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The marshes of Bourges in France's Loire Valley
Issued on: 04/04/2022 - 17:37
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The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.
Opex 360
Démonstration réussie pour la version « appui-feu » du robot « Mission Master » de Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
Le 6 avril, le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] a fini par accepter que les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de la Luftwaffe puissent être armés. Ce qui a mis ainsi un point final à de longues années d’hésitations pour des questions éthiques. Cela étant, ces débats n’ont pas empêché le groupe allemand Rheinmetall Defence, via sa filiale canadienne, de développer la gamme de robots terrestres Mission Master, dont plusieurs versions sont… armées.
Ainsi en est-il du Mission Master SP – Appui-feu. Monté sur un châssis à roues 8×8, ce « véhicule terrestre autonome » est équipé d’un poste de tir téléopéré Fieldranger Multi, doté de deux lance-roquettes à sept tubes de 70 mm fourni par Thales. Et il vient de faire l’objet d’une démonstration devant six délégations venues de Suède, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne, du Danemark et de Norvège.
Dans le détail, relate Rheinemetall Canada, le Mission Master SP – Appui-feu a effectué des tirs de roquette guidée laser FZ275 [de Thales] au camp de base de Försvarets materielverk [FMV] Trängslet, en Suède. Il a ainsi détruit un véhicule tout terrain, situé à 4 km de distance. Et cela, via une « tablette sécurisée et personnalisée » et un logiciel de « commandement et de contrôle » mis au point par Rheinmetall. En clair, l’homme est « toujours dans la boucle », la décision de tir revenant à l’opérateur.
En outre, précise l’industriel, le choix de la roquette FZ275 s’explique par ses peformances. Ayant une portée plus longue que les munitions de sa catégorie, elle « offre une précision et une exactitude métriques, ainsi qu’un soutien au sol indéfectible aux forces armées », a-t-il justifié.
Cette démonstration a permis de finaliser le processus de qualification de la version « terrestre » du Fieldranger Multi configuré avec le lance-roquettes de Thales, Jusqu’alors, ce poste de tir n’était disponible que pour les aéronefs.
« Cette nouvelle configuration est maintenant prête à être intégrée sur d’autres types de plates-formes et de véhicules blindés », a fait valoir Rheinmetall, qui rappelle que le Mission Master, grâce à son architecture modulaire, peut être doté d’une mitrailleuse de 12,7 mm, d’un canon Dillon Aero M134D ou d’un lance-grenades de 40 mm.
Valeurs Actuelles
Zone à faible émission : « une écologie punitive » mise en place à Toulouse
« Attention vous entrez dans une zone de restriction », l’avertissement émis par les GPS a de quoi déconcerter et pourtant, les Toulousains vont devoir s’y habituer. Depuis le 1er mars, la Zone à faible émission (ZFE) est effective sur la métropole toulousaine. D’abord limitée aux professionnels équipés de poids lourds et camionnettes, elle sera rapidement étendue aux autres véhicules. Le but, exclure progressivement les vignettes Crit’air 3, 4, ou 5 de la zone. Selon une estimation, en 2024, 42 000 véhicules devront être mis au rebut. Des restrictions ordonnées par la loi « climat et résilience » qui affecte toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Un projet controversé mais défendu bec et ongle par le maire LR, Jean-Luc Moudenc qui balaye les critiques d’un revers de manche, assurant que cette zone d’exclusion “prend la défense des plus faibles”. « Celles et ceux qui sont aujourd’hui physiquement exposés par la dégradation de la qualité de l’air, ne sont pas là pour se défendre », se justifie-t-il auprès d’Actu.fr. L’opposition EELV quant à elle, estime cette mesure, initiée par l’Etat, “insuffisante” et dénonce l’absence de date de sortie du diesel dans la ville rose.
Des usagers dénoncent une écologie punitive
Si ce projet de restriction a été porté et soutenu par le maire LR de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, il est loin de faire l’unanimité. Des usagers de la route dénoncent « une écologie punitive qui va principalement peser sur les plus modestes ». Yves Bordes possède deux véhicules anciens. Au volant de son Berlingo, il traverse les rues de Toulouse qui lui seront bientôt interdites. Le retraité a un budget voiture « serré ». Ce jour-là, il se rend dans une boutique de pièces détachées automobile pour entretenir ses véhicules. « Mes voitures sont vieilles mais en bon état », lâche-t-il avec un sourire.
Un sourire qui cache une vraie angoisse. Le 1er janvier 2023, ses véhicules classés Crit’air 4 seront interdits. Aujourd’hui, il ne sait pas comment les remplacer. Yves cache mal sa colère contre une écologie qui n’hésite pas à qualifier de punitive « comment vont faire les simples travailleurs pour aller au boulot ? Faut-il que l’écologie nous ruine ? N’y a-t-il pas des moyens plus souples ? », s’interroge-t-il.
Les professionnels craignent une perte de chiffre d’affaires de 40%
Dans le nord de Toulouse, Jérôme Pachetta court dans les rayons de sa boutique. Le quadragénaire est à la tête d’une boutique de pièces détachées automobiles. Aujourd’hui les clients sont au rendez-vous et la file devant le comptoir commence à grandir dangereusement. Il faut s’activer, donner un coup de main aux équipes. Entre deux clients, le chef d’entreprise évoque son inquiétude. La mise en place de la ZFE serait une catastrophe annoncée pour les professionnels de l’automobile « 40% de nos clients possèdent des véhicules entrés sur le marché entre 2006 et 2010 ».
Le 1er janvier 2024, ces véhicules vont être amenés à disparaître, « avec eux, notre clientèle, notre chiffre d’affaires », alerte-t-il. Une conséquence qui paraît d’autant plus inacceptable que ce problème semble avoir été ignoré par les pouvoirs publics : « On va faire crever la profession et personne ne nous consulte pour savoir s’il y avait un impact sur notre commerce », regrette le commerçant.
La contestation tente de dialoguer
Composé de professionnels, de citoyens dont de nombreux motards, l’Interclub 31 tente de sensibiliser les élus de métropole aux préoccupations de ses administrés. Pour la porte-parole, Agnès Grillou, cette ZFE est mise en place trop rapidement. « Les français sont mal informés, et la zone d’exclusion manque d’homogénéité », déplore la porte-parole du collectif. Selon elle, le maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc ferait même du “zèle”, « les mesures restrictives vont toucher les 2 et 3 roues alors que la loi « climat et résilience » n’impose cette interdiction qu’à partir de 2025 ». Une restriction jugée abusive alors que les deux et trois roues ne représentent que 1% du trafic. L’Interclub n’exclut pas d’organiser une mobilisation pour dénoncer le dispositif tel qu’il est aujourd’hui imposé par la métropole.
France24 - World
As it happened: Le Pen calls for ‘unity govt’ as Macron campaigns in her heartland
Issued on: 11/04/2022 - 10:49Modified: 11/04/2022 - 10:51
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron took his re-election bid on Monday to the northern blue-collar stronghold of his rival Marine le Pen, who he will face in an April 24 runoff vote. His walkabout in Denain came as Le Pen promised to put in place a "national unity government" if she is elected to the presidency. Read our live blog below to see how all the day's events unfolded.
- President Emmanuel Macron of La République en Marche (LREM, Republic on the Move) won the first round of the French presidential election with 27.84% of the vote, an increase from his first-round score of 24.01% five years ago. Although his team are said to be “satisfied” with the improved result, the president spent Monday campaigning in far-right strongholds in the north of France.
- He will once again face Marine Le Pen, leader of the Rassemblement National (RN, National Rally), in the second round of voting after she came in second place with 23.15%, also improving her first-round tally of 21.3% from 2017. Le Pen has said that if elected, she will form a “national unity government” with politicians from other parties who share her vision. She will hold a press conference on Tuesday outlining her “vision for revitalising democracy” in France.
- Far-left candidate Jean-Luc Mélenchon missed out on second place by just over one percentage point, with 21.95% of the vote. Support for Mélenchon was strongest among 18-34 year olds.
- Voter turnout for the first round was remarkably low, with 26.31% abstaining.
- The Republicans' candidate Valérie Pécresse has said that her party is facing financial ruin after she did not win the necessary five percent vote to qualify for reimbursement from the state for the cost of her seven-million-euro campaign. She has launched a national appeal for donations.
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Valeurs Actuelles
Brice Lalonde : « Yannick Jadot est passéiste, il est de l’écologie des années 1970 »
Valeurs actuelles. Nouveaux EPR, prolongement des anciens réacteurs jusqu’à 50 ans… Fallait-il relancer le programme nucléaire français ?
Brice Lalonde. Oui ! Et ma réponse est sans ambiguïté. La raison est double. Il faut à la fois lutter contre le changement climatique et sortir des énergies combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon qui satisfont encore aujourd’hui 60 % de notre consommation d’énergie. La part de l’électricité doit augmenter dans le mix énergétique. Elle peut être produite sans carbone grâce aux barrages, aux énergies renouvelables et à l’énergie nucléaire. Mais parce que sans soleil et sans vent, il ne peut y avoir d’énergie renouvelable, il faut donc disposer d’une source d’électricité pilotable, que l’on puisse démarrer et arrêter facilement. Seule l’énergie nucléaire le permet. N’oublions pas que la France a une grande compétence nucléaire. Pourquoi donc s’en priver ?
Comprenez-vous la réaction outragée des écologistes ? Est-ce passéiste et coûteux comme le soutien Yannick Jadot dans le Monde ?
C’est monsieur Jadot qui est passéiste. Il est de l’écologie des années 1970 quand le climat n’était pas le problème. À l’époque, quand on était anti-nucléaire et je l’étais, je peux donc en parler, on pensait qu’il y aurait suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon, au moins jusqu’à la fin des temps. Mais quand en 1988, on a compris que le climat devenait une préoccupation mondiale, il a fallu se résigner et se dire que le nucléaire était un moindre mal.
On peut donc être pro-nucléaire et écologiste…
Il faut surtout de ne pas être anti-nucléaire, comme je l’expose dans mon dernier livre, Excusez-moi de vous déranger. Je ne demande à personne de tomber amoureux de l’atome et des centrales nucléaires. Il faut surtout être fermement anti-pétrole et anti-énergies fossiles au sens large. Le monde perd du temps à s’interroger. En revanche, il est urgent de travailler sur la question du traitement des déchets nucléaires qui doit être prioritaire sur la production d’électricité. Je suis favorable à leur transmutation. C’est un procédé technique qui permet de réduire d’un facteur 1 000 la durée de dangerosité. Je regrette que le président Macron n’en ait pas parlé.
En quoi la vision écologique, que vous avez portée, diffère-t-elle de celle d’aujourd’hui ?
Il y a d’abord l’expérience gouvernementale. Je rappelle aussi que j’ai été ambassadeur du climat. Deux expériences où j’ai appris à avoir un regard mondial, à comprendre que la France ne peut pas tout ; elle peut montrer la voie, mais tout le monde doit s’y mettre. Je pense que l’écologie d’aujourd’hui doit être proche de la science, doit tenir compte de la réalité scientifique dans une période où il y a énormément de fake news. Les scientifiques doivent informer les politiques qui, à leur tour, prennent les décisions. Aujourd’hui, les Verts sont un parti de gauche. Les écologistes qui ne font pas de politique comme Jean-Marc Jancovici et Jean-Louis Étienne, considèrent que le nucléaire est indispensable.
Brice Lalonde, Excusez-moi de vous déranger (Éditions L’Aube, 216 pages, 20 euros).
L'Humanité
Inimaginable
TribuneNous publions un appel des «Chrétiens en classe ouvrière», membres de la fédération du Parvis.
CollectifTexte collectif
Dans un document intitulé « L’espérance ne déçoit pas », ayant pour objectif de donner des repères pour les prochaines échéances électorales, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ne se prononce plus contre un vote extrême droite. Pourtant les motifs qui avaient amené cette même conférence à déclarer en 2002 : « Le projet de société que le candidat Front National propose n’a rien à voir avec le message d’amour et d’espérance du Christ » sont encore plus d’actualité.
Les évêques n’ignorent pourtant pas les dangers et les malheurs qu’il y a derrière une potentielle élection de candidats et candidates d’extrême-droite.
Ils lisent le triste passé de notre histoire en voulant y trouver quand même du positif : « Notre rapport à l’histoire ne peut pas se transformer en regard anachronique unilatéralement négatif sur le passé ». Mais à l’occasion des élections présidentielles de 2022, la hiérarchie de l’Église Institution ne renoue-t-elle pas, hélas, avec les mêmes erreurs que dans un passé pas si lointain : « L’Église de France fut à la dévotion du maréchal Pétain » a écrit l’historienne Michèle Cointet.
Nous aurions pu penser que l’épiscopat français en tirerait définitivement les leçons en s’opposant de façon systématique à celles et ceux qui ont des idées fascisantes, racistes, antisémites, homophobes...
Dans leur document, ils écrivent : « Les évêques que nous sommes ne sortent pas de leur rôle en encourageant les chrétiens à exercer pleinement leurs responsabilités de citoyens… Pour autant nous ne donnons ni ne donnerons de consignes de vote ».
En fait ils choisissent de ne pas empêcher une éventuelle victoire de celle et ceux qui sont soutenus par les intégristes et les traditionalistes de la chrétienté : ceux-là et celles-là mêmes qui étaient de la « manif pour tous », qui veulent revenir sur le droit à l’IVG, qui s’opposent à toute loi de bioéthique, qui sont opposés à l’immigration... Est-ce que le message libérateur de l’Évangile leur parle encore ?
Pour nous, chrétiens en classe ouvrière, nous ne nous reconnaissons pas dans leurs propos. Nous combattons et combattrons sans relâche l’extrême-droite. Et nous continuerons de voter pour les candidats de gauche ouverts à une société respectueuse de tous les droits de l’homme et qui veulent une juste répartition des richesses.
Signataires : Michel Carabeux, Marie-Thérèse Colin, Colette Fourdeux, Michel Gigand, Simone Laurenceau, Michel Leconte, Pierre Leduc, Jean-Marie Peynard, José Reis, Claude Simon, Bernadette Theault.
chrétiensPrésidentielle 2022 Opex 360
Baltique : La Russie a lancé des manoeuvres militaires dans le secteur de Kaliningrad
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
Depuis le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a renforcé sa présence dans la région de la Baltique, avec l’envoi de troupes supplémentaires en Pologne, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, dans le cadre de sa « présence avancée rehaussée » [eFP – enhanced Forward Presence], laquelle repose sur quatre groupements tactiques multinationaux. En outre, l’organisation y a également déployé des moyens navals et aériens supplémentaires.
Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.
Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.
Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…
Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.
« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.
Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.
Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».
Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.
Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.
Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.
L'Humanité
« Il y a un risque réel d’une déshumanisation réciproque »
EntretienUkraine L’inquiétude grandit au sein de la population, qui s’attend à une intensification de la guerre dans l’est du pays. Anna Colin Lebedev revient sur la fuite en avant de Moscou et la fracture entre les deux camps.
Anna Colin Lebedev Spécialiste des sociétés postsoviétiques
La guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Elle s’intensifie dans le Donbass avec la possible chute de Marioupol, une ville stratégique pour son accès à la mer d’Azov, assiégée et bombardée depuis les premiers jours du conflit. Anna Colin Lebedev analyse les erreurs de Moscou et la rupture profonde entre les sociétés russe et ukrainienne.
La guerre est dans sa septième semaine. Comment analysez-vous les dernières évolutions, entre les massacres et l’intensification du conflit dans le Donbass ?
Depuis l’invasion russe, nous avons appris un certain nombre de choses sur la manière dont la guerre a été pensée. On constate aujourd’hui qu’elle a été mal élaborée et mal anticipée par le pouvoir. Si on part du principe que les forces armées sont entrées en Ukraine avec pour objectif de protéger la population des néonazis au pouvoir et que tous ceux qui soutenaient l’Ukraine étaient des néonazis, cela a pu favoriser les exactions que nous avons vues sur le terrain à Boutcha, à Irpin… À partir du moment où des civils résistaient véritablement sur le terrain, ils sont devenus des ennemis. Nous avons aussi appris que, quand l’armée russe arrive dans une localité, elle cherche à savoir qui a combattu du côté de l’Ukraine et qui est potentiellement un activiste, parmi les civils. En fait, cette résistance passive de la société ukrainienne a fait que la société entière est devenue la cible. Ceci a certainement rendu possibles ces violences contre les civils. Ce que je crains aujourd’hui, c’est qu’on perde en compréhension sur ce qui se passe. L’horreur nous fait adopter une lecture très radicale notamment dans notre analyse de l’armée russe et de ses logiques. Il est normal que les Ukrainiens déshumanisent l’armée qui les attaque. Mais, pour arrêter la guerre, il faut déterminer qui sont ces gens, pourquoi ils sont venus.
Vous évoquez plusieurs hypothèses avancées pour tenter de cerner les soldats russes.
Une première porte sur le conditionnement idéologique qui fabrique des monstres. Ce conditionnement existe. Mais, à mon avis, il y a surtout un choc vécu pour ces militaires sur le terrain. Il se construit autour du décalage entre le récit, les annonces et le vécu sur place ; quand, de manière non anticipée, ils perdent des hommes, du matériel ou qu’ils n’ont pas à manger. Pareil, quand les civils ne sont plus des civils, mais des ennemis. Il y a des engrenages qui se mettent en place qui n’existent pas forcément au moment où ces corps armés interviennent en Ukraine. Cela se construit par la manière dont la guerre se déroule. Dans de nombreuses analyses, on a vu émerger l’hypothèse ethnique. Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie. C’est un fait statistique. Mais, à mon avis, les Ukrainiens ont tendance à en sortir des analyses racistes, évoquant des « sauvages » qui opèrent dans l’armée russe. Il faut l’analyser de manière inverse. Ces soldats sont à caractériser par leur niveau social et non par leur appartenance ethnique. L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des républiques aux multiples origines ethniques. Mais où les citoyens se sentent profondément membres de la Fédération de Russie.
Les récents discours évoquent une fuite en avant dans la guerre de la part des autorités russes. Comment le comprendre ?
Au niveau du pouvoir central, il n’y a aucun signe annonciateur d’une désescalade, ni d’une volonté de négocier ou de parvenir à un statu quo. Le texte officiel de l’ancien président Dmitri Medvedev énonce un objectif général de dénazification de l’Ukraine entière. Et va même jusqu’à proposer une échelle géographique qui est un peu effrayante : une Eurasie libre de Lisbonne à Vladivostok. Dans son discours, Medvedev laisse planer une ambiguïté volontaire sur une vision militaire ou idéologique. Ce qui amène les Ukrainiens à juger inacceptable une solution de compromis ou une solution médiane car, à leurs yeux, ce n’est pas une solution. Si nous entrons dans un moment d’attente avant une attaque, ils perçoivent le projet russe comme un projet de destruction de l’Ukraine.
Avec les atrocités de ces derniers jours, la fracture entre les sociétés ukrainienne et russe est-elle actée ?
Les sociétés avaient déjà suivi des chemins différents notamment depuis l’indépendance de l’Ukraine et la dissolution de l’URSS. Elles avaient construit des rapports différents à l’histoire, à la période soviétique, à leur manière d’agir face à leur État. Elles se sont appuyées sur des économies très différentes. Dans le cas ukrainien, il n’y avait pas de rente pétrolière qui permettrait à l’État d’injecter de l’argent dans les dépenses sociales. La manière d’envisager sa place dans le monde a été très différente également entre l’Ukraine et l’immense Russie. Ces populations avaient conservé de fortes proximités malgré cet éloignement qui a connu une première rupture en 2014. Le soutien de la population russe à l’annexion de la Crimée et l’intervention de l’armée russe dans le Donbass ont marqué une fracture. Dans les familles mixtes, une situation très fréquente dans les deux pays, les personnes ont cessé de se parler en pensant l’autre comme égaré par son idéologie. Néanmoins, un nombre considérable d’Ukrainiens n’en voulaient pas à la population mais au pouvoir. Depuis l’invasion, on est dans une rupture profonde. Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir. Désormais, je crains qu’on entre dans des logiques de déshumanisation réciproque pour lesquelles la guerre est un terrain très propice.
Comment les sanctions affectent l’économie russe ?
Si les symptômes sont assez peu visibles, sa casse apparaît déjà programmée. À part la disparition d’enseignes dans les grandes villes, la baisse des capacités de consommation des Russes ne va pas être immédiatement visible. La majorité de la population vit avec des moyens très modestes. En revanche, les capacités productives du pays, qui sont fortement dépendantes des matières premières occidentales, de technologies européennes, vont être impactées. Comme en 2014, la réponse du pouvoir russe consiste à augmenter son autonomie stratégique, de produire en Russie et de réorienter nos partenariats. Mais cela prend énormément de temps. Depuis huit ans, ce virage annoncé n’a pas été à la hauteur du fait du fonctionnement de l’économie, le schéma corruptif ne favorise pas l’émergence d’entreprises performantes. Dans le secteur énergétique, le processus d’extraction risque de manquer de technologies, de produits essentiels et de schémas de coopération pour maintenir son niveau. Même le secteur de l’agroalimentaire dans son ensemble n’a pas obtenu la réussite espérée. Le secteur de l’aviation ainsi que le secteur pharmaceutique vont également être touchés. Pour ce dernier, la production russe de médicaments est réalisée à partir de principes actifs achetés à l’étranger pour les produits basiques comme pour les plus élaborés. Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population. Plusieurs économistes dressent un parallèle avec l’effondrement connu à la chute de l’URSS dans les années 1990. Il existe deux possibilités sur les effets politiques de cette crise. Si le pouvoir arrive à convaincre la population qu’elle est victime d’une guerre économique menée contre le peuple par l’Occident, les Russes accepteront le sacrifice. Et la loyauté des citoyens sera encore plus importante à l’égard des autorités. Ce réflexe sera présent dans les couches sociales les moins favorisées, qui n’habitent pas dans les grandes villes et qui s’informent via les médias gratuits et accessibles. En revanche, ce message passera nettement moins au sein des couches qui ont profité de l’économie construite par le régime poutinien. Il ne s’agit pas des oligarques mais des Russes aisés, cadres, dirigeants d’entreprise, entrepreneurs. Ils vont être sensibles à ces sanctions. Car la fidélité au pouvoir reste motivée par le gain économique qu’ils en retirent. Ces Russes n’envoient pas leurs enfants faire leurs études en Chine et n’y achètent pas de résidence secondaire. Ils le faisaient en Europe et aux États-Unis.
Guerre en UkraineRussieUkraine Opex 360
L’US Army cherche un successeur au missile anti-aérien portable FIM-92 Stinger
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
Au début des années 2000, l’US Army décidé de dissoudre ses unités anti-aériennes [dites SHORAD, pour Short Range Air Defense], considérant que ses troupes allaient être beaucoup moins [voire pas du tout] exposées aux menaces aériennes étant donné que la perspective d’un engagement de haute intensité s’était éloignée avec la fin de la Guerre Froide. Ce qui s’est vérifié par la suite, l’accent ayant été mis sur la contre-insurrection et le contre-terrorisme, comme en Afghanistan et en Irak.
L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].
Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.
Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.
Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.
Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.
Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.
Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.
Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
Le Figaro
Le cadeau hors de prix offert par David Beckham pour le mariage de son fils Brooklyn
À l'occasion du mariage de son fils aîné, Brooklyn Beckham, l'ex-footballeur s'est fendu d'une voiture ancienne d'exception : une Jaguar XK140 de 1954.
Brooklyn Beckham et Nicola Peltz se sont dit oui samedi 9 avril. Pour marquer l'événement, l'ancienne star du football David Beckham a offert un cadeau à 350.000 livres (417.000 euros) à son fils et sa belle-fille : une Jaguar XK140 de 1954, entièrement restaurée et électrifiée. Depuis juin 2021, le mari de Victoria Beckham est l'un des investisseurs de la société britannique de restauration automobile Lunaz. À la demande du sportif, la voiture a été peinte d'une couleur bleu clair, une teinte unique que personne d'autre ne pourra utiliser à l'avenir.
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«En créant cette magnifique Jaguar XK140 électrifiée, nous faisons le lien entre la vie professionnelle de David Beckham et sa vie de famille», a déclaré le fondateur de la société, David Lorenz. Avant d'ajouter : «Cette voiture remarquable est le cadeau parfait pour son fils Brooklyn et sa belle-fille, Nicola, le jour de leur mariage. À tous les égards, cette extraordinaire voiture classique électrique de Lunaz symbolise un avenir radieux».
Pluie de stars au mariage de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz à Palm Beach
Une histoire d'amour en trois temps
Brooklyn Beckham et Nicola Peltz se sont rencontrés en octobre 2019. Le frère de Romeo, 19 ans, Cruz, 17 ans et Harper Beckham, 10 ans, la demande en mariage moins d'un an plus tard. Freiné par la pandémie, le couple a dû repousser son union à ce samedi 9 avril, date à laquelle ils ont pu célébrer leur mariage à Palm Beach dans la tradition juive, entourés de leurs familles respectives et amis.
Parmi la liste très 5 étoiles des invités : les sœurs Serena et Venus Williams, l'actrice Emma Corrin (The Crown), le chef cuisinier Gordon Ramsay, ou encore l'actrice Eva Longoria.
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Brooklyn a depuis décidé de prendre le nom de famille de sa femme et s'appelle désormais Brooklyn Joseph Peltz-Beckham, d'après le magazine Page Six .
Serena Williams, Eva Longoria, Gordon Ramsay... En photos, le mariage 5 étoiles de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz
L'aîné du clan Beckham s'est marié avec l'héritière Nicola Peltz, ce samedi 9 avril à Palm Beach, Miami. Le couple était entouré par des invités triés sur le volet.
En images, les fiançailles d'Avril Lavigne sur une péniche à Paris
La chanteuse a annoncé sur son compte Instagram, le jeudi 7 avril, qu'elle s'apprêtait à célébrer son union avec le chanteur Mod Sun.
Avec vingt ans de retard et beaucoup d'émotion, Jennifer Lopez et Ben Affleck annoncent leurs fiançailles
L'acteur avait déjà demandé en mariage la chanteuse en 2002, mais leur union s'était soldée par une rupture deux ans plus tard. Ils se disent oui à nouveau.
L'Humanité
Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie
Gaël De SantisLe Parti socialiste est bien seul. Le 7 avril, la formation du chef de gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a été mise en minorité au Congrès. Une résolution qui critique un virage diplomatique de Madrid a été adoptée. En mars, le gouvernement avait mis fin à sa position traditionnelle de soutien à la revendication des Sahraouis d’un référendum d’autodétermination dans les zones colonisées par le Maroc en 1975. L’Espagne soutient le plan d’autonomie promu par Rabat. Le revirement de Madrid est « en contradiction avec les résolutions de l’ONU et du droit international », ont voté 168 députés, provenant de la droite, mais aussi des alliés du gouvernement. Ainsi, Unidas Podemos, dont la vice-présidente communiste du gouvernement Yolanda Diaz elle-même, a soutenu cette résolution. Seuls 118 socialistes ont voté contre le texte. Cette victoire parlementaire est à mettre à l’actif de la mobilisation des Sahraouis et de leurs soutiens.
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La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : les promesses d'Emmanuel Macron pour les femmes
Sofiane ZaizouneS'il est réélu, le président-candidat, qui vante les avancées majeures de son premier quinquennat, s'engage à faire de nouveau des droits des femmes la grande cause de son mandat. Tour d'horizon de ses engagements.
À moins d'un mois du premier tour, ça y est : Emmanuel Macron a présenté son programme ce 17 mars 2022, lors d'une conférence de presse. Après avoir présenté la plupart de ses mesures relatives aux droits des femmes quelques semaines plus tôt, à l'occasion d'un entretien accordé à LCI et au magazine Elle.
Le président sortant, qui vante un premier quinquennat réussi sur l'égalité femmes-hommes, promet de faire à nouveau des droits des femmes la grande cause de son mandat en cas de réélection. «Parce que beaucoup reste à faire», concède-t-il.
Famille et parentalité
Familles monoparentales. Emmanuel Macron prévoit la création d'un droit opposable à la garde d'enfant, c'est-à-dire le droit à une offre de service, public ou privé, de qualité. Il promet également l'extension du complément de mode de garde de 6 à 12 ans pour les parents célibataires – dont 85% sont des femmes - et une hausse de 50% de l'allocation de soutien familial, qui passera de 116 à 174€.
Sur le volet des pensions alimentaires, dont environ 40% sont impayées ou incomplètes, le candidat prévoit «d'automatiser le paiement par la CAF» - déjà chargée d'un rôle de médiation entre les parents séparés - même «sans jugement (…), en quelque sorte par défaut», a-t-il expliqué à LCI et Elle.
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Éducation. Le président sortant prévoit de réintroduire les mathématiques au tronc commun de terminale. Ils en sont sortis avec la réforme du bac, qui a entraîné une chute vertigineuse du nombre de filles qui étudient les mathématiques au lycée, alors qu'elles sont déjà minoritaires dans les filières techniques et scientifiques de l'enseignement supérieur.
Il veut réformer le lycée professionnel - dont les filles représentent environ 15% des élèves dans les filières de production et 66% dans les métiers de service. Les élèves en alternance seront rémunérés et les formations offrant peu de débouchés «déréférencées». Au profit d'autres, «courtes et professionnalisantes», «plus ouvertes sur l'entreprise».
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Travail
Égalité salariale. Comme le prévoit la loi, Emmanuel Macron s'engage seulement à faire appliquer, à partir de 2022, les sanctions financières encourues par les entreprises n'ayant pas adopté de mesures pour réduire l'écart salarial femmes-hommes.
Entrepreneuriat. Aucune annonce particulière.
Congé paternité. Il rappelle l'allongement du congé paternité de 14 à 28 jours (dont sept obligatoires), adopté en juillet 2021.
Métiers genrés. Pas d'annonce particulière hormis des mesures indirectes, comme la réintroduction des mathématiques en terminale ou la mise en place d'une politique de testing - simulation de candidatures de différents profils - systématique. Menée auprès de toute entreprise de plus de 5.000 salariés, elle visera à lutter contre «la discrimination sous toutes ses formes».
Santé
Accès aux soins. Le candidat Macron entend ouvrir un «grand chantier» de la santé, à commencer par les déserts médicaux. Pour les endiguer, il prévoit la création de «permanences ponctuelles dans les territoires les moins dotés», le développement de la téléconsultation et l'ajout, pour les médecins généralistes, d'une quatrième année d'internat, doublée d'aides pour les inciter à s'installer en zone rurale. Il prévoit aussi, pour décharger les médecins, de revoir l'attribution des actes de soin parmi les personnels de santé et paramédicaux. Il annonce enfin vouloir «garantir, dans certaines conditions – enfants en bas âge, femmes, personnes atteintes de maladie chronique, personnes âgées – l'accès, à travers un numéro qu'on peut appeler depuis tout le territoire, à un professionnel de santé quand son médecin traitant n'est plus là ou qu'on n'a plus de référence.»
Maladies féminines. Emmanuel Macron souhaite «continuer à développer les bilans de santé préventifs pris en charge à 100%, en particulier pour le dépistage du cancer du sein», et créer une plateforme via laquelle les femmes pourront prendre rendez-vous avec un gynécologue «dans un délai de deux mois, voire un délai d'urgence quand il se justifie». Début janvier, le candidat a aussi annoncé une «stratégie nationale» pour améliorer la recherche, le dépistage, et le traitement de l'endométriose. Ce plan, pour le moment dénué de budget ou de calendrier, devrait inclure les écoles, universités et professionnels de santé. L'inscription de l'endométriose à la liste des affections de longue durée n'est en revanche pas évoquée.
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IVG. Pas d'annonce particulière, hormis la promesse de maintenir l'allongement du délai légal de recours à une IVG de 12 à 14 semaines, voté par le Parlement fin février 2022, mais auquel le président Macron était défavorable.
GPA. «Je continuerai de proscrire cette pratique», a réaffirmé le candidat lors de la présentation de son programme, le 17 mars.
Remboursement de la contraception. Pas d'annonce particulière.
Allocation adulte handicapé (AAH). Malgré de récents débats quant au mode de calcul de cette allocation, dont le montant varie pour l'instant selon les revenus du conjoint, le candidat ne prévoit ni revalorisation, ni individualisation de l'AAH.
Violences faites aux femmes
Prise en charge des victimes. Emmanuel Macron prévoit d'augmenter de 200 le nombre d'intervenants sociaux présents dans les commissariats et de développer un système de plainte hors du commissariat, encore balbutiant, jusqu'à ouvrir la possibilité du dépôt de plainte en ligne.
Recrutements, formation et institutions. Il veut doubler le nombre d'enquêteurs spécialisés dans les violences intrafamiliales et envers les femmes, pour le faire passer de 2.000 à 4.000 policiers spécialisés. Emmanuel Macron annonce aussi la création d'un pôle juridictionnel spécialisé et d'un fichier des auteurs de violences conjugales pour améliorer leur suivi et déclencher les alertes nécessaires à la protection des victimes.
Harcèlement de rue. Le montant des amendes pour harcèlement sera triplé et atteindra 300€.
Sexisme. Pas d'annonce particulière.
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Guerre en Ukraine : la photoreporter américaine Heidi Levine raconte de l'intérieur
Star du photoreportage de guerre, la journaliste américaine Heidi Levine couvre l'invasion russe de l'Ukraine à Kiev depuis le début des combats. Elle nous raconte ce conflit de l'intérieur.
Brigitte Macron, loin de l'émulation de 2017 lors de la victoire de son mari au premier tour de la présidentielle
Contrairement à 2017, la première dame n'a pas rejoint son mari sur la scène du Parc des expositions à Paris, au moment de sa qualification au second tour.
Philippe Saltel : «Je ne sais pas si l'amour rend aveugle, mais la haine rend certainement sourd»
Aujourd'hui, parce qu'elle résonne tragiquement, en Ukraine, dans l'absurdité d'un conflit fratricide, il est crucial de comprendre d'où vient la haine. Analyse féconde du philosophe Philippe Saltel.
L'Humanité
Des sons martiens débarquent sur Terre !
Espace Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès. Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre). Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves ! C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS. A. M.
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Guerre en Ukraine : cinq civils tués dans des bombardements perpétrés dans l’Est
Samedi 9 avril, au moins cinq civils ont perdu la vie, et cinq autres ont été blessés, après des bombardements russes perpétrés dans l’est du pays.
Au 45e jour de l’offensive russe, la guerre en Ukraine se poursuit. Au moins cinq personnes ont été tuées, samedi 9 avril, tandis que cinq autres ont été blessées ce samedi dans des bombardements russes ayant eu lieu dans l’est de l’Ukraine, qui s’attend à une offensive russe majeure dans ce territoire. L’annonce, relayée par Le Figaro, a été faite au cours de la soirée par le gouverneur régional sur Telegram. « Aujourd’hui, cinq personnes sont mortes à la suite des frappes russes dans la région de Donetsk, a déclaré Pavlo Kyrylenko. Cinq autres personnes ont été blessées. »
Le Canada accroît son aide humanitaire en Ukraine
Ce samedi, le Canada a annoncé des mesures afin de faciliter l’arrivée sur son sol des réfugiés ukrainiens, rapporte 20Minutes. Aussi, le pays s’est engagé à verser la somme de 100 millions de dollars canadiens supplémentaires (73,1 millions d’euros) pour l’aide humanitaire en Ukraine ainsi que dans les pays voisins. Cette enveloppe additionnelle a pour vocation de servir pour les soins de santé d’urgence et les services de première nécessité. Par ailleurs, deux ministres du gouvernement Trudeau ont annoncé le même jour qu’Ottawa collaborait avec des compagnies aériennes canadiennes afin d’offrir des vols réservés aux Ukrainiens, mais également que le gouvernement allait dans le même temps proposer aux réfugiés ukrainiens un soutien au revenu, ainsi que deux semaines d’hébergement à l’hôtel.
Moscou dit avoir déjoué une tentative d’évacuation des chefs du bataillon Azov de Marioupol
Le ministère russe de la Défense a affirmé ce samedi que les forces russes avaient ouvert le feu sur un navire ukrainien qui tentait d’évacuer des commandants du bataillon Azov de la ville assiégée de Marioupol, indique Le Point. « Le régime de Kiev n’abandonne pas les tentatives d’évacuer les chefs du régiment nationaliste Azov et les mercenaires étrangers de Marioupol », a détaillé le ministère dans un communiqué. La veille, au cours de la soirée, les forces russes ont procédé à des tirs d’artillerie sur un vaisseau cargo ukrainien, lorsqu’il a changé de direction et tenté de percer le blocus du port de Marioupol. Après ces tirs, l’Apache, battant pavillon maltais, a pris feu. Avant de faire savoir qu’il se plierait aux demandes de la Russie. D’après Moscou, il n’y a aucune victime parmi les membres d’équipage.
Boris Johnson offre des véhicules blindés et des missiles antinavires à Kiev
Samedi 9 avril, à l’occasion d’une visite à Kiev, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a offert à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires, afin de lutter contre les troupes russes, rapporte BFM TV. Par la même occasion, Boris Johnson a affirmé que les atrocités perpétrées à Boutcha avaient « entaché de façon permanente » la réputation du dirigeant russe, Vladimir Poutine. Interrogé par nos confrères, le conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Igor Zhokva, a jugé que la visite de Boris Johnson, qui « n’est pas venu les mains vides », était « très importante pour l’Ukraine ». « C’est l’une des personnes qui soutient l’Ukraine de façon symbolique et réelle », a estimé le conseiller du dirigeant, saluant par ailleurs les récentes visites diplomatiques qui se sont succédé à Kiev.
Berlusconi se dit « déçu et peiné » par Poutine
L’ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, s’est dit ce samedi « profondément déçu et peiné par le comportement de Vladimir Poutine », duquel il fut proche, mais qui a toutefois pris une « très grave responsabilité face au monde entier » en s’en prenant à l’Ukraine, relate Le Figaro. « Je ne peux pas et je ne veux pas non plus cacher que je suis profondément déçu par le comportement de Vladimir Poutine, qui a pris une très grave responsabilité face au monde entier », a-t-il en effet détaillé à l’occasion d’une réunion publique organisée à Rome par son parti Forza Italia (droite). Celui-ci fait partie de la large coalition qui soutient le gouvernement dirigé par Mario Draghi.
« Je l’avais connu il y a une vingtaine d’années et il m’avait toujours semblé être un démocrate et un homme de paix », a ensuite précisé le milliardaire de 85 ans, au sujet de Vladimir Poutine. Jusqu’à présent, Silvio Berlusconi s’était abstenu de s’en prendre publiquement au dirigeant russe.
Lorsqu’il était encore au pouvoir, Silvio Berlusconi avait entretenu des liens d’amitié personnelle avec le chef de l’Etat russe, allant jusqu’à l’inviter pour des vacances dans sa villa située en Sardaigne, rappellent nos confrères. « Face à l’horreur des massacres de civils à Boutcha et dans d’autres localités, de véritables crimes de guerre, la Russie ne peut nier ses responsabilités », a-t-il par ailleurs dénoncé.
L’Allemagne se dit limitée dans ses possibilités de livraisons d’armes
Berlin a presque entièrement épuisé ses possibilités d’approvisionner l’Ukraine en matériel tiré des réserves de son armée, la Bundeswehr, relate 20Minutes. Toutefois, l’Allemagne planche sur des livraisons effectuées directement par l’industrie de l’armement, a fait savoir ce samedi la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht. « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a indiqué la ministre dans les colonnes du journal Augsburger Allgemeine. Elle a ensuite ajouté que l’armée allemande devait maintenir sa capacité d’action et être en mesure de « garantir la défense du pays et de l’Alliance atlantique (Otan) ». Toutefois, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement », a-t-elle également souligné, dans le même contexte.
Nouvel échange de prisonniers entre Kiev et Moscou
Ce samedi, l’Ukraine a annoncé avoir procédé à un « troisième échange » de prisonniers avec la Russie depuis le début de l’invasion russe, permettant de ce fait la libération de douze soldats et de quatorze civils ukrainiens, relaye France 24. « Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un troisième échange de prisonniers a eu lieu aujourd’hui. Douze de nos militaires, dont une femme officier, rentrent chez eux, a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Nous avons également permis la libération de quatorze civils, dont neuf femmes, soit au total 26 personnes. »
Des réfugiés ukrainiens quittent et rejoignent le Donetsk
Depuis un certain nombre de jours, les autorités ukrainiennes de Donetsk et Lougansk enjoignent les civils à évacuer en direction de l’ouest du pays, nous apprend 20Minutes. Des trains et des bus ont été mis à leur disposition, grâce au soutien de diverses organisations de bénévoles. Toutefois, discrètement, des évacuations soutenues se poursuivent dans l’autre sens, en direction des territoires prorusses. Et cela, par la route.
Lille : manifestation de jeunes champions ukrainiens réfugiés
Ce samedi, une vingtaine de jeunes athlètes ukrainiens de haut niveau, accueillis dans les Hauts-de-France afin de poursuivre leur préparation sportive, se sont entraînés de façon symbolique dans un parc de Lille, afin de manifester leur soutien à leur pays, indique Le Point. Au total, 25 athlètes ukrainiens, majoritairement des perchistes, des sauteurs en longueur et des lanceurs de javelot, sont hébergés par la région au Creps (Centre de ressources d’expertise et de performance sportive) de Wattignies, ainsi qu’à l’Arena Stade couvert de Liévin, des équipements sportifs régionaux. Ces jeunes « nous ont contactés pour que nous organisions cet événement sportif pour parler de la situation en Ukraine. L’opinion publique commence à se fatiguer de la guerre, mais ça ne diminue pas l’ampleur et les choses horribles qui se passent en Ukraine en ce moment », a réagi Iryna Lampeka, présidente de l’association Portail de l’Ukraine, dont les propos sont cités par nos confrères.
Est de l’Ukraine : les évacuations se poursuivent
Ce samedi, au lendemain de la frappe de missile survenue sur une gare qui a fait plus de 50 morts, les évacuations de civils se sont poursuivies à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, rapporte Le Figaro. Des mini-bus et des camionnettes sont venus récupérer plusieurs dizaines de rescapés du bombardement, qui ont passé la nuit dans une église protestante du centre-ville, à proximité de la gare, ont constaté des journalistes présents sur place.
Dans le détail, près de 80 personnes, en majorité des gens âgés, ont trouvé refuge dans ce bâtiment. « Hier, ils étaient près de 300 à 400 [à s’être] précipités ici, juste après la frappe, pour se mettre à l’abri », a confié Yevguen, un membre de cette église, dont les propos sont cités par nos confrères. « Ils étaient traumatisés. La moitié ont couru se réfugier dans la cave, les autres voulaient partir au plus vite. Certains ont été évacués dans l’après-midi en bus. Finalement, près de 80 sont restés, j’en ai pris aussi sept à la maison », a ensuite ajouté ce bénévole. Les réfugiés ont passé la nuit dans la petite église, à même le sol sur des matelas. Après quoi, ils ont pris un bus en direction de l’ouest, épargné par les bombes.
Kramatorsk : des échanges d’artillerie
Au lendemain de l’attaque qui a été perpétrée à la gare de Kramatorsk, de lourds échanges d’artillerie ont résonné tout au long de la journée de ce samedi, à intervalles réguliers dans le lointain, à une vingtaine de kilomètres, relate BFM TV. Ces lignes de front, autour du chaudron de Kramatorsk, enserré au sud et à l’est par les « républiques » séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk, ainsi que par l’avancée des troupes russes au nord, n’ont pour l’heure connu aucun bouleversement majeur, rappelle le média. Toutefois, elles sont bouillonnantes, avec des échanges d’artillerie au quotidien. Avec, notamment, diverses tentatives d’infiltration autour des localités de Severodonetsk et de Popaska à l’est, ainsi que de Krasnopillia et de Barvinkove, plus à l’ouest.
Le 9 mai, une date butoir pour Poutine
Chaque année, à l’occasion du 9 mai, jour anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie, des cérémonies patriotiques sont organisées. Ce jour-là, à Saint-Pétersbourg, une partie de la flotte du Nord se déplace devant les palais des Tsars. Mais cette année, la date pourrait revêtir une symbolique particulière. En effet, le dirigeant russe, qui justifie sa guerre comme une « dénazification » de l’Ukraine, aurait choisi cette date afin de crier victoire. L’information a été communiquée à CNN par les services de renseignement américain.
Boris Johnson en déplacement à Kiev
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est rendu à Kiev ce samedi, en signe de « solidarité » avec le peuple ukrainien, a fait savoir Downing Street, comme le relate France 24. Si Boris Johnson s’est rendu en Ukraine, c’est « pour rencontrer le président Zelensky en personne, dans un geste de solidarité avec le peuple ukrainien ». Là-bas, il va « présenter un nouvel ensemble d’aide financière et militaire », a précisé un porte-parole des services du Premier ministre britannique.
Ukraine : plus de 10 milliards d’euros versés
Une collecte internationale de fonds a permis de réunir la somme de 10,1 milliards d’euros, dans le but de soutenir l’Ukraine, envahie par l’armée russe. L’annonce a été faite ce samedi, à Varsovie, par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, rapporte 20Minutes. « Le monde a finalement promis 9,1 milliards d’euros dans le cadre de la campagne [Stand Up for Ukraine, ndlr], s’est réjouie Ursula von der Leyen. En outre, la Commission, en collaboration avec la BERD, ajoute un milliard supplémentaire pour les personnes déplacées en Ukraine. C’est fantastique. Donc [cela signifie] 10,1 milliards d’euros. »
Fermeture des ONG en Russie : une « répression impitoyable » pour Berlin
Le choix de Moscou de fermer les bureaux locaux d’un certain nombre d’ONG réputées de défense des droits humains, parmi lesquelles Amnesty International et Human Rights Watch, accentue « la répression impitoyable » de la liberté d’opinion en Russie, a fustigé ce samedi l’Allemagne, comme l’indique BFM TV. « Le gouvernement russe montre une fois de plus au monde son vrai visage : par des interdictions et une censure ciblées, il réduit systématiquement au silence toutes les voix qui s’engagent pour la transparence et la vérité, la justice, les droits de l’homme et la démocratie au détriment du peuple russe », a détaillé dans un communiqué une porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ledit communiqué se poursuit ensuite en ces termes : « La répression impitoyable des opinions divergentes au sein de la Russie est le reflet de l’agression du régime russe vers l’extérieur. »
L’Ukraine est « toujours prête » à des pourparlers avec la Russie, selon Zelensky
Lors d’une conférence de presse au côté du chancelier autrichien Karl Nehammer, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué ce samedi 9 avril que son pays était « toujours prêt » à des négociations avec la Russie, relate BFM TV. « Nous sommes prêts à nous battre et chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre. Pour l’instant, nous envisageons un dialogue. » Le chancelier autrichien est en déplacement à Kiev et Boutcha.
Plus de 4,4 millions d’Ukrainiens ont fui le pays
D’après les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), que relaie franceinfo, plus de 4,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre en Ukraine menée par Vladimir Poutine.
Des évacuations de civils à Kramatorsk
Durant toute la matinée, ce samedi, des mini-bus et camionnettes ont évacué plusieurs dizaines de rescapés de l’attaque contre la gare de Kramatorsk. Ces civils avaient passé la nuit dans une église située au cœur de la ville, près de la gare, relaie franceinfo.
La Russie accuse YouTube d’avoir bloqué le compte de sa chaîne parlementaire
Samedi 9 avril, des responsables russes ont accusé YouTube d’avoir bloqué le compte de la chaîne du Parlement russe, Douma-TV, relaie Le Soir. La Russie prévoit des conséquences. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a en effet prévenu que le service vidéo avait « signé sa propre condamnation ».
Des « dizaines de milliers de réservistes » russes vont se mobiliser
D’après les informations du département américain de la Défense, des unités de l’armée russe se sont repliées en Biélorussie et ont été « presque complètement détruites », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby, que relate Le Parisien. Mais l’armée russe est en train de mobiliser des « dizaines de milliers de réservistes ».
L’Allemagne renforce ses abris souterrains
En cas de guerre, l’Allemagne se prépare et renforce ses abris souterrains, rapporte le journal Welt am Sonntag. Les parkings souterrains, les stations de métro et les sous-sols pourraient être également renforcés pour devenir de potentiels abris. Le pays est aussi en train de se constituer des stocks de crise. La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a indiqué, comme le relaie Le Parisien, que les dépenses de protection civile allaient augmenter. Le gouvernement allemand songe enfin à moderniser ses systèmes d’abris publics.
Dix couloirs humanitaires vont s’ouvrir
Ce samedi 9 avril, la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a informé que dix couloirs humanitaires allaient s’ouvrir dans le but d’évacuer davantage de civils, relate BFM TV. L’un des couloirs évacuera les personnes toujours bloquées à Marioupol, ville assiégée depuis des semaines. D’autres villes sont concernées comme Louhansk, Melitopol, Zaporijia et Berdiansk.
Kiev annonce la mort de 176 enfants ukrainiens
Depuis le début de la guerre en Ukraine, quelque 176 enfants seraient décédés, d’après un communiqué du ministère ukrainien partagé sur Twitter. De plus, 324 enfants auraient été blessés depuis le 24 février.
Zelensky réclame une « réponse mondiale ferme »
Après l’attaque contre la gare de Kramatorsk, qui a fait au moins 52 morts vendredi 8 avril, le président ukrainien a fait une demande à la communauté internationale. Dans la nuit de vendredi à samedi, Volodymyr Zelensky a appelé à une « réponse mondiale ferme » après ce récent drame, relaie BFM TV. Il a indiqué : « Comme le massacre à Boutcha, comme beaucoup d’autres crimes de guerre russes, le missile qui a frappé Kramatorsk doit être présenté devant un tribunal, qui devra avoir lieu. »
L’attaque contre la gare de Kramatorsk, vendredi 8 avril, a marqué les esprits. En ce 55e jour de guerre en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé la communauté internationale à une « réponse mondiale ferme » contre la Russie. La veille, de nombreuses personnalités avaient également condamné cette attaque contre la gare de Kramatorsk, qui a fait au moins 52 morts. Deux roquettes ont visé la gare dans la matinée alors que des centaines de civils se trouvaient sur place. Si Emmanuel Macron a fustigé un acte « abominable », l’Union européenne a également réagi. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a jugé les faits d’« horribles », appelant à « plus de sanctions ». Du côté d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne s’est rendue à Boutcha vendredi pour faire état de la situation. Depuis cette ville, où des exactions ont eu lieu, Ursula von der Leyen a promis de « faire payer un prix très, très élevé à [Vladimir] Poutine ».
L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet. Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique). Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. » (1)
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
Pionnières, l’autre continent
Prescription cultureExposition Le musée du Luxembourg, à Paris, permet de découvrir les œuvres d’exception de plus 40 artistes femmes des années qui suivirent la Première Guerre mondiale.
Maurice UlrichEn uniforme bleu horizon avec une pince en guise de main, un semblant de décorations au plastron, un soldat ramené à un crâne humain grimaçant est aux côtés d’une femme portant un masque à gaz. La peinture, de 1917, est cubiste : la Mort et la Femme . Elle est signée Marevna, ou Marie Vorobieff-Stebelska. L’œuvre, qui ouvre l’exposition « Pionnières, artistes dans le Paris des Années folles » du musée du Luxembourg-Sénat, est d’une force exceptionnelle. C’est un prélude. La guerre n’est pas finie. Née en Russie en 1892, Marie Vorobieff, qui fait des études d’art à l’Académie des beaux-arts de Moscou, n’a que 19 ans lorsqu’elle part à Capri pour y rencontrer Maxime Gorki dans sa célèbre résidence qui verra passer Lénine et les grandes figures de la révolution russe. Il la surnomme Marevna, petite princesse de la mer. En 1912, elle arrive à la Ruche, à Paris, alors capitale des arts où se retrouvent des artistes de toute l’Europe. Elle y fait la connaissance de Chagall, Modigliani, Léger, Braque, Matisse, Picasso… Plus tard, elle sera proche de Diego Rivera, avec qui elle a une fille, Marika. Elle s’installera après la Seconde Guerre mondiale à Saint-Paul-de-Vence et meurt en 1984… Sa vie et son œuvre mériteraient à elles seules un long récit, mais elle est aussi comme un symbole du propos de l’exposition et de l’occultation des femmes artistes dans l’histoire de l’art. Comment est-il possible qu’une artiste de cette trempe, dont on n’a donné qu’un bref aperçu d’une vie assez surprenante, soit à ce point inconnue ? Et elle n’est pas la seule.
Le voile commence seulement à se lever. Il y a deux ans, le même musée du Sénat exposait une cinquantaine de femmes, peintres françaises entre 1780 et 1830. Une vraie révélation quand on ne connaissait que quelques noms. Le musée des Beaux-Arts de Rouen prépare une exposition appelée « Héroïnes »… Mais nous sommes encore, pour le dire très simplement, loin du compte, et on le mesure avec ces « Pionnières ».
Il est vrai que dans les années qui suivent la Première Guerre mondiale, celles que l’on dit folles, les femmes artistes prennent une place tout à fait nouvelle. Ce n’est pas, parfois, sans ambiguïtés. Comme le souligne avec pertinence l’historienne d’art Emmanuelle Retaillaud dans un des textes du catalogue, « si Paris, alors que la législation les prive encore de droits essentiels, offre aux femmes, ou à certaines d’entre elles, des espaces d’expression et de liberté, un substrat patriarcal demeure souvent à l’arrière-plan au sein même des avant-gardes ». Ainsi des surréalistes, qui ont souvent fait preuve, dit-elle, d’ « un solide machisme déguisé en féminolâtrie ». En 1922, la Garçonne, roman de Victor Margueritte, écrivain oublié malgré une récente série télé inspirée de son livre, va définir, de façon un peu caricaturale, un nouveau style de vie des femmes. Il va exister dans la mode avec Gabrielle Chanel, Jeanne Lanvin, avec des sportives… « Coiffée d’un petit casque de cheveux noirs, écrit encore Emmanuelle Retaillaud, une cigarette crânement fichée entre ses lèvres écarlates, le corps ondulant sous sa robe géométrique, cette “femme libérée” avant l’heure conduit une automobile, monte en avion, fait du sport, danse jusqu’à l’aube le charleston et finit la nuit avec un amant ou une amante, au gré de désirs érotiques enfin délivrés des pudeurs victoriennes. »
Marie Laurencin, Suzanne Valadon, Maria Blanchard, Tamara de Lempicka…
C’est évidemment vrai, et faux. Vrai, parce que Paris est alors l’un de seuls endroits au monde où des femmes, pas toutes, tant s’en faut, vont pouvoir vivre et s’exprimer avec une certaine liberté. Mais faux, bien sûr, parce qu’il s’agit d’une image, quand, pour chacune d’elles, il s’agit d’un parcours singulier, parfois difficile, ou des enfances perturbées, pour ne pas dire plus, croisent les chemins des exils. Les vies tumultueuses ne sont pas particulièrement des vies de bonheur.
On peut admirer au musée l’exceptionnel autoportrait de Romaine Brooks (1874-1970), Au bord de la mer, de 1912. Abandonnée par sa mère, placée dans des institutions religieuses, chanteuse de cabaret, elle sera une figure de Paris, multipliant les liaisons féminines, dont la plus durable avec la romancière Natalie Clifford Barney. Mais jamais elle n’effacera son enfance malheureuse. Ses dessins en témoignent quand, à partir des années 1930, elle abandonne la peinture… quand bien même, déjà, ses tableaux ne respiraient pas l’insouciance. Mais on ne saurait réduire cette remarquable exposition à quelques figures, aussi attachantes soient-elles. On connaît, en France, Marie Laurencin, Suzanne Valadon, moins déjà Maria Blanchard, on connaît un peu Tamara de Lempicka, née en Pologne, mais c’est ici une centaine d’œuvres de 45 artistes qui sont exposées, pour un véritable parcours de découvertes précieuses, comme un continent qu’en grande partie on ignorait et qui se révèle, peu à peu.
Expositions El País (ESP)
SANS TITRE
Es Cuaresma en Sevilla, las calles huelen aún más a incienso litúrgico y en las mesas de muchos bares solo se ven tapas de espinacas con garbanzos, torrijas y bacalao preparado de mil formas diferentes. Las cartas de estos locales hacen algunos cambios para adaptarse a esta época, y cuando se acerca la Semana Santa los sevillanos suman una tradición gastronómica a sus costumbres cofrades. No importa que se ofrezcan otros tantos platos sin carne, los vecinos piden los mismos que tomaban con sus padres y abuelos. Y da igual que no sea viernes o Miércoles de Ceniza: la vigilia dura más de 40 días en las barras de madera y metal de esta ciudad.
“Al igual que con las cofradías, hay un tema que parte de lo religioso pero que se convierte en algo popular. Todo esta gastronomía sin carne, que proviene de la abstinencia de vigilia, es ya una tradición que en ocasiones pierde su sentido original”, comenta Javier Compás, gastrónomo y director del medio Sevilla Encendida. “El sevillano que se siente como tal pasa estos días con espinacas, bacalao y torrijas, independientemente de sus creencias. Pienso que al final es un hábito identitario”, dice Lola Castro, gerente de Casa Román, uno de los restaurantes más típicos para visitar en estas fechas.
Que no falte el bacalao
En las paredes de Casa Ricardo, situado en el barrio de San Lorenzo, no cabe ni un cuadro más de vírgenes y cristos. Detrás de la barra, un calendario de plástico anuncia los días que faltan para el Domingo de Ramos, y en la televisión se suceden vídeos de procesiones de años anteriores. Aquí se vive y respeta la doctrina católica, por eso cuando llega Cuaresma sus famosísimas croquetas de jamón cambian el ingrediente principal por otro básico en Sevilla en estos días: el bacalao.
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“Nosotros hacemos un pequeño giro en nuestra carta y servimos croquetas o bacalao en tomate, y nuestros clientes asiduos saben que son pocos días los que tienen para poder degustar estos platos”, dice Ricardo Núñez, propietario del bar. Además de los mencionados, los viernes de vigilia también preparan con este pescado crepes rellenos con salsa holandesa, pavías y un empanado con alioli. Un repertorio bastante variado que hace que, en esas fechas concretas, antes de abrir ya haya gente en la puerta.
Durante todo el periodo cuaresmal y Semana Santa, no solo en vigilia, Casa Román también amplía su menú: “Hacemos el bacalao en todas las versiones posibles, tanto salado como sin salar. Por ejemplo, cocinamos un guiso con tomate hecho a fuego lento durante unas seis o siete horas, unas croquetas o en revuelto, con el pescado desmigajado a mano, huevo campero y patatas paja”, detalla Lola Castro, gerente de este local ubicado en el barrio de Santa Cruz.
Tras décadas manteniendo esta costumbre culinaria, los hosteleros sevillanos conocen bien este producto, y hay muchas y muy buenas preparaciones con este pescado blanco como protagonista. “En el entorno de la calle Feria está la Bodega Mateo Ruiz, que tiene un bacalao con almendras y frito muy conocido. En la Bodeguita Antonio Romero, en calle Arfe, ponen un bacalao ahumado en aceite bastante rico”, recomienda Isabel Aguilar, editora de GURMÉ Sevilla, que continúa: “Otro clasicazo es en la Bodega Dos de Mayo, en la plaza del mismo nombre, el nido de bacalao, que es una forma de presentarlo algo más original. Y otro local que lo maneja de mil maneras, entre ellas en tomate, es Baco, en la calle Cuna”.
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Espinacas con garbanzos para no caer en el pecado
Como Dios o la extinta KGB, las espinacas también tienen el don de la ubicuidad, aunque en el caso de esta verdura solo se circunscriba en tiempo y espacio a la Cuaresma hispalense. “Las espinacas con garbanzos son uno de los referentes de la gastronomía sevillana, pero en Semana Santa se incrementa su consumo”, afirma Paula Aláez, redactora de la revista Cosas de Comé. “Nosotros la tenemos en carta siempre, pero en esta época casi que triplicamos la venta con respecto al resto del año. Además desbanca a otras elaboraciones que tampoco llevan carne, como el pisto”, comenta la hostelera Lola Castro.
Esta tapa es otra de las más castizas de esa Sevilla que se vuelve vegana unos días por simple tradición. Tanto la preparación como los ingredientes son bastante sencillos: solo se necesitan espinacas, garbanzos, un sofrito de ajo, cebolla y pimentón, pan y especias como comino (eso al gusto de cada uno). Con estos mismos alimentos hay que diferenciar dos formas de cocinarlos y, por tanto, dos platos distintos: el potaje de vigilia, ideal para el cuchareo y cocinado en olla con su buen caldo, del que ya os dimos en este vídeo la receta del restaurante La Azotea; y otro que se hace en sartén y se come con tenedor, que es lo que se conoce popularmente como “espinacas con garbanzos” (en el blog Cucharón y paso atrás explican cómo elaborarlo). A las dos versiones se les puede añadir, cómo no, un poco de bacalao.
Cuando se le pregunta a Isabel Aguilar por sitios donde probar las espinacas con garbanzos, el primer nombre que dice es El Rinconcillo, “el bar más antiguo de Andalucía” y uno de los más conocidos en cuanto a platos típicos de Cuaresma se refiere. También menciona esta periodista gastronómica la Bodeguita Casablanca, que está al lado de la catedral, las que preparan en Casa Morales, en la calle García Vinuesa, “una de esas bodegas centenarias de Sevilla”, y el bar Las Teresas, en el barrio de Santa Cruz. Precisamente la clave de la fama de esta tapa en Las Teresas es “seguir la misma receta desde hace más de 50 años”, según cuenta Luis Sánchez, dueño del local.
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Tratándose de un plato tan arraigado en las cocinas sevillanas, las recomendaciones pueden ser muchas más. El comunicador gastronómico Javier Compás se acuerda también del restaurante Becerrita, en la calle Recaredo, de La Antigua Abacería de San Lorenzo, en el barrio homónimo, y de Los Claveles, situado justo enfrente del ya mencionado El Rinconcillo, cerca de la iglesia de Santa Catalina.
Y de postre, torrijas
El santo trío de la comida cofrade se completa, por supuesto, con la torrija. Como el olor a azahar, la llegada de este dulce frito a las pastelerías sevillanas es otra señal de que la Semana Santa está cada vez más cerca. Y en el momento que aparece, pedir un brownie o una tarta de queso en cualquier restaurante o confitería de la ciudad es una herejía sin perdón.
Quizá uno de los sitios más conocidos para ir a probarla sea La Campana, en la céntrica calle Sierpes, donde elaboran torrijas “de las de toda la vida de dios”, tal y como apunta la periodista Paula Aláez. Asimismo, se puede disfrutar la versión clásica de este dulce en la confitería Ochoa, también en Sierpes, o en Ambrosius, cerca de la plaza Nueva, según Isabel Aguilar. “Y por supuesto en lugares tan característicos como Los Angelitos, con varios locales en Sevilla, o en la confitería Lidia, de Pilar Gavira, en el barrio de Triana”, aconseja Javier Compás.
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Pero en este ambiente tan castizo y puro hay espacio para la innovación culinaria. Un ejemplo de ello es el maestro pastelero de origen francés Manu Jara, que ha reinterpretado un dulce tan ligado a la tierra como las torrijas: “Vengo de una cultura muy afrancesada en la manera de trabajar, pero nos hemos dado cuenta que adaptarlo un poco a la ciudad donde estamos y fusionarlo con los productos de aquí es algo que funciona muy bien”, afirma este repostero, propietario de varias pastelerías con su mismo nombre.
Así, en las confiterías de Manu se ofrecen tanto torrijas tradicionales elaboradas con vino de Montilla Moriles, miel de la sierra de Aracena y pan brioche, como otras más heterodoxas que preparan con brandy Luis Felipe y una punta de mascarpone, una de Baileys y café de origen, otra con crema quemada con naranja y azahar o también con cacao, crema de cítricos y chantilly.
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Aunque su versión más iconoclasta es el torrisant, una fusión de torrija con croissant. “En Francia hay dos masas reinas, la del brioche y la del croissant, en una la mantequilla va laminada y en otra no. Realmente el paso para unirlo con la torrija es corto”, explica Manu Jara. “El público recibió estas propuestas muy bien, la verdad. Obviamente no vendemos tantas torrijas de Baileys con café, por ejemplo, como de las clásicas. Los clientes se llevan diez de las de siempre y una de las nuevas para probarla”, dice este pastelero entre risas. Sevilla, ya veis, es una ciudad de tradiciones.
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Ambet Yuson, le sens du dribble syndical
Un jour avecLe secrétaire général de l’Internationale des travailleurs du bois et du bâtiment se bat depuis une décennie pour les droits des travailleurs migrants d’Asie du Sud trimant sur les chantiers de la Coupe du monde de football au Qatar.
Rosa MoussaouiIl a aiguisé ses premières armes militantes à Manille, dans la résistance à la dictature de Ferdinand Marcos. De ces années de clandestinité, dans l’obscurité de la loi martiale, Ambet Yuson a gardé un solide sens de l’organisation, et la hantise de protéger ceux qui par leur lutte s’exposent à la répression. À la tête de l’Internationale des travailleurs du bois et du bâtiment (IBB), ce Philippin plaide sans trêve depuis une décennie la cause des centaines de milliers d’ouvriers migrants recrutés en Asie du Sud pour travailler sur les chantiers de la Coupe du monde de football, attribuée au Qatar sur fond de corruption des instances internationales du football.
Plus de 6 500 morts à Doha
À quelques mois du coup d’envoi, depuis les tribunes VIP du stade climatisé d’Al Wakrah, son regard se voile de chagrin à la pensée des forçats qui ont succombé à d’insupportables conditions de travail pour ériger les infrastructures et donner corps aux folies architecturales de la nouvelle Doha – 6 500 morts au moins, d’après l’enquête conduite par The Guardian.
Le syndicaliste presse ses hôtes de questions : « Un hommage leur sera-t-il rendu ? Une plaque, quelques paroles avant le premier match ? » Silence gêné des représentants du Comité suprême pour la remise et l’héritage, l’instance chargée de superviser la construction des enceintes sportives qui accueilleront les matchs de la Coupe du monde. Ambet Yuson est finalement renvoyé à la vilaine fresque représentant le stade à son entrée : chaque pixel est la photo d’un travailleur ayant pris part à l’ouvrage. Dérisoire salutation à l’adresse des vivants ; l’ombre des morts ne doit pas gâcher la fête.
Un prolétariat sous-payé, privé de droits
Malgré tout, dans un pays où les syndicats sont frappés d’une stricte interdiction, où les récalcitrants sont promis à l’expulsion, où toute « incitation à la rébellion » est passible de la peine de mort, l’IBB a su par sa mobilisation s’imposer comme un interlocuteur incontournable. Jusqu’à la signature en 2016 d’un mémorandum avec le Comité suprême et les autorités qataries, contraints sous la pression de respecter des critères élémentaires en matière de santé et de sécurité sur les chantiers des huit stades dédiés à la Coupe du monde.
Lire notre dossier Coupe du monde 2022 : carton rouge au Qatar
L’accord couvrait 35 000 ouvriers migrants : une infime minorité de ceux qui travaillent dans la construction au Qatar, où plus de 90 % des 2,8 millions d’habitants sont des travailleurs de provenance étrangère. Un prolétariat sous-payé, privé de droits, souvent relégué après de harassantes journées dans des camps sordides, loin de la ville, en plein désert. « Nous avons pu conduire 22 inspections conjointes sur les chantiers des stades depuis 2017. En cinq ans, nous avons envoyé au Qatar une trentaine d’inspecteurs issus d’organisations syndicales de différents pays. Et nous avons vu des progrès significatifs sur ces chantiers-là », résume Ambet Yuson.
De lentes mais fragiles avancées
Même s’il n’y a pas eu à proprement parler d’abolition de la kafala – ce système faisant du patron une sorte de « tuteur » jouissant des pleins pouvoirs sur les travailleurs et travailleuses étrangers qu’il emploie –, les migrants peuvent officiellement désormais, s’ils le souhaitent, quitter le pays ou changer d’emploi sans requérir au préalable la permission de leur patron. Un salaire minimum de 1 000 riyals (250 euros) a été instauré ; des représentants des travailleurs ont fini par émerger au sein de chaque communauté, souvent avec l’appui des centrales syndicales des pays d’origine.
Mais ces lentes avancées restent fragiles, et les moyens, comme la volonté politique de déployer ces changements législatifs relevant de l’affichage, font cruellement défaut. Sur le front des salaires, Ambet Yuson décrit une situation désastreuse : « Sur notre insistance, un mécanisme de règlement des différends a été mis en place. 75 % des plaintes concernent le non-paiement des salaires : la procédure peut se prolonger pendant des mois. Et au bout du chemin, si le travailleur finit par avoir gain de cause et que l’employeur ne veut toujours pas payer, le gouvernement ne se donne pas les moyens de contraindre celui-ci à verser les salaire s dus. » Sa hantise : voir s’effondrer, une fois les cotillons rangés, les précaires protections conquises sous les feux des projecteurs de la Coupe du monde.
« La France pourrait bien devenir le nouveau Qatar, avec des travailleurs détachés ou sans papiers particulièrement vulnérables. » Ambet Yuson
Sur les bancs de touche d’un tournoi de solidarité organisé à Doha par l’IBB et la FifPro, syndicat de footballeurs professionnels, le syndicaliste couve d’un œil plein d’espoir les solidarités et les amitiés qui se nouent entre travailleurs migrants. Les yeux sur le ballon, Ambet Yuson a déjà la tête ailleurs : en France, où l’on recense déjà sur les chantiers du Grand Paris et des jeux Olympiques de 2024 au moins quatorze accidents graves, dont quatre ayant entraîné la mort d’ouvriers. Des chantiers opaques, sans permanence syndicale, que le secrétaire général de l’IBB n’est pas autorisé, pour l’heure, à visiter avec les syndicats français, malgré son insistance. « La France pourrait bien devenir le nouveau Qatar, avec des travailleurs détachés ou sans papiers particulièrement vulnérables, que l’on emploie sans protection, met-il en garde. Puisque la France se proclame championne des droits humains, du droit du travail, alors qu’elle le prouve, en autorisant des inspections indépendantes. » De Doha à Paris, le syndicaliste entend mettre le sport au diapason des droits des travailleurs.
Mondial 2022 au Qatarsyndicalismetravailleurs détachésDroits humains El País (ESP)
BOCADITOS DE GUISANTES Y MENTA
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Semana Santa, tiempo de penitencia, rezo, bullas y hasta de playa para los que no son muy cofrades. Para unos y otros, para todos, nuestro menú semanal, que viene con recetas como unos espárragos con cebada y ajos tiernos, un tartar de remolacha y queso azul o un arroz caldoso con habas, pollo y aceitunas. Un desparrame de placer culinario por el que no tendrás ni que confesarte.
Lunes 11 de abril
No podemos llamarlos "nuggets" por imperativo legal, pero estos bocaditos de guisantes y menta son crujientes, sabrosos e infinitamente más sanos que la versión industrial de pollo.
El híbrido entre la hamburguesa y la albóndiga con origen ruso de verdad -no como la ensaladilla- admite muchísimas variaciones. Y ofrece un bocado tierno envuelto por la capa exterior crujiente y frita.
El frescor de los cítricos y el punto salado del queso de cabra redondean un postre que parece muy finolis, pero que se hace con la gorra.
Martes 12 de abril
La endivia es una hortaliza que acostumbramos a comer cruda, pero asada está también riquísima.
El 'cacio e pepe' es un clásico de la cocina minimalista italiana. El chef José Andrés la prepara -¡sacrilegio!- en el microondas, y su versión -¡sorpresa!- es un exitazo.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Miércoles 13 de abril
Esta receta de origen judío es uno de los emblemas de la gastronomía de Roma. Un plato que surgió de la fusión de culturas que se dio en el siglo XVI en el gueto de la capital italiana.
Pocas verduras necesitan tan poco como los espárragos para estar atómicas. Aquí los comemos con ajos tiernos y cebada perlada, un cereal que tiene una textura parecida a la de la pasta.
Actualizamos la madre de todas las recetas reposteras con un toque de té verde de repostería y un poco de chocolate: para prepararla sigues sin necesitar mucho más que el vaso de yogur como medida universal.
Jueves 14 de abril
La lechuga ha sido ninguneada y relegada a sosas ensaladas mixtas durante años, pero lo cierto es que esta verdura tiene muchos posibles usos en la cocina. Te enseñamos cómo aprovecharla para hacer una crema.
La única dificultad que tiene este plato es quitarle las espinas a las caballas. Si las compras limpias, esta receta se hace en un pispás y está de rechupete.
Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?
Viernes 15 de abril
Este aperitivo es apto para los que no comen animales, con el punto dulce de la miel de caña, el crujiente de los frutos secos y la intensidad del queso azul. Solo faltará un poco de pan crujiente para acompañarlo.
Un plato con el nombre de un aristócrata portugués que combina las almejas con dos de sus aliados indispensables: el ajo y el zumo de limón, ligeramente cocinado para que espese y pierda algo de acidez.
El aguacate se usa como fruta en medio mundo y como hortaliza en el otro medio. En El Comidista debemos estar justo en el meridiano entre una mitad y otra, porque le damos a las dos cosas. Aquí le toca ser dulce.
Sábado 16 de abril
Un arroz con mucho sabor y hecho con ingredientes superaccesibles y baratos. En esta receta se incluyen aceitunas, pero si se quiere un sabor más suave se puede prescindir de ellas.
Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.
Domingo 17 de abril
La manera chiquicientosmil de sacarle brillo al cuscús en una receta simple, sana y de temporada.
Este flan de dulce de leche hará que te estalle la cabeza. El secreto para conseguir su textura está en la temperatura, así que pon atención. ¡A salivar!
La bebida del finde
Si te gusta más un vermut que levantarte tarde, prueba el marianito: vermut con ginebra. El aperitivo, ya sí, corre de tu cuenta.
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L'Humanité
Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves
ActuÉducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Concurrence à tous les étages
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.
Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».
C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.
2. Pour le personnel, c’est marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.
Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »
L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »
Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.
Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.
« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.
Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.
De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer L'Humanité
Un tableau, dit-elle, n’est pas une carte postale
Prescription cultureExposition Marlene Dumas peint en liberté du côté des réprouvés, des damnés de la terre, de la peur et de la perte de l’innocence. À Venise, au Palazzo Grassi.
Maurice UlrichVenise (Italie), envoyé spécial.
Entre 2014 et 2016, l’artiste sud-africaine Marlene Dumas (née en 1953) peint une nouvelle fois une série de portraits, en noir et blanc, au lavis le plus souvent. Ils occupent, parmi des dizaines d’autres œuvres, plusieurs murs du Palazzo Grassi, à Venise, qui lui consacre une importante exposition intitulée « Open-End ». La fin, comme contraire de l’ouverture, les deux mots exprimant, pour la commissaire Caroline Bourgeois, « toutes les tensions, les irrésolutions, les potentiels du langage que Marlene Dumas évoque de façon poétique, car elle est aussi poète ». Pour l’artiste elle-même, « c’est une exposition sur les histoires d’amour et leurs différents types de couples, jeunes et vieux, l’érotisme, la trahison, l’aliénation, les débuts et les fins, le deuil, les tensions entre l’esprit et le corps, les mots et les images ».
Elle travaille d’après des photos. Ses modèles, si c’est le mot qui convient, sont morts. Parmi eux, Jean Genet, l’auteur du Journal du voleur, de Notre-Dame-des-Fleurs, de s Bonnes, des Nègres, d’ Un captif amoureux…, proche des Black Panthers aux États-Unis, des Palestiniens, ayant écrit sur le terrible massacre de Sabra et Chatila. Mais ce qu’elle nous donne en plus, c’est le regard du Jean Genet de la chute, quand dans sa famille d’adoption il devient, pour quelques larcins, le voleur. Le regard effaré de qui voit l’enfer. Elle peint aussi Baudelaire, Oscar Wilde et son jeune et lâche amant lord Alfred Douglas… Et puis Pasolini, Eisenstein, James Baldwin, Alan Turing, ceux qu’elle appelle ses « grands hommes », réprouvés, politiques, homosexuels, toujours aux marges… Dans l’innocence et sa perte.
« la peau d’une surface »
« La peinture, dit encore l’artiste, c’est la trace du toucher humain. Il s’agit de la peau d’une surface. Un tableau n’est pas une carte postale. » Et comment le serait-il quand il met en jeu une petite silhouette solitaire devant le mur de 8 mètres de haut dressé par Israël contre la Cisjordanie. Pour elle, comme ce fut vrai pour Picasso, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. Elle a grandi pendant l’apartheid, elle se situe du côté des opprimés, des damnés de la terre, des prostituées qui attendent les clients ( The Visitor, 1995). Sa Mariée ( Bride, 2018) est un spectre sous un voile comme un suaire, son Peintre ( The Painter, 1994) est un enfant au regard inquiétant, les mains pleines de peinture comme elles le seraient de sang. Quand elle peint Dora Maar (2008), d’après une photo de Man Ray, elle inverse les rôles. C’est, titre-t-elle, la femme qui a vu Picasso pleurer. La violence est présente dans presque toutes ses toiles, peintes en liberté, sans recherche du fini, du présentable. Elle est sourde, en apparence occultée, parfois exprimée comme un cri. Les Yeux bandés ( Blindfolded) (2002) , est le visage d’un Palestinien.
Dix ans plus tôt, elle avait réalisé un tableau avec une jeune fille nue aux yeux bandés, appelé Justice. Avec Frappée ( Struck), 2017), une femme nue est agenouillée. Un texte de Marlène Dumas l’accompagne. Elle y évoque les limiers reniflant « les maculations, même dans le linge le plus blanc », et dit « je peins parce que j’ai peur ». M. U.
ExpositionsPeinturevenisejean genet L'Humanité
Pirandello, de l’énigme à la folie destructrice
Prescription cultureThéâtre Avec C’est comme ça (si vous voulez), la metteuse en scène Julia Vidit donne un autre titre et un nouveau souffle à À chacun sa vérité, de l’auteur italien.
Marina Da SilvaNancy (Meurthe-et-Moselle), envoyée spéciale.
À la direction du Théâtre de la Manufacture de Nancy depuis janvier 2021, Julia Vidit vient d’y créer C’est comme ça (si vous voulez) Così è (se vi pare), de Luigi Pirandello, habituellement intitulé À chacun sa vérité. La traduction d’Emanuela Pace et l’adaptation de Guillaume Cayet n’en renouvellent pas juste le titre mais l’écriture, qui s’offre même la fantaisie d’un quatrième acte, là où Pirandello avait laissé des points de suspension.
Écrite en 1917, en pleine montée du fascisme, la pièce se déroule dans une petite ville du nord de l’Italie, au sein de la bourgeoisie. Les personnages – quatorze, resserrés à neuf – se retrouvent dans une monumentale cage d’escalier pour commenter l’arrivée d’un trio d’étrangers dont on sait seulement que leur village, au sud, a été anéanti par un tremblement de terre. Une référence à celui qui s’était produit en 1915 dans les Abruzzes, faisant quelque 30 000 morts et entraînant l’exode de nombreux déplacés. Cet escalier audacieux permet aussi bien des échappées vers les cieux que vers les combles, et donne toute sa puissance à la scénographie de Thibaut Fack. Il ferme et ouvre à la fois l’espace géographique, social et mental des personnages.
partition dramatique et comique
On découvre des notables, pimpants et experts en commérages, défiants et intrigués par ces nouveaux venus en habits de deuil. Monsieur Ponza vient rendre visite à sa belle-mère, madame Frola. Ponza habite avec son épouse en lisière de la ville. Il prétend que Frola serait devenue folle à la mort de sa fille et, remarié, il lui laisse croire que c’est bien elle qui vit toujours avec lui. La version de Frola est tout autre. C’est son gendre qui serait fou et séquestrerait sa fille, après qu’elle eut séjourné en maison de repos. L’argument va nourrir la tension qui monte crescendo durant les trois actes. On se délecte du jeu des comédiens, Marie-Sohna Condé, Erwan Daouphars, Philippe Frécon, Étienne Guillot, Adil Laboudi, Olivia Mabounga, Véronique Mangenot, Barthélémy Meridjen, Lisa Pajon, tous excellents dans leur partition dramatique et comique. Ils font, défont et refont des scénarios plus improbables les uns que les autres. Mettent au jour une mécanique du doute et de fabrication d’a priori creusant l’énigme entre l’illusion et la recherche de la vérité, interrogeant le rôle de l’inconscient et les troubles de la personnalité.
Au quatrième acte, les ressorts de la comédie sont poussés jusqu’à l’outrance. Dans une intention pasolinienne, ils évoquent le désordre provoqué par la présence des étrangers plus que par leur énigme. Un désordre dont les répercussions vont amener les habitants en colère à se révolter contre les notables, qui finiront par tuer les étrangers et s’entretuer. Trop surligné, cet ajout, qui ne manque pas d’intérêt, ne trouve pas tout à fait sa forme, même s’il cherche à donner un point de vue sur les enjeux philosophiques de la pièce.
Théâtreluigi pirandellothéâtre de la tempête L'Humanité
Après la débâcle Pécresse, la recomposition de la droite s’accélère
ActuLa défaite historique de Valérie Pécresse plonge la droite dans une crise profonde. Incapable de s’entendre sur la ligne à adopter pour le second tour, les ténors LR précipitent leur camp dans l’impasse. Certains appellent déjà à rejoindre les rives du macronisme.
Lola RuscioUne grosse claque. Dimanche 10 avril, la candidate de la droite et du centre, Valérie Pécresse, a été éliminée au premier tour de l’élection présidentielle avec 4,78 % des voix, là où François Fillon récoltait encore 20,01% des suffrages en 2017, malgré le PenelopeGate. Au lendemain de cette défaite historique, les ténors du parti LR se sont réunis lundi en bureau politique pour parler de la suite. Si le texte adopté à une large majorité (116 voix sur 130, avec 13 abstentions et un vote contre) se résume à « aucune voix ne doit se porter sur Marine Le Pen » , les dirigeants de la formation de droite se déchirent sur la stratégie à adopter pour le second tour, révélant une fois de plus les fractures idéologiques au sein du parti.
De Christian Jacob à Valérie Pécresse, en passant par Xavier Bertrand et Rachida Dati, tous vont glisser un bulletin Macron le 24 avril prochain. « L’enjeu aujourd’hui, c’est de pouvoir faire barrage et faire battre l’extrême droite, qui est à la porte du pouvoir », a estimé l’ancienne garde des Sceaux. « On est sur un débat vital pour la France, c’est un courant politique qui n’est pas pour la paix civile, qui porte une politique du bouc émissaire, c’est tout le contraire de ma vie », a-t-elle expliqué, voulant que « la France ne fasse pas ce saut dans le vide ». « Le FN sera incapable de relever les défis de notre pays, il y a une crise internationale, économique, ceux qui sont les moins qualifiés pour ça, c’est le FN qui nourrit du malheur des gens », a abondé Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France.
De son côté, Éric Ciotti fait bande à part en annonçant qu’il ne votera « pas pour Emmanuel Macron » et ne donnera « pas de consigne de vote ». Sur BFMTV, le député LR du Vaucluse Julien Aubert a de son côté indiqué qu’il ne voterait « pas pour Emmanuel Macron ». Même chose pour le président des Jeunes Républicains, Guilhem Carayon : « Pendant 5 années, nous avons combattu la politique d’Emmanuel Macron. Par cohérence, je ne voterai donc pas pour lui. Les consignes de vote rappellent trop l’ancien monde. Je me garderai bien d’en donner », a-t-il ainsi tweeté dimanche.
Ces divergences laissent déjà entrevoir les futures divisions qui ne manqueront pas de déchirer la droite lors des législatives de juin 2022. L’ancien patron de l’UMP Jean-François Copé a appelé dès dimanche soir à bâtir une alliance avec le président sortant, évoquant un « nouveau pacte gouvernemental », quand le député Guillaume Larrivé veut construire une « nouvelle majorité pour faire réussir la France ». C’est l’option défendue par Nicolas Sarkozy qui négocierait, en coulisse, une fusion de LR dans une éventuelle majorité macroniste, en échange d’un groupe de cinquante députés à l’Assemblée.
Sans attendre un potentiel accord, des députés LR pourraient céder aux sirènes du macronisme, en sollicitant un investiture ou un soutien de LaREM. En attendant, Christian Jacob, président du parti, a appelé ses troupes à serrer les rangs derrière la motion adoptée lundi 11 avril, pour reconstruire la droite et préparer les législatives. Pour lui, son parti n’est « ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme » . Évoquant l’ « autre voix » de la « droite républicaine » qui doit « exister par elle-même pour éviter l’immobilisme, le laxisme et le recul de la France pendant cinq ans » , il défend un « projet de droite indépendante, engagée dans la défense des territoires contre un état centralisateur » . La seule voie possible, selon lui, pour sauver une droite à genou écartelée entre le macronisme et l’extrême droite.
droitePrésidentielle 2022les républicains L'Humanité
Pourquoi les classes populaires s’abstiennent-elles davantage ?
Le débatÉlection après élection, et plus encore dans la dernière période, la participation recule. Les quartiers, les villes et les régions massivement touchés par l’abstention recoupent les espaces les plus défavorisés.
Pierre ChaillanDepuis plus de quarante ans, la « démocratie de l’abstention » qui se développe suit un clivage de classes. La question d’une repolitisation est posée.
Gérard Mauger Sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS
À partir des années 1980, l’indifférence, le désintérêt, sinon l’aversion à l’égard de la vie politique revêtent de multiples formes : non-inscription, mal- inscription, abstention, vote intermittent et sans conviction, etc.
Une « démocratie de l’abstention » semble se mettre en place où l’inégale distribution de l’abstention et de la non-inscription met en évidence la persistance des clivages de classes. Dans une large mesure, le niveau de diplôme détermine, en effet, les chances d’être inscrit sur les listes électorales et de se rendre aux urnes.
Si la complaisance populiste qui accorde au peuple la connaissance infuse de la politique tend à créditer les profanes de l’intérêt, des compétences, des catégories de perception des professionnels de la politique (ou des intellectuels), la maîtrise des catégories fondamentales de l’entendement politique n’est ni générale ni innée : la population à faible capital culturel ne parvient ni ne cherche spontanément à se les approprier.
Les enquêtes disponibles montrent que la connaissance des programmes, du personnel et des idées politiques (y compris chez ceux qui participent aux élections) varie avec le niveau de diplôme. La « démocratie de l’abstention » perpétue une logique censitaire de fait.
En fait, le vote de la plupart des électeurs des classes populaires a longtemps été guidé par l’identification à un parti (à commencer par le PCF) auquel on s’en remet du soin de défendre au mieux ses intérêts. Ils ont, en effet, d’autant plus de chances de reconnaître, dans l’univers des opinions toutes faites, « celles qui leur vont » que les produits portent « une marque » qui est à la fois un repère et une garantie.
Or, au cours des dernières décennies, « la gauche » et « la droite » sont devenues à peu près indiscernables et l’offre politique de plus en plus illisible. La désorientation qu’induit cet état de l’offre politique contribue à la progression de l’« exit » électoral des classes populaires (et d’autant plus, sans doute, que les médias annoncent que « les jeux sont faits »).
Toutes ces raisons valent pour la « jeunesse », dont Pierre Bourdieu rappelait qu’ « elle n’est qu’un mot ».
Ceux et celles qui sont sorti·e·s de l’école sans formation professionnelle ou titulaires de diplômes dévalués sont confronté·e·s à une période de transition de plus en plus longue où alternent stages, emplois précaires et chômage. Éloigné·e·s de tout collectif syndical ou politique, voué·e·s à la précarité, à la vie au jour le jour et au sauve-qui-peut, ils et elles tentent individuellement de saisir leur chance sans trop se préoccuper d’un collectif qui leur échappe.
Aujourd’hui comme hier, la transformation d’un « habitus de classe » en conscience de classe suppose, en effet, un travail de politisation.
À lire : Les Classes populaires et le FN. Explications de vote, de Gérard Mauger et Willy Pelletier, le Croquant, 2017.
Les successives défaites, l’éclatement du monde du travail et la difficulté à atteindre des adversaires de classe sont des éléments clés de compréhension.
Denis Merklen Sociologue et auteur
La proportion d’électeurs de milieu populaire qui s’abstiennent interroge. Non seulement elle met à mal les forces de gauche, mais elle déstabilise la démocratie tout entière. Or, se focaliser sur ce comportement en le considérant comme un déficit peut nous enfermer dans la perplexité et l’immobilisme. Il est peut-être temps de penser l’abstention dans le cadre d’une politique des classes populaires. Premier pas, ne pas s’interroger sur le « rapport au politique » de ces catégories. Cette formule conduit à l’impasse. Penser les classes populaires en rapport avec la politique suppose acter que celle-ci est extérieure aux gens. Cette extériorité est au cœur du problème. Elle assimile la politique aux gouvernants et aux gens de pouvoir. Exit le militant.
Or, les classes populaires, qui ont de plus en plus de mal avec les politiciens, ne vivent pas à l’extérieur de la politique. Ces personnes, ces familles et ces groupes que nous pensons « classes populaires » ont une vie politique, tout comme ils ont une vie sociale et une vie culturelle. C’est pourquoi nous abandonnons l’expression « rapport au politique » ou « à la politique ». La politique des classes populaires évolue depuis que les organisations ouvrières ont cessé d’exercer leur leadership. La grève, la manifestation et le vote s’étaient imposés depuis une longue expérience de luttes et de négociations conduisant à leur intégration dans l’espace démocratique. Elles n’ont pas épuisé leurs forces, mais d’autres modalités d’action surgissent, comme le montrent les gilets jaunes ou les banlieues. Et elles émergent à l’extérieur des organisations traditionnelles, le parti et le syndicat. L’extension du salariat avait rendu le vote, la manifestation et la grève commune aux classes populaires et aux classes moyennes. Aujourd’hui, les formes caractéristiques de la politique populaire s’éloignent à nouveau de celle des classes moyennes, donnant l’impression d’un déficit de participation. Le précariat fait son travail, comme quand le salariat était un rapport social minoritaire, réservé à celles et ceux qui transformaient la matière avec leurs mains. Les classes populaires répètent sans cesse qu’aller voter, ça « ne sert à rien ». Les successives défaites et l’éclatement du monde populaire qui a perdu son unité, et la difficulté à identifier des adversaires de classe et à les atteindre fournissent des éléments de compréhension. L’intégration institutionnelle des partis, des syndicats et d’autres organisations, comme celles du milieu associatif, en fournissent d’autres. Ces organisations s’éloignent de leur rôle de constructeurs de forces sociales, avec une issue dangereuse : des formes d’action glissant vers la révolte et le populisme, visant le « système ». La question n’est pas tant de chercher à conduire les abstentionnistes à l’isoloir. Elle est plutôt d’imaginer des formes d’organisation et de socialisation permettant d’agir sur la politique populaire. Ce qui suppose de vaincre le rapport d’extériorité politique-classes populaires. Plutôt que de ramener les classes populaires à la politique, il s’agit de se rapprocher de leurs modalités d’action. Quand les forces et la pensée de gauche ne s’intègrent pas au monde des classes populaires, d’autres le font à leur place. Militants, vous êtes attendus.
À lire : En quête des classes populaires. Un essai politique, de Sophie Béroud, Paul Bouffartigue, Henri Eckert, Denis Merklen, la Dispute, 2016.
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Engagé
BilletMaurice UlrichFondée en 1881, la prestigieuse École des hautes études commerciales, HEC Paris, vient de porter à sa tête un nouveau président, Jean-Paul Agon, également président du groupe L’Oréal. Pour le directeur général d’HEC, Éloïc Peyrache, « l’arrivée de ce leader visionnaire et homme fortement engagé est une chance à l’heure où notre école a inscrit au cœur de sa raison d’être son ambition d’avoir un impact positif sur le monde ». De fait, l’école est signataire désormais de plusieurs accords, dont ceux de Grenoble avec, toujours selon les mots d’Éloïc Peyrache, la volonté de répondre à « l’urgence sociale et écologique ». Sinon, L’Oréal, qui a assuré au cours des années la fortune de Liliane Bettencourt et désormais celle de sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, se classe dans le peloton de tête du CAC 40 et de l’industrie du luxe en forte hausse, avec un taux de croissance sur le marché dit de la beauté deux fois supérieur au taux mondial et un rendement par action de plus de 20 %. C’est très engagé.
le billet de Maurice Ulrichl'oréalcac 40 L'Humanité
Les résultats dans votre commune et votre département de l'élection présidentielle 2022
Les résultats du 1er tour
Trois minutes pour comprendre les principaux enseignements de ce 1er tour
Les principaux enseignements du scrutin décryptés pour vous par Cédric Clérin, rédacteur en chef de l’Humanité Magazine.
Retrouvez ici toute l'actualité politique après ce premier tour de l'élection présidentielle.
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La menace Le Pen au plus haut
Premier planEmmanuel Macron et Marine Le Pen sont arrivés en tête dimanche. Ce duel, avec une extrême droite plus élevée que jamais, rend capital l’enjeu du second tour : celui de repousser coûte que coûte la candidate du RN. L’élimination de la gauche pose la question de sa reconstruction.
Aurélien SoucheyreC’est un second tour à très haut risque qui se jouera le 24 avril. Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’y affronteront dans un duel qui n’aura rien à voir avec celui de 2017. Si le président sortant est arrivé en tête du premier tour dimanche, avec 28,3 % des voix selon les estimations de l’Ifop à 22 heures, contre 23,3 % pour la candidate du RN, les deux sont donnés au coude-à-coude pour le scrutin final (51 % contre 49 %). La donne a donc considérablement changé depuis 2017. L’extrême droite n’a jamais été aussi forte et à ce point aux portes du pouvoir dans toute l’histoire de la Ve République. Il faut en effet ajouter au score de Marine Le Pen les 7,2 % de voix obtenues par Éric Zemmour. Le candidat ouvertement pétainiste et misogyne, qui prône la déportation des étrangers et a été condamné pour incitation à la haine raciale, a d’ailleurs appelé à voter pour Marine Le Pen.
Pour la troisième fois en cinq scrutins élyséens, les Français devront donc faire barrage à l’extrême droite. Le déplacement sera pénible, puisque le président des riches mène depuis cinq ans une politique de casse démocratique et sociale qui participe en partie à la montée du RN. Marine Le Pen a d’ailleurs beau jeu d’attaquer la Macronie sur ce sujet, en se présentant comme la candidate du « rassemblement des Français autour de la justice sociale », et en indiquant vouloir donner du poids « aux personnes face au pouvoir de l’argent ». Ce discours tient pourtant de la plus pure escroquerie. Il existe en réalité une différence fondamentale entre le président sortant, aussi antisocial soit-il, et l’extrême droite. Derrière un propos lissé et banalisé, Marine Le Pen ne propose rien d’autre que l’ultralibéralisme, la division de la population, la stigmatisation des étrangers et la destruction de notre République.
La gauche rassemble un peu plus de 30 % des voix
La plupart des candidats de gauche ne s’y sont pas trompés, en appelant clairement à battre l’extrême droite. Seul Jean-Luc Mélenchon a cabotiné. S’il a répété qu’il « ne faut pas donner une seule voix à madame Le Pen », le candidat de l’Union populaire n’a pas appelé explicitement à utiliser le seul bulletin de vote disponible pour faire barrage à l’extrême droite. Au risque de donner un blanc-seing à ceux qui, à gauche, entendent rester chez eux le 24 avril, alors que l’extrême droite peut l’emporter. L’insoumis, arrivé en troisième position dans ce scrutin avec 21,2 % des voix (contre 19,58 % en 2017), n’est au final pas parvenu à s’imposer, malgré son appel à voter massivement pour lui afin de barrer la voie à une répétition du second tour de 2017.
La gauche rate donc une fois encore le coche et devra tirer les leçons de cet échec. En partant avec deux candidatures de plus qu’en 2017, elle s’était fixé pour but d’élargir son socle électoral en ramenant les Français à elle. Elle n’y est pas parvenue. L’abstention progresse même, puisqu’elle a atteint les 26,2 %, contre 22,2 % en 2017. Le candidat du PCF, Fabien Roussel, dont le parti avait soutenu Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017, obtient 2,4 % des suffrages après avoir tutoyé les 5 % dans les sondages. « Nous avons, grâce à notre belle campagne, réussi à inscrire de nouveau le PCF dans le débat politique et médiatique de notre pays. Le chemin parcouru est énorme. Fabien Roussel est désormais reconnu comme l’une des principales figures de la gauche », a déclaré Ian Brossat, directeur de campagne du communiste. Au sujet du second tour, Fabien Roussel a assumé de faire le choix de la « responsabilité ». « Je ne permettrai jamais qu’un projet raciste et xénophobe soit mis en œuvre à la tête de l’État. J’appelle à battre l’extrême droite en nous servant du seul bulletin qui sera à notre disposition », a-t-il déclaré.
L’écologiste Yannick Jadot qui, comme Jean-Luc Mélenchon, visait l’Élysée et une forme de leadership à gauche, ne rassemble que 4,8 % des voix. Il appelle lui aussi à faire barrage à Marine Le Pen, ajoutant que « personne ne doit minimiser la menace fondamentale que représente l’extrême droite ». Même son de cloche du côté d’Anne Hidalgo, « pour que la France ne bascule pas dans la haine de tous contre tous », a affirmé la candidate du PS, qui plafonne à 1,7 % des voix (quand François Hollande obtenait 28,63 % en 2012 et Benoît Hamon 6,36 % en 2017). Il s’agit du plus faible score jamais enregistré par le PS, confirmant son effondrement spectaculaire. Reste à savoir comment la gauche abordera désormais la question de sa reconstruction. Après cette défaite à la présidentielle, dont les Français risquent d’être les grands perdants, entend-elle faire front commun pour relever la tête lors de l’échéance primordiale des élections législatives prévues en juin ?
Emmanuel Macron pourrait perdre
Le parti de la droite dite traditionnelle a lui aussi connu dimanche une bérézina électorale avec les 4,8 % de voix obtenus par Valérie Pécresse (contre 20,01 % pour François Fillon en 2017). Le parti « Les Républicains » rate ainsi le second tour pour la deuxième fois, écartelé entre d’un côté la candidature d’Emmanuel Macron, et de l’autre celles de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour. Et ce n’est pas terminé. Valérie Pécresse a indiqué qu’elle votera « en conscience Emmanuel Macron pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait ». Mais Éric Ciotti, arrivé en deuxième position au dernier congrès LR, a de son côté indiqué qu’il votera « contre » le président sortant. Le parti de droite jouera ainsi sans doute sa survie dans les semaines à venir. En 2017, la République en marche avait aspiré de nombreux élus LR et PS après la victoire d’Emmanuel Macron. Cette recomposition pourrait s’accélérer en 2022. Le score du président sortant montre qu’il a à la fois conservé les électeurs satisfaits du quinquennat Hollande qu’il avait décrochés en 2017, et gagné ceux de droite qui, à travers son bilan et son programme, ont trouvé un nouveau champion.
Tout indique cependant qu’Emmanuel Macron ne l’emportera pas haut la main dans deux semaines, et même qu’il pourrait perdre. « Rien n’est joué », a d’ailleurs reconnu le président, qui n’a cessé de jouer avec le feu durant son mandat. Le 24 avril, il faudra pourtant repousser par le vote le danger de l’extrême droite, plus présent que jamais, avant de combattre sans relâche la politique du président des riches. Le seul choix possible pour éviter les jours les plus malheureux qui soient.
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Gauche : face au choix de la responsabilité
ActuFabien Roussel, Yannick Jadot et Anne Hidalgo invitent à utiliser le seul bulletin restant pour battre l’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon, lui, va consulter sa base.
Gaël De SantisLes partis de gauche cherchent les mots pour conjurer une victoire de Marine Le Pen, dimanche 24 avril. Éric Zemmour, avec ses 7,2 %, a appelé à voter pour elle.
« Je ne permettrai jamais que Mme Le Pen prenne le pouvoir. Jamais nous ne banaliserons l’extrême droite et ses idées. J’appelle tous les Français à se servir du seul bulletin à notre disposition pour la battre au second tour », a réagi Fabien Roussel, candidat des Jours heureux. Le secrétaire national fait valoir, lors de son allocution au siège du PCF, que « l’extrême droite, représentée par plusieurs candidats, n’a jamais été aussi forte », à un niveau supérieur au total des voix de gauche.
« Je ne me résoudrai jamais à ce que Marine Le Pen puisse utiliser nos institutions au service de la haine et de la division », prévient-il, même s’il sait qu’utiliser le bulletin Emmanuel Macron, qu’il exhorte à « renoncer à ses réformes insensées », « est de plus en plus difficile à faire ». Il invite « toutes les composantes de la gauche à prendre les initiatives qui nous permettent de battre l’extrême droite ».
Même tonalité du côté de la candidate socialiste. « Pour que la France ne bascule pas dans la lutte de tous contre tous, je vous appelle » à vous servir « du bulletin de vote Emmanuel Macron », a déclaré Anne Hidalgo . Le représentant de l’écologie politique, Yannick Jadot, a souhaité que « personne ne minimise la menace fondamentale que constitue l’extrême droite ». Lui aussi signale : « Notre vote ne vaut pas caution. »
Seule voix dissonante à gauche, celle du candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci a asséné à plusieurs reprises devant ses partisans : « Il ne faut pas donner une seule voix à M me Le Pen. » Pour autant, pas de consigne de vote. Vendredi, avant le scrutin, sur BFMTV, il avait dit que celles-ci « n’ont plus de sens ». 310 000 personnes qui ont parrainé sa candidature pourront ainsi donner leur avis lors d’une consultation sur Internet, comme en 2017, où ses sympathisants avaient choisi l’abstention. « Vous souvenez-vous qu’il y ait eu quelque dégât après notre déclaration » il y a cinq ans ? a-t-il poursuivi, disant faire confiance aux « Français ».
La gauche tient la clé du second tour
Une position que d’aucuns trouvent dangereuse, alors que 10 % à 30 % de l’électorat de gauche étaient tentés, à en croire les sondages d’avant-premier tour, par un vote Le Pen dans quinze jours. « En 2017, Mélenchon pouvait rassembler derrière lui, on y serait allé de bon cœur et il serait aujourd’hui à 25 %. Aujourd’hui, il a une clé du second tour dans les mains, mais il ne prend pas ses responsabilités en appelant à voter Macron clairement », a déploré Benjamin Lucas, porte-parole de la campagne de Yannick Jadot. Dans un contexte de rejet du président sortant, l’électorat de gauche tient maintenant la clé du second tour.
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Jamais l’extrême droite
ÉditorialMaud VergnolC’est un choc, mais pas une surprise. Une majorité d’électeurs se réveillent ce matin déçus ou en colère, mais surtout inquiets. Le scénario dont 80 % des Français ne voulaient pas il y a encore quelques semaines s’est reproduit hier, à la faveur, entre autres, d’une faible participation pour une présidentielle – autour de 12 millions d’électeurs n’ont pas jugé utile de se déplacer.
Ce match retour ne ressemblera pas pour autant à 2017. Jamais l’extrême droite n’aura recueilli autant de suffrages (32,4 % à l’heure où nous bouclons cette édition). Et jamais Le Pen n’aura bénéficié d’un tel réservoir de voix. Bien sûr, le président sortant porte une immense responsabilité. D’abord parce que le Rassemblement national gagne du terrain sur les plaies causées par la désespérance sociale et les inégalités. Emmanuel Macron n’a cessé depuis le début de son quinquennat d’enfermer le débat public dans ce duel mortifère, persuadé qu’il le gagnerait haut la main. Cette fois, l’arrogant président des riches pourrait s’y casser les dents et faire plonger le pays dans l’abîme. Le score étriqué que lui prédisent les sondages au second tour doit nous alerter. La victoire de l’extrême droite le 24 avril n’est plus impossible. Les laboureurs du terreau dont se nourrit la bête immonde seront ceux qui l’affronteront au second tour. Et pourtant, il nous faudra voter, la tête haute, sans chèque en blanc au président sortant.
La gauche – toute la gauche – est face à la responsabilité historique de ne pas laisser notre pays aux mains de l’extrême droite. On entend déjà les « ni-ni », les « on ne m’y prendra plus », « on n’a jamais essayé » ou « ça ne peut pas être pire ». À mesure que le danger avance, la conscience de celui-ci recule. C’est ça, la banalisation. Nous parlons ici d’une famille politique qui abhorre le progrès et l’égalité, qui souhaite un ministère de la « remigration », qui s’attaquera à tous les droits conquis, les contre-pouvoirs, de la presse à la justice, mettra au pas la culture, représentera la France à l’ONU… Avant les luttes qui suivront contre la casse sociale de Macron, c’est ce combat qui nous attend ces deux prochaines semaines. Courage, barrage !
L'Humanité
VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciement et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
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VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté
VidéoEn dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.
Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.
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A VOTÉ #8 - L’abstention serait une aubaine pour Macron
Vidéo30 %, c’est le taux d’abstention qu’on pourrait atteindre, dimanche 10 avril pour le 1er tour de la présidentielle, selon les différentes projections des sondages. Un record pour ce scrutin. Comment en est-on arrivé là ? Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte les causes et s'interroge sur les conséquences qui pourraient être favorable au président sortant.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Reportage. De Chisinau à Odessa, le convoi de la solidarité
ReportageUkraine Alors que les combats s’intensifient, les besoins médicaux sont importants. L’Humanité raconte le parcours d’un convoi humanitaire de la Moldavie jusque dans le pays en guerre.
Émilien UrbachChisinau (Moldavie), Odessa (Ukraine), envoyé spécial.
Dans l’aube orangée, au poste frontière de Tudora, au sud de la Moldavie, les lointains vrombissements d’une sirène militaire viennent rompre le silence nocturne. Il est à peine 6 heures et les premiers convois humanitaires se présentent devant les barrières douanières. Un 4 × 4 avec remorque et trois minibus pleins à craquer. À l’intérieur, des cartons remplis de produits d’hygiène, de médicaments, de matériel médical, de couvertures, de couches pour bébé et de nourriture non périssable.
Chaque véhicule représente une organisation non gouvernementale (ONG). Sur les portes des minibus, le logo de Team Humanity, une association états-unienne créée en 2015, à Lesbos en Grèce, pour venir en aide aux réfugiés traversant la Méditerranée. Sur le 4 × 4, on aperçoit celui de SOS Attitude, une association grenobloise créée en 2008, spécialisée dans l’abri familial d’urgence. C’est la première ONG à être arrivée à Palanca, ville frontalière entre l’Ukraine et la Moldavie, le 26 février. Elle y a établi un campement pour les réfugiés fuyant la guerre, déclenchée deux jours plus tôt par le président russe en envahissant l’Ukraine. « Nous sommes une petite association, ce qui nous permet d’agir vite et au plus près des besoins, raconte John Diksa, son président-fondateur. Nous intervenons habituellement sur les catastrophes naturelles ou industrielles pour offrir rapidement un habitat d’urgence aux sinistrés. »
Depuis son siège en Isère, à Fontaine, l’association a également fait partir, ces dernières semaines, plusieurs semi-remorques chargés de dons de particuliers et d’entreprises locales à destination des populations ukrainiennes réfugiées en Pologne, Hongrie et Moldavie. « Mais nous nous sommes rendu compte que, si la plupart des personnes continuaient leur route vers d’autres pays, la population restée en Ukraine avait également de gros besoins. Et nous avons donc décidé d’amener des dons directement », nous explique John Diksa. C’est l’objectif du convoi de ce matin, qui rassemble des petites structures. Ces ONG ont décidé de s’unir pour mener à bien leur mission jusqu’à Odessa, la cité portuaire ukrainienne.
Les navires militaires russes sillonnent au large
Le convoi est arrêté dès la douane moldave. Les forces de sécurité contrôlent les passeports et interrogent les associations sur le contenu des cartons. Les médicaments posent problème. Impossible de les sortir du territoire sans autorisation du ministère de la Santé. Le ton monte. « D’accord ! On décharge tout, lance Salam, le responsable de Team Humanity. On va les laisser ici et dire aux gens qui meurent là-bas que la police moldave a bloqué le matériel médical à la frontière ! » Alexandra, jeune médecin roumain membre de la mission, tente de calmer les tensions avec John Diksa. Au final, l’officier accepte de laisser passer les humanitaires.
Cette caravane de la solidarité internationale fait désormais route vers le port de la mer Noire qui sert notamment de base arrière pour stocker le matériel de première nécessité, avant d’être réparti sur l’ensemble du territoire en fonction des besoins. Entre-temps, une ambulance jaune, de l’organisation espagnole Samu Emergencia, a rejoint le convoi. Elle transporte du matériel de médecine militaire et des kits de traumatologie. Certains sont d’ailleurs répartis dans les autres véhicules, en cas de pépin sur le trajet. Odessa, l’ancienne ville impériale construite sous Catherine II, a été récemment touchée par des bombardements. Une dizaine de navires militaires russes sillonnent au large. Mais aucun combat ne s’y est pour l’instant déroulé.
Au bout de cinq kilomètres, le convoi est arrêté par un premier barrage militaire. La scène se répétera cinq fois encore au cours des 50 kilomètres parcourus à grande vitesse jusqu’à Odessa. À chaque contrôle, Salam descend de son minibus pour expliquer l’objet de la mission. Une fois le passage autorisé, les soldats exécutent un check de remerciement au conducteur de chaque véhicule.
Les organisations non gouvernementales exposées à tous les dangers
Sur la route, au niveau de Mayaky, le convoi est rejoint par Andreï, chargé de conduire les humanitaires jusqu’au point de livraison. En ville, la circulation devient plus compliquée. À tous les carrefours, des bunkers de sacs de sable et de blocs de béton sont érigés, parfois tenus par des militaires, parfois par de simples citoyens armés. Sur les axes routiers, des croisillons en IPN métalliques ont été installés pour ralentir l’avancée de l’armée russe. « J’ai participé à une livraison de matériel, le 27 mars, et il n’y avait pas encore ce dispositif », indique Alexandra.
Les véhicules parviennent à se frayer un chemin pour atteindre le bord de mer en fin de matinée et se garent dans le parking sous-terrain d’un hôtel. Sergueï et Alexander, de l’ONG ukrainienne Pivdenna Capital, accueillent avec enchantement le convoi. Le stock est précieux. Quelques militaires montent la garde . Une partie du matériel est immédiatement déchargée dans le sous-sol et vient rejoindre des centaines d’autres cartons rangés par une équipe de bénévoles qui les étiquettent et les classent. Une infirmière, membre d’une autre ONG locale, Blago Svet, s’occupe de faire le point sur les médicaments livrés. Ici, on ne décharge que le paracétamol et les antidouleur. Les antibiotiques et le matériel de traumatologie doivent être livrés à un hôpital. En moins d’une heure, la partie du chargement qui devait être acheminée jusqu’ici a été vidée. Sur un second parking, d’autres camions remplissent leur coffre afin de partir immédiatement vers d’autres villes.
Le convoi parti de Moldavie ce matin doit maintenant se diviser. Les trois minibus de Team Humanity vont prendre la route vers Tchernihiv, au nord de Kiev, pour y livrer le reste des cartons. Les humanitaires projettent également de récupérer des réfugiés qui n’auraient pas encore eu la possibilité de quitter la zone. Le 4 × 4 et l’ambulance se rendent à l’hôpital pour enfants d’Odessa. Une fois sur place, le personnel prend en charge la livraison. Une équipe de Médecins sans frontières s’occupera ensuite de répartir le matériel. « Pour l’instant, nous avons installé des antennes de MSF à Lviv et Kharkiv, explique Aleona, traductrice pour l’ONG française. Nous sommes en train d’en mettre une nouvelle en place à Mykolaïv, mais un de nos véhicules a été attaqué. »
Le travail des humanitaires pour acheminer les dons n’est pas sans danger. Team Humanity a mis deux jours pour atteindre Tchernihiv. Les équipes de SOS Attitude et de Samu Emergencia, elles, sont parvenues à regagner la frontière moldave le soir même. « C’est important de prendre conscience de tous ces maillons de la solidarité, des petites mains en Isère, qui ont empaqueté les cartons, jusqu’aux populations ukrainiennes », s’émeut John Diksa. Une chaîne d’humanité.
moldavieUkraineGuerre en Ukraineodessa L'Humanité
Les Ukrainiens font front dans le Donbass
ActuL’essentiel de l’armée de Kiev demeure concentré dans la région à l’est du pays, désignée objectif prioritaire par Moscou.
Marc de Miramon Prête pour la « grande bataille », celle du Donbass, et l’Ukraine « doit la gagner », martèle le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak, cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine. Dans cette région située dans l’est du pays, aux portes de la Russie, des dizaines de milliers de soldats ukrainiens se préparent à la grande offensive que prévoit Moscou, à l’heure où les partenaires occidentaux de Kiev accélèrent les livraisons d’armes. Sur fond d’accusations de crimes de guerre et de « crimes contre l’humanité », notamment commis dans la gare de Kramatorsk, où deux missiles ont tué plus d’une cinquantaine de civils massés pour fuir la région. Les débris recueillis sur place ont permis d’identifier les armes utilisées, des Tochka-U dotés d’ogives à sous-munitions. La Russie a formellement démenti être à l’origine des tirs, jurant que ces missiles ne figurent pas dans son arsenal. Mais l’ampleur des pertes humaines, dénoncée avec fracas par le premier ministre britannique, Boris Johnson, en déplacement inattendu à Kiev ce samedi, a encore sérieusement compromis les fragiles négociations diplomatiques en cours, et c’est donc sur le terrain militaire que va se jouer l’avenir de l’Ukraine pendant encore de longues semaines.
zelensky appelle à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni
Selon la BBC et Sky News, après l’échec de l’armée russe aux portes de Kiev et son redéploiement vers l’est, le Kremlin a nommé le général Alexandre Dvornikov, qui a œuvré en Syrie en soutien du régime de Bachar Al Assad, pour diriger ce que le Kremlin désigne comme une « opération spéciale », refusant obstinément d’employer le mot « guerre ». Aux premiers jours d’une offensive que Vladimir Poutine entendait garder la plus secrète possible, les différentes unités de combat russes étaient organisées et commandées séparément, tandis que l’Ukraine, grâce à des livraisons d’armes antichars dévastatrices, a transformé le pays en cimetière de blindés russes. Dans la foulée de la visite de Boris Johnson, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé samedi ses partenaires occidentaux à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni – qui s’est engagé à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires – et d’accélérer l’isolement de la Russie en imposant « un embargo total sur les hydrocarbures ». Un point qui fait l’objet d’âpres négociations entre les différentes chancelleries européennes, toutes dépendantes du charbon, du pétrole et surtout du gaz russes, et qui n’est d’ailleurs pas respecté par Washington, les États-Unis ayant même augmenté leurs importations d’or noir en provenance de Russie.
Si des soldats ukrainiens ont été accusés, notamment par Human Rights Watch, d’avoir commis des atrocités contre des prisonniers russes, Kiev a annoncé avoir ouvert « 5 600 enquêtes pour crimes de guerre » présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion. Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, dont 90 % sont des femmes et des enfants, un flot de réfugiés inédit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Guerre en UkraineRussieUkraineRoyaume-uni L'Humanité
Les mots, ces autres maux de la guerre
ActuLes acteurs du conflit en Ukraine se livrent, chacun dans un registre différent, à une escalade verbale qui révèle leur stratégie, mais aussi leur incapacité à chercher la voie du dialogue. Florilège de propos immodérés en temps de guerre.
Gaël De SantisQuelles conneries fait dire la guerre ! À la mi-mars, trois semaines après l’attaque de l’Ukraine par la Russie, le milliardaire américain Elon Musk se sent le devoir d’intervenir sur Twitter. « Je défie ici (le président russe) Vladimir Poutine dans un combat singulier. En jeu : l’Ukraine. » Dans la foulée, sur la messagerie Telegram, Ramzan Kadyrov, l’homme des basses œuvres de Vladimir Poutine, répond. Le président tchétchène lui suggère d’abandonner l’idée, les deux hommes « ne jouant pas dans la même catégorie ». Il propose donc à celui qu’il surnomme « Elona » (au féminin) de devenir « Elon » Musk en s’entraînant dans « différents centres de la République de Tchétchénie », l’université des forces spéciales russes ou le Fight Club d’Akhmat. Des propos qui, comme ceux d’Elon Musk, transpirent le virilisme.
Poutine, les mots destructeurs
Internautes déchaînés et passionnés, oligarques des high-tech et énergumènes politiques régionaux ne sont pas les seuls à faire de la petite phrase un sport de combat. Les grands de ce monde s’y prêtent également. À commencer par le principal acteur du conflit, Vladimir Poutine. Ses discours annihilent ses adversaires, qu’ils soient des opposants russes ou l’État ukrainien. Le 21 février, l’allocution nocturne du président russe avait de forts accents nationalistes. C’est ce soir-là qu’il a annoncé la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens de Louhansk et Donetsk. « Je veux souligner à nouveau que l’Ukraine n’est pas seulement un pays voisin pour nous. C’est une partie inaliénable de notre histoire, notre culture et notre espace spirituel », a-t-il lâché au début de son allocution.
« Inaliénable. » Définition : ne peut être aliéné, cédé. Plusieurs constitutions en Europe stipulent que le territoire national ne peut être « aliéné ». Le mot employé est donc lourd de sens. L’Ukraine appartiendrait définitivement au monde russe. Pis, Poutine indique que « l’Ukraine moderne a été entièrement créée par la Russie », avant de se lancer dans une diatribe anticommuniste : « Ou, pour être plus précis, par la Russie bolchevique, communiste. » Il se propose même d’aider les Ukrainiens à « décommuniser l’Ukraine ».
Trois jours plus tard, le 24 février, jour de l’invasion russe de l’Ukraine, il n’est plus question de « décommunisation », mais de « dénazification ». Il dépeint l’Otan, cet « empire de mensonges » qui s’étend à ses frontières, comme une menace pour la Russie. Il dit qu’à avoir trop attendu, avec le pacte germano-soviétique d’août 1939, l’Union soviétique s’est retrouvée impréparée à une attaque nazie, le 22 juin 1941. La meilleure défense contre l’extension de l’Otan aux frontières russes est donc l’attaque, explique-t-il. « Le problème est que, dans les territoires adjacents à la Russie, qui, je dois le relever, sont notre terre historique, une “anti-Russie” hostile prend forme », insiste-t-il. L’Otan est le cœur de son discours ; la défense du Donbass, qui fait pourtant office de casus belli, ne vient que dans la deuxième partie de son allocution, où il présente l’opération spéciale comme humanitaire pour « protéger les gens qui, depuis huit ans maintenant, font face à l’humiliation et au génocide perpétré par le régime de Kiev ». En quinze ans, 15 000 personnes ont été tuées dans l’est de l’Ukraine. Comme les pays de l’Otan qui justifiaient leurs interventions militaires illégales au nom de la « responsabilité de protéger », Vladimir Poutine force le trait.
Il s’en prend verbalement aux groupes ukrainiens néofascistes. Intégrés à l’armée, ils n’ont qu’une influence électorale réduite, avec moins de 3 % des suffrages lors des élections législatives de 2019. En revanche, lui-même tient un discours contre les ennemis de l’intérieur qui ne ferait pas pâlir un Mussolini. « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, sera toujours capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de les recracher comme un moucheron qui a accidentellement atterri dans leur bouche », a-t-il ainsi déclaré mi-mars, à l’adresse de ceux qui s’opposent à la guerre en Ukraine.
Zelensky, les mots séducteurs
Face aux troupes russes, l’armée ukrainienne fait preuve d’une résistance acharnée. Elle le doit à son moral, au soutien de la nation… et à celui des pays occidentaux. Ces derniers ont, avant-guerre, formé la troupe ukrainienne et, depuis l’attaque russe, envoyé des armes en quantité : missiles antichars, systèmes antiaériens, munitions. Dans son rôle, Volodymyr Zelensky, président ukrainien et chef des armées, en demande toujours plus, en faisant la tournée virtuelle des parlements. On l’a vu s’exprimer, par vidéo, devant les représentants états-uniens, suédois, français, italiens, israéliens, norvégiens. À chaque fois, l’histoire est invoquée : aux États-Unis, la situation de ses compatriotes est comparée à celle de Pearl Harbor, l’attaque japonaise contre la flotte du Pacifique, en décembre 1941. De manière moins heureuse, le souvenir de la Shoah est invoqué en Israël. En France, il fait de l’offensive russe une « guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité ». Partout, il en appelle à l’émotion, détaillant les souffrances de son peuple. Devant les élus français, il cite cette femme qui « a dû amputer son pied » ; devant les Italiens, après avoir fait référence à son coup de téléphone au pape, il évoque le sort des enfants ; enfants que l’on voit dans une vidéo présentée aux représentants états-uniens. Le mécanisme est simple, si l’on est ému, on ne peut qu’accepter les demandes que Volodymyr Zelensky égrène dans ses interventions : une zone d’exclusion aérienne et des sanctions. Quelles qu’en soient les conséquences pour la paix mondiale. À chaque fois, la seule pression sur Moscou semble être sa réponse, bien loin des concessions auxquelles il sera amené dans les négociations avec la Russie. Ses interventions à l’international transforment Zelensky en incarnation de la résistance ukrainienne. Cette incarnation survivra-t-elle à un accord diplomatique ou sera-t-elle balayée par une vague nationaliste chez lui ?
Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein.
Biden, les mots de l’excès
La voie du dialogue n’est pas fermée : des discussions se sont tenues fin mars en Turquie entre les deux parties : la Russie et l’Ukraine. La troisième, ce sont les États-Unis en la personne de son commandeur en chef. Joe Biden a inauguré la partie diplomatique de son mandat en convoquant un « sommet des démocraties » à la fin de l’an dernier, avec des visées antirusses, et surtout antichinoises. Cherchant à incarner « le monde libre », il mène contre Moscou une guerre par procuration. La Maison-Blanche, qui a promis de ne pas s’engager sur le terrain en Ukraine, de peur d’une escalade militaire désastreuse pour l’Europe, fait le choix d’une escalade verbale. Venu rassurer la Pologne, le 26 mars, le président des États-Unis a qualifié depuis Varsovie son homologue russe de « boucher ». Et de s’emporter : « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. » Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein, en 2004, ou la Libye de Kadhafi, en 2011, en travaillant à un changement de régime avec le succès que l’on sait.
Ce type de propos ne prépare pas l’avenir, alors que Kiev et Moscou ont engagé des pourparlers. Dans les instances internationales, tout ce beau monde se retrouvera. À commencer par le sommet du G20 en Indonésie en fin d’année, où la photo réunira Vladimir Poutine, Joe Biden et d’autres dirigeants européens. Le Département d’État des États-Unis est conscient du problème et a vite expliqué qu’il ne cherchait pas à destituer Vladimir Poutine. Emmanuel Macron, également, est plus mesuré, même s’il participe à la course aux armements en promouvant l’Europe de la défense. Il a régulièrement le locataire du Kremlin au téléphone et a déclaré qu’il « n’utiliserait pas » des mots tels que « boucher ». Certainement n’en pense-t-il pas moins, mais depuis le début de la crise, et pour conforter sa stature d’homme d’État à l’approche de la présidentielle, il met un point d’honneur à discuter avec toutes les parties en conflit. Le 27 mars, le locataire de l’Élysée a prévenu qu’il ne fallait pas « être dans l’escalade ni des mots ni des actions ». Les tensions, y compris verbales, sont un danger pour la paix, car tout conflit a besoin d’une porte de sortie. Dans six mois, un an ou cinq ans, tous seront amenés à reparler avec les dirigeants russes, et ces derniers avec leurs homologues ukrainiens. Pour avoir la paix, il faut préparer la paix. Les rodomontades, elles, ne sont qu’affaire de communication, trop souvent pour le pire.
Guerre en UkraineEmmanuel MacronVladimir Poutinejoe biden L'Humanité
De la Moldavie à l'Ukraine, à bord du convoi de la solidarité
ReportageAvec l’intensification des combats en Ukraine qui entrent dans leur septième semaine, les besoins médicaux à destination des populations deviennent urgents. L’Humanité raconte le parcours humanitaire de Chisinau jusqu’à Odessa.
Émilien UrbachChisinau (Moldavie), Odessa (Ukraine), envoyé spécial
Dans l’aube orangée, au poste frontière de Tudora, au sud de la Moldavie, les lointains vrombissements d’une sirène militaire viennent rompre le silence nocturne. Il est à peine six heures et les premiers convois humanitaires se présentent devant les barrières douanières. Un 4x4 avec remorque et trois minibus pleins à craquer. À l’intérieur, des cartons remplis de produits d’hygiène, de médicaments, de matériel médical, de couvertures, de couches pour bébé et de nourriture non périssable.
« Offrir un habitat d’urgence aux sinistrés »
Chaque véhicule représente une organisation non gouvernementale (ONG). Sur les portes des minibus le logo de Team-humanity, une association états-unienne créée en 2015, à Lesbos en Grèce pour venir en aide aux réfugiés traversant la Méditerranée.
Sur le 4X4, on aperçoit celui de SOS-attitude, une association grenobloise, créée en 2008, spécialisée dans l’abri familial d’urgence. C’est la première ONG à être arrivée à Palanca, ville frontalière entre l’Ukraine et la Moldavie, le 26 février. Elle y a établi un campement pour les réfugiés fuyant la guerre déclenchée deux jours plus tôt par le président russe en envahissant l’Ukraine. « Nous sommes une petite association, ce qui nous permet d’agir vite et au plus près des besoins, raconte John Diska, son président fondateur. Nous intervenons habituellement sur les catastrophes naturelles ou industrielles pour offrir rapidement un habitat d’urgence aux sinistrés. »
En route vers Odessa
Depuis son siège en Isère à Fontaine, l’association a également fait partir, ces dernières semaines, plusieurs semi-remorques chargés de dons de particuliers et d’entreprises locales à destination des populations ukrainiennes réfugiées en Pologne, Hongrie et Moldavie. « Mais nous nous sommes rendu compte que si la plupart des personnes continuaient leur route vers d’autres pays, la population restée en Ukraine avait également de gros besoins. Et nous avons donc décidé d’amener des dons directement », nous explique John Diska. C’est l’objectif du convoi de ce matin qui rassemble des petites structures. Ces ONG ont décidé de s’unir pour mener à bien leur mission jusqu’à Odessa, la cité portuaire ukrainienne.
Le convoi est arrêté dès la douane Moldave. Les forces de sécurité contrôlent les passeports et interrogent les associations sur le contenu des cartons. Les médicaments posent problème. Impossible de les sortir du territoire sans autorisation du ministère de la Santé. Le ton monte. « D’accord ! On décharge tout, lance Salam, le responsable de Team-humanity. On va les laisser ici et dire aux gens qui meurent là-bas que la police moldave a bloqué le matériel médical à la frontière ! » Alexandra, une jeune médecin roumaine membre de la mission, tente de calmer les tensions avec John Diska. Au final, l’officier accepte finalement de laisser passer les humanitaires.
Des kits de traumatologie
Cette caravane de la solidarité internationale fait désormais route vers le port de la mer Noire qui sert notamment de base arrière pour stocker le matériel de première nécessité avant d’être réparti sur l’ensemble du territoire en fonction des besoins.
Entre temps, une ambulance jaune, de l’organisation espagnole SAMU-emergencias, a rejoint le convoi. Elle transporte du matériel de médecine militaire et des kits de traumatologie. Certains sont d’ailleurs répartis dans les autres véhicules en cas de pépin sur le trajet.
Odessa, l’ancienne ville impériale construite sous Catherine II, a été récemment touchée par des bombardements. Une dizaine de navires militaires russes sillonnent au large. Mais aucun combat ne s’y est pour l’instant déroulé.
De nombreux barrages militaires
Au bout de cinq kilomètres, le convoi est arrêté par un premier barrage militaire. La scène se répétera cinq fois encore au cours des cinquante kilomètres parcourus à grande vitesse jusqu’à Odessa. À chaque contrôle, Salam descend de son minibus pour expliquer l’objet de la mission. Une fois le passage autorisé, les soldats exécutent un « check » de remerciement aux conducteurs de chaque véhicule.
Sur la route, au niveau de Mayaky, le convoi est rejoint par Andreï, chargé de conduire les humanitaires jusqu’au point de livraison. Arrivée en ville, la circulation devient plus compliquée. À tous les carrefours des bunkers construits de sacs de sable et de blocs de béton sont érigés, parfois tenus par des militaires, parfois par de simples citoyens armés, brassards bleus aux bras. Sur les axes routiers des croisillons en IPN métalliques ont été installés pour ralentir l’avancée des véhicules de l’armée russes. « J’ai participé à une livraison de matériel le 27 mars et il n’y avait pas encore ce dispositif », indique Alexandra.
La répartition du matériel médical
Les véhicules parviennent à se frayer un chemin pour atteindre le bord de mer en fin de matinée et se garent dans le parking sous-terrain d’un hôtel. Sergueï et Alexander de l’ONG ukrainienne Pivdenna Capital, accueillent avec enchantement le convoi. Le stock est précieux. Quelques militaires montent la garde . Une partie du matériel est immédiatement déchargée dans le sous-sol et vient rejoindre des centaines d’autres cartons rangés par une équipe de bénévoles qui les étiquettent et les classent.
Une infirmière, membre d’une autre ONG locale, Blago-Svet, s’occupe de faire le point sur les médicaments livrés. Ici, on ne décharge que le paracétamol et les antidouleurs. Les antibiotiques et le matériel de traumatologie doivent être livrés à un hôpital. En moins d’une heure la partie du chargement qui devait être acheminée jusqu’ici a été vidée. Sur un second parking, un peu plus haut, d’autres camions remplissent leurs coffres. Ils partent le jour même vers d’autres endroits en Ukraine.
Une chaîne de solidarité
Le convoi parti de Moldavie ce matin doit maintenant se diviser. Les trois minibus de Team-humanity vont prendre la route vers le nord du pays et la ville de Tchernihiv, pour y livrer le reste des cartons. Les humanitaires projettent également de récupérer des réfugiés qui n’auraient pas encore eu la possibilité de quitter la zone.
Le 4x4 et l’ambulance se rendent à l’hôpital pour enfant d’Odessa. Une fois sur place, le personnel prend en charge la livraison. Une équipe de Médecin sans frontières s’occupera ensuite de répartir le matériel. « Pour l’instant, nous avons installé des antennes de MSF à Lviv et Kharkiv, explique Aleona, traductrice pour l’ONG française. Nous sommes en train d’en mettre une nouvelle en place à Mykolaïv mais un de nos véhicules a été attaqué. »
Le travail des humanitaires pour acheminer les dons n’est pas sans danger. Team-humanity a mis deux jours pour atteindre Tchernihiv. Les équipes de SOS-attitude et de SAMU-emergencias, elles, sont parvenues à regagner la frontière moldave le soir même. « C’est important de prendre conscience de tous ces maillons de la solidarité. Des petites mains en Isère, qui ont empaqueté les cartons jusqu’aux populations ukrainiennes », s’émeut John Diska. Une chaîne d’humanité.
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« La Cour pénale internationale a déjà mis en place une équipe d’enquêteurs »
EntretienPour la spécialiste de la justice internationale, Raphaëlle Nollez-Goldbach, l’enquête ouverte par la CPI pour les crimes commis en Ukraine est inédite.
Gaël De SantisRaphaëlle Nollez-Goldbach Chargée de recherche au CNRS
Comment va enquêter Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est saisi du dossier ukrainien en mars ?
On sait qu’il est allé sur place. Qu’il aille sur le terrain alors que la guerre en Ukraine se poursuit est quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Il a rencontré la procureure générale d’Ukraine et le président ukrainien. On peut imaginer qu’il a déjà établi des contacts institutionnels pour avoir accès à des éléments de preuve collectés par les enquêteurs nationaux. On sait également qu’il a mis en place une équipe spéciale à la CPI, avec de nouveaux recrutements. Ce procureur a une expérience approfondie des nouvelles méthodes d’analyse de la preuve numérique. Avant d’être procureur de la CPI, il dirigeait l’équipe d’enquêteurs des Nations unies sur les crimes de Daech en Irak. Il avait utilisé et développé tout un système d’analyse de la preuve numérique : récupération de disques durs, de téléphones, d’images et de vidéos. Il existe maintenant des nouvelles techniques d’analyse avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, du traitement automatique du langage. Cela permet de repérer, de classer, de hiérarchiser des photos et des vidéos. Le procureur mène aussi un travail sur place, quand les villes sont libérées, pour récupérer des preuves. C’est-à-dire repérer des corps, faire des autopsies, être présent quand on déterre les cadavres des fosses communes. En Ukraine, il semble que les habitants indiquent directement les endroits de celles-ci aux enquêteurs, mais elles peuvent aussi être détectées par l’usage d’images satellites. Les enquêteurs procèdent enfin à l’audition de témoins des crimes.
La Russie n’est pas membre du Statut de Rome. Sur quelles bases ses ressortissants peuvent-ils être jugés ?
La CPI ne peut juger que les crimes commis sur le territoire d’un État qui a ratifié le Statut, ou commis par un citoyen d’un de ces États. Cela laisse des brèches. Un ressortissant russe qui a commis un crime sur le territoire d’un État qui est membre de la Cour peut donc être jugé. La question se posera – si des mandats d’arrêts sont émis – de la réalité du procès et d’une éventuelle sanction. La Cour, qui ne dispose pas d’une force de police, dépend de la coopération des États pour arrêter les suspects.
Jusqu’où les poursuites peuvent-elles remonter dans la chaîne de commandement ? Les responsables politiques peuvent-ils être inquiétés ?
La CPI a été mise en place pour juger les plus hauts responsables. Elle n’est pas censée juger les soldats de base, qui relèvent des juridictions nationales. La justice internationale se concentre sur les hauts responsables. L’article 28 du Statut prévoit la responsabilité du chef militaire, qui n’a peut-être pas commis de crimes de ses mains, mais en a donné l’ordre ou n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ou réprimer l’exécution de tels crimes par les troupes qu’il dirigeait. L’article 27, lui, précise qu’il n’y a pas d’immunité de fonction pour les chefs d’État devant la CPI.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
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L'Humanité soutient le SPF : face aux horreurs de la guerre, l’arme de la solidarité
ActuAu cours d’une soirée pour la paix, l’Humanité a remis, mardi, au Secours populaire français plus de 150 000 euros récoltés auprès de ses lecteurs pour aider les réfugiés ukrainiens.
Camille Bauer« En attendant la paix, la solidarité est indispensable », a rappelé Henriette Steinberg, mardi 5 mars, à l’occasion de la soirée de soutien à l’Ukraine organisée par l’Humanité.
De sa voix forte, la secrétaire générale du Secours populaire français a expliqué l’engagement concret de son organisation auprès de ceux qui vivent sous les bombes.
Entouré de la direction de la rédaction, le directeur du journal, Fabien Gay, lui a remis un chèque de plus de 150 000 euros, fruit de la collecte organisée auprès des lecteurs. « Ensemble, nous avons donc décidé d’œuvrer à cette solidarité qui nous tient tant à cœur, nous avons décidé de la mettre en actes et de contribuer. (…) C’est tout le sens de la campagne d’appel aux dons », a-t-il expliqué à la bonne centaine de participants réunis dans la salle de la Bellevilloise, à Paris.
Les besoins sont immenses
Cette solidarité s’est exprimée d’abord en faveur du peuple ukrainien, dont les besoins sont immenses. « Nous savons qu’il va falloir beaucoup d’argent pour aider les familles à survivre, à manger », a indiqué Henriette Steinberg. Tous les éléments de la vie courante font défaut aux 10 millions de déplacés et plus encore à ceux qui sont restés sur place : nourriture, accès à l’hygiène, etc. Le peuple russe, coincé entre dirigeant autocrate et sanctions, n’a pas non plus été oublié. « Il est très difficile de mettre en regard ce qui arrive à la population russe et ce qui arrive à la population ukrainienne, qui reçoit les bombes », a néanmoins rappelé la chercheuse Anna Colin Lebedev.
Un appel a aussi été lancé pour que l’incroyable élan dont bénéficient les réfugiés ukrainiens soit étendu à tous ceux qui fuient la guerre et la répression. L’ex-députée européenne et actuelle vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Marie-Christine Vergiat, a d’ailleurs regretté que l’Union européenne n’ait accordé la protection temporaire qu’aux seuls Ukrainiens. « C’est le moment de défendre l’égalité des droits et la liberté de circuler », a-t-elle martelé.
Il s’agissait aussi de mieux comprendre la situation. Les reporters de l’Humanité sont venus raconter les difficultés à couvrir ce conflit. « Il n’est pas possible d’approcher de la zone de combat et il y a un climat de suspicion », a relaté Pierre Barbancey. Tentant de tracer des perspectives, l’ex-député européen Francis Wurtz a dit la nécessité de voir fonctionner les pourparlers entre Russes et Ukrainiens. Il a souhaité la création d’un « grand mouvement de masse pour la paix et la solidarité ». Plus inquiète, Anna Colin Lebedev a estimé que « la coupure entre les deux camps est en train de s’approfondir », évoquant une « déshumanisation réciproque ».
Un peu de poésie est tout même venu éclairer la soirée. Avant la chanteuse Garance Bauhain, le comédien Olivier Rabourdin et l’écrivain Laurent Gaudé sont venus dire des textes. Dans un rôle inhabituel, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui déclamé le poème d’Aragon le Chant pour la paix.
La campagne de soutien au peuple Ukrainien continue !
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Pour une sécurité alimentaire mondiale
ChroniqueL’injustifiable et effroyable guerre déclenchée par le pouvoir Russe contre le peuple Ukrainien provoque une puissante série de réactions en chaîne : désorganisation des approvisionnements énergétiques et des matières premières essentielles à l’industrie ; risque de crise alimentaire mondiale, déraillement des actions pour sauver le climat.
Patrick Le HyaricDans le contexte de la mondialisation capitaliste, la guerre met au grand jour les interdépendances mondiales pour l’agriculture et l’alimentation organisées par le capital transnational dans le cadre de la division internationale du travail qu’il a imposée. Les travailleurs des villes et des campagnes du monde entier sont placés en concurrence les uns avec les autres pour tirer vers le bas les rémunérations du travail. Cette stratégie capitaliste met en cause les sécurités énergétiques et alimentaires tout comme les sécurités environnementales.
La réaction en chaîne inflationniste impacte les prix du gaz et du pétrole, comme ceux du blé, du tournesol, du colza ou du soja. La flambée des prix du gaz indispensable à la fabrication d’engrais renchérit les coûts de production des céréales. Et, la hausse des prix des céréales et des oléo protéagineux fait augmenter les coûts de l’alimentation animale. Cet enchaînement entraîne la montée des prix des viandes de volailles, de porc ou du lait. Ces hausses frappent les consommateurs sans amélioration des revenus paysans. Les prix de l’énergie ont un impact négatif sur les cultures de fruits et légumes sous serre ainsi que les coûts des pêches maritimes.
L’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations-Unies, la FAO, prévoit une augmentation des prix alimentaires pouvant aller de 8 % à 20 %. Inutile de dire que celles et ceux qui souffrant déjà beaucoup, souffriront encore plus demain. Pour les pays en développement, le choc va donc être encore plus rude.
L’Union européenne importe peu de céréales pour l’alimentation humaine. Par contre le modèle agricole intensif, impulsé par les modifications successives de la politique agricole commune, a rendu les élevages européens dépendant du blé ukrainien et russe, de l’huile et des tourteaux de tournesol d’Ukraine comme du soja brésilien. Aujourd’hui, 10 % des calories consommées au sein de l’Union européenne sont importées. Ces politiques agricoles européennes ne contribuent donc pas à une sécurité du système alimentaire mondial. La concentration agraire avec l’élimination des petites et moyennes exploitations agricoles, dictée par les secteurs industriels et de la distribution, fragilisent notre sécurité alimentaire tout en portant atteinte à la qualité alimentaire, à la santé humaine et animale, et contribue au saccage des cultures vivrières des pays du sud.
Et, voici que ces derniers jours, à la faveur de la guerre, les multinationales de l’agrobusiness ont poussé à réintensifier encore les productions agricoles au point d’obtenir l’annulation des quelques dispositions positives inscrites dans le plan climat de la PAC votées au mois de décembre dernier par le parlement européen.
On tente de faire croire que la mise en culture de surfaces considérées en jachère serait un facteur de stabilité des prix. C’est un double leurre. Les semis de blé sont déjà réalisés depuis plusieurs mois et en général les jachères ne concernent pas les surfaces susceptibles de produire du blé. Mais montrer du doigt le « verdissement » de la PAC permet de détourner les regards des véritables responsables de la montée des prix :
Ainsi, on maintient l’opacité sur les stocks mondiaux organisée par certains pays et les sociétés de courtage qui font la pluie et le beau temps sur les marchés mondiaux des céréales : Cargill, Glencore, Vital, Transfigura ou Louis Dreyfus Compagny. Comme dans le secteur pétrolier, celles-ci organisent la spéculation et fixent chaque jour les prix mondiaux.
Sous l’égide de l’ONU et de son département chargé de l’alimentation une initiative est donc indispensable pour stabiliser, contrôler et bloquer les prix mondiaux.
Une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire devrait être préparée - incluant évidemment la Russie et l’Ukraine - afin de prendre des décisions pour empêcher les famines. Celle-ci devrait ouvrir un dialogue pour permettre aux sept millions de tonnes de blé bloquées dans les ports de Marioupol et Odessa de transiter via un corridor céréalier afin d’être stocké sous intervention internationale afin d’être libéré en faveur des pays qui ont urgemment besoin de blé : les pays africains, L’Égypte, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, l’Irak, le Yémen.
Les pays qui sont aujourd’hui sous « ajustement structurel » du Fonds monétaire international (FMI) doivent bénéficier d’un moratoire de plusieurs années sur leur dette afin de pouvoir investir dans la production agricole et alimentaire.
Une telle conférence devrait également mettre à son ordre du jour, des coopérations nouvelles et de nouveaux développements des productions vivrières dans les pays du Sud aptes à affronter les changements climatiques. Ne pas engager un nouveau programme pour la souveraineté alimentaire de chaque peuple c’est condamner des millions de personnes à la famine et la sous-alimentation et des millions d’autres à prendre les redoutables et incertaines routes de l’exil.
C’est de notre solidarité, de notre humanité, dont ont besoin les populations, les jeunes et les familles, quelles que soient leurs origines, poussées à fuir famine et guerre. La mondialisation capitaliste déshumanise et fournit ce terreau empoisonné aux porteurs de haine, de racisme et de xénophobie qui prospère depuis des mois avec la complicité du grand média-business et des puissants. Et, tous ces dirigeants européens qui, il y a quelques mois, pour glaner quelques voix aux élections étaient prêts à construire un mur aux frontières de l’union européenne auront ils le courage de venir en aide à peuples menacés de famine en faisant cesser cette spéculation ? En appelant à la violence contre plus pauvre que soit, tous détournent les regards des véritables responsables des désordres du monde. Ces faiseurs de ressentiments, de violences et de douleurs, sont les gardiens zélés de la tranquillité des puissants, l’assurance vie du système. Ce sont les choix politiques fondamentaux qu’il faut radicalement changer.
Par exemple, il devient urgent d’engager une révolution des modes de consommations et de productions qui exige de ne plus utiliser les céréales à des fins industrielles et de se détourner de l’usage des agrocarburants que les États-Unis comptent bien nous revendre au prix fort. Les terres agricoles doivent en effet être réservées à l’alimentation humaine et animale.
La politique agricole commune doit redevenir une politique favorisant l’agriculture paysanne qui porte un modèle agricole non intensif, donc moins consommateur de céréales importées pour l’élevage et moins d’intrants chimiques.
Une Politique agricole et alimentaire qui permette la fixation de prix rémunérateurs pour un quantum de production par agriculteur. C’est possible avec le retour d’outils d’intervention à l’opposé des choix faits en 1992 sous la pression du reaganisme et de la construction de l’organisation mondiale du commerce. Constituer des stocks agricoles ou énergétiques devient une condition de nos sécurités. Plus qu’hier encore, nos concitoyens découvrent que l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être considérées comme des marchandises mais comme des biens communs humains. Le combat pour la sécurité alimentaire mondiale doit être mené. Pour le bien de tous !
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Le sous-texte de l’expertise
ChroniqueSylvestre HuetLe rapport du groupe de travail 3 du Giec publié la semaine dernière trace-t-il les voies d’une lutte efficace contre la menace climatique ? Oui, si l’on en considère la partie scientifique et technique. Calcul des émissions. Description du futur bas carbone pour l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les transports. Estimation des flux financiers nécessaires… Tout y est. En 2 913 pages. Énorme et nécessaire travail d’expertise.
Les premiers lecteurs ont noté l’importance accordée à la sobriété, chargée de 40 à 70 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. C’est là que le bât blesse. Citons le rapport : « Les individus disposant d’un haut statut socio-économique contribuent de manière disproportionnée aux émissions… » Mais que faire ? La réponse aux questions fréquentes le dit ainsi : « En tant que consommateurs, surtout si l’on appartient aux 10 % les plus riches de la population mondiale en termes de revenus, on peut limiter la consommation, notamment en mobilité, et explorer le bien-vivre compatible avec une consommation durable. »
Les rédacteurs sont instruits du monde réel. Ils savent que les milliardaires ne se priveront pas volontairement des jets privés et de modes de vie émettant des milliers de fois plus de CO2 que la plupart des Français. Bezos (Amazon), Zuckerberg (Facebook), oligarques russes et chinois, Bernard Arnault et François Pinault l’auraient déjà fait s’ils le voulaient.
Faire appel à leur charité pour l’humanité, ce que signifie cette phrase, pourrait donc sembler puéril. Les rédacteurs savent aussi que les classes moyennes des pays riches – l’essentiel de ces 10 % les plus émetteurs de CO2 – ne s’engageront pas volontiers dans la sobriété s’ils ont sous les yeux le spectacle des consommations sans limites des grandes fortunes. Des économistes et des sociologues démontrent ainsi, aisément, qu’une société trop inégalitaire ne peut être sobre en raison de l’exemple donné par les trop riches. Le désir d’imitation des pauvres et la volonté des riches de garder leur distinction l’interdisent.
Le B.A.-BA d’une politique climatique efficace devrait donc être la suppression des grandes fortunes et revenus excessifs, tout comme celle de la publicité commerciale, arme de destruction massive de l’autonomie matérielle et de l’imagination des classes populaires. On touche là les limites de l’expertise du Giec, excellente par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’économie politique.
www.ipcc.chla chronique scientifique de sylvestre huet L'Humanité
Sur terre
ChroniquePrenons un peu de hauteur. Il paraît que, vue de l’espace, la Terre est comme une oasis de paix, bleue, disait Éluard, comme une orange. Quatre passagers privés se sont envolés à bord d’une capsule appelée Crew Dragon, lancée par une fusée privée Space X, pour un séjour de huit jours dans la Station spatiale internationale, où la Nasa a commercialisé leur accueil. Ils pourront voir le Soleil se lever seize fois par jour au rythme de leurs rotations, et des activités sont même prévues à leur intention, préparées par les vrais astronautes et GO de la station avec des expériences. Le petit chimiste, le petit physicien… Ce n’est que le début. Le projet d’un hôtel spatial d’une capacité de 400 clients est en cours, avec chambres, bar, salles de sport, etc. Il faut espérer qu’il y aura des promos. Le coût actuel de la semaine de vacances dans le ciel est de 40 millions de dollars par personne. Donc, pour le moment, on va rester les pieds sur terre et, bien que n’ayant pas décollé, on va faire ce qu’on a à faire.
L'Humanité
Pour l’hôpital, la lutte continue
ChroniqueChristophe PrudhommeQue les applaudissements sont loin ! L’hôpital est à l’agonie, avec des services d’urgences qui ferment par manque de personnels et de lits. En ville, ce n’est pas mieux avec de moins en moins de médecins traitants et l’explosion des dépassements d’honoraires chez les spécialistes.
Que nous est-il proposé pour les années à venir ? D’un côté, la poursuite de la politique de casse du service public avec le représentant des riches qui ne pensent qu’à se faire « un pognon de dingue » dans les cliniques privées et les Ehpad ; de l’autre, l’exclusion, la recherche constante de boucs émissaires et le racisme en façade et, derrière, le même soutien au monde de l’argent, même s’il est moins assumé. Bref, nous n’avons rien à attendre de bon des cinq ans qui viennent.
Il va falloir continuer à se battre au quotidien pour assurer nos missions de service public dans le cadre de ses valeurs de solidarité, de bienveillance, d’humanisme, de respect de l’autre avec ses différences, sous la devise de la République : Liberté, Égalité, Fraternité.
Bref, il va falloir résister et poursuivre le combat pour que les vrais problèmes fassent l’objet d’un réel débat à hauteur des enjeux. Les questions de santé et de protection sociale ont été les grandes absentes de ce débat. Hormis la provocation d’Emmanuel Macron sur le report de la retraite à 65 ans, rien n’a été réellement proposé pour ouvrir des pistes crédibles permettant à chacun de pouvoir disposer d’un système de santé et de protection sociale répondant à ses besoins, quels que soient ses ressources et son lieu de résidence sur le territoire.
Pourtant, j’ai participé ces derniers mois à de multiples débats et initiatives où les personnes présentes faisaient part de leur inquiétude et étaient avides de discuter de solutions possibles. Mais, visiblement, cela n’a pas suffi pour pouvoir ouvrir une autre alternative que celle qui nous a déjà été proposée en 2017 et qui nous promet encore cinq ans d’une grande misère pour notre système de santé.
Toutefois, face à cette adversité, comme face à la maladie, il ne faut jamais renoncer, ni baisser les bras. Il faut toujours garder l’espoir qu’en se battant on peut toujours gagner en utilisant tous les « traitements » à disposition. Le bulletin de vote en est un et il pourra encore être utilisé pour les élections législatives, mais il n’est pas le seul.
Le billet du Dr Christophe Prudhomme L'Humanité
Un roi fou d’amour pour son favori et autres cartes à jouer
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniBruno Geslin (Cie La Grande Mêlée) signe la scénographie et la mise en scène de l’adaptation qu’il a réalisée, avec Jean-Michel Rabeux – sous le titre le Feu, la Fumée, le Soufre – de la tragédie historique de Christopher Marlowe (1564-1593), Édouard II. L’histoire d’un roi anglais fou d’amour pour son favori, Gaveston, qu’il anoblit et élève aux plus hautes fonctions. La conjuration de la noblesse, menée par Mortimer, amant de la reine, liquidera Gaveston au terme d’une suite de cruelles péripéties. Édouard II sera empalé en prison. Mortimer finira pendu et la reine enfermée à la tour de Londres, sur ordre d’Édouard III, fils de son père. On doit, entre autres œuvres majeures, à Marlowe, grand poète au verbe haut tué dans une rixe, athée vraisemblable, espion supposé d’Elisabeth Ire, la Tragique histoire du docteur Faust, le Juif de Malte et Massacre à Paris, dont Chéreau livra, en 1972, une sublime version scénique au TNP-Villeurbanne. Marlowe, qui disait : « Quiconque n’aime pas le tabac ou les garçons est un imbécile », est à ranger entre François Villon et Jean Genet.
C’est un grand spectacle qu’offre Bruno Geslin, qui ne redoute pas d’inscrire cette fable noire dans un jus historique plausible, avec grandes eaux musicales, chants liturgiques d’époque, cortèges porteurs de reliques, le jeu d’excès de onze acteurs, souvent sur praticables et passerelles, une vidéo inventive, des attractions diverses et des lumières d’entre chien et loup. Le texte fait l’épargne de la rhétorique supérieure du poète, par ailleurs traduite par Jean-Michel Déprat et André Markowicz. Le rôle du roi est confié à la tragédienne Claude Degliame et celui de Gaveston à l’actrice Alyzée Soudet, giton plein de feu. C’est cause d’étrangeté, dans la mesure où la malédiction initiale gît dans l’homosexualité masculine. On se souvient, du coup, du mot de Jacques Lacan : « Il n’y a aucune différence entre l’homme et la femme, sauf le sexe. » Le rôle de la reine, en revanche, est tenu par un homme, en cela conforme à la règle de la scène élisabéthaine. La question du genre, au théâtre comme dans la société, est de plus en plus versatile et sujette à caution.
La chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtre L'Humanité
Emmanuel Macron se lance dans un entre-deux-tours très compliqué
ActuLe président sortant a tenté de jouer sur la corde sociale, lundi, dans trois villes des Hauts-de-France qui l’ont vu arriver derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon au premier tour.
Aurélien SoucheyreCyprien CaddeoLe 24 avril, Emmanuel Macron pourrait entrer dans l’histoire par la plus petite porte qui soit : celle d’un président qui s’est ingénié à faire monter l’extrême droite avant de perdre contre elle. « Rien n’est joué », assure le chef de l’État. « Le RN peut gagner », ajoute le patron des députés Modem, Patrick Mignola. Ces phrases alarmistes illustrent un risque qui n’a jamais été aussi réel. Emmanuel Macron est donné à 51-54 % contre 46-49 % pour Marine Le Pen par les sondages, loin des 66,1 % des voix qu’il avait rassemblées en 2017. Car le président des riches a déjà en grande partie pompé l’électorat de droite dès le premier tour et peut craindre de très mauvais reports de voix issus de la gauche, dont le bloc, avec 32 % des suffrages exprimés au premier, possède en réalité la clé du second tour.
Comment Macron entend-il désormais faire campagne ? Des « gestes » sont-ils prévus afin d’inciter une gauche qui le rejette à faire barrage à l’extrême droite en votant pour lui ? « Moi qui connais la gauche, je sais très bien que nous avons des idées différentes mais des valeurs communes, celles de la République et de la démocratie », a d’ores et déjà déclaré le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. « On doit convaincre l’électorat de Jean-Luc Mélenchon », ajoute le délégué général de LaREM, Stanislas Guerini. Et c’est justement à Denain, Carvin et Lens, trois communes des Hauts-de-France dans lesquelles Marine Le Pen est arrivée en tête dimanche, et où Emmanuel Macron termine troisième derrière Jean-Luc Mélenchon, que le président a fait, lundi, son premier déplacement en vue du second tour.
Il y a défendu son programme coûte que coûte, sans la moindre concession pour le moment, quand bien même il se dit prêt à l’ « enrichir » et le « compléter » en discutant avec les candidats qui ont appelé à barrer la route au RN. Mais, aux habitants qui l’ont très régulièrement interpellé sur son projet de décaler la retraite à 65 ans, le président a répondu qu’il ne « battra pas le RN avec de fausses promesses ». Puis, il a assuré vouloir financer « les départs anticipés dans les métiers pénibles » et faire passer les retraites minimales de 900 à 1 100 euros « dès juillet », pour que les « anciens aient une pension décente ». « J’essaie de clarifier mon programme en montrant qu’il est juste et social », ose-t-il ajouter. « C’est à moi de rassembler autour de ça. J’ai vu beaucoup de jeunes qui m’ont dit “J’ai voté Mélenchon”. J’essaie de convaincre », poursuit le président, qui finit même par citer Jean Jaurès : « Je parle du réel pour aller à l’idéal. »
Le message est loin de prendre complètement. « Nous sommes dans la misère, on est malades de vos réformes », lui lance une citoyenne. Le chef de l’État est tantôt applaudi, tantôt hué. Son envie d’ « emmerder » les non-vaccinés lui est reprochée. Un passant dénonce « la vulgarité de cette mascarade » quand un autre lance que « Macron ne pense pas à la France, il ne pense qu’aux riches ». Pas facile, pour le président, d’aller sur le terrain du social quand bien même Marine Le Pen ne promet rien de mieux en la matière : si le RN cherche à capter une colère légitime, il ne fera que la détourner vers le pire.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le Pen L'Humanité
La tactique du référendum anti-Macron, un piège tendu à la gauche
Premier planPrésidentielle Le 24 avril, les voix des électeurs progressistes comme la mobilisation des abstentionnistes seront décisives pour empêcher l’accession de Marine Le Pen à l’Élysée. L’extrême droite ne l’a que trop bien compris, et mise pour l’emporter sur le rejet du président des riches.
Julia HamlaouiC’est un second tour dont les électeurs de gauche et les 26,31 % d’abstentionnistes de dimanche seront les arbitres le 24 avril. Un second tour où la menace de l’extrême droite ne relève plus de l’hypothèse irréaliste : de 46 % à 49 % des intentions de vote se portent sur elle, selon les premiers sondages. L’extrême droite en est bien consciente et se tient prête à refermer son piège : transformer ce scrutin en « référendum anti-Macron », misant sur la détestation qu’inspire la politique du président sortant pour mieux minimiser la gravité de son propre projet. Dès dimanche soir, Marine Le Pen l’a ainsi dessiné : c’est « soit la division, l’injustice et le désordre imposés par Emmanuel Macron au profit de quelques-uns, soit le rassemblement des Français autour de la justice sociale et de la protection », a-t-elle lancé, quand bien même son programme est plus libéral qu’en 2017 (pression du camp Zemmour oblige).
Depuis, les cadres du RN n’y vont pas par quatre chemins : « Je dis aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, soyez de vrais insoumis, n’allez pas sauver la tête d’Emmanuel Macron, n’allez pas signer pour la retraite à 65 ans, ou pour la casse sociale du service public », a lâché lundi, sur LCI, Sébastien Chenu. Et le patron par intérim du RN, Jordan Bardella, assure viser « les 70 % des Français qui ont voté contre Emmanuel Macron », dont beaucoup « ne veulent pas remettre la politique de la France entre les mains de cabinets privés ».
les cadres du rassemblement national se satisferaient d’une abstention
La toile est tissée. Il ne faut pourtant pas gratter longtemps pour que la politique « sociale » de Marine Le Pen apparaisse pour ce qu’elle est : un vernis. « Un programme de gauche ? non », a répondu Louis Aliot, gêné aux entournures par la question de France Info, lundi, essayant tout de même de vendre les propositions pour le « pouvoir d’achat » de sa candidate, qui refuse d’augmenter le Smic et a renoncé à la retraite à 60 ans pour tous. Mais le maire de Perpignan se satisferait d’une abstention : « Vous pouvez aussi rester à la maison », a-t-il conseillé aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Reste que, de son côté, Emmanuel Macron ne fait rien, pour l’heure, afin de désamorcer ce piège qui pourrait lui exploser à la figure et entraîner le pays dans le chaos de la division xénophobe. Au contraire, le président-candidat semble vouloir jouer son va-tout : « Je mettrai toutes mes forces pour convaincre que le seul projet pour le pouvoir d’achat, contre la vie chère, des travailleurs, de ceux qui sont au bord du chemin, c’est le nôtre », a-t-il déclaré avant de prendre la direction du bassin minier lundi. « La logique, ce n’est pas de faire des compromis sur le programme », a même averti la ministre Amélie de Montchalin. Les lieutenants de la Macronie, à l’instar de Gabriel Attal, torpillent le « projet injuste » de Le Pen, tout en restant droits dans leurs bottes : « On va continuer à montrer que, oui, nous demandons aux Français de travailler globalement plus longtemps, mais qu’on tiendra compte de la pénibilité et des carrières longues », explique le porte-parole du gouvernement à propos de la retraite à 65 ans. Quant à l’invention promise dimanche de « quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions et les sensibilités diverses », il ne s’agit ni plus ni moins que de la redite du « en même temps » de 2017, lui-même décalque de la « stratégie d’ouverture » de Sarkozy en 2007.
Pas de concession, donc, alors que « la clé du scrutin, ce sont les électeurs de Jean-Luc Mélenchon », juge Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Les 7,07 % d’Éric Zemmour sont acquis à Marine Le Pen à 76 %, selon l’Ifop. Logique quand, derrière les divisions de façade, le projet est partagé. L’électorat de Valérie Pécresse se répartirait équitablement entre la candidate RN (35 %), le président sortant (35 %) et l’abstention (30 %), mais le tout ne représente que 4,78 % des voix. Tandis que la gauche compte au premier tour 31,94 % au total, dont 21,95 % pour l’insoumis, dont les électeurs se reporteraient, pour le moment, à 33 % vers Emmanuel Macron, 23 % vers Marine Le Pen et 44 % vers l’abstention.
« Notre vote ne vaut pas caution », prévient Yannick Jadot
Les dirigeants de gauche ont prévenu : après cinq ans de casse sociale, de réforme conservatrice sur le droit d’asile ou la sécurité, le vote contre n’est plus automatique. « De plus en plus de Français de gauche n’en peuvent plus d’avoir à choisir entre la droite et l’extrême droite », constate le communiste Fabien Roussel. « Emmanuel Macron a une responsabilité non seulement par la politique qu’il a menée avec brutalité, mais aussi par le fait qu’on l’a vu réhabiliter Pétain et Maurras au détour d’une interview, ou qu’un ministre de l’Intérieur (a dit) à M me Le Pen qu’elle était trop molle », a aussi rappelé Adrien Quatennens, lundi. Deux attitudes cohabitent à gauche dans la perspective du second tour. Du PCF à EELV, en passant par le PS, prévaut la nécessité d’utiliser « le seul bulletin disponible » pour barrer la route de l’Élysée au RN et ses alliés. Du côté de la FI, Jean Luc Mélenchon a confirmé – après avoir répété à plusieurs reprises qu’ « il ne faut pas donner une voix à Mme Le Pen » – la consultation de ses soutiens sur la consigne de vote. Le même choix qu’en 2017, un pari risqué quand un « ni-ni » de gauche suffirait à faire basculer le scrutin en faveur de la candidate RN.
Mais un message est d’ores et déjà commun : le président sortant est comptable de la situation et doit l’assumer. « La responsabilité totale de ce qui va se produire au second tour incombe au principal protagoniste, Emmanuel Macron, c’est à lui de faire le nécessaire » , plaide le député insoumis Adrien Quatennens. « Il doit renoncer à infliger à nos compatriotes une nouvelle cure de souffrances et, d’ores et déjà, retirer son projet d’allongement d’âge de départ à la retraite, de casse de l’hôpital, de privatisation de l’école publique », estime Fabien Roussel. « Notre vote ne vaut pas caution », prévient aussi Yannick Jadot, appelant le candidat de LaREM à « créer les conditions du rassemblement pour faire échec à l’extrême droite ». Ce dernier oppose pour l’heure une fin de non-recevoir, ses soutiens se contentant de mettre en avant des mesures plus consensuelles comme le minimum de pension de retraite à 1 100 euros. D’ici au second tour, comme après, il trouvera la gauche sur son chemin pour lui rappeler qu’il ne faut jamais confondre barrage et adhésion. Et surtout que l’oublier met en péril la République.
Inscrits : 48 747 914.
Abstentions : 12 824 135 (26,31 %).
Votants : 35 923 779 (73,69 %).
Blancs : 543 638 (1,12 %).
Nuls : 237 023 (0,49 %).
Exprimés : 35 143 118 (72,09 %).
Selon le ministère de l’Intérieur, les candidats ont obtenu (en % des suffrages exprimés et en voix) :
Emmanuel Macron (LaREM) : 27,84 %, 9 785 578.
Marine Le Pen (RN) : 23,15 %, 8 136 369.
Jean-Luc Mélenchon (FI) : 21,95 %, 7 714 949.
Éric Zemmour (Reconquête !) : 7,07 %, 2 485 935.
Valérie Pécresse (LR) : 4,78 %, 1 679 470.
Yannick Jadot (EELV) : 4,63 %, 1 628 337.
Jean Lassalle (Résistons !) : 3,13 %, 1 101 690.
Fabien Roussel (PCF) : 2,28 %, 802 615.
Nicolas Dupont-Aignan (DLF) : 2,06 %, 725 356.
Anne Hidalgo (PS) : 1,75 %, 616 651.
Philippe Poutou (NPA) : 0,77 %, 268 984.
Nathalie Arthaud (LO) : 0,56 %, 197 184.
Présidentielle 2022Marine Le PenEmmanuel Macron L'Humanité
Face à Macron, Marine Le Pen se pose en Mère la Nation
ActuÀ nouveau qualifiée au second tour, l’extrême droite fait bloc derrière sa candidate. Laquelle joue l’illusionniste, prétend défendre la « justice sociale » et la « démocratie », bien aidée en cela par la politique et l’attitude d’Emmanuel Macron.
Benjamin König« J e ne me tromperai pas d’adversaire. » La sentence lâchée dimanche soir par Éric Zemmour, arrivé en quatrième position avec un peu plus de 7 % des voix, pose le cadre de cet entre-deux-tours. Celui qui, de l’aveu même du trésorier du RN, Wallerand de Saint-Just, a servi de « paratonnerre » à Marine Le Pen, n’a pas tardé à changer d’âne, lui qui déclarait encore le 18 mars que « Marine Le Pen ne peut pas gagner et ne le pourra jamais ». Il faut croire que la qualification de la cheffe du RN avec 23,15 % des voix modifie en profondeur les perspectives, prouvant que la division entre les deux candidats du « camp national » – l’expression est de Marine Le Pen elle-même – était bien factice. Non seulement elle améliore son score de deux points par rapport à 2017, mais l’irruption de l’idéologue raciste ne lui a en aucune façon taillé des croupières : le duo se nourrit et se renforce mutuellement. Marion Maréchal, qui a rallié Zemmour pendant la campagne, a d’ailleurs parlé de « construire une majorité parlementaire » avec le RN. Face à ce « bloc national » revendiqué par Jordan Bardella, Emmanuel Macron est seul et entêté. Et l’extrême droite, à laquelle un tiers des électeurs ont apporté leur suffrage dimanche, sent l’odeur du sang. Dans ces cas-là, elle est prête à tout.
une réserve de voix chez zemmour et dupont-aignan
Dans le discours de Marine Le Pen, cette énième opération séduction se traduit donc en ces termes : « J’appelle tous les Français de toutes sensibilités à rejoindre ce grand rassemblement national et populaire », a-t-elle lancé dimanche soir. Désormais, elle dispose non seulement d’un socle mais également de réserves de voix : celles d’Éric Zemmour, dont 76% (selon l’Ifop) ont l’intention de se reporter sur elle. Et sans doute une majorité des 725 000 électeurs (2,06 %) de Nicolas Dupont-Aignan. La force répulsive du président sortant modifie fondamentalement le rapport de forces : Marine Le Pen espère ainsi opérer un renversement du front républicain en appelant à « faire barrage » à Macron. Ce qui élargit encore le spectre électoral : toujours selon l’Ifop, les reports de voix qu’elle peut attendre sont estimés à 35 % des électeurs de Valérie Pécresse (35 % pour Macron, 30 % d’abstention), 23 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon (33 % pour Macron, 45 % d’abstention), le reste étant résiduel. Ratisser large est ce à quoi s’est employé, ce lundi, le député RN du Nord, Sébastien Chenu, s’adressant aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon : « Soyez insoumis jusqu’au bout, n’allez pas vers le candidat de la retraite à 65 ans », a-t-il déclaré sur BFMTV.
Ce discours pseudo-social est aujourd’hui le cœur de la stratégie de Marine Le Pen. Le « rassemblement » qu’elle vise prétend se fonder sur la « protection sociale », quand bien même le programme du RN vise à l’affaiblir via des baisses d’impôts pour les plus riches, notamment en matière de droits de succession et de donation sur le patrimoine, mais également par une nouvelle suppression de cotisations patronales. Et si Marine Le Pen attaque Emmanuel Macron sur les retraites, son projet profondément remanié début mars est sensiblement le même que celui du président sortant : l’âge légal reste à 62 ans, mais la durée de travail nécessaire à une pension à taux plein est de 40 annuités. Elle se garde également d’avouer qu’elle souhaite conserver la « flat tax » à 30 % instaurée par le chef de l’État sur les revenus du capital, et a même abandonné le rétablissement de l’ISF et l’abrogation de la loi travail.
Désormais, la cheffe du RN récupère les mots de la gauche, de la démocratie et de l’unité populaire. Dimanche, elle s’en est prise au « pouvoir de l’argent », au « président des riches », appelant à l’ « unité nationale » et la « concorde » – un mot explicitement lié à l’histoire révolutionnaire. Avant les deux grands meetings prévus en Avignon le 14 avril, puis à Arras le 21, Marine Le Pen tient ce mardi une conférence de presse. Le thème : « La revitalisation de la démocratie ». Malgré tout le rejet que peut inspirer Emmanuel Macron, il est plus qu’inquiétant d’entendre l’extrême droite jouer les démocrates. En outre, cette dernière n’a jamais été aussi dangereuse et menteuse que quand elle prétend faire du social. Et il est salutaire de rappeler que sa priorité n’est pas une mesure sociale, mais un référendum contre l’immigration qui mettrait à bas ce qui fonde notre nation : l’égalité des citoyens.
LR La droite en apnée
Un avenir incertain. Au lendemain
du cataclysme historique que constitue le score de Valérie Pécresse (4,78 %), les ténors du parti « Les Républicains » se sont réunis en bureau politique. Déchirés sur la stratégie à adopter pour le second tour, révélant une fois de plus les fractures idéologiques au sein du parti, ses cadres ont cherché une porte de sortie, pour que la maison LR survive au moins jusqu’aux législatives. Une motion a été adoptée à 87 %, mais se résume à une consigne pour qu’« aucune voix ne se porte sur Marine Le Pen ». Beaucoup, du président Christian Jacob à Valérie Pécresse, en passant par Xavier Bertrand et Rachida Dati, voteront Emmanuel Macron le 24 avril. À l’aile droite, Éric Ciotti, qui s’est abstenu de voter la motion LR, le député Julien Aubert ou le patron des Jeunes Républicains, Guilhem Carayon, ont déclaré qu’ils ne voteront pas Emmanuel Macron, sans préciser s’ils se saisiront du bulletin Le Pen… Ces divergences vont encore rejaillir ces prochains jours sur la stratégie à mener aux législatives, alors que cent sièges de députés sont à défendre. Il faudra ensuite faire les comptes : les difficultés financières du parti, qui ne sera pas remboursé de ses frais de campagne, s’annoncent colossales.
Présidentielle 2022Élections 2022Marine Le PenÉric Zemmour L'Humanité
Terrible cinquième République
ÉditorialStéphane Sahucpar Stéphane Sahuc
La Ve République va peut-être produire le pire : permettre à l’extrême droite d’arriver au pouvoir. Une terrible mécanique, consubstantielle des présupposés de sa fondation : l’exercice d’un pouvoir personnel. Le césarisme gaulliste, qui visait au dépassement de la « République des partis », n’a eu de cesse d’être approfondi afin de faire de l’élection d’une personne l’alpha et l’oméga de la vie politique. Inversion du calendrier électoral, calage du temps législatif sur le temps présidentiel, absence de proportionnelle, invention du concept de majorité présidentielle… La vie politique structurée par des partis porteurs de visions de société ou représentant des intérêts de classes sociales s’est transformée en une vie publique organisée autour de candidats visant le second tour d’une élection.
Cette évolution fait que les électeurs sont, de plus en plus, placés dans une logique non pas de vote pour des idées, mais de calculs tactiques dès le premier tour. Difficile de produire de l’engagement citoyen dans ces conditions. L’élection de dimanche est l’incarnation parfaite de cette évolution. Haut niveau d’abstention et « vote stratège » qui fonctionne à plein. C’est pour être certain de jouer ou de gagner l’ultime face-à-face que, depuis des décennies, à gauche comme à droite, on instrumentalise l’extrême droite. Sauf qu’après avoir rendu la « droite inéligible » pour reprendre une expression de Pierre Bérégovoy, puis, au fil de sa banalisation et des déceptions, la gauche inéligible, l’extrême droite est aujourd’hui en passe d’être élue.
Depuis des dizaines d’années, la Ve République exclut toujours plus de pans de la société de la représentation politique afin de permettre l’élection d’un monarque républicain. Ce système institutionnel arrive au bout de sa contradiction : la possibilité de produire un monarque antirépublicain. Éviter cela, c’est se laisser une possibilité de changer la donne. Pour y parvenir, il faut, certes, comme le déclare Jean-Luc Mélenchon, « ne pas s’abandonner à la colère qui conduirait à commettre des erreurs qui seraient définitivement irréparables ». Mais au-delà, chacun doit prendre ses responsabilités avant et au moment du vote, y compris et surtout Emmanuel Macron.
EditorialPrésidentielle 2022Ve républiqueExtrême droite L'Humanité
Après les « quatre France », voici le pays des trois « blocs »
ActuAlors que quatre candidats récoltaient autour de 20 % en 2017, l’électorat s’est partagé cette fois-ci en tiers presque égaux. La recomposition sociologique et politique amorcée il y a cinq ans s’est approfondie.
Christophe DeroubaixEn avril 2017, le politologue Jérôme Jaffré publiait dans le Figaro un article décrivant les quatre France qui s’étaient incarnées dans autant de candidatures (Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon), chacune représentant entre un cinquième et un quart des électeurs. Cinq ans plus tard, ce sont trois blocs d’un poids presque équivalent qui émergent d’un scrutin qui aura finalement mobilisé 73,7 % des électeurs inscrits, soit un peu moins qu’en 2017 (77,8 %), mais bien plus que ne le laissaient présager les derniers sondages.
1. Le bloc « central » d’Emmanuel Macron
Avec 27,84 % des suffrages, Emmanuel Macron réalise à quelques dixièmes près le même score que le dernier président sortant, Nicolas Sarkozy en 2012, ayant de nouveau sollicité les suffrages des Français. C’est bien au-delà du score de Jacques Chirac et de ses 19,88 % de 2002, mais en deçà de celui de François Mitterrand en 1988 (34,1 %). Et sa force du premier tour constitue sa faiblesse pour le second, tant il semble avoir fait le plein de son électorat naturel, en siphonnant notamment l’électorat de Valérie Pécresse (4,78 %). La réussite de l’OPA macroniste se mesure certainement le mieux parmi les « seniors », parmi lesquels, selon un sondage réalisé le jour du vote par l’Ifop, Emmanuel Macron réalise exactement le même score que François Fillon en 2017 : 39 %. Dans la France des moins de 65 ans, Emmanuel Macron arrive en 3e position.
Si, en 2017, sa candidature avait rassemblé par défaut face au danger de l’extrême droite, elle repose désormais plus sur l’adhésion. Pas tant à son programme (66 %), au demeurant, qu’à sa personnalité (70 %). C’est l’habitus d’Emmanuel Macron qui se trouve d’une certaine façon plébiscité. Ses « dérapages » continus ont solidifié autour de lui une base élitaire d’électeurs libéraux et adeptes de l’autorité. Pour le dire de façon plus directe : Emmanuel Macron est devenu LE candidat de la droite, arrivant en tête parmi les retraités (38 %) et les cadres (34 %). Inactif ou actif, le point commun des électeurs macronistes réside dans un haut niveau de revenus (et sans doute encore davantage de patrimoine) : parmi les catégories aisées (plus de 2 500 euros par mois), le chef de l’État atteint 43 %. L’assurance électorale de la « start-up nation » est en fait un retraité, propriétaire, bien installé dans la vie, plutôt résident dans une ville moyenne ou grande (30 % dans les agglomérations de 20 000 à 2 millions d’habitants). À titre d’exemples, Neuilly-sur-Seine lui accorde 50 % des suffrages, la rive gauche de Paris en a fait son héros (de 46 à 47 % dans les 16e, 6e et 7e arrondissements), tout comme les beaux quartiers marseillais (32 % dans le 8e, cœur de l’ancienne « Gaudinie »).
2. Le bloc d’extrême droite de Marine Le Pen
6,4 millions en 2012, 7,6 en 2017 et 8,1 millions de voix en 2022 : Marine Le Pen a réalisé ce dimanche son meilleur score, ne pâtissant finalement pas de la candidature d’Éric Zemmour (7,07 %) en vue de la qualification pour le second tour. Jamais, en France, l’extrême droite n’avait atteint un tel niveau, ses candidats attirant près d’un tiers de l’électorat. Son socle électoral repose toujours sur les ouvriers (35 %) et employés (33 %) ainsi que sur les électeurs d’âge moyen (29 % chez les 35-49 ans et 26 % chez les 50-59 ans) dont les revenus mensuels individuels sont compris entre 900 et 1 900 euros, soit les catégories modestes (28 %) et les classes moyennes inférieures (26 %). Ses scores chez les 18-24 ans (18 %) apparaissent, en revanche, en retrait de ceux de 2017. La candidate du RN trouve principalement un écho parmi une jeunesse plus précaire et moins diplômée, qui à l’instar de l’ensemble de l’électorat lepéniste, est plus rurale et périurbaine qu’urbaine.
Le pan zemmourien du bloc d’extrême droite relève d’une autre sociologie : le multicondamné réalise ses meilleurs scores parmi les dirigeants d’entreprise (11 %), artisans et commerçants (10 %) et les catégories financièrement aisées (10 %). Ses scores dans quelques fiefs de la droite dite traditionnelle (18 % à Neuilly-sur-Seine, 16 % sur la corniche marseillaise, 14,25 % à Nice) confirment que le vote Zemmour raconte une forme de radicalisation certaine d’une frange âgée et plutôt bourgeoise de l’électorat LR décomplexée par la reprise du thème du « grand remplacement » par Valérie Pécresse.
3. Le bloc des gauches de Jean-Luc Mélenchon
C’est un résultat qu’aucun sondage n’avait laissé entrevoir et que nul observateur ne s’était laissé aller à pronostiquer : Jean-Luc Mélenchon flirte avec les 22 % et recueille 650 000 voix de plus qu’en 2017, soit 7,7 millions de suffrages, malgré un plus grand nombre de candidatures à gauche. La force motrice de ce score surprise : la jeunesse. Pour sa troisième candidature à l’élection présidentielle, le leader des insoumis a convaincu 36 % des 18-24 ans et 30 % des 25-34 ans, soit mieux qu’en 2017. Des données qui confirment les travaux du sociologueVincent Tiberj, résumés par cette formule lors d’un entretien à l’Humanité (21 mars 2017) : « Plus une cohorte est récente, plus elle vote à gauche. » Depuis la dernière élection présidentielle, 3,8 millions de jeunes sont devenus des citoyens : avec un accent mis sur la transition écologique, Jean-Luc Mélenchon a capitalisé sur ce renouvellement générationnel.
En termes de catégories sociales, il retrouve son niveau de 2017 chez les ouvriers (27 %) et employés (25 %) ainsi que chez les chômeurs (30 %), catégorie où il arrive en tête, de même que dans les « catégories pauvres » (gagnant moins de 900 euros) avec 34 %. Géographiquement, c’est dans les villes de 100 000 à 2 millions d’habitants qu’il atteint des pics (26 %). Le phénomène est particulièrement marquant dans les grandes métropoles : il se trouve en tête dans 9 des 15 plus grandes villes du pays avec des scores parfois impressionnants (40 % à Lille, 37 % à Toulouse, 35 % à Strasbourg, 33 % à Nantes). Aucune ville en France n’incarne mieux que Marseille, ville d’élection choisie par Jean-Luc Mélenchon en 2017 pour devenir député, cette coalition de forces sociales autour de sa candidature : il obtient une majorité de votants dans les quartiers populaires où vivent les héritiers de l’immigration comme dans les bureaux du centre-ville où réside une population jeune et salariée, souvent diplômée et précarisée, ainsi que des professions intellectuelles. Alors que les sondages (les sondeurs répètent certes qu’ils ne sont que des photographies du moment) ont indiqué, durant toute la campagne, que le total des voix de gauche plafonnait à 25 %, il s’établit finalement à 32 % soit plus haut qu’en 2017 (27 %) mais toujours bien en dessous de 2012 (41,5 %).
4.De l’ampleur du vote utile
Les scores réalisés par les trois candidats arrivés en tête sont supérieurs voire très supérieurs à leur étiage dans les derniers sondages : c’est ce que l’on appelle communément le « vote utile ». A-t-il été plus important que les années précédentes ? Non, selon les données de l’enquête de l’Ifop. La capacité du candidat « à être présent au second tour » a constitué un élément déterminant pour 56 % des électeurs cette année contre 62 % en 2017 et 55 % en 2012. Sans surprise, ce critère a joué principalement en faveur d’Emmanuel Macron (71 %), Marine Le Pen (70 %) et Jean-Luc Mélenchon (62 %). Autre élément : 24 % des électeurs se sont décidés au dernier moment, c’est plus qu’en 2007 (22 %) et 2012 (21 %), mais moins qu’en 2017 (27 %). Le vote « utile » ou « tactique » semble être induit par la nature même du mode de scrutin et des institutions de la Ve République. Cette année, c’est finalement à gauche que les hésitations ont été les plus durables : 49 % des électeurs de Yannick Jadot, 44 % de ceux d’Anne Hidalgo et un quart de ceux de Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel affirment avoir « hésité jusqu’au dernier moment ».
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À Roubaix, l’âge de la retraite comme point de fracture
ReportageDans la ville du Nord, où Jean-Luc Mélenchon a remporté plus de la moitié des suffrages, le second tour s’annonce cornélien pour certains électeurs.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« N ous sommes déçues. Nous voulions que la gauche repasse. » Si toute la France avait voté comme leur ville, le candidat de Gisèle et Marie (1) serait déjà à l’Élysée. À Roubaix, avec 52,5 % des voix – et même entre 60 % et 70 % dans certains bureaux de vote –, Jean-Luc Mélenchon relègue Emmanuel Macron à 20 % et Marine Le Pen à 14,5 %. Rencontrées lundi matin dans les allées du marché du Nouveau Roubaix, Gisèle et Marie, 65 et 67 ans, se déclarent « très indécises » pour le 24 avril. Pour elles qui ont travaillé des décennies chez Damart, à quelques kilomètres de là, le report de l’âge de la retraite à 65 ans, promis par Macron, ne passe pas : « Nous ne sommes plus concernées, mais nous ne sommes pas égoïstes. » Quant à la candidate du RN, elle « les inquiète un peu », sans plus de détails. La dernière mesure de gauche qu’elles citent spontanément remonte à François Mitterrand, avec la cinquième semaine de congés payés. Elles le créditent aussi d’avoir avancé la retraite à 60 ans. L’abolition de la peine de mort ? Leur moue fait comprendre que ce n’est pas leur décision préférée.
« il va nous obliger à tous nous vacciner »
L’hypothèse Le Pen entraîne également quelques craintes chez Claire et sa petite amie Jade, âgées de 19 et 15 ans : « Avec la guerre en Ukraine, on ne sait pas trop où elle pourrait nous emmener. Au moins, Macron essaie de discuter. » Mais Claire pense que si ce dernier est réélu, « il va nous obliger à tous nous vacciner », ce qu’elle refuse. À l’inverse, certaines idées de Marine Le Pen l’intéressent, comme celle de « supprimer les impôts pour les moins de 30 ans ». Pour autant, aucun des deux candidats ne recueillera son suffrage : elle ne s’est pas inscrite sur les listes électorales roubaisiennes après son déménagement depuis la Bourgogne.
Accompagnée de ses deux enfants en poussette, Justine jette un œil aux étals de la rue Rubens, au milieu de petits immeubles aux façades pimpantes. En 2017, elle avait voté Mélenchon puis Macron. Cette fois, elle a opté pour Marine Le Pen dès le premier tour, car « un petit électrochoc ne ferait pas de mal, avec des mesures plus strictes contre la délinquance ». Pour elle aussi, la retraite à 65 ans est rédhibitoire : « Je suis aide-soignante dans un établissement privé. À 35 ans, je suis déjà épuisée. » Même point de friction chez Rabah Belhadi, mais entraînant des choix différents. Dimanche, il a voté pour Mélenchon, « avant tout pour la retraite à 60 ans ». « Pour mes enfants et les autres », précise-t-il tout de suite, car, « à bientôt 76 ans », il a passé le cap depuis longtemps. Arrivé en France en 1964, il a travaillé comme tisserand dans différentes usines et pris la nationalité française en 1979. Est-il inquiet de la possible élection de Marine Le Pen ? « Non, elle ne va pas me retirer mes papiers », sourit-il. Au second tour, il glissera cependant un bulletin Macron dans l’urne. Malgré le casus belli de l’âge de la retraite. « On n’a pas le choix, on est bien obligé de suivre le mouvement », se désole-t-il.
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France insoumise. Jean-Luc Mélenchon manque de peu d’accéder au second tour
ActuLe candidat de l’Union populaire est éliminé en arrivant troisième avec 21,2 % des voix. Un coup dur pour les insoumis, qui sont largement en tête de la gauche.
Diego Chauvet« Une nouvelle page du combat s’ouvre. Vous l’aborderez, nous l’aborderons dans la fierté du travail accompli. » Au Cirque d’Hiver ce 10 avril à 20 heures, l’affichage du duo du second tour a quelque chose de cruel.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 21,2 % (estimation Ifop à 22 heures), un meilleur score qu’en 2017 (19,6 %).
Ses meetings faisaient le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, que la surprise pouvait se produire : Jean-Luc Mélenchon qualifié face à Emmanuel Macron, et le retour d’un plus classique débat gauche-droite.
Ses 310 000 soutiens seront consultés
En attendant le discours du candidat, certains de ses soutiens mettent en avant le chemin parcouru. La présidente du Parlement de l’Union populaire, Aurélie Trouvé, confie « un sentiment de fierté d’être arrivés là où nous en sommes ».
Mais il manque ces 3 points qui auraient pu permettre au candidat de l’Union populaire d’enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, cinq jours plus tôt.
Lui-même le dira ensuite : « Ne nous cachons pas la violence de la déception. » À commencer par celle d’avoir, à nouveau, à « choisir entre deux maux ». Comme en 2017, le candidat n’a pas donné explicitement de consigne de vote. « Il ne faut pas donner une seule voix à Marine Le Pen », s’est contenté de répéter à plusieurs reprises Jean-Luc Mélenchon dimanche soir, en annonçant qu’il consulterait à nouveau ses 310 000 soutiens sur Internet.
Le mythe de Sisyphe
D’un côté, les insoumis peuvent se réjouir d’avoir partiellement fait mentir enquêtes et commentateurs qui les donnaient pour sèchement battus il y a encore quelques mois. Ce 10 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon est nettement devant Éric Zemmour et Valérie Pécresse s’effondre. À gauche, tous les autres candidats sont en dessous de 5 %. La campagne de l’Union populaire mais aussi la dynamique de vote utile lui a permis d’être à nouveau à quelques points du second tour.
Jean-Luc Mélenchon fait alors une comparaison avec le mythe de Sisyphe : « La pierre est retombée au fond du ravin, alors on la remonte. » Mais cet échec suscite aussi une certaine amertume après le verdict des urnes. Ainsi le journaliste Taha Bouhafs, soutien de Jean-Luc Mélenchon, fustige « la gauche la plus bête du monde. Franchement, quelles sont les différences avec le programme de Fabien Roussel ? » Le 24 avril, lui votera « contre Marine Le Pen ».
« Faites mieux, merci »
La suite n’est pas simple non plus pour les insoumis, et avec eux pour la gauche. Jean-Luc Mélenchon a mené sa troisième campagne présidentielle, et a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il s’agirait de sa dernière. À nouveau ce 10 avril, il a lancé en fin de discours à destination des plus jeunes de son mouvement : « Faites mieux, merci. »
Que vont donc faire les insoumis de leur 21,2 % à ce scrutin ? Et notamment dans la perspective des législatives ? Leur score de 2017, et des accords minimalistes avec d’autres formations de gauche, leur avaient permis d’obtenir 17 députés. Aujourd’hui, ils réaffirment leur force électorale. « Nous sommes le pôle de rassemblement face à la droite et à l’extrême droite », souligne ainsi Aurélie Trouvé. « Nous avons mené une campagne heureuse, joyeuse, et on va s’en servir pour les législatives », affirme la présidente du Parlement de campagne.
On va avoir besoin d’un maximum de députés qui résistent à Macron et à Le Pen.
Thomas Portes
Thomas Portes, qui avait rejoint les insoumis après la primaire du pôle écologiste dans laquelle il soutenait Sandrine Rousseau, souligne que « les cinq années qui viennent s’annoncent terribles ». « On va avoir besoin d’un maximum de députés qui résistent à Macron et à Le Pen », prévient-il.
S’ils veulent donc conserver leurs circonscriptions, voire en gagner d’autres, il leur faudra accomplir ce qu’ils n’avaient pas su faire il y a cinq ans : tendre la main pour de bon aux autres formations de gauche qui restent mieux implantées localement que la FI.
Ils ne devront pas faire non plus l’impasse sur une donnée essentielle : leur score de ce 10 avril est aussi le fait d’un vote utile en leur faveur à gauche. « Nous disons à tous ceux qui n’ont pas voulu l’entendre : la force est ici », a lancé Jean-Luc Mélenchon dimanche soir. Sauront-ils se constituer en force utile pour une gauche historiquement faible après cette présidentielle ?
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EELV Yannick Jadot, Vert brisé par les dynamiques de « vote utile »
ActuCoincé entre Mélenchon et Macron, avec 4,8 %, le candidat n’a pas su incarner le vote pour le climat. Chez les écologistes, on espère désormais retrouver un groupe à l’Assemblée.
Emilio MesletDans un complet silence, les regards se tournent vers un petit écran allumé sur TF1. Il est 20 heures à la Bellevilloise, salle parisienne où les écologistes sont réunis. S’affichent les visages d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Pas un bruit mais des mines défaites. Yannick Jadot est donné largement éliminé, avec 4,8 % des suffrages. On entend toujours les mouches voler mais quelques larmes coulent. Il faudra attendre que le candidat parle pour que résonnent les premiers applaudissements. Très vite, Yannick Jadot prend position, « sans hésitation, sans ambiguïté » : « J’appelle les électeurs écologistes à faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron. » Malgré l’urgence climatique, le Vert n’a pas su s’imposer comme le vote pour le climat, qui sera « absent du second tour ».
Yannick Jadot a traversé l’élection sans grosses erreurs, mais aussi sans prise de risque. Plutôt que l’originalité, le choix de la crédibilité et du sérieux. Il a même enfilé la cravate pour promouvoir son « écologie des solutions ». « Lorsqu’on ne met pas de cravate en France, on choque les personnes âgées, explique le spécialiste de l’écologie politique Daniel Boy, directeur de recherches émérite au Cevipof. Or, il défendait une écologie consensuelle dans l’espoir de récupérer des électeurs partis chez Macron. »
Mais, contrairement à ce qu’ils martelaient, les écologistes n’étaient pas encore prêts à conquérir l’Élysée. La machine militante n’est pas suffisamment huilée. À l’heure où ces lignes sont écrites, le score de Yannick Jadot ne devait pas permettre un remboursement des frais de campagne. De quoi mettre en danger un parti fragile, même si une élue promet que « le pronostic vital n’est pas engagé ». De nombreuses voix dissonantes ont brouillé le message. Il n’était pas rare de croiser un responsable Vert s’inquiéter de la stratégie choisie. Conséquence : les déçus du macronisme ne sont pas venus en masse et Jean-Luc Mélenchon et sa rhétorique du « vote utile » ont aspiré, dans la dernière ligne droite, une large partie de cet électorat qui vote d’abord pour le climat.
Après plusieurs scrutins réussis pour les Verts depuis 2019, Yannick Jadot n’a pas pris le leadership à gauche. Mais, même avec ce score décevant, il devance la socialiste Anne Hidalgo, confirmant qu’au centre gauche, l’écologie politique dévore peu à peu la social-démocratie.
Pour la suite, les écologistes n’ont pas abandonné leurs ambitions hégémonistes, pensant Jean-Luc Mélenchon incapable de rassembler. « Il y aura un espace politique à occuper, assure un cadre du pôle écologiste. À nous de bâtir une formation à vocation majoritaire. » « Macron nous trouvera dans l’opposition. Pour cela, il faut des députés : le troisième tour, c’est les législatives », remobilise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. C’est aujourd’hui leur objectif : retrouver en juin un groupe à l’Assemblée.
eelvPrésidentielle 2022Yannick Jadot L'Humanité
PS Déjà affaiblie, la social-démocratie s’effondre
ActuBalayée avec 1,7 %, Anne Hidalgo n’a pas redressé la barre. À terre, les socialistes cherchent comment se reconstruire.
Naïm SakhiAnne Hidalgo a vu venir la claque de loin. Avec 1,7 %, selon les estimations à 22 heures, elle réalise le plus mauvais score jamais obtenu par le Parti socialiste. Dans la dernière semaine de campagne, la maire de Paris n’a pas pris la peine de tenir un meeting, préférant un dîner, mercredi soir au Sénat, avec ce qu’il reste de poids lourds au PS : François Hollande, Patrick Kanner, Martine Aubry, Carole Delga, Johanna Rolland, sa directrice de campagne. « Le parti d’Épinay, c’est fini. Il faut une mue du PS, reprendre le travail idéologique pour écrire une nouvelle page du socialisme français », commente l’un d’entre eux. Quid d’Olivier Faure ? Le premier secrétaire, qui a un temps cherché une porte de sortie, était au même moment en déplacement en Bretagne, auprès des militants.
Pas de figure tutélaire
Dimanche soir, celui qui reste toujours le premier des socialistes ne s’est pas non plus présenté devant la presse, à l’issue de la prise de parole de sa candidate. Et, symbole de la fin d’une ère, Anne Hidalgo n’a pas pris la peine de faire référence au Parti socialiste. « La gauche du réel, nous la reconstruirons », a-t-elle déclaré devant une poignée de militants et élus, appelant à battre l’extrême droite et « au rasse mblement d’une gauche dispersée » pour les législatives. Le scrutin de juin sera une nouvelle étape pour tenter de minimiser le crash de la vieille maison, entamé dès le quinquennat Hollande. Pour préserver son groupe de 28 députés, un accord avec le PCF et EELV dans un maximum de circonscriptions sera « une obligation », la reconduction des sortants « un minimum », selon Johanna Rolland. Mais, entre insoumis et socialistes, en revanche, personne ne veut faire un pas vers l’autre.
Puis viendra le chantier de reconstitution de la famille sociale-démocrate. À la différence du congrès d’Épinay de 1971, le PS n’a ni figure tutélaire, comme François Mitterrand, ni stratégie politique, comme le « programme commun ». Dans ce cimetière aux éléphants, l’abandon de dénomination du PS n’est plus un tabou. « Beaucoup d’électeurs ne savent plus de quoi nous sommes le nom », dit Mathieu Klein. Dans cette « transformation », le maire de Nancy n’exclut pas un rapprochement durable avec les écologistes : « Être dans le même parti que Yannick Jadot ? Pourquoi pas ? » Il reste cependant aux socialistes un fort ancrage local, avec le tiers des communes de plus de 100 000 habitants, une vingtaine de départements, cinq régions en métropole. Un fragile édifice qui pourrait voler en éclats sous le poids de la recomposition politique.
Présidentielle 2022Anne Hidalgoparti socialiste Le Figaro
Réforme des retraites : Emmanuel Macron «prêt à discuter» et ouvert à un référendum
Le président-candidat se dit également disposé à «ouvrir la porte» à un report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans plutôt que 65 ans.
«Je suis prêt à discuter». Emmanuel Macron s'est voulu rassurant, ce lundi, au sujet de sa réforme des retraites. Une mesure controversée pour laquelle il s'est dit ouvert à un référendum, lors d'une interview sur BFMTV ce lundi. «Je suis prêt à discuter du rythme et des bornes», a-t-il assuré, ajoutant qu'il souhaitait une «méthode nouvelle» de concertation. «Les clarifications sont nécessaires» sur cette réforme, a-t-il encore indiqué.
À lire aussiUne réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?
En outre, concernant l'âge de départ à la retraite que le candidat qualifié au second tour de l'élection présidentielle souhaite reporter à 65 ans, contre 62 actuellement, il s'est dit, ce lundi, prêt à «bouger» et «ouvrir la porte» à un report à 64 ans, «s'il y a trop de tensions» et que «cela peut bâtir un consensus». «Je suis prêt à bouger le rapport au temps et dire qu'on ne fait pas forcément une réforme jusqu'en 2030 si je ressens trop d'angoisse chez les gens. Parce qu'on ne peut pas dire le dimanche soir ''je veux rassembler'' et quand on va écouter les gens dire ''je ne bouge pas''», a-t-il souligné lors d'un déplacement dans le Pas-de-Calais. «Les 65 ans ne sont pas un dogme», a-t-il ajouté en répondant à des questions lors d'un bain de foule, évoquant aussi une «clause de revoyure en 2027».
«On n'a retenu qu'un chiffre magique» de 65 ans qui pourtant «n'arrive pas avant 2030», a également regretté le candidat LREM sur BFMTV. À la question de savoir si ce chiffre pourrait être abaissé à 64 ans, au vu des réticences des Français, il a répondu par l'affirmative. «J'ouvre la porte très clairement (...) peut-être que s'il y a trop de tensions, il faut s'arrêter en 2027, et ne pas préempter la suite» de la réforme, a-t-il précisé, sachant que son projet actuel est de retarder l'âge de départ de 4 mois par an dès 2023.
«Seulement pour les générations futures»
Suspendue en mars 2020 pour cause de confinement, la réforme des retraites est défendue comme nécessité financière par le président-candidat afin de combler le déficit du système. Cette nouvelle version sera toutefois «différente de celle de 2017 parce que les conditions macroéconomiques ne sont pas les mêmes», a-t-il promis début avril. Emmanuel Macron souhaite mettre en oeuvre «un régime universel plus simple» mais, cette fois «seulement pour les générations futures», qui inclurait la suppression des principaux régimes spéciaux et la prise en compte des carrières longues et de la pénibilité des métiers. «Les personnes aux métiers les plus durs doivent partir plus tôt», a-t-il confirmé ce lundi. Il a ainsi proposé, comme en 2019, un système «individualisé» avec une analyse de la pénibilité des tâches que chacun a accompli pendant sa carrière. Il a suggéré des bilans de santé gratuits de la Sécurité sociale à 40 et 65 ans pour l'évaluer.
Un départ à 62 ans pour Marine Le Pen
Face à lui, Marine Le Pen s'engage à maintenir l'âge légal à 62 ans maximum, tout en voulant créer un régime plus favorable pour ceux entrés les plus jeunes dans la vie active. Pendant la campagne, d'autres candidats s'étaient prononcés en faveur d'un recul de cet âge de départ, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon. Une proposition à laquelle a répondu Emmanuel Macron : «Si j'étais un démago et que je voulais me faire élire, je proposerai la retraite à 60 ans, mais comment on le finance», a-t-il taclé sur BFMTV.
Au-delà de l'âge de départ, Emmanuel Macron veut améliorer le niveau de vie des retraités en promettant d'indexer les retraites sur l'inflation «dès cet été» et un plancher, pour les carrières complètes, fixé à 1100 euros par mois. Il est également en faveur d'une pension minimum à 85% du smic pour les agriculteurs.
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Enquête du BEA après un «incident grave» sur un vol Air France à l'atterrissage à Roissy
Les pilotes d'un Boeing 777 ont été confrontés lundi à une «instabilité des commandes de vol».
Regarder la vidéoGaz russe : la France va pouvoir procéder à des coupures ciblées
Un décret publié ce vendredi prévoit la possibilité d'une coupure de gaz des plus gros consommateurs en «dernier ressort» et en cas d'interruption d'approvisionnement.
Au Luxembourg, le télétravail pourrait coûter cher aux frontaliers français
Le gel des quotas de jours de télétravail a été prolongé jusqu’au 30 juin.
Le Figaro
Présidentielle 2022: Emmanuel Macron accélère en se tournant vers sa gauche
Loris BoichotFrançois-Xavier BourmaudTristan Quinault-MaupoilRÉCIT - Sur les terres de Marine Le Pen lundi, le président-candidat s’est présenté en rassembleur, prêt à «enrichir» son projet et à édulcorer sa réforme des retraites.
Le temps lui est compté. Après une campagne de premier tour qui en a laissé beaucoup sur leur faim parmi ses troupes, Emmanuel Macron accélère. Pour avoir déjà affronté Marine Le Pen au second tour de 2017, il joue en terrain connu. Convaincu qu’il peut une nouvelle fois bénéficier d’une dynamique, fort des 27,84% des voix obtenus dimanche. Pas question toutefois de se laisser prendre par surprise. Comme lorsque la candidate Rassemblement national (RN), il y a cinq ans, avait débarqué sur le parking de l’usine Whirlpool d’Amiens pour discuter avec les salariés en grève, pendant que lui discutait dans un bureau un peu plus loin.
Emmanuel Macron s’efforce cette année d’anticiper d’éventuels coups de campagne de son adversaire, voire d’être à l’initiative. Alors qu’en 2017 il avait attendu trois jours pour effectuer son premier déplacement, il s’est rendu dès lundi dans les Hauts-de-France, sur les terres de Marine Le Pen. «Je suis là, et bien là, et je suis décidé à me battre pour mes idées», a prévenu le président-candidat à Denain (Nord). Ses conseillers veulent voir dans cette première étape une prise de risque, en décalage avec la visite de sa concurrente dans l’Yonne, où elle s’est hissée en tête dimanche. «On retrouve le Macron qu’on aime, cash, qui va au contact pendant que Le Pen fait campagne en chaussons, sur une terre facile pour elle», raille un conseiller de l’exécutif.
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La stratégie d’Emmanuel Macron pour le 24 avril se résume en trois mots: «terrain, médias, proximité», dit-on dans son équipe de campagne. Il s’agit de «convaincre les électeurs hostiles ou indécis». Si le chef de l’État reste favori dans les sondages, certains de ses soutiens craignent un mauvais report de voix d’électeurs de gauche lassés de «faire barrage». Dans le viseur d’Emmanuel Macron, en particulier: ceux qui, parmi les 21,95% d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon, pourraient s’abstenir.
Prêt à «discuter» de son projet de retraite à 65 ans
Lundi, il a pris soin d’envoyer plusieurs signaux à leur adresse. Il a annoncé vouloir «enrichir» son programme et le «clarifier» pour «convaincre», «en montrant qu’il est juste et social». Décision a été prise d’«expliquer» les mesures les plus polémiques, voire de s’autoriser à les édulcorer. Ainsi du relèvement à 65 ans de l’âge légal de la retraite: Macron s’est dit sur BFMTV «prêt à discuter du rythme et des bornes» de cette proposition, sans exclure un éventuel référendum ou un report à 64 ans, «s’il y a trop de tensions».
Désireux d’apparaître rassembleur face à Marine Le Pen, dans le prolongement de son discours dimanche soir à Paris, le candidat de La République en marche veut croire sa stratégie adaptée. «Le slogan “Nous tous” tombe à pic pour illustrer cette logique de rassemblement», se réjouit-on dans son entourage.
Preuve en est, Emmanuel Macron a annoncé lundi avoir échangé quelques textos avec Jean-Luc Mélenchon - il contactera l’ensemble des candidats éliminés, a-t-il assuré. Avec le chef de file Insoumis, «nous avons des idées différentes, mais des valeurs communes», a insisté lundi matin, lors d’une réunion stratégique des dirigeants de LREM, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand.
Le message doit être relayé jusqu’au second tour. D’ici là, charge aux ministres étiquetés à gauche de se rendre visible sur des terres symboliques. La ministre de l’Écologie Barbara Pompili fera campagne ce mardi à Colombes, ville des Hauts-de-Seine dirigée par les Verts. Les ministres de la Justice et du Travail, Éric Dupond-Moretti et Élisabeth Borne, sont pour leur part attendus à Argenteuil, en Seine-Saint-Denis, où Jean-Luc Mélenchon est arrivé premier dimanche. «Les règles du temps de parole nous permettent de mettre en lumière plus facilement les soutiens du candidat», fait-on valoir autour de Macron, où l’on annonce 120 réunions publiques d’ici au 24 avril.
Dans le même temps, la riposte s’organise contre Marine Le Pen. «Une démagogue qui dit aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre au moment où ils veulent l’entendre», a déclaré Emmanuel Macron à La Voix du Nord. Ses équipes entendent diaboliser autant que possible la candidate du RN. Écologie, programme Erasmus, droits des femmes, interruption volontaire de grossesse (IVG)… Plusieurs visuels sont en préparation pour inonder les réseaux sociaux.
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«Ce duel est complètement banalisé médiatiquement, comme un simple duel gauche-droite. Nos arguments sont mis au même niveau qu’un parti populiste adepte de post-vérité connu pour mentir», s’agace un membre de l’équipe de campagne. La suppression de la TVA sur un panier de 100 produits de première nécessité, défendue par Marine Le Pen, est aussi ciblée. «On va mettre en lumière ses incohérences, en montrant les conséquences de ses propositions pour les épargnants ou les chefs d’entreprise», prévient-on.
Le débat d’entre-deux tours, prévu le 20 avril, fait déjà l’objet de préparatifs. Des argumentaires ont été commandés à l’équipe de campagne pendant que Clément Léonarduzzi, le communicant du président sortant, a pris date lundi avec l’entourage de Marine Le Pen pour en fixer les conditions. Emmanuel Macron a lui-même mis en garde: «J’ai hâte d’expliquer, de relever les contrevérités qui se sont installées, et évidemment de débattre»
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
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L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie Le Figaro
Présidentielle 2022: Marine Le Pen prolonge sa stratégie de premier tour
Charles SapinANALYSE - Pour l’emporter dans quatorze jours, la candidate du Rassemblement national entend incarner au maximum un vote utile anti-Macron.
Non loin d’une bourgeoise demeure de basse Bourgogne, à l’ombre de deux grands séchoirs à grains, Marine Le Pendevise sous un ciel printanier avec un couple d’agriculteurs d’environ 70 ans. «Je n’ai même pas 500 euros de retraite, mais je monte encore sur le tracteur», lâche fièrement Dominique Blanc, qui accueille, ce lundi, la finaliste de la présidentielle dans son exploitation de 220 hectares.
Une invitation rêvée pour la candidate, venue parler de l’inflation et de ses conséquences sur les agriculteurs, notamment. Un premier déplacement d’entre-deux-tours décidé à la dernière minute à Soucy, dans l’Yonne. Comme pour répondre à celui, le jour même, d’Emmanuel Macron sur les terres RN du Nord. «Dieu merci, je n’ai pas attendu Emmanuel Macronpour faire campagne, sinon je ne l’aurais jamais commencée, balaie la candidate. Qu’il aille à Denain pour aller voir les conséquences de sa politique. J’espère qu’il en ressortira avec la conscience qu’elle a fait énormément de mal.»
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Pourquoi faire compliqué? Dans cette bataille de second tour, Marine Le Pen et ses équipes n’auront pas cherché bien loin une stratégie. Elle s’annonce comme une parfaite décalcomanie de celle déjà poursuivie avant le premier: une campagne de terrain d’«ultraproximité» , où l’accent sera mis sur la fibre sociale de la candidate et sur ses mesures pour le pouvoir d’achat.
Une thématique permettant de parler aux classes populaires, qu’elle espère unir derrière elle contre Emmanuel Macron. Et moins susceptible d’effrayer les électeurs de gauche en général - ceux de Jean-Luc Mélenchon en particulier - que celles de l’insécurité ou de l’immigration.
Avec les céréaliers, Marine Le Pen s’attarde sur l’inflation à venir de l’énergie et des denrées alimentaires, accusant en creux le gouvernement de bloquer artificiellement les prix en raison de la période électorale. «Nous sommes confrontés à un mur. Tout le monde fait semblant que ça va. Mais le moment où ça va s’arrêter, ça va être dramatique. Il faut prendre des mesures urgentes et structurelles», assure la députée du Pas-de-Calais. Avant de répéter l’une de ses mesures phares: la suppression de la TVA sur un panier de 100 produits de base alimentaires et d’hygiène. «Si on ne le fait pas, les gens n’arriveront pas à faire face. Ils n’arriveront plus à se nourrir», appuie-t-elle.
Je suis convaincue qu’il y a plus de 50 % des Français qui veulent une autre politique que celle d’Emmanuel Macron
Pour l’emporter dans quatorze jours, la députée du Pas-de-Calais entend aussi incarner au maximum un vote utile anti-Macron. Une stratégie qui avait déjà fait recette lors des dernières européennes et permis à la liste Rassemblement national d’arriver en tête. «Je lance un appel à tous les électeurs, quel que soit leur choix de premier tour. Je suis convaincue qu’il y a plus de 50 % des Français qui veulent une autre politique que celle d’Emmanuel Macron», a lancé la finaliste de la présidentielle à la presse. Comme lors de sa brève allocution le soir du premier tour, dimanche. «L’enjeu est de dire à ceux qui ont des désaccords avec nous qu’on peut faire un bout de chemin ensemble», confiait dans la matinée lundi Jordan Bardella au Figaro.
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Malgré l’appel d’Éric Zemmour à voter en sa faveur, dimanche soir, Marine Le Pen se refuse à tout signe envers les troupes de son ancien rival nationaliste. Un moyen d’éviter le plus possible de lui être associé et d’hériter du rejet qu’il suscite à gauche. Une stratégie qui conduit le Rassemblement national à laisser lettre morte les appels des équipes Reconquête! à nouer entente ou alliance en vue des prochaines législatives. Voire à refuser de qualifier Éric Zemmour «d’allié». Comme a refusé de le faire le maire de Perpignan, Louis Aliot, au micro de Franceinfo lundi matin. «Au second tour d’une élection présidentielle Il n’y a pas d’allié ou d’adversaire, abonde Marine Le Pen depuis l’Yonne. Chacun se détermine à titre personnel. Les électorats sont totalement libres de leur choix. Je ne crois pas aux consignes de vote. Je n’y ai jamais cru. La Ve République veut que la présidentielle soit la rencontre entre un homme ou une femme avec le peuple.»
Ce mardi, la candidate tiendra une conférence de presse sur «la démocratie et l’exercice du pouvoir». Façon de ressusciter la façon dont a été gérée la crise des «gilets jaunes» par le pouvoir, les promesses non tenues durant le quinquennat écoulé. De l’instauration d’une dose de proportionnelle aux législatives à la création d’une banque de la démocratie. «Nous allons démontrer que le plus démocrate des deux n’est pas forcément celui que l’on croit», instille l’entourage de la candidate. Devrait également y être dévoilé le slogan et l’affiche de Marine Le Pen pour ce second tour.
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L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique Le Figaro
Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
EN COURS : Mis à jour le 11 avril 2022 à 23:20
De notre correspondant en Asie.
Un dilemme grand comme la Russie, pour Huawei. Le géant des télécoms chinois voit ses ventes de téléphones s’envoler à Moscou depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, mais redoute d’être à nouveau rattrapé par les lourdes sanctions occidentales. Le groupe de Shenzhen a enregistré un triplement de ses ventes durant les deux premières semaines de mars selon le cabinet MTS, profitant de la panique des consommateurs déclenchée par la chute du rouble, ainsi que du retrait d’Apple. Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine. Déjà sur la liste noire des États-Unis et accusé d’avoir contourné les sanctions contre l’Iran, le premier équipementier mondial dans le domaine des télécoms doit naviguer avec prudence au cœur de la nouvelle guerre froide, étant toujours dépendant de technologies occidentales.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
La popularité de Vladimir Poutine a-t-elle vraiment bondi à 83% ?
De notre correspondant à Moscou.
Quoi qu'on en pense et en dépit de difficultés rencontrées par l'armée russe sur le terrain, Vladimir Poutine apparaît pour le moment renforcé par son «opération militaire spéciale» en Ukraine. La popularité du président russe a fait un bond de douze points par rapport à février, 83% des Russes interrogés approuvant son action (contre 71% le mois dernier), selon une enquête d'opinion publiée jeudi par l'institut Levada. Il s'agit du premier sondage réalisé depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, par cet organisme indépendant. Par ailleurs, 81% des Russes soutiennent l'action de leur armée en Ukraine, 53% se disant «tout à fait favorable» et 28% «plutôt favorable», selon Levada. 14% des personnes interrogées ne soutiennent pas l'opération militaire. Mais comment juger le net renforcement du taux d'approbation de Vladimir Poutine et l'appui élevé en faveur de l'intervention en Ukraine ? Dans les conditions de limitation de la liberté d'expression en Russie, les résultats de ces sondages sont-ils crédibles ? Pour en savoir plus, cliquez sur notre article ci-dessous:
» LIRE NOTRE VÉRIFICATION - Guerre en Ukraine: la popularité de Vladimir Poutine a-t-elle vraiment bondi à 83% ?
Coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
La pression était trop forte. Six semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Poutine, Société générale acte son retrait de Russie. «Au terme de plusieurs semaines de travail intensif», la banque tricolore a signé un accord lui permettant de céder ses filiales d’assurance en Russie et surtout sa filiale Rosbank, poids lourd du marché russe (12.000 salariés, 2 millions de clients). L’opération, qui devrait être finalisée dans les prochaines semaines, permettra à Société générale de se retirer «de manière effective et ordonnée de Russie en assurant une continuité pour ses collaborateurs et ses clients». ALD, sa filiale de leasing automobile, ne conclura pas de «nouvelles transaction commerciale» en Russie, au Kazakhstan et au Bélarus.
» LIRE NOTRE RÉCIT - Guerre en Ukraine: coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
Ukraine: Biden et Modi ont eu une discussion «franche», mais sans réel rapprochement
Joe Biden et Narendra Modi ont eu lundi un échange virtuel «franc», mais qui ne semble pas avoir permis de rapprocher les positions face à la guerre en Ukraine, un sujet qui déstabilise la relation entre Inde et Etats-Unis. Une haute responsable de la Maison-Blanche a expliqué à des journalistes que le président américain et le premier ministre indien avaient eu une discussion d'une heure environ, «chaleureuse» mais surtout «franche» - elle a utilisé à plusieurs reprises cet adjectif qui en langage diplomatique traduit une certaine tension.
«Le président a dit clairement qu'il ne pense pas qu'il soit dans l'intérêt de l'Inde d'accélérer ou augmenter ses importations d'énergie russe», qui pour l'instant ne représentent qu'une toute petite partie de ses achats, «ou d'autres matières premières», a ensuite rapporté sa porte-parole Jen Psaki, assurant que Washington était même prêt à «aider» les Indiens à les «diversifier». Les Américains redoutent en effet que l'Inde vole au secours de la Russie en compensant certaines des sanctions liées à l'invasion de l'Ukraine, comme la fin ou la réduction des importations de gaz, pétrole ou charbon russes décrétées par les Occidentaux.
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L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur le détroit de Taïwan
Toute ressemblance avec des situations ayant existé ne serait que fortuite. «Taïwan n’est pas l’Ukraine. Ces deux questions sont essentiellement différentes», martèle la diplomatie chinoise depuis le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine, allié du président Xi Jinping. Et de rappeler que l’île est une «partie inaliénable de la Chine», pour mieux dénoncer les tentatives de «certains, aux États-Unis, de lier ces deux choses qui n’ont rien à voir», selon Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ces dénégations trahissent la nervosité de la seconde économie mondiale, à mesure que l’ombre du conflit ukrainien porte sur le détroit de Taïwan, alors que Pékin serre les rangs avec Moscou, appuyant ses «légitimes demandes de sécurité».
L’affrontement entre l’Occident et le Kremlin prend des allures de répétition générale d’une éventuelle crise à venir dans le détroit, alors que Xi a affirmé sa détermination à accomplir la «réunification», avec à la clé un possible conflit avec l’Amérique. La guerre «pose des questions inconfortables à la Chine», a jugé le premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, lors d’une conférence au Council on Foreign Relations, à New York. «Si vous pouvez faire ça en Ukraine, qu’en est-il des autres parties non han de la Chine?», a glissé sibyllin le dirigeant de la cité-État, dans une allusion apparente à l’ancienne Formose, anciennement peuplée d’aborigènes.
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Europol lance une opération visant les avoirs criminels russes
L'office européen de police Europol a annoncé lundi avoir lancé une opération visant les avoirs des personnes et entreprises russes sanctionnés en raison de la guerre en Ukraine. L'agence, qui siège à La Haye, a lancé cette opération baptisée «Oscar» conjointement avec les Etats membres de l'UE, ainsi que les agences Eurojust et Frontex.
L'opération vise à «soutenir les enquêtes financières des États membres de l'UE ciblant les avoirs criminels détenus par des personnes physiques et morales sanctionnées en relation avec l'invasion russe de l'Ukraine», a déclaré Europol dans un communiqué. Elle vise également à «soutenir les enquêtes pénales menées par les États membres concernant le contournement des sanctions commerciales et économiques imposées par l'UE». L'opération Oscar se poursuivra pendant au moins un an et comprend un certain nombre d'enquêtes distinctes, a précisé Europol.
Europol facilitera l'échange d'informations et de renseignements entre partenaires et fournira un soutien opérationnel dans un certain nombre d'enquêtes financières visant des avoirs criminels et le contournement des sanctions économiques de l'UE liées à l'invasion de l'Ukraine. Europol fournira en outre un soutien analytique sur mesure aux enquêtes, une expertise médico-légale et technique et un soutien financier aux autorités nationales compétentes.
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Le flux des migrants ukrainiens en France se réduit
Où est en la migration des Ukrainiens en France? Un document de la Commission européenne, en date du vendredi 8 avril, fait état d’un mouvement de population de 39.283 personnes vers l’Hexagone (entre le 14 février et le 3 avril), soit une moyenne de près d’un millier de migrants par jour. Le total officiel des entrants comptabilisé par la Police aux frontières (PAF) est monté à 43.000 depuis. Mais il s’agit de chiffres planchers dans un pays où les frontières ont été abolies. La PAF ne voit pas tout.
Le rapport du 8 avril évoque d’autres statistiques, comme celles de la société Meta (maison mère de Facebook), qui estime à 86.600 le nombre d’entrées en France de personnes déplacées de 16 ans et plus. L’écart se justifierait largement par le nombre d’Ukrainiens comptabilisés mais ayant simplement transité par l’Hexagone pour rejoindre l’Espagne ou le Portugal, par exemple. De fait, la SNCF a fourni, depuis le début de la crise, 28.000 billets gratuits à des Ukrainiens pour souvent quitter l’Hexagone.
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Russie: un opposant critique de l'offensive en Ukraine arrêté
L'un des principaux opposants au Kremlin vivant encore en Russie, Vladimir Kara-Murza, a été arrêté lundi près de son domicile, a annoncé son avocat. «J'ai appris son interpellation il y a moins de 10 minutes, je vais le rejoindre», a déclaré à l'agence de presse Interfax l'avocat Vadim Prokhorov. Les raisons de cette arrestation n'étaient pas connues dans l'immédiat et les autorités n'ont pas fait de déclaration, mais Vladimir Kara-Murza a plusieurs fois critiqué ces derniers jours l'intervention militaire que Moscou mène en Ukraine.
Les autorités russes ont récemment renforcé l'arsenal législatif contre les critiques de l'opération militaire. Publier des informations sur l'armée considérées comme fausses par le gouvernement est passible de 15 ans de prison. L'intervention russe s'accompagne d'une répression tous azimuts en Russie, avec l'arrestation de milliers de manifestants, ainsi que la fermeture d'ONG, de médias indépendants et de plusieurs réseaux sociaux. Vladimir Kara-Murza, âgé de 40 ans, est un ancien journaliste proche de l'opposant Boris Nemtsov, assassiné non loin du Kremlin en 2015, et de Mikhaïl Khodorkovski, ex-oligarque devenu détracteur de Vladimir Poutine.
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Scholz veut raviver le processus l'adhésion des Balkans occidentaux à l'UE
Le chancelier allemand Olaf Scholz a plaidé lundi pour une accélération de l'adhésion des Balkans occidentaux à l'Union Européenne, bloquée depuis des années, évoquant «une époque nouvelle» dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine. Le chancelier social-démocrate a promis de contribuer à faire progresser le dossier «avec toute la force» dont il dispose lors d'une conférence de presse avec son homologue albanais Edi Rama à Berlin. «Mon impression est que nous vivons dans une nouvelle époque et cela a aussi à voir avec l'agression russe» en Ukraine, a-t-il dit. La nécessité de rechercher des positions communes s'est renforcée au sein de l'UE, a-t-il estimé, et c'est pourquoi «le moment est favorable à l'avancement» du processus d'adhésion des Balkans occidentaux, a-t-il ajouté.
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Paris expulse six espions russes «sous couverture diplomatique»
La France a décidé l'expulsion de six espions russes qui opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris et «dont les activités se sont révélées contraires à (ses) intérêts nationaux», a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères. «A la suite d'une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique (...) ont été déclarés persona non grata», a précisé le quai d'Orsay dans un communiqué.
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États-Unis: l'inflation de mars attendue «extraordinairement élevée»
L'inflation du mois de mars aux Etats-Unis, qui sera publiée mardi, devrait être «extraordinairement élevée», a averti lundi la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, lors de son point presse quotidien. Les prix à la consommation avaient grimpé en février de 7,9% sur un an, du jamais vu depuis 1982, selon l'indice CPI, sur lequel sont indexées notamment les retraites. L'inflation ne devrait pas ralentir avant plusieurs mois, alors que la guerre en Ukraine a provoqué une flambée supplémentaire des prix.
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Le chancelier autrichien «pessimiste» face à la «logique de guerre» de Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer s'est dit «plutôt pessimiste» après sa rencontre avec Vladimir Poutine, qui est selon lui dans une «logique de guerre» et veut enregistrer un «succès militaire» en Ukraine. «Il ne faut pas se faire d'illusions (...). Le président Poutine est entré massivement dans une logique de guerre et il agit en conséquence», a-t-il déclaré devant des journalistes à l'issue de sa visite, la première d'un dirigeant européen depuis le début de l'intervention.
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Emmanuel Macron «prêt» à aller à Kiev mais «pas pour une visite d’ambassade»
«Je suis prêt à tout, (notamment) aller à Kiev», a indiqué Emmanuel Macron sur BFMTV ce lundi soir après la visite surprise du premier ministre britannique Boris Johnson dans la capitale ukrainienne. «Mais je ne le ferai pas pour une visite d’ambassade, je veux que ce soit utile. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour arrêter la guerre, et je protège les Français d’une extension de la guerre. Si nous arrivons à réenclencher le dialogue, alors peut-être une visite sera utile».
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À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Envoyé spécial à Kramatorsk.
De loin, sous le pâle soleil d’avril, la scène paraît débonnaire. Des balayeurs qui lavent le pavé à grande eau, un camion de nettoyage dont les brosses griffent la chaussée. On croirait un lendemain de marché. Sauf que c’est la mort qui a fait ses courses vendredi à Kramatorsk, prélevant de manière absurde au moins cinquante-sept vies. Toutes civiles, toutes innocentes. La ville du Donbass est encore sous le choc de la frappe meurtrière d’un missile russe sur la gare. Quand on s’approche, les lieux révèlent des détails tragiques. Dans un coin du hall, sont rangés bien en ordre des valises, des sacs à dos d’enfants, une poussette. Des bagages qui ne partiront jamais. Un brancard en toile kaki est abandonné contre un mur. Ici et là, des traînées de sang mêlé à de l’eau et du savon zèbrent le faux marbre. Partout, une odeur âcre. La directrice de la gare, Liubov Vladimirovna, n’arrive pas à raconter.
Tout juste se lamente-t-elle de ces corps disloqués, décapités ou privés d’un membre. Vyacheslav, agent funéraire de la municipalité, raconte le même carnage. On l’a vite appelé sur les lieux, en lui demandant d’apporter «beaucoup de sacs». Il en a chargé 44, dans son véhicule et des camions militaires. «L’état des corps était terrible. On mettait juste une étiquette pour mentionner le sexe de la victime. Il y avait beaucoup de femmes et au moins cinq enfants», dit-il. Ses yeux se chargent d’ombre. Dehors, un autre camion projette un jet puissant pour chasser les marques rouges qui imprègnent le macadam. La voirie de l’horreur, le nettoyage absurde de la saleté humaine.
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Le chef de la Douma veut déchoir les «traîtres» de leur nationalité
Le président de la chambre basse du Parlement russe a proposé lundi de déchoir de leur nationalité les «traîtres» opposés à l'offensive en Ukraine. «La vaste majorité de nos concitoyens soutiennent l'opération militaire spéciale en Ukraine, ils comprennent sa nécessité pour la sécurité de notre pays et de notre nation. Mais il y a aussi ceux qui se comportent avec lâcheté, avec traîtrise», a déclaré le chef de la Douma Viatcheslav Volodine. «Hélas, pour de tels "citoyens de la Fédération de Russie", il n'existe pas de procédure de déchéance de la citoyenneté et d'interdiction d'entrer dans notre pays. Mais peut-être que ce serait bien», a-t-il poursuivi sur sa chaîne Telegram.
«Qu'en pensez-vous ?», a-t-il ensuite demandé à ses abonnés. Pour illustrer son propos, Viatcheslav Volodine a cité le cas de la journaliste Marina Ovsiannikova qui s'est rendue célèbre mi-mars en brandissant une pancarte disant «Non à la guerre» en direct à la télévision. La journaliste, qui avait dans la foulée quitté son emploi à la chaîne publique russe Pervy Kanal, est devenue correspondante en Ukraine et en Russie pour le grand quotidien allemand die Welt, a annoncé ce média lundi. «Maintenant, elle va travailler pour un pays de l'Otan, justifier les livraisons d'armes aux néonazis ukrainiens, l'envoi de mercenaires étrangers pour combattre nos soldats et défendre les sanctions contre la Russie», a dénoncé Viatcheslav Volodine. Il est peu probable qu'une mesure radicale comme la déchéance de nationalité prenne corps sans l'aval du président Vladimir Poutine. Mais les déclarations du chef de la Douma illustrent en tout cas le climat de plus en plus hostile qui règne en Russie contre toute voix qui s'érige contre l'offensive militaire que mène Moscou en Ukraine depuis le 24 février.
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Les forces russes se renforcent dans le Donbass, selon le Pentagone
Les forces russes se renforcent autour du Donbass, et notamment près de la ville stratégique d'Izioum, mais n'ont pas encore entamé leur offensive pour prendre le contrôle total de cette région de l'est de l'Ukraine, a indiqué lundi un haut responsable du Pentagone. «Nous avons constaté des efforts des Russes pour se réapprovisionner et se renforcer dans le Donbass», a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat, mentionnant notamment une colonne de chars au nord d'Izioum.
Le Pentagone estime que cette colonne de chars comprend des éléments de commandement et de contrôle, un bataillon de soutien de maintenance d'hélicoptères et un bataillon de logistique pour l'infanterie, a-t-il précisé à la presse. Les forces russes se renforcent également au sud-ouest de Donetsk (est), notamment avec de l'artillerie, mais «nous ne considérons pas que la nouvelle offensive a commencé», a-t-il ajouté. Le haut responsable du ministère américain de la Défense a confirmé que le général Alexandre Dvornikov, surnommé en Occident «le boucher de Syrie», avait été choisi pour diriger cette offensive. Mais «vu leurs gros problèmes de logistique et d'approvisionnement, vu leurs difficultés à manœuvrer, vu leurs problèmes de coordination, de moral, d'organisation hiérarchique, il n'est pas sûr qu'il puisse être très efficace», a-t-il jugé.
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En direction de Lviv, ce train médicalisé transporte des blessés de l'est de l'Ukraine
Fonçant vers Lviv, un train médicalisé transporte des blessés pour les évacuer, loin des violents combats de l'est de l'Ukraine. Plus de dix millions d'Ukrainiens ont dû quitter leur domicile, soit pour partir à l'étranger, soit pour trouver refuge ailleurs en Ukraine, très souvent dans l'ouest du pays. Ces derniers jours, les autorités des régions de l'Est ont exhorté les habitants à évacuer la zone par craintes d'une offensive majeure de l'armée russe dans les prochains jours.
Zelensky veut s'adresser à l'Union africaine
Le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, également président de l'Union africaine (UA), s'est entretenu lundi du conflit entre la Russie et l'Ukraine avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui lui a dit vouloir «faire une communication à l'UA», a-t-il annoncé dans un tweet. Cette annonce survient alors que les Etats africains sont apparus à plusieurs reprises divisés sur la conduite à adopter vis-à-vis de Moscou depuis la guerre déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine.
«Je remercie le président (Zelensky) pour son appel de ce jour. Nous avons évoqué l'impact de la guerre en Ukraine sur l'économie mondiale et la nécessité de privilégier le dialogue pour une issue négociée du conflit», a écrit Macky Sall sur son compte Twitter. «J'ai noté également sa demande de faire une communication à l'UA», a-t-il ajouté. Macky Sall avait annoncé le 9 mars avoir appelé le président russe Vladimir Poutine pour «solliciter un cessez-le-feu durable» en Ukraine. Le Sénégal fait partie des 58 pays (dont 24 d'Afrique) qui se sont abstenus lors du vote le 7 avril de l'Assemblée générale de l'ONU suspendant la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine. Sur les autres Etats africains ayant participé au vote, 9 ont voté pour, et autant contre cette résolution.
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En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De notre correspondant à Berlin.
L’onde de choc de l’affrontement sanglant dans l’est du continent se propage jusqu’aux routes allemandes. Dimanche, pour la seconde semaine de suite, le long des avenues de Francfort, Lübeck ou Stuttgart, des pro-Ukraine ont regardé, dépités, des manifestants pro-Russie parader dans des centaines de véhicules, le drapeau blanc-bleu-rouge sur le capot et Kalinka, l’«hymne» russe, à fond sur autoradio.
Officiellement, ces cortèges sont justifiés par une volonté de protester «contre la discrimination des russophones». «La russophobie devient pire chaque jour», a justifié auprès des médias Christian Freier, mécanicien auto et organisateur du défilé berlinois, «opposé à toutes les guerres». Dimanche 3 avril, au lendemain de la révélation au monde du massacre de Boutcha, 400 voitures environ avaient démarré au pied des tours à l’architecture soviétique des quartiers est de la capitale allemande pour converger vers le centre-ville. «Très bien!», s’était félicitée l’ambassade de Russie sur son site internet, selon laquelle le défilé a rassemblé «5000 autos». À l’unisson de la grande majorité de la classe politique allemande, l’expert en sécurité du parti libéral (FDP) Stephan Thomae a qualifié le cortège de «macabre et de mauvais goût». L’expression «cortège de la honte» a fait florès.
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La croissance du commerce mondial pourrait être divisée par deux
La guerre en Ukraine pourrait faire plier de moitié la croissance du commerce mondial, selon une analyse du Secrétariat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) publiée lundi. Selon cette analyse, la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1 et 3,7% cette année, tandis que la croissance du commerce mondial devrait s'établir à un taux compris entre 2,4% et 3%. En octobre, l'OMC tablait sur une hausse de 4,7%.
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19.500 soldats russes tués, selon Kiev
Depuis le début de la guerre, l'armée ukrainienne fait le point sur les pertes russes. Ce lundi encore, Kiev a fait le décompte : 19.500 soldats russes auraient été tués, mais également 154 avions, 137 hélicoptères, 347 pièces d'artillerie ou encore 725 tanks auraient été détruits.
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Le chancelier autrichien évoque une discussion «difficile» avec Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer a été reçu par Vladimir Poutine lundi, une première pour un dirigeant européen depuis le début de l'intervention en Ukraine, selon un communiqué diffusé par son cabinet après la rencontre.
«La discussion avec le président Poutine a été franche, ouverte et difficile», a déclaré Karl Nehammer après cet entretien qui a duré un peu plus d'une heure et n'a pas donné lieu à une poignée de main, selon la presse autrichienne.
«J'ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d'autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice», a ajouté le chancelier autrichien.
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L'ONU demande des enquêtes sur les violences faites aux femmes
Plusieurs responsables de l'ONU ont réclamé lundi l'ouverture d'enquêtes sur les violences faites aux femmes dans la guerre de la Russie en Ukraine et la protection des enfants dans le conflit, lors d'une réunion du Conseil de sécurité initiée par les Etats-Unis et l'Albanie.
Ces responsables ont aussi réclamé avec insistance l'arrêt de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. «Cette guerre doit s'arrêter. Maintenant», a asséné Sima Bahous, directrice de l'agence onusienne ONU Femmes.
«Il est temps de mettre un terme à cette guerre, les enfants d'Ukraine ne peuvent pas se permettre d'attendre», a abondé Manuel Fontaine, directeur des programmes d'urgence de l'Unicef.
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«Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles», a déclaré Sima Bahous. «Ces allégations doivent faire l'objet d'une enquête indépendante pour garantir justice et mise en responsabilité», a-t-elle réclamé.
«La combinaison des déplacements massifs avec la présence massive de conscrits et de mercenaires, et la brutalité affichée contre les civils ukrainiens, a soulevé tous les drapeaux rouges», s'est aussi alarmée la responsable qui revient d'un voyage dans la région.
La Russie «provoque la faim dans le monde», affirme Josep Borrell
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a accusé lundi la Russie de «provoquer la faim dans le monde» avec la guerre en Ukraine, en détruisant les stocks de blé et en empêchant de l'exporter à l'étranger.
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«Les Russes rendent les sanctions (imposées par les Occidentaux) responsables des pénuries alimentaires et des prix en hausse alors que ce ne sont pas les sanctions», a déclaré le responsable espagnol à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg.
«La Russie sème des bombes dans les champs en Ukraine, les navires de guerre russes bloquent des dizaines de bateaux chargés de blé», a poursuivi Josep Borrell. «Ils provoquent la pénurie. Ils bombardent des villes ukrainiennes et provoquent la faim dans le monde», a-t-il dit.
«Donc arrêtez de blâmer les sanctions. C'est l'armée russe qui cause des pénuries alimentaires. Et l'Afrique est une source d'inquiétude majeure parce qu'ils sont particulièrement exposés à la crise alimentaire à venir», a-t-il insisté.
La première ministre lituanienne à Borodianka, dévastée par les bombes
La première ministre lituanienne Ingrida Simonyte a visité lundi en compagnie de son homologue ukrainien Denys Chmygal la petite ville de Borodianka près de Kiev, détruite par les bombes et théâtre d'exactions présumées pendant l'occupation russe.
Denys Chmygal a publié sur Telegram des photographies avec Ingrida Simonyte devant des bâtiments éventrés et détruits, les fenêtres béantes et noircies par les incendies.
«Aucun mot ne pourrait décrire ce que j'ai vu et ressenti ici», a écrit sur Twitter la première ministre lituanienne, dont le pays est l'un des principaux soutiens de l'Ukraine face à Moscou.
Denys Chmygal lui, estimé que Borodianka était «l'une des plaies douloureuses sur le corps de l'Ukraine». «Les conséquences de l'occupation par les barbares russes sont terrifiantes», a-t-il ajouté.
La localité -près de 13.000 habitants avant la guerre-, située à 50 km au nord-ouest de la capitale, a été reprise aux Russes par les forces ukrainiennes fin mars, comme le reste de la région.
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La première ministre lituanienne, Ingrida Šimonytė, a déclaré :«aucun mot ne pourrait décrire ce que j'ai vu et ressenti ici.»
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la situation dans cette ville est «bien plus horrible» et «il y a plus de victimes» qu'à Boutcha, où des civils ont été massacrés.
Marioupol: les séparatistes disent avoir conquis la zone du port
Le chef des séparatistes prorusses de Donetsk a affirmé lundi que ses forces avaient conquis entièrement la zone portuaire de la ville stratégique de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, assiégée depuis plus d'un mois.
«Concernant le port de Marioupol, il est déjà sous notre contrôle», a déclaré Denis Pouchiline, cité par les agences de presse russes. Le représentant de l'armée séparatiste, Edouard Bassourine, a lui affirmé que les derniers défenseurs ukrainiens se concentraient désormais dans les immenses usines «Azovstal» et «Azovmach».
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L'Italie saisit une villa de 100 millions d’euros liée au pilote russe Mazepin
Les autorités italiennes ont annoncé lundi avoir mis sous séquestre une villa de plus de 100 millions d'euros liée au pilote russe Nikita Mazepin, dans le cadre des sanctions économiques imposées à la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine.
L'ordonnance de mise sous séquestre concerne la villa Rocky Ram à Porto Cervo, sur la Costa Smeralda dans le nord-est de la Sardaigne, a déclaré un responsable gouvernemental.
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Cette demeure, d'une valeur de plus de 100 millions d'euros, est liée à Nikita Mazepin, un pilote de 23 ans récemment évincé de l'écurie américaine de Formule 1 Haas, et à son père Dimitri Mazepin, milliardaire russe de la chimie.
Dimitri et Nikita Mazepin figuraient parmi les centaines d'oligarques et parlementaires russes sur la liste noire de l'Union européenne. Depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou, l'Italie a bloqué des centaines de millions d'euros de biens immobiliers, notamment des villas et des yachts de luxe liés à des oligarques russes.
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Un ours brun ukrainien maltraité trouve refuge aux Pays-Bas
Kiriusha, un ancien ours brun de cirque de 24 ans qui vivait dans des conditions désastreuses en Ukraine avant d'être abandonné par son propriétaire parti au combat, a trouvé refuge aux Pays-Bas grâce à une fondation et un zoo.
«Le week-end dernier, la Fondation Bears in Mind est allée chercher un ours brun en Ukraine qui vivait dans des conditions épouvantables depuis 18 ans», a déclaré dans un communiqué le zoo de Rhenen, au centre des Pays-Bas.
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«La situation de l'ours s'était tellement détériorée pendant la guerre que la fondation a tout fait pour évacuer l'ours de la zone de guerre le plus rapidement possible», une opération périlleuse, a poursuivi le zoo, où l'animal est arrivé dimanche.
Présidentielle : un électeur vote pour Volodymyr Zelensky
A Coutances (Normandie), un électeur a glissé un bulletin avec inscrit «Volodymyr Zelensky», le président de l'Ukraine, pour ce premier tour de l'élection présidentielle, rapporte La Manche Libre.
Au lieu de choisir parmi les 12 candidats, un habitant a tenu à voter dimanche pour le chef ukrainien, qu’il qualifie de «héros.»
Ce vote non valable a été considéré comme «nul». Dans ce même bureau, le nom du président Charles de Gaulle a également été donné lors du dépouillement.
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La rencontre entre Poutine et le chancelier autrichien a commencé
La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le chancelier autrichien Karl Nehammer, premier dirigeant européen reçu au Kremlin depuis le début de l'intervention en Ukraine, a commencé, a indiqué lundi un porte-parole de la chancellerie à l'AFP.
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«Ils sont ensemble actuellement dans la résidence de M. Poutine» à Moscou, a-t-il précisé, alors que Karl Nehammer tente d'obtenir des corridors humanitaires.
Le sosie de Zelensky a fui l'Ukraine grâce à d’autres sosies
Surprenant : un Ukrainien, se prénommant, Umid Isabaev, sosie du président ukrainien, a fui le pays, étant recherché par l’armée russe.
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Le 12 mars, cet habitant de Kiev ressemblant à Volodymyr Zelensky, a été épaulé par les sosies de Vladimir Poutine et de Kim Jong-Un, pour rejoindre la Pologne. Un fait peu banal que rapporte le Huffington Post, citant un article du Washington Post.
Howard X (pseudonyme qu’il se donne), le sosie qui imite le dirigeant nord-coréen, s’est mobilisé financièrement, en envoyant une voiture et en payant l’hôtel à Umid Isabaev. Les deux hommes ne se connaissaient pas auparavant.
La Croatie expulse 24 diplomates et personnels russes
La Croatie a annoncé lundi l'expulsion de 24 diplomates et personnels de l'ambassade de Russie en raison de la guerre menée par le Kremlin en Ukraine, emboîtant le pas aux nombreux pays à avoir pris des mesures similaires.
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Le ministère croate des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Russie à Zagreb pour lui faire part de «sa condamnation la plus ferme de l'agression brutale de l'Ukraine et des nombreux crimes» qui y sont commis. Zagreb a demandé l'expulsion de 18 diplomates et six membres du personnel de la représentation russe, a précisé le ministère dans un communiqué.
Varsovie saisit «un nid à espions» russe abandonné pour l'offrir à l'Ukraine
Le maire de Varsovie a saisi lundi un ancien site diplomatique russe, objet d'un litige juridique entre les deux pays et surnommé «nid à espions», pour l'offrir à l'Ukraine.
Surnommés «Szpiegowo» (nid à espions) par les Varsoviens, des bâtiments d'une dizaine d'étages construits dans les années 1970 dans le sud de la capitale étaient utilisés par le passé par les diplomates soviétiques, puis par l'ambassade russe.
Pratiquement vide depuis les années 1990, le site est en grande partie délabré aujourd'hui et fait l'objet d'un long contentieux juridique entre la Pologne et la Russie, cette dernière revendiquant toujours la propriété.
«Nous avons repris le soi-disant 'nid à espions', nous voulons le transmettre à nos amis ukrainiens», a déclaré à la presse le maire de Varsovie qui est entré dans les bâtiments accompagné notamment d'un huissier de justice et l'ambassadeur de l'Ukraine en Pologne, malgré les protestations d'un diplomate russe présent sur place.
«Je suis content que de cette façon symbolique nous pouvons montrer que Varsovie aide nos amis ukrainiens», a indiqué Rafal Trzaskowski.
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L'armée ukrainienne dit s'attendre à une offensive russe dans l'est «très prochainement»
L'armée ukrainienne a dit lundi s'attendre à une offensive russe «très prochainement» dans l'est, devenu la cible prioritaire du Kremlin, après le retrait des troupes russes des régions du nord du pays et des alentours de Kiev.
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«Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'est. L'attaque aura lieu très prochainement», a averti lors d'une conférence de presse le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.
«Nous prédisons que des combats intenses se tiendront dans ces territoires dans un futur proche», a-t-il souligné. «Nous ne pouvons pas prévoir quand cela aura lieu (exactement), ce sont des informations de sources occidentales.» «L'armée ukrainienne est prête», a toutefois assuré le porte-parole.
Trois pays de l'UE annoncent une aide de 2,5 millions d'euros pour la CPI
L'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède se sont engagés lundi à verser au total près de 2,5 millions d'euros pour aider la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur des crimes de guerre présumés en Ukraine.
Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Luxembourg, se sont entretenus dans la matinée avec le procureur de la CPI Karim Khan, qui a ouvert des enquêtes le 3 mars, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
«Il est crucial de préserver toutes les preuves dès maintenant, pour pouvoir juger ces crimes», a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts), en annonçant que Berlin avait fourni une aide supplémentaire d'un million d'euros à la CPI «il y a quelques jours».
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La journaliste russe antiguerre devient correspondante pour un média allemand
La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue une égérie antiguerre après son irruption mi-mars pendant un journal télévisé pro-Kremlin, devient correspondante en Ukraine et Russie pour le grand quotidien allemand die Welt, a annoncé le média lundi. Elle écrira pour le journal et contribuera régulièrement à sa chaîne d'information télévisée.
«Marina Owsjannikova a eu le courage, à un moment décisif, de confronter les téléspectateurs en Russie à une image non édulcorée de la réalité», a expliqué Ulf Poschardt, rédacteur en chef du groupe Welt, dans un communiqué.
