, souhaite rencontrer Jim Ratcliffe, président d'Ineos et propriétaire de Nice, d'ici la fin de saison.
Tops/Flops Lorient-Marseille : Dieng et l'OM triomphent mais perdent gros
La bonne entrée de Dieng, les nombreuses blessures et les fautes de Fabien Lemoine, retrouvez les tops et les flops de la rédaction après ce Lorient - Olympique de Marseille (0-3).
PSG : et la défense à trois est (enfin) arrivée
Longtemps réclamé par de nombreux observateurs, le 3-4-3 prend finalement racine à Paris quand on ne l'attendait plus, dans cette longue fin de saison.
L'Humanité
Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences Valeurs Actuelles
[Saint Clair] Emmanuel Macron, un président en burn out
Burn out, en français dans le texte : cramé, épuisé, vidé de ses ressources.
Emmanuel Macron ne parvient plus, depuis plusieurs semaines, à seulement faire semblant d’être président, d’être candidat, d’être à la hauteur des enjeux, des menaces, de la fonction suprême. Cynisme ? Non ! Succession d’échecs, impuissance chronique, dévalorisation, affaissement intellectuel et psychologique. Emmanuel Macron n’y arrive plus. Il est vide. Il n’a plus d’influx, plus de peps, plus d’idées, plus d’envie. À peine réélu, lors de son discours d’investiture, s’est manifestée la même désinvolture qui avait commandé son attitude relâchée lors du débat du second tour, tel un gamin mal élevé.
Résultat : une foule de caresses dispensées ici et là par un président soumis à ses émotions, comme une manie, comme la marque d’un malaise psychologique. Un président en prise directe avec un mal qu’il ne maîtrise plus : ce sentiment d’inaptitude doublé d’une perte de sens qui le tenaille malgré sa réélection. Son discours, face à une flopée de courtisans, s’en est, lui aussi, gravement fait l’écho : succession de clichés aussi creux qu’inopérants. Petite démonstration.
Soit Emmanuel Macron critique le “repli nationaliste” et se félicite d’être le héraut du camp du bien, « la République et l’Europe », soit il accumule les idées creuses, les clichés, les contractions.
Ouvrons le bal avec l’envolée lyrique la plus affligeante de l’histoire des discours présidentiels : « C’est lorsque se lève le vent du tragique que nous, Français, trouvons la force de nous hisser au-delà de nous-mêmes pour écrire l’Histoire à l’encre de l’universel. » Quel sens ? Quelle vision ? Quel message ? Il n’y en a pas. Du verbiage, rien que du verbiage. L’ensemble du texte puise à la même “encre universelle”. Soit Emmanuel Macron critique le “repli nationaliste” et se félicite d’être le héraut du camp du bien, « la République et l’Europe », soit il accumule les idées creuses, les clichés, les contractions. Par exemple, lorsqu’en parlant des Français, il évoque ce « vieux peuple » qui a offert au monde « les rêves les plus fous : l’humanisme, les Lumières, les droits de l’homme ».
Problème : trois minutes auparavant, Emmanuel Macron évoquait un « peuple nouveau qui a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Alors, vieux peuple ou peuple nouveau ? Les deux ? Le « en même temps » qui fait du vieux un jeune et du jeune un vieux ? En clair, n’importe quoi ! La suite est pire : il attribue l’humanisme à la France, alors qu’il naît en Italie ! Il attribue les Lumières à la France ; elles naissent en Allemagne sous le nom d’Aufklärung, voire de Sturm und Drang ! Il attribue les droits de l’homme à la France ; cela peut éventuellement s’entendre, si l’on accepte de se souvenir qu’ils sont les héritiers de l’Habeas Corpus et du Bill of Rights britanniques, que la Révolution française a été précédée des révolutions anglaise et américaine, que la déclaration d’indépendance américaine de 1776 est pourvue d’un préambule qui énumère un certain nombre de droits fondamentaux, notamment : « Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » Chacun jugera.
La prochaine étape, c’est l’angoisse, qui saisira immanquablement ce président en état d’hypoxie idéologique et politique
Poursuivons la longue litanie d’énoncés creux qui émaillent le discours présidentiel : « La France n’aura pas fini d’inspirer le monde. » Verbiage. « Cette confiance, toujours fragile, chaque matin remise en cause, est le socle de notre régime de liberté. » Verbiage. « Servir notre pays, miracle de la volonté et de la liberté des hommes. » Verbiage. Et, Conclusion de l’allocution : « Nos enfants, vers lesquels vont mes pensées en cet instant, et à qui je fais le serment de léguer une planète plus vivable. » Verbiage mégalomaniaque – à moins qu’Emmanuel Macron n’ait été élu, à notre insu, président du monde…
Pourquoi un tel vide domine-t-il le discours présidentiel ? Pourquoi Emmanuel Macron n’est-il pas parvenu à réparer la piteuse fête de la victoire au Champ-de-Mars par un discours dense et enlevé ? Pourquoi n’est-il pas parvenu à reproduire l’aspiration à la grandeur qui avait caractérisé, dans la cour carrée du Louvre, la scénographie de sa précédente élection ? Lui fait défaut cette petite chose qui permet à la vie humaine comme à la littérature de se tenir debout : le souffle. Les deux corps du roi sont entrés, coup sur coup, en dépression – le premier, celui qui porte le socle idéologique, social-libéral européiste et universaliste, ayant entraîné le second dans sa chute.
Le constat est simple : Emmanuel Macron ne supporte pas la pression présidentielle ; il n’a pas les épaules, la charge est trop lourde, sa psychologie est en train de craquer, il tourne à vide, comme c’était le cas pour ses deux prédécesseurs en fin de mandat, dont la chance paradoxale a été leur non réélection. Le hic pour Emmanuel Macron ? Le burn out n’est pas un état stationnaire ; il y a une phase 2. La prochaine étape, c’est l’angoisse, qui saisira immanquablement ce président en état d’hypoxie idéologique et politique lorsqu’il prendra conscience qu’il n’a pas les ressources pour tenir cinq ans.
Le Figaro
Élection de Marcos Junior aux Philippines: l’effroi de tous ceux qui ont été torturés sous la dictature du père
Sébastien FallettiREPORTAGE - Plus de quatre décennies après le départ du dictateur Ferdinand Marcos Senior, les anciennes victimes contemplent avec effroi le retour aux affaires de son clan.
L’officier coinçait une balle effilée de M-16 entre chaque phalange, puis les serrait très fort jusqu’à faire hurler sa victime. «Essayez, cela fait un mal de chien», se souvient Neri Colmenares, en sirotant son mug de café fumant, devant un square tranquille niché entre les gratte-ciel de Makati, au cœur de Manille.
C’est ainsi que ce catholique, aujourd’hui sexagénaire, a démarré son chemin de croix, à l’âge 18 ans, sous le règne de Ferdinand Marcos Senior, le père défunt du nouveau président des Philippines, «Bongbong» élu triomphalement dans l’archipel d’Asie du Sud-Est. Après les passages à tabac, ce furent les décharges électriques dans le bas du dos, jour après jour, pour arracher des aveux en ces jours sombres de 1978.
Cleptocratie
L’étudiant avait été «cueilli» à la sortie d’une gargote, sur la place de l’église de sa ville, sur l’île Negros, alors qu’il hâtait le pas pour trouver asile sous la protection de l’évêque, opposant résolu au dictateur. Deux agents en civil l’embarquent dans un taxi vers un camp militaire, dans l’archipel de Visayas. «C’était l’impunité totale», se souvient le futur parlementaire, qui évoque la chape de plomb de la loi martiale imposée de 1972 à 1981.
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Un soir, un officier éméché tire Neri de sa cellule, et remplit son revolver d’une seule balle. Il fait tourner le barillet, puis enfonce le canon dans la bouche du prisonnier. «On va voir si tu as de la chance!», s’enflamme le bourreau, en appuyant sur la gâchette. Le bruit sec résonne comme une explosion dans le crâne du jeune homme, qui rouvre les yeux, terrorisé. Il est vivant. Contrarié, l’officier relance une seconde fois la roulette russe…
«J’ai réfléchi à ma probabilité d’y passer, et cela me paraissait énorme», dit l’homme au visage basané. Il s’en sort une nouvelle fois. «Tu as vraiment de la chance, tu peux partir, c’est ton droit de l’homme», lance sarcastique le tortionnaire, poussant le jeune homme vers la fenêtre. Neri flaire le piège et rentre sagement dans sa cellule. Il y restera quatre ans, privé de toute défense. Comme plus de 50.000 personnes emprisonnées arbitrairement par les militaires, selon Amnesty International.
«Les mêmes mimiques que son père»
Plus de quatre décennies plus tard, Colmenares contemple avec effroi le retour aux affaires du clan Marcos. Lui-même a tenté d’être un rempart contre l’amnésie, se portant candidat au Sénat, mais il a été balayé lundi par le raz-de-marée électoral de «Bongbong», allié à Sara Duterte, la fille du président sortant. «Duterte avait une intolérance pour toute opposition, mais Marcos c’est encore un autre niveau», redoute le vétéran.
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L’héritier retrouve par la voie des urnes, le palais de son enfance de Malacañan, d’où ses parents avaient fui piteusement vers l’exil à Hawaï en 1986, vingt-quatre lingots d’or en poche, sept millions de dollars en cash, sous la pression d’une révolution populaire inspirant la planète. Aujourd’hui, les jeunes soutiens de «Bongbong» présentent l’ère Marcos comme un «âge d’or», passant sous silence la cleptocratie du dictateur, qui a détourné jusqu’à dix milliards de dollars des coffres du pays, selon les gouvernements suivants, vers des comptes en Suisse et ailleurs.
«C’est grotesque. J’ai l’impression d’être rattrapé par un cauchemar», abonde Bonifacio Ilagan, lui aussi emprisonné pendant quatre ans, alors qu’il était étudiant à l’université des Philippines, en 1974, et torturé jusqu’à uriner du sang. «Bongbong a la même voix et les mêmes mimiques que son père», souffle le septuagénaire au bouc blanchi par les ans. Il est installé sur une chaise en plastique sous les ficus aux allures de varans, protégeant de la chaleur tropicale cet «autel des héros» dédié aux victimes de la dictature, à Quezon City, à l’est du Grand Manille. Ilagan rappelle le calvaire de sa famille, la gorge serrée.
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Au fond, un mur funèbre où sont gravés les noms des milliers de morts tombés sous la dictature, dont sa sœur Rizalina, arrêtée en 1977, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Auteur d’une pièce de théâtre moquant l’autocrate, l’étudiant d’alors va survivre à deux ans d’emprisonnement en camp militaire, mais gardera enfoui au fond de lui-même les pires sévices. Il se souvient du «pont de San Juanico», en référence à un ouvrage d’art inauguré par Marcos en cadeau à la sémillante première dame Imelda, le jour de la Saint-Valentin… Pour le jeune captif, il s’agissait de faire la planche dans le vide, sous la menace de coups à chaque fois que ses muscles lâchaient. Mais faute d’aveux sur ses activités d’opposant, les tortionnaires jouent l’escalade. «Ils ont baissé mon pantalon, et mon caleçon, et enfoncé un bâton dans mon pénis», lâche-t-il, la voix flageolante.
La frustration des classes populaires
Depuis que l’héritier des Marcos a déclaré ses ambitions politiques nationales en 2016, pour laver l’honneur d’un clan toujours dans le collimateur de la justice, Ilagan mène une campagne contre l’oubli. Une lutte à armes inégales face à la puissance des réseaux TikTok, Facebook ou Instagram, efficacement instrumentalisés par le tandem Marcos-Duterte pour réécrire l’histoire auprès de nouvelles générations n’ayant pas connu la dictature. Plus de la moitié du corps électoral de l’archipel de 109 millions d’habitants à moins de 40 ans, et sa population est la plus «fidèle» aux réseaux sociaux de la planète, selon les études. «L’ère Marcos c’était la paix et l’ordre. La loi martiale protégeait la population des terroristes», explique Imelda Venus, venue faire la claque au dernier meeting de campagne de «BBM», laquelle refuse d’exprimer une quelconque repentance.
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Colmenares ne blâme pas la jeunesse, mais les gouvernements successifs depuis la «révolution du peuple» de 1986, qui n’ont pas entrepris un travail de mémoire, pas plus qu’ils ont partagé suffisamment les fruits du décollage économique dans ce pays toujours rongé par de profondes inégalités sociales. «C’est frustrant d’entendre ces inepties, mais ce n’est pas la faute de ces gens. Après la chute de Marcos, les gouvernements n’ont pas fait de pédagogie à l’école, car des soutiens du régime sont restés en place, comme le général Ramos», pointe l’avocat.
L’héritier du clan surfe sur la frustration des classes populaires en promouvant le programme populiste de Duterte, à grands coups de projets d’infrastructures et de guerre contre la drogue. «Le retour de Marcos illustre les frustrations à l’égard d’une démocratie qui n’a pas délivré ses promesses sur le front économique. Voter c’est bien, mais il faut aussi manger!», juge Colmenares. Par une ruse cruelle de l’histoire, la revanche de «Bongbong», l’enfant gâté du dictateur, annonce l’ouverture «d’un nouveau cycle», selon le vétéran de la politique philippine, sonnant le retour des hommes forts, au risque d’ébranler la fragile jeune démocratie asiatique.
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Valeurs Actuelles
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L'Humanité
Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
neurosciencessciencescharcot Le Figaro
Le laxisme grandissant des candidats à l'embauche
Frédéric De MonicaultDÉCRYPTAGE - Retards, rendez-vous manqués… L'entretien d'embauche n'est plus le moment solennel qu'il était.
Des candidats qui zappent un entretien de recrutement – en présentiel ou en visio – sans avoir prévenu de leur défection ; d'autres qui arrivent ou qui se connectent en retard ; d'autres encore qui ne se présentent pas le premier jour alors qu'ils ont pourtant signé leur contrat d'embauche…
Non, vous ne rêvez pas, ces comportements difficilement admissibles pour les entreprises sont de plus en plus fréquents. Si la génération montante est la première montrée du doigt, les jeunes diplômés n'ont pas le monopole de cette incorrection, qui a de lourdes conséquences pour eux pour les employeurs.
Métiers en tension
Sur des postes en tension comme les métiers liés à la vente ou ceux du numérique, les départements RH se trouvent de plus en plus confrontés à ce phénomène. Catherine Marché, DRH de la société de formation professionnelle Demos, ne s'en étonne même plus.
«Ce laxisme est d'autant plus dommageable, dit-elle, qu'il oblige les entreprises à relancer une recherche, voire à sélectionner une personne moins opérationnelle, même si plus motivée, que le candidat choisi au départ.»
La méconnaissance des codes est un autre facteur à l'origine de cette «nonchalance». «Très tôt, les jeunes diplômés devraient savoir que l'entreprise s'accompagne de règles, de codes, de valeurs et d'un environnement de travail», commente Françoise Besnard, DRH de la société de logiciels Forterro France. Or certains l'ignorent visiblement.
Un candidat pénalisé
«Je ne peux que conseiller d'arriver à l'heure, souligne Elliot Boucher, cofondateur d'Edusign, plateforme de gestion de feuilles de présence, de ne pas sauter de rendez-vous et de prévenir au maximum en cas de pépin pour augmenter ses chances. La confiance découle directement de ces comportements.»
Cette attitude est comme un «feu rouge» pour Françoise Besnard : s'il n'y a pas d'explication pour un retard ou d'excuses pour un loupé, le processus de recrutement s'arrêtera là.
Passer l'éponge
À l'image du quotidien en entreprise, un manquement peut survenir et être pardonné. «Sur des postes en forte pénurie, les écarts sont plus facilement oubliés», reconnaît Elliot Boucher. Un candidat fautif au départ pouvant se révéler par la suite un excellent collaborateur. «Néanmoins, il ne mettra pas d'emblée toutes les chances de son côté», note-t-il.
La capacité à s'intégrer dans une équipe et une entreprise ne se jauge pas au premier pas de travers. «Mais le doute sur l'image de l'entreprise renvoyée par l'intéressé auprès de clients, de prestataires ou de fournisseurs peut s'instiller rapidement», prévient Catherine Marché.
Les RH démunies
Il n'existe pas de stratégie pour prévenir ce type de comportement au-delà de demander au candidat lors de l'entretien les raisons de son retard. Et ce qu'il peut mettre en œuvre pour éviter que cela ne se reproduise. Catherine Marché n'est cependant pas très optimiste. «De même, dit-elle, que l'absentéisme révèle un défaut de motivation, l'entreprise est dans l'impossibilité de pallier ce trait individuel.»
Effort de transparence
Reste la pédagogie. Les filières d'enseignement supérieur et les recruteurs pourraient communiquer davantage sur les exigences «de base» de l'entreprise. Mais ont-ils envie de le faire ?
«Être transparent avec eux permet aux jeunes de se projeter ou non dans l'entreprise, avec la latitude pour le RH d'évaluer leur capacité d'adaptation», estime Françoise Besnard. Dire ses vérités à quelqu'un est le remède le plus efficace.
En attendant, les RH doivent faire avec. Avec tout de même un point important, selon Catherine Marché : lors de l'entretien de recrutement, il faut être encore plus vigilant sur les «soft skills» de la personne, son savoir-être. Une façon de s'assurer que ses compétences ne sont pas contrebalancées par de mauvaises manières.
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Valeurs Actuelles
[Benedetti] Législatives 2022 : l’alliance politique forcée des vieux partis sur le déclin
Ce sont des destinées parallèles, mais qui ne se rencontreront pas. Comme deux baleines échouées, les vieilles forces de gouvernement ont poursuivi à l’occasion de cette présidentielle leur déclin inexorable. La source de ce dernier est à rechercher dans l’histoire politique de ces trois dernières décennies. La césure que constitue le Traité de Maastricht dans l’ordre européen a rendu les structures partisanes qui se succédaient au pouvoir au gré des alternances d’autant plus inefficaces, inutiles, surtout qu’à 90 % leurs élus et cadres se sont tous ralliés à une même conception mondialisée et techno-managériale de l’action publique. Plus rien sur le fond ne les séparait, à l’exception de nuances, non pas sur la nature des mesures à opérer politiquement, mais sur le rythme de leurs mises en place.
Le reste des divergences reposait plus ensuite sur des questions de personne que sur des enjeux de fond. Le grand apport du moment Macron que nous traversons est d’avoir de ce côté de l’échiquier clarifié la donne en réunissant les ordo-libéraux de toute obédience. L’autre élément de force de son dispositif est indissociable de cette idéologie de l’irréversibilité dont il est l’un, parmi d’autres, des vecteurs. Tout se passe comme si toute remise en cause du paradigme euro-technocratique dans le sens d’une défense de l’État-nation et de la souveraineté qui lui était associée relevait d’une illégitimité immanente. Il n’y aurait dès lors qu’une politique possible, tout écart avec celle-ci s’avérant a priori disqualifié.
L’alliance crée des turbulences en interne, offre un angle d’attaque à la majorité pour la dénoncer aussi, mais permettra à n’en pas douter le maintien d’un groupe parlementaire au risque néanmoins d’une vassalisation.
Vu sous cet angle, les oppositions sont condamnées à l’opposition, sauf à rejoindre la majorité. Le piège peut se refermer naturellement sur les anciennes marques de gouvernement, elles se retrouvent nécessairement dans un écosystème qui de facto est le leur, et voilà qui explique l’indéniable attractivité que le macronisme exerce sur leurs responsables à droite comme à gauche qui partagent les mêmes valeurs et projets. L’arme est beaucoup plus destructrice démocratiquement dès lors qu’il s’agit de rendre inopérante toute forme d’aspiration à gouverner pour des forces dotées de doctrines d’alternance plus tranchées et fortement critiques quant à l’orientation euro-technocratique dominante qui est l’atmosphère caractéristique de larges pans des classes dirigeantes. Notre chronique précédente a montré comment la campagne de 2022 sera parvenue pour une part à ostraciser l’idée souverainiste.
Reste néanmoins aux vieux partis pour se survivre à choisir entre l’alliance avec des forces d’oppositions concurrentes ou une ligne autonome sur le plan organisationnel, mais pas forcément différenciée dans sa relation avec le logiciel majoritaire. La première hypothèse signifie l’acceptation d’une perte d’hégémonie puisqu’elle suppose une alliance avec des formations désormais plus installées électoralement sur la scène nationale. C’est l’option opérée par le PS avec ce mixte de souverainisme édulcoré et de gauchisme culturelle propre aux insoumis. L’alliance crée des turbulences en interne, offre un angle d’attaque à la majorité pour la dénoncer aussi, mais permettra à n’en pas douter le maintien d’un groupe parlementaire au risque néanmoins d’une vassalisation.
L’autre alternative consiste à s’affranchir de toute combinaison, ni sur sa droite, ni sur sa gauche afin de privilégier l’autonomie. C’est la ligne retenue à ce stade par les Républicains après leur défaite historique de la présidentielle. Entre le risque de la vassalité et celui de la traversée solitaire, sans doute n’y a-t-il pas de solution optimale. Mais c’est le prix à payer pour essayer de se pérenniser, après avoir co-produit au fil d’alternances décevantes cette “renaissance”, nouveau nom des marcheurs, qui n’est autre que l’emballage modifié du “vieux monde”.
New York Times - World
Ukraine Live Updates: E.U. Falters in Bid to Adopt Russian Oil Embargo, Showing Risks of Prolonged War
Kyiv May 11, 5:01 p.m.
Moscow May 11, 5:01 p.m.
Washington May 11, 10:01 a.m.
E.U. ambassadors broke off talks for the day in Brussels, having failed to persuade Hungary, which has emerged as a possible spoiler to European unity. In Washington, the House endorsed a $40 billion aid package for Ukraine, which awaits Senate approval.
Shashank Bengali and Matina Stevis-Gridneff
A day after Congress forged ahead with a mammoth U.S. financial commitment to Ukraine, the European Union’s continued determination to confront President Vladimir V. Putin of Russia was being tested on Wednesday as E.U. ambassadors again failed to reach an agreement to ban Russian oil.
Talks in Brussels broke off for the day as Hungary, which has resisted adopting an embargo on Russian oil, emerged as the most consequential spoiler to Europe’s continued efforts to present a united front against Moscow as the fighting in Ukraine drags on. Although the European Union has displayed striking unity throughout the 11-week war, the Hungary dispute offers an example of how fractures could develop over time, to the benefit of Mr. Putin.
E.U. leaders have already approved five sanctions packages against Russia, but have struggled to finalize the latest, toughest measures — which would heavily punish Russia but also inflict pain on the bloc’s own economies. The U.S. director of national intelligence, Avril D. Haines, warned on Tuesday that Mr. Putin was girding for a long conflict, and “probably counting on U.S. and E.U. resolve to weaken as food shortages, inflation and energy prices get worse.”
Still, Mr. Putin’s war so far has drawn Western countries closer together, not farther apart. Finland and Sweden, which are edging closer to joining NATO, signed agreements on Wednesday under which Britain pledged to defend either nation if it comes under attack, another sign of how Russia’s invasion has drawn nonaligned countries closer to the alliance.
In other developments:
The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine late Tuesday, bringing the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. The Senate still needs to vote on the proposal.
A Ukrainian counteroffensive near Kharkiv appears to have contributed to reduced Russian shelling in the eastern city, even as Moscow’s forces make advances along other parts of the front line.
A cyberattack that took down satellite communications in Ukraine in the hours before the Feb. 24 invasion was the work of the Russian government, the United States and European nations said.
Ukraine’s economy will shrink 30 percent this year, the European Bank for Reconstruction and Development forecast. The war was also having a severe effect on Russia’s economy, the U.S. Treasury secretary, Janet L. Yellen, said.
Christopher F. Schuetze
Germany started training the first class of Ukrainian gun crews on the use of self-propelled howitzers in western Germany on Wednesday. Germany’s military will donate seven of the heavy weapons to Ukraine, the German defense minister announced last week.
Ana Swanson and Alan Rappeport
President Biden and the U.S. secretary of agriculture are expected to visit a farm in Illinois on Wednesday at a moment of deep concern about rising food prices and the availability of food in poorer parts of the world. Mr. Biden is expected to discuss how Russia’s invasion of Ukraine is raising food prices and how U.S. farmers can help alleviate global food shortages, according to the White House.
Food prices have skyrocketed globally, the result of supply chain disruptions, severe weather, energy costs and Russia’s invasion of Ukraine. Russia, Belarus and Ukraine are critical producers of fertilizer, wheat, corn and other commodities, and many of those products have been trapped as a result of the invasion. At the same time, more than 40 countries have begun restricting exports of grains, oils and other key products as governments look to protect their own stockpiles amid rising costs and shortages.
During a congressional hearing on Tuesday, Treasury Secretary Janet L. Yellen said the United States was “terribly concerned about global food supplies,” adding that 275 million people globally face starvation.
Food prices in the United States are also increasing. The price of food rose 0.9 percent in April from the previous month, according to data released on Wednesday.
It remains to be seen whether the United States can increase production in a meaningful way. But the visit to a farm in Kankakee, Ill., comes as Mr. Biden, under pressure over the fastest pace of inflation in 40 years, tries to reassure Americans that his administration is taking price increases seriously.
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Cora Engelbrecht
A day after Ukraine’s counteroffensive unseated Russian forces from a cluster of towns northeast of the city of Kharkiv, the region’s governor said on Wednesday that the Ukrainian efforts had driven Moscow’s forces “even further” from the city, giving them “even less opportunity to fire on the regional center.”
The apparent success at pushing back Russian troops outside Kharkiv — Ukraine’s second largest city, which is about 20 miles from the Russian border — appears to have contributed to reduced shelling there in recent days, even as Russia makes advances along parts of the front line to the Donbas region in eastern Ukraine.
Shelling in Kharkiv had halted on Tuesday for the first time since Russia’s invasion started in February, according to the Ukrainian military and local officials. “For the first time since the beginning of the Russian invasion, we have been living without constant shelling of Kharkiv for the second day,” Kharkiv’s mayor, Igor Terekhov, said in a video interview on Tuesday. “The city is reviving, and business is starting to work.”
The governor, Oleg Synegubov, said that “fierce battles” were continuing across the region on Wednesday. He cautioned that residents who had fled should wait “a few days” before making plans to return.
In an effort to regain ground and thwart more Ukrainian advances, the Russian military has started redeploying forces to the Kharkiv battlefield from areas around the city of Izium to the southeast. Izium has become a base of operations for Russia’s military as it fights to wrest away the Donbas.
“Russian forces are likely prioritizing reinforcing their grouping northeast of Kharkiv to prevent further Ukrainian counteroffensives in the direction of the international border at the expense of offensive operations to the southeast,” the Institute for the Study of War, a Washington-based think tank, said in its latest assessment.
In Kharkiv, the change in tempo after months of daily bombardments came amid a string of successes by the Ukrainian Army in recent days to push Russian forces from strategic positions within artillery range of the city.
The Ukrainian military said on Tuesday that its forces had continued to gain ground north of the city, recapturing four towns in the region.
The Russian news site Readovka said in a post on its Telegram channel on Tuesday that Ukrainian troops might have recaptured the city of Vovchansk, less than six miles from the Russian border. The statement could not be independently verified.
And the Ukrainian Border Guard Service said on Wednesday that it had killed at least 30 Russian service members and taken two prisoners “in recent days.”
Matthew Mpoke Bigg
Prime Minister Boris Johnson of Britain, visiting Sweden and Finland on Wednesday, is signing new assurances to bolster European security, a statement from Downing Street said. The assurances would tackle traditional, hybrid and cyberthreats and include fresh cooperation on intelligence sharing and joint military operations.
Shashank Bengali
Mr. Johnson’s office said he was signing “mutual security assurances” with the leaders of Finland and Sweden in which Britain pledges “to support the two nations’ armed forces should either face crisis or come under attack.” Finland and Sweden are drawing closer to joining NATO, another sign of how Russia’s invasion has drawn nonaligned countries closer to the alliance.
Ivan Nechepurenko
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said Russia was “watching closely” anything that could change NATO’s “configuration” near the country’s borders. “This is a subject for a very thorough analysis,” he told reporters on Wednesday.
Matina Stevis-Gridneff
E.U. ambassadors meeting on Wednesday in Brussels in another bid to break through Hungary’s resistance to adopting an embargo on Russian oil have broken off their meeting for the day without progress. The protracted negotiations highlight how Prime Minister Viktor Orban of Hungary is becoming the most consequential spoiler in Europe’s efforts to present a united front against Russia.
Andrew Higgins and Boryana Dzhambazova
SHIPKA, Bulgaria — A week after Russia invaded Ukraine, Moscow’s ambassador to Bulgaria climbed a snowy mountain pass to honor czarist-era Russian soldiers who died there fighting for Bulgarian independence in the 19th century.
Present day concerns, however, quickly eclipsed the ambassador’s effort to remind Bulgaria of the debt it owed Russia. On the same day, Bulgaria expelled two of her diplomatic underlings for espionage and announced the arrest of a senior military officer on charges of spying for Russia.
In the weeks since, Bulgaria, a country that Moscow long counted as its most ardent and reliable friend in Europe, has joined fellow members of the European Union in imposing ever tougher economic sanctions on Russia, offered to repair broken military helicopters and tanks for Ukraine, and expelled yet more Russian diplomats.
“Traditionally, Russia has always had a big influence here, but we have been a big surprise to them,” Prime Minister Kiril Petkov said in an interview last week in Sofia, the Bulgarian capital. “They don’t understand what happened,” he added.
The rapid souring of relations with Bulgaria, a poor but symbolically important country because of its historically close ties to Russia, underscores how far off-script the invasion of Ukraine ordered by President Vladimir V. Putin has veered, and not only on the battlefield.
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Cora Engelbrecht
Ukraine pushed back more Russian forces from a cluster of towns northeast of the city of Kharkiv on Tuesday, according to the Ukrainian military. Readovka, a Russian news site, said that Ukrainian troops might be close to capturing the city of Vovchansk, less than six miles from the Russian border.
Victoria Kim
Belarus, a close Russian ally, is increasing disinformation that the U.S. and NATO are gearing up to attack the country, but it remains unlikely to join the war in Ukraine, according to the Institute for the Study of War, a Washington think tank.
Victoria Kim and Anushka Patil
With intelligence officials warning that Moscow is counting on a protracted war in Ukraine to drain the determination of the United States and its allies, Congress has forged ahead with overwhelming support in deepening the United States’ commitment.
The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine late Tuesday, bringing the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. There was little resistance from lawmakers from both sides of the aisle who had previously been critical of costly U.S. involvement in overseas conflicts. The Senate still needs to vote on the proposal.
While Russia appeared to be nearing one of its stated aims, complete control of the Donbas region of eastern Ukraine, top U.S. intelligence officials said that would neither satisfy President Vladimir V. Putin of Russia nor bring the war to an end.
Avril D. Haines, the U.S. director of intelligence, said that Russia had designs on the Donbas and a buffer zone stretching across Ukraine’s Black Sea coast but that its ambitions and its military capabilities were mismatched. Russian forces were unlikely to complete their expansive war goals in the coming weeks, she said. Mr. Putin was probably hunkering down for a long war, though, during which inflation and energy prices might wear down domestic appetite in the United States and Europe, Ms. Haines said.
In the grinding battle for control of the east, the Russian Defense Ministry said its troops had advanced to the border between Donetsk and Luhansk, the two Russian-speaking regions that separatist forces have been fighting for since 2014.
Ukrainian officials acknowledged that Russia now controls 80 percent of the Donbas, as the region is known, but said they were managing to carry out successful counterattacks to push Russian troops back toward the border farther north.
Emily Cochrane
The House has passed a $40 billion emergency military and humanitarian aid package, on a bipartisan 368-57 vote.
Anushka Patil
Speaker Nancy Pelosi and a delegation of Democratic lawmakers updated President Biden on Tuesday afternoon about their visit to Ukraine. She said their “long and detailed meeting” with President Volodymyr Zelensky had begun with him thanking Biden for his support and covered security, sanctions and aid.
Anushka Patil
Leonid Makarovich Kravchuk, who shepherded Ukraine out of the collapse of the Soviet Union and signed off on giving up the country’s nuclear arsenal as its first popularly elected president, died on Tuesday. He was 88.
A family member reported his death to the Ukrainian News Agency, and it was confirmed by Ukrainian officials, including President Volodymyr Zelensky. His health had declined last year, when he underwent heart surgery and then spent an extended period in intensive care.
Before the collapse of the Soviet Union, Mr. Kravchuk was a leader of Ukraine’s Communist Party and later effectively led the country itself. A longtime ideologue, he was committed to quashing any burgeoning nationalism.
However, as an experienced statesman with a knack for well-timed evolution, he saw the winds of change in the late 1980s and eventually took up the mantle for independence.
He quit the Communist Party in 1991, after hardliners attempted a coup against Mikhail S. Gorbachev. That December, he was elected president in a landslide victory in independent Ukraine’s first popular election. “Ukraine has been born,” he exulted.
Days after his election, he signed a multinational agreement that formally declared the dissolution of the Soviet Union. Mr. Kravchuk was its last surviving signatory — Boris N. Yeltsin of Russia died in 2007 and Stanislav Shushkevich of Byelorussia, who became the first leader of independent Belarus, died last week at age 87.
Mr. Kravchuk’s death comes as the nation he helped establish is locked in a potentially existential war with Russia.
“Leonid Makarovich knew what freedom costs, and with all his heart he wanted peace for Ukraine,” Mr. Zelensky said in a video address on Tuesday, vowing that the country would succeed in securing that peace.
The Ukrainian defense minister, Oleksii Reznikov, saluted Mr. Kravchuk on Twitter for disintegrating the “Evil Empire,” and thanked him for the country’s independence. “We’re defending it now with weapons in our hands,” he said.
None of those weapons are nuclear, because Mr. Kravchuk agreed to relinquish the arsenal Ukraine had inherited from the Soviets in exchange for security guarantees. At the time, Ukraine was the third-largest nuclear power in the world, and that deal is now the source of some regret.
Mr. Kravchuk established a peaceful transfer of power in Ukraine after losing the 1994 presidential election.
He remained involved with the country’s fight to maintain its sovereignty. In 2020, Mr. Zelensky appointed him to represent Ukraine in the Trilateral Contact Group, which was formed in 2014 with Russia and the Organization for Security and Cooperation in Europe in the hopes of finding a diplomatic end to conflict with Russian-backed separatists in the eastern region of Donbas. President Vladimir V. Putin used elements of that conflict to justify his invasion of Ukraine on Feb. 24.
Mr. Kravchuk was born in 1934 in the Rivne region’s village of Velyky Zhityn. He was the son of a farmer who was killed in World War II, and went to a vocational school before studying Marxist political economy at Kyiv University. He graduated at 24 and became a political economy teacher in Chernovtsy before entering politics.
He is survived by his wife, Antonina, who also taught political economy at Kyiv University, and their son and grandsons.
Kyiv’s mayor, Vitali Klitschko, was one of many prominent Ukrainians who saluted Mr. Kravchuk on Tuesday and praised his love of Ukraine.
“We are still fighting for our independence and freedom,” Mr. Klitschko wrote on Telegram, adding, “But we will preserve the sovereignty and freedom we gained more than 30 years ago!”
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Andrea Kannapell
Mario Draghi, the Italian prime minister, visited President Biden at the White House and pressed for a path to a negotiated peace in Ukraine. He said Italians and Europeans wanted to put an end to “these massacres, to this violence, this butchery that’s happening.”
Farnaz Fassihi
The U.N. General Assembly elected the Czech Republic to the U.N. Human Rights Council, filling the seat left vacant in April by Russia’s suspension over its invasion of Ukraine and related accusations of war crimes. The vote was lopsided, with a wide majority of 157 countries voting in favor and 23 abstaining. The rights council is holding a session on Ukraine on Thursday.
David E. Sanger and Kate Conger
WASHINGTON — A cyberattack that took down satellite communications in Ukraine in the hours before the Feb. 24 invasion was the work of the Russian government, the United States and European nations declared on Tuesday, officially fixing the blame for an attack that rattled Pentagon officials and private industry because it revealed new vulnerabilities in global communications systems.
In a coordinated set of statements, the governments blamed Moscow but did not explicitly name the organization that conducted the sophisticated effort to black out Ukrainian communications. But American officials, speaking on condition of anonymity about the specifics of the findings, said that it was the Russian military intelligence agency, the G.R.U. — the same group responsible for the 2016 hack of the Democratic National Committee and a range of attacks on the U.S. and Ukraine.
“This unacceptable cyberattack is yet another example of Russia’s continued pattern of irresponsible behavior in cyberspace, which also formed an integral part of its illegal and unjustified invasion of Ukraine,” Josep Borrell Fontelles, the European Union’s top diplomat, said in a statement. “Cyberattacks targeting Ukraine, including against critical infrastructure, could spill over into other countries and cause systemic effects putting the security of Europe’s citizens at risk.”
The attack was focused on a system run by Viasat, a California company that provides high-speed satellite communication services — and was used heavily by the Ukrainian government. The attack came a few weeks after some Ukrainian government websites were hit with “wiper” software that destroys data.
The Viasat attack appeared intended to disrupt Ukraine’s command and control of its troops during the critical first hours of Russia’s invasion, American and European officials said. The hack also disconnected thousands of civilians in Ukraine and across Europe from the internet. It even thwarted the operation of thousands of wind turbines in Germany that relied on Viasat’s technology for monitoring conditions and controlling the turbine network.
Viasat immediately launched an investigation and called in Mandiant, the cybersecurity firm, to write a report. While Viasat published initial conclusions in March, the deeper studies have not been made public.
Nonetheless, those initial conclusions were striking: To black out the space-based satellites, the hackers never had to attack the satellites themselves. Instead, they focused on ground-based modems, the devices that communicated with the satellites. One senior government official said that the vulnerability of those systems was “a wake-up call,” raising concerns at the Pentagon and American intelligence agencies, which fear that Russia or China could exploit similar vulnerabilities in other critical communications systems.
U.S. and European officials have cautioned that cyberweapons are often unpredictable, and the sprawling disruptions caused by the Viasat hack showed how quickly a cyberattack can spill beyond its intended targets. In 2017, a Russian cyberattack in Ukraine, called NotPetya, quickly spread around the globe, disrupting the operations of Maersk, the Danish shipping conglomerate, and other major companies.
Like other attacks on critical infrastructure, such as the 2021 hack of Colonial Pipeline, the Viasat hack revealed a weak point in an essential service that was exploited by Russian hackers without much technical sophistication. The Colonial Pipeline attack led to the one face-to-face meeting between President Biden and President Vladimir V. Putin of Russia, in Geneva last June. During that meeting, Mr. Biden warned Mr. Putin against ransomware or other attacks on critical U.S. infrastructure. But the Viasat attack, while directed at an American company, did not touch American shores.
Officials in the United States and Ukraine had long believed that Russia was responsible for the cyberattack against Viasat, but had not formally “attributed” the incident to Russia. While U.S. officials reached their conclusions long ago, they wanted European nations to take the lead, since the attack had significant reverberations in Europe but not in the United States.
The statements released Tuesday stopped short of naming a particular Russian-sponsored hacking group for orchestrating the attack, an unusual omission as the United States has routinely revealed information about the specific intelligence services responsible for attacks, in part to demonstrate its visibility into the Russian government.
“We have and will continue to work closely with relevant law enforcement and governmental authorities as part of the ongoing investigation,” said Dan Bleier, a spokesman for Viasat. Mandiant, the cybersecurity firm hired by Viasat to investigate the matter, declined to comment on its findings.
But researchers at the cybersecurity firm SentinelOne believed that the Viasat hack was likely the work of the G.R.U., Russia’s military intelligence unit. The malware used in the attack, known as AcidRain, shared significant similarities with other malware previously used by the G.R.U., SentinelOne researchers said.
Unlike its predecessor malware, which is known as VPNFilter and was built to destroy specific computer systems, AcidRain was created as a multipurpose tool that could easily be used against a wide variety of targets, researchers said. In 2018, the Justice Department and the Federal Bureau of Investigation said that Russia’s G.R.U. was responsible for creating the VPNFilter malware.
The AcidRain malware is “a very generic solution, in the scariest sense of the word,” said Juan Andres Guerrero-Saade, a principal threat researcher at SentinelOne. “They can take this tomorrow and, if they want to do a supply chain attack against routers or modems in the U.S., AcidRain would work.”
U.S. officials have warned that Russia could carry out a cyberattack against U.S. critical infrastructure and have urged companies to strengthen their online defenses. The U.S. has also aided Ukraine in detecting and responding to Russian cyberattacks, the State Department said.
“As nations committed to upholding the rules-based international order in cyberspace, the United States and its allies and partners are taking steps to defend against Russia’s irresponsible actions,” said Secretary of State Antony J. Blinken, noting that the United States was providing satellite phones, data terminals and other connectivity equipment to Ukrainian government officials and critical infrastructure operators.
The United Kingdom said it would also continue to help Ukraine fend off cyberattacks. “We will continue to call out Russia’s malign behavior and unprovoked aggression across land, sea and cyberspace, and ensure it faces severe consequences,” said Liz Truss, the British foreign secretary.
“All the countries should unite their efforts to stop the aggressor, to make it impossible for them to keep attacking and be held responsible for their actions,” a spokesperson for Ukraine’s security and intelligence service said in a statement about the attribution of the Viasat hack to Russia. “Only sanctions, coordinated activity, awareness of public institutions, businesses and citizens can help us reach this goal and truly achieve peace in the cyberspace.”
Valerie Hopkins and Misha Friedman
VILNIUS, Lithuania — Maria V. Alyokhina first came to the attention of the Russian authorities — and the world — when her punk band and performance art group Pussy Riot staged a protest against President Vladimir V. Putin in Moscow’s Christ the Savior Cathedral.
For that act of rebellion in 2012, she was sentenced to two years in prison for “hooliganism.” She remained determined to fight Mr. Putin’s system of repression, even after being jailed six more times since last summer, each stint for 15 days, always on trumped-up charges aimed at stifling her political activism.
But in April, as Mr. Putin cracked down harder to snuff out any criticism of his war in Ukraine, the authorities announced that her effective house arrest would be converted to 21 days in a penal colony. She decided it was time to leave Russia — at least temporarily — and disguised herself as a food courier to evade the Moscow police who had been staking out the friend’s apartment where she was staying. She left her cellphone behind as a decoy and to avoid being tracked.
A friend drove her to the border with Belarus, and it took her a week to cross into Lithuania. In a studio apartment in Vilnius, the Lithuanian capital, she agreed to an interview to describe a dissident’s harrowing escape from Mr. Putin’s Russia.
“I was happy that I made it, because it was an unpredictable and big” kiss-off to the Russian authorities, Ms. Alyokhina said, using a less polite term. “I still don’t understand completely what I’ve done,” she admitted, dressed in black except for a fanny pack with a rainbow belt.
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Lynsey Addario
At the train station in Pokrovsk, northwest of Donetsk, in eastern Ukraine, evacuees from villages in the area were boarding trains to get away from the fighting. Viera, 69, and other residents of her village of Toretsk were some of those fleeing. They are a few of the more than eight million people who have been displaced since the war started, according to a new report by the International Organization for Migration.
Marc Santora
Over two months into the war, Russians have been unable to establish control of the skies over Ukraine and to make the land gains they had hoped to achieve easily. But at sea, Russia maintains superiority.
The sinking of the Russian flagship Moskva last month after it was struck by Ukrainian missiles was a blow to national pride and a real loss for the Black Sea fleet. But it has not threatened Russia’s supremacy on the Black Sea or its effective blockade of all Ukrainian ports.
“It is unlikely that the Ukrainian Navy can meaningfully capitalize on the event to break the blockade,” according to an assessment published last week by the Center for European Policy Analysis.
The blockade is strangling Ukraine’s economy and threatening to deepen the global food crisis while Russia’s dominion in the northern Black Sea continues to present Ukraine with military challenges.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine called on Tuesday for the international community to intervene to restore operations at the port of Odesa, which he said has been forced to close for the first time since World War II. His government estimates that it is costing Ukraine $175 million every day, the Ukrainian prime minister, Denys Shmyhal, said on Monday.
One reason Russia paid such a high price to secure the port city of Mariupol is that it provides control of the coast of the Sea of Azov, which links to the Black Sea. Now, the Sea of Azov is essentially a pond surrounded by Russia and Russian-controlled territory, including Crimea, which Russia illegally annexed in 2014.
Beyond the blockade, Russia has targeted critical infrastructure across Ukraine to wreak havoc on the economy in an attempt to cripple the government.
The ability to fire a steady stream of Kalibr cruise missiles from warships at sea and reach anywhere into Ukraine — like the recent strikes of train infrastructure around Lviv and warehouses around Odesa — has been one of the Russian Navy’s major contributions to the war.
But more powerful weapons that could be used to target Russian ships are flowing into Ukraine from the West. And there are signs that with those weapons, the Ukrainians might be able to force Russian commanders to act with greater caution.
Since the sinking of the Moskva on April 14, the Pentagon has said that other Russian warships are hanging further from the coast and out of range of land-based missiles.
The Ukrainians have also been staging fierce assaults to drive Russian forces from Snake Island, a small chunk of land about 80 miles south of Odesa.
The use of Turkish-made Bayraktar drones has proved successful in going after Russian targets at sea, and American-made Switchblade drones are being added to the Ukrainian arsenal. In the past week, the Ukrainians have released video footage showing a strike on a landing ship and two drone strikes on two high-speed patrol boats around Snake Island.
The Russian military said the United States and Britain were advising the Ukrainians in how to attack its forces around the island, and claimed to have repulsed the assault.
As Ukraine begins amassing more sophisticated and capable weapons, the war at sea could shift, Benjamin Armstrong, the principal associate of the Forum on Integrated Naval History and Seapower Studies, wrote recently in an analysis for War on the Rocks, a digital foreign affairs publication.
The Ukrainians may be soon able to employ a naval strategy that can “limit the advantages the Russians established in the early weeks of the war while at the same time giving Ukrainian naval forces the opportunity to impose costs on Russian forces.”
Marc Santora
In the first days of the Russian invasion of Ukraine, Ukrainian soldiers stationed on Snake Island in the Black Sea used an expletive to rebuff a demand by the Russian warship Moskva to surrender. The episode went viral and became a symbol of the resistance.
Russian forces captured the island and seized most of the Ukrainian soldiers stationed there. But the Ukrainians — helped by U.S. intelligence — sank the Moskva last month, weakening Russia’s Black Sea fleet. Now, Ukraine says it is engaged in a fierce campaign involving drone strikes and fighter jet raids to drive Russian forces from the island.
The Russian military says that the Ukrainians are being assisted by advisers from the United States and Britain, but that their efforts to retake the island, located about 80 miles off the coast of Odesa, have failed.
The Pentagon said on Monday it was unclear which side currently controls the island.
Though it covers less than a tenth of a square mile — and before the war was home only to a lighthouse, about 100 Ukrainian soldiers and some sheep, according to the Atlantic Council, a research group — the island holds both strategic and symbolic significance.
Its location in the Black Sea “makes it a tempting prize,” according to a report by the council. In August 2021, President Volodymyr Zelensky of Ukraine visited the island to observe military drills and said the country “will defend it with all our might.”
Over the past week, branches of the Ukrainian military have released video footage of strikes on and around the island, many involving Turkish-made Bayraktar drones. One video released over the weekend showed the destruction of a landing vessel docked at Snake Island.
The Ukrainians have also claimed to take out Russian air defense systems on the island, and the Ukrainian Air Force said it attacked other targets in a nighttime air raid featuring two Sukhoi Su-27 fighter jets.
Satellite photos analyzed by The Associated Press appeared to show the aftermath of Ukrainian strikes on Friday that corresponded to the Ukrainian claims of assaults on Russian positions on the island.
The Ukrainians also released a video on Sunday of what they said was a strike on a Russian helicopter landing on the island. And military analysts said recent footage showing two drone strikes on two high-speed Russian patrol boats around the island were authentic, although it was not clear from the footage when the strikes took place.
The Russian Ministry of Defense said that the Ukrainian military had launched several assaults starting on Saturday, but that they were “thwarted,” with Ukraine suffering losses including four fighter jets and four helicopters.
U.S. officials said they were “still trying to process” the Ukrainian claims of strikes and determine what was hit.
“We think there was at least three targets hit from airstrikes on Snake Island,” a senior U.S. defense official said on Monday, speaking on the condition of anonymity to discuss operational details.
The island’s importance has only grown since the war began. In late March, Mr. Zelensky’s government honored a Ukrainian soldier stationed on the island, Roman Hrybov, who had been taken prisoner by Russian forces and was returned to Ukraine in a prisoner exchange.
The famous rebuff of the Russian warship is now commemorated on T-shirts and mugs, and Ukraine’s postal service unveiled a stamp depicting a Ukrainian navy special forces operator with his middle finger raised at the warship.
Le Figaro
Pourquoi Haaland est (en attendant Mbappé) déjà le transfert de l'été
Sébastien FerreiraDECRYPTAGE - Erling Haaland va rejoindre Manchester City cet été. L'attaquant norvégien va entrer dans une nouvelle dimension... et pourrait faire passer le dernier cap aux Skyblues.
Ce pourrait être un été historique sur le marché des transferts en football. En attendant de savoir si Kylian Mbappé quittera le PSG pour le Real Madrid, Erling Haaland, lui, est déjà fixé. Mardi, Manchester City a annoncé un «accord de principe» avec le Borussia Dortmund. Sauf retournement de situation, l'attaquant norvégien portera le maillot du champion d'Angleterre en titre, en passe de conserver sa couronne cette saison. Son arrivée risque de faire date. Voici pourquoi.
Haaland, star d'aujourd'hui et de demain
À lire aussiMercato: Erling Haaland à Manchester City, serait-ce déjà un plus beau coup que Kylian Mbappé au Real Madrid ?
Promis, on ne passera pas notre temps à les comparer. Mais, l'aspect «star d'aujourd'hui et de demain» s'appliquait déjà à Kylian Mbappé lorsqu'il a quitté, à 18 ans, l'AS Monaco pour le Paris SG. Le même principe s'applique ici pour Erling Haaland, qui soufflera ses 22 bougies cette année, le 21 juillet. Le Norvégien a toute sa carrière devant lui. D'après la presse britannique, il s'engagera avec Manchester City jusqu'en 2027. Il a inscrit 41 buts en 41 matches avec Dortmund la saison dernière, et 28 buts en 29 matches cette saison. Sa domination, en Bundesliga comme en Ligue des champions, est déjà flagrante. Ce n'est pas un pari sur l'avenir que font les Skyblues. C'est une assurance pour le présent et l'avenir.
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Le prototype de l'attaquant moderne ?
Si Erling Haaland s'est fait si rapidement un nom, c'est parce que ses qualités sont multiples et ses défauts rares. Du haut de son mètre 94, l'attaquant a souvent été comparé à Zlatan Ibrahimovic pour son impressionnante carrure, couplée à un potentiel athlétique bluffant. Haaland est grand, agile, rapide avec et surtout sans le ballon. Il a montré des éclairs dans les petits espaces et une capacité à enchaîner crochet et frappe chirurgicale, du gauche comme du droit.
Sa plus grande marge de progression réside peut-être dans sa participation au jeu et sa vision. Ses qualités de passeurs existent, mais sont peu utilisées à Dortmund, où il est le plus souvent cantonné à la finition des actions. Là où il excelle. Au-delà de ses atouts techniques et physiques, son sang-froid est sans pareil. Sur le terrain comme en dehors.
Atypique et charismatique
On le surnomme «le cyborg». Erling Haaland, cheveux blonds coiffés en arrière, teint pâle et des yeux d'un bleu transperçant, est un homme d'actes et non de mots. En mars 2020, nous vous partagions les coulisses de son entretien avec le magazine France Football. «Ce garçon est une sorte de cyborg, froid, sans émotion, qui ne t'offre pas grand-chose», nous expliquait le journaliste Olivier Brossard, qui le comparait à Yvan Drago, antagoniste du boxeur Rocky Balboa au cinéma.
Cette attitude lui confère un charisme atypique. Presque effrayant. Pourquoi est-il si impassible ? «Je ne sais pas. Je suis cool. C'est comme ça», répondait-il à France Football. «Il donne l'impression que tout ce qui ne l'aidera pas à progresser pour devenir le meilleur joueur du monde n'est que futilité», ajoutait Olivier Brossard. Un côté Attila le Hun : là où Haaland passe, l'herbe ne repousse pas.
Le chaînon manquant à City
L'été dernier déjà, Manchester City avait déroulé le tapis rouge à Harry Kane, capitaine de l'Angleterre et porte-drapeau de Tottenham. L'attaquant des Spurs était resté fidèle à son club de toujours. Frustrant pour City, qui sortait de la première finale de Ligue des champions de son histoire, perdue contre Chelsea (1-0), et cherchait cet avant-centre qui lui ferait passer le dernier cap.
C'est peut-être ce que les Skyblues ont trouvé avec Haaland. Cette saison, Pep Guardiola s'est souvent appuyé sur Gabriel Jesus, à l'aise pour participer au jeu mais pas un buteur comme Haaland. Il a parfois essayé Phil Foden ou Jack Grealish en faux 9, sans conviction. Le manque de réalisme de City face au but lui a coûté cher plus d'une fois. En s'offrant Haaland, le club anglais a peut-être comblé l'unique véritable faille de son équipe sur le papier. De quoi le conforter dans le groupe des favoris 5 étoiles pour un sacre en C1 dès la saison prochaine, après un échec sur le fil en demi-finale contre le Real Madrid la semaine dernière.
Un salaire XXL... dans une Premier League XXL
Outre-manche, différents médias évoquent un salaire d'à peine moins de 30 M€/an pour Erling Haaland. Si cela se confirme, le Norvégien sera le joueur le mieux payé de Premier League. De quoi renforcer la notion de «transfert de l'été». Surtout, Haaland rallie un championnat qui fascinait déjà les observateurs. Manchester City est en passe de remporter son duel avec Liverpool au sommet du classement. L'affiche entre Reds et Skyblues est devenue le nouveau grand classique du foot européen, et a bien failli être celle de la finale de la Ligue des champions cette saison.
Derrière eux rôdent Chelsea, champion d'Europe en titre, mais aussi un Arsenal qui retrouve des couleurs sous Mikel Arteta et un Manchester United aussi intrigant que décevant, où le retour de Cristiano Ronaldo n'a pas eu l'effet escompté. Et voilà qu'une nouvelle pièce, en la personne d'Erling Haaland, s'invite sur l'échiquier anglais.
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Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani Le Figaro
Notre critique d’Oussekine : Disney + scrute une tragédie française
Constance JametCRITIQUE - Avec cette série remarquable centrée sur le combat de la famille de l’étudiant tué en 1986 par la police, Disney+ rouvre un dossier très sensible.
«C’est un chapitre que beaucoup n’ont pas envie d’évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l’intime», professe Antoine Chevrollier. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide, travers fréquents des séries inspirées de faits divers, le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l’étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l’intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille pour obtenir justice. Sur ce sujet sensible et douloureux, Oussekine semble être touché par la grâce. D’abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s’il était atteint d’insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.
Aucune place à l’approximatif
Loin des maladresses d’Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l’affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l’approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d’instruction, les articles de l’époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu’ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d’eux, de Malik, de leurs jeux d’enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l’urgence d’un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l’oubli et s’offrir la possibilité de laver l’honneur de leur famille», spécule le créateur.
Modernité surprenante
À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d’octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l’étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l’on découvre des éléments peu connus de l’enquête comme la présence d’une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.
«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s’est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l’immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d’Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d’intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d’Algérie.
La distribution et la mise en scène sont à l’unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d’Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l’attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik qui infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d’ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l’étudiant martyr.
Le peuple cherokee fait appel au Puy du Fou pour raconter son histoire
Après l'ouverture d'un site en Espagne, le parc vendéen, qui fête ses 45 ans cette année, présentera dans le Tennessee une représentation immersive sur le périple d'un homme cherokee.
Les archéologues normands à la recherche des Calètes de Juliobona
Un programme de fouilles entend révéler et, à terme, valoriser, le passé gallo-romain méconnu de Lillebonne.
Frédéric Beigbeder: «Saint-Tropez, c’est fini»
CHRONIQUE - L’itinéraire d’une enfant gâtée qui déménage de Saint-Tropez, par une journaliste de «La Foire aux Vanités France».
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Déficits, endettements, hausses d’impôts : Macron, monsieur 3 000 milliards de dette
Le Figaro
Marrakech vue d'en haut : dix rooftops pour prendre un verre, dîner marocain ou danser au sunset
De la médina à la palmeraie en passant par la ville nouvelle de Guéliz, Marrakech a vu fleurir les terrasses haut perchées avec vue plus ou moins dégagée sur les montagnes de l'Atlas et les monuments emblématiques de la ville rouge. Nos bonnes adresses.
Ville basse à l'origine avec des riads dépourvus d'étages, Marrakech cède aujourd'hui à la mode du perchoir. Côté ville nouvelle mais aussi de plus en plus en médina, se hisser sur un toit-terrasse au soleil ou dans le vent tiède du soir est devenu un nouvel art de vivre. Lounges végétalisés en écho aux jardins parfumés, rooftops taillés pour boire un verre à l'heure du coucher de soleil et des soirées électro face à l'Atlas, terrasses pour se régaler de spécialités locales après s'être nourri d'art et d'histoire… Voici notre top 10 des rooftops de Marrakech.
Vues sur la Koutoubia
EL FENN, COOL CHIC & SUNSET D'ANTHOLOGIE
À deux pas de Jemaa El Fna, la vue époustouflante sur la mosquée de La Koutoubia sur fond d'Atlas rosissant aimante une clientèle cosmopolite en quête d'un verre au coucher du soleil. Espaces intimistes avec lits et canapés, cocktails créatifs à accompagner de tapas et bande-son éclectique : à la lueur des bougies, la cool chic attitude est de rigueur sur ce vaste toit-terrasse de 1300 m2. On s'offre volontiers un before au soleil pour profiter du combo piscine chauffée (13m) avec déjeuner léger ou un after au restaurant et sa savoureuse carte locavore.
Le prix : à partir de 15 € le cocktail signature, 6,50 € le verre de vin, 52 € le day pass, 85 € avec massage de 45 mn.
Conseil : pas de réservation possible pour le bar, on s'y rend tôt si l'on veut être aux premières loges au sunset. Au passage, on jette un œil à la boutique, superbe vitrine de créateurs marocains
El Fenn, derb Moulay Abdellah Ben Hezzian, Bab El Ksour, Marrakech. Tél. : + 212 524 44 12 20.
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KABANA, UNE OASIS BRANCHÉE POUR MIX PARTY
Un bar looké façon cabane africaine avec son toit en paille, des verts qui se déclinent du carrelage aux imprimés jungle des coussins : face à la mosquée de La Koutoubia, le Kabana est la plus vibrante des oasis perchées de Marrakech. Les week-ends ou soirées spéciales, on y monte le son au rythme des sets D'J ou des orchestres live : danser est tout sauf une option. Pour agrémenter la longue carte des boissons, dont les cocktails maison et une bonne sélection de vins du monde, une (courte) carte de plats, tapas et sushis. Ouvert aussi le midi.
Le prix : cocktails à partir de 10 €, Kabana XL (1 litre) à partager (35 €). Bon choix de bières.
Conseil : réservation obligatoire, en particulier les week-ends pour les soirées avec orchestres.
Kabana, Rue Lalla Fatima Zahra, Marrakech. Tél. : +212 664 46 44 50.
Vol au-dessus de la médina
EL MIDA : LE MAROC REVISITÉ DANS L'ASSIETTE, L'ATLAS EN LIGNE DE MIRE
Ici la semoule est verte, parfumée aux herbes et pistaches. Comme la grande terrasse qui s'étire en surplomb des cascades de toits ponctuées de minarets carrés. Hauteur oblige, le panorama sur les montagnes de l'Atlas est grandiose. En plein cœur de la médina, à deux pas de la place aux épices (Rahba Kdima), on n'y pratique pas le sunset apéritif, la maison ne servant pas d'alcool, mais plutôt l'art de se réunir autour d'un thé et de bons petits plats marocains revisités.
Le prix : compter environ 25 € le repas complet sans les boissons.
Conseil : pour plus de chance de voir les montagnes enneigées, préférer les mois de novembre à avril.
L'mida, 78 derb Nkhel Rahba Kdima, Marrakech. Tél. : +212 524 44 36 et +212 673 82 31 85.
MAISON DE LA PHOTOGRAPHIE : EXPOS ET PERCHOIR DE HAUT NIVEAU
Pour accéder au toit de la Maison de la Photographie et ses vues sur la skyline de la médina sur fond d'Atlas, il faut s'acquitter du ticket d'entrée du musée. On ne s'en plaindra pas tant la visite de ce lieu dédié à la mémoire du Maroc est passionnante. Scènes de vie et portraits en noir et blanc ou autochromes exposés dans une chambre noire, le fonds d'archives très riche invite à une exploration de la diversité du royaume chérifien. On achève le voyage par un thé à la menthe accompagné de douceurs ou un déjeuner 100% traditionnel sur la terrasse.
Le prix : 5 €/personne l'entrée au musée, 10 € le menu.
Conseil : ne pas oublier de visiter la boutique qui vend des tirages réalisés à partir des plaques de verre originales.
Maison de la Photographie de Marrakech, Rue Ahl Fes, 46 rue Bin Lafnadek, Marrakech. Tél. : +212 524 38 57 21.
MANDALA SOCIETY : UNE TERRASSE HEALTHY AU GOÛT DU MONDE
Voilà le dernier-né des rooftops d'une médina qui n'a de cesse de se mettre au goût du jour, et de mixer les cultures à l'image de cette adresse créée par un duo maroco-islandais. Ni très haute ni surdimensionnée, la terrasse joue la carte d'une simplicité étudiée, avec une belle vue sur la façade crénelée du palais Moulay Idriss. Bercé par une excellente bande-son à dominante jazzy, on s'y chauffe au soleil en croquant des délices fraîcheur, salades, bols ou un brunch pantagruélique à arroser de cafés 100% Arabica, thés parfumés ou smoothies minute.
Le prix : 22 € le brunch pour 2 personnes, compter 3 € et 4 € pour un jus.
Conseil : craquer pour les desserts, aussi doux que le personnel, attentionné et efficace, avec mention spéciale pour le carrot cake aux fruits secs et écorces d'orange.
Mandala Society, 159 rue Zitoun Jdid, Marrakech. Tél. : + 212 808 53 47 12.
LA SULTANA : TABLE DU MARCHÉ FACE AUX TOMBEAUX SAADIENS
C'est l'histoire de Marrakech que l'on savoure à l'heure du déjeuner sur ce toit terrasse XXL de 2000 m2 mitoyen des tombeaux saadiens : il offre une incroyable vue plongeante sur la fastueuse nécropole royale redécouverte au début du XXe siècle. Tables en zelliges verts, murs en briquettes ocre et feuillages, la « Table du souk » fait écho au camaïeu des toits qui s'incrustent dans le ciel entre deux palmiers. Dans l'assiette, une savoureuse cuisine locavore, parfumée au safran de Taliouine ou à l'huile d'argan du Souss et des spécialités de la street food, comme la fameuse soupe d'escargots !
Le prix : environ 30 € le plat, 50 € le menu, 55 € le menu fruits de mer.
Conseil : au coucher du soleil, dernier bonheur du jour à l'Odette Rooftop Bar & Mezzé pour un apéritif et petits plats. Le dimanche, on réserve un menu spécial plateau de fruits de mer pour le déjeuner.
La Sultana Marrakech, 403 rue de la Kasbah, Marrakech. Tél. : + 212 524 38 80 08 et + 212 524 38 77 77.
Dans le ciel de M'Avenue, le nouveau quartier lifestyle
LE DOUAR : LA CUISINE DU BLED EN MODE GLAM
Son nom (douar signifie village) dénote dans ce nouveau quartier chic reliant l'Hivernage à La Menara. Un parti pris pour ce restaurant qui met en scène une vraie cuisine de terroir sur son toit-terrasse avec vue sur M'Avenue, l'avenue Montaigne de Marrakech. Agneau en croûte de foin ou ch'hiwates (délices) puisés dans les familles, la carte conçue par le chef Issam Rhachi à partir de recettes et techniques ancestrales met à l'honneur les produits locaux et tout est fait maison, du pain à la semoule. Au passage, on prend une leçon de cuisine au fil des cinq stands où les femmes roulent la semoule, préparent l'huile d'olive ou concoctent des gâteaux.
Le prix : étonnamment doux dans ce quartier bling : 12 € les 12 ch'hiwates (petits plats), 16 € en moyenne le plat, 7 € le dessert.
Conseil : faire provision d'épicerie fine à la boutique au rez-de-chaussée, qui vend également la jolie vaisselle élaborée par les potiers locaux et les verres soufflés beldi.
Le Douar M Avenue, Meydene Avenue de la Ménara, Marrakech. Tél. : +212 626 62 16 16.
Au cœur de la ville nouvelle
ROOFTOP GARDEN DE THE PEARL MARRAKECH, LA RONDE AUTOUR DES REMPARTS
Au dernier étage de cet hôtel chic décoré par Jacques Garcia, tout est rond : la piscine en forme d'anneau et le bar circulaire épousent les formes du bâtiment. Une configuration idéale pour profiter du panorama, les montagnes de l'Atlas bien sûr, mais aussi les remparts millénaires en contrebas derrières lesquels se devinent les jardins de La Mamounia et du Royal Mansour. À contempler au coucher du soleil en piochant dans une carte hétéroclite, asiatique, italienne ou marocaine, agrémentée d'un large choix de vins et alcools.
Le prix : 12 € le cocktail, 14 € la pizza en moyenne, 16 € le plat japonais.
Conseil : l'hiver en soirée ou l'été quand il fait très chaud, s'installer plutôt dans le restaurant vitré.
Pearl Marrakech, angle avenue Echouada et rue du Temple, Marrakech. Tél. : + 212 524 42 42 42.
LOLA SKY LOUNGE : LA SKYLINE DE GUÉLIZ EN HÉRITAGE
Du haut du Lola Sky Lounge, au dernier étage du 2 Ciels Luxury Boutique Hotel & Spa, pleins feux sur la genèse du quartier de Guéliz édifié à partir de 1912. Toute la saga des années 1930 s'incruste dans la skyline, du clocher de l'église des Saints-Martyrs (1928) au jardin Jnane El Harti (1930) en passant par le stade du même nom. Carrelage en damier noir et blanc, couleurs acidulées en écho aux cocktails et bonne carte de tapas, la clientèle est plutôt jeune, d'où la carte à base de pizzas, salades et pâtes, et attirée par la piscine et ses transats aux imprimés papillon.
Le prix : environ 6 € la salade, 2,50 € la bière pression (25 cl). Daypass piscine : 25 € incluant une boisson sans alcool.
Conseil : se renseigner au préalable sur les horaires d'ouverture le soir qui varient selon le climat et la saison.
2 Ciels Boutique Hôtel, Rue Oued El Makhazine, Marrakech. Tél. : + 212 524 35 95 50.
Perché dans la Palmeraie
NOMAD BAR NAMASKAR : PALMES DU SOIR
Des coupoles étincelantes et des palmes qui se balancent dans le vent du soir… Sur la terrasse du Nomad Bar, l'exotisme est sans limites : le rooftop est perché au-dessus des jardins balinais du Palais Namaskar dont l'architecture s'inspire à la fois du Feng Shui, de la tradition mauresque et des palais du Rajasthan. Cocktails signés du mixologue maison, tapas d'ici et d'ailleurs (briouates au fromage, tapas thaïes ou toasts au foie gras…), on chaloupe au rythme de la musique en guettant l'instant décisif quand les palmiers se découpent en ombres chinoises sur fond de ciel orangé.
Le prix : 16 € le cocktail signature, 11 € le verre de vin, 9 € l'assiette de tapas.
Conseil : choisir un soir où la vue s'annonce dégagée et réserver au préalable. Situé en dehors du périmètre urbain (à 20 mn du centre) accès en grand taxi (environ 50 € l'A/R).
Palais Namaskar, Route de Bab Atlas, No.88/69, Province Syba. Tél. : + 212 524 29 98 00.
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L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
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Once Best Friends, Bulgaria Takes a Stand Against Russia
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Bulgaria has imposed economic sanctions on Russia, offered to repair broken military equipment for Ukraine and expelled Russian diplomats.
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By Andrew Higgins and Boryana Dzhambazova
Photographs by Nanna Heitmann
SHIPKA, Bulgaria — A week after Russia invaded Ukraine, Moscow’s ambassador to Bulgaria climbed a snowy mountain pass to honor czarist-era Russian soldiers who died there fighting for Bulgarian independence in the 19th century.
Present day concerns, however, quickly eclipsed the ambassador’s effort to remind Bulgaria of the debt it owed Russia. On the same day, Bulgaria expelled two of her diplomatic underlings for espionage and announced the arrest of a senior military officer on charges of spying for Russia.
In the weeks since, Bulgaria, a country that Moscow long counted as its most ardent and reliable friend in Europe, has joined fellow members of the European Union in imposing ever tougher economic sanctions on Russia, offered to repair broken military helicopters and tanks for Ukraine, and expelled yet more Russian diplomats.
“Traditionally, Russia has always had a big influence here, but we have been a big surprise to them,” Prime Minister Kiril Petkov said in an interview last week in Sofia, the Bulgarian capital. “They don’t understand what happened,” he added.
The rapid souring of relations with Bulgaria, a poor but symbolically important country because of its historically close ties to Russia, underscores how far off-script the invasion of Ukraine ordered by President Vladimir V. Putin has veered, and not only on the battlefield.
Russia, furious at what it sees as its wayward friend’s insolence, last month abruptly halted supplies of natural gas to Bulgaria by Gazprom, making its erstwhile Balkan ally the first country along with Poland targeted by Moscow’s energy weapon.
At the same time, Mr. Petkov said, Moscow launched cyberattacks, assaulting the server of Bulgaria’s state energy company and crippling pension payments by its postal service. “We are under severe attack at the moment,” he said, describing this as a clear “attempt to derail our government” by stoking domestic unrest.
“They are trying to make an example of us,” Mr. Petkov said, describing Russia’s energy squeeze on his country as aimed at creating a situation in which “energy prices will go through the roof and our government will fall.”
Whether Mr. Petkov’s already fragile coalition government, formed after inconclusive elections in November, survives now depends to a large extent on its ability to patch together alternative sources of energy with help from the European Union, which Bulgaria joined in 2007, and the United States. Mr. Petkov this week visited Washington, where Vice President Kamala Harris pledged U.S. “solidarity in the face of Russia’s latest attempt to use energy as a weapon.”
Assen Vassilev, Bulgaria’s finance minister and deputy prime minister, insisted that Bulgaria was already well on its way to securing substitute supplies of gas by pipeline from Azerbaijan and through deliveries by sea of liquefied natural gas to terminals in neighboring Greece for transport north to Bulgaria.
“For us, obviously, Gazprom is now in the past,” Mr. Vassilev said in an interview. Moscow, he added, had overplayed its hand, prodding normally feuding Balkan nations into fast joint action to counter the danger of Russia suddenly cutting off supplies.
“This,” he said, “gives me a lot of hope that the gas weapon will be not only a paper tiger but will backfire.”
Already clear from Russia’s rift with Bulgaria is that its faltering progress on the battlefield in Ukraine has been accompanied by often self-inflicted setbacks on the diplomatic front.
Moscow has kept China onside and rallied support in Africa and parts of Latin America, but elsewhere it has displayed a striking capacity to lose friends and alienate people.
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, for example, recently infuriated many people in Israel, a country that had mostly sat on the fence over the war in Ukraine, by claiming that Jews were “the biggest anti-Semites” and that Hitler had Jewish origins. President Putin later apologized to Israel for the remarks.
The Russian ambassador in Sofia, Eleonora Mitrofanova, scored an own-goal of her own by describing Bulgaria as America’s “bedpan,” an insult that her embassy later blamed on a faulty translation.
Mr. Petkov, the Bulgarian prime minister, said he had summoned the ambassador to protest her remark, telling her that “there are lots of good dictionaries around,” and received an apology.
He added that he was still unhappy that Moscow’s envoy was “acting not like a diplomat but a propaganda machine.”
Bulgaria in March recalled its ambassador from Moscow in response to what it described as “undiplomatic, sharp, and rude” statements by Ms. Mitrofanova. It has let the Russian ambassador stay in Sofia, but more of her diplomats will soon be ordered home.
“Now is the time to take a strong stand against Russian spies and operatives,” Mr. Petkov said. “Now is the time to clean up.”
Poland, while never a friend of Moscow like Bulgaria had been, has also been taken aback by Russia’s disregard for public sentiment. Russia’s embassy in Warsaw, a city awash with Ukrainian flags and abusive billboards targeting Mr. Putin, last week called on residents of the Polish capital to join Russian diplomats in “Victory Day” events on May 9 celebrating the 1945 defeat of Nazi Germany, a Russian holiday that Mr. Putin has turned into a festival of nationalist bombast.
On Saturday, after a public outcry over what many in Poland saw as a crude effort to hijack memories of World War II, the embassy canceled its plans for joint public events with Poles. In a statement, the embassy also expressed regret over Poland’s ingratitude to Moscow for its role in defeating the Nazis, “thanks to which the Polish state exists today!” When the Russian ambassador showed up at Soviet war memorial in Warsaw on Monday, a Ukrainian activist doused him with a red liquid.
Moscow’s embassy in Sofia made an equally unsuccessful attempt to co-opt Russia’s past military glory in service of its brutal onslaught against Ukraine. Ms. Mitrofanova, the ambassador, infuriated even previously pro-Russian Bulgarians with a claim that Russia’s invasion of Ukraine was no different from its czarist-era military intervention against the Ottoman Empire in the Balkans, which helped Bulgaria become an independent nation.
“There were times when Russia liberated Bulgaria, now it’s time for Russia to liberate Donetsk and Lugansk,” the ambassador, referring to two eastern regions of Ukraine, said in a March speech.
That comparison, said Daniela Koleva, a historian at Sofia University, “caused a wave of indignation” by presenting a one-sided view of history that, like Mr. Putin’s denigration of Ukraine’s history and its right to exist, distorted complicated past events in service of clumsy propaganda.
Ms. Koleva said many Bulgarians acknowledged that their country had benefited from Russian help in the 19th century and still felt some gratitude. But, she added, the country also has bitter, more recent memories of Russian attacks on its Black Sea coast during World War I and of Soviet occupation after World War II.
“There is a lot of mythology about Russia,” she said, adding that more than four decades of Soviet-imposed communist rule had “systematically erased anything that might put a shadow on Russia or the Soviet Union.”
Opinion polls show that sympathy for Russia is still stronger in Bulgaria than elsewhere in Europe. But, according to a survey commissioned by Bulgarian state television in March, more than 60 percent favor tougher sanctions against Moscow while the approval rating of Mr. Putin has more than halved to around 25 percent since he invaded Ukraine.
“This war is a big nail in the coffin of our enchantment with Russia,” said Ruslan Stefanov, program director for the Center for the Study of Democracy, a research organization in Sofia. “They have been very successful in totally turning people off Russia,”
When the government submitted a resolution in Parliament last week authorizing “military-technical assistance” to Ukraine, even the Socialist Party, long a stalwart supporter of Russia, voted in favor. The only party that voted against was Revival, a nationalist outfit that has staged regular protests in support of Russia’s invasion.
Kostadin Kostadinov, the leader of Revival, insisted in an interview that most Bulgarians supported Russia but had been ignored by a government that he accused of turning the country into an “entirely dependent colony of the United States.”
Halting gas deliveries to Bulgaria, he acknowledged, “is not a friendly act” by Russia but one that he said he understood because “we started this war with Russia” by imposing sanctions and expelling diplomats.
Until Gazprom abruptly cut off Bulgaria in late April, the country relied on Russia for about 90 percent of the natural gas it consumed.
But, according to Mr. Petkov, the prime minister, Russia gravely miscalculated by turning Bulgaria into a test of its ability to inflict economic damage and alter government policy in support of Ukraine.
“If the most Russia dependent country with the lowest per capita G.D.P. in the E.U. can afford to stand up to Putin, everybody should be able to stand up to Putin,” he said.
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[Jamet] La diagonale du flou
Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre ? Le 24 avril dernier, les électeurs ont confié un mandat de cinq ans, donc jusqu’en 2027, à l’un des douze candidats qui briguaient la présidence de la République française. Par une étonnante coïncidence, il se trouve que l’élu porte les mêmes nom et prénom que son prédécesseur : Emmanuel Macron. Certains vont même jusqu’à trouver une troublante ressemblance physique entre les deux hommes. De fait, la figure et la silhouette de notre premier magistrat ne sont pas sans présenter quelques traits communs avec celles du jeune homme dont il s’apprête à prendre la succession.
Pour autant, peut-on comparer le visage buriné par les crises, marqué par les épreuves, trahissant parfois la fatigue, la gravité et la dignité d’un chef d’État chevronné et la fougue, l’impétuosité, l’impulsivité adolescentes du jeune homme providentiel qui, en 2017, accédait au pouvoir par surprise (certains, à l’époque, allaient même jusqu’à parler d’effraction), ne craignait pas d’annoncer rien de moins qu’une “révolution” dont il évoquait les contours vaporeux plutôt qu’il n’en dessinait la forme, n’en disait la finalité et n’en précisait les voies, les étapes et les perspectives.
Il est prêt aujourd’hui à laver les pieds des pauvres, à remplir le réservoir de leurs voitures et leur garde-manger.
Trêve de plaisanterie. Nous n’avons pas changé de président, mais le président réélu jure ses grands dieux, par Jupiter, que, s’il a la même identité, il n’a plus les mêmes pratiques, ni la même personnalité, bref qu’il a changé ou, pour reprendre l’un de ses tics de langage, qu’il s’est réinventé. « Je est un autre », disait déjà Rimbaud, autre enfant prodige qui ne s’était fourvoyé ni dans la banque ni dans la politique, mais dans la poésie et le trafic d’armes.
Le beau discours que voilà ! Notre modeste président ne laisse à personne le soin de proclamer sur les places publiques le miracle de sa conversion. Il était distant, on allait jusqu’à dire “arrogant”. Il a compris, il a mûri, il est désabusé. Il était sec, il présente désormais un taux exceptionnellement élevé d’humilité. On avait cru observer que, s’il prétendait organiser de grands débats, c’était pour le plaisir narcissique d’y prendre et d’y monopoliser la parole. Il raillait sans pitié ceux qui ne sont rien et professait qu’il suffit d’essayer pour réussir. Il tonnait du haut de son Olympe élyséen.
Il est prêt aujourd’hui à laver les pieds des pauvres, à remplir le réservoir de leurs voitures et leur garde-manger. Il tranchait de tout, il savait tout mieux que personne, il n’avait eu de cesse de créer et de maintenir une distance infranchissable entre lui et la réalité, entre les classes défavorisées et les élites, entre son ego et son peuple, il avait amassé et fait fructifier au cours de son mandat un capital de détestation inédit. Désormais, à l’instar des médecins de famille d’autrefois, il va au-devant de citoyens qui ne sont décidément pas des sujets, il consulte, il écoute, il prend le pouls des inquiets et des anxieux, il fait baisser la fièvre des coléreux et des abandonnés, pour un peu il toucherait les écrouelles… Et il décidera, finalement, dans le silence, le secret et la solitude. Comme avant.
Le président réélu compte encore sur la peur pour faire barrage à l’extrême gauche.
Car une chose est de prétendre que, de nouveau président, on est un homme nouveau, une autre de cesser de se payer et de payer son auditoire de phrases creuses, de promesses vagues et de témoignages d’autosatisfaction. Peut-on vraiment changer, et en éprouve-t-on seulement le besoin lorsque tout vous réussit ? Car la chance insolente qui a servi une nouvelle fois Emmanuel Macron pourrait bien le dispenser de toute autocritique sérieuse. Après que le Covid avait plongé une grande partie de la population dans l’hébétude, la guerre en Ukraine a regroupé le troupeau des moutons autour de son berger. Le président-candidat a surfé avec succès sur la peur de “l’extrême droite”. Le président réélu compte encore sur la peur pour faire barrage à l’extrême gauche.
Tout occupé à digérer sa victoire et à organiser la suite, le président laisse le pays dans l’ignorance de son programme, de ses intentions, de ses nominations. Du Premier ministre à venir, on sait simplement qu’il sera une femme. Ou un homme. C’est selon. Pour faire une politique “de droite” ? C’est bien possible. “De gauche” ? Cela se pourrait. En s’appuyant sur le parti de l’ordre et de la raison ? De préférence. En cohabitant avec la Nouvelle Union populaire ? On ne peut l’exclure. Pour faire quelles réformes ? Ou pour les différer ? On verra. Nous voilà bien avancés.
Bref, le changement annoncé pourrait bien se résumer à l’annonce du changement. Ce que feu Edgar Faure, expert en compromis boiteux et en formules subtiles appelait « le changement dans la continuité ».
New York Times - World
Wave of Violence in Israel
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Al Jazeera Journalist Is Killed in West Bank
The circumstances surrounding the fatal shooting of Shireen Abu Akleh, a Palestinian American journalist, were not immediately clear.
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By Raja Abdulrahim and Hiba Yazbek
JERUSALEM — A journalist for Al Jazeera was fatally shot in the West Bank city of Jenin early Wednesday, the news network and the Palestinian health ministry said, blaming Israeli forces for her death.
The circumstances surrounding the shooting of the journalist, Shireen Abu Akleh, a Palestinian American, were not immediately clear but it happened during clashes between the Israeli military and Palestinian gunmen in the city. Al Jazeera, citing the health ministry, said the journalist had been shot in the head by Israeli forces during a raid.
“Al Jazeera holds the Israeli government and the occupation forces responsible for the killing of Shireen,” the news network said in a statement. “It also calls on the international community to condemn and hold the Israeli occupation forces accountable.”
The Israeli military said on Twitter that it was investigating the possibility that journalists had been injured, “possibly by Palestinian armed gunfire.”
Ms. Abu Akleh, 51, a veteran journalist, was wearing a protective vest that identified her as a member of the news media, Al Jazeera reported.
Video from the moments around her death, broadcast by Al Jazeera, does not show Ms. Abu Akleh being shot but gunfire can be heard in the first few seconds, followed by a man yelling, “Injured! Shireen, Shireen, oh man, Shireen! Ambulance!”
As he continues to yell for an ambulance, the camera moves toward Ms. Abu Akleh, who is slumped face down.
Next to her in the video being aired by Al Jazeera, another journalist, identified by Al Jazeera as Shatha Hanaysha and also wearing a vest marked press and a helmet, crouches down and tries to reach out to Ms. Abu Akleh. But she was forced back by gunfire.
Ms. Hanaysha told Al Jazeera that there had been not been any confrontations between Palestinian fighters and the Israeli army as the shots were fired toward the journalists and that the group of journalists had been targeted.
“We were four journalists — we were all wearing vests, all wearing helmets,” Ms. Hanaysha told Al Jazeera. Israeli forces, she said, “did not stop firing even after she collapsed. I couldn’t even extend my arm to pull her because of the shots. The army was adamant on shooting to kill.”
Another Al Jazeera journalist, Ali Samoudi, who was also wearing a protective vest, was shot in the back, according to the official Palestinian news agency, which cited the health ministry. Al Jazeera reported that he was in stable condition.
“Very sad to learn of the death of American and Palestinian journalist Shireen Abu Akleh,” Thomas R. Nides, the U.S. ambassador to Israel, said in a tweet. “I encourage a thorough investigation into the circumstances of her death and the injury of at least one other journalist today in Jenin.”
In the wake of a series of attacks by Palestinians in Israel, the Israeli military has been carrying out regular raids into Jenin, a Palestinian city in the occupied West Bank, since early April.
The Israeli military said on Twitter that its forces had been in Jenin to arrest suspects and came under fire first.
The Palestinian president, Mahmoud Abbas, condemned what he called the “assassination” of Ms. Abu Akleh and said he held Israel fully responsible for her death. Mr. Abbas said the death was part of a broader Israeli policy of targeting journalists to “blur reality and carry out crimes in silence.”
Last month, international and Palestinian journalist groups filed a formal complaint with the International Criminal Court accusing Israel of war crimes against journalists and of systematically targeting journalists working in the occupied West Bank and Gaza, as well as of failing to properly investigate killings of news media workers.
Ms. Abu Akleh “joins other journalists that Israel killed as they worked on revealing the crimes of the Israeli occupation,” the Palestinian information ministry said in a statement.
The ministry said it would “intensify efforts to achieve justice for our journalists and ensure accountability for the Israeli occupation for its crimes against journalists and further ensure ending Israeli impunity.”
The Palestinian Authority’s state prosecutor’s office said it had begun an investigation into Ms. Abu Akleh’s death and Mr. Samoudi’s injury, in preparation to refer the case to the International Criminal Court. An autopsy on Ms. Abu Akleh was performed, a spokeswoman said.
Israel’s Foreign Ministry said in a statement that it had offered to conduct a joint investigation with the Palestinians into the “sad death” of Ms. Abu Akleh: “Journalists must be protected in conflict zones, and we all have a responsibility to get to the truth.”
The U.S. Embassy in Jerusalem said in a statement that it was providing Ms. Abu Akleh’s family with consular assistance, and that the protection of American citizens was a “top priority.”
“Ms. Abu Akleh covered issues in the Middle East and internationally for more than two decades and was deeply respected by many Palestinians and others around the world,” said the statement, which was attributed to an unnamed embassy spokesperson.
In the statement, the United States called for a swift, thorough and transparent investigation into the circumstances of Ms. Abu Akleh’s death and Mr. Samoudi’s injury.
Ms. Abu Akleh joined Al Jazeera in 1997 and was one of the network’s first field correspondents, Al Jazeera said.
In a short reel shared by Al Jazeera, Ms. Abu Akleh said, “I chose journalism to be close to the people. It might not be easy to change the reality but at least I was able to bring their voice to the world.”
The Palestinian Authority’s ambassador to Britain, Husam Zomlot, called her the “most prominent Palestinian journalist.”
The death of Ms. Abu Akleh comes in a year that is shaping up to be a particularly deadly one for media professionals around the world.
At least 27 have been killed while working or for reasons relating to their journalistic activities since Jan. 1, including seven in Ukraine and eight in Mexico, according to the nonprofit Reporters Without Borders. The Committee to Protect Journalists’ tally says 29 journalists and media workers have been killed this year.
Since 1992, 24 journalists have been killed in Israel and the Palestinian territories, at least 14 of them because they were caught in crossfire, according to the database maintained by the Committee to Protect Journalists.
In a phone interview from his hospital bed, Mr. Samoudi said he and Ms. Abu Akleh were among a group of journalists in an area of Jenin where there were no clashes. The group, wearing press vests and helmets, walked onto an open road from which they were visible to the Israeli military vehicles, he said.
“There were no armed Palestinians or resistance or even civilians in the area,” he said. “We walked toward the soldiers for about 20 meters. Then all of a sudden the first bullet was fired.”
“Shireen yelled ‘They are firing at us,’ and we started running away,” he said. “The last thing I heard was Shireen screaming ‘Ali is injured, Ali is injured,’ and after that the third or fourth bullet hit her and she was martyred.”
Dalia Hatuqa, a friend of Ms. Abu Akleh and another Palestinian American journalist, said she had helped inspire other Palestinian women to get into journalism.
“I know of a lot of girls who grew up basically standing in front of a mirror and holding their hair brushes and pretending to be Shireen,” she said. “That’s how lasting and important her presence was.”
Victoria Kim contributed reporting from Seoul.
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L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Valeurs Actuelles
[Jamet] La diagonale du flou
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Barrage contre l’extrême gauche et ses complices médiatiques
J’ai fait une découverte stupéfiante en matière de zoologie politique que j’entends consigner ici : le castor hiberne au printemps.
Vous vous souvenez des héros de la résistance au fascisme qui ont tenu à faire barrage de leurs voix “contre l’extrême droite”. Cette extrême droite qui n’existe plus d’ailleurs que dans leurs fantasmes. De véritables castors, remparts de la démocratie en péril de mort. Avec le concours actif de rongeurs médiatiques, à commencer par ceux de l’audiovisuel public, dans le cadre d’une manipulation sémantique historique, l’extrême droite qui n’existe plus était ressuscitée et identifiée.
En revanche, l’extrême gauche qui n’a jamais été aussi vivante et active, dans son islamo-gauchisme, son wokisme ou plus violemment dans la rue son “antifas-chisme” n’existait pas dans le champ lexical médiatique. Plus aimablement désignée comme “gauche”, “gauche de la gauche” ou plus rarement et hardiment comme “gauche radical”. Interdiction formelle de l’appeler par son nom. Cette manipulation sémantique fantastique est aussi une manipulation des esprits assez réussie. La gauche médiatique est coutumière de cette escroquerie.
Contrairement à la droite apeurée puisque intoxiquée depuis des années, les débris du socialisme ou les prétendus écologistes peuvent impunément se marier avec les insoumis sans être accusés d’obscénité.
C’est ainsi – pour prendre l’autre exemple animalier le plus récent, qu’elle refuse de nommer un chat, un chat, si elle veut travestir celui-ci en petite souris : un nouvel attentat a été commis jeudi dans la ville d’Elad en Israël. Le Monde et France Inter persistent à vouloir nommer “assaillants” et non “terroristes” ceux qui ont assassiné à coups de hache des civils israéliens. Idem pour le Hamas, aimablement qualifié de “mouvement islamiste” bien que celui-ci soit officiellement classé organisation terroriste par la France, l’Europe et les États-Unis. Et que son chef, deux jours plus tôt, ait appelé à « tuer les juifs à coups de hache »…
Qu’importe la réalité, quand l’idéologie gauchisante tient les manettes de ce virtuel qui façonne le réel. C’est donc dans ce cadre délibérément intellectuellement malhonnête que les médias dominants peuvent créer des réflexes pavloviens. Les castors démocratiques restent dans leurs tanières et ne peuvent même pas vouloir dresser un barrage républicain contre l’extrémisme de gauche cette fois puisque celui-ci n’existe pas. Contrairement à la droite apeurée puisque intoxiquée depuis des années, les débris du socialisme ou les prétendus écologistes peuvent impunément se marier avec les insoumis sans être accusés d’obscénité.
Dans le désert, je n’ai cessé de prêcher une bataille culturelle contre cette intoxication notamment lexicale. J’en ai même fait un Manuel de résistance contre l’extrême gauche fascisante. Mieux vaut tard que jamais, et ne serait-ce que par devoir civique, pour empêcher l’union maléfique des islamistes, des castristes et des wokistes, dressons un barrage contre l’impacifique.
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth New York Times - World
‘Perpetual Violence’: India’s Dangerous New Pattern of Communal Tensions
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As a national campaign by right-wing groups inflames local tensions, Muslim communities are facing the harshest punishments, according to activists, analysts and retired officials.
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By Hari Kumar, Mujib Mashal and Suhasini Raj
KHARGONE, India — The authorities sent bulldozers to the small city in central India within 24 hours of clashes between Hindus and Muslims that turned into a mob-fueled rampage.
The Hindus said stones had been thrown from the direction of the mosque, where Muslims were breaking the Ramadan fast. The Muslims said the Hindu procession had moved toward them with provocative chants.
Before any official investigation or court ruling, the home minister of the state, Madhya Pradesh, appeared to fault the Muslims and ordered demolitions — the same swift, one-sided punishments imposed in two other states over recent clashes. “The houses from where the stones were pelted, we will turn those houses into piles of stone,” said Narottam Mishra, the home minister.
The communal tensions in Khargone, New Delhi and Gujarat — and the demolitions that followed in each — are part of a worrisome new pattern, according to analysts, activists and former civil servants.
In the past, such clashes, while often deadlier, were usually set off by a local issue and would remain contained to single area. The trigger for the 2002 Gujarat riots, which left more than 1,000 dead, was a train fire that killed dozens of Hindu pilgrims.
The recent violence, the most widespread communal tensions in recent years, played out across several states, multiple clashes with the same characteristics and one-sided punishments. And they are rooted in the rhetoric of right-wing groups at the national level that are targeting Muslims through provocation, a campaign emboldened by the silence of the country’s top leaders.
The concern, say analysts, activists, and former civil servants, is that the clashes will become more frequent, pushing the nation into a cycle of violence and instability.
The nationwide provocations by right-wing activists, which spread swiftly through social media, inspire local groups, who are increasingly turning religious occasions into political events promoting a Hindu-first vision of India that relegates minorities to second-class citizens. When the recent tensions spilled into violence last month, authorities in those places rushed to dole out punishment that fell disproportionately on Muslims and in ways that circumvented the legal process.
After clashes in New Delhi, demolition, mainly of Muslim-run shops and kiosks, continued for nearly two hours after India’s chief justice issued an order to halt. Bulldozers swooped up tea stalls and ripped out staircases that left a family stranded without a way down. They destroyed the walls of a mosque before stopping short of a nearby Hindu temple.
Officials in the three states justified the razing, saying that they were going after illegal encroachment. But the timing, along with speeches by local politicians calling for the demolitions, suggested a link to the clashes, activists and analysts say.
“I fear that we are in the stage of perpetual violence,” said Asim Ali, a researcher who has studied the rise of Hindu nationalism, known as Hindutva.
“Social media and 24/7 news channels mean that Hindutva groups, which are now very technologically savvy, graft into the local context any hot-button communal issue that takes place anywhere in the country,” he said.
In an open letter to Prime Minister Narendra Modi, more than a hundred retired senior civil servants called for an end to hate and “vigilante violence” that they said had “embedded itself deep in the recesses of the structures, institutions and processes of governance.”
“The administration of law, instead of being an instrument for maintaining peace and harmony, has become the means by which the minorities can be kept in a state of perpetual fear,” they said.
Another group of retired officials countered with a letter in support of Mr. Modi, calling the concerns “empty virtue-signaling.”
“What do you mean by provocation?” said Vinod Bansal, a spokesman for Vishwa Hindu Parishad, a right-wing group behind some of the recent processions.
“These are false allegations levied by the perpetrators to save their skins and hide their sins,” he added. “Hindus are in fact victims in all such cases.”
Khargone, a town of about 200,000 in Madhya Pradesh state where the worst of the communal violence happened on April 10, has a history of small-scale tensions. About three-quarters of the population is Hindu; in many neighborhoods, Hindus and Muslims share the same streets.
Like other recent clashes, the Khargone violence centered on the birthday celebrations of a Hindu god, which overlapped with Ramadan this year.
One procession ended peacefully. Authorities approved a second on a designated route to avoid the mosque at its busiest hour when Muslims gather to break their Ramadan fast. But that procession, which included hundreds of participants, took place later, at peak time.
Among the chants repeated was one heard across other states, too: “If you are to live in this country, you have to hail Lord Ram.”
Anil Gupta, an organizer, said the delay was unintentional, caused by participants’ late arrival. “We did not play any provocative music or songs,” he said. “To take the name of Lord Ram is not a crime.”
Violence erupted. Mobs rampaged for much of the night, destroying property from both communities. Altogether 73 people, including the region’s senior most police officer, were injured.
The police returned the body of a Muslim man to his family days later, with little explanation of how he died. After about a week, the police said they had arrested several Hindu men in connection with his death.
An inquiry by a group of opposition parties contended that the police had initially withheld the victim’s identity so as to justify the government’s heavy-handed response to Muslims.
In the past, officials and religious leaders put in place measures to avoid flare-ups, like assigning members to keep watch at sensitive spots. Such steps broke down in Khargone.
Madan Lokur, a retired justice on India’s Supreme Court, said the police typically tried to forestall violence by garnering intelligence on potential trouble. Not doing so, he said, “will only embolden the aggressors.”
“I see these events as a disturbing pattern which will lead, eventually, to injustice and further vitiate the atmosphere prevailing in some parts of the country and stoke fires and retaliation,” Mr. Lokur said.
Concerns about the fairness of India’s law enforcement in dealing with communal tensions have intensified in recent years.
An Amnesty International report found that after months of peaceful protests against a citizenship law seen as discriminatory toward Muslims turned violent in 2020, the police in New Delhi arrested “Muslims on a mass scale immediately after the riots even though the minority community bore the brunt of the violence” and accused officers of“torturing people.”
“If you try to defend yourself, the police will come for you with its full might,” said Mehmood Pracha, a lawyer who represented several Muslims accused in the 2020 riots.
The Delhi High court, in a recent hearing, raised questions about why the police had not stopped a procession by a right-wing group that had led to the clashes in April. Instead, the court said, the police “were accompanying the said illegal procession.”
Suman Nalwa, a spokeswoman for the New Delhi police, denied the accusations around the 2020 riots and rejected concerns over the April clashes.
“The rhetoric and narrative against police is created by interested groups who want to vilify the police,” she said.
In Madhya Pradesh state, where Khargone is, political leaders have taken a hard line on issues embraced by Hindu nationalist campaigns. Shivraj Singh Chouhan, the state’s chief minister, has supported cow protection and condemned interfaith relationships.
“If anyone looks the wrong way toward any mother, sister and daughter, I will not only send you to jail but will destroy your life, your house, your shop — nothing will be left,” he said in a recent speech.
Officials have followed his lead. After a complaint last month by relatives of a Hindu woman, alleging that a Muslim man had “kidnapped” her, a senior district official retweeted Mr. Chouhan’s speech. The official then tweeted pictures of bulldozers demolishing a shop and house of the man “accused in the kidnapping of a girl student.”
A local court later ordered protection for the couple, describing them as “living together as per their own free will.”
In the days after the Khargone clashes, nearly 150 people were arrested. Riyajuddin Sheikh, a local Muslim social worker, said community leaders compiled lists showing about 125 of the arrested were Muslim. Among the dozens of homes and shops destroyed by bulldozers, the majority belonged to Muslims.
Anugraha P., the district magistrate in Khargone, denied the authorities had unfairly targeted Muslims or the police had done too little to prevent the clashes. “We have to ensure neutrality, and give a message to the people that hatred and fear should not be there,” she said.
Hasina Fakhroo, a 56-year-old widow and mother of six whose house was razed, said the authorities “took out their anger” through collective punishment. She said that no stones had been thrown from her home or the immediate area.
She provided documents to The New York Times showing that she paid property taxes and that her home’s construction was partly funded by a plan the prime minister had championed. But Ms. Fakhroo said she had been receiving notices that the house was on illegally occupied land.
“I shouted ‘Allow me to die here, run the bulldozer over me, where will I go? I am a widow,’” Ms. Fakhroo recalled of the demolition.
The tensions are prompting some to abandon the area.
“My in-laws are pressuring me that we should leave this place,” said Rakesh Kale, a Hindu resident who has painted a “For Sale” sign on his wall.
“How we can live here?” he asked “Violence took place in 2012, 2015, 2018 and now in 2022.”
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[Goldnadel] Barrage contre l’extrême gauche et ses complices médiatiques
New York Times - World
Long After They Drove Away, Canada’s Truck Blockades Have a Political Champion
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Prime Minister Justin Trudeau condemned the protest as illegal. Now some of his key opponents are embracing it.
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By Ian Austen
OTTAWA — Canadians were shocked when a group of truckers rolled their rigs into the nation’s capital earlier this year, paralyzed the downtown area for weeks and demanded that the government lift all pandemic-related restrictions.
The demonstrations spread to border crossings, forcing car manufacturing plants to shut down and disrupting billions of dollars in trade with the United States. In the end, the prime minister took the extraordinary step of invoking an emergencies act allowing the government, among other things, to freeze protesters’ bank accounts.
But that was then.
Now, the truckers and their supporters have become an important constituency and are being courted by the country’s Conservative Party, Prime Minister Justin Trudeau’s main political opposition.
Many in the party are busy rewriting what happened on those chaotic days in February, glossing over the blockades’ illegality and an arms cache found at a protest in Alberta where the authorities said protesters were ready to use violence to block a border crossing there.
And several would-be Conservative leaders are fighting each other to be seen as the true defender of the truckers and their claims that Canadians have lost their freedoms.
“The truckers have more integrity in their pinky finger than you had in your entire scandal-plagued cabinet,” said Pierre Poilievre, the front-runner for the now vacant party leadership as he challenged a former Quebec premier, Jean Charest, in a debate last week.
With its multiparty system, Canada is not known for the kind of zero-sum politics that has come to define political life in the United States. But that is a narrative that obscures the struggles and intrigue that animates the contest for power in the country. That is especially true after the last elections in October, when Mr. Trudeau was returned to power for a third term as prime minister, with the far right party again failing to take any seats in the parliament.
The Conservatives, the only other party to form a government in Canada, are readying for a fight and see the truckers and their followers not as outcasts, but as political currency that can bring in votes — and money.
“We should support our truckers and stand up for their freedoms,” Mr. Poilievre said at a recent rally in Ottawa.
Canada’s next federal election is expected in 2025, which in the world of politics is an eternity. Anything can happen between now and then. But there are two factors that have unnerved some of those close to the current Liberal Party government.
One is simply the issue of time in power. Gerald Butts, a close friend of Mr. Trudeau and a former top political adviser, noted that Mr. Trudeau will have been in power for 10 years by then.
“If the Liberal Party looks old and tired at that time, voters will give a really hard look at the available alternatives,” he said.
The second factor is, in a word: Truckers (or at least, what they represent.)
The truckers may have a relatively small following and may, in political terms, be seen as outsiders. But they have a highly motivated following that is angry, excited, engaged and eager for change.
Taken together, Mr. Butts said, that is cause for concern among the Liberals.
“In that scenario the public will be really looking for a change,” Mr. Butts said.
But for now, the contest is unfolding within the Conservative Party itself as Mr. Poilievre presents himself as the true inheritor of the truckers’ movement.
And it seems to be working.
At last week’s debate, several of the five candidates who were there argued that they were the fiercest backers of the truckers.
“You did not speak up until it was convenient for you to speak up,” Leslyn Lewis, a social Conservative now in her second campaign for leader, said to Mr. Poilievre.
The one candidate opposed to the protests, Mr. Charest, the former Quebec premier who left political retirement to seek the party’s leadership, was jeered for condemning the truckers.
“There is a very real line to be drawn here: if you are a legislator, you cannot support a blockade, you cannot support people breaking the law,” Mr. Charest said in a recent interview.
At the debate, he was the only one clearly expressing that position. One candidate who was absent, Patrick Brown, the mayor of a suburban Toronto community and former member of Parliament, spoke out against the blockade in February.
The blockade began as a modest convoy of truckers and hangers-on that set out from Western Canada with a specific target: a Canadian rule that mirrored American law by requiring truck drivers returning from the United States to be vaccinated.
As the blockade traveled east to Ottawa and spurred copycat groups in other regions, the complaints of its members expanded to include all pandemic restrictions and general disaffection with government and Mr. Trudeau.
Ottawa’s police force, believing that the group would be staying only for a weekend, waved the trucks downtown toward the streets surrounding Parliament.
That assumption was devastatingly wrong. The police chief, who resigned during the nearly month long blockade, admitted that his overwhelmed force had lost control of the city. The city’s mayor and the premier of Ontario both declared states of emergency as the protest spread to include a vital bridge crossing from Detroit that carries more than $300 million in trade a day.
After Mr. Trudeau turned to the Emergencies Act for the first time in history and reinforcements from the Royal Canadian Mounted Police and other law enforcement agencies from across the country poured into town, the streets were finally cleared over two days. More than 200 people were arrested, including several of the convoy organizers, and money raised by the group was seized. No case has yet gone to trial.
Outside Canada, the demonstrators were hailed by far right groups as far as Holland, which staged sympathy protests and members of the right in the United States and elsewhere donated millions of dollars online to the protest, little of which ultimately made its way to the protesters.
The paralysis of the national capital for weeks and the protracted failure of the police to restore order drew global attention and stunned Canadians who, by and large, had never seen anything like it before.
“By any sensible definition this was a massive, illegal occupation,” Marco Mendicino, the public safety minister told a parliamentary committee late last month, adding: “I’d say the emergency in late January and through February was unprecedented because all the blockades occurred at the same time. We’d never seen that degree of disruption on Ottawa streets.”
So it is especially surprising to some to find mainstream Conservatives, traditionally a law and order party, now pursuing the protest movement. One possible clue could be found in last year’s vote. The party was led by a moderate who angered those on the right by backtracking on issues like easing gun controls while, at the same time, largely failing to win over voters in the center.
Now Conservatives like Mr. Poilievre are trying to follow the same kind of strategy as Republicans in the United States, catering to a loosely organized movement that claims to speak truth to power, but whose supporters’ concerns over what they see as a changing world are often fueled by conspiracy theories and nationalism.
That embrace may allow Mr. Poilievre or someone else to take over the party in which the vote for leadership is limited to a small number of Canadians who purchase memberships. But some analysts warn that it’s less certain to resonate with the broader Canadian public in a general election.
“The key for Canadian politics is that no party wins with just its base,” said Melanee Thomas, a professor of political science at the University of Calgary in Alberta. “This is a short term strategy, because the rhetoric of the convoy, the super charged language, the hyper partisanship is going to be pretty off-putting to somebody who is nonpartisan.”
Still, Mr. Butts, the former Liberal strategist, said those kinds of arguments may not apply in the next vote.
“If I were in my old job,’’ he said, “I would not be assuming that Poilievre can’t win a general election.”
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L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation L'Humanité
Législatives. Taha Bouhafs renonce à se porter candidat à Vénissieux
ActuLe journaliste controversé se retire et déplore des « attaques sans précédent » à son égard. La France insoumise entend investir une nouvelle candidature. Michèle Picard, la maire PCF de la commune de la métropole de Lyon, maintient la sienne.
Naïm Sakhi« J’ai sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer. » Dans une lettre rendue publique dans la nuit de lundi à mardi, Taha Bouhafs, candidat de la Nupes présenté par la FI dans la 14e circonscription du Rhône, jette l’éponge. « J’ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant », écrit-il. Implorant ses proches à continuer la bataille, il ajoute : « Pour ma part, j’ai essayé mais je n’y arrive plus. » Cible de critiques depuis l’annonce de sa candidature, le journaliste avait reçu jusqu’ici le soutien des cadres de la FI. Jean-Luc Mélenchon a réagi en dénonçant « une meute » qui « s’est acharnée contre lui », déplorant les « menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes » et regrettant « de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire ».
Il y a eu des attaques racistes, elles sont inacceptables et nous les dénonçons. IGOR ZAMICHIEI, PCF
Dès le vendredi 22 avril, date à laquelle son nom a fuité pour représenter la FI à Vénissieux, l’extrême droite et les réactionnaires se sont déchaînés contre Taha Bouhafs. A commencer par le syndicaliste de police Bruno Attal, candidat pour Reconquête, la formation d’Éric Zemmour. Emmanuel Macron s’était lui-même déclaré « abasourdi », décrivant cette candidature comme « une histoire de dingue », d’après le Canard enchaîné. Le journaliste s’était fait connaître en filmant les agissements d’Alexandre Benalla à l’encontre de manifestants place de la Contrescarpe, à Paris, le 1er mai 2018. Une affaire révélée par le Monde l’été suivant qui avait entraîné une crise politique majeure.
Controversé, Taha Bouhafs avait en avril 2018 relayé sur Twitter une fausse information selon laquelle un étudiant serait mort des suites d’une intervention policière durant l’occupation du campus universitaire de Tolbiac. En janvier, au cœur de la polémique autour du bon vin et de la bonne viande concernant Fabien Roussel, le journaliste avait organisé le « debrief space PCF ». Dans cet espace de discussion participatif et public, des propos injurieux et diffamants avaient été proférés à l’encontre du dirigeant communiste, qualifié de « suprémaciste blanc », sans qu’aucune modération n’intervienne.
Le sort de la circonscription n’est pas réglé
Lundi, le secrétaire national du PCF avait demandé aux insoumis de « revoir » la candidature Taha Bouhafs aux législatives, ne comprenant pas que la FI « puisse présenter quelqu’un condamné en première instance pour injures raciales ». L’intéressé, qui a fait appel, a été reconnu coupable, en septembre 2021, d’injure publique en raison de l’origine après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d’ « Arabe de service ».
« Il y a eu des attaques racistes contre Taha Bouhafs. Elles sont inacceptables et nous les dénonçons fermement. Sa condamnation ne justifie en rien les attaques dont il fait l’objet », commente Igor Zamichiei. Désormais, le coordinateur de l’exécutif du PCF espère que les « partenaires de la Nupes » se regrouperont autour de Michèle Picard, « la meilleure candidate pour battre le député LaREM ». « La raison l’a enfin emporté », assure de son côté la maire PCF de Vénissieux, qui entend « mener campagne sereinement », espère la fin des « parachutages » et appelle au rassemblement. Le dirigeant FI Manuel Bompard a d’ores et déjà indiqué que son parti « va investir un insoumis. Et si les communistes ne le soutiennent pas, ça veut dire qu’ils ne soutiennent pas l’accord global ».
Législatives 2022vénissieuxpcffrance insoumise New York Times - World
Philippines Presidential Election
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Marcos Win Prompts Protests in the Philippines
Young voters who had rallied around Leni Robredo during the presidential race gathered to voice their frustration with preliminary results showing her overwhelming defeat.
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By Sui-Lee Wee
MANILA — Angry young voters gathered in the Philippines on Tuesday to protest against Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former dictator, who clinched a landslide victory this week in one of the most divisive presidential elections in the country’s recent history.
Multiple election observers said they had received thousands of reports of election-related anomalies since the vote on Monday. Malfunctioning voting machines were one of the biggest concerns, with VoteReportPH, an election watchdog, saying the breakdowns had “severely impaired this electoral process.”
On Tuesday, Leni Robredo, Mr. Marcos’s closest rival in the race and the country’s current vice president, said that her team was looking into reports of voter fraud. But every opinion poll before the election had predicted that Mr. Marcos would win by a huge margin, and his lead by Tuesday was so overwhelming that reports of fraud and malfunctioning machines were unlikely to sway the result.
Mr. Marcos, known by his childhood nickname, “Bongbong,” had racked up nearly 31 million votes by 4:30 p.m., according to a preliminary tally. That was more than double the number of votes that Ms. Robredo had, giving Mr. Marcos the biggest margin of victory in more than three decades. Voter turnout was around 80 percent, an election official said Tuesday.
During his campaign, Mr. Marcos appealed to a public disillusioned with democracy in the Philippines, a country of 110 million and the oldest democracy in Southeast Asia. Yet for many Filipinos, the Marcos family name remains a byword for excess and greed, and a painful reminder of the atrocities committed by the father.
Mr. Marcos’s 92-year-old mother, Imelda Marcos, was sentenced to up to 11 years in 2018 for creating private foundations to hide her unexplained wealth, but remains free. She posted bail, and her case is under appeal by the Supreme Court. Critics fear Mr. Marcos could use the presidency to scrap that case and other outstanding cases against the family.
Dozens of mostly young voters gathered in a park across from the elections commission building on Tuesday morning to protest the election results and Mr. Marcos, chanting, “Thief, thief, thief!” and “Put Imelda in jail.” Riot police stood watch over the demonstrations.
Paula Santos, a doctor in training, confronted the officers: “Personally, I am scared,” she told them. “I am turning 27 and I am scared for our future, especially now that I’m an adult. When I was young, I did not care about politics. But now I am having goose bumps because of fear.”
In the months leading up to the election, hundreds of thousands of Ms. Robredo’s young supporters had campaigned door to door, seeking to fight an online disinformation campaign that portrayed the violent Marcos regime as a “golden age” in the country’s history.
Ms. Santos told the officers that she had supported the younger Mr. Marcos when he ran against Ms. Robredo for the vice presidency in 2016 “because of the beautifully crafted posts and infographics I saw on YouTube.” “But then I saw other accounts, I did my research,” she said. “Knowing the truth is now in your own hands.”
“We’re not here to rewrite history,” she added. “We’re here to learn from it.”
In an interview later, Ms. Santos said that she and her 17-year-old sister cried on election night. Both of them had campaigned for Ms. Robredo. “I was expecting a close fight,” she said. “I didn’t expect it to be such a big gap between numbers. It was hard to believe.”
Across the country, many voters shared in her disbelief.
Recrimination and regret prevailed among some Filipinos as they considered the possibility of another Marcos as president, 36 years after millions of their countrymen ousted the Marcos family for looting billions of dollars from the treasury.
Robert Reyes, a Roman Catholic priest who spent every Wednesday for the past 11 weeks outside the elections commission building demanding a clean vote, said the Catholic Church had failed to “denounce evil.” The Catholic church, which has outsize influence in the Philippines, played a crucial role in overthrowing the Marcos dictatorship during the 1986 “People Power” uprising.
“Hopefully this will wake up the church,” Father Reyes said. “Because what moral authority does the son of a dictator who has not returned what his father has stolen have? What authority does he have to govern a country whose people were plundered by his father?”
Ms. Robredo has stopped short of formally conceding the race. On Tuesday, she told her supporters to accept “whatever the final result will be.”
“I do not consider this a loss because we have achieved many things this election season,” she said, speaking during a Catholic Mass in Bicol Region, where she is from.
She has hinted at a bigger role for her broad-based movement, which she said “will not die at the close of counting.”
Understand the Philippines Presidential Election
A consequential election. Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former Philippines dictator, appeared to clinch a landslide victory in a divisive presidential election, raising profound questions about the future of Southeast Asia’s oldest democracy. Here’s what to know:
A Marcos returns to power. Mr. Marcos, known by his childhood nickname, “Bongbong,” has spent his political career trying to rehabilitate the family name. His overwhelming win heralds a remarkable revival 36 years after the family was ousted for looting billions of dollars from the treasury.
Concerns for democracy. Mr. Marcos won the support of millions of voters who have grown disillusioned with democracy amid widespread poverty and rampant corruption. His victory is likely to lead to further erosion of democratic institutions in the Philippines, which have already been weakened under the departing leader, Rodrigo Duterte.
A divided nation. For other Filipinos, the Marcos family name remains a byword for excess and greed, and a painful reminder of the atrocities committed by his father. That will present Mr. Marcos with a range of challenges when he begins presiding over the country.
Vote counting could continue through the end of the week. By Tuesday afternoon, Mr. Marcos had yet to deliver a victory speech. But in a statement, Victor Rodriguez, Mr. Marcos’s spokesman, said his “unassailable lead” meant that “the Filipino people have spoken decisively.”
“To those who voted for Bongbong, and those who did not, it is his promise to be a president for all Filipinos,” Mr. Rodriguez said. “To the world, he says: Judge me not by my ancestors, but by my actions.”
Sara Duterte, the daughter of President Rodrigo Duterte and Mr. Marcos’s running mate, had garnered 31.5 million votes by Tuesday, more than triple the votes of Senator Francis Pangilinan, who ran as vice president in support of Ms. Robredo.
Mr. Duterte has been accused of rolling back democratic institutions during his six years as president. Opponents have warned that the alliance between the Marcoses and the Dutertes could usher in a new era of autocracy in the Philippines.
Mr. Marcos and Ms. Duterte are expected to take office on June 30.
As the protests continued outside the elections commission building on Tuesday, demonstrators held up signs that said, “Never again,” and “Fight Marcos, reject Duterte.”
Maria Socorro Naguit, 72, a freelance writer at the protest, said she was 22 when the Marcos regime, during a crackdown on the press, shut down the magazine she worked for. “I’m here because it’s too much, you know?” Ms. Socorro Naguit said. “Honestly, I cannot countenance the return of the Marcoses.”
Watching the results come in on Monday night, Ms. Socorro Naguit said her first reaction was letting out curse words. “And I thought of the republic. Oh my god,” she said.
For Mirus Ponon, a first-time voter in Manila, Election Day was marked by excitement. The 20-year-old university student and civil rights activist stood in line for five hours to cast his vote for Ms. Robredo.
The euphoria didn’t last long. Several hours later, he was crying.
“You could see it coming from a standpoint of the structured propaganda and the machinery of the Marcoses,” he said. “But it’s something that makes you so depressed, as someone who loves the country. You want to continue to fight, yet the country and its people fail you.”
Camille Elemia and Jason Gutierrez contributed reporting.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Leader of Pussy Riot Band Escapes Russia, With Help From Friends
After more than a decade of activism, Maria Alyokhina disguised herself as a food courier to evade the police — and a widening crackdown by President Vladimir Putin.
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By Valerie Hopkins and Misha Friedman
VILNIUS, Lithuania — Maria V. Alyokhina first came to the attention of the Russian authorities — and the world — when her punk band and performance art group Pussy Riot staged a protest against President Vladimir V. Putin in Moscow’s Christ the Savior Cathedral.
For that act of rebellion in 2012, she was sentenced to two years in prison for “hooliganism.” She remained determined to fight Mr. Putin’s system of repression, even after being jailed six more times since last summer, each stint for 15 days, always on trumped-up charges aimed at stifling her political activism.
But in April, as Mr. Putin cracked down harder to snuff out any criticism of his war in Ukraine, the authorities announced that her effective house arrest would be converted to 21 days in a penal colony. She decided it was time to leave Russia — at least temporarily — and disguised herself as a food courier to evade the Moscow police who had been staking out the friend’s apartment where she was staying. She left her cellphone behind as a decoy and to avoid being tracked.
A friend drove her to the border with Belarus, and it took her a week to cross into Lithuania. In a studio apartment in Vilnius, the Lithuanian capital, she agreed to an interview to describe a dissident’s harrowing escape from Mr. Putin’s Russia.
“I was happy that I made it, because it was an unpredictable and big” kiss-off to the Russian authorities, Ms. Alyokhina said, using a less polite term. “I still don’t understand completely what I’ve done,” she admitted, dressed in black except for a fanny pack with a rainbow belt.
Ms. Alyokhina, 33, has spent her entire adult life fighting for her country to respect its own Constitution and the most basic human rights, like freedom of expression. After being freed early from prison in December 2013, she and another member of Pussy Riot founded Mediazona, an independent news outlet focused on crime and punishment in Russia.
She also wrote a memoir, “Riot Days,” and traveled internationally performing a show based on the book. Though her dream was to tour with it in Russia, only three venues agreed to host the show, and all faced repercussions.
Ms. Alyokhina was committed to remaining in Russia despite regular surveillance and pressure from the authorities. But now she has joined the tens of thousands of Russians who have fled since the invasion of Ukraine.
Ms. Alyokhina, whose friends call her Masha, had bitten her nails down to stubs, and she puffed almost unceasingly on a vape or on Marlboro Lights. She made the journey in black, three-inch platform boots without laces — a nod to her many stints in jail, where shoelaces are confiscated.
In prison, she and others instead threaded moist towelettes through the eyelets of their shoes to keep them on. As a statement, she and other members of Pussy Riot will wear them while they perform during a tour, starting on May 12 in Berlin, to raise money for Ukraine.
When it first began more than a decade ago, Pussy Riot seemed as much publicity stunt as political activism. But if their protest in the Moscow cathedral — where they sang a “Punk Prayer” ridiculing the symbiosis that had developed between the Russian Orthodox Church and the Kremlin — seemed overwrought at the time, today it appears prescient.
The church’s leader, Patriarch Kirill, recently blessed Russian troops going to Ukraine, and the European Union put his name on a proposed list of people to be sanctioned.
Exactly 10 years to the day after the cathedral protest, Mr. Putin delivered a ranting speech in which he called Ukraine a country “created by Russia,” laying the groundwork for his invasion.
Ms. Alyokhina listened to the speech on the radio from a jail cell. The invasion, she said, had changed everything, not just for her, but for her country.
“I don’t think Russia has a right to exist anymore,” she said. “Even before, there were questions about how it is united, by what values it is united, and where it is going. But now I don’t think that is a question anymore.”
During the interview she was surrounded by other members of the group, now a collective with about a dozen members. Most of them had also recently fled Russia, including her girlfriend, Lucy Shtein.
Ms. Shtein had chosen to leave Russia a month before, also evading restrictions on her movement by sneaking out in a delivery-service uniform. Her decision came after someone posted a sign on the door of the apartment she shared with Ms. Alyokhina accusing them of being traitors.
Ms. Alyokhina and Ms. Shtein were once imprisoned for Instagram posts calling for the release of political prisoners in Russia. In February, Ms. Alyokhina was sentenced to 15 days for “propaganda of Nazi symbolism” over another Instagram post, this one from 2015, that criticized Mr. Putin’s ally, the Belarusian dictator Aleksandr G. Lukashenko. Ms. Shtein was detained at the same time on similar charges.
“They are scared because they cannot control us,” Ms. Alyokhina said.
By the time she arrived at Belarus’s border with Lithuania, she had a Lithuanian visa that she tried to use with her Russian domestic I.D., as Russia had confiscated her passport. By then she had been placed on Russia’s “wanted” list.
In her first attempt to cross, Ms. Alyokhina was held by Belarusian border guards for six hours before being sent back. On her second try, the incredulous officer on duty just sent her away.
But on the third try, she got through. Ms. Alyokhina had allies outside the country working to find her a path to freedom. One was the Icelandic performance artist Ragnar Kjartansson, a friend who convinced a European country to issue Ms. Alyokhina a travel document that essentially gave her the same status as an E.U. citizen. The country’s officials asked that it not be named.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. The Russian Defense Ministry said that its forces in eastern Ukraine had advanced to the border between the two breakaway territories of Donetsk and Luhansk. The territorial gain, if confirmed, would strengthen the prospect of Russian control over the whole Donbas region.
Putin’s Victory Day speech. President Vladimir V. Putin delivered a defiant May 9 holiday address in Moscow that falsely depicted his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not proclaim an escalation of the war.
Zelensky’s rebuttal. In his own speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected Mr. Putin’s claim of purging Nazism to justify the invasion. Mr. Zelensky said that it was the Russian leader who was “repeating the horrific crimes of Hitler’s regime today.”
U.S. support. President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act that supplied Britain and other allies during World War II, paving the way for further arms shipments to Ukraine. Separately, Democrats in Congress said they planned to move quickly on a nearly $40 billion aid package.
The document was smuggled into Belarus for Ms. Alyokhina to use. While there, she avoided hotels or anywhere she would need to show proof of identity, which could tip off the people searching for her.
Ms. Alyokhina eventually boarded a bus to Lithuania with the document in hand. She laughed when she described how much better she was treated by the border guards when they thought of her as a “European,” rather than Russian.
“A lot of magic happened last week,” she said. “It sounds like a spy novel.”
The fact that she was able to get out of Russia and Belarus was a reflection, she said, of chaotic Russian law enforcement.
“From here it looks like a big demon, but it is very disorganized if you look from the inside,” she said. “The right hand doesn’t know what the left hand is doing.”
Ms. Alyokhina says she hopes to return to Russia. But no one has any idea how that could happen, when even the most dedicated activists are imprisoned or forced into exile.
Every day in Vilnius, new members of the group were arriving, fleeing Russia and joining for rehearsals for the European tour.
After a few days, Ms. Alyokhina traveled to Iceland with some other group members to visit Mr. Kjartansson, who arranged for them to rehearse in the building that once housed the country’s High Court.
Ms. Alyokhina asked Mr. Kjartansson and Bjork, a relative of his, to perform at events organized by pro-Ukrainian activists when Pussy Riot performs in Iceland. The answer, Mr. Kartjansson said, was a resounding “Yesss!”
In Vilnius, Ms. Alyokhina’s phone buzzed with messages of support and relief that she was now “safe” after the weeklong journey. Ms. Alyokhina chafed at these well-intentioned expressions, which she said were off the mark.
“If your heart is free,” she said, “it doesn’t matter where you are.”
Valerie Hopkins reported from Vilnius, and Misha Friedman from Reykjavik, Iceland.
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New York Times - World
Iran Says It Will Execute an Iranian-Swedish Scientist Accused of Espionage
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Ahmadreza Djalali denies he spied for Israel or helped it kill Iranian nuclear scientists.
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By Farnaz Fassihi
Iran’s judiciary said on Tuesday that it would carry out the execution sentence of an Iranian-Swedish scientist accused of spying for Israel and aiding its assassination of Iranian nuclear scientists.
The announcement of the planned execution of the scientist, Ahmadreza Djalali, who has denied all the charges against him, coincided with the conclusion of a landmark court case in Sweden where, for the first time outside of Iran, a former Iranian official was tried for crimes against humanity.
Swedish prosecutors have asked for a life sentence for the official, Hamid Nouri, who was arrested in 2019 on a trip to Sweden, for his role in the mass execution of 5,000 dissidents in the 1980s. He has denied the charges. A verdict is expected in July, according to Sweden’s judiciary.
In a separate case, Belgium’s judiciary announced on Tuesday that it would uphold earlier sentences against three Iranians, one of them a senior diplomat, convicted of plotting a terrorist attack in Paris against an Iranian opposition group.
Human rights groups condemned the Islamic Republic for what they called its pattern of hostage diplomacy, in which dual nationals or foreign nationals are detained on trumped-up charges of espionage and then leveraged politically to release frozen funds, or to be exchanged for Iranian citizens incarcerated in other countries.
“The Iranian judiciary by announcing its intention to execute Djalali has made it clear that he is a hostage and his life is being used to influence the judicial decision in Sweden,” said Hadi Ghaemi, the director of the Center for Human Rights in Iran, an independent advocacy group based in New York City.
Iran’s judiciary spokesman, Zabihollah Khodaian, denied that the cases of Mr. Djalali and Mr. Nouri were related or that Iran was seeking a swap, according to Iranian media.
“There is no discussion of an exchange and the judiciary will act based on the verdict issued,” Mr. Khodaian told the Iranian news agency ISNA.
Mr. Djalali, a 50-year-old physician and lecturer at the Karolinska Institute in Stockholm, migrated to Sweden in 2009 to study for a doctoral degree, according to his family. He had traveled to Iran in 2016 on an invitation from a university to participate in an academic workshop when he was arrested.
Last week Iranian news media, citing anonymous sources, reported that Mr. Djalali would be executed by the end of May.
His wife, Vida Mehrannia, said in a phone interview from Sweden on Tuesday that the ordeal had shattered the family. She said she woke up every day in fear of Iran executing her husband and of what she would tell their daughter, 19, and son, 10. They have not spoken to Mr. Djalali since the news that his execution was imminent, she said.
Ms. Mehrannia said her husband had never been to Israel and had no contact with governments of countries that Iran deems hostile.
“I never expected them to treat us as pawns in their political games,” Ms. Mehrannia said, crying throughout the interview. “I feel broken. Sweden keeps telling me it will resolve this diplomatically, but nothing has happened yet.”
The cases in Sweden and Iran have created tensions between the two countries. If Iran carries out the execution of a Swedish citizen, it will escalate tensions with Europe at a time when Iran is still negotiating a nuclear deal with the West.
The Swedish foreign ministry said on Friday that a 30-year-old Swedish tourist was arrested in Iran as he was leaving the country with a group of other tourists. In late April, Sweden had warned its citizens against traveling to Iran.
The foreign ministers of the two countries spoke on the phone last Wednesday, according to Iran’s foreign ministry. The outcome of that conversation and the prospect of a diplomatic breakthrough were unclear.
On May 4, Sweden’s foreign minister, Ann Linde, tweeted, “Extremely worrying media reports today that Iran may enforce the death penalty on Swedish citizen Ahmadreza Djalali.” She said Sweden condemned the death penalty sentence against Mr. Djalali and demanded that Iran release him.
Ms. Linde did not appear to have commented publicly on Tuesday’s official announcement by Iran’s judiciary.
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L'Humanité
Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire
ActuLa Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés
Cyprien CaddeoC’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.
Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images
1924 : le fragile Cartel des gauches
En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.
Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images
1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail
Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »
En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.
Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.
Après la signature du programme commun en 1972. © AFP
1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun
À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).
De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.
Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP
1997 : de la gauche à la majorité plurielle
21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.
2022 : l’heure de la Nupes
La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.
Nupesgauche L'Humanité
Rantanplan
BilletMaurice UlrichOn s’en veut un peu de ne pas avoir apprécié à sa mesure, dans un précédent billet, la candidature pour Renaissance (ex-République en marche) de Manuels Valls dans la cinquième circonscription des Français de l’étranger, comprenant l’Espagne et le Portugal. D’autant qu’elle suscite des remous. Le député sortant, depuis vingt ans à Madrid, refuse de se retirer, et invoque « l’impopularité de Manuel Valls auprès des Français de la circonscription ». Il est vrai que ce dernier avait déjà raté son atterrissage à Barcelone pour les municipales.Mais il en est persuadé : cette candidature est « une belle synthèse de (s)on parcours entre la France et l’Espagne » et c’est une chance pour les électeurs « d’avoir un ancien premier ministre à la voix forte pour les défendre ». Peut-être sera-t-il mieux entendu en Andorre et à Monaco, qui font aussi partie de la circonscription. « J’ai été désigné à la demande d’Emmanuel Macron », se rassure-t-il. C’est un peu le Rantanplan de la politique. Quand on l’envoie promener il pense qu’on ne peut se passer de lui.
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Série. Malik Oussekine, un combat pour mémoire
Nos recommandations culturellesEn plein mouvement étudiant, contre la loi Devaqueten 1986, Malik Oussekine, 22 ans, est assassiné par des policiers à moto. En quatre épisodes, Antoine Chevrollier a réalisé une fresque humaniste sur le combat judiciaire de sa famille.
Caroline ConstantSon nom a laissé son empreinte dans le cœur de toute une génération. Malik Oussekine, massacré par des policiers dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, rue Monsieur-le-Prince, à Paris, est à la fois le symbole des violences policières et de leur impunité, mais aussi d’un racisme très ancré dans la société et jusqu’au plus haut niveau de l’État. Antoine Chevrollier a écrit une série, Oussekine, qui retrace en quatre épisodes d’une heure le combat judiciaire de sa famille. Une œuvre qui inscrit ce crime dans une histoire plus globale : à travers ces frères et sœurs, il parle aussi de tous ceux, issus de l’immigration, qui portent le poids d’une histoire coloniale encore aujourd’hui mal digérée. Le tout de manière très habile, à coups de flash-back qui font résonner entre elles les différentes époques du récit.
À coups de pied, de matraque...
La série commence le 5 décembre 1986, à Paris. Malik (Sayyid El Alami) s’apprête à sortir quand il reçoit un coup de téléphone de sa sœur Sarah (magnifique Mouna Soualem) pour l’inviter à partager une partie de tennis avec son amoureux, Yann, le lendemain. On suit Malik à la Sorbonne, en pleine assemblée générale contre la loi Devaquet. Il y récupère des billets de spectacle auprès d’un copain, Lucas, puis assiste à un concert de jazz. Quand il en sort, il reprend le chemin du métro Saint-Michel, n’écoute pas les étudiants qui lui disent que « ça chauffe » et lui conseillent de rebrousser chemin.
Rue Monsieur-le-Prince, les voltigeurs, des policiers à moto, le prennent en chasse et le tuent à coups de pied, de poing, de matraque, dans le hall d’un immeuble, au numéro 20. Les images de ces violences seront distillées tout au long de la série : on ne voit pas le meurtre avant le dernier épisode. La transition est réalisée par un cauchemar d’un frère aîné, Ben Amar (Malek Lamraoui). Une terreur de petit garçon qui remonte au 17 octobre 1961, quand la police de Papon jetait des Algériens à la Seine. Le récit repart en 1986 : Sarah est inquiète de ne pas trouver Malik chez lui et entend à la radio qu’un étudiant de 22 ans est décédé la nuit précédente. Prise d’un mauvais pressentiment, elle presse son frère Ben Amar d’aller aux nouvelles. Avec sa sœur Fatna (Naidra Ayadi), elle attend au domicile de leur mère. L’aîné de la fratrie, Mohamed (Tewfik Jallab), est contacté par l’avocat Georges Kiejman (Kad Merad).
La douleur. La révolte. Le sentiment d’injustice. Trois éléments fondateurs de cette série. La fratrie s’engage dans un combat titanesque pour que les assassins de Malik soient punis. Et que la devise nationale « Liberté, égalité, fraternité » ait un sens, comme le rappelle Sarah Oussekine au procès des policiers incriminés. Entre-temps, cette famille va subir de plein fouet, dans le deuil de ce petit dernier adoré et chéri, un mépris d’une violence inimaginable : elle n’est sont même pas avertie officiellement. Ben Amar a même droit à un interrogatoire en règle. Le mot « terrorisme » est d’ailleurs lancé : à l’époque, la France sort d’une vague d’attentats commis par des Libanais. Le ministre essaie de trouver des circonstances atténuantes aux meurtriers, quitte à cacher, aussi, qu’un autre jeune homme de 20 ans, Abdel Benyahia, a été tué par un policier à Pantin, la même nuit.
Sensible et très politique
Dès le 6 décembre, la famille de Malik reçoit des menaces téléphoniques ; des insultes racistes sont taguées dans son hall d’immeuble ; une des sœurs est molestée par des nervis d’extrême droite… Ils doivent subir un incendie, une pression constante des médias et des politiques, qui instrumentalisent la mort tragique du petit frère. Tout en prenant soin d’Aïcha (Hiam Abbass), la mère brisée. Ironie de l’histoire : Malik Oussekine ne participait pas au mouvement contre la loi Devaquet, mais c’est sa mort qui en permet le retrait, le 8 décembre. La joie des étudiants, en décalage avec leur souffrance, a visiblement été aussi douloureuse à vivre pour cette famille.
Sensible, et très politique, Oussekine interroge, frontalement, la clémence des tribunaux et d’une certaine classe politique face aux violences policières, depuis Papon. Elle montre aussi ce que la jeunesse issue de l’immigration, et de notre histoire coloniale, a dû subir. Et ce trait d’union entre ce racisme systémique, la violence réelle et la violence institutionnelle fonde encore la société d’aujourd’hui. Un seul regret : que cette fresque humaniste, magnifiquement écrite, réalisée et interprétée, ne passe pas sur une chaîne publique, ou tout au moins une chaîne accessible à tout le public.
Malik Oussekineloi devaquetSéries téléviséesdisney+ Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
L'Humanité
Libérer la parole, pour que la honte se transforme en fierté
Nos recommandations culturellesTélévision France 2 diffuse un documentaire qui revient sur le scandale des abus sexuels dans le sport de haut niveau, à partir du témoignage de la patineuse Sarah Abitbol.
Laurent EtreSon témoignage, paru en librairie en 2020 (1), a eu l’effet d’une bombe atomique dans le milieu du patinage artistique, et bien au-delà. Après des décennies d’omerta, le scandale des abus sexuels dans le sport de haut niveau éclatait enfin au grand jour. Sarah Abitbol, qui a enchaîné les podiums dans les années 1990, est la première victime à avoir trouvé le courage de briser le silence. Dans cette démarche, elle a pu compter sur le soutien de la journaliste de l’Obs Emmanuelle Anizon, coréalisatrice du présent documentaire aux côtés de Rémy Burkel, mais aussi de l’actuelle ministre des Sports, Roxana Maracineanu, et d’une ancienne, la communiste Marie-George Buffet, qui s’expriment toutes deux devant la caméra.
Croisant images d’archives relatives à la carrière de la championne, évocations douloureuses de ses traumas par l’intéressée, témoignages de la famille et des proches encore stupéfaits de n’avoir rien su déceler, cet Infrarouge retrace les faits – sordides –, pointe les responsabilités individuelles et collectives et, surtout, dévoile les ressorts d’un système infernal. Non seulement le petit monde du patinage bruissait depuis longtemps de rumeurs concernant les agissements de l’entraîneur Gilles Beyer, mais celui-ci avait été suspendu en interne, en 2001, à la suite d’une dénonciation venue d’une autre sportive. Avant que l’affaire ne soit étouffée, faute d’un dépôt de plainte. Trop souvent, les victimes s’enferment dans le silence, par sentiment de honte ou persuadées d’être impuissantes face à des personnalités qui jouent de leur position de pouvoir. Et celles et ceux qui ont des soupçons tardent parfois à réagir, ou même détournent le regard, par crainte de voir leur propre carrière compromise. C’est donc à la société dans son ensemble de se mobiliser en créant les conditions d’écoute et d’accompagnement propices à la libération de la parole. Actuellement, 700 enquêtes sont en cours, tous sports confondus. « Je pense qu’on va encore découvrir beaucoup de choses. (…) Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg », estime Emmanuelle Anizon.
En attendant, ce documentaire donne à entendre, par la voix de Sarah Abitbol, le caractère salvateur et reconstructeur de la libération de la parole. Grâce à cette démarche, explique l’ancienne championne, « la honte se transforme en fierté ». Un documentaire percutant, dont on ne peut qu’espérer qu’il contribuera à la prise de conscience attendue.
Télévisionaffaire sarah abitbolViolences sexuellesviolences faites aux femmes New York Times - World
Old Palestinian Wound Resurfaces at Israeli Resort
Israeli soldiers had long denied killing prisoners after capturing an Arab seaside town, days after Israel’s creation. A new film provides fresh evidence — reopening a debate about Israel’s foundational story.
Dor Beach: The parking lot at this Mediterranean beach town is the latest arena for the battle over Israel’s founding story.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
DOR BEACH, Israel — For many Jewish Israeli visitors to Dor, a Mediterranean beach, its unremarkable parking lot is where they leave their cars on the way to the sea.
For many Palestinian citizens of Israel who live nearby, the parking lot is on the site where they say dozens of their relatives were buried in a mass grave after a massacre in 1948, during the war that cemented the nascent state of Israel.
“When I am here, I think of them,” said Kamal Masri, 57, an Arab steelworker on a recent visit to the beach. Mr. Masri’s relatives lived in Tantura, a Palestinian village on this site that was captured by Israeli soldiers in May 1948 and later razed and replaced by two Israeli resorts, Dor and Nahsholim. “I feel,” he added, “like I can see them.”
But to local Israeli leaders it feels implausible, if not impossible, that Palestinians were either massacred or buried en masse here, just a few years after the Holocaust. “It’s hard to imagine a thing like that,” said Yael Manor, the chairwoman of the Nahsholim administrative committee. “It wasn’t in keeping with the times that they would execute innocent people.”
The legacy of the Arab-Jewish war from 1947 to 1949, during which the state of Israel was founded, has long been shaped by versions of these two dueling narratives. The tension between the two continues to influence the Israeli-Palestinian conflict today.
To Palestinians, the war is remembered as the Nakba, or “catastrophe,” in which 700,000 Arabs fled or were expelled. Millions of their descendants still live as refugees. And over the years there have been allegations of other massacres.
To many Israelis, the conflict was a war of independence and survival against invading Arab armies and hostile local militias who rejected a United Nations plan to divide the land between Jews and Arabs, and who also committed atrocities. By this narrative, the Palestinian exodus was largely voluntary and encouraged by Arab leaders, and was accompanied by the simultaneous persecution and expulsion of Jews from their homes in Palestine and elsewhere in the Middle East.
The puddled parking lot at Dor Beach is the latest arena for this battle over Israel’s founding story. It is also the latest instance of Israeli engagement, if halting, with parts of the Palestinian narrative.
Israeli veterans had often dismissed longstanding Palestinian claims that the Israeli Army conducted a massacre in Tantura in the hours after they took control of the town in May 1948, days after the establishment of the Israeli state.
In 2000, a group of veterans sued an Israeli graduate student who had written a thesis, citing dozens of Arab and Jewish witnesses, in which he said that Israeli soldiers killed scores of captured Tantura villagers before expelling others. The student, Teddy Katz, briefly recanted his claim under social pressure, ending the case. And though Mr. Katz quickly retracted his retraction, his university later downgraded the status of his degree, citing irregularities in his thesis.
But a new documentary from an Israeli filmmaker, titled “Tantura,” has reopened the furor, setting off new debate in the Israeli media, at the University of Haifa, where Mr. Katz studied, and among Arab lawmakers.
“Tantura” features new interviews with Israeli participants in the operation, as well as old recordings of conversations between Mr. Katz and Israeli witnesses. While some veterans continued to deny wrongdoing, others told the film crew that soldiers did kill Palestinian prisoners after Tantura was captured, and that there was a cover-up afterward.
“They went wild in Tantura,” said one interviewee, Yossef Diamant, an Israeli veteran who fought in Tantura and witnessed the aftermath. “It was silenced,” he added.
In the film, Mr. Diamant recalled one soldier using a machine gun to kill captured men as they sat inside a barbed-wire enclosure, and remembered others chasing after villagers with a flame thrower and raping a woman. Reached by phone, Mr. Diamant declined to meet for an interview with The New York Times, but said the soldiers had acted without orders.
A second veteran, Chaim Levin, told the film crew that he recalled seeing a man wearing a wide-brimmed hat kill 15 or 20 prisoners “in cold blood” with a pistol. His family declined to make Mr. Levin, now 101, available for a follow-up interview, and criticized the film’s findings.
The filmmakers showed Israeli Army documents that, while stopping short of mentioning a massacre, acknowledged that soldiers dug a mass grave in Tantura after it was captured, and vaguely referred to “acts of destruction” following the victory and the subsequent deportation of surviving residents.
The filmmakers also found aerial photographs from April 1948 and October 1949 that showed the sudden appearance, at some point in those 18 months, of a 38-yard trench that had been dug in the place where survivors and witnesses said the bodies were buried.
The present-day parking lot is on the site of that trench.
A lawyer, Giora Erdenast, who represented several veterans in the court case in 2000, described Mr. Diamant’s and Mr. Levin’s claims as “totally untrue.” Both sides may have killed a handful of enemy fighters shortly after they raised their hands in surrender, but “describing it as a massacre is totally ridiculous,” Mr. Erdenast said.
Advance screenings of the film, which is not yet showing in cinemas, have already resurfaced a public discussion, not only about Tantura, but also about 1948 in general.
The film has renewed calls, including from the longest-serving Arab Israeli lawmaker, Ahmed Tibi, for the exhumation of those who were killed, if their burial site can be found. It has also prompted academics at the University of Haifa to call for the restoration of Mr. Katz’s original degree.
To some Israeli historians, the film is an attempt to undermine Israel’s legitimacy.
“The goal is to say that Israel was born in sin,” said Yoav Gelber, a history professor at the University of Haifa. Mr. Gelber has always disputed reports of a massacre at Tantura, citing a paucity of other documentation. “It’s not history,” Mr. Gelber said, “and I doubt if it’s film making.”
Those who doubt the claims of a massacre note that other Arab villages in the area were left largely untouched by the war, and that their residents were allowed to stay.
The film’s director, Alon Schwarz, who describes himself as a staunch Zionist, said the film’s effort to set the record straight would bolster Israel, not damage it.
A lasting settlement with the Palestinians will only be possible, he said, if both sides recognize each other’s historical narratives. And in Israel’s case, this meant recognizing that while Arabs also committed atrocities in 1948, many Palestinians “got thrown out of here by force.”
“Saying, ‘Yes, it happened,’ doesn’t mean that we don’t have a right to be in this country,” he added. “But we can acknowledge what we did. We can acknowledge the other side’s pain.”
Some Palestinian survivors and their descendants are campaigning to build a memorial for their relatives at the site, and have their bodies given a proper burial.
That is up to the regional council, which declined to comment on whether it would permit an excavation of the site.
But even if the authorities do dig up the parking lot, it isn’t clear what they might find.
While mapping the 38-yard trench documented in aerial photographs from 1949, a cartography firm featured in the film said it found visual signs that the ditch was empty by that point.
Even if bodies were buried there in 1948, the film concludes, they might already have been hidden elsewhere.
The film does not delve into the exact number of Palestinians alleged to have been killed after Tantura was captured — estimates vary wildly. It also does not reach a conclusion about whether any killings of prisoners were spontaneous or premeditated.
Yossi Offer, a historian of the brigade that captured Tantura and a son of one of the officers involved in the operation, said that he had concluded from conversations with his father’s fellow veterans that rogue Israeli soldiers had killed some prisoners in the heat of the moment, soon after their capture. Before being captured, Mr. Offer said, some Palestinian fighters had fought on after pretending to surrender, while others had mutilated several Israeli corpses, enraging the Israelis who later subdued them.
The subsequent killing of captured Palestinians was “the spontaneous act of idiots that happens in every battle,” but not a massacre, Mr. Offer said.
But surviving villagers remembered a more premeditated approach.
Khalil Deeb Jarban, 82, a retired fisherman who was 8 years old when the village was captured, recalled being detained on the beach, along with much of the village’s surviving population. Israeli soldiers and an Arab collaborator then slowly selected at least 20 men over the course of the morning, leading them to another part of the village, never to be seen again, Mr. Jarban said.
Mr. Jarban said he saw the men led away by the soldiers. “It happened,” he said, “and there’s no need to convince anyone.”
Rawan Sheikh Ahmad and Myra Noveck contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : en Dordogne, la majorité présidentielle investit un élu condamné pour violences conjugales
C’était bien la peine de déclarer l’égalité entre les femmes et les hommes “grande cause nationale” du quinquennat. Depuis 2017, cette ambition a pris du plomb dans l’aile. Prenez le casting des candidats LREM – devenu Renaissance – aux législatives. Dans la quatrième circonscription de Dordogne, le parti présidentiel a ainsi investi un certain Jérôme Peyrat, 59 ans, maire de La Roque-Gageac, et conseiller régional. Petit hic : l’intéressé a été condamné en 2020 à 3 000 euros d’amende avec sursis pour violences envers son ex-compagne. L’élu était accusé de l’avoir frappée lors d’une dispute fin 2019, lui occasionnant 14 jours d’ITT.
Dans la même veine, Stéphane Trompille, 39 ans, député LREM de la quatrième circonscription de l’Ain, n’en démord pas : il maintiendra, « quoi qu’il en coûte », sa candidature pour le scrutin de juin. Le tout alors qu’il a été condamné pour harcèlement sexuel en 2020 sur une collègue chargée des relations presse décision dont il a fait appel… « Sous couvert de plaisanteries de mauvais goût et sexistes, Stéphane Trompille a adopté un comportement attentatoire à la santé » de sa collaboratrice, avait conclu le tribunal à l’époque. Alors, investira, investira pas ?
L'Humanité
Parlement, la série qui tacle la technocratie européenne
Nos recommandations culturellesplateforme Samy, jeune assistant parlementaire, est de retour pour une deuxième saison, avec de nouveaux personnages truculents.
Laurent EtreLe jeune Samy (Xavier Lacaille) – alias « Sharky », depuis son combat épique en faveur d’un amendement contre la pêche aux ailerons de requins (saison 1) – fait son retour dans les coursives du Parlement européen. Plein d’entrain, et toujours aussi gaffeur, notre assistant parlementaire est bien décidé à changer de chef à l’occasion de cette nouvelle mandature. Au grand désarroi de son ancien député, l’inénarrable Michel Specklin (Philippe Duquesne), impatient de le retrouver. Cette deuxième saison ne déçoit pas. Après quelques entretiens d’embauche improbables, au cours desquels il récite son laïus de parfait eurocrate béat, Samy est finalement recruté par Valentine Cantel (Georgia Scalliet). Très ambitieuse, un brin psychopathe, mais surtout ignorante des subtilités de la politique bruxelloise, cette parlementaire fraîchement élue compte bien profiter de l’expérience de son poulain, quand celui-ci s’emploie déjà à la manipuler pour affronter au mieux de nouvelles péripéties politico-personnelles. Le tire-au-flanc immature Michel Specklin endure lui aussi les manœuvres de son ex-assistant, lequel s’arrange pour le faire élire, à son insu, président du Parlement. Dans les épisodes suivants, on découvre un autre personnage truculent : Lydia (Anaïs Parello), petite-amie de Samy, qui tente, dans des scènes savoureuses, d’initier celui-ci aux subtilités du féminisme intersectionnel. Entre facéties grinçantes sur les réalités de la technocratie européenne, humour décalé et dilemme autour de valeurs contradictoires, cette série réjouissante saisit, mine de rien, un certain esprit du temps, en mettant en scène les tâtonnements d’une jeunesse en quête d’engagement. L. E.
Séries téléviséesparlementparlement européenfrance télévisions New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Ukraine War’s Geographic Reality: Russia Has Seized Much of the East
Michael Schwirtz, Marc Santora and Michael Levenson
POKROVSK, Ukraine — Russia’s nearly three-month-old invasion of neighboring Ukraine has been punctuated by flawed planning, poor intelligence, barbarity and wanton destruction. But obscured in the daily fighting is the geographic reality that Russia has made gains on the ground.
The Russian Defense Ministry said Tuesday that its forces in eastern Ukraine had advanced to the border between Donetsk and Luhansk, the two Russian-speaking provinces where Moscow-backed separatists have been fighting Ukraine’s army for eight years.
The ministry’s assertion, if confirmed, strengthens the prospect that Russia could soon gain complete control over the region, known as the Donbas, compared with just a third of it before the Feb. 24 invasion.
That is a far cry from what appeared to be the grand ambitions of President Vladimir V. Putin of Russia when he launched the invasion: quick and easy seizure of vast swaths of Ukraine, including the capital, Kyiv, the overthrow of a hostile government and a replacement with unquestioned fealty that would ensure Ukraine’s subservience.
Nonetheless, the Donbas seizure, combined with the Russian invasion’s early success in seizing parts of southern Ukraine adjoining the Crimean peninsula, which Russia illegally annexed in 2014, gives the Kremlin enormous leverage in any future negotiation to halt the conflict.
And the Russians enjoy the added advantage of naval dominance in the Black Sea, the only maritime route for Ukrainian trade, which they have paralyzed with an embargo that could eventually starve Ukraine economically and is already contributing to a global grain shortage.
Testifying before the Senate Armed Services Committee in Washington on Tuesday, Avril D. Haines, the director of national intelligence, warned of a “prolonged conflict” in Ukraine as Russia seeks expansive territorial gains beyond the Donbas region, including the creation of a land bridge across Ukraine’s Black Sea coast.
But Ms. Haines cautioned that Mr. Putin would struggle to achieve those gains without a large-scale mobilization or draft, which he appears reluctant to order for now. As Mr. Putin’s territorial ambitions conflict with the limited capabilities of his military, Ms. Haines said that the war could enter “a more unpredictable and potentially escalatory trajectory” over the next few months, increasing the likelihood of Mr. Putin issuing direct threats to use nuclear weapons.
For the last several weeks, Ukrainian and Russian troops have been engaged in a grueling attrition, often fighting fiercely over small areas, as one village falls into Russian hands on one day only to be retaken by the Ukrainians a few days later.
The Ukrainians are increasingly dependent on an infusion of Western military and humanitarian aid, much of it from the United States, where the House voted Tuesday evening to approve a nearly $40 billion emergency package.
“The Russians aren’t winning, and the Ukrainians aren’t winning, and we’re at a bit of a stalemate here,” said Lt. Gen. Scott D. Berrier, the director of the Pentagon’s Defense Intelligence Agency, who testified alongside Ms. Haines.
Still, Russia has all but achieved one of its primary objectives: seizing a land bridge connecting Russian territory to the Crimean peninsula.
When Mr. Putin ordered the invasion, some of his military’s most skilled fighters poured out of Crimea and southern Russia, quickly seizing a ribbon of Ukrainian territory along the Sea of Azov. The last stronghold of Ukrainian resistance in this area, at the Azovstal steel plant in Mariupol, has been whittled to a few hundred hungry troops now confined mostly to bunkers.
But efforts by Russian forces to expand and fortify the land bridge have been complicated by Ukrainian forces deployed along an east-west front that undulates through sprawling fields of wheat and occasionally engulfs villages and towns.
Though Russian artillery and rockets have wreaked havoc in residential areas, flattening houses and terrorizing locals, the Russian military has not committed enough forces to move the line significantly or threaten the major industrial hub of Zaporizhzhia, the largest city near the frontline, Col. Oleg Goncharuk, the commander of the 128th Separate Mountain Assault Brigade, said in an interview last month.
“They will try to block our forces from moving forward and they are trying to solidify their positions,” said Colonel Goncharuk, whose forces are arrayed along the southeast front. “But we don’t know their orders or what their ambitions are.”
It is in the eastern provinces of Donetsk and Luhansk where fighting is the fiercest.
At the main hospital in Kramatorsk, a city in Donetsk, ambulances stream in day and night, carrying soldiers wounded at the front, who describe being pinned down by near constant shelling.
About 80 percent of the patients are wounded by explosives such as mines and artillery shells, said Capt. Eduard Antonovskyy, the deputy commander of the medical unit at the hospital. Because of this, he said, very few patients have serious injuries. Either you’re far enough from an explosion to survive or you aren’t, he said.
“We either get moderate injuries or deaths,” Captain Antonovskyy said.
Russian forces now control about 80 percent of Donbas, according to Ukrainian officials, and have concentrated their efforts on a pocket of Ukrainian-held territory with Kramatorsk at its center.
All around the city, the booms of distant fighting can be heard at all hours and heavy smoke hangs like a morning fog. Almost daily, Russian forces launch rocket attacks and airstrikes on the city itself, but the most punishing violence is reserved for those places in range of Russian artillery.
About 62 miles northeast of Kramatorsk is Severodonetsk, where Russian artillery, parked about five or six miles outside the city, rarely relents, making it difficult for the 15,000 or so residents who remain to venture above ground.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. The Russian Defense Ministry said that its forces in eastern Ukraine had advanced to the border between the two breakaway territories of Donetsk and Luhansk. The territorial gain, if confirmed, would strengthen the prospect of Russian control over the whole Donbas region.
Putin’s Victory Day speech. President Vladimir V. Putin delivered a defiant May 9 holiday address in Moscow that falsely depicted his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not proclaim an escalation of the war.
Zelensky’s rebuttal. In his own speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected Mr. Putin’s claim of purging Nazism to justify the invasion. Mr. Zelensky said that it was the Russian leader who was “repeating the horrific crimes of Hitler’s regime today.”
U.S. support. President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act that supplied Britain and other allies during World War II, paving the way for further arms shipments to Ukraine. Separately, Democrats in Congress said they planned to move quickly on a nearly $40 billion aid package.
Oleg Grigorov, the police chief in the Luhansk region, compared the violence to the Battle of Stalingrad in World War II, when Soviet forces turned the tide against the Nazis, but only after having suffered tremendous losses.
“It never ends. At all,” Mr. Grigorov said. “Whole neighborhoods are destroyed. For days, for weeks, they have been shelling. They are intentionally annihilating our infrastructure and the civilian population.”
Mr. Grigorov said about 200 of his officers remained in the city, which has lost electricity and water. Their primary task is delivering food to people sheltering in their basements and burying the dead.
Russia’s Black Sea blockade of Ukraine has not diminished the Kremlin’s desire to gain control of Odesa, the most important Ukrainian port, which has been subjected to several aerial attacks. In the latest, Russian forces fired seven missiles, striking a shopping mall and a consumer goods warehouse and killing at least one person and wounding several more, Ukrainian officials said.
The strike came only hours after the European Council president, Charles Michel, had visited Odesa, where he was forced to take cover in a bomb shelter because of another attack.
Mr. Michel, who met with Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine, criticized Russia for strangling Ukrainian grain exports that feed people around the world.
“I saw silos full of grain, wheat and corn ready for export,” Mr. Michel said in a statement. “This badly needed food is stranded because of the Russian war and blockade of Black Sea ports, causing dramatic consequences for vulnerable countries.”
President Volodymyr Zelensky of Ukraine urged the international community to pressure Russia to lift the blockade.
“For the first time in decades there is no usual movement of the merchant fleet, no usual port functioning in Odesa,” he said in an overnight address. “Probably, this has never happened in Odesa since World War II.”
Ukraine’s economy is expected to shrink 30 percent this year, the European Bank for Reconstruction and Development said on Tuesday, worsening its forecast from just two months ago, when it predicted a 20 percent shrinkage.
The war has “put Ukraine’s economy under enormous stress, with the heavy devastation of infrastructure and production capacities,” the bank said in an economic update.
It estimated that 30 percent to 50 percent of Ukrainian businesses have shut down, 10 percent of the population has fled the country and a further 15 percent is displaced internally.
The bank also forecast that Russia’s economy would shrink by 10 percent this year and stagnate next year, with a bleak outlook unless a peace agreement leads to the relaxing of Western sanctions.
Michael Schwirtz reported from Pokrovsk, Ukraine, Marc Santora from Krakow, Poland, and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by Julian E. Barnes and Emily Cochrane from Washington, and Eshe Nelson and Cora Engelbrecht from London.
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Valeurs Actuelles
LFI lance une enquête interne contre Taha Bouhafs pour harcèlement et violences sexuelles
Taha Bouhafs est dans la tourmente. Selon les informations de BFM TV rapportées ce mercredi 11 mai, il est visé par une enquête interne de La France insoumise. Le parti de Jean-Luc Mélenchon aurait saisi son comité, dans le but d’ouvrir une enquête interne contre le militant insoumis pour violences sexistes et sexuelles, juste après la convention d’investiture de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), samedi 7 mai. Et ce, alors que Taha Bouhafs venait d’être officiellement investi pour être candidat à Vénissieux, dans le Rhône, pour les élections législatives de juin prochain.
Taha Bouhafs visé par trois accusations
D’après BFM TV, trois personnes accusent le militant d’extrême-gauche de harcèlement sexuel et de violences sexuelles. Aucune plainte judiciaire n’a pour l’instant été formulée. Jean-Luc Mélenchon lui-même aurait choisi de « débrancher » Taha Bouhafs, dans la soirée du dimanche 8 mai.
Lundi 9 mai, celui qui se présente comme journaliste avait annoncé jeter l’éponge pour les législatives. Il déplorait une « tempête d’attaques sans précédent » à son encontre : « Tous les jours, une nouvelle calomnie, une nouvelle insulte, une nouvelle menace de mort, une nouvelle accusation. » Pour Taha Bouhafs, il n’aurait « pas le droit d’exister politiquement ». Un départ qu’avait commenté Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, accusant « une meute » de s’être « acharnée contre » le militant, déjà condamné par le passé pour injures raciales.
L'Humanité
« C’est X-Files qui rencontre Gremlins »
EntretienTélévision Cinq ans après la fin de Hero Corp, Simon Astier revient avec Visitors, une nouvelle série fantastique. Il réalise et partage l’affiche avec, entre autres, Tiphaine Daviot.
Grégory Marin Simon Astier Tiphaine Daviot Réalisateur, acteur Actrice
Richard, Bob et Mitch ont grandi à Pointe-Claire. Ils ont monté ensemble un magasin de jeux vidéo, mais la vie les a séparés. Richard est en pleine remise en question de sa vie et de son couple. Il veut réhabiliter le nom de son grand-père en intégrant la police. Le jour de son arrivée au poste, d’étranges lueurs se percutent dans le ciel et quelque chose va perturber la petite ville…
Vous dites de Visitors que c’est une histoire d’amour qui se développe dans un cadre fantastique.
Simon Astier Tout à fait. On peut avoir des vaisseaux spatiaux, une enquête paranormale, mais, au final, on suit des gens à qui il arrive des choses ordinaires. On part d’une vie plate, et un élément extérieur extraordinaire va venir tout bouleverser. Les personnages vont apprendre à se parler à nouveau, à s’aimer à nouveau, à faire face ensemble.
Tiphaine Daviot Ou comment un événement universel, comme la fin du monde, par exemple, bouscule l’intime.
Effectivement, il faut quelque chose pour ressouder ce couple, qui semble mal parti, non ?
Simon Astier C’est l’inverse d’une comédie romantique, en effet. En général, elles se finissent bien ; ici, on commence mal.
Est-on dans le même univers que dans Hero Corp ? Entre le drame et la comédie, la science-fiction et la parodie ?
Simon Astier C’est de la comédie fantastique. Mais pour faire admettre aux gens la possibilité du fantastique, ici les extraterrestres, il faut le faire avec beaucoup sérieux. Alors, oui, il y a différents niveaux d’écriture, mais ça correspond à ce que je suis dans la vie : des fois je déconne, quelquefois je suis mélancolique, ou j’utilise l’humour comme une manière de communiquer… En tout cas, ce n’est pas une parodie. La parodie, c’est singer un genre. J’ai trop d’amour pour ce genre-là pour le maltraiter.
Pour les acteurs, n’est-ce pas compliqué de jouer tous les registres à la fois ?
Tiphaine Daviot Moi, c’est ce que je préfère. Le plus chouette à jouer, c’est ce qu’on appelle la dramédie : on rit et, deux secondes après, on pleure… C’est ce qui est le plus proche de la vie. C’est hypervivant, on peut mettre plein de sentiments.
On a l’impression que le héros, Richard, comme dans Hero Corp, va devoir s’affirmer alors qu’au début il est un peu limité.
Tiphaine Daviot Il n’est pas con, il est touchant.
Simon Astier Si les personnages sont limités, c’est parce qu’ils sont engagés dans des vies qui ne les épanouissent pas. Parfois, on fait des choix de vie qui peuvent éteindre des parties de nous, faire de nous des versions tronquées de nos personnalités. Richard, au début, on a envie de le secouer, de lui dire de se poser des questions, de vivre sa vie plus intensément.
Ça ne peut pas venir d’eux-mêmes, il faut un élément déclencheur, non ?
Simon Astier Oui, il faut qu’une porte s’ouvre sur l’aventure. Le héros va-t-il la passer ? Ce qui est sûr, c’est que c’est propice à des changements intérieurs, souvent plus intéressants que l’aventure elle-même.
Il y a quelques années, Simon, vous aviez eu des difficultés à continuer Hero Corp. Vous disiez alors qu’il était compliqué de vendre une série de genre en France. Est-ce plus facile aujourd’hui ?
Simon Astier Il y a plus de guichets, de diffuseurs, de financeurs qui ont une autre vision du genre que les opérateurs historiques. Et puis, notre génération, biberonnée à cette culture populaire, commence à avoir des postes décisionnaires.
Peut-on dire que Visitors fait écho à des piliers de la culture populaire (Alien, le Blob…) ?
Simon Astier Tout ça et d’autres choses. C’est un peu X-Files qui rencontre Gremlins. C’est ce genre d’atmosphère que j’ai voulu recréer. Le côté enquête, paranormal, bizarre… et la menace incarnée par une bête avec qui on ne négocie pas. Il faut combattre ou fuir.
Tiphaine Daviot Ce sont des classiques qui ont tellement infusé que les codes ressortent même malgré soi. On est sans doute la première génération à avoir vu autant de films et de séries américains. On est comme des éponges et, aujourd’hui, on a envie de restituer ça, avec une touche « à la française ».
Les décors (la série a été tournée en Champagne) vous y aident ?
Simon Astier Oui. Il y a cette base dont on ne sait pas trop ce qui s’y joue, cette forêt pas loin, ces ombres qui passent… J’adore ce genre de décor un peu étrange. Puis, poser un cadre très différent de ce qu’on connaît aide à ouvrir l’imaginaire. Ça rend le postulat plus crédible, même si on parle d’extraterrestres.
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Trial Over ‘Wagatha Christie’ Feud Begins in U.K.
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A public spat between the famous wives of two English soccer players, which has riveted tabloid attention in Britain, will be decided in court.
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By Isabella Kwai
LONDON — It began as a dramatic feud between the famous wives of two even more famous English soccer players over a covert social media operation that one said proved the other was leaking personal stories about her to a tabloid.
That feud moved to trial on Tuesday at the High Court in London, in a high-profile case over whether one of the wives, Coleen Rooney, 36, had defamed the other, Rebekah Vardy, 40, with a Twitter post in 2019 that accused her of leaking material from Ms. Rooney’s Instagram account to The Sun newspaper.
The case, which has captured public attention in Britain and has been an obsession of the country’s tabloids for years, brings together the world of celebrity gossip and civil defamation law, driven by powerhouse lawyers on both sides.
It is also expected to be costly for both of the women, who have refused to reach a settlement out of court. The court case is expected to last about a week.
Cases of libel in the High Court are rare, said Athalie Matthews, a lawyer for Farrer & Co. who specializes in defamation, adding that lawyers often advise against it. “Not only is the financial cost of taking a case to court huge, but the reputational cost can also be enormous, whether the claimant wins or loses.”
The case has become widely known as the “Wagatha Christie” affair, playing off the acronym WAG, commonly used in Britain to refer to the wives and girlfriends of soccer players, and the detective novelist Agatha Christie — a homage to Ms. Rooney’s apparent resourcefulness in her quest to discover who was responsible for the leaks.
The public sparring started in October 2019 after Ms. Rooney, a television personality and the wife of the former soccer star Wayne Rooney, said on Twitter that a follower on her personal Instagram account (she has a public account with nearly a million followers) was sharing the information with The Sun.
“After a long time of trying to figure out who it could be, for various reasons, I had a suspicion,” she wrote. She then started an undercover operation that involved posting false stories about her life. Ms. Rooney gradually reduced the number of people who could see her account, down to one, to see if the stories would become public, and thus identify the culprit, she said.
That account, she said she concluded, belonged to Rebekah Vardy, another media personality, who was married to the English soccer player Jamie Vardy.
In a Guardian opinion piece, Emma Garland, a culture writer, described the attraction of the scandal for people in Britain — and around the world — as “the perfect storm of everyday pettiness and high-profile drama.” She added: “There is the knowledge that, if you had £3 million to escalate a personal beef to the highest possible court, you could find yourself on the stand too.” Three million pounds is about $3.7 million.
Ms. Vardy has denied leaking the stories, and in 2020 began civil proceedings against Ms. Rooney for defaming her.
Hugh Tomlinson, Ms. Vardy’s lawyer, said in court on Tuesday, according to local news media present, that there was no evidence that she was responsible for the leaks, and he accused Ms. Rooney of “reveling” in masterminding a situation that had exposed his client to verbal abuse from the public while pregnant.
Adding to the mystery is the involvement of Caroline Watt, Ms. Vardy’s agent, who, according to revelations in court, accidentally dropped a phone in the sea that Ms. Rooney said had contained WhatsApp messages related to the case. Mr. Tomlinson said in court that Ms. Watt had withdrawn a witness statement certifying that she had not been the one responsible for leaking the stories.
Ms. Vardy believed it was possible, Mr. Tomlinson said, that Ms. Watt had leaked some of the stories involving Ms. Rooney.
“The case illustrates the predominant role now played by social media in building and ending reputations,” said Ms. Matthews, the defamation lawyer. She added that while in the past high-profile figures sued over front-page newspaper stories to which they took exception, they now cared just as much about conversations on social media platforms.
She said it also reinforced the fact that anyone posting a damaging statement about someone on social media could be sued for damages under English law.
The reputational stakes could be high for Ms. Vardy, who risked being exposed as a liar if the court ruled against her, Ms. Matthews said.
“Neither side has given any ground and both have top lawyers on board, so it could go either way,” she said. She added that while some people thought the case was “crazy,” others admired the resolve of both women.
“Underestimate a WAG at your peril,” she said.
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L'Humanité
La Ligue va marquer à la culotte les clubs de l’élite
ActuFOOTBALL Pour percevoir les versements issus de la nouvelle filiale commerciale, les clubs de L1 doivent chacun présenter et respecter un plan d’utilisation de cette manne.
Nicolas GuillerminAprès avoir fait le dos rond pendant deux ans, l’heure est au redéploiement pour le ballon rond français. Secoué par le fiasco Mediapro et la crise sanitaire, le football professionnel, dont les pertes sont estimées à 1,8 milliard d’euros depuis 2019, veut désormais investir pour l’avenir. L’objectif est d’utiliser au mieux la manne apportée par CVC Capital Partners, le fonds d’investissement qui est entré à hauteur de 13 % dans le capital de la nouvelle filiale commerciale de la Ligue contre 1,5 milliard d’euros.
Et le temps presse, comme le montrent les récents chiffres dévoilés, le 5 mai, par la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion), évaluant les pertes des clubs à 646 millions d’euros rien que sur la saison dernière (2020-2021). Derrière le PSG, qui occupe dans ce domaine également la première place, haut la main, avec 225 millions, on retrouve ensuite parmi les équipes les plus déficitaires Lyon (107 millions), Marseille (76 millions), Bordeaux (67 millions) et Nice (30 millions). Dix-sept des vingt formations de l’élite ont terminé dans le rouge. Elles n’étaient que dix un an plus tôt.
La répartition de l’apport de CVC, votée lors de l’assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP) il y a quelques semaines, est connue. Le PSG touchera la plus grosse part (200 millions d’euros), devant Marseille et Lyon qui recevront chacun 90 millions d’euros, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco (80 millions). Les autres clubs de L1 recevront environ 33 millions d’euros chacun. Au total, ces versements représentent 1,1 milliard d’euros. Le reste ira au football amateur, à un fonds de réserve ou encore au fonctionnement de la nouvelle filiale commerciale.
Mais ce qui est nouveau, c’est qu’en raison de la mauvaise gestion récurrente des clubs français, la Ligue a décidé d’imposer des conditions pour toucher cet argent. Réuni le 4 mai, le conseil d’administration de la LFP a adopté un plan de développement structurel des clubs. Pour obtenir le premier versement, prévu en juillet, à hauteur de la moitié de la somme de base allouée à chaque club de L1, qui est de 33 millions, soit 16,5 millions d’euros par club, ces derniers devront présenter rapidement et respecter un plan d’utilisation des sommes perçues, auquel seront conditionnés les versements ultérieurs. Et pour bien montrer que la fin de la récréation a été sifflée, la Ligue limite désormais à 70 % des revenus le montant total autorisé pour la masse salariale (joueurs, encadrement et commissions d’agents). Une décision qui permet de se conformer avec un peu d’avance à la réforme du fair-play financier de l’UEFA, qui entrera en vigueur en 2023.
mieux vendre les droits télé à l’international
Les critères de développement retenus par la LFP sont les infrastructures, la formation, la sécurité, le numérique, mais aussi garder ses meilleurs talents au lieu de les vendre. « Cet argent, c’est tout sauf un chèque en blanc pour récompenser les mauvais élèves, prévient Vincent Labrune, président de la LFP, dans une interview publiée par les Échos le 6 mai. Nous allons nous assurer que les investissements seront fléchés sur l’amélioration de la performance à long terme. C’est notamment une opportunité unique d’investir dans le “produit Ligue 1” pour le rendre meilleur, en utilisant le potentiel du digital comme moyen de renforcer les liens entre la Ligue 1 et les supporters, à l’instar de ce qui est fait dans d’autres sports, comme en NBA ou en NFL. »
Pour s’assurer de la bonne utilisation de ces fonds, la Ligue a mis en place une commission d’octroi composée de Vincent Labrune, Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, et Alain Dhée, ex-dirigeant de Valenciennes aujourd’hui président de la commission de la licence club à la LFP. La répartition inégalitaire de ces millions a pour but de créer des locomotives dans le foot hexagonal qui performeront ensuite au niveau européen, afin de renforcer la notoriété de la Ligue 1 et ainsi mieux vendre les droits télé à l’international. Les nantis, plus avancés en matière d’infrastructures, utiliseront donc davantage ces sommes pour investir dans l’achat de joueurs, contrairement à ceux qui ferment la marche. Le risque, visiblement assumé, est que le fossé se creuse encore un peu plus au sein du football français.
footballligue 1 Valeurs Actuelles
Législatives : l’ex-président de Sens commun Sébastien Pilard candidat de Reconquête ! à Paris
Reconquête ! a son candidat pour le XVIe arrondissement de Paris, en vue des élections législatives. Et il s’agit de Sébastien Pilard, l’ancien fondateur et ex-président de Sens commun, le mouvement issu de La Manif pour tous. En vue du scrutin de juin, l’ex-conseiller régional Les Républicains (LR) des Pays de la Loire sera donc candidat dans la 14e circonscription de Paris, où se trouve une partie du XVIe arrondissement, rapporte Le Parisien ce mercredi 11 mai.
Le succès de Zemmour dans l’ouest de Paris
Sa victoire pourrait-elle être courue d’avance ? C’est, en tout cas, plausible étant donné qu’Éric Zemmour a récolté un bon score dans le XVe arrondissement de la capitale. À l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, l’ex-candidat de Reconquête ! a reçu 16,35 % de voix, terminant deuxième du classement. Éric Zemmour était toutefois loin derrière Emmanuel Macron, qui a rassemblé 46,66 % des suffrages dans le secteur. Comme le relate Le Parisien, Sébastien Pilard affrontera le maire LR sortant du XVIe arrondissement, Francis Szpiner, et le candidat LREM Benjamin Haddad, spécialiste de géopolitique.
Sébastien Pilard est l’un des rares cadres nationaux de Reconquête ! à se présenter aux élections législatives, prévues en juin prochain, rappelle Le Parisien. Le président de Génération Z, Stanislas Rigault, se présentera dans le Vaucluse, Laurence Trochu dans les Yvelines, ainsi que Samuel Lafont dans le Gard et Benjamin Cauchy dans l’Aisne. Marion Maréchal accouchera en juin de son deuxième enfant. Elle ne pourra donc pas participer au scrutin en tant que candidate.
Zemmour fait durer le suspense
Quant à Éric Zemmour, le leader de Reconquête ! se fait désirer. Le 2 mai dernier, auprès de BFM TV, l’ancien chroniqueur de CNews avait fait valoir son « bonapartisme », qui pourrait le pousser à prendre la tête de ses troupes lors de la bataille des législatives. Il avait confié qu’il s’agirait d’une affaire de « jours » avant que sa décision ne soit rendue. Des propos réitérés quelques jours plus tard, comme le rapportait Les Échos : « Je vous dirai dans les tout prochains jours comment je mènerai cette bataille. »
New York Times - World
Russia Was Behind Cyberattack in Run-Up to Ukraine War, Investigation Finds
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David E. Sanger and Kate Conger
WASHINGTON — A cyberattack that took down satellite communications in Ukraine in the hours before the Feb. 24 invasion was the work of the Russian government, the United States and European nations declared on Tuesday, officially fixing the blame for an attack that rattled Pentagon officials and private industry because it revealed new vulnerabilities in global communications systems.
In a coordinated set of statements, the governments blamed Moscow but did not explicitly name the organization that conducted the sophisticated effort to black out Ukrainian communications. But American officials, speaking on condition of anonymity about the specifics of the findings, said that it was the Russian military intelligence agency, the G.R.U. — the same group responsible for the 2016 hack of the Democratic National Committee and a range of attacks on the U.S. and Ukraine.
“This unacceptable cyberattack is yet another example of Russia’s continued pattern of irresponsible behavior in cyberspace, which also formed an integral part of its illegal and unjustified invasion of Ukraine,” Josep Borrell Fontelles, the European Union’s top diplomat, said in a statement. “Cyberattacks targeting Ukraine, including against critical infrastructure, could spill over into other countries and cause systemic effects putting the security of Europe’s citizens at risk.”
The attack was focused on a system run by Viasat, a California company that provides high-speed satellite communication services — and was used heavily by the Ukrainian government. The attack came a few weeks after some Ukrainian government websites were hit with “wiper” software that destroys data.
The Viasat attack appeared intended to disrupt Ukraine’s command and control of its troops during the critical first hours of Russia’s invasion, American and European officials said. The hack also disconnected thousands of civilians in Ukraine and across Europe from the internet. It even thwarted the operation of thousands of wind turbines in Germany that relied on Viasat’s technology for monitoring conditions and controlling the turbine network.
Viasat immediately launched an investigation and called in Mandiant, the cybersecurity firm, to write a report. While Viasat published initial conclusions in March, the deeper studies have not been made public.
Nonetheless, those initial conclusions were striking: To black out the space-based satellites, the hackers never had to attack the satellites themselves. Instead, they focused on ground-based modems, the devices that communicated with the satellites. One senior government official said that the vulnerability of those systems was “a wake-up call,” raising concerns at the Pentagon and American intelligence agencies, which fear that Russia or China could exploit similar vulnerabilities in other critical communications systems.
U.S. and European officials have cautioned that cyberweapons are often unpredictable, and the sprawling disruptions caused by the Viasat hack showed how quickly a cyberattack can spill beyond its intended targets. In 2017, a Russian cyberattack in Ukraine, called NotPetya, quickly spread around the globe, disrupting the operations of Maersk, the Danish shipping conglomerate, and other major companies.
Like other attacks on critical infrastructure, such as the 2021 hack of Colonial Pipeline, the Viasat hack revealed a weak point in an essential service that was exploited by Russian hackers without much technical sophistication. The Colonial Pipeline attack led to the one face-to-face meeting between President Biden and President Vladimir V. Putin of Russia, in Geneva last June. During that meeting, Mr. Biden warned Mr. Putin against ransomware or other attacks on critical U.S. infrastructure. But the Viasat attack, while directed at an American company, did not touch American shores.
Officials in the United States and Ukraine had long believed that Russia was responsible for the cyberattack against Viasat, but had not formally “attributed” the incident to Russia. While U.S. officials reached their conclusions long ago, they wanted European nations to take the lead, since the attack had significant reverberations in Europe but not in the United States.
The statements released Tuesday stopped short of naming a particular Russian-sponsored hacking group for orchestrating the attack, an unusual omission as the United States has routinely revealed information about the specific intelligence services responsible for attacks, in part to demonstrate its visibility into the Russian government.
“We have and will continue to work closely with relevant law enforcement and governmental authorities as part of the ongoing investigation,” said Dan Bleier, a spokesman for Viasat. Mandiant, the cybersecurity firm hired by Viasat to investigate the matter, declined to comment on its findings.
But researchers at the cybersecurity firm SentinelOne believed that the Viasat hack was likely the work of the G.R.U., Russia’s military intelligence unit. The malware used in the attack, known as AcidRain, shared significant similarities with other malware previously used by the G.R.U., SentinelOne researchers said.
Unlike its predecessor malware, which is known as VPNFilter and was built to destroy specific computer systems, AcidRain was created as a multipurpose tool that could easily be used against a wide variety of targets, researchers said. In 2018, the Justice Department and the Federal Bureau of Investigation said that Russia’s G.R.U. was responsible for creating the VPNFilter malware.
The AcidRain malware is “a very generic solution, in the scariest sense of the word,” said Juan Andres Guerrero-Saade, a principal threat researcher at SentinelOne. “They can take this tomorrow and, if they want to do a supply chain attack against routers or modems in the U.S., AcidRain would work.”
U.S. officials have warned that Russia could carry out a cyberattack against U.S. critical infrastructure and have urged companies to strengthen their online defenses. The U.S. has also aided Ukraine in detecting and responding to Russian cyberattacks, the State Department said.
“As nations committed to upholding the rules-based international order in cyberspace, the United States and its allies and partners are taking steps to defend against Russia’s irresponsible actions,” said Secretary of State Antony J. Blinken, noting that the United States was providing satellite phones, data terminals and other connectivity equipment to Ukrainian government officials and critical infrastructure operators.
The United Kingdom said it would also continue to help Ukraine fend off cyberattacks. “We will continue to call out Russia’s malign behavior and unprovoked aggression across land, sea and cyberspace, and ensure it faces severe consequences,” said Liz Truss, the British foreign secretary.
“All the countries should unite their efforts to stop the aggressor, to make it impossible for them to keep attacking and be held responsible for their actions,” a spokesperson for Ukraine’s security and intelligence service said in a statement about the attribution of the Viasat hack to Russia. “Only sanctions, coordinated activity, awareness of public institutions, businesses and citizens can help us reach this goal and truly achieve peace in the cyberspace.”
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Jean-Luc Mélenchon “Premier ministre” : « Il peut transformer l’Assemblée nationale en ZAD », selon Marine Le Pen
« C’est une escroquerie vendue par Jean-Luc Mélenchon. » Marine Le Pen n’a pas mâché ses mots à l’égard de celui qui souhaite devenir “Premier ministre” en détenant une majorité de sièges à l’Assemblée nationale. Ce mercredi 11 mai, l’ancienne candidate du Rassemblement national (RN) était au micro de RTL. Elle a donc été invitée à réagir à la campagne des élections législatives de juin prochain et à leur possible issue. Pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon serait capable de « transformer l’Assemblée nationale en ZAD », du moins « si un certain nombre de Français votent pour lui », les 12 et 19 juin prochains. Marine Le Pen a ainsi précisé que l’insoumis pourrait être représenté, à l’Assemblée nationale, par « les défenseurs des blacks blocs, les défenseurs du burkini à la piscine, ceux qui veulent désarmer la police, ouvrir les prisons ». « Éventuellement, c’est le risque », a insisté la députée du Pas-de-Calais.
🎙️ @MLP_officiel : « @JLMelenchon ne sera jamais Premier ministre. Il faut arrêter cette fable. En revanche, il peut transformer l’Assemblée nationale en ZAD »#RTLMatin avec @VenturaAlba ⤵ pic.twitter.com/kfSwoCuAQG
— RTL France (@RTLFrance) May 11, 2022
Le RN, « la seule opposition crédible » face à Macron
De toute façon, Jean-Luc Mélenchon « ne sera jamais Premier ministre », selon Marine Le Pen. « Il faut arrêter cette fable », lance-t-elle. Avant de marteler au micro de RTL : « Je veux bien qu’un certain nombre de personnes cherchent à exister parce qu’elles n’ont pas atteint le second tour, mais la réalité, compte tenu de la tripolarisation de la vie politique, c’est que Jean-Luc Mélenchon ne sera jamais Premier ministre. »
Or Marine Le Pen a rappelé que la « seule opposition crédible, constructive », en mesure « d’influer sur les choix, qui risquent d’être faits, et qui seront toujours néfastes, par Emmanuel Macron », sera menée par les députés du RN. « J’appelle les Français à nous aider pour que l’on puisse les aider. »
L'Humanité
Carlos Alcaraz
Homme du jourNicolas GuillerminÀ moins de quinze jours de Roland-Garros, Rafael Nadal et Novak Djokovic, les deux derniers vainqueurs du Grand Chelem parisien, ont du souci à se faire. Une nouvelle superstar du tennis est née et elle s’appelle Carlos Alcaraz. À tout juste 19 ans (le 5 mai), le jeune Espagnol balaie tout sur son passage. Vainqueur du Masters 1000 de Madrid, dimanche 8 mai, en écrasant le numéro 3 mondial, Alexander Zverev, 6-3, 6-1 en 62 minutes chrono, le prodige espagnol a pris un ascendant psychologique en écartant dans la semaine le roi de l’ocre, Nadal, en quart de finale, et le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, en demi-finale. Une performance non seulement inédite dans un même tournoi sur terre battue mais, surtout, le natif d’El Palmar, petite ville de la région de Murcie, est devenu le plus jeune joueur à battre trois top 5 dans une même épreuve depuis la création du circuit ATP, en 1990. Déjà titré à Barcelone, il y a deux semaines, le protégé de Juan Carlos Ferrero surfe sur une série de dix succès consécutifs et occupe depuis lundi la 6e place mondiale. Plus jeune joueur du top 600 mondial en avril 2019 (597e), ce droitier au jeu offensif et au toucher de balle diabolique brûle les étapes. 318e à la mi-mars 2020, 132e un an plus tard, il a une progression fulgurante. Dans les temps de passage de Nadal, qui fêtera ses 36 ans le 3 juin, il a même remporté en avril le Masters 1000 de Miami, que le gaucher de Manacor (Majorque) n’a jamais gagné, malgré cinq finales. Ses résultats en font l’un des grands favoris du tournoi de la porte d’Auteuil. « J’ai très envie d’aller à Paris, de me battre pour un titre en Grand Chelem », dit-il le plus sereinement du monde. Lors du premier de ses treize succès à Roland-Garros en 2005, Rafael Nadal venait d’avoir 19 ans. L’âge de Carlos Alcaraz.
tennis New York Times - World
In Korea, a New President in the South Vows a Harder Line on the North
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During his inaugural speech, Yoon Suk-yeol said his country would play a greater role in promoting freedom and human rights around the world.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — Yoon Suk-yeol, the new president of South Korea, was sworn into office in Seoul on Tuesday, using his inaugural speech to make promises to heal political and economic divides at home, to fight for international norms and to offer an ambitious package of economic incentives to North Korea.
Mr. Yoon is taking office at a time when conflict in Ukraine and democratic backsliding around the world have become pressing international issues. He must also contend with an escalating nuclear threat from North Korea and growing friction between the United States and China, two great powers with which South Korea’s diplomatic and economic interests are deeply intertwined.
Mr. Yoon vowed to meet those challenges by standing up for values like “freedom” and “liberal democracy.”
“We, as global citizens, must make a stand against any attempt that aims to take our freedom away, abuse human rights or destroy peace,” he said during his inauguration ceremony, held on the lawn of the National Assembly.
Mr. Yoon brings conservatives back to the center stage of South Korean diplomacy, signaling a directional shift in Seoul’s policy on North Korea. His foreign policy team has emphasized enforcing sanctions against the North, in contrast to outgoing President Moon Jae-in, who prioritized improving inter-Korean ties.
Under Mr. Moon, South Korea had avoided “taking sides” in the great-power competition between the United States, South Korea’s only military ally, and China, its largest trading partner. But Mr. Yoon has vowed to align his country more closely with Washington while also mending fractured ties with Japan.
On Tuesday, Mr. Yoon said South Korea was ready to “present an audacious plan that will vastly strengthen North Korea’s economy and improve the quality of life for its people.” He added that such a move would be possible only “if North Korea genuinely embarks on a process to complete denuclearization.”
“The door to dialogue will remain open so that we can peacefully resolve this threat,” he said.
Mr. Yoon, 61, won the March 9 election with a razor-thin margin against his rival, Lee Jae-myung. He faces myriad challenges at home, like a Parliament controlled by the opposition and a society rife with political tribalism. Young voters remain disgruntled by deepening inequality and sky-high housing prices.
During the campaign, Mr. Yoon was accused of pandering to widespread sentiment against China as well as an anti-feminist movement led by young South Korean men. He also promised to abolish the Ministry of Gender Equality and Women, a move that helped him win votes from young men who say the country has been overrun by angry feminists.
North Korea’s First ICBM Firing Since 2017
On March 24, North Korea launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, marking the end of a self-imposed moratorium.
His most urgent crisis, however, is North Korea.
Both United States and South Korean officials have warned that North Korea could resume nuclear tests as soon as this month, probably around the time President Joe Biden is scheduled to meet with Mr. Yoon in Seoul on May 21.
The North has a history of attempting major provocations to challenge a new leader in Seoul. It conducted its third underground nuclear test two weeks before President Park Geun-hye was inaugurated in February 2013. It conducted its first intercontinental ballistic missile test less than two months after Mr. Moon took office in May 2017.
In the weeks that preceded Mr. Yoon’s inauguration, North Korea conducted several weapons tests, including the launch of an intercontinental ballistic missile on March 24, which ended a four-year-old moratorium on ICBM tests.
Over the weekend, Park Jie-won, director of South Korea’s National Intelligence Service, told local media that North Korea was preparing a nuclear test despite objections from its allies, China and Russia. The planned test was crucial for Kim Jong-un, the leader of North Korea, because it would allow the country to test a smaller and lighter nuclear warhead that it could then mount on shorter-range missiles aimed at U.S. allies in the region.
“Time is definitely on North Korea’s side,” Mr. Park said. “Its nuclear technology will improve, its facilities will expand, and there will be proliferation. We must stop this.”
Unlike Mr. Moon and former President Donald J. Trump, who each held three meetings with Mr. Kim, President Biden has shown little enthusiasm for direct diplomacy with the North Korean dictator. Mr. Yoon has also taken a tougher stance, calling for reinvigorated annual joint military exercises with the United States. During the campaign, Mr. Yoon threatened “pre-emptive strikes” against North Korea should an attack look imminent.
“There is no way North Korea will accept” Mr. Yoon’s offer to trade economic incentives for nuclear weapons, said Cheong Seong-chang, director of the Center for North Korean Studies at the Sejong Institute in South Korea. “Under the new government, we will very likely see the North Korean nuclear problem deteriorate rapidly.”
The Significance of North Korea’s Missile Tests
An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:
U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.
Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.
An escalation. North Korea started a new round of testing in September after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.
The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”
The last time conservatives were in power in Seoul — 2008 to 2017 — they offered to provide North Korea with incentives similar to the ones offered by Mr. Yoon on Tuesday. North Korea responded by launching some of its most serious military provocations since the end of the Korean War: Forty-six South Korean sailors were killed in the sinking of a naval ship that the South blamed on a torpedo attack from a North Korean submarine.
The North also bombarded a South Korean island with rockets and artillery shells, killing four people. In response, South Korea shut down a joint inter-Korean factory complex and stopped all trade with North Korea.
Over objections from China, South Korean conservatives also embraced stationing the American antimissile defense system known as Thaad in South Korea in 2017. During his campaign, Mr. Yoon promised to deploy another Thaad system in South Korea, risking retaliation from Beijing.
“Yoon Suk-yeol takes office with the external environment stacked against him,” said Park Won-gon, a political scientist at Ewha Womans University in Seoul. “He has to deal with tensions with North Korea. He has to persuade the Biden administration to shake off its lackadaisical stance on North Korea and make it a priority. He has to do the homework Moon Jae-in had left undone, like how to position South Korea in the friction between the United States and China.”
In surveys by Gallup Korea in recent weeks, about 42 percent of respondents said Mr. Yoon was doing a good job as president-elect. His recent predecessors — conservative and progressive alike — came into office enjoying approval ratings of roughly 70 percent.
Mr. Yoon’s first major initiative — his decision to relocate the presidential office to another government building — had more detractors than supporters. And many of his Cabinet appointees have faced already allegations of ethical lapses. One of them, his pick for education minister, resigned last week.
On Tuesday, Mr. Yoon acknowledged “internal strife and discord” in South Korean society, but said the solution was “science, technology and innovation.”
“Rapid growth will open up new opportunities,” he said. “It will improve social mobility, thereby helping us rid of the fundamental obstacles that are aggravating social divide and conflicts.”
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L'Humanité
Ons Jabeur entre dans l’Histoire
Nicolas GuillerminTENNIS La Tunisienne Ons Jabeur a remporté, samedi 7 mai, le prestigieux tournoi de Madrid sur terre battue en écartant 7-5, 0-6, 6-2 l’Américaine Jessica Pegula (14e). La 10e mondiale devient à 27 ans la première joueuse du Maghreb et du monde arabe à gagner un tournoi WTA 1000, la catégorie la plus relevée après le Grand Chelem. Elle ne s’était jusque-là imposée qu’une fois, à Birmingham, en 2021. Il y a deux ans, Ons Jabeur s’était hissée en quart de finale d’un Grand Chelem, à l’Open d’Australie 2020, une performance qui lui avait permis de faire son entrée dans le top 50. Puis, l’année dernière, la première Tunisienne à être titrée sur le circuit WTA. Ce lundi, elle doit grimper à la 7e place mondiale. De bon augure à deux semaines de Roland-Garros. N. G.
tennis L'Humanité
Les frissons de la Ligue des champions
ChroniqueMejdaline MhiriPendant quelques instants, mettons de côté le néolibéralisme et ses ravages, les effrayantes perspectives du réchauffement climatique ou l’angoissante danse des ministres macronistes au pied de la tour Eiffel après le second tour de la présidentielle. Fermez les yeux et prenez une grande inspiration. Goûtons ensemble aux joies légères, mais diablement réjouissantes, d’un splendide retournement de situation footballistique.
Mercredi 4 mai, vous êtes en Espagne, au stade Santiago-Bernabeu, plein à craquer. 60 000 places occupées par un public madrilène abasourdi. Il est près de 23 heures et, dans quarante secondes, le temps réglementaire de la demi-finale retour de la Ligue des champions entre Manchester City et le Real Madrid arrive à son terme. Les Mancuniens ont pris de l’avance lors d’un splendide premier acte qui restera dans les mémoires (4-3, le 26 avril en Angleterre). Ce soir, Riyad Mahrez a creusé l’écart en marquant à la 73e minute. Tout semble perdu pour les aficionados du collectif hispanique. Mais l’impensable se produit. Se reproduit plutôt. Comme contre Chelsea, comme face au Paris Saint-Germain, les joueurs de Carlo Ancelotti font preuve d’une détermination éblouissante pour anéantir l’assurance britannique en moins de deux minutes. À la 89e minute, sur une remise de Karim Benzema, et à 90’50’’, sur un centre de Dani Carvajal, le jeune Rodrygo, 21 ans, inscrit un doublé et remet les deux formations à égalité (5-5 en buts cumulés). Les prolongations débutent pour achever en trente minutes ce duel homérique. La clameur monte. Le peuple madrilène hurle pour pousser ses préférés à prolonger l’exploit. Il n’en faut pas tant pour Karim Benzema… À 92’25’’, le Lyonnais subit une faute dans la surface de réparation et obtient un pénalty. Alors qu’il se relève, le joueur de 34 ans, parmi les grands favoris au ballon d’or, propose à Rodrygo de tenter un triplé. Prudent, l’ailier brésilien décline.
Alors le capitaine « KB9 » s’avance, se concentre, tire et marque. Direct dans le petit filet, sur la gauche du gardien. Simple, basique, efficace. Lui qui a mis du temps à gagner le cœur des supporters espagnols, lui que son pays a longtemps conspué, lui l’actuel meilleur buteur de la compétition (15 unités) vient de qualifier son clan pour la finale au Stade de France de la plus belle des coupes européennes. Car les joueurs de Pep Guardiola ne parviendront jamais à répondre à la furia espagnole sur la vingtaine de minutes restantes. Alors, lorsque M. Orsato, l’arbitre italien de la rencontre, siffle la fin de la partie, c’est un déluge d’embrassades, de sourires incrédules et de cris de bonheur côté merengue. On n’a qu’une hâte : que ça recommence. Rendez-vous le 28 mai pour un Real Madrid-Liverpool qui devrait encore nous émouvoir.
footballligue des championsLa chronique sportive de Mejdaline Mhiri Valeurs Actuelles
Nîmes : un magasin affiche les photos de voleurs présumés
Une dizaine de photos, avec la mention « Voleur ». Voilà ce que l’on peut voir sur la vitrine d’un commerce de Nîmes (Gard) depuis quelques mois. Dans cette rue commerçante de la ville, ces photos ne sont pas passées inaperçues, rapporte France Bleu Gard Lozère. Ces photos, non-floutées, sont issues de la vidéosurveillance du magasin, sis rue de l’Aspic. Et cette pratique serait loin d’être isolée en France, ou elle aurait même tendance à se répandre. Pourtant, elle est totalement illégale, car violant le principe de présomption d’innocence.
Une pratique made in USA
Cette pratique d’exposer ainsi le visage de présumés voleurs vient tout droit des Etats-Unis. Elle ne choque pas cette vendeuse, qui travaille juste à côté du commerce en question : « Je pense que cela leur met une certaine honte quand même, surtout s’ils sont de Nîmes et qu’ils passent régulièrement par là. Au moins, certains évitent la rue maintenant », explique-t-elle. Problème : outre le non-respect de la présomption d’innocence, cet affichage ne respecte pas non plus le droit à l’image. France Bleu Gard Lozère indique que les mis en cause sur les photos pourraient très bien se retourner judiciairement contre le commerce pour ce fait.
Nîmes : les dernières actualités
L'Humanité
CAC 40. « Le “quoi qu’il en coûte” a servi les multinationales »
EntretienDans Un pognon de dingue mais pour qui ?, coécrit avec Maxime Combes, Olivier Petitjean démontre que les aides liées à la pandémie ont profité aux entreprises. Entretien
Marion d'AllardDepuis 2020, l’État a débloqué des centaines de milliards d’aides publiques. La stratégie a surtout bénéficié aux grandes entreprises. Comment l’expliquez-vous ?
Il faut distinguer plusieurs phases. Celle d’urgence ciblait toutes les entreprises sans discrimination. Ces aides étaient tout à fait légitimes : beaucoup de petites boîtes dans le besoin y ont eu accès. En revanche, en l’absence de critères et de conditions, il y a eu des abus, entre autres sur le chômage partiel. Certains groupes en ont profité pour faire payer une partie des salaires par l’État. Par la suite, d’autres aides ont été débloquées dont on parle moins. C’est le cas des rachats d’obligations par les banques centrales. Des dizaines de milliards d’euros ont été mis sur la table au seul bénéfice des multinationales comme LVMH, Sanofi, Total, alors que les versements de dividendes battent des records.
Ce qui aurait pu être perçu comme un retour positif de l’État providence s’est-il finalement traduit par un chèque en blanc aux grands groupes ?
Derrière l’apparence de l’État interventionniste, nous démontrons qu’au-delà du besoin immédiat de faire face au confinement, ce « quoi qu’il en coûte » n’a pas bénéficié aux services publics, à l’emploi ou à la transition écologique. On aurait pourtant pu espérer une plus grande présence de l’État aux côtés des citoyens. Emmanuel Macron a poussé à son paroxysme le paradigme qui veut que l’État ne peut rien si ce n’est au travers des entreprises.
Le conditionnement des aides publiques est-il la solution ?
C’est la moindre des choses que l’État s’assure que l’argent des contribuables est utilisé à bon escient. Cette présence massive de l’État était une opportunité politique de faire changer les choses, d’accélérer la transition, de remettre en cause l’inégalité du partage des richesses. D’une certaine manière, en aidant Renault, Airbus ou Safran sans poser de conditions, y compris sur l’emploi, l’État a donné sa bénédiction à des plans massifs de suppressions de postes.
Avez-vous eu des difficultés pour accéder à certaines données ?
On pourrait penser que lorsqu’il s’agit d’argent public, les informations sont publiques. Ce n’est pas le cas. Secret fiscal, secret des affaires… il y a dans ces milieux une véritable culture de l’opacité. Et lorsque l’on interroge Bercy, la réponse standard demeure : « Nous n’avons pas l’information. »
Valeurs Actuelles
“Un droit illisible” : un rapport fustige la gestion de l’immigration en France
Un document de 120 pages met à mal les tribunaux et les préfectures débordés par la crise migratoire. Au point que le « droit des étrangers (est) devenu illisible et incompréhensible ». Le dernier rapport de la commission des lois du Sénat, intitulé Services de l’État et immigration : retrouver sens et efficacité, adopté mardi 10 mai, pointe l’organisation désastreuse de l’administration en charge des demandes d’asile en France. Le président de la commission des lois, le sénateur LR François-Noel Buffet, était lui-même en charge du rapport. Le Figaro a pu consulter le dossier. Le quotidien relate premièrement une trop grande quantité de demandes de titres de séjour. La mission d’information a indiqué que les services de l’Etat font face à « un nombre toujours plus élevé de demandes d’admission au séjour ». En 2021, plus de 271 000 premiers titres de séjours ont été accordés, rappelle Le Figaro. La tache serait bien si grande pour les 4 000 agents des services des étrangers des préfectures, au point qu’il est proposé que ces services soient mutualisés entre les départements.
Un trafic de rendez-vous en préfecture
Plus inquiétant encore, les rendez-vous administratifs disponibles se font si rares qu’ils ont mené à un véritable trafic : une « revente sur Internet des rendez-vous en préfectures ». D’après le rapport relayé par Le Figaro, « des individus peu scrupuleux captent les rendez-vous disponibles (notamment grâce à des logiciels de piratage des modules électroniques des préfectures) afin de les revendre ensuite de façon parfaitement illégale aux étrangers ». Et ce, à des prix allant de 20 euros à 600 euros par rendez-vous. Le ministère de l’Intérieur a tenté d’y faire face. En vain. Ses « efforts sont insuffisants face aux logiciels avancés de piratage utilisés ». À cela s’ajoute l’émergence de sociétés qui proposent « un accompagnement à la prise de rendez-vous », sous « des apparences faussement légales de prestation de services ».
En raison de la rareté de ces entretiens, des personnes prendraient plusieurs créneaux par précaution. D’autres oublieraient en revanche de s’y présenter. Ces problèmes mènent une fois encore les préfectures – celle de Maine-et-Loire est notamment citée – à faire face à « l’absentéisme » des usagers. « La moitié des rendez-vous est indue, c’est-à-dire pris par des étrangers qui ne se trouvent pas dans la situation du dépôt d’une première demande de séjour. »
Un « contentieux de masse inédit »
Face à la lenteur administrative, les associations de défense des droits des étrangers n’hésitent pas à avoir recours à la justice pour forcer l’administration à la prise de rendez-vous avec un étranger. D’après la mission d’information, « ce contentieux de masse inédit se caractérise (…) par un taux de succès élevé, les tribunaux administratifs faisant droit à la grande majorité de ces référés », rapporte Le Figaro. En 2021, 90 % des procédures ont abouti à Paris pour 2838 actions intentées. Ce dernier problème conduit ainsi à l’engorgement sans fin des tribunaux. D’après les sénateurs, le recours à ces procédures par des associations est « quasi systématique ». Les juges administratifs sont alors forcés d’arborer un nouveau rôle, celui de secrétaire administratif, poussant à une « désorganisation de l’ensemble des services ». Enfin, le « faible taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) » aggrave encore le problème, relate enfin Le Figaro. « Il interroge sur le sens de l’action du juge, sommé bien souvent de se prononcer dans des délais brefs alors que les perspectives d’un éloignement effectif de l’étranger du territoire national sont faibles. »
L'Humanité
D'où viennent les 80 milliards que vont distribuer les groupes du CAC40 aux actionnaires ?
ActuSelon l’Observatoire des multinationales, les fastueux résultats annoncés pour 2021 débouchent sur une gargantuesque distribution de capital, en hausse de 57 % par rapport à 2021. Au bénéfice de qui ? Et d'où vient cet argent ? Explications.
Stéphane GuérardL’Observatoire des multinationales a fait les comptes. Après épluchage minutieux des rapports financiers 2021 des multinationales françaises, l’organisme qui scrute à la loupe le CAC 40 manque de superlatifs pour qualifier, dans sa note publiée ce mercredi (1), le niveau historique de captation des bénéfices enregistré l’an dernier par les actionnaires et grands patrons de ces grands groupes : « Records de bénéfices, records de dividendes, records de rachats d’actions, records de rémunérations patronales… Cela ressemble à une véritable curée, rendue possible par l’argent public avec la bénédiction du pouvoir exécutif. »
Les fastueux résultats annoncés pour 2021 débouchent sur une gargantuesque distribution de capital. Aux 57,5 milliards d’euros de dividendes versés s’ajoutent les 23 milliards d’euros de rachats d’actions réalisés pour augmenter les cours des titres restants. En tout, 80 milliards d’euros (+ 57 % par rapport à 2021) vont être captés par les porteurs de parts. Au premier rang desquels se classent la famille de Bernard Arnault (2,4 milliards d’euros de dividendes pour 2021), le tentaculaire fonds de gestion d’actifs BlackRock (plus de 2 milliards d’euros) et… l’État tricolore, qui devance les familles Bettencourt et Pinault.
Les grands patrons ne s’oublient pas : ils empochent près de 237 millions d’euros rien qu’en rémunération, soit une moyenne de 5,9 millions d’euros pour chacun d’entre eux en 2021, contre 4,8 millions en 2020.
Les grands groupes se taillent la part du lion dans les plans de relance
Il y aurait de quoi se réjouir de ce décompte vertigineux s’il profitait à l’ensemble de la société, selon la bonne vieille théorie du ruissellement. L’allégresse n’est pas de mise. « Nous disons que le CAC 40 fait sécession car, depuis vingt ans que l’on observe leurs faits et gestes, ces multinationales ont toujours profité des crises pour assurer une plus grande rentabilité économique et financière, par des ajustements dont les salariés sont la principale variable, via des suppressions d’emplois, des délocalisations d’activités, analyse Maxime Combes, économiste et coauteur du rapport. Du Covid-19 à la guerre en Ukraine, elles ont fait appel à l’argent public tant qu’elles ont pu, sans jamais rien garantir en termes de développement de l’emploi, de relocalisation, de transition écologique, mais aussi d’égalité femmes-hommes, d’amélioration de la démocratie en entreprise, sans se préparer… Bref, sans jamais participer à l’intérêt général. »
Les données compilées par l’Observatoire démontrent même l’inverse. « 100 % des groupes du CAC 40 ont profité au moins d’une des nouvelles aides mises en place pour faire face à la pandémie et à ses conséquences – et le plus souvent de plusieurs aides », est-il noté dans le rapport. Aux prêts garantis, activité partielle, reports et baisses de cotisations et autres plans de soutien sectoriel gouvernementaux, dans lesquels les multinationales ont puisé allégrement, s’ajoutent les colossaux achats de dettes de ces mêmes entreprises par les banques centrales. Les grands groupes se taillent aussi la part du lion dans les plans de relance 1 et 2 (100 milliards d’euros et 30 milliards d’euros), tout comme dans les 150 milliards d’euros d’aides publiques annuelles en exonération de cotisations sociales post-Cice, crédit d’impôt recherche…
Pour quel résultat ? « Certains des groupes les plus aidés du CAC 40 sont aussi ceux qui suppriment le plus d’emplois, constate la note. Sur les six groupes du CAC 40 qui versent le plus de dividendes au titre de l’année 2021, cinq ont encore supprimé des milliers d’emplois l’année écoulée. » Épinglés notamment : Stellantis (plus de 3 milliards d’euros de dividendes, mais plus de 17 000 emplois dans le monde), Total Energies (6,8 milliards d’euros de dividendes et 1,8 milliard de rachats d’actions, mais 4 167 suppressions d’emplois dans le monde, dont 700 en France) , Sanofi (plus de 4 milliards d’euros à ses actionnaires et presque 4 000 emplois supprimés, dont une centaine en France).
Quant aux négociations sur les salaires, elles ont toutes débouché sur un petit rien, pas à la hauteur des bénéfices engrangés. « En même temps qu’ils avaient recours à l’activité partielle, PSA et Fiat ont créé Stellantis, qu’ils ont domicilié aux Pays-Bas (patrie de l’optimisation fiscale – NDLR). En ce sens, ils font sécession, reprend Maxime Combes. A minima, il serait bon de les taxer. Mais je pense qu’il faut aller plus loin. Que voulons-nous ? Des entreprises privées qui garantissent financièrement l’État providence ? Ou un État qui garantisse les intérêts privés ? »
cac 40profitsdividendesStellantis New York Times - World
Spain’s Intelligence Service Leader Is Ousted
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Paz Esteban, the first woman to hold the job, was caught up in a scandal over her agency’s use of Pegasus spyware.
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By Raphael Minder
MADRID — The chief of Spain’s intelligence agency was ousted by the government on Tuesday following the disclosure that her agency had used powerful spyware to infiltrate the cellphones of Catalan separatist politicians.
The government’s dismissal of Paz Esteban — who was the first woman to run the intelligence agency, known in Spain as C.N.I., for the Centro Nacional de Inteligencia — is the most serious consequence so far of a phone-hacking scandal involving the Pegasus spyware developed by an Israeli company, an issue that has been roiling Spanish politics.
Ms. Esteban was removed only days after she appeared before a parliamentary committee to discuss how her agency had used Pegasus. While the committee met behind closed doors, Spanish media later reported that Ms. Esteban had confirmed to lawmakers during the meeting that the C.N.I. had hacked the cellphones of Catalan separatist politicians. She claimed that this had been done with permission from the Spanish judiciary.
The committee hearing occurred shortly after the Spanish government said last week that it had itself been a victim of the Pegasus spyware, which had infected the cellphones of some of the country’s most senior officials, including Prime Minister Pedro Sánchez and Defense Minister Margarita Robles, a year ago. The government said it had suffered an “illegal and external” intrusion, without specifying whom it suspected of masterminding the Pegasus hacking and the downloading of phone data from its top officials.
The Pegasus software was developed by the NSO Group, an Israeli company, in part to help governments track criminal and terrorist activity. The software allows users to monitor every aspect of a target’s phone, including calls, messages, photos and video. But its usage has led to scandals in several countries, and last November the Biden administration blacklisted the NSO Group.
Spain’s Pegasus scandal has shaken the minority government of Mr. Sánchez, whose Socialist Party has been reliant on the support of smaller left-wing and separatist parties to stay in office for the past five years. Those include Catalan politicians who have continued to push for their region’s independence after making an unsuccessful bid to secede from Spain in 2017.
Politicians who have helped keep Mr. Sánchez in power welcomed the removal of Ms. Esteban on Tuesday. Ionne Belarra, Spain’s minister for social affairs and the leader of the far-left Unidas Podemos party, wrote on Twitter that “assuming responsibilities is a basic question of democratic health.”
Gabriel Rufián, the parliamentary spokesman of Esquerra Republicana, a Catalan separatist party, said at a news conference, “It seems logical to me that the person who has the highest responsibility for intelligence assumes responsibilities.” But he also called on the government to declassify documents that could help explain just how Pegasus infiltrated Spanish politics.
Opposition politicians said that Ms. Esteban had been turned into a scapegoat to hide the shortcomings of Mr. Sánchez’s government and serious breaches in Spain’s security apparatus. Alberto Núñez Feijóo, the recently elected leader of the main right-wing Popular Party, called Ms. Esteban’s removal “unjustifiable” and “an authentic affront to our country.” Mr. Feijóo also accused Mr. Sánchez of sacrificing Spain’s intelligence chief to maintain the support of separatist lawmakers. Santiago Abascal, the leader of the far-right Vox party, said Mr. Sánchez had “decided to criminalize those who protect us,” a reference to Spain’s intelligence agency.
Ms. Esteban had served as Spain’s intelligence chief since early 2020. The Socialist-led government appointed Esperanza Casteleiro, 65, a long-serving official within the defense ministry and secret service, as the new chief of the C.N.I., replacing Ms. Esteban. In a news conference on Tuesday, Ms. Robles, the defense minister, refused to elaborate on the reasons for Ms. Esteban’s ouster, insisting instead that the move would open “a new chapter” for the C.N.I.
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Valeurs Actuelles
Paris : en raison du manque de soignants, un hôpital gériatrique bientôt fermé
En raison du manque de soignants, l’hôpital ne peut plus fonctionner. L’hôpital gériatrique La Collégiale, situé en plein cœur de Paris, sera fermé dès le mois de juin, tandis que deux unités de soins ont déjà fermé. Et cela sans date de réouverture à ce stade, rapporte Le Figaro, qui cite des informations recueillies auprès de sources syndicales, mardi 10 mai. Les patients seront transférés vers d’autres établissements des Hôpitaux de Paris (AP-HP).
« La période estivale risque d’être critique »
Pour rappel, la pénurie chronique de soignants avait déjà conduit la direction de La Collégiale à fermer une unité de soins de longue durée (USLD) composée de 14 lits l’an dernier. Puis, une autre avec 40 lits avait dû à son tour fermer ses portes fin février, souligne le quotidien national. Mais cet arrêt partiel va finalement devenir total. Dans le détail, les 80 lits restants vont être transférés au cours de la semaine du 30 mai au 3 juin. La plupart d’entre eux iront vers le site voisin de Broca, tandis que d’autres seront acheminés vers celui de Vaugirard.
La décision doit officiellement être annoncée mercredi 11 mai, lors de deux réunions avec les personnels concernés. Puis, dans un second temps, avec les familles des malades. L’AP-HP, dont les propos sont cités par nos confrères, a rappelé qu’« une solution [devrait] être trouvée rapidement », car « la période estivale [risquait] d’être particulièrement critique », avec déjà « la moitié des postes infirmiers vacants » en journée.
Une problématique à laquelle s’ajoute « l’absence de perspectives de recrutements pérennes ». L’AP-HP a aussi fait savoir que le « regroupement » envisagé « pour les mois à venir » permettrait d’assurer « la continuité de la prise en charge » et « garantirait un fonctionnement sécurisé ». L’institution a ensuite précisé que « des travaux [seraient] menés d’ici la rentrée de septembre », dans le but d’« étudier les réponses de plus long terme ».
L'Humanité
France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »
PortraitArrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, le fils d’instituteurs belfortains a assisté, médusé, à la transformation du service public en usine à cash. Le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est celui qui a déposé la première plainte en 2009. Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, portrait de l'acteur déterminant de ce dossier judiciaire hors normes.
Cécile RousseauLa qualification de lanceur d’alerte l’agace. Pour Patrick Ackermann, le combat syndical est avant tout une œuvre collective. Pourtant, le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est bien l’une des chevilles ouvrières de ce dossier judiciaire hors normes.
« Tout cela a pris une place prépondérante dans ma vie depuis quinze ans. Ma carrière professionnelle et mon engagement militant ont été structurés par cette affaire », résume-t-il sobrement. Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, après avoir été viré de la SNCF pour fait de grève, le fils d’instituteurs belfortains assiste, médusé, à la transformation du service public en usine à cash.
Agents foudroyés
Marqué par la « trahison » du gouvernement Jospin, avec l’ouverture du capital de France Télécom en 1997, il voit les agents progressivement foudroyés par ce changement de logique aux antipodes de leurs valeurs. « Il y a une rupture nette et plus d’espace de dialogue avec la direction, souligne Patrick Ackermann. On constate que des personnels se suicident, mais on ne comprend pas pourquoi sur le moment. Un technicien, qui était venu nous voir pour se plaindre de la pression hiérarchique, finit par se pendre. Les signes annonciateurs sont là. » Le rouleau compresseur du plan TOP, voulu par le PDG Thierry Breton (entre 2002 et 2005) pour résorber les 70 milliards d’euros de dette, enclenche une décennie de souffrance qui atteindra son apogée avec son successeur, Didier Lombard.
Recensement des cas de suicide
Dans cette entreprise hybride où le droit public se liquéfie et le droit privé n’est pas encore entré en application, les fonctionnaires sont piégés. Malgré les mobilisations sociales, l’action syndicale est entravée et les nouvelles instances représentatives du personnel balbutiantes. Sidéré par le malaise qui monte crescendo et face à des dirigeants dans le déni, Patrick Ackermann impulse la création de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées, avec la CFE-CGC, en 2007. Un questionnaire rempli par 3 000 salariés et le recensement des cas de suicide vont contribuer à quantifier l’ampleur des dégâts.
« Il n’y avait pas le choix, il fallait faire peser sur eux le poids des médias. Le PDG était complètement dénué d’empathie et a validé des choses incroyables », raconte-t-il, toujours estomaqué. Mais, envers et contre tout, le groupe continue de déployer son plan de 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2009, à base de pressions et de mobilités contraintes. « Les gens étaient K.O. debout. On décide alors de porter plainte en décembre pour mise en danger de la vie d’autrui, entraves aux instances représentatives du personnel (IRP) et harcèlement moral institutionnel. Cela a fait débat au sein de ma propre fédération (SUD PTT), mais il fallait qu’il se passe quelque chose. »
S’il a joué un rôle décisif dans l’éclatement au grand jour de cette crise, il cite volontiers d’autres protagonistes, comme l’inspectrice du travail Sylvie Catala, qui a mené une enquête exemplaire en interne. « Elle nous a aidés à constituer un dossier solide en se basant sur les procès- verbaux des inspecteurs du travail et ceux des CHSCT », tient-il à préciser. Après ces années de tourmente, la reprise à temps plein d’un poste entre 2014 à 2019 chez Orange est donc une épreuve. « Même si j’ai tenté de me protéger, c’était dur de revenir. J’étais celui qui avait foutu le PDG au tribunal. »
Un procès comme « thérapie sociale »
Avant le premier procès, en mai 2019, il part en préretraite pour s’y consacrer à 200 %. À la barre, le syndicaliste n’hésitera pas à interpeller des prévenus drapés dans leur suffisance. « C’était une thérapie sociale très émouvante, analyse-t-il . Il y avait une volonté de compréhension de la part de la juge. Mais, entre les dommages et intérêts et les indemnisations versés par Orange, 26 millions d’euros auront été déboursés. Loin du coût d’un plan social pour 22 000 personnes. »
Retraité depuis le mois de janvier, Patrick Ackermann, 62 ans, aspire à profiter de sa famille. Entre le soutien aux parties civiles (il en fait lui-même partie) et l’aide pour les dossiers d’indemnisation, la saturation gagne parfois. Impossible, pour autant, de ne pas s’impliquer dans cette procédure en appel. « Ce jugement doit être confirmé et servir de point d’appui pour rétablir la démocratie dans le monde du travail. » Songeur, il espère qu’une victoire de la gauche unie aux élections législatives puisse rétablir un solide Code du travail. Toujours miser sur le combat collectif.
procès France Télécomfrance télécomharcèlement moralsyndicalisme BBC
SANS TITRE
Michael Race
Business reporter, BBC News
European
countries that rely heavily on Russian gas will be paying close
attention to the latest move by Ukraine, which says it will suspend the flow
of natural gas through some of its pipeline network that transports a third of the
fuel delivered to the continent.
Although the impact on the actual amount of gas delivered is still to be determined, the signs
are that prices could rise as a result, Nathan Piper, head of oil and gas research
at Investec, tells me.
He
says the implications of tightened supplies pushing up prices come as Europe
tries to refill reserves through summer, ahead of next winter.
The
European Union has been focusing for weeks on how to wean itself off Russian energy, with
some member states divided on the right strategy. The bloc has pledged to
reduce gas imports by two-thirds by the end of 2022, but has urged countries to
build up their reserves.
UK Prime Minister Boris Johnson is to visit Finland next, where he's expected to outline a similar security declaration to the one just announced between the UK and Sweden.
In a statement issued before his news conference in Sweden, Johnson said the UK would support Sweden and Finland if they came under attack. Both nations are considering whether to join the Nato defence alliance, with a decision expected within days.
Russia has previously warned Finland and Sweden against joining Nato, saying "the alliance remains a tool geared towards confrontation".
Steve Rosenberg
Reporting from Moscow
Let's turn now to what Russian newspapers have been saying since Vladimir Putin delivered his Victory Day speech on Monday, in which he likened Russia’s offensive in Ukraine to the Soviet war against Nazi Germany.
“Our soldiers and officers are saving the world from Nazism, just like our grandfathers and our great grandfathers once did,” declares the tabloid Komsomolskaya Pravda.
The pro-Kremlin press continues to promote the false Kremlin narrative that Russia sent its troops into Ukraine to fight Nazis, who are supposedly being backed by the West.
“Hitler’s former allies are now arming Ukraine,” writes Komsomolskaya Pravda. “The whole of Europe armed Hitler, just like it’s arming Zelensky. The economic power of Europe worked for the German fascists. Today it’s working for Ukrainian Nazis.”
The language is extraordinary. But the objective is clear.
The Russian authorities want the Russian public to think of President Zelensky - Ukraine’s Jewish President - as a Hitler-like figure to justify the Kremlin’s military operation.
What will be Vladimir Putin’s next move in Ukraine? Moskovsky Komsomolets concludes:
“He’s not about to retreat. He’s prepared for a long, protracted fight. He doesn’t care how long it takes."
If
you're just joining us, or need a recap, here are some of today's main developments:
Turning away from the UK and Sweden for a moment, Russia's foreign minister says the country has enough buyers for its oil and gas outside of Western countries, as EU countries try to reduce their reliance on Russian energy.
Sergei Lavrov said: "Let the West pay more than it used to pay to the Russian
Federation, and let it explain to its population why they should
become poorer."
Lavrov was speaking at a news conference after talks with his counterpart in Muscat, Oman.
As we've been reporting, the EU has proposed a total ban on oil imports as part of toughening its sanctions.
It has already pledged to reduce gas imports by two-thirds by the end of the year, and plans to phase out crude oil over six months and refined products within months.
James Landale
Diplomatic correspondent
The mutual security assurances that Boris Johnson is
offering Sweden and Finland show how the shape of European defence is changing.
Both countries are considering applying to join Nato. And Britain is offering
them military support.
This is not some kind of legal and automatic security
guarantee like that which Nato members give each other. Instead, it is a political declaration that the
UK and Sweden will come to the aid of each other’s armed forces
if either were attacked.
The prime minister insists this is a long term commitment,
not a short-term stop gap. But Britain’s support could be crucial in coming
months if Sweden and Finland apply to join Nato. This is because there could be a
tricky period between application and accession, potentially lasting some
months, when neither country yet enjoys the full security guarantee that the
Western alliance can offer.
Asked what happens if Sweden needs help in the "grey zone" after it applies to join Nato but before it is accepted, Johnson says there's a "separate conversation going on" about Sweden's Nato membership and joining the alliance is "a matter for Sweden".
Sweden is yet to announce whether it has decided to apply for Nato membership or not.
Johnson says the UK will "support whatever of course of action Sweden decides to embark upon" regarding membership.
He also says that "in the event of a disaster or an attack upon Sweden, the UK would come to the assistance of Sweden with whatever Sweden requested".
Swedish PM Andersson says the pact could include military support in times of crisis.
Johnson also says it's important that Sweden is giving the same support to the UK in the declaration they have just signed - describing the pact as an important "paving stone for developing relations in the future".
The press conference ends.
The Swedish prime minister says Russia has said it will "respond" if Sweden decides to apply to join Nato - but exactly how is unclear.
"The tensions in this part of Europe has increased in the last years given Russia's aggression towards Ukraine," Magdalena Andersson says.
Asked about what support the UK would provide if Sweden was attacked during the Nato joining process, Boris Johnson says: "The declaration makes it clear, it's upon request of Sweden [that] the UK will of course provide assistance."
"What matters primarily is what Sweden decides to request," he adds.
The BBC's James Landale asks Boris Johnson to spell out exactly what the UK would do if Russia attacked Sweden.
Johnson responds by saying that if there was an attack on either of the two liberal democracies then they would come to each other's assistance.
He also says the pact could mean intelligence sharing, or doing joint military exercises together.
"It will allow us to share more intelligence, bolster military exercises and further joint development of technology," he says.
"This is an agreement that enshrines the values that both Sweden and the UK hold."
He says he is pleased to sign the declaration "that brings our two countries even closer together".
Boris Johnson says it is a sad irony that EU leaders are being forced to discuss the best way to fortify shared defences against the empty conceit of a 21st Century tyrant.
"When Europe celebrated VE day in 1945, a victory partly ensured by heroism of Russian people, we hoped peace on our continent would endure," he says.
Putin's bloodthirsty campaign against a sovereign nation has put an end to that hope, he says, and made a new reality that we face together.
If either country should come under attack, the UK and Sweden will assist each other in a variety of ways, Swedish leader Magdalena Andersson has said in her opening remarks.
She hands over to Boris Johnson.
UK Prime Minister Boris Johnson is starting his news conference in Sweden, where he has been meeting the prime minister as the country considers whether to join Nato.
The leaders have been discussing Europe's response to Russia's ongoing invasion of Ukraine.
Boris Johnson is shortly due to speak at a press conference during a visit to Sweden where he is expected to talk about bolstering European security.
The prime minister has said he will support Sweden and Finland if they come under attack - amid debate within both nations about whether to join the Nato alliance.
The prime minister is on a 24-hour trip where he will be meeting with the leaders of Sweden and Finland to discuss the ongoing invasion of Ukraine.
"We are steadfast and unequivocal in our support to both Sweden and Finland and the signing of these security declarations is a symbol of the everlasting assurance between our nations," the prime minister said in a statement issued before he speaks.
It said the PM would "set out the UK's intention to support the two nations' armed forces should either face crisis or come under attack".
As we've been reporting, pro-Russian authorities in occupied Kherson have raised the prospect of becoming part of Russia.
It remains the only major city that Russian forces have captured since the start of the invasion.
Its strategic importance can be seen by looking at our map of the parts of Ukraine under Russian military control - it is near Russia-annexed Crimea and the southern coast.
Pro-Kremlin authorities in Kherson, which has been occupied by Russian forces since early March, will ask Vladimir Putin to become part of Russia, Tass news agency reports.
Kirill Stremousov, deputy head of the military administration in Kherson, is quoted by the Russian news agency as saying a decree will ask for the Kherson region to become a "full-fledged subject of the Russian Federation".
In response, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said it was for residents of Kherson to decide their own fate. He added that there needed to be a clear legal basis for such a move, claiming there had been one for the annexation of Crimea by Russian forces in 2014.
Since seizing Kherson, Russian military authorities dismissed its elected mayor from his post, have been introducing the Russian rouble as its currency and have blocked Ukrainian television channels.
Earlier, we reported that Ukraine will suspend the flow of Russian natural gas through one of its transit points, and reroute it - prompting concerns about what that means for countries on the other end.
Now we've had an update from Germany, which says its gas supply is currently still secure. But "we are monitoring the situation closely", the economy ministry said.
Germany is Europe's biggest natural gas consumer and is supplied gas from several European countries.
Ukraine's gas operator GTSOU said on Tuesday it would suspend flows through the Sokhranivka transit point, which it said delivered almost a third of fuel piped from Russia to Europe via Ukraine.
The company says it will divert deliveries for Europe to another route - the Sudzha entry point, the biggest of Ukraine's two crossing points.
But Russia's state gas supplier Gazprom says it is "technologically impossible" to shift all volumes to the new route.
Data provided by Gazprom suggests gas via the Sokhranivka route fell to zero on Wednesday. This suggests only Sudzha is now being used - and Gazprom says Russian gas flows to Europe fell by a quarter due to the switch.
But Germany's gas industry association says it will only be able to assess
the impact of the shutdown of the transit point once it had seen
how the move affects flows.
Phelan Chatterjee
BBC News
As we've been reporting, Prime Minister Boris Johnson is today visiting Sweden and Finland to discuss the war in Ukraine - at a time when both nations are considering whether to join the Nato military alliance.
But will they go from neutral to Nato?
Finland adopted neutrality in the aftermath of the Soviet Union's invasion of the country during World War Two, and if Sweden decides to join Nato it would end more than 200 years of non-alignment for the country.
Russian President Vladimir Putin has frequently used the prospect of Nato expanding to Ukraine to justify his invasion. So Sweden and Finland joining the alliance would be perceived as a provocation.
But since the war began, support in both countries for Nato membership has shot up.
Finnish public support for joining Nato was for years at around 20-25%. But since Russia's invasion of Ukraine, it is up to a record high of 76%, according to the latest opinion poll. In Sweden, 57% of the population want to join, again far higher than before the war.
Read more here.
The UK's Prime Minister Boris Johnson has arrived in Sweden for the start of a 24-hour trip where he will also visit Finland.
Johnson will meet the leaders of both nations - as they consider whether to join Nato - and discuss Europe's response to the ongoing Russian invasion of Ukraine.
Since the invasion of Ukraine, support for joining the Nato alliance has increased in both Sweden and Finland - despite their long history of military neutrality.
Johnson is scheduled to give a news conference in each country, before returning to the UK.
Previously, Nato chief Jens Stoltenberg said the alliance would welcome Finland and Sweden with "open arms" and there would be minimal delay in processing their membership.
Russia is introducing its own currency, media and internet services into parts of Ukraine its army has occupied - especially the southern city of Kherson.
Ukraine says Russia may be planning to hold a referendum in the city - to see whether its inhabitants want to set up a pro-Russian breakaway "people's republic" - but the vote will be illegal and a sham.
Russian forces occupied Kherson in early March - one week after the invasion of Ukraine began. It was the first major city to fall.
Russia dismissed Kherson's elected mayor from his post and replaced him with a pro-Russian administration for the city and surrounding region.
Access to Ukrainian television channels has been blocked and internet service providers replaced with Russian ones.
Read the full story here.
We've reported plenty about how dependent Europe is on Russian gas, but the EU has targeted a total ban on oil imports as part of its toughest measures yet against Russia.
But not every EU member is on board.
Member state Hungary says oil sanctions against Russia would "destroy" the Hungarian
economy.
Foreign Minister Peter Szijjarto said the European Commission doesn't have a solution for the "huge problems it would create for Hungary", despite talks that have been taking place, Reuters reported.
He added that an agreement on an oil embargo would only work if it applied to maritime oil shipments, and all shipments of Russian oil via pipelines would be fully exempted.
Valeurs Actuelles
[Info VA] « Allah est grand » : un clandestin algérien interpellé en pleine cathédrale de Metz
Ce dimanche 8 mai au matin, entre 7 et 8 heures, un homme a été aperçu dans l’imposante cathédrale de Metz, en Moselle, alors que plusieurs fidèles s’y trouvaient pour assister à l’office de 8 heures. Ce dernier, porteur d’une bouteille de Coca, a d’abord croisé l’un des prêtres officiant dans l’édifice religieux, et l’a salué. « Je l’ai salué à mon tour, mais il n’a pas entendu », indique le prélat, qui s’est vu reprocher son manque de politesse par l’individu. Ce dernier a alors déclaré à haute voix « Allah est grand », rapporte le prêtre, qui aussitôt avertit la police, par crainte que la situation dégénère. D’autant que l’homme paraissait alcoolisé.
Ce dernier s’est tenu tranquille au fond de la cathédrale, jusqu’à ce que la police arrive et l’interpelle, retrouvant sur lui un couteau en céramique. Placé en garde-à-vue, l’homme se révèle être un certain Keddam R., 47 ans, algérien en situation irrégulière sur le territoire français et déjà connu des services de police. Selon une source policière, Keddam R. est arrivé en France en 2001, où il aurait obtenu des titres de séjour en tant que conjoint de Français. En 2014, néanmoins, le renouvellement de son titre de séjour lui est refusé, ce qu’il ne l’empêche pas de rester en France, où il se voit donc notifier une obligation de quitter le territoire (OQTF) en 2017, puis une deuxième en 2020, assortie d’une interdiction de retour et d’une assignation à résidence. À la suite de l’incident du 8 mai, une nouvelle OQTF lui a été transmise ce mardi 10 mai 2022.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos
Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.
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Por Valerie Hopkins y Misha Friedman
VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.
Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.
Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.
Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.
“Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.
Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.
También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.
Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.
Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.
En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.
Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.
El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.
Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.
Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.
“Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.
Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.
Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.
Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.
“Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.
Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.
En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.
Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.
El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.
Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.
“Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.
El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.
“Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.
Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.
Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.
Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.
Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.
En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.
“Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.
Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.
Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT
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L'Humanité
Logiques de l’ultralibéralisme
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinEn 2019, le premier procès France Télécom fut exemplaire et le jugement du tribunal correctionnel de Paris entra dans l’Histoire. Le harcèlement moral managérial institué en système fut alors décortiqué, analysé et… lourdement condamné. Nous n’oublierons pas de sitôt les mots de la présidente, empruntant à La Fontaine cette phrase : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Pour la mise en place du plan Next, novlangue anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale ayant entraîné une crise sans précédent, il fut précisé que « les dirigeants » avaient froidement organisé le « choix d’une politique à marche forcée ». Seuls 39 cas de victimes avaient été retenus par les magistrats instructeurs. Dont 19 suicidés…
Comment se déroulera le second procès qui s’ouvre ce mercredi, puisque les dirigeants, l’ex-PDG Didier Lombard en tête, osèrent faire appel ? Des sanctions inférieures seraient perçues, par toutes les victimes, comme un nouveau drame s’ajoutant aux drames qui secouèrent la société française si durablement. Une nouvelle fois, le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure. Plusieurs gouvernements successifs ont pourtant présidé à cette violente mue de l’entreprise, transformant l’un de nos fleurons des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales vautours. Car l’histoire emblématique de France Télécom dit d’abord et avant tout les logiques infernales de l’ultralibéralisme poussé aux limites de la négation des travailleurs.
Au seuil de toutes les injustices, quand des femmes et des hommes sont broyés et poussés au pire, que dire encore de la course à la rentabilité, des ambiances délétères, du « time to move » ? Figure là tout ce que nous connaissons de l’évolution du travail au sein de l’économie capitaliste. La pression, la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, l’individualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, la sauvagerie du chacun pour soi… France Télécom n’a pas été un cas isolé. Le travail a aussi tué ailleurs, dans tous les secteurs : Renault, HSBC, BNP Paribas, La Poste, EDF, Sodexo, Ed, IBM, etc. Ou comment sortir des solidarités du service public jusqu’au sens du travail.
souffrances au travailprocès France Télécom BBC
Are Sweden and Finland going from neutral to Nato?
By Phelan ChatterjeeBBC News
Finland and Sweden could apply for Nato membership within days - a monumental shift for two nations with a long history of wartime neutrality and staying out of military alliances.
Russia strongly opposes the two states joining and uses the expansion of the West's defensive military alliance as a pretext for its war in Ukraine.
If they do, it will end over 200 years of Swedish non-alignment. Finland adopted neutrality following a bitter defeat by the Soviet Union during World War Two.
Finnish public support for joining Nato was for years at around 20-25%. But since Russia's invasion of Ukraine, it has shot up to a record high of 76%, according to the latest opinion poll. In Sweden, 57% of the population want to join, again far higher than before the war.
Decision time
Finnish President Sauli Niinisto will set out his position on Nato on Thursday, and the ruling parties of both countries will say what they think over the weekend.
If it is a yes, both parliaments will have clear majorities in favour of membership, and the application process can begin.
While the Finnish Social Democrats are likely to be in favour, Sweden's Social Democrats have been split on the issue, and are currently holding an internal consultation. However party Nato-sceptics appear to be leaning towards joining. "Everything appears to be going in that direction," says ex-Foreign Minister Margot Wallstrom.
The US says it is confident it can address any security concerns either country might have in the period between applying and formally becoming members. UK Prime Minister Boris Johnson visits both countries on Wednesday and will discuss their "broader security issues".
Why join now?
Vladimir Putin's actions have shattered a long-standing sense of stability in northern Europe, leaving Sweden and Finland feeling vulnerable.
Finnish ex-Prime Minister Alexander Stubb says joining the alliance was a "done deal" for his country as soon as Russian troops invaded Ukraine on 24 February.
Swedish Defence Minister Peter Hultqvist describes that day as the moment the Russian leader proved he was "unpredictable, unreliable and prepared to wage a cruel, bloody and brutal war". After promising Sweden would never join Nato last November, he now talks of the Nordic region's defences being strengthened if both countries sign up.
Ultimately, many Finns and Swedes are looking to Nato in the belief it will keep them safe in an uncertain Europe.
For Finns, events in Ukraine bring a haunting sense of familiarity. The Soviets invaded Finland in late 1939. For more than three months the Finnish army put up fierce resistance, despite being heavily outnumbered.
They avoided occupation, but ended up losing 10% of their territory.
Watching the war in Ukraine unfold is like reliving this history, says Iro Sarkka, a political scientist at the University of Helsinki. Finns are looking at their 1,340km (830 mile) border with Russia, she says, and thinking: "Could this happen to us?"
Sweden has also felt endangered in recent years, with several reported airspace violations by Russian military aircraft.
In 2014, Swedes were transfixed by reports that a Russian submarine was lurking in the shallow waters of the Stockholm archipelago.
Two year later Sweden's army returned to the small but strategically important Baltic Sea island of Gotland, after abandoning it for two decades.
What would change?
In some ways, not much. Sweden and Finland became official partners of Nato in 1994 and have since become major contributors to the alliance. They have taken part in several Nato missions since the end of the Cold War.
A major change would be the application of Nato's "Article 5", which views an attack on one member state as an attack on all. For the first time, Finland and Sweden would have security guarantees from nuclear states.
Although the debate has shifted in favour of membership very quickly in both countries, historian Henrik Meinander argues Finland was mentally prepared for it. Small steps towards Nato have progressively been taken since the fall of the Soviet Union, he says.
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In 1992, Helsinki bought 64 US combat planes. Three years later, it joined the European Union, alongside Sweden. Every Finnish government since then has reviewed the so-called Nato option, he says. The army, which serves a population of 5.5 million, has a wartime strength of 280,000 soldiers, and in total 900,000 reservists.
Sweden took a different path in the 1990s, reducing the size of its military and changing priorities from territorial defence to peacekeeping missions around the world. But that all changed in 2014, when Russia annexed Crimea from Ukraine. Conscription returned and defence spending was boosted. In 2018, every household received army pamphlets entitled If crisis or war comes - the first time they were sent out since 1991.
Finland has already reached Nato's agreed defence spending target of 2% of GDP, and Sweden has drawn up plans to do so.
What are the risks?
President Putin has frequently used the prospect of Nato expanding to Ukraine to justify his invasion. So Sweden and Finland joining the alliance would be perceived as a provocation.
Russia's foreign ministry says both countries have been warned of the "consequences" of such a move. Dmitry Medvedev, a close ally of the Russian leader, has warned that Nato accession may prompt Moscow to deploy nuclear weapons in Kaliningrad, the Russian exclave between Poland and Lithuania.
While not dismissing these threats, Alexander Stubb suggests a more realistic risk is of Russian cyber attacks, disinformation campaigns and occasional airspace violations.
Would Nato make Sweden and Finland safer?
There is a significant minority, at least in Sweden, who believe it would not.
Deborah Solomon, from the Swedish Peace and Arbitration Society, argues that Nato's nuclear deterrence increases tensions and risks an arms race with Russia. This complicates peace efforts, she says, and makes Sweden a less safe place.
Another fear is that in joining the alliance, Sweden would lose its leading role in global nuclear disarmament efforts. Margot Wallstrom recalls how some Nato foreign ministers were heavily pressured by the US not to take part in UN disarmament negotiations in 2019.
But Mr Hultqvist, the current defence minister, maintains there is no contradiction between Nato membership and Sweden's disarmament ambitions.
Many of Sweden's Nato-sceptics look back to the 1960s-80s, when Sweden used its neutrality to position itself as an international mediator and ally to the colonised world. It vocally criticised the Soviet Union and US, and says at one point in the 1970s it was the only Western country to support South Africa's anti-apartheid movement.
If Sweden joins Nato, it would be "abandoning the dream" of being a mediator, Ms Solomon says.
Finland's neutrality was very different. It came about as a condition of peace imposed by the Soviet Union in a 1948 "friendship agreement". It was seen as a pragmatic way of surviving and maintaining the country's independence.
Sweden's neutrality was a matter of identity and ideology, whereas in Finland it was a question of existence, says Henrik Meinander. Part of the reason Sweden can even afford to have a debate about Nato membership is because it uses Finland and the Baltics as a "buffer zone", he believes.
Finland abandoned its neutrality after the Soviet Union collapsed. It looked to the West and sought to free itself from the Soviet sphere of influence. Joining the European Union was seen as offering not only economic advantages but security benefits too.
Iro Sarkka suggests joining Nato was seen as too big a step for Finland to take in the early 1990s, having just emerged from neutrality.
But times and perceptions of risk have changed. Now, most Finns say they are ready.
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New York Times - World
Decenas de muertos en un motín penitenciario en Ecuador
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Los disturbios en el norte del país dejaron al menos 40 presos muertos y más de una decena de heridos. Es la matanza más reciente ocurrida en el sobrepoblado y conflictivo sistema penitenciario de ese país.
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Por Oscar Lopez
CIUDAD DE MÉXICO — Por lo menos 40 internos murieron en un motín penitenciario al norte de Ecuador el lunes, según las autoridades. Se trata del incidente más reciente en una serie de sangrientos enfrentamientos dentro del violento sistema carcelario del país.
El motín, que inició a primeras horas del lunes, se propagó por el Centro de Rehabilitación Social Bellavista, una prisión ubicada en Santo Domingo, una provincia al oeste de Quito, la capital. Según las autoridades, más de 100 reclusos fueron detenidos cuando intentaban escapar de los terrenos de la prisión.
Imágenes espantosas que fueron compartidas en las redes sociales mostraban un montón de cuerpos ensangrentados en un patio en las instalaciones de la prisión. La mayoría de los fallecidos fueron apuñalados a muerte, según Patricio Carrillo, el ministro del Interior de Ecuador, quien indicó que el motín fue causado por un conflicto entre pandillas criminales. La policía dijo que hallaron armas blancas y pistolas entre los prisioneros.
La tarde del lunes, las autoridades dijeron que el centro penitenciario ya estaba bajo el control de la policía nacional y del ejército.
“Lo que pasó hoy en la cárcel de Bellavista en Santo Domingo es una crueldad de esta organización criminal”, comentó Carrillo en una rueda de prensa.