«Elle a ainsi défendu les vertus journalistiques les plus importantes, et ce malgré la menace d'une répression étatique», ajoute le patron du quotidien conservateur.
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Plus de 44.000 réfugiés de plus depuis dimanche
Quelque 44.000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter lundi aux plus de 4,5 millions qui ont déjà fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du HCR. Le Haut commissariat aux réfugiés recensait exactement 4.547.735 réfugiés ukrainiens lundi. Ce sont 44.781 de plus que lors du précédent pointage dimanche.
L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. «Nous sommes très inquiets pas seulement pour la sécurité de ces gens, mais aussi pour ce qui concerne l'évaluation de leurs besoins: argent liquide, santé, soins, nourriture, logement, et même les vêtements», a déclaré le patron de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) Antonio Vitorino sur CNN.
L’armée ukrainienne va livrer «une ultime bataille» à Marioupol
L'armée ukrainienne dit se préparer à «une ultime bataille» dans le port assiégé de Marioupol. «Aujourd'hui sera probablement l'ultime bataille car nos munitions s'épuisent. (...) Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres», a écrit sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale, qui fait partie des forces armées ukrainiennes.
Les combats se concentrent sur le site d'une vaste zone industrielle sidérurgique du groupe Azovstal et dans le port, selon Edouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk. L'armée russe et ses alliés séparatistes assiègent Marioupol depuis des semaines et font face à une résistance ukrainienne acharnée. La situation humanitaire y est catastrophique, selon les deux camps, et la ville largement en ruine. La prise de ce port est stratégique pour la Russie car elle lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, annexée en 2014, et la région sous contrôle séparatiste ainsi que le territoire russe. Moscou y a notamment déployé les redoutables unités du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, sans parvenir jusqu'ici à prendre cette cité portuaire.
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La Russie «ira en justice» si elle est déclarée en défaut
La Russie entamera une procédure judiciaire si elle est déclarée en défaut de paiement par l'Occident, a affirmé le ministre des Finances Anton Silouanov dans une interview publiée lundi, le pays ayant été placé samedi en défaut «sélectif» par une agence de notation. «Nous irons en justice, car nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour nous assurer que les investisseurs reçoivent leurs paiements», a répondu le ministre au journal Izvestia.
«Nous présenterons au tribunal nos factures confirmant nos efforts pour payer à la fois en devises étrangères et en roubles. Ce ne sera pas un processus facile. Nous devrons prouver très activement notre position, malgré toutes les difficultés», a-t-il ajouté, sans préciser vers quelle instance juridique la Russie se tournerait. L'agence de notation financière S&P Global Ratings a abaissé samedi la note de la Russie pour ses paiements en devises étrangères au niveau de «défaut de paiement sélectif», après que Moscou a réglé en roubles une dette en dollars la semaine dernière.
Le chancelier autrichien va tenter d'obtenir à Moscou des corridors humanitaires
Le chancelier autrichien Karl Nehammer va tenter d'obtenir des corridors humanitaires en Ukraine au cours de son entretien lundi à Moscou avec le président Vladimir Poutine, mais n'attend «pas de miracle», a déclaré son ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg.
«Nous devons saisir toutes les occasions de mettre fin à l'enfer humanitaire en Ukraine et c'est ce à quoi va s'employer le chancelier avec des messages très clairs de nature humanitaire et des conseils politiques», a déclaré Alexander Schallenberg, avant une réunion avec ses homologues de l'UE à Luxembourg. Le message transmis au président russe sera que «nous voulons que la guerre prenne fin. Nous voulons des corridors humanitaires. Nous voulons que les organisations humanitaires internationales puissent faire leur travail», a-t-il ajouté
Les forces pro-russes vont intensifier leurs combats dans l’est de l'Ukraine
Les forces pro-russes de la région de Donetsk disent intensifier leurs combats dans l’est de l’Ukraine, a déclaré le chef de la région de Donetsk, à l’agence russe RIA ce lundi.
«Maintenant, l’opération va s’intensifier», a ainsi déclaré Denis Pushilin, chef de la république populaire autoproclamée de Donetsk. «Plus on repousse, plus la population civile souffre, en étant retenue comme otage par la situation. Nous avons identifié des zones où certaines étapes doivent être accélérées», a-t-il ajouté.
Zelensky évoque des «dizaines de milliers de morts» à Marioupol
«Marioupol a été détruite, il y a des dizaines de milliers de morts, mais en dépit de cela, les Russes n’arrêtent pas leur offensive», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours vidéo adressé aux parlementaires de Corée du Sud, ce lundi. Cette estimation n’a pu pour l’heure être vérifiée par des agences de presse ou organes indépendants.
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L’ambassadeur de France en Ukraine annonce le détachement de gendarmes venus investiguer les crimes de guerre dans la région de Kiev
Des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, pour assister leurs homologues ukrainiens «dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev», a annoncé lundi l'ambassadeur de France en Ukraine. Il s'agit de la «première» unité étrangère «à apporter une telle aide», a affirmé sur Twitter Etienne de Poncins. «Fier d'accueillir à Lviv le détachement des gendarmes techniques et scientifiques venu assister leurs camarades dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev», a-t-il écrit. «Ils seront à pied d’œuvre dès demain.»
«Une équipe technique du ministère de l'Intérieur chargée d'apporter son expertise en matière d'identification et de recueil de preuves aux autorités ukrainiennes est arrivée en Ukraine ce matin», ont affirmé de leur côté dans un communiqué conjoint les ministères français de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. «En accord avec les autorités ukrainiennes, elle pourra également contribuer à l'enquête de la Cour pénale internationale», y est-il écrit.
La Norvège va étendre ses troupes de l’unité de l’Otan en Lituanie jusqu’en août
La Norvège va étendre la présence de ses forces de l’unité de l’Otan en Lituanie (200 troupes) jusqu’en août, a annoncé ce lundi le ministère de la Défense norvégienne. Le déploiement de cette unité avait déjà été augmenté de 50 groupes en février dernier pour une durée de trois mois.
La Russie dit avoir détruit un système de défense aérienne fourni par un pays de l’UE
Le ministère de la Défense russe a dit ce lundi avoir détruit des systèmes de missiles anti-aérien fournis à l’Ukraine par un pays européen. Le ministère a évoqué ainsi la destruction de lanceurs de missiles S-300 qui auraient été dissimulés dans un hangar en banlieue de la ville ukrainienne de Dnipro (est). La Slovaquie, qui avait annoncé vendredi avoir fourni ce type de système de défense anti-aérien, avait déjà nié ce dimanche que celui fourni a l’Ukraine ait été frappé, évoquant des «mensonges» de la Russie.
Société générale prend près de 5% après l'annonce de l'arrêt de ses activités en Russie
L'action de la banque française Société générale bondissait de près de 5% lundi matin, après qu'elle a annoncé mettre fin à ses activités en Russie via la cession prévue de la totalité de sa participation dans Rosbank et ses filiales d'assurance.
Dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, le titre Société générale est monté de plus de 7%, avant de réduire ses gains. Vers 09H15, il grimpait de 4,37% à 22,81 euros, en tête de l'indice CAC 40 et entraînait d'autres banques à la hausse telles que BNP Paribas (+0,99% à 48,29 euros).
Les oeuvres d'art saisies par la Finlande de retour en Russie
Le ministère russe de la Culture a annoncé samedi que des oeuvres d'art de musées russes en transit en Finlande saisies par les autorités finlandaises dans le cadre des sanctions contre Moscou étaient revenues en Russie. «Les tableaux russes (prêtés pour) des expositions en Italie et au Japon sont sur le territoire russe», a indiqué le ministère.
Trois véhicules transportant les œuvres d'art ont franchi la frontière entre la Finlande et la Russie et sont en route vers les musées de Saint-Petersbourg et Moscou d'où elles proviennent, a précisé le ministère. Les autorités finlandaises avaient annoncé mercredi avoir saisi les tableaux, statues et autres pièces antiques prêtés par des musées russes à des musées en Italie et au Japon, les douanes estimant que leur transfert par la Finlande risquait de contrevenir aux sanctions imposées par l'Union européenne à la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.
Société générale cesse ses activités de banque et d'assurance en Russie
La banque française Société générale a annoncé lundi «cesser ses activités» en Russie et va céder la totalité de sa participation dans Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe, ainsi que ses filiales d'assurance dans le pays, selon un communiqué.
Cette «transaction envisagée devrait conduire» à un impact négatif dans ses comptes de 3,1 milliards d'euros, précise la banque qui poursuivait ses activités en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Washington sanctionne les filles de Poutine et de grandes banques russes
L’Estonie, sentinelle sur le flanc est de l’Alliance atlantique
Face à la Russie le petit pays balte, doté de faibles moyens militaires malgré l’enrôlement de la population, demande à l’Otan de passer à une posture plus dissuasive, au-delà du renforcement déjà acté de son dispositif grâce aux contingents britanniques, français et danois.
>> LIRE NOTRE REPORTAGE - L’Estonie, sentinelle sur le flanc est de l’Alliance atlantique
Volodymyr Zelensky invite les dirigeants occidentaux à se regarder dans le miroir
Dans une interview exclusive pour la chaîne américaine CBS, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, interrogé sur la responsabilité de l’Occident dans les événements récents dans son pays, à fait cette réponse: «Je me souviens, nous nous en souvenons tous, de livres sur la Seconde Guerre mondiale et sur le diable en uniforme - Adolf Hitler. Les pays qui n'ont pas participé à la guerre sont-ils responsables? Les pays qui ont laissé les forces allemandes défiler à travers l'Europe? Le monde porte-t-il la responsabilité du génocide? Oui. Oui. Quand vous [avez la capacité de] fermer le ciel – oui c'est effrayant, qu'une guerre mondiale puisse commencer. C'est effrayant. Je comprends. Et je ne peux pas faire pression sur ces gens parce que tout le monde a peur de la guerre. Mais si le monde [est responsable] de cela, je le crois, oui. Je le crois. Tenez-vous devant le miroir tous les jours et demandez-vous, avez-vous pu faire quelque chose? Ou avez-vous été incapable de faire quelque chose? Vous trouverez la réponse dans le miroir à cette question, et à une autre question – qui êtes-vous? C'est ce que je crois.»À VOIR AUSSI - Ukraine: Volodymyr Zelensky avertit que l'Europe est la «cible» de l'agression russe
Volodymyr Zelensky accuse la Russie de contourner les sanctions occidentales
Interrogé par la chaîne américaine CBS sur ce que l’Otan devait faire après le massacre de Bucha, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a expliqué: «Numéro un, les armes. Ils doivent être vraiment sérieux à ce sujet. Ils comprennent certainement de quoi je parle en ce moment. Ils doivent fournir des armes à l'Ukraine comme s'ils se défendaient eux-mêmes et comme s’ils défendaient leur propre peuple. Ils doivent comprendre ceci: s'ils n'accélèrent pas, il nous sera très difficile de résister à cette pression. Le deuxième facteur, ce sont les sanctions. Parce que nous avons trouvé certaines choses dans les sanctions qui sont faciles à contourner pour les experts financiers. La Russie les a contournées, et c'est absolument vrai. Le monde occidental le sait. Cela ne devrait pas être autorisé. Ceci n'est pas un film, c'est la vraie vie. Arrêtez de craindre la Fédération de Russie. Nous avons montré que nous n'avions pas peur.»
Contraction de 45,1% du PIB ukrainien
L'économie de l'Ukraine va se contracter de 45,1% cette année en raison de la guerre menée par la Russie dont le PIB devrait lui-même s'effondrer de 11,2%, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale publiées dimanche.
Toute la région subit les conséquences économiques de ce conflit: l'institution table ainsi sur une contraction de 4,1% du PIB pour les pays émergents et en développement d'Europe et d'Asie centrale. La seule Europe de l'Est devrait subir une récession de 30,7%.
UE : nouvelles sanctions discutées aujourd’hui
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont discuter lundi à Luxembourg d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l'arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l'effort de guerre russe divise les 27.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de demander à ses interlocuteurs européens «l'adoption de sanctions puissantes». Il réclame un arrêt des achats de pétrole et de gaz et la fourniture d'armes lourdes pour résister à l'offensive annoncée dans la région du Donbass (est).
Le chancelier autrichien rencontre Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer doit devenir ce lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, a annoncé la chancellerie à l'AFP dimanche. Le conflit en Ukraine sera par ailleurs au menu d'un échange virtuel aujourd’hui entre Joe Biden et le Premier ministre indien Narendra Modi, a annoncé la Maison-Blanche.
Kiev se prépare à une offensive massive dans l’est
Après avoir revu ses plans à la baisse et retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, la Russie a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass, dans l'est, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses. «La semaine prochaine ne sera pas moins importante que celle-ci ni que les précédentes. Les troupes russes passeront à des opérations encore plus importantes dans l'est de notre État», a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un communiqué dimanche soir.
«La bataille pour le Donbass durera plusieurs jours, et pendant ces jours nos villes pourraient être complètement détruites», a prédit pour sa part sur Facebook Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, dans le Donbass. «Le scénario de Marioupol peut se répéter dans la région de Lougansk», a-t-il dit, en se référant au grand port du sud-est de l'Ukraine dévasté et assiégé depuis fin février par les forces russes.
Dans l'attente de l'offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la Défense territoriale étaient occupés dimanche à fortifier leurs positions et à creuser de nouvelles tranchées, dans la zone rurale de Barvinkove, dans l'est du pays. Les bords de routes ont été minés et des obstacles antichars installés à tous les carrefours. Alors que la population tente de fuir les régions orientales de l'Ukraine pour échapper à la bataille qui s'y annonce, les frappes aériennes et les bombardements continuent: dimanche, ils ont fait au moins deux morts à Kharkiv (est), la deuxième ville du pays, et dans sa banlieue, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov. «L'armée russe continue de faire la guerre aux civils, faute de victoires sur le front», a-t-il accusé.
Bienvenue dans ce direct
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à cette 47ème journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.
Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
De notre correspondant en Asie.
Un dilemme grand comme la Russie, pour Huawei. Le géant des télécoms chinois voit ses ventes de téléphones s’envoler à Moscou depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, mais redoute d’être à nouveau rattrapé par les lourdes sanctions occidentales. Le groupe de Shenzhen a enregistré un triplement de ses ventes durant les deux premières semaines de mars selon le cabinet MTS, profitant de la panique des consommateurs déclenchée par la chute du rouble, ainsi que du retrait d’Apple. Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine. Déjà sur la liste noire des États-Unis et accusé d’avoir contourné les sanctions contre l’Iran, le premier équipementier mondial dans le domaine des télécoms doit naviguer avec prudence au cœur de la nouvelle guerre froide, étant toujours dépendant de technologies occidentales.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
La popularité de Vladimir Poutine a-t-elle vraiment bondi à 83% ?
De notre correspondant à Moscou.
Quoi qu'on en pense et en dépit de difficultés rencontrées par l'armée russe sur le terrain, Vladimir Poutine apparaît pour le moment renforcé par son «opération militaire spéciale» en Ukraine. La popularité du président russe a fait un bond de douze points par rapport à février, 83% des Russes interrogés approuvant son action (contre 71% le mois dernier), selon une enquête d'opinion publiée jeudi par l'institut Levada. Il s'agit du premier sondage réalisé depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, par cet organisme indépendant. Par ailleurs, 81% des Russes soutiennent l'action de leur armée en Ukraine, 53% se disant «tout à fait favorable» et 28% «plutôt favorable», selon Levada. 14% des personnes interrogées ne soutiennent pas l'opération militaire. Mais comment juger le net renforcement du taux d'approbation de Vladimir Poutine et l'appui élevé en faveur de l'intervention en Ukraine ? Dans les conditions de limitation de la liberté d'expression en Russie, les résultats de ces sondages sont-ils crédibles ? Pour en savoir plus, cliquez sur notre article ci-dessous:
» LIRE NOTRE VÉRIFICATION - Guerre en Ukraine: la popularité de Vladimir Poutine a-t-elle vraiment bondi à 83% ?
Coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
La pression était trop forte. Six semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Poutine, Société générale acte son retrait de Russie. «Au terme de plusieurs semaines de travail intensif», la banque tricolore a signé un accord lui permettant de céder ses filiales d’assurance en Russie et surtout sa filiale Rosbank, poids lourd du marché russe (12.000 salariés, 2 millions de clients). L’opération, qui devrait être finalisée dans les prochaines semaines, permettra à Société générale de se retirer «de manière effective et ordonnée de Russie en assurant une continuité pour ses collaborateurs et ses clients». ALD, sa filiale de leasing automobile, ne conclura pas de «nouvelles transaction commerciale» en Russie, au Kazakhstan et au Bélarus.
» LIRE NOTRE RÉCIT - Guerre en Ukraine: coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
Ukraine: Biden et Modi ont eu une discussion «franche», mais sans réel rapprochement
Joe Biden et Narendra Modi ont eu lundi un échange virtuel «franc», mais qui ne semble pas avoir permis de rapprocher les positions face à la guerre en Ukraine, un sujet qui déstabilise la relation entre Inde et Etats-Unis. Une haute responsable de la Maison-Blanche a expliqué à des journalistes que le président américain et le premier ministre indien avaient eu une discussion d'une heure environ, «chaleureuse» mais surtout «franche» - elle a utilisé à plusieurs reprises cet adjectif qui en langage diplomatique traduit une certaine tension.
«Le président a dit clairement qu'il ne pense pas qu'il soit dans l'intérêt de l'Inde d'accélérer ou augmenter ses importations d'énergie russe», qui pour l'instant ne représentent qu'une toute petite partie de ses achats, «ou d'autres matières premières», a ensuite rapporté sa porte-parole Jen Psaki, assurant que Washington était même prêt à «aider» les Indiens à les «diversifier». Les Américains redoutent en effet que l'Inde vole au secours de la Russie en compensant certaines des sanctions liées à l'invasion de l'Ukraine, comme la fin ou la réduction des importations de gaz, pétrole ou charbon russes décrétées par les Occidentaux.
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L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur le détroit de Taïwan
Toute ressemblance avec des situations ayant existé ne serait que fortuite. «Taïwan n’est pas l’Ukraine. Ces deux questions sont essentiellement différentes», martèle la diplomatie chinoise depuis le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine, allié du président Xi Jinping. Et de rappeler que l’île est une «partie inaliénable de la Chine», pour mieux dénoncer les tentatives de «certains, aux États-Unis, de lier ces deux choses qui n’ont rien à voir», selon Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ces dénégations trahissent la nervosité de la seconde économie mondiale, à mesure que l’ombre du conflit ukrainien porte sur le détroit de Taïwan, alors que Pékin serre les rangs avec Moscou, appuyant ses «légitimes demandes de sécurité».
L’affrontement entre l’Occident et le Kremlin prend des allures de répétition générale d’une éventuelle crise à venir dans le détroit, alors que Xi a affirmé sa détermination à accomplir la «réunification», avec à la clé un possible conflit avec l’Amérique. La guerre «pose des questions inconfortables à la Chine», a jugé le premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, lors d’une conférence au Council on Foreign Relations, à New York. «Si vous pouvez faire ça en Ukraine, qu’en est-il des autres parties non han de la Chine?», a glissé sibyllin le dirigeant de la cité-État, dans une allusion apparente à l’ancienne Formose, anciennement peuplée d’aborigènes.
» LIRE NOTRE ANALYSE - L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur le détroit de Taïwan
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Europol lance une opération visant les avoirs criminels russes
L'office européen de police Europol a annoncé lundi avoir lancé une opération visant les avoirs des personnes et entreprises russes sanctionnés en raison de la guerre en Ukraine. L'agence, qui siège à La Haye, a lancé cette opération baptisée «Oscar» conjointement avec les Etats membres de l'UE, ainsi que les agences Eurojust et Frontex.
L'opération vise à «soutenir les enquêtes financières des États membres de l'UE ciblant les avoirs criminels détenus par des personnes physiques et morales sanctionnées en relation avec l'invasion russe de l'Ukraine», a déclaré Europol dans un communiqué. Elle vise également à «soutenir les enquêtes pénales menées par les États membres concernant le contournement des sanctions commerciales et économiques imposées par l'UE». L'opération Oscar se poursuivra pendant au moins un an et comprend un certain nombre d'enquêtes distinctes, a précisé Europol.
Europol facilitera l'échange d'informations et de renseignements entre partenaires et fournira un soutien opérationnel dans un certain nombre d'enquêtes financières visant des avoirs criminels et le contournement des sanctions économiques de l'UE liées à l'invasion de l'Ukraine. Europol fournira en outre un soutien analytique sur mesure aux enquêtes, une expertise médico-légale et technique et un soutien financier aux autorités nationales compétentes.
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Le flux des migrants ukrainiens en France se réduit
Où est en la migration des Ukrainiens en France? Un document de la Commission européenne, en date du vendredi 8 avril, fait état d’un mouvement de population de 39.283 personnes vers l’Hexagone (entre le 14 février et le 3 avril), soit une moyenne de près d’un millier de migrants par jour. Le total officiel des entrants comptabilisé par la Police aux frontières (PAF) est monté à 43.000 depuis. Mais il s’agit de chiffres planchers dans un pays où les frontières ont été abolies. La PAF ne voit pas tout.
Le rapport du 8 avril évoque d’autres statistiques, comme celles de la société Meta (maison mère de Facebook), qui estime à 86.600 le nombre d’entrées en France de personnes déplacées de 16 ans et plus. L’écart se justifierait largement par le nombre d’Ukrainiens comptabilisés mais ayant simplement transité par l’Hexagone pour rejoindre l’Espagne ou le Portugal, par exemple. De fait, la SNCF a fourni, depuis le début de la crise, 28.000 billets gratuits à des Ukrainiens pour souvent quitter l’Hexagone.
» LIRE NOTRE ARTICLE - Le flux des migrants ukrainiens en France se réduit
Russie: un opposant critique de l'offensive en Ukraine arrêté
L'un des principaux opposants au Kremlin vivant encore en Russie, Vladimir Kara-Murza, a été arrêté lundi près de son domicile, a annoncé son avocat. «J'ai appris son interpellation il y a moins de 10 minutes, je vais le rejoindre», a déclaré à l'agence de presse Interfax l'avocat Vadim Prokhorov. Les raisons de cette arrestation n'étaient pas connues dans l'immédiat et les autorités n'ont pas fait de déclaration, mais Vladimir Kara-Murza a plusieurs fois critiqué ces derniers jours l'intervention militaire que Moscou mène en Ukraine.
Les autorités russes ont récemment renforcé l'arsenal législatif contre les critiques de l'opération militaire. Publier des informations sur l'armée considérées comme fausses par le gouvernement est passible de 15 ans de prison. L'intervention russe s'accompagne d'une répression tous azimuts en Russie, avec l'arrestation de milliers de manifestants, ainsi que la fermeture d'ONG, de médias indépendants et de plusieurs réseaux sociaux. Vladimir Kara-Murza, âgé de 40 ans, est un ancien journaliste proche de l'opposant Boris Nemtsov, assassiné non loin du Kremlin en 2015, et de Mikhaïl Khodorkovski, ex-oligarque devenu détracteur de Vladimir Poutine.
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Scholz veut raviver le processus l'adhésion des Balkans occidentaux à l'UE
Le chancelier allemand Olaf Scholz a plaidé lundi pour une accélération de l'adhésion des Balkans occidentaux à l'Union Européenne, bloquée depuis des années, évoquant «une époque nouvelle» dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine. Le chancelier social-démocrate a promis de contribuer à faire progresser le dossier «avec toute la force» dont il dispose lors d'une conférence de presse avec son homologue albanais Edi Rama à Berlin. «Mon impression est que nous vivons dans une nouvelle époque et cela a aussi à voir avec l'agression russe» en Ukraine, a-t-il dit. La nécessité de rechercher des positions communes s'est renforcée au sein de l'UE, a-t-il estimé, et c'est pourquoi «le moment est favorable à l'avancement» du processus d'adhésion des Balkans occidentaux, a-t-il ajouté.
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Paris expulse six espions russes «sous couverture diplomatique»
La France a décidé l'expulsion de six espions russes qui opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris et «dont les activités se sont révélées contraires à (ses) intérêts nationaux», a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères. «A la suite d'une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique (...) ont été déclarés persona non grata», a précisé le quai d'Orsay dans un communiqué.
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États-Unis: l'inflation de mars attendue «extraordinairement élevée»
L'inflation du mois de mars aux Etats-Unis, qui sera publiée mardi, devrait être «extraordinairement élevée», a averti lundi la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, lors de son point presse quotidien. Les prix à la consommation avaient grimpé en février de 7,9% sur un an, du jamais vu depuis 1982, selon l'indice CPI, sur lequel sont indexées notamment les retraites. L'inflation ne devrait pas ralentir avant plusieurs mois, alors que la guerre en Ukraine a provoqué une flambée supplémentaire des prix.
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Le chancelier autrichien «pessimiste» face à la «logique de guerre» de Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer s'est dit «plutôt pessimiste» après sa rencontre avec Vladimir Poutine, qui est selon lui dans une «logique de guerre» et veut enregistrer un «succès militaire» en Ukraine. «Il ne faut pas se faire d'illusions (...). Le président Poutine est entré massivement dans une logique de guerre et il agit en conséquence», a-t-il déclaré devant des journalistes à l'issue de sa visite, la première d'un dirigeant européen depuis le début de l'intervention.
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Emmanuel Macron «prêt» à aller à Kiev mais «pas pour une visite d’ambassade»
«Je suis prêt à tout, (notamment) aller à Kiev», a indiqué Emmanuel Macron sur BFMTV ce lundi soir après la visite surprise du premier ministre britannique Boris Johnson dans la capitale ukrainienne. «Mais je ne le ferai pas pour une visite d’ambassade, je veux que ce soit utile. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour arrêter la guerre, et je protège les Français d’une extension de la guerre. Si nous arrivons à réenclencher le dialogue, alors peut-être une visite sera utile».
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À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Envoyé spécial à Kramatorsk.
De loin, sous le pâle soleil d’avril, la scène paraît débonnaire. Des balayeurs qui lavent le pavé à grande eau, un camion de nettoyage dont les brosses griffent la chaussée. On croirait un lendemain de marché. Sauf que c’est la mort qui a fait ses courses vendredi à Kramatorsk, prélevant de manière absurde au moins cinquante-sept vies. Toutes civiles, toutes innocentes. La ville du Donbass est encore sous le choc de la frappe meurtrière d’un missile russe sur la gare. Quand on s’approche, les lieux révèlent des détails tragiques. Dans un coin du hall, sont rangés bien en ordre des valises, des sacs à dos d’enfants, une poussette. Des bagages qui ne partiront jamais. Un brancard en toile kaki est abandonné contre un mur. Ici et là, des traînées de sang mêlé à de l’eau et du savon zèbrent le faux marbre. Partout, une odeur âcre. La directrice de la gare, Liubov Vladimirovna, n’arrive pas à raconter.
Tout juste se lamente-t-elle de ces corps disloqués, décapités ou privés d’un membre. Vyacheslav, agent funéraire de la municipalité, raconte le même carnage. On l’a vite appelé sur les lieux, en lui demandant d’apporter «beaucoup de sacs». Il en a chargé 44, dans son véhicule et des camions militaires. «L’état des corps était terrible. On mettait juste une étiquette pour mentionner le sexe de la victime. Il y avait beaucoup de femmes et au moins cinq enfants», dit-il. Ses yeux se chargent d’ombre. Dehors, un autre camion projette un jet puissant pour chasser les marques rouges qui imprègnent le macadam. La voirie de l’horreur, le nettoyage absurde de la saleté humaine.
» LIRE NOTRE REPORTAGE - À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Le chef de la Douma veut déchoir les «traîtres» de leur nationalité
Le président de la chambre basse du Parlement russe a proposé lundi de déchoir de leur nationalité les «traîtres» opposés à l'offensive en Ukraine. «La vaste majorité de nos concitoyens soutiennent l'opération militaire spéciale en Ukraine, ils comprennent sa nécessité pour la sécurité de notre pays et de notre nation. Mais il y a aussi ceux qui se comportent avec lâcheté, avec traîtrise», a déclaré le chef de la Douma Viatcheslav Volodine. «Hélas, pour de tels "citoyens de la Fédération de Russie", il n'existe pas de procédure de déchéance de la citoyenneté et d'interdiction d'entrer dans notre pays. Mais peut-être que ce serait bien», a-t-il poursuivi sur sa chaîne Telegram.
«Qu'en pensez-vous ?», a-t-il ensuite demandé à ses abonnés. Pour illustrer son propos, Viatcheslav Volodine a cité le cas de la journaliste Marina Ovsiannikova qui s'est rendue célèbre mi-mars en brandissant une pancarte disant «Non à la guerre» en direct à la télévision. La journaliste, qui avait dans la foulée quitté son emploi à la chaîne publique russe Pervy Kanal, est devenue correspondante en Ukraine et en Russie pour le grand quotidien allemand die Welt, a annoncé ce média lundi. «Maintenant, elle va travailler pour un pays de l'Otan, justifier les livraisons d'armes aux néonazis ukrainiens, l'envoi de mercenaires étrangers pour combattre nos soldats et défendre les sanctions contre la Russie», a dénoncé Viatcheslav Volodine. Il est peu probable qu'une mesure radicale comme la déchéance de nationalité prenne corps sans l'aval du président Vladimir Poutine. Mais les déclarations du chef de la Douma illustrent en tout cas le climat de plus en plus hostile qui règne en Russie contre toute voix qui s'érige contre l'offensive militaire que mène Moscou en Ukraine depuis le 24 février.
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Les forces russes se renforcent dans le Donbass, selon le Pentagone
Les forces russes se renforcent autour du Donbass, et notamment près de la ville stratégique d'Izioum, mais n'ont pas encore entamé leur offensive pour prendre le contrôle total de cette région de l'est de l'Ukraine, a indiqué lundi un haut responsable du Pentagone. «Nous avons constaté des efforts des Russes pour se réapprovisionner et se renforcer dans le Donbass», a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat, mentionnant notamment une colonne de chars au nord d'Izioum.
Le Pentagone estime que cette colonne de chars comprend des éléments de commandement et de contrôle, un bataillon de soutien de maintenance d'hélicoptères et un bataillon de logistique pour l'infanterie, a-t-il précisé à la presse. Les forces russes se renforcent également au sud-ouest de Donetsk (est), notamment avec de l'artillerie, mais «nous ne considérons pas que la nouvelle offensive a commencé», a-t-il ajouté. Le haut responsable du ministère américain de la Défense a confirmé que le général Alexandre Dvornikov, surnommé en Occident «le boucher de Syrie», avait été choisi pour diriger cette offensive. Mais «vu leurs gros problèmes de logistique et d'approvisionnement, vu leurs difficultés à manœuvrer, vu leurs problèmes de coordination, de moral, d'organisation hiérarchique, il n'est pas sûr qu'il puisse être très efficace», a-t-il jugé.
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En direction de Lviv, ce train médicalisé transporte des blessés de l'est de l'Ukraine
Fonçant vers Lviv, un train médicalisé transporte des blessés pour les évacuer, loin des violents combats de l'est de l'Ukraine. Plus de dix millions d'Ukrainiens ont dû quitter leur domicile, soit pour partir à l'étranger, soit pour trouver refuge ailleurs en Ukraine, très souvent dans l'ouest du pays. Ces derniers jours, les autorités des régions de l'Est ont exhorté les habitants à évacuer la zone par craintes d'une offensive majeure de l'armée russe dans les prochains jours.
Zelensky veut s'adresser à l'Union africaine
Le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, également président de l'Union africaine (UA), s'est entretenu lundi du conflit entre la Russie et l'Ukraine avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui lui a dit vouloir «faire une communication à l'UA», a-t-il annoncé dans un tweet. Cette annonce survient alors que les Etats africains sont apparus à plusieurs reprises divisés sur la conduite à adopter vis-à-vis de Moscou depuis la guerre déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine.
«Je remercie le président (Zelensky) pour son appel de ce jour. Nous avons évoqué l'impact de la guerre en Ukraine sur l'économie mondiale et la nécessité de privilégier le dialogue pour une issue négociée du conflit», a écrit Macky Sall sur son compte Twitter. «J'ai noté également sa demande de faire une communication à l'UA», a-t-il ajouté. Macky Sall avait annoncé le 9 mars avoir appelé le président russe Vladimir Poutine pour «solliciter un cessez-le-feu durable» en Ukraine. Le Sénégal fait partie des 58 pays (dont 24 d'Afrique) qui se sont abstenus lors du vote le 7 avril de l'Assemblée générale de l'ONU suspendant la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine. Sur les autres Etats africains ayant participé au vote, 9 ont voté pour, et autant contre cette résolution.
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En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De notre correspondant à Berlin.
L’onde de choc de l’affrontement sanglant dans l’est du continent se propage jusqu’aux routes allemandes. Dimanche, pour la seconde semaine de suite, le long des avenues de Francfort, Lübeck ou Stuttgart, des pro-Ukraine ont regardé, dépités, des manifestants pro-Russie parader dans des centaines de véhicules, le drapeau blanc-bleu-rouge sur le capot et Kalinka, l’«hymne» russe, à fond sur autoradio.
Officiellement, ces cortèges sont justifiés par une volonté de protester «contre la discrimination des russophones». «La russophobie devient pire chaque jour», a justifié auprès des médias Christian Freier, mécanicien auto et organisateur du défilé berlinois, «opposé à toutes les guerres». Dimanche 3 avril, au lendemain de la révélation au monde du massacre de Boutcha, 400 voitures environ avaient démarré au pied des tours à l’architecture soviétique des quartiers est de la capitale allemande pour converger vers le centre-ville. «Très bien!», s’était félicitée l’ambassade de Russie sur son site internet, selon laquelle le défilé a rassemblé «5000 autos». À l’unisson de la grande majorité de la classe politique allemande, l’expert en sécurité du parti libéral (FDP) Stephan Thomae a qualifié le cortège de «macabre et de mauvais goût». L’expression «cortège de la honte» a fait florès.
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La croissance du commerce mondial pourrait être divisée par deux
La guerre en Ukraine pourrait faire plier de moitié la croissance du commerce mondial, selon une analyse du Secrétariat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) publiée lundi. Selon cette analyse, la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1 et 3,7% cette année, tandis que la croissance du commerce mondial devrait s'établir à un taux compris entre 2,4% et 3%. En octobre, l'OMC tablait sur une hausse de 4,7%.
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19.500 soldats russes tués, selon Kiev
Depuis le début de la guerre, l'armée ukrainienne fait le point sur les pertes russes. Ce lundi encore, Kiev a fait le décompte : 19.500 soldats russes auraient été tués, mais également 154 avions, 137 hélicoptères, 347 pièces d'artillerie ou encore 725 tanks auraient été détruits.
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Le chancelier autrichien évoque une discussion «difficile» avec Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer a été reçu par Vladimir Poutine lundi, une première pour un dirigeant européen depuis le début de l'intervention en Ukraine, selon un communiqué diffusé par son cabinet après la rencontre.
«La discussion avec le président Poutine a été franche, ouverte et difficile», a déclaré Karl Nehammer après cet entretien qui a duré un peu plus d'une heure et n'a pas donné lieu à une poignée de main, selon la presse autrichienne.
«J'ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d'autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice», a ajouté le chancelier autrichien.
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L'ONU demande des enquêtes sur les violences faites aux femmes
Plusieurs responsables de l'ONU ont réclamé lundi l'ouverture d'enquêtes sur les violences faites aux femmes dans la guerre de la Russie en Ukraine et la protection des enfants dans le conflit, lors d'une réunion du Conseil de sécurité initiée par les Etats-Unis et l'Albanie.
Ces responsables ont aussi réclamé avec insistance l'arrêt de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. «Cette guerre doit s'arrêter. Maintenant», a asséné Sima Bahous, directrice de l'agence onusienne ONU Femmes.
«Il est temps de mettre un terme à cette guerre, les enfants d'Ukraine ne peuvent pas se permettre d'attendre», a abondé Manuel Fontaine, directeur des programmes d'urgence de l'Unicef.
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«Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles», a déclaré Sima Bahous. «Ces allégations doivent faire l'objet d'une enquête indépendante pour garantir justice et mise en responsabilité», a-t-elle réclamé.
«La combinaison des déplacements massifs avec la présence massive de conscrits et de mercenaires, et la brutalité affichée contre les civils ukrainiens, a soulevé tous les drapeaux rouges», s'est aussi alarmée la responsable qui revient d'un voyage dans la région.
La Russie «provoque la faim dans le monde», affirme Josep Borrell
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a accusé lundi la Russie de «provoquer la faim dans le monde» avec la guerre en Ukraine, en détruisant les stocks de blé et en empêchant de l'exporter à l'étranger.
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«Les Russes rendent les sanctions (imposées par les Occidentaux) responsables des pénuries alimentaires et des prix en hausse alors que ce ne sont pas les sanctions», a déclaré le responsable espagnol à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg.
«La Russie sème des bombes dans les champs en Ukraine, les navires de guerre russes bloquent des dizaines de bateaux chargés de blé», a poursuivi Josep Borrell. «Ils provoquent la pénurie. Ils bombardent des villes ukrainiennes et provoquent la faim dans le monde», a-t-il dit.
«Donc arrêtez de blâmer les sanctions. C'est l'armée russe qui cause des pénuries alimentaires. Et l'Afrique est une source d'inquiétude majeure parce qu'ils sont particulièrement exposés à la crise alimentaire à venir», a-t-il insisté.
La première ministre lituanienne à Borodianka, dévastée par les bombes
La première ministre lituanienne Ingrida Simonyte a visité lundi en compagnie de son homologue ukrainien Denys Chmygal la petite ville de Borodianka près de Kiev, détruite par les bombes et théâtre d'exactions présumées pendant l'occupation russe.
Denys Chmygal a publié sur Telegram des photographies avec Ingrida Simonyte devant des bâtiments éventrés et détruits, les fenêtres béantes et noircies par les incendies.
«Aucun mot ne pourrait décrire ce que j'ai vu et ressenti ici», a écrit sur Twitter la première ministre lituanienne, dont le pays est l'un des principaux soutiens de l'Ukraine face à Moscou.
Denys Chmygal lui, estimé que Borodianka était «l'une des plaies douloureuses sur le corps de l'Ukraine». «Les conséquences de l'occupation par les barbares russes sont terrifiantes», a-t-il ajouté.
La localité -près de 13.000 habitants avant la guerre-, située à 50 km au nord-ouest de la capitale, a été reprise aux Russes par les forces ukrainiennes fin mars, comme le reste de la région.
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La première ministre lituanienne, Ingrida Šimonytė, a déclaré :«aucun mot ne pourrait décrire ce que j'ai vu et ressenti ici.»
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la situation dans cette ville est «bien plus horrible» et «il y a plus de victimes» qu'à Boutcha, où des civils ont été massacrés.
Marioupol: les séparatistes disent avoir conquis la zone du port
Le chef des séparatistes prorusses de Donetsk a affirmé lundi que ses forces avaient conquis entièrement la zone portuaire de la ville stratégique de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, assiégée depuis plus d'un mois.
«Concernant le port de Marioupol, il est déjà sous notre contrôle», a déclaré Denis Pouchiline, cité par les agences de presse russes. Le représentant de l'armée séparatiste, Edouard Bassourine, a lui affirmé que les derniers défenseurs ukrainiens se concentraient désormais dans les immenses usines «Azovstal» et «Azovmach».
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L'Italie saisit une villa de 100 millions d’euros liée au pilote russe Mazepin
Les autorités italiennes ont annoncé lundi avoir mis sous séquestre une villa de plus de 100 millions d'euros liée au pilote russe Nikita Mazepin, dans le cadre des sanctions économiques imposées à la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine.
L'ordonnance de mise sous séquestre concerne la villa Rocky Ram à Porto Cervo, sur la Costa Smeralda dans le nord-est de la Sardaigne, a déclaré un responsable gouvernemental.
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Cette demeure, d'une valeur de plus de 100 millions d'euros, est liée à Nikita Mazepin, un pilote de 23 ans récemment évincé de l'écurie américaine de Formule 1 Haas, et à son père Dimitri Mazepin, milliardaire russe de la chimie.
Dimitri et Nikita Mazepin figuraient parmi les centaines d'oligarques et parlementaires russes sur la liste noire de l'Union européenne. Depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou, l'Italie a bloqué des centaines de millions d'euros de biens immobiliers, notamment des villas et des yachts de luxe liés à des oligarques russes.
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Un ours brun ukrainien maltraité trouve refuge aux Pays-Bas
Kiriusha, un ancien ours brun de cirque de 24 ans qui vivait dans des conditions désastreuses en Ukraine avant d'être abandonné par son propriétaire parti au combat, a trouvé refuge aux Pays-Bas grâce à une fondation et un zoo.
«Le week-end dernier, la Fondation Bears in Mind est allée chercher un ours brun en Ukraine qui vivait dans des conditions épouvantables depuis 18 ans», a déclaré dans un communiqué le zoo de Rhenen, au centre des Pays-Bas.
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«La situation de l'ours s'était tellement détériorée pendant la guerre que la fondation a tout fait pour évacuer l'ours de la zone de guerre le plus rapidement possible», une opération périlleuse, a poursuivi le zoo, où l'animal est arrivé dimanche.
Présidentielle : un électeur vote pour Volodymyr Zelensky
A Coutances (Normandie), un électeur a glissé un bulletin avec inscrit «Volodymyr Zelensky», le président de l'Ukraine, pour ce premier tour de l'élection présidentielle, rapporte La Manche Libre.
Au lieu de choisir parmi les 12 candidats, un habitant a tenu à voter dimanche pour le chef ukrainien, qu’il qualifie de «héros.»
Ce vote non valable a été considéré comme «nul». Dans ce même bureau, le nom du président Charles de Gaulle a également été donné lors du dépouillement.
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La rencontre entre Poutine et le chancelier autrichien a commencé
La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le chancelier autrichien Karl Nehammer, premier dirigeant européen reçu au Kremlin depuis le début de l'intervention en Ukraine, a commencé, a indiqué lundi un porte-parole de la chancellerie à l'AFP.
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«Ils sont ensemble actuellement dans la résidence de M. Poutine» à Moscou, a-t-il précisé, alors que Karl Nehammer tente d'obtenir des corridors humanitaires.
Le sosie de Zelensky a fui l'Ukraine grâce à d’autres sosies
Surprenant : un Ukrainien, se prénommant, Umid Isabaev, sosie du président ukrainien, a fui le pays, étant recherché par l’armée russe.
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Le 12 mars, cet habitant de Kiev ressemblant à Volodymyr Zelensky, a été épaulé par les sosies de Vladimir Poutine et de Kim Jong-Un, pour rejoindre la Pologne. Un fait peu banal que rapporte le Huffington Post, citant un article du Washington Post.
Howard X (pseudonyme qu’il se donne), le sosie qui imite le dirigeant nord-coréen, s’est mobilisé financièrement, en envoyant une voiture et en payant l’hôtel à Umid Isabaev. Les deux hommes ne se connaissaient pas auparavant.
La Croatie expulse 24 diplomates et personnels russes
La Croatie a annoncé lundi l'expulsion de 24 diplomates et personnels de l'ambassade de Russie en raison de la guerre menée par le Kremlin en Ukraine, emboîtant le pas aux nombreux pays à avoir pris des mesures similaires.
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Le ministère croate des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Russie à Zagreb pour lui faire part de «sa condamnation la plus ferme de l'agression brutale de l'Ukraine et des nombreux crimes» qui y sont commis. Zagreb a demandé l'expulsion de 18 diplomates et six membres du personnel de la représentation russe, a précisé le ministère dans un communiqué.
Varsovie saisit «un nid à espions» russe abandonné pour l'offrir à l'Ukraine
Le maire de Varsovie a saisi lundi un ancien site diplomatique russe, objet d'un litige juridique entre les deux pays et surnommé «nid à espions», pour l'offrir à l'Ukraine.
Surnommés «Szpiegowo» (nid à espions) par les Varsoviens, des bâtiments d'une dizaine d'étages construits dans les années 1970 dans le sud de la capitale étaient utilisés par le passé par les diplomates soviétiques, puis par l'ambassade russe.
Pratiquement vide depuis les années 1990, le site est en grande partie délabré aujourd'hui et fait l'objet d'un long contentieux juridique entre la Pologne et la Russie, cette dernière revendiquant toujours la propriété.
«Nous avons repris le soi-disant 'nid à espions', nous voulons le transmettre à nos amis ukrainiens», a déclaré à la presse le maire de Varsovie qui est entré dans les bâtiments accompagné notamment d'un huissier de justice et l'ambassadeur de l'Ukraine en Pologne, malgré les protestations d'un diplomate russe présent sur place.
«Je suis content que de cette façon symbolique nous pouvons montrer que Varsovie aide nos amis ukrainiens», a indiqué Rafal Trzaskowski.
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L'armée ukrainienne dit s'attendre à une offensive russe dans l'est «très prochainement»
L'armée ukrainienne a dit lundi s'attendre à une offensive russe «très prochainement» dans l'est, devenu la cible prioritaire du Kremlin, après le retrait des troupes russes des régions du nord du pays et des alentours de Kiev.
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«Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'est. L'attaque aura lieu très prochainement», a averti lors d'une conférence de presse le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.
«Nous prédisons que des combats intenses se tiendront dans ces territoires dans un futur proche», a-t-il souligné. «Nous ne pouvons pas prévoir quand cela aura lieu (exactement), ce sont des informations de sources occidentales.» «L'armée ukrainienne est prête», a toutefois assuré le porte-parole.
Trois pays de l'UE annoncent une aide de 2,5 millions d'euros pour la CPI
L'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède se sont engagés lundi à verser au total près de 2,5 millions d'euros pour aider la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur des crimes de guerre présumés en Ukraine.
Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Luxembourg, se sont entretenus dans la matinée avec le procureur de la CPI Karim Khan, qui a ouvert des enquêtes le 3 mars, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
«Il est crucial de préserver toutes les preuves dès maintenant, pour pouvoir juger ces crimes», a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts), en annonçant que Berlin avait fourni une aide supplémentaire d'un million d'euros à la CPI «il y a quelques jours».
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La journaliste russe antiguerre devient correspondante pour un média allemand
La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue une égérie antiguerre après son irruption mi-mars pendant un journal télévisé pro-Kremlin, devient correspondante en Ukraine et Russie pour le grand quotidien allemand die Welt, a annoncé le média lundi. Elle écrira pour le journal et contribuera régulièrement à sa chaîne d'information télévisée.
«Marina Owsjannikova a eu le courage, à un moment décisif, de confronter les téléspectateurs en Russie à une image non édulcorée de la réalité», a expliqué Ulf Poschardt, rédacteur en chef du groupe Welt, dans un communiqué.
«Elle a ainsi défendu les vertus journalistiques les plus importantes, et ce malgré la menace d'une répression étatique», ajoute le patron du quotidien conservateur.
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Plus de 44.000 réfugiés de plus depuis dimanche
Quelque 44.000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter lundi aux plus de 4,5 millions qui ont déjà fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du HCR. Le Haut commissariat aux réfugiés recensait exactement 4.547.735 réfugiés ukrainiens lundi. Ce sont 44.781 de plus que lors du précédent pointage dimanche.
L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. «Nous sommes très inquiets pas seulement pour la sécurité de ces gens, mais aussi pour ce qui concerne l'évaluation de leurs besoins: argent liquide, santé, soins, nourriture, logement, et même les vêtements», a déclaré le patron de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) Antonio Vitorino sur CNN.
L’armée ukrainienne va livrer «une ultime bataille» à Marioupol
L'armée ukrainienne dit se préparer à «une ultime bataille» dans le port assiégé de Marioupol. «Aujourd'hui sera probablement l'ultime bataille car nos munitions s'épuisent. (...) Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres», a écrit sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale, qui fait partie des forces armées ukrainiennes.
Les combats se concentrent sur le site d'une vaste zone industrielle sidérurgique du groupe Azovstal et dans le port, selon Edouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk. L'armée russe et ses alliés séparatistes assiègent Marioupol depuis des semaines et font face à une résistance ukrainienne acharnée. La situation humanitaire y est catastrophique, selon les deux camps, et la ville largement en ruine. La prise de ce port est stratégique pour la Russie car elle lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, annexée en 2014, et la région sous contrôle séparatiste ainsi que le territoire russe. Moscou y a notamment déployé les redoutables unités du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, sans parvenir jusqu'ici à prendre cette cité portuaire.
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La Russie «ira en justice» si elle est déclarée en défaut
La Russie entamera une procédure judiciaire si elle est déclarée en défaut de paiement par l'Occident, a affirmé le ministre des Finances Anton Silouanov dans une interview publiée lundi, le pays ayant été placé samedi en défaut «sélectif» par une agence de notation. «Nous irons en justice, car nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour nous assurer que les investisseurs reçoivent leurs paiements», a répondu le ministre au journal Izvestia.
«Nous présenterons au tribunal nos factures confirmant nos efforts pour payer à la fois en devises étrangères et en roubles. Ce ne sera pas un processus facile. Nous devrons prouver très activement notre position, malgré toutes les difficultés», a-t-il ajouté, sans préciser vers quelle instance juridique la Russie se tournerait. L'agence de notation financière S&P Global Ratings a abaissé samedi la note de la Russie pour ses paiements en devises étrangères au niveau de «défaut de paiement sélectif», après que Moscou a réglé en roubles une dette en dollars la semaine dernière.
Le chancelier autrichien va tenter d'obtenir à Moscou des corridors humanitaires
Le chancelier autrichien Karl Nehammer va tenter d'obtenir des corridors humanitaires en Ukraine au cours de son entretien lundi à Moscou avec le président Vladimir Poutine, mais n'attend «pas de miracle», a déclaré son ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg.
«Nous devons saisir toutes les occasions de mettre fin à l'enfer humanitaire en Ukraine et c'est ce à quoi va s'employer le chancelier avec des messages très clairs de nature humanitaire et des conseils politiques», a déclaré Alexander Schallenberg, avant une réunion avec ses homologues de l'UE à Luxembourg. Le message transmis au président russe sera que «nous voulons que la guerre prenne fin. Nous voulons des corridors humanitaires. Nous voulons que les organisations humanitaires internationales puissent faire leur travail», a-t-il ajouté
Les forces pro-russes vont intensifier leurs combats dans l’est de l'Ukraine
Les forces pro-russes de la région de Donetsk disent intensifier leurs combats dans l’est de l’Ukraine, a déclaré le chef de la région de Donetsk, à l’agence russe RIA ce lundi.
«Maintenant, l’opération va s’intensifier», a ainsi déclaré Denis Pushilin, chef de la république populaire autoproclamée de Donetsk. «Plus on repousse, plus la population civile souffre, en étant retenue comme otage par la situation. Nous avons identifié des zones où certaines étapes doivent être accélérées», a-t-il ajouté.
Zelensky évoque des «dizaines de milliers de morts» à Marioupol
«Marioupol a été détruite, il y a des dizaines de milliers de morts, mais en dépit de cela, les Russes n’arrêtent pas leur offensive», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours vidéo adressé aux parlementaires de Corée du Sud, ce lundi. Cette estimation n’a pu pour l’heure être vérifiée par des agences de presse ou organes indépendants.
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L’ambassadeur de France en Ukraine annonce le détachement de gendarmes venus investiguer les crimes de guerre dans la région de Kiev
Des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, pour assister leurs homologues ukrainiens «dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev», a annoncé lundi l'ambassadeur de France en Ukraine. Il s'agit de la «première» unité étrangère «à apporter une telle aide», a affirmé sur Twitter Etienne de Poncins. «Fier d'accueillir à Lviv le détachement des gendarmes techniques et scientifiques venu assister leurs camarades dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev», a-t-il écrit. «Ils seront à pied d’œuvre dès demain.»
«Une équipe technique du ministère de l'Intérieur chargée d'apporter son expertise en matière d'identification et de recueil de preuves aux autorités ukrainiennes est arrivée en Ukraine ce matin», ont affirmé de leur côté dans un communiqué conjoint les ministères français de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. «En accord avec les autorités ukrainiennes, elle pourra également contribuer à l'enquête de la Cour pénale internationale», y est-il écrit.
La Norvège va étendre ses troupes de l’unité de l’Otan en Lituanie jusqu’en août
La Norvège va étendre la présence de ses forces de l’unité de l’Otan en Lituanie (200 troupes) jusqu’en août, a annoncé ce lundi le ministère de la Défense norvégienne. Le déploiement de cette unité avait déjà été augmenté de 50 groupes en février dernier pour une durée de trois mois.
La Russie dit avoir détruit un système de défense aérienne fourni par un pays de l’UE
Le ministère de la Défense russe a dit ce lundi avoir détruit des systèmes de missiles anti-aérien fournis à l’Ukraine par un pays européen. Le ministère a évoqué ainsi la destruction de lanceurs de missiles S-300 qui auraient été dissimulés dans un hangar en banlieue de la ville ukrainienne de Dnipro (est). La Slovaquie, qui avait annoncé vendredi avoir fourni ce type de système de défense anti-aérien, avait déjà nié ce dimanche que celui fourni a l’Ukraine ait été frappé, évoquant des «mensonges» de la Russie.
Société générale prend près de 5% après l'annonce de l'arrêt de ses activités en Russie
L'action de la banque française Société générale bondissait de près de 5% lundi matin, après qu'elle a annoncé mettre fin à ses activités en Russie via la cession prévue de la totalité de sa participation dans Rosbank et ses filiales d'assurance.
Dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, le titre Société générale est monté de plus de 7%, avant de réduire ses gains. Vers 09H15, il grimpait de 4,37% à 22,81 euros, en tête de l'indice CAC 40 et entraînait d'autres banques à la hausse telles que BNP Paribas (+0,99% à 48,29 euros).
Les oeuvres d'art saisies par la Finlande de retour en Russie
Le ministère russe de la Culture a annoncé samedi que des oeuvres d'art de musées russes en transit en Finlande saisies par les autorités finlandaises dans le cadre des sanctions contre Moscou étaient revenues en Russie. «Les tableaux russes (prêtés pour) des expositions en Italie et au Japon sont sur le territoire russe», a indiqué le ministère.
Trois véhicules transportant les œuvres d'art ont franchi la frontière entre la Finlande et la Russie et sont en route vers les musées de Saint-Petersbourg et Moscou d'où elles proviennent, a précisé le ministère. Les autorités finlandaises avaient annoncé mercredi avoir saisi les tableaux, statues et autres pièces antiques prêtés par des musées russes à des musées en Italie et au Japon, les douanes estimant que leur transfert par la Finlande risquait de contrevenir aux sanctions imposées par l'Union européenne à la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.
Société générale cesse ses activités de banque et d'assurance en Russie
La banque française Société générale a annoncé lundi «cesser ses activités» en Russie et va céder la totalité de sa participation dans Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe, ainsi que ses filiales d'assurance dans le pays, selon un communiqué.
Cette «transaction envisagée devrait conduire» à un impact négatif dans ses comptes de 3,1 milliards d'euros, précise la banque qui poursuivait ses activités en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Washington sanctionne les filles de Poutine et de grandes banques russes
L’Estonie, sentinelle sur le flanc est de l’Alliance atlantique
Face à la Russie le petit pays balte, doté de faibles moyens militaires malgré l’enrôlement de la population, demande à l’Otan de passer à une posture plus dissuasive, au-delà du renforcement déjà acté de son dispositif grâce aux contingents britanniques, français et danois.
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Volodymyr Zelensky invite les dirigeants occidentaux à se regarder dans le miroir
Dans une interview exclusive pour la chaîne américaine CBS, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, interrogé sur la responsabilité de l’Occident dans les événements récents dans son pays, à fait cette réponse: «Je me souviens, nous nous en souvenons tous, de livres sur la Seconde Guerre mondiale et sur le diable en uniforme - Adolf Hitler. Les pays qui n'ont pas participé à la guerre sont-ils responsables? Les pays qui ont laissé les forces allemandes défiler à travers l'Europe? Le monde porte-t-il la responsabilité du génocide? Oui. Oui. Quand vous [avez la capacité de] fermer le ciel – oui c'est effrayant, qu'une guerre mondiale puisse commencer. C'est effrayant. Je comprends. Et je ne peux pas faire pression sur ces gens parce que tout le monde a peur de la guerre. Mais si le monde [est responsable] de cela, je le crois, oui. Je le crois. Tenez-vous devant le miroir tous les jours et demandez-vous, avez-vous pu faire quelque chose? Ou avez-vous été incapable de faire quelque chose? Vous trouverez la réponse dans le miroir à cette question, et à une autre question – qui êtes-vous? C'est ce que je crois.»À VOIR AUSSI - Ukraine: Volodymyr Zelensky avertit que l'Europe est la «cible» de l'agression russe
Volodymyr Zelensky accuse la Russie de contourner les sanctions occidentales
Interrogé par la chaîne américaine CBS sur ce que l’Otan devait faire après le massacre de Bucha, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a expliqué: «Numéro un, les armes. Ils doivent être vraiment sérieux à ce sujet. Ils comprennent certainement de quoi je parle en ce moment. Ils doivent fournir des armes à l'Ukraine comme s'ils se défendaient eux-mêmes et comme s’ils défendaient leur propre peuple. Ils doivent comprendre ceci: s'ils n'accélèrent pas, il nous sera très difficile de résister à cette pression. Le deuxième facteur, ce sont les sanctions. Parce que nous avons trouvé certaines choses dans les sanctions qui sont faciles à contourner pour les experts financiers. La Russie les a contournées, et c'est absolument vrai. Le monde occidental le sait. Cela ne devrait pas être autorisé. Ceci n'est pas un film, c'est la vraie vie. Arrêtez de craindre la Fédération de Russie. Nous avons montré que nous n'avions pas peur.»
Contraction de 45,1% du PIB ukrainien
L'économie de l'Ukraine va se contracter de 45,1% cette année en raison de la guerre menée par la Russie dont le PIB devrait lui-même s'effondrer de 11,2%, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale publiées dimanche.
Toute la région subit les conséquences économiques de ce conflit: l'institution table ainsi sur une contraction de 4,1% du PIB pour les pays émergents et en développement d'Europe et d'Asie centrale. La seule Europe de l'Est devrait subir une récession de 30,7%.
UE : nouvelles sanctions discutées aujourd’hui
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont discuter lundi à Luxembourg d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l'arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l'effort de guerre russe divise les 27.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de demander à ses interlocuteurs européens «l'adoption de sanctions puissantes». Il réclame un arrêt des achats de pétrole et de gaz et la fourniture d'armes lourdes pour résister à l'offensive annoncée dans la région du Donbass (est).
Le chancelier autrichien rencontre Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer doit devenir ce lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, a annoncé la chancellerie à l'AFP dimanche. Le conflit en Ukraine sera par ailleurs au menu d'un échange virtuel aujourd’hui entre Joe Biden et le Premier ministre indien Narendra Modi, a annoncé la Maison-Blanche.
Kiev se prépare à une offensive massive dans l’est
Après avoir revu ses plans à la baisse et retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, la Russie a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass, dans l'est, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses. «La semaine prochaine ne sera pas moins importante que celle-ci ni que les précédentes. Les troupes russes passeront à des opérations encore plus importantes dans l'est de notre État», a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un communiqué dimanche soir.
«La bataille pour le Donbass durera plusieurs jours, et pendant ces jours nos villes pourraient être complètement détruites», a prédit pour sa part sur Facebook Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, dans le Donbass. «Le scénario de Marioupol peut se répéter dans la région de Lougansk», a-t-il dit, en se référant au grand port du sud-est de l'Ukraine dévasté et assiégé depuis fin février par les forces russes.
Dans l'attente de l'offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la Défense territoriale étaient occupés dimanche à fortifier leurs positions et à creuser de nouvelles tranchées, dans la zone rurale de Barvinkove, dans l'est du pays. Les bords de routes ont été minés et des obstacles antichars installés à tous les carrefours. Alors que la population tente de fuir les régions orientales de l'Ukraine pour échapper à la bataille qui s'y annonce, les frappes aériennes et les bombardements continuent: dimanche, ils ont fait au moins deux morts à Kharkiv (est), la deuxième ville du pays, et dans sa banlieue, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov. «L'armée russe continue de faire la guerre aux civils, faute de victoires sur le front», a-t-il accusé.
Bienvenue dans ce direct
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à cette 47ème journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.
Guerre en Ukraine : les bourreaux des civils massacrés à Boutcha identifiés
RÉCIT - Un collectif ukrainien de veille sur internet désigne comme coupables des soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés, commandée par le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov.
En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public Le Figaro
Guerre en Ukraine: coûteuse retraite de Russie pour la Société générale
Danièle GuinotRÉCIT - Le groupe cède pour une poignée de roubles sa filiale Rosbank, qu’il avait acquise 4 milliards d’euros. L’acheteur est l’ex-propriétaire russe.
La pression était trop forte. Six semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Poutine, Société générale acte son retrait de Russie. «Au terme de plusieurs semaines de travail intensif», la banque tricolore a signé un accord lui permettant de céder ses filiales d’assurance en Russie et surtout sa filiale Rosbank, poids lourd du marché russe (12.000 salariés, 2 millions de clients).
L’opération, qui devrait être finalisée dans les prochaines semaines, permettra à Société générale de se retirer «de manière effective et ordonnée de Russie en assurant une continuité pour ses collaborateurs et ses clients». ALD, sa filiale de leasing automobile, ne conclura pas de «nouvelles transaction commerciale» en Russie, au Kazakhstan et au Bélarus.
«Lucide et responsable»
Avec TotalEnergies et Auchan, Société générale était l’un des plus grands groupes français présents en Russie à résister encore à la pression pour quitter le pays. «La décision stratégique du retrait est lucide et responsable, assure Frédéric Oudéa, directeur général de la banque dans un message aux salariés. Nous avons rapidement conclu que nous faisions face à un bouleversement géopolitique changeant radicalement et durablement les perspectives de collaboration avec la Russie.»
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La retraite de Russie se fait au prix fort pour Société générale. La banque va en effet céder pour une poignée de roubles ses activités en Russie à Interros Capital. Ce groupe russe n’est autre que l’ex-propriétaire de Rosbank, auprès de qui Société générale l’avait acheté par blocs entre 2006 en 2014, pour un montant estimé à 4 milliards d’euros par les analystes.
Ce conglomérat détient des actifs dans l’industrie lourde et la métallurgie, notamment dans la société Nornickel, et dans le secteur pharmaceutique (Petrovax). Il a été fondé par Vladimir Potanine, l’un des oligarques les plus puissants de Russie. Proche de Poutine, il était en 2021 la deuxième personnalité la plus riche du pays, avec une fortune estimée à 27 milliards de dollars par le magazine Forbes. Il fait depuis le début de la guerre en Ukraine l’objet de sanctions de la part du Canada.
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Interros souligne que «les conditions de l’accord ont été approuvées par la commission gouvernementale du contrôle des investissements étrangers dans la Fédération de Russie». Interros Capital n’était pas été le seul intéressé par Rosbank. «Société générale a eu des discussions avec d’autres candidats à la reprise», assure une source proche du groupe, sans préciser qui a choisi in fine le nouveau propriétaire.
«Perte absorbable»
«Société générale a fait un gros cadeau à un oligarque russe à qui elle cède Rosbank pour pratiquement zéro euro», estime Jérôme Legras, responsable de la recherche chez Axiom AI. «Ça peut être critiquable de revendre à ce type d’acheteur, mais il n’y avait pas grand monde à se précipiter», assure à l’AFP un expert du secteur, décrivant «des conditions de vente très compliquées et limitées à des candidats sur place».
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Le groupe tricolore avait-il le choix? La pression internationale était forte et les marchés demandaient de la clarté. Même si Rosbank n’est pas, pour le moment, sur la liste des banques visées par les sanctions occidentales, le système financier russe est sous tension. «Il est de plus en plus difficile pour les groupes financiers de travailler en Russie, explique Simon Ounin, responsable crédits financiers chez Allianz GI. On ne peut pas exclure que de prochaines sanctions privent de Swift davantage de banques.»
Société générale va déprécier de 2 milliards d’euros la valeur comptable des activités cédées dans ses comptes. Elle va recevoir un versement d’Interros Capital, qui inclura le remboursement d’un prêt de 500 millions accordé par la banque à sa filiale russe. Au total, Société générale chiffre sa retraite de Russie à 3,1 milliards d’euros, en comptant une charge exceptionnelle de 1,1 milliard.
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«Cette cession aura des conséquences financières significatives en 2022, mais que nous saurons gérer», indique Frédéric Oudéa aux salariés. «Cette perte sera absorbable par Société générale», avance Simon Outin. «L’impact de l’opération est gérable», abondent les analystes de RBC. Le groupe français a dégagé l’an passé un bénéfice net record de 5,64 milliards d’euros. Il maintient le paiement de son dividende de 1,65 euro par action (soumis au vote de l’assemblée générale le 17 mai) et son programme de rachat d’actions d’un montant de 915 millions d’euros.
Le pire des scénarios
La clarification de sa situation en Russie a fait grimper le titre Société générale en Bourse lundi. Alors qu’il dévissait depuis le début de la guerre, ils s’est envolé de plus 5 %, prenant la tête du CAC 40 et entraînant dans son sillage le secteur bancaire français. Société générale est de loin la banque française la plus présente en Russie: en mars, l’établissement a dévoilé que son exposition totale au pays s’élevait à 18,6 milliards d’euros, dont 15,4 milliards pour Rosbank. La banque se disait prête à faire face au pire des scénarios: l’expropriation de sa filiale Rosbank. «Le groupe est tout à fait en mesure d’absorber les conséquences d’un éventuel scénario extrême qui affecterait les droits de propriété sur ses actifs bancaires en Russie», avait indiqué la banque.
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La perte de revenus liés à Rosbank (115 millions d’euros de résultat net en 2021) ne devrait pas handicaper Société générale. «Rosbank n’était pas un investissement vraiment rentable, avance Jérôme Legras. Elle a connu de nombreuses péripéties économiques et géopolitiques et elle était davantage perçue comme un boulet au pied de Société générale que comme une pépite.»
Société générale détient par ailleurs 3,2 milliards d’expositions à la Russie, comptabilisées en dehors de sa filiale, Rosbank. Il s’agit notamment de prêts accordés à des entreprises russes par des entités de la banque basées en Europe. La banque n’a pas évoqué lundi l’évolution de ces financements, qui pourraient entraîner de lourdes pertes supplémentaires pour le groupe français.
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Ses activités peuvent néanmoins se poursuivre, a indiqué le régulateur bancaire allemand.
Société Générale prend près de 5% en Bourse après l'annonce de l'arrêt de ses activités en Russie
La banque française a annoncé «cesser ses activités» en Russie et céder ses participations dans le secteur bancaire russe, pour un coût de 3,1 milliards d'euros.
Le plus grand parking pour voitures électriques de France désormais opérationnel à Paris
Sous l'église de La Madeleine, dans le VIIIe arrondissement, le parking propose depuis début avril 505 bornes de recharge électrique.
L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 L'Humanité
Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté
ActuMobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.
Rosa MoussaouiLa vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.
Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »
Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.
« variable d’ajustement »
15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.
Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.
C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.
société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
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Les agents de GRDF au cœur des quartiers
Un jour avecDepuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.
« Nous sommes le service public »
Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.
Jusqu’à 25 interventions par jour
La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.
Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.
GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix L'Humanité
Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?
DécryptageDéjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.
Julia HamlaouiQuand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.
1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix
Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.
2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse
Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.
3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées
Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.
4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale
Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.
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TERMINÉ : Fin du direct le 11 avril 2022 à 23:56
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L’agenda des deux candidats demain
Marine Le Pen et Emmanuel Macron continueront de multiplier les déplacements mardi, à 12 jours du second tour.
Marine Le Pen sera ainsi l’invitée de France Inter à 8h20. Elle tiendra une conférence de presse à 14h30 sur le thème de la démocratie. Elle sera, enfin, au journal télévisé de TF1, à 20h.
De son côté, Emmanuel Macron se rendra à Mulhouse puis Strasbourg.
» LIRE AUSSI - Macron-Le Pen: l'histoire secrète d'un second tour programmé
Julien Aubert: «En mon âme et conscience, je voterai blanc»
Député LR du Vaucluse, Julien Aubert refuse un «front républicain» en faveur d'Emmanuel Macron dont il critique le bilan, et annonce voter blanc au second tour.
» LIRE SA TRIBUNE - Julien Aubert: «En mon âme et conscience, je voterai blanc»
Emmanuel Macron accélère en se tournant vers sa gauche
Découvrez un extrait de notre récit, ci-après.
Emmanuel Macron s’efforce d’anticiper d’éventuels coups de campagne de son adversaire, voire d’être à l’initiative. Alors qu’en 2017 il avait attendu trois jours pour effectuer son premier déplacement, il s’est rendu dès lundi dans les Hauts-de-France, sur les terres de Marine Le Pen. «Je suis là, et bien là, et je suis décidé à me battre pour mes idées», a prévenu le président-candidat à Denain (Nord).
Ses conseillers veulent voir dans cette première étape une prise de risque, en décalage avec la visite de sa concurrente dans l’Yonne, où elle s’est hissée en tête dimanche. «On retrouve le Macron qu’on aime, cash, qui va au contact pendant que Le Pen fait campagne en chaussons, sur une terre facile pour elle», raille un conseiller de l’exécutif.
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Marine Le Pen prolonge sa stratégie de premier tour
Non loin d’une bourgeoise demeure de basse Bourgogne, à l’ombre de deux grands séchoirs à grains, Marine Le Pendevise sous un ciel printanier avec un couple d’agriculteurs d’environ 70 ans. «Je n’ai même pas 500 euros de retraite, mais je monte encore sur le tracteur», lâche fièrement Dominique Blanc, qui accueille, ce lundi, la finaliste de la présidentielle dans son exploitation de 220 hectares.
Une invitation rêvée pour la candidate, venue parler de l’inflation et de ses conséquences sur les agriculteurs, notamment. Un premier déplacement d’entre-deux-tours décidé à la dernière minute à Soucy, dans l’Yonne. Comme pour répondre à celui, le jour même, d’Emmanuel Macron sur les terres RN du Nord.
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Macron n’a «pas de fétichisme» sur l’âge de 65 ans pour le report de la retraite
Interpellé dans la ville de Denain, dans le Nord, Emmanuel Macron a dit ne pas avoir de «fétichisme» sur l’âge de 65 ans concernant le report de la retraite. «Si on doit se donner un horizon plus court (que 2030) pour bouger l’âge de référence ça peut faire partie des choses qu’on discute», a-t-il déclaré.
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Jean-Luc Mélenchon veut retenir ses électeurs de voter Marine Le Pen
Cette fois, Jean-Luc Mélenchon a fait preuve de clarté. «Vous ne devez pas donner une voix à Marine Le Pen», a-t-il demandé, en le répétant… quatre fois, dimanche soir au Cirque d’Hiver. «Je le répète, parce que, quand je dis quelque chose, c’est parfois comme si je ne l’avais pas dit. Voilà, je crois que le message a été entendu», a-t-il expliqué. Pour sa troisième et dernière candidature à la présidentielle, l’Insoumis ne voulait pas gâcher sa sortie. Encore moins faire la même erreur qu’en 2017.
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Éric Zemmour : «Êtes-vous prêt pour la suite de notre belle aventure?»
Le candidat Éric Zemmour, qui a recueilli 7% des voix dimanche soir au premier tour de l’élection présidentielle, s’est dit motivé à «défendre la France». «Êtes-vous prêt pour la suite de notre belle aventure?», a-t-il demandé dans un tweet.
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«C'est la bérézina», admettent les Verts
Les Verts ont toujours la «gueule de bois», après le score de 4,6% de leur candidat Yannick Jadot, en-dessous du seuil de remboursement maximal des frais de campagne, admet le membre du bureau exécutif Alain Coulombel à l'AFP. «C'est la bérézina, la chute est lourde» après les espoirs des municipales, a-t-il dit, avant une réunion du bureau exécutif du parti ce mardi.
Le ton d'EELV va très vite s'adoucir à l'endroit de LFI, prévoit Alain Coulombel, en vue des législatives. «LFI a fait des gros scores dans beaucoup de nos villes, ou dans les circonscriptions que l'on pensait pouvoir gagner. Je vois mal comment, si on veut quelques députés, on peut se passer d'un accord avec eux».
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Jean Lassalle annonce qu'il votera blanc au second tour
Jean Lassalle, qui a remporté 3,13 % des voix dimanche au premier tour de l'élection présidentielle, a indiqué lundi qu'il voterait blanc au second tour, sans choisir entre les deux finalistes Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN).
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«Je laisse à toutes celles et ceux qui ont bien voulu me faire confiance leur libre-choix pour dimanche 24 avril. Quant à moi, personnellement, je voterai blanc», écrit dans un communiqué le député des Pyrénées-Atlantiques, arrivé en 7e position du 1er tour sous l'étiquette de son mouvement Résistons!, amassant plus d'un million de voix. «Il n'y a rien de plus choquant que de considérer les Français comme incapables de choisir par eux-mêmes», a-t-il ajouté.
Dans son communiqué, le député béarnais, qui se présentait à la présidentielle pour la deuxième fois (1,21% en 2017), a déploré que «des hommes et des femmes n'ont pas voté (dimanche) comme ils auraient aimé voter, contraints par le vote utile, le matraquage des sondages et l'inégalité de traitement des médias nationaux». Jean Lassalle sera candidat à un cinquième mandat consécutif de député lors des élections législatives des 12 et 19 juin.
À Lille, un local du Parti communiste vandalisé en représailles après le premier tour
La fédération communiste du Nord a indiqué avoir déposé plainte après que la porte d'entrée de son siège à Lille a été endommagée par des personnes reprochant au candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel d'avoir empêché la gauche d'arriver au second tour.
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L'incident a eu lieu dimanche vers 21h30, alors qu'une demi-douzaine de militants communistes étaient rassemblés au siège de la fédération, a précisé la secrétaire fédérale Karine Trottein, confirmant une information de France 3. «Peu après l'annonce des résultats (du premier tour de la présidentielle, NDLR), un groupe de personnes plutôt jeunes, ont tenté d'entrer de force, puis ils ont endommagé la porte d'entrée», a précisé Karine Trottein.
Ils ont insulté les communistes, leur reprochant d'avoir présenté un candidat à la présidentielle face à Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise arrivé troisième, et non qualifié au second tour. La fédération du Nord, la plus importante du Parti communiste avec 2400 adhérents, a indiqué avoir également reçu des messages de menaces et d'insultes.
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Emmanuel Macron veut «parler aux classes populaires»
Le président-candidat, après une interview à nos confrères de BFMTV plus tôt dans la soirée, est retourné dans la ville de Denain, dans le Nord. Il a déclarer vouloir «parler aux classes populaires». «Ce qui m’intéresse, c’est de parler aux classes populaires. Il n’y pas d’idéal si on ne parle pas du réel», a-t-il avancé, tout en citant Jean Jaurès.
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Alice Coffin, élue écologiste de Paris, tacle Yannick Jadot
La conseillère écologiste de Paris Alice Coffin a dénoncé sur BFMTV ce soir «une médiocrité politique» dans la campagne de Yannick Jadot, ainsi qu’une «erreur de choix» de la part du candidat des Verts, battu avec moins de 5% des voix.
«Si mes mots sont aussi durs c’est que je pense aux militants. On est nombreux à être extrêmement en colère», a-t-elle aussi dit, avant d’avouer: «J’ai voté Jean-Luc Mélenchon.»
Elle a également déploré «l’appel aux dons» de Yannick Jadot dimanche soir, et pointant du doigt les équipes d’EELV. «Quand on conduit à une telle catastrophe, on doit prendre ses responsabilités.»
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Macron-Le Pen : l'histoire secrète d'un second tour programmé
Dans leur livre Le Tango des fossoyeurs , les journalistes du Figaro François-Xavier Bourmaud et Charles Sapin dévoilent comment les deux finalistes de 2017 ont manœuvré tout au long du quinquennat pour détruire «le vieux système» de la droite et de la gauche traditionnelles. Avec un objectif commun: se retrouver à nouveau face-à-face. Lisez notre grand récit.
» LIRE NOTRE GRAND RÉCIT - Macron-Le Pen: l'histoire secrète d'un second tour programmé
À VOIR AUSSI – 2022: Jean-Lin Lacapelle ne craint pas la «rediabolisation» du Rassemblement National après l’évincement d’Éric Zemmour
Le sénateur Républicain Bruno Retailleau votera blanc au second tour
Le membre de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse et sénateur des Républicains Bruno Retailleau a indiqué ce lundi soir qu’il votera «blanc, car la droite n’est pas soluble dans le macronisme». Selon le quotidien régional Ouest-France, Bruno Retailleau a affirmé que la ligne LR est claire : «Aucune voix pour Marine Le Pen, aucun accord avec Emmanuel Macron.»
«Le groupe est totalement uni derrière la ligne de notre famille politique», a déclaré Bruno Retailleau à l'AFP à l'issue d'une réunion au Sénat lundi après-midi qui a duré deux heures et demie. «On ne peut pas voter Marine Le Pen, mais on laisse à chacun cette liberté de choix, soit de se servir du bulletin de vote d'Emmanuel Macron contre Mme Le Pen, ou bien de voter blanc. Moi je ne crois plus aux consignes de vote», a-t-il poursuivi.
Et de concéder: «Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle sont un échec cinglant pour Les Républicains. Le temps viendra de tirer toutes les leçons de cet échec. Mais l’urgence est de sauvegarder l’unité des Républicains en vue des élections législatives, afin de constituer un contre-pouvoir indépendant.»
«Je voterai le 24 avril Emmanuel Macron», a annoncé de son côté Gérard Larcher dans un communiqué, défendant un choix qui correspond «aux valeurs» qu'il porte et à son «parcours».
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Stéphane Le Foll, cacique du PS, charge son parti
Le maire du Mans Stéphane Le Foll s’en est pris à l'initiative de plusieurs élus socialistes appelant à une refondation de la gauche. «1,8% et la même équipe continue et je note sans Anne Hidalgo. Tout cela sans aucune autocritique avec la seule volonté de garder un petit pouvoir au sein du parti socialiste», déplore-t-il, selon l’AFP.
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Macron sur la guerre en Ukraine: «Je n’irai pas à Kiev pour une visite d’ambassade»
«Je suis prêt à tout, (notamment) aller à Kiev», a réagi le président-candidat sur BFMTV ce soir après la visite surprise du premier ministre britannique Boris Johnson dans la capitale ukrainienne. «Mais je ne le ferai pas pour une visite d’ambassade, je veux que ce soit utile. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour arrêter la guerre, et je protège les Français d’une extension de la guerre. Si nous arrivons à réenclencher le dialogue, alors peut-être une visite sera utile».
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«Madame Le Pen, c’est quelqu’un que je respecte», assure Macron
«Je condamne les idées de Mme Le Pen, mais c’est quelqu’un que je respecte», a déclaré le candidat Emmanuel Macron ce soir sur BFMTV, qui indique vouloir «parler à ses électeurs». Il a également indiqué avoir trouvé «déplacés» les commentaires à son encontre à l’issue du débat d’entre-deux tours en 2017.
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Emmanuel Macron va appeler tous les candidats pour «échanger»
Emmanuel Macron va appeler tous les candidats, pour les «féliciter» et «échanger», a-t-il indiqué sur BFMTV ce soir. «Si je veux rassembler, il faut écouter. Il y a des gens avec qui je n’ai pas de positions réconciliables. Hier, j’ai fait applaudir tous les candidats.»
«Je veux être le candidat qui parle à tout le monde. Le pays est fracturé, je suis très lucide. Il y a des choses que je n’ai pas assez entendu. Je ne pourrais pas faire et agir» sans écouter les autres candidats, a-t-il dit, évoquant qu’il tendrait la main, sur des sujets comme l’écologie. «Le front républicain n’est plus une réalité», a-t-il concédé. «Il faut qu’on puisse élargir et travailler dans le pays différemment.»
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Macron défend son «bilan social»
«On a d’abord fait la ristourne de 18 centimes, puis on a fait pression sur les marchés mondiaux. Je défends le bilan social sur ce sujet», a déclaré Emmanuel Macron sur BFMTV. «Malgré tout ce qu’on a fait, les gens disent "on ne vit pas assez bien de notre travail". Je leur dis: "Le travailleur a le droit de bénéficier autant que l’actionnaire quand tout marche bien dans l’entreprise."»
Le président-candidat veut d’ailleurs porter le plafond de la prime Macron à 6000 euros. «Cette prime a une force. Elle sera sans charge pour l’employeur et sans taxe pour le salarié».
«Madame Le Pen, c’est une démagogue», tacle Macron
Dans un entretien avec la Voix du Nord, Emmanuel Macron s’est attaqué à son adversaire Marine Le Pen. «Moi j’ai entendu madame Le Pen, un jour elle proposait aux Français de se vacciner, le lendemain elle était contre. Elle était pour soigner les Francais à l’hydroxychloroquine, ou pour les vacciner au vaccin Spoutnik. Madame Le Pen, c’est une démagogue. C’est quelqu’un qui dit aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre au moment où ils veulent l’entendre», a-t-il taclé.
«Marine Le Pen c’est la candidate de la dépendance à la Russie.» (…) «Son projet est un projet de fracture de la société. Quand il y a encore quelques jours, elle dit qu’on n’aura plus le droit de porter le voile dans la rue, ce n’est pas la République.»
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Macron tente de rassurer sur sa réforme des retraites, se dit prêt à «discuter»
«Ce qui ronge notre territoire, c’est le chômage de masse. (Et) on n’a jamais autant baissé le chômage, on va continuer d’investir pour réindustrialiser», a avancé Emmanuel Macron sur BFMTV ce lundi soir.
Il a été invité à justifier son report de la retraite à 65 ans. «Je veux équilibrer le système de retraite et je veux, dès cet été au 1er juillet, indexer les pensions de retraite à l’inflation. Normalement, les retraités doivent attendre au 1er janvier 2023. Je veux aussi porter la retraite minimale à 1100 euros par mois», a assuré le président-candidat. «Il y a des salariés du privé qui partent à 63 ans et demi. Il y a des compatriotes qui ont eu des carrières hachées qui partent à 67 ans», a-t-il justifié, voulant «rééquilibrer».«On gardera le système de carrière longue» et de pénibilité. «Les personnes aux métiers les plus durs doivent partir plus tôt.»
«Si j’étais un démago et que je voulais me faire élire, je proposerai la retraite à 60 ans, mais comment on le finance», a-t-il taclé. «Je suis prêt à discuter du rythme et des bornes», a toutefois concédé le candidat. Il s’est dit ouvert à un référendum «pour quelque réforme que ce soit», y compris celle des retraites.
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Emmanuel Macron : «Le projet que je défends a été placé en tête, ce qui n’est pas évident pour un président sortant»
«Le projet que je défends a été placé en tête, ce qui n’est pas évident pour un président sortant», a déclaré sur BFMTV ce soir le président-candidat Emmanuel Macron, présent au second tour de l’élection présidentielle. Il en a profité pour tacler Marine Le Pen, dont le score a progressé par rapport au premier tour de l’élection présidentielle de 2017: «Elle n’était pas aux manettes, c’est facile (de progresser) en promettant (tout et son contraire)».
«Je regarde le pays et j’ai une responsabilité particulière. Je vois les fractures et les difficultés. Ma volonté est d’aller convaincre», a-t-il également affirmé.
Brigitte Bardot étrille Emmanuel Macron
Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée lundi, Brigitte Bardot étrille le chef de l’État, coupable selon elle de passer des «sordides accords» avec «les chasseurs». Cette ardente défenseur de la cause animale y voit une «allégeance ignoble» et qualifie Emmanuel Macron de «Poutine de la nature et des animaux». «Puisque vous emmerdez les Français, ils devraient vous le rendre au centuple», écrit-elle encore.
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Pas d’apparition publique pour Mélenchon cette semaine
Jean-Luc Mélenchon ne devrait pas faire d'apparition publique cette semaine, prévoit l'un de ses amis proches auprès de l'AFP. «C'est le repos du maréchal en chef». L'art politique ne tolère de toute façon pas la dispersion, explique cette source.
«La grande leçon de la présidentielle, c'est la prime à l'expérience. Par exemple, Marine Le Pen a laissé passé la vague Zemmour avec un calme incroyable, et lui s'est épuisé à dire des conneries. C'est pareil pour nous avec Jadot et Hidalgo, qui voulaient tout dire sur tout».
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François Hollande devrait s’exprimer dans la semaine, après la débâcle d’Anne Hidalgo
L'ex-président François Hollande devrait s'exprimer dans la semaine après le résultat du premier tour de la présidentielle. François Hollande, dont la candidate Anne Hidalgo n'a réalisé que 1,7% des voix, avait clairement appelé en 2017 à voter Emmanuel Macron au second tour, pour contrer le «risque majeur» de voir Marine le Pen accéder à l'Elysée.
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Pour le Medef, le programme de Macron est «le plus favorable» pour l'économie
Le Medef a estimé lundi que le «programme d'Emmanuel Macron est le plus favorable pour assurer la croissance de l'économie et de l'emploi», tout en alertant «sur les conséquences de celui de Marine Le Pen» avant le second tour de l'élection présidentielle.
Le programme de la candidate du Rassemblement National «conduirait le pays à décrocher par rapport à ses voisins et à le mettre en marge de l'Union européenne», assure l'organisation patronale dans un communiqué. Son programme «dégraderait la confiance des acteurs économiques, réduisant ainsi les investissements et les créations d'emplois», juge le Medef, qui critique aussi sa «hausse très forte et non financée des dépenses publiques». L'organisation trouve que le programme économique d'Emmanuel Macron «comporte des lacunes» mais qu'il «est le plus à même de préparer la France aux défis de l'avenir en faisant le choix de la compétitivité et de la croissance durable».
Le Medef avait déjà soutenu Emmanuel Macron contre Marine Le Pen il y a cinq ans, tout en refusant de lui accorder un «blanc-seing». Son dirigeant d'alors, Pierre Gattaz, s'était dit prêt à faire de la «résistance» si Marine Le Pen était élue, la jugeant «extrêmement dangereuse par son programme économique et social». Pour le 24 avril prochain, l'organisation patronale lance un appel à aller voter et dit qu'elle «aura des exigences fortes pour que les partenaires sociaux et les entreprises soient réellement associés aux réformes dans un contexte nécessitant plus que jamais d'être à l'écoute des organisations représentatives».
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«Nous sommes prêts à gouverner», martèle Jordan Bardella
«Nous sommes prêts à gouverner. Ca fait trente ans que vous essayez les mêmes personnes au pouvoir. Même si vous êtes en désaccord avec nous, vous pouvez nous créditer de cette sincérité», a martelé sur BFMTV ce lundi soir le président du Rassemblement national et soutien de Marine Le Pen, Jordan Bardella.
Il a également distillé quelques mesures de la candidate nationaliste, comme la baisse de la TVA à 5,5% sur les produits de première nécessité. «Nous rendrons obligatoire l’étourdissement avant l’abattage en France, au nom de la (lutte contre la) souffrance animale», a-t-il aussi annoncé.
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À Nantes, la permanence d'EELV taguée et visée par des jets de projectiles
La permanence d'Europe Ecologie les Verts (EELV) à Nantes a été dégradée par des jets de projectiles et taguée du mot «traîtres», a constaté aujourd’hui une journaliste de l'AFP. «Ces agissements ont vraisemblablement eu lieu pendant la soirée électorale du premier tour de la présidentielle. Ils sont d'autant plus condamnables», a réagi EELV Pays de la Loire dans un communiqué.
Le mot «traîtres» a été tracé à la peinture bleue foncée sur la porte vitrée de la permanence. La vitrine a été brisée à l'endroit où était accrochée une affiche électorale. Les bris de verre masquaient le visage du candidat, Yannick Jadot. «EELV condamne avec vigueur cette attaque lâche et stupide, et a déposé plainte contre X», a fait savoir le parti.
Dimanche, le candidat écologiste est arrivé troisième à Nantes au premier tour de l'élection présidentielle, loin derrière Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
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Mélenchon se tourne vers l’avenir et veut faire fructifier sa domination à gauche
«Ici est la force»: Jean-Luc Mélenchon se tourne vers l'avenir, comptant peser dans l'entre-deux-tours et ne pas laisser passer l'occasion d'asseoir la domination de LFI sur la gauche.
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Mélenchon s’est en effet projeté vers l'avenir de la formation qu'il a bâtie en une décennie, «cette force immense construite de nos mains, tant de fois sous le mépris et les insultes». «Maintenant c'est à vous de faire», a-t-il lancé à ses troupes. Le député des Bouches-du-Rhône a prévenu: «Nous disons à tous ceux qui jusque-là n'ont pas voulu l'entendre, ici est la force, nous avons une stratégie, le pôle populaire, nous avons un programme, nous avons devant nous d'autres élections, nous tiendrons à chaque étape notre rang, réfléchissez-y».
Un avertissement très clair aux écologistes, socialistes et communistes, alors qu'Olivier Faure, le patron du PS, a appelé à une union de la gauche non-mélenchoniste. L'écart de 17 points entre Jean-Luc Mélenchon et le premier poursuivant à gauche, Yannick Jadot avec autour de 4,5%, peut conduire les Insoumis à retenter l'hégémonie, qu'ils avaient ratée après 2017.
Un proche confie que Jean-Luc Mélenchon pourrait cependant se présenter à la députation. «Je ne pense pas que ce sera à Marseille parce que c'est loin». Des rumeurs l'annoncent à Paris? Cette source répond: «Il y a de belles circonscriptions, notamment dans le nord-est, mais il y a un mélange de circonstances à respecter, ne pas écraser trop de pieds, savoir où on atterrit...» Une élection de Marine Le Pen à la présidence entraînerait quasi automatiquement une candidature du tribun, «contraint à tenir le rang de chef de l'opposition» après «l'effondrement de LREM», indique cet ami. Une majorité courte ou même une absence de majorité pour Emmanuel Macron serait aussi une circonstance possible pour se présenter.
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S'il ne redevient pas député, poursuit cette source, Jean-Luc Mélenchon prendrait d'ici quelques mois la présidence de l'Institut La Boétie, le think tank Insoumis, afin d'assouvir sa soif de transmission et de recherche intellectuelle. La succession du tribun à la tête de La France insoumise s'annonce complexe entre ses nombreux lieutenants. «On y arrivera tôt ou tard», a déclaré Adrien Quatennens sur France Inter. Il a ajouté: «Et le plus tôt sera le mieux».
Ségolène Royal sur la défaite de Mélenchon: «Ceux qui ne se sont pas désistés portent une lourde responsabilité»
Ségolène Royal, qui avait qualifié le vote pour Jean-Luc Mélenchon de «vote utile», a réitéré ce lundi soir sur BFMTV son ressentiment envers les candidats de gauche, qui ont selon elle privé l’Insoumis d’un second tour. «J’en veux (à Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot). Ceux qui ne se sont pas désistés, qui ne se sont pas retirés, portent une lourde responsabilité», a-t-elle dit.
Et de railler: «En plus ils sont en dessous du seuil de 5% donc ils ne se feront pas rembourser.»
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Présidentielle 2022 : dans le Nord, Emmanuel Macron parle à la gauche pour assécher le RN
Une région anciennement de gauche, devenue un fief du Rassemblement national, aujourd'hui présidée par la droite. Dans les Hauts-de-France lundi, pour son premier déplacement d'entre-deux-tours, Emmanuel Macron a voulu donner le ton de sa stratégie des quinze jours à venir. Elle consiste notamment à ressusciter le «en même temps», en allant chasser sur les terres de Marine Le Pen pour tenter de récupérer le vote des classes populaires. «Je veux évidemment parler à tous (les) électeurs, et je veux même convaincre nos compatriotes qui ont voté pour le Front national ou qui se sont abstenus, de venir me rejoindre», a lui-même reconnu le président-candidat lors d'un point presse sur la place de la mairie de Denain (Nord).
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Marine Le Pen rappelle qu’elle ne souhaite pas sortir de l’Union européenne
En déplacement dans l’Yonne, Marine Le Pen a déclaré : «Je ne vais pas sortir de l’Union européenne, ça n’est pas mon objectif. Le Président fait des procès d’intention qu’il ne fonde sur rien. Par contre, je souhaite faire évoluer cette structure européenne. Je l'ai dit, vous le savez, je le dis depuis des années, nous souhaitons une alliance européenne des nations libres et souveraines. Une Europe des coopérations librement consenties. Une Europe qui ne force pas des pays à accepter des mesures qui vont à l'encontre des intérêts vitaux de leur souveraineté ou de leur peuple. On peut souhaiter rester dans une structure européenne, mais ne pas être dans un marché européen».
Emmanuel Macron répond à Marine Le Pen sur le pouvoir d’achat
À Denain dans les Hauts-de-France, Emmanuel Macron répond à distance à Marine Le Pen qui reproche au gouvernement de ne «dire ce qui nous attend demain». «Sur le pouvoir d’achat, si on n’avait pas agi, vous paieriez le gaz 140% de plus et l’électricité 100% de plus», a lancé le Président. «On a déjà protégé les gens contre des hausses massives, sur les prix à la pompe, sur le gaz… On va continuer tant que les prix s'envolent, mais la vraie réponse c’est que le travail paye. Qu’on puisse recréer des usines et des entreprises, c’est ce qu’on va faire à Denain», a rétorqué le président de la République.
Présidentielle: la Licra et SOS Racisme appellent à voter Macron
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et SOS Racisme appellent lundi à voter pour Emmanuel Macron, au second tour de l'élection présidentielle, pour «faire barrage» à Marine Le Pen. Dans un communiqué, la Licra «s'alarme d'une configuration électorale qui rend possible une victoire de l'extrême droite au second tour». Sa victoire «signifierait (...) un basculement autoritaire, l'institutionnalisation de la discrimination, la libération de la xénophobie et du racisme ainsi que des alliances internationales mortifères», ajoute l'association anti-raciste.
Refusant «le scénario du pire et de la terre brûlée», la Licra estime en outre que «l'appel à ne pas voter Le Pen ne suffit pas: dans le rapport de force actuel, il ne peut être question de s'abstenir ou de voter blanc». «Il nous faut préserver la République et la démocratie, par-delà les désaccords, les frustrations et les divisions», ajoute-t-elle, appelant donc «à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril, seule possibilité pour faire barrage au Rassemblement national».
Dans un communiqué distinct, SOS Racisme met en garde contre «le danger de l'extrême droite (...) réel et (que) nul ne saurait (...)ignorer». «L'extrême droite n'est en aucun cas un camp comme un autre car il est le camp du racisme, de la violence et du crime», estime l'association. Son élection, c'est «l'assurance de la mise en place d'un "Apartheid à la française". Ce sont les discriminations légalisées en droit et encore plus dans les faits», selon elle. «Nous appelons chacune et chacun à faire barrage à Marine Le Pen au second tour (...) en se saisissant du seul bulletin à disposition pour le faire: celui d'Emmanuel Macron», ajoute-t-elle.
Emmanuel Macron au JT de TF1 demain et Marine Le Pen mercredi
Le président de la République Emmanuel Macron sera mardi 12 avril à 20 heures sur le JT de TF1, où il répondra aux questions de Gilles Bouleau et d’Anne-Claire Coudray. Marine Le Pen y sera le lendemain soir, mercredi 13 avril, dans les mêmes conditions.
Présidentielle 2022 : le vote des catholiques se déplace plus à droite
Le vote des Français catholiques s'ancre de plus en plus à l'extrême droite, selon un sondage réalisé dimanche 10 avril 2022 par l'Ifop pour La Croix , au premier tour de l'élection présidentielle. Au total, les candidats Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) totalisent ainsi 40% du vote des catholiques. En même temps, un vote catholique à gauche demeure (21% du total des candidats de gauche), avec une étonnante percée du candidat Jean-Luc Mélenchon chez les seuls pratiquants réguliers (19%).
» Retrouvez notre article dans Le Figaro.
Marine Le Pen est arrivée à Thorigny-sur-Oreuse dans l’Yonne
Marine Le Pen vient d’arriver à Thorigny-sur-Oreuse dans l’Yonne pour parler agriculture, inflation et pouvoir d’achat. «On est face à un mur que le gouvernement cherche à atténuer mais sans dire ce qui nous attend le lendemain de l’élection», a-t-elle lancé à un agriculteur. Elle se dit particulièrement inquiète de l’augmentation des prix de l’alimentation : «Il y a un autre nuage noir qui arrive sur la tête des Français, qui va être l'inflation des prix de l'alimentation, qui s'est fait sentir depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron.» Marine Le Pen souhaite des mesures urgentes pour anticiper l’inflation aggravée par la guerre en Ukraine.
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Présidentielle: Hidalgo/Pécresse, retour douloureux aux affaires locales
Balayées au premier tour de l'élection présidentielle, au niveau national comme dans leur fief, les candidates PS et LR Anne Hidalgo et Valérie Pécresse vont devoir gérer un retour délicat à leur mandat local, avec encore 4 et 6 ans d'exercice.
Un «score absolument incroyable», commente un de ses adjoints. La maire de Paris Anne Hidalgo a rassemblé dimanche sur son nom 22.900 voix dans la capitale, deux ans après avoir été largement réélue avec près de 225.000 suffrages (48%). Soit dix fois moins. Avec un famélique 2,17% dans la ville qu'elle dirige depuis 2014, la candidate socialiste a fait à peine mieux qu'au niveau national, où elle est arrivée 10e sur 12 candidats avec 1,75% des voix... «On a été totalement broyés par le vote utile» en faveur de Jean-Luc Mélenchon ou d'Emmanuel Macron, estime Rémi Féraud, chef de file des élus socialistes parisiens, qui rejette toute «interprétation municipale» du scrutin. Ce score désastreux «était attendu» après une campagne qui n'a jamais décollé, souligne ce sénateur proche d'Anne Hidalgo. «Celui de Pécresse l'était moins» mais la candidate LR est finalement «victime du même phénomène».
Créditée de 17-18% des voix en janvier, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse n'a cessé de baisser ensuite, pour terminer sous la barre des 5% synonyme de non-remboursement de frais de campagne. Elle fait à peine mieux dans son bastion francilien (6,20%), moins d'un an après une réélection triomphale (46%) dans une quadrangulaire pourtant risquée. Dans son département des Yvelines, Valérie Pécresse dépasse à peine 8%. Anne Hidalgo, elle, reste sous la barre des 3% dans tous les arrondissements parisiens, même dans le XIe où elle est élue... «Son score la fragilise à Paris», estime le député macroniste Pierre-Yves Bournazel. «Il va y avoir une fragilisation incontestable pour l'une comme pour l'autre», abonde le directeur de l'Ifop Frédéric Dabi, pour qui «deux défaites aussi cinglantes, historiques» n'entament pas leur «légitimité constitutionnelle» mais bien leur «crédibilité» politique.
Présidentielle 2022: Marine Le Pen aborde le second tour sous de meilleurs auspices qu’en 2017
Pari réussi. Pour la seconde fois de sa carrière politique, Marine Le Pen est qualifiée au second tour de l’élection présidentielle. Une nouvelle fois face à Emmanuel Macron. Les Français ont porté la présidente du Rassemblement national, avec 23,15% des voix selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur, plus haut qu’en 2017 mais 4,2 points derrière le président-candidat arrivé en tête. Une performance mettant fin à sept mois d’une campagne particulièrement agitée. Largement rythmée par la concurrence inédite que lui a disputée, dans les rangs nationalistes, l’ancien essayiste Éric Zemmour. Lui qui se sera accaparé nombre de ses thèmes fondamentaux, plusieurs de ses cadres, mais finalement peu de ses électeurs.
» Retrouvez l’analyse de Charles Sapin, journaliste politique au Figaro.
«Emmerder les non-vaccinés» : «Je l’ai dit de manière "affectueuse"», répond Emmanuel Macron
Interpellé par une habitante à Denain sur la polémique «emmerder les non-vaccinés», Emmanuel Macron répond avoir dit cette phrase «de manière "affectueuse"». Selon lui, il faut la remettre dans le contexte : «Un de mes prédécesseurs, Georges Pompidou, disait on n'est pas là pour emmerder les Français. On met des contraintes, je suis un peu là pour essayer d’emmerder ceux qui ne sont pas vaccinés», a-t-il expliqué, ajoutant : «Ce n’est pas une insulte».
Présidentielle: bataille sur le terrain entre Macron et Le Pen avant un duel incertain
Emmanuel Macron interpellé sur les retraites dans le Nord, Marine Le Pen dans l'Yonne pour parler pouvoir d'achat: le président candidat et sa rivale d'extrême droite ont engagé lundi la bataille sur le terrain avant le duel incertain du second tour de la présidentielle, en tentant d'attirer des nouveaux électeurs de gauche.
Arrivé en tête dimanche avec 27,84% des voix, plus de quatre points devant la candidate RN (23,15%), Emmanuel Macron est retourné rapidement en région, après une campagne de premier tour jugée trop légère, avec peu de déplacements et un seul grand meeting. Il est depuis la mi-journée en terres lepénistes à Denain (Nord) Sa rivale RN a annoncé un déplacement surprise dans l'Yonne lundi après-midi avec comme thématique «pouvoir d'achat et inflation, conséquences sur les agriculteurs».
Les finalistes de la présidentielle ont absolument besoin d'élargir leur base électorale du premier tour, notamment à gauche. Mais «il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen!», a insisté dimanche soir Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3e avec 21,95% des voix. Lundi, les Républicains ont voté une motion estimant qu'au second tour, «aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen» dont «le projet politique et économique nous conduirait au chaos», a assuré le président de LR Christian Jacob.
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Emmanuel Macron souhaite enrichir son «projet»
Il avait promis de partir «à la castagne» sans tarder pour le second tour: Emmanuel Macron a choisi de reprendre sa campagne lundi dans les Hauts-de-France, sur des terres populaires qui ont voté massivement Marine Le Pen au premier tour. Le président-candidat a été accueilli aux quelques cris de «Anti-Macron!» ou «Macron démission», auxquels ses partisans ont répondu «Macron président!», à Denain (Nord), où la candidate du RN, député de la région, a recueilli 41% des suffrages dimanche.
«Est-ce qu'on a répondu assez vite et fort ? Non. Mais est-ce qu'il faut le repli ? Non plus», a-t-il indiqué, ajoutant être venu «expliquer la réponse sociale» de son projet. «Comme il n'y a plus de front républicain, je ne peux pas faire comme s'il existait», a-t-il dit, ajoutant vouloir «convaincre» et «compléter», «enrichir» son projet avec une «méthode nouvelle».
Auparavant, il a discuté avec les 150 habitants massés derrière des barrières, aussitôt interpellé sur le pouvoir d'achat, la retraite à 65 ans ou la santé. Une électrice, qui a crié «Marine», lui reproche de «ne pas savoir ce que c'est d'être ouvrier. On en est malade de votre réforme, il faudra un déambulateur pour travailler!». «Il répond en citant ses mesures pour le pouvoir d'achat.» «Dire que je n'ai rien fait pour Denain, c'est faux».
Pour Le Pen, «l’expérience d’il y a cinq ans va être très utile»
En parallèle de la prise de parole d’Emmanuel Macron à Denain, Marine Le Pen s’exprime depuis son QG. D’après elle, l'expérience «d'il y a cinq ans va être très utile» : «Nous sommes arrivés dans le cadre de ce second tour sans avoir perdu notre sérénité, notre calme, notre détermination, la conviction absolue que nous pouvons gagner cette élection présidentielle. Je crois que les résultats d’hier nous l’ont très largement démontré», a commencé la candidate.» «Nous abordons ce second tour avec une expérience, celle d'il y a 5 ans qui évidemment va être très utile», a-t-elle continué.
Marine Le Pen a annoncé la tenue d'une conférence de presse mardi 12 avril sur sa «vision pour la revitalisation de la démocratie» et sa «manière de gouverner».
Emmanuel Macron constate «que les deux grandes formations du front républicain se sont effondrées»
À Denain, Emmanuel Macron continue: «Je constate que les deux grandes formations du front républicain se sont effondrées, ce n'est pas ma responsabilité, c'est le choix des électeurs», a-t-il affirmé en parlant du PS et des LR. Il a ajouté: «Ça devrait toujours être de ma faute. Il y a cinq ans, c'était impossible que je gagne, là je devais forcément disparaître. Non, je suis là, et je suis décidé à me battre. Ce n'est pas de ma faute si d'autres s'effondrent. Je le regrette car je pense que c'est toujours mieux qu'il y ait des forces d'opposition dans le champ républicain».
Emmanuel Macron à Denain : «Je veux convaincre nos compatriotes qui ont voté pour le Front national ou se sont abstenus de venir me rejoindre»
En déplacement dans les Hauts-de-France pour défendre son bilan, Emmanuel Macron a annoncé vouloir «convaincre» les Français «qui ont voté pour le Front national ou se sont abstenus de venir (le) rejoindre». «Je suis président de tous les Français», a déclaré Emmanuel Macron à Denain, affirmant que Marine Le Pen ne «sera pas la présidente de tous les Français».
«Je veux être le candidat qui parle à tous les Françaises et les Français (...) Je veux convaincre nos compatriotes qui ont voté pour le Front national ou se sont abstenus de venir me rejoindre», a-t-il encore déclaré.
«Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen», déclare le président des Républicains
«Les Républicains ne sont ni fongibles dans le lepénisme, ni le macronisme», a déclaré Christian Jacob, président des Républicains, donnant ainsi la position du parti face au duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les Républicains ont voté une motion estimant qu'au second tour de la présidentielle, «aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen» dont «le projet politique et économique nous conduirait au chaos», a déclaré le président de LR.
Dimanche soir, la candidate LR Valérie Pécresse avait appelé à voter Emmanuel Macron pour le second tour, afin de faire barrage au Rassemblement national.
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Résultats définitifs : 27,84% pour Macron, 23,15% pour Le Pen
Le ministère de l'Intérieur publie enfin les résultats définitifs pour ce premier tour de la présidentielle. Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 27,84% des exprimés, devant Marine Le Pen (23,15%) qu'il retrouvera au second tour.
Jean-Luc Mélenchon, lui, est définitivement éliminé malgré ses 21,95%.
L'abstention a atteint 26,31% des inscrits, soit le plus haut niveau pour un premier tour d'une présidentielle après le 28,4% de 2002.
Marine Le Pen (RN) est arrivée en tête dans 20.036 communes, et Emmanuel Macron (LREM) dans 11.861 communes, sur un total de 35.080 communes.
Hidalgo en 7e position à Paris, Zemmour plébiscité en Russie... Les chiffres marquants du premier tour
Certains déplorent des résultats courus d’avance, mais ce premier tour de présidentielle a présenté son lot de résultats insolites ou imprévus. Dans sa propre ville de Paris, où la maire avait obtenu 48% des suffrages en 2020, qui eût cru qu'Anne Hidalgo obtiendrait le score minime de 2,18%, en 7e position ? Qui pensait que Versailles serait la seule ville des Yvelines où Valérie Pécresse performerait ? Ou qu’à Moscou, les expatriés plébisciteraient majoritairement Éric Zemmour ?
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Présidentielle 2022 : pour qui voteront les électeurs de Mélenchon, Zemmour et Pécresse
Ils étaient douze, et ils ne sont plus que deux. Le second tour de l'élection présidentielle, match retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, s'annonce serré. Bien plus serré qu'en 2017, où la candidate de l'ex-Front national n'avait obtenu que 33,90% des suffrages exprimés, contre 66,10% pour l'ancien ministre de François Hollande. Soit un écart de près du simple au double. Mais cette fois-ci, les différents électorats sont bien plus écartelés.
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Mélenchon veut faire fructifier sa domination à gauche
«Ici est la force»: Jean-Luc Mélenchon se tourne vers l'avenir, comptant peser dans l'entre-deux-tours et ne pas laisser passer l'occasion d'asseoir la domination de LFI sur la gauche. La consigne passée dimanche soir par le troisième homme du premier tour (près de 22% des voix) est la même qu'en 2017: «Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen». Le tribun a particulièrement insisté sur ce point, échaudé par les procès en ambiguïté qui lui avaient été faits il y a cinq ans. Une consultation va être organisée auprès des 320.000 parrains en ligne de Jean-Luc Mélenchon, pour décider entre consigne de vote blanc et de vote Emmanuel Macron.
Mais Manuel Bompard, directeur de campagne, a semblé inciter le président sortant à draguer l'électorat insoumis, que des études disent partagé. «Si Macron veut convaincre nos électeurs, qu'il travaille», a-t-il confié à des journalistes depuis le Cirque d'hiver à Paris dimanche soir. En direction d'un renoncement du passage de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, par exemple. Mais Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas se focaliser, et potentiellement s'enliser, sur le choix d'entre-deux-tours, sujet propice aux reproches du reste de la gauche, qui a appelé clairement à glisser un bulletin Macron le 24 avril. Il s'est plutôt projeté vers l'avenir de la formation qu'il a bâtie en une décennie, «cette force immense construite de nos mains, tant de fois sous le mépris et les insultes». «Maintenant c'est à vous de faire», a-t-il lancé à ses troupes.
Présidentielle 2022 : découvrez la physionomie du vote par commune
Le président sortant avait su créer la surprise lors du précédent scrutin, notamment sur la promesse d'un renouvellement de la classe politique. Après un quinquennat marqué par des crises majeures (gilets jaunes, crise sanitaire, conflit en Ukraine), difficile de dresser son bilan à la tête du pays. Lors d'une campagne atypique, Emmanuel Macron a choisi de conserver une posture présidentielle jusqu'au dernier moment, quitte à donner le sentiment de fuir la confrontation avec les autres candidats. A posteriori, un pari risqué qui s'est constaté jusque dans les derniers sondages avec un écart qui n'a cessé de fondre avec sa principale rivale, Marine Le Pen.
» Retrouvez les cartes détaillées des résultats par candidat, mises à jour au fur et à mesure de l'avancement du dépouillement.
Présidentielle: enquête ouverte après les violences dimanche à Rennes
Le parquet de Rennes a annoncé lundi avoir ouvert une enquête de flagrance après les violences et les dégradations qui ont eu lieu la veille au soir dans le centre de cette ville, après l'annonce des résultats électoraux. Cette enquête ouverte dès dimanche soir «vise les chefs de dégradations graves portant sur des biens d'intérêt public et biens privés lors de manifestation sur la voie publique», a indiqué à l'AFP le parquet de Rennes, précisant que la peine encourue était de cinq ans et 75.000 euros d'amende. Selon le parquet, «diverses dégradations ont été commises durant la soirée» au centre de la métropole bretonne.
Peu après l'annonce des résultats, environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, encagoulés pour certains, ont monté des barricades, dégradé des devantures de banques, cassé des vitrines de commerces ou d'abribus, ou ont encore tagué de nombreux murs, a constaté un journaliste de l'AFP. Parmi les tags inscrits figuraient «La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste», «Brûle la droite», «guerre sociale». Les manifestants ont également scandé des slogans anti-capitalistes et hostiles à l'extrême droite. «En cinq ans, Macron il a tout cassé et là on le refout au 2e tour... Nous ça nous fout la rage et on n'a que ça pour s'exprimer: le feu et casser des trucs», a déclaré Youri (prénom modifié à sa demande), un des manifestants, âgé de 21 ans à une journaliste de l'AFP. «Il faut des mesures qui correspondent à ce que les gens veulent et pas seulement une classe supérieure qui impose sans arguments... Et de faire le jeu de l'extrême droite à chaque tour d'élection ça ne marche plus et les gens ils ne veulent plus de ça», a déclaré Roxane, une manifestante âgée de 21 ans.
La Cnil enquête après des SMS de Reconquête aux Français de confession juive
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a ouvert une instruction après un démarchage par SMS du parti d'Éric Zemmour ciblant des Français de confession juive, a indiqué lundi le gendarme français des données personnelles, confirmant une information de BFMTV.
Un SMS signé du nom du candidat a été envoyé vendredi, avant le premier tour de la présidentielle, à «des milliers de téléphones mobiles dans l'Hexagone», renvoyant «vers une page éditée par le parti Reconquête, qui affiche un texte explicitement adressé aux Français juifs», révèle BFMTV. Le service de presse de la Cnil, interrogé par l'AFP, n'était pas en mesure lundi matin de confirmer le nombre de signalements, mais a confirmé avoir ouvert une instruction.
«Message d'Éric Zemmour aux Français de confession juive», pouvait-on lire, selon BFMTV, dans un texte revenant notamment sur le problème de l'antisémitisme en France et dénonçant les «racailles» qui «pourrissent la vie» des Juifs ainsi que le terrorisme islamiste. Interrogé par BFMTV, un des responsables de la campagne de Reconquête assure que ce démarchage politique a été mis en place à l'aide d'un courtier en données personnelles, qui achète des bases de données pour en faire commerce. L'équipe de campagne de Reconquête affirme, selon BFMTV, «avoir reçu l'assurance par son prestataire que les personnes visées avaient donné leur accord pour que leurs données soient partagées».
Présidentielle: Ferrand dénonce «l'impasse» Le Pen
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a dénoncé lundi «l'impasse» que constitue selon lui le vote Marine Le Pen pour le second tour, appelant à «sortir des artifices de la communication» pour discuter des propositions des deux finalistes. Il existe une «désespérance qui se traduit par un vote de colère». «C'est évidemment notre devoir d'expliquer qu'il y a des solutions. Il ne faut pas choisir l'impasse, parce que Le Pen, c'est l'impasse», a critiqué sur franceinfo Richard Ferrand.
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Selon lui, Emmanuel Macron «c'est la solution parce que nous proposons des choses en matière de travail, en matière d'insertion, en matière de solidarité». «Les valeurs que (Marine Le Pen) porte, qui consistent d'ailleurs à renier la déclaration universelle des droits de l'Homme, modifier notre Constitution ensuite», ont été «travesties derrière une aimable ménagère de plus de 50 ans qui est gentille, qui caresse les chats et que Eric Zemmour avait presque rendu aimable», a-t-il déploré. «Maintenant c'est la finale, donc il faut revenir aux choses sérieuses, il faut regarder ce qu'Emmanuel Macron met sur la table, ce que Mme Le Pen met sur la table et sortir des artifices de la communication», a ajouté le président de l'Assemblée nationale.
«Il ne s'agit pas simplement de stigmatiser un adversaire, les Français sont assez grands. Quand on dit aux Français que l'extrême droite, ça rappelle le bruit des bottes, vous voyez bien que c'est quelque chose qui ne fonctionne pas. Donc il faut aller plus en profondeur pour dire voilà ce que nous proposons et voilà clairement ce que Mme Le Pen propose», a précisé Richard Ferrand. «Je pense que le sujet auquel seront confrontés les Français dans les jours qui viennent est un sujet de projet contre projet. Emmanuel Macron porte un projet clair, un projet honnête, réaliste parce que réalisable, l'inverse de ce que porte Marine Le Pen», a abondé sur BFMTV le patron des députés LREM Christophe Castaner. «Je sais pour venir de la gauche que la notion de front républicain est quelque chose qui existe encore», a aussi assuré cet ancien socialiste.
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La Bourse de Paris stable, tiraillée entre les banques et l'élection présidentielle
La Bourse de Paris restait stable lundi matin, tirée légèrement vers le haut par les valeurs bancaires, malgré l'incertitude liée à un deuxième tour de l'élection présidentielle qui opposera la candidate d'extrême droite Marine Le Pen au président sortant Emmanuel Macron. L'indice CAC 40 avançait de 0,06% à 6.552,00 points vers 10H30, après avoir ouvert en léger recul de 0,16%, proche de la stabilité grâce à «l'écart plus large que ne le laissaient penser les sondages» entre Emmanuel Macron (27-28%) et Marine Le Pen (23-24%), selon Alexandre Baradez, analyste d'IG France.
Avant l'ouverture lundi de la place parisienne, le rebond de l'euro dimanche soir avait déjà «traduit une forme de soulagement à court terme par rapport au score du président sortant et à l'hypothèse d'une continuité politique et économique si cette dynamique restait la même au second tour», ajoute-t-il. Ce «soulagement» est confirmé par une baisse des tensions sur le marché obligataire, avec un «petit resserrement de l'écart entre les taux 10 ans français et allemand», de près de 4 points de base ce lundi matin, note-t-il. Néanmoins, ce «petit soulagement» est «assez loin d'une phase de détente massive», prévient l'analyste, car «les investisseurs sont conscients que rien n'est complètement fait ou acquis pour le second tour avec beaucoup d'interrogations sur le report des voix».
Pour le second tour, Laurent Wauquiez appelle au respect du choix de vote des LR
Laurent Wauquiez a appelé au comité stratégique des LR les membres du parti au respect du choix de chacun pour le vote du dimanche 24 avril : «Notre première responsabilité, c’est de ne pas ajouter la division à l’échec. Personne n’appelle à voter pour Marine Le Pen, certains pour Macron, d’autres ne choisissent pas. Il faut absolument respecter cette diversité», a-t-il déclaré. Il a ajouté : «Nous traversons une épreuve terrible, mais je suis convaincu qu’elle peut être salutaire pour nous, que nous pouvons en sortir plus forts, parce que nos idées sont attendues par les Français. Mais la première condition, c’est de ne pas se diviser, de rester unis».
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Le détail des résultats des élections 2022 dans les communes de votre choix
Lorsqu’un candidat a le score le plus élevé dans une commune, il peut être suivi de près par un autre. Le détail des scores par candidat permet de connaître exactement quelle part des Français, chacun a su convaincre. Par exemple, Emmanuel Macron est arrivé en tête à Paris avec 35,33 %, suivi de près par Jean-Luc Mélenchon. 31.12 % des Marseillais ont voté pour Mélenchon et 22,62% pour Macron.
» Découvrez le détail des résultats dans les grandes villes grâce au moteur de recherche du Figaro.
Audiences télé de la présidentielle: TF1 large vainqueur du 1er tour
TF1, qui avait misé sur une soirée électorale resserrée dimanche avant de rediffuser «Les Visiteurs», est arrivée largement en tête des audiences télé du premier tour de la présidentielle, selon les chiffres de Médiamétrie publiés lundi. En moyenne, 7,27 millions de téléspectateurs ont suivi la soirée électorale diffusée sur TF1 de 19h50 à 22h00, soit 29,1% de part d'audience. Selon la chaîne, il s'agit d'un record pour une soirée électorale depuis 2007, toutes chaînes et toutes élections confondues.
Sur une durée plus longue, France 2 a réuni 4,58 millions de téléspectateurs (20% de part d'audience) de 19h30 à 22h50 (au total, sa soirée s'est prolongée jusqu'à minuit). France 3 a attiré 1,45 million de téléspectateurs (6,1% de part d'audience) de 19h30 à 20h45, et M6 quelque deux millions de téléspectateurs (8,1% de PDA) de 19h45 à 20h25.
TF1 était également en tête à 20h00 pile, heure à laquelle les visages des deux candidats qualifiés pour le second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont été dévoilés. A cette heure-là, 7,9 millions de téléspectateurs regardaient TF1 (30% de PDA), 7,1 millions France 2 (26,8%), 2,2 millions M6 (8,3%) et 1,4 million France 3 (5,5%).
Présidentielle 2022: les macronistes déjà à la recherche d’une nouvelle majorité pour gouverner
C’est maintenant que tout recommence. Sans attendre le second tour du 24 avril, Emmanuel Macron, qualifié dimanche face à Marine Le Pen, prépare déjà le scrutin suivant la présidentielle: les élections législatives des 12 et 19 juin. Déclarant «tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France», le chef de l’État a appelé depuis son quartier général à fonder «un grand mouvement politique d’unité et d’action», au-delà des «différences». Il s’est dit «prêt à inventer quelque chose de nouveau» pour «bâtir» une «action commune au service de notre nation pour les années qui viennent».
» Retrouvez le décryptage du Figaro : Présidentielle 2022: les macronistes déjà à la recherche d’une nouvelle majorité pour gouverner
Pécresse appelle les Français à une «aide d'urgence pour boucler le financement de sa campagne»
Au siège des Républicains, Valérie Pécresse, éliminée dimanche de la présidentielle, a déclaré être personnellement endettée «à hauteur de 5 millions d'euros» après cette campagne présidentielle. Elle a témoigné au micro de BFM : «La situation financière de ma campagne est désormais critique, nous n'avons pas atteint les 5% qui nous permettaient d'obtenir les 7 millions de remboursements de l'Etat. 7 millions manquent pour boucler cette campagne. (...) Je suis endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros, je lance un appel national aux dons».
Présidentielle : le programme et les déclarations de Marine Le Pen passés au crible
Retrouvez les vérifications du Figaro concernant le programme et les déclarations de Marine Le Pen :
» Retrouvez nos autres vérifications sur les programmes et déclarations de la candidate RN : Nucléaire, sécurité, Ukraine : nous avons vérifié onze déclarations de Marine Le Pen
Présidentielle : le programme et les déclarations d'Emmanuel Macron passés au crible
Les Français ont tranché : au terme d'une drôle de campagne, marquée notamment par la polémique sur le recours à des cabinets de conseil par l'État, la guerre en Ukraine et un regain temporaire de l'épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouveront au second tour de l'élection présidentielle. Comme en 2017.
Depuis plusieurs mois, Le Figaro a étudié leurs principales propositions. Retrouvez les vérifications concernant Emmanuel Macron:
Présidentielle: les plus jeunes ont voté surtout Mélenchon, les retraités Macron
Les jeunes électeurs ont voté principalement pour l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour de dimanche, tandis que les retraités ont soutenu le président sortant Emmanuel Macron, Marine Le Pen l'emportant dans les tranches d'âge entre 25 et 49 ans, indiquent les instituts de sondage.
Plus d'un tiers (34,8%) des jeunes entre 18 et 24 ans ont choisi de voter Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour, suivi par Emmanuel Macron (24,3%) et Marine Le Pen (18%), indique l'analyse sociologique réalisée par l'institut Harris Interactive pour CNews et Europe 1.
À l'inverse, Emmanuel Macron est en tête chez les 65 ans et plus, avec 37,5% des voix, loin devant la candidate du Rassemblement national (18,1%) et de la France insoumise (11,3%). Il est aussi le candidat le plus soutenu chez les 50-64 ans (28,1%), devant la candidate RN (27%) et l'Insoumis (18,2%).
Pour sa part, Marine Le Pen arrive en tête avec 30% chez les 25-34 ans et 28,8% chez les 35-49 ans. Jean-Luc Mélenchon atteint 27,8% chez les 25-34 ans, mais passe sous la barre des 20% chez les 35-49 ans (19,8%). La tranche des 25-34 ans est celle qui soutient le moins Emmanuel Macron (19,3%), mais il remonte chez les 35-49 ans (26,6%).
Jean Asselborn estime que les Français doivent empêcher Le Pen de remporter les élections
La possibilité que Marine Le Pen remporte les élections présidentielles françaises est une perspective inquiétante pour l'Union européenne, qui doit être empêchée par le peuple français, a déclaré lundi le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn.
«Je suis très inquiet, j'espère que nous n'aurons pas Le Pen comme présidente française», a déclaré Asselborn avant une réunion avec ses collègues ministres européens à Luxembourg. «Ce serait non seulement une rupture avec les valeurs fondamentales de l'UE, mais cela changerait totalement son cours. Les Français doivent empêcher cela.»
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Jospin, Bayrou, Le Pen, Fillon... ces perdants heureux ou malheureux des premiers tours des présidentielles
Ce dimanche 10 avril a eu lieu le premier tour de la présidentielle 2022. Ces dix dernières années, plusieurs candidats emblématiques ont échoué à accéder au second tour, de Lionel Jospin à François Fillon. À l'inverse, certains ont exprimé leur joie d'obtenir la troisième place.
Ouverture en petite baisse pour les marchés européens, après l'élection présidentielle française
Les marchés européens ont ouvert en légère baisse lundi, après le premier tour l'élection présidentielle qui a vu la candidate d'extrême droite Marine Le Pen qualifiée pour le second tour sur les talons du président sortant Emmanuel Macron. À l'ouverture, Paris perdait 0,16% à 6.558,53 points, Francfort 0,84% et Londres 0,26%.
Marine Le Pen «ruinerait» les classes populaire estime Gérald Darmanin
«Madame Le Pen est l'ennemie des classes populaires» et son élection «les ruinerait», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur Cnews. «Si Madame Le Pen était élue présidente de la République, vous auriez une augmentation extrêmement forte des taux d'intérêt pour notre pays, autour de nous le monde nous verrait comme un pays à part, (...) les investisseurs étrangers ne viendraient plus chez nous et le travail, qui est la valeur des classes populaires, ce serait plutôt le chômage», a jugé Gérald Darmanin. «Elle essaye de raconter que du miel alors qu'on sait bien qu'une fois qu'elle sera élue, il n'y aura que du sel», a-t-il poursuivi.
Jean-Paul Garraud, futur ministre de la justice de Marine Le Pen
L’ancien magistrat, Jean-Paul Garraud, aujourd’hui eurodéputé RN, sera le ministre de la justice en cas de victoire de Marine Le Pen a rappelé Jordan Bardella, le président du Rassemblement National sur France Inter. «Marine Le Pen a d'ores et déjà indiqué que son ministre de la justice sera Jean-Paul Garraud qui sera notamment en charge de faire voter cette loi contre les idéologies islamistes».
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Adrien Quatennens veut «imposer une cohabitation» à Emmanuel Macron
«Quand on voit la configuration d'hier, il s'agira aux élections législatives de faire le nécessaire parce qu'Emmanuel Macron peut ne pas avoir de majorité à l'Assemblée», a demandé le soutien de Jean-Luc Mélenchon. «Il peut s'agir de lui imposer une cohabitation», a ajouté le député du Nord. «Si l'ensemble de celles et ceux qui ont voté Mélenchon hier renouvellent leur vote aux législatives, on est en mesure de lui imposer une autre majorité». «Pour le reste la responsabilité totale de ce qui va se passer au second tour incombe au principal protagoniste, Emmanuel Macron», a-t-il poursuivi.
Le versement des aides sociales à la source, une mesure pour convaincre les électeurs de gauche, assure Richard Ferrand
Sur FranceInfo,le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, transfuge du Parti Socialiste, a récusé «la classification sur ce qui est de droite et de gauche» et cite «le versement à la source des aides sociales» comme mesure pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour Emmanuel Macron le 24 avril. «La solidarité, la fraternité est au couper de notre projet, simplement tous les mauvais procès l’ont fait oublier».
Cette mesure qui «sont des milliards» représente «le non recours, c’est-à-dire les français qui ne peuvent pas accéder à un certain nombre d’aides sociales, qui ne savent parfois pas comment y accéder. En disant que, de la même manière que nous prélevons l’impôt à la source, (…) lorsque les droits sont ouverts, les versements seront automatiques».
Castaner appelle «à tout faire pour qu’Emmanuel Macron soit conforté» au second tour
«Les Français ont souhaité accorder une dynamique plus forte encore à Emmanuel Macron que celle qu’ils lui avaient accordé il y a cinq ans et qui en a fait le plus jeune président de la République toujours en fonction aujourd’hui», a estimé Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, au micro de BFMTV. Pour le second tour, l’ancien ministre de l’Intérieur «appelle à tout faire pour qu’Emmanuel Macron soit conforté». «Le sujet auquel sont confrontés les Français dans les 15 jours qui viennent est un sujet de projet contre projet», a-t-il ajouté.
La proposition de Marine Le Pen d’interdire le voile est «une erreur» pour Ménard
«Il y a quelques questions, comme les problèmes d’insécurité, d’immigration, d’autorité, d’identité, qui sont de vrais problèmes», a jugé Robert Ménard, sur BFMTV, en évoquant le programme de Marine Le Pen. «Quand dans un quartier, vous avez 50 à 70% de femmes qui sont voilées, les gens se disent 'mon pays n’est plus le même'», a-t-il estimé. Cependant, le maire de Béziers pense qu’il est «impossible de mettre en œuvre» l’interdiction du voile, voulue par la candidate RN. «C’est une erreur […] même si c’est le signe d’une radicalisation de l’islam», a-t-il ajouté.
Le meeting d’Emmanuel Macron à Marseille se tiendra samedi
Emmanuel Macron tiendra un meeting à Marseille samedi, a annoncé France Info, confirmant une information du Figaro. Initialement prévu avant le premier tour, le président sortant n'avait pas pu le faire en raison de l'actualité liée à la guerre en Ukraine. Il est en déplacement à Denain (Nord), Lens et Carvin (Pas-de-Calais) aujourd'hui et doit se rendre demain à Strasbourg (Bas-Rhin) et Mulhouse (Haut-Rhin). Emmanuel Macron prévoit également de s'exprimer ces prochains jours dans deux 20 heures télévisés.
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«On aurait aimé évidemment pouvoir faire davantage campagne», regrette Gabriel Attal
«Il y a trois mois on était au pic de la troisième vague, il y a à peine un mois et demi les première bombes tombaient sur Kiev», a rappelé Gabriel Attal sur France Inter. «Ce qui est certain c’est qu’on a moins pu faire campagne que les autres. Marine Le Pen, ça fait deux ans qu’elle a déclaré sa candidature, on a pu débuter notre campagne qu’il y a quelques semaines parce que notre candidat est aussi président de la République», a-t-il ajouté. «On aurait aimé évidemment pouvoir faire davantage campagne plus tôt, force est de constater qu'il y a des crises et quel e président est au rendez-vous de ses responsabilités».
Xavier Bertrand mettra «un bulletin Macron» dans l’urne «pour l’intérêt supérieur du pays»
«C’est un résulte terrible», a jugé sur RTL le battu de la primaire de la droite, Xavier Bertrand, évoquant le score des Républicains au premier tour de la présidentielle. «Notre pays se retrouve confronté à un choix terrible mais qui, pour moi, ne laisse pas la place à la moindre ambiguïté : entre Macron et Le Pen, je ne veux pas de Le Pen à la tête de mon pays», a martelé l'ancien ministre. «Pour l’intérêt supérieur du pays», il mettra donc «un bulletin Macron» dans l’urne dimanche 24 avril.
Les troubles à Rennes dus à «l’ultra gauche», assure Gérald Darmanin
Sur Cnews, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a commenté les troubles survenus à Rennes à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle. «Les nouvelles sont arrivées dans la nuit. Ce que disent les renseignements, c’est qu’il s’agit de l’ultra gauche que je ne confonds pas avec les amis de Jean-Luc Mélenchon. Les choses se sont résorbées dans la nuit».
Le vote utile «a fonctionné à plein» contre Zemmour, selon Marion Maréchal
Avec un score décevant (7,05%), Éric Zemmour n’est pas parvenu à inquiéter les trois candidats en tête du premier tour, dimanche. Un faible résultat qui s’explique notamment par «la mécanique du vote utile impulsée par les sondages» qui a «fonctionné à plein», selon Marion Maréchal, soutien du candidat Reconquête, interrogée sur Europe 1. «Par souci de cohérence, Éric Zemmour et moi-même appelons à voter pour Marine Le Pen face à Emmanuel Macron sans ambiguïté», a répété la nièce de la candidat RN, alors que des consignes similaires avaient été données hier.
«Ce que j’espère maintenant, c’est que les erreurs qui ont été faites en 2017 ne seront pas réitérées», a-t-elle néanmoins tempéré. Avant d’ajouter : «Pour passer de 24 à 50 + 1, il va falloir rassembler, et pas seulement dans les mots».
Marine Le Pen doit «prendre ses distance avec la France rabougrie» d’Éric Zemmour, juge Robert Ménard
Sur RMC, le maire de Béziers proche de Marine Le Pen souhaite la victoire de Marine Le Pen mais l’appelle à «prendre ses distances» avec «droite rabougrie, passéiste, qu'a fort bien incarnée Éric Zemmour». Il a ajouté que «c'est une telle absurdité de dire qu'elle n'a pas changé», mais, a-t-il précisé, «j'aimerais qu'elle change encore plus».
Rachida Dati dénonce le problème «d’incarnation» de Valérie Pécresse
«Aujourd'hui, le sujet n'est pas de rechercher les responsabilités. L'enjeu, c'est de faire barrage et de battre l'extrême droite», a assuré Rachida Dati précisant qu’il y a eu un problème «d’incarnation» avec la candidature de Valérie Pécresse. «C’est un gâchis, on avait tout pour gagner. La France est à droite dans ses valeurs et ses préoccupations».
Arrivé juste derrière Valérie Pécresse au Congrès des Républicains, Éric Ciotti a clairement fait savoir que son vote n’irait pas à Emmanuel Macron. Sur France Info, l’élue LR de la ville de Paris, Rachida Dati a assuré que son cas serait étudié après le second tour et non au bureau politique réuni ce matin. «Le débat aura lieu après le 24 avril». «Ce n’est pas la cohabitation au sein d’un parti, j’ai exprimé ma conviction et j’en appelle à la responsabilité de nos militants et de nos électeurs».
EELV est dans «une situation financière critique», alerte Julien Bayou
La situation financière d'EELV, dont le candidat à la présidentielle Yannick Jadot a enregistré un faible score entre 4 et 5% au premier tour, est «critique», avec deux millions d'euros à trouver d'ici la fin mai, a indiqué lundi son secrétaire national Julien Bayou, appelant les électeurs à soutenir le parti écologiste. Pour rappel, les candidats affichant un score inférieur à 5% ne sont pas remboursés de leurs frais de campagne.
Chez EELV, «la situation est critique, le fait de rater la barre des 5% nous met dans une très très grande difficulté», a indiqué Julien Bayou sur France Inter. «On avait fort heureusement baissé la voilure et dépensé moins que ce que nous avions prévu», a-t-il ajouté, évoquant des dépenses pour la campagne de premier tour «aux alentours de 6 millions d'euros».
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Mais «dans l'immédiat, nous avons une échéance majeure à la fin du mois de mai et donc nous devons trouver 2 millions d'euros dans les cinq semaines qui viennent. On s'adresse aux personnes qui ont pu soutenir Yannick Jadot» mais aussi «aux personnes qui auraient voulu voter Yannick Jadot et peut-être ont voté pour un autre candidat. On a besoin de ce soutien pour continuer à faire vivre l'écologie», a-t-il plaidé.
Les voix de Fabien Roussel «nous ont manqué», regrette Adrien Quatennens
Invité de France Inter ce lundi, le député LFI Adrien Quatennens a regretté que son candidat Jean-Luc Mélenchon ait échoué si proche du deuxième tour, lui qui a fini à quelques encablures de Marine Le Pen (23,41% des voix contre 21,95%). «Il nous a manqué 500.000 voix, c’est à dire trois fois rien», a déploré le député. «Evidemment qu’en 2017 et en 2012, les communistes étaient avec nous. Quand vous voyez ce matin que Jean-Luc Mélenchon est à 22%, Marine Le Pen à un point devant nous, et que Fabien Roussel fait 2,5%, oui, ses voix nous ont manqué, incontestablement», a-t-il constaté.
Stéphane Ravier exhorte Marine Le Pen à «changer d’attitude»
L’ancien sénateur du Rassemblement National, passé chez Reconquête, Stéphane Ravier l’assure : il a quitté le parti de Marine Le Pen «par conviction et non par calcul». Néanmoins, «je voterai Marine Le Pen sans hésitation parce que 5 ans de Macronisme de plus seraient 5 ans de trop». A propos d’une éventuelle réconciliation avec Marine Le Pen, Stéphane Ravier regrette que la candidate d’extrême-droite «voit des traîtres partout».
«C’est son défaut de voir des traîtres partout et d’avoir une attitude d’exclusion plus que de rassemblement. Il va falloir qu’elle change d’attitude et qu’elle ouvre les bras si elle veut obtenir plus de 50% des voix dans 15 jours».
Ni «inquiet», ni «soulagé», Bruno Le Maire commence à se projeter dans l'après
«Emmanuel Macron piaffe de faire campagne, il a envie de retrouver les Français», a déclaré le ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur RTL, au lendemain du premier tour. Le ministre compte sur «les réserves de voix», qui sont «l’âme collective française».
Pour les législatives, le ministre de l'Economie et soutien d'Emmanuel Macron ne souhaite pas voir un Parlement disparate. Selon lui, il faut désormais «une majorité présidentielle autour d'un parti présidentiel», et non une majorité composée sous la forme d'un «puzzle», qui mêlerait des chapelles de différentes sensibilités politiques. Le membre du gouvernement souhaite du consensus formé à partir de «grands projets», et permettant de donner à Emmanuel Macron «une force pour gouverner pendant cinq ans».
Un isoloir et une vitre brisés pendant le dépouillement dans une mairie lyonnaise
En fin de soirée, vers 22h30, une manifestation a éclaté dans le 1er arrondissement de Lyon, pour protester contre le résultat du premier tour de l’élection présidentielle. Une centaine de personne sont «descendues de la Croix Rousse», certains faisant irruption dans la mairie d’arrondissement où un isoloir et une vitre ont été brisés, rapporte France 3.
«À 22h25, des manifestants ont lancé des projectiles sur les vitres pendant le dépouillement. Ils ont pénétré dans une salle adjacente à celle du dépouillement et les assesseurs les ont fait sortir pour permettre le bon déroulement des opérations de comptage», a expliqué Yasmine Bouagga la maire du 1er arrondissement de Lyon, à France 3.
Les forces de l’ordre ont dispersé les fauteurs de trouble à coups de gaz lacrymogène.
Jean-Marie Le Pen est convaincu que sa fille est «la future présidente de la République»
Le père en est convaincu, sa fille est «la future présidente de la République». Dans Le Parisien, Jean-Marie Le Pen a salué le «résultat remarquable» de Marine Le Pen qui, portée par 23,31% des voix, accède au second tour de l'élection présidentielle et fait désormais face à Emmanuel Macron. Le couronnement d'une «belle campagne», a estimé l'ancien président d'honneur du Front national, persuadé désormais que «tous ceux qui ont voté pour des candidats de l'opposition devraient se retrouver derrière Marine Le Pen pour faire battre Monsieur Macron». Et d'ajouter : «Pas Macron, pas deux fois. Une fois, c'était déjà beaucoup, la deuxième fois, c'est trop !»
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«C'est à Macron de se débrouiller pour convaincre», prévient Éric Coquerel
«Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen.» Jean-Luc Mélenchon, éliminé aux portes du deuxième tour de l'élection présidentielle, a été clair. Mais ses partisans suivront-ils ? «Peut-être que, parmi mes amis, certains n'arriveront pas à glisser un bulletin de vote sur lequel il y a écrit ''retraite à 65 ans'' et, franchement, je ne les blâmerais pas», a de son côté affirmé le député LFI Alexis Corbière sur BFMTV.
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Invité sur Europe 1, Éric Coquerel a quant à lui déclaré : «On appelle à ne pas mettre un seul bulletin de vote pour l'extrême droite dans l'urne.» Avant de préciser que les adhérents seraient sondés afin de voir dans quelle mesure les consignes de vote pourraient être affinées ou non. Hier soir, après sa défaite, Jean-Luc Mélenchon annonçait en effet vouloir consulter «les 310.000 personnes qui [l]'ont parrainé». «C'est à Emmanuel Macron de se débrouiller pour convaincre, a cependant avancé le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis. Les électeurs ont su quoi faire il y a cinq ans, ils sont grands. Les Français sauront ce qu'il y a de moins pire (sic) à faire.»À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: la déception des militants de La France Insoumise au QG de Jean-Luc Mélenchon
Emmanuel Macron sera l’invité de BFMTV ce soir à 18h30
Au lendemain de son arrivée en tête au premier tour de l’élection présidentielle, le président sortant sera l’invité de BFMTV, à 18h30. Depuis les Hauts-de-France, où il est attendu ce lundi, Emmanuel Macron répondra aux questions de la chaîne d’informations en continu, pour sa première sortie médiatique depuis l’annonce des résultats. Mardi, il se rendra à Strasbourg avant un grand meeting en plein air à Marseille, à une date encore indéterminée, selon les informations du Figaro. Le président-candidat prévoit également de s’exprimer ces prochains jours dans deux 20 heures télévisés.
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Le plus fort taux d’abstention depuis 2002
Les sondeurs et experts l’avaient anticipé : le premier tour de l’élection a connu un fort taux d’abstention dimanche. Selon les résultats officiels communiqués par le ministère de l’Intérieur, 35.418.947 électeurs ont voté (74,86%) pour l’un des 12 candidats en lice. C’est nettement moins qu’en 2017 (77,8%), 2012 (79,5%) et 2007 (83,8%) mais plus qu’en 2002 (71,6%), année où Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le second tour à la surprise générale.
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Au total 11.892.970 Français ont choisi de s’abstenir en 2022, soit 25,14% des inscrits. À cela s’ajoutent ceux qui ont voté blanc (538.495, 1,14% des inscrits) et ceux qui ont vu leur bulletin nuls (237.070, 0,5% des inscrits).
Le PS et LR à leurs plus bas historiques lors d'une présidentielle
Le Parti socialiste et Les Républicains ont connu leurs plus bas historiques lors d'une élection présidentielle, la candidate socialiste Anne Hidalgo recueillant 1,74% des voix au premier tour, tandis que Valérie Pécresse est tombée en dessous des 5% (4,79%), selon les résultats officiels.
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La maire de Paris fait moins bien que l'ex-socialiste Benoît Hamon en 2017 (6,36%), qui avait déjà réalisé un score historiquement bas. À droite, la présidente de la région Île-de-France arrive, très loin derrière le score de François Fillon en 2017 (20,1%), et a même fini en dessous des 5% des voix synonyme de non remboursement des frais de campagne. Pour les deux partis longtemps dominants de la vie politique française, ce premier tour ressemble à une descente aux enfers qui devrait signifier une vaste refondation à venir.
Marine Le Pen aborde le second tour sous de meilleurs auspices qu’en 2017
Pari réussi. Pour la seconde fois de sa carrière politique, Marine Le Pen est qualifiée au second tour de l’élection présidentielle. Une nouvelle fois face à Emmanuel Macron. Les Français ont porté la présidente du Rassemblement national, avec 23,41 % des voix selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur, plus haut qu’en 2017 mais 4,2 points derrière le président-candidat arrivé en tête. Une performance mettant fin à sept mois d’une campagne particulièrement agitée. Découvrez notre analyse, à deux semaines du second tour.À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: pour le second tour «ça va être les patriotes contre les mondialistes», selon cet électeur de Marine Le Pen
Le fiasco Anne Hidalgo, à 2,17% à Paris
Anne Hidalgo a récolté un score historiquement bas pour le Parti socialiste, au premier tour de l’élection présidentielle. Avec 1,74% des suffrages, la maire de Paris fait trois fois moins bien que Benoît Hamon en 2017 (6,36%). Surtout, elle n’est pas parvenue à convaincre jusque dans sa propre ville, où elle a pourtant été réélue confortablement en 2020. Dans la capitale, Anne Hidalgo pointe ainsi à 2,17%, à la septième place…
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Emmanuel Macron prévoit un grand meeting d'entre-deux-tours en plein air à Marseille
Le dimanche des Rameaux lui a porté chance. Alors autant miser sur le week-end de Pâques pour la suite. Arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2022 ce dimanche, avec 27,6% des suffrages, Emmanuel Macron se projette déjà sur son match retour face à Marine Le Pen, prévu le 24 avril prochain. Le week-end prochain, il organisera un grand meeting en plein air à Marseille, selon les informations du Figaro. D'ici là, le président-candidat entend occuper le terrain au maximum, en multipliant les déplacements et les interventions dans les médias.
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«Macron, les défis d’une victoire»
Comme on disait autrefois aux enfants, la surprise, c’est qu’il n’y a pas de surprise! Le match Macron-Le Pen, ce match retour dont, paraît-il, les Français ne voulaient pas, aura bien lieu. Ni Mélenchon, en dépit de sa spectaculaire remontée finale, ni Zemmour malgré son incroyable chevauchée initiale, ni Valérie Pécresse, que son courage n’aura pas suffi à sauver du naufrage, n’auront réussi à l’empêcher. Ces derniers jours bruissaient des rumeurs les plus folles, mais Emmanuel Macron se sera fait peur pour rien: si la suite n’est pas écrite, le candidat sortant peut l’envisager avec sérénité.
Découvrez la suite de l’éditorial du Figaro, signé du directeur des rédactions Alexis Brézet.À VOIR AUSSI - «Rien n'est gagné»: ce militant d'Emmanuel Macron assure qu'il est «toujours important de faire barrage au front national»
Jean-Luc Mélenchon en tête en Île-de-France
En fin de soirée dimanche, et jusqu’en début de nuit, les partisans de Jean-Luc Mélenchon ont repris espoir : l’écart entre leur champion et Marine Le Pen s’est resserré jusqu’à 0,8%. Un chiffre dû au dépouillement tardif dans les grandes villes, où les bureaux de vote ont fermé à 20 heures. C’est ici que le candidat de La France insoumise a fait de gros scores. Et notamment en Île-de-France : avec 2554 voix d'écart, Jean-Luc Mélenchon (30,24%) a crée la surprise et est arrivé très légèrement en tête dans cette région, au coude-à-coude avec Emmanuel Macron (30,19%), qui s'impose à Paris (35,33%), en s'adjugeant 13 arrondissements sur 20.
LIRE AUSSI >> Présidentielle 2022: la puissante percée de MélenchonÀ VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Vous ne devez pas donner une seule voix à Marine Le Pen», appelle Jean-Luc Mélenchon
À l'exception des départements des Yvelines, des Hauts-de-Seine et de Paris remportés par Emmanuel Macron, le leader insoumis est arrivé en première position dans les cinq autres départements de la région parisienne. Avec un bond de plus de huit points par rapport à 2017, Jean-Luc Mélenchon Mélenchon arrive en tête en Île-de-France dans un duel très serré avec le président sortant, qui s'y était largement imposé il y a cinq ans.
Macron l'emporterait au second tour face à Le Pen, selon plusieurs sondages
Le président sortant Emmanuel Macron l'emporterait au second tour face à Marine Le Pen, avec un score compris entre 54% et 51% contre 46%-49% pour la candidate RN, selon les premiers sondages réalisés dimanche après le premier tour. Le score serait ainsi nettement plus serré qu'il y a cinq ans quand Emmanuel Macron s'était imposé par 66,1% des voix contre 33,9% pour Marine Le Pen. Tous deux se sont qualifiés dimanche pour le second tour, avec environ 28% des voix pour le président sortant et environ 23% pour Marine Le Pen, selon les estimations.
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Le score le plus serré pour le second tour est de 51%-49%, selon le sondage de l'institut Ifop-fiducial pour TF1 / LCI / Paris Match / Sud Radio. Deux autres enquêtes donnent 54%-46%: celle de l'institut Ipsos Sopra-Steria France TV / Radio France / Le Parisien / LCP / RFI et celle d'OpinionWay pour CNews / Europe1. Dans le détail, environ un tiers (35%) des électeurs de la candidate LR Valérie Pécresse se reporteraient sur Emmanuel Macron et tout autant sur Marine Le Pen, les 30% restants optant pour un vote blanc, nul ou l'abstention, selon l'Ifop. Pour OpinionWay, 43% des électeurs LR soutiendront le président sortant, contre 27% pour la candidate d'extrême droite.
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Le report des voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon est aussi très éparpillé: 33% pour Emmanuel Macron, 23% pour Marine Le Pen et 44% blanc, nul ou abstention, selon l'Ifop. Il serait de 27% pour le président sortant et de 21% pour Marine Le Pen, selon Opinionway. Les trois quarts des électeurs du polémiste d'extrême droite Éric Zemmour disent vouloir voter pour la candidate RN, contre 4% seulement pour le président sortant, selon l'Ifop.
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Le sondage Ifop a été réalisé dimanche de 20H01 à 21H00 auprès d'un échantillon de 968 personnes inscrites sur les listes électorales extrait d'un échantillon de 1004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La marge d'erreur est de 3%. Celui d'OpinionWay a aussi été réalisé dimanche auprès d'un échantillon de 1739 personnes. Celui d'Ipsos a un échantillon de 1172 personnes.
Les résultats officiels
Au petit matin, les résultats du premier tour sont définitifs et disponibles sur le site du ministère de l’Intérieur. Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 27,6% des suffrages. Il est accompagné de Marine Le Pen, qui a récolté 23,41% des voix. Jean-Luc Mélenchon la talonne, à 21,95%.
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Loin derrière, Éric Zemmour dispose de 7,05% des voix et Valérie Pécresse de 4,79%. Suivent Yannick Jadot (4,58%), Jean Lassalle (3,16%), Fabien Roussel (2,31%), Nicolas Dupont-Aignan (2,07%), Anne Hidalgo (1,74%), Philippe Poutou (0,77% et Nathalie Arthaud (0,57%).
L’abstention s’est, elle, élevée à 25,14% des inscrits. Quelque 538.495 Français ont voté blanc (1,14%).
Bonjour et bienvenue sur ce direct
Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, qui a vu triompher Emmanuel Macron et Marine Le Pen, suivez le début de la campagne du second tour, minute par minute.
Retrouvez le déroulé de la soirée de dimanche ici.
Ce direct est terminé
Ce direct est désormais terminé, merci de l’avoir suivi ! Retrouvez tous nos articles sur la campagne présidentielle sur le site du Figaro.
L’agenda des deux candidats demain
Marine Le Pen et Emmanuel Macron continueront de multiplier les déplacements mardi, à 12 jours du second tour.
Marine Le Pen sera ainsi l’invitée de France Inter à 8h20. Elle tiendra une conférence de presse à 14h30 sur le thème de la démocratie. Elle sera, enfin, au journal télévisé de TF1, à 20h.
De son côté, Emmanuel Macron se rendra à Mulhouse puis Strasbourg.
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Julien Aubert: «En mon âme et conscience, je voterai blanc»
Député LR du Vaucluse, Julien Aubert refuse un «front républicain» en faveur d'Emmanuel Macron dont il critique le bilan, et annonce voter blanc au second tour.
» LIRE SA TRIBUNE - Julien Aubert: «En mon âme et conscience, je voterai blanc»
Emmanuel Macron accélère en se tournant vers sa gauche
Découvrez un extrait de notre récit, ci-après.
Emmanuel Macron s’efforce d’anticiper d’éventuels coups de campagne de son adversaire, voire d’être à l’initiative. Alors qu’en 2017 il avait attendu trois jours pour effectuer son premier déplacement, il s’est rendu dès lundi dans les Hauts-de-France, sur les terres de Marine Le Pen. «Je suis là, et bien là, et je suis décidé à me battre pour mes idées», a prévenu le président-candidat à Denain (Nord).
Ses conseillers veulent voir dans cette première étape une prise de risque, en décalage avec la visite de sa concurrente dans l’Yonne, où elle s’est hissée en tête dimanche. «On retrouve le Macron qu’on aime, cash, qui va au contact pendant que Le Pen fait campagne en chaussons, sur une terre facile pour elle», raille un conseiller de l’exécutif.
» LISEZ LA SUITE DE NOTRE RÉCIT - Emmanuel Macron accélère en se tournant vers sa gauche
Marine Le Pen prolonge sa stratégie de premier tour
Non loin d’une bourgeoise demeure de basse Bourgogne, à l’ombre de deux grands séchoirs à grains, Marine Le Pendevise sous un ciel printanier avec un couple d’agriculteurs d’environ 70 ans. «Je n’ai même pas 500 euros de retraite, mais je monte encore sur le tracteur», lâche fièrement Dominique Blanc, qui accueille, ce lundi, la finaliste de la présidentielle dans son exploitation de 220 hectares.
Une invitation rêvée pour la candidate, venue parler de l’inflation et de ses conséquences sur les agriculteurs, notamment. Un premier déplacement d’entre-deux-tours décidé à la dernière minute à Soucy, dans l’Yonne. Comme pour répondre à celui, le jour même, d’Emmanuel Macron sur les terres RN du Nord.
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Macron n’a «pas de fétichisme» sur l’âge de 65 ans pour le report de la retraite
Interpellé dans la ville de Denain, dans le Nord, Emmanuel Macron a dit ne pas avoir de «fétichisme» sur l’âge de 65 ans concernant le report de la retraite. «Si on doit se donner un horizon plus court (que 2030) pour bouger l’âge de référence ça peut faire partie des choses qu’on discute», a-t-il déclaré.
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Jean-Luc Mélenchon veut retenir ses électeurs de voter Marine Le Pen
Cette fois, Jean-Luc Mélenchon a fait preuve de clarté. «Vous ne devez pas donner une voix à Marine Le Pen», a-t-il demandé, en le répétant… quatre fois, dimanche soir au Cirque d’Hiver. «Je le répète, parce que, quand je dis quelque chose, c’est parfois comme si je ne l’avais pas dit. Voilà, je crois que le message a été entendu», a-t-il expliqué. Pour sa troisième et dernière candidature à la présidentielle, l’Insoumis ne voulait pas gâcher sa sortie. Encore moins faire la même erreur qu’en 2017.
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Éric Zemmour : «Êtes-vous prêt pour la suite de notre belle aventure?»
Le candidat Éric Zemmour, qui a recueilli 7% des voix dimanche soir au premier tour de l’élection présidentielle, s’est dit motivé à «défendre la France». «Êtes-vous prêt pour la suite de notre belle aventure?», a-t-il demandé dans un tweet.
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«C'est la bérézina», admettent les Verts
Les Verts ont toujours la «gueule de bois», après le score de 4,6% de leur candidat Yannick Jadot, en-dessous du seuil de remboursement maximal des frais de campagne, admet le membre du bureau exécutif Alain Coulombel à l'AFP. «C'est la bérézina, la chute est lourde» après les espoirs des municipales, a-t-il dit, avant une réunion du bureau exécutif du parti ce mardi.
Le ton d'EELV va très vite s'adoucir à l'endroit de LFI, prévoit Alain Coulombel, en vue des législatives. «LFI a fait des gros scores dans beaucoup de nos villes, ou dans les circonscriptions que l'on pensait pouvoir gagner. Je vois mal comment, si on veut quelques députés, on peut se passer d'un accord avec eux».
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Jean Lassalle annonce qu'il votera blanc au second tour
Jean Lassalle, qui a remporté 3,13 % des voix dimanche au premier tour de l'élection présidentielle, a indiqué lundi qu'il voterait blanc au second tour, sans choisir entre les deux finalistes Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN).
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«Je laisse à toutes celles et ceux qui ont bien voulu me faire confiance leur libre-choix pour dimanche 24 avril. Quant à moi, personnellement, je voterai blanc», écrit dans un communiqué le député des Pyrénées-Atlantiques, arrivé en 7e position du 1er tour sous l'étiquette de son mouvement Résistons!, amassant plus d'un million de voix. «Il n'y a rien de plus choquant que de considérer les Français comme incapables de choisir par eux-mêmes», a-t-il ajouté.
Dans son communiqué, le député béarnais, qui se présentait à la présidentielle pour la deuxième fois (1,21% en 2017), a déploré que «des hommes et des femmes n'ont pas voté (dimanche) comme ils auraient aimé voter, contraints par le vote utile, le matraquage des sondages et l'inégalité de traitement des médias nationaux». Jean Lassalle sera candidat à un cinquième mandat consécutif de député lors des élections législatives des 12 et 19 juin.
À Lille, un local du Parti communiste vandalisé en représailles après le premier tour
La fédération communiste du Nord a indiqué avoir déposé plainte après que la porte d'entrée de son siège à Lille a été endommagée par des personnes reprochant au candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel d'avoir empêché la gauche d'arriver au second tour.
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L'incident a eu lieu dimanche vers 21h30, alors qu'une demi-douzaine de militants communistes étaient rassemblés au siège de la fédération, a précisé la secrétaire fédérale Karine Trottein, confirmant une information de France 3. «Peu après l'annonce des résultats (du premier tour de la présidentielle, NDLR), un groupe de personnes plutôt jeunes, ont tenté d'entrer de force, puis ils ont endommagé la porte d'entrée», a précisé Karine Trottein.
Ils ont insulté les communistes, leur reprochant d'avoir présenté un candidat à la présidentielle face à Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise arrivé troisième, et non qualifié au second tour. La fédération du Nord, la plus importante du Parti communiste avec 2400 adhérents, a indiqué avoir également reçu des messages de menaces et d'insultes.
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Emmanuel Macron veut «parler aux classes populaires»
Le président-candidat, après une interview à nos confrères de BFMTV plus tôt dans la soirée, est retourné dans la ville de Denain, dans le Nord. Il a déclarer vouloir «parler aux classes populaires». «Ce qui m’intéresse, c’est de parler aux classes populaires. Il n’y pas d’idéal si on ne parle pas du réel», a-t-il avancé, tout en citant Jean Jaurès.
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Alice Coffin, élue écologiste de Paris, tacle Yannick Jadot
La conseillère écologiste de Paris Alice Coffin a dénoncé sur BFMTV ce soir «une médiocrité politique» dans la campagne de Yannick Jadot, ainsi qu’une «erreur de choix» de la part du candidat des Verts, battu avec moins de 5% des voix.
«Si mes mots sont aussi durs c’est que je pense aux militants. On est nombreux à être extrêmement en colère», a-t-elle aussi dit, avant d’avouer: «J’ai voté Jean-Luc Mélenchon.»
Elle a également déploré «l’appel aux dons» de Yannick Jadot dimanche soir, et pointant du doigt les équipes d’EELV. «Quand on conduit à une telle catastrophe, on doit prendre ses responsabilités.»
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Macron-Le Pen : l'histoire secrète d'un second tour programmé
Dans leur livre Le Tango des fossoyeurs , les journalistes du Figaro François-Xavier Bourmaud et Charles Sapin dévoilent comment les deux finalistes de 2017 ont manœuvré tout au long du quinquennat pour détruire «le vieux système» de la droite et de la gauche traditionnelles. Avec un objectif commun: se retrouver à nouveau face-à-face. Lisez notre grand récit.
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Le sénateur Républicain Bruno Retailleau votera blanc au second tour
Le membre de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse et sénateur des Républicains Bruno Retailleau a indiqué ce lundi soir qu’il votera «blanc, car la droite n’est pas soluble dans le macronisme». Selon le quotidien régional Ouest-France, Bruno Retailleau a affirmé que la ligne LR est claire : «Aucune voix pour Marine Le Pen, aucun accord avec Emmanuel Macron.»
«Le groupe est totalement uni derrière la ligne de notre famille politique», a déclaré Bruno Retailleau à l'AFP à l'issue d'une réunion au Sénat lundi après-midi qui a duré deux heures et demie. «On ne peut pas voter Marine Le Pen, mais on laisse à chacun cette liberté de choix, soit de se servir du bulletin de vote d'Emmanuel Macron contre Mme Le Pen, ou bien de voter blanc. Moi je ne crois plus aux consignes de vote», a-t-il poursuivi.
Et de concéder: «Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle sont un échec cinglant pour Les Républicains. Le temps viendra de tirer toutes les leçons de cet échec. Mais l’urgence est de sauvegarder l’unité des Républicains en vue des élections législatives, afin de constituer un contre-pouvoir indépendant.»
«Je voterai le 24 avril Emmanuel Macron», a annoncé de son côté Gérard Larcher dans un communiqué, défendant un choix qui correspond «aux valeurs» qu'il porte et à son «parcours».
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Stéphane Le Foll, cacique du PS, charge son parti
Le maire du Mans Stéphane Le Foll s’en est pris à l'initiative de plusieurs élus socialistes appelant à une refondation de la gauche. «1,8% et la même équipe continue et je note sans Anne Hidalgo. Tout cela sans aucune autocritique avec la seule volonté de garder un petit pouvoir au sein du parti socialiste», déplore-t-il, selon l’AFP.
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Macron sur la guerre en Ukraine: «Je n’irai pas à Kiev pour une visite d’ambassade»
«Je suis prêt à tout, (notamment) aller à Kiev», a réagi le président-candidat sur BFMTV ce soir après la visite surprise du premier ministre britannique Boris Johnson dans la capitale ukrainienne. «Mais je ne le ferai pas pour une visite d’ambassade, je veux que ce soit utile. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour arrêter la guerre, et je protège les Français d’une extension de la guerre. Si nous arrivons à réenclencher le dialogue, alors peut-être une visite sera utile».
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«Madame Le Pen, c’est quelqu’un que je respecte», assure Macron
«Je condamne les idées de Mme Le Pen, mais c’est quelqu’un que je respecte», a déclaré le candidat Emmanuel Macron ce soir sur BFMTV, qui indique vouloir «parler à ses électeurs». Il a également indiqué avoir trouvé «déplacés» les commentaires à son encontre à l’issue du débat d’entre-deux tours en 2017.
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Emmanuel Macron va appeler tous les candidats pour «échanger»
Emmanuel Macron va appeler tous les candidats, pour les «féliciter» et «échanger», a-t-il indiqué sur BFMTV ce soir. «Si je veux rassembler, il faut écouter. Il y a des gens avec qui je n’ai pas de positions réconciliables. Hier, j’ai fait applaudir tous les candidats.»
«Je veux être le candidat qui parle à tout le monde. Le pays est fracturé, je suis très lucide. Il y a des choses que je n’ai pas assez entendu. Je ne pourrais pas faire et agir» sans écouter les autres candidats, a-t-il dit, évoquant qu’il tendrait la main, sur des sujets comme l’écologie. «Le front républicain n’est plus une réalité», a-t-il concédé. «Il faut qu’on puisse élargir et travailler dans le pays différemment.»
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Macron défend son «bilan social»
«On a d’abord fait la ristourne de 18 centimes, puis on a fait pression sur les marchés mondiaux. Je défends le bilan social sur ce sujet», a déclaré Emmanuel Macron sur BFMTV. «Malgré tout ce qu’on a fait, les gens disent "on ne vit pas assez bien de notre travail". Je leur dis: "Le travailleur a le droit de bénéficier autant que l’actionnaire quand tout marche bien dans l’entreprise."»
Le président-candidat veut d’ailleurs porter le plafond de la prime Macron à 6000 euros. «Cette prime a une force. Elle sera sans charge pour l’employeur et sans taxe pour le salarié».
«Madame Le Pen, c’est une démagogue», tacle Macron
Dans un entretien avec la Voix du Nord, Emmanuel Macron s’est attaqué à son adversaire Marine Le Pen. «Moi j’ai entendu madame Le Pen, un jour elle proposait aux Français de se vacciner, le lendemain elle était contre. Elle était pour soigner les Francais à l’hydroxychloroquine, ou pour les vacciner au vaccin Spoutnik. Madame Le Pen, c’est une démagogue. C’est quelqu’un qui dit aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre au moment où ils veulent l’entendre», a-t-il taclé.
«Marine Le Pen c’est la candidate de la dépendance à la Russie.» (…) «Son projet est un projet de fracture de la société. Quand il y a encore quelques jours, elle dit qu’on n’aura plus le droit de porter le voile dans la rue, ce n’est pas la République.»
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Macron tente de rassurer sur sa réforme des retraites, se dit prêt à «discuter»
«Ce qui ronge notre territoire, c’est le chômage de masse. (Et) on n’a jamais autant baissé le chômage, on va continuer d’investir pour réindustrialiser», a avancé Emmanuel Macron sur BFMTV ce lundi soir.
Il a été invité à justifier son report de la retraite à 65 ans. «Je veux équilibrer le système de retraite et je veux, dès cet été au 1er juillet, indexer les pensions de retraite à l’inflation. Normalement, les retraités doivent attendre au 1er janvier 2023. Je veux aussi porter la retraite minimale à 1100 euros par mois», a assuré le président-candidat. «Il y a des salariés du privé qui partent à 63 ans et demi. Il y a des compatriotes qui ont eu des carrières hachées qui partent à 67 ans», a-t-il justifié, voulant «rééquilibrer».«On gardera le système de carrière longue» et de pénibilité. «Les personnes aux métiers les plus durs doivent partir plus tôt.»
«Si j’étais un démago et que je voulais me faire élire, je proposerai la retraite à 60 ans, mais comment on le finance», a-t-il taclé. «Je suis prêt à discuter du rythme et des bornes», a toutefois concédé le candidat. Il s’est dit ouvert à un référendum «pour quelque réforme que ce soit», y compris celle des retraites.
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Emmanuel Macron : «Le projet que je défends a été placé en tête, ce qui n’est pas évident pour un président sortant»
«Le projet que je défends a été placé en tête, ce qui n’est pas évident pour un président sortant», a déclaré sur BFMTV ce soir le président-candidat Emmanuel Macron, présent au second tour de l’élection présidentielle. Il en a profité pour tacler Marine Le Pen, dont le score a progressé par rapport au premier tour de l’élection présidentielle de 2017: «Elle n’était pas aux manettes, c’est facile (de progresser) en promettant (tout et son contraire)».
«Je regarde le pays et j’ai une responsabilité particulière. Je vois les fractures et les difficultés. Ma volonté est d’aller convaincre», a-t-il également affirmé.
Brigitte Bardot étrille Emmanuel Macron
Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée lundi, Brigitte Bardot étrille le chef de l’État, coupable selon elle de passer des «sordides accords» avec «les chasseurs». Cette ardente défenseur de la cause animale y voit une «allégeance ignoble» et qualifie Emmanuel Macron de «Poutine de la nature et des animaux». «Puisque vous emmerdez les Français, ils devraient vous le rendre au centuple», écrit-elle encore.
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Pas d’apparition publique pour Mélenchon cette semaine
Jean-Luc Mélenchon ne devrait pas faire d'apparition publique cette semaine, prévoit l'un de ses amis proches auprès de l'AFP. «C'est le repos du maréchal en chef». L'art politique ne tolère de toute façon pas la dispersion, explique cette source.
«La grande leçon de la présidentielle, c'est la prime à l'expérience. Par exemple, Marine Le Pen a laissé passé la vague Zemmour avec un calme incroyable, et lui s'est épuisé à dire des conneries. C'est pareil pour nous avec Jadot et Hidalgo, qui voulaient tout dire sur tout».
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François Hollande devrait s’exprimer dans la semaine, après la débâcle d’Anne Hidalgo
L'ex-président François Hollande devrait s'exprimer dans la semaine après le résultat du premier tour de la présidentielle. François Hollande, dont la candidate Anne Hidalgo n'a réalisé que 1,7% des voix, avait clairement appelé en 2017 à voter Emmanuel Macron au second tour, pour contrer le «risque majeur» de voir Marine le Pen accéder à l'Elysée.
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Pour le Medef, le programme de Macron est «le plus favorable» pour l'économie
Le Medef a estimé lundi que le «programme d'Emmanuel Macron est le plus favorable pour assurer la croissance de l'économie et de l'emploi», tout en alertant «sur les conséquences de celui de Marine Le Pen» avant le second tour de l'élection présidentielle.
Le programme de la candidate du Rassemblement National «conduirait le pays à décrocher par rapport à ses voisins et à le mettre en marge de l'Union européenne», assure l'organisation patronale dans un communiqué. Son programme «dégraderait la confiance des acteurs économiques, réduisant ainsi les investissements et les créations d'emplois», juge le Medef, qui critique aussi sa «hausse très forte et non financée des dépenses publiques». L'organisation trouve que le programme économique d'Emmanuel Macron «comporte des lacunes» mais qu'il «est le plus à même de préparer la France aux défis de l'avenir en faisant le choix de la compétitivité et de la croissance durable».
Le Medef avait déjà soutenu Emmanuel Macron contre Marine Le Pen il y a cinq ans, tout en refusant de lui accorder un «blanc-seing». Son dirigeant d'alors, Pierre Gattaz, s'était dit prêt à faire de la «résistance» si Marine Le Pen était élue, la jugeant «extrêmement dangereuse par son programme économique et social». Pour le 24 avril prochain, l'organisation patronale lance un appel à aller voter et dit qu'elle «aura des exigences fortes pour que les partenaires sociaux et les entreprises soient réellement associés aux réformes dans un contexte nécessitant plus que jamais d'être à l'écoute des organisations représentatives».
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«Nous sommes prêts à gouverner», martèle Jordan Bardella
«Nous sommes prêts à gouverner. Ca fait trente ans que vous essayez les mêmes personnes au pouvoir. Même si vous êtes en désaccord avec nous, vous pouvez nous créditer de cette sincérité», a martelé sur BFMTV ce lundi soir le président du Rassemblement national et soutien de Marine Le Pen, Jordan Bardella.
Il a également distillé quelques mesures de la candidate nationaliste, comme la baisse de la TVA à 5,5% sur les produits de première nécessité. «Nous rendrons obligatoire l’étourdissement avant l’abattage en France, au nom de la (lutte contre la) souffrance animale», a-t-il aussi annoncé.
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À Nantes, la permanence d'EELV taguée et visée par des jets de projectiles
La permanence d'Europe Ecologie les Verts (EELV) à Nantes a été dégradée par des jets de projectiles et taguée du mot «traîtres», a constaté aujourd’hui une journaliste de l'AFP. «Ces agissements ont vraisemblablement eu lieu pendant la soirée électorale du premier tour de la présidentielle. Ils sont d'autant plus condamnables», a réagi EELV Pays de la Loire dans un communiqué.
Le mot «traîtres» a été tracé à la peinture bleue foncée sur la porte vitrée de la permanence. La vitrine a été brisée à l'endroit où était accrochée une affiche électorale. Les bris de verre masquaient le visage du candidat, Yannick Jadot. «EELV condamne avec vigueur cette attaque lâche et stupide, et a déposé plainte contre X», a fait savoir le parti.
Dimanche, le candidat écologiste est arrivé troisième à Nantes au premier tour de l'élection présidentielle, loin derrière Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
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Mélenchon se tourne vers l’avenir et veut faire fructifier sa domination à gauche
«Ici est la force»: Jean-Luc Mélenchon se tourne vers l'avenir, comptant peser dans l'entre-deux-tours et ne pas laisser passer l'occasion d'asseoir la domination de LFI sur la gauche.
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Mélenchon s’est en effet projeté vers l'avenir de la formation qu'il a bâtie en une décennie, «cette force immense construite de nos mains, tant de fois sous le mépris et les insultes». «Maintenant c'est à vous de faire», a-t-il lancé à ses troupes. Le député des Bouches-du-Rhône a prévenu: «Nous disons à tous ceux qui jusque-là n'ont pas voulu l'entendre, ici est la force, nous avons une stratégie, le pôle populaire, nous avons un programme, nous avons devant nous d'autres élections, nous tiendrons à chaque étape notre rang, réfléchissez-y».
Un avertissement très clair aux écologistes, socialistes et communistes, alors qu'Olivier Faure, le patron du PS, a appelé à une union de la gauche non-mélenchoniste. L'écart de 17 points entre Jean-Luc Mélenchon et le premier poursuivant à gauche, Yannick Jadot avec autour de 4,5%, peut conduire les Insoumis à retenter l'hégémonie, qu'ils avaient ratée après 2017.
Un proche confie que Jean-Luc Mélenchon pourrait cependant se présenter à la députation. «Je ne pense pas que ce sera à Marseille parce que c'est loin». Des rumeurs l'annoncent à Paris? Cette source répond: «Il y a de belles circonscriptions, notamment dans le nord-est, mais il y a un mélange de circonstances à respecter, ne pas écraser trop de pieds, savoir où on atterrit...» Une élection de Marine Le Pen à la présidence entraînerait quasi automatiquement une candidature du tribun, «contraint à tenir le rang de chef de l'opposition» après «l'effondrement de LREM», indique cet ami. Une majorité courte ou même une absence de majorité pour Emmanuel Macron serait aussi une circonstance possible pour se présenter.
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S'il ne redevient pas député, poursuit cette source, Jean-Luc Mélenchon prendrait d'ici quelques mois la présidence de l'Institut La Boétie, le think tank Insoumis, afin d'assouvir sa soif de transmission et de recherche intellectuelle. La succession du tribun à la tête de La France insoumise s'annonce complexe entre ses nombreux lieutenants. «On y arrivera tôt ou tard», a déclaré Adrien Quatennens sur France Inter. Il a ajouté: «Et le plus tôt sera le mieux».
Ségolène Royal sur la défaite de Mélenchon: «Ceux qui ne se sont pas désistés portent une lourde responsabilité»
Ségolène Royal, qui avait qualifié le vote pour Jean-Luc Mélenchon de «vote utile», a réitéré ce lundi soir sur BFMTV son ressentiment envers les candidats de gauche, qui ont selon elle privé l’Insoumis d’un second tour. «J’en veux (à Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot). Ceux qui ne se sont pas désistés, qui ne se sont pas retirés, portent une lourde responsabilité», a-t-elle dit.
Et de railler: «En plus ils sont en dessous du seuil de 5% donc ils ne se feront pas rembourser.»
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Présidentielle 2022 : dans le Nord, Emmanuel Macron parle à la gauche pour assécher le RN
Une région anciennement de gauche, devenue un fief du Rassemblement national, aujourd'hui présidée par la droite. Dans les Hauts-de-France lundi, pour son premier déplacement d'entre-deux-tours, Emmanuel Macron a voulu donner le ton de sa stratégie des quinze jours à venir. Elle consiste notamment à ressusciter le «en même temps», en allant chasser sur les terres de Marine Le Pen pour tenter de récupérer le vote des classes populaires. «Je veux évidemment parler à tous (les) électeurs, et je veux même convaincre nos compatriotes qui ont voté pour le Front national ou qui se sont abstenus, de venir me rejoindre», a lui-même reconnu le président-candidat lors d'un point presse sur la place de la mairie de Denain (Nord).
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Marine Le Pen rappelle qu’elle ne souhaite pas sortir de l’Union européenne
En déplacement dans l’Yonne, Marine Le Pen a déclaré : «Je ne vais pas sortir de l’Union européenne, ça n’est pas mon objectif. Le Président fait des procès d’intention qu’il ne fonde sur rien. Par contre, je souhaite faire évoluer cette structure européenne. Je l'ai dit, vous le savez, je le dis depuis des années, nous souhaitons une alliance européenne des nations libres et souveraines. Une Europe des coopérations librement consenties. Une Europe qui ne force pas des pays à accepter des mesures qui vont à l'encontre des intérêts vitaux de leur souveraineté ou de leur peuple. On peut souhaiter rester dans une structure européenne, mais ne pas être dans un marché européen».
Emmanuel Macron répond à Marine Le Pen sur le pouvoir d’achat
À Denain dans les Hauts-de-France, Emmanuel Macron répond à distance à Marine Le Pen qui reproche au gouvernement de ne «dire ce qui nous attend demain». «Sur le pouvoir d’achat, si on n’avait pas agi, vous paieriez le gaz 140% de plus et l’électricité 100% de plus», a lancé le Président. «On a déjà protégé les gens contre des hausses massives, sur les prix à la pompe, sur le gaz… On va continuer tant que les prix s'envolent, mais la vraie réponse c’est que le travail paye. Qu’on puisse recréer des usines et des entreprises, c’est ce qu’on va faire à Denain», a rétorqué le président de la République.
Présidentielle: la Licra et SOS Racisme appellent à voter Macron
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et SOS Racisme appellent lundi à voter pour Emmanuel Macron, au second tour de l'élection présidentielle, pour «faire barrage» à Marine Le Pen. Dans un communiqué, la Licra «s'alarme d'une configuration électorale qui rend possible une victoire de l'extrême droite au second tour». Sa victoire «signifierait (...) un basculement autoritaire, l'institutionnalisation de la discrimination, la libération de la xénophobie et du racisme ainsi que des alliances internationales mortifères», ajoute l'association anti-raciste.
Refusant «le scénario du pire et de la terre brûlée», la Licra estime en outre que «l'appel à ne pas voter Le Pen ne suffit pas: dans le rapport de force actuel, il ne peut être question de s'abstenir ou de voter blanc». «Il nous faut préserver la République et la démocratie, par-delà les désaccords, les frustrations et les divisions», ajoute-t-elle, appelant donc «à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril, seule possibilité pour faire barrage au Rassemblement national».
Dans un communiqué distinct, SOS Racisme met en garde contre «le danger de l'extrême droite (...) réel et (que) nul ne saurait (...)ignorer». «L'extrême droite n'est en aucun cas un camp comme un autre car il est le camp du racisme, de la violence et du crime», estime l'association. Son élection, c'est «l'assurance de la mise en place d'un "Apartheid à la française". Ce sont les discriminations légalisées en droit et encore plus dans les faits», selon elle. «Nous appelons chacune et chacun à faire barrage à Marine Le Pen au second tour (...) en se saisissant du seul bulletin à disposition pour le faire: celui d'Emmanuel Macron», ajoute-t-elle.
Emmanuel Macron au JT de TF1 demain et Marine Le Pen mercredi
Le président de la République Emmanuel Macron sera mardi 12 avril à 20 heures sur le JT de TF1, où il répondra aux questions de Gilles Bouleau et d’Anne-Claire Coudray. Marine Le Pen y sera le lendemain soir, mercredi 13 avril, dans les mêmes conditions.
Présidentielle 2022 : le vote des catholiques se déplace plus à droite
Le vote des Français catholiques s'ancre de plus en plus à l'extrême droite, selon un sondage réalisé dimanche 10 avril 2022 par l'Ifop pour La Croix , au premier tour de l'élection présidentielle. Au total, les candidats Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) totalisent ainsi 40% du vote des catholiques. En même temps, un vote catholique à gauche demeure (21% du total des candidats de gauche), avec une étonnante percée du candidat Jean-Luc Mélenchon chez les seuls pratiquants réguliers (19%).
» Retrouvez notre article dans Le Figaro.
Marine Le Pen est arrivée à Thorigny-sur-Oreuse dans l’Yonne
Marine Le Pen vient d’arriver à Thorigny-sur-Oreuse dans l’Yonne pour parler agriculture, inflation et pouvoir d’achat. «On est face à un mur que le gouvernement cherche à atténuer mais sans dire ce qui nous attend le lendemain de l’élection», a-t-elle lancé à un agriculteur. Elle se dit particulièrement inquiète de l’augmentation des prix de l’alimentation : «Il y a un autre nuage noir qui arrive sur la tête des Français, qui va être l'inflation des prix de l'alimentation, qui s'est fait sentir depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron.» Marine Le Pen souhaite des mesures urgentes pour anticiper l’inflation aggravée par la guerre en Ukraine.
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Présidentielle: Hidalgo/Pécresse, retour douloureux aux affaires locales
Balayées au premier tour de l'élection présidentielle, au niveau national comme dans leur fief, les candidates PS et LR Anne Hidalgo et Valérie Pécresse vont devoir gérer un retour délicat à leur mandat local, avec encore 4 et 6 ans d'exercice.
Un «score absolument incroyable», commente un de ses adjoints. La maire de Paris Anne Hidalgo a rassemblé dimanche sur son nom 22.900 voix dans la capitale, deux ans après avoir été largement réélue avec près de 225.000 suffrages (48%). Soit dix fois moins. Avec un famélique 2,17% dans la ville qu'elle dirige depuis 2014, la candidate socialiste a fait à peine mieux qu'au niveau national, où elle est arrivée 10e sur 12 candidats avec 1,75% des voix... «On a été totalement broyés par le vote utile» en faveur de Jean-Luc Mélenchon ou d'Emmanuel Macron, estime Rémi Féraud, chef de file des élus socialistes parisiens, qui rejette toute «interprétation municipale» du scrutin. Ce score désastreux «était attendu» après une campagne qui n'a jamais décollé, souligne ce sénateur proche d'Anne Hidalgo. «Celui de Pécresse l'était moins» mais la candidate LR est finalement «victime du même phénomène».
Créditée de 17-18% des voix en janvier, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse n'a cessé de baisser ensuite, pour terminer sous la barre des 5% synonyme de non-remboursement de frais de campagne. Elle fait à peine mieux dans son bastion francilien (6,20%), moins d'un an après une réélection triomphale (46%) dans une quadrangulaire pourtant risquée. Dans son département des Yvelines, Valérie Pécresse dépasse à peine 8%. Anne Hidalgo, elle, reste sous la barre des 3% dans tous les arrondissements parisiens, même dans le XIe où elle est élue... «Son score la fragilise à Paris», estime le député macroniste Pierre-Yves Bournazel. «Il va y avoir une fragilisation incontestable pour l'une comme pour l'autre», abonde le directeur de l'Ifop Frédéric Dabi, pour qui «deux défaites aussi cinglantes, historiques» n'entament pas leur «légitimité constitutionnelle» mais bien leur «crédibilité» politique.
Présidentielle 2022: Marine Le Pen aborde le second tour sous de meilleurs auspices qu’en 2017
Pari réussi. Pour la seconde fois de sa carrière politique, Marine Le Pen est qualifiée au second tour de l’élection présidentielle. Une nouvelle fois face à Emmanuel Macron. Les Français ont porté la présidente du Rassemblement national, avec 23,15% des voix selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur, plus haut qu’en 2017 mais 4,2 points derrière le président-candidat arrivé en tête. Une performance mettant fin à sept mois d’une campagne particulièrement agitée. Largement rythmée par la concurrence inédite que lui a disputée, dans les rangs nationalistes, l’ancien essayiste Éric Zemmour. Lui qui se sera accaparé nombre de ses thèmes fondamentaux, plusieurs de ses cadres, mais finalement peu de ses électeurs.
» Retrouvez l’analyse de Charles Sapin, journaliste politique au Figaro.
«Emmerder les non-vaccinés» : «Je l’ai dit de manière "affectueuse"», répond Emmanuel Macron
Interpellé par une habitante à Denain sur la polémique «emmerder les non-vaccinés», Emmanuel Macron répond avoir dit cette phrase «de manière "affectueuse"». Selon lui, il faut la remettre dans le contexte : «Un de mes prédécesseurs, Georges Pompidou, disait on n'est pas là pour emmerder les Français. On met des contraintes, je suis un peu là pour essayer d’emmerder ceux qui ne sont pas vaccinés», a-t-il expliqué, ajoutant : «Ce n’est pas une insulte».
Présidentielle: bataille sur le terrain entre Macron et Le Pen avant un duel incertain
Emmanuel Macron interpellé sur les retraites dans le Nord, Marine Le Pen dans l'Yonne pour parler pouvoir d'achat: le président candidat et sa rivale d'extrême droite ont engagé lundi la bataille sur le terrain avant le duel incertain du second tour de la présidentielle, en tentant d'attirer des nouveaux électeurs de gauche.
Arrivé en tête dimanche avec 27,84% des voix, plus de quatre points devant la candidate RN (23,15%), Emmanuel Macron est retourné rapidement en région, après une campagne de premier tour jugée trop légère, avec peu de déplacements et un seul grand meeting. Il est depuis la mi-journée en terres lepénistes à Denain (Nord) Sa rivale RN a annoncé un déplacement surprise dans l'Yonne lundi après-midi avec comme thématique «pouvoir d'achat et inflation, conséquences sur les agriculteurs».
Les finalistes de la présidentielle ont absolument besoin d'élargir leur base électorale du premier tour, notamment à gauche. Mais «il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen!», a insisté dimanche soir Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3e avec 21,95% des voix. Lundi, les Républicains ont voté une motion estimant qu'au second tour, «aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen» dont «le projet politique et économique nous conduirait au chaos», a assuré le président de LR Christian Jacob.
«Je vais m'abstenir, je ne vais pas voter»: à Saint-Denis, fief mélenchoniste, les électeurs indécis pour le second tour
Emmanuel Macron souhaite enrichir son «projet»
Il avait promis de partir «à la castagne» sans tarder pour le second tour: Emmanuel Macron a choisi de reprendre sa campagne lundi dans les Hauts-de-France, sur des terres populaires qui ont voté massivement Marine Le Pen au premier tour. Le président-candidat a été accueilli aux quelques cris de «Anti-Macron!» ou «Macron démission», auxquels ses partisans ont répondu «Macron président!», à Denain (Nord), où la candidate du RN, député de la région, a recueilli 41% des suffrages dimanche.
«Est-ce qu'on a répondu assez vite et fort ? Non. Mais est-ce qu'il faut le repli ? Non plus», a-t-il indiqué, ajoutant être venu «expliquer la réponse sociale» de son projet. «Comme il n'y a plus de front républicain, je ne peux pas faire comme s'il existait», a-t-il dit, ajoutant vouloir «convaincre» et «compléter», «enrichir» son projet avec une «méthode nouvelle».
Auparavant, il a discuté avec les 150 habitants massés derrière des barrières, aussitôt interpellé sur le pouvoir d'achat, la retraite à 65 ans ou la santé. Une électrice, qui a crié «Marine», lui reproche de «ne pas savoir ce que c'est d'être ouvrier. On en est malade de votre réforme, il faudra un déambulateur pour travailler!». «Il répond en citant ses mesures pour le pouvoir d'achat.» «Dire que je n'ai rien fait pour Denain, c'est faux».
Pour Le Pen, «l’expérience d’il y a cinq ans va être très utile»
En parallèle de la prise de parole d’Emmanuel Macron à Denain, Marine Le Pen s’exprime depuis son QG. D’après elle, l'expérience «d'il y a cinq ans va être très utile» : «Nous sommes arrivés dans le cadre de ce second tour sans avoir perdu notre sérénité, notre calme, notre détermination, la conviction absolue que nous pouvons gagner cette élection présidentielle. Je crois que les résultats d’hier nous l’ont très largement démontré», a commencé la candidate.» «Nous abordons ce second tour avec une expérience, celle d'il y a 5 ans qui évidemment va être très utile», a-t-elle continué.
Marine Le Pen a annoncé la tenue d'une conférence de presse mardi 12 avril sur sa «vision pour la revitalisation de la démocratie» et sa «manière de gouverner».
Emmanuel Macron constate «que les deux grandes formations du front républicain se sont effondrées»
À Denain, Emmanuel Macron continue: «Je constate que les deux grandes formations du front républicain se sont effondrées, ce n'est pas ma responsabilité, c'est le choix des électeurs», a-t-il affirmé en parlant du PS et des LR. Il a ajouté: «Ça devrait toujours être de ma faute. Il y a cinq ans, c'était impossible que je gagne, là je devais forcément disparaître. Non, je suis là, et je suis décidé à me battre. Ce n'est pas de ma faute si d'autres s'effondrent. Je le regrette car je pense que c'est toujours mieux qu'il y ait des forces d'opposition dans le champ républicain».
Emmanuel Macron à Denain : «Je veux convaincre nos compatriotes qui ont voté pour le Front national ou se sont abstenus de venir me rejoindre»
En déplacement dans les Hauts-de-France pour défendre son bilan, Emmanuel Macron a annoncé vouloir «convaincre» les Français «qui ont voté pour le Front national ou se sont abstenus de venir (le) rejoindre». «Je suis président de tous les Français», a déclaré Emmanuel Macron à Denain, affirmant que Marine Le Pen ne «sera pas la présidente de tous les Français».
«Je veux être le candidat qui parle à tous les Françaises et les Français (...) Je veux convaincre nos compatriotes qui ont voté pour le Front national ou se sont abstenus de venir me rejoindre», a-t-il encore déclaré.
«Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen», déclare le président des Républicains
«Les Républicains ne sont ni fongibles dans le lepénisme, ni le macronisme», a déclaré Christian Jacob, président des Républicains, donnant ainsi la position du parti face au duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les Républicains ont voté une motion estimant qu'au second tour de la présidentielle, «aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen» dont «le projet politique et économique nous conduirait au chaos», a déclaré le président de LR.
Dimanche soir, la candidate LR Valérie Pécresse avait appelé à voter Emmanuel Macron pour le second tour, afin de faire barrage au Rassemblement national.
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Résultats définitifs : 27,84% pour Macron, 23,15% pour Le Pen
Le ministère de l'Intérieur publie enfin les résultats définitifs pour ce premier tour de la présidentielle. Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 27,84% des exprimés, devant Marine Le Pen (23,15%) qu'il retrouvera au second tour.
Jean-Luc Mélenchon, lui, est définitivement éliminé malgré ses 21,95%.
L'abstention a atteint 26,31% des inscrits, soit le plus haut niveau pour un premier tour d'une présidentielle après le 28,4% de 2002.
Marine Le Pen (RN) est arrivée en tête dans 20.036 communes, et Emmanuel Macron (LREM) dans 11.861 communes, sur un total de 35.080 communes.
Hidalgo en 7e position à Paris, Zemmour plébiscité en Russie... Les chiffres marquants du premier tour
Certains déplorent des résultats courus d’avance, mais ce premier tour de présidentielle a présenté son lot de résultats insolites ou imprévus. Dans sa propre ville de Paris, où la maire avait obtenu 48% des suffrages en 2020, qui eût cru qu'Anne Hidalgo obtiendrait le score minime de 2,18%, en 7e position ? Qui pensait que Versailles serait la seule ville des Yvelines où Valérie Pécresse performerait ? Ou qu’à Moscou, les expatriés plébisciteraient majoritairement Éric Zemmour ?
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Présidentielle 2022 : pour qui voteront les électeurs de Mélenchon, Zemmour et Pécresse
Ils étaient douze, et ils ne sont plus que deux. Le second tour de l'élection présidentielle, match retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, s'annonce serré. Bien plus serré qu'en 2017, où la candidate de l'ex-Front national n'avait obtenu que 33,90% des suffrages exprimés, contre 66,10% pour l'ancien ministre de François Hollande. Soit un écart de près du simple au double. Mais cette fois-ci, les différents électorats sont bien plus écartelés.
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Mélenchon veut faire fructifier sa domination à gauche
«Ici est la force»: Jean-Luc Mélenchon se tourne vers l'avenir, comptant peser dans l'entre-deux-tours et ne pas laisser passer l'occasion d'asseoir la domination de LFI sur la gauche. La consigne passée dimanche soir par le troisième homme du premier tour (près de 22% des voix) est la même qu'en 2017: «Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen». Le tribun a particulièrement insisté sur ce point, échaudé par les procès en ambiguïté qui lui avaient été faits il y a cinq ans. Une consultation va être organisée auprès des 320.000 parrains en ligne de Jean-Luc Mélenchon, pour décider entre consigne de vote blanc et de vote Emmanuel Macron.
Mais Manuel Bompard, directeur de campagne, a semblé inciter le président sortant à draguer l'électorat insoumis, que des études disent partagé. «Si Macron veut convaincre nos électeurs, qu'il travaille», a-t-il confié à des journalistes depuis le Cirque d'hiver à Paris dimanche soir. En direction d'un renoncement du passage de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, par exemple. Mais Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas se focaliser, et potentiellement s'enliser, sur le choix d'entre-deux-tours, sujet propice aux reproches du reste de la gauche, qui a appelé clairement à glisser un bulletin Macron le 24 avril. Il s'est plutôt projeté vers l'avenir de la formation qu'il a bâtie en une décennie, «cette force immense construite de nos mains, tant de fois sous le mépris et les insultes». «Maintenant c'est à vous de faire», a-t-il lancé à ses troupes.
Présidentielle 2022 : découvrez la physionomie du vote par commune
Le président sortant avait su créer la surprise lors du précédent scrutin, notamment sur la promesse d'un renouvellement de la classe politique. Après un quinquennat marqué par des crises majeures (gilets jaunes, crise sanitaire, conflit en Ukraine), difficile de dresser son bilan à la tête du pays. Lors d'une campagne atypique, Emmanuel Macron a choisi de conserver une posture présidentielle jusqu'au dernier moment, quitte à donner le sentiment de fuir la confrontation avec les autres candidats. A posteriori, un pari risqué qui s'est constaté jusque dans les derniers sondages avec un écart qui n'a cessé de fondre avec sa principale rivale, Marine Le Pen.
» Retrouvez les cartes détaillées des résultats par candidat, mises à jour au fur et à mesure de l'avancement du dépouillement.
Présidentielle: enquête ouverte après les violences dimanche à Rennes
Le parquet de Rennes a annoncé lundi avoir ouvert une enquête de flagrance après les violences et les dégradations qui ont eu lieu la veille au soir dans le centre de cette ville, après l'annonce des résultats électoraux. Cette enquête ouverte dès dimanche soir «vise les chefs de dégradations graves portant sur des biens d'intérêt public et biens privés lors de manifestation sur la voie publique», a indiqué à l'AFP le parquet de Rennes, précisant que la peine encourue était de cinq ans et 75.000 euros d'amende. Selon le parquet, «diverses dégradations ont été commises durant la soirée» au centre de la métropole bretonne.
Peu après l'annonce des résultats, environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, encagoulés pour certains, ont monté des barricades, dégradé des devantures de banques, cassé des vitrines de commerces ou d'abribus, ou ont encore tagué de nombreux murs, a constaté un journaliste de l'AFP. Parmi les tags inscrits figuraient «La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste», «Brûle la droite», «guerre sociale». Les manifestants ont également scandé des slogans anti-capitalistes et hostiles à l'extrême droite. «En cinq ans, Macron il a tout cassé et là on le refout au 2e tour... Nous ça nous fout la rage et on n'a que ça pour s'exprimer: le feu et casser des trucs», a déclaré Youri (prénom modifié à sa demande), un des manifestants, âgé de 21 ans à une journaliste de l'AFP. «Il faut des mesures qui correspondent à ce que les gens veulent et pas seulement une classe supérieure qui impose sans arguments... Et de faire le jeu de l'extrême droite à chaque tour d'élection ça ne marche plus et les gens ils ne veulent plus de ça», a déclaré Roxane, une manifestante âgée de 21 ans.
La Cnil enquête après des SMS de Reconquête aux Français de confession juive
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a ouvert une instruction après un démarchage par SMS du parti d'Éric Zemmour ciblant des Français de confession juive, a indiqué lundi le gendarme français des données personnelles, confirmant une information de BFMTV.
Un SMS signé du nom du candidat a été envoyé vendredi, avant le premier tour de la présidentielle, à «des milliers de téléphones mobiles dans l'Hexagone», renvoyant «vers une page éditée par le parti Reconquête, qui affiche un texte explicitement adressé aux Français juifs», révèle BFMTV. Le service de presse de la Cnil, interrogé par l'AFP, n'était pas en mesure lundi matin de confirmer le nombre de signalements, mais a confirmé avoir ouvert une instruction.
«Message d'Éric Zemmour aux Français de confession juive», pouvait-on lire, selon BFMTV, dans un texte revenant notamment sur le problème de l'antisémitisme en France et dénonçant les «racailles» qui «pourrissent la vie» des Juifs ainsi que le terrorisme islamiste. Interrogé par BFMTV, un des responsables de la campagne de Reconquête assure que ce démarchage politique a été mis en place à l'aide d'un courtier en données personnelles, qui achète des bases de données pour en faire commerce. L'équipe de campagne de Reconquête affirme, selon BFMTV, «avoir reçu l'assurance par son prestataire que les personnes visées avaient donné leur accord pour que leurs données soient partagées».
Présidentielle: Ferrand dénonce «l'impasse» Le Pen
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a dénoncé lundi «l'impasse» que constitue selon lui le vote Marine Le Pen pour le second tour, appelant à «sortir des artifices de la communication» pour discuter des propositions des deux finalistes. Il existe une «désespérance qui se traduit par un vote de colère». «C'est évidemment notre devoir d'expliquer qu'il y a des solutions. Il ne faut pas choisir l'impasse, parce que Le Pen, c'est l'impasse», a critiqué sur franceinfo Richard Ferrand.
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Selon lui, Emmanuel Macron «c'est la solution parce que nous proposons des choses en matière de travail, en matière d'insertion, en matière de solidarité». «Les valeurs que (Marine Le Pen) porte, qui consistent d'ailleurs à renier la déclaration universelle des droits de l'Homme, modifier notre Constitution ensuite», ont été «travesties derrière une aimable ménagère de plus de 50 ans qui est gentille, qui caresse les chats et que Eric Zemmour avait presque rendu aimable», a-t-il déploré. «Maintenant c'est la finale, donc il faut revenir aux choses sérieuses, il faut regarder ce qu'Emmanuel Macron met sur la table, ce que Mme Le Pen met sur la table et sortir des artifices de la communication», a ajouté le président de l'Assemblée nationale.
«Il ne s'agit pas simplement de stigmatiser un adversaire, les Français sont assez grands. Quand on dit aux Français que l'extrême droite, ça rappelle le bruit des bottes, vous voyez bien que c'est quelque chose qui ne fonctionne pas. Donc il faut aller plus en profondeur pour dire voilà ce que nous proposons et voilà clairement ce que Mme Le Pen propose», a précisé Richard Ferrand. «Je pense que le sujet auquel seront confrontés les Français dans les jours qui viennent est un sujet de projet contre projet. Emmanuel Macron porte un projet clair, un projet honnête, réaliste parce que réalisable, l'inverse de ce que porte Marine Le Pen», a abondé sur BFMTV le patron des députés LREM Christophe Castaner. «Je sais pour venir de la gauche que la notion de front républicain est quelque chose qui existe encore», a aussi assuré cet ancien socialiste.
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La Bourse de Paris stable, tiraillée entre les banques et l'élection présidentielle
La Bourse de Paris restait stable lundi matin, tirée légèrement vers le haut par les valeurs bancaires, malgré l'incertitude liée à un deuxième tour de l'élection présidentielle qui opposera la candidate d'extrême droite Marine Le Pen au président sortant Emmanuel Macron. L'indice CAC 40 avançait de 0,06% à 6.552,00 points vers 10H30, après avoir ouvert en léger recul de 0,16%, proche de la stabilité grâce à «l'écart plus large que ne le laissaient penser les sondages» entre Emmanuel Macron (27-28%) et Marine Le Pen (23-24%), selon Alexandre Baradez, analyste d'IG France.
Avant l'ouverture lundi de la place parisienne, le rebond de l'euro dimanche soir avait déjà «traduit une forme de soulagement à court terme par rapport au score du président sortant et à l'hypothèse d'une continuité politique et économique si cette dynamique restait la même au second tour», ajoute-t-il. Ce «soulagement» est confirmé par une baisse des tensions sur le marché obligataire, avec un «petit resserrement de l'écart entre les taux 10 ans français et allemand», de près de 4 points de base ce lundi matin, note-t-il. Néanmoins, ce «petit soulagement» est «assez loin d'une phase de détente massive», prévient l'analyste, car «les investisseurs sont conscients que rien n'est complètement fait ou acquis pour le second tour avec beaucoup d'interrogations sur le report des voix».
Pour le second tour, Laurent Wauquiez appelle au respect du choix de vote des LR
Laurent Wauquiez a appelé au comité stratégique des LR les membres du parti au respect du choix de chacun pour le vote du dimanche 24 avril : «Notre première responsabilité, c’est de ne pas ajouter la division à l’échec. Personne n’appelle à voter pour Marine Le Pen, certains pour Macron, d’autres ne choisissent pas. Il faut absolument respecter cette diversité», a-t-il déclaré. Il a ajouté : «Nous traversons une épreuve terrible, mais je suis convaincu qu’elle peut être salutaire pour nous, que nous pouvons en sortir plus forts, parce que nos idées sont attendues par les Français. Mais la première condition, c’est de ne pas se diviser, de rester unis».
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Le détail des résultats des élections 2022 dans les communes de votre choix
Lorsqu’un candidat a le score le plus élevé dans une commune, il peut être suivi de près par un autre. Le détail des scores par candidat permet de connaître exactement quelle part des Français, chacun a su convaincre. Par exemple, Emmanuel Macron est arrivé en tête à Paris avec 35,33 %, suivi de près par Jean-Luc Mélenchon. 31.12 % des Marseillais ont voté pour Mélenchon et 22,62% pour Macron.
» Découvrez le détail des résultats dans les grandes villes grâce au moteur de recherche du Figaro.
Audiences télé de la présidentielle: TF1 large vainqueur du 1er tour
TF1, qui avait misé sur une soirée électorale resserrée dimanche avant de rediffuser «Les Visiteurs», est arrivée largement en tête des audiences télé du premier tour de la présidentielle, selon les chiffres de Médiamétrie publiés lundi. En moyenne, 7,27 millions de téléspectateurs ont suivi la soirée électorale diffusée sur TF1 de 19h50 à 22h00, soit 29,1% de part d'audience. Selon la chaîne, il s'agit d'un record pour une soirée électorale depuis 2007, toutes chaînes et toutes élections confondues.
Sur une durée plus longue, France 2 a réuni 4,58 millions de téléspectateurs (20% de part d'audience) de 19h30 à 22h50 (au total, sa soirée s'est prolongée jusqu'à minuit). France 3 a attiré 1,45 million de téléspectateurs (6,1% de part d'audience) de 19h30 à 20h45, et M6 quelque deux millions de téléspectateurs (8,1% de PDA) de 19h45 à 20h25.
TF1 était également en tête à 20h00 pile, heure à laquelle les visages des deux candidats qualifiés pour le second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont été dévoilés. A cette heure-là, 7,9 millions de téléspectateurs regardaient TF1 (30% de PDA), 7,1 millions France 2 (26,8%), 2,2 millions M6 (8,3%) et 1,4 million France 3 (5,5%).
Présidentielle 2022: les macronistes déjà à la recherche d’une nouvelle majorité pour gouverner
C’est maintenant que tout recommence. Sans attendre le second tour du 24 avril, Emmanuel Macron, qualifié dimanche face à Marine Le Pen, prépare déjà le scrutin suivant la présidentielle: les élections législatives des 12 et 19 juin. Déclarant «tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France», le chef de l’État a appelé depuis son quartier général à fonder «un grand mouvement politique d’unité et d’action», au-delà des «différences». Il s’est dit «prêt à inventer quelque chose de nouveau» pour «bâtir» une «action commune au service de notre nation pour les années qui viennent».
» Retrouvez le décryptage du Figaro : Présidentielle 2022: les macronistes déjà à la recherche d’une nouvelle majorité pour gouverner
Pécresse appelle les Français à une «aide d'urgence pour boucler le financement de sa campagne»
Au siège des Républicains, Valérie Pécresse, éliminée dimanche de la présidentielle, a déclaré être personnellement endettée «à hauteur de 5 millions d'euros» après cette campagne présidentielle. Elle a témoigné au micro de BFM : «La situation financière de ma campagne est désormais critique, nous n'avons pas atteint les 5% qui nous permettaient d'obtenir les 7 millions de remboursements de l'Etat. 7 millions manquent pour boucler cette campagne. (...) Je suis endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros, je lance un appel national aux dons».
Présidentielle : le programme et les déclarations de Marine Le Pen passés au crible
Retrouvez les vérifications du Figaro concernant le programme et les déclarations de Marine Le Pen :
» Retrouvez nos autres vérifications sur les programmes et déclarations de la candidate RN : Nucléaire, sécurité, Ukraine : nous avons vérifié onze déclarations de Marine Le Pen
Présidentielle : le programme et les déclarations d'Emmanuel Macron passés au crible
Les Français ont tranché : au terme d'une drôle de campagne, marquée notamment par la polémique sur le recours à des cabinets de conseil par l'État, la guerre en Ukraine et un regain temporaire de l'épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouveront au second tour de l'élection présidentielle. Comme en 2017.
Depuis plusieurs mois, Le Figaro a étudié leurs principales propositions. Retrouvez les vérifications concernant Emmanuel Macron:
Présidentielle: les plus jeunes ont voté surtout Mélenchon, les retraités Macron
Les jeunes électeurs ont voté principalement pour l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour de dimanche, tandis que les retraités ont soutenu le président sortant Emmanuel Macron, Marine Le Pen l'emportant dans les tranches d'âge entre 25 et 49 ans, indiquent les instituts de sondage.
Plus d'un tiers (34,8%) des jeunes entre 18 et 24 ans ont choisi de voter Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour, suivi par Emmanuel Macron (24,3%) et Marine Le Pen (18%), indique l'analyse sociologique réalisée par l'institut Harris Interactive pour CNews et Europe 1.
À l'inverse, Emmanuel Macron est en tête chez les 65 ans et plus, avec 37,5% des voix, loin devant la candidate du Rassemblement national (18,1%) et de la France insoumise (11,3%). Il est aussi le candidat le plus soutenu chez les 50-64 ans (28,1%), devant la candidate RN (27%) et l'Insoumis (18,2%).
Pour sa part, Marine Le Pen arrive en tête avec 30% chez les 25-34 ans et 28,8% chez les 35-49 ans. Jean-Luc Mélenchon atteint 27,8% chez les 25-34 ans, mais passe sous la barre des 20% chez les 35-49 ans (19,8%). La tranche des 25-34 ans est celle qui soutient le moins Emmanuel Macron (19,3%), mais il remonte chez les 35-49 ans (26,6%).
Jean Asselborn estime que les Français doivent empêcher Le Pen de remporter les élections
La possibilité que Marine Le Pen remporte les élections présidentielles françaises est une perspective inquiétante pour l'Union européenne, qui doit être empêchée par le peuple français, a déclaré lundi le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn.
«Je suis très inquiet, j'espère que nous n'aurons pas Le Pen comme présidente française», a déclaré Asselborn avant une réunion avec ses collègues ministres européens à Luxembourg. «Ce serait non seulement une rupture avec les valeurs fondamentales de l'UE, mais cela changerait totalement son cours. Les Français doivent empêcher cela.»
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Jospin, Bayrou, Le Pen, Fillon... ces perdants heureux ou malheureux des premiers tours des présidentielles
Ce dimanche 10 avril a eu lieu le premier tour de la présidentielle 2022. Ces dix dernières années, plusieurs candidats emblématiques ont échoué à accéder au second tour, de Lionel Jospin à François Fillon. À l'inverse, certains ont exprimé leur joie d'obtenir la troisième place.
Ouverture en petite baisse pour les marchés européens, après l'élection présidentielle française
Les marchés européens ont ouvert en légère baisse lundi, après le premier tour l'élection présidentielle qui a vu la candidate d'extrême droite Marine Le Pen qualifiée pour le second tour sur les talons du président sortant Emmanuel Macron. À l'ouverture, Paris perdait 0,16% à 6.558,53 points, Francfort 0,84% et Londres 0,26%.
Marine Le Pen «ruinerait» les classes populaire estime Gérald Darmanin
«Madame Le Pen est l'ennemie des classes populaires» et son élection «les ruinerait», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur Cnews. «Si Madame Le Pen était élue présidente de la République, vous auriez une augmentation extrêmement forte des taux d'intérêt pour notre pays, autour de nous le monde nous verrait comme un pays à part, (...) les investisseurs étrangers ne viendraient plus chez nous et le travail, qui est la valeur des classes populaires, ce serait plutôt le chômage», a jugé Gérald Darmanin. «Elle essaye de raconter que du miel alors qu'on sait bien qu'une fois qu'elle sera élue, il n'y aura que du sel», a-t-il poursuivi.
Jean-Paul Garraud, futur ministre de la justice de Marine Le Pen
L’ancien magistrat, Jean-Paul Garraud, aujourd’hui eurodéputé RN, sera le ministre de la justice en cas de victoire de Marine Le Pen a rappelé Jordan Bardella, le président du Rassemblement National sur France Inter. «Marine Le Pen a d'ores et déjà indiqué que son ministre de la justice sera Jean-Paul Garraud qui sera notamment en charge de faire voter cette loi contre les idéologies islamistes».
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Adrien Quatennens veut «imposer une cohabitation» à Emmanuel Macron
«Quand on voit la configuration d'hier, il s'agira aux élections législatives de faire le nécessaire parce qu'Emmanuel Macron peut ne pas avoir de majorité à l'Assemblée», a demandé le soutien de Jean-Luc Mélenchon. «Il peut s'agir de lui imposer une cohabitation», a ajouté le député du Nord. «Si l'ensemble de celles et ceux qui ont voté Mélenchon hier renouvellent leur vote aux législatives, on est en mesure de lui imposer une autre majorité». «Pour le reste la responsabilité totale de ce qui va se passer au second tour incombe au principal protagoniste, Emmanuel Macron», a-t-il poursuivi.
Le versement des aides sociales à la source, une mesure pour convaincre les électeurs de gauche, assure Richard Ferrand
Sur FranceInfo,le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, transfuge du Parti Socialiste, a récusé «la classification sur ce qui est de droite et de gauche» et cite «le versement à la source des aides sociales» comme mesure pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour Emmanuel Macron le 24 avril. «La solidarité, la fraternité est au couper de notre projet, simplement tous les mauvais procès l’ont fait oublier».
Cette mesure qui «sont des milliards» représente «le non recours, c’est-à-dire les français qui ne peuvent pas accéder à un certain nombre d’aides sociales, qui ne savent parfois pas comment y accéder. En disant que, de la même manière que nous prélevons l’impôt à la source, (…) lorsque les droits sont ouverts, les versements seront automatiques».
Castaner appelle «à tout faire pour qu’Emmanuel Macron soit conforté» au second tour
«Les Français ont souhaité accorder une dynamique plus forte encore à Emmanuel Macron que celle qu’ils lui avaient accordé il y a cinq ans et qui en a fait le plus jeune président de la République toujours en fonction aujourd’hui», a estimé Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, au micro de BFMTV. Pour le second tour, l’ancien ministre de l’Intérieur «appelle à tout faire pour qu’Emmanuel Macron soit conforté». «Le sujet auquel sont confrontés les Français dans les 15 jours qui viennent est un sujet de projet contre projet», a-t-il ajouté.
La proposition de Marine Le Pen d’interdire le voile est «une erreur» pour Ménard
«Il y a quelques questions, comme les problèmes d’insécurité, d’immigration, d’autorité, d’identité, qui sont de vrais problèmes», a jugé Robert Ménard, sur BFMTV, en évoquant le programme de Marine Le Pen. «Quand dans un quartier, vous avez 50 à 70% de femmes qui sont voilées, les gens se disent 'mon pays n’est plus le même'», a-t-il estimé. Cependant, le maire de Béziers pense qu’il est «impossible de mettre en œuvre» l’interdiction du voile, voulue par la candidate RN. «C’est une erreur […] même si c’est le signe d’une radicalisation de l’islam», a-t-il ajouté.
Le meeting d’Emmanuel Macron à Marseille se tiendra samedi
Emmanuel Macron tiendra un meeting à Marseille samedi, a annoncé France Info, confirmant une information du Figaro. Initialement prévu avant le premier tour, le président sortant n'avait pas pu le faire en raison de l'actualité liée à la guerre en Ukraine. Il est en déplacement à Denain (Nord), Lens et Carvin (Pas-de-Calais) aujourd'hui et doit se rendre demain à Strasbourg (Bas-Rhin) et Mulhouse (Haut-Rhin). Emmanuel Macron prévoit également de s'exprimer ces prochains jours dans deux 20 heures télévisés.
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«On aurait aimé évidemment pouvoir faire davantage campagne», regrette Gabriel Attal
«Il y a trois mois on était au pic de la troisième vague, il y a à peine un mois et demi les première bombes tombaient sur Kiev», a rappelé Gabriel Attal sur France Inter. «Ce qui est certain c’est qu’on a moins pu faire campagne que les autres. Marine Le Pen, ça fait deux ans qu’elle a déclaré sa candidature, on a pu débuter notre campagne qu’il y a quelques semaines parce que notre candidat est aussi président de la République», a-t-il ajouté. «On aurait aimé évidemment pouvoir faire davantage campagne plus tôt, force est de constater qu'il y a des crises et quel e président est au rendez-vous de ses responsabilités».
Xavier Bertrand mettra «un bulletin Macron» dans l’urne «pour l’intérêt supérieur du pays»
«C’est un résulte terrible», a jugé sur RTL le battu de la primaire de la droite, Xavier Bertrand, évoquant le score des Républicains au premier tour de la présidentielle. «Notre pays se retrouve confronté à un choix terrible mais qui, pour moi, ne laisse pas la place à la moindre ambiguïté : entre Macron et Le Pen, je ne veux pas de Le Pen à la tête de mon pays», a martelé l'ancien ministre. «Pour l’intérêt supérieur du pays», il mettra donc «un bulletin Macron» dans l’urne dimanche 24 avril.
Les troubles à Rennes dus à «l’ultra gauche», assure Gérald Darmanin
Sur Cnews, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a commenté les troubles survenus à Rennes à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle. «Les nouvelles sont arrivées dans la nuit. Ce que disent les renseignements, c’est qu’il s’agit de l’ultra gauche que je ne confonds pas avec les amis de Jean-Luc Mélenchon. Les choses se sont résorbées dans la nuit».
Le vote utile «a fonctionné à plein» contre Zemmour, selon Marion Maréchal
Avec un score décevant (7,05%), Éric Zemmour n’est pas parvenu à inquiéter les trois candidats en tête du premier tour, dimanche. Un faible résultat qui s’explique notamment par «la mécanique du vote utile impulsée par les sondages» qui a «fonctionné à plein», selon Marion Maréchal, soutien du candidat Reconquête, interrogée sur Europe 1. «Par souci de cohérence, Éric Zemmour et moi-même appelons à voter pour Marine Le Pen face à Emmanuel Macron sans ambiguïté», a répété la nièce de la candidat RN, alors que des consignes similaires avaient été données hier.
«Ce que j’espère maintenant, c’est que les erreurs qui ont été faites en 2017 ne seront pas réitérées», a-t-elle néanmoins tempéré. Avant d’ajouter : «Pour passer de 24 à 50 + 1, il va falloir rassembler, et pas seulement dans les mots».
Marine Le Pen doit «prendre ses distance avec la France rabougrie» d’Éric Zemmour, juge Robert Ménard
Sur RMC, le maire de Béziers proche de Marine Le Pen souhaite la victoire de Marine Le Pen mais l’appelle à «prendre ses distances» avec «droite rabougrie, passéiste, qu'a fort bien incarnée Éric Zemmour». Il a ajouté que «c'est une telle absurdité de dire qu'elle n'a pas changé», mais, a-t-il précisé, «j'aimerais qu'elle change encore plus».
Rachida Dati dénonce le problème «d’incarnation» de Valérie Pécresse
«Aujourd'hui, le sujet n'est pas de rechercher les responsabilités. L'enjeu, c'est de faire barrage et de battre l'extrême droite», a assuré Rachida Dati précisant qu’il y a eu un problème «d’incarnation» avec la candidature de Valérie Pécresse. «C’est un gâchis, on avait tout pour gagner. La France est à droite dans ses valeurs et ses préoccupations».
Arrivé juste derrière Valérie Pécresse au Congrès des Républicains, Éric Ciotti a clairement fait savoir que son vote n’irait pas à Emmanuel Macron. Sur France Info, l’élue LR de la ville de Paris, Rachida Dati a assuré que son cas serait étudié après le second tour et non au bureau politique réuni ce matin. «Le débat aura lieu après le 24 avril». «Ce n’est pas la cohabitation au sein d’un parti, j’ai exprimé ma conviction et j’en appelle à la responsabilité de nos militants et de nos électeurs».
EELV est dans «une situation financière critique», alerte Julien Bayou
La situation financière d'EELV, dont le candidat à la présidentielle Yannick Jadot a enregistré un faible score entre 4 et 5% au premier tour, est «critique», avec deux millions d'euros à trouver d'ici la fin mai, a indiqué lundi son secrétaire national Julien Bayou, appelant les électeurs à soutenir le parti écologiste. Pour rappel, les candidats affichant un score inférieur à 5% ne sont pas remboursés de leurs frais de campagne.
Chez EELV, «la situation est critique, le fait de rater la barre des 5% nous met dans une très très grande difficulté», a indiqué Julien Bayou sur France Inter. «On avait fort heureusement baissé la voilure et dépensé moins que ce que nous avions prévu», a-t-il ajouté, évoquant des dépenses pour la campagne de premier tour «aux alentours de 6 millions d'euros».
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Mais «dans l'immédiat, nous avons une échéance majeure à la fin du mois de mai et donc nous devons trouver 2 millions d'euros dans les cinq semaines qui viennent. On s'adresse aux personnes qui ont pu soutenir Yannick Jadot» mais aussi «aux personnes qui auraient voulu voter Yannick Jadot et peut-être ont voté pour un autre candidat. On a besoin de ce soutien pour continuer à faire vivre l'écologie», a-t-il plaidé.
Les voix de Fabien Roussel «nous ont manqué», regrette Adrien Quatennens
Invité de France Inter ce lundi, le député LFI Adrien Quatennens a regretté que son candidat Jean-Luc Mélenchon ait échoué si proche du deuxième tour, lui qui a fini à quelques encablures de Marine Le Pen (23,41% des voix contre 21,95%). «Il nous a manqué 500.000 voix, c’est à dire trois fois rien», a déploré le député. «Evidemment qu’en 2017 et en 2012, les communistes étaient avec nous. Quand vous voyez ce matin que Jean-Luc Mélenchon est à 22%, Marine Le Pen à un point devant nous, et que Fabien Roussel fait 2,5%, oui, ses voix nous ont manqué, incontestablement», a-t-il constaté.
Stéphane Ravier exhorte Marine Le Pen à «changer d’attitude»
L’ancien sénateur du Rassemblement National, passé chez Reconquête, Stéphane Ravier l’assure : il a quitté le parti de Marine Le Pen «par conviction et non par calcul». Néanmoins, «je voterai Marine Le Pen sans hésitation parce que 5 ans de Macronisme de plus seraient 5 ans de trop». A propos d’une éventuelle réconciliation avec Marine Le Pen, Stéphane Ravier regrette que la candidate d’extrême-droite «voit des traîtres partout».
«C’est son défaut de voir des traîtres partout et d’avoir une attitude d’exclusion plus que de rassemblement. Il va falloir qu’elle change d’attitude et qu’elle ouvre les bras si elle veut obtenir plus de 50% des voix dans 15 jours».
Ni «inquiet», ni «soulagé», Bruno Le Maire commence à se projeter dans l'après
«Emmanuel Macron piaffe de faire campagne, il a envie de retrouver les Français», a déclaré le ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur RTL, au lendemain du premier tour. Le ministre compte sur «les réserves de voix», qui sont «l’âme collective française».
Pour les législatives, le ministre de l'Economie et soutien d'Emmanuel Macron ne souhaite pas voir un Parlement disparate. Selon lui, il faut désormais «une majorité présidentielle autour d'un parti présidentiel», et non une majorité composée sous la forme d'un «puzzle», qui mêlerait des chapelles de différentes sensibilités politiques. Le membre du gouvernement souhaite du consensus formé à partir de «grands projets», et permettant de donner à Emmanuel Macron «une force pour gouverner pendant cinq ans».
Un isoloir et une vitre brisés pendant le dépouillement dans une mairie lyonnaise
En fin de soirée, vers 22h30, une manifestation a éclaté dans le 1er arrondissement de Lyon, pour protester contre le résultat du premier tour de l’élection présidentielle. Une centaine de personne sont «descendues de la Croix Rousse», certains faisant irruption dans la mairie d’arrondissement où un isoloir et une vitre ont été brisés, rapporte France 3.
«À 22h25, des manifestants ont lancé des projectiles sur les vitres pendant le dépouillement. Ils ont pénétré dans une salle adjacente à celle du dépouillement et les assesseurs les ont fait sortir pour permettre le bon déroulement des opérations de comptage», a expliqué Yasmine Bouagga la maire du 1er arrondissement de Lyon, à France 3.
Les forces de l’ordre ont dispersé les fauteurs de trouble à coups de gaz lacrymogène.
Jean-Marie Le Pen est convaincu que sa fille est «la future présidente de la République»
Le père en est convaincu, sa fille est «la future présidente de la République». Dans Le Parisien, Jean-Marie Le Pen a salué le «résultat remarquable» de Marine Le Pen qui, portée par 23,31% des voix, accède au second tour de l'élection présidentielle et fait désormais face à Emmanuel Macron. Le couronnement d'une «belle campagne», a estimé l'ancien président d'honneur du Front national, persuadé désormais que «tous ceux qui ont voté pour des candidats de l'opposition devraient se retrouver derrière Marine Le Pen pour faire battre Monsieur Macron». Et d'ajouter : «Pas Macron, pas deux fois. Une fois, c'était déjà beaucoup, la deuxième fois, c'est trop !»
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«C'est à Macron de se débrouiller pour convaincre», prévient Éric Coquerel
«Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen.» Jean-Luc Mélenchon, éliminé aux portes du deuxième tour de l'élection présidentielle, a été clair. Mais ses partisans suivront-ils ? «Peut-être que, parmi mes amis, certains n'arriveront pas à glisser un bulletin de vote sur lequel il y a écrit ''retraite à 65 ans'' et, franchement, je ne les blâmerais pas», a de son côté affirmé le député LFI Alexis Corbière sur BFMTV.
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Invité sur Europe 1, Éric Coquerel a quant à lui déclaré : «On appelle à ne pas mettre un seul bulletin de vote pour l'extrême droite dans l'urne.» Avant de préciser que les adhérents seraient sondés afin de voir dans quelle mesure les consignes de vote pourraient être affinées ou non. Hier soir, après sa défaite, Jean-Luc Mélenchon annonçait en effet vouloir consulter «les 310.000 personnes qui [l]'ont parrainé». «C'est à Emmanuel Macron de se débrouiller pour convaincre, a cependant avancé le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis. Les électeurs ont su quoi faire il y a cinq ans, ils sont grands. Les Français sauront ce qu'il y a de moins pire (sic) à faire.»À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: la déception des militants de La France Insoumise au QG de Jean-Luc Mélenchon
Emmanuel Macron sera l’invité de BFMTV ce soir à 18h30
Au lendemain de son arrivée en tête au premier tour de l’élection présidentielle, le président sortant sera l’invité de BFMTV, à 18h30. Depuis les Hauts-de-France, où il est attendu ce lundi, Emmanuel Macron répondra aux questions de la chaîne d’informations en continu, pour sa première sortie médiatique depuis l’annonce des résultats. Mardi, il se rendra à Strasbourg avant un grand meeting en plein air à Marseille, à une date encore indéterminée, selon les informations du Figaro. Le président-candidat prévoit également de s’exprimer ces prochains jours dans deux 20 heures télévisés.
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Le plus fort taux d’abstention depuis 2002
Les sondeurs et experts l’avaient anticipé : le premier tour de l’élection a connu un fort taux d’abstention dimanche. Selon les résultats officiels communiqués par le ministère de l’Intérieur, 35.418.947 électeurs ont voté (74,86%) pour l’un des 12 candidats en lice. C’est nettement moins qu’en 2017 (77,8%), 2012 (79,5%) et 2007 (83,8%) mais plus qu’en 2002 (71,6%), année où Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le second tour à la surprise générale.
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Au total 11.892.970 Français ont choisi de s’abstenir en 2022, soit 25,14% des inscrits. À cela s’ajoutent ceux qui ont voté blanc (538.495, 1,14% des inscrits) et ceux qui ont vu leur bulletin nuls (237.070, 0,5% des inscrits).
Le PS et LR à leurs plus bas historiques lors d'une présidentielle
Le Parti socialiste et Les Républicains ont connu leurs plus bas historiques lors d'une élection présidentielle, la candidate socialiste Anne Hidalgo recueillant 1,74% des voix au premier tour, tandis que Valérie Pécresse est tombée en dessous des 5% (4,79%), selon les résultats officiels.
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La maire de Paris fait moins bien que l'ex-socialiste Benoît Hamon en 2017 (6,36%), qui avait déjà réalisé un score historiquement bas. À droite, la présidente de la région Île-de-France arrive, très loin derrière le score de François Fillon en 2017 (20,1%), et a même fini en dessous des 5% des voix synonyme de non remboursement des frais de campagne. Pour les deux partis longtemps dominants de la vie politique française, ce premier tour ressemble à une descente aux enfers qui devrait signifier une vaste refondation à venir.
Marine Le Pen aborde le second tour sous de meilleurs auspices qu’en 2017
Pari réussi. Pour la seconde fois de sa carrière politique, Marine Le Pen est qualifiée au second tour de l’élection présidentielle. Une nouvelle fois face à Emmanuel Macron. Les Français ont porté la présidente du Rassemblement national, avec 23,41 % des voix selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur, plus haut qu’en 2017 mais 4,2 points derrière le président-candidat arrivé en tête. Une performance mettant fin à sept mois d’une campagne particulièrement agitée. Découvrez notre analyse, à deux semaines du second tour.À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: pour le second tour «ça va être les patriotes contre les mondialistes», selon cet électeur de Marine Le Pen
Le fiasco Anne Hidalgo, à 2,17% à Paris
Anne Hidalgo a récolté un score historiquement bas pour le Parti socialiste, au premier tour de l’élection présidentielle. Avec 1,74% des suffrages, la maire de Paris fait trois fois moins bien que Benoît Hamon en 2017 (6,36%). Surtout, elle n’est pas parvenue à convaincre jusque dans sa propre ville, où elle a pourtant été réélue confortablement en 2020. Dans la capitale, Anne Hidalgo pointe ainsi à 2,17%, à la septième place…
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Emmanuel Macron prévoit un grand meeting d'entre-deux-tours en plein air à Marseille
Le dimanche des Rameaux lui a porté chance. Alors autant miser sur le week-end de Pâques pour la suite. Arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2022 ce dimanche, avec 27,6% des suffrages, Emmanuel Macron se projette déjà sur son match retour face à Marine Le Pen, prévu le 24 avril prochain. Le week-end prochain, il organisera un grand meeting en plein air à Marseille, selon les informations du Figaro. D'ici là, le président-candidat entend occuper le terrain au maximum, en multipliant les déplacements et les interventions dans les médias.
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«Macron, les défis d’une victoire»
Comme on disait autrefois aux enfants, la surprise, c’est qu’il n’y a pas de surprise! Le match Macron-Le Pen, ce match retour dont, paraît-il, les Français ne voulaient pas, aura bien lieu. Ni Mélenchon, en dépit de sa spectaculaire remontée finale, ni Zemmour malgré son incroyable chevauchée initiale, ni Valérie Pécresse, que son courage n’aura pas suffi à sauver du naufrage, n’auront réussi à l’empêcher. Ces derniers jours bruissaient des rumeurs les plus folles, mais Emmanuel Macron se sera fait peur pour rien: si la suite n’est pas écrite, le candidat sortant peut l’envisager avec sérénité.
Découvrez la suite de l’éditorial du Figaro, signé du directeur des rédactions Alexis Brézet.À VOIR AUSSI - «Rien n'est gagné»: ce militant d'Emmanuel Macron assure qu'il est «toujours important de faire barrage au front national»
Jean-Luc Mélenchon en tête en Île-de-France
En fin de soirée dimanche, et jusqu’en début de nuit, les partisans de Jean-Luc Mélenchon ont repris espoir : l’écart entre leur champion et Marine Le Pen s’est resserré jusqu’à 0,8%. Un chiffre dû au dépouillement tardif dans les grandes villes, où les bureaux de vote ont fermé à 20 heures. C’est ici que le candidat de La France insoumise a fait de gros scores. Et notamment en Île-de-France : avec 2554 voix d'écart, Jean-Luc Mélenchon (30,24%) a crée la surprise et est arrivé très légèrement en tête dans cette région, au coude-à-coude avec Emmanuel Macron (30,19%), qui s'impose à Paris (35,33%), en s'adjugeant 13 arrondissements sur 20.
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À l'exception des départements des Yvelines, des Hauts-de-Seine et de Paris remportés par Emmanuel Macron, le leader insoumis est arrivé en première position dans les cinq autres départements de la région parisienne. Avec un bond de plus de huit points par rapport à 2017, Jean-Luc Mélenchon Mélenchon arrive en tête en Île-de-France dans un duel très serré avec le président sortant, qui s'y était largement imposé il y a cinq ans.
Macron l'emporterait au second tour face à Le Pen, selon plusieurs sondages
Le président sortant Emmanuel Macron l'emporterait au second tour face à Marine Le Pen, avec un score compris entre 54% et 51% contre 46%-49% pour la candidate RN, selon les premiers sondages réalisés dimanche après le premier tour. Le score serait ainsi nettement plus serré qu'il y a cinq ans quand Emmanuel Macron s'était imposé par 66,1% des voix contre 33,9% pour Marine Le Pen. Tous deux se sont qualifiés dimanche pour le second tour, avec environ 28% des voix pour le président sortant et environ 23% pour Marine Le Pen, selon les estimations.
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Le score le plus serré pour le second tour est de 51%-49%, selon le sondage de l'institut Ifop-fiducial pour TF1 / LCI / Paris Match / Sud Radio. Deux autres enquêtes donnent 54%-46%: celle de l'institut Ipsos Sopra-Steria France TV / Radio France / Le Parisien / LCP / RFI et celle d'OpinionWay pour CNews / Europe1. Dans le détail, environ un tiers (35%) des électeurs de la candidate LR Valérie Pécresse se reporteraient sur Emmanuel Macron et tout autant sur Marine Le Pen, les 30% restants optant pour un vote blanc, nul ou l'abstention, selon l'Ifop. Pour OpinionWay, 43% des électeurs LR soutiendront le président sortant, contre 27% pour la candidate d'extrême droite.
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Le report des voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon est aussi très éparpillé: 33% pour Emmanuel Macron, 23% pour Marine Le Pen et 44% blanc, nul ou abstention, selon l'Ifop. Il serait de 27% pour le président sortant et de 21% pour Marine Le Pen, selon Opinionway. Les trois quarts des électeurs du polémiste d'extrême droite Éric Zemmour disent vouloir voter pour la candidate RN, contre 4% seulement pour le président sortant, selon l'Ifop.
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Le sondage Ifop a été réalisé dimanche de 20H01 à 21H00 auprès d'un échantillon de 968 personnes inscrites sur les listes électorales extrait d'un échantillon de 1004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La marge d'erreur est de 3%. Celui d'OpinionWay a aussi été réalisé dimanche auprès d'un échantillon de 1739 personnes. Celui d'Ipsos a un échantillon de 1172 personnes.
Les résultats officiels
Au petit matin, les résultats du premier tour sont définitifs et disponibles sur le site du ministère de l’Intérieur. Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 27,6% des suffrages. Il est accompagné de Marine Le Pen, qui a récolté 23,41% des voix. Jean-Luc Mélenchon la talonne, à 21,95%.
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Loin derrière, Éric Zemmour dispose de 7,05% des voix et Valérie Pécresse de 4,79%. Suivent Yannick Jadot (4,58%), Jean Lassalle (3,16%), Fabien Roussel (2,31%), Nicolas Dupont-Aignan (2,07%), Anne Hidalgo (1,74%), Philippe Poutou (0,77% et Nathalie Arthaud (0,57%).
L’abstention s’est, elle, élevée à 25,14% des inscrits. Quelque 538.495 Français ont voté blanc (1,14%).
Bonjour et bienvenue sur ce direct
Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, qui a vu triompher Emmanuel Macron et Marine Le Pen, suivez le début de la campagne du second tour, minute par minute.
Retrouvez le déroulé de la soirée de dimanche ici.
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron
Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.
Présidentielle : appel «à la plus grande prudence» après un «faux sondage»
De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.
L'Humanité
Penser et danser sa masculinité
Prescription cultureDanse À la MC93 de Bobigny, ils sont sept hommes, sous le regard aiguisé de la chorégraphe Olivia Grandville, dans une œuvre subversive ironiquement intitulée Débandade.
Muriel SteinmetzOlivia Grandville, qui vient d’être nommée à la tête du Centre chorégraphique national de La Rochelle, rebaptisé Mille Plateaux (hommage à Gilles Deleuze), présente, à la MC93, trois pièces en dix jours, dont Débandade. Une œuvre subversive qui jette sur le plateau sept hommes nés dans les années 1990 de culture et d’origine diverses (trois Français, un Italien, un Burkinabé, un Argentin, un Belgo-Tunisien). « J’ai eu envie de leur poser la question : comment vivez-vous en ce moment votre masculinité ? Est-ce une notion obsolète ou existe-t-elle toujours ? Comment penser l’héritage du patriarcat ? Comment le portez-vous ? » Les interprètes en slip et chaussures arrivent depuis la salle, côté cour. La pièce va bruire, une heure trente durant, de bribes de récits sur cette virilité qu’ils vont questionner, danser, jouer en mots et surtout en gestes.
les gestes parlent, des duos se forment
Ces sept corps sont singuliers. Ils enchaînent d’abord des gestes minimaux comme des résumés de sport : l’un penché sur sa raquette fictive, l’autre mimant un sprint, un troisième en rugbyman. L’un puis l’autre s’échappent derrière le rideau pour aller à confesse. À l’abri des regards, mais pas de l’écran, à jardin (vidéo de César Vayssié), ils se livrent à tour de rôle sur le sujet imposé. « À mon avis, nous dit la chorégraphe, si ce ne sont pas les hommes qui s’emparent de la question du féminisme et qui dénoncent leur propre assignation à la virilité, on n’en sortira pas. »
En scène, sur un tapis de sol rose saumon, ce sont les gestes qui parlent. Des duos se forment, masculins sans être virils. Il y a des abordages pas binaires, avec des points d’appui neutres (on se tient par la cheville, le bras). La force avorte, et si les cuisses de l’un empiètent sur celles de l’autre, c’est pour rebondir ailleurs. On n’enkyste aucun combat. Chassé, l’un des deux revient poser sa tête dans le creux d’un coude.
On en apprend sur leur histoire personnelle. L’un évoque son père, qui le trimballait enfant à Castorama pour lui inculquer « l’amour du clou ». Un autre s’entend dire, par son géniteur : « Je te préfère cureton que pédé… » Des hits de musique submergent la scène. Cela va d’Elvis Presley à des rappeuses.
On sent passer l’âme de Dominique Bagouet dans les transitions. N’est-ce pas avec lui qu’Olivia Grandville a fait ses classes, après avoir démissionné, du Ballet de l’Opéra de Paris où, entrée à 10 ans, elle avait vite gravi les échelons ? « Cette démission a été mon acte fondateur. Je venais de comprendre qu’il existait une fondation politique des corps, un diktat de la norme que je ne supportais plus. » De la rigueur initiale jumelée à la pratique contemporaine de Bagouet, elle a fait son miel. Depuis peu, elle s’autorise les citations, qu’elle surnomme des « tocs chorégraphiques ».
À la mi-temps du spectacle, les clichés des sports collectifs virils reprennent du service : une mêlée de rugby s’improvise, du handball aussi, avec traversée ultrarapide de la scène, un tee-shirt roulé en boule faisant office de ballon.
Chacun se ranime dans un corps animal
C’est ensuite un défilé de culturistes sur le podium. La même scène a lieu, cette fois sous le nez du public, avec une lumière crue qui met en relief muscles et poils. Chacun s’efforce, sans grand résultat, de faire tressaillir ses pectoraux avec un air de défi à la cantonade.
À la fin, chacun se ranime dans un corps animal : le danseur aux longues jambes se mue en poulet au cou tendu. Un autre devient un margouillat épileptique, en suspens sur une patte. Un troisième se métamorphose en gorille, vrai mâle dominant, mains aux aisselles et jambes fléchies. Il y a aussi une panthère qui digère en léchant le sol, tandis qu’un autre avance, par à-coups, dans des sursauts de poisson dans le sable. Énorme crise de rire dans la salle.
Olivia Grandville va encore présenter sa version de la Guerre des pauvres, d’Éric Vuillard, qui raconte l’histoire inachevée d’une guerre civile dans l’Allemagne du XVe siècle, entre les tenants de l’ordre social et ce qu’on appelle la plèbe. Il y aura aussi Klein, pièce inspirée d’une conférence de l’artiste Yves Klein. « Son phrasé incroyable semble émaner d’un illuminé, délirant et drôle. Je l’ai découvert en travaillant sur Isidore Isou. » En 2011, à Avignon, Olivia Grandville avait donné son Cabaret discrépant qui revisitait l’esprit de ce père du lettrisme. C’étaient quatorze petits ballets indansables, dont l’un de cheveux, un peigne y remplaçant la barre classique.
danse Le Figaro
«Je ne veux pas de Macron cinq ans de plus» : ces Insoumis qui voteront Le Pen au second tour de la présidentielle
Jeanne PaturaudTÉMOIGNAGES - Près d'un quart des électeurs de Mélenchon disent préférer la candidate du RN. Pour «faire barrage», «créer le débat» ou choisir le «moins pire»... ils ont expliqué au Figaro leur choix.
Il y a presque 20 ans, le 1er mai 2002, près d'un million de Français défilaient dans les rues pour dire «non» à Jean-Marie Le Pen, qualifié pour la première fois au second tour de l'élection présidentielle. Parmi eux, Matthieu, 23 ans et le cœur à gauche refusant l'idée de voir un candidat du Front national accéder à l'Élysée. Mais le temps a passé : à 43 ans et après avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon dimanche, Matthieu votera le 24 avril pour que Marine Le Pen devienne présidente de la République.
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Des électeurs comme Matthieu, il pourrait y en avoir énormément. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour TF1 et décrypté par Le Figaro, environ 23% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon - soit presque 1.800.000 de Français - se disent prêts à voter pour Marine Le Pen. De quoi permettre à la candidate de remplacer Emmanuel Macron à l'Élysée ? «C'est l'objectif. Je ne connais pas vraiment le programme de Marine Le Pen, mais peu importe ce qu'elle écrit, je sais que je ne veux pas de ce président 5 ans de plus», explique Matthieu.
Faire barrage
Voter pour une candidate donc, mais surtout contre un président. Sacha l'admet : «jusque-là, quand je votais, je ne prenais jamais le bulletin de Marine Le Pen, je le laissais sur la table». Pourtant c'est bien son nom qu'il souhaite «malheureusement» déposer dimanche. «Ce n'est pas un vote d'adhésion mais de barrage : j'en suis arrivé à un stade où voter pour l'extrême droite me dérange moins que de laisser Emmanuel Macron exercer sa politique».
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L'électeur de 38 ans qui s'est abstenu au second tour en 2017 et qui avait voté pour François Hollande en 2012 craint que le président sortant n'ait «plus aucune limite durant un second mandat». «Ce qu'il est en train de faire à nos services publics est plus dangereux que ce que Marine Le Pen propose. C'est paradoxal, mais c'est elle qui est devenue la protectrice de notre système», poursuit-il.
Un côté social
Bien qu'il y ait une hostilité à se reporter sur la candidate du Rassemblement national, certains reconnaissent en elle, sur certains points, une vision similaire à celle de Jean-Luc Mélenchon. C'est le cas notamment du pouvoir d'achat. Cheval de bataille de Marine Le Pen depuis le début de sa campagne et vivement défendu sous le prisme des prix du carburant par Jean-Luc Mélenchon.
Julien R. par exemple, jeune homme de 28 ans issu d'un «milieu plutôt populaire», retrouve en cette candidate un «côté social» qui l'attirait chez le représentant de la France Insoumise. «J'ai toujours voté à gauche, mais avec Marine Le Pen je sais par exemple que l'âge du départ à la retraite ne sera pas repoussé», poursuit le nanterrien avant d'énumérer : «Elle plaide pour l'augmentation des salaires, la revalorisation des petites retraites, la reconstruction des écoles, de l'université, des hôpitaux». Autant de mesures que son candidat insoumis «incarnait mieux», mais auxquelles il ne souhaite pas renoncer en votant pour le président sortant ou en s'abstenant.
On n’a pas non plus les bottes des nazis à nos portes
Dans ce flou électoral, ces électeurs qui choisissent exceptionnellement la droite nationaliste affirment aussi vouloir se rassurer. Bruno D. prend l'exemple de pays européens qui ont «basculé dans le nationalisme». En Autriche ou en Bulgarie, «il n'y a pas eu comme on nous l'avait prédit une nazification» du pays, explique cet électeur qui s'apprête à voter «pour la première fois en 30 ans pour l'extrême droite». «Il faut arrêter avec cette rengaine antifasciste, c'est exagéré. On n’a pas non plus les bottes des nazis à nos portes», poursuit Matthieu.
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Malgré tout, quelques aspects du programme de Marine Le Pen inquiètent ces électeurs de gauche. C'est le cas en particulier de son projet pour l'immigration. Établissement d'une préférence nationale pour l'emploi, les prestations sociales et l'accès à la propriété, fin du regroupement familial et de l'AME (aide médicale d'État) ou encore suppression du droit du sol. Les propositions que la candidate souhaite mettre en place par voie de référendum sont vastes, et très éloignées des idées de Jean-Luc Mélenchon.
Conscient de ce grand écart, Aymeric, se dit en désaccord avec elle à ce sujet : «Je suis un humaniste, je suis forcément plus ouvert qu'elle sur cette question», explique ce fonctionnaire territorial de 27 ans. Lui qui a regardé tous les meetings de Jean-Luc Mélenchon déplore l'absence d'un «vrai projet de vivre ensemble». Pour autant, cet électeur de gauche maintient sa position : «le mépris de race sera toujours moins dangereux que le mépris de classe infligé par Emmanuel Macron».
Dégout et débat
Un avis partagé par Fabien, 35 ans et père d'une fille de 2 ans. «Je ne suis pas d'accord avec sa vision de l'immigration, mais je pense vraiment qu'elle ne pourra pas aller au bout de son idée de référendum», espère-t-il. Car derrière ce soutien en demi-teinte se cache aussi l'espoir que Marine Le Pen soit rapidement bloquée dans les autres institutions. Pour eux, le combat devra se jouer en juin, aux législatives, où ils prévoient tous de voter pour un député de gauche. «Je vote pour elle en sachant qu'elle n'aura pas de majorité à l'Assemblée pour appliquer son programme», poursuit Fabien qui espère voir une cohabitation avec d'autres partis naître dès le mois de juin.
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«C'est la première et la dernière fois j'espère que je voterai pour l'extrême droite puisque l'idée est de relancer le débat, complète Yann, électeur marseillais de 40 ans. Avec une forte opposition au Parlement les élus vont enfin pouvoir prendre la parole, là où ils n'avaient plus aucun pouvoir sous Emmanuel Macron. C'est un vote pour réveiller la démocratie». En attendant, Yann, comme beaucoup d'autres, doivent composer avec le sentiment d'effectuer un vote en désaccord avec leurs convictions profondes. «Ça me dégoûte presque et je vais peut-être m'en mordre les doigts, regrette Yann. Mais après tout, 5 ans, qu'est-ce que c'est ?»
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Nicole Maestracci, ancienne membre du Conseil constitutionnel, est décédée
L'ancienne magistrate a siégé au Conseil constitutionnel jusqu'au 13 mars dernier, neuf ans après sa nomination par l'ex-président de la République François Hollande.
McKinsey : le PNF confirme l'ouverture d'une enquête visant le «statut fiscal» du cabinet en France
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L'Humanité
« Cher président, camarade Lula »
Prescription cultureAu cours des 580 jours de son incarcération arbitraire, l’ex-chef de l’État brésilien a reçu des milliers de lettres de ses concitoyens saluant l’homme et une action politique qui a contribué à changer, adoucir, leur vie. Des histoires personnelles poignantes. Un vrai trésor documentaire.