Al momento del motín, la prisión albergaba más de 1600 detenidos, casi el doble de su capacidad original de 905, según registros oficiales. Solo 25 funcionarios estaban de guardia en todo el complejo, afirmó Carrillo.
La violencia sangrienta del lunes, el segundo motín con fallecidos en Ecuador en poco más de un mes, muestra la difícil situación de seguridad dentro del atribulado y sobrepoblado sistema penitenciario. El año pasado, alrededor de 300 personas fueron asesinadas dentro de las cárceles del país, según Naciones Unidas, y la población penitenciaria se ha triplicado en los últimos 13 años, lo que ha sobrecargado gravemente al sistema.
“Este es un alarmante recordatorio de la falta de control en el sistema penitenciario de Ecuador”, dijo por mensaje de texto Tamara Taraciuk Broner, directora para las Américas de Human Rights Watch. “Mientras las autoridades no prioricen abordar el hacinamiento en las cárceles y poner fin al control de las organizaciones criminales en las prisiones que extorsionan a los detenidos y a sus familiares, estos centros seguirán siendo caldo de cultivo para el crimen y la violencia”.
En febrero, el presidente Guillermo Lasso implementó una nueva política para mejorar el acceso de los presos a alimentos, cuidados de salud y empleo, entre otras cosas. Para ayudar a aliviar la sobrepoblación también ordenó la liberación de alrededor de 5000 presidiarios, entre ellos los que habían cometido delitos menores y cumplido con más de la mitad de su sentencia.
Naciones Unidas había calificado la medida como un valioso primer paso.
“Esperamos que la nueva política se implemente para ayudar a cambiar el sistema penitenciario de Ecuador de la dependencia excesiva de las medidas punitivas a la prevención del delito y para que cumpla con los estándares internacionales de derechos humanos”, dijo la organización en un comunicado.
La medida se produjo luego de que un motín en la ciudad de Guayaquil el pasado septiembre dejó a más de 100 personas muertas y 52 heridas. Lasso declaró un estado de emergencia que duró tres meses.
“Mi más sentido pésame a los familiares y seres queridos de los fallecidos en el amotinamiento en la cárcel de Sto. Domingo”, escribió Lasso en Twitter. “Este es un lamentable resultado de la violencia entre bandas”.
En una conferencia de prensa, Carrillo, el ministro del Interior, dijo que la causa probable del motín del lunes era la reubicación proyectada del líder de una de las mayores organizaciones criminales procedente de otra institución. Freddy Anchundia debía ser trasladado a una prisión de máxima seguridad luego de otro motín carcelario sucedido el mes pasado en El Turi, al sur del país, que dejó 21 fallecidos.
Sin embargo, luego de llegar a las instalaciones en Guayaquil, un juez ordenó que Anchundia volviera a ser transferido a la prisión en Santo Domingo, donde se encontraba cuando estalló la violencia en la madrugada del lunes.
Según Carrillo, los disturbios del lunes fueron iniciados por los mismos grupos criminales que el mes pasado organizaron el motín mortal en El Turi.
El sistema penitenciario de Ecuador “tiene muchos problemas estructurales, esos problemas estructurales no pueden ser resueltos en un corto plazo”, dijo Carrillo. “Lo que estamos viviendo ya no es un problema ni de las instituciones, ni de las personas. Este es un problema del Estado y tenemos que resolverlo desde el Estado”.
Susana Roa Chejín y Marcela Ribadeneira colaboraron con la reportería desde Quito, Ecuador.
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BBC
Paraguayan anti-mafia prosecutor killed on Colombia honeymoon
By George WrightBBC News
A high-profile Paraguayan prosecutor who fought against organised crime in his home country has been shot dead during his honeymoon in Colombia.
Marcelo Pecci was on a beach on the idyllic tourist island of Baru when he was killed by two gunmen.
Hours before the shooting, Mr Pecci's wife had announced on Instagram that she was pregnant.
Paraguayan President Mario Abdo Benitez described the shooting as a "cowardly murder".
Mr Pecci's wife, journalist Claudia Aguilera, said that they were approached by two men on a private beach before her husband was shot. She said he had not received any threats.
"Two men attacked Marcelo. They came in a small boat, or on a jet ski, the truth is I did not see well," Ms Aguilera told the El Tiempo newspaper.
One of the assailants got out and "without a word he shot Marcelo twice, one [bullet] hit him in the face and another in the back," she said.
The Decameron Hotel, where the couple was staying, said in a statement that "assassins arrived on the beach... and attacked and murdered one of our guests".
Paraguayan prosecutor Augusto Salas, a colleague of Mr Pecci, said that the attack appeared "typical of the [drug] mafia, so that is what I will think until the contrary is proven", according to news agency AFP.
The head of the Colombian police and investigators from Paraguay have travelled to the scene of the killing.
Officials from the United States will also aid the investigation, Colombia's national police chief General Jorge Luis Vargas said.
Mr Pecci specialised in organised crime, drug-trafficking, money-laundering and terror financing.
In 2020 he worked on a case against former Brazilian footballer Ronaldinho, who was arrested trying to enter Paraguay with a fake Paraguayan passport.
"The cowardly assassination of the prosecutor Marcelo Pecci in Colombia saddens all of the Paraguayan nation," Paraguayan President Mario Abdo wrote on Twitter.
"We condemn in the most energetic terms this tragic occurrence and redouble our commitment in the fight against organised crime."
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L'Humanité
The Northman, une saga de boue et de sang
Nos recommandations culturellesCinéma Pour son troisième long métrage, Robert Eggers met en image et en mouvement le souffle épique des légendes norroises en suivant la quête de vengeance d’un prince nordique jusqu’aux confins de l’Islande. Une relecture barbare de Hamlet.
Cyprien CaddeoEst-ce l’appel de l’Atlantique ? La jeune filmographie de Robert Eggers, nouvelle sensation du cinéma horrifique américain, s’apparente en tout cas à un voyage. Des grises forêts de sa Nouvelle-Angleterre natale où convulsaient les sorcières de The Witch (2015), on rejoignait ensuite la côte avec l’inquiétant phare de The Lighthouse (2019), hanté par une sirène. Voilà la grande traversée avec The Northman. Le film parcourt la Scandinavie médiévale, suit un raid en terre slave, explore une Islande tout juste colonisée. Fil rouge de cette odyssée : une obsession maniériste pour le mythe fondateur, le conte folklorique, auquel Eggers insuffle ensuite du bizarre et du malaise, desquels surgit l’horreur.
Ici, il est question du prince nordique Amleth (Alexander Skarsgard, quasi mutique, tout en physicalité). Encore enfant, il est jeté sur les sentiers de la vengeance après le meurtre de son père, le roi Horwendil (Ethan Hawke), par son oncle Fjölnir (Claes Bang), qui a également enlevé sa mère (Nicole Kidman) – bref, on a vu meilleure journée. Réduit à un corps mû par la haine, à un Berserker (guerrier-fauve) plus bestial qu’humain, il finit par se vendre lui-même comme esclave pour remonter la trace du tueur jusqu’en Islande, cette terre où on entend gronder les dieux. Mais Fjölnir, le régicide, s’est fait à son tour chasser du trône et n’est plus qu’un médiocre chef tribal perdu dans une terre hostile. Dans ces conditions, sans royaume à reconquérir, la vengeance a-t-elle encore un sens ? Surtout quand la belle Olga (Anya Taylor-Joy), captive elle aussi et sorcière à ses heures perdues, esquisse la possibilité d’une éclaircie dans une vie de peines.
le film s’autorise des séquences hallucinantes et hallucinées
La caméra, toujours en mouvement, matérialise la fuite en avant du héros. Honneur, tragédie, destinée, humanité réduite à une violence matricielle sont les grands concepts qui animent The Northman. Plutôt que de commenter son matériau mythologique, de chercher à développer un métadiscours, Robert Eggers le prend à bras-le-corps, au premier degré, pour lui donner forme. Rythmé par les furieuses envolées du compositeur Thomas Newman, le long métrage s’autorise donc des séquences hallucinantes et hallucinées, à l’image de cette transe des Berserkers s’abandonnant à leur animalité avant d’aller trucider un village. Ou encore de ce combat à la hache au pied d’un volcan en éruption.
Parfois poseur – c’est sa limite –, The Northman esquisse néanmoins, comme Mad Max : Fury Road ou Dune avant lui, la possibilité d’un autre genre de blockbusters, avec un budget moins stéroïdé (il n’a coûté « que » 90 millions de dollars) et une vraie patte d’auteur. Salvateur à l’heure des navets standardisés ou marvélisés vomis par les chaînes de production d’Hollywood. Le film arrive malheureusement en France après s’être méchamment viandé outre-Atlantique, où il n’a pas rencontré son public. Les dieux du box-office sont parfois cruels.
cinéma New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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En el Día de la Victoria, Putin ofreció un discurso calculado
Algunos analistas habían previsto que el presidente de Rusia anunciaría una intensificación de la guerra. Pero su mensaje, dirigido a los rusos de a pie, tuvo un tono moderado.
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Por Anton Troianovski
No hubo ninguna proclamación de victoria ni de “misión cumplida”, ni tampoco la promesa de que la lucha en Ucrania terminaría pronto. Pero tampoco hubo llamamientos a nuevos sacrificios o a la movilización, ni amenazas de ataque nuclear, ni pronunciamientos tajantes sobre la guerra existencial de Rusia con Occidente.
En lugar de eso, el presidente Vladimir Putin se plantó en la Plaza Roja de Moscú el lunes, en la festividad secular más importante de Rusia, y transmitió un mensaje para el público ruso en general: que podían seguir viviendo sus vidas. Los militares seguirían luchando para librar a Ucrania —en su falso relato—, de “torturadores, escuadrones de la muerte y nazis”, pero Putin no hizo ningún nuevo intento de preparar a su pueblo para un conflicto más amplio.
El tono calculado muestra que, aunque algunos funcionarios occidentales predijeron que Putin aprovecharía la festividad del 9 de mayo para redoblar la guerra, sigue cauto a la hora de exigir demasiado a los rusos de a pie. De hecho, el único anuncio político que hizo Putin en su discurso fue uno destinado a mitigar el dolor causado directamente por la guerra: firmó un decreto para proporcionar ayuda adicional a los hijos de los soldados muertos y heridos.
“Ha desarrollado un cierto sentido de lo que es y no es posible”, dijo Gleb O. Pavlovsky, un asesor cercano a Putin que en 2011 cayó en desgracia, al explicar por qué el líder ruso no parece dispuesto a ordenar una movilización masiva. “Él entiende que no hay propaganda capaz, por sí sola, de obligar a alguien a morir”.
Funcionarios occidentales y ucranianos habían especulado que Putin podría utilizar la pompa marcial de la fiesta del 9 de mayo para declarar que Rusia se encuentra en estado de guerra y ampliar el reclutamiento militar, lo que le permitiría aumentar sus fuerzas que están mermadas y han experimentado tantas dificultades en el campo de batalla.
Pero en lugar de preparar a la sociedad para más sacrificios, Putin pronunció lo que fue, en muchos sentidos, un discurso moderado en comparación con la ardiente retórica que ha desplegado en otras ocasiones en los últimos dos meses; también fue el discurso, de todas sus recientes apariciones, que el pueblo ruso tenía más probabilidades de ver, ya que se produjo durante el desfile televisado por el Día de la Victoria. Se trata del evento anual más importante del Estado ruso, una celebración de la victoria soviética sobre la Alemania nazi en la Segunda Guerra Mundial.
Algunos analistas afirman que, aunque las encuestas muestran que existe un amplio apoyo a la guerra en Rusia, parece que en el Kremlin hay preocupación de que este apoyo no sea profundo. Pavlovsky dijo que el presidente parece querer evitar que se dañe aún más el acuerdo tácito con el pueblo ruso que él mismo forjó tras llegar al poder: los rusos de a pie se mantienen al margen de la política, y el Kremlin les deja vivir su vida.
De hecho, aunque más de 15.000 rusos fueron detenidos en las protestas contra la guerra en las primeras semanas, la gran mayoría permaneció en silencio, aunque se opusiera a ella. Y aunque las sanciones occidentales han afectado a la economía rusa, esta no se ha hundido, lo que ha permitido a mucha gente seguir viviendo en gran medida como antes de la invasión del 24 de febrero.
La encuestadora independiente Levada descubrió el mes pasado que el 39 por ciento de los rusos prestaba poca o ninguna atención a lo que el Kremlin llama la “operación militar especial” en Ucrania. Putin, al parecer interesado en limitar el escrutinio de los padres preocupados, prometió al principio de la guerra que los reclutas —los jóvenes rusos deben cumplir un año de servicio militar— no serían enviados a la batalla. Después de que muchos fueran enviados, Putin ordenó una investigación.
Una movilización masiva de la población rusa, o un cambio a una economía de guerra, socavaría ese equilibrio, al llevar la realidad de la guerra a muchos más hogares.
“Podría resultar que la gente está preparada para apoyar la guerra mientras está sentada en casa frente a la TV, como se dice, pero que no está para nada lista para ir a pelear”, dijo Pavlovsky. “Esa es la postura central que Putin entiende y trata de no tocar”.
La coreografía del propio desfile parecía dirigida a ser confortablemente familiar; las tropas y los vehículos marcharon y rodaron por la Plaza Roja como en años anteriores y no mostraron el símbolo de la “Z” que ha llegado a representar el apoyo a la guerra de Ucrania.
Incluso durante las celebraciones del lunes, en Rusia siguieron apareciendo destellos de malestar. OVD-Info, un grupo de derechos, reportó la detención de manifestantes dispersos por todo el país, incluida la de un hombre que colocó una caja de chocolates en una banca en el centro de Moscú junto a un cartel escrito a mano que decía: “Toma un dulce si estás en contra de la guerra”.
En el acto de protesta más dramático, dos periodistas rusos de un sitio web de noticias favorable al Kremlin llenaron súbitamente su página de inicio con artículos contra la guerra, uno de los cuales declaraba que “Putin debe irse”.
“¡No tengan miedo!”, decía el artículo, publicado brevemente en el sitio web Lenta.ru. “¡No se queden callados! ¡Resistan! No están solos, ¡somos muchos! El futuro es nuestro”.
En su discurso, Putin retomó viejos argumentos: que la invasión era la “única decisión correcta” porque, según afirmó falsamente, Ucrania estaba planeando una “invasión punitiva” de su territorio controlado por Rusia, y porque la OTAN estaba acumulando tropas cerca de las fronteras rusas.
Pero algunos analistas advirtieron que, aunque Putin desafiara el lunes algunas expectativas occidentales de escalada, en las próximas semanas, la amenaza seguía siendo elevada. Tatiana Stanovaya, que ha estudiado durante mucho tiempo a Putin y fundó la empresa de análisis político R. Politik, con sede en Francia, dijo que es probable que el presidente ruso simplemente viera el desfile del Día de la Victoria como el momento y el lugar equivocados para señalar una escalada, especialmente porque muchos rusos todavía estaban disfrutando del período de vacaciones tradicional de principios de mayo.
Dijo que el mayor peligro residía en la frustración de Putin por las entregas de armas de Occidente a Ucrania, y que podría emplear el vasto arsenal nuclear de Rusia para disuadirlo, al detonar una sola arma con efecto demostrativo. En el relato de Putin, Occidente está incitando a Ucrania a la resistencia con el fin de debilitar a Rusia; a finales del mes pasado, Putin advirtió que los países que “crean una amenaza estratégica para Rusia” podrían esperar “ataques de represalia” que serían “rápidos como un relámpago”.
“A su entender, los problemas a los que se enfrenta Rusia en Ucrania ahora mismo no se deben a la falta de fuerzas, sino a que Occidente está armando a Ucrania”, dijo Stanovaya. “Está en guerra con Occidente, así que tiene que mostrar a Occidente que debe retirarse. Y tiene que hacerlo de una manera que realmente asuste a todo el mundo”.
De hecho, Putin reservó su lenguaje más duro en el discurso del lunes para Estados Unidos. Fueron Estados Unidos y sus “secuaces” quienes estaban utilizando a los “neonazis” ucranianos para amenazar a Rusia, dijo, lo que lo obligó a comenzar la guerra. Y fue Estados Unidos, dijo, quien estaba “humillando” al mundo tras la caída de la Unión Soviética al proclamar su “excepcionalismo”.
“Sin una retirada de Occidente, no hay forma de que Putin gane la guerra ahora”, dijo Stanovaya.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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France24 - World
‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises spark US baby formula shortage
Issued on: 11/05/2022 - 14:11
Sébastian SEIBT
Along with much of the globe, US consumers are reeling from a cost of living and supply-chain crisis. One example is a shortage of baby formula caused by a constellation of factors, from rampant inflation to the Abbott Nutrition scandal.
US media outlets are sounding the alarm with dramatic, emotional headlines: “Miami Valley families desperate,” announced one headline on the website of local Florida TV station WRGT. “I am currently having the worst time finding formula,” one mother of a 9-month-old told Salt Lake City’s KSL-TV. “It’s been such a stressful time,” she continued. “I never thought it would come down to something like this, where parents have to really struggle with options for their babies to eat.”
The US is facing a nationwide shortage of milk powder: Almost 40 percent of common baby formula brands were sold out across the US during the week starting April 24. That same week, more than half of the baby products usually sold were not available in six states – Texas, Tennessee, Missouri, Iowa, North Dakota and South Dakota.
And the crisis is set to endure. “We anticipate baby formula to continue to be one of the most affected products in the market,” Ben Reich, CEO of price tracking website Datasembly, told CNN.
‘I cannot find it’
Social media have been inundated with photos of empty shelves while parents recount endless treks to different supermarkets in search of the elusive formula.
“I have two children. I cannot find it. I can purchase this today. I can pay cash,” Dallas resident Ashley Hernandez wrote on eBay after finding a seller offering 10 tins for $40 each of a very specific baby formula her children need for health reasons.
“Every day, we hear from parents who are hurt, angry, anxious and scared,” Brian Dittmeier, senior director of public policy at the National Women Infant Children Association, told The New York Times. “The lives of their infants are on the line.”
In the US, powdered milk is an essential part of the diet of 75 percent of babies over the age of 6 months. This means the shortage could well leave a significant mark on children’s future development.
Politicians have made much of the problem – especially in the Republican Party. Several of its members have urged US President Joe Biden’s administration to declare the baby formula shortage a “national crisis”. Adopting the classic “nationbuilding at home” approach, some Republicans have urged Biden to reduce financial support to Ukraine and use those funds to help American mothers.
Some Democrats have also implored Biden to do more, notably Congresswoman Abby Finkenauer of Iowa, who called on the White House to use the Defense Production Act, a law created in 1950 at the outset of the Korean War that allows the federal government to force companies to prioritise producing certain products.
The spectre of inflation
The crisis has intensified over the past year due to global factors. When it became evident in spring 2021 that coronavirus lockdowns had snarled global supply chains, it seemed that baby milk powder was just part of a long list of affected products. Major suppliers to the US market like Nestlé, Reckitt and Abbott make their products in America, but crucial ingredients are imported from countries like China.
Milk powder supplies had fallen by just 10 percent at that point. But – unlike other goods such as computer chips and textiles – the shortage amplified over time. By January 2022, supplies had dropped 20 percent.
By this point it wasn’t just supply chain problems at work – it was the broader problem of inflation re-emerging after 40 years.
Some economists had warned that the Biden White House pumping in extra money beyond the US economy’s spare capacity would fuel inflation, with too much money chasing too few goods. Then rising energy prices caused by the war in Ukraine aggravated the problem.
Baby formula has been especially affected by inflation because it is harder to find substitutes – meaning families tend to stock up when prices are expected to rise. And this rush to buy seems to have caught manufacturers off-guard.
Abbott Nutrition scandal
A health scandal has made the crisis even more acute. Abbott Nutrition announced a mass recall of several products after the Food and Drug Administration (FDA) warned consumers to avoid some of their baby formulas following the discovery of a possible link between Abbott formulas and bacterial infections in four babies – all of whom were hospitalised and one of whom died.
The Abbott recall was especially damaging because the company provides free formula across America to people who struggle to pay.
The four children were infected with Cronobacter sakazakii – a rare but lethal bacterium which can cause severe inflammation and even meningitis in infants.
The FDA found traces of this bacterium in an Abbott Nutrition factory in Sturgis, Michigan – concluding in a report published in March that the company had not respected the required hygiene measures.
The scandal gained momentum in April when US media reported that a whistleblower had informed the FDA of hygiene failures at the Sturgis plant six months before the Cronobacter cases were discovered.
Abbott Nutrition disputed the FDA’s findings and blamed the whistleblower allegations on the resentment of a fired former employee. Nevertheless, the company followed the FDA’s recommendations and announced another product recall in March.
In the meantime, most large shopping outlets have limited the number of cans of baby formula that can be purchased per customer to try and manage the problem.
This article was translated from the original in French.
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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation
Reporters
What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?
Business Daily
Rising interest rates and inflation weigh on investors worldwide
BBC
It's the stuff of folk legend, a desire to have someone who will put one over on 'the man'
February is as unpredictable as it is breath-taking in Cragg Vale, a village of cobbled streets and immense natural beauty in the sprawling West Yorkshire countryside. A week before I'd planned to trek a five-mile trail known locally as the Coiners route, Cragg Vale was battered by two storms that left flooded rivers and uprooted trees in its wake.
When I finally made it, however, the skies were clear blue and the hills glistened in burnt yellows and rich greens. This is an imposing landscape largely untouched by time, where a handful of wind turbines dotted along the horizon are the only obvious markers of modern life.
I'd come to Cragg Vale to walk in the footsteps of "King" David Hartley, who once forged a criminal empire in this part of Yorkshire, a county affectionately nicknamed "God's own country". I strolled up steep, forest-covered hills and meandered along bridlepaths lined with wildflowers. Hillside cottages were nestled within the valleys, cocooned from the outside world. Birds sang, brooks babbled and sheep grazed in frost-dusted fields.
These were the same views that inspired Emily Brontë's Wuthering Heights and where the only Brontë brother, Branwell, worked the railways. On first sight, there was little to suggest that this expansive patch of countryside once harboured a gang known as the Cragg Vale Coiners, whose counterfeiting enterprise in the 18th Century took on the establishment and brought the Bank of England to its knees.
At the time, ongoing trade between England, Spain and Portugal meant both English and foreign coins were accepted as legal tender in England. In this, the Coiners found an opportunity, albeit an illicit one.
"King" David Hartley is buried in Heptonstall, in the same churchyard as Sylvia Plath (Credit: Steve Hartley)
These coins were made from valuable metals, more or less worth their weight in silver and gold. The Coiners, led by Hartley, clipped edges from these coins, shillings and moidores usually bought from local traders who would get a cut of the profits, and melted the clippings with metal scraps to forge counterfeit coins. Portuguese moidores were commonly forged because they were the most valuable, worth around 27 shillings a piece, roughly a week's wages.
This enterprise wasn't a small fry operation. It was once the biggest fraud in British history, with some estimates saying that £3.5m of fake coins were paid back into circulation, reducing the currency's value by 9%. Today, that sum would be around £650 million. While the gang were known to murder those who crossed them, they also enriched – and were protected by – their community, robbing from the rich to feed the poor locals, who would gift David his "King" moniker. Hartley's brothers and fellow gang members, Isaac and William, were duly known as the Duke of York and Duke of Edinburgh.
Today, Hartley's story has become local legend and is almost folklorish in its infamy. But this northern England enclave is rife with strange history and tall tales.
Standing tall atop a 1,300ft hill in the Upper Calder Valley – made up of small towns and villages such as Hebden Bridge, Todmorden and Mytholmroyd, as well as Cragg Vale – is Stoodley Pike, a 121ft spiked monument originally completed after the Battle of Waterloo in 1815 as a tribute to peace. By calamitous chance, the pike toppled just before the Crimean war was declared against Russia in 1854.
Placed outside farmhouses and churches are centuries-old human heads carved out of stone, once thought to ward off magical spirits. Todmorden, meanwhile, is a hotbed of alien conspiracies and purported UFO sightings, mainly fuelled by the 1980 death of coal worker Zigmund Adamski, who was discovered 20 miles away from his home covered in a non-identifiable, slimy goo. His case remains unsolved.
The 121ft Stoodley Pike monument dominates the skyline of the Upper Calder Valley (Credit: petejeff/Getty Images)
"The perfect conditions for folklore is an area where there are separate communities in good communication with each other, economic interdependence and a distinct landscape," said John Billingsley, an author and folklore historian.
"Everybody here is close enough to be drinking in the pubs with each other," he continued. "That keeps stories circulating and gives a sense of identity. The Coiners came very strongly with that sense of local community, the people who they were doing a 'Robin Hood' job for."
Opinion is divided when remembering the Coiners. Some believe they were simply products of their time, hard men for hard times. Others believe they were nothing more than criminals.
"All societies have their outlaws," added Steve Tilston, a folk musician and Hebden Bridge local who chronicled the story of the Coiners in the song The King of the Coiners. "It's the stuff of folk legend, a desire to have someone who will put one over on 'the man'. [Outlaws] are not just total villains, they manage to cock a snook at the people in charge. And in Hartley's days, corruption ran rife. As, dare I say it, it does now."
The scenery of the Calder Valley, much like some of its attitudes, has largely remained untouched since Hartley was alive. "This area has not changed an awful lot since those days," said Tilston. "This is where Hartley and his cohorts would have trudged. They would have looked out at the same views as we do today."
To guide me through where Hartley "trudged", I met up with local cartographer Chris Goddard. In 2018, Goddard devised the Coiners route, which spans many of the locales frequented by the gang, some based on historical fact, others mythologised by Goddard on his many walks through the Calder landscape.
The scenery of the Calder Valley has largely remained untouched since David Hartley was alive (Credit: Philip Openshaw/Getty Images)
Our walk began in Mytholmroyd, where the gang regularly plotted their moves over pints of ale. From there, we weaved our way through dense, ancient forest, dredging up steep slopes and wading through fallen leaves. We wandered through a small lagoon unofficially known as "David's Pool", where the gang leader may have once bathed; and, around a mile later, reached the sprawling moorland of Broadhead Clough. Alone, at the apex of the hill, stood Bell House, Hartley's original home and very much the gang's illegal hub. Placing a hive of treasonous activity in plain sight seems somewhat counterintuitive. But the landscape protected him, said Goddard. "Being here, Hartley could see everything."
A stone's throw from Bell House was Lumb Hole Falls, where, from a giant boulder overlooking the valley below, it's rumoured Hartley would stand to regale his cronies . As we continued, we met a woman sitting on a bench looking at an expanse of green where, in the spring, bluebells will appear.
"They did a really good job around here," she said, after we mentioned the Coiners. "It brought the treasury down in London… something needs to bring them down," she said, her tone suggesting that a north-south divide still exists in this part of England.
If I'd have been there in those days, I'd have done the same. It was survival."
"People around here could eat meat, they could get proper clothing," she added. "People say they were rough, but it was a rough time. Good on him. If I'd have been there in those days, I'd have done the same. It was survival."
And survive the gang did, but it was on borrowed time.
Bell House was Hartley's home and the hub of the gang's counterfeiting operation (Credit: Steve Hartley)
As the gang's riches grew too big for higher powers to ignore, the Houses of Parliament were drawn into a debate over their affairs. The final straw came on 8 November 1769, when several members of the Coiners murdered an excise officer, William Deighton, who was sent to investigate them.
Five days after the murder, a royal proclamation issued a £100 reward to anyone who could name the perpetrators. Dozens of arrests were made, and the once tight-knit group began to implode. Members turned on each other to save themselves. Some escaped justice, like David's brother Isaac, who died in his 70s or 80s. By the end of the year, however, Hartley was arrested. And on 28 April 1770, he was hanged at the Knavesmire Tyburn near the city of York.
For reasons that remain unknown, Hartley was afforded a burial not befitting of a person sentenced to death in the 18th Century, a time when criminals could be hung, drawn and quartered. After execution, his body was released from York and hauled 60 miles to the St Thomas à Becket Church in Heptonstall, West Yorkshire, where he was buried in the church's consecrated grounds.
And that is where the King remains.
The church today is a roofless ruin, built between 1256 and 1260 and mostly destroyed through time. The poet Sylvia Plath is buried in the same churchyard; when I visited, her grave was adorned with flowers and the soil pierced with pens and pencils left in tribute. Hartley's was little more than a stone in the ground, laid flat amongst a mosaic of other weathered places of rest.
But Hartley's name lives on, both etched in stone and in his descendants.
"Legendary is probably a good word to use for him," said Steve Hartley, the five-time great-grandson of David Hartley.
Now marked by a plaque, Knavesmire Tyburn was once the site of public hangings in York (Credit: Rob Atherton/Getty Images)
Steve's family history was controversial growing up, and he remembers how his great-grandad rarely spoke of Hartley's escapades. "The older generations were ashamed of it," he said.
Some still echo those sentiments. Tilston remembers how a Heptonstall museum curator once told him that Hartley's crimes made him unworthy of burial at the church.
Nevertheless, the Hartley tale is soon set to spread far and wide. A TV adaptation of the Benjamin Myers novel The Gallows Pole, a part-fictionalised telling of the Coiners story, is currently in production. Tourism to the Calder Valley will likely follow. "It will be like Peaky Blinders. Everyone will want to know about the real Yorkshire Coiners," Steve said, referencing the Birmingham tourism boom sparked by the crime drama series.
It seems that there are two sides to the coin when remembering David Hartley: revered or reviled. But there's also something intrinsically human in why his story continues to be told, according to Billingsley.
"Folklore has this ability to bring people in, to embrace people without them really knowing it," he said. "It's a search for origin, and a validation of one's own place. There's a strong element of that in the community here today. People who are looking for meaning and connection."
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L'Humanité
Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens
Nos recommandations culturellesCinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.
Pierre BarbanceyPrésenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.
Pas de politique
La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.
Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »
Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »
C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.
Le visage de ces hommes
Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.
cinémaloup bureauGuerre en Ukraine France24 - World
Live: Ukraine claims battlefield gains, curbs flow of Russian gas to Europe
Issued on: 11/05/2022 - 06:00Modified: 11/05/2022 - 15:58
FRANCE 24
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Ukraine said Wednesday its forces were gradually pushing Russian troops away from the city of Kharkiv, the country's second largest, signalling a possible shift in the war's momentum. Earlier, Kyiv said it had stopped the flow of Russian natural gas through one hub that feeds European homes and industry. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
3:37pm: Russia says deputy foreign minister discussed bilateral issues with US ambassador
Russia's Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov and Washington's ambassador to Moscow John Sullivan discussed bilateral issues at a meeting on Wednesday, Russia's foreign ministry said.
3:33pm: Germany says it detected a 25% drop in gas deliveries by one of the main pipelines via Ukraine detected
The volume of Russian gas flowing to Germany through one of the main pipelines crossing Ukraine has fallen by 25% since Tuesday, the German government's energy agency said on Wednesday.
"Due to the reduction in transit, gas volumes to Germany via Ukraine (through the Megal pipeline) have decreased by 25% compared to Tuesday," the agency said on its website, but said that "these volumes are currently being offset by larger flows, notably from Norway and the Netherlands".
3:31pm: UN chief: 'deeply concerned' about risks of global hunger due to war in Ukraine
UN Secretary-General Antonio Guterres said on Wednesday he was deeply concerned about hunger becoming widespread in different parts of the world due to food shortages in the wake of the war in Ukraine. Speaking alongside Austria's chancellor and foreign minister in Vienna, Guterres also said talks were ongoing to evacuate more civilians from conflict zones in Ukraine.
"I have to say that I am deeply concerned, namely with the risks of hunger becoming widespread in different parts of the world because of the dramatic food security situation we are facing because of the war in Ukraine," he said.
3:15pm: UK and Sweden say relations with Putin can never be normalised
British Prime Minister Boris Johnson and his Swedish counterpart said that relations with Russian President Vladimir Putin can never be normalised following the invasion of Ukraine. Johnson met Swedish Prime Minister Magdalena Andersson to discuss topics including security in Europe.
"The leaders agreed that the aftershocks of Putin's abhorrent invasion of Ukraine had fundamentally changed international security architecture," a spokesperson for Johnson said after the meeting. "They underlined that relations with Putin could never be normalised."
2:25pm: Russia does not plan to close its Warsaw embassy after incident
Russia is not considering closing its embassy in Warsaw, embassy representatives told Reuters, after the country's ambassador to Poland was doused in a red substance on Monday by people protesting against the war in Ukraine.
"The closing of the Russian Embassy in Warsaw is not being considered, unless the Polish authorities make its functioning impossible," the embassy said in an e-mailed statement.
2:17pm: US and Polish ambassadors arrive at Russian foreign ministry
The US ambassador to Russia, John Sullivan, has arrived at Russia's foreign ministry along with Polish ambassador Krzysztof Krajewski, RIA news agency reported.
Krajewski had been summoned to the foreign ministry after protesters poured red liquid over Russia's envoy to Poland at a wreath-laying ceremony in Warsaw on Monday, Poland's PAP news agency reported.
2:16pm: Finnish PM says joining NATO will strengthen security
Finnish Prime Minister Sanna Marin has said her country is considering joining NATO for the security of its citizens. On a visit to Japan, she also called on the international community to unite in stepping up sanctions against Russia.
“If Finland makes this historical step it is for the security of our own citizens," Marin told a news conference after holding talks with Japanese Prime Minister Fumio Kishida. “Joining NATO will strengthen the whole international community that stands for common values.”
Marin said she and Kishida discussed “Russia's horrible aggression against Ukraine and its consequences.” She said that sanctions against Moscow need to cover energy, finance and transport sectors “more broadly than now.”
2:15pm: Sweden inks mutual defence deal with UK ahead of NATO decision
British Prime Minister Boris Johnson and his Swedish counterpart Magdalena Andersson on Wednesday announced a mutual defence agreement in case of an attack, as Sweden considers whether to join NATO.
"If Sweden were attacked and looked to us for support then we would provide it," Johnson told reporters at a joint press conference in Sweden.
1:55pm: Sovereign states must be free to make difficult decisions, UK's Johnson says in Sweden
Sovereign states must be free to make difficult decisions, Prime Minister Boris Johnson has said during a visit to Sweden, aimed at inking a new defence and security agreement.
"The war in Ukraine is forcing us all to make difficult decisions, but sovereign nations must be free to make those decisions without fear or influence or threat of retaliation," Johnson said.
1:48pm: Gazprom says Ukraine left only one entry point for Russian gas into Europe
Russian energy giant Gazprom says that Ukraine has left only one entry point for transiting Russian gas to Europe and that this is undermining the security of gas supplies, RIA news agency reports.
Russian gas flows to Europe via Ukraine fell by a quarter on Wednesday after Kyiv halted the use of a major transit route.
1:38pm: Zelensky addresses students at Paris university via videolink
Ukrainian President Volodymyr Zelensky, speaking to French University Sciences Po, said he wanted to restore the country's territory before an end of the war with Russia could be envisioned.
"Once we recoup all that is ours, we will finish this", Zelensky told students via videolink, adding that he was still willing to dialogue with Moscow.
President @ZelenskyyUa speaks to students at @sciencespo from Kyiv. Curious and interested to hear our questions and evokes the bravery of students, from 1968 to today. What an impressive statesman. pic.twitter.com/agU5f5pW8K
May 11, 2022Zelensky said the war would have been prevented if his country had been allowed to join NATO beforehand.
"If Ukraine had been part of NATO before the war, there would have been no war", he said.
His Russian counterpart Vladimir Putin has repeatedly said the risk of seeing Ukraine become a member of NATO warranted the invasion that started more than two months ago.
1:31pm: US warns of possible Russian objective to expand Ukraine invasion to Moldova
US Director of National Intelligence Avril Haines said Tuesday that Putin will not end the war with the Donbas campaign and is determined to build a land bridge to Russian-controlled territory in Moldova.
The threat from Russia has been acknowledged by Moldovan authorities. "Our concern right now, and the biggest threat that we here in Home Affairs are considering, is the threat of destabilisation of internal order," said Moldovan Minister of Internal Affaris, Ana Revenco.
Russia has denied claims that it may target the country.
1:01pm: Nearly a third of jobs lost in Ukraine since invasion, says UN
Thirty percent of jobs in Ukraine – 4.8 million in total – have been lost since the Russian invasion, the United Nations has said, with the outlook even worse if the war drags on.
"Economic disruptions, combined with heavy internal displacement and flows of refugees, are causing large-scale losses in terms of employment and incomes," the UN's International Labour Organization said.
12:52pm: Authorities in Ukraine's Kherson plan appeal to become part of Russia
The Moscow-installed authorities in Ukraine's southern Kherson region said Wednesday they plan to appeal to President Vladimir Putin for the region to become part of Russia.
Kherson was the first major city to fall to Russian forces after the start of their military operation in Ukraine on February 24.
"There will be a request to make Kherson region a full subject of the Russian Federation," said Kirill Stremousov, an official in the Moscow-controlled region, Russian news agencies reported.
He added that "by the end of the year" Kherson will be fully governed by Russian law.
The Kherson region is located just north of Crimea, which Moscow annexed from Ukraine in 2014, and is essential for supplying the peninsula with water for drinking and irrigation.
11:47am: Russia has enough buyers for energy resources without Western countries, says Russian foreign minister
Russia has enough buyers for its energy resources outside of Western countries, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Wednesday, as European Union countries try to sharply reduce their reliance on Russian oil and gas.
"Let the West pay more than it used to pay to the Russian Federation, and let it explain to its population why they should become poorer," Lavrov said at a news conference in Muscat after talks with his Omani counterpart.
The Russian foreign minister also said that Moscow did not want war in Europe, but that Western countries were keen to see Russia defeated in its military campaign in Ukraine.
"If you are worried about the prospect of war in Europe - we do not want that at all," Lavrov said at the news conference.
"But I draw your attention to the fact that it is the West that is constantly and persistently saying that in this situation, it is necessary to defeat Russia. Draw your own conclusions."
11:20am: Pussy Riot member escapes Russia desguised as delivery worker
Pussy Riot member Maria Alyokhina has left Russia, she said in an interview, after disguising herself as a food delivery courier to escape police.
Alyokhina joins thousands of Russians that have fled their country since President Vladimir Putin sent troops into Ukraine on February 24.
In September, Alyokhina was sentenced to one year restricted movement while protesting in support of jailed Kremlin critic Alexei Navalny, but in April authorities moved to convert her sentence into real jail time.
In an interview with the New York Times late on Tuesday, Alyokhina, 33, described how she dressed up as a food courier to avoid the Moscow police that were staking her out and left her cellphone behind so she couldn't be tracked.
Then a friend drove her to the border with neighbouring Belarus and a week later she managed to cross into EU member Lithuania after several attempts, according to the interview.
"I was happy that I made it, because it was an unpredictable and big 'kiss-off' to the Russian authorities," she told the NYT.
“It sounds like a spy novel." Maria Alyokhina, leader of the band Pussy Riot, decided it was time to leave Russia after more than a decade of activism — at least temporarily. She and her girlfriend disguised themselves as food couriers to evade the police. https://t.co/FCT7dNyhf0 pic.twitter.com/cAJdzyjfEj
May 10, 2022Her partner and fellow Pussy Riot member Lusya Shtein posted a photo of Alyokhina on Twitter, dressed in a green Delivery Club uniform and wearing a food delivery backpack.
Shtein tweeted that Alyokhina "did not flee Russia, she has gone on tour" to raise money for Ukraine that will start with a concert in Berlin on May 12.
Shtein was also sentenced to restricted movement over Navalny protests but in April she fled Russia, posting a video of herself cutting off a police anklet monitor.
A veteran member of the Pussy Riot feminist group, Alyokhina spent two years in prison for taking part in the group's 2012 protest performance in neon balaclavas inside Moscow's Christ the Saviour Cathedral.
10:42am: Ukrainian gas line supplying a third of Europe's gas from Russia to be turned off
Ukraine says it has been forced to cut off gas supply at the Novopskov compressor station in eastern Ukraine as it can no longer ensure safety at the facility. Throughout the war in Ukraine the station has continued to run as normal, providing Europe with almost a third of its gas supply from Russia.
The gas flow will stop at 17:00 local time on Wednesday, Ukraine's national gas supplier said.
9:12am: US says no end in sight for war in Ukraine as Zelensky warns against 'excessive emotions'
The US has warned that there is no end in sight for the conflict in Ukraine, even as Russian forces have been pushed back from the city of Kharkiv.
"The next few months could see us moving along a more unpredictable and potentially escalatory trajectory," said US Director of National Intelligence, Avril Haines, on Tuesday.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky welcomed the Ukrainian success in Kharkiv but also warned against "excessive emotions" in a video address on Tuesday evening.
"We should not create an atmosphere of excessive moral pressure, where victories are expected weekly and even daily," Zelensky said.
7:17am: Russian gas transit to Europe via key Ukraine route falls to zero
Nominations for Russian gas transit via Ukraine at the Sokhranovka entry point for May 11 declined to zero, data from Ukraine's gas pipeline operator showed on Wednesday, following Kyiv's warning of shutting down supplies through the route.
Ukraine said on Tuesday it would suspend the flow of gas through the transit point which it said delivers almost a third of the fuel piped from Russia to Europe through Ukraine, blaming Moscow for the move and saying it would move the flows elsewhere.
The data also showed that requests for Russian gas transit to Europe via Ukraine at the Sudzha entry point stood at almost 72 million cubic metres for Wednesday.
6:56am: Russian troops pushed away from Kharkiv, says Zelensky
Russian troops are being pushed away from Ukraine's second city Kharkiv, President Volodymyr Zelensky said in his nightly address on Tuesday.
The president said he had "good news" from the northeastern Kharkiv region.
"The occupiers are gradually being pushed away," he said. "I am grateful to all our defenders who are holding the line and demonstrating truly superhuman strength to drive out the army of invaders."
The head of the Kharkiv regional state administration Oleg Synegubov said on Telegram that "fierce battles" were ongoing in the region, and that the city itself was under heavy fire.
"Due to successful offensive operations, our defenders liberated Cherkasy Tyshky, Rusky Tyshky, Rubizhne and Bayrak from the invaders," he said.
"Thus, the enemy was driven even further from Kharkiv, and the occupiers had even less opportunity to fire on the regional centre."
5:32am: War in Ukraine revives France-Spain gas pipeline project
Since Russia invaded Ukraine, Madrid has revived calls to build a huge gas pipeline between Spain and France dubbed MidCat that would boost Europe's energy independence from Russia.
Initially launched in 2003, the 190-kilometre (120-mile) Midi-Catalonia (MidCat) pipeline would pump gas across the Pyrenees from Hostalric just north of Barcelona to Barbaira in southern France.
Its aim was to transport gas from Algeria through Spain to the rest of the European Union. There are currently only two small gas pipelines linking Spain and France.
But following several years of work, the project was abandoned in 2019 after energy regulators from both countries rejected it amid questions over its environmental impact and profitability.
4:18am: US House approves $40 billion Ukraine aid
US lawmakers voted Tuesday to send a $40 billion aid package to Ukraine, as Washington warned that Russia was likely girding for a long conflict with its neighbor.
The defense, humanitarian and economic funding passed the House of Representatives by 368 votes to 57, with the two parties' leaders having already reached an agreement on the details. It will likely pass the Senate by the end of the week or next week.
All the dissenting votes came from the Republican ranks.
"With this aid package, America sends a resounding message to the world of our unwavering determination to stand with the courageous people of Ukraine until victory is won," House Speaker Nancy Pelosi told her Democratic colleagues ahead of the vote.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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On The Ground
In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
AS IT HAPPENED
Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF
BBC
SANS TITRE
When The Wray opened in Washington, DC’s fashionable Foggy Bottom neighbourhood in May 2021, it was one of the buzziest real-estate projects of the year. Not only did the eight-storey apartment complex have bold Art Deco designs in its grand lobby, but also a rooftop terrace overlooking the DC skyline with fire pits and grills as well as a penthouse clubroom with a lounge and private meeting space.
For residents of the neighbourhood, it was quite a surprise to see this World War Two-era building transformed into 158 luxury apartments. It was, after all, filled just two years earlier with foreign-policy makers dissecting diplomatic cables at offices run by the US State Department.
The Wray is just one of several work buildings in the Washington DC area that have been adapted into residential space. According to a recent report from rental listings site RentCafe, the US capital has converted more offices to housing since the start of the pandemic than anywhere else in the nation, with 1,091 new units. Neighbouring city Alexandria, Virginia, meanwhile, is right behind with 955 new units.
A decade ago, factories and hotels were the prime targets for adaptive reuse. Now, former offices comprise 41% of all US apartments converted during the past two years, according to RentCafe. They are also the most popular building type for future adaptive reuse projects, creating one-quarter of the 52,700 residential units expected to become available in the US in 2022 (a figure that’s up from 6,960 in 2012).
Remote-work and hybrid schemes have led companies to reduce the footprint of their offices, lowering demand and increasing supply. Meanwhile, the heated housing market has left developers eager to transform ageing assets into prime residential real estate.
This adaptive reuse has the potential to revitalise central business districts (CBDs), which have been devastated by the pandemic, as well as upend outdated assumptions about how to design cities. Yet the roadblocks – such as tax codes and zoning restrictions – are many, meaning it won’t always be an easy transition. Just as adapting homes into offices required major changes, so, too, will turning offices into homes.
At The Wray in Washington, DC, the eight-storey apartment complex has a penthouse club with a lounge and bar (Credit: Kip Dawkins)
North America’s dying downtowns
The trend of turning ageing offices into residential buildings isn’t just happening in the US. For instance, the Greater Paris Investment Agency launched a design competition for office-to-housing conversions.
Yet, the need for such conversions is greatest in North America. In Asia, remote work hasn’t taken off to the same extent as in the West, leaving less office stock available for adaptive reuse. In Europe or Latin America, business districts were typically built outside historic centres, shielding the mixed-use downtown core from the biggest effects of changing workplace trends (even if Canary Wharf is empty, for example, central London still buzzes with life). On the contrary, North America has high concentrations of office buildings – many of which have outdated infrastructure and technology – located at the very heart of its cities.
Tracy Hadden Loh, a fellow at the Washington-based Brookings Institution, who researches commercial real-estate trends, says that if you look at the top 10 office markets in the US, you’ll find about 90% office space in the CBD.. “There’s basically nothing else there,” she explains. “So, when office workers started working from home, these CBDs emptied like a mining town out West after the gold ran dry.”
Office occupancy was trending downwards in many markets long before the pandemic, as employers abandoned aging buildings constructed during a building boom in the 1980s and began to consume fewer square feet per worker. Cities have known this posed a threat to their downtowns for a while.
“This trend [of office to residential conversions] really started to pick up in 2019, and it gained acceptance right about the time of the pandemic,” says Doug Ressler, manager of business intelligence at Yardi Matrix, the real-estate data company that put together the RentCafe report. “Most conversions are happening in urban core areas where the housing demand is greatest and the ability to convert is, too.”
The exterior of the Franklin Tower in Philadelphia's Logan Square neighbourhood (Credit: Robert Deitchler/Gensler)
In Calgary, bad offices make good residences
There is, perhaps, no city in the world that has taken on the challenge of converting outdated office stock into residential units as aggressively as Calgary in Canada.
“Calgary was, kind of in a bad way, ahead of the trend,” explains Steven Paynter, principal in the Toronto office of architectural design firm Gensler. The company worked with Calgary’s economic development group in summer 2020 to develop a plan to combat an office vacancy rate hovering around 32% – double that of Detroit’s when it declared bankruptcy in 2013.
“The pandemic was the line in the sand when they realised they weren’t going to bounce back unless they did something pretty invasive and forward-thinking,” says Paynter, noting that the city “had about six million square feet of office they wanted to take out of the market, and about 12 million square feet of total vacancy”.
Gensler worked with Calgary to develop a scorecard for converting offices to residential dwellings, looking at things like location (was it central and highly accessible?) and shape (narrow buildings with shorter core to window depths are easier to convert). Using these metrics, it found that about 35% of the buildings were top candidates for financially viable conversions.
Calgary had a target of 50%. To achieve that, it created a cash incentive of CAD$75 ($58; £47) per square foot (up to a maximum of CAD$10m per property to make the economics easier for developers. It also took away the red tape on rezoning, cutting about 18 months off the lifecycle of projects from start to finish, according to Paynter. The result: new projects in development are expected to increase Calgary’s downtown population by about 24%.
“It really is an opportunity to create a more modern city within the existing fabric of a downtown,” says Paynter. Gensler is now using the method developed in Calgary to score several US cities as well as to work with individual developers in major Chinese markets.
Many office-to-apartment conversions have luxury amenities, like rooftop decks with views, like at The Franklin Tower (Credit: Robert Deitchler/Gensler)
The effects of repopulating a CBD
Changes like the one underway in Calgary will be necessary to breathe new life into downtown sectors that have lain barren since the onset of the pandemic. A report from the Mastercard Economics Institute, the research division of the credit-card company, showed spending in small- and medium-sized businesses in CBDs – including coffee shops, dry-cleaners and corner stores – was down 33% in 2021 compared to 2019 levels, while similar retailers in residential areas saw an 8% increase.
The pandemic has made it abundantly clear that variety within a CBD is a key determinant of its resilience. “It’s like an investment portfolio,” says Loh. “Central business districts need to diversify, in order to reduce their risk exposure to the future of work trends.”
Adding more housing downtown can also help revive struggling public transit systems, which in almost all North American cities “are over-engineered to serve suburban to downtown work trips for white-collar workers”, says Loh, noting that remote and hybrid work have left buses and trains empty.
Though most office-to-residential conversions have been for higher-end units (often due to the large cost involved in making projects viable), there has been a push to use this opportunity to create more affordable housing. The Mayer Building, for example, is an Art Deco landmark in downtown Los Angeles that’s currently being converted into affordable housing with 79 income-restricted apartments.
“The people who need affordable housing are also the people who, for opportunity reasons, need to be in highly accessible locations that are well-served by transit,” says Loh. “So, there is a strong equity and location-efficiency argument for looking at affordable housing supply and adaptive reuse.”
The final reason many cities are now looking to repurpose their office buildings is that construction contributes an estimated 11% to global carbon emissions, according to non-profit organisation Architecture 2030, and adaptive reuse can cut that by up to 80%.
With environmental, financial and equity concerns all at play, this trend is only expected to accelerate now that cities around the world are emerging from the pandemic and assessing the health of their altered downtowns.
Update 11 May 2022: An innaccurate reference to a plan by the City of London was removed from this story.
L'Humanité
Miss Catastrophe au Japon
Nos recommandations culturellesCINÉMA Diptyque nippon de Koji Fukada, Suis-moi je te fuis / Fuis-moi je te suis, ou les vicissitudes de Tsuji, gentil salaryman dont la vie est chamboulée par la tornade Ukiyo, jeune femme en désordre. Un méli-mélo romantique, saugrenu et mouvementé, dont le deuxième volet sort le 18 mai.
Vincent OstriaNouvelle expérience du trublion nippon Koji Fukada, qui n’aime rien tant que de plonger un corps étranger dans un milieu relativement serein, et regarder ce qu’il se passe. C’est pratiquement le principe de tous ses films, bien que leur style, leur ton et leur forme diffèrent énormément. Ici il s’agit d’un diptyque, formé à partir d’une série en dix épisodes diffusée à la télévision japonaise.
Dans ce concentré de saga, adapté d’un manga de Mochiru Hoshisato, tout s’organise autour de l’invraisemblable Ukiyo (Kaho Tsuchimura), que Tsuji (Win Morisaki), « salaryman » ordinaire, rencontre dans une supérette, puis sauve quelques instants après quand l’automobile de la jeune femme cale au milieu d’une voie de chemin de fer. Ce premier jalon insensé, représentatif de l’inconscience chronique d’Ukiyo, est le début d’un chemin de croix à moitié choisi, à moitié subi par Tsuji, dont l’existence va désormais tourner autour de cette miss Catastrophe si intrigante. La grande différence avec les précédents films de Fukada s’explique par les deux titres du diptyque : Suis-moi je te fuis et Fuis-moi je te suis. Titres français bien trouvés (plus expressifs que l’original, moins excitant, The Real Thing), car ils traduisent les constants chassés- croisés des personnages, de jour comme de nuit.
dans le tourbillon de la vie
Jusque-là les films de Fukada reposaient surtout sur l’intrusion d’un étranger dans une famille ou une maisonnée – le syndrome Théorème n’étant jamais très loin. D’où l’« inquiétante étrangeté » des films du cinéaste – traduction du mot allemand « unheimlichkeit », popularisé par Freud, qui signifie littéralement « non-familiarité ». Dans ce diptyque, rien n’est familier ni familial, et par la même occasion plus dynamique et fluctuant. Cela correspond au déroulement habituel des séries télé, en général plus horizontal que vertical, tandis que les longs métrages romanesques progressent souvent jusqu’à un climax, central ou final – règle certes non absolue.
Il n’y a pas de point culminant dans Fuis-moi… et Suis-moi…, mais de multiples révélations et/ou retournements de situation (par exemple, le fait que Ukiyo a un mari et un enfant, qu’elle n’a jamais évoqués). Ce qui rend le processus prenant et accroche le spectateur est que non seulement les personnages sont en perpétuel mouvement, faisant des allers et retours chez les uns ou chez les autres, mais qu’ils se perdent et se retrouvent sans cesse. Cela justifie la durée de l’expérience (environ deux fois deux heures), et suscite un suspense permanent : on se demande si et quand Tsuji va enfin devenir amoureux d’Ukiyo, ou s’il est juste un bon samaritain un peu naïf, un pigeon, qui vole à son secours dès qu’elle a un problème – et elle en a beaucoup.
Ceci posé, il y a l’importance du contexte, du cadre de vie et surtout de l’entreprise (de jouets) où travaille Tsuji, dont l’une des collègues, Naoko, est la petite amie, et une autre rêve de le devenir. C’est-à-dire qu’il a déjà une existence bien remplie, quoique monotone, lorsqu’il rencontre Ukiyo, qui va le propulser dans la stratosphère, bouleverser sa vie et presque la détruire, comme plusieurs personnages le lui prédisent. La jeune femme distille un piment addictif, ou bien un poison ; comme l’explique à Tsuji le yakuza amical qu’il croise de temps en temps, elle fait battre son cœur parce qu’elle apporte l’aventure dans sa vie.
la gentille kafkaïade tourne au drame
Rien n’est donné d’avance. On ne peut pas saisir le principe global du film si on n’en voit qu’une seule partie (la seconde sortant le 18 mai). Elles sont non seulement complémentaires, mais de tonalité distincte. La première ressemble presque à un vaudeville, tant elle frôle la loufoquerie en entrelaçant rebondissements et altercations sentimentales ; la seconde, moins saugrenue, bifurque vers la tragi-comédie romantique. Ce qui a débuté comme une gentille kafkaïade – style After Hours, de Scorsese – tourne au drame et acquiert intensité et gravité. Au fur et à mesure que les années passent, les personnages changent, en particulier Ukiyo. Leur statut s’inverse quasiment. Si Koji Fukada n’est pas le roi de la dialectique amoureuse – on s’était trompé lorsqu’on avait cru voir en lui un disciple d’Éric Rohmer –, il remplace cette dimension par ses twists narratifs et par la faculté provocante de ses personnages à prendre le contre-pied des conventions et à générer le désordre. Pour le pire et le meilleur, et pour notre plaisir de spectateur qui n’aime pas être brossé dans le sens du poil.
koji fukadaCinéma japonais Valeurs Actuelles
Deux-Sèvres : les policiers satisfaits par la mise en place des caméras-piétons
Les policiers nationaux en poste à Niort et Thouars (Deux-Sèvres) circuleront bientôt équipés de caméras-piétons. 23 d’entre elles ont été livrées récemment, rapporte La Nouvelle République, mardi 10 mai. Sept seront utilisées par les policiers de Thouars, les 16 autres étant à destination de leurs collègues niortais. Conçues pour être fixées sur l’uniforme des policiers, à hauteur d’homme, ces caméras ont pour objectif de protéger un peu plus les fonctionnaires. « La première utilité est la sécurisation de l’agent », explique le capitaine Nicolas Fravel, chef d’état-major à la direction départementale de la sécurité publique : « Lors d’une intervention, [le policier] signale tout de suite aux individus que tout est filmé, ce qui permet de baisser la tension. Se sachant filmés, ils sont souvent moins agressifs. »
Au début de chaque intervention, c’est le policier qui doit prendre le soin de démarrer la caméra, au moyen d’une seule pression sur un bouton. Outre l’usage qui peut en être fait pour faire retomber la pression, les images capturées pourront également « servir de preuves en cas de litige sur les circonstances de l’intervention », explique Nicolas Fravel à La Nouvelle République. Pour l’heure, en revanche, les stocks ne sont pas suffisants pour équiper chaque policier. « Les agents en emmènent systématiquement une par voiture pour l’instant, et à terme, ça sera vraiment une caméra par policier ».
Une initiative de Gérald Darmanin
La généralisation de ces caméras-piétons était l’un des objets de la fameuse loi Sécurité globale, promulguée dans la douleur en mai 2021. Auparavant, elles existaient déjà, mais les policiers n’en faisaient aucun usage. « Nous en avions déjà reçus en 2019, mais nous ne les utilisions pas », se souvient Nicolas Fravel, pour qui « la raison est simple : ces caméras ne disposaient pas d’une autonomie suffisamment longue, ce qui n’était pas adapté au métier. »
Pour l’heure, le port de ces caméras n’est pas obligatoire, rappelle le média local. Mais selon Nicolas Fravel, « les agents ont bien compris que leur utilisation était une protection pour eux ». Selon lui, la plupart des vidéos d’interventions policières, filmées par des tiers ou par la cible de l’intervention, circulent dans une version hors-contexte, sinon tout à fait tronquées. « C’est facile de prendre son téléphone, de filmer les policiers en train d’interpeller quelqu’un et de ne garder que la partie qui va faire parler », estime le policier. La caméra-piéton, en revanche, « filme l’intégralité de l’intervention et permettent de garder son contexte [et permet d’] éviter les malentendus ».
Niort : les dernières actualités
France24 - World
Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank
Issued on: 11/05/2022 - 07:59
FRANCE 24
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Sami SOCKOL
Alison SARGENT
Veteran Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh, a Palestinian-American who was among the network's most prominent figures, was shot dead Wednesday as she covered an Israeli army raid in the occupied West Bank.
The Qatar-based TV channel said Israeli forces shot Abu Akleh, 51, deliberately and "in cold blood" while she was covering unrest in the Jenin refugee camp.
Israeli Prime Minister Naftali Bennett however said it was "likely" that Palestinian gunfire killed her.
Another Al Jazeera journalist, producer Ali al-Samudi, was wounded in the incident, the broadcaster added.
An AFP photographer said Abu Akleh was wearing a press flak jacket when she was shot. The photographer reported that Israeli forces were firing in the area and then saw Abu Akleh's body lying on the ground.
There were no Palestinian gunmen visible in the area when Abu Akleh was killed, the AFP photographer added.
The Israeli army confirmed it had conducted an operation in the camp early Wednesday but firmly denied it had deliberately targeted a reporter.
The army said there was an exchange of fire between suspects and security forces and that it was "investigating the event and looking into the possibility that journalists were hit by the Palestinian gunmen".
"The (army) of course does not aim at journalists," a military official told AFP.
However, later Wednesday, Israel's military chief backed away from claims that Palestinian militants might have been responsible for Abu Akleh's killing.
“At this stage we cannot determine by whose fire she was harmed and we regret her death," said Lt. Gen. Aviv Kohavi, adding that the investigation was ongoing.
A statement from Al Jazeera said: "The Israeli occupation forces assassinated in cold blood Al Jazeera's correspondent in Palestine."
It called on the international community to hold the Israeli forces accountable for their "intentional targeting and killing" of the journalist.
Giles Trendle, Al Jazeera’s managing director, said that the network was “shocked and saddened” by the killing of Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh by Israeli occupation forces and calls for a transparent investigation https://t.co/OH8yck0B4v pic.twitter.com/NFzzma9hyp
May 11, 2022Joint investigation
Foreign Minister Yair Lapid said Israel was seeking a "joint pathological investigation into the sad death of journalist Shireen Abu Akleh".
"Journalists must be protected in conflict zones and we all have a responsibility to get to the truth," Lapid added.
Senior Palestinian Authority official Hussein al-Sheikh said there had been no contact from Israel about any joint probe and held Israel "responsible" for Abu Akleh's killing.
In a sign of her prominence in the West Bank, residents laid flowers on the roadside as the vehicle carrying her body moved towards Nablus, where an autopsy was scheduled before her burial in her native Jerusalem.
US ambassador to Israel Tomas Nides called for a "thorough investigation" into the killing of the US citizen.
Very sad to learn of the death of American and Palestinian journalist Shireen Abu Akleh of @AJArabic @AJEnglish. I encourage a thorough investigation into the circumstances of her death and the injury of at least one other journalist today in Jenin.
May 11, 2022'Palestinian gunmen'?
The Israeli premier said: "According to the information we've gathered, it appears likely that armed Palestinians – who were indiscriminately firing at the time – were responsible for the unfortunate death of the journalist."
The wounded Al Jazeera producer, Samudi, said there were no Palestinian fighters in the area where Abu Akleh was shot.
"If there were resistance fighters, we would not have gone into the area," he said in testimony posted online.
In recent weeks, the army has stepped up operations in Jenin, a historic flashpoint in the Israeli-Palestinian conflict. Several of the suspects blamed for deadly attacks on Israelis in recent weeks were from the area.
The army said that during its operation in the camp, "massive fire was shot towards Israeli forces by tens of armed Palestinian gunmen".
People in the camp "also hurled explosive devices toward the soldiers, endangering their lives. The soldiers responded with fire toward the sources of the fire and explosive devices".
Rising tensions
The fatal shooting comes nearly a year after an Israeli air strike destroyed a Gaza building that housed the offices of Al Jazeera and news agency AP.
Israel has said the building also hosted offices used by key members of the Hamas Islamist group, which controls the Israeli-blockaded Gaza strip.
Tensions have risen in recent months as Israel has grappled with a wave of attacks which has killed at least 18 people since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.
An 18-year-old Palestinian was killed by Israeli troops during clashes near Ramallah on Wednesday. The army said its forced had used rubber bullets.
Wednesday's deaths brought the number of Palestinians killed since March 22 to 31, according to an AFP tally.
Three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
More violence after Israel arrests two Palestinians suspected of deadly axe attack
Three killed in stabbing attack in central Israeli city of Elad
BBC
Ukraine war: Russia pushed back in north-east - report from front line
By Quentin SommervilleBBC News, Kharkiv
Ukraine says its forces have recaptured villages from Russian troops north and north-east of Kharkiv, pushing them back towards the border. The ongoing offensive could signal a shift in the war's momentum and jeopardise Russia's main advance further south. BBC correspondent Quentin Sommerville, and cameraman Darren Conway, have been with Ukrainian forces as they advance.
The village of Ruska Lozova stands at the centre of the turn in Ukraine's response to Russian aggression.
It was recently liberated in a co-ordinated effort led by senior military commanders. Ukrainian troops from territorial defence, the national guard, and the regular army are seeking to push the Russians back along a 32-km (20-mile) front line. In the Russian city of Belgorod, just across the border, troops have amassed for a likely counter-offensive.
We drove north from the city of Kharkhiv with Ukrainian forces. Russian shells continued to hit the village.
With no power or water, little food, and neither phone or internet, its residents had been isolated from Ukraine's second-largest city - just 8km (5 miles) south. From the woods and hills nearby, Russian mortars and artillery shelled Kharkiv relentlessly.
At an army aid station, we met Raisa Opanasivna who has lived in Ruska Lozova for 30 years. The 66-year-old approached the Ukrainian soldiers, weighed down by history, and two large plastic shopping bags.
Under a knitted grey beanie, her gaunt face was weather-beaten, her slim frame stooped. She hadn't seen this many people for months. Since the beginning of the war, her village had been under Russian occupation.
The Russians had come house to house. "They were checking homes, asking if we have rifles. But I have nothing. I'm alone," Raisa said.
Ruska Lozova has been torn apart, but more than that, Raisa's whole world had been upended by Russia's invasion. In the east, the war is bringing not just a re-examination of people's relationship to Russia - barely 30km north - but a more personal reassessment of what it means to be a Russian-speaking Ukrainian.
A month ago, the Russians were literally at the gates to Kharkiv. The shelling was constant - and buildings in the street we were staying in were being hit. It became so bad that it was easier to count the hours of silence than the hours of explosions. It felt like being on the edge of an abyss, where one more concerted Russian attack could rupture the city.
In the northern Saltivka neighbourhood, entire apartment blocks had been destroyed. Those who had stayed behind had no electricity or water, and were reduced to cooking food on small fires they had made in their stairwells.
But the spectre of Russian victory, which haunted this city, has gone. Last week I sat in a city centre park, its grass neatly cut, its flower beds blooming, and enjoyed an ice cream sundae from a cafe. The city is still largely empty, but the number of Russian artillery strikes has fallen from dozens daily, to only a handful. Air raid sirens still wail regularly, but Kharkiv no longer feels on the brink of catastrophe.
Ukrainian gains, modest for now, could have strategic implications for Russia's war in the Donbas to the south-east, threatening the invaders' supply lines.
As we headed north from Kharkiv with Ukrainian forces to villages and towns that mark the new frontline - the road remained strewn with craters and spent Russian rockets. At the highway's edges there were destroyed Russian vehicles and burned-out lorries, which had been used to block their initial attack on Kharkiv.
We drove at speed - the commander of a volunteer unit behind the wheel, had his rifle propped in the footwell. "The sides of the road are mined," he said, as the car lurched through a chicane of roadblocks and tank traps.
Ours was the only car on the road, and we were aware that, on the forested hill in front of us, Russian tanks and artillery were still roaming.
War in the Kharkiv region has changed - it's now a game of hawk and mouse, where each side's drones circle constantly, trying to pinpoint the enemy's tanks and guns, for targeting by artillery.
We passed a Russian Grad rocket launcher lying in a ditch, and a smashed-up military green Lada, with the Russian "Z" insignia painted white on its doors.
"Russia's secret weapon," the commander said, to laughter among his men.
Near Ruska Lozova, scorch marks on the road were all that remained of a civilian vehicle destroyed by a Russian shell. The wreck was gone, but its contents were spilled across the road - a pink blanket here, some clothing there. A number of people were killed in the strike.
The village shows the effects of the battle for control. Homes have been wrecked by shelling and some buildings still burn. One house we passed had a shattered roof, while bright red tulips lined up in an orderly fashion at its gate.
The battle has become more fluid, and the men don't linger in the open. They run across open ground at speed and climb walls to avoid Russian fire from the woods, less than half a kilometre away.
They believe Russian fighters have left, and it's mostly men from the separatist Donbas region they are fighting. But the day after we left, more Russians were captured near the front.
We had to take cover suddenly in a foxhole, their first line against the enemy as the Russian artillery again opened fire and shells whizzed overhead. They landed on the other side of the village seconds later.
At an anti-tank position, US-supplied Javelin anti-tank missiles, along with their British-supplied versions, lay ready for use. Manning this lookout were two volunteers, who replied to me in French. They are Ukrainian, but joined the French Foreign Legion. One told me that he'd been serving for three years, but had deserted to join the fight for Ukraine.
That is perhaps a weapon Russia underestimated - the force of Ukrainian solidarity. Even before Western military aid began arriving here, this was what anchored Ukraine's defences. Among the group of volunteers are an economist, a businessman, a mechanic, and a rally-driving champion.
I met the commander before Victory Day on 9 May - which Russia and Ukraine celebrate as the Soviet Union's defeat over Germany's Nazi regime during World War Two - and asked him what it meant this year. He feels it has been tainted.
"I was born in the Soviet Union," he continues, sipping on some freshly brewed tea. "Russians, to my regret, use everything as weapons. Our common dates, our common language, our common religion. Russia doesn't hesitate to use all means. That is why everybody here now hates the Russian language - even Russian poet Alexander Pushkin is persona non grata - that is why our church is split, and everything which is Russian will be renamed here."
Few people remain in the town of Ruska Losova. Raisa, in her grey coat and woollen hat approached army medics, numb to the shelling around her, and the wounds it had inflicted upon on her body. Her face was peppered with shrapnel and half of her finger was missing.
More from Quentin Sommerville
When she removed her jacket, her slim arm was sliced open at the bicep.
"Cut like a chicken fillet. Can you remove the shrapnel?" Raisa asks.
Perhaps it was because she hadn't seen people for months, or because of a stroke last year, but she has only just regained the ability to talk.
Her story began to pour out. A group of soldiers gathered around her.
"When I was giving birth there were three of us mothers. I was in the middle. They were screaming. I was calm. I took a strap from the shirt to my mouth. The doctor told me to scream. But I said it doesn't matter if you are screaming or not. It's still painful. That's how I gave birth to my son. Quietly."
The men around her were wincing as she told them to cut off the loose skin with scissors. One soldier looked queasy as the medic patched her up. As it was happening, she reflected on the fate of her village and of an empire she had seen disintegrate - her home and her history in ruins.
She lived through the Soviet Union at a time when Russia and Ukraine were countries intertwined. For years, she lived in East Germany, where she became pregnant, and returned to Ukraine to give birth alone.
"My father and [Putin's] father were fighting together against Hitler, right? Could that really be possible? And now we fight against each other," she told us. "[We were] the closest nations. This has never happened before. There were German invaders and now these are our people."
After being bandaged up, Raisa was escorted to a waiting car, to take her to hospital in Kharkiv.
Most of the people in the village are being evacuated, buses waiting to transport those without cars.
The Russian occupation has torn the village apart, both literally and figuratively. In the basement of one building, half a dozen locals have been detained. They are suspected of aiding the enemy. Their eyes are covered with balaclavas taped over their heads, their hands tied. At least one woman is among them. They are left alone in a room, then taken away to the security services for questioning.
Their phones will be checked and their social media, too. Police checkpoints on the road into Kharkiv question everyone coming from the liberated areas, looking for saboteurs. Collaborators face 15 years in prison, or a life imprisonment if their actions caused Ukrainian deaths.
It's unlikely Raisa can ever forgive Russia for the wounds she has suffered. And with every battle, the men on the front line are freeing themselves from the bindings that once held these two nations together.
But the operation north of Kharkiv isn't complete and it has been costly. It is only one front in what looks as though it will be a long war.
Follow Quentin on Twitter @sommervilletv
War in Ukraine: More coverage
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New York Times - World
Trump propuso lanzar misiles a México para ‘destruir los laboratorios de drogas’, según Esper
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Mark Esper, exsecretario de Defensa, publica sus memorias sobre cómo fue trabajar al lado de Trump y cuenta una serie de excesos y equivocaciones que presenció durante su gestión.
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Por Maggie Haberman
En 2020, el entonces presidente estadounidense Donald Trump le preguntó a Mark Esper, su secretario de Defensa, sobre la posibilidad de lanzar misiles a México, para “destruir los laboratorios de drogas” y aniquilar a los cárteles, y sostuvo que el involucramiento de Estados Unidos en un ataque en contra de su vecino del sur podía mantenerse en secreto, relata Esper en su próxima autobiografía.
Esas conversaciones extraordinarias fueron algunos de varios momentos que, según lo describe Esper en el libro A Sacred Oath, lo dejaron casi sin palabras cuando brindó sus servicios al cuadragésimo quinto presidente.
A Esper, el último secretario de Defensa confirmado por el Senado durante el mandato de Trump, también le preocupaba la especulación de que el presidente pudiera hacer un mal uso del ejército el día de las elecciones al ordenarles a los militares que incautaran las urnas, por ejemplo. Esper les advirtió a sus subordinados que estuvieran alertas ante cualquier llamada inusual de la Casa Blanca en las vísperas de las elecciones.
El libro, que saldrá a la venta el martes, ofrece una perspectiva asombrosamente sincera de un secretario de Defensa retirado e ilumina episodios clave de la presidencia de Trump, entre ellos algunos que eran desconocidos o poco explorados.
“Sentí como si estuviera escribiendo para la historia y para el pueblo estadounidense”, dijo Esper, quien se sometió al proceso estándar de autorización de seguridad del Pentágono para verificar información clasificada. También envió su escrito a más de dos docenas de generales de cuatro estrellas, algunos miembros del gabinete y otras personas para que opinaran sobre la precisión y legitimidad.
Para continuar con su opinión de Trump, Esper —quien a lo largo del libro se esforzó para ser justo con el hombre que lo despidió y al mismo tiempo denunciar su comportamiento cada vez más errático después de que su primer juicio político terminó en febrero de 2020— dijo con cautela, pero sin tapujos: “Es una persona sin principios que, a causa de su egoísmo, no debería estar en un puesto de servicio público”.
Un vocero de Trump no respondió de inmediato a una solicitud para ofrecer comentarios.
Esper describe un gobierno completamente rebasado por la inquietud sobre la campaña de reelección de Trump, en el que todas las decisiones estaban ligadas a ese objetivo. Esper escribe que pudo haber renunciado y consideró la idea varias veces, pero creía que el presidente estaba rodeado de tantas personas sumisas y gente que le susurraba ideas peligrosas que habrían puesto a un partidario del régimen en su lugar. Esper decidió que el verdadero acto de servicio era quedarse en su puesto para garantizar que no pasara algo así.
Una de esas ideas surgió de Trump, quien estaba descontento sobre el constante flujo de drogas a través de la frontera sur, durante el verano de 2020. Trump le preguntó al menos dos veces a Esper si el ejército podía “disparar misiles a México para destruir los laboratorios de drogas”.
“No tienen control de su propio país”, relata Esper que dijo Trump.
Cuando Esper planteó varias objeciones, Trump dijo que “simplemente podríamos disparar unos misiles Patriot y eliminar los laboratorios, con discreción” y agregó que “nadie sabrá que fuimos nosotros”. Trump mencionó que tan solo iba a decir que Estados Unidos no había realizado el ataque, narra Esper, quien escribió que habría pensado que era una broma si no hubiera estado frente al presidente.
En la narración de Esper, Trump parecía más envalentonado y más errático después de haber sido exonerado de su primer juicio político. Esper escribe que las decisiones personales reflejaron esa realidad, pues Trump intentó reforzar su control sobre el poder ejecutivo con demandas de lealtad personal.
Uno de los deseos de Trump era poner a 10.000 soldados en las calles de Washington el 1 de junio de 2020, después de que surgieron grandes protestas en contra de la brutalidad policial tras el asesinato de George Floyd. Sobre los manifestantes, Trump le preguntó a Esper: “¿No puedes dispararles y ya?”.
Esper describe un episodio sucedido casi un mes antes durante el cual Trump, cuyas posibilidades de reelección se vieron afectadas por sus repetidas equivocaciones en la respuesta frente a la pandemia de la COVID-19, se comportó de manera tan errática en una reunión del 9 de mayo sobre China con el Estado Mayor Conjunto que un funcionario se alarmó. El funcionario no identificado le confió a Esper un mes después que la reunión lo había llevado a investigar la Vigesimoquinta Enmienda, según la cual el vicepresidente y miembros del gabinete pueden remover al mandatario de su cargo, para ver qué se necesitaba y bajo qué circunstancias se podía usar.
Esper escribe que nunca creyó que la conducta de Trump llegara al grado de tener que invocar la Vigesimoquinta Enmienda. También se esfuerza para darle crédito a Trump cuando cree que lo merece. Sin embargo, el exfuncionario pinta un retrato de alguien que no controló sus emociones ni su razonamiento durante 2020.
Esper señala a funcionarios que consideró influencias erráticas o peligrosas sobre Trump y el asesor político Stephen Miller está casi en la cima de la lista. Esper narra que Miller propuso enviar a 250.000 soldados a la frontera sur, bajo el argumento de que una gran caravana de migrantes estaba en camino. “Las fuerzas armadas de Estados Unidos no tienen 250.000 soldados para enviar a la frontera por una tontería de ese tipo”, fue la respuesta que Esper plasmó en el libro.
En octubre de 2019, después de que miembros del equipo de seguridad nacional se reunieron en la Sala de Situaciones a observar una transmisión del asalto en el que murió el líder del Estado Islámico Abu Bakr al-Baghdadi, Miller propuso asegurar la cabeza de al-Baghdadi, sumergirla en sangre de cerdo y exhibirla para advertir a otros terroristas, escribe Esper. Ese sería un “crimen de guerra”, replicó Esper.
Miller negó rotundamente el episodio y dijo que Esper era “un imbécil”.
Esper también consideraba a Mark Meadows, el último jefe de personal de Trump, como un enorme problema para el gobierno y el equipo de seguridad nacional en particular. Meadows a menudo usaba el nombre del presidente cuando impartía órdenes, pero el exsecretario deja claro que a menudo no estaba seguro de si Meadows estaba comunicando lo que quería Trump o lo que quería él.
Esper también escribe sobre sus repetidos enfrentamientos con Robert O’Brien, el asesor de seguridad nacional de Trump en el último año, a quien describe como el defensor de una estrategia belicosa contra Irán sin considerar los posibles efectos colaterales.
O’Brien dijo que se sentía “sorprendido y decepcionado” por los comentarios de Esper.
Maggie Haberman es corresponsal de la Casa Blanca. Se unió al Times en 2015 como corresponsal de campaña y formó parte de un equipo que ganó un Pulitzer en 2018 por informar sobre los asesores de Trump y sus conexiones con Rusia. @maggieNYT
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Un pharmacien de Béziers affiche les photos de suspects de vols sur la porte de son officine
Le « mur des voleurs ». Voilà ce qu’a décidé de mettre en place un pharmacien de Béziers, dans l’Hérault, mardi 10 mai, rapporte France Bleu Hérault. Excédé par les vols à répétitions, le praticien a trouvé une méthode pour le moins radicale pour dissuader les chapardeurs : afficher les visages desdits voleurs sur la porte de son officine. Deux s’y trouvent pour l’instant, un homme et une femme, au visage légèrement flouté. Un troisième s’y trouvait jusqu’à ce que l’affiche soit arrachée, probablement par la personne en question qui se serait reconnue.
Créer un électrochoc
« L’objectif de cette initiative est de choquer », explique le pharmacien installé dans ce quartier depuis six ans. « Il s’agit de créer un électrochoc. De faire comprendre que nous en avons assez de ces vols à répétition. Celui qui s’est reconnu, ne reviendra pas. C’est certain. » Les vols ne sont pas vraiment importants en eux-mêmes : des couches et du lait infantile. Mais le gérant tenait à marquer le coup et son ras-le-bol devant ces vols répétés. « La multiplication de ces vols peut paraître anecdotique, mais c’est rageant », explique le pharmacien. Le « mur des voleurs » n’a pas vocation à demeurer éternellement, et les visages placardés pourraient changer si d’autres voleurs se manifestent, ou tout simplement disparaître si les vols cessent.
Béziers : les dernières actualités
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Buenas noticias para la alimentación, malas noticias para la guerra: Brasil compra fertilizante ruso
Los funcionarios esperaban que la guerra detuviera hasta un 15 por ciento de las exportaciones de fertilizantes rusos. Pero Brasil y otros países han encontrado la manera de continuar con las compras.
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Por Jack Nicas y André Spigariol
RÍO DE JANEIRO — Cuando los primeros misiles rusos impactaron en Ucrania, las repercusiones se sintieron a unos 10.500 kilómetros de distancia, en las enormes plantaciones brasileñas que cultivan gran parte de la soya del mundo.
Rusia suministra una cuarta parte de los fertilizantes de Brasil, y las sanciones impuestas para castigar a Moscú por la invasión amenazaron con imposibilitar la exportación de esta materia prima esencial. Eso representaba un peligro no solo para la economía brasileña, sino también para la capacidad del mundo de alimentarse.
En cuestión de días, funcionarios brasileños les advirtieron a los agricultores que redujeran el uso de un fertilizante crucial, y los expertos pronosticaron que el país —uno de los mayores exportadores de maíz, soya, azúcar y café— tenía solo tres meses antes de que se agotara.
Ahora, dos meses después, Brasil está reponiendo sus reservas de fertilizantes, con la ayuda de Rusia. Del mismo modo en el que el gas ruso ha estado fluyendo a través de los oleoductos hacia Europa, cientos de miles de toneladas de fertilizante ruso han llegado a Brasil desde el comienzo de la invasión. Y hay más en camino.
Brasil se apresuró a comprar fertilizantes rusos justo antes de la invasión para mantener los envíos a inicios de la guerra. Y aunque no se ha prohibido la compra de fertilizantes rusos, los compradores brasileños han tenido que lidiar con sanciones a los bancos rusos y obstáculos logísticos que los expertos temían que interrumpirían el comercio.
Pero los compradores han logrado encontrar formas de sortear esos obstáculos, entre las que está usar un banco ruso que no fue incluido en las sanciones y la asistencia de Citigroup en Nueva York.
Los envíos son buenas noticias para el suministro y los precios de los alimentos a nivel mundial, pero son malas noticias para la estrategia de Occidente de aislar económicamente a Rusia en un intento por debilitar la determinación del presidente Vladimir Putin en Ucrania.
Las sanciones occidentales han congelado gran parte de los activos financieros de Rusia, dijo Edward Fishman, un exfuncionario del gobierno de Barack Obama que en el pasado ayudó a diseñar medidas contra Rusia e Irán. “Lo que no han congelado son los flujos hacia la economía, principalmente a través de la venta de materias primas”.
“Hasta que esa brecha se cierre”, agregó, “alarga la pista de aterrizaje de Putin”.
La invasión rusa a Ucrania ha creado un dilema para las naciones y las corporaciones que enfrenta los valores contra la economía. Gran parte del mundo está de acuerdo en que Rusia debe ser castigada por su invasión de Ucrania, pero los funcionarios gubernamentales y los líderes empresariales están lidiando con las realidades económicas de hacerlo.
El mayor ejemplo es el petróleo y el gas rusos, un salvavidas económico mucho más importante para Putin que los fertilizantes. Los países de todo el mundo han seguido comprando combustible a Rusia, mientras intentaban aislar a Moscú de otras formas.
El fertilizante ruso presenta un dilema similar.
Ucrania y Rusia son dos de los mayores exportadores de trigo, maíz y cebada del mundo, y la guerra ha mantenido gran parte de esas cosechas inmovilizadas, lo que ha provocado un aumento de los precios y exacerbado la escasez mundial de alimentos.
Rusia también representa aproximadamente el 15 por ciento de las exportaciones mundiales de fertilizantes. Bloquear esas exportaciones privaría a Putin de una fuente de ingresos que puede impulsar la guerra de Rusia contra Ucrania. Pero funcionarios de las Naciones Unidas y otros expertos han advertido que las restricciones a los fertilizantes rusos elevarían aún más los precios y agotarían los suministros de alimentos.
Ante la posibilidad de una crisis así, a fines de marzo Estados Unidos creó una excepción en sus sanciones para permitir explícitamente la adquisición de alimentos y fertilizantes rusos. Si bien las sanciones financieras aún complican las transacciones, los funcionarios estadounidenses han estado implementando esfuerzos para tranquilizar a otros gobiernos y líderes empresariales —entre ellos, reunirse con funcionarios gubernamentales y de la industria en Brasil— de que no está prohibido comprar fertilizantes rusos.
Europa impuso un límite de un año a las importaciones de ciertos fertilizantes rusos, lo que permitió que solo ingresaran al continente 2,6 millones de toneladas en un año, menos de la mitad de lo que Europa importó en 2021.
Ahora que parte de ese fertilizante llega a los agricultores de Brasil, los economistas predicen una desaceleración en los aumentos de precios recientes y mejores rendimientos de las cosechas, lo que incrementa las posibilidades de que los productores puedan compensar parte de la escasez de alimentos causada por la invasión de Rusia.
“Mantiene los precios bajo control, y eso es muy importante”, dijo Josef Schmidhuber, un economista que ha estudiado el impacto de los conflictos en los alimentos para la Organización de las Naciones Unidas para la Alimentación y la Agricultura. “Si Brasil redujera su producción el próximo año debido a la falta de fertilizantes, sin duda sería una mala noticia para una crisis alimentaria mundial”.
El mayor comprador de fertilizantes rusos es Brasil, que importa de Rusia alrededor de una cuarta parte de sus fertilizantes.
A principios de este año, mientras las tropas rusas se reunían en la frontera con Ucrania, el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, se reunió con Putin en el Kremlin. En el encuentro, una semana antes del inicio de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil estaba “en solidaridad con Rusia”. En el mismo viaje, dijo que Brasil duplicaría su suministro de fertilizantes rusos.
Tras el comienzo de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil se mantendría neutral y aclaró la razón. “Lo que sucede a 10.000 kilómetros, en Ucrania, tiene repercusiones en Brasil”, dijo. “Tenemos negocios especiales con Rusia”.
“Para nosotros”, agregó, “la cuestión de los fertilizantes es sagrada”.
Sin embargo, parecía cuestionable si ese suministro de fertilizante podría llegar a Brasil.
Muy rápido, las sanciones a los bancos rusos dificultaron realizar transacciones financieras, las empresas que ayudan a facilitar los acuerdos detuvieron los negocios por temor a las repercusiones y muchos exportadores se mantuvieron alejados debido a las altas primas de seguros y preocupaciones de seguridad. Occidente también emitió sanciones contra los oligarcas, que eran dueños de dos de los mayores productores de fertilizantes de Rusia.
Para agravar el problema, Bielorrusia, el aliado más cercano de Rusia y un importante productor de un fertilizante clave llamado potasa, recibió, a su vez, sanciones en febrero por obligar a un avión comercial a aterrizar para arrestar a un disidente.
La potasa, hecha de sal de potasio y, a menudo, extraída de fondos marinos evaporados, es fundamental para el cultivo de soya, que Brasil produce más que cualquier otro país. Desde el comienzo de la invasión de Rusia, los precios de la potasa se han elevado un 50 por ciento.
En vísperas de la guerra, los importadores brasileños adquirieron más potasa rusa de lo habitual, lo que resultó en la importación de 750.000 toneladas de fertilizante en marzo, en gran parte potasa, según estadísticas gubernamentales. Fue un récord para marzo y un aumento del 14 por ciento respecto al mismo mes del año pasado.
Sin embargo, las nuevas adquisiciones seguían siendo difíciles. Así que Brasil y otros países encontraron otras formas de comprarle a Rusia.
En gran medida, los importadores brasileños se han cambiado a Gazprombank, un gran banco ruso que no fue incluido en las sanciones porque maneja muchas transacciones de energía para países que continúan comprando gas ruso.
Los importadores brasileños también han utilizado Citigroup como intermediario para muchas transacciones, en parte porque creen que podría ayudar a evitar posibles problemas con el Departamento del Tesoro estadounidense, según dos funcionarios bancarios cercanos a las transacciones que hablaron con la condición de anonimato porque no estaban autorizados a discutir el negocio. Los bancos más grandes como Citigroup con frecuencia ayudan a facilitar este tipo de transacciones internacionales.
Una vez que Estados Unidos dejó en claro que el fertilizante ruso no estaba sujeto a sanciones, también se hizo más fácil encontrar transportistas dispuestos a trasladar el producto.
En las últimas semanas, una gran empresa rusa de fertilizantes vendió más de 165.000 toneladas de potasa a clientes brasileños y se espera que los envíos lleguen en junio, según un ejecutivo involucrado en las transacciones que no estaba autorizado a hablar de manera pública. Esta cantidad ya era la mitad de la potasa rusa que había llegado a Brasil en junio de 2021.
Rusia también ha encontrado a otros compradores para su potasa: China y el sudeste asiático, según Ben Isaacson, analista de fertilizantes de Scotiabank.
“Rusia está sacando su potasa”, dijo. “No es una situación tan limitada como pensábamos”.
El mes pasado, Bolsonaro se reunió con el director de la Organización Mundial del Comercio y solicitó la ayuda de la agencia para proteger a la industria de los fertilizantes de nuevas sanciones en caso de que Estados Unidos y otros países occidentales endurezcan sus políticas a medida que avanza la guerra.
Aun así, el gobierno brasileño dice que el nuevo flujo de envíos rusos proveen a sus agricultores de suficiente fertilizante para las principales cosechas de Brasil durante los próximos meses.
Sin embargo, las preocupaciones sobre la posibilidad de acceder al mercado ruso han provocado un nuevo impulso para que Brasil sea más autosuficiente. Bolsonaro y sus aliados han presionado para abrir la selva amazónica a la extracción de sal de potasio para hacer potasa. Un proyecto de ley se detuvo solo después de que se organizaran protestas masivas en la capital de Brasil.
Para la potasa, “hoy no tenemos alternativas”, dijo Neri Geller, un diputado brasileño y empresario agrícola que apoyó el proyecto de ley. “Dependemos de Bielorrusia y Rusia. Entonces, si dejara de llegar de allá para acá, ¿cómo le haríamos?”.
Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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Valeurs Actuelles
Insultes, menaces de mort : des forestiers trop régulièrement pris à partie en Bourgogne-Franche-Comté
Trop, c’est trop. Ce mercredi 11 mai, les forestiers de Bourgogne-Franche-Comté ont fait part de leur ras-le-bol et de leur ressentiment auprès de France 3. Depuis quelque temps, les attaques contre leur profession se multiplient. Parfois de façon virulente, voire violente. « Ce sont tout sauf des cas isolés. Jusqu’à présent, on faisait profil bas, mais là, ça devient trop grave, ça suffit », tonne Bertrand Servois, le président de l’UCFF, l’Union de la coopérative forestière française. Insultes, menaces de mort, tags et dégradations sur le matériel de forestage, les forestiers de la région sont à bout.
« Beaucoup de promeneurs pensent que couper un arbre est un crime »
Quelle est la raison d’une telle hostilité ? Pour Jean-Philippe Bazot, président de la coopérative Fibois en Bourgogne-Franche-Comté : « Beaucoup de promeneurs pensent que couper un arbre est un crime ». Pour répondre à ce que la profession considère comme un tissu d’absurdités, « il faudra faire preuve de pédagogie », explique Jean-Philippe Bazot. Lui se dit prêt à aller discuter sur le terrain de son métier avec ses opposants. « Le public qui vient en forêt ne connaît pas vraiment la gestion forestière », explique-t-il, avant de démontrer que la forêt a besoin de ces coupes pour la maintenir en bonne santé. « C’est tout sauf un crime » conclut le forestier.
Bourgogne-Franche-Comté : les dernières actualités
BBC
Sri Lanka crisis: Ex-PM flees to naval base as arson attacks spread
By Aparna Alluri & Simon FraserBBC News
Security forces are out in force across Sri Lanka with orders to shoot looters on sight amid continuing protests at the government's handling of a devastating economic crisis.
Despite a nationwide curfew, there was a second night of arson attacks.
Shops near Colombo were torched, as well as a resort owned by former Prime Minister Mahinda Rajapaksa's son.
The ex-PM is holed up in a naval base after resigning on Monday when fury erupted over fuel and food shortages.
At least nine people have been killed and about 200 injured in unrest since Monday.
It began when government supporters attacked protesters who are demanding that President Gotabaya Rajapaksa, the former PM's younger brother, should leave office.
Opposition politicians have warned the violence could have been staged to give the army a pretext to take power. Rumours of a possible coup have been fuelled by the presence of large numbers of troops with armoured vehicles on the streets.
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But the military have denied any such move is planned.
"When there is a dangerous situation in the country, powers are given to the military to deal with it," Defence Secretary Kamal Gunaratne told a news conference.
"Don't ever think that we are trying to capture power. The military has no such intentions."
Sri Lanka had already seen weeks of protests over its dire financial situation, which has caused the Sri Lankan rupee to plunge, provoking severe shortages of basic items such as food, fuel and medical supplies.
The worst trouble overnight was in the north of the capital, Colombo, where rival groups set fire to shops in the town of Negombo.
On Monday night, mobs burned more than 50 houses belonging to politicians, while a controversial museum dedicated to the Rajapaksa family was also razed to the ground in their traditional heartland, Hambantota, in the country's south.
Shops, businesses and offices are shut for a third day on Wednesday under a nationwide curfew in place until Thursday morning.
A meeting between Sri Lanka's political party leaders has been moved online over security concerns.
The streets of the capital, Colombo, bear the evidence of this week's rioting - a heavy police presence, troops on the streets, and overturned and burnt buses after Monday's violence.
Nonetheless, protesters continue to gather despite the curfew at Galle Face Green, the main protest site in Colombo. They insist President Rajapaksa has grossly mismanaged the economy and must stand aside.
He is the last Rajapaksa family member in office and the resignation of his brother as prime minister did nothing to placate demonstrators or bring calm.
President Rajapaska says he is holding talks with other political parties aimed at forming a unity government. But the main opposition says it will not be part of the interim administration unless the president stands down.
At present, there is no clarity on which political parties might come together to form such a government.
The political stalemate comes as Sri Lanka attempts to iron out a bailout package with the International Monetary Fund (IMF) - the island's $81bn economy is near bankruptcy.
It has suspended its foreign debt payments, largely because it cannot service loans from China that paid for massive infrastructure projects.
While the pandemic hit the vital tourism sector and shrank Sri Lanka's earnings and foreign exchange reserves, experts say problems have been exacerbated by populist tax cuts in 2019 and a disastrous ban on chemical fertilisers in 2021 that devastated crop yields.
Protesters gathered in front of Trincomalee Naval Base in the north-east after reports that Mahinda Rajapaksa had fled there with his family after escaping from his Colombo residence when it was besieged by crowds on Monday night.
The military confirmed on Wednesday that he was inside the base.
"We took Mahinda to the naval base for safety reasons," the defence secretary said.
Earlier, there had been rumours that Mr Rajapaksa and others in the family had fled to India, which the Indian High Commission in Colombo denied.
From war heroes to villains
Anbarasan Ethirajan, BBC News, Colombo
Sri Lankans are still reeling from the violence that has erupted. Many politicians are sheltering in safe houses or avoiding appearing in public.
"It is not at all safe, particularly for politicians on the government side," Nalaka Godahewa, until recently media minister, told the BBC. His house was among those torched.
Mahinda Rajapaksa, once celebrated by the majority Sinhalese as a war hero for defeating the Tamil Tiger rebels, has suddenly become a villain. Many blame his supporters for targeting anti-government protesters, which then set off a chain of violent events.
The Rajapaksas have always stood together, but this time, their differences are out in the open. The problem appears to have started after Gotabaya asked the family patriarch Mahinda to "take one for the team" and resign.
How the family, who have dominated Sri Lankan politics for years, overcome this crisis is now an open question.
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Why Sri Lankans want their rulers thrown out
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« Une politique écœurante » : évincée au dernier moment, une ex-candidate RN claque la porte du parti
Elle claque la porte. Vendredi 6 mai, l’élue RN de Bagnols (Gard) Corine Martin a annoncé démissionner de ses mandats de conseillère municipale et communautaire de Bagnols, ainsi que de responsable de la 3e circonscription du Gard pour le Rassemblement national, rapporte Midi Libre. En cause : sa non-désignation par le parti à la flamme pour être candidate aux élections législatives de juin prochain. L’élu a expliqué : « Je tire ma révérence à cette politique écœurante menée par des lâches, des menteurs, des jaloux, nuisibles pour notre mouvement ».
Le patron du RN local temporise
Le responsable du RN local, Yoann Gillet, a répondu dans Midi Libre aux accusations de Corine Martin, expliquant avoir demandé à plusieurs reprises à l’intéressée de faire officiellement acte de candidature auprès des instances nationales du mouvement, ce que l’élue n’aurait pas fait : « Corine Martin n’a pas candidaté. Elle connait pourtant la procédure. Nous en avons parlé à plusieurs reprises et elle a participé à deux réunions au cours desquelles la procédure lui a été rappelée. Elle connaît d’autant plus la procédure qu’elle l’a suivie dans le passé. » La femme politique s’est défendue, expliquant avoir systématiquement été directement démarchée par le Rassemblement national pour se présenter aux élections précédentes. Corine Martin se retire donc de la vie politique pour se « consacrer à sa famille ». C’est Pascale Bordes qui représentera le RN aux élections législatives dans la 3e circonscription du Gard.
Gard : les dernières actualités
France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONHow France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
New York Times - World
How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing
Australia Dispatch
Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.
Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...
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By Damien Cave
Photographs by Abigail Varney
PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.
Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.
“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”
Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.
That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.
This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.
What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?
“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”
When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.
He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.
“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”
All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.
Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.
Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.
“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”
Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.
A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.
400 miles
Coral
Sea
NORTHERN
TERRITORY
Australia
QUEENSLAND
Brisbane
SOUTH
AUSTRALIA
NEW SOUTH
WALES
Parkes
Sydney
VICTORIA
By The New York Times
A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”
Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.
Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”
“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”
Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.
Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.
“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”
Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.
On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)
The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.
But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”
Then he stood up, nodded to the band and kept going.
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Valeurs Actuelles
Un parti communautariste musulman présentera une centaine de candidats aux élections législatives
De dix à cent. Mardi 10 mai, un petit parti politique communautariste musulman, l’Union des Démocrates Musulmans de France (UDMF) a annoncé présenter une centaine de candidats aux prochaines élections législatives, rapporte Le Figaro. Crée en 2012 par Nagib Azergui, un ingénieur en télécommunication, l’UDMF avait présenté une dizaine de candidats aux élections législatives de 2017. Cinq ans plus tard, l’objectif avec cette centaine de candidatures, principalement concentrées dans les bastions du vote communautaire musulman (48 candidats en Île-de-France, 16 en Auvergne-Rhône-Alpes), est de « pérenniser le mouvement ».
Un parti ouvertement islamiste
Sur son tract de campagne, l’UDMF annonce la couleur : une femme y est représentée avec un hijab, le voile islamique. Le parti se veut ouvertement islamiste et entend faire de la « lutte contre l’islamophobie et la xénophobie » sa priorité. Le mouvement avait également présenté des candidats aux élections européennes de 2019, aux municipales de 2020, et aux régionales de 2021. L’UDMF est régulièrement pointé du doigt comme étant une émanation de la confrérie des Frères musulmans, mouvement islamiste par ailleurs interdit dans nombre de pays musulmans comme l’Egypte et la Syrie. Nagib Azergui avait dénoncé la dissolution par le ministère de l’Intérieur en 2021 de deux associations, le Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) et BarakaCity, toutes deux également proches de la Confrérie.
Auvergne-Rhône-Alpes : les dernières actualités
BBC
SANS TITRE
That's all from today's football live page - thank you for joining me and for all your tweets and texts.
Here are some of today's breaking stories:
Text coverage of tonight's Premier League games will kick off around 18:30 here.
We will be back here tomorrow morning for all the reaction, plus build-up to the north London derby.
Until next time.
Wolves v Man City (20:15 BST)
Wolves could welcome back winger Daniel Podence, who has been sidelined for more than a month with a foot issue.
Defenders Max Kilman and Nelson Semedo will not return until next season.
Manchester City manager Pep Guardiola may only have three senior defenders available for the trip to Molineux.
Ruben Dias, John Stones and Kyle Walker will all miss the title run-in, while Nathan Ake is also struggling with an ankle problem.
Guardiola suggested that either Fernandinho or Rodri could partner Aymeric Laporte at centre-back.
Watford v Everton (19:45)
Watford, whose relegation was confirmed at the weekend, face something of an injury crisis ahead of their game against Everton.
Watford full-back Hassane Kamara is suspended, while Joao Pedro will be assessed after missing the Crystal Palace defeat with a groin problem.
Samir, Tom Cleverley, Ismaila Sarr and Emmanuel Dennis were all injured at Palace and could miss out, as might the ill Kiko Femenia and Joshua King.
Everton's Yerry Mina is out because of a minor calf injury but Vitaliy Mykolenko has recovered from cramp that forced him off against Leicester.
Donny van de Beek and Ben Godfrey could return at the weekend against Brentford.
Leeds v Chelsea (19:30 BST)
Former Leeds striker Brian Deane has reminded the current Whites players what Premier League status means for the people of the city.
Leeds v Chelsea (19:30 BST)
In his news conference on Tuesday Leeds boss Jesse Marsch revealed he likes to use quotes from key figures in history, like Gandhi, to motivate his players.
"I've used Muhammad Ali, Michael Jordan, Mother Theresa, Phil Jackson. I'd start dating myself if I went back to Vince Lombardi. I've used the 98 French football team.
"I love basketball culture in America. I use things that resonate with me that fit in the standing of where we are."
Leeds v Chelsea (19:30 BST)
Leeds are without Luke Ayling for their remaining three fixtures following his red card against Arsenal.
This game comes too soon for Patrick Bamford to return, but captain Liam Cooper may make his comeback from a knee injury.
Chelsea midfielders Jorginho and N'Golo Kante face fitness tests, but could be left out anyway with Saturday's FA Cup final in mind.
Callum Hudson-Odoi remains on the sidelines.
BBC iPlayer
After a frantic three-month process Chelsea are on the brink of being taken over. But who are the Blues' new owners?
The team at the Football News Show have all the answers - check it out over at BBC iPlayer.
Watford v Everton (19:45 BST)
Everton fans have certainly risen to the occasion in recent weeks as they attempt to help their side's battle against relegation.
A large group of supporters once again gathered at Everton's Finch Farm training ground to cheer the team coach as it departed for Watford.
Frank Lampard's side are seeking a third successive Premier League win that would lift them four points clear of the relegation zone.
Wolves v Man City (20:15 BST)
Simon Stone
BBC Sport
Former Manchester United defender Patrice Evra stirred the pot earlier this week when he controversially said Pep Guardiola doesn't like players with personality because they challenge his status as the main man at Manchester City.
This is an allegation periodically levelled against Guardiola, with Zlatan Ibrahimovic cited as evidence given the pair simply did not get on during an ill-fated season at Barcelona.
Guardiola thinks Evra might be trying to get a job at Manchester United.
"I don’t want personality? Well, I don’t agree Patrice," he said.
"I have
had incredible players at Barcelona, Bayern
Munich and here. I could give a good list in terms of their personality and
character. Most of them have won World Cups, European [Championships],
Champions Leagues and leagues.
"Maybe Evra is right or maybe he’s doing a good
quote to come back to Manchester United to work there."
Dundee Utd v Celtic (19:30 BST)
Fourth-place Dundee United have plenty to play for too as they currently lead the three-club race for two Europa Conference spots.
Head coach Tam Courts has vowed to utilise his squad as they balance the aim of getting something from Celtic with keeping players fresh for Saturday's crucial trip to face Ross County.
Marc McNulty, Max Biamou (thigh), Ian Harkes (ankle) and Peter Pawlett (Achilles) have played their last games of the season. Calum Butcher won't feature because of a personal issue.
Celtic have no fresh injury problems. Josip Juranovic is expected to miss out again but the full-back could be back for the last game of the season against Motherwell at the weekend.
Dundee Utd v Celtic (19:30 BST)
Celtic finished 25 points behind Rangers last season, with the majority of games played behind closed doors because of Covid-19 restrictions, before Ange Postecoglou's arrival sparked a stirring revival.
The Greek-Australian is now on the brink of a double, having won the League Cup in December, in his debut campaign. Celtic are unbeaten in 30 Premiership games and have overhauled Europa League finalists Rangers, who held a six-point lead at the winter break.
"After last season's disappointments, not just the fact that we obviously didn't have success as a football club, the fans weren't able to feel part of it, they couldn't contribute as they weren't allowed in the stadiums," said Postecoglou.
"This year everyone has put in maximum effort, including our supporters. Everything they had pent up from last year they have released this year in a positive way.
"Our goal has been to be the best possible team we can be, play our football, respect our opponent, respect the occasion, be at our best - and even when we haven't been, we still found a way to get the job done."
Dundee Utd v Celtic (19:30 BST)
Manager Ange Postecoglou wants Celtic to make it a "special night" for their fans on Wednesday by clinching the Scottish Premiership title.
Postecoglou's men are champions-elect as they lead Rangers by six points and 20 goals with two games remaining.
They can make it official with at least a point away to Dundee United, while defeat will be sufficient if Rangers fail to beat Ross County.
"Our role is to make sure we continue with our good form," said Postecoglou.
"We have an opportunity to make it a special night for the football club and our supporters. I am sure they will enjoy it."
Time to take a look ahead to tonight's matches....
Uefa president Aleksander Ceferin has spoken to Liverpool boss Jurgen Klopp after the Liverpool boss criticised the ticket allocation for the Champions League final.
Klopp questioned why Liverpool and Real Madrid were getting 19,618 tickets each despite the stadium's capacity for the game being 75,000, as well as criticising the pricing structure.
"I explained the same thing to one of the coaches of the two
(finalist) teams a couple of days ago and I can do it here," said Ceferin.
"I explained it to
him a bit more and took much more time because I went through every single
number.
"From the revenues from the finals, UEFA gets 6.5% and 93.5%
goes to the clubs. From the other matches 100% of the revenues goes to
the clubs.
"Fans of both teams get 20,000 tickets each. If sponsors that pay 100 or more
million euros sponsorship - of which 93.5% goes to the same clubs - get
some tickets, it's part of a contractual obligation that we have.
"Uefa doesn't get more tickets than the others. Some tickets go to the market,
some tickets go to the fans and some go to the partners. It's not UEFA. I'm not
giving tickets for free to my friends or selling to my friends.
"It's the system that works, and clubs couldn't function differently.
"For us, not much will change if all the tickets will be 10 euros, but it will
change a lot for the clubs. A lot."
Arsenal
Tottenham's brief stay at Wembley and Covid restrictions means this will be the first north London derby at Spurs' home stadium with a capacity crowd for five years.
“We all know what it means to our fans because of the history," said Arteta. "But it’s a football pitch with a noisy crowd and our supporters will be there, 100% behind us.”
Tottenham v Arsenal (Thur, 19:45 BST)
Arsenal
Mikel Arteta says Arsenal’s positive approach will not change just because the game has so much riding on it.
“The message is clear. If we win against them, we are in the Champions League next season," said the Spaniard.
"We will go to play and we will go for it as we always do. It’s how we’ve got into this position so it’s how we will approach it.”
Tottenham v Arsenal (Thur, 19:45 BST)
Arsenal
Mikel Arteta on Man City's capture of Erling Haaland.
"We expect every team will reinforce and get better every year. You can see the standard of the top teams in the league which is unprecedented and it is only going to get more difficult. All the planning we have to do is to try and be at that level."
On rumours linking Arsenal with Gabriel Jesus: "You know that I don’t talk about any players that are not with us."
Watford
Forest Green Rovers owner Dale Vince says he is "overwhelmingly disappointed" with Watford after the Premier League club moved for manager Rob Edwards.
Vince says there has been "deceit" from Watford, claiming they moved for Edwards without contacting Forest Green.
Forest Green have now confirmed Edwards' departure.
Vince told Sky Sports: "People come and go in football all the time. The important thing is the manner of it.
"Disappointed is what I told him. He did apologise. I am just overwhelmingly disappointed. I wish him well. It's poor from Watford, Rob as well.
"The proper way to do things is for the club to approach us. Then they carry on and have their conversation. Watford advised Rob not to tell us, specifically. That doubles down on the deceit.
"Deceit is part of a culture that comes from the top."
Forest Green Rovers have confirmed the departure of boss Rob Edwards - and they are not happy.
"Rob was a key part of the team
that gained promotion to League one this season. We’re disappointed that our
support, loyalty and honesty towards Rob has been repaid in this way - with
negotiations taking place behind our back," read a Forest Green statement.
"We had no contact from Watford, from whom we might expect less, but in
any event this kind of behaviour gives football a bad name. We thank Rob for
all his work at FGR - forgive him the manner of his departure and wish him
well."
And just like that...
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - World
The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees
Issued on: 10/05/2022 - 22:16
Leela JACINTO
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At the height of their power, four brothers from Sri Lanka’s Rajapaksa dynasty held the presidency and the prime minister’s office as well as the finance, interior and defence portfolios, among others. But just when the Rajapaksa clan seemed invincible, an economic crisis of their own making led to their undoing. But does that spell the end of South Asia’s most powerful political family?
On August 12, 2020, an extraordinary display of family power was under way at the Temple of the Sacred Tooth, one of the most sacred Buddhist sites in Sri Lanka, in the central city of Kandy, the political capital of ancient kings in the island nation.
Following a landslide victory in August elections, Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa swore in a cabinet that included two of his brothers and two nephews, sharing multiple portfolios among the family.
The Rajapaksas have a tradition of temple swearing-in ceremonies, a symbolism-heavy acknowledgment of the Sinhala Buddhist populism that kept propelling them into power. Over the past few years, as the family’s political fortunes enlarged, the investiture entourage of officials, diplomats and media teams dutifully trekked to sacred temples on historic sites, where yet another Rajapaksa was granted yet another portfolio.
The concentration of power and mismanagement though, have been unholy.
At the inauguration of the new cabinet, the president took on the defence portfolio, contravening a constitutional amendment barring the country’s head of state from holding a cabinet post.
His powerful brother, Mahinda Rajapaksa, became Sri Lanka’s new prime minister and was also named head of three ministries: finance, urban development and Buddhist affairs.
The president then swore in his eldest brother, Chamal Rajapaksa, as minister for irrigation, internal security, home affairs and disaster management. Chamal’s son Sashindra was made junior minister for high-tech agriculture. The prime minister’s son Namal became minister of youth and sports.
Barely a year later, Basil Rajapaksa was named finance minister, taking over the important portfolio from his brother, the prime minister.
At the height of their power, the Rajapaksas appeared invincible as they signed mega infrastructure contracts and amassed fortunes while cracking down on minorities and journalists – and successfully evaded accountability in a state where they held all the reins.
For several years, human rights defenders condemned the reprisals, massacres, crackdowns, corruption and cronyism of South Asia’s most powerful political dynasty. Their calls went unheeded by an electorate willing to overlook assaults on liberties and persuaded by the cult of strong leaders preferring action over compromise.
But that was before the island nation descended into its worst economic crisis since its independence from Britain in 1948. As an acute foreign currency crisis sparked fuel shortages, power cuts and spiraling inflation, the tide finally began to turn against the Rajapaksa clan as Sri Lankans struggled to cope with a disaster of their elected government’s own making.
This week, as peaceful anti-government protests turned violent, symbols of the Rajapaksa family power came under attack in scenes unimaginable two years ago.
On Monday night, crowds stormed the prime minister’s official Temple Trees residence in Colombo, forcing the army to conduct a predawn operation to rescue Mahinda Rajapaksa and his family. The prime minister by then had already submitted his resignation letter to his younger brother, the president, clearing the way for a “new unity government”.
Meanwhile in the southern province of Hambantota, mobs attacked the Rajapaksa Museum in the family’s ancestral village of Medamulana. Two wax statues of the Rajapaksa parents were flattened and mobs trashed the building as well as the ancestral Rajapaksa home nearby.
It was a violent assault on a clan that has held feudal power since colonial times and has used patronage and privilege to rise from local to national power, placing family members in strategic positions along the way.
From rural roots to national power
The Rajapaksas are a rural land-owning family from southern Sri Lanka whose ancestors have represented their native Hambantota on state and regional councils since pre-independence days.
Prominent families have always played an important role in Sri Lankan politics. But the Rajapaksas were not part of the urban political elites in the decades following independence. While families such as the Bandaranaikes – which produced three Sri Lankan prime ministers and one president – dominated the national scene, the Rajapaksas were part of the rural elites in the country’s Sinhalese Buddhist southern heartland.
The current president’s father, D. A. Rajapaksa, was a parliamentarian representing Hambantota district. But it was his second son, Mahinda, who catapulted the clan into national dominance when he rose from opposition leader in parliament to prime minister in 2004.
A year later, Mahinda won the 2005 presidential poll with a narrow margin, aided, according to his opponents, by a call for an election boycott by the LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), a militant group better known as the Tamil Tigers.
It was Mahinda’s first win in the bloody fight against the Tamil Tigers based in Sri Lanka’s neglected north, home to the country’s Tamil minority.
Brother in arms
As president, Mahinda initiated a pattern of leadership that would serve his family’s political fortunes, earning him the moniker of “clan leader” of the rising Rajapaksas.
The transition from a rules-based order to one of family networks began shortly after the 2005 presidential inauguration when, according to family lore, Mahinda emerged from the investiture room and spotted his younger brother, Gotabaya.
A former army officer, Gotabaya had moved to the US only to return home ahead of the 2005 to work on his brother’s election campaign.
According to biographers, the new president tapped Gotabaya’s shoulder and told his brother – who had left the army as a lieutenant colonel – that he was going to be Sri Lanka’s new defence secretary.
The Rajapaksa’s consolidation with the military had begun. It wasn’t long before Mahinda was ready to unleash a war that would “end” the Tamil Tigers, as he promised his electorate.
Enter the ‘terminator’
By the time Mahinda was elected president, the Tamil Tigers had dropped their demands for an independent state in the north and were asking for greater autonomy under the terms of a Norway-sponsored ceasefire.
The agreement, it was hoped, would usher in a peace deal that would end a brutal civil war that had killed tens of thousands of people over two decades.
The Rajapaksa brothers instead oversaw a military operation that would defeat the Tamil Tigers, earning the support of Sri Lankans eager to end the civil war. But for the country’s Tamil minority, it unleashed a period of state violence against civilians that drew condemnations from the UN and international human rights groups over the abductions and disappearances of suspected Tamil Tiger supporters as well as “journalists, activists, and others deemed to be political opponents” by “armed men operating in white vans, which became a symbol of political terror”.
Gotabaya was particularly implicated in the infamous 2009 “White Flag Incident” when Tamil Tiger members and their families, after contacting the UN, Red Cross and other Western governments, agreed to surrender to Sri Lankan authorities only to be gunned down by the army.
The Rajapaksa brothers have repeatedly denied responsibility for the disappearances. They also maintain that they did not give the shoot-to-kill order during the “White Flag” surrender.
Falling into the ‘Chinese debt trap’
Gotabaya’s tough on security position boosted his popularity in the 2019 presidential polls just as it helped his politically more experienced brother, Mahinda, win parliamentary elections the next year.
But it was economics, not security, that proved to be the Rajapaksa clan’s undoing.
Horrified by the gross human rights violations in Sri Lanka, Western governments began dropping Sri Lanka from aid disbursement lists. With aid and concessionary borrowing avenues drying up as Sri Lanka upgraded to lower-middle-income status, the government began relying heavily on commercial borrowings to finance the national budget.
The Rajapaksas were also increasing their reliance on Chinese investment. A massive port project in the family’s native Hambantota soon emerged as a textbook example of the “Chinese debt trap”, with Sri Lanka borrowing from Chinese banks to pay for commercially unviable projects at onerous rates.
Chinese investments in a number of unfeasible mega projects, mostly in Hambantota, are the subject of numerous economic reports, with analysts apportioning blame to different parties. But in the real world, there was no doubt that life was getting increasingly difficult for Sri Lankan citizens.
As the country’s sovereign debt ballooned, the Rajapaksas resisted national and international calls for an International Monetary Fund (IMF) agreement and debt restructuring, insisting that Sri Lanka would service its debt.
Meanwhile, Basil Rajapaksa, who was made finance minister in 2020 despite the corruption cases against him, was dubbed “Mr. Ten Percent” as allegations circulated that the family was siphoning off state funds.
His nephew, Chamal Rajapaksa’s son Sashindra, was involved in a disastrous ban on chemical fertiliser imports, which hit the country’s critical agricultural sector.
As the pandemic shut down tourism, Sri Lankans began to despair of their country’s ruling clan.
On May 9, when Rajapaksa supporters attacked peaceful protesters assembled in Colombo, the floodgates of rage against the powerful political dynasty opened.
A day after the deadly violence, Mahinda’s son Namal, who was sports minister before his resignation earlier this year, insisted the family was merely going through a "bad patch".
At 36, Namal is widely seen as the primary Rajapaksa successor, and he has a vested interest in downplaying the troubles the family is facing.
But analysts familiar with Sri Lanka’s culture of dynastic patronage are not yet willing to write off the Rajapaksas as a political force. "The Rajapaksa brand still has support amongst the Sinhalese population," Akhil Bery from the Asia Society Policy Institute told AFP.
"Though much of the blame can be placed on the Rajapaksas now, their successors will inherit the mess, leaving space for the Rajapaksas to remain politically relevant."
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Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests
Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest
Sri Lanka president declares state of emergency after protests
BBC
Erling Haaland: The striker's meteoric rise and what happens next
Last updated on 10 May 202210 May 2022.From the section European Football
Erling Haaland's first coach remembers the moment his former prodigy burst into the wider footballing consciousness.
The forward had been scoring goals for Red Bull Salzburg in Austria but announced himself on the European stage with a superb first-half hat-trick on his Champions League debut against Genk in September 2019.
"Whoosh!" says Alf Ingve Berntsen, the man who gave Haaland his first senior start for Bryne in the Norwegian second tier aged just 15.
"That was the trigger for really being a person everyone knows about. Even I, his old coach from the early days, noticed this was something different."
Haaland would go on to score in his first five Champions League group games, becoming the first teenager to do so, and left for Borussia Dortmund in the January transfer window having got 28 goals in 22 league games that season.
"I have seen Erling score the same goals for many years," Berntsen tells BBC Sport. "But it is not common when you grow older that you keep scoring. He is always just taking the next level and the next level."
Now he is on the move again, with a protracted pursuit finally leading the 21-year-old to Manchester City.
It is a huge moment for a player considered one of world football's most exciting attacking talents.
Bryne is a small town of around 12,000 people in the south west of Norway. It is where Erling's dad, Alf-Inge Haaland, began his career and where the family returned after the midfielder left Manchester City in 2003.
Erling, who was born in Leeds, was three at the time and Berntsen began to coach the young forward when he was moved up a year group at the age of eight because of his obvious promise.
"In a way, we could predict he was something special because in football you develop your skills in four basics," explains Berntsen. "Tactical, how smart you are and movements; technical, how good you are with the ball; physically, if you have speed, endurance and so on; and mentality.
"When top clubs are scouting, they are looking at if you are really good in two of these four areas or quite good in three or four, but Erling from quite an early age was very good in technical, tactical and mentality.
"But he has a brother [Astor] who is five years older and he is big and strong and fast, so we knew the missing part in Erling's play would maybe become his biggest strength. In a couple of years, we knew he would have four out of four."
Haaland, whose mother Gry Marita Braut was an athlete, was part of a talented group at Bryne, with four of the 40 players Berntsen coached going on to play for the national team at various levels.
"He had a passion for football but many kids have that," says Berntsen. "He had what you in the UK call grit. He had something special and when he was on the pitch he was totally focused on football.
"He learned from an early age how to behave as a footballer, how to behave in the dressing room, how important it is to have fun but to practise a lot.
"He had perfect genetics and his family was also very good to let him think in a football way.
"We began to talk quite early, from when he was 12, that he was something special because tactically, technically and mentally he is never afraid, he has enormous grit and we knew that in a few years, when he was strong and fast, this would explode. But you never know, he could have got bored of football."
Training was always competitive but the young forward stood out and scored goals at a regional and national level. In fact, the only time in his career he struggled to find the net was in that first season with the senior team at Bryne.
Haaland had been scoring for fun in the reserves and was given 10 minutes of first-team action before Berntsen was named caretaker boss in May 2016, going on to play 16 times that season without getting off the mark but nevertheless earning a move to Ole Gunnar Solskjaer's Molde.
"He was just 15 and he was quite tall but very skinny," adds Berntsen. "He learned important lessons - you had to train, you had to develop your physics if you are going to score against the adults.
"He played against big, strong men. He developed more robustly and that is quite important. You have to have some struggle to become good - if everything is going too smooth, it is too easy."
Haaland's move to Molde was what Berntsen calls the first of a series of "very clever" transfers that have since taken him to Red Bull Salzburg and then to Borussia Dortmund.
Former Norway striker Jan Age Fjortoft, who spent a large part of his career in England, had no doubt Haaland and his team would make another wise choice when it came to his latest move.