Cathy Dos SantosIl y a des dessins, des images iconiques de Lula, des photos, des prières comme autant de souhaits, et il y a, bien sûr, des lettres. Des lettres rédigées par des enfants et dont la calligraphie témoigne d’un effort d’application considérable. Et puis, il y a l’écriture parfois hésitante de ces adultes qui laisse transparaître l’émotion et la ferveur, la reconnaissance et l’amour. Ces lettres de Brésiliens et Brésiliennes – à peu près 25 000 – ont été adressées au président Luiz Inacio Lula da Silva, au lendemain de son arrestation le 7 avril 2018 et durant les 580 jours que dura sa détention dans la prison de Curitiba. Sous la direction de l’historienne Maud Chirio, un groupe d’experts et de professionnels s’est chargé d’un incroyable travail d’archivage au sein de l’Institut Lula, où elles étaient entreposées, afin de préserver ce patrimoine d’une rare densité. Il constitue un matériau historique de grande valeur puisqu’il témoigne – au singulier et au pluriel – d’une époque, de vécus, de souffrances et d’espérance.
Les lettres reproduites dans « Mon cher Lula » disent, en premier lieu, toute l’affection portée à un président auquel les auteurs s’identifient. Certains pourront être gênés par un tel débordement de sentiments, tant la norme de ce côté-ci de l’Atlantique est de haïr les chefs d’État en raison de leurs réformes impopulaires et méprisantes. Dans ces missives, il est question de reconnaissance à l’endroit d’un homme qui, durant ses deux mandats (2003-2011), a promu des politiques d’inclusion sociale qui ont radicalement transformé le destin de ses concitoyens, ainsi que le visage du Brésil.
La déclaration d’un peuple
Juliana Freitas, militante du Parti des travailleurs dès son plus jeune âge, raconte comment la fille de sa femme de ménage est devenue instutrice, cassant ainsi la perpétuelle reproduction de l’échelle sociale. Adriane Cunha, infirmière, évoque la faim qui la tenaillait lorsque, enfant et bonne, elle s’endormait le ventre creux. « Toi, Lula, tu m’as redonné de la dignité. Et pas seulement à moi, mais à de nombreux enfants qui rêvaient comme moi devant le frigo des patronnes », écrit-elle à l’instigateur du programme « Faim zéro ». Il y a aussi le témoignage de Livia, avocate grâce aux bourses d’études que la gauche a instaurées, qui dit avoir quitté le monde judiciaire, « qui devrait être impartial », à la suite de la condamnation très idéologique de Lula, au terme d’une cabale judiciaire. D’autres encore soulignent la misère noire, le racisme endémique et les angoisses soulevées par l’avènement de l’extrême droite de Jair Bolsonaro.
Avant de se rendre à la justice, Lula avait été porté par une foule solidaire et passionnée. Il avait alors déclaré que l’on ne pouvait emprisonner une idée qui a façonné le Brésil au point de le bouger en profondeur. Au-delà de la beauté de l’objet, « Mon cher Lula » donne la mesure de ces vies bouleversées à jamais par ce môme pauvre devenu président par et pour le peuple. De ces milliers de Lula qui ont pris la plume et le relais de ses combats.
Lulabrésil L'Humanité
Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »
TémoignageÉducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.
Olivier ChartrainCe n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.
Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.
« C’est le sujet des repas entre profs »
Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : « Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »
En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.
« Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »
Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).
Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…
Un phénomène qui rappelle l’affaire France Télécom…
Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.
Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…
Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.
Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.
Ils témoignent
« Nos élèves sont en état de détresse »
« En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.
Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.
Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »
Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
« Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »
Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.
« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »
« Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.
Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »
Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.
* Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.
Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes L'Humanité
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
ActuOlivier ChartrainKarine professeure d’histoire-géographie à Paris
«Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait.
Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.
L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !
Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »
Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer L'Humanité
« C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »
ReportageÉducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.
Olivier ChartrainLes super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.
Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.
Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).
On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.
Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles
Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?
AESHÉducation nationaleval de marne Valeurs Actuelles
[Jamet] Petits conseils d’ami prodigués aux candidats à la présidentielle
Le Figaro
Présidentielle 2022 : Larcher votera Macron, Retailleau choisit le bulletin blanc
John TimsitAlors que leur candidate Valérie Pécresse a été éliminée avec 4,78% des voix dès le premier tour, la droite se divise depuis dimanche soir sur la stratégie à adopter face au nouveau duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Si la droite ne savait pas comment afficher ses divisions, ses membres éminents au Sénat en donnent une parfaite illustration. Face au nouveau duel de second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les Républicains se retrouvent, comme en 2017, éliminés dès le premier tour, et donc confrontés à un choix cornélien : faire «barrage» coûte que coûte à la candidate du RN ? Ou voter blanc ? Face à ces hypothèses, les deux chefs de la droite au Palais du Luxembourg ont pris des positions diamétralement opposées. À commencer par le deuxième personnage de l'État, Gérard Larcher. Si celui-ci n'a pas été tendre avec le président de la République au cours de son mandat, l'élu des Yvelines explique son appui à Emmanuel Macron, dans un communiqué lundi soir.
«Je voterai le 24 avril Emmanuel Macron. Ce choix correspond aux valeurs que je porte et à mon parcours. Ce n'est ni un quitus, ni un ralliement», annonce Gérard Larcher. Selon lui, «il est indispensable de conserver dans notre pays une démocratie vivante et donc de préserver une opposition république.» Alors que Valérie Pécresse n'a récolté que 4,78% des voix au premier tour, le président de la chambre haute le martèle : le Sénat «est indépendant et non aligné. Il est le seul contre-pouvoir institutionnel et n'a cessé de le démontrer dans ce quinquennat.» Un marasme politique pour son camp qu'il exhorte enfin «à réfléchir, à innover, et à rebâtir en profondeur.»
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S'il admet que «chacun» dans le groupe LR «se déterminera selon ses convictions», il met en garde ses troupes : «Seul l'intérêt du pays doit conditionner nos choix.» Une liberté que semble avoir entendue le chef de file des Sénateurs LR Bruno Retailleau. Dans une interview à Ouest-France , l'élu de Vendée fait entendre sa différence : «Je ne voterai évidemment pas pour Marine Le Pen. Son élection entraînerait l'accélération du déclin de notre pays et diviserait plus encore les Français entre eux. La démagogie n'est pas une option. Mais je n'oublie pas qu'Emmanuel Macron est le grand responsable des scores de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon.» Pour éviter que la seule alternative possible au président sortant soit «celle des extrêmes», Bruno Retailleau indique qu'il votera blanc car «la droite n'est pas soluble dans le macronisme».
Pécresse-Ciotti, deux stratégies
Depuis dimanche soir, la droite se déchire sur sa stratégie face au match entre le président-candidat et la prétendante du RN. Pour ne pas être pris en tenaille, les LR ont tenté lundi d'avoir une position d'équilibriste : pas une voix pour la candidate nationaliste... sans soutenir pour autant celui qui brigue sa succession. Une ligne qui diffère de celle de Valérie Pécresse qui, lors de son discours de défaite, a appelé à voter pour Emmanuel Macron. Et de celle d'Éric Ciotti. L'ancien finaliste du Congrès LR a précisé qu'il ne voterait pas pour le locataire de l'Élysée, tout en ne fermant pas la porte à un possible vote pour Marine Le Pen.
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron
Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.
Présidentielle : appel «à la plus grande prudence» après un «faux sondage»
De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Audiovisuel : la déroute du sénateur PS Assouline qui voulait bâillonner CNews
L'Humanité
« Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »
ActuLa proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.
Olivier ChartrainCoanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation
Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?
Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.
Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?
Le PCF a toujours été pour une école « polytechnique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.
Quels moyens pour réaliser tout cela ?
Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.
Éducation nationaletemps de travailMarine Roussillon L'Humanité
L’éducation réactive la lutte des classes
ActuEnjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?
Olivier ChartrainDans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…
Un thème cher au clivage droite/gauche
L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.
Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.
Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.
Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.
Embauches massives de personnels
Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.
C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.
Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.
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Carburants : les prix poursuivent leur baisse
Wladimir Garcin-BersonVendredi, en moyenne, le prix du litre de gazole avait baissé de sept centimes et celui de SP95 de quatre centimes, selon les données officielles.
Nouvelle baisse pour les prix des carburants. Après une première chute début avril, ramenant le litre sous la barre hautement symbolique des deux euros, la facture s'est de nouveau allégée la semaine dernière : selon les données du ministère de la Transition écologique, vendredi 8 avril, le litre de gazole coûtait en moyenne 1,8205 euro, en baisse de sept centimes sur une semaine.
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La baisse se poursuit également pour l'essence : le litre de SP95 coûtait, en moyenne, 1,7928 euro, celui de SP95-E10 1,7418 euro et celui de SP98 1,8462 euro - quatre centimes de moins par rapport à sept jours plus tôt, dans les trois cas. Ces différents carburants sont revenus à leur niveau pré-guerre en Ukraine, constaté mi-février. En deux semaines, le prix du litre de gazole s'est quant à lui effondré de 14%, mais il reste à son niveau de début mars. Même constat pour le GPL (0,7981 euro) et l'E85 (0,7605 euro), qui ont vu aussi leur prix baisser en deux semaines.
Malgré cette deuxième semaine de baisse consécutive, les prix restent supérieurs à leur niveau du début d'année, de l'ordre de 18,2% pour le diesel et 10% pour le SP95.
Une baisse attendue
La chute actuelle était attendue : entrée en vigueur le 1er avril, la remise de quinze à dix-huit centimes par litre a permis de soulager le portefeuille des consommateurs. En outre, les prix des matières premières ont largement décru depuis fin mars : alors que le baril de Brent dépassait 120 dollars le 23 mars, il a baissé progressivement, repassant sous la barre des 100 dollars en fin de semaine dernière. «Cette orientation résulte de plusieurs facteurs dont le retournement baissier des marchés financiers, l'usage renforcé des stocks proposé par les pays membres de l'AIE et enfin l'absence de sanctions européennes sur le pétrole pour le moment», analyse l'IFPEN dans une note, ce lundi. La baisse de la demande engendrée par les confinements en Chine a pu également influer sur le cours.
Pour l'heure, les Européens n'ont pas tranché sur un éventuel embargo touchant le pétrole russe, qui représente quelque 26% du pétrole brut importé par les vingt-sept. Mais Bruxelles a averti que cette piste n'était pas écartée pour autant, malgré les dissensions entre États membres : l'exécutif européen travaille «actuellement à l'élaboration de propositions supplémentaires en vue d'éventuelles sanctions, y compris concernant les importations de pétrole», indiquait la Commission dans un communiqué, vendredi.
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Bactérie E. coli dans des pizzas : 16 familles veulent porter plainte contre Buitoni
Les proches de victimes de contamination se réunissent et certaines ont déjà porté plainte contre l'industriel.
Regarder la vidéo«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni
TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. 22 familles ont d'ores et déjà saisi un avocat.
Jean-Pierre Robin: «Le taux d’inflation des Français varie de 2,3 % à 9,8 % selon leur mode de vie»
ANALYSE -Pourquoi la classe moyenne, bien plus que les pauvres, est pénalisée.
Le Figaro
Comment gérer son cerveau anxieux?
NOS CONSEILS - Jamais le futur n'a semblé si incertain. Dans un tel climat délétère, certains cerveaux saturent, et déclenchent les signaux d'alarmes. L'anxiété n'est pas une fatalité: les conseils du psychiatre Jean-Christophe Seznec pour mieux vivre.
Il suffit d'un rien. Un SMS de sa banque, un collègue de bureau pris d'une quinte de toux, des oiseaux près la piste de décollage... et le cerveau d'Eliott, expert-comptable de 42 ans, entre en surchauffe. «Le SMS va m'annoncer que mes comptes sont vides, mon collègue a le Covid, pire, un nouveau variant va me contaminer, les oiseaux vont être pris dans le réacteur et mon avion va se crasher…» Ces flashs s'accompagnent souvent de sueurs froides, son cœur s'emballe, la panique le gagne. Après deux années de pandémie qui l'ont déjà bien éprouvé, depuis le début de la guerre en Ukraine, le quadra confie être souvent incapable de sortir de chez lui. «J'ai toujours été quelqu'un d'anxieux . Quand j'étais enfant, les grandes vacances n'avaient rien de joyeux pour moi car je savais qu'elles annonçaient le passage dans une autre classe, qui m'était inconnue et que je m'imaginais forcément terrible», se souvient-il.
Loin d'être rare, l'anxiété est aujourd'hui le trouble psychiatrique le plus répandu, avec près de 20% de la population française concernée. Autant de cerveaux anxieux plus enclins au pessimisme, à la rumination aussi. L'anxiété affecte les compétences: difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets. Et provoque des symptômes physiques: douleurs musculaires, tachycardie, troubles digestifs, vertiges même. «L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel, une réponse transitoire d'adaptation de l'organisme pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique», résume le psychiatre Jean-Christophe Seznec, auteur du Guide pratique de survie en cas de crise (1).
En vidéo, 4 plantes pour lutter contre le stress et la fatigue
Héritage de Cro-Magnon
Notre cerveau émotionnel est un héritage de la préhistoire: il fallait anticiper les dangers pour survivre. Depuis, notre physiologie ne s'est pas adaptée aussi vite que notre évolution. «Ce système de traitement de données, conçu pour analyser un environnement d'homme des cavernes, peut dérailler dans une rame de métro bondée où les stimuli sont trop nombreux, résume Jean-Christophe Seznec. Par ailleurs, il y a des sensibilités à l'anxiété, tout comme nous n'avons pas tous les mêmes compétences musculaires, nos cerveaux ne sont pas tous équipés de la même manière.»
L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique
À Bordeaux, Anna Beyeler, chercheure Inserm au Neurocentre Magendie, cheffe de l'équipe Circuits neuronaux de l'anxiété, s'est lancé le défi de révéler certains des mécanismes en jeu: «L'anxiété pathologique touche près d'une personne sur cinq et pourtant son origine biologique reste mal connue». Seule certitude à ce jour: il n'y a pas de gènes de l'anxiété. «La recherche a mis en évidence plusieurs régions cérébrales jouant un rôle: le cortex insulaire et l'amygdale. Elles sont alors suractivées», avance-t-elle.
Quatre réflexes à adopter pour apprivoiser un cerveau anxieux
Pour apprivoiser un cerveau anxieux il faut: anticiper. De même qu'on n'attend pas d'avoir une carie pour adopter une bonne hygiène bucco-dentaire, il faut ici développer son hygiène émotionnelle. Le psychiatre Jean-Christophe Seznec a conçu un plan de bataille en quatre phases: agir sur soi, passer à l'action, muscler son humanité et prendre soin de soi. «Il s'agit en premier lieu de s'ancrer dans le présent, grâce à la méditation , pratiquer la cohérence cardiaque permet de faire baisser le niveau de tension intérieure», explique-t-il.
L'activité physique est aussi préconisée. «Elle a une vertu anxiolytique et antidépressive, assure le docteur Seznec. Surtout si elle est pratiquée à l'extérieur. Passer à l'action signifie également tenir un journal pour purger par l'écrit ses émotions et noter ses fiertés ou encore se valoriser en s'adonnant à des tâches pour lesquelles nous sommes douées, le jardinage par exemple.»
Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre
Faisant fi des directives sanitaires, le psychiatre recommande aux grands anxieux de «serrer leurs proches dans leurs bras. Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre», clame celui qui a vu débarquer dans son cabinet une vague d'adolescents dont les dépressions s'expliqueraient par la privation de contacts physiques. Enfin, pour prendre soin de soi, le médecin ne voit pas meilleur médicament que… le rire !
Ce qu'il faut éviter
Pour ne pas alimenter son anxiété, il faut absolument éviter la surinformation. Exit donc les chaînes d'infos en continu et autres notifications sur le téléphone. «Il ne faut pas hésiter à prendre des pauses électroniques, tous ces écrans nourrissent un imaginaire anxiogène», assure le psychiatre. De même les oiseaux de mauvais augure sont à bannir de son entourage. Certes, les relations humaines apaisent, mais attention: il faut identifier les personnes-ressources! Si un simple bavardage, une discussion anodine, permet de faire baisser le niveau d'anxiété, ressasser les dernières déclarations de Vladimir Poutine avec son alter ego anxieux ne peut que mener à l'escalade émotionnelle.
«Le futur est très incertain, plein de danger partout qu'il ne faut pas dénier. Mais attention à notre biais de négativité du cerveau. Personnellement je juge l'humanité bien immature mais je préfère retenir deux révolutions majeures de notre temps: l'espérance de vie qui a doublé et le bien vieillir. Regardez Iggy Pop du haut de ses 78 ans: on peut vieillir sans être vieux», conclut-il.
(1) Guide pratique de survie en cas de crise, de Jean-Christophe Seznec, à paraître aux éditions Leduc le 12 avril.
Couple : ils s'aiment malgré leurs désaccords politiques
Le jour de l'élection, ils ne choisiront pas le même bulletin de vote. Donneront même leur voix à des candidats opposés.
Pourquoi fait-on les choses à moitié?
Ce petit geste presque complet, que l'on commence sans jamais le terminer. La philosophe Géraldine Mosna-Savoye explique d'où vient cette manie de toujours faire les choses à moitié.
Le Figaro
L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur le détroit de Taïwan
Sébastien FallettiANALYSE - Vu de Pékin, l’affrontement entre l’Occident et le Kremlin prend des allures de répétition générale.
Correspondant en Asie
Toute ressemblance avec des situations ayant existé ne serait que fortuite. «Taïwan n’est pas l’Ukraine. Ces deux questions sont essentiellement différentes», martèle la diplomatie chinoise depuis le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine, allié du président Xi Jinping. Et de rappeler que l’île est une «partie inaliénable de la Chine», pour mieux dénoncer les tentatives de «certains, aux États-Unis, de lier ces deux choses qui n’ont rien à voir», selon Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ces dénégations trahissent la nervosité de la seconde économie mondiale, à mesure que l’ombre du conflit ukrainien porte sur le détroit de Taïwan, alors que Pékin serre les rangs avec Moscou, appuyant ses «légitimes demandes de sécurité».
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L’affrontement entre l’Occident et le Kremlin prend des allures de répétition générale d’une éventuelle crise à venir dans le détroit, alors que Xi a affirmé sa détermination à accomplir la «réunification», avec à la clé un possible conflit avec l’Amérique. La guerre «pose des questions inconfortables à la Chine», a jugé le premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, lors d’une conférence au Council on Foreign Relations, à New York. «Si vous pouvez faire ça en Ukraine, qu’en est-il des autres parties non han de la Chine?», a glissé sibyllin le dirigeant de la cité-État, dans une allusion apparente à l’ancienne Formose, anciennement peuplée d’aborigènes.
«Une leçon sans frais»
Les missiles frappant Marioupol font monter les enchères et le coût d’une potentielle crise dans le détroit, où les deux premières puissances mondiales se jaugent, dans un faux calme, depuis le déclenchement du conflit. Le destroyer USS Ralph Johnson a conduit une patrouille de «routine» dans «ces eaux internationales» le 17 mars, aussitôt qualifiée «d’acte provocateur» par Pékin. Le lendemain, le porte-avions Shandong croisait majestueusement dans les parages, affirmant la souveraineté chinoise le jour même d’un échange téléphonique musclé entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping. Dans les airs, l’Armée populaire de libération (APL) reste sur la réserve, loin de la démonstration de force d’octobre dernier, quand 350 avions avaient pénétré la zone de défense aérienne taïwanaise, comme pour prévenir une escalade en plein conflit ukrainien qui risquerait de souligner le parallèle entre le destin de Kiev et celui de Taipei.
La Chine sera plus prudente au vu des énormes risques d’une action militaire. Ils vont renforcer leur puissance de feu dans le détroit et remettre à plat leurs équipements, leur planning militaire. L’objectif central demeure la dissuasion des États-Unis plutôt que la planification d’une attaque
Attentiste, la Chine rentre la tête en posture d’observation, ignorant les appels à la médiation des Européens, pour mieux tirer des enseignements diplomatiques et militaires du conflit. «Cette guerre est une leçon sans frais de scolarité. Pour les camarades, la question centrale est de savoir si nous pourrons faire mieux lorsque la guerre d’unification viendra. Nous pensons que oui», affirme Wang Shichun, un analyste militaire sur le site nationaliste Guancha. Néanmoins, cet optimisme patriotique est loin de refléter la ligne en haut lieu, où le silence des stratèges trahit des débats inquiets face aux difficultés rencontrées par l’armée russe sur le terrain, comme à la réplique plus vigoureuse qu’attendu des démocraties. «Ils sont choqués par l’ampleur de la réaction occidentale. Ils sont en train de tirer les leçons de la guerre, qui aura un profond impact sur la stratégie militaire de la Chine», juge Zhao Tong, chercheur au Carnegie Tsinghua Centre, à Pékin.
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L’attaque contre Kiev a galvanisé le camp occidental, resserrant le lien transatlantique, et a conduit les Européens à imposer de lourdes sanctions et à livrer des armes à Kiev. Autant de précédents qui accroissent le coût d’une opération à Taïwan, que les États-Unis comptent défendre comme l’a publiquement affirmé Biden en novembre dans une déclaration fracassante, contrastant avec sa prudence sur l’Ukraine. «La crise a l’ampleur d’un nouveau 11-Septembre. Elle va amplifier la mobilisation occidentale contre Pékin et l’urgence de défendre Taïwan», juge Jude Blanchette, chercheur au Center for Strategic and International Studies (CSIS). La farouche résistance ukrainienne démontre aussi le potentiel de résistance asymétrique du «porc-épic» taïwanais. Un défi supplémentaire pour Xi, champion d’une renaissance nationaliste décomplexée, qui compte briguer un troisième mandat sans partage lors du prochain congrès à l’automne, sur fond de ralentissement économique et de reprise épidémique.
Le bourbier ukrainien offre un aperçu grandeur nature des défis auxquels expose une invasion, et pourrait inciter Pékin à temporiser pour mieux parfaire son arsenal. «La Chine sera plus prudente au vu des énormes risques d’une action militaire. Ils vont renforcer leur puissance de feu dans le détroit et remettre à plat leurs équipements, leur planning militaire. L’objectif central demeure la dissuasion des États-Unis plutôt que la planification d’une attaque», juge Chen Gang, expert à la National University of Singapore. La réunification «pacifique» a la préférence de Xi, comme il l’a rappelé en octobre, mais le retour de la guerre en Europe consacre l’importance cardinale des armes, plaidant pour l’accélération de l’effort de modernisation spectaculaire engagé par l’APL, illustrée par une hausse de 7,1 % du budget militaire annuel, que la Chine a annoncée début mars.
Récolter sans combattre
Les difficultés rencontrées par l’opération terrestre russe mettent en lumière l’ampleur des risques d’un débarquement, à 130 km des côtes du Fujian, face à un adversaire déjà équipé des systèmes de défense américains les plus avancés. Un avertissement pour une APL bien moins aguerrie, dont le dernier conflit de haute intensité remonte à 1979, face au Vietnam, et fut émaillé de revers. Si l’armée chinoise a formidablement accru sa flotte, désormais plus importante que l’US Havy, et s’est dotée de redoutable missile balistique DF17 «tueur de porte-avions», ses capacités de projection amphibie et de lutte anti-sous-marins restent limitées. L’APL scrute également l’efficacité du soutien «souterrain» offert par le Pentagone à l’Ukraine, en matière de renseignement, de cyberguerre et de livraison d’armes. Cette aide devrait s’avérer d’une ampleur encore plus considérable à Taïwan, du fait d’un engagement bilatéral de défense datant de Ronald Reagan. Car l’île est la clé de voûte du dispositif de sécurité américain en Asie-Pacifique, testant sa crédibilité dans une région jugée plus stratégique que l’Europe, à Washington.
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Ce paysage dessine un scénario d’endurcissement militaire chinois, plutôt que d’un coup de force périlleux. «Le conflit ukrainien réduit à court terme le risque d’une invasion, mais augmente celui d’une course aux armements, avec pour objectif de dissuader l’Amérique de venir au secours de Taïwan. Il conforte l’idée que seule la force militaire permettra in fine d’accomplir la réunification», juge Zhao. Une guerre d’usure ponctuée de crises, visant à démoraliser et isoler l’île rebelle afin de la récolter comme un fruit mûr, sans combattre, selon l’adage de Sun Tzu. En misant sur un repli isolationniste progressif des opinions occidentales.
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L'Humanité
Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers
Un jour avecRelativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.
Olivier ChartrainOlivier ChartrainDès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…
Le dernier gisement d’économies
Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.
Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »
La classe de « grands décrocheurs » supprimée
Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».
L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.
Un rassemblement devant le ministère
Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’éducation prioritaire.
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Présidentielle 2022 : Ségolène Royal dénonce les «egos» de Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo
«Ils se seraient retirés, on aurait Jean-Luc Mélenchon au second tour», a déploré l'ancienne ministre sur BFM-TV.
Ségolène Royal tire à boulets rouges. Invitée de BFMTV ce lundi 11 avril, l'ex-candidate socialiste a fustigé les « egos » de Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo, qui ont respectivement recueilli 4,63%, 2,28% et 1,75% des voix au premier tour de la présidentielle dimanche soir. « Ils se seraient retirés, on aurait Jean-Luc Mélenchon au second tour », affirme l'ancienne ministre de l'Environnement. Il ne manquait au candidat insoumis qu'un peu plus de 500 000 voix pour passer devant Marine Le Pen et ainsi accéder au second tour.
Présidentielle 2022: Ségolène Royal lève le tabou du vote «utile» pour Jean-Luc Mélenchon
« Ce qui est dramatique c'est que ces candidats sont en dessous de 5%, alors qu'on sentait une attente de l'électorat à une union des gauches », a déploré Ségolène Royal. Elle dénonce le « manque de perspicacité » des trois candidats. L'ex-député socialiste leur reproche d'avoir voulu sauver leurs appareils politiques. « Ils n'ont pas eu le sens du devoir. Quand on est candidat à une élection présidentielle pour un courant politique, on est au service de son histoire. Ce n'est pas l'histoire qui est au service de votre petit ego ».
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« Des nains »
L'ancienne présidente de la région Poitou-Charentes s'en était déjà prise aux trois candidats de gauche après l'annonce des résultats du premier tour dimanche soir. « Jadot, Roussel, Hidalgo, en dessous des 5 % appellent au barrage à MLP ? Ils pouvaient le faire par l'union en se retirant. Honte à eux, à leur égo. « Des nains » aurait dit François Mitterrand », a-t-elle publié sur Twitter dans la soirée. « Ils prennent une responsabilité extrêmement lourde », a-t-elle insisté sur TF1.
Le 16 février dernier, Ségolène Royal avait annoncé son soutien à Jean-Luc Mélenchon sur l'antenne de BFMTV, tournant le dos à la candidature d'Anne Hidalgo. « Si la gauche veut être au second tour, il faut que les responsables se réunissent et disent quel est le vote utile. C'est le vote Mélenchon » avait-elle affirmé.
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Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron
Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.
Présidentielle : appel «à la plus grande prudence» après un «faux sondage»
De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.
Valeurs Actuelles
Chez Le Pen, une soirée électorale placée sous le signe du grand rassemblement
Ils auront tremblé jusqu’au bout. Il est 23 heures passées au Pavillon Chesnaie du Roy, une petite réception située en plein cœur du Parc Floral de Paris. Marine Le Pen n’est plus sortie de sa loge depuis la fin de son allocution suite à l’annonce des premières estimations des résultats. À 20 heures, la candidate du Rassemblement national était confortablement installée à la deuxième place, avec environ 23 % des suffrages exprimés. Loin derrière Emmanuel Macron. Loin devant Jean-Luc Mélenchon. Au fil de la soirée, le tribun de La France insoumise grappille discrètement des points çà et là, à mesure que les dépouillements des bulletins de vote s’accélèrent dans les grandes métropoles.
À l’approche de minuit, le voilà revenu à plus de 22 %, selon plusieurs sondages. Dans la salle, les visages se crispent. Une rumeur s’empare de la salle. Celle-là même où, il y a de cela encore quelques heures, plusieurs centaines de militants scandaient “On va gagner” en cœur tout en dégustant une (ou deux) coupe de champagne du cru “Marine Présidente” spécialement prévu pour l’occasion. « On est en train de tanguer là… », s’inquiète le député lensois Emmanuel Blairy.
Les journalistes ont désormais les yeux rivés sur leurs téléphones. Les cadres du parti viennent aux nouvelles. « Il va quand même pas le faire ce con ? », se demande un cadre de la campagne, en jetant un regard par-dessus l’épaule d’un confrère de BFM TV qui, visiblement, commence à se poser la même question. Marine Le Pen, elle, ne veut pas quitter les lieux avant d’avoir la certitude qu’une incroyable “remontada électorale” n’est pas en train de se produire sous ses yeux. Jean-Philippe Tanguy, le directeur adjoint de la campagne mariniste, joue les pompiers de service. Le technocrate a sorti la calculette et les tableurs Excel. Pour lui, aucune chance de voir le fondateur de La France insoumise s’immiscer au second tour. « Ça va se jouer à pas-grand-chose, mais on est peinard », s’amuse-t-il. A 800 000 voix près pour être précis.
La sérénité des vieilles troupes
Pour le RN, Jean-Luc Mélenchon aura été le fil rouge d’une journée riche en émotions. En début d’après-midi, l’entourage de Marine Le Pen s’était fait une première frayeur. Le plébiscite rencontré par le candidat insoumis dans les Outre-mer [53 % en Martinique, 56 % en Guadeloupe, ndlr ] a fait froncer quelques sourcils en interne. Premiers doutes rapidement dissipés par l’arrivée d’une nouvelle un tant soit peu rassurante : l’abstention massive promise par certains instituts de sondage n’aura pas lieu. Avec 26 % des électeurs absents des isoloirs, la catastrophe démocratique a été évitée, de justesse. La hantise historique du “Front” n’aura pas lieu.
À l’approche des premiers résultats, les visages sont donc détendus. Les proches de Marine Le Pen décrivent une candidate “sereine” et “apaisée”, incarnant à la perfection ce “calme des vieilles troupes” qu’elle a imposé à ses équipes lors de la campagne. La veille, elle a pu s’offrir une rare parenthèse familiale à l’occasion de l’anniversaire de ses jumeaux Louis et Mathilde. Dans la salle aussi, l’ambiance est légère. Surtout chez les militants. « C’est la fin de l’aventure Zemmour ! », lance, goguenard, un jeune membre du RN à ses amis.
Les estimations de vote venues de l’étranger commencent à parvenir jusqu’à l’enceinte du Pavillon. Marine Le Pen est au coude-à-coude avec le président sortant. Pas la situation la plus idéale selon certains militants, visiblement déjà dans le calcul politique en vue du second tour : « Si on termine devant Macron, on risque de réveiller le front anti-Le Pen qui s’est totalement endormi. »
L’entre-deux-tours sera-t-il marqué par une diabolisation express de Marine Le Pen, elle qui aura bénéficié, de son propre aveu, du “paratonnerre Zemmour” durant la campagne ? « On ne peut pas “nazifier” une personne en deux semaines », assure Jean-Philippe Tanguy. « C’est aussi à nous de travailler sur l’image qu’on renvoie, tempère l’eurodéputé Gilles Lebreton. Il faut qu’on se batte contre cette peur irrationnelle de la part de certains électeurs de gauche. »
C’est un choix fondamental entre deux visions opposées de l’avenir. Soit la division, l’injustice et le désordre imposé par Emmanuel Macron au profit de quelques-uns. Soit le rassemblement des Français autour de la justice sociale et la protection.
Voilà l’une des fâcheuses conséquences du score décevant d’Éric Zemmour : le report de voix en provenance de Reconquête! ne sera pas aussi conséquent qu’attendu en interne. « La stratégie d’Éric Zemmour n’a pas été la bonne. Marine le Pen marche sur ses deux pieds. Elle parle à tout le monde. Ça a fait la différence », analyse Bastien Verbrugghe, membre de la cellule Riposte du Rassemblement national. Tous les regards se tournent donc vers les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Comment dès lors convaincre ces insoumis à qui il a été donné consigne de ne pas « laisser une seule voix à Marine Le Pen » ?
L’équipe de la candidate veut insister sur « l’instinct politique » de leur championne. Celui qui a poussé cette dernière a axé sa campagne, dès l’automne, sur les questions de pouvoir d’achat. Parfois moquée par ses concurrents de droite, la stratégie a démontré tout son potentiel électoral avec la crise ukrainienne. Les graves conséquences de la guerre sur la santé économique des Français ont replacé l’une des mesures phare du programme mariniste – la baisse de la TVA sur l’énergie à 5,5 % – au cœur de la campagne.
Suffisant pour attirer l’électorat populaire de Jean-Luc Mélenchon ? « C’est à eux qu’on doit parler, souffle un cadre du parti. Avec les autres, les indigénistes, les antiracistes, on sait bien qu’on a aucune chance. » Fin mars, une étude d’Elabe montrait qu’un électeur de La France insoumise sur trois serait prêt à voter pour Marine Le Pen face à Emmanuel Macron. « La stratégie, elle est simple, nous explique Philippe Olivier, le proche conseiller de Marine Le Pen. Vous allez voir les électeurs de Mélenchon et vous leur demandez : Qu’est ce que vous préférez ? La retraite à 60 ou à 65 ans ? »
Au RN, l’objectif est clair : Marine Le Pen a deux petites semaines pour lancer un grand mouvement de rassemblement transpartisan, lié en son sein par l’anti-macronisme. Voilà le clivage entre mondialiste et protectionniste de nouveau sur la table. C’est en somme ce que la candidate a tenté d’instiguer lors de son allocation dimanche soir. « C’est un choix fondamental entre deux visions opposées de l’avenir. Soit la division, l’injustice et le désordre imposé par Emmanuel Macron au profit de quelques-uns. Soit le rassemblement des Français autour de la justice sociale et la protection. »
Un discours rassembleur, dans lequel la candidate a appelé à l’union des électeurs venus de « la droite, de la gauche et d’ailleurs », que son entourage a tout de même tenu à tempérer. Ce rassemblement ne se fera pas avec, mais autour d’elle. Pas question pour Marine Le Pen de partager la scène avec qui que ce soit durant les deux prochaines semaines. Son équipe ne devrait pas non plus être élargie à l’approche du scrutin décisif du 24 avril. Marine Le Pen s’apprête à terminer sa campagne comme elle l’a commencée : seule, et à sa manière.
L'Humanité
Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale
ActuLe volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Bienvenue dans le marché scolaire
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.
2. Personnels : marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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Macron-Le Pen: l'histoire secrète d'un second tour programmé
Charles SapinFrançois-Xavier BourmaudGRAND RÉCIT - Dans leur livre Le Tango des fossoyeurs , les journalistes du Figaro François-Xavier Bourmaud et Charles Sapin dévoilent comment les deux finalistes de 2017 ont manœuvré tout au long du quinquennat pour détruire «le vieux système» de la droite et de la gauche traditionnelles. Avec un objectif commun: se retrouver à nouveau face-à-face. Extraits.
Les deux revers d'une même pièce
L'élection présidentielle de 2017 ouvre la voie à la recomposition politique du pays. Emmanuel Macron et Marine Le Pen en sont persuadés, la droite et la gauche sont vouées à disparaître.
Avant d'être un exploit ou un coup de chance, le hold-up politique du siècle est surtout un aboutissement. Celui d'un mouvement tectonique au sein de la société française entamé une trentaine d'années auparavant. Où situer le point de départ ? Peut-être le tournant de la rigueur de François Mitterrand, en 1983. C'est là que la gauche a renoncé à son idéal de transformation de la société pour se convertir progressivement à l'économie de marché. La chute du mur de Berlin ? L'effondrement du bloc soviétique a laissé le capitalisme seul en scène et marqué le début du règne de la mondialisation. La dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac, en 1997 ? Pendant cinq ans, un président de droite a laissé la gauche gouverner le pays. Les repères se sont brouillés.
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Droite, gauche, du pareil au même, c'est l'argument central du FN, résumé dans la formule UMPS. Jean-Marie Le Pen a inventé l'expression au détour des années 2000 pour dénoncer la compatibilité d'idées entre les deux grands partis qui structurent le paysage politique français, l'UMP et le PS. Eux préfèrent parler de « front républicain », l'alliance des adversaires de la droite et de la gauche lorsqu'il s'agit de faire barrage au FN et l'empêcher d'accéder au pouvoir. Mais si le front républicain fonctionne encore, il commence toutefois à s'émousser. (…)
Emmanuel Macron donne le coup d'envoi de sa conquête de l'Élysée le 12 juillet 2016 à la salle de la Mutualité, à Paris, le temple des réunions entre socialistes, où la droite se réunit aussi parfois lorsqu'elle veut faire un peu « de gauche ». Ce sera son positionnement. Prendre le meilleur des uns et des autres pour opposer un front progressiste à Marine Le Pen la populiste. Voilà le nouveau clivage qui structure désormais le paysage politique français. Emmanuel Macron en est persuadé. Cela tombe bien, Marine Le Pen aussi.
Un basculement historique
Ils se sont trouvés et reconnus, les deux revers d'une même pièce. L'assurance pour lui d'être élu, l'adversaire idéal pour elle. Se retrouver face au FN au second tour de l'élection présidentielle, c'est un ticket direct pour l'Élysée. De l'autre côté, affronter le candidat de l'« UMPS » ou du « front républicain », c'est ancrer un peu plus le FN dans le pays. Ce qui se joue à l'élection présidentielle va bien au-delà d'un affrontement inattendu entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. C'est la première étape d'un basculement historique. Au-delà de leurs personnes, ce sont deux courants de pensée qui arrivent au sommet de la vie politique française après avoir cheminé à bas bruit dans le pays pendant trente ans. (…) Le nouveau paysage politique français, tel qu'il se dessine après l'élection présidentielle de 2017, n'est pas stabilisé. Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont tout faire pour y parvenir. Ils disposent de cinq ans. Pour le nouveau président de la République, le chantier démarre dès le soir de son élection.
Round d'observation
Depuis leur face-à-face de 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont eu le temps de se jauger.
Marine Le Pen éprouve des sentiments ambigus à l'égard d'Emmanuel Macron. Il y a du respect pour cet homme qui a su rompre avec son camp, renoncer à la promesse d'un avenir radieux au sein de la gauche, tout plaquer pour partir à l'aventure. Il y a de la fascination pour sa détermination. De l'admiration pour cette épopée improbable qui l'a mené jusqu'à l'Élysée. « Il a incontestablement du talent, il ne serait pas là où il en est si ce n'était pas le cas, livre Marine Le Pen. Il a une plasticité, une incroyable confiance en lui qui est en même temps sa force et sa faiblesse. » Elle est impressionnée par le personnage, respectueuse de l'homme et de sa personnalité.
« Il est respectueux et courtois, raconte-t-elle. Il a cette qualité de donner à ses interlocuteurs le sentiment qu'il les écoute, qu'il est attentif à leur avis. C'est quelque chose qu'il est capable de faire en privé mais qu'il n'arrive pas à faire passer quand il s'adresse à la nation. C'est assez étonnant. » Mais il y a aussi du mépris (…) « Il a un défaut absolument majeur, c'est qu'il ne connaît pas les gens qu'il dirige. Il ne connaît pas le peuple Français, lâche Marine Le Pen. C'est pour cela qu'il n'arrive pas à lui parler. Il est d'une strate intellectuelle, d'un milieu social qui en réalité est assez coupé du reste de la France. Il ne représente pas le peuple français. »
Un caméléon
Emmanuel Macron porte lui aussi un regard ambigu sur sa rivale. D'abord parce qu'il respecte son parcours politique. Il en faut de la force de caractère pour naître fille de Jean-Marie Le Pen avec tout ce que cela suppose de railleries, moqueries ou agressions à subir lorsqu'on est enfant et même adulte. Il en faut aussi pour décider de s'engager dans la même voie et de maintenir avec constance son engagement politique. La persévérance est une qualité que le chef de l'État apprécie. (…) Il y a du respect pour la femme politique. Pour ce qui est de ses idées en revanche…
Il n'a pas eu besoin de trop se fouler pour faire apparaître la vacuité de sa pensée lors du débat d'entre-deux tours. Même sur l'immigration, elle n'est pas capable de maîtriser son dossier alors que le sujet est quand même le fonds de commerce de son parti depuis cinquante ans. « Contrairement à l'image qu'elle projette d'être quelqu'un de fort en gueule qui occupe le terrain, elle ne dit rien, observe Sylvain Fort, conseiller en communication du président au début du quinquennat. Elle épouse l'esprit du temps et ne fait que conforter les gens dans leurs frustrations, leurs peurs ou leurs mécontentements. Elle est très forte pour ça, c'est un caméléon. »
Contrairement à l'image qu'elle projette d'être quelqu'un de fort en gueule qui occupe le terrain , elle ne dit rien, observe. Elle épouse l'esprit du temps et ne fait que conforter les gens dans leurs frustrations, leurs peurs ou leurs mécontentements
Emmanuel Macron a lui aussi relevé cette tendance chez Marine Le Pen. Les Français râlent contre l'Europe, elle râle avec eux. Ah ça, dès qu'il faut taper sur la Commission, les commissaires européens, la technostructure, l'Europe apatride… on la retrouve. Mais quand elle se rend compte que les Français ne sont finalement pas trop chauds pour sortir de l'UE, elle n'en parle plus. Elle évacue le sujet. Et que pense-t-elle de l'avortement, du mariage homosexuel, de la religion?… Ce n'est jamais très clair.
« En réalité, elle ne veut pas prendre de risque sur ces questions parce que ça risquerait de la couper des milieux populaires », estime Sylvain Fort. C'est ça le truc. Marine Le Pen n'est pas une conservatrice, c'est une populiste. Mais Emmanuel Macron se garde bien de la sous-estimer. Ce serait la plus grave des erreurs. Il se garde bien aussi de la mépriser. Derrière elle, il y a des électeurs.
Bras de fer sur les ronds-points autour des «gilets jaunes»
Dans un camp comme dans l'autre, on voit dans la crise des «gilets jaunes » la confirmation des maux du pays diagnostiqués en 2017.
Le RN n'est pas le seul à trouver chez les « gilets jaunes » des revendications en adéquation avec son programme. Chez Emmanuel Macron aussi, on est persuadé qu'une partie des manifestants appartient à l'électorat du président de la République. Après tout, les maux dénoncés sur les ronds-points correspondent au diagnostic de la société formulée durant la grande marche d'Emmanuel Macron, celle qui avait servi à bâtir son programme. La colère qui s'exprime en cet hiver 2019 n'est pas si éloignée de celle qui l'a porté au pouvoir deux ans et demi plus tôt. Un grand vent de dégagisme qui se retourne désormais contre lui. Mais de quel côté vont pencher les « gilets jaunes » ? La grande bataille de la récupération du mouvement s'engage. Avec prudence.
Le Rassemblement national réunit son bureau politique à son siège de Nanterre quelques jours après la première manifestation. Deux heures durant, il n'est question que des conséquences à venir du mouvement naissant. Devant la présidente et les plus hauts cadres du RN, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen se lance dans une radiographie des « gilets jaunes », non sans un certain enthousiasme. Ce soulèvement contre la fiscalité confiscatoire, contre l'État omnipotent rejoint ce que le RN dénonce depuis des dizaines d'années. Leurs préoccupations, leurs revendications sur les fractures territoriales et démocratiques correspondent trait pour trait avec ce que porte le parti. Mieux, elles consolident le clivage entre une élite mondialisée et les oubliés dont Marine Le Pen se veut le porte-voix.
Aucun signe extérieur du RN
« C'est un moment où le duopole se remet à fonctionner. Et toujours pour la même raison, note avec le recul Clément Léonarduzzi, chef de la communication de l'Élysée à la fin du quinquennat. Marine Le Pen renaît de ses cendres chaque fois qu'il faut taper sur un système, une caste, un modèle qui est à bout de souffle. Dans les moments de grande tension, elle ressort toujours. » Le mouvement des « gilets jaunes » rend crédible, inéluctable, l'affrontement politique entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
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Assise en bout de table, Marine Le Pen tire de longues bouffées sur sa cigarette électronique. Elle approuve. « Le débat n'est plus seulement celui des délocalisations, note-t-elle en référence à Whirlpool. C'est celui de l'injustice, de la relégation des classes moyennes et des classes populaires, celui des fins de mois… Ce débat est exacerbé par les choix d'Emmanuel Macron de supprimer l'impôt sur la fortune, d'instaurer la flat tax et de baisser les APL. » Malgré l'adéquation de ce mouvement spontané avec les revendications du RN, elle donne pourtant pour consignes d'y aller mollo. Militants et cadres ont la liberté d'aller grossir, à la marge, les rassemblements sur les ronds-points. Mais à titre personnel. Sans aucun signe extérieur du RN. Pas question de donner l'impression de récupérer le mouvement. Ni de prendre le risque d'être pointée du doigt s'il dérape. Ce qui n'empêche pas les porte-parole du RN de multiplier les témoignages de sympathie à leur égard sur les plateaux de chaînes d'information en continu…
Le test des européennes
À mi-mandat, le chef de l'État et Marine Le Pen relancent le duel entre nationalistes et mondialistes et asphyxient leurs adversaires.
Moins de deux mois avant le scrutin européen, le président de la République décide de s'investir personnellement dans le scrutin et entre en campagne, sabre au clair. Dans une tribune publiée dans l'ensemble des États membres de l'Union européenne, Emmanuel Macron attaque et désigne son adversaire : « Le repli nationaliste ne propose rien ; c'est un rejet sans projet. Et ce piège menace toute l'Europe : les exploiteurs de colère, soutenus par les fausses informations, promettent tout et son contraire. Face à ces manipulations, nous devons tenir debout. »
Alors que les courbes se croisent dangereusement quinze jours avant l'élection entre la liste de La République en marche et celle du Rassemblement national, le chef de l'État décide d'apparaître, et seul, sur les dernières affiches de campagnes, éclipsant jusqu'à sa tête de liste. Le débat de fond s'efface au profit d'un duel exclusif entre lui et la formation de Marine Le Pen. Asphyxiant tout autre force politique de l'échiquier. « Sur tout un tas de sujets, le bilan du RN est une catastrophe pour le pays et pour l'Europe. On a plus parlé du RN pour des affaires d'assistants que pour des réussites politiques », étrille le chef de l'État en marge d'un déplacement à Biarritz. Avant de multiplier les interviews la dernière semaine avant le scrutin.
Le « tout sauf Le Pen » devient le « tout sauf Macron ». C'est là toute la stratégie électorale que nous mettons en place : Il faut battre Macron. Si nous n'arrivons pas en tête, il va se croire légitimé et accélérer son calendrier de réformes
Au Rassemblement national, on savoure ce face-à-face. « C'est un moment de bascule quasiment historique pour notre mouvement, se souvient Marine Le Pen. Le « tout sauf Le Pen » devient le « tout sauf Macron ». C'est là toute la stratégie électorale que nous mettons en place : Il faut battre Macron. Si nous n'arrivons pas en tête, il va se croire légitimé et accélérer son calendrier de réformes. » Imprimée à plus de 500.000 exemplaires, la dernière affiche de campagne placardée partout en France et sur les réseaux sociaux est explicite : « VOTEZ CONTRE MACRON », y est écrit en lettres capitales jaunes sur fond bleu. (…)
Pari gagné
Marine Le Pen et Emmanuel Macron peuvent savourer. Ils ont remporté leur pari. Le RN est arrivé en tête avec 23,34 % des voix. La République en marche le talonne avec moins d'un point de moins. La suprématie de leur duel sur l'ensemble de l'échiquier politique est incontestable. Ni la droite classique, ni la gauche traditionnelle ne sont sur le podium. « On aurait souhaité être en tête évidemment. Mais ces résultats montrent qu'il ne reste que deux pôles, analyse Jonathan Guémas, plume du chef de l'État. Le clivage, très net, passe par Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Ce qui tend à démontrer que 2017 n'était pas un accident. »
Les urnes ont parlé et leur verdict est bien plus fort que tous les sondages réunis. Non seulement le scrutin européen confirme le nouveau clivage entre progressistes et conservateurs mais il accélère sa structuration au profit des deux finalistes de la dernière élection présidentielle. Emmanuel Macron et Marine Le Pen peuvent continuer à préparer leur nouvel affrontement qui pointe déjà à l'horizon. Ils viennent de planter le deuxième clou sur le cercueil du clivage droite-gauche.
Chirac, Giscard, et la fin d'un monde
La mémoire de la Ve République se concentre sur le mandat d'Emmanuel Macron.
Un monde s'estompe. Il défile sur le parvis de l'église Saint-Sulpice à Paris, la plus grande de la capitale. Ce 30 septembre 2019, ce n'est pas seulement Jacques Chirac que l'on enterre. Avec lui, c'est tout un pan de la Ve République qui disparaît. Une époque. (…) Avec son élection, Emmanuel Macron a tout envoyé valdinguer. Le temps où les carrières politiques se jouaient sur des décennies. Le temps où il fallait engranger les défaites avant d'espérer connaître la victoire. Celui aussi où, pour espérer s'installer à l'Élysée, il fallait auparavant contrôler un parti. Une lecture contre laquelle Marine Le Pen s'inscrit en faux.
Si Emmanuel Macron a réussi à se faire élire en s'émancipant du parcours initiatique traditionnel de la Ve République, elle voit là une anomalie. Selon elle, ses meilleures chances contre le chef de l'État résident justement dans sa longévité sur l'échiquier politique. Dans l'accumulation de cicatrices et de blessures de guerre. (…) Face à un président « venu de nulle part », les conseillers de Marine Le Pen louent l'enracinement de leur candidate et vont jusqu'à dresser un parallèle avec l'ancien président socialiste, François Mitterrand.
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Comme lui, elle a exercé l'ensemble des mandats locaux de la République avant de prétendre à l'Élysée. Comme lui, elle est présentée comme l'assurance-vie du système, sa victoire relevant de l'impossible. Comme lui et comme Jacques Chirac, elle se prépare à une troisième candidature à l'élection présidentielle. Comme eux, elle espère que cette troisième fois sera la bonne.
S'il est une époque, en revanche, que Marine Le Pen espère bien conjuguer au passé, c'est celle où son mouvement faisait figure d'épouvantail. « Ne composez jamais avec l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme ou le rejet de l'autre. Dans notre histoire, l'extrémisme a déjà failli nous conduire à l'abîme. C'est un poison. Il divise. Il pervertit. Il détruit. Tout dans l'âme de la France dit non à l'extrémisme », avait mis en garde Jacques Chirac en quittant l'Élysée en 2007. (…) Face au Front national, le barrage était solide, le front républicain sans faille. Pour François Mitterrand comme pour Jacques Chirac, il ne s'agissait pas là de rancune, de rancœur ou de vieille haine mais d'une simple question de principe : on ne transige pas avec « l'extrême droite ».
Renouer avec un âge d'or
« Avec la disparition de Jacques Chirac, il y avait vraiment une page de notre histoire qui se refermait », observe Sibeth Ndiaye, qui fut porte-parole du gouvernement. Et pas qu'avec Jacques Chirac. Un an plus tard, c'est Valéry Giscard d'Estaing qui disparaissait. Une époque aussi. La modernité et les réformes mais aussi les krachs pétroliers et la fin des Trente Glorieuses. La naissance de la génération Macron surtout. « Depuis que je suis en âge de comprendre ce qui se passe à la télé, on me dit qu'on ne peut rien faire contre le chômage, que les crises économiques se succèdent, que c'est inéluctable, explique parfois le président de la République à ses conseillers. Les jours heureux d'après-guerre que me racontent mes grands-parents ou mes parents, ma génération ne les connaît pas. »
Lui veut tout faire pour que la France renoue avec cet âge d'or dont la mémoire semble se concentrer sur son mandat. « Dans un pays tenaillé par des débats sur son identité, la mémoire joue un rôle essentiel, explique Bruno Roger-Petit. C'est la mémoire qui façonne l'imaginaire Français. Or cet imaginaire est fracturé parce que les mémoires sont fracturées. Elles sont divergentes. Il y a tout une mémoire nationale que partageaient nos parents et grands-parents qui s'est désagrégée depuis la fin des années 1980 jusqu'à aujourd'hui. » Ce quinquennat hors norme, c'est l'occasion de la reconstruire.
Le boulet du débat
Marine Le Pen a raté son débat d'entre-deux-tours de 2017 mais Emmanuel Macron se méfie toujours.
La veille du débat, alors que la tension monte autour de ce rendez-vous emblématique de l'élection présidentielle, une confidence de l'entourage d'Emmanuel Macron se met à circuler dans la presse : « S'il sert de punching-ball à Marine Le Pen, il quittera le plateau au bout d'une demi-heure ». Un incident de campagne dans la dernière ligne droite ? La petite phrase tourne en boucle et finit forcément par arriver aux oreilles de Marine Le Pen. (…)
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Autour de la candidate, ses conseillers prennent très au sérieux l'hypothèse d'un esclandre d'Emmanuel Macron sur le plateau du débat. Et réussissent à la convaincre d'adopter une stratégie agressive pour pousser son adversaire à la faute. (…) Alors elle fonce et l'attaque dès les premières minutes du débat. « Mondialisation sauvage », « ubérisation », « brutalité sociale », « saccage économique », « dépeçage de la France », « tout cela piloté par François Hollande » … Les mots fusent, désordonnés, confus. (…) Emmanuel Macron ne bouge pas d'un cil. Marine Le Pen a sauté à pieds joints dans le piège. Jamais il n'a envisagé de quitter le plateau. À aucun moment. Marine Le Pen a bâti toute sa stratégie de débat sur une intox. Elle comprend. Elle a perdu. (…)
Ratage monumental
Peut-elle se remettre de ce débat ? Ce n'est pas rien de se présenter aux yeux des Français, prétendante à l'investiture suprême, sous de tels atours. Quatre ans plus tard, les répercussions se font d'ailleurs encore ressentir. « Lorsque le lion se foule la patte, il y a un certain nombre d'animaux de la jungle qui viennent lui régler son compte, s'amuse a posteriori Marine Le Pen. Il y a eu un phénomène d'amplification, de lynchage. Ils auraient pu avoir la peau de la candidate. Ça n'a pas été le cas ». (…) Jean-Marie Le Pen assure que Marine Le Pen conserve toutes ses chances : « Le champion du monde de ski peut très bien se faire une entorse, ça ne l'empêchera pas d'être champion du monde la fois suivante. Le débat de l'entre-deux-tours de 2017 ce n'est que cela, un incident ». (…)
Avec la succession de crises au cours du quinquennat, il n'est pas sûr que les Français gardent en tête ses erreurs lors du débat. Ils seront passés à autre chose
Autour du président de la République, on est d'ailleurs bien loin de jurer que Marine Le Pen n'aura pas droit à une seconde chance. On est même plutôt persuadé qu'elle se retrouvera à nouveau sur le plateau du débat. (…) « Le président ne se dit pas que c'en est fini pour elle, confirme Clément Léonarduzzi qui dirige la stratégie de communication d'Emmanuel Macron. Avec la succession de crises au cours du quinquennat, il n'est pas sûr que les Français gardent en tête ses erreurs lors du débat. Ils seront passés à autre chose. » Et peut-être même qu'ils l'admireront pour avoir réussi à se relever de ce ratage monumental. Marine Le Pen en est persuadée, pour avoir politiquement survécu à la violence des attaques qui se sont abattues sur elle après sa prestation, elle peut bénéficier dans une partie de l'opinion d'une sorte de prime à la combativité. (…)
Qu'Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent à nouveau face à face en 2022, ce serait une première depuis 1981. Jusqu'à présent, seuls deux candidats ont eu l'occasion de s'affronter à deux reprises lors d'un débat d'entre-deux-tours : Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. La victoire du premier en 1974 ayant ouvert la voie à celle du second sept ans plus tard.
Alerte rouge en macronie
Mai 2021, pour la première fois, un sondage donne Emmanuel Macron et Marine Le Pen au coude-à-coude au second tour, dans la marge d'erreur.
Alerte générale en macronie. Sur le tableau de bord sondagier de la majorité, un voyant vient de s'allumer. Il clignote en rouge vif. Un sondage inquiétant pour le président de la République : 52 % pour l'un, 48 % pour l'autre. Ils sont dans la marge d'erreur. (…) À force d'adresser des messages et des signaux à l'électorat du RN, Emmanuel Macron est en passe de perdre sa gauche. Un mouvement tectonique qui n'échappe pas à Marine Le Pen.
« La diabolisation de notre mouvement s'est arrêtée, observe-t-elle en privé. On trouve encore quelques outrances dans la bouche de concurrents politiques, mais plus dans la population française. Ni même dans les médias. Sur les marchés, il est plus facile aujourd'hui d'être militant RN que militant LREM. » C'est sur ce basculement qu'elle fonde ses principaux espoirs en vue de la prochaine élection présidentielle. À défaut d'emmener une majorité de Français derrière elle, la présidente du RN veut croire que c'est désormais Emmanuel Macron qui subira le rejet des électeurs. Elle connaît bien la mécanique, elle en a été victime depuis son entrée en politique, et son père avant elle. « En 2022, l'abstention sera militante contre Emmanuel Macron », se persuade-t-elle en imaginant les électeurs de gauche bouder les urnes plutôt que voter pour le marcheur afin de lui barrer la route de l'Élysée. (…)
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Un ministre s'inquiète : « Même sans caméras, elle est loin d'être la plus caricaturale, bien au contraire. » Plus pondérée que la droite et la gauche, désormais plus encline à respecter les codes de la Ve République, n'hésitant pas à adresser parfois des satisfecit au chef de l'État, Marine Le Pen s'est peu à peu forgé une nouvelle image. Celle d'une responsable politique redevenue crédible. « Elle a dû changer d'entourage, ce n'est pas possible ! En tout cas, ici, elle nous impressionne… » soufflent certains conseillers élyséens, dépités de ne plus réussir à trouver de point faible dans la communication de la patronne du Rassemblement national. (…)
Le goût pour l'échec
Il n'y a guère qu'à l'Élysée que l'on garde son calme. Après tout, le plan se déroule comme prévu. Sans accroc. « Quand l'extrême droite française arrive aux portes du pouvoir, elle s'arrange toujours pour échouer, observe Bruno Roger-Petit, conseiller du président. Le général Boulanger, le maréchal Pétain et même Jean-Marie Le Pen ont foncé dans le mur de l'histoire en klaxonnant. Ce sont des gens qui adorent faire peur d'eux-mêmes mais c'est leur limite. Le goût pour l'échec romanesque est l'un des fondamentaux de l'extrême droite française. Marine Le Pen est-elle capable de s'affranchir de cette tradition historique. » Poser la question, c'est aussi y répondre. Pas de raison d'avoir peur, donc. (…)
La quête de respectabilité de Marine Le Pen n'a pas échappé à Emmanuel Macron. Cela fait un moment qu'il l'a placée en résilience surveillée. Alors ce sondage qui les donne tous les deux au coude-à-coude au second tour, le chef de l'État préfère y lire la confirmation de son diagnostic. La droite et la gauche ne se relèveront pas. Le combat se joue désormais contre Marine Le Pen.
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La «défaite est brutale pour la droite républicaine qui a fondé la Ve République», a estimé l'ex-finaliste du Congrès LR, après les 4,78% obtenus par Valérie Pécresse.
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Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros», lance un appel aux dons
Dinah CohenLa candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
Valérie Pécresse s'est voulue alarmante. Avec moins de 5% des voix lors du premier tour de l'élection présidentielle, la candidate se voit non seulement éliminée mais aussi privée de remboursement de ses dépenses de campagne. Depuis le siège du parti ce lundi matin, la chef de file des Républicains a annoncé s'être endettée «personnellement à hauteur de cinq millions d'euros». Pour «boucler le financement de sa campagne», elle appelle donc les Français à une «aide d'urgence».
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«La situation financière de ma campagne est désormais critique», a ainsi déclaré la candidate. Et pour cause. Loin de se douter qu'ils récolteraient un nombre de suffrages si faible, Les Républicains pensaient obtenir les huit millions de remboursement de frais de campagne accordés par l'Etats aux candidats qui dépassent les 5%. Et qui sont désormais manquants pour «boucler le budget».
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«Il en va de la survie des Républicains»
Dans l'état actuel des choses, Valérie Pécresse a fait savoir que son parti ne pouvait pas «faire face à ces dépenses». Et qu'il lui était donc nécessaire de lancer «un appel national aux dons». Celui-ci s'adresse «à tous ceux qui m'ont apporté leur suffrage, mais aussi à tous ceux qui ont préféré hier le vote utile. Et enfin à tous les Français qui sont attachés au pluralisme politique et à la liberté d'expression.» «J'ai besoin de votre aide d'urgence d'ici le 15 mai», a-t-elle encore insisté. Avant de préciser le site en ligne dédié, valeriepecresse.fr. «Il en va de la survie des Républicains, et au-delà, de la survie de la droite républicaine.»
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Quelques heures plus tôt, son «mousquetaire» Michel Barnier s'était pourtant voulu rassurant. Sur France Inter, l'ancien candidat du Congrès s'était exprimé en ces termes : «Avec l'ensemble de nos élus et de nos militants, nous avons la capacité de faire à cette situation matérielle difficile.»
Par cet appel à la solidarité, Valérie Pécresse rappelle un précédent épisode ayant agité la droite. À la suite de l'invalidation de ses comptes de campagne en 2012, Nicolas Sarkozy avait dû lui aussi solliciter ses militants pour lui permettre de rembourser ses dettes. Le «Sarkothon» avait permis au candidat de réunir quelque 11 millions d'euros.
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Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron
Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.
Présidentielle : appel «à la plus grande prudence» après un «faux sondage»
De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.
Le Figaro
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Arthur BerdahLe président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour, selon des résultats non définitifs. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2022
Une première depuis plus de 40 ans. Pour la deuxième fois dans l'histoire de la Ve République, les Français s'apprêtent à vivre le match retour d'une affiche à laquelle ils ont déjà assisté. Selon les résultats définitifs de 100% des communes fournis par le ministère de l'Intérieur, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont hissés en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2022. Le président sortant a recueilli 27,84% des suffrages, contre 23,15% à son adversaire RN. Les deux candidats, qui se sont affrontés en finale en 2017, seront départagés par les électeurs le dimanche 24 avril prochain, jour du second tour.
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Les dix autres prétendants qui briguaient l'Élysée échouent donc à se qualifier. Parmi eux figure notamment l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième avec 21,95%. Il devance très nettement ses concurrents, dont le nationaliste Éric Zemmour (7,07%) - qui tombe sous la barre symbolique des 10%. Derrière, la LR Valérie Pécresse (4,78%) et l'écologiste Yannick Jadot (4,63%) n'ont pas été en mesure de dépasser le seuil des 5%, et ne devraient pas voir leurs frais de campagne être remboursés par l'État. Tout comme le député Jean Lassalle (3,13%).
Dans le bas de tableau, le communiste Fabien Roussel (2,28%) et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (2,06%) créent la surprise en faisant mieux que le Parti socialiste, dont la représentante Anne Hidalgo (1,75%) réalise le pire score de l'histoire de son camp. Seuls l'anticapitaliste Philippe Poutou (0,77%), et la trotskiste Nathalie Arthaud (0,56%) font moins bien, et ferment la marche de cette élection présidentielle de 2022.
- Emmanuel Macron : 27,84%
- Marine Le Pen : 23,15%
- Jean-Luc Mélenchon : 21,95%
- Eric Zemmour : 7,07%
- Valérie Pécresse : 4,78%
- Yannick Jadot : 4,63%
- Jean Lassalle : 3,13%
- Fabien Roussel 2,28%
- Nicolas Dupont-Aignan : 2,06%
- Anne Hidalgo : 1,75%
- Philippe Poutou : 0,77%
- Nathalie Arthaud : 0,56%
Quel taux d'abstention, quelle participation ?
Après des mois d'une campagne atypique qui a peu mobilisé, l'abstention a été plus élevée qu'il y a cinq ans avec un peu plus de 25% selon des résultats quasi définitifs. Elle est donc supérieure à celle de 2017 (22,23%). Le record reste celui de 2002, avec 28,4% d'abstention.
Quels ralliements ?
Plusieurs candidats ont d'ores et déjà donné leurs consignes de vote pour le second tour de la présidentielle. C'est le cas d'Anne Hidalgo (PS), qui a été la première à se positionner en faveur d'Emmanuel Macron afin de «voter contre l'extrême droite». Elle a été suivie par Fabien Roussel (PCF) qui a appelé à «battre Le Pen» et son «projet raciste et xénophobe». Yannick Jadot (EELV) a fait de même.
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Valérie Pécresse (LR) n'a pas donné de consigne mais a déclaré qu'elle voterait Emmanuel Macron «pour empêcher l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ».
Éric Zemmour a quant à lui appelé à voter Marine Le Pen.
Le candidat NPA Philippe Poutou, a appelé à «ne pas donner une voix» à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, mais sans donner de consigne de vote pour Emmanuel Macron. Jean Lassalle n'a pas donné de consigne de vote à son électorat. La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud votera blanc.
Y aura-t-il un débat entre Macron et Le Pen pour le second tour ?
Le débat d'entre-deux tours n'est pas encore officiellement annoncé. Mais il pourrait avoir lieu le 20 avril prochain, quatre jours avant l'ultime appel aux urnes.
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Que disent les sondages sur le second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?
Selon le dernier sondage Elabe Opinion publié vendredi 8 avril, l’actuel président serait vainqueur d'une courte tête, avec 51% des voix devant la candidate du Rassemblement national (49%).
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Quel avait été le score de Macron en 2017 ?
Emmanuel Macron, en tête du premier tour de cette élection présidentielle 2022 avec 27,6 % des voix, l'était déjà cinq ans plus tôt. En 2017, il était arrivé premier également du premier tour, avec 24,01%, déjà devant Marine Le Pen qui était quant à elle à 21,3%. Les deux finalistes ont donc amélioré leur score par rapport à leur résultat d'il y a cinq ans.
Les résultats du premier tour dans les grandes villes de France
Résultats à Paris : c'est Emmanuel Macron qui arrive en tête, avec 35,33% des voix, suivi de Jean-Luc Mélenchon. La maire de Paris, Anne Hidalgo, arrive en 7e position, avec 2,17% des voix.
Résultats à Lyon : Emmanuel Macron est arrivé en tête (31,84%), dépassant de peu Jean-Luc Mélenchon (31,06%)
Résultats à Marseille : Jean-Luc Mélenchon arrive en tête avec plus de 31% des voix, devant Emmanuel Macron (22,62%)
Résultats à Toulouse : La Ville rose a voté pour Jean-Luc Mélenchon à 36,65%.
Résultats à Nice : C'est Emmanuel Macron qui est arrivé en tête, suivi de près par Marine Le Pen.
Résultats à Nantes : Jean-Luc Mélenchon arrive en tête. Yannick Jadot se hisse à la troisième place.
Résultats à Montpellier : la ville a choisi Jean-Luc Mélenchon, puis Emmanuel Macron.
Résultats à Strasbourg : comme d'autres grandes villes, Strasbourg a d'abord choisi Jean-Luc Mélenchon.
Résultats à Bordeaux : le président sortant Emmanuel Macron est en tête à Bordeaux.
Résultats à Lille : la ville a placé Jean-Luc Mélenchon en tête.
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Résultat présidentielle 2022 : Ciotti ne votera pas Macron et n'exclut pas de soutenir Le Pen
La «défaite est brutale pour la droite républicaine qui a fondé la Ve République», a estimé l'ex-finaliste du Congrès LR, après les 4,78% obtenus par Valérie Pécresse.
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Le Figaro
Présidentielle 2022: «La tenaille de la colère»
L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Le macronisme va bien. Le président-candidat réunit, après un mandat tourmenté, 900.000 voix de plus qu’il y a cinq ans. Il aborde ce second tour en grandissime favori. Il consolide une force centrale qui revendique la compétence, l’expertise et s’envisage comme le cœur battant de la République, du progrès et de la raison. Lyrisme (un poil) techno, bienveillance (un rien) métallique, dynamisme managérial, réformisme hésitant (comme on est en train de le voir sur les retraites), ce centrisme «feel good» répond à la sensibilité d’une France encore prospère (celle des retraités), innovante (classes urbaines dominantes), tempérée (provinces sereines, de Biarritz à Trouville). Cette citadelle électorale qui regroupe un tiers des Français vit désormais sous la menace de deux forces hostiles aussi puissantes dans les urnes que faméliques dans nos deux Assemblées. Depuis le référendum de 2005, qui a donné aux électeurs du non le goût amer du «qui gagne perd», ces deux courants antagonistes ne se sont plus réunis mais continuent de s’élargir. Si l’on additionne tous les votes qui forgent la tenaille de la colère, on atteint désormais les 60 %. L’abstention de masse amplifie le phénomène…
À gauche, la percée de Jean-Luc Mélenchon met en lumière l’hybridation d’une gauche anciennement socialiste avec la jeunesse écolo des métropoles et les banlieues islamisées. À droite, la poussée spectaculaire du bloc nationaliste a broyé ce qu’il restait des Républicains. Trois tiers irréconciliables qui entraînent Macron et Le Pen dans un affrontement total aux conséquences forcément négatives.
Si les sondages disent vrai, la victoire d’Emmanuel Macron fait peu de doute. Mais le paysage politique dévasté dans lequel il pourrait entamer son second mandat est très préoccupant. La frustration née du sentiment de l’alternance impossible risque de durcir un peu plus la tension qui traverse notre pays. La tentation sera grande, dans cette partition sociologique, de réveiller «la guerre de classe à classe, de ceux qui n’ont rien contre ceux qui ont» (Tocqueville). Le chef de l’État l’a compris, qui promet de nouvelles formes de gouvernement. En vérité, c’est tout l’exercice démocratique qu’il faudra, d’urgence, restaurer.
Ivan Rioufol: «La présidentielle face au front «antisystème»
CHRONIQUE - Le président-candidat a accusé à plusieurs reprises le «système» en le rendant coupable d’entraver sa politique. Toutefois, la fronde électorale demeure une réalité indomptable.
«Le score famélique d'Anne Hidalgo à Paris s'explique en partie par sa gestion désastreuse de la capitale»
ENTRETIEN - Au premier tour de l'élection présidentielle, la maire de Paris Anne Hidalgo a recueilli à peine plus de 2% des suffrages dans sa ville. Le journaliste et historien Didier Rykner y voit une conséquence directe de la politique que mène l'élue .
Maxime Tandonnet: «Une élection pour rien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'essayiste juge sévèrement le résultat de l'élection présidentielle et la campagne qui a précédé. Ce premier tour fut celui du néant des idées, et a été marqué par une radicalisation spectaculaire de la scène politique française, analyse-t-il.
Le Figaro
Agressions sexuelles à l’École polytechnique: près d’une étudiante interrogée sur quatre affirme avoir été victime
Par
Maud Kenigswald •
Publié le 11/04/2022 à 20:40
• Mis à jour le 11/04/2022 à 21:18
Après CentraleSupélec, la meilleure école d’ingénieurs de France dévoile à son tour l’existence de violences sexuelles grâce à un sondage mené auprès de plus de 2000 élèves ou anciens élèves.
En octobre, Centrale Supélec avait révélé des faits de violences sexistes et sexuelles dans ses rangs. Une première bombe, qui avait questionné les conditions favorisant ces pratiques dans ces établissements: le faible nombre de femmes, l’isolement sur le plateau de Saclay, le manque de surveillance les soirs et le week-end... Sept mois plus tard, Le Monde dévoile les résultats d’une enquête similaire réalisée par l’École polytechnique et menée suivant les recommandations du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Un questionnaire rempli par environ 2100 jeunes sur les 3400 ayant intégré «l’X» entre 2018 et 2021. Selon ce sondage, près d’une étudiante interrogée sur quatre affirme avoir été victime d’agressions sexuelles, depuis son arrivée dans l’établissement.
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Onze se déclarent victimes d’une tentative de viol ou d’un viol pendant leurs années à Polytechnique.
«Nous nous doutions qu’il allait y avoir des cas, mais le bilan s’avère intolérable, en pointant des agissements inacceptables», commente au Figaro Étudiant François Bouchet, directeur général de l’École polytechnique, qui nous avait confié «vouloir prendre le temps de bien préparer cette enquête afin de répondre aux attentes». Les résultats sont sidérants. Selon ce sondage, 23% se disent victimes d’une agression sexuelle subie au cours de leur scolarité. D’après leurs témoignages, sans leur consentement, on s’est frotté à elles, on a touché leurs seins, leurs fesses, on les a embrassées. Et 11% des jeunes femmes interrogées expliquent avoir reçu des propositions sexuelles insistantes «malgré leur refus». Trois jeunes rapportent avoir été drogués à leur insu lors d’une fête, onze se déclarent victimes d’une tentative de viol ou d’un viol pendant leurs années à Polytechnique.
Une culture sexiste dans l’école
Cette affaire fait écho à une publication de l’IK, le magazine hebdomadaire des élèves, en février 2017. Le journal avait sorti un hors-série sur les femmes, avec de nombreux récits d’étudiantes faisant état d’une culture sexiste régnant lors de leur scolarité, conséquence notamment de la proximité de l’école avec l’armée. Selon cette parution, durant une soutenance de stage, un responsable militaire avait par exemple soufflé à une élève portant un tailleur: «Il faut faire attention à la tenue que vous portez, surtout devant un parterre d’hommes, ça peut brouiller le message. Moi, j’ai eu du mal à me concentrer pendant votre présentation.» Le Monde évoque un nouveau hors-série «IK au féminin» paru en février 2022, qui montrerait comment ces comportements imprègnent toujours l’école. Récemment, la présence de fresques de filles nues peintes par des élèves avait provoqué des remous. Autre évènement mentionné par le magazine «IK au féminin»: un encadrant aurait dit à une étudiante en tenue de sport qu’il était «ravi de la voir en brassière».
Finalement, l’X a élaboré un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, qui devrait être amélioré au moyen de groupes de travail. «Aujourd’hui, le dispositif dans l’établissement repose sur de la prévention et du traitement, avec par exemple des amphithéâtres pour former les étudiants, des cellules d’écoutes, un service de psychologie et même, une permanence dédiée au commissariat de Palaiseau.», détaille François Bouchet au Figaro Étudiant. Et d’ajouter : «Néanmoins, il faut que les étudiants soient acteurs de la lutte contre les violences sexuelles, il s’agit d’une responsabilité collective de l’école. Ils doivent aussi en parler et nous permettre de pouvoir réagir. Sans les noms des présumées victimes ou agresseurs, nous ne pouvons travailler ni mettre en place des sanctions».
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Le Figaro
Gaz, électricité : quels fournisseurs font le plus grimper la facture d'énergie?
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les hausses de prix pratiquées sur un an par les acteurs français du gaz et de l'électricité. Les différences entre les fournisseurs sont immenses.
Avez-vous choisi le mauvais fournisseur d'énergie? Mega Énergie, Wekiwi, Total, ENI, Happ-e, Vattenfall... Les nouveaux venus dans le marché de l'électricité et du gaz avaient tout pour séduire il y a encore quelques mois, avec des tarifs bien plus bas que le duo EDF-Engie. Depuis l'ouverture à la concurrence en 2007, environ 25% des Français s'étaient laissé convaincre par l'un de ces nouveaux acteurs, abandonnant de fait les tarifs réglementés. Le retour sur terre est brutal : les tensions inflationnistes ont fait flamber le coût de l'énergie. La guerre en Ukraine n'a rien arrangé. Et certains répercutent les hausses de manière assez brutale.
Nous avons cherché à savoir quels sont les fournisseurs qui protègent le moins bien leurs clients dans ce contexte de tension. Nous avons donc compilé des données inédites fournies par notre partenaire Watissime*, comparateur de tarifs en ligne et courtier en énergie.
Pour trois différents foyers-type, nous avons mesuré l'évolution de la facture mensuelle, entre le mois de mai 2021 et le mois d'avril 2022. Les hausses vont de 23% à plus de 94% selon les cas. Nous présentons à chaque fois une facture-type pour des offres gaz-électricité groupées, avec le duo EDF-Engie et six des principaux fournisseurs alternatifs.
Mega Energie a drastiquement augmenté ses tarifs
Le portrait n'est pas flatteur pour les fournisseurs alternatifs. «Ils se fournissent sur les marchés et donc sont tributaires de ces prix-là, indique Caroline Greard, chef de projet énergie chez Watissime. Certains subissent la flambée des prix plus que d'autres, selon le moment où ils ont acheté». En clair, quand ils ont anticipé leurs achats, ils maîtrisent un peu mieux leurs tarifs. La société Mega Énergie, avec son prix indexé sur le prix du marché de gros du mois précédent, apparait comme celle qui est qui est aussi la plus chère.
Pour cette société, «la comparaison se fait au pire moment, étant donné que nous sommes au milieu d'une crise énergétique majeure, justifie Michael Corhay, le directeur. Cela ne peut aller que mieux dans un horizon de 6 à 12 mois.» Il appelle à la patience. «Les marchés anticipent déjà une baisse des prix de 40 à 45% d'ici à 2023», rassure-t-il.
À l'autre bout de la chaîne, EDF pour l'électricité, et Engie pour le gaz sont évidemment les plus épargnés, grâce aux mesures du gouvernement. Il s'agissait d'abord, à l'automne 2021, de bloquer les prix réglementés du gaz et de limiter la hausse des prix de l'électricité à 4% maximum. Les hausses pour les particuliers se maintiennent donc autour de la barre des 30% en moyenne sur un an, d'après nos chiffres.
Quels conseils pour se protéger des futures hausses des tarifs?
Que faire, aujourd'hui, pour aborder les prochains mois avec plus de sérénité ? Sur l'électricité, il faut savoir que la hausse s'est déjà calmée. Les fournisseurs commencent à avoir des marges de manœuvre, car ils ont pu disposer de l'extension des quotas d'électricité nucléaire vendue à prix cassés, par EDF à ses concurrents (le tarif «Arenh»). «Cela a permis à ces derniers de sortir la tête de l'eau, constate Caroline Greard. Je conseillerais au consommateur d'aller sur des offres de Vattenfall ou Total, vraiment privilégier de grands groupes».
Quant au gaz, la situation est un peu plus complexe, liée à l'incertitude autour de l'approvisionnement. «Très honnêtement, si vous êtes au tarif réglementé du gaz (Engie, NDLR), restez-y», conseille Caroline Greard, de Watissime. En revanche, si vous avez déjà fait un autre choix, impossible de revenir en arrière. Il n'est plus commercialisé et sa suppression est prévue pour juillet 2023. Cette mesure de libéralisation du marché devait être à l'origine pourvoyeuse d'économies pour le consommateur en bout de chaine. Mais dans le contexte de tensions d'approvisionnement, elle pourrait ne pas être une si bonne nouvelle dans les mois à venir. «On manque de visibilité avec la guerre en Ukraine. Au moins, jusqu'ici, l'usager était protégé», estime Caroline Greard.
*Site du groupe Figaro
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«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni
TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. 22 familles ont d'ores et déjà saisi un avocat.
Salmonellose: l'usine des chocolats Kinder arrêtée par les autorités belges, Ferrero reconnaît des «défaillances internes»
Le groupe italien, qui a déjà été contraint de rappeler certains lots fabriqués en Belgique dans plusieurs pays européens, a présenté ses «sincères excuses» dans un communiqué.
Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien
La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.
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L’école a plus souffert de son ministre que du Covid
ActuCes deux années de crise sanitaire dans l’éducation montrent que l’investissement des professionnels a pu permettre de limiter les dégâts, malgré une politique qui s’employait à creuser les inégalités.
Olivier ChartrainCela avait plutôt mal commencé pour Jean-Michel Blanquer, qui jurait encore, le 12 mars 2020 au matin, que les écoles ne fermeraient pas : le soir même, Emmanuel Macron annonçait le confinement pour tous dès le 17 mars. Par la suite, le ministre a fait de « l’école ouverte » un mantra politique, dont la répétition jusqu’à l’écœurement, pendant deux ans, devait montrer combien sa parfaite gestion de la crise sanitaire permettrait aux élèves français de s’en sortir pour le mieux.
La « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné
La réalité a fait litière de ces fariboles, celui qui se prenait pour le roi paraissant vite nu aux yeux des enseignants, mais aussi des familles et des élèves. Président de l’IR-FSU (Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire) et ancien inspecteur, Paul Devin explique : « Jean-Michel Blanquer a inventé une volonté de fermer les écoles qui n’existait pas, pour faire croire que les maintenir ouvertes – mais sans leur donner les moyens de fonctionner efficacement et en sécurité – relevait de la volonté d’un ministre exceptionnel ! »
Du confinement total aux cours hybrides, la « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné – sinon grâce à la bonne volonté et à l’investissement des personnels, entre matériel désuet, réseaux sous-calibrés, logiciels inefficaces, difficultés d’accès pour les familles populaires…
Un feu continu de dénigrement des enseignants
Dès le départ, de la droite à la Rue de Grenelle, un feu continu de dénigrement des enseignants a tenté de faire porter à ceux-ci la responsabilité des difficultés. Un discours qui n’a pas eu la portée escomptée : principale fédération de parents d’élèves, la FCPE reconnaît ainsi que la période a pu, au contraire, rapprocher familles et enseignants, les premières constatant les efforts des seconds pour maintenir le lien avec leurs enfants et réalisant que faire la classe, même à la maison, c’est un métier.
Un constat nuancé par Laurent Frajerman, historien des politiques éducatives : « Beaucoup de parents ont compris que l’acte d’enseigner passe par l’oral, l’interaction. Mais la “continuité pédagogique” a aussi renforcé des attentes un peu consuméristes vis-à-vis de l’école qui peuvent, à l’avenir, constituer une source de problèmes. »
L’accroissement du décrochage
Reste l’essentiel : les difficultés des élèves eux-mêmes. Or, après deux années de crise, le constat n’a rien d’évident. Les études du ministère, se fondant par exemple sur les évaluations de septembre 2022, affirment que l’essentiel des retards scolaires dus à la crise a déjà été rattrapé. D’autres, comme celle menée au printemps 2021 pour le SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction), se montrent nettement plus alarmistes sur les retards pris dans les apprentissages, sur l’accroissement du décrochage…
Pour Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation, « c’est lors des changements de cycle – entrée au collège, au lycée, à la fac – que les difficultés et les retards apparaissent. » Paul Devin nuance… et attaque : « On manque encore de recul et de données concernant les retards dans les apprentissages. L’impact de la crise tient plus à la politique du ministre, qui a fait avancer ses réformes à l’abri de la crise. »
« Retour de la conflictualité »
Réforme des baccalauréats, apprentissage de la lecture, place du numérique, management… le président de l’IR-FSU juge que « la période a couvert des transformations profondes de l’école qui seront à la base d’une accélération des inégalités. On le voit avec le gonflement d’une offre éducative commerciale, accessible aux seules familles qui en ont les moyens ». Laurent Frajerman redoute, lui, une école « à la brésilienne, avec des précaires ou des professionnels enseignant à l’occasion, avec des cours tout prêts sur des plateformes de type Uber ».
Tout en relevant un dernier enseignement de la période : « Avec la grande mobilisation du 13 janvier, on a vu le ministre obligé de composer à nouveau avec les syndicats. Ce retour de la conflictualité montre que les personnels ne se laisseront pas faire. »
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Entre soulagement et inquiétude, l’école se démasque
ActuEnvie de retrouver des conditions de classe normales, mais crainte de la remontée des contaminations amènent les syndicats enseignants à interroger les raisons de la fin de cette mesure barrière.
Olivier ChartrainÀ partir de ce lundi matin, 14 mars, le port du masque n’est plus obligatoire en classe, de l’école primaire (maternelle et élémentaire) au lycée. « Chez nos collègues, le soulagement domine », note Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). « On va enfin pouvoir retrouver le visage de nos élèves, exercer notre métier dans des conditions normales… Tout le monde était fatigué de porter le masque. Maintenant, était-ce vraiment le bon moment pour le faire ? Les contaminations remontent dans beaucoup d’endroits… » s’inquiète-t-elle, traduisant les sentiments contradictoires de nombre de familles et de personnels.
Le retour au niveau 1 du protocole sanitaire implique trois principales évolutions : d’abord, la fin du port obligatoire du masque, en extérieur (ce qui était déjà le cas) comme en intérieur, pour les élèves comme pour les personnels, de la maternelle au lycée et sur tout le territoire métropolitain. Cependant, le masque reste obligatoire dans les transports et « fortement recommandé » pour les personnes positives après leur période d’isolement (dont sont dispensés les moins de 12 ans et les personnes présentant un schéma vaccinal complet).
Guislaine David voit là un premier souci potentiel : « En novembre 2021, quand il a fallu remettre les masques après les avoir enlevés, ça a été compliqué à gérer, mais au moins l’obligation était toujours là. Cette fois, elle n’y est plus. » Sa collègue Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (secondaire), remarque : « Nous avons demandé au ministère d’anticiper, en indiquant à partir de quel taux d’incidence du virus en population scolaire on pourrait revenir au port du masque. On nous a répondu que c’était une bonne idée, mais que c’était trop compliqué ! »
« limiter les brassages trop importants »
Autres conséquences du passage au niveau 1 : toutes les restrictions aux activités sportives, en extérieur ou en intérieur, sont levées. Enfin, alors que les mesures d’hygiène (lavage des mains, aération des lieux fermés et désinfection des surfaces de contact) restent en vigueur, les dispositions visant à limiter le brassage des élèves sont levées. Enfin, pas tout à fait puisqu’il est recommandé « dans la mesure du possible » de « limiter les brassages trop importants », notamment lors des récréations et à la cantine…
Mais la fin du masque obligatoire implique aussi que, face à un cas positif dans une classe, l’ensemble de celle-ci, enseignants inclus, devient cas contact. La gestion des cas contacts risque de devenir un casse-tête, en particulier au lycée puisque, avec la réforme du bac, ses spécialités et ses options multipliant les brassages, « de fait, il n’y a plus de groupe classe », explique Sophie Vénétitay : « Comment pourra-t-on recenser tous les groupes avec un élève positif ? À ce rythme, je crains qu’il ne faille pas longtemps avant qu’un lycée de taille moyenne soit entièrement cas contact ! » D’autant que les premiers examens ont lieu dès la mi-mai, et que la vaccination des élèves, note la syndicaliste, reste « très inégale, notamment dans les territoires les plus défavorisés ou dans les lycées professionnels ». C’est l’une des raisons pour lesquelles elle juge « précipitée » la fin de l’obligation du port du masque, suspectant qu’il s’agit avant tout d’une « décision politique ».
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Nicolas Baverez: «La Chine en plein dilemme stratégique»
CHRONIQUE - Le pari effectué par Xi Jinping en soutenant Vladimir Poutine dans son entreprise impériale est en passe de se retourner contre la Chine.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, Xi Jinping a apporté un soutien sans faille à Vladimir Poutine, dans le cadre de l’«amitié sans limite» actée par l’accord de coopération du 4 février 2022. La Chine a refusé d’appliquer les sanctions internationales, s’est abstenue à l’ONU et a relayé le narratif de Moscou rejetant sur l’Otan la responsabilité de la guerre. La guerre d’Ukraine est ainsi devenue le laboratoire de l’axe des régimes autoritaires et de leur stratégie visant à faire émerger un monde post-démocratique et post-occidental.
Misant sur une victoire rapide de la Russie, Xi Jinping entendait faire de la Chine le vrai vainqueur du conflit. La coalition des régimes autoritaires devait enregistrer un succès décisif et réaliser une nouvelle avancée, au prix d’une dépendance accrue de la Russie vis-à-vis de la Chine du fait des inévitables sanctions internationales. Les démocraties occidentales étaient censées subir une humiliation et apporter une nouvelle preuve de leur impuissance et de leur division face à la menace de la force armée. L’annexion de l’Ukraine par la Russie constituait enfin la meilleure des répétitions générales pour cellede Taïwan par la Chine.
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Mais l’histoire n’est jamais écrite, particulièrement en cas de recours à la guerre dont on sait quand on la commence mais pas quand et comment on la finit. Le culte de la personnalité et l’absence de contrepouvoirs propres aux autocraties du XXIe siècle les ont poussées à la faute.
Pour la Russie, l’agression de l’Ukraine se traduit par un quadruple échec, militaire, économique, diplomatique et moral. Or cet échec rejaillit sur la Chine et amplifie nombre de ses difficultés, l’année même où le XXe Congrès du Parti communiste s’apprête à consacrer le pouvoir de Xi Jinping en l’investissant d’un troisième mandat présidentiel. Pour être alliées et pour communier dans la haine de la démocratie et le ressentiment contre l’Occident, la Chine et la Russie sont dans des situations asymétriques. La Russie est une puissance déclinante au plan démographique, économique et technologique, engagée dans une stratégie d’autarcie et de gains territoriaux par le recours systématique à la force armée. La Chine est une puissance ascendante qui a construit son émergence sur la mondialisation, dirigée par un Parti communiste dont la légitimité est fondée sur la réunification de la nation chinoise mais aussi la capacité à assurer la stabilité et le développement économiques.
Le pari effectué par Xi Jinping en soutenant Vladimir Poutine dans son entreprise impériale est en passe de se retourner contre la Chine, déstabilisée par la déflagration géopolitique et le choc économique provoqués par la guerre en Ukraine.
Pékin se trouve tout d’abord confronté à l’impasse de la stratégie zéro Covid face à Omicron comme du refus de vacciner les personnes âgées. Ceci a contraint à confiner les 13 millions d’habitants de Shenzhen et les 26 millions d’habitants de Shanghaï, au prix d’effets dévastateurs sur la production et les chaînes logistiques. Les naissances ont chuté à 10,62 millions en 2021 contre 14,65 en 2019 pour une population de 1,41 milliard de personnes, ce qui accélère le vieillissement et bride la croissance potentielle.
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À court terme, le krach du secteur immobilier se poursuit. La reprise en main idéologique et réglementaire des secteurs de la finance, de la technologie et de l’enseignement privé entraîne une diminution brutale de l’activité et de l’innovation. La chute de l’activité mondiale ainsi que l’explosion des prix de l’énergie et de l’alimentation télescopent aujourd’hui une économie en plein ralentissement. À plus long terme, la fragmentation de la mondialisation remet en question le modèle de développement par les exportations qui a porté les Quarante Glorieuses chinoises.
Taïwan
Le soutien apporté à la Russie conforte aussi la dégradation de l’image de la Chine, comme les inquiétudes que suscitent ses ambitions de puissance et sa volonté d’expansion à Taïwan et en mer de Chine. Le basculement dans une confrontation frontale avec les démocraties, dont témoigne l’atmosphère glaciale du sommet avec l’Union européenne, comporte un coût économique, social et diplomatique très élevé. Le postulat de la décadence et de la désunion de l’Occident se trouve démenti par les réactions à l’agression russe. L’Ukraine fournit par ailleurs à Taïwan, même si la situation est très différente, des enseignements utiles sur la stratégie et les moyens que peut mobiliser un peuple démocratique pour résister à l’attaque d’un empire autoritaire.
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Sous le soutien de Xi Jinping à Vladimir Poutine, se creuse ainsi un double écart. Écart entre les visions et les objectifs stratégiques de la Chine et ceux de la Russie. Écart entre la ligne de Xi Jinping et les intérêts fondamentaux de la Chine.
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Aider les plus petits à passer l’étape du déménagement
ActuUn changement d’habitat représente un vrai chamboulement dans la vie des enfants. Eux qui redoutent avant tout l’instabilité se retrouvent soudainement face à l’inconnu. Quelques pistes pour les accompagner pendant cette période difficile.
Noé BlouinChanger de vie alors que l’on commence juste à construire la sienne, voilà qui peut faire peur. Les causes peuvent être multiples (un divorce, l’arrivée d’un bébé, une envie d’ailleurs après le confinement, etc. ), mais le résultat est le même. Pour un jeune enfant, partir de sa maison signifie beaucoup de choses, à commencer par une perte de stabilité.
Au départ, il y a souvent le stress généré par les parents. Qu’importe le contexte, un déménagement est toujours une période délicate, même pour les adultes. À n’importe quel âge, l’enfant est affecté par son environnement et ressent chaque changement dans les habitudes du foyer.
Irritabilité et troubles du sommeil
Avant 2 ans, le petit peut déjà se rendre compte qu’un événement inhabituel survient dans sa famille et se montrer plus tendu, en multipliant les crises par exemple, ou en dormant moins bien. Pour les enfants un peu plus âgés, qui commencent à aller à l’école, les symptômes sont plus variés. Il est ainsi possible qu’ils régressent, se remettent à uriner au lit, deviennent irritables et, surtout, qu’ils rejettent en bloc ce nouvel habitat dont ils ont tant entendu parler. Et ce, malgré les avantages possibles : un jardin spacieux, une chambre pour eux, davantage de place pour ranger leurs jouets, etc. Mais, parfois, le petit s’en moque, car la dernière chose qu’il désire, c’est dire adieu à la maison qui l’a vu grandir. Et puis, s’imaginer dans un nouvel environnement alors que son cerveau a encore du mal à traiter les données conceptuelles demeure une tâche très compliquée. Pour un jeune enfant, chaque chose qu’il connaît est tacite pour tout le monde, et sa maison est donc sa maison, il lui est impossible de s’imaginer dans une autre.
Il faut ainsi éviter de trop impliquer les plus petits dans le processus. « C’est bien de lui dire que l’on fait les cartons, mais bien souvent les enfants sont extrêmement tristes, explique la psychologue Charlotte Argod. Un déménagement, cela représente beaucoup d’efforts pour un enfant, il ne faut pas non plus trop lui en demander. » Pas la peine non plus qu’il soit présent pour aider modestement à déplacer les étagères le jour J. Pour une question pratique, tout d’abord, mais aussi parce que l’un des instants les plus importants dans le petit deuil qu’il va traverser reste surtout le moment où il dira au revoir, avec toute la famille, à son ancien habitat.
Retrouver ses habitudes
Par la suite, il doit retrouver ses repères dans cette nouvelle maison. Inutile de tout changer d’un coup, c’est plus simple si le mobilier reste en grande partie le même, ne serait-ce que quelques mois, avant de faire place au neuf. Dormir pour la première fois seul, sans petit frère ou petite sœur, dans une chambre demande un certain temps d’adaptation (différent selon les enfants). Cela se passe donc mieux si l’enfant retrouve l’espace rassurant du lit douillet qu’il a toujours connu. Outre la décoration, c’est aussi la continuité dans les routines quotidiennes qui aide les plus jeunes à retrouver leur place. Le petit déjeuner avec les parents dans la cuisine, les jeux dans le salon après le goûter sont autant de petites briques qui viennent consolider les repères.
Si les pipis au lit et les crises persistent les mois suivant l’arrivée dans la nouvelle maison, il faut continuer, même si cela peut s’avérer usant, à expliquer à l’enfant que ce n’est pas grave et que ses troubles sont toujours dus au déménagement. Comme à chaque fois dans ce type de cas, patience et bienveillance sont de mise. Les choses rentreront dans l’ordre au fur et à mesure que l’enfant se construira des souvenirs et des bons moments dans ce nouvel environnement. Il est important que le lieu devienne celui où il reçoit ses nouveaux amis, où il fête ses anniversaires, etc. L’enfant finira par se dire qu’elle n’est pas si mal, après tout, cette nouvelle maison.
3 questions à…. « Il ne faut pas l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet »
Charlotte
Argod
, psychologue
Pourquoi est-il si difficile pour un enfant de changer de maison ?
Le déménagement est compliqué pour deux raisons : d’une part, parce que les parents sont stressés, donc moins disponibles pour l’enfant ; d’autre part, car l’enfant aime la stabilité. Lui dire que l’on change de maison l’inquiète car ce qu’il aime, c’est son habitat à lui. Lui expliquer que l’on déménage pour un espace plus grand ne l’intéresse pas, car son univers est restreint : il n’y voit pas les mêmes avantages que ses parents. En général, le petit ne veut pas changer d’environnement car il veut garder ses habitudes. Les symptômes que l’on perçoit de façon récurrente sont davantage de pleurs, de stress, un regain de pipi au lit, ou le mal de ventre.
Comment aider un jeune enfant à se préparer à un déménagement ?
Il faut mesurer ce que le déménagement engendre dans l’environnement de l’enfant. S’il y a un changement de crèche, d’école, de ville ou de quartier, etc. Il faut le prévenir au plut tôt. Il ne faut pas forcément l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet. On ne peut pas lui demander d’être heureux de déménager, à quelques exceptions près. Même si la maison est plus belle, plus grande, avec un meilleur environnement, bien souvent il n’en veut pas. Pour une transition plus douce, on peut l’emmener dans le nouveau quartier, lui faire visiter la maison, sa nouvelle école ou sa nouvelle crèche. On peut aussi faire des photos avec lui dans son ancien environnement et préparer un petit album. Après le déménagement, l’enfant va connaître une petite période de deuil et il aura besoin de se souvenir, d’en reparler. C’est à ce moment-là qu’il faudra être à l’écoute de ses émotions. Les parents ont souvent tendance à dire : « D’accord, tu es triste, mais tu verras, c’est beaucoup mieux car tu auras ta chambre, etc. » Ce n’est pas la bonne solution. Il faut, au contraire, partager ce que l’on ressent, échanger avec l’enfant en lui faisant part de sa propre tristesse de quitter l’ancienne maison et de sa joie d’arriver dans une nouvelle demeure. En un mot, il faut parler de ses propres émotions, plutôt que de minimiser celles des enfants au prétexte de vouloir les rassurer.
Et après ?
L’enfant a besoin de stabilité, mais il a aussi besoin de continuité. La continuité, c’est de faire en sorte qu’il retrouve un minimum de repères. Ce n’est donc pas le moment de tout changer dans cette nouvelle maison. Il vaut mieux commencer par garder son vieux canapé et le changer quelques mois après, qu’il retrouve son lit, etc. Ce sont de petites choses mais il est important, par exemple, de conserver la même lessive. Les enfants sont très sensibles aux odeurs. Il faut que l’enfant se retrouve dans le même univers.
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Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Valeurs Actuelles
Présidentielle : après l’effondrement de leur parti, les Républicains s’interrogent sur leur avenir
« Qu’est-ce-qui n’est pas clair dans ce que je vous ait dit. Vous ne comprenez pas le français ? » Aurélien Pradié fulmine. Entouré de quelques militants, le secrétaire général des Républicains tente de garder la face. La défaite de Valérie Pécresse est sur toutes les lèvres. Le député du Lot, pourtant porte-parole de la candidate se fait distant… Très distant. De quelques gestes de la main très fébriles, il chasse ça et là les curieux entêtés à l’idée de lui soutirer quelques mots. Le parlementaire est à l’image de son parti : déboussolé. Quelques minutes plus tôt, dans la salle de réception de la Maison de la Chimie (Paris, VIIe arrondissement), les résultats du premier tour tombent. Un couperet pour les Républicains. 4,7 %… Un score bien en deçà des estimations des sondages. L’aventure s’arrête au premier tour comme en 2012 et en 2017. L’ambiance, qui s’annonçait déjà froide — Xavier Bertrand, l’un des “mousquetaires” de Valérie Pécresse, s’était même fait porter pâle, prétextant d’une « forte occupation » dans sa région —, devient glaciale. Larmes, cris de détresse, les militants semblent à l’agonie. Quelques sifflets éparses surgissent lorsque les visages d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen s’affichent sur les écrans. Le sénateur des Pyrénées-Atlantiques, Max Brisson, ne mâche pas ses mots : « Si les extrêmes arrivent si haut, c’est à cause d’Emmanuel Macron. À force de vouloir faire bouger la poutre, la maison risque de s’effondrer. Sa digue, contre une extrême droite qu’il chérit tant, il la construira tout seul. »
Quelle ligne pour le deuxième tour ?
Faut-il en conclure qu’il n’y aura pas de barrage à l’extrême droite ? Chez Les Républicains, la question est sensible. Depuis 2017, le parti est écartelé entre un ligne conservatrice, très à droite, incarnée notamment par Laurent Wauquiez ou Éric Ciotti, et une ligne plus modérée, celle portée pendant la campagne par Valérie Pécresse. La contre-performance de la candidate fait inévitablement resurgir ces lignes de fracture. Le parti doit-il jouer, une fois encore, la carte du “Front républicain” contre le Rassemblement national ? S’opposer à Emmanuel Macron ? Ou tenir une ligne “ni, ni” ? Lorsqu’elle monte sur scène, 20 minutes après l’annonce des résultats, la présidente de la région Île-de-France a fait son choix : « Malgré les profondes divergences que j’ai martelées tout au long de la campagne, je voterai en conscience Emmanuel Macron pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Mme Le Pen et le chaos qui en résulterait. » Elle embraye en « demand[ant] aux électrices et aux électeurs qui [l]’ont honorée de leur confiance, de peser les conséquences potentiellement désastreuses, pour notre pays et pour les générations futures, de tout choix différent du [s]ien qu’ils envisageraient pour le second tour ». En clair, elle leur demande de voter eux aussi pour le Président sortant.
🔴 « Pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen », Valérie Pécresse a annoncé son soutien à Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle.#Présidentielle2022 #1erTour pic.twitter.com/yh6u1KAbur
— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) April 10, 2022
Un message loin d’être reçu 5/5. Les Républicains devaient débattre lundi matin, lors d’un bureau politique, de la ligne à adopter ; en fait de quoi les avis contraires se multiplient, dès 20 heures passées ce dimanche. Éric Ciotti, premier à prendre la parole, annonce sur le plateau de TF1 que « les Français sont libres, mais personnellement je ne voterai pas pour Emmanuel Macron. […] Je récuse ces termes [de barrage] qui sont classiques et que les Français ne supportent plus. » Un peu plus tard, Julien Aubert, le député du Vaucluse, affirme sur BFM TV qu’il « ne votera pas pour Emmanuel Macron ». En fin de soirée, c’est encore Guilhem Carayon, le président des Jeunes Républicains, qui lance sur Twitter « pendant 5 années, nous avons combattu la politique d’Emmanuel Macron. Par cohérence, je ne voterai donc pas pour lui. »
Quel renouvellement pour Les Républicains ?
Alors le parti peut-il résister au choc ? « Il est trop tôt pour parler d’implosion. On surévalue le moment, par rapport à une histoire qui s’annonce déjà longue », tempère Julien Aubert. Amine Elbahi, de l’équipe de Valérie Pécresse, se montre plus pessimiste : « Il faut se demander comment la droite va survivre demain, et comment attirer nos électeurs qui sont partis ailleurs. Il faut renouveler nos idées et trouver de nouveaux visages. » Le “renouvellement”, c’est un peu le mantra des Républicains, une solution magique qui leur permettrait de survivre à la tempête mais dont les contours restent bien flous. Charles Consigny, élu parisien, martèle : « Il y avait un problème de ligne politique, nous n’avons pas proposé un vrai modèle de société, peste-t-il. Ça serait une bonne chose maintenant de mettre en avant de nouvelles têtes. » « Quand vous avez une décomposition, c’est prévu qu’il y ait une recomposition. », ajoute Julien Aubert. « On ne peut pas faire indéfiniment le grand écart au sein du parti, il faut assumer une ligne claire, sinon on perd nos électeurs », explique encore Stéphane Le Rudulier, sénateur et président de la fédération des Bouches-du-Rhône.
Pendant 5 années, nous avons combattu la politique d’Emmanuel Macron.
Par cohérence, je ne voterai donc pas pour lui.
Les consignes de vote rappellent trop l’ancien monde. Je me garderai bien d’en donner.
— Guilhem Carayon 🇫🇷 (@GuilhemCarayon) April 10, 2022
Encore faut-il tenir jusque-là. Car un renouvellement de la maison LR prendra forcément du temps, et il n’est pas certain que le parti en ait suffisamment. D’abord parce que les élections législatives arrivent à grands pas : prévues pour le mois de juin, elles pourraient bien être avancées si le président élu dans deux semaines décide de dissoudre l’Assemblée. Othman Nasrou, porte-parole de Valérie Pécresse, l’a bien compris, et appelle déjà, en cette soirée de premier tour, à la mobilisation pour les législatives. Il faut dire qu’en l’absence d’une ligne claire, alors que nombre d’ex-élus LR ont rejoint les rangs de la majorité et qu’Éric Zemmour compte bien jouer les trouble-fête, le parti pourrait voir son groupe parlementaire réduit à la portion congrue.
Ensuite parce que la campagne de Valérie Pécresse a coûté, selon les estimations de BFM TV, près de 15 millions d’euros. Or avec un score potentiellement inférieur à 5 %, Les Républicains ne toucheraient que 800 000 euros de financement de l’État, contre 8 millions s’ils passent cette barre fatidique. De quoi creuser un trou profond dans les finances du parti… Dimanche soir, il n’aura fallu que quelques minutes, après la fin du discours de la candidate, pour que la salle se vide. Pas de Christian Jacob à l’horizon, ni un quelconque ténor en guise de soutien. Elle achève sa campagne comme elle l’avait commencée… seule.
Le Figaro
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Arnaud De La GrangeREPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
Envoyé spécial à Kramatorsk
De loin, sous le pâle soleil d’avril, la scène paraît débonnaire. Des balayeurs qui lavent le pavé à grande eau, un camion de nettoyage dont les brosses griffent la chaussée. On croirait un lendemain de marché. Sauf que c’est la mort qui a fait ses courses vendredi à Kramatorsk, prélevant de manière absurde au moins cinquante-sept vies. Toutes civiles, toutes innocentes. La ville du Donbass est encore sous le choc de la frappe meurtrière d’un missile russe sur la gare.
Quand on s’approche, les lieux révèlent des détails tragiques. Dans un coin du hall, sont rangés bien en ordre des valises, des sacs à dos d’enfants, une poussette. Des bagages qui ne partiront jamais. Un brancard en toile kaki est abandonné contre un mur. Ici et là, des traînées de sang mêlé à de l’eau et du savon zèbrent le faux marbre. Partout, une odeur âcre. La directrice de la gare, Liubov Vladimirovna, n’arrive pas à raconter. Tout juste se lamente-t-elle de ces corps disloqués, décapités ou privés d’un membre. Vyacheslav, agent funéraire de la municipalité, raconte le même carnage. On l’a vite appelé sur les lieux, en lui demandant d’apporter «beaucoup de sacs». Il en a chargé 44, dans son véhicule et des camions militaires. «L’état des corps était terrible. On mettait juste une étiquette pour mentionner le sexe de la victime. Il y avait beaucoup de femmes et au moins cinq enfants», dit-il. Ses yeux se chargent d’ombre. Dehors, un autre camion projette un jet puissant pour chasser les marques rouges qui imprègnent le macadam. La voirie de l’horreur, le nettoyage absurde de la saleté humaine.
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La tragédie de la gare de Kramatorsk n’a pas amélioré l’image de la façon dont la Russie fait la guerre. L’engin a explosé sur un terre-plein de pelouse en face de l’entrée de la gare, alors que les candidats au départ se pressaient. Selon les autorités ukrainiennes, il s’agissait d’une arme à sous-munitions. Volodymyr Zelensky a qualifié l’attaque de «crime de guerre», évoquant un «mal qui n’a pas de limites». L’Américain Joe Biden a dénoncé une «horrible atrocité» tandis que la diplomatie française parlait de «crime contre l’humanité». De son côté, Moscou a démenti être à l’origine de la frappe, affirmant ne pas disposer d’un tel type de projectiles et parlant d’une «provocation ukrainienne». Pour le ministère russe de la Défense, le régime de Kiev a «orchestré» le carnage pour «empêcher le départ de la population afin de l’utiliser comme bouclier humain».
Interminable file de voitures
Kramatorsk est le principal nœud pour les évacuations en cours dans le Donbass sous contrôle ukrainien. Alors qu’une offensive russe de grande envergure se profile, les autorités ont exhorté les populations civiles à fuir la région avant qu’il ne soit trop tard. Et qu’elles soient prises dans une nasse meurtrière comme à Marioupol. Si la majeure partie d’entre elles prennent la route de l’Ouest, un certain nombre d’habitants empruntent le chemin de l’Est en gagnant les territoires prorusses. «La moitié des habitants de la région sont déjà partis et cela s’est accéléré avec le récit des horreurs de Marioupol, explique Tetyana Ignatchenko, porte-parole de l’administration militaire de la région de Donetsk, mais certains veulent rester. Cela fait huit ans que la guerre sévit à leur porte, alors ils se sont habitués à ses bruits…» Les lignes de front ne sont qu’à une trentaine de kilomètres et l’on entend régulièrement le roulement sourd de la canonnade. La ville est saupoudrée de postes de combat, sur lesquels certains combattants sont équipés de missiles antichars.
Les attaques se sont intensifiées sur un grand nombre de fronts de la région, et comme les Russes n’arrivent pas à grand-chose au sol, ils multiplient les frappes depuis les airs. Personne n’est plus en sécurité ici
Sur la route, entre Dnipro et Kramatorsk, on remonte une interminable file de voitures fuyant devant la rude empoignade qui s’annonce. Mais beaucoup de réfugiés partent en train. Comme Tamara et Anatoly Polyansky, un couple de 67 et 69 ans, qui tente de gagner la gare de la localité voisine de Sloviansk, puisque celle de Kramatorsk est fermée. «La guerre va encore s’approcher et nos enfants qui sont en Allemagne nous ont dit de partir tout de suite», dit Tamara avec un sourire presque gêné. Toutes leurs affaires tiennent dans un grand sac de toile. «C’est peu, mais on espère revenir bientôt», dit-elle. Autour de ces déplacés, s’affairent des bénévoles. «On les aide car ils sont vite paniqués et ils peuvent alors faire des erreurs. On leur fournit de la nourriture, on les aiguille vers les trains», dit Katia Onichenko, qui œuvre avec sa fille adolescente auprès des éprouvés. Elle était à la gare pour installer un stand quand la mort a frappé. Ce drame n’a entamé ni son sourire ni son allant. «Ma motivation, je la puise tous les jours chez les soldats ukrainiens que j’approvisionne en petites choses qui leur manquent. Leur détermination nous porte», dit-elle. Les volontaires humanitaires se sont regroupés dans une organisation dont le nom parle de lui-même: «Tout ira bien».
Kramatorsk est stratégique, car la ville est la «capitale» ukrainienne du Donbass depuis que Moscou contrôle une partie de la région par l’intermédiaire des séparatistes, après l’attaque de 2014. C’est là que se situe l’état-major régional de l’armée de Kiev. La ville est donc une cible de choix dans la nouvelle bataille qui s’annonce. En mal de succès militaires ailleurs dans le pays, Moscou se concentre sur le Donbass, dont une partie échappe encore à son contrôle. Et l’on dit que Vladimir Poutine veut pouvoir annoncer une «victoire» sur ce maigre terrain-là - à l’aune des ambitions initiales - pour le 9 mai, jour de la commémoration de la victoire contre les nazis.
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Les Russes ont dévoilé leurs intentions. Ils veulent notamment encercler les forces ukrainiennes du Donbass dans le «chaudron» de Kramatorsk. Un mouvement de tenaille coinçant la région entre les «Républiques» séparatistes de Donetsk et Louhansk au sud et l’est, et les forces russes avançant au nord. L’idée de la manœuvre est d’éviter d’attaquer de front les lignes de défense ukrainiennes, qui ont eu le temps de se «durcir» depuis huit ans. Et, une fois qu’elles seront prises dans la nasse, de matraquer les forces de Kiev à coups d’artillerie et de frappes aériennes, pour éviter un assaut d’infanterie, exercice coûteux et dans lequel les Russes ne semblent pas exceller depuis le début de la guerre. Au nord, la tenaille commence aux alentours d’Izyoum en direction du sud-est et les assauts se sont densifiés depuis une semaine. Entre les deux «pinces», une grosse centaine de kilomètres.
Pluie de missiles sur l’aéroport de Dnipro
Pour le moment, l’assaut majeur n’a pas été lancé. Le repositionnement des forces, avec notamment l’arrivée des troupes russes retirées du Nord et de la région de Kiev, n’est sans doute pas terminé. Et nombre d’unités doivent être remusclées, en hommes comme en munitions. Pour les Russes, la logistique est plus simple ici, avec une frontière distante d’une centaine de kilomètres. «Ils sont près de chez eux et on ne peut pas harceler leurs convois la nuit comme on l’a fait ailleurs», dit V., un militaire ukrainien. La prise de Marioupol, qui n’est pas encore acquise malgré la terrible situation des défenseurs ukrainiens, libérerait des forces russes pour attaquer par le sud, même si ces soldats doivent être passablement éreintés. «Clairement, les attaques se sont intensifiées sur un grand nombre de fronts de la région, dit Tetyana Ignatchenko, et comme les Russes n’arrivent pas à grand-chose au sol, ils multiplient les frappes depuis les airs. Personne n’est plus en sécurité ici.»
Dans la nuit de samedi à dimanche, d’énormes explosions ont secoué la ville de Dnipro. Une pluie de missiles qui a «complètement détruit» l’aéroport de cette grande ville de l’est de l’Ukraine, selon le gouverneur régional Valentin Reznitchenko. Un pas de plus dans la destruction par les Russes des infrastructures pouvant servir aux Ukrainiens dans cette région désormais clé. Un signe supplémentaire que l’offensive massive s’approche. Dimanche, la présidence ukrainienne a fait savoir que le pays était prêt pour la «grande bataille» dans l’Est. On espère bien stopper l’ennemi. Mais sur les routes de la région, les panneaux indicateurs ont été enlevés afin de ne pas l’aider s’il devait déferler.
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En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 47e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a trois semaines par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.
Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs poches à l'intérieur de la ville, notamment dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement de ces dix derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estimait il y a déjà 15 jours Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
Le Figaro
Présidentielle J-13: Macron et Le Pen tournés vers le second tour, Mélenchon veut prévenir le vote nationaliste, la droite se fracture
John TimsitRetrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».
Chers abonnés,
Comme nous nous y attendions, le duel annoncé s'est concrétisé dimanche dans les urnes. Pas de surprise donc, les deux finalistes sont les mêmes qu'en 2017 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Une autre campagne s'engage alors, avec les nouvelles stratégies qui vont avec. Et ce, pour élargir au maximum les bases électorales de chacun. Nous reviendrons sur ce jour d'après pour le président-candidat et la prétendante du RN. Dans ce contexte, les deux impétrants ont encore plus ancré leur clivage dans le paysage présidentiel qu'il y a cinq ans - mondialistes contre nationalistes. Au grand dam des anciens partis «traditionnels» de gauche comme de droite. Un marasme politique dans lequel un survivant de l'«ancien monde» a réussi à surperformer...jusqu'à espérer une qualification au second tour, Jean-Luc Mélenchon. Nous évoquerons l'appel du leader insoumis pour ne pas laisser ses électeurs voter pour Marine Le Pen. Au programme aussi ce soir, les Républicains qui tentent de s'accorder après le fiasco politique de Valérie Pécresse.Merci de votre lecture attentive et de votre fidélité.Très bonne soirée,John Timsit
Macron accélère en se tournant vers la gauche
Après une période d'avant premier tour poussive et Mezzo voce, Emmanuel Macron accélère. Et doit accélérer s'il veut assurer sa victoire. S'il a déjà affronté Marine Le Pen il y a cinq ans, le président-candidat sait qu'il s'agit d'une tout autre campagne. Alors qu'il avait attendu trois jours avant d'effectuer son premier déplacement en 2017, il s'est rendu dès lundi soir dans les Hauts-de-France sur les terres de sa concurrente nationaliste. Et ce, pour aller convaincre les électeurs indécis, hostiles ou de gauche qui pourraient être lassés de faire barrage à la droite nationaliste. Le tout, en souhaitant aussi mettre en lumière les «incohérences» du programme de sa concurrente du RN. Lisez l'article de Loris Boichot, François-Xavier Bourmaud, et de Tristan Quinault-Maupoil.
Sur les terres du RN, le candidat peaufine son discours social
Débutant sa campagne de second tour lundi dans les Hauts-de-France - région anciennement à gauche puis à droite -, Emmanuel Macron a donné le ton de sa stratégie des deux prochaines semaines: remettre à l'ouvrage le «en même temps», en allant sur des terres où le RN prospère et tenter de récupérer le vote des classes populaires. À Denain (Nord), le président-candidat est donc allé au contact, à portée d'engueulade selon l'expression consacrée. Malgré un score plus haut qu'il y a cinq ans, Emmanuel Macron feint de ne pas être impliqué dans l'effondrement des deux anciens partis traditionnels. Tout en ayant conscience que le nouveau clivage qu'il a installé y est pour quelque chose. D'où sa détermination à associer les oppositions en vue d'un éventuel second quinquennat. Lisez l'article d'Arthur Berdah.
Marine Le Pen prolonge sa stratégie de premier tour
Après sa qualification dimanche soir, la prétendante nationaliste a voulu axer son premier déplacement de campagne, lundi à Soucy (Yonne), sur la question de l'inflation et de ses retombées sur les agriculteurs. Et ce, alors que son adversaire était sur ses terres dans le Nord. « Dieu merci, je n'ai pas attendu Emmanuel Macron pour faire campagne sinon je ne l'aurais jamais commencée (...). Qu'il aille à Denain pour aller voir les conséquences de sa politique. J'espère qu'il en ressortira avec la conscience qu'elle a fait énormément de mal», lance-t-elle. Pour cet entre-deux tours, Marine Le Pen va donc poursuivre la stratégie entreprise au premier. À savoir, une campagne de terrain et de proximité. Avec un objectif : mettre l'accent sur le pouvoir d'achat et continuer à parler aux catégories populaires. Lisez l'article de Charles Sapin.
Reconquête! prépare les législatives
Quelques heures après l'immense déception de la présidentielle - 7,07% au premier tour -, les équipes d'Éric Zemmour ont les yeux tournés vers l'avenir. En direction notamment des élections législatives qui auront lieu dans deux mois. Une perspective que l'ancien candidat nationaliste a d'ailleurs tracé dimanche soir devant ses partisans. Si le patron de Reconquête! avait déjà évoqué sa propre candidature à la députation il y a quelques jours, son appel à voter pour Marine Le Pen, lors de son discours de défaite, s'inscrit également dans cet objectif. Une main tendue donc qui n'est pas sans arrière-pensées - Marion Maréchal n'a pas écarté lundi matin «un travail de coalitions ou d'alliances avec Marine Le Pen.» Lisez l'article de Charles Sapin.
Des votes utiles et protestataires à la fois : le «contre-point» de Guillaume Tabard
«Ce sont des expressions classiques de la science politique. Elles étaient naguère antagonistes, elles sont aujourd'hui identiques. Ainsi, le “vote utile” fut longtemps l'arme paresseusement brandie par les partis dits «de gouvernement» ; en clair : le PS et LR (ex RPR-UDF puis UMP). Il y avait une logique arithmétique : puisque ces deux forces, à l'arrivée, gagnaient, elles se battaient contre la dispersion des voix. Il y avait aussi un sous-entendu moral : voter “utile”, c'était voter pour des partis “raisonnables” plutôt que des courants renvoyés à leur extrémisme, leur démagogie ou leur infréquentabilité», analyse notre chroniqueur Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.
Mélenchon veut retenir ses électeurs de voter Marine Le Pen
Dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a été clair. Dans son discours de défaite, le leader insoumis a exhorté ses électeurs à ne pas donner une seule voix à la candidate du RN. Une adjuration qu'il a répétée plusieurs fois. Façon de ne pas rater sa sortie comme en 2017 où il s'était monté très ambigu, gâchant sa dynamique présidentielle. Cinq ans plus tard, Jean-Luc Mélenchon a changé de tactique devant ses partisans : «Je connais votre colère mes compatriotes . Ne vous abandonnez pas à ce qu'elle vienne à vous faire commettre des erreurs qui seraient définitivement irréparables. Tant que la vie continue, le combat continue !» Comme lors de la dernière élection, sa base va être consultée dans les prochaines heures pour déterminer la position de LFI entre deux options : vote blanc ou vote Macron? Lisez l'article de Pierre Lepelletier.
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Après la bérézina, les Républicains votent l'unité contre le «parti unique»
Après le score désastreux de Valérie Pécresse au premier tour - 4,78% des suffrages -, la droite avait plusieurs questions à résoudre lundi matin : quelle stratégie pour l'entre-deux tours ? Que décider en vue des législatives ? Comment sauver son ancienne prétendante, non remboursée pour ses frais de campagne ? Lundi matin, les Républicains se sont d'abord accordés sur une ligne d'opposition à l'égard du Rassemblement national, contre lequel ils restent un «adversaire déterminé». «Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen», est-il mentionné dans le communiqué final. Une phrase qui a notamment entraîné l'abstention d'Éric Ciotti lors du vote de la motion. Et ce, alors que Guillaume Larrivé ou Jean-François Copé sont prêts à travailler avec Emmanuel Macron. Lisez l'article de Wally Bordas et d'Emmanuel Galiero.
Les candidats sous la barre des 5% confrontés au remboursement de leurs frais de campagne
Valérie Pécresse, Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont un point commun. Aussi étrange que cela puisse paraître, les trois anciens prétendants n'ont pas réussi à franchir la barre des 5% de suffrages exprimés, seuil obligatoire pour obtenir un remboursement des frais de campagne. Si les Républicains ne sont pas impactés financièrement par cette contre-performance - les sommes engagées étaient approvisionnées -, l'ancienne leader LR s'est endettée personnellement aux alentours de cinq millions d'euros. Ce qui l'a poussé à lancer un appel aux Français lundi matin. De son côté, EELV a également demandé une aide financière auprès des électeurs pour éponger la dette issue du mauvais score de Yannick Jadot. Malgré son très faible résultat, le PS s'est, quant à lui, voulu rassurant quant à ses finances. Lisez l'article d'Emmanuel Galiero et de Sophie de Ravinel.
La phrase du jour : Macron a eu des échanges par sms avec Mélenchon
On a eu des échanges par texto (...). Je parlerai dans les prochaines heures à l'ensemble des candidates et candidats qui n'ont pas eu accès au second tour.
Les photos de campagne : Macron-Le Pen, le jour d'après
Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui
Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros », lance un appel aux dons
Avec 4,78% des voix au premier tour, l'ancienne candidate de la droite ne franchit pas la barre symbolique des 5%, nécessaire pour obtenir le remboursement de ses frais de campagne. Alors que son parti se réunissait lundi matin en Conseil stratégique puis et bureau politique, Valérie Pécresse, a indiqué s'être endettée «personnellement à hauteur de cinq millions d'euros». Afin de «boucler le financement de sa campagne», elle appelle les Français, même ceux qui ne partagent pas ses idées, à une «aide d'urgence». «La situation financière de ma campagne est désormais critique», a alerté la présidente de la région francilienne. Lisez l'article de Dinah Cohen.
«Les voix de Fabien Roussel nous ont manqué incontestablement », regrette Quatennens
Pendant quelques minutes dimanche soir, les Insoumis ont cru, au vu du faible écart qui se réduisait entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, que leur leader pouvait se qualifier au second tour. Avec 21,95% des suffrages exprimés, Jean-Luc Mélenchon a donc connu une forte percée dans les tout derniers jours de campagne. Une étape ratée de peu qui fait dire au député Adrien Quatennens lundi matin sur France Inter qu'«il (leur) a manqué 500.000 voix, c'est-à-dire trois fois rien.» Le tout, en accusant le prétendant communiste d'être responsable de cet éparpillement de la gauche : «Quand on voit que Marine Le Pen est 1 point devant nous et que Fabien Roussel fait 2 points et demi, oui, ces voix nous ont manqué incontestablement.» Lisez l'article de Claire Conruyt.
Jean-Marie Le Pen est convaincu que la candidate RN est «la future présidente de la République »
Alors que sa fille s'est qualifiée pour la deuxième fois au second tour de l'élection présidentielle avec 23,15%, l'ancien patron du FN a tenu à saluer la performance de la candidate nationaliste. Dans un entretien au Parisien, Jean-Marie Le Pen a applaudi la «belle campagne» de celle qui lui a succédé. Convaincu que Marine Le Pen sera «la future présidente de la République», le «patriarche» appelle «tous ceux qui ont voté pour des candidats de l'opposition» à «se retrouver derrière Marine Le Pen pour faire battre Monsieur Macron». Lisez l'article du Figaro.
Jean-Luc Mélenchon «a capté le vote utile », reconnaît Olivier Faure
Troisième homme de cette présidentielle, le leader insoumis a réussi à réunir une bonne partie de la gauche autour de sa candidature, coiffant au poteau EELV et le PS, qui se retrouvent très faibles. Invité de France Info lundi matin, le patron du parti à la rose a considéré que Jean-Luc Mélenchon «a effectivement capté le vote utile» - celui-ci a donc «une responsabilité forte». «Il est devenu celui qui permettait potentiellement à la gauche d'être au second tour», a-t-il ajouté. Lisez l'article de Dinah Cohen.
Ménard somme Marine Le Pen de s'éloigner de la «droite rabougrie » d'Éric Zemmour
Invité de BFMTV lundi matin, Robert Ménard a expliqué que Marine Le Pen était «capable de rassembler» si elle «prenait ses distances» avec son ancien concurrent nationaliste. Si celui-ci a appelé dimanche soir à voter pour la prétendante présidentielle, l'élu du Sud-Ouest exhorte la prétendante du RN à mettre de côté la «droite rabougrie, passéiste, qu'a fort bien incarnée Éric Zemmour». Lisez l'article de Claire Conruyt.
«Emmerder » les non-vaccinés : «Je l'ai dit de manière affectueuse », se défend Emmanuel Macron
En campagne au lendemain du premier tour, le président-candidat doit justifier ses anciens propos polémiques sur les Français réfractaires aux vaccins qu'il souhaitait «emmerder» début janvier. «On s'est quand même pris plein la gueule», lui fait remarquer une habitante du Nord qui l'a interpellé sur cette sortie lors d'une déambulation à Denain. «Je l'ai dit de manière entre guillemets affectueuse», s'est défendu Emmanuel Macron. «Quand quelqu'un me dit “je t'emmerde”, excusez-moi Monsieur Macron, je ne le prends pas gentiment», lui a-t-elle répliqué. Lisez l'article de Marius Bocquet.
Les candidats à suivre ce mardi...
Emmanuel Macron
Le président-candidat tiendra sa première réunion publique d'entre-deux tours à Strasbourg sur le thème de l'Europe dès 18h30.
Marine Le Pen
La prétendante du RN sera l'invitée de France Inter à 8h20, puis celle du JT de TF1 à 20h.
À VOIR AUSSI – Présidentielle 2022: Les dernières leçons du premier tour
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Résultat présidentielle 2022 : Ciotti ne votera pas Macron et n'exclut pas de soutenir Le Pen
La «défaite est brutale pour la droite républicaine qui a fondé la Ve République», a estimé l'ex-finaliste du Congrès LR, après les 4,78% obtenus par Valérie Pécresse.
Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron
Le président sortant, candidat à sa réélection, accède au second tour, avec 27,84% des voix. Découvrez ses propositions.
Le Figaro
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L'Humanité
Des bulbes chargés de jolies promesses
ActuLes bulbes à fleurs ont ceci d’extraordinaire qu’ils stockent des réserves pour refleurir chaque année. Voici venu le temps de planter ceux qui fleuriront l’été prochain.
Marcel GuedjDans la catégorie des plantes bulbeuses, on a coutume de rassembler non seulement les bulbes proprement dits (jacinthes, jonquilles, tulipes, freesias, crocus, etc.), mais aussi les tubercules (dahlias), les griffes (renoncules) et les rhizomes (agapanthes, iris, muguet). Et l’on distingue grosso modo celles qui fleurissent au printemps, parfois dès le mois de février, et celles qui fleurissent en été jusqu’en hiver. Les premières se plantent en automne, les secondes au printemps.
Où, quand et comment
On les plante au printemps, en jardinière ou en massif, seules ou en associant les genres, les tailles, les formes et la couleur des fleurs : la richesse et la variété des coloris permettent de créer tout l’été des compositions du plus bel effet.
Miser sur le mariage des dahlias (dont les dimensions varient de 20 cm à 2 m), qui offrent une vaste palette de tons, des arums, cannas, bégonias tubéreux, lys, anémones, renoncules, etc. Ils se plaisent au soleil, à l’exception des bégonias et des renoncules qui préfèrent la mi-ombre, et dans une terre de jardin ordinaire.
On leur évitera néanmoins les sols argileux, car trop compacts et qui par conséquent retiennent l’humidité, néfaste pour eux (risque de pourriture). À moins de corriger la structure du sol au moment de la plantation en apportant un peu de sable et de tourbe, ou un terreau adapté. En conteneur, prendre la précaution d’en percer le fond et de disposer une couche de petits cailloux pour assurer le drainage de l’eau d’arrosage.
Les bons gestes pour une bonne plantation
Ameublir le sol avec une binette.
Ouvrir un trou à une profondeur qui permettra de recouvrir le bulbe d’une hauteur de terre égale à deux fois son épaisseur environ.
Installer le bulbe dans le trou et étaler ses racines s’il y a lieu le mieux possible.
Disposer un tuteur si la plante doit prendre de la hauteur.
Recouvrir le bulbe de terre. Tasser légèrement avec la main et arroser.
Ajouter éventuellement un peu de terre là où l’arrosage aura créé des manques.
Conseils : sensibles au gel, les bulbes seront déterrés après la floraison et avant l’hiver pour être conservés sous abri sans arrosage (si possible dans du sable sec) jusqu’au printemps suivant où ils pourront être replantés. Séparer les petits bulbes accrochés à l’oignon principal ou diviser le tubercule avec un couteau. Replantés, ces fragments grandiront pour donner de nouvelles fleurs.
Jardinage Le Figaro
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Effet placebo, ou le pouvoir magique du cerveau
ActuComme un baiser calme les bobos après une chute de vélo ou une promesse de guérison améliore l’état général, le placebo peut agir efficacement sur la douleur physique et les maux psychologiques, et ce malgré l’absence de tout produit thérapeutique ! Un phénomène remarquable, et pourtant bien réel. Explications.
Théo Gobbi«Placebo : préparation ne contenant aucune substance active, mais dont la prise a un effet bénéfique sur le patient qui la croit agissante. » La définition du Dictionnaire de l’Académie française, dans lequel ce mot est entré au XXe siècle, pourrait se résumer à « quand l’esprit trompe le corps ». Médicalement parlant, c’est le théologien Robert Burton qui, en 1628, nomme ainsi la pratique consistant à soigner un patient uniquement en lui donnant l’impression de l’être par le biais d’un traitement. En résumé, il s’agit d’effectuer une action visant à faire croire au cerveau qu’elle va être bénéfique, en faisant, par exemple, passer un cachet, une injection, un liquide ou encore une chirurgie totalement neutres pour de véritables soins. Une grande quantité de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et l’endorphine, seront alors libérés par le cerveau, qui réagit ainsi de manière à tromper la douleur, convaincu d’avoir reçu les moyens de lutter.
Si le placebo fonctionne et connaît même des résultats extrêmement positifs, c’est en partie grâce au « conditionnement répondant » dont nous faisons l’objet, et ce dans tous les aspects du quotidien.
Une question de contexte
Il s’apparente au réflexe de Pavlov, expérimenté originellement sur un chien. Lorsqu’on apporte de la nourriture à l’animal, ce dernier salive systématiquement. Pour réaliser son expérience, Ivan Pavlov fait sonner une cloche avant chaque repas, jusqu’au jour où le simple tintement a suffi à faire saliver le chien, sans repas à la clé. Chez l’homme, on constatera des réflexes similaires. Pour des maux bénins, le simple fait de se rendre chez le médecin pour une consultation et recevoir une ordonnance ou une prescription de traitement permet, parfois, d’aller déjà mieux.
Plus concrètement, en cas de maux de tête, avaler une gélule de sucre en pensant qu’il s’agit de paracétamol aura, chez certains, un effet équivalent que la prise réelle du médicament. Cela induit d’avoir précédemment eu recours au traitement que vous croyez prendre de nouveau. Cependant, certains placebos peuvent aussi avoir un effet sans qu’il n’y ait jamais eu utilisation d’un principe actif auparavant. Dans ce cas, les résultats positifs seraient à mettre sur le compte des attentes positives du patient quant à sa guérison. Pour que la méthode fonctionne, il n’est d’ailleurs pas obligatoire de cacher au patient qu’il s’agit en réalité d’un placebo.
Si le placebo a tout pour convaincre, il possède un pendant négatif, l’effet nocebo. Du latin « je nuirai », le nocebo intervient lorsque le médicament ou placebo prescrit au et pris par le patient a des effets secondaires connus de ce dernier, tels que des maux de tête, des nausées ou une somnolence. Cela pourra avoir pour conséquence de créer des troubles, alors même que, comme pour le placebo, le traitement ne possède aucun principe actif capable de déclencher des effets thérapeutiques, et encore moins secondaires.
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[Entretien] Éric Ciotti : « Il faut que justice soit rendue pour la famille de Jérémy Cohen »
L'Humanité
La Grand’Combe, une mine de souvenirs dans l’écrin cévenol
ActuDans le nord du Gard, l’herbe a repoussé sur les puits et terrils de La Grand’Combe. Mais le site a conservé les traces de son passé minier. Le terrain privilégié d’une escapade nature à la découverte du patrimoine légué par les « gueules noires ».
Lea DesportesQui se souvient que les Cévennes étaient un pays minier ? Les charbonnages de la région comptent pourtant parmi les plus anciens de France : les premiers textes évoquant une exploitation minière remontent au XIIIe siècle. Au XIXe, l’industrie prend son essor avec la conquête des basses vallées. La création d’une ligne de chemin de fer qui relie Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, à Nîmes et donc au Rhône permet de désenclaver les gisements du bassin houiller d’Alès, dont celui de La Grand’Combe, à une quinzaine de kilomètres plus au nord. Ici, pas de coron, mais une ville-champignon. Sa devise : Mans negros, pan blan, « Mains noires, pain blanc ». L’ouvrier est pris en charge de la naissance à la mort. En témoigne l’imposante église Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception. L’alliance du patronat et de l’autel, et plus généralement le modèle paternaliste, prennent fin avec la Première Guerre mondiale. Le bassin devient une terre socialiste, puis communiste. Si l’édifice néogothique domine toujours de sa hauteur la mairie construite à ses côtés, la place centrale de la cité, sur laquelle s’élèvent les deux bâtiments, porte le nom de Jean-Jaurès.
Les puits ferment dans les années 1960 et 1970
À la sortie du second conflit mondial, la nationalisation regroupe l’ensemble des compagnies privées. Lors de la grande grève des mineurs de 1948, les gueules noires occupent le puits Ricard, le plus profond des Cévennes jusqu’à la mise en service de Destival (822 mètres) en 1950. Les affrontements avec les CRS sont violents et les grévistes délogés par des blindés. Les travailleurs sont embauchés en nombre et participent à l’effort national pour relancer une économie exsangue. L’activité se modernise et un record de production est atteint à la fin des années 1950. L’euphorie fait long feu. En 1963, autre temps fort de la lutte, la grève permet d’obtenir des avancées, mais elle n’empêche pas les puits de fermer les uns après les autres dans les années 1960 et 1970. Après quarante-trois ans de fonctionnement, l’activité dans le puits Ricard s’éteint en 1978. Il est classé monument historique trente ans plus tard.
Un patrimoine industriel et ouvrier
Si La Grand’Combe a tourné la page du charbon depuis longtemps, elle a su conserver et mettre en valeur ce patrimoine industriel et ouvrier. La Maison du mineur raconte les conditions de travail difficiles et dangereuses dans le fond. La visite (guidée sur demande) commence dans l’ancien bâtiment des douches, qui date de 1935. Jusqu’à 350 mineurs s’y lavaient, en file indienne pour pouvoir frotter le dos du voisin. Dans la « salle des pendus » dansent au plafond les paniers, casiers volants attribués à chaque ouvrier pour y ranger ses vêtements. La vaste salle présente des photos et des outils d’époque, grisoumètres, lampes, casques ou encore pioches. Le tour se poursuit à l’extérieur. Le chevalement du puits Ricard, spectaculaire enchevêtrement de poutres en métal et en béton, descendait les mineurs à 801 mètres sous terre et le minerai à la vitesse de 13 mètres par seconde. La salle des machines abrite le tambour sur lequel s’enroulaient les câbles de l’engin d’extraction, unique en Europe.
Des ateliers proposés aux enfants
Il faut souligner les efforts du lieu pour accueillir les familles. Des ateliers sont proposés aux enfants sur réservation et un jeu de pistes gratuit leur permet de repartir avec un petit cadeau. Des masques de réalité virtuelle offrent une excursion à 360 degrés pour découvrir la vue du haut du chevalement ou encore les galeries. Les images de ces dernières proviennent de la mine témoin d’Alès, qu’il est d’ailleurs possible de visiter pour un aperçu du fond.
Un bol d’air à travers les nombreux chemins de randonnée
Après cette plongée dans les entrailles de la terre, quoi de mieux qu’un bol d’air ? Entourée par une nature préservée et le parc national des Cévennes, La Grand’Combe est parcourue de très nombreux chemins de randonnée. Pour les plus pressés ou les moins sportifs, à 200 mètres de la Maison du mineur, le sentier du Puech, une boucle de 7 kilomètres, ne présente aucune difficulté. Au milieu de la bruyère et des pins maritimes, la piste empierrée traverse l’ancien plan incliné de la mine qui servait à transporter les poussières de charbon, qui étaient ensuite agglomérées en boulets et briquettes dans les usines de la ville. On passe devant la maison où logeait l’accrocheur de wagonnets, un des nombreux métiers du charbon. Dans le Sud aussi, dans les esprits comme dans les paysages, le passé minier n’est pas près de s’effacer.
Balade aux portes du parc naturel des Cévennes
- Le circuit du sentier du Puech permet de découvrir quelques vestiges de l’histoire minière de la ville. Point de départ, le parking de santé de l’Arboux.
- À voir aussi, l’église néogothique Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception, construite par la Compagnie des mines et inaugurée en 1864.
- N’hésitez pas à faire une pointe jusqu’à la Maison du mineur où restent le chevalement du puits Ricard, fermé en 1978, et le tambour de la machine d’extraction, tous les deux classés monuments historiques. La visite guidée dure 1 h 30. Vallée Ricard, rue Victor-Fumat, 30110 La Grand’Combe.
tourismeminescharbon Le Figaro
Clichés de campagne (1/10) : 1965, dans le poste de télévision
EN IMAGES - Pour la première élection au suffrage universel direct, certains candidats crèvent l'écran, d'autres moins. Retour sur des images marquantes et inédites de cette campagne électorale.
Clichés de campagne (2/10) : 1969, le style Pompidou
EN IMAGES - Lors d'une campagne éclair, l'ancien premier ministre du général de Gaulle parvient à s'imposer comme son successeur naturel et autonome.
Clichés de campagne (3/10) : 1974, la personnalité de Valéry Giscard d'Estaing au premier plan
EN IMAGES - Cette élection marque un tournant en communication politique. Pour la première fois, un candidat en mesure d'être élu mène une campagne «à l'américaine».
Clichés de campagne (4/10) : 1981, Mitterrand joue la «Force tranquille»
EN IMAGES - En 1981, le candidat socialiste, qui se présente pour la troisième fois, est conseillé par le publicitaire Jacques Séguéla. La stratégie adoptée : rassurer en faisant de son ancienneté un atout.
Clichés de campagne (5/10) : 1988, la stratégie gagnante de Mitterrand
EN IMAGES - Après deux ans de cohabitation, le président sortant François Mitterrand parvient à imposer sa réélection comme une évidence.
Clichés de campagne (6/10) : 1995, Chirac se construit une image sympathique et populaire
EN IMAGES - Les caméras sont braquées sur le duel qui se joue à droite entre Jacques Chirac et Edouard Balladur. En développant une image plus simple et spontanée que son rival, le maire de Paris assoit sa popularité et retourne la situation en sa faveur.
Clichés de campagne (7/10) : 2002, Chirac-Jospin, la campagne des contrastes
EN IMAGES - Après cinq ans de cohabitation, Jacques Chirac repart en campagne. Il affronte son premier ministre Lionel Jospin qui se voit déjà au second tour. Mais rien ne se passe comme prévu.
Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement
EN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.
Clichés de campagne (9/10) : 2012, le candidat «normal» défie l'«hyperprésident»
EN IMAGES - François Hollande construit son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre Nicolas Sarkozy qui ne parvient pas à ôter son étiquette de «président des riches».
Clichés de campagne (10/10) : 2017, Macron choisit l'hyper-maîtrise de son image
EN IMAGES - Lors de sa première campagne présidentielle candidat d'En Marche ! se vend comme un homme «neuf» et donne à voir.
Le Figaro
Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.
Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.
Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
Valeurs Actuelles
Le patrimoine en voie de disneylandisation
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Macron, une non-soirée électorale pour une non-campagne
22h30. La salle est vide : nous ne sommes pas au QG de campagne d’Anne Hidalgo, mais bel et bien à celui d’Emmanuel Macron. Même un soir de victoire, le manque d’enthousiasme est criant. Pour mieux comprendre, rembobinons.
18 heures. « A quelle heure Emmanuel Macron arrive-t-il ? » A l’entrée du hall 6 de la Porte de Versailles, à Paris, fief de LREM, la question taraude les 700 journalistes accrédités pour l’occasion. « L’élection intéresse le monde entier. Les journalistes viennent de 37 pays différents et de 125 chaînes internationales. Et près de 1500 militants sont attendus », souffle-t-on dans l’organisation. Il n’en sera rien.
Le chef de l’Etat doit s’exprimer aux alentours de 21h. « Juste avant la fin de la soirée électorale de TF1 et la programmation des Visiteurs », glisse son entourage. Emmanuel Macron, maître des horloges jusqu’au bout. La raison de son arrivée tardive se veut plus prosaïque : il rentre du Touquet, où il a voté, et doit effectuer un crochet à l’Elysée avant la soirée électorale.
19 heures. Les portables vibrent. Les premiers sondages donnent Macron-Le Pen au coude-à-coude. Seuls les ténors de la campagne ont les résultats définitifs. Pour le reste, on attend. « Il est prématuré de commenter ces résultats. Mais on est confiants pour la suite », confie Stanislas Guérini à Valeurs actuelles. Une prudence à géométrie variable. Quelques secondes plus tard, devant un parterre de journalistes, Guérini se montre beaucoup plus affable et met en garde les Français contre les atermoiements de Marine Le Pen, « un jour la candidate du pouvoir d’achat, un jour la candidate du pouvoir des chats ».
Les résultats ne sont pas encore annoncés, mais la cible, elle, est déjà toute trouvée. « On veut une confrontation face à Marine Le Pen, ce qui est nécessaire pour le débat du second tour. Je suis fier de ce qu’on a fait et de notre programme. Beaucoup de choses n’ont pas pu être débattues, tout comme du côté de Marine Le Pen, notamment le pouvoir d’achat, son soutien pour Poutine, sa volonté de sortir de l’OTAN et de l’Union européenne ». Le match du second tour est lancé.
19 heures 30. Lentement mais sûrement, la salle commence à se remplir. Les drapeaux européens, très nombreux, se disputent les drapeaux français. Les sondages confirment la tendance d’un duel serré entre le président-candidat et la leader du Rassemblement national. La crispation gagne les premiers militants. « C’est très tendu, c’est sûr », murmure-t-on dans les travées. L’idée d’un Macron deuxième, juste derrière Marine Le Pen, creuse son sillon. « Ce ne serait pas une catastrophe », commence-t-on à susurrer. En cas de seconde place, pourra-t-on parler d’une campagne ratée d’Emmanuel Macron ? « Il ne paye pas sa non-compagne : il a bien fait de refuser de débattre avec les candidats. Il ne pouvait faire un plateau à onze contre un, où ses concurrents auraient passé la soirée à tirer boulets rouges sur son bilan. En lieu et place, il a débattu avec les Français », défend Nathan, un militant de 18 ans déjà présent en 2017.
20 heures. Les résultats tombent : Emmanuel Macron fait la course en tête, avec près de 28% des suffrages. Et relègue Marine Le Pen à plus de cinq points. Rare moment de ferveur dans une soirée terne, privée de surprise. Les effusions de joie succèdent aux embrassades. Le centre castor a fait son travail : faire barrage à l’extrême droite. « Son parcours a été puissant. Pour une entrée en politique, je ne crois pas que l’on puisse parler d’un résultat médiocre », confie l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin à Valeurs actuelles. Hormis Amélie de Montchalin, ministre de Transformation et de la Fonction publique, et Florence Parly, ministre aux Armées, aucun membre du gouvernement ne se mêle à la foule. Pour le moment.
Une victoire aux airs de défaite
Sur les écran géants, installés de part et d’autre de la scène, le bal des ralliements débute. « J’appelle à voter en conscience pour Emmanuel Macron, même s’il a joué avec le feu et malgré toutes les divergences », déclare Valérie Pécresse, qui réalise le pire score de la droite à la présidentielle. « Le projet de Marine Le Pen conduirait à la faillite de la France ». Soulagement dans les rangs marconistes. L’ovation qui suit témoigne de la reconnaissance des militants, qui voient en elle « une républicaine qui ne transige pas ».
Amélie de Montchalin jubile : « Ce soir, c’est un choix clair que les Français ont fait entre un projet, un bilan, et le projet de Madame Le Pen que nous allons démonter ligne par ligne. » Avant d’exhumer le rhétorique anti-extrême droite : « Marine Le Pen comme toujours joue des peurs, propose des solutions qui n’en sont pas, ne tiennent pas debout. » Le soutien officiel d’Eric Zemmour à la candidate du RN peut-il représenter un danger, alors qu’elle bénéficie pour la première fois d’une réserve de voix significative ? « Eric Zemmour a défendu et propose une vision de la France complètement rabougrie et violente. Les Français ont fait un choix clair. Il y a eu des manipulations grossières par les extrêmes, par tout un tas de réseaux, qui ont inventé des mensonges comme telle ou telle entreprise qui aurait touché plus d’un milliard d’euros ».
L’une des hérauts de la lutte contre l’islamisme et ancienne journaliste de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui, déambule entre les militants. Elle salue « la victoire du vote par conviction. Les Français ont expérimenté Emmanuel Macron pendant cinq ans, ils savent pour qui ils ont voté. Les Français ont voulu récompenser un Macron qui a très bien géré la crise du Covid, la politique internationale. »
20h30. Jean-Luc Mélenchon fait son apparition sur les écrans géants. « Vous ne devez pas donner une voix à Madame Le Pen », répète-t-il quatre fois. Ovation dans la salle. Le confusionnisme de 2017 du candidat trotskiste semble enterré.
Le président arrive dans une salle clairsemée vers 21h30. « Votre confiance m’honore, m’oblige, m’engage. Je sais ce que je vous dois. Depuis le début, nous défendons des convictions en respectant chacun. Je suis prêt à inventer quelque chose de nouveau pour bâtir une action commune au service de notre nation », déclare Emmanuel Macron. Les militants donnent du « Macron, président ! » à tue-tête. Une fois le discours du candidat achevé, la salle redevient mutique. Presque une ambiance de défaite. Près de 1500 personnes étaient annoncés : on en recense à peine 300. « Chacun a conscience de la difficulté du combat que nous sommes en train de mener, on sait que rien n’est gagné. Il y a cinq ans, on nous avait reproché d’avoir fêté la victoire à La Rotonde, cela avait été mal perçu, on a appris depuis », concède le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean. « On fera la fête dans 15 jours, rien n’est fait », ajoute Sonia, une militante de 48 ans.
21 heures 30. Les ténors de LREM ont déjà les yeux rivés vers le second tour. « Le débat face à Le Pen aura nécessairement lieu, mais je laisserai le candidat s’exprimer sur ce point. Ce qui est important, c’est de parler aux Français, d’être dans le rassemblement, et pas de capter tel ou tel électorat », lance Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale. Même tonalité chez Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes : « Une bataille nouvelle commence dans les 15 jours. Marine Le Pen ne s’est pas banalisée comme elle a tenté de le montrer. Le duel sera difficile. Le choix à faire est celui de l’Europe, de l’indépendance française, du climat ». Finalement, après un quinquennat chaotique, la macronie aura réussi son pari : rejouer le duel face à Marine Le Pen.
Le Figaro
En couple, en famille ou à petit budget : quel safari est fait pour vous ?
Partir en Afrique à la rencontre des grands animaux est de ces voyages «bucket list», de ceux que tout un chacun rêve de faire, au moins une fois. Mais encore faut-il savoir où partir. Plutôt flambeur ou budget serré ? En amoureux ou avec des enfants ? À chaque envie, son safari.
Le safari fait partie de ces expériences de voyage qu'il faut avoir vécues. Les voyages en Afrique, qui n'ont jamais vraiment cessé pendant le confinement, connaissent depuis quelques années un vrai regain d'intérêt. Recherche de grands espaces, sensibilisation à la préservation des espèces, envie de retour aux origines ou à l'essentiel... Le safari s'inscrit durablement dans les tendances de voyages.
Oui mais voilà : où partir ? Le choix est pléthorique en Afrique, des pays les plus courus (l'Afrique du Sud, le Kenya et la Tanzanie) aux chemins de traverse que sont la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe ou la Zambie. Enfin, viennent les destinations plus thématiques, autour des grands singes, comme le Rwanda ou l'Ouganda mais aussi plus confidentielles, comme le Congo. Dans cette galaxie de pays si différents, il faut se méfier des modes, du qu’en-dira-t-on, et choisir en fonction de ses attentes et aussi, de ses rêves - car un safari demeure un voyage de rêve. Voici donc quelques pistes pour le réaliser.
VOIR LE DOSSIER - Safari : guide de voyage, infos et conseils du Figaro
En couple
Il fait partie des classiques du voyage de noces. Il faut avouer que le livre La ferme africaine de Karen Blixen et le film qui en fut inspiré Out of Africa ont contribué à rendre le safari en Afrique des plus romantiques. Si l'on s'en tient aux scènes mythiques de ce film, le safari en amoureux parfait correspondrait peu ou prou à la recette suivante : la possibilité de se sentir hors du temps, un soupçon de confort à inspiration coloniale britannique et le moins de monde possible dans le paysage. Si l'on ajoute à cela, le souhait de terminer le voyage sur une plage de rêve, la destination commence à se dessiner doucement. Ce sera la Tanzanie.
Le nord du pays abrite des sanctuaires animaliers uniques sur le continent dont deux sont classés au patrimoine mondial, le cratère de Ngorongoro et le parc national du Serengeti. Aux paysages attendus du safari, tels que les plaines à perte de vue seulement ponctuées de quelques acacias parasols, succèdent des paysages à couper le souffle. Le plus grand cratère fermé au monde, le Ngorongoro, est l'un des espaces sauvages les plus petits et les plus époustouflants du continent. La photo de couple, surplombant ce géant de terre et de pierre, est un incontournable.
Mais c'est dans le Serengeti, vaste savane aride que l'on atteindra le mythe : des camps de toile, tels que le Migration Camp ou le Pioneer, adossés à un monticule de rochers (Kopjes) et surplombant la plaine qui abrite le plus grand nombre de lions au monde ou qui voit passer chaque année la fameuse grande migration. Comme partout en safari, c'est à la nuit tombée, dans le silence de la nuit sauvage, que le séjour prend toute sa dimension. Dîner aux chandelles, douce chaleur sèche, un ciel pur et rien que vous, ou presque. Le Nord de la Tanzanie a ceci de particulier qu'il est peu peuplé. À l'exception des fameux Massaïs ou des Hadzabe, la plupart des terres ici sont préservées de l'activité humaine… Hors du temps, hors du monde.
L'activité la plus romantique : que ce soit lors de trajets en petits avions ou en montgolfière, survoler le nord tanzanien est un rêve. Il existe, dans divers endroits du Serengeti, mais aussi dans le parc du Tarangire, des solutions pour survoler la savane au lever du soleil. Le gonflage du ballon a lieu aux aurores, avant de s'envoler au moment où le ciel se décroche de l'horizon. Lorsque le ballon se pose, un petit déjeuner vous attend en pleine savane. Couverts en argent, verre de champagne et rien autour de vous que le monde sauvage.
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En famille
Avec les enfants, on oublie les références romantiques et l'on se rapproche des dessins animés et du plus connu d'entre eux, Le Roi Lion. Les enfants n'auront sans doute pas échappé à ce classique et leurs parents non plus. D'ailleurs, il n'est pas rare que les attentes « romantiques » se mêlent aux souvenirs d'enfance marqués par le fameux film d'animation. Si la Tanzanie peut faire l'affaire, le Kenya reste le plus approprié. Tout d'abord parce que ce sont les paysages de ce pays qui ont inspiré le film : la plaine qui s'étend au pied du Kilimandjaro (parc d'Amboseli), la savane et les plaines infinies (réserve du Masai Mara) et l'on peut même aller jusqu'au nord du pays, dans la région qui a inspiré les créateurs du Roi Lion : le parc de Samburu.
Un tel voyage offrira aux enfants (et aux parents) de nombreuses expériences : rencontrer les Massaïs (en évitant les villages touristiques aux allures de cirque), découvrir les grands espaces et le point culminant du continent africain (Kilimandjaro), traverser des villes et villages, découvrir de grands lacs recouverts de flamants. Puis on longera le magnifique Mont Kenya, on traversera l'équateur et l'on se dirigera vers Samburu. Semi-désertique, cette région propose des paysages à la fois arides, durs et quelques zones luxuriantes. Les puristes savent que l'histoire du Roi Lion se déroule dans cette région difficile, faite de roche et de sable, parcourue de rivières tourmentées peuplées d'immenses crocodiles.
On dormira dans des tree lodges, où le safari consiste seulement à attendre que les animaux viennent s'abreuver. On rencontrera de fabuleuses populations d'éléphants, de rhinocéros (région des lacs) et bien sûr les félins, lions, guépard et autres léopards. Mais on rencontrera également tous les « personnages » emblématiques du film : le fameux Pumba, le phacochère, les hyènes, quelques singes. Seul le suricate, Timon, manque à l'appel. Logique, on ne le retrouve que dans la région australe du continent, principalement au Kalahari… À quelques milliers de kilomètres de là. Conduits par un guide, dans un 4X4 à toit ouvrant et vision panoramique, le Kenya offrira une version à la fois rêvée et humaine de l'Afrique.
L'activité pour les enfants : rentrer dans le reportage animalier et rencontrer des scientifiques qui travaillent avec les lions et partagent, de manière vulgarisée, le fruit de leurs recherches. C'est à l’Alex Walker Serian Camp que cela se passe. Un camp intimiste dans la North Conservancy du Masai Mara, au milieu d'une région sauvage et préservée. Ici, les safaris se font à pied et les rangers sont parfois des scientifiques. Là, les lions ont des noms et sont scrutés depuis des années. On connaît leurs ancêtres et leur descendance, leurs habitudes et leur caractère. Ils sont sauvages mais cette immersion permet de passer de rentrer dans l'intimité du roi des animaux.
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Pour les petits budgets
L'Afrique du Sud, si loin, est contre toute attente la destination safari la plus accessible car la plus riche, la plus variée, la plus vaste et sans doute aussi la plus ancienne. Le pays est resté longtemps replié sur lui-même. Ce n'est qu'à la fin de l'apartheid, au début des années 1990 qu'il s'est ouvert au tourisme. Conséquence de cette histoire, l'Afrique du Sud dispose d'un ensemble unique de parcs nationaux avec des hébergements simples mais confortables qui permettent de faire des safaris à petit prix.
Ce pays aux infrastructures développées, avec des routes magnifiques et de nombreuses liaisons aériennes, permet aux voyageurs de conduire eux-mêmes (certes à gauche), de parcourir en toute liberté et en toute sécurité des espaces sauvages préservés comme le parc Kruger, celui de Hluhluwe Umfolozi, ceux de montagne de Giant Castle, ceux côtiers de Santa Lucia au Zululand ou de Tsitsikamma plus au sud. On peut même tenter, pour les amateurs de bitume, les parcs désertiques du Kalahari Gemsbok (aujourd'hui Kgalagadi Transfrontier Park) ou, plus proche du Cap, le parc national du Karoo. Une galaxie de parc nationaux, composés de nombreux « rest camps ». Au prix modique (de 50 à 150 € la nuit), ils permettent de vivre au cœur d'espaces sauvages uniques, tout en étant libres : salle de bains (certes simple), literie correcte et propre et toujours l'indispensable Braaï (le barbecue) compris dans le prix.
Si l'Afrique du Sud possède parmi les plus beaux lodges du continent (les plus chers aussi), la facilité d'y voyager permet de vivre ce pays sans y laisser toutes ses économies. Ajoutez à cela, un coût de la vie 30 à 40 % moins cher qu'en Europe et un art de vivre accessible (avec une table de qualité, du très bon vin et globalement un art de vivre très proche de nos repères). Sans oublier une multitude de merveilleuses maisons d'hôtes abordables et un kaléidoscope de paysages.
Le plus économique : dans le fameux parc national Kruger, grand comme la Belgique et qui regroupe quasiment tous les animaux d'Afrique, le safari peut se faire aussi à petit prix. Tout seul à bord de son véhicule de location (un SUV idéalement), on circule sur des pistes bien tannées ou des routes goudronnées, au cœur de l'un des plus grands espaces sauvages du continent. Et si vous souhaitez vivre l'expérience d'un safari de nuit à petit prix : choisissez le Camp de Satara, au milieu du parc, pour un safari nocturne guidé. De quoi découvrir une zone inaccessible aux autres à la nuit tombée. L'expédition se fait certes en camion 4X4, mais pour un coût de 25 à 30 € par personne…
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Oléron, Ré, Aix ou Madame : quelle île choisir en Charentes ?
Au large de La Rochelle, les îles de l'archipel charentais n'en finissent plus de séduire les visiteurs épris de lumière et de douceur marine. Au moment de réserver vos escapades en Charentes, on vous aide à choisir quelle île répondra le mieux à vos envies.
Safari au Kenya : les six parcs et réserves incontournables
C'est la saison ! Grand comme la France et peuplé de 53 millions d'âmes, le Kenya est le pays du safari par excellence. Les plus beaux parcs nationaux à découvrir.
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Pour l’unique meeting d’Emmanuel Macron, une figuration de force
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Valérie Boyer sur le scandale McKinsey : « La méthode de gestion d’Emmanuel Macron ressemble à celle d’un PDG d’une multinationale »
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Si vous ne confondez pas ces mots, vous êtes un fou de la langue française
Le FigaroQUIZ - «Prodigue» ou «prodige»? «Décerner» ou «discerner»? La rédaction vous propose de tester vos connaissances sur ces faux-amis.
Il suffit d’une lettre, d’une seule, que nous ajoutons ou retirons à un mot. Et voilà l’erreur pointant le bout de son nez. Les faux-amis constellent la langue française. Ces derniers sont des mots proches, dans leur prononciation ou dans leur écriture, mais dont le sens diffère. Nous en avons un nombre pléthorique en français.
» LIRE AUSSI - Si vous connaissez ces verbes, vous parlez un français riche et suranné
Un fils «prodigue» n’est pas un «prodige». Le fait «d’abjurer» n’est pas la même chose que celui «d’adjurer». Les mots «butoir» et «buttoir» n’ont pas grand-chose à voir. Et les verbes «agonir» et «agoniser» ne s’emploient pas dans le même contexte. Ces mots proches mais différents font la richesse et la subtilité de la langue française.
Le Figaro vous propose de tester vos connaissances sur ces faux-amis. Aurez-vous un sans-faute? Vérifiez-le à l’issue de ce test.
«Frère», «sororité»... Connaissez-vous (vraiment) le sens des mots de la famille?
QUIZ - En cette journée internationale des frères et sœurs, Le Figaro vous propose de tester vos connaissances sur le lexique de la fratrie.
Seul un fin gourmet aura 10/10 à ce test sur les expressions françaises
QUIZ - «Donner la confiture aux cochons», «être une bonne poire»… Ces expressions françaises vont vous mettre l’eau à la bouche!
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Frédéric Biousse et Guillaume Foucher, l’art de recevoir
Alyette Debray-MauduyPORTRAIT - L’un est un homme d’affaires touche-à-tout. L’autre est ancien galeriste. À la tête des Domaines de Fontenilles, une petite collection d’hôtels authentiques, ils ouvrent un nouvel hôtel à l’Île d’Yeu.
Derrière ses petites lunettes rondes de tête de la classe, le premier tient les cordons de la bourse. Plongé dans ses «business plans» et ses Power Point. Persuasif et efficace quand il s’agit de convaincre un banquier. Il faut dire que Frédéric Biousse est aguerri à l’exercice. Il a été l’homme providentiel du groupe de prêt à porter Sandro, Maje, Claudie Pierlot (SMCP). Ce quinqua codirige aujourd’hui le fond Experienced Capital qui investit dans «du luxe abordable», dit-il - Oh My Cream, Figaret, Le Slip Français. Le second marche plus au feeling et reconnaît qu’il ne comprend pas grand-chose aux tableaux Excel. Son truc, c’est l’opérationnel et la décoration. Guillaume Foucher se distingue lorsqu’il s’agit de choisir un encadrement ou d’organiser un déménagement. Cet ex-galeriste a le goût des belles choses et aime par-dessus tout Françoise Hardy et Barbara.
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Tous les deux apprécient ce qui est vrai, authentique, raffiné. Aiment l’aventure, les couchers de soleil, les amis. Mais détestent les mondanités. Ils ont aussi en commun leurs deux golden retrievers, toujours flanqués dans leurs jambes. Frédéric Biousse et Guillaume Foucher se sont rencontrés en 2001 chez un ami et ne se sont plus quittés. Après avoir travaillé chacun de leur côté, ils ont créé les Domaines de Fontenille, une petite collection d’hôtels «haut de gamme mais décomplexés, offrant un service qualitatif mais pas guindé», expliquent-ils en chœur.
Huit adresses en France et à Minorque
Leur premier établissement a ouvert en 2016, dans le Luberon. Aujourd’hui, Fontenille compte huit adresses, en France et à Minorque. La dernière, Les Hautes Mers - hommage à Barbara - ouvre ce week-end sur l’île d’Yeu. Leur méthode est toujours la même: trouver une destination accessible - «à moins de trois heures de la capitale» -, quadriller la région dans ses moindres recoins - «carte Michelin en main» - et trouver un lieu où ils aimeraient passer leurs vacances. Le duo ne fonctionne qu’au coup de cœur. À tel point, qu’à Minorque, n’arrivant pas à se décider, ils n’ont pas hésité à acheter deux fincas, distantes de trois kilomètres l’une de l’autre. Parfois, ils s’installent sur place, avec un «kit Ikea» - traduisez le nécessaire pour y vivre quelques semaines - et invitent leur famille à les rejoindre. «Cela nous permet de voir où l’on a envie de prendre un verre le soir, quelle est la meilleure chambre.»
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En ce qui concerne leur dernier projet, ils souhaitaient ouvrir une adresse en Bretagne mais n’étaient pas fixés sur un lieu en particulier. «Nous avons loué un camping-car et parcouru 2200 kilomètres en sept jours. L’île d’Yeu cochait toutes les cases: une identité forte avec un littoral sauvage et préservé.» Là-bas, leur coup de cœur est un hôtel familial de 17 chambres en première ligne sur l’océan, à la sortie du Port-Joinville. Le projet est mené tambour battant. «Nous avons eu les clefs le 12 janvier. En trois mois nous avons refait toute la déco, le jardin, créé un restaurant et une cuisine professionnelle. Dans trois ans, nous aurons 800 m2 de plus avec 25 chambres et un spa», explique Guillaume Foucher, qui voit dans cette destination une sorte de retour aux sources. Ce quadra est né en 1977 à La Rochefoucauld, en Charente, sur les terres qui appartenaient à sa famille depuis sept cents ans. Son enfance se résume en deux mots: «Heureuse et amusante». Entre un père agriculteur, issu de la noblesse charentaise, une mère de famille modeste - chez qui l’on passe ses vacances au camping - et une belle grand-mère mondaine, acoquinée avec le milieu du cinéma. Après des études à l’École du Louvre et des stages dans des musées, Guillaume crée une société de courtage en œuvres d’art puis la Galerie Particulière, en 2009, spécialisée dans les photos contemporaines et les dessins.
Pour sa part, Frédéric Biousse n’a jamais eu de port d’attache. Né à Saint-Dizier (Haute-Marne), il a déménagé vingt-trois fois en vingt ans selon les affectations de son père, pilote de chasse. «Tous les ans il fallait redémarrer l’école sans copains. J’en ai retiré une forme d’adaptabilité mais aussi d’insécurité.» À 18 ans, de retour de Washington, il intègre maths sup, maths spé puis entre à Centrale. Jeune diplômé, il commence sa carrière dans de grands groupes - Etam, Nivea, Cartier - avant de prendre la direction de Comptoir des Cotonniers aux côtés de Tony Elicha. Il y découvre l’entrepreneuriat, la prise de risque, la confiance en soi. «Une révélation», reconnaît-il. Il reprend ensuite les rênes de Sandro puis de Maje et Claudie Pierlot avec Elie Kouby, son associé, qui sera de toutes les aventures. La suite… C’est le succès que l’on connaît.
Stop aux jet-lags, aux réunions sans fin
Mais en 2013, l’un et l’autre disent «stop». Stop aux voyages, aux jet-lags, aux réunions qui se succèdent sans fin. Cette année-là, Frédéric n’a dormi que 30 nuits à la maison. Guillaume a assisté à 8 foires en à peine un an et à des dizaines de vernissages. «Nous étions dans des métiers de vanité, et nous avons recherché une forme d’humilité.»
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Les jeunes retraités se mettent en quête d’un vignoble dans l’idée de se reconvertir - n’hésitant pas à retourner sur les bancs de l’université pour apprendre le métier. La propriété qu’ils s’offrent dans le Luberon est bien trop grande. De fil en aiguille ils en font un hôtel avec un restaurant gastronomique et un domaine viticole bio. Tout s’enchaîne ensuite très vite. Ils ouvrent un an plus tard deux établissements à Minorque puis à Hossegor, Marseille, Seignosse et Primard, en 2021, dans l’ancienne propriété de Catherine Deneuve. «Guillaume sait très vite l’intention qu’il veut donner à un lieu. Aujourd’hui, le boss de Fontenilles, c’est lui. Il est intellectuellement brillant, plus que moi» (rires). «Frédéric est rapide et intelligent. Fidèle en affaires comme en amitié.» Tous les deux sont complémentaires et comblés par cette nouvelle aventure. «J’aimerais, confesse Guillaume, que nous ayons la même épitaphe que M. et Mme Jacquemart-André: “On s’est tellement amusés”!»
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Le Figaro
Présidentielle 2022: les macronistes déjà à la recherche d’une nouvelle majorité pour gouverner
Loris BoichotDÉCRYPTAGE - Qualifié pour le second tour, Emmanuel Macron a appelé dimanche ses soutiens à se rassembler dans «un grand mouvement politique», tout en tendant la main aux responsables de gauche et de droite pour «bâtir» une «action commune».
C’est maintenant que tout recommence. Sans attendre le second tour du 24 avril, Emmanuel Macron, qualifié dimanche face à Marine Le Pen, prépare déjà le scrutin suivant la présidentielle pour pouvoir gouverner: les élections législatives des 12 et 19 juin. Le chef de l’État a appelé depuis son quartier général à fonder «un grand mouvement politique d’unité et d’action», au-delà des «différences». «Prêt à inventer quelque chose de nouveau», il a aussi déclaré «tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France», afin de «bâtir» une «action commune au service de notre nation pour les années qui viennent».
Le président-candidat prend soin de préparer l’«après». Avec ses troupes, il s’attend à devoir gérer les ralliements attendus en provenance du Parti socialiste (PS) et des Républicains (LR), deux partis sonnés par la lourde défaite d’Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle.
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Conscient du risque d’embouteillage, le chef de l’État a prévenu: il ne souhaite pas que ses soutiens s’organisent en coalition à l’Assemblée nationale s’il est réélu. Il sait qu’un attelage trop hétéroclite pourrait ne pas résister aux soubresauts d’un éventuel nouveau quinquennat. «Je crois profondément que l’on répond aux angoisses par des mesures concrètes et de l’efficacité. Si l’on veut faire cela de manière claire, il ne faut pas recréer la IVe République dans la Ve République», a-t-il expliqué jeudi au Figaro , en référence à l’instabilité du régime d’après-guerre.
Soucieux de se projeter d’abord vers le second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron ne veut certes pas donner l’impression que les marchandages commencent dès maintenant. Mais les préparatifs des investitures aux législatives ont déjà commencé. Il a confié à son proche ami, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, le soin de s’en charger. Arrivés en force à l’Assemblée nationale il y a cinq ans, les macronistes rêvent de conserver leurs 345 sièges sur 577, pour l’heure répartis entre La République en marche (LREM), le MoDem et Agir.
Je crois profondément que l’on répond aux angoisses par des mesures concrètes et de l’efficacité. Si l’on veut faire cela de manière claire, il ne faut pas recréer la IVe République dans la Ve République
L’allié historique François Bayrou, président du Mouvement démocrate (MoDem), son rival Édouard Philippe, ex-premier ministre désireux de s’ériger en chef d’une alliance des droites modérée avec son récent parti, Horizons… Tous fourbissent leurs armes pour s’imposer dans un paysage politique en recomposition. Sans compter les mouvements en provenance des rangs sarkozystes, dans l’hypothèse où l’ex-président appellerait ses amis à rejoindre la majorité.
Face à ces appétits, Emmanuel Macron veille à deux objectifs. D’abord, éviter toute bataille de succession, alors que la Constitution l’empêche de se représenter en 2027. Ensuite, s’assurer d’une majorité solide pour pouvoir gouverner. Il a toutefois écarté jeudi, dans un entretien au Figaro , l’hypothèse d’une dissolution, afin de « pouvoir réunir le Parlement en cas d’urgence» et de ne pas «donner à nos compatriotes le sentiment que l’on jouerait avec le calendrier électoral ».
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Contrairement à 2017, quand une poignée d’investitures avaient été délivrées avant le second tour, aucune ne sera attribuée d’ici au 24 avril, a déjà indiqué Richard Ferrand. Une manière de maintenir la pression sur les députés sortants et de prendre le temps d’étudier la situation des autres camps.
«Priorité aux sortants», assurent d’avance les stratèges macronistes. Édouard Philippe est quant à lui prié de lorgner d’abord d’autres sièges - des «circonscriptions de conquête», expliquent les Marcheurs. Mais ses amis maires Christian Estrosi, à Nice, Arnaud Robinet, à Reims et Christophe Béchu, à Angers, comptent peser sur les investitures.
Les Marcheurs ont déjà prévenu leurs futurs ralliés, en particulier, qu’ils devront soutenir sans ambiguïté le programme du chef de l’État. Avec un mot d’ordre: «Pas de compromission.»
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L'Humanité
Le conseil en évolution professionnelle, un dispositif encore méconnu
ActuCet accompagnement personnalisé vous permet de faire le point sur vos compétences, d’affiner votre projet et d’évaluer les moyens nécessaires à sa mise en œuvre.
Mélanie MermozVous en avez assez de votre travail et aimeriez changer de poste ? Vous vous inquiétez des évolutions de votre secteur et souhaitez mettre toutes les chances de votre côté pour les années à venir ? Vous avez un projet de reconversion ? Connaissez-vous le conseil en évolution professionnelle (CEP) ? En 2021, environ 140 000 personnes ont bénéficié de ce dispositif. D’après le dernier bilan annuel de France Compétences, l’instance publique en charge de la formation, le nombre d’actifs ayant bénéficié d’un CEP a augmenté de 37 % par rapport à 2020. Cette possibilité d’accompagnement reste néanmoins encore trop peu connue, même si l’information sur ce dispositif a été renforcée sur le portail www.mon-compte-formation. Dans les entreprises, le compte n’y est pas. À peine 6 % des personnes ayant bénéficié d’un CEP avaient été informées de l’existence de ce dispositif par leur employeur.
Que vous soyez en poste ou à la recherche d’un emploi, indépendant ou fonctionnaire, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour vous aider à élaborer votre projet professionnel (évolution professionnelle, reconversion, création d’entreprise…). Vous n’aurez rien à débourser, cet accompagnement est gratuit. Il vous permet de faire le point sur vos compétences, d’affiner votre projet, de déterminer les formations nécessaires et de vous aider à en faire la demande et à obtenir les financements. Il vous oriente vers les structures adaptées.
Se faire épauler pour créer son entreprise
Ce dispositif a été créé en 2014 par la loi relative à la formation professionnelle, en même temps que le compte personnel de formation (CPF). Il a toutefois évolué en 2018 avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Pôle emploi, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), les missions locales et le réseau Cap emploi (spécialisé dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées) sont chargés de proposer un CEP aux demandeurs d’emploi. De nouveaux opérateurs ont, eux, fait leur apparition pour accompagner les salariés. Pour savoir à qui vous adresser, consultez le site www.mon-cep.org. Les agents de la fonction publique territoriale doivent, eux, s’adresser au Centre national de formation des personnels de la fonction territoriale (CNFPT), ceux de la fonction publique hospitalière à l’Association nationale de la fonction publique hospitalière (ANFH). Dans la fonction publique d’État, c’est un conseiller mobilité-carrière qui vous propose le CEP.
Les raisons de solliciter un CEP sont nombreuses. Y recourir est notamment indispensable si vous souhaitez démissionner afin de vous reconvertir professionnellement. Attention, la demande de CEP doit obligatoirement intervenir avant la démission ! Vous pouvez aussi vous faire accompagner dans l’ébauche de la création d’une entreprise. Pas besoin de souhaiter tout plaquer pour aller voir un conseiller en évolution professionnelle. Vous souhaitez simplement évoluer dans votre entreprise, le CEP peut vous aider à faire le point sur vos compétences et les formations ou qualifications nécessaires pour postuler à un autre poste.
droit du travail Le Figaro
La vie secrète des hôtels particuliers parisiens
Claire BommelaerBéatrice de RochebouëtENQUÊTE - Valeur symbole du patrimoine français, ils séduisent les grandes fortunes qui se livrent une compétition sans merci pour acquérir la perle rare.
La nouvelle du changement de propriétaire a fait sensation, tant l’hôtel Lambert, merveille XVIIe à la pointe de l’île Saint-Louis, à Paris, est un des symboles de l’élégance parisienne. Vendu une première fois en 2007 par Guy de Rothschild à la famille régnante du Qatar, pour 80 millions d’euros, il vient à nouveau d’être cédé à l’entrepreneur Xavier Niel. Très peu d’informations ont filtré sur la transaction, qui s’est faite en toute discrétion. La rumeur parisienne veut que le patron d’Iliad (Free), une des dix premières fortunes de France, ait déboursé 200 millions d’euros pour l’édifice, ce qui ferait caracoler la vente dans la catégorie «record absolu».
L’hôtel, construit par Louis Le Vau entre 1639 et 1644 pour Nicolas Lambert, seigneur de Thorigny, est un des plus célèbres écrins de Paris. S’étendant sur 3900 m, doté d’un petit jardin en terrasse, il possède des décors commandés à Eustache Le Sueur, à François Perrier et à Charles Le Brun, à qui l’on doit la galerie Hercule, annonçant celle des Glaces à Versailles. C’est là que le prince polonais Czartoryski fit jouer Chopin, là que furent organisées les folles fêtes déguisées du baron Alexis de Redé, dans les années 1970. Ironie du sort: l’incendie qui l’a ravagé en 2013 (l’eau ayant achevé ce que les flammes avaient commencé) a permis sa restauration totale. On dit que la famille al-Thani a consacré 130 millions d’euros - chiffre non confirmé, en grande partie remboursés par les assurances - à la patiente rénovation des décors et des murs par feu Alberto Pinto et sa sœur Linda.
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Xavier Niel devrait donc entrer dans un édifice fastueux et en très bon état, qu’il ne prévoit pas d’habiter puisqu’il compte en faire une fondation culturelle. Qu’importe! L’heureux propriétaire de l’hôtel Lambert possède déjà près d’une quinzaine de biens d’exception dans la capitale. Pour son usage personnel ou par investissement, il fait preuve d’un appétit insatiable pour ce que Paris offre de plus chic. Il vient également de racheter l’hôtel d’Orrouer, au 87 rue de Grenelle (7e), l’ancienne demeure du couturier Hubert de Givenchy. Il aurait approché Joseph Dirand (l’architecte d’intérieur a déjà œuvré pour lui au Palais Rose, près du Ranelagh, où il réside avec Delphine Arnault) pour repenser l’intérieur de cet hôtel XVIIIe de style Régence.
Si l’affaire se conclut entre les deux hommes, il faudra s’attendre à une confrontation des styles, entre les boiseries blanc et or, et le style élégant et épuré du décorateur. Rive droite, dans le Marais, les travaux sont également en cours pour une autre adresse de Xavier Niel, l’hôtel de Coulanges, au 1, bis place des Vosges (4). Maison natale de Mme de Sévigné, le dernier vrai hôtel particulier de la place fut, ces quarante dernières années, entre les mains de Béatrice Cottin, fille du fondateur de la BFCE, qui fit conduire des travaux dantesques sans jamais l’habiter. Aujourd’hui, la façade XVII est à nouveau sous les bâches. À la grande joie, étonnamment, du voisinage: «La place est largement achetée par de riches étrangers, qui y ont des pied-à-terre et n’y mettent que rarement les pieds ; cette fois-ci, la vie va revenir», espère l’un d’entre eux.
«Par amour de l’art»
Édifices occupés par un seul nom, et situés entre cour et jardin, les 400 hôtels particuliers parisiens continuent de faire rêver les grandes fortunes, françaises et étrangères. Ils furent bâtis comme des démonstrations de pouvoir, permettant à leurs propriétaires d’ancrer une position sociale et d’afficher un goût pour l’art français, constantes qui sont toujours d’actualité. «Il y a, d’un côté, ceux qui prônent le “vivons cachés, vivons heureux” ; de l’autre, ceux qui aiment être dans la lumière. Les grosses fortunes veulent toutes la même chose: un hôtel historique entre cour et jardin, sans voisins, le zéro faute qui fait flamber les prix», note Nicolas Hug, ex-fondateur de la Galerie scandinave devenu agent immobilier il y a vingt-huit ans, et très actif dans le 6e et 7e arrondissement. «Derrière la cour, on est toujours à l’abri des regards, celui des passants, des voisins mais aussi des paparazzis» témoigne, de son côté, l’habitant d’une adresse cossue du 7e.
Derrière la cour, on est toujours à l’abri des regards, celui des passants, des voisins mais aussi des paparazzis
Difficile de dresser une cartographie précise des habitants de ces demeures historiques tant la discrétion, qualité première recherchée lorsqu’on les habite, est de mise. «Ces maisons, uniques, permettent d’acheter un bout d’histoire de France», résume Nicolas Pettex-Muffat, directeur général de Daniel Féau-Belles demeures de France. «Elles attirent des esthètes et des collectionneurs, prêts à rénover des murs classés dans l’épure de l’art, alors que ces hôtels sont souvent peu pratiques à l’usage, sans cuisine ou salles de bains au luxe contemporain.»
Rue des Saints-Pères, le chantier de la rénovation de l’hôtel XVIIe de Cavoye, ancienne demeure de Bernard Tapie, rachetée 91 millions d’euros par François Pinault, agite décorateurs et entreprises de monuments historiques, sous l’œil de l’architecte en chef Pierre-Antoine Gatier. L’endroit, très central, n’a pas une surface démesurée (600 m2, 1000 m2 de jardin) et le Tout-Paris se demande ce que François Pinault est allé faire là. «Il l’a acquis par amour de l’art et du patrimoine. Il s’implique personnellement dans le projet de restauration, même s’il ne sait pas encore quel membre de sa famille va l’habiter. Lui-même tient toujours à son hôtel de la rue du Bac où un niveau, pour sa femme Maryvonne, a été décoré par Jacques Garcia et l’autre, par mes soins», confie le décorateur Jacques Grange. Comme à son habitude, ce dernier prévoit de remeubler avec du mobilier Louis XV, en apportant la touche contemporaine des frères Bouroullec - qui ont œuvré à la Bourse de Commerce-, de Martin Szekely, qui a réalisé l’ensemble du mobilier de la villa Greystones de Dinard, ou d’Ingo Maurer, le magicien allemand de la lumière, connu pour ses lustres rubans incroyables.
Il l’a acquis par amour de l’art et du patrimoine. Il s’implique personnellement dans le projet de restauration, même s’il ne sait pas encore quel membre de sa famille va l’habiter
Dans ce carré d’or de la rive gauche, le couple de collectionneurs et mécènes James et Deirdre Dyson - lui a fait fortune avec les aspirateurs sans fil, elle est connue en tant que créatrice de tapis - est en travaux, au 32 de la rue Vaneau, depuis 2019. Les architectes Perrot et Richard supervisent le chantier, le célèbre paysagiste Louis Benech est en charge du jardin. L’immense palissade marron qui dissimule l’hôtel impressionne les passants. Leurs voisins sont des connaissances. La rue de Grenelle, alignement serré d’hôtels particuliers, est un véritable Bottin mondain: on y trouve celui de Jérôme et Sophie Seydoux, abritant leur collection Art déco moderniste, celui des Girot, ou, à quelques numéros, au 79, la résidence de l’ambassadeur de Russie, construite au XVIIe par Robert de Cotte, premier architecte du roi, pour la veuve du duc d’Estrée.
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Au 7e arrondissement, d’autres préfèrent la plaine Monceau, berceau jadis des banquiers comme les frères Camondo et de l’élite juive. Sur le parc, les architectes d’intérieur, Dorothée Boissier et Patrick Gilles, duo dans le travail et dans la vie, ont redonné son lustre à l’hôtel jadis habité par la businesswoman Marjorie Merriweather Post, à la tête de la General Foods, qui n’eut pas moins de six maris. «À l’abandon, l’hôtel était sous scellés depuis quinze ans. Tout était en très mauvais état, avec un jardin presque hanté. Je suis tombée amoureuse de cet endroit qui avait une âme de par sa propriétaire qui adorait la culture française et a donné des meubles à Versailles, explique Dorothée Boissier. Nous avons restauré l’existant pour retrouver l’ambiance XIXe siècle, en apportant nos créations contemporaines, en y ajoutant des matériaux brutalistes au milieu des moulures. Il a fallu deux ans de travaux, entrepris avec Féau, spécialiste des boiseries, et Meriguet Carrère, spécialiste de la restauration, dans ce lieu sur trois niveaux, idéal avec les enfants.»
«Des règles qui rebutent»
Certaines maisons de luxe, comme Celine, Givenchy, Kenzo ou Ralph Lauren, ont elles aussi souscrit au charme de ces demeures, faisant au passage monter les prix. En 2019, Charles Beigbeder a acquis l’hôtel de Bourrienne, dans le 10e, et l’a entièrement restauré. Tous ont conscience de leur chance, puisque le marché est quasi inexistant. «Les potentiels clients savent que Paris est une ville qui n’évolue pas, ou peu, et que les rares hôtels ont tendance à être divisés en copropriétés», poursuit le directeur de Daniel Féau-Belles demeures. «Lorsqu’un hôtel se présente, ce qui est très rare, la vente se conclut en un temps record, tant les acquéreurs ont conscience de se trouver devant une perle rare.» En 2013, l’extraordinaire hôtel de Wendel, situé sur l’avenue de New York (16e), a été cédé en un rien de temps à une famille anglo-saxonne, pour un peu plus de 40 millions d’euros. L’antre de 2000 m2 possède 35 pièces, dont une, l’ancienne salle de bal, est exposée au Musée Carnavalet.
Les règles applicables aux monuments historiques rebutent parfois les grandes fortunes du Golfe ou d’Asie, qui préfèrent des maisons ou des petits châteaux avec piscines, et air climatisé
«Les étrangers n’ont jamais été majoritaires parmi ce type de propriétaires», souligne Armelle Casanova, directrice immobilier parisien à l’agence immobilière Patrice Besse. «En France, restaurer le patrimoine est considéré comme vertueux, mais les règles applicables aux monuments historiques rebutent parfois les grandes fortunes du Golfe ou d’Asie, qui préfèrent des maisons ou des petits châteaux avec piscines, et air climatisé.» Par le passé, certains chefs d’État du bout du monde s’y sont pourtant risqués. Construit par Alexandre-Théodore Brongniart en bordure du boulevard des Invalides, l’hôtel de Masseran (3000 m2), édifié en 1787 pour un cousin de Louis XVI, fut acquis par l’ex-président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, dès les années 1970, après avoir été, après 1945, celle d’Élie et Liliane de Rothschild.
Il a été au cœur d’une inextricable affaire de succession depuis sa mort, la fille de l’ancien président en réclamant la jouissance contre l’État ivoirien, voulant en faire sa résidence. La République du Gabon a pris un pied dans l’hôtel Pozzo di Borgo (7) surnommé depuis par les riverains «l’hôtel Pozzo di Bongo», et le sultan du Brunei a jeté son dévolu sur l’hôtel d’Évreux, 3-5, place Vendôme. Ces acquisitions, qui alimentent fantasmes et gazettes, ne sont pas toujours vues d’un bon œil par les Parisiens, et pas seulement par manque d’ouverture d’esprit. L’hôtel d’Évreux, restauré à grands frais, reste désespérément vide, le sultan ayant finalement choisi d’autres cieux. Rue Saint-Dominique, un hôtel acquis par un oligarque russe est au cœur de procédures pour des questions d’autorisations de travaux.
Les adresses de l’État
Reste l’État, détenteur d’adresses dont il a hérité par le biais de l’histoire. Plusieurs ministères occupent d’anciens hôtels particuliers, dont l’Éducation nationale (hôtel de Rochechouart), la Défense (hôtel de Brienne), ou l’Intérieur (hôtel de Beauvau). Outre le président de la République, qui occupe un palais construit au XVIII pour le comte d’Évreux, le premier ministre, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale sont tous logés dans d’anciens hôtels particuliers. Mal commodes à l’usage, ils sont restaurés au gré du niveau des finances publiques.
Si l’Élysée, qui a appartenu un temps à la marquise de Pompadour, a fait l’objet de grands travaux, nombre de ministères font le strict minimum pour pouvoir continuer à fonctionner, et sont dans un état à la limite de l’acceptable. Rue de Babylone, la façade de l’hôtel de Cassini (délégation aux JO) présente des fissures, et son mobilier n’est pas des plus reluisants. Il y a une dizaine d’années, Bercy a engagé un plan de cessions immobilières, dans lequel figuraient plusieurs hôtels particuliers. L’hôtel Kinsky fut cédé au Qatar, et celui de Seignelay, au 80, rue de Lille (ancien ministère des PME), a échu entre les mains de Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de PriceMinister. Ce dernier comptait s’y installer avec sa famille, tout en partageant une partie des espaces avec un club d’entrepreneurs. L’endroit était jusqu’à il y a deux mois en pleins travaux - avant qu’un incendie ne ravage le salon rocaille (le boudoir Louis XVI étant cependant préservé). Quant à Bercy, réputé mauvais vendeur, il a suspendu son mouvement de cessions. Au grand dam du petit monde des ultrafortunés pour qui Paris restera toujours le plus beau des bijoux.
Les cinq plus beaux hôtels particuliers de Paris
• Hôtel de Lauzun (4e)
Dû à l’architecte Charles Chamois, cet hôtel XVIIe possède un ensemble de boiseries Louis XV dorées et sculptées. De 1843 à 1845, il fut l’antre de Baudelaire ainsi que du club des hachichins! L’édifice, classé monument historique depuis 1906, appartient à la ville de Paris depuis 1928. Depuis 2013, Lauzun abrite l’Institut d’études avancées de Paris. Il se visite lors des Journées du patrimoine.
• Hôtel de la Vrillière (1er)
Construit au XVII par l’architecte François Mansart pour le marquis de Vrillière, grand collectionneur de tableaux italiens, il fut modifié par Robert de Cotte un siècle plus tard. L’adresse abrite désormais la Banque de France, qui a largement modifié les espaces. Reste, entre autres, l’extraordinaire galerie dorée, dont la voûte peinte par François Perrier et les boiseries font la joie des visiteurs lors des Journées du patrimoine.
• Hôtel de Bourrienne (10e)
Construit à partir de 1787, l’hôtel de Bourrienne est l’un des rares à renfermer des décors intérieurs datant du Directoire. Il est d’abord habité par Fortunée Hamelin, égérie de la mode des merveilleuses, qui fera un haut lieu de réceptions mondaines où se côtoient Bonaparte, Joséphine de Beauharnais ou Mme Tallien. Le lieu est ensuite racheté par Louis Fauvelet de Bourrienne, secrétaire particulier de Napoléon, qui lui laissera son nom. Il est acquis, en 2018, par l’entrepreneur Charles Beigbeder, qui va entièrement le restaurer et l’ouvrir à la jeune création.
• Hôtel de Bourbon-Condé (7e)
Avec ses bas-reliefs de Clodion sur la façade sur cour, cet hôtel est un modèle de l’Ancien Régime classé monument historique. Il fut commandé en 1781-1782 à Alexandre-Théodore Brongniart, par le huitième prince de Condé, pour servir de résidence à sa fille, Louise-Adélaïde. La famille royale de Bahreïn avait acheté cette demeure de 3000 m2, avec 5000 m2 de jardin, visible du boulevard des Invalides (entrée 12, rue Monsieur), pour plus de 60 millions d’euros. Les travaux pharaoniques qu’elle avait entrepris (salle de cinéma, parking) avaient défrayé la chronique.
• Hôtel de Beauharnais (7e)
Résidence de l’ambassadeur d’Allemagne depuis 1968, cet hôtel construit par Germain Boffrand en 1713 fut la propriété d’Eugène de Beauharnais, beau-fils de Napoléon Bonaparte. Sa décoration est typique du style Empire. il fut remanié dès l’instant où Eugène, en exil en Bavière, le revendit au roi Frédéric Guillame III de Prusse. Les grands de l’histoire - Bismarck, Wagner, Louis II de Bavière - y logèrent lors de leurs séjours à Paris.
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L'Humanité
Remplacer la viande par des pois… chiche ?
Bon à rien dans la tête, le pois chiche a tout bon dans l’assiette. Prisée pour ses vertus environnementales et ses qualités nutritionnelles, cette légumineuse sans défaut voit sa culture s’étendre en France.
Lea DesportesLongtemps cantonné au couscoussier, le pois chiche est de plus en plus apprécié des Français. Certes, il ne pèse pas lourd dans notre alimentation : en 2018, seuls 3 % des ménages en achetaient au moins une fois dans l’année (étude France AgriMer).
Mais la tendance semble bien là. Près d’un consommateur sur deux déclare manger régulièrement des légumineuses (Crédoc, chiffres 2021), dont 18 % plus d’une fois par semaine, la fréquence préconisée par Santé publique France.
Pauvre en matières grasses et sans cholestérol
Car ces plantes cultivées pour leurs graines, parmi lesquelles les lentilles ou les haricots secs, sont sources de protéines végétales de qualité. Le pois chiche, qui en contient entre 17 % et 23 %, représente un excellent substitut aux protéines animales. Un atout de taille pour les végétariens et la population désireuse de réduire sa consommation de viande. Pauvre en matières grasses et sans cholestérol, il est aussi riche en fibres, en fer, en magnésium et en vitamine B9.
À ces vertus nutritionnelles, il faut ajouter des avantages agronomiques. Plante rustique, peu gourmande en eau et en engrais, elle s’adapte aux conséquences du changement climatique. Elle est même bénéfique pour l’environnement : en captant l’azote de l’air pour la restituer aux sols, elle agit comme un véritable engrais vert, au service de sa propre croissance et de celle des cultures suivantes.
Planter des pois chiches en rotation, par exemple avec des céréales, permet d’augmenter les rendements naturellement. Rien d’étonnant alors que les surfaces en France, environ 23 500 hectares en 2021, ont été quasiment multipliées par trois en dix ans (données de Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales).
Un plat du pauvre à la table des grands chefs
Originaire du Proche-Orient, le pois chiche est un familier des recettes orientales et méditerranéennes. Arrivé en Inde il y a deux siècles seulement, il occupe une place de choix dans la cuisine de ce pays qui est devenu le premier producteur au monde.
Dans l’Hexagone, où sa présence est très ancienne, le bassin de production se trouve dans le Sud-Ouest et le Sud-Est, où l’on se régale de préparations traditionnelles à base de farine de pois chiche, comme la socca niçoise ou la panisse marseillaise. Elles servaient de casse-croûte aux travailleurs ou de repas du pauvre en raison de leur prix modeste.
Aujourd’hui, la petite graine s’invite à la table des grands chefs. Au four, en salade accompagné de coriandre et de cumin, dans des spaghettis avec de l’ail et du citron ou mixé en purée pour remplacer la farine de blé dans un gâteau, le pois chiche se cuisine de l’apéro au dessert. Une chose est sûre : économique, bon pour la santé, il y a de quoi en faire tout un plat.
Un peu d’étymologie
Son nom savant, Cicer arietinum, vient du latin aries qui signifie bélier et fait référence à la forme de la graine qui rappelle la tête de l’animal flanquée de ses cornes.
Recette : le houmous
Ingrédients pour 4 personnes : 125 g de pois chiches secs ou 300 g de pois chiches bio en bocal, 3 cuillères à soupe de tahini (crème de sésame, disponible dans les épiceries orientales et bio), 1 gousse d’ail, 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 jus de citron, 2 pincées de sel, poivre.
Préparation : 5 minutesDifficulté : facile
Le vrai houmous se prépare avec des pois chiches secs, locaux de préférence, que l’on fait tremper toute une nuit dans de l’eau froide additionnée de bicarbonate de soude (1 cuillère à café). Pour que les graines ne durcissent pas, on sale uniquement en fin de cuisson (une heure). Mais il est possible d’utiliser des pois chiches en bocal, déjà cuits. On en trouve aujourd’hui de bonne qualité.
- Égoutter les pois chiches, mais ne pas jeter l’eau. Réserver également une cuillère à soupe de pois chiches.
- Mixer jusqu’à obtenir une texture onctueuse. Ajouter le tahini, le jus de citron et la gousse d’ail écrasée. Assaisonner avec sel et poivre.
- Si le résultat est trop dense, détendre avec l’eau du bocal (ou de cuisson).
- Au moment de servir, arroser d’un trait d’huile d’olive et parsemer de quelques pois chiches.
Vins et accompagnement
Cathare pétillant
Le Lauragais, en Haute-Garonne, concentre une part importante de la production française de pois chiche. Un peu plus au sud, dans le même pays cathare, le domaine du Grès Vaillant élabore des vins en agriculture biologique, aidé par trois chevaux de trait. Pour un accord qui tranche sur le houmous, on choisit leur blanquette de Limoux brute nature, dans laquelle aucun sucre n’a été ajouté au moment du dégorgement. La vivacité du cépage mauzac contrebalance le gras apporté par l’huile et le tahini, et ses fines bulles réveillent les papilles entre deux bouchées de l’onctueuse préparation.
- Blanquette de Limoux 2019, domaine du Grès Vaillant, 14,90 euros, gresvaillant.fr
Rouge, l’accord parfait
Aux portes de Carcassonne, le Pas de la Dame et sa cuvée Rosa offrent un mariage original. Les arômes de fruits rouges et d’épices (poivre noir, clou de girofle) et la persistance de ce vin rouge sont à la hauteur du caractère relevé de la spécialité proche-orientale. La structure tannique rend le houmous plus digeste et le gras du plat enrobe les tannins du vin. Du gagnant-gagnant. Le domaine, conduit en agriculture biologique, se trouve en appellation malepère, la plus occidentale du Languedoc viticole.
- Malepère cuvée Rosa 2020, le Pas de la Dame, 9 euros, lepasdeladame.fr
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Bon et sain Le Figaro
Jérôme Jaffré: «Le vote “radical” ébranle les fondements du système politique»
Guillaume PerraultGRAND ENTRETIEN - Le politologue, directeur du Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (Cecop), tire les enseignements du premier tour de la présidentielle et esquisse les caractéristiques du duel du second tour entre Emmanuel Macron et Marine le Pen.
Jérôme Jaffré est chercheur associé au Cevipof.
LE FIGARO. - Quelles sont les caractéristiques de ce premier tour?
JÉROME JAFFRÉ. - L’adage célèbre «au premier tour on choisit, au deuxième on élimine» s’est trouvé inversé. Au premier tour, les électeurs ont éliminé massivement. Ce qui frappe, c’est la concentration des voix sur trois candidats qui totalisent près des trois quarts des suffrages. Pour deux d’entre eux, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, il s’est agi d’un vote d’anticipation comme si beaucoup de leurs électeurs étaient déjà tournés vers le second tour. Ainsi Macron a-t-il vidé le vote Pécresse à son profit pour éviter l’arrivée en tête de Marine Le Pen. Ainsi Mélenchon a-t-il vidé le reste de la gauche de ses voix pour tenter de le porter au deuxième tour. Il n’a échoué à éliminer Marine Le Pen que de 422.000 suffrages!
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Les votes en faveur de contestataires atteignent un total impressionnant…
Le vote en faveur de candidats qu’on peut qualifier de «radicaux» au sens extrémistes, à droite comme à gauche (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan, Mélenchon et les candidats trotskistes) totalise en effet près de 56 % des suffrages exprimés. On n’avait jamais vu cela de toute l’histoire électorale française. Au premier tour des présidentielles précédentes, les candidats classés de la sorte avaient totalisé en 2007 20 % des suffrages, en 2012 31 % et en 2017 42,5 %. C’est tout le système politique qui se trouve ébranlé par cette progression continue. Un tel niveau est l’enfant du «non» au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen et le petit frère des «gilets jaunes». Désormais, le vote des Français à la présidentielle attaque les fondements du système politique.
La vraie percée se situe sur le flanc droit. La droite radicale ou extrême a recueilli 11 % en 2007, 18 % en 2012, 21 % en 2017 et 32,5 % en 2022 (c’est-à-dire le total des voix de Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan). Le gain atteint plus de dix points en cinq ans
La vraie percée se situe sur le flanc droit. Considérons la gauche que l’on peut qualifier de radicale. Mélenchon et les candidats trotskistes (laissons de côté le PC, qui a une tradition d’accords électoraux avec le PS) ont totalisé, au premier tour de la présidentielle 9 % en 2007, 13 % en 2012, 21 % en 2017 et ils sont à 23 % en 2022. Mais s’agissant de la droite radicale ou extrême, elle a recueilli 11 % en 2007, 18 % en 2012, 21 % en 2017 et 32,5 % en 2022 (c’est-à-dire le total des voix de Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan). Le gain atteint plus de dix points en cinq ans.
En dehors des extrêmes, ce que j’appellerai le bloc central paraît assiégé. J’y inclus socialistes, centristes, marcheurs et UMP puis Républicains. Les candidats de ces partis totalisent 39 % en 2022. D’où viennent-ils? 58 % en 2017, 69 % en 2012, presque 80 % en 2007. Quelle descente! Pour survivre, ces électeurs se sont massivement regroupés derrière Macron, ce qui assure sa qualification. La division des extrêmes en deux camps antagonistes lui permet d’espérer la victoire mais c’est la base sociale et politique des gouvernants qui se trouve ensuite très réduite.
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Qu’est-il arrivé aux partis de gouvernements d’antan, PS et LR?
Leur effondrement vient de loin et n’a pas pour seule cause la proportion élevée de votes tactiques de ce 10 avril. Au premier tour de la présidentielle, l’UMP puis LR et le PS totalisaient 57 % des suffrages en 2007, 56 % en 2012, 26,5 % en 2017 et les voilà à 6,5 %. Socialistes et Républicains ne sont plus en capacité aujourd’hui de réussir une campagne nationale. Et beaucoup ont considéré leur candidature inutile (pour Hidalgo) voire in extremis dangereuse pour Pécresse car de nature à favoriser un duel final Mélenchon/Le Pen, cauchemar de tout électeur modéré.
L’abstention a progressé. Qu’en penser?
L’abstention est moindre qu’on pouvait le craindre. La présidentielle demeure l’élection reine, celle qui peut mobiliser le corps électoral, à la différence des scrutins intermédiaires. Reste qu’avec 26,3 % des inscrits, il s’agit du deuxième taux le plus élevé des onze présidentielles organisées depuis 1965, derrière le record d’abstention de 2002 (28,4 %). Pour une participation élevée, il faut un grand enjeu et une très forte incertitude sur le résultat final. Il se pourrait que le second tour mobilise plus que celui d’il y a cinq ans. Précisons que, selon le sondage de l’Ifop pour TF1 et LCI, l’abstention a été particulièrement élevée parmi les 18-24 ans: 41 %. C’est sans doute une des causes de l’élimination de Mélenchon. De même, de façon classique, l’abstention diffère selon les catégories sociales (29 % des ouvriers ne se sont pas rendus aux urnes et seulement 20 % des cadres).
Valérie Pécresse a commis deux erreurs clés pour achever sa campagne. Elle a déclaré que le projet de Macron copiait le sien, ce qui incitait ses électeurs à la quitter pour lui. Et elle a annoncé juste avant le premier tour la position qu’elle prendrait en vue du deuxième tour, ce qui revenait à prendre acte de sa défaite
Comment caractériser les résultats des deux finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen?
Le président-candidat conserve des traits distinctifs de sa victoire de 2017. Il attire encore des pans entiers d’électeurs venus de la gauche et de la droite de gouvernement. Ainsi, toujours selon l’Ifop, 39 % des électeurs de Hollande de 2012 et même 47 % de ceux de Sarkozy déclarent avoir voté pour lui ce 10 avril. L’hôte de l’Élysée confirme qu’il a cassé la bipolarisation caractéristique de la Ve République, détruisant beaucoup sur son passage. De surcroît, à l’échelle nationale, il obtient près de quatre points de plus qu’au premier tour de 2017 grâce au renfort d’électeurs âgés (il progresse de 11 points chez les retraités) et aisés. À Neuilly, il a obtenu 49 % des voix contre 23,5 % en 2017. Dans le 16e arrondissement de Paris, il atteint 46,8 % dimanche contre 26,7 % au premier tour de 2017. À Paris, cette progression dans les beaux quartiers lui permet de compenser son recul dans les arrondissements bobos ou populaires (23,7 % des voix dans le 20e contre 30,6 % en 2017). Ce changement profond de sociologie était net dès les élections européennes de 2019. Il se confirme.
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Pour sa part, Marine Le Pen, assure sa deuxième place malgré la concurrence de Zemmour. C’est un exploit politique. Elle n’a cessé de progresser d’une présidentielle à l’autre, 17,9 % en 2012, 21,3 % en 2017 et 23,2 % en 2022. Marine Le Pen garde son électorat populaire. 34 % des ouvriers et des employés ont voté pour elle, selon l’Ifop, un résultat inchangé par rapport à 2017. La nouveauté, c’est que Marine Le Pen a élargi son audience à une partie de la droite traditionnelle: 17 % des électeurs de François Fillon en 2017 lui ont accordé leurs suffrages dimanche. Ce qui représente 1 ,2 million d’électeurs basculant de la droite modérée à la droite extrême, un mouvement significatif dont il restera à mesurer s’il obéit à un calcul politique ou à une évolution idéologique. Par ailleurs, Marine Le Pen progresse de sept points au sein des classes moyennes, de 17 à 24 % parmi les professions intermédiaires. Et son score devient plus homogène sur le territoire: elle frôle voire dépasse les 20 % dans les terres de l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire) traditionnellement les plus réticentes à son égard.
Quelle appréciation porter sur le résultat d’Éric Zemmour?
Le poids d’Éric Zemmour dans la campagne a été considérable jusqu’à l’invasion de l’Ukraine. Son résultat électoral est très en deçà de ses espérances. Et la réalité de dimanche, c’est qu’il a davantage créé un mouvement d’opinion qu’un véritable électorat. J’entends par là que le candidat de Reconquête! n’a pas de vraie base sociologique. Il ne dépasse les 8 % dans aucune tranche d’âge. Il n’obtient pas plus de 10 % dans aucune catégorie socio-professionnelle. En somme, le concurrent de Le Pen et de Pécresse ne «surperforme» dans aucun segment de l’électorat. Autre difficulté attendue: Zemmour obtient 9 % des voix des hommes qui se sont rendus aux urnes, mais seulement 5 % parmi les suffrages des femmes. En revanche, comme il l’ambitionnait, il a attiré une proportion significative non seulement des électeurs de François Fillon (16 % d’entre eux, soit 1,1 million de voix) mais aussi des électeurs Le Pen de 2017 (12% d’entre eux, soit 900.000 voix). Éric Zemmour a réussi une forme d’union des droites mais à petite échelle et sans en tirer grand profit pour lui-même.
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Par ailleurs, les personnalités qui ont rallié sa candidature ne lui ont rien rapporté et subissent souvent des humiliations sur leurs propres territoires. À Marseille, dans les arrondissements de Stéphane Ravier, le candidat de Reconquête! n’obtient que 7 % des voix. Dans la commune de Montaigu en Vendée, terre d’élection jadis de Philippe de Villiers, 4,7 %. À Neung-sur-Beuvron, chez Guillaume Peltier, il monte certes à 12 % mais Marine Le Pen est à 29 %. Si l’on considère le Vaucluse, dans les deux principales villes de l’ancienne circonscription de Marion Maréchal, Carpentras et Pernes-Les Fontaines, Zemmour y obtient en moyenne 10,5 % et sa tante 30 %! En revanche, le candidat obtient un certain succès dans plusieurs bastions de droite, dans le Sud-Est, avec 15 % à Nice et à Toulon. Il en va de même dans des communes aisées de l’Ouest parisien, comme à Neuilly et même à Versailles (18 % en moyenne), où il devance Pécresse, qui fut pourtant députée de la ville.
En somme, autour d’Éric Zemmour, le mouvement d’opinion a été réel et une base militante acquise, mais il sera très dur de les traduire en force politique pérenne et il n’ouvre pas de perspectives de victoire pour les législatives du mois de juin.
Valérie Pécresse a obtenu un score humiliant. Était-ce inévitable?
Au lendemain de la primaire de la droite, la candidature de Pécresse a été perçue comme porteuse d’espoir. Puis peu à peu, elle est entrée en difficulté pour finir par paraître dangereuse à beaucoup d’électeurs de son camp. La présidente de l’Île-de-France a commis en outre deux erreurs clés pour achever sa campagne. Elle a déclaré que le projet de Macron copiait le sien, ce qui incitait ses électeurs à la quitter pour lui. Et elle a annoncé juste avant le premier tour la position qu’elle prendrait en vue du deuxième tour, ce qui revenait à prendre acte de sa défaite. L’effondrement électoral est spectaculaire. Sur les 7,2 millions d’électeurs de Fillon en 2017, 6 millions sont partis ailleurs dimanche. LR n’a pas seulement perdu les catégories populaires (c’était le cas depuis le temps de Nicolas Sarkozy, et 2 % des employés et des ouvriers ont voté pour elle). Mais pire encore, selon l’Ifop, seuls 2 % des moins de 50 ans ont voté Pécresse ce dimanche.
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Comment expliquer le score très élevé de Jean-Luc Mélenchon, la déroute spectaculaire d’Anne Hidalgo et l’échec de Yannick Jadot?
Le leader des Insoumis est une bête de campagne. Il a progressé à chaque présidentielle: 11 % en 2012, 19,5 % en 2017, 21,95 % cette fois-ci. Mélenchon s’est trouvé victime du recul de Zemmour qui a redonné de l’air à Marine Le Pen. Par ailleurs, il a été le vote utile à gauche. Selon OpinionWay, 50 % des électeurs du candidat Insoumis ont voté pour lui, non parce qu’il correspondait le mieux à leurs convictions, mais en fonction de ses chances d’accéder en finale. Il a pris la place de toute la gauche. Soulignons qu’il a été le candidat des jeunes avec 32 % de voix chez les moins de 35 ans. À l’inverse, il est éliminé par les plus de 65 ans avec seulement 13 % - un point de plus qu’en 2017. Il «sous-performe» dans les Hauts-de-France (19 % contre 19,6 % en 2017). En revanche, en Île-de-France, plus politisée, l’envolée est spectaculaire: 30,2 % contre 21,8. Les scores sont parfois sidérants comme à La Courneuve (64 %, soit + 19,6 points par rapport à 2017) ou à Saint-Denis (61 %, + 17,7 points).
Pour leur part, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ont en commun de subir l’éclatement de leurs bases électorales. Seuls 14 % des électeurs qui se disent encore proches du Parti socialiste ont voté pour Hidalgo tandis que Macron en a capté 22 % et Mélenchon 41 %. À Paris même, la ville dont elle le maire, Hidalgo ne recueille que 2,2 % des voix avec une pointe à 2,9 % dans le 11e, arrondissement dont elle est l’élue. Yannick Jadot ne recueille les suffrages que de 37 % des sympathisants écologistes. Les fragilités traditionnelles de l’écologie politique se confirment: seuls 3 % des plus de 65 ans ont voté pour son candidat et 1 % des ouvriers.
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Marine Le Pen peut-elle être élue présidente de la République?
On ne peut l’exclure mais un score au-dessus de 45 % des voix serait déjà un événement politique majeur. Marine Le Pen est portée par ses axes de campagne: une image de proximité, la défense du pouvoir d’achat et un anti-macronisme profond dans une partie de la population. Elle dispose de réservoirs de voix avec l’appel en sa faveur de Zemmour et de Dupont-Aignan. Et, semble-t-il, quelque 25 % des électeurs de Mélenchon seraient disposés à voter pour elle (ils n’ont été que 10 % à faire ce choix en 2017). Emmanuel Macron, représentant d’un bloc central assiégé, doit redonner envie de voter pour lui plutôt que de présenter un simple front du refus de l’extrême droite. Et, s’il est réélu, il devra s’attaquer à la crise profonde du système politique où, aux deux tours de scrutin, la volonté d’éliminer plutôt que choisir paraît dominer.
Maxime Tandonnet: «Une élection pour rien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'essayiste juge sévèrement le résultat de l'élection présidentielle et la campagne qui a précédé. Ce premier tour fut celui du néant des idées, et a été marqué par une radicalisation spectaculaire de la scène politique française, analyse-t-il.
«Le score famélique d'Anne Hidalgo à Paris s'explique en partie par sa gestion désastreuse de la capitale»
ENTRETIEN - Au premier tour de l'élection présidentielle, la maire de Paris Anne Hidalgo a recueilli à peine plus de 2% des suffrages dans sa ville. Le journaliste et historien Didier Rykner y voit une conséquence directe de la politique que mène l'élue .
McKinsey: «Soit le PNF a appris de l'affaire Fillon, soit son comportement change quand il s'agit du pouvoir»
ENTRETIEN - Le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à l'encontre du cabinet de conseil. Cette affaire peut perturber le futur quinquennat d'Emmanuel Macron s'il est réélu, note l'ancien juge d'instruction et avocat Hervé Lehman.
Le Figaro
France coupée en deux, effondrement des partis, vote utile... les cinq leçons à tirer du premier tour de la présidentielle
Dinah CohenClaire ConruytLe Figaro dresse les principaux enseignements d'un scrutin qui a amplifié des phénomènes politiques à l'œuvre depuis 2017.
C'est la fin d'une campagne des plus particulières. Épidémie, arrivée surprise d'Éric Zemmour, guerre en Ukraine, participation éclair d'Emmanuel Macron dans la dernière ligne droite... ces quelques mois auront été à la fois atones et marqués par des rebondissements inédits. Au lendemain du premier tour, Le Figaro dresse les cinq leçons à tirer de ce scrutin.
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1. Macron-Le Pen : l'affrontement entre deux France
Comme les sondages l'annonçaient, cette année sera bien celle du match retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. À nouveau, les deux candidats ont été plébiscités, récoltant respectivement 27,84% et 23,15% des suffrages. Depuis dimanche soir, leurs soutiens mettent en avant le choix de société entre deux visions radicalement différentes que devront faire les Français le 24 avril prochain.
Une opposition qui s'observe dans l'électorat même de ces adversaires. Comme en 2017, et souvent dans une plus grande proportion encore, Emmanuel Macron a conquis les citoyens les plus aisés. Cadres, professions intermédiaires, diplômés, urbains... tous se sont portés en majorité sur le président sortant au programme davantage marqué à droite qu'il y a cinq ans. L'augmentation la plus nette se trouve du côté des retraités et des plus de 60 ans, autrefois acquis à la droite de François Fillon. Le chef de l'État arrive aussi en tête dans de nombreuses grandes villes, à l'instar de Paris, Lyon, Nice, Bordeaux ou encore Reims.
En face, Marine Le Pen poursuit sa percée dans la France plus rurale et populaire. La candidate gagne des points chez les employés, les salariés au chômage, les personnes les plus défavorisées ainsi que les moins diplômées. Elle fait également une poussée chez les actifs, après avoir axé sa campagne sur le thème du pouvoir d'achat.
2. Jean-Luc Mélenchon siphonne la gauche
Surprise de ce scrutin : le candidat de La France insoumise. Attendu pour être le troisième homme, Jean-Luc Mélenchon confirme ce pronostic et va plus loin en réalisant un score record de 21,95%. Il se fait ainsi le leader de la gauche, et devance de très loin ses concurrents écologiste (4,63%), communiste (2,28%) et socialiste (1,75%). «Il est devenu celui qui permettait potentiellement à la gauche d'être au second tour», a même reconnu Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
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Dans les urnes, le candidat s'est en effet imposé comme le visage de la gauche. Strasbourg, Rennes, Grenoble... de nombreuses villes gagnées par les Verts lors des dernières municipales l'ont préféré à Yannick Jadot. Même constat dans les villes socialistes comme Paris, Marseille, Montpellier ou encore Lille, où Anne Hidalgo enregistre de très faibles scores tandis que Jean-Luc Mélenchon surperforme.
Le report des voix de 2017 indique la même tendance, puisque, selon une enquête Ipsos Sopra Steria réalisée pour France TV et Radio France, 42% des électeurs hamonistes se sont portés sur LFI, là où seuls 18% sont allés vers les écologistes et 12% vers les socialistes. Le candidat a également récolté en masse le vote des jeunes - se plaçant en tête de cette catégorie -, et réussi à puiser de manière très large dans le vivier électoral : il convainc autant les plus diplômés que les salariés au chômage, les catégories populaires ou encore les cadres et les employés.
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3. Les Républicains et le Parti socialiste s'effondrent
Lors de son élection, Emmanuel Macron avait défendu un «en même temps» censé dépasser les clivages traditionnels, jugés caducs. La démarche entreprise par le candidat se confirme pour ce premier tour puisque trois blocs d'idées s'affrontent désormais. Organisés autour d'une gauche radicale portée par Jean-Luc Mélenchon, de l'espace central du président sortant et de la droite nationaliste de Marine Le Pen, ils laissent derrière eux les partis historiques.
Déjà annihilé lors du dernier scrutin (6,36%), le Parti socialiste poursuit en effet sa chute et montre son incapacité à se reconstruire. Avec 1,75% des voix, Anne Hidalgo fait vivre à sa famille politique le plus bas score de son histoire, l’empêchant d'accéder aux remboursements des frais de campagne.
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Même sort pour Les Républicains, qui voient les électeurs fillonistes partir significativement chez Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les terres de droite ne profitent donc pas à Valérie Pécresse, qui amène son parti à seulement 4,78%. Comme la maire de Paris, mais de manière plus inattendue, l'élue d'Île-de-France se retrouve en dessous du seuil de remboursement et se retrouve endettée.
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4. La victoire du vote utile
L'argument n'est visiblement pas usé. Cette campagne a vu durant des mois s'organiser des primaires sauvages, censées départager les droites représentées par Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour, et les candidats de gauche que sont Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel.
Ces dernières semaines, les prétendants voyant les dynamiques de leur côté ont brandi à maintes reprises le totem du «vote efficace» pour La France insoumise, de la candidate «la mieux placée» pour Marine Le Pen. Preuve que le raisonnement a fonctionné, chacun de ces deux candidats a réussi à largement distancer ses concurrents du même camp. Les enquêtes d'opinion montrent aussi que contrairement à 2017, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se sont largement décidés «au dernier moment» (30% contre 21% il y a cinq ans). Idem pour Marine Le Pen (20% contre 11%).
Si l'argument a également pu servir à Emmanuel Macron, vu comme un «barrage» au camp nationaliste, il bénéficie davantage d'un choix de long terme, pris il y a «plusieurs mois (pour 36% des électeurs, contre 20%).
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5. Une abstention élevée sans être catastrophique
C'était la grande inconnue de ce scrutin : après une succession de crises sociale, sanitaire et internationale, ainsi qu'un grand sentiment de lassitude rapporté par les sondeurs, la mobilisation des électeurs au premier tour était plus que jamais incertaine. Le taux d'abstention atteindrait-il celui de 2002 (28,4% au premier tour) ? Les chiffres définitifs font finalement état de 26,31% d'abstentionnistes. Une participation en baisse par rapport à la dernière élection, mais loin des niveaux records d'il y a vingt ans.
Sans surprise, les jeunes ont le plus boudé les urnes. 42% des 18-24 ans et 46% des 25-34 ans ne sont pas déplacés, soit environ deux fois plus que les 35-49 ans (22%). Chez les seniors, le taux d'abstention atteint seulement les 12% chez les 60-69 ans et les 23% chez les plus de 70 ans. Un ouvrier sur trois (33%) s'est abstenu contre 26% des cadres. Les foyers les plus défavorisés ont le moins participé (34%) quand ceux dont le revenu mensuel net est supérieur à 3000 euros n'étaient que 23% à s'abstenir.
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Présidentielle 2022 : «Emmerder» les non-vaccinés, «je l'ai dit de manière affectueuse», se défend Emmanuel Macron
Mis face à ses propos sur les non-vaccinés lors d'un déplacement à Denain ce lundi, le président-candidat se défend d'avoir proféré une «insulte».
Emmanuel Macron a voulu remettre ses propos dans leur contexte ce lundi 11 avril. En déplacement à Denain (Nord), le président-candidat, qualifié dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle, a été mis face à sa phrase sur les non-vaccinés par deux habitantes. Le 4 janvier dernier, le chef de l'État avait dit vouloir les « emmerder » en renforçant les restrictions sanitaires à leur encontre, dans un entretien du Parisien. « On s'est quand même pris plein la gueule », l'a interpellé l'une des deux femmes avec qui il échangeait ce lundi. « Je l'ai dit de manière entre guillemets affectueuse », s'est défendu Emmanuel Macron.
« Pas une insulte »
« Quand quelqu'un me dit « je t'emmerde », excusez-moi Monsieur Macron, je ne le prends pas gentiment », s'est alors offusquée son interlocutrice. « Ce n'est pas ce que j'ai dit », a répondu Emmanuel Macron, avant de rappeler le détail de l'entretien avec les lecteurs du Parisien. « Certaines de vos consoeurs soignantes, qui elles s'étaient vaccinés, avaient dit : « Les gens qui ne sont pas vaccinés et qui arrivent il faudrait ne pas les soigner.» Ce à quoi j'ai répondu : « Je ne ferai jamais ça comme président ».
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« Un de mes prédécesseurs, Georges Pompidou, disait on n'est pas là pour emmerder les Français. Moi je suis là pour essayer d'emmerder ceux qui ne sont pas vaccinés », a-t-il soutenu. « Ce n'était pas une insulte, c'était dans un contexte », a-t-il enfin conclu. Interrogé sur ses propos controversés le 7 janvier dernier, le président avait déjà affirmé les « assumer totalement ».
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Le Figaro
Guerre en Ukraine: Washington pousse Taïpei à moderniser sa défense
Adrien JaulmesLes Taïwanais devraient tirer les leçons de l’offensive russe, dans l’armement et la mobilisation populaire.
Correspondant à Washington
Les experts américains estiment que l’attaque russe contre l’Ukraine devrait conduire la Chine communiste à se montrer plus prudente avant de lancer une opération militaire contre Taïwan.
«On peut qualifier cette guerre de tragédie utile», explique Mike Hunzeker, spécialiste de la défense de Taïwan à l’école Schar de politique et de gouvernement de l’université George Mason. «D’un point de vue politique, l’invasion russe a ouvert les yeux de tout le monde: les guerres révisionnistes sont réelles, les dangers d’invasion et d’occupation militaire existent. Et pour les dissuader, il faut s’y préparer: c’est coûteux, et demande des efforts.» «L’une des conséquences de l’offensive russe est que des préparatifs seront désormais pris au sérieux par le monde entier: si la Chine envisage de recourir à la force contre Taïwan, elle aura du mal à cacher la concentration de ses forces, et les autres pays à les ignorer. La préparation d’une invasion ne passera pas inaperçue. La leçon ukrainienne aura au moins servi à ça.»
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Mais les experts américains espèrent aussi que l’exemple ukrainien conduira Taïwan à revoir ses plans de défense, largement obsolètes. «Le fait que Taïwan soit une île est à la fois un atout et une faiblesse pour ses défenseurs, dit Hunzeker, lui-même ancien officier dans les marines. C’est un atout, car une invasion est rendue beaucoup plus difficile qu’en Ukraine, où les forces russes n’ont eu qu’à franchir la frontière. Mais c’est aussi une grande faiblesse, car il serait en cas de conflit beaucoup plus difficile de renforcer et de ravitailler Taïwan qu’il ne l’a été pour l’Ukraine. La Chine dispose de grandes quantités de missiles antinavires à longue portée, destinés à interdire les voies d’accès maritime à Taïwan, pour tenir à l’écart la flotte américaine et maintenir un blocus de l’île. Les quantités de munitions consommées dans un conflit seraient ainsi très difficiles à reconstituer, d’où l’importance pour Taïwan de constituer des stocks importants, de les protéger et de les disperser pour qu’ils puissent résister aux frappes chinoises.»
«La Chine aussi va tirer des leçons de la guerre en Ukraine, continue l’expert de l’école Schar. Même si les États-Unis veulent intervenir, la Chine ne leur en laissera sans doute pas le temps. Elle ira plus vite et plus fort que la Russie. Je doute par exemple qu’en cas d’attaque chinoise contre Taïwan, il reste beaucoup d’internet et même d’électricité après les premières heures de la guerre. Taïwan devrait se préparer à ce type de guerre. Mais il n’y a jamais rien d’inéluctable. Taïwan peut faire des choix pour augmenter sa résilience et sa défense. Ils ne devraient pas être trop confiants. La mer constitue une protection, mais l’île n’est pas invulnérable.»
Voici plusieurs années que les stratèges américains recommandent à Taïwan d’adapter sa défense aux nouvelles capacités militaires chinoises. «Depuis les années 1950, jusqu’en 1979, Taïwan était en sécurité, grâce à l’alliance américaine, rappelle Hunzeker. Après cette date, quand Washington et Pékin établissent des relations diplomatiques, la défense de l’île a continué à être assurée grâce à sa supériorité militaire. Les États-Unis vendaient à Taïwan des matériels démodés, mais qui restaient bien meilleurs que tout ce dont disposait l’armée chinoise. Depuis les années 2000, la situation a été transformée. La Chine est devenue une puissance militaire beaucoup plus efficace, qui dispose d’une écrasante supériorité à la fois qualitative et quantitative sur les forces taïwanaises.»
Le Département d’État recommande depuis des années à Taïwan de réorienter son budget de défense et de cesser d’acheter des matériels militaires coûteux en petite quantité, pour se concentrer sur des équipements plus nombreux et mieux adaptés à la menace chinoise. «Taïwan aurait tout intérêt à se doter des armes que l’Ukraine a employées avec succès face à la Russie, dit Hunzeker, tels que des missiles antichars portatifs comme les Javelin, ou antiaériens, comme des Stinger, ainsi que des missiles antinavires du type Harpoon. Au lieu de ça, l’essentiel du budget de la défense a été dépensé ces dernières années dans des matériels de prestige coûteux, comme des chars, des avions de combat ou des navires de guerre, qui seront sans doute détruits dans les premières heures d’un conflit. Voilà des années qu’on leur recommande d’arrêter d’acheter ces équipements.»
Réserves mal entraînées
En 2019, Taïwan a signé un contrat de plus de 2 milliards de dollars pour l’achat de 108 chars de combat M1-Abrams. La marine taïwanaise a de son côté lancé un programme de construction de quatre navires de débarquement amphibie, et de huit sous-marins diesel-électrique. La construction de ces sous-marins, dans le cadre du programme IDS, est estimée à 16 milliards de dollars, soit presque la totalité du budget de défense annuel de l’île.
«Les chars Abrams par exemple, sont trop lourds pour la plupart des routes et les ponts de Taïwan, et ne pourront sans doute pas être employés. Ils constituent aussi des cibles de choix en cas d’attaque chinoise», dit le professeur Hunzeker. La vulnérabilité de ces équipements est accrue par le fait que leur nombre est limité par leur prix, qui rend aussi leur remplacement impossible en cas d’offensive chinoise.
De nombreux responsables américains, dont l’ambassadeur James Moriarty, qui dirige depuis 2016 l’Institut américain de Taïwan, l’ambassade officieuse des États-Unis à Taïpei, recommande aussi depuis des années le développement d’une force de défense populaire en complément de l’armée régulière, qui pourrait compliquer considérablement une tentative de conquête de l’île par la Chine communiste, et faire réfléchir Pékin. L’efficacité de la défense décentralisée opposée par l’Ukraine à l’armée russe apporte un argument supplémentaire en faveur de ce type de forces. «L’une des leçons militaires de la guerre en Ukraine est d’avoir démontré l’efficacité d’une défense territoriale et populaire, dit Hunzeker. Les États baltes et l’Ukraine ont préparé depuis des années ce type de forces. Mais ce concept, qui a été un peu oublié par l’Europe occidentale, n’existe quasiment pas à Taïwan.»
Sur le papier, Taïwan dispose de quelque 2,5 millions de réservistes mobilisables. Mais ces réserves sont mal entraînées, à raison d’une quinzaine de jours tous les deux ans. Elles sont aussi mal équipées - l’armée de Taïwan n’a sans doute pas assez de fusils pour chacun d’entre eux. «Une autre leçon est l’importance de la préparation, de constituer des stocks, de les gérer et d’entraîner au maniement et à l’emploi des armes, explique l’expert de Schar School. Une fois que le conflit commence, il est trop tard.»
En 2017, le nouveau chef d’état-major de Taïwan, l’amiral Lee Hsi-Ming, a fait adopter un «concept de défense globale» visant à développer une défense aérienne et maritime véritablement asymétrique. Annoncé en grande pompe par l’administration de la présidente Tsai Ing-wen, ce programme de réforme structurelle et doctrinale des forces armées s’est un peu enlisé depuis, victime de pesanteurs bureaucratiques et des intérêts catégoriels des différents états-majors taïwanais. «L’amiral Lee Hsi-ming s’est mis tout le monde à dos au ministère de la Défense de Taïwan, dit Mike Hunzeker. L’état-major, l’industrie de la défense, tous se sont ligués contre lui.» L’amiral Lee Hsi-ming, à la retraite, travaille à présent dans un centre de réflexion stratégique à Washington. Selon cette nouvelle stratégie, Taïwan devrait investir massivement dans des drones, des navires sans équipages, produits en masse, ainsi que des missiles sol-air, des systèmes de défense antimissiles, des missiles de croisière antinavires et des mines.
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La position américaine a été longtemps compliquée par le fait que les contrats d’armement prestigieux passés par Taïwan bénéficiaient aussi largement à son industrie de défense. «Depuis 2018, le débat est clos du côté américain, estime Mike Hunzeker, que ce soit le Congrès ou les Administrations Trump ou Biden, tout le monde est d’accord pour dire à Taïwan d’arrêter d’acheter des matériels coûteux. La seule réponse à la menace chinoise est la défense asymétrique. Malheureusement, Taïwan s’est surtout contenté jusqu’à présent d’adopter le concept de façon cosmétique, en rebaptisant ses forces mais sans rien changer sur le fond. La politique d’assistance militaire à Taïwan va se montrer de plus en plus conditionnelle. Les États-Unis ne vendront plus que des équipements destinés à la guerre asymétrique. Et des conditions sont mises à des prêts.» Le 28 mars, le Congrès américain a adopté une loi autorisant le Pentagone à affecter 3 milliards de dollars par an jusqu’en 2027 pour aider Taïwan à développer sa défense. Ce financement serait soumis à la condition que ces investissements servent à augmenter les capacités de défense asymétrique de l’île et à développer, équiper et entraîner les forces de réserve.
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RÉCIT - Un collectif ukrainien de veille sur internet désigne comme coupables des soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés, commandée par le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov.
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Le Figaro
«Le score famélique d'Anne Hidalgo à Paris s'explique en partie par sa gestion désastreuse de la capitale»
Ronan PlanchonENTRETIEN - Au premier tour de l'élection présidentielle, la maire de Paris Anne Hidalgo a recueilli à peine plus de 2% des suffrages dans sa ville. Le journaliste et historien Didier Rykner y voit une conséquence directe de la politique que mène l'élue .
Didier Rykner est journaliste et historien de l'art français. Engagé pour la défense du patrimoine, il publie régulièrement ses enquêtes et analyses sur le site La Tribune de l'art . Il a publié La disparition de Paris, aux éditions Les belles lettres.
LE FIGARO. - La maire de Paris Anne Hidalgo recueille 22.936 voix dans la capitale, soit 2,17% des suffrages. Comment l'expliquez-vous ?
Didier RYKNER. - Il y a plusieurs raisons. On ne peut évidemment exclure l'affaiblissement du parti socialiste qui était déjà historiquement bas lors de la dernière présidentielle. Mais un score aussi dérisoire a surtout deux explications : une campagne totalement ratée où elle a passé son temps à se contredire et à se ridiculiser (elle est allée jusqu'à se demander pourquoi Paris avait une histoire !) et un bilan catastrophique dans la gestion de sa ville que les autres régions ont découvert grâce notamment aux réseaux sociaux, largement repris par les journaux.
N'est-ce pas réducteur d'imputer le résultat à sa politique à la tête de Paris ?
Comme je le disais, ce n'est certainement pas la seule raison, mais cela a forcément compté. La meilleure preuve en est son score à peine supérieur à la moyenne nationale à Paris même. Je crois que jamais un maire sortant candidat à la présidentielle n'avait terminé à un tel niveau. Le communiste Robert Hue, en 2002, avait obtenu 3,2 % en 2002, mais dans sa ville, Montigny-lès-Cormeilles, il avait réuni 16,15 % des voix... Quand on fédère aussi peu d'électeurs dans sa propre ville, on doit s'interroger. Cela pose indubitablement la question de sa légitimité. Cela pose surtout celle de l'élection parisienne, qui comme à Lyon et Marseille ne se fait pas avec un scrutin de liste direct, mais par arrondissement, de manière indirecte. Comme les électeurs de toutes les villes de France, les Parisiens ont le droit de choisir directement leur maire.
À la saleté des rues, à l'abandon du patrimoine, au non-entretien de l'espace public, au bétonnage qu'on voit ici comme ailleurs s'ajoutent des questions de sécurité, notamment liées au crack, qui aggravent encore la situation.
Même dans les arrondissements où elle est d'habitude plébiscitée, Anne Hidalgo ne franchit jamais la barre des 3 % : 2,39 % dans le 18e, 2,26 % dans le 19e et 2,40 % dans le 20e. Quelle est la particularité de ces arrondissements ? Quel est le bilan d'Anne Hidalgo dans ces secteurs ?
Le bilan d'Anne Hidalgo est désastreux dans tout Paris, et il l'est particulièrement dans ces arrondissements. À la saleté des rues, à l'abandon du patrimoine, au non-entretien de l'espace public, au bétonnage qu'on voit ici comme ailleurs s'ajoutent des questions de sécurité, notamment liées au crack, qui aggravent encore la situation. Ces arrondissements ont l'impression d'être abandonnés encore plus que les autres.
Quels sont les chantiers entrepris par l'actuelle municipalité, entre 2020 et aujourd'hui, qui ont pu influer sur le vote des Parisiens ?
Il y a tellement à dire que j'ai écrit tout un livre sur ce sujet, et que je pourrais y rajouter un tome 2 ! La municipalité n'écoute rien ni personne et poursuit ses projets sans écouter la population. Les Parisiens ne veulent pas de tours, comme l'avait montré une consultation faite par Bertrand Delanoë, et pourtant on construit des tours et on lance même le chantier de la tour Triangle peu avant les élections et alors qu'une enquête du parquet financier est en cours ! Les Parisiens veulent des arbres, et pourtant on les coupe comme je l'ai montré en photos dans La Disparition de Paris ! Les Parisiens veulent une ville propre, des rues en bon état, un mobilier urbain respecté, des monuments restaurés, et pourtant la mairie s'en fiche ! Tout cela a influencé le vote des Parisiens. Anne Hidalgo ne peut s'en prendre qu'à elle-même.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
Maintenant, j'espère qu'enfin une opposition crédible va se créer à Paris. Nous ne voulons pas de politique politicienne. Il faudrait que le mouvement citoyen qui s'est créé autour de #saccageparis, et qui comporte des personnalités remarquables, dont certaines d'ailleurs avaient voté Hidalgo en 2014 et qui ont depuis réalisé leur erreur, se fédère davantage. Il y a beaucoup de jeunes de moins de quarante ans dans l'opposition à la mairie actuelle. Ils sont l'avenir de Paris.
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Maxime Tandonnet: «Une élection pour rien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'essayiste juge sévèrement le résultat de l'élection présidentielle et la campagne qui a précédé. Ce premier tour fut celui du néant des idées, et a été marqué par une radicalisation spectaculaire de la scène politique française, analyse-t-il.
McKinsey: «Soit le PNF a appris de l'affaire Fillon, soit son comportement change quand il s'agit du pouvoir»
ENTRETIEN - Le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à l'encontre du cabinet de conseil. Cette affaire peut perturber le futur quinquennat d'Emmanuel Macron s'il est réélu, note l'ancien juge d'instruction et avocat Hervé Lehman.
Le Figaro
Comment la Pologne veut se passer du pétrole et gaz russe
Florentin CollompDÉCRYPTAGE - Le sevrage des importations du grand voisin risque de nourrir une inflation déjà supérieure à 10 %.
En première ligne face à la guerre en Ukraine, la Pologne est prête à encaisser des perturbations économiques pour tenir une ligne ferme contre la Russie. Son gouvernement a voulu mettre les Européens au pied du mur dans leurs tergiversations sur les importations d’hydrocarbures russes en donnant l’exemple, comme les pays Baltes. Il a annoncé l’arrêt des importations de charbon russe d’ici à la fin mai et à la fin de l’année pour le pétrole et le gaz.
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«Si nous pouvons le faire, tout le monde peut le faire», martèle, dans son bureau de Varsovie, Adam Guibourgé-Czetwertynski, secrétaire d’État au Climat, Français par son père, diplômé de la Sorbonne et d’HEC. Et pour cause: la Pologne importait encore, l’an dernier, 57 % de son gaz et 60 % de son pétrole de Russie. Elle est le quatrième importateur de charbon russe, qui pèse environ 20 % de ses approvisionnements, mais essentiellement pour la consommation privée. Si le pays dépend encore à 70 % du charbon pour son électricité, il s’agit pour l’essentiel de production locale.
L’Union européenne a décidé de suivre le mouvement en mettant fin aux achats de charbon russe d’ici à août. Le pétrole pourrait suivre, mais on en est encore loin pour le gaz, en raison notamment de la résistance allemande. «Les contraintes sont très différentes d’un État européen à l’autre, reconnaît le ministre polonais. La Pologne fait face à une situation très difficile mais le prix à payer sera bien plus élevé si nous ne mettons pas fin rapidement à cette guerre.»
L’agence Standard & Poors a revu à la baisse sa prévision de croissance pour la Pologne cette année à 3,6 %, au lieu de 5 % précédemment. L’inflation dépasse les 10 %, tandis que les chaînes d’approvisionnement industrielles sont perturbées par les pénuries de main-d’œuvre liées au retour de travailleurs ukrainiens dans leur pays pour combattre.
Hiver difficile
L’embargo sur les hydrocarbures russes promet aussi un hiver prochain difficile pour les Polonais. Une loi existe pour mettre en place des restrictions à la consommation, si nécessaire. Le gouvernement espère ne pas en arriver là, en accélérant sa transition énergétique déjà en marche.
Cette stratégie de sevrage du voisin russe était en effet déjà lancée depuis des années. La Pologne augmente ses capacités dans un terminal de gaz naturel liquéfié et en prévoit un nouveau, flottant, à Gdansk. Un gazoduc relié à la Norvège devrait être opérationnel à la fin de l’année. Pour le pétrole, à l’expiration des contrats avec les fournisseurs russes, à la fin de l’année, elle diversifiera ses importations.
Au lieu de miser sur le gaz pendant la phase initiale de la transition, nous devrons étendre la durée de vie des centrales à charbon d’ici là
Par ailleurs, la construction de six réacteurs nucléaires est programmée entre 2033 et 2043 et des petits réacteurs sont à l’étude avec le secteur privé. Le nucléaire devrait assurer 20 % du mix énergétique à terme. Varsovie compte accélérer aussi sur les renouvelables, avec notamment des éoliennes offshore sur la Baltique. Objectif: arriver à se passer du charbon d’ici à 2049. Mais, «au lieu de miser sur le gaz pendant la phase initiale de la transition, nous devrons étendre la durée de vie des centrales à charbon d’ici là», prévient Adam Guibourgé-Czetwertynski.
Cette transition à marche forcée constitue «un nouveau choc négatif d’offre qui va s’ajouter aux tensions liées à la guerre en Ukraine, une hausse de la demande et nourrir la flambée inflationniste», souligne Jan Hagemejer, économiste au Centre pour la recherche économique et sociale (Case) de l’université de Varsovie.
Ces tensions, combinées au coût de l’accueil de plus de 1,5 million de réfugiés et à la hausse du budget de la défense de 2,3 % à 3 % du PIB, va lourdement peser sur les finances publiques cette année.
Gaz russe : la France va pouvoir procéder à des coupures ciblées
Un décret publié ce vendredi prévoit la possibilité d'une coupure de gaz des plus gros consommateurs en «dernier ressort» et en cas d'interruption d'approvisionnement.
Une réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?
LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron affirme qu'il faut relever l'âge de départ à 65 ans pour combler le déficit des retraites, alors que les syndicats assurent que cette mesure n'est pas nécessaire.
La Hongrie prête à payer le gaz russe en roubles
Moscou a menacé de couper l'approvisionnement en gaz aux pays «inamicaux» qui refuseraient de payer en roubles.
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En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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Éric Zemmour appelle à faire barrage à Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle
Dans une salle amorphe où le temps semble s’arrêter, Éric Zemmour arrive sur l’estrade. Les militants laissent retomber des semaines de tension. Les cris de joie, les « mercis » et les « on t’aime » fusent.
Vient alors le moment tant attendu de la consigne de vote du candidat pour le second tour. La glace est brisée : ce sera Marine Le Pen. « Parce que ma candidature était pour le bien de la France, j’appelle à voter Marine Le Pen », annonce le candidat. Après avoir rappelé qu’il avait des « désaccords avec Marine Le Pen », il maintient qu’il ne « ne [se] trompera pas d’adversaire, c’est la raison pour laquelle [il] appelle [ses] électeurs à voter pour Marine Le Pen ». La foule, soulagée, applaudit.
Comme pour expliquer son choix, Éric Zemmour précise que la France d’Emmanuel Macron est celle des « deux millions d’immigrés par an » et qu’un nouveau mandat d’Emmanuel Macron, qui n’a jamais parlé d’identité, de sécurité et de civilisation durant sa campagne, sera pire encore.
Une consigne de vote qui est loin de déplaire aux militants et à la garde rapprochée du candidat. « C’est naturel qu’il appelle à voter pour elle », nous dit une jeune femme les yeux rougis par les larmes. Damien Rieu, ex militant du Rassemblement national, affirme que « l’appel est logique par rapport à notre combat. Éric Zemmour ne pense pas à ses intérêts personnels mais à la France. » Peu optimiste sur la victoire de la candidate du Rassemblement national, Damien Rieu assure que les électeurs de Reconquête! « feront tout pour qu’elle gagne ». Pas de vague d’optimisme pour autant ; il craint que la candidate fasse à peine mieux qu’en 2017. Même constat pour Samuel Lafont : « Il appelle à voter Le Pen car en tant que chef il doit choisir et choisir vite. Un vrai chef tranche. Ce choix est évident car Emmanuel Macron n’a rien à faire de la France. »
Du côté des militants, l’appel au vote pour Marine Le Pen a été unanimement salué ; preuve en sont les nombreux applaudissements qui ont suivi l’annonce. Certains laissent échapper un souffle de soulagement. « On craignait qu’il ne le fasse pas, qu’il n’ose pas franchir le pas », murmure un militant.
Un discours grave acclamé par la foule
Au-delà de la consigne de vote, le discours d’Éric Zemmour voulait insuffler un vent d’espoir à ses électeurs. Le candidat, remerciant ses équipes et les Français qui lui ont fait confiance, les rassure : « Grâce à vous je peux faire une promesse, je continuerai de défendre la France et nos idées […] nous nous projetons déjà vers l’avenir. » Sur les grands écrans, les visages très émus du candidat et de ses lieutenants ne laissent pas indifférents, en témoignent les échanges de regard entre militants, les nombreuses larmes essuyées et les accolades. « C’est un discours de chef d’État » nous glisse alors une cinquantenaire. Damien Rieu salue un « très beau discours chargé d’émotion » et surtout l’usage « de mots justes, Éric Zemmour est très sincère ». Malgré la défaite, il retient le plus important : que le candidat de Reconquête! soit devant les LR. Même joie pour un cadre Reconquête! anciennement sarkozyste.
À la fin du discours, alors que la salle se vide, quelques militants reviennent sur la recomposition de la droite qui aura lieu après le faible score de Valérie Pécresse et surtout sur les législatives à venir. Une réaction, sans doute, à la conclusion d’Éric Zemmour : « Je ne m’en tiendrai pas là car Reconquête! n’abandonnera rien tant que la France ne sera pas reconquise. » En effet, l’ancien journaliste a expliqué lors de sa prise de parole qu’il détaillera dans quelques semaines la forme que prendrait son engagement. Une circonscription parisienne pour les élections de juin prochain ? Le doute plane encore mais les militants dans la salle espèrent réellement retrouver Éric Zemmour en chef de l’opposition.
Le Figaro
Jardins d’enfants: une fin annoncée qui fait débat
Aude BariétyENQUÊTE - Rattrapés par l’instauration de l’instruction obligatoire à 3 ans, ces «ovnis» du paysage de la petite enfance devront fermer leurs portes à la rentrée 2024. Au grand dam de certains parents et professionnels du secteur.
Au rez-de-chaussée du 20, rue Sorbier, Olivia et Isia, deux fillettes de 6 et 4 ans, se perchent sur des petites chaises et commencent à écrire leur prénom avec application, babillant indifféremment dans les langues de Molière et de Goethe. Bienvenue dans la classe des grands du jardin d’enfants franco-allemand du 20e arrondissement de Paris, une structure de l’Association des jardins d’enfants franco-allemands (Ajefa).
Toute la journée, Olivia, Isia et leurs treize camarades vont alterner jeux libres et chansons, ateliers bricolage et dessin, moments d’apprentissage et de repas, encadrés par des éducatrices allemandes et françaises. Pendant qu’à quelques mètres de là, des enfants du même âge vivent un cursus classique dans l’école maternelle voisine.
La mobilisation des parents
Les deux systèmes cohabitent sans difficulté depuis un siècle. À la rentrée 2024, pourtant, il en sera fini des jardins d’enfants, structures «à mi-chemin entre la crèche collective et l’école maternelle» qui se sont développées en France dans les années 1920 après avoir vu le jour en Allemagne en 1840. Cette disparition annoncée est l’un des corollaires de la promulgation, le 28 juillet 2019, de la «loi pour une École de la confiance», qui a instauré l’instruction obligatoire à partir de 3 ans, et non plus 6 ans. Les jardins d’enfants sont cependant restés temporairement ouverts grâce à un moratoire qui se terminera à la rentrée 2024. En janvier dernier, le ministère de l’Éducation nationale a fait savoir à la Fédération nationale des jardins d’enfants que cette période transitoire ne serait pas prolongée.
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Certains parents ont donc décidé de se mobiliser, notamment au travers d’une pétition qui réunit à l’heure actuelle plus de 16 000 signatures. Ce que demandent ces signataires? Une modification du code de l’éducation, qui créerait une troisième voie aux côtés de l’instruction dans des écoles publiques ou privées et de l’instruction en famille. À la manœuvre, le collectif Décollaje - pour Défense collective des amis des jardins d’enfants - créé en 2019 et réactivé en mars dernier. Appels sur les réseaux sociaux, banderoles sur les grilles des établissements, lettres à l’Élysée, au ministère de l’Éducation, au secrétariat d’État chargé de la Protection de l’enfance, à la mairie de Paris, à des parlementaires…
Nous travaillons, en lien avec le rectorat de Paris, à concevoir un modèle renouvelé. Pourquoi pas des établissements qui accueilleraient des enfants de 0 à 6 ans ?
«On sent que la mobilisation prend de l’ampleur», assure Marine, mère d’Ernest et de Gustave, 2 et 4 ans, accueillis au jardin d’enfants pédagogique (JEP) Albin Haller, dans le 13e arrondissement. Une matinée d’action aura d’ailleurs lieu ce mardi avec un rassemblement des personnels et des familles devant la mairie du 12e arrondissement. Le lendemain est prévue une réunion avec Patrick Bloche, adjoint à la maire de Paris chargé de l’éducation et de la petite enfance. «Je regrette ce qui arrive aux jardins d’enfants. Mais la loi est la loi. Pour nous, il s’agit de l’appliquer et donc d’adapter intelligemment le modèle des JEP d’ici à la rentrée scolaire 2024, plutôt que de mener un combat vain et perdu d’avance. Et c’est ce que je dirai lors de cette réunion», prévient l’élu.
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Le ministère confirme qu’aucune modification du code de l’éducation n’est à l’ordre du jour. «Nous restons dans la continuité de la loi, qui a été votée ainsi après un débat démocratique et d’intenses discussions», souligne-t-on Rue de Grenelle, en insistant sur l’importance d’instaurer «un cadre commun national qui offre à tous les élèves les mêmes chances de réussir leur scolarité». «Plus tôt le premier pas vers l’institution scolaire est fait, mieux c’est, pour les enfants comme pour leurs parents», ajoute-t-on.
«Des lieux privilégiés»
Si ce combat est aujourd’hui essentiellement porté par les parents des JEP, ces structures gérées par la ville de Paris, tous les jardins d’enfants de France sont concernés. Selon le rapport d’une mission d’expertise ordonnée conjointement par le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Solidarités et de la Santé, en 2020, 256 établissements accueillaient un peu plus de 8000 enfants sur le territoire français. La moitié d’entre eux étaient situés dans huit départements: Paris, le Rhône, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, les Bouches-du-Rhône, la Loire, le Nord et la Réunion. Le terme «jardins d’enfants» regroupe des réalités parfois très différentes. Certaines structures sont publiques, d’autres associatives ; certaines accueillent des enfants de 2 ans et demi à 6 ans, d’autres de 2 à 4 ans…
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Si les modalités peuvent différer, les mêmes compliments reviennent dans la bouche des parents interrogés par Le Figaro. Tous louent «l’environnement bienveillant et qualitatif» qu’offrent «ces lieux privilégiés» à leurs enfants. Ils saluent le travail des personnels, éducateurs de jeunes enfants, «formés spécifiquement à la pédagogie des 0-7 ans» et présents tout au long de la journée. Ils apprécient ces structures «à taille humaine» qui permettent une entrée «en douceur» dans l’univers de la collectivité, avant la plongée dans le grand bain de l’école élémentaire.
«C’est un peu plus cocooning que la maternelle, même si ce n’est pas non plus le monde des Bisounours. Cela reste une collectivité de jeunes enfants avec des règles à respecter», sourit Marine. «C’est vrai que les enfants sont un peu chouchoutés, et ça leur donne confiance en eux», renchérit Maud, maman de deux enfants et présidente de l’association des parents du JEP Édouard Robert, dans le 12 arrondissement.
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Marine et Maud mettent aussi en avant le «respect du rythme et de l’évolution de l’enfant». «Adieu, le psychodrame de la couche! Si à la rentrée en petite section, un enfant n’est pas encore tout à fait propre, ce n’est pas une catastrophe.» Il n’est par ailleurs pas rare que des bambins présentant des besoins spécifiques soient orientés vers les jardins d’enfants. Ainsi de la fille d’Amélie, touchée par un retard du développement et des troubles visuels. «La crèche m’a rapidement parlé des jardins d’enfants, en m’expliquant que ma fille y bénéficierait d’une prise en charge plus adaptée qu’à la maternelle grâce au cas par cas rendu possible par les petits effectifs. Ma fille a aujourd’hui 4 ans ; elle est ravie et épanouie. Le bilan est très positif.»
«De véritables pépites»
Viktor, père d’une petite Suzanne de 4 ans accueillie au JEP Marcadet, dans le 18e arrondissement, insiste quant à lui sur la place réservée aux parents dans les jardins d’enfants. Invités à s’impliquer dans l’établissement, s’ils le désirent, les parents bénéficient également de l’accompagnement des personnels. «Nous n’accueillons pas des élèves, mais des familles avec leurs enfants. Le soutien à la parentalité est au cœur de notre projet», confirme Caroline David, directrice de l’établissement Toute l’enfance en plein air, situé à Courbevoie et coprésidente de la Fédération nationale des jardins d’enfants.
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«Les familles en sont contentes, les enfants sont heureux d’y aller, les personnels sont qualifiés et adorent leur boulot, le programme de l’Éducation nationale y est appliqué: bref, ce sont de véritables pépites!», résume Marine. «Plutôt que nous éliminer, il aurait fallu nous garder pour nous observer…» regrette Caroline David. Tous prennent cependant soin de ne pas opposer les jardins d’enfants et les écoles maternelles. «On croit aussi dans le système classique. Mais c’est important d’avoir le choix entre plusieurs prismes éducatifs!», précise Viktor, qui espère que son fils Félix, 1 an, pourra rejoindre sa grande sœur au JEP Marcadet.
Jusqu’ici, nous étions accessibles à tous, car nous sommes subventionnés par la Ville et la CAF. À partir de 2024, ce ne sera plus pour tout le monde, et c’est dommage…
Conscients de l’attachement aux jardins d’enfants des parents et personnels concernés, les inspecteurs généraux auteurs du rapport de 2020 sur l’avenir de ces structures se veulent pourtant positifs. Ils expliquent notamment que lors de leur mission, ils ont découvert que la plupart des jardins d’enfants accueillaient surtout des enfants de moins de 4 ans, et pourront donc se recentrer assez facilement sur l’accueil des 18 mois-3 ans. «Seule une minorité d’établissements (que la mission évalue à environ 70) éprouve des difficultés à envisager l’avenir et doit revoir son modèle de fonctionnement, plus ou moins profondément selon sa spécificité éducative et l’âge des enfants accueillis», soulignent-ils dans leur rapport.
«Jardins d’enfants 2.0»
Les inspecteurs généraux soulèvent toutefois deux points de vigilance. D’abord, la nécessité de «largement anticiper» la rentrée de septembre 2024 - point rendu particulièrement ardu par la crise du Covid-19, qui a très fortement mobilisé les directeurs et directrices des lieux d’accueil de jeunes enfants. Ensuite, le risque que certaines situations «s’avèrent politiquement sensibles». Et de citer notamment les jardins d’enfants confessionnels ou ceux qui accueillent des enfants en situation de handicap. À ces deux points de vigilance, un troisième pourrait être ajouté: la question de l’avenir des personnels. La possibilité d’exercer en crèche existe évidemment, mais «certains d’entre eux n’ont pas envie de retourner travailler avec des bébés de 3 mois. Ils ont une vraie compétence auprès des enfants de 3-6 ans et sont dépités de devoir abandonner cet aspect de leur métier», prévient un fin connaisseur des jardins d’enfants.
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«À l’heure actuelle, mon action est triple», conclut Caroline David. «Gérer mon établissement au quotidien, me battre pour la pérennisation des jardins d’enfants et réfléchir à ce que deviendra Toute l’enfance en plein air en 2024 si notre action ne porte pas ses fruits. Chaque jardin d’enfants a ses pistes. Nous, nous allons nous recentrer sur l’accueil des 18 mois-3 ans.» L’Ajefa, elle, s’oriente à contrecœur vers la transformation de ses jardins d’enfants en écoles maternelles privées hors contrat. «Jusqu’ici, nous étions accessibles à tous, car nous sommes subventionnés par la Ville et la CAF. À partir de 2024, ce ne sera plus pour tout le monde, et c’est dommage…», regrette Élisabeth Feldmeyer, directrice des structures de l’Ajefa depuis 1983.
Concernant les JEP, à Paris, «certains se transformeront en lieux d’accueil de jeunes enfants type crèche, d’autres en écoles maternelles», répond Patrick Bloche. «Et nous travaillons, en lien avec le rectorat de Paris, à concevoir un modèle renouvelé. Pourquoi pas des établissements qui accueilleraient des enfants de 0 à 6 ans? Des structures innovantes cogérées par le rectorat et la ville de Paris, et qui emploieraient à la fois des personnels éducateurs de jeunes enfants et d’autres professeurs des écoles?» En somme, des «jardins d’enfants 2.0». Un projet que le ministère observe pour l’heure de loin, mais avec un a priori positif. «À partir du moment où la loi est respectée, il n’y a aucun souci pour que d’autres modèles émergent», glisse-t-on Rue de Grenelle.
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Environ 500 personnes ont dégradé des devantures de banques et cassé des vitrines de commerces à Rennes peu après l'annonce des résultats.
Le parquet de Rennes a annoncé lundi 11 avril avoir ouvert une enquête de flagrance après les violences et les dégradations qui ont eu lieu la veille au soir dans le centre de cette ville, après l'annonce des résultats électoraux.
Cette enquête ouverte dès dimanche soir «vise les chefs de dégradations graves portant sur des biens d'intérêt public et biens privés lors de manifestation sur la voie publique», a indiqué à l'AFP le parquet de Rennes, précisant que la peine encourue était de cinq ans et 75.000 euros d'amende. Selon le parquet, «diverses dégradations ont été commises durant la soirée» au centre de la métropole bretonne.
«Nous ça nous fout la rage»
Peu après l'annonce des résultats, environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, encagoulés pour certains, ont monté des barricades, dégradé des devantures de banques, cassé des vitrines de commerces ou d'abribus, ou ont encore tagué de nombreux murs, a constaté un journaliste de l'AFP. Parmi les tags inscrits figuraient «La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste», «Brûle la droite», «guerre sociale». Les manifestants ont également scandé des slogans anticapitalistes et hostiles à l'extrême droite.
«En cinq ans, Macron il a tout cassé et là on le refout au 2e tour... Nous ça nous fout la rage et on n'a que ça pour s'exprimer: le feu et casser des trucs», a déclaré Youri (prénom modifié à sa demande), un des manifestants, âgé de 21 ans à une journaliste de l'AFP. «Il faut des mesures qui correspondent à ce que les gens veulent et pas seulement une classe supérieure qui impose sans arguments... Et de faire le jeu de l'extrême droite à chaque tour d'élection ça ne marche plus et les gens ils ne veulent plus de ça», a déclaré Roxane, une manifestante âgée de 21 ans.
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La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, avait réagi à ces violences sur son compte Twitter. «Je condamne fermement les dégradations commises ce soir dans le centre-ville de Rennes. La démocratie, ce n'est pas et ce ne sera jamais la violence ni le vandalisme». À Rennes, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête avec 36,31%, devant Emmanuel Macron (29,47%). Marine Le Pen a récolté 7,29%, bien loin de son score national.
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L’éditorial du Figaro: «Macron, les défis d’une victoire»
Alexis BrézetPar Alexis Brézet, directeur des rédactions.
Comme on disait autrefois aux enfants, la surprise, c’est qu’il n’y a pas de surprise! Le match Macron-Le Pen, ce match retour dont, paraît-il, les Français ne voulaient pas, aura bien lieu. Ni Mélenchon, en dépit de sa spectaculaire remontée finale, ni Zemmour malgré son incroyable chevauchée initiale, ni Valérie Pécresse, que son courage n’aura pas suffi à sauver du naufrage, n’auront réussi à l’empêcher.
Ces derniers jours bruissaient des rumeurs les plus folles, mais Emmanuel Macron se sera fait peur pour rien: si la suite n’est pas écrite, le candidat sortant peut l’envisager avec sérénité. Certes, la candidate du RN aligne du côté droit quelques réserves nouvelles ; certes, on peut raisonnablement penser que sa prestation lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours sera moins calamiteuse que la précédente ; il est probable qu’à l’arrivée elle fera mieux qu’en 2017, mais, vu l’avance très substantielle qu’Emmanuel Macron a prise sur sa rivale, tout indique que, le 24 avril, la victoire ne devrait pas échapper au président sortant.
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Il faut le souhaiter. C’est entendu, Marine Le Pen a renoncé à ses folies les plus criantes (la sortie de l’euro ou la retraite pour tous à 60 ans), mais son programme reste dangereusement non financé, son équipe politique fragile, son expérience du pouvoir nulle, ses compétences incertaines. Au vu des difficultés, économiques, sociales, internationales qu’il va devoir affronter dans les années qui viennent, notre pays n’avait pas tant d’atouts qu’il puisse mettre en péril à la fois sa cohésion, sa crédibilité internationale et sa réputation financière. Ce risque-là devrait donc nous être épargné.
Attention, tout de même: si Emmanuel Macron dispose d’une avance relativement confortable sur sa première poursuivante, le haut niveau de Jean-Luc Mélenchon installe en face de lui un «bloc protestataire» dont, par addition, la menace ne doit pas être sous-estimée. Avec ce scrutin qui prolonge et amplifie celui de 2017, le président, qui aura passé cinq années à effacer toute alternative entre son camp et les extrêmes, à théoriser ce «nouveau clivage» entre «progressistes» et «populistes», est pour ainsi dire victime de son succès. La droite, après la gauche, a disparu, mais sur le champ de ruine laissé par les anciens partis politiques s’affirme un bloc d’hostilité sociale dont les clameurs, dans les années qui viennent, ne vont pas cesser de retentir. C’est dire si, sur les épaules de président sortant, pèse une lourde responsabilité! Pour desserrer la tenaille des extrêmes, il ne doit plus se tromper.
Pour commencer, Emmanuel Macron serait bien inspiré de ne pas se contenter de cette «diabolisation» de Marine Le Pen dont il a usé et abusé dans les derniers jours de la campagne. Le moins que l’on puisse dire est que la rengaine antifasciste n’a guère fonctionné. C’est ainsi: les Français, déjà, ne confondaient pas la candidate du RN et son père ; ils font aujourd’hui une différence entre la Marine Le Pen de 2017 et celle de 2022. Idéologiquement recentrée par la radicalité de la campagne d’Éric Zemmour - qui lui aura paradoxalement rendu un fier service - la patronne du Rassemblement national, avec ses souvenirs d’enfance, ses sourires et ses chats, ne suscite plus le rejet personnel qu’elle provoquait hier. Il n’y a pas si longtemps, Gérald Darmanin lui faisait le reproche d’être «trop molle»: ce n’est pas en quinze jours qu’on va la transformer, dans l’esprit des électeurs, en monstre assoiffé de sang! Quant à la comédie des appels à «faire barrage», des invocations rituelles à «l’esprit de Résistance», toute cette quincaillerie «républicaine» qui a déjà commencé à tintinnabuler, il est douteux qu’elle fonctionne davantage. Les leçons de morale administrées au nom de cet antilepénisme paresseux n’auront pour principal effet que de nourrir en retour un antimacronisme pavlovien enragé et tout aussi stupide qui ne demande que cela!
Non moins illusoire, pour Emmanuel Macron, serait de suivre les bons conseils de tous ceux qui, au motif qu’il faudrait, dans la perspective du second tour, «récupérer les électeurs de gauche», lui recommandent d’émousser la dimension réformatrice de son projet (sur les retraites, l’école ou le RSA) et de se lancer aveuglément dans la course aux promesses «sociales» et aux coûteuses martingales destinées à «protéger le pouvoir d’achat». Ce serait une grave erreur. D’abord parce que du côté de la gauche raisonnable, il n’y a plus grand monde à convaincre. Ensuite, parce qu’il aura beau faire, reprendre le slogan d’Olivier Besancenot «Nos vies valent plus que leurs profits», Emmanuel Macron ne sera jamais assez à gauche pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Si ceux-ci n’ont pas fait le choix par principe de barrer la route à Marine Le Pen, on voit mal qu’un coup de barre à gauche vienne à bout de leur antimacronisme. En revanche, il jetterait les orphelins de la droite dans les bras de Marine Le Pen. Or c’est aussi à ceux-là que le président sortant doit parler! Nombre d’entre eux qu’inquiète la perspective d’une élection de la présidente du RN sont sans doute prêts à se laisser convaincre. Mais ce n’est pas en brandissant les oukases moralisateurs ni en alignant les conversions opportunes ou les ralliements intéressés qu’Emmanuel Macron les fera venir à lui. Sans condescendance ni mépris, jusqu’au débat télévisé qui s’annonce décisif, il doit non seulement faire valoir les risques, les impasses et les incohérences du projet de Marine Le Pen mais aussi, et surtout, préciser le sien qui, faute de meetings ou de débats, n’a guère eu le temps d’infuser dans les esprits. Traiter des problèmes liés à l’immigration et affronter enfin cette violence ordinaire devenue systémique autrement que par des promesses vagues et des mots creux. Prendre à bras-le-corps l’épineuse question de la dette et des déficits étouffée jusqu’ici sous le mol oreiller du «quoi qu’il en coûte».
En somme, Emmanuel Macron doit faire enfin campagne, se lancer dans la bataille, non pas à moitié ni à reculons comme il en a trop souvent jusqu’ici donné le sentiment, mais plutôt deux fois qu’une. Puisque pour lui tout (re)commence, il doit reprendre les choses là où il les a laissées: au commencement.
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L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Le Figaro
Olivier Galland : «Les préoccupations des jeunes n'ont plus de traduction politique»
Paul SugyENTRETIEN - Un tiers des jeunes s'est abstenu au premier tour de l'élection présidentielle. Pour le sociologue, la désaffiliation politique des jeunes résulte d'un désintérêt aggravé par un affaiblissement de l'adhésion à l'idéal démocratique.
Olivier Galland est sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS, et auteur de Radiographie de la jeunesse française aujourd'hui, paru en 2022 chez Nathan.
LE FIGARO. - Lorsque le discours politique s'adresse aux jeunes, c'est le plus souvent en postulant que «la jeunesse » va mal. Le tableau que vous dressez est moins pessimiste…
Olivier GALLAND. - La jeunesse de France n'est pas si malheureuse qu'on le dit, à condition d'entrer un peu dans le détail. Dans notre enquête, 82 % des jeunes se disent «heureux». D'autres enquêtes ont montré qu'ils sont également majoritairement optimistes quant à leur avenir personnel. Mais bien sûr, il n'existe en réalité pas une seule jeunesse. Nous avons interrogé avec l'Institut Montaigne 8000 jeunes, et montré que les jeunes qui ont un diplôme, et plus encore un diplôme d'études supérieures, s'en sortent plutôt bien - malgré une période de transition avant l'emploi en CDI qui est souvent difficile. À 30 ans, 80 % des jeunes diplômés ont un emploi stable. Mais les jeunes peu ou pas diplômés voient leur situation se détériorer depuis trente ans en matière d'emploi. Cette polarisation creuse l'écart entre jeunes diplômés ou non.
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Reste deux difficultés pour les jeunes: un taux de chômage qui demeure nettement plus élevé que celui de la plupart de nos voisins européens, conséquence de notre choix de reporter l'essentiel de la flexibilité de l'emploi sur les jeunes (ce sont les plus jeunes qui ont les contrats les plus précaires). Mon hypothèse est que les jeunes Français l'acceptent tacitement, en échange de quoi ils sont très aidés par leurs parents, ce qui les aide à vivre correctement cette phase de transition précaire. L'autre problème structurel, c'est l'école : le système éducatif n'est pas performant, comme le montrent périodiquement les enquêtes PISA de l'OCDE. Beaucoup d'élèves sont encore des décrocheurs scolaires, le système d'orientation fonctionne mal et les acquis scolaires sont médiocres.
D'une jeunesse à l'autre, ce sont ces différences de niveau d'études qui dessinent la plus grande fracture ?
Le niveau d'études joue beaucoup, ainsi que le «capital culturel» des parents, que l'on a tâché d'estimer à partir d'un indicateur imparfait mais qui permet d'approcher cette notion : le nombre de livres détenus par les parents. Et ces deux variables sont en effet très clivantes, bien plus que le niveau de revenus. On gagnerait à s'en souvenir lorsque l'on esquisse des raccourcis médiatiques sur les jeunes. Ceux par exemple qui s'engagent le plus en politique ou dans la poursuite de grandes causes (la justice sociale, climatique...) sont le plus souvent ceux qui bénéficient du plus grand capital culturel. Les autres rejoignent la cohorte de ce que nous avons appelé «les désengagés», et qui pour un quart d'entre eux restent très peu concernés par exemple par le débat politique.
Cette jeunesse peu diplômée, «désengagée», est-ce celle qui alimente le tiers des jeunes qui s'est abstenu au premier tour ce dimanche (contre un quart seulement dans l'ensemble de la population) ?
C'est l'une des explications, même si le retrait politique des jeunes dépasse le seul cercle des jeunes «désengagés». La désaffiliation politique est bien plus large et massive: on l'observe par exemple en mesurant le nombre important de jeunes qui ne savent plus se placer sur un axe gauche-droite, ou qui ne sauraient pas résumer le programme d'un seul des candidats. C'est le cas de 55 % d'entre eux. C'est d'autant plus frappant que les jeunes ne se désintéressent pas de toutes les questions sociales: ils sont sensibles à la question du climat, par exemple - mais seuls 11 % d'entre eux se sentent proches d'EELV. Les préoccupations des jeunes n'impliquent plus toujours de traduction politique.
Il y a aussi un affaiblissement de l'adhésion aux valeurs démocratiques: 51 % des jeunes considèrent que vivre dans un pays démocratique est «très important», contre 71 % des baby-boomers. Les jeunes sont en outre nombreux à adhérer à l'idée selon laquelle la politique est impuissante à résorber les problèmes d'une société.
Une jeunesse habituellement peu politisée s'est davantage mobilisée dimanche : celle des quartiers densément peuplés par des descendants d'immigrés...
C'est indéniable. Ce sont des jeunes qui se retrouvent dans une culture politique «transgressive». Ces jeunes descendants d'immigrés, en particulier ceux de confession musulmane, adhèrent bien plus que le reste de leur classe d'âge à l'idée que la société française est raciste. Ce sont aussi des jeunes qui tolèrent plus facilement que les autres l'idée d'affronter la police.
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En revanche les nouvelles radicalités de la gauche universitaire (études de genre, postcolonialisme...) n'intéressent que très peu de jeunes ?
Absolument: contrairement à l'idée d'une jeunesse entièrement dévolue à la culture woke, nous mesurons que sur l'ensemble des problématiques soumises aux jeunes, ces questions sont très minoritaires et ne les intéressent qu'assez peu. Les violences faites aux femmes, le racisme, le terrorisme, oui. Mais les notions de «genre» ou de «racisme structurel» sont étrangères à la majorité des jeunes interrogés. Il n'y a pas de «génération woke»: une partie des jeunes y est sensible mais cette minorité regroupe exclusivement des profils socioculturels très particuliers. Il faudrait dégonfler cette bulle une fois pour toutes, car elle ne résiste pas longtemps à l'analyse.
Vous montrez néanmoins que les jeunes sont largement plus favorables que leurs aînés au recours à une forme de violence politique...
Il y a chez eux, c'est vrai, une tolérance beaucoup plus marquée à certains comportements violents. Je crois que le mouvement des «gilets jaunes» a en partie désinhibé cette jeunesse, d'autant plus remontée qu'elle estime qu'en face les policiers abusent de leur force. On observe par exemple qu'une majorité de jeunes juge légitime d'insulter le président de la République. Ils sont largement plus nombreux à estimer que l'on a le droit de bloquer la circulation ou de s'en prendre à des élus.
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Le Figaro
Paris expulse six espions russes «sous couverture diplomatique»
Les espions opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
La France a décidé l'expulsion de six espions russes qui opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris et «dont les activités se sont révélées contraires à (ses) intérêts nationaux», a indiqué lundi 11 avril le ministère des Affaires étrangères.
DIRECT - Guerre en Ukraine : Paris expulse six espions russes «sous couverture diplomatique»
«À la suite d'une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique (...) ont été déclarés persona non grata», a précisé le quai d'Orsay dans un communiqué. «En l'absence de l'ambassadeur de Russie, le numéro deux a été convoqué au Quai d'Orsay ce soir pour se voir communiquer cette décision».
«Remarquable opération de contre-espionnage»
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a salué le travail du contre-espionnage français. «Remarquable opération de contre-espionnage. Bravo aux agents de la DGSI qui ont entravé un réseau d'agents clandestins russes», a-t-il tweeté. «Dans l'ombre, la DGSI veille sur nos intérêts fondamentaux».
Paris avait déjà annoncé lundi dernier l'expulsion de 35 diplomates russes, reprenant déjà la formule selon laquelle leurs activités étaient «contraires» aux intérêts français et précisant que la sanction s'inscrivait dans «une démarche européenne». Le Quai d'Orsay a précisé à l'AFP que ces six espions s'ajoutaient à cette précédente liste.
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De nombreux autres pays européens comme l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie, l'Autriche, la Pologne, la Grèce ou la Croatie ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Les États-Unis ont de leur côté renvoyé chez eux début mars 12 membres de la mission diplomatique russe auprès de l'ONU. Dans certains cas, ces expulsions étaient officiellement censées répondre au déclenchement de la guerre en Ukraine par les forces russes et aux exactions qui leur sont reprochées par les Occidentaux. Dans plusieurs autres cas, elles ont été accompagnées d'accusations d'espionnage.
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En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 47e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
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Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois Le Figaro
Ces croyances qui nous empêchent d'être heureux en couple
Passionnel, fusionnel, harmonieux : nous ne sommes pas toujours conscients des clichés qui formatent notre vision de l'amour idéal.
Dans Le banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde pour se sentir enfin « complets ». Solidement ancrée dans notre inconscient collectif, cette mythologie de la « bonne personne » n'aurait pas que des effets bénéfiques dans notre vie amoureuse.
Pour la psychologue Camille Rochet, qui vient de publier Les cinq croyances qui empêchent d'être heureux en couple (Larousse, 2022), elle représente l'une de ces croyances qui influencent à notre insu notre vision du couple et de l'amour. De par notre culture, notre éducation, notre modèle parental, nous développons ainsi des biais inconscients - ou « distorsions cognitives » qui orientent nos choix de vie et notre manière de voir la réalité. « Malgré vous, vous ne relevez que les exemples qui tendent vers la réalisation de ces prophéties, en occultant ceux qui les infirment », explique Camille Rochet, qui estime que nous sommes tous victimes, un jour ou l'autre, de ces injonctions ancrées en nous depuis l'enfance.
Attendre le « prince charmant » comme dans les contes de fées, c'est par exemple prendre le risque d'une certaine passivité. « Il est utopique de penser que la bonne personne se présentera miraculeusement à nous. En réalité, c'est une question de choix: nous allons estimer, à un certain moment de notre vie, qu'une personne est la bonne pour nous et nous allons déployer toute notre énergie pour qu'elle le reste », poursuit la psychologue.
«La passion ne dure pas»
Dans la littérature, la passion finit souvent de manière tragique (Roméo et Juliette, Tristan et Yseult…) et pourtant elle continue à nous fasciner comme si elle seule était le signe d'un véritable amour. Autre croyance parfois ancrée en nous, la « passion à tout prix » peut aussi nous jouer des tours. « Je reçois beaucoup de patients qui sont prêts à tout plaquer à 40 ou 50 ans parce qu'ils sont tombés éperdument amoureux d'une autre personne, raconte Camille Rochet. Le problème, c'est que la passion ne dure pas. Elle se nourrit du désir de ce que l'on ne connaît pas, d'une image idéalisée de l'autre, qui n'est pas compatible avec plusieurs années de vie commune… Parfois, il s'agit juste d'une crise de milieu de vie, d'un besoin de se prouver qu'on peut toujours vibrer comme lorsqu'on était jeune… »
Renoncer à cette idée qu'un amour sans passion ne vaudrait pas la peine d'être vécu suppose parfois un véritable deuil. Pour d'autres, le plus difficile sera de dépasser une conviction particulièrement répandue, qui pourrait se résumer ainsi : « Avec moi, il va changer ». Nous aimons penser que l'amour que notre conjoint nous porte est si fort qu'il va changer pour cela. Bien sûr, son comportement peut évoluer, mais attendre ce changement comme une preuve d'amour, c'est souvent se mettre dans l'impasse, se focaliser sur l'autre davantage que sur soi, et oublier que, nous aussi, nous pourrions essayer de nous remettre en question et évoluer.
Dans (Ré)enchanter son couple grâce à la méthode Imago (Eyrolles, 2022), le thérapeute de couple Claude Parisot pointe une autre croyance limitante et nocive pour les couples : « Si l'on se dispute, c'est que l'on ne s'aime pas... » « La plupart des gens croient encore que les relations de couple doivent être fluides et, quand des conflits ou des tensions arrivent, ils concluent trop rapidement que la relation n'est pas viable. (…) Ce sont en fait de merveilleuses opportunités de croissance pour déconstruire les schémas du passé, avec l'aide de notre partenaire! », assure-t-il. Pas toujours agréables à vivre, les disputes sont nécessaires au couple. Elles aident aussi à mieux se connaître, à ajuster ses comportements, à construire… En revanche, il peut être utile d'apprendre à « bien » se disputer : essayer par exemple d'exprimer ses besoins plutôt que de charger l'autre de tous les maux, ou de chercher à tout prix à avoir raison.
Réinterroger ses croyances
Derrière les problèmes de communication, motif de consultation numéro un des couples en thérapie, se cachent souvent de fausses croyances particulièrement difficiles à déceler pour notre conjoint puisque nous-mêmes, nous n'en avons pas toujours conscience… « Les identifier permet de changer la façon dont on se regarde soi et dont on regarde son couple, assure Camille Rochet. Cela peut être aussi l'occasion d'ouvrir le dialogue sur ces sujets, d'en discuter ensemble. » Heureusement, toutes nos croyances sur le couple ne sont pas nocives, mais il peut être utile de les réinterroger pour faire le tri entre celles - pas forcément bénéfiques - dont nous avons hérité inconsciemment, et celles que nous souhaitons préserver parce qu'elles nous aident à avancer.
Covid-19 : 124 morts en 24 heures, 23.404 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»
Cette enquête est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont récemment établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.
Regarder la vidéoCovid-19 : la circulation du virus reste soutenue, observe Santé publique France
Santé publique France dénombre entre 140.000 et 150.000 nouveaux cas, soit une «baisse d'environ 5% depuis cinq jours».
Le Figaro
«La Diagonale du Figaro» N°1: les échecs, du jeu des rois au Jeu de la dame
Bertrand GuyardLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Cette première newsletter échiquéenne naît quelques semaines avant que le prodige français Alireza Firouzja participe au tournoi des Candidats qui désignera le challenger de Magnus Carlsen.
Chers passionnés du monde enchanté des 64 cases,
Notre jeu favori fascine les hommes depuis près de deux mille ans. En Inde, au IVe siècle, il se nommait le chaturanga. Puis de l'est vers l'ouest, les Persans l'ont appelé shatranj. Il a continué son périple à travers les civilisations, pour devenir les échecs modernes que nous connaissons en Europe. La dame «enragée», parce que surpuissante, rendit les affrontements des champions plus dynamiques.
En 1570, le prêtre Ruy Lopez de Segura aura été le premier à comprendre que la partie espagnole ouvrirait la voie à la stratégie. Deux siècles plus tard le grand Philidor, musicien à la cour de Louis XV écrivit, comme une prescience avant la Révolution que «les pions sont l'âme des échecs». La métaphore de la politique, - et de son acmé la guerre -, trouvait là son aboutissement. Sur l'échiquier, toutes les pièces doivent jouer leur rôle. Avant le «Shah mat», la mort du roi, l'échec et mat final, les fous, les cavaliers, les tours, la dame, mais surtout le bon agencement des pions déterminent et orientent le combat cérébral…
Depuis maintenant deux siècles de grands champions, formant une chaîne de pensée à l'instar des maîtres de la peinture, ont petit à petit raffiné la théorie échiquéenne. Les noms de Morphy, Capablanca, Alekhine, Tal, Spassky, Fischer, Karpov, Kasparov, Kramnik, Anand, parmi les plus grands calculateurs, mais aussi, Steinitz, Lasker, Nimzovitch, Réti, Bronstein, Sveshnikov, Zaïtsev parmi les plus grands penseurs ont inscrit leur nom au firmament du jeu.
Comme vous l'avez compris, l'histoire du jeu qui se poursuit au XXIe siècle avec autant de force que jadis a incité Le Figaro à me confier une lettre consacrée entièrement aux échecs, à l'actualité de son développement et des tournois des meilleurs maîtres de la planète. La passion qui m'anime depuis le match historique Karpov-Kortchnoï et qui m'a amené à étudier la stratégie et la théorie des ouvertures, notamment, me permettront de percer les mystères d'un jeu, qui comme le disait le grand Siegbert Tarrasch, «possède le don, comme la musique, les arts et l'amour, de rendre les hommes heureux».
La peur des ordinateurs
L'arrivée redoutée, au début des années 80, des programmes informatiques a fait craindre aux amoureux des échecs que leur distraction préférée allait disparaître; un monstre de silicone capable de traiter des millions puis bientôt des milliards de données à la seconde serait bien capable de résoudre le mystère des combinaisons. Heureusement, le désastre annoncé ne s'est pas réalisé. Les échecs ne se résument pas à une simple équation. Mieux que ça, les ordinateurs ont montré que les échecs étaient plus complexes et donc plus mystérieux qu'on imaginait. Magnus Carlsen, le Thor des échecs, le dieu actuel des 64 cases, s'est révélé le mieux armé pour déjouer les pièges des préparations cybernétiques. Il ne suit qu'un seul guide qui ne répond qu'à une seule question: inférieure ou avantageuse, ma position est-elle encore jouable ?
Le Jeu de la dame, un succès stratosphérique
Jouer donc, s'amuser, lutter, inventer de nouvelles lignes… les échecs art et science à ses prémices est devenu un sport cérébral pour les grands maîtres et un refuge ludique infini pour la grande majorité des amateurs, qui sont paraît-il, près de six cents millions dans le monde et quelque six millions en France. Le succès stratosphérique du Jeu de la dame, avec l'excellente Anya Taylor-Joy dans l'habit de la prodigieuse Beth Harmon, nous a rappelé que le génie féminin maîtrisait avec une fantaisie digne des rêves de l'Alice de Lewis Caroll les variantes combinatoires les plus folles. La fiction rejoignait ici la pénétrante inspiration qui fit écrire l'une de ses plus belles nouvelles à Stefan Zweig à la fin de sa vie.
Firouzja, le prodige français venu de Perse
La fabuleuse histoire des champions et aujourd'hui des championnes des échecs ne s'arrêtera donc pas dans ce monde 2.0. Dans quelques semaines Alireza Firouzja, un prodige français venu d'Iran, défiera les prétendants au titre mondial dans la plus exigeante des compétitions, le tournoi des candidats. Seul le premier de ces huit maestros aura l'insigne honneur de pouvoir défier le champion du monde en titre, Magnus Carlsen. Firouzja qui n'a que 18 ans fait montre souvent de ces fulgurances qui permettent d'atteindre le Graal. Comme l'illustre Paul Morphy, son jeu brillant, inattendu, nous fait croire qu'il possède les dons du ciel indispensables pour peut-être devenir le plus jeune roi des échecs.
Pour débuter comme il se doit cette première lettre, chers abonnés, Le Figaro vous présente deux prix de beauté incontestables: la fameuse partie de l'Opéra de Morphy contre le duc de Brunswick et le comte Isouard, et la victoire en cadence rapide d'Alireza Firouzja contre Magnus Carlsen jouée en ligne en 2021 lors du tournoi Aimchess parrainé par le site Chess24.
Paul Morphy - duc de Brunswick et comte Isouard en consultation, 1858
1.e4 e5 2.Cf3 d6 3.d4 Fg4 4.dxe5 Fxf3 5.Dxf3 dxe5 6.Fc4 Cf6 7.Db3 ! De7 8.Cc3 c6 9.Fg5 b5 10.Cxb5 ! cxb5 11.Fxb5+ Cbd7 12.O-O-O Td8 13.Txd7! Txd7 14.Td1 De6 15.Fxd7+ Cxd7 16.Db8+!! Cxb8 17.Td8 mat
Ce petit bijou de Morphy est aux échecs ce que L'Albatros de Baudelaire est à la poésie, une figure de style à revisiter sans cesse. Le génie américain montre ici de manière brillante ce qu'il faut essayer de faire dans une partie ouverte: un développement accéléré de toutes les pièces, un sacrifice de cavalier pour ouvrir des lignes, et une touche de génie ( 16.Db8+!!) pour mater le roi adverse.
Alireza Firouzja - Magnus Carlsen, Aimchess online en cadence rapide, 2021
1.e4 d5 2.exd5 Dxd5 3.Cc3 Da5 4.d4 Cf6 5.Cf3 Ff5 6.Ce5 c6 7.Fc4 e6 8.g4 Fg6 9.h4 Cbd7 10.Cxd7 Cxd7 11.h5 Fe4 12.O-O Fd5 13.Cxd5 cxd5 14.Fd3 Fd6 15.Df3 O-O-O 16.Fe3 g6 17.h6 Thf8 18.a3 f5 19.c4 e5 20.b4 Dc7 21.c5! Fe7 22.Fb5 e4 23.Dh3 f4 24.Fd2 Fg5 25.c6 Cf6 26.cxb7+Dxb7 27.Tac1+ Rb8 28.Fc6 De7 29.Tc5!! e3 30.fxe3 fxe3 31.Fe1 Ce4 32.Dh2+ Rc8 33.Fd7+! Rxd7 34.Tc7+ Re6 35.De5 mat
Une rixe disputée avec pas plus de 15 minutes de réflexion par joueur. Un véritable combat au couteau, bien sûr moins monolithique et pur que la partie de Morphy, mais où l'on perçoit les qualités de Firouzja. Dans une partie de roques opposés, par définition plus sauvage, le prodige franco-iranien va utiliser toutes ses armes tactiques pour réussir à prendre le dessus. Son coup 33.Fd7+ !! est unique et létal.
Merci d'avoir lu cette lettre. Je vous donne rendez-vous dans quinze jours pour la deuxième édition de «La Diagonale du Figaro».
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Présidentielle : la Cnil enquête après des SMS de Reconquête! aux Français de confession juive
Un SMS signé Éric Zemmour a été envoyé vendredi à «des milliers de téléphones mobiles dans l'Hexagone», a indiqué le gendarme des données personnelles.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a ouvert une instruction après un démarchage par SMS du parti d'Éric Zemmour ciblant des Français de confession juive, a indiqué lundi 11 avril le gendarme français des données personnelles, confirmant une information de BFMTV.
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Un SMS signé du nom du candidat a été envoyé vendredi, avant le premier tour de la présidentielle, à «des milliers de téléphones mobiles dans l'Hexagone», renvoyant «vers une page éditée par le parti Reconquête!, qui affiche un texte explicitement adressé aux Français juifs», révèle BFMTV. Le service de presse de la Cnil, interrogé par l'AFP, n'était pas en mesure lundi matin de confirmer le nombre de signalements, mais a confirmé avoir ouvert une instruction.
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Reconquête! se défend
«Message d'Éric Zemmour aux Français de confession juive», pouvait-on lire, selon BFMTV, dans un texte revenant notamment sur le problème de l'antisémitisme en France et dénonçant les «racailles» qui «pourrissent la vie» des Juifs ainsi que le terrorisme islamiste. Interrogé par BFMTV, un des responsables de la campagne de Reconquête! assure que ce démarchage politique a été mis en place à l'aide d'un courtier en données personnelles, qui achète des bases de données pour en faire commerce. L'équipe de campagne de Reconquête! affirme, selon BFMTV, «avoir reçu l'assurance par son prestataire que les personnes visées avaient donné leur accord pour que leurs données soient partagées».
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La Cnil stipule que «le traitement des données à caractère personnel qui révèle (...) les convictions religieuses» est «interdit». Sauf si «la personne concernée a donné son consentement explicite au traitement de ces données à caractère personnel pour une ou plusieurs finalités spécifiques», détaillent les règlements de la Cnil. Si la Cnil constate une infraction, elle peut décider d'une mise en demeure ou de sanctions comme des amendes, par exemple.
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Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
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Le Figaro
Cristina Cordula: «J’ai raté mon premier casting à M6 à cause de mon accent»
FIGARO LIVE - L’animatrice des «Reines du shopping» célèbre les 35 ans de sa chaîne ce lundi soir entourée de figures emblématiques. Invitée du «Buzz TV», elle revient sur ses débuts en télévision, il y a 18 ans.
Ce lundi soir, M6 célèbre en grande pompe ses 35 ans. Un prime spécial de Scènes de ménages est notamment proposé avec des animateurs en guest stars. Parmi eux, Cristina Cordula, pour qui donner la réplique est une grande première. «Je ne suis pas actrice donc c’est quand même très difficile et j’étais gênée de le faire. Mais j’ai passé un super moment, on m’a mise très à l’aise, les acteurs et le réalisateur ont été très patients avec moi», confie la star de la Six sur le plateau du «Buzz TV de TV Magazine» ce lundi.
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Cristina Cordula a accepté de revenir sur ses débuts sur le petit écran. C’était en 2004 et M6 cherchait cinq coachs pour incarner une nouvelle émission de relooking intitulée «J’ai décidé de changer de look», qui deviendra «Nouveau look pour une nouvelle vie». «À l’époque, je commençais en tant que consultante en image. J’avais ouvert mon agence un an plus tôt, se remémore l’ex-mannequin. Ils m’ont contacté sur Internet pour participer au casting. Sauf que je n’ai pas été choisie à cause de mon accent!», nous révèle-t-elle. «Par chance, une semaine avant le tournage, une des consultantes s’est désistée et ils m’ont repêchée». Elle incarnera le programme jusqu’à son arrêt en 2018.
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Son premier jour de tournage, Cristina Cordula s’en rappelle. «J’étais toute excitée et nerveuse. Je me suis mis beaucoup de pression, je voulais que ça fonctionne bien. Et je me souviens de la première candidate que j’ai suivie, elle s’appelait Katel. Elle m’a porté chance car l’émission a très bien marché.» Plus tard, l’équipe de consultants du programme passera de cinq à deux, avec Emilie Albertini et Cristina Cordula pour l’incarner. La Franco-Brésilienne finira par décrocher sa propre émission en 2011, «Magnifique» sur Téva puis «Les Reines du shopping» en 2013 sur M6. Une consécration pour celle qui a également attendu quelques années avant de rencontrer Nicolas de Tavernost, le PDG de la chaîne. «Je n’étais pas assez importante à mes débuts, j’étais tout en bas de l’échelle», plaisante-t-elle aujourd’hui.
À savoirL’année prochaine, «Les Reines du shopping» fêtera ses dix ans et à cette occasion, les candidates shoppeuses quitteront les studios parisiens pour parcourir la France. «On va faire un tour de France, on commence par Bordeaux», nous a encore appris Cristina Cordula au «Buzz TV».
L'Humanité
La gauche entame son difficile jeu de reconstruction
ActuAbsentes du second tour, les forces progressistes en appellent à Macron pour convaincre leurs électeurs de s’opposer à l’extrême droite dans les urnes. Et s’interrogent déjà sur les législatives.
Emilio MesletEmmanuel Macron doit comprendre ce qu’il n’a pas voulu comprendre en 2017, répètent les oppositions de gauche. Comprendre que les appels au barrage contre l’extrême droite ne valent ni soutien ni blanc-seing. Au lendemain d’un premier tour qui laisse un bloc de gauche à 32 % pour six candidatures, tous (sauf Nathalie Arthaud) peuvent s’accorder sur un point : Marine Le Pen ne doit pas gagner et le président-candidat doit « mettre de l’eau dans son vin » pour convaincre les électeurs de gauche de la faire battre. Car le report des voix PCF, FI, EELV ou même PS vers un bulletin Macron synonyme de retraite à 65 ans, de RSA conditionné ou d’inaction climatique est loin d’être garanti.
« Il faut qu’il entende la colère populaire. S’il présente le même programme au second tour qu’au premier, le risque d’une victoire de l’extrême droite est encore plus fort », prévient Ian Brossat, directeur de campagne du communiste Fabien Roussel. Il attend un geste fort. Même exigence côté insoumis avec le député Adrien Quatennens : « La responsabilité totale de ce qui va se passer au second tour incombe au principal protagoniste, Emmanuel Macron. C’est à lui de faire le nécessaire. » Face au rejet que l’actuel chef de l’État inspire, les écologistes disent qu’ils ne pourront « pas convaincre tout seuls » les hésitants : « Il faut qu’il aille les chercher », alerte le maire de Grenoble, Éric Piolle. Il rappelle aussi que « les castors sont fatigués de construire des barrages ». Les insoumis, eux, n’appellent en revanche pas directement à voter Macron mais à ce que « pas une voix (n’aille) à Marine Le Pen ».
de prétendus « candidats de trop »
Pour le reste, malgré une progression par rapport à 2017, la gauche se réveille avec une sévère gueule de bois. Chacun se renvoyant la responsabilité d’une troisième élimination du duel final en vingt ans. La tension, nourrie par la déception, n’a pas tardé à monter dès dimanche soir avec, par exemple, Ségolène Royal, soutien de Jean-Luc Mélenchon (21,95 %), s’en prenant aux « ego » de Fabien Roussel (2,28 %), Yannick Jadot (4,63 %) et Anne Hidalgo (1,75 %) sans qui, pense-t-elle, son candidat serait « au second tour ». Dépités d’avoir terminé à seulement 400 000 voix de Marine Le Pen, les cadres insoumis reprennent la rhétorique. Celle qui consiste à faire porter le chapeau de la défaite à de prétendus « candidats de trop », comme ce fut le cas, en 2002, avec Christiane Taubira, jugée responsable de la chute de Lionel Jospin. Cette fois, pour la FI, le Taubira de 2022 se nomme Fabien Roussel : « Oui, ses voix nous ont manqué, incontestablement », regrette Adrien Quatennens, qui aurait souhaité que les communistes fassent candidature commune avec les siens, comme en 2012 et 2017, escamotant leur propre responsabilité dans la non-construction de cette union.
Les autres candidats et leurs équipes ont eu une autre explication moins court-termiste. « En 2002, le total des voix de gauche était de 40 %, aujourd’hui, on en est loin. La gauche doit se remettre en cause et ce n’est pas seulement une question d’union, assure Ian Brossat. C’est une question de discours, de capacité à parler aux milieux populaires qui se sont éloignés de la gauche. Fabien Roussel a fait ce travail. » Un cadre écologiste, qui ne désespère pas d’un futur accord législatif, lâche aussi : « Jean-Luc Mélenchon avait cinq ans pour rassembler après son score de 2017. Il ne l’a pas fait, préférant le rapport de forces, et vient se plaindre aujourd’hui tout en refaisant la même erreur au soir du premier tour… »
L’ensemble des forces de gauche comptent maintenant sur les législatives, qui seront, selon le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, le « troisième tour ». Un scrutin lors duquel la France insoumise « veut imposer une cohabitation » à Macron, d’après Adrien Quatennens. Sans pour autant proposer d’alliance aux autres afin de créer cette hypothétique majorité. À l’inverse, Fabien Roussel et Olivier Faure, premier secrétaire du PS, ont respectivement appelé toute la gauche à « reconstruire (ensemble) l’espoir » dès juin et à « construire ensemble un pacte (législatif) pour la justice sociale et écologique ». De leur côté, bien qu’un temps réticents à discuter, les écologistes ont aujourd’hui tout intérêt à ouvrir les négociations. Ne serait-ce que pour sauver un parti menacé par le non-remboursement de ses frais de campagne et qui a lancé un appel aux dons pour trouver 2 millions d’euros en deux semaines. Le PCF, EELV et le PS espèrent un « rééquilibrage » des forces lors des législatives, où la dynamique de « vote utile » pour la FI devrait être moins prégnante.
Présidentielle 2022gaucheÉlections 2022législatives Le Figaro
Jérôme Fourquet: «Dans cette présidentielle, deux blocs sociologiques et culturels se font face»
Eugénie BastiéGRAND ENTRETIEN - Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop, le résultat de l'élection présidentielle confirme la recomposition politique de notre pays. En lieu et place du vieux clivage droite-gauche, un clivage entre France d'en haut et France d'en bas continue de monter en puissance, explique-t-il.
LE FIGARO.- Emmanuel Macron contre Marine Le Pen… Finalement le scénario écrit depuis cinq ans s'est réalisé, selon les premières estimations. Comment expliquer l'inaltérable résistance de ce duo ?
Jérôme FOURQUET.- Cela nous montre d'abord que ce qui s'est passé en 2017 n'était pas un accident. En dépit des péripéties liées au calendrier, des surgissements impromptus d'évènements ou de candidats, 2022 poursuit un mouvement de plaques tectoniques profond, une décomposition-recomposition du paysage politique qui est encore en cours. Deux blocs sociologiques et culturels se font face. Un candidat Macron qui séduit d'autant plus qu'on grimpe dans l'échelle des revenus et dans l'échelle sociale, et dans l'électorat retraité venu de la droite classique, où il a progressé depuis 2017, en raison de son statut de sortant et du contexte international de crise qui ont accentué le réflexe légitimiste d'un électorat qui aspire à la stabilité et redoute le chaos économique. Et une Marine Le Pen, dont les principaux soutiens sont concentrés parmi les revenus les plus modestes, chez les actifs et la France du travail et qui, est à l'inverse, en difficulté dans les couches aisées de la population et les retraités. Le clivage entre France d'en haut et France d'en bas continue à monter en puissance en lieu et place du vieux clivage droite-gauche.
Après la gauche de gouvernement, la droite classique sort exsangue du scrutin. La recomposition enclenchée en 2017 est-elle toujours en cours ?
2017 a été la saison 1 de la phase de décomposition. Hamon et le PS étaient tombés à 6 %, Hidalgo en achève la dislocation. Lors de cette saison 2, LR, qui avait plutôt bien résisté, est à son tour entraîné dans la tourmente. Pécresse divise par quatre le score de Fillon. L'électorat LR, par crainte de voir Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon l'emporter, s'est davantage tourné vers Emmanuel Macron, ce qui explique en partie le faible score de Valérie Pécresse. Le deuxième pilier du vieux monde a été dynamité par un double mouvement centrifuge : un quart des fillonistes sont partis chez Macron, un quart chez Zemmour et Le Pen, ce qui ressemble trait pour trait à ce qui s'est passé en 2017 avec les électeurs de gauche divisés entre Macron et Mélenchon. Il y a sans doute eu des erreurs et des faiblesses dans la campagne de Valérie Pécresse, mais, plus structurellement, même avec un autre candidat, LR aurait sans doute été très déstabilisé par ce double siphonnage. Au total, l'addition des scores du PS et de LR, duopole qui a dominé la scène politique pendant près de quarante ans, s'établit seulement entre 5 % et 10 %… Nous avons basculé dans un autre univers.
On a vu monter progressivement la question du pouvoir d'achat comme préoccupation majeure des Français.
Rétrospectivement, quel regard jetez-vous sur cette campagne inédite où le sujet majeur du pouvoir d'achat s'est imposé ? Comment la qualifier ?
Cette campagne a en effet été assez inédite. D'abord en raison du climat de crises multiples: le Covid, puis la guerre en Ukraine. Ensuite parce qu'elle s'est déroulée dans ce paysage électoral en voie de profonde décomposition/recomposition, avec un sortant certes, mais plus d'axe droite-gauche, des forces politiques traditionnelles déliquescentes et une extrême volatilité de l'électorat. D'où le surgissement du phénomène Zemmour. Ce candidat a réussi un temps à mettre à l'agenda la thématique identitaire qui a occupé tout une partie de l'espace politico-médiatique à l'automne dernier. Lui-même disait, à juste titre ; que le gagnant serait celui qui parviendrait à imposer son thème. Mais ce ne fut pas le sien: on a vu monter progressivement la question du pouvoir d'achat comme préoccupation majeure des Français. L'offensive zemmourienne n'a pas résisté à la réalité du terrain, à cette angoisse remontée des profondeurs du pays quand les prix se sont mis à flamber. À l'automne, le calendrier était dicté par «l'offre» imposée par ce candidat, mais la «demande» émanant du terrain a repris le dessus. Cette problématique du pouvoir d'achat s'est imposée car objectivement il y a eu l'inflation et la hausse des prix de l'essence, mais aussi parce que la préoccupation qui donnait le la dans les campagnes de ces trente dernières années , le chômage, n'a pas été un sujet cette année. Enfin, le pouvoir d'achat est également le plus petit dénominateur commun dans une société archipelisée et désidéologisée.
Au-delà de la question du pouvoir d'achat, quelles sont les causes selon vous de l'échec de Zemmour ?
Quand on repasse le film de la campagne, la courbe Zemmour a connu plusieurs fluctuations. Parti très fort, il a essuyé un trou d'air lors de la primaire de la droite, puis il est reparti à l'offensive ; il a connu un nouveau coup d'arrêt au moment de sa sortie sur les enfants handicapés dans les écoles mi-janvier. Il a ensuite regagné le terrain perdu, grâce à la succession des ralliements et de meetings réussis. Jusqu'au 24 février, il est en dynamique ascendante. Le vrai dévissage, c'est la guerre en Ukraine. Il est alors touché de plein fouet pour deux raisons: d'abord on lui reproche sa proximité idéologique avec le régime de Poutine (il joue le paratonnerre pour Marine Le Pen et Mélenchon qui ne sont pas affectés), ensuite parce qu'il est désavoué sur son champ de compétence : un des éléments de son succès était la qualité de visionnaire qu'on lui prêtait au plan géopolitique et historique. Fin 2021, en Arménie, il avait tenu un discours présentant ce pays comme l'avant-poste du choc de civilisation avec l'islam. Deux mois après, le conflit a lieu en Ukraine opposant deux peuples de la même ère civilisationnelle. Enfin, il y a la sortie sur le non-accueil des réfugiés ukrainiens. À partir de là, Le Pen prend l'ascendant puis l'effet boule de neige et la dynamique de vote utile se mettent en marche. Quand Emmanuel Macron entre en campagne, et fait l'annonce de la retraite à 65 ans, Marine Le Pen apparaît comme la meilleure opposante sur cette thématique et finit par se détacher très nettement.
Même si l'abstention a de nouveau progressé par rapport au précédent scrutin, la participation reste importante, et certaines grandes démocraties comme les États-Unis nous l'envieraient.
Quel autre impact a eu la guerre en Ukraine sur le scrutin ?
L'effet drapeau a joué dans les premières semaines du conflit, où Emmanuel Macron est passé de 25 à 31%, déstabilisant au passage Valérie Pécresse dont l'électorat âgé et légitimiste s'est en partie tourné vers le président. Cet effet drapeau s'est quelque peu effrité, pour deux raisons: le conflit sur le terrain s'est enlisé et l'inquiétude sur son extension et la menace nucléaire s'est estompée en France. Parallèlement, le chronomètre tournant, Macron a été contraint de quitter l'habit de chef de guerre pour endosser celui de candidat, et, dopé par l'effet drapeau, il a pris le risque d'annoncer la retraite à 65 ans, ce qui lui a coûté des points, même s'il faut relativiser au regard de son score important.
Jean-Luc Mélenchon a lui connu une incroyable remontée dans les dernières semaines du scrutin, atteignant à nouveau son score de 2017. Comment expliquer son succès à gauche ?
Ce succès ressemble à ce qui s'est passé en 2017, où il avait su s'imposer comme le candidat principal de la gauche, le seul capable d'atteindre le second tour. À l'occasion de débats télévisés, il avait pris l'ascendant sur Hamon en parlant du «casse-noix» qu'il formait avec Macron pour briser le PS. Là c'est au milieu d'une gauche archipelisée en candidatures de témoignage qu'il est parvenu à s'imposer. Un moment important a été la prise de position de Ségolène Royal sur le vote utile: elle a dit tout haut ce que beaucoup à gauche pensait tout bas.
Les sondages ont été plus omniprésents que jamais dans cette campagne. N'ont-ils pas été les grands acteurs de ce scrutin, plus que les personnalités politiques elles-mêmes, poussant les électeurs à des votes stratégiques et utiles ?
Il y a toujours eu beaucoup de sondages. Mais on en a sans doute davantage parlé, du fait d'une campagne très atone, engluée dans le Covid jusqu'en janvier, un président sortant qui s'est déclaré à la dernière minute, des candidats boxant dans le vide. Le commentaire médiatique s'est alors beaucoup polarisé sur la mesure des sondages, notamment autour de la dynamique Zemmour. Les fidélités partisanes étant plus lâches, l'électorat est plus volatil, le système politique moins figé et les mouvements d'électorats plus fluides ce qui a sans doute renforcé leur rôle dans le choix du vote.
Comment lire le niveau de participation ? Faut-il y lire une forme de dépolitisation ?
Même si l'abstention a de nouveau progressé par rapport au précédent scrutin, la participation reste importante, et certaines grandes démocraties comme les États-Unis nous l'envieraient (66,9% de participation à l'élection de 2020, un record). L'élection présidentielle est l'élection reine qui structure l'intégralité du paysage politique et désigne le maître du jeu. En vertu du syndrome «allez me chercher le patron», beaucoup de Français y participent encore alors qu'ils délaissent les autres scrutins qu'ils jugent subalternes. Mais ce schéma pose aussi des questions : on confère à l'élu un pouvoir immense, qui nourrit assez souvent le désenchantement politique ensuite. Or le caractère présidentialiste s'est encore affirmé sous ce quinquennat de part la lecture «jupitérienne» du pouvoir de Macron et la succession des crises qui ont accentué la centralisation du pouvoir.
On va assister à un choc entre deux fronts: le front « républicain » et le front antimacroniste.
Face à Le Pen, le «front républicain» peut-il encore fonctionner ?
Si Marine Le Pen est au second tour, comme cela semble être le cas, on va assister à un choc entre deux fronts: le front «républicain» et le front antimacroniste. Marine Le Pen compte capitaliser sur l'antimacronisme, anesthésié un temps par «le quoi qu'il en coûte» et la guerre en Ukraine, mais réveillé depuis l'entrée en campagne du président, avec notamment la retraite à 65 ans, le conditionnement du RSA et le refus de débattre avec les autres candidats. Elle espère surfer dessus en captant des voix ou en bénéficiant du refus des électeurs de gauche de voter Macron une nouvelle fois. Macron comme Chirac espère, quant à lui, rejouer la partition du barrage à l'extrême droite, discours qui a débuté depuis une quinzaine de jours. L'état du rapport de force montre toutefois une situation incomparablement plus serrée qu'en 2017: au mieux Le Pen était montée à 41% dans l'entre-deux tours, aujourd'hui elle est donnée à 47-48% . Son image s'est bonifiée, arrondie, présidentialisée. 50% des Français disent qu'elle a la stature d'un président, deux tiers qu'elle est proche des préoccupations des gens. Servie par Zemmour qui a repris le mistigri de l'extrémisme, elle a effacé le souvenir du désastreux débat de 2017. Macron, lui, a l'expérience de cinq ans de pouvoir ce qui suscite un réflexe légitimiste, mais ce qui a aussi nourri un antimacronisme qui n'était qu'embryonnaire qu'en 2017. Deux France vont se faire face.
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CHRONIQUE - Le président-candidat a accusé à plusieurs reprises le «système» en le rendant coupable d’entraver sa politique. Toutefois, la fronde électorale demeure une réalité indomptable.
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ENTRETIEN - Au premier tour de l'élection présidentielle, la maire de Paris Anne Hidalgo a recueilli à peine plus de 2% des suffrages dans sa ville. Le journaliste et historien Didier Rykner y voit une conséquence directe de la politique que mène l'élue .
Maxime Tandonnet: «Une élection pour rien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'essayiste juge sévèrement le résultat de l'élection présidentielle et la campagne qui a précédé. Ce premier tour fut celui du néant des idées, et a été marqué par une radicalisation spectaculaire de la scène politique française, analyse-t-il.
L'Humanité
PCF Retour difficile sur la scène nationale
ActuEmporté par la vague du « vote utile », Fabien Roussel conserve toutefois quelques points d’ancrage solides.
Grégory MarinLes « Jours heureux » attendront encore un peu. Avec 2,28 % des votes exprimés au niveau national, soit 802 615 voix, Fabien Roussel a réussi à redonner un visage à son parti, qui n’avait pas eu de candidat depuis 2007, gagnant au passage 95 347 voix. Mais il ne signe pas le retour en force attendu du PCF. La dynamique observée il y a quelques semaines s’est heurtée à la guerre en Ukraine, mais surtout à la rhétorique du « vote utile » à gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon.
Même dans ses zones de force, où le PCF a des élus et des militants, les résultats sont loin d’être satisfaisants. C’est le cas dans ce qu’on appelait la ceinture rouge, en région parisienne. En Seine-Saint-Denis, trois villes seulement l’ont placé à plus de 3 % : Bagnolet (3,03 %), Montreuil (3,05 %) et Tremblay (3,21 %). C’est aussi le cas dans les Hauts-de-Seine, à Bagneux (3,35 %), Gennevilliers (3,56 %), avec un pic à Malakoff (5,97 %). Dans le Val-de-Marne, c’est à peine mieux : 4,22 % à Villejuif, 4,42 % à Ivry-sur-Seine, mais 6,33 % à Bonneuil-sur-Marne.
Ailleurs en France, rares sont les villes, y compris dirigées par un maire communiste, qui dépassent les 5 %. Ni à Cabestany (Pyrénées-Orientales), avec 4,34 %, ni à Dieppe (Seine-Maritime), avec 4,95 %. Certains territoires restent tout de même des ancrages solides. Fabien Roussel recueille 27,18 % à La Grand-Combe (Gard), 23,68 % au Rove (Bouches-du-Rhône) et 20,71 % à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), sa terre d’élection.
pcfFabien RousselRésultats présidentielle 2022 Le Figaro
Sur Neptune, l'été de 40 ans connaît un coup de froid
Compte tenu de son éloignement à notre étoile, environ trente fois la distance Terre-Soleil, les scientifiques ne savent encore relativement que peu de choses sur Neptune, où ce refroidissement est qualifié d'«inattendu».
Avec des saisons durant chacune 40 ans, la planète Neptune devrait être épargnée par de brusques changements de climat, et pourtant elle connaît un net refroidissement depuis le début de son été austral, il y a 17 ans, selon une étude lundi 11 avril.
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«Ce changement était inattendu», a remarqué Michael Roman, astronome à l'université britannique de Leicester, responsable de l'étude et cité dans un communiqué de l'Observatoire européen austral (ESO). Les scientifiques savent encore relativement peu de choses sur Neptune, huitième planète du système solaire, pour laquelle une année s'étire sur environ 165 années terrestres.
Planète la plus éloignée de notre étoile, à environ trente fois la distance Terre-Soleil, elle luisait trop faiblement pour être bien étudiée par les télescopes d'ancienne génération. Il a fallu attendre la visite de la sonde Voyager 2, en 1989, pour obtenir les premières images nettes de cette autre planète bleue. Depuis, elle est scrutée notamment grâce au télescope spatial Hubble et au Très grand télescope de l'ESO (VLT) au Chili.
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Cette géante de glace, avec un cœur probablement rocheux enveloppé d'un mélange d'eau, d'ammoniac et de méthane à l'état solide, possède une atmosphère très dynamique, rappelle l'étude parue dans The Planetary Science Journal. Avec les vents les plus violents enregistrés sur une planète du système solaire, à plus de 2.000 km/h. Et un système nuageux capable de la faire changer d'apparence en quelques jours. Mais on avait jusqu'ici peu d'informations sur les variations de température de son atmosphère, un mélange d'hydrogène, d'hélium et d'hydrocarbures. «Puisque nous observons Neptune depuis le début de son été austral, nous nous attendions à ce que les températures augmentent lentement, pas qu'elles deviennent plus froides », a expliqué Michael Roman.
Des évolutions dans la chimie de la stratosphère
Alors que son été austral a commencé en 2005 dans son hémisphère sud, la température moyenne de l'astre a baissé d'environ 8 degrés Celsius entre 2003 et 2018, selon les observations de l'étude. Un chiffre à comparer avec sa température moyenne de -200 degrés Celsius. Et qui rend bien compte de la difficulté à la mesurer depuis la Terre. «Ce genre d'étude n'est possible que par la sensibilité des images infra-rouge de grands télescopes comme le VLT, qui peuvent observer Neptune nettement, et ces moyens ne sont disponibles que depuis vingt ans», a expliqué le Pr. Leigh Fletcher, co-auteur de l'étude et astronome à l'université de Leicester.
Les observations ont mis au jour un autre phénomène, le réchauffement brusque du pôle sud de la planète, de quelques 11 degrés Celsius en 2018 et 2020. Les mesures ont été effectuées en étudiant le rayonnement infra-rouge émis depuis la stratosphère de la planète, une couche de l'atmosphère située juste au-dessus de celle couvrant la surface. Les scientifiques ne s'expliquent pas la cause de ces changements de température. Ils supposent des évolutions dans la chimie de la stratosphère, des phénomènes aléatoires ou encore un lien avec le cycle solaire.
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Bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»
Cette enquête est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont récemment établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.
Regarder la vidéoCovid-19 : la circulation du virus reste soutenue, observe Santé publique France
Santé publique France dénombre entre 140.000 et 150.000 nouveaux cas, soit une «baisse d'environ 5% depuis cinq jours».
Covid-19 : 124 morts en 24 heures, 23.404 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Valeurs Actuelles
Élections législatives : la France insoumise compte “imposer une cohabitation” à LREM
« Emmanuel Macron peut ne pas avoir de majorité à l’Assemblée. » La France Insoumise (LFI) s’en remet désormais aux élections législatives, a indiqué Adrien Quatennens. Après avoir récolté 21,95 % de voix au premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon n’a pas pu se qualifier pour le second tour, prévu le 24 avril prochain. Et ce, à 500 000 voix d’écart avec Marine Le Pen. Les élections législatives représentent ainsi le dernier recours pour empêcher une victoire totale d’Emmanuel Macron. Le numéro deux du parti de Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens, a en effet rapporté sur France Inter, ce lundi 11 avril, que LFI compte « imposer une cohabitation » à l’Assemblée nationale face à La République en marche (LREM) d’Emmanuel Macron.
La montée de « l’extrême droite », la faute de Macron ?
« Si l’ensemble de celles et ceux qui ont voté Mélenchon hier renouvellent leur vote aux législatives, on est en mesure de lui imposer une autre majorité », a déclaré le député LFI du Nord. Toujours sur France Inter, Adrien Quatennens a également réitéré l’appel formulé par Jean-Luc Mélenchon dans la soirée de dimanche à ne pas voter pour Marine Le Pen. « Le vote d’extrême droite n’est en aucun cas une option », ajoutant que les Français n’auraient « rien à gagner à une victoire » de la candidate du Rassemblement national (RN). Et la popularité de la droite de la droite serait d’ailleurs la « responsabilité » d’Emmanuel Macron, a enfin pointé Adrien Quatennens.
.@AQuatennens : “Le vote d’extrême-droite n’est pas une option. Pour le reste, la responsabilité totale de ce qui va se produire au second tour incombe au principal protagoniste, Emmanuel Macron. ” #Elysée2022 #le79Inter pic.twitter.com/ZvpAHdDWFV
— France Inter (@franceinter) April 11, 2022
L'Humanité
PS/EELV Siphonnage toutes catégories
ActuAnne Hidalgo et Yannick Jadot voient tous leurs électorats laminés, conformément à leurs scores nationaux.
Diego ChauvetSiphonnés par le vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon comme d’Emmanuel Macron, la candidate socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot voient leurs électorats s’effondrer dans toutes les catégories de la population. 29 % des sympathisants EELV et 33 % de ceux du PS ont voté pour l’Union populaire, selon une enquête Ipsos.
Ainsi, la maire de Paris ne récolte que 2,3 % des 18-24 ans selon une étude d’Harris Interactive, et 1,6 % des 25-34 ans. Chez les 50-64 ans, elle est à 1,6 %, et 1,5 % pour les 65 ans et plus. Elle réalise son meilleur score chez les 35-49 ans, avec 3 %. Quant à Yannick Jadot, il séduit un peu plus les jeunes, avec 6,6 % des 18-24 ans. Mais il reste en dessous de 5 % jusque chez les moins de 50 ans, pour remonter ensuite à 5,3 % chez les plus âgés.
Les proportions sont les mêmes pour les socialistes et les écologistes en fonction des catégories socioprofessionnelles. Anne Hidalgo comme Yannick Jadot ne percent dans aucune d’entre elles. Pour les catégories populaires, la socialiste récolte 1,7 % des suffrages. Elle est à 2,5 % chez les catégories aisées, et à 1,8 % chez les inactifs. Yannick Jadot fait un peu mieux chez les catégories aisées, à 5,6 %. Les catégories populaires et les inactifs ont voté pour l’écologiste à respectivement 4,2 % et 5,2 %. Cette répartition homogène illustre l’ampleur de la marginalisation de ces deux partis lors de cette élection présidentielle, à l’image du score d’Anne Hidalgo à Paris, dont elle est maire : 2,17 %. D. C.
Anne HidalgoYannick Jadotparti socialisteeelv Le Figaro
La SNCF déploie des trains lents pour stimuler son offre
Jean-Yves GuérinCes Ouigo Classique à prix cassés relient Paris à Nantes ou Lyon.
Attirer de nouveaux clients qui ont du temps mais peu de moyens. C’est le pari que fait la SNCF en lançant Ouigo Classique. Des trains plus lents mais à petits prix. Lundi, le premier a relié Paris à Nantes en plus de quatre heures pour des tarifs compris entre 10 et 30 euros, avec deux tiers des billets à moins de 20 euros. Rien à voir avec un TGV Ouigo qui faisait dimanche ce trajet en 2 h 10 pour 35 euros minimum.
Pour l’instant, la SNCF cantonne les Ouigo Classique à deux parcours: Paris-Nantes, à raison de trois allers-retour quotidiens d’ici à début mai, et Paris-Lyon, avec deux allers-retours par jour à la même échéance. «En année pleine, nous avons comme objectif de vendre 1,2 million de billets», affirme Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF. «Nous allons chercher des clients qui, aujourd’hui, prennent la voiture ou le bus», ajoute Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs.
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Outre leurs prix cassés, ces trains à la livrée rose offrent trois caractéristiques. Sur le parcours, ils s’arrêtent dans une multitude de gares: Melun, Dijon, Mâcon… sur le Paris-Lyon ; Juvisy, Chartres, Le Mans… pour le Paris-Nantes. Qu’on achète son billet trois mois à l’avance ou le jour du départ, les prix sont les mêmes, alors qu’ils varient fortement sur les TGV. Enfin, ces trains adoptent les codes du low cost, offrant un minimum de services: pas de Wi-Fi, très peu de prises de courant. Et la restauration se limite à du snacking proposé par un agent qui passe avec un chariot.
Les syndicats circonspects
Pour offrir ces tarifs serrés, la SNCF a diminué ses coûts de revient de 30 % grâce à plusieurs leviers: elle utilise de vieilles rames Corail déjà amorties et rénovées a minima. Elle paye des péages plus faibles, car elle n’emprunte pas de lignes TGV. Et ses trains roulent avec seulement trois agents à bord, car ils sont plus polyvalents que dans les TGV.
Notre objectif est de gagner de l’argent, même avec des billets à 10 euros
La SNCF, qui lance cette expérience pour deux ans, est confiante sur sa réussite, car, avec ce modèle économique, ces trains seront rentables à partir d’un taux de remplissage de 75 %. «Notre objectif est de gagner de l’argent, même avec des billets à 10 euros», notait à l’automne Stéphane Rapebach, directeur général de Ouigo. Des perspectives qui étonnent le directeur général de FlixBus France, Yvan Lefranc-Morin: «J’ai de gros doutes sur la capacité de la SNCF à être profitable avec cette offre, estime-t-il. Avant la pandémie, nous avons renoncé à nous lancer en France sur ce créneau des trains lents mais à petit prix, car on ne voyait pas comment équilibrer l’activité. Et nous n’avons pas les frais de structure de la SNCF.» Les syndicats sont aussi assez circonspects sur cette initiative: «Les cheminots qui travaillent pour Ouigo Classique sont détachés dans une filiale, Oslo, qui n’offre pas les avantages sociaux de la SNCF, souligne Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-rail. Par exemple, ils perdent dix jours de RTT.» Pour marquer leur opposition, ils ont retardé d’une heure le départ du premier train Paris-Nantes.
Pas de quoi faire reculer la SNCF, qui doit trouver des moyens de dynamiser le trafic: à cause de la pandémie, il était encore en recul de 15 % sur les TGV au premier trimestre. Or le groupe ferroviaire a toujours l’objectif d’atteindre d’ici à dix ans les 20 % de déplacements faits en train, contre 10 % aujourd’hui.
Société Générale prend près de 5% en Bourse après l'annonce de l'arrêt de ses activités en Russie
La banque française a annoncé «cesser ses activités» en Russie et céder ses participations dans le secteur bancaire russe, pour un coût de 3,1 milliards d'euros.
TER : la région Grand Est va suspendre ses paiements à la SNCF
Le président du Conseil régional du Grand Est, Jean Rottner, dénonce les «nombreux dysfonctionnements» du service.
Le plus grand parking pour voitures électriques de France désormais opérationnel à Paris
Sous l'église de La Madeleine, dans le VIIIe arrondissement, le parking propose depuis début avril 505 bornes de recharge électrique.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] “On peut s’en passer ” : Robert Ménard refuse les appels d’Éric Zemmour et Marion Maréchal à voter Marine Le Pen
Il prend un peu plus ses distances avec ceux dont il était encore proche il y a encore quelques mois. Robert Ménard n’a pas mâché ses mots à l’égard de Marion Maréchal et d’Éric Zemmour. Sur le plateau de BFM TV, ce lundi 11 avril, le maire de Béziers – et soutien officiel de Marine Le Pen – a porté peu d’estime aux consignes de vote du candidat de Reconquête ! et de la nièce de Marine Le Pen. Peu de temps après les premiers résultats du premier tour de l’élection présidentielle, Éric Zemmour et Marion Maréchal ont appelé les électeurs de Reconquête ! à voter pour Marine Le Pen. Un geste quasi-inutile pour Robert Ménard : « On peut s’en passer, honnêtement », a-t-il déclaré face à Apolline de Malherbe ce lundi.
« On peut s’en passer »: Robert Ménard (@RobertMenardFR) évoque les appels d’Éric Zemmour et Marion Maréchal à voter Marine Le Pen pic.twitter.com/GgycdMhtUj
— BFMTV (@BFMTV) April 11, 2022
« Vous pensiez quoi ? »
Dans la soirée du dimanche 10 avril, le résultat du premier tour de l’élection présidentielle a été dévoilé. À l’issue du scrutin, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont été qualifiés au second tour prévu le 24 avril prochain, laissant Éric Zemmour à la quatrième place (7,1%) derrière Jean-Luc Mélenchon (22%). D’après Robert Ménard, la défaite d’Éric Zemmour serait la conséquence de multiples propos controversés : « Vous avez dit tellement de conneries sur un tel nombre de sujets, vous avez été tellement durs, tellement cassants, tellement péremptoires. Vous pensiez quoi ? Que vous incarniez la défense de la civilisation chrétienne », a-t-il adressé à Marion Maréchal et à Éric Zemmour, depuis le plateau de BFM TV. Robert Ménard a poursuivi : « Aujourd’hui, c’est un échec pour eux. L’échec de la dureté. » Avant d’indiquer que « les Français, aujourd’hui, ont besoin d’être câlinés », et qu’on « fasse attention à eux ».
L'Humanité
FI Un électorat jeune, populaire et urbain
ActuJean-Luc Mélenchon s’est imposé dans les grandes villes de banlieue et chez les 18-34 ans. Et a séduit les classes populaires.
Diego ChauvetLe leader de la France insoumise ne perce pas auprès des seniors. Chez les 65 ans et plus, le candidat de l’Union populaire n’a rassemblé que 11,3 % des électeurs, selon une enquête Harris Interactive. Chez les 50-64 ans, il monte à 18,2 %, toujours loin d’Emmanuel Macron qui récolte 28,1 % des suffrages. Jean-Luc Mélenchon s’impose en revanche nettement chez les jeunes : 36 % des 18-24 ans qui se sont exprimés ont voté pour lui, et 30 % des 25-34 ans. C’est aussi dans ces classes d’âge que l’abstention est la plus forte. Mais, pour le mouvement des insoumis, qui devient la principale force de gauche, c’est un gage d’avenir.
En siphonnant la majorité des électeurs de gauche qui se sont déplacés aux urnes le 10 avril, Jean-Luc Mélenchon est aussi arrivé à capter une part importante de certaines catégories socioprofessionnelles : 19,8 % chez les catégories aisées, 24,2 % chez les catégories populaires, où il est toutefois distancé par Marine Le Pen. Cette dernière est largement en tête chez les ouvriers (36 %), selon une autre enquête Ipsos, devant Jean-Luc Mélenchon (25 %). Enfin, comme en témoignent ses résultats dans des départements tels que la Seine-Saint-Denis, Jean-Luc Mélenchon a séduit un électorat populaire dans les grandes zones urbaines. Il réalise dans ce département francilien 49,09 % des voix, loin devant Emmanuel Macron (20,27 %) et Marine Le Pen (11,88 %). Dans la capitale, où il est donné à 30 %, c’est dans les arrondissements de l’Est parisien que le candidat de l’Union populaire réalise ses scores les plus hauts. Dans le 20e arrondissement, il atteint même 47,17 %.
Jean-Luc Mélenchonfrance insoumisePrésidentielle 2022 Le Figaro
Johnny Depp contre Amber Heard: le procès des ex-amants terribles débute aujourd'hui
Leonie DutrievozAprès plusieurs années de bataille, le procès entre Johnny Depp et son ex-femme, Amber Heard, débute ce lundi 11 avril. L'ancien couple se retrouve devant la justice et s'accuse mutuellement de diffamation.
En 2019, Johnny Depp déposait plainte pour diffamation après que son ex-femme, Amber Heard, l'a accusé de violences conjugales. Trois ans plus tard, le tribunal est enfin prêt à étudier l'affaire et le procès débute ce lundi 11 avril. L'affaire tumultueuse débute avec cette tribune publiée en 2018 dans le Washington Post , dans laquelle Amber Heard se décrivait comme une «victime de violences conjugales».
À lire aussiElon Musk et James Franco vont témoigner au procès qui oppose Amber Heard et Johnny Depp
Après la découverte de l'article, l'acteur vedette de Pirates des Caraïbes avait porté plainte, réclamant 50 millions de dommages et intérêts. L'actrice avait alors contre-attaqué et surenchéri en déposant plainte à son tour pour diffamation, demandant à obtenir 100 millions de dollars. La bataille judiciaire ne faisait que commencer...
En vidéo, qui est Amber Heard, la sulfureuse actrice américaine?
Les stars d'Hollywood comme témoins
Si Johnny Depp et Amber Heard doivent comparaître en personne au procès, il semblerait que les témoins qui ont été convoqués seront là à distance, par lien vidéo. Et pour prêter main-forte au couple, un casting digne d'un film hollywoodien a été appelé. D'après le site Deadline, Elon Musk, James Franco et Ellen Barkin devraient témoigner en faveur de la vedette d'Aquaman. En effet, l'actrice se serait confiée à la star de 127 heures au sujet de ses disputes avec Johnny Depp. La jeune femme avait aussi entretenu une relation avec le PDG de Tesla Motors pendant plusieurs mois en 2017. De son côté, l'égérie Dior pourra compter sur le soutien de son ami Paul Bettany.
À écouter : le podcast de la rédaction
La suite d'une longue affaire
Cette affaire de violences conjugales n'est pas si récente. En effet, lors de leur divorce en 2016, Amber Heard accusait déjà son ancien compagnon de l'avoir battue. Ce nouveau procès fait suite à une première affaire dans laquelle Johnny Depp avait porté plainte contre le quotidien britannique The Sun pour diffamation. Encore une fois, un des articles du journal accusait l'acteur de 58 ans de violences conjugales envers son ancienne épouse. Le procès s'était tenu à Londres en 2020 et bien que l'acteur n'ait pas réussi à le gagner, il avait notamment été soutenu par son ex-femme Vanessa Paradis. Mais cette même année, l'interprète de Chenault dans Rhum Express, doit faire face à un retournement de situation. Johnny Depp accuse à son tour son ancienne compagne d'avoir été violente avec lui. Un enregistrement d'une conversation entre les deux célébrités, qui date de 2015, est rendu public, dans lequel on entend la jeune femme s'en prendre à l'acteur : «Je ne t'ai pas donné de coup de poing, je ne t'ai pas terrassé, je t'ai frappé – mais tu vas bien, je ne t'ai pas fait mal», déclare-t-elle dans l'enregistrement repris par le Daily Mail en 2020. Depuis, l'actrice a tenté à trois reprises de faire annuler le procès pour diffamation intenté par son ancien époux, sans succès finalement.
Cette vidéo dans laquelle Will Smith supplie sa femme d'arrêter de parler de leur mariage
Une vidéo, tournée par Jada Pinkett Smith et diffusée en 2019 sur Instagram, vient de ressurgir sur Internet. On y voit l'acteur de 53 ans, dans l'intimité de sa maison, priant sa femme d'arrêter de le filmer.
Des photos rassurantes de Bruce Willis, en forêt avec sa femme
Bruce Willis et Emma Heming ont fait une pause loin du tumulte de Los Angeles, comme en témoigne une publication Instagram, datée du mercredi 6 avril. On a appris il y a quelques jours que l'acteur souffrait d'aphasie.
Brigitte et Emmanuel Macron : 14 ans de mariage, de l'ombre à la lumière
Marié depuis le 20 octobre 2007, le couple présidentiel célébrait cette année ses noces de plomb. Retour en images sur un amour complice assumé, à la ville comme dans les couloirs de l’Élysée.
L'Humanité
Exploration d’un antisémitisme aux multiples facettes
Prescription cultureTélévision Une série documentaire en quatre volets met au jour le recyclage, au fil des époques, des différentes formes de la haine envers les juifs.
Laurent EtreC’est une histoire de plus de deux mille ans que celle de l’antisémitisme. Le premier déchaînement de violence contre les juifs remonterait à l’an 38, dans la cité d’Alexandrie, sur fond de jalousie de la population égyptienne à l’égard du souverain de Judée Agrippa Ier. Au Moyen Âge, la haine prend un tour plus directement religieux. Sur le chemin des croisades chrétiennes visant la reprise de Jérusalem aux Turcs, ce sont les juifs qui sont à nouveau cibles d’exactions. Dans d’autres contextes, un fait divers suffit parfois à embraser des populations avides de boucs émissaires. Ce sera le cas à Norwich (Angleterre), en 1144, après la découverte du corps criblé de coups de couteau d’un jeune garçon, Guillaume. Les juifs seront alors accusés par la rumeur d’être derrière cet assassinat, qu’ils auraient commis à des fins rituelles. Une « légende de sang » qui a traversé les siècles, puisqu’on la retrouve invoquée par les auteurs du pogrom de Kielce, dans la Pologne de 1946. Les faits antisémites sont innombrables, de l’Antiquité jusqu’au summum de l’horreur que constitue la Shoah.
La série documentaire aborde bien sûr l’Affaire Dreyfus, en France, mais aussi le basculement de l’URSS, à l’époque stalinienne, dans une politique de persécution, dont l’affaire du « complot des blouses blanches », en 1953, sera l’une des manifestations les plus criantes. Pour rendre compte de toutes les facettes de l’antisémitisme, le parti pris est ici d’investir le temps long. « Il a fallu des siècles pour défigurer les juifs dans l’imaginaire, des siècles pour que ce processus de déshumanisation se cristallise. Donc, nous devions nous pencher sur l’accumulation progressive des accusations, qui ont pris un tour racial à un certain moment et débouché sur la forme génocidaire. C’était déjà la démarche d’historiens comme Jules Isaac ou Léon Poliakov », nous explique le réalisateur, Jonathan Hayoun (lire notre entretien dans l’Humanité Magazine n° 801).
Un montage articulant analyse et récit
L’un des écueils possibles était alors celui de la dispersion. Il est évité, grâce à un montage articulant de façon équilibrée analyse et récit. « Nous avons eu cette volonté que chaque historien, chaque intervenant, ait la place nécessaire pour développer sa lecture. Cette série donne du temps au récit, avec un souci d’objectivité. Elle ne s’inscrit pas dans un registre victimaire, même si elle porte évidemment beaucoup d’émotion. Tout son intérêt, c’est de mettre au jour les mécaniques sur la longue durée, les éléments de récurrence de l’antisémitisme », souligne sa productrice, Simone Harari.
Très fouillé, appuyé sur l’expertise d’une trentaine d’intervenants, ce travail, dont nous n’offrons ici qu’un modeste aperçu, est aussi mené avec l’ambition de toucher le plus large public, notamment au travers des reconstitutions historiques réalisées avec les images 3D d’Ubisoft. Au final, nous disposons là d’un outil précieux pour combattre l’antisémitisme, dans un contexte de résurgence multiforme de cette idéologie de haine.
antisémitismegénocide des juifsshoahaffaire dreyfus Valeurs Actuelles
Présidentielle : la chute de la Maison Pécresse
Les mains dans les poches de son caban, Valérie Pécresse regarde ses chaussures. Une nuée de caméras et de perches se braquent sur elle. Cette visite d’une exploitation agricole, près de Rouen, en février dernier, devait lui permettre de présenter les principaux axes de sa future politique agricole. Mais c’est seule qu’elle traverse les allées de cette ferme. Pas un ténor à ses côtés. Pas un ‘‘mousquetaire’’ à l’horizon. Elle tente même une photo avec des vaches. Mais rien n’y fait. Les bovins ne sont pas non plus décidés à s’afficher avec elle. Les chaussures à talons de la candidate Les Républicains à la présidentielle sont recouvertes de boue. Un rictus d’agacement se lit sur son visage. Les caméras captent ce moment. L’agriculteur tente d’expliquer les difficultés liées à sa profession. Valérie Pécresse ne daigne pas tourner la tête. Elle presse le pas et invite son hôte à en faire de même. Cette scène cristallise la critique de ses concurrents : « Macron-compatible », « pas assez à droite », « manque d’incarnation ». Cette campagne électorale, la présidente de la région Île-de-France, la traversera avec des soubresauts nombreux, trop nombreux.
Juin 2021. Les Républicains voient en la personne du président de l’Association des maires de France, François Baroin, le candidat idéal. « Il ralliait une droite qui allait d’Éric Ciotti à Xavier Bertrand et Valérie Pécresse. Avec les idées qu’il portait et le projet qu’il avait commencé à tisser, selon les dires de Christian Jacob, on pouvait prétendre au second tour car on avait un candidat naturel derrière lequel tout le monde allait se rallier », constate ce cadre de la Rue de Vaugirard. Mais voilà, François Baroin se défile. Le président des LR, Christian Jacob, misait toute sa stratégie sur la présidentialité du maire de Troyes. L’idée d’une primaire commence à germer dans les têtes de la direction du parti.
Quel format ? Qui votera ? Qui se présentera ? En cette période estivale, un grand flou s’installe au sein du parti de la droite républicaine. « Tout a été fait trop tard. Pécresse n’y est pour rien. Je pense qu’il ne fallait pas recourir à ce type d’élection, car cela a aboutit à une candidature qui ne représente pas les aspirations du parti. On ne va pas se mentir, on est parti dans cette présidentielle sans ligne politique », déplore un député. La sénatrice et secrétaire générale adjointe déléguée du parti, Alexandra Borchio Fontimp, préfère tempérer les propos de ses collègues : « Sur le terrain, on a énormément de militants. On est un parti avec beaucoup d’élus locaux. Toute l’action militante a été faite et on a répondu présent parce qu’on a la force de ce maillage territorial. Les équipes et la méthodologie sont importants. Mais après, il faut aller convaincre d’aller mettre le bon bulletin de vote dans l’urne. »
Lorsqu’elle remporte le congrès LR, le 2 décembre 2021, Valérie Pécresse fait valoir un projet « de droite des solutions et de droite des convictions ». Son crédo : le régalien et l’autorité de l’État. Parmi les propositions qu’elle martèle : la lutte contre l’immigration incontrôlée, le renforcement de la sécurité et de la police de proximité ou la défense des droits sociaux. Mais au fil de la campagne, la ligne se brouille. « Son truc c’est de vouloir incarner une droite dure héritière du RPR. Mais elle-même porte une idéologie héritière de l’UDF. C’est bien de vouloir défendre un projet de droite assumée, autant faut-il en avoir les convictions. Et ça, ce n’est pas de sa faute », grommèle un parlementaire. Ce « pas de sa faute », lâché sur un ton sarcastique, imprime le ton de l’ambiance du mouvement, pour lequel Pécresse défend les couleurs. Pour notre parlementaire, « elle n’était pas la candidate naturelle de notre parti. La primaire a brouillé les lignes déjà peu claires de notre famille politique. »
« À droite, on aime les chefs, pas les seconds couteaux »
Le retour au bercail de Valérie Pécresse est initialement bien accueilli. Elle s’affiche souriante aux côtés des finalistes du congrès. Elle met en scène sa proximité avec les élus locaux. L’ancienne ministre joue de son idylle retrouvée avec les militants. « L’union, ça va bien cinq minutes, on a perdu trop de temps en câlinades », déplore ce parlementaire. Pour les cadres de LR, le manque de clarté dans la ligne du parti a permis à « Valérie Pécresse d’imposer une axe qui n’était pas en accord avec le fond de l’ADN du mouvement. Surtout, elle a décidé seule des axes à prendre. Jacob découvrait tout du jour au lendemain ». À ce constat, ce parlementaire ajoute que « la ligne a beaucoup pêché, dès le départ, ça allait être dur, on allait souffrir de ces comparaisons permanentes avec Éric Zemmour et Emmanuel Macron. Pécresse a renforcé les fractures. »
Dès les premières semaines de campagne, elle rencontre des difficultés à composer avec les lignes de ses condisciples du congrès, Xavier Bertrand, Éric Ciotti et Philippe Juvin. « Ils n’ont pas les mêmes idées et ils n’ont pas les mêmes visions, déplore ce haut gradé LR. Comment vouliez-vous qu’une Pécresse se retrouve sur la même ligne qu’un Ciotti. Et le pas très droitier Juvin, qu’est-ce qu’il partage en commun avec Bertrand ? Le problème dans cette histoire d’union, c’est que Pécresse a tout voulu capter pour elle. Elle a imposé ses idées et sa vision, sans jamais prendre en compte l’avis des parlementaires, alors même qu’elle s’en enorgueillissait. »
Les ‘‘Pécressistes’’, eux, rejettent la faute sur les Républicains. « On a été mis de côté. On la connaissait bien. On n’a pas pu faire la campagne qu’on aurait souhaité. Elle a été dans un rôle qui n’est pas le sien. C’est par un simple coup de téléphone qu’on a appris qu’on ne serait pas au cœur de la machine », peste ce député. « Au nom de l’union, on a du s’effacer », renchérit un autre. Rôle surjoué, manque de convictions… Le portrait affiché par Valérie Pécresse pendant la campagne n’a pas provoqué la ferveur attendue. « À droite, on aime les chefs, pas les seconds couteaux », résume sévèrement ce parlementaire. Dans nos colonnes, la candidate s’en défend : « Je suis une femme d’ordre. Je veux que la France reste elle-même, pour qu’elle demeure la France que j’aime. Je défends une France forte et unie. Je me suis dit : qui d’autre que moi peut relever ce défi pour ce pays ? Il faut ce projet d’autorité mais aussi de liberté et de dignité. »
Cet amour de la France, elle n’aura jamais vraiment réussi à le mettre en scène. Pourtant, elle aura tout tenté au cours de la campagne. Rencontre avec des policiers, déplacement dans les communes rurales, réunions publiques aux quatre coins de l’Hexagone… « Comment faites-vous quand les élus de votre propre camp se détournent de votre campagne ? », s’interroge ce proche de la candidate. L’une des faiblesses pointées par les cadres LR, les déplacements à tout va et sans aucun lien entre eux. « Je ne sais pas comment vous faites les journalistes, mais je serais à votre place j’aurais du mal à écrire, ironise ce cadre. Elle a fait un déplacement tous les trois jours. Il aurait fallu qu’à un moment qu’elle accélère. Et puis, on ne va pas se mentir, quels étaient les intérêts de ses déplacements ? »
« La campagne était déjà finie en février »
Cette campagne présidentielle n’aura pas eu non plus la tournure escomptée. « Le Covid et la guerre en Ukraine nous ont fait mal », confie ce cadre. La crise sanitaire aura mis à mal les premières divisions au sein de la campagne. La guerre en Ukraine a fragilisé sa position de principale opposante à Emmanuel Macron. « Le vote du passe vaccinal c’était un piège politique orchestré par Macron. Valérie ne se voyait pas imposer une ligne. Mais elle a été contrainte de le faire. Quant à la guerre en Ukraine, il était délicat de simplement taper sur Emmanuel Macron dans ce contexte de tensions internationales. Sa position de concorde l’a desservie car elle est restée trop en retrait », explique un membre de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse.
Une seule image restera de sa campagne : sa prestation au meeting Zénith. Ce discours a plombé toute ses chances d’accéder au second tour. Son allocution très théâtrale n’a pas manqué de faire réagir les médias comme ses concurrents. À l’issue de son allocution, les Républicains se déchirent en interne. Chacun campe sur ses positions en se rejetant mutuellement la faute. Pour ce ‘‘Pécressiste’’ de la première heure, « Valérie n’a pas été elle-même. Elle a voulu faire plaisir à ces petits notables de province qui ne la connaissent pas. Ils lui ont imposé de force un exercice qu’elle n’a pas l’habitude de maîtriser. » Plus acerbe, ce député se demande « si Valérie Pécresse a compris qu’elle était candidate à la présidentielle. À quel moment, on lui a dit que c’était une bonne idée de faire des grimaces et de surjouer. La droite aime les grands orateurs et ceux qui arrivent à présenter un projet de société. Là, il n’y a eu ni l’un ni l’autre. » Ce ‘‘mousquetaire’’ de « l’équipe de France » est assassin : « Je savais qu’elle était nulle, mais à ce point. La campagne était déjà finie en février. »
À deux mois de l’échéance du premier tour, les élus se détournent alors de leur candidate. Les meetings de soutiens se font plus rares. Certains font campagne dans leurs coins et désertent les allées du QG de campagne, rue Torricelli, dans le 7e arrondissement de Paris. « J’ai une circo à m’occuper. Il y a les législatives derrière. Je ne vais pas faire une Jérôme Chartier et mourir pour elle », grince ce député.
Dans les arcanes du parti, la qualification pour le second tour s’est éloignée au lendemain du meeting du Zénith. En coulisses, les couteaux s’aiguisent. Une situation qui n’a pas manqué de faire réagir le cercle rapproché de la candidate : « Sarkozy a tué la campagne de Valérie avant même qu’elle ne commence. Les fuites dans le Canard, c’est sûr que c’est lui. La ligne de Valérie, c’est un héritage chiraquien. On connaît le passif entre ces deux hommes. Sarkozy lui aura fait payer ses liens avec l’ancien président de la République. Ciotti a donné des mauvaises idées à Valérie et lui a fait tenir un discours qui n’était pas le sien. Quant à Bertrand, il a boudé dans son coin jusqu’à la fin. » Des erreurs tactiques et de communication qui auront eu raison de la campagne de Valérie Pécresse. Mais comme l’expose ce député, « elle est à la place à laquelle les sondages l’annonçaient en décembre. Il n’y a rien de surprenant. Elle aura juste fait pire que ce qui était annoncé. »
L'Humanité
Sous les pavés numériques, l’exploitation
Prescription cultureTélévision France 5 diffuse une série documentaire en quatre épisodes qui montre comment les géants du Net profitent de millions de petites mains à bas coût.
Sohir BelabbasÀ Madagascar, une opératrice gagne 200 euros par mois pour 48 heures de travail par semaine. À Lyon, un livreur touche 400 euros brut par semaine en travaillant 60 heures. Les géants du numérique permettent l’exploitation sans frontière. Le documentaire d’Henri Poulain le rappelle habilement et factuellement. Uber Eat, Google ou Facebook disposent d’une main-d’œuvre sur toute la planète pour effectuer un travail payé à la tâche : une livraison, une modération, une réponse à un client… Les revenus dépendent du nombre de tâches réalisées et sont donc aléatoires d’un mois sur l’autre.
Sur son vélo, Bilel prend tous les risques pour faire un maximum de courses. L’autoentrepreneur doit payer ses outils de travail : téléphone et abonnement, vélo et réparations, sac à dos floqué au nom de la marque. Le sociologue Antonio Casilli rappelle que cette gestion du travail n’est qu’une forme renouvelée de pratiques archaïques, interdites depuis le XIXe siècle. L’autoentrepreneur est le nouveau travailleur à la pièce.
Le travail à la chaîne des temps modernes
D’apparence, ces entreprises prônent le progrès technologique et des formes de travail novatrices. À Madagascar, un sous-traitant de Disneyland Paris s’installe pour promouvoir le travail des femmes et leur émancipation. Les ouvrières du clic recrutées, payées 0,27 euro la tâche, gèrent les messages et réclamations des clients jusqu’à 14 heures par jour… Ce travail à la chaîne des temps modernes est également subi en France. Nathalie, microtravailleuse pour Google depuis trois ans, avoue devenir « un peu robotisée ». Elle n’a pas de planning, le travail peut apparaître à n’importe quel moment. Elle n’a pas de contrat de travail non plus et ne connaît aucun collègue. Elle peut arrêter et être remerciée sans préavis et sans ouverture de droits.
Il lui est interdit de décrire son travail, comme pour la plupart des intervenants du documentaire qui témoignent dans l’anonymat. Les modérateurs des réseaux sociaux ne peuvent parler des images violentes qu’ils doivent trier chaque jour. Une souffrance au travail qui attaque petit à petit leur santé mentale et physique. Édouard, analyste chez un sous-traitant d’Apple, lance l’alerte contre l’écoute généralisée des conversations : « Ça me fait peur, parce que ça me fait penser à 1984, c’est déjà un fait, on est dedans. »
Un turnover pour limiter le rapport de forces
Les géants du numérique sont peu inquiétés, les dizaines de millions de travailleurs du clic dans le monde œuvrent pour des sous-traitants. Ces prestataires favorisent à dessein le turnover pour limiter le rapport de forces à long terme. Le réalisateur démonte l’esprit de la start-up américaine avec sa salle de jeux et sa communauté interconnectée. Il a aussi le souci de montrer que des solutions se construisent : des syndicats se créent, des modèles alternatifs de gouvernance émergent. Le documentaire souligne enfin que les algorithmes et les processus automatisés, que nous trouvons parfois si magiques et pratiques, sont en réalité le travail de millions d’êtres humains, d’invisibles exploités et surveillés.
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[Goldnadel] Jérémy Cohen, George Floyd : la récupération sélective
Lorsque la mort de Jérémy Cohen a fini par être connue par l’opinion publique, des personnalités politiques ont exprimé publiquement leur émotion. Cela a notamment été le cas d’Éric Zemmour que le père de la victime a tenu à rencontrer. Marine Le Pen et Valérie Pécresse ont également été promptes à réagir. Étrangement, une petite musique désagréable a commencé à se faire entendre.
C’est ainsi, notamment, que le candidat-président – dont un membre du cabinet avait appelé la famille éprouvée – crut devoir déclarer que « des drames, il y en a tous les jours, et qu’il fallait éviter la “manipulation” ». Des Français martyrisés, effectivement, il y en a malheureusement tous les jours, mais est-ce une raison pour ne pas politiquement les condamner ?
Pour le dire plus clairement, quand un jeune juif est agressé par des racailles et se fait écraser dans l’instant qui suit par un tramway, faut-il que les politiques fassent silence, parce que nous sommes en période électorale ? A fortiori lorsqu’on est contraint de constater un incroyable dysfonctionnement policier qui a contraint la famille Cohen à se substituer aux enquêteurs pour tenter d’empêcher la disparition des preuves ? S’agit-il d’ailleurs d’un fait divers lorsque l’on constate que la tragédie répond tristement au schéma classique de l’agression quotidienne sur fond d’immigration ? Est-on contraint de s’habituer à la banalité du mal ?
Quelques instants plus tard, le préposé à la revue de presse de la radio de service public ne put s’empêcher d’évoquer une « manipulation » lorsqu’il mentionna sans le citer l’article qu’Éric Zemmour venait de publier à propos du jeune Cohen dans Valeurs actuelles.
Rentrons davantage dans les détails. Est-ce la faute des candidats à la présidentielle si la mort de Jérémy a fini par être portée à la connaissance de l’opinion publique en période électorale ? Était-ce déjà la faute de Sarah Halimi (dont je défendais également la famille) si la malheureuse dame juive a été assassinée par l’islamiste antisémite Traoré à quelques jours du second tour ? Il est vrai, que dans ce dernier cas tout aura été entrepris (y compris au sein de la communauté juive organisée) pour que le drame ne soit pas médiatisé avant le scrutin, de crainte de favoriser une candidate au détriment d’un candidat.
Pénétrons encore plus profondément au cœur des réticences idéologiques tristement classiques. Lundi dernier, Marine Le Pen est interrogée sur France inter, il lui est demandé si la réaction des politiques sur le drame Cohen (donc la sienne) ne participe pas d’une « instrumentalisation ». Un esprit moins délié aurait pu y voir au contraire la preuve supplémentaire autant que superflue de toute absence d’antisémitisme que certains esprits s’acharnent à associer avec ce qu’ils nomment en se signant « l’extrême-droite ».
Quelques instants plus tard, le préposé à la revue de presse de la radio de service public ne put s’empêcher d’évoquer une « manipulation » lorsqu’il mentionna sans le citer l’article qu’Éric Zemmour venait de publier à propos du jeune Cohen dans Valeurs actuelles. Là encore, un esprit moins délié aurait pu y constater que l’intéressé était finalement moins fermé à la douleur juive, comme moi-même j’avais été parfois contraint de le déplorer.
Pas de mise en question critique dans l’affaire Floyd de l’incroyable utilisation de la violence par les Black Lives Matter.
Mais ce mesquin procès en récupération politique ne serait pas si méchant si nous n’étions pas dans la triste possibilité de le comparer avec la façon dont les mêmes contempteurs cette fois s’emparaient sans vergogne de faits divers étrangers pour y faire leur miel idéologique.
Prenons, exemple entre mille, l’affaire George Floyd. Là aucune critique politique ou médiatique sur la “récupération” par le clan Traoré en France d’une affaire américaine. Pas de critique sur la génuflexion sportive. Pas d’interrogations sur la racialisation systématique de ce qui ne pouvait être qu’un crime strictement policier, alors qu’à l’inverse dans le drame survenu à Jérémy Cohen, la famille comme l’avocat, qui signe cet article, ont tenu à indiquer qu’à ce stade de l’enquête, rien ne prouvait la dimension antisémite. Pas de mise en question critique dans l’affaire Floyd de l’incroyable utilisation de la violence par les Black Lives Matter.
Une seule explication à cette différence de traitement : la personnalité des auteurs du drame. On doit absolument instrumentaliser la violence d’un policier blanc forcément raciste. Mais pas question de trop toucher à la question immigrée.
L'Humanité
Portrait. Catherine Deneuve sans doublure
Prescription cultureGérald RossiDiscrète mais pas secrète. Catherine Deneuve, qui a toujours tenu loin des médias sa vie privée, s’est cependant racontée lors de multiples interviews. Alors qu’elle a tourné dans plus de cent trente longs métrages, c’est « par hasard » qu’elle s’est retrouvée pour la première fois devant une caméra, dans « Les portes claquent » de Jacques Poitrenaud, sorti en 1960, après une première figuration, trois ans plus tôt, dans « les Collégiennes » d’André Hunebelle. Tourner, « c’était difficilement compatible avec ma nature », dit-elle sans fausse modestie.
Ce documentaire de Virginie Linhart raconte une carrière de soixante ans, « sans éclipse », qui a définitivement été lancée avec « les Parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy, palme d’or à Cannes en 1964. Au fil des années, Catherine Deneuve s’est imposée comme une des principales stars françaises.
Sa carrière, jalonnée de récompenses, n’a pas été marquée, comme elle le reconnaît, que par des réussites. Mais des épisodes difficiles, comme la disparition brutale de sa sœur, Françoise Dorléac, grâce à qui elle est elle aussi devenue actrice, ont été surmontés face aux caméras. « J’avais l’impression que cela me permettait de ne pas sombrer », poursuit-elle dans ce film sensible qui aborde aussi l’engagement de l’artiste sur de grandes questions de société comme le droit à l’avortement.
Télévision Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Mélenchon bientôt à la direction d’une fondation politique
Jean-Luc Mélenchon se tourne déjà vers l’avenir. Le candidat de La France insoumise (LFI), qui est arrivé en troisième position dimanche 10 avril, au terme du premier tour de l’élection présidentielle, devrait prendre « dès cet automne » la direction de l’Institut La Boétie, qui va devenir une fondation politique, nous apprend Le Parisien ce lundi. Cette structure, créée à l’automne 2020, est affiliée à La France insoumise et sert de think tank, bien que son activité se soit réduite dernièrement.
Actuellement, l’institut a le statut de fonds de dotation
« L’Institut La Boétie préfigure ce que sera la fondation de La France insoumise : à la fois un lieu d’élaboration intellectuelle de haut niveau et un outil d’éducation populaire », est-il stipulé sur son site Internet. En mai dernier, Jean-Luc Mélenchon y a tenu une conférence sur les quarante ans de la victoire de François Mitterrand, rappelle le quotidien régional. L’institut est dirigé par le conseiller d’Etat Bernard Pignerol, un proche du leader LFI, tandis que le député LFI Bastien Lachaud en est le délégué général.
Actuellement, cet institut a le statut de fonds de dotation. « Le capital est en cours de constitution pour arriver à hauteur de 1,5 million d’euros, condition pour devenir, après un décret en Conseil d’Etat, une fondation politique déclarée d’utilité publique », précise, dans les colonnes du Parisien, l’un des artisans du projet. Ensuite, elle pourra, par exemple, recevoir des legs.
Cette fonction sera bénévole pour Mélenchon
Les locaux de l’Institut sont situés dans le XVIIIe arrondissement de la capitale et cette fonction sera bénévole pour Jean-Luc Mélenchon. Désormais âgé de 70 ans, ce dernier a laissé entendre, dans son discours de dimanche soir, qu’il mettait un terme à sa carrière politique active. « Il a dit que c’était sa dernière campagne présidentielle, a ensuite martelé, ce lundi matin, le député Insoumis Adrien Quatennens, au micro de France Info. Je crois qu’il l’a dit assez clairement. » De son côté, un membre de l’entourage du leader LFI a précisé au Parisien que « si Marine Le Pen l’emportait à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon pourrait toutefois ajourner son projet ». Dans ce cas de figure, il pourrait briguer un nouveau mandat à l’Assemblée nationale, afin de « mener la bataille politique ».
Valeurs Actuelles
Présidentielle : après la défaite, le testament de Jean-Luc Mélenchon
C’était sa lutte finale. Le point culminant de 50 ans d’engagement politique, de l’Unef à La France insoumise, en passant par le Parti socialiste et le Front de gauche. Sans doute y a-t-il cru jusqu’aux derniers instants, à son triomphe rêvé de Lider Maximo. La troisième fois, c’était la bonne. Comme pour son mentor, François Mitterrand. Le “petit père” de la FI l’a toutefois appris à ses dépens : n’est pas “Tonton” qui veut.
La dernière heure
Pas d’accès de colère pour cette fois. Ni de remise en cause des estimations électorales. Au soir de la défaite, Jean-Luc Mélenchon, crédité d’environ 21 % des voix, pense déjà à l’après. Arborant une étonnante veste claire et un sourire apaisé, celui qui naguère éructait « le bruit et la fureur » tente enfin d’incarner l’espoir. À la tribune, le Méditerranéen s’essaie d’abord à un peu de poésie : « Ce matin, il faisait beau à Marseille, récite-t-il, devant une Mathilde Panot au bord des larmes. Sur la mer fuyante, les rayons du soleil bondissaient d’une vague à l’autre. » Le paysage état d’âme d’une gauche vouée à se relever après cette énième défaite, à la poursuite de quelque avenir radieux.
Toujours en pensée sur les docks du Vieux-Port, lui « sont arrivés », clame-t-il sur l’estrade, « les échos de l’Oyapock, du Maroni, de la Martinique, puis ceux de la Guadeloupe et de la Réunion », qui « dès le premier tour » l’élisaient comme président. La salle vrombit d’applaudissements… Mais assez de remerciements, place aux mises en gardes. « Je connais votre colère, avertit Mélenchon, toisant froidement ses électeurs. Ne vous abandonnez pas à ce qu’elle vous fasse commettre des erreurs qui seraient définitivement irréparables ». En d’autres termes : « Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! », tonne-t-il une première fois. Puis une autre. Puis encore une autre. Le message est bien passé : 2022 est un échec, « la lutte continue » ! Mais alors, avec ou sans Jean-Luc Mélenchon ?
Le natif de Tanger n’a eu de cesse de le répéter tout au long de sa campagne : 2022, c’est la der des ders. « Après, je serai trop vieux », confie-t-il même à l’Express, 5 jours avant le premier tour. Ses plus fidèles lieutenants y croient, ou du moins le prétendent-ils dans la presse. Mais ceux qui l’ont connu du temps du Parti Socialiste doutent fort qu’il raccroche de sitôt. C’est notamment le cas de Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du PS, qui rappelle dans Valeurs actuelles qu’au Brésil, « Lula continue à se présenter alors qu’il est âgé de 76 ans ». À bon entendeur.
Autant se retirer, tant que la légende est sauve
Difficile, certes, d’imaginer Mélenchon partir à la pêche et laisser tomber la “révolution citoyenne”. Certains présages, toutefois, ne trompent guère qui sait les interpréter. L’ancien lambertiste le sait bien : le règne des soixante-huitards est révolu. Sans doute l’a-t-il déjà pressenti une première fois lorsque son camarade et ami François Delapierre est décédé d’une tumeur du cerveau en 2015. Héritier naturel du trône insoumis, le secrétaire général du Parti de gauche aurait dû être l’homme qui mena les troupes pour cette élection. Sans cette satanée maladie… Ce fut ensuite au tour d’Alain Krivine, leader historique de la Ligue communiste révolutionnaire, d’envoyer un signal à son ancien camarade, en rejoignant l’autre rive le 12 mars 2022.
Présent 10 jours plus tard à la marche en hommage à la figure de Mai 68, Jean-Luc Mélenchon, d’habitude si flamboyant, fait mine basse. « Ça le renvoyait à lui-même, au temps qui passe », glisse à l’Express un député insoumis, présent à la marche funèbre. Et cela se comprend : sans doute le “Vieux” y a-t-il vu toute une époque, la sienne, partir en fumée. Et autant de vanités qui font qu’« on n’a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie », dirait Céline. Alors autant passer le drapeau rouge aux nouvelles générations, tirer son chapeau et se retirer. Tant que la légende est sauve.
Le trône vacant du “monarque rouge”
Quoique pour cela, il faudrait qu’un jeune insoumis ait l’étoffe d’un chef. Or le paradoxe est bien connu : Mélenchon a passé la moitié de sa vie politique à combattre ce qu’il nomme la « monarchie présidentielle », tout en l’incarnant brillamment par son charisme et son tempérament princier. Et sans laisser une chance au moindre de ses camardes de se hisser à sa hauteur. Certes prétendait-il rejouer 1789, en bon disciple du populiste Ernesto Laclau qui préconise de “réinventer le peuple”, en puisant dans la symbolique révolutionnaire passée. Et oui, l’auteur du Hareng de Bismarck (Plon) souhaitait sincèrement redonner aux masses une prise directe sur la décision politique.
Mais ce bel idéal, l’insoumis en chef ne l’a curieusement jamais mis en pratique dans son propre mouvement. En attestent les témoignages d’anciens cadres de LFI tels que Charlotte Girard, Georges Kuzmanovic ou encore Thomas Guénolé ; tous partis du fait d’un terrible manque de démocratie interne. Non seulement cet écart profond entre pratique et théorie a-t-il semé le doute parmi les électeurs sur les réelles intentions du robespierriste, mais surtout s’apprête-t-il a semer une pagaille sans nom dans le mouvement après son départ.
C’est son obsession de la cohérence idéologique qui lui a coûté la victoire.
Qui pour équilibrer la ligne souverainiste d’Adrien Quatennens et Alexis Corbière, avec les élans sociétaux de Clémentine Autain, Danièle Obono et Éric Coquerel ? Qui pour décider des candidats qui se présenteront aux élections à venir ? Faudra-t-il faire des listes communes avec d’autres partis de gauche ? Autant de questions sans réponses, qui laissent à penser qu’après lui viendra le déluge. À moins que le “Vieux” n’ait préparé son coup à l’avance, en formant son petit protégé à prendre les rênes du parti après son départ…
Les insoumis n’ont bien entendu pas communiqué clairement sur la succession de Jean-Luc Mélenchon. Mais les quelques indiscrétions de leurs cadres à ce sujet laissent toutefois à penser qu’Adrien Quatennens, jeune député du Nord à la chevelure alezane, serait en tous points qualifié pour assumer ce rôle. Si Mathilde Panot et François Ruffin, députés LFI de la Marne et de la Somme, pourraient également faire office de dauphins, le manque d’exposition médiatique de la première et la trop grande indépendance du second leur font défaut. Le choix de Jean-Luc Mélenchon de mettre presque systématiquement en avant Quatennens et Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, pendant la campagne présidentielle n’est d’ailleurs pas anodin…
À l’avenir, choisir entre la gauche et le peuple
Encore plus incertaine que la question de la succession, celle de la ligne future du mouvement ne tardera pas à se poser. À gauche, on espère toujours voir les insoumis revenir au bercail, pour reconstruire un bloc social digne de ce nom. « Si Jean-Luc Mélenchon était venu me voir à l’issue de 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 pour réunir la gauche, je n’aurais eu d’autre choix que de dire “oui” », admet Jean-Christophe Cambadélis, évoquant sa présidence du PS. Mais voilà bien longtemps que son ancien camarade de Solférino ne s’intéresse plus à l’union de la gauche. Julien Dray, éminence grise historique des socialistes, l’a compris au détour d’un café avec le candidat, dès le mois de décembre en 2019. « Il m’a pris de haut, ne parlait de rien d’autre que Chantal Mouffe », théoricienne du populisme, raconte-t-il à l’Express. Rien n’a changé depuis.
Faut-il le répéter à tort et à travers à la vieille garde du PS : depuis la trahison “Programme commun” de 1981, plus question de faire une omelette sociale-démocrate avec les œufs durs de la gauche radicale. Les “rouges” ne sortiront pas de là, pour le meilleur comme pour le pire. C’était en tous cas la ligne de Jean-Luc Mélenchon. Celle de son héritier sera peut-être différente. Car au bout du compte, c’est son obsession de la cohérence idéologique qui a coûté la victoire au candidat de l’Union populaire. Comme Trotsky, son idole de jeunesse, le tribun s’est trop inquiété que le ciel des idées ne lui tombe sur la tête pour mettre les mains dans le cambouis électoraliste. C’est ainsi qu’a pu triompher Staline en Russie. C’est ainsi que triomphera Macron ou Le Pen en France. Il fallait trancher « entre François Mitterrand et Hugo Chavez », nous dit Jean-Christophe Cambadélis. Trop tard. Qu’importe !
« Pendant quarante-trois années de ma vie consciente je suis resté un révolutionnaire, écrivait d’ailleurs Trotsky dans son testament. Si j’avais à tout recommencer, j’essaierais certes d’éviter telle ou telle erreur, mais le cours général de ma vie resterait inchangé. » Voilà qui semble résumer l’état d’esprit du “perdant magnifique”, symbole favori de l’extrême gauche française, à l’aube de sa gloire. Lui qui, sur les traces de son totem bolchévique, n’aura sans doute jamais d’héritier à sa mesure. Après tout, Paul Valéry ne disait-il pas que « grand homme est celui qui laisse après soi les autres dans l’embarras » ?
Le Figaro
La météo du mardi 12 avril : alerte orange aux vents violents dans le Sud-Ouest
Le FigaroLe Tarn et la Haute-Garonne sont placés en alerte orange pour vents violents. Dans le reste du pays, le temps s'annonce mitigé, avec une perturbation gagnant le territoire par l'Ouest.
C'est un temps mitigé qui s'annonce pour ce mardi 12 avril. Alors qu'un grand soleil brillait sur toute la France ce lundi, une perturbation s'invite sur la côte ouest dans la matinée, et s'étend sur l'ensemble du territoire dans la journée, selon La Chaîne Météo *. Des nuages gris sont attendus, du Nord au Sud, accompagnés de quelques averses sur le littoral atlantique. Le temps est plus agréable dans le Nord-Est, avec de belles éclaircies à prévoir. Les températures, en baisse dans l'Ouest et le Sud-Ouest, restent d'une grande douceur.
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En revanche, deux départements - le Tarn et la Haute-Garonne - sont placés en alerte orange pour vents violents. Un épisode d'autan qui se maintient toute la matinée de mardi, avec des rafales pouvant atteindre les 120 km/h. L'épisode venteux devrait prendre fin dans la nuit de mardi à mercredi.
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le temps est perturbé dès le matin. Si la pointe du Finistère est au soleil, il pleut dans les terres bretonnes et normandes, et sur les côtes de la Manche. Le temps est moins pluvieux l'après-midi mais le ciel reste couvert. Les températures, quant à elles, accusent une agréable douceur.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est un temps mitigé qui s'annonce. Le matin, le ciel est couvert, avec quelques nuages gris attendus dans le Nord et en Île-de-France. La perturbation venue de l'Ouest gagne du terrain l'après-midi et quelques gouttes de pluie peuvent tomber en Haute-Normandie. Les températures sont douces pour la saison, avec 20°C attendus à Lille.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est légèrement voilé le matin. Si quelques nuages gris sont attendus sur la région de Lyon, le temps est ensoleillé. À noter quelques rafales de vent comprises entre 50 et 60 km/h dans les plaines. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, tandis que les températures sont printanières.
Dans le Sud-Ouest, la pluie tombe dès le matin sur le littoral atlantique, accompagnée d'importantes rafales de vent dans les terres. La pluie s'estompe l'après-midi, mais le ciel reste couvert, avec des nuages gris épais. Les températures, quant à elles, sont douces. Il fera notamment 21°C l'après-midi à Biarritz.
Dans le Sud-Est, le ciel est couvert dès le matin. Si des éclaircies sont attendues dans les Pyrénées, des nuages plus épais se forment sur le littoral méditerranéen. Mistral et Tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 60 km/h. Le ciel reste nuageux l'après-midi, tandis que les températures accusent une légère baisse.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du lundi 11 avril : jusqu'à 30°C attendu au Pays basque pour la première fois cette année
La journée de lundi est marquée par la levée du vent du Sud qui provoque une grande douceur. Les températures seront élevées dans l'après-midi.
Regarder la vidéoLa météo du dimanche 10 avril : retour du beau temps
Après un samedi instable, le temps s'adoucit ce dimanche avec un soleil assez généreux.
Regarder la vidéoLa tempête Diego s'éloigne, encore 30.000 foyers privés d'électricité
Tandis que la vigilance orange pour «vents violents» qui concernait trois régions a été levée dans la matinée par Météo-France, 1000 techniciens sont mobilisés pour réalimenter les foyers concernés.
Le Monde
Pour Marine Le Pen, un grand écart politique en perspective avant le second tour
Ivanne TrippenbachPublié hier à 06h12, mis à jour hier à 11h37
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DécryptagesAprès son score au premier tour, la candidate du RN doit décider de la ligne à adopter, entre rassemblement à l’extrême droite et rabattage des électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
L’un comme l’autre des deux finalistes de la présidentielle 2022 martelaient que le second tour serait « une nouvelle élection » pleine de promesses. Mais Marine Le Pen ne s’attendait probablement pas à ce que le vent tourne et atténue sa dynamique observée dans la dernière ligne droite. Au bois de Vincennes, dimanche soir 10 avril, la revanche avait un goût de déjà-vu : la candidate du Rassemblement national (RN) a livré une allocution comme en 2017, sur la même estrade, avec la même référence au « peuple » inscrite sur son pupitre.
Emmanuel Macron dans le Nord, Marine Le Pen en déplacement dans l’Yonne : retrouvez l’actualité politique du lundi 11 avrilMais elle est apparue privée des atouts particuliers de la campagne de 2022, sur lesquels elle comptait depuis des mois. Désormais en première ligne, sans le paravent d’Eric Zemmour, face à Emmanuel Macron les deux pieds dans l’arène, elle a déroulé un discours sans relief, où l’envie d’en découdre semblait anesthésiée par les éléments de langage vantant son « grand rassemblement national et populaire ».
Prudente, la candidate du RN avait pourtant des raisons de se réjouir. Avec 23,41 % des suffrages, elle bat son propre score de premier tour de 2017 (21,30 %) et capte au moins 430 000 voix supplémentaires, malgré la concurrence sans pitié d’Eric Zemmour. « Elle a accompli une ouverture sociologique considérable », insiste Jean-Philippe Tanguy, son directeur de campagne adjoint. Au total, l’extrême droite nationaliste et souverainiste pèse 32,53 % des voix, en tenant compte d’Eric Zemmour (7,05 %) et de Nicolas Dupont-Aignan (2,07 %). Mais Marine Le Pen a aussi bénéficié du « vote utile » de ce camp dès le premier tour et, arrivée plus de 4 points derrière Emmanuel Macron, elle n’obtient pas l’élan espéré pour le second.
Le candidat arrivé en tête
Par département, en nombre de suffrages exprimés pour le candidat (à 7 heures)
Source : ministère de l'Intérieur
Dans la nuit de dimanche à lundi, les cadres du RN cherchaient des signes de consolation. « Il y a trois mois, on nous enterrait », rappelait l’élu régional Gilles Pennelle. « L’argent difficile à trouver, les signatures au dernier moment, Zemmour et les trahisons… et elle progresse, énumérait Louis Aliot, maire de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Marine a fait une campagne efficace et adaptée au contexte. Le trou de souris est présent et possible. » Suffisamment pour que plusieurs sondages laissent entrevoir, à ce stade, un résultat très serré le 24 avril.
Tenir les deux bouts
Marine Le Pen se qualifie toutefois de justesse. Au fil du dépouillement, l’écart s’est réduit avec Jean-Luc Mélenchon (21,95 %), autour de 500 000 voix. Déjà, les succès outre-mer du leader des « insoumis », arrivé largement en tête en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe, avaient eu valeur pour elle de mauvais présage. Son allocution, dimanche soir, a fait l’effet d’une douche froide au RN. « Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen », a répété Jean-Luc Mélenchon quatre fois, traçant une ligne claire entre la nature du projet d’extrême droite et celui d’Emmanuel Macron : « Tant que la vie continue, le combat continue. »
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Le Figaro
Hervé Bentégeat: «La politique, c'est du théâtre»
Marie-Laetitia BonavitaENTRETIEN - L'auteur de l'actuelle pièce «Élysée» estime qu'Emmanuel Macron n'a pas su rompre un cycle de quarante ans de politiques inefficaces, de droite comme de gauche.
Hervé Bentégeat connaît les parts d'ombre et de lumière de la politique et des hommes qui la servent. Ancien journaliste, auteur d'essais, de Le roman de la gauche et de La fuite à Baden (de Gaulle en mai 68), adapté sur Canal +, il est désormais auteur dramatique.
Après avoir retracé un face-à-face entre Churchill et de Gaulle dans sa pièce « Meilleurs Alliés » qui lui a valu en 2019 le Prix du jeune Théâtre de l'Académie française, il met actuellement en scène dans « Élysée » l'accord secret passé entre Mitterrand et Chirac, entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1981, pour battre Giscard. À l'aune de cette prise de distance, il décrypte les résultats du premier tour de l'actuelle présidentielle.
LE FIGARO. - Plus de la moitié des électeurs du premier tour de la présidentielle ont voté pour les extrêmes. Emmanuel Macron est-il responsable de ce score historique ? Un tel accord entre deux blocs opposés serait-il possible aujourd'hui ?
Hervé BENTÉGEAT.- « Le monde ne vaut que par les extrêmes mais ne dure que par les moyens. Il ne vaut que par les ultras mais ne dure que par les modérés », constatait Paul Valéry. Il faut écouter les ultras, quels qu'ils soient. Leur montée spectaculaire est le résultat de quarante ans de politiques - de droite comme de gauche -, qui n'ont pas apporté de réponses aux problèmes de fond qui minent la société française. Emmanuel Macron, qui avait suscité des espoirs en 2017, n'a pas su rompre ce cycle.
Il y a un abîme entre les certitudes affichées en public par les hommes ou les femmes de pouvoir, et les doutes qui les assaillent en privé
« La droite et la gauche, ça n'existe pas », dit déjà l'un de vos personnages dans une scène qui se situe en 1981. Que dire du slogan « ni de droite ni de gauche » ?
Ce clivage binaire, et donc simpliste, ne correspond plus à rien depuis longtemps. L'antagonisme droite / gauche s'est structuré autour de trois grandes figures tutélaires : le roi, le curé, et le patron. C'est-à-dire le mode de gouvernement, le rôle du religieux dans la société, et la place du capital dans la sphère économique. Ces trois figures ne sont plus prépondérantes mais l'offre politique est restée organisée selon ce schéma.
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Il serait plus juste de parler de quatre grandes sensibilités politiques : les réactionnaires, qui souhaitent revenir à un modèle ancien, ou à d'anciennes recettes, qu'elles soient « de droite » ou « de gauche » ; les conservateurs ; les réformistes ; et les révolutionnaires, qui veulent instaurer un ordre nouveau. Nous sortons d'une longue période qui a vu s'opposer, de 1983 (date du « tournant de la rigueur » de la gauche au pouvoir) à 2017, un bloc réformiste libéral à un bloc réformiste social-démocrate.
Quels sont, selon vous, les grands blocs qui vont désormais s'opposer ?
Ce qui est en train de se dessiner, c'est l'opposition entre un bloc réactionnaire, de droite comme de gauche, et un bloc réformiste, agrégeant des libéraux et des sociaux-démocrates. C'est une configuration politique qui peut être prometteuse. Les réformistes, quand ils sont entre eux, ne font rien. Quand ils ont en face d'eux une opposition puissante et musclée, leur seul moyen de la désarmer est de mettre en œuvre des réformes d'envergure. C'est la configuration qui prévalait aux débuts de la IIIe République, qui a vu l'institution de l'école gratuite et obligatoire, la liberté de la presse, la séparation de l'Église et de l'État…
Au lendemain du premier tour, que peut faire le président ?
Dans l'hypothèse de sa réélection, il a le choix entre deux politiques : ouvrir le carnet de chèques pour contenter les électeurs de Mélenchon et de Marine Le Pen, attachés à la défense du pouvoir d'achat. C'est ce qu'il a fait pour calmer les « gilets jaunes ». Ou entreprendre de vraies réformes qui s'attaqueront aux racines du mal, ou plutôt des maux…
Il suscite chez certains de la haine…
Le propre du roi – ou du Président, ce qui revient au même dans notre Constitution -, c'est de porter les péchés du peuple. Les Anglais aiment leur roi, mais sont démocrates, les Français tuent le leur, mais sont monarchistes.
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Cela explique-t-il un taux de participation plus élevé que prévu ? Le niveau de participation en France reste l'un des plus élevés des démocraties occidentales. Même si la comparaison doit être relativisée, l'abstention lors des dernières consultations a été de 34% en Espagne, 32% en Grande-Bretagne, 27% en Italie, et 23% en Allemagne. Les Français restent un peuple féru de politique. Il y a du dépit, mais pas de désamour. Chaque Français a un avis sur tout, depuis l'admission des chiens dans les squares jusqu'à la conduite de la politique étrangère, et est convaincu, au fond de lui-même, qu'il gouvernerait le pays mieux que quiconque. La France, c'est 70 millions de Présidents !
Les responsables politiques en ont-ils les moyens ? Ils ont moins de pouvoir qu'hier…
C'est certain. La mondialisation, l'interdépendance des États entre eux, limitent considérablement leur marge de manœuvre. En caricaturant, on pourrait affirmer qu'une bonne démocratie est un régime qui n'a même plus besoin d'être gouverné : les institutions sont solides, la machine administrative et économique tourne toute seule. L'Allemagne ou la Belgique peuvent fonctionner sans gouvernement pendant des mois, le temps que les partis se mettent d'accord. D'où la tentation des politiques de monter un spectacle, de se mettre en scène : moins ils ont de pouvoir, plus ils ont intérêt à faire croire qu'ils en ont.
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La politique, c'est donc du théâtre ?
Ô combien ! Par la communication - que tout le monde utilise aujourd'hui. Par le carré d'as que doit avoir en main tout responsable qui réussit : le flair, le culot, la ténacité…et la chance ! Et par la réalité humaine du pouvoir - au-delà du rapport de force. Car il y a un abîme entre les certitudes affichées en public par les hommes ou les femmes de pouvoir, et les doutes qui les assaillent en privé. Un abîme entre la justification rationnelle de leurs décisions, et l'improvisation dans laquelle elles sont souvent prises. Comme toute drogue - et celle-ci est la plus addictive - le pouvoir est d'abord une angoisse.
Angoisse de devoir être, en permanence, en représentation, angoisse de ne pas être à la hauteur, angoisse de le perdre...Et s'il suscite l'enthousiasme et la flatterie, il suscite aussi la méfiance et la haine. Les trahisons, les coups tordus. Le pouvoir est un mélange d'euphorie et de détresse. Où l'on n'est jamais vraiment soi. Ce drame intime est un puissant ressort théâtral.
Théâtre, derniers jours pour voir ces pièces !
Qu'elles courent jusqu'à la fin du mois d'avril ou ne se jouent plus que quelques jours, une sélection de pièces à ne pas manquer.
Quand Avedon rencontre Baldwin
ENTRETIEN-La metteuse en scène Élise Vigier présente au Théâtre du Rond-Point, Portrait Avedon/Baldwin : entretiens imaginaires. Avec Kevin Keiss, elle a imaginé un dialogue fictif entre James Baldwin le célèbre auteur, figure de la lutte pour les droits civiques et Richard Avedon photographe américain connu pour ses portraits et son travail dans la mode. Dans les pas de ces artistes Jean-Christophe Folly et Marcial di Fonzo Bo dessinent les contours d'une amitié artistique.
Le Monde
En Russie, sur la question ukrainienne, le choc des générations
Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)Publié le 10 avril 2022 à 05h16, mis à jour hier à 11h41
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ReportageL’« opération militaire spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine déchire des milliers de familles. Les plus âgés regardent une télévision sous contrôle et soutiennent en majorité leur président. Les jeunes, informés par Internet, sont bien plus critiques.
Le matin du 24 février, quand le conflit a commencé en Ukraine, Jenia n’a eu qu’un réflexe : filer chez ses parents, à l’autre bout de Moscou. « J’étais choqué et je me suis dit qu’on devait être tous ensemble, se soutenir émotionnellement », raconte le photographe de mode de 25 ans, qui a pris son indépendance quelques mois auparavant. Dans l’appartement familial, l’accueil n’est pas tout à fait celui qu’il imaginait. « Ma mère était devant la télévision, ravie. Mon père, allongé sur le canapé… Les premiers mots qu’il m’a lancés ont été : “Toi, tu es du côté des khokhli !” »
Le terme khokhli, très péjoratif, désigne les Ukrainiens. En clair, pour le père de Jenia, ouvrier dans une usine d’électronique, son fils est dans le camp des ennemis. Les jours suivants sont pires, le ton et la défiance ne cessent de monter entre le jeune homme et ses parents, qui répètent que la Russie « ne fait que se défendre », et se réjouissent que « l’abcès ukrainien crève enfin ». Quand il évoque les destructions ou la souffrance des civils, sa mère lui répond que des « nazis » se cachent parmi eux.
La force de la propagande
« On n’a pas les mêmes idées politiques, mais je pensais que cette guerre était quelque chose de si radicalement différent qu’on pourrait se comprendre », explique Jenia, d’autant plus étonné que, si sa mère, couturière, est une adoratrice de Vladimir Poutine, son père déteste « tous les politiques », président compris. « C’est la force de la propagande : avoir réussi à désintéresser totalement les gens de la politique, mais les réveiller avec quelques mots-clés : “nazis”, “fascistes”… Là, ils passent en pilote automatique. Et c’est renforcé par une conviction profondément ancrée en eux : la Russie ne peut pas faire quelque chose de mal. »
« En partant, je veux faire comprendre à mes parents à quel point le sujet est important pour moi, leur rappeler que soutenir la guerre peut avoir des conséquences très concrètes. Je vois cela comme un geste citoyen. » Jenia, 25 ans
Début mars, Jenia quitte Moscou, direction l’Arménie, seul pays où il peut se rendre sans visa ni passeport international. Les perspectives de travail sont limitées, mais Erevan, la capitale arménienne, est « vivante ». Aujourd’hui, le jeune photographe s’y sent libre. Comme pour les dizaines de milliers d’exilés qui viennent de fuir la Russie, les motivations sont multiples. Il y a le dégoût de voir ses concitoyens adhérer massivement au discours du pouvoir, des considérations sécuritaires, aussi : une amie de Jenia a été condamnée à douze jours de prison pour un commentaire sur Facebook disant qu’« il faudrait manifester ».
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L'Humanité
Football. Jérémy Clément : « À Paris, j’étais déconnecté de la réalité »
EntretienDans Pour le plaisir, Jérémy Clément, ancien joueur formé à Lyon et aujourd’hui entraîneur d’un club amateur, celui de Bourgoin-Jallieu, revient sur sa carrière, notamment sur son passage au PSG, où il a failli se perdre. Entretien.
Avec 329 matchs de Ligue 1 au compteur, celui qui a porté les couleurs de l’Olympique lyonnais, des Glasgow Rangers, du Paris Saint-Germain ou encore de l’AS Saint-Étienne a terminé sa carrière en 2020 dans sa région d’origine, au sein du club amateur de Bourgoin-Jallieu en Isère, où il officie désormais comme entraîneur.
Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?
J’ai fait ça pour sortir de ma zone de confort. L’idée, c’était d’être différent : je ne voulais pas faire comme tout le monde. Qui a dit qu’il n’y aurait qu’une préface dans un livre ? Moi, j’avais envie d’en faire deux. J’aime être dans la confrontation. En écrivant ce livre agrémenté de témoignages, je veux que le lecteur puisse s’inspirer des uns et des autres. Je ne voulais pas que ma biographie soit la même que celle d’un autre footballeur. Parler foot, ça va bien cinq minutes… Sans faire une thèse en psychologie, je veux permettre au lecteur de réfléchir à ce qu’il est, et à ce qu’il veut être.
Vous revenez sur vos années au centre de formation de l’Olympique lyonnais que vous décrivez comme « un enfer ». Finalement, la force mentale n’est-elle pas aussi importante que le talent pour un jeune joueur ?
Bien sûr, c’est une évidence. Le centre de formation était une épreuve très difficile pour moi. Mais je mesure la chance que j’ai eue : mon oncle et ma tante m’ont énormément aidé en m’hébergeant chez eux par la suite. Parfois, il faut reconnaître qu’on a eu de la réussite dans la vie. En revanche, c’est grâce au centre de formation que j’ai réussi à signer en pro et à faire ma carrière. Quand je suis arrivé à Lyon, j’étais loin d’être le meilleur. Au final, je pense être celui de ma génération qui a fait la plus belle carrière. Au-delà de la qualité intrinsèque, il y a la force de caractère.
Votre expérience vous incite-t-elle, en tant que coach, à prendre davantage en compte l’aspect psychologique et humain ?
À mon échelle, oui. Le talent est important mais on ne peut pas faire de grosses performances sans être bien mentalement. Derrière chaque sportif, il y a un homme. J’étais un joueur difficile à gérer, c’est intéressant de passer de l’autre côté et de se rendre compte de la difficulté d’être un bon coach. J’essaie de réfléchir à la personnalité de chacun de mes joueurs afin qu’ils soient épanouis.
Durant votre passage au PSG (2007-2011), vous reconnaissez avoir perdu votre joie de vivre. « Seuls l’orgueil et l’arrogance me guidaient », admettez-vous. Après la naissance de votre premier garçon, vous avez également été victime de dépression post-partum…
C’est un ensemble. À Paris, j’étais déconnecté de la réalité : on est invité partout, on est reconnu dans la rue, on gagne beaucoup d’argent. On perd un peu pied au milieu de toutes ces paillettes… au point de n’être plus vraiment soi-même ! Le pire, c’est qu’on n’en a pas conscience. À l’époque, je ne savais pas que l’arrivée d’un enfant allait bouleverser ma vie. Je ne savais pas non plus ce qu’était la dépression. J’ai voulu partager mon expérience dans le livre, ce type de dépression touche un homme sur cinq et les gens n’en sont pas toujours conscients. Dans mon cas, il y a eu un ensemble de difficultés qui ont abouti à un mal-être profond. Si tu ne vas pas bien dans ta tête, comment être bon sur le terrain ?
Le fait de signer à l’Asse vous a-t-il permis de retrouver du plaisir ?
(Rires) Le constat est facile à faire. Saint-Étienne est arrivé au bon moment. C’est un club qui me correspondait, avec une dimension plus humaine… Peut-être plus besogneux que talentueux. Le PSG a besoin de joueurs de lumière, qui rayonnent par leur talent. L’Asse me correspondait davantage dans ce que j’étais sur le terrain, un joueur travailleur.
En 2013, vous subissez un violent tacle du Niçois Valentin Eysseric. Le bilan est lourd : triple fracture ouverte du tibia, du péroné et de la malléole. Vous serez absent des terrains de longs mois. Pourtant, vous assurez ne jamais lui en avoir voulu. Êtes-vous sincère ?
Totalement ! J’aurais pu faire le même geste, pas maîtrisé et maladroit. Je sais qu’il n’a pas voulu me casser la jambe. Il s’est engagé dans l’action pour récupérer le ballon, mais il ne s’est pas dit : « Jérémy, je vais me le faire ! » L’expression « tacle assassin » a été reprise en boucle dans les médias. C’était beaucoup plus dur mentalement pour lui. Au final, l’histoire est belle car on a fini par jouer ensemble à Saint-Étienne.
« Le rêve de l’équipe nationale n’était pas le mien, je ne pouvais donc y prendre aucun plaisir », affirmez-vous dans votre livre. Jouer pour son pays n’est pas le rêve de tout footballeur ?
Pas pour moi (rires) ! Notre métier est exigeant : les mises au vert, les matchs de coupe d’Europe, les semaines hachées par les déplacements étaient déjà suffisants. Avec mes amis, je regardais les matchs de l’équipe de France à la télévision… et j’étais content de ne pas y être ! Quand tu es international, tu n’es jamais chez toi pour décompresser. Bien sûr, je n’avais certainement pas le niveau pour y prétendre non plus. Ce n’est pas un manque d’ambition, cela ne me faisait simplement pas envie. Même si jouer une coupe du monde pour son pays doit être magique… Toutes les compétitions ne valent pas les moments privilégiés passés en famille.
Un entraîneur a été primordial dans votre carrière, Paul Le Guen, que vous avez suivi à l’Olympique lyonnais, aux Glasgow Rangers et au Paris Saint-Germain. D’où vient cette connexion entre vous ?
Comme lui, je suis gaucher, milieu défensif et un peu introverti, ce qui a sans doute contribué à créer un lien. Au-delà de ses qualités de coach, on a créé une vraie relation. On se parlait peu mais on se comprenait. Paul avait confiance en moi car il savait que je ne le trahirais pas. Pour autant, il ne m’a jamais accordé de traitement préférentiel. Finalement, je fais la même chose depuis que je suis coach. J’essaie de mettre les meilleurs joueurs sur le terrain pour gagner les matchs, mais il y a une part d’affectif qui joue beaucoup. J’ai un lien préférentiel avec certains joueurs, c’est quelque chose d’irrationnel. On n’est pas des machines, il y a toujours ce facteur humain.
Pour le plaisirfootball Le Monde
Refus sans faille à la menace qui grandit
Editorial du « Monde ». C’est une répétition à laquelle il ne saurait être question de s’habituer. Pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite sera présente, dimanche 24 avril, au second tour de l’élection présidentielle qui opposera Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Depuis le début du siècle, le parti tenu par le clan familial des Le Pen a accédé à autant de finales du scrutin majeur de notre démocratie que les candidats de la droite classique, et à une de plus que ceux de la gauche. Chaque fois, le score cumulé des représentants de la droite extrême a été plus élevé : de 19 % en 2002, il est passé à 26 % en 2017 puis à 32 % aujourd’hui, si l’on additionne les suffrages obtenus par la candidate du Rassemblement national et ceux d’Eric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan.
C’est donc une répétition qui ne doit pas davantage être sous-estimée. Entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, l’opposition du second tour sera identique à celle d’il y a cinq ans, tout en n’ayant plus rien à voir. En 2017, les projections des instituts de sondage promettaient plus de 20 points d’avance au candidat d’En marche !, qui a été élu avec 66 % des suffrages. Dimanche soir, les premières estimations donnaient tout au plus huit points d’écart au président sortant, face à une adversaire qu’il a nettement devancée au premier tour, mais qui dispose d’une réserve de voix inédite ou supérieure à ce qu’elle a été par le passé. Depuis les débuts de la Ve République, peu de seconds tours présidentiels se sont d’emblée présentés comme aussi serrés. Et, depuis la victoire de Jacques Chirac en 2002, avec 82 % des voix, la marge qui protège notre démocratie du pire ne cesse de s’amenuiser.
Cette récurrence et cette aggravation du danger, couplées à une abstention qui se maintient à des niveaux très élevés, doivent une nouvelle fois alerter sur l’état de déliquescence de notre régime présidentiel. Mais, pour l’heure, il convient de parer au plus urgent et d’afficher un refus sans faille à la menace qui grandit. Nombre de candidats défaits ont usé, dimanche soir, de termes variés pour exprimer leur opposition à Marine Le Pen. Pour Le Monde, ce rejet de l’extrême droite ne peut souffrir aucune ambiguïté. Nous avons rappelé, avant le scrutin, que le Rassemblement national était tout aussi opposé à nos valeurs qu’à l’intérêt national.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, Jean-Luc Mélenchon en arbitre, et derrière, un chaos politiqueL’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République constituerait une agression contre l’Etat de droit, une régression de la prise en compte de la catastrophe climatique, une révision de nos alliances extérieures au pire moment, alors que l’atroce guerre imposée par Vladimir Poutine à l’Ukraine achève de dévoiler la vraie nature d’un régime avec lequel la candidate a été si complaisante. En bonne logique, la seule manière efficace d’œuvrer pour sa défaite est d’appeler à voter pour Emmanuel Macron.
Cela place le président sortant face à une responsabilité historique : réussir en quinze jours à endiguer un péril que le quinquennat qui s’achève a été – de son propre aveu – impuissant à faire refluer. Et que sa brève campagne de premier tour, mal conduite, a contribué à faire grossir avant que la dramatisation des tout derniers jours permette, in extremis, d’enrayer les dynamiques pointées par les sondages. Il lui faudra bien plus d’habileté pour reconstruire une majorité dans les ruines du paysage politique qu’il a largement contribué à faire exploser en deux élections.
Relier les crises exceptionnelles pour les surmonter
Des décombres, trois blocs ont surgi, d’une taille rendue plus imposante, dimanche, par l’effet du vote utile qui a concentré – fait inédit – près de 75 % des suffrages sur trois candidats. A côté des électeurs du président sortant, et de ceux de l’extrême droite, alors que la droite ne pèse presque plus rien d’autre que les 4,8 % de Valérie Pécresse, c’est la gauche, qui s’était effondrée la première – et au sein de laquelle le Parti socialiste est réduit à néant –, qui a commencé sa recomposition autour d’un vote, débordant largement du noyau radical des « insoumis », en faveur de Jean-Luc Mélenchon, éliminé de justesse du second tour.
Avant le second tour, deux stratégies se dessinent chez Macron et Le PenC’est de ce côté-là que peut se décider, en grande partie, la victoire sur Marine Le Pen. Si Emmanuel Macron parvient à faire évoluer les méthodes et l’attitude qui ont plombé son début de campagne : ne plus miser sur les reniements et les ralliements individuels, sur les manœuvres d’appareil, sur son statut de sortant, sur les détournements de slogan, sur l’esquive du débat, sur les circonstances inédites dans lesquelles a lieu cette élection. Et, de nouveau, chercher à convaincre, avec des mesures qui peuvent concilier sanctions maximales envers la Russie, adaptation rapide au changement climatique et prise en compte des difficultés d’existence des catégories de populations les plus exposées à la montée des prix. Relier les crises exceptionnelles qui frappent le pays peut constituer un moyen de les surmonter ensemble, et de placer les électeurs, à leur tour, devant leur propre responsabilité historique.
Le Monde
Jérôme Fenoglio(Directeur du « Monde »)
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L'Humanité
Leclerc décroche l’Australie
Formule 1 Dominateur, Charles Leclerc (Ferrari), parti en pole position, a survolé le Grand Prix dimanche, marqué par l’abandon de son rival pour le titre, le champion du monde Max Verstappen (Red Bull). Sur le tracé de l’Albert Park à Melbourne, où 420 000 spectateurs sont venus ce week-end, le Monégasque a dominé le Mexicain Sergio Pérez (Red Bull), 2e, et le Britannique George Russell (Mercedes), 3e. Pour la quatrième victoire de sa carrière – la deuxième cette saison après la manche inaugurale à Bahreïn –, Leclerc s’est même adjugé le meilleur temps en course. Au championnat, Leclerc compte désormais 71 points et devance George Russell (37), et Carlos Sainz Jr (33). Verstappen recule à la 6e place avec 25 points. E. S.
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Eric Zemmour plébiscité par les Français installés en Russie et en Israël
Les Français ont fait leur choix, dimanche 10 avril, dans les urnes. Le second tour de l’élection présidentielle opposera Emmanuel Macron (LREM) à Marine Le Pen (RN). Le premier a recueilli 27,8% des voix, tandis que la seconde a récolté 23,1% des suffrages. Derrière eux, figurent Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour. Le candidat de La France insoumise a récolté près de 22% des voix, alors que celui de Reconquête ! a remporté 7,1% des voix. Et il s’avère que les Français expatriés, plus précisément en Russie et en Israël, ont largement voté pour l’auteur de « La France n’a pas dit son dernier mot ».
En Israël, Zemmour a recueilli 53,59% de voix
Dans le détail, les Français « irréductibles » qui ont fait le choix de rester en Russie, malgré la guerre en Ukraine, ont voté à hauteur de 26,85% pour Eric Zemmour, relève Le Figaro, lundi 11 avril. La communauté française installée dans la capitale russe, majoritairement constituée d’entrepreneurs, a placé Emmanuel Macron sur la seconde marche du podium, avec 23,21% des voix. En troisième position, on retrouve Marine Le Pen, qui a récolté 20,82% des suffrages, d’après les résultats affichés dimanche soir au sein de l’ambassade de France à Moscou.
Français de l’étranger : #Israël, 13 bureaux de vote.
Résultats finaux :
Zemmour : 53,59%
Macron : 31,72%
Pécresse : 5,64%
Le Pen : 3,32%
Mélenchon :1,63%
Le Pen réalise toujours un score très bas en Israël. Qu’en sera-t-il cette fois au second tour ?
— Julien Bahloul (@julienbahloul) April 11, 2022
Qu’en est-il en Israël ? Là-bas, une fois encore, Eric Zemmour a vraisemblablement conquis les expatriés français. En effet, 53,59% des suffrages lui reviennent dans les treize bureaux de vote de l’Etat hébreu, poursuit le quotidien national. De son côté, l’actuel locataire de l’Elysée a remporté 31,72% des voix. Quant à Marine Le Pen, elle n’a pas dépassé 3,32% de voix. Comment expliquer ce choix ? Selon nos confrères, le drame de la mort de Jérémie Cohen, jeune homme de confession juive dont le père a été reçu au QG de « Reconquête ! », dans les jours qui ont précédé l’élection, a pu jouer un rôle.
Le Figaro
Commando Érignac : Alessandri et Ferrandi sont arrivés à la prison corse de Borgo
Paule GonzalèsCondamnés en 2003 à perpétuité, les deux détenus étaient jusqu'ici à la prison centrale de Poissy, dans les Yvelines. Un transfert déjà annoncé par le premier ministre qui évoquait la «mi-avril».
Le transfert d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux derniers membres, depuis le décès d'Yvan Colonna, du commando condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est terminé. Les deux détenus sont arrivés à la prison de Borgo peu après 13 heures. Un transfert effectué par les forces de l'ordre tandis que de gros renforts de gendarmerie balisaient ce lundi matin l'ensemble du trajet et les abords du centre pénitentiaire de Borgo. Le 22 mars, le premier ministre avait annoncé ce transfert «d'ici mi-avril» depuis la maison centrale de Poissy.
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Les deux détenus devraient être affectés à l'un des deux centres de détention longue peine de l'établissement pénitentiaire corse. Sans doute au bâtiment historique, et non à celui mis en service en 2010. Chacun de ces deux bâtiments compte une vingtaine de cellules individuelles à l'écart des quartiers maison d'arrêt, mineurs et femmes du complexe pénitentiaire. Y sont incarcérées les longues peines de plus de quinze ans, parmi lesquelles des droits communs et des nationalistes, mais peu de profils actuellement issus du grand banditisme. Ces deux bâtiments sont gérés sous le régime «portes ouvertes», autrement dit en autonomie, avec un libre accès notamment à la promenade et la possibilité d'échanger avec les autres détenus. «Nous allons découvrir de qui chacun est déjà proche et quelles sont les accointances entre eux et les détenus de Borgo. Cela va être un peu la surprise. Théoriquement, ils feront l'objet d'une surveillance spécifique», affirme cette source qui constatait une détention calme en cette fin de matinée. «Depuis les agressions de 2018, le calme est de mise à Borgo, car il y a la carotte d'y rester tant qu'il n'y a pas d'incident et le risque d'être transféré sur le continent, loin de la famille, dans le cas contraire», rappelle notre source.
Des travaux annoncés dans la prison de Borgo
Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ne devraient donc pas passer par la case quartier arrivant. Une étape jugée non nécessaire puisque les deux hommes vivent en détention depuis de longues années et que le statut de détenu particulièrement surveillé de ces deux détenus très médiatiques a été récemment levé. Pour l'instant aucune note de service particulière n'a été encore diffusée par la direction de la prison de Borgo. Ce qui pourrait évoluer dans la journée.
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À plusieurs reprises et dans différents rapports au cours de ces dernières années, l'établissement de Borgo a été pointé comme un établissement à la gestion pénitentiaire relâchée et aux normes sécuritaires très insuffisantes. De très gros travaux ont été budgétés et sont prévus pour le mois de septembre prochain. Notamment la mise en place de 400 caméras, contre 50 actuellement, afin de suivre chaque mouvement dès lors qu'un individu entre dans l'établissement, et sans angle mort. L'agression mortelle d'Yvan Colonna prouve cependant que sans personne pour visionner ces images, une couverture vidéo, aussi exhaustive soit elle, peut s'avérer inutile.
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LA VÉRIFICATION - La candidate du RN veut soumettre par référendum une réforme de la Constitution pour «modifier» le statut des étrangers, l'accès à la nationalité et «faire prévaloir» le droit national sur le droit international.
L'Humanité
Paris-Roubaix : « Des prix de kermesse »
ChroniqueMejdaline MhiriLa boue constelle les jambes et les visages des athlètes illustrant l’effort dantesque réalisé… En octobre 2021, le Paris-Roubaix s’ouvrait enfin aux compétitrices, cent vingt-cinq ans après la première édition masculine. À l’issue d’une échappée en solitaire de plus de 80 kilomètres, Elizabeth Deignan triomphait en passant la ligne d’arrivée du vélodrome André-Pétrieux, suivie par plus de 2 millions de personnes derrière leur écran.
Néanmoins, il est acté que, ce samedi 16 avril, l’édition 2022 de la mythique course cycliste consacrera une nouvelle championne. La Britannique, enceinte, ne défendra pas son titre. Alors les paris vont bon train. Audrey Cordon-Ragot, première Française au classement (8 e), pourra-t-elle s’imposer sur l’épreuve d’un jour ? La Néerlandaise Marianne Vos, au palmarès impressionnant (huit fois championne du monde en cyclo-cross, deux fois sur piste, double championne olympique), s’annonce comme l’une des grandes favorites.
Quoi qu’il en soit, les 24 équipes engagées affronteront l’Enfer du Nord. Entre Denain et Roubaix, elles parcourront 124,7 kilomètres, dont 29,2 kilomètres de pavés, probablement sous les rafales d’un vent glacé. Un énorme défi physique relevé dans des conditions épouvantables : de quoi attirer les compétitrices ! C’est probablement la même passion qui les poussera à s’aligner au départ du Tour de France Femmes, le 24 juillet, la Grande Boucle fêtant son retour.
Ainsi, l’Union cycliste internationale a décidé, depuis 2020, d’un salaire minimum pour les neuf équipes féminines qualifiées en World Tour, le plus haut niveau international.
Ces deux événements marquent le virage pris par la discipline depuis plusieurs années pour rattraper le retard envers les femmes cyclistes, grâce notamment aux prises de parole des principales concernées et de leurs syndicats. Ainsi, l’Union cycliste internationale (UCI) a décidé, depuis 2020, d’un salaire minimum (dont le montant est destiné à augmenter) pour les neuf équipes féminines qualifiées en World Tour, le plus haut niveau international. Un cadre incitatif qui n’a pas tardé à faire des émules. Plusieurs équipes, comme les Américains de Trek-Segafredo ou les Australiens de BikeExchange ont annoncé qu’ils rémunéreraient tous leurs athlètes à la même hauteur, quel que soit leur genre.
Des évolutions positives qui ne doivent pas masquer les problèmes subsistants, comme le manque de compétitions pour les amatrices ou une pyramide de formations insuffisante pour les jeunes filles. Les primes reviennent également régulièrement dans le débat. En octobre, le vainqueur du Paris-Roubaix, Sonny Colbrelli, avait touché près de vingt fois plus que Lizzie Deignan : 30 000 euros, contre 1 535 euros. Audrey Cordon-Ragot avait touché 265 euros… contre 1 300 euros pour son homologue masculin, arrivé à la même place au classement. Interrogée par le Parisien, Marion Clignet, présidente de l’Association française des coureures cyclistes (AFCC), avait répondu sur le sujet : « On dirait des prix de kermesse. » Pas faux.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiri Le Monde
Avant le second tour, deux stratégies se dessinent chez Macron et Le Pen
Le chef de l’Etat souhaite réactiver le front républicain face à la candidate du Rassemblement national, qui veut elle faire du scrutin un « référendum anti-Macron ».
Le candidat arrivé en tête
Par département, en nombre de suffrages exprimés pour le candidat (à 7 heures)
Source : ministère de l'Intérieur
A quoi va ressembler l’entre-deux tours de l’élection présidentielle ? Après la qualification d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour le scrutin du 24 avril, deux stratégies semblent se dessiner. L’une est le « référendum anti-Macron ». L’autre est la réactivation du front républicain.
Du côté de la candidate d’extrême droite, la solution est, en effet, évidente : faire du « tout sauf Macron ». Ainsi, Mme Le Pen a appelé, dès dimanche soir 10 avril, « tous ceux qui n’ont pas voté » Emmanuel Macron à la « rejoindre ». Selon elle, « ce qui se jouera est un choix de société et même de civilisation ». Elle entend incarner non seulement l’alternance mais aussi une alternative à l’actuel chef de l’Etat. Le président « libéral », accusé d’être déconnecté du peuple, contre la candidate « du pouvoir d’achat », qui se présente comme proche des gens. Avec une conséquence simple : puisque c’est un « duel » pour battre le sortant, il n’y a qu’un seul bulletin efficace : le sien.
Emmanuel Macron dans le Nord, Marine Le Pen en déplacement dans l’Yonne : retrouvez l’actualité politique du lundi 11 avrilPeu de réserves de voix pour Macron
Pour les lepénistes, les 72 % de Français qui n’ont pas choisi le chef de l’Etat ont, en fait, voté contre lui. Une analyse un peu rapide mais qui a l’avantage de la simplicité. D’ores et déjà, la députée du Pas-de-Calais peut compter sur les reports des autres candidats d’extrême droite puisque Nicolas Dupont-Aignan et Eric Zemmour ont appelé à voter pour elle. Mais surtout, Mme Le Pen est persuadée depuis plusieurs années qu’une partie de ses réserves de voix se trouve chez les abstentionnistes et à droite, mais aussi chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, selon une projection de second tour réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour France TV, Radio France, France 24, RFI, Public Sénat, LCP et Le Parisien où elle recueillerait 46 % des voix, 30 % des électeurs de M. Mélenchon choisiraient de voter pour elle, 34 % pour M. Macron et 36 % s’abstiendraient. Une part non négligeable, donc.
Marine Le Pen s’adresse « à tous ceux qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron »L’idée des stratèges du Rassemblement national (RN) est de créer une sorte de coalition des colères. La candidate d’extrême droite estime pouvoir désormais l’incarner, puisque la campagne présidentielle l’a vue se normaliser, notamment par effet de contraste avec un Eric Zemmour aux déclarations radicales et outrancières et puisque, dans l’opinion, elle ne suscite plus le même rejet qu’auparavant. Mais ce ne sera pas chose aisée.
En effet, dans la foulée des résultats, plusieurs candidats ont très vite appelé à la faire battre : l’écologiste Yannick Jadot, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel et la candidate du parti Les Républicains, Valérie Pécresse. Certes, il s’agit là de « petits » candidats ayant tous réuni moins de 5 % des suffrages. Mais le symbole compte : celui qu’un « cordon sanitaire » autour de l’extrême droite existerait encore.
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Le Monde
Argent magique
Chronique. C’était devenu une tradition, presque un héritage politique. A chaque alternance, sa « commission du bilan ». L’exercice avait commencé en 1981, quand François Mitterrand avait confié l’audit des années Giscard-Barre à un haut fonctionnaire irréprochable : François Bloch-Lainé. Les conclusions de l’ancien directeur du Trésor déçurent ceux qui, à gauche, attendaient une condamnation sans appel du septennat précédent. « Si nous avons été nuancés dans notre bilan, confiait-il alors au Monde, ce n’est pas par prudence mais par conviction. La réalité est nuancée. »
Suivirent d’autres commissions : en 1993, avec le retour de la droite au pouvoir, et en 1997, après l’arrivée du socialiste Lionel Jospin à Matignon ; puis celle de son successeur chiraco-libéral Jean-Pierre Raffarin, en 2002. La Cour des comptes prit le relais, en 2012 et 2017, au début des quinquennats de François Hollande et d’Emmanuel Macron.
Quel que soit le président élu cette année, et qu’il y ait un bilan ou non, il devra adresser très vite à Bruxelles sa trajectoire financière. En 2017, la Cour avait sans attendre souligné le manque de « sincérité » des prévisions gouvernementales. Le diagnostic était juste, puisque les dépenses de l’Etat (hors Covid-19) ont dépassé de 65 milliards d’euros la prévision initiale, selon les calculs du Sénat.
La dette, grande oubliée de la campagne présidentielle 2022Fin 2021, le déficit et la dette publics représentaient 6,5 % et 112,9 % (2 813 milliards d’euros) de la richesse nationale ; le service de la dette reste le troisième poste de dépenses de l’Etat (38,4 milliards d’euros), derrière l’éducation et la défense ; le « trou » de la Sécurité sociale a été de 24,6 milliards en 2021, après 38,4 milliards d’euros en 2020, et il faudra au moins dix ans pour remettre ses compteurs à zéro. Et puis, à quoi bon une commission ad hoc ? La Cour des comptes va poursuivre son œuvre de transparence… sans que ses mises en garde soient suivies d’effets.
Depuis trois ans, la France vit en apesanteur financière. Les Français baignent dans un doux irénisme. L’argent est devenu magique. Le débat sur la rigueur – ne parlons pas d’austérité – n’est plus de saison, et les candidats ont éludé le sujet de la maîtrise de la dette, devenu l’impensé de la campagne présidentielle. Marine Le Pen n’en a pas fait une priorité. Le mot ne figure pas dans la « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron. Même Eric Woerth, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, naguère vigie sourcilleuse de la dérive des comptes publics, s’est fait discret depuis son départ du parti Les Républicains (LR) et son ralliement au chef de l’Etat.
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L'Humanité
Football. Un nouveau fair-play financier en version light sauvera-t-il le football européen ?
ActuCensé rendre les finances des clubs de football professionnels en Europe mieux équilibrés, le fair-play financier tel qu’il a été appliqué depuis 2010 par l’Union européenne de football vit ses dernières heures pour faire place à un système plus souple mais plus ciblé. Une fausse bonne nouvelle ?
Éric SerresEn août 2009, Michel Platini, alors président de l’UEFA, avait annoncé le lancement du fair-play financier. Ce contrôle économique sur les clubs, avait pour idée simple : un club ne peut pas dépenser plus qu’il ne gagne. Un an plus tard, ce principe entrait en vigueur et permettait de réduire sensiblement les pertes. Jeudi, l’UEFA a remis les choses à plat et annoncée une autre réforme de ce fair-play. Dorénavant, il sera plus souple, mais plus ciblé. « La principale innovation va être l’introduction d’un contrôle des frais liés à l’équipe » a déclaré le président de l’instance européenne du football, Aleksander Ceferin. Les contrôles seront plus réguliers (tous les trimestres), promet l’UEFA, qui sera moins tolérante à ce propos.
Pour ne pas précipiter une vague de faillites -pour rappel le déficit cumulé du FC Barcelone est de 1,3 milliards-, l’instance européenne décide donc d’assouplir l’appréciation des déficits depuis le printemps 2020. L’UEFA s’éloigne de la stricte logique comptable du fair-play financier. Il ne s’agira plus d’exiger l’équilibre des comptes mais de limiter les dépenses allouées aux salaires, indemnités de transfert et commissions d’agent, considérés comme le principal problème économique du football.
Ainsi l’UEFA va doubler le déficit autorisé sur trois ans (à 60 millions d’euros) mais obligera les clubs à limiter leur masse salariale à 90 % de leurs revenus en 2023-2024, puis 80 % et enfin 70 % à partir de la saison 2025-2026, le temps que les contrats -souvent de trois ans- en cours arrivent à échéance. Pour Raffaele Poli, responsable de l’Observatoire du football CIES de Neuchâtel ce système permettra tout du moins aux investisseurs de gagner en prévisibilité : « ils peuvent chiffrer leur budget s’ils choisissent de dépenser au-delà du plafond salarial. »
L’UEFA met ainsi en place une forme soft de « plafond salarial » ou « salary cap », si courant en Amérique du nord dans le foot américain ou basket-ball. Soft car, les 55 fédérations sous la coupe de l’instance européenne du football ne possèdent pas les mêmes règles sociales et comptables.
Une fois les règles établies restent les sanctions. Les fautifs subiront des amendes préétablies selon l’ampleur du dépassement. Cette « taxe de luxe » imposée aux moins vertueux sera par la suite redistribuée parmi les clubs qui seront restés dans les clous. Mais il ne faut pas rêver, les retombées pour ces derniers seront des plus modestes.
Par ailleurs, l’UEFA prévoit des interdictions de recruter, limitations de prêts, mais en cas d’entorses graves ou répétées, des sanctions sportives : « interdiction d’utiliser un joueur précis acquis sur le marché, détaille Andrea Traverso, directeur financier à l’UEFA.
La déduction de points, déjà existante dans les règlements mais jamais appliquée, fera également peser une vraie menace. Dès la saison prochaine, mais encore davantage à partir de 2024, lorsque la Ligue des champions aura une formule Championnat dans sa première phase. Enfin, une dernière mesure toujours en discussion risque de voir le jour. Il s’agirait de reléguer un club d’une compétition à une autre. Qualifiée pour la C1, une équipe pourrait se retrouver en Ligue Europa. Ou en Ligue Europa Conférence si elle devait normalement disputer la Ligue Europa. Les conséquences seraient donc sportives, mais aussi économiques, puisque les retombées financières des trois compétitions sont très différentes.
Toutes ces nouvelles règles joueront dans la bataille entre clubs historiques et nouveaux mastodontes aux ressources illimitées et ce d’autant plus que l’abaissement progressif du plafond salarial laissera à ces derniers de flamber encore deux saisons pour faire le plein. Andrea Traverso, quant à lui, réfute cette idée de laisser-aller qui permettrait aux clubs les plus dépensiers comme le PSG ou City de faire comme bon leur semble : « Nous avons simplement voulu corriger les faiblesses du système, le rendre encore plus transparent. Mais les clubs ne peuvent pas faire tout ce qu’ils veulent, car ils seraient sévèrement punis. Et ils le savent. » Affaire à suivre…
uefafootball Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : pour Christian Jacob, “aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen” au second tour
La direction des Républicains a tranché. Lundi 11 avril, celle-ci a voté une motion selon laquelle, au second tour de l’élection présidentielle, « aucune voix ne [pourra] se porter sur Marine Le Pen », dont « le projet politique et économique [les] conduirait au chaos ». L’annonce a été faite par le président des Républicains, Christian Jacob, comme le rapporte Le Figaro.
« Un adversaire déterminé »
« Notre famille politique a toujours été et reste un adversaire déterminé » du Rassemblement national, a ensuite précisé Christian Jacob, le président de LR, à l’occasion d’une conférence de presse. Au lendemain du crash historique de Valérie Pécresse, il a par ailleurs assuré que « les Républicains ne sont fongibles ni dans le macronisme, ni dans le lepénisme ».
Dimanche 10 avril, les Français ont fait leur choix, dans les urnes. Les deux candidats qui s’affronteront le 24 avril prochain seront Emmanuel Macron, qui a recueilli 27,6 % des voix, et Marine Le Pen, qui en a récolté 23,4 %. Un sondage Elabe pour BFM TV et L’Express annonce d’ores et déjà l’actuel locataire de l’Elysée comme gagnant, avec 52 % des voix, contre 48 % pour son adversaire, la candidate frontiste.
Le Monde
Au programme du lundi 11 avril
Live animé par Julien Lemaignen, Brice Laemle, Jérémie Lamothe et Simon Auffret
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Au lendemain d’un premier tour qui a vu le chef de l’Etat l’emporter devant Marine Le Pen, avec Jean-Luc Mélenchon en troisième position, nous suivrons aujourd’hui toutes les réactions politiques à ce résultat.
Les résultats
Nos articles pour approfondir
Les essentiels de la campagne
L'Humanité
La chronique. Surcharge de travail et harcèlement moral
ActuCécile RousseauAvocate
L’article L.1152-1 du Code du travail définit le harcèlement moral comme des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité, d’altérer la santé physique ou mentale, ou de compromettre l’avenir professionnel. Il suffit donc que les faits subis par le salarié soient répétés et qu’ils aient pour effet une dégradation des conditions de travail, ou de la santé, pour que le harcèlement moral puisse être constitué.
Or, une surcharge de travail régulière peut dégrader les conditions de travail et avoir des impacts sur l’état de santé des salariés. À ce titre, et conformément à la définition du harcèlement moral, cette surcharge de travail a parfaitement vocation à être qualifiée de harcèlement moral. C’est ce qu’est venu rappeler la cour d’appel de Paris dans un dossier où une salariée effectuait de nombreuses heures, supplémentaires, de surcroît non payées. Cette salariée particulièrement impliquée dans ses fonctions assumait une charge de travail considérable du fait de l’attribution de nouvelles missions dans un contexte où certaines de ses collègues étaient absentes, notamment pour maladie. Elle remontait ses difficultés d’organisation et de surcharge à sa hiérarchie, qui ne prenait pas en compte ses mails d’alerte. Pire, ces derniers renversaient la situation en lui reprochant « une communication agressive ».
Épuisée et ignorée dans ses revendications légitimes, la salariée était placée en arrêt maladie et saisissait le conseil de prud’hommes d’une demande en résiliation judiciaire, dont elle était déboutée. Cinq années après son premier arrêt maladie, elle obtenait enfin gain de cause devant la chambre sociale de la cour d’appel de Paris, qui condamnait la société à verser à la salariée 150 000 euros en réparation de la résiliation judiciaire de son contrat de travail, du paiement de ses heures supplémentaires, du travail dissimilé et du harcèlement moral suivi.
À ce titre, la cour d’appel jugeait : « Ce mode de gestion du personnel qui consiste à tirer profit du fort investissement de sa salariée, sans retour et sans réponse à ses demandes, notamment d’organisation de son travail, est constitutif de harcèlement dès lors que, comme en l’espèce, la santé de la salariée s’en est trouvée considérablement dégradée comme le démontre l’ensemble des éléments médicaux versés au débat. » La violation de la législation sur le temps de travail est ainsi susceptible, non seulement d’exposer l’employeur à être condamné aux rappels de salaires afférents aux heures travaillées et non payées, mais également à des dommages et intérêts pour harcèlement moral.
Chronique juridique Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan ont séduit 40 % des électeurs catholiques, selon une étude
Le premier tour de l’élection présidentielle, qui s’est déroulé dimanche 10 avril 2022, est riche d’enseignements. Les résultats ont mis en lumière le fait que le vote des catholiques avait tendance à s’ancrer à droite et à se radicaliser, selon une étude Ifop réalisée pour La Croix. Ce qui a le plus retenu l’attention des sondeurs, c’est la ventilation des résultats au sein du groupe des catholiques. Ainsi, les écarts sont forts entre les catholiques pratiquants réguliers, occasionnels et non-pratiquants.
Dans le détail, concernant le vote conservateur, si l’on cumule les scores obtenus par Marine Le Pen, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, il atteint 40 % chez les catholiques, contre 32,4 % pour l’ensemble des Français. D’autre part, il est aussi de 40 % chez les seuls pratiquants réguliers, mais avec un « sur-vote » pour Eric Zemmour (16 %) et un « sous-vote » pour Marine Le Pen (21 %), notent nos confrères. Chez les non-pratiquants, le rapport s’inverse : 7 % pour l’ex-journaliste et 29 % pour la candidate RN.
78 % des catholiques se sont rendus aux urnes
D’après cette même enquête, les catholiques, pris dans leur ensemble, ont voté largement pour un axe qui s’étend du centre jusqu’au vote conservateur : ils sont 29 % à avoir choisi Emmanuel Macron (27,84 % au niveau national) ; 27 % pour Marine Le Pen (23,15 %) ; et 10 % pour Eric Zemmour (7,07 %). Quant à la candidate de la droite, Valérie Pécresse, elle a réalisé 7 % ; autrement dit, un score également supérieur à sa moyenne nationale (4,78 %), poursuit La Croix. Toutefois, les catholiques ne sont que 14 % à avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon, contre 21,95 % de l’ensemble des votants.
Quid de la participation ? Le civisme des catholiques s’est confirmé, dimanche 10 avril, puisqu’ils sont 78 % à s’être rendus aux urnes. Un chiffre qui monte à 86 % chez les pratiquants réguliers, contre 75 % des inscrits. En 2017, lors du premier tour de l’élection présidentielle, d’après une enquête Ifop réalisée pour Le Pèlerin, les catholiques avaient voté à 28 % pour François Fillon, à 22 % pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ainsi qu’à 6 % pour Nicolas Dupont-Aignan. Quant aux catholiques pratiquants réguliers, les scores étaient alors de 55 %, 19 %, 12 % et 2 %.
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Les métallos de la SAM ne lâchent rien
Un jour avecDepuis plus de quatre mois, les employés de la Société aveyronnaise de métallurgie veillent sur la fonderie d’aluminium de Viviez, alors qu’un projet de reprise semble possible. Une présence jour et nuit qui a renforcé les liens de solidarité.
Bruno VincensViviez (Aveyron), envoyé spécial.
Une pancarte égrène le temps qui passe : 137 e jour, ce vendredi, de présence dans l’usine. Des conteneurs alignés protègent l’entrée. Un petit groupe s’affaire à la cuisson des merguez pour le couscous préparé au même moment par Zine. Près du barbecue, Nathalie raconte qu’elle a consacré vingt-six ans de sa vie à la SAM (Société aveyronnaise de métallurgie) : « Je m’occupais de la conception des moules (qui produisaient les pièces pour automobiles – NDLR). » Nathalie est là « depuis le premier jour », le 22 novembre, lorsque le personnel du sous-traitant de Renault décida de veiller 24 heures sur 24 sur les machines-outils, les moules, l’immense stock de pièces usinées. Pas question de voir l’outil de travail s’envoler ! Face au retrait du constructeur, la lutte est tenace pour maintenir la fonderie d’aluminium à Viviez, dans le bassin de Decazeville.
« Je serai là jusqu’au dernier jour ! »
Comment tuer le temps dans une usine à l’arrêt ? « Je trouve à m’occuper, répond Nathalie. Je fabrique des tracts, des affiches. Il y a toujours un sujet de conversation avec les collègues ou un journal qui traîne avec un sudoku à faire. » Les concours de belote ? « Non, je connais à peine les règles. Mais on a en permanence des gâteaux apportés par des habitants du bassin. Certains ont pris des kilos ! »
Nathalie l’avoue tout de même : « Parfois, les journées sont longues. » Près du barbecue, Bernard est attentif aux merguez. Cet ancien responsable de l’équipe de nuit à la fonderie totalise trente-sept ans d’ancienneté à la SAM. Comme beaucoup, il assure ici une présence régulière : « Et je serai là jusqu’au dernier jour ! Avec cette lutte, on a créé des liens forts. Des collègues de travail sont devenus des copains. Cette amitié, c’est énorme, et personne ne pourra nous l’enlever. »
« Même pas peur ! »
Bernard raconte les journées : « On parle de chasse, de pêche, de tout, de la vie. Avec certains, on parle de la présidentielle. » Il ajoute, l’œil malicieux : « J’ai parié avec un collègue que Macron ne serait pas au second tour. »
Le couscous est fin prêt. Zine, aux fourneaux depuis la veille, est le boute-en-train de l’équipe : « J’usinais des pièces pour Renault, maintenant je suis cuistot. Il faut savoir tout faire à la SAM ! » explique celui qui porte un tablier à l’effigie de la Joconde. En sortant de la cuisine, il montre un carter d’embrayage qu’il a produit : « C’est vache ce que nous a fait Renault, alors qu’on commençait à travailler pour des véhicules électriques. »
Depuis le 5 avril, la présence des salariés dans les murs de l’usine est jugée illégale par le tribunal de Rodez. « Les CRS peuvent venir avec leurs boucliers et leurs matraques ! Même pas peur ! » rigole Zine. Comment se passent les journées ? « On parle de nos déboires, alors qu’on ne boit pas ! »
Le bâtiment de maintenance, transformé en salle à manger
Les couscoussiers sont posés sur un Fenwick qui d’habitude transporte de l’aluminium liquide. L’engin est conduit par JR. Il peste contre les mandataires du cabinet toulousain Egide qui veulent l’évacuation de la fonderie et, sans doute, vendre tout ce qu’elle contient : « Ils n’ont pas d’âme, ils ont un cœur de pierre. » Mais, pour Zine : « Les mandataires sont tombés sur plus forts qu’eux ! »
Vient le moment tant attendu de la dégustation avec 70 convives attablés dans le bâtiment de maintenance, transformé en salon-salle à manger et lieu de vie. Applaudissements pour le cuistot. Ici sont pris les repas. Ici les métallos aveyronnais ont suivi sur un écran plat la marche du XV de France vers le Grand Chelem.
« Plus jamais de ma vie je n’achèterai une Renault ! »
Au moment du café, Joris, 30 ans, explique qu’il y a passé les 24, 25 et 31 décembre : « Je n’ai pas vu ma famille à Noël. C’est atypique de passer les réveillons dans une usine ! » Avant de s’orienter vers la métallurgie, il avait obtenu un bac professionnel hôtellerie : « Ça me sert pour la préparation des repas ! L’après-midi, je m’occupe des dossiers pour les prud’hommes (282 salariés demandent des indemnités supra- légales à Renault – NDLR). » Si la voiture de Joris arbore un losange, il assure : « Plus jamais de ma vie je n’achèterai une Renault ! »
Embauchée en 1996, Stéphanie a été ouvrière de production avant de travailler au service des expéditions et emballages. « À 20 ans, je pleurais pour ne pas rester à la SAM, aujourd’hui je pleure pour ne pas en partir. »
« Tant qu’on est ensemble, ce n’est pas fini »
Elle est née « à Decaze », y a toujours vécu, a vu ses parents perdre leur emploi. « C’est la tragédie du bassin. » Les dirigeants de Renault ? « Ils ont arrêté nos projets de vie. Ils n’ont pas le droit ! » Stéphanie, « maman solo », parle de Lucas, son fils de 11 ans : « Quand on a un enfant, on a envie de lui promettre plein de belles choses. »
Tous les jours, elle est donc présente et espère voir aboutir le projet de reprise par MH Industries : « Tant qu’on est ensemble, ce n’est pas fini. » Joris approuve : « Il y a un horizon pour la SAM, sinon je ne serais pas là. » Dans cette fonderie d’aluminium, c’est Zine qui le dit : « J’y crois dur comme fer. »
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[Jamet] Macron sur une voie de barrage
Tous les augures contemporains – sondeurs, politologues, politiciens et commentateurs – pour une fois à l’unisson, le prédisaient depuis des mois. L’élection présidentielle de 2022 serait marquée par une abstention massive. Les augures voyaient juste. Sans égaler le record historique de 2002, environ un quart des électeurs inscrits n’ont pas cru bon d’exercer le droit fondamental que leur reconnaissent nos institutions et qui leur confère une fois tous les cinq ans et pour une durée de cinq ans, le pouvoir de choisir en toute liberté le président de la République française.
Indifférence (coupable), scepticisme, rejet, dégoût de la politique en général, plus particulièrement de la classe politique, médiocrité d’une campagne prise entre Covid et Ukraine, niveau et crédibilité des candidats en lice, colères, fatigue, désespoir, toutes ces causes ont concouru et il y a là un sujet de préoccupation majeur. Qu’on le déplore, qu’on s’en inquiète ou qu’on s’en moque, si la régularité du scrutin ne saurait être mise en cause, la cohésion de la cité est affaiblie et la légitimité du vainqueur final écornée par le retrait de millions de citoyens chacun sur son petit Aventin. Ainsi Emmanuel Macron n’a-t-il obtenu ce 10 avril, avec les suffrages de 28 % des votants, que 20 % des inscrits. Il n’était donc pas le premier choix de 80 % des Français.
C’est dire que si le président sortant apparaît d’ores et déjà comme le favori du 24 avril, sa base de départ, à l’orée d’un probable second quinquennat, sera singulièrement étroite. Le fragile vainqueur du premier tour en est aussi le premier conscient. D’où sa promesse de prendre en compte la réalité du pays telle que l’a reflétée le scrutin et d’élargir sa majorité à toutes les bonnes volontés. Donc de ne pas rééditer l’erreur irréparable commise par Jacques Chirac en 2002. Plébiscité face à Jean-Marie Le Pen, Chirac, à peine réélu, fit tout au long d’un quinquennat vide et creux comme s’il devait son triomphe à sa bonne mine, au soutien de ses partisans, les maigres 19 % qui l’avaient choisi dès le premier tour, et non au raz-de-marée des millions de naïfs qui, grossissant son score de quelque soixante points, le rejoignirent pour faire barrage au retour de la « bête immonde ».
Une demande d’autorité. Un besoin de sécurité. Une crainte sur notre identité. Rien de moins. Mais rien de plus, et surtout rien d’autre.
Plus subtil et apparemment plus modeste que le lointain prédécesseur qui étonna les Français par son ingratitude, Emmanuel Macron s’est engagé à se “réinventer”, ce qui n’engage à rien, mais fait toujours bon effet dans la conversation. En revanche, il a enfourché après Chirac et comme Chirac, le bon vieux dada, réputé increvable, de l’antifascisme et lancé un vibrant appel à la mobilisation générale pour faire barrage contre le danger mortel que son adversaire ferait courir à la République.
Ainsi est annoncé ce qui sera le thème majeur de la campagne du président-candidat, ainsi est fixé ce qui sera selon lui l’enjeu du 24 avril : rien de moins que la survie de notre démocratie. La recette est éprouvée, elle a fonctionné. Est-elle encore bonne ? N’aurait-elle pas vieilli ? La peur de Marine Le Pen sera-t-elle plus forte que la détestation d’Emmanuel Macron ? Quinze jours de sermons, de prières, de processions et d’anathèmes contre le fascisme qui ne passera pas annuleront-ils onze ans de patiente dédiabolisation ?
La “droitisation” de la France est évidente. Entre Marine Le Pen, Éric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle et, marginalement, Valérie Pécresse, plus de 35 % des votants ont choisi une droite, parfois extrême, que le président entend excommunier et confondre sous la dénomination satanique d’extrême-droite. Qu’en est-il ?
Les idées et les propositions de Marine Le Pen s’inscrivent clairement dans une logique de rupture. Davantage encore et plus radicales, celles d’Éric Zemmour (ou dans un tout autre registre, celles de Jean-Luc Mélenchon). Mais que traduit, que signifie cette montée, sans précédent depuis le boulangisme, de la droite ? Une demande d’autorité. Un besoin de sécurité. Une crainte sur notre identité. Rien de moins. Mais rien de plus, et surtout rien d’autre.
Où sont les constituants naturels et aisément identifiables du fascisme ? Où le culte du chef ? Où la réduction de l’éventail politique au parti unique ? Où les défilés nocturnes à la lumière des torches ? Où les milices armées ? Où les attentats ? Où les violences ? Où les autodafés ? Où la menace sur le pluralisme et les libertés ? Où le coup d’État ? À quelques excès verbaux qu’ait pu donner lieu la chaleur d’une réunion ou la passion d’un débat, ce n’est jamais par les armes, mais toujours par les urnes qu’est passé et que passe le combat politique de cette nouvelle droite qui, au passage, vient d’enterrer définitivement l’ancienne, la droite “républicaine”. La République n’est pas en danger parce qu’Emmanuel Macron serait en péril. Gardons notre sang-froid.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Solène L'Hénoret et Eléa Pommiers
- L’Ukraine a annoncé dimanche que plus de 1 200 corps avaient été découverts à ce jour dans la région de Kiev, lieu d’atrocités commises lors de l’occupation russe le mois dernier. La procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a également fait état de 5 600 enquêtes ouvertes pour crimes de guerre présumés.
- Les frappes aériennes et les bombardements ont continué sur l’Ukraine : dimanche, ils ont fait au moins deux morts à Kharkiv et sa banlieue, a annoncé le gouverneur régional, Oleh Synehoubov. A Dnipro, grande cité industrielle d’un million d’habitants, une pluie de missiles a anéanti l’aéroport local, déjà frappé le 15 mars. Le nombre de victimes est encore inconnu.
- Six agents des services de renseignement russes opérant sous couverture diplomatique ont été identifiés en France et vont être expulsés, a annoncé lundi le ministère des affaires étrangères français.
- L’office européen de police Europol a déclaré, lundi, avoir lancé une opération visant les avoirs des personnes et entreprises russes sanctionnées en raison de la guerre en Ukraine. L’agence, qui siège à La Haye, a lancé cette opération baptisée « Oscar » conjointement avec les Etats membres de l’UE, ainsi que les agences Eurojust et Frontex.
- Après son entrevue avec Vladimir Poutine, le chancelier autrichien, Karl Nehammer, s’est dit « pessimiste » à l’égard de la « logique de guerre de Poutine ». C’était le premier dirigeant européen à se rendre à Moscou depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février.
- La Banque mondiale a publié, dimanche soir, des prévisions économiques catastrophiques pour l’Ukraine et a mis en garde contre un scénario encore plus sombre si le conflit s’enlisait. En 2022, le produit intérieur brut (PIB) de l’Ukraine va plonger de 45,1 % – bien pire que les 10 % à 35 % projetés il y a un mois par le Fonds monétaire international –, celui de la Russie de 11,2 %, selon les dernières projections de l’institution de Washington.
- Plus de 4,4 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l’invasion de leur pays par la Russie, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés. L’Organisation des Nations unies estime, par ailleurs, à 7,1 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.
- Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme faisait état, le 9 avril, de 4 149 victimes civiles en Ukraine, dont 1 766 tués, précisant que « les chiffres réels sont considérablement plus élevés, étant donné que la réception d’informations en provenance de certains endroits où se déroulent des hostilités intenses a été retardée, et que de nombreux rapports doivent encore être corroborés », notamment à Marioupol.
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Décryptages. Dans le Donbass, les civils continuent de fuir face à de nouvelles menaces russes
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Analyse. Entre la Russie et l’Occident, les ambiguïtés d’une partie du monde
Portrait. Le monde selon Poutine : la croix et la bannière
Décryptage. Le massacre de Kramatorsk soulève l’indignation internationale
Tribune. « Une des premières victimes collatérales de la guerre en Ukraine est le groupe de Visegrad »
Reportage. « Dans ma valise, j’ai entassé nos quatre vies et, coincées entre les chaussettes, les âmes aimées de ceux qui sont restés en Ukraine, dans l’enfer »
Chronique. Le « Donbass » dans « Le Monde », une région figée dans la guerre
Factuel. Les armes qui ont fait la différence
Vidéo. A Borodianka, une situation « bien plus horrible » qu’à Boutcha
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
Le Figaro
Renaud Girard: «Tragique engrenage au Donbass»
Renaud GirardCHRONIQUE - Même si le peuple ukrainien accepte un jour de renoncer à adhérer à l’Otan - ce qui est tout sauf certain -, le pays continuera à s’équiper d’armes occidentales.
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine dure depuis plus d’un mois et demi. Elle n’est donc pas la blitzkrieg qu’elle était censée être dans la tête des dirigeants russes. Dans le même intervalle de temps, au printemps 1940, l’Allemagne avait réussi à vaincre l’armée de la France et le corps expéditionnaire du Royaume-Uni, deux puissances qui avaient gagné la guerre vingt-deux ans plus tôt. Les Français avaient été défaits, mais ils s’étaient battus avec courage, perdant 60.000 soldats, morts au champ d’honneur. Les Britanniques avaient eu quant à eux 4500 tués sur le sol français.
Pour justifier son «opération militaire spéciale» auprès du peuple russe, le maître du Kremlin avait présenté, dans une allocution télévisée le 24 février 2022, deux objectifs stratégiques: la «dénazification» de l’Ukraine et sa démilitarisation. Il est clair aujourd’hui que le président russe n’a plus aucune chance d’atteindre les deux buts qu’il s’était fixés.
Reconstruire demain
Il n’y aura pas de changement de régime et pas de marionnette prorusse à Kiev. Le président ukrainien Zelensky (qui n’est pas un nazi, mais un Juif dont les grands-parents sont morts dans la Shoah) est ressorti plus fort et plus populaire que jamais de cette épreuve, qu’il a traversée avec courage et grande intelligence. Son armée a repoussé l’ennemi devant Kiev et Kharkiv. Grâce à son génie pour la communication politique, il a réussi à conquérir les opinions publiques et les gouvernements de tous les pays occidentaux. Dans les guerres de Yougoslavie, perdues par les Serbes, la communication avait déjà joué un rôle crucial. L’Amérique, la Grande-Bretagne et l’Union européenne sont désormais prêtes à dépenser des dizaines de milliards d’euros pour maintenir l’Ukraine à flot, pour l’armer aujourd’hui, pour la reconstruire demain, pour l’admettre dans l’UE après-demain.
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La démilitarisation de l’Ukraine est également une illusion. Même si le peuple ukrainien accepte un jour de renoncer à adhérer à l’Otan - ce qui est tout sauf certain -, le pays continuera à s’équiper d’armes occidentales modernes, afin de dissuader une nouvelle agression russe. En visite à Kiev le samedi 9 avril 2022, le premier ministre britannique s’est engagé à livrer à l’Ukraine des missiles antinavires. Cela va rendre plus difficile le bombardement des troupes ukrainiennes du sud du pays par les navires russes croisant en mer d’Azov ou en mer Noire. Les missiles antichars Javelin américains ont déjà paralysé les colonnes blindées russes, tandis que les Stinger ont empêché les Russes de poursuivre leurs opérations héliportées.
Toutes choses égales par ailleurs, cette guerre de Poutine fait penser au fiasco de l’expédition navale qu’avait lancée le tsar Nicolas II contre le Japon en 1904-1905. Même démesure dans le but de guerre (Nicolas visait le contrôle de la lointaine Corée). Même mépris des capacités de combat de l’adversaire. Même impréparation militaire russe. Même nullité du renseignement.
Face à un tel échec, le joueur Poutine pourrait très bien prendre sa paume et se retirer d’Ukraine, gardant seulement les deux républiques sécessionnistes prorusses de Donetsk et de Louhansk, transformées aussitôt en hérissons militaires. Mais il ne le fera pas car il a besoin d’un narratif crédible pour la population russe. Ce narratif ne peut être que celui d’une victoire militaire - tant pis si c’est une victoire à la Pyrrhus. Il s’agit aujourd’hui pour Poutine de conquérir l’ensemble du Donbass, tout le littoral de la mer d’Azov, et de sécuriser l’accès de la péninsule de Crimée en eau potable du fleuve Dniepr. S’il réussit sa manœuvre de prendre en tenailles, par le nord et par le sud, la partie occidentale du Donbass, il pourra convaincre sa population qu’il a sauvée pour toujours les russophones pro-Moscou de l’est de l’Ukraine.
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Mais l’armée ukrainienne, dopée par l’odeur de la victoire et les armes occidentales, ne se laissera pas faire. Elle défendra durement la frange du Donbass qu’elle contrôle encore, les villes moyennes de Sloviansk, Kramatorsk, Artemovsk, Kostiantynivka, Avdiivka, Marinka, lesquelles seront pilonnées par l’artillerie lourde russe. Le Donbass va donc terriblement souffrir de cet engrenage militaire.
Ensuite, deux hypothèses se profilent. La première est que les divisions russes s’embourbent à nouveau et le Kremlin devra trouver le moyen de les exfiltrer au plus vite. La seconde, qui reste la plus probable, est que la conquête ait lieu et que les Russes engrangent ce succès tactique (un Donbass en ruine), pour regonfler la propagande d’État.
Ensuite, il restera à Poutine à expliquer au peuple russe son triple échec stratégique: le renforcement sans précédent de l’Otan (que la Finlande et la Suède devraient prochainement rejoindre), la militarisation définitive de l’Ukraine, l’isolement économique durable de la Russie.
Guillaume Bigot: «Prétendre que l'invasion de l'Ukraine accélère la construction européenne est un contresens»
FIGAROVOX /TRIBUNE - La guerre en Ukraine n'entraîne nullement un réveil stratégique de l'Union européenne, objecte l'éditorialiste.
Dialogue en altitude sur les conséquences de la guerre en Ukraine
Hubert Védrine, Jean-Pierre Le Goff et Michel Goya; le Figaro fit converser jeudi soir salle Gaveau un ancien ministre, un sociologue et un militaire au sujet de l’invasion russe.
L'Humanité
Héroïnes romantiques, quelques portraits
Prescription cultureExposition Des figures féminines, revisitées ou inventées par le romantisme, se dévoilent dans une centaine d’œuvres, peintures, sculptures, manuscrits et objets d’art.
Marie-José SirachElles s’appellent Sapho, Antigone, Jeanne d’Arc, Marie Stuart, Cléopâtre, Héloïse, Juliette, Ophélie, Esméralda, Atala. Elles sont des figures féminines historiques ou mythologiques dont les destinées, tragiques, forcément tragiques, ont inspiré peintres, sculpteurs, poètes et musiciens.
Au XIXe siècle, siècle tourmenté à tous points de vue, ces héroïnes ont concentré l’attention de tous les arts pour être célébrées, majoritairement par ces messieurs : Gros, Fragonard, Delacroix… Mais les commissaires de cette exposition, Gaëlle Rio et Élodie Kuhn, ont déniché des travaux d’artistes femmes, la plupart du temps remisés dans les réserves, et les ont accrochés au même titre que ceux de leurs homologues masculins. C’est ainsi que l’on peut observer, ou admirer, c’est selon, des œuvres de Marie d’Orléans, Félicie de Fauveau, Frédérique O’Connell qui côtoient les écrits de Madame de Staël et de George Sand, tandis que sont mises à l’honneur des actrices et danseuses, Harriet Smithson, Marie Taglioni, Rachel, Mademoiselle Mars, Fanny Elssler ou la Malibran.
bondieuseries et pétroleuses
Découpée en trois séquences – « Héroïnes du passé : mythe et histoire » ; « Héroïnes de fiction » et « Héroïnes en scène » –, l’exposition offre un éventail de peintures, plutôt académiques, où la figure féminine défie l’histoire tel ce haut-relief réalisé par Félicie de Fauveau présenté au Salon de 1827 qui, loin des visages auréolés de mystère et de douleur d’une Marie Stuart quittant la France, d’Édouard Hamman, en 1863, sculpte les traits durs et le geste assuré de la reine Christine de Suède refusant la grâce de son écuyer Monaldeschi. Au XIXe, l’Église reprend en main l’histoire de la bergère de Domrémy. Jeanne d’Arc devient une icône encensée pour sa foi inébranlable ( Jeanne d’Arc sur le bûcher, de Fragonard, en 1822 , Jeanne d’Arc malade, interrogée dans sa prison par le cardinal de Winchester, de Paul Delaroche, 1824, ou la sculpture de Marie d’Orléans, Jeanne d’Arc en prière, de 1837). Beaucoup de bondieuseries qui contrastent avec les portraits de quelques pétroleuses d’alors, l’allégorie de la République ou cette lithographie de Jeanne Deroin portée en triomphe tenant un calice portant l’inscription “suffrage universel des femmes”, qui avait osé se présenter aux législatives de 1849 alors que les femmes n’avaient pas le droit de vote.
Si la figure féminine, beauté diaphane, fragile, regard implorant, silhouette pétrifiée dans la mort, souvent un sein dénudé raconte une femme plutôt victime, les portraits des actrices et danseuses contrastent étonnamment avec ce festival de femmes éplorées, malmenées par les hommes et l’histoire. Les différents tableaux, sculptures ou lithographies de la danseuse Marie Taglioni, ceux de l’actrice Rachel ou de la Malibran ou encore le délicat Vase au portrait de l’actrice anglaise Harriet Smithson racontent des femmes libres. On songe aux mots de Marie-Camille de G., auteur (autrice) anonyme qui, à propos du Salon de 1834, écrit dans la Tribune des femmes : « En sortant du musée, il vous vient une pensée triste. Des batailles, des naufrages, des échafauds, des paysages, des portraits, des milliers de tableaux, et si peu de pensées d’avenir ! (…) Artistes ! Si vous aimez la femme, (…) montrez-la grandissant en liberté ! »
Expositions Le Monde
Marine Le Pen et Emmanuel Macron, deux programmes diamétralement opposés
Economie, institutions, Europe… les projets des deux finalistes de l’élection présidentielle divergent sur bien des points, même si quelques convergences existent.
Cinq ans plus tard, l’affiche du second tour de l’élection présidentielle est la même. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont terminé en tête du premier tour du scrutin, dimanche 10 avril. Les électeurs devront départager le 24 avril deux projets, dans l’ensemble, radicalement opposés, même si certains sujets de convergence existent.
Comparez les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen à l’élection présidentielleUne grande opposition sur les retraites
Les deux finalistes du second tour partagent certaines convergences de vue sur l’économie. Ainsi, tous les deux prônent une politique économique tantôt libérale, tantôt interventionniste. Tous deux sont également favorables à une baisse des droits de succession et une suppression de la redevance audiovisuelle.
Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucieMarine Le Pen se démarque cependant d’Emmanuel Macron sur certains points. Elle prône par exemple la suppression de l’impôt sur la fortune immobilière pour le remplacer par un nouvel impôt sur la fortune financière. Elle propose de baisser la TVA à 5,5 % sur l’énergie. Elle souhaite également une renationalisation des autoroutes.
Emmanuel Macron, lui, veut tripler le montant de la prime exceptionnelle exonérée de charges et d’impôts. Il souhaite également conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à une « activité effective » et adapter les règles de l’assurance-chômage en fonction de la situation du marché de l’emploi.
Surtout, les deux candidats s’opposent sur les retraites, ce qui sera probablement l’un des grands sujets de débats de l’entre-deux-tours. La candidate du RN défend un âge légal de la retraite à 60 ans (pour ceux qui ont travaillé avant 20 ans et pendant quarante ans). Emmanuel Macron, lui, veut le relever à 65 ans et envisage toujours une réforme des retraites plus vaste.
La carte des résultats de la présidentielle 2022 : visualisez les votes commune par communeEn accord sur le nucléaire, pas sur les énergies renouvelables
Emmanuel Macron défend dans son programme la relance de la filière nucléaire française, avec la construction de six premières centrales de nouvelle génération. Il est aussi favorable au développement des énergies solaire et éolienne (avec notamment cinquante parcs éoliens en mer d’ici à 2050) ainsi que de l’hydrogène. Il veut également instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Europe et proposer une offre de voitures électriques de location à des prix abordables.
Marine Le Pen est également favorable au nucléaire. Elle souhaite, en revanche, un moratoire sur l’énergie éolienne et solaire. Son programme comprend aussi la reconnaissance constitutionnelle du statut juridique des animaux.
Les deux candidats ont été critiqués par plusieurs organisations indépendantes pour les lacunes de leurs propositions environnementales. Le cercle de réflexion The Shift Project a mis en doute « la crédibilité de la stratégie proposée » par Marine Le Pen en matière de transition environnementale. Quant à Emmanuel Macron, il leur a répondu en retard, l’association n’a donc pas analysé son programme. Le Réseau action climat a, lui aussi, mis en doute les engagements des deux finalistes de l’élection présidentielle dans son analyse de leurs programmes environnementaux.
Référendum contre grand débat permanent
Les réformes institutionnelles souhaitées par Marine Le Pen sont des constantes du programme du Rassemblement national. En premier lieu, l’usage du référendum pour laisser le vote populaire trancher certaines questions, qu’il se fasse à l’initiative du gouvernement ou des électeurs, avec un référendum d’initiative citoyenne. La candidate d’extrême droite veut, en outre, instaurer la proportionnelle et revenir au septennat non renouvelable.
Emmanuel Macron, en revanche, n’est pas un grand partisan du référendum. Il ne l’a d’ailleurs pas utilisé lors de son quinquennat. Il s’est cependant converti à la concertation depuis la crise des « gilets jaunes ». Pendant sa campagne, le président candidat a affirmé à plusieurs reprises vouloir associer davantage les citoyens à la décision politique, avec un « nouveau grand débat », qui serait « permanent », sur des grandes réformes.
Une divergence nette sur l’Europe
En 2022, comme en 2017, Emmanuel Macron se positionne comme un candidat ouvertement pro-européen. Le président sortant a d’ailleurs profité de l’actuelle présidence française du conseil de l’Union européenne (UE) pour mettre en avant cet axe de son programme. Il propose notamment d’assurer l’autonomie énergétique de l’Europe et de renforcer les capacités des armées européennes et leur coordination.
Marine Le Pen, elle, ne propose plus directement de sortir de l’UE ou d’abandonner l’euro. Mais la candidate est en délicatesse sur ce terrain, puisqu’une large part de son programme resterait, en l’état, inapplicable dans le cadre des traités européens actuels. Officiellement, elle plaide pour renégocier ces textes. Mais elle affirme aussi vouloir consacrer la supériorité des lois françaises sur les lois européennes, au risque de mettre la France au ban de l’UE.
La politique étrangère, autre sujet de clivage
Emmanuel Macron comme Marine Le Pen ont exprimé leur souhait d’une résolution rapide de la guerre en Ukraine, et refusent que la France devienne cobelligérante. Mais alors que le président en exercice a été moteur dans la mise en place de sanctions contre la Russie, la présidente du RN estime que celles-ci menacent le pouvoir d’achat des Français.
Emmanuel Macron souhaite ne pas rompre le dialogue avec Vladimir Poutine. Marine Le Pen, dont le parti continue de rembourser un emprunt à un créancier russe, va plus loin, et propose dans son programme de rechercher une « alliance avec la Russie sur certains sujets de fond » comme la sécurité européenne.
Les deux candidats au second tour se montrent attentifs au souhait du Kremlin que l’Ukraine n’intègre pas l’OTAN. Mais à l’inverse du président sortant, Mme Le Pen milite par ailleurs pour une sortie de la France du commandement intégré de la France à l’issue de la guerre en Ukraine, au nom de l’indépendance et de la souveraineté militaire.
Les finalistes de l’élection présidentielle s’opposent également sur les traités de libre-échange. La candidate souverainiste a promis de s’opposer aux traités en cours de négociation, comme le CETA, qui doit lier l’Union européenne et le Canada, alors qu’Emmanuel Macron estime que cet accord va « dans le bon sens » et doit aller à son terme, malgré les critiques sur son possible impact environnemental.
Sur l’immigration, Marine Le Pen beaucoup plus radicale
Emmanuel Macron comme Marine Le Pen sont sur une ligne consistant à limiter le droit d’asile. Le premier propose de faciliter l’expulsion des personnes déboutées ; la seconde veut que ces demandes soient faites en amont auprès des ambassades françaises à l’étranger, avant toute immigration.
De même, les deux candidats sont pour un durcissement de l’accès à la nationalité française, quoique dans des proportions qui diffèrent : le président sortant veut le conditionner à la maîtrise du français, sa concurrente veut supprimer le droit du sol et l’acquisition automatique de la nationalité par le mariage. Elle compte aussi inscrire dans la Constitution les circonstances menant à la déchéance de nationalité.
Marine Le Pen est également favorable à l’expulsion systématique des « clandestins, délinquants et criminels étrangers », ainsi que des mineurs sans papiers. Elle prétend également économiser plus de 15 milliards d’euros par an en appliquant sa « préférence nationale » sur les aides sociales, en excluant les bénéficiaires étrangers (ce qui contrevient au principe d’égalité inscrit dans la Constitution actuelle, et nécessiterait donc une révision constitutionnelle).
Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, Jean-Luc Mélenchon en arbitre, et derrière, un chaos politiqueUn contraste moins marqué sur les sujets de société
Sur l’éducation, le président sortant souhaite augmenter le salaire des enseignants en échange de nouvelles missions, alors que Marine Le Pen compte le revaloriser sans condition de 3 % par an, en limitant le nombre d’élèves par classe à vingt en primaire et trente au collègue. En matière d’enseignement, le premier entend réintroduire les mathématiques dans le tronc commun au lycée, réformer la voie professionnelle et promouvoir l’apprentissage ; quand la seconde souhaite avant tout revenir sur la réforme du bac, transformer le brevet en examen d’orientation et supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine.
Emmanuel Macron a ouvert, lors de son quinquennat, la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, alors que Marine Le Pen y était opposée. La candidate RN ne propose plus, contrairement à 2017, d’abroger le mariage pour les couples de même sexe, mais l’instauration du référendum d’initiative citoyenne pourrait être une manière de rouvrir certains de ces débats.
Le président sortant, qui avait fait de l’égalité femme-homme sa « grande cause du quinquennat », veut généraliser un index de l’égalité professionnelle, assorti de sanctions financières pour les entreprises inégalitaires. Marine Le Pen, qui s’est tardivement déclarée favorable à la loi de 2000 sur la parité après s’y être longtemps opposée, n’a pas fait campagne sur ces questions. Sur le thème des violences conjugales, en revanche, elle est favorable à ce que les conjoints et ex-conjoints violents soient jugés plus vite, quand le président sortant veut créer un fichier des auteurs de violences conjugales.
Les deux candidats ont également mis en avant leur opposition à l’islam radical. M. Macron entend lutter contre « les séparatismes », en contrôlant de manière stricte les financements étrangers du culte. La présidente du RN va plus loin et appelle à interdire le port du voile dans la rue et lors des accompagnements scolaires.
Avant le second tour, deux stratégies se dessinent chez Macron et Le Pen Adrien Sénécat et William Audureau
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Sans alliances et coalitions, Marion Maréchal doute de la victoire de Marine Le Pen
« Je ne sais pas si Marine Le Pen peut gagner. » Marion Maréchal a été très claire sur la question au micro d’Europe 1, ce lundi 11 avril. La nièce de Marine Le Pen – qui soutient officiellement Éric Zemmour depuis le début du mois de mars – n’est pas encore certaine de la possible victoire de sa tante à l’élection présidentielle. Dimanche 10 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés au second tour de l’élection présidentielle. Le candidat de La République en marche (LREM) a obtenu 27,84 % des voix contre 23,15 % pour Marine Le Pen. Éric Zemmour, lui, n’était que quatrième avec 7,07 % de voix, derrière Jean-Luc Mélenchon (21,95 %). Peu de temps après l’annonce des premières estimations, Éric Zemmour et Marion Maréchal ont appelé à voter pour Marine Le Pen. Malgré cela, Marion Maréchal émet des conditions à la victoire de la candidate du Rassemblement national (RN).
Une union entre le RN et Reconquête! ?
Pour garantir une victoire de Marine Le Pen, Marion Maréchal a estimé, toujours sur Europe 1, qu’il faudrait des « conditions de rassemblement à l’entre-deux-tours ». L’ex-députée du Vaucluse a insisté : « Ça ne peut pas passer que par un dialogue avec la gauche populaire et souverainiste, mais aussi par des alliés, des coalitions et des alliances. » Sur une possible coalition entre le RN et Reconquête!, Marion Maréchal a estimé que cela ne dépendait pas seulement du parti d’Éric Zemmour, mais également « de la volonté de Marine Le Pen ». Elle reste toutefois optimiste : « Je continue à croire qu’il y a un dialogue possible. »
Et avec le parti d’Emmanuel Macron ?
Quant à une potentielle union avec LREM, Marion Maréchal s’est montrée plus tranchante sur Europe 1. « Je ne crois pas qu’Emmanuel Macron incarne la droite, sauf si considérer que la droite se résume à l’économie. » Or ce n’est pas le cas pour la directrice de l’Issep. « Je crois sincèrement que Reconquête! peut encore transformer la vie politique sur le moyen et long terme, si on n’y est pas parvenu à court terme », a enfin assuré Marion Maréchal.
L'Humanité
Dialogues fictifs au cœur d’une vieille amitié véritable
Prescription cultureTHÉÂTRE Élise Vigier met en scène la rencontre entre le photographe Richard Avedon et l’écrivain James Baldwin dans Portrait Avedon-Baldwin : entretiens imaginaires. Un régal.
Gérald RossiIls sont américains. En 1964, James Baldwin et Richard Avedon (disparus en 1987 et 2004) publient un bel ouvrage, Nothing Personal ( Sans allusion, dans la version française chez Taschen). Ces deux amis d’enfance se sont longtemps perdus de vue avant de se retrouver pour concevoir ce livre. Le premier est devenu un écrivain célèbre, « noir, protestant et ouvertement homosexuel », le second tout autant reconnu, se définissant comme « blanc, juif et ouvertement hétérosexuel ». Sur la scène, Jean-Christophe Folly est l’homme de lettres, Marcial Di Fonzo Bo celui de l’image.
Et l’histoire est vraie et fausse à la fois. C’est ce qui fait tout son charme. L’ouvrage en question est toujours disponible et il a bien été conçu par ces deux anciens gamins de familles pauvres, nés dans une Amérique qu’ils aiment, mais pour laquelle ils sont en même temps d’une lucidité accusatrice. Pour eux, Élise Vigier et Kevin Keiss, auteurs du texte de la pièce, parlent « d’un pays rendu fou par sa propre histoire, la coexistence de l’extermination des Indiens et de l’esclavage, tout en s’autorevendiquant pays de la liberté ».
Élise Vigier, qui signe aussi la mise en scène, et Kevin Keiss n’ont pas introduit un seul mot de Nothing Personal dans Portrait Avedon-Baldwin : entretiens imaginaires, mais ils se sont inspirés d’essais et d’entretiens publiés afin de créer cette rencontre théâtrale, donc totalement fictive. Une rencontre empreinte d’une amitié retrouvée, sensible, profonde, entre deux créateurs partageant une lucidité parfaite sur leur nation aimée.
Deux adolescents de Harlem et du Bronx
Les deux comédiens, Jean-Christophe Folly et Marcial Di Fonzo Bo, ne s’étaient, eux, jamais rencontrés avant de se retrouver sur la même scène. Choix judicieux, leurs personnages sont parfaits. Et les pas de côté, quand ils s’interpellent par leurs noms véritables et pas celui de leur personnage, renforcent cette complicité et brouillent un peu plus les cartes. Non seulement cette rencontre est instructive, passionnée, mais elle est drôle. Avec de petits riens, comme des photos aux couleurs fanées, qui mêlent un peu plus encore fiction et réalité.
Dans cette Amérique des années 1960, les questions « raciales » comme il était dit, occupent une place centrale dans la société. Plusieurs répliques en témoignent comme celle-ci. Lorsque Avedon demande : « Comment s’est passé le moment où quelqu’un t’a expliqué que tu étais noir ? » Baldwin répond : « On demande aux parents, à sa mère, son père, pas pourquoi on m’appelle Nègre, mais qu’est-ce que ça veut dire sale Nègre ? » Il est des blessures qui ne se referment jamais.
La force de cette rencontre entre l’écrivain et le photographe, anciens adolescents de Harlem et du Bronx, est de donner vie à ce passé relativement récent. Mais aussi de tracer des correspondances avec le monde contemporain, et l’on ne peut s’empêcher de songer à des quartiers populaires de France, d’Argentine ou du Togo. Pour un « portrait » en forme de miroir. Dynamique et vivifiant.
Théâtre Le Monde
Dans des situations financières « critiques », Valérie Pécresse et Yannick Jadot lancent un appel aux dons
Huit candidats n’ont pas atteint la barre des 5 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, qui leur permet d’être remboursés de leurs frais de campagne.
« Une aide, d’urgence », une « situation critique »… Valérie Pécresse et, avant elle, Yannick Jadot ont appelé les Français aux dons « pour boucler le financement » de leur campagne, après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle dimanche 10 avril.
Avec 27,6 % des voix, le président sortant, Emmanuel Macron, est arrivé devant la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen (23,41 %). Huit candidats n’ont pas franchi le seuil des 5 %, qui leur permet d’être remboursés de leurs frais de campagne : Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Fabien Roussel, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud.
Suivez la journée du lendemain du premier tourSi un candidat est au-dessus des 5 %, il est remboursé de ses frais de campagne à hauteur de 47,5 % du plafond fixé par l’Etat, soit un peu plus de 8 millions d’euros pour le premier tour. En dessous, le remboursement correspond à 4,75 % du même plafond, soit 800 000 euros. Les candidats essayent donc de ne pas dépenser davantage pour ne pas avoir – eux ou leur parti – à compenser.
LR ne peut pas « faire face à ces dépenses »
Avec 4,79 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle selon les derniers résultats, la candidate Les Républicains (LR), Valérie Pécresse, fait quasiment deux fois moins bien que l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, qui avait totalisé comme tête de liste 8,5 % des suffrages aux élections européennes de 2019. Jamais le parti LR, éliminé dès le premier tour pour la deuxième fois de rang, n’était descendu aussi bas lors d’une élection sous la Ve République.
« La situation financière de ma campagne est désormais critique », a alerté Valérie Pécresse lundi matin en arrivant au siège du parti, à Paris.
« Nous n’avons pas atteint les 5 % qui nous permettaient d’obtenir les sept millions [d’euros] de remboursement de l’Etat que nous escomptions. Ces sept millions [d’euros] de remboursement manquent pour boucler le budget de cette campagne. Les Républicains ne peuvent pas faire face à ces dépenses. Je suis endettée personnellement à hauteur de cinq millions d’euros. »
Les résultats ne nous permettent pas d’être remboursés par l’État. La situation est critique et il nous manque 7M€,… https://t.co/KSHwg4PXmL
Devant la presse, la candidate LR a continué:
« C’est pourquoi j’ai besoin de votre aide, d’urgence, d’ici le 15 mai, pour boucler le financement de cette campagne présidentielle (…) Il en va de la survie des Républicains, et au-delà de la survie de la droite républicaine . »
Valérie Pécresse entraîne la droite dans son naufrage à l’élection présidentielle 2022EELV doit « trouver deux millions d’euros »
Crédité de 4,58 %, le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Yannick Jadot, est lui arrivé en sixième position du premier tour de l’élection présidentielle. La situation financière d’EELV est « critique », avec deux millions d’euros à trouver d’ici à la fin mai, a déclaré lundi son secrétaire national, Julien Bayou, appelant les électeurs à soutenir le parti écologiste. Chez EELV, « le fait de rater la barre des 5 % nous met dans une très très grande difficulté », a-t-il précisé sur France Inter.
« On avait fort heureusement baissé la voilure et dépensé moins que ce que nous avions prévu », a-t-il ajouté, évoquant des dépenses pour la campagne de premier tour « aux alentours de 6 millions d’euros ».
Julien Bayou a également plaidé :
« Dans l’immédiat, nous avons une échéance majeure à la fin du mois de mai et donc nous devons trouver deux millions d’euros dans les cinq semaines qui viennent. On s’adresse aux personnes qui ont pu soutenir Yannick Jadot [mais aussi] aux personnes qui auraient voulu voter Yannick Jadot et peut-être ont voté pour un autre candidat. On a besoin de ce soutien pour continuer à faire vivre l’écologie. »
Le secrétaire national d’EELV a ajouté sur Twitter :
« Si chaque électeur de Yannick Jadot donne 3 euros nous aurons remboursé la campagne et pourrons poursuivre le combat de l’écologie. »
Avec Yannick Jadot, un nouvel échec électoral de l’écologie politiqueLe Parti socialiste (PS), qui a été contraint de vendre son siège de Solférino après la défaite de Benoît Hamon en 2017, avait, lui, déjà appelé ses fédérations à prêter de l’argent à la campagne d’Anne Hidalgo.
Les contributions des élus du Parti communiste français (PCF) permettent de financer en partie la campagne du candidat à l’élection présidentielle, comme le précisent les statuts du parti.
Les autres candidats dépensent rarement plus de 800 000 euros. En 2017, Philippe Poutou avait dépensé plus de 780 000 euros, Nathalie Arthaud près de 960 000 euros ou Jean Lassalle 260 000 euros. Nicolas Dupont-Aignan avait, lui, dépensé en 2017 plus de 1 800 000 euros.
Présidentielle 2022 : les partis de gauche peinent à financer leur campagne Le Monde et AFP
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Valeurs Actuelles
La crise corse, nouveau péril pour le gouvernement
Chef de guerre au sommet de Versailles avec les 27 chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Union européenne, mais président impuissant devant les émeutes qui secouèrent Bastia le même jour. Emmanuel Macron est confronté à une nouvelle crise sur le territoire national, à la fois sociale, politique et diplomatique. La Corse pourrait ramener à la dure réalité un chef de l’État usant de la guerre en Ukraine pour apparaître comme le protecteur des Français. « Comment peut-il jouer au leader mondial de la paix à Versailles pendant que son pays brûle ? », se moque l’eurodéputé Reconquête ! Gilbert Collard.
Une semaine de manifestations, avec la jeunesse corse en première ligne, et des incidents à répétition jusqu’à l’apogée, dimanche 13 mars à Bastia, où plus de 10 000 personnes ont manifesté en soutien à Yvan Colonna, toujours dans le coma après son agression en prison, le 2 mars. Une manifestation historique sur l’île de Beauté et des émeutes qui ont duré de longues heures pour les forces de l’ordre venues en renfort depuis le continent. Soixantedix gendarmes mobiles ou CRS ont été blessés, dont 18 hospitalisés.
Un quinquennat de mépris
Comment en est-on arrivé à cette journée qui a vu 650 engins incendiaires artisanaux, boules de pétanque, bouteilles de gaz et bidons d’essence être jetés sur tout ce qui représentait les institutions françaises ? Un mépris, un traumatisme et une négociation partie en fumée entre la majorité présidentielle et les nationalistes corses. Un accord évoqué par le Canard enchaîné du 9 mars 2022, à propos duquel le politologue Arnaud Benedetti semble « dubitatif ». « On était au point mort dans les relations entre les deux exécutifs », rappelle-t-il.
En 2017, pendant la campagne présidentielle, tout commence pourtant très bien entre Emmanuel Macron et la Corse. Accueilli à Furiani, il promet « un pacte girondin » aux insulaires, qui ont élu, en 2015, des nationalistes à la tête de leur exécutif. Depuis, plus rien. « Le dossier n’est pas traité depuis cinq ans », déplore Arnaud Benedetti, qui souligne un manque de connaisseurs de la Corse autour du président et du Premier ministre. « Jean Castex ne savait même pas que le père de Gilles Simeoni [président du conseil exécutif de Corse depuis 2015, NDLR], Edmond, était l’un des fondateurs du mouvement autonomiste », souligne-t-il.
Une ignorance qui s’est transformée en surdité aiguë. Les nationalistes corses n’ont reçu que des fins de non-recevoir à toutes leurs demandes de levée du statut de détenu particulièrement signalé des trois condamnés pour l’assassinat du préfet Érignac, en 1998. « À proportion que les nationalistes ont gagné les élections, l’État donnait l’impression de repousser le dialogue », observe le politologue.
On paye collectivement l’assassinat de Claude Érignac.
La paupérisation de la Corse a également joué un grand rôle dans ce mouvement de révolte. « Cela fait des années que l’essence est autour de 2 euros, ici », souligne Jean-Michel Mosconi, délégué LR dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud et coordinateur régional du mouvement de Julien Aubert, Oser la France. Chez les Corses, on perçoit de plus en plus « une différence de traitement » par rapport au continent. « On paye collectivement l’assassinat de Claude Érignac », craint le porte-parole des Républicains.
La jeunesse au premier rang de la lutte
L’agression d’Yvan Colonna dans la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) a « libéré un ressentiment accumulé », analyse Arnaud Benedetti. Les relations avec les préfets sont parfois tumultueuses et le président de la République ne semble pas percevoir les subtilités de l’île. « Emmanuel Macron n’est pas très attaché à l’identité, à la terre, ce n’est pas l’interlocuteur capable de comprendre notre façon de vie », estime Jean-Michel Mosconi. Le fossé se creuse et les jeunes générations se soulèvent, poussées par le mouvement de Jean- Guy Talamoni, Corsica Libera, ancien président de l’assemblée de Corse. Un président indépendantiste assumé, bien plus radical que Gilles Simeoni, qui « ne va même pas voter aux présidentielles », note une observatrice de la vie politique corse. Il ne s’est d’ailleurs plus assis au côté d’un membre du gouvernement depuis la visite de Jacqueline Gourault en 2018. De quoi mettre Gilles Simeoni en position délicate, lui qui doit à l’État l’eff acement d’une créance de 50 millions d’euros due par la collectivité de Corse.
Depuis l’agression d’Yvan Colonna, les jeunes sont en première ligne dans la mobilisation. De nombreux lycées sont bloqués partout sur l’île, les militants de Ghjuventù Indipendentista mènent les manifestations à Corte, dans la lignée de Corsica Libera. Au look très Black Bloc, ils souhaitent « prendre du galon auprès des anciens » et sont accueillis par une haie d’honneur dans le cortège, cagoulés et armés. Les aff rontements montent d’un cran. « C’est devenu une lutte armée », s’inquiète Alain Vastel, secrétaire national CRS du syndicat Unité-SGP Police FO. « Ils sont équipés, organisés, les meneurs ont des brassards », témoigne Jean-Christophe Couvy, le secrétaire national du syndicat, qui soupçonne « des formations » en amont venues de l’extérieur. « Il y a une internationale Black Bloc », dénonce-t-il.
Les policiers se retrouvent alors en première ligne face à cette « situation insurrectionnelle ». Pourtant, les CRS sont de moins en moins nombreux sur l’île. « Depuis deux ans, il n’y a plus qu’une unité », alors que deux étaient installées, à Bastia et à Ajaccio. Désormais, 80 CRS se partagent entre les deux bases, renforcés en temps de crise par des compagnies venues du continent. À titre de comparaison, trois compagnies sécurisent l’Élysée, depuis quelques années. Une baisse de moyens sur l’île qui a failli entraîner une catastrophe, dimanche 13 mars, lorsque des unités se sont retrouvées confrontées à « des problèmes d’acheminement » de munitions. « Il faut saluer le sang-froid de nos forces de l’ordre, on marche sur des oeufs, on ne peut pas se permettre de tuer ou de blesser gravement un manifestant », soupire Jean-Christophe Couvy. Finalement, la préfecture a été épargnée. Mais les jeunes Corses jouent sur les reculades du gouvernement, persuadés d’avoir « plus obtenu en trois jours de violence qu’en sept ans de démocratie » au sein des institutions corses.
Une crise au plus mauvais moment
La fin de la cavale d’Yvan Colonna, en 2003, avait été annoncée en grande pompe par Nicolas Sarkozy, en pleine allocution à Toulon. Le ministre de l’Intérieur endossait alors un costume d’homme d’État. Cette fois, Yvan Colonna est malgré lui le caillou dans la chaussure d’Emmanuel Macron, qui se voit confronté à une nouvelle crise après les “gilets jaunes” et les émeutes aux Antilles. « Les oppositions ne vont pas manquer de s’en saisir », prédit Arnaud Benedetti. Le président sortant se doit de sortir l’artillerie lourde et évoque même une possible « autonomie », pendant que le FLNC menace de reprendre les armes.
Une annonce « digne de la Macronie », reconnaît Jean-Michel Mosconi, qui « veut tout et rien dire ». Gilles Simeoni reste d’ailleurs prudent, évoquant « des mots importants » mais attendant « des prolongements et des concrétisations ». Emmanuel Macron souhaite éteindre l’incendie de la révolte et a envoyé son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, deux jours sur l’île pour ouvrir des négociations. Un cycle de discussion « sans précédent », vante le ministre. Une démarche risquée pour le candidat Macron qui compte, parmi les personnalités qui se sont ralliées à lui, Manuel Valls, qui avait tracé « une ligne rouge », et Jean-Pierre Chevènement, historiquement hostile à l’autonomie. Jean-Guy Talamoni prévient de son côté : « Nous aurions les moyens de bloquer l’île, si Darmanin vient avec l’idée de calmer les Corses le temps de la présidentielle. »
Surtout, le calendrier impose à l’exécutif de s’occuper de la guerre en Ukraine, du Covid et de la baisse du pouvoir d’achat, la Corse ne semble donc pas être la priorité et le Sénat pourrait s’opposer au potentiel statut et faire capoter l’accord… et la paix civile. « Il y aura un statu quo pendant la campagne, mais des déceptions risquent de poindre après », alerte Jean-Michel Mosconi, qui s’inquiète de nouveaux dérapages : « Peut-être pas pendant l’élection, mais pour le mandat. » Du côté des syndicats policiers, on espère que l’arrivée du printemps et de la saison estivale calme les esprits, la Corse ne pouvant se permettre de se passer des touristes. Dernière inquiétude pour la majorité : le décès d’Yvan Colonna pourrait entraîner « le pire », s’inquiète le député MoDem François Pupponi.
Le Figaro
Comment expliquer la percée électorale de Jean-Luc Mélenchon ?
Aziliz Le CorreFIGAROVOX/ENTRETIEN - Le candidat de la France insoumise est arrivé en troisième position du premier tour de l'élection présidentielle, avec 21,95 % des voix. Le politiste Adrien Broche analyse la composition de son électorat.
Adrien Broche est politiste et chargé d'études à l'institut Viavoice. Il publie avec Vincent Lemperat une étude pour la Fondation Jean Jaurès.
FIGAROVOX. - Jean-Luc Mélenchon est le troisième homme de ce scrutin. Comment se compose son électorat ?
Adrien BROCHE. - C'est un électorat populaire mais qui s'est donné les moyens de ne pas s'y limiter. Deuxième candidat choisi par les ouvriers et par les employés, derrière Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a plus largement fait très fort chez les jeunes, notamment les 18-24 ans dont les primo votants. Là où Emmanuel Macron fait beaucoup moins bien qu'en 2017, puisqu'il perd une dizaine de points sur cette catégorie, le candidat de la France insoumise a réveillé une partie de cette jeunesse à distance de la politique institutionnelle, mais qui ne s'y résigne pas et dont il a su représenter et canaliser l'envie de se faire entendre.
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Autre différence d'ampleur avec Marine Le Pen, sa capacité à attirer une gauche «intellectuelle», plutôt diplômée, ce qui est beaucoup moins le cas de l'électorat de Marine Le Pen. Ce sont notamment les enseignants mais surtout les étudiants, ceux qui composent la fameuse «génération climat». Jean-Luc Mélenchon semble avoir été en mesure d'attirer ces voix qu'Emmanuel Macron avait engrangées en 2017. La verticalité de la pratique du pouvoir et le décalage à droite du président sortant, mesurable à en constater le siphonnage de l'électorat de Valérie Pécresse, l'ont éloigné de ces profils. La dynamique du vote utile à gauche a permis d'attirer au candidat de la France insoumise ces profils.
Le candidat de la France insoumise a-t-il bénéficié d'un vote communautaire, comme en témoignent ses importants scores à Bobigny (60%), Creil (56%), Roubaix (52%), Dreux (45%), ou Grigny (56%), et les divers appels au vote dans la communauté musulmane les semaines précédant le scrutin ?
Difficile de voir ce qui se vérifie empiriquement dans ces soupçons d'appel au vote. Ce qui est certain, c'est que le doublement de la proposition nationale-populiste, à la fois articulée autour d'une candidature sociale-souverainiste et d'une candidature identitaire, respectivement avancées par Marine Le Pen et Éric Zemmour, a permis à Jean-Luc Mélenchon de se poser en protecteur des dites «minorités», attitude qu'il cultive depuis le début de quinquennat d'Emmanuel Macron. À la fois en se posant en défenseur des «minorités» qui seraient concernées par le racisme et les discriminations, mais aussi en représentant une jeunesse particulièrement sensibilisée à ces questions, qui ont pris une place importante ces dernières années et notamment en première partie de campagne électorale.
En l'état actuel des connaissances apportées par les enquêtes d'opinion, l'électorat Mélenchon pourrait basculer sur du 1 tiers, 1 tiers, 1 tiers. Un pour Emmanuel Macron, un pour Marine Le Pen et un qui regarderait ailleurs en s'abstenant.
Contrairement à 2017, où il n'avait donné de consignes de vote, Jean-Luc Mélenchon a dit qu'«aucune voix» ne devait aller à Marine Le Pen. Vers qui se portera l'électorat insoumis au second tour, selon vous ?
L'abstention et les reports de voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon déterminent en grande partie l'issue de ce second tour. Plus le critère déterminant du vote sera le pouvoir d'achat, plus la capacité d'Emmanuel Macron à attirer ces électeurs sera réduite. Tactiquement, Emmanuel Macron aura tout intérêt à se pencher sur la récupération de cette frange plutôt diplômée qui s'est tournée vers le leader de la France insoumise. Cela signifie qu'il lui faudra faire des appels de phare programmatiques voire personnels, en promettant une nomination par exemple, mais aussi un sans-faute sémantique tout au long de l'entre-deux tours, notamment concernant les fameuses «petites phrases» qui lui ont tant été reprochées, particulièrement par d'anciens ou actuels électeurs de gauche.
En l'état actuel des connaissances apportées par les enquêtes d'opinion, l'électorat Mélenchon pourrait basculer sur du 1 tiers, 1 tiers, 1 tiers. Un pour Emmanuel Macron, un pour Marine Le Pen et un qui regarderait ailleurs en s'abstenant. Pour la majorité et le président sortant, l'enjeu va être de souligner ce qui rassemble les électeurs mélenchonistes des électeurs d'Emmanuel Macron, en pointant des différences de degré et non de nature, à la différence de ce qui les sépare du Rassemblement national, entre leurs clientèles électorales. Au fond, jouer la carte du front républicain en l'appliquant au temps et au ton du moment.
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Ivan Rioufol: «La présidentielle face au front «antisystème»
CHRONIQUE - Le président-candidat a accusé à plusieurs reprises le «système» en le rendant coupable d’entraver sa politique. Toutefois, la fronde électorale demeure une réalité indomptable.
«Le score famélique d'Anne Hidalgo à Paris s'explique en partie par sa gestion désastreuse de la capitale»
ENTRETIEN - Au premier tour de l'élection présidentielle, la maire de Paris Anne Hidalgo a recueilli à peine plus de 2% des suffrages dans sa ville. Le journaliste et historien Didier Rykner y voit une conséquence directe de la politique que mène l'élue .
Maxime Tandonnet: «Une élection pour rien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'essayiste juge sévèrement le résultat de l'élection présidentielle et la campagne qui a précédé. Ce premier tour fut celui du néant des idées, et a été marqué par une radicalisation spectaculaire de la scène politique française, analyse-t-il.
Le Monde
La nouvelle défaite de Jean-Luc Mélenchon au seuil du second tour a pris des allures de victoire
Julie CarriatPublié hier à 06h14, mis à jour hier à 14h37
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DécryptagesAu terme d’une soirée pleine de suspense, le candidat de LFI a échoué à quelques centaines de milliers de voix. Mais il a consolidé sa première place à gauche.
La plus folle soirée de campagne n’était pas forcément, dimanche 10 avril, dans les états-majors gagnants. Au Cirque d’hiver, à Paris, autour de Jean-Luc Mélenchon, l’ascenseur émotionnel a parfois été violent. Les militants de La France insoumise (LFI) ont tour à tour pleuré, puis rêvé. Pour l’ancien sénateur socialiste, ce dimanche a d’abord été celui d’une défaite honorable, habillée en victoire, puis d’un espoir réveillé. En vain, car les résultats définitifs n’ont pas changé l’ordre du scrutin. Le candidat de l’Union populaire termine troisième, avec 21,95 % des suffrages. Mais pendant un peu plus d’une heure, ses soutiens y ont cru.
Emmanuel Macron dans le Nord, Marine Le Pen en déplacement dans l’Yonne : retrouvez l’actualité politique du lundi 11 avrilTout commence un peu après 18 heures. Les sondages qui circulent donnent au candidat une solide troisième place, sans ambiguïté, avec un écart important. Le candidat est au travail, entouré de son premier cercle, il prépare un discours pour donner à cette défaite des allures de victoire. Le Cirque d’hiver devient silencieux, deux minutes avant 20 heures. Le couperet tombe. Si certains s’effondrent en pleurs, on entend surtout ses partisans entonner : « On est là, même si Macron ne le veut pas, nous on est là. »
Malgré la déception, tout le monde à LFI, et le candidat le premier, s’emploie à donner une coloration positive à ce score, qui surpasse celui de 2017 (19,58 %) et confère à la campagne de l’Union populaire une incontestable première place à gauche. Si, en 2017, Jean-Luc Mélenchon avait pu donner le sentiment de dilapider instantanément son capital politique en tardant à reconnaître le résultat et en abordant à reculons la question du barrage à l’extrême droite, cinq ans plus tard, il fait tout l’inverse.
« ll ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen »
Il arrive souriant, vers 20 h 45, entouré de ses proches, Sophia Chikirou, Manuel Bompard, Younous Omarjee, Mathilde Panot. Ils s’apprêtent à descendre de l’estrade pour le laisser parler seul, il les retient, prenant Mathilde Panot par le bras, et met un point d’honneur à s’exprimer entouré de ceux qu’il a désignés comme sa relève. La question du barrage républicain est abordée d’emblée, quoique sans citer Emmanuel Macron : « La seule tâche qu’on a à se donner, c’est celle qu’accomplit le mythe de Sisyphe, la pierre retombe en bas du ravin, eh bien on la remonte, dit-il. Je connais votre colère, ne vous abandonnez à ce qu’elle irait vous faire commettre des erreurs qui seraient irréparables… tant que la vie continue, le combat continue. » « Nous savons pour qui nous ne voterons jamais », poursuit-il. « ll ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen », répète-t-il par quatre fois, prévenant les critiques.
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Le Figaro
Julien Aubert: «En mon âme et conscience, je voterai blanc»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Député LR du Vaucluse, Julien Aubert refuse un« front républicain» en faveur d'Emmanuel Macron dont il critique le bilan, et annonce voter blanc au second tour.
Député LR du Vaucluse, Julien Aubert est aussi le fondateur du mouvement politique Oser la France.
J'ai longtemps espéré qu'en 2022, un vrai débat s'installerait sur la présidence qui vient de se terminer. Hélas, il n'en a rien été et les Français auront été privés d'un échange critique sur le bilan du macronisme. Désormais, au second tour, le temps du débat est passé car on nous demande - on nous somme même - de « faire barrage » à la candidate du Rassemblement national et donc annoncer que l'on votera clairement Emmanuel Macron. De prouver notre « republicanité ». De montrer patte blanche.C'est la troisième fois que cette situation se produit au second tour d'une élection présidentielle. La première fois, ce fut un sincère émoi. La seconde fois, un sursaut responsable. Aujourd'hui, ce duel survient alors que depuis trois ans, tous les sondages le prédisaient. Aucune surprise : certains l'appelaient même de leurs vœux.
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Je regrette très profondément que la classe politique et les milieux économiques se soient habitués au fil du temps à ce « moi ou le chaos », cet appel au barrage permanent, ces élections-à-un-seul-choix-possible. C'est avec les mêmes arguments qu'en région Sud, les élections régionales ont tourné à la pantalonnade, avec le retrait de la liste autonome d'En Marche, le seppuku de la liste de Gauche et in fine la disparition politique de LR.Je le regrette car on ne peut exclure une certaine dose d'arrière-pensée et de cynisme dans cette instrumentalisation de la situation, sinon de la République. Ne sont-ce pas les mêmes qui, il y a quelques semaines encore, appelaient à parrainer démocratiquement ceux qu'on présente le lendemain comme les ennemis jurés de la République ?Je le regrette aussi parce que lentement, ce piège circulaire perd de sa force, au point de transformer la politique en tous contre un. C'est ainsi qu'Emmanuel Macron réfléchit encore et toujours à une force politique centrale qui n'est plus celle du « Deux Français sur trois » jadis chère à VGE, mais plutôt une arche de Noé destinée à sauver tous ceux qui veulent échapper au déluge protestataire, c’est-à-dire à la colère née du malheur du peuple.
Malheureusement, le mot République a pour moi sens, et je ne peux pas dire, ni écrire, que la République d'Emmanuel Macron obéit aux mêmes valeurs que les miennes.
Le mot République a pour moi un sens. Durant ces cinq dernières années, j'ai pu constater avec beaucoup de Français que la République d'Emmanuel Macron n'obéissait pas aux mêmes valeurs que les miennes, que les nôtres. Sous sa présidence d'affaires, l'opportunisme a pris le pas sur la loyauté, le favoritisme et le cynisme sur l'intérêt général, la tactique politicienne sur la vision de la Nation, la lâcheté adossée au mépris sur le courage. Sous sa présidence solaire et solitaire, la dictature des « experts » a conduit à marginaliser le Parlement, les corps intermédiaires, jusqu'au vote de mesures liberticides. La présidence de Janus s'achève avec une Nation plus abaissée et plus divisée que jamais, surendettée, vassalisée.À l'heure du jugement par le peuple souverain, certains pris de panique se demandent pourquoi Emmanuel Macron pourrait ne pas être réélu, lui qui depuis le début de cette campagne joue au lièvre paresseux de la fable de la Fontaine. Il suffit pourtant de voyager en France pour le comprendre.Emmanuel Macron pour tous les Français, c'est le déhanché de Castaner en boîte de nuit quand Paris s'embrase, Griveaux qui moque « des gars qui fument des clopes et roulent au diesel », l'autorisation des chimères homme-animal, les zones à faibles émissions (ZFE) pour évincer les automobilistes pauvres des agglomérations, le zéro artificialisation nette (ZAN) qui gèle les campagnes, le grand débat/déblabla et ses cahiers de doléances stockés à la cave, les LBD utilisés de travers, la tentative diplomatique avortée de résoudre devant les caméras, en quelques semaines, quarante ans de conflit au Liban, les éoliennes par milliers, l'évacuation en catastrophe du Mali, les attestations de sortie incompréhensibles et longues comme le bras, la vente des aéroports aux chinois, l'adoption discrète d'une écotaxe régionalisée après la crise des gilets jaunes, la cynique instrumentalisation du RN pour être réélu, l'IVG à la 14ème semaine.
Voilà qui fait désormais 15 raisons de ne pas voter Macron. Alors, je me demande : accepter la coresponsabilité de 5 ans de plus ?
Voilà qui fait désormais 15 raisons de ne pas voter Macron, mais s'il n'y avait que cela !Emmanuel Macron, ce sont aussi les soignants suspendus en pleine crise sanitaire, les sermons en mode prêchi-prêcha télévisuels de 30 minutes, Trump puis Poutine qui nous humilient, le pas de tango sur le glyphosate, l'explosion de la taxe foncière, l'identité de genre reconnue par la loi séparatisme, les condamnations de Delevoye ou Griset, le biais de Parcoursup qui écartent les filles des filières scientifiques, le mépris des « gens qui ne sont rien dans les gares », l'article 24 de la loi sécurité globale menaçant la liberté de la presse, les casseroles de Nyssen, Bayrou, et Pénicaud, les mises en examen multiples de Thierry Solère, son conseiller, la liberticide loi Avia, l'injustice des primes Ségur ou encore l'identification grotesque à Jeanne d'Arc lors de son discours inaugural d'Orléans en 2017. Nous en sommes à 33 bonnes raisons de ne pas voter Macron.
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Emmanuel Macron, c'est encore le milliard de McKinsey, un déficit commercial record de 85 milliards d'euros, le pilonnage people orchestré par Mimi Marchand, la France ridiculisée dans l'affaire des sous-marins australiens, la tentation de vendre les chantiers navals de Saint-Nazaire à MSC dont les dirigeants ont un lien familial avec son bras droit Alexis Kohler, Sibeth N'Diaye traitant Simone Veil de « meuf » ou ne sachant pas mettre un masque, fermer Fessenheim et ouvrir des centrales à charbon, la dissolution de la commission parlementaire suivant l'action gouvernementale en matière sanitaire en pleine crise Covid, la nomination au conseil constitutionnel du supérieur hiérarchique du procureur qui a classé l'affaire des Mutuelles de Bretagne, les homards de De Rugy, Microsoft gérant nos données de santé, la bamboche en bas résille à l'Élysée, la réhabilitation du communiste Maurice Audin allié du FLN algérien, la merveilleuse trouvaille des commerces non-essentiels, poser mal rasé à l'Élysée pour singer Zelensky, les salmigondis sur la souveraineté européenne, le 80km/h, la tentative de faire porter à l'Opposition la responsabilité du maintien des municipales, les députés LREM qui se plaignent de manger des pâtes et ceux qui font payer les visites de l'assemblée, les chômeurs qui feraient mieux de traverser la rue, la vente d'ADP, la suppression démagogique de l'ENA, l'élargissement du regroupement familial aux frères et sœurs des mineurs isolés, les propos honteux sur les mâles blancs, le t-shirt violences policières porté par Macron, McFly et Carlito qui suppléent Attali et Malraux, l'humiliation du Général de Villiers, une dette qui a gonflé de 560 milliards d'euros en deux ans, la nomination d'amis socialistes en masse à la Cour des comptes, au Conseil d'État, à la Cour de cassation, la photo à Saint-Martin avec un délinquant à demi-nue qui fait un doigt d'honneur, la légion d'honneur à Buzyn.J'en suis à 66 raisons de ne pas voter Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron, c'est aussi, c'est encore, c'est toujours, Notre-Dame-de-Paris qui s'enflamme et qu'on veut reconstruire comme si c'était le Centre Pompidou et à temps pour le second mandat Macron
Emmanuel Macron, c'est aussi, c'est encore, c'est toujours, Notre-Dame-de-Paris qui s'enflamme et qu'on veut reconstruire comme si c'était le Centre Pompidou et à temps pour le second mandat Macron, le carburant qui flambe, céder aux ZADistes en méprisant le vote des citoyens à Notre-Dame-des-Landes, refuser le moindre débat à la présidentielle, raser les murs pour ne pas célébrer le Bicentenaire Napoléon, raser gratis avant les élections avec des chèques, couvrir Benalla et son coffre-fort, couvrir de honte la France en imaginant mutualiser notre siège permanent au conseil de sécurité, baisser le budget de la Défense en pleine guerre contre l'Ukraine, pousser à la vente d'Alstom à GE en enrichissant au passage ses futurs financeurs de campagne, laisser partir les turbines Arabelle puis les racheter à prix d'or, livrer des armes à Poutine jusqu'à 2020 malgré l'embargo en 2015 décidé par l'UE, confier au privé l'acheminement de la propagande électorale, voter le crime d'écocide, emmerder les Français non-vaccinés, proposer l'autonomie à la Corse, à la Guadeloupe et au moindre type qui brûle une bagnole, insulter les pieds-noirs sur le crime contre l'Humanité en Algérie, diviser les harkis, appauvrir les étudiants avec la baisse des APL, laminer les retraités avec la hausse de la CSG, présenter une déclaration de patrimoine inférieure à celle de Jean Lassalle, oser reprendre le slogan du NPA (« nos vies valent mieux que leur profit ») en plein scandale financier, signer le pacte de Marrakech, imaginer une réforme des retraites shadockienne et l'abandonner en prétextant la Covid, refuser de fermer les frontières en pleine crise sanitaire jusqu'à ce que nos voisins le fassent à notre place, euthanasier le programme de recherche sur les déchets nucléaires ASTRID, ratifier le CETA d'une main en invitant Greta Thunberg de l'autre, remplacer la démocratie par un gadget citoyen tiré au sort (la « Convention citoyenne ») négocier le projet Hercule pour désosser EDF, pousser pour un emprunt européen fédéral, mentir sur l'utilité des masques, sur le passe sanitaire (en expliquant qu'on ne le mettrait jamais en œuvre puis de faire voter l'inverse), et voir l'Arc de Triomphe saccagé.On me demande une bonne raison de ne pas voter Macron ? Voici 99 raisons de dire non.La 100ème est la plus importante : il est du devoir de la Droite de continuer à incarner une alternative, une espérance, un chemin qui soit national sans être extrême. Voter Macron c'est endosser son bilan et être comptable pour le futur de ses actions. Voilà pourquoi le 24 avril, en mon âme et conscience, je voterai blanc.