"In general it is good for every athlete, every human being, to have a good team, especially when you are doing all these things Erling is now doing, step by step, bigger and bigger. It is good to have a dad or a person who has been there before," says Fjortoft.
"As I know Team Haaland, I see how they have chosen his clubs before and they use a method. They go through every aspect of every club - that's why he said no to Juventus when he was at Salzburg and that is why he said no to Manchester United when he went to Dortmund, because it didn't fit his career.
"When they do the decisions now they are a team, they discuss these kind of things."
Former coach Berntsen is confident Haaland will settle in his new environment, having watched the forward move as a 16-year-old on his own to Molde and then to Salzburg two years later, before having to deal with the Covid pandemic while in Germany.
The 6ft 4in striker has been so sought after because of his sensational goalscoring ability - he has 85 goals in 88 games in all competitions for Dortmund.
"The Germans used to call him a machine. I don't think you should call a human being a machine but he is as close as you get," says Fjortoft, who now works as a journalist.
"Haaland is a tall, blond Norwegian as you would imagine a Viking coming to the UK thousands of years ago but he is peaceful, he can score goals, he is strong and his technical abilities are great. He is a great, great goal-getter.
"There was a time when the big number nines were a bit out of fashion but now a lot of clubs see that they need that kind of striker - when you have all these quick players in and around the box, you need also this big number nine.
"He is not only very strong and a typical number nine, he is also very quick. So he has the ability to play in behind a back four or back three of any team - and in modern football, where counter-attacks are very important, he also fits that bill."
Berntsen says the world's top clubs were slow to appreciate Haaland's potential when he was at Salzburg, although Dortmund has proved a great place for nurturing his talent.
"I said when he was at Salzburg that if the big six or seven clubs in the world don't buy him, they will be making a big mistake," he says. "I don't think they knew how good he was. He took everybody by surprise, but when we saw he was scoring that much at Salzburg, we thought the sky was the limit."
Now Fjortoft believes the Norway international is one of the few players who can take Manchester City to another level.
"Pep Guardiola never liked to play with a big number nine," says Fjortoft. "But I think you have seen at Manchester City in the last couple of seasons that to take the next step, you need that too.
"He will also see the players he can play with. With Bernardo Silva, Kevin de Bruyne, Raheem Sterling and all these kinds of players, it is lovely for a striker to have those services."
Haaland's life has changed beyond recognition since he made he first-team debut at Bryne six years ago and despite Norway failing to reach this year's World Cup, the 21-year-old is being talked about as one of his country's finest ever players.
"We have had some great number nines in Norway but in the history of football in our country, we have never had anyone so close to the top of the world," says Fjortoft.
"At his best, as he has shown in the Champions League, he can compete with his generation's best players, so I think he has already passed the best we have had in Norway."
Despite his huge profile, Haaland still manages to find some quiet time when he returns to Bryne to be treated as "one of the guys".
"When he is with his friends, he is one of the group," says Berntsen. "But it is more and more difficult for him because we have never had such a famous big sporting star like Erling and he is just 21, so normal life is something he can't do any more.
"We had Solskjaer in the late 90s but he was big as a player before social media. Now the pressure and interest in Erling is enormous.
"Because he is from this town, it meant a lot to him to have his debut on the first team and he is still a supporter of the team. When he has some weeks off, he is still back home with his friends and family.
"In Bryne, our little town, he will have some kind of peace, but not in other places - he will be recognised forever. If he comes home and is having a chat or relaxing with his friends, he will be one of the guys.
"Of course I am proud; we all are. I am proud of all this group because they have become a very good, decent group of people. That is what is most important."
France24 - World
France opens case against Interpol president over UAE torture allegations
Issued on: 11/05/2022 - 11:29
NEWS WIRES
French authorities have opened a case against Interpol president Ahmed Nasser al-Raisi of the United Arab Emirates over accusations of torture and arbitrary detention filed by two Britons who were detained in the country, a source close to the investigation said Wednesday.
The case into suspected complicity in torture by the top UAE official has been handed by French anti-terror prosecutors to an investigating magistrate who will now decide whether to press charges, the source, who asked not to be named, told AFP.
The two Britons, Matthew Hedges and Ali Issa Ahmad, accuse al-Raisi of having ultimate responsibility – as a senior interior ministry security official – for the torture and arbitrary detention they say they suffered in the UAE.
The source said the investigating magistrate must also decide if al-Raisi, who was elected Interpol president in November, enjoys diplomatic immunity from prosecution in France.
The Britons filed the complaint on the basis of universal jurisdiction, which allows states to prosecute serious crimes even if they were committed on foreign soil.
The opening of this case against al-Raisi goes a step further than the torture investigation opened against him by French prosecutors in November, over the detention of UAE dissident Ahmed Mansoor.
At the time, the UAE's foreign ministry rejected the complaints over Mansoor's detention conditions as "without foundation".
In the latest case, the inquiry is now in the hands of an investigating magistrate, a step that precedes the pressing of any charges.
This means that al-Raisi could potentially be detained for questioning in France if his visits the country. Interpol's headquarters are in the southeastern French city of Lyon.
He is already believed to have visited Lyon several times since January.
The case was opened at the end of March, the source added.
'Unfortunately the norm'
Both plaintiffs were in Paris on Wednesday to testify before the investigating magistrate.
Hedges says he was detained and tortured in the UAE from May to November 2018 after being arrested on false charges of espionage during a study trip.
Sentenced to life imprisonment, he was eventually released after international pressure led by the UK.
Ahmad, meanwhile, says he was repeatedly beaten and even stabbed during a month in detention in January 2019, allegedly for enthusiastically supporting the UAE's Gulf rival Qatar in a football clash.
In a statement, Hedges said it was a "real moment of pride" to give evidence to the magistrate about the torture he says he suffered.
"Given the human rights record of the UAE it was incredible that al-Raisi was even elected as president. The torture that myself, Ali, and countless other people in the UAE have suffered is unfortunately the norm in the UAE," he said.
Ahmad said: "So many times I have lost hope that al-Raisi and all the other men that did this to me would get away with it with total impunity, but today is a good day."
Al-Raisi's four-year term at Interpol is largely ceremonial, with Secretary General Jurgen Stock handling day-to-day management of the organisation.
His candidacy for the Interpol job prompted an outcry from activists, who pointed to the generous funding Interpol receives from the United Arab Emirates.
(AFP)
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France opens inquiry into Interpol chief for alleged torture, acts of barbarism
Emirati general accused of torture appointed head of Interpol
Beirut detains Lebanese-French businessman close to Sarkozy after Interpol request
Valeurs Actuelles
“Je vais les niquer” : un influenceur poursuivi pour des menaces contre la police et outrages sur des pompiers
Le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes a de nouveau condamné Rayanne B., 21 ans. Le jeune homme, résidant à Juvisy-sur-Orge, se présente comme un influenceur suivi par 175 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Mardi 10 mai, il a écopé d’une amende de 800 euros, dont 400 euros avec sursis, rapporte Le Parisien. Rayanne B. s’était fait filmer le 1er octobre 2021, en train d’entrer dans un camion de pompiers. Il n’avait pas hésité à s’allonger sur le brancard et à voler une valise d’intervention. Les pompiers étaient à ce moment-là en pleine intervention à Ablon-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, pour porter secours à une collégienne qui avait fait un malaise.
Les pompiers « qui font les malins »
Une photo accompagnait cette vidéo. Rayanne B. y commentait : « Nik tout (sic) les pompiers de France qui font les malins. » Le tribunal n’a toutefois pas retenu d’accusation de vol puisque la mallette d’intervention a été rendue après l’enregistrement de la vidéo. Le prévenu a donc été jugé pour outrage à personne chargée de mission de service public.
« Allahou akbar et paw, paw »
Rayanne B. était également jugé pour menace de crime ou délit contre des policiers, relate Le Parisien. Le 3 octobre, il s’était filmé et avait menacé d’attaquer un commissariat : « Je vais les niquer, aller dans le commissariat, Allahou akbar et paw, paw, paw, paw, mettez tous vos gilets pare-balles. » Rayanne B. s’est défendu en invoquant un humour « qui peut ne pas plaire à certains », lors d’une audience le 5 mai dernier. Il a finalement été relaxé. En mars dernier, Rayanne B. avait été condamné à des heures de travaux d’intérêt général pour avoir porté atteinte à l’intimité d’un élève handicapé dans une autre vidéo.
BBC
Eurovision 2022: Emotions run high as Ukraine's Kalush Orchestra qualify for final
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Ukrainian fans have been celebrating in Turin, as folk-rap band the Kalush Orchestra qualified for Eurovision's final on Saturday.
Support for the band has swelled since Russia's invasion of Ukraine in February, and tonight's semi-final victory has cemented their position as favourites to win the competition.
You can read more about the first semi-final here.
Watch the Eurovision Song Contest Final on BBC iPlayer and BBC One, at 20:00 BST on Saturday 14 May.
France24 - World
WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'
Issued on: 11/05/2022 - 07:47
FRANCE 24
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China's flagship zero-Covid strategy to defeat the pandemic is unsustainable, the World Health Organization said Tuesday, adding that it had told Beijing so and called for a policy shift.
China has imposed draconian measures, trapping most of Shanghai's 25 million people at home for weeks as the country combats its worst outbreak since the pandemic began.
The Shanghai lockdown has caused outrage and rare protest in the last major economy still glued to a zero-Covid policy, while movement in the capital Beijing has been slowly restricted.
"When we talk about the zero-Covid strategy, we don't think that it's sustainable, considering the behaviour of the virus now and what we anticipate in the future," WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus told a press conference.
"We have discussed about this issue with Chinese experts and we indicated that the approach will not be sustainable," he added. "Transiting into another strategy will be very important."
In response, China's foreign ministry called on the WHO chief to avoid making "irresponsible" remarks.
Speaking at a regular news conference in Beijing on Wednesday, foreign ministry spokesman Zhao Lijian defended China's measures on fighting the pandemic and expressed hope that the WHO director-general would view them objectively.
There is a pressing political dynamic to China's virus response, with President Xi Jinping pegging the legitimacy of his leadership on protecting Chinese lives from Covid.
Xi has doubled down on the zero-Covid approach, despite mounting public frustration.
>> Beijing increases Covid restrictions as Labour Day holiday begins
Rights, society and economy
Shanghai is China's economic dynamo and its biggest city. The zero-Covid policy has winded an economy which just months ago had been bouncing back from the pandemic.
"We need to balance the control measures against the impact they have on society, the impact they have on the economy, and that's not always an easy calibration," said WHO emergencies director Michael Ryan.
He said any measures to combat the Covid-19 pandemic should show "due respect to individual and human rights".
Calling for "dynamic, adjustable and agile policies", Ryan said early responses to the crisis in many countries showed that a lack of adaptability "resulted in a lot of harm".
He reflected on how the world's most populous nation had had relatively very few deaths officially ascribed to Covid, and therefore had "something to protect".
Given the rapid rise in deaths since February-March, "any government in that situation will take action to try and combat that", he told reporters.
Tedros has been discussing adjusting according to the circumstances to find an exit strategy, "in depth and in detail with Chinese colleagues", Ryan said.
Maria Van Kerkhove, the WHO's technical lead on Covid-19, said that worldwide, it was impossible to stop all transmission of the virus.
"Our goal, at a global level, is not to find all cases and stop all transmissions. It's really not possible at this present time," she said.
"But what we need to do is drive transmission down because the virus is circulating at such an intense level."
(FRANCE 24 with AFP, REUTERS)
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Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation
Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high
Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance BBC
PGA Tour blocks release of players for LIV Golf Invitational Series
Last updated on 6 hours ago6 hours ago.From the section Golf
The PGA Tour has refused to release players who wish to take part in the Saudi-backed LIV Golf Invitational Series opener in England next month.
The Tour said players who take part at Centurion Golf Club from 9 June would be in violation of their regulations.
American Phil Mickelson and England's Lee Westwood had requested a release from the PGA Tour to participate.
On Tuesday, Greg Norman told BBC Sport he had the finance to build the LIV Series for "decades" into the future.
In reacting to the PGA Tour's decision to block the release of players, Norman said the PGA Tour was "anti-golfer, anti-fan and anti-competitive".
The Australian, who is chief executive of LIV Golf Investments, added: "The Tour is intent on perpetuating its illegal monopoly of what should be a free and open market.
"But no matter what obstacles the PGA Tour puts in our way, we will not be stopped. We will continue to give players options that promote the great game of golf globally."
The PGA Tour's Canadian Open event clashes with the LIV series opener in London.
In confirming it had blocked the requests of players who wished to be released for the event the PGA Tour said its decision was "is in the best interest of the Tour and its players".
The LIV events will offer prize money of around $25m (£20m), meaning every leg of its series is more lucrative than the richest event on the PGA Tour.
Norman says he has secured $2bn (£1.6bn) in funding to help develop the LIV Series into a full super league by 2024.
The Series' second tournament is set to be played in Portland, Oregon in July.
LIV Golf are expected to name the players participating in the Centurion event next week, the same week as the second men's major of the year, the US PGA Championship.
New York Times - World
In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage
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Hong Kong Dispatch
In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.
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By Vivian Wang and Joy Dong
HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.
It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.
It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.
Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.
The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”
But that plainness is the point.
In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.
For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.
There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.
“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.
Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.
The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)
Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.
The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.
Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.
“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.
Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.
Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.
So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.
Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.
“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.
To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.
Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.
“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”
Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.
Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.
Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.
The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.
And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”
Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.
Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.
That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.
She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.
“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”
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Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : après des menaces contre les forces de l’ordre, le préfet de police porte plainte
La préfecture de police a fait savoir, lundi 3 janvier, qu’une plainte avait été déposée à la suite de menaces reçues au commissariat d’Aubervilliers, situé en Seine-Saint-Denis. Dans un tweet repéré par Actu.fr, il est précisé que le préfet de police – Didier Lallement – est à l’origine de ce dépôt de plainte. Dans le détail, un message proférant des menaces à l’encontre des forces de l’ordre a été envoyé par mail.
Une enquête a été ouverte
Dans le tweet partagé par la préfecture de police, il est précisé qu’un message similaire a été adressé au commissariat de Boissy-Saint-Léger, situé dans le Val-de-Marne. Désormais, « une enquête est en cours pour retrouver les auteurs de ces écrits », conclut ensuite la préfecture.
Le préfet de Police porte plainte à la suite d’un message de menaces à l’encontre des forces de l’ordre, reçu aujourd’hui par mail dans les commissariats d’#Aubervilliers et de #BoissySaintLéger.
Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs de ces écrits. pic.twitter.com/DLz7mU6T5u
— Préfecture de Police (@prefpolice) January 3, 2022
Ces menaces de mort envers les forces de l’ordre ne sont pas un fait isolé. Comme relaté dans un précédent article, des faits semblables avaient été observés en novembre dernier à Aubervilliers. Sur une palissade de chantier située au niveau de la rue de la Maladrerie, ces quelques mots avaient été rédigés : « 1 flic, 1 balle = justice sociale ». Quelques jours plus tôt, c’est en Seine-et-Marne que des tags similaires avaient été découverts, dans un immeuble de Savigny-le-Temple. Une sorte de tableau de prime avait été édifié ; sur lequel on pouvait notamment y lire « Couper la tête d’un policier = 500 000 euros », ou encore, « Violer une policière, prime de 500 000 euros ».
France24 - World
Australia's election battle gets personal
Issued on: 11/05/2022 - 15:32
Sydney (AFP) – Australian Prime Minister Scott Morrison derided his Labor Party opponent Wednesday as an unreliable "loose unit" on the economy as he fought to catch up in the opinion polls 10 days from the federal election on May 21.
In their third televised election debate, characterised as the "final showdown" before 17 million Australians cast their compulsory votes, Morrison and Labor's Anthony Albanese got personal.
At the outset of the campaign last month, Albanese forgot both the unemployment rate and the main lending rate. More recently, he apparently had difficulty explaining his party's disability policy.
"He's a loose unit when it comes to the economy. He makes things up as he goes along," said Morrison using a slang term for someone who is unreliable.
Albanese hit back, accusing Morrison of shirking responsibility for the slow rollout of vaccines and rapid antigen tests in the Covid-19 pandemic, for his management of the 2019-2020 "Black Summer" bushfires, and this year's deadly east coast floods.
"Whenever this prime minister is confronted with any challenges, he blames the states, blames someone else consistently," he said.
Albanese accused Morrison's conservative Liberal-National Party coalition of allowing climate change policy to drift.
The prime minister has vowed to mine and export coal for as long as there are buyers, touted a "gas-fired recovery" from the pandemic, and resisted global calls to cut carbon emissions faster by 2030.
"Climate change is real and it is here now. We see it with the bushfires and floods," Albanese told the Channel Seven-hosted debate.
"Australia can be a renewable energy superpower for the world if we seize this opportunity."
'In the mood to change'
The pair also sparred on a string of other policy disagreements: Morrison's failure to fulfil a three-year-old campaign promise to create a federal anti-corruption commission; Albanese's support for minimum wages to match inflation; and Labor's support for more funding for childcare.
Despite the public wrangles, including in two previous election debates, the opinion polls have not budged much since Morrison called the election a month ago.
A weekend Newspoll gave Labor a 54-46 percent lead over Morrison's ruling coalition on a two-party basis.
But few pundits are counting Morrison out.
Three years ago, he defied a string of negative opinion polls to win what he termed a "miracle" election.
Opinion polls in any case are a snapshot, not a prediction, cautioned Mark Kenny, professor at the Australian National University in Canberra.
But "if I put my money on it, I think I'll probably go with what passes for empirical data that we do have at the moment, which suggests that Australians are in the mood to change the government: they've had enough of Morrison", he told AFP.
On the campaign stump, Morrison freely concedes: "You may not like me." He has pointed, however, to Australia's post-pandemic economic resurgence and low unemployment rate.
Even on the economy, however, he has difficulties.
Inflation is running hot at a 20-year high as prices soar at gas stations, in shops, and for housing.
© 2022 AFP
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile BBC
There had been a period of hope for a lot of immigrants in the early 1980s – but the death of Oussekine was the beginning of a less rosy reality – Antoine Chevrollier
If there is one work that defines modern French cinema, it's 1995's La Haine, the bruising drama about three young immigrant men living in Paris' suburbs. But Matthieu Kassovitz's tour-de-force was in fact partly inspired by a real-life tragedy which is now receiving its own dramatisation. New miniseries Oussekine, which is the first original French commission from Disney+, tells the story of what happened in 1986, when French-Algerian student Malik Oussekine died in police custody, provoking national uproar.
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When it comes to events in France's recent history to look back on, Oussekine's death could hardly be more pertinent. "It had an immediate impact on French society. It caused the cancellation of planned government reforms of universities, known as the Devaquet law," says Fabien Lemercier, the French correspondent for film website Cineuropa. "But more importantly, it had a very strong and still ongoing influence on how the French public views and denounces police violence." What's more, it raised serious questions about the country's treatment of immigrants, especially from its former colonies, that are still extremely resonant today, at a time when the recent presidential campaign was contested by the far-right politician Marine Le Pen, who is known for her anti-immigrant policies, and coloured by questions around French identity, European citizenship and the treatment of the Muslim community.
Young French-Algerian man Malik Oussekine died after being set upon by police, as they tried to clamp down on student riots that he was walking nearby (Credit: Getty Images)
Indeed, the story remains so relevant that in addition to the TV series, a new film, Nos Frangins (Our Brothers), about the night of Oussekine's murder, directed by Rachid Bouchareb, will debut at this month's Cannes Film Festival.
The terrible events
So what happened on that fateful night of 6 December 1986? Oussekine had the misfortune to be walking in a Paris street near the student protests against proposed changes to the university admission system and the introduction of tuition fees, when he was set upon by the police, as they tried to clamp down on the protestors; witnesses reported him being chased by them into a building and clubbed with batons. As further detailed in an LA Times report, an ambulance was called – but not long after Oussekine was taken to hospital, he was declared dead. The French public prosecutor then released a statement saying that the wounds he had incurred from being beaten were not substantial enough to have killed him, and that he died as a result of a heart attack instead. Nonetheless, there were riots in Paris following his death, and it forced France into a period of reflection, especially when it was later revealed that Oussekine had died in the hallway where he had been beaten by police. In January 1990, two policemen, Jean Schmitt and Christophe Garcia, were charged with causing his death, though they both only received suspended prison sentences.
With La Haine, the tragic incident left an impact on French culture, as well as society more generally. Oussekine's death is referenced in the film's opening montage, via archive footage from the riots that took place after his death, and the film then begins properly with a similar incident of a French man of Arab descent seriously injured in police custody, which sets the plot in motion. La Haine changed French cinema by moving the focus away from the white middle-class bohemians living out love triangles on Paris' Grands Boulevards, beyond the Périphérique, to the run-down Lego-like buildings in the suburbs, or banlieues, where the poor, working-class people lived.
But has France itself changed in the 35 years since his death? That's the question that is inevitably prompted by Oussekine, which looks at this pivotal event in French race relations in a manner akin to how Steve McQueen recently shone a light on black British history, and the injustices therein, in his acclaimed BBC/Amazon series Small Axe.
Seminal 1990s French film La Haine referenced Oussekine's death in its hard-hitting portrait of police brutality and institutional racism (Credit: Alamy)
Oussekine tells the story of Oussekine's death from the perspective of the oppressed – not only Oussekine himself but his family, as they fought for justice. It has been created, written and directed by Antoine Chevrollier (previously one of the directors of spy thriller series The Bureau, starring Kassovitz) and co-written by French literary sensation Faïza Guène, as well as Julien Lilti and Cédric Ido, with the writer's room being representative of the multicultural France being depicted on screen. The talent in front of the camera includes Hiam Abbas, the revered Palestinian actress perhaps best known as Marcia Roy in Succession, who plays Oussekine's mother, in what is another incredible performance, alongside rising stars Sayyid El Alami, Malek Lamraoui, Tewfik Jallab, Naidra Ayadi and Mouna Soualem.
Series creator Chevrollier was around 10 years old when he first encountered the tragic story of Oussekine. Too young to watch La Haine, he heard the name on a rap album inspired by the film. "It was a song from the band Assassin called L'état Assassin, and the chorus was "L'état Assassin, une example Malik Oussekine" [The state of the assassin/one example Malik Oussekine], and his name got stamped on my mind."
In March, the first episode of Oussekine played as the closing-night presentation of French television festival Series Mania in Lille, where the audience was spellbound. The opener traces how news of Malik's death filtered through to the rest of the family. Rather than show the moment of death, it concentrates on the anguish that Malik's sister Sarah goes through as she weighs up how and when she will tell her mother that her son is dead.
In an effort to give multiple perspectives on the life and death of Malik, the four episodes are divided thematically. The second concentrates on the police cover-up as they first lie about when and how Malik died and then try to massage the witness accounts and reports to put themselves in the best light possible. The third looks at the story of Oussekine's family, with flashbacks to their life in Algeria starting in 1977 as it traces how Malik's parents made the decision to move to France. The final episode revolves around the court case, asking philosophical questions about the treatment of immigrants and what it means to be a multicultural society.
A national wake-up call
"There had been a period of hope for a lot of immigrants, especially from north Africa, following the election of President Mitterrand [in 1981]," states Chevrollier. In 1984, Mitterand's Socialist government carried out a major reform that enhanced the rights of immigrants by introducing a combined residency and work permit for foreign residents valid for up to 10 years. It was part of a philosophy gaining momentum after the 1968 Paris protests that the idea of a one-size-fits-all, monolithic French culture was outdated in a world where populations shifted more rapidly. "But the death of Oussekine was the beginning of a less rosy reality," explains Chevrollier.
In the new TV series about the incident, Malik Oussekine is played by rising star Sayyid El Alami, while Succession's Hiam Abbas stars as his mother (Credit: Disney+)
Up until the moment of Oussekine's death, as Chevrollier suggests, many immigrants had faith that they could be incorporated into French culture without any trouble. Indeed, while Malik was from a Muslim background, it was later revealed he was looking to convert to Catholicism and become a Jesuit priest at the time of his death. "The fact is that Malik and all of the Oussekine family was so 'French' – we got a word for that in France, a word that was really popular in the 1980s: assimilation. It's a terrible word if you ask me," says Chevrollier. "The Oussekine family was really assimilated. For them it meant, let's put away our Arabic heritage, and now we are French, in a way more French than the white guys. So it was even more symbolic that it was this family, who so tried to assimilate, that suffered from police brutality [and] were in the middle of this political storm."
The series is destined to open discussions in France in the same way that Small Axe created debate in the UK, around the country's institutional prejudices
Originally, Chevrollier thought about turning the story into a film, but after the success of The Bureau and Baron Noir, another series he helped direct, he began to see the story as a mini-series. Adding to the series' sentiment, and the sense that this could be the definitive statement on the death, is that Chevrollier had the support of the Oussekine family. He spent a year talking to the family and getting information about what happened from their perspective, as well as getting access to private papers of theirs. He also chatted to police working in Paris at the time of the case, lawyers, and even to witnesses of the police action.
Of course, while Chevrollier tried to remain as close to the facts as possible, he admits that some of the scenes are fictional, and added for dramatic impact. "But our driving motivation was that we told the truth as we found it," he states. "We don't protect nobody, not the Oussekine family, not the police or the politicians." It's this search for the truth and attempt not to sway the audience one way or the other that played into the decision not to start by showing the death. Like Akira Kurosawa's famous film Rashomon, it presents different versions of the "truth", cajoling the audience one way and then the other.
Oussekine's death inspired many protests, and had a serious impact on the perception of France's police (Credit: Getty Images)
The series is destined to open discussions in France in the same way that Small Axe created debate in the UK, around the country's institutional prejudices. Chevrollier saw Small Axe as he went into production for Oussekine and found it inspiring. One question he asked all the people he interviewed was: "What kind of person were you in 1986?" But interestingly, while his series shows what it was like in 1986, it also implicitly seems to turn the tables and asks the audience: how much has really changed since 1986, and has France become more or less tolerant as a country? Whatever one thinks about that, the fact is that the death of Oussekine remains an open wound.
Oussekine premieres on Disney+ on 11 May.
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New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
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France24 - World
Reporter Shireen Abu Akleh shot dead in the occupied West Bank
Issued on: 11/05/2022 - 15:27Modified: 11/05/2022 - 15:44
James VASINA
Veteran Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh was shot dead Wednesday as she covered a raid on Jenin refugee camp in the occupied West Bank.
Valeurs Actuelles
Une fusillade dans le 7e arrondissement de Lyon fait un mort et trois blessés
Une fusillade. Mercredi 11 mai, vers 6 heures du matin, une fusillade a éclaté dans le 7e arrondissement de Lyon, rapporte LyonMag. Un mort et trois blessés sont à déplorer. La fusillade a eu lieu à l’angle de la rue Jean Vallier et l’avenue Jean Jaurès. Une voiture stationnée à cet endroit, avec quatre occupants à l’intérieur, a été la cible de tirs d’arme de guerre, probablement un fusil d’assaut de type Kalachnikov, de la part d’un ou de plusieurs tireurs embarqués dans un véhicule. La Brigade anticriminalité s’est immédiatement rendu sur place et a prodigué les premiers soins aux victimes.
Motif inconnu
Quant au véhicule depuis lequel sont partis les coups de feu, il est en fuite, avec son ou ses occupants. La police judiciaire lyonnaise est activement à sa recherche. Le secteur a été bouclé par les forces de l’ordre. Des relevés sont en cours. Le motif et les circonstances de cette fusillade demeurent pour l’heure inconnus. LyonMag explique qu’il s’agit de la seconde fusillade de ce type depuis le début de l’année dans le 7e arrondissement de Lyon. En effet, le 31 mars dernier, des coups de feu avaient été tirés depuis une voiture sur un détenu qui sortait du centre de semi-liberté situé rue Pierre-Semard, le blessant grièvement. Après la fuite des tireurs, le véhicule et l’arme avaient été retrouvés incendiés rue de Surville.
Lyon : les dernières actualités
BBC
There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks
At a Soviet military base deep in the Polish forest, miles from the nearest village, an officer's family was whiling away another Saturday morning. The children brushed their teeth hurriedly after breakfast, then rushed outside to play soldiers with plastic pistols. Their father laid out his uniform, the hammer and sickle button sparkling, while their mother sat down for a game of chess.
But they knew that beneath their feet, stored in utmost secrecy, were nuclear warheads, likely many times more powerful than the bombs dropped on Hiroshima and Nagasaki in 1945.
"Commanding officers knew very well that, for their psychological health, it is very important to create an illusion of everyday peaceful life," says Grzegorz Kiarszys, an archaeologist at Szczecin University who has studied the ruins and rubbish piles at three long-abandoned Soviet nuclear weapons bases in north-western Poland.
Each of the three bases – Podborsko, Templewo and Brzeźnica Kolonia – was once home to around 140 people, mostly soldiers but also some officers whose immediate families were allowed to live there too. Kiarszys has seen photographic evidence confirming the presence of these families, but it was the ephemera and waste they left behind that revealed the most striking insights about how they lived while stationed there.
Rubbish can tell you a lot about a person or community, a phenomenon called garbology. (Read more: Garbology: How to spot patterns in people's waste.) At these isolated former bases, old pieces of uniform lie decaying in the leaf litter next to sweet wrappers, rubber ducks and toy telephones. Text on some of the items confirms their date and origin in the Soviet Union.
Kiarszys says the waste is "completely different" from what you'd find in an ordinary Polish rubbish dump from the same era. There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks – things that only a few people, such as Soviet officers with access to foreign currency, could buy under communist rule in the Eastern Bloc.
Local people in western Poland were aware that the Soviet military operated numerous facilities in their part of the country during the Cold War, but it was only after the fall of the Soviet Union in 1991 that Poles learned how some of these bases were used to store nuclear weapons.
"For many years we have been told that there are no nuclear weapons in the territory of Poland," says Kiarszys. These hidden bases harboured an awesome destructive power that could have been deployed during a war in Europe. "The idea itself was crazy," says Kiarszys. "But that's how the Soviet generals believed war in Europe would go."
Scroll down to explore what Kiarszys discovered:
Inside the bunker at Templewo. No plans for the bases exist in Poland’s national archives, so Kiarszys had to map them himself (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Hidden in plain sight, in a lonely part of the Polish forest, lie fragments of once-secret lives. (Credit: Grzegorz Kiarszys)
How about a nice game of chess? A piece from a long-forgotten set which once entertained military personnel or their families. (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Visitors only believed Kiarszys when they saw the waste themselves. "It really shows the power of material culture," he says. (Credit: Grzegorz Kiarszys)
A red toothbrush to match the star? Some of the used tubes of toothpaste carry the brand name "Fluorodent" in Cyrillic (Credit: Mieczyslaw Zuk)
A button on a Soviet uniform. The hammer and sickle insignia is just visible at the centre (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Military paraphernalia mixed with quotidian waste. "They were several kilometres from the nearest villages and the largest garrisons," says Kiarszys (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The Soviets dug trenches and foxholes around the bases, as defensive positions (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Toy guns have been found in the waste heaps. The square-shaped piece of plastic, which appears to be an ink bottle, is embossed with Cyrillic text (Credit: Grzegorz Kiarszys)
In 1974, Pepsi became the first American consumer product to be produced, marketed and sold in the Soviet Union (Credit: Mieczyslaw Zuk)
People living on the bases must have known of the threat of nuclear war (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Kiarszys scoured satellite imagery and explored the bases in person, to better understand them (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The base at Podborsko is now open to the public as part of a local museum (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The other two bases are in much grimier condition. This is the bunker at Brzeźnica Kolonia (Credit: Grzegorz Kiarszys)
A potent status symbol for a Soviet child. Lego was unavailable to most in Poland during the Cold War, though this piece could be a substitute brand (Credit: Grzegorz Kiarszys)
The dates and text on food wrappers helped to confirm the origins of the rubbish (Credit: Mieczyslaw Zuk)
Carvings in the bark of a tree. The year, 88, is visible at the bottom of the carving as are some Cyrillic letters (Credit: Grzegorz Kiarszys)
Besides toy guns, there are plastic figurines, miniature planes, tanks, telephones and other playthings (Credit: Mieczyslaw Zuk)
One extraordinary trace of Soviet activity at Brzeźnica Kolonia base is this football pitch and running track, far from the nearest village (Credit: Grzegorz Kiarszys)
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi L'Humanité
Covid. Le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun dès lundi
Depuis la mi-mars 2022, le masque n’était plus obligatoire dans certains lieux clos comme les cinémas, les restaurants ou encore les écoles. Ce sera aussi le cas dans les transports dès lundi 16 mai, a annoncé le ministre de la Santé.
Le 14 mars, après 2 ans de pandémie, le masque devenait facultatif dans certains lieux clos. Cette mesure ne concernait cependant pas les transports en commun. Le port du masque n'y sera désormais plus obligatoire à partir de ce lundi 16 mai, a annoncé mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran. Il supprime ainsi l'une des dernières mesures en vigueur en France face à l'épidémie de Covid 19.
Le port du masque reste obligatoire dans les hôpitaux
Néanmoins, il reste « recommandé » pour lutter contre le coronavirus, a précisé Olivier Véran. « Nous maintenons les autres mesures de gestion en vigueur », a ajouté le ministre. Le port du masque reste donc obligatoire dans les hôpitaux.
La baisse de la circulation du Covid s’est accentuée sur tout le territoire ces deux dernières semaines. Mais, dans un contexte où cette circulation reste malgré tout active, Santé Publique France rappelle qu'il reste nécessaire de :
- S’isoler en cas de symptômes et de test positif pour la COVID-19,
- Continuer à respecter individuellement les gestes barrières dont le port du masque (notamment en présence de personnes fragiles et dans les espaces clos), de se laver les mains et d’aérer régulièrement les lieux fermés.
Covid-19masques France24 - World
New Airbnb feature aims to 'redistribute' tourists from oversold venues
Issued on: 11/05/2022 - 15:26Modified: 11/05/2022 - 15:24
New York (AFP) – Seeking to address "over-tourism" at popular destinations, Airbnb unveiled Wednesday a new feature that encourages users to search by trip category, not only destination.
The goal is to "redistribute" users away from traveler-jammed venues, such as Venice, Paris or the biggest US cities, Airbnb executives said.
Under the new Airbnb program, consumers can pick from up to 56 categories such as "beach," "countryside," "iconic cities" or "design" the latter showcasing homes featured in architectural magazines. Some four million properties are tagged, with more categories to be added over time.
The revamp is an alternative from the search box long used by Airbnb and other online travel sites where users enter in a destination and travel dates.
Airbnb users will still be able to search the conventional way, but the category option provides an alternative to steer demand away from oversold locales, said Chief Executive Brian Chesky.
"We felt everyone was just going to the same places. They're just typing in Los Vegas and Orlando and Miami and Rome and Los Angeles and New York," Chesky said at a briefing unveiling the changes.
"We're trying to spread everyone out over as many places and as many dates as possible," said Chesky, who described the plan as "good for Airbnb" but added that it would also "alleviate some of the issue of over-tourism."
Users can go to the categories tab at the top of their screen, pick dates and then scan through pages of options at different price points in different cities or countries.
In developing the new feature, Airbnb urged some owners to upgrade their photos so that the property's profile page for "amazing pools" had a pool and that "skiing" properties were shown with snow, Chesky said
"Over-tourism isn't too many people in the world traveling... it's too many people going to the same places at the same time," said Chesky, who also pointed to Airbnb features for those with flexible time frames away from the most in-demand times.
Responding to a trend of longer stays, Airbnb is tweaking the system to perform "split stays" where users can book two successive trips at once.
Another change is to allow users three days to rebook or get a refund if a property falls short of what was promised; under the current system, users have just 24 hours to complain.
© 2022 AFP
BBC
Widespread remote work has made things more complicated: we all know people who work from home while ill, if we don't do it ourselves
Before the pandemic, ill workers quite often showed up in the office, coughing and spluttering away as they tackled their workloads. Today, fortunately, sick employees can often work remotely, keeping their germs to themselves. But this shift raises a new dilemma for workers. Exactly how ill do you have to be to take a ‘proper' sick day from home?
Before, the choice was binary for most sick workers: power through despite feeling lousy and go to the office, or stay at home and abandon work for the day. Option one could mean keeping on top of your work (and pleasing the boss), while option two could potentially aid your recovery.
Now, it's not so simple. Yes, colds or the flu can be debilitating, and people certainly might not be in shape to jump on a train and head for work. But for busy employees able to work from home, it can be tempting to continue firing off emails and performing daily tasks while coughing away on the couch, instead of taking proper time off to rest.
It's a problem that could become more common as hybrid and remote work spreads. Polling data from the US suggests two-thirds of workers feel remote work adds pressure to work while sick; other polls suggest the same proportion feel obliged to clock in remotely, even if they're sick. In the UK, sickness absence hit record lows in 2020, as people worked from home (but rebounded somewhat in 2021, partly due to an uptick in coronavirus cases).
Right now, data indicates many sick workers are logging in from home, and that ‘proper' sick days are becoming increasingly rare. Experts say that both companies and workers need to stop and think about this shift – and its implications for productivity, company culture and worker wellbeing – before it becomes an entrenched practice.
Sick day? Like any other day
People have always worked while ill; sickness absence had been falling before the pandemic, both in countries such as the US (which doesn't have nationally mandated paid sick leave) and the UK (which does). But now, remote work has enabled ill people to crack open their laptops and work from bed – making skipping sick days in favour of presenteeism easier than ever.
Early in the pandemic, redundancy fears, combined with guilt and a fear of falling behind, caused many remote workers to log on while ill. Anecdotally, that trend has continued, even as the situation has stabilised, because widespread remote work has made things more complicated: we all know people who work from home while ill, if we don't do it ourselves.
Remote work has made “decisions regarding when, and when not, to take sick days harder”, agrees Brittany Lambert, assistant professor of management and entrepreneurship at Kelley School of Business, Indiana University, US. "The boundaries, rules and structures which governed the way we thought about our work, in many cases, fundamentally changed."
Now, when you're working from home anyway, a sick day can feel like any other day – so workers might feel as though the bar to call out for the day has been raised, says Ann Frost, associate professor of organisational behaviour at Ivey Business School at Western University, Canada. “If I've got a bad cough and I clearly have a bad cold, I don't want to be with my colleagues”" she says. “But can I stay in and still get the project done I'm supposed to do? You bet I can.”
In some cases, workers have only felt catching Covid-19 was a good enough excuse to justify a sick day during the pandemic – and even that’s been up for debate.
Greg Couser, occupational medicine physician at the Mayo Clinic in Minnesota, US, one the country’s largest healthcare organisations, points to a lack of clarity on sickness between employers and employees. "The issue truly is expectations in the workplace," he says. "And it seems like expectations in the workplace have changed, and I guess ground rules haven’t really been established yet."
Many remote workers feel guilty, or that they'll fall behind on work, if they take sick days when they feel ill (Credit: Getty Images)
The role of company culture
In the absence of ground rules, some workers might see the evolution of the combined work/sick day as a positive; if you have a mild illness, you can take a little more care of yourself at home, while still getting necessary work completed. That means you’re not letting anyone down, and there’s less likely to be an unmanageable mound of work awaiting upon your return to health.
But there are multiple reasons why it might be better to take a proper pause to recover from sickness. Data has long shown working while sick leads to worse job performance. Research also suggests a link between not taking sick days and an increased risk of depression, while a 2022 study showed that working from home sick made workers feel more guilty than if they had just taken the sick day. Plus, working remotely while feeling moderately ill – bad enough to have made people stay at home pre-pandemic – could lead to more burnout, says Couser.
“The crux of it all is that people aren't going to get better, they're going to get sicker, they’re going to get more stressed out and there’s going to be all sorts of consequences that we don’t even know about," says Couser. It’s in companies’ interests to encourage people to take sick days, because “although there may be a short-term gain in productivity, it could lead to a longer-term loss”.
Of course, the pandemic has ushered in more worker autonomy and flexibility, meaning that if an individual wants to work remotely while sick, they can work while sick. It's up to them. But, say the experts, that decision will be heavily influenced by their company culture and the messages leaders are sending, both explicitly and implicitly.
“If employers say, ‘You can just work from home – if you've got a cough and a fever, just take an Advil and hop into bed and you'll be fine’ – that's bad. That's bad culture. Who wants to work at a company like that?” says Frost.
People aren't going to get better, they're going to get sicker, they’re going to get more stressed out, and there’s going to be all sorts of consequences that we don’t even know about – Greg Courser
Each person will be different in terms of how they handle sickness, she adds; what’s debilitating to one may be manageable for someone else. Seeing colleagues working while sick could pressure others to do the same. That’s why, she says, the “organisational piece” is key workers need a positive culture that safeguards their right to call in sick when necessary, especially when working hybrid or remotely.
Time to recalibrate?
As with many aspects of work since the pandemic, both employers and employees are still navigating these changes; it may take time for best practices on remote-work sick days to become embedded.
Couser suggests it is in companies’ best interests to address this issue; if workers don't feel supported enough to call in sick when they want, they might leave, especially in the current employment climate. “Workers are going to be figuring out pretty quickly which companies really have this culture thing figured out,” he says.
Lambert suggests workers can play a role in finding their own balance. “I think the most important thing you can do as an individual is to figure out what works for you – and work in an environment that supports your thriving. So, if working even when you are just a little sick, feels like thriving to you – go for it. Though I would add a disclaimer and say: proceed with caution.”
Ultimately, though, she says it’s on managers to facilitate communication, support staff and build a culture that safeguards workers' health – or else, as research shows, risk a drop in productivity. Protecting and encouraging sick leave benefits everyone – and now it is the crucial time to do just that.
As Lambert says, “I think we're in a period of recalibration, and have a great opportunity to redefine what sick leave is – and could be – to better serve both organisations, and the people who work for them.”
Valeurs Actuelles
Marseille : un homme dans un état grave après une attaque au couteau devant un collège
Une attaque au couteau a eu lieu dans le 13e arrondissement de Marseille. Vers 18 heures, mardi 10 mai, un homme a été victime de coups de couteau au niveau du haut du corps devant le groupe scolaire Sévigné, rassemblant une école, un collège et un lycée. Il se trouve dans un état grave, relate France 3. Grâce à la réactivité des passants, et à l’intervention des agents de la Brigade spécialisé de terrain (BST), l’agresseur a pu être interpellé. Une enquête a été ouverte et confiée à la Direction départementale de la sécurité publique.
Gérald Darmanin réagit
Selon les informations de France 3, l’individu à l’origine de l’agression, âgé de 23 ans et de nationalité française, aurait évoqué le « diable » ainsi que « Dieu » au moment de son arrestation. L’attaque a été confirmée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur Twitter : « Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d’après-midi. L’auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide. »
Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d’après midi. L’auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 10, 2022
Dans le détail, la victime serait un médecin militaire exerçant à l’hôpital Lavéran à Marseille. L’homme venait chercher ses enfants à l’école lorsqu’un individu lui a asséné des coups de couteau, notamment au niveau de la gorge, précise une source à BFM TV. La victime se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lorsque les pompiers sont arrivés sur place vers 18 heures. Il a pu toutefois être réanimé, mais se trouve toujours dans un état critique.
La victime choisie « au hasard »
D’après des témoins, l’agresseur tenait des propos incohérents. Il serait connu des autorités pour consommation de stupéfiants et en arrêt maladie pour des problèmes psychologiques. Comme le rapporte BFM TV, une perquisition a été menée au domicile du jeune individu. Selon de premiers éléments d’enquête relayés par la chaîne d’information, il aurait choisi sa victime « au hasard ». La piste terroriste n’est, pour l’instant, pas privilégiée. Le suspect va devoir se soumettre à un test psychiatrique pour en savoir plus.
Marseille : les dernières actualités
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
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By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
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L'Humanité
Santé. Les plus précaires moins vaccinés que la moyenne
ActuLes personnes sans abri ou mal logées n’étaient que 74,5 % à avoir reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid en décembre 2021, d’après une étude présentée mardi par Médecins sans frontières.
Loan NguyenSans surprise, les plus précaires restent les moins vaccinés contre le Covid. C’est le constat qu’a dressé Epicentre, l’institut d’épidémiologie et de recherche médicale de MSF, en partenariat avec Santé publique France, à l’occasion d’une étude dévoilée le 10 mai. D’après l’enquête menée auprès de 3 811 personnes sans abri ou en logement précaire en Île-de-France et à Marseille, 74,5 % d’entre elles avaient eu accès à une dose de vaccin en décembre 2021 contre 90 % dans la population générale. À l’intérieur même de cette catégorie, on observe un « gradient d’intégration sociale » : 70 à 86 % des personnes hébergées ont, par exemple, pu bénéficier de la vaccination contre 42 % des personnes sans abri dans les deux régions, et seulement 41 % des gens du voyage. Des disparités territoriales existent également, puisque si les sans-abri franciliens étaient 44 % à avoir reçu au moins une injection, seuls 20 % à Marseille étaient vaccinés.
Les deux tiers des répondants expliquent s’être fait vacciner pour leur protection personnelle et un tiers dans l’objectif d’une protection collective. Mais, comme pour le reste de la population, la contrainte induite par le passe sanitaire a également joué : 43,9 % disent s’être sentis obligés d’avoir recours à l’injection pour travailler ou accéder à des endroits dont l’accès était conditionné au fameux passe.
De nombreux obstacles
Fait notable : une immense majorité de non-vaccinés (78 %) le sont par choix : peur du vaccin et de ses effets immédiats (douleur, injection…), peur des effets à long terme, doute dans l’efficacité du produit et, pour une petite partie (12 %), influence des « théories du complot » et de discours « antisystème », relate l’étude. Reste néanmoins un cinquième de ces personnes très précaires qui ne sont pas vaccinées, soit à cause de contre-indication médicale, soit par mésinformation sur l’accès, soit par obstacle pratique (trop loin, trop de monde, etc.).
Pour tenter de faire la lumière sur les facteurs qui ont pu favoriser ou décourager la vaccination, Epicentre a évalué plusieurs critères, dont l’âge, la langue, la situation administrative des répondants. Les plus de 65 ans avaient notamment deux fois plus de chances d’avoir reçu une ou deux doses que les 18-25 ans. Le fait d’être francophone aide également à la vaccination, tout comme le fait de disposer d’une couverture maladie ou de fréquenter un médecin habituel. Un autre facteur moins évident favorisant la vaccination mis en lumière par l’étude est la fréquentation d’un point de distribution alimentaire. Une porte d’entrée vers les plus précaires qu’a notamment saisie le Samu social en organisant des opérations d’« aller vers » et de « ramener vers » pour faciliter l’accès aux vaccins.
À l’inverse, le fait de vivre en famille, de dépendre de la mendicité ou de s’informer par les réseaux sociaux ont été identifiés comme des facteurs impactant négativement la propension des personnes précaires à se faire vacciner. « On voit que la confiance existe encore dans les médecins, mais il faudrait aussi intégrer les travailleurs sociaux dans cette dynamique », plaide Thomas Roederer, responsable de l’étude et épidémiologiste à Epicentre.
Covid-19Précaritévaccination Valeurs Actuelles
Paris : le chauffard qui a tué le fils du chef étoilé Yannick Alléno dit ne se souvenir de rien
Antoine Alléno, le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno, a perdu la vie dimanche 8 mai, aux alentours de 23 heures. Le jeune homme de 24 ans est décédé à Paris, après avoir été percuté par un automobiliste en fuite au volant d’une voiture volée, rapportait Le Figaro lundi 9 mai. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « homicide involontaire aggravé » et l’a confiée au service du traitement judiciaire des accidents (STJA). Toujours placé en garde à vue, ce mardi après-midi, l’homme soupçonné d’être le chauffard – âgé de 24 ans et en état d’ivresse au moment des faits – dit ne se souvenir de rien, détaille Le Parisien, qui cite une source policière. Prénommé Francky., l’individu est domicilié à Bezons, dans le Val-d’Oise.
Les faits ce dimanche soir
Le drame s’est produit dimanche 8 mai, vers 23 heures. Accompagné d’une passagère, Antoine Alléno se trouvait sur son scooter à un feu rouge à l’angle de la place de la Résistance et de l’avenue Bosquet, près du pont de l’Alma. Un VTC était également à l’arrêt au même endroit. Un automobiliste en fuite, sans être pourchassé par la police, est alors entré en collision avec eux. Antoine Alléno est décédé sur le coup. La passagère et le chauffeur VTC ont été transportés à l’hôpital. Leurs jours ne sont pas en danger.
Un membre de la communauté des gens du voyage connu de la justice
L’auteur du choc venait de voler une voiture de luxe, type Audi RS6, devant un restaurant du VIIe arrondissement de Paris. Il aurait donné un faux ticket au voiturier de l’établissement, selon Le Figaro. Après la collision, l’homme a pris la fuite à pied. Mais il a été arrêté par un policier hors service de la DSPAP (direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne). Une source policière du Figaro a précisé que l’individu était recherché pour conduite en état d’ivresse et pour une peine de prison de trois mois qu’il devait purger. Une autre source de TF1 a précisé qu’il serait né en 1997 et serait « un membre de la communauté des gens du voyage ». La même source policière a révélé à TF1 que l’individu aurait eu « 1,30g d’alcool dans le sang au moment de l’accident ». Il serait également connu de la justice pour des faits de vol, de recel, d’armes, ou encore de violences.
Antoine Alléno était en train de suivre le prestigieux parcours de son père. Le jeune homme faisait son apprentissage dans les cuisines de Yannick Alléno. Le père et le fils avaient même créé un hamburger haut de gamme, l’été dernier, servi au restaurant l’Allénothèque, dans le VIIe.
France24 - World
US Senate Democrats put abortion-rights bill to the test
Issued on: 11/05/2022 - 15:11Modified: 11/05/2022 - 15:23
Democrats in the US Senate plan to force a vote on Wednesday on legislation codifying women's rights to abortion nationwide, a protest gesture that is almost certain to fail ahead of an expected Supreme Court decision to end those protections. Stephen L. Dreyfuss, former President of the Paris-based International Association of Lawyers, gives his analysis.
BBC
It's really classic for porteños, people from Buenos Aires
At a bustling counter inside Güerrín, a central Buenos Aires pizzeria, a young server in a red-and-white uniform dished out slices. Laid out before him was an abundance of thick, golden pizzas, their toppings a bright blend of green olives, red peppers and crispy melted cheese. The queue reached almost to the door, as he cut the portions with movements as lean and efficient as a juggler, the wedges disappearing in minutes.
Every so often, he turned to a stack of what look like crumbly pieces of pizza base and flicked a portion onto a slice as he served it. The result looked like a pizza sandwich, the mozzarella melting slowly out from between the layers. This extra topping isn't actually from pizza at all but a thick, baked chickpea pancake called fainá.
Made from just chickpea flour, water, oil, salt and pepper, fainá is not complicated. At one of the restaurant's enormous ovens, I watched as a chef whisked the ingredients into a dribbly batter, poured it into a flat, round metal pan and carefully pushed it into the oven on a long, metal peel. Over the next five minutes or so, large bubbles pulsated on the surface. In the back corner, a blazing log fire heated the oven to almost 400C. The whole kitchen was sweltering and the aroma of baking suffused the air. When the fainá came out of the oven, it was golden-yellow with dark patches, like a harvest Moon. It would serve 20 to 30 people.
At Güerrín, they go through 600-700 portions of fainá a day, according to Mauricio Nunes Aleixo, the restaurant's night shift manager. "It's really classic for porteños, people from Buenos Aires," he said. "It's different for people from the other provinces; sometimes they don't even know what it is." (Fainá is also eaten with pizza in Uruguay, which is just across the River Plate from Buenos Aires and has close cultural ties to the city.)
Avenida Corrientes is Buenos Aires' answer to Broadway or the West End (Credit: Marcelo Endelli/Getty Images)
With five ovens, seating for 800 and premises that stretch the depth of an entire city block, Güerrín is a palace to pizza. It's located on Avenida Corrientes, a theatre district that's the Argentine capital's answer to Broadway or the West End. The restaurant has long been frequented by people from all walks of life, from glamorous thespians to hippy backpackers. Previous customers even include former presidents Raúl Alfonsín and Mauricio Macri, according to Nunes Aleixo. But no matter who's eating it, porteño pizza is decidedly humble in origin.
Nicknamed pizza a caballo (horseback pizza), pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca, probably in the early 20th Century according to Carina Perticone, a semiologist and anthropologist researching literary representations of local food at Argentina's Universidad Nacional de las Artes.
The recipe for fainá arrived with Genovese migrants, who came from northern Italy to Buenos Aires in the 19th Century. In Italian, the chickpea pancake is known as farinata (the word farina means "flour"), and the name "fainá" stems from the Genovese dialect. By the turn of the century, fainá could be found in the stores and street stands of the La Boca, Mercado de Abasto and Paseo de Julio districts, according to Perticone. By 1926, a baker nicknamed "Tuñín" was selling fainá and fugazza, another pizza-like favourite made of dough and onions, to fans heading to games at the Boca Juniors football club in the dockside barrio of La Boca.
Pizza a caballo (horseback pizza) looks like a pizza sandwich, with mozzarella melting out from between the layers (Credit: Amy Booth)
"It was like a place to stop by, to eat standing up. But all the famous Boca football figures passed through there; it was very popular," Perticone said. In immigrant barrios with large Italian populations, fainá was "the original Buenos Aires street food".
We'll probably never know for sure why porteños started eating fainá on top of their pizza. Perticone suggests it might have been a practical way for hurried workers to eat on the go. Chickpeas were a cheap source of protein for the working class who didn't always have access to meat, added Francesca Capelli, a sociolinguist at the Salvador University's School of Modern Languages research institute.
In Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that
One thing is for sure: in Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that, Capelli said. Unorthodox? Perhaps. But the pair are a good fit: the subtle, creamy texture of the fainá softens the acidity of the tomato sauce and moderates the greasy tang of the cheese.
Pizza with fainá started as an Italian import, but has become a porteño classic (Credit: Amy Booth)
At first, the polite society of Buenos Aires took a dim view of Italian immigrants and their food. "There was a really strong anti-Italian sentiment, People thought they were mafiosos," Capelli said, pointing out that the notorious Galiffi gang was kidnapping and extorting in the Argentine city of Rosario in the 1920s and '30s.
However, porteños soon started to abandon their snobbery towards pizza and fainá, and pizzerias started to pop up all over the city. Pizza and fainá are often accompanied with sweet muscat wine, and the trio was immortalised in a song by Buenos Aires blues band Memphis La Blusera, which paints the food-and-drink pairing as a universal companion to the bustle of people coming and going from the theatres along Avenida Corrientes.
"Tuñín's fainería became so popular that politicians, artists, footballers, businessmen went, but workers and tango dancers went too. The classes mixed," Perticone said.
In Buenos Aires, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well (Credit: Amy Booth)
In Los Campeones, a pizzeria five blocks from the Boca Juniors stadium, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well. The walls are a mosaic of photos of sporting greats. The night I was there, the team was playing a Copa Libertadores match, and the waitstaff's eyes were glued to the game.
"A slice of pizza and fainá… is something that the average worker can treat themself to without having to spend a lot of money," said Matías Menéndez, a manager at Los Campeones. "Football in this country encompasses a wide range of social classes, and when they go to a game, everyone goes to see the same thing, to enjoy a football match." The pizza goes hand in hand with the match, he added. "We have clients who don't go to the game without stopping by for a slice."
A good fainá has to have "a creaminess, but the base and the top [should be] crispy", Menéndez said. On the counter behind him, a fresh fainá was slightly singed around the edges, as though someone had ironed it for too long.
He recommends heating the tray with a little oil before adding the batter to stop it from sticking and giving it a quick bang on the kitchen counter to make sure the mixture is even with no holes. "It's like a good omelette, it looks very easy but it isn't," he said.
Pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca (Credit: Hemis/Alamy)
Today, creative variants of fainá are cropping up in cafes across the city. Spring onions are a popular and typically Argentine addition, according to Perticone, but some restaurants serve it with pizza toppings and even stuffings such as ham and peppers. The plethora of cheese-free offerings make it a great option for vegan and lactose-free diners. It's usually gluten-free, although some restaurants do add a little wheat flour.
Fainá may have started life in Buenos Aires as an Italian import, but today, it has become an indisputably porteño classic with serious staying power. And the city's slice wouldn't be the same without it.
Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place's heritage.
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New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
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Hong Kong Dispatch
Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
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France24 - World
Al Jazeera pays tearful tribute to journalist killed in Israeli raid
Issued on: 11/05/2022 - 14:46Modified: 11/05/2022 - 14:44
Doha (AFP) – Al Jazeera's newsdesk told Shireen Abu Akleh they would keep a spot for her "at the top of the hour" after she said in an email she was going to cover an Israeli operation in the Palestinian town of Jenin.
"But she never turned up," said Mohamed Moawad, the Arabic channel's head of output, fighting back tears as he told of the final contacts with the veteran journalist on a typically risky mission.
"The last communication was 20 minutes before this heinous crime happened," Moawad told AFP shortly after staff held their own broadcast tribute to the 51-year-old.
"She sent an email that said 'Hi, there is an Israeli intervention in Jenin and I am heading there now. I am almost there. I will send you details'."
Instead of her live report from the raid, Al Jazeera staff were shaken to see social media images indicating she had been shot.
Moawad said another journalist soon sent a message informing them she had died three kilometres (nearly two miles) from the edge of Jenin in the West Bank.
She had been with four other journalists, all wearing blue press vests and helmets, according to the Al Jazeera chief.
The Qatari state-owned channel said Abu Akleh, a Palestinian-American, had been killed "in cold blood" and demanded Israeli forces be held accountable.
Israel said it was investigating the death but denied Abu Akleh had been deliberately hit. Prime Minister Naftali Bennett said it was "likely" Palestinian gunfire had hit her.
'Extremely brave'
"We consider this something intentional because the bullet hit exactly the area below her ear where there is no cover," said Moawad, who added that "reckless" comments had been made in Israel about the killing.
Al Jazeera journalists shed tears during the minute when its broadcasts were silenced as a tribute to the journalist who joined the channel shortly after it opened in 1996.
Many who had worked with Abu Akleh embraced in the newsroom, clutching portraits of the journalist and sheets stating "Journalism is not a crime", as images showing the latest violence in the Palestinian territories flashed up on their work screens.
Abu Akleh -- the second journalist hired by Al Jazeera in the Palestinian territories -- became the 12th journalist from the channel to be killed on duty since it started broadcasting.
"She was everywhere where there was a story. She has been everywhere to give voice to the voiceless," said Moawad.
"There are so many videos showing Shireen getting attacked by Israeli forces, getting attacked by bullets and other stuff."
Abu Akleh had never complained about her own safety though, he added.
"She was always there covering the story without any kind of fear. We never assigned Shireen to do a story, she was just there. She showed up."
Hoda Abdel-Hamid, a senior correspondent at Al Jazeera, said Abu Akleh was "extremely brave".
"But she was also a very experienced journalist, she was not one to take stupid risks for the hell of it," she told AFP from her mission in Ukraine.
"I am pretty sure that today she was in a safe place, in a place that was for journalists and she was clearly marked.
"She wouldn't be jumping in the crossfire just for the hell of it. She wouldn't do that."
© 2022 AFP
BBC
Archive sheds new light on Tutankhamun discovery, 100 years on
By Ijeoma NdukweBBC News
The tomb of the ancient Egyptian king Tutankhamun at Luxor is one of the most famous discoveries in modern archaeology.
A new exhibition at the University of Oxford's Bodleian Libraries - Tutankhamun: Excavating the Archives - marks the 100th anniversary of the discovery by the British Egyptologist Howard Carter and his team.
Dramatically lit images captured by the photographer Harry Burton, along with letters, plans, drawings and diaries from Carter's archive shed new light on the story of the 10-year excavation of the tomb, which was the first known intact royal burial from ancient Egypt.
They also challenge the perception of Carter as a solitary hero, highlighting the contribution of the many skilled Egyptian workers who are often overlooked.
An unnamed Egyptian boy models a heavy, jewelled necklace from a casket within the tomb of Tutankhamun, bringing together ancient and modern Egypt. Several people later claimed to be the boy, including Hussein Abd el-Rassul of Gurna, who helped Carter's team - but none have been verified.
This photo is among a series given centre stage at the exhibition. It shows two foremen and a boy carefully dismantling a partition wall to open up the burial chamber.
Four Egyptian foremen - Ahmed Gerigar, Gad Hassan, Hussein Abu Awad and Hussein Ahmed Said - were named and thanked by Carter in his publications. However, it is not possible to identify them among the workers pictured.
Dr Daniela Rosenow, an Egyptologist who co-curated the exhibition, says more than 50 local workmen were hired by Carter, and that there were dozens more workers, including children, on site.
While their names were not recorded, Dr Rosenow says the images challenge the colonial stereotype of a one-man discovery.
"Through these photographs we can see [the Egyptians'] vital contribution and that makes it clear that what we have here is only one part of the story."
This dramatically and deliberately posed image shows Carter's team opening the doors of a gilded shrine. Carter is crouched, while his assistant Arthur Callender and an unidentified Egyptian stand over him.
The image helped publicise the discovery of the tomb around the world and promoted Carter as an English adventurer.
Burton's intimate view of Tutankhamun's outer coffin focuses on the garland of cornflowers and olives leaves adorning the young king's forehead.
Soon after it was exposed, the natural materials disintegrated. Its existence is now preserved only through this striking image.
British surgeon Douglas Derry makes the first incision into Tutankhamun's mummified body during a "scientific examination" that began on 11 November 1925.
Derry's Egyptian colleague Dr Saleh Bey Hamdi is standing on his right. Carter, the French director-general of Egypt's Antiquities Service, Pierre Lacau, and an Egyptian official are also among the spectators.
Tutankhamun's solid gold mask, found on his mummified body, was one of the most iconic objects discovered in the tomb.
A statue of Anubis, the jackal god of the dead, is the subject of this drawing by Carter, which includes notes and measurements. The son of an illustrator, Carter trained as an artist before transitioning into archaeology without gaining any formal academic qualifications.
Carter named a storeroom located to the east of the burial chamber the "Treasury". In this photograph, Burton uses hidden lighting to produce a deliberately eerie and dramatic effect, spotlighting the shrine of god Anubis.
All images subject to copyright.
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Behind the mask: Tutankhamun’s last tour
How Tutankhamun treasures were moved to London
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L'Humanité
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New York Times - World
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander and chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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France24 - World
Al Jazeera's Shireen Abu Akleh: pioneering Palestinian reporter
Issued on: 11/05/2022 - 14:44
Jerusalem (AFP) – Shireen Abu Akleh, who was killed Wednesday while covering clashes in the Israeli-occupied West Bank, was among Arab media's most prominent figures and widely hailed for her bravery and professionalism.
In the hours after her death, young Palestinians described Abu Akleh, 51, as an inspiration, especially to women, many of whom were motivated to pursue journalism because of her.
"She never tired," Al Jazeera senior international correspondent Hoda Abdel-Hamid told AFP by phone from Ukraine. "She was always there whenever anything happened... She wanted to be there, to tell the story, constantly," she added.
In an interview shortly before her death, Abu Akleh, who was also a US citizen, described herself as a "product of Jerusalem," with the Israeli-Palestinian conflict shaping much of her life.
She was born in Israeli-annexed east Jerusalem to a Palestinian Christian family. Her mother was born in west Jerusalem, before the creation of Israel in 1948, and her father was from Bethlehem, in the occupied West Bank.
She graduated from university the year the Oslo peace accords were signed and then joined the nascent Voice of Palestine radio, before switching to Al Jazeera in 1997, where she went on to become an iconic personality in Arab media.
In a sign of her importance to Palestinian audiences, flowers were placed on the side of the road by West Bank residents as the vehicle carrying her body moved towards Nablus, where an autopsy was scheduled before her burial in Jerusalem.
Breaking gender roles
Journalist Muhammad Daraghmeh, a close friend who teaches at Birzeit University in the West Bank, said Abu Akleh was "one of the strongest journalists in the Arab world".
Her prominence grew through her coverage of the second Palestinian intifada, or uprising, from 2000 to 2005.
Senior Al Jazeera journalist Dima Khatib tweeted that Abu Akleh was "one of the first Arab women war correspondents in the late 1990s when the traditional role of women was to present from the television studio".
"Shireen was a pioneer in a generation that broke stereotypical gender roles in TV journalism."
Al Jazeera, the Palestinian Authority and witnesses said she was shot by Israeli forces while covering an Israeli army raid in Jenin.
Israel's Prime Minister Naftali Bennett said it was "likely" that she was killed by indiscriminate gunfire from Palestinian militants.
Abdel-Hamid said: "We need investigation and accountability, not just investigations that lead nowhere."
In a recent interview, Abu Akleh said she was often afraid while reporting but made sure to avoid unnecessary risk.
"I don't throw myself at death," she told an outlet in the West Bank city of Nablus. "I search for a safe place to stand and how to protect my crew before worrying about the footage."
Last year, Abu Akleh wrote in the publication This Week in Palestine that Jenin, the place where she died, was not just "one ephemeral story in my career or even in my personal life".
"It is the city that can raise my morale and help me fly. It embodies the Palestinian spirit that sometimes trembles and falls but, beyond all expectations, rises to pursue its flights and dreams."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Le chef étoilé Simone Zanoni, et sa femme, victimes d’un braquage à domicile
Le chef étoilé italien Simone Zanoni et sa compagne ont été victimes d’un home-jacking, samedi 7 mai, soit la veille de la mort du fils du chef étoilé Yannick Alléno, percuté par un chauffard. Le cuisinier Zanoni et sa femme se sont fait braquer à leur domicile, situé dans la commune de Le Chesnay-Rocquencourt, dans les Yvelines. Selon une source policière, quatre hommes encagoulés, décrits comme étant de « types africains », ont ligoté et frappé le couple.
Le butin récupéré par la police
Les malfaiteurs ont interrogé leurs victimes sur l’existence d’un coffre-fort, avant de dérober plusieurs montres ainsi que la Porsche Cayen du chef officiant au George, le restaurant de l’hôtel Four Seasons George V à Paris. Simone Zanoni est pour rappel passionné de voitures et ambassadeur de la marque automobile de luxe Porsche. La police a réussi à rattraper la voiture, au niveau de la porte d’Auteuil. Seul un individu se trouvait à bord du véhicule, en possession de la totalité du butin tout juste volé. Il portait également sur lui une arme de poing. Selon nos informations, cet homme, âgé de 17 ans, né à Aubervilliers et dénommé Waly B., est défavorablement connu de la police pour des violences en réunion, du trafic de drogue et pour conduite sans permis. Il a été placé en garde à vue à l’issue de son arrestation, puis placé en détention à l’issue de cette garde à vue. Une perquisition a eu lieu au domicile de ses parents situé dans le XIVe arrondissement de Paris. Interrogé par les enquêteurs celui-ci aurait refusé de livrer le nom de ses complices.
L'Humanité
« L’écologie est dans l’ADN de notre culture »
EntretienEssai Dans Manifeste pour une écologie culturelle, Patrick Scheyder défend l’idée que le rapport à la nature fait partie de notre histoire et doit nous aider à observer le futur.
Marie-Noëlle BertrandPatrick Scheyder Pianiste, compositeur et essayiste
Le musicien Patrick Scheyder, le géographe Nicolas Escach et l’essayiste Pierre Gilbert viennent de publier un Manifeste pour une écologie culturelle (1), présenté ce 10 mai à l’Académie du climat, à Paris. Ensemble, ils cherchent à dépasser l’illusion d’une nouveauté écologique, à défaire le récit du pire et défendent une écologie en trois dimensions – le passé, le présent, le futur – faisant partie de notre ADN culturel. Entretien avec Patrick Scheyder.
L’écologie n’est pas seulement une science, elle est aussi culturelle, dites-vous. Chaque société a sa vision de l’écologie ?
C’est certain. La culture n’est pas que l’art, elle est l’ensemble de la société, entre autres les valeurs qui la fondent. La Révolution française a aussi été une révolution culturelle. Au XVIIIe siècle a émergé une réflexion sur le droit naturel, à laquelle ont pris part beaucoup de philosophes qui ont cherché d’autres assises que le droit divin. Ils ont travaillé sur la notion de biens communs. Jean-Jacques Rousseau a posé comme principe que la nature est bonne et que c’est la société qui corrompt l’homme. Tous ne partageaient pas cette vision, en revanche tous sont tombés à peu près d’accord sur le fait que les humains naissent libres et égaux. On peut dire que les principes de liberté, d’égalité et, dans une moindre mesure, de fraternité sont un projet culturel, et même naturaliste : il bat en brèche l’idée que certains seraient favorisés ou défavorisés par la naissance. Au contraire, dit-il, la nature nous fait égaux. Elle devient ainsi une sorte de prototype pour définir de nouveaux cadres, de nouvelles lois et une nouvelle société. Cela s’est traduit entre autres par cette volonté de rebaptiser les mois en leur attribuant des noms d’événements climatiques – ventôse, pluviôse – ou les jours en remplaçant le nom des saints par des noms de légumes. Imaginez que l’on rebaptise l’avenue des Champs-Élysées avenue du Poireau ! Eh bien, c’est ce qui s’est fait à l’époque…
En tire-t-on aujourd’hui une écologie « à la française » ?
La pensée de Rousseau est bien sûr toujours actuelle, mais je ne crois pas que les écologistes d’aujourd’hui s’en réclament plus que cela. Tout mon travail consiste justement à construire un récit qui reconnecte notre société à son histoire, afin de légitimer ce que dit la science. Même ceux qui n’y connaissent rien doivent pouvoir adhérer à l’écologie par d’autres biais que la seule science. Avant de lister les mesures à prendre, il faut construire une pensée. Il faut toucher le cœur des gens. Il n’y a pas besoin d’être expert ou éclairé pour adhérer aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous devons avancer dans le même sens pour l’écologie. C’est aussi une forme de culture, plus intime, qui a à voir avec ce que l’on apprend, pas seulement à l’école, mais dans notre famille, notre entourage…
Notre culture entre-t-elle en conflit avec le reste du vivant ?
Différents conflits naissent de la façon dont on exprime les choses. Le consumérisme entre de fait en conflit avec le respect de la nature. Mais certains conflits naissent aussi de la façon dont on défend l’écologie. Il faut qu’elle sache se remettre en cause, d’abord en dépassant l’illusion de la nouveauté : pour beaucoup, l’écologie nous serait tombée dessus il y a trente ans. Cela expliquerait que nous ne serions pas formés, que nous ne saurions pas quoi faire et serions uniquement dépendants de la parole scientifique. Or, l’écologie est une ancienneté. Elle est dans l’ADN de notre culture. Dire l’inverse est une grave erreur, non seulement historique, mais aussi parce que cela peut ficher la trouille. La nouveauté, c’est aussi la perte des acquis, d’un système qui, tant bien que mal, tient. Le changement doit se passer dans une forme de continuité, pas dans l’absolu. L’autre erreur, c’est de faire uniquement valoir que si rien ne bouge, nous allons tous mourir. Ce n’est pas vraiment une promesse que de dire : « Sauvons la planète. » Il faut aussi promettre du mieux, sans quoi le programme politique est insuffisant…
C’est tout cela que vous cherchez à défendre à travers votre Manifeste pour une écologie culturelle ?
Oui. Nous nous rencontrons sur ce constat qu’il faut aller au-delà des discours et des recettes. Ensemble, nous cherchons à réhabiliter cette notion d’intime et d’inconscient, pour remettre dans l’idée de politique cette dose d’humanité, d’intimité, afin de faire un tout cohérent qui nous rende plus forts.
écologiePhilosophieEssais BBC
The 'jockstrap' that revolutionised women's sports
By Holly HonderichBBC News, Washington
The modern day sports bra began life as a jockstrap.
It was the summer of 1977 and Lisa Lindahl, a University of Vermont graduate student, was swept up in the running boom, jogging 30 miles every week.
The running was straightforward. Her underwear was not.
"The only uncomfortable part was no adequate breast support," she said.
Lindahl, then 28, tried binding herself with an elastic bandage, and going braless, before eventually settling on a regular bra, one size too small. The struggle for chest support fed a running joke with her sister: why isn't there a jockstrap for women?
But, as the admission of Lindahl and her two co-inventors to the US National Inventors Hall of Fame proves, the sports bra was a serious innovation. And it came amid a revolution in women's sport.
Lindahl started to take the idea seriously early on. She enlisted her best friend, Polly Palmer Smith, who was working as a costume designer for a Shakespeare Festival in Burlington, Vermont. They were soon joined by Hinda Miller, also a costume designer, and Smith's assistant that summer.
The women set up shop in Lindahl's living room, playing with fabrics and fits. Miller would craft a prototype, and Lindahl would go for a run in it and see how much she "bounced".
"Nothing was working," she said.
That was, until Lindahl's husband came down the stairs with a jockstrap pulled around his chest, presenting the women with their "jock bra".
According to Smith, "it was the lightbulb moment". She sewed two jockstraps together and the first Jogbra prototype was born.
Once the three women had a working design - crossed straps and seams on the outside - they filed a patent and started Jogbra Inc.
Five years before Lindahl, Smith and Miller put together the first versions of the Jogbra, Congress passed Title IX.
The landmark civil rights law barred sex-based discrimination in education, and all other programmes receiving federal funding. Today, two in five girls play a sport, up from one in 27 in 1970, according to the Women's Sports Foundation.
If Title IX made it possible for women to enter sports, the sports bra made it comfortable.
"With Title IX, the money was there, the infrastructure was there and the expectation was there," Lindahl said. "But women were still lacking the confidence and comfort to go on the field and play the sport."
Today, the sports bra is seen as revolutionary, credited with bringing that "comfort and confidence" to female athletes. It's also a $9bn (£7.3bn) industry - a figure that's expected to grow four times over by 2026. The wider 'athleisure' market is $25bn and also booming.
But in 1977, as Jogbra was being developed, it was a different story.
It had only been five years since the Amateur Athletic Union, then the governing body for marathons in the United States, lifted its ban on women's participation in distance road running. And it would take another seven years before women were allowed to run more than 3,000m in the Olympics, thanks to experts' claims that distance running was harmful to their health and femininity.
Shortly after the company's inception, Smith returned to New York City to join the Jim Henson Company as a costume designer, leaving control of Jogbra Inc to Lindhal and Miller.
Using a $5,000 loan from Miller's father, the two women commissioned the first 60-dozen batch of Jogbras and began approaching sports stores. Their product was a piece of sports equipment, not lingerie, Miller said.
But speaking to store owners and managers - mostly male - "we would be laughed out," Lindahl said. "Almost every time they'd say 'we don't sell bras in our store.'"
So they tried another route, approaching the assistant store managers - mostly female - and giving them a Jogbra sample to try.
They packaged the Jogbra in a subtle black box and swapped out the complex cup sizing of regular bras for a more simple small, medium and large.
It worked. The very first Jogbra hit the market in 1978, priced at $16 a piece.
They started to put out ads in running magazines with Lindahl and Miller acting as models, as they couldn't afford anyone else. Their slogan was: "No man-made sporting bra can touch it."
Miller included the line 'dealer inquiries invited' on the adverts. "I didn't really know what that meant… but then they started calling..." she said.
"...My home phone," Lindahl added, laughing.
They quickly sold out that first run of bras. By the end of their first year in business, Lindahl and Miller had about $500,000 in sales and a profitable company.
They saw rapid growth - about 25% per year for the next decade - but faced a steep learning curve. Lindahl recalled a confusing message from a sales representative who said he wanted to work with them.
"I didn't even know what a 'rep' was," she said.
While Lindahl looked after sales and marketing, Miller was in charge of production and inventory. They hired roughly 200 employees, moved manufacturing to Puerto Rico and expanded their Jogbra line to include the SportShape bra for large-breasted women and a bra-top to cover women's stomachs.
But as Jogbra Inc soared, the relationship between the company's leaders deteriorated.
The two women clashed constantly, growing their company "screaming and yelling all the way", Lindhal said.
Then, by the late 1980s, Jogbra Inc's own success began to slow, and competition from companies like Nike and Rebook meant they'd need to take on significant debt to keep up.
In 1990, they sold Jogbra Inc to Playtex for an undisclosed amount.
"We sold it at a time when we felt that we had so much burnout, so much strife within our leadership team," Miller said.
Today, the old scars have faded.
"We're all in our 70s, and we're all alive, we can just smile about it. We wanted the Jogbra on as many people as possible and we did that, we made it through," said Miller.
When they were inducted into the National Inventors Hall of Fame in Washington DC, last week, alongside the creators of laser dermatology, ibuprofen, and voice-over-internet technology, they could still hardly believe it.
"When we saw the list with all the other inventors we thought, 'We'll just tell them we invented Post-its [sticky notes].' We just didn't feel as serious," Smith said.
"The organisers told us: 'You can't do that - the Post-it people will be there.'"
But all three founders say they still get excited seeing women in sports bras - with most still bearing loose resemblance to those two jockstraps sewed together.
"It's pride and amusement when I see them," Smith said. "Like 'hey, I made that.'"
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New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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France24 - World
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Issued on: 10/05/2022 - 12:19
Romain BRUNET
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France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.
After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.
The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.
The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.
Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.
Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman.
But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.
"The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.
Socialist Party turns its back on recent history
As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people.
But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.
Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.
Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message."
While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.
One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.
"Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.
The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.
The left’s changing of the guard
In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.
"The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."
Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350.
LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.
It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.
Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.
"Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left."
Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.
This article has been translated from the original in French.
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Valeurs Actuelles
Lyon : un collectif porte plainte contre la mairie pour insalubrité à la Guillotière
Il ne fait pas bon vivre à La Guillotière, minée par l’insécurité – à tel point qu’une brigade de police y a été spécifiquement déployée – et l’insalubrité. Le quartier, situé dans le 7ème arrondissement de Lyon, est régulièrement pointé du doigt pour la grande saleté de ses rues. « À aucun endroit dans Lyon, un habitant sort et se retrouve face à 1m3 de poubelles ou a une pissotière qui déborde, qui est pleine à craquer et qui n’est pas vidée depuis quatre jours », lâche Nathalie Balmat, porte-parole du collectif « La Guillotière en colère », au micro de BFMTV, mardi 10 mai.
Son collectif, qui rassemble des habitants du quartier excédé par leur situation, a décidé de porter plainte pour insalubrité contre la mairie – aux mains d’Europe-Ecologie -Les Verts depuis 2020. « Ce n’est pas parce qu’on est une association de quartier, qu’on va se laisser marcher dessus », prévient Nathalie Balmat, qui menace « d’aller jusqu’au tribunal administratif ». L’été dernier, se souvient BFMTV, le collectif avait déjà mis en demeure la mairie pour les mêmes raisons.
Résultat d’un WE a la #guillotiere ou le @grandlyon laisse s’accumuler pendant pls jours des mètres cube d’ordures et d’une maire garante de la salubrité qui n’applique toujours pas son pouvoir de police !
Ce n’est plus tolérable ! cette fois ci l’asso portera plainte 🧑⚖️ pic.twitter.com/v8FcnYSET6
— !⃝ La Guillotière en colère !⃝ (@Guill_encolere) May 9, 2022
« Un problème de civisme »
En juillet dernier, pourtant, la mairie de Lyon avait dévoilé un plan d’action visant à « apaiser » La Guillotière. Le problème de l’insalubrité y était largement évoqué, le projet comportant tout un volet consacré à l’urbanisme. Depuis, les habitants ont constaté quelques améliorations ponctuelles, mais rien qui n’ait réglé la situation en profondeur. « Ce n’est pas toujours génial, par exemple, vous voyez cette portion, là, aujourd’hui ça va, mais il y a des moments où je trouvais de tout dans les caniveaux, dans les trottoirs », explique une habitante à BFMTV.
Tous, en tout cas, assume que le problème ne vient pas de l’urbanisme, mais d’une partie de la population : « C’est surtout un manque de civisme, les gens qui jettent des affaires par terre », lâche une autre riveraine, qui pointe notamment les abords des fast-food. Quoiqu’il en soit, le collectif est déterminé à obtenir gain de cause. Son action peut d’ailleurs se résumer en quelques mots : « Nous, simplement, on veut être traités de la même façon que tous les autres Lyonnais ».
Lyon : les dernières actualités
BBC
Grenada: Confronting my family’s slave-owning past
By Laura TrevelyanBBC News, Grenada
Nearly 200 years after her ancestors were given a large payout from the British government when slavery was abolished, our correspondent travels to Grenada to find out how this grim legacy continues to reverberate today.
High up in the hills of the Caribbean island of Grenada, in the grounds of a former slave plantation, a cast iron bell hangs from a tree.
The ringing of the bell signified the start of another working day for West African slaves, harvesting sugar cane. Today, the Belmont estate is a popular destination for tourists. It's a place to enjoy the local cuisine and visit the gift shop, where you can buy artisanal chocolate bars embossed with the image of the slave bell.
It was here that I came face to face with the brutality of the past - and the role played by families like mine.
"This is the sound of slavery," said DC Campbell, a Grenadian novelist and descendent of slaves. He picked up a pair of shackles made for a child, turning them over in his hands.
The artefact, usually housed in the island's national museum, would have been used on a slave ship on the infamous middle passage from West Africa to the Caribbean.
We looked in silence at the shackles for adults and children, the neck brace which could be tightened until a slave could no longer breathe, and the leather whip which was even used on pregnant women. So sinister in the bright sunlight.
"These were instruments of control and torture," said Nicole Phillip-Dowe of the University of the West Indies, matter-of-factly. "There was an entire system of control to ensure that you get the labour you want, to get the profits that you want."
For BBC producer Koralie Barrau, an American who's a descendant of slaves on Haiti, staring at these artefacts produced a visceral response.
"It's sickening. I look at these neckbraces, these handcuffs for children, these whips. And it could have been me. Five or six generations back. This is what my ancestors had to endure and it's very chilling."
Ms Phillip-Dowe explained that "disobedient" slaves were punished in public, to terrify the other slaves into submission.
We are in Grenada because several years ago, I learned about my connection to this island.
When my five-times great-grandmother Louisa Simon married Sir John Trevelyan in 1757, she brought to the marriage her merchant father's partnership in sugar cane plantations on Grenada, which included the ownership of about 1,000 slaves.
I discovered all this at some point after 2013, when the records of Britain's Slave Compensation Commission were put online and relatives searched the database. The records revealed the names of the 46,000 slave owners who received compensation when Britain abolished African slavery in 1833.
Paying off the slave owners did not come cheap - it cost the British government £20m, a staggering amount that represented 40% of government expenditure in 1834.
In a family email chain, I learned that the Trevelyans received about £34,000 for the loss of their "property" on Grenada - the equivalent of about £3m in today's money.
Reading the varied reactions of family members in Britain from my home in New York, I felt removed from the debate - and stored it away in the mental category of things that were too difficult to contemplate.
Until I couldn't ignore it anymore.
The racial reckoning in the US following the death of George Floyd forced me to ask what it really meant, that my ancestors had sat sipping tea in England, profiting from an inhumane system of slavery more than 4,000 miles away. In the summer of 2020, as Black Lives Matter protests dominated the streets of my hometown New York City, I realised the past was informing the present in ways that had to be confronted.
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If anyone had "white privilege", it was surely me, a descendant of Caribbean slave owners. My own social and professional standing nearly 200 years after the abolition of slavery had to be related to my slave-owning ancestors, who used the profits from sugar sales to accumulate wealth and climb up the social ladder.
The father of Victorian Prime Minister William Gladstone was a slave owner, as was a distant relative of David Cameron's. It's no coincidence that prominent British families were slave-owners.
If one of the legacies of slavery in America was police brutality towards black men, what was the legacy of slavery on Grenada, I wondered? I had to find out. Even if it was going to open me up to accusations of being a white saviour trying to salvage her conscience. And I wanted to try to find a descendant of slaves owned by my family, to see if the past could be linked to the present.
In 2021, following the BLM protests after George Floyd's murder, Grenada's government became the last in the Caribbean to set up a National Commission on Reparations for Slavery.
That commission is chaired by Arley Gill, Grenada's Ambassador to Caricom, the Caribbean community of 20 countries.
We met at the historic Fort Frederick, built by slaves to defend the lucrative trading routes of the colonial powers of Britain and France. As we talked overlooking the sparkling Caribbean sea, Ambassador Gill told me how George Floyd's murder was "a profound stimulant, to not just Grenada, but the Caribbean as well. People saw these images of a white police officer kneeling on a black man's neck, he's crying out for breath. And that in itself really brought home the injustices of racism."
In addition to a formal apology for slavery from the British government, Mr Gill would like to see an apology from the Queen.
"The royal family played a critical part in sanctioning and participating in the slave trade and slavery. They must not be exempted from accepting their responsibility," he said.
He is not alone.
When Prince William and his wife Kate arrived in Jamaica this March, they were met by protesters demanding Britain apologise for the slave trade and pay reparations to its former colony for slavery. Prince Edward and his wife Sophie cancelled a planned April visit to Grenada at the last minute, apparently over fears that they too might be greeted by demonstrations against slavery.
Yet there's no avoiding the evidence of Britain's role in the suffering that slavery brought to Grenada. The island has some of the best-preserved slave registers in the Caribbean.
In Nicole Phillip-Dowe's office at the University of the West Indies, in Grenada's capital St George's, we pored over record books, where officials with copperplate handwriting recorded the annual births and deaths of the enslaved.
Records for the Beausejour estate, where the Trevelyans owned slaves, made for disturbing reading. Alexander is only one year old when he dies of an obstruction to the bowel. Harry aged 11 dies from measles. Leprosy and dysentery are common causes of death.
Ms Phillip-Dowe explained how dysentery and measles spread quickly because of cramped quarters on slave ships.
"Often the cause of death is put as itch. My thought is that was probably measles and the child would have been scratching uncontrollably," she said.
The horror of life and death on the Beausejour plantation seemed at odds with our spectacular location.
Grenada's capital St George's is known as one of the most beautiful in the Caribbean. The town sits on a horseshoe shaped harbour, below the hillside of an old volcanic crater. The Carenage is the heart of St George's, the bustling promenade winding round the harbour.
This is where the slave ships docked from West Africa, and the enslaved emerged from their arduous journey to be sold and begin life on the plantations. I had to go and see the Beausejour plantation for myself. The place where these children, Harry and Alexander, owned by my ancestors, had died.
As we drove up the steep hillside above the Carenage, I noticed how the skyline of St George's is punctuated by the spires of Anglican and Catholic churches. It's yet another legacy of a past where Britain and France fought for control of an island so valuable to both nations.
North of St George's, high up in the lush hillside, is the Beausejour estate, where I met Mr Campbell. His novel Winds of Fedon describes the horrifying conditions in which slaves were kept on Grenada, and the oppressive system of plantation life.
We stood on the veranda of the plantation house, overlooking the slopes where the sugar cane once grew, and where enslaved people owned by my family toiled away, harvesting the crop and turning it into sugar for export.
There are a few ruined outhouses on the property, but that and the faded grandeur of the plantation house are the only clues to the past.
Mr Campbell pointed out a spot where the metal rollers would have stood, into which slaves fed the sugar cane so it could be crushed. If a slave's finger got caught in the roller, he explained, a plantation official with a machete would cut off the slave's hand - rather than risk the slave's body being pulled into the roller, disrupting the production of sugar.
"They would rather the slave lose an arm, then a life. Because that human being with one arm can still get back to work," said Mr Campbell, explaining the amoral economics.
Hearing this harrowing description of life on the Beausejour plantation was shocking to me. Did the Trevelyan family back in England have any idea about what their slaves endured? And if they knew, did they care?
What Grenadians call the monumental landscape of their island is dotted with references to the colonial past. Streets are named for slave owning English officials. Grenada's National Reparations Commission has recommended that by the 50th anniversary of Grenada's independence from Britain in 2024, streets be renamed for prominent Grenadians.
Educating the island's youth about the history of slavery is another aim of the Reparations Commission, so the Commission's vice-chair Nicole Phillip-Dowe took me to meet the students of St Joseph's Convent school in St George's.
As Ms Phillip-Dowe introduced me to a packed classroom as a descendant of slave owners on Grenada, the girls looked on with intense interest. I asked who in the room was descended from slaves. Every hand shot up. Should my family pay reparations to the people of Grenada because we had owned slaves here? The answer was a resounding yes.
The question of what reparations for slavery should look like is one that Mr Gill is mapping out. He's adamant that former colonial powers should invest in the infrastructure of Grenada, which he argues is only fair given how much slavery contributed to the economies of Great Britain and France.
"Slaves were kidnapped. They were kept in horrific conditions. And all of that, in many respects, established the Industrial Revolution and triggered the development of Western European societies," he said.
Mr Gill points to the prevalence of hypertension and diabetes in Grenada and across the Caribbean as another legacy of slavery. I tasted Grenada's delicious national dish called Oildown. It's a one pot dish, which was all slaves were able to cook, made of pigs tails and salted fish and breadfruit high in carbohydrates. Centuries of poor diet have led to high rates of chronic disease, argues Arley Gill, and investments in education and health by the former colonial powers would go a long way to undoing some of this damage.
Having found these traces of my family's legacy as slave owners on this island, was it possible that I could find someone descended from slaves owned by the Trevelyans? Since freed slaves were often named for their former masters, at first, our BBC team looked for anyone with the last name of Trevelyan. No luck.
My ancestors never set foot on the island of Grenada, opting to leave the day-to-day operations of the plantations to our relative by marriage with the name of Hankey, with whom we co-owned the properties.
So it's conceivable that people named Hankey are descended from slaves owned by my family. Maybe if I could find a member of the Hankey family, we might be able to explore our shared past?
The computer store in Grenada's capital St George's is called Hankey's. It's just steps away from the market place where slaves were once sold.
Meeting the store owner, Mr Garfield Hankey, was not easy. He was unsure about whether he wanted to speak to me. Our driver Edwin Frank, a keen student of Grenada's history, persuaded Mr Hankey that it was important for us to meet face to face.
Rather nervously, I explained to Mr Hankey that my ancestors could have owned his. "That's deep," he responded.
I explained I was wrestling with the knowledge that my family had been compensated in 1834 for the loss of their property, the enslaved, while slaves got nothing.
I asked Mr Hankey if that was fair.
"Not at all," replied Mr Hankey, animatedly. "It wasn't fair. I believe that the slaves were the hard workers, they are the ones that should really get some form of compensation."
It's a question I struggled with myself during my visit to Grenada.
The British government has never formally apologised for slavery or offered to pay reparations.
In a statement to the BBC, the Foreign Office said: "Slavery was and still is abhorrent.
"The UK Government has expressed deep regret that the transatlantic slave trade could ever have happened, and we recognise the strong sense of injustice felt in countries affected by it around the world."
The arguments for and against reparations are controversial and complex - the moral imperative of making amends, versus questions about whether this is the most effective way to tackle racial inequality. And is it right to expect those who weren't responsible to pay the price for decisions made hundreds of years ago?
One thing I'm exploring personally is how I can contribute to an educational fund that students in Grenada could benefit from. The girls at St Joseph's convent told me this would show I cared about their future, and wanted to make amends for the past.
As I grappled with the philosophical question of whether personally I owed anything, I sought the advice of Sir Hilary Beckles, the historian and vice-chancellor of the University of the West Indies who is the chair of the Caricom Reparations Commission.
"Slavery is not in the past," said Sir Hilary. "Our grandparents remember their great-grandparents who were slaves. Slavery is part of our domestic present. Slavery denies you access to your ancestry. It leaves you in this empty void."
On the vexed question of whether there is something families like mine should do, Sir Hilary said: "What you are trying to reconcile is privilege on one side of the ledger and poverty on the other. We inherited poverty, illiteracy, hypertension, diabetes, racial degradation - all the negative dimensions. You inherited wealth, property and prestige."
If I give money to help Grenadian students with higher education - couldn't that be dismissed as an empty gesture, I asked. "There is great symbolic significance," Sir Hilary said. "Think of the impact if every one of the slave-owning families did the same thing."
On our last day in Grenada, producer Ms Barrau and I sat on the never-ending sands of Grand Anse beach with our hosts Ms Phillip-Dowe and Mr Campbell.
Grand Anse is where it all began after all, Mr Campbell reminded me - it's where the British first tried to land and take possession of Grenada in 1609.
Ms Barrau told me she now has a concrete idea of what the concept of reparations means.
"As a Haitian American living in the US, you hear a lot about reparations within the black community. And for me, it felt really intangible. Are we all going to get money? How does that play out? But in an island like Grenada, with 110,000 people, it seems a bit more tangible, a bit more real."
"It's important to acknowledge that a crime was committed," says Ms Phillip-Dowe. "And after the apology, it's only fair that the colonial powers that built their industrial revolutions from enslavements should give back to the Caribbean."
But it doesn't undo the past, does it, I said to her.
"No, it doesn't," she replied. "And we understand that you can't go back and take a paintbrush and say that never happened. We can't do that. But we can recognise that it happened. And we can find ways to repair it as much as possible."
So when you think about slavery and what it means for Grenada's future, what's your conclusion? I asked DC.
"This is an ongoing effort to bring closure," he replied. "Into the future, the history ought to be kept alive, so we can learn from it. And there's a significant lesson that we can learn from what the slaves endured, in terms of their strength, their faith, their resiliency."
As Ms Barrau and I said our farewells, I felt overwhelmed by what we'd seen and learned in Grenada.
Ms Phillip-Dowe's words after we'd handled the shackles and the neck brace on the plantation were ringing in my ears. "The touching and the feeling brings strangely enough a sense of recognition," she said. "This is what was, and now we are trying to learn from it, and heal and move forwards."
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L'Humanité
Écosystème. Préserver la biodiversité, un défi humain
ActuLa sixième extinction de masse des espèces est enclenchée et menace l’avenir de l’humanité. Le lien qui nous unit aux ressources naturelles est profond, notre survie en dépend. La biodiversité nous est essentielle, en voici quelques échantillons.
Marion d'AllardÀ Lyon, on cartographie le vivant pour mieux le préserver
Avec son Atlas de la biodiversité, la cité rhodanienne dispose d’une connaissance de plus en plus précise des espèces présentes sur le territoire. Jardiniers, élus et riverains s’en emparent.
Il aura suffi que le vent s’assoupisse quelques minutes pour que les papillons pointent leurs ailes colorées. « Là, c’est un Pieris », lance sans hésiter Cloé Laurent, référente environnement à la direction des espaces verts de la ville de Lyon, en montrant du doigt le lépidoptère. En ce lundi ensoleillé d’avril, le temps est idéal pour une balade naturaliste. Le printemps fait son œuvre. Le parc de la Cerisaie, dans le 4e arrondissement de la capitale des Gaules, offre un dédale vallonné ou la faune et la flore s’épanouissent sans discrétion ou presque.
Certaines espèces font connaître leur présence au bruit de leurs cris. Un lycéen en classe de première vient d’enregistrer le son de ce qu’il croit être un merle noir avec son téléphone. En petits groupes, ses camarades et lui doivent tenter d’identifier une quarantaine d’espèces d’oiseaux. Un cours de sciences et vie de la Terre (SVT) en plein air, de quoi occuper l’après-midi avec un peu de biodiversité urbaine.
Dans un atlas qui lui est consacré, la ville de Lyon et sa direction des espaces verts ont recensé 30 000 observations sur le territoire communal. Un travail titanesque, compilation de trente années de rapports et de données. Résultat, la cité rhodanienne compte au moins 2 900 espèces différentes sur son aire géographique. Un nombre sous-évalué, assure Cloé Laurent, qui a la charge de mettre à jour le recueil.
Un état des lieux de la nature
D’abord système d’information géographique (SIG) destiné à un usage interne, l’Atlas dresse aujourd’hui un état des lieux de la nature sur les espaces publics étoffé régulièrement. Les deux cents jardiniers de la ville participent à des observations via des protocoles de sciences participatives, mais la moitié des données provient d’associations locales comme Des espèces parmi’Lyon. Le riverain curieux peut, lui, consulter un atlas version grand public pour chaque arrondissement avec cartes, chiffres et autres noms latins.
« Le parc de la Cerisaie est un support de sensibilisation exceptionnel pour des jeunes. Il n’y a pas 36 000 endroits où ils peuvent faire ça en ville », se réjouit Mickaël Gelein. Ce jardinier est l’un des référents biodiversité des espaces verts. La gestion écologique de l’espace vert – labellisé ÉcoJardin comme onze autres parcs lyonnais – lui revient. Il sort d’ailleurs d’une formation sur le sujet, avec une vingtaine de personnes.
L’ENJEU, C’EST DE SENSIBILISER LES PUBLICS À AVOIR UN REGARD OBSERVATEUR, CURIEUX, SUR L’ENSEMBLE DU TISSU DU VIVANT. » NICOLAS HUSSON, ADJOINT EELV AU MAIRE DE LYON CHARGÉ DE LA BIODIVERSITÉ
Parmi les bonnes pratiques que ce référent biodiversité a pu transmettre, il y a ces passages à faune découpés dans la ganivelle, clôture formée par l’assemblage de lattes en bois. Grâce à cette petite attention, les animaux peuvent circuler plus librement. « Un coup de sécateur peut avoir un effet incroyable sur le long terme, s’il y a une bonne observation en amont », illustre le jardinier. Sa collègue Cloé Laurent retrace les faits : « Un riverain était persuadé d’avoir aperçu un chacal doré à proximité du parc. » Après avoir interpellé France Nature Environnement sur cette possibilité et installé des pièges photographiques, les jardiniers ont finalement mis fin au mystère : pas de chacal doré, certes, mais un couple de renards. Ils ont donc agi en conséquence pour que les canidés puissent se faufiler.
« On aime ce qui nous a émerveillés, et on protège ce que l’on aime », dit Nicolas Husson (EELV), adjoint au maire de Lyon chargé de la biodiversité, citant l’explorateur Jacques-Yves Cousteau. Une immense carte des espaces verts surplombe son bureau, façon de rappeler que le terrain de jeu est immense. « L’enjeu, c’est de sensibiliser les publics à avoir un regard observateur, curieux sur l’ensemble du tissu du vivant. Dans le même temps, nous cherchons à “retourner” un urbanisme trop longtemps pensé en défaveur de la nature. »
Pléthore de données, en trois clics
Pour cet ancien de France Nature Environnement, l’Atlas de la biodiversité est un outil de travail bien pratique. Exemple avec le futur grand parc des Balmes, sur les hauteurs de Fourvière, projet qui doit relier de nombreux espaces verts déjà existants, mais isolés entre eux. L’idée est de créer un ensemble cohérent, avec des continuités écologiques. En trois clics, l’aménageur dispose des données de biodiversité et de la liste des espèces protégées dans chaque square. Retour au parc de la Cerisaie. Deux badauds s’arrêtent prendre en photo une composition florale où giroflées et monnaie-du-pape prennent le soleil. « C’est toujours une petite satisfaction de voir ça », sourit Mickaël Gelein. Car, au-delà de l’aspect esthétique, paramètre important dans un parc inscrit au Patrimoine des monuments historiques, ces espèces ont aussi été choisies par le jardinier pour leur capacité à attirer les pollinisateurs.
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Le castor d’Europe retrouve enfin le Nord
Espèce protégée, menacée par l’homme qui l’a longtemps chassé pour sa fourrure et sa viande, le rongeur vient de réapparaître aux abords du canal de Roubaix. Un retour bénéfique pour la biodiversité locale et bien au-delà.
Nous sommes à l’automne 2019, lorsque des engins de chantier débarquent sur la commune de Wattrelos (Nord). À l’initiative de la métropole lilloise, les travaux entrepris visent à consolider la digue qui sépare le canal de Roubaix et la rivière Espierre. En amont, le bureau d’études Rainette, avec le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais, a inspecté la zone. Leurs relevés sont formels : les traces repérées attestent sans aucun doute la présence du castor d’Europe. Les travaux sont interrompus début décembre. Car, loin de l’anecdote, la réapparition de cette espèce, protégée depuis 1968, est une bonne nouvelle pour la biodiversité locale et bien plus largement encore.
Un rongeur ingénieur
Plus gros rongeur d’Europe, le castor peut mesurer jusqu’à 90 cm de long pour près de 30 kg à l’âge adulte. Présent sur tout le territoire national au Moyen Âge, il en a peu à peu disparu. Chassé par l’homme pour sa fourrure et sa viande, le castor d’Europe demeurera absent des radars des naturalistes du Nord pendant un siècle et demi. Sa mise sous protection a donc permis le redéveloppement de cette espèce considérée souvent comme destructrice, à tort.
« De manière générale, par son comportement et ses activités, le castor améliore l’état de la biodiversité. C’est une espèce dite ingénieure, qui régule tout un écosystème », relève Claire Poirson, du bureau d’études Rainette. Le castor d’Europe est arrivé de la Belgique jusqu’au département du Nord avant de recoloniser son habitat naturel. Un habitat « limité à la rivière et sa bande boisée (ripisylve) sur une ou deux dizaines de mètres », précise la nomenclature Natura 2000.
SES BARRAGES PRÉSERVENT LA RESSOURCE EN EAU ET SAUVEGARDENT LES ZONES HUMIDES.
Indispensable, donc, de protéger ces zones. Car « de la survie du castor dépend celle de nombreuses autres espèces », poursuit Claire Poirson. Caractéristique de son activité, la construction de barrages permet en effet de préserver la ressource en eau et de sauvegarder les zones humides. Ce faisant, « le castor crée des plans d’eau permettant de relever le niveau de la nappe phréatique, de favoriser une alimentation plus régulière des sources, de réguler le débit des cours d’eau, de tamponner les crues et de réduire la pollution des cours d’eau », liste la chargée d’études faune au cabinet Rainette. Et ce n’est pas tout.
Bénéfique à la faune et à la flore
« En abattant des arbres en automne et en hiver, le castor provoque un apport accru de lumière et de chaleur favorables à la diversité végétale », poursuit Claire Poirson, qui souligne que « le bois mort est favorable à diverses espèces de coléoptères ». Dans ces zones humides créées par le castor, une multitude d’espèces trouvent elles aussi un écosystème idéal à leur installation. C’est le cas des amphibiens et des odonates (libellules), de certains oiseaux et autres mammifères inféodés aux zones humides. C’est le cas, enfin, d’« espèces pionnières souvent menacées, telles que le sonneur à ventre jaune, le putois d’Europe, la cigogne noire et l’agrion délicat », égraine Claire Poirson. En d’autres termes, que le castor revienne et c’est toute une faune qui reprend du poil de la bête.
Concurrencé par le lézard africain, le gecko vert pourrait y laisser sa peau. © Matthijs Kuijpers / Biosphoto
Le gecko vert de Manapany, dernier pirate de La Réunion
Ce petit lézard menacé d’extinction est singulier à deux titres : c’est un chapardeur hors pair, et l’un des deux derniers reptiles endémiques de cette île de l’océan Indien.
Ce lézard-là ne ferait pas de mal à une mouche, et pourtant il vole. Il fauche, il chope, il déplume, bref il chaparde, et même plus : il kidnappe ses victimes pour les délester. Mais le tout sans un poil de violence, c’est son originalité. Une autre de ses particularités est qu’il est l’un des deux derniers reptiles endémiques de La Réunion. Peut-être plus pour très longtemps, d’ailleurs. Le gecko vert de Manapany compte parmi les espèces les plus menacées au monde, recensé à ce titre sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Sur son île natale, certains ont fait de sa survie un enjeu autant qu’un symbole. « Aujourd’hui, seulement 1 % des juvéniles atteignent l’âge adulte », explique Sébastien Dervin, chef de projet scientifique de l’association Nature océan Indien (NOI). « Si rien n’est fait, on estime qu’à ce rythme, il aura disparu en 2027. »
Les chercheurs de l’université de Saint-Denis de La Réunion continuent d’étudier les facteurs intervenant dans cette hécatombe. L’un est clairement pointé du doigt : l’essor d’espèces invasives depuis le XVIIIe siècle. Considéré comme la deuxième cause d’extinction de la biodiversité dans le monde, ce processus, qui voit des plantes ou des animaux coloniser des habitats aux dépens des variétés indigènes, est d’autant plus mortifère sur les îles, territoires limités par la mer. Celle de La Réunion n’échappe pas à la règle.
SANS UN POIL DE VIOLENCE, IL KIDNAPPE DES ABEILLES POUR LES DÉLESTER DE LEUR PELOTE DE POLLEN.
« Le gecko vert de Manapany est victime d’animaux arrivés par bateau avec les premiers colons », raconte Nicolas Huet, chargé d’études sur la lutte contre les espèces exotiques pour NOI. Le rat, la couleuvre loup et l’agame arlequin, un caméléon, trônent en tête de liste. Compétition alimentaire, prédation ou introduction de maladies nouvelles : leur impact s’est très vite avéré délétère, et pas uniquement pour le petit gecko vert de Manapany. Les scinques indigènes (des lézards eux aussi) et les geckos nocturnes qui peuplaient l’île n’y ont pas survécu. « Il a suffi de vingt ans pour que toutes ces populations déclinent », poursuit Nicolas Huet. Le pire étant peut-être que le phénomène se poursuit aujourd’hui, faute de mesures publiques.
Un risque pour la biodiversité
« En 1995, des premiers individus d’agame des colons, un lézard africain, ont été vus sur le port et signalés aux autorités », reprend Sébastien Dervin. « Aucun dispositif de capture n’a été mis en place et, vingt-cinq ans plus tard, il était partout sur l’île. » D’autres geckos débarqent eux aussi, parfois avec la complicité de passionnés de vivariums. Une fois relâchés, certains prennent leurs aises.
À moins que les élevages de juvéniles développés depuis un an par NOI ne confirment leur efficacité, le petit vert pourrait y laisser sa peau. Ce serait triste, en termes de patrimoine mondial. Et périlleux, en termes de biodiversité. Car, sa manie de chaparder lui confère une place singulière dans l’écosystème réunionnais. « Lorsque les vacoas sont en fruits et attirent les insectes, le gecko vert de Manapany saute sur les abeilles, les attrape, leur vole leur pelote de pollen et les libère », explique Sébastien Dervin. Un cleptoparasitisme qui a particularité de se faire en douceur. Un autre gecko que lui n’aura pas forcément le même tact, au grand dam des pollinisateurs.
Biodiversitéécosystèmeextinction des espèces Valeurs Actuelles
[Entretien] Guerre en Ukraine : “Jusqu’à trois heures de plus sur un vol Tokyo-Paris”
Valeurs actuelles. Quel impact a la guerre en Ukraine sur le routage des vols ?
Philippe. L’impact est fort pour les lignes vers la Chine, le Japon et la Corée. Nous ne survolons plus la Russie. Or nous y empruntions plusieurs routes, certaines au sud de la Sibérie, d’autres très au nord sur l’océan Arctique qui nous faisaient gagner beaucoup de temps. Il n’y a plus qu’une seule route volable par l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et la Chine.
Comment s’est décidée cette interdiction du survol de la Russie ?
La décision a été prise le 27 février, en anticipation de la fermeture de l’espace aérien français aux compagnies russes, par mesure de sécurité et de sûreté. Il se pourrait en effet qu’un avion doive se poser sur le territoire russe suite à une panne ou un malaise passager, par exemple, ce qui pourrait amener des risques que nous ne maîtrisons pas (pour l’équipage, les passagers, l’appareil).
Quels sont les autres pays à avoir pris une telle mesure ?
Tous les pays de l’Union européenne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis. Ce sont les pays (ou les compagnies) qui ont décidé de ne plus survoler la Russie. L’interdiction par cette dernière vient en rétorsion des mesures visant les compagnies russes.
C’est bien sûr dû aux conflits récents et à la possibilité de missiles sol-air longue portée qui pourrait exister dans ces pays, et aussi au fait de ne pas pouvoir s’y poser en cas d’urgence.
Le plus grand pays du monde qui ferme son espace aérien, c’est une première depuis la guerre froide ?
L’espace aérien russe n’est pas fermé, les compagnies chinoises, turques, émiraties, par exemple, continuent à y voler. De ce fait, notre compagnie est pénalisée à devoir emprunter des routes plus longues, qui font augmenter la consommation de kérosène et diminuer l’emport de charge marchande, donc la recette.
Vous aviez déjà connu l’évitement de l’Ukraine après le crash, en juillet 2014, du vol MH17 vraisemblablement abattu par un missile…
Oui. Kiev restait desservie, mais notre compagnie avait rapidement créé une zone “no-fly” au-dessus de l’Ukraine orientale et le nord de la mer Noire. Du coup, les routes (airways) du nord de la Turquie sont saturées par le trafic Golfe-Europe et Asie du Sud-Europe.
Quels sont les autres pays que vous ne pouvez survoler ?
Nous ne survolons pas (liste non exhaustive) la Syrie, la Libye, une partie de l’Iraq, le Yémen et l’Afghanistan. C’est bien sûr dû aux conflits récents et à la possibilité de missiles sol-air longue portée qui pourrait exister dans ces pays, et aussi au fait de ne pas pouvoir s’y poser en cas d’urgence. J’ajoute l’Iran suite aux mesures de rétorsion américaines.
À 1 250 euros la tonne, c’est près de 10 000 euros de kérosène de l’heure de plus, donc 30 000 euros sur ce retour Tokyo.
Concrètement, comment faites-vous aujourd’hui pour un Paris-Tokyo ?
Voici la carte pour un vol Paris-Tokyo, ce n’est pas exactement le chemin le plus court. Et en raison des forts vents d’altitude que nous pouvons moins bien contourner au retour, le temps de vol peut faire jusque quinze heures, soit trois heures de plus que la route par la Russie. Pour revenir à cette question du coût, un Boeing 777-300 consomme environ 8 tonnes de l’heure. À 1 250 euros la tonne, c’est près de 10 000 euros de kérosène de l’heure de plus, donc 30 000 euros sur ce retour Tokyo. Et je vous laisse calculer le CO2 en plus…
Pourquoi ne pas essayer les routes polaires ?
Je crois que c’est en cours d’étude. Nous n’avons pas le savoir-faire chez nous car aucune de nos lignes ne passe par le pôle. Il faut aussi mettre à jour les bases de données, former les équipages aux procédures spécifiques (la boussole magnétique est inutilisable !), bien mesurer le rapport risques/bénéfices avant de se lancer car de nombreux terrains de secours sont en Russie.
Comment voyez-vous la situation évoluer ?
Je pense que tant que la guerre en Ukraine n’est pas terminée nous allons continuer à ne pas survoler la Russie.
*Le prénom a été changé.
L'Humanité
Sciences. Limites planétaires : jusqu’à quel point la Terre craque-t-elle ?
ActuPubliée fin avril, une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs stipule qu’une sixième frontière environnementale a été franchie : celle de l’eau disponible pour la végétation, et plus globalement pour la vie.
Marie-Noëlle BertrandLa Terre est-elle en train de nous lâcher pour de bon ? La publication, fin avril, d’une étude avançant qu’une nouvelle limite planétaire venait d’être franchie a de quoi soulever la question. Selon une équipe internationale de chercheurs, le cycle de l’eau a atteint, à l’échelle mondiale, un déséquilibre tel que la disponibilité en eau verte, celle qui permet à la végétation d’être et de croître, serait compromise.
La sixième des neuf limites planétaires à l’intérieur desquelles l’humanité peut fonctionner en toute sécurité serait ainsi sur le point d’être dépassée. La cinquième limite – trop-plein de pollution chimique dans la biosphère – est jugée l’être depuis le mois de janvier. Bouleversements climatiques, érosion de la biodiversité, changement d’usage des sols et modification des cycles biochimiques : les quatre autres le sont depuis 2015, selon des travaux similaires. Six limites sur neuf : est-ce à dire qu’un point de non-retour a été atteint ? Tout en restant alarmante, la réponse est à la fois plus complexe et moins définitive.
« Attention à ne pas tout mélanger », prévient Wolfgang Cramer, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) et coauteur du sixième rapport du Giec. « Les limites planétaires ne sont pas des points de basculement. » Ces derniers peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la terre se réchauffe et qui feront passer un système d’un état à un autre », poursuit le scientifique. Une fois atteint, l’actuel deviendrait passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements, en outre, pourraient conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent dans cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou encore celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié au cours des derniers mois, le niveau de fonte des glaces du Groenland est tel que le processus est désormais considéré comme inéluctable.
Autre facette d’une même pièce, les limites planétaires, elles, ne sont ni aussi tranchées, ni aussi précises. À la différence des points de basculement, elles ne se focalisent pas sur un système terrestre précis, mais établissent une moyenne globale d’événements induits par l’activité humaine et susceptibles de compromettre la durabilité de nos sociétés telles que nous la connaissons. Développé en 2009 par une équipe de 28 chercheurs internationaux réunie à l’initiative du Suédois Johan Rockström, aujourd’hui à la tête du Potsdam Institut, le concept porte ainsi sur un ensemble de processus environnementaux jugés indispensables à la régulation et à la résilience des systèmes terrestres. Au final, ces limites indiquent plus une tendance au déséquilibre qu’un point de non-retour.
Il n’empêche : « Transgresser une (de ces) frontière(s) augmente le risque que les activités humaines puissent conduire le système terrestre à un état beaucoup moins hospitalier, nuisant aux efforts visant à réduire la pauvreté et conduisant à une détérioration du bien-être humain dans de nombreuses régions du monde », résumait, en 2015, Will Steffen, du Stockholm Resilience Centre et acteur majeur du collectif.
C’est ce même Stockholm Resilience Centre qui, en collaboration avec le Potsdam Institut, a publié la semaine dernière l’étude qui nous intéresse présentement. Voici ce qu’elle dit. L’eau verte « est maintenant grandement perturbée par les pressions humaines à l’échelle continentale ou planétaire ». Les preuves d’une détérioration généralisée du fonctionnement du système terrestre, entre autres, « indiquent que la limite planétaire est déjà transgressée », estiment encore les chercheurs. Outre que de pointer ce déséquilibre, leur étude a ceci de singulier qu’elle est la première à parvenir à avancer une évaluation spécifique de l’état de cette ressource, composante importante de nos ressources en eau douce.
Un sol sans vie est un sol qui s'assèche
« Lorsqu’on parle du cycle de l’eau, on parle de deux choses », explique Emma Haziza, hydrologue et fondatrice du centre de recherche et de consulting Mayane. L’eau bleue est la mieux connue, elle représente 97 % des réserves aquatiques mondiales. « Ce sont les océans, les lacs, les fleuves, les nappes phréatiques… » Celle-ci n’est, pour l’heure, pas considérée comme ayant atteint un stade critique.
L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. Emma Haziza, hydrologue
L’eau verte, elle, ne vaut que pour 2 % de ces réserves, mais est tout aussi indispensable à la vie : elle se cache dans le cœur même des terres, là où plongent les racines des végétaux dont elle permet d’assurer la croissance. Son cycle complet est fait de précipitations terrestres, d’humidification des sols et d’évaporation. Et c’est ce cycle qui est aujourd’hui cassé. « La disparition de l’eau verte, c’est en quelque sorte la disparition de la rosée du matin », résume Emma Haziza. De quoi coller le blues.
Un risque de renversement d’un système terrestre
Pendant des années, pourtant, cette donnée est restée la grande oubliée des travaux scientifiques, faute de pouvoir être finement appréhendée. Les modèles de calculs mis en place par le collectif de chercheurs ont permis qu’il en soit autrement.
Ils font intervenir, entre autres, les données sur la raréfaction des précipitations continentales et la multiplication des sécheresses. Provoquées par le réchauffement climatique, elles ne sont toutefois pas seules en cause, insiste Emma Haziza. « L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. » En grande partie destinée à l’alimentation animale, l’intensification des productions agricoles est elle aussi en cause, quand elle contribue au stress hydrique des terres. Une absence d’eau qui elle-même obère le processus d’évaporation, perte qui contribue à la raréfaction des précipitations : le cercle vicieux de l’aridification se voit ainsi bouclé.
Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane. Arne Tobian, scientifique
Pointée pour sa responsabilité dans le processus, l’agriculture en est aussi une des premières victimes, au même titre que la biosphère dans son ensemble. « La forêt amazonienne dépend de l’humidité du sol pour sa survie », souligne ainsi l’étude du Stockholm Resilience Centre. Or, « il y a des preuves que certaines parties de l’Amazonie se dessèchent. La forêt perd de l’humidité du sol en raison du changement climatique et de la déforestation », rappelle Arne Tobian, coauteur des travaux. Où l’on en revient au risque de renversement d’un système terrestre : « Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane », conclut le scientifique.
Publiés après la sortie du dernier rapport du Giec, vaste synthèse des connaissances scientifiques mondiales, les résultats de cette étude n’y ont, de fait, pas été inclus. « Mais elles le seront certainement dans un prochain rapport s’il y en a un », reprend Wolfgang Cramer. Limitées, en ce qu’elles offrent une moyenne globale qui ne permet pas de distinguer ce qu’il en est d’une région du monde à une autre – le niveau d’aridité des sols n’est de fait pas le même au Sahel qu’en Bourgogne –, elles offrent néanmoins « une idée du niveau global de carence en eau verte », estime-t-il. Elles complètent en ce sens les données déjà avancées par le Giec dans plusieurs de ses rapports. « Personne n’est vraiment très surpris par ces conclusions, mais le fait est que ce regard porté sur l’eau disponible pour les plantes est unique », estime le scientifique, pour qui la conclusion s’impose : « L’atténuation des gaz à effet de serre doit rester notre priorité. »
Du basculement au point de non-retour
Les points de basculement, ou points de non-retour, peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la Terre se réchauffe et qui feront passer un système terrestre d’un état à un autre », explique Wolfgang Cramer, coauteur du sixième rapport du Giec. Une fois atteint, l’actuel deviendrait alors passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements pourraient, en outre, conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent à cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié en 2021-2022, le niveau de fonte de la calotte du Groenland est tel que le processus est considéré comme quasi inéluctable.
QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ». Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet.
Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :
- la physique du système climatique.
- les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
- les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le 28 février, le GIEC présenté le second volet de son sixième rapport réalisé à partir de l’analyse de 34 000 études..
Pour télécharger le rapport, c’est par ici !
eauClimat BBC
Why India's poorest children are falling further behind
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.
Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.
They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.
Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.
"I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.
"Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.
While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.
"Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.
For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.
Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.
The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.
"The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.
"The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.
"Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.
"Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.
More technology of business:
So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?
Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.
The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.
He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.
"We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.
Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.
"Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.
A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.
The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.
Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, a spokesperson for India's Education Ministry told the BBC.
It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.
Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.
"It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.
Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.
To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.
He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.
This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.
"We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.
There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.
"I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.
"I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.
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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Issued on: 26/04/2022 - 15:26
Tom WHEELDON
The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.
The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise.
Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.
Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.
Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.
In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.
‘Follow-on elections’
But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).
France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.
Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.
“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.
Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.
‘Close to nil’
Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.
However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.
“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.
“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”
Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.
The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.
Macron deal with conservatives?
Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.
LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.
The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.
Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.
“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”
Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.
But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more
The Debate
What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : les pro-russes de Kherson demandent une annexion
Zelensky s’exprime face aux étudiants de Sciences Po Paris
Le président ukrainien a pris la parole en visioconférence, avec des étudiants de Sciences Po Paris, ce mercredi 11 mai. Volodymyr Zelensky a déploré que l’armée russe avait commis « des crimes horribles », citant notamment des viols, et que des villes étaient « totalement détruites ».
Les femmes des soldats ukrainiens d’Azovstal à la rencontre du pape
Ce mercredi 11 mai, un groupe de conjointe de soldats ukrainiens du régiment Azov, ont rencontré le pape François, relaie BFM TV. Elles lui ont demandé de « sauver la vie » de leurs époux, en plein combat depuis des semaines dans l’usine d’Azovstal à Marioupol. « Nous lui avons demandé de venir en Ukraine, de parler à (Vladimir) Poutine, de lui dire ‘Laissez-les partir’ », a encore affirmé l’une des femmes.