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Le Figaro
Pakistan : Shehbaz Sharif élu premier ministre après la chute d'Imran Khan
Le chef de la Ligue musulmane du Pakistan prend à 70 ans la tête de la république islamique. Son prédécesseur Imran Khan a été renversé ce week-end par une motion de censure.
Shehbaz Sharif a été élu lundi 11 avril premier ministre du Pakistan, lors d'un vote à l'Assemblée nationale déclenché par la chute ce week-end de son prédécesseur Imran Khan, renversé par une motion de censure.
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Shehbaz Sharif «a été élu premier ministre», en recueillant 174 votes sur les 342 sièges que compte l'Assemblée, a annoncé Sardar Ayaz Sadiq, le président par intérim de la chambre.
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En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 47e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Le Monde
« Le banquier nous a déroulé le tapis rouge et nous avons enchaîné les achats » : dans les grandes villes, le phénomène des « serial » propriétaires
Un million de ménages, soit 3,5 % des foyers français, détiennent chacun au moins cinq logements. Le phénomène est prégnant dans le cœur de Paris et celui des grandes villes comme Lyon ou Marseille, et concerne aussi bien des héritiers que des investisseurs.
Son portefeuille d’appartements atteint désormais la trentaine de biens. Marcel Crasnier, 75 ans, fiscaliste de profession, a commencé à accumuler patiemment les mètres carrés à partir de 1992, à Angers et dans les communes alentour, pour les louer.
Ses biens, il les administre en direct, y consacrant deux jours par semaine : « Je ne sais pas gérer l’épargne liquide, alors j’ai combiné mes connaissances en fiscalité, finance et immobilier, acheté des immeubles anciens que je rénove et mets en location vide de longue durée, à des loyers sociaux ou intermédiaires, par exemple de 400 à 450 euros par mois pour un deux-pièces. Je bénéficie ainsi des avantages fiscaux, avec des locataires stables et très peu d’impayés. » M. Crasnier dit tirer de ce patrimoine un revenu annuel d’environ 55 000 euros « mais, pendant quinze ans, j’ai surtout remboursé la banque », précise-t-il.
Immobilier : vingt ans de hausse des prix décryptésAvisé, il établit sa stratégie d’investissements et de travaux à cinq ans, prévoyant autant que possible rentrées et sorties, logeant son patrimoine dans des sociétés civiles immobilières (SCI) et exploitant les possibilités de donation à ses enfants pour éviter de franchir le seuil de l’impôt sur la fortune immobilière, fixé à 1,3 million d’euros en patrimoine net, c’est-à-dire crédits déduits. « Mais, malgré mes prévisions, je n’y ai pas échappé certaines années, rattrapé par la flambée des prix de l’immobilier, particulièrement vive à Angers », avoue-t-il.
Familles de commerçants
C’est une réalité souvent méconnue : en France, les bailleurs privés multipropriétaires pèsent lourd. La publication par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le 25 novembre 2021, dans son portrait social annuel, d’un chapitre consacré à ces multipropriétaires a surpris le monde de l’immobilier. Les statisticiens y révèlent que 1 million de ménages, soit 3,5 % des foyers français, détiennent chacun au moins cinq logements, et que cette minorité cumule donc à elle seule la moitié des appartements mis en location par des particuliers (hors bailleurs sociaux et institutionnels) sur tout le territoire.
Le rêve de devenir rentier avant ses 40 ans, de s’affranchir du salariat et d’accéder à la « liberté financière » est de plus en plus partagé
« Cette concentration, jusqu’ici jamais repérée, de la propriété locative ressort de l’exploitation fine des données du cadastre, qui recense non seulement les propriétaires de biens en direct, mais permet aussi d’identifier les porteurs de parts de sociétés civiles immobilières, comme c’est le cas de 31 % des multipropriétaires de plus de cinq logements et de 66 % de plus de vingt logements », détaille Sébastien Roux, qui a supervisé l’étude.
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L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Le Figaro
La Russie poutinienne, malade d’une psychose impériale explosive
Laure MandevilleGRAND RÉCIT - Des courants marginalisés après la chute de l’URSS sont sortis des caves et constituent le cadre psychologique et intellectuel du régime.
Correspondante
On a l’impression d’être dans un asile de fous, mais la scène se passe à la télévision russe, lors de l’émission vespérale de la première chaîne de télévision ORT, où tous les soirs, officie le présentateur vedette Vladimir Soloviev, propagandiste télévisuel en chef du pouvoir poutinien vêtu d’une longue vareuse de style néobolchevique, et entouré d’une série de «stratèges» chargés de dérouler la pensée du Kremlin. Le matraquage idéologique poutinien dure depuis deux décennies, mais depuis 2014, et surtout depuis le 24 février 2022, c’est devenu un spectacle surréaliste et fascisant, où les intervenants hurlent des invectives contre l’Ukraine et son «maître» américain, tout en affirmant que la Russie est victime d’un vaste complot occidental et assaillie de toutes parts.
Ces dernières semaines, le flot de paroles est continu et désordonné, souvent empreint de violence et de grossièreté, parfois hystérique. Détaché de la réalité et sans freins aucuns. Comme si le surmoi des intervenants et de leur «modérateur» avait disparu. On y parle beaucoup «des cafards» ukrainiens ou occidentaux, qu’il faudra aller écraser ; de l’Occident à la fois faible et manipulateur. «L’Ukraine, les États-Unis s’en foutent complètement, l’Ukraine est un tas de merde qu’ils utilisent pour salir la Russie!», lance Vladimir Soloviev. «Regardez comment s’effondrent les supposées institutions internationales, ricane un certain Dimitri Evstafiev, lors de l’émission du jeudi 25 mars dernier. Le G7? C’est qui ça? Et l’Otan, c’est quoi? Les États-Unis, la Pologne, la France… Parlons de la France: trois ou quatre sous-marins atomiques! Voilà leur contribution!»
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Tous tonnent bruyamment contre la Pologne, parce qu’elle est en première ligne dans l’aide à l’Ukraine. Pour eux, «Varsovie se comporte comme le IIIe Reich et veut reconstruire une Grande Pologne», possiblement en envahissant l’Ukraine occidentale. Ils disent qu’elle ferait bien de se méfier car «la Russie pourrait aller jusqu’à Varsovie», voire lâcher une bombe nucléaire. «Il n’y aura pas d’article 5!», rigole l’un. «Si, ce sera la grande guerre en Europe», hurle au contraire un autre, qui appelle «à créer un couloir jusqu’à l’enclave de Kaliningrad», c’est-à-dire à envahir le territoire de la Lituanie… Et de se moquer des soldats américains présents en Pologne et dans les pays Baltes qui «seront tués en un clin d’œil», et aussi du premier ministre Boris Johnson, «un guignol».
L’Ukraine, les États-Unis s’en foutent complètement, l’Ukraine est un tas de merde qu’ils utilisent pour salir la Russie!
À regarder cette séquence remplie de menaces obscènes et de mensonges, pendant qu’en terre ukrainienne, on découvre les crimes de guerre de l’armée russe contre les civils à Boutcha et ailleurs, la première réflexion qui vient à l’esprit est que la Russie est profondément malade par «la tête». Non pas que Vladimir Poutine soit devenu «fou», comme le sous-entendent certains observateurs occidentaux qui croyaient à tort pouvoir s’entendre avec lui et ont été surpris par ses décisions guerrières. Mais parce que le pouvoir poutinien est malade de toutes les théories enflammées et paranoïaques - national-impérialisme slavophilo-stalinien, haine de l’Occident «pourri», idéologie de la force brute, orthodoxie radicale - qui ont resurgi de la conscience nationale historique russe pour devenir le cœur de la vision du monde du Kremlin ; construisant une idéologie du ressentiment mâtinée de messianisme impérial, qui a mené le pays à une guerre totale contre l’Ukraine. Un constat qui amène une question centrale: comment a-t-on pu en arriver là?
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Les espoirs de retrouvailles russo-occidentales
Quand la perestroïka gorbatchévienne s’engage dans la seconde moitié des années 1980, un immense espoir de retrouvailles russo-occidentales émerge. Les occidentalistes, ce courant intellectuel russe presque toujours étouffé au cours de l’histoire millénaire de la Russie, ont soudain le vent en poupe. Les langues se délient, les crimes du communisme commencent d’être publiés dans une presse hardie et vibrante. Un désir longtemps contenu de démocratie, de prospérité, et pour tout dire d’Occident, gagne les esprits. C’est l’heure de la chute du Mur, du retrait précipité de l’Armée rouge de toute l’Europe de l’Est, et bientôt, de l’effondrement de l’URSS elle-même.
Si les espoirs suscités par les changements sont immenses, le coût économique et psychologique de cette faillite du monstre totalitaire s’avère colossal, plongeant les peuples dans le chaos de la survie. Sur le coup pourtant, les larges épaules de Boris Eltsine semblent faire rempart contre les risques d’une réaction. La Russie met le cap à l’Ouest, s’engageant courageusement dans la voie de la décommunisation et d’un renoncement hâtif et pacifique à l’empire, qui disparaît presque en catimini fin 1991. À l’époque, quand Eltsine accepte sans violence le départ de l’Ukraine et de la Biélorussie, signant avec ses homologues ukrainien et biélorusse l’acte de décès de l’URSS que Gorbatchev sera forcé d’entériner trois semaines plus tard, tout le monde crie au miracle, même si ce démantèlement provoque un effondrement économique dévastateur. Opposant cette décolonisation pacifique aux flammes de la guerre de reconquête serbe en ex-Yougoslavie.
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Pourtant, si les nostalgiques de l’empire rouge disparaissent largement de la scène idéologique dans les années 1990, ils sont toujours là, petit courant extrémiste qui vocifère et s’agite dans les souterrains du monde intellectuel, entretenant la nostalgie de la grandeur impériale et l’apologie de la force, comme remède à «la chienlit» du marché et de la «merdocratie». Dans la foulée de la crise de 1993, quand Eltsine en vient à bombarder le Parlement pour venir à bout de la révolte national-conservatrice qui tente de reprendre le pouvoir par la force, ces drôles de prophètes réapparaissent avec force sur les marges. Se réclamant à la fois de Staline, de l’eurasisme de gauche anti-occidental du poète de la révolution Lev Goumilev et d’une forme d’orthodoxie radicale, ces produits d’un salmigondis idéologique hétéroclite rappellent les personnages hybrides, mi-robots mi-humains, imaginés par George Lucas dans La Guerre des étoiles. Ce qui les rassemble, note l’historien Vladimir Pastoukhov, c’est «l’héritage commun de l’État russe théocratique qui se cristallise au milieu du XIXe siècle, alliant orthodoxie et autocratie, et se voyant un destin de puissance globale» destinée à «sauver le monde». Ils se nourrissent tous de la thèse slavophile du «destin exceptionnel» de la Russie, bref de «la voie russe» qui «dans sa version marxiste comme orthodoxe, se construit par opposition à un Occident» dépravé, individualiste et satanique cherchant supposément à la détruire. Un complexe à la fois victimaire et messianique habite donc cette tradition ancrée dans la psyché russe.
«Le stalinisme n’est pas un accident»
«Le stalinisme n’est pas un accident, mais un élément organique de cette tradition» slavophile, explique Pastoukhov dans la Novaïa Gazeta. Parmi les «hérauts» de cette nébuleuse extrémiste, se distingue Alexandre Prokhanov, rédacteur en chef de la revue d’extrême gauche Zavtra, qui, dès la fin de l’URSS, se fait remarquer par son engagement bruyant auprès des nostalgiques les plus caricaturaux de l’empire. Poète, enclin au lyrisme comme au radicalisme, il tiendra un journal de bord de l’insurrection violente du Parlement russe de 1993, puis transformera le journal Zavtra en rendez-vous de la nouvelle alliance entre bruns nationalistes et rouges néosoviétiques pour appeler à l’émergence d’une voie russe presque «christique», alliant retour à l’empire et haine de l’Occident. Tout cela dans une ambiance de secte complotiste et de pratiques de spiritisme, note la russologue Françoise Thom. «Notre archaïsme fait que nous restons pleins d’empathie, naïfs, confiants, fous et cruels… Nous sommes vivants, la Russie reste l’âme du monde», déclare Prokhanov en 2017 lors d’une conversation avec l’idéologue Alexandre Douguine, autre figure emblématique de la mouvance national-impériale.
Les deux hommes se fréquentent dès la fin des années 1980, quand l’inconnu Douguine, une sorte de mage à longue barbe et aux écrits déjantés, qui commence sa carrière dans le mouvement nationaliste antisémite Pamiat avant de passer chez les nationaux-bolcheviques, apporte un premier texte à la rédaction de Sovietskaïa Kultura, où Prokhanov officie. «Dès ce moment, il jette les bases de sa doctrine néoeurasienne, afin de tenter un sauvetage de l’URSS dont l’idéologie marxiste-léniniste sombre, raconte la russologue Françoise Thom dans La Marche à rebours. Il s’agit pour lui d’élaborer une idéologie de substitution capable de sauver les éléments essentiels du système soviétique: l’empire pluriethnique, un État puissant antilibéral, la “justice sociale” et la lutte des Bolcheviks contre l’Occident», précise Thom.
Il s’agit d’élaborer une idéologie capable de sauver les éléments essentiels du système soviétique: l’empire pluriethnique, un État puissant antilibéral, la lutte des Bolcheviks contre l’Occident
Dès 1990, Douguine théorise l’idée de la Russie comme centre d’un «grand espace autarcique eurasien», qui devra tourner le dos à l’Occident, tout en travaillant à séparer l’Europe, et notamment l’Allemagne, du monde anglo-saxon. Un programme qui va susciter un véritable engouement dans les cercles militaires russes où Prokhanov fait entrer l’agitateur. Ce dernier, plein d’outrances et de fascination pour la force, se pose aussi en chantre d’un conservatisme mystique basé sur l’orthodoxie, qu’il oppose au libéralisme néfaste de l’Occident. En 2013, dans une vidéo stupéfiante, il prônera la conquête militaire et la soumission culturelle de l’Europe, comme «nouvelle idée russe».
Au départ, ces thèses violentes et échevelées qui prônent le régime autoritaire d’un tsar et d’un patriarche représentant «l’éternité de l’être russe», et qui envisagent la création d’une garde prétorienne de «moines soldats» orthodoxes sur le «modèle des gardiens de la révolution iranienne ou des SS nazis», font rire les occidentalistes. Mais insensiblement, Douguine, Prokhanov et des nuées d’autres idéologues marginaux font des émules à travers une nouvelle génération de «nationaux-patriotes» qui se présentent comme des «conservateurs étatistes, soucieux de rétablir la Russie comme puissance et de contester l’ordre américain, raconte Juliette Faure, doctorante à Sciences Po. Moins fantaisistes et moins flamboyants que leurs maîtres, ces nouveaux venus, comme Vitaly Averyanov ou Valeri Korovine, vont donner un emballage plus professionnel et plus présentable à leurs thèses, et les diffusant sur les réseaux sociaux», explique-t-elle.
On a eu la rencontre de deux sectes, une politique et l’autre idéologique. Cela a donné l’alliance du sabre et du goupillon, autrement dit l’apparition des tchékistes orthodoxes
Surtout, l’arrivée au pouvoir en 2000 de l’ex-officier du KGB Vladimir Poutine, un nostalgique de l’empire qui considère la fin de l’URSS comme la «plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle», va permettre à ces courants de se frayer un chemin au sein des institutions politiques russes. Entre le clan des tchékistes saint-pétersbourgeois et les idéologues eurasiens la jonction commence à se faire. «On a eu la rencontre de deux sectes, une politique et l’autre idéologique. Cela a donné l’alliance du sabre et du goupillon, autrement dit l’apparition des tchékistes orthodoxes», a récemment expliqué l’historien Vladimir Pastoukhov dans ses Conversations du jeudi, sur YouTube.
Dans un pays qui n’a pas opéré le moindre repentir face aux crimes du totalitarisme communiste, cette jonction entre un clan issu du bras armé de l’ancien État totalitaire et une idéologie slavophile orthodoxe radicale, est un tournant, même si peu, au départ, le reconnaissent, aveuglés par le fait que Poutine conserve dans ses équipes des libéraux, pour leurs compétences techniques et économiques. Elle annonce la rechute russe, cette «néfaste répétition» («durnaïa povtoriaemost») selon la formule du philosophe Merab Marmardachvili, de ce que la Russie a toujours connu: la guerre comme mode de mobilisation, la recherche du bouc émissaire et l’obsession de l’expansion territoriale, en lieu et place de la laborieuse et nécessaire logique de développement du «jardin russe» dont elle aurait tant besoin. La sale guerre de Tchétchénie de 1999-2000, qui verra Grozny écrabouillée sous les bombes, était évidemment un gigantesque avertissement lancé à la société russe et à l’Occident, tant les continuités sont évidentes avec la guerre d’Ukraine aujourd’hui. Mais, à l’époque, tout le monde, à l’exception de quelques journalistes héroïques comme Anna Politkovskaïa, qui paiera de sa vie son obstination à dire la vérité sur «le fascisme» des exactions massives de l’armée russe, détourne les yeux, parce que Poutine met fin à une rébellion séparatiste teintée d’islamisme qui pourrait emporter tout le Caucase. Certains «libéraux», comme l’ancien vice-premier ministre Anatoli Tchoubaïs, aujourd’hui en fuite, iront même jusqu’à louer «la renaissance de l’armée russe en terre tchétchène»! Poutine utilise quant à lui ce succès militaire pour se placer dans le sillage de la victoire glorieuse de 1945. Pour lui, la reconquête ne fait que commencer.
L’œil de Poutine rivé sur le passé
Si le nouveau président russe fait illusion auprès d’un Occident bien peu regardant, en profitant du 11 septembre 2001 pour faire avaler la violence de la guerre du Caucase, son œil est en réalité rivé sur le passé et la reconstitution de la puissance perdue. À l’intérieur, il ouvre sa présidence en lançant une guerre d’une grande brutalité contre les oligarques qui, comme Vladimir Goussinski ou Mikhaïl Khodorkovski osent défendre le pluralisme, mettant aussi au pas, dès 2003, tous les contre-pouvoirs, pour se positionner à l’offensive sur la scène de l’ex-URSS. Les révolutions «de couleur» démocratiques et populaires qui embrasent alors la Géorgie et l’Ukraine, vont néanmoins prendre le nouveau président de court, renforçant ses soupçons d’un grand complot occidental antirusse. C’est un moment clé pour les idéologues eurasiens sollicités pour encadrer les mouvements de jeunesse poutiniens et formuler un nationalisme officiel progouvernemental, afin de prévenir toute contagion d’une révolution démocratique à l’ukrainienne. Là est la hantise véritable de Poutine, bien plus que la question de l’Otan, dont personne ne parle encore à Kiev.
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Mais ce n’est vraiment qu’en 2011-2012 que Poutine décide d’utiliser plus largement, par l’intermédiaire de son conseiller en technologies politiques, Vladislav Sourkov, la force idéologique de la nébuleuse Douguine, quand des émeutes libérales d’ampleur secouent Moscou, réveillant au Kremlin le spectre d’une révolution de couleur, version russe. «Poutine était premier ministre et il a eu très peur, à la fois que le président Medvedev ne quitte plus le pouvoir, et qu’une révolution populaire lui réserve le même sort qu’à Kadhafi en Libye», raconte le journaliste russe d’opposition Sergueï Parkhomenko, insistant toutefois sur le statut de «simples pions» idéologiques de personnages comme Douguine. C’est à cette époque que Prokhanov, Douguine et d’autres créent le club Izborsk, qui vise à rassembler les intellectuels blancs, monarchistes orthodoxes, et les rouges nationaux-communistes. Leur manifeste appelle pompeusement la Russie à se définir comme un «anti-Occident», «pour combattre le paradigme libéral qui mène au déclin de l’humanité». Le ministre de la Culture, Vladimir Medinski, anti-occidentaliste aujourd’hui membre de la délégation russe aux négociations de paix russo-ukrainiennes, participe à la première réunion du club.
Que les Occidentaux continuent à s’interroger sur le sexe des hommes et des femmes mais qu’ils nous laissent tranquilles
Mais au-delà d’Isborsk, c’est en réalité Poutine qui est le poumon et la tête de la métamorphose idéologique russe. Lecteur des philosophes Nikolaï Berdiaev et Ivan Iline, ou en tout cas de morceaux choisis où il puise credo conservateur, piété orthodoxe et glorification de la nation russe, (laissant en revanche de côté l’appel à rester en symbiose avec la civilisation européenne de Berdiaev par exemple), le «maître absolu» de la Russie les intègre au substrat tchékiste de sa vision du monde pour se penser peu à peu en rassembleur des terres russes et en sauveur des valeurs traditionnelles européennes à la place d’un Occident qu’il méprise. «Qu’ils continuent à s’interroger sur le sexe des hommes et des femmes mais qu’ils nous laissent tranquilles», lance-t-il, narquois, dans ses discours. S’ajoutent à ces postures le vertige d’un pouvoir de plus en plus absolu et l’intériorisation d’une vision mystique de son rôle d’«empereur», au contact d’une hiérarchie orthodoxe et de conseillers informels comme l’oligarque religieux Constantin Malofeïev, qui voient l’Occident à la fois comme le prolongement de l’ennemi catholique d’antan, et comme Sodome et Gomorrhe, ce qui n’est pas sans ironie vu l’anomie de la société russe et la propre déliquescence de ses mœurs. «Le poutinisme pour cent ans», déclare sans complexe le conseiller idéologique de Poutine, Vladislav Sourkov, ce nouveau concept devenant dès lors le successeur officiel des autres «ismes» russo-soviétiques.
2014, le grand tournant
La Russie poutinienne est désormais mûre pour le grand tournant de 2014. Comme l’explique le politologue Sergueï Medvedev dans Les Quatre Vérités de Poutine, c’est le moment où «la digue s’est rompue et les eaux troubles de la politique intérieure russe se sont déversées à l’extérieur (…) Les fantaisies eurasiennes d’Alexandre Douguine, le kitsch patriotique d’Alexandre Prokhanov, la géopolitique fruste de nos académies militaires dirigées par des généraux en retraite, toutes ces élucubrations trash se sont d’un seul coup transformées en idées majoritaires». «Il en est résulté une guerre réelle (…) D’un seul coup, la Russie a mis fin au projet de normalisation et d’intégration au monde globalisé qui avait débuté un quart de siècle plus tôt en 1989», écrit le politologue. Désormais, «la politique russe n’est plus aux mains du cadre de Gazprom propriétaire d’une villa à Antibes mais du tchékiste orthodoxe qui se vante d’avoir lu le philosophe monarchiste de l’émigration Ivan Iline, avertit Medvedev. Une révolution jungienne s’est produite, l’inconscient collectif, l’archétype, le mythe ont fait irruption dans la politique. L’irrationnel a peu à peu pénétré (…) pour devenir le prisme à travers lequel le Kremlin voit le monde», ajoute encore Medvedev.
L’historien Vladimir Pastoukhov confirme lui aussi la nocivité des idées, qui ont mené à la catastrophe actuelle: celle de la domination nécessaire de la nation russe, supposément unique et supérieure aux autres nations comme l’Ukraine, qui ne seraient que des proto-États au service des intérêts américains, celle de la présence d’un ennemi civilisationnel irréductible, le monde anglosaxon, avec lequel il convient de combattre parce qu’il incarne un ordre libéral maléfique. L’idée aussi «du droit à la guerre, car il s’agit d’un but sacré», comme l’a énoncé le patriarche Cyrille, lors de son scandaleux sermon de début mars, où il a justifié platement l’invasion, suscitant l’indignation d’une partie de l’église orthodoxe russe. L’idée, enfin, de «l’Ukraine comme un Graal», qu’il faut absolument récupérer.
La fixation pathologique du Kremlin sur l’Ukraine est remarquablement analysée par Sergueï Medvedev dans son chapitre «Le ressentiment russe». Il y raconte que depuis 2014, la propagande télévisuelle a fait du thème ukrainien un point tellement focal que «les gens d’âge moyen et les seniors, après avoir regardé les nouvelles, s’excitent à tel point qu’ils tournent en rond dans leurs logements en éructant des injures à l’adresse de la “junte de Kiev”». «L’Ukraine est devenue un champ de tir mental de la conscience postsoviétique où l’on s’entraîne en apprenant (…) les procédés de fabrication de “l’Autre”», écrit Medvedev, notant que cette manie témoigne d’un «profond traumatisme post-impérial». Mais le politologue y voit aussi «un transfert, une projection de complexes», «un ressentiment qui, selon Nietzsche, provient de l’incapacité à changer sa propre condition» et mène à vouloir empêcher la figure symbolique de l’Autre (en l’occurrence l’Ukraine) de s’émanciper. «Dans la petite musique de la trahison ukrainienne (envers la Russie), on entend distinctement des échos du ressentiment de Weimar et de la théorie du Doltchoss, “le coup de poignard dans le dos” des Juifs, si populaire dans l’Allemagne des années 1920-1930», avertit l’intellectuel, affirmant que l’invention d’un «nazisme ukrainien» qui n’existe pas mais vise à «déshumaniser totalement l’adversaire» cache en réalité un nouveau fascisme… russe.
«Dénazification et déseuropéanisation»
Nombre d’intellectuels russes comme Vladimir Pastoukhov et Dmitri Bykov, annoncent, eux aussi, «l’avènement» à Moscou «d’une forme de fascisme néostalinien», susceptible de déboucher sur une guerre civile contre tous les «Russes européens» qui seraient en désaccord avec l’orientation poutinienne, bref une nouvelle forme de terreur. Le stupéfiant et effrayant article que vient de publier sur le site de l’agence officielle russe RIA Novosti, un certain Timofeï Sergueïtsev, sous le titre «Que doit faire la Russie avec l’Ukraine», semble confirmer leur analyse, appelant ni plus ni moins qu’à la liquidation de l’Ukraine en tant que nation, à travers «la dénazification et la déseuropéanisation». Les dirigeants devront être «liquidés», «une grande partie des masses populaires», «des nazis passifs» qui se cachent derrière leur désir d’indépendance et d’Europe, devront être «châtiés» et «expier leur faute vis-à-vis de la Russie», écrit-il. Les appels de Poutine à dénoncer les nationaux-traîtres, et de récents articles de l’ancien président Dmitri Medvedev, d’une rare violence, affirmant que l’Ukraine est un «fake» et qu’elle doit perdre jusqu’à son nom, sont autant de signes de la mise en place d’une théorisation de la terreur, décrypte la russologue Françoise Thom sur le site Desk Russie. «La lecture du texte évoque une sorte de Katyn programmé 2.0», note une source proche du renseignement français. «À moins d’un changement de régime, qui semble improbable, on s’oriente vers un scénario nord-coréen à l’échelle d’un continent», s’inquiète une source russe, qui juge la Russie toujours prisonnière du clan tchékiste qui a pris le pays dans ses griffes en 1917.
L’une des questions que se posent tous les occidentalistes, qui observent avec stupeur la catastrophe, est de comprendre le soutien populaire troublant par son ampleur que garde Poutine, même s’il est difficile à mesurer en période de dictature. Il y a la propagande bien sûr, qui depuis vingt ans, a formaté les esprits, comme le fit en son temps au Rwanda la radio des Mille Collines, note le journaliste Sergueï Parkhomenko, sur son compte Facebook. Mais «cette attitude s’explique aussi par une absence d’immunité génétique, un substrat culturel et psychologique spécifique, une prédisposition à la violence, au mensonge, à l’illogisme et au romantisme», affirme l’historien Vladimir Pastoukhov. «Sous l’apparence de la normalité, toutes ces années, a monté une énorme inquiétude du lendemain, le sentiment que les choses ne vont pas bien. Notre société est en état de psychose aiguë, elle fait l’union au bord de l’abîme, comme un Poutine collectif», explique-t-il. «Le peuple est en état de transe (…) et parce qu’il est trop douloureux de faire face à la réalité, il s’invente une réalité alternative où il est du côté du bien», décrypte encore Pastoukhov.
Ce n’est nullement une déviation d’un chemin historique, mais au contraire la continuation de la Russie que nous connaissons
«C’est le syndrome de Stockholm, la société russe ne veut pas se sentir comme une ordure, et la réalité idéologique que lui offre le Kremlin, qui lui dit que les Ukrainiens sont des nazis, lui permet d’y parvenir», confirme l’ancien magnat russe Mikhaïl Khodorkovski, qui a passé dix ans en prison pour avoir bravé Vladimir Poutine. Plus largement, explique un autre observateur russe, «c’est toute l’idéologie slavophile, qui confère à la nation russe une supposée supériorité qui maintient notre pays dans cette ornière impériale du passé.» Bolchevique ou tsariste, «cette Russie a sacrifié le développement de la société russe à sa névrose impériale», insiste-t-il, citant les nombreux travaux publiés de grands penseurs du passé comme Piotr Tchaadaïev, Vladimir Soloviev, Alexandre Ianov, qui ne furent jamais vraiment lus ni écoutés alors qu’ils avaient mis à nu «l’essence de la maladie russe». «Il est temps de sortir de cette idée que nous sommes différents et meilleurs, de revenir au bon sens, à la limitation des pouvoirs et à la coopération avec l’Occident, il est temps de nous repentir comme le demandait Soljenitsyne, sinon le dragon du totalitarisme n’en finira pas de renaître», dit cet interlocuteur.
Ce décryptage de l’idéologie national-impériale poutinienne et de son désir maladif d’expansion, remet totalement en question les présupposés de ceux qui en Occident, n’ont cessé, au nom du réalisme mais avec une naïveté ou un cynisme aveugles, d’affirmer que la dérive de Poutine était imputable à une préoccupation de sécurité russe. En réalité, la maladie est bien plus ancienne, «ce n’est nullement une déviation d’un chemin historique, mais au contraire la continuation de la Russie que nous connaissons, et elle n’est pas née avec l’expansion de l’Otan ni même avec le XIXe siècle», note le grand spécialiste de la Russie de Princeton, Stephen Kotkin, arguant que l’organisation militaire atlantique a au contraire joué un rôle de «contrepoids» vital pour préserver la Pologne et les Baltes de l’agression russe. C’est une obsession de domination, non de sécurité, qui sert aujourd’hui de ressort central à la guerre de Poutine contre l’Ukraine.
Guerre en Ukraine : les bourreaux des civils massacrés à Boutcha identifiés
RÉCIT - Un collectif ukrainien de veille sur internet désigne comme coupables des soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés, commandée par le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov.
En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Le Monde
Deux associations portent plainte après l’envoi de SMS au nom d’Eric Zemmour à des membres de la communauté juive
J’accuse et l’UEJF reprochent à Eric Zemmour un fichage illégal. L’équipe du candidat d’extrême droite affirme avoir fait appel à un « data broker », un courtier en données personnelles, qui aurait visé des personnes sensibles à la question de l’antisémitisme.
Deux associations – l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et J’Accuse – ont annoncé au Monde avoir déposé plainte auprès du parquet de Paris pour fichage illégal, lundi 11 avril. Si la plainte est formellement déposée contre X, Eric Zemmour est directement visé.
Les faits remontent au vendredi 8 avril au soir. A quelques heures du début de la trêve électorale, de nombreux Français de confession juive ont eu la surprise de recevoir, par SMS, un message signé d’Eric Zemmour. « Pourrons-nous vivre en paix encore longtemps en France ? (…) Vos enfants comptent sur vous », y écrivait le candidat du parti Reconquête ! à l’élection présidentielle.
A l’intérieur de ce message, un lien renvoyant vers un site de la campagne du polémiste d’extrême droite contenant un long texte, intitulé « Message d’Eric Zemmour aux Français de confession juive ». Il y fait référence à « l’expansion de l’islam » et au terrorisme, dénonce la « généralisation discrète du hallal », mentionne les victimes de meurtres antisémites et s’inquiète de la « profanation de nombreuses tombes juives ». Il s’y dit également opposé à l’interdiction de « l’abattage rituel » et de la « circoncision ».
Cette communication a choqué un certain nombre des récipiendaires des messages, dont certains ont craint qu’Eric Zemmour dispose d’un fichier de Français de confession juive.
Suivez les réactions après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle 2022« Procédé infect »
« Un candidat à l’élection présidentielle a osé constituer ou se procurer de manière frauduleuse un fichier clandestin de dizaines de milliers juifs (ou réputés tels) avec leur numéro de téléphone, constituant la plus massive exploitation de listes nominatives de juifs depuis la rafle du Vel’ d’hiv » écrivent les avocats des deux associations dans leur plainte, que Le Monde a pu consulter.
« Le procédé est infect, inadmissible et impardonnable. Nous sommes choqués et même alarmés qu’une telle chose soit possible. On ne sait que trop ce que veut dire la constitution d’un fichier pour accepter ce genre de choses » dénonce également Marc Knobel, président de l’association J’accuse, auprès du Monde.
Cette affaire jette une lumière crue sur la manière dont des données personnelles permettent de déduire la confession religieuse d’un individu et peuvent être utilisées dans une campagne électorale.
Sollicitée par BFM-TV, l’équipe de campagne d’Eric Zemmour a en effet expliqué avoir eu recours à un « data broker ». Ces courtiers en données personnelles récoltent des informations auprès de plusieurs sources, construisent des bases de données personnelles avant de fournir à leur client (ici, une campagne électorale) les moyens d’envoyer leur message à de potentiels électeurs de leur choix.
Election présidentielle 2022 : que peuvent faire les partis avec vos données personnelles ?Des Français ciblés car intéressés par la question de l’antisémitisme
Ici, selon l’équipe de campagne du polémiste, le courtier avait assemblé une liste de personnes ayant exprimé un intérêt pour « le sujet de l’antisémitisme en France et en Europe ». Ces données proviendraient de « blogs, de sites d’information ou de newsletters » consacrés à cette thématique. Un moyen détourné de constituer une liste de personne ayant davantage de chances que la moyenne d’être de confession juive.
Ce type d’information est considéré par la législation comme particulièrement sensible. La manipulation de données révélant la religion est même interdite, aux côtés des informations traduisant l’orientation politique ou sexuelle des individus, par exemple. Quelques exceptions sont cependant prévues par la loi, notamment si les personnes concernées ont donné leur accord explicite pour que de telles données soient utilisées.
C’est cet argument que met en avant l’équipe d’Eric Zemmour, toujours citée par BFM-TV. Elle affirme en effet avoir reçu la garantie, de la part du courtier, que les personnes avaient donné leur consentement à ce que leurs données, en l’occurrence téléphoniques, soient partagées à des fins politiques.
Pas sûr, pourtant, que toutes les personnes s’étant inscrites à des publications sur l’antisémitisme avaient en tête que leurs coordonnées allaient être utilisées par le candidat d’extrême droite. Sollicitée par Le Monde, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a confirmé avoir reçu plusieurs signalements liés à cette vague d’envoi de SMS, en cours de traitement. Si la commission l’estime nécessaire, elle pourra procéder à des contrôles, auprès de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour – que le gendarme des données personnelles a d’ores et déjà interrogée – ou du courtier. Si elle constate des irrégularités dans le respect des données personnelles, la CNIL pourra lancer une procédure de sanction pouvant déboucher sur une mise en demeure, voire des amendes.
Martin Untersinger
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L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian Valeurs Actuelles
Scandales sanitaires : plus de 80 centres dentaires dans le viseur de l’Assurance maladie
Partout en France, ils investissent les centres-villes. Actuellement, il y a 1101 centres dentaires dans l’Hexagone. Autrement dit, le double d’il y a cinq ans. Ces derniers, censés améliorer l’accès aux soins, se retrouvent parfois au cœur de scandales sanitaires, qui ont permis de mettre en lumière les dérives du secteur. Parmi les scandales qui ont accompagné cette croissance : Dentexia et ses 3000 plaignants, mal ou partiellement soignés, dans les années 2010. Ou encore, Proxidentaire, dont les deux centres situés en Bourgogne-Franche-Comté ont été fermés l’an dernier. Et cela, parce que l’Agence régionale de santé (ARS) avait reconnu « des actes de mutilation et de délabrement effectués sur des dents saines ». A l’heure actuelle, plus de 80 établissements sont dans le viseur de l’Assurance maladie, détaille Le Parisien, dimanche 10 avril.
La fréquence des contrôles augmente
« Aujourd’hui, plus de 80 centres dentaires font l’objet de contrôles à des stades différents, confie Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, dans les colonnes du quotidien régional. Nous agissons en collaboration avec les ARS. Pour chaque contrôle, il y a des vérifications sur place et sur pièce pouvant aller jusqu’au dossier individuel du praticien ou du patient. » Et d’ajouter, peu après, pour étayer son point de vue : « Nous augmentons la fréquence des contrôles et nous accélérons aussi les procédures dont la durée a été ramenée à 12 mois. »
En janvier dernier, un établissement rouennais (Seine-Maritime) a été forcé de rappeler ses patients à cause de manquements aux règles d’hygiène, rappelle Le Parisien. Puis, fin février, la directrice et trois chirurgiens-dentistes portugais du centre Dentexelans d’Orléans ont été mis en examen, après avoir été accusés d’exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste et d’escroquerie en bande organisée. Après un mois de fermeture, l’établissement vient de rouvrir ses portes.
Eviter le recours au tourisme dentaire
Chaque fois, ce sont des centres dentaires créés sous la forme d’une association loi 1901 à but non-lucratif, indique le journal. A savoir que la plupart des nouveaux établissements adoptent ce statut permis par la loi Bachelot de 2009. Au départ, l’objectif du législateur était d’améliorer l’accès aux soins dans les zones sous-dotées. Notamment pour les personnes les plus fragiles. Et cela, afin d’éviter le recours au tourisme dentaire.
Problème, « ces associations se transforment en sociétés commerciales déguisées, s’agace auprès du Parisien Abdel Aouacheria, vice-président de la Dent bleue, qui vient en aide aux patients victimes du secteur dentaire. Et dans quelques cas crapuleux, l’association s’entoure d’une nébuleuse de sociétés satellites, où vous trouvez à chaque fois les mêmes dirigeants, qui vont s’approprier l’argent de la structure. » Le vice-président fustige également un certain nombre de « dérives financières, qui vont se traduire par une augmentation du risque pour la patientèle et des scandales sanitaires ».
Le Figaro
Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue une égérie antiguerre après son irruption mi-mars pendant un journal télévisé pro-Kremlin, devient correspondante en Ukraine et Russie pour le grand quotidien allemand Die Welt, a annoncé le média ce lundi 11 avril. Elle écrira pour le journal et contribuera régulièrement à sa chaîne d'information télévisée.
«Marina Ovsiannikova a eu le courage, à un moment décisif, de confronter les téléspectateurs en Russie à une image non édulcorée de la réalité», a expliqué Ulf Poschardt, rédacteur en chef du groupe Welt, dans un communiqué. «Elle a ainsi défendu les vertus journalistiques les plus importantes, et ce malgré la menace d'une répression étatique», ajoute le patron du quotidien conservateur.
«Welt représente ce qui est justement défendu avec tant de véhémence en Ukraine par les personnes courageuses sur place : la liberté. En tant que journaliste, je considère qu'il est de mon devoir de défendre cette liberté», a indiqué Marina Ovsiannikova, 43 ans, dans ce même communiqué.
À VOIR AUSSI - Russie: une journaliste démissionnaire dénonce la «propagande» dans son pays
À lire aussiUkraine : Marina Ovsiannikova, la journaliste protestataire russe, refuse la proposition d'asile d'Emmanuel Macron
La journaliste russe était apparue mi-mars en plein direct pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie, sur la chaîne Pervy Kanal, avec une pancarte critiquant l'opération militaire de Moscou en Ukraine et dénonçant la «propagande» des médias contrôlés par le pouvoir. Brièvement arrêtée, puis condamnée dans la foulée à une simple amende et laissée libre, Marina Ovsiannikova, qui a depuis quitté la chaîne, risque des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison, aux termes d'une récente loi réprimant toute «fausse information» sur l'armée russe.
À VOIR AUSSI - Un journaliste d'investigation russe jugé pour «haute trahison» risque une lourde peine
En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 47e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
France24 - Monde
Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
Publié le : 11/04/2022 - 18:53
Aude MAZOUE
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Longtemps crédité de 10 % dans les sondages, Éric Zemmour a fini, dimanche soir, à la quatrième place du premier tour de la présidentielle française avec 7 % des voix. Une grande déception pour le candidat d’extrême droite qui rêvait de battre Marine Le Pen. Retour sur ce revers électoral.
Le vote caché n’existait finalement pas. Longtemps crédité de quelque 10 % des intentions de vote dans les sondages et présenté un temps comme le possible troisième homme, Éric Zemmour est finalement arrivé quatrième du premier tour de l’élection présidentielle française avec 7 % des voix. Loin derrière Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position. Et très loin derrière Emmanuel Macron qu’il rêvait un temps d’affronter sur le ring du second tour.
Comète politique, ovni aléatoire d’une seule élection ? Éric Zemmour répond à ses détracteurs qu’il n’en a pas fini avec la politique. "Je ne m’en tiendrai pas là. Les drapeaux levés au Trocadéro ne s’abaisseront pas, a-t-il martelé le 10 avril, au sortir des résultats. Nous sommes les seuls à défendre notre civilisation et notre identité […]. Il y a quelque chose de plus grand que nous, la France." La déception est pourtant bien là. Le chantre du "grand remplacement" remplacé par ses électeurs au profit de son adversaire Marine Le Pen. Humiliation ultime : celui qui raillait un temps la "ménagère de plus de cinquante ans" tout juste bonne "à caresser ses chats" en est réduit à appeler ses électeurs à voter pour elle.
L’instrumentalisation du vote caché
Comment expliquer une telle dégringolade ? D’abord, il n’y a pas eu le fameux vote caché sur lequel le candidat comptait. L'ancien éditorialiste assurait, en effet, que les sondeurs sous-estimaient les intentions de vote en sa faveur du fait du caractère inédit de sa candidature. Et aussi en raison de la réticence que les électeurs auraient à avouer aux sondeurs qu’ils voteraient pour lui. "Il se trouve qu'Éric Zemmour a été correctement évalué par les sondeurs. Le discours sur un éventuel vote caché est une instrumentalisation propre à démontrer qu’il va se produire un raz-de-marée électoral pour entretenir de manière artificielle une dynamique", explique Olivier Rouquan, politologue, à France 24.
Crédité au plus haut de sa campagne à 13 et 14 % des intentions de vote dans les sondages, l'apôtre de l’identité nationale a vu sa ritournelle souverainiste balayée par l’arrivée de la guerre en Ukraine et la question du pouvoir d’achat dans l’actualité. Ses intentions de vote n’ont ensuite fait que chuter. "Lorsqu’il a commencé à baisser dans les sondages, les électeurs d’extrême droite qui l’ont un temps soutenu ont pu voir que la candidature de Marine Le Pen était plus solide et sont revenus à elle, assurant un vote utile à l’extrême droite car ce sont des électeurs qui veulent gagner", poursuit l'enseignant-chercheur en sciences politiques et chercheur associé au Cersa (Centre d'études et de recherches de sciences administratives et politiques).
De nombreuses fautes politiques et une image négative
Il a également fait des erreurs lourdes de conséquences. Manque de clarté sur le dossier ukrainien, contre-vérités historiques, notamment sur le rôle de Vichy sous la Seconde Guerre mondiale, polémique lancée le jour de l’anniversaire des attentats de novembre 2015, doigt d’honneur à une opposante lors d’un déplacement à Marseille, fusil pointé sur des journalistes lors du salon Milipol... Les fautes politiques - et de communication - ont jalonné sa campagne, et le candidat n'a pas su rassurer. Pire, "il souffre d’une très mauvaise image d’homme trop radical, il est inquiétant pour l’opinion publique, selon Olivier Rouquan. Et puis il n'a pas la stature d’un homme d’État. Enfin, il est incapable d’élargir ses idées pour agrandir son électorat".
Grâce à vous, rien ne sera plus jamais comme avant. Gardez la foi. Votre vote est un vote d’avenir, un vote d’espoir : car les vérités que nous avons dites à la France s’imposeront à tous dans les années qui viennent.#MerciZemmourpic.twitter.com/3QjJAji0VI
April 10, 2022Celui qui a salué ces électeurs qui ont réalisé "un vote pionnier, un vote d’avenir, un vote d’espoir" veut tout de même croire que sa Reconquête! est possible. Les yeux rivés sur le troisième tour, les élections législatives en ligne de mire, l’ancien polémiste veut y croire. Sur les réseaux sociaux, les cadres du parti appellent des candidats aux législatives à venir grossir les rangs. Reste à savoir "si ses 100 000 adhérents sont des militants investis sur le terrain ou des sympathisants éphémères", s’interroge Olivier Rouquan. C'est maintenant au parti de montrer sa capacité à trouver des candidats crédibles et créer un réseau solide implanté localement. Ce n’est pas le plus facile. Marine Le Pen y travaille avec difficulté depuis des années".
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Décryptage
Présidentielle 2022 : le Parti socialiste et Les Républicains au bord de l’implosion
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
ÉLYSÉE 2022
"Ses réserves de voix sont faibles" : quelle stratégie pour Emmanuel Macron avant le second tour ?
Le Monde
En cartes : visualisez la recomposition politique entre les élections présidentielles de 2017 et 2022
Pierre Breteau Luc MartinonPublié hier à 11h36, mis à jour hier à 13h27
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DécryptagesVisualisez l’évolution des résultats des principaux partis politiques, et la recomposition autour de trois grands pôles : La République en marche, le Rassemblement national et La France insoumise.
Le premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril 2022, a achevé de recomposer le vote sur le territoire français autour de trois grands pôles. D’abord celui du président sortant, Emmanuel Macron, La République en marche (LRM), mais aussi de la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, et enfin du chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon.
Résultats de l’élection présidentielle 2022 : au premier tour, la tripartition du paysage politiqueDans le détail, on observe une progression des scores d’Emmanuel Macron dans de nombreuses régions où François Fillon, le candidat des Républicains, avait réalisé de bons résultats en 2017 : Pays de la Loire, Alsace, Normandie. A l’inverse, le président sortant recule dans des régions qui n’ont pas réitéré leur vote de 2017 : c’est le cas de la Corrèze ou du Lot.
Emmanuel Macron dans le Nord, Marine Le Pen en déplacement dans l’Yonne : retrouvez l’actualité politique du lundi 11 avrilLes résultats de Marine Le Pen progressent partout. Une tendance encore plus nette lorsqu’on analyse le bloc d’extrême droite (en ajoutant les voix d’Eric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan). Dans le quart sud-est, traditionnellement acquis à l’extrême droite, les scores de Marine Le Pen sont en partie siphonnés par le candidat de Reconquête !
Les électeurs de la Sarthe, qui avaient voté davantage que dans les autres départements pour François Fillon en 2017, se sont reportés sur Marine Le Pen bien plus que sur Valérie Pécresse ou Eric Zemmour ; dans l’ouest du département, le vote pour Les Républicains dégringole même de 85,9 % en voix. La formation représentée par Valérie Pécresse en 2022 est celle qui recule le plus, sur l’ensemble du territoire français, grignoté à la fois par LRM et les deux candidats d’extrême droite.
Cette carte représente l'évolution en points de pourcentages (ainsi qu'en nombre de voix) de différents candidats et formations politiques entre la présidentielle de 2017 et celle de 2022.
Le découpage correspond aux communautés de communes (ou EPCI, Etablissement public de coopération intercommunale), préféré à celui des communes afin de faciliter la lisibilité.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon progresse sur tout le territoire, mais avec des différences assez marquées entre les zones rurales et urbaines. Dans les agglomérations, il a manifestement progressé aux dépens des autres forces de gauche : le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts. Ces deux partis, restent relativement assez stables par rapport à 2017, une fois leurs scores additionnés.
Comparaison des premiers tours 2017 - 2022
Pierre Breteau
Luc Martinon
L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie Le Figaro
Foot : le PSG balaie les rumeurs «d'un média espagnol bon marché» sur une possible vente du club après le Mondial
Christophe RemiseLe club de la capitale a rapidement et vivement réagi face aux «fausses nouvelles» d’El Chiringuito lundi.
La rumeur qui fait pschitt. Habitués aux coups d'éclat et amateurs de buzz, quitte à prendre quelques libertés avec la réalité des faits, nos confrères espagnols d’El Chiringuito ont frappé fort ce lundi soir. Au-delà de leurs affirmations au sujet du futur départ de Kylian Mbappé pour le Real Madrid, alors que le principal intéressé répète à l'envi qu'il n'a pas encore pris sa décision, ils annoncent en effet que le Qatar est prêt à se séparer du club après la Coupe du monde 2022 ! «Le Qatar a décidé de vendre le PSG», promet le dénommé Edu Aguirre. Le Paris Saint-Germain n'a pas tardé à réagir. Une réponse aussi brève que claire : «Fake», assure-t-on au club. Dont acte.
La direction parisienne en a rajouté une couche auprès de RMC Sports , niant «complètement et catégoriquement ces fausses nouvelles». Et de poursuivre par un tacle teinté d'ironie et de mépris : «Ce n'est pas un hasard si ça vient d'un média espagnol bon marché».
Une chose est sûre, on est là pour longtemps
Le Qatar a, via QSI (Qatar Sports Investments), pris le contrôle du PSG en 2011. «On adore la ville, le club. Tout ce qu'on fait, c'est sur la durée. On va continuer comme ça en espérant atteindre nos objectifs. Mais une chose est sûre, on est là pour longtemps», martelait Nasser Al-Khelaïfi en juin 2021, dans une interview accordée à L'Équipe . Depuis, le Paris-SG s'est de nouveau pris les pieds dans le tapis en Ligue des champions, avec une élimination en forme de fiasco face au Real Madrid qui appelle à une grande réflexion en vue de la saison prochaine, mais peut-être pas quand même à une vente... Rappelons que le club a par exemple englouti 300 M€ dans le futur centre d'entraînement, avec une livraison prévue à l'été 2023.
À VOIR AUSSI – Le triplé de Mbappé à Clermont samedi dernier (1-6)
«Toi et ton président êtes les plus tordus» : Gourvennec s'en prend à Ben Arfa...qui réplique vertement
Le coach lillois a tenu des propos forts à l'encontre de son joueur, écarté et contre qui le club a enclenché une procédure. Le milieu offensif a répondu.
PSG : Lizarazu égratigne la «MNM» et la compare aux Harlem Globetrotters
Le champion du monde 1998 regrette que Neymar, Mbappé et Messi lancent leur saison aussi tard, et surtout après leur élimination en Ligue des champions.
PSG : une prime de 150M€ à la signature ? Le nouveau contrat fou proposé à Mbappé
Le Paris Saint-Germain serait prêt à débloquer plus de 250 millions d'euros pour conserver Kylian Mbappé. Un nouveau contrat de seulement... deux ans pourtant.
France24 - Monde
Présidentielle : Emmanuel Macron se dit prêt à "bouger" sur la réforme des retraites
Publié le : 11/04/2022 - 09:59Modifié le : 11/04/2022 - 16:14
Nicolas BAMBA
Marc DAOU
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Au lendemain du premier tour de la présidentielle qui a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, et entériner la recomposition de l'échiquier politique, la campagne du second tour est déjà lancée. Le président sortant s'est rendu à Denain, dans le Nord, une terre où sa concurrente a recueilli 41 % des suffrages au premier tour. La candidate du Rassemblement national, elle, s'est déplacée dans l'Yonne.
• Valérie Pécresse a lancé un appel à "une aide, d'urgence", des Français pour "boucler le financement" de sa campagne, faisant état d'une "situation critique" de LR qui ne sera pas remboursé de "7 millions d'euros" de frais. La candidate LR, sous le seuil des 5% au premier tour déclenchant un remboursement par l'Etat des frais de campagne, a aussi déclaré être "endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros".
• Emmanuel Macron (27,84 %) et Marine Le Pen (23,15 %) se sont qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur.
• Les résultats définitifs donnent Jean-Luc Mélenchon troisième avec 21,95 % des voix, puis Éric Zemmour (7,07 %), Valérie Pécresse (4,78 %), Yannick Jadot (4,63 %), Jean Lassalle (3,13 %), Fabien Roussel (2,28 %), Niclas Dupont-Aignan (2,06 %), Anne Hidalgo (1,75 %), Philippe Poutou (0,77 %), Nathalie Artaud (0,56 %).
• Le taux d'abstention du premier tour est de 26,31 % (contre 22,2 % en 2017 et 28,4 % en 2002).
• La candidate socialiste Anne Hidalgo a appelé à voter Emmanuel Macron, comme le communiste Fabien Roussel et l'écologiste Yannick Jadot. La candidate LR Valérie Pécresse a déclaré qu'elle voterait Emmanuel Macron au second tour, sans pour autant donner de consigne de vote. De son côté, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu'il "ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen".
• Le candidat d'extrême droite Éric Zemmour a appelé ses électeurs à voter pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle le 24 avril, malgré ses "désaccords" avec rivale. Enfin, Nicolas Dupont-Aignant a appelé à faire "barrage" à Emmanuel Macron.
• Dans un entretien accordé à BFMTV, Emmanuel Macron a défendu son projet de réforme des retraites, dont la mesure fixant l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Mais il veut que ce projet soit mis en place dans le temps. "Je n'exclus pas un référendum", a-t-il ajouté.
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ANALYSE
Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen en piste pour un remake de 2017
Élysée 2022
Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon appelle à ne "pas donner une seule voix à Marine Le Pen"
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour
L'Humanité
Une vigie pour la prise en charge des aînés
ActuDépendance Lanceur d’alerte dans le scandale Orpea, l’infirmier Laurent Garcia a inauguré, vendredi, l’Observatoire du grand âge.
Alexandre FacheMaintenir la question du grand âge au cœur du débat public. Voilà l’objectif de l’Observatoire lancé le 8 avril, à l’initiative de Laurent Garcia, cadre de santé dans un Ehpad public à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), sous le parrainage des journalistes Florence Aubenas et Victor Castanet. Le livre enquête de ce dernier, les Fossoyeurs (Fayard), publié en janvier, avait jeté une lumière crue sur les pratiques scandaleuses d’un des géants du secteur, le groupe privé Orpea. C’est justement le témoignage de Laurent Garcia, employé pendant huit mois à l’Ehpad les Bords de Seine de Neuilly, en 2016-2017, qui avait impulsé cette enquête. La structure associative créée vendredi s’en veut, en quelque sorte, le prolongement, sur le modèle de l’Observatoire international des prisons, ou du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, deux organisations qui servent de vigie sur des territoires éloignés du regard de la société.
« On veut être le caillou dans la chaussure des politiques », a résumé Laurent Garcia, vendredi, à Montreuil, lors du lancement de l’Observatoire du grand âge (Ogra). Le « caillou » prendra la forme d’un rapport, publié chaque année en décembre, et nourri par des témoignages recueillis dans les 7 000 structures d’accueil collectif pour personnes âgées en France, auprès des résidents, de leurs familles ou des soignants. L’Observatoire s’intéressera aussi au secteur de l’aide à domicile, dont dépendent aussi de nombreuses personnes âgées. « On veut faire remonter des choses qui nous attristent, mais aussi qui nous ravissent », a promis Laurent Garcia, en rappelant que tous les Ehpad ne fonctionnaient pas aussi mal que celui d’Orpea à Neuilly-sur-Seine.
Timidité des pouvoirs publics
Le but de l’Observatoire est également de peser sur les décisions des pouvoirs publics, jugées bien timides depuis les révélations du livre les Fossoyeurs. « Nous demandons plus d’humanité, on nous répond par davantage de technicité », ont regretté, fin mars, Laurent Garcia et Aurélie Aulagnon, gérontologue et membre fondatrice de l’Ogra, dans une tribune publiée par Marianne. « Demandez aux aides-soignantes, aux infirmières, ce qu’elles souhaitent vraiment : gagner 100 euros de plus par mois en rentrant épuisées le matin après une nuit à être seules dans le service, ou garder leur salaire mais bénéficier d’une qualité de vie au travail optimale, grâce à un ratio soignant-résident la favorisant ? »
Dimanche, dans le Journal du dimanche, une tribune signée par 14 fédérations associatives (dont l’AD-PA, l’Uniopss, la FHF, le Synerpa…) réclamait aux candidats à la présidentielle « une grande loi pour le grand âge », déjà promise par Emmanuel Macron, mais jamais mise à l’ordre du jour. « Dans les vingt ans à venir, le nombre de personnes de plus de 75 ans va quasiment doubler et représenter près de 11 millions de personnes, contre moins de 6 millions aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’un sujet théorique. Ces personnes, c’est nous ou nos parents », préviennent les signataires.
dépendanceGrand âgeEhpadOrpea Valeurs Actuelles
Paris : la municipalité part en guerre contre les tagueurs
La mairie de Paris est préoccupée par la recrudescence des tags dans les rues de la capitale française. Selon elle, ces graffitis, qui se comptent désormais par milliers, nécessitent des coûts de nettoyage exorbitants et dégradent l’image de la ville. Raison pour laquelle, mardi 29 mars, elle a présenté un plan pour endiguer ce phénomène, détaille 20Minutes.
« La dégradation visuelle participe au sentiment d’insécurité »
Dans le détail, pas moins de 500 tags sont chaque jour enlevés, ce qui signifie que 650 m² sont nettoyés. Pour cela, 4 000 interventions hebdomadaires sont nécessaires. Des chiffres que la municipalité ne peut plus supporter. « Nous voulons lutter contre ce fléau urbain », témoigne, dans les colonnes de nos confrères, Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo. Au moment de lancer, fin mars, une conférence à ce sujet, celui-ci a d’abord tenu à différencier les tags et l’art urbain : « Les street-artistes font de belles choses, savent choisir des emplacements discrets, adaptés […] et sont capables de faire quelques clins d’œil artistiques. » En revanche, les tagueurs multiplient les signes un peu partout, d’après la mairie. « Les Parisiens savent très bien faire la différence », juge Emmanuel Grégoire.
Sur le site Dans ma rue (DMR), les signalements de tags n’ont cessé de croître au cours des derniers mois, provoquant des besoins toujours plus importants en matière de nettoyage, poursuit 20Minutes. De ce fait, la municipalité de Paris est forcée d’augmenter ses capacités afin de répondre à la demande. Ainsi, le budget alloué aux nettoyages est passé de 5,8 millions d’euros en 2021, à 8 millions d’euros en 2022. Pour Nicolas Nordman, adjoint à la Maire de Paris en charge de la sécurité et de la police municipale, ces opérations de nettoyage sont nécessaires, car « la dégradation visuelle dans une ville participe au sentiment d’insécurité ».
Des peines dissuasives
Pour remédier à cette situation, la mairie ne mise pas simplement sur le nettoyage. Désormais, elle compte aussi agir en matière de prévention. « Nous voulons vraiment mettre un coup d’arrêt à ces habitudes très narcissiques qui constituent à signer tous les quatre mètres », précise Emmanuel Grégoire à nos confrères, avant de faire part de son regret vis-à-vis du fait que les réseaux sociaux engendrent « une forme de compétition ».
Pour taper fort, la municipalité s’appuie désormais à la fois sur les signalements effectués par les habitants sur DMR, mais aussi sur les photos prises par les forces de l’ordre. L’objectif : constituer des fichiers qui permettront ensuite aux policiers d’identifier les auteurs des graffitis. Afin de dissuader les tagueurs en puissance, les élus espèrent désormais des peines exemplaires. Et dans la continuité de cette démarche, la municipalité va distribuer des modes d’emploi aux 15 000 syndics de copropriété de la capitale, afin de les inciter à porter plainte lors du constat de graffitis.
Le Figaro
Témoins de Jéhovah : l'épouvantable calvaire d'Hélène, qui dit avoir été violée par son père pendant 13 ans
Etienne JacobENQUÊTE - Hélène a porté plainte pour «viols et agressions sexuelles» pour des faits survenus dès ses 8 ans, jusqu'à l'âge adulte. Elle témoigne auprès du Figaro.
Parfois, l'effroyable côtoie l'inimaginable. L'histoire racontée par Hélène, mère de famille de 34 ans, pourrait sortir d'un mauvais thriller. Cette Lorientaise, désormais professeure de piano, dit avoir été victime de viols et agressions sexuelles par son père, de ses 8 ans jusqu'à ses 21 ans. Avec la complicité, la maltraitance présumée de sa mère, et l'omerta généralisée de la communauté des témoins de Jéhovah, dont sa famille fait partie. «Ma vie est finie, je me bats pour mes enfants. Un pédocriminel est dans la nature», balaye celle qui n'a déposé une première plainte qu'en 2019, poussée par son mari, dont l'envie d'obtenir justice est au moins aussi forte que sa femme. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte et est toujours en cours, selon le parquet de Lorient. Pour accélérer les procédures et faire en sorte qu'un juge d'instruction soit nommé, Hélène s'est constituée partie civile en décembre 2021, révèle Le Figaro. «On passe d'une situation passive, à une situation où on est dans l'action», se félicite l'avocate Karine Shebabo, contactée par nos soins.
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Dans l'histoire d'Hélène, les faits ne sont pas prescrits, ayant eu lieu il y a moins de 30 ans - ce qui est plutôt rare en matière d'inceste. Les premiers sévices sexuels qu'elle aurait subis, la trentenaire bretonne s'en souvient parfaitement. Elle avait tout juste 8 ans. Comme souvent, les soirs, la famille regardait la télévision. Ce jour-là, c'était Croc-Blanc, adaptation sortie en 1991 du roman culte de Jack London. «Il y a eu une scène violente dans le film, quelqu'un avait été poignardé», se remémore-t-elle. Ce genre de scènes étant réprimées par les témoins de Jéhovah, la mère d'Hélène lui a alors demandé d'aller dormir... avec son mari, dans le lit conjugal. La petite fille qu'elle était se rappelle avoir senti le sexe de son père, sur ses jambes, lui qui dormait quasiment nu. «Mon père aimait les jeunes filles, ça l'excitait», commente-t-elle.
Devenu routier après une éphémère vie de musicien, le père d'Hélène, au physique imposant, cheveux châtain clair toujours coiffés sur le côté, semblait déborder de libido. Il aurait lui-même grandi dans un climat incestueux, assistant au viol de sa propre sœur Linda par son grand-père par alliance, confie celle qui est aussi la tante d'Hélène. «Ma mère le frustrait, le trouvait dégoûtant, et ça s'est répercuté sur nous», avance pour sa part Hélène. Dès ses 8 ans, à l'aube de la préadolescence, son père se fait plus insistant. Une «échelle de perversité» survenue sous les yeux de sa mère, qui «feignait l'ignorance». Laquelle préfère «traiter» sa fille de «coincée», lorsqu'il dépasse les bornes. Moment marquant de cette période: à 10 ans, Hélène se déchire l'hymen par accident en faisant du sport. Son père devient alors «fasciné» par le fait de «voir à quoi ressemble un hymen déchiré».
Climat pervers et incestueux
Dans les années qui suivent, Hélène dit avoir été contrainte à des pénétrations anales digitales, mais aussi avec divers objets comme «des bananes, crayons ou petites cuillères lorsqu'elle faisait la vaisselle, qu'elle était dans la douche ou qu'elle se baissait», a pu lire Le Figaro dans sa plainte. Son père aurait eu pour habitude de lui caresser ou pincer les seins ou les fesses, raillant régulièrement son manque de «formes». Des faits niés en bloc par l'intéressé. «Je n'ai rien fait, j'aime trop mes enfants pour leur faire du mal», répond-il aux policiers lors d'une audition, le 4 mai 2021. Interrogé sur le fait d'avoir «soupesé» la poitrine de sa fille, il déclare aux forces de l'ordre: «Elle se plaignait tout le temps (...) Quand nous avions eu cette conversation sur ses seins, nous avions essayé de la consoler». Hélène accuse son père de lui avoir, à certains moments, caressé tout le corps, le matin au réveil, lui maintenant les mains au-dessus la tête pendant qu'il commettait ses méfaits. La mère d'Hélène aurait été présente lors de plusieurs agressions, ce qui a valu à la plaignante de l'accuser de «complicité». Devant les policiers, elle a, elle aussi, fermement nié les faits. Était-elle contente d'avoir eu Hélène comme fille ? «Le médecin m'avait dit un garçon donc c'est vrai que cela m'a fait bizarre», a-t-elle admis lors de son interrogatoire. «J'ai eu d'autres patientes qui ont été victimes de viol, attouchements, sévices sexuels et [elles] ont les mêmes réactions que Madame», a témoigné la sage-femme d'Hélène devant la police.
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Ces violences auraient été commises dans un climat incestueux généralisé, où le père se baladait nu dans l'appartement familial, situé en haut d'une tour HLM. Il usait, d'après sa fille, de blagues perverses et graveleuses à outrance, lui demandant de se déshabiller pour «voir son évolution physique», ou encore de laisser la porte ouverte lorsqu'elle allait aux toilettes ou à la salle de bains. D'après Hélène, il justifiait aussi ses agissements par des prétextes religieux, accusant au contraire ses enfants de fanatisme à la lecture d'Harry Potter, ou à la vue d'un match de football: «Nous devions tout le temps être en robe ou jupe car nous devons honorer Dieu par notre tenue et être prêt à rendre témoignage en toutes circonstances à l'extérieur», relate-t-elle. Le bourreau présumé aurait été en proie à des crises de démences liées à ses croyances de fin du monde imminente. «Il parlait au Diable, l'entendait, se levait parfois la nuit pour ça. Ça a hanté notre enfance», se remémore-t-elle. «Je sais qu'il existe», a confirmé l'intéressé devant les policiers. Comme cette fois où, en balade sur le littoral, il aurait fait crier à ses enfants: «Je t'aime Jéhovah». «On ne criait pas assez fort donc il m'a secoué, m'a hurlé dessus j'étais terrifiée, il me claquait, me prenait par les cheveux et me disait de le dire plus fort. Je n'ai pas pu. Il m'a donc dit que je n'aimais pas Jéhovah, que je mourrai à Armageddon (le moment de la guerre finale entre les gouvernements humains et Dieu, à l'issue de laquelle il rétablira son royaume, NDLR)», décrit Hélène.
Jérémie, le frère d'Hélène, a été auditionné à plusieurs reprises en 2019. Il a, devant les policiers, confirmé la plupart des faits décrits par sa sœur, notamment à propos de son père. «Avec elle, il ne faisait que parler de sexe», indiquait-il en août 2019. «Il prenait Hélène sur ses épaules et on sentait qu'il prenait plaisir à avoir les fesses d'Hélène proche de sa tête», donnait-il comme exemple. Et de résumer: «Je sais que mon père prenait des plaisirs sur des choses qui ne sont pas saines». Concernant les scènes à caractère sexuel, «il y a des choses que je ne peux pas vous dire. J'avais décidé de l'enfouir loin et je ne peux pas le ramener. Tout ce que je peux dire c'est que je ne le ferai jamais à mes enfants», avait-il déclaré, énigmatique. «Il finira par parler, si un juge est nommé», espère Me Karine Shebabo.
«Mon père a une attirance pour les enfants, c'est indéniable», martèle Hélène. Elle cite l'exemple de petites filles gardées par sa mère, assistante maternelle, à son domicile, qui auraient elle aussi été touchées par son père. «Il le faisait dès que ma mère avait le dos tourné», assure-t-elle. Ces enfants, soulève-t-elle, auraient été à plusieurs reprises frappés, mal nourris et mal pris en charge lors de leurs passages à la maison. «Les fesses de Erwan* étaient rouges donc nous pensions qu'elle ne changeait pas régulièrement ses couches», a déclaré aux policiers la mère d'un «petit» dont la mère d'Hélène avait la garde. Malgré certains doutes pour certains, les parents n'ont pas explicitement fait état de trace de coups, ou d'attouchements devant les forces de l'ordre. Lors de ces interrogatoires, on apprend d'ailleurs que l'agrément de la mère d'Hélène lui a été retiré depuis plusieurs années, mais pas pour des raisons de maltraitance. «C'est aussi pour ces enfants que je me bats», fait valoir Hélène.
L'omerta chez Jéhovah?
Cette souffrance, Hélène assure l'avoir endurée en vase clos, au sein d'une famille vivant dans un cercle très restreint: celui des témoins de Jéhovah. «Nous n'avions pas le droit de côtoyer les gens du monde», souligne-t-elle. Chacun des membres de la communauté est noté. Ceux qui choisissent de maintenir des relations avec l'extérieur, ou des principes contraires à leurs valeurs (Noël, anniversaires, sport en compétition, fumer, etc) prennent le risque d'être mis à l'écart ou, pire, d'être excommuniés, c’est-à-dire exclus. D'après Hélène, les membres de ce cocon aux allures de bocal étaient, pour la majorité, au courant des violences. «Tout a toujours été géré en interne», déplore-t-elle. «Ce contexte communautaire, de non-dénonciation de crime, est très important et différencie cette affaire des autres affaires d'inceste», souligne Me Shebabo.
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La plainte d'Hélène fait état d'un évènement, survenu en 2013, qui va dans ce sens. Son frère venait d'avoir un deuxième enfant. Il a alors eu une violente altercation au téléphone avec leur père. Comme le veut la règle dans la communauté lors d'un incident de ce type, un «ancien», chargé de chapeauter et surveiller la famille, a été mis au courant. Le frère lui aurait alors révélé les horreurs subies par sa sœur. Un comité disciplinaire a été organisé, malgré la rétractation du plaignant. Lors de cette réunion, où les anciens ont confronté Hélène avec son père, ce dernier aurait alors déclaré: «Je ne m'en souviens pas, mais si je l'ai fait je m'en excuse».
L'ancien aurait alors conseillé à Hélène d'aller porter plainte. Les autres lui ont, a contrario, enjoint de «ne plus en parler au motif que de telles dénonciations allant salir le nom de Dieu et de la communauté et, qu'après tout, son père s'était excusé», peut-on lire dans la plainte. Personne n'a alerté les services de police et aucune sanction n'a été prise à l'encontre du père, qui continue de vivre à Lorient, avec son épouse, et à pratiquer le porte à porte, comme le font les fidèles. Si la communauté des témoins de Jéhovah de Lorient a, dans un premier temps, certifié avoir détruit toutes ses archives papiers, au motif de la loi RGPD de 2020, un document relatant ce «comité disciplinaire» a finalement été retrouvé. Cette réunion «est constituée(e) uniquement pour décider si la personne incriminée peut rester membre de l'assemblée ou non» et son action «n'interfère en rien avec la procédure judiciaire devant les autorités», avait précisé le Béthel, nom de la filiale française des témoins de Jéhovah, dans un courriel transmis à l'AFP en 2021.
« J'ai toujours peur de mourir car j'ai trahi Jéhovah »
L'omerta, chez les témoins? Il faut dire que les textes de la communauté n'aident pas. L'un d'eux stipule qu'«une fois que ces anciens ont sérieusement examiné une affaire de cette sorte et qu'une décision a été rendue, nul ne doit chercher à en connaître le pourquoi et le comment. Tous devraient accepter humblement la décision des anciens et continuer à soutenir ces étoiles de la congrégation». Une «tour de garde», leur revue internationale, diffusée en 1995, notifie également: «S'il y a de bonnes raisons de penser que l'agresseur présumé commet toujours des agressions sur des enfants, il faudra peut-être lui donner un avertissement. Dans une telle circonstance, les anciens de la congrégation peuvent apporter leur aide. Mais si ce n'est pas le cas, ne vous précipitez pas. Avec le temps, vous vous accommoderez peut-être de ne pas donner suite à l'affaire».
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Concernant l'histoire d'Hélène, le Béthel a réagi, lorsque l'affaire a été rendue publique: «Cette situation nous peine grandement, car la victime, si les faits sont avérés, risque de souffrir longtemps des atteintes subies. Notre première pensée est donc une pensée de compassion». Désormais mère de trois enfants, Hélène reconnaît être «formatée» à vie par les témoins de Jéhovah, tout en affirmant que ses croyances restent intactes. Elle se peint comme traumatisée, n'ayant pas respecté Exode 20:12, texte biblique qui demande à chacun d'«honorer sa mère et son père», elle qui a vécu avec eux jusqu'à ses 22 ans. Après avoir lancé une telle procédure judiciaire, Hélène l'admet: «Je crains les représailles et d'être excommuniée», ce qui pourrait entraîner une rupture totale avec ses enfants. Sans parler de sa «peur de mourir», après avoir «trahi Jéhovah».
*Le prénom a été changé.
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Cet homme de nationalité ivoirienne est poursuivi pour faits de viol sur son épouse, actes de torture et barbarie sur deux de ses enfants, ainsi que de faits de violence sur l'ensemble des enfants et sur ses trois concubines.
Mort d'Alisha, 14 ans, noyée à Argenteuil : deux adolescents condamnés à 10 ans de prison
La collégienne est morte le 8 mars 2021 après un guet-apens tendu par deux camarades de classe. Le parquet de Pontoise a annoncé faire appel.
Le Monde
Procès de Nicolas Zepeda : la réclusion criminelle à perpétuité requise pour l’assassinat de Narumi Kurosaki
Le Chilien est accusé d’avoir tué, en décembre 2016, son ex-petite amie Narumi Kurosaki, une Japonaise étudiant à Besançon, et fait disparaître son corps.
L’avocat général, Etienne Manteaux, a requis, lundi 11 avril, devant la cour d’assises du Doubs (Bourgogne-Franche-Comté) la réclusion criminelle à perpétuité contre Nicolas Zepeda, jugé pour l’assassinat en 2016 de Narumi Kurosaki, 21 ans, son ancienne petite amie japonaise, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
« Il a fait le choix délibéré de s’enferrer dans le déni », alors que, « dans ce dossier, tout, absolument tout, ramène à la responsabilité de Nicolas Zepeda, dans la mort de Narumi Kurosaki », a soutenu le représentant du ministère public, revenant sur les nombreux éléments de l’enquête qui accablent l’accusé.
Nicolas Zepeda, sa jalousie mortifère, et l’insoutenable liberté de Narumi KurosakiDans la nuit du 4 et 5 décembre 2016, des « cris stridents de femme » avaient été entendus par une dizaine d’étudiants « remplis d’effroi » dans la résidence universitaire où logeait la jeune femme. Depuis, personne ne l’a plus revue vivante ni entendue. « Ces cris de terreur d’une femme qui sent qu’elle va mourir sont ceux de Narumi Kurosaki. Ils provenaient de la chambre 106 », la sienne, alors qu’elle s’y trouvait avec Nicolas Zepeda, a assuré M. Manteaux. « Nicolas Zepeda l’a étouffée », a-t-il ajouté.
Selon l’avocat général, le Chilien avait prémédité son crime en achetant un bidon de 5 litres de combustible et une boîte d’allumettes avant de rejoindre la jeune Japonaise à Besançon. Il avait également effectué des repérages aux alentours de Dole (Jura) où, toujours selon M. Manteaux, Nicolas Zepeda a « immergé le corps de Narumi dans le Doubs ».
Plus tôt dans la journée, les avocats des parties civiles avaient demandé à la cour de reconnaître la culpabilité de Nicolas Zepeda, malgré les dénégations du Chilien, qu’ils qualifient de « menteur ». « Ce sont les larmes pudiques de la partie civile que vous devez privilégier en condamnant celui qui est dans le box, Nicolas Zepeda », a plaidé Sylvie Galley, l’avocate de la famille de Narumi Kurosaki.
Nicolas Zepeda, sa jalousie mortifère, et l’insoutenable liberté de Narumi KurosakiMercredi, le témoignage déchirant de la mère de la victime avait bouleversé le prétoire. Venue de Tokyo, Taeko Kurosaki avait longuement exprimé sa douleur, exacerbée par l’incertitude qui demeure sur le sort de la jeune femme. Quand Mme Galley a évoqué la disparue, « muette à jamais », Mme Kurosaki s’est recroquevillée ; depuis le début du procès, le 29 mars, elle tient serrée contre elle une photo de sa fille soigneusement enveloppée dans un tissu à fleurs.
« Narumi écrivait le 17 juillet 2016 : “Nicolas, je suis si fière (…), tu es assurément le meilleur garçon dans ma vie.” Cinq mois après, le meilleur garçon lui prenait la vie », a déclaré Mme Galley. « La mort de Narumi aurait pu (…) allonger la liste des féminicides », mais « la disparition de son corps » a fait basculer le scénario « dans l’horreur absolue », a poursuivi l’avocate, devant un public venu en nombre.
Au procès Zepeda, une mère et trois heures trente de douleurUne « audience particulièrement forte en émotions »
Sur le banc des accusés, Nicolas Zepeda est resté impassible tout au long de la matinée, lui qui a clamé son innocence durant les neuf premiers jours de son procès.
Il « a toute latitude pour faire dire à Narumi Kurosaki ce qu’il veut. Nous n’en sommes pas à un mensonge, à un déni, à une contradiction près dans ce dossier », a déploré l’avocate.
« Menteur, manipulateur, toxique », a également accusé Randall Schwerdorffer, avocat d’Arthur Del Piccolo, le petit ami français de l’étudiante japonaise au moment de sa disparition. Selon l’avocat, le Chilien a perpétré « un crime de sang-froid » et prémédité. « M. Zepeda fait tout pour dissimuler sa responsabilité, a-t-il regretté. La main de Nicolas Zepeda n’a pas tremblé et je demanderais à cette cour d’assises de ne pas trembler quand elle prendra sa décision. »
Nicolas Zepeda, la forteresse du déniEn force ou en douceur, tous les acteurs du procès ont tenté d’obtenir des aveux de Nicolas Zepeda, y compris sa propre avocate. Mais la question reste entière : qu’est-il arrivé à Narumi Kurosaki dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, dans cette étroite chambre 106 d’une résidence universitaire de Besançon ? Qu’est devenue cette brillante jeune femme de 21 ans ?
Cette « audience particulièrement forte en émotions », selon les mots du président de la cour, Matthieu Husson, vendredi, n’aura pas apporté de réponse. Nicolas Zepeda a nié de bout en bout toute responsabilité dans la disparition de son ex-petite amie. « Je n’ai pas tué Narumi ! Moi aussi je veux savoir ! », a-t-il fini par hurler, en larmes.
Extradé de son pays à l’été 2020, le Chilien aura, comme le veut la règle, la parole en dernier, mardi, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer et rendre leur verdict.
Le Monde et AFP
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L'Humanité
En plein rebond épidémique, le Paxlovid reste peu prescrit
ActuCovid Avec quelque 5 000 doses délivrées depuis fin décembre, le traitement curatif de Pfizer demeure faiblement diffusé malgré un intérêt thérapeutique certain.
Loan NguyenC’était l’un des grands espoirs des personnes ne pouvant bénéficier d’un vaccin en raison de contre-indications médicales, ou de celles ne développant pas une réponse immunitaire suffisamment élevée à la suite des injections. Mais les chiffres montrent que le Paxlovid n’aura pas été le remède miracle tant attendu. À peine plus de 1 % des 500 000 doses commandées par l’État ont été administrées aux personnes vulnérables atteintes du Covid. D’après les données de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, au 3 avril 5 648 doses de ce médicament curatif, visant à prévenir les formes graves de Sars-CoV-2 chez les patients fragiles et immunodéprimés, avaient été délivrées.
Une « déception » pour Yvanie Caillé, fondatrice de Renaloo, association qui défend les personnes atteintes de maladies rénales. « Les derniers patients qui décèdent du Covid ou finissent en réa sont des personnes vulnérables. Le Paxlovid – mais aussi les anticorps monoclonaux – devrait être plus largement utilisé pour les personnes fragiles », insiste-t-elle. Pourtant, malgré le rebond épidémique de ces dernières semaines et les allègements des mesures sanitaires, qui engendrent des risques supplémentaires pour cette population, le Paxlovid reste faiblement prescrit.
« ce n’est pas une aspirine ou un Doliprane »
« Les raisons sont multiples », estime Jacques Battistoni, président de MG France, premier syndicat de médecins généralistes. « D’abord, ce médicament est arrivé en période de décrue de la cinquième vague. On a eu le sentiment qu’il était arrivé un peu tard », explique le praticien. « Les contre-indications liées aux interactions avec d’autres traitements, par exemple pour les personnes dialysées, font que la cible éligible reste relativement étroite », poursuit-il. Pour Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français, la prudence des praticiens explique aussi la réticence de certains à prescrire largement le Paxlovid. « On n’a que quelques mois de recul sur ce traitement, ce n’est pas une aspirine ou un Doliprane », pointe-t-il. Le court délai dans lequel le médicament doit être administré – dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes – restreint d’autant plus la diffusion du Paxlovid. Mais c’est surtout le circuit de prescription qui semble poser problème.
« La lourdeur de la procédure, qui fait que les médecins doivent se connecter sur une plateforme Pfizer et remplir tout un dossier avant de savoir si le patient est éligible ou non, est un peu décourageante », juge Jean-Paul Ortiz. « Quand certains médecins omettent de passer par ce canal, on doit leur renvoyer les patients. Or, vu le délai de cinq jours pour administrer le médicament, cela coince parfois », ajoute Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. Les autorités sanitaires prévoient donc une simplification de la procédure : « Le médicament disposant maintenant d’une autorisation de mise sur le marché, la Haute Autorité de santé devrait publier un avis dans les jours à venir permettant de passer en droit commun. Ainsi le Paxlovid pourra être prescrit et dispensé sans utiliser la plateforme », a fait savoir vendredi le ministère de la Santé.
Covid-19Santé Valeurs Actuelles
“Islamo-gauchisme à l’université” : le rapport demandé par Frédérique Vidal traîne, les magistrats s’impatientent
Depuis près d’un an, plus rien. Le ministère de l’Enseignement supérieur n’aurait plus avancé sur la tenue d’une enquête concernant « l’islamo-gauchisme à l’université ». Et comme le rapporte le Journal du Dimanche, le 10 avril, les magistrats perdent patience et réclament en vain la suite des opérations judiciaires.
L’annonce retentissante… sans suite
Tout avait commencé le 14 février dernier. La ministre de l’Enseignement supérieure, Frédérique Vidal, avait indiqué qu’elle allait demander « notamment au CNRS », de mener une enquête portant sur « l’ensemble des courants de recherche » en lien avec « l’islamo-gauchisme » à l’université. Une demande depuis déclinée par le CNRS et par Athéna, l’alliance nationale de la recherche publique française en sciences humaines et sociales. Quatre mois après l’annonce de Frédérique Vidal, Le Monde révélait que six enseignants-chercheurs attaquaient la ministre pour « excès de pouvoir ».
Une situation « ubuesque »
Les fonctionnaires et leurs deux avocats, Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth, avaient ainsi déposé un recours devant le Conseil d’Etat le 13 avril 2021. Puis le 13 juillet, la requête avait été transmise au tribunal administratif de Paris. Depuis, plus aucune nouvelle. Une situation que juge « ubuesque » Me Vincent Brengarth, auprès du JDD ce dimanche 10 avril : « Pourquoi alors faire travailler le tribunal administratif, après le Conseil d’État, sur un rapport qui n’existerait pas ? »
Celui qui souhaite qu’une enquête de ce type soit menée a notamment rédigé dans son recours de l’année dernière : « Une décision de diligenter une enquête a été prise, tant il n’est pas imaginable que la ministre annonce aux Français et à la représentation nationale l’ouverture d’une enquête si ce choix n’avait pas été acté ». Nos confrères du JDD ont sollicité à deux reprises – en décembre dernier et plus récemment en avril – le ministère de l’Enseignement supérieure, mais il n’a pas voulu répondre.
Le Figaro
«Tuez-les!» : à Sevran, deux policiers violemment pris à partie par une trentaine d'individus
Nicolas DaguinL'un des fonctionnaires a notamment reçu un pavé à l'arrière de la tête. «Ce sont des miraculés», observe un policier.
De la fumée, des cris, des jets de pierres : la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Un équipage de police secours a été violemment pris à partie dimanche 10 avril en fin d'après-midi après-midi à Sevran (Seine-Saint-Denis) par une trentaine d'individus surexcitée.
Les faits se sont produits un peu avant 17h30 dans le quartier des Beaudottes. Au départ, il s'agissait pour les deux policiers de procéder au contrôle d'un véhicule, une Lotus en l'occurrence. Mais le conducteur a dans un premier temps refusé d'obtempérer, entraînant l'équipage au milieu de cette cité réputée sensible, comme l'explique au Figaro une source policière. Le véhicule s'est finalement immobilisé et le contrôle a pu avoir lieu sans accrocs.
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Les policiers étaient occupés à consulter le fichier des véhicules volés sur leur téléphone portable lorsque des jets de projectiles ont commencé à pleuvoir. De nombreux pavés de béton ont atterri sur le véhicule de police ainsi que sur les fonctionnaires qui n'avaient pas eu le temps de remonter à bord. L'un a été blessé au niveau des mains et à l'arrière du crâne, l'autre au niveau du dos. La violence est encore montée d'un cran quand des appels au meurtre ont été proférés. « Tuez-les!», se sont écriés à plusieurs reprises les agresseurs, comme on peut l'entendre sur la vidéo amateur capturée par un homme depuis un terrain de pétanque.
Pour se protéger et afin de se replier au plus vite, les deux agents ont été contraints de faire usage du LBD (lanceur de balles de défense) à quatre reprises. Une grenade de gaz lacrymogène a également été dégoupillée. Les policiers sont finalement parvenus à s'extraire in extremis. Ils ont été hospitalisés à la clinique du Vert Galant, à Tremblay-en-France (93). Ils ne souffrent a priori que de blessures superficielles. «Ce sont des miraculés», pointe la même source policière, qui se dit persuadée que l'équipage est tombé dans un guet-apens «parfaitement organisé». «Malheureusement, ce n'est pas rare que les collègues tombent dans ce genre de guet-apens. C'est un peu le sport départemental en Seine-Saint-Denis», ironise un policier.
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La Peugeot Partner sérigraphiée a quant à elle été fortement endommagée. Toutes les vitres ont été brisées ou partiellement brisées, la rampe des gyrophares a été cassée, un rétroviseur a été arraché et les portières arrière ne peuvent plus s'ouvrir. «La France est dégoûtée de ces actes odieux!», s'est indigné sur Twitter Mathieu Valet, le porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP). Une enquête a été ouverte mais aucune interpellation n'avait encore eu lieu ce lundi en fin de matinée.
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Les victimes sont âgées de 20 à 50 ans. Une vingtaine de secouristes sont présents sur la zone du sinistre.
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La collégienne est morte le 8 mars 2021 après un guet-apens tendu par deux camarades de classe. Le parquet de Pontoise a annoncé faire appel.
France24 - Monde
Édition spéciale : Marine Le Pen veut découvrir la planète Élysée, Emmanuel Macron entend y rester
Publié le : 11/04/2022 - 18:32Modifié le : 11/04/2022 - 22:00
Raphaël KAHANE
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Le président sortant, Emmanuel Macron, a obtenu, dimanche, 27,84 % des voix, terminant en tête du premier tour de la présidentielle devant Marine Le Pen avec 23,15 %. Quel est le paysage politique au lendemain de ce vote ? Comment réagissent les partenaires de la France à l'étranger ? Revivez le décryptage des résultats de ce scrutin que vous proposent Franceinfo, France 24 et RFI dans cette émission présentée par Jean-François Achilli et Raphaël Kahane.
Sont également présents pour cette édition spéciale les journalistes Alix Bouilhaguet (Franceinfo – Radio France), Virginie Herz (France 24), Isabelle Labeyrie (Franceinfo – Radio France), Sylvie Noël et Christophe Boisbouvier (RFI) en plateau, et les correspondants en duplex de Berlin, Bruxelles, Dakar, Jérusalem, Kiev, Moscou, Pékin et Washington pour partager les réactions dans plusieurs capitales européennes et mondiales.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon
Décryptage
Présidentielle 2022 : le Parti socialiste et Les Républicains au bord de l’implosion
ÉLYSÉE 2022
"Ses réserves de voix sont faibles" : quelle stratégie pour Emmanuel Macron avant le second tour ?
Le Monde
Vaucluse : l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Destination Nature, le Vaucluse invite à se ressourcer ! Partez à la rencontre des producteurs locaux, à l’assaut du Mont Ventoux, baladez-vous dans les ruelles caladées des adorables villages du Luberon. À 2 h 40 en TGV de la capitale, le Vaucluse est aussi un fabuleux terrain de jeux pour les amateurs d’authenticité.
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Le plein d’activités outdoor dans le Vaucluse
3 000 km de randonnées balisées quadrillent le territoire du Vaucluse, des vignobles aux champs de lavande en passant par les massifs et les villages perchés. À Bonnieux, à 700 mètres d’altitude, on s’émerveille devant les spécimens centenaires de la forêt des cèdres sur un parcours de 10 km. Depuis Gigondas, le massif des Dentelles de Montmirail se découvre à pied jusqu’au belvédère du midi puis jusqu’aux crêtes. Véritable curiosité de pierres sèches, le Village des Bories se visite dans les environs de Gordes. Classées Réserve de biosphère, les Gorges de la Nesque offrent des paysages spectaculaires sur le canyon depuis le belvédère du Castellaras.
L’ascension du Mont Ventoux (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html), surnommé le Géant de Provence, est un véritable challenge pour les cyclistes ! Pour atteindre le sommet à l’aspect lunaire, on peut partir de Bédoin, Sault ou Malaucène pour une montée mythique d’environ 20 km. Plus paisible, l’itinéraire cyclable de la ViaRhôna (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html) : qui permet de rejoindre les cités médiévales de Mondragon, Mornas et Piolenc en profitant des paysages vauclusiens.
Au cœur des vignobles vauclusiens
Mais le Vaucluse est également une terre viticole réputée pour ses vins rouges charpentés avec ses crus qui portent le nom de villages vignerons comme Gigondas, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras ou encore Beaumes-de-Venise, ses vins classés en appellations Ventoux et Luberon et en IGP Vins du Vaucluse et son Châteauneuf-du-Pape. Pour parfaire la découverte œnologique, on fera une halte au Carré du palais à Avignon ; un bar à vins, restaurant et école des vins. Les amateurs d’œnotourisme partiront en vadrouille dans un authentique Combi de 1965 au Domaine de la Tourade à Gigondas. Une sortie vintage sur fond musical à prolonger par une nuitée au cœur des vignes !
Pour découvrir les cépages traditionnels et comprendre les terroirs de Gigondas qui donnent structure et personnalité aux vins du Vaucluse, la Maison Pierre Amadieu propose une visite éclairée de sa cave suivie d’une dégustation. Changement d’atmosphère au Château de Sannes, au pied du Luberon avec ses cours d’aquarelle, de yoga, de chant et ses sentiers découvertes qui sillonnent le vignoble autour de la belle demeure. Mais le Vaucluse est aussi une destination maraîchère grâce à sa plaine agricole que l’on nomme Le Comtat Venaissin ! Un territoire fertile à apprivoiser, pour les gourmets, sur les étals des marchés. Aux beaux jours, on en profitera aussi pour goûter la très parfumée fraise de Carpentras et un peu plus tard dans la saison, la cerise des Monts de Venasque.
Plaisir des sens dans les villages du Vaucluse
Classées parmi les Plus Beaux Villages de France, certaines communes du Vaucluse sont des pépites à visiter. C’est le cas de Venasque, ancienne cité médiévale posée sur un éperon rocheux ou d’Ansouis, qui regarde la plaine de la Durance avec son magnifique château. Gordes, village tout aussi perché, déroule ses ruelles en calades autour de son château Renaissance. À ne pas manquer à deux pas : l’Abbaye cistercienne de Sénanque. Lieu de villégiature d’Albert Camus, Lourmarin installe ses établissements de charme et ses galeries d’art au pied du Luberon. Ménerbes, qui regarde les monts du Vaucluse et le Luberon, fourmille d’hôtels particuliers et de vieilles demeures non loin de l’Abbaye Saint-Hilaire, classée Monument historique. Pour saisir toute l’âme des marchés provençaux, ne manquez pas les étals d’Apt qui sont dressés place de la Bouquerie et à travers la vieille ville chaque samedi depuis le XIIe siècle. Chaque jeudi et dimanche, on longe les canaux de la Sorgue à l’Isle-sur-la-Sorgue, un panier à la main. L’occasion de chiner chez les nombreux antiquaires de la commune ! Les produits du terroir sont aussi une source intarissable d’inspiration pour les chefs étoilés du Vaucluse ! Pour se régaler de recettes du terroir, réinterprétées avec finesse, on s’attablera à la Bastide de Capelongue à Bonnieux ou bien à la Table de Xavier Mathieu à Gordes. A Cucuron, le chef Eric Sapet met à l’honneur une cuisine gourmande du marché dans son établissement La Petite Maison de Cucuron. Sur des notes végétales et marines, Nadia Sammut imagine un véritable voyage gustatif dans son auberge La Fenière à Cadenet.
www.provenceguide.com/slow-tourisme-en-vaucluse
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Le Figaro
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
Margaux BennREPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Envoyée spéciale à Kiev
En près de dix ans de métier, Kateryna Haliant n’avait jamais pleuré après une consultation. «C’est parce qu’on ne m’avait jamais raconté l’enfer», dit-elle. Cette psychologue clinicienne est l’une des quelques professionnels qui ont choisi de recevoir en consultation, gratuitement et de manière anonyme, des jeunes filles et des femmes affirmant avoir été violées par des militaires russes dans des territoires que ces derniers occupaient.
Les histoires se ressemblent, «comme si les Russes avaient planifié tout cela», juge Kateryna Haliant. «D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants», raconte-t-elle, précisant que dans quasiment tous les cas connus par elle et ses collègues il s’agit de viols en réunion commis par des hommes de tous âges.
Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents : les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées
«La plupart des victimes auxquelles mes collègues et moi avons parlé jusqu’à présent sont mineures. Ce sont des adolescentes», rapporte-t-elle. «Cela donne une indication de la gravité générale de ces crimes, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg», continue-t-elle. Pour l’instant, elle a personnellement eu vent d’une vingtaine de cas, principalement des jeunes femmes qui vivaient à Irpin, Boutcha et Hostomel, épicentres des combats opposant les forces ukrainiennes à l’armée russe, dans la périphérie au nord-ouest de Kiev. «Cela s’explique car les Russes s’en sont récemment retirés, donc certaines femmes peuvent venir témoigner», dit-elle.
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«Pourquoi?»
«Les victimes que l’on connaît ont dû surmonter deux obstacles: ressortir vivantes de leur calvaire, et venir le raconter. Or, beaucoup d’entre elles sont mortes», croit savoir la thérapeute. Certains cas demeureront donc à jamais inconnus. Quant à certaines femmes qui ont été trouvées vivantes et avaient subi des violences trop importantes, nombre d’entre elles n’ont pas survécu et sont mortes à l’hôpital. À Boutcha, une ville dans la périphérie de Kiev, parmi les cadavres qui jonchaient les routes jusqu’à aujourd’hui (les autorités ont nettoyé la ville), il y avait des femmes au corps à moitié calciné. D’autres étaient des enfants.
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Les trois patientes actuelles de Kateryna Haliant, âgées de 16, 17 et 20 ans, ont presque totalement perdu la parole. Certaines sont si choquées qu’elles ne se souviennent plus de leur propre nom ou d’informations basiques sur leur identité ou leur vie. Mais en plus des traumatismes qui bloquent les souvenirs et les mots, il y a les séquelles physiques. «Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents: les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées», détaille-t-elle. Sa voix se brise. «Pourquoi? Par barbarie pure? Pour les empêcher de parler? Je ne comprends pas», lâche la thérapeute.
Alors, celles qui n’ont pas été battues au point d’avoir les bras cassés dessinent ou écrivent. «Pour l’instant, les sessions, ce sont surtout des pleurs, entrecoupés de mots: les miens. Le processus de guérison, pour ces femmes, va prendre beaucoup, beaucoup de temps», conclut-elle.
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Parmi les autres séquelles physiques relevées par les médecins ayant ausculté les survivantes figuraient également des problèmes d’organes internes. Certaines des survivantes doivent subir d’importantes opérations de reconstruction gynécologique. Des chirurgiens ont proposé leurs services gratuitement.
Plusieurs groupes informels de psychologues volontaires récoltent ces témoignages, qui alimenteront un dossier compilé par le bureau de la procureur générale d’Ukraine, Irina Venediktova, pour être envoyé à la Cour pénale internationale. Irina Venediktova a déjà fait état, au-delà des allégations d’agressions sexuelles, de 410 corps sans vie de civils découverts dans les territoires proches de Kiev récemment repris aux troupes russes. Le plus grand charnier concerne Boutcha: après le retrait des troupes russes, l’armée ukrainienne y a découvert une vingtaine de cadavres de civils dans les rues ainsi que des fosses communes recelant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ayant été abattus et, bien souvent, torturés.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l’armée russe laisse l’horreur derrière elle
Des «crimes de guerre»
Selon Human Rights Watch, le 4 mars, à Boutcha, des Russes ont par exemple forcé cinq hommes à s’agenouiller, leur ont couvert la tête avec leur tee-shirt et ont exécuté l’un d’eux en tirant à l’arrière de sa tête. Le 6, à Vozel, un village non loin, des soldats ont jeté une grenade fumigène dans un sous-sol, puis ont ouvert le feu sur une femme et un enfant de 14 ans qui tentaient de fuir. Dans la région voisine de Chernihiv, où les combats continuent, les Russes ont rassemblé au moins six hommes le 27 février et les ont exécutés, selon la mère de l’un d’eux qui se trouvait à proximité et a relaté le crime à Human Rights Watch.
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Carla Del Ponte, l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a appelé la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt international contre le président russe, Vladimir Poutine. Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale de l’organisation, souligne que «les viols, les meurtres et autres actes de violences commis par des soldats russes contre les populations devraient être soumis à une enquête et considérés comme des crimes de guerre».
Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux
Plusieurs habitants de villages et de villes en périphérie de Kiev ont par ailleurs indiqué au Figaro que les soldats russes pillaient systématiquement les maisons. Bois de chauffage, nourriture, alcool, vêtements et même petit électroménager étaient dérobés. «Non seulement ils prenaient ce qu’ils voulaient, mais ils réclamaient et donnaient des ordres», s’insurgeait ainsi, samedi dernier, une femme âgée dans la ville d’Irpin.
Des bouteilles de vin et de champagne vides étaient éparpillées près des logements. «Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux», se rappelait Myroslav, 53 ans.
Ce lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu dans la ville de Boutcha. Il a dénoncé «des crimes de guerre qui seront reconnus par le monde comme un génocide», tout en indiquant qu’il poursuivrait ses efforts «diplomatiques et militaires» pour mettre fin au conflit. La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est dite «horrifiée» par les informations remontant des zones en périphérie de Kiev, appelant tous ceux qui le peuvent à «conserver toutes les preuves». Emmanuel Macron abonde, évoquant aussi des «crimes de guerre» tout en se positionnant en faveur de plus de sanctions sur les exportations russes de pétrole et de charbon.
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La Russie, elle, rejette «catégoriquement» toutes les accusations. Un porte-parole du Kremlin a publiquement dénoncé ce qu’il a appelé des «falsifications vidéo» décelées par des experts du ministère de la Défense russe en ce qui concerne les scènes découvertes à Boutcha. En retour, Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur les supposées «provocations haineuses» de l’Ukraine.
Depuis des années déjà, dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, de nombreux assassinats extrajudiciaires et autres actes de torture sont imputés non seulement aux groupes séparatistes locaux mais également aux troupes russes, rappelle pourtant Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre. «Toute personne accusée d’œuvrer pour le compte de l’Ukraine y est enlevée, arrêtée ou tuée, et les allégations d’abus sont légion», expose-t-elle.
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Par le passé, dans d’autres théâtres de conflit (dans le Caucase, en Tchétchénie…), l’armée russe s’est plusieurs fois illustrée par la sauvagerie de ses violences à l’encontre des civils. «Aujourd’hui, vingt ans plus tard, les soldats russes qui combattent en Ukraine sont les fils des soldats qui étaient en Tchétchénie, remarque la sociologue. Tout comme en Tchétchénie, ils commettent des abus contre un peuple voisin qui, linguistiquement et culturellement, leur ressemble.»
Comment expliquer que des soldats envoyés dans un pays voisin commettent viols, tueries et autres actes de torture? «Les soldats russes qui se trouvent en Ukraine sont souvent de tout jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, propulsés dans l’horreur d’un contexte de guerre sans préparation ni information», analyse Anna Colin Lebedev, qui souligne que «ces facteurs ont depuis longtemps été prouvés comme favorisant des comportements inhabituels et violents en opération». Les forces armées sont, par ailleurs, des institutions violentes en Russie. «Les violences commises par les policiers, les tortures perpétrées en milieu carcéral, la réputation violente de l’armée font qu’en Russie, les hommes en arme sont nécessairement perçus - ou se perçoivent - comme violents», ajoute Anna Colin Lebedev.À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»
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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 47e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
En Allemagne, des «cortèges de la honte» en soutien à la Russie
De nombreux rassemblements pro russes se sont tenus ce week-end dans le pays, à l’initiative de la communauté russophone.
L'Humanité
Saint-Denis : quand le rectorat emboîte le pas de l’extrême droite
ActuHarcelés, calomniés et insultés par leur ancienne directrice dans une publication d’extrême droite, des professeurs de l’école Louis Pasteur à Saint-Denis ont reçu lundi 4 avril un mail du rectorat leur signifiant une mutation sans délai. Une décision qui interroge.
Eugénie Barbezat« Pourquoi ma maîtresse doit partir ? » C’est la question que posent, depuis le 4 avril, les élèves de plusieurs classes de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Ils n’arrêtent pas de pleurer, et je ne sais pas quoi leur répondre », témoigne Claire (*), enseignante en poste depuis 5 ans dans l’école. Comme cinq autres de ses collègues, elle a appris, via un mail du rectorat, qu’elle ferait l’objet d’une « mutation dans l’intérêt du service » qui prend effet « dans les jours à venir ».
« J’ai découvert le mail durant la récréation, se souvient Mélanie (*), une autre enseignante visée . J’étais sous le choc, en larmes, je n’ai pas pu reprendre ma classe. Je ne voulais pas que les petits me voient dans cet état. »
« Des résultats pédagogiques reconnus par leur hiérarchie »
Les six enseignants visés par cette mesure arbitraire tenteront d’en comprendre les motifs en consultant leurs dossiers à la direction départementale des services de l’éducation nationale (DSDEN 93), mardi 12 avril. Cette décision inattendue va amputer une équipe pédagogique très soudée de 19 membres, dans une école primaire située en zone d’éducation prioritaire. Elle est d’autant plus choquante qu’elle intervient après des mois extrêmement difficiles pour les enseignants.
Après une année 2019-2020 sans direction d’école, où l’équipe a dû porter seule les charges administratives, une nouvelle directrice a été nommée par la direction académique en septembre 2021. « La personne qui est arrivée avait été profilée par le rectorat, très clairement elle avait pour mission de ’’remettre au pas’’ une équipe très soudée et dynamique, qui n’hésitait pas à questionner les directives de Jean-Michel Blanquer, mais dont les résultats pédagogiques étaient reconnus par leur hiérarchie », précise Marie-Hélène Plard, responsable du SNUipp-FSU 93. Dès son arrivée, la jeune femme, très peu expérimentée et dont c’est le premier poste de directrice, se montre dépassée. « Elle a enchaîné les manquements et les fautes professionnelles, négligeant de faire les dossiers de prise en charge pour des parcours individualisés ou même de mettre en place des protocoles de sécurité pourtant obligatoires », explique la syndicaliste.
La directrice incite les parents d’élèves à porter plainte
Mais le pire, pour les enseignants, c’est la manière dont elle les traite. « Elle a tenté de monter les parents contre nous, en répandant des rumeurs sur notre supposé manque de vigilance, en nous harcelant sans relâche, dans une logique managériale qui n’avait jusqu’alors pas sa place dans notre école », regrette Mélanie, qui enseigne depuis près de 10 ans à l’école Pasteur. « Ça allait depuis des brimades, comme laisser le portail fermé alors que nous arrivions d’une sortie avec notre classe, jusqu’à de la rétention d’information - par exemple si un élève était absent, elle ne nous prévenait pas - en passant par l’absence de moyens de travailler. Nous avons passé deux mois sans imprimante ni photocopieuse ! », détaille Claire.
La directrice va même jusqu’à inciter les parents d’élèves à porter plainte contre des enseignants pour des motifs calomnieux. « C’est arrivé après une simple bagarre entre gamins dans la cour. Ma collègue Chloé (*) les a séparés et punis tous les deux. Après cet incident banal, la directrice a poussé la mère de l’un d’eux à déposer plainte. Sans même avertir la collègue, ce qui est absolument contraire à la procédure », rapporte Mélanie.
Une souffrance au travail devenue intolérable
Face à cette situation, les enseignants de cette école qui compte plus de 300 élèves lancent l’alerte. Ils préviennent le rectorat de l’accumulation de manquements qui conduisent à la « mise en danger des élèves » et demandent la tenue d’un CHSCT car leur souffrance au travail devient intolérable. Entre-temps, la directrice « disparaît » : après un arrêt maladie, elle est… promue à un poste de conseillère à la scolarisation des enfants handicapés.
Concernant les enseignants, la seule réponse de l’administration a été de diligenter une enquête administrative pour « climat scolaire dégradé », en décembre 2021. « Tout au long de cette procédure, dont les résultats ne sont toujours pas connus à ce jour, des entretiens humiliants et à charge ont été imposés aux professeurs, portant non sur la situation de harcèlement qu’ils venaient de subir, mais sur leurs pratiques pédagogiques jugées déviantes par rapport aux directives », s’indigne Marie-Hélène Plard.
Un article intitulé « Le gauchisme à l’école »
Une attitude surprenante mais que les enseignants prennent avec distance, d’autant qu’un nouveau directeur, arrivé en janvier, a permis d’apaiser la situation et de retrouver de la sérénité. « Les questions posées lors de cette enquête étaient désagréables mais je ne me suis pas inquiétée, car nos projets pédagogiques étaient reconnus et valorisés par nos inspecteurs. Plusieurs d’entre nous avaient même été promus », se rappelle Mélanie.
Pourtant, le couperet est tombé. « Parmi les six mutés, cinq étaient les piliers d’un projet pédagogique sur l’égalité fille/garçons », note Claire. Un hasard ? Peut-être pas. Car l’ancienne directrice n’a pas tout à fait disparu des radars. En janvier, les enseignants découvrent qu’elle s’est épanchée dans le mensuel d’extrême droite L’incorrect. Dans un article intitulé « Le gauchisme à l’école », elle y diffame l’équipe pédagogique, décrivant sous couvert d’anonymat des situations totalement délirantes qui se seraient produites dans l’école.
Des enseignants jetés en pâture à la fachosphère
L’article est suivi en février d’une vidéo dans laquelle l’auteur du brûlot affirme que l’école en question est noyautée par un « lobby LGBT », que les enfants n’y apprennent pas à lire, qu’ils sont endoctrinés… et va jusqu’à traiter les professeurs de terroristes. Les enseignants y sont jetés en pâture à la fachosphère puisqu’ils sont clairement identifiables, que leur appartenance syndicale (Snuipp-FSU ou SUD Éducation) est dévoilée et que leurs numéros de téléphone apparaissent à l’image.
Ils ont donc déposé une main courante et demandé au rectorat la protection fonctionnelle… sans réponse de l’institution censée les protéger. « C’est exactement le contraire, on dirait que les allégations de ce torchon ont été utilisées contre eux, déplore Marie-Hélène Plard. C’est quand même incroyable, dans un département comme la Seine-Saint-Denis, de casser une équipe pédagogique performante en plein milieu de l’année scolaire ! »
Face à cette situation aussi injuste qu’ubuesque, les professeurs, les parents d’élèves et leurs soutiens, comme le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu (PCF), se mobilisent. Un appel intersyndical à la grève est lancé pour le 12 avril dans tout le département. En attendant, chez Mélanie et ses collègues, la colère monte, « pas seulement contre ce qui nous est infligé, mais surtout parce que cette décision va à l’encontre de l’intérêt des enfants ».
Eugénie Barbezat
(*) Les prénoms ont été changés à la demande des personnes concernées.
France24 - Monde
"Ses réserves de voix sont faibles" : quelle stratégie pour Emmanuel Macron avant le second tour ?
Publié le : 11/04/2022 - 13:59
Cyrielle CABOT
Malgré sa légère avance au premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron devra convaincre au-delà de son camp pour être réélu à l'Élysée. Les principaux électeurs à aller chercher sont les quelques 22 % qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Une tâche qui s'annonce ardue alors que Marine Le Pen tente de faire du scrutin un vote "anti-Macron".
En 2017, à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron se qualifiait pour le second tour face à Marine Le Pen avec une faible avance, 24 % contre 21 %. Cette fois-ci, les deux candidats ont près de six points d'écart. Pourtant, l'écart entre les deux candidats au deuxième tour s'annonce plus serré qu'il y a cinq ans : selon des sondages réalisés dimanche, les intentions de vote oscillent entre 51 % et 54 % pour Emmanuel Macron, contre 46 % à 49 % pour sa rivale d'extrême droite. En cause, notamment, une réserve de voix plus importante pour la candidate du Rassemblement national.
"Les réserves de voix dont dispose Emmanuel Macron sont très faibles", explique Martial Foucault, directeur du Ceviprof, sur France 24 lundi 11 avril. "Les scores du Parti socialiste (1,74 %) et des Républicains (4,78 %) montrent qu'une partie de leurs électeurs ont déjà voté 'utile'. Et les plus 'Macron-compatibles' d'entre eux ont donc déjà donné leur voix au président sortant."
Et si Emmanuel Macron pourra certainement compter sur les électeurs de Yannick Jadot (4,63 %) et de Fabien Roussel (2,28 %), après que les deux candidats ont appelé à faire barrage à l'extrême-droite, "cela représente, au total, très peu de suffrages", estime le politologue.
À l'inverse, Marine Le Pen devrait bénéficier au second tour d'un large report des voix des 7 % d'électeurs de son rival d'extrême droite Éric Zemmour et des 2 % du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui ont tous deux indiqué qu'ils voteraient pour elle le 24 avril.
Convaincre à gauche et résister au vote "anti-Macron"
Pour Emmanuel Macron, tout l'enjeu de cet entre-deux-tours est donc de convaincre les 22 % d'électeurs qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. "Aujourd'hui, même si le candidat insoumis a appelé à ne pas donner une seule voix à l'extrême droite, les différentes prévisions donnent un tiers de ces voix à Emmanuel Macron, un tiers à Marine Le Pen et un tiers à l'abstention", note Martial Foucault. "Le rôle de Jean-Luc Mélenchon ces quinze prochains jours va donc être déterminant."
"Pour arriver en tête du premier tour, Emmanuel Macron a capté l'électorat de droite. Il doit maintenant choisir s'il veut renier en partie certaines de ses propositions - je pense à la réforme des retraites - ou non pour capter l'électorat de Jean-Luc Mélenchon", analyse de son côté sur France 24, Jérémie Peltier, directeur des études à la Fondation Jean Jaurès.
Autre réserve de voix importante : les 26 % d'abstentionnistes, qu'il faudra décider à se rendre aux urnes.
Dimanche soir, le président-candidat a ainsi remercié ouvertement Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Fabien Roussel qui ont appelé à voter pour lui. Et il est allé plus loin, assurant "tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France", et appelé à fonder, au-delà des "différences", "un grand mouvement politique d'unité et d'action".
L'opération séduction à gauche s'annonce cependant ardue pour le président sortant. "Emmanuel Macron risque d'être pris au piège de la situation qu'il a lui-même créée", estime Martial Foucault.
"Pendant cinq ans, il a voulu faire de Marine Le Pen sa principale rivale, en ayant une politique très à droite. Cela lui a valu des critiques constantes du camp insoumis et il va être difficile de les faire changer d'avis en quinze jours", poursuit le politologue. "Mais surtout, se sont accumulés des rancœurs, des colères sociales et politiques. Et face à cette situation, il est possible que le front républicain qui pourrait lui donner la victoire n'émerge pas, et qu'à l'inverse se mette en place une coalition basée sur un ressentiment à son encontre."
D'où la stratégie du Rassemblement national (RN) pour cet entre-deux-tours : inciter les électeurs à voter "contre Macron". "Le second tour, ça va être l'anti-Macron" et il ne faut pas "réduire le réservoir de voix à LR ou Éric Zemmour", a ainsi assuré le président par intérim du RN, Jordan Bardella.
Dimanche, Marine Le Pen n'a d'ailleurs pas eu une parole pour son rival d'extrême droite. Elle s'est en revanche appliquée à se présenter comme la présidente "de tous les Français", invitant "tous ceux qui n'ont pas voté" pour Emmanuel Macron à la "rejoindre" pour la "grande alternance dont (la) France a besoin".
Décrédibiliser l'extrême-droite
En parallèle, Emmanuel Macron mise sur une autre stratégie : rappeler sans cesse que la victoire n'est pas gagnée et décrédibiliser autant que possible le programme de sa rivale. "Rien n'est joué", a-t-il ainsi martelé à plusieurs reprises lors de cette prise de parole.
"Je veux convaincre dans les jours à venir que notre projet répond bien plus solidement que celui de l’extrême droite aux peurs et aux défis du temps (...). Une France qui empêche les musulmans ou les juifs de manger comme le prescrit leur religion, ce n’est pas nous", a ainsi avancé le président dimanche soir,.
"Dans ce premier tour, Marine Le Pen a réussi un pari : celui de la crédibilité. Sur certaines thématiques, notamment le pouvoir d'achat, les enquêtes montrent qu'elle est désormais considérée comme la candidate la plus crédible juste derrière Emmanuel Macron. C'est quelque chose de nouveau", souligne sur France 24 Benjamin Morel, politologue à l'université Paris Panthéon-Assas.
"Tout le jeu d'Emmanuel Macron va donc consister, aussi, à la renvoyer dans le camp de la diabolisation et à l'épingler sur cette question de la crédibilité", poursuit le politologue.
Être "au contact"
Pour tenter de convaincre, après une campagne du premier tour dont il a été le grand absent, le président-candidat a par ailleurs d'ores et déjà annoncé plusieurs déplacements dans les deux prochaines semaines. Ce lundi, il se rend en terre lepéniste, à Denain, dans le Nord. Mardi, il ira dans le Grand Est, à Mulhouse et à Strasbourg, une capitale régionale où plus d'un tiers des électeurs ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Selon son entourage, un grand meeting à Marseille est également prévu samedi.
"Il y a eu des contraintes", a assuré dimanche soir Emmanuel Macron en citant le conflit russo-ukrainien et "l'égalité du temps de parole entre les candidats", "mais vous verrez que je serai matin midi, et soir à convaincre et au contact", a-t-il assuré.
De son côté, Marine Le Pen a prévu de réunir ses cadres lundi à Paris pour faire le point sur la stratégie du second tour. Avant de tenir mardi une conférence de presse sur la "démocratie" et l'exercice du pouvoir".
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ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon
Élysée 2022Présidentielle : pour le Parti socialiste et Les Républicains, une débâcle historique
ANALYSE
Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen en piste pour un remake de 2017
Le Monde
Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.
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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur
Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.
Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque
Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.
Une nature au sommet
À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.
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Valeurs Actuelles
Les boîtes aux lettres installées pour les migrants de Calais détruites
Permettre une procédure contradictoire
Pas-de-Calais : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Un sénateur de l’Hérault envoie des tracts pro-Macron dans les boîtes aux lettres de sa commune
Un tract est arrivé dans les boîtes aux lettres des habitants de Castelnau-le-Lez, dans l’Hérault, ce lundi 11 avril. Ce document a été rédigé par Jean-Pierre Grand, sénateur du département, et par ailleurs maire honoraire de Castelnau-le-Lez. Le parlementaire y appelle explicitement à voter en faveur d’Emmanuel Macron. En préambule, Jean-Pierre Grand rappelle qu’il « a parrainé et soutient EmmanueI Macron. » Puis, il explique que « l’action du président de la République, de ses deux Premiers ministres, Édouard Philippe et Jean Castex, mérite un regard lucide sur leur action dans des contextes particulièrement difficiles et jusque-là inconnus depuis 1945 ».
« M’adresser directement à vous »
Dans ce long texte, Jean-Pierre Grand dresse un bilan élogieux du Président sortant, candidat à sa propre réélection. Le parlementaire explique : « Emmanuel Macron, a dû faire face à la plus grande pandémie mondiale de ces cent dernières années. II a géré avec courage cette crise sanitaire, et pris rapidement, malgré les incertitudes de la science, des dispositions sanitaires, inégalées en Europe. » Jean-Pierre Grand revient aussi sur la crise des Gilets jaunes : « Emmanuel Macron a été à l’écoute de nos territoires en organisant dans les départements, le Grand Débat National. Jamais un président de la République n’avait consacré autant de temps pour débattre directement, sans filtre et longuement, avec les Français, les yeux dans les yeux. Ces échanges essentiels sont à l’origine de nombreuses mesures prises ensuite par le gouvernement. » Par conséquent, le sénateur appelle à voter pour Emmanuel Macron, expliquant : « Toutes ces raisons m’amènent à m’adresser directement à vous. Dans un contexte international inconnu en Europe depuis la Libération avec des prolongements que nous redoutons tous, ses conséquences économiques et sociales que nous constatons déjà, chacun d’entre nous mesure l’importance historique de cette élection présidentielle. Emmanuel Macron, démontre dans ces circonstances, ses qualités de chef d’État avisé, courageux et sa capacité à rassembler les États européens sur des positions communes fortes. Accorder au président de la République votre vote, c’est renforcer sa légitimité et conforter la voix de la France dans toutes les capitales du monde », conclut-il.
Hérault : les dernières actualités
L'Humanité
Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent
ActuClimat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.
Emilio MesletMalgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.
C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.
Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.
« On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e République, d’espérer des politiques ambitieuses. »
Climatmouvement socialPrésidentielle 2022alternatiba New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russia Prepares for a New Assault on the East
Kyiv April 12, 1:14 a.m.
Moscow April 12, 1:14 a.m.
Washington April 11, 6:14 p.m.
Analysts warn that the war is entering a new, possibly worse phase as Moscow focuses on the Donbas region, and President Volodymyr Zelensky of Ukraine says that “tens of thousands” have been killed in Mariupol.
Cora Engelbrecht
Russia is moving thousands of troops and columns of armored and supply vehicles into position for an assault on the Donbas region of eastern Ukraine, as masses of civilians flee westward.
As Russian forces continued to bombard Ukrainian cities and towns on Monday, President Volodymyr Zelensky said “tens of thousands are dead” in Mariupol, the besieged southern city that has been the scene of the most intense destruction of the war.
The Pentagon confirmed Monday that Russia is sending hundreds of military vehicles — including infantry and combat helicopter support units — and artillery to eastern Ukraine in preparation for a major new phase of the seven-week war.
This new offensive in the Donbas will look very different from the battles fought so far in and around Ukrainian cities in the north and south, both the Pentagon and independent military analysts warn. Russia’s invasion has bogged down in the face of urban combat and difficult terrain, they said, but the flatter, more open countryside of Donbas may favor Russia’s armored units and air superiority.
In an address via video link to South Korean lawmakers, Mr. Zelensky said: “Mariupol is destroyed. There are tens of thousands of dead. But even despite this, the Russians do not stop the offensive. They want to make Mariupol a demonstratively destroyed city.”
Now, he added, “Russia is preparing another offensive, hoping to break our national resistance after all.”
Officials warned civilians still living in Donbas that time was running out to escape. While roughly 13,400 civilians have been evacuated from eastern Ukraine since Friday, according to Ukrainian officials, the road to safety remains fraught with peril, with reports across the country of civilians being killed as they try to escape.
Officials in the eastern town of Kramatorsk on Monday updated the death toll from a Russian missile strike against a crowded train station to at least 57 people, with another 109 wounded.
The recent attacks on civilian targets come as atrocities committed over the past seven weeks of war come into sharper focus. On a road connecting recently liberated towns surrounding Kyiv, a local mayor shared images of charred corpses and mangled bodies piled on top of each other. As many as 50 bodies have been discovered along one stretch of the highway running south from Kyiv to the city of Zhytomyr, according to Taras Didych, the mayor of Dmytrivka district, who called it “the road of death.”
In other major developments:
As the Russian advance on Kyiv stalled in the face of fierce resistance, residents of Bucha said Moscow’s forces slid into a campaign of terror and revenge. Reporters and photographers for The New York Times spent more than a week with city officials, coroners and scores of witnesses in Bucha, uncovering new details of execution-style atrocities against civilians.
A barrage of Russian attacks on the Kharkiv region in eastern Ukraine left at least 11 people dead on Sunday, including a child, and 14 injured, the regional governor said.
Karl Nehammer, the Austrian chancellor, met with President Vladimir V. Putin in Moscow on Monday, becoming the first European leader to hold in-person talks with the Russian leader since the start of the war. He said it was a tense conversation.
French experts arrived in Ukraine to help investigate possible war crimes committed by Russian troops, in what the French ambassador said was the first such assistance offered by a foreign nation since the war began.
Ukraine’s economy is expected to shrink by roughly 45 percent this year, the World Bank said. Russia’s economy is already in “deep recession” and expected to fall by 11 percent, the bank reported.
Richard Pérez-Peña
The city of Warsaw has taken over a derelict high-rise apartment house built for Russian diplomats, known to Poles as “Spyville.” City officials said that for years the Russian government had ignored a court order to turn over the building, which Mayor Rafal Trzaskowski said was gutted inside.
Każde z pomieszczeń jest zdemolowane i ogołocone. Wygląda na to, że do „uratowania” nadają się tylko ściany nośne. Pocięte było nawet okablowanie wind. Na miejscu zastaliśmy dwie kasy pancerne – obie puste. pic.twitter.com/tlW58EmtFG
Cora Engelbrecht
Russian and Ukrainian forces are converging in the eastern part of the country, as thousands of civilians have streamed out of the region ahead of what threatens to be the war’s next big battle.
The fighting could look substantially different from the battle for Ukraine’s capital, which saw Russian forces pushed back from areas around Kyiv, leaving smoldering tanks and bombed-out suburban homes in their wake.
After retreating from the areas around Kyiv, Russian forces are repositioning for a new offensive on the Donbas region of eastern Ukraine.
They’ll be operating in familiar territory there, given Russia’s 2014 invasion, and with shorter supply lines, analysts say. The Russians also will be able to rely on a vast network of trains to resupply their army — no such rail network existed for them north of Kyiv.
Ukraine’s leaders say they are gearing up for a large clash as well. Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, urged NATO leaders last week to send reinforcements. Western arms have poured into Ukraine in recent days, but Kuleba said more were needed, and quickly. The battle for eastern Ukraine “will remind you of the second World War,” he warned.
The center of gravity appears to be near the eastern city of Izium, which Russian units seized last week as they try to link up with other forces in the Donbas region, the southeastern part of Ukraine. The Russians are also trying to solidify a land corridor between the Donbas and the Crimean peninsula on the Black Sea, which Russia invaded and annexed in 2014.
There are other signs that the two armies are gearing up for a big fight. Newly-released satellite images showed a Russian convoy of hundreds of vehicles moving south through the Ukrainian town of Velykyi Burluk, east of Kharkiv and north of Izium, according to Maxar Technologies, which released the images Sunday.
Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine
Latest map: How Russia is refocusing for a pivotal battle in eastern Ukraine.
“This is going to be a large scale battle with hundreds of tanks and fighting vehicles — it’s going to be extremely brutal,” said Franz-Stefan Gady, a research fellow at the International Institute for Strategic Studies in London. “The scope of the military operations is going to be substantially different from anything the region has seen before.”
Since Russia’s annexation of Crimea, Moscow has backed separatist uprisings in two eastern provinces — Donetsk and Luhansk — of the Donbas. The conflict has killed more than 14,000 people over the past eight years.
“Russia is operating in terrain which is very familiar,” said Keir Giles of the Conflict Studies Research Center in Britain. Moscow’s forces “will have learned from its mistakes in the early days of the campaign against Ukraine,” he added.
There’s also the added benefit for Russia of railways in the east, Mr. Giles said, explaining that the networks there are dense and traverse territories already under Russia’s control.
Still, for all of the presumed Russian advantages in the east, some analysts doubt that the army will be any more effective in eastern Ukraine than it was north of Kyiv. The Russian forces that attacked the Ukrainian capital were so badly mauled that many of the units are too depleted to start fighting again, according to Western officials and analysts. They also say that many Russian units appear to be suffering from low morale, with some soldiers refusing to fight.
“Normally, a serious military would take months to rebuild, but the Russians seem to be hurling them into this fight,” said Frederick W. Kagan, the director of the Critical Threats project at the American Enterprise Institute, which has partnered with the Institute for the Study of War to track the war in Ukraine. “The forces they are deploying are badly beat up and their morale appears to be low.”
Mr. Kagan said that, in the east, Russian forces may encounter some of the same mobility problems that they sustained in their invasion of northern Ukraine. Russian forces were largely confined to the country’s roads, as they were not able to traverse the terrain. That left Russian armored vehicles and trucks vulnerable to attack from Ukrainian forces, which — using Western-supplied anti-tank missiles — destroyed hundreds of Russian vehicles.
For the Russians, transportation problems are likely to get worse. Spring rains will turn much of the terrain into mud, further hampering mobility.
Mr. Kagan noted that Russian forces are “remarkably road-bound, which might actually make the east more challenging because the road network is much worse than the network around Kyiv.”
Ultimately, Mr. Kagan said, both armies face steep challenges.
“The Russians have a lot of weight to bring to bear, but they have a lot of problems,” Mr. Kagan said. “The Ukrainians have high morale, high motivation. And a lot of determination. But they’re outnumbered and they don’t have the infrastructure of a militarized state to support them.”
“In my mind, it’s a tossup.”
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Tariq Panja
When air raid sirens blared in Kyiv shortly after 6 a.m. on Feb. 24, Darijo Srna froze in terror. His mind flooded with thoughts and recollections of his childhood, of his first experience with war, when the former Yugoslavia broke apart in the 1990s.
Since then, soccer has taken Srna, 39, far from his home in Croatia to a distinguished career, the bulk of it with the Ukrainian club Shakhtar Donetsk, where he is currently the director of football, and to games in the Champions League and at two World Cups. But in an instant, the sounds of sirens brought it all back.
“I started to panic,” he said. “You have some trauma for all your life, for sure — deep in yourself. That is something you try to forget. But you can never forget these types of things.”
Last week, after receiving special permission to take military-age men out of the country, its players and coaches landed in Istanbul. With war leading to the suspension of the second half of the Ukrainian season, Shakhtar will soon become a touring team, playing exhibition games — the first was Saturday in Greece — to bring attention to the plight of Ukrainians and to raise money for the war effort.
Daniel Berehulak
Anastasia Huseva is comforted by a friend in Irpin, Ukraine, as she mourns the loss of her husband Vitaly O. Husev, 33, during a funeral for fallen fighters. When the war began, "I went to work, and he went to the military enlistment office,” she said. “If it weren’t for such heroes, we might not be here now." She added that "probably 24 hours a day, 7 days a week, I don’t want to live. But it is necessary. He knew I would hold on. So we’ll hold on.”
Mujib Mashal
President Biden emphasized growing defense cooperation with India in a virtual meeting with Prime Minister Narendra Modi on Monday — a line U.S. officials have increasingly touted in the hopes of convincing New Delhi to come off the fence over Russia’s war on Ukraine.
India has long been reliant on Russia for military hardware, an important factor in the deep historic ties between the two countries. And so despite global condemnations of Russian aggression in Ukraine, Mr. Modi’s administration has tried to remain neutral — refraining from criticizing Russia, while calling for negotiations and engaging Ukraine with humanitarian assistance.
While American officials have been understanding of the complexity of India’s balancing act, seeing New Delhi as an important ally in the face of an assertive China, they have at times expressed frustration that India’s stance is offering President Putin some cover. Some U.S. officials have warned of consequences if India expands trade with Russia, especially any increase in purchasing oil, as the West tries to tighten sanctions.
India imports only about one percent of its oil needs from Russia. Many Indian officials have spoken of a double standard, with Europe continuing to import oil from Russia while India’s imports come under increased scrutiny.
President Biden echoed sentiments that other U.S. officials have expressed in recent weeks in attempts to reassure India that its source of military hardware would not run dry were it to take a firmer stance against Russia.
“We share a strong and growing major defense partnership,” President Biden said in his opening remarks, before the defense and foreign ministers of both countries sat for extended dialogue. “The United States and India will continue our close consultations on how to manage the destabilizing effects of this Russian war.”
India’s defense purchases from the United States have increased over the past decade to about $20 billion. But analysts have said expanding the ties to the point where India’s dependency on Russian military hardware would wane will be slow as it would require overcoming deeply rooted hesitancy in the relationship between the United States and India that dates back decades.
In his remarks, Prime Minister Modi continued India’s delicate line on Ukraine — expressing concern about the suffering caused by the war but refraining from calling out Russia as the aggressor.
“Our talks today are taking place at a time when the situation in Ukraine is very worrying,” Mr. Modi said. “During this entire process I spoke several times to the presidents of both Ukraine and Russia. I not only appealed for peace, but also suggested there be direct talks between President Putin and the president of Ukraine.”
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Aurelien Breeden
France said it was expelling six “Russian agents” after a “very long investigation” that had uncovered a “clandestine operation” by Russia’s intelligence services on French soil. The French foreign ministry said in a statement that the agents were “operating under diplomatic cover” to undermine French interests, but did not provide further details.
Carlotta Gall
Photographs by Daniel Berehulak
A mother killed by a sniper while walking with her family to fetch a thermos of tea. A woman held as a sex slave, naked except for a fur coat and locked in a potato cellar before being executed. Two sisters dead in their home, their bodies left slumped on the floor for weeks.
Bucha is a landscape of horrors.
As the Russian advance on Kyiv stalled in the face of fierce resistance, civilians said, the enemy occupation of Bucha slid into a campaign of terror and revenge. When a defeated and demoralized Russian Army finally retreated, it left behind a grim tableau: bodies of dead civilians strewn on streets, in basements or in backyards, many with gunshot wounds to their heads, some with their hands tied behind their backs.
Reporters and photographers for The New York Times spent more than a week with city officials, coroners and scores of witnesses in Bucha, uncovering new details of execution-style atrocities against civilians. The Times documented the bodies of almost three dozen people where they were killed — in their homes, in the woods, set on fire in a vacant parking lot — and learned the story behind many of their deaths. The Times also witnessed more than 100 body bags at a communal grave and the city’s cemetery.
The evidence suggests the Russians killed recklessly and sometimes sadistically, in part out of revenge.
Dozens of Bodies Found on the Outskirts of Kyiv
Bucha
About 1 mile to Hostomel
UKRAINE
Five men in a summer camp basement
Woman killed in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a home for seniors
16 miles to downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next to daughter
Communal grave
Family of four among six victims
Cemetery
Rape victim found in cellar
Bucha
Station
Man on unpaved street
School No. 3
Vokzalna St.
Son shot next to father
Man who went out for bread
About 25 miles to Makariv
Three civilians in backyard
Four bodies in the street
Boy found in basement
Yablunska St.
Sisters killed in home
Man found decapitated
Two brothers in brush
Body in street
Man shot in head
Man covered in dirt
Man found on curb
Man and woman in concrete pit
Saborna St.
Bucha River
Irpin
½ mile
Bucha
UKRAINE
Hostomel
Mother shot next to daughter
Five men in a summer camp basement
Six dead in a home for seniors
Woman killed in garden
Family of four among six victims
Bucha
Cemetery
Rape victim
found in cellar
Communal grave
School
No. 3
Man on street
Four bodies in the street
Man who went out for bread
Body in street
Three civilians in backyard
Man found decapitated
Sisters killed in home
Boy
found in basement
Man and woman in concrete pit
Man shot in head
Two brothers in brush
Son shot next to father
Man covered in dirt
Man found on curb
Saborna St.
Irpin
½ mile
Bucha
Five men in a
summer camp
basement
UKRAINE
About 1 mile to Hostomel
Woman killed
in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a
home for seniors
16 miles to
downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next
to daughter
Cemetery
Communal
grave
Bucha
Station
Man on unpaved street
Rape victim
found in cellar
Vokzalna St.
Three civilians in backyard
About 25 miles to Makariv
School No. 3
Man who went out for bread
Family of four among six victims
Son shot
next to father
Boy found in basement
Sisters killed
in home
Yablunska St.
Two brothers found in brush
Man found decapitated
Body in street
Four bodies in
the street
Man shot
in head
Man found
on curb
Sklozavodska
Station
Man covered in dirt
Bucha River
Man and woman in concrete pit
Saborna St.
Irpin
½ mile
Bucha
About 1 mile to Hostomel
UKRAINE
Five men in a summer camp basement
Woman killed in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a
home for seniors
16 miles to downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next to daughter
Cemetery
Family of four among six victims
Communal grave
Bucha
Station
Man on unpaved street
Rape victim found in cellar
Vokzalna St.
About 25 miles to Makariv
School No. 3
Three civilians in backyard
Man who went out for bread
Son shot next to father
Boy found in basement
Sisters killed in home
Yablunska St.
Two brothers found in brush
Man found decapitated
Four bodies in the street
Body in street
Man shot in head
Man found on curb
Sklozavodska
Station
Man covered in dirt
Man and woman in concrete pit
Bucha River
Saborna St.
Irpin
½ mile
Note: Locations are approximate.
Base map data from Open Street Maps.
By Marco Hernandez
Anton Troianovski
The Austrian chancellor, Karl Nehammer, said his 75-minute meeting with President Vladimir V. Putin left him “pessimistic” about the future of the war. Noting that Russia was preparing a large-scale assault on the Donbas region of eastern Ukraine, Mr. Nehammer told a news conference that “the attack being threatened cannot be underestimated in its violence.”
Farnaz Fassihi
Nearly two-thirds of all of Ukrainian children have been displaced in just six weeks, the director of the United Nations Nations agency for children, Manuel Fontaine, told the Security Council. “In my 31 years as a humanitarian, I have rarely seen so much damage caused in so little time,” said Mr. Fontaine, who just returned from visiting Ukraine.
Cassandra Vinograd
The war in Ukraine could cut global trade growth this year by almost half, from the 4.7 percent forecast last October to between 2.4 and 3 percent, according to the World Trade Organization. It said in a statement that the war also could lower global GDP growth by 0.7-1.3 percentage points.
Eric Schmitt
The Pentagon on Monday confirmed that Russia is sending hundreds of military vehicles, including infantry and combat helicopter support units, and artillery to eastern Ukraine in preparation for a major new phase of the seven-week war.
The assessment came after reports on Friday of satellite images showing a long column of Russian military vehicles moving through the eastern town of Velykyi Burluk toward the city of Izium.
A senior Pentagon official offered new details on that convoy, which is believed to be several miles long, including that its units are meant to support combat infantry troops and attack helicopters, as well as command elements.
In addition, the Pentagon official said, the Russians are also sending more artillery southwest of Donetsk, in the Donbas region of eastern Ukraine, where Ukrainian troops have been fighting Russian-backed separatists since 2014.
“It’s clear evidence the Russians want to pour more of their assets into the Donbas,” the senior Pentagon official said, speaking on condition of anonymity to discuss confidential operational assessments.
But the next phase of the war would involve a much larger, broader offensive by Russian combat troops — not just separatists — officials said.
Last week, the senior Pentagon official said Russia had increased the number of battalion fighting groups to 40 from 30 in about a week — or to as many as 40,000 troops from 30,000 troops — with more reinforcements on the way. Moscow has withdrawn as many as 40,000 troops from northern Ukraine to rearm and resupply them in Russia and Belarus and move them into the east in the next few weeks.
Senior American military officials and some analysts have said this next phase of the war will be fought on terrain more favorable to Russia’s tanks and infantry units. The fight in the east would also initially be closer to Moscow’s supply lines and fought in a narrower battle space — major differences from the war’s initial phase, in which logistics problems and overstretched troops doomed Russia’s plan to seize Ukraine quickly.
Gen. Mark A. Milley, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, told the Senate Armed Services Committee last Thursday that the terrain was “much more open and lends itself to armored mechanized offensive operations on both sides.”
Other American military specialists said the Russian reinforcements were likely to confront the same logistics shortfalls that bedeviled them in the past several weeks.
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Anton Troianovski
Karl Nehammer, the Austrian chancellor, called his meeting with President Vladimir V. Putin of Russia “very direct, open and tough.” “I told President Putin as clearly as possible that the sanctions against Russia will stay in place and will be toughened further as long as people are dying in Ukraine,” Mr. Nehammer said in a statement following the meeting in Mr. Putin’s residence outside Moscow.
Charlie Savage
WASHINGTON — The Biden administration is vigorously debating how much the United States can or should assist an investigation into Russian atrocities in Ukraine by the International Criminal Court in The Hague, according to officials familiar with internal deliberations.
The Biden team strongly wants to see President Vladimir V. Putin of Russia and others in his military chain of command held to account. And many are said to consider the court — which was created by a global treaty two decades ago as a venue for prosecuting war crimes, crimes against humanity and genocide — as the body most capable of achieving that.
But laws from 1999 and 2002, enacted by lawmakers wary that the court might investigate Americans, limit the government’s ability to provide support. And the United States has long objected to any exercise of jurisdiction by the court over citizens of countries that are not part of the treaty that created it — like the United States, but also Russia.
For now, officials said, the primary focus has been on compiling evidence of apparent war crimes that are still unfolding — both the details of particular killings and intelligence that President Biden’s national security adviser, Jake Sullivan, asserted on Sunday indicates a high-level plan to brutalize the civilian population into terrorized subjugation.
“This was something that was planned,” he said on ABC’s “This Week,” adding: “Make no mistake, the larger issue of broad-scale war crimes and atrocities in Ukraine lies at the feet of the Kremlin and lies at the feet of the Russian president.”
Marc Santora
As Russian forces step up attacks on critical infrastructure in eastern Ukraine and wage a cataclysmic campaign to gain total control over the southern port city of Mariupol, President Volodymyr Zelensky said Monday that Moscow is deploying tens of thousands of soldiers for a renewed assault.
“Russia is preparing another offensive, hoping to break our national resistance after all,” Mr. Zelensky said. “The occupiers concentrated tens of thousands of soldiers and a huge amount of equipment to try to strike again.”
Ukrainian and Western officials have warned for days that Russian forces, having failed to seize Kyiv and topple the Ukrainian government, were regrouping. Moscow has said its aim is now to seize areas it doesn’t already control in the Donbas, an area in the eastern part of the country, and to solidify its hold on the southern coastal region from Kherson to Mariupol.
Days of aerial attacks against airports, railways and other infrastructure in central and eastern Ukraine critical to the Ukrainian military’s logistical operations have been setting the stage for Russia’s campaign in the Donbas region.
“In my view, this great offensive has already begun,” Vadym Denisenko, an adviser to the Ukrainian interior minister, said on national television on Monday.
Since Friday, Russian forces have fired a missile at a train station, killing more than 50 people in the eastern city of Kramatorsk; struck an airport in the central city of Dnipro; and launched more than 60 attacks in and around the eastern city of Kharkiv.
The aerial attacks appear to be having more success than ground forces in gaining territory. Ukraine’s military claimed to have repulsed several assaults by Russian troops moving south from the strategic city of Izium — currently under Russian control and a key anchor point geographically for any eastern offensive — that resulted in the destruction of Russian tanks, vehicles and artillery equipment. As Russia regroups, it is likely to keep shelling Ukrainian positions and infrastructure to tie up Ukrainian resources.
Ukrainian officials noted that this new offensive is a continuation of an already brutal campaign to pummel the Ukrainian public into submission. Fighting has been raging across eastern Ukraine since the start of the war, decimating towns and cities and forcing millions to flee.
Russia might attempt to surround Ukraine’s forces and defeat some of their best soldiers in the Donbas before engaging in major combat operations to secure the region, according to U.S. defense officials, military analysts and Ukrainian officials.
Whatever the Russian strategy, the Ukrainians have proven their willingness to stand their ground even in the face of overwhelming force.
In Mariupol, outmanned Ukrainian fighters have held out and kept fighting despite being surrounded for weeks under heavy bombardment.
Securing Mariupol could free up Russian forces — both to combat Ukrainian forces seeking to take back territory in Kherson and to assist its forces in the Donbas.
The Russians have now essentially trapped the remaining Ukrainian defense forces in two locations in Mariupol — the main port in the southwest of the city and the Azovstal steel plant in the east, according to an analysis by the Institute for the Study of War, a Washington think tank.
Ukraine’s military said that Russian forces, backed by artillery and air support, were attempting to storm their remaining strongholds while Britain’s Ministry of Defense warned Monday that Russia may employ phosphorus gas munitions in Mariupol as fighting intensifies.
White phosphorus munitions are used by militaries around the world to create smoke screens and mark targets. But when used as a weapon, they can indiscriminately rain fire from the sky. “White phosphorus can burn people to the bone, smolder inside the body, and reignite when bandages are removed,” according to Human Rights Watch.
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Rick Gladstone
The global number of nuclear-armed warheads is increasing, according to a watchdog report released Monday that comes against the backdrop of the Kremlin’s veiled threats to use some of its vast stockpile if the war in Ukraine escalates.
The report released by the Nuclear Weapons Ban Monitor said the world’s nine nuclear-armed states had a combined arsenal of 12,705 nuclear warheads at the beginning of 2022. It said that of those warheads, 9,440 — or the equivalent to 138,000 Hiroshima bombs — constituted usable stockpiles for use by aircraft, missiles, ships and submarines. The usable-stockpiles figure was up from a low point of 9,227 warheads in 2017, the report said.
“The war in Ukraine and Vladimir Putin’s nuclear threats are yet another stark reminder of the profound dangers of living in a world where some states insist their security must rest on capacity for massive and indiscriminate nuclear violence,” Henriette Westhrin, secretary-general of Norwegian People’s Aid, which produces and publishes the report, said in a statement.
“We have ended up trusting luck rather than the supposed stabilizing effects of nuclear deterrence.”
President Vladimir V. Putin’s possible use of nuclear weapons has been a concern for the United States and NATO members as they consider how to defend Ukraine without escalating the conflict with Russia.
Days after the Feb. 24 invasion of Ukraine, Mr. Putin announced that he was putting his nuclear forces into “special combat readiness,” which is a heightened alert status reminiscent of some of the most dangerous moments of the Cold War.
The New York Times
A slew of companies have announced plans to stop business in Russia over the last several weeks, and many of them are now sharing what those decisions may cost them.
Some companies had limited exposure to Russia and signaled that the expected losses were not significant. JPMorgan Chase’s chief executive, Jamie Dimon, told shareholders that the bank wasn’t “worried” about the impacts from leaving Russia. For industry giants like Shell, the financial hit — while large — accounts for just a small fraction of their profits.
On Monday, Société Générale, France’s third-largest bank, said it would take a hit of $3.3 billion in a deal to sell the company’s controlling stake in Rosbank, a Moscow-based lender, to Interros Capital. The deal would allow the bank to “exit in an effective and orderly manner from Russia, ensuring continuity for its employees and clients,” the company said.
Here are some of the expected impacts that companies have disclosed:
BNY Mellon said it might lose as much as $200 million in revenue — about $100 million this quarter and an additional $80 million to $100 million over the rest of the year. It has ceased new business with Russia and “suspended investment management purchases of Russian securities,” a spokesman for the company said.
Mr. Dimon said in an annual letter to JPMorgan shareholders that the bank could lose $1 billion “over time” because of its exposure to Russia. Last month, the bank announced that it was winding down business in Russia and would not pursue new ventures there.
Shell said in an update to shareholders that its decision to leave Russia would cost the company $4 billion to $5 billion in this quarter alone. The oil giant began cutting ties with Russia in February and said last month that it would stop buying oil and gas from Russia and shutter its service stations in the country in a “phased withdrawal.”
Société Générale said it would take a financial hit of $3.3 billion in a deal to sell the company’s controlling stake in Rosbank, a Moscow-based lender, to Interros Capital.
Volvo said it was setting aside about $423 million to make up for losses it anticipated in the first quarter because of Russian exposure. The carmaker has suspended “all sales, service and production” in the country, the company said.
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Farnaz Fassihi
The United Nations Security Council will convene a meeting on Monday morning about the risks to women and children in Ukraine. The U.N. has said about 90 percent of refugees fleeing Ukraine are women and children, who are vulnerable to sexual violence, exploitation and human trafficking.
Ivan Nechepurenko
President Vladimir V. Putin of Russia and Karl Nehammer, the Austrian chancellor, are meeting now in Mr. Putin’s residence near Moscow. The Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said the two leaders will discuss the situation in Ukraine.
Monika Pronczuk
Germany’s foreign minister called for more military support for Ukraine ahead of today’s meeting of E.U. foreign ministers. “We need creativity and pragmatism to support Ukraine also with heavy weapons,” Annalena Baerbock said.
Aurelien Breeden
French experts arrived in Ukraine on Monday to help investigate possible war crimes committed by Russian troops, according to French authorities.
France’s interior, justice and foreign ministries said in a statement that two coroners and more than a dozen crime scene investigators would help identify bodies and gather evidence in Bucha, where Russian troops have been accused of indiscriminately killing dozens of civilians.
France is “resolutely committed” to assisting Ukraine and international bodies such as the International Criminal Court, and to preventing “unbearable acts that constitute war crimes” from going unpunished, the statement said.
“True to its values, France will not look away in the face of such atrocities,” it added.
The team of investigators that arrived in Ukraine has expertise in ballistics and explosives, and can help gather and analyze forensic evidence including DNA and fingerprints, the statement said.
Étienne de Poncins, the French ambassador to Ukraine, greeted the team after its arrival in Lviv, in western Ukraine. He said on Twitter that France was the first nation to provide Ukraine with such assistance.
Fier d'accueillir à #Lviv le détachement des gendarmes techniques et scientifiques venu assister leurs camarades 🇺🇦 dans les investigations des crimes de guerre commis autour de #Kiev. La 🇫🇷 première à apporter une telle aide. Ils seront à pied d'œuvre dès demain. Solidarité 🇫🇷🇺🇦 pic.twitter.com/3pX9LkPzeq
“They will be at work tomorrow,” Mr. de Poncins wrote.
France has also sent personnel to the International Criminal Court, the French ministries noted in their statement, including two additional judges, 10 investigators and a funding bump of 500,000 euros, or about $546,000, on top of France’s usual annual contribution to the court’s budget.
The I.C.C., which experts believe represents the best chance for accountability for Russian forces in the conflict, announced in March that it had launched a criminal investigation into possible war crimes.
Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
KRAMATORSK, Ukraine — Residents of this eastern city have started to hunker down, preparing for a siege. Most small shops have been closed, a few grocery stores remain open and the city square, once teeming with people during these warm spring days, is all but empty.
Two days after more than 50 people were killed on its platforms by a missile strike, the only sounds at the Kramatorsk railway station on Sunday morning were a distant air-raid siren and the rhythmic sweeping of broken glass.
With Moscow’s decision to shift the focus of its war to eastern Ukraine, the people who remain in Kramatorsk fear that they will soon be shelled into oblivion, like the residents of Kharkiv and Mariupol, two other cities that have been ruthlessly assaulted by Russian forces. It feels like an assault here is inevitable: Cutting off Kramatorsk would partly cut off Ukrainian forces fighting in the eastern breakaway regions where Russia is consolidating.
On Sunday, Lidia, 65, and Valentyna, 72, dear friends, dressed in nice clothes and decided to leave their lifelong homes together. Both women declined to provide their surnames.
“After what happened at the railway station, we can hear the explosions getting closer and closer,” Lidia said. Through tears, Valentyna added, “I can’t take these sirens anymore.” Their destination, as with millions of other Ukrainians since Russia invaded on Feb. 24, was somewhere vaguely west — just anywhere farther away.
“We need to leave because we can’t bear it anymore,” Lidia said.
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Kevin Granville and Jason Karaian
Société Générale, France’s third-largest bank, said on Monday that it would pull out of Russia by selling its controlling stake in Rosbank, a Moscow-based lender, to Interros Capital, a company headed by Vladimir O. Potanin, one of Russia’s wealthiest men.
Société Générale said the deal, which includes the sale of a Russian insurance subsidiary, would allow it to “exit in an effective and orderly manner from Russia, ensuring continuity for its employees and clients.” The French lender is among the European banks most exposed to Russia.
The bank said in a statement that the sale would result in a hit of 3.1 billion euros ($3.3 billion), comprising a financial write-off of about €2 billion and a related charge of €1.1 billion.
Shares in Société Générale rose more than 7 percent after the news was announced.
Mr. Potanin owns, among other things, Norilsk Nickel, the world’s largest nickel producer, with vast operations in Siberia. This month, Canada added him to its financial sanctions list. Last month, Mr. Potanin stepped down as a trustee of the Guggenheim Museum, a position he had held since 2002.
Banks in France, Italy and Austria have the largest exposure to Russia, according to data from the Bank for International Settlements.
Austria’s Raiffeisen Bank employs 9,000 people in its Russian operations, which account for about 10 percent of its assets. The company said last month that it was “assessing all strategic options” for its business there.
Italy’s UniCredit employs some 4,000 in Russia and estimated its net exposure at €1.9 billion, although it recently warned that the financial hit from an “extreme scenario” could be much larger. Before Russia’s invasion of Ukraine, UniCredit was trying to sell its stake in the company that controls Alfa Bank, one of Russia’s largest privately owned banks, which has been complicated by international sanctions against the lender.
Société Générale first acquired a 20 percent stake in Rosbank in 2006, buying it from Mr. Potanin’s Interros, and increased its holdings in subsequent years. It stayed in Russia after the global financial crisis forced many Western banks to pull out, some because they had struggled to compete with the state-run consumer banking giant, Sberbank.
French companies have come under fire for remaining in Russia since the invasion of Ukraine while other Western businesses have withdrawn or suspended operations. Last month the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, addressed the French Senate and called on retailers like Leroy Merlin and the carmaker Renault to pull out and “stop being responsible for Russia’s war machine.”
Since then, Renault announced that it would immediately suspend the activities of its Moscow factory and review its business in Russia. And Decathlon, a French sporting goods giant, said it would suspend operations at its 60 Russian stores because sanctions had made it difficult to continue importing goods.
Cora Engelbrecht
Russian attacks on the Kharkiv region on Sunday killed 11 people including a child, the regional governor said. Oleh Sinegubov wrote on Telegram that Russia launched more than 60 attacks, and “are once again attacking peaceful civilians.”
Yu Young Jin
President Volodymyr Zelensky appealed to South Korean lawmakers to furnish Ukraine with more military equipment, including planes and tanks. Speaking via video link on Monday, he said, “South Korea has the military hardware that can stop Russia’s vessels and missiles,” South Korean media reported.
Adam Satariano
Ericsson, the Swedish telecommunications giant, said on Monday that it was “indefinitely” suspending business in Russia because of the war and E.U. sanctions. Ericsson, which had previously halted sales to Russia, provides equipment used by Russian internet and mobile network providers. Its decision shows how Russia is at risk of being cut off from the technologies needed to operate a modern economy.
Mujib Mashal
President Biden is expected to meet virtually on Monday with Prime Minister Narendra Modi of India. Diplomatic engagement between the two countries has increased in recent weeks as the United States urges India to drop its neutral position on Russia's invasion of Ukraine.
Austin Ramzy
Karl Nehammer, the Austrian chancellor, said he will meet with President Vladimir V. Putin in Moscow on Monday, becoming the first European leader to hold in-person talks with the Russian leader since the invasion of Ukraine in February.
The visit reflects Austria’s distinct position in Europe. As a neutral state that is not a member of NATO, it has traditionally maintained closer ties with Russia than most of its European neighbors. Still, Austria has joined the European Union’s sanctions against Russia and Mr. Nehammer has criticized Mr. Putin’s actions.
“We are militarily neutral, but have a clear position on the Russian war of aggression against the Ukraine. It has to stop!” Mr. Nehammer said on Twitter.
While several European leaders in recent weeks have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited. President Emmanuel Macron of France has held extensive telephone discussions with Mr. Putin since the start of the war, and Prime Minister Naftali Bennett of Israel traveled to Moscow to meet with Mr. Putin last month.
Those efforts appear to have had little effect in convincing Mr. Putin to scale back the invasion. There is increasing evidence of Russian troops intentionally killing civilians and a mass exodus from the east of Ukraine as Russia repositions its forces.
The Austrian chancellor said he told other key leaders about the planned trip including Chancellor Olaf Scholz of Germany, President Recep Tayyip Erdogan of Turkey and Ursula von der Leyen, president of the European Commission. He said he also discussed his plans with President Volodymyr Zelensky of Ukraine, with whom he met in Kyiv on Saturday.
Mr. Zelensky praised Mr. Nehammer for his visit to Kyiv and thanked Austria for its humanitarian aid to Ukraine, including fire engines. “This is a great signal that the leaders of European countries, though not all, are beginning to come to Ukraine, supporting us not only in words,” he said. “They themselves see what is happening here and what are the consequences of Russia’s invasion.”
Mr. Zelensky has yet to comment publicly on Mr. Nehammer’s plans to visit Moscow.
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Austin Ramzy
New Zealand will deploy a C-130H Hercules plane and 50 personnel to send military aid for Ukraine to distribution centers outside the country, officials said Monday. New Zealand also pledged an additional $8.8 million, including $5 million for weapons and ammunition procured by Britain.
Anushka Patil
The world bears responsibility for Russia’s atrocities in Ukraine, President Volodymyr Zelensky said in a “60 Minutes” interview that aired Sunday. Making a comparison to World War II, he asked, “Are those countries who did not participate in the war responsible? The countries who let German forces march throughout Europe? Does the world carry responsibility for the genocide? Yes. Yes, it does.”
Jane Arraf
LVIV, Ukraine — In the historic center of the western Ukrainian city of Lviv, religious chants and prayers waft through the windows of churches, an ages-old counterpoint to the music of street performers staking out spots along the crowded cobblestone streets.
This is a city of churches: Ukrainian Orthodox, Greek Catholic, Roman Catholic and Armenian are just a few. Many of them are centuries-old, ornate architectural treasures.
The Soviet Union, which ruled Ukraine until 1991, had closed almost all the churches, turning some of them into storehouses. But Ukrainians are deeply religious. And today, perhaps particularly so, with a war raging in their country in the middle of Easter season.
Christmas tends to be seen as the big Christian holiday, but Easter is considered to be the most important holiday. The traditional Easter greeting, “Christ has risen,” and the response, “Indeed, he has risen,” go back to the words of wonder from the earliest Christians.
This Sunday was Palm Sunday for most churches around the world. (The commemoration falls a week later for Orthodox Christians and the Eastern Rite Catholics who make up the majority of Ukrainians.) It commemorates Jesus riding triumphantly into Jerusalem, with crowds laying palm fronds before him.
Even for a pretty much lapsed Catholic like me, there is still a pull to attend mass on Palm Sunday. And so I sought out a church.
At the Latin Cathedral, formally known as the Archcathedral Basilica of the Assumption of the Blessed Virgin Mary, in Lviv, the splendor of the 14th-century church made it a bit hard to focus on the mass. The service was in English, but there were few people there. Many had attended the Ukrainian-language mass earlier in the day.
The vaulted blue ceilings were dotted with gold stars. Baroque paintings glowed and gilded statues glittered under crystal chandeliers. The glorious stained-glass windows were boarded up in case of an airstrike.
The most treasured statues stood on their pedestals wrapped in protective padding, tightly secured with rope. The shrouded limbs of the statues straining against the binding made it appear as if they were trying to escape.
It was a sharp reminder of the war outside. When the priest walked down the aisle with a straw brush and a ceremonial bucket and flicked holy water at the congregation, it felt like a healing rain.
Anushka Patil
Ukraine’s economy is expected to shrink by roughly 45 percent this year, the World Bank said on Sunday. Russia’s economy is already in a “deep recession” and expected to fall by 11.2 percent, the bank reported. “The Ukraine war and the pandemic have once again shown that crises can cause widespread economic damage and set back years of per capita income and development gains,” said Asli Demirgüç-Kunt, the bank's chief economist for Europe and Central Asia.
Cora Engelbrecht
Photographs from the Ukrainian village of Buzova make up a tableau of horrific images: charred corpses strewn across the road, mangled bodies piled on top of each other, one man lying in a field with a bullet in his head.
Together, the images confirm the accounts of local Ukrainians who say that Russian forces killed as many as 50 civilians as they tried to flee fighting northwest of Kyiv last month. The bodies lay along or near the M06 highway, which runs west from Kyiv, the capital, to the city of Zhytomyr.
UKRAINE
Bucha
Most of the dead
were found near a hotel
between Mriia and Myla
along the M06 highway.
Kyiv
M06 highway
Myla
Mriia
Buzova
Kyiv
UKRAINE
5 miles
UKRAINE
Bucha
Most of the dead were found
near a hotel between Mriia and
Myla along the M06 highway.
M06 highway
Kyiv
Myla
Mriia
Buzova
Kyiv
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5 miles
By Scott Reinhard
The scene, another potential example of Russian war crimes, was found 17 miles from Bucha, a suburb of Kyiv where Russian soldiers killed hundreds of civilians during their occupation before pulling out of the area last week.
“I now call it the road of death,” said Taras Didych, the mayor of the district, Dmytrivka, where most of the bodies were found. The highway strings together the towns and villages that were recently retaken from Russian forces, who were pushed back and retreated after their failed attempt to take the capital. “We are just coming back to life,” he said.
Mr. Didych shared the grim findings he encountered when he returned to the road last week.
“Some were burned. Others had their hands tied. Others were shot in the head outside their cars,” Mr. Didych said. Those descriptions corresponded to images he shared with The New York Times that Mr. Didych said he had taken on his phone at the scene.
Most of the bodies appear to have been shot and burned, either because the vehicles they were riding in caught fire, or because the cars were intentionally torched.
“They were trying to flee,” Mr. Didych said. “Some could not manage to make it.”
Mr. Didych said it wasn’t clear when the killings took place, or if they had all happened at the same time. He said it was more likely that Russian forces killed families intermittently as they tried to escape their homes during the month that invading troops occupied this strip of territory outside of Kyiv.
Most of the dead were found near a hotel called Babushkin Sad, or Granny’s Garden, between the towns of Mriia and Myla, whose names in Ukrainian mean “dream” and “pleasant village,” the mayor said.
“My heart was bleeding,” he said when he discovered the scene on the road. “This may have been the worst experience of my life.”
Two other bodies, which the mayor said were Ukrainian soldiers, were found in a grave dug outside a nearby gas station. They were still wearing their uniforms, he said.
The mayor said that as of Sunday, 60 bodies had been found in his district, which includes 14 villages. Russian forces had destroyed at least 60 private homes and three supermarkets, as well as other as municipal water tanks and an ambulance facility, he added.
France24 - Monde
En direct : à Marioupol, les séparatistes prorusses disent avoir conquis la zone du port
Publié le : 11/04/2022 - 06:35Modifié le : 11/04/2022 - 22:08
FRANCE 24
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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que plusieurs dizaines de milliers de personnes ont probablement été tuées dans l'assaut russe contre Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine. Côté diplomatie, le chancelier autrichien, Karl Nehammer, s'est entretenu à Moscou avec Vladimir Poutine : "une discussion franche et difficile". Suivez notre direct.
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22 h 06 : un haut responsable américain explique que les forces russes "se renforcent" dans le Donbass
Les forces russes se renforcent autour du Donbass, et notamment près de la ville stratégique d'Izioum, mais n'ont pas encore entamé leur offensive pour prendre le contrôle total de cette région de l'est de l'Ukraine, a indiqué à la presse un haut responsable du Pentagone.
"Nous avons constaté des efforts des Russes pour se réapprovisionner et se renforcer dans le Donbass", a déclaré ce responsable ayant requis l'anonymat, mentionnant notamment une colonne de chars au nord d'Izioum. Le Pentagone estime que cette colonne de chars comprend des éléments de commandement et de contrôle, un bataillon de soutien de maintenance d'hélicoptères et un bataillon de logistique pour l'infanterie, a-t-il précisé à la presse.
Les forces russes se renforcent également au sud-ouest de Donetsk (est), notamment avec de l'artillerie, mais "nous ne considérons pas que la nouvelle offensive a commencé", a-t-il ajouté.
Le haut responsable du ministère américain de la Défense a confirmé que le général Alexandre Dvornikov, surnommé en Occident "le boucher de Syrie", avait été choisi pour diriger cette offensive. Mais "vu leurs gros problèmes de logistique et d'approvisionnement, vu leurs difficultés à manœuvrer, vu leurs problèmes de coordination, de moral, d'organisation hiérarchique, il n'est pas sûr qu'il puisse être très efficace", a-t-il jugé.
>> À lire : Alexandre Dvornikov, le “boucher de Syrie” aux commandes des forces russes en Ukraine
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21 h 04 : Paris expulse six espions russes "sous couverture diplomatique"
La France a décidé l'expulsion de six espions russes qui opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris et "dont les activités se sont révélées contraires à (ses) intérêts nationaux", a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
"À la suite d'une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique (...) ont été déclarés persona non grata", a précisé le quai d'Orsay dans un communiqué.
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18 h 51 : le chancelier autrichien évoque une discussion "franche, ouverte et difficile" avec Vladimir Poutine
Le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a été reçu par Vladimir Poutine, une première pour un dirigeant européen depuis le début de la guerre en Ukraine. "La discussion avec le président Poutine a été franche, ouverte et difficile", a déclaré Karl Nehammer dans un communiqué diffusé par son cabinet après la rencontre.
"J'ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d'autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice", a ajouté le chancelier autrichien. Et de poursuivre : "J'ai clairement fait comprendre au président russe l'urgence de mettre en place des couloirs humanitaires pour acheminer de l'eau comme de la nourriture et évacuer les femmes, les enfants et les blessés des villes assiégées".
Au sujet de l'entretien qui s'est déroulé dans la résidence Novo-Ogaryovo (près de Moscou), le chancelier autrichien a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait "pas d'une visite amicale".
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18 h 29 : la croissance du commerce mondial pourrait être divisée par deux à cause de la guerre en Ukraine, selon l'OMC
Le conflit initié par la Russie en Ukraine pourrait faire plier de moitié la croissance du commerce mondial, selon une analyse du Secrétariat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
L'organisation internationale précise que la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1 % et 3,7 % cette année, tandis que la croissance du commerce mondial devrait s'établir à un taux compris entre 2,4 % et 3 %. En octobre, l'OMC tablait sur une hausse de 4,7 %.
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17 h 33 : l'ONU demande des enquêtes sur les violences faites aux femmes en Ukraine
Plusieurs responsables de l'ONU ont réclamé l'ouverture d'enquêtes sur les violences faites aux femmes dans la guerre en Ukraine et la protection des enfants dans le conflit, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.
"Il est temps de mettre un terme à cette guerre, les enfants d'Ukraine ne peuvent pas se permettre d'attendre", a expliqué Manuel Fontaine, directeur des programmes d'urgence de l'Unicef. "Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles", a déclaré Sima Bahous, directrice de l'agence ONU Femmes. "Ces allégations doivent faire l'objet d'une enquête indépendante pour garantir justice et mise en responsabilité".
"La combinaison des déplacements massifs avec la présence massive de conscrits et de mercenaires, et la brutalité affichée contre les civils ukrainiens, a soulevé tous les drapeaux rouges", s'est aussi alarmée la responsable qui revient d'un voyage dans la région.
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17 h 33 : la Russie "provoque la faim dans le monde", selon le chef de la diplomatie européenne
Josep Borrell a accusé la Russie de "provoquer la faim dans le monde" avec la guerre en Ukraine, en détruisant les stocks de blé et en empêchant de l'exporter à l'étranger.
"Ils provoquent la pénurie. Ils bombardent des villes ukrainiennes et provoquent la faim dans le monde", a déclaré le chef de la diplomatie européenne à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg.
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16 h 41 : l'UE va "intensifier ses livraisons d'armes" à l'Ukraine
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis à Bruxelles, ont convenu d'augmenter les livraisons d'armes à l'Ukraine, a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock.
"La sécurité des Ukrainiens ne pourra être défendue qu'avec des armes", a souligné la ministre. "C'est pourquoi nous, membres de l'Union européenne, en tant qu'amis du peuple ukrainien, allons intensifier nos livraisons d'armes."
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16 h 36 : les séparatistes prorusses disent avoir conquis la zone portuaire de Marioupol
Le chef des séparatistes prorusses de Donetsk a affirmé que ses forces avaient conquis entièrement la zone portuaire de la ville stratégique de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, assiégée depuis plus d'un mois.
"Concernant le port de Marioupol, il est déjà sous notre contrôle", a déclaré Denis Pouchiline, cité par les agences de presse russes. Le représentant de l'armée séparatiste, Edouard Bassourine, a, lui, affirmé que les derniers défenseurs ukrainiens se concentraient désormais dans les immenses usines "Azovstal" et "Azovmach".
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15 h 02 : l'armée ukrainienne se prépare à la chute de Marioupol et à une offensive russe "très prochainement" dans l'Est
Les forces ukrainiennes ont dit se préparer à la chute de Marioupol, port stratégique du sud-est assiégé depuis plus de 40 jours par l'armée russe et largement détruit, et fortifient leurs positions dans l'est dans l'attente d'une offensive imminente de Moscou.
"Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'Est. L'attaque aura lieu très prochainement", a averti le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.
"Aujourd'hui (lundi) sera probablement l'ultime bataille" à Marioupol "car nos munitions s'épuisent", a par ailleurs écrit sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale des forces armées ukrainiennes, qui combat dans cette ville. Les Russes font depuis des semaines le siège de Marioupol, dont la prise leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux sur la bande côtière le long de la mer d'Azov, en reliant les régions du Donbass à la péninsule de Crimée – annexée par Moscou en 2014.
"Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres. Nous ne savons pas ce qu'il va se passer, mais nous vous demandons vraiment de vous souvenir (de nous) avec un mot gentil", a demandé la 36e brigade aux Ukrainiens.
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13 h 41 : pas de pause des opérations en Ukraine selon Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que la Russie ne suspendrait pas son "opération militaire spéciale" en Ukraine avant la prochaine session de pourparlers entre Moscou et Kiev. Il a dit ne voir aucune raison d'arrêter les discussions avec l'Ukraine.
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12 h 47 : plus de 44 000 réfugiés de plus depuis dimanche
Quelque 44 000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter aux plus de 4,5 millions qui ont déjà fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du HCR.
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12 h 28 : l'armée ukrainienne dit se préparer à "une ultime bataille" dans le port assiégé de Marioupol
L'armée ukrainienne dit se préparer à "une ultime bataille" dans le port dévasté de Marioupol, dans le sud-est du pays, assiégé par l'armée russe depuis plus de 40 jours.
"Aujourd'hui sera probablement l'ultime bataille car nos munitions s'épuisent. (...) Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres", a écrit sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale, qui fait partie des forces armées ukrainiennes.
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11 h 41 : l'UE travaille sur un éventuel embargo du pétrole russe, selon des ministres
La Commission européenne est en train d'élaborer une proposition sur un éventuel embargo sur le pétrole russe, même si cette option ne fait pas encore l'unanimité auprès des Vingt-Sept, ont déclaré les ministres des Affaires étrangères irlandais, néerlandais et lituanien.
"Ils travaillent actuellement à s'assurer que le pétrole soit inclus dans le prochain train de sanctions", a déclaré le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, à son arrivée à Luxembourg pour un conseil réunissant les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, qui doivent notamment discuter de l'offensive russe contre l'Ukraine.
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11 h 32 : Ericsson suspend ses activités en Russie pour une durée indéterminée
Le fabricant suédois d'équipements télécoms Ericsson a annoncé la suspension pour une durée indéterminée de ses activités en Russie, où il fournit deux des principaux opérateurs de téléphonie mobile.
Le géant suédois, qui avait déjà suspendu temporairement ses activités fin février après l'invasion de l'Ukraine par Moscou, indique que cette décision est désormais sine die et dit "être en contact avec ses clients et partenaires".
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11 h 22 : la Russie détruit des systèmes de missiles S-300 donnés par un pays européen
La Russie a détruit des systèmes de missiles anti-aériens S-300 fournis à l'Ukraine par un pays européen, a déclaré le ministère russe de la Défense.
Le ministère a précisé que des missiles Kalibr russes, lancés depuis la mer, ont détruit dimanche quatre lanceurs S-300 dissimulés dans un hangar en périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Selon la Russie, 25 soldats ukrainiens ont été touchés par cette attaque.
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10 h 55 : Zelensky parle de dizaines de milliers de morts à Marioupol
"Marioupol a été détruite, il y a des dizaines de milliers de morts mais même malgré cela, les Russes n'arrêtent pas leur offensive", a dit le président ukrainien dans une allocution retransmise par vidéo devant les parlementaires sud-coréens.
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09 h 07 : de nouvelles sanctions contre la Russie toujours sur la table
Des sanctions européennes supplémentaires à l'encontre de la Russie sont toujours envisageables, a déclaré le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires extérieures, Josep Borrell, alors qu'il était interrogé sur l'éventualité que les Vingt-Sept envisagent un embargo sur le pétrole russe.
"Les sanctions sont toujours sur la table", a dit le chef de la diplomatie européenne aux journalistes à son arrivée à Luxembourg pour un conseil réunissant les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, qui discuteront notamment de l'offensive russe contre l'Ukraine.
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8 h 20 : la banque Société Générale cesse ses activités en Russie
La banque française Société Générale a annoncé lundi "cesser ses activités" en Russie et va céder la totalité de sa participation dans Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe, ainsi que ses filiales d'assurance dans le pays, selon un communiqué.
Cette "transaction envisagée devrait conduire" à un impact négatif dans ses comptes de 3,1 milliards d'euros, précise la banque qui poursuivait ses activités en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
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6 h 30 : le chancelier autrichien à Moscou
Le chancelier autrichien, après s'être rendu en Ukraine samedi, est attendu lundi à Moscou où il rencontrera le président russe Vladimir Poutine.
Karl Nehammer a déclaré avoir "l'intention de tout faire pour que des mesures soient prises en faveur de la paix", tout en reconnaissant que les chances d'y parvenir sont minces. Ce voyage à Moscou est "une mission à risque" mais aussi une "fenêtre de dialogue", a-t-il expliqué, estimant que "la diplomatie personnelle" est de mise.
Il compte évoquer au Kremlin les "crimes de guerre" à Boutcha, où il s'est rendu samedi.
Avec AFP
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PortraitPuy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
Guerre en Ukraine
L'Ukraine prête à livrer une "grande bataille" dans l'est de son territoire
LE FIL 9 AVRIL
Boris Johnson promet à l'Ukraine des blindés et des missiles antinavires
Le Monde
Marseille, une ville tournée vers la mer
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
À seulement 3 heures de train de Paris, le littoral marseillais vous tend les bras. Prendre le large à bord d’une barquette, plonger à la découverte d’une épave, randonner dans le Parc national des Calanques ou mettre le cap sur les îles du Frioul… Rendez-vous à Marseille pour une grande bouffée d’air marin !
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Un patrimoine naturel aux portes de la ville
Premier parc périurbain d’Europe, le Parc national des Calanques occupe 8 300 hectares de falaises vertigineuses, de garrigue et d’eaux cristallines, de Marseille à la Ciotat en passant par Cassis. Morgiou, Sugiton, En Vau, Port Pin, Sormiou… Les calanques de Marseille rivalisent de beauté et sont accessibles au gré de nombreux itinéraires de randonnée. Dans le but de préserver la fragilité de son écosystème, un système de réservation quotidienne a été mis en place en 2022 par le parc pour limiter l’afflux de visiteurs au sein de la calanque de Sugiton.
Mais, on peut aussi s’émerveiller des paysages des calanques depuis la mer, sur un kayak ! Au départ de la calanque de Callelongue, Raskas Kayak propose des embarcations à la location et organise des sorties ou des stages. Depuis le Vieux-Port, on prend le large pour l’archipel du Frioul qui est lui aussi situé dans le Parc national des Calanques. Les quatre îles de : Pomègues, Ratonneau, Tiboulen et If forment un ensemble minéral creusé de criques aux points de vue spectaculaires. À Pomègues, il suffit d’emprunter le sentier de randonnée, qui commence au bout de la digue du Berry et s’achève à la batterie de Cavaux, pour le constater. Rendu célèbre par le Comte de Monte-Cristo, le roman d’Alexandre Dumas, le Château d’If, construit au XVIe siècle, se visite. Des navettes maritimes effectuent des liaisons régulières au départ du centre-ville.
La mer et les plaisirs de la ville
Cité ouverte sur la mer, Marseille offre une myriade de plages qu’il est bon de dénicher hors des sentiers battus et de la foule estivale. Cap sur celle du Bain des Dames, la première des quatre plages qui s’échelonnent, à l’abri des regards, de la Pointe Rouge au Quartier de Montredon. Les cabanons familiaux cohabitent avec les abris à pointus tandis que locaux et touristes se mêlent dans les eaux azur. Citons également l’Anse des Phocéens, à deux pas, où le Cabanon de Paulette sert moules frites à panisses à gogo, les pieds dans l’eau. Après une marche un peu plus sportive, on parvient à la micro-plage de la Baie des Singes qui fait face à l’île Maïre, aux Goudes.
C’est sur un sentiment de « bout du monde » que l’on poursuivra le bain de soleil par un festin de poissons frais ; loups, daurades, rougets et pizzas cuites au feu de bois au restaurant La Grotte, à Callelongue ou par un déjeuner simplissime à base de pâtes bolo' et de côtelettes de porc, chez le Belge, dans la calanque de Marseilleveyre à 45 minutes de marche. Aux Goudes, l’Auberge du Corsaire Chez Paul est une institution pour les amateurs de poisson ! Menu iodé, aussi, aux Bords de Mer, en bordure de la plage des Catalans, orchestré par la cheffe marseillaise Camille Gandolfo. Pour se dégourdir les jambes, on ira taper des balles au golf de 9 trous de l’hippodrome de Borély, avec vue sur la Méditerranée, ou crapahuter dans les collines de la Campagne Pastré et de son parc. Un éden de 112 hectares qui s’étire jusqu’aux collines de Marseilleveyre ! Les amateurs de jogging se lanceront, quant à eux, dans un run le long de la Corniche Kennedy à l’heure du soleil couchant.
Marseille, authentique et trendy
À la Pointe Rouge, on peut aussi louer un paddle chez Pacific Palissades ou faire de la plongée sous-marine, de l’apnée et du snorkeling avec le centre de plongée DUNE. Gecko Yoga organise des cours de yoga en plein air, sur la plage des Catalans ou au cœur de l’Anse de Malmousque ! Pour cerner les contours d’un Marseille plus secret et VIP, sachez que l’hôtel 5 étoiles C2 organise des escapades privées à l’île Degaby et que le New Hôtel Le Quai, partenaire du Cercle des Nageurs, vous fait bénéficier de laissez-passer pour faire quelques brasses dans ce club très sélect. Envie de fendre la mer sans la foule ? C’est parti pour une soirée œnologique sur le pont de la Flâneuse, une « tartane » malonière, labellisée Bateau d’intérêt patrimonial, ou pour une virée avec Localanque et sa flotte de barquettes marseillaises dont certaines sont classées monument historique.
www.marseille-tourisme.com
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L'Humanité
Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »
EntretienDès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.
Marie-Noëlle BertrandStigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).
La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?
Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.
Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…
Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.
Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?
Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…
La patate a été royaliste ?
Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.
Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.
Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?
Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».
Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…
Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».
C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?
Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.
Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?
La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.
Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.
L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?
Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.
Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?
Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.
Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?
Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.
alimentationgauchepaul arièsPrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
Deux membres du commando Erignac transférés en Corse
Retour au pays pour Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Les deux détenus ont été extraits de leur cellule de la centrale de Poissy ce lundi 11 avril dans la matinée pour être transférés vers la prison de Borgo, en Corse, rapporte France Bleu. Les deux hommes purgent une peine de prison à perpétuité pour avoir participé au commando d’indépendantistes corses ayant assassiné le préfet Claude Erignac en 1998. Ils ont été emmenés à l’aéroport de Villacoublay vers 8 heures du matin, avant de s’envoler pour Bastia.
Demande de l’assemblée de Corse
Une demande en ce sens avait été formulée par l’assemblée territoriale de Corse, présidée par l’autonomiste Gilles Simeoni en octobre dernier. Suite à l’assassinat d’Yvan Colonna début mars, celui-ci étant le complice de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi dans l’attentat contre Claude Erignac, cette demande de rapatriement des deux prisonniers corses sur l’Île de beauté avait été acceptée par le chef du gouvernement, Jean Castex. C’était aussi une demande des associations de prisonniers, au titre du rapprochement familial.
Corse : les dernières actualités
New York Times - World
Bucha’s Month of Terror
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 11, 2022
The following images depict graphic violence.
‘They shot my son. I was next to him. It would be better if it had been me.’
As the Russian advance on Kyiv stalled, a campaign of terror and revenge against civilians nearby in Bucha began, survivors and investigators say.
Russian soldiers set up in this school. A sniper in a high-rise fired at anybody who moved. Other soldiers tortured, raped and executed civilians in basements or backyards.
We visited Bucha, documented dozens of killings of civilians, interviewed scores of witnesses and followed local investigators to uncover the scale of Russian atrocities.
BUCHA, Ukraine — A mother killed by a sniper while walking with her family to fetch a thermos of tea. A woman held as a sex slave, naked except for a fur coat and locked in a potato cellar before being executed. Two sisters dead in their home, their bodies left slumped on the floor for weeks.
Bucha is a landscape of horrors.
From the first day of the war, Feb. 24, civilians bore the brunt of the Russian assault on Bucha, a few miles west of Kyiv, Ukraine’s capital. Russian special forces approaching on foot through the woods shot at cars on the road, and a column of armored vehicles fired on and killed a woman in her garden as they drove into the suburb.
But those early cruelties paled in comparison to what came after.
As the Russian advance on Kyiv stalled in the face of fierce resistance, civilians said, the enemy occupation of Bucha slid into a campaign of terror and revenge. When a defeated and demoralized Russian Army finally retreated, it left behind a grim tableau: bodies of dead civilians strewn on streets, in basements or in backyards, many with gunshot wounds to their heads, some with their hands tied behind their backs.
Reporters and photographers for The New York Times spent more than a week with city officials, coroners and scores of witnesses in Bucha, uncovering new details of execution-style atrocities against civilians. The Times documented the bodies of almost three dozen people where they were killed — in their homes, in the woods, set on fire in a vacant parking lot — and learned the story behind many of their deaths. The Times also witnessed more than 100 body bags at a communal grave and the city’s cemetery.
The evidence suggests the Russians killed recklessly and sometimes sadistically, in part out of revenge.
Bucha
About 1 mile to Hostomel
UKRAINE
Five men in a summer camp basement
Woman killed in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a home for seniors
16 miles to downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next to daughter
Communal grave
Family of four among six victims
Cemetery
Rape victim found in cellar
Bucha
Station
Man on unpaved street
School No. 3
Vokzalna St.
Son shot next to father
Man who went out for bread
About 25 miles to Makariv
Three civilians in backyard
Four bodies in the street
Boy found in basement
Yablunska St.
Sisters killed in home
Man found decapitated
Two brothers in brush
Body in street
Man shot in head
Man covered in dirt
Man found on curb
Man and woman in concrete pit
Saborna St.
Bucha River
Irpin
½ mile
Bucha
UKRAINE
Hostomel
Mother shot next to daughter
Five men in a summer camp basement
Six dead in a home for seniors
Woman killed in garden
Family of four among six victims
Bucha
Cemetery
Rape victim
found in cellar
Communal grave
School
No. 3
Man on street
Four bodies in the street
Man who went out for bread
Body in street
Three civilians in backyard
Man found decapitated
Sisters killed in home
Boy
found in basement
Man and woman in concrete pit
Man shot in head
Two brothers in brush
Son shot next to father
Man covered in dirt
Man found on curb
Saborna St.
Irpin
½ mile
Bucha
Five men in a
summer camp
basement
UKRAINE
About 1 mile to Hostomel
Woman killed
in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a
home for seniors
16 miles to
downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next
to daughter
Cemetery
Communal
grave
Bucha
Station
Man on unpaved street
Rape victim
found in cellar
Vokzalna St.
Three civilians in backyard
About 25 miles to Makariv
School No. 3
Man who went out for bread
Family of four among six victims
Son shot
next to father
Boy found in basement
Sisters killed
in home
Yablunska St.
Two brothers found in brush
Man found decapitated
Body in street
Four bodies in
the street
Man shot
in head
Man found
on curb
Sklozavodska
Station
Man covered in dirt
Bucha River
Man and woman in concrete pit
Saborna St.
Irpin
½ mile
Bucha
About 1 mile to Hostomel
UKRAINE
Five men in a summer camp basement
Woman killed in garden
Kyjevo-Myrots St
Six dead in a
home for seniors
16 miles to downtown Kyiv
Bucha
Mother shot next to daughter
Cemetery
Family of four among six victims
Communal grave
Bucha
Station
Man on unpaved street
Rape victim found in cellar
Vokzalna St.
About 25 miles to Makariv
School No. 3
Three civilians in backyard
Man who went out for bread
Son shot next to father
Boy found in basement
Sisters killed in home
Yablunska St.
Two brothers found in brush
Man found decapitated
Four bodies in the street
Body in street
Man shot in head
Man found on curb
Sklozavodska
Station
Man covered in dirt
Man and woman in concrete pit
Bucha River
Saborna St.
Irpin
½ mile
Unsuspecting civilians were killed carrying out the simplest of daily activities. A retired teacher known as Auntie Lyuda, short for Lyudmyla, was shot midmorning on March 5 as she opened her front door on a small side street. Her body lay twisted, half inside the door, more than a month later.
Her younger sister Nina, who was mentally disabled and lived with her, was dead on the kitchen floor. It was not clear how she died.
“They took the territory and were shooting so no one would approach,” a neighbor, Serhiy, said. “Why would you kill a grandma?”
Roman Havryliuk, 43, a welder, and his brother Serhiy Dukhli, 46, sent the rest of their family out of Bucha as the violence intensified, but both insisted on staying behind. They were found dead in their yard. “My uncle stayed for the dog, and my father stayed for the house,” Mr. Havryliuk’s son, Nazar, said. An unknown man also lay dead nearby, and the family’s two dogs were riddled with bullets.
“They were not able to defeat our army so they killed ordinary people,” said Nazar, 17.
Constant threat from snipers
Bucha had been one of the most desirable commuter suburbs of Kyiv. Nestled between fir tree forests and a river, it had modern shopping malls and new residential complexes as well as old-fashioned summer cabins set among gardens and trees. The Russian author Mikhail Bulgakov had a summer house there.
Days after Russian troops drove into town, the Ukrainian Army struck back, setting tanks and armored vehicles ablaze in an attack on a Russian column. As many as 20 vehicles burned in a huge fireball that ignited homes all along one side of the street. Some Russian soldiers fled, carrying their wounded through the woods.
Russian reinforcements arrived several days later in an aggressive mood. They set up base in an apartment complex behind School No. 3, the main high school on Vokzalna, or Station Street, and posted a sniper in a high-rise building still under construction. They made their headquarters farther south in a glass factory on the Bucha River.
Until then, the residents of Bucha had been sheltering from Russian missile and artillery strikes, many of them sleeping in basements and cellars, but some had ventured outside from time to time to get water or sneak a look at the damage. Shelling had been sporadic, and much of the Russian artillery fire was aimed over their heads at Irpin, the next town over.
After the assault on the column, the atmosphere hardened. On March 4, Volodymyr Feoktistov, 50, set out on foot around 5 p.m. to pick up a loaf of bread from neighbors who were baking at home. His mother and brother had told him not to go out, but he insisted, his mother recalled later.
Russian vehicles were driving along a road at the end of their street and the neighbors heard two gunshots. They found him the next day, dead on the street. Days passed before they could load him into a wheelbarrow and push him to the hospital morgue before hurrying home.
On March 5, a Russian sniper began firing on anything moving south of the high school.
Auntie Lyuda was shot in the morning. That afternoon, a father and his son stepped out of their gate to go for a walk along their street, Yablunska, or Apple Tree Street. “They shot my son,” his father, Ivan, said. “I was next to him. It would be better if it had been me.”
He asked that only his first name be published. Many residents in Bucha were frightened after weeks under Russian occupation and asked that their surnames not be published for fear of retribution at a later stage.
“He was suffering the whole night and died at 8:20 a.m.,” Ivan said of his son. The family buried him in the front garden under a huge mound of earth. “It’s very hard to bury your child,” Ivan said. “I would not wish that on my worst enemy.”
His son left behind an 8-year-old son and 1-year-old daughter. “I cannot look my grandson in the eyes,” Ivan said.
Yablunska Street, where they lived, soon became the deadliest stretch of road for passing civilians. A man on his bicycle was struck by fire from an armored vehicle in early March, as video recorded by the Ukrainian military showed. By March 11 there were at least 11 dead bodies lying on the street and sidewalks, satellite footage showed.
A ransacked house, a body in the cellar
It soon became apparent why the bodies had remained in place so long.
Troops started searching homes and ordered residents not to go outside. “They were going yard by yard,” said Valerii Yurchenko, 42, a mechanic living near the river. A Russian commander warned him not to go out on the street. “We have orders to shoot,” the commander said.
The soldiers confiscated cellphones and computers. Some were polite but still ordered families to leave their homes near the bases and go to a nearby kindergarten.
“They handed me my walking stick,” said Tetiana Masanovets, 65, who was among those told to leave. The soldiers turned her house into a pit, using one room as a toilet. “They stole everything,” she added.
As more troops arrived, they drove their armored vehicles straight into people’s gardens, crushing metal gates and fences and parking with their guns trained on the street.
Volodymyr Shepitko, 66, fled with his wife when a Russian armored vehicle barreled through their back fence. They took shelter in a basement of School No. 3. Russian soldiers were also using the school and the residential complex behind it for mortar positions.
On March 9, Mr. Shepitko, a retired water engineer, slipped back to fetch some food from the house and found Russian soldiers living there. He described them as “kontraktniki” — contract soldiers, men who are often experienced fighters but notorious for abuses and acting with impunity. They had parked their armored vehicles across the street and were sleeping and heating water in the house, Mr. Shepitko said.
The soldiers made a sarcastic comment about Ukrainian fascists, testing his loyalty. “I thought I would be shot,” he said, “and I kept silent.” They demanded his cellphone but his dog barked so furiously at them that they backed off and let him go.
It was only when he returned after the Russians pulled out of Kyiv that Mr. Shepitko discovered just how far the Russian soldiers had gone. His house had been ransacked, filled with rubbish and beer bottles. Then, in a cellar under the garden shed, his nephew discovered the body of a woman. Slumped sitting down, bare legs akimbo, she wore a fur coat and nothing else.
She had been shot in the head, and he found two bullet casings on the ground. When the police pulled her out and conducted a search, they found torn condom wrappers and one used condom upstairs in the house.
The abuse of the woman was one case of many, said Ukraine’s official ombudswoman for human rights, Lyudmyla Denisova. She said she had recorded horrific cases of sexual violence by Russian troops in Bucha and other places, including one in which a group of women and girls were kept in a basement of a house for 25 days. Nine of them are now pregnant, she said.
She speculated that the violence came out of revenge for the Ukrainian resistance, but also that the Russian soldiers used sexual violence as a weapon of war against Ukrainian women.
A walk to fetch water turns deadly
The city had been without electricity, running water, gas or internet since early March, and thousands of residents, still in their homes, were living in freezing temperatures, sleeping in their clothes, under layers of blankets.
Six people in a home for seniors perished from hunger, cemetery workers who collected the bodies in early April said. The lobby was icy cold, and four of the dead had congregated in a sunroom across the garden. At the house next door, the same workers had cut down a woman who had hung herself from a branch.
For 10 days in the middle of March, Tetiana Sichkar, 20, took to walking with her parents to see her grandmother, whose house had a wood fire and an outdoor stove where they could heat water and cook. Every day they took the same route, through the woods and over the railway tracks.
On March 24, it had seemed quiet again, until a shot rang out on the way home.
“It was so loud, I could not hear anything,” Ms. Sichkar said. They all fell to the ground at the same time. Her mother lay silent. “I called to her but she did not move,” she said. She lifted her head and saw the blood — on her mother’s face, her hair, and pooling on the road.
Her mother, who is also called Tetiana, a homemaker, 46, died where she fell. The Russian soldiers later detained her husband, cuffing him and putting a bag over his head when he asked to retrieve his wife’s body. They let him go later that night, dumping him still handcuffed and blindfolded in a different part of town.
In a bizarre episode, they allowed her stepfather to retrieve Ms. Sichkar’s body and gave him a brand new red car — which turned out to be stolen — to take her away in. The family buried her in the garden the next morning and parked the car inside the gate.
Lyudmyla, the mother of the dead woman, echoed what many civilians in Bucha noted: As the war progressed, the mood and behavior of the Russian troops grew uglier. “The first lot were peaceful,” she said of the Russian soldiers, asking for her surname not to be published. “The second lot were worse.”
Some of the violence seemed cynical, designed to terrorize, but Russian troops were particularly suspicious of men of fighting age, often accusing them of being members of the Ukrainian defense forces before taking them away for questioning.
Natalya Oleksandrova, a retired optician, said soldiers detained her nephew, saying they would take him for two days of questioning. They held him for three weeks. After the Russian troops left, neighbors found him dead in a basement. “They shot him through the ear,” she said.
Revenge killings add another threat
In the last week of March, Ukrainian forces mounted a counterattack to retake the northwestern suburbs of Kyiv. Fighting intensified sharply in Bucha, and Russian units began preparing to pull out.
One of their last acts was to shoot their detainees or anyone else who got in the way. In a clearing on one street, the police later found five members of a family, including two women and a child, their bodies dumped and burned.
At least 15 people were found dead with their hands bound, in various places around the city, indicating that more than one Russian unit detained and executed people. Five bodies were found in a cellar in a children’s summer camp, which Russian units had used as a base. Others were found on Yablunska Street, and more in the glass factory.
In the nearby village of Motyzhyn, revenge played a large part in the death of the mayor, her husband and her son, who were found buried on the edge of the village. There were signs of torture: broken fingers on their son and contusions on the mayor’s face, inflicted before they were shot by Russian forces angry that the Ukrainians had destroyed a truck and an armored vehicle.
“It was revenge,” said Anatoly Rodchenko, a retired high school physics teacher whose son is married to the daughter of the slain mayor, Olha Sukhenko. Mr. Rodchenko had watched the excavation of the grave, which also held three other bodies.
In accounts corroborated by a local military commander, residents described how a Ukrainian ambush that blew up the armored vehicle and supply truck led to a flurry of Russian violence targeting civilians.
The following day, a Russian armored personnel carrier drove down a street, firing randomly into homes with a heavy machine gun, said Serhiy Petrovsky, the head of a local unit of civilian volunteer soldiers. He doesn’t know how many people were wounded or killed, but said that after the Russians departed, he collected 20 bodies in and around the village, from this episode and others.
“They shot everything,” said Mr. Rodchenko. “They shot at houses. They shot a woman on the street. They shot at dogs.”
The same day, Russian soldiers detained Ms. Sukhenko, 50, her husband, Ihor Sukhenko, 57, and their son, Oleksandr, 25, Mr. Rodchenko said. The bodies of all three were found in the grave.
“I just don’t understand,” said Mr. Rodchenko. “OK, the mayor helped the Ukrainians. But why Oleksandr? What did he do?”
Of the Russian Army’s presence in the village, he said, “it was like a nightmare.”
A joyous phone call, then silence
In the days after Ukrainian troops retook control of Bucha, the police and cemetery workers began collecting the corpses scattered everywhere, heaving black body bags into a white van. In the mud on the back doors, workers had written, “200,” the word in Soviet military slang for the war dead.
By April 2, they had collected more than 100 bodies, and by Sunday the number had risen to more than 360 for the Bucha district. Ten of the dead were children, officials said.
On April 3, Marta Kirmichi was searching frantically on the internet for news from Bucha. Originally from Moldova, she had lived in Ukraine, near the city of Chernihiv, with her husband and son for 10 years.
She had last spoken to her husband, Dmitrii Shkirenkov, 38, in mid-March. A construction worker, he had left home a month earlier to go back to his job on one of the new property developments in Bucha.
Cellphone coverage was patchy, but he had managed to call his wife early on March 9. “He said, ‘People are being shot here but I am alive,’” she said. The second time he called, it was around 5.30 a.m. and he woke her up. “He said in such a voice, ‘Honey, I am alive.’ He sounded really happy.” The call, just 30 seconds long, made her happy, too, but she did not hear from him again.
Then she came across the first horrifying photographs of men lying with their hands bound on Yablunska Street, beside pallets and construction materials. She recognized her husband instantly. He was lying face down, his hands hidden underneath him.
Later, she found another photograph — he had been removed, but the two bodies nearby still lay there. She hopes that, just maybe, he had been wounded and taken to a hospital.
Of the 360 bodies found through this weekend in Bucha and its immediate surroundings, more than 250 were killed by bullets or shrapnel and were being included in an investigation of war crimes, Ruslan Kravchenko, chief regional prosecutor in Bucha, said in an interview. Many others died from hunger, the cold and the lack of medicine and doctors, among other reasons.
Sitting in his car, Mr. Kravchenko flipped through files and photos of corpses on his cellphone. He said he expected more cases as the police continued to find bodies and information kept pouring in. Over all, in the broader Bucha region, there were at least 1,000 deaths in the war, he said.
The dead are overwhelmingly civilians. Only two members of the Ukrainian military were among those killed in Bucha city, according to Serhiy Kaplychny, an official at the city cemetery.
The Russian brutality has outraged most of the world and stiffened the resolve of the West to oppose President Vladimir V. Putin’s bloody invasion.
“The level of brutality of the army of terrorists and executioners of the Russian Federation knows no bounds,” the ombudswoman, Ms. Denisova, wrote. She appealed to the United Nations Human Rights Commission to “take into account these facts of Russian war crimes in Ukraine.”
Some of the worst crimes — including torture, rape and executions of detainees — were committed by troops based at the glass factory in Bucha, local residents and investigators said. The regional prosecutor, Mr. Kravchenko, said investigators found a computer server left behind by the Russians that could help them identify the men behind the violence.
“We have already established lists and data of servicemen,” Mr. Kravchenko said. “This data runs to more than a hundred pages.”
Ukrainian investigators also have an immense resource from organizations, citizens and journalists who have posted more than 7,000 videos and photos on a government internet hub, warcrimes.gov.ua, the state prosecutor, Iryna Venediktova, said.
“What is very important here is that they are made in such a way that they are admissible evidence in court,” she said. “That is seven thousand with video evidence, with photo evidence.” Yet a long and laborious process of identification lies ahead.
Ms. Kirmichi still has no information about her husband, the construction worker, and when she called one government office, she was told to wait one month for news.
She sounded forlorn and tearful on the telephone. “There are only two of us, my son and me, and we are not giving up hope,” she said.
An earlier version of this article misstated the English translation of Yablunska Street. It means Apple Tree Street, not Flower Street.
Oleksandr Chubko contributed reporting from Bucha, Ukraine, and Andrew E. Kramer from Motyzhyn, Ukraine. Produced by Rumsey Taylor and Gray Beltran.
Valeurs Actuelles
À Tours, une mosquée qui n’avance pas
Les travaux ont commencé en 2008. Et ne sont toujours pas terminés. A Tours, la grande mosquée de la ville est toujours en chantier, rapporte Le Monde ce lundi 11 avril. « Nous avons initié ce projet de construction sous la mandature du maire Jean Germain, en 1995. Les travaux n’ont pu débuter qu’en 2008, et, aujourd’hui, il reste 2 millions d’euros à rassembler pour terminer le chantier. », explique son responsable, Salah Merabti. Cependant, le projet n’avance pas, ou peu. La faute aux dons, qui n’affluent pas beaucoup. Le trésorier de la Communauté islamique d’Indre-et-Loire (CIIL), Moktar Boudjellouli, explique : « Nos plus gros donateurs versent des chèques de 3 000, 4 000 euros. Ils sont médecins, avocats à Tours… Mais, souvent, ce sont des dons en liquide de quelques dizaines d’euros à la sortie de la prière du vendredi », indique-t-il.
Coût exorbitant des matières premières
Si les travaux n’avancent pas, c’est aussi pour une autre raison : avec la crise, le coût des matières premières est devenu extrêmement élevé. « La pénurie des matériaux qui a débuté après la crise sanitaire a retardé de quelques mois la livraison du chantier, mais c’est surtout les prix qui ont augmenté : plus 75 % pour l’épicéa de la structure et plus 50 % pour le zinc qui va la couvrir », explique l’artisan en charge des travaux au quotidien du soir. En attendant, les musulmans de Tours se partagent deux autres mosquées, et des salles de prières au nombre incertain et à la gestion floue. Cette année encore, ils célébreront la fin du Ramadan sur le chantier de la grande mosquée.
Tours : les dernières actualités
L'Humanité
Agriculture en Europe : face à la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui doit changer ?
VidéoQuelles sont les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’agriculture en Europe et comment les règles doivent changer pour faire face aux nouveaux défis mondiaux ? Au moment où l'Union européenne semble vouloir renforcer l'agriculture industrielle et son commerce, deux députés européens spécialisés dans les questions agricoles en débattent.
Avec Eric Andrieu (S et D) et Benoît Biteau (Verts-ALE). Animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
Jean-Jacques Régibier France24 - Monde
Joe Biden durcit la réglementation contre les armes "fantômes" aux États-Unis
Publié le : 12/04/2022 - 00:08
FRANCE 24
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Tout en se disant favorable au droit de posséder une arme, le président américain Joe Biden a annoncé lundi, au nom du "bon sens", un nouveau décret selon lequel les pièces détachées pouvant être facilement assemblées en une arme à feu seront soumises aux mêmes exigences que les armes déjà montées.
Joe Biden a durci, lundi 11 avril, la réglementation des armes dites "fantômes", difficiles à repérer en l'absence de numéro de série et pouvant être assemblées en kit à domicile en quelques minutes seulement.
Le président américain a souligné, lors d'un événement à la Maison Blanche rassemblant des familles et proches de victimes d'armes à feu, que le nombre de ces "ghost guns" signalés par les forces de l'ordre avait été multiplié par dix en cinq ans, entre 2016 et 2021.
Tout en se disant favorable au deuxième amendement de la Constitution des États-Unis, qui fonde le droit de posséder une arme, il a critiqué le puissant lobby des armes, la NRA, pour avoir qualifié sa régulation d'"extrême".
"C'est extrême de protéger les policiers ? De protéger nos enfants ? (...) Ce n'est pas extrême, c'est du bon sens", a dit le président américain, qui a manipulé l'une de ces armes en kit devant les caméras pour montrer combien l'assemblage en est facile.
Selon un nouveau décret, les pièces détachées pouvant être facilement assemblées en une arme à feu seront soumises aux mêmes exigences que les armes déjà montées. Les revendeurs de tels kits devront procéder à une vérification des antécédents des acheteurs potentiels ou encore inclure un numéro de série sur les pièces constitutives.
Moins de 1 %
De janvier 2016 à décembre 2021, le Bureau de l'alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) n'a réussi à remonter au propriétaire d'une arme "fantôme" que dans 0,98 % des cas, notamment dans les enquêtes pour homicides et tentatives d'homicide.
Selon l'organisation Gun Violence Archive, plus de 11 700 personnes sont mortes par arme à feu depuis le début de l'année aux États-Unis, incluant les suicides. Sur toute l'année 2021, le nombre a été de 45 000 morts.
Mais les pouvoirs de l'exécutif, au-delà de certaines réglementations prises par décret, sont limités. Joe Biden a répété lundi ses appels au Congrès pour interdire la vente de fusils d'assaut ou pour imposer un système universel de vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques pour les acheteurs d'armes à feu.
Faible marge de manœuvre
Ces appels s'apparentent à des vœux pieux au vu de la faible marge de manœuvre parlementaire de Joe Biden, face notamment à certains élus républicains farouchement opposés à toute régulation.
Tom Cotton, sénateur de l'Arkansas, a ainsi estimé dans un communiqué que "les régulations ne font que compliquer l'accès aux armes de citoyens respectueux des lois." La NRA a pour sa part reproché à Joe Biden de dévoiler "encore un autre plan creux" destiné à "réjouir ses riches partisans favorables à la lutte contre les armes."
À l'inverse, Gabrielle Giffords, ancienne élue démocrate de la Chambre des représentants et survivante d'une fusillade, a salué le décret. "La bataille pour mettre fin à la violence par armes à feu est encore longue mais nous avons remporté une victoire importante", a-t-elle écrit sur Twitter.
Avec AFP
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Affaire Baldwin : l'acteur ne s'estime pas "responsable" de son tir mortel
Focus
La Suède fait face à une forte hausse du nombre d'homicides par armes à feu
Tuerie de Sandy Hook : accord "historique" entre un armurier et des familles de victimes
France24 - Monde
Pays-Bas: Van Gaal rassure sur son état de santé
Publié le : 11/04/2022 - 23:06
La Haye (AFP) – Le sélectionneur néerlandais Louis van Gaal, qui a annoncé la semaine dernière qu'il souffrait d'un cancer de la prostate, a rassuré lundi sur son état de santé, affirmant notamment que ses séances de radiothérapie ainsi que l'opération étaient "derrière lui".
"J'ai subi 25 séances de radiothérapie. Ensuite, j'ai dû attendre cinq ou six mois pour voir si cela avait fait effet. C'était le cas", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse néerlandaise ANP.
Depuis son opération de la prostate en février, tout est "une question de tout +entraîner+. Cela prend un peu de temps", a-t-il concédé, selon l'ANP.
Van Gaal avait révélé dimanche dernier qu'il souffrait depuis 2020 d'un cancer de la prostate, tout en assurant que la maladie ne l'empêchera pas de se rendre au Qatar pour la Coupe du monde (21 novembre-18 décembre).
Les médias avaient alors rapporté qu'il avait subi 25 séances de radiothérapie, notamment le soir ou la nuit pendant les regroupements de l'équipe "Oranje".
"Ces séances de radiothérapie étaient derrière moi avant de signer le contrat avec la KNVB (Fédération néerlandaise de football, NDLR)" en août, a toutefois rectifié Van Gaal, interrogé par la télévision publique NOS lundi soir, à l'avant-première de son film "Louis" à Amsterdam.
Il a dû subir une opération au moins de février. "Cela ne doit maintenant aller que mieux. C'est une question de temps", a-t-il rassuré.
L'annonce de la maladie de l'ancien entraîneur de l'Ajax Amsterdam, du FC Barcelone, du Bayern Munich et de Manchester United, 70 ans, avait provoqué une vive émotion à travers le monde du football.
"Je n'aurais jamais cru que cela aurait eu un tel impact dans le monde", a-t-il déclaré à la NOS.
"Je trouve cela incroyable. J'en deviens émotif, j'en ai les larmes aux yeux mais cela me donne aussi de l'énergie que tant de gens se soucient de moi", a-t-il ajouté à propos de toutes les marques de soutien qu'il avait reçues.
La sélection néerlandaise, versée dans le groupe A du Mondial avec le Qatar, le Sénégal et l'Equateur, jouera le match d'ouverture de la compétition contre les Lions sénégalais le 21 novembre. Louis van Gaal compte bien être de la partie.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Des débordements d’ultragauche à Rennes et Lyon le soir du premier tour
« La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste ». Voilà ce qu’ont scandé 500 personnes, issues de la mouvance d’ultragauche, à Rennes le dimanche soir du 10 avril, pour protester contre l’affiche du second tour de l’élection présidentielle opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Ils se sont livrés à diverses dégradations, érigeant notamment des barricades dans le centre-ville, rapporte Sud-Ouest. Au même moment, des incidents similaires éclataient à Lyon, où l’extrême-gauche locale a non seulement détruit du mobilier urbain, mais s’est aussi introduit dans un bureau de vote de la mairie du 1er arrondissement pour brièvement perturber le dépouillement du scrutin, précise le quotidien.
Les deux maires condamnent
La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, a vivement condamné ces déprédations sur son compte Twitter : « Je condamne fermement les dégradations commises ce soir dans le centre-ville de Rennes. La démocratie, ce n’est pas et ce ne sera jamais la violence ni le vandalisme ». De même, son homologue lyonnais, l’écologiste Grégory Doucet, a vivement jugé ces actes : « Je déplore un incident en mairie du 1er qui n’a heureusement pas perturbé les résultats mais reste inadmissible au vu des dégradations constatées. Des individus brutaux issus d’un courant hostile au vote et à la démocratie représentative ont fait irruption après le dépouillement. Ces agissements inadmissibles ne resteront pas sans suite », a déclaré l’édile.
Lyon : les dernières actualités
New York Times - World
Political Turmoil in Pakistan
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Shehbaz Sharif Becomes Pakistan’s Interim Prime Minister Amid Turmoil
Mr. Sharif, whose family has been dogged by accusations of graft for decades, was selected by Pakistan’s Parliament at a time of deep political divisions and economic tumult.
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By Salman Masood and Christina Goldbaum
ISLAMABAD, Pakistan — The Pakistani Parliament selected the opposition leader Shehbaz Sharif to become the country’s interim prime minister on Monday, ushering in a new government after the ouster of Imran Khan and capping a week of political turmoil that pushed the fragile democracy to the brink.
The vote came two days after Mr. Khan, the former cricket star turned politician, was removed from office in a no-confidence vote in Parliament after he lost the support of top military leaders late last year.
The political crisis escalated last week after Mr. Khan demonized the opposition as traitors, and defied the Constitution to dissolve Parliament in an effort to block the vote — stoking fears that the country’s powerful military might intervene, as it has several times before in Pakistan’s tumultuous 75-year-history.
Mr. Sharif is the younger brother of Nawaz Sharif, who served as prime minister three times, and like other family members, he has been dogged by accusations of graft and malfeasance that were the focus of several corruption investigations. Now, Shehbaz Sharif’s rise to prime minister is seen in some circles as an implicit rebuke of Mr. Khan’s professed mission of dismantling Pakistan’s political dynasties and rooting out corruption in politics.
Members of Mr. Khan’s party, Pakistan Tehreek-e-Insaf or P.T.I., boycotted the vote on Monday in the National Assembly to elect the new prime minister — a move to undercut the new government’s legitimacy as the country heads into a highly charged election season, analysts say.
The motion to elect Mr. Sharif as prime minister was passed with 174 votes, two more than the requisite simple majority.
Mr. Sharif, 70, takes power at a time of deep political divisions and economic tumult in Pakistan, a nuclear-armed nation home to 220 million people. His government faces a stalled economy that has struggled with double-digit inflation and immense national debt. And he has promised to pass electoral reforms to ensure that elections expected by the end of this year are free and fair.
Many also expect Mr. Sharif will try to improve Pakistan’s broken ties with the United States. Pakistan’s military leaders, who historically have guided the country’s foreign and security policies, have recently expressed their interest in improving relations with the United States, as well.
But Mr. Sharif must walk a fine line, repairing the country’s relationship with the United States without playing into Mr. Khan’s narrative that American officials conspired with opposition parties to oust him from power. That accusation has already become a central part of Mr. Khan’s campaign ahead of the next elections.
As the new prime minister, Mr. Sharif will preside over a coalition of several political parties that had united around the goal of voting Mr. Khan out of office. But those parties historically have been at loggerheads, and it is unclear whether they will remain united as elections approach.
“In Pakistan, there’s always a lot of serious challenges and political uncertainty, but he’s coming in at a particularly challenging time compared to earlier governments,” said Ijaz Khan, the former chairman of the department of international relations at the University of Peshawar.
Mr. Sharif was made the standard-bearer of the Pakistan Muslim League-Nawaz by his elder brother in July 2017, and he was officially elected party leader in March.
Nawaz Sharif, whose second term was cut short by a military coup in 1998, has consistently feuded with the country’s domineering military establishment. But Shehbaz Sharif is considered to have better relations with the generals.
Mr. Khan, the former prime minister, also had a falling out with the military over foreign policy and top military appointments. Mr. Sharif is expected to fare better thanks to his cautious and calibrated approach, analysts say.
Though he is seen as popular, Mr. Sharif’s political career has also been riddled with controversy. He has been criticized for doing too little to curb extremist sectarian groups in Punjab Province during his three terms as chief minister there, and he has been accused of ordering extrajudicial killings.
In 2003, a court issued an arrest warrant for Mr. Sharif after he was accused of ordering the extrajudicial killings of several people in 1998, charges of which he was acquitted in 2008. He was arrested in 2018 by the anticorruption authorities after being accused of misconduct in a low-cost housing program introduced during his tenure as chief minister of Punjab. And he was arrested again in 2020 on corruption-related charges.
Mr. Sharif has denied all of the graft allegations, characterizing them as politically motivated.
As the chief minister of Punjab, he led the country’s most populous province and its political power base, where the Sharif dynasty has dominated politics since the 1980s.
In that role, Mr. Sharif developed a reputation for his administrative skills and for presiding over a high-profile campaign of infrastructure improvement and social development programs.
He also became known for his high-energy style of governance, including surprise inspection “raids” of hospitals and schools, even in Punjab’s smaller towns, and his aides describe him as a workaholic with a taste for 7 a.m. staff meetings.
His record delivering large infrastructure projects at a fast pace has been a defining feature of his political career and helped him win significant public support.
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L'Humanité
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC
ActuSelon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.
Jérémie BazartEn France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.
Pollution de l’air et bruit
Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).
L’impact des niveaux de particules
L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).
Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.
Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier
Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.
Réduction du stress, augmentation de l’activité physique
Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »
Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.
« Nous devons réaliser des villes et des cités plus durables »
L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »
(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.
Les deux causes d’AVC
Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.
Deux causes sont possibles :
- l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
- ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.
Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.
sciencesstresspollutionSanté Valeurs Actuelles
Soupçons de fissures sur les circuits des réacteurs nucléaires de Flamanville : EDF “poursuit les contrôles”
EDF a annoncé que « les contrôles se poursuivent », concernant la recherche d’éventuels dégâts sur les circuits de sécurité de plusieurs réacteurs nucléaires, rapporte Ouest-France, dimanche 10 avril. Le fournisseur d’énergie n’a ni confirmé ni infirmé les informations selon lesquelles des fissures auraient été découvertes dans la centrale de Flamanville (Manche). Plusieurs réacteurs français ont dû être mis à l’arrêt depuis février afin de vérifier l’existence de traces de corrosions. EDF en a confirmé la découverte dans les centrales de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime).
La moitié du parc nucléaire à l’arrêt
Jeudi 7 avril, le site Montel, citant une source syndicale, affirmait que des fissures dues à la corrosion avaient été découvertes sur les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. « Flamanville 1 est arrêté depuis le 22 mars pour rechargement d’une partie de son combustible et son arrêt programmé est prévu jusqu’au 28 avril », a répondu EDF, interrogé par Ouest-France. Quant au réacteur numéro 2, qui est également à l’arrêt jusqu’au 29 juillet, les contrôles sont « toujours en cours ».
Les deux réacteurs de Flamanville ont plus de 30 ans. Un EPR doit y voir le jour, mais sa mise en route a été retardée et le budget des travaux a explosé. Symbole du vieillissement du parc nucléaire, les 56 réacteurs français doivent être inspectés d’ici 2023. Près de la moitié d’entre eux (27) sont donc actuellement à l’arrêt. EDF a donc dû revoir à la baisse sa production annuelle d’énergie.
Manche : les dernières actualités
France24 - Monde
Wall Street bat en retraite face à l'escalade des taux
Publié le : 11/04/2022 - 22:58Modifié le : 11/04/2022 - 22:56
New York (AFP) – La Bourse de New York a battu en retraite lundi face à l'escalade des rendements obligataires qui redoutent l'inflation américaine pour mars.
Selon des résultats définitifs à la clôture, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a tiré la baisse en lâchant 2,18% à 13.411,96 points. L'indice Dow Jones a perdu 1,19% à 34.308,08 points et le S&P 500 a cédé 1,69% à 4.412,53 points.
"Le marché des actions s'est replié face à une nouvelle flambée des rendements sur les bons du Trésor dans un contexte de perspectives de resserrement agressif de la politique monétaire", ont observé les analystes de Wells Fargo ajoutant que la guerre en Ukraine et les confinements en Chine contre le Covid-19 "assombrissaient aussi les perspectives économiques".
L'inflation américaine pour mars, qui doit être publiée mardi, est attendue à un niveau "extraordinairement élevé", a prévenu la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, lundi.
De nombreux économistes prévoient un indice des prix à la consommation (CPI) en hausse de 8,5% sur un an en mars, un plus haut depuis 1981, alors que l'inflation était déjà au sommet depuis quarante ans à 7,9% en février.
"La montée des rendements obligataires est la continuation de toutes les inquiétudes dont nous parlons depuis des semaines, l'inflation, l'inflation, l'inflation", a expliqué à l'AFP Karl Haeling de LBBW.
Les taux sur les bons du Trésor américain à 10 ans ont grimpé à 2,78% contre 2,70% à la dernière clôture. C'est leur plus haut niveau depuis janvier 2019.
L'analyste soulignait aussi que le Trésor américain opérait trois émissions d'emprunts cette semaine (à trois, dix et trente ans), ce qui ajoutait une pression sur les prix des obligations, faisant monter leur rendement.
Cette tension sur le marché obligataire a été "le plus gros facteur ayant nui au marché boursier, car nous avons vu le Nasdaq mener la baisse", a encore noté M. Haeling.
Sur le Nasdaq, les actions dites de croissance, très sensibles à l'inflation et aux taux d'intérêt, ont plongé.
Tesla a perdu 4,83% à 975,93 dollars, Google (Alphabet) a lâché plus de 3%, Meta (Facebook) Amazon et Apple ont tous cédé plus de 2%.
Du côté des semi-conducteurs, Nvidia a chuté de 5,20% à 219,17 dollars.
Mais la baisse était largement partagée par les onze secteurs du S&P 500, à commencer par l'énergie (-3,11%), plombée par la chute des prix du brut.
Les cours de l'or noir sont repassés sous les 100 dollars de barils alors qu'il y a des inquiétudes pour la demande chinoise.
Exxon Mobil a perdu 3,44% à 83,85 dollars, Chevron s'est délesté de 2,57% à 165,56 dollars et Occidental Petroleum de 6,28% à 97,98 dollars.
En Chine, où l'inflation a fortement accéléré le mois dernier, un regain de Covid-19 a entraîné la mise sous cloche de plusieurs régions.
Shanghai, la capitale économique du pays, est en confinement total ou partiel depuis deux semaines, les 25 millions de Shanghaïens étant contraints de rester chez eux.
"Il y a aussi de plus en plus de révisions à la baisse des prévisions économiques" américaines, signalait Karl Haeling. "Certains économistes disent que la probabilité d'une récession augmente".
À ces considérations économiques s'ajoutait un facteur technique augmentant la volatilité : "avec les vacances de Pâques et les marchés fermés pour le Vendredi Saint, il faudra moins d'échanges pour faire bouger les marchés", a indiqué l'analyste de LBBW.
À la cote, les titres du groupe texan de sécurité informatique SailPoint ont flambé de 29,16% à 64,05 dollars alors que la société a annoncé lundi un accord avec la société de capital-investissement Thoma Bravo pour être rachetée pour 6,9 milliards de dollars.
Après une semaine de péripéties entre le patron de Tesla Elon Musk et le réseau social Twitter, le titre de la plateforme a gagné 1,69% à 47,01 dollars.
Le fantasque milliardaire a renoncé à siéger au conseil d'administration de Twitter.
L'homme le plus riche du monde a annoncé début avril avoir pris une participation de 9,2% dans le capital de Twitter, faisant de lui le premier actionnaire.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Dans le Cher, le gâteau d’anniversaire contenait du… cannabis
Un drôle de gâteau d’anniversaire. Le 16 novembre dernier, treize employés d’une entreprise sise à La Chapelle-d’Angillon, dans le Cher, avaient subi une intoxication alimentaire, rapporte Ouest-France, lundi 11 avril. Jusque-là rien qui ne sort vraiment d’un mauvais jour ordinaire, sauf que l’intoxication n’était pas dû à un produit périmé, mais à un gâteau d’anniversaire contenant du… cannabis. Précisément, ledit gâteau ne contenait pas moins de 50 milligrammes de cannabis par gramme de gâteau, a-t-il été observé après analyse. Sur les treize employés intoxiqués, trois d’entre eux avaient dû être admis à l’hôpital de Bourges le jour des faits. Des analyses sanguines effectuées sur eux avaient pu permettre de révéler la présence importante de molécules de cannabis dans leur sang.
Un salarié mis en cause
À la suite de cette affaire, une dizaine de plaintes avaient été enregistrées. Et à la suite d’une enquête de gendarmerie, un salarié de cette entreprise a été mis en examen pour « administration de substance nuisible avec préméditation ». Pourtant, celui-ci affirme qu’il ignorait que le gâteau contenait de la drogue. Il devra répondre de ses actes devant le tribunal de Bourges le 14 décembre prochain.
Cher : les dernières actualités
L'Humanité
Quel monde…
ChroniqueCharlotte RecoquillonJ’hésitais sur le thème de ma chronique cette semaine. J’avais envie de vous parler d’Olivier Dubois. Cela fait maintenant un an que le journaliste est retenu en otage au Mali. Il y a quelques jours, sa femme tweetait son déchirement de célébrer sans lui la première fois où leur petit garçon a fait du vélo sans les petites roues. J’ai connu les mobilisations nationales pour Florence Aubenas, Christian Chesnot, Hervé Ghesquière, Georges Malbrunot ou encore Stéphane Taponier… Je me souviens de décomptes, jour par jour, dans les journaux télévisés… Ce silence assourdissant, aujourd’hui, est incompréhensible.
J’avais également envie de revenir sur la situation au Yémen, en proie depuis 2014 à un conflit entre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, et les forces gouvernementales, soutenues depuis 2015 par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis notamment. S’il est évidemment bienvenu, il n’est malheureusement pas certain que le « cessez-le-feu surprise » améliore significativement la situation humanitaire catastrophique : deux tiers des 30 millions d’habitants ont besoin d’assistance, 16 millions souffrent de la faim, dont plus de 2 millions d’enfants de moins de 5 ans, et 4 millions de personnes ont été déplacées par le conflit tandis que 380 000 en sont mortes.
J’avais aussi la possibilité de revenir sur l’abandon des poursuites contre le policier de l’unité spéciale Swat qui a tué Amir Locke au petit matin en février, à Minneapolis, alors que ce jeune Africain-Américain de 22 ans était endormi sur le canapé de son cousin. Le procureur a estimé qu’il ne pourrait pas prouver l’infraction du policier. Cela ne fait que démontrer, une fois de plus, que la violence de la police est permise et organisée par la loi.
Et j’hésitais donc entre tous ces sujets lorsqu’un article de la BBC m’a interpellée. Une équipe de scientifiques de Cambridge vient de réussir à rajeunir d’une trentaine d’années les cellules de peau d’une femme de 53 ans. Il faut lire l’article pour apprendre que ces recherches pourraient permettre de développer des traitements dans un certain nombre de maladies que le vieillissement aggrave. Mais le titre choisi, la légende indiquant « On en a rêvé » et la photo d’une femme souriante, serviette sur la tête, se passant de la crème sur le visage laissent d’abord penser que c’est contre le vieillissement de la peau des femmes que l’on progresse. Ce que j’en retiens, c’est donc que le culte de la jeunesse a encore de beaux jours devant lui alors qu’on attend toujours des traitements efficaces contre les règles douloureuses. Mais ça, apparemment, c’est de la science-fiction.
Mais, tandis que la perspective de rajeunissement devient plausible, des millions de Yéménites ou de Noirs américains ne vieilliront pas, tués par la faim, la guerre ou le racisme institutionnel. Et Olivier Dubois vieillit retenu en otage.
olivier duboisyémenÉtats-Unis France24 - Monde
En France, une opération de contre-espionnage mène à l'expulsion de six agents russes
Publié le : 11/04/2022 - 21:45
FRANCE 24
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La France a décidé d'expulser six espions russes qui opéraient, selon la Direction générale de la sécurité intérieure, sous couvert de leur ambassade à Paris et "dont les activités se sont révélées contraires à (ses) intérêts nationaux", a indiqué, lundi, le ministère des Affaires étrangères.
Après des diplomates, des espions. Paris a annoncé l'expulsion de six personnes de nationalité russe "sous couverture diplomatique" et "dont les activités se sont révélées contraires à (ses) intérêts nationaux", a indiqué, lundi 11 avril, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
"À la suite d'une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique (...) ont été déclarés persona non grata", a précisé le ministère.
Le communiqué indique qu'"en l'absence de l'ambassadeur de Russie, le numéro deux a été convoqué au Quai d'Orsay ce (lundi) soir pour se voir communiquer cette décision".
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a salué le travail du contre-espionnage français. "Remarquable opération de contre-espionnage. Bravo aux agents de la DGSI qui ont entravé un réseau d'agents clandestins russes", a-t-il tweeté. "Dans l'ombre, la DGSI veille sur nos intérêts fondamentaux".
Remarquable opération de contre-espionnage. Bravo aux agents de la DGSI qui ont entravé un réseau d'agents clandestins russes qui œuvraient contre nos intérêts. Les agents impliqués devront quitter le territoire national. Dans l'ombre, la DGSI veille sur nos intérêts fondamentaux
April 11, 2022Paris avait déjà annoncé, il y a une semaine, l'expulsion de 35 diplomates russes, reprenant déjà la formule selon laquelle leurs activités étaient "contraires" aux intérêts français et précisant que la sanction s'inscrivait dans "une démarche européenne".
Le Quai d'Orsay a précisé à l'AFP que ces six espions s'ajoutaient à cette précédente liste.
De nombreux autres pays européens comme l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie, l'Autriche, la Pologne, la Grèce ou la Croatie ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début du conflit en Ukraine. Les États-Unis ont de leur côté renvoyé chez eux, début mars, 12 membres de la mission diplomatique russe auprès de l'ONU.
Dans certains cas, ces expulsions étaient officiellement censées répondre au déclenchement de la guerre en Ukraine par les forces russes et aux exactions qui leur sont reprochées par les Occidentaux. Dans plusieurs autres cas, elles ont été accompagnées d'accusations d'espionnage.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
"L'espionnage russe s'est considérablement renforcé sous Vladimir Poutine"
LE FIL DU 4 AVRIL
Paris et Berlin expulsent des dizaines de diplomates russes
Plusieurs pays de l'UE expulsent des diplomates russes soupçonnés d'espionnage
New York Times - World
French Presidential Election
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Macron Sets Out to Build a ‘Dam’ Against Le Pen. Can It Hold?
After Sunday’s vote, when nearly a third of ballots went to the extreme right, a united front of mainstream voters looked more precarious than ever.
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By Norimitsu Onishi and Constant Méheut
PARIS — A day after Marine Le Pen, the far-right leader, emerged as his challenger for the final round of France’s presidential election in less than two weeks, President Emmanuel Macron immediately set about on Monday to build the “dam.”
Dams are the mainstream French voters who, time and again, have put political differences aside in the second round and voted for anyone but a Le Pen in a so-called “Republican front” to deny the far right the presidency.
But after Sunday’s first round, when 32 percent of French voters supported candidates on the extreme right — a record — the dam may be more precarious than ever.
Mr. Macron, widely criticized for a listless campaign, moved quickly Monday to shore it up, directly challenging Ms. Le Pen and her party, the National Rally, in the economically depressed north where she dominated Sunday.
In Denain, a city won by Ms. Le Pen, Mr. Macron spoke of the worries of the youth in Denain and other social issues. He tried to remind voters of the extremist roots of Ms. Le Pen’s party, referring to it by its old name, the National Front.
At a campaign stop of her own in a rural area, Yonne, Ms. Le Pen said that the dam was a dishonest strategy to win an election, adding that “it’s a way to save yourself when you don’t deserve it.’’
In a triumphant speech against the majestic backdrop of the Louvre Museum five years ago, Mr. Macron had launched his presidency by pledging to unite the French so that there would be “no reason at all to vote for the extremes.’’
But in addition to Ms. Le Pen’s second-place finish, with 23 percent of the vote, Jean-Luc Mélenchon, the leftist veteran, won 22 percent of Sunday’s votes to finish a strong third.
Mr. Mélenchon’s supporters — split in their attitudes toward Mr. Macron and Ms. Le Pen — could now help determine the election’s final outcome on April 24.
After five years of Mr. Macron, who trounced Ms. Le Pen in the 2017 runoff, the far-right leader emerged stronger than ever. She has softened her image in a successful process of “undemonizing’’ and focused relentlessly on ordinary voters’ economic hardship.
In Yonne, Ms. Le Pen hammered away at the themes that carried her through to the second round. Meeting with a cereal farmer, she spoke of how rising prices of fuel and fertilizers following the war in Ukraine would raise the cost of staples at supermarkets and hurt the most vulnerable.
The far right’s record performance on Sunday resulted from a combination of factors, including Ms. Le Pen’s own efforts to revamp her image, a successful cultural battle waged by conservative forces in recent years, and a series of Islamist attacks in France since 2015.
But critics say that it also reflected Mr. Macron’s continued strategy of triangulating France’s electoral landscape. While Mr. Macron was regarded as a center-left candidate five years ago, he shifted rightward during his presidency, sensing that his main challenge would come from Ms. Le Pen.
That shift was embodied by a series of laws toughening France’s stance on immigration, empowering the police, and combating Islamist extremism. Many working French also felt that his economic policies unfairly favored the rich and have left them more adrift.
If Mr. Macron’s intention was to defuse Ms. Le Pen’s appeal by stripping her of her core issues, critics say the approach backfired by ushering the talking points of the far right deeper into the mainstream political debate.
Then, Ms. Le Pen also shifted her message to pocketbook issues that have now resonated even more broadly as energy prices spike because of the war in Ukraine.
Sacha Houlié, a lawmaker and a spokesman for Mr. Macron’s campaign, said that the president was aiming to strengthen the dam strategy. He acknowledged that there have been “some mistakes” and “blunders,” noting that some government ministers had picked up themes and expressions promoted by the far right.
But Mr. Houlié denied that Mr. Macron had normalized far-right ideas, saying his government had mainly tried to respond to people’s growing concerns on crime and immigration. “We cannot sweep the dust under the carpet,” he said, referring to the issues.
But many, especially Mr. Mélenchon’s supporters of the left, feel so betrayed that Mr. Macron may have a harder time in this next election persuading them to join his call for unity by building a dam against Ms. Le Pen, whom the president has called a danger to democracy.
Alexis Lévrier, a historian who has written about Mr. Macron’s relations with the news media, said that as Mr. Macron tried to reshape French politics around a strict divide between his mainstream movement and Ms. Le Pen, he “contributed to the rise in power of the far right.”
Unwittingly, “he’s a pyromaniac firefighter,” Mr. Lévrier said.
A resident of Guyancourt — a well-off, left-leaning city southwest of Paris where Mr. Mélenchon came in first Sunday — Stéphanie Noury said that, in 2017, she gave Mr. Macron her vote as part of a dam against the far right. But this time, she planned to stay home for the final round.
“Macron played into the hands of the extreme right,’’ said Ms. Noury, 55, a human resources manager who voted Sunday for Mr. Mélenchon. “He told himself that he would always win against the extreme right.’’
Compared to 2017, Ms. Le Pen’s share of the first-round vote went up by a couple of percentage points despite the direct challenge of a new rival, the far-right TV pundit Éric Zemmour, who urged his supporters to vote for Ms. Le Pen in the upcoming showdown.
On Sunday, Ms. Le Pen, Mr. Zemmour and a third far-right candidate, Nicolas Dupont-Aignan, together got 32 percent of the vote. In 2017, Ms. Le Pen and Mr. Dupont-Aignan collected 26 percent in the first round.
Voters first formed a dam against the extreme right in 2002 when Ms. Le Pen’s father, Jean-Marie Le Pen, shocked the political establishment by making it into a runoff against Jacques Chirac. Another dam helped defeat Ms. Le Pen in 2017.
To gain credibility on the right, in 2019, Mr. Macron gave his first long interview on the sensitive issues of immigration and Islam to Valeurs Actuelles, a magazine that straddles the right and far right.
“By talking to us, Emmanuel Macron came to seek some legitimacy on these subjects, from right-wing people who felt he was doing nothing,” said Geoffroy Lejeune, the publication’s editor. “He knows that by doing this, he’s sending a big signal.”
Aurélien Taché, a lawmaker once allied with Mr. Macron, said the president was elected in 2017 thanks to voters who put aside their political differences and united against Ms. Le Pen.
He said Mr. Macron should have taken those votes — mainly from the left — into account in his policies afterward.
“He did not consider them,” he said, adding that Mr. Macron instead worked to “set up this cleavage’’ between him and Ms. Le Pen, leading to a “high-risk rematch.”
“There have been, on a whole range of topics, very strong concessions made to the far right,” Mr. Taché said, also citing tougher immigration rules and the application of a stricter version of French secularism, called laïcité.
But Mr. Taché, who quit Mr. Macron’s party in 2020 over the president’s shift to the right, was especially critical of the government’s landmark law against separatism, which has been criticized inside and outside France, including by the U.S. envoy on international religious freedom.
The law amounted to “making Islam and Muslims invisible,” Mr. Taché said.
Some academics, political opponents and Muslim organizations have also criticized the law as discriminating against French Muslims by leading to the widespread closing of mosques, Muslim associations and schools.
That resentment may now also complicate Mr. Macron’s dam-building effort.
To be re-elected this time, for instance, he will have to persuade voters in places likes Trappes, a working-class city with a large Muslim population southwest of Paris, to join the dam against Ms. Le Pen.
A longtime stronghold of Mélenchon supporters, Trappes strongly backed Mr. Macron in the 2017 runoff. But comments by voters Sunday suggested that the dam might not be as effective this time.
Frédéric Renan, 47, a computer programmer, said he would abstain or cast a blank vote in a showdown between Mr. Macron and Ms. Le Pen.
“Macron opened the door to the extreme right,’’ Mr. Renan said, adding that the president’s economic policies hurt the poor and fueled the rise of the far right.
“I don’t see how voting for Macron is a vote in a dam against the extreme right,” he said. “Some people will say that not participating in the dam against the extreme right is irresponsible, that the threat of the extreme right is greater than what Emmanuel Macron proposes, but I’m not convinced.’’
Adèle Cordonnier contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
[Info VA] « Tuez-les ! » : des policiers attaqués et blessés à Sevran en Seine-Saint-Denis (vidéo)
Les faits se sont déroulés ce dimanche 10 avril, dans la cité des Beaudottes, à Sevran, en Seine-Saint-Denis. Une centaine d’individus a attaqué un véhicule de police et leurs occupants à coups de pavés en béton et de projectiles, tout en hurlant « Tuez-les ! », à l’occasion d’un contrôle routier, selon nos informations. Deux agents ont été blessés.
Le premier policier a reçu un pavé sur les mains et deux autres à l’arrière de la tête, le second a été touché par un projectile à la nuque. Ils sont parvenus néanmoins à s’extraire en usant de leur lanceur de balles de défense (LBD) et d’une grenade de gaz lacrymogène, avant d’être transportés à l’hôpital du Vert Galant. Leur véhicule fortement endommagé est inutilisable (vitres abîmées, gyrophares cassés, rétroviseurs arrachés, portières bloquées…).
🔴 [Info @Valeurs] Des policiers ont été attaqués par une centaine d’individus du quartier des Beaudottes à Sevran en Seine Saint Denis lors d’un contrôle routier ce dimanche. Deux agents ont été blessés par des pavés et leur véhicule a été caillassé. #police #fdo pic.twitter.com/t8yZHXjlcL
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 10, 2022
« A Sevran, les policiers ont reçu des pavés à la tête, et se retrouvent à l’hôpital. Des criminels impunis pourrissent la vie des habitants. Pendant que les débats et discours de l’élection continuent, nous assurons, bien las et seuls, votre sécurité », a réagi sur Twitter Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police-FO.
L'Humanité
Le monde va-t-il bientôt connaître des émeutes de la faim ?
ActuLes bombardements de l’armée russe en Ukraine nous font redécouvrir les horreurs de la guerre au jour le jour. Mais en raison de la spéculation qu’elle provoque dans les salles de marché sur les prix du pétrole, du gaz des engrais, des céréales et des oléagineux, ses conséquences vont aussi se traduire par un manque de nourriture pour la population dans de nombreux pays pauvres importateurs nets de céréales.
Gérard Le PuillLa guerre qui se poursuit en Ukraine depuis l’invasion de l’armée russe a déjà fait beaucoup de morts, de blessés et causé de nombreuses destructions dans ce pays. Parce que la Russie et l’Ukraine sont deux pays exportateurs, elle favorise aussi la spéculation sur des matières premières comme le pétrole, le gaz, les engrais, les productions agricoles comme le blé, le maïs et le tournesol. Cette spéculation augmente aussi les coûts de production de ces denrées alimentaires qui ont besoin d’énergie et de fertilisants pour donner des rendements décents. Faute d’engrais et de carburants pour préparer les sols, on s’achemine vers une diminution de la production céréalière mondiale. À son tour, cette diminution favorisera une spéculation durable sur les prix des produits alimentaires comme de l’énergie dont les ménages du monde entier ont besoin quotidiennement.
Baisse des rendements céréaliers au Sahel
Les principaux fournisseurs d’engrais des pays membres de l’Union européenne sont la Russie, le Maroc et l’Égypte. La Chine et l’Inde sont les deux principaux producteurs d’engrais azotés. Mais ils sont aussi les deux principaux consommateurs, devant les États-Unis. La Chine et l’Inde doivent nourrir près de 3 milliards de personnes. Voilà aussi pourquoi ces deux pays gèrent avec prudence leurs réserves de céréales en prenant soin d’avoir toujours d’importants stocks de report au moment de la nouvelle récolte.
Pour certains pays pauvres importateurs nets de céréales, la situation est déjà compliquée. Dans les pays du Sahel, la production céréalière était en baisse de 12 % en 2021 par rapport à l’année précédente du fait de la sécheresse. Elle avait même chuté de 36 % au Niger et de 18 % en Mauritanie. Dans la plupart de ces pays, les prix des céréales produites sur place ont déjà augmenté de plus de 50 % en 2021 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Quelque 38 millions de personnes sont désormais concernées par la faim et la malnutrition dans ces pays.
L’Ukraine continuera de réduire ses exportations de blé
Des pays importateurs nets de blé comme la Tunisie, le Liban, le Maroc, l’Algérie et l’Égypte s’adressent à de nouveaux fournisseurs, suite à l’arrêt des exportations de l’Ukraine. Parallèlement, la Russie réduit ses exportations pour contenir les prix sur son marché intérieur. On estime qu’en 2023, l’Ukraine réduira ses exportations de blé de 20 millions de tonnes, soit environ12 % du tonnage mondial exporté sur une année. Comme la moitié de l’approvisionnement en blé des pays d’Afrique et du Proche-Orient provenait d’Ukraine et de Russie ces dernières années, ils vont devoir se tourner vers d’autres pays exportateurs dès à présent, ce qui ne manquera pas d’entretenir la spéculation.
En raison de la guerre, l’Ukraine manque aussi de carburants et d’engrais pour les semis de printemps du maïs et du tournesol. Ces semis passeraient de 15 millions d’hectares récoltés en 2021 à 7 millions d’hectares cette année. En Ukraine, la production céréalière est conduite sur d’immenses exploitations qui couvrent souvent plus de 20.000 hectares. Les conséquences cumulées de la guerre avec ses bombardements destructeurs d’unités de production d’engrais et d’infrastructures de transports de ces engrais comme des carburants retardent considérablement les travaux de préparation des sols. Ces grandes structures agricoles sont souvent exploitées par des capitalistes dont certains sont de nationalité française. Du temps de l’URSS, il y avait surtout des kolkhozes. Ensuite, une partie des terres fut parfois partagée entre des anciens salariés des kolkhozes dont beaucoup ont vite vendu leurs parts à des investisseurs pour devenir salariés sur ces exploitations géantes.
La France produit chaque année quelque 80 millions de tonnes de céréales dont plus de 35 millions de tonnes de blé tendre en moyenne annuelle. Elle exporte la moitié de ce blé dont environ 9 millions de tonnes hors de l’Union européenne. Elle devrait donc retrouver des marchés qui lui échappaient ces dernières années au profit de l’Ukraine et de la Russie, dont les blés, issus des « terres noires », disposent d’un taux de protéines plus élevé que ceux produits en Beauce et ailleurs dans notre pays.
Des stocks mondiaux limités à un trimestre de consommation
Mais comme la demande mondiale fera durablement monter les prix, cela se traduira aussi par de nouvelles augmentations du prix du pain et des autres aliments à base de céréales, y compris chez nous. Ce sera aussi le cas des viandes, des produits laitiers et des œufs pour les consommateurs que nous sommes, car les céréales et les tourteaux entrent en grandes quantités dans l’alimentation du bétail. On sait déjà que les stocks de report seront très bas en France et en Europe d’ici la prochaine moisson. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire « Le Point » du 31 mars, Sébastien Abis, directeur du club Déméter, déclarait à ce propos : « l’Europe a cessé d’avoir une logique de stocks, ça ne vaut pas que pour le blé. Seules la Suisse, un peu l’Allemagne et la Finlande en ont eu une. Les stocks de blé mondiaux, ce sont 280 millions de tonnes, ce qui n’est pas beaucoup : un trimestre de consommation. Il faut savoir que la Chine en a la majeure partie, 130 millions de tonnes, soit une année de consommation pour ce pays ».
La spéculation encouragée par la guerre en Ukraine montre que la France et l’Union européenne devraient disposer en permanence des stocks céréaliers de report suffisants pour assurer la souveraineté alimentaire de leurs 450 millions d’habitants. Nous évoquerons ce sujet dans notre article de demain.
alimentationémeutesGuerre en Ukraine France24 - Monde
NBA: les Lakers limogent leur entraîneur Frank Vogel
Publié le : 11/04/2022 - 21:30
Los Angeles (AFP) – Les Los Angeles Lakers ont annoncé lundi le limogeage de leur entraîneur Frank Vogel, qui fait les frais d'une saison 2021-2022 très en deçà des objectifs de la franchise de basket NBA.
"C'est une décision extraordinairement difficile à prendre, mais nous avons le sentiment qu'elle est nécessaire à ce stade", a expliqué le directeur général des Lakers, Rob Pelinka, dans un communiqué.
En poste depuis 2019, Vogel, qui avait décroché le titre de champion NBA lors de sa première saison, n'a pu qualifier cette année son équipe pour la phase des play-offs.
Les Lakers ont en effet terminé la campagne 2021-2022 à une piteuse 11e place de la conférence Ouest, avec un bilan de 33 victoires pour 49 défaites, malgré la présence dans l'effectif des stars LeBron James, Anthony Davis et Russell Westbrook, arrivé en juillet dernier en provenance de Washington.
Mais ce "Big 3" n'a pas été épargné par les blessures et a rarement été aligné ensemble (seulement 21 matches). Autre point faible des Lakers 2021-22, leur défense, l'une des plus poreuses de NBA, avec 115,1 points concédés par match.
Les spéculations sur l'avenir de Vogel s'étaient intensifiées après le dernier match de saison régulière de l'équipe, remporté (146-141) sur le parquet des Denver Nuggets dimanche, le média sportif ESPN rapportant que le coach serait licencié.
L'intéressé avait aussitôt balayé les rumeurs, ajoutant toutefois qu'il ignorait le sort qui lui serait réservé par les Lakers. Le couperet est donc tombé lundi en milieu d'après-midi.
"Nous tous, ici, souhaitons à Frank et à sa merveilleuse famille tout le meilleur pour l'avenir", a déclaré Pelinka, également vice-président des opérations basket-ball de la franchise Pourpre et Or.
"Frank est un grand entraîneur et un homme bon. Nous lui serons à jamais reconnaissants du travail qu'il a accompli pour nous guider vers le titre NBA 2019-20", a-t-il poursuivi.
La mégastar LeBron James, qui a déclaré avant l'annonce qu'il n'était pas au courant de la décision de l'équipe concernant Vogel, a salué "un homme entièrement dédié à son sport, qui nous a préparés chaque soir avec ses adjoints" pour progresser.
Toutefois, la mission s'est avérée délicate pour accrocher le wagon des meilleures équipes à la grande déception de "King James. "Comment pouvons-nous être si bons un soir et si médiocres le lendemain ? C'était assurément la partie la plus difficile de la saison", a-t-il déploré.