Les pro-russes de Kherson demandent une annexion
Le chef adjoint de l’administration militaro-civile de Kherson a déclaré ce mercredi 11 mai que les pro-russes installés à Kherson allaient demander une annexion à Vladimir Poutine, relaie BFM TV. « Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la fédération de Russie », a-t-il confirmé à la presse russe. La région est aux mains de l’armée russe depuis le début de l’offensive.
L’armée russe « repoussée » à Kharkiv
Les forces ukrainiennes ont indiqué dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai que les troupes russes avaient été « progressivement repoussées » à Kharkiv, relate BFM TV. L’état-major ukrainien a précisé sur Facebook que l’armée ukrainienne avait réussi à reprendre certaines localités près de Kharkiv des mains des Russes. « L’ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional. »
Le Congrès américain vote une enveloppe de 40 milliards de dollars
Mardi 10 mai, une enveloppe de près de 40 milliards de dollars a été votée par le Congrès américain afin d’aider l’Ukraine face à l’offensive russe. La Chambre américaine des représentants s’est prononcée sur le volet économique et humanitaire de l’aide américaine, comprenant également des armes et des munitions. L’enveloppe va devoir maintenant être votée au Sénat, puis promulguée par le président des Etats-Unis, Joe Biden.
Le renseignement américain juge que Poutine ne s’arrêtera pas au Donbass
D’après la responsable du renseignement américain, Avril Haines, Vladimir Poutine compterait étendre son offensive au-delà du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. « Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l’intention d’atteindre des objectifs au-delà du Donbass », a déclaré Avril Haines lors d’une audition au Congrès américain, mardi 10 mai. Comme le relate BFM TV, le renseignement américain a évoqué la volonté du président russe d’« étendre le pont terrestre (dans le sud de l’Ukraine) à la Transnistrie », une région pro-russe de Moldavie.
France24 - World
France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls
Issued on: 03/05/2022 - 07:07
Tom WHEELDON
Aude MAZOUE
France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) was humiliated in last month’s presidential elections, squeezed between the biggest voting blocs on the centre right and far right. Now LR’s leading figures are rowing over the prospect of joining forces with Emmanuel Macron as the president is expected to maintain his majority in June’s parliamentary vote.
Until LR’s Valérie Pécresse launched her presidential campaign – destined to get 4.8 percent in the first round – it looked like the party could escape its identity crisis.
LR topped the polls in the 2021 regional elections, demonstrating formidable get-out-the-vote machinery across France’s provinces. More importantly, the centre ground of French politics had moved rightwards and the centrist Macron had shifted with it – yet France had not re-elected an incumbent in two decades, while Macron’s technocratic style vexed much of the electorate.
So for a while, Pécresse looked like the most potent threat to Macron. But her campaign crashed amid wooden Star Wars jokes and failure to recollect that Mali no longer had an ambassador in France. Macron romped to first-round victory in LR’s former heartlands – bourgeois-rich places like the beaux quartiers of western Paris and the Vendée region on the Atlantic Coast – as well as winning older age groups from the party.
That leaves LR in the same place it occupied for most of Macron’s first term – trapped between France’s two biggest electoral blocs.
LR’s on-the-ground presence throughout regional France counts for little on the national stage: “There’s a complete divorce between local politics and national politics,” noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.
‘Lure of the centre’
LR’s luminaries agree on seeking solace in the party’s local strength, regardless of whether it is warranted. But they disagree strongly about where to steer their ship as water seeps in.
The official message is clear: After convening a “strategic council” on April 26, the party’s leader Christian Jacob said there is no way LR is joining forces with anyone.
“We are Les Républicains, an independent group,” he told news channel BFMTV. Jacob demanded that LR MPs sign a written commitment agreeing to this approach – although he emphasised that independence does not mean heedless opposition to Macron’s agenda.
Jacob and like-minded figures are “worried about the lure of the centre, the siren call of government, when there’s a continuation of the binds LR finds itself in with so much policy space taken up by Macron on one side and Le Pen on the other”, said Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.
After all, joining forces with Macron was an exemplary move for the first and most prominent LR politician to have done so: Édouard Philippe spent three years as Macron’s prime minister then went back to his former job running Le Havre as France’s most liked political figure.
Indeed, Jacob finds his authority limited as he tries to hold his MPs back from Macron’s siren call. Eighteen have already defected to the president. Several prominent MPs refused to sign Jacob’s text, including Damien Abad – LR leader in the National Assembly and a major figure on the party’s centrist wing, rumoured to be joining Macron’s cabinet soon.
Another MP, Sébastien Huyghe, argued that Jacob had no authority to impose it, saying the strategic council has “no statutory role” and so “it makes no sense to have a non-existent body vote on something!”
‘Committee for sucking up to Macron’
Abad and Huyghe are part of a faction edging towards a deal with Macron’s supporters ahead of the parliamentary elections on June 12 and 19. Nicholas Sarkozy backs this approach – and the ex-French president and LR grandee remains influential amongst the rank and file.
At a strategy meeting between the two presidential rounds, this group clashed with another camp endorsing Jacob’s approach of being adamantly opposed to a deal with Macron – a camp including the party’s ex-leader Laurient Wauquiez, the pre-eminent voice of its socially conservative wing.
The dispute has spilled out onto social media. Soon after Macron’s win, LR treasurer Daniel Fasquelle called for the party to offer its support to Macron to “bring France together in an ambitious project”, not to fall into line behind him but to “engage in dialogue”. LR Secretary-General Aurélien Pradié responded thus on Twitter: “If @DFasquelle has got a little bit of energy left, he should become treasurer of the committee for sucking up to Emmanuel Macron.”
For all Pradié’s cut-throat rhetoric, the forthcoming elections are expected to weaken his side of the debate: Analysts anticipate that the parliamentary polls will only amplify that “siren call of government”, because Macron is projected to get a majority and LR is forecast to lose a lot of seats.
The “most likely scenario” for the parliamentary elections is a “deal between [Macron’s party] La République En Marche [Republic on the Move] with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains”, said Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University.
‘Union of the rights?’
Macron’s bloc is not the only lure for LR politicians. The narrowness of Pécresse’s primary victory over hardliner Éric Ciotti underlined LR’s finely balanced divide between its centre right and hard right.
Ciotti complained that Pécresse refused to countenance his idea for a French version of Guantanamo Bay – before announcing that he would back far-right ex-pundit Éric Zemmour if he faced Macron in the presidential run-off. Much more than Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen, Zemmour yearns to pull a large chunk of the traditional right into the far-right fold.
“A lot of people in LR are tempted by this idea of the union of the rights,” Paul Smith pointed out.
But past precedent shows the far right underperforming in the parliamentary polls. So for LR’s hard right, Le Pen and Zemmour are unlikely to possess anything close to the patronage Macron could offer the party’s centre-right.
And for the likes of Ciotti and Zemmour, there are mutual benefits in consorting without joining forces, Andrew Smith pointed out: “Ciotti is useful to Zemmour because he lends a veneer of respectability to his ideas by being a member of a storied party fraternising with him. The connection to Zemmour benefits Ciotti because in Ciotti’s constituency in Nice, Zemmour’s ideas are not unpopular. Moving towards an alliance would sever those benefits."
This article has been adapted from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCECaught between Macron and Le Pen, France’s conservatives face ‘catastrophe’
France24 - World
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Issued on: 27/04/2022 - 17:05
France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.
After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.
But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.
This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.
“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.
Winner takes all
As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.
Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.
Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.
The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.
“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”
“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”
A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.
France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.
Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.
Alliances on left and right?
As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.
The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.
This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.
Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.
“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.
In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.
On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.
But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”
This article was translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
L'Humanité
« Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »
EntretienFinances Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.
Marie-Noëlle BertrandChaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.
Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?
Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.
Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?
Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.
À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?
C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !
Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?
Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.
Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?
C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs portefeuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.
Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?
Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?
engieClimatpétroleenvironnement Valeurs Actuelles
Elon Musk souhaite annuler le bannissement de Donald Trump sur Twitter
« Je pense vraiment que ce n’était pas correct d’interdire Donald Trump. C’était une erreur, parce que cela a aliéné une grande partie du pays… » Ces propos ont été récemment tenus par Elon Musk. Le milliardaire a fait savoir qu’il annulerait le bannissement de l’ancien chef de l’Etat par Twitter, si son rachat du réseau social devait se concrétiser, rapporte CNBC, mardi 10 mai. « Les interdictions permanentes devraient être extrêmement rares et vraiment réservées aux comptes qui sont des bots, ou des escroqueries, des comptes de spam », a ensuite ajouté celui qui devrait devenir PDG par intérim pendant plusieurs mois, après avoir finalisé le rachat du groupe.
Trump dit ne pas vouloir revenir sur Twitter
Pour rappel, Twitter a définitivement suspendu Donald Trump de sa plateforme en janvier 2021, à la suite de l’attaque de ses partisans contre le Capitole américain. L’entreprise avait déclaré avoir pris cette décision après l’émeute du 6 janvier « en raison du risque de nouvelles incitations à la violence ». L’ex-président américain était particulièrement présent sur ce réseau social. A l’époque, il comptait à son actif plus de 80 millions d’abonnés sur la plateforme. Le mois dernier, interrogé par CNBC, Donald Trump avait assuré qu’il ne reviendrait pas sur Twitter, même s’il en avait l’occasion.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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BBC
Is it fair for fantasy football managers to rely on AI?
By Padraig Belton and Will SmaleBusiness reporters
Like millions of other people, Alice Simpson loves playing fantasy football.
Every season she picks a team of real-life players from England's Premier League, and she gains - and loses - points according to how each of her players performs in their games.
Each week she can make a substitution - bring in a new player, and get rid of another. It is a very competitive hobby, and the fantasy managers take it very seriously.
To do well you need to be very knowledgeable about football, and follow the Premier League extremely closely. At least that used to be the case.
In recent years, managers have been able to turn to a number of providers of fantasy football artificial intelligence (AI) software programs. These programs do the studying for you, and suggest the best footballers for you to bring in.
It is very much the same with the American football version of the game. Yet, is it unsporting to use such systems?
Ms Simpson has been playing fantasy football for six years, and started using AI in 2018 to gain an edge on her friends in their mini-league.
"I see the AI as a source of information, maybe like talking to a well-informed friend for advice," says the 31-year-old teacher, from Wiltshire. "But I think the best thing about AI, is that it helps you remove any biases."
"Often, we may have a grudge against a player as they did not perform well for you the last time you owned them, or maybe they play for a rival team to one you support," says Ms Simpson.
Currently in second place in her league as the 2021-22 football season draws to a close, she gets her AI assistance from one of the UK's most popular providers - Fantasy Football Fix. Offering both a free and subscription-based premium service, it launched back in 2018, and says it now has 500,000 users.
Its self-learning software trawls through all the mass of data surrounding each and every Premier League player and team, to try to predict their future performance. And from this it suggests that fantasy football managers pick and change certain players.
Fantasy Football Fix's Tom Brown claims that the tech works so well that when we "run bots using our AI tech they finish in at least the top 1% of all the nine million [Premier League fantasy football] managers".
Yet, it's not infallible, as Mr Brown's colleague Adam Moss admits, the AI algorithms can get tripped-up, if a real life Premier League football manager rotates their players unpredictably, such as Manchester City's Pep Guardiola.
"Despite all our efforts, there's basically no rhyme or pattern for how he does things, and that makes it hard when you try to implement an algorithm," says Mr Moss.
Mr Brown adds that AI can however, make very good predictions - "if it knows what players are going to be on the pitch".
"But often, someone like Pep will decide randomly to drop one of his players for someone else, and there's basically no way of predicting that sort of thing."
If fantasy football is popular in the UK, with more than nine million players of the official Premier League game, it has nothing on the popularity of similar games in North America.
In the US and Canada, more than 59.3 million people play fantasy sports. Of that number, 78% play the American football or NFL (National Football League) version, while 39% play baseball and 19% basketball.
One of the most popular fantasy American football leagues is provided for free by broadcaster, ESPN.
Since 2020, users have been able to access AI assistance on which players to trade. This is thanks to a collaboration between ESPN and computer firm IBM, which asked its AI computer, Watson, to start studying the NFL.
The 'Trade Assistant with IBM Watson' function uses AI to not just trawl though all the available NFL stats, but it also listens to TV and radio shows, and podcasts to gauge the opinion of experts and other commentators.
It then uses all this information to suggest that a fantasy football manager makes a player change, and explains its reasoning.
Aaron Baughman, IBM's AI and hybrid cloud lead engineer, is one of the architects behind the tie-up. He says that fantasy American football AI requires advanced algorithms "because this is a hard problem to solve".
A keen player of fantasy American football himself, he says that he can enjoy the game more now that "the heavy lifting is done by AI".
But is it fair to use AI to boost your performance in fantasy football or another sport? James Pritchard, a keen fantasy football player from North Wales, says that it certainly isn't for him.
As the current 2021/22 season nears to an end, his team - Locomotive Llandudno - is top of a mini-league of 18 friends.
"I wouldn't ever consider using AI," says the 49-year-old public relations consultant. "It is ungentlemanly, and it feels suspiciously close to cheating.
"And anyway, I trust my judgement regarding football against any computer. I watch quite a lot of football, and keep a very close eye on the Premier League.
"It is all about bragging rights over my friends, and if I used AI I wouldn't have them."
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France24 - World
Paraguay anti-drug prosecutor shot dead on honeymoon in Colombia
Issued on: 11/05/2022 - 08:48
NEWS WIRES
Paraguayan anti-drug prosecutor Marcelo Pecci was shot dead execution-style Tuesday while honeymooning on a Colombian Caribbean island by attackers who fled by sea, police and his widow said.
Paraguay's president denounced the crime as a "cowardly murder" and a fellow prosecutor said the modus operandi was reminiscent of "the mafia."
Pecci, 45, was felled by two shots while relaxing on a beach on the idyllic tourist island of Baru, according to his wife, Paraguayan journalist Claudia Aguilera.
The couple got married on April 30 in the nearby city of Cartagena.
"Two men attacked Marcelo. They came (by sea) in a small boat, or on a jet ski, the truth is I did not see well," Aguilera told the El Tiempo newspaper.
One of the assailants got out and "without a word he shot Marcelo twice, one (bullet) hit him in the face and another in the back," she described.
Aguilera, who is pregnant, said her husband of less than two weeks had not received any threats.
The Decameron Hotel, where the couple were staying, said in a statement that "assassins arrived on the beach... and attacked and murdered one of our guests."
The motive for the killing was not immediately known, but Paraguayan prosecutor Augusto Salas, a colleague of Pecci, said the attack appeared "typical of the (drug) mafia, so that is what I will think until the contrary is proven."
Colombian police chief Jorge Luis Vargas said five homicide investigators have been dispatched to Baru, and will receive backing from Paraguayan and US experts.
"There is information being collected... that will help us identify those responsible," Vargas said.
Late Tuesday, Colombian police released a photo of one of the presumed attackers, wearing black Bermuda shorts and a beige Panama hat.
Paraguay 'mourns'
Colombian President Ivan Duque "denounced" the killing on Twitter and said he had offered condolences to his Paraguayan counterpart Mario Abdo Benitez and vowed "cooperation to find those responsible."
For his part, Benitez said on Twitter: "The entire Paraguayan nation mourns the cowardly murder of prosecutor Marcelo Pecci in Colombia.
"We condemn this tragic event in the strongest terms, and we redouble our commitment to fighting organized crime," he added.
El cobarde asesinato del fiscal Marcelo Pecci en Colombia enluta a toda la Nación paraguaya.Condenamos en los términos más enérgicos este trágico hecho y redoblamos nuestro compromiso de lucha contra el crimen organizado.Nuestras sinceras condolencias a sus familiares.
May 10, 2022Pecci's office said in a statement steps were being taken "to provide assistance and guarantee the safety of his family."
Pecci had specialized in organized crime, drug trafficking, money laundering and terror financing.
The US embassy in Paraguay offered its condolences to Pecci's loved ones and hailed his "commitment, professionalism and dedication to the fight against organized crime."
Baby shoes
Paraguay Attorney General Sandra Quinonez said Pecci had obtained "important convictions" in an 11-year campaign against cross-border and drug crime.
"He just wanted to enjoy his honeymoon in privacy, and that is why he had no security" around him, she said.
"He was a great friend... he had announced to me that his wife was expecting a baby."
The latest post on Aguilera's Instagram account Tuesday showed a couple embracing on a beach with a pair of baby shoes in the foreground in what appeared to be a pregnancy announcement.
Other recent photos were of the couple's wedding and happy moments in Cartagena and Baru.
Colombia, the world's largest cocaine producer, is contending with a wave of violence despite a 2016 peace deal that disarmed the FARC guerrilla group and ended a near six-decade civil conflict.
Fighting over territory and resources continues in parts of the country between dissident FARC guerrillas, the ELN rebel group, paramilitary forces and drug cartels.
For its part, landlocked Paraguay -- nestled between Brazil, Bolivia and Argentina -- has become an important launchpad for drugs headed for Europe.
Paraguay and Colombia have recently strengthened their alliance in the fight against organized and cross-border crime.
(AFP)
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Notorious Colombian drug lord pleads not guilty after extradition to US
Colombia extradites major drug trafficker ‘Otoniel’ to US
Several dead in Colombia revenge attacks after drug lord is extradited to US
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : plus de 13 millions de déplacés depuis le début de l’offensive
La guerre en Ukraine se poursuit, ce mardi, au 76e jour de l’offensive russe. Plus de 8 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de l’Ukraine à la date du 3 mai, autrement dit, plus de deux mois après l’invasion du pays, indique l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au total, l’OIM estime que 13,686 millions de personnes ont été obligées de fuir leur lieu de résidence à cause de l’attaque ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, observe BFM TV. Parmi ces personnes, 8,029 millions ont dû partir s’installer ailleurs dans le pays. Les autres sont parties à l’étranger.
« Près de 460 000 » Ukrainiens déportés en Russie
Auprès de BFM TV, ce mardi, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a fait le point sur les déportations de certains de ses concitoyens en direction de la Russie. D’après elle, « près de 460 000 personnes, dont des enfants et des orphelins », ont été envoyées en direction de Moscou. Iryna Verechtchouk a ensuite enjoint les Européens à ne pas laisser tomber l’Ukraine, avant d’arguer que le conflit pouvait encore dégénérer en dehors du pays.
La Biélorussie va déployer des forces spéciales
L’armée biélorusse a annoncé ce mardi le déploiement de forces spéciales dans trois zones qui se trouvent à proximité de la frontière sud avec l’Ukraine. Dans le même temps, des manœuvres militaires incluant l’aviation et des unités d’artillerie vont être organisées dans l’ouest du pays, indique France 24. Depuis plusieurs mois, Minsk se plaint de voir des pays de l’Otan – à l’instar de la Pologne, la Lituanie et la Lettonie – regrouper des soldats à proximité de ses frontières et a accentué la fréquence et l’ampleur de ses exercices militaires.
La justice française saisie sur l’accouchement de mères porteuses
L’association Juristes pour l’enfance a déposé cinq plaintes contre X auprès de différents tribunaux. De cette manière, elle dénonce l’accouchement sous X en France de mères porteuses ukrainiennes, qu’elle considère comme une manière de contourner l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA), rapporte ce mardi 20Minutes. Pour cette association, opposée à la GPA, la guerre en Ukraine sert de « prétexte » pour permettre l’accouchement en France de mères porteuses ukrainiennes qui ont passé un contrat de GPA avec des couples français. Elle a précisé avoir porté plainte pour « provocation à l’abandon d’enfant », après avoir été avisée, dans la presse, de cinq cas.
En Ukraine, « 10 000 enquêtes » pour crimes de guerre
En Ukraine, les enquêtes concernant les crimes de guerre se poursuivent. Ce mardi, le procureur de l’oblast de Kharkiv a fait le point à ce sujet au micro de BFM TV. « Il y a 10 000 enquêtes en cours », a précisé Olexandr Filchakov à nos confrères.
Washington redoute un conflit prolongé et un risque d’escalade
Les Etats-Unis craignent un conflit prolongé en Ukraine, où Vladimir Poutine semble vouloir étendre les combats à la Transdniestrie, indique Le Figaro. Et cela, au risque d’une escalade militaire et de l’instauration de la loi martiale en Russie, d’après la chef du renseignement américain, Avril Haines. Après avoir renoncé à s’emparer de Kiev, l’armée russe s’est déployée dans le sud et l’est du pays, ce qui pourrait permettre à Moscou de contrôler totalement la mer d’Azov et assurer une continuité territoriale avec la Crimée, que Moscou a annexée en 2014. Toutefois, ce repositionnement autour du Donbass « n’est que temporaire », a développé Avril Haines. L’armée russe veut poursuivre son avancée afin de créer un « pont terrestre » dans le sud de l’Ukraine, jusqu’au grand port d’Odessa et à la frontière moldave.
Sous les décombres d’un immeuble, 44 corps retrouvés
Les corps de 44 civils ont été découverts ce mardi parmi les décombres d’un immeuble détruit en mars à Izioum, une ville sous contrôle russe de la région de Kharkiv dans l’est de l’Ukraine, observe 20Minutes. L’annonce a été faite par les autorités ukrainiennes. Dans le détail, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegooubov, a écrit sur Telegram que « 44 corps de civils [avaient] été trouvés à Izioum […] dans les décombres d’un immeuble de cinq étages détruit durant la première dizaine de mars ». Il a également ajouté que les habitants de la ville déblayaient les décombres « quand il n’y [avait] pas de bombardements » alors que la zone demeure le centre de nombreux combats, précisent nos confrères. Il n’a toutefois pas précisé dans quelles conditions les corps avaient été ramassés, ni par qui.
Une « question de guerre ou de paix »
Tandis qu’Emmanuel Macron a douché tout espoir d’adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne à l’occasion d’un discours donné lundi 9 mai devant le Parlement européen réuni à Strasbourg, Kiev n’a pas l’intention de s’arrêter là, rapporte BFM TV. « Je tiens à souligner que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE est une question de guerre ou de paix en Europe », a fait savoir ce mardi Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, à l’occasion d’une conférence de presse avec son homologue allemande Annalena Baerbock. Et d’ajouter : « Une des raisons pour lesquelles la guerre a commencé est que [Vladimir] Poutine était convaincu que l’Europe n’avait pas besoin de l’Ukraine. » Le chef de l’Etat français a appelé ce lundi à la création d’une « communauté politique européenne », notamment afin d’accueillir l’Ukraine, en parallèle d’une procédure d’adhésion à l’UE qui prendrait trop de temps.
L’UE accuse Moscou d’avoir mené des cyberattaques contre des satellites
L’Union européenne a officiellement accusé ce mardi les autorités russes d’avoir conduit une cyberattaque contre un réseau de satellites une heure avant le lancement de leur offensive contre l’Ukraine, rapporte France 24. Et cela, afin de préparer le terrain. C’est la première fois que l’UE accuse ouvertement le pouvoir russe d’avoir mené une cyberattaque, a indiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
« La cyberattaque a eu lieu une heure avant l’invasion non provoquée et injustifiée de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, facilitant ainsi l’agression militaire », a détaillé l’UE dans une déclaration écrite au nom des Vingt-sept. Et d’ajouter : « L’attaque a causé des perturbations importantes dans les communications qui ont affecté les services publics, les entreprises et les citoyens utilisateurs en Ukraine, et elle a également touché plusieurs Etats membres de l’UE. » Dans le même texte, on peut également lire que « l’Union européenne et ses Etats membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyberactivité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat », indique France 24. Et Josep Borrell de conclure : « Nous pouvons l’attribuer au gouvernement russe. »
Conseil des droits de l’homme : la République tchèque va remplacer la Russie
La République tchèque a été élue ce mardi par l’Assemblée générale de l’Onu dans le but de prendre, au sein du Conseil des droits de l’homme, le siège quitté en avril par la Russie. Depuis, cette dernière est devenue observatrice, mais a décidé de ne pas participer ce jeudi à la session extraordinaire sur l’Ukraine, note Le Figaro.
A savoir que cette réunion organisée à Genève au sujet de « la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine » a été convoquée à la demande de l’Ukraine. « La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d’une session extraordinaire », a réagi ce mardi à Moscou la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dont les propos sont cités par le quotidien national. « Malheureusement, nos arguments et éclaircissements sur les vrais objectifs de cette opération militaire spéciale et la situation réelle sur le terrain sont totalement ignorés », a-t-elle ensuite regretté. Avant de conclure : « Il est évident qu’ils ne seront pas entendus cette fois non plus. » Selon elle, cette session est une « nouvelle démarche antirusse de l’‘Occident collectif’».
Pour le parlement lituanien, la Russie est un Etat « terroriste »
Le parlement lituanien, le Seimas de Lituanie, a qualifié ce mardi, à l’unanimité, les actions de Moscou en Ukraine de « génocide » et de « terrorisme », relaye BFM TV. Le pays balte faisait déjà partie, à l’instar de la Lettonie et de l’Estonie, des premiers à ne plus importer de gaz russe. De son côté, l’Europe s’évertue encore à s’extirper de sa dépendance.
Kiev : Berlin rouvre son ambassade « en présence minimale »
La ministre allemande des Affaires étrangères a annoncé ce mardi la réouverture de l’ambassade de son pays à Kiev, à l’occasion d’une visite dans la capitale ukrainienne, note France 24. A savoir que l’ambassade, fermée peu après le début de l’invasion russe, sera rouverte « en présence minimale » dans un premier temps, a précisé ensuite Annalena Baerbock lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien.
Macron a discuté avec Orban de l’embargo sur le pétrole russe
Le président de la République s’est entretenu ce mardi avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, nous apprend Le Figaro. Et cela, dans le but de parvenir au plus vite à un accord concernant le projet d’embargo européen sur le pétrole russe. Celui-ci est actuellement bloqué par Budapest, a précisé le gouvernement hongrois.
Les réfugiés menacés par la traite d’êtres humains
Les personnes qui fuient l’Ukraine sont de plus en plus vulnérables aux trafiquants d’êtres humains, alerte un nouveau rapport publié ce mardi. Ce dernier appelle à l’enregistrement des victimes, notamment des mineurs non accompagnés, observe 20Minutes. Au total, plus de deux millions d’enfants ont fui le pays depuis le début de la guerre, d’après ce rapport de 42 pages qui a été assemblé par l’organisation néerlandaise de lutte contre la traite La Strada et commandé par le Freedom Fund britannique.
Bientôt la loi martiale en Russie ?
Vladimir Poutine va « probablement » imposer la loi martiale en Russie dans le but de soutenir l’effort de guerre, a fait savoir ce mardi la chef du renseignement américain, Avril Haines, comme le relate CNews. Elle a également confié que le dirigeant russe comptait sur un essoufflement du soutien occidental à l’Ukraine. Après quoi, elle a précisé que le chef de l’Etat russe n’avait pas l’intention de s’arrêter au Donbass.
Le nombre de civils morts supérieur à ce qu’annoncent les bilans officiels
Le nombre de civils qui ont perdu la vie en Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie – c’est-à-dire officiellement 3 381 décès – est nettement sous-estimé. L’annonce a été faite ce mardi par la chef de la mission des droits de l’homme de l’Onu, qui fait mention de milliers de morts supplémentaires, relaye France 24. D’après la mission, qui compte 55 observateurs en Ukraine, la plupart de ces décès sont imputables à des frappes aériennes, mais également à des tirs de missiles.
Castex donne le départ d’un convoi humanitaire
Jean Castex a donné ce mardi, depuis l’Essonne, le départ d’un nouveau convoi humanitaire à destination de l’Ukraine, rapporte Le Figaro. Celui-ci se compose principalement de véhicules de secours en tous genres, pour un montant de 2,7 millions d’euros. Ce troisième convoi depuis le début de la guerre, qui s’est élancé aux alentours de 10 heures de la plateforme logistique de Villabé, comprend 115 tonnes de matériel. Du matériel qui a été offert par un millier de collectivités locales, mais aussi par une cinquantaine d’entreprises.
Kiev : « Près des deux tiers des habitants sont revenus »
« Près des deux tiers » des 3,5 millions d’habitants de Kiev sont revenus dans la capitale ukrainienne, qui s’était vidée de la majorité de ses habitants au début de l’invasion russe, le 24 février. L’annonce a été faite ce mardi par le maire Vitali Klitschko, comme l’indique 20Minutes, qui cite ses propos.
« Plus d’un millier de militaires » toujours à Azovtal
La vice-Première ministre ukrainienne a indiqué à la presse que « plus d’un millier de militaires » se trouvaient toujours sur le site de l’usine d’Azovstal, à Marioupol. « Des centaines de blessés » seraient également sur place, relaie BFM TV. « Il y a des blessés graves qui nécessitent une évacuation urgente », a-t-elle confirmé. L’adjoint au maire de Marioupol avait affirmé, plus tôt ce mardi 10 mai, qu’au « moins 100 civils » sont aussi cloîtrés dans les abris de l’usine : « En plus des militaires, au moins 100 civils restent dans les abris. Cependant, cela ne réduit pas la densité des attaques par les occupants. L’artillerie lourde et les avions ont continué à bombarder l’usine toute la journée. »
Un accord possible « dans la semaine » sur un embargo sur le pétrole russe
Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a indiqué sur LCI qu’un accord pourrait être conclu « dans la semaine » concernant un projet d’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe. « Je pense qu’on peut avoir un accord dans la semaine, on y travaille d’arrache-pied. C’est sans doute une question de jours », a déclaré Clément Beaune ce mardi 10 mai.
➡#Embargo sur le pétrole russe
🗣️@CBeaune : L’Union européenne pourrait aboutir à un accord « dans la semaine » (…) « Il y aura un 6e paquet de sanctions européennes et elles seront très puissantes »
📺#LesMatinsLCI | @EliMartichoux pic.twitter.com/RhLb5xj5i3
— LCI (@LCI) May 10, 2022
Les journalistes ukrainiens se verront décerner un prix Pulitzer
Les journalistes ukrainiens devraient se voir décerner un prix Pulitzer spécial pour leur « courage », a notamment informé la représentante des Prix Pulitzer, Marjorie Miller. Elle a salué « l’engagement des journalistes d’Ukraine pour rapporter la vérité pendant l’invasion impitoyable de leur pays », relate BFM TV. Et ce, « malgré les bombardements, les enlèvements, l’occupation, et même les morts dans leurs rangs », en raison de l’offensive menée par l’armée de Vladimir Poutine.
L’Ukraine souhaite le statut de candidat à l’UE pour juin
À l’issue de la Journée de l’Europe à Strasbourg, et du discours d’Ursula von der Leyen et d’Emmanuel Macron, lundi 9 mai, Volodymyr Zelensky a dit espérer que l’Ukraine obtienne le statut de candidat à l’Union européenne « en juin », relaie BFM TV. Le président ukrainien a informé que le pays avait rempli la seconde partie du questionnaire, contenant « des milliers de pages », pour être candidat à une adhésion de l’UE. « Cela prend généralement des mois. Mais nous avons tout fait en quelques semaines », a déclaré Volodymyr Zelensky. Emmanuel Macron a donné de l’espoir à son homologue ukrainien, en parlant de créer une « communauté politique européenne ». Cela pourrait ainsi être une « autre forme de coopération », en attendant une véritable adhésion de l’Ukraine à l’UE qui pourrait en revanche prendre « des décennies ».
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - World
Elon Musk says he would reverse Twitter's ban on Trump
Issued on: 10/05/2022 - 23:12
NEWS WIRES
Elon Musk on Tuesday said that as owner of Twitter he would lift the ban on Donald Trump, contending that kicking the former US president off the platform "alienated a large part of the country."
Musk's endorsement of a Trump return to the global messaging platform quickly triggered fears among activists that Musk would "open the floodgates of hate."
"I would reverse the permanent ban," the billionaire said at a Financial Times conference, noting that he doesn't own Twitter yet, so "this is not like a thing that will definitely happen."
The Tesla chief's $44-billion deal to buy Twitter must still get the backing of shareholders and regulators, but he has voiced enthusiasm for less content moderation and "time-outs" instead of bans.
"I do think that it was not correct to ban Donald Trump," Musk said.
"I think that was a mistake because it alienated a large part of the country, and did not ultimately result in Donald Trump not having a voice."
Trump was booted from Twitter and other online platforms after supporters fired up by his tweets and speech alleging election fraud attacked the US Capitol on January 6, 2021 in a deadly bid to stop Joe Biden from being certified as the victor in the US presidential election.
"Elon Musk would open the floodgates of hate and disinformation on Twitter," said Media Matters for America president Angelo Carusone.
"Whether Elon Musk is a fully red-pilled right-wing radical or just someone very interested in enabling right-wing extremists, the result is the same."
Backing off on fighting misinformation and extremists on Twitter would put pressure on other social networks to do likewise in a race to the bottom, Carusone contended.
Musk reasoned that permanent bans at Twitter should be rare, and reserved for accounts that are spam, scams or run by software "bots."
"That doesn't mean that somebody gets to say whatever they want to say," Musk said.
"If they say something that is illegal or otherwise just destructive to the world, then there should be a perhaps a timeout, a temporary suspension, or that particular tweet should be made invisible or have very limited attraction."
Musk maintained that permanent bans undermine trust in Twitter as an online town square where everyone can be heard.
Trump has stated publicly that he would not come back to Twitter if permitted, opting instead to stick with his own social network, which has failed to gain traction.
Ad boycott?
Activist groups have called on Twitter advertisers to boycott the service if it opens the gates to abusive and misinformative posts with Musk as its owner.
"Under Musk's management, Twitter risks becoming a cesspool of misinformation, with your brand attached," said an open letter signed by more than two dozen groups including Media Matters, Access Now and Ultraviolet.
Twitter makes most of its revenue from ads, and that could be jeopardized by advertisers' reaction to content posted on the platform, the San Francisco-based tech firm said in a filing with US regulators.
While Musk has not revealed nitty-gritty details of how he would run the business side of Twitter, he has expressed a preference for making money from subscriptions.
As of the end of March, an average 229 million people used Twitter daily, the company said in a regulatory filing.
"We believe that our long-term success depends on our ability to improve the health of the public conversation on Twitter," the company said in the filing.
Efforts toward that goal include fighting abuse, harassment, and spam, Twitter told regulators.
"Elon Musk owes the world a better explanation of how the platform will deal with the likes of Trump than an edict that his ouster was wrong because it proved unpopular in some places," said Suzanne Nossel, chief of human rights nonprofit PEN America.
(AFP)
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Elon Musk's criticism of Twitter staff sparks backlash
Twitter confirms sale of company to Elon Musk for $44 billion
Twitter permanently suspends Trump's account "due to the risk of further incitement of violence"
Valeurs Actuelles
Kaboul : des femmes manifestent contre le port du voile intégral
« Justice, justice ! La burqa, ce n’est pas notre voile. » Ces propos ont été scandés par une dizaine d’Afghanes, mardi 10 mai, dans les rues de Kaboul, rapporte France info. Ces dernières ont décidé de protester contre la décision des talibans de rendre obligatoire le port du voile intégral pour les femmes dans l’espace public. Les manifestantes sont parvenues à parcourir une distance de près de 200 mètres, à pieds, dans le centre de la capitale afghane, avant d’être finalement stoppées dans le calme par des combattants talibans. Ces derniers ont par ailleurs enjoint la presse de quitter les lieux.
« Nous voulons vivre comme des êtres humains »
Samedi 7 mai, le gouvernement afghan a en effet publié un décret – approuvé par le chef suprême des talibans – dans lequel est demandé aux femmes de couvrir intégralement leur corps et leur visage dans l’espace public. De leur côté, les talibans ont précisé que leur préférence allait, au nom de la « tradition », à la burqa, qui est un voile intégral généralement de couleur bleue et grillagé au niveau des yeux. Toutefois, ils ont indiqué ensuite que d’autres types de voiles, qui ne laissent apparaître que les yeux, seraient également tolérés. Dans le même temps, ils ont jugé qu’il était « mieux pour [les femmes] de rester à la maison », à moins qu’elles n’aient une raison pressante de sortir, indique le média.
« Nous voulons vivre comme des êtres humains, pas comme des animaux retenus captifs dans le recoin d’une maison », a déclaré publiquement, ce mardi, l’une des manifestantes. À Kaboul, le décret n’a pas semblé être immédiatement suivi d’effet, observe France info. En effet, nombre de femmes ont continué à marcher dans les rues le visage découvert, ou alors en le dissimulant au moyen d’un masque.
France24 - World
Doubts emerge over Macron's proposal for new EU 'community' of aspiring states
Issued on: 10/05/2022 - 20:42
NEWS WIRES
France's President Emmanuel Macron has revived a decades old idea with a proposal for a new form of European cooperation that goes beyond the EU, but the details of how such a mechanism would work remain murky and also controversial.
For the ever-increasing list of aspiring member states, and even post-Brexit Britain, a wider European club could offer an alternative for coordination on political and security issues as they await membership that can often take years.
But the proposal by Macron -- floated at a keynote speech at the EU Parliament on Monday -- has already stirred controversy not least over the prospect it could be offered to Ukraine in place of full membership.
"The idea could be a positive compromise, provided that it is given substance and content," said Christine Verger, vice-president of the European think-tank Jacques Delors Institute.
But questions remain over central issues such as whether the mutual assistance clause in the EU treaty would apply to members of this hypothetical new community, Verger added.
Ukraine, which is battling Russia's invasion, is seeking rapid EU membership, but Macron on Monday rejected a swift application process, suggesting a broader, different club would be more efficient and that it could take Kyiv decades to join the EU.
But Ukraine warned that a new bloc could not be a substitute for EU membership, as it awaits the European Commission's decision on whether to grant the country candidate status expected in June.
"If we don't get the candidate status, it means only one thing, that Europe is trying to trick us. And we are not going to swallow it," Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba told the Financial Times.
Lithuanian President Gitanas Nauseda added that Macron's idea was "an attempt to cover up the obvious lack of political will to take decisive decisions on granting candidate status" for Ukraine.
>> Read more: Macron calls for ‘European political community’ that could include Ukraine, UK
Ever-growing EU
However Macron told the parliament in Strasbourg that the EU, "given its level of integration and ambition", could not be Europe's only organising body.
France's president, fresh from his re-election victory over the far-right last month, cited security, energy, transport and movement across borders as issues the body could tackle.
A new European bloc would also untangle in part the thorny issue of EU enlargement, with Paris fearing that an ever-growing EU would slow down already bogged down European institutions.
France, but also Denmark and the Netherlands, are sceptical that by accelerating Ukraine's application, Kyiv would not have time to complete essential political reforms.
>> Read more: Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
When former French president Francois Mitterrand first proposed a European confederation of nations in 1989 as the Berlin Wall fell, the idea sparked interest but never got off the ground.
"The suggestion had two problems: it included Russia -- whereas the idea here is to create an alternative camp to Moscow -- and it arrived too quickly, as Germany had not yet reunited," said former Italian prime minister Enrico Letta.
And for countries with their sights set on NATO and EU, the proposition was insufficiently concrete or formal, said Verger.
Decades later, states that have been knocking at the EU's door for years may see the announcement as progress.
"But what do we mean by political cooperation? And how will we make it work?" said Camino Mortera of the think-tank Centre for European Reform.
'Simplified treaty'
Albania, Montenegro, North Macedonia, Serbia and Turkey are officially candidates to join the EU, while Bosnia-Herzegovina and Kosovo are potential candidates.
Former members of the Soviet Union, Ukraine, Georgia and Moldova formally joined the list of EU hopefuls following Russia's invasion of Ukraine in February.
"Today, we must firmly anchor Ukraine in Europe, just like Moldova or the countries of the Western Balkans," said Belgian Prime Minister Alexander de Croo on Monday.
These countries must be allowed to "get closer to the Union ... to show their citizens that they are part of Europe as much as we are," de Croo added.
Belonging to a broader European political community would not prejudge of any future EU membership, Macron said.
Britain, which left the EU in 2020, could join the club too, Macron said, adding that potential members would need to be on the European continent and share European values.
Letta said he believes such a group, made up of the 27 EU Member States and EU hopefuls, could be set up very quickly.
"A first meeting could be held as early as the autumn in Brussels, before the elaboration of a 'simplified' treaty," Letta said.
(AFP)
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Macron calls for ‘European political community’ that could include Ukraine, UK
War in UkraineFacing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Valeurs Actuelles
“Poutine a menti” : un site pro-Kremlin publie des articles contre la guerre en Ukraine
Un « dictateur paranoïaque pitoyable ». Voici comment a été décrit Vladimir Poutine sur un site d’informations censé soutenir le Kremlin. Comme le rapporte BFM TV, mardi 10 mai, deux journalistes russes ont publié une quarantaine d’articles sur la page web Ienta.ru. Ces publications s’opposent à la guerre en Ukraine et à Vladimir Poutine, accusé de mener « la guerre la plus sanglante du XXIe siècle ». Les titres de ces articles sont très clairs quant à l’opposition menée contre le gouvernement russe : « Vladimir Poutine a menti sur les plans de la Russie en Ukraine », « La Russie abandonne les cadavres de ses troupes en Ukraine ». Ou encore : « L’armée russe s’est révélée être une armée de voleurs et de pillards. »
Des publications pour le 9-Mai
Les deux journalistes ont choisi de les publier lundi 9 mai, le jour de célébration par la Russie de sa victoire contre l’Allemagne nazie en 1945. Une parade militaire était organisée sur la place Rouge à Moscou et Vladimir Poutine y a tenu un discours en grande pompe. Auprès du journal britannique The Guardian, l’un des journalistes du site Ienta.ru a affirmé que c’était un devoir de publier ces articles : « Nous devions le faire aujourd’hui. Nous voulions rappeler à tous ce pourquoi nos grands-pères se sont vraiment battus en ce beau Jour de la Victoire : pour la paix. » Si les publications auraient été supprimées, le Guardian a indiqué qu’elles étaient toujours disponibles à travers un logiciel d’archivage web.
Passible de 15 ans de prison
Les journalistes n’oublient pas pour autant le risque qu’ils prennent en publiant de telles missives. « Bien sûr que j’ai peur, a confié l’un d’eux au Guardian, mais je savais ce que je faisais, quelles pourraient être les conséquences. » Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier, Vladimir Poutine a changé plusieurs lois punissant plus lourdement la diffusion de ce que le Kremlin considère comme de « fausses informations » au sujet des troupes russes, rappelle BFM TV. Les deux journalistes risquent une amende et/ou une peine de prison pouvant aller jusqu’à 15 ans.
L'Humanité
De l’exploitation des huîtres
ChroniqueSylvestre HuetParlons huîtres. Non, rassurez-vous, cette chronique ne va pas virer à la gastronomie. Il s’agit d’impact environnemental de nos besoins alimentaires, de ressources, de démographie. Le tout fondé sur un article de recherche paru le 3 mai.
Cette étude nous parle de l’exploitation intensive mais durable, sur des siècles voire des millénaires, de bancs d’huîtres par des populations. Sur des sites aux États-Unis (baies de Chesapeake et de San Francisco, Floride…) et en Australie. Sur ces sites, et pour des périodes allant de -7 000 à l’Amérique précolombienne, les archéologues ont identifié les traces d’exploitation de très longue durée, se traduisant par d’impressionnants dépôts. Sur une île de Floride, ils ont compté plus de 18 milliards de coquilles ; sur un autre site plus au nord, 2 milliards. Ceux de Chesapeake Bay en affichent 84 millions. Et 50 millions pour le site australien près de Brisbane; dont l’exploitation a duré plus d’un millénaire.
Les chercheurs opposent cette capacité à exploiter une ressource naturelle de façon durable à l’exploitation ravageuse qui a fait disparaître, en moins de deux siècles, 80 % des bancs d’huîtres sauvages encore existant au XIX e siècle. Comme pour les pêcheries mondiales, ce travail montre l’énormité de l’impact environnemental des deux derniers siècles. Restaurer les capacités productives des écosystèmes doit se faire en visant non les situations des années 1950, mais plutôt celles de 1700. Mais comment ?
Les auteurs insistent sur l’apport des savoirs indigènes à cet égard. C’est sympathique de souligner l’impact dévastateur des colonisations, mais c’est probablement très peu efficace. En 1700, et sans remonter jusqu’à la Préhistoire, il n’y avait que 700 millions d’êtres humains. L’une des causes de la durabilité de ces exploitations résidait dans le faible nombre de bouches à nourrir. Mais nous sommes dix fois plus et nous serons bientôt plus de 8 milliards.
La principale leçon de cette étude n’est donc pas d’espérer en une sagesse ancestrale dans la gestion des ressources naturelles. Mais dans une approche scientifique, utilisant tous les moyens disponibles, y compris technologiques, pour restaurer des écosystèmes plus productifs durablement. Ce qui passe par des systèmes sociaux privilégiant la durabilité sur le profit rapide. La gastronomie est loin, la politique toute proche.
scienceshuîtresla chronique scientifique de sylvestre huet France24 - World
Police in Ecuador say 200 inmates recaptured after deadly prison riot
Issued on: 11/05/2022 - 01:18
NEWS WIRES
Ecuadoran police on Tuesday said 200 convicts who escaped following a deadly prison riot have been recaptured in 24 hours, with 20 still at large.
At least 44 inmates died after a fight broke out Monday between the rival Los Lobos and R7 gangs at Bellavista prison in Santo Domingo de los Colorados, some 80 kilometres (50 miles) from Quito.
Ten more were injured, according to police.
Authorities had initially said that 108 prisoners got away.
"A total of 220 citizens escaped yesterday and at this moment we have recaptured 200," said police chief of operations Geovanny Ponce, giving an update Tuesday.
He said the government was offering up to $3,000 for information leading to the recapture of the remaining 20 fugitives.
Soldiers were deployed to help search for escapees, and AFP reporters at saw security forces rounding up about 80 people believed to have been among those recaptured.
Distraught relatives of inmates waited for news outside the Bellavista prison on Tuesday.
Ponce said 41 of the dead inmates had been identified so far, and two of them were Venezuelan.
A 'massacre'
"They're not giving us any information. They say that young men escaped to save their lives," said Leisi Zambrano, desperate for news about her brother.
"There are many mothers who still have not received any news about their loved ones. They don't even know if they are alive," she added.
Zambrano, 48, said she had rushed to the prison with other family members as soon as she heard about the riot.
"We heard prisoners calling for help, asking that we don't let them die," said Zambrano.
"It was a massacre inside."
Shocking online video footage of the riot aftermath showed a pile of bloody, mutilated bodies in a common room and corpses littering prison corridors next to mattresses that showed signs of having been set on fire.
Prior to the latest riot, some 350 inmates had been killed in five separate uprisings in Ecuador's hopelessly overcrowded prisons since February 2021.
Just last month, at least 20 inmates died at the El Turi prison in Cuenca, southern Ecuador.
President Guillermo Lasso insists the problem inside the facilities mirrors that outside, where drug gangs are vying for control of trafficking routes.
The UN High Commissioner for Human Rights, via spokeswoman Liz Throssell, on Tuesday expressed "deep alarm at recurring prison violence" in Ecuador.
"These worrying incidents once again highlight the urgent need for a comprehensive reform of the criminal justice system, including the penitentiary system to tackle what has been a protracted crisis in the country," she said in Geneva.
"We emphasize that the responsibility of the State for the security of all people in its custody creates a presumption of State responsibility for these deaths and call for a full investigation of these incidents."
The Inter-American Commission on Human Rights also condemned the violence and urged the government to launch a "prompt, serious and impartial" investigation.
Nestled between the world's biggest cocaine producers, Colombia and Peru, Ecuador has seen a surge of violence blamed on fighting between rival drug groups.
The country of 17.7 million people is popular with traffickers because of its porous borders, a dollarised economy and major seaports for export.
Prisons are overcrowded and short on guards, and rampant corruption means inmates can lay their hands on all sorts of contraband, including firearms and explosives.
(AFP)
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Scores of inmates killed in latest Ecuador prison riot
Dozens killed in landslides triggered by heavy flooding in Ecuador
Ecuador makes Covid-19 vaccination obligatory amid rise in cases
Valeurs Actuelles
Nigeria : le père Félix Zakari Fidson a été libéré
« C’est le cœur plein de joie que nous annonçons le retour de notre frère. » Le père Patrick Adikwu Odeh du diocèse de Zaria s’est réjoui de cette bonne nouvelle. Comme le rapporte Aleteia, lundi 9 mai, le père Félix Zakari Fidson, également du diocèse de Zaria, a été libéré après avoir été pris en otage le 24 mars dernier dans l’Etat de Kaduna au Nigeria. Il aurait été remis en liberté « vers 13 heures le 3 mai ». Le père Patrick Adikwu Odeh a ainsi tenu à « remercier tous ceux qui ont offert des prières pour la libération rapide » de son « cher frère ».
Trois prêtres enlevés en mars
Mais les religieux continuent à prier pour « hâter la libération de ceux qui sont encore entre les mains de leurs ravisseurs ». Le prêtre Félix Zakari Fidson est en effet le deuxième des trois prêtes enlevés en mars à avoir été libéré, indique Aleteia. Le père Joseph Akete Bako est donc toujours prisonnier depuis le 8 mars. Le père Leo Raphael Ozigi a, de son côté, été libéré le 8 avril dernier après avoir été enlevé le 27 mars.
Depuis cinq ans, plusieurs groupes terroristes, mais également des groupes armés, ravagent le nord-ouest du Nigeria, rappelle Aleteia. Selon les chiffres officiels, cette vague de violence a causé la mort d’environ 3 000 personnes au cours des dernières années. Toutefois, les personnes présentes sur le terrain assurent que ce chiffre pourrait en réalité atteindre les 36 000 personnes. Et ce, sans prendre en compte les nombreuses personnes déplacées, démunies ou traumatisées.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique France24 - World
Myanmar's civilian president claims resistance controls nearly half the country
Issued on: 10/05/2022 - 18:12
Cyril PAYEN
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Duwa Lashi La is the acting president of the National Unity Government (NUG) of Myanmar, a parallel government formed in opposition to the junta after the latter seized power in a February 2021 coup. Speaking to FRANCE 24 from a secret location in the country, Duwa Lashi La said that "within a year, we achieved significant success on the military and administrative fronts". He claimed that his People's Defence Force controls 15 percent of Myanmar and that combined with the ethnic resistance groups, the "collective resistance forces" control "almost 50 percent" of the country.
Myanmar junta court sentences Suu Kyi to five years for corruption
Myanmar junta frees 1,600 from jail but not political prisoners
The Debate
Myanmar's deadly spiral: One year after coup, can civil war be avoided?
Valeurs Actuelles
Commerce extérieur : la France, de pire en pire
Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.
Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.
100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien
Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.
Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.
L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
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Dette : la France dans l’étau des taux
Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.
Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !
« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.
La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.
Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !
À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.
Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : demande d'annexion de Kherson, 30% d'emplois détruits en Ukraine. L'actualité du 11 mai
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1 heure 10 min Valeurs Actuelles
[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”
Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…
Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.
Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ?
Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.
Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.
Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.
La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ?
Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.
À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.
Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.
Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ?
Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.
Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.
Qui pourra alors nous financer ?
Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.
L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ?
La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.
Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.
Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ?
Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.
Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever
Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.
Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.
Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.
Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ?
Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.
Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ?
Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.
Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.
France24 - World
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
Issued on: 09/05/2022 - 14:01
Leela JACINTO
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Lebanese expats cast their ballots in France and dozens of other countries on Sunday in early voting for the May 15 parliamentary elections. Their numbers have swelled due to the economic crisis and calls for change have multiplied. But can the confessional system, entrenched political interests and opposition divides bring the change most Lebanese seek?
Maroun Hadchity proudly raised his thumb to display the indelible ink indicating the 28-year-old postgraduate student had cast his ballot in Paris in early voting Sunday for the May 15 Lebanese parliamentary elections.
It was also a thumbs-up for the indomitable hope the Lebanese place, time and again, in the democratic process, even as the complicated electoral system in their crisis-hit country routinely fails to deliver the fundamental change they have been demanding for years.
Lebanon’s 2022 parliamentary elections are the first vote since the onset of an economic crisis and the devastating 2020 Beirut port explosions, which many believe are outcomes of the rampant corruption and chronic mismanagement of the country’s political elites.
Hadchity was one of 194,348 registered overseas voters in 48 countries who were able to cast their ballots in early voting Sunday. Last week, a similar vote for Lebanese expatriates was held on the traditional Friday holiday in nine Arab countries and Iran.
A total of 244,442 Lebanese abroad registered to cast their ballots this year, more than double the number of expats who signed up to vote in the 2018 parliamentary vote – when the country conducted its first-ever overseas vote. France has among the highest number of Lebanese diaspora votes, with around 28,000 eligible voters.
Standing outside the fifth arrondissement town hall in Paris, where he voted exactly a week ahead of the May 15 poll, Hadchity distanced himself from cynics who argued that voting was futile in an election unlikely to unseat Lebanon’s entrenched political elites.
“As a citizen, if everyone says nothing will change, then nothing will change,” he declared empathically. “This nothing will change quote is being disseminated by political parties in government, who have a majority, to discourage people from voting so that nothing will change. But any shift in seats can have an impact on the country’s political direction.”
‘Important year’ for Lebanese diaspora
Lebanon’s 128-seat parliament is currently dominated by the powerful Iran-backed Hezbollah group and its allies, which won a majority in the 2018 elections. The Hezbollah group victory four years ago came despite an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.
The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 elections.
That was before the country sank into economic misery, one of the world’s worst since the mid-1800s, according to the World Bank. Lebanon’s inflation-battered currency has now lost more than 90 percent of its value, around 80 percent of the population has slipped into poverty and thousands have been forced to flee the country.
Lebanon has long been a source of migration, with many estimates claiming – in the absence of official figures – that more Lebanese people live abroad than within the tiny country, home to some 6.5 million people, including Lebanese and refugees, many having fled conflict in neighbouring Syria.
The current economic crisis has seen an estimated 300,000 people leave the country in just two years, making it the country’s third mass exodus in recorded history, according to the American University of Beirut’s Crisis Observatory.
The figure, most experts believe, would have been higher were it not for the pandemic making it more difficult to find jobs abroad. The freezing of bank accounts of ordinary citizens to prevent a run on the banks has also meant that many Lebanese would like to leave the country, but simply can’t afford it.
“This year is a particularly important one for the diaspora,” explained Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut. “We have a massive wave of emigration and this time, those who are leaving have the impression that they are basically kicked out by the ruling establishment, that they have no other option but to leave because of the dire economic situation and the unprecedented degree of corruption. They feel that they were fleeing a ruling kleptocracy.”
While the diaspora vote is expected to favour the opposition, Bitar warns that, “it would be an illusion to think that once a Lebanese sets foot in Paris or London he is no longer sectarian, he is no longer affected by the deep polarisation in the Lebanese political arena, and that he will instantaneously renounce his traditional allegiances to the feudal lords and sectarian leaders of the country”.
‘Revolution’ fails to unite
The 2022 vote is also the first major electoral test since a youth-led protest movement from October 2019 vented its rage at Lebanon's entrenched political class.
The protests were followed by the Beirut port blast, which saw young activists stage an extraordinary relief effort in the absence of state services. The combined crises prompted several activist leaders and groups to enter the political fray in a bid to tackle the nation’s problems.
>> Read more: Beirut blast propels activist from street protests to political action
But the transition from protest movement to political entity in Lebanon has been fraught with bureaucratic hurdles, ideological dilemmas and organisational challenges.
Coalition building in a country with entrenched political interests operating under sectarian electoral laws – which divides power between religious communities in an antiquated confessional system – is an uphill task.
The challenges include the thorny issue of Hezbollah’s weapons, which give the group a stranglehold on the weak state. While most reformist groups oppose the Shiite paramilitary group’s arsenal, there have been divisions over whether or not to ally with Lebanon’s established anti-Hezbollah political parties, many led by political scions or former civil war-era warlords.
In the end, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.
“Perhaps the greatest disappointment for many Lebanese is the failure of the thawra groups to forge a united front ahead of the elections. There were multiple attempts to find common ground, but the sheer number of groups, big and small, and their different priorities complicated the process. While they agree on the somewhat nebulous strategic aim of ending the sclerotic political system and its leadership, the thawra is often at odds on how to achieve this goal and what an alternative system should look like,” wrote Nicholas Blanford from the Atlantic Council’s Scowcroft Center for Strategy and Security.
The absence of a united front has seen the number of independent candidates more than double since the 2018 vote, with opposition and independent candidates making up 284 of the 718 candidates in the 2022 race – up from 124 four years ago, according to the Beirut-based Policy Initiative.
“There was no nationwide thawra coalition and very often, there are several opposition lists in one single district,” said Bitar, referring to the Lebanon’s proportional representative list system in the country’s 15 electoral districts.
“So, it might not be enough to change the political landscape. However for the first time, you have one strong opposition list in almost every one of the 15 districts, so we could see minor breakthroughs here and there,” said Bitar.
Will Hariri’s loss be Hezbollah’s gain?
The biggest shakeup of the 2022 vote is the absence of Saad Hariri, a former prime minister who made a shock announcement in January that neither he, nor his Future Movement party, would run in the May parliamentary vote.
A Sunni Muslim heavyweight on the Lebanese political scene, Hariri felt compelled to resign, it is widely believed, due to his deteriorating relations with Saudi Arabia, which cut ties with Hariri as Hezbollah's grip tightened.
But Saudi Arabia’s hardline position on Lebanon – a country it has often financially bailed out and politically supported – threatens to benefit its arch Shiite foe, Hezbollah.
Hariri’s withdrawal has left many Lebanese Sunnis feeling disenfranchised with turnout expected to be low, particularly in their stronghold districts.
In the leadup to the May 15 vote, posters urging people to vote have dominated Lebanon’s Sunni majority areas, particularly in the northern city of Tripoli. Nevertheless, around 30 percent of people who voted in Sunni stronghold districts in 2018 have said they will not cast their ballots this year, said pollster Kamal Feghali in an interview with Reuters.
Same issues, different choices
Emerging from the polling booth, Ziad Doueiri, a leading Lebanese film director, did not mince his words when asked why he made his way to Paris’s fifth arrondissement town hall on a grey Sunday morning.
“I voted simply to get rid of Hezbollah. They have become a huge obstacle and they are behind the deterioration of Lebanon,” said Doueiri, whose oeuvre includes the Oscar-nominated film, “The Insult”, which examines his homeland’s failure to confront civil wartime atrocities and its lasting impact on Lebanon’s sociopolitical fabric.
>> Read more: Life imitates art as Oscar entry exposes Lebanon’s buried history
Voting in Paris from his native Beirut II district, in Sunni-dominated West Beirut, Doueiri had to choose between competing opposition lists in his district. But he was clear on his vision for Lebanon. “We don’t know who are the opposition, we don’t know all the details,” he explained. “But it doesn’t matter, the main issue is to stop Hezbollah from having further control of the country because the situation has become unbearable.”
Hadchity, who moved to France eight months ago for a Master’s degree, agreed with Doueiri’s main concerns.
“The primary issue for me is sovereignty,” said the 28-year-old student, using a Lebanese code for the Iran-Syria interference via its Hezbollah proxy. “The parties in government, the parties that are now holding the country are all headed by Hezbollah. They have participated in the corruption and the stealing of the country’s assets.”
Hadchity’s vote though went for a traditional anti-Hezbollah party, the Lebanese Forces, a Christian-based party headed by Samir Geagea. As a card-holding party member, Hadchity said he campaigned for the Lebanese Forces, which is the second-largest Christian party in the current parliament.
The differing picks by voters joined by a common issue in just one Paris voting station highlights the complicated choices confronting voters in the May 2022 polls.
In France, as in all countries besides Iran and Syria, the overseas Lebanese ballot boxes have been sealed and sent by DHL to Beirut, where they will be stored until the May 15 count in the country’s Central Bank vault.
The storage arrangement prompted snide quips on the empty bank coffers being finally put to use. But Joelle Touma, a Paris-based Franco-Lebanese scriptwriter, expressed gratitude for the ability to participate in the democratic process in a Middle East country that, despite all its challenges, retains vital civic liberties.
“Although I voted against the forces in power, I have to admit that the elections abroad were very well organised by this administration. It allowed the democratic process to take place, we could vote,” said Touma. “Now, I’m still a bit worried about what’s going to happen with our votes, are they going to reach Lebanon intact? Are they going to be tampered with, although they said they were going to be stored in the Central Bank vault? This, I don’t know and it’s something that worries me a little bit.”
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Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election
On the groundBeirut blast propels activist from street protests to political action
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
L'Humanité
États-Unis. Les midterms s’annoncent comme un référendum sur le droit à l’avortement
ActuLa très probable invalidation de l’arrêt Roe v. Wade renvoie la question sur le terrain législatif. Démocrates comme républicains en font un argument central dans la mobilisation de leurs électeurs en vue du scrutin de mi-mandat en novembre, qui permettra d’élire l’intégralité des députés et une partie des sénateurs.
Christophe DeroubaixPour les démocrates comme pour les républicains, l’affaire semble réglée : la Cour suprême va bel et bien invalider l’arrêt Roe v. Wade, pris en 1973, qui considère le droit à l’avortement comme constitutionnel. Et les deux partis se donnent désormais rendez-vous en novembre.
Après la fuite d’une première ébauche de la décision majoritaire rédigée par Samuel Alito, l’un des juges les plus conservateurs, les défenseurs du droit à l’avortement n’entretiennent quasiment plus aucun espoir sur la décision finale que rendra la cour dans le courant du mois de juin. Sur le document publié par le site Politico, on observe que cinq juges contre trois se prononcent pour la fin de la protection constitutionnelle au droit des femmes à disposer de leur corps.
Le président de la Cour suprême, John Roberts, un conservateur nommé par George W. Bush, n’avait pas encore fait connaître son vote, mais, en tout état de cause, il s’avère insuffisant pour renverser la vapeur. La presse américaine le décrit comme aussi soucieux de ne pas « politiser » les décisions de la cour qu’impuissant face à la montée en force des « ultras » avec l’arrivée des trois juges (Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett) nommés par Donald Trump.
Un pays coupé en deux
La révélation du « brouillon » (draft) avant la date prévue gèle d’une certaine façon le rapport de forces et empêche le changement d’avis de l’un des juges conservateurs qui passerait alors, aux yeux de la droite chrétienne, pour le traître absolu. Sauf spectaculaire retournement, « l’arrêt de mort » de Roe v. Wade est donc signé. Dans la foulée, sans doute plus de la moitié des États du pays (notamment ceux situés dans le Sud et le Midwest) interdiront l’avortement tandis que l’autre moitié (côtes Est et Ouest) votera des lois garantissant ce droit. Le pays sera coupé en deux.
Comme la Cour suprême ne révisera pas son jugement avant une nouvelle composition (ce qui peut prendre des années comme des décennies), la bataille se jouera désormais sur le terrain législatif. Première étape : les élections de mi-mandat. Les démocrates, mal en point dans les sondages, veulent en faire une question centrale du scrutin afin de remobiliser un électorat féminin et plutôt diplômé.
Les démocrates mal partis
Ce mercredi, le parti du président Biden organise un vote au Sénat sur le Women’s Health Protection Act of 2022 qui protégerait le droit à l’avortement. Chuck Schumer, le chef des démocrates au Sénat, sait qu’il ne dispose pas des 60 voix nécessaires pour briser l’obstruction parlementaire des républicains. Mais le vote obligera chacun des cent sénateurs à se positionner officiellement et, pour ceux dont le siège est en jeu en novembre, à l’assumer devant les électeurs.
Plus surprenant, les républicains jouent également la carte des midterms. Alors que les sondages indiquent qu’ils sont partis pour gagner une majorité dans les deux chambres, Mitch McConnell, le leader républicain au Sénat, a accordé une interview au quotidien national USA Today dans laquelle il estime : « Si l’avis divulgué devenait l’avis final, les organes législatifs – non seulement au niveau des États mais au niveau fédéral – pourraient certainement légiférer dans ce domaine. » En clair, si le Grand Old Party (GOP) remporte ces élections intermédiaires, il soumettra au vote une loi d’interdiction de l’avortement dans tout le pays. Cette phrase suffit sans doute à transformer le scrutin de mi-mandat en référendum sur le droit à l’avortement.
Si l'arrêt Roe v. Wade est invalidé voilà à quoi pourrait ressembler, en l'état des législations, l'accès des femmes à l'IVG selon les États.
États-UnisRoe V. Wadeivgmidterms France24 - World
How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
Issued on: 06/05/2022 - 17:52
Sébastian SEIBT
Russian soldiers occupying Mariupol unveiled a strange statue in the embattled Ukrainian city on Thursday. The statue, of a Ukrainian peasant woman holding a Soviet flag, is of “Babushka Z” – who appeared in a video recorded by Ukrainian soldiers and has now become the unlikely latest icon of Russian propaganda.
In recent weeks, the elderly Ukrainian woman – whose image is a throwback to a stereotypical peasant woman of the Soviet era – has become the new face of Kremlin propaganda as well as a star among pro-war Russians. Giant placards depict her waving a Soviet flag in Moscow while postcards of her with the same banner are being sold all over Russia.
No one calls her by her real name in Russia, she has simply become “Babushka Z’” or “Babushka (“grandmother” in Russian) of victory”. The “Z” symbol is used by Russian forces taking part in the invasion of Ukraine, often painted on armoured vehicles.
In early April, she was the subject of several reports on Russian television. According to the English-language Moscow Times, a Russian artist has made wooden sculptures of her. In Mariupol, the occupying Russian forces unveiled the “Babushka Z” statue on May 5 in the presence of Sergei Kiriyenko, Russian President Vladimir Putin’s deputy chief of staff.
According to Joanna Szostek, an expert in Russian media and political communication at the University of Glasgow, the Babushka story “fits the Russian propaganda narrative perfectly”.
‘Babushka’ believes she is welcoming ‘Russian liberators’
Babushka Z first appeared in a strange video recorded in early April by Ukrainian soldiers. The video shows the soldiers approaching a small farm in the Donbas region and an old woman proudly holding the Soviet flag at arm's length.
Surprised but not dismayed, the Ukrainians give her some food and take the flag from her. She first accepts but then gives it back to them when she understands she is not dealing with the “Russian soldiers who have come to liberate her” but with Ukrainians who, in a supreme insult, are trampling on the flag.
Since then a second video has been posted on the Telegram app that identifies the woman as Anya and says she lives near Dvorichna, 5 kilometres from the front line.
The initial video “illustrates the clash of memories that has been weaponised by Putin”, said Jaroslava Barbieri, an expert on Russian relations with former Soviet bloc nations at Birmingham University.
“On the one hand you see this old woman who regrets the collapse of the Soviet Union and still looks at Russians as liberators. Then you have the opposite view of the Ukrainian soldiers, shocked to see that some Ukrainians could see it this way," Barbieri observed.
“It's an ideal story for the Kremlin because it has emerged on the grassroots and is a rare example of popular support that fits with Putin's narrative,” said Professor Stephen Hutchings, a Russian media expert at Manchester University.
Babushka Z lends credence to Putin's outlandish claims that the Russian soldiers have come to “liberate” Ukraine from fascism.
A new icon of ‘Mother Russia’?
It is also a godsend for the Russian media.
“There are a couple of reasons that this particular story and image has been so widely reproduced in Russian state media,” said Dr. Precious Chatterje-Doody, an expert in political communication and international relations at the UK’s Open University.
“First, Russian TV is now almost wall-to-wall ‘special operation’ coverage. Human interest stories help to make this more engaging. Second, it’s a valuable example for the Kremlin of a positive reception. Most Ukrainians (even in Russian-speaking regions) have not welcomed Russian soldiers but actively resisted them, and state media is promoting this image to try and hide that fact,” she added.
Babushka Z offers another benefit for the Kremlin, Szostek said: “it’s a more rare example of down-top propaganda as opposed to top-down.”
The video, which has been authenticated by Ukrainian media, is not a creation of the Russian authorities that was then promoted on social networks by Russian trolls on the Internet.
“From the beginning the propaganda machine in Moscow has tried to give a bottom-up twist of their messaging, and this is just perfect for them,” Hutchings said.
What more could one ask for? The Soviet flag is the icing on this propaganda cake. According to Hutchings, it is also important “because of the iconography of the Soviet flag and the old lady which resonate for every Russian who is familiar with the WWII postcard of ‘Mother Russia’”.
Barbieri agreed that the nostalgic Babushka Z imagery must be extremely pleasing to those at the Kremlin.
“It's the glorification of an older generation to call the newer generation to repeat the success of the past. Putin is very much into glorifying the Soviet past because it lets him hide that he has no perspectives to offer for the Russian people,” Barbieri said.
“The fact that it is a Ukrainian woman that incarnates ‘Mother Russia’ shows that it is one people despite being two countries. It resonates with the new narrative of de-ukrainisation instead of denazification of Ukraine,” Hutchings said.
“The glorification of a humble woman speaks to the living condition of Russia’s common people that the Kremlin says it represents. It gives the people a sense of meaning while it lets the government hide the kleptocracy,” Barbieri said.
Babushka Z also comes at the best possible time for Russia. On May 9, the country will hold its annual parade celebrating the Soviet victory over the Nazi regime during World War II – a day filled with pageantry and wartime symbolism. “I would be very surprised if this video is not used during the May 9 celebrations,” Hutchings said.
This article has been translated from the original in French.
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In Ukraine, volunteers step up in Mykolaiv
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Ukraine's refugee crisis: concerns grow about human trafficking
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UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. The Russian Defense Ministry said that its forces in eastern Ukraine had advanced to the border between the two breakaway territories of Donetsk and Luhansk. The territorial gain, if confirmed, would strengthen the prospect of Russian control over the whole Donbas region.
Putin’s Victory Day speech. President Vladimir V. Putin delivered a defiant May 9 holiday address in Moscow that falsely depicted his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not proclaim an escalation of the war.
Zelensky’s rebuttal. In his own speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected Mr. Putin’s claim of purging Nazism to justify the invasion. Mr. Zelensky said that it was the Russian leader who was “repeating the horrific crimes of Hitler’s regime today.”
U.S. support. President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act that supplied Britain and other allies during World War II, paving the way for further arms shipments to Ukraine. Separately, Democrats in Congress said they planned to move quickly on a nearly $40 billion aid package.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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El País (ESP)
¿Qué hacer en Turín, la ciudad de Eurovisión 2022?
ITALIAUn Martini en la Piazza San Carlo, café con chocolate y nata en Al Bicerin, de compras por el Lingotto o una visita al Museo Egipcio son solo algunos de los atractivos de la localidad italiana
Dicen de Turín que es la otra cara de Italia. La que no encaja en los tópicos. La ciudad brumosa y trabajadora del norte; burguesa, desahogada, verde, seria, elegante, sibarita. Los Alpes casi se tocan, jardines y parques por doquier, colinas frondosas encajando al río Po y arropando un casco antiguo techado por casi veinte kilómetros de pórtici (soportales) de todos los estilos y variedades marmóreas; tranvías silenciosos deslizándose como gatos entre palacios barrocos, restaurantes y cafés históricos donde se perfuman las viandas con láminas de trufa blanca. Sin olvidar que el vermú y el chocolate fino, si no se inventaron aquí, encontraron al menos su fórmula cabal.
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Pero sobre todo Turín, que esta semana espera a miles de eurofans pues es la sede del festival de Eurovisión 2022, es una ciudad joven, inquieta, rebelde, siempre dispuesta al cambio y al progreso. Aquí se urdió la unidad de Italia; fue capital del país antes que Roma. Aquí venían campesinos de norte y sur a montar topolinos en la primera fábrica de Fiat, mientras el cura Don Bosco enseñaba oficios salesianos a los golfillos y Edmundo d’Amicis les mostraba ejemplos a seguir en un libro mítico, Corazón (1886).
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Antes de que la Casa de Saboya fuera aglutinante para el Risorgimento que Garibaldi, Cavour y otros próceres urdían en el Caffè Del Cambio, ya era una de las urbes barrocas más elegantes de Europa. Su corazón bascula entre la piazza Castello y la piazza San Carlo, unidas por la Via Roma y el tramo más elegante de pórtici. Luego están los barrios ribereños del Po y sus muelles (murazzi), junto al puente Vittorio Emanuele I y una iglesia que, para los esoteristas, es un vértice mágico; ahora, territorio comanche de los jóvenes. Vigila la ciudad la basílica de Superga, obra cumbre del arquitecto barroco Filippo Juvarra, en una colina contra la que se estrelló un avión con el equipo local de fútbol al completo (abuelos de la Juventus), como recuerda un monolito.
El palacio de Eurovisión
A ese tablero urbano habría que añadir el complejo de ocio del Lingotto (la antigua fábrica de Fiat) o el Parque Olímpico (donde se celebraron los Juego de Invierno de 2006 y donde está el estadio Pala Alpitour, que acogerá desde este martes las semifinales de Eurovisión y será el escenario de la gran final del próximo sábado 14 de mayo). Para moverse por todo ese plano será conveniente hacerse con la Torino Piemonte Card (desde 28 euros/un día), que abre puertas de museos y tranvías.
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Y, sin más, acceder al corazón, o sea, a la plaza Castello. Allí están el Palacio Real y el Palacio Madama, de Juvarra (quien repitió diseño en el Palacio Real de Madrid). Al otro lado de la plaza, la catedral gótica parece chica ante su propia capilla barroca donde se exhibe La Sacra Sindone, la Sábana Santa que sirvió de sudario a Jesucristo —los intríngulis de esta reliquia se narran en el thriller de Julia Navarro La Hermandad de la Sábana Santa—. Pegada al templo, otra obra de Guarino Guarini, el arquitecto de la capilla de la Sábana Santa: la iglesia de San Lorenzo. Arropando ese conjunto estelar, los frondosos Jardines Reales, que llegan al parque de Porta Palatina, una de las cuatro puertas que cerraban el llamado Quadrilatero Romano, incluyendo ruinas de un teatro. Allí se instala cada mañana el mercato Porta Palazzo, uno de los más populares de la ciudad.
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Los pórtici de Via Roma, trufados de tiendas elegantes, conducen a la piazza San Carlo, que es como el salón de Turín. Cita obligada a la hora del vermú, que no puede ser otro que un Martini o un Carpano: ambas marcas locales cuentan con museo propio. La plaza parece un decorado, con dos iglesias cuasi gemelas, una de ellas de Juvarra.
Otra plaza menos teatral, pero no menos entrañable para los turineses, es Carignano, donde se encuentra el Palazzo Carignano (obra de Guarini) que sirvió de sede al primer Parlamento de la nación, ahora Museo Nazionale del Risorgimento Italiano. Cerca está el Museo Egipcio, que es el más rico en fondos de aquella civilización después de el de El Cairo. En la planta alta del edificio puede visitarse la Galleria Sabauda, colección de pintura de los Saboya. Recorrer los monumentos y museos turineses puede resultar agotador. Pero no hay que omitir una visita más: el Museo Nazionale del Cinema, que se aloja en la llamada Mole Antonelliana. Es una estructura de hierro y cristal de 167 metros de altura creada en 1863 por el arquitecto Antonelli como sinagoga, y que ha sido calificada como la Torre Eiffel de los Alpes.
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Entre cafés históricos
Bien podrían incluirse entre los monumentos los cafés históricos. Además del ya citado Del Cambio, el más antiguo (1757), en el Caffè Al Bicerin Alejandro Dumas o Cavour pedían el típico bicerin (café con chocolate y nata, hay que probarlo). Todavía de finales del XVIII es el Caffè Fiorio, donde se reunían los aristócratas, mientras que los bohemios lo hacían enfrente, en el Mulassano. En el Platti, de estilo liberty, tomaba notas Cesare Pavese, escritor que acabaría suicidándose en el cercano Hotel Roma.
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El historial rebelde de Turín no se duerme en los laureles. La grey joven se congrega en torno a los murazzi y en el barrio San Salvario, en la orilla izquierda del Po, con el Largo Saluzzo como epicentro y muchos pequeños restaurantes donde comer agnoloti (pasta rellena) o risotti a buen precio; zona animada y ruidosa hasta el amanecer. Queda cerca del Castello de Valentino y su parque, el cual es aprovechado —sobre todo en verano— para tirarse en la hierba o bailar en sitios como el Cacao Cafè Concerto. También hay terrazas más tranquilas en todo el Lungo Po (las orillas del río) para tomar un barolo tinto con vistas panorámicas, en sitios como el EDIT Garden, Azhar, Lentini’s o el Kogin’s Club Disco, donde además de tomar un cóctel al atardecer se puede bailar toda la noche. También el Quadrilatero Romano, cerca de Porta Palatina, y el complejo del Lingotto son focos de ocio, compras y diversión. La ciudad que dedica la mañana al vermú, la tarde al café y el crepúsculo al aperitivo dispone de resortes sobrados para hacer que la noche sea eternamente joven.
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Valeurs Actuelles
L’inéluctable hausse des impôts
Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.
Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.
Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts
Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.
Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.
Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive
Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.
L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».
El País (ESP)
Dénia: la gamba roja como tarjeta de visita
COMUNIDAD VALENCIANALa población alicantina ha creado toda una oferta gastronómica que complementa al limitado crustáceo
Vive a 600 metros de profundidad, en zonas umbrías. Tiene un color rojo intenso y el cuerpo listado. Cabezona, sabrosa y preciada, esta gamba se ha convertido en santo y seña de Dénia, una ciudad que ha logrado que su nombre se una al de un crustáceo escaso, respetado y valioso. La gamba roja de Dénia (Alicante, 42.000 habitantes) ya es conocida en todo el mundo. De eso se ha encargado el chef Quique Dacosta, que se la dio a probar hace unas semanas al actor Robert de Niro. Pero no solo el chef. La población vive volcada con su producto pese a que hasta hace poco ni los pescadores le veían mucho provecho, y o la devolvían al mar o la destinaban al montón de los que vendían como morralla para hacer caldo. Su precio oscila entre 60 y 300 euros el kilo, según el calibre.
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Obviamente, la gamba de Dénia no es de Dénia, es del Mediterráneo y, por ello, podría hallarse en otros mercados. Pero el cuidado que le dan sus pescadores la hace única. Incluso antes de sacarla de ese agua salada, utilizan artes, casi secretas, que, en otros casos, devalúan el producto. Una vez en la barca, nunca con hielo directo, para no quemarla, y, como si de joyas se tratara, con el suficiente espacio para que no se rompan los bigotes que pueden alcanzar más de medio metro. “El trabajo está en el mar”, ha dicho en más de una ocasión Dacosta. La gamba de Dénia tiene, incluso, banda sonora. Pero también un concurso internacional de cocina creativa con este crustáceo como materia prima principal —su X edición se celebró el pasado 5 de abril en el Mercat Municipal de Dénia—. No en vano, más de la mitad de los ganadores de alguna de sus ediciones tienen o han tenido estrella Michelin.
Pero la gamba roja es escasa, y cara, y Dénia no lo podía fiar todo a ese producto, con lo que hace años comenzó a desplegar una riquísima oferta gastronómica que le llevó a lograr, como solo otras tres ciudades en Europa, la declaración de ciudad creativa de la gastronomía de la Unesco. “Hay otras cosas, pero la gastronomía está posicionando a Dénia en un sitio en el que queremos estar”, asegura el alcalde de la población, Vicente Grimalt. “La gamba es nuestro producto estrella pero no se comen gambas todas las semanas. Es nuestro estandarte pero somos conscientes de que hay poco producto y que tiene un precio elevado”, explica. Y así, instituciones e iniciativas privadas han ido liando a los establecimientos de la zona a la búsqueda de la excelencia como, por ejemplo, un festival que involucra y saca a la calle a bares y restaurantes de toda la comarca de la Marina Alta para celebrar y compartir el producto de la tierra. Y con iniciativas tan sencillas como abrir los lunes (día de descanso) para que los hosteleros puedan disfrutar de la gastronomía de Dénia.
Una publicación compartida de Restaurante Mena (@restaurantemena)
La fórmula del triunfo está ligada al respeto. Sobre todo, entre creadores e innovadores y guardianes de la cocina tradicional. Buena muestra de ello es Diego Mena, tercera generación de Casa Mena. Pero no solo eso, la llegada de la cocina creativa a Dénia se convirtió en tentación para muchos. No solo para Mena, que lleva casi 30 años entre fogones, y ha sido testigo de la evolución y el cambio: “Lo bonito de la cocina creativa es que parte de la cocina tradicional y la pone en valor”, señala, y recuerda cómo los nuevos chefs “se dieron cuenta de que tenían que hacerlo después de que, durante años, no la nombraran. Pero se dieron cuenta de que la tenía que respetar”. “Las recetas tradicionales no se pueden mejorar, pero sí se pueden hacer cambios”, sentencia.
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France24 - World
Modi, Macron put Ukraine rift aside to take Indo-French ties to next level
Issued on: 04/05/2022 - 10:13
Leela JACINTO
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Indian Prime Minister Narendra Modi becomes the first world leader to have a face-to-face meeting with his frequently cited “friend” Emmanuel Macron following the French president’s re-election victory. While India, unlike France, still refuses to publicly condemn Russia over the Ukraine war, the two leaders share plenty of common ground.
When Emmanuel Macron won the April 2022 French presidential race, beating his far-right rival, Marine Le Pen, Indian Prime Minister Narendra Modi could barely contain his joy.
“Congratulations to my friend @EmmanuelMacron on being re-elected,” began Modi’s Twitter felicitations. “I look forward to continue working together to deepen the India-French Strategic Partnership.”
Congratulations to my friend @EmmanuelMacron on being re-elected as the President of France! I look forward to continue working together to deepen the India-France Strategic Partnership.
April 25, 2022Barely a week later, the Indian leader was at it again, hailing his “friend” in a post announcing his visit Wednesday to France, his last stop on a three-day, three-nation European tour. “In Paris I will be meeting my friend, President @Emmanuel Macron, who has just been re-elected,” he tweeted. “During our talks we will take stock of various bilateral and global issues.”
Modi’s Paris visit follows a trip to Germany, where he held talks with Chancellor Olaf Scholz on Monday. The Berlin visit ended with a series of bilateral agreements that will see India receiving 10 billion euros in German aid by 2030 to boost the use of clean energy.
But if the German press and public were expecting an accounting for the bilateral largesse, they were to be disappointed. Breaking with chancellery norms, reporters were not permitted to ask questions after the two leaders read out their statements. Modi has not held a single press conference in India since becoming prime minister in 2014 and the decision to skip questions was taken at the insistence of the Indian delegation, according to German officials.
Journalists were instead provided a 19-page joint declaration that displayed a pattern India has adopted and repeated since the February 24 Russian invasion of Ukraine. While Germany “reaffirmed” its “utter condemnation” of the invasion, India steered clear of upbraiding Russia for attacking Ukraine. Modi instead repeated his mantra of ceasefire and talks as “the only way to resolve” the Ukraine crisis.
Joint declaration between India & Germany includes this on Russia's invasion of Ukraine- Only Germany expresses "condemnation" of Russia- But India signing up to some points that are implicitly critical of MoscowFull joint declaration (in German):https://t.co/xLsiAU5TdK pic.twitter.com/MSVFr6cmHx
May 2, 2022India’s neutrality has come under repeated scrutiny as it abstains, time and again, on UN votes condemning Russian aggression in Ukraine. The most recent, an April 7 abstention on a UN General Assembly vote to suspend Russia from the UN Human Rights Council, left the international community wondering where the world’s largest democracy stands on fundamental rights and rule of law issues. On the other hand, India's position has earned praise from Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, who lauded India during his visit last month for judging “the situation in its entirety, not just in a one-sided way”.
Friends of big business
Lavrov’s April 1 visit to New Delhi may have raised eyebrows in Western capitals, but his comment on India not having a “one-sided” foreign policy position was taken with a pinch of salt since the Modi administration has singularly placed self-interest above all in the Ukraine crisis.
On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.
Russia is a key arms supplier to India, accounting for nearly 80 percent of New Delhi’s existing weapons systems, which entails a dependence on Moscow for maintenance and spares. India is the world’s largest arms importer, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).
Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8
March 14, 2022In recent years, the Modi administration has attempted to diversify its procurements, with France looking to supplant Russia’s dominant position in New Delhi’s arms bazaar.
French arms exports to India increased “more than tenfold, making it India’s second-largest arms supplier in 2017- 2021", according to SIPRI.
French arms exports to India include Rafale fighter jets, Mirage combat aircraft and Scorpene submarines while bilateral trade between the two countries practically doubled in a span of ten years, touching the €12-billion- mark before the pandemic.
With the increasing international pressure on Russian imports, including the inconvenience of payments due to sanctions, the Modi-Macron friendship fits the “friend in need, friend indeed” bill.
“What interests Modi is big business. The friend of big business in France is Macron,” said Jean-Joseph Boillot from the Paris-based French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS). “Modi and Macron have identical interests and so they call themselves friends. They’re interest friends.”
‘Stick it to the US’ multipolarity
India and France also share a longstanding call for a multipolar world order, a discourse that often translates more as a statement of intent than a workable action plan during crises that require major, or superpower, might.
The roots of the multipolar discourse runs deep in both countries, dating back to the postwar era.
India, under its first prime minister, Jawaharlal Nehru, was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year.
France’s multipolar goal, on the other hand, was born out of the loss of its colonial empire during the Charles de Gaulle presidency, when Paris determined it would not follow Britain in becoming what it believed was a US vassal state. The position though has been difficult to maintain, resulting in occasional eruptions such de Gaulle’s temporary pulling out of NATO command only to get back into the Western military alliance fold.
“India and France are not big powers, they’re middle kingdoms surrounded by big powers, which are now the US and China,” explained Boillot. “When it comes to multipolarity, India and France have exactly the same line since the beginning. In France, it comes from de Gaulle’s diplomacy a long time ago. In India’s case, it’s exactly Nehru’s doctrine.”
A prickly anti-US suspicion, which translates into Russia-soft planks, characterises nationalist positions in both countries. In France, Macron’s 2022 presidential challenger Le Pen – whose party is still paying back Russian bank loans – called for a NATO-Russia reconciliation and reduced French reliance on the alliance during the campaign trail.
Le Pen’s right-wing isolationism in large part accounted for Modi’s relief last month over Macron’s re-election. But in India, the Hindu hard-right has been in power since Modi’s 2014 election victory, overseeing the implementation of the sort of Islamophobic, anti-Muslim discrimination that Le Pen can barely promise, which the French electorate routinely rejects at the polls.
A “stick it to the US” position also delights India’s leftists, making a non-aligned compromise over Russian aggression palatable to both, the Hindu right and secular left in an otherwise divided nation.
Indian foreign policy experts say this common multipolar plank provides a basis of Indo-French mutual understanding. “I personally think there are only two major leaders today who can pick up the phone and talk to Putin – apart from the Chinese leader of course. The two leaders are Emmanuel Macron of France, who has spent hours talking to Putin, and the Indian leader who has met Putin umpteen number of times. My personal view is that when discussions happen between Emmanuel Macron and Narendra Modi, they should discuss, howsoever tentatively, a plan to bring this horrific war in Ukraine to an end,” said Mohan Kumar, former Indian ambassador to France and current chairman of the New Delhi-based Research and Information System for Developing Countries (RIS).
Indo-Pacific priorities
But Putin so far has shown no inclination to heed the advice of either Macron or Modi. What’s more, the Kremlin has been moving closer to China, a prospect that alarms both India and France.
While India wishes to be viewed as an emerging power on the world stage that deserves a spot in international elite clubs – including a UN Security Council permanent seat – New Delhi’s interests, in reality, are exclusively regional.
Since the 1960s break between the Soviet Union and China, New Delhi has historically looked to Moscow to contain Beijing’s expansionism in its Asian backyard. The stakes are high for India since it has a contested 2,500 kilometre border with China that has sparked a devastating war and occasional deadly skirmishes.
But the Ukraine crisis has sparked tectonic geopolitical shifts. This includes a changing balance of power between Moscow and Beijing, making an increasingly sanctioned and sidelined Russia dependent on an emergent China – to India’s disadvantage.
France also views Chinese expansionism with trepidation, particularly in the Indo-Pacific, a “priority” region for Paris. France is present in the region via its overseas territories and 93 percent of its exclusive economic zone (EEZ) is located in the Indian and Pacific Oceans. The Indo-Pacific is also home to 1.5 million French people, as well as 8,000 soldiers stationed in the region, according to the French foreign ministry.
A “stable multipolar order” is at the heart of French policy in the Indo-Pacific. This includes strategic partnerships with Australia, India, Indonesia, Japan, Singapore and South Korea, “on the basis of shared values and interests”, according to a French foreign ministry statement.
With so many common interests at stake, Modi can count on his friend Macron to understand New Delhi’s position on Ukraine, even if the French president is personally unhappy with India’s fence-sitting. “Modi will ask Paris not to press India to join the Western bloc,” explained Boillot. “On the other hand, Modi will also ask Paris to be more present in the Indo-Pacific. The Quad [a grouping of Australia, India, Japan and the US] is too American. India’s classic position is the US is not a reliable partner.” Which makes plenty of room for a friend in need.
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WAR IN UKRAINE
India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner
India’s neutrality on Ukraine tops agenda as Modi heads to Europe
India and Germany pledge climate cooperation, differ over Ukraine war
France24 - World
Dust storms sweep over Baghdad amid widespread desertification in Iraq
Issued on: 10/05/2022 - 15:53Modified: 10/05/2022 - 18:06
Widespread desertification has led to a proliferation of dust storms in Iraq, with water becoming increasingly scarce due to climate change. Dams built upstream in Turkey and Iran are also choking the country’s rivers, and farmers can no longer access the water needed to grow their crops. FRANCE 24’s Lucile Wasserman and Yasmine Mosimann report from Baghdad.
Valeurs Actuelles
Côte d’Azur : pénurie de saisonniers
Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.
Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.
Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.
« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.
D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.
Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent
Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.
« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »
Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.
L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.
Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.
« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »
En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.
Valeurs Actuelles
La crise qui vient et cette petite dette qui monte, qui monte
Le graphique sur lequel figurent, en abscisse, les années et, en ordonnée, des montants en milliards d’euros, est impressionnant. En rouge, l’évolution des déficits cumulés, et en bleu, celle de la dette française (État, Sécurité sociale, organismes d’administration centrale et collectivités territoriales) : on constate une parfaite symétrie entre les deux séries de données. Voilà résumée la situation économique française sur le demi-siècle passé, et sur laquelle bon nombre de candidats sont restés muets lors de la campagne présidentielle, quand ils n’alignaient pas les contrevérités, alors qu’il y aurait pourtant beaucoup à dire.
« L’analyse du feuilleton politico-budgétaire hexagonal est cruelle, note Pierre-François Gouiffès, dans l’Âge d’or des déficits, 40 ans de politique budgétaire française (La Documentation française). Elle démontre qu’à partir de 1974, les gouvernements successifs se sont engagés dans un accroissement permanent des dépenses publiques au nom de la défense du modèle économique et social français des Trente Glorieuses. » Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ont donc, et de manière systématique, dépensé toujours plus que ce que la France a gagné, contrairement à ce qui s’est passé outre-Rhin. Avant que la crise sanitaire ne débute, en 2019, l’Allemagne alignait, depuis quelques années, des comptes dans le vert. « La moitié de la population – les Françaises et les Français nés après 1974 – n’a jamais vécu dans un pays en excédent budgétaire, poursuit Pierre-François Gouiffès. Et les trois quarts de la population – celles et ceux nés après 1952 – n’ont jamais élu une Assemblée nationale dont le budget voté se soit conclu par un excédent. »
Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance
Doit-on pour autant s’inquiéter d’une telle dérive des finances publiques ? Le déficit, c’est comme le cholestérol ou le chasseur du Bouchonnois des Inconnus, il y a le bon et le mauvais. « Le niveau du déficit budgétaire français est source de débat, reconnaît Bercy sur son site Internet. Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance à travers la consommation, des grands travaux, un développement de l’emploi public… Pour d’autres, l’accroissement du déficit budgétaire est le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics et un sérieux handicap pour les investissements futurs. » Alors, bon déficit ou mauvais déficit ?
La réponse figure souvent dans la question si l’on s’en tient aux promesses électorales : la plupart des candidats (sérieux) à l’élection présidentielle s’engagent sur un retour des comptes à l’équilibre ou sur une trajectoire des déficits sous la barre des 3 %. Mais c’est compter sans les événements qui surviennent aléatoirement (crises des sub-primes, de la dette grecque, du Covid, conflit russo-ukrainien…), décalant la réalisation des promesses électorales quand ils ne les rendent pas impossibles à tenir. Une chose est en revanche certaine, le déficit budgétaire est, chaque année, financé par de l’endettement.
La France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État
À la fin du quatrième trimestre 2021, la dette française s’élevait, selon l’Insee, à 2 813,1 milliards d’euros (112,9 % du PIB) et représentait 41 743 euros par Français contre 33 686 euros au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2020, année du début du “quoi qu’il en coûte”, qui porte décidément bien son nom, elle a bondi de 273 milliards d’euros au rythme hallucinant de 1 milliard par jour ouvré. L’année dernière, la hausse s’est ralentie à 165 milliards, soit 649 millions de plus chaque jour ouvré. Et l’augmentation va continuer.
En quarante ans, la France a payé 1 350 milliards d’intérêts
Selon la loi de finances 2022 (adoptée par le Parlement le 30 décembre 2021), la France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État et 144,4 milliards d’amortissement de la dette à moyen et long terme. Pour cela, Bercy a prévu d’émettre 260 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme. Autant dire que la barre des 3 000 milliards de dettes sera franchie au début du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Et, sans doute, bien plus rapidement qu’anticipé.
La charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards
En effet, depuis la rédaction du projet de loi de finances pour 2022, le conflit russo-ukrainien a éclaté, le 24 février, ce qui s’est traduit par une hausse du prix de l’énergie (gaz et carburants). Pour la rendre plus supportable aux particuliers qui étaient déjà confrontés au retour de l’inflation (notamment dans l’alimentaire), le gouvernement a consenti des gestes comme le blocage du prix de l’énergie ; il en a décidé de nouveaux, dont la baisse de 18 centimes du prix du carburant à la pompe qui doit s’arrêter fin juillet. Début mars, Bruno Le Maire évoquait un coût d’au moins 20 milliards d’euros pour les finances françaises. Autant dire que le prochain gouvernement et le nouveau ministre de l’Économie auront du pain sur la planche (à billets) pour bâtir un nouveau budget. Sans compter qu’il faudra bien aussi financer les promesses électorales.
Seule consolation – mais pour combien de temps ? -, la France profite aujourd’hui du parapluie européen qui lui permet d’emprunter à des taux extrêmement bas, voire négatifs ; la charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards (contre près de 49 milliards en 2012 alors que la dette était inférieure de 30 % par rapport à son niveau actuel). C’est le troisième poste de dépenses de l’État, derrière l’Éducation nationale et la défense. Sur la durée, il commence à peser sacrément lourd : en 2017, Jacques Cheminade affirmait sur Europe 1 qu’en une quarantaine d’années la France avait payé 1 350 milliards d’intérêts. Si elle avait mieux géré ses finances et fait les réformes structurelles nécessaires, elle aurait pu passer la crise sanitaire bien mieux qu’elle ne l’a fait. Mais les nuages commencent à s’assombrir. Avec le retour de l’inflation, les banques centrales n’évoquent plus une hausse hypothétique des taux mais s’engagent sur la période où elle se produira. Reste une autre inconnue liée à l’état des finances publiques et à une défiance sur la dette publique française. Et là, la France risque fort de se retrouver dépourvue quand la bise sera venue.
France24 - World
On the front lines with volunteer Ukrainian soldiers near Izium
Issued on: 10/05/2022 - 16:56Modified: 10/05/2022 - 22:22
Luke SHRAGO
Heavy fighting is under way just 10 kilometres from the front lines near Izium in the Donetsk region, with both Ukrainian and Russian lines targeting each other’s positions. Here in the trenches, volunteers from across Ukraine and abroad are fighting with the Territorial Defence Forces, many of them eager to go up against Russian forces. One soldier says he doesn’t think Russians themselves understand what is really going on in Ukraine: “Most Russians – 90 percent of them – have been brainwashed by propaganda.”
Valeurs Actuelles
« Souveraineté », « protection des paysages » : agriculteur, un métier d’avenir ?
À la tête depuis peu de 120 hectares de céréales situés à Noizay, au sud de l’Indre-et-Loire entre Tours et Loches, Louis Boyer n’aurait jamais imaginé faire un autre métier que celui de son père Richard, exploitant d’une parcelle voisine de près du double de surface. Le jeune agriculteur, qui n’a pas obtenu son BTS agricole, s’est lancé seul dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 où il a racheté une première exploitation de 60 hectares. En mai 2021, il a repris la même quantité de terres agricoles à son oncle toujours dans le secteur. À la clé, un endettement sur 20 ans pour racheter les terres mais aussi le matériel agricole. « Fils d’agriculteur, j’ai toujours été baigné dans le travail sur l’exploitation familiale où je vis encore. Certes, c’est compliqué de faire ce métier si on n’a pas baigné dedans dès son plus jeune âge, reconnaît Louis Boyer. Pour autant, la démarche est loin d’être impossible pour de nouveaux entrants. »
Laurence Bouju-Becherel, chargée du pôle Développement-gestion de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loir confirme cette affirmation du jeune agriculteur. « Les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres, explique la responsable. Dans ce cadre, notre mission est d’accompagner les candidats qui ne sont pas issus du monde paysan, et ils sont de plus en plus nombreux ». Les jeunes “hors cadres familiaux”, selon le jargon technique de l’organisme consulaire, représenteraient désormais 50 % des dossiers de reprise dans le département. Parmi les outils d’attractivité déployés par la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, figure notamment le Rallye annuel des fermes à reprendre. Reste qu’avec 100 installations au total chaque année, le renouvellement des exploitations, environ 3 700 en Indre-et-Loire, n’est pas assuré. A fortiori avec le départ en retraite de 20 % des agriculteurs tourangeaux à l’horizon 2026.
Des avantages et des freins
Ce déficit s’explique par plusieurs paramètres. Le prix de l’hectare reste d’une part élevé, entre 6 000 et 9 000 euros pour les céréales en région Centre-Val de Loire. « Il reste élevé pour les primo-accédant, regrette Louis Boyer. Et la baisse n’est pas prévue, malgré les tentatives de régulation de la Safer, en raison du grossissement des exploitations. » Comme l’industrie et le commerce, l’agriculture n’échappe pas à la concentration des entreprises. « Pour pallier en partie la capacité d’investissement souvent restreinte des jeunes prétendants, des dotations émanant de l’État et de la région leur sont allouées », assure Laurence Bouju-Becherel. Les aléas climatiques, inhérents à la profession, constituent d’autre part un frein. Enfin la fluctuation du prix des récoltes en fonction de la conjoncture internationale est également source d’inquiétude. Le cours de la tonne de blé a ainsi grimpé de 150 à 385 euros depuis la fin de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine. « Une hausse positive pour notre activité mais qui peut refluer en quelques semaines. Nous sommes évidemment tributaires de moult éléments imprévisibles, constate Louis Boyer. Il faut savoir faire preuve à la fois d’optimisme et de sang-froid. » Pour sécuriser au minimum son modèle, l’exploitation cultive donc, outre le blé et le colza, les semences de maïs dont le prix à l’hectare est au contraire garanti.
A contrario, le métier de paysan comprend aussi d’indéniables atouts. En premier lieu, l’autonomie et la vie dans la nature. Contrairement à une idée fréquemment reçue, l’agriculture n’est pas non plus systématiquement synonyme de difficultés économiques. « De nombreux jeunes agriculteurs gagnent correctement leur vie », se félicite Laurence Bouju-Becherel. Louis Boyer acquiesce. Il se dégagera cette année un salaire compris entre 15 000 et 20 000 euros, avec, il est vrai, l’avantage de vivre toujours dans la ferme familiale. Le rôle décisif des agriculteurs en matière d’alimentation de la population et d’aménagement du territoire doit enfin être mieux mis en avant pour encourager les vocations, selon Laurence Bouju. « À tous points de vue, le métier souffre d’une méconnaissance de la part des jeunes générations, notamment concernant son rôle essentiel pour la souveraineté et la protection des paysages français », explique-t-elle. Une lacune qu’une communication accrue des pouvoirs publics pourrait combler si elle était réellement mise en œuvre. L’enjeu est de taille : stopper enfin la baisse continue de la population agricole française qui ne comptait plus en 2021 que 400 000 âmes.
France24 - World
Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
Issued on: 10/05/2022 - 05:39
FRANCE 24
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Russian strikes continue to barrage the port city of Odesa, Ukrainian officials said Tuesday, an apparent effort to disrupt supply lines and Western weapons shipments critical to Kyiv's defence. Odesa is a major gateway for global grain shipments, and Ukrainian and Western officials have warned that Russia’s blockade threatens global food supplies. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
5:32am: War in Ukraine revives France-Spain gas pipeline project
Since Russia invaded Ukraine, Madrid has revived calls to build a huge gas pipeline between Spain and France dubbed MidCat that would boost Europe's energy independence from Russia.
Initially launched in 2003, the 190-kilometre (120-mile) Midi-Catalonia (MidCat) pipeline would pump gas across the Pyrenees from Hostalric just north of Barcelona to Barbaira in southern France.
Its aim was to transport gas from Algeria through Spain to the rest of the European Union. There are currently only two small gas pipelines linking Spain and France.
But following several years of work, the project was abandoned in 2019 after energy regulators from both countries rejected it amid questions over its environmental impact and profitability.
4:18am: US House approves $40 billion Ukraine aid
The House emphatically approved a fresh $40 billion Ukraine aid package Tuesday as lawmakers beefed up President Joe Biden's initial request, signaling a magnified, bipartisan commitment to thwart Russian President Vladimir Putin's bloody three-month-old invasion.
The measure sailed to passage by a lopsided 368-57 margin, providing $7 billion more than Biden's request from April and dividing the increase evenly between defense and humanitarian programs. The bill would give Ukraine military and economic assistance, help regional allies, replenish weapons the Pentagon has shipped overseas and provide $5 billion to address global food shortages caused by the war's crippling of Ukraine's normally robust production of many crops.
The measure was backed by every voting Democrat and by nearly 3 out of 4 Republicans. House debate reflected a perspective, shared broadly by both parties, that the U.S. has even more at stake than standing by Ukraine.
02:15am: Volunteer group secures release of American held by Russian forces in Ukraine
A U.S. citizen in Ukraine who had been accused of espionage and held by Russian forces was being evacuated to Poland with two family members after his release was secured by a private volunteer group from Florida, the group said on Tuesday.
Kirillo Alexandrov, 27, along with his Ukrainian wife and her mother, is the latest of over 600 people freed in dozens of such missions since February, according to Project Dynamo, a Tampa-based group first formed to rescue Americans and others from Afghanistan last year.
10:36pm: Czech Republic elected to replace Russia on UN rights council
The United Nations General Assembly elected the Czech Republic to the Geneva-based Human Rights Council on Tuesday to replace Russia, which was suspended last month over its invasion of Ukraine and then immediately quit the 47-member body.
Russia had been in its second year of a three-year term. The Czech Republic will complete that term on the council, which cannot make legally binding decisions. Its decisions carry political weight, however, and it can authorise investigations.
The Czech Republic was elected with 157 votes in favour, while 23 countries abstained. Its term starts immediately.
Our correspondent in New York, Jessica Le Masurier, provides more details below.
9:56pm: US set to approve $40 billion for Ukraine, warning of long war ahead
US lawmakers were set to vote Tuesday on a $40 billion aid package for Ukraine as Washington warned Russia was likely girding for a long conflict with its neighbor.
The defence, humanitarian and economic funding should pass comfortably, with the two parties having reached an agreement on the details, and it will likely move quickly through Congress.
"Time is of the essence – and we cannot afford to wait," House Speaker Nancy Pelosi said in a letter to her Democratic colleagues.
"With this aid package, America sends a resounding message to the world of our unwavering determination to stand with the courageous people of Ukraine until victory is won.
Congressional leaders struck a deal Monday to release $6.8 billion more than the $33 billion previously requested by the White House to help the Eastern European nation ward off Moscow's invasion.
President @JoeBiden signs the Lend Lease Act for Ukraine!A historic moment. Congress member Victoria Spartz @RepSpartz of Ukrainian origin was present at the signing. 🇺🇦 pic.twitter.com/wIAkAFy6Xe
May 9, 20229:35pm: Italian leader urges Ukraine ceasefire in visit with Biden
President Joe Biden and Italian Premier Mario Draghi met in the Oval Office on Tuesday for a visit intended to showcase allied unity against the Russian invasion of Ukraine, but it also provided a window into divergent approaches to the conflict.
Draghi said leaders should work toward “the possibility of bringing a ceasefire and starting, again, some credible negotiations.” He added that ”in Italy and Europe now, people want to put an end to these massacres and this violence, this butchery."
Biden did not echo Draghi's comments, and U.S. officials appear openly skeptical that there's a way to restart talks at this point.
The different tones over Ukraine reflect Italy’s geographic proximity to the war and deeper economic ties to Russia, which provides 40% of the country’s natural gas. There’s also growing skepticism in Italy about sending weapons to Ukraine.
7:06pm: Over 40 bodies found under east Ukraine building, officials say
Rescuers on Tuesday found the bodies of 44 civilians under the rubble of a destroyed building in the eastern Ukrainian town of Izium, now under Russian control, the regional governor said.
"The bodies of 44 civilians were found in Izyum under the rubble of a five-storey building which was destroyed by the occupiers in early March," Oleg Synegubov, governor of the eastern Kharkiv region, said on Telegram.
Although fighting continues in the area, local media quoted him as saying residents had made the discovery while clearing the rubble from an area "where there is no shelling".
Synegubov did not say who had removed the bodies nor how they had managed to do so given that the town fell to Russian troops on April 1 after several weeks of heavy fighting.
6:09pm: Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
Russia pummeled the vital port of Odesa, Ukrainian officials said Tuesday, an apparent effort to disrupt supply lines and Western weapons shipments critical to Kyiv's defence.
Odesa is a major gateway for global grain shipments, and Russia’s blockade threatens global food supplies. Continuing missile strikes on Odesa reflect the city’s strategic importance, with the Russian military repeatedly targeting its airport.
Ukraine’s president said on Monday that trade at the country’s ports was at a standstill and urged the international community to take immediate steps to end a Russian blockade to allow wheat shipments and prevent a global food crisis.
“For the first time in decades and decades, in Odesa there is no regular movement of the merchant fleet, there is no routine port work. This has probably never happened in Odesa since World War Two,” Zelensky said in a video address.
“And this is a blow not only to Ukraine. Without our agricultural exports, dozens of countries in different parts of the world are already on the brink of food shortages. And over time, the situation can become, frankly, frightening.”
Ukraine was the world’s fourth-largest exporter of maize (corn) in the 2020-2021 season and the No. 6 wheat exporter, according to data from the International Grains Council.
Nearly 25 million tonnes of grains are now stuck in Ukraine, a UN food agency official said on Friday.
European Council president Charles Michel has also warned that vital supplies of wheat and grain that were ready for export were stuck in Odessa because of the conflict.
5:56pm: Belarus to deploy special forces to southern border near Ukraine
Belarus will deploy special operations troops in three areas near its southern border with Ukraine, the armed forces said on Tuesday as President Alexander Lukashenkov talked up the role of Russian-made missiles in boosting the country's defences.
A close ally of Russia, Belarus said in March that its armed forces were not taking part in what Moscow calls its "special operation" in Ukraine, but it did serve as a launchpad for Russia to send thousands of troops across the border on February 24.
Minsk has complained for months about NATO countries amassing soldiers near its borders - Poland, Lithuania and Latvia are all members of the alliance - and is increasing the amount and intensity of its own military exercises in response.
"The United States and its allies continue to build up their military presence on the state borders of the Republic of Belarus," Chief of General Staff Viktor Gulevich said. "The established grouping has more than doubled in the past six months in quantity and quality."
Belarus is also deploying air defence, artillery and missile units for drills in the west, Gulevich said.
5:07pm: Difficult evacuations out of the beseiged Azovstal steel plant continue
Russian forces have been trying to storm the Azovstal steel plant over the past few days, pummeling it with artillery and air strikes and using tanks to try to break in. Evacuations are ongoing but they continue to be difficult because the Russians do not always let people in to Ukrainian territory once they are out of the steel plant. FRANCE 24's correspondent in Ukraine, Gulliver Cragg, reports on the situation in the video below.
4:04pm: Putin preparing for prolonged war in Ukraine, US spy chief says
The United States believes that Russian President Vladimir Putin is preparing for a long conflict in Ukraine and a Russian victory in the Donbas in the east of the country might not end the war, US Director of National Intelligence Avril Haines said on Tuesday.
"We assess President Putin is preparing for a prolonged conflict in Ukraine during which he still intends to achieve goals beyond the Donbas," Haines told lawmakers.
3:07pm: Lithuanian lawmakers brand Russian actions in Ukraine as 'genocide', 'terrorism'
Lithuania's parliament voted unanimously on Tuesday to describe Russia's actions in Ukraine as "genocide" and "terrorism" and to call for a international tribunal, modelled on the Nuremberg Trials after World War Two, to prosecute suspected war crimes.
The motion, co-sponsored by Prime Minister Ingrida Simonyte, said Russian forces' war crimes in Ukraine included the deliberate killing of civilians, mass rape, forcible relocation of Ukrainian citizens to Russia and the destruction of economic infrastructure and cultural sites.
2:31pm: China's Xi warns of confrontations arising from Ukraine crisis
Confrontation between blocs resulting from the Ukraine crisis could become a bigger and more lasting threat to global peace than the crisis itself, China's President Xi Jinping told his French counterpart on Tuesday, according to state media.
China has repeatedly urged European countries to exercise diplomatic autonomy instead of aligning with the United States in what Beijing says is a "cold war mentality". China has refused to condemn Russia for its invasion of Ukraine, which Russia calls a "special military operation".
Speaking to French President Emmanuel Macron on the phone, Xi said that China felt Europe should have full control of European security, Chinese state television reported.
2:25pm: German foreign minister backs full EU membership for Ukraine on visit to Kyiv
German Foreign Minister Annalena Baerbock said on Tuesday that Ukraine should become a full member of the European Union at some point though there could be no shortcut to membership.
Speaking alongside her Ukrainian counterpart Dmytro Kuleba, Baerbock stressed that Germany would reduce its imports of Russian energy to zero, "and that will stay that way forever".
1:55pm: German FM joined by Dutch counterpart on Ukraine visit
German Foreign Minister Annalena Baerbock was joined by her Dutch counterpart Wopke Hoekstra as they visited war-torn areas around Kyiv earlier today.
Both visits were unannounced, with Baerbock visiting Bucha, a town which has become synonymous with allegations of Russian war crimes after dozens of bodies in civilian clothing were found in the streets.
After talks with locals, the German minister said Bucha was a place where "the worst crimes imaginable have happened", promising to "hold accountable" those responsible.
"We owe it to the victims to not only commemorate here, but to also hold the perpetrators accountable. This is what we are going to do as the international community, that's the promise that we can and must give here in Bucha," she said.
"No one can take away the pain... but we can ensure justice," she said, accompanied on her visit by Ukraine's attorney general who is investigating the killings.
This morning I arrived in #Kyiv for meetings with the Ukrainian government, together with my colleague @Abaerbock. Started my visit in #Irpin, a suburb of Kyiv. 1/3 pic.twitter.com/OZeXf3M66k
May 10, 2022Separately, Hoekstra tweeted that he had arrived during the morning "in Kyiv for meetings with the Ukrainian government, together with my colleague Annalena Baerbock".
"Started my visit in Irpin, a suburb of Kyiv," he wrote of another town near Bucha where Russian troops are alleged to have carried out atrocities, posting pictures of himself near war-scarred buildings.
"The bombed-out houses and buildings illustrate the impact the war has had on the lives of the men, women and children who live here. These acts cannot go unpunished," he tweeted, saying his government was involved in "several accountability efforts".
1:42pm: More than 8 million internally displaced in Ukraine: UN
More than eight million people are estimated to have been internally displaced by Russia's war in Ukraine, having fled their homes but stayed within the country, the United Nations said Tuesday.
The figure for the number of internally displaced persons as of May 3, issued by the UN's International Organization for Migration, is up from the 7.7 million estimate that the IOM gave as of April 17.
1:40pm: Civilian death toll 'thousands higher' than reported, says UN rights official
Thousands more civilians have been killed in Ukraine during nearly 11 weeks of war than the official UN death toll of 3,381, the head of the UN Human Rights Monitoring Mission for the country has said.
The United Nations team, which includes 55 monitors in Ukraine, said most of the deaths were caused by explosive weapons with a wide impact area such as missile and air strikes.
"We have been working on estimates, but all I can say for now is that it is thousands higher than the numbers we have currently given to you," Matilda Bogner told a news briefing in Geneva, when asked about the total number of deaths and injuries.
Latest update on civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 3,381 killed, incl 235 children; 3,680 injured, incl 346 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. More ➡️ https://t.co/LOrd7wJaq1 pic.twitter.com/sf6VttJ7lv
May 9, 2022"The big black hole is really Mariupol where it has been difficult for us to fully access and to get fully corroborated information," she added.
Bogner was speaking following a trip to Ukraine last week where she visited areas around Kyiv and Chernihiv previously occupied by Russian forces. She said her team had reports of over 300 unlawful killings in settlements north of Kyiv, including Bucha, and expected this number to rise.
11:40am: Over 1,000 fighters still in Mariupol plant, says Kyiv
More than 1,000 Ukrainian troops, many of them injured, remain in the sprawling Azovstal steel works in the Russian-controlled port city of Mariupol, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk has told AFP.
"Hundreds are injured. There are people with serious injuries who require urgent evacuation. The situation is deteriorating every day," she added.
Earlier, an aide to the mayor of Mariupol said at least a hundred civilians were still trapped in the Azovstal plant, but the information could not be independently verified.
10:35am: Germany's Baerbock visits Bucha on surprise Ukraine trip
German Foreign Minister Annalena Baerbock is touring Ukraine's martyred town of Bucha, north of Kyiv, as part of a surprise visit to Ukraine.
Germany's Foreign Minister Annalena Baerbock has arrived in Ukraine and has visited Bucha.This is the first visit to Ukraine by a member of the German government since the beginning of the war. pic.twitter.com/pelBR5xgPd
May 10, 2022Russian troops are accused of massacring hundreds of civilians as they retreated from Bucha and other Kyiv suburbs in late March.
Images of corpses lying in the streets, some with their hands bound, shocked the world and prompted calls for war crimes charges to be brought against Russia.
>> FRANCE 24 in Bucha: People looking for their loved ones after massacre of civilians
9:55am: 100 civilians still trapped at Mariupol plant, says mayor's aide
At least 100 civilians remain trapped in the Azovstal steel works in Mariupol, according to an aide to the city's mayor.
Mariupol has endured the most destructive fighting of the war in Ukraine. The Azovstal plant is the last part of the city still in the hands of Ukrainian fighters.
"In addition to the military, at least 100 civilians remain in the (Azovstal) shelters. However, this does not reduce the density of attacks by the occupiers," Mariupol mayoral aide Petro Andryushchenko wrote on the Telegram messaging app.
Ukraine had previously indicated that all civilians had left Azovstal, and Russia has said the evacuation of civilians from the plant is complete.
8:45am: One killed in missile strikes on Odesa
Russian missile fire targeting the Black Sea port city of Odesa late on Monday killed one person and wounded five, the Ukrainian military’s southern command has announced.
One missile struck a shopping centre and a warehouse, the military said, alleging that the munitions dated back to the Soviet era, making them unreliable in targeting.
There’s been increasing concern that Russia is running out of guided munitions, making it more likely they’ll fire unguided rockets which can cause wider collateral damage.
The missiles struck as European Council President Charles Michel was visiting Odesa, interrupting a meeting with Ukraine's Prime Minister Denys Shmyhal.
8:20am: NATO membership would strengthen Nordic defence, says Swedish minister
The Nordic region's defence capabilities would be strengthened if Sweden and Finland joined NATO, allowing joint defence planning within the framework of the alliance, Sweden's Defence Minister Peter Hultqvist has told Swedish radio.
"(If Sweden and Finland join NATO) there will be the effect that we use each others' strengths and advantages and fully complement each other and also carry out operational planning," said Hultqvist, a member of the ruling Social Democrats said.
"If so, the effect will be that we become stronger together. This is something that can happen if we choose to join NATO," he told the public broadcaster.
The Social Democrats will decide on May 15 whether to drop decades of opposition by the party to NATO membership, a move that would almost certainly lead to Sweden asking to join the 30-nation alliance.
Russia's invasion of Ukraine has sparked a rethink of security policy in both Sweden and Finland. The Finnish president, Sauli Niinisto, is this week expected to announce his support for an application.
7:20am: In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
Aside from the Donbas in the aast, a large swathe of southern Ukraine is currently under Russian control, including most of Kherson region. Russian forces are preventing civilians from leaving the area. Yet thousands have been making journeys fraught with risk, in order to get out.
Our correspondent Gulliver Cragg sent this report from Ukrainian-held territory just north of the occupied zone.
5:17am: UN Security Council to hold its 16th meeting on Ukraine Thursday
The UN Security Council is expected to hold a new public meeting on Thursday on Russia's war in Ukraine, in light of the continuing deterioration of the humanitarian situation, diplomats said Monday.
The session, requested by France and Mexico, will be the 16th held by the Security Council since the Russian invasion of February 24, as part of an effort by western states to maintain pressure on Russia, which as a permanent member of the council has the power to block measures it disapproves of.
France and Mexico have requested briefings from the UN Department of Humanitarian Affairs (Ocha) and the United Nations Children's Fund (Unicef), a diplomat said.
4:23am: Russia is not planning on closing its embassies in Europe
Russia is not planning to proactively close its embassies in Europe in response to unfriendly measures by the West and expansion of sanctions against Moscow, the RIA news agency reported on Tuesday, citing a deputy foreign minister.
"This is not in our tradition," Deputy Foreign Minister Alexander Grushko told RIA.
"Therefore, we believe that the work of diplomatic representative offices is important."
11:00pm: Ukraine EU bid could take 'decades', warns Macron
France's President Emmanuel Macron on Monday said it would take "decades" for a candidate like Ukraine to join the EU, and suggested building a broader political club beyond the bloc that could also include Britain.
The idea immediately found favour with German Chancellor Olaf Scholz, who described it as a "very interesting suggestion" that he was "very pleased" to discuss with the French leader.
Ukraine, which is battling Russia's invasion, is seeking EU membership, and the European Commission has said it will respond to the request next month -- a key step before the issue is taken up by member states.
But Macron buried any hopes of swift membership for Ukraine, suggesting rather that it may be more efficient to consider building a wider club beyond the EU.
"I am saying this in all honesty -- honesty that we owe to the Ukrainians," Macron said.
"We can have an accelerated process... to accept candidate status for Ukraine but we know that given our standards and the criteria, it would probably take decades for Ukraine to really join the European Union."
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF
AS IT HAPPENED
Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - Monde
En direct : près d'un tiers des emplois en Ukraine perdus à cause de la guerre
Publié le : 11/05/2022 - 06:43Modifié le : 11/05/2022 - 15:56
FRANCE 24
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L'étau russe se desserre sur Kharkiv, la deuxième ville de l'Ukraine qui était pilonnée depuis fin février, a affirmé Volodymyr Zelensky, alors que le conflit pourrait s'étendre vers le sud-ouest selon Washington. De son côté, la Chambre américaine des représentants a adopté une enveloppe de près de 40 milliards de dollars pour Kiev. Suivez notre direct.
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15 h 47 : Antonio Guterres se dit "profondément préoccupé" par un risque généralisé de faim dans le monde en raison de la guerre en Ukraine
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré qu'il était "profondément préoccupé" par la généralisation de la faim dans différentes parties du monde en raison des pénuries alimentaires.