Vogel, arrivé en 2019 à Los Angeles après avoir entraîné Indiana (2011-16) et Orlando (2016-18), était sous contrat avec les Lakers jusqu'en 2022-23. Sous son règne, la franchise aux 17 records de titres de champions co-détenus avec les Boston Celtics, a disputé les play-offs à deux reprises.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Nord : deux frères adolescents interpellés pour assassinat
Une victime connue de la police
Les deux suspects ont été placés en garde à vue et déférés dans la foulée de leur interpellation. « Le jeune homme de 18 ans a été mis en examen du chef d’assassinat et son frère de 16 ans pour complicité », a précisé le parquet. Le plus âgé des deux frères encourt la réclusion criminelle à perpétuité si le chef d’accusation d’assassinat est maintenu. Les mineurs de plus de 13 ans ne peuvent être condamnés à une peine excédant la moitié de celle prévue pour un adulte, et à plus de 20 ans de prison lorsque la peine encourue est la perpétuité.
Nord : les dernières actualités
L'Humanité
Pourquoi notre système démocratique est-il en crise ?
Le débatAssiste-t-on à une crise de régime et à une régression du débat politique ? Depuis plus d’une décennie, cette question revient à chaque scrutin en se traduisant par l’abstention et la montée de l’extrême droite.
Pierre ChaillanNous sommes entrés dans l’ère de la « post-démocratie », qui livre la politique aux intérêts privés. Dans ce contexte, le vote se retrouve démonétisé.
Rémi Lefebvre Politiste à l’université de Lille
La « crise de la démocratie » est devenue un lieu commun. On en glose depuis des années. Sondeurs, sociologues, commentateurs, hommes politiques… en sondent les symptômes, déjà bien documentés : abstention de plus en plus massive, défiance pour les gouvernants et le système politique, montée des « populismes », désintérêt pour la politique, épuisement des partis et fragilisation des médiations politiques, succession des alternances sans alternative, paupérisation et brutalisation du débat public…
Le sujet, inépuisable, ne cesse de susciter l’intérêt, sans doute parce que la « crise » se renouvelle, s’approfondit, s’intensifie. Quel sera le point de rupture ? Une victoire de l’extrême droite ? Cette hypothèse n’est désormais plus exclue. Notre démocratie, essentiellement représentative, est fondée sur la procédure électorale. Or, le vote est devenu un rituel essoufflé qui ne produit plus guère de légitimité. Il n’est plus l’occasion d’une véritable délibération.
Les campagnes sont atones et de piètre qualité. TF1 a même écourté sa soirée électorale et programmé les Visiteurs un soir de premier tour d’élection présidentielle – cela dit beaucoup de la démonétisation du vote… On invoque des éléments extérieurs – la crise sanitaire, la guerre en Ukraine… –, mais les causes sont plus profondes.
Le mécanisme de la délégation politique s’est déréglé. La personnalisation qui pouvait réenchanter le jeu électoral chez les électeurs les moins politisés ne prend même plus. Par voie de conséquence, les gouvernants n’ont plus un mandat clair des gouvernés, ce qui nourrit un procès constant en illégitimité et alimente une forme de fatigue et d’usure démocratiques. Mais pourquoi accorder encore du crédit à un processus électoral alors que les processus décisionnels échappent aux canaux de la légitimité traditionnelle ? Nous sommes entrés dans l’ère de « la post-démocratie » (Colin Crouch), dans laquelle les mécanismes formels sont respectés mais où pèsent désormais surtout des instances extra-démocratiques, les lobbies ou des forces économiques désormais omnipotentes.
Le rêve des néolibéraux est le gouvernement des experts et la dépolitisation par l’épistocratie, dont le macronisme est une bonne expression. Cette dé-démocratisation donne aux intérêts privés une grande force. Crise démocratique et crise sociale font ainsi système. La précarité, la pauvreté, l’explosion des inégalités nourrissent la mise en retrait des citoyens les plus fragiles du système politique tout autant qu’elles sont encouragées par un système démocratique qui n’a plus de prise sur l’économie.
Les réponses sont connues mais il manque le mandat et la volonté pour les conduire : refonte profonde de nos institutions, introduction de la proportionnelle, réforme du financement des partis, déprofessionnalisation de la politique et nouvel équilibre entre démocratie représentative et démocratie participative. Car la crise démocratique est aussi une crise d’exigence. Une partie des citoyens aspirent à plus de participation.
En France, il existe la possibilité d’entendre tous les candidats. Le problème posé est celui de la « méthode » à mettre en œuvre pour faire respecter l’intérêt public.
Sandra Laugier Philosophe et autrice
Démocratique n’est peut-être plus le bon qualificatif pour « notre système ». Les élections sont un des derniers rituels démocratiques. On mesure à ce sujet la chance, en France, de conditions de vote qui permettent à une grande majorité des citoyens d’y participer, si l’on compare au scrutin présidentiel aux États-Unis constamment sous pression de la part de ceux qui veulent en exclure une part des citoyens ou le biaiser par le découpage électoral. On note le caractère très horizontal et démocratique où on entend les « petits » candidats au même titre que les grands, du moins sur le service public de télévision.
Avec Albert Ogien, dans notre livre le Principe démocratie (2014), nous avons proposé de définir la démocratie non comme système institutionnel mais comme « forme de vie ». Elle ne se réduit pas à des moments électoraux ou à des principes comme la séparation des pouvoirs. Penser la démocratie, c’est étudier comment les membres d’une société vont élaborer un espace de vie par un travail d’enquête collective. Dans le Public et ses problèmes, le philosophe américain John Dewey propose une « méthode » et il l’appelle « démocratie ». Pour lui, le mot ne renvoie pas à un système mais à une exploration collective de l’intérêt public, une décision en commun « sur ce qui compte ». Les grandes orientations politiques (la lutte contre le changement climatique, les retraites, la pauvreté, les personnes âgées, le soutien à la jeunesse, le financement de l’université…) font l’objet d’une délibération collective sur « ce qui importe ». Le fait d’être « concerné » par une situation crée la compétence politique – pas pour décider tout seul, mais pour participer à la discussion.
Ce rappel est utile au moment où l’on a l’impression que l’espace dit de la « société civile » se réduit à une catégorie de citoyens considérés comme « responsables » et reconnus comme tels, quand il ne s’agit pas d’une fausse élite constituée de « gagnants » de la société. De ce point de vue, une des plus vastes pertes pour la démocratie a été, ces dernières années, la perversion du concept de société civile, au départ organisation de citoyens en lutte pour plus de justice, et désormais revendiqué par une clique au service du pouvoir.
On doit penser la démocratie à partir d’un principe : tous les membres d’une société se trouvent à égalité de responsabilités et de compétences pour les questions politiques. C’est ce qui a mobilisé tant de citoyens dans le monde entier avec les mouvements de désobéissance, les occupations de places. C’est cela, la puissance de la démocratie.
Ce principe devrait être évident, mais cela ne l’est pas du tout : on a appris que le gouvernement a fait appel à des cabinets d’experts pour des décisions de politique publique et d’intérêt général comme la gestion de la pandémie de Covid ou de l’enseignement. De ce point de vue, il est choquant qu’on fasse appel à des prétendus experts pour guider des politiques, alors qu’ils n’ont pas en vue le bien public mais seulement des enjeux de gestion de communication politique et sont incompétents sur les questions de fond.
Présidentielle 2022démocratiecrise démocratique BBC
Ukraine conflict: 'Russian soldiers raped me and killed my husband'
By Yogita LimayeBBC News, Kyiv, Ukraine
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The Russians have withdrawn from areas around Kyiv, but they've left deeply wounded lives that might never recover from the trauma. The BBC has heard first-hand testimony and found evidence of Ukrainian women being raped by invading soldiers.
Warning: This report contains graphic descriptions of sexual violence
In a quiet, rural neighbourhood 70km (45miles) west of Kyiv, we spoke to Anna, who is 50. We have changed her name to protect her identity.
Anna told us that on 7 March she had been at home with her husband when a foreign soldier barged in.
"At gunpoint, he took me to a house nearby. He ordered me: 'Take your clothes off or I'll shoot you.' He kept threatening to kill me if I didn't do as he said. Then he started raping me," she said.
Anna described her attacker as a young, thin, Chechen fighter allied with Russia.
"While he was raping me, four more soldiers entered. I thought that I was done for. But they took him away. I never saw him again," she said. She believes she was saved by a separate unit of Russian soldiers.
Anna went back home and found her husband. He had been shot in the abdomen.
"He had tried to run after me to save me, but he was hit by a round of bullets," she said. They both sought shelter in a neighbour's house. They couldn't take her husband to hospital because of the fighting. He died of his injuries two days later.
Anna never stopped crying while telling us her story. She showed us where she and her neighbours buried her husband in the backyard of their home. A tall, wooden cross stands at the head of the grave. Anna told us that she is in contact with the local hospital and is receiving psychological support.
The soldiers who saved her stayed in her house for a few days. She says they would point their gun at her and ask her to give them her husband's belongings.
"When they left, I found drugs and Viagra. They would get high and they were often drunk. Most of them are killers, rapists and looters. Only a few are OK," she said.
Down the road from Anna's house, we heard another chilling story.
A woman was allegedly raped and killed, and neighbours say it was done by the same man who raped Anna, before he went to Anna's house.
The woman was in her 40s. She was taken out of her home, say neighbours, and held in the bedroom of a house nearby whose occupants had evacuated when the war began. The well-decorated room, with ornate wallpaper and a bed with a golden headboard, is now a disturbing crime scene. There are large bloodstains on the mattress and duvet.
In a corner, is a mirror which has a note written on it with lipstick - "Tortured by unknown people, buried by Russian soldiers," it says.
Oksana, a neighbour, told us it had been left there by Russian soldiers who found the woman's body and buried her. "They [Russian soldiers] told me she had been raped and that her throat was either slit or stabbed, and she bled to death. They said there was a lot of blood."
The woman was buried in a grave in the garden of the house.
A day after we visited, the police exhumed her body to investigate the case. The body was found without clothes, and with a deep, long, cut across the neck.
Andrii Nebytov, the police chief of the Kyiv region, told us about another case they're investigating in a village 50km (30 miles) to the west of Kyiv.
A family of three - a couple in their thirties and their young child - lived in a house on the edge of the village.
"On 9 March, several soldiers of the Russian army entered the house. The husband tried to protect his wife and child. So they shot him in the yard," said Mr Nebytov.
"After that, two soldiers repeatedly raped the wife. They would leave and then come back. They returned three times to rape her. They threatened that if she resisted they would harm her little boy. To protect her child she didn't resist."
When the soldiers left, they burnt down the house and shot the family's dogs.
The woman escaped with her son and then contacted the police. Mr Nebytov says his team has met her and recorded her testimony.
They have been gathering evidence at the family home - only its shell is now left. Just a few signs of a previous peaceful, ordinary life lie in the charred ruins. We saw a child's bicycle, a stuffed horse, a dog's leash and a man's fur lined winter shoe.
The husband was buried in the garden by neighbours. The police have now exhumed his body for examination. They plan to take the case to international courts.
Ukraine's ombudsman for human rights Lyudmyla Denisova says they're documenting several such cases.
"About 25 girls and women aged 14 to 24 were systematically raped during the occupation in the basement of one house in Bucha. Nine of them are pregnant," she said. "Russian soldiers told them they would rape them to the point where they wouldn't want sexual contact with any man, to prevent them from having Ukrainian children."
She says they are receiving several calls on support helplines - and also getting information through channels on the Telegram messaging app.
"A 25-year-old woman called to tell us her 16-year-old sister was raped in the street in front of her. She said they were screaming 'This will happen to every Nazi prostitute' as they raped her sister," Ms Denisova said.
We asked if it was possible to assess the scale of sexual crimes committed by Russian troops during the occupation.
"It is impossible at the moment because not everyone is willing to tell us what happened to them. The majority of them currently call for psychological support, so we cannot record those as crimes unless they give us their testimony," Ms Denisova said.
She says Ukraine wants a special tribunal to be set up by the United Nations to try Vladimir Putin personally for allegations of war crimes including rape.
"I want to ask Putin, why is this happening?" said Anna, the woman who told us she was raped. "I don't understand. We're not living in the Stone Age, why can't he negotiate? Why is he occupying and killing?"
War in Ukraine: More coverage
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France24 - Monde
Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
Publié le : 11/04/2022 - 15:37
Aude MAZOUE
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Au lendemain du premier tour, les calculs commencent pour savoir vers lequel des deux finalistes, Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, vont se reporter les voix des candidats éliminés au premier tour. Les instituts de sondage ont livré des premiers éléments de réponse. Décryptage.
Macron, Le Pen ou abstention ? Pour qui voteront les électeurs des candidats éliminés au premier tour de l'élection présidentielle ? À peine les urnes ont-elles livré leur verdict que déjà les instituts de sondages ont dévoilé les premières estimations sur les reports de voix pour le second tour.
>> À lire : "Ses réserves de voix sont faibles" : quelle stratégie pour Emmanuel Macron avant le second tour ?
Dans un scrutin où le président sortant Emmanuel Macron l'emporterait face à Marine Le Pen par 54 % des voix contre 46 %, selon un premier sondage réalisé dimanche 10 avril par l'institut Ipsos Sopra Steria auprès d’un échantillon de 2 000 personnes, il semblerait que les voix des candidats malheureux se répartissent de façon très disparate entre les deux candidats du second tour.
"Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen", a martelé à trois reprises Jean-Luc Mélenchon, à l’issue des résultats dimanche. Arrivé troisième avec 21,95 % voix, le candidat de La France insoumise n’a pas non plus appelé à voter pour Emmanuel Macron, positionnement qu’il avait déjà adopté en 2017. Dans ce contexte, pas étonnant de voir un éparpillement du report de voix de ses électeurs : 34 % pour Emmanuel Macron, 30 % pour Marine Le Pen et 36 % d'indécis, selon l’enquête Ipsos Sopra Steria. Il serait de 27 % pour le président sortant et de 21 % pour Marine Le Pen, selon OpinionWay.
S'il a admis avoir eu des "désaccords avec Marine Le Pen", Éric Zemmour a appelé sans ambages dimanche soir ses électeurs à voter pour la candidate du Rassemblement national au second tour. Car "Emmanuel Macron ferait pire que son premier mandat s'il était réélu". Conséquence ou non, 85 % des électeurs du polémiste d’extrême droite Éric Zemmour disent vouloir voter pour la candidate RN, contre 9 % seulement pour le président sortant, selon l’étude Ipsos Sopra Steria.
Des reports éparpillés
Comme elle l’avait annoncé, Valérie Pécresse n’a pas donné de consigne de vote à ses électeurs mais a annoncé pour qui elle comptait voter. "Je voterai en conscience Emmanuel Macron pour empêcher l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait", a déclaré la candidate Les Républicains qui a subi une lourde défaite en ne recueillant que 4,8 % des suffrages. Comme pour Jean-Luc Mélenchon, le report de voix de ses électeurs demeure très éclaté. Ainsi, 45 % d’entre eux comptent voter Emmanuel Macron, 28 % pour Marine Le Pen et 27 % sont toujours indécis, selon les données de l’institut Ipsos Sopra Steria.
Sans aucune ambiguïté, Yannick Jadot a appelé ses électeurs à déposer dans l'urne "un bulletin Emmanuel Macron le 24 avril prochain". Est-ce que ses électeurs suivront la consigne du député européen ? Oui, selon le sondage Ipsos Sopra Steria. Quelque 59 % d’entre eux comptent voter Emmanuel Macron, contre 12 % pour Marine Le Pen, % d’entre eux sont encore indécis.
Il faudra aussi compter sur le report de voix des autres candidats très en dessous de la barre des 5 %. Fabien Roussel (2,28 %) et Anne Hidalgo (1,74 %) ont tous les deux appelés à voter Emmanuel Macron au second tour tandis que Jean Lassalle (3,13 %), Philippe Poutou (0,77 %) et Nathalie Arthaud (0,56 %) n’ont pas souhaité donner de consignes de vote. Nicolas Dupont-Aignan, candidat de la France Debout, a appelé à "faire barrage" à Emmanuel Macron, précisant qu'il votera pour Marine Le Pen.
Une grande part d'incertitude
Les électeurs suivront-ils les recommandations de leur candidat ? "Les consignes de vote ne marchent plus du tout", estime Chloé Morin, experte à la Fondation Jean Jaurès dans un entretien au Parisien daté du 11 avril. "Malgré tout, ce que disent les leaders politiques garde du poids", nuance Mathieu Gallard, directeur de recherche chez Ipsos.
Une chose est sûre. Le scrutin du second tour s’avère très incertain. À la question : "Votre choix de vote est-il définitif ou peut-il encore changer ?", posée par les sondeurs d’Ipsos, il s’avère qu’il n’est "définitif qu’à 88 % pour l’ensemble des électeurs sondés, tandis que 12 % assurent qu’"ils peuvent encore changer d’avis".
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Élysée 2022Présidentielle : pour le Parti socialiste et Les Républicains, une débâcle historique
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Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon
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Corse : une propriété déjà ciblée par le FLNC touchée par un incendie probablement criminel
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L’incendie de dimanche 10 avril a détruit un bungalow, une cuisine d’été et le cadre en bois d’une piscine. Une enquête pour destruction par incendie a été ouverte et confiée à la police judiciaire. Le FLNC avait déposé les armes en 2014, mais a évoqué depuis septembre 2021 à plusieurs reprises un retour à la lutte armée. Plusieurs résidences secondaires ont été la cible de destruction par engin explosif, sans que ces actes soient revendiqués.
Corse-du-Sud : les dernières actualités
France24 - Monde
Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon
Publié le : 11/04/2022 - 07:57
Romain BRUNET
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Le candidat de La France insoumise a fait le plein des voix de gauche, dimanche, au premier tour de l’élection présidentielle, mais a toutefois échoué de peu à se qualifier pour le second tour, finissant à quelques milliers de voix derrière Marine Le Pen.
Ses soutiens ont voulu croire jusqu’au bout à une "remontada", mais à l'issue du décompte définitif des bulletins de vote, Jean-Luc Mélenchon a bien échoué, dimanche 10 avril, à se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle. À seulement 421 420 voix près, pourra-t-il ruminer cette fois-ci, les résultats officiels et définitifs du ministère de l’Intérieur lui accordant 21,95 % des voix contre 23,15 % à Marine Le Pen. Un score important qui témoigne à la fois d’un succès et d’un échec de la stratégie mise en place par Jean-Luc Mélenchon depuis cinq ans.
À regarder les résultats bruts, son pari est d’abord gagnant. La France insoumise (LFI) est, incontestablement, la première force de gauche en France à l’issue du premier tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a obtenu plus du double de voix que Yannick Jadot (Europe Écologie-Les Verts), Fabien Roussel (Parti communiste), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) réunis – cinq candidats qui ne verront leurs frais de campagne remboursés qu'à hauteur de 4,75 % du plafond des dépenses du premier tour, soit l'équivalent de 800 000 euros.
Même si le "vote utile" en faveur du candidat insoumis a joué à plein dans la dernière ligne droite, les intentions de vote exprimées dans les sondages l’ont toujours placé en tête des candidats de gauche tout au long de la campagne, montrant ainsi un socle d’électeurs plus important que celui de ses concurrents à gauche.
>> À lire : Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen en piste pour un remake de 2017
Avec 7 714 949 voix au total, Jean-Luc Mélenchon fait même mieux que ses 7 059 951 voix obtenues il y a cinq ans, alors même qu’il n’avait pas cette année le soutien du PCF, qui avait fait campagne à ses côtés en 2012 et 2017.
Face à ses soutiens réunis au Cirque d’Hiver pour la soirée électorale, Jean-Luc Mélenchon a dit dimanche soir sa "fierté du travail accompli". "Nous disons à tous ceux qui, jusque-là, n’ont pas voulu l’entendre : ici est la force. Nous avons une stratégie : le pôle populaire. Nous avons un programme. Nous avons devant nous d’autres élections. Nous tiendrons à chaque étape notre rang. Réfléchissez-y".
La stratégie du cavalier seul
Mais si La France insoumise a effectivement réussi plusieurs démonstrations de force durant cette campagne, rien n’indique pour autant qu’elle soit devenue cette "force" incontestable à gauche évoquée par Jean-Luc Mélenchon. Le joli score réalisé par ce dernier au premier tour de la présidentielle ne doit pas faire oublier sa stratégie du cavalier seul. Alors qu’il aurait pu tenter de rassembler la gauche derrière lui après sa belle performance de 2017, le leader de LFI a fait le choix inverse, préférant exclure toute discussion avec EELV et le PS, y compris après des débâcles aux élections européennes en 2019, aux municipales de 2020 ou aux régionales de 2021. Ces deux partis le lui ont bien rendu, ne faisant rien, en retour, pour tenter de construire quelque chose avec Jean-Luc Mélenchon. Au contraire, Yannick Jadot (EELV) comme Anne Hidalgo (PS) ont passé plus de temps durant leur campagne présidentielle à critiquer leur concurrent de gauche qu'Emmanuel Macron ou l'extrême droite.
>> À lire : Présidentielle : comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon
Encore pire, Jean-Luc Mélenchon s'est aliéné son seul allié de poids, le PCF. Et, comme l'a regretté le député LFI Adrien Quatennens, lundi matin, sur France Inter et franceinfo, les voix des communistes, qui ont obtenu 2,28 % des suffrages, ont "incontestablement" manqué au candidat insoumis.
De même, sa ligne a été celle du programme "L’avenir en commun" ou rien, fermant systématiquement la porte à un hypothétique programme commun de la gauche. Fermé à tout compromis, en particulier sur ses positions en matière de politique étrangère qui ont été pour certains électeurs de gauche un repoussoir, Jean-Luc Mélenchon a poursuivi cette ligne durant la campagne présidentielle : il avait notamment annoncé qu’en cas de qualification au second tour, toute personnalité de gauche était la bienvenue à condition d’accepter "L’avenir en commun" comme programme de rassemblement.
>> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour
Surtout, sa performance de 2022 est pour beaucoup due au "vote utile" de nombreux électeurs de gauche ayant fini par miser sur le candidat le mieux placé dans les sondages pour tenter de faire accéder leur famille politique au second tour. Elle n’est en rien un vote d’adhésion massive à son programme et encore moins au candidat Mélenchon. Lui-même l’avait d’ailleurs compris dans la dernière ligne droite, préférant convaincre les électeurs en érigeant le barrage à l’extrême droite dès le premier tour comme leitmotiv de fin de campagne.
Le pari a été tout proche de réussir, mais échoue néanmoins. À deux mois des élections législatives, beaucoup d’interrogations vont désormais émailler les prochains jours et les prochaines semaines. À commencer par l’avenir de Jean-Luc Mélenchon.
À 70 ans et alors qu’il avait annoncé que cette campagne présidentielle serait la dernière, que compte-t-il faire ? Son discours, dimanche soir, ressemblait fortement à un passage de témoin : "Alors, bien sûr, les plus jeunes vont me dire : 'eh ben, on n’y est encore pas arrivé'. C’est pas loin, hein. Faites mieux", leur a-t-il lancé en guise de conclusion, avant de les remercier. Une nouvelle page est désormais à écrire.
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ANALYSE
Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen en piste pour un remake de 2017
Élysée 2022
Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon appelle à ne "pas donner une seule voix à Marine Le Pen"
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour
BBC
SANS TITRE
The Nato military alliance could soon expand, with both Finland and Sweden expected to apply for membership.
US officials expect both Nordic nations to go for membership as early as June.
If they joined it would take the Nato alliance to 32 members.
US defence officials have said Moscow's invasion of Ukraine has been a "massive strategic blunder" that's likely to spur Nato enlargement.
Find out more about Nato here.
Germany, the Netherlands and Sweden have said they are giving 2.5m euros ($2.7m; £2.1m) to the International Criminal Court (ICC) to help its investigation into possible war crimes in Ukraine.
Dutch Foreign Minister Wopke Hoekstra - whose government gave one million euros - said it was the view of the European Union that the court was the best place to bring the alleged perpetrators to justice, news agency AFP reports.
The ICC's chief prosecutor Karim Khan announced he would begin an investigation at the beginning of March.
Since then, there have been numerous atrocities uncovered - including the discovery of mass graves in the town of Bucha and an attack on a railway station in the eastern city of Kramatorsk that left dozens of civilians dead.
A combination of mercenaries, conscripts, mass displacement and brutality against Ukrainian civilians has raised serious "red flags" for the director of the UN's women's agency.
Sima Bahous has made the comment as she calls on the UN Security Council to back an investigation into allegations of sexual violence in Ukraine.
"We are increasingly hearing of rape and sexual violence," she says. "These allegations must be independently investigated to ensure justice and accountability."
Russia would need to agree to any investigation backed by the security council.
Toby Luckhurst and Mariana Maglych
Reporting from Lviv
The trains
pulling into Lviv from the east are full of people. The trains going back, far less so.
But on the platform we meet
a family heading back east, to their home in Kryvyi Rih, in central
Ukraine.
They had initially left for neighbouring Moldova and
stayed with relatives.
But now, despite those they left behind warning explosions are getting closer and closer to their home town, they have decided to pay for a ticket and return. In contrast, evacuation trains to the west are
free.
"Home is home," Irena says.
She says they would have returned sooner, but her eight-year-old daughter Katerina hasn't been well.
She tells me she’s very worried about her
daughter’s safety. We ask what she’s told Katerina.
"We’re
telling her the truth," she says.
Unicef's director of emergency programmes is warning more than a million Ukrainian children are at risk of not having enough to eat.
Manuel Fontaine tells a meeting of the UN Security Council almost half of the 3.2 million children who have remained in their homes are at risk of not having enough food.
"The situation is even worse in cities like Mariupol and Kherson, where children and their families have now gone weeks without running water and sanitation services, a regular supply of food, and medical care," she says.
Jack Burgess
BBC News
Following President Zelensky's warning that Russia is getting ready to
send tens of thousands of troops to Donbas, we've been speaking to Russian
security policy expert Dr Aglaya Snetkov about how the conflict in Ukraine’s
east could unfold.
What will Russia's
strategy be?
"We are looking at a slow war of attrition," says
Snetkov.
"The Russians will be focused on grinding down Ukrainian
positions and infrastructure."
She says Putin will attack from the north and from Mariupol, in
the south - piling on pressure to extract concessions.
What will the fighting
look like?
Snetkov believes Russia may target more railway infrastructure
but fears there will be more civilian casualties too.
"Whether they're planning to take over areas in the east by
bombing them out of existence, at this stage we don't know."
She says it will take a while longer for heavy military
equipment to arrive in Donbas, especially if it's travelling from Belarus or
Russia.
How else could things
change?
Meanwhile, she says Russia's appointment of General Alexander
Dvornikov to oversee the invasion could make the Russian operational strategy
more coordinated - with fewer generals sent to the front line.
"What's been surprising until now is that the Russians have
had no chief of command, or at least we haven't known who it was."
A total of 4,354 people were
evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors
on Monday, including 556 from Mariupol, Ukraine's deputy prime
minister Iryna Vereshchuk has said on the Telegram messaging service.
Mariupol was among nine humanitarian corridors agreed with
Russia on Monday to evacuate people from areas in the east.
Olga Ivshina
BBC Russian Service
We reported earlier that the BBC has been able to verify the deaths of more than 1,000 Russian troops, of whom about 20% are officers.
Even if we talk about confirmed losses only - there is evidence that Russia has lost some of its best specialists, including elite special forces operators, highly skilled fighter pilots and some experienced commanders.
It takes five years and at least $10,000 to prepare an infantry lieutenant in Russia. For other specialties, the cost rises to $60,000 per officer. It costs between $4m and $14m (and takes up to 14 years) to prepare a skillful fighter pilot.
We also noticed another trend. About 15% of all confirmed losses are paratroopers from units which are considered the elite of the Russian army. And preparation of a paratrooper in Russia demands more money and time compared to an infantryman. So these are sensitive losses.
Some servicemen were very experienced, for example fighter pilot Capt Sergei Volynets fought in Georgia and Syria, and had several medals.
There are at least 15 military intelligence special forces operators (including five officers) and three maroon berets in the confirmed losses list. These take months or even years to train and educate. The test to get a maroon beret is considered to be one of the hardest in the military world.
A 15-year-old Russian karting champion is under investigation after appearing to make a Nazi salute while on the podium.
Artem Severiukhin made the gesture after winning the first round of the European Championships in Portugal on Sunday.
The teenager was competing under the Italian flag due to a ban on Russian athletes following the invasion of Ukraine - a war justified without evidence by Moscow on the grounds of "denazification".
The FIA - motorsport's governing body - is now investigating the incident. Severiukhin has been dropped by his team already.
You can read more from our colleagues at BBC Sport by clicking this link.
Toby Luckhurst and Mariana Maglych
Reporting from Lviv
As
Russia prepares a major offensive in the east of Ukraine, governors there have told people
to evacuate and head for the relative safety of the west.
Roksolana
is a medical co-ordinator on the platform at Lviv’s central station. She and her
team meet people off the train to offer physical and mental health support.
“Many
people don’t have families [in Lviv], many have been bombed,” she explains.
The
hospitals are already filling up in Lviv, and the team has begun transporting the wounded to other nearby cities, such as Ivano-Frankivsk.
As
we talk Roksolana gets a call on her radio telling her a woman has had a heart
attack on a train inbound from Kharkiv. We run to platform three and wait for
doctors and volunteers to arrive with a stretcher.
We
ask how often emergencies like this happen. “Every day. Every single day,” she
says.
Before
the war, Roksana was a medical student in Lviv. She started helping at the
station just two days after the invasion began. She is 21 years old.
Some more now Austrian Chancellor Karl Nehammer's visit to Russia for talks with Vladimir Putin, the first by an EU leader since the invasion.
Nehammer told journalists afterwards that he had "no optimistic impression" to report from the conversation.
"The offensive [in eastern Ukraine] is evidently being prepared on a massive scale," he said.
It was "not a friendly visit, but a clear confrontation with the facts", he added.
The chancellor said Moscow blamed Ukraine for the failure of humanitarian corridors to get civilians out of the worst affected towns and cities.
"This is a form of reasoning that I did not accept, but pointed out that it must be the task of the Russian army to ensure the security of these corridors, so that the civilians who are enduring so much suffering through this war can be evacuated," he said.
Six Russians suspected of working as spies have been expelled from France following a long investigation, the French foreign ministry has announced.
The six were alleged to be working "under diplomatic cover" and were working "contrary to our national interests", the ministry said in a statement.
The "clandestine operation" was revealed on Sunday by the intelligence services, the statement said. No further details are known at this time.
France has already expelled 35 Russian diplomats, as have numerous other European countries.
Approximately 20% of Russian troops confirmed to have died in Ukraine are officers, according to a new study from the BBC's Russian service.
The data shows that of 1,083 losses the BBC has been able to verify, 217 have been of officers, ranging in rank from junior lieutenant to general.
The trend is consistent with a previous BBC analysis of 557 casualties conducted in late March, which found 19.6% were officers.
The high number of officers reported dead, however, is likely due to the fact their bodies are recovered and sent home on a priority basis and are more likely to be announced publicly.
The data also shows a disproportionate number of confirmed Russian casualties - 15% - are members of Russia's VDV, or airborne forces.
Russian airborne units - considered among the most elite in the Russian military - have been reportedly committed to some of the heaviest fighting of the war so far, including at Hostomel near Kyiv and in the south,
Good evening from London, and thanks for joining our live coverage of the war in Ukraine. Here’s a quick recap of what’s been unfolding today:
On the ground
Beyond Ukraine
Earlier we reported on the Russian TV journalist Marina Ovsyannikova being hired by German newspaper Die Welt following her anti-war protest during the main Russian evening news programme.
But the appointment has not gone down well with some fellow journalists, who point to the fact Ovsyannikova worked for years in Russian media producing anti-Ukraine propaganda without complaining.
Others mention that finding work in Western media is extremely difficult for anti-war Russians, and suggest many independent journalists would be better qualified for the job.
Some commentators remain suspicious of Ovsyannikova's motives, and wonder if her protest was even genuine.
In the days following Ovsyannikova's protest last month, she said she made the stand because she didn't like Russia starting the invasion and said she was questioned for 14 hours afterwards, while denied access to a lawyer or the chance to speak to her family.
More than 1,000 civilians and more than 700 servicepeople are being held in prisons in Russia or by pro-Russian separatists, Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk has said.
In an emotional interview for Reuters, Vereshchuk said she was most concerned about more than 500 women among the civilians, who were facing regular humiliation such as having their heads shaved and being forced to stand or undress.
She also said she knew of cases of rape.
"They want us to be scared. They want us to cry and to be
victims. But we aren't. Our girls and women ... ask us to
continue fighting for our victory," Vereshchuk added.
She said many civilians were being held "alongside criminals", and that Moscow was only prepared to exchange military prisoners.
The BBC has been unable to independently verify Vereshchuk's claims, and Russia says it is providing for all prisoners of war in accordance with international law.
We've learned more details about Saturday’s trip to Kyiv
by the British Prime Minister, Boris Johnson.
Downing Street says he was in the Ukrainian capital for about five hours: travelling by car, helicopter, military plane and train.
He had talks with his counterpart, President Volodymyr
Zelensky, before the pair took a 30-minute walk, during which they met
Ukrainians and visited memorials dedicated to war victims.
The two men shared a dinner which appears to have blended British and Ukrainian specialities - featuring roast beef as well as
cherry dumplings.
A spokeswoman says Johnson went home with a gift presented
to him by locals: a ceramic cockerel, which is a symbol of Ukrainian resistance.
Leaked documents seen by BBC News show how a sanctioned oligarch from Putin's "inner circle" - Suleiman Kerimov - hid his wealth.
The documents were uncovered as part of the Pandora Papers Russia project, an investigation led by the International Consortium of Investigative Journalists.
The documents reveal how a Swiss tattoo artist was falsely named as owner of company that transferred more than $300m (£230m) to firms linked to Kerimov.
And they also show how $700m of transactions - and the secret ownership of luxury properties - went undetected.
The investigation exposes failures of the banking system and the obstacles impeding Western sanctions.
More here on what the documents show.
Gordon Corera
Security correspondent, BBC News
The Russians are trying to double or even perhaps treble the amount of forces to fight in the Donbas, Western officials say, but this will take time and there remain questions about how effective they will be.
That makes the coming period crucial, the officials say.
They believe 37 or 38 of the Battalion Tactical Groups that Russia originally brought into the invasion are no longer combat effective – leaving just over 90 still available.
They say the Russians are now re-equipping, refurbishing and redeploying forces.
"This will take quite some time," says one official. "The Russians are going to have to re-equip and refurbish their units, incorporate fresh personnel, and generally organize themselves to make a fresh attack.
"When they will do that, I don't know. It will presumably take a bit of time. That does give us [an] incredibly important window."
They say that, in particular, this means providing Western military support.
Claims from a mysterious Facebook post, purporting to be from the embattled Ukrainian defenders of the besieged southern port city of Mariupol, have been denied by the deputy mayor Serhiy Orlov.
The post, published today on the unofficial page of the 36th Separate Marine Brigade, says the unit is running low on ammo and heading towards its "last battle".
"What follows is death for some and captivity for others," the post reads, adding the unit has not been resupplied since the battle for the city began.
Some Ukrainian observers, however, have cast doubt about the authenticity of the post, which is written in Russian.
"The situation in Mariupol is extremely different," former soldier and military expert Andriy Shor says under the original post. "Yet, it is absolutely clear that the 36th brigade's page was hacked."
Others continue to insist the post is real.
"No matter how much we would all like to think that this text from the marines is a fake, a sabotage or a hacking attack - everything that is written there is true," army support volunteer and former combatant Alina Mykhaylova says on Facebook.
Ukrainian officials have said their forces are holding out against Russia in Mariupol, with the deputy major saying "the battle continues".
Valeurs Actuelles
Moselle : plus de 130 kilos de cannabis saisis lors du démantèlement d’un réseau
L’ampleur de la prise témoigne de l’importance du réseau de trafic de stupéfiants démantelé en Moselle. Plus de 130 kilos de cannabis ont été saisis lors d’une opération antidrogue qui a abouti à l’interpellation de sept personnes, rapporte France Bleu, dimanche 10 avril. L’affaire a mobilisé des équipes de police judiciaire, de la Section de recherches de Metz, de la BRI ainsi que des équipes d’intervention spécialisées.
Un million d’euros de drogue importé chaque mois
Les enquêteurs ont établi que le réseau importait du cannabis depuis l’Espagne par camions entiers. Ils estiment que les trafiquants recevaient pour environ un million d’euros de marchandise chaque mois. Elle était ensuite répartie dans diverses villes du département. Mercredi 6 avril, les policiers ont procédé à des perquisitions et à des saisies. Ils ont retrouvé 110 kilos de cannabis dans un camion portant de fausses plaques d’immatriculation. Le butin total est de 132 kilos de stupéfiants et de 237 000 euros en argent liquide.
Deux chefs de bande ont été identifiés ainsi que plusieurs autres suspects, chargés notamment du transport ou de la protection de la drogue et des recettes de ce trafic. Six des sept personnes interpellées et mises en examen ont été placées en détention provisoire. La dernière a été placée sous contrôle judiciaire.
Moselle : les dernières actualités
France24 - Monde
Présidentielle 2022 : le Parti socialiste et Les Républicains au bord de l’implosion
Publié le : 11/04/2022 - 12:15
Grégoire SAUVAGE
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L'effondrement des anciens principaux partis de gouvernement de la Ve République, le Parti socialiste et Les Républicains, est l’un des événements majeurs du premier tour de l’élection présidentielle et devrait accélérer la fragmentation du paysage politique français à l'œuvre depuis l'irruption d'Emmanuel Macron il y a cinq ans.
C’est une débâcle historique pour le parti de l’ancien président Nicolas Sarkozy : la candidate Les Républicains (LR) Valérie Pécresse a enregistré dimanche 10 avril le pire résultat d'un prétendant de la droite traditionnelle à l'élection présidentielle, échouant même à dépasser la barre des 5 %, synonyme de remboursements des frais de campagne par l’État. Résultat : les finances du parti sont dans une "situation critique" et Valérie Pécresse a appelé lundi les Français à une "aide d’urgence" pour "boucler le financement" de sa candidature.
Si la défaite était prévisible, le coup n’en est pas moins terrible. Prise en étau entre la ligne libérale d’Emmanuel Macron et le souverainisme d’Éric Zemmour, la présidente de la région Île-de-France devait mener à bien une mission impossible au sein d’un parti profondément divisé.
Pendant la campagne, de nombreux cadres LR comme l'ancien ministre du Budget Éric Woerth ou encore l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ont annoncé leur soutien à Emmanuel Macron. D’autres, à l’image de Guillaume Peltier, ont fait le choix de rejoindre le candidat de Reconquête!. Quant à Nicolas Sarkozy, il n’a non seulement jamais exprimé le moindre soutien à la candidate issue de sa famille politique mais ses critiques acerbes ont été régulièrement relayées par la presse.
Selon Martial Foucault, le directeur du Cevipof, les électeurs de LR ont "massivement voté utile. Son score sous les 5 % signifie que les électeurs compatibles avec Emmanuel Macron l'ont rejoint dès le premier tour. Après le PS, LR est totalement laminé", ajoute le politologue, interrogé par France 24.
Quelle ligne face à l'extrême-droite ?
En interne, Valérie Pécresse a également dû composer avec la ligne dure incarnée par le candidat malheureux à la primaire Éric Ciotti, tentant d'effectuer la synthèse entre un discours centriste proeuropéen et des positions proches de celles de l’extrême droite sur les questions d'immigration et d’identité.
Des fractures au sein de LR qui ont éclaté au grand jour dès l’annonce des résultats du premier tour de la présidentielle. "Je voterai en conscience Emmanuel Macron pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait", a assuré Valérie Pécresse. À l'inverse, Éric Ciotti a annoncé de son côté sur TF1 expliquant "qu’à titre personnel, il ne voterait pas Emmanuel Macron".
>> À voir : virage à droite dans la campagne de Valérie Pécresse, qui peine à convaincre
Après cette défaite historique, quelle ligne va l’emporter ? Celle d'une droite identitaire et conservatrice portée par le député des Alpes-Maritimes et Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ou celle d'une opposition "constructive", proche de la majorité présidentielle ? Ces deux courants peuvent-ils continuer à coexister encore cinq ans au sein d'un même parti ?
Toutes ces questions devraient être abordées lundi chez LR lors d’un comité stratégique suivi d’une réunion du bureau politique qui s'annonce houleuse. Il s’agira pour le parti d’établir une position claire vis-à-vis de l’extrême droite au second tour mais aussi de discuter des législatives du mois de juin.
La traversée du désert continue au PS
Au Parti socialiste, l'heure est également aux règlements de compte. Le PS a enregistré, avec Anne Hidalgo comme candidate, son pire score à une élection présidentielle. La maire de Paris a réuni dimanche 1,75 % des voix, un score lilliputien qui ouvre une période de grande incertitude pour le parti du congrès d'Epinay.
En premier lieu, ce résultat fragilise la situation financière déjà délicate du PS. Le parti aurait emprunté 800 000 euros, soit le montant remboursé par l’État pour les candidats arrivant sous la barre des 5 % et a également demandé à ses fédérations de mettre la main à la poche. Si la procédure est classique pour l'élection présidentielle, les élus ont beaucoup traîné des pieds, mécontents de vider les caisses alors que des élections législatives cruciales se profilent en juin.
Car c’est l’un des paradoxes du Parti socialiste : s'il ne pèse presque plus rien au niveau national, son ancrage local est encore considérable, avec une centaine de parlementaires et le contrôle d'une trentaine de départements et plusieurs grandes villes dont Paris, Rennes, Nantes, Bordeaux ou encore Lille.
"Je ne suis pas certain que le PS ou LR puissent se refaire une santé lors de ces législatives", prédit cependant Jérémie Peletier, directeur des études à la Fondation Jean Jaurès. "On constate que les résultats des législatives sont similaires à ceux de l'élection présidentielle et ces élections ont tendance à épouser les résultats du second tour", explique l'expert interrogé sur France 24.
Pour tenter de sauver les meubles, des cadres du PS, à l'image de son premier secrétaire, Olivier Faure, ont d'ores et déjà appelé à l'union des forces de gauche, des communistes aux écologistes, en prévision du scrutin de juin.
🔴DÉCLARATION | Je lance un appel solennel aux forces de gauche et écologistes, sociales, aux citoyens prêts à s’engager afin de construire ensemble un pacte pour la justice sociale et écologique pic.twitter.com/KHULfBgimY
April 10, 2022Un espace politique qui se réduit
Au-delà de la question financière, le Parti socialiste joue sa survie politique. Une survie qui passe immanquablement par la reconstruction d'une gauche de gouvernement crédible. François Hollande a déjà évoqué la nécessité de cette refondation mais le retour de l’ancien président de la République fait grincer des dents chez la jeune garde socialiste et certains craignent une nouvelle guerre de clans.
La révélation d'un dîner secret tenu mercredi soir ne devrait pas contribuer à améliorer l'ambiance. Le repas à la questure du Sénat a réuni Anne Hidalgo, son directeur adjoint de campagne Patrick Kanner, les maires de Lille et Nantes Martine Aubry et Johanna Rolland, la présidente d'Occitanie Carole Delga et l'ancien chef de l'État François Hollande. Le patron du PS, Olivier Faure, n'avait pas été convié à cette rencontre dont l'objectif était de réfléchir à l'avenir du parti.
"Une telle réunion la veille du premier tour de l’élection présidentielle. La suite s’écrit déjà en catimini ?", s'est notamment agacé l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
Une telle réunion la veille du 1er tour de l’élection présidentielle. La suite s’écrit déjà en catimini? @lemondefr https://t.co/79lSngGSXQ
April 6, 2022Si toutes les figures du PS assurent que le parti, fort d'une histoire plus que centenaire, se relèvera de son échec, les défis s'annoncent colossaux. L'espace politique se réduit comme peau de chagrin pour les socialistes, broyés par la social-démocratie façon Emmanuel Macron et le "pôle populaire" du leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui s'impose à gauche comme la première force politique.
"Il y a aujourd'hui une tripartition de la vie politique avec un bloc centre et centre-droit incarné par Emmanuel Macron, un bloc gauche et extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon et un bloc d'extrême-droite populiste incarnée par Marine Le Pen", analyse Jérémie Peletier.
Dans cette nouvelle configuration, les anciens partis de gouvernement, PS comme LR, auront bien du mal à tirer leur épingle du jeu. Si leur disparition n'est pas encore à l'ordre du jour, leur avenir s'écrit déjà en pointillé.
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ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon
ANALYSE
Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen en piste pour un remake de 2017
Élysée 2022Second tour de la présidentielle : les consignes de vote des candidats
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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China’s officials and state media are increasingly parroting Russian propaganda organs on the war in Ukraine, undercutting U.S. and European diplomatic efforts, even after the killings in Bucha.
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By Paul Mozur, Steven Lee Myers and John Liu
When Twitter put up a warning message atop a Russian government post denying civilian killings in Bucha, Ukraine, last week, China’s state media rushed to its defense. “On Twitter @mfa_russia’s statement on #Bucha got censored,” wrote Frontline, a Twitter account associated with China’s official English-language broadcaster, CGTN.
In a Chinese Communist Party newspaper, an article declared that Russians had offered definitive evidence to prove that the lurid photos of bodies in the streets of Bucha, a suburb of Ukraine’s capital, Kyiv, were a hoax.
A party television station in Shanghai said Ukraine’s government had created the grisly tableaux to win sympathy in the West. “Obviously, such evidence would not be admissible in court,” the report said.
Only a month ago, the White House warned China not to amplify Russia’s campaign to sow disinformation about the war in Ukraine. The Chinese efforts have intensified anyway, contradicting and disputing the policies of NATO capitals, even as Russia faced renewed condemnation for the killings in Bucha and other atrocities in recent days.
The result has been to create an alternate reality of the war — not just for the consumption of China’s citizens but also for a global audience.
The propaganda has challenged the Western efforts to isolate Russia diplomatically, particularly in the Middle East, Africa and Latin America, which have been fertile ground for conspiracy theories and distrust of the United States.
“Russia and China have long shared distrust and animosity toward the West,” said Bret Schafer, an analyst who tracks disinformation for the Alliance for Securing Democracy, a nonprofit group in Washington. “On Ukraine, it’s a level above that — just the extent to which they have parroted some pretty specific and in some cases pretty far-fetched claims from Russia.”
The campaign by China has further undercut the country’s effort to present itself as a neutral actor in the war, eager to promote a peaceful resolution.
In fact, its diplomats and official journalists have become combatants in the informational war to legitimize Russia’s claims and discredit international concerns about what appear to be war crimes.
Since the war began, they have parroted the Kremlin’s justifications for it, including President Vladimir V. Putin’s claim that he was fighting a neo-Nazi government in Kyiv. On Twitter alone, they have used the word “Nazi” — which Russia uses as a rallying cry — more times in the six weeks of the war so far than they did in the six months before, according to a database created by the Alliance for Securing Democracy.
In an example on Wednesday, an official with China’s Ministry of Foreign Affairs tweeted a doctored photo appearing to show Nazis holding a flag with a swastika next to flags of Ukraine and the United States. “Surprisingly, the US stands with the neo-Nazis!” the official, Li Yang, wrote of the image, which originally featured a neo-Nazi flag in place of the American flag.
The timing and subjects of many of the themes prominent in the countries’ coverage suggest coordination or at least a shared view of the world and the United States’ pre-eminent role in it. China’s attacks on the United States and the NATO alliance, for example, now closely hew to those in Russian state media blaming the West for the war.
At times, even the wording — in English for global audiences — is almost identical.
After YouTube banned RT and Sputnik, two Russian television channels, for content “minimizing or trivializing well-documented violent events,” both RT and Frontline accused the platform of hypocrisy. They did so using the same videos of former American officials, including President George W. Bush, President Barack Obama and Hillary Rodham Clinton, joking about weapons, drones and the killing of Col. Muammar el-Qaddafi, the former Libyan leader.
In another instance, the same accounts used a video of Joseph R. Biden Jr. warning in 1997, when he was a senator, that NATO’s eastward expansion could provoke a “vigorous and hostile” reaction from Russia to suggest that Mr. Putin’s decision to go to war was justified.
China’s efforts have made it clear that the White House’s warning did little to influence Beijing. China’s propagandists have instead intensified their efforts, amplifying not only the Kremlin’s broad views about the war but also some of the most blatant lies about its conduct.
“If you’re just looking at the outputs, then that message didn’t get through,” Mr. Schafer said. “If anything, we’ve seen them sort of double down.”
The White House did not respond to a request for comment about China’s support of Russian disinformation.
While the extent of any direct collusion between Russian and Chinese on war propaganda remains uncertain, the roots of cooperation in international media outreach stretch back nearly a decade.
China’s leader, Xi Jinping, pledged to deepen ties between Russian and Chinese state media on his first foreign trip in 2013 — to Moscow. Since then, the two countries’ myriad state media organs have signed dozens of pledges to share content.
Sputnik alone has reached 17 agreements with major Chinese media, which shared its articles over 2,500 times in 2021, according to Vasily V. Pushkov, the international cooperation director for Rossiya Segodnya, the state company that owns and operates Sputnik.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Russia prepares renewed offensive. Ukraine is bracing for a Russian assault along its eastern front, where Ukrainian officials have warned civilians still living in the region that time is running out to escape. But the road to safety is fraught with peril, with reports of Ukrainian civilians being killed as they try to flee.
More evidence of atrocities. Officials continued to document and expose atrocities committed by Russian forces around Kyiv, in what a growing number of Western officials claim are war crimes. Times reporters and photographers went to Bucha to uncover new details of the execution-style killings of civilians.
On the diplomatic front. Karl Nehammer, the Austrian chancellor, was expected to meet with President Vladimir V. Putin in person, becoming the first European leader to do so since the start of the war. While several European leaders have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited.
The two have taken other cues from each other as well.
In mid-March, after Russia Today began to use clips of the Fox News host Tucker Carlson to support the idea that the United States was developing bioweapons in Ukraine, Chinese state media also began to pick up Mr. Carlson’s broadcasts.
On March 26, Mr. Carlson was quoted on China’s flagship nightly news broadcast, averring that “it turns out our government has for some time funded biolabs in Ukraine.” The next day, the English-language channel, CGTN, repeated a Russian claim tying the labs to the laptops of Hunter Biden, the American president’s son.
Russian and Chinese state media have also increasingly drawn on the opinions of the same group of internet celebrities, pundits and influencers, featuring them on their shows as well as in YouTube videos. One of them, Benjamin Norton, is a journalist who claimed that a coup sponsored by the United States government took place in Ukraine in 2014 and that U.S. officials had installed the leaders of the current Ukrainian government.
He first explained the conspiracy theory on RT, although it was later picked up by Chinese state media and tweeted by accounts like Frontline. In a March interview, which China’s state broadcaster, CCTV, trumpeted as an exclusive, Mr. Norton said the United States, not Russia, was to blame for Russia’s invasion.
“Regarding the current situation in Ukraine, Benjamin said that this is not a war caused by Russia’s invasion of Ukraine, but a war planned and provoked by the United States as early as 2014,” an unnamed CCTV narrator said.
At times, China’s information campaigns have seemed to contradict the country’s official diplomatic statements, undercutting China’s efforts to play down the links between its relationship with Russia and the brutal invasion. On Wednesday, Zhao Lijian, a spokesman for China’s Ministry of Foreign Affairs, called the images from Bucha “disturbing” and asked for all parties to “exercise restraint and avoid groundless accusations.”
Only the day before, Chen Weihua, a vocal and prolific editor at China Daily, which is owned by the Chinese government, seemed to do just that. He retweeted a widely shared post that said there was not “one iota” of proof of massacre in Bucha and accused the West of “staging atrocities to jack up emotions, demonize adversaries and extend wars.”
Mr. Chen is one strand of a sprawling network of diplomats, government-controlled media, and state-backed pundits and influencers who have extended China’s domestic narrative about the conflict to overseas platforms like Twitter and Facebook. Central to their message is that the United States and NATO, not Mr. Putin, are responsible for the war.
One political cartoon, shared by state media and Chinese diplomats, portrayed the European Union as kidnapped by Uncle Sam and chained to a tank with a NATO flag. Another, from a Chinese diplomat in St. Petersburg, Russia, showed an arm with a stars-and-stripes sleeve stuffed up the back of a European Union puppet brandishing a spear.
Other images portraying the European Union as a lackey of the United States came out of a number of official Chinese accounts in the run-up to a tense meeting between Mr. Xi and the European Union, in which Europe called on China not to subvert Western sanctions or support Russia’s war.
Maria Repnikova, a professor of global communication at Georgia State University who studies China and Russia information campaigns, said the two countries had “a shared vision of resenting the West” that drove nationalistic sentiment at home. At the same time, the shared messages have resonated globally, especially outside the United States and Europe.
“It’s not coordination but echoes of the similar sort of concerns or stance when it comes to this war,” she said of views in Africa and other parts of the world. “China is also trying to showcase that it’s not isolated.”
Claire Fu contributed research.
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Valeurs Actuelles
Engin explosif déposé dans la cathédrale de Toulouse : le suspect mis en examen
Une vaste opération de police impliquant l’intervention des démineurs a eu lieu, vendredi 8 avril au matin, autour de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Un individu a pénétré dans le lieu de culte en pleine messe et a déposé un colis. Selon un témoignage recueilli par Valeurs actuelles, l’individu est entré dans la cathédrale durant la messe de 8 heures, peu après la communion. Il a déposé un paquet devant l’autel, ce qui est apparu suspect. De premières informations ont évoqué l’agression d’un sacristain. Mais selon les sources de Valeurs actuelles, celui-ci a en fait tenté d’immobiliser le suspect qui prenait la fuite, mais sans succès. Il n’y a donc pas eu de véritables violences.
Un engin explosif à l’acide
Le sacristain a ensuite fait évacuer la cathédrale dans laquelle une quarantaine de personnes étaient rassemblées. Le suspect, décrit comme « ressemblant à un livreur » et portant une casquette et un bomber, est activement recherché par les autorités, via notamment les images de vidéosurveillance. Selon La Dépêche, les démineurs ont découvert que le paquet contenait un engin explosif artisanal contenant de l’acide, mais dépourvu de dispositif de mise à feu. Les motifs de ce geste restent inconnus. L’homme aurait vociféré des paroles dans l’église mais qui n’ont pas été comprises par l’assistance.
Le procureur de la République de Toulouse a fait savoir que le suspect est un homme de 47 ans, déjà connu de la justice et souffrant de troubles psychiatriques. Il a été l’objet d’une évaluation médicale qui a conclu à la compatibilité de son état avec la garde à vue. Il a été mis en examen samedi 9 avril pour « violence avec préméditation n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail » et placé en détention provisoire. Il avait déjà été condamné pour « menace avec arme n’ayant pas entraîné d’ITT », a précisé le parquet. Selon les informations de La Dépêche du Midi, il aurait déjà déposé un colis suspect dans le métro toulousain une quinzaine de jours auparavant, et serait à l’origine de nombreux troubles du voisinage. Le parquet antiterroriste n’a pas été saisi.
Ce quartier de la ville, qui abrite notamment la préfecture, a été bouclé et les démineurs dépêchés sur place. Le suspect a été interpellé à la mi-journée par les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également tweeté sur le sujet: « Grâce à l’intervention rapide des services de déminage, opération de police terminée à Toulouse. Aucune victime. Merci aux agents », a-t-il déclaré.
Toulouse : les dernières actualités
France24 - Monde
Alexandre Dvornikov, le “boucher de Syrie” aux commandes des forces russes en Ukraine
Publié le : 11/04/2022 - 18:05
Sébastian SEIBT
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Le général russe Alexandre Dvornikov est devenu, dimanche, le premier chef de toutes les forces armées engagées en Ukraine. Cette nomination d’un militaire connu pour avoir mené la stratégie russe de bombardements intensifs en Syrie fait craindre une intensification des exactions contre les civils.
Des faubourgs de Grozny en Tchétchénie au cœur d’Alep en Syrie, il traîne une réputation sulfureuse de militaire prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Certains, à l'instar du général américain et ancien chef de la CIA David Petraeus, l’ont même surnommé le “boucher de Syrie” pour son rôle de premier plan durant la campagne militaire russe en Syrie. Dorénavant, le général Alexander Dvornikov va s’occuper de la guerre en Ukraine.
Ce militaire très respecté par Vladimir Poutine et tout aussi redouté par ses ennemis a été nommé, dimanche 10 avril, pour coordonner les opérations en Ukraine. Cette prise de fonction n’a pas été annoncée officiellement par Moscou, mais elle a été confirmée à plusieurs médias anglo-saxons par des sources militaires américaines.
L'homme des situations difficiles
C’est la première fois, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, que l’ensemble des forces armées se retrouvent dirigées par un seul commandant, note le Washington Post. Auparavant, il y avait un général pour chaque front (nord, sud et est), souligne l’Institute for the Study of War, un influent blog américain d’analyse militaire.
Cette réorganisation doit permettre de “résoudre les problèmes de communication entre les troupes, qui ont représenté l’une des faiblesses de l’opération militaire russe en Ukraine”, estiment les spécialistes de l’Institute for the Study of War.
Le choix d’Alexandre Dvornikov pour reprendre en main les opérations sur le terrain peut se justifier d’un pur point de vue géographique. Ce général gère, en effet, le district sud de l’armée russe dont dépendent, entre autres, la Crimée et, surtout, le Donbass.
Justement, après avoir échoué à prendre la capitale Kiev, les forces russes se sont repliées afin de se concentrer sur la nouvelle priorité de l’état-major russe : “sécuriser” les Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk dans le Donbass, dont l’indépendance avait été reconnue par Moscou trois jours avant l'invasion de l'Ukraine.
Alexandre Dvornikov est donc censé connaître le terrain mieux que quiconque. Mais ce général de 60 ans jouit aussi d’une réputation d’homme des situations difficiles et de “vrai poids lourd de l’armée”, souligne Mark Galeotti, spécialiste des questions militaires russes, interrogé par le Washington Post.
Une réputation acquise à l’occasion de la guerre en Syrie. Auparavant, Alexandre Dvornikov avait poursuivi une carrière militaire sérieuse mais sans faits d’armes particuliers. Il a fréquenté “toutes les bonnes écoles de formation et a été affecté aussi bien à des divisions d’infanterie qu’à l’armée de l’air”, rappelle le Guardian.
Tout change en 2015, quand Alexandre Dvornikov devient le premier chef des forces combinées russes en Syrie. À l’époque, le pouvoir de Bachar al-Assad, l’un des principaux alliés de Vladimir Poutine dans la région, semblait vaciller sous les coups conjoints de l'opposition et des jihadistes de l’organisation État islamique, et de l’opposition au pouvoir en place.
C’est Alexandre Dvornikov qui concocte puis applique la stratégie des bombardements intensifs sur plusieurs villes syriennes. Une approche qui, sous couvert de viser les combattants islamistes, permet également d’affaiblir les positions des rebelles anti-Assad.
Une intensification des bombardements indiscriminés ?
Cette stratégie, qui a impliqué la construction d’une base aérienne ex nihilo à Hmeimim, dans l’ouest du pays, prouve à Moscou qu’”Alexandre Dvornikov sait s’adapter à des situations nouvelles”, souligne Mark Galeotti.
Il le fait sans trop d’égards pour les populations civiles. L’aviation russe n’hésite pas à bombarder à répétition des bâtiments tels que des hôpitaux ou des écoles, installant un climat de terreur dans les villes syriennes ciblées. Ces frappes indiscriminées lui valent, au minimum, une réputation de militaire qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins, souligne The Guardian.
>> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
C’est de là aussi que lui vient le surnom de “boucher de Syrie”. Cette instrumentalisation de la vie des populations civiles ne semble pas avoir dérangé Vladimir Poutine. Au contraire, le président russe a rappelé son général de Syrie en mars 2016 pour lui offrir le district sud de l’armée russe - l’un des plus importants du pays, en charge notamment de la Crimée, de l’Ukraine et de la Tchétchénie - et lui décerner la médaille de héros de la Fédération de Russie, l’une des plus prestigieuses.
“C’est la brute que Vladimir Poutine appelle quand il veut raser une ville comme Alep. Il fait partie des pires d’entre les pires dans l’armée russe”, estime James Stavridis, un ancien amiral américain interrogé par la chaîne NBC.
Pour ce militaire à la retraite, la nomination d’Alexandre Dvornikov à la tête de toutes les forces engagées en Ukraine suggère qu’il faut s’attendre à d’autres atrocités contre les civils. Il aurait ainsi la même feuille de route qu’en Syrie : utiliser tous les moyens possibles pour retourner une situation militaire difficile.
“Le CV d’Alexandre Dvornikov - qui inclut des brutalités contre les civils - me fait penser qu’il faut s’attendre à plus d’exactions à venir en Ukraine”, a pour sa part estimé Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, lors d’un entretien accordé à l’émission “Face the Nation” de CBS.
Surtout que le Kremlin veut des résultats rapidement. Vladimir Poutine souhaiterait pouvoir clamer victoire avant le 9 mai, date de la grande parade militaire à Moscou en mémoire à la fin de Seconde Guerre mondiale.
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PortraitPuy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
ARMEMENTGuerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
New York Times - World
Despite Low Turnout, Mexico Voters Back President to Stay in Office
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President Andrés Manuel López Obrador drew overwhelming support among those who cast ballots, but the recall referendum failed to achieve the required 40 percent threshold to be binding.
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By Oscar Lopez and Natalie Kitroeff
MEXICO CITY — Pitched by the president as a landmark exercise for Mexico’s democracy, Sunday’s recall referendum gave voters the chance to remove their head of state from office for the first time.
But with President Andrés Manuel López Obrador’s popularity still high and the opposition largely boycotting the event, the results of the referendum were almost assured.
Instead, like so much in the country’s polarized politics these days, the vote became one more trench from which each side of the political spectrum could do battle.
On Sunday, almost 18 percent of the electorate cast their ballot, far less than was needed for the result to become binding, making the outcome largely symbolic.
But more than 90 percent of those who did turn out voted in favor of the president completing his six-year term, according to preliminary results from Mexico’s electoral watchdog.
Coming out of the referendum, the president and his backers will be able to point to the overwhelming support for Mr. López Obrador and his political project among his base, even at a moment of weakness. The president has struggled to follow through on key campaign promises, with his approval rating slipping to 59 percent last month from 66 percent in December, according to a poll from El Economista newspaper.
Although Mr. López Obrador fell far short of the 40 percent participation required to make the results count, marshaling more than 15 million people across the country to vote in his favor underscores his ability to mobilize his base at a time when his government’s achievements are under scrutiny.
“More than 15 million Mexicans are happy and want me to continue until September 2024,” Mr. López Obrador said in a video message published shortly after preliminary results were announced. “We are going to continue with the transformation of our country.”
With the next presidential election about two years away, the recall referendum also presented an opportunity for Mr. López Obrador to test his party’s strengths and weaknesses across the country, and determine who might be best positioned to succeed him. Mr. López Obrador is limited to one six-year term by the Constitution, but as his party’s key power broker, he is expected to play a vital role in picking a successor to carry on his legacy.
On the other side, the opposition viewed the exercise as an attempt to shore up the president’s hold on power. The president’s critics pointed to the low overall turnout as anything but a mandate for Mr. López Obrador and his efforts to transform the country.
“It has been a total failure,” said Juan Romero Hicks, a congressman with the opposition National Action Party in a video message posted shortly after polls closed. “Our president lost because he doesn’t have the confidence of the people.”
Analysts said that the vote, which was executed smoothly, may actually end up bolstering the image of one of the president’s most frequent targets: Mexico’s electoral watchdog.
In the months leading up to the vote, Mr. López Obrador and his supporters lobbied a barrage of criticism at the agency for not doing enough to promote the referendum and for not setting up enough ballot boxes.
“The I.N.E. is keeping quiet in an attitude that is totally undemocratic and contrary to the Constitution,” Mr. López Obrador said at a recent news conference ahead of the referendum, using the institute’s Spanish initials. “They are hiding” the ballot boxes, he added.
The institute’s request for more funding from the federal government to oversee the vote was rejected. So, with a budget that was about half as much as what it said it needed, the watchdog set up far fewer ballot boxes than it would have in a presidential election.
“It’s a strategy to put the I.N.E. in a situation where it cannot fulfill its duties,” said Lorenzo Córdova, the leader of the electoral agency. “It’s a trap.”
But while turnout was low, it was stronger than some analysts had expected, which may strengthen the institute’s reputation and insulate it from further attacks from the president and his party.
“The undisputed winner, beyond the war of figures and narratives, is the I.N.E.,” said Carlos Bravo Regidor, a political analyst.
The fact that more than 16 million people turned out to cast their ballots could also work in the president’s favor, analysts said.
“It surpassed expectations,” said Blanca Heredia, a professor at CIDE, a research institution based in Mexico City. “I think it was a very good turnout, taking into account very unfavorable conditions for people to vote: there was no clear opponent, there was no competition.”
She added: “It was almost like a symbolic battle.”
The referendum is typical of Mr. López Obrador’s governing style. The president has spent much of his term in campaign mode, traveling the country to meet with voters and keep his base energized. In the lead-up to the 2024 elections, the recall vote has served as an opportunity to fire up his base in key battlegrounds.
There is a particular focus on Mexico City, long considered the president’s stronghold. The city’s mayor, Claudia Sheinbaum, a member of his party, is widely assumed to be among the likeliest contenders for the nation’s top job after Mr. López Obrador’s term is up. But last year, the party lost several critical seats in the capital’s legislature while Ms. Sheinbaum was running the city, which was seen as a potential blow to her political future.
Although the nation’s Supreme Court has said political parties cannot advertise the recall, Ms. Sheinbaum had spent weeks furiously campaigning in support of the vote, which was seen as a chance for the mayor to recover from the party’s losses last year.
But as the initial results began rolling in, it became clear that Ms. Sheinbaum’s efforts seemed to have fallen short: Despite ubiquitous advertising and consistent promotion from the mayor, the participation rate in Mexico City was not among the top five states.
The final outcome may yet alter the political mood in Mexico, showing the president and his party which parts of the country, and which potential successors, will be most important to securing the presidency in 2024.
But far from the seismic shift that a recall referendum of a president might have brought, this vote appears to have merely underscored the acrimony of Mexican politics. With the low turnout rendering the results nonbinding, the country’s polarized political forces will instead be left to fight over the narrative that emerges from the results to try to bolster their competing claims to power.
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Valeurs Actuelles
Strasbourg : un réseau de livraison de drogue à domicile démantelé
Connus des services de police
Les quatre individus, tous majeurs, étaient déjà connus des services de police, précise France Bleu. Ils ont été présentés à la justice vendredi 8 avril et doivent être mis en examen. Le juge d’instruction a prévu de demander un placement en détention provisoire. L’argent saisi « viendra abonder le budget de l’État dédié à la lutte contre les stupéfiants », précise la police judiciaire strasbourgeoise.
Strasbourg : les dernières actualités
New York Times - World
French Presidential Election
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Macron to Face Le Pen for President as French Gravitate Toward Extremes
President Emmanuel Macron and the hard-right leader Marine Le Pen will compete for a second time in a runoff on April 24.
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By Roger Cohen
PARIS — President Emmanuel Macron will face Marine Le Pen, the French far-right leader, in the runoff of France’s presidential elections.
Final results from the Interior Ministry gave Mr. Macron, a centrist, 27.8 percent of the vote on Sunday to Ms. Le Pen’s 23.2 percent. Ms. Le Pen benefited from a late surge that reflected widespread disaffection over rising prices, security and immigration.
With war raging in Ukraine and Western unity likely to be tested as the fighting continues, Ms. Le Pen’s strong performance demonstrated the enduring appeal of nationalist and xenophobic currents in Europe. Extreme parties of the right and left took just over 52 percent of the vote, a clear sign of the extent of French anger and frustration.
An anti-NATO and more pro-Russia France in the event of an ultimate Le Pen victory would cause deep concern in allied capitals, and could fracture the united trans-Atlantic response to the Russian invasion of Ukraine.
But Mr. Macron, after a lackluster campaign, will go into the second round as the slight favorite, having fared a little better than the latest opinion polls suggested. Some had shown him leading Ms. Le Pen by just two points.
The principled French rejection of Ms. Le Pen’s brand of anti-immigrant nationalism has frayed as illiberal politics have spread in both Europe and the United States. She has successfully softened her packaging, if not her fierce conviction that French people must be privileged over foreigners and that the curtain must be drawn on France as a “land of immigration.”
Ms. Le Pen’s ties to President Vladimir V. Putin of Russia are close, although she has scrambled in recent weeks to play them down. This month, she was quick to congratulate Viktor Orban, Hungary’s nationalist and anti-immigrant leader, on his fourth consecutive victory in parliamentary elections.
“I will restore France to order in five years,” Ms. Le Pen declared to cheering supporters, appealing to all French people to join her in what she called “a choice of civilization” in which the “legitimate preponderance of French language and culture” would be guaranteed and full “sovereignty reestablished in all domains.”
The choice confronting French people on April 24 was between “division, injustice and disorder” on the one hand, and the “rallying of French people around social justice and protection,” she said.
Mr. Macron told flag-waving supporters: “I want a France in a strong Europe that maintains its alliances with the big democracies in order to defend itself, not a France that, outside Europe, would have as its only allies the populist and xenophobic International. That is not us.”
He added: “Don’t deceive ourselves, nothing is decided, and the debate we will have in the next 15 days is decisive for our country and for Europe.”
Last week, in an interview in the daily Le Parisien newspaper, Mr. Macron called Ms. Le Pen “a racist” of “great brutality.” Ms. Le Pen hit back, saying that the president’s remarks were “outrageous and aggressive.” She called favoring French people over foreigners “the only moral, legal and admissible policy.”
The gloves will be off as they confront each other over the future of France, at a time when Britain’s exit from the European Union and the end of Angela Merkel’s long chancellorship in Germany have placed a particular onus on French leadership.
Mr. Macron wants to transform Europe into a credible military power with “strategic autonomy.” Ms. Le Pen, whose party has received funding from a Russian and, more recently, a Hungarian bank, has other priorities.
The runoff, on April 24, will be a repeat of the last election, in 2017, when Mr. Macron, then a relative newcomer to politics intent on shattering old divisions between left and right, trounced Ms. Le Pen with 66.9 percent of the vote to her 33.1 percent.
The final result this time will almost certainly be much closer than five years ago. Polls taken before Sunday’s vote indicated Mr. Macron winning by just 52 percent to 48 percent against Ms. Le Pen in the second round. That could shift in the coming two weeks, when the candidates will debate for the first time in the campaign.
Reflecting France’s drift to the right in recent years, no left-of-center candidate qualified for the runoff. The Socialist Party, long a pillar of postwar French politics, collapsed, leaving Jean-Luc Mélenchon, the far-left anti-NATO candidate with his France Unbowed movement, to take third place with about 22 percent.
Ms. Le Pen, who leads the National Rally, formerly the National Front, was helped by the candidacy of Éric Zemmour, a fiercely xenophobic TV pundit turned politician, who became the go-to politician for anti-immigrant provocation, which made her look more mainstream and innocuous. In the end, Mr. Zemmour’s campaign faded, and he took about 7 percent of the vote.
Mr. Zemmour immediately called on his supporters to back Ms. Le Pen in the second round. “Opposing Ms. Le Pen there is a man who allowed 2 million immigrants to enter France,” Mr. Zemmour declared.
The threatening scenario for Mr. Macron is that Mr. Zemmour’s vote will go to Ms. Le Pen, and that she will be further bolstered by the wide section of the left that feels betrayed or just viscerally hostile toward the president, as well as by some center-right voters for whom immigration is the core issue.
More than half of French people — supporters of Ms. Le Pen, Mr. Zemmour and Mr. Mélenchon — now appear to favor parties that are broadly anti-NATO, anti-American and hostile to the European Union. By contrast, the broad center — Mr. Macron’s La République en Marche party, the Socialist Party, the center right Republicans and the Green Party — took a combined total of about 39 percent.
These were numbers that revealed the extent of anxiety in France, and perhaps also the extent of distrust of its democracy. They will be more comforting to Ms. Le Pen than to Mr. Macron, even if Mr. Mélenchon said his supporters should not give “a single vote” to Ms. Le Pen.
He declined, however, to endorse Mr. Macron.
At Ms. Le Pen’s headquarters, Frederic Sarmiento, an activist, said, “She will benefit from a big transfer of votes,” pointing to supporters of Mr. Zemmour, but also some on the left who, according to polls, will support Ms. Le Pen in the second round.
“I am very worried, it will be a very close runoff,” said Nicolas Tenzer, an author who teaches political science at Sciences Po university. “Many on the left will abstain rather than vote Macron.”
Mr. Macron gained the immediate support for the second round of the defeated Socialist, Communist, Green and center-right candidates, but between them they only won 13.5 percent of the first-round vote. He may also benefit from a late surge in support of the Republic in a country with bitter wartime experience of extreme-right rule.
In the end, the election on Sunday came down to Mr. Macron against the extreme right and left of the political spectrum, a sign of his effective dismantlement of the old political order. Now built essentially around a personality — the restless president — French democracy does not appear to have arrived at any sustainable alternative structure.
If the two runoff qualifiers are the same as in 2017, they have been changed by circumstances. Where Mr. Macron represented reformist hope in 2017, he is now widely seen as a leader who drifted to the right and a top-down, highly personalized style of government. The sheen is off him.
On the place of Islam in France, on immigration controls and on police powers, Mr. Macron has taken a hard line, judging that the election would be won or lost to his right.
Addressing his supporters after the vote Sunday, he said he wants a France that “fights resolutely against Islamist separatism” — a term he uses to describe conservative or radical Muslims who reject French values like gender equality — but also a France that allows all believers to practice their faiths.
His rightward shift had a cost. The center-left, once the core of his support, felt betrayed. To what extent the left will vote for him in the second round will be a main source of concern, as already reflected in Mr. Macron’s abrupt recent catch-up paeans to “fraternity,” “solidarity” and equality of opportunity.
Throughout the campaign, Mr. Macron appeared disengaged, taken up with countless telephone calls to Mr. Putin that proved ineffectual.
A comfortable lead in polls disappeared in recent weeks as resentment grew over the president’s detachment. He had struggled during the five years of his presidency to overcome an image of aloofness, learning to reach out to more people, only to suffer an apparent relapse in the past several weeks.
Still, Mr. Macron steered the country through the long coronavirus crisis, brought unemployment to its lowest level in a decade and lifted economic growth. Doing so, he has convinced many French people that he has what it takes to lead and to represent France with dignity on the world stage.
Ms. Le Pen, who would be France’s first woman president, is also seen differently. Now in her third attempt to become president — Jacques Chirac won in 1995 after twice failing — she bowed to reason (and popular opinion) on two significant fronts: dropping her prior vows to take France out of the European Union and the eurozone. Still, many of her proposals — like barring E.U. citizens from some of the same social benefits as French citizens — would infringe fundamental European treaties.
The leader of the National Rally, toned down her language to look more “presidential.” She smiled a lot, opening up about her personal struggles, and she gave the impression of being closer to the day-to-day concerns of French people, especially with regard to sharply rising gas prices and inflation.
But many things did not change. Her program includes a plan to hold a referendum that would lead to a change in the Constitution that would ban any policies that lead to “the installation on national territory of a number of foreigners so large that it would change the composition and identity of the French people.”
She also wants to bar Muslim women from wearing head scarves and fine them if they do.
The abstention rate Sunday, a little more than 26 percent, was several points above the last election. Not since 2002 has it been so high.
This appeared to reflect disillusionment with politics as a change agent, the ripple effect of the war in Ukraine and lost faith in democracy. It was part of the same anger that pushed so many French people toward political extremes.
Aurelien Breeden contributed reporting from Paris.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : les journalistes russes face à la censure de l'État
Publié le : 11/04/2022 - 19:30
Elena VOLOCHINE
Elena VOLOCHINE
Il n'y a plus de médias indépendants en Russie, et les derniers journalistes qui travaillent encore dans le pays risquent gros. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, l'État russe ne cesse de durcir la législation, instaurant une censure de guerre. Rencontres à Moscou avec ceux qui restent malgré tout et tentent d'exercer leur métier.
En Russie, informer sur la situation en Ukraine est un exercice périlleux. Les journalistes qui s'y risquent sont accusés de répandre de "fausses informations" et de porter le "discrédit" sur l'armée russe. Et la répression est sévère.
Vassily Polonsky a travaillé pendant six ans pour la webtélévision indépendante Dojd. Aujourd’hui, il pousse la porte d’un studio… dont il ne reste que des ruines. Le 3 mars, le journaliste a présenté en direct l’émission d’adieux de la chaîne. Puis quasiment toute la rédaction a quitté la Russie. Une hémorragie, alors que la censure de guerre s’installe.
>> À revoir : les chroniques "Vu de Russie" d'Elena Volochine sur la propagande en Russie
"C'est notre moment. Le moment de l'actualité chaude, lorsque des événements à couvrir surviennent. Nous devrions travailler comme jamais, et au lieu de cela… Voilà", constate Vassily Polonsky, qui publie désormais ses reportages sur sa chaîne YouTube, elle-même menacée de fermeture.
[1/2] 🇷🇺 L’étau se resserre sur la presse indépendante en #Russie. L'adoption par la Douma de la loi punissant les auteurs de fausses informations sur l’armée russe fait craindre que les journalistes s'autocensurent. pic.twitter.com/rFslhTWqF5
March 4, 2022Irina Babloyan, elle, travaillait depuis 16 ans pour la radio Écho de Moscou – qui a également dû fermer. "Le journalisme n’existe plus. Notre profession n’existe plus. Que deviendront les diplômés des facultés de journalisme ? Je ne sais pas", confie-t-elle.
Devenue blogueuse, Irina Babloyan explique que les médias du groupe News Media ont "reçu une note interne qui indique comment ils doivent traiter les différents thèmes". "En commençant par dire que l'Ukraine veut la guerre et qu'elle bombarde elle-même sa propre population, et en terminant par le fait que tout cela est la faute de l'Occident. Si tu essaies de t'écarter de ces notes internes et de ne pas suivre la ligne d'information officielle qu'on t'impose, tu risques 15 ans de prison. Tu deviens un ennemi", précise-t-elle.
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GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
FRANCE 24 ET RFI AU MALIComment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe
Valeurs Actuelles
Aux Etats-Unis, des parcs éoliens condamnés pour la mort d’une centaine d’oiseaux
L’entreprise américaine ESI Energy, qui possède des parcs éoliens, se trouve dans la tourmente. Après avoir plaidé coupable pour le décès d’au moins 150 aigles royaux – parmi lesquels des pygargues à tête blanche, l’emblème des Etats-Unis – mortellement percutés par les pales de ses éoliennes, ESI Energy a été condamnée à payer la somme de huit millions de dollars, rapporte Le New York Times, dans un article repéré lundi 11 avril par Courrier international. C’est dans cinquante des 154 parcs éoliens de cette firme que les oiseaux sont morts.
La société condamnée à cinq ans de probation
Dans le détail, l’entreprise américaine a plaidé coupable pour trois chefs d’accusation de violation de la loi concernant les oiseaux migrateurs. Chacun d’entre eux était « basé sur la mort documentée d’aigles royaux en raison d’un traumatisme contondant après avoir été percutés par des pales d’éoliennes dans des installations particulières du Wyoming et du Nouveau-Mexique, où ESI n’avait pas demandé les permis nécessaires », détaille le ministère de la Justice des Etats-Unis, dans un communiqué cité par nos confrères.
D’après les informations dont dispose Le New York Times, la société ESI Energy, filiale à 100 % de NextEra Energy Resources, a par ailleurs été condamnée à cinq ans de probation. Au cours de ce laps de temps, elle sera forcée de mettre en place un plan de gestion des aigles. Le ministère de la Justice a jugé que « la société [n’avait] pas pris de mesures pour protéger les aigles ou [pour] obtenir les permis nécessaires lorsque des décès d’aigles sont documentés ou prévisibles ». Or, d’après les procureurs, en ne prenant pas ces mesures, « ESI a acquis un avantage concurrentiel ».
Des chercheurs ont déjà alerté sur ce phénomène
« Nous sommes réputés, depuis longtemps et à juste titre, pour notre attachement à la protection de l’environnement et à la mise en œuvre, autour de nos installations, d’une coexistence positive, et même bénéfique, avec la faune et la flore, a de son côté argué Rebecca Kujawa, présidente de NextEra, dont les propos sont cités dans les colonnes du quotidien américain. Jamais nous n’avons implanté une seule éolienne à un endroit où nous savions qu’un aigle risquait de passer, jamais nous n’avons fait quoi que ce soit qui ait enfreint les lois fédérales. »
La mort d’oiseaux due à une collision avec des éoliennes n’est pas un phénomène isolé, nous apprend le journal new-yorkais. Au contraire, celui-ci est connu et documenté par les chercheurs depuis une dizaine d’années. Un certain nombre de spécialistes travaillent sur des systèmes qui pourraient rendre ces équipements moins dangereux pour ces animaux.
BBC
Mariupol: Battle for key port city continues, Ukraine says
Ukrainian forces are holding out against Russia in the southern port city of Mariupol, officials say, despite some reports suggesting the battle was nearing its end.
Deputy mayor Serhiy Orlov told the BBC that "battles for Mariupol continue".
He also denied reports about a marine brigade which posted to Facebook about running out of ammunition and facing a "last battle".
"The information about the marines is fake. I don't comment on fakes."
"The Russians temporarily occupied part of the city. Ukrainian soldiers continue defending the central and southern parts of the city, as well as industrial areas and so on," Mr Orlov said.
In a Facebook post, Ukrainian armed forces Commander-in-Chief Valerii Zaluzhnyi said the military still had stable, open lines of communication with its soldiers inside the city.
The military is doing "the possible and impossible" to save lives and fight against Russian forces, he wrote.
Mariupol lies between the pro-Russia breakaway regions of Donetsk and Luhansk in the east, and annexed Crimea in the south. Seizing the city has been a major goal of the Russian offensive.
Western officials are warning that this is an "incredibly important window" for vital support to Ukraine, as Russia prepares to double or triple the number of troops it has in the country's eastern Donbas region.
In briefings, officials say Russia is re-equipping its combat units and adding fresh troops - which will take time. In the meantime, Western economic and military aid for Ukraine could prove valuable in preparing for any renewed offensive.
Meanwhile, Ukraine's President Volodymyr Zelensky said that tens of thousands of people had likely been killed in Mariupol.
The BBC has not verified the figure, but reports from the region and the refugees fleeing the city spoke of bodies lying in the streets and most buildings damaged or destroyed.
"The last battle"
The 36th marine brigade earlier posted on Facebook warning that after 47 days of defending the city, the unit had been surrounded by the Russian army, and was facing "hand-to-hand combat".
The post - which Mr Orlov labelled a fake - promised Ukrainians its soldiers "did everything possible and impossible" to stop the Russian advance.
"Today will probably be the last battle, as the ammunition is running out... it's death for some of us and captivity for the rest," it said.
It also complained about a lack of support from other parts of the Ukrainian military, with aid promised which never came.
The post said the marines have been pushed back to the Azovmash factory in the city. It is believed there is also fighting inside the Azovstal industrial zone, which is on the coast.
Some experts expressed scepticism about the post, suggesting that the Facebook page could have been hacked by Russian operatives. But others are sure that it is authentic.
Mariupol has seen little let-up in the fighting since the war began, with little humanitarian aid, long delays to evacuations, and reports of civilians starving or being forcibly removed to Russia-held territory.
The head of pro-Russia Donetsk separatists, Denis Pushilin, told Russian media that he thought more than 5,000 people may have been killed, though he blamed Ukrainian forces.
Russian forces have continued to slowly advance and seize more of the city in recent weeks - unlike in the rest of Ukraine, where they have "refocused" military action around the breakaway regions in the east, largely pulling out of other areas such as near the capital, Kyiv.
As a result, Ukrainian officials are focusing on evacuating civilians from eastern towns and cities in anticipation of a renewed assault in some places.
Nine new humanitarian corridors have been agreed between Ukraine and Russia, to allow civilians to flee, including from Mariupol.
Ukraine is also putting on extra trains to extract people from the Donetsk and Luhansk regions, where Russia is focusing its efforts.
Mr Zelensky said that tens of thousands of pro-Russian troops are believed to have redeployed and massed in the area, and a renewed offensive is widely expected to come soon.
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France24 - Monde
Mort du député britannique David Amess : l'accusé reconnu coupable de meurtre et de terrorisme
Publié le : 11/04/2022 - 17:51
FRANCE 24
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Ali Harbi Ali, qui avait mortellement poignardé le député britannique David Amess en pleine permanence parlementaire en octobre, a été reconnu, lundi, coupable de meurtre et de préparation d'actes terroristes par une cour londonienne.
L'auteur des coups de poignard mortels contre le député David Amess – dont l'affaire avait bouleversé le Royaume-Uni – a été reconnu coupable, lundi 11 avril, de meurtre et de préparation d'actes terroristes.
Il n'a fallu que 18 minutes aux jurés de la cour londonienne de l'Old Bailey pour délibérer et condamner Ali Harbi Ali, qui est né et a grandi à Londres dans une famille d'origine somalienne. Sa peine sera prononcée mercredi. Jugé depuis le 21 mars, il a refusé de se lever pour entendre le verdict prononcé par le juge Nigel Sweeney, invoquant des motifs religieux.
Le jeune homme avait plaidé non coupable, mais il avait déclaré, la semaine dernière, à l'audience, avoir visé l'élu de 69 ans parce que ce dernier avait voté en faveur de frappes aériennes en Syrie.
"Je l'ai tué parce qu'il faisait du mal aux musulmans", avait-il déclaré. "J'avais le sentiment que si je pouvais tuer quelqu'un qui décidait de tuer des musulmans, cela pourrait empêcher que plus de mal soit fait à ces musulmans", avait-il poursuivi. "Cela envoie peut-être un message à ses collègues" aussi.
Frustré de ne pas aller combattre lui-même en Syrie avec l'organisation État islamique, l'accusé s'était dit qu'il devait "essayer de faire quelque chose ici pour aider les musulmans là-bas".
L'attaque était survenue le 15 octobre 2021 alors que David Amess, père de cinq enfants, recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à 60 kilomètres à l'est de Londres.
"Terroriste islamiste fanatique, radicalisé"
La mort du député, élu depuis 1983, avait ravivé le traumatisme de l'assassinat de l'élue travailliste Jo Cox en juin 2016. La députée de 4 ans avait été tuée de plusieurs balles et coups de couteau par un extrémiste de droite, Thomas Mair, 53 ans, une semaine avant le référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne.
Ces deux drames ont suscité des appels à renforcer la sécurité des élus et à apaiser un débat politique électrique ces dernières années, notamment depuis les échanges autour du Brexit.
Ali Harbi Ali avait, selon les médias britanniques, suivi brièvement un programme de lutte contre la radicalisation, sans être considéré comme à risque par les services de sécurité. Jugé pour préparation d'actes de terrorisme entre le 1er mai 2019 et le 28 septembre 2021, il avait été qualifié par le procureur de "terroriste islamiste fanatique, radicalisé".
Il avait envisagé de tuer d'autres députés, et avait rodé autour du Parlement armé d'un couteau l'été dernier, avait mené des recherches sur plusieurs élus et s'était rendu plusieurs fois près du domicile du ministre Michael Gove.
Affirmant lors du procès être "un musulman modéré", le Londonien a assuré n'avoir pas de regret : "Si je pensais faire quelque chose de mal, je ne l'aurais pas fait".
Le Royaume-Uni a connu plusieurs attaques jihadistes au couteau ces dernières années, certaines revendiquées par l'organisation État islamique. Aucune revendication n'a été rendue publique depuis la mort de David Amess.
Un mois après le meurtre du député et au lendemain de l'explosion d'un taxi devant un hôpital de Liverpool (nord de l'Angleterre) – considérée par la police comme étant un attentat –, le gouvernement avait relevé à "grave" le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique. Il a depuis été rétrogradé à "important".
Avec AFP
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Le suspect du meurtre du député Amess inculpé pour préparation d'actes terroristes
Royaume-Uni : le tueur du député David Amess avait été invité à se déradicaliser
Royaume-Uni : après la mort du député David Amess, la sécurité sur le devant de la scène
BBC
Ukraine War: Russia warns Sweden and Finland against Nato membership
Russia has warned Finland and Sweden against joining Nato, arguing the move would not bring stability to Europe.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters that "the alliance remains a tool geared towards confrontation".
It comes as US defence officials said Moscow's invasion of Ukraine has been a "massive strategic blunder" which is likely to bring Nato enlargement.
US officials expect the Nordic neighbours to bid for membership of the alliance, potentially as early as June.
Washington is believed to support the move which would see the Western alliance grow to 32 members. US State Department officials said last week that discussions had taken place between Nato leaders and foreign ministers from Helsinki and Stockholm.
Before it launched its invasion, Russia demanded that the alliance agree to halt any future enlargement, but the war has led to the deployment of more Nato troops on its eastern flank and a rise in public support for Swedish and Finnish membership.
Finnish MPs are expected to receive a security report from intelligence officials this week, and Prime Minister Sanna Marin said she expects her government "will end the discussion before midsummer" on whether to make a membership application.
Finland shares a 1,340km (830 miles) long border with Russia and has been rattled by the invasion of Ukraine.
And Sweden's ruling Social Democratic party, which has traditionally opposed Nato membership, said it is rethinking this position in light of Russia's attack on its western neighbour. Party secretary Tobias Baudin told local media that the Nato review should be complete within the next few months.
"When Russia invaded Ukraine, Sweden's security position changed fundamentally," the party said in a statement on Monday.
But Moscow has been clear that it opposes any potential enlargement of the alliance. Mr Peskov warned the bloc "is not that kind of alliance which ensures peace and stability, and its further expansion will not bring additional security to the European continent".
Last week Mr Peskov said that Russia would have to "rebalance the situation" with its own measures were Sweden and Finland to join Nato.
And in February Maria Zakharova, Russia's foreign ministry spokeswoman, warned of "military and political consequences" if the countries joined the bloc.
Nato was formed in 1949 to counter the threat of Soviet expansion, though since the fall of the Berlin wall a number of formerly communist eastern European countries have joined.
Member states agree to come to one another's aid in the event of an armed attack against any individual member state.
Despite the threats, both countries have pushed ahead with their bids and stepped up defence spending.
On Monday, army leaders in Helsinki announced a new plan to allocate €14m (£10.88m) to purchase drones for Finland's military.
And last month Swedish officials said they would boost defence spending by three billion kronas ($317m; £243m) in 2022.
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Valeurs Actuelles
France : les premières éoliennes offshore bientôt en service
Petit à petit, le projet évolue. D’ici la fin 2022, les 80 éoliennes du parc offshore de Saint-Nazaire auront été mises en service, rapporte Révolution énergétique, vendredi 8 avril. En effet, le chantier s’apprête à franchir une étape historique, puisque les quatre premières turbines sont en cours d’installation sur leurs fondations. A ce jour, il s’agira des toutes premières éoliennes marines « posées » sur les côtes françaises.
Les travaux initiés en septembre 2019
Dans le détail, à 12 kilomètres au large du Croisic, en Loire-Atlantique, un champ d’éoliennes d’une ampleur conséquente s’apprête à naître. Au total, 80 turbines d’une puissance cumulée de 480 MW seront, avant la fin de l’année, raccordées au réseau, précise le site dédié au traitement des questions en lien avec les énergies renouvelables. Ces turbines composeront le parc éolien en mer, qui sera le premier de ce genre à entrer en service dans l’Hexagone. Les travaux, initiés en septembre 2019, viennent d’entrer dans une phase décisive : l’installation, sur leurs fondations, des éoliennes.
La tempête pourrait retarder le chantier
Ainsi, le 6 avril dernier, quatre premiers mâts d’une hauteur de 81 mètres, accompagnés de leurs pales et de leurs nacelles, ont pris la mer à bord du « Vole au vent », poursuit Révolution énergétique. A savoir que le navire dédié aux chantiers éoliens offshore aura pour objectif de placer les mâts sur leur fondation monopieu, de hisser les nacelles, ainsi que d’y fixer les pales. Lorsque les conditions météorologiques sont favorables, une telle opération dure environ 24 heures par éolienne. Toutefois, le chantier devrait être retardé de plusieurs jours en raison du passage de la tempête Diego. Ensuite, viendra une phase de branchements électriques et de réglages techniques. Celle-ci s’étalera sur une semaine environ.
Afin que soient installées les 80 turbines du parc de Saint-Nazaire, le « Vole au vent » sera forcé d’effectuer vingt allers-retours entre la base technique à terre et la zone en mer, indique Révolution énergétique. Et cela, en emportant au maximum quatre éoliennes à chaque rotation. Ces opérations devraient durer environ quatre mois. Enfin, il faut savoir que le parc de Saint-Nazaire devrait produire chaque année 1 735 GWh ; autrement dit 20 % de la consommation de la Loire-Atlantique.
BBC
A visit to one of Britain's temperate rainforests is not one you'll easily forget
If you were asked where the world's most endangered rainforest is, then it's unlikely your first answer would be the British Isles. But the United Kingdom is home to dwindling patches of temperate rainforest, a rare and ancient ecosystem that is found in isolated fragments along the country's western coastlines.
Covered in an emerald sheen of evergreen flora, vast swathes of temperate rainforest once grew all along the United Kingdom's western shores. Atlantic storms, heavy rainfall and high humidity levels provide a moisture-rich environment where this unique habitat can thrive, but centuries of deforestation mean that the Woodland Trust – the UK's largest woodland conservation charity – now describes this globally rare ecosystem as "more threatened than tropical rainforest".
In rainforest regions across the United Kingdom, though, conservationists are mapping, preserving and regenerating this rare habitat, while inspiring travellers, hikers and nature-lovers to visit them.
"Temperate rainforests are characterised by very wet, humid and mild climates," explained Dr Alison Smith, a scientist from conservation charity Plantlife, who is currently leading a project to protect and enhance temperate rainforests in south-west England. "They require low temperature variations throughout the year and high annual rainfall. Often, they are found in coastal and upland areas with deeply incised topography – like rivers, ravines and waterfalls – that add to the humid conditions."
Globally, the temperate rainforest biome can be found in countries as wide-ranging as Ireland, Japan, New Zealand, Canada and Chile. In the United Kingdom, the blustery western coast's undulating landscape is the perfect holdout for temperate rainforests, and many surviving fragments are found in south-west England, Wales, and the west coast of Scotland and Northern Ireland.
Temperate rainforest could once be found all along the UK's western shores (Credit: Richard Collett)
Temperate rainforests across the world are home to rich populations of rare lichens, ferns and mosses that thrive on the surface of damp, moisture-rich trees, clinging on to branches, tree trunks and even boulders throughout the woodland. In the UK, temperate rainforests are strewn with ancient oak trees, many of which are hundreds, if not thousands, of years old, while rare migrant birds – including the pied flycatcher and wood warbler – flit amongst the birch, hazel, ash and pine trees in summer, searching for insects among the damp soil and fungi.
Dr Smith says that the biodiversity of the United Kingdom's temperate rainforests "rivals the cloud forests of the Andes", and because many of the species found in the UK – including the rare lungwort lichen – are threatened or not found elsewhere, "we have an international responsibility to conserve them here".
"A visit to one of Britain's temperate rainforests is not one you'll easily forget," said environmental activist Guy Shrubsole, who founded the website Lost Rainforests of Britain in 2020 in order to track remaining rainforest locations in the UK. "They glow green with the sheer abundance of mosses, lichens and ferns growing on every surface."
He explained how much of this ancient woodland has succumbed to deforestation, competing demands for land, and, as recently as the 20th Century, government efforts to replace existing woodland areas with faster growing but non-native conifer trees. It's unclear exactly how extensive temperate rainforest coverage once was in the UK (Shrubsole said bluntly: "there was a lot more than there is now"), but the fragmented areas that do remain are isolated, often hard to reach and generally undocumented.
Realising that the United Kingdom's remaining rainforest areas were in danger of disappearing, Shrubsole decided that the first step in saving them was to map them. He began crowdsourcing temperate rainforest locations through his website, asking people to upload information and pictures of potential rainforest sites across the United Kingdom.
Lydford Gorge is home to ancient woodlands, cascading waterfalls and fascinating rock formations (Credit: David Clapp/Getty Images)
The project resonated with Brits during the pandemic, and he received thousands of submissions, which, if verified, were then uploaded to an ever-expanding public map that anyone can use to discover temperate rainforests near them. Shurbsole hopes that the crowdsourced information can now assist authorities and conservationists in their efforts to establish protected rainforest areas and effective woodland management strategies.
Many of the locations uploaded to Shurbsole's map were concentrated close to my home in Devon in south-west England, and after discovering the project I became captivated by the idea that I didn't have to fly thousands of miles across the world to the Amazon or Borneo when there was an even rarer rainforest habitat on my doorstep.
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One such area is Ausewell Woods, a small woodland on the eastern edge of Dartmoor National Park. A narrow country lane, lined by low stone walls covered in green moss, led to the entrance, where I stepped out of my car and into the squelchy mud of the woodland car park. Through the early morning mist, I caught glimpses of greenery in the trees, before – rather too appropriately – it began raining.
"Epiphytes!" Shrubsole had exclaimed excitedly when I asked what to look out for on my outing. An epiphyte is a plant – such as moss, ferns and lichen – that, given wet conditions, grows on top of another plant. Their presence on trees and branches is one of the biggest indicators of a temperate rainforest environment.
In particular, Shrubsole advised me to look out for easy-to-spot polypody ferns – the name means "many footed" in Latin – and I was soon pushing my way through soaking wet ferns and clambering over lichen-covered branches as I hiked to a pile of moss-strewn boulders that sat atop a small hilltop. It was January, but due to the abundance of epiphytes, the deciduous trees in Ausewell Woods are green year-round.
The windswept moors of Dartmoor National Park would once have been covered in woodland (Credit: Ben Ivory/Getty Images)
As the rain and mist obscured my view of the surrounding landscapes, it took little imagination to understand why the Woodland Trust describe Ausewell Woods as the "The Lost World". But until a concerted crowdfunding campaign raised the money to save Auswell Woods, this area of rainforest nearly became lost forever.
The Woodland Trust successfully crowdfunded £1 million from donors in order to purchase Ausewell Woods when it was put up for sale in 2019, saving the woodland from being sold off for development.
Of the 342 acres of woodland they've taken over, it's estimated that at least 160 acres were in danger of being lost due to poor land management practices, felling and the planting of tall conifer trees that blocked out light to other species.
Now, the Woodland Trust is slowly removing non-native conifers to allow light back into the woodland, while also developing long-term conservation plans to preserve and regenerate this temperate rainforest over many decades.
Ausewell Woods might have been saved, but many more areas of temperate rainforest have been lost over the centuries. From the top of the hill, I could just see through the thickening mist how Ausewell Woods descends into a valley. At the bottom of the valley lies the River Dart, and west of the river, striking tors – rock formations – line the treeless ridge.
The River Dart takes its name from an old Celtic word meaning "oak". The river would once have been lined with oak trees, a key component of temperate rainforests, while Dartmoor National Park – which is today famous for its barren landscapes, rocky tors and windswept moors – would also have been covered in woodland. "Within human memory," said Shrubsole, "recorded within our place names are echoes of a different ecosystem of the past."
Many of the remaining fragments of rainforest can be found in Devon, such as Ausewell Woods (Credit: Richard Collett)
Rainforest still clings on across Dartmoor National Park, however, and I found myself using Shrubsole's map to discover more areas to visit. Some, like Becky Falls or Lydford Gorge are well-known nature spots beloved for their tumbling waterfalls, ancient trees and mysterious folkloric associations. Other areas, like Bovey Valley Woods and Ausewell Woods, are little known but covered in polypody ferns, dripping with moss and lichens, and ripe for a rainforest hike.
These historical and complex habitats can be saved from further destruction, but delicate, long-term regeneration strategies are needed. Shrubsole believes that improved grazing habits in woodland areas can assist regeneration, while Dr Smith explained that her project is engaging and educating landowners in order to create "citizen scientists" with the knowledge and desire to manage temperate rainforest areas in the future.
The enthusiasm with which Shurbsole's campaign has been met (he's now also writing a book about Britain's lost rainforests) coupled with conservation efforts, demonstrate the real potential for bringing the United Kingdom's rainforests back to life.
Given how rainy our climate is, they're as British as a cup of tea
Shrubsole has also begun a petition, lobbying the government to "bring back Britain's rainforests" as part of wider initiatives to begin rewilding what the World Wildlife Fund labels one of the "most nature-depleted countries in the world".
He is also keen to point out that temperate rainforests can also help to reconnect the British public with the nature that's found on their doorstep. "Rainforests may seem exotic," said Shrubsole, "yet they're a deep part of Britain's heritage. Given how rainy our climate is, they're as British as a cup of tea."
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France24 - Monde
Pakistan : Shehbaz Sharif élu Premier ministre après la chute d'Imran Khan
Publié le : 11/04/2022 - 14:49
FRANCE 24
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Shehbaz Sharif a été élu, lundi, Premier ministre du Pakistan, lors d'un vote à l'Assemblée nationale déclenché par la chute ce week-end de son prédécesseur Imran Khan, renversé par une motion de censure. "C'est la victoire de la rectitude et le mal a été vaincu", a déclaré le nouveau chef de l'exécutif pakistanais.
Du changement au Pakistan. Après la chute d'Imran Khan ce week-end, Shehbaz Sharif a été élu pour lui succéder au poste de Premier ministre, lundi 11 avril. L'Assemblée nationale pakistanaise a donné 174 votes (sur les 342 sièges) au nouveau chef de l'exécutif, a annoncé Sardar Ayaz Sadiq, le président par intérim de la chambre.
La séance a été boycottée par la grande majorité des députés du parti d'Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), qui ont aussi annoncé leur démission de l'Assemblée, à l'instar de l'ex-Premier ministre.
"Allah a sauvé le Pakistan aujourd'hui, grâce aux prières de millions de Pakistanais", a déclaré Shehbaz Sharif. "C'est la victoire de la rectitude et le mal a été vaincu."
Chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), Shehbaz Sharif prend à 70 ans la tête de cette république islamique de 220 millions d'habitants dotée de l'arme nucléaire.
Frère de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif
Il est le frère cadet de Nawaz Sharif. Ce dernier a été trois fois Premier ministre avant d'être destitué en 2017 pour corruption présumée et emprisonné, puis libéré deux ans plus tard pour raisons médicales. Il vit depuis en exil au Royaume-Uni.
Shehbaz Sharif succède à Imran Khan, 69 ans, un ancien joueur vedette de cricket élu en 2018, devenu dimanche le premier chef de gouvernement pakistanais de l'histoire à chuter sur une motion de censure.
Il a reçu le soutien de la coalition qui avait voté la défiance envers Imran Khan, composée notamment du Parti du peuple pakistanais (PPP) de Bilawal Bhutto Zardari et du petit parti religieux conservateur Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F) de Maulana Fazlur Rehman.
Sa première mission sera de former un gouvernement à partir de cet attelage hétéroclite, la PML-N et le PPP ayant été rivaux pendant l'essentiel de leur histoire.
L'ex-ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, était le candidat du PTI à cette élection. Il n'a recueilli aucune voix, après avoir lui aussi démissionné, en dénonçant un "processus illégitime".
Avec AFP
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Pakistan : le Premier ministre, Imran Khan, renversé par une motion de censure
Pakistan : la Cour suprême annule la dissolution de l'Assemblée nationale
PORTRAIT
Pakistan : la popularité effilochée d’Imran Khan le pousse à jouer son va-tout
BBC
French elections: Macron targets Le Pen as run-off campaign begins
By Paul KirbyBBC News, Paris
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Emmanuel Macron is firing up his campaign for re-election, directly taking on far-right rival Marine Le Pen in France's presidential run-off.
He made his first trip to a Le Pen stronghold at Denain, one of France's poorest towns in the industrial north.
President Macron won the first round of the election, but opinion polls suggest the second round will be a close race on 24 April.
"Make no mistake: nothing is decided," he told supporters after the vote.
Both candidates polled better than the first round in 2017, but Le Pen officials were in far more buoyant mood the morning after the result, even though she trailed the president by four points.
Jordan Benalla, president of her National Rally party, was confident Ms Le Pen would find willing support from the 70% of people who voted against Mr Macron.
"They know if he gets back in, it's going to be five more years of social breakdown, fiscal bloodletting, powerlessness over their sovereignty, violence throughout the country and immigration," he told French radio.
The president acknowledged he had left campaigning too late. He chose to focus instead on Russia's war in Ukraine, partly in the belief that his role as a statesman would boost his poll numbers.
Meanwhile, the Le Pen team concentrated on the cost of living crunch affecting much of the French population.
"Clearly we're not listening enough to the 38 million French people who earn less than €2,000 (£1,680) a month," said Interior Minister Gérald Darmanin.
With that in mind, Mr Macron headed to the northern towns of Denain, Carvin and Lens where the National Rally candidate came out on top.
Another minister, Clément Beaune, said it was an area that had experienced decades of high deprivation and Marine Le Pen was attracting high levels of support. The aim was to spend the next two weeks highlighting the government's record in creating jobs and reinvigorating industry, he explained.
"Marine Le Pen is all talk about the cost of living and protecting people in most difficulty," he said. "But in concrete terms what would she achieve for them - and what would we do?"
Tactical voting
With all of the votes counted, Emmanuel Macron took 27.84% of the vote, Marine Le Pen 23.15% and far-left candidate Jean-Luc Mélenchon 21.95%. Between them they attracted close to three-quarters of the vote, as the electorate largely abandoned other candidates they decided had no chance of making the run-off.
Another of the big revelations on the night was that more than half of voters backed the far right and far left.
Mr Mélenchon was not far behind Marine Le Pen and his voters could decide the final round of this election, if they turn out to vote.
"You must not give a single vote to Marine Le Pen," he warned his supporters, although he pointedly did not back the president instead.
More mainstream candidates did urge voters to support Mr Macron in the run-off, including Valérie Pécresse from the right-wing Republicans and Anne Hidalgo from the Socialists. Both had an awful night, failing to even scrape the 5% of the vote needed to recoup their election costs.
For Ms Pécresse, this has become a financial as well as a political disaster.
Appealing for donations from supporters, she revealed that her campaign finances were in a "critical state" and that she had used €5m (£4.2m) of her own money.
Meanwhile, the Le Pen camp can count on up to a third of the national vote. She will attract the votes of Eric Zemmour, whose more hardline nationalism won him fourth place with 7%. Nationalist Nicolas Dupont-Aignan has also backed her.
Mr Macron's team is planning a series of big rallies and major TV appearances, although the big set-piece event is likely to be the TV debate on 20 April.
Ifop pollster François Dabi said his company's 51%-49% estimate for the run-off was the closest they had ever predicted. An Elabe poll put the gap at 52%-48% and an Ipsos poll suggested it was wider still.
Addressing his supporters, Mr Macron looked a relieved man and he promised to work harder than in the first part of the campaign.
"When the extreme right in all its forms represents so much of our country," he said, "we cannot feel that things are going well."
It was already clear from Mr Macron's speech that in the days ahead he planned to target Ms Le Pen's close links with the Kremlin. Although she has condemned Vladimir Putin's war, she visited him before the previous election in 2017 and her party took out a Russian loan.
Ms Le Pen said it was time for a "great changeover", with a fundamental choice on 24 April of two opposite views: "Either division and disorder, or a union of the French people around guaranteed social justice."
She has promised to cut taxes and waive income tax for under-30s. There has been less emphasis on nationalism, but she wants a referendum on restricting immigration, radical change to the EU and a ban on the Islamic hijab in public areas.
One in four voters aged 18-24 backed the president and he was most popular among over-65s, while Marine Le Pen performed best among 35-64 year-olds.
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Macron pledges to create united France
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
Publié le : 07/04/2022 - 17:41
Sébastian SEIBT
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Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.
Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués".
Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW).
Des mines à capteurs sismiques
L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.
#Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS
March 30, 2022C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.
Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.
Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.
Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.
Le déminage rendu plus difficile et dangereux
En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles.
Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.
Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça".
Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.
Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch.
C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il.
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DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
COULISSESDans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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With Threats All Around, Japan Moves to Shed Its Pacifist Constraints
Growing calls for more military spending after Russia’s invasion of Ukraine demonstrate Japan’s recognition that it must bolster its own deterrent power, not just rely on its U.S. alliance.
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By Motoko Rich
TOKYO — Late in February, just days after the Russian invasion, Ukraine asked Japan to ship an assortment of military equipment, from antitank weapons and ammunition to electronic radar and bulletproof vests.
It seemed an all but futile request. Japan, which has forsworn combat since the end of World War II, had not sent military matériel to another country in the midst of fighting a war in more than 75 years.
But within a week, the Japanese government had modified its rules governing military exports. And in early March, the country’s Self-Defense Forces loaded up a Boeing KC-767 tanker aircraft with bulletproof vests and helmets, bound for the battlefields of Ukraine.
Although it could not compare with the airlift of arms sent by American and European officials, the military aid marked a decisive moment in Japan’s evolution away from the pacifist identity it has embraced since the United States pushed to insert a clause renouncing war into Japan’s postwar Constitution.
Not only has Japan moved swiftly to enact sanctions against Russia in near lock step with the United States and Europe — in contrast to its response to Moscow’s annexation of Crimea in 2014 — but it has also intensified broader security discussions as it confronts rising threats from China and North Korea.
It’s another example of how the war in Ukraine has reordered the world, swiftly changing the stance of nations once reluctant to invest in military power, most notably Germany. There are growing calls among Japanese lawmakers for a significant increase in the country’s defense budget and an intensifying debate about whether Japan should acquire weapons capable of striking missile launch sites in enemy territory.
The moves demonstrate Japan’s recognition that it must bolster its own deterrent power, rather than simply relying on its alliance with the United States to protect it or its interests in Asia.
In a news briefing on Friday announcing new sanctions and the expulsion of eight Russian diplomats, Prime Minister Fumio Kishida said it was important to “thoroughly enhance defense with a sense of speed.”
For Mr. Kishida, the leader of a dovish wing of the governing Liberal Democratic Party, such assertive national security language is a departure from his previous focus on taming the pandemic and reforming economic policy.
“It’s very astonishing to see the developments in Ukraine,” said Ken Jimbo, a professor of international relations at Keio University in Tokyo. “And that might really impact how we look at our own defense posture.”
Japan’s sense of urgency stems in part from the fact that Russia’s eastern reaches lie only 25 miles from the tip of Japan’s northern island, Hokkaido. The Ukraine war has severed a diplomatic channel with Moscow that Japan had kept open in hopes of negotiating the status of disputed islands that are claimed by both countries and have prevented them from signing a treaty ending World War II.
Looming even larger is China, which Japan’s defense ministry now ranks as the country’s most serious long-term threat. Along with the United States, Tokyo is increasingly concerned that Beijing might try to use force to take control of Taiwan, a democratically governed island that China claims as its own.
Japan also worries about territory closer to home: It has mobilized Self-Defense Forces fighter jets to patrol the area around the Senkakus, islands administered by Japan but contested by China.
North Korea, too, remains a source of anxiety. Since the beginning of the year, Pyongyang has tested 12 ballistic missiles, some of which have landed near the country’s territorial waters.
Among politicians in Japan, there is a sense “that the ground has shifted,” the U.S. ambassador to Tokyo, Rahm Emanuel, said in an interview. “It’s both about what Russia just did unilaterally in Ukraine, but also about what North Korea’s doing and what China’s doing.”
While Germany — another country haunted by the legacy of World War II — responded to Russia’s invasion of Ukraine with a nearly overnight about-face in its military-averse foreign policy, Japan had already been taking incremental steps to bolster its defense and fighting capacity as it faced the potential for hostilities nearby.
During the campaign for a parliamentary election in October, the Liberal Democrats issued a party platform that proposed an increase in Japan’s defense budget to 2 percent of the country’s economic output, in order to bring it into line with members of NATO.
This month, Japan’s defense minister, Nobuo Kishi, reiterated calls for drastically expanding military spending. Even the political opposition supports increased outlays.
“We do not oppose increasing the defense budget if necessary,” Kenta Izumi, head of the Constitutional Democratic Party, the largest opposition party in Japan’s Parliament, said in an interview in his office in Tokyo.
In recent years, Japan’s Self-Defense Forces have conducted more military exercises with troops from the United States, Australia, Britain and France. Last month, in a series of drills with U.S. Marines that had been planned long before the Ukraine war, Japanese troops flew MV-22B Osprey tilt-rotor aircraft for the first time in cooperation with American forces. Last year, Japan converted a naval destroyer ship into a carrier that could accommodate F-35 fighter jets. Japan has also recently acquired American-made military surveillance drones.
Japanese politicians have used the invasion of Ukraine to step up military rhetoric further. The more extreme ideas — most emphatically a proposal floated by Shinzo Abe, Japan’s longest-serving prime minister, that the country host American nuclear weapons — are likely to go nowhere. But in polls over the last five years, about two-thirds of the public has consistently supported enhancing the country’s defense capabilities.
In some ways, Mr. Kishida, a liberal-leaning member of a conservative party, may accomplish more to push Japan into its military future than did Mr. Abe, a right-wing ideologue who failed in his quest to revise the pacifist clause in Japan’s Constitution.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Russia prepares renewed offensive. Ukraine is bracing for a Russian assault along its eastern front, where Ukrainian officials have warned civilians still living in the region that time is running out to escape. But the road to safety is fraught with peril, with reports of Ukrainian civilians being killed as they try to flee.
More evidence of atrocities. Officials continued to document and expose atrocities committed by Russian forces around Kyiv, in what a growing number of Western officials claim are war crimes. Times reporters and photographers went to Bucha to uncover new details of the execution-style killings of civilians.
On the diplomatic front. Karl Nehammer, the Austrian chancellor, was expected to meet with President Vladimir V. Putin in person, becoming the first European leader to do so since the start of the war. While several European leaders have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited.
With the Kishida administration, said Yuichi Hosoya, a professor of international politics at Keio University, “we don’t expect that they will try to abuse this opportunity to radically change Japanese defense policy for their own ideological reasons.”
“As long as we work hard to enhance our capabilities, hopefully the North Koreans and Chinese will be convinced that the risk of possible intervention or involvement of the United States and Japan is high enough that they decide not to start a war in the first place,” said Narushige Michishita, a professor of international relations at the National Graduate Institute for Policy Studies in Tokyo.
Yet if conflict did arise in Taiwan or on the Korean Peninsula, the Japanese might well be called upon to join the fray.
With Japan’s status as a treaty ally of the United States, the inevitable question could be whether Tokyo “needs to do a little bit more if it looks like a situation that might affect Japan more strongly than the U.S. public on the mainland,” said Takako Hikotani, a professor at Gakushuin University International Center.
In 2015, Parliament passed security laws that authorized overseas combat missions for Japan’s military. In the event of a Chinese invasion of Taiwan, the fight could even come to Japan itself. Beijing could order attacks on U.S. bases in Japan, where 55,000 American troops are stationed, and also on Japanese military installations in the southern archipelago of Okinawa.
But while the Japanese public backs a stronger military, it is far less supportive of situations that would send Japanese troops into combat. In a survey last year by the Chicago Council on Global Affairs and the Japan Institute of International Affairs, six out of 10 Japanese polled said they did not want Japanese troops to fight alongside Americans in a conflict.
Polls also show that the public is split on whether Japan should acquire weapons that could attack missile launch sites in enemy territory. And unlike in South Korea, where the Ukraine invasion has revived discussions about whether the country should have nuclear weapons, the public in Japan remains opposed.
For the Japanese government, the turn toward more military language also has a diplomatic calculation.
It was Mr. Abe who coined the phrase “free and open Indo-Pacific,” and in conjunction with the U.S. government, Japan has frequently called for a “rules-based order” in relation to containing China.
To fulfill its international leadership role, said Lauren Richardson, director of the Japan Institute at the Australian National University, Japan needs to hold Russia to the same standards. If it didn’t, she said, “Japan would look like a hypocrite.”
Makiko Inoue and Hikari Hida contributed reporting
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Paris expulse six espions russes “sous couverture diplomatique”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 47e jour de l’offensive russe. La France a décidé d’expulser six espions russes qui opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris et « dont les activités se sont révélées contraires à [ses] intérêts nationaux », a fait savoir ce lundi le ministère des Affaires étrangères, rapporte Le Figaro. « A la suite d’une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire, a détaillé le quai d’Orsay dans un communiqué. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique […] ont été déclarés persona non grata. »
Europol : vers une opération qui vise les avoirs des criminels russes
L’office européen de police Europol a confié ce lundi avoir lancé une opération qui vise les avoirs des personnes et des entreprises russes sanctionnées à cause de l’offensive russe en Ukraine, rapporte Le Figaro. L’agence, dont le siège est à La Haye, a conjointement lancé cette opération baptisée « Oscar » avec les Etats membres de l’UE, mais également les agences Eurojust et Frontex.
Cette opération aura pour objectif de « soutenir les enquêtes financières des Etats membres de l’UE ciblant les avoirs criminels détenus par des personnes physiques et morales sanctionnées en relation avec l’invasion russe de l’Ukraine », a détaillé Europol dans un communiqué cité par le quotidien national. Elle vise par ailleurs à « soutenir les enquêtes pénales menées par les Etats membres concernant le contournement des sanctions commerciales et économiques imposées par l’UE ». A savoir que cette opération se poursuivra pendant au moins un an. Elle comprend un certain nombre d’enquêtes distinctes.
Un opposant russe, critique de la guerre, arrêté
L’un des principaux opposants au Kremlin encore installé en Russie, Vladimir Kara-Murza, a été arrêté ce lundi à proximité de son domicile, a fait savoir son avocat. « J’ai appris son interpellation il y a moins de dix minutes, je vais le rejoindre », a confié à l’agence de presse Interfax le juriste, Vadim Prokhorov, dont les propos sont cités par 20Minutes. Dans l’immédiat, les raisons de cette arrestation n’étaient pas connues. Par ailleurs, les autorités n’ont fait aucune déclaration. Toutefois, Kara-Murza a critiqué à maintes reprises, au cours des derniers jours, l’intervention militaire que Moscou conduit en Ukraine. Âgé de 40 ans, celui-ci est un ancien journaliste proche de l’opposant Boris Nemtsov, assassiné non loin du Kremlin en 2015, ainsi que de Mikhaïl Khodorkovski, ex-oligarque devenu détracteur du dirigeant russe, Vladimir Poutine.
France : le flux des migrants ukrainiens en baisse
Au 47e jour de l’offensive russe en Ukraine, où est en la migration des Ukrainiens en France ? Un document de la Commission européenne, daté du vendredi 8 avril, met en lumière un mouvement de population à hauteur de 39 283 personnes en direction de l’Hexagone, entre le 14 février et le 3 avril, commente Le Figaro ce lundi. Autrement dit, cela correspond à une moyenne de près d’un millier de migrants par jour. Le total officiel des entrants comptabilisé par la Police aux frontières (PAF) est, depuis, monté à 43 000 personnes, observe le journal. Toutefois, il s’agit de chiffres planchers, dans un pays où les frontières ont été abolies.
Le maire de Marioupol, Vadym Boïtchenko, a estimé lundi 11 avril, auprès de l’Associated Press (AP), que plus de 10 000 civils étaient morts dans cette ville depuis le début de l’invasion russe, en février, relaye Le Monde. Le précédent bilan communiqué par l’édile, il y a quelques jours, était de 5 000 morts. L’élu local a fait savoir que ce chiffre datait du 21 mars, mais que des « milliers de corps gisaient dans les rues », raison pour laquelle il était « impossible [pour les autorités] de tous [les] recenser ».
Joint par téléphone ce lundi, Vadym Boïtchenko a répété que les cadavres « jonch[aient] les rues » et que le nombre de morts pourrait être supérieur à 20 000 personnes, poursuit le quotidien national. Le maire a, par ailleurs, accusé les forces russes d’avoir utilisé des fours crématoires mobiles à Marioupol, afin de se débarrasser des corps. A l’heure actuelle, aucune autre instance n’est en mesure de corroborer ce bilan, qui demeure incertain, en raison de la situation sur place.
Vadym Boïtchenko a également assuré qu’environ 120 000 personnes se trouvaient encore dans la ville Marioupol, où elles manquent d’eau et de nourriture. Dans le même temps, environ 150 000 autres personnes ont pu quitter la ville par leurs propres moyens. D’après l’édile, 33 000 individus ont également été emmenés en Russie ou en territoire séparatiste. Le gouvernement ukrainien reproche à la Russie, depuis un certain nombre de semaines, de « déporter » des civils, tandis que Moscou dément toute contrainte et prétend procéder à « l’évacuation » de plusieurs centaines de milliers de personnes, relève Le Monde.
Le chef de la Douma veut déchoir les « traîtres » de leur nationalité
Le président de la chambre basse du Parlement russe a proposé ce lundi de déchoir de leur nationalité les « traîtres » opposés à l’offensive en Ukraine, relaye France 24. Il a ainsi pris en exemple une journaliste qui avait brandi une pancarte contre l’intervention. Cette dernière a depuis été recrutée par le quotidien allemand Die Welt en tant que correspondante « freelance », relate BFM TV. Elle écrira notamment sur l’Ukraine et la Russie.
« La vaste majorité de nos concitoyens soutiennent l’opération militaire spéciale en Ukraine, ils comprennent sa nécessité pour la sécurité de notre pays et de notre nation. Mais il y a aussi ceux qui se comportent avec lâcheté, avec traîtrise », a estimé le chef de la Douma, Viatcheslav Volodine. « Hélas, pour de tels citoyens de la Fédération de Russie, il n’existe pas de procédure de déchéance de la citoyenneté et d’interdiction d’entrer dans notre pays. Mais peut-être que ce serait bien », a-t-il ensuite argué sur sa chaîne Telegram.
Des gendarmes français en Ukraine
Des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, afin d’assister leurs homologues ukrainiens « dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev », a fait savoir ce lundi l’ambassadeur de France en Ukraine, Etienne de Poncins, dont les propos sont cités par Le Monde. Il s’agit de la « première » unité étrangère « à apporter une telle aide », a-t-il ensuite assuré.
Marioupol : les séparatistes pro-russes disent avoir conquis la zone du port
Lundi 11 avril, alors que les forces ukrainiennes se préparaient à la chute de Marioupol, port stratégique du sud-est de l’Ukraine assiégé depuis désormais plus de quarante jours, les séparatistes ont assuré avoir conquis la zone, rapporte BFM TV.
« Concernant le port de Marioupol, il est déjà sous notre contrôle », a fait savoir Denis Pouchiline, le chef des séparatistes prorusses de Donetsk, dont les propos sont cités par des agences de presse russes. Le représentant de l’armée séparatiste, Edouard Bassourine, a quant à lui affirmé que les derniers défenseurs ukrainiens se concentraient désormais dans les immenses usines Azovstal et Azovmach.
La guerre pourrait diviser par deux la croissance du commerce mondial
La guerre en Ukraine pourrait faire plier de moitié la croissance du commerce mondial, d’après une analyse du Secrétariat de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) publiée ce lundi et citée par BFM TV. D’après ce document, la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1 et 3,7% cette année, alors que la croissance du commerce mondial devrait s’établir à un taux compris entre 2,4% et 3%. Pour rappel, en octobre dernier, l’OMC misait sur une hausse de 4,7%.
Une discussion « franche, ouverte et difficile » avec Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer a été reçu par Vladimir Poutine, ce lundi. Une première pour un dirigeant européen depuis le début de la guerre en Ukraine, indique France 24. « La discussion avec le président Poutine a été franche, ouverte et difficile », a détaillé Karl Nehammer dans un communiqué diffusé par son cabinet à la suite de la rencontre. « J’ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d’autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice », a ensuite fait savoir le chancelier autrichien.
Et de poursuivre, pour étayer son point de vue : « J’ai clairement fait comprendre au président russe l’urgence de mettre en place des couloirs humanitaires pour acheminer de l’eau comme de la nourriture, [mais aussi] d’évacuer les femmes, les enfants et les blessés des villes assiégées. » Concernant l’entretien, qui s’est déroulé au sein de la résidence Novo-Ogaryovo, à proximité de Moscou, le chancelier autrichien a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait « pas d’une visite amicale », précisent nos confrères.
Moscou « ira en justice » si le pays est déclaré en défaut
Si elle est déclarée en défaut de paiement par l’Occident, la Russie entamera une procédure judiciaire, a fait savoir ce lundi le ministre des Finances, Anton Silouanov, alors que le spectre de défauts en cascade de groupes privés russes se profile à l’horizon. « Nous irons en justice, car nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour nous assurer que les investisseurs reçoivent leurs paiements, a confié le ministre au journal Izvestia, comme le relaye 20Minutes. Nous présenterons au tribunal nos factures confirmant nos efforts pour payer à la fois en devises étrangères et en roubles. » A savoir que l’agence de notation financière S & P Global Ratings a abaissé, samedi 9 avril, la note de la Russie pour ses paiements en devises étrangères au niveau de « défaut de paiement sélectif ». Et cela, après que Moscou eut réglé en roubles, la semaine dernière, une dette en dollars.
Borrell accuse Moscou de « provoquer la faim dans le monde »
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a accusé ce lundi la Russie de « provoquer la faim dans le monde » avec l’offensive menée en Ukraine, relaye BFM TV. Et cela, en détruisant les stocks de blé et en empêchant de les exporter. « Ils provoquent la pénurie. Ils bombardent des villes ukrainiennes et provoquent la faim dans le monde », a fustigé le responsable espagnol, à la fin d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères organisée à Luxembourg.
L’UE va « intensifier ses livraisons d’armes »
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis ce lundi à Bruxelles, ont convenu d’augmenter les livraisons d’armes à l’Ukraine. L’annonce a été faite par la chef de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, comme l’indique France 24. « La sécurité des Ukrainiens ne pourra être défendue qu’avec des armes, a jugé la ministre. C’est pourquoi, nous, membres de l’Union européenne, en tant qu’amis du peuple ukrainien, allons intensifier nos livraisons d’armes. »
Les chemins de fer russes JSC jugés en défaut de paiement
D’après le journal Bloomberg, les chemins de fer russes JSC n’ont pas été en mesure d’effectuer de paiements sur les euro-obligations en francs suisses à leurs investisseurs en raison des sanctions internationales.
L’ONU réclame des enquêtes sur les violences faites aux femmes
Un certain nombre de responsables de l’ONU ont réclamé ce lundi l’ouverture d’enquêtes sur les violences faites aux femmes, dans le cadre de la guerre menée par la Russie en Ukraine, mais également sur la protection des enfants dans le conflit, observe BFM TV. Des demandes qui ont été faites à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité initiée par les Etats-Unis et l’Albanie. Ces responsables ont également demandé avec insistance l’arrêt de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Cette guerre doit s’arrêter. Maintenant », a martelé Sima Bahous, directrice de l’agence onusienne ONU Femmes. Même son de cloche du côté de Manuel Fontaine, directeur des programmes d’urgence de l’Unicef : « Il est temps de mettre un terme à cette guerre, les enfants d’Ukraine ne peuvent pas se permettre d’attendre. » Après quoi, Sima Bahous a renchéri en ces termes : « Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles. […] Ces allégations doivent faire l’objet d’une enquête indépendante pour garantir justice et mise en responsabilité. »
La rencontre entre Poutine et le chancelier autrichien a commencé
La rencontre entre le chancelier autrichien, Karl Nehammer, et Vladimir Poutine, le dirigeant russe, a commencé ce lundi après-midi, peu avant 15h30 (heure de Paris), indique BFM TV. Au cours de cet échange, le chancelier va s’efforcer d’obtenir des corridors humanitaires en Ukraine, de la part de Vladimir Poutine. Toutefois, il n’attend « pas de miracle ».
Aucune pause des opérations en Ukraine
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait savoir ce lundi que la Russie ne suspendrait pas son « opération militaire spéciale » en Ukraine avant la prochaine session de pourparlers entre Moscou et Kiev, relaye France 24. Par ailleurs, il a dit ne voir aucune raison d’arrêter les discussions avec l’Ukraine.
Croatie : expulsion de 24 diplomates et personnels de l’ambassade russe
La Croatie a décidé d’expulser vingt-quatre diplomates et personnels de l’ambassade russe, nous apprend 20Minutes ce lundi. Le ministère croate des Affaires étrangères n’a pas fourni d’autres précisions, se limitant à dire que l’ambassade russe à Zagreb aurait désormais la même taille que celle de Croatie à Moscou.
L’armée ukrainienne s’attend à une offensive dans l’Est
« Selon nos informations, l’ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l’Est. L’attaque aura lieu très prochainement », a mis en garde ce lundi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik, comme le relate 20Minutes.
UE : vers une aide de 2,5 millions d’euros pour enquêter sur des crimes de guerre
Trois pays de l’Union européenne, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède, se sont engagés ce lundi à verser au total près de 2,5 millions d’euros afin d’aider la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur des crimes de guerre présumés en Ukraine. Dans le détail, les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Luxembourg, se sont entretenus au cours de la matinée avec le procureur de la CPI, Karim Khan, indique BFM TV. Ce dernier a ouvert des enquêtes le 3 mars, peu après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Il est crucial de préserver toutes les preuves dès maintenant, pour pouvoir juger ces crimes », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts), au moment d’annoncer que Berlin avait fourni une aide supplémentaire à hauteur d’un million d’euros à la CPI, « il y a quelques jours ». A savoir que son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, a lui aussi annoncé une aide d’un million d’euros pour la Cour basée à La Haye. La ministre suédoise, Ann Linde, a fait savoir que Stockholm fournirait cinq millions de couronnes, c’est-à-dire 485 000 euros, supplémentaires.
5600 enquêtes ouvertes par l’Ukraine
Comme le rappelle BFM TV, Paris avait annoncé, le 5 avril, « une contribution financière exceptionnelle de 490 000 euros » aux travaux de la CPI, mais aussi « anticipé le versement de sa contribution annuelle qui s’élève à 13 millions euros » ; et cela avant de proposer également de mettre à disposition de la Cour deux magistrats et dix gendarmes. La semaine dernière, l’Union européenne a annoncé l’octroi de 7,5 millions d’euros (autrement dit 8,2 millions de dollars) à la formation des procureurs ukrainiens, pour les enquêtes sur de possibles crimes de guerre. Enfin, dimanche 10 avril, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a expliqué que son pays avait ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre présumés depuis le début de la guerre.
Plus de 44 000 réfugiés de plus, depuis le 10 avril
Dimanche 10 avril, quelque 44 000 réfugiés ukrainiens supplémentaires sont venus s’ajouter aux plus de 4,5 millions qui ont d’ores et déjà fui leur pays depuis le début de la guerre en Ukraine, avec l’offensive ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, d’après les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), cités par France 24.
L’Ukraine se prépare à « une ultime bataille » à Marioupol
L’armée ukrainienne a indiqué se préparer à « une ultime bataille » dans port de Marioupol, relaie BFM TV. La ville du sud-est de l’Ukraine est assiégée par l’armée russe depuis des semaines.
« Marioupol a été détruite », selon Zelensky
Le président Ukrainien s’est exprimé devant le Parlement coréen ce lundi 11 avril. Volodymyr Zelensky a fait part de la situation chaotique à Marioupol, ville assiégée par l’armée russe. « Marioupol a été détruite, il y a des dizaines de milliers de morts, mais malgré cela, les Russes ne cessent pas leur offensive », a-t-il déploré, comme le relaie TF1 Info. Avant d’indiquer qu’au moins « 300 hôpitaux » ont été détruits depuis le début de la guerre.
Une gare visée par des bombardements
Le président de la compagnie ferroviaire publique ukrainienne, Oleksandr Kamyshin, a déclaré qu’une gare avait été visée par des bombardements de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine, relate TF1 Info. « Il n’y a aucune victime, ni parmi les civils, ni parmi les cheminots », a-t-il toutefois indiqué, précisant que cinq locomotives ont été endommagées.
Société Générale arrête ses activités en Russie
Dans un communiqué publié ce lundi 11 avril que relaie TF1 Info, Société Générale a annoncé « cesser ses activités » de banque et d’assurance en Russie. La firme française compte se séparer de ses filiales d’assurance présentes dans le pays dirigé par Vladimir Poutine, et retirer sa participation dans la banque russe Rosbank. Après cette initiative, Société Générale devrait connaître une perte de 3,1 milliards d’euros.
Moscou prévoit des « opérations de plus grande envergure », selon Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a alerté que Moscou préparait des « opérations de plus grande envergure » dans l’est de l’Ukraine. Dans un discours télévisé, dans la soirée du dimanche 10 avril, le chef de l’Etat a également déclaré, comme le relaie TF1 Info : « La semaine prochaine ne sera pas moins importante que celle-ci ou que les précédentes. Elle sera tout aussi tendue. »
Le chancelier autrichien à Moscou
Le chancelier autrichien, Karl Nehammer se rend, ce lundi 11 avril, à Moscou, relaie BFM TV. Il est le premier dirigeant européen à faire cette démarche depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février.
Au 47e jour de guerre en Ukraine, les combats continuent. D’après le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, des « opérations de plus grande envergure » se préparent dans l’est du pays ce lundi 11 avril. La veille, l’Ukraine s’était montrée prête à une « grande bataille » dans cette région. Kiev a par ailleurs ouvert 5 600 enquêtes pour crimes de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion russe. Une initiative qui intervient notamment après les exactions commises à Boutcha et l’attaque contre la gare de Kramatorsk.
New York Times - World
Political Turmoil in Pakistan
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Pakistan Closes a Chaotic Political Chapter. It May Not Be the Climax.
After Imran Khan’s ouster as prime minister, the legacy of his time in office is a continued military dominance of public affairs and deep polarization that could turn violent.
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By Christina Goldbaum and Salman Masood
ISLAMABAD, Pakistan — In the last hours before the midnight deadline for a no-confidence motion in Pakistan’s Parliament, the capital was on the brink.
Prime Minister Imran Khan’s allies in Parliament had spent the day Saturday working for any delay they could, filibustering with angry speeches denouncing the opposition as traitors. Around government buildings, military troops were put on alert and prison vans were deployed.
Reports of escalating tensions between Mr. Khan and top military leaders stoked fears of further turmoil and prompted a wave of denials from both camps. As midnight neared, a pre-emptive petition was filed in Pakistan’s high court to try to block any effort by Mr. Khan to fire the country’s powerful army chief, Gen. Qamar Javed Bajwa, court filings show.
In the end, Mr. Khan was still pushed out by a majority no-confidence vote. On Sunday, many observers expressed relief that the crisis did not end in a military intervention after a week that was notably tense even by the standards of Pakistan’s tumultuous political history.
Mr. Khan had fought bitterly for his political survival after key military leaders appeared to withdraw their support for his government, and after a group of lawmakers that included some defectors from the prime minister’s coalition moved to remove him from office.
Mr. Khan, a populist leader and former cricket star, denounced his political opponents as traitors conspiring with American officials to oust him from power, a claim denied both within Pakistan and the United States. He rallied tens of thousands to the streets in a pointed reminder of his past as an opposition leader who could paralyze the capital with mass unrest. And he defied the Constitution to dissolve Parliament and block the no-confidence vote — a move Pakistan’s Supreme Court later overturned.
But even in a moment hailed by some as a triumph for Pakistan’s fragile democratic institutions, the crisis offered a stark reminder that in the country’s deeply compromised political system, powerful military leaders still hold the reins.
Many politicians accuse the military of easing Mr. Khan into the prime minister’s post in 2018, saying that the security forces winnowed the opposition in a campaign of coercion and intimidation. Military officials have denied those accusations, as have Mr. Khan and his aides.
But after Mr. Khan veered from military leaders’ foreign policy priorities and clashed with them over major military appointments, they helped orchestrate his fall, analysts say.
“This fits into the larger historical arc of a civilian government losing favor with the establishment, that is Pakistan’s military, and that leads to their ouster from office,” said Madiha Afzal, a fellow at the Brookings Institution. “Just the mechanisms through which things are happening now are different because of constitutional changes made over the years to guard against the establishment.”
Now, there is the prospect of more turmoil as Pakistan heads into highly contentious elections in the coming months, with its parties even more bitterly polarized.
Through Pakistan’s 75-year history as an independent nation, the military has seized power in three coups, often profoundly changing the country’s political norms. But Mr. Khan’s bid to remain in office was the first time a civilian leader had openly violated the Constitution for his own political gain, analysts say. And during his time in office, he increasingly used the country’s institutions to harass his opponents and critics — especially journalists.
“Even people who might have been sympathetic to Imran have seen the constitutional vandalism and the chaos caused by last week,” said Cyril Almeida, a former editor and columnist at Dawn, a leading Pakistani newspaper. “Now, across the political spectrum, you have an understanding that the military’s interference in politics is undesirable.”
Some analysts saw Mr. Khan’s maneuvering as more evidence that the country’s political institutions remain vulnerable to abuse by elites. But even after the no-confidence vote, and his loss of the military’s public favor, he is still in the picture.
Many noted that military officials on Sunday went to pains to deny reports that Mr. Khan had sought to fire the army chief, or to discredit him further. And the former prime minister is widely expected to try to marshal his party loyalists — and there are many, still galvanized by his stated platform of fighting corruption and helping the poor — in elections expected this fall.
But at a time when Pakistan’s grave crises require at least some consensus to address, the coming campaign season has taken on the outlines of an existential ideological fight among political blocs.
Pakistan is grappling with soaring inflation that has squeezed the poor and middle class alike. Its immense national debt poses a further drag on its sinking economy. Violent extremism is on the rise, with the return of militant attacks that plagued the country in past decades and continued impunity for Islamist movement leaders who seem to keep a grip on both justice and public discourse.
But on Sunday night, in a move seemingly kicking off Mr. Khan’s next election campaign, thousands of his supporters flooded the streets of Islamabad, where the tone was more about nationalism and division than about the issues.
Long lines of cars jammed the city’s main street. Supporters hoisted Mr. Khan’s party flags in the air and chanted, “Friends of America are traitors!” — an echo of Mr. Khan’s assertion that the United States had conspired with political opposition leaders to have him removed from office.
Large protests were also held in Lahore and Karachi as crowds turned out to support their ousted leader.
While the public support may not be enough to win Mr. Khan’s party a significant number of seats in the coming election, he still enjoys significant support within its ranks — opening the door for his possible return to the office of prime minister in the future after the top brass with which he is at odds retires.
For now, his charged rhetoric has left an already deeply polarized public even more divided.
“I’m more and more convinced that what we are seeing is not simply a change of government but a change of politics in Pakistan,” said Adil Najam, the dean of Boston University’s Pardee School of Global Studies. “This rhetoric of extreme personal attack, visceral hatred for the other and both sides calling each other traitors is going to define the structure of politics for many months and years to come.”
Ihsanullah Tipu Mehsud contributed reporting.
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France24 - Monde
Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Publié le : 08/04/2022 - 20:54
Cyrielle CABOT
Au moins trois personnes ont été tuées jeudi, lors d'une fusillade à Tel-Aviv. Il s'agit de la quatrième attaque meurtrière en Israël en moins de trois semaines. De quoi faire craindre une flambée de violences alors que le pays célèbre à la fois le ramadan et la Pâque juive.
Les rues de Tel-Aviv, en Israël, ont été le théâtre de scènes de chaos jeudi 7 avril. Un homme, un Palestinien originaire de Cisjordanie, a ouvert le feu dans la rue Dizengoff, en plein cœur de la ville, tuant au moins trois personnes. Il a finalement été tué par les forces de sécurité après une chasse à l'homme de plusieurs heures.
Cette attaque est la quatrième à survenir dans le pays en moins de trois semaines. La série noire a commencé le 22 mars lorsqu'un Bédouin d'origine israélienne a tué quatre personnes à l'arme blanche et à la voiture bélier dans la ville de Beer Sheva, dans le sud du pays. Le 27 mars, deux cousins Arabes israéliens ont ouvert le feu dans la ville côtière d'Hadera. Rapidement, les deux enquêtes mettent en avant des liens entre les assaillants et le groupe État islamique (OEI).
Les deux dernières attaques, le 29 mars en banlieue de Tel Aviv et jeudi, ont quant à elles été perpétrées par deux Palestiniens originaires de Jénine, en Cisjordanie occupée. Un territoire considéré comme un bastion des factions armées palestiniennes.
Au total, ces quatre attentats ont causé la mort d'au moins 14 personnes. Ce bilan en fait la pire vague d’attaques depuis l’intifada des couteaux, une série d’attaques à l’arme blanche qui a tué environ 270 personnes, Israéliens et Palestiniens, en 2015 et 2016.
Face à ces violences, le gouvernement de Naftali Bennett a répondu avec fermeté annonçant, vendredi, donner "carte blanche" aux forces de sécurité pour "vaincre" cette "nouvelle vague de terreur".
Hugh Lovatt, spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des relations extérieures, situé à Londres, revient pour France 24 sur l'origine de ces attaques. Selon lui, elles s'inscrivent dans un "cycle de violences" en cours depuis des années dans la région.
France 24 : comment expliquez vous la multiplication des attaques depuis trois semaines en Israël ?
Hugh Lovatt : il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette situation et il est assez difficile, à ce stade, de déterminer si l'un d'eux a été prédominant. Vraisemblablement, il s'agit d'une combinaison de raisons individuelles, locales et religieuses.
L'attaque du 22 mars a été perpétrée par un Bédouin israélien dans la région du Néguev. Or, cette zone est le théâtre d'un conflit avec le gouvernement depuis plusieurs mois. Les Bédouins y réclament la reconnaissance de certains villages que l'État voudrait déplacer. Impossible de savoir ce qui a été vraiment déclencheur, mais ce contexte joue certainement un rôle.
De même, il est difficile d'établir les motivations précises des assaillants Palestiniens mais les causes de leur colère peuvent être multiples : la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et on dénombre une quinzaine de Palestiniens tués dans diverses circonstances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie, depuis le début de l'année. De plus, les assaillants sont originaires de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, un bastion de la résistance. Les attaques répétées des forces israéliennes y ont forcément un impact sur l'opinion publique. Si on y ajoute un facteur individuel - être humilié en passant la frontière ou se voir refuser l'accès quelque part par exemple - cela peut mettre le feu aux poudres.
À Beer Sheva et Hadera, les assaillants sont liés au groupe État islamique. Pourtant la dernière attaque revendiquée par le groupe dans la région remonte à 2017. Que représente-t-il aujourd'hui dans la région et est-ce que cela peut laisser présager une résurgence ?
En réalité, les assaillants en question sont des individus radicalisés qui sont inspirés par l'idéologie du groupe État islamique et qui s'identifient à ce mouvement. Mais d'après les différents éléments dont nous disposons, ils n'ont bénéficié d'aucune aide extérieure. Donc, non, je ne vois pas ces attaques comme une preuve d'une résurgence de l'OEI dans la région.
Il faut savoir que le groupe n'est pas totalement absent dans la région, mais il est un acteur très marginal. Il est d'ailleurs complètement exclu que ces attaques soient le résultat d'une alliance quelconque entre l'OEI et des mouvements palestiniens. Pour cause, les groupes palestiniens n'ont aucun intérêt à voir l'OEI émerger dans la région. Du côté du Hamas, c'est la même chose. L'OEI est considérée comme une force ennemie.
En bref, tous - Israël, autorités palestiniennes et Hamas - travaillent pour lutter contre une expansion de l'OEI dans la région. Le seul endroit où le groupe islamiste peut trouver des alliés, c'est à Gaza, et cela reste très limité.
Le gouvernement de Naftali Bennett a perdu sa majorité au parlement, la Knesset, mercredi. Ces différentes attaques pourraient-elles favoriser un retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir ?
Bien sûr. Déjà parce que cette série d'attaques va clairement prendre de l'importance dans l'opinion publique. D'autant plus que celle de jeudi a eu lieu en plein centre-ville de Tel-Aviv, dans une artère très fréquentée, une veille de week-end.
Il faut se souvenir que, pendant les douze ans où il a été au pouvoir, Benjamin Netanyahu s'est toujours positionné comme un protecteur de l'État israélien et il s'est souvent vanté de ses atouts sécuritaires. Par effet ricochet, ces attaques donnent donc l'impression d'une défaillance sécuritaire pour la coalition Naftali Bennett. On sait que d'autres députés de la coalition de Bennett hésitent à changer de camp. Ces événements peuvent donc leur donner l'impulsion. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si ce dernier a réagi très fermement vendredi, en donnant carte blanche aux forces de sécurité.
En 2021, des heurts en cette période du ramadan avaient entraîné onze jours de guerre entre le Hamas et Israël. Craignez-vous que ces attaques entraînent une nouvelle escalade de tensions dans la région ?
Selon moi, ces attaques ne sont pas surprenantes. Elles s'inscrivent dans un cycle de violences qui est en cours depuis des années où les attentats arrivent par vagues et la tension retombe d'elle-même au bout de quelques semaines. C'est juste une preuve que le statu quo régional ne fonctionne pas sur le long terme.
Dans ce cas précis, tout est effectivement aussi exacerbé par l'arrivée de la période du ramadan, un moment toujours propice aux tensions. Mais selon moi, le danger principal est que ces attaques en entraînent d'autres, dans une sorte de mimétisme terroriste, jusqu'à ce que la situation s'apaise d'elle-même.
L'an dernier, le Hamas s'était lancé dans la guerre car il voulait justement sortir de ce statu quo. Cette fois-ci, il n'a aucune volonté d'escalade, il est affaibli et stratégiquement perdu. Certes, lui et le Jihad islamique ont salué l'attaque de jeudi, mais ils sont globalement restés en retrait. Et Mahmoud Abbas a, lui, condamné les attaques, ce qui est un fait rare.
Cependant, la réponse sécuritaire de Naftali Bennett m'inquiète. Il a décidé de limiter les déplacements entre la Cisjordanie et Israël. S'il va encore plus loin, et leur interdit l'accès à la mosquée Al-Aqsa en pleine période de ramadan, cela pourrait en revanche accentuer les tensions régionales et mettre le feu aux poudres.
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En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement
Israël : au moins deux morts dans une nouvelle attaque armée à Tel-Aviv, le tireur abattu
Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
BBC
Sir David Amess: Man found guilty of murdering MP
An IS fanatic has been found guilty of murdering Sir David Amess MP.
The Southend West MP was stabbed more than 20 times during a constituency surgery in Leigh-on-Sea, Essex on 15 October 2021.
A jury at the Old Bailey took just 18 minutes to convict Ali Harbi Ali of murder and preparing acts of terrorism.
The 26-year-old from Kentish Town, north London, had denied the charges and claimed he targeted the MP over his vote for airstrikes on Syria.
Sir David's family sat in court just a short distance from Ali as the verdicts were delivered.
The judge, Mr Justice Sweeney, said Ali, who refused to stand up in the dock on "religious grounds", will be sentenced on Wednesday.
Before being sent out, the judge told the jury the defendant had no legal defence for killing the Conservative MP.
Following the verdicts, Prime Minister Boris Johnson tweeted that Sir David was "a beloved colleague, public servant and friend", adding that his thoughts were with his family.
Sir David Amess was a beloved colleague, public servant and friend who championed the city of Southend in everything he did. My thoughts today remain with Julia, the Amess family and all those who knew and loved him.
Ali stabbed Sir David, 69, after tricking his way into a meeting by pretending to be an NHS employee moving to the area.
During the trial, jurors heard how he had also scoped out and planned attacks on other MPs, including cabinet minister Michael Gove who he believed was "a harm to Muslims".
He drew up plans to get close to the Levelling Up Secretary which he abandoned after he split from his wife and left the family home, the jury heard.
The court heard the defendant was still determined to carry out an attack and scouted the office of Finchley MP Mike Freer and carried out online research on other MPs, including Labour leader Sir Keir Starmer.
He chose Sir David after a search on Twitter showed he was due to hold a constituency surgery.
The trial heard Ali was a "model student" but had become self-radicalised in 2014, dropping out of university and abandoning ambitions of a medical career.
He was referred to the government's Prevent strategy to counter radicalisation, but continued plotting in secret.
In evidence, Ali told the court he wanted to travel to Syria to join the self-styled Islamic State but it was too "difficult" so he decided to "help Muslims here" instead.
He said he had no regrets or shame about killing Sir David, telling the court: "If I thought I did anything wrong, I wouldn't have done it".
Ali said: "I felt like one minute I was sat down at the table talking to him and the next he was, sort of, dead.
"But, yeah, it's probably one of the strangest days... of my life now, you know?"
The court heard the defendant had planned to die as a "martyr", assuming he would be shot by police.
After the stabbing, witnesses described how he waved the knife around and threatened Sir David's staff and members of the public.
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He was detained by two plain-clothed officers from Essex Police, the first on the scene, who were armed only with batons and incapacitant spray.
In video shown to the jury, officers were heard shouting "drop the knife" while the defendant was on the phone to his sister.
He told jurors he dropped the weapon when he realised the officers - PC Ryan Curtis and PC Scott James - were unarmed.
Both officers have received Essex Police's highest accolade, the Merit Star, for their bravery.
Recalling when they arrived at the scene, PC James said: "We couldn't stand outside if there was a chance other people were getting attacked, and we also wanted to get paramedics inside the building as soon as possible.
"Our biggest fear that day was that there were other defenceless people inside with Sir David waiting for the police to come through the door - so any fears we had were put to one side."
Det Ch Supt Dominic Murphy, head of operations for the Met Police's Counter Terrorism Command, said: "Sir David's family have been left utterly devastated, but they have shown remarkable courage and dignity throughout the investigation and this trial.
"Following the murder, our officers worked extremely hard and at pace to firstly ensure there was no existing threat linked to the attacker, and then to put together a compelling package of evidence which showed his extremist mind-set, and the lengths he went to in order to plan and commit the attack."
Sir David was killed five years after Batley and Spen MP Jo Cox was murdered in her constituency.
Her widower Brendan Cox said on Twitter: "The terrorist will rot in jail and die in ignominy. David's name will be remembered, especially by the people of Southend who he served."
Jo Cox's sister Kim Leadbeater, the current MP for Batley and Spen, told the BBC there were "two things that really need to be looked at", including ensuring the country had a "free and open society and democracy" and "also how we make sure people elected to public office feel safe to do their jobs".
Find BBC News: East of England on Facebook, Instagram and Twitter. If you have a story suggestion email eastofenglandnews@bbc.co.uk
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France24 - Monde
Le journaliste et Nobel de la paix Dmitri Mouratov, la résistance à tout prix face au Kremlin
Publié le : 08/04/2022 - 16:26
Stéphanie TROUILLARD
Suivre
Le journaliste russe Dmitri Mouratov a annoncé avoir été attaqué, jeudi, par un inconnu l'ayant aspergé d'un produit rouge dans un train. Prix Nobel de la paix 2021, le rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta avait récemment annoncé mettre aux enchères sa médaille en faveur des réfugiés ukrainiens. Malgré les menaces, il se bat depuis les années 90 pour la défense de la liberté de la presse dans son pays.
Le visage et le t-shirt maculés de peinture rouge. Le journaliste russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, s'est photographié dans les toilettes du train dans lequel il se trouvait, jeudi 7 avril.
"Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train", a annoncé le journal sur sa chaîne Telegram cliché à l'appui.
"Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de trente minutes. Je vais essayer de me laver", a également expliqué Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix 2021, cité dans cette publication. "Il [l'agresseur, NDLR ] a crié 'Mouratov, c'est pour nos gars'", a-t-il ajouté.
❗️Неизвестный напал на главреда «Новой газеты» и лауреата Нобелевской премии мира Дмитрия Муратова прямо в вагоне поезда pic.twitter.com/xrhR62zJts
April 7, 2022Une deuxième photo accompagnant ce message montre un compartiment de train couchette éclaboussé par une grande quantité de liquide de couleur rouge sang. "Mouratov a obtenu les premiers soins médicaux et a pris son train pour aller voir sa mère (...). Nous recherchons le criminel qui a fait ça", a également déclaré sur Twitter Kirill Martinov, l'ancien adjoint de Dmitri Mouratov. La police a indiqué avoir ouvert une enquête et rechercher deux hommes pour cette attaque, selon l'agence TASS.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé sur Twitter un acte "inacceptable" et "une nouvelle attaque envers la sécurité des journalistes et la liberté d'informer en Russie". "L'UE continuera de soutenir le journalisme indépendant russe", a-t-il affirmé. Comme en écho, les journalistes de la publication exilés à l'étranger ont annoncé, jeudi, le lancement d'une nouvelle publication Novaïa Gazeta Europe en plusieurs langues, dirigée par Kirill Martinov, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une filiale du journal d'origine mais bien d'une initiative indépendante.
Nobel Peace Price laureate & @novaya_gazeta chief editor Dmitry Muratov was attacked in Moscow. This is completely unacceptable and yet another assault on safety of journalists and media freedom in #Russia. The EU will continue supporting Russian independent journalism.
April 7, 2022"Les conditions d'une censure militaire"
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias russes sont en effet de plus en plus muselés par le Kremlin. Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta avait ainsi annoncé, fin mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie, après avoir reçu un deuxième avertissement du gendarme des télécoms russe, Roskomnadzor, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".
"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres", avait écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours "dans les conditions d'une censure militaire". Depuis le début de l'invasion, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie. En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit.
Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité. Dmitri Mouratov n'avait pas hésité à annoncer, le 22 mars dernier, qu'il souhaitait mettre aux enchères sa médaille de prix Nobel au profit des réfugiés ukrainiens. Le rédacteur en chef avait indiqué dans un communiqué qu'il voulait ainsi aider "les civils réfugiés, les enfants blessés et ceux malades qui ont besoin d'un traitement urgent".
Informer malgré les risques
À 60 ans, Dmitri Mouratov est une immense figure du journalisme russe. Né en 1961 à Samara, dans le sud-est de la Russie, il obtient son premier poste dans un journal dans les années 80 après avoir servi dans l'armée. Il découvre sa vocation de journaliste en travaillant à la pige pour quelques publications locales pendant ses études de philologie à l'Université d'État de Moscou.
Après avoir fait ses armes au sein du quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, il participe, en 1993, à la fondation de Novaïa Gazeta, avec notamment le soutien financier du dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, lui-même prix Nobel de la paix. Sous la houlette de Dmitri Mouratov, Novaïa Gazeta, qu'il dirige de façon quasi continue depuis 1995, s'impose en machine à scoops.
Corruption, affaires impliquant le pouvoir : ce journal se penche sur tous les thèmes délicats, y compris ceux qui, avec l'arrivée à la présidence de Vladimir Poutine en 2000, deviennent inabordables pour les autres médias, notamment la guerre en Tchétchénie. Plus récemment, Novaïa Gazeta a enquêté sur les mystérieux mercenaires du groupe Wagner, des soldats de l'ombre de la Russie, ou la répression des homosexuels en Tchétchénie, s'attirant les foudres du dirigeant de cette république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov, connu pour sa brutalité.
Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la guerre sanglante du Kremlin en Tchétchénie et assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble. Les commanditaires de ce crime n'ont toujours pas été identifiés. Ébranlé par ce meurtre, Dmitri Mouratov avait envisagé de fermer le journal, qui lui semblait "dangereux pour la vie des gens". Mais face à la détermination de sa rédaction, il avait finalement décidé de continuer.
Un prix Nobel de la paix
Ce travail d'investigation a aussi valu à la rédaction de Novaïa Gazeta plus de soixante récompenses, dont le prix Pulitzer. Dmitri Mouratov a surtout reçu, en octobre dernier, le prix Nobel de la paix aux côtés de la journaliste philippine Maria Ressa pour "leur combat courageux pour la liberté d'expression".
[A LA UNE A 18H] Le prix Nobel de la paix a récompensé deux journalistes d'investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, consécration d'une liberté de la presse menacée de toutes parts dans ces pays et au-delà #AFP pic.twitter.com/RiKIlLQfA4
October 8, 2021Ironie du sort, le Kremlin avait salué à cette occasion le "courage" et le "talent" de Dmitri Mouratov. "Nous pouvons féliciter Dmitri Mouratov. Il travaille en continu en suivant ses idéaux, en les conservant. Il est talentueux et courageux", avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Lors de son discours de réception du Nobel, prononcé le 10 décembre, le rédacteur en chef avait pour sa part dédié son prix à Novaïa Gazeta et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. "Ce prix est également destiné aux collègues vivants, à la communauté qui remplit son devoir professionnel", avait-il insisté.
"Nous grognons et mordons. Nous avons des crocs et une poigne. Mais nous sommes la condition du mouvement en avant. Nous sommes l'antidote contre la tyrannie", avait-il clamé avant de conclure : "Je veux que les journalistes meurent vieux".
Avec AFP
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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Kiev a ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre
La guerre en Ukraine se poursuit, au 46e jour de l’offensive russe. Dimanche 10 avril, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a fait savoir sur la chaîne britannique Sky News que Kiev avait ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion russe. Après avoir qualifié le dirigeant russe, Vladimir Poutine, de « principal criminel de guerre du XXIe siècle », la procureure générale ukrainienne a donc affirmé avoir identifié 5600 cas de crimes de guerre présumés, ainsi que 500 criminels de guerre russes. Par ailleurs, elle a notamment pris en exemple l’attaque qui a récemment visé la gare de Kramatorsk (dans l’est du pays), et dans laquelle 52 civils, dont cinq enfants, ont perdu la vie dans une frappe attribuée à un missile russe.
Des fosses communes dans une forêt près de Chernihiv
Le Centre for Information Resilience a mené une enquête et confirmé la découverte d’un certain nombre de fosses communes dans une forêt près de Chernihiv, en Ukraine, relaye 20Minutes.
Karl Nehammer va rencontrer Vladimir Poutine
Le chancelier autrichien Karl Nehammer va devenir ce lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine, à Moscou, depuis le début de l’invasion russe. L’annonce a été faite ce dimanche par la chancellerie, relaye BFM TV. « Il y va en ayant informé Berlin, Bruxelles et le président ukrainien Volodymyr Zelensky » afin d’encourager le dialogue, a indiqué un porte-parole du chancelier qui était ce samedi en Ukraine.
Un convoi russe se dirige vers le Donbass
Sur des images satellites de Maxar datant du vendredi 8 avril et publiées ce samedi, on distingue un convoi militaire russe qui s’étend sur 13 kilomètres près de Kharkiv et se dirige vers le Donbass, où Moscou concentre ses efforts, note 20Minutes.
Une réunion virtuelle entre Joe Biden et Narendra Modi
Le conflit en Ukraine sera au menu d’un échange virtuel entre le dirigeant américain Joe Biden et le Premier ministre indien, Narendra Modi, lundi 11 avril, a fait savoir ce dimanche la Maison Blanche, comme l’indique France 24. Le président américain évoquera « les conséquences de la guerre brutale de la Russie contre l’Ukraine et comment atténuer son impact déstabilisant sur l’approvisionnement alimentaire mondial et le marché des matières premières », a précisé sa porte-parole, Jen Psaki. A savoir que les deux leaders n’étaient pas parvenus à une condamnation commune de l’invasion russe à l’occasion de leur dernier échange, début mars, qui s’était déroulé dans le cadre d’une réunion de l’alliance dite du « Quad ». Celle-ci réunit les Etats-Unis, l’Inde, l’Australie et le Japon. Jusqu’à présent, l’Inde a refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies, tout en se disant « profondément troublée » par les « meurtres » de civils à Boutcha, en Ukraine.
2200 Ukrainiens en âge de combattre arrêtés alors qu’ils s’efforçaient de fuir
Au début de l’offensive russe, le gouvernement ukrainien a déclenché la loi martiale dans le pays. Celle-ci interdit aux hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans de quitter l’Ukraine afin de rester combattre. Ce dimanche, l’agence des gardes-frontières ukrainiens a fait savoir qu’environ 2200 Ukrainiens en âge de combattre avaient été arrêtés alors qu’ils s’efforçaient de quitter le pays, relaye BFM TV.
Ne pas avoir intégré l’Ukraine à l’Otan en 2008 ? Une « erreur stratégique »
Ce dimanche, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a estimé que la décision de l’Allemagne et de la France de ne pas avoir autorisé l’Ukraine à rejoindre l’Otan en 2008 était une « erreur stratégique ». « L’erreur stratégique commise en 2008 par l’Allemagne et la France, qui ont rejeté les efforts des Etats-Unis et d’autres alliés pour faire adhérer l’Ukraine, est une erreur que nous payons, a-t-il déclaré sur NBC. Ce n’est pas l’Allemagne ou la France qui paient le prix de cette erreur, c’est l’Ukraine. Si nous étions membres de l’Otan, cette guerre n’aurait pas lieu. » Et de conclure : « L’Ukraine a gagné la bataille pour Kiev. Maintenant, une autre bataille s’annonce. »
Allemagne : manifestations contre la russophobie
Un certain nombre de rassemblements prorusses se sont tenus au cours du week-end en Allemagne, à l’initiative de l’importante communauté russophone du pays, qui juge être victime de discriminations depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, indique 20Minutes. Ce dimanche, environ 600 personnes brandissant des drapeaux tricolores russes se sont réunies dans le centre de Francfort, scandant les mots : « Contre la haine et le harcèlement. » Par ailleurs, à Hanovre, où les protestataires prorusses ont organisé un convoi de voitures en file indienne sous étroite surveillance policière, une contre-manifestation a rassemblé 3 500 individus sous le slogan « Soutenir l’Ukraine ! », d’après la police. La veille, à Lübeck, les forces de l’ordre avaient stoppé un convoi similaire d’une soixantaine de véhicules à cause « d’infractions à la législation », parmi lesquelles « le soutien affiché à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ainsi que l’utilisation de symboles interdits », a précisé la police locale.
Kiev : plus de 1200 corps découverts dans la région de Kiev
D’après Iryna Venediktova, procureure générale d’Ukraine, plus de 1200 corps ont été découverts dans la région de Kiev. Elle l’a fait savoir à la chaîne britannique Sky News, comme le relaye BFM TV ce dimanche. « A ce jour, nous avons 1222 personnes tuées seulement pour la région de Kiev », a indiqué Iryna Venediktova.
Les commerces de Kiev rouvrent progressivement
Après le retrait des forces russes de la région de Kiev, les commerces de la capitale ukrainienne commencent à rouvrir leurs portes progressivement, note Le Figaro. Désormais, sont ouverts 900 épiceries, 460 cafés, 535 ateliers de réparation automobile, 35 marchés alimentaires, 55 boulangeries, ainsi que 75 magasins de vêtements et de chaussures, d’après les chiffres de l’administration municipale, relayés par The Kyiv Independent.
Les soldats russes accusés d’avoir volé des substances radioactives
Dans une publication partagée sur Facebook, l’agence ukrainienne en charge de la zone d’exclusion de Tchernobyl a déclaré, ce dimanche, que les soldats russes, qui ont occupé l’ex-centrale dès le 24 février, puis qui se sont retirés, avaient volé des substances radioactives mortelles, relate BFM TV. Dans le détail, plus de 133 substances auraient été dérobées des laboratoires de la centrale.
L’aéroport de Dnipro « complètement détruit »
L’aéroport de Dnipro, grande ville située dans l’est de l’Ukraine, a été une nouvelle fois bombardé ce dimanche par les Russes. Désormais, il est « complètement détruit », a fait savoir le gouverneur régional, comme l’observe BFM TV. « Nouvelle attaque contre l’aéroport de Dnipro. Il n’en reste plus rien. L’aéroport lui-même et les infrastructures à proximité ont été détruits. Et les missiles continuent de voler », a indiqué sur Telegram Valentin Reznitchenko, le gouverneur régional. Avant de préciser : « On est en train de déterminer le nombre de victimes. »
L’UE va discuter d’un sixième paquet de sanctions
Ce lundi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE discuteront à Luxembourg d’un sixième paquet de sanctions contre Moscou, rapporte Le Figaro. Toutefois, l’arrêt des achats de pétrole et de gaz afin de cesser de financer l’effort de guerre russe continue de diviser les Vingt-Sept. « Nous venons d’imposer de lourdes sanctions à la Russie et nous sommes en train de préparer une sixième vague », a fait savoir ce vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’occasion de sa visite à Kiev, avec le chef de la diplomatie Josep Borrell.
Ce dernier a ensuite annoncé son intention de lancer lundi la discussion sur un embargo pétrolier, « mais une proposition formelle n’est pas sur la table », a admis vendredi un haut fonctionnaire européen. « L’unanimité est nécessaire pour l’adoption des sanctions. Or, on voit bien les dépendances vis-à-vis de la Russie dans plusieurs Etats membres », a-t-il ensuite argué. Avant de conclure : « On ne va pas présenter quelque chose qui ne passera pas. Les propositions doivent être faites au moment opportun. »
Kharkiv et sa banlieue bombardées 66 fois en 24 heures
Le gouverneur régional de Kharkiv, Oleg Sinegoubov, a fait savoir sur Facebook que des bombardements sur Kharkiv et sa banlieue, perpétrés ce dimanche, avaient fait au moins deux morts, relaye BFM TV. « L’armée russe continue de faire la guerre aux civils, faute de victoires sur le front » a-t-il fustigé. Oleg Sinegoubov a précisé ensuite que la ville et sa banlieue avaient été bombardées à 66 reprises en l’espace de 24 heures.
Deux corps retrouvés dans une bouche d’égout
Ce dimanche, deux corps ont été retrouvés dans une bouche d’égout d’une station-service sur une autoroute à l’extérieur de Kiev, à proximité de la localité de Bouzova qui a été sous occupation russe, selon des informations citées par 20Minutes. Les victimes semblaient être habillées en civils, mais d’après les habitants, elles pouvaient faire partie de la défense territoriale. D’après le témoignage d’un journaliste présent sur place, une femme s’est approchée de la scène du crime et a regardé à l’intérieur, avant de s’effondrer, après avoir identifié le corps grâce aux chaussures : « Mon fils, mon fils », a-t-elle crié, précisent nos confrères. Les forces de l’ordre ont isolé la scène avec des bandes et ont attendu les démineurs avant de récupérer les corps.
Le pape appelle à une « trêve de Pâques »
Le pape François a appelé ce dimanche à une « trêve de Pâques » en Ukraine « pour arriver à la paix à travers de véritables négociations », rapporte BFM TV. « Que débute une trêve de Pâques, mais pas pour recharger les armes et reprendre le combat. Non. Une trêve pour arriver à la paix à travers de véritables négociations », a-t-il déclaré, après avoir célébré en public la messe des Rameaux, au niveau de la place Saint-Pierre.
Plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays
D’après le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, indique BFM TV ce dimanche. Dans le détail, 4 503 954 réfugiés ont été recensés par le HCR. A savoir que l’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Environ 90% de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants, a précisé l’agence onusienne. Et à l’intérieur de l’Ukraine, l’ONU a estimé le nombre de déplacés à hauteur de 7,1 millions de personnes. Ainsi, ce sont donc plus de 11 millions de personnes, c’est-à-dire plus d’un quart de la population, qui ont été forcées de quitter leur foyer, soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.
La Corée du Nord décrit Biden comme un « vieil homme sénile »
La Corée du Nord s’est attaquée à Joe Biden, commentant les propos du président américain qui accuse Vladimir Poutine d’avoir commis des crimes de guerre en Ukraine. Joe Biden a été qualifié de « vieil homme d’âge sénile », relaie BFM TV. L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a en effet écrit : « On pourrait arriver à la conclusion qu’il y a un problème avec ses facultés intellectuelles, et que ses remarques irresponsables ne sont que la preuve de l’imprudence d’un vieil homme d’âge sénile. » Le démocrate a aussi été décrit comme « faible » : « L’avenir des Etats-Unis paraît sombre avec un homme aussi faible au pouvoir. »
Neuf couloirs humanitaires ouverts
Neuf couloirs humanitaires ont été ouverts ce dimanche 10 avril, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk sur Telegram. Les civils le souhaitant peuvent désormais évacuer Marioupol pour relier la ville de Zaporijia. D’autres convois sont permis depuis les communes de Berdiansk, Enerhodar et de Tokmak, relate BFM TV. Cinq autres couloirs humanitaires sont organisés dans la région de Louhansk.
De prochaines évacuations par train dans la région de Louhansk
Ce dimanche 10 avril, le gouverneur régional de Louhansk, Serhiy Haïdaï, a informé sur Telegram que neuf trains allaient être mis à disposition pour de prochaines évacuations de civils.
Zelensky réclame encore un embargo sur le pétrole russe
Le président ukrainien a de nouveau demandé aux Européens d’imposer un embargo sur le pétrole russe, relate BFM TV. « L’Ukraine ne peut plus attendre. La liberté ne peut plus attendre. Quand la tyrannie lance une attaque contre tout ce qui maintient la paix en Europe, des actions doivent être prises immédiatement », a réclamé Volodymyr Zelensky dans une vidéo.
Kiev prête à livrer une « grande bataille »
Le conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a indiqué ce dimanche 10 avril que l’Ukraine était prête à une « grande bataille » dans l’est du pays, relaie BFM TV. « L’Ukraine est prête pour les grandes batailles. L’Ukraine doit les gagner, y compris dans le Donbass », a-t-il déclaré à la presse. « Quand ça arrivera, l’Ukraine aura une position plus forte dans les négociations, ce qui lui permettra de dicter certaines conditions. »
Ce dimanche 10 avril marque le 46e jour de combats en Ukraine. Les visites diplomatiques s’enchaînent à Kiev. Après Ursula von der Leyen, puis le chancelier autrichien Karl Nehammer, le Premier ministre britannique s’est rendu dans la capitale samedi 9 avril. Boris Johnson a promis de fournir à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires. Vendredi, deux roquettes ont visé la gare de Kramatorsk, ville située dans l’est de l’Ukraine, alors que des centaines de civils se trouvaient sur place. Cette attaque a provoqué la mort d’au moins 52 personnes. Samedi, cinq civils ont perdu la vie, et cinq autres ont été blessés, après des bombardements russes perpétrés dans la région de Donetsk, à l’est du pays. Après ces énièmes drames, l’Ukraine s’est dit prête à livrer une « grande bataille » contre la Russie.
BBC
Artem Severiukhin: FIA to investigate after 15-year-old Russian appears to make Nazi salute on karting podium
Last updated on 5 hours ago5 hours ago.From the section Motorsport
The FIA - motorsport's governing body - is investigating after a 15-year-old Russian karting champion appeared to make a Nazi salute on a podium.
Artem Severiukhin seemed to perform the offensive gesture after winning the first round of the European Championship in Portugal on Sunday.
According to PA, he has apologised but denied his gesture was a Nazi salute.
"I have never supported Nazism and consider it one of the most terrible crimes against humanity," he said.
The FIA announced it had launched an immediate investigation into Severiukhin's "unacceptable conduct" on Monday.
Severiukhin was competing under the Italian flag because of the sanctions put on Russian athletes following their country's invasion of Ukraine.
His team has terminated his contract after he made the apparent gesture during the Italian national anthem, after twice thumping his chest.
"I know it's my fault, I know I'm stupid, and I'm ready to be punished," he said.
"But please understand that I did not support Nazism or fascism with this gesture."
Ward Racing - a privately owned Swedish team - said it condemned Severiukhin's behaviour in the "strongest possible terms", adding: "Ward Racing is deeply in shame of the pilot's behaviour.
"The actions of Artem Severiukhin during the award ceremony on April 10, 2022 were exclusively individual and do not represent the views and values of Ward Racing in any manner.
"On the contrary, Ward Racing stands with the international community condemning Russia's invasion of Ukraine and expresses its solidarity with the people suffering because of this unprovoked and horrific attack."
It added: "Ward Racing sees no possibility for continued cooperation with Artem Severiukhin and will proceed with terminating his racing contract."
France24 - Monde
Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
Publié le : 31/03/2022 - 20:32
Bahar MAKOOI
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Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.
L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros).
Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes.
Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.
Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul.
Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre.
"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis.
"Ils ne feront jamais de concessions"
"Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.
Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.
"Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".
Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine.
Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes
"Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.
"Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ces Taliban considèrent toute concession sur cette question comme une défaite de l'Occident, qui veut qu'ils scolarisent les jeunes filles dans le cadre de son désir constant de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".
Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.
"Ne punissez pas tous les Afghans"
Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf.
"Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane".
Avec AFP
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école
Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles
Valeurs Actuelles
Royaume-Uni : un spectacle sur “la sexualité, le plaisir sexuel et l’homosexualité” destiné aux enfants fait polémique
C’est une tournée qui risque de ne pas être oubliée de sitôt. En Angleterre, le spectacle The Family Sex Show, abordant les sujets de la sexualité, du plaisir sexuel et de l’homosexualité fait polémique. En effet, il est destiné aux enfants âgés de cinq ans et plus, rapporte le Daily Mail vendredi 8 avril. Et ce divertissement pour (très) jeunes enfants comporte une scène de nu. Sur le site web du Family Sex Show, il est écrit qu’il s’agit d’une « performance amusante et idiote sur le sujet souvent gênant du sexe, explorant les noms et les fonctions des attributs, le consentement, le plaisir, l’homosexualité, le genre et les relations », relate le Daily Mail. Il est également précisé que l’événement met en scène « des corps réels, des histoires personnelles, des chansons et des mouvements ». Une véritable « célébration de la différence, de l’égalité et de la libération », où le Family Sex Show « imagine un avenir où il n’y a pas de honte ».
Vives critiques
Sur Mumsnet – un forum anglais destiné aux parents – de nombreuses personnes se sont offusquées : « Je ne peux pas imaginer amener un enfant de cinq ans dans un théâtre où les gens lui parleront de sexe et lui montreront leurs corps nus. C’est moi le fou ? » a écrit un père de famille. Une mère a, quant à elle, jugé que si le spectacle s’adressait à des « adolescents », cela serait plus approprié : « Mais viser des enfants aussi jeunes que cinq ans est un non ferme. » Il est également écrit dans un autre commentaire, que rapporte encore le Daily Mail : « Les gens qui veulent se déshabiller avec de petits enfants, avec lesquels ils ne sont pas apparentés, sont un danger. » Pour contester la tenue de ce show jugé inapproprié par de nombreux parents britanniques, une manifestation est prévue le 30 avril prochain, en marge d’une première représentation qui aura lieu au Théâtre Royal de la ville de Bath, dans le comté de Somerset.
Une scène de nu de « cinq minutes »
Face aux vives critiques, la production du Family Sex Show s’est justifiée, rapporte le Daily Mail : « Il y a de la nudité oui. A un moment donné du spectacle, tout le monde sur scène enlève ses vêtements au niveau où il se sent à l’aise. » Cette scène ne durerait que « cinq minutes », selon la production. Le Family Sex Show s’est encore défendu : « Pour certaines personnes, il s’agit d’enlever tous leurs vêtements et d’être complètement nues. Pour d’autres, cela signifie enlever les bas, mais laisser des sous-vêtements, pour d’autres, cela n’enlève rien du tout. » Le spectacle devrait également se produire dans les villes de Bristol et Norwich.
BBC
Masters: Scottie beamed, Rory roared and Tiger was back
Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section Golfcomments315
Rarely can such a one-sided tournament have thrilled like the 86th Masters did at Augusta last week - Scottie beamed, Rory roared and we could marvel at another extraordinary Tiger feat.
There should be no doubting the quality of Scottie Scheffler's victory. The tall American was the only man to break par on all four days, conquering demanding conditions throughout.
The 25-year-old, who has catapulted himself to the top of the world rankings with an astonishing run of four wins in six tournaments, held the field at arms length from the moment he went five shots clear on the second day.
But Rory McIlroy's stirring finish reminded us of his box-office talent and the returning Tiger Woods defied many expectations by making the cut - something that proved beyond other former world number ones such as Brooks Koepka, Jordan Spieth and Justin Rose.
Woods ran out of steam with successive weekend rounds of 78, but his opening 71 and the buzz he brought to the first packed Augusta galleries since his 2019 triumph set the tone for a glorious golfing week.
Scheffler is a special talent. The quiet man of America's successful Ryder Cup team last year, he was still waiting for his first PGA Tour success at Whistling Straits last September.
He possesses an imaginative game, likes to move the ball both ways, shaping shots to fit the challenge. He is great to watch and his chipping last week was remarkably good.
Teaming up with caddie Ted Scott last November seems to have been the catalyst to unlock the Texan's full potential. The bagman, who was at Bubba Watson's side for his two Masters wins, knew he was onto a good thing when Scheffler took him on.
"He was the number one junior in the world," Scott commented. "Won the US junior, great college player, Korn Ferry Tour Player of the Year. He's a winner.
"It's not like he wasn't a winner and suddenly I started caddying for him and all of a sudden it's like he's a winner. It was inevitable."
Apart from four-putting the last with the tournament already won, Scheffler hardly put a foot wrong, other than to spill his takeaway food on the journey back to his house last Saturday night.
Meredith, his wife, laughed. Scheffler was irritated, but soon got over the messy setback. Then on Sunday morning he burst into tears, doubting whether he was ready for his major breakthrough.
But arriving at the course brought an inner calm that was the hallmark of his stunning performance in the first men's major of the year.
"Playing with a lead is not easy, especially at a golf tournament like this," said Scheffler.
"If you probably took a straw poll of the guys on Tour, what golf tournament they would want to win, it would be the Masters.
"Off the golf course, it's stressful. On the golf course, it's a heck of a lot of fun."
Scheffler, a committed Christian, was born in New Jersey, but brought up in Dallas, Texas. His mother worked while his dad took care of domestic life.
The young Scottie was a golfing geek and looked up to local heroes such as Justin Leonard and Ryan Palmer.
"I grew up around so many guys out there, just watching them and learning from them," Scheffler said.
"I wore pants (long trousers) when I was a kid at Royal Oaks because I wanted to play golf on the PGA Tour. I would wear pants and a collared shirt to like third-grade class and get made fun of - rightfully so."
And like so many of his contemporaries, Woods was his ultimate hero. "Oh yeah," Scheffler smiled. "I played Tiger's irons, wore his shoes, wore his shirt this week."
And the champion played in the manner of the five-time Masters winner to secure his first major at only the 10th attempt. A dominant, unflappable brand of golf that put him beyond McIlroy's final-day heroics.
The 32-year-old from Northern Ireland went for broke with his 64 on Sunday, his most exciting golf since that vain attempt to make the cut at Royal Portrush in the Open of 2019.
When he eagled the 13th, there was an outside chance. He knew there were birdie opportunities at the next three holes, but at 14 and 15 he pulled drives that prevented him from going for the greens.
Nevertheless, sensationally holing out for birdie from the greenside bunker at 18 provided the grandstand moment of the tournament and an exuberant celebration to match.
McIlroy spectacularly reminded us why he can be such a captivating force.
"I don't think it just sets me up for next year's Masters, it sets me up for the rest of the year," he said.
"It was a golf course that I felt was gettable and I feel like I'm playing well enough to go out there and shoot those sort of scores."
He admitted to frustration, though, that he could not maintain the momentum with those errant drives on the 14th and 15th holes.
"You always look back and think about what could have been," added McIlroy.
Joined on the leaderboard by a spirited Shane Lowry, who tied for third with Cameron Smith, it was a good week for the Irish.
But the latest world rankings feature only four Europeans in the top 20 - the balance of power is discernibly Stateside. And with Scheffler now at the vanguard.
"I never expected to be sitting where I am now," he reflected while wearing his newly-fitted green jacket.
"You know, you don't expect things to come to you in this life. You just do the best that you can and with the hand you're dealt - and just go from there.
"I never really thought I was that good at golf, so I just kept practising and kept working hard, and that's just what I'm going to keep doing."
This was his third Masters. Simply being at Augusta had been an ambition fulfilled.
"I dreamed of having a chance to play in this golf tournament. I teared up the first time I got my invitation in the mail," added Scheffler.
But he is no big softie. Scheffler is a ruthless golfing machine.
"If you're going to choose a golf tournament to win, this would be the tournament I would want to win," he said.
"You don't know how many chances you're going to get….I had a five-shot lead on Friday and then a three-shot lead going into Sunday, I don't know if you get better opportunities than that. You don't want to waste them."
Scheffler most certainly did not squander the opportunity. He has the added pleasure of knowing he triumphed in another truly memorable Masters.
Valeurs Actuelles
Aux Etats-Unis, le nombre d’utilisateurs de la Bible a enregistré une “baisse sans précédent”
Quel rapport les citoyens américains entretiennent-ils avec la Bible ? Aux Etats-Unis, le nombre d’utilisateurs de cet ensemble de textes sacrés a enregistré une « baisse sans précédent », a fait savoir la Bible Society américaine, qui a publié mercredi 6 avril son douzième rapport annuel sur le lien entre les Américains et la Bible, comme le relaye Info chrétienne. « Dans chaque étude depuis 2018, les utilisateurs de la Bible représentaient entre 47 et 49% des adultes américains ; cependant, les données de 2022 ont montré une diminution de 10% par rapport à la même période en 2021 », détaille dans son rapport la Bible Society américaine, dont les propos sont cités par le site d’informations.
« Un Américain sur cinq a quitté la catégorie Ecriture engagée »
Et la Bible Society d’ajouter, peu après, pour étayer son point de vue sur la question : « Cela signifie que près de 26 millions d’Américains ont réduit ou arrêté leur interaction avec les Ecritures au cours de l’année écoulée. » Dans le même temps, celle-ci a fait part de ses inquiétudes vis-à-vis du taux d’engagement aux Ecritures. « Un Américain sur cinq a quitté la catégorie Ecriture engagée au cours de l’année écoulée (-2 % ou 14,7 millions d’adultes), peut-on lire dans le rapport. Seule la catégorie Bible désengagée a augmenté, et à un rythme alarmant, en hausse de 38% (45,2 millions d’adultes) en une seule année. » Un moine dominicain, dont les propos sont cités par Info chrétienne, s’est exprimé en ces termes, à ce sujet, à l’occasion d’une conférence inter-églises : « Dieu n’est pas surpris par les données et Dieu sait déjà ce qu’il va en faire. »
France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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Freddy Rincon: Former Colombia captain in critical condition after car crash
Last updated on 1 minute ago1 minute ago.From the section Football
Former Colombia captain Freddy Rincon is in a critical condition with severe head injuries after being involved in a car crash in Cali.
Rincon was driving a car in which there were four other people when it was in collision with a bus early on Monday.
All passengers in the car were injured, as was the bus driver.
"Freddy Eusebio Rincon arrived in hospital this morning with a traumatic brain injury," said the Imbanaco Clinic.
Former Real Madrid midfielder Rincon, 55, scored 17 goals for Colombia and played at three World Cups.
He shares with Carlos Valderrama the record for the most World Cup finals appearances for his country, having played in 10 tournament games.
Rincon was part of the side that ended the nation's 28-year wait to play at the World Cup when they qualified for the 1990 finals, and scored a memorable goalexternal-link in a 1-1 draw against eventual winners West Germany.
He also played for Napoli, Palmeiras and Santos, as well as leading Corinthians in 2000 to victory at the first-ever Fifa Club World Championship - now the Club World Cup.
France24 - Monde
Enfouir les déchets radioactifs pour "un million d’années", le pari d'un laboratoire suisse
Publié le : 11/04/2022 - 18:32
Laura MOUSSET
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La guerre en Ukraine a montré les risques du stockage en surface des déchets radioactifs, avec de la centrale nucléaire de Tchernobyl. De quoi conforter le laboratoire international du mont-Terri, en Suisse, qui multiplie depuis 25 ans les expériences scientifiques pour assurer la sûreté d'un futur stockage de longue durée de déchets radioactifs enfouis en profondeur. Les travaux d'enfouissement pourraient commencer à horizon 2060.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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‘Cheap as Chips’ No Longer True in U.K. as Prices Soar for a Favorite Meal
The costs for fish and chips, a working-class staple in Britain for well over a century, have rocketed as the war in Ukraine has made the main ingredients scarcer. Of 10,000 shops, 3,000 may close.
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By Stephen Castle
HARTLEPOOL, England — When it opened in 2020, business was booming at Chunks, a store serving dozens of portions each day of Britain’s best known takeout meal: battered and deep-fried cod with fries, or chips as they are known here.
But even before the war in Ukraine further pushed up the shop’s bills for energy, fish and cooking oil, inflation had already forced the owners, Sayward and Michael Lewis, to raise their prices twice.
Now, with another spike in prices driving away customers, Chunks is on the brink of failing.
“We might not be able to make it to the end of the month,” said Ms. Lewis, sitting in the back of the store in Hartlepool, a port town in northeastern England where her husband, Michael, was raised.
The fighting in Ukraine is, Ms. Lewis added, “the straw that broke the camel’s back” — and not just for Chunks, but possibly for thousands of other fish-and-chips shops up and down the country.
The war, which has devastated cities in Ukraine and killed thousands, has in Britain piled more pressure on a sector that was already struggling with pandemic-related inflation. Costs of gas and electricity have surged. The price of cod has risen after countries announced plans to ban or penalize Russian fish imports, making North Sea supplies scarcer and pricier.
Ukraine and Russia are large producers of sunflower oil, used by many fish-and-chips shops, and that is running out. And even potatoes are destined to become more expensive, as rising gas prices push up the cost of fertilizer.
“My industry is directly affected by the Ukraine issue because all our four main ingredients are directly affected, and we use a lot of them,” said Andrew Crook, the president of the National Federation of Fish Friers, referring to fish, oil, flour (for batter) and potatoes.
As a result, Britain stands to lose perhaps as many as 3,000 of its approximately 10,000 fish-and-chips shops, according to Mr. Crook, who describes the situation as the industry’s biggest crisis since such stores first opened in the 1860s.
More than 150 years later, at least one store — or “chippy” — is to be found in most towns of any size, churning out an inexpensive takeout meal that inspired the British idiom “cheap as chips.”
Not any more.
To add to the gloom, and higher prices, the government recently ended a reduced rate of sales tax on takeout food that it had applied as a pandemic measure.
When the Lewises opened Chunks, they assumed a fish-and-chips business was a safe bet. After all, it was a product deemed so important to morale that it was never rationed during World War II — a culinary combination referred to by Winston Churchill as the “good companions.”
But as inflation squeezes their incomes, some of their customers have reacted to the increased prices with anger or even abuse, while others have stayed away. Costs have even risen for preparing mushy peas, a gooey green side dish. After the last price hike, sales at Chunks fell by 1,000 pounds, or about $1,300, in a week.
“I feel as though the things that are happening externally are now going to stop us because it’s out of our control: The only thing we can do is to raise prices but people won’t pay,” said Mr. Lewis, who went back to his old job as an electrical inspector to keep money coming in.
A short drive away, things are even worse for Peter Weegram, who, after a quarter-century, recently closed his store and laid off two workers.
Mr. Weegram said he felt sick when he shuttered his shop, The Chippy, concluding that he could no longer make a living. He still hopes that fish prices will fall enough for him to reopen.
“I’m climbing up the walls now — I’ve never been unemployed in my life,” he said at his empty shop.
Within two weeks, the cost for boxes of cod he bought increased to £185 from £141, while his gas and electricity bill almost doubled, meaning he would have had to raise his prices for a single serving to about £9 from £5.60 just to break even.
“People around here wouldn’t have paid it,” he said, adding that fish and chips “used to be a cheap meal and now it will end up as a luxury.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
Russia prepares renewed offensive. Ukraine is bracing for a Russian assault along its eastern front, where Ukrainian officials have warned civilians still living in the region that time is running out to escape. But the road to safety is fraught with peril, with reports of Ukrainian civilians being killed as they try to flee.
More evidence of atrocities. Officials continued to document and expose atrocities committed by Russian forces around Kyiv, in what a growing number of Western officials claim are war crimes. Times reporters and photographers went to Bucha to uncover new details of the execution-style killings of civilians.
On the diplomatic front. Karl Nehammer, the Austrian chancellor, was expected to meet with President Vladimir V. Putin in person, becoming the first European leader to do so since the start of the war. While several European leaders have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited.
A few miles south, in the seaside town of Redcar, Nicola Atkinson is determined that her store, Seabreeze, will survive, but she is also feeling the pinch.
“I’ve been doing this for 25 years — I have never seen anything like it,” she said as she explained how she had raised prices for the fourth time since the beginning of last year.
“How do you keep explaining that to customers?” she asked. “People don’t have the disposable income, so what are they going to do? Are they going to come less? We can’t afford not to put the prices up because we would be running at a loss, and then we would not be here for tomorrow. But there is a cap on what people can afford to spend.”
Some customers in England’s northeast still think fish and chips is worth the higher price.
“It’s a British staple,” said El Jepson, a nail technician who frequents Chunks. “Who doesn’t eat fish and chips?”
But in Redcar, David Bell was less sanguine. “Two pounds fifty for a bag of chips? You could buy a sack of potatoes for that.”
A staple of working-class life across their long history, fish-and-chips shops are expected to be cheap but must compete with chains whose primary offerings — burgers, fried chicken and pizza — are typically less costly than fish.
“Prices are already at a record high, they’re going up between 5 and 10 percent each week,” said Mr. Crook, of the federation of fish friers. Britain buys relatively few fish from Russia — and has threatened to add significant tariffs on those — but Mr. Crook said that a United States ban on Russian fish imports had increased competition for supplies from Iceland and Norway, which fish-and-chip shops rely on.
Mr. Crook runs a chippy in Euxton in Lancashire where his last supplies of Ukrainian sunflower oil are stacked in the front. When that runs out, he might opt for palm oil, but other food producers are also seeking supplies, sending prices up.
While Mr. Crook is confident he can survive financially, he is certain many other store owners will not. And he said Britain would lose more than takeout meals if thousands of neighborhood chippies disappeared.
“There’s a bit of theater in a fish-and-chip shop, it’s bit like being behind a bar,” Mr. Crook said. “I’ve got customers that just come in for the banter and, for some of the older people, we might be the only people they speak to all day.”
He added, “It’s something special, it’s part of the culture of the nation.”
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BBC
Stranded somewhere between an experimental art project and a mainstream Nordic answer to Gladiator, it's certainly tamer than The Lighthouse
The Northman is a film in which a Viking prince proves his worthiness by farting, and then levitates while his father's innards morph into a magical fortune-telling tree. It's a film in which Björk plays a witch with no eyes and a wheat-sheaf headdress, and a frenzied Valkyrie rides a white horse across the sky. Noses are bitten off, throats are torn out, and a man staggers into a fire, holding handfuls of his own entrails. It's not your typical Friday night at the cinema. And yet, despite all of the strangeness and brutality mentioned above, The Northman isn't quite strange or brutal enough.
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The film is directed and co-written by Robert Eggers, the maker of The Witch and The Lighthouse. Once again, he has recreated a bygone period with a specificity and sensitivity that suggest he may well be a time traveller, and once again he has infested that period with all the weirdness and violence of its most disturbing folklore. But in The Northman, he does all that on a bigger scale, with a bigger budget and bigger stars. Ethan Hawke and a fabulously wild Nicole Kidman play a Viking king and queen who are preparing to pass the throne to their bright-eyed son Amleth in AD895. Before they can, though, the king's resentful brother Fjölnir (Claes Bang from The Square and the BBC's Dracula) kills the king and carries off the queen. But, unfortunately for him, his remarkably incompetent henchmen fail to kill young Amleth, who then grows up to be a glowering hunk played by Alexander Skarsgård, and vows to get his revenge.
If the plot and the protagonist's name sound familiar, that's because Eggers and his Icelandic co-writer, Sjón (Lamb), adapted the same tale that Shakespeare drew on for Hamlet. They even include some witty Shakespearean allusions, such as a scene in which Amleth is presented with the skull of a long-dead jester (played, when he was alive, by a gleeful Willem Dafoe). But the most surprising and ultimately frustrating thing that Amleth shares with Hamlet is that he keeps putting off the job of dispatching his uncle.
It's not as if he doesn't have the opportunity. Having fled from his homeland, he is adopted by a tribe that trains him to be a bloodthirsty attack dog. The first time we see him as an adult, he marauds through a village, helping his comrades to slaughter half of the innocent inhabitants and enslave the rest. This intense, superbly choreographed massacre extinguishes any sympathy we might have for the supposed hero, given that he appears to be more of a remorseless killer than Fjölnir ever was. But it is typically bold of Eggers to show us just how barbaric Amleth's world is – and how barbaric Amleth himself is. He isn't a moody intellectual like Hamlet, but a killing machine who makes the Terminator look like a nursery school teacher. In short, we're all geared up for a roaring rampage of revenge in which Amleth obliterates every obstacle in his path.
The trouble is that there aren't really any obstacles. Disguising himself as a slave, Amleth stows away on a ship bound for Iceland, where his uncle now presides over a small farming community. Within a few minutes he is within sword's length of his despised foe, and everything is in his favour. Fjölnir commands no more than a handful of soldiers, and Amleth is taller and tougher than all of them. They are stupid enough to make the Bond-villain error of leaving a prisoner alone in a room, unguarded, with a weapon nearby. And Amleth is aided and abetted by a cunning beauty (Anya Taylor-Joy) who falls in love with him for no obvious reason except that he has the kind of perfect teeth and chiselled abs that must have been difficult to achieve without the aid of modern-day dentistry and gym equipment.
Despite all these credibility-straining, tension-sapping advantages, Amleth keeps finding excuses to delay his vengeance. There are vague, mystical reasons for his hesitation (they have something to do with a prophecy by Björk), which is all very well when you've got Shakespeare plumbing the depths of a man's conflicted soul. But between the trailers and the village-raid sequence, The Northman promises to be a grand, blood-soaked epic, so it is disappointing to see its protagonist sneaking around a scattering of huts on a grassy hillside, putting off the confrontation he's been fixated on for decades. Where are the armies, the longboat voyages, the death-defying feats, and the slimy krakens?
Production company: Focus Features
Directed by: Robert Eggers
Starring: Alexander Skarsgård Nicole Kidman Claes Bang Anya Taylor-Joy Ethan Hawke
Release date: 15 April 2022 (UK), 22 April (US)
There is still gore aplenty, mind you, but nothing on the extravagant scale of that ferocious village raid. There is some wonderfully bizarre imagery, too, but nothing as trippy as that early hallucinatory sequence with the farting and the levitation. Björk, alas, gets no more than two or three minutes on screen. The initial feverish energy dissipates, the geographical scope diminishes, and the stakes lower, until The Northman has become a twee historical romance with thin characterisation, substandard visual effects, and a few US and European actors speaking English in various sort-of Scandinavian accents. Kidman and Bang, incidentally, are only nine years older than Skarsgård.
Stranded somewhere between an experimental art project and a mainstream Nordic answer to Gladiator, it's certainly tamer than The Lighthouse. More pertinently, it's tamer than David Lowery's The Green Knight, which came out last year. The Northman and The Green Knight have a lot in common. Both of them are earthy yet surreal swords 'n' sorcery quests based on medieval stories, and both feature witches, giants, shadowy banqueting halls, and heads being lopped off left, right and centre. But The Green Knight was so radically beautiful and disorientating that The Northman seems almost conventional in comparison.
On the other hand, there aren't many films that don't seem conventional compared to The Green Knight. Compared to most US action adventures, The Northman is adventurous and distinctive. It feels compromised, but the great stuff outweighs the not-so-great stuff. To see or not to see? If that is the question, the answer is: see it.
★★★☆☆
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron fustige une attaque “abominable” à Kramatorsk
Au moins 50 personnes, parmi lesquelles cinq enfants, ont perdu la vie ce vendredi dans l’attaque au missile perpétrée au niveau de la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, d’où se déroulaient des évacuations de civils. Le bilan, relayé par Le Figaro, a été annoncé par le gouverneur de la région. « Cinquante morts, dont cinq enfants. C’est le nombre des victimes à cette heure à la suite de la frappe des troupes d’occupation russes sur la gare de Kramatorsk », a écrit Pavlo Kyrylenko sur la messagerie Telegram, avant d’indiquer que 98 blessés avaient été hospitalisés. « Les civils ukrainiens fuient pour échapper au pire. Leurs armes ? Des poussettes, des peluches, des bagages. Ce matin, gare de Kramatorsk, les familles qui allaient partir ont connu l’horreur. Des morts par dizaines, des blessés par centaines. Abominable », a écrit Emmanuel Macron, ce vendredi sur Twitter, en réaction à cette attaque.
Les civils ukrainiens fuient pour échapper au pire. Leurs armes ? Des poussettes, des peluches, des bagages. Ce matin, gare de Kramatorsk, les familles qui allaient partir ont connu l’horreur. Des morts par dizaines, des blessés par centaines. Abominable.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 8, 2022
Russie : la Banque centrale va réautoriser la vente des devises étrangères
La Banque centrale de Russie a fait savoir ce vendredi qu’elle allait réautoriser dès le 18 avril la vente des devises étrangères, rapporte France 24. Celle-ci avait été suspendue début mars. Les banques russes « pourront de nouveau vendre des devises en liquide aux citoyens à partir du 18 avril 2022 », a précisé la Banque centrale dans un communiqué, avant d’ajouter que seules les devises reçues par les banques à partir du 9 avril pourraient être vendues.
Un millier de marins bloqués dans les ports ukrainiens
Ce vendredi, deux agences de l’ONU ont appelé à une action urgente pour venir en aide à environ un millier de marins qui sont bloqués dans les eaux et ports ukrainiens depuis l’invasion russe, relaye Le Figaro. D’après l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de cent navires de commerce sont dans l’impossibilité de quitter les ports d’Ukraine et les eaux voisines.
« Outre les dangers liés aux bombardements, de nombreux navires concernés manquent désormais de nourriture, de carburant, d’eau douce et d’autres fournitures essentielles. La situation des marins de nombreux pays devient donc de plus en plus intenable, ce qui présente de graves risques pour leur santé et leur bien-être », ont détaillé l’OIT et l’OIM dans une lettre adressée aux dirigeants de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de Médecins sans frontières (MSF), citée par nos confrères. Cette lettre demande aux HCR, au CICR et à MSF de « prendre des mesures urgentes » afin d’aider à réapprovisionner les navires concernés pour répondre aux besoins vitaux des marins qui se trouvent à bord.
Macron veut « rassembler des preuves » contre « des crimes de guerre »
Emmanuel Macron a déclaré ce vendredi que la France était en train de « rassembler les preuves » contre « des crimes de guerre des Russes » en Ukraine. Là-bas, un certain nombre d’exactions contre des civils ont été attribuées à la Russie, qui toutefois dément. « Même en prenant le maximum de précautions que je me dois de prendre » en tant que chef d’Etat, « je peux dire que ce sont des crimes de guerre des Russes », a ensuite déclaré le président de la République sur Brut, avant de préciser que « des gendarmes [et] des magistrats » français avaient été envoyés afin d’aider les Ukrainiens à l’établir.
Discuter avec Poutine ? « Ça me pèse », assure Macron
Emmanuel Macron, interviewé par Brut vendredi soir, a dit ne pas regretter ses appels téléphoniques avec Vladimir Poutine, sur fond de guerre en Ukraine. Il estime en effet qu’il s’agit de son « devoir » de négocier avec Moscou, et que cela se fait toujours en accord avec Volodymyr Zelensky, le dirigeant ukrainien. « Ça me pèse de parler [à Vladimir Poutine], ça n’est pas agréable. Mais qu’est-ce qu’on fait ? On doit préparer le cessez-le-feu », a-t-il ensuite jugé. Après quoi, le chef de l’Etat a assuré avoir « mis en cause » la « fiabilité de [son homologue russe] depuis des mois ».
Les filles de Poutine sanctionnées par l’UE
Les Européens ont sanctionné ce vendredi les deux filles de Vladimir Poutine, désormais inscrites sur la liste noire de l’UE, aux côtés de plus de 200 autres personnes, parmi lesquelles un certain nombre d’oligarques proches du dirigeant russe et des patrons de presse pro-Kremlin, relaye BFM TV. Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, nées respectivement en 1985 et 1986 et d’ores et déjà ciblées par Washington et Londres, sont les filles de Vladimir Poutine et de Lioudmila Poutina, dont le chef de l’Etat russe a dit avoir divorcé en 2013.
Moscou ferme les bureaux locaux d’Amnesty et de HRW
Selon un communiqué publié ce vendredi par le ministère russe de la Justice, la Russie a fermé les bureaux locaux des ONG de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, relaye BFM TV. La représentation locale d’Amnesty (Royaume-Uni) et celle de HRW (Etats-Unis) ont « été exclues du registre officiel des organisations non-gouvernementales étrangères » en Russie, en raison de « violations de la législation russe », précise ledit communiqué. Il s’agit facto de leur fermeture, a déclaré pour sa part Amnesty, dans un communiqué.
Vladimir Poutine va « payer » pour Boutcha et Kramatorsk
« Notre humanité a été brisée à Boutcha », a lancé ce vendredi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, indique 20Minutes. Elle a qualifié d’« épouvantable » la mort d’au moins cinquante personnes dans une frappe contre une gare à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, quelques heures plus tôt le même jour. Et de conclure : « Nous mobilisons notre puissance économique pour faire payer un prix très, très élevé à [Vladimir] Poutine. »
Au moins 1626 civils tués, dont 132 enfants
Les Nations unies ont fait savoir qu’elles souhaitaient publier un chiffre plus réaliste du nombre de victimes civiles en Ukraine, a précisé un responsable de l’organisation à l’ONG spécialisée Airwars, comme le relève ce vendredi France 24. L’ONU, par le biais de la Mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, recense les victimes civiles dans ce pays depuis 2014. Cette année-là, Moscou avait annexé la Crimée. Cette mission a poursuivi son travail depuis l’invasion russe le 24 février dernier, ce qui permet au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme de publier un bilan humain du conflit de façon quotidienne. De cette manière, le Haut-Commissariat évoquait ce vendredi au moins 1626 civils tués, parmi lesquels 132 enfants. Mais de l’aveu de l’ONU, les bilans réels sont certainement extrêmement supérieurs.
La Russie menacée de « décomposition »
La Russie est menacée de « décomposition » en raison de sanctions toujours plus sévères, tandis que l’Ukraine a un « avenir européen », a estimé ce vendredi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lors d’une visite à Kiev. « La Russie va sombrer dans la décomposition économique, financière et technologique, tandis que l’Ukraine marche vers un avenir européen », a jugé celle-ci, au cours d’une conférence de presse commune avec le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, relaye BFM TV.
Jean-Yves Le Drian fustige un « crime contre l’humanité »
« Ils tapent la gare sur des réfugiés, donc sur des civils, donc ça répond aux crimes contre l’humanité », a jugé Jean-Yves Le Drian sur la chaîne France 5, ce vendredi, à propos du bombardement perpétré à Kramatorsk. « C’est sordide, un carnage de plus », a-t-il ensuite ajouté. Peu après, il a précisé en ces termes : « Il faut des experts, vite, parce qu’il faut constater vite, il faut documenter dans l’urgence pour pouvoir ensuite apporter des preuves des crimes contre l’humanité. » Avant de rappeler qu’en matière de crime contre l’humanité, cela relevait de la Cour pénale internationale. Et de conclure : « Ces crimes ne pourront pas rester impunis. »
La Turquie réclame l’ouverture en « urgence » de couloirs humanitaires
Ce vendredi, la Turquie a exprimé sa « grande tristesse » après le tir de missile survenu au niveau de la gare ukrainienne de Kramatorsk et qui a fait au moins 50 morts. Après quoi, elle a appelé à « l’ouverture urgente » de couloirs d’évacuation pour les civils, relaye BFM TV. « Cet événement tragique a une fois de plus démontré l’importance et l’urgence d’établir des couloirs humanitaires afin d’assurer l’évacuation en toute sécurité des civils », a détaillé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La Turquie, proche allié de l’Ukraine, s’évertue à maintenir le contact avec Kiev et Moscou. Et cela, en encourageant les deux parties à reprendre les pourparlers de paix sur son sol.
Kramatorsk : Biden accuse la Russie d’avoir commis une « horrible atrocité »
Le dirigeant américain, Joe Biden, a accusé la Russie d’avoir commis une « horrible atrocité », après qu’au moins 50 personnes, dont cinq enfants, ont perdu la vie ce vendredi dans un bombardement sur la gare de Kramatorsk, située dans l’est de l’Ukraine, indique France 24. « L’attaque d’une gare ukrainienne est une nouvelle horrible atrocité commise par la Russie, frappant des civils qui tentaient d’évacuer et de se mettre en sécurité », a estimé Joe Biden dans un tweet.
Comme l’indique de son côté Le Figaro, le président américain a par ailleurs remercié les autorités slovaques d’avoir fourni à l’Ukraine un système de défense anti-aérien S-300, dans le but d’aider Kiev à repousser l’invasion russe. Un don qui a été rendu possible par l’envoi de quatre batteries de défense antimissiles Patriot par l’Otan à la Slovaquie, précisent nos confrères. « Tandis que les forces russes se repositionnent pour la prochaine phase de cette guerre, j’ai demandé à mon administration de continuer de ne ménager aucun effort pour identifier et fournir à l’armée ukrainienne les armes modernes dont elle a besoin pour défendre son pays », a confié Joe Biden dans un communiqué.
En Russie l’inflation s’envole à 16,7 % en mars, sur un an
En mars, sur un an, l’inflation s’est envolée à 16,7 % en Russie. Un record depuis 2015. En comparaison avec le mois de février de cette année, les prix ont accéléré de 7,6 % d’un mois sur l’autre, en Russie, détaille 20Minutes. L’inflation des produits alimentaires a donc progressé de 19,5 %. Parmi les prix ayant le plus progressé en l’espace d’un an, on trouve les pâtes (+25 %), le beurre (+22 %), le sucre (+70 %), les fruits et légumes (+35 %), les matériaux de construction (+32 %), ainsi que l’électronique domestique (+40 %).
Odessa : un couvre-feu imposé
Les autorités ukrainiennes locales ont annoncé ce vendredi la mise en place d’un couvre-feu à Odessa, de samedi soir à lundi matin, relaye BFM TV. Et cela, alors même qu’une offensive de l’armée russe, dans la région, est attendue. Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, qui a fait au moins 50 morts, « une menace d’attaque au missile plane à Odessa, le 10 avril. C’est pourquoi un couvre-feu est imposé à Odessa et dans sa région à partir de 21 heures le 9 avril, jusqu’à 6 heures le 11 avril », a précisé l’administration militaire régionale.
Londres renforce son aide militaire à l’Ukraine
Ce vendredi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a communiqué sur le renforcement de l’aide militaire britannique à l’Ukraine. Et cela, par le biais de l’envoi de missiles antichars et antiaériens, indique Le Figaro. Une décision prise après l’attaque qu’il a qualifié d’« inconsciente » contre la gare de Kramatorsk. « Les crimes de la Russie en Ukraine ne resteront pas impunis », a mis ensuite en garde le dirigeant britannique, à l’occasion d’une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Ce dernier a dénoncé, de son côté, des bombardements « épouvantables ».
Ursula von der Leyen en déplacement à Boutcha
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est arrivée ce vendredi à Boutcha, une petite ville située au nord-ouest de Kiev et récemment devenue un symbole des atrocités du conflit, observe 20Minutes.
Les dirigeants de l’UE vont se réunir en sommet extraordinaire
Les dirigeants des Vingt-Sept se réuniront pour un Conseil européen extraordinaire, les 30 et 31 mai prochains, rapporte France 24. L’objectif : évoquer, notamment, la guerre en Ukraine et les questions énergétiques. L’annonce a été faite par le président du Conseil européen, Charles Michel.
Moscou accuse Kiev d’avoir tiré sur la gare de Kramatorsk
Ce vendredi, la Russie a accusé les forces armées ukrainiennes d’avoir délibérément tiré un missile sur la gare bondée de Kramatorsk, dans l’est du pays, causant la mort d’au moins 50 personnes, relate Le Figaro. « Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d’empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l’utiliser comme bouclier humain », a estimé le ministère russe de la Défense, arguant ensuite que le missile avait été tiré depuis la localité de Dobropillia.
Propos de Macron : Varsovie convoque l’ambassadeur de France
L’ambassadeur de France en Pologne a été convoqué ce vendredi, au ministère des Affaires étrangères, rapporte BFM TV. Et cela, à la suite des propos tenus par Emmanuel Macron. Pour rappel, lundi 4 avril, le premier ministre polonais, Mateus Morawiecki, s’en était pris au président de la République française, lui reprochant notamment de persister à voir dans Vladimir Poutine un interlocuteur, déclarant ensuite que jamais personne « n’avait négocié avec Hitler ». Après quoi, Emmanuel Macron s’était défendu dans les colonnes du Parisien ce vendredi, reprochant notamment au chef du gouvernement polonais son « antisémitisme d’extrême droite ».
Tcherniguiv : près de 700 personnes tuées depuis le début de l’invasion
Depuis le début de la guerre en Ukraine, près de 700 personnes ont été tuées dans des bombardements russes perpétrés à Tcherniguiv, centre régional situé au nord de Kiev, à proximité de la frontière bélarusse, a fait savoir ce vendredi le maire de cette ville, cité par l’agence de presse Unian. « Je peux donner un chiffre approximatif : 700 personnes. Il s’agit des militaires et civils », a assuré le maire, Vladyslav Atrochenko, dont les propos sont cités par BFM TV. Après quoi, il a précisé que deux tiers des habitants avaient quitté cette localité.
La Russie et l’Ukraine « désireuses » de tenir des pourparlers
Selon un haut responsable turc, qui s’est exprimé ce vendredi, la Russie et l’Ukraine demeurent « désireuses » de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie. Et cela, en dépit des récentes exactions notamment survenues à Boutcha, relaye BFM TV. « La Russie et l’Ukraine sont désireuses de s’entretenir à nouveau en Turquie, mais elles restent loin d’un accord sur un texte commun », a toutefois confié à la presse le responsable, qui a refusé d’être nommé.
Roquettes contre la gare de Kramatorsk : le bilan s’alourdit
Après que deux roquettes ont visé la gare de Kramatorsk, le nombre de morts est passé à 39, dont quatre enfants. C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du SBU, Artiom Dekhtiarenko sur Facebook : « Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 39 morts dont quatre enfants. »
L’UE condamne l’attaque à la gare de Kramatorsk
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, « condamne fermement » l’attaque perpétrée contre la gare de Kramatorsk, ayant tué au moins 39 personnes. Sur son compte Twitter, il a écrit : « Je condamne fermement l’attaque aveugle de ce matin contre une gare à Kramatorsk par la Russie, qui a tué des dizaines de personnes et fait de nombreux blessés. » D’après Josep Borrell, la Russie tenterait de « fermer les voies d’évacuation pour ceux qui fuient cette guerre injustifiée et de causer des souffrances humaines ».
I strongly condemn this morning’s indiscriminate attack against a train station in #Kramatorsk by Russia, which killed dozens of people and left many more wounded. This is yet another attempt to close escape routes for those fleeing this unjustified war and cause human suffering
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) April 8, 2022
Du côté du président du Conseil européen, Charles Michel a qualifié cette attaque d’« horrible ». Il a rédigé un message sur Twitter : « Horrible de voir la Russie frapper l’une des principales stations utilisées par les civils évacuant la région où la Russie intensifie son attaque. » Il a enfin appelé à « plus de sanctions », informant que le « cinquième paquet de sanctions de l’UE vient d’être approuvé ».
Horrifying to see Russia strike one of the main stations used by civilians evacuating the region where Russia is stepping up its attack.
Action is needed: more sanctions on Russia and more weapons to #Ukraine are under way from the EU. 5th package of EU sanctions just approved.
— Charles Michel (@eucopresident) April 8, 2022
La Russie nie être l’auteur des frappes contre la gare de Kramatorsk
Les troupes russes ont démenti avoir visé la gare de Kramatorsk – où se trouvait des centaines de civils – relaie franceinfo. Dans un communiqué, le ministère de la Défense russe a déclaré que « les forces armées russes n’avaient pas prévu et n’ont prévu aucun tir le 8 avril dans cette ville ». Au contraire,
Moscou a pointé une « provocation » de la part de l’Ukraine. Le ministère a encore assuré que des fragments de « missiles tactiques ‘Tochka-U’ » ont été retrouvés sur les lieux du drame et « ne sont utilisés que par les forces armées ukrainiennes ».
Zelensky dénonce un « mal sans limites »
Le président ukrainien a réagi à aux frappes menées à Kramatorsk. Sur Instagram, Volodymyr Zelensky a déploré que le « mal est sans limites ». Il a poursuivi : « S’il reste impuni, il ne s’arrêtera jamais. » Le chef de l’Etat ukrainien a jugé que ces frappes témoignaient du « manque de force et de courage » de l’armée russe « pour nous tenir tête sur le champ de bataille ». Les troupes russes « détruisent cyniquement la population civile ».
La gare de Kramatorsk visée par deux roquettes
La gare de Kramatorsk, ville située dans le Donbass, a été touchée par deux roquettes ce vendredi matin. Comme le relaie BFM TV, plus de 35 personnes ont été tuées dans ces frappes et au moins 100 personnes ont été blessées. La gare abritait des centaines de civils qui souhaitaient quitter la région et fuir la guerre. Le patron de la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, a pointé une « frappe délibérée » de la part de l’armée russe. Il a également confirmé les faits sur Telegram : « Suite aux tirs de roquette sur la gare de Kramatorsk, selon les données opérationnelles, plus de 30 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées. »
La région de Soumy a été « libérée » selon le gouverneur
Le gouverneur de l’Oblast de Soumy a annoncé que la région avait été « libérée » de l’armée russe, relate Le Figaro. Cette région est située à la frontière avec la Russie.
« Je me sens sacrément chanceux », confie le journaliste de Fox News blessé en Ukraine
Le journaliste britannique Benjamin Hall, qui travaillait pour Fox News, a donné de ses nouvelles. Le 14 mars dernier, son véhicule avait été visé par un tir. Il se trouvait aux côtés du caméraman franco-irlandais, Pierre Zakrzewski, qui a perdu la vie dans cette frappe. Sur Twitter, vendredi 8 avril, Benjamin Hall a raconté qu’il avait « perdu une demi-jambe d’un côté et un pied de l’autre ». Dans le même message, il a écrit : « Une main est en train d’être reconstruite, un oeil ne fonctionne plus et mon ouïe est assez explosée, mais dans l’ensemble, je me sens sacrément chanceux d’être ici. »
To sum it up, I’ve lost half a leg on one side and a foot on the other. One hand is being put together, one eye is no longer working, and my hearing is pretty blown… but all in all I feel pretty damn lucky to be here – and it is the people who got me here who are amazing! pic.twitter.com/HNjO6PbdGf
— Benjamin Hall (@BenjaminHallFNC) April 8, 2022
320 corps retrouvés à Boutcha d’après le maire de la ville
Dans une interview à BFM TV, jeudi 7 avril, le maire de Boutcha, Anatoliy Fedoruk, a indiqué que 320 corps ont déjà été retrouvés dans sa ville. Il s’agirait de personnes « torturées et tuées ». Pire, le nombre de victimes pourrait bien augmenter selon Anatoliy Fedoruk : « Nous trouvons d’autres fosses communes autour de notre ville. » Leurs morts ne seraient pas dues à des frappes aériennes mais bien à des tirs, voire à des exécutions : « Il y a des personnes qui ont été tuées avec une balle dans la nuque (…) elles avaient les mains liées et avec des traces de torture. »
Des massacres de civils à Borodyanka, selon Zelensky
Le président ukrainien a indiqué dans une vidéo que des exactions « bien plus horribles » qu’à Boutcha ont été commises. Ces crimes se seraient produits à Borodyanka, situé au nord-ouest de Kiev. Volodymyr Zelensky a informé qu’il y avait « plus de victimes » dans cette commune qu’à Boutcha.
Ursula von der Leyen à Kiev ce vendredi
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va se rendre à Kiev ce vendredi 8 avril pour montrer son « soutien indéfectible » au peuple ukrainien dans « son combat courageux pour nos valeurs communes », relaie BFM TV. Elle a annoncé la nouvelle lors d’une conférence de presse tenue à Stockholm jeudi 7 avril : « Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C’est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi). »
Exactement 44 jours ont passé depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. Alors que Moscou a reconnu des « pertes importantes » dans cette guerre, le pays dirigé par Vladimir Poutine a été suspendu du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce vendredi 8 avril, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rend à Kiev pour témoigner de son « soutien indéfectible » aux Ukrainiens. De son côté, Volodymyr Zelensky a affirmé que des exactions « bien plus horribles » qu’à Boutcha avaient été commises à Borodyanka. Les deux villes sont situées à 25 kilomètres l’une de l’autre. À Kramatorsk, deux roquettes ont visé la gare de cette ville du Donbass, provoquant la mort d’au moins 50 personnes.
France24 - Monde
Elon Musk ne rejoindra pas le conseil d'administration de Twitter
Publié le : 11/04/2022 - 08:38
FRANCE 24
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Elon Musk, principal actionnaire de Twitter, a décidé de ne pas rejoindre le conseil d'administration de la société, a annoncé lundi, dans un tweet, le directeur général du réseau social, Parag Agrawal. Le milliardaire a révélé il y a quelques jours détenir une participation de 9,2 % dans Twitter.
Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, a renoncé à siéger au conseil d'administration de Twitter, a annoncé, lundi 11 avril, Parag Agrawal, le directeur général du réseau social, après une semaine de péripéties entre le fantasque milliardaire et la plateforme.
"Elon Musk a décidé de ne pas rejoindre notre conseil d'administration", a tweeté Parag Agrawal.
Elon has decided not to join our board. I sent a brief note to the company, sharing with you all here. pic.twitter.com/lfrXACavvk
April 11, 2022"L'arrivée d'Elon au conseil d'administration devait devenir officiellement effective le 9 avril, mais Elon a fait savoir ce même matin qu'il ne rejoignait plus le conseil", a-t-il expliqué dans un message adressé au personnel de Twitter, qu'il a partagé sur la plateforme.
>> À voir : "Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi"
"Je crois que c'est pour le mieux", a-t-il ajouté.
"Nous avons apprécié et apprécierons toujours la participation de nos actionnaires, qu'ils siègent à notre conseil ou non. Elon est notre plus gros actionnaire et nous resterons ouverts à sa participation", a poursuivi Parag Agrawal.
Juste après cette annonce, Elon Musk a tweeté un emoji qui pouffe de rire, sans aucun texte d'accompagnement.
🤭
April 11, 2022L'homme le plus riche du monde, avait annoncé début avril qu'il avait pris une participation de 9,2 % dans le capital de Twitter, faisant de lui le premier actionnaire.
Utilisateur très actif
Il avait d'abord précisé dans le document transmis au régulateur boursier que cette participation était "passive", c'est-à-dire qu'il ne comptait pas influer sur les grandes décisions stratégiques. Il s'était également engagé à ne pas faire monter sa participation au-delà de 14,9 %.
Mais l'annonce, par la suite, de son entrée au conseil d'administration de Twitter avait été applaudie par les marchés. Les investisseurs y avaient vu le signe que le milliardaire comptait finalement s'impliquer dans la stratégie du groupe.
Elon Musk est un utilisateur très actif du réseau social, sur lequel il compte 80,5 millions d'abonnés.
Il s'y exprime quasiment tous les jours sur ses entreprises, de Tesla (voitures électriques) à SpaceX (vols spatiaux), en passant par Neuralink (implants cérébraux), et n'hésite pas à faire des blagues ou à provoquer des polémiques.
Il se sert aussi beaucoup de son compte pour sonder les internautes, au sujet de ses ventes d'actions Tesla ou, plus récemment, pour savoir s'ils estimaient que Twitter respectait la liberté d'expression, question à laquelle une majorité avait répondu "non".
L'entrepreneur a plusieurs fois critiqué la plateforme sur ce sujet, estimant qu'elle allait trop loin dans la modération des contenus.
Des "distractions" du milliardaire
Depuis l'annonce de son entrée au capital, Elon Musk a multiplié les provocations. Il a notamment réalisé un sondage pour demander si les utilisateurs de Twitter voulaient un bouton "modifier", pour corriger un tweet après publication. Près de 4,4 millions de personnes avaient voté, et environ 73 % avaient répondu "oui".
La plateforme avait ensuite annoncé tester cette fonctionnalité, réclamée depuis des années par de nombreux usagers.
Samedi, Elon Musk s'est demandé si le réseau social était "en train de mourir", en mentionnant des comptes très suivis mais peu actifs.
"La plupart de ces 'super' comptes tweetent rarement et publient peu de contenu. Est-ce que Twitter est en train de mourir ?" avait-il écrit, en légende d'une liste des 10 profils comptant le plus d'abonnés. Il avait notamment relevé que le chanteur Justin Bieber, en deuxième position, n'avait tweeté qu'une seule fois cette année.
Dimanche, il a fait deux autres suggestions : "Supprimer le w dans twitter?" (avec, comme choix de réponses, "oui" ou "bien sûr") et "Convertir le siège de Twitter à San Francisco en abri pour les SDF puisque personne n'y va de toute façon". Plus de 90% du 1,9 million de votants ont dit "oui".
Convert Twitter SF HQ to homeless shelter since no one shows up anyway
April 10, 2022Il a ensuite proposé des modifications à la formule d'abonnement payante au réseau social, Twitter Blue.
"Il y aura des distractions à l'avenir, mais nos buts et nos priorités restent inchangés. Les décisions que nous prenons et comment nous les exécutons sont entre nos mains, et celles de personne d'autre", a déclaré Parag Agrawal dans son message aux employés.
Selon le Washington Post, plusieurs salariés de Twitter avaient fait part de leur inquiétude, estimant notamment que les valeurs de l'homme le plus riche au monde n'étaient pas alignées avec la culture d'entreprise du réseau social.
Avec AFP
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Elon Musk fait décoller Twitter en Bourse après une grosse prise de participation
États-Unis : le milliardaire Elon Musk inaugure une nouvelle méga-usine Tesla au Texas
TECH 24
Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
BBC
It is difficult to maintain living bacterial cultures long-term due to the need for the supply of nutrients
In a tranquil side room of the Covid-19 vaccination centre in Rambouillet, a small French town around 30 miles (50km) south-west of Paris, a soft blue light emanated from a row of cylindrical tubes. Members of the public who received a vaccine last year were invited to bathe in the glow for a few minutes while they waited in the recovery area.
Soon, the same azure glow will illuminate the nearby, tree-lined Place André Thomé et Jacqueline Thomé-Patenôtre, located just across from the aptly named La Lanterne performance hall, at night. These ethereal experiments are also underway across France, including at the capital's Roissy-Charles-de-Gaulle airport.
But unlike standard streetlamps, which often emit a harsh glare and need to be hooked up to the electricity grid, these otherworldly lights are powered by living organisms through a process known as bioluminescence.
This phenomenon – where chemical reactions inside an organism's body produce light – can be observed in many places in nature. Organisms as diverse as fireflies, fungi and fish have the ability to glow through bioluminescence. It is present in 76% of deep-sea creatures and has independently evolved dozens of times, including at least 27 occasions in marine fish alone.
The uses of bioluminescence in the natural world are just as wide-ranging. Fireflies light up to attract mates while some species of algae glow when the surrounding water is disturbed. Deepsea anglerfish allow bioluminescent bacteria to take up residence on a lobe above their head as a tantalising lure for prey.
Marine algae can produce an eery glow in the water when they are disturbed by waves, boats or swimmers (Credit: Eleanor Hamilton/Alamy)
Most bioluminescent ocean species emit a blue-green light, which, due to the shorter wavelengths of the colours, can travel further in the ocean. Some fireflies and certain snails glow yellow, and the so-called "railroad worm", a beetle larvae native to the Americas, is known to turn both red and greenish-yellow in a dotted pattern that resembles a train at night. Springhares – nocturnal rodents found in southern Africa – have even been found to have hair that produces a vivid pink biofluorescent glow.
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The turquoise blue glow bathing the waiting room in Rambouillet, meanwhile, comes from a marine bacterium gathered off the coast of France called Aliivibrio fischeri. The bacteria are stored inside saltwater-filled tubes, allowing them to circulate in a kind of luminous aquarium. Since the light is generated through internal biochemical processes that are part of the organism's normal metabolism, running it requires almost no energy other than that needed to produce the food the bacteria consume. A mix of basic nutrients is added and air is pumped through the water to provide oxygen. To "turn off the lights", the air is simply cut off, halting the process by sending the bacteria into an anaerobic state where it does not produce bioluminescence.
"Our goal is to change the way in which cities use light," says Sandra Rey, founder of the French start-up Glowee, which is behind the project in Rambouillet. "We want to create an ambiance that better respects citizens, the environment and biodiversity – and to impose this new philosophy of light as a real alternative."
Proponents like Rey argue bioluminescence produced by bacteria could be an energy-efficient, sustainable way to light up our lives. The way we currently produce light, she argues, has changed little since the first light bulb was developed in 1879. While the LED-bulb, which emerged in the 1960s, has significantly reduced the running costs of lighting, it still depends on electricity, which is largely produced by burning fossil fuels.
Glowee grows the marine bacterium Aliivibrio fischeri in salt water and a mix of nutrients – the bacteria glow when they are given oxygen (Credit: Glowee)
Founded in 2014, Glowee is developing a liquid raw material – in theory endlessly renewable – made of bioluminescent microorganisms. It is cultivated in saltwater aquariums before being packaged in the aquarium tubes. The manufacturing process, claims Rey, consumes less water than manufacturing LED lights and releases less CO2, while the liquid is also biodegradable. The lights also use less electricity to run than LEDs, according to the company, although the Glowee bulbs produce fewer lumens of light than most modern LED bulbs.
While Glowee's lights are currently only available in standard tubes for events, the company is planning to produce several types of street furniture, such as outdoor benches with in-built lighting, soon.
In 2019, Rambouillet city hall signed a partnership with Glowee and invested €100,000 (£83,300/$109,000) to turn the town into "a full-scale bioluminescence laboratory".
Guillaume Douet, head of Rambouillet's public spaces, believes if the experiment is a success it could lead to a transformation across the country. "This is about a city of tomorrow," says Douet. "If the prototype really works, we can bring it to a large-scale deployment and replace current lighting systems."
But bioluminescent lighting isn't new. In around 350BC, Greek philosopher Aristotle described bioluminescence in glow worms and fireflies as a type of "cold" light. Coal miners have used fireflies in jars as illumination in mines where any kind of flame – even a candle or lantern – could trigger a deadly explosion. Meanwhile, glowing fungi have for years been used by tribes in India to illuminate dense jungles.
Yet Glowee is the first company in the world to reach this level of experimentation, and the company says it is in negotiations with 40 cities across France, Belgium, Switzerland and Portugal. ERDF, a largely state-run company that manages France's electricity grid, is among Glowee's backers, the European Commission has provided €1.7m (£1.4m/$1.9) funding and France's National Institute of Health and Medical Research (Inserm) has given technical support.
However, Carl Johnson, professor of biological sciences at Vanderbilt University, believes there are serious challenges still ahead before bioluminescence can get the green light for large-scale deployment.
"First, you have to feed the bacteria and dilute them as they grow," he says. "That's not so easy. Also, the phenomenon will be very temperature-dependent and I doubt that it will work in the winter. Third, bioluminescence is very dim compared to electrical lighting. But perhaps they have improved the luminescence intensity."
Glowee's Rey acknowledges those challenges ahead, but insists the benefits, both ecologically and economically, could see future cities bathed in bacterial blue light.
Currently, the Evry-based team is working to increase the light intensity produced by the bacteria – which for now only lasts days or weeks before requiring further nutrients and is not yet as strong as LED lights – by subjecting it to different temperatures and pressures. So far Glowee says its bacteria can produce an output of brightness of 15 lumens per square metre – short of, but not far off, the minimum 25 per square metre it believes is required for public lighting in parks and gardens. By comparison a 220 lumen household LED spotlight bulb can produce about 111 lumens per square metre of floor.
"We are advancing little by little," she says. "But we've made enormous steps already and our philosophy of light is a response to the crisis humanity is facing."
Some fungi carry genes that allow them to produce bioluminescence and could be used to bioengineer plants that glow (Credit: Louise Docker/Getty Images)
Catrin Williams, a lecturer at Cardiff University's School of Biosciences who has studied bioluminescence in bacteria, agrees it is "difficult" to maintain living bacterial cultures long-term due to the need for the supply of nutrients.
But Williams says this could be overcome by focusing on "chemiluminescence" – a process Glowee is also currently investigating – which removes the need for live bacteria. Instead, the enzyme responsible for bioluminescence, luciferase, can in theory be extracted from bacteria and used to produce light itself. "I think the Glowee approach is extremely novel and innovative and could be fantastic," she says.
Other initiatives around the world are providing further glimmers of hope. Vancouver-based Nyoka Design Labs is developing a biodegradable alternative to glow sticks using non-living, cell-free enzymes, which the creators say are much easier to maintain than living bacteria. "Instead of using the whole car, we just take out the headlights," says Paige Whitehead, the founder and chief executive. "Enzymology has advanced to the extent that we no longer have to rely on the cell-supported systems."
Once used, glow sticks cannot be recycled due to the mixture of chemicals they contain. They are used in a wide range of applications, from law enforcement and military uses to music festival goers. Some researchers have raised concerns about the affect the chemicals they contain have on marine life, as they are also often used as lures in longline fishing.
"So much of this waste is unnecessary," says Whitehead. "The vision we're going for is to replace any alternative lighting systems to make them more sustainable."
In a major breakthrough for that vision, a study published in April 2020 revealed a team of Russian bioengineers working with a Moscow-based biotechnology startup who have created a method to sustain bioluminescence in plants. They claim they were able to make plants glow 10 times brighter and for longer than previous efforts – producing over 10 billion photons per minute – by bioengineering bioluminescent genes from fungi into the plants. The new research built on findings that identified a fungal version of luciferin, one of the unique compounds that is necessary for bioluminescence, alongside either of the enzymes luciferase or photoprotein.
The application of synthetic biology onto bioluminescence is a massive opportunity – Keith Wood
Keith Wood, a scientist who 30 years ago created the first luminescent plant using a gene from fireflies, says the technology could in part replace artificial lighting like LEDs. More recently, he found that by altering the genetic structure of a luciferase found in the deep-sea shrimp Oplophorus gracilirostris, its brightness could be increased by 2.5 million times. The resulting enzyme, which the researchers called NanoLuc, was also 150 times brighter than the luciferases found in fireflies.
"The application of synthetic biology onto bioluminescence is a massive opportunity," says Wood, who is now developing a bioluminescent plant for the company Light Bio.
But exactly how these transgenic bioluminescent plants might be used in the future is still to be decided. One group of designers in Athens, led by Olympia Ardavani at the Hellenic Open University, laid out a vision of large numbers of bioluminescent plants being used to provide ambient lighting along the side of roads. They estimated that if a plant could be produced that would emit around 57 lumens of light each, they would need 40 plants in every 30m (98ft) on each side of the road in order to meet the lowest class of street lighting required on roads used by pedestrians in Europe.
However, Rey believes harnessing the natural power of bioluminescence for lighting could also make us see the environment and natural world in new ways too. "It can create an ambiance that makes us more respectful citizens, of the environment and of biodiversity," she says.
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New York Times - World
Facing Disastrous Floods, They Turned to Mangrove Trees for Protection
In the Sundarbans, an ecological treasure straddling India and Bangladesh that is now on the front lines of climate change, local women are leading an effort to mitigate the dangers of rising waters.
Members of an environmental protection group returning from their weekly survey of a nearby mangrove forest in Lakshmipur, India, in March.Credit...
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By Suhasini Raj
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
LAKSHMIPUR, India — The women adjusted their binoculars around their necks, secured their bright green saris and climbed onto a motorboat to begin their weekly patrol in the Sundarbans, one of the largest deltas in the world and an urgent case study on the effects of climate change.
As sea levels rise, eroding embankments and pushing water closer to their doorsteps, the residents of the hundreds of villages in the Sundarbans — an immense network of rivers, tidal flats, small islands and vast mangrove forests straddling India and Bangladesh — have found their lives and livelihoods at risk.
In the absence of much government support, women like Aparna Dhara, with help from a nonprofit environmental conservation organization, have devised their own solution: planting hundreds of thousands of additional mangrove trees to bolster their role as protective barriers.
“Our land and livelihoods have been battered many times over by raging cyclones and unpredictable, heavy rains,” said Ms. Dhara, 30, as she and the other women in the boat discussed where they needed to plant more trees. “The rhythm of our lives is dependent on the ebb and flow of the water around us, making the mangroves our lifelines.”
Their mission has a devastating backstory.
After Cyclone Aila slammed into the region in 2009, causing floods and mudslides, nearly 200 people lost their lives. The storm exposed the increasing dangers posed by climate change to the millions of people living in the low-lying Sundarbans, thousands of square miles of wetland jutting into the Bay of Bengal.
Amid the rising waters, crocodiles have begun entering villages. Erratic monsoon seasons have replaced more predictable ones. And higher salinity in the water has killed off fish “as if the entire area had been crushed under the thumb,” said Ajanta Dey, a Kolkata-based conservationist.
The harm has been disproportionately felt by the most marginalized in the Sundarbans, whose population on India’s side of the border is about 4.5 million. Many live in areas reached only after dayslong boat trips.
A few years ago, as Ms. Dey went around documenting the post-cyclone wreckage, women like Ms. Dhara approached her and pointed to areas where their homes had once stood. Ms. Dey suggested planting more mangroves between existing embankments and open water. By 2015, over 15,000 women had signed up to for the mission, according to Ms. Dey, program director at Nature Environment and Wildlife Society.
While all are welcome to participate, many men from the Sundarbans migrate to cities for work, meaning it’s the villages’ women who are often leading the climate change fight.
The women, drawing on their deep knowledge of the Sundarbans, make hand-drawn maps of areas where mangroves can be planted. They nurture seeds into saplings and then, in baskets or on boats, transport the young trees and dig in the mud flats to plant them. Later, they track their growth on a mobile app.
In Ms. Dhara’s village, Lakshmipur, the number of acres covered with mangroves has grown to 2,224 from 343 in the last decade. In areas that had been barren-looking mud flats just a few years ago, cranes, gulls and herons abound in the flat rounded leaves of the mangrove trees.
Mangroves, found only in tropical and subtropical climates, are distinctive for their ability to survive in brackish water. Research has shown mangrove forests to be an excellent way to mitigate the effects of climate change, especially the storm surge accompanying cyclones, by reducing the height and speed of waves. Mangroves also help reduce greenhouse gases, as they have high rates of carbon capture.
In addition to reducing the effects of flooding with their dense tangle of roots, they also help increase fish hauls by providing a natural habitat for crabs and other crustaceans.
Set against the picturesque Muri Ganga river, Lakshmipur lies in the southwestern part of the Sundarbans, whose vast expanse is home to tigers, lush mangrove forests and rare snakes.
In the village, every house has its own pond, where people bathe, wash clothes and draw water to irrigate their vegetable farms.
On a recent afternoon, women wove fishing nets in the alleys. Chicks ran through small farms flush with cauliflowers and tomatoes. A brick and cement embankment encircled one side of the village, which is home to over 2,500 people.
“Thousands of acres of village land has been lost to the river in the past 50 years,” said Bhaskar Mistry, 60, a village council member, who was born in Lakshmipur and has witnessed hundreds of storms there.
As the brackish water around them has continued encroaching on the village’s land, people have stopped growing rice, their staple crop, because the soil is too salty.
Ms. Dhara’s in-laws lost two of their homes, a big farm and their sweet water pond to the rising waters.
Years of living with the consequences of climate change have left Ms. Dhara gripped with anxiety, she said, unable to sleep soundly when it rains, afraid of what may come next.
While many in the village share her sense of living on the edge of a climate disaster, Ms. Dhara said it nonetheless seemed impossible at first to persuade her family to let her join the group of women planting mangroves back in 2013.
“Who will cook and wash and clean the house if you work? You are the daughter-in-law of the house and must work indoors like we did,” Ms. Dhara recalled her mother-in-law shouting at her. For many other women in the Sundarbans, the story is similar.
“Not only are these women supremely at risk, but they often aren’t even able to have their voices heard about how to avert that risk or how to avoid it,” said John Knox, a former U.N. special rapporteur on human rights and the environment.
But Ms. Dhara persisted, and was able to convince her family that the trees would not only help keep the village safe from floods, but were also a chance to earn extra income. Ms. Dey’s organization pays the women for growing and planting mangrove saplings, and also helps them sell fish, vegetables, honey, eggs and other local goods.
The women participating in the program earn, on average, about $430 a year, a meaningful boost to a family in India where the per capita income is about $1,900.
This sort of financial incentive in environmental restoration efforts is essential in getting local communities to participate, Ms. Dey said, especially women, whose families would not let them take part otherwise.
The women, finding that their fellow villagers weren’t taking their work seriously when they were wearing their everyday saris, also asked to be furnished with uniforms. The official-looking green ones they now have both symbolize the nature of their efforts and lend heft and credence to their mission, the women said.
In the village of Gobardhanpur, near the border with Bangladesh, a group of women ranging in age from 25 to 60 gathered in a mangrove nursery. Every monsoon, the women plant new seeds, braving snakes, thorny bushes and biting snails that hide deep in the mud.
But, they say, the benefits of all the hard work are clear.
As cyclones intensified over the last few years, everyone in the village noticed that the embankment next to the new mangrove forest did not give way. The wall of trees slowed the incoming water, lessening its impact by the time it reached the embankment.
Last fall, a group of men began sneaking into the mangrove forest to harvest a type of snail buried within the mangrove roots. They were uprooting the trees, and to Madhumita Bagh, who helps oversee the village’s mangrove efforts, it was like someone beating her child. She complained to the police, and the men stopped coming.
“We are not giving up,” said Ms. Bagh, who teaches women in neighboring villages about the mangrove program.
Ms. Dhara said she has also developed a familial affection for the trees.
“The mangroves are like our children,” she said. “If we don’t nurture them, they will die.”
Over the last couple years, the local government has begun granting participants public land to use as mangrove nurseries and has been buying some of the saplings from the women. They, too, have been impressed by their efforts.
“The women are like silent climate warriors,” said Shantanu Singha Thakur, an official with the district government.
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BBC
SANS TITRE
One minute I was out over a seemingly endless ocean en route to Seychelles. The next, dark granite cliffs filled the plane's window, swirling in and out of the clouds with all the dark mystery of ships lost at sea. I became convinced that the plane was about to land on the water or crash into a mountain, so little space did there seem to be between the two.
The Seychelles is an archipelago of 115 islands, a sublime meeting of sea and land beneath a sky of impossible blues. Everything here, from the towering volcanic spine on the largest island of Mahé to the 1,800 kilometres of ocean that separate Mahé from mainland Africa, seems to happen on a grand scale.
Everything, that is, except Victoria, Seychelles' tiny capital city.
There are other capitals around the world with smaller populations: San Marino or Vatican City, for example; or a handful of tiny Pacific Island cities. Even so, Victoria's population of around 30,000 is modest by the standards of most seats of national power.
With a population of around 30,000, Victoria is relatively small for a capital city (Credit: imageBROKER/Alamy Stock Photo)
If there seems to be little space along Mahé's narrow coastal strip for an international airport, there's equally little room for a capital city. Mahé measures just 20 sq km; it would take barely 10 minutes to walk around the perimeter of the centre's tight grid of streets. Houses climb the surrounding hills until the terrain becomes too steep.
That Victoria could even make it to this size owes much to past geographical engineering.
"Half of Victoria is reclaimed land," said George Camille, one of Seychelles' best-known artists who was born in Victoria and has spent much of his life here. "The sea was where the taxi stand now is."
For such a small city, Victoria does a good job of telling the story of modern Seychelles through its buildings and its tightly concentrated clamour. It is an antidote to the popular Seychelles image of beaches and palm trees and a life far from the world and its noise.
Busy, urban Victoria shows visitors another side of Seychelles (Credit: imageBROKER/Alamy Stock Photo)
Victoria has surprisingly deep roots in its narrow plot of soil. The French founded the city in 1778, a time when the American Revolutionary War was raging, the penal colony of Australia was still just an idea and much of Africa remained untouched by Europeans. The new settlement – which was by all accounts a modest place of timber-and-granite houses, an army barracks and pens for keeping tortoises – was named, rather more grandly, L'Établissement du Roi (“the King’s establishment”).
Little was done to grow the new city, either by the French who first built it or the British who took it over in 1811. It was a harbour, a port, a convenient waystation en route to elsewhere. So small and unimportant was it that it took the British 30 years to change the name to Victoria; they did so in 1841 to commemorate the queen's royal marriage to Prince Albert.
Its history was, for the most part, a minor affair for much of the 19th Century. After heavy rains, an avalanche of mud and granite rained down upon the city on 12 October 1862; many were killed. In 1890, the Swiss-owned Hotel Equateur opened, a precursor to the deluge of tourist business that would one day come to define Seychelles.
Women stop for a chat in front of an image of Lieutenant Charles Routier de Romainville, founder of the city of Victoria (Credit: Hemis/Alamy Stock Photo)
Perhaps the oldest extant building in Victoria is now, appropriately, the National Museum of History. With its engaging mix of written information panels and wall-to-ceiling displays, it tells the story of earliest colonial times, the freeing of slaves and the resulting history of Creole culture. Many established histories of the city speak of Victoria's (and Seychelles') colonial history, understandably so as it was the French and the British who would leave behind the architectural landmarks. But on 1 February 1835, 6,521 slaves were set free on Seychelles. The entire population at the time was just 7,500; nearly 90% of these were freed slaves and they would become the foundation upon which a Creole nation was established.
Originally built in 1885, formerly the building of the Supreme Court of Seychelles, the museum was restored in 2018 and remains a light and airy structure of wooden shutters and soaring ceilings surrounded by a palm-filled garden. It occupies the corner of Independence Avenue and Francis Rachel Street.
In the heart of this intersection and visible from the museum grounds is one of Victoria's more curious monuments: a miniature replica of the clocktower known as Little Ben that stands on Vauxhall Bridge Road in London. It was brought to Victoria in 1903 and serves as a suitably diminutive signpost for a city that can never grow any bigger.
Shoppers queue at the Sir Selwyn Selwyn-Clarke Market (Credit: economic images/Alamy Stock Photo)
Inside the closely packed streets and lanes that comprise Victoria's true centre, the "city" is a tight tangle of cars and people, horns and bright fabrics. Around the covered Sir Selwyn Selwyn-Clarke Market, the city becomes a mix of shouting fishmongers and fresh produce that ranges from coconuts and plantains to vanilla pods and chillies. Along Albert Street, old-school wooden trading warehouses in fading pastels share street frontage with a glass-walled casino. Nearby, there's the extravagant balconied facade of the Domus (a residence for the church hierarchy, built in 1934). Over on Quincy Street, the Hindu Sri Navasakthi Vinyagar Temple rises amid the modern buildings.
Victoria’s Hindu Sri Navasakthi Vinyagar Temple rises from the city (Credit: mauritius images GmbH/Alamy Stock Photo)
"People think Seychelles is all about beaches," said Connie Patel, local trader, amateur historian and lifelong Victorian. "And, of course, the beaches are important. But everything from Seychelles is here. There aren't many roads here on Mahé; nearly all of them pass through Victoria. If you want to see where ordinary Seychellois come to do business away from tourism, Victoria is where it happens. It's an essential part of the Seychelles story."
Resident Geetika Patel, agreed: "Victoria is a window on the real Seychelles. It can be loud and messy and we all complain about the traffic. But this is modern Seychelles. Look around you. It's a melting pot of faces and architecture that tells you a lot about who we are. Listen, and you'll hear everyone talking in Creole. You can't say you understand Seychelles unless you've been here."
Up the hill, above the city and off Revolution Avenue, Marie-Antoinette Restaurant occupies an old home where, in the 1870s, Welsh-American journalist and explorer Henry Morton Stanley stayed for a month on his way back from Africa and his celebrated encounter with Dr David Livingstone. Stanley had been sent by a US newspaper to find Livingstone, who had lost contact with the outside world years earlier; it was at their first meeting on this trip that Stanley uttered the now-famous words, "Dr Livingstone, I presume?". Upon his arrival in Seychelles on his way home, Stanley missed a French postal ship by a day and was marooned in Seychelles for a month while he waited for passage back to Europe. Built entirely of wood, sporting towers and turrets, the building is yet another signpost to a little-known past.
George Camille, one of Victoria’s best-known artists, wants to turn Victoria into a capital of Creole culture (Credit: Anthony Ham)
Just down the hill, artist Camille, who dreams of turning Victoria into a regional capital of Creole culture, has restored a traditional home built of casuarina, mahogany and other hardwoods, turning it into an exhibition space and art gallery known as Kaz Zanana for his confronting artworks. "This is what the houses of Victoria once looked like," said Camille. "It's a relic of a disappearing world."
It was dusk as I left Kaz Zanana and wandered down into the city centre. Lost in thought, I found myself outside the market. The day's heat had gone, as had the market traders. There was no traffic. The streets had fallen silent. In that moment, Victoria felt, perhaps, like the village it once was, and never really outgrew.
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New York Times - World
A Popular British Politician Falls From Grace Over a Tax Scandal
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Rishi Sunak was once considered a potential successor to Prime Minister Boris Johnson. Now he faces scrutiny over his wealthy wife’s tax status, and over holding an American green card while in office.
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By Mark Landler and Stephen Castle
LONDON — Just two months ago, Rishi Sunak, a popular, fast-rising British politician who serves as chancellor of the Exchequer, looked like a good bet to replace the country’s scandal-scarred prime minister, Boris Johnson.
Now, Mr. Sunak’s future is suddenly clouded by a swirl of revelations about his wealthy wife’s tax status, as well as by the fact that he held a green card, allowing him to live and work in the United States, for 19 months after he became chancellor, the top finance post and second most powerful job in Britain’s government.
Even for a country accustomed to political turmoil, Mr. Sunak’s fall has been vertiginous.
Mr. Johnson, who himself fended off calls to resign over parties held at 10 Downing Street in breach of coronavirus restrictions, was forced to defend Mr. Sunak and deny suggestions that his aides had been planting negative stories about him.
“It’s difficult to imagine him making a successful bid for the leadership anytime soon, or possibly ever,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London. “It perhaps also speaks to the invulnerability and entitlement that affects someone who is so wealthy.”
Mr. Sunak’s wife, Akshata Murty, the daughter of one of India’s richest businessmen, claims non-domiciled status in Britain, which saved her millions of pounds a year in taxes on dividends from shares in her father’s technology company, Infosys. On Friday, Ms. Murty tried to defuse the crisis for her husband by announcing she would begin paying taxes in Britain on her overseas income.
The original arrangement, though common for foreigners living in Britain temporarily, has cast a harsh spotlight on the couple’s extreme privilege. At a time when Mr. Sunak is raising taxes to cover a pandemic-related shortfall in the public finances, his gilded lifestyle has become a political liability, making him appear jarringly out of touch to ordinary Britons who are facing a brutal squeeze in living standards.
“People have liked Rishi despite the fact that he’s ludicrously, fabulously wealthy,” said Jill Rutter, a former Treasury Department official who is now a researcher at U.K. in a Changing Europe, a think tank. “But being rich and appearing to be a tax manipulator is another thing.”
A normally poised politician, Mr. Sunak, 41, has been thrown off balance by the scrutiny. At first, he accused critics of unfairly “smearing” his wife. Given that the chancellor is responsible for setting Britain’s tax policy, Ms. Rutter said questions about Ms. Murty’s tax status were both relevant and legitimate.
Next, Mr. Sunak argued in an interview with The Sun newspaper that it “wouldn’t be reasonable or fair to ask her to sever ties with her country because she happens to be married to me.”
“She loves her country,” he said. “Like I love mine, I would never dream of giving up my British citizenship.”
There were two problems with that: Mr. Sunak’s green card effectively meant he was declaring himself a permanent resident of the United States for tax purposes, long after he became a member of Parliament. (He gave up the card before making his first visit to the United States as chancellor last October.)
Moreover, hundreds of thousands of Indian citizens live in Britain without non-domiciled status. Ms. Murty paid 30,000 pounds, or about $39,000, for the classification; tax analysts estimate she could have saved 20 million pounds, or about $26 million, by paying taxes on her dividends in a lower-tax jurisdiction like India. (She has not confirmed where she pays those taxes.)
“To claim she has to be non-domiciled to return home is farcical,” said Richard Murphy, an accountant who campaigns for tax justice. He predicted it would alienate voters. “Amongst the many things that are cutting through in political terms against the Tories at the moment,” he said, “this one is really going to hurt.”
Opposition leaders have called on the government to investigate whether Mr. Sunak violated the ministerial code of conduct. While Ms. Murty has pledged to pay British taxes on her overseas income, she will retain non-domiciled status, which could allow her to avoid hefty inheritance taxes.
Mr. Johnson insisted on Friday that Mr. Sunak was doing an “outstanding job.” But relations between them have chilled since the furor over parties threatened the prime minister’s job — hence the speculation that Downing Street was circulating damaging details about him. Mr. Sunak distanced himself from Mr. Johnson during the earlier scandal, and there was feverish speculation he would move to unseat the prime minister as leader of the Conservative Party.
But Mr. Sunak held his fire, and events have conspired to resuscitate Mr. Johnson’s fortunes while deflating his rival’s. Russia’s invasion of Ukraine has eclipsed the prime minister’s scandal, allowing Mr. Johnson to trumpet his relationship with President Volodymyr Zelensky — whom he visited in Kyiv on Saturday — and to take a hard line against President Vladimir V. Putin. Mr. Sunak was left to answer questions about why Infosys had not closed its office in Moscow. (It has since done so.)
Beyond that, Mr. Sunak has become identified with economic and tax policies that are imposing heavy burdens on Britons. It is a stark reversal from Mr. Sunak’s earlier image as the beneficent paymaster, doling out hundreds of billions of pounds of subsidies to cushion people from the ravages of the pandemic.
“The problem for Rishi Sunak is that these problems are coming out just as he is also being criticized for being Scrooge-like,” Ms. Rutter said. “What does this say about the chancellor’s judgment?”
The eldest son of Indian immigrants who attended the elite Winchester College, Mr. Sunak is in many ways a model for multiethnic Britain. After graduating from Oxford, he earned an M.B.A. at Stanford, where he met Ms. Murty. He worked for Goldman Sachs and hedge funds before running for a safe Conservative seat in Yorkshire. His father-in-law, Narayana Murthy, handed out leaflets for him. When Mr. Sunak won, the local papers called him the “Maharajah of the Yorkshire Dales.”
Now, they are more apt to lampoon Mr. Sunak’s regal tastes. In 2020, he drew japes after being photographed with a $235 “smart mug” that keeps tea or coffee at a precise drinking temperature. Last month, a photo opportunity went off the rails when Mr. Sunak seemed unsure how to fill up a car at a gas station.
In the cut-and-thrust of British politics, that makes him vulnerable. The same papers that once speculated about Mr. Sunak as a prime minister in waiting now question whether Mr. Johnson will demote him in a cabinet shuffle.
“Rishi Sunak does risk becoming one of those souffle politicians,” Professor Bale said, “looking like they are rising nicely but then collapsing disappointingly.”
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Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
BBC
He point-blank told me that he thought I was too fat to be in the position I was in – Courtney
After a year working at a Canadian fashion company, Courtney noticed she was being excluded from meetings with vendors. “It was portrayed to me that being out of the office for a whole afternoon [meeting vendors] wasn’t a good use of my time,” she recalls.
In August 2018, 18 months after starting the job, Courtney (whose surname name is being withheld for privacy reasons) sat with her manager for a performance evaluation. He spent the first 10 minutes praising her job performance, but the following 20 minutes took Courtney by surprise.
“He told me that my looks were affecting my job. He point-blank told me that he thought I was too fat to be in the position I was in. He told me he was embarrassed having me around our vendors in meetings, and that it ruined his reputation.”
Courtney’s boss also told her that she needed to start going to the gym and to stop wearing any fitted clothing. He told her to buy a new wardrobe and to wear makeup every day. “I was so shell shocked,” she says. “I kind of just sat there, to be perfectly honest. I felt like I was going to cry.” After the meeting, Courtney says her anxieties over her appearance significantly affected her work; she felt paranoid about what her colleagues thought. “My work 100% suffered. I was so distracted.”
Weight-based discrimination in the workplace is still legal in nearly all parts of the world, except for the US state of Michigan and a handful of US cities including San Francisco and Madison, Wisconsin. In many nations, characteristics including gender, race, religion and sexual orientation are officially protected under law, meaning employers can’t use them to discriminate. But with a few tiny exceptions, that's not yet the case for weight.
Of course, many people know that including weight as a factor in whether to hire or advance candidates or employees isn’t right. But this kind of discrimination still happens, whether openly or behind the scenes, based on people’s conscious and unconscious biases. It can take a significant toll, both economically and mentally, on those who experience it. Measures to tackle it legislatively are making glacial progress; meanwhile, this insidious form of discrimination remains hard to stamp out.
Overlooked, judged
“Weight discrimination can be experienced in lots of different ways, some subtle and some more overt,” explains Rebecca Puhl, a professor at the department of human development and family sciences at the University of Connecticut, US. “We see people being discriminated against because of their weight when they’re applying for jobs. They’re less likely to be hired than thinner individuals with the same qualifications.”
While there’s no evidence to support the idea that weight is linked to certain personality traits, stereotypes feed into these hiring decisions. Puhl points to a 2008 study which found that overweight job applicants are viewed as being “less conscientiousness, less agreeable, less emotionally stable and less extraverted than their ‘normal-weight’ counterparts”.
Once hired into for a job, people can experience weight discrimination in a variety of ways. It can be explicit, like the exclusion and comments Courtney experienced at the fashion company. A 2021 study, co-authored by Puhl, surveyed 14,000 people across Australia, Canada, France, Germany, the UK and the US who were participating in a weight management programme. Fifty-eight percent of respondents said they had experienced weight stigma from their colleagues.
Other discrimination can be subtle. “We also see people who have been overlooked for promotions, or are being wrongfully terminated from their job because of their weight,” explains Puhl. A 2012 study of HR professionals showed they were more likely to disqualify obese people from being hired and less likely to nominate them for supervisory positions. At the fashion company, Courtney saw other people with the same job get promoted, while she remained at the same rank. “Anybody with my position was moving up within one or two years,” she explains.
Weight discrimination manifests in all kinds of workplaces, according to Brian J Farrar, an employment attorney at Sterling Employment Law, located in Bloomfield Hills, Michigan. But he says it’s especially prevalent in environments with a focus on physical appearance. “You tend to see it more where employees are interacting with customers,” he explains. “In a restaurant or retail, you tend to have a higher potential incidence of weight discrimination.”
There is a gendered element: Puhl says women are more vulnerable to weight discrimination in the workplace. “[They] experience it not only at higher levels, but also at lower levels of body weight,” she says. “For men, their BMI [body mass index] has to increase quite high before the same level of weight discrimination kicks in for women.” Puhl attributes this to different societal standards around weight and attractiveness between the genders.
Weight discrimination not only holds back people in their careers, but can also affect mental and physical health (Credit: Getty Images)
Farrar concurs, noting expectations of physical appearance aren’t enforced universally among male and female employees. Income can also play a role in weight discrimination, he points out, disproportionately affecting low-wage workers. “They may be less likely to come forward and report discrimination,” he says. “That may cause their employers to take advantage of them more.”
Weight discrimination can have multiple impacts, both in terms of a worker’s career progression – which links to their earning potential – and their mental health. On the economic side, one study from 2011 showed that a one-unit increase in a woman’s BMI correlates with a 1.83% decrease in hourly wages. And a 2018 study showed while being in a lower income bracket can increase the risks of obesity, the reverse is also true — being obese decreases one’s income, impacts more pronounced among women than men.
Weight-based judgment and rude remarks can also lead to negative health behaviours, like higher sleep disturbance and alcohol use, lower physical activity and poor eating habits. For Courtney, being judged for her weight led to severe anxiety which, coupled with other life stresses, led her to take a two-year sick leave from work.
Opening the door?
Experts like Puhl and Farrar, who has represented employees in Michigan in workplace weight-discrimination cases, agree greater adoption of legislation could have an impact on this issue. In the US, bills are currently circulating in New York and Massachusetts; the new laws would be similar to the protections in Michigan, where weight is included as a protected characteristic in the state’s civil rights act. Some states in Brazil and the city of Reykjavik have also passed laws protecting people from weight discrimination.
Puhl reminds us that change is slow – she has been testifying about the legislation in Massachusetts for more than a decade. She believes that these laws aren’t being prioritised because of persistent stigmas around weight. “If society continues to place personal blame on people for their weight, and if that blame is deemed socially acceptable, policy change is very challenging,” she says. But she believes Massachusetts “is pretty close” to passing a new law. “That’s monumental, because the Michigan law was passed in 1976. We have not had a state since then pass anything. If Massachusetts does this, that will open the door for other states to follow suit.”
If society continues to place personal blame on people for their weight … policy change is very challenging – Rebecca Puhl
Legislation isn’t the only solution, of course, because it won’t eradicate pervasive negative attitudes around weight. But similar to previous advancements protecting gender, race and sexual orientation, legislation makes a difference.
“Is it going to get rid of weight stigma? No, of course not,” says Puhl. “We still live in the same society and culture where we have messages that weight is about personal responsibility or laziness or discipline.” But legal protections are important and necessary for significant societal change to take place.
Courtney believes having weight discrimination protections in Canada wouldn’t have prevented her negative workplace experience, but says the existence of laws would have been reassuring. “I think knowing there is legislation almost feels like a validation that it’s wrong to be discriminated against for one’s weight,” she says. After returning to work from sick leave, Courtney continued to experience weight-related bullying and negative comments from supervisors. She was eventually laid off – and feels relieved to be out of a “toxic situation”.
“It has put a lot of self-doubt in my mind about my ability to do my job, about the career I want,” explains Courtney. “It’s made me rethink whether I feel like I can work within the fashion industry in general. I don’t think I could ultimately have a long-lasting career if I’m always thinking that people are judging me.”
Valeurs Actuelles
[Ferrand] Le syndrome de Macbeth
Rétif par nature aux mouvements de foule, j’ai toujours eu du mal à partager l’enthousiasme des militants – quels qu’ils fussent. Ainsi me suis-je demandé, cette année, comment mon amie Claude, par ailleurs si mesurée en tout, avait pu s’enticher à la folie d’Éric Zemmour. La France n’a pas dit son dernier mot est son livre de chevet ; le discours de Villepinte, un bréviaire à ses yeux ; “ben voyons”, l’expression qu’elle préfère… « Tant que tu n’as pas vu le candidat en meeting, tu ne peux pas comprendre ce qui est à l’œuvre ! », devait-elle ainsi me lancer, religieusement, lors d’un dîner.
On comprendra ma surprise, la semaine passée, de l’entendre vanter, sur un ton résigné, les mérites apparemment nouveaux de Marine Le Pen. « Mais… tu as donc changé de crèmerie ? me suis-je permis d’ironiser. Le soir de la Chandeleur, tu n’avais pas de termes assez durs pour flétrir cette candidate… » Claude a laissé passer dans son regard une lueur de malaise : « L’essentiel, m’a-t-elle répliqué mezza voce, c’est de faire battre Macron. » « Et tu ne penses donc plus que ce soit la mission sacrée de ton idole ? » Réponse embarrassée : « Tu vois bien qu’il n’est pas le mieux placé. »
Oserai-je le dire ? Cette volte-face m’a sidéré – moins par l’inconstance dont elle témoigne que par ce qu’elle révèle de l’influence des intentions de vote sur le choix des gens.
Trop de sondages tue le suffrage
Tous les analystes le répètent à l’envi : les sondages sont “une simple photographie de l’opinion, à un moment donné”. Ces instantanés peuvent se tromper – demandez à Édouard Balladur ou à Lionel Jospin ce qu’ils en pensent. Ils ne sont pas toujours exempts de biais, voire de tripotages, et font l’objet de correctifs parfois discutables. Surtout, ils perdent une part de leur pertinence en cas d’abstention massive – ce qui semble se dessiner pour le scrutin qui vient.
Lorsque j’étais à Sciences Po, je me rappelle avoir entendu René Rémond clamer : « Trop de sondages tue le suffrage », un de ses jeunes confrères ajoutant, pour sa part, qu’à l’approche des élections, les enquêtes d’opinion auraient dû être prohibées, parce qu’elles devenaient des outils d’influence – surtout entre les mains de rédactions acquises à tel ou tel candidat !
L’utilisation que les médias peuvent faire des sondages semble en effet relever de la prophétie autoréalisatrice chère à Merton et Thomas – cette prédiction fausse a priori, mais qui finit par se réaliser par le conditionnement qu’elle induit. Un des exemples les plus fameux en est la pièce écossaise de Shakespeare, où la divination des sorcières, promettant le trône à Macbeth, incite ce général à tuer le roi pour prendre sa place…
On rabâchait aussi aux étudiants que nous étions qu’à la présidentielle, “au premier tour on choisit, au second, on élimine”. La formule, galvaudée, n’en résumait pas moins la philosophie de ce double scrutin : voter d’abord selon ses préférences, ensuite en fonction de ses réticences…
Ce principe a volé en éclats lorsque le suffrage, délaissant le champ des convictions, a investi celui des stratégies. Au lieu de choisir, en son âme et conscience, l’homme ou la femme qui incarne le mieux ses opinions et lui paraît le plus apte à diriger l’État, l’électeur calcule désormais l’utilité relative de son vote, en fonction des rapports de force tels qu’établis par les instituts Ifop, Ipsos, Elabe ou autre… C’est dire l’importance considérable – déterminante, en vérité – d’enquêtes à présent réalisées sur Internet, en continu. Jusqu’à réduire le scrutin final à si peu de chose qu’une part importante du corps électoral choisit de s’en détourner.
L’amie Claude votera donc pour une candidate qui n’a pas vraiment ses faveurs – à moins qu’elle n’opte pour un coup de billard à trois bandes, et ne mette finalement dans l’urne le bulletin de son champion, anticipant le réflexe protestataire d’une partie de l’opinion… lassée par les sondages.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
BBC
Palestinians attack biblical figure Joseph's tomb in West Bank
The tomb where the biblical figure Joseph is said to be buried has been vandalised by Palestinians amid spiralling tensions with Israel.
The site in Nablus, in the occupied West Bank, was attacked in what Israel's prime minister called a "frenzy of destruction".
There has been a spate of Israeli and Palestinian deaths in recent days, including deadly attacks which have caused shock across Israel.
Israel has promised a strong response.
The tomb was vandalised on Saturday night as Israeli forces carried out raids in the West Bank in the wake of a gun attack on a bar in Tel Aviv by a Palestinian on Thursday, which left three Israelis dead and 11 others injured.
Video on social media showed Palestinians striking a large light fitting hanging above the tomb and throwing chunks of rubble. Pictures from the Israeli foreign ministry showed what appeared to be fire damage to the tomb and damage to the stone lid. Fires were also started in adjacent rooms.
Israel Defense Forces (IDF) spokesman Brig Gen Ran Kochav told Army Radio that the perpetrators were detained by Palestinian security forces, Israel Hayom news site reported.
Israeli Prime Minister Naftali Bennett said Palestinian rioters had "simply vandalised a holy place for us, the Jews" and vowed to catch them.
It comes at a particularly sensitive time, days before the Jewish festival of Passover. The festival marks the exodus of the Jews from ancient Egypt, where according to Jewish tradition Joseph had risen from prisoner to viceroy some generations earlier.
The tomb is revered by Jews, who believe Joseph is buried there. Muslims believe it to be the resting place of either Joseph or an 18th Century Islamic cleric named Sheikh Yousef Dawiqat. It has previously been a flashpoint for violence, having been set alight by Palestinian rioters in 2015 and 2000.
Nablus is under Palestinian security control, so Jewish pilgrims are usually only allowed to visit the tomb in co-ordination with the IDF. On Monday morning, two ultra-Orthodox Jewish men, who had reportedly not obtained permission, were shot and wounded while trying to get there. It is not clear who fired the shots.
The attack on the holy site comes amid heightened tensions between Palestinians and Israelis, with mounting deaths on both sides.
A 17-year-old Palestinian wounded in an Israeli operation in the West Bank city of Jenin on Sunday died on Monday, the official Palestinian news agency Wafa said. On Saturday, Israel said its forces killed a Palestinian gunman in the same city, home to the attacker who killed three Israelis at the bar in Tel Aviv.
Also on Sunday, two Palestinian women - one of whom was found to be unarmed; the other who stabbed an Israeli policeman - were shot dead in separate incidents in the West Bank. Meanwhile, an Israeli Jewish man was shot dead in Israel after trying to grab a soldier's gun. Police later said he had mental health problems.
A wave of attacks by Israeli Arabs and Palestinians in Israel in the past three weeks has left 11 Israelis and two Ukrainians dead. It has been one of the bloodiest periods of its kind for years, putting the country on edge.
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Des policiers blessés par des tirs dans un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand
Une intervention qui tourne mal. Samedi 19 mars, alors que des policiers intervenaient au sein d’un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ils ont subi des tirs de petit plomb, rapporte La Montagne. Appelés vers 19h30, les policiers devaient sécuriser l’intervention des sapeurs-pompiers qui prenaient en charge un homme âgé de 46 ans blessé au visage à la suite d’une agression, et dont le véhicule aurait également été dégradé. C’est alors que les forces de l’ordre ont été prises à partie par des jets de pierres tout droit venus du campement.
Trois policiers blessés
Ripostant à l’aide de lanceurs de grenades lacrymogènes, les policiers essuient alors des tirs d’armes de chasse au petit plomb. Trois fonctionnaires sont blessés : deux au visage, et l’un au mollet. Le ou les tireurs n’ont pour l’heure pas été retrouvés. Les policiers visés ont déposé plainte. L’enquête a été confiée à la sûreté départementale de Clermont-Ferrand.
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BBC
Marina Ovsyannikova: German outlet hires Russian protester
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A German media outlet has hired dissident Russian journalist Marina Ovsyannikova as a correspondent.
She will work for the company which owns Die Welt newspaper, reporting from Ukraine and Russia, it announced.
Last month Ms Ovsyannikova staged a protest on Russian television, storming her Channel One employer's live broadcast with an anti-war placard.
The 43-year-old was detained and fined by a Russian court, and made international headlines.
She will now work as a freelance correspondent for Die Welt, writing for its flagship German newspaper and appearing as a contributor on a TV news channel it owns.
Die Welt "stands for what is being defended so vehemently by the courageous people on the ground in Ukraine right now: for freedom," Ms Ovsyannikova said.
Ulf Porschardt, who is editor-in-chief of Welt Group, said that Ms Ovsyannikova's on-air protest "defended the most important journalistic ethics - despite the threat of state repression".
"I am excited to be working with her," he added.
After the March protest, Ms Ovsyannikova said she was prevented from sleeping for two days and questioned for 14 hours, before being issued with a 30,000 rouble (£214, $280) fine in relation to an anti-war video message she had posted online.
In the video, she called on the Russian people to protest against the war, saying only they have the power to "stop all this madness".
After the protest, the journalist left her job as an editor at the Russian state-controlled Channel One, and announced that she would not be accepting an offer of asylum in France, because she wanted to stay in Russia even though she feared for her safety.
Ms Ovsyannikova could still face further prosecution under Russian law, risking years in prison under a new penal code which criminalises spreading "fake news" about the Russian invasion of Ukraine.
Russia recently made it illegal to call the war an "invasion," with Russian state-controlled news organisations instead told to describe it as a "special military operation."
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Russian journalist tells of 14-hour interrogation
Russians zombified by propaganda - state TV editor
Watching the war on Russian TV - a whole different story
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France24 - Monde
Vu des États-Unis : l'unité transatlantique face à Moscou à l'épreuve du duel Macron-Le Pen
Publié le : 11/04/2022 - 06:19
Yona HELAOUA
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Les médias américains, très préoccupés par la guerre en Ukraine, soulignaient dimanche soir combien l'issue de la présidentielle française, opposant le pro-UE et pro-Otan Emmanuel Macron à la nationaliste Marine Le Pen, pouvait peser sur l'unité du camp occidental face à Moscou. Revue de presse.
Concentrés sur la guerre en Ukraine et la politique intérieure, les médias américains ne se sont pas étendus sur l’élection présidentielle en France. Sur CNN, en début de soirée dimanche 10 avril, le résultat du premier tour faisait l’objet de quelques phrases dans le bandeau en bas de l’écran. Sur les sites des grands journaux, une poignée d’articles résumaient l’issue du scrutin et livraient des clés d’analyse.
Du point de vue américain, la France est d’abord un morceau d’Europe. La course à l’Élysée permet donc de tester la température politique d'un continent encore marqué par le Brexit. "Avec la guerre qui fait rage en Ukraine et l’unité occidentale qui risque d’être mise à l’épreuve à mesure que les combats continuent, la solide performance de Mme Le Pen a démontré l’attrait durable des courants nationalistes et xénophobes en Europe", écrit ainsi le New York Times. Le quotidien note qu’"une France anti-Otan et davantage pro-Russie, dans le cas d’une victoire de Le Pen, causerait de profondes inquiétudes dans les capitales alliées, et pourrait fracturer la réponse transatlantique à l’invasion russe de l’Ukraine".
Marine Le Pen, une Trump à la française ?
Plusieurs journaux reviennent sur le profil de la candidate du Rassemblement national, souvent comparée à l’ex-président isolationniste Donald Trump. Ses accointances avec le Kremlin font l'objet d'une attention particulière. CNN rappelle ainsi que Marine Le Pen "a été une fervente admiratrice de Vladimir Poutine". Et d’ajouter : "Le Pen a rendu visite au président russe lors de sa campagne de 2017, mais, cette fois, à la suite de l’attaque de la Russie sur son voisin, elle a été forcée de retirer un tract arborant une photo d’elle et de Poutine prise lors de ce déplacement." Pour Dominic Thomas, chroniqueur européen de CNN, c’est là le talon d’Achille de la candidate d’extrême droite : "Elle aura du mal à convaincre l’électorat de ses compétences en politique étrangère, étant donné ses liens de longue date avec la Russie."
Le Washington Post explique qu’à l’inverse, Emmanuel Macron "a endossé un rôle international plus important pendant la guerre en Ukraine, en servant d’interlocuteur à Vladimir Poutine et de porte-voix à l’Union européenne et à l’Otan. L’invasion russe a secoué le sentiment européen de sécurité. En position de leader en temps de guerre, Macron a donc d’abord vu sa cote de popularité augmenter. Mais cette poussée semble s’être évaporée lors des deux dernières semaines (…)."
L'inflation, nerf de cette guerre
Les points forts d’un candidat peuvent en effet se révéler être aussi des handicaps, comme le souligne le Wall Street Journal. "Les conseillers (d’Emmanuel Macron) à l’Élysée disaient qu’il était trop occupé à téléphoner au président Biden et à son homologue russe Vladimir Poutine à propos de la guerre en Ukraine pour faire campagne sur le terrain ou débattre avec ses rivaux." "Mme Le Pen, pendant ce temps-là, a traversé le pays de long en large, tenant des meetings dans des petits villages. Sa campagne très disciplinée s’est concentrée sur la plaie économique qu’est l’inflation galopante tout en s’éloignant de la rhétorique enflammée qui a défini le clan Le Pen pendant des années sous le règne de son père, Jean-Marie, condamné pour discours antisémite."
Fox News note d’ailleurs que si l'invasion de l'Ukraine peut certes fragiliser Marine Le Pen en jetant le discrédit sur ses alliances à l’international, elle peut aussi lui permettre de se positionner davantage comme la candidate du "pouvoir d’achat", préoccupation première des électeurs, et ce même quand la guerre arrive aux portes de l'Union européenne : "Macron a fortement soutenu les sanctions européennes contre la Russie, tandis que Le Pen s’est publiquement inquiétée de leurs effets sur le niveau de vie des Français."
Ce positionnement de Marine Le Pen n’est pas sans rappeler celui aux États-Unis de certains élus conservateurs qui ont fait de l’inflation l’un de leurs thèmes favoris pour la campagne des élections de mi-mandat prévues en novembre. Des "midterms" lors desquelles le président Joe Biden, fragilisé lui aussi par cette vertigineuse hausse des prix (surnommée "Bidenflation" par les républicains) pourrait perdre sa majorité au Congrès.
>> À voir "Dans la presse" - Premier tour de la présidentielle 2022 : "La surprise, c'est qu'il n'y a pas de surprise"
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Élysée 2022Second tour de la présidentielle : les consignes de vote des candidats
ANALYSE
Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen en piste pour un remake de 2017
Élysée 2022
Abstention estimée plus forte qu'en 2017, mais moindre qu'en 2002
France24 - Monde
Attention, ces images de Joe Biden “sénile” et “désorienté” à la Maison Blanche ont été détournées
Publié le : 08/04/2022 - 16:42Modifié le : 08/04/2022 - 16:43
Arthur Bamas
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Depuis le 5 avril, plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent un Joe Biden désorienté lors d’un événement à la Maison Blanche, allant jusqu’à se présenter comme le “vice-président de Barack Obama”. Mais ces séquences, vues plus de 5 millions de fois, ont été sorties de leur contexte. D’autres images de ce même événement expliquent le comportement du président américain.
La vérification en bref
- Le 5 avril, pour l’anniversaire de l’entrée en vigueur de l’Affordable Care Act, Joe Biden a reçu Barack Obama à la Maison Blanche.
- Sur les réseaux sociaux, plusieurs comptes anglophones pro-républicains, mais aussi des comptes francophones d’extrême droite, ont partagé deux séquences tournées lors de cet événement.
- D’après eux, elles montreraient que Joe Biden était “seul et désorienté” et qu’il se serait présenté dans son discours comme le “vice-président de Barack Obama”.
- En réalité, ces séquences ont été sorties de leur contexte. L’événement a été filmé dans son intégralité et ces images montrent Joe Biden échanger avec les autres participants. S’il s’est bien présenté comme le “vice-président”, c’était en réponse à une blague prononcée quelques minutes plus tôt par Barack Obama.
Le détail de la vérification
“Personne ne veut parler à Joe Biden”, “écoutez ce qu’il dit, il a vraiment perdu la tête !”... Depuis le 5 avril, deux vidéos de Joe Biden sont partagées par des comptes anglophones pro-républicains, mais aussi des comptes francophones d’extrême droite, comme celui du député européen Gilbert Collard. D’après eux, ces images vues plus de cinq millions de fois montreraient un Joe Biden “désorienté”, mis à l’écart par les autres participants, et qui serait allé jusqu’à se présenter comme le “vice-président de Barack Obama”, poste qu’il a occupé de 2009 à 2017. Mais ces séquences ont été sorties de leur contexte. La vidéo intégrale de cet événement organisé le 5 avril à la Maison Blanche prouve que le président des États-Unis a longuement échangé avec les différents invités, et que son “lapsus” était en fait une blague adressée à Barack Obama.
Joe Biden désorienté lors de la réception de Barack Obama ?
La première séquence a été partagée par le compte pro-républicain @RNCResearch puis repris par des comptes francophones d’extrême droite. Elle a été tournée le 5 avril à la Maison Blanche lors de la réception de Barack Obama, invité par Joe Biden pour célébrer l’anniversaire et le renforcement de l’Affordable Care Act (ou “Obamacare”), entré en vigueur en mars 2010. Cette vidéo de treize secondes montre Joe Biden laissé à l’écart des autres invités. D’après ces comptes, elle prouverait que “personne ne voulait parler” à l’actuel président des États-Unis qui serait apparu “désorienté” et même “sénile”.
Pour vérifier ces images, nous avons retrouvé grâce aux mots clefs “Biden Obama” une vidéo de l’ensemble de l’événement. Elle a été publiée sur YouTube le 6 avril par le média britannique The Independent. Or cette vidéo montre une réalité bien différente.
On y retrouve, à la 39e minute, la séquence détournée. Loin d’être laissé à l’écart, Joe Biden salue d’abord un groupe d’invités avant de s’en éloigner quelques secondes. Il rejoint ensuite rapidement une femme présente dans la même salle, puis retourne la présenter à ces mêmes invités. Le président des États-Unis n’a donc pas été laissé à l’écart.
Le faux lapsus de Joe Biden
La deuxième séquence est tirée du même événement. Quelques minutes avant d’échanger avec les invités, Joe Biden a commencé son discours par la phrase : “Je m’appelle Joe Biden, je suis le vice-président de Barack Obama et le mari de Jill Biden”. Sur les réseaux sociaux, des comptes Twitter ont publié cette séquence en suggérant qu’il s’agissait d’un lapsus et que Joe Biden aurait “perdu la tête”.
En réalité, cette phrase n’est pas un lapsus. À la 8e minute de la vidéo de The Independent, Barack Obama commence son discours par : “Merci au vice-président Joe Biden”. Cette phrase suscite les rires et les applaudissements des personnes présentes dans la salle, dont ceux de Kamala Harris, l’actuel vice-présidente des États-Unis, et de Joe Biden. Barack Obama explique ensuite "C'était une blague. Tout était préparé", et se rapproche du président des États-Unis pour en rire avec lui.
Plusieurs minutes plus tard, Joe Biden commence donc son discours par la phrase : “Je m’appelle Joe Biden, je suis le vice-président de Barack Obama et le mari de Jill Biden”. Il s’agit clairement d’une plaisanterie en référence à celle de Barack Obama, qui suscite d’ailleurs des rires et des applaudissements. Joe Biden continue ensuite : “Monsieur le président, bienvenue à nouveau à la Maison Blanche ! On se croirait au bon vieux temps”.
Cet échange a été relaté par plusieurs médias, dont le quotidien français 20 minutes. Cet événement était la première visite de Barack Obama à la Maison Blanche depuis l’élection de Joe Biden. En interview, les deux hommes ont plaisanté sur ce moment qui leur a rappelé l’époque pendant laquelle, de 2009 à 2016, Joe Biden était le vice-président de Barack Obama. L’actuel président des États-Unis a, par exemple, expliqué que, lors de leur déjeuner, “nous ne savions plus qui devait s’asseoir où”.
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Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
BBC
'I'm under no illusions,' says British soldier in Ukraine, after comrades killed
By Emma VardyBBC News, Lviv, Ukraine
"I'm not a war tourist or anything like that," Ajay tells me, from his base near Kyiv where Ukraine's armed forces have been defending the country's capital.
"I was quite comfortable back home sitting with my cat," he says in a strong Belfast accent.
Ajay Spence travelled to the war in Ukraine from Northern Ireland a month ago, having first got in touch with the Ukrainian embassy in Dublin.
Having told them about his previous experience with the British army in Afghanistan and Iraq, he was soon on his way to Poland before crossing into Ukraine.
Seeing the news coverage of the Russian invasion is what spurred Ajay into action.
"It was just too much to watch you know, it's like asking a firefighter to walk past a burning house and not do anything."
Ajay was placed in Ukraine's foreign legion, which is said to have fighters from 50 countries, the largest numbers coming from the UK and the US.
His unit were deployed on front line operations in towns around the capital, Kyiv, that saw some of the heaviest fighting, including Irpin and Bucha. They helped to drive the Russian forces out of areas that had been captured.
Their duties centred around "observation missions, advancing, drawing out fire", he says.
Witnessed death
"It's been pretty heavy work at times. It's not like Iraq, that was a guerrilla warfare situation - this is a conventional war situation against mechanised infantry."
But the threat was real. Not long after he arrived on the front lines, two Georgian fighters in his unit died in front of him.
"They were killed by indirect fire, one bled to death, the other was killed instantly. We carried one of them, trying to save him, while there was heavy shelling around us."
It was a traumatic experience. So what about the risk to his own life?
"I'm under no illusions about that, I'm willing to accept that. I'm here to do a job which is to help the Ukrainian people. You just think about stuff like that later, and get on with the job in hand."
In the early days of the Russian invasion the position of the UK government on British citizens travelling to fight in Ukraine was unclear, but there have since been warnings to people not to travel.
Those like Ajay, who have been placed into the Ukraine's legion of foreign fighters, are paid the same as locals - 11-15,000 UAH (about £300-400) per month in base pay. There can also be additional pay added on top for those that are deployed to the front during active combat.
Communication, at least, has been manageable for Ajay thanks to the number of English speakers. And the reception from Ukrainians has been warm.
"When you're out and about people notice you, people come up and shake your hand. I think they need to see things like that because they need to know the world is behind them.
"Ukraine is a lovely country, and to see the destruction and damage, and just the pure hatred that's been thrown against the people here, it's hard to watch. I grew up in Northern Ireland during the Troubles so I've got a bit more empathy towards stuff like that."
With Russia's army having retreated from Kyiv in recent days, Ajay says his unit are being redeployed to a new front line. Their mission - to recapture areas currently under Russian occupation.
Quit Belfast
He surprises me after our interview by sharing a photo of himself dressed in a rather different type of soldier's outfit.
Holding a sword instead of the automatic rifle now sitting beside him, Ajay explains he had previously worked as an extra in Game of Thrones which was filmed in Northern Ireland.
A rather different battlefield from the one he is now on, and he says he intends to stay in Ukraine until the war winds down.
"When I left Belfast I got rid of my apartment, so I'll be here as long as I need to."
No one knows how long the conflict will last, and there will inevitably be questions about what happens to fighters once they return home to the UK.
But for now the international legion says it is proud of its achievements since forming just over a month ago and is advertising on social media for more people to join up.
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France24 - Monde
CoFoE : pour Yves Bertoncini, "il faudrait poursuivre l’expérience par une convention"
Publié le : 11/04/2022 - 18:31
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre de ceux qui participent à l’événement. Parmi eux, des représentants de la société civile comme Yves Bertoncini, vice-président du Mouvement européen – International, l’une des voix du groupe de travail "L'Europe dans le monde".
France 24 : Quelle était l’ambiance de cette Conférence pour l’avenir de l’Europe ?
Yves Bertoncini : C’est une ambiance particulière. Déjà parce que cette Conférence est composée de membres qui viennent de pays différents mais aussi d’horizons divers. Les représentants du panel des citoyens apportent beaucoup d’air frais, ils sont enthousiastes de découvrir l’Europe, le Parlement européen. On voit qu’ils sont heureux d’être là et de donner leur avis sur l’avenir de l’Europe. Grâce à eux, c’est un exercice assez revigorant.
Si vous regardez les autres composantes, le Parlement européen est bien représenté aussi, par des gens motivés qui apportent de l’énergie, ce qui est moins le cas au niveau des parlements et des gouvernements nationaux, qui ont envoyé de plus grandes proportions d’eurosceptiques, moins impliqués. Enfin, les représentants de la société civile dont je fais partie sont des habitués des discussions européennes et ont saisi cette opportunité sans espoirs démesurés.
Mais l’ambiance a surtout été étrange au début de la Conférence, lorsqu’elle a été lancée de manière virtuelle et forcée le 9 mai 2021, après un an de pandémie. À cause de ce retard et du contexte sanitaire, l’hémicycle était à moitié vide et la Conférence manquait de cohésion. Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux, mais cela n'arrive hélas qu'au moment où la Conférence touche à sa fin.
Vous auriez aimé poursuivre les échanges ?
Je pense qu’on aurait dû prolonger l’expérience et garder les deux ans initialement prévus. Un an n’est pas suffisant. Les autorités françaises ont décidé d’y mettre fin mais je le regrette. Il faudrait au moins que cela soit poursuivi par d’autres moyens, avec une convention par exemple. Une convention européenne qui serait lancée après coup mais qui serait un peu moins citoyenne, avec les institutions, les parlementaires. Ça permettrait de prolonger l’élan.
Êtes-vous tout de même satisfait des résultats ?
Oui. Les neufs groupes répartis par thèmes ont produit de bons documents, basés sur les formulations des panels citoyens. De ce point de vue-là, ce sont des documents utiles. Les citoyens sont plutôt sages et raisonnables, guidés par l’idée que l’union fait la force alors que certains d’entre eux sont loin d’être enthousiastes pour l’Europe. Je pense donc que ce qui va en sortir sera de bonne tenue. La question est de savoir quel sera le sort de ces productions.
On peut justement penser que cette Conférence est un énième comité Théodule qui ne va rien donner de concret ?
Nous n’avons jamais dit que toutes les propositions seront retenues et concrétisées, c’est certain. Il y aura des déceptions. Mais les participants auront fait le processus d’apprentissage de la concitoyenneté européenne.
Il y a deux éléments qui laissent penser que tout cela n’aura pas servi à rien. D’abord, les propositions sont largement fondées sur des impulsions citoyennes. On a mobilisé ces citoyens dans tous les États membres mais aussi au niveau paneuropéen parce que c’est ça l’Europe : faire débattre un Letton avec un Espagnol, un Italien et un Slovène. Ce n’est pas seulement débattre entre Français. C’est une belle impulsion civique.
Ensuite, tout se fait dans un contexte géopolitique particulier – marqué par la guerre en Ukraine mais aussi la pandémie de Covid-19, les défis climatiques, la montée en puissance de la Chine, etc. – qui pousse à l’unité de l’Europe.
Pour ces deux raisons, il y a peut-être une chance pour que les résultats de la Conférence ne s’enlisent pas dans les tractations interinstitutionnelles européennes classiques. Mais il faudra arriver à combiner le contexte civique et géopolitique qui est porteur et les urgences institutionnelles ainsi que les divisions entre les États membres qui sont moindres, mais qui sont sous-jacentes si l’on parle du futur de l’Europe.
Vous parlez du contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine. Dans le cadre de cette Conférence, vous faites justement partie du groupe "L’Europe dans le monde". Avez-vous vu un changement dans votre groupe depuis le début du conflit ?
Assurément. Et c’est une bonne illustration de ce que peut avoir d’utile un rapport citoyen. D’une manière générale, les citoyens pensent que l’union fait la force. Ils sont conscients que les Européens ne représentent que 5 à 6 % de la population mondiale et qu’ils ne font pas le poids face à certains de leurs voisins.
Lorsque la guerre en Ukraine s'est déclenchée, les citoyens se sont montrés assez sages. Ils n’ont pas appelé à une armée européenne mais à des armées nationales mobilisables dans un cadre atlantique, et également dans un cadre européen pour l’autodéfense.
Quand je suis arrivé à cette Conférence, je me suis dit que les citoyens allaient proposer une armée européenne. On sait, notamment en France, combien c’est difficile de faire ça. La Communauté européenne de défense a été rejetée en 1954. L’Europe de la défense, l’armement commun, c’est difficile. J’ai donc été agréablement surpris de constater que les propositions n’allaient pas dans ce sens mais plutôt pour des mobilisations conjointes.
Autre exemple, les citoyens ont réfléchi sur la production des armes mais surtout sur le contrôle politique et la question de l’export de ces dernières. Leur proposition était de regarder comment produire ces armes mais surtout comment les exporter correctement, c’est-à-dire qu’ils ne souhaitaient pas que ces armes soient envoyées à des dictateurs, par exemple. C’est un bon exemple porté par les citoyens. Les industriels de l’armement sont moins scrupuleux. Cette délibération collective à la fois civile et politique permet de dégager des éléments de compromis européen.
C’est là l’illustration de la réflexion citoyenne conjointe, intelligente, des Européens, qui confrontent leurs idées avec les parlementaires et qui arrivent à prendre en compte le contexte géopolitique qui évolue. En émergent des propositions assez solides qui méritent d’être regardées.
C’est une pierre dans le jardin européen. Ceux qui nous protègent de Poutine, ce sont les Américains et l’Otan, donc il faut qu’on se muscle davantage. C’est utile d’entendre ces propositions et nécessaire d’y réfléchir. On ne sait pas ce qui se passera dans quelques années. Et c’est bien que l’on commence à réfléchir à cela dès maintenant, parce que ça prend du temps de mettre en place un contrôle politique, une production des armes. J’espère que tout le monde prendra le temps de s’y intéresser parce que si ce n’est pas le cas, nous nous exposons à des déconvenues, y compris en France.
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Russia-Ukraine War
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Israel’s Ukraine Policy Prompts Scrutiny of Russian-Israeli Oligarchs
Israel has expressed solidarity with Ukraine but avoided direct criticism of Russia, raising questions about Russian-Israeli businessmen close to the Kremlin.
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By Patrick Kingsley
JERUSALEM — When Avigdor Liberman, Israel’s Soviet-born finance minister, condemned the apparent atrocities in Bucha, Ukraine, this past week, he was careful not to blame Russia.
“Russia is accusing Ukraine and Ukraine is accusing Russia,” and Israel should avoid adjudicating one way or the other, Mr. Liberman told a radio station last Monday. “We here need to maintain Israel’s moral stand on the one hand,” he added, “and Israel’s interests on the other.”
It was a comment that underscored two aspects of today’s Israel: the Israeli government’s cautious approach to the war in Ukraine and the political and social role played by Russian-speaking Israelis from post-Soviet countries, particularly Kremlin-connected Russian-Israeli businessmen.
Israel has expressed repeated support for Ukraine, whose president, Volodymyr Zelensky, is Jewish. It has sent humanitarian aid, set up a field hospital in western Ukraine and voted on Thursday to suspend Russia from the United Nations Human Rights Council. But it has not sent military equipment or enforced formal sanctions on Russian oligarchs.
The Israeli prime minister, Naftali Bennett, has generally avoided direct criticism of Russia, pointedly leaving condemnations of the Kremlin to the foreign minister, Yair Lapid — most recently on Sunday, when the Foreign Ministry condemned a recent Russian airstrike that killed at least 50 people at a Ukrainian train station.
That delicate balancing act is seen as an attempt to allow Israel to mediate between the two sides, to avoid exposing Jews in both Russia and Ukraine to antisemitic attacks, and to maintain its delicate relationship with the Russian military in Syria.
Israel’s reluctance to anger Russia has nevertheless heightened scrutiny of the influence of Russian-speaking businessmen and politicians on Israeli policymaking and society.
Of Israel’s 9.2 million citizens, about 13 percent are from the former Soviet Union and qualified for citizenship through their Jewish ancestry. Some, like Mr. Liberman or Zeev Elkin, another cabinet minister, have become major political figures. Others, like Yitzchak Mirilashvili, who owns a right-wing Israeli television channel, control media outlets that help shape public discourse. Several, most prominently Roman Abramovich, the billionaire punished in Britain for his links to President Vladimir V. Putin of Russia, have become major donors to Israeli institutions.
At least four other Russian-speaking Israelis have had sanctions imposed against them by other countries for their connections to the Russian government.
But though Russian-Israeli oligarchs do wield influence, experts say they are not the reason for Israel’s neutral stance on the Ukraine war, which is driven by national security concerns.
“Frankly, I do not see an impact by those pro-Putin oligarchs on the government,” said Leonid Nevzlin, a Russian-Israeli billionaire who owns a minority stake in a major Israeli newspaper, the left-leaning Haaretz.
Instead, Israel’s position on Ukraine is based on “the common opinion of the Israeli establishment,” Mr. Nevzlin said in a phone interview. “The main priority is the interests of the State of Israel.”
Like many in the Russian-speaking Israeli community, Mr. Nevzlin is a longtime opponent of Mr. Putin, and he said he was giving up his Russian passport shortly after the Russian invasion of Ukraine.
About a third of Israel’s Russian-speaking citizens are of Ukrainian background, roughly the same number as those originally from Russia itself, according to government data.
Ihor Kolomoisky, a Ukrainian oligarch considered to be a patron of Mr. Zelensky during his election campaign, is also an Israeli citizen. The brother of Mr. Elkin still lives in Kharkiv, a Ukrainian city that has come under heavy Russian bombardment. And Natan Sharansky, who spent nine years in Soviet detention after trying to emigrate to Israel, has been one of the most vocal critics of the Israeli government’s Ukraine policy.
But while Mr. Sharansky opposes the government’s approach to Russia, he said its position had “absolutely nothing” to do with the influence of Russian-Israeli oligarchs.
“I don’t think the people who are making decisions really know about the fact that this channel is owned by this one or this channel by that one,” said Mr. Sharansky, a former Israeli deputy prime minister.
“All the experts and ministers and the leaders of the state are explaining to me again and again that we have our challenge in Syria,” Mr. Sharansky added. “Unfortunately, the West gave the keys to the skies of Syria to Putin. And because of this we have no choice but to come to a strategic understanding with him.”
Analysts say that prominent Russian Israelis do have broader social capital that grants them access to opinion makers and decision takers. But they wield that influence in ways that are not particularly direct, tangible or quantifiable.
“They are within this ecosystem of wealth, politics and media,” said Vera Michlin-Shapir, an expert on Russia and Israel at King’s College London and a former official of Israel’s National Security Council.
Those with cultural sway include Mr. Mirilashvili, who owns Channel 14, a small right-wing television channel, and various real estate and technology firms. Mr. Mirilashvili’s father, Mikhael Mirilashvili, still has considerable energy and real estate investments in Russia and employed Yevgeny V. Prigozhin, now an oligarch close to Mr. Putin, as a manager in one of his restaurants during the 1990s.
Len Blavatnik, a dual American-British citizen who made his fortune in Russia, is a major shareholder of Channel 13, one of Israel’s two leading private television outlets.
Viktor F. Vekselberg, a Russian-Israeli businessman who has had sanctions imposed on him by the United States, once funded a spyware firm headed by Benny Gantz, now Israel’s defense minister. The firm folded after the United States punished Mr. Vekselberg in 2018.
Since becoming an Israeli citizen in 2018, Mr. Abramovich has donated hundreds of millions of dollars to Israeli groups, including a major hospital, a university and a settler organization. And that philanthropy has won him favor: Recently, several leading Israelis, including recipients of his money, wrote to the American ambassador in Jerusalem to request that Washington spare Mr. Abramovich from sanctions.
Mr. Liberman, the finance minister, has long used his platform to deflect criticism of Mr. Putin. In 2011, while foreign minister, he praised Russian parliamentary elections as free and democratic, despite widespread international concerns about their fairness. After the Russian annexation of Crimea in 2014, he argued against joining American sanctions on Russia.
Over time, that kind of intervention has inevitably had an effect on some Israelis and even on colleagues in government, Mr. Nevzlin said. Without it, perhaps the government’s “rhetoric would have been more clear, and the support and help to Ukraine would have been more prominent,” he added.
In general, Soviet-born Jewish oligarchs generally have a warmer reception in Israel than in some other countries because their Jewish heritage means they are not necessarily considered outsiders, said Mitchell Barak, an Israeli analyst who conducts public opinion research in both Israel and Russia.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Russia prepares renewed offensive. Ukraine is bracing for a Russian assault along its eastern front, where Ukrainian officials have warned civilians still living in the region that time is running out to escape. But the road to safety is fraught with peril, with reports of Ukrainian civilians being killed as they try to flee.
More evidence of atrocities. Officials continued to document and expose atrocities committed by Russian forces around Kyiv, in what a growing number of Western officials claim are war crimes. Times reporters and photographers went to Bucha to uncover new details of the execution-style killings of civilians.
On the diplomatic front. Karl Nehammer, the Austrian chancellor, was expected to meet with President Vladimir V. Putin in person, becoming the first European leader to do so since the start of the war. While several European leaders have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited.
“The oligarchs feel a real connection to Israel, historically, culturally and religiously,” Mr. Barak said. “They also feel physically safe here,” and their philanthropy affords them “access and acceptance among all segments of Israeli society.”
But the prominence of Russian-speaking businessmen does not empower them to tell Israeli politicians to “listen to the Kremlin,” Dr. Michlin-Shapir said. It simply gives them a platform to argue that “there are different sides to the story, ‘Let’s listen to all sides, let’s wait and see what the Russians have to say about this,’” she said.
The Israeli government has not enforced formal sanctions on Russian Israelis linked to Mr. Putin, despite frequent requests from Ukrainian and some American officials. But Israel has nevertheless signaled that it does not want to become a hub for laundered Russian money.
The Israeli Foreign Ministry publicly warned its embassies this week not to accept donations from individuals facing sanctions. Israeli officials say that Israeli banks are aware of the penalties they may incur from American authorities if they process money from those individuals.
And Israel has banned foreign-registered yachts and planes from staying in Israel for more than 48 hours — a measure aimed at deterring Russian oligarchs from relocating to Israel.
“Israel will not be a route to bypass sanctions imposed on Russia by the United States and other Western countries,” Mr. Lapid, the foreign minister, said in March.
Russian-speaking Israeli businessmen also are not necessarily any wealthier than immigrants from other national backgrounds. Of those named in a recent list of the 100 richest Israelis, published in Forbes magazine, only 10 were from post-Soviet origins — proportionally less than the size of the Russian-speaking population in Israel.
Most major foreign donors to leading Israeli institutions are still from North America and Western Europe. And Yad Vashem recently refused to take Mr. Abramovich’s money, suspending a planned donation worth tens of millions of dollars after Mr. Abramovich was penalized by Britain.
Perhaps most tellingly, Russian-owned news media outlets in Israel have not taken a pro-Kremlin position, and two Russian-language news websites were even blocked by Moscow in March because of their coverage of the Russian invasion of Ukraine.
In fact, it would be “absolutely impossible” for a Russian-Israeli media executive to push journalists to take a pro-Kremlin line, said Mr. Nevzlin, the billionaire Putin critic.
The executives would face both a local and an international backlash at a time when they are seeking to keep a lower profile, he added.
“There would probably be sanctions imposed on them,” Mr. Nevzlin said. “Why would rational people do something like that?”
Reporting was contributed by Gabby Sobelman from Rehovot, Israel; Myra Noveck and Jonathan Rosen from Jerusalem; and Carol Sutherland from Moshav Ben Ami, Israel.
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BBC
The microchip implants that let you pay with your hand
By Katherine LathamBusiness reporter
Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.
This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.
"The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.
He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.
"The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.
A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.
And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.
"The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."
Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.
Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.
The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.
For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.
However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.
Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.
"Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.
"The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."
He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.
"RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."
Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.
Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.
She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.
Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.
"How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.
"There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.
"And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"
The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".
Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.
Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.
"We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."
"This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."
Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.
"Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.
"There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."
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France24 - Monde
Présidentielle 2022 : Marine Le Pen peut-elle gagner son nouveau duel face à Emmanuel Macron ?
Publié le : 11/04/2022 - 20:30
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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À l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront une nouvelle fois en duel, comme en 2017. Les deux candidats ont déjà démarré la bataille sur le terrain : dans le Nord pour le président sortant, dans l'Yonne pour son adversaire du Rassemblement national. Un second tour qui demeure incertain. Selon la dernière projection Ipsos-Sopra Steria, Emmanuel Macron l'emporterait à 54 % contre 46 % pour Marine le Pen si l'élection avait lieu demain.
Une émission préparée par Louise Guibert, Émilie Lambert et Morgane Minair.
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Judith WAINTRAUB, Journaliste politique, Le Figaro
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Pascal PERRINEAU, Politologue, auteur de "Le Populisme" (éditions Que sais-je ? 2021)
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Mathieu DOIRET, Directeur d'études, IPSOS
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Claude WEILL, Chroniqueur politique, éditorialiste à Nice-Matin/Var-Matin
France 2022 : l'heure du choix
Présidentielle 2022 : défaite historique pour LR et le PS au lendemain du 1er tour
ANALYSE
Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
BBC
Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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Guerre en Ukraine : la Russie au ban des nations ?
Publié le : 11/04/2022 - 14:21
Raphaël KAHANE
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Il est souvent dit que dans la guerre en Ukraine, Moscou a perdu la bataille de l’image. Pointée du doigt pour les exactions commises contre des civils, nées de la décision d’envahir l'Ukraine, la Russie fait figure d’accusée. Un rôle de paria à mille lieues de l’idée qu’on s'en fait au Kremlin, où l’on s’imagine déjà en leader d'un monde nouveau. Propagande ? Aveuglement ? Ou bien la Russie a-t-elle de bonnes raisons de se sentir soutenue ? Les réponses de nos reporters et notre grand témoin.
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Marie MENDRAS, politologue au CNRS et au CERI, professeure à Science Po Paris
Le fil du 10 avrilPlus de 1 200 corps découverts dans la région de Kiev, après le départ de l'armée russe
ENTRE ÉCONOMIE ET DIPLOMATIEGuerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie
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Bruno Tertrais : "La Chine ne veut ni d'une Russie trop forte, ni d'une Russie trop faible"
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Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
Issued on: 11/04/2022 - 21:19
Benjamin DODMAN
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FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron improved on his 2017 score in Sunday’s first round of the presidential election. But he goes into the April 24 run-off with a starkly diminished reservoir of votes in what swathes of the country have come to see as a choice of “the lesser of two evils”.
Macron trounced the far-right candidate in a lopsided contest five years ago, but polls are pointing to a much closer race this time amid widespread dismay at a match-up voters have long said they didn’t want.
Following the first round, Macron is on course to beat Le Pen by 54% to 46%, according to a projection by pollsters Ipsos-Sopra Steria for FRANCE 24. Other polls have suggested the gap could be as narrow as two percentage points. In any case, Macron is polling well below the 66% he won in 2017 against the very same opponent.
In Sunday’s first round, the incumbent president trailed Le Pen in every age category except the over-65s, who voted massively in his favour. Without their support, he wouldn’t even be in the run-off. But the inability to generate enthusiasm among younger voters is just one of Macron’s problems after five troubled years in office and a lacklustre campaign overshadowed by the war in Ukraine.
French presidential election © France 24
“Macron’s reservoir of votes is extremely weak,” said Martial Foucault, head of the Cevipof institute in Paris, noting that rivals from the mainstream whose supporters are most likely to rally behind him have been all but wiped off the political map.
“The scores of the Socialist Party (1.7%) and Les Républicains (4.8%) suggest many of their supporters already voted tactically in the first round. And the more ‘Macron-compatible’ among them gave their votes to the incumbent,” Foucault told FRANCE 24. While Macron can also count on the support of voters who backed the Greens’ Yannick Jadot (4.6%) and the Communists’ Fabien Roussel (2.3%), “we’re talking about a very limited pool of voters”, Foucault added.
At the other end of the spectrum, Le Pen can reasonably expect to pick up most of the 7.1% of voters who backed her far-right rival Éric Zemmour and the 2.1% who went for nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan – with both candidates throwing their support behind her on Sunday night. Their combined total brings the far right’s tally to an unprecedented 32.5% – underscoring a profound shift in the French electorate and pointing to a substantial reservoir of votes for Le Pen ahead of the April 24 run-off.
Third-man Mélenchon on the fence
Even more than in 2017, Le Pen’s camp is likely to frame the contest as a battle between globalised urban elites and France’s marginalised peripheries. In that respect, it is perhaps noteworthy that the two most powerful figures in the Paris region – the capital’s mayor, Anne Hidalgo, and the head of the region, Valérie Pécresse – suffered a shellacking at the polls, recording by far the worst results in the history of their respective parties.
Pécresse’s dismal score was a startling 15 points shy of the 20% reached by scandal-plagued François Fillon five years ago. It wrapped up a gruelling campaign for Les Républicains’ first female candidate, which saw few positives other than her Covid test. Still, Pécresse fared significantly better than the Socialists’ Hidalgo, representing the other mainstream party that once dominated French politics.
Like in 2017, all eyes will be on the 22% of voters who rallied behind Jean-Luc Mélenchon, the radical leftist who, once again, fell just short of the second round. On Sunday night, Macron “extended his hand” to the 7.7 million people who backed the veteran leftist, including a third of all voters aged 18 to 24. The incumbent will need to sway some of those young voters in particular if he is to fend off the far right.
As the exit polls came in, a downcast Mélenchon insisted that “not a single vote should go” to Le Pen. But he did not call on his base to swing behind Macron, and several post-vote polls indicated that his voters are sharply divided for the second round. According to projections by Ipsos-Sopra Steria, 30% of Mélenchon’s votes could go Le Pen’s way, while a large chunk remain undecided.
“Even though he urged supporters not to vote far right, projections point to a third going to Macron, another third to Le Pen, and the last third abstaining,” said Foucault, stressing that “Mélenchon’s role over the next two weeks will be decisive”.
Beyond the far left, Macron is also appealing to the roughly 25% of registered voters who did not vote at all, well above the 22.3% who stayed home in the first round five years ago. It's far from certain, however, that the abstentionist bloc of mainly young and working-class French will want to support a president who is promising to raise the retirement age to 65 from 62.
Back-handed ‘endorsements’
While attention has focused on Mélenchon’s next moves, the back-handed phrasing of other candidates’ “endorsements” did not go unnoticed.
Pécresse said she would herself cast her ballot for Macron and urged her supporters to do likewise. But she accused the incumbent of having “played with fire” by “dodging the democratic debate” and setting up a showdown with the far right. Polls have suggested that up to half her base could be tempted by Le Pen, who has sought to moderate her image in recent months to appeal to the traditional right.
In calling for a Macron vote on April 24, the Greens’ Jadot excoriated the president for “having fractured the country through climate inaction”, anti-social policies and “contempt of democracy”. He added: “It is now up to Emmanuel Macron to unite the French in defeating the far right”.
In his speech moments later, Macron began by thanking candidates who backed him. He promised to “reach out to all those who want to work for France”, calling for the establishment of a “large political movement of unity and action”. Some concrete action is precisely what he needs to offer in the coming days if he is to give substance to his calls for unity against the far right.
Having governed to the right of centre, the incumbent will need to offer left-wing voters in particular some positive reasons to back him. Sandrine Rousseau, the outspoken runner-up in Green primaries, captured the mood of many disgruntled leftwingers on Sunday, arguing that “it is up to Emmanuel Macron to reach out to the voters he knowingly humiliated throughout his term in office".
Re-demonising Le Pen
Five years after celebrating his first-round lead at a swanky Paris eatery, Macron has been careful to project a different image this time, rolling up his sleeves to campaign in Le Pen’s northern heartland in the early hours of Monday. He quoted left-wing icon Jean Jaurès as he toured the town of Denain, where Le Pen took a whopping 41% of the first-round vote. He will head east to Strasbourg on Tuesday, one of many large cities where Mélenchon came first.
Distracted by the war in Ukraine, Macron was blasted ahead of the first round for refusing to debate with his opponents and hardly campaigning at all. He has now promised to campaign flat out, “from dawn to dusk, in direct contact with voters”.
On that front too, Macron has some catching up to do. His rival in the second round has spent months campaigning in close contact with voters, shunning TV sets and large rallies in favour of low-key events in towns and villages up and down the country – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits.
Despite her plans to sharply curtail immigration and dial back some rights for Muslims in France, Le Pen appears to have made huge strides in her decade-long effort to detoxify her party and family name. She's done that in part by toning down her rhetoric and ditching some divisive policies, such as her 2017 pledge to quit the euro currency. Zemmour’s extreme-right challenge has also had the knock-on benefit for Le Pen of making her look almost mainstream by comparison.
While Macron focused on the international stage, the National Rally leader spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples.
“Le Pen succeeded in bolstering her credibility in the eyes of many voters,” said Benjamin Morel, a political analyst at Paris Panthéon-Assas university. “Surveys show that on some issues, most notably purchasing power, she is now considered the second most credible candidate, just behind Macron,” he told FRANCE 24.
“Macron’s challenge now is to throw her credibility into question and push her back into the toxic, far-right camp,” Morel added.
The incumbent has already started driving precisely those themes, arguing in his speech on Sunday that his platform “is a much more solid answer to the fears and challenges of our times”. He added, in a dig at the far right: “A country that bars Muslims and Jews from eating in accordance with their faiths – that is not our France.”
Republican front vs anti-Macron coalition
As he heads into a rematch of 2017, the incumbent president risks being caught up by one of the great paradoxes of ‘Macronism’: being at once an obstacle and, indirectly, a springboard for the far right.
“Macron risks being trapped in a situation he himself created,” said Foucault. “For the past five years, he has worked to install Le Pen as his main rival, challenging her on the right of the political spectrum. [Mélenchon’s supporters] have constantly denounced this, and it will be difficult to sway them over the next two weeks.”
Having played a large part in the demise – or replacement – of the centre-left and the centre-right, Macron has helped propel fringe parties like the National Rally, or indeed Mélenchon’s France Unbowed, into the role of only alternatives. This has further blurred an already fading “sanitary cordon” separating Le Pen’s party from the rest of the political establishment.
“To ensure he would again face a candidate he’d easily beaten once before, Macron contributed more than any other president to normalise the far right’s populist rhetoric,” left-leaning Libération wrote in an editorial on Monday, pointing to Macron’s ministers calling Le Pen “soft” on radical Islam and hounding “Islamo-leftists” in academia.
That assessment may be harsh, but it reflects the mood of many voters whose support Macron will need on April 24.
“Anger and resentment [of Macron] have been building up over the years,” said Foucault. “In this context, it is quite possible that an [anti-Le Pen] ‘Republican front’ fails to emerge, whereas a coalition built around resentment of Macron could take shape.”
Le Pen’s camp is of course well aware of this. They’re already at work trying to replace the ‘Republican front’ with an ‘anti-Macron’ front. “The second round will be all about anti-Macronism,” said the National Rally’s number two, Jordan Bardella, warning that Le Pen’s “reservoir of votes is not limited to Éric Zemmour or Les Républicains”.
Whereas Macron needs to shift gears in the coming days, Le Pen can stick to her first-round strategy of trying to come across as “presidential”. On Sunday, she noticeably didn’t spare a word for Zemmour, studiously avoiding any association with the rabble-rousing former pundit. Instead, she portrayed herself as the president “of all French citizens”, calling on “all those who didn’t vote for [Macron]” to join her and bring about “the change of government France needs”.
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Martial Foucault, directeur du Cevipof : Le Pen a "une réserve de voix plus grande qu'en 2017"
Publié le : 11/04/2022 - 16:07
Damien COQUET
Pauline PACCARD
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Directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Martial Foucault analyse les résultats du premier tour gagné par Emmanuel Macron devant Marine Le Pen. Les deux finalistes vont désormais s'efforcer d'élargir leur électorat. Et Jean-Luc Mélenchon aura, selon Martial Foucault, un rôle "décisif" à jouer dans l'entre-deux tours. Il n'a pas appelé dimanche à voter pour Emmanuel Macron, se limitant à répéter qu'il ne fallait "pas donner une seule voix à Mme Le Pen".
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Chypre : à Varosha, le temps s'est arrêté en 1974
Publié le : 08/04/2022 - 16:15
Ludovic DE FOUCAUD
Shona BHATTACHARYYA
Occupée par les soldats turcs depuis près d'un demi-siècle, Varosha – ou Maraş pour les Turcs – est en ruines. Cette ancienne station balnéaire se trouve en République turque de Chypre du Nord, une entité non reconnue internationalement, sauf par Ankara. Elle abrite l’une des deux bases militaires turques présentes sur cette île coupée en deux. Selon une résolution de l’ONU de 1984, Varosha doit être rendue à ses habitants d’origine. Mais ni les autorités chypriotes grecques, ni l'administration chypriote turque n'ont appliqué cette résolution.
Pour preuve de sa bonne volonté, la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a récemment rouvert deux rues de Varosha aux visiteurs. L'activité touristique s'y développe, avec des points de location de vélos, des cafés, des aires de jeux et des terrains de beach volley à l’ombre d’immeubles vides qui menacent de s’écrouler. Selon Ankara, depuis la réouverture partielle de Varosha il y a 18 mois, plus de 400 000 visiteurs ont arpenté ses rues.
Parmi eux se trouvent nombre d'anciens habitants de la ville, des Chypriotes grecs espérant retrouver leur maison ou propriété. Comme la résolution de l’ONU de 1984 n’est pas appliquée, les anciens résidents font appel à l'Immovable Property Commission, un tribunal de la RTCN. Mais ils font face à la Fondation Evkaf, qui déclare être la seule propriétaire de tout Varosha. Celle-ci s’appuie sur des documents qui datent de 1571, quand l'Empire ottoman a pris possession de l'île. Si Varosha reste un cas à part, elle souligne un des plus grands défis à la réunification de Chypre : la question des expropriations.
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Chypre : la France dénonce une "démarche unilatérale" d'Erdogan et "une provocation"
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Election à Chypre-Nord : victoire surprise du candidat d'Ankara
France24 - Monde
Notre-Dame de Paris : la cathédrale renaît de ses cendres
Publié le : 11/04/2022 - 13:28
Vendredi 15 avril marquera le triste anniversaire de l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Trois ans après le drame, retour sur les causes de l'incendie et le déroulement de l'enquête. Jean-François Cabestan, historien de l'architecture et de la ville, fait, lui, le point sur l'avancée des travaux de reconstruction.
Une émission préparée par Florence Thomazeau, Lamiaa Maniar et Mohamed Chenteur.
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Incendie de Notre-Dame de Paris : plainte pour mise en danger de la vie d'autrui
Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur
BILLET RETOUR
Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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‘Everything Was Destroyed’: War Hits Ukraine’s Farms
Emma Bubola, Valeriya Safronova and Maria Varenikova
The farmer was working in his field on a recent morning when a neighbor called to tell him that his warehouses had been shelled. He rushed back and found them on fire and one of his workers lying on the ground with shrapnel lodged in his head.
“In one word, it was destruction,” said the farmer, Yuriy Gumanenko, 48. “Everything was destroyed into pieces.”
The farmworker, 62, was hospitalized and had little chance of surviving, Mr. Gumanenko said. Three of Mr. Gumanenko’s four tractors were destroyed, and so were the roofs of his warehouses. The wheat he was hoping to sell and many of his seeds were lost.
“All my life went to growing my farm,” he said, adding, “Now it’s all gone.”
In the past six weeks, Russian shells have destroyed Ukrainian cities, homes, hospitals and schools. But the war has also reached deep into the fertile plains of a region known as Europe’s breadbasket, paralyzing harvests, destroying granaries and crops, and bringing potentially devastating consequences to a country that produces a large share of the world’s grain.
Ukraine has already lost at least $1.5 billion in grain exports since the war began, the country’s deputy agriculture minister said recently. And the economic fallout from the war has also disrupted supplies from Russia, the world’s leading grain exporter.
The combination is creating a global food crisis “beyond anything we’ve seen since World War II,” the chief of the United Nations World Food Program has warned.
In Ukraine, warehouses are filled with grain that cannot be exported. Russia has blocked access to the Black Sea, Ukraine’s main export route, cargo trains face logistical hurdles, and trucking is stymied because most truck drivers are men aged 18 to 60 who are not allowed to leave the country and cannot drive agricultural exports across the border.
Ukraine has also banned some grain exports to ensure that it has enough food to feed its people.
On Tuesday, the Agriculture Ministry said that six large granaries had been destroyed by Russian shelling. Farmers say they face shortages of fuel and fertilizer, and that some of their workers have gone to the battlefield.
Some farmers have been pushed off their lands by the fighting, with shells and rockets destroying their machines, wounding their workers and killing their cattle.
“My farm has turned to ruins,” said Grigoriy Tkachenko, a farmer in the village of Lukashivka, near the northern Ukrainian city of Chernihiv. “There is almost nothing left.”
His farm was shelled on a recent evening at milking time, he said. A rocket struck the milking hall, and the workers ran to another building for shelter. When the attack ended, Mr. Tkachenko’s farm had been reduced to rubble and scores of cows and small lambs lay dead.
The farm — his cattle, warehouses and machinery — was the product of his life’s work. After working in collective farms when Ukraine was under Soviet rule, Mr. Tkachenko bought about 15 acres of land and seven cows in 2005. Over the years, he expanded his operation to 3,700 acres and 170 cows, also producing corn, wheat, sunflowers and potatoes.
“What we built over decades,” he said, “they destroyed it over just a few days.”
Farmland covers 70 percent of the country and agricultural products were Ukraine’s top export, making up nearly 10 percent of its gross domestic product. Ukraine was one of the world’s main exporters of corn and wheat and the biggest exporter of sunflower oil.
The country now has 13 million tons of соrn and 3.8 million tons of wheat that it cannot export using its usual routes, primarily by sea, the deputy agriculture minister, Taras Vysotsky, said last week.
One farmer in the Kherson region of southern Ukraine said that he had 1,500 tons of grain and 1,000 tons of corn sitting in storage on his farm.
About 400 miles northwest, near Chernihiv, Ivan Yakub fled his farm after the area was occupied by Russia, leaving 100 tons of corn and wheat in his warehouse.
Farming has become impossible in several areas where there is heavy fighting or Russian occupation.
Farmers also worry whether they will be able to sow crops this spring, putting next season’s crops at risk. On Thursday, Ukraine’s prime minister, Denis Shmygal, said that the government expected a 20 percent decrease in crops to be sown this spring.
Russian forces have mined some farmland, blown up machines and destroyed fuel reserves, an effort, Ukrainian authorities say, to disrupt planting.
“I don’t know if I will sow,” said Oleksandr Kyrychyshyn, a farmer in the village of Blahodativka, in the Kherson region. “They told us that every car that drives out into the field will be shot.”
Mr. Yakub, who fled his farm near Chernihiv, still wakes up at 6 a.m. out of habit. He makes tea, but cannot reach his tractor and fertilize his land to prepare for sowing sunflower seeds. His fields, under Russian occupation, remain fallow.
“I paid for the seeds but I can’t put them in the ground,” he said. “I’m just a farmer, I want to grow what people need.”
In less affected areas farmers have started to sow, but many lack fuel, fertilizer and seeds because ports have been blocked and imports from Russia and Belarus halted. A government survey last month found that farmers had 20 percent of the fuel needed for the spring sowing.
Anatoly Guyvaronsky, who represents the Dnipro region in Ukraine’s association of farmers and private landowners, said that his grain truck driver and grain elevator operator had gone to fight in the war.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Russia prepares renewed offensive. Ukraine is bracing for a Russian assault along its eastern front, where Ukrainian officials have warned civilians still living in the region that time is running out to escape. But the road to safety is fraught with peril, with reports of Ukrainian civilians being killed as they try to flee.
More evidence of atrocities. Officials continued to document and expose atrocities committed by Russian forces around Kyiv, in what a growing number of Western officials claim are war crimes. Times reporters and photographers went to Bucha to uncover new details of the execution-style killings of civilians.
On the diplomatic front. Karl Nehammer, the Austrian chancellor, was expected to meet with President Vladimir V. Putin in person, becoming the first European leader to do so since the start of the war. While several European leaders have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited.
The Ukrainian government has temporarily exempted agriculture workers from military duties, but some have chosen to fight. Women and children are now helping in the fields, Mr. Guyvaronsky said.
Around Ukraine, farmers have shown great resilience and a determination to do everything in their power to sow and feed their people and the army.
Mr. Tkachenko, whose farm was destroyed in a Russian attack last month, had stayed on his land as long as possible, feeding Ukrainian soldiers and the local population with meat, milk and potatoes.
He, his wife, daughter and six grandchildren slept for a few hours a night in the cellar where they put up potatoes and preserves.
“This is our land, this is our farm, this is our village,” Mr. Tkachenko said. “Until the last moment we wanted to be with our people.”
They fled after their farm was attacked but returned last week, as soon as he heard that the Russian Army had withdrawn by a few miles.
“Our land is our land,” he said in a phone call as he drove home. “Everyone will rush back to get back to work as soon as they can.”
Mr. Gumanenko, whose farm near Dnipro had been destroyed, spent the days after the attack going through the rubble to see what he could save to start sowing as soon as possible. “If you don’t sow it in time, you lose the harvest,” he said. He said that he probably would not be able to find soy seeds, but that his friends would give him other kinds.
“They can shoot at us, but we’re going to keep working,” he said, adding, “I don’t know any other life. I was born a farmer and I’ll die a farmer.”
Valerie Hopkins contributed reporting.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la force du courage face à l'offensive russe
Publié le : 08/04/2022 - 13:28
Gwendoline DEBONO
D'Odessa à Kiev, en passant par Mykolaïv et Irpin, Gwendoline Debono, envoyée spéciale de France 24, a parcouru un chemin marqué par la guerre et la mort. Elle a rencontré les combattants volontaires, les civils qui se terrent dans les sous-sols et les femmes qui accouchent sous les bombes. Elle a constaté l’horreur du conflit à la morgue de Mikolaïv, où s’entassent les cadavres que les familles viennent identifier. Elle a suivi le travail des ambulanciers qui essaient inlassablement de venir au secours de celles et ceux qui sont bloqués par les combats.
Retrouvez tous les reportages et interventions de Gwendoline Debono en cliquant ici.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes
GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine : à Tchouhouiv, avec les civils qui se terrent dans des caves
EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Ese miedo te obliga a delatar’: los rusos denuncian a compatriotas que están en contra de la guerra
La guerra alimenta la paranoia y la polarización en Rusia. Hay informes de estudiantes que, gracias a las nuevas leyes que criminalizan la disidencia, denuncian a sus maestros, personas que acusan a sus vecinos e incluso a los desconocidos en la mesa de al lado.
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Por Anton Troianovski
El mes pasado, Marina Dubrova, una maestra de inglés que vive en la isla rusa de Sajalín, en el océano Pacífico, le mostró a su grupo de octavo grado un video alentador en YouTube en el que los niños cantan, en ruso y ucraniano, sobre “un mundo sin guerra”.
Después de que terminó el video, un grupo de chicas permaneció en el aula durante el receso y le preguntó cuál era su opinión.
“Ucrania es un país distinto, aparte”, les dijo Dubrova, de 57 años.
“Ya no”, respondió una de las chicas.
Unos cuantos días después, la policía fue a su escuela, ubicada en la ciudad portuaria de Korsakov. En el tribunal, Dubrova escuchó la grabación de esa conversación, que al parecer una de las alumnas realizó. El juez la multó con 400 dólares por “desacreditar de manera pública” a las fuerzas armadas rusas. La escuela la despidió por “comportamiento amoral”, comentó.
“Es como si todos hubieran entrado a una especie de locura”, dijo Dubrova en una entrevista telefónica refiriéndose al ambiente que hay en favor de la guerra.
Con la exhortación directa del presidente Vladimir Putin, los rusos que apoyan la guerra en Ucrania están comenzando a volverse en contra del enemigo que tienen en el interior.
Estos episodios todavía no son un fenómeno masivo, pero son un ejemplo de la polarización y la paranoia en aumento de la sociedad rusa. Los ciudadanos se están delatando unos a otros en una inquietante evocación de la era del terror de Stalin, instigados por la despiadada retórica oficial del Estado y autorizados por nuevas leyes de gran alcance que criminalizan la disidencia.
Hay informes de estudiantes que entregan a sus maestros y de gente que delata a sus vecinos e incluso a los comensales de la mesa de junto. En un taller de reparación de computadoras de un centro comercial de la zona occidental de Moscú, se encontraba desplegado el texto de “No a la guerra” que un transeúnte reportó ocasionando que la policía arrestara al propietario del taller, Marat Grachev. En San Petersburgo, un medio de noticias local informó de una agitación debido a las supuestas tendencias a favor de Occidente en una biblioteca pública; el incidente estalló luego de que un funcionario de una biblioteca confundió la imagen de un intelectual soviético en un cartel con la de Mark Twain.
En la zona occidental de Kaliningrado, las autoridades enviaron un mensaje de texto a los residentes en el que los invitaban a proporcionarles el número de teléfono y el correo electrónico de los “provocadores” en el tema de la “operación especial” en Ucrania, según informaron diarios rusos; pueden hacerlo de un modo sencillo a través de una cuenta especializada en la aplicación de mensajería Telegram. Un partido político nacionalista abrió un sitio web en el que exhortan a los rusos a reportar a los “parásitos” en la élite.
“Estoy totalmente convencido de que va a comenzar una limpieza”, dijo en una entrevista Dmitri Kuznetsov, el miembro del Parlamento que está detrás del sitio web, y pronosticó que el proceso se aceleraría después del fin de la “fase activa” de la guerra. Luego aclaró: “No queremos que le disparen a nadie ni tampoco queremos que la gente sea encarcelada”.
No obstante, ahora la historia de las ejecuciones masivas y los encarcelamientos por motivos políticos de la era soviética, así como la denuncia de entre ciudadanos promovida por el Estado se cierne sobre el creciente clima de represión en Rusia. Putin marcó la pauta en un discurso del 16 de marzo cuando afirmó que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación”, en la cual el pueblo “distinguiera a los verdaderos patriotas de la escoria y los traidores y que simplemente los escupiera como si fueran una mosca que por accidente se le metió en la boca”.
Según el razonamiento soviético, quienes deciden no delatar a sus conciudadanos podrían ser considerados ellos mismos como sospechosos.
“En estas condiciones, el miedo está volviendo a instalarse en las personas”, dijo Nikita Petrov, un importante estudioso de la policía secreta soviética. “Y ese miedo te obliga a delatar”.
En marzo, Putin firmó una ley que sanciona hasta con 15 años de prisión las declaraciones públicas en contra de la postura del gobierno acerca de lo que el Kremlin llama su “operación militar especial” en Ucrania. Fue una medida severa pero necesaria, señaló el Kremlin, debido a la “guerra de información” contra Rusia por parte de Occidente.
Según el grupo de derechos humanos OVD-Info, los fiscales ya han aplicado esta ley a más de 400 personas, entre ellos a un hombre que mostraba un pedazo de papel con ocho asteriscos: en ruso, “No a la guerra” tiene ocho letras.
“Para nuestra desgracia, estamos inmersos en una especie de broma gigantesca”, dijo Aleksandra Bayeva, directora del departamento jurídico de OVD-Info, acerca de lo absurdo de algunos procesamientos relacionados con la guerra. Mencionó que había observado un gran aumento en la frecuencia con la que la gente delataba a sus conciudadanos.
“La represión no solo se da a manos de las autoridades gubernamentales”, aseguró. “También se da a manos de los ciudadanos comunes”.
En la mayoría de los casos, las sanciones relacionadas con las críticas a la guerra se han limitado a multas, las cuales han sido la sanción más común para las más de 15.000 personas que se han manifestado en contra de la guerra y han sido detenidas desde que comenzó la invasión el 24 de febrero, aunque algunas fueron sentenciadas a hasta 30 día de prisión, explicó Bayeva. Pero algunos individuos están siendo amenazados con periodos de cárcel más largos.
En la ciudad occidental de Penza, otra maestra de inglés, Irina Gen, llegó un día a su clase y encontró una “Z” gigante trazada en el pizarrón. El gobierno ruso ha estado usando esta letra como un símbolo de apoyo a la guerra luego de que fue pintada para identificar los vehículos del ejército ruso en Ucrania.
Gen les dijo a sus alumnos que parecía como si fuera la mitad de una esvástica.
Luego un alumno de octavo grado le preguntó por qué estaban impidiendo a Rusia participar en las competencias deportivas de Europa.
“Creo que es lo correcto”, respondió Gen. “Esto seguirá siendo así hasta que Rusia comience a comportarse de un modo civilizado”.
“Pero no conocemos todos los detalles”, dijo una chica refiriéndose a la guerra.
“Así es, tú no sabes nada en absoluto”, contestó Gen.
Una cuenta popular de Telegram que a menudo publica información privilegiada sobre casos penales publicó la grabación de esa conversación. El Servicio Federal de Seguridad, una agencia sucesora de la KGB, la llamó y le advirtió que el haber acusado a Rusia de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, Ucrania, el mes pasado constituía “100 por ciento un caso penal”.
Ahora la están investigando porque, de acuerdo con la ley de censura del mes pasado, esto conlleva “graves consecuencias” y se merece un castigo que va de diez a quince años de prisión.
Gen, de 45 años, dijo que encontró poco apoyo entre sus estudiantes o en su escuela y este mes renunció a su trabajo. Cuando habló en clase sobre su oposición a la guerra, dijo que sintió el “odio” de algunos de sus alumnos.
“Mi punto de vista no resonó en los corazones y mentes de prácticamente nadie”, dijo en una entrevista.
Sin embargo, otras personas a quienes han delatado sus conciudadanos recibieron señales más esperanzadoras a partir de la experiencia. En la isla de Sajalín, luego de que los medios noticiosos locales informaron sobre el caso de Dubrova, una de sus exalumnas recaudó en su nombre 150 dólares en un solo día, antes de que Dubrova le dijera que dejara de hacerlo y que ella misma pagaría la multa. El viernes, Dubrova donó ese dinero a un refugio de perros de la localidad.
En Moscú, Grachev, el propietario del taller de computadoras, dijo que se le hacía extraordinario que ninguno de sus cientos de clientes lo amenazaran con entregarlo por el letrero de “No a la guerra” que, durante varias semanas posteriores a la invasión, desplegó de manera visible en una pantalla que hay detrás del mostrador. Después de todo, señaló, se vio obligado a duplicar el precio de algunos servicios debido a las sanciones de Occidente, lo cual seguramente hizo enojar a algunos de sus clientes, pero, en cambio, muchos le agradecieron.
El hombre que, al parecer, delató a Grachev era un transeúnte al cual se refiere como “el abuelo”, que, según él, a fines de marzo, les advirtió dos veces a sus empleados que estaban violando la ley. Grachev, de 35 años, comentó que creía que el hombre estaba convencido de estar cumpliendo con un deber ciudadano al denunciar al taller con la policía y lo más probable era que no tuviera acceso a la información que hay más allá de la propaganda del Estado.
A Grachev lo multaron con 100.000 rublos, más de 1200 dólares. Un político de Moscú escribió acerca del caso en las redes sociales y, por si alguien quería ayudarlo, incluyó los detalles de la cuenta bancaria de Grachev. En dos horas se juntó el dinero suficiente para pagar la multa, afirmó Grachev.
En total, recibió 250.000 rublos gracias a cerca de 250 donativos independientes y piensa donar lo que sobra a OVD-Info, el cual le proporcionó asistencia jurídica.
En la práctica vemos que no todo está tan mal”, dijo en una entrevista.
Grachev ahora está pensando en cómo reemplazar su afiche de “no a la guerra”. Una de sus opciones es: “Aquí había un letrero al que se le impuso una multa de 100.000 rublos”.
@Alina Lobzina colaboró con este reportaje desde Estambul.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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France24 - Monde
Le président mexicain se maintient au pouvoir après un référendum peu suivi
Publié le : 11/04/2022 - 09:16
FRANCE 24
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Au moins 90 % des Mexicains qui ont participé dimanche au référendum portant sur la révocation du président Andres Manuel Lopez Obrador sont favorables à son maintien dans ses fonctions. Le taux de participation n'a cependant pas dépassé la barre des 20 %.
Pari gagné, sur fond d'abstention : le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, va rester au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat en 2024, conforté, dimanche 10 avril, par un référendum mais avec une participation inférieure à 20 %.
Plus de 90 % des votants (90,3 % à 91,9 %) ont souhaité que le leader de gauche nationaliste, 68 ans, aille jusqu'au terme de son mandat unique de six ans, d'après les résultats de l'Institut national électoral (INE), qui a également annoncé une participation de 17 à 18,2 % des 93 millions d'inscrits.
"Plus de 15 millions de Mexicains sont contents et veulent que je continue jusqu'en septembre 2024", s'est félicité le président dans un message vidéo, imputant l'abstention au manque de bureaux de vote mis à disposition par l'INE.
>> À lire aussi : "Le président mexicain, Lopez Obrador, ne tend plus la main aux migrants"
Soupçonné par ses opposants de vouloir utiliser ce référendum pour se faire réélire en 2024, il a démenti, affirmant : "Je suis démocrate. Et je ne suis pas à faveur de la réélection".
Les Mexicains devaient répondre à la question suivante : "Êtes-vous d'accord pour révoquer le mandat du président pour perte de confiance, ou pour qu'il continue à la présidence de la République jusqu'à la fin de son terme?".
Devant les journalistes, AMLO – ses initiales, son surnom – a glissé dans l'urne un bulletin barré de la mention manuscrite "Vive Zapata !", un héros de la Révolution mexicaine (1910-1917).
Appels à l'abstention
Des files d'attente se sont formées par endroits. "J'apprécie le président, et puisqu'il me le demande, me voici", a déclaré à l'AFP Carmen Sobrino, une femme au foyer de 64 ans.
Mayra Marruenda, 29 ans, pensait s'abstenir la veille du vote. "En vérité, je crois qu'il nous a tous déçus. Je pense que c'est un jeu, une manipulation, et je ne pense pas y participer".
Le président avait lui-même inscrit dans la Constitution en 2019 cette "consultation révocatoire", sur le modèle d'autres pays latino-américains comme le Venezuela.
"On ne peut pas gouverner sans l'appui du peuple", a répété Lopez Obrador dimanche soir.
>> À lire aussi : "Mexique : López Obrador, un vétéran de la gauche s'empare du pouvoir"
Trois partis d'opposition avaient appelé à l'abstention (PAN, de droite, PRD de gauche et l'ex-parti-État du PRI).
Le PAN a évoqué une consultation populaire marquée "par l'illégalité, le mensonge et le détournement des ressources publiques".
Le PRI a accusé le parti au pouvoir, Morena, d'avoir transformé le référendum en "plaisanterie", selon l'un de ses responsables sur Twitter, Alejandro Moreno.
Pour certains de ses opposants, AMLO voulait s'appuyer sur un plébiscite pour envisager une réélection, un tabou politique au Mexique depuis le "Porfiriato" : le président Porfirio Diaz – un dictateur pour certains historiens – était resté au pouvoir pendant près de 30 ans de 1884 à 1911, avant son exil et sa mort à Paris.
L'actuel président a donc démenti, ajoutant vouloir "terminer l'œuvre de transformation (du Mexique)" et "donner la préférence aux humbles et aux pauvres".
Le Parlement examine en commission ces jours-ci une réforme du secteur de l'électricité qui veut renforcer l'entreprise publique CFE.
Seuil de participation minimum à 40 %
Les États-Unis dénoncent un danger pour leurs investisseurs et agitent la menace de "litiges sans fin" dans le cadre du traité de libre-échange d'Amérique du Nord.
AMLO a également confié à l'armée la gestion des grands chantiers comme le train touristique Maya, contre lequel des défenseurs de l'environnement multiplient les recours en justice.
En trois ans, le gouvernement a considérablement augmenté le salaire minimum, tout en maintenant une politique d'austérité budgétaire, alors que la pandémie de Covid-19 faisait près de 325 000 morts. Le Mexique a été l'un des seuls grands pays à maintenir ses frontières ouvertes, sans restrictions.
La loi prévoit un seuil de participation de 40 % pour que le résultat de ce type de référendum soit contraignant pour les pouvoirs en place.
En d'autres termes, même si le "non" l'avait emporté dimanche, le président n'était pas légalement obligé de démissionner avec un taux de participation largement inférieur à 40 %.
"L'enjeu était la capacité de mobilisation de Lopez Obrador et de ses partisans. Nous avons vu que cette capacité était forte", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Hernán Gómez Bruera.
Moins de 8 % des Mexicains s'étaient déplacés en août pour un précédent référendum sur d'éventuelles poursuites judiciaires envers plusieurs prédécesseurs du chef de l'État.
Avec AFP
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MEXIQUE
Mexique : López Obrador, un vétéran de la gauche s'empare du pouvoir
PRÉSIDENTIELLE
Mexique : élu avec 53 % des voix, López Obrador offre une victoire historique à la gauche
Législatives au Mexique : le parti présidentiel, en recul, perd la majorité absolue
New York Times - World
¿El mayor promotor de la revocatoria presidencial en México? El presidente
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La votación tiene el potencial de cambiar el sistema político del país. Pero hay quienes temen que no sea más que un instrumento de propaganda.
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Por Natalie Kitroeff
CIUDAD DE MÉXICO — Al pasear por la capital de México en estos días, sería fácil asumir que el presidente del país está en riesgo inminente de perder su trabajo.
Las calles de la ciudad están llenas de carteles, volantes y vallas publicitarias que instan a los mexicanos a votar para saber si deben sacar del poder al presidente Andrés Manuel López Obrador en una elección revocatoria este domingo.
Solo que no es la oposición la que le dice a la gente que vaya a las urnas. Son los leales al presidente.
“Apoya al presidente López Obrador,” dice un volante. “Si NO participas, los corrupto$ nos quitarán las becas, los apoyos y las pensiones que hoy recibimos”.
López Obrador ha calificado la revocatoria de mandato como “un ensayo democrático del primer orden”, muchos temen que se convierta en algo mucho menos significativo: un intento de reforzar la afirmación de poder del presidente y una herramienta que puede emplear para socavar a sus detractores.
Los líderes de la oposición han pedido a sus seguidores que boicoteen el ejercicio, y los analistas creen que la participación podría ser demasiado baja para que los resultados cuenten.
El promotor más entusiasta de la votación —y la persona más interesada en poner a prueba la consolidada popularidad del mandatario— ha sido el propio presidente. López Obrador propuso la revocatoria y los analistas dicen que la usará para crear una victoria política incluso si la participación es baja.
“Se supone que es un mecanismo de control cívico del poder, pero se ha convertido en un instrumento de propaganda política”, dijo Carlos Bravo Regidor, analista político y crítico del gobierno. El partido en el poder, dijo Bravo Regidor, “quiere que esto sea una demostración de fuerza, de músculo y capacidad para sacar a la gente a las calles y hacer explícito su apoyo a López Obrador”.
En un cálido lunes en Ciudad de México, los voluntarios de la campaña del presidente se desplegaron por un barrio residencial armados con volantes y amplias sonrisas, anunciando alegremente los centros de votación cercanos y diciendo a cualquiera dispuesto a escuchar que fuera a votar en la revocación de mandato.
Allan Pozos, uno de los líderes del grupo, dijo que esperaba que el ejercicio sentara “un precedente” para que los futuros líderes pudieran ser expulsados si fuera necesario. Esta vez, sin embargo, solo quiere que el presidente sepa que se le quiere.
“Es para demostrar que Andrés Manuel tiene el fuerte apoyo del pueblo”, dijo Pozos. “Andrés muchas veces se siente solo, porque tiene que ir contra todo un sistema y no tiene apoyo”.
Tal muestra de apoyo no podría llegar en un mejor momento para el presidente, que ha completado la mitad de su mandato mientras enfrenta dificultades para cumplir con las promesas clave de la campaña que lo llevó al cargo en una victoria arrolladora en 2018, cuando propuso este tipo de referéndum. Prometió una “transformación” del país que iba a reducir la pobreza, poner en marcha la economía y atajar la violencia endémica de raíz.
Pero después de una pandemia y una recesión mundial, las tasas de pobreza siguen siendo persistentemente altas, el crecimiento económico es anémico y los homicidios siguen rondando niveles récord.
Sin embargo, López Obrador sigue siendo muy popular, ya que más de la mitad de los mexicanos aprueban su gestión, según las encuestas. Su gobierno ha tratado de mejorar la situación de los pobres, al aumentar el salario mínimo cuatro veces e incrementar el gasto en bienestar social.
López Obrador también ha ganado puntos con gestos simbólicos, como convertir la residencia presidencial en un museo abierto al público, y volar en avión comercial, incluso al visitar Estados Unidos.
Su alta estima entre los votantes es también un tributo, según coinciden partidarios y críticos, a su implacable difusión de una narrativa oficial en la que se presenta como un guerrero solitario del pueblo, que se enfrenta a los grupos corruptos del poder tradicional.
“Los resultados han estado por debajo de las expectativas del propio gobierno”, dijo Jorge Zepeda Patterson, un destacado columnista mexicano que ha apoyado al presidente, refiriéndose a los logros de López Obrador durante su mandato.
“La polarización es muy rentable políticamente, sobre todo si no tienes resultados”, dijo Zepeda Patterson, y agregó: “Al menos puedes construir la narrativa de que estás luchando”.
El principal riesgo de la revocatoria para el presidente es la posibilidad de que grandes sectores del país simplemente ignoren el ejercicio por completo, especialmente porque tiene lugar el Domingo de Ramos. Por ley, para que el voto se convierta en vinculante, al menos 37 millones de mexicanos necesitan participar, el 40 por ciento del electorado, significativamente más que el número de personas que votaron por López Obrador en las elecciones de 2018 y que lo llevaron a la presidencia en una victoria contundente.
Pero López Obrador ya ha identificado un chivo expiatorio en caso de baja participación: el organismo de control electoral del país.
Durante meses, el presidente ha atacado al Instituto Nacional Electoral porque considera que ha fracasado al no dedicar suficientes recursos a la publicidad y la gestión del proceso.
“Desde el principio debieron promover la consulta, no actuar de manera tramposa, guardando silencio, no difundiendo la consulta para que la gente no se enterara, instalando casillas en lo más apartado”, dijo el presidente en una reciente conferencia de prensa, refiriéndose al instituto electoral. “Pura trampa y luego abiertamente en contra de nosotros, en contra mía”.
El instituto pidió al gobierno federal más dinero para supervisar la contienda, con pocos resultados. Con solo aproximadamente la mitad del presupuesto que dijo necesitar, el organismo electoral instaló aproximadamente un tercio de las mesas que colocaría en una elección normal.
Lorenzo Córdova, el presidente del instituto electoral, conocido por su acrónimo INE, dice que le están tendiendo una trampa para que fracase.
“No es solo el presidente”, señaló Córdova, “hay una campaña sistemática y bien organizada para descalificar al INE”. El objetivo, dijo, es “lesionar al árbitro y eventualmente propiciar su captura política”.
La Suprema Corte de Justicia de la Nación ha dicho que los partidos políticos no pueden hacer publicidad de la revocatoria, y, sin embargo, el rostro de López Obrador ha aparecido en carteles en todo el país.
Córdova dice que el instituto electoral no ha determinado quién paga por todos los anuncios, pero dijo que hay al menos el doble de ellos en los estados donde el partido del presidente competirá en las elecciones para gobernador en junio.
“Hay que sospechar que hay una intencionalidad política”, detrás de la campaña de mercadotecnia, dijo Córdova.
Hay, por supuesto, beneficios estratégicos que podrían provenir de pedir al país que opine sobre si les gusta o no el presidente en este momento particular. López Obrador fundó su partido político y tiene un interés obvio en hacer todo lo posible para asegurar la victoria en las elecciones generales para reemplazarlo en 2024.
Los patrones de votación en la revocatoria de mandato le indicarán al presidente dónde están los puntos débiles de su lado, y cuál de los posibles candidatos a la presidencia es capaz de lograr que la gente acuda a las urnas.
“Es una especie de experimento, un ensayo”, dijo Blanca Heredia, profesora del CIDE, un centro de investigación de Ciudad de México. “De cara al 24, para ir midiendo qué capacidad tienen sus operadores para movilizar el voto”.
Pase lo que pase el domingo, para muchos en México es difícil ver cómo la primera revocatoria presidencial de la historia del país perjudicará seriamente a este presidente.
“Andrés Manuel tiene esa cosa de que hasta cuando pierde, gana”, dijo Heredia. “Siempre tiene una manera de volver la derrota un triunfo”.
Oscar Lopez colaboró con reportería desde Ciudad de México.
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With traditional parties on the wane, French political landscape has become a ‘three-way split’
Issued on: 11/04/2022 - 14:50
Lara BULLENS
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Far-right and hard-left supporters turned out for French presidential elections on Sunday, which saw traditional mainstream parties perform catastrophically. As voters gravitate more towards political extremes, France’s political landscape is witnessing a reorganisation experts have dubbed a 'three-way split'.
Projections have confirmed that President Emmanuel Macron will face far-right leader Marine Le Pen in the second round of France’s presidential elections on April 24. Garnering over 27 percent of the vote in the first round, Macron was slightly ahead of Le Pen, who earned 23 percent in total. Jean-Luc Mélenchon came in third with 22 percent of votes, an uptick from the 20 percent he drew five years ago.
The parties that once dominated France’s political landscape on the left and on the right, however, have fallen by the wayside. Together, the historic right-wing Republicans party and left-wing Socialists got less than 10 percent of votes, a devastating blow to both. Their humiliating co-elimination puts the two parties at a decisive moment, in which they can either work to rebuild a feasible political project or see themselves relegated to the history books.
But the sweeping victories of Macron, Le Pen and even Mélenchon – centre, far-right and far-left candidates – tell another story. With a whopping 73 percent of the total votes in their name, France’s political landscape is facing a restructuring, or a “complete reorganisation of the parties around these three poles,” according to Claire Tourmen, lecturer at UC Berkeley’s French Department, which she described as a “tripolarisation”.
A fatal downfall
The Socialist party, now spearheaded by Anne Hidalgo, has steadily fallen in the ranks as France’s political landscape has shifted to the right over the years. No longer basking in the limelight of former Socialist President François Mitterand’s historic upheaval of the political scene in 1981, in which he put an end to 25 years of uninterrupted conservative rule, the party that helped François Hollande win the 2012 election barely reached two percent of votes this time around.
The disastrous result is a significant downgrade from 2017, when former socialist leader Benoît Hamon only got 6.36 percent of votes. Already deemed catastrophic at the time, the party had five years to turn their campaign around and rebuild their agenda, but clearly have failed to do so.
Over the years, left-wing voters have instead been enticed by incumbent leader Macron’s centrism or dazzled by Jean-Luc Mélenchon’s far-left revolutionary rhetoric, dividing the French left as a result. The rift grew even larger this year when neither Mélenchon, the Greens nor the Communist candidates agreed to form an alliance with Hidalgo.
And with the Socialist Party unable to reach the five percent of votes necessary in order to see their campaign expenditures reimbursed by the state, their financial future is at stake. The cash-strapped party was previously forced to sell its historic headquarters in 2017.
“The left has never been able to recover the working classes…,” Remi Lefebvre, political scientist at the University of Lille, told Grand Continent political journal. “Instead of reinventing itself, the party stuck with the bureaucratic middle classes and civil servants. It’s not necessarily bad, but it’s not enough,” he says.
France’s traditional right-wing party who have been in opposition for 10 years now, the Republicans, have also failed to woo back voters who turned to Macron or far-right leader Le Pen. Despite its strong roots, which can be traced back to World War II resistance hero Charles de Gaulle, who built the foundations of the French presidency, the party came in fifth in the first round.
Candidate Valérie Pécresse garnered less than five percent, a staggering drop compared to the 20 percent her predecessor François Fillon won five years ago. In her concession speech, she called the result “a personal and collective disappointment”, defending her struggle by saying she “had to fight a battle on two fronts, between the president’s party and the extremes that joined forces to divide and beat the republican right.”
On Monday, Pécresse launched an appeal asking French people for “urgent help” to “cover the remaining costs” of her campaign and pointed to the “critical situation” the Republicans are finding themselves in. Having failed to reach the required 5 percent of the vote, the party will not be reimbursed for the estimated seven million euros it spent on the campaign.
“This morning, I am launching a national appeal for donations to all those who gave me their votes, but also to all those who chose to vote tactfully yesterday, and finally to all the French people who believe in political pluralism and freedom of expression,” she added, specifying that donations could be made via her website.
‘Three-way split’
“[Macron, Le Pen and Mélenchon], who were already present in the previous elections… are doing better than they did in 2017,” Jérémie Peltier, head of studies at French think tank Fondation Jean Jaurès, told FRANCE 24.
“These three candidates represent the three-way split that has come to define French political life,” he explained, pointing to the new “tripolarisation” as a major lesson learned from the first round of this year’s presidential elections.
But this new trend does not offer any certainty for the future of France’s political landscape. If Macron wins in the second round, he will have reached his term limit by 2027 and will not be able to run for re-election. With no clear successors in his party and a lack of on-the-ground presence in city halls or regional councils, his voters may be feeling relieved but “not very confident, according to Tourmen.
Though Mélenchon rallied up widespread support this year, he has said this campaign would be his last battle. In a speech following the projections on Sunday, he urged his young supporters to “do better” and refused to admit failure.
Le Pen has also said this would be her last presidential campaign.
What is certain is the unlikelihood of the Republicans or Socialists making a comeback. The Republicans will have to rethink their strategy and design a conservative message in tune with voters' expectations. While they still have control of the Senate and of municipal councils across France, the party has failed to find a new luminary since Nicolas Sarkozy was defeated in 2012. They even run the risk of needing to join the far-right forces gaining ground in France if they want to survive.
The Socialists, on their end, only have 25 seats in parliament today. Hanging on to the upcoming legislative elections in June as a last resort, first party secretary Olivier Faure called on the “left wing and environmental forces, on social forces, on citizens ready to commit to build together a pact for social and environmental justice” in a speech on Sunday. If they lose more seats in June, however, state funding for their party will fall even more.
For Peltier, this last hope is no promise of redemption. “I’m not sure that the legislative elections will be the moment for [the Republicans and Socialists] to recover their losses,” he said.
“[The two parties] have elected representatives, mayors, regional presidents and departmental presidents across France. But the truth is that, time and again, the legislative elections more or less mirror the results of the presidential elections,” he explained.
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Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
New York Times - World
French Presidential Election
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Elecciones presidenciales de Francia: ¿quiénes son los candidatos, cómo funcionan las votaciones y qué está en juego?
Los franceses eligen a su presidente en abril, una votación crucial para Francia y clave para Europa. El presidente Emmanuel Macron es el favorito para ganar, pero la carrera se ha puesto reñida.
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Por Aurelien Breeden
PARÍS — Los franceses acuden a las urnas este mes para elegir a su presidente, el cargo más poderoso de Francia y que tiene un control considerable de la política interior y exterior, en uno de los Estados miembro más poblados e influyentes de la Unión Europea.
La guerra en Ucrania ha dominado la cobertura informativa en Francia y ha eclipsado en gran medida la campaña. El presidente Emmanuel Macron ha sido acusado de utilizar su condición de líder en tiempos de guerra y de diplomático en jefe de Europa para evitar enfrentarse a sus oponentes y llegar a un segundo mandato, y algunos críticos se preocupan de que la campaña desigual haya carecido de un debate sustantivo.
Sin embargo, la carrera se ha abierto recientemente con el auge de su principal contrincante, Marine Le Pen, la líder de extrema derecha con una plataforma anti-UE, anti-OTAN y pro-Rusia que repercutiría globalmente si llega a ganar.
Esto es lo que hay que saber sobre la votación, que se celebrará en dos rondas el 10 y el 24 de abril.
¿Qué está en juego?
Francia, una nación de más de 67 millones de habitantes, es la séptima economía del mundo, el país más visitado, uno de los cinco miembros permanentes del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas y una potencia nuclear. Es miembro fundador de la Unión Europea y un motor clave de su política.
El próximo presidente de Francia tendrá que ayudar al país a sortear dos fuerzas que actualmente azotan a Europa: la brutal invasión rusa a Ucrania, que ha desplazado a millones de personas a las puertas del continente, y una recuperación económica relacionada con una pandemia que está tensando las cadenas de suministro.
Aunque las fuerzas de la derecha han ganado en gran medida las guerras culturales de Francia en los últimos años, las encuestas muestran que los votantes franceses están ahora preocupados principalmente por el creciente costo de la vida. El próximo presidente tendrá que compaginar estas preocupaciones con otras cuestiones a largo plazo en la mente de los votantes, como la transición de Francia a energías limpias, la sostenibilidad de su generoso modelo de bienestar, el temor a la inmigración y el nerviosismo por el lugar que ocupa el Islam en el país.
La desilusión generalizada con la política también se ha convertido en una fuente importante de preocupación, y se teme que estas elecciones puedan ser las de menor participación en una elección presidencial en décadas.
¿Cuáles son los poderes de la presidencia francesa?
Los presidentes franceses disponen de poderes extraordinarios, más que la mayoría de los líderes occidentales, con menos controles y equilibrios que limitan el poder ejecutivo en otros países.
A diferencia de los primeros ministros británicos o los cancilleres alemanes, que son elegidos por los partidos que controlan el mayor número de escaños en sus parlamentos, los presidentes franceses son elegidos directamente por los ciudadanos para mandatos de cinco años. Poco después de esas elecciones, Francia vuelve a las urnas para elegir a los representantes de la Asamblea Nacional, la cámara más poderosa del Parlamento, cuyos mandatos también duran cinco años.
El hecho de que ambas elecciones se celebren en el mismo ciclo de cinco años aumenta considerablemente la probabilidad de que Francia vote por legisladores que apoyen al presidente recién elegido, lo que significa que los presidentes franceses no tienen que preocuparse tanto como otros líderes por la agitación interna de los partidos o las elecciones de mitad de mandato. El primer ministro de Francia, como jefe de gobierno, desempeña un papel importante en el sistema constitucional, al igual que el Parlamento. Pero el presidente, que nombra al primer ministro, establece gran parte de la agenda de Francia
¿Quiénes son los candidatos?
Hay 12 candidatos oficiales, pero las encuestas sugieren que solo unos pocos tienen posibilidades de ganar.
El actual favorito es Macron, de 44 años, un exbanquero de inversión que fue elegido en 2017 con poca experiencia política y que se presenta a un segundo mandato. Fue elegido sobre las ruinas de los partidos políticos tradicionales de Francia con una fuerte plataforma proempresarial. Reformó el código laboral, eliminó un impuesto sobre el patrimonio y reformó la compañía nacional de ferrocarriles. Pero su afán reformista ha sido atenuado por las huelgas masivas a raíz de sus planes de reforma de las pensiones, las protestas de los “chalecos amarillos” y la pandemia de coronavirus. La guerra de Ucrania lo puso por delante en las encuestas, pero su ventaja se ha reducido recientemente, hasta aproximadamente el 25 por ciento en los sondeos.
La principal contrincante de Macron es Le Pen, de 53 años, la eterna líder de extrema derecha que se presenta por tercera vez y que perdió ante él en 2017. Lidera la Agrupación Nacional, un movimiento conocido desde hace mucho por su antisemitismo, su nostalgia nazi y su postura antiinmigrante, que ella ha tratado de sanear y convertir en un partido creíble y capaz de gobernar. Le Pen se ha enfrentado a las críticas por su anterior simpatía por el presidente ruso, Vladimir Putin, pero la inflación y el aumento de los precios de la energía encajan bien en su plataforma proteccionista. Actualmente ocupa el segundo lugar en las encuestas, con un 20 por ciento de apoyo.
Varios candidatos, que tienen entre el diez y el 15 por ciento de los votos, se disputan el tercer puesto con la esperanza de lograr un aumento de última hora que los haga pasar a la segunda vuelta.
Jean-Luc Mélenchon, de 70 años, es el líder del partido de extrema izquierda Francia Insumisa y el candidato de izquierda mejor posicionado para llegar a la segunda vuelta. Político veterano y hábil orador, conocido por su retórica apasionada y su personalidad divisiva, ha prometido invertir en energía verde, reducir la edad legal de jubilación, aumentar el salario mínimo mensual y redistribuir la riqueza poniendo impuestos a los ricos. También quiere reformar radicalmente la Constitución francesa para reducir los poderes presidenciales.
Valérie Pécresse, de 54 años, es una política que preside la región francesa de Île-de-France, una potencia económica y demográfica que incluye a París. Es la candidata de Les Républicains, el principal partido conservador francés. Varias de sus propuestas económicas, como el aumento de la edad legal de jubilación a los 65 años, son similares a las de Macron. Pero en unas elecciones en las que las voces más radicales han marcado el tono del debate en la derecha, ella ha dado un giro duro en temas como la inmigración y la delincuencia, lo que la deja con problemas para sobresalir entre los otros candidatos de la derecha.
Éric Zemmour, de 63 años, es un escritor, comentarista y estrella de la televisión de extrema derecha que lleva años en los medios de comunicación franceses, pero cuya campaña, con ecos de Donald Trump, ha revuelto la política francesa. Es un nacionalista que evoca imágenes de una Francia en franca decadencia a causa de la inmigración y el islam, y ha sido condenado en múltiples ocasiones por infringir las leyes que castigan la difamación o los actos que provocan el odio o la violencia por motivos de raza y religión. Últimamente, sus perspectivas se han ido desvaneciendo.
El resto de los candidatos tienen un porcentaje de votos de un solo dígito y tienen pocas posibilidades de llegar a la segunda vuelta. Entre ellos se encuentran Anne Hidalgo, de 62 años, alcaldesa de París y candidata del moribundo Partido Socialista, y Yannick Jadot, de 54 años, candidato del Partido Verde, que ha tenido dificultades para avanzar a pesar del creciente apoyo a las causas medioambientales en Francia.
¿Cómo funciona?
El candidato que obtiene la mayoría absoluta de los votos en la primera vuelta es elegido directamente, un resultado improbable que no se produce desde 1965, la primera vez que un presidente francés fue elegido por votación popular directa. En su lugar, suele celebrarse una segunda vuelta entre los dos primeros candidatos.
Las normas electorales francesas son estrictas, con rigurosos límites a la financiación de las campañas y al tiempo de emisión, y con un apoyo financiero y logístico del Estado que pretende igualar las condiciones. (Aun así, muchos medios de comunicación son propiedad de personas adineradas, lo que les da una vía para influir en las elecciones).
Los gastos de campaña tienen un tope de unos 16,9 millones de euros para los candidatos en la primera vuelta, o sea, unos 18,5 millones de dólares, y de unos 22,5 millones de euros para los que llegan a la segunda. Los que se saltan las normas —como Nicolas Sarkozy, expresidente de derecha— enfrentan multas y sanciones penales.
Las empresas privadas no pueden hacer donaciones de campaña, y los particulares únicamente pueden donar hasta 4600 euros para toda la elección. Los candidatos reciben el reembolso de una parte de sus costos de campaña, y el Estado paga algunos gastos.
El tiempo de emisión está estrechamente regulado por el organismo de control de los medios de comunicación de Francia. En un primer momento, las televisiones y radios deben garantizar que los candidatos tengan una exposición que se corresponda aproximadamente con su importancia política, basándose en factores como los sondeos, la representación en el Parlamento y los resultados de las elecciones anteriores. Cuando la campaña comienza oficialmente, dos semanas antes de la votación, todos los candidatos tienen el mismo tiempo de emisión. Está prohibido hacer campaña los fines de semana de votación.
¿Qué sucede después?
A las 8 p. m. del día de las elecciones, el 10 de abril, los medios de comunicación franceses colaborarán con las encuestadoras para publicar los resultados previstos, basados en el recuento preliminar de votos. Eso dará una buena indicación de quién se espera que pase a la segunda vuelta, pero si la elección está reñida, las proyecciones podrían no estar claras hasta más tarde. Los resultados oficiales estarán disponibles en el sitio web del Ministerio del Interior.
Los dos candidatos a la segunda vuelta se enfrentarán en un debate por televisión antes de la nueva votación, el 24 de abril. Si Macron no es reelegido, el nuevo presidente tendrá hasta el 13 de mayo para tomar posesión. La atención se centrará entonces en las elecciones para la Asamblea Nacional. Todos los escaños estarán en juego, en un sistema similar de dos rondas de votación, el 12 y el 19 de junio.
Aurélien Breeden cubre Francia desde la oficina de París desde 2014. Ha informado sobre algunos de los peores atentados terroristas que ha sufrido el país, el desmantelamiento del campamento de migrantes en Calais y las tumultuosas elecciones presidenciales de Francia en 2017. @aurelienbrd
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France24 - World
Mélenchon's defeat leaves the left in a lurch before second round of French presidential elections
Issued on: 11/04/2022 - 13:11
Romain BRUNET
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Although far-left candidate Jean-Luc Mélenchon took 21,95 % of the ballots in Sunday’s first round of the French presidential election, his third-place finish just behind Marine Le Pen means he narrowly failed to qualify for the second round on April 24. His exit leaves France’s left-leaning voters to choose between a centrist, pro-business incumbent and a far-right candidate.
French presidential election © France 24
His die-hard supporters wanted to believe in a comeback until the final minutes, but after all the ballots were counted on Sunday, April 10, Jean-Luc Mélenchon failed to qualify for the second round of the French presidential election.
On the campaign trail, the far-left candidate had promised his supporters a “historic moment”. Analysts meanwhile noted that the 70-year-old populist was the only candidate capable of pulling out a last-minute surprise in an election long billed as a rematch of 2017.
But in the end, with French President Emmanuel Macron and the far-right's Marine Le Pen making it to the April 24 second round, the 2022 faceoff does look set to be a re-run of the last presidential election.
With 21.95 percent of the votes in the first round, a few percentage points and less than 500,000 ballots behind Le Pen’s 23.15 percent, according to the Interior Ministry’s official results, Mélenchon’s score represents both a success and a failure of the strategy he put in place five years ago.
Mélenchon’s France Unbowed [La France Insoumise] party is, without question, the leading force on the left after the first round of the presidential election. He obtained more than twice as many votes as the combined score of the five leftist candidates in the race: Greens candidate Yannick Jadot, the Socialist Anne Hidalgo, Communist Party candidate Fabien Roussel, Philippe Poutou from the New Anti-Capitalist Party and Nathalie Arthaud from the Workers’ Struggle.
None of these five leftist hopefuls even garnered the minimum five percent of the vote required to receive state reimbursements for their campaigns under French law.
France’s two-round election system forces many voters to adopt a vote utile – or tactical vote – strategy, which sees left-leaning voters casting ballots for candidates they believe will be the best bet to defeat the far-right in the final round. This would translate into left-wing voters casting their ballots for the frontrunner, Macron, as the best bet to keep Le Pen out of the Élysée presidential palace.
But even taking the tactical vote into account, Mélenchon’s score shows a voter base far larger than that of his leftist competitors.
With 7, 714, 949 votes in total, Mélenchon did even better than the 7,059,951 ballots obtained five years ago, even though this year he did not have the support of the Communist Party, which campaigned alongside him in 2012 and 2017.
At an election after-party at the Cirque d'Hiver in Paris, on Sunday night, Mélenchon expressed pride “in the work accomplished” and called on his volunteers to rally ahead of the June legislative elections.
"We say to all those who, until now, have not wanted to hear it: here is the strength. We have a strategy,” he said. “We have a programme. We have other elections before us. We will hold our position at every stage. Think about it," he added.
Common future, but no common strategy on the left
But if France Unbowed has indeed managed to show its strength during this campaign, there are few indications that it has become the indisputable "force" on the left, as Mélenchon has insisted.
The France Unbowed candidate may have earned an impressive score on Sunday, but he's still out of the presidential race. What’s more, French left-leaning voters are now forced to choose between a centrist, former investment banker incumbent and a far-right candidate in the second round following the collapse on their side. For this, Mélenchon’s strategy of going it alone is entirely to blame.
The left-wing firebrand, who quit the Socialist Party in 2008, could have united the left behind him after his strong showing in 2017. But the France Unbowed leader, in characteristic form, refused to bend to the democratic process of coalition-building and compromise. Mélenchon has consistently preferred to exclude any discussions with the Greens, the Socialist or Communist parties, including after the debacles in the 2019 European elections, the municipal elections a year later, or the 2021 regional elections.
Instead, he pushed his own L’Avenir en commun [Our Common Future] programme, setting a "L’Avenir en commun or nothing" condition for a coalition. It was a particularly difficult choice for parties on the left who were uncomfortable with Mélenchon’s foreign policy track record.
French presidents have more power than leaders of most other democracies, and are expected to have a sound grasp of foreign policy. But the Ukraine war has compromised Mélenchon’s stature, with opponents highlighting his pro-Moscow, anti-Kyiv positions over the years. Following the Ukraine invasion this year, Mélenchon attempted to rebalance his position during the final weeks on the campaign trail, but his record on the Crimea annexation continued to dog him.
The "vote utile" also benefitted Mélenchon, with many left-leaning voters betting on the candidate as best placed to bring their political family into the second round. But it is in no way a vote of massive support for his programme and even less for the candidate Mélenchon. He himself understood this in the final days on the campaign trail, opting to convince voters by stepping up his criticisms of the extreme right.
The bet was close to succeeding but, like his score on Sunday night, failed nevertheless. With two months to go before the June legislative elections, many questions will be raised in the coming days and weeks – and that includes the future of Jean-Luc Mélenchon.
What does the septuagenarian, who had announced that this presidential campaign would be his last, intend to do? His concession speech on Sunday night sounded like a handover: "Of course, younger people will say to me: 'Well, we haven't got there yet'. It's not far off, is it? Do better," he said in conclusion, before thanking them.
(This is a translation of the original in French.)
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Guerra Rusia-Ucrania
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‘Todos los días fueron difíciles’: un pueblo ucraniano relata lo que padecieron durante la ocupación rusa
Detenciones, amenazas y un estricto toque de queda confinó a los habitantes de una población al este de Kiev a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.
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Por Carlotta Gall
NOVA BASAN, Ucrania — Muy asustados y hambrientos, los residentes de Nova Basan, un pueblo al este de Kiev, emergieron el lunes 4 de abril de sus cabañas y granjas y describieron cómo vivieron el aterrador suplicio de la ocupación rusa: detenciones, amenazas y un estricto toque de queda que los confinó a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.
Nova Basan, a unos 96 kilómetros al este de la capital ucraniana, es uno de una serie de pueblos y aldeas que han sido recuperados del control ruso tras las batallas ocurridas durante la última semana de marzo y que apenas ahora está volviendo a la vida.
“Fue terrible”, dijo Mykola Dyachenko, el funcionario responsable de la administración del pueblo y las aldeas cercanas. “La gente no se esperaba algo así”. Según Dyachenko, él fue uno de los cerca de 20 prisioneros que las tropas rusas mantuvieron en custodia durante 25 días de la ocupación.
Dyachenko lucía exhausto. Su rostro estaba pálido y endurecido. Dijo que lo habían sometido unas 15 veces a lo que llamó un “simulacro de ejecución”, mientras lo interrogaban sobre las Fuerzas de Defensa Territorial ucranianas y las municiones almacenadas en la zona.
Dyachenko contó que los interrogadores dispararon un rifle de asalto sobre su cabeza durante el interrogatorio. Tenía los ojos vendados con cinta adhesiva, pero escuchó y sintió el disparo por encima de su cabeza. “Era presión psicológica”, dijo. “Estaban tratando de sacarme a la fuerza información que yo no estaba compartiendo”.
Otros dos hombres también describieron haber sido detenidos por soldados rusos, quienes, según relataron, los golpearon con las culatas de los rifles y les dieron puñetazos y patadas. Uno describió haber sido atado con los brazos suspendidos. Otro, Oleksiy Bryzgalin, de 38 años, trabajador de la construcción, narró que estuvo atado a una silla con una granada entre las piernas durante 30 horas y que también le dispararon cerca de la cabeza durante un interrogatorio.
Los detenidos eran trasladados de un lugar a otro y retenidos en graneros y sótanos. Solo les daban de comer dos papas al día y tenían una sola oportunidad de ir al baño al día, contó Bryzgalin.
Los detenidos dijeron que escaparon de sus cárceles improvisadas cuando los soldados rusos se preparaban para retirarse el miércoles 30 de marzo. Cinco días después, Bryzgalin afirmó que todavía le dolían las piernas por el hacinamiento y que le costaba conciliar el sueño.
El administrador de la comunidad, Dyachenko, dijo que todavía no conocía el nivel de bajas civiles y afirmó que apenas estaba comenzando a organizar equipos de búsqueda para monitorear a los residentes. El lunes 4 de abril, informó, se dirigiría a investigar el reporte de una ejecución de seis personas realizada el 28 de febrero por soldados rusos en un pueblo cercano. Eso fue justo después de que las tropas rusas llegaran a la zona.
Dyachencko afirmó que también sabía de un civil que había sido asesinado en su automóvil en una estación de servicio, cuando las tropas rusas ingresaron por primera vez al pueblo. Además, contó que un miembro herido de la Defensa Territorial había sido encarcelado junto a él, pero que se lo habían llevado y no se le había vuelto a ver desde entonces. El Kremlin ha negado cualquier participación rusa en las atrocidades.
A pesar del miedo y el trato violento a la población civil; al final, las tropas rusas quizá sufrieron más bajas que la gente del pueblo. La salida rusa fue parte de una retirada planificada anunciada por Moscú hace una semana, pero terminó en un repliegue caótico y sangriento tras una feroz batalla de tanques el jueves pasado, según contaron militares y voluntarios que participaron, así como residentes del pueblo.
El lunes, un grupo de militares ucranianos estuvieron apilando los cuerpos de los militares rusos abatidos en un remolque tirado por un todoterreno del ejército. Los soldados murieron cuando un tanque ucraniano se escabulló cerca de la entrada del pueblo y abrió fuego contra el puesto de control ruso que custodiaba la intersección principal, según militares y voluntarios que participaron en la ofensiva.
“Es el primer lote que hemos recogido”, dijo el militar ucraniano a cargo, el sargento mayor Andreiy Soroka, de 38 años. “Nueve cuerpos y medio”, dijo, con total naturalidad.
Cuatro de los hombres habían muerto en el vehículo blindado destruido por un tanque ucraniano, contó Soroka. Entre los otros militares rusos fallecidos se encontraba un capitán que hallaron en un edificio cercano y un recluta de 18 años que recibió disparos en el jardín de una casa, informó Soroka.
Un tanque destruido y un vehículo blindado en la carretera fueron los restos de la batalla, en la que un tanque ucraniano abrió fuego contra los vehículos rusos. Eran lo último que quedaba de la presencia rusa, que el día anterior había comenzado a empacar y a abandonar la ciudad.
Las tropas rusas habían sufrido una gran derrota días antes en Lukyanivka, y no habían conseguido retomar esa ciudad, dijo el comandante de un batallón de voluntarios, Oleksiy Serediuk, quien participó en los combates. “Estaban decepcionados y empezaron a salir de varios lugares”, dijo sobre las tropas rusas. Eso llevó al mando del ejército ucraniano a perseguir al ejército en retirada, dijo.
“El mando militar tomó una decisión muy inteligente, primero para hacer de su retirada una huida caótica y segundo para cortar su ruta de escape”.
Dijo que la batalla en Nova Basan fue caótica, ya que los rusos tuvieron que pelear para salir y los ucranianos trataron de cortar su ruta de escape. En la batalla, un vehículo blindado ruso se estrelló contra una fila de tiendas y otro se salió de la carretera, dijo.
“La mayoría de los ucranianos no creían en esta operación”, dijo, y añadió que los ucranianos eran muchos menos y que los rusos estaban mejor armados. “Pero fue un éxito. Creamos un verdadero caos con solo unas pocas personas y unos pocos vehículos”.
Mientras hablaba, los soldados estaban sacando el vehículo blindado ruso que se había estrellado contra la fila de tiendas. Un grupo de hombres, taxistas jubilados, examinaba los daños, mientras una fila de mujeres esperaba la primera venta de carne fresca en más de un mes.
Para el lunes, ya habían pasado cuatro días desde que las tropas ucranianas recuperaron el control de la ciudad, pero muchos de los residentes apenas comenzaban a salir de sus casas. El alivio en sus rostros era sincero.
“Llevo días sentada en casa, temblando”, dijo Maria Rudenko, de 82 años, quien se asomó con nerviosismo por la esquina de su calle antes de acercarse a un automóvil que repartía asistencia alimentaria. “Estaba tan asustada por el tiroteo que me da miedo caminar por aquí”.
Durante la ocupación, los militares rusos revisaron las casas y confiscaron teléfonos celulares y computadoras, y les ordenaron a las personas que permanecieran dentro de sus hogares, según afirmaron los residentes. Sin comunicaciones ni servicios públicos, y sin la posibilidad de ir a hacer compras, las personas comenzaron a pasar hambre y sentir miedo.
“Hubo ocasiones en que pasé tres noches sin una vela”, dijo Rudenko. No había electricidad en la mayor parte del pueblo ni gas. “Todos huyeron y yo me quedé aquí. Solo tenía papas y algunos pepinos para comer”.
Más adelante en la misma calle, hacia el extremo sur del pueblo, tres amigas comenzaron a llorar mientras recibían bolsas de alimentos de un grupo de voluntarios.
“Todos los días fueron difíciles, pero el día más duro fue cuando nos liberaron”, contó Olha Vdovichenko, de 70 años. “Todos estábamos escondidos dentro de nuestras casas y rezábamos. El bombardeo comenzó a las seis de la mañana y se prolongó hasta las siete de la noche, sin tregua”.
Para cuando todo se calmó, los militares ucranianos ya estaban en el pueblo buscando a los militares rusos que quedaban. Una mujer que se identificó como Tania contó que uno de ellos le preguntó si había algún enemigo cerca. “Yo estaba temblando y le dije: ‘¿Quién eres?’”, recordó. “Me contestó: ‘Uno de los tuyos’”. Al final, Tania terminó cocinando dos ollas grandes de borsch para toda la unidad ucraniana.
Los soldados ucranianos también le dijeron a Olha Maysak, de 66 años, que la ciudad había sido liberada. “A las seis de la tarde vinieron los muchachos a decírnoslo”, dijo.
Pero Vdovichenko, su vecina, no se dio cuenta de que todo había terminado. Se despertó a las siete de la mañana siguiente y escuchó a unos hombres hablando fuera.
“Uno dijo que éramos libres, que estábamos liberados”, dijo. “Así me enteré”.
Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagall • Facebook
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“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
France24 - World
Live: Pro-Russia separatists say in control of Mariupol port
Issued on: 11/04/2022 - 07:29
FRANCE 24
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A pro-Russia rebel leader said Monday separatist forces in eastern Ukraine have taken control of the port of the devastated, strategic city of Mariupol, Russian news agencies reported. Follow our live blog for all the latest developments in Ukraine. All times are in Paris time [GMT + 2].
11:33 pm: Zelensky says Russian forces could use chemical weapons
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in his daily video address late on Monday that Russia forces could use chemical weapons in Ukraine, but he did not say that chemical weapons have been already used.
There were unconfirmed reports on Monday suggesting that chemical weapons were used in the besieged southern Ukrainian port of Mariupol.
© Volodymyr Zelensky / Facebook (screen grab)
9:36pm: Mariupol mayor says siege has killed more than 10,000 civilians
The mayor of the Ukrainian port city of Mariupol said Monday that more than 10,000 civilians have died in the Russian siege of his city, and that the death toll could surpass 20,000, with corpses that were “carpeted through the streets".
Speaking by phone Monday to AP, Mayor Vadym Boychenko also said Russian forces brought mobile cremation equipment to Mariupol to dispose of the bodies, and he accused Russian forces of refusing to allow humanitarian convoys into the city in an attempt to conceal the carnage.
Russian forces have taken many bodies to a huge shopping centre where there are storage facilities and refrigerators, Boychenko said.
8:59pm: France expels six suspected Russian spies
France is expelling six Russians suspected of working as spies under diplomatic cover in Paris, after the French intelligence services uncovered a clandestine operation, the foreign ministry said on Monday.
"Six Russian agents operating under diplomatic cover whose activities were found to be contrary to our national interests have been declared persona non grata," it said in a statement, without giving details on the nature of the operation uncovered by the DGSI domestic intelligence service.
7:41pm: Russia's Duma speaker proposes stripping 'traitors' of citizenship
The speaker of Russia's lower house of parliament demanded Monday that "traitors" opposed to Moscow's Ukraine offensive lose their citizenship, giving the example of the journalist who brandished an anti-intervention placard on TV.
"The vast majority of our citizens support the special military operation in Ukraine, they understand its need for the security of our country and our nation. But there are also those who behave with cowardice, with treachery," said Duma speaker Vyacheslav Volodin. "Unfortunately, for such 'citizens of the Russian Federation', there is no procedure for revoking citizenship and preventing them from entering our country. But maybe that would be good," he said on his Telegram channel.
7:21pm: Russian ambassador accuses Poland of seizing diplomatic property
Russia's ambassador to Poland on Monday accused the Polish authorities of seizing Russian diplomatic property in Warsaw as the two countries' already fraught relations have soured further over Moscow's military campaign in Ukraine.
Ambassador Sergey Andreev was referring to a decrepit Communist-era apartment building that Warsaw's mayor, Rafal Trzaskowski, said would be used to house Ukrainian refugees fleeing Russia's military intervention in their country.
6:35pm: War in Ukraine could halve 2022 global trade growth, WTO says
Russia's war in Ukraine could almost halve world trade growth this year and drag down global GDP growth, according to a economic simulation model issued Monday by the World Trade Organization.
"The crisis could lower global GDP growth by 0.7 to 1.3 percentage points, bringing growth to somewhere between 3.1 percent and 3.7 percent for 2022. The model also projects that global trade growth this year could be cut almost in half from the 4.7 percent the WTO forecasted last October to between 2.4 percent and three percent," the Geneva-based organisation said.
6:21pm: Multiple casualties after shelling of Kharkiv, mayor says
Ukraine's eastern city of Kharkiv came under heavy shelling on Monday, causing multiple casualties including one dead child, Mayor Ihor Terekhov said in a televised interview.
When asked about the risk of a new Russian assault on the city, which Ukraine's defence ministry recently warned of, Terekhov said that Ukrainian forces were focused and ready to defend the city. "There is no panic in the city," Terekhov said.
6:07pm: 'No words': Lithuanian PM visits Ukraine's devastated Borodianka
Lithuania's prime minister on Monday toured the war-shattered Ukrainian town of Borodianka near Kyiv where rescue crews are scouring rubble for the missing after the destruction wrought by Russian forces.
"Today, my visit in Ukraine started in Borodianka. No words could possibly describe what I saw and felt here," premier Ingrida Simonyte wrote on Twitter.
Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal posted pictures of him showing Simonyte the ruins of bombed out apartment buildings in the small town some 50 kilometres (30 miles) northwest of the Ukrainian capital. "Borodianka is one of the painful wounds on the body of Ukraine," he wrote on Telegram.
6:06pm: Russia starting to reinforce positions in eastern Ukraine, US official says
The United States believes that Russia has started reinforcing and resupplying its troops in Donbas in eastern Ukraine, a senior US defence official said on Monday.
Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy said on Monday thousands of Russian troops were massing for a new offensive in the east, and Russia said it would not halt its military operation in Ukraine for any further peace talks.
4:48pm: Austria's Nehammer had 'very direct, open and tough' talks with Putin
Austrian Chancellor Karl Nehammer had tough face-to-face talks with Russian President Vladimir Putin on Monday, Nehammer said after the first meeting between Putin and a European Union leader since the invasion of Ukraine.
"This is not a friendly meeting," Nehammer was quoted as saying in a statement issued by his office, reiterating that he had hoped to help bring an end to the war or improve conditions for civilians. "The conversation with President Putin was very direct, open and tough."
4:47pm: Warsaw seizes abandoned Russian 'spy nest' for Ukraine
The mayor of Poland's capital on Monday took control of a former Russian diplomatic site, dubbed the "spy nest" and at the centre of a bilateral dispute, for Ukraine's use.
"I'm glad that in such a symbolic way we can show that Warsaw is helping our Ukrainian friends," mayor Rafal Trzaskowski told reporters. "We've taken back the so-called 'spy nest' and want to hand it over to our Ukrainian guests," he added using a local nickname for the building, or "Szpiegowo" in Polish.
4:35pm: Russia threatens legal action if forced into sovereign debt default
Russia will take legal action if the West tries to force it to default on its sovereign debt, Finance Minister Anton Siluanov told the pro-Kremlin Izvestia newspaper on Monday, sharpening Moscow's tone in its financial wrestle with the West.
Russia faces its first external sovereign default in more than a century after it made arrangements to make an international bond repayment in roubles last week, even though the payment was due in US dollars. It had been due on April 4 to make a payment of $649 million to holders of two of its sovereign bonds, but the US Treasury blocked the transfer, preventing Russia from using any of its frozen foreign currency reserves to service its debt.
"Of course we will sue, because we have taken all the necessary steps to ensure that investors receive their payments," Siluanov told the newspaper in an interview.
4:35pm: Pro-Russia separatists say in control of Mariupol port
A pro-Russia rebel leader said Monday separatist forces in eastern Ukraine have taken control of the port of the strategic city of Mariupol, Russian news agencies reported.
"Regarding the port of Mariupol, it is already under our control," Denis Pushilin, leader of the separatists in the breakaway Donetsk region, said in comments reported by the RIA Novosti news agency.
4:15pm: Biden, Modi to meet virtually over Ukraine
US President Joe Biden and Indian Prime Minister Narendra Modi will hold a virtual summit Monday, clouded by US frustration over New Delhi's neutral stance on Russia's invasion of Ukraine.
India has tried to walk a tightrope between maintaining relations with the West and avoiding alienating Russia, and has not imposed sanctions over the war. New Delhi has raised concerns in Washington in particular by continuing to buy Russian oil and gas, despite pressure from Biden for world leaders to take a hard line against Moscow.
4:02pm: France's Société Générale to sell Russia unit to oligarch
French banking group Société Générale said Monday it was ceasing activities in Russia and selling its Rosbank unit to an investment firm founded by an oligarch close to the Kremlin. The exit will cost the firm 3.1 billion euros ($3.4 billion).
"Societe Generale ceases its banking and insurance activities in Russia," the firm said in a statement. It also announced "the signing of a sale and purchase agreement to sell its entire stake in Rosbank and the Group's Russian insurance subsidiaries" to Interros Capital, an investment firm founded by one of Russia's richest oligarchs, Vladimir Potanin.
4:02pm: Italy's Draghi in Algeria seeking gas to reduce Russia reliance
Italian Prime Minister Mario Draghi arrived in Algeria on Monday as Rome steps up efforts to reduce its heavy reliance on Russian gas.
Italy buys the vast majority of its gas from overseas, with some 45 percent of imports coming from Russia. But Rome is hoping its second-biggest supplier Algeria can boost its sales in order to reduce that dependence after the war in Ukraine sparked a push for sanctions against Moscow.
3:46pm: Ukraine says Russian attack in the east 'will begin soon'
Ukraine is expecting Russia to launch a major offensive in the east "soon", defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk told a briefing on Monday.
"The enemy has almost finished preparation for assault on the east, the attack will begin soon," he said. "We don't know precisely when, but the preparation is almost over."
After rebuffing a Russian offensive on Kyiv, Ukraine has for days said a renewed Moscow attack on its east and south is looming. "We are predicting that intense fighting will take place in these territories in the near future," Motuzyanyk said. "We cannot predict exactly when this will happen, these are sources from Western intelligence," he continued. "The Ukrainian army is ready."
3:45pm: Austrian chancellor becomes first EU leader to meet Putin since invasion
Austria's Chancellor Karl Nehammer on Monday became the first European Union leader to meet Russian President Vladimir Putin since the invasion of Ukraine, as various Austrian media including newspaper Kronen Zeitung said the meeting had started.
As news of Nehammer's visit aimed at helping end the war emerged on Sunday, reactions ranged from surprise to dismay. Nehammer's own coalition partner the Greens condemned the trip as a public relations coup for Putin, although German Chancellor Olaf Scholz said he welcomed it.
3:44pm: N.Korea denounces UN suspending Russia from human rights body
North Korea's minister of foreign affairs on Monday denounced last week's suspension of Russia from the UN Human Rights Council, calling it an "unreasonable act" led by the United States and the West to maintain political hegemony.
"What the US is after [...] is to isolate the independent countries, and forces challenging them at the international arena, so as to maintain its illegal and inhumane US-led hegemonic order," the minister said, according to a statement carried by state news agency KCNA.
3:43pm: Russia's war to shrink Ukraine economy 45%, World Bank says
The World Bank says Ukraine's economy will shrink by 45.1% this year because of Russia's invasion, which has shut down half of the country's businesses, choked off imports and exports, and damaged a vast amount of critical infrastructure.
Unprecedented financial and export sanctions imposed by Western allies in response to the war, meanwhile, are plunging Russia into a deep recession, lopping off more than a tenth of its economic growth, the World Bank said in a report Sunday.
3:42pm: EU seeks unity amid calls for fresh sanctions on Russia
Horrified by the devastation wreaked by Russian troops in Ukraine, EU foreign ministers launched discussions Monday on a sixth round of sanctions but a consensus was proving increasingly difficult.
"Discussing about Ukraine means certainly to discuss about the effectiveness of our sanctions," Josep Borrell, the European Union's top diplomat, told reporters in Luxembourg as he arrived for the foreign ministers' meeting. While five rounds of sanctions have already been implemented since Russia's invasion of Ukraine on February 24 – the last just last Friday – "certainly ministers will discuss which are the further steps," he said.
The European Union is now committed to what European Commission chief Ursula von der Leyen says are "rolling sanctions" on Russia. But it has so far held back from those which would hit Moscow's coffers the hardest: a boycott of Russian oil and gas exports.
3:41pm: Germany's Rheinmetall ready to supply up to 50 tanks to Ukraine
Military equipment maker Rheinmetall is preparing to supply up to 50 used Leopard 1 battle tanks to Ukraine, the Handelsblatt newspaper reported on Monday, citing the group's CEO.
Rheinmetall could deliver the first tanks in six weeks and the rest over the following three months through its subsidiary Rheinmetall Italia if it gets a green light from the German government, Chief Executive Armin Papperger told Handelsblatt.
Papperger said Ukrainian soldiers could be trained on the Leopard 1 within a few days if they are already skilled military personnel.
2:16pm: France sends police officers to Ukraine to probe Russian 'war crimes'
French police officers and forensic doctors arrived in Ukraine Monday to help investigate alleged Russian war crimes after hundreds of civilian bodies were discovered in towns around Kyiv, Paris said.
The French interior and justice ministries said they had sent the team to "prevent the impunity of acts constituting war crimes" following the killings that shocked the world.
The ministries said the detectives would "provide concrete support" to Ukrainian and international jurisdictions to probe the killings. "In agreement with the Ukrainian authorities, it may also contribute to the International Criminal Court investigation."
1:55pm: Canada to impose sanctions targeting Russia’s defence sector
Canada said on Monday that it was imposing sanctions on companies in the Russian defence sector and that it was studying options for additional measures in response to Russia's invasion of Ukraine.
Monday's sanctions impose restrictions on 33 entities in the sector for providing assistance to Russia's military in the conflict, the government said in a statement.
"These entities have provided indirect or direct support to the Russian military and are therefore complicit in the pain and suffering stemming from Vladimir Putin’s senseless war in Ukraine," the statement said.
1:47pm: Lavrov says Russia will not pause war in Ukraine before next round of peace talks
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Monday that Moscow will not pause fighting in Ukraine before the next round of peace talks with Kyiv.
1:45pm: Nearly 45,000 people fled Ukraine in 24 hours, UN refugee agency says
Nearly 45,000 more Ukrainian refugees fled in 24 hours, the UN said Monday, although many were trapped in their regions or staying put hoping the war will end soon.
The UN refugee agency UNHCR said 4,547,735 Ukrainians had fled the country since the Russian invasion on February 24 – a figure up 44,781 from Sunday.
The UN's International Organization for Migration estimates that 7.1 million people have fled their homes but are still in Ukraine.
1:26 pm: Ukrainians focused on ‘existential concerns’, but aware of stakes in French presidential election
"More than anything, the Ukrainians have existential concerns on their minds at the moment, and their focus is … here in Ukraine, where the presidential advisor has been warning of serious battles to come ahead in eastern Ukraine," FRANCE 24's chief international affairs editor Rob Parsons reports from Kyiv.
"It would be wrong to say that people have been concentrating heavily on what's been happening in France," Parsons reports. "But people are nevertheless aware that if (President) Emmanuel Macron were to lose this election ... France's position on the war between Ukraine and Russia might change."
11:55am: Zelensky says ‘tens of thousands’ have been killed in Mariupol
Tens of thousands of people have likely been killed in Russia's assault on the southeastern city of Mariupol, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Monday, as he asked Seoul for any military aid it could provide.
"Mariupol has been destroyed, there are tens of thousands of dead, but even despite this, the Russians are not stopping their offensive," Zelensky said in a video address to South Korean lawmakers.
Reuters could not verify the accuracy of his estimate of those killed in the city, which lies between eastern areas of Ukraine held by Russian-backed separatists and Russia-annexed Crimea.
Zelensky did not specify which weapons he sought, but said South Korea had many weapons that could not only help save the lives of ordinary Ukrainians, but help prevent Russia from attacking other nations.
"Ukraine needs various military technologies from airplanes to tanks," he said through an interpreter. "South Korea can help us."
10:37am: European Commission drafting proposals for possible Russian oil embargo
The European Commission is drafting proposals for a possible EU oil embargo on Russia, the foreign ministers of Ireland, Lithuania and the Netherlands said on Monday, although there is still no agreement to ban Russian crude.
"They are now working on ensuring that oil is part of the next sanctions package," Irish Foreign Minister Simon Coveney said of the European Commission as he arrived for a meeting with his EU counterparts in Luxembourg.
His Dutch and Lithuanian counterparts also said the European Commission was looking at ways at targeting Russian oil, which makes up about a quarter of the EU's crude imports, as a means to pressure Russia to halt the shelling of Ukrainian cities.
"We are looking at all other (sanctions), including energy," Dutch Foreign Minister Wopke Hoekstra said.
10:30am: Germany to phase out Russian fossil fuel imports in response to Ukraine war
Germany will completely phase out Russian fossil fuel imports and wants a coordinated EU plan for the bloc to do the same, Foreign Minister Annalena Baerbock said on Monday.
"As the German federal government, we have already made it clear that there will be a complete phase-out of fossil fuels, starting with coal, then oil and gas, and so that this can be implemented jointly in the European Union, we need a joint, coordinated plan to completely phase out fossil fuels to be able to withdraw as a European Union," Baerbock said before a meeting with fellow EU ministers in Luxembourg.
10:23am: Germany sees ‘massive indications’ of war crimes in Ukraine
Germany sees massive indications of war crimes in Ukraine, Foreign Minister Annalena Baerbock said on Monday.
"We have massive indications of war crimes," she told reporters before a meeting with fellow European ministers in Luxembourg. "In the end, the courts will have to decide, but for us, it is central to secure all evidence."
9:56am: EU foreign ministers to weigh bloc’s response thus far to Ukraine war
European Union foreign ministers are meeting Monday to weigh the effectiveness of the bloc’s response to Russia’s invasion of Ukraine amid concern about Moscow’s preparations for a major attack in the east.
The ministers will hold talks with the International Criminal Court’s chief prosecutor Karim Khan as Western pressure mounts to hold to account those responsible for any war crimes in Ukraine.
9:47am: Top EU body working on Russian oil embargo, Ireland’s foreign minister says
Ireland's Foreign Minister Simon Coveney said on Monday that the European Commission was working on details of an oil embargo on Russia as part of a possible next sanctions package, but that nothing has been decided.
He said he hoped it could be agreed by the EU's 27 member states as soon as possible but gave no further details.
9:36am: Ukraine says nine humanitarian corridors agreed with Moscow for today
Kyiv and Moscow have agreed nine humanitarian corridors to evacuate people from Ukraine's besieged eastern regions for Monday, including five in the Luhansk region, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
The planned corridors include one for people evacuating by private transport from the city of Mariupol, Vereshchuk said.
9:31am: Russia says its forces have destroyed missile launch system, fighter jets in Ukraine
Russian forces have destroyed an S-300 missile launch system on the outskirts of the Ukrainian city of Dnipro, the Russian defence ministry said, according to the TASS news agency.
The defence ministry also said Moscow’s forces downed two Ukrainian SU-25 fighter jets near the city of Izium, 120 kilometres southeast of Kharkiv, according to the Interfax news agency.
9:20am: More EU sanctions on Russia ‘always on the table’, bloc’s foreign policy chief says
More European Union sanctions on Russia are an option, the bloc's foreign policy chief Josep Borrell said on Monday when asked if the EU was ready to consider a Russian oil embargo.
"Sanctions are always on the table," Borrell told reporters as he arrived for a meeting with EU foreign ministers in Luxembourg. "Ministers will discuss which are the further steps," he said.
8:47am: UK says Russian forces have continued to shell Donetsk and Luhansk
Russian forces’ shelling has continued in the Donetsk and Luhansk regions of Donbas, with Ukrainian forces repulsing several assaults resulting in the destruction of Russian tanks, vehicles and artillery equipment, the UK's ministry of defence tweeted in a regular bulletin on Monday.
The report said that Russian forces’ continued reliance on unguided bombs decreases their ability to discriminate when targeting and conducting strikes, and greatly increased the risk of further civilian casualties in Ukraine.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 11 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/3RYc4QJBuG🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/p6jpNvs1eU
April 11, 20228:31am: French banking group Société Générale ceasing activities in Russia
French banking group Societe Generale said Monday it was ceasing its activities in Russia and selling its stake in Russia's Rosbank, joining a Western corporate exodus following Moscow's invasion of Ukraine.
Société Générale said in a statement that its withdrawal from Russia would cost it €3.1 billion.
The transaction to transfer the group's stake in Rosbank to Interros Capital, a Russian business linked to oligarch Vladimir Potanin, requires regulatory approval, Société Générale said.
7:31am: Ukraine says sowing area for spring crops depends on mine-clearing in north
The 2022 spring crop sowing area in Ukraine can reach 80 percent of the pre-war acreage if the country manages to clear mines in northern regions, Kyiv’s deputy agriculture minister Taras Vysotskiy said on Monday.
Ukrainian agriculture officials said in February that the sowing area could fall 50 percent due to the Russian invasion, but they later revised the sowing area forecast to around 70 percent as Russian focres failed to occupy most of the country.
"If the territories of Chernihiv and Sumy regions, which have huge agricultural areas, can be cleared of mines in coming weeks, the sown area may increase to 80 percent," state-run Ukrinform news agency quoted Vysotskiy as saying.
7:13am: New Zealand to deploy military transport plane, personnel to Europe to support Ukraine
New Zealand said on Monday it will deploy a C-130 Hercules transport plane and 58 personnel to Europe to further support Ukraine against Russia's invasion.
The team would travel throughout Europe transporting equipment and supplies to distribution centres, but would not enter Ukraine, Defence Minister Peeni Henare said in a statement.
The government also said it would donate an extra NZ$13.1 million ($9 million) towards military, legal and human rights support.
6:56am: Zelensky says Biden ‘has the list’ of weapons Ukraine needs
Ukraine’s President Volodymyr Zelensky said that Ukraine’s fate as the war shifts south and east depends on whether the United States will help match a surge in Russian weaponry in the regions.
“To be honest, whether we will be able to (survive) depends on this,” Zelensky said in an interview broadcast on US television Sunday night. “Unfortunately, I don’t have the confidence that we will be receiving everything we need."
Zelensky said he was grateful to Biden for US military aid to date but added that he “long ago” forwarded a list of specific items Ukraine desperately needed and that history would judge Biden’s response.
“He has the list,” Zelensky said. “President Biden can enter history as the person who stood shoulder to shoulder with the Ukrainian people who won and chose the right to have their own country. (This) also depends on him.”
6:54am: Zelensky says Russian troops will move to ‘larger operations’ in Ukraine’s east
Ukrainian President Volodymyr Zelensky warned Sunday in his nightly address to the nation that the coming week would be as crucial as any during the war, saying “Russian troops will move to even larger operations in the east of our state”.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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War in Ukraine
As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv
As it happened
Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha
WAR IN UKRAINE'Evil with no limits': More than 50 killed in rocket attack on Kramatorsk rail station in Ukraine
Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
France24 - World
France expels six suspected Russian spies 'operating under diplomatic cover'
Issued on: 11/04/2022 - 21:21
NEWS WIRES
France is expelling six Russians suspected of working as spies under diplomatic cover after the French intelligence services uncovered a clandestine operation on its territory, the foreign ministry said on Monday.
"Six Russian agents operating under diplomatic cover whose activities were found to be contrary to our national interests have been declared persona non grata," the foreign ministry said in a statement.
It said the DGSI domestic intelligence service had revealed on April 10 after a long investigation "a clandestine operation carried out by the Russian intelligence services on our territory".
The statement did not give details on the nature of the operation.
In a tweet, Interior Minister Gerald Darmanin said the DGSI "had thwarted a network of Russian clandestine agents who worked against our interests".
He said the DGSI had carried out a "remarkable operation of counter-espionage" and praised the organisation for "looking after our fundamental interests while in the shadows".
The move comes after France on April 4 said it was expelling 35 Russian diplomats as part of a joint European action after Moscow's invasion of Ukraine.
It had at the time described those diplomats as "Russian personnel with diplomatic status stationed in France whose activities are against our security interests".
The French foreign ministry told AFP Monday that the six latest Russians expelled were in addition to the 35 already announced.
Numerous European countries have expelled Russian diplomats, especially after the outrage across Europe over killings in the town of Bucha near Ukraine's capital Kyiv where dozens of bodies were found in mass graves or littering the streets.
(AFP)
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Russian agent Butina returns to Moscow after US deportation
Czech Republic expels 18 Russian diplomats, seeks Skripal suspects over 2014 blast
Russia expels 20 Czech diplomats in retaliation for Prague expulsions
Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
France24 - World
Biden, Modi discuss Ukraine war amid US frustration over India's neutral stance
Issued on: 11/04/2022 - 19:26
NEWS WIRES
President Joe Biden and Indian Prime Minister Narendra Modi held a virtual summit Monday, clouded by US frustration over New Delhi's neutral stance on Russia's invasion of Ukraine.
The South Asian nation has tried to walk a tightrope between maintaining relations with the West and avoiding alienating Russia, and has not imposed sanctions over the war.
New Delhi has raised concerns in Washington in particular by continuing to buy Russian oil and gas, despite pressure from Biden for world leaders to take a hard line against Moscow.
India said ahead of the talks the meeting would be about strengthening the allies' "comprehensive global strategic partnership," while Washington spotlighted "Russia's brutal war against Ukraine and mitigating its destabilizing impact."
The more pointed US statement suggested that a resolute Biden would press Modi to take a stronger line on Moscow during the call.
>> India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner
Biden began the meeting however by saluting the "deep connection" between the two countries and said he wanted to continue their "close consultation" over the war, as Modi appeared alongside him on a large screen.
The Indian leader said the two countries were "natural partners," describing the Ukraine crisis as "very worrying" and recalling that India supported talks between Ukraine and Russia while delivering medical assistance to Kyiv.
Biden and Modi failed to reach a joint condemnation of the Russian invasion when they last spoke in early March at a meeting of the so-called "Quad" alliance of the United States, India, Australia and Japan.
India 'shaky' on Russia?
New Delhi abstained when the UN General Assembly voted last week to suspend Russia from its seat on the 47-member Human Rights Council over allegations that Russian soldiers in Ukraine engaged in war crimes.
The United States has already warned that any country that actively helps Russia to circumvent international sanctions will suffer "consequences."
Yet this has not deterred India from working with Russia on a rupee-ruble payment mechanism to circumvent banking sanctions, while taking advantage of discounted oil prices offered by Russian producers.
Meanwhile state-run Indian Oil Corp. has bought at least three million barrels of crude from Russia since the start of the invasion on February 24, in defiance of an embargo by Western nations.
Biden said on March 21 that India was an exception among Washington's allies with its "somewhat shaky" response to the Russian offensive.
In the Cold War, officially non-aligned India leaned towards the Soviet Union -- in part due to US support for arch-rival Pakistan -- buying its first Russian MiG-21 fighter jets in 1962.
According to experts, Russia remains India's biggest supplier of major arms and India is also Russia's largest customer.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, who met with Modi in New Delhi in early April, lauded India for its approach to the conflict, and in particular for judging "the situation in its entirety, not just in a one-sided way."
Growing Chinese power
Biden and Modi are also expected to talk about ending the Covid-19 pandemic, countering climate change, and bolstering security and democracy in the Asia-Pacific region, where India is seen as a critical counterweight to growing Chinese power.
The last confrontation between the Chinese and Indian militaries on the Line of Control, on the border of Tibet and the Indian region of Ladakh, flared up as recently as June 2020.
Biden was flanked by his defense and foreign ministers and their Indian counterparts, who were due to meet later Monday in person for the annual "2+2 Dialogue," launched in 2018 to deepen cooperation between the two countries.
The two sides, who are expected to discuss Ukraine and China, are aiming eventually to take bilateral trade from the $113 billion registered in 2021 to $500 billion.
But another point of contention is likely to be India's purchase of Russia's S-400 missile defense system, which contravenes a US prohibition on countries from signing defense deals with Russia, Iran or North Korea.
The US sanctioned China in 2018 for buying the system but has not committed to doing the same for India.
(AP)
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WAR IN UKRAINE
India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner
The Debate
Can India stay out of it? While West sanctions Russia, Delhi maintains historic ties
WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
BBC
Falklands War: 'The UK is still usurping our land'
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It's 40 years since the Falklands War, a 10-week armed conflict between the United Kingdom and Argentina over two British dependent territories in the South Atlantic.
Argentina, which calls the islands the Malvinas, lost the war, but to this day it maintains that they belong to them.
The president of Argentina has told the BBC that he will keep fighting to get them back, and has accused Britain of colonialism in the 21st Century.
BBC Mundo's South America correspondent Daniel Pardo travelled to Buenos Aires to look at what the legacy of the war is in Argentina.
Correspondent: Daniel Pardo
Producer: Sofia Bettiza
Editor: Wahal El-Saadi
Camera: Tomás Francisco Cuesta and Agustín Actis
Local producer: Ayelén Oliva
France24 - World
Pope Francis to visit Kazakhstan in September: presidency
Issued on: 11/04/2022 - 23:56Modified: 11/04/2022 - 23:54
Almaty (Kazakhstan) (AFP) – Pope Francis will visit Central Asia's largest nation of Kazakhstan in September, the country's presidency said on Monday, where he will participate in an inter-faith dialogue.
During a video conference with President Kassym-Jomart Tokayev, the pope "confirmed his official visit to Kazakhstan as well as his participation in the Seventh Congress of World and Traditional Religions" scheduled for September 14 and 15, the presidency said in a statement.
"There was an exchange by video (conference) this morning and the pope confirmed his intention to visit the country," the Vatican press service confirmed.
The first edition of the congress, aimed at promoting dialogue between religions, was held in 2003.
Mainly-Muslim Kazakhstan is close to Russia, which is waging a military offensive in Ukraine against which the pontiff has spoken out several times.
Kazakhstan was rocked in January by deadly riots that plunged the country into a political crisis unseen since independence after the fall of the Soviet Union in 1991.
Francis, 85, visited Georgia and Azerbaijan in 2016 but has never visited Central Asia since his election in 2013.
In 2022, the pontiff, who has recently shown signs of physical fatigue, is due to make several trips abroad.
After Malta in early April, he is due to visit Lebanon in June, then in July the Democratic Republic of Congo and South Sudan, as well as Canada.
© 2022 AFP
France24 - World
Britney Spears says she is pregnant
Issued on: 11/04/2022 - 23:10
Los Angeles (AFP) – Britney Spears on Monday announced she is pregnant with her third child, six months after an LA judge ended the controversial guardianship the pop icon said barred her from having more children.
"I got a pregnancy test... and uhhhhh well... I am having a baby," the 40-year-old said on Instagram.
A judge in November dissolved the conservatorship long overseen by Spears' father -- an arrangement the singer said had prevented her from having a contraceptive IUD removed despite her desire for more children.
"It's growing !!! If 2 are in there... I might just loose it," added the singer, prompting speculation that she may be expecting twins.
Spears' representatives did not immediately respond to AFP request for comment.
"I thought 'Geez... what happened to my stomach???'" Spears wrote, saying that her 28-year-old partner Sam Asghari, whom she has started referring to online as her "husband," speculated she was "food pregnant."
"It's growing !!! If 2 are in there... I might just loose it," added the singer, prompting speculation that she may be expecting twins.
After a highly public 2007 breakdown, when Spears attacked a paparazzo's car at a gas station, the star was placed under a conservatorship headed by her father Jamie Spears.
Fans had long sounded alarm that the "...Baby One More Time" singer was unhappy with her father as guardian, and in June 2021 she asked a Los Angeles judge to end the legal arrangement that had left her "traumatized."
Her allegation that the conservatorship was preventing her from removing a contraceptive IUD -- despite her wanting to have authority over her own birth control method in order to get pregnant -- sparked outrage from fans and reproductive rights groups online.
Jamie Spears was removed from his role in September and the conservatorship was formally dissolved in November.
Britney Spears said Monday that she "won't be going out as much" to avoid trailing paparazzi.
She is already mother to two teen sons, Sean and Jayden, with her ex-husband Kevin Federline.
© 2022 AFP
New York Times - World
Una joya artística en declive que simboliza las brechas de Venezuela podría ayudar a sanar al país
El Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, emblema de una Venezuela moderna, fue desmantelado por los gobiernos socialistas. Su modesta reactivación ofrece esperanza a una nación atribulada.
Esculturas que decoran los jardines que conducen al Museo de Arte Contemporáneo de Caracas.Credit...
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Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera
Photographs by Adriana Loureiro Fernandez
CARACAS— En un complejo de viviendas en decadencia lleno de callejones llenos de basura, comercios cerrados y jardines estériles se encuentra uno de los mayores mayores tesoros artísticos en América Latina.
Las bóvedas que están encima de los sótanos inundados contienen la mayor colección pública de obras de Pablo Picasso en la región. También cientos de millones de dólares en pinturas y dibujos de maestros como Joan Miró, Marc Chagall y Lucian Freud.
Cerca de 700 esculturas de artistas icónicos, entre ellos Salvador Dalí y Fernando Botero, están en un gran salón, amontonadas para protegerlas de la invasión de la humedad.
Este es el Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, o MACC, que alguna vez fue referente de educación cultural, y que ahora es víctima del colapso económico y el autoritarismo.
El museo, impulsado por la riqueza del petróleo venezolano, organizaba exposiciones de artistas de renombre internacional, compraba obras maestras y promovía artistas locales pioneros, proyectando la imagen de una nación que avanzaba a toda velocidad hacia la modernidad y la prosperidad. Ahora, los trabajadores mal remunerados del museo y los funcionarios culturales se esfuerzan por preservar y exhibir la colección luego de años de deterioro, cierres técnicos y la indiferencia de los organismos oficiales.
El declive del museo ilustra los efectos duraderos de la polarización política en la cultura nacional. La “revolución cultural” lanzada por el gobierno socialista de Venezuela en 2001 convirtió en un campo de batalla a todas las instituciones y dividió a los ciudadanos en fronteras ideológicas, destrozando la herencia cultural común de las últimas dos décadas.
“La cultura aquí, como todo, se polarizó”, dijo Álvaro González, un experto en conservación artística que trabaja en el museo. “El arraigo de lo que somos lo perdimos”.
Gracias al trabajo del equipo de González y el Ministerio de Cultura, así como a la presión de la sociedad civil y los medios locales venezolanos, el museo reabrió parcialmente en febrero luego de pasar dos años cerrado, un síntoma de la reciente –aunque desigual y modesta– recuperación del país.
Los trabajadores han repintado cinco de las salas de exposición del museo, sellaron el techo que gotea y remplazaron los focos fundidos con mobiliario moderno. Los funcionarios dicen que se realizan reparaciones en las ocho salas restantes.
El espacio renovado muestra 86 obras maestras seleccionadas del acervo de 4500 que posee la colección del museo. Una visita de The New York Times a la bóveda de almacenamiento principal en febrero encontró que las obras más importantes del museo parecen estar en buenas condiciones.
Algunos funcionarios consideran que la reapertura parcial del MACC presagiará una recuperación más amplia del ambiente artístico, en tanto el presidente Nicolás Maduro abandona las políticas sociales y económicas socialistas radicales en pro de un enfoque más moderado con el fin de atraer la inversión privada.
“La colección de nuestros museos es patrimonio de todo el pueblo venezolano, y por eso es tan importante que los espacios estén en óptimas condiciones para su preservación”, comentó Clemente Martínez, presidente de la Fundación Nacional de Museos, que supervisa los museos públicos de Venezuela.
No obstante, varios expertos en arte venezolano dijeron que la remodelación parcial del museo oculta algunos problemas que son más profundos y amenazan su colección. Advierten que el museo no se va a recuperar sin nuevas inversiones significativas y un cambio profundo en el modo en que el Estado venezolano concibe la cultura.
La mayor parte del museo sigue cerrado. El personal técnico especializado se ha marchado en gran medida, víctima de las purgas políticas del exmandatario socialista, Hugo Chávez, o al huir de la caída económica de su sucesor, Maduro.
Años de hiperinflación han vaciado los presupuestos de la institución, al obligar a la mayor parte del personal a migrar o mudarse al sector privado, que paga en dólares. Los altos funcionarios del MACC el año pasado ganaban el equivalente a 12 dólares al mes y el museo contaba con un presupuesto diario de 1,50 dólares para mantener los más de 9000 metros cuadrados de sus instalaciones, según un exempleado que accedió a hablar bajo condición de anonimato por miedo a las represalias.
El Ministerio de Cultura y el director del MACC, Roberto Cárdenas no quisieron hacer comentarios.
“No pueden seguir trabajando solo por el amor al arte”, dijo María Rengifo, quien fue directora del Museo de Bellas Artes de Venezuela, institución hermana del MACC. “Es muy duro ver cómo se han ido todos de los museos”.
Algunos empleados han cometidos robos debido a las dificultades económicas.
En noviembre de 2020, oficiales venezolanos de policía detuvieron al jefe de seguridad del MACC y a un curador por participar en el robo de dos obras de los renombrados artistas venezolanos Gertrud Goldschmidt y Carlos Cruz-Diez de las bóvedas.
Los expertos en arte dicen que la colección seguirá en riesgo hasta que el Estado pague salarios decentes, instale sistemas básicos de seguridad y adquiera una póliza de seguros.
Las principales obras del museo valían juntas unos 61 millones de dólares en 1991, la última vez que se llevó a cabo una valuación. Hoy en día, los marchantes de arte dicen que algunas partes de la colección, como las 190 pinturas y grabados de Picasso y 29 pinturas de Miró, valen unas 30 veces más que esa cifra y estiman que el valor combinado se ubica en cientos de millones de dólares, lo que convierte al acervo en un blanco para los criminales.
La crisis económica también ha destrozado el edificio del museo, que forma parte de un proyecto urbanístico llamado Parque Central. Construido durante la bonanza petrolera de principios de los setenta, Parque Central adoptó el lema de “un nuevo estilo de vida” para simbolizar la veloz modernización del país.
El complejo de 10 hectáreas incluía escuelas, piscinas, restaurantes, edificios de oficinas, una estación de metro, una iglesia y un teatro así como cientos de apartamentos de lujo en unos edificios que hasta 2003 eran los más altos de América Latina. Muchos de los apartamentos fueron puestos a disposición de residentes de clase obrera con hipotecas altamente subsidiadas.
Ahora, los pasillos y pasajes de Parque Central están llenos de basura, fugas de agua, preservativos usados y restos de animales muertos. Lo que antes eran jardines frondosos ahora son terrenos estériles salpicados de charcos llenos de mosquitos. El estacionamiento subterráneo ha quedado a merced de las aguas subterráneas que van subiendo.
El deterioro de Parque Central ha afectado al MACC, que dependía del aire acondicionado del complejo y de su presupuesto de mantenimiento para proteger al acervo artístico de la humedad.
Sin embargo, los expertos en arte consideran que el mayor golpe al museo no es resultado de la desaceleración económica sino de las políticas del Partido Socialista Unido de Venezuela.
Después de ganar la presidencia en 1998, Chávez, un exparacaidista que nació en una familia pobre de provincia, buscó una sepáración radical con los desacreditados partidos tradicionales, que se habían alternado en el poder desde los años cincuenta.
Chávez, imitando los lemas de su mentor, el líder cubano Fidel Castro, proclamó una “revolución cultural” que buscaba elevar la música, danza y estilos pictóricos tradicionales de Venezuela en detrimento de lo que él llamaba la cultura elitista de sus antecesores.
Uno de sus primeros objetivos fue el MACC, que había sido fundado y administrado desde su fundación por Sofía Ímber, una gestora cultural que fue trascendental para el arte en Venezuela. Para Chávez, Ímber encarnaba todo lo que estaba mal en el país: pertenecía a una élite cerrada que había monopolizado la riqueza petrolera de Venezuela.
Dos años después de acceder al poder, Chávez despidió a Ímber del MACC en vivo por televisión.
Era la primera vez en 42 años que un presidente de Venezuela intervenía en los centros culturales y resultó un presagio del desmantelamiento más amplio de las instituciones democráticas por parte de Chávez.
“El museo representó una visión del país, un espacio donde la excelencia artística reforzó la democracia y el libre intercambio de ideas”, dijo María Luz Cárdenas, quien era la curadora jefe del MACC durante el mandato de Ímber. “Se chocó con el proyecto del país, del gobierno”.
Las políticas de “inclusión cultural” de Chávez terminaron súbitamente luego de que los precios del petróleo y la economía nacional colapsaron tras su muerte en 2013. Su sucesor, Maduro, mostró poco interés en la alta cultura y enfocó sus menguantes recursos económicos en mantener el poder, mientras arreciaban las protestas masivas y las sanciones económicas.
“Cuando cayeron los precios del crudo, todo el sistema económico que apoyaba la política cultural había colapsado”, dijo Jacques Leenhardt, experto en arte de la Escuela de Estudios Avanzados de Ciencias Sociales de París. “El gobierno populista de Maduro, ahora sin dinero, no hizo nada para proteger este patrimonio cultural”.
El manejo de crisis de Maduro fue muy distinto al de sus aliados, Cuba y Rusia, que han protegido sus tesoros artísticos durante los peores años de sus recesiones.
En la actualidad, las instalaciones prolijas del Museo de Bellas Artes de La Habana contrastan con la decadencia del MACC. La propia Habana se ha convertido en un destino artístico, pues el gobierno comunista de Cuba organiza exposiciones y festivales para atraer divisas y mejorar su reputación.
Maduro nunca siguió el ejemplo de Cuba en términos culturales.
Sin embargo, paradójicamente, el colapso económico de Venezuela ahora podría ayudar a revivir las instituciones culturales del país, dijo Óscar Sotillo, que dirigía el MACC el año pasado.
Para sobrevivir a las sanciones estadounidenses, en los dos últimos años, Maduro ha empezado a cortejar discretamente a los inversionistas privados y ha devuelto algunas empresas nacionalizadas a sus dueños previos.
Esta moderación forzada se ha propagado al mundo del arte. Adriana Meneses, hija de Ímber, dijo que el gobierno la había contactado recientemente para recaudar fondos para apoyar proyectos culturales entre la diáspora venezolana, tradicionalmente adversa al gobierno, algo que hace unos años era impensable.
El gobierno también empezó a reparar el icónico Teatro Teresa Carreño y la Universidad Central de Venezuela, un sitio que es Patrimonio Mundial de la Unesco. La muy aplaudida red de orquestas infantiles estatales de Venezuela está negociando auspicios con el sector privado.
Las galerías privadas de Caracas están viviendo una bonanza, pues los oligarcas y funcionarios educados en Europa y Estados Unidos invierten su fortuna en el arte, imitando el estilo de vida de las élites tradicionales y adineradas.
“El arte tiene esta posibilidad de trascender la política”, dijo Sotillo. “¿Y qué es un país sino su cultura? El patrimonio no tiene precio”.
Colaboraron con la reportería Ed Augustin en La Habana y Robin Pogrebin en Nueva York.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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France24 - Monde
Cisjordanie occupée : attaque au couteau contre un policier israélien, l'assaillante tuée
Publié le : 10/04/2022 - 19:25
FRANCE 24
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Selon un porte-parole de la police, les forces de l'ordre israéliennes ont tué dimanche une Palestinienne ayant poignardé un policier dans le centre-ville de Hébron, en Cisjordanie occupée.
Les forces de l'ordre israéliennes ont tué, dimanche 10 avril, une Palestinienne ayant poignardé un policier dans le centre de Hébron, grande ville du sud de la Cisjordanie occupée, a indiqué un porte-parole de la police.
Une Palestinienne "s'est présentée à un point de contrôle de la police des frontières pour poignarder un officier", qui a été "légèrement blessé", a indiqué cette unité de police dans un bref message à la presse.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la police des frontières, Tamir Pero, a précisé que l'assaillante avait été abattue.
>> À lire aussi : "Série d'attaques en Israël : 'la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante'"
L'incident s'est produit près du Caveau des patriarches, nommé aussi mosquée Ibrahimi, un lieu saint à la fois pour le judaïsme et pour l'islam.
La ville de Hébron est une poudrière où près de 1 000 colons juifs vivent sous haute protection militaire parmi 200 000 Palestiniens.
Une Palestinienne succombe à ses blessures près de Bethléem
Plus tôt dimanche, une Palestinienne se dirigeant de manière "suspecte" vers des soldats israéliens près de Bethléem, en Cisjordanie occupée, a été la cible de tirs des soldats et a succombé à ses blessures. Il s'agit de Ghada Sabatine, une quadragénaire veuve et mère de six enfants, selon l'agence de presse palestinienne Wafa.
L'armée israélienne a confirmé avoir ouvert le feu sur le "bas du corps" de la femme, affirmant qu'elle se dirigeait de façon "suspecte" vers des militaires malgré des "tirs de semonce" pour l'en dissuader.
Elle a reçu des premiers soins sur place de la part des soldats avant d'être prise en charge par le Croissant-Rouge palestinien, a indiqué l'armée israélienne, qui a annoncé avoir diligenté une enquête sur cette affaire.
Selon le ministère palestinien de la Santé, la femme était blessée grièvement à son arrivée à l'hôpital de Beit Jala, près de Bethléem, où elle est décédée après avoir perdu "beaucoup de sang".
Ces incidents interviennent alors que les forces israéliennes mènent une opération dans le nord de la Cisjordanie occupée dans la foulée d'une attaque ayant fait trois morts jeudi soir à Tel Aviv et qui a été perpétrée par un Palestinien originaire du camp de réfugiés de Jénine.
Avec AFP
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Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie
New York Times - World
In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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France24 - Monde
Pakistan : le Premier ministre, Imran Khan, renversé par une motion de censure
Publié le : 09/04/2022 - 22:23Modifié le : 09/04/2022 - 22:54
FRANCE 24
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Après plusieurs semaines de crise politique au Pakistan, le Premier ministre, Imran Khan, a été renversé dimanche par une motion de censure votée au Parlement. L'ancienne star du cricket a appelé ses partisans à manifester dans le calme et affirmé qu'il "n'accepterait pas" le nouveau gouvernement.
Ses jours à la tête du Pakistan étaient comptés : le Premier ministre, Imran Khan, a été renversé dimanche 10 avril par une motion de censure votée à son encontre par l'Assemblée nationale, à l'issue de plusieurs semaines de crise politique.
La motion a été "approuvée" par 174 des 342 députés, a annoncé le président par intérim de la chambre, Sardar Ayaz Sadiq. Imran Khan est le premier chef de gouvernement pakistanais à chuter sur un vote de défiance.
Son successeur à la tête de cette république islamique de 220 millions d'habitants dotée de l'arme nucléaire devrait être Shehbaz Sharif, le leader de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).
Aucun Premier ministre n'est jamais allé au bout de son mandat au Pakistan, depuis l'indépendance du pays en 1947, mais Imran Khan est le premier à chuter sur un vote de défiance.
Imran Khan pensait avoir esquivé le couperet six jours plus tôt, en obtenant que la motion ne soit pas soumise au vote et que l'Assemblée soit dissoute. Mais la Cour suprême a jugé tout le processus inconstitutionnel.
Elle a restauré l'Assemblée et ordonné qu'elle procède au vote sur la motion de censure, que M. Khan, lâché depuis quelques jours par plusieurs de ses alliés, a perdu.
Toujours populaire auprès de larges pans de la population, il n'a sans doute pas dit son dernier mot en vue des prochaines échéances électorales.
Mais son bilan et sa propension ces derniers jours à accentuer les fractures de la société pakistanaise, avec de virulentes attaques envers l'opposition, accusée de "trahison", pourraient jouer contre lui.
Imran Khan est arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.
Insécurité grandissante
Vingt-deux ans après son entrée en politique, la ténacité de celui qui est idolâtré par des millions de Pakistanais pour avoir mené l'équipe nationale de cricket, sport roi dans le pays, à sa seule victoire en Coupe du monde en 1992, était ainsi récompensée.
Comme chef du gouvernement, il a d'abord capitalisé sur son image d'incorruptible et la lassitude de la société à l'égard des partis traditionnels, qui ont monopolisé le pouvoir pendant des décennies avec l'armée.
Pendant la pandémie de Covid-19, son choix de ne pas imposer de confinement national, qui aurait "fait mourir de faim" les gens, s'est révélé populaire et gagnant. Le pays a été largement épargné (30 000 morts).
>> A lire sur France24.com : Pakistan : la popularité effilochée d’Imran Khan le pousse à jouer son va-tout
Mais la conjoncture économique et ses mauvais choix ont fini par le rattraper. La forte inflation, la dépréciation de la roupie depuis juillet et le creusement de la dette l'ont affaibli.
La détérioration de la sécurité, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan mi-août, a aussi contribué à ses difficultés.
Leur retour triomphal a d'abord été interprété comme une victoire pour le Pakistan, accusé de longue date de les soutenir, et pour celui qui a été affublé du sobriquet de "Taliban Khan" pour n'avoir jamais cessé de prôner le dialogue avec eux.
Mais après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle depuis août, menés notamment par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP).
Réputation de playboy
Imran Khan a aussi pâti de la dégradation probable de ses liens avec l'armée, qui était accusée d'avoir interféré en sa faveur en 2018, même si celle-ci est restée silencieuse ces derniers jours.
Ses efforts pour positionner le Pakistan en acteur régional incontournable n'ont guère porté non plus. Les liens avec Washington et les pays européens se sont distendus, notamment sous l'effet de ses diatribes contre l'islamophobie, déguisée à ses yeux en Occident sous les traits de la liberté d'expression.
Islamabad s'est encore plus rapproché de la Chine. Et la visite officielle à Moscou d'Imran Khan le jour même du déclenchement de la guerre en Ukraine lui a valu nombre de moqueries.
Ce fils d'une riche famille de Lahore, diplômé d'Oxford, marié trois fois après avoir entretenu pendant sa carrière sportive une réputation de play-boy, s'est aussi vu reprocher sa complaisance envers les religieux radicaux.
Marié en troisièmes noces en 2018 avec Bushra Bibi, issue d'une famille conservatrice et qui porte le voile, il a défendu avec véhémence la controversée loi sur le blasphème.
En novembre, son gouvernement a levé l'interdiction pesant sur le Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), décrétée en avril après de violentes manifestations anti-françaises organisées par ce parti islamiste, qui dénonçait le soutien apportée par la France au droit de caricaturer, y compris le prophète Mahomet.
Souvent accusé d'avoir restreint l'espace d'expression de la presse, Imran Khan a aussi suscité l'indignation des organisations féministes en établissant plusieurs fois un lien entre le viol et la manière de s'habiller des femmes, dans un pays où les violences sexuelles sont courantes.
Avec AFP
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Pakistan : la Cour suprême annule la dissolution de l'Assemblée nationale
Pakistan : le Premier ministre Imran Khan en sursis après la défection de son principal allié
Pakistan : le Premier ministre échappe à une motion de censure, l'Assemblée nationale dissoute
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation
When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.
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By Isabella Kwai
Photographs by Isabella Moore
SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.
These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.
At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.
My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.
I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.
Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?
In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.
In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.
“We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”
But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?
Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.
Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”
And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?
For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.
For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.
“People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”
Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.
But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.
Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.
“We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”
Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.
I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.
The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.
Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.
Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.
No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.
When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.
And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.
In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.
In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.
For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.
On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.
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France24 - Monde
Puy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
Publié le : 09/04/2022 - 18:16
Leela JACINTO
C'est la première procédure judiciaire engagée aux États-Unis contre un oligarque russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Les procureurs américains ont inculpé le 6 avril Konstantin Malofeev, un ultra-conservateur proche de Vladimir Poutine, pour violation des sanctions. Ses intérêts commerciaux, de la Grèce à l'Afrique, en passant par la Crimée annexée, révèlent l'ampleur de ses intentions idéologiques, avec l'aide de partenaires commerciaux occidentaux conservateurs et consentants.
L'homme d'affaires de Moscou, Konstantin Malofeev, est accusé d'avoir violé les sanctions américaines contre la Russie, selon un acte d'accusation de 21 pages d'un tribunal de New York daté du mercredi 6 avril. Il s'agit de la première procédure judiciaire engagée contre un oligarque russe aux États-Unis depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.
Konstantin Malofeev, investisseur et fervent partisan du président russe, Vladimir Poutine, est accusé d'avoir tenté de mettre la main sur 10 millions de dollars d'actifs américains gelés, avec l'aide de son employé américain, Jack Hanick, ex-directeur de la chaîne de télévision conservatrice américaine Fox News et soutien de Donald Trump.
L'acte d'accusation détaille comment Konstantin Malofeev, nationaliste russe et fondateur de la chaîne de télévision orthodoxe Tsargrad TV, a tenté d'échapper aux sanctions américaines.
>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : les très discrètes filles de Vladimir Poutine dans le viseur des Occidentaux
Konstantin Malofeev avait été sanctionné en 2014 par le Trésor américain pour avoir financé des Russes qui soutenaient le séparatisme en Crimée. Bien que les sanctions l'aient empêché de faire affaire avec des citoyens américains, les procureurs affirment que Konstantin Malofeev a contourné ces restrictions en recrutant Jack Hanick pour qu'il travaille pour lui dans des réseaux en Russie et en Grèce. Selon les juges, il aurait demandé l'aide de l'Américain pour essayer d'acquérir une chaîne de télévision en Bulgarie.
Tout cela faisait partie d'une stratégie visant à répandre la propagande pro-russe à travers l'Europe, selon le département américain de la Justice.
"Nos yeux sont fixés sur chaque pièce d'art, chaque bien immobilier acheté avec de l'argent sale et sur chaque portefeuille bitcoin rempli avec les recettes de vols ou d'autres crimes", a averti la procureure générale adjointe Lisa Monaco, en annonçant, mercredi, les dernières sanctions américaines contre la Russie.
De son côté, Jack Hanick, qui a notamment contribué au lancement de Fox News, a été arrêté à Londres le mois dernier et attend une procédure d'extradition.
Jack Hanick était prêt, selon l'acte d'accusation, à "mettre en œuvre" la "vision" de son employeur russe dans la chaîne de télévision qui l'a embauché, Tsargrad TV. Car l'ex-directeur de Fox News était en phase avec le conservatisme de Konstantin Malofeev.
Le soir de la victoire de Donald Trump à l'élection de 2016, Jack Hanick était à Moscou, à une soirée pro-Républicains, où les organisateurs ont dévoilé un immense portrait du vainqueur de l'élection présidentielle américaine, selon le magazine américain Rolling Stone.
"L'Amérique a été fondée sur des principes chrétiens et maintenant, l'Amérique s'éloigne du christianisme", a expliqué Jack Hanick, lors de cet événement, dans une interview postée sur YouTube.
Assis à côté du portrait nouvellement dévoilé de Donald Trump, Jack Hanick a affirmé que "l'Amérique était en train de perdre son noyau moral et sa fibre. Maintenant la Russie, d'un autre côté, ouvre les bras au christianisme orthodoxe".
Banquier d'affaires qui dit avoir "trouvé Dieu" pendant ses études universitaires, Konstantin Malofeev est un fervent chrétien orthodoxe dans un pays qui, sous Poutine, a délaissé le communisme pour l'Église chrétienne. Depuis, le Kremlin et le patriarcat de Moscou opèrent dans une synergie visant un renouveau russe.
Fondateur du fonds d'investissement Marshall Capital Partners, Konstantin Malofeev [parfois écrit Malofeyev] a utilisé ses contacts religieux pour accroître sa fortune, en investissant dans le géant russe des télécommunications, Rostelecom, pendant qu' Igor Shchegolev, son ami orthodoxe, était ministre des Télécommunications, selon le Financial Times.
En 2015, quand il a lancé Tsargrad TV – grâce à l'expérience de Jack Hanick à Fox News – la nouvelle chaîne russe orthodoxe a aussi commencé à diffuser quotidiennement sur Spas, une chaîne religieuse dirigée par l'Église orthodoxe.
De Moscou à Athènes avec un certificat d'actions trafiqué
C'est après le lancement réussi de la chaîne de télévision que Konstantin Malofeev a chargé Jack Hanick de créer une chaîne de télévision en Grèce et d'acquérir une chaîne bulgare. D'après l'acte d'accusation, le duo s'est allié pour transférer illégalement les 10 millions de dollars gelés dans une banque d'investissement du Texas à un complice en Grèce, violant alors les sanctions américaines adoptées peu après l'annexion de la Crimée.
Plus tôt cette semaine, Konstantin Malofeev a démenti ces accusations dans une interview au Financial Times. Il a insisté sur le fait qu'il ne détenait pas d'actifs aux États-Unis depuis 2014 et a rejeté l'action en justice engagée contre lui, la qualifiant de "comique".
Cependant, selon les procureurs américains, un certificat d'actions [un document légal qui atteste l'achat d'actions d'une société] concernant les fonds de Konstantin Malofeev – consulté par le biais d'une société écran aux Seychelles – a été frauduleusement antidaté pour faire croire qu'il avait été émis en juin 2014, soit avant l'imposition des sanctions.
L'acte d'accusation donne des précisions sur un voyage effectué en 2015 par Jack Hanick de Moscou à Athènes, durant lequel il a transporté le certificat d'actions et transféré les fonds à un associé grec pour un dollar seulement. Cette affaire est toujours en cours.
La "volonté de Dieu" en Crimée
Konstantin Malofeev est, par ailleurs, un royaliste assumé qui considère la Crimée comme une partie intrinsèque de l'Empire russe, que Vladimir Poutine cherche à faire revivre.
Selon le propre récit de l'oligarque, son obsession pour la Crimée a commencé en janvier 2014, quelques mois avant l'arrivée des soldats russes, alors que Konstantin Malofeev voyageait en Russie avec le patriarche russe. Konstantin Malofeev avait emporté avec lui d'anciennes reliques chrétiennes.
La Crimée, selon l'oligarque russe, n'était pas au programme du voyage. Mais lorsqu'ils se sont arrêtés dans la capitale de la Crimée, Sébastopol – qui compte environ 100 000 habitants – un tiers de la population locale s'est rassemblée pour prier avec les reliques. "Tous les habitants n'ont fait qu'une seule prière : que Sébastopol fasse à nouveau partie de la Russie. C'est la volonté de Dieu", a déclaré en 2014, Konstantin Malofeev, au Financial Times.
Lorsque la Crimée a été rattachée à la Russie – cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale – Konstantin Malofeev a immédiatement été placé sur les listes américaine et européenne des personnes sanctionnées.
Le projet d'un Puy du fou en Crimée
Mais les sanctions de l'UE n'ont pas empêché certains de continuer à faire des affaires avec Konstantin Malofeev.
C'est le cas du fondateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers, un homme politique, aristocrate catholique, royaliste et eurosceptique convaincu, doué d'un sens aigu des affaires. Konstantin Malofeev, oligarque russe ultra-orthodoxe et monarchiste, a vu en lui un partenaire idéologique parfait.
En août 2014, quelques semaines seulement après que l'UE a imposé des sanctions à Konstantin Malofeev, Philippe de Villiers a annoncé avoir trouvé un accord avec l'oligarque russe pour construire un parc à thème historique en Crimée.
L'annonce a été faite lors du voyage de Philippe de Villiers en Russie, où il a rencontré Vladimir Poutine au palais de Livadia, la résidence d'été des tsars russes, dans la station balnéaire de Yalta, en Crimée. "Quel homme d'État !", s'était exclamé Philippe de Villiers, le lendemain sur Twitter.
J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6
August 15, 2014Philippe de Villiers, deux fois candidat à l'élection présidentielle, est issu d'une famille aristocratique, la famille Le Jolis de Villiers de Saintignon. Celle-ci a un héritage militaire – son frère, le général Pierre de Villiers, est ancien chef d'état-major. Et ils ont plutôt bien réussi dans les affaires.
Certains historiens ont beau accuser le Puy du Fou de véhiculer des erreurs historiques et une vision "réactionnaire et ultra-catholique" du monde, le Puy du Fou est le deuxième parc à thème le plus visité de France, après Disneyland. Philippe de Villiers a également créé une radio locale, Alouette. Son frère Bertrand, en est le PDG.
Malgré l'abandon du projet de parc, les rêves monarchistes persistent
En août 2014, l'administration de la Crimée, soutenue par Moscou, a indiqué que Philippe de Villiers, Konstantin Malofeev et Sergei Axionov, le chef du gouvernement de Crimée, avaient signé un protocole d'accord. Celui-ci prévoyait que la société Puy du Fou International de Philippe de Villiers, ainsi que Konstantin Malofeev, investiraient au moins 4 milliards de roubles (110 millions de dollars) dans le parc en Crimée. Le nouveau projet a été baptisé le Puy du Fou Tsargrad.
"Notre projet va promouvoir l'histoire de la Crimée comme une longue partie de l'histoire de la Russie", avait ajouté Philippe de Villiers.
Malgré le rejet des sanctions de l'UE par Philippe de Villiers, ce rêve de parc à thème en Crimée ne s'est finalement pas concrétisé.
Les experts ont fustigé l'accord dès le début du projet. Un avocat étranger à Moscou avait déclaré au Financial Times qu'il n'y avait "aucune chance" que le projet puisse être réalisé, à cause des sanctions européennes. Étant donné qu'il s'agissait seulement d'un protocole d'accord, sans aucune preuve de transactions financières, l'avocat a expliqué que Philippe de Villiers ne risquait pas encore de subir des conséquences juridiques. "Ce n'est qu'un gigantesque coup de pub", a-t-il dénoncé.
Selon un spécialiste de la Russie interrogé en 2014 par le quotidien Ouest-France, les sanctions visaient seulement, à cette époque, les Russes faisant des affaires en Europe et non les Européens faisant des affaires avec la Russie ou exportant vers la Russie. "C'est légal, mais très mal vu, dans le contexte actuel, de commercer avec la Russie", a expliqué Jean Geronimo.
Le directeur artistique du Puy du Fou, Nicolas de Villiers, a confirmé que les projets de son père en Crimée avaient échoué. "Le président Poutine imaginait un Puy du Fou en Crimée. Mais les sanctions économiques contre la Russie nous empêchent d'envisager un tel projet", a-t-il déclaré en 2019 au magazine Capital. Le plus jeune fils de Philippe de Villiers a ajouté être déjà "bien chargé" avec les projets internationaux du groupe en Espagne et en Chine. "Pas question d'avoir les yeux plus gros que le ventre", a-t-il souligné.
Le renforcement des sanctions, à la suite de l'invasion russe en Ukraine, semble avoir empêché Konstantin Malofeev de promouvoir ses valeurs chrétiennes, d'extrême droite et ultra-conservatrices des deux côtés de l'Atlantique. Ce contexte a également entraîné un examen minutieux des liens entre les personnalités d'extrême droite en France et Vladimir Poutine.
Les projets internationaux de Konstantin Malofeev sont peut-être au point mort, mais l'oligarque a toujours de grands projets pour sa Russie natale. Dans une interview accordée en 2020 au New York Times, il a salué la décision de Vladimir Poutine de s'octroyer deux mandats supplémentaires de six ans chacun, après la fin de son mandat actuel en 2024.
La Russie est désormais "une quasi-monarchie" pour Konstantin Malofeev, ce qui, selon lui, est "une très bonne chose". Mais l'oligarque de 47 ans se projette encore plus. "Ce n'est pas la fin", affirmait-il. "L'introduction d'une monarchie constitutionnelle dans un avenir prévisible – par exemple, après le règne de Poutine en 2036 – est devenue réaliste."
Article traduit de l'anglais par Tiffany Fillon. L'original est à lire ici.
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La collection Morozov prise dans la tourmente de la guerre en Ukraine
DIPLOMATIEGuerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
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"La Russie va sombrer dans la décomposition", affirme Ursula von der Leyen à Boutcha
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Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
Publié le : 09/04/2022 - 13:23
En tant qu'hôte des pourparlers entre Moscou et Kiev, la Turquie entend jouer un rôle majeur pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Ankara a une position d'équilibriste entre les deux parties qui prend ses racines dans les liens profonds de l'économie turque – en difficulté – avec les deux pays engagés dans le conflit.
La Turquie est au centre de l'échiquier diplomatique entre l'Ukraine et la Russie. Après les pourparlers de paix qui se sont tenus à Istanbul, du 28 au 30 mars, un haut responsable turc a affirmé vendredi 8 avril que Kiev et Moscou étaient toujours "d'accord" pour reprendre les discussions malgré la récente découverte des exactions russes commises sur le terrain, notamment dans la ville de Boutcha.
"[Les deux pays] sont d'accord pour tenir des pourparlers en Turquie, mais restent loin de s'accorder sur un texte commun", a indiqué aux journalistes ce responsable de haut niveau souhaitant rester anonyme. Déjà, jeudi 7 avril, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, avait assuré à l'occasion d'une visite à Bruxelles que "la Russie et l'Ukraine semblent disposées à se réunir de nouveau à Istanbul".
Ce choix de la Turquie comme terrain de négociation ne doit rien au hasard. Ankara ménageait les deux parties avant même le début du conflit. Le 23 février – veille de l'invasion russe –, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, exprimait clairement cette ambivalence en déclarant "ne pas pouvoir renoncer" ni à l'Ukraine, ni à la Russie.
Fidèle à cette approche, la diplomatie turque a qualifié d'"inacceptable" et de "grave violation du droit international" l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Quatre jours plus tard, Ankara a accédé à la demande de Kiev de reconnaître le conflit comme une guerre. Conformément à la convention de Montreux de 1936, la Turquie ferme alors l'accès, pour la plupart des navires de guerre, aux détroits du Bosphore et des Dardanelles.
Parallèlement, Ankara s'est opposé aux sanctions occidentales contre Moscou : Mevlut Cavusoglu a notamment déclaré que les oligarques russes restaient "bien sûr" les bienvenus en Turquie et libres d'y faire des affaires, dans le respect du droit international. C'est d'ailleurs là qu'ont trouvé refuge plusieurs yachts possédés par des milliardaires russes tels que Roman Abramovitch.
Ainsi, la Turquie occupe une position singulière, à la fois "pro-ukrainienne" mais "pas franchement anti-russe", comme le résume auprès de France 24 Ozgur Unluhisarcikli, directeur du bureau d'Ankara du German Marshall Fund.
Moscou, partenaire économique essentiel d'Ankara
La "crise économique" que connaît la Turquie ces dernières années est "ce qui lui importe le plus dans ses calculs [actuels]", explique par ailleurs Howard Eissenstat, spécialiste de la Turquie à l'université St. Lawrence dans l'État de New York et au Middle East Institute à Washington DC, contacté par France 24.
La livre turque a perdu 47 % de sa valeur en 2021, et les prix ont grimpé de plus de 54 % dans le même temps. Cette inflation record sur les vingt dernières années a marqué un nouveau tournant pour la Turquie, secouée depuis 2018 par une crise monétaire.
La Turquie ne veut pas "se mettre à dos" Moscou, relève Howard Eissenstat, car elle se trouverait "extrêmement vulnérable [sur le plan économique] en cas de perte de blé, de gaz et de pétrole russes".
La Russie est un partenaire commercial essentiel pour Ankara : elle lui fournit 45 % de sa consommation de gaz naturel et 70 % de son blé – une importation particulièrement importante au regard de la hausse des prix du pain, une source majeure de mécontentement en Turquie. Enfin, les Russes sont aussi importants pour le secteur du tourisme turc : 4,7 millions de visiteurs (soit 19 % du total en 2021) s'y sont rendus l'année dernière.
Une "coopération concurrentielle" entre la Turquie et la Russie
Ankara et Moscou partagent aussi un passé commun marqué par plusieurs antagonismes. Entre le XVIe et le XXe siècle, la Russie tsariste et l'Empire ottoman se sont affrontés à plus d'une dizaine de reprises. Au début de la Guerre froide (1952), la Turquie kémaliste – à la fois anticommuniste et pro-occidentale – a rejoint l'Otan et a accueilli sur son sol des missiles nucléaires américains, une source de contrariété pour les Soviétiques jusqu'à ce qu'ils soient retirés après la crise des missiles de Cuba (1962).
La dernière crise diplomatique en date entre les deux pays remonte à 2015, quand la Turquie a abattu un avion russe près de la frontière syrienne. Les excuses officielles de Recep Tayyip Erdogan ont cependant rapidement mis fin aux sanctions décidées par Moscou en représailles, amenant à un dégel rapide des relations entre les deux pays.
Ce récent paradigme dans les relations russo-turques peut être qualifié de "coopération concurrentielle" dans le sens où le soutien apporté par Ankara et Moscou à des forces rivales à l'étranger "ne les empêche pas de coopérer dans les domaines de l'énergie et du commerce", explique Ozgur Unluhisarcikli. Les deux nations ont ainsi soutenu des camps opposés dans plusieurs conflits que ce soit en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabakh.
En 2016, la tentative avortée de coup d'État contre Recep Tayyip Erdogan a ouvert la voie à un approfondissement des liens entre Ankara et Moscou. Le gouvernement turc a estimé qu'il n'avait pas été suffisamment soutenu par l'Occident après cette tentative de putsch, et Vladimir Poutine "a réussi à semer davantage de doute dans l'esprit [du président turc]", analyse Reilly Barry, spécialiste de la Turquie à l'université de Harvard, contactée par France 24.
Le président russe "a obtenu l'effet désiré, à savoir créer un fossé entre les alliés de l'Otan, lorsque la Turquie a acheté le système russe de missiles S-400, une ligne rouge majeure à ne pas franchir pour un pays membre de l'Alliance atlantique", poursuit la chercheuse. Et d'ajouter qu'Ankara s'est positionné en voyant Moscou "comme une potentielle grande puissance protectrice au cas où les relations avec les pays occidentaux ne conviendraient pas à ses intérêts."
Avec la guerre en Ukraine, cette proximité accrue d'Ankara avec Moscou pourrait rendre la Turquie "extrêmement vulnérable si elle venait à employer le même langage [que l'Occident] pour condamner la Russie", selon Reilly Barry. Une menace qui serait d'ailleurs bien proche : "Les États-Unis et d'autres pays ne partagent pas une mer avec la Russie et ne sont pas seulement séparés par un autre pays [la Géorgie]".
Des "intérêts économiques de longue date" en Ukraine
Au-delà de cette proximité avec Moscou, la Turquie a aussi des liens économiques avec l'Ukraine. Kiev représente 15 % des importations de blé d'Ankara, ce qui en fait son deuxième plus gros fournisseur après la Russie. L'Ukraine est aussi la troisième source de tourisme de la Turquie : quelque 2 millions de personnes y sont venus en vacances en 2021.
Par ailleurs, le florissant secteur turc de la défense a établi des liens importants avec l'Ukraine avant le conflit actuel. Parmi les multiples partenariats avec Ankara, Kiev a construit sur son sol en 2021 une usine pour la coproduction du drone de combat Bayraktar TB2 – conçu par la société Baykar, dont le directeur de la technologie est le gendre de Recep Tayyip Erdogan.
Ce fleuron de l'industrie militaire turque est réputé pour son efficacité sur des zones de guerre, que ce soit pour l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh ou maintenant pour l'Ukraine contre la Russie. Kiev a également signé des contrats pour la fabrication de moteurs qui serviront à la fois aux nouveaux modèles du drone TB2 et à un futur hélicoptère militaire turc.
"Les intérêts économiques de longue date [de la Turquie en Ukraine signifient qu'elle] ne voit aucun avantage éventuel à ce que la Russie prenne le contrôle [du pays]", explique Howard Eissenstat. Cela explique pourquoi Ankara "souhaite soutenir à voix basse l'Ukraine", poursuit-il, tout en voulant éviter de s'aliéner la Russie.
Jusqu'à présent, le jeu d'équilibriste d'Ankara lui permet de préserver des relations correctes avec les deux parties. La Turquie a accueilli des pourparlers de paix la semaine dernière, mais elle devrait également recevoir les négociateurs russes et ukrainiens prochainement pour reprendre ces discussions.
"Les deux pays sont disposés à jouer le jeu avec Ankara", conclut Howard Eissenstat. "Moscou ne se plaint pas des drones Bayraktar, Kiev ne se plaint pas de l'absence de sanctions turques. Tous deux font l'éloge de la Turquie parce qu'ils veulent qu'Ankara soit, autant que possible, de leur côté."
Article traduit de l'anglais par Jean-Luc Mounier. L'original est à lire ici.
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DÉCRYPTAGE
"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens
Revue de presse
Négociations russo-ukrainiennes : "leurre ou lueur ?"
LE FIL DU 29 MARSLes leaders occidentaux prudents face aux promesses russes de désescalade
Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
France24 - Monde
La collection Morozov prise dans la tourmente de la guerre en Ukraine
Publié le : 09/04/2022 - 15:43
FRANCE 24
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Alors que l'exposition phare de la fondation Louis Vuitton s'est achevée cette semaine, le ministère de la Culture a annoncé samedi que deux tableaux de la collection Morozov resteraient à Paris. L'un appartient à un oligarque russe visé par des sanctions, l'autre est la propriété d'un musée ukrainien et sera temporairement conservé en France pour des raisons de sécurité.
La guerre en Ukraine a fini par rattraper la collection Morozov, exposée jusqu'à la semaine dernière à Paris : deux tableaux dont celui appartenant à l'oligarque russe Petr Aven, visé par un gel de ses avoirs, resteront en France au lieu de retourner dans leur pays.
C'est la première fois que cette vaste collection, constituée de Van Gogh, Cézanne, Matisse, ainsi que d'œuvres de peintres russes comme Malevitch et Répine, sortait de Russie pour être exposée à l'étranger.
Alors que l'exposition s'est achevée dimanche dernier et était en cours de démontage cette semaine, le ministère de la Culture a annoncé samedi 9 avril à l'AFP que deux tableaux resteraient en France.
Pour le premier, la mesure durera tant que "son propriétaire, un oligarque russe, demeurera visé par une mesure de gel d'avoirs", a indiqué le ministère, sans donner le nom du propriétaire.
Selon une source proche du dossier, il s'agit de Petr Aven, proche de Vladimir Poutine, qui figure sur la liste des personnalités russes faisant l'objet de sanctions occidentales. Le tableau concerné est un autoportrait de Piotr Kontchalovski, datant de 1911.
Le milliardaire, qui a annoncé mi-mars son retrait du fonds d'investissement LetterOne, est un grand collectionneur d'art qui a prêté par le passé plusieurs de ses œuvres notamment au MoMA à New York et à la Royal Academy de Londres.
>> À lire aussi sur France24.com : Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux
Le second tableau – un portrait de Margarita Morozova du peintre Serov – restera en France "à la demande des autorités ukrainiennes. Il appartient au musée des Beaux-Arts de Dnipro [ou Dnipropetrovsk], dans l'est de l'Ukraine, et risquerait d'être endommagé.
Une troisième œuvre "détenue par une fondation privée, liée à un autre oligarque qui vient d'être ajouté sur la liste des personnalités visées par des mesures de gels, fait l'objet d'un examen par les services de l'État", a ajouté le ministère.
Il s'agit de la fondation privée Magma et de l'oligarque Viatcheslav Kantor, dont un tableau du peintre Serov représentant un parent de la famille Morozov, fait également partie de la collection, a-t-on appris de source proche du dossier.
Interrogée par l'AFP, la Fondation Louis Vuitton a affirmé qu'elle "respecterait la décision du gouvernement".
Exposition à succès
Environ 200 œuvres de Van Gogh, Gauguin, Renoir, Cézanne, Matisse, Bonnard, Monet ou Manet ont été exposées depuis le 22 septembre à la Fondation Louis Vuitton, à l'ouest de Paris, aux côtés de peintres russes comme Golovine, Gontcharova, Korovine, Machkov, Malevitch, Melnikov, Répine, Serov...
Ces chefs-d'œuvre ont été réunis par les deux frères Mikhaïl et Ivan Morozov, industriels passionnés d'art moderne du tournant des XIXe et XXe siècles.
La plupart des œuvres doivent regagner leurs institutions d'origine, principalement le musée Pouchkine et la galerie Tretiakov à Moscou, ainsi que le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Même dans le cadre des sanctions européennes, les États membres de l'UE peuvent déroger à l'interdiction de transfert et d'exportation vers la Russie des œuvres d'art dès lors que ces œuvres ont été prêtées dans le cadre d'une coopération culturelle officielle avec la Russie, a précisé le ministère.
Interrogée à plusieurs reprises par l'AFP, la fondation Louis Vuitton n'a pas souhaité fournir plus de précisions quant au mode de transport pour des raisons de sécurité notamment.
L'exposition, prolongée jusqu'au 3 avril, alors qu'elle devait prendre fin le 22 février, a réuni plus d'un million de visiteurs et pourrait dépasser en termes de fréquentation celle d'un autre grand collectionneur russe, Sergueï Chtchoukine, qui avait attiré 1,29 million de visiteurs en 2016-2017 à la fondation privée. Un record pour une exposition d'art en France.
Les chiffres de fréquentation définitifs de l'exposition Morozov seront connus en début de semaine prochaine.
Avec AFP
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À L’AFFICHE !
La guerre en Ukraine bouleverse le monde de la culture
France24 - Monde
Centrafrique : des investisseurs parient sur son immense potentiel agricole
Publié le : 08/04/2022 - 17:43Modifié le : 08/04/2022 - 17:51
Laura MOUSSET
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Faute d'exploiter ses millions d'hectares de terres arables, la Centrafrique souffre de la faim. Mais une poignée d'investisseurs privés tentent de faire changer les choses. Ils ont fait le pari de développer l’agriculture dans la région de la Lobaye, aux portes de Bangui, relativement épargnée par les multiples crises sécuritaires qui secouent le pays et réputée pour sa fertilité.
France24 - World
Netherlands coach Van Gaal says cancer treatment behind him
Issued on: 11/04/2022 - 22:50Modified: 11/04/2022 - 22:48
The Hague (AFP) – Netherlands football coach Louis van Gaal insisted Monday that he was fit enough to lead his nation to the World Cup finals saying his prostate cancer treatment has been successful.
Van Gaal, 70, said ten days ago he had been receiving treatment since being diagnosed in 2020, but still plans to lead his team at the World Cup in Qatar in seven months' time.
"I had 25 sessions of chemotherapy. Then I had to wait five or six months to see if that had worked. It has," he told the ANP press agency.
The former Ajax, Barcelona, Bayern Munch and Manchester United coach also underwent surgery.
The no-nonsense Van Gaal managed the Oranje between 2000-2002 and 2012-2014, when they finished third at the World Cup in Brazil.
He then returned to the Dutch national team after the resignation of Frank de Boer in the aftermath of the country's last-16 exit from Euro 2020.
The Netherlands were placed in Group A with hosts Qatar, Ecuador and Senegal in Friday's draw.
© 2022 AFP
New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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BBC
Spanish police seize huge haul of illegal stuffed animals
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Spanish police have seized what is thought to be one of the largest hauls of animal taxidermy in Europe.
The Guardia Civil found more than 1,000 specimens at an industrial warehouse in Betera, Valencia.
The haul included some extinct animals, such as the scimitar oryx, and endangered species like lions, cheetahs and the Bengal tiger.
Investigators estimate the stuffed animals were worth €29m (£24.2m).
Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
France24 - World
Brown slams England coach Jones over 2019 World Cup axe
Issued on: 11/04/2022 - 22:34
London (AFP) – Mike Brown has added to the scrutiny on Eddie Jones by saying he was on the receiving end of a foul-mouthed rant when the England coach left him out of his squad for the 2019 World Cup in Japan.
Full-back Brown was involved in a training camp bust-up with Ben Te'o during an England training camp in Treviso.
Jones, who by that stage had left Brown out since giving him the last of his 72 England caps in 2018, used the incident to explain why he had left both backs out if his squad.
Brown said Te'o was responsible for the altercation by punching him in the face, but insisted an angry Jones was in no mood to listen to his explanations.
"That wasn't the reason why I didn't go to the World Cup," Brown, England's most capped full-back, told RugbyPass.
"I think it was just easier for Eddie to put it on that, as I'd kind of been getting pushed out of the team as that season had gone on.
"I said to him, 'Look, I understand selection is what it is, but don't put it on that. You haven't even asked me what happened. With all due respect, I didn't really do anything. I don't feel like it was my fault."
The now 36-year-old Brown said Jones told him his security guards had witnessed the incident but reacted furiously when the player asked to see their written reports.
"So he just switched and turned on me, effing and blinding," recalled Brown. "It wasn't nice.
"He said, 'Who the F do you think you are?' because I was going back at him and he doesn't like that.
"It's a shame it ended up like that. I wanted clarity on why I wasn't getting picked, not some made-up excuse."
In Brown's absence, England went all the way to the World Cup final in Japan only to be well beaten 32-12 by South Africa in the showpiece match.
Brown's comments come with Jones having presided over a second successive Six Nations where England lost three games, with the Rugby Football Union issuing a vote of confidence in the veteran Australian coach.
Jones is currently in Japan, where he is a consultant to the Suntory Sungoliath team, even though many of his senior England players are currently taking part in major European club matches.
© 2022 AFP
New York Times - World
(Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)
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The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.
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By Hannah Beech
BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.
The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.
The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.
That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”
“If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”
The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.
None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”
The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.
In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.
The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”
“By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.
The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.
The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”
Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.
“Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”
Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.
The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.
It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.
But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.
At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.
“I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”
While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.
Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.
“People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”
Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.
Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.
On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.
“Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”
The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.
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Thailand
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Map data from OpenStreetMap
By The New York Times
In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.
The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.
Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.
In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.
Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.
“They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”
Muktita Suhartono contributed reporting.
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[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
France24 - World
EU halting military training in Mali but staying in Sahel
Issued on: 11/04/2022 - 22:06
Luxembourg (AFP) – The EU on Monday decided to halt its military training missions in Mali but will keep a presence in the Sahel, the bloc's top diplomat said on Monday.
"We are halting the training missions for the (Malian) armed forces and national guard," EU foreign policy chief Josep Borrell told a media conference, but added: "The Sahel remains a priority. We're not giving up on the Sahel, far from it. We want to commit even more to that region."
He spoke after chairing a meeting of the bloc's foreign ministers that discussed the issue.
Borrell said it was decided that developments in Mali "have forced us to see there were not sufficient guarantees... on non-interference by the Wagner group," a Russian private military organisation that France and other countries say is operating in Mali as an armed force.
Russia says it has only supplied what it officially describes as military instructors to Mali.
Borrell said the "notorious Wagner group... is responsible for some very serious events which have led to tens of people being killed in Mali in recent times".
France last week expressed concern over reports that Malian soldiers and Wagner mercenaries killed over 200 civilians in an operation last month in the Malian village of Moura.
Paris in February announced the withdrawal of its troops from Mali, a former colony, after a breakdown in relations with the country's ruling junta that seized power last year, ending a near 10-year deployment.
France's deployment, to fight Islamic extremists, operated separately from the EU missions.
German Foreign Minister Annalena Baerbock will hold talks with the junta in Mali this week amid uncertainty over the future of German troops there, a foreign ministry spokesman said on Monday.
Baerbock will travel to Mali on Tuesday where she will meet the leader of the junta, Assimi Goita, and Foreign Minister Aboudlaye Diop, the spokesman said.
Her aim is to "get a precise picture of the political and security situation on the ground" as Germany weighs its ongoing participation in military missions in Mali, he said.
Germany has around 1,100 soldiers deployed as part of the United Nations peacekeeping mission in Mali, known as MINUSMA.
The European state has also contributed some 300 troops to the EU military training mission in Mali.
Human Rights Watch has said Malian soldiers and foreign fighters executed 300 civilians between March 27 and 31 in Moura.
Borrell called the Moura operation a "massacre" and said: "We cannot collaborate with reprehensible events... We cannot be training people who are responsible for those kinds of behaviours. So the military training for troops, we're going to stop."
He said the EU ministers discussed hopes that west Africa's regional bloc ECOWAS would reach agreement with Mali's junta for "an acceptable election" to be held for a return to civilian rule.
© 2022 AFP
New York Times - World
A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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France24 - World
Illegal mining, abuses surge on Brazil indigenous land: report
Issued on: 11/04/2022 - 21:40
Rio de Janeiro (AFP) – Illegal gold mining surged by a record amount last year on Brazil's biggest indigenous reservation, said a report published Monday, which carried chilling accounts of abuses by miners, including extorting sex from women and girls.
The area scarred by "garimpo," or wildcat gold mining, on the Yanomami reservation in the Amazon rainforest increased by 46 percent in 2021, to 3,272 hectares (8,085 acres), the biggest annual increase since monitoring began in 2018, said the report by the Hutukara Yanomami Association (HAY).
"This is the worst moment of invasion since the reservation was established 30 years ago," said the indigenous-rights group, in a report based on satellite images and interviews with inhabitants.
"In addition to deforesting our lands and destroying our waters, illegal mining for gold and cassiterite (a key tin ingredient) on Yanomami territory has brought an explosion of malaria and other infectious diseases... and a frightening surge of violence against indigenous people."
Illegal mining has soared in the Amazon as gold prices have surged in recent years.
Mining destroyed a record 125 square kilometers (nearly 50 square miles) of the Brazilian Amazon last year, according to official figures.
Illegal miners with links to organized crime are accused of numerous abuses in indigenous communities, including poisoning rivers with the mercury used to separate gold from sediment and sometimes deadly attacks on residents.
The report comes as far-right President Jair Bolsonaro pushes legislation to legalize mining on native lands, drawing protests from indigenous groups and environmentalists.
The Yanomami, one of the Amazon's most iconic indigenous groups, related a harrowing series of abuses.
They included miners giving Yanomami alcohol and drugs, then sexually abusing and raping women and girls.
The Yanomami said miners often demanded sex in exchange for food. One miner reportedly demanded an arranged "marriage" with an adolescent girl in exchange for "merchandise" he never delivered.
"Indigenous women see the miners as a terrible threat," said HAY, condemning "a climate of terror and permanent fear."
The Yanomami reservation spans 9.7 million hectares in northern Brazil, with around 29,000 inhabitants, including the Yanomami, the Ye'kwana and six isolated groups who have almost no contact with the outside world.
Brazilian environmental and indigenous authorities did not immediately respond to requests for comment.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Au Pays basque, plusieurs milliers de personnes courent pour promouvoir la langue basque
« Korrika ». C’est le nom de la course-relai qui s’est achevée dimanche 10 avril devant la mairie de la ville basque espagnole de San-Sebastian. L’objectif de cette course, débutée dix jours auparavant dans un village du Pays basque français : promouvoir la langue basque, rapporte France Bleu. Les coureurs, soit plusieurs milliers de personnes, se sont donc relayés durant dix jours et onze nuits en courant non-stop pour atteindre leur objectif. Ils auront parcouru pas moins de 2 575 kilomètres, sillonnant les sept provinces (trois françaises et quatre espagnoles) du Pays basque historique.
Vingt-deuxième édition
Cette édition est déjà la vingt-deuxième d’une édition commencée en 1980, et qui a lieu tous les deux ans. La prochaine s’achèvera à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Outre la promotion de l’euskara, c’est-à-dire de la langue basque, l’objectif est surtout de financer des cours du soir pour adultes afin d’apprendre les subtilités de ce dialecte très particulier, probablement l’un des plus anciens d’Europe, afin que la culture basque se transmette et survive, de génération en génération. Le témoin de cette course-relai contenait à l’intérieur un message, rédigé en euskara bien sûr : « La langue basque n’est pas un objet que nous possédons mais il s’agit d’une partie de nous-mêmes. »
Pays basque : les dernières actualités
France24 - World
France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
Issued on: 11/04/2022 - 01:37
Tracy MCNICOLL
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France is poised for a rematch of the 2017 presidential election run-off with centrist Emmanuel Macron and far-right candidate Marine Le Pen once again advancing to the final after first-round voting on Sunday. But the 2022 race has so far been anything but a replay of the contest Macron won five years ago. And the final result when all votes are counted on April 24 is all the more uncertain for it.
Macron topped the first-round contest, winning 27.6 percent of the vote, according to Ipsos/Sopra Steria estimates late Sunday evening, ahead of Le Pen’s 23 percent score. Far-left candidate Jean-Luc Mélenchon rode a late surge – and an appeal for leftists to vote tactically – to 22.2 percent, narrowly falling short of a place in the final.
The rest of the field finished way behind, a single-digit peloton led by hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour on 7.2 percent. The mainstream parties that had traded tenancies at the Élysée Palace for decades until Macron came to power each fell to disastrous defeat; Les Républicains candidate Valérie Pécresse scored 4.8 percent for fourth place, while Socialist candidate Anne Hidalgo’s 1.7 percent put her in a humiliating 10th.
Voter turnout was remarkably low. Some 26 percent of registered voters elected to stay home for the first-round, four points up on 2017 and uncomfortably close to the 2002 record of 28.4 percent.
On the surface, the results look like a rubberstamp of poll results stretching back years portending of a rematch of the 2017 final. Then as now, Macron topped Le Pen. Indeed, both on Sunday topped their scores from five years ago, with Macron more than three points up and Le Pen gaining nearly two. But this race has been all but a procession to a predictable result. Macron’s resounding first-round win is deceiving; the suspense remains for the second round in two weeks’ time.
Less to celebrate for vote-topping Macron
Five years ago, Macron famously fêted his first-round result deep into the night with campaigners and luminaries at La Rotonde, an upscale brasserie on Paris's Left Bank. Those festivities drew flak as a little crass, a little graceless, with a run-off yet to win against the far right. But back in 2017, nearly anyone would concede that the next ballot was a foregone conclusion; facing the far-right in a presidential election then still meant virtually automatically winning by a landslide, as it had once before in 2002. A reliable French electoral trope known as the Front Républicain (Republican front) – the propensity for disparate political forces to band together at the ballot box to ward off the threat of any far-right challenger - was sure to kick in.
And indeed Macron, the centrist political neophyte, never before elected to any office, would go on to win 66.1 percent to Le Pen's 33.9 percent in 2017 to become France's youngest president.
But five years on, the incumbent would be wise to temper the festivities. After five years of Macron rule that left mainstream conservatives in tatters and leftists exasperated, observers say the Republican front isn’t certain to sweep to the rescue this time and carry Macron to a second term. Indeed, on Friday, the last day polls could be released before the weekend vote, Le Pen finally closed the gap on Macron for just this prospective final; the Elabe firm found Macron polling at 51 to Le Pen's 49. On Sunday night, another poll by the Ifop firm just after polling stations closed showed the same 51-49 gap, while Ipsos had Macron at 54, with a three-point margin of error. Each puts the far right, for the first time, a stone’s throw from the Élysée Palace.
How did it come to this?
The 2022 race has been a study in contrasts compared to the 2017 race that first pit Macron against Le Pen.
Macron won that race with all the energy of a bandit. Economy Minister under then Socialist president François Hollande, Macron broke away from the mainstream leftist leader to found his own centrist party, secured financing on his charisma, poached talent literally left, right and centre, and beating the odds on a wave of "throw-the-bums-out" frustration with the old mainstream. His journey to the presidency was a meteoric rise full of swagger and calculated risk.
But as the incumbent this year, Macron's first-round campaign was vanishingly short on risk – spartan, short and off-key. He officially joined the race at the very last moment, and then only in minimalist fashion via a letter to the French. He claimed – more or less sincerely – that he was too preoccupied with the Covid-19 pandemic and waging diplomacy on Ukraine to throw himself into a domestic campaign wholeheartedly. Historically an excellent debater, Macron nonetheless refused to debate any of his 11 first-round adversaries face-to-face before the vote; the erstwhile maverick, who had campaigned in 2017 on doing politics differently, simply cited predecessor incumbents who shirked debates, too, during the re-election bids of yesteryear.
Macron did hold a four-hour mid-March press conference to present his re-election platform. But with scant after-sales service from the sitting president, rivals left and right were free to zero in on Macron proposals they were free to paint as brutish: raising the retirement age to 65 and conditioning welfare payments on hours of work.
The campaign-trail standoffishness didn't do Macron a disservice, at first. Amid war in Europe, Macron rode a rally-round-the-flag effect to new heights in the polls, while his adversaries fumbled for traction. But modern news cycles being what they are, that wartime-leader effect faded as French voters lost interest in the conflict. More to the point, the war in Ukraine is impinging on French pocketbooks back home, at the pumps and at the supermarket, focusing minds on voters' primary concern: purchasing power.
How voters see Macron vs Le PenPresident Macron massively wins on “Presidential stature” & “ability to manage a major crisis”Le Pen does much better than Macron on “really wants to make changes” & “understands peoples concerns” #F24 #FrenchElection #Presidentielles pic.twitter.com/r060wuhepp
April 10, 2022On the far right, meanwhile, Le Pen has beaten the trail at small-town markets and meeting halls, her campaign focused on just those issues closer to voters' immediate concerns. She wore her easy-to-grasp pitches for getting money into voters' pockets on her sleeve – slashing taxis on fuel and excusing anyone under 30 of income tax, sharpening her appeal to a working-class electorate frustrated with the left. And those interested in making sure she was still just as hardline on immigrants and Muslims could consult the brochure.
>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
Upstaged on the latter issues by a noisier newcomer, the pundit-turned-politician Zemmour, widely deemed to have softened Le Pen's image by comparison, her stock rose once again with hardline voters as it became clear she was better placed to lead them to the run-off for a second time.
As Le Pen closed in, Macron used his one and only campaign rally to try to make amends with leftist voters, the ones who felt betrayed after he ran as a centrist in 2017 but largely governed to the right of centre since. The same voters he’ll need to pad a Republican front on April 24.
Where is this race going?
The suspense heading into the next two weeks stems from a political situation of Macron’s making. Building his own centrist empire, Macron studiously stole away top talent from rival mainstream parties on the left and right. Those losses have left those parties reeling. They have also left French voters short of credible mainstream options beyond Macron.
Like the Socialist Party five years ago, the conservative Les Républicains paid the price on Sunday night. In 2017, the conservative candidate, François Fillon, managed to score 20 percent of the vote even after being saddled all campaign long with a scandal that would later earn him a corruption conviction. In the years that followed,Les Républicains bled talent, with Macron poaching away key players (two prime ministers, a finance minister, an interior minister…). Flash forward to 2022 and Pécresse is poised to see millions in campaign financing subsidies disappear, accorded as they are to candidates who top 5 percent of the vote.
Notably, Pécresse and the Socialist Hidalgo, conceding defeat minutes after polling places closed at 8pm, were the first on Sunday night to declare they would vote for Macron in the run-off to keep Le Pen from power. Pécresse warned of “disastrous consequences” should France fall into far-right hands; Hidalgo called for a Macron vote “so that France does not fall into hatred”.
They were the first shots over the bow for the Republican front, sure, but from two deeply wounded parties on the verge of a reckoning. Greens candidate Yannick Jadot and Communist candidate Fabien Roussel added their featherweight to the front, too, with appeals for their low single-digit support to back Macron over Le Pen in the second round.
Meanwhile, in what may be his swan song on the French presidential stage, Jean-Luc Mélenchon appealed only for the 22.2 percent support he won on Sunday night – nearly three points up on his 2017 score – not to cast a single vote for Marine Le Pen. “I know your anger,” Mélenchon told supporters in his concession speech. “Do not let yourselves get carried away with it to the point of committing definitively irreparable errors,” he pleaded. But with his La France Insoumise ("France unbowed") voters widely seen as most likely to sit out the run-off, the cantankerous 70-year-old far-leftists stopped well short of endorsing Macron and will have done very little to quell any frayed nerves in Macron’s camp.
Good cop, bad cop
On the other side of the ledger, Zemmour was crystal clear in his endorsement of his far-right rival. “There is, facing Marine Le Pen, a man who has let in 2 million immigrants,” Zemmour told supporters, in a concession speech that doubled as a pledge he would press on, politically. “I will not doubt who my adversary is. That is why I am calling on my electors to vote for Marine Le Pen.”
Support from Zemmour’s voters is critical for Le Pen’s chances for winning the French presidency, a precious reserve of fresh votes and the fruit of the far-right pair’s ostensibly unintentional good-cop-bad-cop act in this race.
But the sulfurous Zemmour may well know his endorsement is a double-edged sword. Throughout this race, as he poached talent away from Le Pen and Pécresse, Zemmour’s play was to lead a rejigged French right to a new dawn. Having topped Pécresse in this first-round, he made good on one part of that mission. But Le Pen winning the presidency would hardly serve his needs. Down the stretch in this race, Zemmour teased that Le Pen, whose softened image had won her new fans, would see her party demonised anew the minute she advanced to the final run-off.
Zemmour’s unabashed support may well help that along and, played right, could prove Macron’s saving grace. Speaking to jubilant supporters on Sunday night, Le Pen sought to capitalise on frustrations with his administration, appealing for votes from “the left, the right and elsewhere”, indeed “anyone who did not vote for” Macron, as she promised “social justice and protection”.
But the incumbent would certainly do well to highlight Zemmour’s pointed endorsement in a bid to help along the hobbling Republican front. Far from planning a party, Macron has his work cut out and just two weeks to stave off a historic humiliation.
“Make no mistake: nothing is decided,” Macron told cheering supporters at his campaign headquarters on Sunday night. “The debate that we are going to have over the next fortnight will be decisive for our country and Europe,” he said. “When the far-right in all its forms is so high in our country, you can’t say that things are going well.”
French presidential election © France 24
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French presidential election: How France's once-dominant political parties fell from grace
French Socialist, Green, conservative candidates back Macron in election run-off against Le Pen
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONMacron tops first round of French election to face Le Pen in April 24 run-off
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Russia prepares renewed offensive. Ukraine is bracing for a Russian assault along its eastern front, where Ukrainian officials have warned civilians still living in the region that time is running out to escape. But the road to safety is fraught with peril, with reports of Ukrainian civilians being killed as they try to flee.
More evidence of atrocities. Officials continued to document and expose atrocities committed by Russian forces around Kyiv, in what a growing number of Western officials claim are war crimes. Times reporters and photographers went to Bucha to uncover new details of the execution-style killings of civilians.
On the diplomatic front. Karl Nehammer, the Austrian chancellor, was expected to meet with President Vladimir V. Putin in person, becoming the first European leader to do so since the start of the war. While several European leaders have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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France24 - Monde
Steven, 73 ans, vétéran du Vietnam parti combattre en Ukraine
Publié le : 08/04/2022 - 14:58
Juste avant de quitter New York pour la guerre en Ukraine, Steven Straub, vétéran américain du Vietnam, s'est fait tatouer le drapeau bleu et jaune du pays sur le bras, ainsi que les mots "Ukraine libre". L'homme de 73 ans est arrivé en Ukraine au milieu du mois dernier, alors que les forces russes encerclaient les grandes villes et se rapprochaient de la capitale Kiev.
BBC
French election: We can create a sovereign France - Marine Le Pen
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Far-right leader Marine Le Pen has called on those who did not vote for Emmanuel Macron to back her in the second round of votes in the French presidential election.
French projections suggest Mr Macron will face a run off against Ms Le Pen in the next round of votes.
According to national broadcaster France Télévisions, Macron received 28.4% of the vote while Le Pen came second with 23.4%.
France24 - Monde
"Piégées" dans une fausse réunion sur l’éducation des femmes, des Afghanes déchirent une banderole
Publié le : 06/04/2022 - 18:27Modifié le : 08/04/2022 - 17:51
Alijani Ershad
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Elles pensaient se rendre à une rencontre avec les Taliban pour évoquer le droit des femmes à l’éducation, mais elles ont vite déchanté. Environ 400 femmes, dont beaucoup en âge d’aller au lycée ou à l'université, se sont rendues le 1er avril dans une salle de sport de la ville de Bamiyan, mais se sont retrouvées en fait dans un meeting pour les Taliban, sans un seul mot sur l’éducation. Certaines n’ont pas hésité à manifester leur colère en déchirant une banderole et demandant à être entendues.
Deux de nos Observatrices se trouvaient parmi les femmes qui ont participé à ce meeting. Selon elles, des amis leur avaient dit que ça serait l’occasion de discuter des droits des femmes à l'éducation en présence du gouverneur taliban de la province de Bamiyan. Mais à leur arrivée sur les lieux, elles ont vu une grande banderole sur laquelle était écrit : "les habitants de Bamiyan soutiennent les Taliban". Beaucoup de femmes se sont, selon nos Observatrices, senties piégées.
Cet événement survient deux semaines après le revirement soudain des Taliban sur l’accès des filles aux écoles secondaires : les collèges et lycées avaient à peine rouvert le 23 mars après six mois de fermeture, lorsque les autorités annonçaient le même jour la suspension de l’ouverture des établissement, jusqu’à la mise en place d’un plan "en accord avec la loi islamique et la culture afghane".
À Bamiyan comme dans le reste de l'Afghanistan, les filles de plus de 13 ans n’ont donc pas le droit d’aller à l’école. La présence de filles dans des sections séparées reste cependant pour le moment tolérée dans les universités. Les femmes afghanes ont déjà protesté à plusieurs reprises contre les Taliban depuis leur retour au pouvoir en août 2021.
>> LIRE AUSSI SUR LES OBSERVATEURS : Manifestation à Kaboul réprimée par les Taliban : "Même si vous nous décapitez, nous repousserons"
"Pas d’école pour les femmes, pas de soutien de notre part"
Adeleh (pseudonyme) est étudiante à l'université de Bamiyan.
On nous avait dit que ça serait une rencontre autour du droit des femmes à l'éducation. Beaucoup d’entre nous avait décidé d’y aller, la plupart des étudiantes ou des filles étaient en âge d’aller au lycée.
Mais quand je suis arrivée, des hommes et des femmes chantaient des slogans disant "nous soutenons les Taliban". Quand des femmes ont demandé pourquoi il n’y avait pas de discussion sur l’éducation des femmes, les Taliban leur ont dit de se taire et de ne pas interrompre la réunion. Des femmes ont quitté la salle en signe de protestation, mais beaucoup d’entre elles sont restées, pensant peut-être que la question de l’éducation viendrait… mais il n’y a rien eu.
À la place , les représentants taliban ont fait des discours de 9 heures à midi. Ils n’ont rien dit sur l'éducation des femmes. Après que certaines d’entre elles ont protesté, ils ont finalement autorisé une femme à parler au nom des 400 ou 500 femmes qui étaient là. Elle a déclaré : "il n’y aura pas de soutien des femmes afghanes aux Taliban tant qu’ils ne nous permettront pas d’avoir accès à l’éducation". Quand elle a continué à parler de notre droit à l’éducation, tous les représentants taliban ont quitté les lieux, juste comme ça.
Des femmes se sont énervées et ont défait la banderole où était écrit "les habitants de Bamiyan soutiennent les Taliban". Les autres femmes dans le stade les ont applaudi.
صدای رسای زنان با وقار و شجاع بامیان تالار استبداد طالبان را لرزاند . pic.twitter.com/Zq6ZGln0Wo
April 5, 2022C'était une bonne leçon pour les Taliban : ils sauront que ce n’est pas la peine d'essayer à nouveau de piéger les Afghanes. Peut-être que ça leur apprendra que ce que la plupart des Afghanes disent et veulent n’est pas la même chose que ce que disent leurs marionnettes en burqa noire.
Aucune des femmes impliquées dans l’accrochage n’a été arrêtée le jour même, mais le 7 avril, 11 participantes ont été interpellées.
Seifollah Mohammadi, chef du bureau culturel des Taliban à Bamiyan, a déclaré au service persan de la Deutsche Welle : quand la réunion s’est terminée, les officiels se sont dépêchés de retourner travailler. Après cela, il y a apparemment eu une dispute entre les personnes présentes et une banderole a été détachée."
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Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : les tomates françaises en danger
Publié le : 07/04/2022 - 17:39Modifié le : 07/04/2022 - 17:49
Laura MOUSSET
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Depuis la flambée des prix du gaz, qui ont atteint jusqu'à dix fois leur cours habituel à cause de la guerre en Ukraine, Jean Guilbaud, cultivateur de tomates, a drastiquement réduit le chauffage dans ses serres. Privées de chaleur, les tomates risquent de pousser moins vite et de développer des maladies, entraînant une chute des rendements.
France24 - Monde
Cette photo ne montre pas un crématorium mobile russe en Ukraine
Publié le : 08/04/2022 - 19:10
Alexandre Capron
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Une photo relayée par des médias ukrainiens et le maire de Kiev Wladimir Klitschko est venue illustrer l’affirmation du maire de Marioupol de la présence de crématorium mobile russe visant à cacher les preuves de massacres en brûlant les cadavres. L’illustration utilisée vient d’un reportage datant d’il y a 9 ans et ne montre par un crématorium utilisé dans le cadre du conflit en Ukraine.
Mise à jour au 11/04 : ajout de la réaction de Nexta TV
La publication a d’abord été relayée le 6 avril par le média Nexta TV, un des principaux médias d’opposition biélorusses, très actif sur la situation en Ukraine, qui reprend les propos du maire de Mariupol, Vadim Boychenko. Le même jour, ce dernier a déclaré sur sa chaîne Telegram que des crématoires mobiles russes avaient "commencé à fonctionner dans la ville" et que "des dizaines de milliers de personnes auraient pu mourir à Marioupol et à la crémation". Le but serait selon lui pour l’armée russe de "cacher les traces des crimes". Une photo d’un crématorium était attachée à cette légende.
La même photo a été relayée par le maire de Kiev, Vitali Klitschko, s’offusquant : "Crématorium mobile. C'est ce que les crimes de guerre russes (sic) utilisent à Marioupol pour cacher leurs crimes. Le comble de l'horreur."
Mobile crematoria in #Mariupol Mayor of Mariupol Vadim Boychenko said today that #Russian mobile crematoria have started operating in the city. According to him, tens of thousands of people could have died in Mariupol and the cremation, "covering up the traces of crimes". pic.twitter.com/mVj6dC3xK4
April 6, 2022Pourquoi c’est trompeur
Une recherche d’image inversée sur la photo (voir ici comment procéder) permet de constater qu’elle apparaît depuis au moins 2015 sur plusieurs sites internet, dont celui-ci, publié sur un site ukrainien documentant la situation dans la région du Donbass. Dans cet article, des allégations d’utilisation de crématorium mobiles dans le Donbass étaient déjà présentes, et la même photo était utilisée.
Ces images sont en réalité encore plus anciennes, comme l’expliquaient nos confrères de Checknews du média Libération dans un article le 24 février. Elles viennent en fait d’une vidéo publiée en 2013 sur YouTube dont la légende indique : "Test d'une installation unique pour la destruction thermique (incinération) des déchets biologiques", avec un lien vers l’entreprise russe Turmalin.
On retrouve bien à la 40e seconde de la vidéo exactement l’image correspondant à celle des tweets de Nexta TV ou de Vitali Klitschko.
Contactés pour connaître la raison de l’utilisation de cette photo suite aux allégations de présence de crématoriums mobiles à Marioupol, Nexta TV a répondu à notre rédaction que "l'image de ce tweet n'a été utilisée qu'à des fins d'illustration. Nous n'avons pas affirmé dans le tweet que c'était exactement à quoi ressemblait le crématorium mobile. De plus, cette image fait référence à un article célèbre du Telegraph qui a utilisé une telle image comme illustration. Nous ne voulons vraiment pas tromper les lecteurs".
La photo avait effectivement déjà créé la confusion il y a deux semaines à la suite des déclarations du ministre de la Défense britannique Ben Wallace supposant que des crématoriums mobiles pouvaient avoir été utilisés en Ukraine car, selon lui, "[les Russes] l’ont déjà fait par le passé". Des médias britanniques comme The Telegraph avaient ainsi illustré leurs articles par cette même photo.
Le média biélorusse n'a à ce jour pas fait de correctif ni supprimé son tweet.
De son côté, la porte-parole de Vitali Klitschko n’a pas donné suite à nos questions.
Il n’existe à ce jour aucune preuve visuelle, malgré les affirmations des autorités ukrainiennes, de la présence de crématoriums russes dans le cadre de la guerre en Ukraine.
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Patrimoine : le jardin parisien du Luxembourg sacré plus beau jardin d’Europe
Le plus beau jardin d’Europe se trouve dans la capitale française : c’est celui du Luxembourg. Le site HouseFresh a établi un classement des plus beaux parcs publics du monde, après avoir agrégé les avis émis par plusieurs milliers de touristes du monde entier, détaille BFM TV, samedi 9 avril. Et le jardin du Luxembourg n’est pas seulement au sommet en Europe, puisqu’il arrive également en troisième position au niveau mondial, derrière le Gardens by the Bay, situé à Singapour, et le Jardin Majorelle, à Marrakech (Maroc). Une distinction que le jardin a aussitôt tâché de mettre en avant. « Le jardin du Luxembourg a été désigné plus beau jardin d’Europe, et il est sur le podium des plus beaux jardins du monde », peut-on ainsi lire sur le compte Twitter dédié à ce parc public.
😍 Le plus beau jardin d’Europe !
Le jardin du Luxembourg a été désigné plus beau jardin d’Europe, et il est sur le podium des plus beaux jardins du monde.
🎥 On vous laisse admirer pourquoi…
La source (en anglais) :
🔎 https://t.co/ol0nb5XVv8 pic.twitter.com/9tzPvSmtZO
— Jardin du Luxembourg (@JardinLuco) April 9, 2022
Les avis laissés sur Tripadvisor analysés
Comment HouseFresh est-il parvenu à ce résultat ? Le site internet a analysé les avis laissés sur la plateforme Tripadvisor par des visiteurs. Dans le détail, il s’est notamment appuyé sur les mentions « beautiful », c’est-à-dire, qui font référence à la beauté du lieu. Ainsi, après avoir récolté 12 385 mentions « beautiful », le Gardens by the bay situé à Singapour culmine en tête des plus beaux parcs du monde. De son côté, le jardin parisien du Luxembourg a amassé 6 818 mentions. Quant au Bellagio Conservatory & Botanical Garden, qui se trouve à Las Vegas, il a été sacré plus beau jardin des Etats-Unis, grâce aux 5 706 mentions recueillies. Enfin, HouseFresh a constaté que « sept des vingt plus beaux parcs publics de [leur] étude se trouvent en Europe. »
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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BBC
Eurovision: Ukraine act Kalush Orchestra thank Boris Johnson for Kyiv visit
By Daniel RosneyNewsbeat reporter
Ukraine's Eurovision entrant Kalush Orchestra has thanked Boris Johnson for visiting their country's capital, Kyiv.
The current favourites to win next month's song contest were given special permission to leave the country to perform gigs in Tel Aviv and Amsterdam.
Speaking to Radio 1 Newsbeat, frontman Oleh Psiuk says he can "personally feel" the prime minister's support in the war against Russia.
The band are now preparing to return to Ukraine later this week.
Men of fighting age haven't been allowed to leave Ukraine, with the majority of those fleeing being women and children.
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"Representing Ukraine at this difficult time of war, I want to do my best to be yet another mouthpiece for Ukraine," Oleh tells Newsbeat after performing for around 5,000 Eurovision fans in Amsterdam on the weekend.
Travelling to Israel and The Netherlands in the run-up to the song contest has been a "striking contrast," he explains.
"People here are not worried at all and it's quite unusual. Many people may see everything that has been happening as a kind of a war movie, but it is very tough when it is happening to you and your family.
"When you wake up in the morning, not being sure if your family and friends are still alive."
As well as performing for Eurovision fans, Kalush Orchestra have been using their short promo tour to meet refugees.
"We believe our mission is to support people while we are here," Oleh says.
"If all join efforts and do what they can I think the war will be over soon and will not begin in other countries."
Following Boris Johnson's visit, Downing Street say the UK will send 120 armoured vehicles and anti-ship missile systems to support Ukraine.
The prime minister referenced "President Zelensky's resolute leadership and the invincible heroism and courage of the Ukrainian people" while on a visit to Kyiv.
War in Ukraine: More coverage
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Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
Russia prepares renewed offensive. Ukraine is bracing for a Russian assault along its eastern front, where Ukrainian officials have warned civilians still living in the region that time is running out to escape. But the road to safety is fraught with peril, with reports of Ukrainian civilians being killed as they try to flee.
More evidence of atrocities. Officials continued to document and expose atrocities committed by Russian forces around Kyiv, in what a growing number of Western officials claim are war crimes. Times reporters and photographers went to Bucha to uncover new details of the execution-style killings of civilians.
On the diplomatic front. Karl Nehammer, the Austrian chancellor, was expected to meet with President Vladimir V. Putin in person, becoming the first European leader to do so since the start of the war. While several European leaders have traveled to Ukraine, the diplomacy with Russia has been more limited.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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BBC
SKA: UK to build software brain for giant radio telescope
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
A group of UK institutions is going to build a prototype "brain" to control the world's biggest radio telescope.
The Square Kilometre Array (SKA) will initially comprise 197 dishes and 130,000 antennas spread across South Africa and Australia.
All will be linked and need to work in perfect harmony.
The software now being developed for the purpose will be trialled on a small subset of the infrastructure before being rolled out across the network.
The SKA is an immense computing challenge, says Dr Chris Pearson, astronomy group leader at RAL Space, based on the Harwell Campus in Oxfordshire.
"We're talking something like 600 petabytes (600 million gigabytes) per year of data coming out of the SKA, to be delivered to astronomers worldwide," he told BBC News.
"So it's a scaling problem, it's a processing problem, it's a data transfer problem."
The SKA is one of the grand scientific projects of the 21st Century, and will join a series of next-generation telescopes coming online this decade. This includes the recently launched James Webb Space Telescope and the super-sized European Extremely Large Telescope (E-ELT), which will have an optical primary mirror 39m in diameter.
The SKA's resolution and sensitivity at radio wavelengths, allied to that prodigious computing support, will enable astronomers to address some of the most fundamental questions in astrophysics today.
How did the first stars come to shine in the Universe? What exactly is "dark energy" - the mysterious form of energy that appears to be driving the cosmos apart at an accelerating rate? And even the most basic question of all - are we alone? The SKA's unprecedented sensitivity would pick up any extra-terrestrial transmissions.
The international organisation behind the SKA gave the formal "go" last year to begin construction of the array - a task that will take most of this decade.
The UK government, through the Science & Technology Facilities Council (STFC), is the largest contributor to the SKA organisation and currently has a commitment to support 15% of the total cost of construction and the initial operations from 2021 to 2030.
As part of this commitment, the STFC released £15m on Monday to fund the array's software development.