"Je dois dire que je suis profondément préoccupé, notamment par les risques de voir la faim se généraliser dans différentes régions du monde en raison de la situation dramatique (...) à laquelle nous sommes confrontés en raison de la guerre en Ukraine", a-t-il déclaré.
S'exprimant aux côtés du chancelier et du ministre autrichien des Affaires étrangères à Vienne, Antonio Guterres a également déclaré que des pourparlers étaient en cours pour évacuer davantage de civils des zones de conflit en Ukraine.
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15 h 29 : les volumes de gaz acheminés vers l'Allemagne via l'Ukraine ont diminué de 25 % par rapport à mardi
Le volume de gaz russe acheminé en Allemagne dans un des principaux gazoducs transitant par l'Ukraine a diminué de 25 % depuis mardi, a indiqué l'agence allemande gouvernementale chargée de l'énergie.
"En raison de la réduction du transit, les volumes de gaz acheminés vers l'Allemagne via l'Ukraine (par le gazoduc Megal) ont diminué de 25 % par rapport" à mardi, a précisé cette agence sur son site internet, assurant toutefois que "ces volumes (étaient) actuellement compensés par des flux plus importants, notamment en provenance de Norvège et des Pays-Bas".
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14 h 32 : la Suède et le Royaume-Uni annoncent un accord de défense mutuelle en cas d'agression
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue suédoise Magdalena Andersson ont annoncé un accord de défense et de protection mutuelle en cas d'agression, en amont de la décision de la Suède sur l'adhésion à l'Otan.
"Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions", a affirmé le chef de gouvernement britannique lors d'une conférence de presse commune en Suède. "Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières (...) incluant des moyens militaires", a précisé Magdalena Andersson.
Boris Johnson doit signer un accord similaire avec la Finlande lors d'une visite à Helsinki en fin de journée mercredi, selon son cabinet.
Inquiets de la réaction de la Russie à leurs probables demandes d'adhésion à l'Otan attendues dans les prochains jours, les deux pays nordiques cherchent des assurances de sécurité bilatérales durant la période comprise entre leur candidature et leur entrée formelle dans l'alliance atlantique, ce qui peut prendre plusieurs mois.
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13 h 07 : plus de civils dans l'usine Azovstal, selon les séparatistes prorusses
Le dirigeant de la république populaire de Donetsk, État prorusse autoproclamé de l'est de l'Ukraine, a déclaré qu'il n'y avait plus de civils dans les sous-sols de l'usine Azovstal de Marioupol et que ses forces n'exerceraient par conséquent plus aucune retenue, selon l'agence Tass.
"Selon nos informations, il ne reste plus de civils. Les mains de nos unités ne sont par conséquent plus liées", écrit Tass en citant Denis Pouchiline, dont les forces participent à l'assaut contre l'aciérie fortifiée.
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13 h : près d'un tiers des emplois perdus en Ukraine à cause de la guerre
Quelque 30 % des emplois en Ukraine – soit 4,8 millions – ont été perdus depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie et l'évolution dépend entièrement de la situation militaire, a prévenu l'Organisation internationale du travail.
L'OIT échafaude plusieurs scénarios en fonction de l'évolution des opérations militaires en Ukraine. "Dans l'hypothèse où les hostilités cesseraient immédiatement, il pourrait y avoir une reprise rapide de l'emploi (en Ukraine), avec le rétablissement de 3,4 millions d'emplois, ce qui ramènerait le taux de pertes d'emploi à 8,9 %. A contrario, si l'escalade militaire se poursuivait, le nombre de pertes d'emplois pourraient s'accroître encore, pour atteindre 7 millions, ou 43,5 %", écrivent les experts de l'organisation basée à Genève.
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12 h 24 : les prorusses de la région de Kherson veulent demander à Poutine une annexion
Les autorités installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson comptent demander à Vladimir Poutine une annexion, a indiqué un responsable régional prorusse.
"Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la fédération de Russie", a dit aux agences russes Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration militaro-civile de Kherson, région conquise par l'armée russe durant l'offensive déclenchée par Moscou en février contre l'Ukraine.
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12 h 16 : des femmes de soldats du régiment Azov ont vu le pape et demandé son aide
Un groupe d'épouses de militaires ukrainiens de la division Azov a rencontré mercredi à Rome le pape, à qui elles ont demandé d'intervenir pour "sauver la vie" de ces militaires, retranchés depuis plusieurs semaines dans l'aciérie Azovstal pilonnée par l'armée russe à Marioupol.
"Nous lui avons demandé de venir en Ukraine, de parler (au président russe Vladimir) Poutine, de lui dire 'Laissez-les partir'", a déclaré à la presse Kateryna Prokopenko, épouse d'un des chefs de la division Azov, Denis Prokopenko. L'entrevue, qui a duré "environ cinq minutes" selon elles, a eu lieu à l'issue de l'audience générale du souverain pontife, sur la place Saint-Pierre au Vatican.
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11 h 09 : une membre du groupe Pussy Riot quitte la Russie, déguisée en livreuse de repas
Une membre du groupe contestataire russe Pussy Riot, Maria Aliokhina, a affirmé mercredi au New York Times avoir pu quitter la Russie, après avoir trompée la police en se déguisant en livreuse de repas. Elle a ensuite traversé la frontière avec la Biélorussie voisine, et une semaine plus tard, elle a pu passer en Lituanie. La militante rejoint ainsi des milliers des Russes qui ont quitté le pays depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février.
En septembre 2021, Maria Aliokhina a été condamnée à un an de "restrictions" à sa liberté (contrôle judiciaire, couvre-feu nocturne, interdiction de quitter Moscou) pour avoir appelé à manifester contre l'arrestation du principal opposant russe Alexeï Navalny. Fin avril, la justice russe a durci ces mesures en les remplaçant par une peine de prison ferme, lors d'une audience à laquelle la chanteuse militante ne s'était pas présentée.
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10 h 17 : baisse des livraisons de gaz russe en transit via l'Ukraine
Le volume de gaz russe transitant par l'Ukraine, importante voie pour les approvisionnements européens, apparaît en baisse mercredi car les combats dans l'est du pays avec l'armée russe empêchent selon Kiev le bon fonctionnement d'infrastructures gazières.
L'opérateur ukrainien des gazoducs GTSOU a indiqué mardi que la présence des forces russes près des installations de Sokhranivka et Novopskov dans la région de Louhansk ne permettait pas d'assurer le flot habituel de gaz et demandait le transfert de ces volumes vers un autre point de passage, à Soudja. Dans la soirée, le géant gazier russe Gazprom avait démenti tout cas de "force majeur" et argué qu'il était impossible de dérouter les volumes.
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9 h : notre correspondant Gulliver Cragg fait le point sur la contre-offensive ukrainienne à Kharkiv
"La contre-offensive ukrainienne progresse, même si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis en garde contre des attentes de victoires trop rapides", résume le journaliste de France 24.
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5 h 01 : la menace russe s'éloigne de Kharkiv, selon l'Ukraine
"Nos forces armées nous ont donnés à tous de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv. Les occupants sont progressivement repoussés de Kharkiv", pilonnée depuis fin février, a dit le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo. "Je suis reconnaissant à tous nos combattants qui tiennent bon et font preuve d'une force surhumaine pour chasser l'armée d'envahisseurs."
"Les localités de Cherkasy Tychky, Rusky Tychky, Roubijné et Bayrak ont été libérées" dans la région de cette grande ville, a précisé l'état-major ukrainien sur Facebook. "Ainsi, l'ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional."
Mais "l'intensité des bombardements dans le district de Kharkiv a augmenté", a-t-il aussi relevé. De plus, selon Oleg Snegoubov, chef de l'administration régionale de Kharkiv s'exprimant sur Telegram, "en se retirant, les occupants russes laissent derrière eux des pièges mortels", des mines.
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4 h 29 : un premier vote au Congrès américain sur une enveloppe de 40 milliards de dollars pour Kiev
La Chambre américaine des représentants a adopté une enveloppe faramineuse de près de 40 milliards de dollars (soit près de 38 milliards d’euros) pour la crise ukrainienne, suivant Joe Biden dans son soutien indéfectible à Kiev.
Le texte voté par des élus des deux camps comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions. Il doit désormais être voté au Sénat avant d'être promulgué par le président américain.
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22 h 12 : Washington se prépare à une extension du conflit jusqu’aux portes de la Moldavie
Le renseignement américain a dit mardi prévoir une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que le président russe, Vladimir Poutine, veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie.
"Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass [Est]" : soit vers la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe de la CIA, Avril Haines.
S'il est "possible" que les Russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, "ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa [sud de l'Ukraine] sans décréter une forme de mobilisation générale", a ajouté Mme Haines lors d'une audition au Congrès américain.
Avec AFP et Reuters
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GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : fuir Kherson à tout prix pour échapper à l'occupant russe
À Berlin, Emmanuel Macron et Olaf Scholz affichent leur unité
L'Humanité
Sri Lanka : décryptage d'une crise qui plonge le pays dans l’inconnu
DécryptageAprès deux mois de manifestations, le premier ministre Mahinda Rajapaksa a démissionné. À la présidence, son frère organise la répression de la population, qui dénonce l’incurie du pouvoir et les pénuries. Le contexte a de quoi inquiéter bien au-delà de l’île placée sous état d’urgence depuis vendredi. Explications.
Lina SankariSi le Ramayana était écrit aujourd’hui, sans doute prendrait-il de nouveau le Sri Lanka pour toile de fond. Texte fondamental de la culture hindoue, l’épopée conte l’histoire du prince Rama écarté du trône et contraint à une vie d’exil et d’ascétisme.
Dans la version moderne, ce n’est sans doute pas une armée de singes qui serait déployée contre Lanka. Car, lundi, la chute brutale du premier ministre Mahinda Rajapaksa, après deux mois de manifestations, a plongé le pays dans l’inconnu.
La résidence du premier ministre prise d'assaut
Lundi, le chef du gouvernement a présenté sa démission au président Gotabaya Rajapaksa, qui n’est autre que son frère cadet, après une journée de violents affrontements entre ses partisans et l’opposition qui ont fait cinq morts – dont un député de la majorité qui s’est suicidé après avoir tiré sur deux manifestants – et 189 blessés.
Les événements se sont encore accélérés, mardi avant l’aube, alors que l’armée a dû évacuer le premier ministre de sa résidence officielle, prise d’assaut par des milliers de personnes qui y ont lancé au moins dix bombes incendiaires, afin de le placer en lieu sûr.
Un président surnommé « Terminator »
Le président, qui a occupé un temps la fonction de secrétaire du ministère de la Défense, n’a jamais hésité à battre la charge et à réprimer les manifestations. « Terminator », le surnom qui lui colle à la peau depuis qu’un chef de l’armée l’a accusé d’avoir dirigé des escadrons de la mort, dénonce aujourd’hui les « violences ».
Il ordonnait, mardi, de tirer à vue sur la foule, selon une information livrée par le ministère de l’Intérieur. Son maintien au pouvoir pourrait cristalliser un peu plus la colère dirigée contre l’ensemble du clan Rajapaksa. L’ancien ministre des Finances, Basil, est ainsi accusé d’avoir détourné des millions, mais a vu toutes les affaires le concernant abandonnées par la grâce de l’accession de son frère à la présidence.
Une crise aggravée par la guerre en Ukraine
Le contexte a de quoi inquiéter bien au-delà de l’île placée sous état d’urgence depuis vendredi. Depuis de longues semaines, les manifestants dénoncent l’incurie du gouvernement face aux pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments qui plonge le pays dans la plus grave crise économique qu’il ait connue depuis son indépendance en 1948. Une crise aggravée par le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Endetté à hauteur de 48,3 milliards d’euros, dont plus de deux tiers de dette extérieure, le Sri Lanka a préféré décréter un cortège de mesures autoritaires et répressives au prétexte de lutter contre l’inflation. Longtemps, le gouvernement s’est également borné à démentir toute pénurie alors même que les files d’attente s’allongeaient devant les magasins. Il a également fermé les yeux alors que les travailleurs journaliers avaient perdu leurs moyens de subsistance du fait du confinement et que les familles se pressaient chez les prêteurs sur gages.
La situation est telle que, en avril, le pays a demandé à ses ressortissants vivant à l’étranger d’alimenter des comptes ouverts aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne afin d’importer vivres, médicaments et carburant.
Les appétits des puissants voisins
L’emplacement de l’île, pivot de l’océan Indien, aiguise les appétits des puissants voisins. La Chine en premier lieu, qui a participé à la reconstruction post-guerre civile, au développement d’infrastructures majeures, dont le port en eau profonde d’Hambantota dont le bail lui fut cédé pour 99 ans en l’échange de l’effacement d’une dette colossale.
Mahinda Rajapaksa a toutefois tenté de rééquilibrer le rapport de forces en privilégiant une politique de « l’Inde d’abord ». Il a échangé une part grandissante de sa souveraineté pour sortir du tête-à-tête avec Pékin en proposant également au Japon d’entrer dans la danse et de disposer d’un terminal stratégique en eau profonde. En clair, l’île s’insérait pour partie dans la stratégie indo-pacifique pensée par les États-Unis avec ses partenaires régionaux afin de contenir l’influence chinoise.
Le Fonds monétaire international s’est également pressé au chevet du pays pour mieux l’achever. Son aide de 3 à 4 milliards de dollars – une goutte d’eau – est conditionnée à la restructuration de sa dette extérieure qui vise à réduire le poids du créancier chinois d’une part et à favoriser l’attractivité du pays tout en pénalisant les populations d’autre part. À ce stade, rien n’assure au fils aîné du premier ministre démissionnaire, Namal Rajapaksa, qu’il prendra un jour les commandes du pays comme il y était destiné.
sri lankaasie Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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L'Humanité
Yasmin Fahimi
La femme du jourLilian CaillatIl aura fallu attendre soixante-dix ans pour qu’une femme soit élue à la tête de la Confédération syndicale allemande (DGB). Yasmin Fahimi brise cette longue absence, récoltant 93 % des voix des 400 délégués réunis à Berlin. Chimiste de formation et âgée de 54 ans, elle succède à Reiner Hoffmann pour quatre ans avec la ferme intention de continuer dans la lignée de son prédécesseur, tout en promettant « des frictions » avec le chancelier Olaf Scholz. Face à la difficile situation économique allemande et à l’inflation, elle affirme vouloir se battre sur la question des salaires, des niveaux de retraite et contre la précarité des salariés. Ancienne dirigeante du Parti social-démocrate et secrétaire d’État entre 2013 et 2017, Yasmin Fahimi possède également une forte expérience politique dans un milieu syndical où seulement un tiers des membres sont des femmes.
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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
France24 - World
Standing in for queen, Prince Charles sets out UK government agenda
Issued on: 10/05/2022 - 12:14
FRANCE 24
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Britain's heir to the throne replaced his 96-year-old mother Queen Elizabeth II at Tuesday's formal opening of the UK parliament, marking the first time since 1963 that the monarch misses the ceremonial event, which sets out the government's legislative plans.
With the queen forced to withdraw on Monday due to a recurrence of mobility issues, 73-year-old Charles arrived at the Palace of Westminster to read out the government's legislative agenda.
Charles, who had attended the opening of parliament alongside his mother in recent years, started reading out each bill by saying: "Her majesty's government will...".
The State Opening of Parliament is an event of huge pomp and pageantry which traditionally sees the queen travelling to the assembly in a State Coach, escorted by mounted soldiers in ceremonial uniform, while the Imperial State Crown and other regalia travel ahead in a carriage of their own.
The queen had to issue a 'Letters Patent' to authorise Charles and William to carry out her role at the constitutional event, which she missed only twice during her 70-year reign – in 1959 and 1963, when she was pregnant with sons Andrew and Edward.
Queen Elizabeth has missed a number of public engagements since she was hospitalised for a night last October for an unspecified illness. She has complained of difficulties standing and working, as well as a bout of Covid.
Johnson vows to 'deliver on the promises' of 2019 election
In the traditional Queen's Speech, written by the government, Prime Minister Boris Johnson said his Conservative administration would "deliver on the promises" made ahead of the 2019 general election.
But there was little to comfort the millions of people struggling with higher fuel and food costs, with the government reiterating that it would "repair the public finances" rather than channel money to cushion the blow.
"Her Majesty's government will drive economic growth to improve living standards and fund sustainable investment in public services. This will be underpinned by a responsible approach to the public finances, reducing debt while reforming and cutting taxes," Charles said, reading the text.
The Queen's Speech set out 38 bills, including measures to revitalise Britain's high streets, crack down on illicit finance and make the City, London's financial district, more attractive to global investors after the country left the European Union.
Johnson and his government are keen to return the focus on what they call the "real issues" and turn the page on scandals after months of reports of Covid-19 lockdown-busting gatherings at the prime minister's Downing Street office and residence.
After Johnson and his finance minister, Rishi Sunak, were both handed fines for one such gathering, Keir Starmer, leader of the opposition Labour Party, stepped up the pressure when he pledged to resign if police found he had also broken the rules.
Neither Johnson nor Sunak have stepped down, and Downing Street is still awaiting the results of a police investigation into other gatherings.
Johnson was punished in last week's local elections, when voters in southern England abandoned his party over the scandals and the rising cost of living. This prompted some in his party to urge Johnson to return to a more traditional Conservative agenda of tax cuts and preventing housing from encroaching on rural areas.
(FRANCE 24 with REUTERS)
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Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement
UK Conservatives lose London strongholds, in blow to Boris Johnson
Partygate
UK lawmakers order investigation into whether Johnson lied to parliament
France24 - World
Ferdinand Marcos Jr wins landslide election victory in the Philippines
Issued on: 09/05/2022 - 22:47
NEWS WIRES
Vedika BAHL
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Ferdinand Marcos Jr, whose dictator father and namesake plundered and brutalised the Philippines for decades, on Tuesday won a historic election victory, capping his clan's journey from pariahs to the presidential palace.
Marcos Jr, known by his nickname "Bongbong", won in a landslide, following relentless whitewashing of the family's past and leveraging of powerful alliances with rival families that control swathes of the poverty-plagued country.
In the 36 years since a popular uprising toppled the patriarch and chased the family into US exile, the Marcoses have been rebuilding their political fortunes.
Despite his own father's concerns about his "carefree and lazy" nature, Marcos Jr, 64, made it the furthest.
After narrowly losing the vice presidential race to Leni Robredo in the 2016 election, he was determined their rematch in the presidential contest would end differently.
Vowing to unify the country, Marcos Jr made sweeping promises on the campaign trail to boost jobs and tackle rising prices as part of a pathway out of the pandemic.
"Unity is my cause because of my firm belief that unity is the first step towards getting out of this crisis we are now in," Marcos Jr said in February -- without ever explaining further what the slogan meant.
Polarising figure
Growing up in the presidential palace in Manila, Marcos Jr wanted to be an astronaut before he followed in his father's footsteps into politics.
He served as vice governor and twice as governor of the family's northern stronghold of Ilocos Norte province, and also had stints in the House of Representatives and the Senate.
His 92-year-old mother, Imelda, said she had dreamed of him becoming the country's leader. While he consulted her about running for president, Marcos Jr told CNN Philippines the decision was his.
Marcos Jr's links to his father, especially the bloody repression of the martial law years, have made him one of the nation's most polarising politicians.
But he has benefited from a deluge of fake and misleading posts on social media platforms targeting a largely young electorate with no memory of the corruption, killings and other abuses committed during the elder Marcos's 20-year rule.
Marcos Jr has denied using social media trolls.
His campaign was bolstered by teaming up with vice presidential candidate Sara Duterte and the backing of other elite families who wield enormous influence in the feudal and corrupt democracy.
Marcos Jr and Duterte's shared history as the offspring of authoritarian leaders has alarmed rights groups and Catholic priests, who fear they will use their victory to entrench themselves in power.
Political revival
Marcos Jr was at boarding school in Britain in 1972 when his father declared martial law, unleashing large-scale corruption and a bloody crackdown on dissent.
He has defended his father's rule by citing the initial surge of economic growth and government spending under martial law, which he said was necessary to save the country from communist and Muslim insurgencies.
While he describes his father as a "political genius", Marcos Jr has distanced himself from charges of pillaging state coffers and economic mismanagement during his regime that later impoverished the nation.
After the fallen dictator's death in Hawaii in 1989, the Marcoses returned home and began their remarkable revival, tapping local loyalties to get elected to a succession of higher positions.
The eldest of Marcos Jr's three sons with wife Louise -- a lawyer from another wealthy family -- was a first-time candidate in these elections, seeking one of two congressional seats in Ilocos Norte.
The clan's turnaround has been aided by public disenchantment over an enduring gulf between the rich and poor, and graft allegations that marred post-Marcos administrations.
Seeking to avoid a repeat of the 2016 campaign when he was hounded by questions about his family's past, Marcos Jr this time snubbed debates with rivals and gave few interviews.
When he did, he appeared awkward and ill at ease.
Opponents tried in vain to have him disqualified from the presidential race over a previous conviction for failing to file income tax returns.
They also accused him of exaggerating his educational qualifications and the family of failing to pay nearly $4 billion in estate taxes.
Until recently, Duterte was a supporter of Marcos Jr, crediting the Marcos family's backing for sealing his presidential victory.
But although his party endorsed Marcos for president, Duterte called him a "weak" leader.
This fuelled speculation that Duterte, who faces an international probe into his deadly drug war, was trying to secure assurances from Marcos Jr for when he is out of office.
In the final week of campaigning, as Robredo appeared to be gaining momentum, Marcos Jr warned of vote-rigging, without providing any evidence.
"We will win as long as you stay awake on Monday so there won't be another tragedy," Marcos Jr told hundreds of thousands of fans at his final campaign rally.
"Many undesirable things happen if we stop paying attention."
(AFP)
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Marcos Jr poised for historic win as Philippine presidential campaign ends
Focus
Late dictator Marcos' son leads Philippine presidential race
In the papers
Phillipines election could see return of Marcos' political dynasty
Valeurs Actuelles
Église attaquée à Angers : retour sur une affaire de christianophobie passée inaperçue dans les médias
Seuls les médias de droite ou catholiques en ont parlé alors que les violences du 1er mai à Paris ou à Nantes ont résonné dans toute la France. Ce qui aurait dû être une polémique est passé à la trappe : l’attaque d’une église par des militants antifascistes en pleine messe. Retour sur une affaire qui mérite plus d’intérêt tant elle traduit le sentiment anti-chrétien que l’on peut retrouver chez certaines franges de l’extrême gauche radicale.
Angers, église Notre-Dame des Victoires, dimanche 1er mai à 10h30. Quelques jeunes de la paroisse se présentent avec une demi-heure d’avance sur le parvis de l’église en attendant d’assister à la messe de 11h. Ils ont été prévenus qu’une manifestation d’extrême gauche va avoir lieu et que celle-ci va partir de la place Louis Imbach, qui est aussi la place de l’église. « On s’est donné rendez-vous à 10h30 parce qu’on savait qu’au lieu de se diriger vers le centre-ville, ils passeraient devant l’église », explique l’un d’eux. 11h, la messe commence. Tous les paroissiens sont rentrés et assistent à l’office célébré en latin.
Quelques minutes plus tard, les premiers troubles éclatent. À l’intérieur de l’église, les fidèles entendent des cris montés du dehors. Au même moment, deux couples de retardataires, l’un de trentenaires, l’autre de sexagénaires, pénètrent dans l’édifice. Leurs vêtements sont maculés de peinture, de jaune et blanc d’œuf.
Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier
« On a eu peur que les antifas rentrent dans l’église, on a essayé de sortir pour bloquer la porte, explique Aurèle, un jeune paroissien d’une vingtaine d’année, la police nous a bloqué à la sortie de l’église. On a alors été la cible des antifas qui nous jetaient des œufs, de la peinture, tout ce qu’ils avaient sous la main ». Les deux camps se retrouvent alors face à face devant l’église, séparés par un cordon de police. Les portes entrouvertes laissent passer quelques projectiles, la nurserie se trouvant juste à droite en rentrant. « On avait face à nous deux cents manifestants avec, en première ligne, une quarantaine de black blocs cagoulés qui nous insultaient », continue Aurèle. Le groupuscule antifa aurait crié des « slogans homophobes » d’après Famille chrétienne, ainsi que des chants antifascistes comme « Siamo tutti antifascisti » (Nous sommes tous antifascistes).
Finalement, la manifestation dirigée par la bande de black blocs se met en route vers le centre-ville et, après avoir effectué son tour, celle-ci retourne sur ses pas. Mais l’office n’est pas achevé et les paroissiens prient toujours dans l’édifice pluricentenaire, dont le portail est désormais couvert de peinture rouge. Les policiers ne sont plus là. Une source affirme que la plupart étaient partis protéger l’Alvarium, un local identitaire situé à moins de 300 mètres de l’église et qui est souvent la cible de l’extrême gauche. « De l’intérieur, on a entendu des bruits qui se rapprochaient puis comme des bruits de verre, nous informe Jacques, un autre jeune qui assistait à la messe ce jour-là, on s’est dit que c’était les antifas qui s’en prenaient aux vitraux. C’est à ce moment-là qu’on a décidé d’aller à la confrontation ».
Ils sont une quinzaine de paroissiens à sortir. En face, quarante black blocs armés de matraques télescopiques et de bâtons arborent une banderole sur laquelle on peut lire : « Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier ». Les jeunes catholiques chargent. Aurèle témoigne : « on les a fait reculer de quelques mètres puis les policiers en civil nous ont séparés à coups de tonfa. Certains parmi nous en ont gardé de sacrés hématomes. Personnellement, je pense même qu’ils m’ont fêlé une côte. »
Pour lui, il était nécessaire de les faire reculer parce que les fidèles étaient encore dans l’église et n’osaient pas sortir. « Si on n’avait pas fait de sortie, les policiers ne seraient pas venus aussi vite et l’église se serait faite assiégée » justifie Aurèle. Finalement, la police a pu faire évacuer l’église par une porte située au fond de l’édifice, tenant les militants antifas à distance pour protéger les fidèles.
Pour Aurèle, la confrontation était évidente : « ils avaient sciemment choisi le lieu et l’heure ». Le réseau Angevin Antifasciste avait en effet donné rendez-vous à ses troupes aux côtés des syndicats à 10h30 sur cette place. Pour Anthony Lusson, directeur de cabinet de la mairie d’Angers, il était logique que la manifestation ait lieu sur cette place : « La place est très grande et en bas il y a la Bourse du travail, il est assez légitime qu’un cortège du Premier mai passe par la Bourse du travail ». Celle-ci accueille la Confédération française démocratique du travail (CFDT), deuxième syndicat français par le nombre de syndiqués et fondé en 1919 sous le nom de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Racines chrétiennes que les syndiqués ont définitivement reniées en 1964. Dimanche dernier, les syndiqués du CFDT se tenaient face à l’église Notre Dame des Victoires, derrière les antifascistes radicaux.
France24 - World
In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
Issued on: 10/05/2022 - 07:39Modified: 10/05/2022 - 07:40
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
A large swath of southern Ukraine is currently under Russian control, including most of the Kherson region, where Russian forces are preventing civilians from leaving the area. Yet thousands have been making the journey, fraught with risk, to get out. Our correspondent Gulliver Cragg sent this report from Ukrainian-held territory just north of the occupied zone.
Click on the player above to watch the report from Ukraine's Zelenodolsk.
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WAR IN UKRAINEHow ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
AS IT HAPPENED
Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant
As it happened
Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia
Valeurs Actuelles
Pour Paul Sugy, la folie antispéciste est le courant qui cherche à supprimer la frontière entre l’homme et l’animal
Ils veulent faire cesser toute souffrance animale. Toute discrimination et toute exploitation. Un but noble de prime abord, et pourtant… Le projet antispéciste a pour but une « annihilation de l’exception humaine », avertit Paul Sugy dans un brillant premier ouvrage. Le jeune journaliste du Figaro le confesse : au début, l’antispécisme le faisait, comme beaucoup, un brin sourire, paraissant un peu loufoque. Mais face à son succès grandissant, le sérieux vint pour mener une enquête poussée. Ancien élève de l’ENS, diplômé de Sciences Po, fort d’un solide bagage intellectuel, Paul Sugy met au jour ces thèses nouvelles et explique avec clarté leurs enjeux et conséquences. Il montre ainsi comment cette idéologie se distingue de l’écologie et entraîne un véritable renversement philosophique, dans une perspective de déconstruction débouchant sur un inquiétant nihilisme. Un ouvrage inédit et nécessaire.
L’homme tel que nous le connaissons serait en train de disparaître, suggère le titre de votre livre. Comment ?
Mon analyse porte sur l’antispécisme qui, s’il prétend ne s’intéresser qu’aux animaux, constitue en réalité un bouleversement philosophique majeur qui aura d’immenses conséquences anthropologiques. Cette idéologie prétend faire de la souffrance physique le critère moral absolu : peu importe qu’un individu appartienne à telle ou telle espèce, le fait d’être “sentient” (c’est-à-dire capable de ressentir de manière consciente la douleur) confère un droit, celui de ne pas souffrir. Et cela, qu’il s’agisse d’un veau, d’une vache, d’un cochon… ou d’un humain. Considérer que l’on peut manger des animaux de ferme parce que leur dignité est inférieure à celle de l’homme constitue, selon ces militants, une discrimination “spéciste” – une forme de racisme à l’égard de ceux qu’ils appellent les “animaux non humains”.
Ils déplacent ainsi la morale sur un champ qui enlève toute spécificité à l’espèce humaine et, ce faisant, ils nient l’existence d’un “propre de l’homme” qui nous sépare du reste des animaux. Il n’y aurait aucune rupture de nature entre les animaux et les humains : les antispécistes tiennent pour insignifiant tout ce qui spécifie l’homme, comme la faculté d’avoir des raisonnements complexes au point de théoriser des choses abstraites, d’établir des lois morales, le fait d’avoir une histoire, de se transmettre d’une génération à l’autre un récit collectif. Leur but n’est pas bien sûr de supprimer l’espèce humaine, mais de l’abolir intellectuellement. De faire disparaître la frontière morale et philosophique qui délimite, et donc institue, l’humanité.
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite.
Le côté très séduisant de l’antispécisme est cette volonté en son cœur d’abolir la souffrance. C’est un but difficile à critiquer de prime abord… Qui serait favorable à la souffrance ?
Personne, bien sûr. L’antispécisme joue constamment sur le registre psychologique des bons sentiments, au prix d’une survalorisation de la sensibilité. Il faut dire que l’attention portée à la souffrance animale n’a cessé d’augmenter depuis l’âge moderne : nous nous sommes éloignés du monde sauvage et nous avons progressivement cessé de voir l’animal comme un prédateur qui nous menace. Les documentaires animaliers du commandant Cousteau ont contribué à changer notre regard sur la nature sauvage.
D’autre part, la forte industrialisation de la filière viande dans les pays développés a introduit des techniques d’élevage et d’abattage répugnantes, abandonnant les animaux de ferme à des conditions de vie barbares, offensant le respect le plus élémentaire que l’on doit aux animaux. Tout cela est exploité par les militants de la cause animale, y compris les plus radicaux.
Mais il faut bien comprendre que l’antispécisme ne se résume pas à cela. Il consiste en un projet moral et philosophique qui va, on l’a vu, beaucoup plus loin. Il faut bien faire la part des choses : il peut exister de très bonnes raisons de réduire sa consommation de viande, mais il n’existe aucune bonne raison de penser que l’animal a des droits au même titre que l’homme, ou qu’il doit disposer du statut de “personne juridique” dans le code civil. Le drame est que la question animale est prise en otage par la pensée antispéciste, et cela mine le débat.
D’où ce mouvement tire-t-il sa genèse ?
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite. Forgé sur le terreau d’un rationalisme scientifique arrogant, l’humanisme moderne prône une supériorité absolue de l’homme sur la nature tout en contestant l’ordre et le droit naturels, comme l’a judicieusement montré Rémi Brague. Cet humanisme positiviste et athée n’a d’estime que pour la connaissance scientifique. Or s’il n’existe rien au-dessus de l’homme, il n’y a rien non plus pour le légitimer. Et s’il n’est réduit qu’à sa dimension biologique, l’homme n’est en effet qu’un animal comme les autres – seulement un peu plus intelligent, mais c’est tout.
La morale prônée par l’antispécisme est donc le résultat de cette vision matérialiste, qui annihile la dimension spirituelle de la vie humaine. Celui qui a popularisé cette idéologie est Peter Singer, auteur en 1975 de la Libération animale, l’ouvrage fondamental de la pensée antispéciste. Ce moraliste australien se définit comme utilitariste, tenant d’une pensée morale estimant qu’une action n’est bonne qu’à l’aune de ses conséquences, et non de sa maxime. C’est ce qui le pousse à mettre exactement sur le même plan la valeur de la souffrance humaine et celle des animaux. Du reste, tout au long de son histoire, le choix du végétarisme a toujours été un acte blasphématoire, un pied de nez aux autorités morales, politiques ou religieuses de l’époque.
C’est ce qui expliquerait la critique radicale de la religion que porte le mouvement antispéciste ?
Je soupçonne un certain nombre de militants antispécistes de s’être engouffrés dans ce combat car ils ont compris que s’en prendre à l’anthropologie constitue le dernier trébuchement nécessaire pour déstabiliser de manière définitive toute trace de philosophie judéo-chrétienne dans le monde occidental. Chacune des différences fondamentales qui permettaient de conceptualiser le monde depuis des siècles a été attaquée : la différence entre le citoyen et l’étranger sous les coups de boutoir de la pensée multiculturaliste, celle entre l’homme et la femme avec les “gender studies” … La dernière grande frontière qui résistait aux assauts de la déconstruction était celle entre l’homme et l’animal. Vouloir y mettre fin, c’est s’attaquer au récit biblique, dont la spécificité est de considérer que l’homme est créé à l’image de Dieu et, donc, qu’en tout homme il y a une part de Dieu qui s’incarne. C’est une remise en question de toute notre tradition philosophique : un projet proprement nihiliste.
Ce mouvement s’inscrirait-il donc dans la convergence des luttes ?
Il y a effectivement des convergences avec d’autres combats progressistes : des auteurs fétiches du multiculturalisme se sont grandement investis dans la question animale, comme Will Kymlicka, qui a écrit avec Sue Donaldson Zoopolis, le principal manifeste politique antispéciste. Il réclame, entre autres, la scolarisation des animaux domestiques… Également des penseurs de la théorie du genre, telle la professeur américaine Donna Haraway, une intellectuelle influente au sein de la pensée “queer”. Elle s’est mise à écrire sur l’antispécisme car, du moment qu’elle conteste l’existence de catégories étanches entre les sexes, alors au fond la frontière entre l’homme et l’animal pouvait elle aussi être remise en cause. Son principal ressort argumentatif ? C’est la philosophie de la partouze : quand on couche tous ensemble, tout se mélange et donc se confond. De la même façon, pour elle, humains et animaux sont capables de se faire plaisir réciproquement, donc ils ne sont pas si éloignés… Elle décrit en effet, avec force détails, la relation érotique qu’elle a longtemps entretenue avec sa chienne.
Mon hypothèse est qu’en réalité nous sommes arrivés au terme de tous les grands combats de libération à mener : abolition de l’esclavage, mouvement pour les droits civiques, libération de la femme… Pour les personnes qui ont besoin d’un combat progressiste pour donner sens à leur existence, il faut alors se trouver de nouvelles causes à défendre. Faute de vraies oppressions à dénoncer, on en cherche de nouvelles… L’animal devient ainsi le nouveau prolétaire du XXIe siècle.
Il y a un paradoxe : les antispécistes s’appuient sur la biologie pour montrer à quel point l’homme est proche de l’animal et, en même temps, il y a une haine de tout ce qui rapporte à la nature et à l’essentialisme…
L’antispécisme n’est pas du tout un combat écologiste. Et à plein d’égards, il y a une opposition fondamentale entre ces deux luttes. Pour schématiser, l’écologie considère que la nature est un écrin pour la vie et le bonheur des hommes. Il faut donc la protéger pour les générations futures. L’antispécisme, lui, considère que toute vie possède une dignité en elle-même et qu’il faut protéger les animaux parce qu’ils ont des droits en tant que tels. Il n’accorde donc aucune importance à la biodiversité : les espèces ne sont plus un critère.
Plus philosophiquement, il y a dans cette idéologie une lutte contre l’idée de nature, qui est, selon les antispécistes, une ruse de l’homme pour mieux asseoir sa propre domination. La loi naturelle n’existe pas, et la seule loi qu’ils reconnaissent est que chacun a le droit de se préserver dans l’être sans se voir infliger de souffrances. La remise en cause de l’idée de nature peut aller très loin : ainsi l’astrophysicien Thomas Lepeltier, auteur de nombreux ouvrages sur la cause animale, estime qu’il faut coûte que coûte empêcher les animaux de se manger entre eux. Pour cela, il propose une intervention parfaitement artificielle : nourrir les lions de steaks au soja, ou encore modifier leur génome pour les rendre végétariens. Le régime alimentaire végan est d’ailleurs carencé en protéines à moins de consommer un complément de synthèse, la vitamine B12, entièrement fabriquée en laboratoire. Et ne parlons même pas de la viande de culture : des tissus cellulaires développés in vitro, et qui commencent déjà à remplacer la viande dans certaines assiettes… La pensée antispéciste repose ainsi sur une intervention plus grande encore de l’homme sur la nature, pour modifier tous les équilibres, mais non plus au bénéfice de l’homme. C’est un projet sans limites, proprement démiurgique.
Finalement, cette idéologie nous interroge sur notre perception de l’homme…
C’est parce qu’on a affaibli ce qu’il y a d’humain dans nos existences qu’aujourd’hui les idées antispécistes connaissent une telle prospérité. Tous les ressorts d’une dépréciation de l’homme étaient déjà présents dans le débat contemporain : mise au ban de l’histoire, délégitimation de la culture, “honte prométhéenne” devant la prise de conscience de notre capacité technologique de nuisance… Ajoutez à présent l’accusation, portée par les antispécistes, de crime génocidaire à l’encontre de la condition animale : si rien n’est fait pour réaffirmer la noblesse du métier d’homme, alors je ne donne pas cher de notre peau. Mais je préfère rester optimiste : l’antispécisme me semble être l’aboutissement naturel du processus de déconstruction mais aussi son point d’achoppement. Un certain nombre de combats menés par les déconstructeurs ont été remportés sans vraiment rencontrer de résistance. Mais celui sur la condition animale est loin d’être gagné car il heurte profondément le bon sens : il est possible que si tous les gens de bonne volonté, qui ont une vision raisonnable et non idéologique de la place de l’homme dans la nature, se réveillent et apprennent à répondre à l’idéologie antis-péciste, alors jamais celle-ci ne parviendra au terme de son projet. Mais surtout, et c’est là mon espoir, comme l’outrance de ce combat n’est que la conséquence logique des mouvements précédents, c’est le processus de déconstruction dans son ensemble qui sera remis en cause. Ce réveil anthropologique permettra de penser de nouveau le monde sans ambiguïté ni culpabilité. Et sans doute d’être mieux en mesure aussi de l’habiter, car la déconstruction nous a rendus orphelins du monde.
L’Extinction de l’homme, de Paul Sugy, Tallandier, 208 pages, 17,90 €.
France24 - World
Lebanese parliamentary elections: High stakes for first poll since 2019 protests
Issued on: 11/05/2022 - 12:16
Julia KIM
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On May 15, parliamentary elections will take place nationwide in Lebanon. The Lebanese diaspora, estimated to be double the size of the domestic population, already cast their ballots last week. Around 60 percent of people across 58 countries turned out, slightly more than in 2018. We bring you a special edition of Middle East Matters on Lebanon's first elections since the mass protests of 2019.
This year's vote is the first time the Lebanese people will get to have their say after 2019's failed mass protest movement, the Covid-19 pandemic and 2020's devastating Beirut port blast. The crises have been exacerbated by a crippling economic crisis, which is approaching its third year with no end in sight.
To understand what's at stake in this year's elections, we speak to Diana Menhem, the managing director of Kulluna Irada, an advocacy group for political reform funded by Lebanese citizens.
Plus, our correspondent Sally Farhat reports from Beirut on the female candidates trying to make a difference in Lebanese politics. This year, 118 women are running against 600 men. Lebanon currently ranks among the lowest countries worldwide when it comes to female representation in parliament.
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LEBANON VOTESOverseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
Lebanese abroad cast votes in parliamentary elections
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
France24 - World
Apple bids farewell to the iPod
Issued on: 11/05/2022 - 11:50
Shirli SITBON
US tech giant Apple has announced it is stopping production of its iconic iPod device, which was first launched in 2001. With a battery life of 10 hours and enough space for 1,000 songs, the iPod completely changed the way we listen to music and paved the way for smartphones. Also in the show, US President Joe Biden says the fight against inflation is his "top priority".
BBC
Deborah James: Big C presenter 'can't do anything more' to fight cancer
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You, Me and the Big C's Deborah James has revealed she is receiving end-of-life care at home for bowel cancer.
Speaking to BBC Breakfast's Graham Satchell, the broadcaster said she had gone to her parents' home to spend her remaining time with her family because it was "where I always wanted to die".
You can read more about Deborah's story here.
If you have been affected by any of the issues in this video, information on help and support is available on BBC Action Line.
France24 - Monde
Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie
Publié le : 11/05/2022 - 07:33Modifié le : 11/05/2022 - 13:26
FRANCE 24
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La journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, l'une des plus connues de la chaîne panarabe Al-Jazira, a été tuée par balle mercredi matin, alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne dans un secteur tendu de la Cisjordanie occupée.
Lors d'un raid de l'armée israélienne en Cisjordanie, la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh de la chaîne arabe Al-Jazira, a été tuée par balle mercredi 11 mai. Alors que la chaîne d'information qatarie accuse Tsahal de l'avoir abattue, le Premier ministre israélien Naftali Bennett émet l'hypothèse qu'elle ait été touchée mortellement par un tir palestinien.
Tuée de "sang froid"
Selon Al-Jazira, la journaliste a été tuée "de sang froid" par les forces israéliennes. "Dans ce qui est d'évidence un meurtre, en violation des lois et des normes internationales, les forces d'occupation israéliennes ont assassiné de sang-froid la correspondante d'Al Jazira en Palestine, Shireen Abu Akleh, prise pour cible de tirs à balles réelles tôt ce matin", a ainsi précisé la chaîne dans un communiqué.
Un autre journaliste, Ali al-Samoudi, blessé lors de ces affrontements, a accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur les journalistes. "Nous étions en chemin pour couvrir l'opération de l'armée lorsqu'ils ont ouvert le feu sur nous […]. Une balle m'a atteint. La seconde balle a touchée Shireen", a-t-il déclaré.
La vice-ministre des Affaires étrangères du Qatar, Lolwah Al Khater, a précisé dans un message sur Twitter, que la correspondante avait été tuée par les forces israéliennes d'"une balle au visage". "L'occupation israélienne a tué la journaliste d'Al Jazira Shireen Abu Akleh en lui tirant une balle au visage alors qu'elle portait une veste 'presse' et un casque. Elle couvrait leur attaque dans le camp de réfugiés de Jénine. Ce terrorisme d'État israélien doit cesser, le soutien inconditionnel à Israël doit cesser", a-t-elle écrit.
Mais selon le Premier ministre israélien, Shireen Abu Akleh a "probablement" été tuée par des tirs palestiniens et non israéliens, a affirmé mercredi le Premier ministre israélien, Naftali Bennett. "Selon les informations que nous avons réunies, il semble probable que des Palestiniens armés, qui ont ouvert le feu sans discernement à ce moment, sont responsables de la mort malheureuse de la journaliste", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"À ce stade, nous ne pouvons pas déterminer par quel tir elle a été blessée et nous regrettons sa mort", a déclaré mercredi après-midi le chef d'état-major de l'armée israélienne, Aviv Kohavi. Il a ajouté qu'une enquête était en cours.
Israël a offert aux Palestiniens une "enquête conjointe" sur la mort de la journaliste.
Une journaliste chevronnée
Palestinienne, chrétienne et âgée d'une cinquantaine d'années, Shireen Abu Akleh avait travaillé à La Voix de la Palestine, à Radio Monte-Carlo, avant de rejoindre la chaîne Al-Jazira, où elle s'est fait connaître à travers le Moyen-Orient pour ses reportages sur le conflit israélo-palestinien.
Ce décès intervient près d'un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d'une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et l'État hébreu.
L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir mené au cours des dernières heures, des opérations dans le camp palestinien de Jénine, et d'autres secteurs de Cisjordanie, afin "d'appréhender des personnes soupçonnées de terrorisme". "Durant ces activités de contreterrorisme dans le camp palestinien de Jénine, des dizaines d'hommes armés palestiniens ont ouvert le feu et lancé des objets explosifs en direction des forces israéliennes, menaçant leur vie. Les soldats ont répliqué. Des personnes ont été atteintes", a indiqué l'armée israélienne.
"L'armée mène une enquête sur ces événements et envisage la possibilité que les journalistes ont été atteints par des hommes armés palestiniens", a ajouté le communiqué.
Depuis le 22 mars 2022, Israël a été la cible d'une série d'attaques ayant fait au moins 18 morts. Deux de ses attaques ont été perpétrées par des Arabes israéliens, et quatre d'entre elles par des Palestiniens, dont trois jeunes originaires de Jénine, où l'armée israélienne a multiplié les opérations ces dernières semaines.
Dans la foulée de ces attaques anti-israéliennes, 31 Palestiniens incluant des assaillants et un jeune de 18 ans mercredi près de Ramallah, ont été tués dans des incidents avec l'armée israélienne.
Avec AFP
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Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne
En Israël, les deux suspects palestiniens de l'attentat d'Elad capturés
Arrestation de deux suspects après une attaque meurtrière en Cisjordanie
France24 - Monde
Marine Le Pen dans la bataille des législatives pour conforter sa place de première opposante
Publié le : 11/05/2022 - 09:49
FRANCE 24
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Après plus de deux semaines de silence à la suite de sa défaite au second tour de l'élection présidentielle, dimanche 24 avril 2022, Marine Le Pen entre en campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin.
Marine Le Pen lance son parti, mercredi 11 mai, dans la bataille des élections législatives où la finaliste de la présidentielle entend conforter sa place de première opposante à Emmanuel Macron, revendiquée aussi par Jean-Luc Mélenchon et son union des gauches.
La candidate d'extrême droite était restée discrète depuis son échec à la présidentielle face au président sortant, où elle a réuni 41,5 % des voix au second tour.
>> À lire : Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale
Elle a fait sa rentrée médiatique mardi soir, à la veille d'une conférence de presse du Rassemblement national (RN) où Jordan Bardella, qui la remplace à la tête du parti jusqu'en septembre, présente la stratégie du RN et les 577 candidats investis ou soutenus par le parti.
Mardi soir sur TF1, pour sa première interview depuis l'élection, Marine Le Pen a semblé considérer qu'Emmanuel Macron obtiendrait une majorité aux législatives des 12 et 19 juin. Et que "la vraie question", était "quelle opposition" le chef de l'État aurait face à lui.
📹 La #NUPES, c'est l'opposition qui va défendre le #burkini à la piscine, qui veut ouvrir les prisons, qui veut régulariser les clandestins, qui veut augmenter les impôts de 270 milliards, qui veut désarmer la police ! #JeVoteRN #Législatives2022 #Le20h pic.twitter.com/x48fflT2UY
May 10, 2022Les Français "ont déjà un peu choisi en me mettant au second tour", a-t-elle fait valoir, et ils "ne veulent pas de cette opposition" de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) conduite par Jean-Luc Mélenchon, qui "va défendre le burkini à la piscine", "régulariser les clandestins", "augmenter les impôts" ou "désarmer la police".
Marine Le Pen et le chef de file des insoumis, troisième de la présidentielle, se disputent désormais la place de premier opposant à Emmanuel Macron.
Une projection de l'institut OpinionWay publiée accorde entre 135 et 165 sièges à la Nupes, et entre 20 et 40 au RN, la majorité présidentielle obtenant entre 310 et 350 sièges.
"Il va falloir créer les conditions de la remobilisation"
La députée du Pas-de-Calais se représente elle-même à Hénin-Beaumont, où elle a ciblé dimanche Jean-Luc Mélenchon, qualifié de "fou du roi", pour avoir, selon elle, favorisé la réélection du président sortant.
Il s'agit aussi pour Marine Le Pen, qui vient d'essuyer son troisième échec à la présidentielle, de remotiver ses troupes.
>> À lire : Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
"On ne sent pas les gens très mobilisés et il va falloir créer les conditions de la remobilisation", admet Louis Aliot, vice-président du parti. Mais "même si les gens sont déçus, ils en veulent plus au système qu'à Marine Le Pen", tempère l'ancien directeur de campagne adjoint, Jean-Philippe Tanguy.
Le RN entend faire, comme à la présidentielle, campagne sur le pouvoir d'achat. Une thématique qui avait permis à Marine Le Pen de reléguer au second plan ses propositions controversées sur l'immigration et l'islamisme.
📹 Ce que veut faire Emmanuel #Macron va beaucoup nuire aux classes populaires, aux classes moyennes, à l'ensemble de cette France qui travaille et qui est toujours en train de payer sans jamais rien toucher. #Le20h #JeVoteRN #Législatives2022 pic.twitter.com/B8cakaycVe
May 10, 2022Le RN espère former un groupe à l'Assemblée, ce qui est possible à partir de 15 députés, malgré un mode de scrutin – majoritaire – défavorable au parti d'extrême droite.
À la présidentielle de 2017, Marine Le Pen avait réuni 33,9 % des voix mais n'avait obtenu que huit députés (sept aujourd'hui, dont une apparentée).
Aucune alliance avec le parti d’Éric Zemmour
Le Front national (devenu RN) a obtenu une seule fois un groupe entre 1986 et 1988, avec 35 députés, grâce à la proportionnelle.
Le RN fait valoir cette fois que Marine Le Pen avait dépassé les 40 % dans 339 circonscriptions. Pourtant la bataille se mènera sans accord avec le parti Reconquête! d'Éric Zemmour, qui a réuni 7,07 % des voix à la présidentielle et va présenter 550 candidats.
Même Stanislas Rigault, chef de file du mouvement de jeunesse de Reconquête!, qui a été approché par Jordan Bardella, aura face à lui une candidate RN dans la 2e circonscription du Vaucluse.
Or "si vous avez 50 % d'abstention, il faut obtenir 25 % des exprimés [pour accéder au second tour]. Cela suppose donc des alliances partout pour pouvoir gagner", rappelle le directeur d'Ipsos Brice Teinturier.
L'ancien président du FN, Jean-Marie Le Pen, qui avait hésité à soutenir Éric Zemmour avant de préférer sa fille, regrette cette absence "d'entente" et prévient Reconquête d'une possible "déroute".
Jordan Bardella avait fustigé l'"incohérence" d'Éric Zemmour à critiquer Marine Le Pen puis "solliciter son aide pour se faire élire". "Ne croyez pas que j'ai vexé le RN. […] Cette union, ils n'en voulaient pas. C'est ainsi", s'est défendu dimanche Éric Zemmour, qui hésite lui-même à se lancer.
Avec AFP
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LÉGISLATIVES 2022Nouvelle union populaire : le Parti socialiste tiraillé entre soulagement et dissidences
INTERVIEWLREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"
Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale
France24 - World
Are Hong Kong protesters really knocking down 'facial recognition' towers?
Issued on: 06/05/2022 - 17:02Modified: 10/05/2022 - 15:31
Thaïs Chaigne
A video showing a group of protesters in Hong Kong destroying what they believe is a “facial recognition tower” started circulating again on social media in early May. But it turns out these images are from 2019 and they actually show smart lamp posts. To be fair, some members of the Hong Kong opposition do have real concerns that the authorities are using these lamp posts to surveil the city, even though the authorities say that isn’t their purpose.
If you only have a minute
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A video that started circulating on Twitter on May 4, 2022 shows Hong Kong protesters attacking what they call a facial recognition tower. According to the caption on this video, it was filmed recently.
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In reality, the video is from pro-democracy protests that took place during the summer of 2019.
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Protesters destroyed a so-called smart lamp post, which they believe contains facial recognition software. The government, however, says that isn’t the aim of these installations.
The verification in detail
A video shared on Twitter on May 4, 2022 and retweeted nearly 37,000 times shows Hong Kong residents, according to the caption, “cutting down facial recognition towers". A man uses an electric saw on what looks like a lamp post – a long stem with a green thing on top in the shape of a leaf.
The pole falls to the cheers of a crowd of protesters dressed in black and carrying umbrellas. When it falls to the ground, people have a go at it – kicking it, spray painting it and pouring some kind of liquid on the components.
Hong Kong: people are cutting down facial recognition towers pic.twitter.com/cyhQtF41Lu
May 4, 2022
Certain elements in the video, like the IKEA logo in the backdrop and the orange Mega Box building, made it possible for our team to easily identify the location where it was filmed which, is, indeed Hong Kong. A similar lamp post is visible on Google Street View images from March 2022. Similar posts have been installed up and down the street.
Video from August 2019
Since early May, this video has been shared widely on social media platforms, from Gab to Reddit to Twitter, with a caption that makes it seem like the scene took place in May 2022.
“People in Hong Kong are rising against dictatorship of China ... they are cutting down facial recognition towers from streets. Long Live the Resistance !” says one tweet, posted by a verified user with the Indian Army.
“People in Hong Kong are cutting down the facial recognition towers. Meanwhile Twitter doesn’t want you to retweet this,” reads another Tweet.
You can find out when the video was actually filmed by carrying out a search using the key words "Hong-Kong: people destroy facial recognition towers" in English on different social media sites as well as a reverse image search using the tool Invid WeVerify (check out this link to find out how). Turns out, the video started circulating online on August 24, 2019, the day of pro-democracy protests in Hong Kong. One example is this tweet, which has been deleted, but you can see it archived.
Moreover, this scene could not have taken place in 2022. Some of the protesters are holding umbrellas, which they use to create a wall to block the person actually felling the lamp post. Protests in 2014 were nicknamed the “umbrella revolution” and, since then, the umbrella has become a symbol of democratic resistance. But since Hong Kong adopted the so-called national security law on June 30, 2020, pro-democratic umbrellas have deserted Hong Kong streets. This law allows law enforcement to arrest anyone for “threatening national security” for vague reasons. Since June 2020, a number of pro-democracy activists have been arrested, others have been silenced while others have fled the country.
'Facial recognition tower'?
If you carry out a search with the tool Invid WeVerify, you’ll also see that the video has resurfaced several times since 2019. Here it is in August 2020, for example. Here’s another example from December 2020. It always has the same caption, in English, which mentions "facial recognition towers".
If you type these words into Google, then you’ll find articles from the time that give more information about the context. These two videos by ABC show, for example, the scene from another angle.
The knocked down structure is actually a “smart lamp post”, according to this article in the Swiss newspaper “Le Temps”. Installations like these have sparked fear amongst the opposition.
In 2019, the Hong Kong government did install about 50 of these smart lamp posts. They want to install another 350 by 2023. These lamp posts enable them to gather information on the weather, traffic and air quality as part of a “smart city” project.
But because they are equipped with cameras and can transfer data, the Hong Kong opposition immediately expressed fears about what they might be used for.
This is a description of a smart lamp post on a government website. © OGCIO HONG KONG
So the protesters in the video are attacking it because they fear that it might contain facial recognition software controlled by China.
During protests in the summer of 2019, many feared that the authorities would use surveillance and facial recognition technology to arrest activists. That’s one of the reasons they started hiding behind umbrellas.
Facial recognition technology is everywhere in China and smart surveillance cameras are already used in some cities, like Nanjing, to surveil even the smallest movements by people as part of the “social credit” system.
After questions from the public, the Hong Kong government said in July 2019 that smart lamp posts didn’t have any facial recognition technology. They also said that some of the lamp post's functions were not activated at this stage, like monitoring car license plates. There is information on these lamp posts that is publicly available, including the capabilities of each lamp post and their placement.
Independent experts, interviewed by AFP FactCheck in September 2019, say that even if the cameras in these lamp posts were not installed for facial recognition purposes, it would be easy to modify them to do so.
In 2022, Hong Kong continued to install these smart lamp posts, even though debates about facial recognition technology and privacy are still in full force. Currently, debate is focused on an app called "LeaveHomeSafe", created to track those who had been in contact with someone ill with Covid-19. On May 5, 2022, the government admitted that the app did indeed contain facial recognition technology and asked the developer to look into removing it.
Download the app
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Le président d'Interpol visé par une enquête pour "complicité de torture" en France
Publié le : 11/05/2022 - 11:17
FRANCE 24
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Une information judiciaire a été ouverte fin mars à Paris pour "complicité de torture" après la plainte de deux Britanniques visant le président émirati d'Interpol, Ahmed Nasser al-Raisi.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé, mercredi 11 mai, avoir confié à un juge d'instruction parisien une enquête sur le président émirati d'Interpol, Ahmed Nasser al-Raisi, pour "complicité de torture" après la plainte de deux Britanniques.
Cette plainte avec constitution de partie civile évoque des "tortures" et "détentions arbitraires" en 2018 et 2019 dont Ahmed Nasser al-Raisi se serait rendu complice en qualité de haut responsable policier des Émirats arabes unis. Ce type de plainte permet en France d'obtenir la désignation quasi automatique d'un juge d'instruction, statutairement indépendant.
"Forcé à de faux aveux"
Dans un communiqué, les deux Britanniques indiquent qu'ils vont "apporter mercredi les preuves de la torture" dont ils accusent Ahmed Nasser al-Raisi lors d'une audition "sur demande du juge d'instruction" du pôle crimes contre l'humanité du tribunal judiciaire de Paris.
Le premier plaignant, Matthew Hedges, est doctorant à l'université de Durham en Angleterre. Lors d'une conférence de presse à Lyon en octobre, il avait raconté les accusations d'espionnage dont il avait fait l'objet lors d'un voyage d'études aux Émirats arabes Unis, suite auxquelles il disait avoir été détenu et torturé entre mai et novembre 2018 et "forcé à de faux aveux". Condamné à la perpétuité en novembre 2018, il avait été gracié moins d'une semaine plus tard, sous pression internationale.
Lors de la même conférence, Ali Issa Ahmad, un agent de sécurité de Wolverhampton, dans le centre de l'Angleterre, avait quant à lui rapporté avoir été battu à plusieurs reprises et même poignardé lors d'un séjour d'un mois en détention entre janvier et février 2019 dans l'émirat de Sharjah.
Il avait indiqué qu'il lui avait été reproché d'avoir supporté trop ostensiblement lors d'un match de la coupe d'Asie l'équipe de football de l'émirat du Qatar avec un T-shirt sur lequel figurait le drapeau bordeaux de ce pays, rival des Émirats.
Une fonction honorifique
La présidence d'Interpol est une fonction essentiellement honorifique. Ahmed Nasser al-Raisi avait été élu président de l'organisation internationale de police criminelle par les États membres en novembre, au grand dam des défenseurs des droits humains et de responsables politiques.
Le Pnat a également ouvert une enquête préliminaire concernant le major général Al-Raisi après une plainte pour "torture" et "actes de barbarie" déposée par l'ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR), concernant le sort d'Ahmed Mansoor, l'un des principaux défenseurs des droits de l'Homme dans les Émirats arabes unis.
Dans un communiqué publié en janvier 2020, le ministère émirati des Affaires étrangères avait rejeté les affirmations "sans fondement" des ONG sur le sort de M. Mansoor. Sur ce volet, Interpol avait souligné en janvier que le litige relevait "d'un sujet entre les parties concernées".
Avec AFP
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Affaire Khashoggi : un des meurtriers présumés arrêté en France, Riyad évoque une "erreur"
Le patron émirati d'Interpol visé par une enquête en France pour "torture"
La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn
France24 - World
Warm, nurturing and joyous: Why pink is this season's hottest colour
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Dheepthika LAURENT
IN THE PAPERS - Wednesday, May 11: The Spanish papers are focusing on the firing of top intelligence chief Paz Esteban over the spyware phone-hacking scandal that's engulfed Pedro Sanchez's government. In El Salvador, a woman is sentenced to prison for having a medical abortion. We also look at mass coral bleaching on the Great Barrier Reef. In Las Vegas, droughts have caused a major lake to dry up and reveal the bodies dumped there by the mob. Finally, find out why pink is this season's hottest colour!
For more on the stories we mentioned:
The Telegraph: "The psychological power of wearing pink"
El Pais: "Un juez condena a 30 anos de cárcel a una mujer"
Climate
New.com.au: "Devastating’ Great Barrier Reef ‘mass bleaching’ report released"
The Conversation: "Australia’s future depends on science. Here’s what our next government needs to do about it"
The Times: "Drying Lake Mead to expose Mob murder victims in Las Vegas"
Spain phone hacking scandal
ABC front page
El Pais: 'Un cese inexplicado"
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Le risque de crise alimentaire mondiale est désormais en forte hausse
ActuTandis que les traders spéculent sur les céréales et les oléagineux dans les salles de marché, une sécheresse en voie d’aggravation devrait réduire les volumes de la récolte céréalière de l’été prochain dans plusieurs pays exportateurs. Le secrétaire général de l’ONU tente en vain d’alerter les décideurs politiques. En France, la Confédération paysanne propose plusieurs mesures pour lutter contre la spéculation.
Gérard Le PuillDans une déclaration publiée le 13 avril dernier dans « ONU Info » le secrétaire général de l’Organisation des nations Unies Antonio Guteress déclarait que la guerre en Ukraine risquait « de faire basculer jusqu’à 1,7 milliards de personnes - plus d’un cinquième de l’humanité- dans la pauvreté, le dénuement et la faim ». Il expliquait notamment que 45 pays, surtout africains, parmi les moins avancés sont concernés par la menace dont 18 dépendants à plus de 50 % de l’Ukraine où de la Russie pour leurs importations de blé. C’est notamment le cas de l’Égypte, pays qui compte 103 millions d’habitants, dont 61 % des importations de blé provenaient de Russie et 23 % de l’Ukraine. Devant la flambée des cours en mars, l’Égypte a décidé d’utiliser une partie de ses stocks dans l’espoir de voir les prix baisser au bout de quelques mois. Ce mercredi 11 mai, la longue dépêche de l’Agence France Presse décrit la situation dramatique en Éthiopie, où il ne pleut pratiquement pas depuis 18 mois.
Depuis quelques jours, les télévisions multiplient les reportages sur la sécheresse en France. Si elle se prolonge, elle débouchera sur une récolte céréalière en forte baisse cet été. Aux États-Unis, seulement 27 % des superficies semées en blé d’hiver étaient jugées dans un état de végétation bon à excellent au mois d’avril. En France, le déficit de pluviométrie de mars à mai réduira les rendements de la prochaine moisson alors que l’on annonce déjà une réduction du stock mondial de report qui tomberait de 24,1 % de la production l’an dernier à 22,6 % cette année. Nous avons montré, dans notre article d’hier, que la volonté de la Commission européenne d’imposer aux pays membres de l’Union la mise en jachère de 4 % de leur superficie agricole était plutôt mal venue dans ce contexte.
Réguler les marchés pour échapper à spéculation
Le 5 mai, la Confédération paysanne a publié une déclaration de plusieurs pages sous le titre : « Commerce international des céréales, libre-échange, spéculation et agrocarburants : les maux de la faim ». Le texte commence par une analyse dont voici un extrait : « Une petite variation à la baisse des volumes disponibles engendre une forte hausse des prix sur les marchés agricoles, soumis à la loi de King. Les semis et récoltes agricoles étant dans un créneau calendaire défini sur les deux hémisphères du globe, l’offre est forcément peu réactive et rigide, car les producteurs ne peuvent réagir immédiatement. Ajoutons à cela l’importance des aléas qui pèsent sur les récoltes agricoles : aléas climatiques, aléas sanitaires, aléas géopolitiques. Face à ce constat, la régulation des marchés devrait être le socle fondamental des politiques publiques nationales et internationales. Car l’enjeu alimentaire est le premier besoin humain vital. Or même l’eau est aujourd’hui rentrée en Bourse aux États-Unis le 7 décembre 2020 ».
Face à cette situation, la Confédération paysanne suggère d’interdire la spéculation sur l’alimentation en mettant en place des « stocks publics » qui « permettent d’amortir les chocs, de sécuriser l’approvisionnement alimentaire des populations et de réguler les prix des marchés. Il n’en existe presque plus et la gestion des stocks privés est totalement opaque », dénonce le syndicat qui souligne aussi que les quatre entreprises de négoce international que sont « Archer Daniel Midlands, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus détiennent pus de 75 % du marché mondial ».
Comme seconde mesure, la Confédération paysanne avance la nécessité de « réguler les marchés pour mettre fin à la faim et reconstituer les stocks publics » en ces termes : « L’enjeu est de donner les clés à toutes les populations ; États et groupes d’États, de construire les conditions de leur souveraineté alimentaire et non de chercher dans une logique néocoloniale à gagner des parts de marché export vers ces pays actuellement structurellement importateurs. C’est l’agriculture paysanne qui nourrit le monde, pas l’agrobusiness… ».
Les effets pervers de la production d’agrocarburants
La troisième mesure est « l’arrêt des agrocarburants » que le syndicat justifie ainsi : « Les émeutes de la faim en 2008 et 2011 prennent aussi leur source dans le détournement massif des cultures alimentaires pour la production d’énergie. Alors que la population mexicaine était en proie à des émeutes de la faim, plus d’un tiers de la production états-unienne de maïs finissait dans les réservoirs des véhicules motorisés. Le bilan carbone des agrocarburants est en outre désastreux. Le détournement de maïs et autres cultures vers les méthaniseurs doit être aussi visé (…). La Confédération paysanne porte d’ailleurs un moratoire national sur la méthanisation ».
Ce qui se passe en Allemagne depuis une dizaine d’années est une illustration des effets pervers de la méthanisation des effluents d’élevage. Du fait de la fermeture programmée de toutes les centrales nucléaires, les aides financières à la méthanisation rendent cette activité plus rentable que la production de lait, de viande bovine ou porcine. Du coup, afin de produire toujours plus de gaz que l’on transforme aussitôt en électricité pour l’intégrer dans le réseau, on a doublé outre-Rhin l culture du maïs. Car la moitié de ce fourrage récolté en vert est déversée dans les fosses à lisier pour accélérer la fermentation et la production du gaz que l’on transforme en électricité.
En Allemagne, en seulement dix ans, la double conséquence a été la réduction de la superficie agricole consacrée à la production alimentaire et le doublement du prix de ces mêmes terres agricoles désormais très recherchées pour produire de l’énergie. Mieux vaut ne pas répéter la même erreur en France.
Onuconfédération paysanne France24 - World
The painful legacy of Angola’s civil war
Issued on: 06/05/2022 - 11:21
Twenty years ago, one of the longest, most brutal and deadliest wars of the last century ended in Angola. In 27 years, this conflict left nearly 1 million people dead and displaced 4 million. It has also left the country in ruins: In 2002, 60 percent of Angolans did not have access to drinking water and 30 percent of children died before the age of five. Has the West African country recovered from these dark years? We find out in this report by Clément Bonnerot, Dombaxi Sebastiao, Evan Claver and Juliette Dubois.
Angola's civil war began as its colonial master Portugal left in 1975, leaving rival independence movements to battle it out. In the midst of the Cold War, the West African country became the battleground of a proxy conflict between the communist bloc and that of the United States and its allies. On one side was Agostinho Neto's MPLA, supported by the USSR and Cuba, and on the other was Jonas Savimbi's UNITA, supported by South Africa, the US and the UK.
The initial stages of the war saw victories for the MPLA, which took over the capital and established a de facto government. But fighting intensified in the mid-to-late 1980s, culminating in the Battle of Cuito Cuanavale in 1988 in which nearly 10,000 soldiers died, with both sides claiming victory.
Afterwards, a ceasefire was held until 1992, when UN-supervised elections took place. The MPLA won, but Savimbi declared fraud and refused the results, and the fighting resumed. It did not end until 10 years later, when Savimbi was killed by government troops in 2002.
Precious oil resources
Since then, the country (which is still ruled by the MPLA) has been struggling to recover completely. Although most of the infrastructure damaged by the war has been rebuilt, the scars of the conflict are still present, especially in Luena and Huambo, where former combatants and victims feel neglected.
Luanda, the capital, has benefitted from the economic boom of the 2000s and the increase in oil prices, from which the country derives 70 percent of its revenue. A member of OPEC for some 15 years, Angola was ranked 16th among top oil-producing countries in 2019. With its skyscrapers and renovated waterfront, the capital projects the image of a prosperous and modern Angola. Yet this contrasts starkly with the reality of the majority of the country's inhabitants, half of whom live on less than two dollars a day.
Angola also remains one of the most corrupt countries in the world, despite President João Lourenço's promises to fight corruption. In Transparency International's 2021 ranking, Angola is ranked 136th (despite moving up 29 places since the previous report).
A new generation, embodied notably by political activist Hitler Samussuku, is rising up to fight for democracy and social justice. For them, peace does not mean simply laying down arms – it still needs to be constructed.
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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
L'Humanité
Le vote a-t-il mis en évidence une fracture générationnelle ? (2/2)
Le débatLors de l’élection présidentielle, les jeunes se sont davantage abstenus ou ont préféré Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Les plus âgés se sont plutôt tournés vers Emmanuel Macron.
Latifa MadaniUne rupture générationnelle a bel et bien émergé au cours des dernières années au sein de l’électorat, mais elle s’articule avec une fracture sociale.
Mathieu Gallard Directeur d’études à l’Ipsos
La tripartition du paysage politique français qui a émergé en 2017 et s’est confirmée lors de la présidentielle de 2022 a conduit à une recomposition des électorats des principales familles politiques, en termes sociaux, géographiques ou générationnels. C’est probablement ce dernier aspect qui a le plus retenu l’attention des observateurs à la suite du premier tour, non sans raisons. Certes, les logiques traditionnelles de la participation électorale restent d’actualité : les jeunes, plus sceptiques vis-à-vis de nos institutions très verticales et considérant le vote comme un moyen d’action parmi bien d’autres, sont toujours nettement moins enclins à se rendre aux urnes : seuls 56 % des moins de 35 ans ont voté au premier tour de l’élection présidentielle, contre 81 % des 60 ans et plus.
En revanche, les logiques du vote se sont modifiées : comme en 2017, mais plus encore qu’à l’époque, les moins de 35 ans se sont tournés vers Jean-Luc Mélenchon, 35 % d’entre eux faisant ce choix. Il s’agit une population souvent diplômée et bien formée, mais encore mal intégrée sur le marché du travail. À l’autre extrémité de la pyramide des âges, les seniors, qui en 2017 avaient plébiscité le candidat des « Républicains », François Fillon (45 % chez les 70 ans et plus), ont désormais favorisé le président sortant : Emmanuel Macron a obtenu 41 % des suffrages de cet électorat traditionnellement légitimiste et favorisant la stabilité. La représentante du pôle national-identitaire, Marine Le Pen, est la seule à avoir un électorat relativement bien réparti en termes d’âge. Il n’en reste pas moins qu’elle est particulièrement bien implantée au sein des classes d’âge intermédiaires, obtenant 28 % des suffrages des 35-59 ans. Ce segment de la population, le plus intégré sur le marché du travail, était aussi le plus préoccupé par la question du pouvoir d’achat, largement mise en avant par la candidate du Rassemblement national (RN) durant sa campagne. Une fracture générationnelle a donc bel et bien émergé au cours des dernières années au sein de l’électorat, qui s’entrecroise toutefois étroitement avec les fractures sociales du pays.
Il serait en effet illusoire de penser que la jeunesse est entièrement acquise à la gauche : la partie de la jeunesse peu ou mal formée et périurbaine ou rurale a plébiscité le RN, qui a obtenu 26 % des suffrages des 18-24 ans ; une autre jeunesse, diplômée, aisée, urbaine et optimiste s’est tournée vers Emmanuel Macron, qui a recueilli 20 % des voix de cette catégorie d’âge. Et le même constat pourrait être fait aussi bien à propos des classes d’âge intermédiaires que des seniors. Ainsi, si la tripartition naissante s’appuie sur trois pôles idéologiques aux électorats clairement segmentés, il n’en est pas de même des catégories générationnelles et sociales dont les comportements électoraux restent relativement hétérogènes. Seule l’articulation entre ces deux dimensions permet de comprendre les résultats de cette élection, et plus largement les évolutions de notre société.
L’âge, couplé à plusieurs variables, crée un effet de génération qui peut se traduire dans le comportement électoral.
Virginie Martin Politiste, sociologue, MediaLab Kedge Business School
Il convient avant tout de distinguer deux éléments : l’effet d’âge et l’effet de génération. La génération, c’est l’histoire de tout un groupe. C’est une socialisation, un contexte social, économique, culturel, international, qui concernera toute une tranche d’âge. C’est le collectif du moment. La génération des Trente Glorieuses (1945-1975), ceux nés dans les années 1940 à 1960 (les baby-boomers), a connu des époques de croissance. Les deux chocs pétroliers vont signer la fin d’une forme d’insouciance et, en 1983, le tournant de la rigueur le confirmera. Ces personnes, aujourd’hui âgées de 60 ans et beaucoup plus, ont été socialisées avec des référents bien différents des générations de leurs enfants et de leurs petits-enfants, les millennials. Ces éléments ont des conséquences sur le vote.
Concernant l’effet d’âge, on peut affirmer que, plus on avance dans la vie, plus le vote se droitise. Les plus âgés n’ont pas très envie de radicalité, de renverser la table. Il y a comme un besoin de stabilité (Emmanuel Macron a fait 71 % chez les 70 ans et plus). Mais, à cet effet d’âge, s’ajoutent d’autres variables : le patrimoine, souvent constitué par exemple, et dans ces générations une croyance religieuse plus vivace. Ce sont ces générations qui font l’élection. Elles s’abstiennent peu, alors que 40 % des moins de 35 ans n’ont pas voté. C’est une fracture civique. N’oublions pas aussi que, chez les plus âgés, subsiste l’idée que le vote est un peu sacré : les femmes ont eu ce droit en 1944, les moins de 21 ans en 1974. Concernant l’orientation du vote, l’effet de génération-socialisation a donc des conséquences. Ceux qui ont 20 ans en 1990 vont devoir affronter ces défis que sont la globalisation et la digitalisation. C’est un monde qui va peu à peu s’ubériser : stress, précarité, peur du déclassement… Cette génération doit apprendre à se débrouiller dans un monde qui s’accélère. Les services publics, les services à la personne sont numérisés.
Les plateformes cassent le collectif et le bien-être au travail. À cela va s’ajouter la question du réchauffement climatique que les plus jeunes, les millennials, ont largement intégrée. Ces derniers parviennent à surmonter la superdigitalisation, et la mondialisation. Nés après 1990, ils n’auront jamais connu les deux Allemagnes et seront nés dans la dynamique de la révolution numérique. Ils vivent certes avec, mais commencent à souffrir d’éco-anxiété.
Ces effets de génération portent par exemple les 18-24 ans à s’intéresser à des programmes façon Mélenchon, les actifs à partir de 24 ans à Marine Le Pen. À chaque génération ses thèmes en quelque sorte. Rappelons tout de même que la jeunesse n’est pas, malgré des tendances, une catégorie homogène. Certains sont très actifs, militent, d’autres nettement moins. Le comportement électoral varie au regard de diverses variables : les études, le milieu… L’âge est une petite partie de l’histoire d’un comportement électoral. L’effet de génération est souvent plus intéressant à décrypter.
[voiraussi: Le vote a-t-il mis en évidence une fracture générationnelle ? | L’Humanité (humanite.fr):lire aussi]
Le décryptage du scrutin Pour en savoir davantage
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Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
France24 - World
Rwanda: Tackling the challenge of overpopulation
Issued on: 06/05/2022 - 14:59
Africa's demographic growth is having a considerable impact on the continent's capital cities. Kigali, for example, is set to double its population by 2050. In one of the most densely populated areas in the world, authorities are trying to organise this growth in terms of urban planning and economics. Rwanda, which holds great ambitions on the continent, has plans to turn Kigali into Africa’s major international hub of business and finance. A report by Simon Wohlfahrt and Bastien Renouil.
To cope with population growth, Paul Kagame is transforming the country with a firm hand. In 30 years' time, the president imagines a Rwanda in which agriculture will be strictly planned and slums will give way to modern infrastructure. In this future, the capital Kigali will also become a hub for international conferences and the service economy.
This "Vision 2050" raises questions regarding wealth redistribution and freedom of expression in a country that does not tolerate any opposition to its vision. Rwanda still ranks among the 20 poorest countries in the world in terms of GDP per capita, and 40% of its population still lives below the poverty line. For people in Kigali, this transformation has meant total upheaval, and in many cases forced demolition of their homes … which they must sometimes do themselves.
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Warhol's iconic 'Marilyn' portrait sells for record $195 million
Issued on: 10/05/2022 - 03:44
NEWS WIRES
Pop artist Andy Warhol's famed 1964 silk-screen portrait of Marilyn Monroe sold for $195 million at auction on Monday, a record for a work by an American artist sold at auction.
"Shot Sage Blue Marilyn" is one in a series of portraits Warhol made of the actress following her death in 1962 and has since become one of pop art's best-known pieces.
Held in the collection of Swiss art dealers Thomas and Doris Ammann, it was sold by Christie's at an auction in New York.
Pre-sale estimates had reached as high as $200 million. The painting sold for a hammer price of $170 million. Added fees gave it a final price of $195 million.
The sale broke the previous record for an American artwork at auction of $110.5 million set in 2017 for a 1982 painting by Jean-Michel Basquiat.
"Shot Sage Blue Marilyn" is the absolute pinnacle of American Pop," Alex Rotter, chairman of 20th and 21st Century art at Christie's, said in a statement announcing the auction. "The painting transcends the genre of portraiture, superseding 20th century art and culture."
The painting is built on a promotional photo of Monroe from the 1953 film "Niagara," screened with bright colors over her eyes, hair and lips.
Its title refers to an incident in which a woman shot at a stack of four Marilyn portraits in Warhol's studio with a pistol, although "Shot Sage Blue Marilyn" was not struck by a bullet.
Monroe was one of Hollywood's best-known stars before her death of an overdose at her home in Los Angeles on Aug. 4, 1962.
Warhol died in 1987.
(REUTERS)
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Frida Kahlo self-portrait sells for record $35 million at New York auction
Picasso works fetch more than $100 million at Sotheby’s Las Vegas auction
Napoléon’s sword, firearms from 1799 coup sold for $2.8 million at US auction
Valeurs Actuelles
Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
France24 - World
Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest
Issued on: 10/05/2022 - 08:05
FRANCE 24
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Sri Lanka deployed thousands of troops and police Tuesday to enforce a curfew after at least eight people were killed in the worst violence in weeks of protests over an unprecedented economic crisis. Sri Lankan authorities issued shoot-on-sight orders to quell the unrest.
More than 200 were also wounded Monday as prime minister Mahinda Rajapaksa resigned, but that did little to calm public anger.
He had to be rescued in a pre-dawn operation by the military Tuesday after thousands of anti-government protesters stormed his official residence in Colombo overnight, with police firing tear gas and warning shots to keep back the crowd.
"After a pre-dawn operation, the former PM and his family were evacuated to safety by the army," a top security official told AFP. "At least 10 petrol bombs were thrown into the compound."
The Rajapaksa clan's hold on power has been shaken by months of blackouts and shortages in Sri Lanka, the worst economic crisis since it became independent in 1948.
President Gotabaya Rajapaksa remains in office, however, with widespread powers and command over the security forces.
After weeks of overwhelmingly peaceful anti-government demonstrations, violence broke out Monday when Mahinda Rajapaksa's supporters -- bussed into the capital from the countryside -- attacked protestors with sticks and clubs.
"We were hit, the media were hit, women and children were hit," one witness told AFP, asking not to be named.
Police fired tear gas and water cannons to disperse crowds and declared an immediate curfew in Colombo, a measure later widened to include the entire South Asian nation of 22 million people.
Authorities said the curfew will be lifted Wednesday morning, with government and private offices, as well as shops and schools, ordered to remain shut on Tuesday.
US Ambassador Julie Chung tweeted that Washington condemned "the violence against peaceful protestors" and called on the Sri Lankan "government to conduct a full investigation, including the arrest & prosecution of anyone who incited violence".
Shot dead
Despite the curfew, anti-government protesters defied police to retaliate against government supporters for the attacks late into Monday night.
Outside Colombo, ruling party lawmaker Amarakeerthi Athukorala shot two people -- killing a 27-year-old man -- after being surrounded by a mob of anti-government protestors, police said.
"He then took his own life with his revolver," a police official told AFP by telephone.
Athukorala's bodyguard was also found dead at the scene, police said.
Angry crowds set alight the homes of more than a dozen pro-Rajapaksa politicians, along with some vehicles, while buses and trucks used by the government loyalists in and around Colombo were also targeted.
We condemn the violence against peaceful protestors today, and call on the government to conduct a full investigation, including the arrest & prosecution of anyone who incited violence. Our sympathies are with those injured today and we urge calm and restraint across the island.
May 9, 2022
Several Rajapaksa homes were torched in different parts of the country, while a family museum in their ancestral village was trashed.
Doctors at the main Colombo National Hospital intervened to rescue wounded government supporters, with soldiers breaking open locked gates to ferry in the wounded.
"They may be murderers, but for us they are patients who must be treated first," a doctor shouted at a mob blocking the entrance to the emergency unit.
Unity government
Mahinda Rajapaksa, 76, said he was resigning to pave the way for a unity government.
But it was unclear if the opposition would join any unity administration, having before refused to govern with any members of the Rajapaksa family.
Under Sri Lanka's political system, even with a new unity government, the president will have the power to appoint and fire ministers as well as judges, and enjoy immunity from prosecution.
"Unless President Rajapaksa steps down, no one -- whether the masses in the streets or key political stakeholders -- will be appeased," analyst Michael Kugelman from the Wilson Center told AFP.
The protests came after the coronavirus pandemic hammered the island's vital income from tourism and remittances, which starved the country of foreign currency needed to pay off its debt.
This forced the government to ban many imports, leading to severe shortages, inflation and lengthy power blackouts.
In April, Sri Lanka announced it was defaulting on its $51 billion foreign debt.
It is unclear what President Rajapaksa's next move will be in the face of the protests, according to Akhil Bery of the Asia Society Policy Institute.
Aside from following his brother in resigning, he could appoint a caretaker government -- before then quitting -- deploy the military and police to suppress the protests, or try to wait for them to "die down naturally", Bery told AFP.
But whatever happens, the next government will have to take "unpopular decisions" to repair the devastated economy, he said.
Any bailout from the International Monetary Fund -- currently under negotiation -- would mean "higher taxes and less government spending, which is a politically toxic combination", he added.
(FRANCE 24 with AFP)
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Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests
Sri Lanka president declares state of emergency after protests
Tens of thousands march against beleaguered Sri Lankan President Rajapaksa
Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
France24 - World
Who is South Korea's new president Yoon Suk-yeol?
Issued on: 10/05/2022 - 05:31
NEWS WIRES
South Korea's incoming president Yoon Suk-yeol is a political novice who shot to public attention as a prosecutor for his uncompromising investigations into some of the country's most high-profile corruption scandals.
He looks set to take the world's 10th-largest economy in a different foreign policy direction -- vowing to abandon years of delicate diplomacy and get tough on North Korea.
After winning a close election by the narrowest margin ever, he has already backed off his most controversial pledges on the campaign trail -- including abolishing the Ministry of Gender Equality.
But his lack of legislative experience could prove costly as he faces a Democratic Party-controlled National Assembly that will likely scrutinise his policies.
Born in Seoul in 1960, Yoon studied law and went on to play a key role in convicting former president Park Geun-hye for abuse of power.
As the country's top prosecutor in 2019, he also indicted a top aide of outgoing President Moon Jae-in over fraud and bribery in a case that tarnished the administration's upstanding image.
This brought Yoon to the attention of the conservative opposition People Power party, which began courting him. He eventually won the party's primary and became its presidential candidate.
Yoon became the conservatives' "icon" because he was "seen as the best person to beat the Democratic Party candidate, despite his lack of political leadership experience," Gi-Wook Shin, a sociology professor at Stanford, told AFP.
"That does not bode well for Korean democracy as we may expect further polarisation," he added.
Adversarial politics
South Korean politics is famously adversarial, analysts say, where presidents serve just a single term of five years.
Every living former leader has been jailed for corruption after leaving office.
Despite his role in Park's ousting, Yoon fired up support among disgruntled conservative voters by offering a chance at "revenge" against Moon -- going so far as to threaten to investigate Moon for unspecified "irregularities".
Even Yoon's wife claimed his critics would be prosecuted if her husband won because that is "the nature of power", according to taped comments released after a court battle.
This suggests "he and his spouse are more than willing to engage in retaliatory legal investigations into political opponents", Keung Yoon Bae, a Korean studies professor at Georgia Institute of Technology, told AFP.
The outgoing administration's last order of business was to pass a reform bill stripping prosecutors of some of their power, in a move widely seen as a bid by officials to avoid being targeted after leaving office.
Local media have reported that Yoon is particularly inspired by British wartime prime minister Winston Churchill.
Despite his limited experience in politics, Yoon still managed to "consolidate support of a huge chunk of the country's elite", Vladimir Tikhonov, professor of Korean studies at the University of Oslo, told AFP.
Pre-emptive strike?
On nuclear-armed North Korea, Yoon has threatened a pre-emptive strike if needed, a claim analysts say is wildly unrealistic.
Just last month, North Korean leader Kim Jong Un said he would take measures to develop "the nuclear forces of our state at the fastest possible speed", in what analysts said was a response to Yoon's hawkish stance.
Yoon also once said he wants to buy an additional THAAD US missile system to counter the North, despite risks that it could prompt new economic retaliation from China, South Korea's biggest trade partner.
His "lack of political skill will spill over to the foreign policy realm", Minseon Ku, a political science scholar at the Ohio State University, told AFP.
So far, Yoon's camp "looked as though they were simply copying and pasting foreign policy phrases from the US Republican presidents' speeches," she added.
He also made a string of gaffes on the campaign trail, from praising one of the country's former dictators to belittling manual labour and Africans.
"The next presidency is coming at a time of transition for the world," especially following the Russian invasion of Ukraine, Karl Friedhoff of the Chicago Council on Global Affairs told AFP.
"That will mean making tough challenges about trade-offs that South Korea hasn't had to make in the past. Is Yoon up to that task?"
(AFP)
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Perspective
Feminism in South Korea after the election of an avowed anti-feminist
South Korean opposition conservative Yoon Suk-yeol wins presidential election
North Korea fires ballistic missile in latest test, South Korea says
Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - World
Former Haitian senator extradited to US over assassination of President Moise
Issued on: 09/05/2022 - 23:51
NEWS WIRES
A former Haitian senator appeared before a judge in Miami Monday after being extradited from Jamaica for his alleged role in the July killing of Haitian President Jovenel Moise.
Joseph Joel John, 51, is accused of conspiring to commit a murder or kidnapping outside the United States and providing material support to a commando operation against the Haitian president, the US Attorney's Office said.
John will be the third person tried in Miami in the case of Moise, who was assassinated on July 7 at the presidential palace in Port-au-Prince.
The US justice system says it has jurisdiction in this case, arguing that part of the plan to kill the president was allegedly hatched in Florida.
The other two suspects detained in the United States are Mario Palacios, a retired Colombian military officer, and Rodolphe Jaar, a Haitian-Chilean businessman.
Both have been imprisoned in Miami since January after being extradited from Panama and the Dominican Republic, respectively.
Last month Palacios, 43, pleaded not guilty. Jaar, 49, has yet to appear in court for his arraignment.
If the three arrested suspects are found guilty, they face a maximum sentence of life in prison.
Palacios is accused of being one of 26 Colombian mercenaries who allegedly took part in the murder of Moise at his home in Port-au-Prince. His wife Martine was also shot and wounded.
The mastermind or masterminds of the assassination remain a mystery.
It deepened an already dramatic crisis in destitute Haiti, which is suffering from a lack of security, soaring gang violence and rampant kidnappings.
(AFP)
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UN denounces Haitian gang's recruitment of children
Haiti's prime minister 'survives assassination attempt'
Haiti prosecutor seeks charges against PM Henry for president Moise's murder
Valeurs Actuelles
Dès 2024, le Puy du Fou proposera un spectacle vivant inédit aux Etats-Unis
Le Puy du Fou n’a aucune limite. Après l’Espagne et la Chine, le parc à thèmes vendéen a l’intention de proposer un spectacle vivant inédit, au service du peuple cherokee, dès 2024 aux Etats-Unis, détaille La Croix, mardi 10 mai. Au-delà de la possibilité de se faire connaître dans un nouveau pays, le parc a surtout l’intention de rendre hommage à l’histoire de cette tribu autochtone. « Nous nous sommes donné la vocation de célébrer l’âme des peuples », a confirmé auprès de nos confrères Nicolas de Villiers, nouveau président du parc depuis 2004, qui a succédé à son père Philippe de Villiers, qui avait imaginé ce concept artistique dès la fin des années 1970.
L’histoire de cette tribu demeure méconnue
Nicolas de Villiers l’assure : de façon hebdomadaire, des demandes lui parviennent du monde entier, pour y créer un Puy du Fou qui serait enraciné dans la culture et l’histoire locale. Parmi les différentes sollicitations, il a trouvé légitime celle de Richard Sneed, chef de la tribu des Cherokees de l’Est, dans le Tennessee. « Le peuple cherokee est venu à notre rencontre il y a un peu plus d’un an. Les Cherokees ont un passé douloureux, mais aussi glorieux, et voulaient que le Puy du Fou raconte une des séquences de leur grande histoire », précise-t-il auprès du quotidien.
Et l’enjeu est de taille, pour le Puy du Fou, car l’histoire de cette tribu demeure méconnue. Le spectacle se tiendra dans des lieux historiques, qui sont aujourd’hui devenus le parc national des Great Smoky Moutains, dans le Tennessee, note La Croix. Jusqu’en 2024, le show sera en cours d’élaboration. Le spectacle sera entièrement conçu et financé par la tribu des Cherokees de l’Est, épaulée par la maîtrise artistique du parc vendéen. Le Puy du Fou, qui souhaite inclure les populations locales concernées, a fait savoir à nos confrères qu’il travaillerait avec 117 acteurs cherokees, mais également avec des historiens cherokees et américains.
France24 - World
Macron says would take 'decades' for Ukraine to join EU
Issued on: 09/05/2022 - 06:04Modified: 09/05/2022 - 21:45
FRANCE 24
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James VASINA
French President Emmanuel Macron said on Monday it was unrealistic that Ukraine would soon join the European Union, and proposed the creation of a new political organisation that could bring together countries on the continent that share European values. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
11:00pm: Ukraine EU bid could take 'decades', warns Macron
France's President Emmanuel Macron on Monday said it would take "decades" for a candidate like Ukraine to join the EU, and suggested building a broader political club beyond the bloc that could also include Britain.
The idea immediately found favour with German Chancellor Olaf Scholz, who described it as a "very interesting suggestion" that he was "very pleased" to discuss with the French leader.
Ukraine, which is battling Russia's invasion, is seeking EU membership, and the European Commission has said it will respond to the request next month -- a key step before the issue is taken up by member states.
But Macron buried any hopes of swift membership for Ukraine, suggesting rather that it may be more efficient to consider building a wider club beyond the EU.
"I am saying this in all honesty -- honesty that we owe to the Ukrainians," Macron said.
"We can have an accelerated process... to accept candidate status for Ukraine but we know that given our standards and the criteria, it would probably take decades for Ukraine to really join the European Union."
9:43pm: EU chief von der Leyen meets Hungary's Orban
EU chief Ursula von der Leyen met on Monday with Hungarian Prime Minister Viktor Orban, who is holding up Brussels' plans for an embargo on Russian oil.
Landlocked Hungary relies on Russian oil from a single pipeline and Orban has warned he cannot approve the European Commission's proposed sixth package of EU sanctions against Moscow. Hungary’s Foreign Minister Peter Szijjarto said on Facebook that the country cannot accept the proposed new round of EU sanctions on Russia until its concerns are addressed.
Von der Leyen called the meeting "helpful". "This evening's discussion with PM Viktor Orban was helpful to clarify issues related to sanctions and energy security," she tweeted.
"We made progress, but further work is needed," she added, pledging to organise a video conference call "with regional players to strengthen regional cooperation on oil infrastructure".
Orban's spokesman Zoltan Kovacs, citing Szijjarto, said the sanctions package would be like an "atomic bomb" for Hungary's economy.
"Hungary will not vote for the EU Commission's initiative on sanctions against Russia because it poses a problem for Hungary and does not contain a proposal for a solution," he tweeted.
"The proposal is like an atomic bomb for the Hungary economy and would destroy our stable energy supply."
European diplomats in Brussels are locked in negotiations on the next series of sanctions designed to punish Russia for its invasion of Ukraine.
The proposed package would see most EU members halting oil imports from Russia by the end of the year.
Technical talks continue, and negotiators insist there is united EU support behind the need for tougher sanctions, but Hungary and its neighbours say they need more support to ensure alternative sources of fuel.
This evening’s discussion with PM Viktor Orban was helpful to clarify issues related to sanctions and energy security.We made progress, but further work is needed. I will convene a VC with regional players to strengthen regional cooperation on oil infrastructure.
May 9, 20229:31pm: Ukrainians being taken 'against their will' into Russia says Pentagon
The Pentagon has seen indications that Ukrainians caught up in Russia's invasion are being forcibly removed from their homeland and sent to Russia, a senior US defense official said Monday.
"I can't speak to how many camps or what they look like," Pentagon spokesman John Kirby told reporters. "But we do have indications that Ukrainians are being taken against their will into Russia."
5:30pm: Russia continues its offensive in eastern Donbas region
The Kremlin has focused on Ukraine's eastern industrial heartland known as the Donbas, where Moscow-backed rebels have been fighting Ukrainian government forces since 2014.
"Main supply routes and roads in the region are becoming impracticable because the Russian forces are advancing slowly in these areas," says FRANCE 24's senior reporter Catherine Norris Trent. "But it is a long and slow war of attrition," she says.
4:59pm: UN Human Rights Council to hold session on Ukraine
The UN Human Rights Council announced it will convene a special session on Thursday to address alleged Russian human rights violations during its war in Ukraine.
More than 50 countries on Monday backed a request from Kyiv and demanded an extraordinary meeting of the UN's top rights body to examine "the deteriorating human rights situation in Ukraine stemming from the Russian aggression".
Yevheniia Filipenko, Ukraine's ambassador to the UN in Geneva, said it would send a strong signal to Russian President Vladimir Putin about Moscow's international isolation.
"Together, we are sending another strong message to Putin and his clique of war criminals: you are isolated as never before," she said in a video message on Twitter.
UN Human Rights Council has to act in response to horrendous human rights abuses and war crimes committed by russia in Ukraine. That is why Ukraine, together with almost 60 states, requested to convene @UN_HRC Special Session pic.twitter.com/zUMOMnqvJO
May 9, 2022"We want to see the UN take practical steps to address Russia's violation of human rights in Ukraine and the war crimes which it commits daily against our people.
"This includes an investigation by the Commission of Inquiry into Russia's crimes committed in Bucha and other liberated areas.
"This is also an opportunity for the international community to focus on the situation in Mariupol, as well as forced transfers of our population, and other violations and abuses against innocent Ukrainian civilians.
"We will not rest until we ensure that those who commit these crimes are held to account."
The meeting will convene at 0800 GMT and be webcast live in the six official UN languages.
4:52pm: US treasury issues fresh Russia-related sanctions
The US treasury issued new sanctions on individuals, including senior executives of Russia’s largest bank Sberbank, according to a May 8 press release published on its website.
2:32pm: EU's Michel forced to take cover during strike on surprise Odesa trip
European Council President Charles Michel, who made a surprise visit to Odesa on Monday, was forced to break off a meeting and take cover when missiles again struck the southern Ukrainian port city, an EU official said.
The strike took place as he held talks with Ukrainian Prime Minister Denys Shmygal. "During the meeting with the PM, the participants needed to interrupt the meeting to take shelter as missiles struck again the region of Odesa," the official said.
The EU chief said people in Ukraine are being "tortured, raped and executed in cold blood" adding that Ukrainians are "resisting with courage".
Michel said Russia would fail to undermine Ukraine's "freedom". "The Kremlin wants to execute your spirit of freedom and democracy," Michel said in a video on Twitter.
"I am totally convinced they will never succeed," he added, promising that the EU will help Ukraine "build a modern, democratic country".
President Volodymyr Zelensky, who joined the talks by video conference, thanked Michel for visiting Ukraine on Victory Day, the anniversary of Europe's defeat of Nazi Germany in World War II.
1:30pm: Russian ambassador to Poland covered with red paint
The Russian ambassador to Poland was covered with red paint by pro-Ukrainian protesters as he attempted to lay flowers at the cemetery of Soviet soldiers, says the Washington Post’s Mary Ilyushina.
The Russian ambassador to Poland was doused with red paint during an attempt to lay flowers at the cemetery of Soviet soldiers, Russian state agencies reported citing local correspondents. pic.twitter.com/H3wZ9u4jXC
May 9, 202212:10pm: Putin's low-key, 'wait-and-see' speech
In his Victory Day speech, the Russian president "chose expressly not to mention any victory", notes FRANCE 24's Daniel Hawkins reporting from Moscow.
He added: "This speech is a wait-and-see from Vladimir Putin regarding three things: what's going to happen on the military front, what's going to happen with peace talks, and with regard to economic sanctions effects."
11:35am: Ukrainian refugees brave threat of war to return home
A growing number of Ukrainian refugees have decided to return to their country as the war focuses on the eastern Donbas region, Reuters reports.
More than 5.5 million Ukrainians have fled to neighbouring Poland, Moldova, Romania and beyond since Russia invaded on February 24, according to the United Nations, which has called it Europe's fastest-growing refugee crisis since World War Two.
But Ukrainian officials said last month more than 1 million citizens had returned to the country since the start of the invasion.
Statistics from Ukraine's State Border Guard Service show there have been days when more Ukrainians returned than left.
On April 22, for example, more than 30,000 people left the country via Ukraine's western borders with the European Union and Moldova, while 35,000 Ukrainians entered.
11:15am: 'Reality on the ground couldn't be more different'
Putin's comparison between the Soviet-era fight against fascism and Russia's current invasion of Ukraine jars dramatically with the reality on the ground, where Russian forces stand accused of committing atrocities against civilians as they struggle to overcome Ukraine's dogged defence, says FRANCE 24's Nadia Massih, reporting from Kyiv.
10:55am: Ukraine war 'dishonours' Russian army, says UK defence chief
Putin and his generals are mirroring the fascism Russia once fought against and dishonouring its military past, British Defence Secretary Ben Wallace has said.
"Through the invasion of Ukraine, Putin and his inner circle of generals are now mirroring the fascism and tyranny of 77 years ago, repeating the errors of the last century's totalitarian regime," Wallace said.
Britain has been one of the most vocal supporters of Ukrainian efforts to resist Russia's invasion.
Referring to Russian generals, Wallace said: "For them and for Putin there can be no victory day, only dishonour and surely defeat in Ukraine."
10:45am: Putin blames 'menacing' West for war in Ukraine
Russia's invasion of Ukraine is "precisely the reason why" countries like Finland and Sweden now want to join NATO, says FRANCE 24's international affairs editor Douglas Herbert, noting that the alliance's expansion "plays into [Putin's] narrative of a menacing West that wants to humiliate Russia".
🇷🇺🔴 FRANCE 24's International Affairs Commentator @dougf24 says that Putin's narrative was that an "aggressive" West is intruding on Russia's security and sovereignty as part of his propaganda messaging ⤵️ pic.twitter.com/j1bb1le1E7
May 9, 202210:15am: REPLAY – Putin's full Victory Day address
Putin claimed Russian forces in Ukraine were defending the Motherland from an "absolutely unacceptable threat" as he addressed troops in Moscow's Red Square.
9:55am: Ukraine won't allow Russia to 'appropriate' World War II victory, says Zelensky
President Volodymyr Zelensky has released a video statement saying Ukraine will not allow Russia to appropriate victory in World War II.
"Today we celebrate Victory Day over Nazism. We are proud of our ancestors who together with other nations in the anti-Hitler coalition defeated Nazism. And we will not allow anyone to annex this victory. We will not allow it to be appropriated," the Ukrainian leader said.
Zelensky listed several Ukrainian towns and cities currently under control of invading Russian forces, saying that Ukrainians during World War II had ousted Nazi Germany's forces from these regions.
"The names of these cities inspire us today. They give us faith that we will drive the occupiers from our land," Zelensky said in the video address, listing Mariupol, Kherson, and the Crimean peninsula by name.
"We won then. We will win now," the Ukrainian president added.
President of #Ukraine @ZelenskyyUa: “We won then. We will win now, too! And Khreshchatyk will see the parade of victory – the victory of Ukraine. Glory to Ukraine!” pic.twitter.com/339L7s6Faz
May 9, 20229:40am: 'Every soldier's death is painful for us', says Putin
Putin says Russian troops and volunteers deployed in Ukraine's Donbas are fighting for their Motherland.
"You are fighting for your Motherland, its future," he says in his Victory Day speech in Moscow.
"The death of every soldier and officer is painful for us," he says. "The state will do everything to take care of these families."
He finishes his speech with a rallying cry to the assembled soldiers: "For Russia, For Victory, Hurrah!"
9:30am: NATO 'an obvious threat' to Russia, says Putin
Putin claims the Wests was preparing a punitive operation in Donbas, in eastern Ukraine, where Russia's military operations are now focused.
He says Russia "urged Europe to find a fair compromise, but they didn't want to hear us".
"In Kyiv they were saying they might get nuclear weapons and NATO started exploring the lands close to us and that became an obvious threat to our country and to our borders," Putin adds. "Everything was telling us that there is a need to fight."
9:20am: Russian forces defending 'Motherland' in Ukraine, says Putin
The Russian president has begun his speech by telling Russian troops they are defending their country in Ukraine.
The West was "preparing for the invasion of our land, including Crimea," he says.
🔴: #Russia 🇷🇺 celebrates its 1945 victory over Nazi Germany on Monday with a show of military might even as its army battles Kyiv's forces in the east of Ukraine 🇺🇦 Watch President Vladimir Putin's speech #live on FRANCE 24 ⤵️ https://t.co/EfHnV3ZEIY
May 9, 20229:10am: Victory Day parade gets underway in Moscow
The Victory Day parade has begun in Moscow's Red Square.
Soldiers in full dress uniform are carrying Russian and Soviet flags past veterans and dignitaries including President Vladimir Putin, who is about to address the crowd.
Click on the player above to watch Putin's address live.
9:05am: 'Opposing views of history' come to fore as Moscow celebrates Victory Day
Victory Day has become "like a religion today", says Oleg Kobtzeff, professor of international politics at the American University of Paris.
"What's wiped out from memory is that among the 20 million killed [during World War II], it's pretty much Belarussian and Ukrainian civilians that paid a high price," he says.
8:45am: What to look out for at this year's Victory Day parade
The annual show in Red Square commemorating the defeat of Nazi Germany has become so ritualized that one year’s parade is barely distinguishable from others. But this year’s observance of Russia’s most important patriotic holiday carries exceptional weight.
As Russian troops fight gruelling battles in Ukraine and unleash torrents of missiles and bombs, both Russian and foreign observers will watch it for signs of what could come next in the conflict.
Daniel Hawkins has the latest from Moscow.
8:35am: 'We will win,' says Ukraine's Zelensky
Ukraine's Volodymyr Zelensky has issued a statement moments before Russia marks its Victory Day anniversary in Moscow. He says his country is fighting for a new victory, this time over Russian invaders.
"On the Day of Victory over Nazism, we are fighting for a new victory. The road to it is difficult, but we have no doubt that we will win," he said in a written address.
Zelensky said Ukrainians were a free people who had fought to defend their land many times in history and had their "own path".
"Today we are waging war on this path and we will not give anyone a single piece of our land (...) and we will not give anyone a single piece of our history," he said.
"We are proud of our ancestors who, together with other nations in the anti-Hitler coalition, defeated Nazism. And we will not allow anyone to annex this victory, we will not allow it to be appropriated."
7:50am: What are Putin's options?
The annual military parade in Moscow's Red Square marks the country's victory over Nazi Germany in 1945. It's a chance to remember the sacrifices of World War Two, when an estimated 27 million Soviet citizens died, by far the greatest loss of any country.
Under Vladimir Putin, Victory Day has also become a show of strength of troops and military hardware. But after months of war against its neighbour Ukraine, Russia is devoid of any real form of military victory that it can celebrate.
Frank Ledwige, a former military intelligence officer, looks at the various options on Putin's table as he prepares to mark the anniversary.
7:30am: Russia has 'nothing to celebrate', says Washington
Eleven weeks into a devastating and costly war in Ukraine, Russia's Vladimir Putin has nothing to offer his people as he prepares to celebrate the country's national Victory Day parade, says the US ambassador to the United Nations.
“They have nothing to celebrate,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador, said of the Russians, speaking on CNN.
“They have not succeeded in defeating the Ukrainians. They have not succeeded in dividing the world or dividing NATO. And they have only succeeded in isolating themselves internationally and becoming a pariah state around the globe.”
7:20am: 'Kramatorsk will survive': FRANCE 24 reports from frontline city
The city of Kramatorsk became the capital of Ukraine's Donetsk province after separatists took control of Donetsk itself during the 2014 war. Now close to the front lines, it has suffered regular attacks including a deadly missile strike on its train station – pushing many people to flee. However, a significant number of residents have stayed behind, determined to stick it out. Our correspondents Luke Shrago and Tarek Kai sent this report.
6:50am: EU should seize Russian reserves to rebuild Ukraine, says foreign policy chief
The European Union should consider seizing frozen Russian foreign exchange reserves to help pay for the cost of rebuilding Ukraine after the war, its foreign policy chief, Josep Borrell, has said in an interview with the Financial Times.
The EU and its western allies have put curbs on the Russian central bank's international reserves since the country began its invasion of Ukraine.
Borrell told the newspaper it would be logical for the EU to do what the US did with Afghan central bank assets after the Taliban took over there.
"We have the money in our pockets, and someone has to explain to me why it is good for the Afghan money and not good for the Russian money," Borrell said.
Washington froze the Afghan funds after the military takeover by the Taliban and plans to use some to help the Afghan people while holding the rest to possibly satisfy terrorism-related lawsuits against the Islamist militants.
5:05am: Russia readies Victory Day parade as fight for east Ukraine rages
Russia will celebrate its 1945 victory over Nazi Germany Monday with a show of military might as its army battles Kyiv's forces in the east of Ukraine, where 60 people were killed in an air strike on a school sheltering civilians.
President Vladimir Putin is set to flaunt Russia's power in celebration of Victory Day, in an event that has taken on great prominence as he seeks to justify a war that has gone on far longer -- and at far higher cost -- than expected.
But as huge missiles are towed through Moscow's Red Square and a planned flyover will feature fighter jets showing support for the war, Ukraine will be desperately battling to stop a hoped-for military breakthrough.
And civilians continue to bear the brunt of the bloodshed, with President Volodymyr Zelensky confirming that 60 were killed in a Russian air strike on a school in the eastern village of Bilogorivka -- one of the highest one-day tolls since Moscow's forces invaded on February 24.
11:40pm: UK slaps fresh sanctions on Russia, Belarus
The UK on Sunday said it was slapping fresh sanctions on Russia and Belarus over Moscow's invasion of Ukraine, including import tariffs on precious metals and export bans.
The import tariffs, including on platinum and palladium, target trade worth £1.4 billion ($1.7 billion or 1.6 billion euros), while export bans worth £250 million target Russia's manufacturing and heavy industry, said a statement from the Department for International Trade.
"This far-reaching package of sanctions will inflict further damage on the Russian war machine," said Secretary of State for International Trade Anne-Marie Trevelyan.
"It is part of a wider coordinated effort by the many countries around the world who are horrified by Russia's conduct and determined to bring to bear our economic might to persuade (Russian President Vladimir) Putin to change course."
The UK's new sanctions bring the total value of products subjected to full or partial import and export sanctions to more than £4 billion.
11:30pm: Russia has 'forgotten' all that mattered to WWII victors, says Zelensky
Russia has forgotten everything that mattered to the victors of World War II, Ukraine's President Volodymyr Zelensky said Sunday, a day before Moscow commemorates the Soviet Union's defeat of Nazi Germany.
Denouncing Russia's heavy shelling in the east of the country including one strike on a school that he says killed 60 people, he added: "Russia has forgotten everything that was important to the victors of World War II."
While normal people associated the anniversary with peace and the slogan "Never again!", Russia was continuing its attacks, said Zelensky in his nightly address.
Russia will on Monday mark the 77th anniversary since victory in what Russia calls the Great Patriotic War.
10:16pm: Evacuees from Azovstal plant reach Zaporizhzhia
A convoy of buses carrying evacuees from southeastern Ukraine, including some 40 civilians who had been holed up in the Azovstal steel plant in besieged Mariupol, arrived on Sunday in the Ukrainian-controlled city of Zaporizhzhia, a UN official said.
Osnat Lubrani, the UN humanitarian coordinator for Ukraine, said eight buses had arrived in the city. About 40 of the 174 evacuees on board had been rescued from the steel plant. Lubrani said in a statement that the evacuations brought to more than 600 the number of people evacuated from the area in the past 10 days.
"Our work, however, is not yet done," she said in the statement. "The UN is aware that scores of people who wanted to join the evacuation convoys over the last days were unable to do so. We will continue our engagement with both parties to the conflict to make sure that those who want to leave have the guarantees to do so safely and in the direction of their choice."
8:21pm: 'Putin is responsible for heinous war crimes', says Canadian PM Justin Trudeau
Canadian Prime Minister Justin Trudeau said Sunday that Russian leader Vladimir Putin was responsible for “war crimes,” during a visit to Ukraine where he met with President Volodymyr Zelensky.
“It is clear that Vladimir Putin is responsible for heinous war crimes,” Trudeau said at a news conference with the Ukrainian leader, adding that “there must be accountability” and that he had "witnessed first-hand the brutality of Russia's illegal war".
6:58 pm Putin's actions in Ukraine 'bring shame on Russia': G7
Russian President Vladimir Putin's “unprovoked war of aggression” in Ukraine has brought “shame on Russia and the historic sacrifices of its people," the G7 group of wealthy nations said Sunday in a statement.
“Russia has violated the international rules-based order, particularly the UN Charter, conceived after the Second World War to spare successive generations from the scourge of war,” said the statement, made as the G7 met by videoconference and commemorated the end of World War II in Europe.
“We remain united in our resolve that President Putin must not win his war against Ukraine,” it said.
6:27pm: US sanctions target Russian media
The United States will sanction three major Russian television stations, and deny all Russian companies access to consulting and accounting services offered by US firms, according to a statement released Sunday by the White House.
The moves against Joint Stock Company Channel One Russia, Television Station Russia-1, and Joint Stock Company NTV Broadcasting Company prohibit any US company from financing them through advertising or selling them equipment.
6:13pm: G7 countries commit to stop importing Russian oil
The entire G7 club of rich nations is "committed to phasing out or banning the import of Russian oil," the White House said Sunday, escalating pressure on Moscow over the invasion of Ukraine.
"This will hit hard at the main artery of Putin's economy and deny him the revenue he needs to fund his war," the Biden administration said in a statement, without specifying exactly what commitments the G7 members -- France, Germany, Canada, Italy, Japan, Britain and the US -- have made.
The United States, which was not a major consumer of Russian hydrocarbons, has already banned their import.
4:34pm: Canadian PM Justin Trudeau visits Ukrainian town of Irpin
Canadian Prime Minister Justin Trudeau made on Sunday an unannounced visit to the Ukrainian town of Irpin, which had been temporary held by Russian troops, the town's mayor said on Telegram.
“I’ve just had an honor to meet with the Prime Minister of Canada Justin Trudeau, who came to Irpin to see with his own eyes all the horror which Russian occupiers have caused to our town,” Oleksandr Markushyn said on his Telegram channel.
4:15pm: US first lady makes unannounced visit to Ukraine
US first lady Jill Biden made an unannounced visit to western Ukraine on Sunday, holding a surprise Mother’s Day meeting with the nation’s first lady, Olena Zelenska, as Russia presses its punishing war in the eastern regions.
Biden traveled under the cloak of secrecy, becoming the latest high-profile American to enter Ukraine during its 10-week-old conflict with Russia. “I wanted to come on Mother’s Day,” Biden told Zelenska. “I thought it was important to show the Ukrainian people that this war has to stop and this war has been brutal and that the people of the United States stand with the people of Ukraine.”
The first lady traveled by vehicle to the town of Uzhhorod, about a 10-minute drive from a Slovakian village that borders Ukraine. She spent about two hours in Ukraine.
On this Mother’s Day, my heart is with you, First Lady Olena Zelenska, and all of the brave and resilient mothers of Ukraine. pic.twitter.com/tCMXCXhgiY
May 8, 2022(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINEHow ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
AS IT HAPPENED
Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant
As it happened
Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Le génie lyrique de l’architecte Antoni Gaudí
Considéré tantôt comme un « mystique méridional, ardent et passionné » (Marquina), tantôt comme le créateur de fantaisies presque cauchemardesques, Antoni Gaudí laissa sur ses contemporains une impression vive, et à l’histoire une fortune critique mitigée. Fut-il cet architecte démiurge auquel le cantonna son rôle de bâtisseur de la Sagrada Familia ou ce pionnier de la modernité dont les surréalistes revendiquaient fièrement l’appartenance lorsqu’ils en redécouvrirent l’œuvre à titre posthume ? C’est en tout cas à ce « génie ou [ce] fou », comme le qualifiait le directeur de l’école provinciale d’architecture de Barcelone à la remise de diplôme de l’intéressé, que le musée d’Orsay consacre une rétrospective entièrement vouée à son œuvre, dont la présentation exclusive n’avait pas eu lieu depuis le Salon de la Société nationale des Beaux-Arts en 1910.
Un exercice difficile, tant ses projets furent nombreux en comparaison à sa production achevée, mais qu’Orsay parvient à rendre vivant en révélant les travaux préparatoires, les clichés et cet exubérant mobilier qu’il contribua à créer. En invitant son visiteur, aussi, à se plonger dans l’effervescence de cette Barcelone à laquelle il donna son visage et son caractère. C’est auprès de l’architecte Joan Martorell que Gaudí affûte son œil, apprenant parmi ce cercle de disciples amenés à faire naître le modernisme catalan une leçon architecturale fondée sur le respect du passé et le goût pour des formes nouvelles. Alors que la cité croule sous les projets d’agrandissement, Gaudí rencontre des commanditaires fidèles que sont ces grands bourgeois urbains aux aspirations aristocratiques, à l’image d’Eusebi Güell i Bacigalupi. Bâtissant pour le dandy catholique d’extravagantes constructions sur ses propriétés (Finca Güell, palais Güell), dessinant pour elles des pièces Art nouveau d’un mobilier à la silhouette naturaliste et asymétrique (dont une incroyable coiffeuse est dévoilée), le modeste fils du chaudronnier de Reus met son génie inventif au service de cette nouvelle “noblesse” catalane. Des familles aisées pour lesquelles il érige les Casas Vicens, Calvet, Batlló ou Milà, ou la Villa el Capricho à Comillas.
Un “lyrisme théologique” empreint de sentimentalité
Mais ce sont surtout dans ses travaux religieux que l’on retrouve le mieux ce « lyrisme théologique » (Jean Cassou) empreint de sentimentalité, qui caractérise une belle part de l’œuvre de ce fervent catholique. « Un croyant, comme le notait le poète Eduardo Marquina en son temps, qui ne discute pas ; il jette toujours violemment son opinion sans une raison, sans un appui, sans un argument ; il ne cherche pas la conviction, mais la foi. » L’élan est sensible, derrière les projets (des fusains sur photographies) qu’il laisse pour l’église inachevée de la Colonie Güell, manifeste des recherches incessantes qu’il entreprend jusqu’à sa mort. Reclus dans l’atelier de la Sagrada Familia, son ultime “grand œuvre” pour lequel il refusait toute autre commande, Gaudí, fauché accidentellement par un tramway en 1926, ne verra jamais cette nouvelle « cathédrale des pauvres » couronner la ville à laquelle il avait tant donné.
Gaudí, musée d’Orsay, Paris VIIe, jusqu’au 17 juillet.
France24 - Monde
Le procureur antidrogue du Paraguay assassiné durant sa lune de miel en Colombie
Publié le : 11/05/2022 - 11:40Modifié le : 11/05/2022 - 13:27
FRANCE 24
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Le procureur du Paraguay spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue, Marcelo Pecci, a été assassiné mardi en Colombie par des tueurs débarqués en jet-ski sur la plage paradisiaque d'une île des Caraïbes où il passait sa lune de miel.
Alors qu'il passait sa lune de miel en Colombie, Marcelo Pecci, procureur du Paraguay, spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue, a été assassiné, mardi 10 mai, en Colombie par des tueurs débarqués en jet-ski sur une plage paradisiaque.
Cinq enquêteurs colombiens ont été dépêchés sur l'île de Baru "où le meurtre a été commis" pour mener les investigations avec l'appui du Paraguay et des États-Unis, a annoncé à la presse en début d'après-midi le chef de la police colombienne, le général Jorge Luis Vargas. Il n'a pas précisé la date ou les circonstances exactes de l'assassinat, commis alors que le procureur passait sa lune de miel sur cette île touristique.
Marcelo Pecci, 45 ans, avait épousé le 30 avril dans la ville de Carthagène une journaliste colombienne, Claudia Aguilera, publiant des photos de son mariage sur son compte Twitter. "Oui il est mort", a confirmé son épouse, dans une courte interview avec une radio colombienne.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Claudia Aguilera Quintana (@aguileraclaudi)
Deus suspects
Le meurtre a eu lieu sur la plage privée d'un palace local, l'hôtel Decameron, au milieu des touristes et devant les eaux bleues transparentes de la mer des Caraïbes.
"Deux hommes sont arrivés [depuis la mer] sur une embarcation, ils se sont approchés et ont ouvert le feu, avant de s'enfuir", a-t-elle expliqué. "Un gardien a voulu intervenir, ils lui ont aussi tiré dessus". Le procureur Pecci n'avait "reçu aucune menace", a-t-elle simplement ajouté.
Le complexe hôtelier où séjournait le couple a dans un communiqué donné d'autres détails, précisant que les "assassins sont arrivés en jet-ski sur la plage devant l'hôtel". Sur la dernière photo publiée avant le drame sur le compte Instagram de la jeune femme, le couple était enlacé sur une plage, avec au premier plan une paire de chaussons pour bébé, laissant entendre que les nouveaux mariés attendaient un enfant.
Selon l'ambassadrice du Paraguay en Colombie, Sophia Lopez, "le transfert" du corps du procureur Pecci vers son pays "ne se fera pas dans l'immédiat", en raison des nécessités de l'enquête. Le procureur était en voyage "privé" et il n'avait aucune réunion de travail prévue pendant son séjour, a précisé la diplomate, s'exprimant sur un média colombien.
En fin d'après-midi mardi, la police colombienne a diffusé la photo de l'un des meurtriers présumés, en bermuda noir et tête couverte d'un chapeau Panama beige. Le directeur de la police colombienne, le général Jorge Luis Vargas, a déclaré lors d'une conférence de presse que l'agence antidrogue américaine DEA, les autorités colombiennes et paraguayennes s'efforçaient de concert "d'obtenir le plus d'informations possible" sur ce crime.
La police a annoncé une récompense de 488 000 dollars (soit environ 462 000 euros) pour toute information menant à la capture des tueurs.