The money will go to support work at the universities of Oxford, Cambridge and Manchester, as well at STFC labs at Harwell, Daresbury and Edinburgh.
The software will tell the telescope where to look on the sky, diagnose any issues and translate the telescope's signals into useable data from which discoveries can be made.
This would be straightforward if it were one dish or one antenna, but the system must work in unison across the thousands of individual components of the array.
"We will start small," said Dr Pearson.
"The software that we produce will work first on four radio dishes in South Africa. And if you're talking about those small antennas in Australia, it will work on six stations (of 256 antennas) in the first instance.
"And then we have to scale in a smart way. We can't do it linearly as the number of dishes and antennas increases, or it will become impossible."
This first prototype brain is expected to be up and running in 2024.
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France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
Valeurs Actuelles
Les plus belles tables du poisson d’avril
À Paris, les incontournables et légendaires Le Duc et Marius et Janette n’ont rien à envier aux petits nouveaux qui s’installent sans scrupule et proposent des arrivages iodés journaliers.
La Suite Girafe, qui joue aussi sur un emplacement de rêve avec son immense terrasse face à la tour Eiffel propose une cuisine océane avec à la carte de beaux poissons à partager, des plateaux de fruits de mer mais aussi de frais ceviches ou encore des sashimis très variés. Comptez environ 80 euros sans les boissons.
Chez Helen, lui aussi dans le quartier des affaires, le nombre de couverts est plus limité et l’adresse plus confidentielle, avec un décor qui fait penser à un yacht luxueux et une assiette iodée et classique pour une clientèle qui ne regarde pas à la dépense. À la carte est proposée la pêche du jour de poissons sauvages, encornets et rougets selon la saison. Si les prix sont à marée haute, l’excellence est au rendez-vous. Environ 120 euros, formule du jour à 60 euros.
Si la crise due au Covid a malheureusement emporté Thibault Sombardier et son Antoine, qui vont manquer aux amateurs de cuisine iodée, il reste encore Marius et Janette et son Bistrot de Marius, qui proposent le meilleur de la mer à deux adresses mitoyennes. Le Bistrot et ses huîtres, ses plateaux de fruits de mer, ses poissons grillés, formule à 38 euros ; Marius et Janette fait honneur aux poissons nobles avec une carte plus raffinée. Prix : environ 160 euros.
Pour finir à Paris, nous irons chez l’incontournable Le Duc, qui régale depuis plus de cinquante ans les gourmets du monde entier avec une gastronomie marine qui tient le haut de la vague. Poissons entiers cuits à l’arête, fraîcheur irréprochable et cuissons de précision. Ici, pas de chichis, le poisson (sole, turbotin) est star, comme de nombreux clients. Le menu du jour celui de la mer est à 55 euros.
Dans la capitale des Gaules, pourtant Mecque du pâté croûte et des escargots, deux restaurants très connus sont des spécialistes de la cuisine de poissons, La Barque bleue et Le Théodore. Ce dernier est prisé par des personnalités comme Zinedine Zidane pour l’ambiance brasserie cosy. On y mange poissons et fruits de mer : cabillaud en aïoli, saumon sous toutes ses formes, homard grillé et filet de loup sauce vierge et bien entendu la spécialité lyonnaise des quenelles de brochet sauce aux écrevisses que le chef Gérard Lasne (ex-Bocuse) maîtrise à merveille. De 19 à 40 euros.
La chambre de maturation des poissons, l’atout central du restaurant
À La Barque bleue, les huîtres sont les reines, elles s’allongent aux côtés des noix de Saint-Jacques, du bar, des darnes de saumon, ou encore la daurade royale, un steak de thon mi-cuit ou au citron vert, quelques-unes des spécialités du chef André Bouchard. Ne surtout pas rater en accompagnement l’écrasé de pommes de terre à l’huile d’olive. Le menu Océan comporte un plateau de fruits de mer. Très bon rapport qualité-prix à partir de 12 euros.
Dans le Sud, la Méditerranée est toujours à l’honneur, c’est évident, mais c’est la première fois que l’on peut découvrir au sein d’un restaurant une chambre de maturation des poissons. C’est à Ceto que cela se passe, le nouveau restaurant de Mauro Colagreco perché sur les hauteurs de Monaco. Ceto, qui, selon l’origine du terme, est un juste parallèle entre le ciel et la mer, reflète les ambitions du chef d’offrir ici le meilleur de la mer, tout en ayant une approche marine différente. La chambre de maturation des poissons est l’atout central du restaurant. Dans l’assiette, des poissons cuits au gril, des cuissons lentes à la braise et des saveurs fumées. On craque pour tout, mais notamment pour la langoustine entière juste grillée accompagnée d’une sauce tartare au caviar, des couteaux sauce meunière ou encore une poitrine de thon rouge, maturée avec algues kombu. Deux menus à 70 et 168 euros, à la carte, compter environ 150 euros.
Le plus ancien de la côte est Le Petit Nice, de Gérald Passedat, à Marseille. Impossible de dissocier l’adresse de la personnalité du chef. Il dit plonger dans la Méditerranée pour créer son identité culinaire. Ce sont plus de 65 types de poissons qui défilent aux fourneaux, de la daurade au denti en passant par le pagre, et même, parfois, de la murène ! Comme un goût de calanques… à partir de 180 euros.
La tendance, que ce soit à Paris, Lyon, Marseille ou Roquebrune-Cap-Martin, est aux poissons de petite pêche. Si les stars sont encore les poissons “nobles”, tous les “petits poissons” peu connus il y a quelques années commencent à émerger sur les cartes de restaurants, un bon présage pour la sauvegarde des espèces.
BBC
Psychedelic frees up depressed brain, study shows
By Philippa RoxbyHealth reporter
Psilocybin, a drug found in magic mushrooms, appears to free up the brains of people with severe depression in a way that other antidepressants do not, a study has found.
The results, based on brain scans of 60 people, mean the drug could treat depression in a unique way, the researchers say.
Psychedelics are being studied to treat a range of mental health disorders.
Patients with depression are warned not to take psilocybin on their own.
A synthetic form of the drug is tested on people in trials under strict medical conditions, with psychological support from experts provided before, during and after it is taken.
Prof David Nutt, study author and head of the Imperial College London's Centre for Psychedelic Research, said the latest findings on psilocybin were "exciting" and "important".
With depression, the brain can get stuck in a rut and locked into a particular negative way of thinking, he said.
But when given psilocybin, people's brains opened up and became "more flexible and fluid" up to three weeks later.
This could be seen in increased connections between regions of the brain when patients were scanned. These patients were more likely to experience an improvement in mood months later.
Similar changes were not seen in the brains of people treated with a standard antidepressant.
"This supports our initial predictions, and confirms psilocybin could be a real alternative approach to depression treatments," Prof Nutt said.
Brain activity
Psychedelics are a type of hallucinogenic substance which affects all the senses, altering a person's thinking, sense of time and emotions.
While regular antidepressants are taken every day, psilocybin may only need to be taken once or twice to produce the same effect - but further research on more patients for longer is needed to confirm that.
The results, published in Nature Medicine, are taken from two studies. In the first, everyone received psilocybin; and in the second - a randomised controlled trial - some were given the drug while others were given a different antidepressant.
All participants also received talking therapies with registered mental health professionals. Brain scans were taken before, and then one day or three weeks after taking the therapy.
Prof Robin Carhart-Harris, senior study author, said: "We don't yet know how long the changes in brain activity seen with psilocybin therapy last, and we need to do more research to understand this.
"We do know that some people relapse, and it may be that after a while their brains revert to the rigid patterns of activity we see in depression."
Earlier findings from the studies showed a reduction in symptoms of depression with the psilocybin therapy - but the researchers were not sure how and why it worked.
Now they want to test their theory of changes in brain connectivity on other mental health illnesses, such as anorexia.
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France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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BBC
House price squeeze: 'I bid dozens of times but lost'
By Natalie ShermanBusiness reporter, New York
As home prices in the US surge at record rates, the American Dream is moving out of reach.
Ethan Carpe put in more than two dozen offers on homes after starting his house hunt in Phoenix, Arizona in 2020. But as competition heated up, prices in the sprawling desert city jumped 14% in 2020 and then another 32% last year, finally pushing him out of the market.
"It was just absolute insanity," says the 29-year-old statistician, who was repeatedly beaten out by buyers offering cash.
"At this point, there's no plan to get back into the market unless something drastic happens," he adds. "If you're not in it right now, it's tough to get in."
Since 2019, home prices across the US have jumped nearly 30%, as supply hit record lows, according to the National Association of Realtors.
Meanwhile household incomes have barely budged.
The disconnect has created a rapidly spiralling crisis, as affordability issues, once a problem concentrated in big coastal centres such as New York and San Francisco, have spread throughout the country, touching mid-size cities, small towns - even rural counties.
"You're seeing greater and greater affordability pressures," says Alexander Hermann, senior research analyst at Harvard University's Joint Center for Housing Studies. "And the price growth is not just unprecedented nationally. We're also seeing unprecedented price growth in most markets across the country."
A typical single family house in the US now costs about $350,000 - more than five times the median household income - a new record.
And the rental market - where asking rates surged 14% last year - provides little relief.
'It's crazy'
In Phoenix, known for its sun and vast tracts of suburbia, the pressures are particularly acute.
Long a hot spot for retirees, the city of 1.6 million is a prime destination in America's so-called Sun Belt, which has boomed as people head south and south west in search of job opportunities and relatively lower costs.
It lies at the heart of Maricopa County, which last year - for at least the seventh year in a row - added more people than any other county in the country, most of them transplants from more expensive places, such as Los Angeles.
The influx has pushed up prices and strained supplies, making the area home to the fastest property price increases in the country.
"It's crazy and it doesn't seem to be getting any better any time soon," says property agent Butch Lieber, president-elect of the Phoenix Realtors business association.
Ethan, originally from California, first moved to the desert town after graduating from a nearby university, joining his brother in the area. He returned in 2019 after graduate school, drawn in part by its relative affordability.
He hoped to buy a three-bedroom, two-bath property for about $325,000.
But the market - up 6.5% in 2019 - was changing amid a frenzy of bidding wars and cash buyers, at least some of them investors planning to convert the homes to rentals.
Now homes like the ones Ethan was considering go for half a million dollars - making his savings insufficient, he says.
Ethan says he doesn't want to rent forever, but at the current pace of price increases "it's going to be tough". Rents are rising too - up more than 20% in Phoenix last year - making it difficult to stockpile more.
"It's just frustrating," says Ethan, whose landlord raised the monthly rent on the two-bedroom property he shares with his girlfriend by $400 - nearly 30% - to $1,750 last autumn. "You get a raise and it goes straight to the apartment company."
Driving prices higher
Analysts say the increasing house prices reflect severe supply shortages, rather than a bubble fuelled by risky lending like the one that precipitated the financial crisis of 2008.
But the situation is hardly unique to the US.
Since 2015, property prices have increased faster than incomes in most major economies, including Canada, Germany and the UK. The disconnect has worsened since the pandemic hit in 2020, when policymakers around the world slashed interest rates to stabilise the economy, unleashing unusually low borrowing costs.
"We're in kind of a unique time where housing prices are rising disconnected from household income and part of that is because of the incredible amount of money, of finance involved in housing," said Suzanne Lanyi Charles, professor of city and regional planning at Cornell University.
As the pressures divide the US into a country of housing haves and have nots, they are raising questions about how long such increases can be sustained.
At roughly 65.5%, homeownership in the US remains more than three percentage points lower than its peak before the financial crisis - and lower still for younger people and people of colour.
Meanwhile, big investors accounted for one in five purchases at the end of last year, according to Redfin. In Phoenix, primary home buyers made up just 64% of the market, Mr Lieber says.
"One wonders if one is creating an America that is permanently separate groups: homeowners doing very well, getting the wealth accumulation, while the first time buyers are simply left out and the American Dream is unattainable," says Lawrence Yun, chief economist for the National Association of Realtors.
"Will this fuel social discontent? Right now we are essentially approaching that situation unless we dramatically increase the supply."
The situation is drawing growing political attention, including calls for more investment in affordable housing and stricter rules for landlords.
The market is also responding. Construction has increased and last month America's central bank raised interest rates for the first time since 2018, a move that should help curb price appreciation by cooling demand.
But for now, experts say demand so far outstrips supply they expect prices to remain high. And the increased cost will only make it harder for first time buyers and those with moderate or low incomes to get into the market.
"This is something that's going to take a decade or more to really see real progress on," says Mr Hermann.
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France24 - Monde
Boris Johnson promet à l'Ukraine des blindés et des missiles antinavires
Publié le : 09/04/2022 - 06:55Modifié le : 09/04/2022 - 21:52
FRANCE 24
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Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, en visite surprise samedi à Kiev, s'est engagé à fournir à l'Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires. Au lendemain d'une frappe de missile sur la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, qui a fait au moins 52 morts, dont cinq enfants, le président ukrainien exhorte les dirigeants internationaux à apporter une "réponse mondiale ferme". De son côté, la Russie nie toute responsabilité dans l'attaque.
Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la situation en Ukraine en cliquant ici
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21 h 40 : cinq civils tués dans des bombardements dans l'est selon les autorités ukrainiennes
Cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées samedi dans des bombardements russes dans l'est de l'Ukraine, qui s'attend à une offensive russe majeure dans ce territoire, a indiqué dans la soirée le gouverneur régional sur Telegram.
"Aujourd'hui, cinq personnes sont mortes à la suite des frappes russes dans la région de Donetsk. […] Cinq autres personnes ont été blessées", a déclaré Pavlo Kyrylenko, chef de l'administration militaire régionale de Donetsk.
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19 h 46 : l'Ukraine annonce un nouvel échange de prisonniers avec la Russie
L'Ukraine a annoncé avoir procédé à un "troisième échange" de prisonniers avec la Russie depuis le début de l'invasion russe, permettant la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
"Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un troisième échange de prisonniers a eu lieu aujourd'hui. Douze de nos militaires, dont une femme officier rentrent chez eux. Nous avons également permis la libération de 14 civils, dont 9 femmes, soit au total 26 personnes", a écrit sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
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19 h 37 : d'autres pays doivent "suivre l'exemple" de Londres affirme Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les pays occidentaux à "suivre l'exemple" du Royaume-Uni quant au soutien militaire à l'Ukraine et aux sanctions contre la Russie.
"D'autres États démocratiques occidentaux doivent suivre l'exemple du Royaume-Uni", a-t-il déclaré aux côtés du Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui s'est engagé à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires.
"Il est temps d'imposer un embargo total sur les hydrocarbures russes, d'augmenter les livraisons d'armes à nous", a-t-il poursuivi.
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18 h 43 : Boris Johnson offre à l'Ukraine des blindés et des missiles antinavires
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, en visite samedi à Kiev, s'est engagé à fournir à l'Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires, en rendant hommage à l'armée ukrainienne pour "le plus grand fait d'armes du XXIe siècle".
"C'est grâce au leadership inébranlable du président Zelensky et à l'héroïsme invincible et au courage du peuple ukrainien que les desseins monstrueux de [Vladimir] Poutine sont déjoués", a déclaré Boris Johnson après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, selon un communiqué de ses services.
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16 h 35 : plus de 10 milliards d'euros réunis pour l'Ukraine lors d'une collecte internationale
Une collecte internationale de fonds a permis de réunir 10,1 milliards d'euros destinés à soutenir l'Ukraine envahie par l'armée russe, a annoncé samedi lors d'une collecte de fonds à Varsovie la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
"Le monde a finalement promis 9,1 milliards d'euros dans le cadre de la campagne [Stand up for Ukraine] […] En outre, la Commission, en collaboration avec la BERD, ajoute 1 milliard supplémentaire pour les personnes déplacées en Ukraine. C'est fantastique. Donc 10,1 milliards d'euros", a déclaré Ursula von der Leyen.
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16 h 14 : Boris Johnson est à Kiev pour rencontrer Zelensky
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a entamé samedi une visite surprise à Kiev par un entretien en tête-à-tête avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé Andriï Sybyga, chef adjoint de la présidence ukrainienne.
"La Grande-Bretagne est le leader dans le soutien militaire de l'Ukraine, leader de la coalition antiguerre, leader des sanctions contre l'agresseur russe", écrit Andrïi Sybyga sur Facebook en postant une photo montrant les deux dirigeants en train de discuter. Boris Johnson est le premier leader du G7 à se rendre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Boris Johnson s'est rendu en Ukraine "pour rencontrer le président Zelensky en personne, dans un geste de solidarité avec le peuple ukrainien" et doit y "présenter un nouvel ensemble d'aide financière et militaire", a indiqué un porte-parole des services du Premier ministre britannique.
Today I met my friend President @ZelenskyyUa in Kyiv as a show of our unwavering support for the people of Ukraine.We're setting out a new package of financial & military aid which is a testament of our commitment to his country's struggle against Russia’s barbaric campaign. pic.twitter.com/KNY0Nm6NQ3
April 9, 2022 -
14 h 42 : l'Ukraine est "toujours prête" à des pourparlers avec la Russie assure Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réaffirmé samedi sa volonté de négocier avec la Russie pour mettre fin aux combats.
"Nous sommes prêts à nous battre et à chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre. Pour l'instant, nous envisageons parallèlement un dialogue", a assuré le président ukrainien au cours d'une conférence de presse avec le chancelier autrichien, Karl Nehammer, en visite à Kiev et à Boutcha, au nord-ouest de la capitale ukrainienne, devenue un symbole des atrocités de l'invasion russe.
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12 h 55 : plus de 4,4 millions de réfugiés, un record depuis la Deuxième guerre mondiale
Plus de 4,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Le HCR recensait exactement 4 441 663 réfugiés ukrainiens samedi. Ce sont 59 347 de plus que lors du précédent pointage vendredi.
Quelque 90 % de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.
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11 h 55 : Moscou accuse YouTube d'avoir bloqué le compte de la chaîne parlementaire russe
Des responsable russes ont accusé YouTube, propriété du géant américain Google, d'avoir suspendu le compte de la chaîne parlementaire russe, promettant des représailles qui font craindre un blocage du service en Russie.
Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a affirmé que la chaîne YouTube de la chambre basse du Parlement russe, "Douma-TV", avait été bloquée, dénonçant une mesure de Washington violant "les droits" des Russes.
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11 h 44 : deux tableaux, dont celui d'un oligarque russe, bloqués par la France
Deux tableaux de la collection Morozov, dont celui d'un oligarque russe et un autre appartenant à un musée ukrainien, exposés à la Fondation Vuitton à Paris depuis septembre, vont "rester en France", a annoncé à l'AFP le ministère de la Culture.
Le premier tableau "restera en France tant que son propriétaire, un oligarque russe, demeurera visé par une mesure de gel d'avoirs", a indiqué le ministère, sans donner le nom du propriétaire, tandis que le second, appartenant au musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk en Ukraine, restera "jusqu'à ce que la situation du pays permette son retour en sécurité".
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11 h 13 : l'armée russe détruit un dépôt de munitions sur une base ukrainienne (Interfax)
Les forces russes ont détruit un dépôt de munitions sur la base aérienne de Myrhorod dans le centre de l'Ukraine, a rapporté l'agence de presse Interfax, qui cite le ministère russe de la Défense. Un avion de chasse MiG-29 et un hélicoptère Mi-8 de l'armée de l'air ukrainienne ont également été détruits lors de l'attaque de la base située de la région de Poltava, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense.
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10 h 37 : le gouverneur de Louhansk réclame plus d'évacuations de civils
Le gouverneur de Louhansk a demandé que davantage de civils soient évacués de la région de l'est de l'Ukraine où les bombardements se sont intensifiés ces derniers jours et où l'armée russe renforce ses troupes.
S'exprimant à la télévision, Serhiy Gaidai a indiqué que 30 % des habitants se trouvaient encore sur place dans la région et qu'ils avaient été prié d'évacuer.
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9 h 03 : l'Allemagne renforce son infrastructure d'abris souterrains
L'Allemagne a commencé à travailler à un renforcement de ses abris souterrains et à la constitution de stocks de crise en cas de guerre, rapporte samedi le journal Welt am Sonntag, qui cite le ministre allemand de l'Intérieur.
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7 h 26 : "un missile Tochka-U a semble-t-il frappé la gare de Kramatorsk"
"Plusieurs milliers de personnes – on parle de 4 000 –, attendaient leur train dans la gare de Kramatorsk, suite à une consigne d'évacuation délivrée par les autorités nationales", explique Roméo Langlois, envoyé spécial à Kharkiv qui revient sur les circonstances de l'attaque meurtrière de Kramatorsk.
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04 h : Volodymyr Zelensky demande "une réponse mondiale ferme" après le massacre de Kramatorsk
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé "une réponse mondiale ferme" après le bombardement meurtrier d'une gare dans l'est de l'Ukraine, à Kramatorsk, où des civils étaient rassemblés pour fuir la région, par crainte d'une offensive russe, un massacre qui a suscité une vive indignation occidentale.
"C'est un autre crime de guerre de la Russie pour lequel chacun parmi ceux impliqués sera tenu responsable", a déclaré le président Zelensky dans un message vidéo, évoquant la frappe de missile qui a tué vendredi 52 personnes, dont 5 enfants, selon un dernier bilan des autorités locales.
Le président américain, Joe Biden, a dénoncé une "horrible atrocité" commise par Moscou, et la diplomatie française un "crime contre l'humanité".
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En Ukraine, un missile russe frappe la gare de Kramatorsk tuant au moins 52 civils
LE FIL DU 8 AVRIL
"La Russie va sombrer dans la décomposition", affirme Ursula von der Leyen à Boutcha
En direct : des dizaines de civils fuyant l'est de l'Ukraine tués dans l'attaque d'une gare
France24 - Monde
Sri Lanka : manifestation massive à Colombo contre le président Rajapaksa
Publié le : 09/04/2022 - 14:11
FRANCE 24
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Le Sri Lanka, en proie à une crise économique sans précédent, fait face à une vague de mécontentement général. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Colombo contre le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, qu'ils tiennent pour responsable de la situation chaotique du pays.
Ils veulent en finir avec le président. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 9 avril à Colombo contre Gotabaya Rajapaksa, accusé d'être responsable d'une crise économique sans précédent, même le patronat exprimant désormais son profond mécontentement.
Répondant à des appels sur les réseaux sociaux, les protestataires ont parcouru la promenade du front de mer du quartier de Galle Face, dans le centre de Colombo, en brandissant des drapeaux sri-lankais et des pancartes réclamant le départ du chef de l'État.
Il s'agissait de la manifestation de loin la plus massive à avoir lieu depuis le début du mouvement de protestation, selon des journalistes de l'AFP ayant couvert l'ensemble du mouvement de contestation.
🇱🇰 « Une tempête parfaite. Un naufrage, total et prévisible. Le Sri Lanka, la perle de l’océan Indien, aux atouts considérables, est un pays en faillite »Le Sri Lanka, une île à la dérive – via @lemondefr @sophielandrin https://t.co/EZnC9ABiJ1
April 9, 2022"Tous des difficultés pour vivre"
Le défilé s'est déroulé pacifiquement, mais les forces anti-émeutes, équipées de canons à eau et de gaz lacrymogènes, ont pris position devant le siège de la présidence, située sur le parcours de la manifestation.
"Nous avons tous des difficultés pour vivre. Le gouvernement doit partir et laisser une personne capable diriger le pays", a lancé un vieil homme dans la foule.
Les Églises anglicane et catholique du Sri Lanka avaient elles aussi appelé à manifester.
Le cardinal Malcolm Ranjith, le chef des catholiques du pays, a lui-même pris la tête d'un cortège à Negombo, dans la banlieue nord de Colombo. "Tout le monde doit descendre dans la rue jusqu'à ce que le gouvernement parte. Ces dirigeants doivent partir. Vous devez partir. Vous avez détruit ce pays !", a-t-il lancé.
Le patronat, qui avait pourtant soutenu M. Rajapaksa lors de ses campagnes électorales, s'est joint au mécontentement général.
Crise économique
Dans un communiqué conjoint, 23 fédérations industrielles, représentant une grande partie du secteur privé sri-lankais, ont appelé à un changement de gouvernement, estimant que des millions d'emplois étaient menacés par la crise.
"L'actuelle impasse politique et économique ne saurait durer plus longtemps. Nous avons besoin d'un gouvernement intérimaire d'ici une semaine au plus tard", a déclaré Rohan Masakorala, chef de la puissante association de l'industrie du caoutchouc.
Le Sri Lanka, un pays de 22 millions d'habitants, traverse une profonde crise économique, marquée par des pénuries d'aliments et de carburants, des coupures d'électricité, une inflation galopante et une dette abyssale.
Samedi, la plupart des stations-service du pays étaient à court d'essence, et les rares restées ouvertes étaient prises d'assaut. À Panadura, dans la banlieue de Colombo, certains automobilistes faisaient la queue depuis cinq jours, selon les médias locaux.
Cette crise, due à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays de sa manne touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon les économistes.
"Limiter les dégâts"
Jeudi, un nouveau gouverneur de la Banque centrale, Nandalal Weerasinghe, a été nommé. Dans la foulée, l'institution monétaire a porté le taux d'emprunt de référence à 14,5 % – soit une hausse record de 7 points – dans le but de "stabiliser" la roupie, qui a perdu plus de 35 % de sa valeur en un mois.
"Nous essayons de limiter les dégâts", a commenté Nandalal Weerasinghe vendredi lors de sa toute première première conférence de presse.
"Nous n'aurions pas été obligés de faire une hausse aussi brutale si les taux avaient été relevés progressivement sur une période longue", a-t-il souligné, en s'engageant à relâcher les contrôles introduits pas son prédécesseur sur les marchés des devises.
Son prédécesseur, Ajith Cabraal, est visé par une plainte le tenant pour responsable de la crise. Il s'est fait confisquer son passeport et doit comparaître devant un tribunal le 18 avril.
Le gouvernement a reconnu qu'il s'agissait de la pire crise économique depuis l'indépendance en 1948 et a demandé l'aide du Fonds monétaire international (FMI), mais les négociations pourraient durer jusqu'à la fin de l'année.
Avec AFP
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Au Sri Lanka, le gouvernement démissionne en bloc après l'échec du couvre-feu
Sri Lanka : l'opposition défie le couvre-feu, les réseaux sociaux inaccessibles
En pleine crise au Sri Lanka, le président tend la main à l'opposition
BBC
Cumbria coal mine: What is the controversy about?
By Roger HarrabinBBC environment analyst
The government has been set a deadline of 7 July to decide on whether to go-ahead with a new coal mine in the UK.
The Planning Inspectorate has sent its completed report on the Cumbria mine - including the summer deadline - to Communities Secretary Michael Gove who must now make the final decision.
Boris Johnson has previously said he said he was "not in favour of more coal", but with 40% of the UK's coking coal coming from Russia will the war in Ukraine change the government's approach?
What is the case for the mine?
The area, in north-west England, is dominated by the giant Sellafield nuclear plant, and West Cumbria Mining promises hundreds of well-paid jobs.
Coal from the mine will not be for general energy usage, but to mainly support the steel-making process in the UK.
Currently the industry relies on Russia for nearly half of its coal demand. But Johnson has said he wants the UK "to wean itself off Russian resources" following its unjustified attack on Ukraine.
Using British coal could also save the carbon emitted from shipping it from Australia or North America - it is estimated that 1.28 billion tonnes of carbon are produced from shipping coal around the world.
Why do environmentalists oppose it?
The UK, along with other countries, has agreed to drastically cut carbon. The government's climate advisory Climate Change Committee also worries that allowing this mine to open would cause more problems.
It says to meet its carbon-cutting timetable, steel firms must stop burning coal by 2035 - unless they fit expensive technology to capture emissions and bury them underground.
The committee points out that 85% of the Cumbrian coal will be exported anyway, and every extra tonne of coal on the world market will tend to drive down the cost and drive up emissions.
Does the UK steel industry need Cumbrian coal?
This is a controversial issue and few in the industry are prepared to speak publicly.
One said a supply of Cumbrian coal would allow his firm to save some cash by making more flexible orders. But he, and other industry figures I approached, said there were reliable supplies of suitable coal on the world market, and that Cumbrian coal was not essential for their business.
They also think investors will want to put money into clean steel production in future.
What are the alternatives to coal for the steel industry?
Steel-making is a problem area for climate change, but firms are developing technologies like electric arc furnaces - which melt down recycled steel - and hydrogen, which can be used to make steel for cars.
Supporters of the mine say coal will definitely be needed for steel after the climate committee's 2035 deadline.
But the European steel industry, Eurofer, told me clean steel technologies might be available by then - so long as governments support research and development, and block unfair competition from dirty steel imports.
What about the jobs?
The firm says the mine will create 500 jobs, but sceptics think that is exaggerated.
Unemployment in the area is lower than the national average, but over 40 Conservative MPs have signed a letter in support of the mine.
Are other countries facing the same dilemmas?
Every nation accepts that carbon emissions should be cut immediately. But countries with valuable fossil fuel reserves don't want to abandon them and the jobs they sustain - even if renewable technologies may create more jobs elsewhere.
This applies to China and the US - where President Biden has not banned fracking. The UK is phasing out coal for electricity from 2024 but ministers suggest there's still a case for producing suitable coal for steel.
The issue is embarrassing for the UK, because it initiated the global "Powering Past Coal" alliance of countries seeking to persuade others to swap jobs in coal for jobs in clean sectors.
What happens now?
Cumbria County Council had originally backed plans for the new mine, but decided in February to review its decision.
The Planning Inspectorate has now completed its report into the mine following a public inquiry which ended in October.
This report has been sent to Mr Gove, who under planning law, is supposed to make that decision without referring to his colleagues. But it's barely conceivable that Boris Johnson, with his reputation on the line, won't find a way of pointing him in the right direction - whichever way he thinks that is.
Follow Roger on Twitter @rharrabin
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La Slovaquie donne son système de défense aérienne S300 à Kiev, en échange d’une batterie Patriot PAC-3
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
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S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].
Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022
Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.
Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
Photo : Aaron Good/U.S. Army
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S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].
Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022
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Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
Photo : Aaron Good/U.S. Army
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Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022
Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.
Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
Photo : Aaron Good/U.S. Army
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAfin de contrer l’invasion de son territoire par la Russie, l’Ukraine a demandé aux membres de l’Otan de lui fournir des avions de combat, des blindés, des missiles et des systèmes de défense aérienne. Étant l’urgence de la situation, il faut que les forces ukrainiennes soient en mesure d’utiliser rapidement les équipements qui leur seront éventuellement donnés. Et le mieux est donc de leur livrer ceux auxquels elles sont habituées. D’où les requêtes adressées aux pays possédant des chars T-72, des avions de combat MiG-29 ou bien encore des batteries de défense aérienne S-300.
S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].
Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».
Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.
« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022
I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.
#Slovakia#Ukraine#Ukrainian#bravely#Russia— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022
April 8, 2022
Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.
Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.
« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.
Photo : Aaron Good/U.S. Army
BBC
Ukraine war: Johnson and Zelensky tour near-empty streets in Kyiv
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The UK Prime Minister Boris Johnson made a surprise visit to Ukraine's capital and met President Volodymyr Zelensky. They walked through Kyiv's streets together and met a passer-by.
Mr Johnson's last-minute visit to the capital was unannounced - the first sign he was there came with a tweet by the Ukrainian embassy in London showing a photo of him meeting President Zelensky. Downing Street said the PM travelled to Ukraine in an attempt to show solidarity with Ukrainian people.
Opex 360
Outre-Mer : Le Sénat recommande de doter la Marine d’hydroglisseurs et d’au moins cinq patrouilleurs de plus
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les années 2000, et sous l’effet de la professionnalisation des armées, de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des contraintes budgétaires, le format des forces dites de souveraineté, car présentes dans les départements et territoires d’outre-Mer, a été réduit significativement, avec 25% de personnels en moins et des moyens « taillés au plus juste ». Notamment pour la Marine nationale, qui risque des ruptures de capacités temporaires, voire définitives.
Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
Par ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
Outre-Mer : Le Sénat recommande de doter la Marine d’hydroglisseurs et d’au moins cinq patrouilleurs de plus
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les années 2000, et sous l’effet de la professionnalisation des armées, de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des contraintes budgétaires, le format des forces dites de souveraineté, car présentes dans les départements et territoires d’outre-Mer, a été réduit significativement, avec 25% de personnels en moins et des moyens « taillés au plus juste ». Notamment pour la Marine nationale, qui risque des ruptures de capacités temporaires, voire définitives.
Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
Par ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
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Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
Par ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
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Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.
Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.
Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.
Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.
Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».
La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.
navire de projection autonomePar ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].
Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.
Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.
« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.
D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…
« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.
Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.
Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.
« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.
[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]
Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr
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France’s election seen from the US: Geopolitics, inflation loom large
Issued on: 11/04/2022 - 06:16
Colin KINNIBURGH
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Could France be facing its Trump moment? For US commentators, France’s presidential runoff between Emmanuel Macron and Marine Le Pen has raised the prospect of a fresh shakeup in transatlantic alliances, which could test Western unity against Putin’s Russia as war rages in Ukraine.
As of late Sunday evening, Washington, DC time, the outcome of France’s first round of presidential voting was all but certain: incumbent Emmanuel Macron will face the far-right's Marine Le Pen in a rematch of their 2017 run-off election. And this time around, the numbers suggest that Le Pen is well within reach of the Élysée Palace, with two of the latest polls putting her at 49 points to Macron’s 51 in the second round of voting on April 24.
The election has “exposed seismic shifts in France’s political culture”, wrote Vox’s Ellen Ioanes, in an article that topped the outlet’s homepage on Sunday evening.
“I’ve never seen an election change as quickly as this one has,” Mabel Berezin, director of Cornell University’s Institute for European Studies, told Vox.
For many in the anglophone world, Le Pen’s resurgence has raised the spectre of 2016, when the Brexit referendum and Donald Trump’s election shook up the world order. Since then, liberal and progressive candidates from the US’s Joe Biden to Germany’s Olaf Scholz have regained the upper hand. But the prospect of a Le Pen win in France serves as a reminder that the battle between liberal democrats and right-wing populists remains far from settled.
“A Le Pen victory in the second round would mark the first far-right presidency in French history,” wrote the Washington Post’s Rick Noack. “It would also upend politics in Europe – replacing the most fervent advocate of European Union cooperation with someone known for anti-E.U. rhetoric, and giving an official platform to the far-right at a time when nationalists in many other European countries have been struggling.”
Transatlantic alliances at stake
So far, the official reaction from Washington has been muted.
“The official position for now from the White House is that the US does not comment on foreign elections until they have the final result,” said FRANCE 24’s White House correspondent Kethevane Gorjestani. “But they did reiterate the fact that they saw France as really a key ally.”
That alliance could be tested if Le Pen wins in two weeks – something several US analysts highlighted on Sunday.
“An anti-NATO and more pro-Russia France in the event of a Le Pen victory would cause deep concern in allied capitals, and could fracture the united trans-Atlantic response to the Russian invasion of Ukraine,” wrote the New York Times’ Roger Cohen.
At first, the war in Ukraine appeared to play in Macron’s favour, burnishing his image as a global statesman and damaging the credibility of his leading opponent. Scrutiny of Le Pen’s past ties to Russian President Vladimir Putin put her on the defensive. Multiple US outlets highlighted reports that Le Pen’s campaign in early March scrapped more than a million leaflets that pictured her shaking hands with the Russian president.
For CNN European affairs commentator Dominic Thomas, this will remain a sore spot for her heading into the second round.
“She will have difficulty convincing the electorate of her foreign policy credentials, especially given her longstanding links with Russia,” Thomas said.
But other analysts worry that Macron’s attention to the Ukraine crisis – at the expense of campaigning – could backfire.
“It would be terrible for the western alliance if Macron prioritising Ukraine and his duties as President at the expense of the campaign and his interests as candidate contributed to handing Putin a strategic win with the election of Le Pen,” wrote New York-based Ben Judah, senior fellow at the Atlantic Council, on Twitter last Monday.
It would be terrible for the western alliance if Macron prioritising Ukraine and his duties as President at the expense of the campaign and his interests as candidate contributed to handing Putin a strategic win with the election of Le Pen: https://t.co/9we7B47eoX
April 4, 2022Inflation threatens incumbents on both sides of the Atlantic
The war in Ukraine has also compounded an issue that Le Pen has wielded deftly against Macron in recent weeks: inflation.
“National Rally leader Le Pen, in a late surge, tapped into the foremost issue on many French voters’ minds: soaring costs for food, gas and heating due to rising inflation and the repercussions of Western sanctions on Russia,” noted the Associated Press.
Across the French economy, prices were up 4.5 percent in March compared to a year earlier, according to the national statistical institute Insee. Energy prices were up a staggering 28.9 percent. Le Pen argues that further tightening sanctions on Russia will only make matters worse.
Cutting off Russian oil and gas imports would be “a tragedy for French families,” she told French radio station RTL (as reported in English by Politico). “I’m sorry to tell you, my priority is to defend the purchasing power of French families.”
This issue, too, has its echoes across the Atlantic. The US, as the world’s largest oil and gas producer, remains more sheltered than Europe from spiking energy prices. But that hasn’t stopped Republicans from hammering Democrats over what they call “Bidenflation”, as polls show the rising cost of living to be a top concern for voters ahead of November’s midterms.
The French election may remain in the background of most US news coverage for now. But if, in two weeks, Le Pen remains within striking distance of the Élysée, there is no doubt that Washington will be watching.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
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New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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Pour remplacer ses MiG-29, la Pologne pourrait acquérir des avions de combat européens
par Laurent Lagneau · 8 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPour faire face à l’invasion russe, Kiev « demande trois choses : des armes, des armes et des armes », a scandé Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères à Bruxelles, peu avant une réunion de l’Otan, le 6 avril. Et les besoins exprimés par les forces ukrainiennes portent sur les systèmes de défense aérienne, le blindés et les avions de combat qu’elles n’auront aucune peine à mettre en oeuvre.
Si, au-delà des aspects diplomatiques, les deux premiers souhaits pourront être satisfaits sans trop de difficultés, il en va autrement pour les avions de combat, les MiG-29 « Fulcrum » étant fortement sollicités alors même que leur maintien en condition opérationnelle [MCO] est devenu quasiment impossible, faute de pièces détachées et d’installations pour les réparer, celles-ci ayant été détruites par des frappes russes à Lviv.
Parmi les trois pays de l’Otan disposant encore de MiG-29 en service au sein de leurs forces aériennes, seule la Pologne a fait part de sa disponibilité pour céder les siens à l’Ukraine… mais à la condition de pouvoir les remplacer le plus rapidement possible. Ce qui se comprend étant donné qu’elle est aux premières loges du conflit. Les États-Unis ont fait savoir qu’ils étaient prêts à livrer des F-16 à Varsovie en guise de compensation.
Le 8 mars, le gouvernement polonais a donc annoncé qu’il céderait « immédiatement et gratuitement » ses MiG-29 à l’Ukraine en les envoyant d’abord sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] afin de les mettre à la diposition des États-Unis. À charge pour ces derniers de les remettre aux forces aériennes ukraniennes et de fournir à la Pologne des « avions d’occasion dotés de capacités opérationnelles équivalentes ».
Seulement, le Pentagone a refusé cette solution. « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet affirmé son porte-parole. Et d’ajouter : « Nous ne pensons pas que la proposition de la Pologne soit tenable ».
Dans cette affaire, la Pologne ne veut pas assumer seule le transfert des MiG-29 vers l’Ukraine, afin d’éviter d’éventuelles représailles de la Russie. Ce « doit être une décision prise collectivement au sein de l’Otan et non par la Pologne seule », a ainsi résumé Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais.
Cela étant, et dans l’attente qu’une telle décision soit effectivement prise, le ministère polonais de la Défense s’est mis en quête de remplaçants pour ses MiG-29. Si l’option « F-16 » semble encore – et logiquement – privilégiée [les forces aériennes polonaises en sont déjà équipées, ndlr], plusieurs fournisseurs potentiels ont été « discrétement » contactés, selon Breaking Defense. Et quatre solutions seraient envisagées.
La première reposerait sur le FA-50 Golden Eagle, proposé par Korea Aerospace Industries [KAI]. Cet avion « léger » présente au moins deux avantages : il est supersonique et peut être doté d’un radar AESA [à antenne active], dérivé du modèle AN/APG-83 qui, développé par Northrop Grumman, équipe le F-16 block 70 « Viper ». Selon Breaking Defense, « si les Polonais choississent cette option, alors ils bénéficieraient d’une certaine synergie et une compatibilité de liaison de données avec leurs F-16C/D Block 52+ ». Une délégation sud-coréenne est attendue à Varsovie pour discuter d’une éventuelle offre, qui porterait sur 32 exemplaires.
Les trois autres choix sont européens. L’italien Leonardo aurait proposé le chasseur léger M-346FA Master. Un appareil que les forces polonaises connaissent bien puisqu’elles l’ont choisi dans sa version « entraînement » pour la formation de leurs pilotes de combat. Il est bien « adapté aux missions air-sol et air-air ainsi que pour la reconnaissance tactique », fait valoir le groupe transalpin.
Une solution, également proposée par l’Italie, reposerait sur la livraison de 12 à 16 Eurofighter EF-2000 Tranche 1 prélevés dans l’inventaire de l’Aeronautica Militare. L’avantage de ces appareils, susceptibles d’être modernisé par suite, est qu’ils sont disponibles immédiatement. Si cette option est retenue par Varsovie, alors le consortium Eurofighter [Leonardo, Airbus, BAE Systems] aura réussi à mettre un « pied dans la porte », d’autres avions de ce type pouvant être commandés par la suite.
Enfin, la dernière possibilité consisterait à louer 32 JAS-39C/D Gripen auprès du suédois Saab [comme cela est le cas pour la Hongrie et la République tchèque, ndlr]. Conformément à la doctrine de la force aérienne suédoise, qui prévoit de disperser ses chasseurs sur des aérodromes sommairement aménagés en cas de guerre, cet appareil peut décoller depuis des portions d’autoroute avec une préparation minimale. En outre, il peut être armé du missile air-air Meteor, ce qui lui donne la capacité d’abattre des adversaires « au-delà de la portée visuelle » [BVR].
Cela étant, le problème qui se posera à Varsovie sera le financement de l’éventuel remplacement de ses MiG-29. Fin février, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, avait affirmé que l’Union européenne [UE] fourniraient les avions demandés par l’Ukraine. Mais sans doute fallait-il comprendre qu’elle aiderait à les fournir. Aussi peut-on imaginer que la Pologne soit aidée financièrement pour compenser la cession de ses avions… Et dans ce cas, il serait difficilement concevable qu’une telle aide serve à autre chose que pour une solution européenne…
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Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPour faire face à l’invasion russe, Kiev « demande trois choses : des armes, des armes et des armes », a scandé Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères à Bruxelles, peu avant une réunion de l’Otan, le 6 avril. Et les besoins exprimés par les forces ukrainiennes portent sur les systèmes de défense aérienne, le blindés et les avions de combat qu’elles n’auront aucune peine à mettre en oeuvre.
Si, au-delà des aspects diplomatiques, les deux premiers souhaits pourront être satisfaits sans trop de difficultés, il en va autrement pour les avions de combat, les MiG-29 « Fulcrum » étant fortement sollicités alors même que leur maintien en condition opérationnelle [MCO] est devenu quasiment impossible, faute de pièces détachées et d’installations pour les réparer, celles-ci ayant été détruites par des frappes russes à Lviv.
Parmi les trois pays de l’Otan disposant encore de MiG-29 en service au sein de leurs forces aériennes, seule la Pologne a fait part de sa disponibilité pour céder les siens à l’Ukraine… mais à la condition de pouvoir les remplacer le plus rapidement possible. Ce qui se comprend étant donné qu’elle est aux premières loges du conflit. Les États-Unis ont fait savoir qu’ils étaient prêts à livrer des F-16 à Varsovie en guise de compensation.
Le 8 mars, le gouvernement polonais a donc annoncé qu’il céderait « immédiatement et gratuitement » ses MiG-29 à l’Ukraine en les envoyant d’abord sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] afin de les mettre à la diposition des États-Unis. À charge pour ces derniers de les remettre aux forces aériennes ukraniennes et de fournir à la Pologne des « avions d’occasion dotés de capacités opérationnelles équivalentes ».
Seulement, le Pentagone a refusé cette solution. « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet affirmé son porte-parole. Et d’ajouter : « Nous ne pensons pas que la proposition de la Pologne soit tenable ».
Dans cette affaire, la Pologne ne veut pas assumer seule le transfert des MiG-29 vers l’Ukraine, afin d’éviter d’éventuelles représailles de la Russie. Ce « doit être une décision prise collectivement au sein de l’Otan et non par la Pologne seule », a ainsi résumé Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais.
Cela étant, et dans l’attente qu’une telle décision soit effectivement prise, le ministère polonais de la Défense s’est mis en quête de remplaçants pour ses MiG-29. Si l’option « F-16 » semble encore – et logiquement – privilégiée [les forces aériennes polonaises en sont déjà équipées, ndlr], plusieurs fournisseurs potentiels ont été « discrétement » contactés, selon Breaking Defense. Et quatre solutions seraient envisagées.
La première reposerait sur le FA-50 Golden Eagle, proposé par Korea Aerospace Industries [KAI]. Cet avion « léger » présente au moins deux avantages : il est supersonique et peut être doté d’un radar AESA [à antenne active], dérivé du modèle AN/APG-83 qui, développé par Northrop Grumman, équipe le F-16 block 70 « Viper ». Selon Breaking Defense, « si les Polonais choississent cette option, alors ils bénéficieraient d’une certaine synergie et une compatibilité de liaison de données avec leurs F-16C/D Block 52+ ». Une délégation sud-coréenne est attendue à Varsovie pour discuter d’une éventuelle offre, qui porterait sur 32 exemplaires.
Les trois autres choix sont européens. L’italien Leonardo aurait proposé le chasseur léger M-346FA Master. Un appareil que les forces polonaises connaissent bien puisqu’elles l’ont choisi dans sa version « entraînement » pour la formation de leurs pilotes de combat. Il est bien « adapté aux missions air-sol et air-air ainsi que pour la reconnaissance tactique », fait valoir le groupe transalpin.
Une solution, également proposée par l’Italie, reposerait sur la livraison de 12 à 16 Eurofighter EF-2000 Tranche 1 prélevés dans l’inventaire de l’Aeronautica Militare. L’avantage de ces appareils, susceptibles d’être modernisé par suite, est qu’ils sont disponibles immédiatement. Si cette option est retenue par Varsovie, alors le consortium Eurofighter [Leonardo, Airbus, BAE Systems] aura réussi à mettre un « pied dans la porte », d’autres avions de ce type pouvant être commandés par la suite.
Enfin, la dernière possibilité consisterait à louer 32 JAS-39C/D Gripen auprès du suédois Saab [comme cela est le cas pour la Hongrie et la République tchèque, ndlr]. Conformément à la doctrine de la force aérienne suédoise, qui prévoit de disperser ses chasseurs sur des aérodromes sommairement aménagés en cas de guerre, cet appareil peut décoller depuis des portions d’autoroute avec une préparation minimale. En outre, il peut être armé du missile air-air Meteor, ce qui lui donne la capacité d’abattre des adversaires « au-delà de la portée visuelle » [BVR].
Cela étant, le problème qui se posera à Varsovie sera le financement de l’éventuel remplacement de ses MiG-29. Fin février, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, avait affirmé que l’Union européenne [UE] fourniraient les avions demandés par l’Ukraine. Mais sans doute fallait-il comprendre qu’elle aiderait à les fournir. Aussi peut-on imaginer que la Pologne soit aidée financièrement pour compenser la cession de ses avions… Et dans ce cas, il serait difficilement concevable qu’une telle aide serve à autre chose que pour une solution européenne…
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Si, au-delà des aspects diplomatiques, les deux premiers souhaits pourront être satisfaits sans trop de difficultés, il en va autrement pour les avions de combat, les MiG-29 « Fulcrum » étant fortement sollicités alors même que leur maintien en condition opérationnelle [MCO] est devenu quasiment impossible, faute de pièces détachées et d’installations pour les réparer, celles-ci ayant été détruites par des frappes russes à Lviv.
Parmi les trois pays de l’Otan disposant encore de MiG-29 en service au sein de leurs forces aériennes, seule la Pologne a fait part de sa disponibilité pour céder les siens à l’Ukraine… mais à la condition de pouvoir les remplacer le plus rapidement possible. Ce qui se comprend étant donné qu’elle est aux premières loges du conflit. Les États-Unis ont fait savoir qu’ils étaient prêts à livrer des F-16 à Varsovie en guise de compensation.
Le 8 mars, le gouvernement polonais a donc annoncé qu’il céderait « immédiatement et gratuitement » ses MiG-29 à l’Ukraine en les envoyant d’abord sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] afin de les mettre à la diposition des États-Unis. À charge pour ces derniers de les remettre aux forces aériennes ukraniennes et de fournir à la Pologne des « avions d’occasion dotés de capacités opérationnelles équivalentes ».
Seulement, le Pentagone a refusé cette solution. « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet affirmé son porte-parole. Et d’ajouter : « Nous ne pensons pas que la proposition de la Pologne soit tenable ».
Dans cette affaire, la Pologne ne veut pas assumer seule le transfert des MiG-29 vers l’Ukraine, afin d’éviter d’éventuelles représailles de la Russie. Ce « doit être une décision prise collectivement au sein de l’Otan et non par la Pologne seule », a ainsi résumé Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais.
Cela étant, et dans l’attente qu’une telle décision soit effectivement prise, le ministère polonais de la Défense s’est mis en quête de remplaçants pour ses MiG-29. Si l’option « F-16 » semble encore – et logiquement – privilégiée [les forces aériennes polonaises en sont déjà équipées, ndlr], plusieurs fournisseurs potentiels ont été « discrétement » contactés, selon Breaking Defense. Et quatre solutions seraient envisagées.
La première reposerait sur le FA-50 Golden Eagle, proposé par Korea Aerospace Industries [KAI]. Cet avion « léger » présente au moins deux avantages : il est supersonique et peut être doté d’un radar AESA [à antenne active], dérivé du modèle AN/APG-83 qui, développé par Northrop Grumman, équipe le F-16 block 70 « Viper ». Selon Breaking Defense, « si les Polonais choississent cette option, alors ils bénéficieraient d’une certaine synergie et une compatibilité de liaison de données avec leurs F-16C/D Block 52+ ». Une délégation sud-coréenne est attendue à Varsovie pour discuter d’une éventuelle offre, qui porterait sur 32 exemplaires.
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Une solution, également proposée par l’Italie, reposerait sur la livraison de 12 à 16 Eurofighter EF-2000 Tranche 1 prélevés dans l’inventaire de l’Aeronautica Militare. L’avantage de ces appareils, susceptibles d’être modernisé par suite, est qu’ils sont disponibles immédiatement. Si cette option est retenue par Varsovie, alors le consortium Eurofighter [Leonardo, Airbus, BAE Systems] aura réussi à mettre un « pied dans la porte », d’autres avions de ce type pouvant être commandés par la suite.
Enfin, la dernière possibilité consisterait à louer 32 JAS-39C/D Gripen auprès du suédois Saab [comme cela est le cas pour la Hongrie et la République tchèque, ndlr]. Conformément à la doctrine de la force aérienne suédoise, qui prévoit de disperser ses chasseurs sur des aérodromes sommairement aménagés en cas de guerre, cet appareil peut décoller depuis des portions d’autoroute avec une préparation minimale. En outre, il peut être armé du missile air-air Meteor, ce qui lui donne la capacité d’abattre des adversaires « au-delà de la portée visuelle » [BVR].
Cela étant, le problème qui se posera à Varsovie sera le financement de l’éventuel remplacement de ses MiG-29. Fin février, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, avait affirmé que l’Union européenne [UE] fourniraient les avions demandés par l’Ukraine. Mais sans doute fallait-il comprendre qu’elle aiderait à les fournir. Aussi peut-on imaginer que la Pologne soit aidée financièrement pour compenser la cession de ses avions… Et dans ce cas, il serait difficilement concevable qu’une telle aide serve à autre chose que pour une solution européenne…
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Si, au-delà des aspects diplomatiques, les deux premiers souhaits pourront être satisfaits sans trop de difficultés, il en va autrement pour les avions de combat, les MiG-29 « Fulcrum » étant fortement sollicités alors même que leur maintien en condition opérationnelle [MCO] est devenu quasiment impossible, faute de pièces détachées et d’installations pour les réparer, celles-ci ayant été détruites par des frappes russes à Lviv.
fortement sollicitésParmi les trois pays de l’Otan disposant encore de MiG-29 en service au sein de leurs forces aériennes, seule la Pologne a fait part de sa disponibilité pour céder les siens à l’Ukraine… mais à la condition de pouvoir les remplacer le plus rapidement possible. Ce qui se comprend étant donné qu’elle est aux premières loges du conflit. Les États-Unis ont fait savoir qu’ils étaient prêts à livrer des F-16 à Varsovie en guise de compensation.
Le 8 mars, le gouvernement polonais a donc annoncé qu’il céderait « immédiatement et gratuitement » ses MiG-29 à l’Ukraine en les envoyant d’abord sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] afin de les mettre à la diposition des États-Unis. À charge pour ces derniers de les remettre aux forces aériennes ukraniennes et de fournir à la Pologne des « avions d’occasion dotés de capacités opérationnelles équivalentes ».
Seulement, le Pentagone a refusé cette solution. « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet affirmé son porte-parole. Et d’ajouter : « Nous ne pensons pas que la proposition de la Pologne soit tenable ».
Dans cette affaire, la Pologne ne veut pas assumer seule le transfert des MiG-29 vers l’Ukraine, afin d’éviter d’éventuelles représailles de la Russie. Ce « doit être une décision prise collectivement au sein de l’Otan et non par la Pologne seule », a ainsi résumé Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais.
Cela étant, et dans l’attente qu’une telle décision soit effectivement prise, le ministère polonais de la Défense s’est mis en quête de remplaçants pour ses MiG-29. Si l’option « F-16 » semble encore – et logiquement – privilégiée [les forces aériennes polonaises en sont déjà équipées, ndlr], plusieurs fournisseurs potentiels ont été « discrétement » contactés, selon Breaking Defense. Et quatre solutions seraient envisagées.
selon Breaking DefenseLa première reposerait sur le FA-50 Golden Eagle, proposé par Korea Aerospace Industries [KAI]. Cet avion « léger » présente au moins deux avantages : il est supersonique et peut être doté d’un radar AESA [à antenne active], dérivé du modèle AN/APG-83 qui, développé par Northrop Grumman, équipe le F-16 block 70 « Viper ». Selon Breaking Defense, « si les Polonais choississent cette option, alors ils bénéficieraient d’une certaine synergie et une compatibilité de liaison de données avec leurs F-16C/D Block 52+ ». Une délégation sud-coréenne est attendue à Varsovie pour discuter d’une éventuelle offre, qui porterait sur 32 exemplaires.
Les trois autres choix sont européens. L’italien Leonardo aurait proposé le chasseur léger M-346FA Master. Un appareil que les forces polonaises connaissent bien puisqu’elles l’ont choisi dans sa version « entraînement » pour la formation de leurs pilotes de combat. Il est bien « adapté aux missions air-sol et air-air ainsi que pour la reconnaissance tactique », fait valoir le groupe transalpin.
Une solution, également proposée par l’Italie, reposerait sur la livraison de 12 à 16 Eurofighter EF-2000 Tranche 1 prélevés dans l’inventaire de l’Aeronautica Militare. L’avantage de ces appareils, susceptibles d’être modernisé par suite, est qu’ils sont disponibles immédiatement. Si cette option est retenue par Varsovie, alors le consortium Eurofighter [Leonardo, Airbus, BAE Systems] aura réussi à mettre un « pied dans la porte », d’autres avions de ce type pouvant être commandés par la suite.
Enfin, la dernière possibilité consisterait à louer 32 JAS-39C/D Gripen auprès du suédois Saab [comme cela est le cas pour la Hongrie et la République tchèque, ndlr]. Conformément à la doctrine de la force aérienne suédoise, qui prévoit de disperser ses chasseurs sur des aérodromes sommairement aménagés en cas de guerre, cet appareil peut décoller depuis des portions d’autoroute avec une préparation minimale. En outre, il peut être armé du missile air-air Meteor, ce qui lui donne la capacité d’abattre des adversaires « au-delà de la portée visuelle » [BVR].
Cela étant, le problème qui se posera à Varsovie sera le financement de l’éventuel remplacement de ses MiG-29. Fin février, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, avait affirmé que l’Union européenne [UE] fourniraient les avions demandés par l’Ukraine. Mais sans doute fallait-il comprendre qu’elle aiderait à les fournir. Aussi peut-on imaginer que la Pologne soit aidée financièrement pour compenser la cession de ses avions… Et dans ce cas, il serait difficilement concevable qu’une telle aide serve à autre chose que pour une solution européenne…
BBC
Britney Spears says she is pregnant after conservatorship ends
Britney Spears has announced she is pregnant, months after she escaped the legal arrangement that gave her father control over many aspects of her life.
The singer told her 40 million Instagram followers she was having a baby with partner Sam Asghari.
The 40-year-old, who has two teenage sons, also revealed she suffered depression during a previous pregnancy.
In June last year, she told a judge her conservatorship prevented her from marrying or removing her birth control.
She has previously said she wanted a family with Asghari, a 28-year-old personal trainer.
But the form of legal guardianship known as a conservatorship, set up by her father in 2008 after she experienced a public mental health crisis, meant she could not make her own decisions about her medical care.
Speaking against the conservatorship in court last year, Spears said the legal arrangement included control over her reproductive health.
"I have an [IUD] inside of myself right now so I don't get pregnant... but this so-called team won't let me go to the doctor to take it out because they don't want me to have children," she said.
"So basically, this conservatorship is doing me way more harm than good."
"I want to be able to get married and have a baby," she added.
"I was told right now in the conservatorship I am not able to get married and have a baby."
In her Instagram post on Monday, Spears said she "won't be going out as much" to avoid paparazzi photographers.
She also said the pregnancy would likely be "hard" as she had previously experienced perinatal depression - the medical term for depression occurring any time between becoming pregnant to about a year after giving birth.
She said it was "absolutely horrible" and was rarely talked about in the past because "some people considered it dangerous if a woman complained like that with a baby inside her".
But the singer - who has two children from her marriage to Kevin Federline - said she was grateful that it was no longer necessary to keep that pain a secret.
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Around the BBC
BBC - Information and Support- Pregnancy related issues
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France24 - Monde
Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo en visite à Duékoué, onze ans après le massacre
Publié le : 08/04/2022 - 18:00Modifié le : 08/04/2022 - 22:42
FRANCE 24
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L'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, effectue une "visite de compassion", vendredi à Duékoué (ouest), où plus de 800 personnes ont été tuées en 2011 lors de la crise postélectorale. Accueilli par une population historiquement acquise à sa cause, il doit s'exprimer lors d'un meeting.
Il avait promis, à son retour en Côte d'Ivoire il y a un an, qu'il viendrait rendre hommage aux victimes de Duékoué. L'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, est en déplacement dans cette ville de l'Ouest du pays, vendredi 8 avril, où au moins 800 personnes ont été tuées en l'espace de 48 heures lors de la crise postélectorale de 2011. Une visite symbolique, mais non sans arrière-pensée politique.
>> À lire : Retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire : "Tout le monde souhaite aujourd’hui cet apaisement"
"Réconciliation nationale"
Laurent Gbagbo est arrivé dans l'après-midi, rapporte Hannane Ferdjani, envoyée spéciale de France 24, qui évoque une ambiance effervescence.
À Duékoué, la population est historiquement favorable à l'ex-président ivoirien, et continue de le soutenir, lui qui plaide en faveur de la libération des prisonniers politiques liés à la crise postélectorale. Un gage nécessaire, estime-t-il, pour la "réconciliation nationale".
L'ex-chef d'État doit s'exprimer plus tard dans la journée lors d'un meeting. Les prochaines échéances politiques en Côte d'Ivoire sont prévues en 2023 avec les élections locales et régionales.
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Côte d'Ivoire : un ex-chef de guerre condamné à perpétuité pour le massacre de Duékoué
Le Débat de France 24
Retour en politique de Laurent Gbagbo : un parti panafricain pour une réconciliation ?
Côte d'Ivoire : avec son nouveau parti, Laurent Gbagbo veut "unir les États Africains"
Valeurs Actuelles
Mode masculine : le succès du vintage
Chez l’homme, les vêtements et accessoires vintage n’ont jamais été aussi tendance depuis que le secteur et plus encore ses clients pensent “durable”. Autre raison, la période actuelle est assez peu créative dans le prêt-à-porter, les marques investissant plus sur le logo et le sports-wear que sur des designs forts ou reprenant les influences du passé. Si bien que les pièces des années cinquante, soixante, soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt-dix sont souvent plus pertinentes que les collections actuelles. Les chiffres de la mode de seconde main parlent d’eux-mêmes : un marché pesant 1,2 milliard d’euros en France, qui devrait connaître une croissance de 15 % à 20 % par an durant les cinq prochaines années, et un chiffre d’affaires en conséquence. Place à Le Vif : Gauthier Borsarello, passionné de vêtements patinés et actuel directeur artistique de la griffe masculine De Fursac, inaugurait, en 2018, sa boutique (101, rue Boileau, Paris XVIe). Ce temple se consacre au prêt-à-porter classique américain, mâtiné de sweats à logos, de denim délavé – le mythique Levi’s 501 en tête de file -, de bombers en cuir, de pièces militaires ou encore de t-shirts en tout genre. Nichée au cœur du Marais (23, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe), Plus que parfait se définit comme dépôt-vente. La boutique recèle une pléthore de pièces de grandes maisons et de créateurs, allant de Prada à Louis Vuitton, en passant par Saint Laurent et Balenciaga. Seules les pièces en excellent état sont acceptées et mises à la vente. Et les prix défient toute concurrence. Depuis sa disparition, le tailleur Arnys a laissé beaucoup d’“orphelins”. Ces malheureux esthètes s’échangent sous le manteau l’adresse de la boutique Chato Lufsen (41, rue de Verneuil, Paris VIIe ) fondée par Christophe Bréard, très bien fournie en prêt-à-porter, cravates et souliers vintage signés Arnys. Pour insuffler une touche militaire au vestiaire, il existe deux adresses incontournables : La Tranchée militaire (Puces de Paris Saint-Ouen, 53, rue Jules-Vallès, Saint-Ouen) propose vêtements, accessoires et chaussures provenant de surplus de l’armée française ; Le Poilu (18, rue Émile Duclaux, Paris XVe) s’est spécialisé dans le militaire de qualité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, pas après.
Dans cette démarche de durabilité qui fleure bon le vécu, J.M. Weston offre le service Weston Vintage, qui permet de restaurer les anciens souliers – soit neuf modèles emblématiques sélectionnés dont les mocassins 180 et Golf, la Richelieu, les derbys bateau, triple semelle, chasse et demi-chasse, les bottines Cambre et Jodhpur – de ses clients et de les reproposer à la vente. Concrètement, les propriétaires déposent leurs paires usées pour procéder à une expertise. Les souliers pouvant être restaurés partent à la manufacture de Limoges. Un bon d’achat d’une valeur minimale de 150 euros est alors offert. Ils sont ensuite disponibles à la vente au sein de la collection Weston Vintage. Les autres reçoivent un soin gratuit en magasin.
BBC
Ian Woosnam: 'You work all your life for a putt to win the Masters'
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Ian Woosnam went into Masters week in 1991 ranked number one in the world, and backed up his status by winning the tournament by one shot from Jose Maria Olazabal.
Woosnam's par at the 18th on the final Sunday meant the realisation of a long-held dream, to win the famous Green Jacket, as his childhood heroes Jack Nicklaus and Gary Player had done.
Here the Welshman describes how he played the final hole and sank the crucial final putt to earn his victory.
France24 - Monde
Soudan : mobilisation de grande ampleur contre le régime militaire trois ans après la révolution
Publié le : 11/04/2022 - 13:21
Le 11 avril 2019, les militaires prenaient le pouvoir au Soudan, poussant alors Omar El-Béchir vers la sortie. Trois ans après ce coup d'État, les Soudanais attendent toujours une transition vers un pouvoir civil. Et les manifestations organisées jusqu'à présent contre le régime dirigé par Abdel Fattah al-Burhan n'ont rien changé. Le point sur la situation au Soudan avec nos chroniqueurs.
Une émission préparée par Florence Thomazeau, Mohamed Chenteur et Lamiaa Maniar.
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Au Soudan, un jeune homme tué par balles lors des manifestations antiputsch
Portrait
Qui est Abdel Fattah al-Burhane, commanditaire du putsch au Soudan ?
SOUDAN
Au Soudan, Abdallah Hamdok dévoile le premier gouvernement post-Omar el-Béchir
Valeurs Actuelles
Brasserie Bellanger
Ce lieu a une belle histoire, celle de Charly et Victor, deux passionnés de beaux plats, qui ont découvert le carnet de cuisine de l’arrière-arrière-grand-tante de Charly, c’est donc Marie-Louise Bellanger qui donne son nom à la brasserie. La brasserie Bellanger propose une cuisine de bistrot, aux produits bien sourcés, le tout à des prix plutôt doux. C’est ce que vous trouverez au fin fond du Xe arrondissement de Paris, un quartier bobo qui se veut canaille au niveau de l’assiette. Pas déplaisante, une immense terrasse aura ses accros aux beaux jours.
Dans l’assiette, les entrées de 2 à 7 euros se font poireaux vinaigrette, œuf mayo, tartare tranché au couteau, toast d’avocat, un choix de saucissons et une énorme carte de jambons. En plat, de 10 à 17 euros, bœuf bourguignon, saucisse purée, sole meunière, risotto veggie, suprême de volaille, hampe de bœuf grillée, salade niçoise. Mais le choix hétéroclite propose aussi un croque-monsieur déjà best-seller du lieu. En dessert, de 7 à 12 euros, on voit bien que ce sont ceux d’antan, mille-feuille, poire sauce chocolat et paris-brest. Pour le dîner s’ajoutent un velouté de cresson, une terrine de campagne et des huîtres gratinées aux entrées du déjeuner. Pour les plats et les desserts, la carte est la même, avec une possibilité de découvrir un plateau de fromages très variés. Tous les plats sont faits maison ; tout est mijoté sur place avec exclusivement des produits français et de saison, en provenance directe du producteur par circuit court.
Brasserie Bellanger, 140, rue du Faubourg-Poissonnière, Paris Xe. Tél. : 09. 54.00.99.65.
BBC
Are paper football programmes on their way out?
By Bill WilsonBusiness reporter
For a great many football fans an essential thing to do when going to watch a game is to buy the match-day programme.
Yet as Paul Matz, editor of collectors' magazine, Programme Monthly, admits, some people now wonder if paper programmes are set to become a thing of the past.
"Some suggest that the days of the printed programme are numbered," he says. "I don't agree, although they will be if professional clubs do not recognise the potential of the programme, as well as the role it plays as a major part of the match-day experience."
Football, like most parts of society, has seen lasting changes as a result of the Covid-19 pandemic.
One of those changes was that with fans not being able to attend games during lockdowns, sales of match-day programmes fell sharply. This was because only a very limited number of supporters made the effort to arrange to get them sent out in the post.
On other occasions, clubs have had to pulp thousands of copies of programmes after games were postponed at short notice due to a coronavirus outbreak.
As a result, a growing number of teams in England and Scotland have now stopped producing physical programmes. These include Hibernian from the Scottish Premiership, and five sides from the Championship, England's second tier - Blackburn Rovers, Bristol City, Derby County, Reading, and Swansea City.
Hibernian and Derby have instead moved to a regular club magazine, and Blackburn, Bristol City and Swansea have switched to publishing online versions of the matchday programme.
Mr Matz says the problem is that the days when printed programmes were the only way for clubs to directly communicate with fans are long gone. In this ever more digital world teams now have websites, numerous social media accounts, plus even their own TV stations for the largest clubs.
However, he points out that the vast majority of clubs are still selling physical programmes. "Big championship clubs like Blackburn and Swansea going over to digital programmes has made headline news, but the fact is the majority of clubs still put out hard copies."
Teams in the English Football League could choose to stop selling physical programmes after a 2018 ruling that ended their obligation to do so.
Swansea City went down the digital-only route from the start of the current 2021-22 season. The previous two seasons were transitional ones, with the Welsh club introducing a digital programme, but also physical copies for those supporters wishing to buy them.
Now, the digital programme is available for fans to download free from the club website before home games. Season ticket holders and supporters club members also receive it by email.
The club says going digital offers "all the elements provided by a printed programme", plus the added ability to link to highlights clips and other video.
A club spokesman adds it also removes printing costs, while later digital deadlines allow more up-to-date information, and there is also no need to discard printed programmes if a game is postponed.
He adds that the move to a digital programme was mainly precipitated by a decline in printed sales, and income, each season over the past decade. Although sales did go up in their first, historic, Premier League season, in 2011/12.
"With most things being online now, we felt that it was the right move for us as a club, and we have plans to improve our digital offering even further next season and strive to give our supporters as much quality content as possible," says the spokesman. "[Yet] there is no doubt that some supporters would prefer a physical copy, as such items are considered collectables."
For those Swansea fans there is good news, as at the end of this season they will be able to buy a complete physical set of the 2021/22 home programmes for £69.
David Cottrell, programme editor for Premier League club Liverpool, says "people still have this desire for a printed programme, it is our staple bread and butter".
He adds: "Programmes are still popular and more so when the team is doing well, when we see big increases in sales.
"Also, when it is a big historic occasion, people want something they can hold, touch, flick through. You might not get that tangible feeling on the internet or on a phone."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
While Liverpool does also provide the programmes digitally, Mr Cottrell says that the extensive historical content - including archive photos - found in many programmes nowadays, as well as longer-form interviews, work better in print.
Mr Cottrell, who works for publisher Reach Sports, adds that print numbers vary according to visiting opposition, with more produced for Everton or Manchester United than Brighton or Norwich.
Two memorable Liverpool programmes from recent years were for the 2019 Champions League semi-final against Barcelona, with its mural-style cover, and the sell-out programme for the last home match of the 2019/20 championship-winning season, against Chelsea. The latter sold 60,000 initially and had a second print run.
Mr Cottrell adds: "We can't compete with the speed and accessibility of social media on breaking news, but we can think differently about what we put in the programme, and we have two exclusive columns - by manager Jurgen Klopp and captain Jordan Henderson."
The future of the printed football programme may be more secure at the non-league levels of the game, where clubs get gates in the hundreds or thousands.
Elsa Jones has been marketing manager of Isthmian League club, Hanwell Town, for the past two years.
As well as overseeing a paper programme for every game, she also produces the west London club's digital presence on Twitter, Facebook, Instagram and WhatsApp.
The club's programme print run varies from between 75 and 100 for each game, depending on the estimated away support.
"Nine out of ten times we sell out, or we will have maybe a maximum of five programmes left," says Ms Jones.
"I know there is talk of a move towards [a] digital programme, and they are becoming a lot more popular. But I think - if you are going to produce the programme, why not print it as well?"
She says that as well as the programme promoting Hanwell Town's presence and history, it also brings in a valuable source of revenue through advertising.
The only downside the club has experienced with paper programmes, was with four postponed home games during the 2021-22 winter. It meant the club was left with unused printed programmes from those games.
"We can't afford to throw them in the bin and print new programmes, so we put inside an updated insert sheet, and put a sticker with the new match date over the old one," Ms Jones says.
Programme Monthly's Mr Matz says he is upbeat about the future of printed programmes. "Clubs are thinking more about programme content, and I think they recognise there is still a strong demand for them."
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France24 - Monde
Sahara occidental : le Front Polisario "rompt" tout contact avec Madrid
Publié le : 11/04/2022 - 11:24
FRANCE 24
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Le Front Polisario, mouvement indépendantiste du Sahara occidental, a déclaré dimanche qu'il rompait ses relations avec l'Espagne après le soutien de Madrid au Maroc sur l'épineux dossier de l'ancienne colonie espagnole.
Les indépendantistes sahraouis du Front Polisario ont annoncé dimanche 10 avril "rompre" tout contact avec le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez après un revirement de Madrid en faveur de la position marocaine sur la question du Sahara occidental.
"Le Front Polisario décide de rompre ses contacts avec le gouvernement espagnol actuel afin qu'il se dissocie de l'instrumentalisation de la question sahraouie dans le cadre du marchandage lamentable avec l'occupant (marocain, ndlr)", a écrit le Polisario dans un communiqué.
>> À lire : "Sahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc"
Cette rupture persistera jusqu'à ce que le gouvernement espagnol "se conforme aux décisions de la légalité internationale, laquelle légalité internationale reconnaît au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination et au respect des frontières de son pays, internationalement reconnues".
"Un pas supplémentaire"
Affichant jusqu'ici sa neutralité, le Premier ministre de l'ancienne puissance colonisatrice espagnole a annoncé publiquement le 18 mars son soutien au plan d'autonomie marocain, qu'il considère désormais comme "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend".
>> À lire aussi : "Sahara occidental : "Le Front Polisario a le droit de représenter le peuple sahraoui" en justice"
Critiqué de toutes parts en Espagne mais aussi par Alger, principal soutien du Polisario, le gouvernement espagnol affirme qu'il n'a pas changé de position mais seulement fait "un pas supplémentaire" afin de contribuer à la résolution du conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario depuis le départ des Espagnols en 1975.
Le Polisario a justifié sa rupture avec Madrid sur "le principe que l'État espagnol a des responsabilités envers le peuple sahraoui et les Nations unies, étant la puissance administratrice du territoire, des responsabilités qui demeurent ainsi imprescriptibles".
Fin du cessez-le feu depuis 2020
Pour Madrid, le rétablissement des relations avec Rabat a pour but principal de s'assurer de sa "coopération" dans le contrôle de l'immigration illégale alors que le Maroc, d'où partent la plupart des migrants vers l'Espagne, a été régulièrement accusé, par nombre d'observateurs, de les utiliser comme moyen de pression.
Le conflit du Sahara occidental, vaste zone désertique au littoral très poissonneux et au sous-sol riche en phosphates, considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce territoire, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
Le cessez-le feu a volé en éclats en novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, selon eux illégale.
Depuis, le Polisario se dit "en état de guerre de légitime défense" et publie un bulletin quotidien de ses opérations.
Avec AFP
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L’Espagne et le Maroc mettent fin à une crise diplomatique liée au Sahara occidental
Sahara occidental : des centaines de personnes manifestent contre la "trahison" de Madrid
DIPLOMATIESahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc
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Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
Valeurs Actuelles
Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.
France24 - Monde
Mali : un an de captivité pour le journaliste français Olivier Dubois
Publié le : 08/04/2022 - 22:34
Aline BOTTIN
Fatimata WANE
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Olivier Dubois est un journaliste indépendant de 47 ans qui est détenu depuis un an par une organisation terroriste au Mali. Il s'agit de l'unique otage français détenu dans le monde. Le président Emmanuel Macron a assuré la pleine mobilisation de l'État pour mettre un terme à "l'insupportable séquestration du journaliste". L'invitée de ce journal est Célia D'Almeida, à la fois amie et collègue d'Olivier Dubois ainsi que porte-parole de son comité de soutien au Mali.
En Afrique du Sud, la petite communauté Khoï a réussi à faire plier Amazon. Elle a obtenu la suspension des travaux de près de 300 millions d'euros du siège du géant américain. La construction risquait de détruire son site sacré. Les industriels impliqués dans le projet ont fait appel de la décision. Reportage au Cap de nos correspondants Caroline Dumay et Stefan Carstens.
Pour sa deuxième édition, la foire d'art contemporain africain 1-54 s'installe à nouveau chez Christie's à Paris. Cette année, 50 artistes issus du continent et de la diaspora sont à l'affiche. Comme la Tunisienne Aïcha Snoussi, qui fait de l'archéologie artistique. Elle a notamment signé "La sépulture aux noyé.es", une œuvre magnifique présentée au Moco de Montpellier. Le Palais de Tokyo exposera son travail. Cette manifestation permettra également de mettre en avant le travail de l'artiste Matthew Eguavoen, un peintre nigérian qui cherche à montrer une Afrique différente libre et moderne.
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Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an
TERRE SACRÉEAfrique du Sud : discorde historico-culturelle autour du projet de siège africain d'Amazon
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Le ministère britannique de la Défense envisage de donner des blindés Mastiff et Jackal à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les pertes infligées aux forces russes en Ukraine sont assez bien documentées, il en va autrement pour celles subies par leurs homologues ukrainiennes, sauf à prendre en compte les bilans avancés par Moscou, toujours difficiles à confirmer de manière indépendante.
Toujours est-il que, à la mi-mars, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] français, avait estimé qu’en dépit de leur « remarquable résistance », les « forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit ».
Depuis cette estimation, l’état-major russe a annoncé qu’il allait concentrer ses efforts sur la région du Donbass, afin d’y soutenir les républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, reconnues par Moscou avant le début des hostilités.
« Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a prévenu Jens Stolteberg, le secrétaire général de l’Otan, le 5 avril. « Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l’Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l’est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il ensuite expliqué, soulignant que « c’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées ».
Plus tard, M. Stoltenberg a dit qu’il fallait se préparer à un conflit de longue durée. « Nous devons être réalistes et comprendre que cela peut durer longtemps, de nombreux mois, voire des années. C’est la raison pour laquelle nous devons également être prêts pour le long terme dans notre soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions ou le renforcement de nos défenses, notamment sur le flanc oriental de l’Ukraine », a-t-il en effet valoir, alors qu’il s’apprêtait à recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan… ainsi que Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukranienne.
À peine arrivé à Bruxelle, celui-ci a dit venir « demander trois choses : des armes, des armes et des armes ». Et, a-t-il continué, « plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées ». Quant aux besoins des forces ukraniennes, M. Kouleba a cité les « avions », les systèmes de défense anti-aérienne et les véhicules blindés. « J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a-t-il insisté.
Si la livraison d’avions de combat n’est pas possible, l’Ukraine a déjà obtenu des chars T-72 et des blindés BVP-1 de la part de la République tchèque. Et le Royaume-Uni s’apprête également à accroître son aide militaire, laquelle s’est concrétisée par la livraison de milliers de missiles antichars NLAW et de systèmes anti-aériens portables Starstreak.
En effet, le quotidien The Times a révélé que Londres envisageait de céder aux forces ukrainiennes des blindés Mastiff 1 et Jackal. Le premier est un véhicule 6×6 acquis auprès du constructeur américain Force Protection en 2006 afin d’offrir une meilleure protection aux troupes britanniques engagées en Irak. Quant au second, il s’agit d’un véhicule 4×4 de haute mobilité et multi-rôles, surtout utilisé pour des missions de reconnaissance. L’un et l’autre doivent être retirés de l’inventaire de la British Army.
Ces blindés « seraient dépouillés de tout équipement sensible et des militaires britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l’Ukraine pour former leurs homologes ukraniens », a avancé The Times, citant une source du ministre de la Défense [MoD].
Justement, celui-ci a confirmé en partie l’information du journal londonien, en indiquant qu’une délégation militaire ukranienne avait été accueillie dans la zone d’entraînement de Salisbury, où la « 3e division de la British Army et les Royal Marines » lui ont « présenté une gamme d’équipements et d’options pour un soutien supplémentaire, notamment des systèmes ‘défensifs’ de missiles et des des véhicules protégés ».
Les responsables britanniques ont eu des « entretiens avec leurs homologues ukrainiens » afin de « comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur le terrain et s’assurer que l’aide militaire est conforme à leurs besoins », a expliqué le MoD.
« Nous explorons les options pour un futur soutien militaire, notamment en travaillant avec l’industrie de la défense britannique et nos homologues ukrainiens afin de garantir que l’équipement fourni continue d’être à la fois efficace et durable pour leurs forces armées héroïques », a commenté Jeremy Quin, le minstre délégué aux Acquisitions de défense.
Le ministère britannique de la Défense envisage de donner des blindés Mastiff et Jackal à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les pertes infligées aux forces russes en Ukraine sont assez bien documentées, il en va autrement pour celles subies par leurs homologues ukrainiennes, sauf à prendre en compte les bilans avancés par Moscou, toujours difficiles à confirmer de manière indépendante.
Toujours est-il que, à la mi-mars, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] français, avait estimé qu’en dépit de leur « remarquable résistance », les « forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit ».
Depuis cette estimation, l’état-major russe a annoncé qu’il allait concentrer ses efforts sur la région du Donbass, afin d’y soutenir les républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, reconnues par Moscou avant le début des hostilités.
« Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a prévenu Jens Stolteberg, le secrétaire général de l’Otan, le 5 avril. « Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l’Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l’est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il ensuite expliqué, soulignant que « c’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées ».
Plus tard, M. Stoltenberg a dit qu’il fallait se préparer à un conflit de longue durée. « Nous devons être réalistes et comprendre que cela peut durer longtemps, de nombreux mois, voire des années. C’est la raison pour laquelle nous devons également être prêts pour le long terme dans notre soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions ou le renforcement de nos défenses, notamment sur le flanc oriental de l’Ukraine », a-t-il en effet valoir, alors qu’il s’apprêtait à recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan… ainsi que Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukranienne.
À peine arrivé à Bruxelle, celui-ci a dit venir « demander trois choses : des armes, des armes et des armes ». Et, a-t-il continué, « plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées ». Quant aux besoins des forces ukraniennes, M. Kouleba a cité les « avions », les systèmes de défense anti-aérienne et les véhicules blindés. « J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a-t-il insisté.
Si la livraison d’avions de combat n’est pas possible, l’Ukraine a déjà obtenu des chars T-72 et des blindés BVP-1 de la part de la République tchèque. Et le Royaume-Uni s’apprête également à accroître son aide militaire, laquelle s’est concrétisée par la livraison de milliers de missiles antichars NLAW et de systèmes anti-aériens portables Starstreak.
En effet, le quotidien The Times a révélé que Londres envisageait de céder aux forces ukrainiennes des blindés Mastiff 1 et Jackal. Le premier est un véhicule 6×6 acquis auprès du constructeur américain Force Protection en 2006 afin d’offrir une meilleure protection aux troupes britanniques engagées en Irak. Quant au second, il s’agit d’un véhicule 4×4 de haute mobilité et multi-rôles, surtout utilisé pour des missions de reconnaissance. L’un et l’autre doivent être retirés de l’inventaire de la British Army.
Ces blindés « seraient dépouillés de tout équipement sensible et des militaires britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l’Ukraine pour former leurs homologes ukraniens », a avancé The Times, citant une source du ministre de la Défense [MoD].
Justement, celui-ci a confirmé en partie l’information du journal londonien, en indiquant qu’une délégation militaire ukranienne avait été accueillie dans la zone d’entraînement de Salisbury, où la « 3e division de la British Army et les Royal Marines » lui ont « présenté une gamme d’équipements et d’options pour un soutien supplémentaire, notamment des systèmes ‘défensifs’ de missiles et des des véhicules protégés ».
Les responsables britanniques ont eu des « entretiens avec leurs homologues ukrainiens » afin de « comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur le terrain et s’assurer que l’aide militaire est conforme à leurs besoins », a expliqué le MoD.
« Nous explorons les options pour un futur soutien militaire, notamment en travaillant avec l’industrie de la défense britannique et nos homologues ukrainiens afin de garantir que l’équipement fourni continue d’être à la fois efficace et durable pour leurs forces armées héroïques », a commenté Jeremy Quin, le minstre délégué aux Acquisitions de défense.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les pertes infligées aux forces russes en Ukraine sont assez bien documentées, il en va autrement pour celles subies par leurs homologues ukrainiennes, sauf à prendre en compte les bilans avancés par Moscou, toujours difficiles à confirmer de manière indépendante.
Toujours est-il que, à la mi-mars, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] français, avait estimé qu’en dépit de leur « remarquable résistance », les « forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit ».
Depuis cette estimation, l’état-major russe a annoncé qu’il allait concentrer ses efforts sur la région du Donbass, afin d’y soutenir les républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, reconnues par Moscou avant le début des hostilités.
« Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a prévenu Jens Stolteberg, le secrétaire général de l’Otan, le 5 avril. « Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l’Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l’est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il ensuite expliqué, soulignant que « c’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées ».
Plus tard, M. Stoltenberg a dit qu’il fallait se préparer à un conflit de longue durée. « Nous devons être réalistes et comprendre que cela peut durer longtemps, de nombreux mois, voire des années. C’est la raison pour laquelle nous devons également être prêts pour le long terme dans notre soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions ou le renforcement de nos défenses, notamment sur le flanc oriental de l’Ukraine », a-t-il en effet valoir, alors qu’il s’apprêtait à recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan… ainsi que Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukranienne.
À peine arrivé à Bruxelle, celui-ci a dit venir « demander trois choses : des armes, des armes et des armes ». Et, a-t-il continué, « plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées ». Quant aux besoins des forces ukraniennes, M. Kouleba a cité les « avions », les systèmes de défense anti-aérienne et les véhicules blindés. « J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a-t-il insisté.
Si la livraison d’avions de combat n’est pas possible, l’Ukraine a déjà obtenu des chars T-72 et des blindés BVP-1 de la part de la République tchèque. Et le Royaume-Uni s’apprête également à accroître son aide militaire, laquelle s’est concrétisée par la livraison de milliers de missiles antichars NLAW et de systèmes anti-aériens portables Starstreak.
En effet, le quotidien The Times a révélé que Londres envisageait de céder aux forces ukrainiennes des blindés Mastiff 1 et Jackal. Le premier est un véhicule 6×6 acquis auprès du constructeur américain Force Protection en 2006 afin d’offrir une meilleure protection aux troupes britanniques engagées en Irak. Quant au second, il s’agit d’un véhicule 4×4 de haute mobilité et multi-rôles, surtout utilisé pour des missions de reconnaissance. L’un et l’autre doivent être retirés de l’inventaire de la British Army.
Ces blindés « seraient dépouillés de tout équipement sensible et des militaires britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l’Ukraine pour former leurs homologes ukraniens », a avancé The Times, citant une source du ministre de la Défense [MoD].
Justement, celui-ci a confirmé en partie l’information du journal londonien, en indiquant qu’une délégation militaire ukranienne avait été accueillie dans la zone d’entraînement de Salisbury, où la « 3e division de la British Army et les Royal Marines » lui ont « présenté une gamme d’équipements et d’options pour un soutien supplémentaire, notamment des systèmes ‘défensifs’ de missiles et des des véhicules protégés ».
Les responsables britanniques ont eu des « entretiens avec leurs homologues ukrainiens » afin de « comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur le terrain et s’assurer que l’aide militaire est conforme à leurs besoins », a expliqué le MoD.
« Nous explorons les options pour un futur soutien militaire, notamment en travaillant avec l’industrie de la défense britannique et nos homologues ukrainiens afin de garantir que l’équipement fourni continue d’être à la fois efficace et durable pour leurs forces armées héroïques », a commenté Jeremy Quin, le minstre délégué aux Acquisitions de défense.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerSi les pertes infligées aux forces russes en Ukraine sont assez bien documentées, il en va autrement pour celles subies par leurs homologues ukrainiennes, sauf à prendre en compte les bilans avancés par Moscou, toujours difficiles à confirmer de manière indépendante.
Toujours est-il que, à la mi-mars, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] français, avait estimé qu’en dépit de leur « remarquable résistance », les « forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit ».
Depuis cette estimation, l’état-major russe a annoncé qu’il allait concentrer ses efforts sur la région du Donbass, afin d’y soutenir les républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, reconnues par Moscou avant le début des hostilités.
« Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a prévenu Jens Stolteberg, le secrétaire général de l’Otan, le 5 avril. « Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l’Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l’est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il ensuite expliqué, soulignant que « c’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées ».
Plus tard, M. Stoltenberg a dit qu’il fallait se préparer à un conflit de longue durée. « Nous devons être réalistes et comprendre que cela peut durer longtemps, de nombreux mois, voire des années. C’est la raison pour laquelle nous devons également être prêts pour le long terme dans notre soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions ou le renforcement de nos défenses, notamment sur le flanc oriental de l’Ukraine », a-t-il en effet valoir, alors qu’il s’apprêtait à recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan… ainsi que Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukranienne.
À peine arrivé à Bruxelle, celui-ci a dit venir « demander trois choses : des armes, des armes et des armes ». Et, a-t-il continué, « plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées ». Quant aux besoins des forces ukraniennes, M. Kouleba a cité les « avions », les systèmes de défense anti-aérienne et les véhicules blindés. « J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a-t-il insisté.
Si la livraison d’avions de combat n’est pas possible, l’Ukraine a déjà obtenu des chars T-72 et des blindés BVP-1 de la part de la République tchèque. Et le Royaume-Uni s’apprête également à accroître son aide militaire, laquelle s’est concrétisée par la livraison de milliers de missiles antichars NLAW et de systèmes anti-aériens portables Starstreak.
En effet, le quotidien The Times a révélé que Londres envisageait de céder aux forces ukrainiennes des blindés Mastiff 1 et Jackal. Le premier est un véhicule 6×6 acquis auprès du constructeur américain Force Protection en 2006 afin d’offrir une meilleure protection aux troupes britanniques engagées en Irak. Quant au second, il s’agit d’un véhicule 4×4 de haute mobilité et multi-rôles, surtout utilisé pour des missions de reconnaissance. L’un et l’autre doivent être retirés de l’inventaire de la British Army.
Ces blindés « seraient dépouillés de tout équipement sensible et des militaires britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l’Ukraine pour former leurs homologes ukraniens », a avancé The Times, citant une source du ministre de la Défense [MoD].
Justement, celui-ci a confirmé en partie l’information du journal londonien, en indiquant qu’une délégation militaire ukranienne avait été accueillie dans la zone d’entraînement de Salisbury, où la « 3e division de la British Army et les Royal Marines » lui ont « présenté une gamme d’équipements et d’options pour un soutien supplémentaire, notamment des systèmes ‘défensifs’ de missiles et des des véhicules protégés ».
Les responsables britanniques ont eu des « entretiens avec leurs homologues ukrainiens » afin de « comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur le terrain et s’assurer que l’aide militaire est conforme à leurs besoins », a expliqué le MoD.
« Nous explorons les options pour un futur soutien militaire, notamment en travaillant avec l’industrie de la défense britannique et nos homologues ukrainiens afin de garantir que l’équipement fourni continue d’être à la fois efficace et durable pour leurs forces armées héroïques », a commenté Jeremy Quin, le minstre délégué aux Acquisitions de défense.
BBC
World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed
Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.
Taken for The New York Times, the image shows red dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.
The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.
"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.
"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."
Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.
The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.
This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.
Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.
The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.
The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.
The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.
The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.
"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.
The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.
Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.
Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.
The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.
Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan
Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse
Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images
Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press
Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News
Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos
North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'
South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia
South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center
Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times
All pictures are subject to copyright.
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France24 - Monde
Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
Publié le : 08/04/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Guillaume GRALLET
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Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?
Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.
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Armée de l’Air : Les capacités de simulation des menaces sol-air montent en gamme avec le système ARPEGE
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerHormis des mesures ciblées sur la filière aéronautique, le plan gouvernemental « France Relance » qui, doté de 100 milliards d’euros, devait permettre d’accélérer la « refondation économique, sociale et écologique » du pays dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19″, n’avait pas directement profité au ministère des Armées.
Toutefois, assure la Direction générale de l’armement [DGA] dans un communiqué publié le 6 avril, ce plan de relance aura cependant permis de financer l’acquisition, pour 4,8 millions d’euros, de trois simulateurs de menace sol-air « ARPEGE », auprès de l’entreprise Avantix, spécialiste des systèmes de guerre électronique.
Le premier de ces trois systèmes ARPEGE a été réceptionné par la DGA le 17 mars dernier. Selon les explications qu’elle a fournies à cette occasion, il s’agit d’un dispostif qui « génère une onde électromagnétique, représentative d’une menace contre un aéronef ».
Plus précisément, cette onde est censé faire réagir le système d’autoprotection ainsi que l’équipage de ce dernier… « Trois contre-mesures sont envisageables : manœuvre d’évitement, leurrage, brouillage », précise la DGA. La réaction des pilotes face à ces menaces simulées par ARPEGE est ensuite évaluée par un « opérateur expérimenté ».
Ce premier système ARPEGE n’a pas tardé à être livré à l’Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique 07/330 [EPIGE] du Centre d’Expertise Aérienne Militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, lequel l’a intégré dans un environnement LVC [Live, Virtual, Constructive] lors de la dernière édition de l’exercice Serpentex, l’objectif étant d’assurer un entraînement des équipages dans des conditions proches de la réalité.
Les deux autres systèmes ARPEGE commandés sont actuellement « soumis à des opérations de vérification ». Ils seront très prochainement livrés à la DGA, qui les transférera ensuite au Centre de coordination du polygone de guerre électronique [CCPGE], géré par la France, l’Allemagne et les États-Unis.
Ce « polygone » de guerre électronique est unique en Europe. Grâce à des systèmes d’origine russe [ou soviétique], tels que les SA-8 « Gecko » ou SA-6 Gainful, et ses moyens de simulation, bientôt renforcés par les dispositifs ARPEGE, il vise à reproduire une menace sol-air la plus réaliste possible.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace, via le CEAM
Armée de l’Air : Les capacités de simulation des menaces sol-air montent en gamme avec le système ARPEGE
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerHormis des mesures ciblées sur la filière aéronautique, le plan gouvernemental « France Relance » qui, doté de 100 milliards d’euros, devait permettre d’accélérer la « refondation économique, sociale et écologique » du pays dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19″, n’avait pas directement profité au ministère des Armées.
Toutefois, assure la Direction générale de l’armement [DGA] dans un communiqué publié le 6 avril, ce plan de relance aura cependant permis de financer l’acquisition, pour 4,8 millions d’euros, de trois simulateurs de menace sol-air « ARPEGE », auprès de l’entreprise Avantix, spécialiste des systèmes de guerre électronique.
Le premier de ces trois systèmes ARPEGE a été réceptionné par la DGA le 17 mars dernier. Selon les explications qu’elle a fournies à cette occasion, il s’agit d’un dispostif qui « génère une onde électromagnétique, représentative d’une menace contre un aéronef ».
Plus précisément, cette onde est censé faire réagir le système d’autoprotection ainsi que l’équipage de ce dernier… « Trois contre-mesures sont envisageables : manœuvre d’évitement, leurrage, brouillage », précise la DGA. La réaction des pilotes face à ces menaces simulées par ARPEGE est ensuite évaluée par un « opérateur expérimenté ».
Ce premier système ARPEGE n’a pas tardé à être livré à l’Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique 07/330 [EPIGE] du Centre d’Expertise Aérienne Militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, lequel l’a intégré dans un environnement LVC [Live, Virtual, Constructive] lors de la dernière édition de l’exercice Serpentex, l’objectif étant d’assurer un entraînement des équipages dans des conditions proches de la réalité.
Les deux autres systèmes ARPEGE commandés sont actuellement « soumis à des opérations de vérification ». Ils seront très prochainement livrés à la DGA, qui les transférera ensuite au Centre de coordination du polygone de guerre électronique [CCPGE], géré par la France, l’Allemagne et les États-Unis.
Ce « polygone » de guerre électronique est unique en Europe. Grâce à des systèmes d’origine russe [ou soviétique], tels que les SA-8 « Gecko » ou SA-6 Gainful, et ses moyens de simulation, bientôt renforcés par les dispositifs ARPEGE, il vise à reproduire une menace sol-air la plus réaliste possible.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace, via le CEAM
PartagezTweetezPartagezEnregistrerHormis des mesures ciblées sur la filière aéronautique, le plan gouvernemental « France Relance » qui, doté de 100 milliards d’euros, devait permettre d’accélérer la « refondation économique, sociale et écologique » du pays dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19″, n’avait pas directement profité au ministère des Armées.
Toutefois, assure la Direction générale de l’armement [DGA] dans un communiqué publié le 6 avril, ce plan de relance aura cependant permis de financer l’acquisition, pour 4,8 millions d’euros, de trois simulateurs de menace sol-air « ARPEGE », auprès de l’entreprise Avantix, spécialiste des systèmes de guerre électronique.
Le premier de ces trois systèmes ARPEGE a été réceptionné par la DGA le 17 mars dernier. Selon les explications qu’elle a fournies à cette occasion, il s’agit d’un dispostif qui « génère une onde électromagnétique, représentative d’une menace contre un aéronef ».
Plus précisément, cette onde est censé faire réagir le système d’autoprotection ainsi que l’équipage de ce dernier… « Trois contre-mesures sont envisageables : manœuvre d’évitement, leurrage, brouillage », précise la DGA. La réaction des pilotes face à ces menaces simulées par ARPEGE est ensuite évaluée par un « opérateur expérimenté ».
Ce premier système ARPEGE n’a pas tardé à être livré à l’Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique 07/330 [EPIGE] du Centre d’Expertise Aérienne Militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, lequel l’a intégré dans un environnement LVC [Live, Virtual, Constructive] lors de la dernière édition de l’exercice Serpentex, l’objectif étant d’assurer un entraînement des équipages dans des conditions proches de la réalité.
Les deux autres systèmes ARPEGE commandés sont actuellement « soumis à des opérations de vérification ». Ils seront très prochainement livrés à la DGA, qui les transférera ensuite au Centre de coordination du polygone de guerre électronique [CCPGE], géré par la France, l’Allemagne et les États-Unis.
Ce « polygone » de guerre électronique est unique en Europe. Grâce à des systèmes d’origine russe [ou soviétique], tels que les SA-8 « Gecko » ou SA-6 Gainful, et ses moyens de simulation, bientôt renforcés par les dispositifs ARPEGE, il vise à reproduire une menace sol-air la plus réaliste possible.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace, via le CEAM
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Toutefois, assure la Direction générale de l’armement [DGA] dans un communiqué publié le 6 avril, ce plan de relance aura cependant permis de financer l’acquisition, pour 4,8 millions d’euros, de trois simulateurs de menace sol-air « ARPEGE », auprès de l’entreprise Avantix, spécialiste des systèmes de guerre électronique.
Le premier de ces trois systèmes ARPEGE a été réceptionné par la DGA le 17 mars dernier. Selon les explications qu’elle a fournies à cette occasion, il s’agit d’un dispostif qui « génère une onde électromagnétique, représentative d’une menace contre un aéronef ».
Plus précisément, cette onde est censé faire réagir le système d’autoprotection ainsi que l’équipage de ce dernier… « Trois contre-mesures sont envisageables : manœuvre d’évitement, leurrage, brouillage », précise la DGA. La réaction des pilotes face à ces menaces simulées par ARPEGE est ensuite évaluée par un « opérateur expérimenté ».
Ce premier système ARPEGE n’a pas tardé à être livré à l’Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique 07/330 [EPIGE] du Centre d’Expertise Aérienne Militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, lequel l’a intégré dans un environnement LVC [Live, Virtual, Constructive] lors de la dernière édition de l’exercice Serpentex, l’objectif étant d’assurer un entraînement des équipages dans des conditions proches de la réalité.
Les deux autres systèmes ARPEGE commandés sont actuellement « soumis à des opérations de vérification ». Ils seront très prochainement livrés à la DGA, qui les transférera ensuite au Centre de coordination du polygone de guerre électronique [CCPGE], géré par la France, l’Allemagne et les États-Unis.
Ce « polygone » de guerre électronique est unique en Europe. Grâce à des systèmes d’origine russe [ou soviétique], tels que les SA-8 « Gecko » ou SA-6 Gainful, et ses moyens de simulation, bientôt renforcés par les dispositifs ARPEGE, il vise à reproduire une menace sol-air la plus réaliste possible.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace, via le CEAM
Opex 360
L’administration Biden estime que la vente potentielle de F-16V à la Turquie servira les intérêts des États-Unis et de l’Otan
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.
Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.
Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].
Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.
Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.
Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».
Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.
L’administration Biden estime que la vente potentielle de F-16V à la Turquie servira les intérêts des États-Unis et de l’Otan
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.
Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.
Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].
Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.
Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.
Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».
Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.
Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.
Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].
Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.
Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.
Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».
Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerPour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.
Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.
Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].
Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.
Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.
Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».
Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.
France24 - Monde
L’espace, nouvelle frontière de la guerre informatique ?
Publié le : 08/04/2022 - 17:14
Sébastian SEIBT
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Alors qu’il y a de plus en plus de satellites en orbite autour de la Terre, les spécialistes de la cybersécurité rencontrés par France 24 craignent que ces constellations deviennent un nouveau terrain de jeux pour la cyberguerre ou la criminalité informatique. Le conflit en Ukraine en a été l’une des premières démonstrations.
L’invasion russe en Ukraine a eu un impact, de Kiev aux couloirs de l’ONU et jusqu’à… l’espace. Le 24 février, alors que le président russe Vladimir Poutine déclarait la guerre à son voisin ukrainien, le satellite KA-SAT était mis hors service par une cyberattaque. Conséquence : plus d’internet par satellite pour toute l’Europe - des milliers de Français y avaient recours - et 6 000 éoliennes en Allemagne ont dû être mises à l’arrêt car elles étaient contrôlées à distance par une connexion par satellite.
"C’est peut-être un tournant pour la sécurité informatique dans l’espace", répète inlassablement depuis lors Mathieu Bailly, vice-président espace pour Cysec, une société suisse de sécurisation des données sensibles. Comme lui, ils étaient nombreux à voir dans cette attaque "un moment Pearl Harbor pour le secteur spatial", ou "le 11-septembre de l’espace" lors du Cysat, la conférence sur les enjeux de sécurité dans l’espace qui s’est déroulée à Paris les mercredi 6 et jeudi 7 avril.
L'espace grouille de satellites
"C’est vrai que c’est la première fois qu’une attaque informatique contre un satellite commercial dans l’espace est portée à l’attention de tous", reconnaissent Xavier Mehrenberger et Aris Adamantiadis, deux consultants en sécurité informatique qui font aussi partie d’une équipe de hackers "éthiques" chargés de tester la fiabilité d’un satellite de l’Agence européenne de l’espace (ESA).
Le scénario de l’espace qui se transforme en nouvelle frontière de la cyberguerre ou de la cybercriminalité est ce que redoutent les professionnels du secteur. "Entre les satellites militaires, les missions civiles ou encore les constellations de satellites commerciaux, il y a énormément d’actifs spatiaux à protéger", souligne Nicolas Chaillan, un serial entrepreneur français installé aux États-Unis qui a été le premier responsable de la sécurité logicielle pour l’armée de l’air américaine et la Space Force entre 2019 et 2021.
L’orbite basse terrestre (jusqu’à 2 000 km au-dessus de la Terre) grouille en effet de satellites. Il y en a près de 8 000, dont plus de la moitié sont Américains (environ 4 400 ). Et Elon Musk, le patron de SpaceX, lance parfois plus de 200 satellites par mois.
Autant de cibles potentielles. Mais pour qui ? Difficile, en effet, de savoir si le piratage du satellite KA-SAT, attribué par les États-Unis aux Russes, est une exception ou simplement la partie émergée de l’iceberg spatial. Pendant un conflit, un des belligérants peut trouver judicieux de s’en prendre à un satellite surtout si "comme cela semble avoir été le cas avec KA-SAT, il était utilisé par l’armée ukrainienne pour communiquer", souligne Thomas Girard, responsable cybersécurité pour CS Group, une société française de gestion des infrastructures critiques dans le domaine de la défense et de l’espace.
La menace vient surtout des acteurs étatiques
Mais en temps de paix ? Les rares précédents indiquent que des cyber-espions peuvent s’intéresser aux communications qui transitent par ces engins spatiaux. Ainsi, en 2018, la France avait soupçonné la Russie de tenter d’espionner le satellite franco-italien Athena-Fidus. "Alors qu’il continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un autre satellite [russe] s’est approché de lui, de près (…). De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications", avait déclaré Florence Parly, ministre de la Défense à l’époque.
Pour Nicolas Chaillan, "les cyberespions chinois s’intéressent depuis longtemps à l’industrie spatiale pour récupérer le savoir-faire américain". "On ne s’en rend pas compte parce que la plupart du temps ces tentatives d’attaques sont classifiées", assure cet ancien collaborateur du département américain de la Défense qui milite pour une plus grande transparence au sujet des attaques informatiques dans l’espace "afin de faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a urgence à mieux se protéger".
La guerre informatique dans l’espace semble donc avant tout être une affaire d’États. Plus précisément, "dans les années 1980 et 1990, il y avait des hackers amateurs qui étaient intéressés par le défi de pirater quelque chose de nouveau comme un satellite, mais à partir de la fin des années 2000, les acteurs étatiques ont vraiment commencé à y investir des ressources car les données transitant par ces engins spatiaux devenaient de plus en plus stratégiques", explique Adrian Nish, directeur de la division cyber de BAE System, le géant britannique de la défense et de l’aérospatial.
Il n’y a pas que les communications par satellite qui peuvent intéresser un pirate informatique à la solde d’un État. "Si quelqu’un réussissait à désactiver les satellites GPS ce serait catastrophique", souligne Nicolas Chaillan. "La plupart de nos opex [opérations extérieures] reposent sur des informations de géolocalisation par satellite", précise Julien Airaud, responsable de la cybersécurité au Centre national d’études spatiales (CNES).
L’imagerie satellite est aussi un enjeu stratégique. "Que se passerait-il si quelqu’un trafiquait les photos satellites qui permettent de localiser une cible ou de se rendre compte de la situation sur le terrain ?", s’interroge Thomas Girard, du CS Group. Les images satellites de la mobilisation russe à la frontière ukrainienne ont largement été utilisées pour prendre la mesure de l’imminence de l’offensive russe. Un piratage de ces ressources aurait pu changer la face du conflit.
Et demain des cybercriminels ?
C’est pourquoi la plupart des pays - comme la France et les États-Unis - considèrent l’espace comme un secteur d’importance vitale à protéger comme les infrastructures critiques.
Pirater un satellite n’est pas non plus à la portée du premier hacker venu. "Il faut comprendre le protocole utilisé pour configurer le satellite, c’est-à-dire savoir ‘communiquer’ avec l’interface", explique Aris Adamantiadis, le consultant en informatique qui a testé la fiabilité d’un satellite de l’ESA. C’est pourquoi les gangs cybercriminels gardent, pour l’instant, les pieds sur Terre. "Il est beaucoup plus facile de déployer des rançongiciels ou voler des bitcoins que de pirater des satellites et ça rapporte encore beaucoup d’argent", résume Adrian Nish.
Mais la sécurité informatique contre ces menaces sur Terre va s’améliorer. Les cybercriminels pourront alors être tenté de tourner leur attention vers les étoiles, car il y a de plus en plus de start-up qui veulent entrer sur ce marché potentiellement lucratif du satellite et "pour gagner cette course, certains sont tentés de faire des économies sur la cybersécurité", regrettent la totalité de experts interrogés par France 24.
"Le risque principal vient de la chaîne d’approvisionnement, de la multiplication des fournisseurs et sous-traitants qui interviennent et qui n’ont pas tous la même maturité quant à la cybersécurité", souligne Julien Airaud, du CNES. Aujourd’hui les petits satellites commerciaux contiennent des composants produits à la chaîne par différentes entreprises, tandis que le lancement dans l’espace peut être effectué par une première société et l’interface de contrôle du satellite prise en charge par une autre.
Il suffit alors à un pirate informatique de trouver une faille chez l’un de ces prestataires afin de se frayer un chemin jusqu’au satellite. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le satellite KA-SAT. Les assaillants se sont contentés d’attaquer le système de contrôle au sol qui permettait de récupérer les données transmises par le satellite.
En fait, il se passe avec l’espace ce qui s’est passé avec tous les autres secteurs de l’innovation. "Au départ, les entrepreneurs pensent que la cybersécurité est optionnelle et qu’il sera toujours temps de s’en occuper quand les problèmes surviendront. Mais avec l’espace ce n’est pas aussi facile", avertit Nicolas Chaillan. En effet, s’il est relativement simple de corriger une faille de sécurité dans un programme sur un ordinateur au sol, c’est une autre paire de manches pour aller le faire sur un satellite.
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ÉLÉMENT TERRE
Pollution spatiale : "Un problème de sécurité", avertit Thomas Pesquet
La chronique de l’éco
Internet en orbite basse : la bataille de l'espace
TECH 24
Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine
Opex 360
La République de Chypre sollicitée pour envoyer en Ukraine ses équipements militaires d’origine russe
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.
Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.
Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.
Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.
Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.
D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].
Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».
Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.
« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.
La République de Chypre sollicitée pour envoyer en Ukraine ses équipements militaires d’origine russe
par Laurent Lagneau · 7 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.
Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.
Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.
Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.
Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.
D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].
Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».
Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.
« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.
Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.
Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.
Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.
Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.
D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].
Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».
Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.
« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.
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Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.
Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.
Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.
par le quotidien Kathimerinia été confirméeCependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.
levé que partiellementD’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].
Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».
Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.
« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.
France24 - World
The suspicious Twitter accounts claiming to be run by journalists in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:55Modified: 11/04/2022 - 12:31
The FRANCE 24 Observers team has launched an investigation into three Twitter accounts that claim to be run by journalists on the frontlines in Ukraine. The suspicious accounts were originally spotted by Conspirador Norteño, an account that specialises in studying misinformation on social media. But before that, they were thought to be authentic – one even appeared in an article in a British newspaper. We found several clues that raise concerns about whether these three people exist.
A Twitter account claiming to be run by a Ukrainian journalism student
"hello world . I have this account long time but I only post on it now because I think it important . I am Kyiv Citizen. I study to be Journalist. I now help my little siblings to Poland to safety, but I then return to fight in Kyiv with my two brothers [sic],” tweeted this Twitter user under the name "Luba Dovzhenko".
She started tweeting regularly in English and Ukrainian about the war in Ukraine, garnering more than 500 followers before her Twitter account was suspended on March 31.
The author tweeted in English, and sometimes Ukrainian, about her daily life in Kyiv.
"Smokey [sic] air today, air strikes overnight. People try not to go out," she wrote on March 16.
On March 18, she said, "My little sister just join school in Poland , she start school tomorrow ! She has a lot of worry but she is very clever , I am sure she enjoy . Happy news ! [sic]"
A lot of people were taken in by the account. On March 17, the British newspaper The Times published an article where Luba Dovzhenko, cited as the author, recounts her work as a volunteer helping provide Ukrainian soldiers with necessary supplies. A note at the end of the article says, "Luba Dovzhenko, 18, was a journalism student in Kyiv before the war."
However, on March 31, Conspirador Norteño, an account known for investigating misinformation online, posted a thread on Twitter, filled with evidence that they had gathered casting doubt on Luba’s existence.
Here's an interesting account: @lubadovzhenko1 (created February 2021), allegedly a journalism student in Kyiv with poor English skills who never used their Twitter account prior to March 2022. There are, however, at least four problems.cc: @ZellaQuixote pic.twitter.com/3dMXm9B7DL
March 31, 2022Using the Twitter IP Address Finder, Conspirador Norteño tracked down the original name of the account and found out that, before the outbreak of the war in Ukraine, the account used the handle @camplostkids. The user had also deleted all of their Tweets prior to February 2022.
In her Twitter bio, Luba Dovzhenko apologises for making errors in English. However, before adopting the name Luba Dovzhenko and changing its handle, the account had been publishing Tweets and comments in fluent English, often using slang.
Conspirador Norteño also explained that the profile photo was likely generated using artificial intelligence.
If you run the image through a reverse image search on Google or Yandex, there is no sign that the photo has appeared anywhere online before. Moreover, the photo of Luba also has telltale signs of an image generated by artificial intelligence using GAN technology. When you superimpose Luba’s image on other AI generated images then you can see that the physical features in the two images align.
>> Read on The Observers: How can you spot a fake profile picture on social media?
Luba also posted many images that she claimed were taken from her daily life, but some of them were actually first shared by other accounts.
In March 2022, the author shared an image of a bag that she said belonged to her little sister. But Conspirador Norteño discovered that the same image was posted in April 2020 by another Twitter account. "Luba Dovzhenko" just flipped the image.
There is also a TikTok account under the handle lubadovzhenko. The description says “18 years old Citizen of Kyiv”. The Tiktok account, which was still online when this article was published on April 11, shared a video on March 1 of a group of Ukrainians waiting for a train along with the caption, "My little siblings are with me cold and scared.”
However, the same video was published in an article in the British daily newspaper The Daily Mail on February 27, two days prior, with no mention of Luba Dovzhenko or her siblings.
Moreover, there are some basic errors in the Ukrainian used on the accounts. Luba’s family name is spelled differently in Cyrillic on Twitter (Довженко, or Dovzhenko) and TikTok (Довшенко, or Dovchenko).
The FRANCE 24 Observers team contacted The Times about the article they published authored by Luba. They responded on April 6, "We are investigating this matter and will respond in full when our investigation is concluded." The article has since been removed from their site.
Another account pretending to be a journalist in Ukraine
Twitter user Conspirador Norteño also identified another suspicious Twitter account, this one called "Beth Boykins". The account’s bio claims that Beth is a journalist located in Ukraine. Before the account was removed from Twitter on March 3, it had more than 4,800 followers.
This account was likely created using the same methods as the Luba Dovzhenko account. The profile picture was likely generated by artificial intelligence, which Conspirador Norteño demonstrated by superimposing other AI-generated images – again, the features align.
Moreover, the account now under the name "Beth Boykins" changed its handle and location and deleted previous Tweets after the war broke out. The archives published on March 1 by Conspirador Norteño show that the account was called "Kiwii publisher" before March 21 and the person claimed they were living in Arkansas in the southern United States.
Meet @BethBoykins22, an account with a GAN-generated profile pic claiming to be a journalist in Ukraine. (Check out the fake microphone!)(GAN = "generative adversarial network", the technology used by sites like https://t.co/AxF5723Pje to generate face pics.)cc: @ZellaQuixote pic.twitter.com/Lbi2A4PJHG
March 1, 2022"Beth Boykins" regularly posts images found elsewhere on social media, even taking their captions word for word. On March 1, the account posted a photo of a building in Ukraine along with the caption, "11:02 am somewhere in #Kyiv. It was the last view from my window. My broken heart is crying. I do hope there will be updates. We’re escaping."
However, the photo was first posted on another Twitter account, shared the same day with the exact same caption.
Third account run by a Ukrainian 'journalist'
Conspirador Norteño also investigated a Twitter account under the name Bohuslav Aleksander. The account bio says that Aleksander is a "journalist from Ukraine with @kyivindependent”. The Kyiv Independent is a Ukrainian newspaper published in English.
As shown by Conspirador Norteño, there aren’t any articles on the Kyiv Independent website written by a journalist by this name. The FRANCE 24 Observers team didn’t find any results either when we searched the archives of the newspaper. We also didn’t find any articles online in English or Russian under this name.
Why would someone create these accounts?
The FRANCE 24 Observers team asked Conspirador Norteño why someone might create these accounts:
I've been checking viral tweets about Ukraine (at least 100 retweets) every day or two since the war started, looking for accounts with AI-generated images, which is how I noticed @lubadovzhenko1 and @BethBoykins22.
@BohuslavAleksan and the others in this thread were the result of looking further at a fake follower botnet that was following multiple US congressional candidates.
Spreading misleading information or simply building an audience by claiming to be in the middle of a major news story are both possibilities (as are other things).
Even if the profiles are not run by who they say they are, these three accounts aren’t sharing false information about the war in Ukraine. There is no indication that these accounts are sharing pro-Ukrainian or pro-Russian propaganda either.
These profiles aren’t collecting donations for Ukrainians using suspicious platforms either, as some other fake accounts have done.
Some social media users may want to get a lot of followers on Twitter or TikTok in order to then sell their accounts. The new owner would then change the name of the account and share whatever content they like with the followers.
>> Read on The Observers: 'Please help Ukraine': Fake livestreams on TikTok show telltale signs of a scam
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DEBUNKEDNo, a Ukrainian plane didn’t hit a street sign while avoiding Russian radar
DebunkedFresh round of fake videos claim the Bucha massacre was staged
DebunkedThese images from Bucha do not show 'fake corpses' staged by the Ukrainian army
France24 - World
French presidential election: How France's once-dominant political parties fell from grace
Issued on: 10/04/2022 - 23:18
NEWS WIRES
With humiliating eliminations from France’s presidential vote on Sunday, the historic rightwing Republicans party joins the Socialists in facing a moment of truth—rebuild a viable political project or risk consignment to the history books.
Republicans candidate Valerie Pecresse finished in fifth place according to projections after failing to woo back voters who turned to centrist upstart Emmanuel Macron or the far right of Marine Le Pen, who both advanced to the April 24 run-off.
The blow was all the more devastating as the Republicans party traces its roots to Charles de Gaulle, the revered World War II Resistance hero who built the foundations of the all-powerful French presidency.
“I had to fight a battle on two fronts, between the president’s party and the extremes that joined forces to divide and beat the republican right,” Pecresse said after her defeat.
“This result is obviously a personal and collective disappointment.”
Changing political landscape
With parliament elections looming in June, Republicans must now rethink their strategy and craft a conservative message in tune with voters expectations—and perhaps even drop their opposition to joining with far-right forces that have steadily gained traction in France.
“They’ve been in the opposition for 10 years now—that should have been enough time to have a programme and some strong candidates,” said Dominique Reynie of the Fondapol think-tank in Paris.
The party still has control of the Senate and of municipal councils across France, but its leaders appear unable to find a national heavyweight since Nicolas Sarkozy’s presidential defeat in 2012.
“We’re seeing a recomposition of French political life, with this new polarity between centrists and the far right,” said Gaspard Estrada, a political scientist at Sciences Po university in Paris.
“The traditional governing parties, the Socialists and Republicans, together got less than 10 percent of the votes—that speaks volumes about France’s political evolution,” he said.
Macron will be prevented from seeking re-election in 2027 under French term limits. His upstart centrist party has produced no obvious successors, meaning the jockeying has already begun to take his place.
Le Pen has said this is her last presidential campaign, but her strong showing makes it likely she will remain a powerful force to be reckoned with.
The Republicans will also have to contend with Macron’s former prime minister Edouard Philippe, whose popularity on the right has soared since taking over as mayor of Le Havre.
He has formed his own party, Horizons, and is widely expected to try to recruit more from Macron’s Republic on the Move party—a vehicle that has failed to establish any on-the-ground presence in city halls or regional councils.
Socialists adrift
The challenge is even more daunting for the leftwing Socialists, whose candidate Anne Hidalgo scored just barely two percent according to projections—below the five-percent threshold required to have campaign expenses reimbursed by the state.
“In 2017 we saw the Socialist party explode, and in this vote we’re probably going to see the explosion of the Republicans,” Remi Lefebvre, a political scientist at the University of Lille told the Grand Continent political journal.
The party’s ranks have dwindled for decades as France’s political landscape shifted to the right. More recently, leftwing voters backed Macron or embraced the revolutionary rhetoric of Jean-Luc Melenchon—who far outpaced the Socialists with a projected score of around 21 percent.
“The left has never been able to recover the working classes...,” said Reynie. “Instead of reinventing itself the party stuck with the bureaucratic middle classes and civil servants—It’s not necessarily bad, but it’s not enough.”
Yet neither Melenchon nor the Greens nor the Communist candidates—all of whom trounced Hidalgo on Sunday—have shown any interest in an alliance.
“Tonight I make a solemn call for leftwing and environmental forces, on social forces, on citizens ready to commit to build together a pact for social and environmental justice for the parliament elections,” Socialist Party leader Olivier Faure said Sunday.
If the Socialists again lose parliament seats in June—they currently have just 25 -- state funding for their party will fall even more, putting them in dire financial straits just years after selling their iconic Paris headquarters.
“They tried to present themselves as a social-ecological party... but without clearly laying out an original doctrine,” said Frederic Sawicki, a political scientist at the Pantheon-Sorbonne University in Paris.
“If this very bad score for the presidency is followed by a debacle in the parliament elections, the party’s survival in its current form will be in question,” he said.
(AFP)
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France 2022: The Choice
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
'Macron looks right through you!': Socialist candidate Hidalgo calls on progressives to return to the fold
BBC
Bird family sets up home in photographer's bicycle
By Greig WatsonBBC News
A family of robins has set up an unlikely new home in a bicycle in a photographer's garden.
Sarita White, from Ilkeston in Derbyshire, said the vintage bike was normally used as a prop in her wedding shoots.
But last week she and her husband found five eggs, which have since hatched, inside the nest in the basket.
She said: "It's really sweet but we feel like we have to look out for them, there are some cats around."
The bicycle is stored next to Mrs White's garden studio but was being moved during some spring tidying.
She said: "As it was moved, a bird flew out - it was such a surprise.
"When we looked we found the eggs and were then worried we might have scared the parents off but they came back within 10 minutes."
The eggs hatched at the weekend but the chicks attracted the attention of local cats.
"We saw a cat on the fence and said, 'oh my god, we have to do something'.
"So we put chicken wire on the fence and around the nest. It took the parents a little while to work it out but now they hop in and out without a problem," she said.
Robins start to fly - fledging - about 14 days after hatching and are looked after by their parents for another three weeks.
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La République tchèque a livré d’anciens chars T-72 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…
Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…
Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.
Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.
« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.
Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.
Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».
Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.
Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH
— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022
Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».
L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.
Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.
À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.
La République tchèque a livré d’anciens chars T-72 à l’Ukraine
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Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…
Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.
Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.
« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.
Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.
Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».
Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.
Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH
— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022
Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».
L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.
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À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.
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Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.
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« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.
Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.
Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».
Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.
Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH
— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022
Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».
L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.
Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.
À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLes relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…
Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…
Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.
Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.
« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.
Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.
Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».
Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.
Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH
— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022
Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH
pic.twitter.com/cFD9LjTxVH— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022
April 4, 2022
Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».
L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.
Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.
À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.
Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
France24 - World
IS group terrorist found guilty of murdering British MP Sir David Amess
Issued on: 11/04/2022 - 17:26
NEWS WIRES
A London jury on Monday unanimously found Islamic State group follower Ali Harbi Ali guilty of murdering British lawmaker David Amess in a ferocious knife attack in October last year.
Ali told the trial that he had no regrets about killing father-of-five Amess after he voted in parliament for air strikes in Syria in 2014 and 2015.
The court at London's Old Bailey heard that Ali, 26, stabbed Amess more than 20 times with a foot-long carving knife in Leigh-on-Sea, southeast England.
It took the jury just 18 minutes to reach a verdict on charges of murder and preparing acts of terrorism. He is to be sentenced on Wednesday.
Members of Amess's family were in court as the verdict was read out, during which Ali refused to stand on religious grounds.
Ali, from north London, arranged an appointment with Amess, 69, by telling the politician's office that he was a healthcare worker and wished to talk about local issues.
Knife-wielding Ali was apprehended at the scene of the murder in a church by two police officers armed only with batons and spray.
He had sent a manifesto to family and friends to try to justify his actions around the time of the attack.
'Self-satisfied'
The court heard that Ali said "sorry" to Amess before killing him, after which his assistant Julie Cushion said he appeared "self-satisfied".
During police interviews, Ali said that Amess suspected a "sting", having been duped in the 1990s into talking about a made-up drug "cake" during a satirical television series.
"I felt like one minute I was sat down at the table talking to him and the next he was, sort of, dead," Ali told police.
"But, yeah, it's probably one of the strangest days... of my life now, you know?"
Jurors were told Ali had no mental health issues and he accepted much of the evidence against him.
The murder was the second killing of a British MP in five years and prompted calls for better security for elected representatives.
In 2016, a right-wing extremist who shouted "Britain first" shot and stabbed Labour lawmaker Jo Cox to death in the heated run-up to the Brexit referendum.
The court heard how Ali had become self-radicalised in 2014, going on to drop out of university, abandoning ambitions for a career in medicine.
Ali, who came from a Somali family and said he had a childhood "full of love and care", considered travelling to Syria to fight but opted instead for an attack in Britain.
He bought a knife six years ago which he carried in his bag throughout the summer of 2021 as he "scoped out" possible targets, jurors heard.
'Desire for infamy'
He scouted parliament but found police there "armed to the teeth", the court heard.
Ali carried out online research on other MPs, including senior Conservative Michael Gove.
He staked out Gove's London home but rejected plans to murder him after Gove split up with his wife and moved out of the family home.
Amess was a long-serving member of parliament for Prime Minister Boris Johnson's ruling Conservative party.
The widower of murdered MP Cox said after Ali's verdict that all the murder had achieved politically was "to allow millions of people to learn about David's decency and the causes he cared about."
"Terrorists may cite different ideologies. But what unites them is their desire for infamy, their cowardly attacks on the unarmed and the total failure to advance their cause," Brendan Cox tweeted.
A post-mortem examination showed Amess suffered 21 stab wounds to his face, arms, legs and torso, as well as injuries to both hands that were consistent with defending himself, the court heard.
Hundreds of locals turned out in seaside town Southend to pay their respects after his death.
Pope Francis praised the Catholic lawmaker's "devoted public service" in a special message read out at his funeral.
(AFP)
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'Act of terror': UK police charge man with murder of MP Sir David Amess
British lawmakers lead emotional tribute to slain MP David Amess
British lawmaker David Amess dies after church stabbing in eastern England
Opex 360
Selon la Marine nationale, la disponibilité des hélicoptères Panther a atteint un niveau record
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
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Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.
Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.
En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.
Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.
Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.
Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.
« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].
Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.
Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.
Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.
« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.
Photo : Marine nationale
Selon la Marine nationale, la disponibilité des hélicoptères Panther a atteint un niveau record
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…
Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.
Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.
En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.
Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.
Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.
Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.
« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].
Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.
Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.
Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.
« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.
Photo : Marine nationale
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Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.
Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.
En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.
Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.
Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.
Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.
« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].
Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.
Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.
Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.
« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.
Photo : Marine nationale
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDepuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…
Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.
Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.
En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.
Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.
Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.
Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.
« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].
Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.
Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.
Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.
« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.
Photo : Marine nationale
BBC
In pictures: Behind the shop facade
Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.
His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.
And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.
"More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.
"He was still opening his shop, every day, in his 80s."
Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.
In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.
Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.
And the family lived above the business.
Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.
And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.
"This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.
The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.
Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.
And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.
"I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.
"People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.
"I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."
In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.
And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.
"He was so kind," she said, "he included me in everything.
"When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."
One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.
"I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.
"He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."
Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.
"His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.
From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.
The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.
Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.
One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.
Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".
Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.
The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.
It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.
Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.
"It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.
"The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.
"I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."
After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.
"The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.
"And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.
"But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."
Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.
Grover's other work can be seen on his website.
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L’Allemagne va investir 152 millions d’euros pour armer ses drones MALE Heron TP
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerC’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.
Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.
Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…
Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.
Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.
« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.
On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.
Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…
D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.
« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.
L’Allemagne va investir 152 millions d’euros pour armer ses drones MALE Heron TP
par Laurent Lagneau · 6 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerC’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.
Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.
Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…
Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.
Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.
« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.
On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.
Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…
D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.
« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerC’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.
Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.
Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…
Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.
Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.
« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.
On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.
Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…
D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.
« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerC’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.
Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.
Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…
Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.
Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.
« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.
On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.
Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…
D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.
« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.
France24 - World
Pakistani MPs elect Shahbaz Sharif as new prime minister after Khan ouster
Issued on: 11/04/2022 - 14:37
NEWS WIRES
Pakistan lawmakers on Monday elected Shehbaz Sharif as the country's new prime minister following the weekend ouster of Imran Khan, who resigned his national assembly seat – along with most of his party members – ahead of the vote.
Khan was dismissed Sunday after losing a no-confidence vote, paving the way for an unlikely alliance that faces the same issues which bedevilled the cricket star-turned-politician.
Sharif, leader of the centrist Pakistan Muslim League-N (PML-N) was the only candidate after Khan loyalist Shah Mahmood Qureshi, the former foreign minister, withdrew his candidacy and resigned his seat.
"It's a victory of righteousness, and evil has been defeated," Sharif said to cheers from lawmakers.
Khan's Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) party had 155 lawmakers in the 342-seat chamber before the mass resignations, and Sharif was elected with 174 votes.
His first task will be to form a cabinet that will also draw heavily from the centre-left Pakistan Peoples Party (PPP), as well as find space for the smaller conservative Jamiat-ulema-e-Islam-F (JUI-F) group.
Bitter rivals
The PPP and PML-N are dynastic parties that have dominated Pakistani politics for decades -- usually as bitter rivals -- but their relations are sure to fray in the lead-up to the next election, which must be held by October 2023.
They need to tackle soaring inflation, a feeble rupee and crippling debt, while militancy is also on the rise -- with Pakistan's Taliban emboldened by the return to power last year of the hardline Islamist group in neighbouring Afghanistan.
Shehbaz Sharif is the younger brother of disgraced three-time prime minister Nawaz Sharif, and Pakistan media are already speculating the latter may soon return from exile in Britain.
The elder Sharif was dismissed in 2017 and later jailed for 10 years by an accountability court on graft charges after revelations from the Panama Papers, but was released to seek medical treatment abroad.
The younger Sharif is also mired in graft proceedings. In 2019, the National Accountability Bureau seized nearly two dozen properties belonging to him and his son Hamza, accusing them of money laundering.
He was arrested and detained in September 2020, but released six months later on bail for a trial which is still pending.
A seasoned politician in his own right, Sharif, 70, jointly inherited the family's steel business as a young man and was first elected to provincial office in 1988.
He is known as a tough administrator, feared for his frequent "surprise visits" to government institutions as well as a penchant for quoting revolutionary poetry.
Defeat not taken well
No prime minister has ever served a full term in Pakistan, but Khan is the first to lose office via a vote of no-confidence -- a defeat he has not taken well.
He tried everything to stay in power after losing his majority in parliament -- including dissolving the assembly and calling a fresh election.
But the Supreme Court deemed all his actions illegal and ordered them to reconvene and vote.
Khan insists he has been the victim of a "regime change" conspiracy involving Washington and his opponents, and has vowed to take his fight to the streets in the hope of forcing an early election.
Sharif promised an investigation into Khan's allegations.
"If an iota of evidence is provided against us, I will immediately resign," he told parliament in his maiden speech as premier.
(AFP)
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Pakistan top court rules against Khan over dissolving parliament
AF-PAK SECURITYPakistan’s ‘good Taliban-bad Taliban’ strategy backfires, posing regional risks
Pakistan PM Imran Khan ousted after losing no-confidence vote in parliament
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Cómo elegir las mejores botas para hacer senderismo
SENDERISMOUn calzado adecuado es fundamental para que cualquier caminata sea un éxito. Con estas claves para elegirlo, y ocho ejemplos, acertará seguro
Practicar senderismo aporta una gran cantidad de beneficios psíquicos, físicos e inmunológicos. Los japoneses lo conocen como shinrinyoku (literalmente, “baño en la naturaleza”), y es la medicina preventiva que prescriben los facultativos nipones: un paseo por la naturaleza. La idea surgió cuando los investigadores japoneses observaron que en extensas zonas boscosas del país las tasas de mortalidad por cáncer eran significativamente menores con respecto a las de las zonas urbanas.
Pero para acceder a esos beneficios uno debe prepararse y equiparse adecuadamente. De todo el material que requiere una jornada de caminata, el más importante sin duda es el calzado, dado que será la equipación que mantenga al senderista en contacto con el terreno. Las botas para el senderismo deben cumplir varias funciones: proporcionar un buen agarre, dar estabilidad y amortiguar la pisada, funcionar como escudo a golpes fortuitos contra rocas o raíces, proteger de los elementos climatológicos, deben ser confortables, transpirable y, en la medida de lo posible, ligeras.
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Consejos para escoger un buen calzado
Si va a hacerse con su primer par de botas senderistas es mejor que se dirija a una tienda especializada, donde se las podrá probar, andar con ellas por superficies especiales y además recibirá el consejo de profesionales. Si compra su calzado online, procure que sea de la misma marca y el mismo modelo, o la nueva versión, del último modelo que le ha dado buen resultado.
Es importante tener en cuenta por dónde planea realizar sus rutas. Si es por senderos bien cuidados y limpios, una zapatilla ligera de caña baja será suficiente, sobre todo si además las jornadas son breves. Pero si planifica rutas por montañas con maleza y terrenos rotos, con rocas, piedras y raíces, necesitará una bota de caña alta que estabilice la pisada en un firme irregular y proteja el pie de posibles golpes hasta por encima del tobillo.
Cómprese el calzado al final del día, cuando el pie esté más hinchado. La talla ideal debe sujetar el talón, sin que este se mueva en cada pisada, y los dedos deben tener espacio suficiente para cuando el pie se hinche y en los descensos no choquen con la puntera.
Para climas fríos y húmedos necesitará una membrana impermeable y un forro térmico que mantenga el pie seco, mientras que para climas más cálidos lo importante es que el tejido sea transpirable para que el pie se mantenga fresco.
Si va a realizar un viaje de senderismo por la montaña de varios días, cargado con una mochila de varios kilos, quizá le convenga una bota más rígida, con mediasuela de poliuretano que protegerá más al pie en las largas jornadas
La suela es muy importante para la seguridad. Debe estar construida en caucho, no excesivamente rígida para evitar resbalones, con tacos que se agarren al terreno pero lo suficientemente separados como para que evacuen el barro pegado. Y el talón debe incorporar un diseño de freno para que el calzado no resbale en descensos pronunciados.
Los cordones tienen la función de ajustar el pie a la bota correctamente y que no exista un espacio entre el empeine y el upper. Dominar las distintas formas de atarlos permite liberar de prensión en el empeine o proporcionar más espacio a los dedos. Y una pista más: utilizar unos buenos calcetines especiales para senderismo (sintéticos, no de algodón) mejorará el funcionamiento del calzado.
Ocho ejemplos que garantizan el éxito
Las Escape Thrive Endure de Columbia (160 euros) incorporan una mediasuela Techlite Plus Sole y una estructura de zapatilla Trailrunning que las convierten en la opción ideal para los que van a practicar un hike rápido con el máximo confort y amortiguación.
Chiruca se ha especializado en largos recorridos. Las Mulhacén 19 Gore-Tex (122,99 euros) están armadas con suela muy ligera y flexible que amortigua la pisada, evitando lesiones en tobillos, rodillas y cadera.
Las zapatillas Predict Hike Mid GTX de Salomon (180 euros) están diseñadas con tecnología running pero dotadas de la suela Anatomic Decoupling, lo que permite que la zapatilla sea muy flexible para adaptarse y agarrarse al terreno más complicado.
Decathlon dispone de las botas de caña media MH500 (69,99 euros) para rutas de 10 a 20 kilómetros y hasta unos 1.200 metros de desnivel. Perfectamente impermeabilizadas, son la opción perfecta para los senderistas que salen a la montaña un par de veces al mes.
Las botas Vectiv Exploris Futurelight the The North Face (170 euros) están diseñadas para largas rutas por la montaña con una media suela rocker y agarre SurfaceCTRL que proporciona ultraligereza, comodidad y retorno de energía en cada pisada.
Si busca un calzado muy versátil en la montaña para climas fríos, la bota Monashee ULLR de la marca noruega Helly Hansen (150 euros) proporciona impermeabilidad y cortavientos al 100 %, además de un diseño, comodidad y agarre fantásticos.
La tercera generación de botas MQM de Merrell presenta las ligeras botas Moab 3 GTX Mid (165 euros), concebidas para ir veloz por la montaña. Su suela Vibram hace que la agilidad y el agarre sea perfecto.
Cada vez más senderistas utilizan zapatillas trailrunning para sus rutas por pistas de montaña. Las Trabuco Max de Asics (160euros) proporcionan un agarre perfecto en todos los terrenos, desde suelos sueltos a piedras mojadas o incluso nieve.
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France24 - Monde
Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine
Publié le : 01/04/2022 - 16:31
Guillaume GRALLET
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En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.
A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.
Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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24 horas en la preciosa Ribadavia, la capital del Ribeiro
24 HORASEl río Avia, a punto de unirse con el Miño, baña la villa orensana. Famosa por su vino y su judería, aquí esperan bodegas centenarias, iglesias románicas, dulces hebreos y unas termas de aire japonés
Dos ríos poderosos: el Avia, que refleja como un espejo la villa medieval de Ribadavia, y el Miño, que se lo bebe poco después. Bajo tierra, un mar de aguas termales. Sobre ella, otro de vino: esta es la capital de la comarca de O Ribeiro. Y bajando por las rúas cuestudas, entre casas blasonadas e iglesias románicas, un Amazonas de historia: esta ciudad de la provincia de Ourense fue una boyante judería y la capital del reino de Galicia. Mucha agua, mucho vino, muchos siglos…
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09.00 Un paseo fluvial
Una buena manera de empezar el día, con energía, es acercarse al puente medieval de San Francisco (1) y echarse a caminar, trotar o pedalear por el paseo fluvial que baja por la margen derecha del Avia y luego del Miño. Interesa llegar al pequeño pueblo de Francelos (2), que está a unos dos kilómetros y medio (media hora andando a buen paso), para admirar la iglesia de San Xés, obra encantadora de estilo prerrománico del siglo IX, con una ventana calada de granito que más que de picapedreros parece labor de palilleiras o encajeras. Al volver, se puede desayunar en The Boot Coffee (3), junto al convento de Santo Domingo, o en la terraza del Café Calvo (4) (Rúa VIrxe O Porta, 5), contemplando el castillo de los Condes de Ribadavia.
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11.00 El castillo, por dentro
Para ver el interior del castillo, que se alza sobre una peña llena de tumbas antropomorfas, hay que acercarse a la Praza Maior y atravesar la oficina de turismo, que ocupa parte del pazo de los Condes (5), del siglo XVII. Aquí y en el vecino castillo vivieron los señores de Ribadavia, los Sarmiento, un apellido muy apropiado para una villa vinatera. El pazo alberga también el Centro de Información Judía, donde se cuenta la historia de la comunidad hebrea local, que fue una de las más florecientes de Galicia, enriquecida con el comercio del vino. También fue de las más envidiadas y perseguidas. En 1606, un malsín (del hebreo malšīn: soplón) denunció por prácticas judaizantes a 200 vecinos, incluidos sus cuñados, hermanos y su difunta madre. Dos de ellos fueron condenados a la hoguera y 40 a penas de entre seis meses y cuatro años de cárcel.
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12.30 Un recorrido por la judería
Una vez vista la plaza Mayor y todo lo que hay en ella se ha de bajar por la rúa Merelles Caula 6), que fue la principal de la judería, donde estuvo la sinagoga. En la calle de San Martiño los ojos se van para la Casa de la Inquisición (7), un edificio del siglo XVI con cinco escudos de familias ligadas al Santo Oficio. Y en la paralela de Santiago, se van para la iglesia del mismo nombre, románica, del siglo XII, la primera que hubo en la villa. Al lado está el Museo Etnolóxico (8), con una atractiva sección dedicada a la pesca fluvial, la mayor riqueza que tuvo antiguamente Ribadavia, después del vino. Calle arriba, en el número 11, se encuentra la pastelería de As Nisas (9), donde tres hermanas elaboran y venden dulces hebreos. Sus cañitas de crema son famosas.
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14.30 Pulpo con queso de tetilla o a la brasa
Conviene no abusar de los dulces, porque ya es hora de comer y, a dos pasos de la pastelería, en la Praza da Madalena, aguarda uno de los mejores restaurantes de Ribadavia: O Birrán (10) (988 47 23 17). Quien pide el confit de pato, el pulpo con queso de tetilla o la carrillada de ternera, acierta. Otro restaurante óptimo es A Comanda (11) (988 54 52 52) y otros aciertos, su pulpo a la brasa, sus navajas y sus carnes asadas. Para una ocasión especial, porque no es barato, a las afueras de Ribadavia está Sábrego (12) (988 49 18 09). Lo que cocina Marco Varela es digno de estrella Michelin.
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16.00 Santo André, paraíso del vino
Si comemos en Sábrego no tendremos que andar ni cien metros para visitar después el Museo del Vino de Galicia (13), porque está al lado mismo, en el lugar de Santo André de Campo Redondo. Ocupa una monumental bodega del siglo XVIII, donde en su día se hacía vino para el monasterio de San Martín Pinario de Santiago de Compostela. Cien mil litros salían de aquí todos los años. Lógicamente, una de sus salas está dedicada a la comarca vinícola circundante, la de O Ribeiro, una de las de mayor personalidad y más antiguas de Galicia. Redondearemos la escapada enológica en Santo André de Campo Redondo visitando Adega Doña Elisa (14), una bodega de colleiteiro (de cosechero) familiar, minúscula, con menos de una hectárea de viñedo, que elabora un vino delicioso: Canción de Elisa. Lo producen con cuentagotas: 5.000 botellas al año. Nada que ver con el gigante Viña Costeira, la bodega más grande de Ribadavia y de toda la comunidad, que vende cinco millones de botellas. También se puede visitar.
20.00 Baño termal al anochecer
Después, no es mala idea dejarse caer por las Termas Prexigueiro (15), a unos cinco kilómetros al sur de Ribadavia. Son unos baños al aire libre de inspiración japonesa en un pinar, con pozas donde el agua mana a unos 40 grados, tanto en invierno como en verano. Dependiendo de la temperatura ambiente y de la presión atmosférica, el agua es transparente, blanca o turquesa. La visitan 60.000 personas cada año. Es muy popular, como los precios: 5,70 euros por hacer un circuito termal de 90 minutos. Los sábados y domingos hay cola, así que mejor ir un día entre semana. Al anochecer, cuando se iluminan las pozas, es cuando más apetecibles están.
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21.30 Cena y al alojamiento rural
De vuelta en Ribadavia, entrar en la Taberna Papuxa (16) (609 96 09 61) es como colarse de golpe en la Edad Media: suelos de tierra elemental, grandes cubas de madera, parroquianos sirviéndose el vino a sí mismos en cuncas de loza… Aquí se puede beber y picar algo. Para cenar-cenar, iremos a O Pucheiro (17) (988 47 09 06), donde probar las anguilas del Miño, célebres por su finura y su exquisito sabor. También están ricos el pulpo, el bacalao y los chipirones.
Aquí, dos alojamientos rurales excelentes, donde se duerme a pierna suelta con un silencio de cámara acorazada, son el Pazo dos Ulloa (18), una casa del siglo XV de la parroquia de Esposende, y el hotel-bodega Casal de Armán (19), que ocupa un edificio del XVIII en lo alto de Santo André de Campo Redondo, rodeado de los socalcos milenarios donde arraigan las vides del Ribeiro. Buen lugar también para ver amanecer.
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France24 - Monde
Foot européen : Liverpool et City se neutralisent, Rennes et l'OM tiennent leur rythme
Publié le : 11/04/2022 - 12:27
Romain HOUEIX
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Le choc de la Premiere League entre Liverpool et Manchester City, dimanche, n'a pas livré de vainqueur. En Ligue 1, Rennes et l'OM se livrent un mano à mano à distance pour la place de dauphin du PSG. En Espagne, le Real Madrid et le FC Barcelone restent accrochés aux deux premières places.
Ligue 1 : l'OM et Rennes luttent pour la deuxième place, Mbappé et Neymar voient triple
Marseille a repris à Rennes la deuxième place de la Ligue 1 grâce à sa victoire contre Montpellier (2-0), dimanche 10 avril. Cette 31e journée a cependant été défavorable à Lyon et Nice, qui se sont éloignés du podium.
L'OM a marqué sur ses deux premières occasions, grâce à Bamba Dieng (9e) et Cengiz Under (19e s.p.). Les coéquipiers du gardien Steve Mandanda, titulaire surprise, entretiennent ainsi leur bonne dynamique avant une nouvelle semaine décisive, avec la Ligue Europa Conférence jeudi et surtout, le "Clasico" du foot français dimanche prochain au Parc des Princes.
Samedi, Rennes est allé engranger un précieux succès à Reims (3-2) qui les a fait douter en fin de match. Les Bretons pensaient s'être mis à l'abri après un doublé de Benjamin Bourigeaud (39e, 43e) et une nouvelle réalisation de Martin Terrier (60e), mais ils ont tremblé après les buts de Maxime Busi (60e) et Jens Cajuste (80e s.p.). Le Stade rennais, qui réalise une impressionnante série de six victoires et un nul avec 24 buts marqués lors de ses sept derniers matches, a ainsi consolidé sa place sur le podium et s'affirme de plus en plus comme l'équipe en forme de cette fin de saison.
Rennais et Marseillais font d'ailleurs la bonne opération de la journée car Strasbourg, tenu en échec par Lyon, et Nice, battu à Lens, sont désormais décrochés au classement, repoussés à quatre et cinq points du podium. La deuxième place, directement qualificative pour la Ligue des champions, se jouera vraisemblablement entre les deux équipes en forme du moment.
Du côté du PSG, l'élimination de la Ligue des champions est digérée. Deux triplés de Kylian Mbappé et Neymar ont permis au Paris Saint-Germain de s'imposer facilement à Clermont (6-1) et de faire un pas de plus vers une dixième Ligue 1.
Premier League : un choc au sommet et un match spectaculaire mais sans vainqueur
Comme au match aller, Manchester City et Liverpool se sont neutralisés (2-2) au terme d'un choc palpitant, dimanche, pour la 32e journée de Premier League. Les deux équipes restent séparées d'un point, en faveur de City, en tête du classement.
Moins agressifs qu'à leur habitude, surtout en première période, les Reds ont tout de même réussi à revenir deux fois au score, Diogo Jota (1-1, 13e) répondant à Kevin de Bruyne (1-0, 5e), alors que Sadio Mané, bien servi par Mohamed Salah (2-2, 46e), a effacé l'avantage qu'avait redonné aux siens Gabriel Jesus (2-1, 36e).
All the action from today's thrilling @PremierLeague meeting at the Etihad 🎥 pic.twitter.com/nQelKmj6w2
April 10, 2022Le troisième pensionnaire du podium, Chelsea, s’est vengé sur Southampton après leur cinglante défaite face au Real Madrid mercredi en Ligue des Champions avec une large victoire sur le score de 0-6. Un succès où Werner et Mount auront notamment inscrit un doublé chacun qui leur permet de garder 8 points d’avance sur Tottenham.
Le club nord-londonien a cependant fait une bonne opération : les joueurs d'Antonio Conte ont profité de leur victoire à Aston Villa (4-0), conjuguées aux défaites de leurs principaux rivaux (Arsenal, Manchester United, West Ham) dans la course à la Ligue des champions, pour s'installer seuls à la quatrième place avec trois points d'avance sur les Gunners qui comptent toutefois un match à disputer, mais handicapés par une différence de buts défavorable.
Bundesliga : le Bayern au ralenti, Leipzig en pleine remontée
Le Bayern a arraché samedi une laborieuse victoire 1-0 samedi contre Augsbourg en Bundesliga, et ne s'est guère rassuré avant son match retour de quart de finale de Ligue des champions mardi contre Villarreal (défaite 1-0 à l'aller).
Trois jours après sa superbe prestation contre Barcelone en Ligue Europa (1-1), l'Eintracht a cédé à domicile 2-1 face à Fribourg. Francfort est désormais à cinq points des places européennes, à cinq journées de la fin du championnat, tandis que la victoire de Fribourg lui permet de conforter sa cinquième place, directement qualificative pour la phase de groupes de Ligue Europa, à trois points du RB Leipzig.
Le match a été interrompu quatre minutes juste après le coup d'envoi, lorsque deux militants pour le climat se sont amarrés aux poteaux de but avec des attaches de câbles. Ils portaient des T-shirts où l'on pouvait lire, en allemand : "Dernière génération - Stoppez la folie des énergies fossiles". Les stadiers les ont détachés et escortés hors du stade.
Hier, lors de la victoire de Fribourg sur le terrain de l'Eintracht Francfort (1-2), la rencontre a éte interrompue durant quelques minutes après que deux activistes écologiques ne se soient attachés aux poteaux des buts défendus par Kevin Trapp.@LakdarLaverte @astu93200 pic.twitter.com/aseJySTfFY
April 11, 2022Intenables depuis le mois de janvier, Leipzig et son buteur/passeur Nkunku ont balayé Hoffenheim 3-0 dimanche, score acquis à la pause, pour revenir à un point du podium à cinq journées de la fin de la Bundesliga. Après 29 journées, le RB compte 51 points, toujours loin du duo de tête Bayern (69 pts) et Dortmund (60 pts), mais désormais sur les talons du troisième Leverkusen (52 pts), tenu en échec 0-0 à Bochum.
Serie A : l'AC Milan s'inquiète, la Fiorentina confirme sa forme
L'AC Milan leader accroché chez le Torino (0-0) et Naples battu à domicile par la Fiorentina (2-3) : l'Inter Milan (2e), leader potentiel, a fait la bonne affaire en voyant trébucher ses rivaux dimanche au lendemain de sa victoire sur l'Hellas Vérone (2-0). Deuxième à deux points des Rossoneri, les Nerazzurri sont virtuellement en tête, s'ils gagnent leur match en retard, à jouer fin avril à Bologne.
Aucun but marqué et deux petits points pris en deux matches : l'AC Milan, leader en sursis, a encore étalé son impuissance offensive, après avoir buté à domicile contre Bologne (0-0) lundi. Olivier Giroud a de nouveau mené l'attaque mais sans trouver la faille dans la physique défense turinoise, pas aidé par les nombreuses erreurs techniques de ses partenaires.
Le rêve de Naples d'un premier titre de champion depuis l'ère Maradona a lui aussi été plombé par une nouvelle défaite à domicile, dans le stade dédié à l'idole argentine, contre la Fiorentina. Déjà victorieuse à Naples en janvier en Coupe d'Italie (5-2 a.p.), la "Fio'" s'est imposée grâce à l'attaquant argentin Nicolas Gonzalez (29e), au premier but en Serie A du Français Jonathan Ikoné (66e) et à l'avant-centre brésilien Arthur Cabral (72e).
CHE VITTORIA!!!!🔵⚪ 2 - 3 ⚪🟣 | 90' + 5'#ForzaViola 💜 #NapoliFiorentina pic.twitter.com/xBBVOCyTWe
April 10, 2022La Fiorentina (7e) reste plus que jamais en course pour les places européennes, dépassant même l'Atalanta Bergame (8e), qui confirme sa mauvaise passe, avec un nouveau revers à Sassuolo (2-1).
La cinquième place, qualificative pour la Ligue Europa, reste pour le moment entre les mains de la Roma, qui a souffert pour mater dans les dix dernières minutes à l'Olimpico la Salernitana (2-1), lanterne rouge de Serie A.
Liga : le Barça et le Real gagnent, l'Atlético de Madrid cale
Frayeur pour le FC Barcelone : les Catalans ont bataillé pour venir à bout de la lanterne rouge Levante 3-2 au terme d'un scénario épique dimanche pour la 31e journée de Liga, mais repassent deuxièmes au classement, à 12 points du leader, le Real Madrid, vainqueur de Getafe 2-0 samedi.
Les Catalans, endormis durant toute la première période, ont été surpris au retour des vestiaires par un pénalty transformé par le capitaine José Luis Morales (52e) après une faute de Dani Alvés sur Son dans la surface, et ont frôlé le pire avec un autre pénalty de Roger Marti stoppé par Marc-André ter Stegen (56e) après une main d'Eric Garcia sur un corner. Les Blaugranas ont réussi à renverser la situation dans la foulée grâce à un super ballon servi pied gauche par Ousmane Dembélé sur la tête de Pierre-Emerick Aubameyang pour l'égalisation (59e), et grâce à l'inévitable Pedri, entré en jeu sept minutes plus tôt à la place de Nico, qui a repris un ballon donné en retrait de Gavi (63e).
Mais à la 83e, Gonzalo Melero redonné espoir aux siens, en transformant un nouveau pénalty, le troisième du match pour Levante, après que Clément Lenglet a maladroitement écrasé le pied de Dani Gomez dans la surface quelques secondes après son entrée en jeu à la place de Dani Alvés. Et le dénouement est arrivé dans le temps additionnel, à la 90e+2 : Luuk de Jong, entré en jeu à la 84e à la place de Pierre-Emerick Aubameyang, a converti de la tête un ballon centré par Jordi Alba pour délivrer le Barça, et enterrer les espoirs de Levante.
Pour Levante, la désillusion est terrible : la lanterne rouge du classement à égalité de points (22) avec Alavés, a entrevu la possibilité d'une victoire de prestige face à l'illustre Barça de Xavi après avoir battu le Villarreal d'Unai Emery le week-end dernier... mais a fini par s'incliner, et devra encore batailler pour le maintien lors des sept journées restantes. Les "Granotas" restent à sept longueurs du premier non-relégable, Majorque, vainqueur surprise de l'Atlético Madrid samedi (1-0).
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COMPTE-RENDULigue des champions : avec un Benzema de gala, le Real Madrid assomme Chelsea
Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4
Ligue des champions : Villarreal surprend l'ogre Bayern Munich, en sursis
France24 - Monde
MMA : Khamzat Chimaev, la superstar montante de l’UFC
Publié le : 09/04/2022 - 11:39
Nicolas BAMBA
En quatre combats à l’UFC, Khamzat Chimaev est devenu l’attraction de la plus importante ligue d’arts martiaux mixtes. L’invaincu suédois a écrasé tous ses adversaires avec une facilité déconcertante. Le prodige défie samedi le redoutable Gilbert Burns et lorgne déjà le trône des poids mi-moyens, occupé par Kamaru Usman.
La dernière apparition de Khamzat Chimaev dans l’octogone fut un bijou de perfection. C’était le 30 octobre 2021, à Abu Dhabi, face à Li Jingliang, 11e au classement des mi-moyens. Il n’a eu besoin que de dix secondes pour saisir son adversaire à bras le corps et le secouer comme un prunier, puis de s’adresser à Dana White, le patron de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), assis au bord de la cage.
Tout en martyrisant Jingliang au sol, Chimaev a lancé à White : "Dana ! Dana ! Dana ! Je prendrai n’importe qui ! C’est moi le roi !"
"Il a joué avec lui comme avec un enfant", commente Alexandre Herbinet, journaliste et présentateur du podcast RMC Fighter Club. Quelques instants plus tard, Khamzat Chimaev mettait fin au calvaire du Chinois en le battant par soumission, avec un étranglement parfait. Une quatrième démonstration consécutive à l’UFC pour le phénomène.
"Je fracasse tout le monde"
Samedi 9 avril, le combat principal de la réunion UFC 273 à Jacksonville (Floride) va opposer Alexander Volkanovski, champion poids plumes, au "Korean Zombie" Jung Chan-Sung. Une affiche alléchante mais pourtant éclipsée par celle entre Gilbert Burns et Khamzat Chimaev.
Le retour du Suédois au bec-de-lièvre – stigmate d’une chute lorsqu’il était petit – est très attendu après ses précédentes prestations spectaculaires. Khamzat Chimaev, né en Tchétchénie en 1994 et immigré en Suède en 2013 où il a été naturalisé, est une fusion de ce qui marche le mieux en MMA : un talent hors du commun et une grande gueule pour ajouter du piquant.
Illustration le 16 juillet 2020 lors de son premier combat à l’UFC. Khamzat Chimaev, pur produit de l’école de la lutte tchétchène, balaye John Phillips en deux rounds. "Je veux me battre la semaine prochaine, peu importe quand. J’ai trop faim. Donnez-moi n’importe qui et je le détruis comme aujourd’hui", clame le vainqueur dans la foulée, sans se défaire de son sourire.
Dix jours plus tard, celui que l’on surnomme "Borz" ("Loup" en russe) impose une pression dantesque à Rhys McKee et l’emporte par KO technique en seulement trois minutes. "Je fracasse tout le monde. Donnez-moi les champions des moins de 84 kilos et des moins de 77 kilos, je les bats le même jour", lance-t-il encore dans son interview post-combat.
Le spécialiste de la lutte démontre ensuite toute la puissance de son punch à son troisième combat à l’UFC, le 19 septembre 2020 : son adversaire, Gerald Meerschaert, est mis KO en 17 secondes, d’un seul coup de poing. Treize mois plus tard, Chimaev ridiculisera Jingliang.
Les chiffres sont à peine croyables : 10 victoires et aucune défaite en carrière, moins de 13 minutes de combat en quatre confrontations à l’UFC, et 254 coups portés pour seulement 2 encaissés sur ces quatre sorties. Un vrai rouleau compresseur qui "marche sur tout le monde", résume Alexandre Herbinet.
Khamzat casually talking to Dana mid-fight 🗣[ @KChimaev | #UFC273 | Saturday | Live on ESPN+ PPV: https://t.co/KOluT7qhYi ] pic.twitter.com/49yCt2mAdU
April 7, 2022Un stakhanoviste rescapé du Covid-19
Avec ses origines et sa lutte exemplaire, Khamzat Chimaev est souvent comparé à Khabib Nurmagomedov, l’invincible Russe aujourd’hui retraité (29 victoires, aucune défaite). Le parallèle est tentant, mais il a pourtant ce petit truc que n’avait pas son aîné : ce goût pour la provocation, pour la petite phrase qui va faire monter la pression et attirer les spectateurs. Le MMA est aussi une discipline où le show a son importance.
"Tu ne deviens pas une star à l'UFC si tu n'es pas ultradominant dans la cage et/ou si tu n'es pas une grande gueule. Mais pour être une vraie superstar, il faut les deux. C'était le cas de tous les gros comme Brock Lesnar, Ronda Rousey à sa grande époque, Conor McGregor... Ils avaient le charisme qui allait avec les performances", explique Alexandre Herbinet. "Borz" suit le même chemin, d’où son énorme popularité.
Khamzat Chimaev ne vit que pour le combat. Au Allstar Training Center de Stockholm, où il s’entraîne, "tous les mecs qui le côtoient le décrivent comme un stakhanoviste fou : il ne fait pas de pause, il n’a pas de jour off, il est tout le temps là et il s’entraîne toujours à haute intensité", développe le journaliste de RMC. Un dévouement proche de l’obsession qui s’est retourné contre lui.
Fin 2020, l’ascension de Borz s’est interrompue quand il a contracté le Covid-19. Durement atteint, Chimaev a quand même continué à s’entraîner, aggravant son état. Très diminué, démoralisé, il a annoncé sa retraite en mars 2021 avant de changer d’avis. Le soutien de son grand ami, le dirigeant tchétchène controversé Ramzan Kadyrov, y fut pour beaucoup. Son combat de retour contre Li Jingliang a prouvé qu’il n’avait pas changé.
Kamaru Usman, le boss final
Onzième au classement des mi-moyens de l’UFC, Chimaev tient une occasion en or avec ce combat contre Gilbert Burns, n°2 de la catégorie derrière le champion Kamaru Usman et le n°1 Colby Covington. Le Brésilien est un sacré client. Il représente le premier vrai test du Suédois. Une défaite briserait toute la passion soulevée ces deux dernières années.
Dana White, lui, a un plan : si Gilbert Burns est croqué à son tour par Chimaev, plus rien ne s’opposera à un combat de ce dernier pour la ceinture. C’est, en creux, ce que tout le monde du MMA attend : un combat entre Khamzat Chimaev, le jeune loup à l’appétit féroce, et le prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, Kamaru Usman.
Ça fait maintenant plus de trois ans que le Nigérian écrase la catégorie des mi-moyens. Le champion a défendu son titre cinq fois. Colby Covington, le prétendant le plus sérieux ? Battu deux fois. Jorge Masvidal ? Même tarif, avec en prime le plus beau KO de l’année 2021. Gilbert Burns ? Emporté par "The Nigerian nightmare" ("Le Cauchemar nigérian") malgré une belle résistance. Kamaru Usman domine sans partage et occupe la place de n°1 toutes catégories confondues.
A finish for the history books 📖@Usman84kg takes home the #UFCHonors Fan Choice 'KO of the Year'[ 🏆 Presented by @ToyoTires ] pic.twitter.com/w4vwcNHCkE
January 4, 2022Le combat de samedi va donc servir, pour "Borz", d’examen et d’antichambre vers une chance pour le titre. Alexandre Herbinet voit un "côté inéluctable" dans ce duel en filigrane : "Si Chimaev domine Burns, deux mecs ultradominants se retrouveraient pour la ceinture. S'il bat Burns samedi, Usman-Chimaev serait de loin le plus gros combat de l'année. Et sans doute le plus gros combat depuis très longtemps. Le pay-per-view vendrait vraiment bien. Bien plus que Ngnannou-Gane, qui était pourtant un combat attendu."
Khamzat Chimaev n’a jamais caché qu’il vise Kamaru Usman, et même Israel Adesanya, l’autre Nigérian qui règne chez les poids moyens. Avant cela, il doit franchir l’obstacle Gilbert Burns. Ce qui, à l’écouter, ne sera qu’une formalité. "Je vais l’écraser et le mettre KO en une minute, les gars, je vous le promets", a-t-il dit, sous les yeux de l’intéressé, à deux jours du combat.
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France24 - Monde
Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4
Publié le : 08/04/2022 - 00:10
FRANCE 24
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Lyon a fait match nul contre West Ham, tout comme le Barça contre Francfort, jeudi en quart de finale de la Ligue Europa. Du côté de la Ligue Europa Conférence, Marseille a vaincu PAOK Salonique.
Lyon a été mené par West Ham, jeudi 7 avril à Londres, en quart de finale aller de la Ligue Europa, et le FC Barcelone mené à Francfort, mais les deux équipes ont égalisé à 1-1 et maintenu intactes leurs chances de qualification pour les demi-finales.
En Ligue Europa Conférence, l'OM a mené 2-0 à la pause grâce à des buts de Gerson (13e) et Payet (45e), mais n'a battu le PAOK Salonique que 2-1 car le club grec a réduit l'écart dès le retour des vestiaires, par El Kaddouri (48e).
L'OL aux deux visages, en Ligue 1 et en Ligue Europa, était venu à Londres pour gagner, avait annoncé son entraîneur Peter Bosz, mais tout ne s'est pas passé comme prévu car Bowen a ouvert le score (52e).
Heureusement pour l'équipe de Jean-Michel Aulas, Tanguy Ndombélé a égalisé un quart d'heure plus tard (66e) suite à un raid du Brésilien Tetê, fraîchement arrivé d'Ukraine où il portait, jusqu'à l'invasion russe, les couleurs du Shakhtar Donetsk.
Scénario similaire pour le Barça à Francfort, puisque l'Eintracht a mené 1-0, comme West Ham contre Lyon, grâce à un but de Knauff (48e). Les hommes de Xavi, qui restaient sur six victoires consécutives en Liga, ont bien réagi et Ferran Torres, à la suite d'un joli travail de Dembélé et d'une passe parfaite de De Jong, a égalisé (66e).
Globalement trop passifs face à des Allemands survoltés, les hommes de Xavi ont encore leur destin en main, mais ils n'ont pas été à la hauteur de leur rôle de grand favoris de la compétition.
En début de soirée, le RB Leipzig, à domicile, n'avait pu faire que match nul avec l'Atalanta Bergame (1-1), ce qui ménage le suspense pour le match retour, alors que le Sporting Braga, en battant 1-0 les Glasgow Rangers, ne s'est pas assuré un match retour tranquille en Écosse.
Ambiance tendue au Vélodrome
À l'étage en dessous, en C4, l'OM était bien parti pour prendre une option sur les demi-finales, Gerson et Payet ayant concrétisé avant la pause la domination marseillaise, dans une ambiance tendue par des incidents avant le match.
Mais comme souvent cette saison en Europe, l'équipe de Jorge Sampaoli n'a pas su conserver l'avantage de ce break et devra donc se méfier à Salonique dans une semaine, dans un contexte probablement bouillant.
Le seul festival de buts de cette soirée européenne de Série B a eu lieu dans le cadre de cette même C4, aux Pays-Bas, entre le Feyenoord Rotterdam et le Slavia Prague (3-3).
Là encore, le suspense est intact pour le retour, comme pour Leicester, qui avait éliminé Rennes au tour précédent et a fait match nul (0-0) contre le PSV Eindhoven.
L'exploit de la soirée est venu des Norvégiens de Bodo Glimt : ils ont réussi à battre 2-1 l'AS Rome de José Mourinho, bien plus cotée qu'eux sur l'échiquier européen, grâce à un but de Vetlesen à la 89e minute.
Avec AFP
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France24 - Monde
L'actu en dessin : le Giec alerte sur le climat ? Il faut donc "supprimer le Giec"
Publié le : 08/04/2022 - 14:55
FRANCE 24
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Les promesses "creuses" entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3 °C, mais le monde a encore une chance d'éviter le pire, a averti le Giec dans un rapport publié lundi. Pour inverser la tendance, les experts scientifiques recommandent de transformer radicalement l'économie et faire plafonner les émissions d'ici moins de trois ans, en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles. Le dessinateur de presse Rodho réagit à cette actualité.
"C'est maintenant ou jamais" : tels sont les mots employés par Jim Skea coprésident du groupe du Giec ayant produit un rapport de près de 3 000 pages sur le climat, publié lundi 4 avril.
Sans une réduction "rapide, radicale et le plus souvent immédiate" des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs d'ici moins de trois ans, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ni même à +2 °C, avertissent les experts scientifiques.
"Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent", a d'ailleurs dénoncé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en qualifiant "d'accablant" ce nouveau rapport du Giec.
Le dessinateur de presse Rodho a décidé d'illustrer cette actualité en mettant en scène trois personnes en costume noir censées représenter des dirigeants mondiaux. "Plus que trois ans pour garder un monde vivable ! C'est le Giec qui le dit !", s'exclame le premier. "Qu'est-ce qu'on doit faire !?", interroge le deuxième. Le troisième, cigare à la bouche, répond : "Supprimer le Giec !", comme pour symboliser la réaction aux experts scientifiques qui dénoncent l'inaction face au réchauffement climatique.
Avec AFP
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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Réchauffement climatique
Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2
RECORDS DE TEMPÉRATURESComment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?
DEMAIN A LA UNE
Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - World
Mexican President Lopez Obrador wins low-turnout recall vote, early count shows
Issued on: 11/04/2022 - 08:16
NEWS WIRES
Mexican President Andres Manuel Lopez Obrador on Sunday easily won a divisive referendum he promoted on whether he should step down or complete his term – a vote marked by low turnout.
With an approval rating of nearly 60 percent, Lopez Obrador's presidency had never appeared seriously at risk, and the left-wing populist was himself one of the vote's biggest cheerleaders.
The 68-year-old president, elected in 2018 for a six-year term, won slightly more than 90 percent of votes in favor of his staying in office until 2024, according to an official initial count.
But the turnout rate was estimated to be no more than around 18 percent, well below the 40-percent level needed for the poll to be legally binding.
That means that even if Lopez Obrador had lost, he would not have been obliged to step down.
Lopez Obrador ruled out using the result to pursue a constitutional reform allowing him to seek another term, as some critics have accused him of planning to do.
"I'm going to continue serving until the last day of my term. I'm not going to go past that because I'm a democrat and I'm not in favor of re-election," he said in a video message.
Supporters of the referendum – the first of its kind in Mexico – said it was a way of increasing democratic accountability, giving voters the opportunity to remove the president due to loss of confidence.
"Now we have the chance to change what's not right. There have been presidents who, after being elected by the people, ended up serving other interests," Benigno Gasca, a 57-year-old mathematician and musician, told AFP.
'Useless exercise'
But critics saw the referendum as expensive propaganda and an unnecessary distraction from the many challenges facing the country, including drug-related violence, poverty and the rising cost of living.
"It's a useless exercise – money thrown away," said Laura Gonzalez, a 62-year-old retired teacher.
Mario Delgado, leader of the ruling party Morena, said voters had recognized Lopez Obrador's "dedication to the most needy and the enormous moral authority with which he governs.
"Only an indomitable, unwavering democrat like him can subject himself to a recall process," he added.
But Marko Cortes, of the conservative opposition party PAN, said the vote was marked "by illegality, lies, manipulation and the diversion of public resources."
Alejandro Moreno of the PRI, which ruled Mexico for seven decades until 2000, tweeted that Morena had turned the referendum into a "mockery" to "satisfy its own ego and continue deceiving Mexicans."
'Political muscle'
Some 93 million voters were eligible to participate in the midterm referendum, which was incorporated into Mexico's constitution in 2019 at Lopez Obrador's initiative.
Most of the signatures that were collected in order for the vote to happen came from his supporters.
Experts had predicted that a win could give impetus to Lopez Obrador's policy agenda, such as controversial energy reforms.
The president also has his eye on the 2024 elections and the prospects for his party and possible successors, including Mexico City Mayor Claudia Sheinbaum.
"We all knew that the president was not going to be removed and his opponents were not going to vote," said political analyst Hernan Gomez Bruera.
Despite the high abstention rate, the referendum showed that Lopez Obrador and his followers have "political muscle" to mobilize support, he told AFP.
"The real litmus test will be in 2024 when he leaves, because no one seems capable of taking his leadership place," Bruera added.
Lopez Obrador enjoyed an approval rating of 58 percent in March, although that was far below a peak of 81 percent seen in February 2019, according to a poll of polls by the Oraculus firm.
Carmen Sobrino, a 64-year-old housewife, said she heeded the call to vote because she was happy with Lopez Obrador.
"I hope he continues," she said after casting her ballot in the capital.
The president accused the National Electoral Institute before the vote of sabotaging the exercise in collusion with his political opponents by failing to do enough to promote it.
(AFP)
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Mexican president Lopez Obrador offers apology to Yaqui indigenous people
Mexico president fails to win super-majority in midterm elections
Mexican president rejects link between austerity drive and deadly metro accident
France24 - World
Polisario Front breaks off contact with Spain over U-turn on Western Sahara
Issued on: 11/04/2022 - 11:49
NEWS WIRES
The Polisario independence movement on Sunday announced a "break" in contacts with the Spanish government in protest at its U-turn on the disputed territory of Western Sahara.
"The Polisario Front has decided to break contacts with the current Spanish government" over its "instrumentalisation of the Western Sahara question in shameful bargaining with the (Moroccan) occupier", the movement wrote in a statement.
It said the break will last until Madrid "conforms with decisions of international legality, which recognises the Sahrawi people's right to self-determination, and with respect for the borders of their country, as internationally recognised".
Spain on March 18 said it had agreed to publicly recognise Rabat's autonomy plan for the territory, ending a decades-long stance of neutrality.
In agreeing to a long-standing Moroccan demand, Spain sought to end a dispute which erupted in April 2021 when it allowed Western Sahara's independence leader Brahim Ghali to be treated for Covid-19 at a Spanish hospital.
>> Western Sahara: FRANCE 24 meets independence activists in Spain
Weeks after Ghali's hospitalisation, more than 10,000 migrants surged into Spain's tiny North African enclave of Ceuta as Moroccan border forces looked the other way, in an incident seen as meant to punish Madrid.
Morocco's King Mohammed VI last week hosted Spain's Prime Minister Pedro Sanchez in a landmark visit sealing their countries' repaired ties.
Rabat sees the Western Sahara as an integral part of the kingdom and proposes autonomy for the region.
The Polisario waged a long armed struggle for independence from Morocco before reaching a ceasefire in 1991, on the promise of a referendum on self-determination.
The desert territory boasts rich Atlantic fishing waters, phosphate resources and a route to lucrative markets in West Africa.
Morocco fought a bitter war with the Polisario after Spanish colonial forces withdrew in 1975.
The Algiers-backed Polisario in November 2020 declared a ceasefire in force since 1991 null and void, and it has since stepped up attacks on Moroccan forces.
The escalation came after Morocco sent in troops to forcibly reopen a highway running through Western Sahara to neighbouring Mauritania.
Spain's move, widely seen as a victory for Morocco, infuriated its regional rival Algeria, which has long backed the Polisario and also supplies vast quantities of natural gas to Spain.
(AFP)
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Spain’s Sanchez visits Morocco, marking ‘new phase’ after Western Sahara reversal
Morocco keen to ‘turn page' on Algeria tensions while insisting W. Sahara status ‘not negotiable’
EU court cancels Morocco trade deals over Western Sahara dispute
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
France24 - World
‘At first people yelled’: #CallRussia activists fight the Kremlin's propaganda machine
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
France24 - Monde
Présidentielle 2022 à J-4 : derniers jours pour mobiliser face à un risque d'abstention record
Publié le : 07/04/2022 - 09:47
Claire BONNICHON
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Achren VERDIAN
Marina BERTSCH
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Alors que le premier tour de la présidentielle se rapproche, l'écart se resserre encore dans les sondages entre le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National. De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, crédité de 2 % dans les intentions de vote, fait son grand meeting de campagne. Également dans ce numéro, la place de l'écologie dans les programmes et le portrait de Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste.
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Présidentielle : pour Jean-Luc Mélenchon, "ça peut se jouer à pas grand-chose"
ÉLYSÉE 2022Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour
France24 - World
Tesla chief Elon Musk no longer joining Twitter board, platform’s CEO says
Issued on: 11/04/2022 - 08:45
NEWS WIRES
Elon Musk is no longer joining the board of Twitter, the CEO of the social media company said late Sunday, in a reversal less than a week after announcing the Tesla chief would be appointed.
Musk was named to join the Twitter board after buying a major stake in the firm and becoming its largest shareholder.
"Elon has decided not to join our board," Twitter CEO Parag Agrawal tweeted.
"Elon's appointment to the board was to become officially effective 4/9, but Elon shared that same morning he will no longer be joining the board," Agrawal said.
"I believe this is for the best."
Elon has decided not to join our board. I sent a brief note to the company, sharing with you all here. pic.twitter.com/lfrXACavvk
April 11, 2022Currently the world's richest man and with more than 80 million followers on the microblogging platform, Musk last week disclosed a purchase of 73.5 million shares – or 9.2 percent – of Twitter's common stock.
Agrawal had announced on Tuesday that Musk would be joining the board, describing him as "a passionate believer and intense critic of the service which is exactly what we need".
Musk himself tweeted that he was "Looking forward to working with Parag & Twitter board to make significant improvements to Twitter in coming months!"
In his announcement Sunday, Agrawal shared a note he sent to Twitter, which said Musk's appointment to the board would be contingent on a background check and that he would have to act in the best interests of the company once appointed.
"Elon is our biggest shareholder and we will remain open to his input," Agrawal added.
Polarizing figure
In an apparent reaction to the news, Musk tweeted a smirking emoji, without any other comment.
The billionaire tech entrepreneur is a frequent Twitter user, regularly mixing in inflammatory and controversial statements about issues or other public figures with remarks that are whimsical or business-focused.
He has also sparred repeatedly with federal securities regulators, who cracked down on his social media use after a purported effort to take Tesla private in 2018 fell apart.
Musk's decision not to take a seat on the Twitter board came after he tweeted Saturday asking whether the social media network was "dying" and to call out users such as singer Justin Bieber, who are highly followed but rarely post.
"Most of these 'top' accounts tweet rarely and post very little content," the Tesla boss wrote, captioning a list of the 10 profiles with the most followers – a list which includes himself at number eight, with 81 million followers.
"Is Twitter dying?" he asked.
An outspoken and polarizing figure, the announcement of his appointment to the board had sparked misgiving among some Twitter employees, according to a Washington Post report.
Workers at the California-based social media company cited worries about Musk's statements on transgender issues and his reputation as a difficult and driven leader, according to statements on Slack reviewed by the Post.
A California agency has sued Tesla, alleging discrimination and harassment against Black workers. The electric carmaker has rejected the charges, saying it opposes discrimination.
(AFP)
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Death toll from missile strike on train station in Ukraine's Kramatorsk rises
Issued on: 10/04/2022 - 15:48Modified: 11/04/2022 - 02:29
FRANCE 24
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The death toll from a missile strike on the train station in Ukraine’s Kramatorsk has risen to 57 people, Donetsk region governor Pavlo Kyrylenko said on Sunday. The announcement comes after Russian forces retreated from the Ukrainian capital’s surroundings, finally allowing emergency workers access to the formerly occupied areas. Read about the day’s events as they unfolded on our live blog. All times are Paris time [GMT+2].
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
April 11, 2:30am: Chechen chief Kadyrov says Russian forces will take Kyiv
Ramzan Kadyrov, the powerful head of Russia’s republic of Chechnya, said early on Monday that there will be an offensive by Russian forces not only on the besieged port of Mariupol, but also on Kyiv and other Ukrainian cities.
“There will be an offensive ... not only on Mariupol, but also on other places, cities and villages,” Kadyrov said in a video posted on his Telegram channel.
“Luhansk and Donetsk – we will fully liberate in the first place ... and then take Kyiv and all other cities.”
10:31pm: Powerful blasts heard in Ukraine’s Kharkiv, Mykolaiv
A series of powerful explosions have been heard in Ukraine’s northeastern city of Kharkiv and in Mykolaiv, a city near the Black Sea in the southern part of the country, Ukrainian media reported Sunday evening.
10:23 pm: Almost 3,000 Ukrainians evacuated Sunday
A total of 2,824 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Sunday, including 213 residents of the besieged southern port of Mariupol, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an online post.
10:01pm: Ukraine’s GDP forecast to contract 45.1%, Russia 11.2% in 2022
Ukraine's economy will collapse by 45.1 percent this year due to the invasion by Russia, which will see its own GDP shrink 11.2 percent, the World Bank said in new forecasts published on Sunday.
9:27pm: At least 10 civilians killed in weekend strikes in east
Strikes in eastern Ukraine on Saturday killed at least 10 civilians and wounded 11 others, the region’s governor Oleg Synegubov said in a post on Telegram on Sunday, adding that one of those killed was a child.
“In the course of the day, the occupiers bombarded the civil infrastructure at Balakliya, Pesochin, Zolochiv and Dergachi,” he wrote.
Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, had a population of around 1.5 million before the war.
8:01pm: Death toll from Kramatorsk missile strike rises
The death toll from a missile strike on the train station in Ukraine’s Kramatorsk has risen to 57 people, Donetsk region governor Pavlo Kyrylenko said on Sunday.
Kyrylenko said 109 people were wounded in the attack, which Ukraine has blamed on Russia. The Russian Defence Ministry on Friday initially said it had used high-precision rockets to attack three railway stations in Donbas that it claimed housed Ukrainian reserves’ weapons and military equipment, but later moved to deny any involvement, saying the missile was Ukrainian.
7:56pm: Russians in Germany take to streets to protest anti-Russian discrimination
Around 800 people descended on the German city of Frankfurt on Sunday amid a sea of Russian flags to protest against the “hatred and harassment” they say they have suffered since the start of the war in Ukraine.
Germany is home to 1.2 million people of Russian origin and 325,000 from Ukraine. Authorities fear the conflict could be imported into Germany and the protests used to promote Moscow’s war narrative.
Police have so far recorded 383 anti-Russian offences and 181 anti-Ukrainian offences since the Kremlin’s invasion started on February 24.
6:50pm: Chernobyl situation far from normal, IAEA says
Ukraine has informed the International Atomic Energy Agency that the staff at its decommissioned Chernobyl nuclear plant has been rotated for the first time in three weeks after Russian troops left the area.
It said the situation remains far from normal, however, and that the staff had to be transported to and from the site by water, with the Pripyat River being the only way for people living in the city of Slavutych to currently reach the plant.
The IAEA said it had been informed that analytical laboratories for radiation monitoring at the site were destroyed, with analytical instruments “stolen, broken or otherwise disabled". The automated transmission of radiation monitoring data has been disabled.
6:41pm: Austrian chancellor to meet Putin in Moscow on Monday
Austria’s Chancellor Karl Nehammer will meet Russian President Vladimir Putin in Moscow on Monday, the first European leader to meet him since Moscow’s invasion of Ukraine.
“He is going there, having informed Berlin, Brussels and Ukrainian President Volodymyr Zelensky” to encourage dialogue, said a spokesman for Nehammer, who was in Ukraine on Saturday.
4:31pm: Biden, Modi to meet virtually following India’s ‘shaky’ response on Ukraine
US President Joe Biden will meet virtually Monday with Indian Prime Minister Narendra Modi, weeks after Biden said India has been “shaky” in its response to the invasion of Ukraine.
Biden will use the talks to continue “close consultations on the consequences of Russia’s brutal war against Ukraine and mitigating its destabilising impact on global food supply and commodity markets", his spokeswoman, Jen Psaki, said in a statement Sunday.
India has so far refused to join the votes condemning Moscow at the United Nations General Assembly, while saying it was deeply disturbed by the alleged killings of civilians by Russian troops in the town of Bucha in Ukraine.
According to experts, Russia is India’s biggest supplier of major arms and India is Russia’s largest customer.
4:15pm: Russia applies new war tactics
Sunday’s attack on Ukraine’s Dnipro airport is part of Russia’s new war tactics, FRANCE 24’s Foreign Affairs Editor Rob Parsons explains in the report below, noting also that Moscow’s recent appointment of Alexander Dvornikov as its new war general underscores Russia's ambitions to concentrate command.
3:46pm: More than 1,200 bodies found in Kyiv region, prosecutor says
Ukraine’s prosecutor general Iryna Venediktova on Sunday told Britain’s Sky News that “we have actually now, only for this morning, 1,222 dead people only in Kyiv region”.
She did not specify whether the number referred only to civilians, or whether it included killed Ukrainian fighters too. A week ago, Venediktova said 410 civilians had been found dead in areas near Kyiv which had been occupied by Russian troops.
3:40pm: 2,200 Ukrainian men detained for trying to leave the country
Ukraine’s border guard agency says that about 2,200 Ukrainian men of fighting age have been detained so far while trying to leave the country in violation of martial law.
The agency said Sunday that some of them have used forged documents and others tried to bribe border guards to get out of the country. It said some have been found dead while trying to cross the Carpathian mountains in adverse weather, without specifying the number.
Under martial law, Ukrainian men between 18 and 60 are barred from leaving the country so that they can be called up to fight.
2:49pm: Russian rockets destroy Dnipro airport
Russian forces fired rockets into Ukraine’s Luhansk and Dnipro regions on Sunday, Ukrainian officials said, completely destroying an airport and potentially leaving casualties.
“The airport itself was destroyed, as well as nearby infrastructure. And the rockets fly and fly,” Valentyn Reznichenko, governor of the central Dnipropetrovsk region, said.
Serhiy Gaidai, governor of Luhansk, an eastern region bordering Russia, wrote earlier on Telegram that a school and a high-rise apartment building had been hit in the city of Sievierodonetsk. “Fortunately, no casualties,” Gaidai said.
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War in Ukraine
Ukraine preparing for ‘big battles’ against Russian forces in the east as civilians flee
War in Ukraine
As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv
WAR IN UKRAINE'Evil with no limits': More than 50 killed in rocket attack on Kramatorsk rail station in Ukraine
France24 - World
Two Palestinian women killed as tensions mount in West Bank
Issued on: 10/04/2022 - 18:51Modified: 10/04/2022 - 18:55
NEWS WIRES
Israeli forces killed two Palestinian women on Sunday after one ran towards troops and the other stabbed a soldier in separate incidents in the occupied West Bank, Israeli security officials said.
The bloodshed follows a string of deadly Arab attacks in Israel. There have also been Israeli raids in the West Bank against what Prime Minister Naftali Bennett has called “a new wave of terrorism”.
No weapon was found on the body of the woman shot in Bethlehem after she ignored soldiers’ calls and warning fire to stop approaching, the Israeli military said, adding that it had launched an investigation.
In the second incident, a woman armed with a knife was shot dead after she slightly wounded a paramilitary border policeman in Hebron, outside the Tomb of the Patriarchs, which Muslims call al-Ibrahimi mosque, Israeli security officials said.
The Palestinian Health Ministry confirmed both deaths.
Israeli forces have been on high alert following attacks by three members of Israel’s Arab minority and two Palestinians from the West Bank that have killed 14 people in Israel since late March.
More than 20 Palestinians, many of them armed militants, have been killed by Israeli forces since January, while Palestinians have reported a rise in violence by Israeli settlers in the West Bank.
Vehicle fired on
Israel has responded with armed raids in the West Bank city of Jenin, a militant stronghold.
In an Israeli operation near Jenin on Sunday, soldiers fired at a vehicle carrying two brothers of a gunman who killed three people in an attack in Tel Aviv on Thursday, the military said. It said the vehicle fled the scene.
The assailant himself was killed on Friday in nearby Jaffa by Israeli forces searching for him.
Hussein al-Sheikh, a senior Palestinian official, said Israel’s expansion of settlements on occupied land Palestinians want for a state and visits by far-right Israelis to the Al-Aqsa mosque compound in Jerusalem have led to escalation.
Bennett has said the assailants are “trying to destroy us” and are “moved by hatred of Jews and of the State of Israel”.
Al-Aqsa, in a part of Jerusalem that Israel captured along with the West Bank in the 1967 war, has been a flashpoint of violence, often during the Muslim holy month of Ramadan, which began last week.
The complex is revered by Muslims as the Noble Sanctuary and by Jews as Temple Mount, the site of two Biblical Temples.
(REUTERS)
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Israeli forces kill Palestinian in West Bank as violence spikes
Israeli troops kill Palestinian suspected of driving car into West Bank checkpoint
Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
France24 - World
Pakistan PM Imran Khan ousted after losing no-confidence vote in parliament
Issued on: 09/04/2022 - 22:01Modified: 09/04/2022 - 22:50
NEWS WIRES
Imran Khan was dismissed Sunday as Pakistan prime minister after losing a no-confidence vote in parliament following weeks of political turmoil.
It was not immediately clear when a new premier will be chosen, but Pakistan Muslim League-N (PML-N) chief Shehbaz Sharif was almost certain to be picked to lead the nuclear-armed nation of 220 million people.
No prime mister has ever served a full term in Pakistan, but Khan is the first to lose office this way.
Acting speaker Sardar Ayaz Sadiq said 174 lawmakers had voted in favour of the motion, "consequently the vote of no confidence has passed".
Khan, 69, tried everything he could to stay in power -- including dissolving parliament and calling a fresh election -- but the Supreme Court deemed all his actions illegal last week, and ordered the assembly to reconvene and vote.
There was drama right until the midnight deadline ordered by the Supreme Court, with the speaker of the assembly -- a Khan loyalist -- resigning at the last minute.
In the end the session continued through to Sunday with a replacement.
"We will put a balm on the wounds of this nation," Sharif said immediately after the result was announced.
Khan, who was not present, lost his majority in the 342-seat assembly through defections by coalition partners and members of his own party, and the opposition had needed just 172 votes to dismiss him.
Militancy on the rise
Whoever takes over will still have to deal with the issues that bedevilled Khan -- soaring inflation, a feeble rupee and crippling debt.
Militancy is also on the rise, with Pakistan's Taliban emboldened by the return to power last year of the hardline Islamist group in neighbouring Afghanistan.
Tempers rose earlier when Sharif insisted a vote be held immediately -- as ordered by the Supreme Court on Thursday -- but Khan loyalists demanded discussion first on their leader's claims there had been foreign interference in the process.
Foreign Minister Shah Mehmood Qureshi accused the opposition of leading the country down a dangerous path.
"History will expose all those, who set the stage for this move to topple the government," he said, to chants of "vote, vote" from the opposition.
Khan insists he has been the victim of a "regime change" conspiracy involving the United States.
He said the PML-N and the Pakistan Peoples Party (PPP) -- two normally feuding dynastic groups who joined forces to oust him -- had conspired with Washington to bring the no-confidence vote because of his opposition to US foreign policy, particularly in Muslim nations such as Iraq and Afghanistan.
He also accused the opposition of buying support in the assembly with "open horse-trading... selling of lawmakers like goats and sheep".
How long the next government lasts is also a matter of speculation.
The opposition said previously they wanted an early election -- which must be called by October next year -- but taking power gives them the opportunity to set their own agenda and end a string of probes they said Khan launched vindictively against them.
Local media quoted an election commission official as saying it would take them at least seven months to prepare for a national vote.
Publicly the military appears to be keeping out of the current fray, but there have been four coups since independence in 1947 and the country has spent more than three decades under army rule.
(AFP)
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Pakistani lawmakers abruptly adjourn before no-confidence vote on PM Khan
Pakistan top court rules against Khan over dissolving parliament
Access Asia
Pakistani PM Imran Khan fighting for his political life
France24 - World
As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv
Issued on: 09/04/2022 - 07:10Modified: 09/04/2022 - 22:57
FRANCE 24
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Selina SYKES
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Saturday called on the West to follow the UK in providing military aid to Ukraine and imposing sanctions on Russia during a visit by British Prime Minister Boris Johnson to Kyiv. Read our live blog to review the day's developments. All times are Paris time [GMT + 2].
10:52 pm: Five killed in east Ukraine shelling says Donetsk governor
Russian shelling killed five civilians and wounded five others in two east Ukrainian cities Saturday, the local governor said.
"Today, five people were killed after Russian shelling in the region of Donetsk," the Donetsk governor Pavlo Kyrylenko posted on Telegram.
Four of them died in the city of Vugledar, and one in the town of Novomikhaylovka, he added.
The fighting has become increasingly fierce in the region, where authorities have urged residents to evacuate before a feared Russian offensive.
10:37 pm: Russian forces continue to use IEDs to inflict casualties, says UK intelligence
Russian forces continue to use improvised explosive devices (IEDs) to inflict casualties, lower morale, and restrict Ukrainian freedom of movement, according to British military intelligence on Saturday.
"Russian forces also continue to attack infrastructure targets with a high risk of collateral harm to civilians," the Ministry of Defence said in a statement.
Russia's departure from northern Ukraine leaves evidence of the disproportionate targeting of non-combatants, the statement said.
Russia has denied targeting civilians in what it calls a "special operation" to demilitarise and "denazify" its southern neighbor.
10:00 pm: Ukraine says 4,532 people evacuated from cities on Saturday
A total of 4,532 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Saturday, fewer than the 6,665 who escaped on Friday, a senior official said.
Kyrylo Tymoshenko, deputy head of Ukraine's presidential administration, made the announcement in an online post.
09:07 pm: Ten humanitarian corridors for civilian evacuations in Ukraine's east
Ten humanitarian corridors for civilian evacuations are to open in Ukraine’s east on Saturday, according to Ukraine’s Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk. The corridors will allow residents to leave a number cities in the regions of Donetsk, Luhansk and Zaporizhzhia.
Those in Mariupol, Enerhodar, Tokmak, Berdyansk and Melitopol will be able to evacuate to the city of Zaporizhzhia, while those in Severodonetsk, Lysychansk, Popasna, Girske and Rubizhne can evacuate to the city of Bakhmut in the Donetsk region.
07:30 pm: Ukraine exchanges prisoners with Russia, 12 soldiers coming home says official
Ukraine carried out a prisoner exchange with Russia on Saturday, the third such swap since the start of the war, and 12 soldiers are coming home, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an online post.
Vereshchuk also said that as part of the deal, 14 civilians were returning to Ukraine. She did not say how many Russians had been released.
07:24 pm: Zelensky calls on West to follow UK example on military aid
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Saturday called on the West to follow the UK in providing military aide to Ukraine and imposing sanctions on Russia during a visit by Prime Minister Boris Johnson to Kyiv.
"Other Western democratic countries should follow the UK's example," Zelensky said after talks with Johnson.
07:02 pm: UK's Johnson offers more armoured vehicles and missiles to Ukraine, says Russia sanctions will ratchet up
British Prime Minister Boris Johnson told Ukrainian President Volodymyr Zelensky at a meeting in Kyiv on Saturday that Britain would provide the country with 120 armoured vehicles and new anti-ship missile systems.
The aid was in addition to 100 million pounds' ($130 million) worth of high-grade military equipment announced on Friday, Downing Street said.
Today I met my friend President @ZelenskyyUa in Kyiv as a show of our unwavering support for the people of Ukraine.We're setting out a new package of financial & military aid which is a testament of our commitment to his country's struggle against Russia’s barbaric campaign. pic.twitter.com/KNY0Nm6NQ3
April 9, 2022Britain would also guarantee an additional $500 million in World Bank lending to Ukraine, taking its total loan guarantee to $1 billion, and would liberalise tariffs on most imports from Ukraine and take other measures to free up trade.
He also said that countries supporting Ukraine following its invasion by Russia would continue to tighten the economic sanctions on Moscow.
"Together with our partners, we are going to ratchet up the economic pressure and we will continue to intensify, week by week, the sanctions on Russia," Johnson said in comments to the media, standing alongside Ukrainian President Volodymyr Zelensky.
05:01 pm: Kramatorsk rail station attack: Russia will 'always deny what it's doing'
Ukraine is ready for a tough battle with Russian forces amassing in the east of the country, President Volodymyr Zelensky said on Saturday, a day after a missile attack in the east that officials said killed more than 50 civilians trying to evacuate at Kramatorsk rail station.
"Russia will always deny what it's doing," says FRANCE 24's international affairs editor Philip Turle. "The reason [Russians] are going after civilians is because they are not under the control of the military, and some of the soldiers there are just doing it for fun," he added. Watch the full video below:
04:47 pm: Global pledging event raises 10.1 billion euros for Ukraine
A global pledging event for Ukrainian refugees called Stand Up for Ukraine has raised 10.1 billion euros ($11 billion), European Commission chief Ursula von der Leyen said in Warsaw on Saturday.
"The 'Stand Up For Ukraine' campaign has raised 9.1 billion euros for people fleeing bombs, inside and outside Ukraine, with an additional billion pledged by EBRD (the European Bank for Reconstruction and Development)," von der Leyen said.
Today we raised 9.1 billion euros for the people fleeing the invasion, inside Ukraine and abroad. And more will come!We will continue providing support. And once the bombs have stopped falling, we will help the people of Ukraine rebuild their country. #StandUpForUkraine pic.twitter.com/Phpyyl0QZW
April 9, 202204:09 pm: UK PM Boris Johnson meets with Zelensky in Kyiv
Ukrainian President Volodymyr Zelensky was meeting British Prime Minister Boris Johnson in Kyiv on Saturday, Ukrainian and British officials said.
Johnson's visit had begun with a one-on-one meeting with Zelensky, Andriy Sybiha, deputy head of the Ukraine president's office, said on Facebook.
Johnson met Zelensky "in a show of solidarity with the Ukrainian people", a Downing Street spokesperson said.
"They will discuss the UK's long-term support to Ukraine and the PM will set out a new package of financial and military aid."
Johnson's visit to the Ukrainian capital was not announced in advance, and comes as Russia is amassing troops in the east of the country.
"The UK will send more defensive weapons to Ukraine and will work with G7 partners to target every pillar of the Russian economy to ensure Putin fails," Johnson tweeted earlier on Saturday.
02:54 pm: Ukraine 'still ready' for talks with Russia, Zelensky says
Ukraine was "still ready" to continue negotiations with Moscow, which have stalled since the discovery of atrocities in Bucha and other areas near Kyiv, the Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Saturday.
"We are ready to fight and to look in parallel to end this war through diplomacy," Zelensky said in a press conference with the Austrian Chancellor Karl Nehammer, who visited the capital and Bucha.
02:24 pm: EU discusses Ukraine war crime probes with ICC prosecutor
The EU is to discuss its support for war crimes probes in Ukraine in meetings over the next two days with the International Criminal Court's chief prosecutor, the European Commission said on Saturday.
Karim Khan, of The Hague-based court, is to meet EU foreign policy chief Josep Borrell on Sunday in Luxembourg, then take part in a meeting of EU foreign ministers in the city on Monday.
The meetings underline the European Union's strong support – also voiced in a G7 statement on Thursday – for investigations into atrocities in Ukraine, spurred on notably by killings in the town of Bucha, near Kyiv.
Ukraine's government and some neighbouring EU countries have said Russia –whose troops occupied Bucha before the discovery of the corpses – was responsible and guilty of war crimes. Moscow denies that.
EU foreign policy chief Josep Borrell was in Kyiv for talks with Zelensky
Touched by the resilience, determination and hospitality of @ZelenskyyUA & @Denys_Shmyhal.I return with a clear to do list:1. This war will be won on the battlefield. Additional €500 million from the #EPF are underway. Weapon deliveries will be tailored to Ukrainian needs. pic.twitter.com/Jgr61t9FfW
April 9, 202202:02 pm: More than 4.4 million Ukrainians flee war, UN says
The UNHCR said there were 4,441,663 Ukrainian refugees on Saturday – that was 59,347 more than the previous day.
Europe has not seen such a flood of refugees since World War II.
Ninety percent of those who have fled Ukraine are women and children, as the Ukrainian authorities do not allow men of military age to leave.
According to the UN's International Organization for Migration (IOM), around 210,000 non-Ukrainians have also fled the country, sometimes encountering difficulties returning to their home countries.
The United Nations estimates that 7.1 million people have been displaced within the country, according to figures published by the IOM on April 5.
More than 11 million people, or more than a quarter of the population, have been forced to flee their homes, cross the border into neighbouring countries or seek refuge elsewhere in Ukraine.
Before the conflict, Ukraine was home to more than 37 million people in territory controlled by Kyiv – which does not include Crimea, annexed by Russia in 2014, or areas in the east under the control of pro-Russian separatists.
01:00 pm: Civilian killings in Ukrainian town of Bucha amount to war crimes, Germany's Scholz says
The perpetrators of civilian killings in the Ukrainian town of Bucha were guilty of war crimes and must be held accountable, German Chancellor Olaf Scholz said on Saturday.
"This is something we cannot forget," Scholz said, referring to the deaths of civilians in the town to the northwest of Kyiv.
"We cannot overlook that this is a crime. These are war crimes we will not accept... those who did this must be held accountable."
12:10 pm: Italy intends to reopen embassy in Kyiv after Easter
Italy intends to reopen its embassy in Kyiv immediately after Easter, Foreign Minister Luigi Di Maio said on Saturday.
"We were the last to leave Kyiv and we will be among the first to go back," Di Maio said after a meeting at the ministry to discuss the war in Ukraine.
"At the same time we must intensify diplomatic pressure to bring (Russian President Vladimir) Putin to the talks table and reach a ceasefire."
11:50 am: Von der Leyen says ‘instinct’ tells her Russia has committed war crimes in Ukraine, but lawyers must investigate
European Commission President Ursula von der Leyen said on Saturday that Russian forces appeared to have committed war crimes by targeting civilians in Ukraine, but she said lawyers must investigate the alleged incidents.
Leaving Ukraine after a visit, she said she had seen with her own eyes on Friday the destruction in the town of Bucha near Kyiv. A forensics team began exhuming a mass grave on Friday containing the bodies of civilians who local officials say were killed while Russians occupied the town.
"My instinct says: If this is not a war crime, what is a war crime, but I am a medical doctor by training and lawyers have to investigate carefully," von der Leyen told reporters on board a train leaving Ukraine on Saturday.
11:36 am: Russian officials accuse YouTube of blocking Duma’s channel
Russian officials on Saturday accused US video hosting service YouTube of blocking the channel of the Duma, Russia’s lower house of parliament, and warned of reprisals.
Duma Chairman Vyacheslav Volodin said Washington was breaching "the rights of Russians" while foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova said "YouTube has sealed its fate".
10:25 am: Russian forces destroy ammunition depot, fighter jet in central Ukraine, Russia’s defence ministry says
Russian forces have destroyed an ammunition depot at the Myrhorod Air Base in central Ukraine, Interfax news agency reported on Saturday, quoting the Russian Defence Ministry.
A Ukrainian air force MiG-29 fighter and a Mi-8 helicopter were also destroyed in the attack on the base in the Poltava region, ministry spokesman Igor Konashenkov said.
9:46 am: Leader of Swedish opposition party says could change stance on NATO membership
The leader of Sweden's second-biggest opposition party will, should neighbour Finland apply to join NATO, suggest that his party change its stance towards joining the transatlantic military alliance, he told daily Svenska Dagbladet.
Should Finland apply, "my ambition is to go to the party council with a request that we change our mind", the newspaper quoted Sweden Democrats leader Jimmie Akesson as saying in an interview.
A change of stance by the party would mean a swing to a parliamentary majority in favour of long-neutral Sweden joining the alliance.
9:14 am: More evacuations needed from eastern Ukraine’s Luhansk, governor says
More people need to evacuate from the Luhansk region in eastern Ukraine as shelling has increased in recent days and more Russian forces have been arriving, Luhansk Governor Serhiy Gaidai said on Saturday.
He said that some 30 percent of residents still remain in cities and villages across the region and have been asked to evacuate.
"They (Russia) are amassing forces for an offensive and we see [that] shelling has increased," Gaidai told public television.
8:23 am: Authorities in Ukraine’s Donetsk urge anyone with a vehicle to help evacuate civilians
Authorities in Ukraine's Donetsk region are appealing to anyone with a vehicle to help evacuate civilians amid fears of an imminent offensive by Russian forces. FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports from Kharkiv.
7:50 am: Ten humanitarian corridors agreed for besieged regions in Ukraine
Ten humanitarian corridors to evacuate people from Ukraine's besieged regions have been agreed for Saturday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
The planned corridors include one for people evacuating by private transport from the city of Mariupol, Vereshchuk said.
7:36 am: Ukrainians hoping more Russia sanctions, weapons deliveries follow condemnation of Kramatorsk strike
Ukrainians are hoping that more sanctions on Russia and more deliveries of weapons to Ukraine's military will follow world leaders' condemnation of the missile strike on a train station in Kramatorsk that killed more than 50 people on Friday. FRANCE 24's chief international affairs editor Rob Parsons reports from Lviv, Ukraine.
6:51 am: Zelensky says Ukraine expects 'firm global response' to strike on Kramatorsk
Ukrainian President Volodymyr Zelensky called for a "firm global response" Friday after a missile strike killed 52 people at a train station in eastern Ukraine where civilians had gathered to flee a feared Russian offensive.
"This is another Russian war crime for which everyone involved will be held accountable," Zelensky said in a video message, referring to Friday's missile strike, whose victims included five children.
"World powers have already condemned Russia's attack on Kramatorsk. We expect a firm global response to this war crime," he continued.
World leaders condemned the attack in the Donetsk capital, with US President Joe Biden accusing Russia of being behind a "horrific atrocity" that the French condemned as a "crime against humanity."
At least 52 people including five children were killed, the regional government said, while Zelensky reported 300 wounded, saying the strike showed "evil with no limits".
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINE'Evil with no limits': More than 50 killed in rocket attack on Kramatorsk rail station in Ukraine
WAR IN UKRAINE‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Truth or Fake
These suspicious Twitter accounts are pretending to be journalists in Ukraine
France24 - World
Morozov’s Russian tableaus to remain in France after invasion of Ukraine
Issued on: 09/04/2022 - 15:24
NEWS WIRES
Two pictures from the smash hit Paris art exhibition of masterpieces collected by Russian afficionado Ivan Morozov are to remain in France due to circumstances created by Russia's invasion of Ukraine, the French culture ministry said Saturday.
One picture, currently owned by a Russian oligarch targeted by Western sanctions, and another, belonging to a Ukrainian museum, "will stay in France," the ministry said Saturday after uncertainty over the return of the pictures following the close of the record-breaking exhibition.
A source close to the issue, who asked not to be named, told AFP that the first picture is a self portrait by Russian artist Pyotr Konchalovsky owned by the Russian oligarch Petr Aven.
Aven, a billionaire financier and banker, is seen as close to President Vladimir Putin and is the target of Western sanctions imposed after Russia's invasion of Ukraine.
This painting "will remain in France so long as its owner... remains targeted by an asset freeze," the ministry said in its official statement.
The second picture, a painting of Margarita Morozova by the Russian painter Valentin Serov belongs to the Fine Arts museum in the Ukrainian city of Dnipro and will stay in France "until the situation in the country allows its return in security," said the ministry.
It emphasised that this was "at the request of the Ukrainian authorities".
Meanwhile, France is currently assessing the situation concerning a third picture owned by a private foundation linked to another Russian oligarch who is being added to the sanctions list, the ministry said.
The source added to AFP that this picture is owned by the Magma foundation linked to Viatcheslav Kantor. He is already targeted by UK sanctions over his shareholding in a fertilizer company.
The exhibition was on show at the Foundation Louis Vuitton in Paris from late September until April 3.
It is now being dismantled and the some 200 pictures returned to the museums in Russia where most of them are usually kept.
The highlights of the collection include works by Impressionists and other European masters rarely shown abroad, as well as great works of Russian art.
Most of the Morozov collection is now held by the Tretyakov and Pushkin museums in Moscow and the State Hermitage museum in Saint Petersburg rather than by private collectors.
But there have been concerns about the return of the pictures, which is set to take place by land rather than air due to the current restrictions on air travel between Europe and Russia.
(AFP)
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War in Ukraine‘War destroys everything’: Russian culture workers denounce war in Ukraine
ON THE GROUNDA tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
The France 24 Interview
Russian director Kirill Serebrennikov on Ukraine: 'This is a war and Russia started it'
France24 - World
French presidential run-off 'will be very challenging for Macron'
Issued on: 11/04/2022 - 12:07
Haxie MEYERS-BELKIN
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Just like in 2017, French President Emmanuel Macron and his far-right rival Marine Le Pen will be facing each other in this year's presidential run-off. Many pollsters are predicting a tight race on April 24. Macron faces a serious challenge and needs to do more than simply tell people to vote for him in order to defeat Le Pen. That's the view of our guest Andrew Smith, a senior lecturer in contemporary French history and politics at Chichester University. He joined us for Perspective.
Andrew Smith has been joining us for Perspective every Monday leading up to the French presidential election, which continues with a second round on April 24.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONAs it happened: Le Pen calls for ‘unity govt’ as Macron campaigns in her heartland
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
In the papers
Traditional parties tank, radicals surge in first round of French presidential race
Opex 360
Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Étant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
France24 - World
Cost of living set to dominate French presidential run-off
Issued on: 11/04/2022 - 12:24
With inflation hitting multi-decade highs, the rising cost of living has become the most pressing issue for French voters. Both centrist incumbent Emmanuel Macron and far-right challenger Marine Le Pen have promised to help French consumers. Their proposals range from tripling the amount of a one-time tax-free bonus to scrapping income tax for under-30s. FRANCE 24's Yuka Royer takes a closer look at some of the key economic pledges made by the two candidates who are through to the second round.
French presidential election © France 24
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France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
Perspective
French presidential run-off 'will be very challenging for Macron'
Opex 360
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
La semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
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Traditional parties tank, radicals surge in first round of French presidential race
Issued on: 11/04/2022 - 11:21
Erin Ogunkeye
We look at the major takeaways from the first round of the French presidential election, which saw Emmanuel Macron and Marine Le Pen qualify for the run-off on April 24. The French press focuses on the rise of far-right and far-left candidates as well as the decline of centrist parties. Meanwhile, international papers report on how a win for either Macron or Le Pen would affect European support for Kyiv amid the Russian invasion of Ukraine.
French presidential election © France 24
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Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Jamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
— Evergreen Intel (@vcdgf555) April 9, 2022
Interesting find by @Prova_61 👍 … In fact I have never seen before this, what appears to be the hatch removed for the chaff & flare dispenser boxes.
(Images via @铁马军戈战沙场 from Weibo) pic.twitter.com/3xBOrkMlmI
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) April 9, 2022
Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
France24 - World
War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive
Issued on: 08/04/2022 - 12:48Modified: 08/04/2022 - 12:49
Gwendoline DEBONO
The war in Ukraine is being waged on many fronts. From Odesa on the Black Sea to Irpin in the north, via Mykolaiv and the capital Kyiv, FRANCE 24's Gwendoline Debono has followed the trail of violence and devastation. Our reporter met fighters joining the war, civilians hiding in underground bunkers and women giving birth amid Russian shelling. She witnessed the horror of the morgue of Mykolaiv, where bodies are brought in all day long for families to identify. She also followed volunteer ambulance workers who take huge risks to try to save those trapped by the fighting.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
>> Click here to see more of Gwendoline Debono's reporting.
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ON THE GROUND
Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs
ON THE GROUND
From Ukraine with love: Newlyweds defy Russian bombs in Kharkiv
WAR IN UKRAINE
On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire
Opex 360
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Pendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
Opex 360
La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Alors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
France24 - World
Cyprus's Varosha, where time came to a halt in 1974
Issued on: 08/04/2022 - 16:24Modified: 08/04/2022 - 16:30
Shona BHATTACHARYYA
Occupied by Turkish soldiers for close to half a century, the former Cypriot resort town of Varosha lies in ruins. Known as Marash in Turkish, the town is situated in the Turkish Republic of Northern Cyprus, an entity only recognised by Ankara. It's also home to one of the two Turkish military bases on the island. According to a 1984 UN resolution, Varosha must be returned to its original owners. But neither the Greek Cypriot authorities, nor the Turkish Cypriot administration have taken steps to apply the decision. Our regional correspondents Shona Bhattacharyya and Ludovic de Foucaud report.
In a show of good faith, the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC) recently opened two of Varosha's streets to visitors. It has become a tourist attraction, with bike rentals, cafes, playgrounds and a beach volley court at the foot of empty buildings on the verge of collapse. According to Ankara, since the partial reopening of Varosha one and a half years ago, more than 400,000 visitors have walked its streets.
Among them are often former inhabitants of the town – Greek Cypriots who hope to return to their homes and properties one day. Since the 1984 UN resolution is not being applied, former residents are taking their cases to the Immovable Property Commission, a TRNC court. But their ownership of land in Varosha is being challenged by a Muslim religious foundation, Evak, that claims to be the sole owner of the town. It has documents dating from 1571, when the Ottoman Empire conquered the island, to back up its claim.
Varosha has a special place in negotiations between the two sides of the island, but is representative of one of the biggest challenges to Cyprus's reunification: expropriation and land ownership.
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Focus
Cyprus: New illegal immigration routes converge on divided island
UN Security Council slams Turkish plan to reopen disputed Cyprus resort
France slams Erdogan 'provocation' after Cyprus two-state comments
France24 - World
God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates
Issued on: 08/04/2022 - 18:05
Leela JACINTO
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In the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the start of the Ukraine invasion, US prosecutors have charged Konstantin Malofeyev, an arch-conservative with close ties to Russian President Vladimir Putin, for sanctions violations. The Kremlin crony’s business interests, from Greece to Africa to annexed Crimea, reveal the scope of his ideological intent – aided by willing, conservative Western business partners.
Nearly a year after the 2014 annexation of Crimea, an American TV news director and former Fox News employee updated Konstantin Malofeyev, his Russian oligarch boss, about a board briefing for a new Russian TV station.
The board news policy, wrote former Fox News director Jack Hanick, was meant “to implement your vision and to provide you with information for you to make decisions …You are the founder and chief architect of the project. We, as board members, have the responsibility to direct the staff to implement your instructions.”
The allegations, made in a 21-page indictment in a New York court, charges Moscow-based businessman Malofeyev of violating US sanctions in the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the February 24 start of the Ukraine invasion.
Malofeyev, an investor and ardent supporter of Russian President Vladimir Putin, is accused of attempting to tap $10 million of frozen US assets with the help of his American employee, Hanick, an experienced TV news executive and supporter of Donald Trump.
The indictment provides a detailed account of how Malofeyev, a Russian nationalist and founder of Orthodox news channel Tsargrad TV, attempted to evade US sanctions.
Malofeyev was sanctioned by the US Treasury Department in 2014 for financing Russians promoting separatism in Crimea. Although the sanctions barred him from doing business with US citizens, prosecutors say Malofeyev evaded those restrictions by hiring Hanick to work for him in networks in Russia and Greece, and enlisted the US national’s help in trying to acquire a TV station in Bulgaria.
It was all part of an effort to spread pro-Russia propaganda throughout Europe, according to the US Justice Department.
Announcing the latest crackdown on Wednesday, US Deputy Attorney General Lisa Monaco warned that, “we have our eyes on every yacht and jet. We have our eyes on every piece of art and real estate purchased with dirty money and on every bitcoin wallet filled with proceeds of theft and other crimes.”
Hanick, a high-level director who helped launch Fox News, was arrested in London last month and is awaiting extradition proceedings.
Russia embraces Orthodox Christianity
If Hanick, as the US indictment alleges, was willing to “implement” his Russian employer’s “vision” at the TV station where he was hired, it was because the former Fox News director was ideologically in sync with Malofeyev’s conservative philosophy.
On the night of Trump’s victory in the 2016 election, Hanick was in Moscow, attending a pro-Republican soirée, where the organisers unveiled a massive portrait of the victorious US presidential candidate, according to US magazine Rolling Stone.
In an interview at the event, which was posted on YouTube, Hanick explained that “America has been founded on Christian principles and now America is moving away from Christianity.” Sitting next to the newly unveiled portrait of Trump – the subject of several sexual misconduct lawsuits – Hanick noted that, “America was losing its moral core and fibre … Now Russia, on the other hand, has been embracing Orthodox Christianity.”
An investment banker who says he “found God” during his university years, Malofeyev is a devout Orthodox Christian in a country that, under Putin, has leapt from communism to the church, with the Kremlin and the Moscow Patriarchate operating in revivalist synergy.
As the founder of a private equity firm, Marshall Capital Partners, Malofeyev [sometimes spelled Malofeev] used his religious contacts to enlarge his wealth, investing in Russian telecoms giant Rostelecom while his fellow Orthodox friend, Igor Shchegolev, was telecoms minister, according to the Financial Times.
In 2015, when he launched Tsargrad TV – with Hanick’s Fox News expertise – the new Russian Orthodox TV station also began broadcasting daily on Spas, a religious channel run by the Orthodox church.
From Moscow to Athens with a share certificate
It was after the successful launch of the Russian TV network that Malofeyev handed Hanick the task of starting a TV station in Greece and acquiring a Bulgarian news channel. The US indictment alleges that the pair conspired to illegally transfer Malofeyev’s frozen $10 million in a Texas investment bank to a business associate in Greece in violation of US sanctions that were passed shortly after the 2014 Crimea annexation.
Malofeyev denied the charges in a phone interview with the Financial Times from Russia earlier this week, insisting that he has not had assets in the US since 2014 and dismissing the legal action against him as “comical”.
US prosecutors however say a share certificate for Malofeyev’s funds – which was accessed through a shell company in the Seychelles – was fraudulently backdated to make it appear as if it had gone through in June 2014, prior to the imposition of sanctions.
The indictment has details of a 2015 trip by Hanick from Moscow to Athens when the US national physically carried the share certificate and transferred the funds to a Greek associate for the price of just $1.
The case against Hanick is still pending.
‘God’s will’ in Crimea
In addition to his staunch Orthodox Christian faith, Malofeyev is a self-confessed royalist who views Crimea as an intrinsic part of the Russian empire, which Putin, in his role of Tsar 2.0, is seeking to reinvent.
Malofeyev’s engagement with Crimea, a peninsula historically controlled by various empires, appears to be mystical.
By his own telling, the connection was fixed by a miracle. The narrative starts in January 2014, months before Russian soldiers appeared in Crimea, when Malofeyev was travelling with the Russian patriarch, taking ancient Christian relics on a tour through Russia.
Crimea, according to the Russian oligarch, was not on the travel agenda. But when they did stop in the Crimean capital, Sevastopol, around 100,000 people – a third of the local population – gathered to pray with the relics. “It was one prayer from all the people: for Sevastopol to once more be part of Russia. God’s will,” Malofeyev told the Financial Times in a July 2014 interview.
When Crimea did become part of Russia in an annexation not recognised by the international community, the God-fearing Malofeyev was immediately put on US and EU sanctions listings.
Historical theme park in Crimea
But the EU sanctions did not deter a fellow conservative Frenchman from seeking to do business with Malofeyev.
Enter Philippe de Villiers, a Eurosceptic French politician and businessman who is also the founder of Puy du Fou, a popular historical theme park in the Vendée region of western France. In de Villiers, an aristocratic, Catholic, royalist with business acumen, Malofeyev – the ultra-Orthodox, monarchist Russian oligarch – found a perfect ideological match.
In August 2014, just weeks after the EU imposed sanctions on Malafeyev, de Villiers announced a deal with the Russian oligarch to build a historical theme park in newly annexed Crimea.
The announcement came during de Villiers’ trip to Russia, where the French politician-businessman met Putin at Livadia palace, the summer residence of Russian Tsars in the Crimean resort city of Yalta. A day after his “unforgettable” meeting, de Villiers sounded as excited as a fanboy. “What a statesman,” gushed the French politician in a Twitter post featuring a photograph of the meeting.
J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6
August 15, 2014De Villiers – a two-time, but longshot French presidential hopeful – hails from an aristocratic family, Le Jolis de Villiers de Saintignon. The family has a military heritage – his brother, General Pierre de Villiers is a former French chief of defence staff.
They have not done too badly in business as well.
The Puy du Fou theme park in Vendée features a sweep of historical shows ranging from ancient Frankish resistance against the Roman Empire, Viking landings and medieval knights. Some historians have dubbed the park, “Puy du Faux” [Puy of Fakes], criticising historical errors and a “reactionary, ultra-Catholic” vision of the make-believe world. The park nevertheless is a popular destination and is the second-most visited theme park in France after Disneyland.
De Villiers also owns a local radio station, Alouette Radio.
Theme park plan ends, but monarchist dreams linger
For a Russian oligarch seeking the glory of bygone empires and heading a TV station named Tsargrad, a business deal with a French aristocratic politician and head of a historical theme park was a marriage made in revivalist paradise.
Announcing the deal in the Russian capital in August 2014, the Moscow-backed Crimean administration said de Villiers, Malofeyev and Sergei Aksyonov, the head of the Crimean government, had signed a memorandum of understanding under which de Villiers’ company Puy du Fou International and Malofeyev would invest at least 4 billion Roubles ($110m) in the Crimean park. The new project was called Puy du Fou Tsargrad.
The prospect of breaking EU sanctions in annexed terrain did not daunt de Villiers, who declared, “Sanctions are an act of war. Cooperation is an act of peace. We have come to deliver an act of peace,” in a 2014 press release. “Our project will promote the history of Crimea as a long part of the history of Russia,” he added.
Once a mainstream conservative, de Villiers founded a now defunct Eurosceptic political party and made two unsuccessful bids for the French presidency in 1995 and 2007. He has since moved further right, has spoken out against Islam in France and currently supports far-right candidate Éric Zemmour in the 2022 French presidential race.
Despite de Villiers’ dismissal of EU sanctions, the Crimea theme park dream in the end failed to materialise.
Experts dismissed the deal from its inception, with a foreign lawyer in Moscow telling the Financial Times that there was “no way” the planned theme park could go ahead under EU sanctions. Since the agreement was just a memorandum of understanding, with no evidence of financial transactions, the lawyer explained that de Villiers might not face legal consequences yet. “This is just a gigantic PR stunt,” he dismissed.
A Russia expert interviewed in 2014 by French daily, Ouest France, explained that sanctions at that time targeted Russian doing business in Europe but not European doing business or exporting to Russia. "It's legal but very badly viewed, in the current context, to trade with Russia," explained Jean Geronimo.
In a 2019 interview with French website Capital, de Villiers’ son and Puy du Fou artistic director Nicolas de Villiers confirmed his father’s Crimea plans had failed. “President Putin imagined a Puy du Fou in Crimea. But the economic sanctions against Russia prevent us from considering such a project,” said the younger de Villiers, adding that the group’s international projects in Spain and China were already keeping the group “quite busy. "No question of biting off more than we can chew,” he said.
The war in Ukraine, which has seen a tightening of sanctions, appears to have stalled Malofeyev’s vision of promoting his far-right, ultra-conservative Christian values on both sides of Atlantic. It has also sparked scrutiny of the links between French far-right figures, including presidential candidate Marine Le Pen, and Putin.
Malofeyev’s international ventures may have stalled, but the oligarch still has big plans for his native Russia. In a 2019 interview with the New York Times, Malofeyev hailed Putin’s move to grant himself two additional six-year terms after his current tenure expires in 2024.
Welcoming the prospect of Putin staying in power until 2036, Malofeyev said Russia now has “a quasi-monarchy” which, he said, was “a very good thing”.
But the 47-year-old oligarch is looking further into the future. “This isn’t the end,” said Malofeyev. “The introduction of a constitutional monarchy in the foreseeable future — for instance, after Putin’s rule in 2036 — has become realistic.”
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WAR IN UKRAINEEU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban
WAR IN UKRAINEUS sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth
Talking Europe
Europe 'should crush Putin economically', Slovakia's PM tells FRANCE 24
France24 - World
Tens of thousands march against beleaguered Sri Lankan President Rajapaksa
Issued on: 09/04/2022 - 15:44Modified: 09/04/2022 - 22:55
NEWS WIRES
Nicholas RUSHWORTH
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Tens of thousands marched on beleaguered Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa's office on Saturday, in the biggest protest to date over the country's dire economic and political crisis.
Sri Lanka's 22 million people have seen weeks of power blackouts and severe shortages of food, fuel and other essentials in the country's worst downturn since independence in 1948.
Saturday's social-media organised protest drew the largest numbers since the crisis blew up last month, according to AFP reporters. And pressure on Rajapaksa intensified further as the country's powerful business community also began withdrawing support for the president.
Men and women poured onto Colombo's seafront promenade and laid siege to the colonial-era Presidential Secretariat, chanting "go home Gota" and waving the national lion flag.
Others carried handwritten placards that read "it's time for you to leave" and "enough is enough."
Barricades blocked the entrance to the president's office with police in riot gear taking up positions inside the tightly guarded compound.
"These are innocent people here. we are all struggling to live. The government must go and allow a capable person to lead the country," one man told the crowd.
The protests appeared to be peaceful, but a police official said teargas and water cannon were at the ready if needed. On Friday security forces fired water cannon at demonstrating students.
Residents said there were widespread protests in the suburbs of the capital too while the Catholic and Anglican churches also brought their followers onto the streets.
The head of the Catholic Church, Cardinal Malcolm Ranjith led a protest in the town of Negombo, just north of Colombo, urging people to continue protesting till the Rajapaksa administration resigned.
"Everyone must get on the streets till the government leave, these leaders must go. You must go. You have destroyed this country."
Fuelling losses
Sri Lanka's business community, which largely funded Rajapaksa's election campaign, also appeared to ditch the president on Saturday.
"The current political and economic impasse simply cannot continue any further, we need a cabinet and interim government within a week at most," said Rohan Masakorala, head of Sri Lanka Association of Manufacturers and Exporters of Rubber products.
His association joined 22 other business and industry organisations, seeking a change of government, saying daily losses had reached around $50 million due to the fuel shortage alone.
In a joint statement, they said that they were responsible for generating nearly a quarter of the country's $80.17 billion gross domestic product and warned millions of jobs would be in jeopardy.
Newly appointed central bank governor Nandalal Weerasinghe said a series of monetary policy blunders had led to the current crisis with no dollars to finance many imports.
In a desperate attempt to shore up the free-falling rupee, Weerasinghe on Friday implemented the country's biggest-ever interest rate hike of 700 basis points.
"We are now in damage control mode," he said.
Weerasinghe added he expected the rupee to stabilise and dollar inflows to improve as he relaxes his predecessor's tight foreign exchange restrictions which he described as counter-productive.
The government is preparing for bailout negotiations with the International Monetary Fund next week, with finance ministry officials saying that sovereign bond-holders and other creditors may have to take a haircut.
New finance minister Ali Sabry told parliament on Friday that he expects $3 billion from the IMF to support the island's balance of payments in the next three years.
"We hope to get about a billion dollars a year in the next three years totalling a support of three billion," he said adding that Colombo will also seek a debt moratorium.
(AFP)
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Business Daily
Sri Lanka's cabinet, central bank chief resign over spiralling economic crisis
Sri Lanka’s cabinet ministers resign amid protests, social media ban
Sri Lanka declares state of emergency amid street protests over economic crisis
Opex 360
Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Les conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].
Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
France24 - World
Israel PM gives security forces free rein after surge in violence
Issued on: 08/04/2022 - 20:54
NEWS WIRES
Israeli Prime Minister Naftali Bennett gave security agencies "full freedom" Friday to curb a surge in violence, after a Palestinian gunman killed three men in a popular nightlife district.
"There are not and will not be limits for this war," Bennett said, speaking hours after Thursday night's attack in the coastal city of Tel Aviv.
"We are granting full freedom of action to the army, the Shin Bet (the domestic security agency) and all security forces in order to defeat the terror," he said.
The Palestinian Islamist movement Hamas, which controls the Gaza Strip, and the Islamic Jihad group praised the attack -- drawing criticism from the UN -- but did not claim responsibility.
After an all night manhunt, Israeli police said they shot dead a Palestinian gunman who had opened fire on a street of crowded bars and restaurants, killing three people and wounding more than a dozen others.
Some 1,000 heavily armed police and army troops had fanned out across Tel Aviv to track the assailant, as residents cowered in restaurant kitchens or their homes.
Defence Minister Benny Gantz said officers had made "around 200 arrests", adding: "If necessary there will be thousands."
Engagement party becomes wake
Israeli childhood friends Tomer Morad and Eytam Magini, both 27, were killed late Thursday.
On Friday, Barak Lufan, died of his injuries, Tel Aviv's Ichilov Hospital said.
Magini was due to celebrate his engagement Friday, his fiancee's mother, Lia Arad, told public television.
"They were supposed to celebrate their engagement party tonight, Eytam's cousins organised it in this house where we are now sitting in mourning," she said.
Morad was an avid fan of the Hapoel Tel Aviv Basketball Club, which said in a condolence note it sent "a warm and loving hug". The two friends are to be buried Sunday.
Special forces confronted the attacker in the old city of Jaffa, the historic Arab district of Tel Aviv, "eliminating the terrorist by exchange of fire", police commissioner Yaakov Shabtai said.
The Shin Bet named him as Raad Hazem, 28, from Jenin in the north of the Israeli-occupied West Bank, where last week Israeli forces killed three people in a raid.
A total of 13 people have been killed in attacks in Israel since March 22, including some carried out by assailants linked to or inspired by the Islamic State group.
Over the same period, at least nine Palestinians have been killed, including assailants.
'No glory in terror'
Palestinian president Mahmud Abbas condemned the attack, saying "the killing of Palestinian and Israeli civilians only leads to a further deterioration of the situation," the Palestinians' official Wafa news agency reported.
US Secretary of State Antony Blinken said Washington stood with Israel "in the face of senseless terrorism and violence".
Fathi Hazem, the attacker's father, struck a defiant tone as he spoke to hundreds of well-wishers at the family home in Jenin, saying the Palestinians people were looking for "freedom and independence".
Hamas praised what it called a "heroic operation", while Islamic Jihad called it a "natural response" to Israel's crimes. Lebanon's Iran-backed Hezbollah lauded a "victorious" attack.
The UN envoy for Middle East peace, Tor Wennesland, denounced a "heinous attack" and slammed Hamas in a tweet.
"Deplore the welcoming of the attack by Hamas. There is no glory in terrorism," he said.
'A nightmare'
Ichilov Hospital was treating eight people, including one in a critical condition, while eight others with less serious injuries were taken to other hospitals and later discharged.
On Friday, mourners lit candles and left flowers outside the bar where the attack took place, as residents recounted the fear they felt.
"People on the street ran about shouting 'there is a terrorist' so we rushed inside a restaurant and people tripped as they panicked," said Dror Yeheskel, 39, who was having a drink with a friend when the shooting started.
Noa Roberts, 21, who works at a bar across the street from the attack, said she heard dozens of bullets as terrified customers and staff raced to shelter and hid for two hours.
"It was so scary... it was like a nightmare," Roberts said.
The attack came on the eve of the first Friday prayers of the Muslim fasting month of Ramadan, as Israeli security forces were on alert.
The prayers passed off peacefully at Al-Aqsa Mosque in Israeli-annexed east Jerusalem, Islam's third holiest site.
Police said 55,000 Palestinians took part, while several Palestinians said they were turned back by Israeli security forces at the Qalandia checkpoint outside Jerusalem.
Last year, nightly demonstrations in the Al-Aqsa compound and elsewhere in east Jerusalem escalated into 11 days of war between Israel and Hamas.
(AP)
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Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
Israeli lawmaker quits, threatening Bennett's fragile hold on parliament
Israeli security forces kill Palestinian shooter in deadly Tel Aviv terror attack
Opex 360
Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Le 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
France24 - World
Life under the bombs in the western Ukrainian town of Zhytomyr
Issued on: 08/04/2022 - 17:49
Luke SHRAGO
As the war in Ukraine continues, we take you to the western town of Zhytomyr. Although tension has now eased there with the withdrawal of Russian troops from the region, Zhytomyr's inhabitants had to live with the sound of bombings and sirens for weeks on end and are now helplessly taking stock of the damage. Located 150 kilometres from the capital Kyiv, the town's proximity to the frontlines has also made it a regional hub for both aid distribution and displaced people. Our reporters Luke Shrago and Tarek Kai saw first-hand how its population is determined to resist the Russian invasion.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Reporters
War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive
ON THE GROUND
Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs
As it happened
Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha
Opex 360
L’État-major des armées dénonce une dégradation continue de la situation sécuritaire en Centrafrique
par Laurent Lagneau · 9 avril 2022
Mieux vaut tard que jamais. Ainsi, la semaine passée, six régiments de la 2e Brigade Blindée [BB] ont reçu la Croix de la valeur militaire [CVM] pour leurs « faits d’armes exemplaires » en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, laquelle a pris fin en… 2016. Pour rappel, cette intervention française avait été décidée trois ans plus tôt afin de mettre un terme aux affrontements entre les milices anti-balakas et les groupes armés relevant de la Séleka, faciliter le déploiement d’une mission des Nations unies [la MINUSCA, ndlr] et favoriser la transition politique dans ce pays.
Puis, une mission de formation des forces armées centrafricaines [FACa] fut mise en place par l’Union européenne [EUTM RCA] tandis qu’un plan appelé DDR [désarmement, démobilisation et réintégration] devait permettre de réduire les violences en incitant les groupes armées à rendre les armes.
Dans le même temps, la Centrafrique se dota de nouvelles institutions et organisa des élections présidentielles et législatives. Et, depuis 2016, elle est dirigée par le président Faustin-Archange Touadéra. Mais celui-ci n’aura guère tardé à se tourner vers la Russie.
Fin 2019, et alors qu’un accord de paix entre Bangui et quatorze groupes armés avait été signé à Khartoum, Moscou obtint l’autorisation de livrer des armes aux FACa. Et pour assurer la formation des soldats centrafricains, des « instructeurs militaires civils » russe [pour reprendre la formule de la diplomatie russe, ndlr] se déployèrent en Centrafrique, en particulier dans les régions minières, également convoitées par les organisations rebelles. Et le tout, sur fond de propagande anti-française.
Et c’est ainsi que le groupe paramilitaire russe Wagner s’est imposé dans le pays, au point d’avoir désormais la mainmise sur les FACa. « Lorsqu’ils [les mercenaires de Wagner] pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », avait ainsi dénoncé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, en octobre 2020.
Pour autant, la présence du groupe Wagner en Centrafrique n’a pas permis de mettre un terme aux violences, notamment celles commises contre les populations civiles. Et plusieurs groupes rebelles [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, Unité pour la paix en Centrafrique, 3R, etc] restent actifs.
« Je reste consterné par l’augmentation constante des atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire perpétrées par toutes les parties au conflit, y compris le recours excessif à la force. […] J’exhorte les autorités nationales à prendre des mesures vérifiables et immédiates pour prévenir les graves violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité nationales et autre personnel de sécurité, notamment les atteintes visant les minorités ethniques et religieuses », avait ainsi dénoncé Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport sur la situation en Centrafrique.
Et d’ajouter : « Je condamne fermement les violences commises par les groupes armés, qui doivent cesser immédiatement. Ce cycle de violence, s’il n’est pas maîtrisé, risque de replonger le pays dans un conflit de grande ampleur, notamment fondé sur des critères ethniques et religieux. Nous avons la responsabilité collective d’éviter ce scénario ».
Bien que l’opération Sangaris soit terminée depuis près de six ans, les forces françaises sont toujours présentes en Centrafrique, via leur participation à l’EUTM RCA [qui a cependant réduit ses activités] et à la MINUSCA. En outre, elles assurent une mission logistique à Bangui [MISLOG].
Signe, sans doute, d’une certaine inquiétude, l’État-major des armées a, d’une manière inhabituelle, évoqué l’évolution de la situation en Centrafrique dans son dernier compte-rendu des opérations. Évolution observée par les militaires français présents à Bangui.
Les forces françaises présentes en Centrafrique « observent une dégradation lente mais continue de la situation économique et surtout sécuritaire » et les « opérations coups de poing menées par les Forces armées centrafricaines et leurs partenaires de Wagner, émaillées de violences, sont suivies le plus souvent par un départ des FACa, incapables d’occuper et de contrôler les zones d’évolution des groupes armés », explique l’EMA.
La conséquence est que les rebelles reviennent rapidement dans les zones que les FACa sont incapables de tenir, comme cela a récemment été le cas dans l’est de la Centrafrique, relève l’État-major des armées. Et cela d’autant plus que le groupe Wagner se concentre surtout sur la « prédation des ressources minières ».
« Cette dynamique se traduit par un affaiblissement du processus de Désarmement démobilisation et réintégration, tout en créant encore davantage d’insécurité pour les populations devant faire face à ces bandes violentes désormais dotées de la légitimité procurée par leurs nouveaux statuts, hypothéquant toujours plus les possibilités d’un retour de l’État en dehors de Bangui », prévient l’État-major des armées.
Par ailleurs, sur une carte illustrant son constat, celui-ci dénonce les « actions d’entraves » contre la MINUSCA en général et la France en particulier, avec des saisies et des « contrôles forcés » de matériels, de violations des accords de coopération, des opérations d’influence et des arrestations de Casques bleus, comme cela est arrivé à quatre légionnaires de l’équipe de protection rapprochée du général français Marchenoir, le chef d’état-major de la Force de la MINUSCA, en février dernier.
Le même document accuse le groupe Wagner de recruter des « supplétifs » issus de groupes rebelles pour « protéger les sites miniers au détriment de la protection de la population, exacerbant ainsi les tensions inter-ethniques ». Et de dénoncer également des exactions « quotidiennes » ciblant principalement les populations peules et musulmanes, lesquelles sont « accusées de connivence » avec certains groupes armés.
France24 - World
'Evil with no limits': More than 50 killed in rocket attack on Kramatorsk rail station in Ukraine
Issued on: 08/04/2022 - 20:39
NEWS WIRES
Some 52 civilians were killed in the city of Kramatorsk on Friday in an attack on a train station as some 4,000 tried to flee the threat of a Russian offensive in eastern Ukraine.
A rocket attack on a train station in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk killed dozens on Friday, as civilians raced to flee the Donbas region bracing for a feared Russian offensive.
World leaders condemned the attack with US President Joe Biden accusing Russia of being behind an "horrific atrocity" while the French government called it a "crime against humanity" and British Prime Minister Boris Johnson described it as "unconscionable".
Fifty people were killed, including five children, the regional governor of Donetsk, Pavlo Kyrylenko, said as the toll rose on one of the deadliest strikes of the six-week-old war.
President Volodymyr Zelensky reported 300 were injured, saying the strike showed "evil with no limits".
Odessa, fearing an attack on the Black Sea port city, imposed a weekend curfew "given events in Kramatorsk" and the "threat of a missile strike".
AFP journalists at the scene of Friday's strike saw the bodies of at least 30 people under plastic sheets next to the station.
There were pools of blood on the ground and packed bags were strewn outside the building where the remains of a large rocket was lying with the words "for our children" in Russian.
"I'm looking for my husband. He was here. I can't reach him," a woman told AFP, sobbing and holding her phone to her ear.
Another woman in a state of shock said: "I saw people covered in blood entering the station and bodies everywhere on the ground."
Body parts, broken glass and abandoned baggage lay scattered around the station and across the platform.
Russia's defence ministry said suggestions it had carried out the attack were "absolutely untrue".
The bombing came as European Commission President Ursula von der Leyen and EU foreign policy chief Josep Borrell were in Kyiv to show solidarity with Ukraine.
Russia faces "decay" because of ever more stringent sanctions and Ukraine had a "European future", she said at a news conference with Zelensky.
More than a month into President Vladimir Putin's invasion of Ukraine, Moscow has shifted its focus to eastern and southern Ukraine after stiff resistance torpedoed plans to swiftly capture the capital Kyiv.
Instead, Russian troops appear set on creating a long-sought land link between occupied Crimea and the Moscow-backed separatist statelets of Donetsk and Lugansk in Donbas.
Heavy shelling has already begun to lay waste to towns in the region, and officials have begged civilians to flee, while the intensity of fighting is impeding evacuations.
But officials continued to press civilians to leave.
"There is no secret -- the battle for Donbas will be decisive. What we have already experienced -- all this horror -- it can multiply," warned Lugansk regional governor Sergiy Gaiday.
"Leave! The next few days are the last chances. Buses will be waiting for you in the morning," he added.
'More horrific'
Meanwhile, near the capital Kyiv, residents and Ukrainian officials returning after a Russian withdrawal from the area were trying to piece together the scale of the devastation.
Violence in the town of Bucha, where authorities say hundreds were killed -- including some found with their hands bound -- has become a byword for allegations of brutality inflicted under Russian occupation.
But Zelensky warned worse was being uncovered.
"They have started sorting through the ruins in Borodianka," northwest of Kyiv, he said in his nightly address.
"It's much more horrific there. There are even more victims of Russian occupiers."
Violence in the area has caused massive destruction, levelling and damaging many buildings, and bodies are only now being retrieved.
Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova said on Thursday that 26 bodies had been recovered from two destroyed apartment buildings so far.
"Only the civilian population was targeted. There is no military site here," she said, describing evidence of war crimes "at every turn".
Fresh allegations emerged from other areas too, with villagers in Obukhovychi, northwest of Kyiv, telling AFP they were used as human shields.
'Help us now'
Moscow has denied targeting civilians but growing evidence of atrocities has galvanised Ukraine's allies to pile on more pressure.
On Thursday, the EU approved an embargo on Russian coal and the closure of its ports to Russian vessels as part of a "very substantial" new round of sanctions that also includes an export ban and new measures against Russian banks.
In addition, it backed a proposal to boost its funding of arms supplies to Ukraine by 500 million euros ($544 million), taking it to a total of 1.5 billion euros.
So far, the bloc has frozen 30 billion euros in assets from blacklisted Russian and Belarusian individuals and companies under sanctions, it said Friday.
In a show of support, the EU's von der Leyen and Borrell were in Kyiv Friday for talks with Zelensky and to visit the scene of civilian deaths in Bucha.
En route to Kyiv, Borrell told journalists the EU would supply 7.5 million euros to train Ukrainian prosecutors to investigate war crimes, which Russia is accused of committing in the country.
The Group of Seven industrialised nations also agreed to more sanctions, including a ban on new investments in key sectors and fresh export restrictions, as well as the phasing out of Russian coal.
At the United Nations, 93 of the General Assembly's 193 members voted on Thursday to suspend Russia from the body's human rights council over its actions in Ukraine.
Russia blasted the move as "illegal and politically motivated", while US President Joe Biden said it confirmed Moscow as an "international pariah".
"Russia's lies are no match for the undeniable evidence of what is happening in Ukraine," Biden said, calling Russia's actions in the country "an outrage to our common humanity".
Ukraine has welcomed new measures on Moscow, as well as the UN suspension, but it continues to push for more support.
Zelensky called for a "cocktail" of sanctions in an address to the Finnish parliament, scolding "those who are making us wait, wait for the things that we need badly, wait for the means of protecting our lives".
The president's appeal echoed a call from his foreign minister, Dmytro Kuleba, who earlier asked NATO for heavy weaponry, including air defence systems, artillery, armoured vehicles and jets.
"Either you help us now -- and I'm speaking about days, not weeks -- or your help will come too late and many people will die, many civilians will lose their homes, many villages will be destroyed," Kuleba said after meeting NATO foreign ministers in Brussels.
Following his latest appeal, Britain on Friday said it was sending Ukraine more "high-grade military equipment" including Starstreak anti-aircraft missiles and 800 anti-tank missiles, while Slovakia said it had given Ukraine an S-300 air defence system.
(AFP)
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FASHION
Berlin Fashion Week celebrates Ukrainian designer Jean Gritsfeldt
Focus
Life under the bombs in the western Ukrainian town of Zhytomyr
The France 24 Interview
Russian director Kirill Serebrennikov on Ukraine: 'This is a war and Russia started it'
France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
France24 - World
'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:10
Sam BALL
Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.
France24 - World
International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch
Issued on: 05/04/2022 - 19:28
Sam BALL
For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.
France24 - World
'We will be forced to steal': Taliban bans poppy cultivation
Issued on: 04/04/2022 - 18:12
Sam BALL
Afghanistan is the world's biggest producer of opium poppies, the sap of which is used to produce heroin, in an industry that accounts for tens of thousands of jobs and a substantial proportion of the country's GDP. But now, the ruling Taliban has said it plans to put an end to poppy cultivation, leaving farmers fearing for their future in a country whose economy is in freefall.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Dozens killed and abducted in central Nigeria
Issued on: 11/04/2022 - 23:07
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: Dozens of people are killed and abducted by armed attackers in central Nigeria. Although organised mass raids are unusual in Plateau state, it shares a border with Kaduna state which has seen an uptick in robberies and kidnappings. Tunisia's poltical crisis intensified as hundreds of protesters take to the streets. And we speak to in demand Nigerian industrial designer, Nifemi Marcus-Bello about growing global demand for African contemporary design.
France24 - World
Bujumbura's bicycle cab ban
Issued on: 11/04/2022 - 22:35
Georja Calvin-Smith
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Burundi's has banned commercial motorcycle taxis and bicycle cabs have been banned in Bujumbura's, the country's biggest city. Also Uganda's only licensed cannabis farm grows only for export. They're calls for more permits to be granted to smaller scale growers. And we head to a sanctuary where orphaned and injured primates are nursed back to health in eastern DRC.
France24 - World
Kinshasa's construction crack down
Issued on: 11/04/2022 - 22:27
Georja Calvin-Smith
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Congolese authorities say they'll clamp down on shoddy construction after an accident in Kinshasa in February in which 26 people were killed. Also a top nigerian model agency launches the search for the face of a continent. And we head into the deep blue with South African freediving instructor Zandi Nglovu.
France24 - World
French Greens face crisis after failed presidential bid
Issued on: 11/04/2022 - 17:28Modified: 11/04/2022 - 17:57
Valérie DEKIMPE
France's Greens party were facing a crisis on Monday after a deeply disappointing presidential election saw their candidate finish sixth and struggle to put climate change on the national agenda. The Covid-19 pandemic overshadowed the start of campaigning before Russia's invasion of Ukraine changed the dynamic completely, making foreign policy and the rocketing cost of living key issues for voters, as FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe explains.
France24 - World
Indian spiritual leader Sadhguru on his journey from Europe to India to save our soil
Issued on: 08/04/2022 - 14:15Modified: 08/04/2022 - 14:19
Delano D'SOUZA
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Indian mystic and visionary Sadhguru is making a 100-day motorbike journey from Europe to India to raise awareness of soil erosion. He told FRANCE 24's Delano D'Souza why he feels his mission is important for humankind. With more than half of agricultural soils are already degraded, Sadhguru warned that "there is no alternative to soil". He also described his own personal journey, saying that he does not see himself as a guru.
>> Watch more: Dying soil, an invisible crisis at our feet
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