"Le lâche assassinat du procureur Marcelo Pecci"
Sur Twitter, le président paraguayen Mario Abdo Benitez a condamné "le lâche assassinat du procureur Marcelo Pecci en Colombie" qui "endeuille toute la nation paraguayenne". "Nous condamnons cet acte tragique dans les termes les plus forts et redoublons notre engagement dans la lutte contre le crime organisé", a assuré le président.
El cobarde asesinato del fiscal Marcelo Pecci en Colombia enluta a toda la Nación paraguaya.Condenamos en los términos más enérgicos este trágico hecho y redoblamos nuestro compromiso de lucha contra el crimen organizado.Nuestras sinceras condolencias a sus familiares.
May 10, 2022"La façon dont ils [les assassins] ont agi, la façon dont ils ont exécuté, est typique de la mafia. Je ne vois pas d'autre explication […]", a estimé Le président de l'Association paraguayenne des procureurs publics, Augusto Salas.
S'exprimant sur une radio colombienne, la procureure générale du Paraguay, Sandra Quiñonez, a rappelé que son collègue assassiné avait obtenu "des condamnations importantes" dans ces "onze années de lutte contre le narcotrafic et le crime transnational". "Il voulait juste profiter de sa lune de miel, dans l'intimité, et c'est pour ça qu'il n'avait pas de sécurité" autour de lui. "C'était un grand ami […] il m'avait annoncé que sa femme attendait un bébé", a confirmé Sandra Quiñonez.
Une "commission de policiers" du Paraguay va se rendre en Colombie pour participer à l'enquête colombienne, a précisé le général colombien Jorge Luis Vargas. Le président colombien, Ivan Duque, a également condamné, via son compte Twitter, l'assassinat et a assuré être en communication avec son homologue du Paraguay afin d'assurer "toute la coopération [nécessaire] pour trouver les responsables".
Repudiamos el asesinato del Fiscal paraguayo Marcelo Pecci en Cartagena. Conversé con el Presidente @MaritoAbdo para manifestar mis condolencias y acordar toda la cooperación para hallar a responsables. @DirectorPolicia ya está en la ciudad para adelantar las investigaciones.
May 10, 2022Marcelo Pecci était un procureur spécialisé dans le crime organisé, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Il était connu pour son implication dans l'enquête qui a conduit le footballeur Ronaldinho derrière les barreaux entre mars et août 2020 pour être entré au Paraguay avec de faux documents.
Le Paraguay et la Colombie ont renforcé ces dernières années leur coopération contre le crime organisé international. Malgré des décennies de lutte contre les cartels et les narcotrafiquants, la Colombie reste le principal pays producteur et exportateur de cocaïne dans le monde.
Avec AFP
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Extradé aux États-Unis, "Otoniel" plaide non coupable de trafic international de drogue
Le Clan del Golfo bloque une partie de la Colombie, des violences font plusieurs morts
"Otoniel", le plus grand narcotraficant de Colombie, extradé vers les États-Unis
France24 - Monde
Sénégal : trois sages-femmes condamnées après la mort d'une femme enceinte qui a ému le pays
Publié le : 11/05/2022 - 15:51
Trois sages-femmes ont été condamnées mercredi 11 mai par un tribunal sénégalais à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu dans de très grandes souffrances une césarienne et dont le sort tragique a bouleversé le pays. Trois autres sages-femmes, également jugées par ce tribunal de Louga (nord), ont été relaxées, comme l'explique Sarah Sakho, correspondante de France 24 à Dakar.
BBC
Who really discovered Tutankhamun's tomb?
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Howard Carter lead the team of archaeologists in finding Tutankhamun's tomb, but not much is said about the Egyptians who helped him.
On the 100th anniversary of the discovery, an exhibition at the University of Oxford in the UK showcases some forgotten stories.
Egyptologist Daniela Rosenow told us about those who helped Carter.
Produced by Ije Ndukwe and Soraya Ali
L'Humanité
Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe
ActuDans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.
Gérard Le PuillDurant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.
Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.
L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie
Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.
Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.
Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers
Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?
À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.
Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen
Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :
« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».
On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .
Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.
politique agricoleRéchauffement climatique Valeurs Actuelles
Augustin Frison-Roche un éclatant talent de peintre
Sous les pampres de pourpre et d’or, / Dans l’ombre parfumée, / Ivre de songe et de fumée, /Le prince Lou s’endort. Difficile de ne pas songer à Paul Jean-Toulet devant les peintures d’Augustin Frison-Roche, leurs atmosphères rêveuses et crépusculaires, leurs lumières mordorées de tombées du soir orientales, leur sensualité calme et onirique. Sur des panneaux de bois que le peintre orne à l’huile et rehausse souvent à la feuille d’or s’étalent des paysages tranquilles mais que l’on sent grouillants d’une vie mystérieuse ; les feuillages que nul vent n’agite bruissent d’une foule d’oiseaux divers. Nulle figure humaine mais des animaux qui cohabitent dans une sorte de paix édénique, à moins que ce ne soit dans l’au-delà du mythe.
Il y a évidemment quelque chose de mythologique dans cet univers traversé çà et là d’animaux fantastiques ou sortis de quelque traité d’héraldique : malgré la précision merveilleuse du peintre, nous sommes ici au-delà du réel, dans une dimension singulière où tout fait signe. Comme le note Stéphane Barsacq en introduction du catalogue de l’exposition, « tout ce que fait Augustin Frison-Roche est très précisément pour révéler ce qu’est le mythe, qui n’est pas qu’une fable : le souvenir, non d’une histoire contée, mais d’une histoire à vivifier ».
Une œuvre imprégnée de spiritualité, qui évoque le jardin d’Éden
Quel mythe (au sens girardien du terme) plus vivant, à ce titre, que celui du jardin d’Éden ? On y songe plus d’une fois devant ces peintures où des loups vous toisent d’un regard qui semble celui d’un sphinx, où un lion et un chevreuil se croisent dans un verger qui a tout d’un paradis perdu, où un rapace bicéphale figure un emblème qui serait là pour nous rappeler le véritable ordre des choses. L’emploi récurrent de la feuille d’or n’est certes pas innocent et rappelle tant l’art byzantin que les primitifs italiens, dont on sait qu’ils n’en usaient pas en un but seulement décoratif, mais pour sa capacité à évoquer la transcendance du sacré.
Né en 1987, également sculpteur, Augustin Frison-Roche fait partie de ces jeunes artistes qui ne dédaignent pas de revivifier l’art sacré et de prouver que cette tradition que l’on pouvait croire morte peut, aujourd’hui encore, se renouveler dans la fidélité à son passé et servir de témoin aux passeurs de la foi : il a notamment réalisé un retable monumental pour la cathédrale de Saint-Malo, ou un baptistère pour celle d’Erbil, en Irak. L’exposition qu’il présente à Paris n’a rien de religieux mais elle est éminemment spirituelle. Il s’agit de conduire, par la beauté, à sa source, de faire deviner son principe. Stéphane Barsacq a bien raison de citer à son propos le poète Yves Bonnefoy : « J’aime la terre, ce que je vois me comble, et il m’arrive même de croire que la ligne pure des cimes, la majesté des arbres, la vivacité d’un mouvement de l’eau au fond d’un ravin, […] ne peuvent qu’avoir été voulues, et pour notre bien. Cette harmonie a un sens, ces paysages et ces espèces sont, figés encore, enchantés peut-être, une parole, il ne s’agit que de regarder et d’écouter avec force pour que l’absolu se déclare, au bout de nos errements. »
“L’or du soir”, galerie Guillaume, 32, rue de Penthièvre, Paris VIIIe, jusqu’au 28 mai ; “Augustin Frison-Roche”, catalogue de l’exposition, textes de Stéphane Barsacq, Klincksieck, 88 pages, 25 €. www.frison-roche.fr
France24 - Monde
Covid-19 : bas les masques dès lundi prochain dans les transports en commun en France
Publié le : 11/05/2022 - 15:46
FRANCE 24
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La dernière grande restriction anti-Covid va disparaître en France. Les voyageurs ne devront plus porter le masque dans les transports dès lundi, une annonce faite par le gouvernement en plein recul de l'épidémie même si celle-ci n'est probablement pas terminée.
Visage à découvert à partir du 16 mai. L'une des dernières mesures sanitaires en vigueur pour lutter contre le Covid-19 va disparaître dans quelques jours, a annoncé, mercredi 11 mai, le ministre de la Santé, Olivier Véran, à la sortie du conseil des ministres. Sont concernés notamment le métro, le bus, le train, l'avion et les taxis, a précisé le cabinet du ministère à l'AFP.
"Le port du masque reste recommandé mais n'est plus obligatoire", a-t-il dit, jugeant que cette contrainte n'était "plus adaptée" alors que la vague actuelle de Covid-19 est en train de fortement diminuer dans le pays. Les contaminations et les hospitalisations sont actuellement en forte baisse, même si les scientifiques préviennent que l'épidémie n'est probablement pas terminée, notamment face à la menace d'un nouveau variant.
Pour l'heure, l'annonce du gouvernement marque la levée de la dernière grande restriction décrétée par les autorités face à la pandémie de Covid-19 qui avait frappé la France, comme ses voisins européens, voici plus de deux ans.
En début d'année 2022, le gouvernement avait notamment mis fin à l'obligation de présenter un passe vaccinal, attestant d'avoir été vacciné contre le Covid-19, pour accéder à de multiples endroits, dont les transports en commun, les restaurants et les cinémas.
>> Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
Quelques restrictions maintenues
Après la fin du masque dans les transports, quelques restrictions seront tout de même maintenues. Un passe "sanitaire" – distinct du passe vaccinal car il fonctionne aussi en cas de test négatif récent – restera demandé pour accéder aux établissements de santé, et un isolement d'au moins une semaine sera toujours imposé après un test positif.
Au niveau des hôpitaux, les soignants non vaccinés, qui ne peuvent actuellement pas exercer leur activité, ne seront pas réintégrés dans l'immédiat, mais le gouvernement va se poser la question. "Nous serons amenés à nous réinterroger régulièrement", a déclaré Olivier Véran, faisant part de son intention de demander prochainement l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le sujet.
Enfin, le ministre a évoqué la possibilité d'une nouvelle campagne de rappel de vaccination à l'automne, mais s'est gardé de donner tout détail, soulignant que tout dépendrait de l'apparition de nouveaux variants et de leur profil plus ou moins dangereux ou résistant aux vaccins existants.
>> Covid-19 : les conséquences du port du masque sur nos interactions sociales
Avec AFP
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INTERVIEWNouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
C'EST EN FRANCE
Covid-19 : les conséquences du port du masque sur nos interactions sociales
Selon l'OMS, le Covid-19 est responsable de la mort de 13 à 17 millions de personnes
Valeurs Actuelles
L’Audi Q3 Sportback survoltée
PHILOSOPHIE
Le Q3 Sportback hybride rechargeable dégage d’emblée une impression de sportivité. C’est l’effet magique de son style de coupé, avec un hayon hyper-incliné. Les lignes fusent. Épaules larges, flancs aux greffes aérodynamiques très prononcées dans les parties inférieures, les designers ont soigné le côté théâtral. La face avant, quant à elle, s’appuie sur une calandre aux grilles et aux ouïes béantes, encadrées par des feux à Led aux dessins qui dégagent une forme d’agressivité. Malgré sa taille compacte, ce SUV joue la carte du luxe et de la technologie à outrance. À ce prix (supérieur à 50 000 euros), vous accédez à la qualité du premium allemand et c’est bien naturel. Vous apprécierez la noblesse des matériaux, la finition irréprochable.
AMBIANCE
La finition S Line est mise en avant sur ce modèle, tant elle flatte le pilote qui sommeille en vous. Elle comprend des sièges enveloppants à réglage lombaire électrique, un pack aluminium, une climatisation bizone et un « virtual cockpit » de 10,25 pouces, tout à fait dans l’air du temps. La double dalle numérique permet ainsi de jongler entre les écrans pour afficher ici vos stations radio préférées, là les données du GPS ou encore celles de la gestion de l’énergie. La batterie prend un peu de place dans le coffre. Son volume n’a rien d’extraordinaire, car le voici amputé de 150 litres par rapport à celui du classique Q3. Il faudra en outre y loger la mallette souple qui contient le câble de recharge.
TECHNIQUE
Sous le capot de notre Sportback 45 TFSI e : un 4-cylindres 2 litres turbo essence de 150 chevaux, couplé à un bloc électrique de 115 chevaux. Puissance totale : 245 chevaux. Couple généreux de 400 newtons-mètres. La bête n’est pas avare en sensations. Précise, équilibrée, elle bénéficie d’un excellent confort et brille par sa souplesse d’utilisation. Suspensions pilotées en option. Trois modes de conduites au programme : un mode tout électrique, avec 50 kilomètres théoriques d’autonomie ; un mode hybride à gestion “intelligente” qui, comme un vrai copilote actif, prend en compte les données de navigation pour anticiper le tracé et régler les paramètres de conduite en amont ; enfin, un mode qui préserve la charge pour ne pas se retrouver sans énergie quand vous aurez besoin, par exemple, de traverser une ville sans rejeter de CO2. Pour couvrir les plus de 600 kilomètres d’autonomie à la seule force de son bloc essence (en plus de l’autonomie en mode tout électrique), notre Audi Q3 Sport-back TFSI 45 e consomme à peine 7 litres aux 100 kilomètres. Appréciable pour un véhicule de plus de 1,8 tonne.
France24 - World
Wounded Ukrainian soldier describes captivity and exchange with Russian prisoners
Issued on: 10/05/2022 - 18:01
Juliette MONTILLY
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Glib Stryzhko, a Ukrainian soldier who fought in Mariupol, recalls his time in Russian captivity as he recovers from a battlefield injury in a Zaporizhzhia hospital. Stryzhko was captured in April and eventually taken to Russia before suddenly being put on a plane and sent home with others to be swapped for Russian prisoners.
Valeurs Actuelles
Au Cinq, le chef a tous les jours 20 ans
Au menu, les plats signatures du chef, qui sont au nombre de sept, seront proposés en “menu excellence”, avec accords mets et vins ou non, jusqu’à mars prochain. Une année entière de gourmandises à retrouver. Les festivités commencent par une langoustine, mayonnaise tiède et galette de sarrasin, ce plat est un véritable hommage aux racines bretonnes du chef, qui a toujours aimé cuisiner le poisson et les crustacés. Cette langoustine, qu’il a inventée en 1995 lorsqu’il officiait au Café de la Paix, a été reconnue lorsqu’il obtint pour la première fois trois étoiles au Pavillon Ledoyen en 2002, il la cuisine maintenant au Cinq. Ici, elle sera accompagnée d’un chassagne-montrachet premier cru Les Chaumées 2017. Vient ensuite un bar de ligne, caviar et lait ribot, le deuxième plat iconique de Christian Le Squer (1999) où il a incorporé tous ses souvenirs d’enfance, accompagné par le même vin.
Des plats “souvenirs d’enfance” réinventés façon palace
La gratinée d’oignon à la parisienne qui suit est une version contemporaine de la soupe à l’oignon bistrotière que le chef a voulu faire déguster dans un palace. Il l’a inventée en 2014 et l’accompagne d’un madère sercial 1999 de la maison D’Oliveiras. Le spaghetti debout en gratin, truffe, jambon, champignons était également un plat “souvenir d’enfance” revisité façon palace, créé en 1999 ; c’est une merveille, à mon avis. L’anguille fumée de la Somme qui clôture les plats salés a été créée pour un gala du Club des 100 en 2001 ; elle est accompagnée, comme le plat précédent, d’un nuits-saint-georges premier cru Aux boudots 2014.
Pour conclure ce repas festif et tellement élégant par des notes de douceur, le givré laitier au goût de levure est un véritable ovni dans la galaxie sucrée, précurseur d’une tendance à la pâtisserie désucrée. Il est suivi d’un croquant de pamplemousse qui a été créé à la demande de Château Yquem, lequel souhaitait trouver l’accord parfait avec les sauternes… une réussite sans faille. Le glacé, le fondant, le croquant sont une trilogie merveilleuse pour ce dessert avec le sauternes Château de Fargues 2006. Ce menu, Vingt ans d’excellence, sera proposé tous les soirs au Cinq jusqu’à fin mars 2023 à 480 euros pour neuf plats. Pour l’accord mets et vins, rajouter 320 euros.
Le Cinq, hôtel Four Seasons “George-V”, Paris VIIIe. Tél. : 01.49. 52.71. 54. E-mail : lecinq.par@fourseasons.com
France24 - World
‘I am under threat’: Decades after Putin's war, the anguish of Chechens still hunted by Russia
Issued on: 06/05/2022 - 17:57Modified: 06/05/2022 - 18:02
Juliette MONTILLY
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The conflict in Ukraine recalls the 1999 arrival of tanks in Chechnya sent by Russian President Vladimir Putin to "pacify the Caucasus". Twenty-three years later, the war is not over. It has moved to the European Union, where some of the 250,000 Chechen refugees there are spying on one another. Since 2009, two dissidents who testified publicly about Chechen leader Ramzan Kadyrov's abuses have been shot dead in Austria, a rich and peaceful country of 9 million people.
BBC
Toyota cuts production due to Covid lockdown in Shanghai
By Peter HoskinsBusiness reporter
Toyota says it will suspend operations at more production lines at its factories in Japan this month due to the coronavirus lockdown in Shanghai.
The firm says the production halt will come into effect on Monday and stay in place until of end of next week.
It is the latest big car maker to announce that it is being impacted by the Covid-19 measures in China.
Meanwhile, Tesla has reportedly halted most production at its Shanghai plant due to problems with sourcing parts.
"Due to the impact of the semiconductor shortage, we announced our revised production plan for May," Toyota said in a statement.
"However, as a result of the lockdown in Shanghai, China, we have decided to additionally suspend operations of 14 lines at 8 plants in Japan from May 16 (Mon) to May 21 (Sat)," it added.
The company previously said it planned to produce around 750,000 vehicles globally this month but said it had now cut that forecast by about 50,000 due to the lockdown.
Also on Wednesday, Toyota revealed that its quarterly profit had slumped by a third as it felt the impact of production disruptions caused by a global shortage of computer chips and China's Covid-19 restrictions.
The world's biggest car maker by sales posted an operating profit of 463.8 billion yen ($3.56bn; £2.9bn) for the three months to the end of March, well below market expectations.
The company's shares were around 4.5% lower in Wednesday afternoon trade on the Tokyo Stock Exchange.
Toyota's announcements came as Shanghai is in its sixth week of an intensifying lockdown that has made it increasingly difficult for manufacturers to operate amid tough restrictions on the movement of people and materials.
It is the latest example of a major car maker being forced to cut back production as a result of the lockdown in Shanghai.
Tesla has halted most of its production at its plant in the city due to problems securing parts for its electric vehicles, according to Reuters, citing an internal memo.
On Tuesday, the company planned to manufacture fewer than 200 vehicles at its factory in the city, the news agency said.
That would be far below production of around 1,200 vehicles a day Tesla's Shanghai plant had seen shortly after reopening last month following a 22-day closure.
Meanwhile, the electric car maker's sales in China had already slumped by 98% in April from a month earlier, data released by the China Passenger Car Association showed.
However, during a virtual appearance at the FT Future of the Car 2022 conference on Tuesday Tesla's boss Elon Musk said China's lockdown measures would not be "a significant issue in the coming weeks".
Tesla did not immediately respond to a request from the BBC for comment.
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Valeurs Actuelles
Dubaï la flamboyante
Cette ville qui est sortie de terre en vingt ans ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes. Adresses branchées, restaurants gastronomiques, bons plans en bord de plage. “The place to be” pour une faune hyperbranchée, où les “expats” se retrouvent tous les week-ends, est Twiggy. Le lieu est magique avec sa piscine lagon qui plonge dans la mer et une salle à manger ouverte sur la nature. La tendance est iodée et healthy, entre Ibiza et Saint-Tropez. Au pied du Park Hyatt Dubai Lagoon, Twiggy, c’est une certaine philosophie, une autre vision du luxe, c’est le farniente élégant, avec une décoration provençale revisitée. Dans l’assiette, les produits de la mer viennent d’Australie, des crevettes royales au black cod. On y trouve aussi le bœuf Angus ou le wagyu de Kagoshima. Le repas n’est pas donné, mais comme partout à Dubaï : entre 80 et 100 euros. On n’hésite pas à rester toute la journée pour se baigner, boire un cocktail, avec ambiance de DJ jusqu’à la nuit profonde.
Ninive est plutôt un restaurant du soir. L’établissement est magique. Hommage aux jardins suspendus de Babylone, du nom de cette autre ancienne ville mésopotamienne, Ninive est le restaurant où l’on se doit d’être vu. C’est l’adresse la plus festive de Dubaï avec son grand bar et ses nombreuses chichas à disposition des hôtes. Il se trouve au pied des fameuses tours Jumeirah Emirates, un lieu à couper le souffle. Les tables basses sont entourées de grands canapés pour partager de multiples plats. Aux manettes des fourneaux, c’est Gilles Bosquet, un chef français, passionné de cuisines du monde, formé en son temps à l’école de Gordon Ramsay (à Hong Kong). Il a la souplesse et l’inventivité des chefs voyageurs. Il se promène dans l’univers puissant de la cuisine moyen-orientale, en Iran, en Irak, en Syrie, en Turquie, en Afrique du Nord en passant par l’Arabie saoudite. Son éventail de goûts nous fait savourer les tajines marocains, le fatayer libanais, le poulet aux épices. Ou encore la taktouka, les manti, un plat turc de boulettes de viande, le tashreeb irakien (agneau braisé).
Depuis quelques années, cette ville, qui est sortie de terre en 20 ans, ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes.
C’est ici le meilleur de la cuisine orientale avec, à la fin du repas, une chicha pour savourer quelques volutes. Comptez de 12 euros pour une soupe chorba adas à 124 euros le wagyu grillé. La musique tonitruante met l’ambiance et ça marche.
Le restaurant Mimi Kakushi est une ode au Japon des années 1920, si bien représenté ici. Avec lui, le voyage se fait dans le temps. La décoration ouvre toutes les frontières, habilement sur un lieu qui clame un style renversant des standards ancestraux. Assises de cuir cognac, multiples paravents en bambou, lumières tamisées. C’est l’esprit “moga” (“modern girl”) par excellence. Dans l’assiette, le meilleur de la cuisine japonaise : edamame vapeur, sushis à profusion, sashimis, tempura, gyozas, makis que l’on doit à la créativité du chef, sans oublier les brochettes de bœuf Angus, les asperges vertes avec une sauce wafu citron et sésame, le filet d’angus grillé au sésame et soja à l’ail doux.
On y va pour voir et être vu, c’est l’un des derniers restaurants à la mode, qui fait partie de l’enceinte gastronomique dans la cour du Four Seasons. On y dîne avec des amis pour de grandes tablées. Ici, oubliez les tongs de l’après-midi, les stilettos se doivent d’être vertigineux et les robes décolletées. Pour les messieurs, veste de rigueur. Les prix vont de 37 à 247 euros pour un plat principal.
Le “Frenchie” qui réussit au pays de l’or noir
La Cantine du Faubourg, qui fut un des premiers restaurants français à être à la mode ici, vient de subir un récent relooking. La grande salle aux profonds canapés a changé de sens et de couleur et s’ouvre toujours sur le jardin arboré si prisé de la clientèle d’affaires. Le maître des cuisines est encore Gilles Bosquet, qui, depuis une petite dizaine d’années, a quitté la France pour diriger le groupe, ce qu’il réussit à merveille. Ce lieu festif est très prisé d’une jeunesse branchée et aisée qui se retrouve, en musique, tous les soirs depuis le début de l’année, au brunch instauré à l’heure européenne, les samedis et dimanches. Dans l’assiette, des produits exceptionnels, souvent en provenance du Pacifique. D’énormes salades aux légumes frais, des poissons crus, des viandes de belle provenance, à des prix oscillant de 10 à 250 euros.
Enfin ce tour gastronomique se termine avec Gohan, qui est une mini-enclave au sein de La Cantine du Faubourg. De petite taille, impressionnant de caractère, le lieu est une célébration des salles à manger japonaises conventionnelles. Le marbre est venu habiller le bar et les meubles ; les banquettes sont flashy et les suspensions insolentes. On y va le soir à la sortie du bureau avec sa moitié pour déguster une nourriture de rue élégante ; la carte, voulue raffinée, proposant sushis et gyozas de la plus haute qualité, de 11 à 65 euros.
France24 - World
Embedded with the Ukrainian soldiers facing the Russians across no man's land
Issued on: 05/05/2022 - 16:48
Juliette MONTILLY
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In southeastern Ukraine, a group of soldiers man a series of gun emplacements and makeshift trenches in a deserted no-man's land. About four or five kilometres away are the Russians, whose rockets frequently wreak havoc in nearby towns. Soldier Dmytro Sirenko insists that his unit will not leave its positions no matter what, because the Russians want to "push us out and then keep marching".
Valeurs Actuelles
Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration
C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.
Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».
Une souscription en ligne toujours disponible
Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.
Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée.
Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate
Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2
— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022
Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.
« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.
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France24 - Monde
La BCE prépare les esprits à une première hausse des taux en juillet
Publié le : 11/05/2022 - 15:34
Francfort (AFP) – La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a préparé mercredi le terrain à une hausse des taux d'intérêt en juillet pour faire face à la flambée de l'inflation, ce qui marquerait le début de la fin de l'argent "facile" dans la zone euro, après les Etats-Unis.
L'institution monétaire européenne "va mettre fin" dans un premier temps à ses achats nets d'actifs "au début du troisième trimestre", soit juillet, puis une première hausse de taux devrait intervenir "quelque temps après", dans "une période de quelques semaines seulement", a averti Mme Lagarde dans un discours prononcé à Ljubljana.
Alors que l'inflation a atteint le taux record de 7,5% sur un an en avril en zone euro, la BCE paraît déterminée à ramener cet agrégat en direction de son objectif de 2% dans les deux ans qui viennent.
Son choix est cornélien. Ne pas relever les taux risquerait d'alimenter un peu plus les tendances inflationnistes, notamment via les revalorisations salariales consécutives à la forte inflation. Les relever trop vite pourrait ralentir encore la croissance déjà faible.
Encore en avril, la BCE disait vouloir attendre. Mais le choc sur les prix, les tarifs d'énergie notamment, attisé par la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine et les multiples pénuries, l'empêche de rester les bras croisés.
Voyage par étapes
Aussi, les prochaines réunions de la banque centrale européenne le 9 juin, à Amsterdam, puis le 21 juillet à Francfort, s'annoncent cruciales avant la pause estivale.
"Après la première hausse des taux, le processus de normalisation sera progressif", a précisé Mme Lagarde. Elle parle depuis avril d'un "voyage" par étapes, présageant une série de hausses de taux après l'amorçage de l'été.
Ce changement de cap est surtout poussé par les "faucons" prônant une politique monétaire plus stricte au sein du Conseil des gouverneurs, l'instance de décision de la BCE.
Ces derniers semblent avoir pris le dessus sur les "colombes", adeptes de soutiens prolongés à l'économie.
"Alors que l'inflation dans la zone euro continue d'être élevée, nous devons agir" maintenant, a martelé mardi Joachim Nagel, président de la Bundesbank allemande.
Selon ce "faucon", un virage monétaire est possible maintenant mais sera plus délicat s'il faut attendre la fin de la guerre en Ukraine.
"Il est temps de mettre un terme aux mesures qui ont été activées pour lutter contre la faible inflation", a renchéri mercredi Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un discours à Vienne.
Ce qui vent dire que l'ère des rachats nets de dette publique et privée doit prendre fin comme celle des taux négatifs, en taxant aujourd'hui à -0,5% les dépôts bancaires dormant à la BCE au lieu d'être distribués en crédit.
Une politique régulièrement critiquée dans la première économie européenne, où nombre d'Allemands accusent la BCE d'alimenter la hausse des prix et d'appauvrir les épargnants.
D'ici quelques mois "l'argent va être un peu moins facile" et "les taux d'intérêt vont monter mais très progressivement", a expliqué mercredi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, sur la radio France Inter.
Première hausse depuis 2011
La BCE n'a plus connu de hausse de taux depuis 2011 mais se prépare désormais clairement à emboiter le pas d'autres grandes banques centrales en avance sur le sujet.
Début mai, la Réserve fédérale américaine (Fed) a remonté ses taux directeurs de 0,5 point pour combattre une inflation plus élevée encore qu'en zone euro. Et la Banque d'Angleterre (BoE) a relevé son taux à un plus haut depuis 2009.
Pour la zone euro, Gilles Moec, chef économiste chez Axa, interrogé par l'AFP, table sur "une première hausse des taux en juillet, suivie par un retour à zéro (du taux négatif) en septembre, avant une longue pause".
Toutefois, il ne s'attend pas une longue série de hausses.
"Entre la poursuite de la guerre en Ukraine, une situation Covid pour le moins compliquée en Chine et les effets secondaires du durcissement rapide des conditions financières aux Etats-Unis, la BCE ne pourra pas facilement poursuivre sa normalisation au-delà de 2022", conclut-il.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Royan : un monument inauguré en mémoire des victimes des bombardements de 1945
Ce dimanche 8 mai marque le 77e anniversaire de la capitulation nazie. Célébré de différentes manières dans toute la France, il est l’occasion à Royan d’honorer la mémoire des victimes des bombardements alliés, relate Le Parisien. Cet épisode douloureux de la Libération est commémoré par la ville avec l’inauguration d’un mémorial. Baptisé « Le Souffle » et constitué de 86 tubes montant jusqu’à six mètres de hauteur, il a été installé sur l’ancien fort du Chay, détruit par les bombes. Les cérémonies de l’armistice seront l’occasion de sa première illumination, aux couleurs de la France, puis à celles de l’Ukraine.
Une destruction contestée
L’artiste, Luc Richard, cité par Le Parisien, y voit « une déflagration très stylisée, légère où l’on pourra rentrer comme dans une chapelle. Cette œuvre représente un espoir et tend vers l’avenir ». D’un coût total de 148.000 euros, le mémorial a bénéficié de 48.000 euros de financement participatif. La cagnotte restera ouverte jusqu’en septembre. Il sera accompagné d’une reconstitution 3D et d’un parcours pédagogique pour découvrir les faits qu’il commémore.
Fin 1944, la Wehrmacht avait reçu l’ordre de défendre coûte que coûte les zones portuaires françaises qui pourraient être visées par un second débarquement. Ce qui a abouti à la création de plusieurs « poches » allemandes, dont celle de Royan. Le 5 janvier 1945, les bombardiers alliés ont déversé plus de 3.000 tonnes de bombes sur la ville qui sera finalement conquise le 17 avril. Les attaques ont coûté la vie à 422 civils et 47 soldats allemandes et détruit 85 % de la ville. Cette offensive est aujourd’hui largement contestée, son utilité apparaissant relative.
Charente-maritime : les dernières actualités
BBC
Rebekah Vardy admits directing agent to Coleen Rooney's private Instagram
By Paul GlynnBBC News, at the High Court
Rebekah Vardy has conceded that she directed her agent to look at Coleen Rooney's private Instagram account to obtain information about a car crash.
Mrs Vardy was giving evidence at the High Court on the second day of her libel case against Mrs Rooney.
Mrs Rooney is being sued for libel after claiming Mrs Vardy leaked private information she obtained on Instagram.
The court heard Mrs Rooney's barrister, David Sherborne, read exchanges between Mrs Vardy and her agent Caroline Watt.
In one exchange from January 2019, the court heard that Ms Watt asked Mrs Vardy: "Am I imagining this or did you say yesterday that Coleen had crashed her Honda?"
"She defo has... Go in the Instagram," Mrs Vardy replied, according to court documents, referring to Mrs Rooney's private Instagram account, which Mrs Vardy could access from her own account because the pair followed each other.
Mr Sherborne noted that, on the first day of the trial, Mrs Vardy had agreed it would have been "wrong" if Ms Watt was looking at people's private Instagram posts through the use of Mrs Vardy's own account.
On Wednesday, he put it to Mrs Vardy that, in this instance, she was directing her agent to Mrs Rooney's Instagram. "Yes, I am," Mrs Vardy replied.
The car crash story appeared in The Sun newspaper but Mrs Vardy denied having been the source.
Mrs Vardy said it was "undeniable" that her agent had seen something on Mrs Rooney's Instagram account, but said she had no knowledge of Ms Watt "monitoring" it.
"If she had been monitoring Mrs Rooney's Instagram, I had no knowledge of her monitoring it and I didn't ask her for that," she told the court.
Mrs Vardy also denied it was "standard practice" for her to pass private information to The Sun via her agent.
Earlier on Wednesday, the High Court heard that Mrs Vardy had told Ms Watt that she "wanted paying" for information about a footballer leaving police custody after crashing his car.
Mr Sherborne read out texts between Mrs Vardy and Ms Watt about her husband Jamie's former Leicester City team-mate Danny Drinkwater.
Mrs Vardy confirmed the texts also referred to The Sun writing a story but, with regard to wanting payment, said that "wasn't a serious comment".
She added: "It was a fleeting thought and one I didn't consider any more then when I wrote it."
When asked if Andy Halls, a reporter for The Sun, was a "good conduit" for information, she said: "No, that's not the case. I never gave him information."
Asked whether she stood by an earlier witness statement in which she said she had never been paid for private information about anybody apart from myself or my family, she replied: "Yes, apart from the Danny Drinkwater one."
Mrs Vardy also told the court she was "just gossiping" when messaging her agent about another of her husband's team-mates not turning up for training in 2018.
Mr Sherborne read a message from Mrs Vardy to her agent about footballer Riyad Mahrez, in which Mrs Vardy told Ms Watt "the lads are fuming" - referring to his Leicester team-mates.
Mrs Vardy denied telling The Sun other players were "fuming" about the incident, saying it was "speculation of just bits of information that I had heard and overheard, and also read in the press before".
She said: "Yes, it doesn't look good there. I was gossiping about things that we already in the public domain. I was just gossiping."
She added that she did not know whether or not her husband's then team-mates were "fuming" and explained: "It was probably something I was plucking from thin air. It was just a gossip, that was all."
Mrs Vardy added that she had been "just joking" when discussing leaking another story with Ms Watt, this time about a woman allegedly cheating on her husband with a famous footballer.
She said WhatsApp messages between herself and Ms Watt were often "outrageous and inappropriate", but said it was just "gossip between friends" and not evidence of leaking stories.
The trial centres on a viral social media post in October 2019, in which Mrs Rooney said she had carried out a "sting operation" and accused Mrs Vardy of leaking "false stories" about her private life to the press.
Mrs Rooney, the wife of former England footballer Wayne, claimed the only account that could have seen three fake stories she had posted on her personal Instagram account - which later appeared in The Sun - was Mrs Vardy's.
Mrs Vardy has denied being the source of the leaks and said a number of people had access to her accounts. Ms Watt has also denied being the source and has been deemed too ill to testify.
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France24 - Monde
Covid-19: le masque ne sera bientôt plus obligatoire dans les transports
Publié le : 11/05/2022 - 15:30
Paris (AFP) – La dernière grande restriction anti-Covid va disparaître en France. Les voyageurs ne devront plus porter le masque dans les transports dès lundi, une annonce faite par le gouvernement en plein recul de l'épidémie même si celle-ci n'est probablement pas terminée.
"A partir de lundi 16 mai, le port du masque ne sera plus obligatoire dans l'ensemble des transports en commun", a déclaré M. Véran à la sortie du conseil des ministres. Sont concernés notamment le métro, le bus, le train, l'avion et les taxis, a précisé le cabinet du ministère à l'AFP.
Même si le ministre insiste sur le fait que le port du masque reste "recommandé", la réalité ressemblera probablement aux supermarchés ou aux cinémas, où un tel allègement est déjà en place: la grande majorité des visages sera à nouveau découvert.
Ce sera donc la fin du dernier grand marqueur de l'épidémie de Covid-19 dans l'espace public, une décision qui entérine le fait que la maladie soit devenue une moindre préoccupation sanitaire comme politique.
"La situation s'améliore", a résumé Olivier Véran, alors que, depuis plus d'un mois, les contaminations et les hospitalisations diminuent enfin après une très longue vague hivernale.
Celle-ci s'est elle-même révélée gérable par les hôpitaux, du fait de la bonne protection de la population par la vaccination, ainsi que la dangerosité relativement faible du variant Omicron, apparu fin 2021.
Parallèlement aux considérations sanitaires, le Covid était passé à l'arrière plan des préoccupations, la situation sanitaire restant très peu évoquée lors de la campagne présidentielle qui a vu la réélection d'Emmanuel Macron.
Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà pris plusieurs mesures emblématiques ces derniers mois, mettant notamment fin en mars au port du masque, hormis dans les transports, et au pass vaccinal, qui imposait d'être vacciné contre le Covid pour accéder à de nombreux lieux comme les restaurants et les cinémas.
"Pas terminé"
Avec la fin annoncée du masque dans les transports, la France, à l'instar de plusieurs de ses voisins, aura quasiment retrouvé sa vie d'avant la pandémie, plus de deux ans près l'arrivée de celle-ci en Europe.
Certains chercheurs mettent en garde, à ce titre, contre un sentiment excessif de sécurité, prévenant que l'épidémie est sous contrôle mais probablement pas finie, notamment face à la menace d'un nouveau variant.
En France, "la pandémie n’est clairement pas terminée, même si on peut espérer que, compte tenu des niveaux d’immunité dans la population (...), on puisse passer à une phase plus de transition", soulignait la semaine dernière Sylvie van der Werf, virologue à l'institut Pasteur lors d'un point presse de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS).
Le gouvernement affiche d'ailleurs la même ligne. Le ministre de la Santé affirme lui aussi que "la pandémie n'est pas terminée", et quelques restrictions vont d'ailleurs être maintenues.
Un pass "sanitaire" --distinct du pass vaccinal car il fonctionne aussi en cas de test négatif récent-- restera demandé pour accéder aux établissements de santé au sens large (hôpitaux, EHPAD...). La mesure va durer au moins jusqu'à l'été, selon Olivier Véran.
En outre, un isolement d'au moins une semaine sera toujours imposé après un test positif.
Au niveau des hôpitaux, les soignants non vaccinés, qui ne peuvent actuellement pas exercer leur activité, ne seront pas réintégrés dans l'immédiat, mais le gouvernement dit continuer à se poser la question.
"Nous serons amenés à nous réinterroger régulièrement", a déclaré le ministre, faisant part de son intention de demander prochainement l'avis de la Haute autorité de santé (HAS) sur le sujet.
Enfin, le ministre a évoqué la possibilité d'une nouvelle campagne de rappel de vaccination à l'automne, mais s'est gardé de donner tout détail, soulignant que tout dépendrait de l'apparition de nouveaux variants et de leur profil plus ou moins dangereux ou résistant aux vaccins existants.
© 2022 AFP
BBC
Apple to discontinue the iPod after 21 years
Apple has announced it is discontinuing its music player, the iPod Touch, bringing to an end a device widely praised for revolutionising how people listen to music.
When the first iPod was launched in 2001, it could store 1,000 tracks. Today there are more than 90 million songs on Apple's streaming service.
The iPod Touch was designed by the same team that later invented the iPhone, which quickly overshadowed the iPod.
Apple last updated the iPod in 2019.
There have been various iPod models over the years - including the Nano and Shuffle - but the iPod Touch, which was released in 2007 is the last model to be discontinued.
Apple says it will remain available to buy "while stocks last".
The gadget had "redefined how music is discovered, listened to, and shared", Greg Joswiak, the senior vice-president of worldwide marketing at Apple said.
iPod fans have taken to social media to share their thoughts on the news and their memories connected with the music devices.
To me, the IPOD is the most innovative product of our lifetimes. It led to the changes in the way we communicate, function, and collaborate. It was not 1st in class but it was the most efficient.Heck of a run IPOD! @Apple
Farewell, #iPod. This was my first Apple device. So many good memories connected with it. Bought it while I was in the UK for the first time in my life as a kid. Had some pocket money saved and on the first city trip got it from the first shop I saw. pic.twitter.com/wvm0x22B1D
The first model of the iPod was revealed by Apple boss Steve Jobs in typical Apple style in 2001 - with much fanfare, anticipation and in his trademark jeans and black turtleneck.
There had been rumours the company was going to announce a new music player after the invitation for the launch event read: "Hint: It's not a Mac."
"Music's a part of everyone's life. Music's been around forever. It will always be around," Jobs said during his hour long presentation.
The big headline for the night was simple: "1,000 songs in your pocket."
Over the years, many celebrities have thrown their star power behind the iPod, including John Mayer, U2 and Oprah Winfrey. BMW introduced the first car entertainment system with a built-in iPod system, and within a few years, most car manufacturers had followed suit.
But tech analysist say it was inevitable the iPhone would one day replace the iPod.
"When Apple created the iPhone it knew that it would ultimately mean the beginning of the end of the iPod," Ben Wood, chief analyst at technology advisory firm CCS Insight, told the BBC.
Carolina Milanesi from Creative Strategies said the decline of iPod sales was connected to the rise of iPhone sales - like the move from digital sales to streaming.
"The demise of the iPod is probably the best example of Apple not being concerned about cannibalising its own products," she said.
The iPod wasn't the first MP3 player on the market, just like the iPhone wasn't the first smartphone - but that unique Apple design proved to be the push digital music needed to start to tempt people away from CD and cassette players - and file-sharing.
In 2001 the music industry was fighting for survival against illegal file-sharing as tunes were ripped and shared on platforms faster than record labels could issue legal threats.
The launch of iTunes, and the iPod shortly afterwards, provided it with a lifeline in the form of revenue for legitimately purchased downloads.
It also revived the fortunes of Apple, which was languishing in a market dominated by Windows PCs.
It was introduced on stage by the late Steve Jobs at an event on 23 October 2001.
"With iPod, listening to music will never be the same again," he said. And in many ways, he was right.
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UK government sets out plans to rein in Big Tech
EU accuses Apple over contactless payments
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France24 - Monde
La contre-offensive ukrainienne est efficace, mais les pertes humaines et matérielles sont élevées
Publié le : 11/05/2022 - 15:27Modifié le : 11/05/2022 - 15:33
Les autorités ukrainiennes ont revendiqué mercredi la reconquête de quatre villes près de Kharkiv, où la contre-offensive lancée par les troupes de Kyiv contre l'armée russe pourrait préfigurer d'un changement de rapport de force dans l'est du pays. Les explications de Gulliver Cragg depuis Kiev.
Valeurs Actuelles
Le naufrage russe du détroit de Tsushima
La destruction, le 14 avril dernier, du navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le Moskva, coulé selon Kiev et Washington par deux missiles Neptune, est sans doute la plus grande humiliation subie par la marine russe ou soviétique depuis plus d’un siècle. Ce désastre est tel que Moscou maintient la version officielle d’une explosion dans la soute à munitions. Il faut remonter aux journées du 27 et du 28 mai 1905 pour retrouver une défaite navale aussi retentissante. Dans les eaux froides du détroit de Tsushima qui sépare la Corée de l’Empire japonais, la quasi-totalité de la flotte de la Baltique dépêchée par Nicolas II est alors, en quelques heures, envoyée par le fond ou capturée. Une avanie d’une ampleur telle qu’elle fait vaciller la monarchie russe.
Quinze mois plus tôt, dans la nuit du 8 au 9 février 1904, la flotte japonaise, sans aucune déclaration de guerre formelle préalable (comme, quatre décennies plus tard, lors du raid de Pearl Harbor), pilonne la base navale russe de Port-Arthur. En 1894, déjà l’Empire japonais avait tenté de s’implanter sur ce rivage de Mandchourie, dans le nord de la Chine, dans la péninsule de Liaodong.
Mais sous la pression de Berlin, Paris et Saint-Pétersbourg, Tokyo avait dû reculer malgré une victoire militaire sur les Chinois. En remerciement, la Chine avait alors concédé pour vingt-cinq ans la péninsule à l’Empire russe, qui avait commencé à fortifier son port principal, Lüshunkou, rebaptisé Port-Arthur et vite relié au Transsibérien. Dix ans plus tard, assuré d’un soutien britannique au cas où la situation dégénérerait, l’Empire japonais repart à l’assaut.
Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique
Malgré d’effroyables bombardements, la garnison russe de Port-Arthur résiste pendant de long mois à un siège qui coûtera des dizaines de milliers de vies dans les deux camps. Sa flotte est bloquée dans la rade et en partie détruite. Le 13 avril, le cuirassé Petropavlovsk, fleuron de la 1re escadre du Pacifique, coule après avoir heurté une mine : plus de 600 marins meurent dont le très respecté amiral Stepan Makarov.
Au mois d’août, deux tentatives de sortie de ce qui reste de l’escadre se soldent par deux nouveaux échecs et la mort de l’amiral Wilgelm Vitgeft. Les renforts russes envoyés par voie terrestre sont, dans le même temps, repoussés par les troupes japonaises qui ont débarqué.
Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique et de la mer Noire au secours des assiégés de Port-Arthur. Les 15 et 16 octobre, deux flottes quittent les ports de Tallinn et Libau (aujourd’hui Liepaja), une troisième part d’Odessa, en mer Noire. Au total, une quarantaine de vaisseaux, cuirassés, destroyers, croiseurs, un navire-hôpital, un transporteur de charbon… , prennent la mer vers l’Extrême-Orient. Mais une partie des équipages n’a pas d’expérience de la mer ni même des combats.
C’est un périple impressionnant qui s’annonce, long de 18 000 milles (33 000 kilomètres). D’emblée, l’expédition prend un tour funeste. Au moment d’appareiller, certains bâtiments, dont les hommes ont été mal entraînés, font des erreurs de manœuvre jusqu’à provoquer une collision. Sinistre augure ! Une semaine plus tard, en mer du Nord, dans la nuit du 21 au 22 octobre, les marins russes, gagnés par un climat de paranoïa nourrie par de faux renseignements sur la proximité de torpilleurs ennemis, ouvrent le feu sur des chalutiers britanniques, pris par erreur pour des navires… japonais ! Deux pêcheurs sont tués. Dans le brouillard et la panique, les navires russes ouvrent le feu les uns sur les autres : les croiseurs Aurora et Dmitri Donskoï sont endommagés.
À Londres, ce grave incident indigne l’opinion. « Il est quasi inconcevable que des hommes qui se prétendent marins, si effrayés qu’ils soient, puissent bombarder une flottille de bateaux de pêche durant vingt minutes sans découvrir la nature de leur cible », dénonce le quotidien The Times.
Les déconvenues de l’expédition russe ne font que commencer. Au large de l’Espagne, le Kamtchatka, séparé quelques jours du reste de l’escadre, réapparaît et rapporte avoir tiré 300 obus sur des vaisseaux japonais, qui sont en réalité autant de nouvelles fausses cibles : un cargo suédois, un chalutier allemand, un voilier français…
Les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois.
Au départ de Tanger, où la flotte a fait relâche, nouvel incident ! Un des navires russes, au moment de lever l’ancre, sectionne le câble télégraphique qui relie le port marocain à l’Europe.
Au large du Maroc, la flotte se scinde : les navires à plus faible tirant d’eau font cap vers le canal de Suez tandis que les plus grosses unités, sous le commandement du vice-amiral Rojestvenski, prennent la route du sud pour contourner le continent africain par le cap de Bonne-Espérance. Rendez-vous pour le ralliement est pris à Madagascar. Le défi logistique est colossal. Car les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois. Leurs besoins d’approvisionnement en charbon sont énormes. Or l’Empire russe n’a pas de colonies en Afrique.
Les autorités françaises refusent l’accès des Russes à leurs ports
La flotte ne peut compter que sur les ports de l’empire colonial français. Mais la République, qui vient de signer les traités de l’Entente cordiale avec le Royaume-Uni, ne veut pas indisposer Londres, soutien de l’Empire nippon, et doit se conformer aux obligations que lui impose son statut de puissance neutre dans le conflit russo-japonais, parmi lesquelles l’impossibilité de ravitailler la flotte d’un belligérant.
Malgré l’alliance signée avec la Russie, en 1892, les autorités françaises refusent aux navires russes l’accès à ses ports africains. Le ravitaillement doit se faire en mer. Afin de limiter le nombre d’escales, on entasse le charbon partout, jusque dans les cabines des officiers. Surchargés, certains navires manquent de couler lors d’une tempête à la pointe septentrionale du continent.
Les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes
Lorsque la flotte arrive enfin à Nosy Be, à Madagascar, le 29 décembre, de nouveaux ordres venus de Saint-Pétersbourg imposent un délai supplémentaire. Cinq autres vaisseaux de guerre – si âgés que les marins les surnomment les “coule-tout-seuls” – doivent les rejoindre depuis la Baltique. L’alcool aidant, l’escale prolongée provoque un relâchement de la discipline. En outre, les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes. Port-Arthur a capitulé le 5 janvier 1905. Et en Manchourie, le 10 mars, l’armée du tsar a subi une cuisante défaite à Moukden.
Quand la flotte russe quitte Madagascar le 16 mars, après dix semaines à l’ancre, les plus lucides à son bord ont déjà compris que la guerre était perdue. Et pourtant, le pire est à venir. À leur arrivée, le 27 mai, dans le détroit de Tsushima, en route pour le port de Vladivostok, les bâtiments russes, ralentis par les algues et coquillages qui ont alourdi leurs coques dans les eaux tropicales et mal armés, sont repérés par les Japonais.
Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir
Par une manœuvre audacieuse, l’amiral Togo Heihachiro engage le combat à 14 h 10. Ses torpilleurs, plus rapides, tout juste sortis de carénage, entraînés à la manœuvre, détruisent avec méthode la flotte du tsar.
À 10 h 43, le matin du 28, ce qui reste de la marine russe signale sa reddition. Dans son édition du 1er juin, le quotidien le Temps rapporte que, lors de la bataille, « les navires ne répondaient pas aux signaux envoyés par l’amiral », que « la flotte était incapable d’accomplir aucun mouvement d’ensemble » : « Cette prompte démoralisation des personnels est attestée par les matelots russes prisonniers [qui] disent qu’ils n’avaient aucune chance de remporter la victoire. » Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir. Cinq mille marins ont péri contre une centaine côté japonais.
En Russie, l’écho de la défaite est terrible. De la Baltique à la Volga, des insurrections éclatent. Dans les rues de Moscou, on chante la Marseillaise. Et la répression est impossible car la troupe refuse d’intervenir. Craignant pour son trône, Nicolas II n’a d’autre choix que de mettre un terme à cette guerre devenue impopulaire.
Le 5 septembre 1905, le traité de Portsmouth (États-Unis) entérine la fin du conflit. Le Japon reprend la péninsule de Liaodong et la moitié sud de l’île de Sakhaline. Le naufrage de sa marine va emporter le régime lui-même, douze ans plus tard.
France24 - Monde
Nouveau gouvernement en France : Jean Castex fait ses adieux
Publié le : 11/05/2022 - 14:19
Roselyne FEBVRE
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Dernier Conseil des ministres du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Le président de la République dit avoir choisi son nouveau Premier ministre mais n'a pas dévoilé son nom. Alors qui remplacera Jean Castex, nommé à ce poste en juillet 2020 ? Pour en parler, Roselyne Febvre reçoit Bruno Jeudy de Paris Match et Pierre Jacquemain de la revue Regards.
Après la présidentielleMacron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
Le Premier ministre, Jean Castex, livre sa feuille de route à l'Assemblée nationale
Jean Castex, "Monsieur déconfinement", nommé nouveau Premier ministre
BBC
Scottish spaceport's prototype rocket unveiled
The first full-scale prototype of a rocket designed for launching small satellites from a Highlands spaceport has been unveiled.
Forres-based Orbex said its final version of the 19m (62ft) long Prime rocket would be re-useable and powered by a renewable bio-fuel, bio-propane.
The rockets will be launched from Space Hub Sutherland, which could be operational later this year.
The prototype will undergo trials at a testing facility in Kinloss in Moray.
A separate plan to launch satellites from a facility in Shetland has also taken a major step forward.
SaxaVord UK Spaceport and US-based Astra Space have agreed to collaborate on a planned programme of launches from a site on Unst. The spaceport secured planning permission earlier this year.
Astra Space has already completed its first commercial rocket launch from Kodiak in Alaska. Launches from SaxaVord could start next year, subject to agreements and regulatory approvals.
Orbex, which has manufacturing sites in the UK and Denmark, plans to launch micro satellites from Space Hub Sutherland, near Tongue.
Chris Larmour, of Orbex, said: "This is a major milestone for Orbex and highlights just how far along our development path we now are.
"From the outside, it might look like an ordinary rocket, but on the inside, Prime is unlike anything else."
He said the rocket's innovations included the use of low-carbon fuels and having 3D printed engines.
Development agency Highlands and Islands Enterprise (HIE) is leading the £17m Sutherland project
Plans for up to 12 launches a year from a single launch pad were approved by the Highland Council in 2020.
Scottish Land Court approval, which was also required as the proposed development is on crofting land, was granted the following year.
While the project has the support of the local Melness Crofters' Estate, it had faced opposition from some residents in the area as well as billionaires Anders and Anne Holch Povlsen, who own land near the site.
One of the Povlsen's companies, Wildland Ltd, lodged an unsuccessful legal challenge against the project.
Earlier this year, the company signed a memorandum of understanding with HIE to "work constructively" for the benefit of local communities.
Wildland Ltd would make no further challenges to the spaceport, provided any further development of the project were deemed minor.
Meanwhile, SaxaVord UK Spaceport director of business development Robin Huber has welcomed the agreement with Astra Space.
He said: "Astra is an agile, fast-moving company on pace to establish a successful track record.
"We look forward to working with their team to build new launch capabilities in the UK."
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France24 - Monde
Nouvelle union populaire : le Parti socialiste tiraillé entre soulagement et dissidences
Publié le : 10/05/2022 - 13:33
Aude MAZOUE
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La nouvelle coalition de la gauche (Nupes) scellée la semaine dernière entre LFI, les écologistes, les communistes et le PS en vue des législatives des 12 et 19 juin passe mal au parti à la rose. Candidats socialistes sacrifiés, contraints à l’abandon ou dissidents, l'ambiance des mauvais jours règne dans les QG de campagne du PS. Après le désastre de la présidentielle, le parti obtient pourtant 70 investitures potentiellement gagnables.
Un accord sur l'union des gauches, mais à quel prix pour le Parti socialiste ? Loin de l'enthousiasme des discours prononcés samedi 7 mai lors de la convention d'investiture des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), il y a les rictus, les mines déconfites et la colère. Celle des candidats socialistes empêchés de faire campagne aux législatives en vertu de l'accord acté dans la nuit de jeudi à vendredi entre les formations de gauche – La France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS). Douloureuse conséquence de la cuisante défaite d'Anne Hidalgo à la présidentielle (qui n'a pesé que 1,75 % dans le scrutin), à l'issue de l'accord, le Parti socialiste a obtenu 70 investitures sur les 577 circonscriptions législatives françaises. Sur le terrain, l'union nationale a un goût amer pour ce parti qui dispose toujours d'un ancrage local important.
"Nouvelle étape de la lente agonie du PS"
Olivier Faure a promis que les circonscriptions des élus socialistes sortants seraient préservées. Pourtant dans la réalité, certaines de ces candidatures ont bien été sacrifiées sur l'autel de l'accord national. David Habib (Pyrénées-Atlantiques), Michèle Victory (Ardèche) ou encore Régis Juanico (Loire), tous députés socialistes sortants, peuvent en témoigner : une candidature Nupes fait désormais obstacle à la leur. Il y a aussi les candidats qui ne souhaitent pas partir au bras de fer avec le PS et préfèrent se retirer définitivement du jeu politique. C'est notamment le cas de Gisèle Biémouret (Gers), Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) ou Christian Hutin (Nord).
À la liste des grands perdants, s'ajoutent aussi les candidats socialistes, qui au nom de l'accord national, ont annoncé leur retrait forcé, à l'instar de Clément Sapin (Indre), Christophe Lavialle (Loiret), Aurélien Bourdier (Vienne), Sébastien Miossec (Finistère), Arnaud Platel (Finistère) et bien d'autres.
Ma déclaration suite à l’accord. @faureolivier #NUPES pic.twitter.com/wclD2o9oxU
May 6, 2022"Ces retraits sont d'autant plus difficiles à encaisser que certains candidats investis par le PS sont déjà entrés en campagne, explique Benjamin Morel, maître de conférence à l'université Paris-2 Panthéon-Assas. Certains ont pu contracter des prêts pour anticiper les délais d'obtention des banques, et même déjà engager des frais. Ils se retrouvent dans une position très inconfortable." Cette situation critique "marque nouvelle étape de la lente agonie du PS", résume Michel Wievorka, sociologue et auteur de l'essai "Alors Monsieur Macron, heureux ?" (éd. Rue de Seine).
Des socialistes insoumis
Au milieu du naufrage, certains fervents socialistes engagés dans la campagne, n'en déplaise au patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ont refusé la soumission à la nouvelle force dominante à gauche. Cette ligne dissidente est notamment portée par des figures locales comme Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, ou Carole Delga, présidente de la région Occitanie. L'élue a assuré qu'elle soutiendrait six candidats socialistes dans sa région, faisant fi des éventuelles candidatures LFI, écologistes ou communistes. Moins médiatiques, une dizaine de noms de dissidents comme Christine Pirès (Puy-de-Dôme), Xavier Perrin (Loire-Atlantique) ou Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne), ont eux aussi annoncé leur ferme intention de ne pas faire allégeance à l'accord national.
Le rassemblement de la gauche est nécessaire. Il ne peut que se fonder sur la cohérence, la sincérité et la clarté dans les valeurs. On ne répond pas aux défis sociaux et écologiques par l’extrémisme ou l’invective.👇 pic.twitter.com/kbisi48reW
May 5, 2022Mais c'est à Paris, dans la 15e circonscription de la capitale, que la fronde anti-Nupes risque d'attirer tous les regards. Soutenue par l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, la députée PS sortante Lamia El Aaraje, qui a perdu son mandat début 2022 après l'annulation de l'élection par le Conseil constitutionnel, ne semble pas décidée à laisser la circonscription à Danielle Simonnet, oratrice nationale du parti de Jean-Luc Mélenchon.
La fronde des cadres du parti
La dissidente est également soutenue par de grandes figures du parti. Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Jean-Christophe Cambadélis, Anne Hidalgo... jusqu'à l'ancien président socialiste François Hollande. Tous ont fait montre de leur franche hostilité vis-à-vis de ce mariage de raison. Cette Nouvelle union populaire écologique et sociale "ne peut pas être une source d'espérance", a critiqué l'ex-président le 9 mai sur France Inter. "Je ne suis pas contre l'union, mais je suis contre un accord qui, tel qu'il est fait, sur le plan électoral et programmatique, ne permet pas la victoire", a-t-il précisé.
Si la création d'un mouvement politique en opposition à la Nupes n'est pour le moment pas à l'ordre du jour, le maire du Mans et ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est dit prêt, mercredi sur France 2, à "conduire la campagne" pour les législatives des dissidents du PS. "Pas sûr que ces prises de positions des cadres du parti aient beaucoup de conséquences sur le scrutin, estime Benjamin Morel. Ce scrutin, éminemment politique, a de fortes chances de ressembler à celui de la présidentielle. Pour autant, il marque surtout une fracture idéologique entre les deux partis."
Pari risqué
Tous les opposants à l'union avec La France insoumise engagés sur le terrain ont d'ores et déjà assuré qu'ils poursuivraient la campagne sans étiquette, puisqu'en s'opposant au parti, ils en sont de fait exclus. À quinze jours de la date limite de dépôt des candidatures, ces initiatives insurrectionnelles soulèvent tout de même des interrogations. Sans structure derrière eux, comment débourseront-ils les quelque 30 000 euros nécessaires pour mener campagne ? S'ils sont élus, dans quels groupes siègeront-ils à l'Assemblée ? Des questions délicates pour l'heure sans réponse. "Il est à ce stade difficile d'évaluer l'importance de ces candidatures dissidentes tant il semble périlleux de poursuivre la campagne sans l'appui d'un parti. Ne serait-ce que sur le plan financier, puisque la formation politique n'est plus garante des dépenses engagées, poursuit Benjamin Morel. On sait d'expérience que les nouvelles têtes sans étiquette ont peu de chance d'élues. Pour gagner dans ces circonstances, il faut donc être sûr de pouvoir capitaliser sur son nom. C'est un pari risqué."
Une lueur d'espoir subsiste tout de même dans ce sombre tableau. Le Parti socialiste ne s'en est pas si mal tiré, à croire certains observateurs comme Benjamin Morel. "Ils n'ont certes obtenu que 70 circonscriptions contre 100 pour les Verts, mais ce n'est pas si mal pour un parti qui a fait moins de 2 % à la présidentielle. Et si l'on regarde de plus près les députations obtenues, elles sont peu nombreuses mais gagnables."
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INTERVIEWLREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"
ANALYSEEn ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges
LÉGISLATIVES 2022Déçu par la présence du PS, le NPA refuse de rejoindre l’union de la gauche
BBC
US faces baby formula 'crisis' as shortage worsens
Major US pharmacies have restricted sales of baby formula in response to a worsening shortage of the special milk.
CVS and Walgreens are among the big chains to have imposed limits in recent weeks on how many cans customers can buy at a time.
The shortages intensified after Abbott - which makes top brand Similac - shut a key factory and issued a recall in February after finding contamination.
Pressure is building on the Biden administration to respond to the issue.
Republicans, such as Senator Tom Cotton, have called it a "national crisis" that the White House must address.
Democratic Representative Rosa DeLauro also said she was concerned the Food and Drug Administration - which regulates formula makers - had responded "far too slowly" to the issue, and to the reports of problems at the Abbott factory in Michigan, which remains closed.
Abbott - the main supplier of baby formula to many of the state government programmes for low income women and children - said it was working with regulators to get the plant re-opened.
It has been sending extra shipments from a plant in Ireland to try to address the problem, expecting shipments from the country to double this year, it added.
"We know that our recent recall caused additional stress and anxiety in an already challenging situation of a global supply shortage," the company said in a recent statement.
"We are working hard to help moms, dads and caregivers get the high-quality nutrition they need for their babies."
'Increased demand and supplier challenges'
Abbott issued the recall of certain batches of powdered formula in February after reports that four babies who had been fed from cans from the factory became sick, including two who died.
The Centers for Disease Control and Protection said they were investigating a possible link, but that testing so far had found the strain of bacteria detected at the factory did not match that found in the sickened babies.
Separately, the FDA criticised Abbott for unsanitary conditions.
But the shortage pre-dates those issues and has been building since last year due to supply chain and other factors, according to research firm Datasembly, which tracks 11,000 stores across the US.
The situation deteriorated further last month, as publicity of the problem grew and parents raced to stock up.
As of 24 April, the average out-of-stock rate across the country had jumped to 40%, up from just 30% a few weeks earlier - and 11% in November, according to Datasembly.
There were 26 states with out of stock rates higher than 40% - compared to just seven states three weeks earlier, it said.
"Due to increased demand and various supplier challenges, infant and toddler formulas are seeing constraint across the country," the major pharmacy chain Walgreens said in a statement.
"We continue to work diligently with our supplier partners to best meet customer demands."
Walgreens has limited families to buying three cans at a time - similar to other retailers. A 12.4 ounce can of formula typically lasts for about 15 bottles - or just a few days' worth of supply.
Companies that produce items like baby formula - in which demand is typically steady over time - have troubles catching up when there is disruption, said Rudi Leuschner, director of the masters in supply chain management programme at Rutgers Business School.
And as parents rush to buy as stories of empty shelves spread, that only makes the problem worse, he warned.
"It's not a situation where you can just snap out of it," he said. "It was designed to run at one speed."
While this year's formula shortage may expose the fragility of the supply chain, it may not be enough to make a business case for backup inventories, Prof Leuschner added.
Overall, birth rates are falling, reaching the lowest point on record in the US in 2020. Studies have also found that consumption of infant formula has been declining in favour of breast milk.
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US birth rate falls 4% to its lowest point ever
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France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Maros Sevcovic
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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LREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"
Publié le : 08/05/2022 - 13:02
Sophian AUBIN
En décidant de se rebaptiser "Renaissance", le parti du président Emmanuel Macron s'inscrit dans une tendance qui se généralise dans le paysage politique français : le renouvellement des labels des principales formations. Pour le politologue Christophe Sente, l’accélération de ce phénomène est symptomatique d’une période de transition politique où la forme compte désormais plus que le fond.
"En Marche", "La République en marche" et désormais... "Renaissance". Le parti politique d'Emmanuel Macron a une nouvelle fois changé de nom jeudi 5 mai. Une décision présentée par son délégué général, Stanislas Guerini, comme un "mouvement de refondation" du parti présidentiel, pour l'"élargir".
D'autres formations politiques françaises ont récemment emprunté le même chemin. À l'extrême droite, le Front national a ainsi été rebaptisé Rassemblement national (RN) en 2018 – sa présidente, Marine Le Pen, désirant marquer une rupture avec son père, Jean-Marie Le Pen, qui l'avait précédée à la tête du parti. À gauche, lors des dernières échéances électorales, Jean-Luc Mélenchon a été tour à tour le candidat du Parti de gauche en 2012, de La France insoumise (LFI) en 2017, et de l'Union populaire en 2022.
De son côté, la droite gaulliste, aujourd'hui rassemblée sous l'étiquette "Les Républicains", a connu non moins de six appellations en soixante-dix ans de vie politique, depuis la naissance du Rassemblement du peuple français (RPF) en 1947. Comment expliquer ces changements de plus en plus réguliers des noms des principales forces politiques françaises ? Éclairage avec Christophe Sente, docteur en sciences sociales et politiques et collaborateur scientifique du Centre d'étude de la vie politique (Cevipol) de l’Université libre de Bruxelles, spécialisé dans l’histoire des idées et des partis politiques.
France 24 : En présentant le nouveau nom de "Renaissance", Stanislas Guerini a défendu un "parti populaire qui a vocation à être ouvert" pour "toujours faire le choix des Lumières contre l'obscurantisme". La Renaissance et les Lumières sont des mouvements historiques européens ; avec sa nouvelle appellation, le parti présidentiel semble donc conserver la vitrine du libéralisme "éclairé" et europhile prôné par Emmanuel Macron en 2017. Est-ce un bon pari électoral, à l’aune des scores obtenus par LFI et le RN au premier tour de l’élection présidentielle ?
Christophe Sente : Le parallèle historique est effectivement juste, mais on peut chercher là une signification encore plus profonde : il y a une volonté chez Emmanuel Macron et ses partisans de cliver sur des questions comme celle de l’Europe. Ses concurrents les plus médiatisés, le Rassemblement national et l’Union populaire, sont à différents degrés opposés à l'Europe telle qu’elle est construite aujourd’hui.
On a donc le symptôme d’une difficulté sémantique chez Renaissance : parvenir à s’affirmer dans un clivage opposant modernité et europhilie d’une part, et nationalisme ou populisme de l’autre. Et ce alors que le concept de populisme commence à être éculé, et que le drapeau européen ne permet plus vraiment de remporter une élection en France.
Cette nouvelle dénomination est symptomatique d’un parti qui cherche à identifier par une marque son positionnement vis-à-vis d’un paysage politique qui n’est plus façonné par l’opposition entre la gauche et la droite.
Du Rassemblement du peuple français aux Républicains, la droite gaulliste a connu six noms de parti différents depuis 1947. Quand on songe à la stabilité des dénominations des formations politiques chez nos voisins britanniques ou allemands, faut-il voir dans ce renouvellement régulier des labels politiques une passion française ?
Il est vrai que l’Allemagne demeure un des pays où les dénominations sont les plus stables et où les partis politiques sont peu ou prou ceux nés après 1945, à quelques exceptions près.
Mais ce renouvellement des noms de partis politiques, qui peut apparaître comme une passion très française en 2022, est en fait très partagé, et très européen. Il remonte à 1989, avec l’effondrement de l’URSS, et s’observe ainsi dans la Tchécoslovaquie d’alors. En Europe de l’Ouest, l'Italie a été la première touchée par ce phénomène. Silvio Berlusconi, pour ne citer que lui, a maintes fois changé le nom des structures politiques le représentant.
En France, le renouvellement des dénominations ces dernières années est symptomatique de programmes politiques moins lus qu’autrefois. Le nom est devenu plus important pour le positionnement, exactement comme pour une entreprise. Ce n’est pas un exercice aisé : l’enjeu pour les partis politiques est de se libérer des vieux labels que sont le communisme, le socialisme ou le libéralisme.
Alors que le parti présidentiel opte pour le concept de "Renaissance", Marine Le Pen recherche désormais le "Rassemblement" (national) et Jean-Luc Mélenchon l'"Union" (populaire). Les formations politiques chercheraient donc plus que jamais à rassembler ?
Le rassemblement est un objectif permanent de la politique, logique : la mathématique électorale n’est pas à réinventer. Ces nouvelles dénominations sont le reflet de trois formations qui épousent le concept venu d'outre-Atlantique des "catch-all parties" – les "partis attrape-tout" –, qui n’ont plus vocation à représenter des classes sociales mais plutôt des agrégats d’individus. Leur but : séduire, si ce n’est la totalité du corps électoral, au moins le plus grand nombre, en se positionnant moins sur des fractures socio-professionnelles.
Même Jean-Luc Mélenchon n’est pas étranger à cette tendance, et l’évolution de ses choix terminologiques le prouve. Il y a vingt ans, un radical comme lui aurait parlé de lutte des classes. Aujourd'hui, il préfère le terme "peuple". Ces évolutions dénominatives sont portées par une transition : au slogan du "ni-ni", l’offre politique préfère une posture que l’on pourrait traduire par "et-et".
Mais lorsqu’un parti comme le PS décide de se fondre dans une Union populaire plus vaste le temps des législatives, un risque se profile : celui que la disparition du label entraîne aussi celle de son capital électoral traditionnel.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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APRES LA PRÉSIDENTIELLE 2/3Législatives 2022 : la droite éparpillée façon puzzle
PORTRAITPrésidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche
ÉLYSEE 2022La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
BBC
Climate change: 'Fifty-fifty chance' of breaching 1.5C warming limit
By Matt McGrathEnvironment correspondent
The likelihood of crossing a key global warming threshold has risen significantly, according to a new analysis.
UK Met Office researchers say that there's now around a fifty-fifty chance that the world will warm by more than 1.5C over the next five years.
Such a rise would be temporary, but researchers are concerned about the overall direction of temperatures.
It's almost certain that 2022-2026 will see a record warmest year, they say.
The Met Office is the UK's national meteorological service.
As levels of warming gases in the atmosphere have accrued rapidly over the past three decades, global temperatures have responded by rising in step.
In 2015, the world's average temperature first went 1C above the pre-industrial levels, which are generally thought of as the temperatures recorded in the middle of the 19th century.
That was also the year that political leaders signed the Paris climate agreement, which committed the world to keeping the rise in global temperatures well below 2C while pursuing efforts keep them under 1.5C.
At COP26 in Glasgow last November, governments re-iterated their commitment to keeping "1.5C alive."
For the past seven years, global temperatures have stayed at or around that 1C mark, with 2016 and 2020 essentially tied as the warmest years on record.
Scientists say that with around 1C of warming the world is already experiencing significant impacts such as the unprecedented wildfires seen in North America last year, or the drastic heatwaves currently hitting India and Pakistan.
This update from the World Meteorological Organisation (WMO), carried out by the UK Met Office, says that the chances of temporarily going over 1.5C in one of the next five years have never been higher.
The study suggests that temperatures between 2022 and 2026 will be between 1.1C and 1.7C higher than pre-industrial levels.
The Met Office researchers predict that for any one year in the period, the likelihood of breaching the 1.5C level is around 48%, or close to 50:50.
"The basic thing that's changing is that the carbon dioxide levels in the atmosphere, are slowly creeping up," said Dr Leon Hermanson from the Met Office, the lead author of the report.
"I think people are already quite concerned about climate change and it is worrying, it is showing that we continue to warm the planet and we're getting closer to this first threshold that was set in the Paris agreement - and we need to continue doing everything we can to cut the use of fossil fuels."
The researchers say that going over 1.5C for one year isn't the same as a sustained rise where temperatures don't fall below this figure. The likelihood is that if it is exceeded in the next five years, it will fall below 1.5C again. However there is now little room for complacency.
"For as long as we continue to emit greenhouse gases, temperatures will continue to rise," said Prof Petteri Taalas from the WMO.
"And alongside that, our oceans will continue to become warmer and more acidic, sea ice and glaciers will continue to melt, sea level will continue to rise and our weather will become more extreme," he said.
According to the study, the Arctic region will likely feel a greater impact of warming over the next five years compared to the rest of the world. The researchers say that the difference in temperatures from the long-term average will be three times as large in these areas.
The researchers also believe that one of the coming years will likely break the 2016 and 2020 record for warmest year.
That will happen, most likely in an El Niño year.
That's a natural, meteorological phenomenon associated with an unusual warming of the surface waters of the eastern Pacific ocean that can impact weather all over the world.
"The year we do exceed 1.5 degrees temporarily will probably be an El Niño year," said Dr Hermanson from the Met Office.
"It's on top of climate change, kind of like the wiggles on top of the trend, if you like, and the next record year will probably be an El Niño year, like 2016 was."
The Global Annual to Decadal Climate Update can be found here.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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BBC
Rust: Producers of Alec Baldwin film deny safety failures over shooting
The producers of Alec Baldwin film Rust have disputed an official report saying they were indifferent to gun safety before an on-set shooting tragedy.
The film's cinematographer was killed and its director injured when a gun held by Baldwin fired last October.
Last month, the New Mexico Environment Department imposed its maximum fine on Rust Movie Productions for "serious and wilful" failures.
But the company has said it "enforced all applicable safety protocols".
In legal documents filed to contest the authority's findings, the firm also said it "did not 'wilfully' violate any safety protocol".
Any actors handling guns received sufficient training, and assistant directors were instructed to hold safety meetings on days when firearms were used, it said.
There was such a meeting on the morning of the shooting that killed Halyna Hutchins and wounded Joel Souza, according the documents.
Baldwin, one of the film's producers as well as its star, has said he believed the gun did not contain live rounds and he did not pull the trigger, but that it fired when he cocked it during rehearsals.
He said the New Mexico Environment Department (NMED)'s report "exonerated" him and made clear that his authority as co-producer "was limited to approving script changes and creative casting".
The organisation fined Rust Movie Productions $136,793 (£105,000) in April after investigating the incident.
Now, the production company has argued that it was not responsible for supervising the film set, "much less for supervising specific protocols such as the maintenance and loading of weapons".
It said: "The law properly permits producers to delegate such critical functions as firearm safety to experts in that field and does not place such responsibility on producers whose expertise is in arranging financing and contracting for the logistics of filming."
It also said previous discharges of blank rounds on set had been "properly addressed", including with safety briefings for cast and crew, and did not violate firearm safety protocols.
The company denied that the movie's armourer, Hannah Gutierrez-Reed, had been "overburdened" by also working as a props assistant.
It said her duties as armourer "always took precedence" and that she had sufficient time to inspect the ammunition, but "didn't do her job properly".
Lawyers for Gutierrez Reed said the NMED report showed she was "not provided adequate time or resources to conduct her job effectively, despite her voiced concerns".
They said the body "also determined that production failed to call Hannah in to perform her armourer duties and inspect the firearm right before its use in the impromptu scene with Baldwin".
They added: "As we have stated before, had anyone from production called Hannah back into the church before the scene to consult with her, this tragedy would have been prevented."
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Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
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Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
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Élysée 2022Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste
LE JOUR D'APRÈS
Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives
BBC
Prince Charles delivers the 2022 Queen's Speech in House of Lords
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Prince Charles stood in for the Queen for the first time to open a new session of Parliament, after she had to pull out because of mobility problems.
In the House of Lords, he gave her speech outlining her government's priorities, listing the bills it plans to bring before MPs and peers.
The speech closed by looking forward to the Platinum Jubilee and the 2022 Commonwealth Games in Birmingham.
Live coverage of the Queen's Speech - and political reaction
Queen's Speech: Government to focus on 'growing the economy'
BBC
Why one firm is banking on carbon fibre bikes in Europe
By Pedro GarciaBusiness reporter, Lisbon
There is growing demand from amateur cyclists for more affordable, carbon fibre bike frames.
The material is light and strong, and among other things enthusiasts hope it will improve their speed.
In Portugal, Carbon Team and its investors are betting on this appetite for high-end bikes growing in Europe.
Located in Campia (not far from Oliveira de Frades, a town famous for bikes), a group of investors from Portugal, Germany, and Taiwan launched the firm in 2018.
The company believe manufacturing of hi-tech bicycle components is poised to return to Europe, after decades of supply from firms in China and Taiwan.
Emre Ozgunes joined Carbon Team in 2019, hired as a general manager for the new company after years of experience in the Portuguese bike sector.
Originally from Turkey, he worked as a factory floor employee in a bicycle company in central Portugal, where he learned the trade.
"I always yearned to start a business from scratch", Mr Ozgunes tells the BBC.
The investors put €8.4m (£7m; $9.2m) into Carbon Team and after three years of product development, production started last year.
Just three people staffed that first production line: Mr Ozgunes, Miguel Oliveira, the company's production manager, and Filipa Antunes, now technical manager.
By March of this year output had increased - with 30 employees constructing between 8 and 10 frames per day.
Mr Ozgunes hopes that by 2023 they will have almost 200 people on Carbon Team's payroll, making up to 150 frames per day.
Although it's a long way off, expansion to this size would make Carbon Team the only company in Europe to mass produce carbon fibre frames. Almost all the frames will be exported.
If demand really takes off, there is land available behind the factory where they could build an additional unit and double maximum capacity to 110,000 frames per year.
There is a wider trend gaining popularity among European industries to relocate key elements of their supply chain closer to home, limiting their dependency on Asian suppliers for parts and raw materials.
The Covid-19 pandemic accelerated this trend. Freight prices skyrocketed and lockdowns forced many Asian factories to sporadically suspend their production.
The Confederation of the European Bicycle Industry (Conebi) estimates that among all bicycles sold in Europe, 40% of their parts are made on the continent, rising to more than half for electric bikes.
"This is positive, but there is still the need to have more production of components in Europe," says Manuel Marsilio, general manager of Conebi.
"The supply chain disruptions in the bicycle industry have boosted discussions that started already before the pandemic. Making components closer to where bicycles and e-bikes are assembled has many advantages and the industry is likely to go in that direction," he adds.
The industry is currently debating how to speed-up this shift - but it will be a slow transition.
The latest Global Bike & Bike Accessories Market report by consultancy firm, PwC, shows that over half of European bicycle manufacturers buy their frames on the international markets.
Marta Baldin, from PwC's Italian branch and co-author of the study, tells the BBC, that "in the near future, supply from overseas is not expected to decrease or slow down. It is expected that the biggest concentration of imports will still come from Asian markets".
More technology of business:
Analysts suggest the biggest opportunity for European firms lies at the higher end of the market.
"On quality and innovation, EU producers do not suffer from foreign competition and this is the main reason why niche and high-quality bike products are still manufactured in the EU," she adds.
And as wages rise for factory workers in Asia, buying from that region is losing some of its economic advantage. Meanwhile, freight costs are increasingly prohibitive, points out Mr Ozgunes.
Volatility on international commodities markets is also helping Carbon Team at the moment.
The price of aluminium, for instance, traditionally the cheaper alternative to carbon fibre, soared to record levels in March before moving lower.
Although carbon fibre prices have risen as well, the increase is currently nowhere near the rise in aluminium prices.
This inflationary trend will likely have an impact on the price of mid-range bicycles too, according to Mr Ozgunes.
On the factory floor, Carbon Team's employees focus silently on their tasks, all demanding precision. A group of employees applies carbon fibre to moulds. Others, on separate tables, prepare and test the raw material.
In a separate aisle, four large ovens bake the final product, while recently made frames are tested for quality and safety.
Filipa Antunes, Carbon Team's technical manager, joined in February 2020, one month before the onset of the pandemic.
"Demand for two-wheeled vehicles rose exponentially with the pandemic and luckily many companies built up their capacity," she says.
She is optimistic and thinks the proposed expansion promises a bright future for her and her company.
France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
France24 - Monde
Ukraine : cette photo ne montre pas l’arrestation d’un général canadien à l’usine Azovstal
Publié le : 10/05/2022 - 17:18
Alexandre Capron
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Plusieurs publications relayées dans des groupes ou des pages Facebook en Afrique de l’Ouest prétendent dévoiler une photo de l’arrestation de Trévor Cadieu, un ex lieutenant-général canadien qui serait venu participer aux combats de l’usine Azovstal de Marioupol. Si la présence de cet homme en Ukraine a été confirmée, les images qui illustrent son arrestation n’ont rien à voir avec la situation.
Trévor Cadieu est un lieutenant-général canadien qui devait initialement prendre le commandement de l'armée canadienne en septembre 2021.
Mais ce dernier, visé par une enquête de la police militaire pour “inconduite sexuelle”, a pris sa retraite militaire en octobre 2021. Il s’est envolé le 5 avril pour l’Ukraine afin de combattre contre l’armée russe. L’information a été confirmée par le ministère de la Défense nationale canadienne, qui a précisé qu’il l’avait fait à titre personnel.
Dans le sillon de ces informations, plusieurs publications ont affirmé que Trévor Cadieu se trouvait parmi les combattants pro-ukrainiens retranchés dans l’usine Azovstal de Marioupol. Une photo de sa supposée capture circule ainsi sur les réseaux sociaux depuis le 8 mai indiquant que “Trevor Kadier”, nom de Trévor Cadieu écrit littéralement en russe (Кадиер), aurait "tenté de s'échapper par un égout”.
Exemple de publication affirmant que Trévor Kadier (Cadieu) a été arrêté par l'armée russe. Archive ici : https://archive.ph/wip/RdUG8 © Facebook / Media info afrique
D’où vient cette photo ?
Une recherche d’image inversée avec Google images (voir ici comment procéder) permet de constater que la capture d’écran associée à la légende de l’arrestation de Trévor Cadieu vient en réalité d’un reportage de la télévision publique russe Vesti datant du 24 février 2022, jour de l’invasion russe en Ukraine, soit près de 2 mois avant les combats de l’usine Azovstal de Marioupol. La vidéo d'où est extraite la capture d'écran est visible ci-dessous.
La légende de la vidéo indique que “14 militaires des Forces armées ukrainiennes se sont rendus près du village de Petrivske”.
Trevor Cadieu a-t-il été arrêté ?
La rumeur de la présence du Canadien a l’usine Azovstal circule depuis le 28 avril après que le représentant officiel de la Milice populaire de la République de Donestsk, Eduard Basurin, a annoncé la possible présence d'un général à la retraite de l'armée canadienne à Azovstal, sans en donner le nom.
Le général fait l’objet de tous les fantasmes depuis son arrivée en Ukraine, certains l’accusant d’être même responsables d’un “ bio-laboratoire” travaillant “sur des virus mortels, comme Ebola ou Nipah” et d’avoir été arrêté pour être jugé à Moscou.
Si la présence de l’ex lieutenant-général canadien en Ukraine a bien été confirmée, son arrestation n’a pas été corroborée de source officielle russe jusqu’alors. Aucune image de l’arrestation de Trévor Cadieu n’a été diffusée par les médias russes à ce jour.
Les allégations visant Trévor Cadieu rappellent celles ayant ciblé Roger Cloutier, un lieutenant général américain de l’Otan, supposément capturé à Marioupol. Là encore, les images prétendant montrer son arrestation, et l’information en elle-même, s’étaient révélées fausses.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Ukraine : cette vidéo ne montre pas Roger Cloutier, un responsable de l’Otan, capturé par les Russes
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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of Senegalese soldiers
Issued on: 11/05/2022 - 11:02
Erin Ogunkeye
Thousands of Senegalese soldiers fought for France against the Nazis in World War II. But on December 1, 1944, as many as 400 of them were murdered in cold blood: not by the Germans, but by the very French forces they fought alongside. The massacre was swept under the rug for decades, preventing victims and their relatives from any form of closure or recognition. Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors' new documentary "Thiaroye 44" is one of the first to explore this dark chapter of France's colonial past. The directors joined us for Perspective.
The full documentary will be aired on May 14 at 21:00 Paris time and published on our website the previous day.
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France holds annual ceremony to mark abolition of slavery
Issued on: 10/05/2022 - 23:19
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: An annual ceremony is held in France to mark the national day of the abolition of slavery. The commemoration has been going since 2006, but many still feel frustration over how little has tangibly been done to address inequalities rooted in the legacy of the slave trade. Also, researchers from Amnesty International release a report warning that a year-long state of siege in DR Congo's Ituri province has exacerbated injustice and instability.
>> Watch our full interview: France's national day of the abolition of slavery: 'No reparation has been done'
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Queen's Platinum Jubilee: Historic England releases picture map
An online map showing pictures of visits made by the Queen has been launched for her Platinum Jubilee.
Historic England said its map highlighted some of the "significant places" the Queen had visited both before and during her 70-year reign.
Duncan Wilson, Historic England's chief executive, said he hoped the pictures would inspire people to "follow in her footsteps" and visit local sites.
Highlights include public transport hubs, a mine and Sikh temple.
St Mary the Virgin church, Eastbourne, East Sussex
The then-Princess Elizabeth and future queen visited the parish church for Eastbourne with her parents and sister Margaret in 1936.
Their visit to the church, the eldest parts of which date back to 12th Century, took place two months after the death of her grandfather, King George V, who had also gone to the church during his holiday on the South East Coast in 1935.
The Royal Observatory, Greenwich, London
The Queen visited the restored Flamsteed House, the oldest building of the old Royal Observatory, in 1960.
The observatory was founded by Charles II in 1676 with Flamsteed House, named after the first Astronomer Royal John Flamsteed, thought to be the work of Sir Christopher Wren.
A time ball, which has been in use since 1833, drops at 13:00 everyday as an aid to navigators.
Heathrow Airport, London
The Queen and her famous entourage of Pembroke Welsh corgis were pictured at Heathrow in 1981, bound for their holidays at her Scottish home Balmoral.
Heathrow opened in 1946 as London Airport and has been headquarters of British Airways since the 1950s.
Silverwood Colliery, Rotherham, South Yorkshire
The Queen and Prince Philip went 600 yards underground to meet miners on 30 July 1975, some 63 years after her grandparents, King George V and Queen Mary, visited the site.
Originally called Dalton Main, the first mine shaft was sunk at the colliery in 1900 and it was in operation until 1994, after when parts of the site were taken over by the Woodland Trust and planted with trees.
The Humber Bridge, connecting East Yorkshire and North Lincolnshire
The Queen officially opened the 1.4 mile (2.2km)-long bridge on 17 July 1981.
It had cost £91m and taken more than 1,000 people eight years to build and at the time of construction was the longest single-span suspension in the world.
People had campaigned for a bridge for more than 100 years as the Humber Estuary was a barrier to trade and transport. The bridge became Grade I-listed in 2017 and it is estimated that more than 10 million vehicles cross it every year.
Park Lane Interchange, Sunderland
During her Golden Jubilee tour in 2002, the Queen took a ride on the new Sunderland to Newcastle Metro link after officially opening it at the Park Lane interchange.
The station is located below Park Lane Bus Station, which opened in May 1999 and replaced the former Sunderland Central Bus Station.
Wilton International, near Redcar, Teesside
In 1956, the Queen was able to inspect a dress made of 100% Terylene as she toured an exhibition of synthetic fibres at the Imperial Chemical Industries' works.
The 2,000-acre site was formerly owned and operated by ICI and is one of the county's largest process manufacturing clusters.
Bowness-on-Windermere Pier, Cumbria
The Queen visited the pier on 16 July 2013 as part of a wider visit to South Lakeland.
Until the late-18th Century, Windermere, the largest natural lake in England, was used primarily for the transportation of slate, timber and other goods, but the arrival of railway and establishment of steamer services on the lake saw tourism become the area's major new industry.
Leighton Hospital, Crewe
The Queen formally opened the Leighton Hospital on 4 May 1972 when she took the time to visit a children's ward.
The new £6m site was the replacement for a number of other hospitals in the Crewe and Nantwich areas.
RNLI St Ives Lifeboat Station, Cornwall
As part of her Diamond Jubilee tour in May 2013, the Queen visited the lifeboat station and Tate Gallery in St Ives.
The picturesque harbour town has had a lifeboat since at least 1840 and the current boathouse was built in 1994 to accommodate the larger new Mersey class lifeboat.
In its history, 34 medals have been awarded to members of the St Ives lifeboat crew.
Maiden Castle, Dorset
In July 1952, the Queen visited an archaeological excavation being overseen by Sir Mortimer Wheeler.
The scheduled monument is a multivallate (having two or more ramparts) hill fort dating from at least 500 years ago with extensive work dating from the late Iron Age (300 BC).
It has been the subject of many archaeological excavations in the 19th and 20th centuries and also featured in the novels of Thomas Hardy who uses the name Mai Dun.
Sandringham Estate, Norfolk
Sandringham has been a royal residence since 1862 when the future King Edward VII had the 16th Century house almost completely rebuilt.
It was the setting for the first Christmas broadcast in 1932 by George V and the Queen traditionally spends her winters there, broadcasting her first Yuletide message from there in 1957.
St Pauls Walden Bury, Hertfordshire
The then Princess Elizabeth and her sister Margaret were pictured playing in the sandpit of the home of their grandparents, Claude Bowes-Lyon and Cecilia Cave.
The house was built in about 1730 and was the childhood home of the young girls' mother, Elizabeth the Queen Mother.
Dudson Centre, Hanley, Stoke-on-Trent
The Queen opened the Dudson Centre on 28 October 1999 at the original Hope Street site of the Dudson Pottery factory, which was established by Richard Dudson in 1800.
It produced attractive domestic ware until James Thomas Dudson took over the company and saw the opportunities provided by the expansion of the railways, tourism and hotel trade to become specialists in producing tableware for the hospitality industry.
Guru Nanak Gurdwara, Leicester
Having removed her shoes as custom dictates, the Queen received a tulwar ceremonial sword as a gift at the end of her visit to the Sikh Gurdhwara Temple, Leicester's first such site, on 1 August 2002.
Guru Nanak Gurdwara began in the 1960s before moving into a converted textiles factory in 1989.
As well as its prayer room, the temple incorporates a museum about Sikhism, Indian history and the role its soldiers played fighting in the British Army during both world wars.
All pictures subject to copyright.
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Publié le : 09/05/2022 - 17:09Modifié le : 10/05/2022 - 17:09
Pariesa Young
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Si l’estimation du nombre de victimes causées par la guerre en Ukraine reste complexe, l’aménagement de cimetières et de fosses communes, documentés en vidéo et visibles avec l’imagerie satellitaire, offre aux enquêteurs en ligne et aux ONG une possibilité d’établir des estimations localisées. Le Centre for Information Résilience s’est focalisé sur un cimetière de Tchernihiv, comme le détaille un des enquêteurs de l’ONG dans notre émission.
Dans son travail quotidien de documentation du conflit en appui notamment sur les images satellite, les photos et vidéos en ligne et les témoignages sur place, le Centre for Information résilience a identifié à Tchernihiv, une ville qui a subi les bombardements russes pendant plusieurs semaines, un cimetière, dont l’ONG a pu déterminer la date de construction et l’étendue.
Ben McCann a participé à cette enquête.
A mass-grave of civilians who were killed by Russians in Chernihiv pic.twitter.com/OL05edTNA8
March 6, 2022
"Au bout du compte, nous avons pu identifier 350 tombes individuelles."
Ben McCann, enquêteur de l'ONG.
L'image qui a lancé l'enquête a été publiée par Meduza, un site d'actualité [indépendant , NDLR] en russe. Nous avons commencé à chercher une zone similaire à celle qu'on peut voir sur cette image. On voit une forêt et dans le fond, un important cimetière existant déjà depuis un moment, donc nous avons pu circonscrire notre recherche. Nous avons commencé à utiliser l'imagerie satellite qui avait été collectée depuis le début du conflit.
10) Satellite imagery from @planet, taken on March 18, shows the graves in the process of being dug. pic.twitter.com/no29Kn6mLe
April 10, 2022Nous avons alors analysé des images publiées sur les réseaux sociaux, ce qui est un processus plus fastidieux. Cela prend du temps de faire correspondre ce qu’on voit sur ces publications avec notre image de référence, laquelle a déjà été confirmée par géolocalisation, images satellite, et témoignages de terrain. Au bout du compte, nous avons pu identifier 350 tombes individuelles.
Ben McCann et son équipe ont aussi pu établir que les tombes avaient été creusées après l’invasion russe du 24 février. Les images satellites antérieures à cette date montrent le site du cimetière couvert d’arbres, qui ont depuis été abattus.
Le CIR, comme d’autres organismes, essayent de produire l’enquête la plus irréfutable possible, dans l’espoir qu’elle puisse un jour servir en justice, en faveur des victimes.
"L’imagerie satellite ne peut pas témoigner toute l’ampleur de la souffrance des civils"
Mais Ben McCann concède que l’enquête en images à distance a ses limites.
Je crois que l’importance de notre travail c’est que ça établit une base pour de futures enquêtes. Pour établir des faits avérés sur un cas précis, l’enquête en source ouverte est très utile. Cela peut donner une idée précise d’un évènement, le où, le quoi et le quand.
Là où ça devient compliqué, c’est le "qui" : attribuer des actes à un acteur spécifique. Les Russes ont bombardé massivement Tchernihiv, on sait qu’il y a des victimes civiles en conséquence. Mais c'est impossible de dire avec certitude que ces 350 tombes sont toutes le résultat direct de l'invasion russe.
L’imagerie satellite seule ne peut dire qui a fait quoi et ne peut pas témoigner toute l’ampleur de la souffrance des civils.
Tchernihiv a été le théâtre d’intenses combats entre les armées russe et ukrainienne entre le 24 février et le 5 avril, date à laquelle les troupes russes se sont officiellement retirées de la région. Selon Amnesty International, un bombardement non ciblé, le 3 mars, sur la ville pourrait être un crime de guerre. Il aurait tué 47 personnes. Selon les autorités, 700 personnes ont perdu la vie durant les semaines d’attaques de l’armée russe.
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Ivory Coast: West African nation most affected by deforestation
Issued on: 10/05/2022 - 18:25Modified: 10/05/2022 - 18:57
UN talks to tackle desertification and land degradation that have devastated large swathes of Africa began in Ivory Coast Monday, as climate change wreaks havoc on the continent.
Opex 360
Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
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A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
par l’hebdomadaire Challenges« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
France24 - World
Conference on the future of Europe: Macron to address EU Parliament
Issued on: 09/05/2022 - 11:59Modified: 09/05/2022 - 12:54
Catherine NICHOLSON
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Freshly inaugurated French President for the second time, Emmanuel Macron is expected to use the symbolic date of 9 May and his visit to Strasbourg on Monday to boast a more powerful Europe ready to reform itself to meet citizens' expectations. FRANCE 24's European Affairs Editor Catherine Nicholson tells us more.
Opex 360
Les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air pourront bientôt transmettre des vidéos en temps réel
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Une image vaut mieux qu’un trop long discours, dit-on. D’où le projet Directcam qui, porté par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], avec l’entreprise française ASMAN Technology, spécialiste des liaisons de données, vise à permettre aux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de transmettre des vidéos en temps réel au Centre national des opérations aériennes [CNOA] lors des missions de type MASA [Mesure Active de Sûrete Aérienne].
Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
Les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air pourront bientôt transmettre des vidéos en temps réel
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Une image vaut mieux qu’un trop long discours, dit-on. D’où le projet Directcam qui, porté par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], avec l’entreprise française ASMAN Technology, spécialiste des liaisons de données, vise à permettre aux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de transmettre des vidéos en temps réel au Centre national des opérations aériennes [CNOA] lors des missions de type MASA [Mesure Active de Sûrete Aérienne].
Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
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Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
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Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
Opex 360
Et si la France prêtait quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 à l’Espagne?
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
Et si la France prêtait quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 à l’Espagne?
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerD’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
le retrait du serviceCertes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
récent rapport« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
France24 - Monde
Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment
Publié le : 10/05/2022 - 18:38
Sébastian SEIBT
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Les consommateurs américains ont du mal à trouver plusieurs produits actuellement, mais la pénurie la plus grave touche le lait infantile en poudre. Une situation qui affecte les plus fragiles et qui est due à une multitude de facteurs, liés aussi bien à la pandémie qu’à l’inflation, et à un scandale sanitaire.
“Des familles de Miami au désespoir”, écrit le site de WRGT, une station locale de télévision en Floride, tandis que la télévision de Salt Lake City narre le “stress intense des parents de l’Utah”. Les titres de ce type se multiplient et deviennent de plus en plus alarmistes dans les médias américains ces derniers jours.
En cause, une pénurie de lait en poudre à travers tout le pays. Plus de 40 % des stocks sont épuisés dans 11 000 magasins, rapporte le quotidien USA Today, lundi 9 mai. Dans six États - l’Iowa, le Missouri, le Texas, le Dakota du Sud et du Nord et le Tennessee - ce sont même plus de la moitié des produits qui ne sont plus disponibles, précise la chaîne CNN qui s’appuie sur les données de Datasembly, un site de suivi de l’évolution des prix des produits au niveau local aux États-Unis, publiées début mai. “Le lait pour enfant est dorénavant le produit pour lequel la pénurie est la plus grave aux États-Unis”, a souligné Ben Reich, PDG de Datasembly.
"Je suis prête à payer cash"
Des photos des étals vides dans les supermarchés n’ont pas manqué d'inonder les réseaux sociaux, tandis que les jeunes parents racontent leurs périples sans fin d’un Target à un CVS (deux enseignes américaines de supermarchés) pour trouver le Saint Graal.
“J’ai deux enfants. Je ne trouve nulle part leur lait en poudre et je suis prêt à payer cash pour tout ce que vous pouvez avoir”, a écrit sur eBay Ashley Hernandez, une habitante du Texas, dont les enfants ont en plus besoin, pour des raisons de santé, d’un lait très spécifique.
“Tous les jours nous recevons des témoignages de parents qui sont anxieux, fâchés, et ont surtout très peur car il en va de la santé de leurs enfants”, a souligné au New York Times Brian Dittmeier, l’un des responsables de la National WIC (Women Infant Children) association, un organisme de soutien aux familles les plus démunies.
Aux États-Unis, 75 % des nourrissons de plus de six mois reçoivent au moins une partie de leur nourriture sous forme de lait en poudre, souligne le site Axios. Cette pénurie risque donc de laisser des traces si elle perdure, pouvant avoir un impact sur le développement des enfants, rappelle CNN.
De la pandémie à l’inflation…
Une situation qui n’a pas échappé aux responsables politiques, surtout dans le camp des républicains. Plusieurs d’entre eux ont appelé l’administration Biden à considérer cette pénurie comme une “crise nationale”, tout en enjoignant le président, dans un savant mélange des genres, à réduire le soutien financier à l’Ukraine afin de débloquer des fonds pour les “mères” américaines…
The formula shortage is a national crisis, hitting poor moms and kids the hardest. The FDA needs to immediately step up, be transparent, explain how it will get production restarted, and give parents a timeline. And the Biden Administration needs to take this seriously.
May 9, 2022Même certains démocrates, comme Abby Finkenauer, représentante de l’Iowa, ont appelé le gouvernement à en faire plus. Ils lui ont notamment demandé d’utiliser le Defense Production Act - une loi permettant à l’État de forcer les entreprises du pays à fabriquer en priorité certains produits - pour venir à bout de cette pénurie.
La situation n’a, en effet, fait qu’empirer depuis un an. Au printemps 2021, le lait en poudre semblait encore simplement faire partie de la longue liste des produits affectés par les défaillances des chaînes d’approvisionnement dues à la pandémie. Si la plupart des grandes marques de laits en poudre - Nestlé, Reckitt, Abott - fabriquent leurs produits localement pour le marché américain, elles dépendent, néanmoins, de certains ingrédients ou boîtes de packaging importé de Chine ou ailleurs, souligne le Wall Street Journal.
À cette époque, seuls 10 % des stocks de laits en poudre étaient épuisés. Mais alors que la pénurie d'autres produits aux États-Unis - puces informatiques, textiles - n'a pas empiré, ce n'est pas le cas pour le lait infantile. En janvier 2022, 20 % des produits étaient devenus indisponibles.
Ce n’était plus seulement les tensions sur les chaînes d’approvisionnement qui étaient à l’œuvre, mais aussi le spectre de l’inflation, dopée par la hausse des prix de l’énergie en partie due à ce qui n’était alors encore que la crise en Ukraine.
Pourquoi la disponibilité du lait en poudre a-t-elle été particulièrement affectée par l’inflation ? Il est souvent moins substituable que d’autres produits, donc les familles peuvent avoir tendance à faire des provisions quand ils s'attendent à une flambée des prix, explique The Guardian. Il sembler que les fabricants ont été pris au dépourvu par cette ruée sur le lait en poudre.
… En passant par un scandale sanitaire
Cette pénurie a, en outre, particulièrement touché les populations les plus pauvres car le laboratoire, fournisseur exclusif des dispensaires où sont distribués gratuitement des doses de lait en poudre, s'est retrouvé au centre d'un scandale sanitaire.
Le groupe Abbott Nutrition a, en effet, été contraint d'organiser un rappel massif de plusieurs gammes de produits à partir de mi-février. Ce laboratoire américain qui, outre sa collaboration avec les dispensaires, commercialise certains des laits pour enfants les plus populaires aux États-Unis, s’est retrouvé pointé du doigt par les autorités sanitaires suite à la découverte d’un lien possible entre leurs produits et quatre cas d’enfants hospitalisés, dont deux sont décédés.
Ces enfants avaient été infectés par une bactérie très spécifique - les cronobacters - qui peuvent, dans certains cas rares, causer des infections très dangereuses pour les plus jeunes comme des méningites ou des inflammations sévères, note la Food and Drug Administration (FDA, le gendarme américain des médicaments).
Des traces de cette bactérie ont été décelées dans l’une des usines d’Abbott Nutrition à Sturgis (Michigan) par la FDA. Dans un rapport publié en mars, l’agence conclut que le laboratoire n’avait pas appliqué les mesures d’hygiène nécessaires sur son site de fabrication de lait pour enfant.
Le scandale n’a fait que prendre de l’ampleur lorsque plusieurs médias ont révélé, mi-avril, qu’un lanceur d’alerte avait déjà informé la FDA de manquement aux règles d’hygiène dans l’usine de Sturgis six mois avant la découverte des infections aux cronobacters.
Abbott Nutrition a contesté les conclusions de la FDA et mis les allégations du lanceur d’alerte sur le compte de la rancœur d’un ancien employé licencié. Le laboratoire n’en a pas moins suivi les recommandations de la FDA et organisé, à partir de mi-mars, un rappel supplémentaire de produits.
En attendant, pour faire face à cette pénurie, la plupart des grands centres commerciaux ont limité le nombre de boîtes de lait infantile vendu par client. Dans l'espoir de pouvoir garder ainsi un certain contrôle sur leur stock.
Le lait en poudre est ainsi devenu la dernière illustration en date, et peut-être l'une des plus frappantes, que personne n'échappe aux contre-coups des crises actuelles. Même pas le nourrisson, loin d'avoir conscience que son biberon dépend, en partie, des confinements en Chine, de leurs effets sur la chaîne d'approvisionnement et des tensions au cœur de l'Europe qui participent à la flambée des prix.
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la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
La semaine de l'éco
Médicaments, semi-conducteurs, métaux : face aux pénuries, l’UE vise l’"autonomie stratégique"
BBC
Association of Photographers Awards 2021 winners revealed
By Matthew TuckerBBC News
The winners of the 37th Association of Photographers (AOP) Awards have been revealed, with images on a range of subjects, including lockdowns during the pandemic.
"The Covid pandemic meant the latest awards have been put together across two years, so we received many more moving image and series entries this time round than ever before and, as such, there is a strong sense of storytelling to the subjects," AOP chief executive Isabelle Doran said.
"For my first awards as the incoming CEO, I am totally captivated by what the judges have selected for each of the awards and open projects as finalists - and the choice of winners is genuinely exciting to see, with more than half of our winners this year having never won an award before."
Formed in 1968, the AOP is a trade association, with all revenue providing support for photographers.
Here are this year's gold and silver winning entries, with captions from the photographers.
Documentary, gold: Classical Beats on Brixton Streets - The Brixton Chamber Orchestra, by Michael Wharley
"I photographed Brixton Chamber Orchestra's diverse, characterful group of young, classically trained musicians, in a series of portraits that aimed to showcase both them and a vibrant, modern Brixton, while sensitively tracing connections to local history."
Documentary, silver: Cold Water Swimmer, by Hannah Maule-ffinch
"The series explores how humans are strongest when coming together in the face of adversity.
"It is the kindness and empathy of community that is the true healer in hard times.
"Loneliness, anxiety and uncertainty was widespread during lockdown - simple acts of kindness and friendship were enough to get many people though very hard times."
Environment, gold: Neowise and Old Faithful, by Tony Gale
"Old Faithful [a geyser in Yellowstone National Park, Wyoming, US] has been photographed many times.
"In an attempt to make a different image, I photographed it at night while the comet Neowise was in the sky."
Environment, silver: Gainsborough - Craft in Process, by Alun Callender
"A short film made at the Gainsborough Mill, following the processes from the dye-house to winding, warping and weaving."
Fashion, gold: Moon Growth, by Rocio Chacon
Food and Drink, gold: Pan Cake, by Catherine Losing
"A fun commission for Ikea."
Food and Drink, silver: Childhood Cakes, by Richard Pullar
"When I was little, my mother would give us cake treats - usually, a Mr Kipling cake with strawberry milk, banana milk or cream.
"These images are heightened visuals of the anticipation moment from when I was about seven years old, an increasingly distant memory."
Lifestyle, gold: Note, by Samuel Hicks
"I was travelling home on the London Overground - and on the other side of the carriage, I saw a small poster with the poem Note by Leanne O'Sullivan.
"I read it over and over and it really got me.
"I decided I would like to make a film based on the poem.
"It was shot at the beginning of December, just as the UK was about to go into the second lockdown."
Lifestyle, silver: Working from Home, by Igor Emmerich
"I wanted to create a series of images that focused on the positive outcomes of the pandemic, such as working from home, celebrating our human ingenuity and our ability to adapt.
"It was a chaotic time, however, I decided to make the compositions very calm and balanced, bringing the sense of total harmony which we were all striving for."
Portrait, gold: Gino, Butcher, by Orlando Gili
"The image was made for a commission by Ginger Pig, to capture realistic portraits of their butchers.
"Gino, a highly experienced Lithuanian butcher, carries a pig carcass over his shoulders.
"The idea behind the shoot was to celebrate butchery, without shying away from the realities of meat production.
"Gino was therefore captured in the blood-stained outfit he had arrived in, coming straight from a morning shift behind the counter."
Portrait, silver: Sadiq Khan, by Charlie Clift
"I photographed the Mayor of London, Sadiq Khan, for the Sunday Times Magazine straight after the UK's first lockdown.
"We had all been through such tough times, it was important to hear a leader talking so openly about that."
Project, gold: Looking out from Within, by Julia Fullerton-Batten
"Covid-19 swept around the world and life changed, perhaps forever.
"From one day to the next, London, a vibrant exciting city, came to a sudden and emphatic halt.
"The humming of humanity quietened and it felt like someone had pressed the pause button on life.
"Together but apart, we were all united in limbo.
"The freedom we had always taken for granted was suddenly removed."
Project, silver: Portrait of a Village, by Catherine Losing
"Portrait of a Village documents the Ukrainian village from which my family were taken by Nazis in 1942.
"I'm the first of my family to ever go back.
"The village has witnessed great horrors - epidemics, famines, invasions and murders.
"The original focus of the project was my relief to find such a welcoming and colourful place - a wonderful Ukrainian community that didn't echo my Black Sea German ancestors' dark history.
"The recent Russian invasion of Ukraine has turned all of that on its head.
"I'm deeply concerned about everyone who was involved in the project and fear history is repeating itself."
Sport, gold: Calcio Storico, by Stephen Ambrose
"Calcio storico is a game fought between the four districts of Florence, Italy, every year - 27 men in each team play a 50-minute game.
"The game has been played since the16th Century, in the Piazza Santa Croce.
"Passions run high.
"The rules are no sucker punches and only one-on-one fighting - but apart from this, pretty much anything goes."
Sport, silver: Flying Stars, by Todd Antony
"The civil war in Sierra Leone (1991-2002) not only killed more than 50,000 people, it also led to thousands of innocent civilians having legs, arms or hands forcibly amputated by rebel soldiers or from landmines and bullets.
"The Flying Star Amputees are a group of football teams across Sierra Leone, born out of the adversity of this war.
"All the players are victims of civil-war amputations and football has brought them happiness, confidence and hope for a better future for disabled people in Sierra Leone."
Still Life and Object, gold: Drydock - Edinburgh, by Robert J Wilson
"The image was shot at Imperial Dry Dock Shipyard, in Edinburgh.
"This ship was having work done on its hull, whilst sitting in the drained dry dock.
"This viewpoint struck me for the structure and scale of the ship... a scale that is literally painted on the stern, showing the depth of the waterline."
Still Life and Object, silver: Poly, by Nick Ballon
"This playful series forms the basis of Maharam's newest print advertising campaign."
All pictures are subject to copyright.
Opex 360
La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].
La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerFondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].
La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].
La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerFondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].
La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
a fait savoir« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
France24 - World
Several killed in Siberia fires as high winds hamper rescue
Issued on: 07/05/2022 - 14:29Modified: 07/05/2022 - 23:17
NEWS WIRES
At least eight people died in Siberia on Saturday as fires ripped through hundreds of buildings in several villages, with high winds hampering efforts to extinguish the blazes.
In the Krasnoyarsk region, about 3,000 km (1,900 miles) east of Moscow, fires killed five people in 16 settlements across the Kazachinskoe and Sharypovsky districts, the local branch of Russia's Investigative Committee said in a statement, leading it to launch criminal proceedings for causing death by negligence.
The local health ministry said 17 people had been hurt, with 11 of them taken to hospital, the TASS news agency reported.
The Federal Forestry Agency said short circuits in power lines had caused 350 houses to catch fire, and that strong winds had exacerbated the situation, TASS said.
"Aircraft cannot be used in fighting the fires due to the high wind load," Krasnoyarsk's emergencies service said on its Telegram channel.
It posted video footage showing the sky darkened by smoke, with rescue workers buffeted by strong gusts as they tackled a number of blazes in rural areas with predominantly wooden buildings.
Russia's Aerial Forest Protection Service later published footage of fires in wooded areas, all of which it said were quickly contained.
The Investigative Committee also reported fires in the neighbouring Khakassia region.
Slightly further west, investigators in the Kemerovo region also launched criminal proceedings and said the burnt bodies of three people had been found in a residential building in the Tyazhinsky locality, where more than 50 houses had caught fire.
Both sets of investigators said work was continuing to determine the cause of the fires.
(REUTERS)
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Three people missing and feared dead from fierce Colorado wildfire
US fire crews wrap giant trees in blankets to save them from blaze
Wildfire prompts evacuation of South Lake Tahoe, a popular tourist destination
France24 - Monde
La Chine rappelée à l'ordre par l'OMS sur sa politique "zéro Covid"
Publié le : 11/05/2022 - 04:09Modifié le : 11/05/2022 - 08:19
FRANCE 24
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Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé estime la politique sanitaire radicale des autorités chinoises, la stratégie "zéro Covid", insoutenable et excessive, notamment à Shanghai où la population est confinée.
Rues désertes, dépistages massifs à Shanghai... Malgré un ralentissement de l'épidémie due au Covid-19, la Chine poursuit sa politique "zéro Covid" prônée au plus haut niveau du pouvoir. Une politique sanitaire radicale jugée excessive par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Quand nous parlons de stratégie zéro Covid, nous ne pensons pas que c'est soutenable, vu le comportement du virus à l'heure actuelle et celui que nous prévoyons dans le futur […], passer à une stratégie différente est très important", a affirmé mardi 10 mai à Genève le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirmant en avoir discuté avec des experts chinois.
Son directeur des situations d'urgence, Michael Ryan, a rappelé que, pendant un temps, cette stratégie a permis à la Chine d'afficher un très petit nombre de morts par rapport à sa population. "C'est quelque chose que la Chine veut protéger", explique-t-il.
Face à la hausse du nombre de morts depuis février-mars, il est logique que le gouvernement réagisse, a noté Michael Ryan, "mais toutes ces actions, comme nous le répétons depuis le début, doivent être prises dans le respect des individus et des droits de l'homme". Le docteur a appelé à appliquer des "politiques dynamiques, adaptables et souples", parce que le manque d'adaptabilité a montré durant cette pandémie qu'il pouvait provoquer "beaucoup de dégâts".
D'autant qu'il est aujourd'hui impossible de stopper toute transmission du virus, comme l'a affirmé Maria Van Kerkhove, chargée de superviser la lutte contre le Covid au sein de l'OMS. "Notre objectif au niveau mondial n'est pas de repérer tous les cas et d'arrêter toute transmission. Ce n'est vraiment pas possible à l'heure actuelle. Mais ce que nous devons faire, c'est réduire le taux de transmission parce que le virus circule à un tel niveau élevé d'intensité."
Une stratégie mise à mal par Omicron
À la fin de la semaine dernière, la Chine avait une nouvelle fois déclaré qu'elle poursuivrait sa stratégie zéro Covid, "atout majeur" contre le coronavirus, malgré la frustration croissante à Shanghai.
Les 25 millions d’habitants de la ville sont soumis à un confinement strict à domicile depuis début avril, malgré un récent reflux des cas, une situation qui a conduit à la colère et à l’exaspération des habitants qui protestent désormais en frappant leurs casseroles aux fenêtres.
Lors d'un appel à son homologue Xi Jinping, le président français s'est notamment ému du sort des ressortissants de Shanghai. Emmanuel Macron a aussi insisté sur "le maintien de la connectivité aérienne vers la France, l’autorisation des déplacements vers les aéroports et la protection de l’intérêt supérieur des enfants en évitant, quelles que soient les circonstances, de les séparer de leur parent", rapporte l'Élysée.
Largement épargné depuis deux ans, le géant asiatique continue d'appliquer la même politique alors même que le virus a muté (avec le variant Omicron) et est devenu beaucoup plus contagieux que la souche originelle détectée en Chine à la fin 2019. Les autorités chinoises – y compris le président Xi Jinping qui a mis tout son poids dans la balance pour la poursuite de cette stratégie – utilisent la politique zéro Covid pour vendre leur bilan officiel : moins de 5 000 morts du Covid-19.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif
Covid-19 : Pékin renforce ses mesures sanitaires face au variant Omicron
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L’Allemagne décide finalement de livrer 7 obusiers PzH-2000 aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.
Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
L’Allemagne décide finalement de livrer 7 obusiers PzH-2000 aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerS’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.
Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.
Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
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Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
[.pdf]pdfEn tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
France24 - Monde
Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique
Publié le : 10/05/2022 - 18:54
Aude MAZOUE
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Stéphanie ANTOINE
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La menace d’une sécheresse plane sur la France. Avant même le début de l'été, quinze départements sont déjà soumis à des restrictions d'eau. Les agriculteurs assurent d’ores et déjà que la période actuelle aura un impact sur les cultures. Décryptage.
Chacun se refuse à ce stade à parler de catastrophe. Mais tous les signes d’une sècheresse record sont là. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé, mardi 10 mai, un constat alarmiste : "Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a prévenu Christiane Lambert, sa présidente à l'AFP. "Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche des régions au nord de la Loire", a-t-elle poursuivi.
>> Climat : une inquiétante sécheresse en Espagne et au Portugal, en plein hiver
De nombreux secteurs touchés
Même constat d’urgence au ministère de l'Agriculture. "Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", indique-t-on rue de Varenne. Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s'il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages indispensables pour nourrir les bêtes.
Les risques encourus vont au-delà des pertes agricoles. "Outre l’agriculture, la sécheresse a un impact considérable sur de nombreux autres secteurs comme les bâtiments, explique Emma Haziza, hydrologue. On voit de plus en plus de maisons s’effondrer. C’est un phénomène nouveau en France. Ces préjudices coûtent bien plus chers que les inondations et vont avoir à plus long terme d'importantes conséquences économiques. Par ailleurs, la sècheresse a aussi des répercussions sur la production énergétique. Les centrales nucléaires ont en effet besoin d’importantes quantités d’eau pour refroidir les réacteurs."
La sécheresse, première conséquence visible du dérèglement climatique
En cause, la hausse des températures enregistrées au printemps et un mois d'avril "en déficit de 25 % de pluviométrie". Pour Météo-France, cet "épisode de chaleur" est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique". Mais la sècheresse s’explique surtout par les très faibles précipitations de cet hiver. En soit, "ce nouvel épisode de sècheresse est exceptionnel mais pas inédit, indique Emma Haziza. En revanche, ce qui est nouveau, c’est ce déficit de pluie observé lors des quatre mois d’hiver. Ajouté à des températures élevées pour la saison, les nappes phréatiques n’ont pas pu se remplir. On aboutit alors très vite à une phase critique sachant que l’on n’a même pas encore abordé l’été."
#Sécheresse | ⭕ 15 départements ont d'ores et déjà mis en place des mesures de restriction pour l’eau.Découvrez comment agir à votre échelle ⤵️https://t.co/VwEimLQJv3
May 10, 2022L’hydrologue est formelle : "Le manque de pluie est directement lié au changement climatique, il n’y a plus aucun doute à avoir. La sècheresse en est l’une des premières conséquences visibles. On constate seulement aujourd’hui que le phénomène arrive de plus en plus vite et prend chaque année plus d’ampleur. C’est notamment la première année que le France fait face à une sécheresse éclair", un phénomène jusque-là constaté dans les pays chauds, qui assèche les sols et les récoltes en seulement cinq jours.
Toutes les régions ne sont pas égales face à ce phénomène. "On constate que les nappes phréatiques de certains territoires sont très réactives et parviennent facilement à se remplir quand d’autres ne se remplissent pas". Ainsi, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, le pourtour méditerranéen, le Grand-Est ainsi que toute la région Poitou-Charentes sont particulièrement touchés par le manque d’eau. "Mais on voit bien qu’aujourd’hui, même les régions qui se pensaient épargnées par la sècheresse comme le Nord de la France, ou la Belgique ou encore le Nord de l’Europe commencent elles aussi à en subir les effets", poursuit la scientifique.
Des mesures d'urgence, mais surtout la nécessité de s'adapter
Pour parer à l’urgence, quinze départements ont d’ores et déjà été soumis à des restrictions. Elles vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50 % des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée).
À l'issue de réunions avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont également annoncé que le guichet "Troisième révolution agricole", ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires".
🌡 Depuis mars, plusieurs départements subissent déjà la sécheresse : avec la hausse des températures des prochains jours, ce phénomène et ses conséquences risquent de s'aggraver.↪ Ayons les bons réflexes pour économiser l'eau : https://t.co/BabqY7Cxbe@b_abba @J_Denormandie pic.twitter.com/nCbi0CHqxi
May 10, 2022Fin avril, le gouvernement avait également annoncé que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter au changement climatique ou créer des retenues d'eau.
Pas sûr que ces mesures suffisent à endiguer le phénomène. "Aujourd’hui, tout le système s’emballe, on est entrés de plain-pied dans le changement climatique, estime Emma Haziza. Il faut réenvisager notre modèle à long terme, repenser notre territoire et sortir du modèle productiviste qui a notamment entraîné la déforestation".
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Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique
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Une sécheresse en hiver
Changement climatiqueManifestations contre la sécheresse en Iran : les raisons de la colère
Opex 360
L’armée de Terre a reçu ses quatre premiers blindés multi-rôles légers Serval
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.
Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.
« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.
Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.
En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.
Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».
Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.
Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.
Photos : Nexter et armée de Terre
L’armée de Terre a reçu ses quatre premiers blindés multi-rôles légers Serval
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.
Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.
« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.
Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.
En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.
Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».
Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.
Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.
Photos : Nexter et armée de Terre
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Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.
« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.
Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.
En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.
Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».
Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.
Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.
Photos : Nexter et armée de Terre
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Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.
« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.
Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.
En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.
Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».
Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.
Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.
Photos : Nexter et armée de Terre
France24 - Monde
Moyen-Orient : comment expliquer la multiplication des tempêtes de sable ?
Publié le : 06/05/2022 - 13:58
Grégoire SAUVAGE
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Depuis mi-avril, l'Irak a essuyé sept tempêtes de sable. Le phénomène, qui ne cesse d'empirer d'année en année, représente une sérieuse menace pour la santé et l'économie des pays du Moyen-Orient. En cause, le réchauffement climatique, la désertification, mais aussi les conflits armés.
Rien ne semble pouvoir les arrêter. En quelques minutes, elles engloutissent des villes entières d'un épais brouillard de poussière orange. Les habitants suffoquent et à l'extérieur, la vie s'arrête. Depuis toujours, les tempêtes de sable font partie du quotidien des Irakiens, mais leur fréquence et leur intensité ne cessent de s'accentuer ces dernières années, amplifiées par le réchauffement climatique, la désertification ou encore les conflits armés.
Depuis le mois d'avril, le pays a déjà connu sept tempêtes de sable. La dernière en date a provoqué jeudi le décès d'une personne et l'hospitalisation de 5 000 autres pour des troubles respiratoires.
"La majorité a quitté les hôpitaux", a toutefois précisé le porte-parole du ministère de la Santé, Seif al-Badr, dans un communiqué, évoquant des cas qui pour la plupart sont "de moyenne ou faible intensité".
Les plus touchés sont les personnes atteintes de "maladies respiratoires chroniques comme l'asthme", ou encore "les personnes âgées" qui souffrent notamment d'"insuffisance cardiaque", a-t-il ajouté.
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Des milliards de dollars partis en poussière
Au-delà de ces conséquences sanitaires, ces phénomènes extrêmes sont une plaie pour une économie irakienne déjà exsangue. Les aéroports de Bagdad, de Najaf et d'Erbil au Kurdistan, ont ainsi été contraints de suspendre brièvement leurs vols à cause du manque de visibilité.
Comme le rapporte l'organisation météorologique mondiale, le sable a également de nombreux effets néfastes sur l'agriculture. Il diminue les rendements en étouffant les semis, réduit la photosynthèse et accentue l'érosion des sols.
Par ailleurs des dépôts de poussière favorisent l'obstruction des canaux d'irrigation ou encore la détérioration de la qualité de l'eau des rivières et des fleuves.
Lors de ces tempêtes, de nombreuses activités doivent s'interrompre faisant perdre des sommes astronomiques aux pays de la région. Selon l'ONU, chaque année, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient voient partir en poussière près de 13 milliards de PIB.
En septembre 2015, une tempête de sable géante avait recouvert une grande partie du Moyen-Orient, entraînant la fermeture d'aéroports, des accidents de la route et de nombreuses admissions à l'hôpital.
Et les choses devraient continuer à s'aggraver. L'Irak, durant les deux prochaines décennies, pourrait connaître "272 jours de poussière" par an et en 2050, le seuil des 300 jours par an sera atteint, assurait début avril un haut responsable du ministère de l'Environnement.
La guerre de l'eau
En règle générale, les tempêtes de sable surviennent lorsque des vents forts soulèvent dans l'atmosphère de grandes quantités de sable et de poussière provenant d'un sol sec et nu.
Or, ces sols arides et semi-arides gagnent du terrain en Irak et au Moyen-Orient notamment sous l'effet du réchauffement climatique. Avec la hausse des températures, dépassant parfois les 50 degrés, et les faibles précipitations, les périodes de sécheresse deviennent de plus en plus nombreuses.
Par ailleurs, la concurrence féroce entre les États de la région pour s'approprier les ressources en eau, fournit une autre explication.
Comme le rappelle Middle East Eye, "la construction par la Turquie du gigantesque barrage Atatürk en amont de l'Euphrate et du barrage d'Ilısu sur le Tigre est décriée dans la mesure où ceux-ci contribuent à réduire les débits d'eau des deux grands fleuves de la région et provoquent un assèchement des terres plus au sud en Irak".
L'Irak a également entrepris de nombreuses constructions de barrages au cours des dernières années, tout comme son voisin iranien, sans beaucoup de considération pour la gestion des ressources.
Selon certains experts, les guerres successives en Irak pourraient également être un facteur aggravant. En effet, lors d'un conflit armé, les destructions urbaines laissent les terres nues favorisant l'apparition des tempêtes. À cela s'ajoute, les déplacements de population qui entraînent l'abandon de terres cultivées.
L'exemple de la Chine et du Sénégal
Pour lutter contre les tempêtes de sable et ses effets néfastes sur la santé et l'économie, des efforts de prévention ont été entrepris ces dernières années avec la création de systèmes de surveillance. Ainsi, en 2014, un premier centre régional de prévisions pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient a été inauguré à Barcelone.
Pour tenter d'atténuer l'effet de ces calamités engendrées par la désertification, la gestion durable des terres doit devenir un enjeu prioritaire selon la banque mondiale.
Après ces tempêtes de sable en série, le ministère de l'Environnement irakien a également cité "la création de forêts qui font office de brise-vent". Le pays pourrait suivre l'exemple de la Chine ou encore du Sénégal, deux pays qui cherchent à réduire la fréquence et l'intensité des tempêtes de sable grâce à des campagnes de reforestation massive.
►► À voir sur France 24 BILET RETOUR - Une fragile muraille verte en Afrique
Pour sa part, Pékin a commencé à planter des arbres il y a plus de quarante ans. D'ici à 2050, les autorités envisagent de planter 100 milliards d'arbres pour lutter contre l'avancée du désert de Gobi. Autant dire que le temps presse pour l'Irak et pour l'ensemble des pays du Moyen-Orient.
Avec AFP
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FOCUS
Face à la désertification en Espagne, la résistance s'organise
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
Opex 360
Le ministère des Armées commande 21 nacelles optroniques Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…
Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.
Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.
Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».
Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.
Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].
Le ministère des Armées commande 21 nacelles optroniques Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 5 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…
Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.
Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.
Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».
Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.
Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].
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Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.
Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.
Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».
Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.
Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…
Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.
Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.
Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».
Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.
Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].
France24 - Monde
"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine
Publié le : 04/05/2022 - 18:03
Jean-Luc MOUNIER
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, la France a accueilli plus de 50 000 réfugiés, leur permettant d'avoir une protection temporaire ouvrant droit à un travail ou à des aides sociales et médicales. Mais les étudiants étrangers en exil ont été exclus de ce dispositif, et se trouvent aujourd'hui dans une situation complexe qui risque de mettre en péril leur cursus universitaire et leurs parcours professionnels. Témoignages.
Quand il a fui la ville portuaire d'Odessa quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le 27 février, Merdi ne s'imaginait pas que son périple deviendrait un parcours du combattant pour rester en France, où il est arrivé le 11 mars. "On pensait que la France allait bien nous accueillir, mais ce n'est pas ça. On nous dit qu'on n'a pas la nationalité, qu'on était en Ukraine seulement pour étudier et que maintenant, il faut qu'on rentre chez nous", explique cet étudiant congolais de 26 ans.
Le cas de Merdi n'est pas isolé : on estime aujourd'hui à un peu moins de 1 000 le nombre d'étudiants étrangers ayant fui l'Ukraine qui rencontrent les mêmes difficultés pour rester sur le territoire français, selon un décompte des associations de l'Union des étudiants exilés et de France Fraternités.
Le nœud du problème actuel, d'ordre administratif, remonte à début mars quand la plupart des pays de l'Union européenne se sont accordés pour "aider rapidement" les personnes qui fuyaient le conflit en Ukraine. Il a été décidé d'appliquer la directive de protection temporaire – valable trois mois en France – accordant plusieurs droits aux personnes exilées : un droit de séjour, l'accès au marché du travail, à un logement, à l'éducation ou encore à des aides sociales et médicales.
Mais les étudiants étrangers résidant en Ukraine ont été exclus de ce dispositif d'urgence. Plusieurs voix dont Pierre Henry, le président de France Fraternités, ont alors prévenu dès la fin mars, dans une tribune pour le journal La Croix, que "le tri entre réfugiés d'Ukraine nourrirait une accusation de traitement discriminatoire". À France 24, il explique que "la France a exclu les étudiants étrangers de la protection temporaire en leur donnant un titre de séjour d'un mois et en considérant qu'après tout, leur pays d'origine n'étant pas en guerre, ils pouvaient y retourner."
>> À lire sur France24.com, notre reportage : Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"
C'est le cas de Sabar. Cet étudiant algérien a fui Lviv (ville à l'ouest de l'Ukraine à quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise) quand la guerre a démarré, fin février. "La préfecture ne m'a donné qu'un titre de séjour d'un mois, et maintenant on veut que je retourne en Algérie. Mais moi je ne veux pas, j'ai dépensé beaucoup d'argent pour pouvoir aller en Ukraine, étudier et avoir mon diplôme", témoigne le jeune homme de 25 ans.
"L'option kafkaïenne plutôt que celle de la protection pour tous"
Une fois arrivé à Paris, le 14 mars, Sabar a connu la galère pendant deux jours – "j'ai dormi dehors près d'une gare" – avant de trouver un hôtel qui accueillait des réfugiés. Dans une situation administrative précaire, il souhaite simplement poursuivre ses études – interrompues brutalement par la guerre en Ukraine – en France.
"J'ai essayé de m'inscrire dans plusieurs universités : à Paris, à Marseille, à Lyon, à Strasbourg, à Bordeaux… Mais elles ne m'ont pas répondu", poursuit-il. "On va me dire que si je veux un récépissé de six mois [un récépissé de demande de titre de séjour, NDLR] pour pouvoir rester, il faudra que je sois inscrit dans une université ou que j'aie une promesse d'embauche. Ce n'est pas le cas, je n'ai rien trouvé en un mois, et c'est ça mon problème maintenant. Mais je ne veux pas partir."
Même situation pour Merdi, qui s'inquiète de sa situation actuelle : "J'ai peur qu'on me dise de retourner au Congo. Si j'ai l'occasion, j'aimerais continuer mes études dans une université ici. La seule chose que je veux, c'est ça."
Le statut particulier des étudiants africains ayant fui l'Ukraine mobilise plusieurs acteurs en France. Parmi eux, un collectif de présidents d'université et de maîtres de conférences se sont alarmés de leur sort, dans une tribune au journal Le Monde publiée début avril, appelant à "continuer à former les étudiants que l'Ukraine a choisi d'accueillir." Des organisations politiques étudiantes d'extrême gauche, comme Le Poing Levé, essaient aussi d'accentuer la pression sur les présidences d'université pour qu'elles acceptent d'inscrire ces étudiants étrangers pris entre deux eaux.
"C'est une situation absurde, nous avons choisi l'option kafkaïenne plutôt que celle de la protection pour tous : on va vers des situations avec des étudiants qui n'ont pas l'intention de rentrer chez eux, qui vont se retrouver en situation irrégulière sur le territoire français et dans la précarité", explique Pierre Henry. "C'est un véritable gâchis, parce que ces étudiants sont francophones, la moitié de leur formation est déjà assurée et le mieux serait – en toute logique, car leur projet professionnel s'est trouvé totalement anéanti par la guerre – de leur permettre de s'inscrire en France et de poursuivre leurs études."
Des universités commencent, cependant, à changer de position et à accepter d'inscrire des étudiants étrangers. Une "vingtaine sont en phase de pré-accueil, prennent des inscriptions", a expliqué aux Échos Start le 19 avril Mathieu Schneider, président du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.
"Tout le monde est victime de cette guerre"
Le statut administratif des étudiants dans cette situation n'est pas pour autant réglé, et le cas par cas est privilégié par les préfectures, et les décisions semblent varier d'un département à l'autre : plusieurs autres personnes contactées – dont un étudiant congolais résidant dans l'Aveyron – déclarent avoir reçu un titre de séjour provisoire de plusieurs mois, et non un seul comme cela semblait être la règle.
Quelle règle générale prévaut finalement ? Joint par France 24, le ministère de l'Intérieur détaille les dispositifs disponibles pour les personnes éligibles à la protection temporaire, notamment par le biais de l'organisme public Campus France, qui permet aux personnes éligibles de faire une demande d'inscription dans l'enseignement supérieur français.
Concernant la situation des étudiants étrangers actuellement en difficulté en France, Place Beauvau répond que "le traitement des ressortissants de pays tiers est uniquement la déclinaison de la décision du conseil de l'UE activant le mécanisme [de protection temporaire]. Si un ressortissant de pays tiers n'est pas éligible à la protection temporaire, il a vocation à regagner son pays d'origine." Pourtant, d'autres pays ont choisi d'adapter le cadre donné par l'UE et d'accueillir toutes les personnes fuyant l'Ukraine, sans distinctions, comme le Portugal et l'Espagne.
Une vision à géométrie variable en fonction des États membres de l'UE dont le Conseil de l'Europe s'est d'ailleurs alarmé, dans un rapport publié début avril, évoquant un accueil "deux poids, deux mesures" vis-à-vis des réfugiés, demandeurs d'asile et migrants en fonction de leur pays de provenance.
Les étudiants internationaux ont, par conséquent, peu d'options disponibles : soit partir vers ces pays qui ont décidé l'accueil universel de toutes les personnes fuyant l'Ukraine, soit rentrer dans leur pays d'origine, soit faire une demande d'asile ou de titre de séjour pour un autre motif (pour avoir un titre étudiant, salarié ou vie privée et familiale) – à condition de remplir les conditions requises.
Sabar et Merdi ont un rendez-vous en préfecture ces prochains jours pour être fixés sur leur avenir. Le jeune homme algérien "veut continuer ses études et rester en France, c'est la meilleure chose qu'il puisse nous arriver", espère-t-il.
L'étudiant congolais, lui, ne comprend toujours pas pourquoi on le traite différemment d'un autre réfugié : "Personne ne voulait quitter l'Ukraine pour venir en France. Ce n'est pas de notre faute, c'est la guerre qui a causé tous ces problèmes. Tout le monde est victime de cette guerre : les Ukrainiens c'est leur pays, mais nous aussi on vivait là-bas, nous aussi on payait l'université. On a le droit d'être traités comme eux aujourd'hui, il ne devrait pas y avoir de différence."
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France24 - Monde
Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
Publié le : 05/05/2022 - 17:15
Jean-Luc MOUNIER
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L’Afrique du Sud connaît actuellement une nouvelle vague de contaminations au Covid-19. Deux nouveaux sous-variants Omicron, les BA.4 et BA.5, en sont la cause, et "semblent plus transmissibles" que ceux que l’on connaît actuellement, explique l’épidémiologiste Antoine Flahault. Entretien.
L'Afrique australe redevient le centre des attentions scientifiques en matière de Covid-19. En novembre dernier, Omicron y avait été détecté pour la première fois avant de se diffuser dans le monde entier. Cette fois, ce sont deux nouveaux sous-lignages de ce même variant qui entraînent le début d'une nouvelle vague épidémique en Afrique du Sud, selon l'avertissement lancé fin avril par le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies.
"Les scientifiques sud-africains (...) ont maintenant signalé deux autres sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l'origine d'un pic de cas en Afrique du Sud", a déclaré mercredi 4 mai le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Parallèlement, les indicateurs sanitaires s'améliorent en Europe et dans l'Hexagone : selon les chiffres de Santé publique France, 47 925 personnes ont été testées positives mercredi (-29,2 % sur une semaine), 6 767 personnes hospitalisées et 723 admises en soins critiques sur sept jours (-24 % et -24,1 % sur une semaine), ou encore 693 personnes décédées sur sept jours (-15,7 % sur une semaine).
L'agence nationale de santé publique précise aussi, dans son dernier point hebdomadaire, que 99 % des tests séquencés en France sont le fait du sous-variant Omicron BA.2 – qui domine les autres depuis des semaines. Mais, nouveauté, un cas de BA.4 et deux cas de BA.5 ont été identifiés fin avril dans l'Hexagone. Et comme ces sous-variants "semblent plus transmissibles que les précédents", selon l'épidémiologiste Antoine Flahault, le risque pour l'Europe de connaître une nouvelle vague épidémique "au début de l'été" existe.
France 24 : Pourquoi l'Afrique du Sud connaît-elle actuellement une nouvelle vague épidémique ?
Antoine Flahault : L'Afrique du Sud voit émerger deux nouveaux sous-variants d'Omicron BA.4 et BA.5 qui semblent plus transmissibles que les précédents. Ces derniers causent une nouvelle vague de contaminations mais on n'en connaît pas l'ampleur attendue, ni l'impact sur les formes graves (les hospitalisations et les décès, NLDR). Jusqu'à présent, les autorités sud-africaines ne constatent pas de recrudescence importante de la sévérité de ces nouveaux variants.
Que sait-on actuellement des nouveaux sous-variants BA.4 et BA.5 ?
Les sous-variants d'Omicron se développent à une vitesse inégalée jusqu'à présent. Il y en a plusieurs qui justifient un intérêt particulier de la communauté scientifique internationale : BA.2.12.1 – qui circule activement aux États-Unis – et les sous-variants BA.4 et BA.5, encore mal connus.
Habituellement, ces sous-variants se propagent auprès des segments jeunes, actifs et mobiles de la communauté, et donc pas auprès de ceux que l'on s'attend à voir arriver à l'hôpital. Il est donc difficile d'évaluer précisément la virulence de ces nouveaux sous-variants à ce stade, c'est-à-dire le pourcentage de formes graves qu'ils provoquent. On sait qu'ils sont plus transmissibles (que les autres variants, NDLR) puisqu'ils s'imposent respectivement aux États-Unis et en Afrique du Sud.
Sur le plan virologique, deux mutations affectant les sous-variants BA.4 et BA.5 laissent présager un accroissement de leur transmissibilité et un échappement immunitaire. Tout cela ressemble aux conditions d'émergence que nous avons connues avec BA.1 et BA.2 (dominants ces derniers mois en Europe, NDLR).
BA.4 et BA.5 – dont plusieurs cas ont été détectés en Europe – peuvent-ils supplanter à moyen terme les actuels sous-variants dominants ?
S'il est prématuré de faire des prévisions même à quelques semaines, on peut reprendre l'historique de la propagation de BA.1 et BA.2 : ils avaient aussi été identifiés initialement en Afrique australe, et il n'y avait eu qu'un mois et demi entre le pic de la vague Omicron en Afrique du Sud (le 15 décembre) et celui observé en France (fin janvier pour BA.1).
On peut donc penser que si BA.4 et BA.5 devaient se propager en Europe et suivre le même chemin que leurs prédécesseurs, alors une nouvelle vague pourrait survenir en Europe de l'Ouest entre la mi-juin et le début de l'été. J'insiste : cette vague de contaminations ne sera pas forcément associée à une augmentation notable des hospitalisations et des décès, mais on doit suivre de très près l'évolution sud-africaine actuelle et se préparer.
Qu'est-ce que cette situation dit de l'évolution de l'épidémie de Covid-19 dans le monde ?
Depuis le début, cette pandémie est imprévisible. À la fin de chaque vague ou presque, les politiques et de nombreux experts prédisent la fin de la pandémie. Il est clair que nous avons réussi pour le moment, en Europe, à contenir dans une certaine mesure l'impact de la pandémie depuis que nous avons des vaccins et des traitements disponibles. Nous avons réussi en particulier à éviter de nouveaux confinements et de nouveaux couvre-feux lors des dernières vagues pandémiques.
Mais nous n'avons pas encore réussi à éviter une forte mortalité liée au Covid-19 : en France, il y a eu 65 000 décès rapportés en 2020, 60 000 en 2021 et encore 22 000 durant les quatre premiers mois de 2022, soit un rythme assez comparable depuis le début de la pandémie. C'est en raison de la très forte transmissibilité des variants Delta puis Omicron que l'on a déploré des chiffres de mortalité si élevés ces derniers mois, en nombre absolu. Mais là où la couverture vaccinale des personnes âgées et vulnérables était imparfaite comme à Hong Kong, Omicron y a fait des dégâts considérables, tant en termes d'engorgement hospitalier que de décès.
Face à l'éventuelle nouvelle vague, deux enjeux sont à relever : le premier est de maintenir a minima cette "paix armée" qui permet aux personnes correctement immunisées d'éviter au maximum les formes sévères de Covid-19 et aux personnes vulnérables de bénéficier des traitements efficaces disponibles. Le deuxième, à plus long terme, est de s'attaquer aux mécanismes même de la transmission de ce virus respiratoire. On sait qu'il se transmet essentiellement par voie aérosol dans les lieux clos et mal ventilés, il conviendrait donc d'améliorer la qualité de l'air intérieur de tous les espaces fermés recevant du public : les habitations, les transports publics, les bars, restaurants et clubs, les écoles, les universités et les bureaux partagés.
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France24 - Monde
États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter
Publié le : 10/05/2022 - 23:56
FRANCE 24
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L'homme d'affaires, Elon Musk, qui va racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, a déclaré mardi qu'il comptait annuler l'exclusion de l'ancien président américain Donald Trump du réseau social. Il trouve cette suspension définitive "moralement mauvaise".
Elon Musk s'est érigé en farouche défenseur de la liberté d'expression. En ce sens, il s'est dit prêt, mardi 10 mai, à lever la suspension définitive du compte de Donald Trump mise en œuvre après l'attaque du Capitole, une décision "moralement mauvaise" à ses yeux.
S'il parvient à racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, "je lèverai la suspension définitive [de l'ancien président]", a ainsi affirmé l'homme d'affaires lors d'une conférence organisée par le Financial Time.
L'ancien président américain a été banni de Twitter le 8 janvier 2021 en raison du risque d'incitation à la violence après l'attaque violente du Capitole. Avec 88 millions d'abonnés, la plateforme était jusqu'alors son principal outil de communication au quotidien.
Le fondateur et ex-patron de Twitter, Jack Dorsey, avait estimé à l'époque que la mise à l'écart de Donald Trump était "la bonne" décision, mais constituait néanmoins un "échec" et "[établissait] un précédent" qui lui semblait "dangereux" par rapport au pouvoir détenu par les grandes entreprises.
Préférence pour des suspensions temporaires
"Je pense que c'était une erreur, car cela a aliéné une grande partie du pays et n'a finalement pas empêché Donald Trump de se faire entendre [puisqu'il est maintenant sur son propre réseau social]", a souligné l'entrepreneur.
Les interdictions définitives devraient être "extrêmement rares" et réservées par exemple aux faux comptes, a-t-il ajouté lors de son intervention par vidéo.
Lever le bannissement de l'ancien président "ne veut pas dire que n'importe qui peut dire ce qu'il veut, s'ils disent quelque chose d'illégal ou de destructeur pour le monde", a souligné le patron de Tesla. "Mais je pense que les bannissements permanents sapent fondamentalement la confiance dans Twitter en tant que place publique où tout le monde peut exprimer son opinion."
Il a aussi estimé que Twitter était "politiquement biaisé à gauche", car basé à San Francisco, et devait être "plus impartial".
Mais le multimilliardaire, qui souhaite retirer Twitter de la Bourse, a d'ores et déjà proclamé vouloir en faire un bastion de la liberté d'expression, qu'il juge bafouée par une modération des contenus trop stricte. Mardi, il a clairement exprimé sa préférence pour des suspensions temporaires ou la suppression des tweets les plus problématiques plutôt que pour des interdictions pures et simples.
Un retour exclu par Donald Trump
L'opération de rachat de Twitter n'est pas encore finalisée. Si l'offre du patron de Tesla a été acceptée par le conseil d'administration, les actionnaires doivent encore approuver l'accord et "plusieurs questions doivent encore être résolues", a rappelé Elon Musk. "Dans le meilleur des cas, ce sera peut-être fait dans deux ou trois mois."
Ces déclarations interviennent alors que Donald Trump a lui-même exclu de revenir sur le réseau social, affirmant vouloir rester sur la plateforme Truth Social qu'il a lancée en février. Celle-ci peine toutefois encore à prendre de l'ampleur le compte de l'ex-locataire de la Maison Blanche n'y compte que 2,7 millions d'abonnés.
Avec AFP et Reuters
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Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
États-Unis : Twitter suspend "de façon permanente" le compte personnel de Donald Trump
MÉDIAS
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
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Avis de gros temps pour le budget des armées?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.
Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».
Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.
D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.
Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.
Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.
« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.
Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.
Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.
Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.
Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…
Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».
Photo : État-major des armées
France24 - Monde
France : Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions
Publié le : 10/05/2022 - 15:39Modifié le : 10/05/2022 - 18:30
FRANCE 24
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La France a commémoré, mardi, les mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions. France 24 vous propose une journée spéciale avec l'entretien de Maboula Soumahoro, maîtresse de conférences à l'université de Tour, et plusieurs reportages.
Depuis 2006, le 10 mai est la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Le président de la République, Emmanuel Macron, a présidé, dans l'après-midi, une cérémonie au jardin du Luxembourg, à Paris.
Près de 400 jeunes venus de toute la France étaient présents pour rendre hommage aux victimes et saluer la lutte de femmes, comme la Guadeloupéenne Solitude, exécutée en 1802 après s'être révoltée.
"La quête de tout humain c'est la liberté", ont rappelé trois lycéennes de Strasbourg devant le monument de l'abolition de l'esclavage dans les Jardins du Luxembourg.
En présence d'une vingtaine de ministres, le chef de l'État n'a pas pris la parole durant la cérémonie, qui a mêlé chants et témoignages d'élèves de classes de Saint-Denis de la Réunion, Fougères ou Sotteville-les-Rouen lauréates du concours national de la Flamme de l'Égalité.
🇫🇷 Journée nationale des mémoires de la traite, de l'#esclavage et de leurs abolitions : lecture par des collégiens d'extraits de "La Mulâtresse solitude", un roman d'André Schwarz-Bart, lors de la cérémonie au jardin du Luxembourg, à #Paris pic.twitter.com/t7eIhiQ5qf
May 10, 2022Un hommage particulier a été rendu à Solitude, une ancienne esclave guadeloupéenne qui participa à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage par Napoléon Bonaparte en 1802. Capturée puis condamnée à mort alors qu'elle était enceinte, elle fut exécutée le lendemain de son accouchement, le 29 novembre 1802.
Son souvenir avait été sorti de l'oubli par la publication, il y a 50 ans, de La Mulatresse Solitude, un roman de l'écrivain André Schwarz-Bart. Une statue en son honneur a été inaugurée, mardi, par la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans un jardin qui porte son nom dans le XVIIe arrondissement.
Très fière de dévoiler la statue Solitude. Hommage à l'héroïne de la lutte contre l’esclavage en Guadeloupe et au-delà.À travers elle, nous inscrivons l’histoire de l’esclavage et la lutte contre le racisme dans la mémoire de Paris.Ne jamais oublier son combat.#10mai pic.twitter.com/9v4hTXZVFv
May 10, 2022En 2019, Emmanuel Macron avait affirmé que l'histoire de l'esclavage faisait partie de "notre Histoire". Un an plus tôt, il avait déclaré que cette mémoire avait "besoin d'actes", en célébrant le 170e anniversaire de la signature par le gouvernement provisoire de la République du décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises.
À l'occasion de cette journée, plusieurs contenus sont à découvrir sur France 24 :
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Entretien avec Maboula Soumahoro, membre du comité national pour l'histoire de l'esclavage et autrice de "Le triangle et l'Hexagone"
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Comment enseigne-t-on l'esclavage à l'école ? Reportage au sein de deux collèges : Jacques Roumain en Martinique et Saint-Exupéry à Niort.
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En Guadeloupe, le Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, est le plus grand lieu muséal au monde dédié à l’histoire de l’esclavage. Reportage.
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Entretien avec Marie-Albane de Suremain, historienne et autrice de "Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages"
-
Et nos articles publiés à l'occasion des 20 ans de la loi Taubira
Commémoration des victimes de l'esclavage : la loi Taubira, 20 ans après
"L'esclavage français", entre clichés et oubli selon Rokhaya Diallo
Descendants d’esclaves français : "Retrouver leurs traces, essayer de comprendre m’a apaisée"
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commerce triangulaireAu Royaume-Uni, l'acquittement des "Colston Four" ravive la mémoire de l'esclavagisme
Commonwealth
Pourquoi la Barbade s’affranchit de la couronne britannique
BLACK LIVES MATTERÀ New York, la mairie enlève sa statue de Thomas Jefferson, ancien esclavagiste
Opex 360
Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.
Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.
En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.
« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.
Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL
With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022
Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo
— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022
Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.
Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.
Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.
L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].
Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].
Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.
Opex 360
La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.
La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].
Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».
« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.
« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.
Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.
Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…
Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.
Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.
Photo : Système d’artillerie Polonez
France24 - Monde
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
Publié le : 10/05/2022 - 18:13
FRANCE 24
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Tarek KAI
Depuis le début de l’invasion russe, des milliers d’Ukrainiens ont étoffé les rangs de l’armée. Des volontaires, sans aucune expérience militaire notable, qui ont rejoint la défense territoriale, devenue une composante clé de l’armée nationale. Nos reporters dans le Donbass, Tarek Kai et Luke Shrago, ont rencontré certains de ses membres.
En Ukraine, sur les lignes de front, nombre de volontaires ont rejoint les rangs de l’armée nationale, bien décidés à repousser l’invasion des soldats russes. Ces civils se sont enrôlés dans les unités de la défense nationale, placées sous les ordres de l’armée du pays.
"Nous ne voulons pas rester assis devant les check points, nous voulons aller nous battre sur le front" explique Mykola Kokhanivsky, commandant d’un de ces bataillons, dans la région de Donetsk. "Le commandant peut vous appeler dans la nuit et vous dire que les Russes planifient une attaque de chars. Vous donnez l'ordre à votre bataillon de défendre sa section sur la ligne de front, et vos soldats vont se battre contre des chars. Ce n'est pas une blague, c'est un dur combat".
Cette brigade n’attire pas que des volontaires ukrainiens. Parmi eux, un citoyen russe. Il n’a pas hésité une seconde avant de prendre les armes pour affronter les soldats de son propre pays.
"Combattre. Combattre ceux qui sont sans honneur. Qu’ils soient de votre propre famille ou pas. Cela n'a pas d'importance" explique ce farouche opposant au régime de Moscou. "La Russie représente le mal à l'échelle planétaire. S'il y a conflit quelque part, vous y trouverez la main du Kremlin. J’en suis à 99, à 100 % sûr", insiste-t-il.
Malgré des parcours différents, ces volontaires sont unis par une même cause : la défense territoriale de l’Ukraine. Ils espèrent désormais que les livraisons d’armes occidentales, qui s’accentuent, leur permettront de prendre un avantage décisif sur leur adversaire.
>> À lire aussi : Offensive russe dans l'est de l'Ukraine, tout savoir sur le Donbass
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Guerre en Ukraine : le G7 se dit prêt, sur le principe, à se sevrer du pétrole russe
EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : fuir Kherson à tout prix pour échapper à l'occupant russe
LE FIL DU 10 MAI
Ukraine : 8 millions de personnes ont fui leur domicile à cause de l'invasion russe
Opex 360
Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.
En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.
Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.
« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.
Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.
Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.
Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.
Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.
France24 - Monde
"Aux États-Unis, la bataille pour la défense du droit à l'avortement est engagée"
Publié le : 11/05/2022 - 07:50
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce mercredi 11 mai, l’escalade de la violence au Sri Lanka, où la police a reçu l’ordre de tirer à vue sur les émeutiers. Les déchirements, aux États-Unis, entre conservateurs et progressistes sur le droit à l’avortement. Une femme condamnée à 30 ans de prison au Salvador pour une fausse couche. Le discours du trône prononcé hier par le prince Charles devant le Parlement britannique. Et un député canadien au (petit) coin.
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À la une de la presse, l’escalade au Sri Lanka, où la police a reçu l’ordre de tirer à vue sur les pillards et les auteurs de violences.
D’après The Daily Mirror, les affrontements d’hier ont fait huit morts, dont deux policiers, et plus de 200 blessés, alors que les manifestants exigent toujours le départ du président Gotabaya Rajapaksa. On retrouve le dirigeant dans un dessin à la une du journal, lançant un boomerang enflammé sur les protestataires. Une arme qui finit par se retourner contre lui.
Cartoon of the day. pic.twitter.com/tonxflGhxm
May 10, 2022Cette flambée de violences alarme le quotidien sri-lankais, qui presse les autorités d’empêcher le pays de "plonger dans l’anarchie". Le quotidien fait état d’affrontements entre opposants et partisans du clan Rajapaksa, qu’il accuse d’avoir laissé la situation dégénérer, notamment en ne condamnant pas, dès le départ, les violences commises contre les manifestants pacifiques. The Daily Mirror voit néanmoins "un signe encourageant", un signe possible d’apaisement, dans l’invitation lancée par le président Gotabaya au chef du plus grand parti d'opposition, à former un nouveau gouvernement.
À la une, également, les tensions de plus en plus fortes, aux États-Unis, entre conservateurs et progressistes, depuis les fuites sur la probable décision de la Cour suprême d’entraver le droit à l’avortement. Selon le quotidien suisse Le Temps, les démocrates vont tenter, aujourd’hui, au Sénat, d’inscrire ce droit dans la loi fédérale pour empêcher sa remise en cause au niveau des États. Leurs chances d’y parvenir sont toutefois quasi nulles, en raison de leur faible majorité, et de l'opposition massive des républicains. À six mois des élections de mi-mandat, "le droit à l’avortement déchire l’Amérique", commente Chapatte, dont le dessin à la une du journal montre la statue de la liberté brandissant un cintre, symbole des avortements clandestins.
La fin du droit à l'avortement aux USA? par @chappatte https://t.co/QRjoMAQkPD pic.twitter.com/iXwfywRxdy
May 11, 2022Au Salvador, une femme a été condamnée hier à 30 ans de prison pour avoir fait une fausse couche. El Pais précise que cette femme a passé deux ans en prison préventive, séparée de sa fille de sept ans, avant d’être finalement condamnée. D’après le quotidien espagnol, qui cite des associations salvadoriennes de défense du droit à l’avortement, cette femme aurait été obligée d’interrompre sa grossesse en raison d’une urgence sanitaire, pour n’avoir pas reçu, en temps et en heure, les soins médicaux nécessaires - ce qui n’a pas empêché le bureau du procureur d’engager des poursuites. La législation draconienne du Salvador interdit en effet l’IVG en toutes circonstances, même en cas de danger pour la santé de la mère ou de l’enfant et la loi prévoit des peines pouvant aller jusqu'à huit ans de prison, pour "homicide", voire cinquante ans de prison en cas de poursuites pour "homicide aggravé".
En France, une association a porté plainte auprès de plusieurs tribunaux pour protester contre les accouchements, sur le territoire français de mères porteuses ukrainiennes. L’association "Juristes pour l’enfance" estime que ces accouchements constituent une manière de contourner l’interdiction de la gestation pour autrui, la GPA, et que la guerre en Ukraine sert de "prétexte" pour permettre l’accouchement en France de mères porteuses ukrainiennes ayant passé un contrat de GPA avec des couples français. Selon l’avocate de cinq de ces couples, citée par Le Monde, "ces plaintes sont (toutefois) vouées à l’échec (car) pour déposer plainte, il faut être une victime directe", ce qui n’est pas le cas de cette association. Le journal indique que l'Ukraine est devenue une "destination privilégiée" pour la GPA depuis 2015, quand cette pratique s’est progressivement fermée aux étrangers en Thaïlande et en Inde.
Un mot, enfin, du discours du trône, prononcé hier par le prince Charles devant le Parlement britannique en l’absence de sa mère, Elizabeth II pour raison de santé - une première en près de 60 ans. The Sun dégaine pour l’occasion la Une la plus mièvre du monde : "J’espère que tu as été fière de moi, maman", avec une photo du prince Charles plus bardé de décorations qu’un général soviétique, jetant un regard à tristement pensif à la couronne maternelle.
🇬🇧 I Hope I Did You Proud, Mummy▫Queen watches on TV as Charles makes speech▫@MattSunRoyal▫https://t.co/o6My0OuoZl 🇬🇧@TheSun #frontpagestoday #UK 🗞 pic.twitter.com/M4lgSRIj18
May 11, 2022La même photo fait la Une de Metro, qui tente un jeu de mots assez intraduisible : "Wish you were EIIR" ("J’aimerais que tu sois l’héritier" ou "J’aimerais que tu sois là", voire "J’aimerais que tu sois elle"). À chacun son interprétation.
🚨 WISH YOU WERE ER Prince Charles stands in for the Queen at historic state opening of parliament. #tomorrowspaperstoday pic.twitter.com/aE2axorqab
May 10, 2022À la rubrique «trône", toujours, dans une tout autre catégorie, The Guardian fait état du tollé provoqué par un député canadien, qui s’est fait remonter les bretelles, si je puis dire, pour avoir participé à une réunion virtuelle de la Chambre des communes, une réunion sur Zoom depuis des toilettes. Un comportement perçu comme un "outrage" envers le Parlement, "la cathédrale de la démocratie". Le député concerné à dû présenter ses plus plates excuses. L'histoire ne dit pas, en revanche, s'il a été envoyé au (petit) coin…
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Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués
Publié le : 11/05/2022 - 12:08
Line RIFAI
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Gros plan sur le marché des cryptomonnaies. Elles étaient présentées, voilà quelques mois encore, comme une valeur refuge contre l’inflation. Mais leur valeur dévisse : le cours du bitcoin, la première des cryptomonnaies, est même redescendu, mardi 10 mai, sous la barre des 30 000 dollars. Comment expliquer ce recul récent du bitcoin et celui du marché des cryptomonnaies dans son ensemble ? Pourquoi certains investisseurs et certains pays continuent-ils de miser sur le bitcoin ? Décryptage.
France24 - Monde
Élections cruciales pour le Liban : un vote dans un contexte de crise économique et sociale
Publié le : 11/05/2022 - 14:31
Meriem AMELLAL
Le 15 mai sont organisées au Liban les premières élections législatives depuis le mouvement de contestation de 2019 et les explosions au port de Beyrouth qui se sont produites en août 2020. Très lourdement endetté, le pays est plongé dans une crise économique sans précédent. Directrice des politiques publiques à l'ONG Kulluna Irada, Sibylle Rizk analyse les enjeux de ce scrutin.
Les élections législatives du 15 mai offrent l'occasion de revenir sur le système politique libanais, basé sur le partage du pouvoir entre les différentes confessions du pays et leur poids démographique. Le dernier recensement date de 1943 et depuis, la population du Liban a considérablement changé. Mais pas son système politique...
Avec le scrutin à venir, les Libanais espèrent réussir à renouveler une classe politique de plus en plus contestée. Et de nombreux indépendants ont décidé de se lancer dans la bataille électorale, notamment des femmes. Largement sous-représentées en politique, elles sont pourtant 180 à s'être portées candidates. Reportage de nos correspondantes à Beyrouth, Zeina Antonios et Sally Farhat.
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REPORTAGELégislatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah
Élections législatives au Liban : la diaspora libanaise appelée aux urnes
REPORTAGEFace à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger
France24 - Monde
Rwanda : les défis de la surpopulation
Publié le : 06/05/2022 - 14:59
Simon WOHLFAHRT
Bastien RENOUIL
Le dynamisme démographique de l'Afrique a un impact considérable sur les capitales du continent, à l'instar de Kigali, dont la population va doubler d'ici 2050. Dans l'une des zones déjà les plus densément peuplées au monde, les autorités tentent de canaliser et d'organiser cette croissance, tant sur le plan urbanistique qu'économique. Pour le Rwanda, qui nourrit de grandes ambitions sur le continent, Kigali doit être la vitrine de son ambition. Reportage de Simon Wohlfahrt et Bastien Renouil.
Pour faire face à la croissance démographique, Paul Kagame transforme le pays à marche forcée. Le président imagine d’ici 30 ans un Rwanda où l’agriculture sera strictement planifiée, où les quartiers informels laisseront la place à des immeubles modernes et où la capitale Kigali sera devenue un lieu incontournable des conférences internationales et de l’économie de service. Cette "vision 2050" pose la question de la place donnée à la redistribution des richesse et à la liberté d’expression dans un pays qui ne tolère aucune opposition à sa vision. Le Rwanda se classe toujours parmi les 20 pays les plus pauvres du monde en PIB par habitant, et 40% de sa population vit toujours sous le seuil de pauvreté.
Quelques illustrations de cette politique de modernisation :
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France24 - Monde
Angola : le lourd héritage de la guerre civile
Publié le : 06/05/2022 - 11:47
Clément BONNEROT
Il y a 20 ans s’achevait en Angola l'une des guerres les plus longues, les plus brutales et les plus meurtrières du siècle dernier. En 27 ans, ce conflit a fait près d'un million de morts, 4 millions de déplacés, et a laissé un pays en ruine : en 2002, 60 % des Angolais n'avaient pas accès à l'eau potable, 30 % des enfants mourraient avant l'âge de 5 ans. Le pays a-t-il remonté la pente et tourné la page des années noires ? Un reportage de Clément Bonnerot.
La guerre civile en Angola commence en 1975 avec le départ de la puissance coloniale portugaise, qui laisse les mouvements indépendantistes s'affronter entre eux. En pleine Guerre froide, le pays ouest-africain devient un terrain de bataille à distance entre le bloc communiste et celui des États-Unis et de leurs alliés.
D'un côté, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) d'Agostinho Neto est soutenu par l'URSS et Cuba. De l'autre, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) de Jonas Savimbi bénéficie de l'appui de l'Afrique du Sud, des États-Unis et du Royaume-Uni. Au début de la guerre, le MPLA domine le terrain, prenant le contrôle de la capitale et établissant un gouvernement de fait. Mais au milieu des années 1980, les combats s'intensifient, jusqu’au point culminant – en 1988 – de la bataille de Cuito Cuanavale, au cours de laquelle près de 10 000 combattants perdent la vie. La victoire est revendiquée par les deux camps.
À la fin des années 1980, les soldats cubains et sud-africains se retirent. Les accords de Bicesse signés en mai 1991 aboutissent à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections générales supervisées par l'ONU en 1992. Le MPLA remporte les élections mais Jonas Savimbi dénonce des fraudes et reprend les armes, cette fois sans aucun soutien international. Les combats ne prendront fin que dix ans plus tard, avec la mort de Jonas Savimbi, tué par des troupes gouvernementales en 2002.
De précieuses ressources pétrolières
Depuis, le pays, qui reste dirigé par le MPLA, peine à tourner totalement la page. Si la plupart des infrastructures endommagées par la guerre ont été reconstruites, des stigmates du conflit sont encore visibles, notamment à Luena et Huambo, où les anciens combattants et les victimes de la guerre se sentent délaissés.
Luanda, la capitale, a bénéficié du boom économique des années 2000, dû notamment à l’augmentation des cours du pétrole, dont le pays tire 70 % de ses recettes. Membre de l'Opep depuis une quinzaine d'années, l'Angola était classé en 2019 à la 16e place des pays producteurs de pétrole.
Avec son front de mer rénové et ses gratte-ciel rutilants, la ville s’affiche comme un exemple de réussite. Mais derrière ce joli tableau, la réalité est fort différente pour la grande majorité des quelque 33 millions d'habitants, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour.
L’Angola reste aussi l’un des pays les plus corrompus au monde, malgré les promesses du président João Lourenço de lutter contre la corruption. Dans le classement de Transparency International de 2021, il pointe à la 136e position mondiale, gagnant tout de même 29 places par rapport à l'édition précédente.
Une nouvelle génération, incarnée notamment par le militant Hitler Samussuku – qui dénonce dans sa musique les agissements du pouvoir –, prend la relève et se bat pour la démocratie et la justice sociale. Pour elle, la paix ne peut pas se limiter à un simple silence des armes, elle reste encore à construire.
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France24 - Monde
Ukraine : 8 millions de personnes ont fui leur domicile à cause de l'invasion russe
Publié le : 10/05/2022 - 06:49Modifié le : 10/05/2022 - 22:37
FRANCE 24
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Le renseignement américain prévoit une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que Vladimir Poutine veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie. L'Organisation internationale pour les migrations estime qu'au moins 8 millions de personnes ont fui leur domicile à cause de l'invasion russe pour s'installer ailleurs en Ukraine. Retrouvez notre suivi du mardi 10 mai.
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5 h 01 : la menace russe s'éloigne de Kharkiv, selon l'Ukraine
"Nos forces armées nous ont donnés à tous de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv. Les occupants sont progressivement repoussés de Kharkiv", pilonnée depuis fin février, a dit le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo. "Je suis reconnaissant à tous nos combattants qui tiennent bon et font preuve d'une force surhumaine pour chasser l'armée d'envahisseurs."
"Les localités de Cherkasy Tychky, Rusky Tychky, Roubijné et Bayrak ont été libérées" dans la région de cette grande ville, a précisé l'état-major ukrainien sur Facebook. "Ainsi, l'ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional."
Mais "l'intensité des bombardements dans le district de Kharkiv a augmenté", a-t-il aussi relevé. De plus, selon Oleg Snegoubov, chef de l'administration régionale de Kharkiv s'exprimant sur Telegram, "en se retirant, les occupants russes laissent derrière eux des pièges mortels", des mines.
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4 h 29 : un premier vote au Congrès américain sur une enveloppe de 40 milliards de dollars pour Kiev
La Chambre américaine des représentants a adopté par 368 voix contre 57 une enveloppe faramineuse de près de 40 milliards de dollars (38 milliards d’euros) pour la crise ukrainienne, suivant Joe Biden dans son soutien indéfectible à Kiev.
Le texte voté par des élus des deux camps comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions. Il doit désormais être voté au Sénat avant d'être promulgué par le président américain.
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23 h 06 : le premier président de l'Ukraine indépendante Léonid Kravtchouk est mort
Le premier président de l'Ukraine indépendante et l'un des fossoyeurs de l'URSS, Léonid Kravtchouk, est décédé à l'âge de 88 ans en pleine invasion russe du pays, ont annoncé les autorités mardi.
"Une grande perte pour toute l'Ukraine. Aujourd'hui, Léonid Kravtchouk est décédé – le premier président de l'Ukraine, le premier président de la Rada (le Parlement ukrainien) et l'homme qui est à l'origine de l'État ukrainien moderne", a indiqué le maire de Kiev Vitali Klitschko sur Telegram. Il a salué un homme qui "n'a pas eu peur" de prendre les rênes du pays lors des turbulentes années 1990, après la chute de l'Union soviétique. "C'est pendant sa présidence que le Parlement a adopté l'acte de proclamation de l'indépendance de l'Ukraine."
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22 h 12 : Washington se prépare à une extension du conflit jusqu’aux portes de la Moldavie
Le renseignement américain a dit mardi prévoir une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que le président russe Vladimir Poutine veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie.
"Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass" (Est): soit vers la Transdniestrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe de la CIA, Avril Haines.
S'il est "possible" que les Russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, "ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa (sud de l'Ukraine) sans décréter une forme de mobilisation générale", a ajouté Mme Haines lors d'une audition au Congrès américain.
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22 h : Washington s’attend à un conflit prolongé, avec Moscou comptant sur l’essoufflement du soutien occidental à Kiev
La cheffe du renseignement américain Avril Haines a prévenu prévenu que Vladimir Poutine, qui se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, comptait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev. Le président russe "compte probablement sur un affaiblissement de la détermination des États-Unis et de l'Union européenne, lorsque les pénuries de biens alimentaires et la hausse des prix de l'énergie vont s'aggraver", a-t-elle alerté.
Or, selon Joe Biden, les ressources fournies par les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine doivent s'assécher d'ici dix jours.
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21 h 12 : La Berd va consacrer 1 milliard d’euros à l’Ukraine en 2022
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) va consacrer un milliard d'euros à l'Ukraine en 2022, a déclaré mardi sa présidente.
Cette aide viendra soutenir l'économie ukrainienne, a dit Odile Renaud-Basso, qui a ajouté en marge de la réunion annuelle de la Berd, organisée cette année au Maroc, que la banque était disposée à faire davantage.
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19 h 12 : 44 corps retrouvés sous les décombres d’un immeuble détruit en mars près de Kharkiv
Les corps de 44 civils ont été retrouvés dans les décombres d'un immeuble qui avait été détruit en mars à Izioum, une ville sous contrôle russe de la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes. "Quarante-quatre corps de civils ont été trouvés à Izioum (...) dans les décombres d'un immeuble de cinq étages détruit durant la première dizaine de mars" par la Russie, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.
Il a ajouté, cité par les médias ukrainiens, que les habitants de la ville déblayaient les décombres "quand il n'y a pas de bombardements" alors que la zone est encore le centre de nombreux combats. Il n'a pas précisé dans quelles conditions les corps avaient été ramassés ni par qui, la ville d'Izioum et ses environs étant occupés par les troupes russes qui ont pris la ville le 1er avril, après plusieurs semaines de violents combats.
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19 h : la Biélorussie va déployer des forces spéciales près de la frontière avec l’Ukraine
L'armée biélorusse a annoncé le déploiement de forces spéciales dans trois zones situées à proximité de la frontière sud avec l'Ukraine, tandis que des manœuvres militaires incluant l'aviation et des unités d'artillerie vont parallèlement être organisées dans l'ouest du pays.
Alliée de Moscou, Minsk avait pourtant déclaré, en mars, que ses troupes ne prenaient pas part à ce que la Russie présente comme une "opération militaire spéciale" en Ukraine, mais a servi de base arrière pour l'envoi de milliers de soldats russes depuis le début de l'offensive lancée le 24 février.
Minsk se plaint depuis des mois de voir des pays de l'Otan - comme la Pologne, la Lituanie ou la Lettonie - regrouper des soldats près de ses frontières et a accentué en réponse la fréquence et l'ampleur de ses exercices militaires.
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18 h 10 : Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale sur la ligne de front dans le Donbass
Depuis le début de l’invasion russe, des milliers d’Ukrainiens ont étoffé les rangs de l’armée. Des volontaires, sans aucune expérience militaire notable, qui ont rejoint la défense territoriale, devenue une composante clé de l’armée nationale. Nos reporters dans le Donbass, Tarek Kai et Luke Shrago, ont rencontré certains de ses membres près d'une ligne de front située entre Donetsk et Izioum.
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17 h 20 : Lavrov en Algérie pour renforcer le "partenariat" avec la Russie, alors que les Européens se tournent vers Alger pour le gaz
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a effectué une visite en Algérie pour renforcer le "partenariat" avec cet allié de Moscou et exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire sa dépendance au gaz russe. Le ministre russe des Affaires étrangères s'est entretenu avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et a été reçu par le président, Abdelmadjid Tebboune. "Nous apprécions beaucoup la position pondérée, objective et équilibrée de l'Algérie sur la question ukrainienne", a déclaré M. Lavrov à l'issue de ses entretiens.
Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance aux livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine se sont tournés vers l'Algérie. Mais le pays nord-africain ne dispose que d'une capacité très limitée pour augmenter ses exportations. Alger utilise également cet argument dans un apparent souci de ne pas se mettre à dos Moscou, répétant aussi que ses capacités ne sauraient se substituer au gaz russe. L'Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie.
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16 h 40 : l’UE accuse la Russie d’avoir mené des cyberattaques contre des satellites pour préparer l’invasion de l’Ukraine
L'Union européenne a officiellement accusé les autorités russes d'avoir mené une cyberattaque contre un réseau de satellites une heure avant son offensive contre l'Ukraine pour préparer le terrain. C'est la première fois que l'UE accuse ouvertement le pouvoir russe d'avoir mené une cyberattaque, a précisé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.
"La cyberattaque a eu lieu une heure avant l'invasion non provoquée et injustifiée de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, facilitant ainsi l'agression militaire", souligne l'UE dans une déclaration publiée au nom des 27 États membres. "L'attaque a causé des perturbations importantes dans les communications qui ont affecté les services publics, les entreprises et les citoyens utilisateurs en Ukraine, et elle a également touché plusieurs États membres de l'UE", rappelle-t-elle.
"L'Union européenne et ses États membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyberactivité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat", ajoute le texte. "Nous pouvons l'attribuer au gouvernement russe", a déclaré Josep Borrell.
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15 h 37 : l’Allemagne rouvre son ambassade à Kiev "en présence minimale"
La ministre allemande des Affaires étrangères a annoncé la réouverture de l'ambassade de son pays à Kiev, lors d'une visite dans la capitale ukrainienne. La représentation diplomatique, fermée peu après l'invasion russe du 24 février, sera rouverte dans un premier temps "en présence minimale", a précisé Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien.
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15 h 06 : plus de 8 millions de déplacés à l’intérieur de l’Ukraine au 3 mai, selon l’ONU
Au moins 8,029 millions de personnes étaient déplacées à l'intérieur de l'Ukraine à la date du 3 mai, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, a annoncé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au total, l'OIM estime que 13,686 millions de personnes ont été forcées de fuir leur lieu de résidence à cause de l'attaque ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, que ce soit à l’intérieur du pays ou en dehors de ses frontières. Au dernier recensement en date, l'OIM avait compté 7,7 millions de déplacés internes.
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13 h 06 : "près des deux-tiers des habitants de Kiev sont revenus"
"Près des deux-tiers" des 3,5 millions d'habitants de Kiev sont désormais revenus dans la capitale ukrainienne, qui s'était vidée de la majorité de ses habitants au début de l'invasion russe le 24 février, a indiqué mardi le maire Vitali Klitschko.
"Il y avait avant la guerre 3,5 millions d'habitants à Kiev, près des deux-tiers sont déjà revenus", a-t-il déclaré. Même s'il y a encore un couvre-feu, des barrages routiers, "si ces limitations ne vous font pas peur, vous pouvez effectivement revenir", a ajouté l'édile, qui jusqu'ici appelait les habitants à patienter.
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12 h 29 : le nombre de civils tués est bien supérieur aux bilans officiels, selon l'Onu
Le nombre de civils tués en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, officiellement 3 381 décès, est nettement sous-estimé, a déclaré mardi la cheffe de la mission des droits de l'homme de l'Onu, qui évoque des milliers de morts supplémentaires.
Selon la mission, qui compte 55 observateurs en Ukraine, la plupart des décès sont imputables à des frappes aériennes et à des tirs de missiles.
"Nous travaillons sur des estimations, mais tout ce que je peux dire pour l'instant, c'est qu'il y a des milliers de morts en plus par rapport aux bilans que nous vous communiquons", a dit Matilda Bogner lors d'un point de presse à Genève.
"Le grand trou noir, c'est vraiment Marioupol, où il nous a été difficile d'accéder et d'obtenir des informations entièrement corroborées", a-t-elle ajouté.
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11 h 38 : Moscou ne participera pas à la réunion spéciale du Conseil des droits de l'Homme
La Russie ne va pas participer à la session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur "la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine", a annoncé mardi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
"La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d'une session extraordinaire", a déclaré Maria Zakharova dans un communiqué.
"Malheureusement, nos arguments et éclaircissements sur les vrais objectifs de cette opération militaire spéciale et la situation réelle sur le terrain sont totalement ignorés", a-t-elle déploré.
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11 h 22 : "plus d'un millier" de militaires ukrainiens toujours à Azovstal
"Plus d'un millier" de militaires ukrainiens dont "des centaines de blessés" se trouvent toujours dans l'aciérie Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué mardi à l'AFP la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Après l'évacuation de tous les civils la semaine passée avec l'aide de l'ONU, "plus d'un millier" de militaires dont des "centaines de blessés" demeurent dans les galeries souterraines de ce vaste complexe métallurgique, a-t-elle déclaré à l'AFP au téléphone. "Il y a des blessés graves qui nécessitent une évacuation urgente", a-t-elle précisé.
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10 h 35 : la cheffe de la diplomatie allemande à Boutcha
La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, s'est rendue mardi à Boutcha, ville ukrainienne près de Kiev où des centaines de civils tués avaient été découverts après l'occupation russe au mois de mars.
Arrivée à Boutcha dans la matinée, Annalena Baerbock a commencé sa visite surprise en s'entretenant avec des résidents de cette localité située au nord-ouest de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
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10 h 05 : une centaine de civils encore présents à Azovstal
Au moins 100 civils sont encore piégés dans les abris souterrains du complexe sidérurgique Azovstal, dernier bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol, toujours pilonné par les forces russes, a annoncé un collaborateur du maire de la ville.
"En plus des combattants, au moins 100 civils sont toujours dans les abris (de l'usine Azovstal). Pour autant, cela ne diminue pas l'intensité des attaques par les occupants", a fait savoir Petro Andriouchtchenko, un collaborateur du maire de Marioupol, dans un message diffusé sur Telegram.
Les autorités russes ont annoncé samedi que l'évacuation des civils réfugiés dans le réseau souterrain de cet immense complexe industriel était terminée.
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9 h 12 : la France croit à un accord cette semaine sur le pétrole russe
Les pays de l'Union européenne devraient parvenir "dans la semaine" à un accord sur un projet d'embargo sur le pétrole russe, en réponse à l'invasion de l'Ukraine, a déclaré mardi le secrétaire d'État français aux affaires européennes, Clément Beaune.
"Je pense qu'on peut avoir un accord dans la semaine, c'est en tout cas le but de la présidence française" du Conseil de l'Union européenne, a-t-il dit sur LCI, en ajoutant qu'"il y aura un sixième paquet de sanctions européennes".
"On doit aller vite, et je le dis avec confiance: il y aura un sixième paquet de sanctions européennes, elles seront très puissantes et nous sortirons progressivement, avec un calendrier, d'abord du pétrole russe mais des hydrocarbures russes en général", a-t-il ajouté.
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4 h 10 : les démocrates proposent une aide financière supplémentaire à l'Ukraine
Les démocrates du Congrès se sont mis d’accord sur une proposition visant à fournir 39,8 milliards de dollars d’aide supplémentaire à l’Ukraine, un montant supérieur à celui qu’ambitionne le président Joe Biden, ont indiqué deux sources proches du dossier. Selon elles, la Chambre des représentants pourrait se prononcer dès mardi sur cette proposition.
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2 h 04 : la France et le Mexique demandent une réunion jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait tenir, jeudi, une nouvelle réunion publique sur la guerre livrée par la Russie à l'Ukraine, au vu de "la dégradation continue de la situation humanitaire", ont indiqué lundi des diplomates. Réclamée par la France et le Mexique, cette session sera la 16e du Conseil de sécurité depuis le 24 février.
Les deux pays ont demandé des exposés du département des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), a précisé un diplomate. Cette réunion se tiendra le même jour qu'une session extraordinaire à Genève du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réclamée par l'Ukraine.
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00 h 01 : Emmanuel Macron douche les espoirs d'une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE
Emmanuel Macron a prévenu lundi qu'une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'UE prendrait "des décennies" et proposé, en attendant, l'entrée dans un nouvel ensemble, une "communauté politique européenne", susceptible aussi d'accueillir des pays comme le Royaume-Uni.
Cette idée, que le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé "très intéressante" lors d'une rencontre entre les deux dirigeants à Berlin, est toutefois susceptible de créer craintes et frustrations parmi les candidats déjà déclarés ou potentiels à une adhésion européenne.
Le président français a dévoilé cette proposition lors de son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection, prononcé à Strasbourg.
Avec AFP et Reuters
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LE FIL DU 9 MAI
L'Union européenne appelle la Hongrie à soutenir un embargo sur le pétrole russe
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Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.
Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.
L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].
Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.
« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.
Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »
En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.
Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.
Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.
S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.
« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.
En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…
Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.
Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.
France24 - Monde
Laurent Jacobelli : "Marine Le Pen est la première opposante à Emmanuel Macron et la seule"
Publié le : 10/05/2022 - 19:28
Frédéric RIVIÈRE
Roselyne FEBVRE
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Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national et candidat aux législatives, est l’invité de Mardi politique. La bataille pour le prochain scrutin est lancée. Marine Le Pen cible le chef de file des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, qui lui dispute désormais le rôle de premier opposant. À un mois du premier tour, Roselyne Febvre et Frédéric Rivière reviennent sur les débuts de cette campagne.
Opex 360
Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.
Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.
En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.
Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.
Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.
À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…
France24 - Monde
Affaire Dupond-Moretti : procès requis pour le garde des Sceaux
Publié le : 10/05/2022 - 17:39Modifié le : 10/05/2022 - 17:55
FRANCE 24
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Le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) a annoncé, mardi, avoir requis le renvoi devant la Cour de l'ancien avocat et actuel garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, mis en examen pour prise illégale d'intérêts.
Le ministre français de la Justice sur la sellette. Le ministère public a requis, mardi 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) de l’ancien avocat et actuel garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, soupçonné de "prises illégales d’intérêts" dans le cadre de ses fonctions, selon un communiqué du procureur général près la Cour de cassation et du ministère public près la Cour de justice de la République.
Le ministre de la Justice est soupçonné d'avoir profité de sa fonction actuelle au gouvernement pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat dans deux dossiers. Selon un communiqué du parquet général près la Cour de cassation, le ministère public a jugé qu'il existait des "charges suffisantes" contre le ministre pour le renvoyer en procès.
"Le 9 mai 2022, le ministère public de la CJR a pris des réquisitions de renvoi de M. Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République, pour des faits de prises illégales d’intérêt commis à Paris, les 31 juillet et 18 septembre 2020, alors qu’il était membre du gouvernement", peut-on lire. Le ministère public, est-il précisé, estime qu'il existe "des charges suffisantes contre ce dernier".
Le garde des Sceaux, en fonction depuis juillet 2020, était mis en examen dans ce dossier depuis juillet 2021.
La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des ministres pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions. La décision finale sur un éventuel renvoi du ministre devant la formation de jugement de la CJR appartient désormais à la commission d'instruction de l’instance.
Analyse de "fadettes"
Des plaintes de syndicats de magistrats et de l'association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d'intérêt depuis son arrivée à la Chancellerie, avaient donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire. Convoqué en mars et en avril par les magistrats de la CJR sur les deux dossiers, il a refusé de répondre à leurs questions.
Selon le communiqué du parquet général près de la Cour de Cassation, les faits visés sont tout d’abord "la saisine de l’Inspection générale de la justice par le ministre le 31 juillet 2020, aux fins d’enquête administrative à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier à la suite d’une enquête menée par ce parquet et qui avait donné lieu à une plainte de M. Dupond-Moretti", précise le communiqué. Les magistrats avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées ("fadettes") quand il était encore une star du barreau.
En deuxième lieu, il s’agit de "la saisine de l’Inspection générale de la justice par le ministre le 18 septembre 2020, aux fins d’enquête administrative à l’encontre d’un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco". Ce dernier, Édouard Levrault, avait mis en examen un des ex-clients d’Éric Dupond-Moretti. L'avocat avait alors critiqué des méthodes de "cow-boy".
Éric Dupond-Moretti a toujours martelé qu'il n'avait fait que "suivre les recommandations" de son administration.
Avec AFP & Reuters
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Affaire Dupond-Moretti : "Un ministre de la Justice mis en examen, c'est inimaginable"
Le ministère de la Justice perquisitionné pour une enquête visant Éric Dupond-Moretti
France24 - Monde
Royaume-Uni : la reine, absente pour le discours du trône, remplacée par le prince Charles
Publié le : 10/05/2022 - 13:57Modifié le : 10/05/2022 - 13:58
FRANCE 24
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Le prince Charles, héritier de la couronne britannique, a remplacé sa mère, la reine Elizabeth II, âgée de 96 ans, mardi, lors du traditionnel discours du trône au Parlement. C'est la première fois depuis 1963 que la monarque ne participe pas à cet événement.
"Moment historique" au Royaume-Uni : le prince Charles a prononcé, à la place de sa mère, la reine Elizabeth II, le traditionnel discours du trône au Parlement, mardi 10 mai, la reine ayant renoncé sur le conseil de ses médecins.
Apportant un nouveau signe de la transition en marche pour la monarchie britannique sous l'effet des problèmes de santé de la souveraine nonagénaire, c'est le prince Charles qui est arrivé au Parlement tandis que retentissait l'hymne "God Save the Queen". L'héritier de la couronne, 73 ans, en uniforme bardé de décorations, a ensuite lu, au nom de la reine, le discours énonçant le programme du gouvernement à l'ouverture de la session parlementaire.
Il était assis sur le trône réservé au consort, symboliquement plus petit que celui de la monarque. À ses côtés se trouvait son épouse Camilla, 74 ans, ainsi son fils aîné, le prince William, 39 ans, qui était présent pour la première fois, preuve supplémentaire d'un changement de générations qui s'opère.
La couronne était placée sur un coussin.
Ce n'est que la troisième fois au cours de ses 70 ans de règne que la cheffe d'État de 96 ans a manqué ce rendez-vous solennel de la démocratie britannique. Enceinte, elle en avait été absente en 1959 et 1963.
C'est aussi la première fois que le prince de Galles, qui la représente déjà à l'étranger depuis plusieurs années et prend une place croissante, la remplace.
The ceremony is steeped in history and tradition and has remained largely unchanged for centuries.This year for the first time The Prince of Wales will read The Queen’s speech. It is drafted by the Government, outlining policies and proposed future legislation. #QueensSpeech pic.twitter.com/IspnbfJcJy
May 10, 2022La reine a longtemps espéré y assister avant que le palais de Buckingham n'annonce lundi soir qu'elle avait "décidé à contrecœur de ne pas participer au discours du trône", en raison de ses "problèmes de mobilité épisodiques".
Des signes, pour le Daily Mail, que la reine "est toujours vraiment aux commandes" : "Mais ne vous y trompez pas, c'est un moment historique pour la Couronne".
Son absence relance les interrogations sur sa participation début juin aux célébrations du jubilé de platine, marquant ses 70 ans de règne.
La semaine dernière, la reine a prévenu qu'elle n'assisterait pas aux garden parties royales de cet été au palais de Buckingham. Sa plus récente apparition en public remonte au service commémoratif du 29 mars pour son défunt mari, le prince Philip, décédé l'année dernière à l'âge de 99 ans.
Reconquérir des électeurs
Sur le plan politique, ce discours marque la volonté pour Boris Johnson de se relancer, quelques jours après de lourds revers aux élections locales.
Arrivé triomphalement au pouvoir en juillet 2019, le dirigeant conservateur a vu sa popularité chuter ces derniers mois, sur fond de crise du pouvoir d'achat, critiques sur sa gestion de la pandémie et scandale du "partygate" qui lui a valu une amende, une première pour un chef de gouvernement en exercice.
Le discours s'est ouvert sur une promesse de "renforcer l'économie et contribuer à aider le coût de la vie" face à la flambée des prix frappant les ménages, avec, selon une étude publiée par la Food Foundation, des millions de Britanniques qui ne mangent plus à leur faim.
Le texte comprend des mesures de nature à séduire la base conservatrice, notamment des lois destinées à alléger les lourdeurs administratives après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, devenue pleinement effective l'an dernier.
Le gouvernement veut aussi empêcher les "techniques de guérilla" de groupes comme Extinction Rebellion, honnis de sa base, qui ont manifesté en bloquant des routes ou des transports publics "nuisant aux gens qui travaillent dur, coûtant des millions d'argent public aux contribuables et mettant des vies en danger".
Pour pouvoir expulser plus facilement les criminels étrangers, le gouvernement veut aussi modifier la législation relative aux droits de l'Homme.
Avec AFP
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La reine Elizabeth II, doyenne des monarques, célèbre ses 96 ans
Elizabeth II célèbre ses 70 ans de règne et souhaite que Camilla devienne "reine consort"
À L’AFFICHE !
Elizabeth II, un règne haut en couleurs
France24 - Monde
En Irak, le fléau des tempêtes de sable et de poussière s'aggrave
Publié le : 10/05/2022 - 10:54Modifié le : 10/05/2022 - 17:05
FRANCE 24
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Lucile WASSERMANN
En Irak, les tempêtes de sable et de poussière sont de plus en plus fréquentes ces dernières années, amplifiées par le réchauffement climatique et la désertification. Un phénomène qui affecte durement la capitale Bagdad, causant de nombreux accidents de la route ainsi que la fermeture des aéroports. Reportage de Lucile Wassermann, correspondante de France 24.
Si les tempêtes de sable et de poussière ne sont pas un phénomène nouveau en Irak, leur fréquence et leur intensité n'ont cessé d'empirer ces dernières années, amplifiées par le réchauffement climatique, la désertification ou encore les conflits armés. Les 40 millions d'Irakiens en subissent chaque jour les conséquences.
Depuis le mois d'avril, le pays a déjà connu sept tempêtes de sable. La dernière en date, la semaine dernière, a provoqué le décès d'une personne et l'hospitalisation de 5 000 autres pour des troubles respiratoires.
"Cette année on a beaucoup plus de tempêtes de poussière, c'est très fréquent, déplore la docteure Aya Sader Alkadhi, médecin à l'hôpital Kindi. Le nombre de patients ne cessent d'augmenter dans nos services".
En plus des risques pour la santé, ces tempêtes de poussière perturbent la vie quotidienne des Irakiens. Lorsqu'elles surviennent, en ce moment tous les trois ou quatre jours, les aéroports internationaux doivent fermer et le peu de visibilité sur les routes provoquent plus d'accidents.
La désertification en cause
La multiplication de ces tempêtes est notamment due à une désertification d'ampleur dans le pays, où l'eau se fait de plus en plus rare à cause du changement climatique, mais aussi des barrages construits en Turquie et en Iran, qui assèchent les fleuves du pays.
Les premiers à en souffrir sont les agriculteurs qui n'arrivent plus à arroser leurs terres. "Honnêtement, c'est impossible d'être agriculteur dans ce pays aujourd'hui , le secteur est tout simplement en train de mourir", confie à France 24 Mousab Ibrahim, agriculteur à Yusufiyah, dans le gouvernorat de Bagdad.
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DécryptageMoyen-Orient : comment expliquer la multiplication des tempêtes de sable ?
FOCUS
Face à la désertification en Espagne, la résistance s'organise
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
France24 - Monde
Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée
Publié le : 10/05/2022 - 08:29Modifié le : 10/05/2022 - 08:31
FRANCE 24
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Au lendemain de sa démission, l'ancien Premier ministre du Sri Lanka, Mahinda Rajapaksa, a été évacué par l'armée de sa résidence, avec sa famille, pour échapper aux manifestants qui avaient forcé le principal portail du bâtiment et tenté de le prendre d'assaut.
L'armée du Sri Lanka a évacué, mardi 10 mai, avant l'aube, le Premier ministre démissionnaire Mahinda Rajapaksa de sa résidence officielle à Colombo, pour le placer en lieu sûr après que des milliers de manifestants ont forcé un des portails du complexe.
"Après une opération menée avant l'aube, l'ancien Premier ministre et sa famille ont été évacués en lieu sûr par l'armée", a déclaré à l'AFP un haut-responsable de la sécurité.
Après avoir forcé le principal portail de la résidence "Temple Trees" de Mahinda Rajapaksa à Colombo, les manifestants ont tenté de prendre d'assaut la bâtisse principale de deux étages où le frère du Président Gotabaya Rajapaksa s'était retranché avec sa famille.
>> À voir : Au Sri Lanka, la crise économique frappe de plein fouet la population
"Au moins 10 bombes incendiaires ont été lancées dans le complexe", a précisé le haut-responsable.
Toujours selon ce haut-responsable, la police a opposé un mur de gaz lacrymogènes et tiré des coups de semonce en l'air pour empêcher la foule de passer les trois entrées du complexe datant de l'ère coloniale, symbole-clé du pouvoir de l'État.
Des dizaines d'habitations de partisans des Rajapaksa incendiées
Au lendemain de la journée la plus meurtrière de ces dernières semaines qui a conduit à sa démission, l'ex-Premier ministre a été placé en sécurité dans un lieu qui n'a pas été divulgué. Les affrontements entre ses partisans et des manifestants antigouvernementaux, lundi, ont fait cinq morts, dont un député, et près de 200 blessés.
Les manifestants et les chefs religieux sri-lankais reprochent à l'ancien premier ministre d'avoir incité les partisans du clan familial à attaquer les manifestants anti-gouvernementaux pacifiques, provoquant des représailles.
Le pays est en proie depuis plusieurs semaines à des manifestations dénonçant l'incapacité du gouvernement à faire face aux pénuries de nourriture, carburant et médicaments marquant la plus grave crise économique qu'il ait connu depuis son indépendance en 1948.
Des dizaines d'habitations appartenant à des partisans des Rajapaksa ont été incendiées ailleurs dans le pays, soumis à un couvre-feu.
Vendredi, le président Rajapaksa avait décrété l'état d'urgence, pour la deuxième fois en cinq semaines, accordant des pouvoirs étendus aux forces de sécurité, les autorisant notamment à arrêter des suspects et à les détenir pendant de longues périodes sans supervision judiciaire. Il autorise également le déploiement de militaires pour maintenir l'ordre, en renfort de la police.
Avec AFP
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Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans
Le Sri Lanka paralysé par une grève nationale, le président déclare l'état d'urgence
Sri Lanka : manifestation massive à Colombo contre le président Rajapaksa
France24 - Monde
France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens
Publié le : 09/05/2022 - 17:08
Samia METHENI
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"Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.
Opex 360
Le ministère des Armées lance deux projets pour doter l’armée de Terre de « munitions rôdeuses »
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.
L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.
« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».
Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».
D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »
Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.
Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».
Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.
Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.
Photo : SMDR
France24 - Monde
Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement
Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
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Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.
Opex 360
L’US Army manque de moyens adaptés pour combattre par grand froid
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Sous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.
Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.
Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.
Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.
L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».
Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.
Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.
« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.
Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.
Opex 360
La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Plusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.
Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
France24 - Monde
Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles
Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01
Samia METHENI
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En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne.
France24 - Monde
Islam en prison : aumônier, un métier en manque de candidats
Publié le : 02/05/2022 - 17:35Modifié le : 03/05/2022 - 17:05
Samia METHENI
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Depuis 2006, les aumôniers musulmans officient dans les prisons, où ils apportent une aide spirituelle aux détenus musulmans tout en assurant une médiation avec l'administration pénitentiaire. Une action indispensable dont le développement est pourtant freiné par le manque de candidats.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
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Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
Japon : les "Vtubers", stars virtuelles de YouTube et Twitch, ont la cote
Publié le : 10/05/2022 - 17:51
Laura MOUSSET
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C'est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur au Japon. Les Youtubeurs virtuels appelés "Vtubers" animent des communautés de milliers de fans grâce à des personnages virtuels (des avatars) auxquels ils prêtent leur voix et leurs mouvements. Les Vtubers forment aujourd'hui une lucrative industrie et certaines chaînes rapportent des milliers voire des millions d’euros par an.
France24 - Monde
Aux Philippines, le fils de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos remporte la présidentielle
Publié le : 09/05/2022 - 22:46Modifié le : 10/05/2022 - 07:43
FRANCE 24
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Ferdinand Marcos Junior, fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos, a largement remporté l'élection présidentielle aux Philippines, selon un premier décompte donné mardi matin qui lui assure une avance définitive sur sa plus proche rivale. La certification définitive du vote doit prendre plusieurs semaines.
Ferdinand Marcos Junior assuré de devenir le prochain président des Philippines. Le fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos a largement remporté l'élection présidentielle aux Philippines, selon un premier décompte donné mardi 10 mai, au matin, qui lui assure une avance définitive sur sa plus proche rivale.
Après le dépouillement de plus de 90 % des votes, Ferdinand "Bongbong" Marcos Junior, 64 ans, en a remporté près de 30 millions, contre moins de la moitié pour la candidate Leni Robredo. La certification définitive du vote doit prendre plusieurs semaines.
Environ 67 millions de Philippins étaient appelés aux urnes pour ces élections générales, lors desquelles devaient également être désignés le vice-président ainsi que les députés, la moitié des sénateurs, les gouverneurs de province et des milliers d'autres élus locaux.
Les sondages avaient prédit une large victoire pour Marcos Junior, après une campagne électorale marquée par des torrents de désinformation.
Depuis des années, des comptes pro-Marcos Junior ont envahi les réseaux sociaux, faisant passer auprès des jeunes Philippins les 20 ans de régime de son père (1965-1986) comme une ère dorée de paix et de prospérité pour les Philippines. Et en passant sous silence les dizaines de milliers d'opposants arrêtés, torturés ou tués, ou encore les milliards de dollars volés par le clan Marcos dans les caisses du pays pour son enrichissement personnel.
Le régime avait été renversé en 1986 par une immense révolte populaire, et la famille Marcos était partie en exil aux États-Unis, avant de revenir dans le pays pour y retisser un puissant réseau de soutien politique.
Alliance avec la fille du président sortant
Les Marcos devraient maintenant faire leur retour au palais présidentiel de Malacanang à Manille, d'où "Bongbong" a promis de rétablir "l'unité" du pays pendant son mandat de six ans.
"C'est une élection historique", a commenté Cleve Arguelles, professeur de sciences politiques à l'Université de La Salle de Manille.
Marcos Jr a mené une campagne électorale plutôt terne, peinant à galvaniser ses partisans et attirant des foules moins nombreuses que celles de sa rivale Leni Robredo.
Mais une série de tractations en coulisses avec d'autres clans politiques semble avoir suffi à lui procurer la victoire. Et notamment son alliance avec Sarah Duterte, fille du président sortant Rodrigo Duterte, bien partie pour remporter l'élection à la vice-présidence, qui se déroulait séparément lundi.
Leni Robredo, avocate et économiste de 57 ans, avait battu de justesse Marcos Junior dans la course à la vice-présidence en 2016. Pendant sa campagne présidentielle, elle avait promis de débarrasser la démocratie philippine de la corruption, dans un archipel où une poignée de familles ont la mainmise sur le pays.
Parmi les autres candidats à la présidence figuraient le boxeur légendaire Manny Pacquiao et l'ancien éboueur devenu acteur Francisco Domagoso.
La personnalité, plutôt que le programme politique, influence généralement le choix du candidat, et l'achat de voix et l'intimidation sont également des problèmes récurrents dans le pays.
Avec AFP
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Fin de campagne présidentielle aux Philippines, Ferdinand Marcos Jr grand favori
Jour de vote aux Philippines : Marcos Jr espère une victoire écrasante à la présidentielle
Aux Philippines, la tempête Megi a fait au moins 133 morts
France24 - Monde
Reportage en Ukraine : fuir Kherson à tout prix pour échapper à l'occupant russe
Publié le : 10/05/2022 - 08:15
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
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Alors que les forces russes contrôlent la quasi totalité de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, des milliers de civils tentent de fuir la zone par tous moyens. Malgré les risques, ils essaient de rejoindre un territoire tenu par les Ukrainiens. Reportage de Gulliver Cragg, correspondant de France 24, à Zelenodolsk, bastion ukrainien au nord de la région.
Outre le Donbass, à l'est, une grande partie du sud de l'Ukraine est actuellement sous contrôle russe. C'est le cas, notamment, de la quasi totalité de la région de Kherson, où les forces russes empêchent les civils de partir. Des milliers d'entre eux tentent malgré tout de se lancer dans un voyage à haut risque pour s'échapper. Avec le strict nécessaire, à vélo ou à pied.
"Quand les gens ont essayé de fuir en voiture, les Russes les ont arrêtés aux postes de contrôle, ils les ont fait sortir des véhicules et leur ont dit de faire demi tour", raconte Dmytro Nevesely, maire de Zelenodolsk, dans la région de Dnipropetrovsk, un bastion ukrainien. "Ils ont également tiré sur les voitures, ou alors, ils les ont confisquées".
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Ukraine : l'évacuation des femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal est terminée
France24 - Monde
Un portrait de Marilyn Monroe par Warhol vendu aux enchères pour 195 millions de dollars, un record
Publié le : 10/05/2022 - 03:46
FRANCE 24
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"Shot Sage Blue Marilyn", un portrait de Marilyn Monroe réalisé par Andy Warhol, a été vendu lundi à 195,04 millions de dollars lors d'enchères organisées chez Christie's, à New York. Il devient ainsi l'œuvre d'art du XXe siècle la plus chère jamais vendue lors d'enchères publiques.
Un célèbre portrait de Marilyn Monroe, réalisé par le maître américain du pop art Andy Warhol a été vendu pour 195,04 millions de dollars (184,7 millions d'euro) lors d'une vente aux enchères lundi 9 mai, à New York. Le portrait bat ainsi le précédent record pour une œuvre du XXème siècle aux enchères, "Les femmes d'Alger (version 0)" de Pablo Picasso (179,4 millions de dollars en mai 2015).
"Shot Sage Blue Marilyn", un tableau exécuté en 1964, deux ans après la mort tragique de l'icône glamour d'Hollywood, est parti en quatre minutes dans une salle bondée du siège de la maison Christie's au cœur de Manhattan.
La maison d'enchères, propriété de la très grande fortune française François Pinault, a précisé lors d'une brève conférence de presse que l'offre qui avait emporté le "Marilyn" avait été faite depuis la salle.
Selon plusieurs spécialistes présents sur place, elle est venue du marchand d'art américain Larry Gagosian, propriétaire des galeries du même nom, mais on ignore s'il a agi pour son compte ou celui d'un client.
Si l'œuvre bat le précédent record établi avec "Les femmes d'Alger (version 0)" de Pablo Picasso, vendu aux enchères 179,4 millions de dollars (169,9 millions d'euros) en mai 2015, et le "Nu couché" d'Amedeo Modigliani (170,4 millions, soit 161,4 millions d'euros, en novembre 2015), le record absolu, toutes périodes confondues, pour une vente d'œuvre d'art aux enchères est toujours détenu par le "Salvator Mundi" de Léonard de Vinci, adjugé en novembre 2017 pour 450,3 millions de dollars (426,5 millions d'euros).
>> À lire: Le tableau le plus cher du monde a-t-il bien été peint par Léonard de Vinci ?
Le record aux enchères pour un Warhol appartenait à "Silver Car Crash (double disaster)", une toile monumentale représentant un accident de voiture, vendue à 105 millions de dollars (99,4 millions d'euros) en 2013.
Aucune trace des tirs de revolver
Pour Richard Polsky, qui dirige une société d'authentification d'œuvres d'art, notamment des Warhol, "Shot Sage Blue Marylin" réussit à combiner deux icônes. "Marilyn Monroe était une icône en Amérique (...) elle fait partie de la culture populaire. Et Warhol, c'est comme les Beatles, chaque année il est plus populaire", souligne-t-il. "Quand vous les mettez ensemble, c'est une explosion, c'est comme une réaction chimique", a-t-il ajouté à l'AFP.
Peint à l'encre sérigraphie et à l'acrylique, "Shot Sage Blue Marylin" est l'un des cinq portraits de Marilyn Monroe, d'un mètre sur un mètre, aux couleurs vives, saturées et contrastées, que l'artiste né en Pennsylvanie, mais établi à New York, avait réalisé en 1964 à partir d'une photo pour la promotion du film "Niagara" en 1953. Visage rose, cheveux blonds et rouge à lèvres prononcé, l'actrice laisse apparaître un sourire énigmatique, sur un fond bleu turquoise.
Quatre des cinq "Shot" de 1964 tirent leur nom d'un incident qui font leur légende. Dans l'atelier d'Andy Warhol à Manhattan, The factory, une artiste en visite, Dorothy Podber, avait demandé si elle pouvait "photographier" les tableaux ("shoot" en anglais). Warhol avait accepté, ne comprenant pas qu'elle allait alors sortir un revolver et tirer sur quatre portraits. À l'œil nu, aucune trace n'apparaît aujourd'hui de ce moment.
Le portrait fait partie d'une collection mise en vente par la fondation zurichoise Thomas et Doris Ammann, du nom du marchand d'art et collectionneur suisse Thomas Ammann, un ami de Warhol décédé du sida en 1993, et de sa soeur Doris. Tous les produits de la vente iront à cette fondation, qui se consacre "à l'amélioration de la vie des enfants" via la santé et l'éducation, selon Christie's.
Avec AFP
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Un tableau de Van Gogh s'arrache à 13 millions d'euros, un record en France
Frida Kahlo et Pierre Soulages battent des records lors d'une vente aux enchères
À Las Vegas, onze œuvres de Pablo Picasso vendues aux enchères pour plus de 108 millions de dollars
France24 - Monde
Le conservateur Yoon Suk-yeol investi président de la Corée du Sud
Publié le : 10/05/2022 - 05:50
FRANCE 24
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Le conservateur Yoon Suk-yeol a été investi, mardi, président de la Corée du Sud pour un mandat de cinq ans, au cours d'une cérémonie géante à l'Assemblée nationale à Séoul. Dans son premier discours officiel, il a appelé la Corée du Nord à renoncer à son arsenal nucléaire.
La Corée du Sud a investi en grande pompe, mardi 10 mai, son nouveau président Yoon Suk-yeol. Ce dernier a entamé son mandat de cinq ans en appelant la Corée du Nord à renoncer à son arsenal nucléaire en échange d'une aide économique massive, alors que les relations entre les deux voisins traversent une période de fortes tensions.
Yoon Suk-yeol, un conservateur de 61 ans, arrive au pouvoir au moment où la Corée du Nord, de plus en plus belliqueuse, a mené depuis janvier une série record de quinze essais de missiles dont deux la semaine dernière. Séoul et Washington la soupçonnent aussi de vouloir reprendre prochainement ses essais nucléaires.
"Si la Corée du Nord s'engage véritablement dans un processus de dénucléarisation complète, nous présenterons un plan audacieux qui renforcera considérablement l'économie nord-coréenne et améliorera la qualité de vie de sa population", a promis le nouveau Président.
"Les programmes d'armes nucléaires de la Corée du Nord constituent une menace, non seulement pour notre sécurité mais aussi pour celle de l'Asie du Nord-Est", a-t-il poursuivi. "La porte du dialogue restera ouverte afin que nous puissions résoudre pacifiquement cette menace".
"Aujourd'hui, nous sommes confrontés à de multiples crises", a-t-il ajouté, citant la pandémie de Covid-19, les problèmes dans la chaîne mondiale d'approvisionnement et les conflits à travers la planète qui, selon lui, "jettent une grande ombre sur nous".
Mais "les Coréens ne se sont jamais avoués vaincus. Nous sommes devenus plus forts et plus sages", a-t-il affirmé.
Une politique étrangère plus musclée
Élu d'extrême justesse en mars, Yoon Suk-yeol, ancien procureur novice en politique, arrive au pouvoir avec un taux de popularité d'à peine 41 %, un des plus bas de l'histoire de la démocratie sud-coréenne pour un début de mandat, selon un récent sondage Gallup.
Le président a promis une politique étrangère plus musclée pour son pays, la dixième économie mondiale, après les tentatives ratées de rapprochement avec le Nord qui ont marqué le mandat de son prédécesseur Moon Jae-in.
Dans la foulée de sa victoire électorale, Yoon Suk-yeol s'était engagé à "traiter avec sévérité" la menace que représente le régime de Kim Jong-un. Pendant sa campagne électorale, il l'avait traité de "garçon grossier", lançant aux électeurs : "si vous me donnez une chance, je lui apprendrai les bonnes manières".
Yoon Suk-yeol avait aussi appelé à une relation plus solide avec son allié américain. Joe Biden est attendu en Corée du Sud fin mai.
Impopularité
La principale raison de l'impopularité de Yoon Suk-yeol semble être sa décision de déplacer le bureau présidentiel depuis la Maison Bleue, dans le Nord de Séoul, vers l'ancien ministère de la Défense dans le centre de la capitale.
Ce déménagement hâtif et coûteux a heurté l'opinion publique. Ses détracteurs le jugent inutile et même dangereux pour la sécurité du président et du pays.
Le Président considère la Maison Bleue, un site utilisé par l'administration coloniale japonaise de 1910 à 1945, comme un "symbole du pouvoir impérial". Il soutient que le déménagement garantira une présidence plus démocratique.
Avec AFP
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Les deux Corées entretiennent leur politique de rapprochement
La Corée du Nord tire un nouveau missile balistique, Washington s'attend à un essai nucléaire
Corée du Sud : le conservateur misogyne Yoon Suek-yeol élu président
France24 - Monde
États-Unis : un ancien sénateur haïtien inculpé pour son rôle dans le meurtre de Jovenel Moïse
Publié le : 10/05/2022 - 01:28
FRANCE 24
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Le ministère américain de la Justice a indiqué, lundi, avoir inculpé aux États-Unis un ancien sénateur haïtien pour sa participation présumée dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse en juillet 2021. Joseph Joel John encourt la réclusion à perpétuité.
Un troisième suspect devant la justice pour le meurtre de Jovenel Moïse. Un ancien sénateur haïtien a été inculpé de complicité de meurtre en Floride pour son rôle présumé dans l'assassinat du président haïtien en juillet 2021, a annoncé lundi 9 mai le ministère américain de la Justice.
L'ancien sénateur haïtien Joseph Joel John, 51 ans, qui a comparu devant un juge de Miami lundi, a été extradé depuis la Jamaïque et est accusé d'avoir conspiré en vue du meurtre ou de l'enlèvement de Jovenel Moïse et d'avoir fourni du matériel dans ce but, selon un communiqué.
Avant lui, le militaire colombien retraité Mario Palacios et le citoyen haïtiano-chilien Rodolphe Jaar ont été inculpés par la justice américaine pour les mêmes faits après avoir été arrêtés à l'étranger et extradés vers les États-Unis. Mario Palacios a plaidé non-coupable des crimes qui lui sont reprochés en février. Les trois accusés encourent la réclusion à perpétuité.
Le droit américain appliqué, le plan en partie organisé aux États-Unis
Le 7 juillet 2021, un commando avait fait irruption dans la résidence privée du président haïtien Jovenel Moïse à Port-au-Prince et l'avait abattu de douze coups de feu.
Le droit américain est appliqué dans cette affaire car le plan a été en partie organisé sur le sol américain, en Floride, par des ressortissants américano-haïtiens. Selon la justice américaine, le complot avait pour but initial de simplement kidnapper et détenir le président haïtien, mais il avait finalement été décidé de l'assassiner.
Les commanditaires et le mobile exact de l'assassinat demeurent pour l'instant inconnus du grand public.
Avec AFP
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INTERVIEW"La date du 7 février marquait un garde-fou institutionnel en Haïti"
Un Colombien inculpé pour son rôle dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse
Haïti : arrestation de l'un des cerveaux présumés de l'assassinat de Jovenel Moïse
France24 - Monde
Le Clan del Golfo bloque une partie de la Colombie, des violences font plusieurs morts
Publié le : 10/05/2022 - 00:47Modifié le : 10/05/2022 - 00:49
FRANCE 24
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À trois semaines de l'élection présidentielle, le cartel de narcotraficants Clan del Golfo a bloqué une partie de la Colombie en représailles à l'extradition de son chef "Otoniel". Ils ont fait au moins huit morts – civils, policiers et militaires –, ont annoncé lundi les autorités.
Après l'extradition de leur chef "Otoniel" aux États-Unis, le cartel criminel colombien du Clan del Golfo multiplie les représailles. Ces dernières ont fait au moins huit morts - civils, policiers et militaires- ont annoncé les autorités lundi 9 mai.
Le groupe a lancé, jeudi, une "grève armée" dans plusieurs villes et zones rurales du nord de la Colombie où "trois homicides de civils ont été signalés", rapporte un communiqué du ministère de la Défense colombien. Trois soldats et deux policiers ont également été tués dans cette offensive du groupe criminel, selon l'armée.
Le dernier incident en date a eu lieu lundi, dans la municipalité de Santa Fe (province d'Antioquia), où une "caravane humanitaire" escortée par des militaires a été la cible d'un attentat à l'explosif.
"Un soldat et un membre de la police nationale ont été tués" et quatre autres membres des forces de sécurité ont été blessés, a précisé le commandement militaire dans un communiqué.
Dairo Antonio Usuga David, alias Otoniel, chef du Clan et plus grand narcotrafiquant de Colombie, a été extradé mercredi aux États-Unis. Il a plaidé non coupable devant un tribunal fédéral de Brooklyn des accusations de trafic international de cocaïne qui pèsent contre lui.
Les habitants terrés chez eux
En représailles, et dans une démonstration de force inédite à trois semaines de l'élection présidentielle colombienne, les hommes du Clan del Golfo ont interdit toute activité dans les zones où ils opèrent, dans des centaines de localités de neuf des 32 provinces de Colombie, essentiellement dans le nord du pays.
Via des messages audio relayés sur les réseaux sociaux, ils terrorisent les habitants en leur interdisant de se déplacer ou de se livrer à toute activité, sous peine d'être exécutés, selon le gouverneur de la province de Sucre, Hector Espinosa.
Les narcotrafiquants, armes à la main, ont incendié au moins 190 véhicules, arrêtés un peu partout au hasard sur les routes, y compris sur des grands axes non loin de Medellin, la deuxième ville du pays.
Face à la menace, la majorité des habitants des zones rurales des provinces d'Antioquia, Choco, Cordoba, Sucre et Bolivar – les départements les plus touchés – ont préféré rester chez eux.
Lundi, le président conservateur Ivan Duque a promis une réponse plus ferme contre le Clan del Golfo qui, selon les estimations officielles, exporte entre 30 et 60 % de la cocaïne produite dans le pays. "Ils vont voir un déploiement qu'ils n'ont jamais vu contre cette structure", a affirmé Ivan Duque après un conseil de sécurité à Carepa, dans le département d'Antioquia, dans le nord-ouest du pays.
Avec AFP
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Élections en Colombie : le sénateur Gustavo Petro remporte l'investiture du camp de gauche
Massacres de civils en Colombie : d'anciens militaires font des aveux historiques
"Otoniel", le plus grand narcotraficant de Colombie, extradé vers les États-Unis
France24 - Monde
À Berlin, Emmanuel Macron et Olaf Scholz affichent leur unité
Publié le : 09/05/2022 - 21:37
FRANCE 24
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Emmanuel Macron s’est rendu à Berlin, lundi, où il a rencontré Olaf Scholz, lors de son premier déplacement international depuis sa réélection. Ce dernier s’est dit très intéressé par le projet de créer une "communauté politique européenne", évoqué par le président français, qui permettrait d'acueillir des pays comme l'Ukraine ou le Royaume-Uni.
Le président français, Emmanuel Macron, tout juste investi pour un second mandat de cinq ans, s’est rendu en Allemagne, lundi 9 mai, où il s’est entretenu avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.
Ce premier déplacement à l'étranger du chef de l'État français depuis sa réélection a été l’occasion pour les deux dirigeants de souligner leur volonté de travailler ensemble au renforcement de l’Europe.
Olaf Scholz a loué la France, "force d'inspiration en Europe", tandis que Emmanuel Macron a souligné l’importance de "l'amitié franco-allemande".
Le chancelier allemand s’est dit très intéressé par l’idée du président français d’une "communauté politique européenne", susceptible d'accueillir des pays comme l’Ukraine ou le Royaume Uni.
Selon le président français, ce cadre permettrait aux nations européennes, non membre de l’UE mais partageant ses valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération en matière de politique, de sécurité, d'énergie, de transports, d'investissements, d'infrastructures ou de circulation des personnes.
Emmanuel Macron avait fait le voyage avec le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, qui se déplace rarement à l'étranger. Les deux dirigeants ont ensuite dîné avec leurs conseillers.
Le président français a également précisé qu’un conseil des ministres franco-allemand se tiendrait "dans la première quinzaine de juillet", après des sommets du G7 et de l'Otan de juin.
Avec AFP
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Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine
Après la présidentielleMacron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
Union européenne : Emmanuel Macron appelle à créer une entité transitoire pour les pays candidats
France24 - Monde
Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"
Publié le : 11/05/2022 - 14:55Modifié le : 11/05/2022 - 14:59
Pauline PACCARD
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Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors ont réalisé "Thiaroye 44" , une enquête sur un massacre longtemps passé sous silence : celui de tirailleurs africains de retour de la Seconde guerre mondiale. Ils ont été exécutés par des officiers français à Thiaroye, en banlieue de Dakar, le 1er décembre 1944. Le bilan exact de ce massacre n'est toujours pas connu. Ce film, diffusé samedi 14 mai à 22h10 (heure de Paris) sur France 24, sera disponible sur le site Internet de la chaine.
SECONDE GUERRE MONDIALEMassacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent
SECONDE GUERRE MONDIALE
Massacre de Thiaroye : une histoire toujours controversée, 70 ans après
SECONDE GUERRE MONDIALE
"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal
France24 - Monde
Désertification: l'autre péril climatique
Publié le : 11/05/2022 - 12:48
Raphaël KAHANE
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Abidjan accueille la COP15 contre la désertification: comment protéger les populations exposées à la sécheresse et la dégradation des terres cultivables ? Un véritable enjeu de sécurité alimentaire à l'heure où la guerre en Ukraine met en péril l'approvisionnement en engrais et céréales. On va plus loin avec Marie-Roger Biloa et Bilal Tarabey. Regards croisés aussi sur la journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition.
France24 - Monde
Édition spéciale : les mémoires de l'esclavage en Outre-mer et en Afrique
Publié le : 10/05/2022 - 23:14Modifié le : 10/05/2022 - 23:16
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Une émission spéciale à l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition. Selon de nombreux professeurs, l'enseignement de l’esclavage est insuffisant. En Martinique, il est différent de celui proposé en métropole, comme le montre un reportage réalisé dans deux collèges. Au Bénin, des Antillais ont décidé de s’installer sur les terres de leurs ancêtres. L'invité de ce journal est Doudou Diène, expert de l’histoire de la traite et rapporteur pour la Fondation pour la Mémoire.
Emission réalisée avec Outre-Mer La Première
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Outre-Mer
En Martinique, des descendants d'esclaves demandent réparation
L’invité du jour
Maboula Soumahoro, chercheuse : "La France a aboli l'esclavage deux fois"
commémorations
France : Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions
France24 - Monde
Web, attention ça coupe !
Publié le : 29/04/2022 - 16:49
Guillaume GRALLET
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Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.
Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.
Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.
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Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Publié le : 26/04/2022 - 18:30
Sébastian SEIBT
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Sonia DRIDI
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.
Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.
Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.
"Absolutiste de la liberté d'expression"
Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.
Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).
Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".
Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.
Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news".
Le retour de Donald Trump ?
Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.
Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.
"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.
À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".
Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller.
Libertarien à géométrie variable
En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État.
De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas.
Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.
Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton.
Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian.
Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.
En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich.
C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.
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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
La chronique de l’éco
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
France24 - Monde
Le jeu vidéo Fifa d'Electronic Arts ne s'appellera plus Fifa
Publié le : 11/05/2022 - 12:10
FRANCE 24
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Electronic Arts et la Fifa ont mis un terme à leur partenariat, le célèbre jeu vidéo de simulation de football étant rebaptisé EA Sports FC pour l'édition 2024, a annoncé mardi l'éditeur américain.
Le célèbre jeu vidéo de simulation de football Fifa va être rebaptisé EA Sports FC, a annoncé, mardi 10 mai, l'éditeur américain de jeux vidéos Electronic Arts, une décision qui marque la fin du partenariat avec la fédération internationale, sur fond de dissensions.
Lancé en 1993, Fifa, de son nom complet EA Sports Fifa, s'est écoulé depuis à plus de 325 millions d'exemplaires, selon des chiffres publiés par EA début 2021, ce qui en fait la simulation sportive la plus vendue de l'histoire.
Le jeu a dégagé, en quasiment trente ans, plus de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires, selon le New York Times.
Join The ClubLearn more July 2023#EASPORTSFCMore details: https://t.co/3fi6YPOH2G pic.twitter.com/75FLzjOapN
May 10, 2022En octobre 2021 plusieurs médias avaient rapporté que la Fédération internationale de football amateur (Fifa), qui chapeaute les fédérations nationales de chaque pays membre, avait demandé que l'enveloppe allouée par EA pour l'utilisation de son nom soit relevée de 150 à 250 millions de dollars.
Déjà insatisfaits du partenariat avant cette nouvelle demande, selon le New York Times, les dirigeants d'Electronic Arts ont décidé d'y renoncer et de changer le nom du jeu, pour l'édition 2024, le millésime 2023, qui sortira cet automne, conservant le nom Fifa.
"Le plus grand club du monde, au centre des supporteurs"
Malgré ce changement, EA a conservé ses accords avec l'ensemble des autres ligues et fédérations qui lui permettent de proposer de choisir parmi plus de 19 000 joueurs existants, a expliqué l'éditeur dans un communiqué publié mardi.
Avec EA Sports FC, Electronic Arts veut "créer le plus influent et le plus grand club du monde, au centre des supporteurs", a déclaré le directeur général d'Electronic Arts, Andrew Wilson, cité dans le communiqué. Selon EA, le jeu EA Sports Fifa dénombre plus de 150 millions de comptes joueurs.
Certains d'entre eux ont fait part de leur déception sur les réseaux sociaux. "'Ça te dit quelques parties de EA Sports FC', ça ne rend pas pareil", commente un tweet.
Fifa changing its name to EA SPORTS FC.."Mate do you fancy a couple of games of EA SPORTS FC" doesn't have the same ring to it 🤣🤣
May 11, 2022Electronic Arts a su saisir l'une des tendances fortes de l'industrie des jeux vidéos, à savoir les jeux en ligne, qui ont représenté 76 % de son chiffre d'affaires lors du quatrième trimestre de son exercice décalé 2021/22, achevé fin mars.
L'éditeur a publié mardi un chiffre d'affaires total de 1,82 milliard de dollars pour ce trimestre, en hausse de 35 %. Les commandes nettes, indicateur le plus suivi dans l'industrie des jeux vidéo, ont atteint 1,75 milliard de dollars, soit légèrement moins que les attentes des analystes.
EA a dégagé un bénéfice net de 225 millions de dollar sur la période, assez sensiblement inférieur aux prévisions une fois rapporté par action. Malgré cette déception, l'action était en hausse de 1,24 % dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street.
Avec AFP
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INTERNET"Wordle" et le New York Times : des chiffres et cinq lettres
Écran noir pour le jeu vidéo Fortnite en Chine
BRAS DE FERAbus sexuels : fin de partie pour le patron du géant du jeu vidéo Activision Blizzard ?
France24 - Monde
Foot européen : Manchester City distance Liverpool, l'AC Milan resiste à la pression de l'Inter
Publié le : 09/05/2022 - 10:21
Marc DAOU
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En Italie, à deux journées de la fin du championnat, l'AC Milan n'a pas tremblé pour conserver ses deux petits points d'avance sur l'Inter, son éternel rival. En Angleterre, Manchester City a réalisé l'affaire du week-end en profitant du faux-pas de Liverpool, neutralisé par Tottenham. Les Citizens comptent désormais trois points d'avance en tête.
Ligue 1 : l’OM se ressaisit, Lyon s’éloigne de l’Europe, Bordeaux presque en Ligue 2
Éliminé aux portes de la finale de la Ligue Europa Conférence, jeudi, l’Olympique Marseille (68 pts) s’est consolé, dimanche 8 mai, à l’occasion de la 36e journée de Ligue 1, en reprenant la deuxième place du championnat, devant l’AS Monaco (65 pts) et le Stade Rennais (62 pts, qui jouera mercredi contre Nantes, vainqueur de la Coupe de France). Les Phocéens, qui ont encore perdu plusieurs joueurs sur blessure (Bakambu, Dieng, Caleta-Car et Gerson), ont signé un succès convaincant à Lorient (0-3).
Vainqueur à Lille vendredi, les Monégasques avaient doublé provisoirement l'OM grâce à une précieuse victoire (1-2), leur huitième succès d'affilée en championnat.
Pourtant relancé après sa victoire à Marseille, la semaine dernière, Lyon a perdu gros dans le temps additionnel chez le relégable Metz (3-2), dimanche. La défaite de trop pour les Rhodaniens qui voient la cinquième place de Strasbourg, synonyme de barrages pour la Ligue Europa Conférence, s'éloigner à cinq points, après la victoire des Alsaciens à Brest (0-1).
Désormais lanterne rouge, Bordeaux a poursuivi sa descente aux enfers en s'écroulant dimanche à Angers (1-4), qui assure en revanche quasiment son maintien, lors de la 36e journée de Ligue 1.
On se battra jusqu’à la fin 💙🤍 Bravo l’équipe pour cette belle victoire 💥 @OM_Officiel pic.twitter.com/Qoj64uFMks
May 8, 2022Premier League : Liverpool se loupe, Manchester City en profite
Après sa désastreuse élimination en demi-finale de la Ligue des champions, face au Real Madrid, Manchester City n'a pas raté l'occasion de prendre ses distances avec Liverpool, tenu en échec à Anfield par Tottenham (1-1). Les Citizens n’ont fait qu’une bouchée de Newcastle (5-0) et se sont offert une victoire capitale qui leur offre une avance confortable sur leur rival dans la course au titre, à trois rencontres de la fin du championnat. Avec désormais trois points de retard sur le leader et une plus mauvaise différence de but, Liverpool va peut-être devoir renoncer à ses rêves de quadruplé.
De son côté, Arsenal a battu Leeds United (2-1) et profité des nuls de ses voisins londoniens Chelsea et Tottenham, samedi, pour booster ses chances de jouer la Ligue des Champions la saison prochaine. Avec 66 points, les Gunners, 4e, n'ont qu'une unité de retard sur les Blues, 3e, et surtout quatre d'avance sur les Spurs, 5e. Ils se rendront jeudi chez leurs rivaux historiques du nord de Londres et valideraient, en cas de victoire, leur ticket pour la C1.
Pour Manchester United, qui n'est pas encore assuré d'être européen la saison prochaine, rien ne va plus. Les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ont été surclassés par Brighton (4-0), qui n'avait pas encore remporté de match à domicile en 2022.
En bas de classement, Everton a réalisé une excellente opération dans la course au maintien en allant l'emporter chez Leicester (1-2). Avec 35 points, les Toffees occupent désormais la 16e place et compte un match en moins par rapport à ses poursuivants.
Une performance ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️🔵 5-0 ⚫️ #ManCity pic.twitter.com/Q2gOsN2S9E
May 8, 2022
Bundesliga : Dortmund définitivement dauphin, Leipzig à nouveau 4e
Le Borussia Dortmund a définitivement sécurisé, samedi lors de la 33e et avant-dernière journée de la saison, sa deuxième place sur le podium de la Bundesliga, derrière le Bayern Munich déjà titré et tenu en échec par Stuttgart sur sa pelouse (2-2).
Sur la deuxième marche du classement pour la sixième fois en dix ans, Dortmund a logiquement disposé, à l’extérieur, de Greuther Fürth, lanterne rouge du championnat et d'ores et déjà relégué (1-3). Le Bayer Leverkusen a lui aussi verrouillé sa troisième place en remportant une partie pourtant mal engagée contre le TSG 1899 Hoffenheim, qui a mené à deux reprises avant de céder (2-4).
Enfin, la lutte pour la quatrième place, qualificative pour la Ligue des champions, a connu un rebondissement puisque le RB Leipzig est remonté dimanche in extremis dans le top 4, à la faveur d’une nette victoire contre Augsbourg (4-0), avec notamment un doublé du néo-international français Christopher Nkunku. Le RB est désormais seul quatrième avec 57 points, soit deux longueurs d'avance sur le cinquième, Fribourg, laminé à domicile par l’Union Berlin (1-4).
What a baller.🔴⚪ #WeAreLeipzig #RBLFCA pic.twitter.com/kKJ3rGp0OM
May 8, 2022
Serie A : l’AC Milan conserve la tête, l’Inter en embuscade
Statu quo en Italie, où l'AC Milan, en quête d'un premier scudetto depuis 2011, a conservé la tête de la Serie A à deux journées de la fin en s'imposant sur la pelouse du Hellas Vérone (1-3). Les Rossoneri conservent leurs deux longueurs d'avance sur l'Inter. Les Nerazzuri sont revenus de loin en remontant deux buts pour battre Empoli (4-2) et rester dans la course pour conserver leur titre. Même si, en plus de ses deux points d'avance, l’AC Milan a aussi une différence particulière favorable en cas d'égalité avec l'Inter. Naples a décroché samedi sur le terrain du Torino (0-1) une victoire qui maintient mathématiquement en vie ses minces chances de titre et lui permet surtout de conforter sa troisième place.
En bas de classement, le suspense reste entier dans la lutte pour le maintien après le nul (1-1) entre la Salernitana (17e et premier non relégable) et Cagliari (18e) et la victoire du dernier, Venise, sur Bologne (4-3), après celle, inattendue, du Genoa (19e) devant la Juventus (2-1) vendredi. Longtemps dominatrice, la Juve s'est en effet fait surprendre et s'est inclinée dans le temps additionnel sur un penalty du capitaine ligurien Domenico Criscito. Elle aura l'occasion de se consoler mercredi, si elle remporte la finale de la Coupe d'Italie contre l'Inter.
Wherever you will go, we will win! ❤️🖤#VeronaMilan #SempreMilan pic.twitter.com/ZqIQhKthG3
May 8, 2022
Liga : le Barça en C1, l’Atletico s’adjuge le derby
En clôture de la 35e journée, l’Atletico Madrid s’est offert le derby de la capitale en s’imposant contre un Real Madrid qui avait mis ses cadres au repos (Benzema, Modric, Vinicius, Courtois), dimanche, dans son antre du Wanda Metropolitano (1-0). Grâce à ce succès contre le néo-champion d’Espagne, qu’il n’avait plus battu depuis 2016 en championnat, les Colchoneros font un pas vers la prochaine Ligue des champions en mettant leur 4e place à l’abri d’un Bétis Séville désormais à 6 points.
De son côté, le FC Séville FC a été accroché par Villarreal (1-1 ), sur la côte valencienne. Au classement, les Sévillans restent troisièmes avec 4 points de retard sur le FC Barcelone qui a arraché la victoire sur le terrain du Betis (2-1), et a ainsi validé son ticket pour la C1. En effet, les Blaugranas (60 points), ne peuvent plus être éjectés du top 4, alors qu'il ne reste plus que trois journées de championnat. De son côté, Grenade a fait un pas en-dehors de la zone rouge avec sa victoire sans appel sur le terrain de Majorque (2-6), un adversaire direct pour le maintien.
❤️🤍 CLUB ATLÉTICO DE MADRID ❤️🤍 pic.twitter.com/6jCU9d4BLe
May 8, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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TOUR DES STADESFootball européen : le Real Madrid roi d'Espagne, l'OM et l’Atlético grillent un joker
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Tour des stadesFootball européen : Neymar réussit son "clasico", Benzema impérial avec le Real
France24 - Monde
Football : Nantes remporte sa quatrième Coupe de France en battant Nice
Publié le : 07/05/2022 - 23:03Modifié le : 07/05/2022 - 23:30
FRANCE 24
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Le FC Nantes a remporté samedi sa quatrième Coupe de France en battant l'OGC Nice (1-0) grâce à un penalty de Ludovic Blas.
Nantes a remporté sa quatrième Coupe de France en battant Nice (1-0) grâce à un penalty de Ludovic Blas (47e), samedi 7 mai à Saint-Denis.
Le FCN s'impose une nouvelle fois après 1979, 1999 et 2000 et décroche son premier trophée depuis son huitième titre de champion de France, en 2001. Les Nantais sont qualifiés pour les poules de la prochaine Ligue Europa.
La Ligue Europa la saison prochaine
Ce succès récompense le travail de l'entraîneur Antoine Kombouaré, ancien joueur maison entre 1983 et 1990, qui a repris une équipe au bord de la relégation la saison passée.
De l'allant en attaque, des jeunes qui ont assuré, comme le gardien Alban Lafont ou Randal Kolo Muani, des tauliers costauds, à l'image de Nicolas Pallois... Nantes a été fidèle à lui-même, face à des Niçois plus timides.
Le technicien kanak a pris plus de risques, aussi, comme avec l'audacieuse combinaison en début de seconde période qui a conduit au penalty sifflé par Stéphanie Frappart, première femme à arbitrer une finale de Coupe de France.
Nantes va disputer la phase de groupes de la Ligue Europa la saison prochaine. Le club n'a plus disputé de Coupe d'Europe depuis 2004, et une courte apparition en Coupe Intertoto.
Le "Gym", qui voulait offrir à son propriétaire britannique Ineos son premier titre depuis le rachat en 2019, pourrait rejoindre les Nantais grâce au Championnat.
Les joueurs de Christophe Galtier, sixièmes de Ligue 1 à trois journées de la fin, sont bien placés pour accrocher une compétition continentale, une consolation après l'occasion manquée à Saint-Denis.
L'absence du Paris SG, double tenant du titre, qui avait participé à toutes les finales depuis 2014, avait aiguisé les ambitions de deux clubs historiques dont le palmarès n'avait plus été remis à jour au XXIe siècle.
Vague nantaise en début de seconde période
Les 45 premières minutes, fermées, ont justifié l'adage selon lequel, dans ces rendez-vous-là, seule la victoire est belle.
Mais la combinaison des Canaris, au coup d'envoi de la seconde période, n'était pas mal non plus. En treize secondes et quatre passes, ils ont surpris la meilleure défense de Ligue 1.
La remise de Quentin Merlin a été déviée de la main par Hicham Boudaoui, provoquant une clameur mezza voce du virage nantais, les supporters n'ayant pas tous retrouvé leur siège.
Mais tous étaient là pour célébrer le penalty transformé en force par Blas, le capitaine aux cinq buts en six matches de Coupe de France cette saison.
La vague jaune et verte n'était pas loin d'engloutir une équipe niçoise sonnée par cette entame de cauchemar, mais Pedro Chirivella (48e) et Moses Simon (58e) ont raté le 2-0.
Amine Gouiri a demandé à la tribune niçoise de faire plus de bruit, après une première incursion dans la surface d'Alban Lafont (56e) qui marquait le recul de la marée.
Le "Gym" a pris plus de risques, mais Gouiri puis Andy Delort se sont heurtés au gardien nantais, auteur d'une superbe double parade (70e).
Malgré cette escarmouche, les Azuréens n'ont pas réussi à enflammer la fin de match, qui s'est conclu sous une énorme clameur du virage nantais.
Avec AFP
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France24 - Monde
Sécheresse, la "prochaine pandémie" ? La COP15 contre la désertification s'ouvre à Abidjan
Publié le : 10/05/2022 - 20:36
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Alors que la désertification et l'appauvrissement des sol touchent 40% de la surface de la planète et affecte la moitié de l'humanité, les Nations unies tire la sonnette d'alarme à l'occasion de la COP 15. Cette conférence pour la biodiversité et la sécurité alimentaire a démarré ce 9 mai à Abidjan et prendra fin le 20 mai.197 pays, dont une dizaine de chefs d'État africains sont présents, tandis que le président français Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen y participent en visioconférence.
Une émission préparée par Elise Duffau, Louma Sanbar et Léa Lucas.
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Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification
Publié le : 10/05/2022 - 17:26
Grégoire SAUVAGE
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Les négociateurs de 196 pays sont réunis jusqu’au 20 mai dans la capitale ivoirienne pour la COP 15. Cette conférence onusienne consacrée à la désertification doit fixer des objectifs ambitieux en matière de lutte contre la dégradation des terres, un fléau qui touche en premier lieu le continent africain.
Elle est moins connue que ses grandes sœurs dédiées au climat et à la biodiversité, mais elle n’en est pas moins déterminante à l'heure où l'ONU estime que 40 % des terres sont dégradées dans le monde. La 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), se tient à Abidjan, en Côte d’Ivoire, jusqu’au 20 mai.
C’est la première fois qu’un pays africain accueille cette conférence, un symbole fort pour le continent, en première ligne face à ce désastre écologique. Interrogé par RFI, le ministre ivoirien de l’Environnement, Jean-Luc Assi, rappelle que “319 millions d’hectares en Afrique sont menacés de désertification”.
Loin de se résumer à l’avancée du désert, la désertification est un processus complexe lié au réchauffement climatique et aux activités humaines. “C’est un phénomène difficile à mesurer de façon précise et dans lequel intervient les variations climatiques et les causes anthropiques liées à l’usage des sols, principalement l’agriculture et l’élevage”, détaille Agnès Bégué, chercheuse au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Épuisement des ressources en eau, dégradation des terres, déforestation, l’agriculture intensive est, en effet, souvent pointée du doigt pour son rôle dans l’accélération de la désertification. À ce titre, la Côte d’Ivoire, et sa culture du cacao, est concernée au premier chef : depuis 1900, sa surface forestière a diminué de 80 %, passant de 16 millions d'hectares à 2,9 millions en 2021.
>> Côte d'Ivoire : la culture du cacao menacée par la déforestation
"Au rythme actuel, notre forêt pourrait disparaître entièrement à l'horizon 2050", a averti le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, en ouverture de la conférence à laquelle 5 000 acteurs de la société civile, entrepreneurs ou encore scientifiques doivent participer.
Soigner la terre et les hommes
Pour les pays africains, les conséquences de la désertification et de la dégradation des sols sont aussi nombreuses que désastreuses : tempêtes de sable, sécheresse, insécurité alimentaire, migration, pauvreté…
Dans une note sur les coûts et les conséquences socio-économiques de la désertification, la chercheuse Mélanie Requier-Desjardins assure que la pauvreté a même tendance à accroître le processus dans un cercle vicieux alimenté par le "manque de capital et d’opportunités économiques" qui conduisent les populations pauvres à "surexploiter leurs ressources limitées pour satisfaire des besoins pressants".
Cette nouvelle COP devrait donc réaffirmer la nécessité de réorienter l’agriculture vers des pratiques plus durables en impliquant les populations rurales vivant dans les zones arides. Car, si l’agriculture est en partie la cause du problème, elle peut aussi être source de solutions “à condition d’adopter des principes agroécologiques” soulignent, dans un communiqué, les scientifiques du Cirad présents à Abidjan.
“C’est de la gestion territoriale qui consiste à essayer de trouver le meilleur compromis entre préserver la végétation naturelle et fournir de l’alimentation pour tous”, résume la chercheuse Agnès Bégué.
Selon un rapport publié en amont de la COP 15, la communauté internationale mise sur la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030.
La “Grande Muraille verte” en question
De son côté, la Côte d’Ivoire a présenté “l’Initiative d’Abidjan”, un programme sur cinq ans disposant d’un budget de 1,5 milliard de dollars pour restaurer “les écosystèmes forestiers dégradés” et promouvoir “des approches de gestion durable des sols“.
La Banque africaine de développement et l'Union européenne font partie des principaux bailleurs. Il s'agit notamment de restaurer 20 % du couvert forestier ivoirien d’ici la fin de la décennie.
Cette COP sera également l’occasion de se pencher sur l’avancement de la “Grande Muraille verte”, projet panafricain emblématique de lutte contre la désertification qui doit s’étendre sur 8 000 km, du Sénégal à l’Éthiopie.
>> À voir : une fragile muraille verte en Afrique
Initiée il y a une quinzaine d’années, ce mur de végétation est en réalité plus proche d’une mosaïque de projets agricoles respectueux de l’environnement, destinés à fournir des emplois durables aux populations locales.
Depuis son lancement, le projet aurait permis de restaurer près de 20 millions d’hectares de terres dégradées dans la zone Sahel et de créer 350 000 emplois, assure l’Agence française de développement.
Mais en dépit d’une mobilisation internationale et de nouveaux financements annoncés à l’occasion de la quatrième édition du One Planet Summit en 2021, ce projet pharaonique peine à sortir de terre. Aujourd'hui, l’ONU estime qu'à peine 4 % de l'objectif prévu pour 2030 a été atteint, soit 4 millions d'hectares de terres aménagées sur les 100 millions du programme.
Avec AFP
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Au Sahel, la "grande muraille verte" peine à sortir de terre
Afrique Hebdo
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BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique